Histoire de l'armée grecque (La Vie privée des hommes) 2010117085, 9782010117084 [PDF]


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Table of contents :
Histoire de l'Armee grecque......Page 3
Sommaire......Page 4
L'EPOOQUE DES HEROS......Page 6
Le guerrier et ses armes......Page 7
Les armures et es casques......Page 9
Les boucliers, les brassards et les jambieres......Page 11
Les chars......Page 13
Les navires de guerre......Page 15
Les citadelles......Page 17
Le declin de l'ere mycenienne......Page 19
L'EPOQUE DES CITES-ETATS......Page 22
La phalange......Page 23
Sparte: un Etat militaire......Page 25
Les exercices et la strategie militaires......Page 27
Les boucliers......Page 29
Les casques et les armes......Page 31
Les cuirasses de bronze......Page 33
Les cuirasses, les brassards et les jambieres......Page 35
Les anciens navires de guerre......Page 37
La bataille de Salamine......Page 39
La trireme......Page 41
Les galeres plus recentes......Page 43
Les villes fortifiees......Page 45
Les tactiques de siege......Page 47
Les auxiliaires et les mercenaires......Page 49
La marche, le bovouac et l'equipement......Page 51
LE REGNE D'ALEXANDRE......Page 54
La phalange macedonienne......Page 55
Les armures et les armes......Page 57
La cavalerie: evolution et equipement......Page 59
Les catapultes, les jetees et les sapes......Page 61
Les tours, les beliers et les fleurets......Page 63
Les fortifications......Page 65
La guerre des elephants......Page 67
Glossaire......Page 71
Index......Page 73
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Histoire de l'armée grecque (La Vie privée des hommes)
 2010117085, 9782010117084 [PDF]

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Texte et illustrations de Peter Conolly

HACHETTE



1sto1re rmee grecque

'

e



/

L'Histoire militaire de la Grèce remonte à plus de 1500 ans "

avant Jésus-Christ. De l'Age de Bronze au siège légendaire de la ville de Troie, se développa, en effet, une civilisation extrêmement brillante: la civilisatation mycénienne, dont on a longtemps ignoré l"existence. La première partie de cet ouvrage parlera du guerrier qui combattait lors de la guerre de Troie et mettra en relation les témoignages archéologique et le récits d'Homère. Le texte, en haut de chaque page, donne un compte rendu captivant des événements, d aprè le écrit d""Homère texte et

les

illustration ..

dan

le

bas,

d'autre part, le

·

rassemblent

les

découvertes archéologiques et les données de la littérature concernant cette même période. Dans le siècle qui suivit la guerre de Troie, la civilisation de "

l'Age de Bronze connut son déclin et la Grèce sombra dans une période assez sombre dont elle n �émergea pas avant le VIlle siècle avant J.-C. La seconde partie de ce livre traitera ,

ou cités-Etats

des armées des cités grecques

ye

au cours du

siècle avant J.-C., qui fut .. pour la Grèce, une époque

d'hégémonie militaire

au

cours

de

laqueUe

elle résista

victorieusement aux armées perses. Avec, en toile de fond, la guerre contre les Perses, nous analyserons les systèmes militaires

athénien

et

spartiate,

puis

les

querelles

qui

survinrent, plus tard, entre ces deux cités. C'est d'ailleurs au cours de ce

ye

siècle que le monde civilisé de la région

méditerranéenne occidentale adopta rarmement et la stra. teg1e grecs. ,

La dernière partie suit la montée politique et militaire de la Macédoine. Dans la seconde partie du

I\,e

siècle avant J.-C.,

la Macédoine, sous l'égide de son roi Philippe

I I, prend le pas

sur les autres cités grecques et apparaît comme un adversaire ,

tomberont dès lors très vite de taille. Les autres Etats grec '-" sous cette nouvelle

domination.

Bien que

Philippe fût

assassiné peu de temps après la conquête de la Grèce son fils Alexandre, ambitieux� prit au'"' itôt la relève et tourna les yeux vers la Perse. Il allait mettre en route campagnes militaires parrni le plu

glorieu e

1 une des et les plus

splendides dans l'Histoire de l'humanité. Cette partie de l'ouvrage expliquera au

i le

grand- progrè

réalisés en

matière dé stratégie et de technologie militaire au cours des � et Ille siècles avant J.-C., à la lumière de conquêtes orientales d'Alexandre. Ce livre bataille d'Alexandre, à H_,da

·achè re sur la dernière

pe�.

L'auteur remercie vivement le Dr. H. Catling, directeur de l'École britannique d'Archéologie à Athènes, le professeur A. Snodgrass de I'Unhersité l'Université de Liverpool et Monsieur H. Russel Robinson (Tour de Londres) pour leur aide et leurs conseils. Il remercie également le dépananem greoCHOJm±c. conseils et son encouragement.

©

1986, Hachette-Paris pour l'écliùon française Traducùon de L.-E. Junker

©

1977, Mac Donald Educaùonal

·tmJ!iessem f. Wl a bank de

British \useum pour ses



omma1re

42 La bataille de Salamine

8 L'époque des Héros 10 Le guerrier et ses armes

44 La trirème

12 Les armures et les casques

46 Les galères plus récentes

14 Les boucliers, les brassards et les jambières

48 Les villes fortifiées

16 Les chars

50 Les tactiques de siège

18 Les navires de guerre

52 Les auxiliaires et les mercenaires

20 Les citadelles

54 La marche, le bivouac et l'équipement

22 Le déclin de l'ère mycénienne

56 Le règne d'Alexandre

24 L'époque des Cités-Etats

58 La phalange macédonienne

26 La phalange

60 Les armures et les armes

""

28 Sparte: un Etat militaire

62 La cavalerie: évolution et équipement

30 Les exercices et la stratégie militaires

64 Les catapultes, les jetées et les sapes

32 Les boucliers

66 Les tours, les béliers et les fleurets

34 Les casques et les armes

68 Les fortifications

36 Les cuirasses de bronze

70 La guerre des éléphants

38 Les cuirasses, les brassards

72 Alexandre atteint l'Inde

""

et les jambières ...

40 Les anciens navires de guerre

74 Glossaire 76 Index

'

Au cours de la seconde moitié du XIIIe siècle avant J.-C . , une armée grecque traversa la mer Egée et fit le siège de Troie, ville située sur la côte nord-ouest de la Turquie. Ce fut le fameux siège de Troie. Il s'agit là du dernier haut-fait d'une civilisation brillante qui , peu après, devait disparaître et sombrer dans le néant. Cependant, comme les actions héroïques des Chevaliers du Roi Arthur, ces hauts-faits devaient survivre à leur légende. Ne furent-ils pas immortalisés par un poète aveugle : Homère. Ses deux grandes œuvres épiques sont 1 'Iliade et 1 'Odyssée. Jusqu'à la fin du siècle dernier, ces poèmes furent considérés comme des mythes. On pensait encore, à cette époque, que les Grecs n'étaient guère sortis de l'état barbare avant le VIlle siècle avant J.-C. Mais un homme, Heinrich Schliemann, avait foi dans la légende. Il n'était ni archéologue, ni savant. Il partit pour la Turquie, avec les poèmes comme guide, et, au grand étonnement du monde entier, il mit à jour les ruines de Troie. Depuis lors, de nombreux sites ont été découverts, apportant la preuve irréfutable qu'une civilisation extraordinaire avait bel et bien existé un millénaire avant Platon. Cette civilisation connut ses débuts en Crète et se concentra plus tard sur le continent grec. La civilisation qui se fixa sur le continent est appelée mycé­ nienne, d'après Mycènes, la principale ville de la Grèce de l'Antiquité. Les poèmes homériques relatent des batailles avec moulte de descriptions de guerriers et leurs exploits. Pendant la décadence qui suivit la chute de Mycènes, ces récits ont été embellis par des faits qui survinrent postérieurement et ils ne reçurent leur forme définitive qu'au VIlle siècle avant J .-C. Les fouilles effectuées durant le siècle dernier ont apporté une multitude de témoignages archéologiques qui permettent aujourd 'hui de se faire une image très précise du guerrier grec tel qu'Homère a pu le rencontrer.

un détachement mycénien du X Ve siècle avant J.-C. Ils ont amené leur vaisseau sur la plage et se préparent au combat. Ces hommes inspirèrent Homère. A gauche:

9



Les Troyens ravagent le camp grec

e guerrier et se s armes

Les soldats grecs dormaient la tête posée sur leur bouclier, leurs lances plantées dans le sol à côté d'eux formant de lon­ gues ombres . Tout le long de la plage, leurs vaisseaux noirs avaient été tirés hors de 1' eau et mis au sec, soutenus deG deux côtés par des madriers. Au-dessus d 'eux s'élevait le rempart de boue séchée qui entourait le camp. Au-delà des champs, s'élevait une colline basse couronnée d 'une ville aux remparts massifs: Troie. La ville qu'ils étaient venus envahir il y a si longtemps. Et voici neuf vaines années qu ' ils campaient déjà au pied de ces hauts murs. Les différends entre les généraux de l'armée grecque deve-

Ci-dessous: guerriers mycéniens. Pein­ lure du Palais de Pylos. Environ 1200 t J.-C .



�-

-

.... ..

Ci-dessus : un guerrier lourdement armé sur son char (env. 1400 avant J.-C.). Le guer­ rier ne portait probablement pas de bou­ clier. 10

1

naient de plus en plus nombreux. Achille et Agamemnon, le chef de l'expédition, s'étaient querellés au sujet de l 'une des prisonnières. Achille, le grand guerrier , s'était retiré dans sa cabane et avait donné l 'ordre à ses hommes de ne plus partici­ per aux combats. Les soldats étaient découragés et aspiraient de plus en plus à rentrer chez eux . Lorsque les Troyens apprirent qu'Achille s'était retiré, ils décidèrent de contre-attaquer et repoussèrent les Grecs dans leur camp. Au lever du jour, ils renouvelèrent leur attaque. Ils chargèrent en masse et se ruèrent à 1 'intérieur du camp grec.

7. Tête de flèche pointue originaire de

Le guerrier d ' a p rès Homère

Le guerrier homérique part au combat sur son char. I l choisit un ennemi, saute de son char et livre un combat singulier. I l est armé de deux longues javelines et d 'un glaive. Il porte une armure ou cuirasse, un casque et des jambières. Son bouclier est assez grand, suspendu à son cou par une sangle et le guerrier peut le jeter par-dessus son épaule pour se protéger le dos.

7

4

8

Pylos 8. Tête de flèche travaillée et aplatie, de Cnossos 9. Poignée d 'épée, de Mycènes 10. Poignard, des environs de Pylos 1 1 . Epée urte, de Cnossos

Le combat singulier

Il serait impossible, comme le fait Homère, d'imaginer une bataille comme une suite de combats singuliers. Bien q u ' i l n'existait aucune formation d u type de la phalange, qui ne fit son apparition que bien plus tard, on suppose q u ' i l y avait une certaine straté­ gie. Certains indices apparaissent notam­ ment dans 1' Iliade : « leurs rangs formaient un rn ur » , « avançaient rang par rang » ou encore « Achille brisa leurs rangs » . La description de combats singuliers chez Homère est un effet littéraire - il est en effet plus passionnant de suivre de tels combats que l 'affrontement de deux gran­ des armées. Témoignages archéologiques

Les fouilles ont mis à jour de nombreuses représentations picturales de guerriers. La plupart d 'entre eux portent des casques et des jambières de tissus, mais pas d'armure. Toutefois, la découverte d 'une cuirasse complète comme on le verra à la page sui­ vante, confirme que celle-ci était utilisée. I l existe aussi de nombreuses représentations du grand bouclier cher à Homère (page 14) ainsi que des chars (page 1 6) . Une grande partie des découvertes archéologiques pro­ vient de 1' ère mycénienne à savoir le X Ve siècle avant J . -C . C'est pourquoi, dans ce chapitre nous traiterons principalement de cette période. La période suivante (env. 1 200) sera traitée à la page 22. Les épées

De nombreuses épées de bronze ont été déterrées au cours de ces fouilles. Ce sont

JO

Détail du 3

1

des armes ressemblant à des rapières, en général assez longues et effilées, avec une rayure centrale très marquée. Au XVIe siè­ cle avant J . - C . , on utilisait un type d'épée à talon arrondi dont la poignée se trouve dans le prolongement de la lame elle-même (figure 1 ) mais au X Ve siècle avant J . -C. , celle-ci fut remplacée par deux modèles (2 et 3) à poignée plus résistante. Ces épées allongées disparurent bientôt et un modèle plus court (figure 11 et voir aussi la fresque du palais de Pylos, ci-contre) demeura en usage j usqu 'en 1200 avant J .-C. environ. Les lances

6

Les longues lances q u ' Homère fait · jeter bien loin à ses héros sont probablement le reflet d ' une confusion entre les lances de l'époque mycénienne moyenne et les jave­ lots de son propre siècle. Les fers de lance que l 'on peut voir sur l 'image de gauche (6) atteignent parfois plus de 50 c m . Les pointes de flèches

1 . Une épée au talon arrondi 2. Epée à la poignée recouverte de corne 3. Epée en croix 4. La garde en or d 'une épée à la poignée de corne 5 et 6. Deux fers de lance. Echelle : 1 1 6

Les fouilles archéologiques ont révélé une grande variété de formes parmi les pointes de flèches . Au début de la haute période mycénienne, la tête de la flèche est pointue et très effilée, faite de silex ou d ' obsi­ dienne. Plus tard , un modèle de métal tra­ vaillé aplati fait son apparition. 11

es armures et es casques E La panoplie de Dendra

La majorité des guerriers décrits par Homère portent des armures de bronze, ou cuirasses. Jusqu'il y a quelques années, on a cru que le poète ne décrivait que des armures de son époque. Mais, en 1 960, à Dendra, non loin de M ycènes, des fouilles mirent à jour le tombeau d 'un guerrier pro­ bablement mort à la fin du XVe siècle avant J . -C . : ce tombeau contenait une armure complète. Cette cuirasse très complexe, comprend deux pièces principales pour la protection de la poitrine (A) et du dos (B). Elles se fixent sur le côté gauche à l 'aide d 'une charnière primitive (C). On remarque une boucle de bronze (D) sur la droite de la pla­ que métallique pectorale et une boucle identique pour chaque épaule. Celles-ci doivent pénétrer dans des orifices ménagés dans la plaque dorsale pour fixer 1 'une à l 'autre la partie droite et les épaules. De grandes plaques destinées à protéger les épaules ou épaulières (E-E) sont prévues au-dessus de la cuirasse proprement dite. On découvrit aussi des brassards (protec­ tion pour les bras) (F-F) ainsi qu 'un collet pour protéger le cou (G). Trois paires de plaques, en forme de demi-cylindres, ser­ vaient à protéger les cuisses et se fixaient à hauteur de la taille (H-H). Les différentes pièces de cette armure sont faites de bronze martelé, bordé de cuir, tourné sur les bords des plaques de bronze. Deux plaques trian­ gulaires furent également découvertes (J-J) placées devant la poitrine et qui servaient de protection supplémentaire. Elles étaient fixées aux épaulières.

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Ci-dessus: une reconstitution de la fameuse armure. C montre l'extérieur et l'intérieur de la charnière qui attachait la partie gau­ che. X et Y permettent de comprendre le système d'attache des plaques semi­ cylindriques fixées à hauteur de la ceinture. gauche: l'armure de Dendra, telle qu 'elle fut découverte dans le tombeau du guerrier. Le collet se trouve au-dessus. Les trois pla­ ques de bronze semi-cylindriques vers le bas. A



un casque de bronze provenant de Cnossos en Crète. A droite :

un symbole en écriture linéaire B qui représenterait une armure complète. Ci-dessous:

2

Reconstitution de l ' armure de Dendra

Les plaques pectorales triangulaires et les brassards étaient fixés aux épaulières à 1 'aide de cordes ou de lanières de cuir. Les épaulières étaient fixées à la cuirasse grâce à une boucle métallique. Le collet, quant à lui, était probablement muni d ' u n orifice de chaque côté, correspondant à un orifice semblable sur chaque épaulière de la cui­ rasse. Reste encore à savoir comment les trois paires de plaques semi-cylindriques du bas de l'armure se rattachaient ; il y a en effet beaucoup de trous. Les trois paires de trous, en haut et en bas et ceux qui longent le bas de la cuirasse, servent visiblement à accueillir des bouches qui réunissent toutes ces pièces. Toutefois, si les boucles prévues sur le devant ne présentent aucun jeu, il est impossible de fléchir le corps (voir illustra­ tion page 8). C'est pour cette raison que ces plaquettes devaient être suspendues aux plaques pectorales de la cuirasse par des lanières passant par les orifices, plus grands, que l'on peut apercevoir, au-dessus des paires de trous de la plaque pectorale, et sur chaque partie antérieure des plaques semi-cylindriques (voir, à gauche, X et Y). Le rapport des fouilles suggère que la doublure de cuir ne se repliait pas par­ dessus les bords de la cuirasse où la partie métallique était déjà recouverte par une autre pièce de métal. Pourtant, dans de très nombreux cas, les indices laissent claire­ ment voir q u ' il y avait une doublure de cuir a ces endroits. I l semble donc que tous les bords étaient couverts de cuir.

