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Volet n°01 : Réévaluation des bilans comptables.
Mise en contexte : Les entreprises doivent établir à la fin de chaque exercice comptable les états de synthèse aptes à donner une image fidèle de leur patrimoine, de leur situation financière et de leurs résultats. La représentation d'une image fidèle repose nécessairement sur un certain nombre de conventions de base - constitutives d'un langage commun – appelées principes comptables fondamentaux. Dans le cas exceptionnel où l’application stricte d'un principe ou d'une prescription se révèle contraire à l’objectif de l’image fidèle, l’entreprise doit obligatoirement y déroger. Le principe du coût historique : 1 - En vertu du principe du coût historique, la valeur d'entrée d'un élément inscrit en comptabilité pour son montant exprimé en unités monétaires courantes à la date d'entrée reste intangible quelle que soit l’évolution ultérieure du pouvoir d'achat de la monnaie ou de la valeur actuelle de l’élément, sous réserve de l’application du principe de prudence. 2 - Par dérogation à ce principe, l’entreprise peut décider à la réévaluation de l’ensemble de ses immobilisations corporelles et financières, conformément aux prescriptions du CGNC.
Définition de la réévaluation : La réévaluation des bilans est une technique qui consiste à actualiser la valeur comptable de certains éléments du haut du bilan. Il s'agit de rapprocher plus le patrimoine de l'entreprise du concept de l'image fidèle en corrigeant l'effet de L'érosion monétaire. C'est une exception à la sacro-sainte règle du coût historique, qui est un principe fondamental en comptabilité. L'écart de réévaluation résultant de la différence entre la valeur historique des actifs et la valeur actuelle est porté au passif dans le compte de réserves à savoir – 1130 « écart de réévaluation »
Intérêts de la réévaluation des bilans comptables : Cette pratique vise un double objectif :
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Donner une présentation aussi proche que possible de la réalité du patrimoine de la société concernée. Permettre aux sociétés par le biais des dotations aux amortissements additionnels de renforcer son autofinancement
Cadre juridique de la réévaluation des bilans comptables : Décret n° 2-99-1014 du 29 moharrem 1421 (4 mai 2000) relatif aux modalités d'application de l'article 9 de la loi de finances 1999-2000. Article Premier ; La réévaluation libre porte sur l'ensemble des immobilisations corporelles et financières existant à l'actif de l'entreprise à la date de clôture de l'exercice, à l'exclusion des immobilisations incorporelles (fonds commercial, brevets, licences, logiciels, marques ...) Article n°02 : La réévaluation libre des immobilisations corporelles et financières consiste à substituer, dans les écritures comptables la valeur actuelle à la valeur d'entrée. Article n°03 : La valeur actuelle, estimée à la date de clôture de l'exercice, dépend du marché et de l'utilité économique de l'immobilisation pour l'entreprise. Article n°04 : L'entreprise utilise, sous la responsabilité de ses organes compétents, la technique qu'elle estime la mieux appropriée. Article n°05 : L'écart de réévaluation, égal à la différence entre la valeur réévaluée et la valeur d'entrée de l'immobilisation, a pour effet d'augmenter la valeur comptable nette de ladite immobilisation. S'il s'agit d'une immobilisation amortissable, les amortissements cumulés antérieurs demeurent inchangés. La valeur comptable nette, après réévaluation, desdites immobilisations constituera le montant amortissable qu'il faudra étaler soit sur la durée prévisionnelle d'utilisation restant à courir Article n°06 : L'écart de réévaluation est inscrit, globalement, à la date de clôture de l'exercice de constatation de la réévaluation, distinctement au passif du bilan, au poste approprié, dans la masse des capitaux propres. Il ne peut être utilisé à compenser les pertes, ni distribué, ni porté en produits de l'exercice. Lors des exercices ultérieurs, l'écart de réévaluation devient définitif et ne peut être modifié. Toutefois, il peut être incorporé, totalement ou partiellement, au capital social Article n°07 : En cas de cession ou retrait d'actif d'une immobilisation réévaluée, la totalité de l'écart de réévaluation correspondant, qui n'a pas été incorporé au capital, est inscrit en produits de l'exercice de cession ou de retrait d'actif.
L'entreprise doit également produire, à la fin de chaque exercice, au niveau de l'état des informations complémentaires, des informations permettant de suivre les amortissements et les provisions pour dépréciation calculés sur les valeurs d'entrée initiales par comparaison aux amortissements et provisions calculés sur les valeurs réévaluées, et de faire ressortir la valeur comptable nette des biens réévalués ayant fait l'objet de cession ou de retrait d'actif. Article n°10 : Sur le plan fiscal, les amortissements, les provisions, les profits ou pertes ainsi que les plus ou moins-values de cession ou retrait d'actif relatifs aux immobilisations réévaluées, sont calculés par rapport aux valeurs d'entrée initiales. Les réajustements, par rapport aux montants inscrits en comptabilité, sont portés, sous forme de réintégrations ou de déductions, dans l'état des informations complémentaires, au niveau du tableau relatif au passage du résultat net comptable au résultat net fiscal.
