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French Pages 346 Year 1984
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L'comme dans celle des expositions, et par les rapprochements auxquels il procede. C'est ce que H. Fischer appelle das Auswahlprinzip et das Sparsamkeitsprinzipi. Nous avons déja rencontré l'idée de rareté au § 2. La discontinuité rappelle les mots «comme s'offrait l'occasion de disputer, etc.» du § 53. Relevons que l'autorité, au sujet du modus procedendi, est Augustin dans quelques-uns de ses ouvrages. La fin du § 7 est remarquable, puisqu'elle est un avertissement destiné aux lecteurs que les propos de l'auteur pourraient scandaliser. Le Maitre est done conscient de l'effet possible de son enseignement; il en a sans doute déja l'expérience. Comment pourraitil éviter cet effet, puisqu'il recherche le nouveau et le rare? Les précautions qu'il prend ici cependant ne se § 7 1. La brieveté a déja été mentionnée au § 1 a pro pos des propositions. 2. Meister Eckhart, p. 49· 3· Voir le§ 14 du présent Prologue et le début du Prologue a fCEuvre des expositions ci-dessus. Fischer traduit intercise par ge/egentlich, et de paucissimis respective par verha/tnismiissigganz se/tm (ibid.).
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sont pas révélées suffisantes, et les lecteurs sans pénétration ou trop pressés auront le dessus. Il est intéressant de , no ter que son appel a la vérité et a l'autorité de l'Ecriture ou de l'enseignement de saints ou de docteurs se concrétisera au proces de Cologne par des références constantes a la Bible, a saint Augustin, Boece, Avicenne, Ma"imonide, saint Bernard, Thomas d' Aquin, etc., sans compter les philosophes anciens comme Cicéron et Séneque. leí s'acheve la premiere subdivision de la premiere partie du Prologue a l'CEuvre tripartite. ·
§ 8. La premiere partie du Prologue se poursuit avec l'exposé de trois theses préliminaires_ dont dépend l'intelligence de l'Opus tripartitum. Lá premiere est développée dans les paragraphes 8 et 9, la deuxieme dans le paragraphe 1 o et la derniere dans le paragraphe· 11. Le Maitre présente d'abord ce qu'il nomme les termes généraux. Il ressort des exemples donnés qu'il s'agit des transcendantaux- énumérés sous la forme: esse, unitas, veritas, bonitas - et de ce que l'auteur appelle ailleurs les perfections spirituelles, puisque s'introduit le mot sapientia, qu'on retrouvera au paragraphe suivant. La nature des termes généraux est expliquée a contrario par celle des accidents dont le Maitre souligne la dépendance par rapport a leur su jet quant a l'etre et quant au nombre. Il faut relever les expressions dont il se sert : la réception de 1' etre dans et par le sujet et par sa transformation, la postériorité par rapport au sujet, la réception de l'etre par inhérence. La notion de transformation (transmutatio) est reprise a la fin du paragraphe 9 ou il est dit que «lo~s9ue le_ corps [blanc] est changé (commutatum) en une.·'aufre couleur, cette blancheur ne reste pas et 1.'
§ 7-8 : COMMENT AIRE
PROLOGUE GÉNÉRAL
cesse absolument d'etre». Ailleurs, l'auteur écrit en jouant sur les mots que les accidents «accedent a l'étant plutot qu'ils le précedent» t. · L'idée d'inhérence exclut la relation qui signifie un «etre par rapport a» (esse ad)2. Elle exclut aussi l'accident inhérent con