1 . Modèle en ivoire d'un casque en défen­ ses de sanglier provenant de Mycènes. 2. Dessins de casques en défenses de san­ glier sur un vase d 'argent, provenant de Mycènes. 3. Peinture d'un casque en défenses de san­ glier plus récent provenant de Pylos, datant de 1200 avant J. -C. 4. Casque de toile garni de clous ou casque en bronze estompé. 5. Morceaux de défenses de sanglier percés de trous provenant de Mycènes. 6. Pièce de bronze d'un casque en défenses de sanglier servant à protéger les joues, provenant de la tombe du guerrier de Den­ dra.

4





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• ,

5

6

Les casques en défenses de sanglier.

Les casques et les cuirasses de toile

Homère fait allusion à des armures de toile qui ressemblent beaucoup aux jambarts de toile que l ' on peut voir sur de nombreuses fresques murales. Pendant le siège de Troie, Homère parle également plusieurs :=-ois, de casques de bronze jetant des éclairs et ornés de panaches de crins des chevaux, s'agitant au-dessus d 'eux. On n ' a mis à ;our q u ' u n seul casque semblable. Il nous · ient de Cnossos, en Crète. On estime en général qu'il remonte à la fin du XVe siècle avant J .-C.

3

reconstitution d 'un casque en défenses de sanglier qui montre la disposi­ tion en éventail et le bonnet inférieur cons­ titué de lanières de cuir. Ci-dessus:

Dans l ' l liade, Homère décrit le casque d ' U lysse en ces termes : « Il coiffa un casque fait de défenses de sanglier, couvert de peaux, avec des lanières qui le fixaient fer­ mement sur la tête » . Et les morceaux de défenses de sangliers le recouvraient de toute part d 'une épaisse couche. La base du casque était en feutre. Des morceaux de défenses de sangliers ont été mis à jour en de nombreux sites, y compris celui de Den­ dra. Les fresques et sculptures représentant ce genre de casque sont innombrables. Les lanières de cuir, bien ajustées, qui étaient disposées en éventail , auraient formé un sous-casque beaucoup plus épais sur le dessus que sur les côtés (voir illustra­ tion). Or, c'est précisément à cet endroit que le casque doit offrir le plus de résis­ tance. U ne tête d 'i voire, découverte à Mycènes ( 1 ) , nous donne l 'exemple d ' un casque recouvert de morceaux de défenses de sanglier, avec deux rebords à l'arrière. '

13



es ouc ters , es rassar s et es J am 1eres •

.

,

5

Les pavois

« Comme Hector s'enfuyait, le pourtour de cuir de son bouclier lui battait à la fois les chevilles et le cou ... ». C'est ainsi q u ' Homère décrit le grand bouclier d ' Hec­ tor. On trouve d ' i nnombrables allusions à ces boucliers énormes. Le bouclier d ' Ajax ressemblait au rempart d ' une ville. . . Le bouclier d ' Agamemnon pouvait recouvrir un homme tout entier. Le bouclier des poèmes homériques est parfois rond . Les boucliers ronds sont extrêmement rares dans l ' art mycénien. Toutefois, les peuples vivant au bord de la mer, au X I Ie siècle avant J . -C . , tout comme les Grecs du temps d ' Homère, les utilisaient . Mais, en aucun cas, ceux-ci ne peuvent être confondus avec les pavois. Le poète Homère s'en réfère probablement 14

Achille se prépare au combat

Repoussés j usqu ' à la plage, les Grecs sont acculés à se battre le dos contre leurs propres bateaux . Les guerriers se trouvent l ' un en face de l'autre, bouclier contre bouclier. Les archers tirent à bout portant. Les Troyens lancent avec force des tor­ ches enflammées sur les navires pour les incendier. Les Grecs ne cessent de les repousser. Fou de désespoir, Agamemnon envoie des messagers à Achille le suppliant de venir à la rescousse. Pourtant, en dépit des supplications de ses amis, Achille refuse. Finalement i l consent à envoyer son meilleur ami Patrocle, revêtu de sa propre armure pour aider les Grecs. Grisé par la cuirasse illustre qu'il

1 . Partie centrale d 'une fresque décou­ verte à Mycènes et représentant une chasse au lion. Elle nous montre des boucliers en forme de huit et des bou­ cliers à forme rectangulaire. Les sangles qui retiennent le bouclier autour du cou sont également visibles. 2. Représentation, en ivoire, d 'un bou­ clier en forme de huit, provenant de Cadmée, Thèbes (restauré). 3. Peinture d 'un bouclier en forme de huit, de Mycènes. 4. Boucliers rectangulaires sur une fres­ que de Thera. 5. Exemples, en terre glaise, d 'un bou­ clier du VIlle siècle avant J. -C. avec les sangles fixées dans la partie intérieure.

2

aux boucliers à pourtours recourbés dont la forme extérieure rappelle un huit .

'

Le bouclier en forme de huit

Le type de bouclier le plus souvent repré­ senté dans l 'art mycénien est le bouclier en forme de huit (figures 1 , 2 et 3). Mais ce type a progressivement disparu après 1 400 avant J . -C . pour réapparaître sous une forme modifiée vers le V I l le siècle (5) . On a prétendu que ce bouclier plus récent n 'était en aucune manière un véritable bouclier, mais bien une représentation épique pure­ ment artistique. Mais il y a deux objections majeures à cette affirmation : en premier lieu , les artistes primitifs n 'ont jamais représenté que des personnages historiques en habits contemporains ; en second lieu, l'artiste qui voulait représenter ces bou-

...



\

4 • •

porte, Patrocle parvient à repousser les Troyens hors du camp grec mais il succombe sous les coups d ' H ector, le champion des Troyens. Anéanti de chagrin et ivre de rage, Achille hurle sa vengeance aux dieux, et la légende veut qu'Athéna entende ses pleurs et ses cris: elle lui apporte une armure toute neuve. Tout d'abord , Achille fixe ses jambières, et ensuite sa cui­ rasse. Ensuite il passe la bandoulière de son grand bouclier de cuir. Enfin il place son casque panaché sur la tête, puis il s'essaie dans ses armes pour voir si ses membres y jouent aisé­ ment. Après quoi, il saisit sa lance et monte dans son char et hurle son cri de guerre. I l entra au plus fort du combat, terri-

fiant les Troyens et en tuant beaucoup à l'aide de sa lance toute puissante. Finalement, il parvint en face d ' Hector et se jeta sur lui en voci férant tout en lançant sa lance, mais celle-ci manqua son but et, dans la confusion de la bataille, Achille ne parvint plus à retrouver son ennemi . Avec Achille à leur tête, les Grecs parviennent sans trop de peine à rejeter les Troyens loin de leur camp j usqu 'aux murs de la ville. A ce moment, Achille se retrouve à nouveau face à face avec Hector, celui-ci prend peur, remonte dans son char . ... et s ' en fu1t

1. Reconstitution de la partie externe d 'un

bouclier en forme de huit. 2. Coupe d'un bouclier: celle-ci montre clairement l'infrastructure en osier et les couches de cuir. 3. Intérieur d 'un bouclier: on aperçoit très bien les tendeurs croisés ainsi que la sangle qui permet d'accrocher le bouclier autour du cou.

2

3

cliers en se servant de glaise savait exacte­ ment ce q u ' il faisait, car il est évident q u ' i l représentait un bouclier d ' osier avec des lanières d ' attache à l ' i ntérieur . S'il s'agit là d ' une représentation authentique de bou­ clier, il s'ensuit que ce bouclier en forme de huit a existé à travers toute la période mycé­ nienne et même dans la période d ' obscu­ rantisme.

représentés équipés de jambières de toile couvrant les mollets. Elles sont attachées aux chevilles et j uste en-dessous du genou . On a découvert u n de ces morceaux d ' armure en bronze dans le tombeau de Dendra. Au X I I e siècle apparut en Grèce le modèle centre-européen en forme d 'œuf. Il demeura en usage j usqu 'au V I l le siècle (voir page 23). Les fouilles du tombeau du guerrier de Dendra ont également révélé l 'existence d ' une pièce d ' armure qui semble bien être une protection de l 'avant-bras.

Les jambières ou cnémides et les brassards

Les boucliers rectangulaires

On a quelquefois rencontré sur des peintu­ res d ' époque des boucliers incurvés mais rectangulaires. On pense généralement que ce modèle disparut avant 1 400 avant J . -C . Qu'il s'agisse du bouclier en forme de huit ou du bouclier rectangulaire, tous deux étaient fixés au cou par des lanières, ce qui permettait de les faire pivoter sur le dos au moment où il fallait fuir. Ils possédaient vraisemblablement une poignée en leur cen­ lre. Les jambières et les brassards

Les guerriers et les chasseurs sont souvent

2 •

'

1 . Fresques de Pylos, illustrant des jambières de toile. 2 et 3. Protections pour les bras et les jambes (brassards et jambières) prove­ nant de Dendra. 4. Jambières utilisées à la fin de l 'épo­ que mycénienne, provenant de Calli­ thée. Echelle: 1/6. 15

Le combat d'Achille et d'Hector

ars

Lorsque 1 'aurige d ' Achille vit Hector en train de s'enfuir, il fouetta ses chevaux et le prit en chasse. Après une longue course, autour des murs de la ville. Hector se retourna et fit face à son poursuivant. Achille se rua en avant, lançant sa lance. Mais le Troyen se baissa et le javelot passa, sans dom­ mage, au-dessus de lui. Hector se relève et jette sa lance avec force en direction d 'Achille. La lance frappe violemment le bouclier d ' Achille, mais ne le transperce pas . Hector sort son épée et se précipite vers son adversaire, cherchant le combat corps à corps . Mais il n'a pas remarqué que, soit par la grâce des dieux, soit grâce



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• -

Ci-dessus:

cassette d'ivoire sculpté de

Chypre. Peintures de chars et de che­ vaux. 1 et 2. Découvertes à Tirynthe. 3. De Pylos. 4. De Hagia Triada, en Crète. Ci-dessous :

2

Les chars de l'époque d ' Homère

Dans l' Iliade, les chars ne sont pas utilisés pour former des rangs et charger 1'ennemi, mais bien pour amener le guerrier sur le front. Là, il descend et combat à pied . Il est toutefois peu vraisemblable que les chars ne soient utilisés qu'à cet effet . Un inventaire militaire découvert dans un magasin d 'armes à Cnossos, en Crète, ne répertorie pas moins de 1000 paires de roues, ainsi que 340 carrosseries de chars. Dans ces conditions, on imagine mal q u ' une telle quantité de matériel n ' ait eu q u ' une fonction de taxi pour la noblesse. Les témoignages archéologiques

Bien que de nombreuses représentations de

chars de guerre datant de 1'Age de Bronze aient été découvertes, on n'a pas retrouvé de pièces de chars identifiables. Les repré­ sentations que nous en avons sont beau­ coup trop stylisées pour donner une exacte impression. Elles montrent toutefois des chars traînés par deux chevaux ou biges, avec deux roues à quatre rayons, un timon central pour 1 'attelage, et les chevaux por­ tent des crinières multicolores. U ne cassette d ' ivoire sculpté découverte à Chypre (voir ci-dessus) montre un char de l 'époque de la guerre de Troie, tiré par des chevaux por­ tant des oeillères et une couverture. Le des­ sin présente toutefois une forte influence egypt ienne. Un cercueil polychrome découvert à Hagia Triada, en Crète, suggère (voir à gauche) que les chars étaient couverts de ,

3

.

4 16

Ci-dessus:

linéaire B.

symbole d'un char en écriture

à la confusion du combat , Achille a récupéré sa lance . . . Cette che à son char. Alors , plaçant la cuirasse d ' Hector dans son fois, Achille ne va pas manquer sa proie et le fer de lance en char, il se promène triomphalement tout autour de la ville, bronze atteint Hector à la gorge. Le champion de Troie traînant le cadavre dans la poussière. Puis, il ramène le corps s' écroule dans un fracas de cuirasse. Achille se redresse, vain­ vers les navires qui l'attendent au bord de la plage. Là, il élève queur, et pose le pied sur sa victime. Agonisant, Hector sup­ un immense bûcher et y place le corps de son ami Patrocle. plie Achille de ne pas laisser son corps devenir la proie des Sur ce même bûcher, il brûlera aussi les corps de douze jeunes chiens . Achille retire alors sa lance du corps mourant mais Troyens prisonniers afin d 'apaiser les esprits qui habitent le dépouille Hector de sa cuirasse. corps de son compagnon. Ensuite des jeux funéraires furent organisés en mémoire de Patrocle. Les autres Grecs arrivent et, à leur tour, plongent, leur lance dans le corps d ' Hector. Puis Achille se penche sur le Mais Achille n'eut plus longtemps à vivre. Peu de temps cadavre et, d' une corde, ligote les pieds de sa victime et l'atta- après, une flèche vint le frapper au talon et le tua.

peau. Les chevaux, sur ce dessin, portent un cimier et 1'on croit apercevoir aussi leurs oeillères ainsi que des défenses pour leur tete. .....

Différents .accessoires décou verts à Sa/amines

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char

3

Les chars de Salami nes

Si nous voulons reconstituer un char de l'époque d ' Homère, nous disposons d ' élé­ ments beaucoup plus sûrs . Les fouilles de Salamines, à Chypr. e , ont permis de mettre à jour de nombreux spécimens de chars. A partir de ces vestiges, on a pu reconstituer un bige. La caisse présente une largeur de moins d ' un mètre et une longueur de 72 cm . Elle est séparée en deux dans le sens de la longueur par une petite cloison ménageant ainsi une place pour l ' aurige (conducteur) et une autre pour le guerrier. L ' essieu devait mesurer un peu plus de deux mètres

5

1. Protection de la face porte-cimier. 2

reconstitution d 'un bige à par­ tir de découvertes de Sa/amines. Il présente de nombreux points communs avec les chars assyriens de la même époque. Ci-dessous:

2. Elément de décoration du joug. 3. Greil/ère. 4. Plaque de protection du poitrail. 5. Mors. Echelle : 11 JO.

et les roues avait 90 centimètres de diamè­ tre. Le timon du char atteignait jusqu'à 2 . 20 rn, comptés à partir de 1 'avant de la caisse. Il était sans doute relié au joug par une cheville, mais vraisemblablement aussi

ligaturé. Quatre symboles de bronze étaient fixés à la barre du joug. Les chevaux eux­ mêmes étaient protégés par des plaques de bronze couvrant leur face , leur poitrail. Ils avaient également des oeillères. 17



La chute de Troie

�es navires

En dépit de leurs innombrables succès militaires, les Grecs n'étaient pas capables de prendre Troie. C 'est alors, s'il faut en croire la légende, que 1 'ingénieux Ulysse proposa aux Grecs de construire un énorme cheval de bois dans lequel i l cacha des guerriers, menés par Ulysse lui-même. Le reste de l ' armée grecque quitta à bord des navires abandonnant le cheval sur la plage. Apercevant le cheval, les Troyens crurent à un présent des dieux et le tirèrent à 1 'intérieur de la ville. Cette nuit-là, Ulysse et ses compagnons sortirent du ventre du grand cheval de bois, maîtrisèrent les gardes troyens et s'en allèrent ouvrir les portes de la ville au reste de l 'armée qui

e guerre

La découverte de Théra

J usqu'il y a peu , notre connaissance des vaisseaux mycéniens était fort limitée. Quelques sceaux et des peintures rudimen­ taires sur vases étaient les seules données dont on disposait . C 'est lors de fouilles effectuées sur 1 'île de Théra, dans la mer Egée, que des archéologues firent une découverte extrêmement précieuse. Théra avait été détruite par une éruption volcani­ que aux alentours de 1 500 av. J .-C. L ' u n des bâtiments mis à jour révéla u ne remar­ quable peinture m u rale. Cette fresque représentait plusieurs vaisseaux de guerre merveilleusement dessinés, ainsi que des embarcations, plus petites.