Neutralité fiscale de la réévaluation libre des bilans : Note circulaire n°708 relative aux dispositions fiscales de la loi de finances pour la période du 1er Juillet au 31 Décembre 2000 1°) En matière d’amortissement : Bien que sur le plan comptable les dotations d’amortissement soient calculées sur la valeur comptable nette découlant de la réévaluation, la dotation déductible fiscalement continue à être déterminée sur la valeur d’entrée initiale. Aussi, il y a lieu de procéder à la régularisation extra– comptable de la différence. 2°/ En matière de provision : La dotation de provision est calculée comptablement sur la valeur réévaluée des immobilisations corporelles non amortissables ou celle des immobilisations financières. Néanmoins, seule la partie de cette provision déterminée sur la valeur initiale est fiscalement déductible. La différence doit faire l’objet de réintégration sur le tableau de passage. 3°) En matière de profit sur cession d’immobilisation réévaluée : Les profits ou pertes sur cession d’éléments réévalués sont déterminés fiscalement par rapport aux valeurs d’entrée initiales.
Les réajustements par rapport aux montants inscrits en comptabilité sont portés sous forme de réintégrations ou de diminutions au niveau du tableau relatif au passage du résultat net comptable au résultat net fiscal. 4) En matière de taxe professionnelle, taxe d’habitation et TSC : La réévaluation libre des bilans n’a pas d’incidence sur la détermination des valeurs locatives, base de calcul desdites taxes En effet, la valeur locative est déterminée à partir du prix de revient non réévalué des éléments imposables.
Cas d’étude Exercice n° 01 : Au 31 décembre 2015, la société TEXTAR a procédé à la réévaluation de l’ensemble de ses immobilisations. Parmi lesquelles, un ensemble immobilier acquis le 1er janvier 2006, payé 475.000 (dont 100.000 pour le terrain) et amortissable en 25 ans est réévalué. La valeur d’utilité est fixée à 500.000 (dont 155.000 pour le terrain).Il est possible de présenter le tableau d’analyse suivant : Eléments Terrain Construction Amorti-Constructions VNC-Construction Valeur totale
Avant réévaluation 100.000 375.000 150.000 225.000 325.000
Après réévaluation 155.000 495.000 150.000 345.000 500.000
Ecart 55.000 120.000
175.000
1/ Constatation de l’écart de réévaluation : N° compte Intitulé 2310 Terrain 2320 Construction 1130 Ecart de réévaluation
Débit 55.000 120.000
Crédit
175.000
NB : 1. Suite à la constatation d’un écart de réévaluation, un nouveau plan d’amortissement doit être déterminé. 2. La réévaluation ne touche pas les amortissements cumulés antérieurs 2/ constatation d’amortissement : À compter de l’année 2016, l’amortissement à comptabiliser chaque année sera de : 345.000/15 = 23.000 au lieu de 375.000/25 = 15.000 N° compte Intitulé 6193 DEA de constructions 2832 Amortissement de constructions
Débit 23.000
Crédit 23.000
Etant donné que la dotation correspondante à la valeur d’origine s’élève à 15.000, il convient de réintégrer dans un cadre extracomptable le montant de 8.000 afin de neutraliser l’incidence de la réévaluation.
Exercice n°02 : La société PEMA a procédé à la réévaluation de l’ensemble de ses immobilisations corporelles et financières au 31.12.2015. Les titres de participation qu’elle détient dans son portefeuille se présentent comme suit : -
Valeur d’acquisition (Ex.2014) : 1.500.000 Valeur réévaluée : 2.000.000
Au cours de l’année 2016, le marché boursier a montré une chute brutale de 40%, ce qui a amené la société à constituer, comptablement, une provision pour dépréciation des titres de : 2.000.000*40% = 800.000 La VNC après la baisse des cours : 200.000*60% = 1.200.000 La provision admise en déduction est de : 1.500.000 – 1.200.00 = 300.000 La différence est à réintégrer dans le tableau de passage du résultat comptable au résultat fiscal est de 800.000 – 300.000 = 500.000 Exercice n°03 : Reprenant les données de l’exercice n°01 et supposant que la cession aura lieu en fin décembre 2017 pour 550 000 contre chèque, cette cession serait ainsi comptabilisée. N° compte Intitulé 5141 Banque 7511 PCI corporelles cédées
Débit 550.000
N° compte Intitulé 6193 DEA de constructions 2832 Amortissement de constructions
Débit 23.000
N° compte Intitulé 6511 VNA des immobilisations corporelles C 832 Amortissements de construction* 2310 Terrain 2320 Construction * : (375.000*10/25) + (345.000*2/ 15).
Débit 454.000 196.000
550.000 Crédit 23.000
Profit réalisé comptablement d’après les valeurs réévaluées : 550.000 – 454.000 = 96.000 Profit réalisé d’après les valeurs d’entrée initiales : PCI = 550.000 VNA = 100.000 + (375.000 - (375.000*12/25)) = 295.000 Résultat/ Cession = 550.000-295.000 = 255.000
Crédit
Crédit
155.000 495.000
A réintégrer dans le tableau de passage : La différence sur dotation d’amortissement de l’exercice 2017 : 23.000 – 15.000 = 8.000 La différence sur profit réalisé : 255.000- 96.000 = 159.000 Dans le cas où l'écart de réévaluation libre afférant à une immobilisation cédée n'a pas été incorporé au capital, il convient de le transférer dans un compte de réserves disponibles puisqu'il devient distribuable. N° compte Intitulé 1130 Ecart de réévaluation 1152 Réserves facultatives
Débit 175.000
Crédit 175.000