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Les navires de Théra

Bien que cette peinture soit très révélatrice sur les navires utilisés à 1 'époque, q u i possé­ daient de nombreux caractères communs avec les bateaux égyptiens de la même période, elle n 'en soulève pas moins de nombreuses difficultés. D 'abord, les plus grands bateaux sont mus par des p·agaies, à la manière des barques, une méthode de propulsion tombée en désuétude en ce temps-là. U n bateau plus petit, par contre, sur cette même fresque est propulsé, lui, par des rames. Autre sujet de confusion, l'étrave bien apparente sur le dessin, et qui est représentée à l 'arrière du bateau plutôt , qu a' 1' avan t . . . On pourrait alors supposer que le bateau va dans la direction opposée, ce qui semble impossible de par le fait , que l 'homme de barre, son aviron en mai n , se trouve à la même extrémité de l 'embarcation que l 'étrave. La seule conclusion que l'on puisse en tirer est que le bateau navigue dans 1 'autre sens pour la bataille. Cela pourrait également expliquer le fait que l 'embarcation est mue par des pagaies. U ne saillie en forme d 'y bien visible sur la proue de deux des navires pourrait bien être pré­ vue pour accueillir le gouvernail-aviron lorsque 1 'embarcation navigue en sens opposé. Cette explication est parfaitement plausible lorsque 1 'on sait que les premiers 1

Ci-dessus: fresques de Théra, dans la mer Egée. Les plus grands navires sont mus par des pagaies, comme des bar­ ques. Les plus petits sont propulsés par des rames, comme les galères. Les. embarcations sont gouvernées grâce à des avirons à l 'embout élargi situés à la poupe, selon une tradition ancienne.



Ci-dessous: bas-relief égyptien, représen­ tant des navires d'un de ces «peuples de la mer». Origine: temple de Medinet Habou.

de longs peignes de part et d ' autre du som­ met pour lever la voile. La voile repliée repose au-dessus du baldaquin qui protège les passagers . Le capitaine se trouve dans le gaillard d ' avant, du côté de l 'étrave. Les peuples de la mer

La Grèce était la puissance maritime de la Méditerranée. Mais, à la fin de la civilisa­ tion mycénienne, des armées d 'envahis­ seurs écumèrent la Méditerranée mettant tout à feu et à sang le long des côtes. Ils ten­ tèrent même d 'envahir l' Egypte. On les appelait les « Peuples de la Mer » Finale­ men t , certains de ces barbares se fixèrent le long des côtes méditerranéennes orientales et, se mêlant aux indigènes, donnèrent notamment naissance aux Philistins et aux Phéniciens des temps bibliques. 0

navires de guerre grecs, env 800-500 av Jo-Co, sont tous équipés d ' u n gaillard d 'avan t . L ' u n des bateaux possède u n mât pourvu 0

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était revenu à la tombée de la nuit . Troie venait enfin de tom­ ber . La ville fut mise à sac et incendiée. Après la chute de Troie, les Grecs rentrèrent chez eux dans les bateaux qui les avaient amenés plus de dix ans auparavant . Ulysse met , lui aussi, le cap vers son pays natal avec sa petite flotte de douze navires mais, surpris par une tempête, il perd la trace des autres Grecs et se retrouve, avec certains de ses hommes, sur les côtes de Thrace où il attaque une ville et perd bon nombre de ses guerriers. Appareillant à nouveau, la petite flotte d'Ulysse est à nouveau prise dans une tempête et les voilà partis pour un long périple sur les côtes orientales de la Méditerranée.

Abandonné par les dieux, luttant contre les tempêtes, cha­ que jour face à face avec de nouvelles tragédies, Ulysse perd, un à un, tous ses compagnons et ses navires. Finalement, à la suite d'une série d'aventures plus fantastiques les unes que les autres, au cours desqu6lles il expliquera avoir été poursuivi par des monstres, des géants, des sorcières, il fait naufrage une fois de plus sur une île, après avoir perdu les derniers de ses compagnons. Cette fois, il quittera cette île pour rej oindre Ithaque, sa terre natale, qu'il retrouve après vingt années d'absence et d'errance. Là, il apprend la mort tragique d'Agamemnon à Mycènes et sent tout autour de lui la conspi­ ration de ses ennemis: on en veut à sa vie.

ancre de pierre de l 'Age de Bronze. Origine: Chypre. Les deux pieux de bois qui traversent l 'ancre par deux ori­ fices dans le bas de celle-ci ne s 'y trouvaient plus au moment de la découverte. Ils ont été rajoutés par la suite. Ci-dessous:

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reconstitution de l'un des vais­ seaux de Théra; il a l 'aspect d'une galère avec son lion, en figure de proue, et son étrave sur l'avant. Ci-dessus:

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Ci-dessous: la citadelle de Mycènes telle qu 'elle se présentait au XIIIe siècle avant J.-C. A u centre de l 'illustration, la Porte des Lions, avec son bastion protecteur, à droite.

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Les remparts de Mycènes

Plusieurs citadelles de la fin de 1 'Age de Bronze ont été mises à jour en Grèce. La plus célèbre d 'entre elles est celle de Mycè­ nes, la citadelle dorée d ' Agamemnon . Le Palais a été érigé au sommet d ' une haute colline rocheuse surplombant la plaine d ' Argolide. I l est protégé par des remparts cyclopéens d ' une longueur totale de 900 mètres. Ces murs sont particulièrement représentatifs de la forteresse mycénienne type. Ils sont faits de pierres énormes, cer­ taines pesant parfois j usqu 'à 12 tonnes. En moyenne, l'épaisseur des remparts est de cinq mètres. Les ruines de ces murs impres­ sionnants atteignaient encore 7,5 mètres de hauteur et l'on croit généralement, qu'à l ' origine, ils s'élevaient à 10, voire 12 mètres de hauteur . Par contre, la surface qu 'entourent ces remparts ne forme que le sixième de 1 'aire d'une forteresse militaire.

Les portes

Les remparts sont percés de deux portes creusées en angle droit par rapport aux remparts de façon à ce q u ' u n ennemi puisse être attaqué du haut des remparts avant que la porte ne soit atteinte. En effet, un bas­ tion surplombait la porte, de sorte que les défenseurs puissent bombarder la partie de

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l 'ennemi non protégée. La porte principale de la citadelle, connue comme la porte des Lions, à cause des deux lions sculptés dans la pierre, qui se trouvent au-dessus, est constituée de quatre blocs massifs de pierre. La pierre qui forme le linteau pèse à elle seule près de vingt tonnes. L 'ouverture de la porte mesure trois mètres carrés. La porte elle-même était de bois. Les trous des charnières et d u verrou sont encore visib les dans la pi é rre. Les remparts étaient aussi percés de deux orifices très étroits par les­ quels une seule personne à la fois pouvait passer (portes de sortie, ou de fuite).

Ci-dessous: coupe des murs cyclopéens montrant les deux faces faites de gros moel­ lons, et l'intérieur rempli de blocaille. ..,.

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Ci-dessous: les deux principales méthodes de maçonnerie que l 'on rencontre dans les fortifications mycéniennes. Les pierres étaient fixées à l 'aide de terre glaise. ...

La citerne souterraine

Juste à l 'extérieur, au coin nord-est de la citadelle se trouve une citerne souterraine à laquelle on accède par un tunnel dont l 'entrée est située à l ' i ntérieur de la forte­ resse. Des citernes souterraines semblables existent aussi à Tirynthe. Tirynthe

1. Découpe rudimentaire des blocs en poly­

Tirynthe a été construite sur u n mamelon rocheux surplombant la plaine environ­ nante d ' à peine 18 mètres. Sa superficie est

gone. 2. Découpe soignée et rectangulaire des blocs.

Citerne souterraine Lions Porte de fuite

Plan de Mycènes '

Porte principale

Plan de Tirynthe

à peu près la même que celle de Mycènes. Cette ville offre aux visiteurs des galeries à toit voûté creusées dans les remparts. Au sommet de ces mêmes remparts, on a découvert les vestiges de créneaux faits de briques et de terre séchée. Les remparts hit­ tites et mésopotamiens de cette époque étaient crénelés. Les points de ressemblance entre les citadelles mycéniennes et hittites sont très nombreux et l 'on peut raisonna­ blement supposer que les murs mycéniens, tout comme chez les Hittites, étaient cou­ ronnés de créneaux arrondis. Ces créneaux présentent un caractère typiquement mycé­ nien. La porte principale, à Tirynthe, est unique. L 'entrée est creusée directement dans le mur. L ' accès tourne ensuite à gau­ che, s'engageant dans un étroit passage . On accède alors à la cour centrale, par une seconde porte. Ce mode d ' accès résulte d ' une série de transformations qui amenè­ rent la construction d 'une nouvelle citadelle à 1 'intérieur de la forteresse originelle.

Porte des Lions, Mycènes

Porte principale, Tirynthe

Porte de fuite Porte

Plan de la citerne souterraine à Mycènes

Coupe de la citerne souter­ ra1ne et son acces •

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Brique et terre séchée

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coupe transversale des rem­ parts de Tirynthe, montrant les gale­ ries et les créneaux de briques et de boue séchée. i-dessus:

vue reconstituée de la citadelle de Tirynthe. Ci-dessus:

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Le retour d'Ulysse

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Lorsqu 'il rentra à Ithaque, Ulysse apprit la mort tragique d'Agamemnon, assassiné par sa femme et l'amant de celle-ci , alors qu'il regagnait son palais de Mycènes. Mais Ulysse apprit également qu'un groupe de notables projetaient de s'emparer de son propre royaume et d'obliger sa femme à épouser l'un d'entre eux. Résolu à ne pas connaître le même sort qu'Agamemnon, Ulysse se déguise en mendiant avant de franchir le seuil de sa demeure. Son fils, Télémaque, qu'il avait quitté tout enfant, est à présent un jeune homme accompli . Malgré le déguisement de son père, Télémaque nourrit des doutes sur la rencontre qu'il

La chute de Mycènes

2

Ci-dessus: personnage du vase du guerner.

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droite: 1 . Casque provenant de Tirynthe. 2 et 3. Têtes de lances et épées de Ca//ithée. 4. Poignée d'une épée en os provenant d'Italie. 5. Tête de lance découverte dans les en virons de Thèbes. Echelle: 1/6.

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3

Au début du X I Ie siècle av. J . -C . , la Médi­ terranée orientale fut la proie d ' invasions extrêmement dévastatrices : 1 'Egypte et la Palestine furent occupées, l'Empire hittite fut démantelé et la plupart des citadelles mycéniennes détruites. Ces événements sur­ vinrent très vraisemblablement après la guerre de Troie. U n signe avant-coureur de ces désordres se trouve sans doute dans la violence qui suivit le retour d ' Agamemnon et d ' U lysse. La civilisation mycénienne entra, au cours des quelques décades sui­ vantes, dans une période de décadence, puis disparut complètemen t . Les raisons de ces désordres sont assez incertaines. Les témoignages archéologiques sont peu révélateurs à cet égard, mais ils laissent apparaître une nette évolution dans l 'arme­ men t . La tradition mycénienne semble mourir de façon assez abrupte avec les fres­ ques de Pylos (p. 1 0). Celle-ci est suivie par des armements étrangers, généralement ori­ ginaires d'Europe Centrale. L'armement mycénien ne subsista que par endroits, et de façon isolée, comme à Athènes. Le vase du guerrier

Ce vase du X I Ie siècle montre sans doute des guerriers mycéniens de 1' époque de la guerre de Troie. Leurs j ustaucorps plus longs semblent toutefois indiquer qu'ils viennent de régions au climat plus froi d . I ls portent aussi des boucliers en forme de croissant, il s'agit certainement du « pelta » (ou pelte), le bouclier primitif d'Europe Orientale (page 52). Les armes

Deux épées découvertes à Callithée s'avè­ rent fort différentes des armes d 'estoc anté­ rieures. I l s' agit ici des épées tranchantes des œuvres d ' Homère. Elles trouvent leur origine, au contraire, en Europe Centrale et n'offrent aucune comparaison avec les armes de type mycénien. La répartition de ces épées fait penser à une migration de cer­ tains peuples centro-européens vers l ' I talie et la Grèce.

vient de faire et Ulysse ne peut s'empêcher de révéler son identité. Tous deux imaginent alors un plan pour chasser les notables d'Ithaque. Toujours déguisé en mendiant, U lysse arrive à son palais et demande l'aumône. Nul parmi les notables, ni même ses pro­ pres serviteurs ne le reconnaît. Télémaque, entretemps, a sug­ géré à sa mère, ignorant tout du plan d'accepter le mariage avec le vainqueur d'un concours de tir à l'arc avec l'arc sus­ pendu au mur du palais et bien qu'à contre-cœur la reine accepte. Les jeunes nobles vont alors tenter leur chance les uns après les autres, mais aucun ne fut capable de bander l'arc voire de

tirer. Lorsqu 'ils eurent tous échoué, le vieux mendiant s'approcha et demanda s'il pouvait essayer. En dépit des moqueries de toute l'assemblée, Ulysse prit l'arc, le banda et envoya la flèche en plein centre de la cible . Alors, arrachant son déguisement, il se retourna vers les notables . Ceux-ci combattirent U lysse avec la fureur du désespoir, mais Ulysse était rempli d'une rage meurtrière et tandis que Télémaque se saisissait de toutes les servantes pour aller les pendre Ulysse mutilait son maj ordome et achevait les autres serviteurs. Mais ce qu'Ulysse venait de faire pour sa vengeance lui attira 1'inimitié des familles de tous les prétendants de sa femme . I l fut obligé de fuir Ithaque pour toujours.

La cuirasse

La jambière en bronze repoussé en forme d'œuf de la page 1 5 fut découverte avec les deux épées de Callithée. Des pièces d ' armure identiques ont été mises à jour en Europe Centrale. Les tombeaux de Calli­ thée ont également révélé de nombreux fragments de bronze décoré de façon simi­ laire. Si ces fragments appartiennent à une armure, celle-ci est probablement du type alpin, comme celle. montrée ci-dessous. Le casque du XIe siècle avant J .-C . découvert à Tirynthe est également en bronze repoussé et correspond bien, lui aussi , à ce type . On doit en conclure q u ' il y a eu, à ce moment, une invasion venant du Nord , à moins que des mercenaires étrangers n 'aient servi dans l'armée grecque.

Les archers

2

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Armure « à écailles»

Il y a peu , une écaille de bronze du X I Ie siè­ cle av. J .-C. a été exhumée à Mycènes. Elle mesurait 5 cm sur 2 cm et semblait d'origine assyrienne. On en a découvert de sembla­ bles à Chypre et en divers endroits du Moyen-Orient, y compris à Troie. Il n 'est pas exclu qu'il puisse s'agir là des restes d ' un trophée ramené de la guerre de Troie. Néanmoins, on sait que ce genre d ' armure, dite « à écailles », était extrêmement répandu . Archers

Les archers représentés par les œuvres d ' art mycéniennes portent 1 'arc lybie n . Celui-ci, comme l 'arc de Cupidon des Scythes qui devint si populaire dans la période classi. ... .

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Ci-dessus: 1.

Pièces de bronze repoussé de Callithée. 2. Morceau de bronze du XIIe siècle, Mycènes. Echelle: 1 /3 cuirasse de la fin de l'Age de Bronze, découverte en Suisse.

A droite :

1. A rcher scythe bandant son arc, sculpture

réalisée sur un gobelet en or. 2. A rc scythe bandé et non bandé. 3. A rc lybien. 4. Tête de flèche emboÎtable de Pylos.

4

que, est fait de bois ren forcé de corne et de morceaux de nerfs. Ce modèle d 'arc était particulièrement dur à bander et cet acte requérait l 'usage des bras et des jambes. Ainsi qu 'on peut le voir sur les fi gu res, lorsqu'il n 'était pas encore bandé, l 'arc se présentait non pas comme une paire de moustaches tombantes et relevées à leur extrémité, mais bien comme des mousta­ ches cu rieusement relevées et légèrement recourbées vers l'i ntérieur à leurs extrémi­ tés. Dans 1 'Odyssée, Homère raconte qu 'aucun des notables ne parvint à bander l 'arc d ' U lysse. L'arc est une arme considé­ rée comme assez méprisable dans l ' Iliade et aucun héros ne se serait abaissé à l ' utiliser dans un combat . On n ' a découvert aucun vestige d 'arc. On sait que les types de flèches décrits pré­ cédemment , pointue d ' une part, travaillée et aplatie de 1 'autre, étaient en usage. 23



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La Grèce de 700 à 350 avant J .-C. était très différente de la Grèce mycénienne de 1 600 à 1 300 avant J .-C. Entre les V I l e et IVe siècles av . J .-C . , la Grèce se divisa en une série de petits états belliqueux, situés autour d 'une ville centrale. Deux faits importants marquèrent cette époque : 1 ' invasion perse et les âpres luttes qui opposèrent Sparte à Athènes. Par bonheur, deux grands historiens vécurent les événements tragiques de cette époque et nous rapportèrent une multitude d'informa­ tions de première main . Hérodote a vécu les invasions perses et Thucydide nous conta la guerre entre Sparte et Athènes, sans oublier Xénophon qui vécut à la fin de cette époque. Bien qu'il ne soit pas aussi grand écrivain qu' Hérodote et Thucydide, c'était un soldat qui nous donne de fort précieu­ ses informations militaires. Ces diverses sources littéraires sont confirmées par une foule de découvertes archéologiques. Après un combat, il était d 'usage que le vainqueur vienne dédier une ou plusieurs armures de ses victimes dans un des �anctuaires d'Olympie. Ces temples, au fur et à mesure des années, furent tellement encombrés de pièces d 'armures qu'il fallut se résigner à enle­ ver les plus anciennes d'entre elles . Certaines furent tout sim­ plement jetées dans des puits désaffectés ou même dans des rivières. D 'autres furent utilisées pour renforcer les bancs des théâtres. Nombre de ces cuirasses furent exhumées il y a peu . A la fin du V Ie siècle avant J .-C., la puissante armée perse pénètre dans le territoire qu 'aujourd ' hui nous appelons Tur­ quie. Les colonies helléniques installées sur place appellent les forces grecques à la rescousse, et de nombreux corps expédi­ tionnaires y seront envoyés. Par mesures de représaille, la Perse décide d 'attaquer la Grèce et c'est ainsi que débutent les grandes guerres perses.

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gauche: le dernier assaut des Spartiates aux Thermopyles. Léoni­ das et ce qu 'il reste de sa petite armée s 'avancent à découvert, résolus de combattre jusqu 'à la mort. 25

La bataille de Marathon

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Une nouvelle formation

Au cours d u V I l le siècle, il y eut une vérita­ ble révolution dans la stratégie militaire grecque. La manière assez anarchique de combattre, q u ' était le combat singulier, et cette liberté laissée à chaque guerrier de combattre n ' i m porte qui n 'importe com­ ment, tradition des âges héroïques, furent tout à fait abandonnées au profit de la Pha­ lange. La phalange est u n ensemble de sol­ dats constitués en plusieurs rangs bien ordonnés. Elle était généralement faite de huit rangs, mais on pouvait rencontrer des phalanges de quatre rangs seulement , ou, au contraire, selon les circonstances, de beaucoup plus de huit rangées de soldats . . . La phalange est organisée en files (rangées partant du devant vers l'arrière), de sorte que, lorsqu 'un homme tombait au combat, il était immédiatement remplacé par celui qui se trouvait derrière lui . On peut ainsi dire que 8 rangs de 1 00 personnes égalent 1 00 files de huit . La phalange pouvait être ouverte. Dans ce cas, chaque homme de chaque file était éloigné de 1 'autre soldat de la file d ' à côté de 1 , 5 rn à 2 m . Elle pouvait être fermée, aussi . Dans ce cas, la moitié d 'une file, c'est-à-dire en théorie quatre 26

En 490 av . J . -C., la flotte perse déclenche une attaque contre la Grèce. Face à l'invasion ennemie, Athènes et Sparte enter­ rent leurs différends et décident de s'unir contre 1'envahisseur commu n . L'armée perse débarque à environ 50 kilomètres au nord d'Athènes et met le siège devant Erétrie. Les Athéniens envoyent des messagers vers Sparte pour demander de l'aide et s'en vont aussitôt porter secours à Erétrie. Les Perses, voyant cela, envoient une partie de leur armée sur Athènes, par la côte. C'est à Marathon que les deux armées se trouvent face à face.

hommes, venait doubler les quatre hommes qui la précédaient, comblant ainsi l ' espace entre les files en formant des rangs com­ pacts.

Les armes

Ce nouveau genre de guerrier s'appelait « hoplit e » ce q u i , en grec, sign i fie « homme cuirassé » I l portait u n casque de bronze, une cuirasse et des jambières. Au temps de l ' i nvasion perse, la cuirasse de bronze avait été remplacée par une cuirasse de toile. Entre le V I l le et le V I le siècle, le guerrier était encore armé de ces javelots chers à Homère mais, bientôt, il fut muni d 'une lance tranchante et d ' u n glaive court. Les hoplites athéniens

la phalange en position ouverte. En tête de chaque file, des officiers ou des chefs de file. Ci-dessus:

Tout citoyen athénien mâle entre 1 7 et 59 ans devait faire son service militaire . Dans le courant d u Ve siècle, on estime générale­ ment qu'il y avait 30 000 hoplites à Athè­ nes, dont près de la moitié était sur pied de guerre. Le reste, (les vétérans et ceux qui n ' avaient pas atteint l ' âge de dix-neuf ans), étaient astreints aux tâches de garniso n . Les o fficiers

la phalange en position fermée. Elle est constituée par des demi-files. Ci-dessus:

Dans les états démocratiques, le général (stratègos) était vraisemblablement élu . A Athènes, dix généraux étaient élus. Mais on croit bien q u 'en général, trois d 'entre eux seulement entraient véritablement dans

I ls ont appris la chute, le pillage et 1'incendie d 'Erétrie et les Athéniens savent que l'autre partie de l'armée perse ne va pas tarder à faire la jonction avec celle qui est là, devant eux. Ils n'ont plus le temps d'attendre les Spartiates . Le stratège donne 1'ordre d'attaquer. Alors, les Athéniens partent au combat, chantant leurs chants de guerre, rythmant leur pas au son des flûtes. Les hoplites chargent . Très vite, le centre de la ligne grecque craque devant l'âpre résistance perse mais, sur les côtés, au contraire, l'armée perse n'est bientôt plus qu'une immense débandade. Les Athéniens ont la victoire devant eux. Ils n'ont plus dès lors qu'à effectuer un parfait mouvement de tenaille sur le centre perse qui résiste encore.

l 'armée. L ' un des trois devenait comman­ dant en chef, ou bien ils commandaient chacun à leur tour. L 'armée était divisée en dix « tribus » qui, à leur tour, se répartissaient en compa­ gnies . Chaque compagnie (ou « loch os ») était probablement organisée en « files » , chacune ayant à sa tête u n chef, comme à Sparte (voir page 29) . Les officiers ser­ vaient en première ligne sur le côté droit de compagnie qu 'ils commandaient. la Peu de généraux survivaient à 1 'échec du combat. A Athènes, les généraux vaincus passaient bien souvent en j ugement ou devaient s'en aller en exil . Ou alors, ils devaient payer une amende à moins q u ' ils ne soient emprisonnés ou, pire, condamnés à mort . A Carthage, il était dans les usages de les crucifier et leurs familles tombaient en disgrâce pour des générations. Les hérauts

Chaque armée possédait ses hérauts dont la tâche consistait à transmettre les ordres du général aux différents officiers, mais aussi de porter les messages entre les divers états en guerre. Comme il existait souvent un accord entre les peuples en guerre en ce qui

Ci-dessus: ce vase corinthien du VIle siècle avant J.-C. nous montre des hoplites avan­ çant vers le combat au son de la flûte qui rythme leur pas. Il s 'agit d 'une représenta­ tion détaillée d 'une phalange. Les hoplites portent la cuirasse dite en forme de cloche, de courtes jambières, ainsi que les javelots que décrivait Homère. concerne le moment et l 'endroit de la bataille, u n héraut était souvent envoyé pour concrétiser ces arrangements. Les augures

Les augures, ou prêtres, possédaient un immense prestige, en ce temps-là. Bien que certains généraux fixaient les « présages » à l'avance et en concordance avec leurs buts, aucun général ayant u n tant soit peu le sens religieux, n ' aurait combattu si les présages n ' avaient été favorables. A Platées, le géné­ ral spartiate refusa tout simplement de combattre, alors même que les Perses avaient déjà lancé l'attaque. Xénophon lui­ même a reconnu q u ' il n ' avait pu décider ses hommes au combat, bien que ceux-ci soient sur le point de mourir de faim, à cause de présages défavorables.

Ci-dessus: un hoplite (env. 600 avant J. -C.). Il porte un casque corinthien, une cuirasse en forme de cloche et de courtes jambières. 27

pa�te : un ta t m1 1 taire •





Le retour des Perses

Dix années durant , les Perses laissèrent les Grecs en paix. Mais tout le monde savait qu'un jour ou l'autre, ils tente­ raient une nouvelle invasion. Dès lors, des alliances furent conclues et Athènes mit une flotte de guerre sur pied . Au printemps de l'année 480 av. J . - C . , l'armée gigantesque de Xerxès, roi de Perse, envahit 1 'Europe. Athènes et Sparte, étaient à nouveau unifiées, les Athéniens confiant le com­ mandement de toutes leurs armées aux Spartiates. On se mit d 'accord pour essayer d'arrêter l'avance de l'armée perse dans l'étroit défilé des Thermopyles, quelque 1 50 kilomètres au nord d 'Athènes. Les collines, à cet endroit,

U n état militai re

Sparte, état guerrier, était l 'état le plus redoutable de toute la Grèce. Chacun acceptait comme un fait bien établi q u ' un seul spartiate valait bien à lui tout seul plu­ sieurs guerriers originaires d 'autres cités. Aucun des autres états, à moins qu'il n ' y soit forcé, n ' osait affronter Sparte sur le champ de bataille. L'état spartiate organisait tout à l 'inté­ rieur de ses frontières. Tout Spartiate était soldat, pour autant q u ' il soit mâle. Tout autre occupation lui était interdite. L ' ali­ mentation de 1 ' état était fournie comme suit : les alentours cultivables de la cité étaient divisés en fermes où ne travaillaient que des esclaves. Chaque Spartiate était rattaché à l 'une de ces fermes et obtenait d 'elle sa nourriture sans avoir à y travailler. L 'entraînement - extrêmement rigoureux - de tout Spartiate commençait dès avant la naissance. Chaque future mère, en effet, était astreinte durant la grossesse à des exer­ cices acharnés afin que leur progéniture soit forte et en pleine santé. Les bébés débiles ou trop faibles étaient tués. L'enfance

un hoplite spartiate (env. 500 avant 1.-C.). Il porte un casque corinthien, une cuirasse de toile et de hautes jambières. Ci-dessus :

28

Dès 1 'âge de sept ans, les enfants sont enle­ vés à leur mère. On les regroupe en classes où ils vont vivre, manger et dormir ensem­ ble, tous soumis à une même discipline. Les enfants recevaient l 'enseignement des citoyens adultes et expérimentés de Sparte. L ' éducation académique, c'est-à­ dire scientifique et littéraire, était réduite au minimum, l 'accent étant mis sur l'exer­ cice physique et la discipline. Les enfants, la plupart du temps, allaient nus et sans chaussure, de façon à les rendre plus résis­ tants. Leur nourriture était simple et fru­ gale, extrêmement pauvre d ' ailleurs, afin de les encourager au vol . Bien que les enfants soient punis si on les surprenait à voler, la punition était motivée, non par le vol, mais bien parce qu'on les y avait sur­ pris . Tout cela servait à endurcir les futurs guerriers contre la famine et à les habituer au pillage.

Dès l'âge de douze ans, la discipline devenait plus dure encore. Les jeunes gar­ çons étaient véritablement abrutis de tra­ vaux lourds et d ' exercices. La bravoure et la couardise

Toute bataille, que ce soit entre citoyens adultes ou entre enfants, était encouragée pour autant qu 'elle ne survienne pas sous l'emprise de la colère. U ne bagarre devait absolument s' arrêter dès q u ' u n autre citoyen en donnait l 'ordre. U n garçon était généralement battu très durement par son père s'il venait se plaindre d ' avoir été lui­ même battu par un camarade. La bravoure était considérée par les Spartiates comme la vertu la plus impor­ tante, tandis que la couardise était le vice le plus i n fâme. C 'est ce qu'on enseignait aux enfants dès leur plus jeûne âge. U n enfant atteignait l 'âge adulte à vingt ans, au moment où il devenait soldat. Comme l'armée spartiate était constituée en groupe d ' âge, le jeune homme conti­ nuait à vivre avec ses « condisciples » . Même après le mariage les Spartiates coha­ bitaient et mangeaient encore ensemble, sans leurs épouses. Les esclaves et les alliés

Durant les IXe et V I l le siècles av. 1 . - C . , Sparte conquit peu à peu toutes les peupla­ des avoisinantes. Certains de ces états furent autorisés à plus ou moins se gouver­ ner . Toutefois, ils devaient toujours com­ battre en tant qu'alliés de Sparte. Mais la plupart des peuples soumis à Sparte deve­ naient esclaves (les hilotes). L ' une des rai­ sons impératives pour laquelle Sparte a été organisée en état militaire est précisément le grand nombre d ' esclaves. Les rois

Le pouvoir suprême reposai� dans les mains de deux rois héréditaires qui conduisaient l 'armée au combat. A l 'origine, les deux rois participaient ensemble aux combats mais, peu avant les guerres contre les Per­ ses, il fut décidé q u ' u n seul prenne part à la

descendaient en pente abrupte vers le défilé ne laissant qu'un avec 4 000 Grecs du sud et 300 Spartiates. En chemin, cette très étroit passage le long de la côte marécageuse. Au large, la troupe fut rejointe par 4 000 autres hoplites . Ces derniers longue île d ' Eubée forme un étroit chenal qui s'étend sur près rejoignaient ainsi le gros de la troupe en croyant qu 'ils de 1 50 kilomètres le long de la côte. n'étaient que l'avant-garde des troupes grecques alliées . Le plan grec consistait à faire face à l'armée perse dans le Lorsqu'elle parvint au défilé, l'armée repéra une sorte de mur défilé, supposant que Xerxès serait obligé d'utiliser sa flotte barrant le passage presque totalement et décida d 'y fixer sa pour passer. A ce moment-là, la flotte grecque pourrait alors défense. engager le combat contre la flotte perse dans les détroits. Lorsque Xerxès apprit que l'armée grecque occupait le Con formément à cette stratégie, le gros de la flotte grecque, à défilé, il ordonna à sa flotte, ainsi que les stratèges grecs peu près 300 trirèmes, appareilla pour Artémésium à la pointe l'avaient prévu, de s'aventurer plus avant le long de la côte du chenal d ' Eubée. afin de prendre les Grecs à revers. Mais Xerxès, durant quatre Le roi de Sparte, Léonidas, se mit en route vers le nord jours, fut mis en échec par la flotte grecque.

L 'organisation de l 'armée spartiate



1 Pentacoste

1 Enomotia

Loch os

1 Pentacoste

bataille. Chaque roi avait à sa disposition une garde personnelle de cent hommes. L'A rmée

Thucydide et Xénophon nous livrent des comptes rendus contradictoires au sujet de l 'organisation de l ' armée à Sparte. Cepen­ dant, Xénophon peut être considéré comme beaucoup plus crédible en la matière, vu son expérience de toute pre­ mière mai n . Selon lui, l ' armée spartiate était organisée en « files » . Chaque file ou rangée (énomotia) était commandée par un énomotarque. Les « files » formaient alors des « cinquantaines » ou « pentacostes », chacune ayant à sa tête un officier. Deux . « pentacostes » pouvatent etre reuntes pour constituer un « loch os », l 'unité tactique la plus petite dans l ' armée. Le « loch os » était commandé par un « lochagos » . L'armée spartiate était composée de six divisions. Chaque division (mora) était conduite par un polémarque et constituée de deux « lochoi » . Toute l'armée spartiate se composait de six divisions . Chaque divi­ sion (mora) était commandée par un polé­ marque et comptait quatre « loch os » (lochoi) . L 'armée était formée par 1 'appel sous les drapeaux de groupes du même âge, en com­ mençant par les plus jeunes. Les vétérans n 'étaient appelés q u 'en cas d ' u rgence et, alors, ils n'étaient utilisés qu'à des tâches de gardes des bagages de 1 'armée. .

Chefs de demi-files

un lochos se compose de deux pentacostes, chacun constitué de 2 énomo­ tiai. Il est commandé par un lochagos. Ci-dessus:

L

Lochagos

E

Enomotarque

P

=

Pentacontre

énomotia de 36 hommes com­ mandée par un énomotarque. Elle est divi­ sée en trois files ou six demi-files. A gauche: 1

,...

'

Déclin de la population

La démographie, à Sparte, était en baisse ' ' constante. Entre le V I l e siècle avant J . -C. et le début du Ve siècle avant J . -C . , les '' effectifs de l ' armée tombèrent de 9 000 à 1 ' ' 8 000 hommes et, un siècle plus tard , la force armée spartiate ne comptait plus que 1 mora Polémarque 3 600 soldats. I l est impossible d ' évaluer le . nombre d ' hommes par unité. A ce Ci-dessus: une mora composée de 4 lochoi et commanmoment, une « énomotia » comptait 36 dée par un polémarque. hommes . '

Chefs de files E n o m o t a r q ue

Armée spartiate

6

morai

Roi

29



Le combat pour le défilé

�es exercices et a strategie mt ttatres .







Le cinquième jour, Xerxès décida d'envoyer en avant-garde une partie de son infanterie, avec ordre de lui ramener les Grecs vivants. Toute la journée, la bataille fit rage dans le défilé, mais à la nuit tombante, les Perses furent forcés de se retirer. Le lendemain matin, Xerxès envoya sa garde person­ nelle, les « Immortel s » , pour combattre les grecs. A leur tour, ils se firent tailler en pièces.



Cette nuit-là, un traître mena un groupe de soldats perses par un sentier peu connu qui contournait le défilé à travers les collines fort boisées. Léonidas ayant toutefois prévu cette

4

3

2 1

Ci-dessus: un hoplite à l'exercice des armes (en v. 400 avant J.-C.) 1 . A u repos, le bouclier contre les cuisses, le bout de la lance sur le sol. 2. A u garde-à-vous: la lance touche l'épaule droite et le bouclier est ramené contre la poitrine. 3. L 'avant-bras est en position pour frap­ per avec la lance. 4. C 'est l'arrière-bras, ici, qui donnera toute sa force au mouvement. 5. La position défensive; l'hoplite s 'accroupit derrière son bouclier. Les professionnels et les amateurs

5

30

Il existait deux types d 'hoplites, en Grèce : les Spartiates dont la vie entière était consa­ crée au métier des armes et à 1 'art de la guerre ; et les autres, qui ne revêtaient l 'habit militaire qu 'en cas d 'urgence. Les exercices que 1 'on voit représentés sur cette page ne se réfèrent qu 'aux exercices spartia­ tes exclusivement . Les autres états appli-

quaient un type d 'entraînement beaucoup plus simple ; les figures militaires les plus sophistiquées n 'étaient probablement en usage q u ' à Sparte. Le maniement des armes

L ' instruction des hoplites était basée sur quelques mouvements élémentaires, avec le bouclier et la lance. Lorsqu ' i l était en posi­ tion de repos, l 'hoplite posait le bout de sa lance sur le sol et son bouclier s ' appuyait contre ses cuisses ( 1 ) . Les hop li tes adop­ taient quelquefois cette position , en face d ' u n ennemi, en signe de mépris. A l'ordre du « garde-à-vous », l ' hoplite ramenait sa lance contre 1 'épaule droite et le bouclier contre le torse (2). A partir de là, il pouvait passer à la position « en garde » : s 'avançant le corps en avan t , le poids de celui-ci reposant sur la jambe gauche, l 'hoplite portait sa lance vers l 'avant, paral­ lèlement au sol, et à hauteur de la taille, la main parfaitement dans le prolongement du bras (3). Cela exigeait , en frappant , un effort venant principalement des muscles de 1 'avant-bras, voilà comment il engageait le combat . Au fur et à mesure de son

éventualité avait laissé un millier d' hommes pour garder cet accès. Ces soldats furent réveillés par le bruit des Perses qui s'approchaient. Mais, se méprenant sur les intentions de l'ennemi, les soldats grecs se retirèrent sur une position plus forte ouvrant ainsi la route. Lorsqu 'il apprit cela, Léonidas perdit tout espoir de victoire. Il renvoya la plupart de ses alliés, ne gardant auprès de lui que 1 1 00 Thespiens et Thé­ bains qui combattraient aux côtés de ses Spartiates. Xerxès attendit j usqu'au milieu de la matinée avant de pénétrer dans le défilé. Léonidas, comprenant qu'il ne pour... rait conserver sa position, s'avança en phalange vers l'endroit le plus large du défilé des Thermopyles.

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JO 11 12

13 14 15 16 17 18

mer Egée

19 20 21 22 23 24

25 26 27 28 29 30

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A droite : une énomotia spartiate de 36

hommes en file indienne, formant tout d 'abord trois files de front, puis six.

Ci-dessous: un lochos (4 énomotiai) : trois files de front sont alignées qui se déplacent pour former la phalange, large de douze hommes. • • • • • • • • • •• • • • • • • • • • • • • • • • •• • • • •

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qui la précédait, de manière à combler l'espace de deux mètres existant entre les files dans l ' ordre ouvert . Les autres lochoi s'avançaient de la même manière à gauche du premier loch os. Si l 'ennemi apparaissait sur l ' arrière, chaque file se mouvait alors dans le sens opposé. L'officier, de son côté, faisait demi-tour et le reste de son unité se reformait derrière l u i . Les ordres donnés par le commandant en chef, les mouvements étaient exécutés au son de la trompette.

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Les stratégies guerrières

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avance, 1 ' hoplite prenait aussi une pause plus habituelle en modifiant l 'étreinte, levant celle-ci par-dessus la tête (4) . C'était l'attitude normale lors du combat , lorsque la phalange était constituée en ordre fermé. Il existait aussi une position défensive (5), accroupi derriêre le bouclier.

mes, gardant un intervalle de deux mètres environ à leur gauche, du côté du bouclier, du 1 er au 1 2e (voir ci-dessus). Ainsi, pour former une ligne de front de six hommes, les 7e, 1 9e et 3 l e hommes amenaient vers l ' avant les cinq soldats der­ rière eux. Cela formait un groupe large de six hommes et profond d 'autan t .

Les exercices

En tout premier lieu, on apprenait aux jeu­ nes recrues spartiates à marcher en file Indienne. Lorsqu 'elles avaient bien assimilé leur leço n , on apprenait aux recrues à for­ :ner des colonnes d ' importances diverses. On formait, par exemple, une unité de rente-six hommes (une énomotia). Le pre­ mier homme commandait l 'unité entière ; le 1 3e dans la file commandait du 1 4e au 24e :oldats ; le 25e commandait du 26e au 36e oldats. A l 'ordre de former des rangées à « t rois de fron t » , les 1 3e et 25e hommes amenaient vers l'avant leurs douze hom-

La formation de la ph alange

Lorsqu'un « lochos » (quatre énomotiai) avançait, trois hommes de front, et que l'on donnait l ' ordre de former la phalange, la première énomotia s'arrêtai t . Les trois énomotiai qui la suivaient se déplaçaient vers la gauche, à sa hauteur, de façon à for­ mer un groupe large de 1 2 hommes et long d 'autant , avec un espace de deux mètres entre les files. C'était la phalange en ordre ouvert . Pour la former en ordre fermé, la moitié arrière de chaque file se déplaçait vers l 'avant et à la gauche de l'autre moitié

Dans l 'art de la guerre, chez les hoplites, la phalange était en soi u ne tactique. Dès que le général avait donné l 'ordre du combat, il rejoignait aussitôt les rangs. Du V I l l e siècle avant 1 . -C . au VIe siècle avant 1 . -C. l'hoplite ne pouvait plus entendre aucun cri de commandement à cause des casques corinthiens qui lui couvraient la face et les oreilles. Il était difficile et dangereux de tenter une attaque de côté avec la phalange, car il était impossible de la faire pivoter. Cela impliquait , en effet , q u 'une partie de la phalange devait se reformer en file indienne pour prendre une nouvelle posi­ tion à angle droit par rapport au reste de la phalange qui n ' avait pas bougé. L'attaque

Lorsque l ' ordre était donné d ' attaquer, les trompettes sonnaient et les hoplites s'avan­ çaient en position « en garde », en chantant leur chant de guerre (péan ) . La marche en avant s'effectuait sur un rythme scandé par des flûtes . Au moment où les hoplites arri­ vaient auprès de 1 'ennemi, les trompettes sonnaient la charge. 31

Mourir aux Thermopyles

Les Perses se ruèrent en masse sur les troupes grecques . Et celles-ci repoussaient chaque vague d 'assaillants. On dénom­ brait tellement de morts que les Perses devaient escalader les cadavres pour atteindre le front grec. La petite armée grecque a dû se battre jusqu'à ce que les lances volent en éclats . Les hoplites dégainèrent alors leurs épées . . . Léonidas lui-même périt dan'i la bataille et ses compagnons se battent fermement autour de son corps sans vie. Vers le milieu du jour, parvient la nouvelle que les Perses font marche vers les Grecs par l'autre côté de la passe. Dès qu' ils apprennent ceci , les Grecs survivants se retirent vers une petite colline et se réunissent en

Le nouveau bouclier

5

2

Le bouclier mycénien, en forme de huit, demeura en usage j usqu 'au V I l le siècle avant J . -C . dans les régions helléniques qui avaient survécu aux terribles invasions du X I Ie siècle avant J .-C. (voir page 22). Les Doriens, qui s'installèrent en Grèce aux environs de 1 500 avant J . -C . , ont proba­ blement amené avec eux un bouclier de forme arrondie avec une poignée centrale. Au cours du V I l le siècle avant J . -C . , ce bouclier rond subit quelques modifica­ tions : une sorte de bracelet est fixé en son centre, et la poignée est déplacée vers le bord . C'est ce type de bouclier qui rendit possible la tactique de la phalange. La moi­ tié du bouclier faisait saillie au-delà du côté gauche du guerrier. Si 1 'homme placé à gauche de l 'autre guerrier se rapprochait de lui, il se trouvait protégé par ce bouclier qui couvrait son côté droit , sinon exposé. Plus tard, on ajouta, une toile de cuir dans le bas du bouclier, celle-ci protégeait les jambes du guerrier contre les javelots ou flèches . Les bo ucliers d'Olympie

3

9 1 . Représentations de bouclier sur vase (British Museum). 2. Bracelet de bouclier (Sud de l 'Italie - En v. 560 av. 1.-C.). 3. Bracelet de bouclier assez peu commun (Origine toscane - Env. 560 av. 1.-C.). 4. Un exemple de bordure pour le bouclier en 2. 5, 6 et 7. Pièces intérieures de bou­ cliers découverts à Olympie. 8. Bouclier sculpté (Delphes). 9. Reconstitution d'un bouclier du Vle siècle av. 1. -C. Echelles: 2 et 3 : échelle 1 1 6 4, 5, 6 et 7: échelle 1 1 3 32

8

Après la bataille, il était d 'usage que le général s'en aille déposer un bouclier gravé, dans un des nombreux sanctuaires d 'Olym­ pie. De nombreux exemplaires furent déc ou verts dans cette ville. Certains d 'entre eux étaient entièrement recouverts d 'une couche de bronze ; d 'autres n ' étaient que bordés de ce métal. Toutes les parties non­ métalliques de ces boucliers avaient dis­ paru, bien que les accessoires intérieurs aient survécu au temps. Ces accessoires intérieurs du bouclier étaient fixés à l'aide de rivets recourbés vers 1 'avant . Le bouclier en lui-même était fait de bois recouvert de bronze ou de peau de bœuf. Plusieurs boucliers retrouvés à Olympie révélaient des accessoires internes directe­ ment fixés sur le bronze : ces boucliers étaient spécialement fabriqués à des fins de consécration dans les sanctuaires, car ils n 'auraient pu servir au combat . On a pu penser quelquefois qu 'ils étaient utilisés pour parer les coups, mais cette

carré. Là, ils vont se défendre avec leurs glaives et, même, leurs poings nus, j usqu'au moment où Xerxès donne l'ordre à son infanterie de se retirer et à ses archers d'attaquer. Les Grecs prennent la position défensive, c'est-à-dire, accroupis derrière leur bouclier, pour se protéger des flèches. Au début de l'après-midi, le calme est retombé dans le défilé. Celui-ci est jonché de cadavres. Tous les hommes de Léonidas sont morts. Mais leur courage, leur héroïsme leur survivra . Lorsque la nouvelle tragique de la défaite parvint à la flotte grecque, celle-ci décida de battre en retraite. Bien qu'elle ait engagé le combat à deux reprises contre la flotte perse, elle

n'avait pu l'emporter. Elle se retira alors vers le détroit , der­ rière 1 'île de Salamine, j uste en face de la côte athénienne. La Cité d'Athènes fut évacuée, à l'exception d'un groupe d'hom­ mes qui devait défendre 1'Acropole. Ces derniers furent tous massacrés et 1'Acropole fut prise et incendiée par les Perses. Tous les Athéniens, mâles, se rendirent à Salamine, tandis que les enfants et les femmes étaient conduits à Trézène. La route de l'isthme menant au sud de la Grèce fut coupée et un rempart fut érigé en son point le plus étroit, non loin de Corinthe. C'est ainsi qu'avaient procédé les derniers Mycé­ niens en des circonstances semblables, 700 ans plus tôt.

4

1 . Le bouclier étrusque du Musée du Vati­ can. Echelle: 1 1 1 O. On voit très clairement le recouvrement en bronze, le bois dont est faite la pièce fonda­ mentale, ainsi que le bord de cuir. 2. Vue de côté et coupe du bouclier. 3. Le bouclier vu de l 'intérieur, avec sa poignée. 4. Reconstitution de la poignée et du bord, montrant les feuillets de bois utilisés pour rembourrer les bords.

2

explication allait à 1 'encontre de toute la tratégie de la phalange. Chaque hoplite, en effet, devait protéger le côté exposé de son oisin, et non rejeter vers lui les projectiles reçus. Le bouclier d u Vatican

Le seul véritable exemplaire de bouclier de ... ombat est celui que nous présente le M usée du Vatican ; ce bouclier provient très vraiemblablement d ' un tombeau étrusque. C'est le bouclier le plus complet jamais mis a JOUr. Il remonte à la fin du Ve siècle avant J -C . , est fait de bois, entièrement recou­ ' ert de bronze. L ' intérieur est bordé de cuir Le cœur du bouclier est en bois, très fin en son centre, mais une plaquette de renfor­ �ement se fixait souvent en ce point sensi­ le. On peut apercevoir ces plaquettes de enfort très clairement sur le vase de Chigi

(page 26) et le bas-relief de Delphes (à gau­ che).

Décoration des boucliers

Le plus remarquable, dans le bouclier de 1 'hoplite, est encore sa décoratio n . Il peut s'agir d 'ancres, d 'animaux ou de créatures mythiques. Plusieurs de ces décorations ont été découvertes à Olympie. Elles étaient plus que vraisemblablement destinées à la consécration dans un temple, car elles auraient été défoncées, sans aucun doute, dès les premiers combats. Sur les boucliers de combat , les motifs décoratifs étaient tout simplement peints et non sculptés. Vers la fin du Ve siècle avant J . -C . , les décorations furent remplacées par des let­ tres identifiant la cité d'où 1 'hoplite était ong1na1re. •





Ci-dessus: décoration en bronze d 'un bou­ clier d'Olympie (en v. 525 av. J.-C.). La Gorgone était une décoration fort popu­ laire. 33

es casques et es armes

1

700 Les d ifférents types de casques grecs

La forme du casque grec est particulière­ ment diversifiée, mais toutes ces formes proviennent apparemment de deux bran­ ches principales, le type « Kegel » ( 1 ) et le casque corinthien primitif (2).

4 650

Le Kegel, l' Illyrien et l ' I nsulaire

Le type Kegel était constitué de plusieurs pièces fixées les unes aux autres. I l n 'eut guère de succès et disparut rapidement de la circulation (au début d u V I l e siècle av . J . ­ C . ) . Sa forme évolua vers le type « insu­ laire » (3) qui demeura, lui aussi, peu de temps en usage, puis vers le type illyrien (4). Ce dernier survécut, sous des formes très variées, j usqu 'au Ve siècle av. J .-C. (5, 6 et 7). Le Corinthien

De loi n , le type corinthien obtint le plus grand succès. Ce casque couvrait entière­ ment le visage, ne laissant d'ouvertures que pour les yeux. Son apparition remonte au V I l le siècle avant J . -C . et son aspect évolua vers des formes très élégantes au cours des V I le et VIe siècles avant J . -C . (8, 9, 1 0 , 1 1 et 1 2). Il y eut toutefois une légère variante à ce modèle, connue sous le nom de Myros (9), à la fin d u V I le siècle et au début du VIe siècle avant J .-C. Et puis, on connaît également une forme hybride ( 1 0) qui pré­ sentait u n cimier de type illyrien. Le Corintho-Etrusque

Le casque corinthien disparut en Grèce au début du Ve siècle avant J .-C . Lorsque le soldat n' était pas au combat, il pouvait relever le casque au-dessus de la tête. Les Italiens portaient le casque de cette manière, lorsqu 'ils partaient au combat . I ls développèrent ensuite un type de casque connu sous le nom de corintho-étrusque ( 1 3 , 1 4 et 1 5). Bientôt les orifices pour les yeux devinrent si petits et tellement rappro­ chés 1 ' u n de 1 'autre qu'il fut impossible d ' y vo ir qu elq ue ch os e ( 1 5) . Fi na lem en t, ce

che et les oreilles dégagées. On distingue deux modèles de casques chalcidiens : 1 'un avec des pièces fixes protégeant les joues ( 1 7) , et l'autre avec les mêmes pièces, mais montées sur charnières ( 1 8) . Le casque atti­ que ( 1 9) est en quelque sorte une variante du type chalcidien : il ne possède aucune pièce protectrice du nez. Il a été très utilisé en Italie où l'on en a retrouvé de m ultiples exemplaires : ils étaient généralement pour­ vus d ' u n panache de plumes et souvent d 'ailes.

Le casque thrace (20) acquit une très grande popularité au Ve siècle et son usage perdura jusq u 'au I le siècle avant J . -C . I l était pourvu d ' une crête métallique (ou cimier) s'avançant en pointe sur le dessus du fron t , ainsi que des pièces protectrices des joues s'avançant en pointe également. Cette même partie du casque, comme on le voit, formait aussi une partie proéminente en dessous des yeu x . Les parties protectrices des joues étaient souvent fort bien déco-

7

rées, représentant la barbe ou la mousta­ che.

3

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Chalcidien et attique

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500

2

-

Le casque corinthien avait un gros défaut : il rendait toute écoute impossible. On expé­ rimenta bien un modèle pourvu d' orifices pour les oreilles ( 1 6) , mais finalement, un casque amélioré, le casque chalcidien , fit son apparition, qui laissait à la fois la bou-

550

Le casque t hrace

genre de casque disparut complètement dès le Ier siècle avant J C .

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1 . Deux types de cimiers.

2. Système grec pour la fixation du cimier. 3. Un système italien de fixation d 'un cimier. •



Les cimiers

Les cimiers, possédant une crête faite de crins de cheval, étaient essentiellement une particularité des casques grecs. La plupart de ces crêtes s'attachaient directement sur le dessus des casques grâce à une petite bar­ rette, fixée à la fois sur le devant et 1 'arrière. Les crêtes fixées sur un accessoire spécial furent souvent de mise au cours de la période archaïque (700 à 500 avant J . -C . ) . Ce système demeura en usage en Ita­ lie j usqu'au 1er siècle.

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Echelle : 1 18 14

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Ci-dessus: l 'évolution du casque grec du VIlle siècle au Ve siècle avant J. -C. Le groupe Kegel-Illyrien se situe sur la gauche; le groupe corinthien, sur la droite. Les lignes rouges donnent une datation approximative. Voici l 'origine des diffé­ rents casques: 1. A rgos. 2, 4, 6, 7, 1 6 et 1 7: Olympie. 3 et 5 : Hambourg. 8 et 10: Tour de Londres. 9, 1 1, 14, 15 et 20: British Museum. 12: Corinthe. 13: Chieti. 18: Villa Julia, Rome. 19: York. 20

Les lances

L'arme principale de l ' hoplite était la lance. D'après les vases grecs, celle-ci devait avoir entre deux et trois mètres de long. Vers la

1. Epée de fer et fourreau de Campo­

valano (Musée Chieti). 2 . Fer de lance de Campovalano (lk1usée Chietij. 3. Pointe de lance en bronze (British lk1useum).

fin du V I l le siècle, les Grecs ne brûlaient plus leurs guerriers avec leurs armes, mais cette pratique demeura courante en Italie . Des lances, dont la longueur variait entre 1 , 50 mètre et 2,50 mètres, ont été découver­ tes dans des tombeaux du V I siècle avant J . ­ C . à Campovalano, près de Chieti . Les lan­ ces grecques représentées sur les vases ont une lame qui possède la forme d 'une feuille ; de nombreux exemples de ce -genre ont été mis à jour en Grèce et en Italie. Mais les lances pouvaient également être pourvues d ' une pointe de métal, de bronze la plupart du temps, du côté de la crosse, si l'on peut dire. Les épées

Les hoplites possédaient aussi une épée assez courte. Sa lame, très amincie, en forme de feuille, ne dépassait pas les soixante centimètres. De merveilleux exen1plaires ont été déterrés à Campovalano. Le glaive recourbé (Kopis) dont l 'usage se répandit de plus en plus au cours des Ve et I Ve siècles, est représenté en page 6 1 . 35



�es cuirasses e ronze

2 1

L a c u irasse en forme d e cloche

E n 1 95 3 , u n tombeau datant d u V Ille siècle avant J . -C . fut mis à jour à Argos, dans le Sud de la Grèce. On y mit à jour le plus ancien casque grec (page 3 5 , figure 1 ), ainsi q u' une cuirasse qui se révéla être le plus antique modèle jamais découvert. Cette cuirasse comblait u n fossé de sept cents ans depuis 1 'armure de Den dra (pag. 1 2) . Cette cuirasse antique est connue sous le nom de cuirasse « cloche » à cause de sa forme. Elle est 1 ' équipement traditionnel de 1 'hoplite et sa représentation apparaît sur des centaines de vases et de sculptures grecs. La cuirasse d 'Argos possède deux par­ ties, l 'une couvrant la poitrine, l 'autre le dos . Sur le côté droit de la partie avant se trouvent deux petits tubes creux qui corres­ pondent à des encoches de la partie arrière ; on plaçait ces parties tubulaires dans les encoches avant de revêtir la cuirasse, et elles se fixaient à 1 'aide de deux pièces­ chevilles (3). Du côté gauche, les deux moi­ tiés de la cuirasse s'attachaient ensemble à 1 'aide de deux boucles situées dans le bas, le bord de la partie du dos se repliait sur la partie avant afin de maintenir celle-ci en position (4). I l faut aussi mentionner deux sortes de clous sur les épaules de la partie avant, qui s'emboîtaient dans deux trous correspondants, situés sur la partie du dos (5).

5 3 1 et 2. Parties antérieure et dorsale de la

cuirasse « cloche» d 'A rgos. 3. Système de fixation par cheville métalli­ que du côté droit. 4. Système de fixation de la cuirasse; côté sous l'aisselle. 5. Système de fixation sur les épaules. 6. Cette figurine ( VIe siècle avant J. -C.) porte la cuirasse dite « cloche». 7. Cuirasse « cloche» plus évoluée d'Olym­ pie (environ 525 avant J. -C.).

4

·

"""

Protections abdominales

I l n 'était pas rare qu 'une plaquette de bronze, de forme semi-circulaire, soit sus­ pendue à une sorte de ceinture pour couvrir l ' abdomen . On découvrit plusieurs modèles de ces plaquettes, d 'origine grecque, mais la plupart , toutefois, proviennent de crète.

Ci-dessus: protection abdominale prove­ nant de Crète.

6

7 La cuirasse m usclée

Au milieu du VIe siècle avant J . - C . , la cui­ rasse « cloche » fut abandonnée au profit de la cuirasse de toile (voir page 38). Toute­ fois, on vit apparaître un nouveau modèle d 'armure de bronze. Bien que sa popularité 36

3

2

1. Charnière complète, sur toute la hauteur

parties dorsale et antérieure d 'une cuirasse « musclée » du I Ve siècle avant J. -C. (Origine : sud de l'Italie). Elle est munie d'une charnière sur le côté gau­ che, descendant de l'aisselle jusqu 'à la han­ che, ainsi que de deux charnières sur la droite. Les épaules sont attachées à l 'aide d 'anneaux (Musée Bari). Ci-dessus:



de la cuirasse, avec cheville métallique (Musée de Karlsruhe). 2. Systèmes de fixation de deux charnières. 3. Charnière vue de l 'intérieur. 4. Fragment de cuirasse, avec anneau et l 'empreinte d 'une boucle (British Museum) . 5. Boucle.

reconstitution d'une cuirasse dite « musclée », avec des tétons d 'argent insérés dans le bronze.

A droite :

demeura nettement en retrait par rapport à celle de la cuirasse « cloche » , ce nouveau genre persista j usqu 'à la fin de l ' époque romaine. C'était la très élégante « cuirasse musclée » , qui devint partie intégrante de 1 'uniforme des officiers supérieurs. Elle était, soit de type court , s'arrêtant au­ dessus de la taille, soit de type long, cou­ vrant l 'abdomen. Le type court se rencon­ trait principalement dans la cavalerie. La cuirasse musclée avait la particularité de s'attacher sur les côtés et, parfois sur les épaules, par des charnières. Les deux par­ ties de la charnière s 'imbriquaient l 'une dans l 'autre et se fixaient à l ' aide d 'une che­ ville métallique. De chaque côté de la char­ nière se trouvait u n anneau qui aidait à tirer les deux parties 1 'une vers 1 'autre. U n morceau de cuirasse, exposé au Bri­ tish Museum laisse clairement voir l'empreinte d 'une boucle située entre les deux anneaux ; cela semble bien prouver qu 'une ceinture munie d 'une boucle servait à maintenir les deux pièces ensemble. Certaines cuirasses d u I Ve siècle avant J . ­ C. font apparaître la charnière d u côté gau­ che, partant de l'aisselle jusq u ' à la hanche. Il est, dès lors, probable, que cette partie eauche était attachée avant même de revêtir la cuirasse, car il aurait été impossible de placer la cheville métallique sous le bras . Bien que les cuirasses musclées se trouvent principalement représentées sur des vases grecs, les exemplaires archéologiques nous ' fennent surtout d ' Italie.

4

5

-

une cuirasse musclée de type court, avec anneau, mais sans charnières. A gauche: peinture sur vase montrant un hoplite revêtu d 'une cuirasse musclée (en v. 460 avant J. -C.). Ci-dessus:

37



es cuirasses , es rassar s et es J am 1eres . •

.

,

Les cuirasses de toile

Les cuirasses de toile étaient probablement déjà en usage à la fin de la période mycé­ nienne . Mais il fallut toutefois attendre la fin du V I siècle avant J . -C . avant q u 'elles ne fassent vraiment partie de l'équipement traditionnel de 1 'hoplite. Une cuirasse de toile était constituée de plusieurs couches de tissus collées ensemble, de façon à for­ mer une chemise raide et résistante, d ' une épaisseur d 'environ 1 /2 centimètre. La partie inférieure était faite de larges franges qui facilitaient le mouvement vers l'avant . Une seconde épaisseur de tissu , taillée en franges semblables (pteryges) se plaçait , sous la première, de façon à ce que les fran­ ges de cette seconde épaisseur couvre les orifices laissés libres par les franges de la première. La chemise enveloppait le torse et s'attachait sur le côté gauche. Une pièce en forme d ' U , fixée dans le dos, se rabattait vers l 'avan t , couvrant ainsi les épaules. Ces cuirasses se composaient souvent de plu­ sieurs pièces et les « pteryges » pouvaient se détacher du reste. Bien que la toile fut considérée comme une protection adéquate, ces cuirasses étaient fort souvent renforcées par des écailles ou des plaquettes métalliques. Des plaquettes en forme de lamelles, de style assyrien , se retrouvent sur des cuirasses étrusques, bien plus tard . Le grand avantage de ces cuirasses de toile était leur relative souplesse. Elles demeurèrent en usage j usqu 'à l'apparition de la maille vers 250 avant J . -C .

2 1

4 \ ..,

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,

la cuirasse de toile, dans les A rts grecs et etrusques. 1 . Grec, env. 510 avant J.-C. 2. Etrusque, env. 425 avant J.-C. 3. Grec, env. 450 avant J.-C. 4. Plaquettes rectangulaires telles qu 'elles apparaissent sur une statue de bronze d 'ori­ gine étrusque (env. 350 avant J. -C.) 5. Fragment d'une peinture étrusque (env. 325 avant J. -C.) Ci-dessus : ,

5 •



A gauche : coupe d'une cuirasse de toile. 38

2

1

3

4

Ci-dessus : peinture sur vase ( VIe siècle avant J. -C.) représentant des hoplites revê­ tant l 'armure. A gauche : guerrier de la fin du VI siècle

revêtant sa cuirasse de toile. Les jambières

C'est au V I le siècle que se généralisa l 'usage des jambières (ou cnémides) qui couvraient la totalité du mollet, du genou à la cheville. A l 'origine, la cnémide partait du dessous du genou j usqu 'à la cheville mais, au fur et à mesure de son évolution, on en arriva à une jambière protégeant le genou lui-même. Les jambières des V I le et VIe siècles avant J .-C. étaient souvent décorées de façon fort sophistiquée. Les jambières les plus évoluées, tout comme la cuirasse dite « musclée » suivaient fidèle­ ment l 'anatomie de la jambe. La protection des chevilles, des cuisses et des pieds

On a découvert de nombreux exemples de protections pour les coudes et les talons. E n revanche, les protections des pieds sont très rares. Ces dernières étaient, soit d 'une seule pièce, soit munies de charnières à hauteur des orteils. Bien que des pièces de protec­ tion des cuisses soient représentées sur bon nombre de sculptures, on n 'en connaît q u 'un seul exemplaire en Grèce, à Olympie .

Ci-dessus: évolution de la jambière ou cné­ mide 1 . Fin du VIle siècle. 2 et 3 . VIe siècle. 4. Environ 500 avant J. -C. Ci-dessous: 1 . Protection 2. Protection 3. Protection 4. Protection 5. Protection

de l 'arrière-bras. de l'avant-bras. de la cheville. de la cuisse. du pied.

1

2

Les brassards

Des pièces protectrices à la fois de 1 'arrière et de l 'avant-bras ont été mises à jour à Olympie. Mais il existe de plus nombreux exemples de protections de 1 'arrière-bras que de l 'avant-bras. Certaines d 'entre elles sont abondamment décorées. On pense généralement que ce genre de protection n 'était utilisée qu 'exceptionnellement car les représentations picturales en sont rares . Tous ces modes supplémentaires de pro­ tection des jambes et des bras disparurent à la fin du VIe siècle avant J . -C.

4

5

3

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.... es anciens navires e guerre

La flotte perse au combat

Après sa victoire sur Léonidas et l 'armée grecque, Xerxès quitta les Thermopyles et s'avança sur Athènes . De Salamine, les Athéniens virent monter par-dessus leur ville bien-aimée la colonne de fumée, témoin de l 'incendie de la Cité. La flotte perse contourna ensuite la pointe extrême sud de l ' Attique et se dirigea vers Salamine. La panique s'empara de la flotte grecque. Les Grecs originaires du Sud craignaient en effet qu'en cas de défaite à Salamine, ils ne se retrouvent cou­ pés de leur patrie. Ils voulaient alors se retirer vers Corinthe. Les Athéniens, par contre, refusèrent de laisser leurs ressor­ tissants sur l 'île.

Ci-dessous: reconstitution d 'une galère à cinquante rames du VIlle siècle. Elle est munie d'une étrave, avec éperon couvert de bronze, ainsi que d 'un gaillard-d 'avant identique à celui des galères mycéniennes d'antan.

Ci-dessus: peintures sur vase représentant des navires avec rameurs. Il est probable que ces deux peintures représentent le même type d 'embarcation, avec des rameurs à un seul niveau.

Ci-dessus: un chenet du VIlle siècle avant J.-C., ayant la forme d'une galère antique. Origine : tombeau d 'A rgos, tout comme la cuirasse de la page 36. 1

1 . Ancre de pierre. Origine : Pirée.

2. Jas d'ancre en plomb. 3. Ancre de type « amirauté» représenté sur un bouclier du VIe siècle. 40

Les bateaux au temps d ' Homère

Les premiers vases peints

Les navires décrits par H o m ère sont plus que vraisemblablement ceux q u ' i l rencon­ tra en son temps . On en connaît deux types : des navires légers, rapides, pourvus de vingt rames ; des vaisseaux de guerre, plus lourds, plus massifs, équipés de cin­ quante rames. Il s'agit là, de toute évi­ dence, de galères et non de canoés, car il est souvent question de tolets, avec des boucles de cuir, servant à tenir les rames. Ces navi­ res possédaient des bancs pour les rameurs. Ces bateaux sont faits de bois de pin , et leurs rames de sapin pol i . En mer, ils pou­ vaient être ancrés à 1 'aide d 'une lourde pierre attachée à une corde. L 'ancre tradi­ tionnelle du type amirauté apparut aux environs de 600 avant J . -C . La nuit, si pos­ sible, les bateaux étaient ramenés sur la plage, la poupe la première. Là, ils étaient soutenus par-dessus le sol à l'aide de pierres et d ' étançons. Comme toutes les galères, ces navires avaient aussi des mâts et des voi­ les. Le mât, en sapin , était logé dans u n réceptacle et s'y emboîtait . Ce réceptacle était lui-même fixé à la quille du navire. La voile, carrée, ne pouvait être utilisée que lorsque le vent soufflait dans la bonne direction . Lorsque le bateau n 'était pas en mer, on enlevait le mât et tout le gréage .

Les peintures sur vases très stylisées du V I l l e siècle avant J .-C. représentent sou­ vent des navires. Elles nous montrent inva­ riablement une poupe recourbée comme la queue d 'un scorpion, un éperon et, au­ dessus de la proue, une grande corne en forme de S . Les mêmes caractéristiques apparaissent sur un curieux chenet , en forme de navire, découvert dans le tom­ beau du V I l le siècle avant J . -C. à Argos (voir page 36). Ce chenet confirme l ' idée que la corne de la proue est simple et non double . Ces navires étaient certainement des galères mues par des rameurs qui fai­ saient face à l 'arrière du bateau . Quelque­ fois, les représentations picturales mon­ trent les tolets. I l est parfois malaisé de comprendre et d'interpréter ces images, mais il est probable que l ' artiste représen­ tait les deux côtés du navire à la fois. (voir le fragment ci-dessus à gauche). Comme ceux de l ' Age Mycénien, les bateaux dont nous parlons étaient gouvernés par un ou deux avirons situés à la poupe ; de plus, ils étaient pourvus d ' un éperon sur le devan t . Les birèmes

Les premiers vases peints font apparaître le plus souvent deux bancs pour les rameurs

Comprenant que la flotte grecque etait en train de se dislo­ quer, Thémistocle, l'astucieux politicien athénien , envoya un message au roi des Perses, lui annonçant que les Grecs avaient 1 'intention de se retirer du combat . Immédiatement , Xerxès donna 1 'ordre à sa flotte de se scinder afin de garder les deux sorties de chenal. Un tiers environ s'occupa de garder l'entrée ouest , tandis que le reste faisait mouvement en direc­ tion de l'accès est au cours de la nuit . A l'aube, les Grecs aperçurent la flotte perse en ordre de combat, devant eux et derrière eux. Ils se rendirent compte, alors, que la bataille était devenue inévitable. En hâte, ils dépêchèrent quelques bateaux pour arrêter les Perses qui, déjà, s'engageaient dans

1 'entrée ouest du chenal . Ils tirèrent ensuite les autres bateaux j usqu'à l'eau et embarquèrent rapidement . Actionnant les longues rames au rythme de leurs chants guerriers, ils se di ri­ gèrent, en colonne vers l'ennemi. Xerxès, de son côté, avait pris position sur les hauteurs d'une colline surplombant la scène. Lorsque la ligne grecque se fut déplacée vers la droite dans le chenal, les trirèmes furent face à face avec la puissante flotte perse. Comme impressionnée à la vue de leur ennemi, la ligne grecque se mit à onduler, à hésiter, et les navires du centre commencèrent à effectuer un mouvement de recul .

gauche: fragment d ,une peinture sur vase des premiers temps. Elle représente les , deux parties d une galère. Les protubéran­ , ces en forme de crochets que ! on peut apercevoir dans les parties claires, en carré, sont des tolets (crochets pour rames) avec courro1es.

(voir image de gauche, en bas). L 'artiste essayait probablement de montrer les rameurs sur les deux côtés du navire en même temps, La birème (galère à deux ran­ gées de bancs) fut probablement mise au point à la fin du V I l le siècle avant J .-C. par les Phéniciens et ce n 'est que plus tard que les Grecs l ' adoptèrent . A cette période, les galères grecques les plus grandes ne possé­ daient guère plus de cinquante rameurs (pen tacon tre).

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La flotte athénienne

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Lorsque la civilisation mycénienne dispa­ rut , les Phéniciens devinrent la plus grande p uissance maritime. Plus tard , la flotte phénicienne devint le point d ' appui de la flotte perse. Après la première invasion (490 av. J .-C . ) , Athènes fut impliquée dans une guerre navale contre Egine, et elle con­ nut une humiliante défaite. Cet affront à son orgueil et à sa fierté la décida enfin à mettre sur pied une flotte. Lorsque les Perses recommencèrent à envahir la Grèce en 480 avant J . -C . , les Athéniens, b�en que ne pouvant concurren­ cer 1 'expérience des marins phéniciens, étaient, malgré tout, à même d 'opposer à leurs adversaires une flotte de 200 navires, tous des trirèmes du plus récent modèle. C'était plus que la force navale de tous les autres etats grecs reun1s. ,

,

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Le port d u Pirée

Ci-dessus :

une birème sur mer agitée. Pein­ ture sur vase du VIe siècle avant J. -C. , L éperon à ravant du navire a la forme , , d une tête de sanglier. L équipage est en train de replier les voiles.

La nouvelle flotte mise sur pied par les Athéniens nécessitait un havre plus sûr . A l ' origine, ils avaient mis leurs navires à l ' ancre à Phaleru m . Après la retraite des Perses, ils fortifièrent le promontoire rocheux du Pirée qui offrait le grand avan­ tage de trois rades naturelles (voir page 48) . I ls construisirent des avancées, de façon à rendre plus difficile et plus étroit l'accès aux di fférents ports ; de façon à ce q u 'ils puissent fermer ces entrées avec des chaî­ nes . Les ports furent reliés à la Cité par de longs remparts qui assuraient à tous moments l ' accès au Pirée . 41

·



a atat e e a amine •

La bataille s'engage dans le détroit

Les bateaux phéniciens et grecs orientaux qui formaient le gros de la flotte perse se mettaient en mouvement à 1 'intérieur du détroit entre 1 'île de Salamine et le continent . Lorsqu 'ils virent la ligne grecque se désintégrer peu à peu et commencer à battre en retraite, les Perses poussèrent un grand cri et se lancèrent en avant . Persuadés que les Grecs continueraient à fuir et allaient bientôt battre en retraite, les Perses ramèrent de plus en plus vite et s'enfonçaient de plus en plus au centre de la ligne grecque. E n cet endroit, les bateaux grecs poursui­ vaient effectivement leur mouvement de recul , attirant de plus en plus les Perses dans la masse de leurs vaisseaux . Et les

Perses continuaient à avancer j usqu 'à ce que la flotte toute entière ait pénétré dans le chenal . Le piège grec venait de se refermer. Les trompettes sonnè­ rent et les deux ailes de la ligne grecque attaquèrent : les trirè­ mes se précipitèrent contre les vaisseaux perses dans une atta­ que de flanc particulièrement dévastatrice, poussant leur ennemi j usqu 'au centre du chenal . Les navires perses étaient repoussés 1 'un vers 1 'autre dans une effroyable confusion, échappant à tout contrôle de leurs capitaines tandis que les vaisseaux grecs les éperonnaient, déchirant la coque sous les bancs des rameurs et partout où celle-ci n' était pas renforcée. Les marins perses luttèrent bravement sous l 'œil attentif de

leur roi, mais leur combat était sans issue. Dans la confusion de la bataille, les Perses éperonnaient et coulaient leurs pro­ pres navires . Par-dessus le craquement des poutres et les bris de rames, on pouvait entendre les hurlements des marins dont les corps étaient broyés sous les ponts. Les marins athéniens ne firent preuve d'aucune clémence vis-à-vis de ces étrangers qui avaient brûlé leur cité tant aimée. Se servant de morceaux de rames ou de n 'importe quel objet leur tombant sous la main et pouvant servir d'arme, les Grecs assommaient à mort ou noyaient les naufragés perses qui se débattaient désespérément dans 1 'eau.

La bataille de Salamine. La flotte perse s ,est laissée prendre dans les passes étroites du détroit, là où la supériorité des équipa­ , , ges phéniciens n était plus d aucune utilité.

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Egyptiens

Grecs orientCUtr •

-

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-

La bataille de Salamine

Le soir précédant la bataille, la flotte alliée grecque tira ses bateaux sur la plage der­ rière une étroite avancée de terre prolon­ geant 1 'île de Salamine en direction d ' Athè­ nes . La flotte se composait d 'environ 300 trirèmes et de 7 pentacontres. Au sud, se trouvait la flotte perse comp­ tant près de 1 000 galères - des trirèmes pour la plupart . Près de la moitié de celles­ ci étaient phéniciennes, le reste était com­ posé de Grecs orientaux et d ' Egyptiens. La mission de la flotte égyptienne consis­ tait à bloquer la partie ouest du chenal, tan­ dis que le gros de la flotte perse empêche­ rait tout passage à l 'est . Les Grecs, quant à eux, envoyèrent la partie corinthienne de leurs forces navales pour tenir en respect les Egyptiens. On connaît mal la disposition exacte de la bataille ainsi que les positions précises des belligérants. Les vaisseaux grecs constituèrent une ligne de front toute droite, les éperons des étraves tournés vers les Perses. Lorsque les vaisseaux perses s 'avancèrent , le centre de la ligne grecque se mit à reculer attirant l 'ennemi de plus en plus à 1 'intérieur de leurs propres lignes ; au moment où les ailes grecques lancèrent leur assaut, les marins phéniciens, coincés dans l ' étroit passage laissé à dessein par les Grecs, furent incapa­ bles d 'user de leur supériorité en technique maritime. De plus, ils combattaient en eaux inconnues, mais dont les Grecs connais­ saient j usqu 'au moindre récif, j usqu 'au plus petit banc de sable. 43

.

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La revanche de Sparte

a tr1reme

Comprenant qu 'ils étaient tombés dans un piège, les Perses réussirent à faire faire marche arrière aux vestiges de leur flotte. Parmi les morts, on comptait le propre frère de Xerxès . Bien que les Grecs aient très sérieusement meurtri la force navale perse, leur victoire n'en demeurait pas moins incomplète. Mais le roi des Perses avait perdu toute confiance en lui-même et en ses troupes. Laissant Mardonius au poste de Commandant en Chef, il se retira vers 1 'Asie avec la plus grande partie de ses forces. Mardonius fit retraite en Thessa­ lie et prit ses quartiers d 'hiver avec une armée d 'environ 1 20 000 hommes .



La trirème

Quelquefois, au cours du V Ie siècle, un troisième banc de rameurs s'ajoutait à la birème pour donner naissance à la très fameuse trirème. A la fin de ce siècle, la tri­ rème était devenue le vaisseau de guerre usuel en Méditerranée. Néanmoins, la trirème fait encore l 'objet de nombreuses controverses à 1 ' heure actuelle, mais il est des indices qui ne trom­ pent pas . Les rameurs se répartissaient sur trois niveaux, avec un homme pour chaque rame. D 'après les représentations pictura­ les, il est clair , de toute évidence, que la tri­ rème était mue par trois rangées de rameurs à trois niveaux différents. Un passage, pris au hasard chez Thucydide et disant que « il fut décidé que chaque marin, prenant sa rame, son siège, et son tolet . . . » prouve bien qu'il n 'y avait q u ' u n homme par rame à actionner. Par des récits athéniens de combats navals, nous apprenons par ail­ leurs qu ' u ne rame avait entre 4 et 4,5 mètres de longueur. Des carcasses de navi­ res athéniens ont été découvertes près du Pirée. Celles-ci permettent de déterminer les dimensions maximales de ces navires, c 'est-à-dire, 37 mètres de long, trois mètres de large au niveau de la carène s ' élargissant j usqu 'à six mètres au niveau des porte-en­ dehors. 44

Ci-dessus: fragment d 'un bas-relief de l 'A cropole (A thènes) montrant la partie centrale d 'une trirème à trois rangées de bancs. Les rameurs

D 'après certains textes athéniens, on comp­ tait 27 rameurs de chaque côté du premier niveau (premier étage), aussi appelé thala­ mite. Cette rangée se trouvait presque au niveau de la mer. Malgré cela, les bancs devaient se trouver suffisamment haut par rapport à l 'eau pour que de petits bateaux puissent passer par-dessous, car c 'est la tac­ tique q u 'utilisèrent les Syracusiens pour attaquer les rameurs athéniens . . . I l y avait 27 rameurs sur le banc du deuxième étage (zygite). Les bancs du dessus (troisième étage ou thranite) se trouvaient montés sur un « porte-en-dehors » . Il s'agissait là d ' une saillie de la structure du bateau qui donnait ainsi une plus grande puissance aux rames. Il y avait 3 1 rameurs « thranites » de chaque côté . Comme au cours des temps plus anciens, les navires étaient gouvernés par de larges avirons placés à l 'arrière. L'équ ipage

L 'équipage d ' une trirème se composait de 200 hommes dont 1 70 étaient des rameurs. Ces derniers provenaient des couches les plus pauvres de la population . Ils n ' étaient

Ci-dessus: la proue d'une trirème représen­ tée sur un coffret de bronze d'origine étrus­ que.

Au début de l ' été de l' an 479 avant J . -C . , le Roi de Sparte, Pausanias, prit la route de la Grèce centrale, à la tête d' une armée grecque d'environ 50 000 hoplites et d'un détachement léger de 60 000 hommes . Les deux armées dressèrent leur camp près de Platées. A la faveur de la nuit , les Grecs tentèrent de changer de position mais, à l'aube, ils n 'avaient pu encore reformer leurs lignes. Les Spartiates reformèrent en hâte 1 'aile droite mais les Athé­ niens ne purent gagner à temps leurs nouvelles positions, lais­ sant un énorme espace libre dans la ligne grecque. Mardonius vit l à sur le champ une chance à ne laisser échapper à aucun prix, jetant toutes les forces perses contre

1 'aile

droite constituée par les Spartiates et demandant à ses alliés de s 'occuper des autres Grecs. Accablés par une pluie de projectiles, les Spartiates se mirent en position défensive .L'avalanche de projectiles devenant insupportable certains alliés des Spartiates passèrent à 1 'attaque et donnè­ rent 1 'assaut. Ne pouvant plus retenir ses propres hommes davantage, Pausanias ordonna lui aussi à ses troupes de char­ ger . Les Spartiates se levèrent comme un seul homme et char­ gèrent. Dans la mêlée qui s 'ensuivit, Mardonius lui-même perdit la vie, de même que bon nombre des hommes qui for­ maient sa garde personnelle pourtant forte d'un millier de soldats. Les Perses abandonnèrent le terrain.

Ci-dessous : reconstitution d 'une trirème. Vue de côté et du dessus. Echelle 1 165. A droite: coupe du même navire montrant la position des rameurs. A l 'extrême droite : pièces de monnaie. 1 . Partie avant d 'une galère (env. 480 avant 1.­ C.). 2. Partie avant d 'une galère plus pro­ che de nous, avec la proue renforcée.

La vitesse



pas esclaves. Lors de la bataille de Sala­ mine, chaque vaisseau comptait 1 0 soldats­ marins et quatre archers. Dans l 'équipage, on devait prévoir également u n flûtiste qui donnait le rythme aux rameurs. Il y avait , en outre, quinze hommes de pont. Le na vire était commandé par un « triérarque », désigné par le général. L'armement

L 'arme· stratégique principale était incon­ testablement l 'éperon de l'étrave, garni et

renforcé de bronze . L 'utilisation de cet engin demandait une habilité toute particu­ lière. Au cours de leurs luttes avec Sparte contre Athènes, les Corinthiens renforcè­ rent tout simplement 1 'étrave de leurs navi­ res et leurs porte-en-dehors ; ils lançaient alors leurs navires contre les vaisseaux athé­ niens utilisant la force brutale plutôt qu'une véritable habilité d 'hommes de mer. On a très peu d 'indices concernant d ' éven­ tuels grappins ou autre matériel d 'abor­ dage.

Sur de longues distances et dans des condi­ tions favorables, une trirème pouvait atteindre une moyenne de 9 kilomètres à l 'heure . Il existe de nombreux exemples de longues distances couvertes par des trirè­ mes à plus de 8 kilomètres à 1 'heure . Enée, grand tacticien , recommandait le bateau comme moyen de transport des troupes, car « c'était le plus rapide » . Mais estimer la vitesse maximale d 'une trirème est impossi­ ble. La vitesse de pointe, sur une distance de 2 000 mètres pour un canot de huit 20 rameurs dépasse à peine les k ilomètres/heure. La vitesse de la trirème devait se situer bien en-deçà de cette perfor­ mance : vraisemblablement de 1 2 à 1 5 kilomètres/heure. 45

'

Suprématie maritime d 'Athènes

es ga eres p us recentes

Après la bataille de Platées, aussi bien Athènes que Sparte purent continuer à bâtir leur empire, processus que les ' Perses avaient interrompu. Bien que les deux cités-états poursuivent toutes deux une politique radicalement anti-perse et qu 'elles soutiennent publiquement toute activité hostile à cet empire, il ne se passa que peu de temps avant qu 'elles ne s'affrontent violemment. Durant un demi-siècle, une paix très relative s' établit entre les deux états. Pour combattre les Perses, Athènes avait même fondé une ligue regroupant les états maritimes grecs. C'était la Confédération de Délos . En exerçant un contrôle de



Ci-dessous: proue d'une galère cuirassée. Origine: Samothrace, env. 200 avant J.-C. Il s 'agissait probablement d 'une birème avec plusieurs rameurs par rame.

1

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La Confédération de Délos

Après la défaite des Perses, Athènes forma une ligue avec les états maritimes de la mer Egée. L ' Alliance fut appelée « Confédéra­ tion de Délos » . Chaque état apportait sa contribution en navires o u , plus sou�ent, en argent , pour continuer le combat contre les Perses. Le résultat le plus tangible de cette alliance fut q u 'Athènes réussit à met­ tre sur pied une flotte immense au détri­ ment des autres membres de la Confédéra­ tion . Vers 420 avant J .-C. , la flotte de la cité athénienne comptait 350 vaisseaux. La suprématie maritime d ' Athènes dura 7 5 ans. Au cours de la guerre (43 1 -404 avant J . - C . ) q u 'ils menèrent conjointement avec Sparte, les Corinthiens renforcèrent leurs étraves et éperons, causant ainsi de grands dommages aux fragiles vaisseaux athéniens. Pourtant, ces derniers conser­ vaient leur supériorité. La défaite finale et combien humiliante d 'Athènes à Aegospo­ tamos (405 avant J . -C . ) ne fut pas due à un 46

manque de maîtrise de 1 'art de la mer , mais bien plutôt à une pure négligence. Au moment de la chute d ' Athènes, Sparte con­ fisqua tous les navires de cette flotte orgueilleuse, à 1 'exception de douze trirè­ mes . L'armement

L 'équipement guerrier des navires qui com­ battirent à Salamine était pratiquement inexistant . A peine étaient -ils partiellement couverts, pour autant que les représenta­ tions que l 'on possède ne nous induisent pas en erreur. Les bancs des rameurs de 1' étage supérieur seulement étaient protégés par une sorte de toi t . Le pont n 'était pourvu d 'aucun garde-fo u , sans doute afin de rendre 1 'abordage plus aisé. Vers la fin du Ve siècle avant J . -C . , on pense généralement que les rameurs devaient jouir de protections plus élabo­ rées, car les Syracusiens devaient se glisser sous les rames des rameurs du dessous afin

2 1 . Proue de galère grecque, env. 300 avant

J.-C. 2. Proue d 'une galère carthaginoise, env. 220 avant J. C. d ' attaquer ceux-ci à travers les orifices des­ t inés au passage des rames. Au cours de l ' époque macédonienne (après 320 avant J .-C.), la fonction de la galère va se modifier du tout au tout . Les navires furent équipés d ' un armement solide et sophistiqué : ils servaient de sup­ port pour charger des troupes ou des cata­ pultes. La course à l'armement naval

C'est aux environs de 400 avant J . -C . que 1 'on entend parler pour la première fois de vaisseaux plus grands que les trirèmes. Le vocable grec désignant une galère à trois rangées de bancs était « triereis » . On vit

plus en plus accru sur les membres de cette ligue, Athènes en arriva à changer une alliance en un véritable empire soumis à ses lois . Avec 1 'argent de ses alliés, Athènes se construisit une flotte puissante, modèle unique du Monde de 1 ' Antiquité. En 43 1 avant J . -C . , la guerre, que chacun attendait depuis longtemps, éclata. Au départ , il semblait bien qu 'aucun des partis en présence n'allait l 'emporter . Athènes, en effet, con­ trôlait la mer et Sparte la terre. Et même si Sparte mettait le siège devant Athènes, il lui était impossible d 'empêcher le ravitaillement de cette cité par mer. Par ailleurs, Athènes pouvait lancer autant d'attaques par mer qu 'elle le désirait sur le sud de la Grèce, elle ne pouvait vaincre 1 'armée spar-

tiate. Le combat se mua en une bataille de siège, sans aucune véritable bataille terrestre. Au début, Athènes n 'eut guère de chance. Au moment où les Spartiates assiégeaient cette cité, la nourriture était apportée aux Athéniens par des bateaux venant d'Egypte. Mais , , en même temps, ces navires leur apportèrent la peste. Dans la confusion qui accompagnait inévitablement l'état de siège, Athènes fut dévastée par la maladie. I ronie du sort : en même temps, les navires athéniens faisaient le siège de Sparte, de sorte que les Spartiates ne con­ tractèrent j amais la maladie . . . Durant trois longues années, l ' épidémie perdura à Athènes et décima près d 'un quart de la population.

Ci-dessous: reconstitution d 'une galère, birème, à 1 6 rameurs.

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Ci-dessus: coupe montrant les positions des rameurs (huit hommes par rame). Ci-dessous: 1 . Vue latérale de la poupe d ,une galère. On aperçoit le réceptacle destiné à accueillir / ,aviron-gouvernail. /er siècle av. J.-C. 2. Vue arrière de 1 . rigine: 3. A rrière d ,une galère légère. Rhodes, env. 200 avant J. -C.

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Ci-dessus : cette figure montre les positions des rames, ainsi que respace maximum que celles-ci peuvent balayer.

alors apparaître la « tétrareis » (quatre ran­ gées de bancs) et même la « pentareis » (cinq rangées de bancs). Les navires à six rangées de bancs firent leur apparition vers 350 avant J .-C . A la fin du siècle, on parla alors de navires à 8, 9, 1 0, 1 1 et 1 3 rangées de bancs . Au début d u I l le siècle, les architec­ tes navals conçurent le navire à 1 6 rangées de bancs, puis vint le vaisseau colossal à 40 rangées de bancs. Reconstitution d ' u n de ces géants des temps antiques

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La multiplication, d 'après les récits, des bancs des rameurs, a induit en erreur depuis des siècles bon nombre de savants. Et incontestablement, elle continuera sans aucun doute à le faire. Il est impossible d 'imaginer u n nombre toujours plus élevé de bancs superposés pour les rameurs. I l est plus que probable qu 'aucun navire n ' était pourvu de plus de trois rangées de bancs de rameurs superposés. Aux X V I Ie et XVIIIe siècles, on a découvert et expérimenté qu 'une rame ne pouvait être efficacement actionnée par plus de huit hommes à la fois. Le système de la trirème rendait donc concevable des groupes verticaux de 24 rameurs (huit à chacun des trois étages). Au-delà, il aurait dû y avoir une réorganisa­ tion du système et une révision de la con­ ception du navire. Parmi les géants les plus souvent mentionnés, on trouve la galère à seize rameurs. On peut supposer qu'il s'agissait là d 'une birème (deux rangées de bancs, avec huit hommes par rames). La reconstitution ci-dessus est basée sur cette conclusion. 47



Athènes envahit la Sicile

es VI es ortt tees

La guerre entre Athènes et Sparte en arrivait à une impasse. Après la défaite de la Perse, les Athéniens avaient massive­ ment renforcé les défenses de leur Cité. Pour autant que les longs remparts reliant Athènes au Pirée demeurent intacts et permettent ainsi à la nourriture amenée par mer d'être ache­ minée j usqu 'à la ville, il était impossible à Sparte de vaincre son adversaire. En 42 1 avant J .-C . , un traité de paix est signé entre Sparte et Athènes qui laisse celle-ci en plus mauvaise posture qu 'auparavant . Mais, en 4 1 6 avant J . -C . , Athènes, toujours désireuse d'agrandir son empire, décide de se lancer dans une aventure

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Les ports d 'A thènes

Plans de villes

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Les remparts

L 'architecture militaire évolua très peu au cours des cinq cents années qui suivirent la chute de Mycènes. La citadelle ou acropole reste le point central de toute défense de la ville j usqu 'à la fin du V I le siècle avant J . -C. Ce n 'est que dans le courant du V I e siècle que l 'on envisagea sérieusement de fortifier des villes entières. Sous la pression , tout d 'abord des Lydiens, puis, plus tard, des Perses, les Grecs d ' Asie furent obligés d 'améliorer leurs méthodes de fortifica­ t ion. Lorsque les architectes effectuaient le tracé des murs qui devaient entourer une ville, ils tentaient dans toute la mesure du possible de se servir des défenses naturelles, telles que ravins, collines ou falaises. De ce fait, la superficie de la ville s'agrandissait souvent. Ces murs étaient habituellement pourvus d 'étroites portes qui permettaient aux défenseurs de la cité assiégée de tenter des sorties en dehors des murs contre leurs assaillants. Les premiers remparts étaient faits de gros moellons et même de boue séchée. Par la suite, les blocs employés étaient parfaite­ ment taillés, de forme rectangulaire ou 48

polygonale, et toujours en pierre. L a brique de boue séchée était probablement toujours en u sage pour la construction des créneaux, notamment.

2

Les tours

U ne des innovations principales en matière de fortifications fut 1 'introduction des tours. A 1 'origine, on n 'en plaçait qu 'aux endroits stratégiquement exposés ainsi q u 'auprès des portes. Vers le Ve siècle avant J .-C. , on prit l'habitude d 'en cons­ truire à espaces réguliers tout le long des remparts. Ces tours à deux étages permet­ taient aux défenseurs de déverser davantage de projectiles sur les assaillants.

1 . Emporio, sur l'île de Chio ( VIle s.).

2. Buruncuk ( VIe siècle). 3. Gyphtokastro (IVe siècle). Portes

Les longs murs

Après la retraite des Perses, Athènes se mit à 1 'ouvrage et reconstruisit ses remparts. Mais il était indispensable pour la Cité qu 'elle puisse conserver une communica­ tion directe et sûre avec son port du Pirée, tout nouvellement érigé. Dans ce but , les Athéniens imaginèrent , et réalisèrent, un énorme mur qui entoura toutes les installa­ tions portuaires ; de plus, ils relièrent le Pirée à la ville par deux longues murailles,

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1 . Porte avec une tour.

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2 . Porte avec deux tours. 3. Porte de type « imbriqué>>, avec tour.

qui allait devenir la plus gigantesque étourderie de toute l 'his­ toire de la Grèce : l 'invasion de la Sicile. Le point culminant de ce fait d'armes allait être le siège de Syracuse. En principe, c 'était l à une cible extrêmement facile. Malheureusement pour les Athéniens, le Général Nicias était un incompétent doublé d'un indécis et ce siège se mua en un désastre. Tout d 'abord, le peuple de Syracuse ne pouvait imaginer que leur ville était le but de l 'expédition athénienne ; c'est pourquoi ils ne prirent aucune précaution défensive particu­ lière . Les premières actions engagées par les Athéniens furent brillantes : ils attirèrent la cavalerie de Syracuse vers le nord tandis qu'ils envahissaient le sud par mer. Mais, inexplicable-

ment, à la place d'exploiter les succès qu'il venait de rempor­ ter , Nicias se retira. Il attendit 1 'été suivant avant de s ' appro­ cher à nouveau de Syracuse. Evidemment, les Syracusains attendaient le retour des Athéniens et avaient préparé une revue complète de leurs troupes. Cette parade devait prendre place dans la plaine, au sud du plateau d 'Epi pole. Nicias apprit cette nouvelle et , la nuit précédant la parade, il fit embarquer ses troupes et appareilla dans la direction du sud. Une fois de plus, les Athéniens firent une entrée en scène brillante : ils débarquèrent leur armée juste au nord du pla­ teau et, tandis que la parade débutait, ils envahirent la col­ line .



A droite :

reconstitution d 'une des tours de Gyphtokastro.

reconstitution de la forteresse­ frontière athénienne de Gyphtokastro. Les murailles sont encore renforcées par des tours à deux étages construites à intervalles réguliers. Ci-dessus:

pourvues chacune, à intervalle régulier, de tours de deux étages. Ces deux murailles cernaient u n corridor large d 'une centaine de mètres et long de 6 , 5 k i lomètres. Forteresses-frontières

A la fin du Ve siècle et au début du IVe siè­ cle, Athènes fit ériger toute une série de forteresses-frontières. D 'une part , elles ser­ vaient à rendre plus sûres les communica­ tions, mais défendaient aussi les frontières entre états. La forteresse d 'Eleu t h ère, à Gyphtokas­ tro, est un exemple assez typique de forteresse-frontière athénienne. Elle était érigée au sommet d 'une colline fort escar­ pée gardant la route d ' At hènes à Thèbes. Ses murs ont trois mètres d 'épaisseur et sont recouverts de blocs rectangulaires de pierre grise. Les remparts sont encore forti­ fiés par une série de tours à deux étages dépassant l 'alignement d u mur vers l 'exté­ rieur et vers 1 'intérieur . Les portes

Peu de progrès furent faits en matière de portails avant le I Ve siècle avant J . -C. A

part quelques modifications mineures, le portail de type mycénien était d 'usage. Le premier type, que nous appellerons type « imbriqué » à l'extrémité duquel était éri. gee une tour : ce systeme Ingenieux avait pour conséquence que le côté droit de 1 'ennemi voulant forcer le portail était constamment exposé. U n autre système, plus simple, consistait en un portail creusé tout simplement dans le rempart et souvent défendu par une ou deux tours, ou bas­ tions. La porte elle-même était faite de lourdes poutres et fermée par une forte barre. Cette dernière, lorsqu 'elle était en position fer­ mée, était maintenue par une barrette cylin­ drique qui retombait dans u n trou de la barre elle-même, bloquant celle-ci dans le chambranle. Comme cette barrette dispa­ raissait en-dessous de la surface de la barre, on ne pouvait la retirer q u ' à 1 'aide d'une clef. ,

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Ci-dessous: barre de fermeture d 'une porte et mécanisme de blocage (Porte des Lions à Milet). La barre A est retirée de son orifice dans le mur B et poussée vers le mur opposé, où se trouve percé un orifice C. La barre de fermeture D est poussée vers le trou E par-dessus la barre A . La barrette de blocage F est alors repoussée vers le bas, fixant ainsi les deux barres A et D l 'une à l 'autre.





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Syracuse assiégée

es tactiques e siege .

A une allure étonnante, les Athéniens se mirent à construire une double ligne de remparts afin d 'entourer Syracuse. Sur le plateau, ils érigèrent deux fortins - Labdalum pour surveil­ ler d'éventuelles approches en provenance du nord et le fortin rond pour couvrir leurs positions contre des attaques venant du sud. Au début, les Syracusains tentèrent d'empêcher ces travaux à l 'aide de leur cavalerie, mais en vain. Ils construisirent alors un autre mur à travers les propres remparts des Athéniens. Nicias contre-attaqua et, prenant les Syracusains par sur­ prise, captura leur mur.

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La tactique d e sièges

Les béliers

En matière de tactique de sièges, les Grecs avaient encore beaucoup à apprendre des Perses. L 'usage de t u n nels destinés à miner les murs ennemis de façon à les faire s'écrouler, la construction de monticules de terre qui permettaient aux assaillants de parvenir au niveau des remparts les plus hauts étaient déjà les premiers principes du siège en règle, connus des Perses. Les béliers étaient utilisés depuis des siècles en Asie. En Grèce, par contre, on ne connaît aucun indice qui puisse laisser penser que cet equipement et ces tactiques aient pu etre employés avant la seconde moitié du Ve siè­ cle avant J . -C . Et même à cette époque, la tactique principale du siège, chez les Grecs, était le blocus.

A ce moment les Spartiates amenèrent des béliers. Les Platéens, là aussi, trouvèrent une riposte en faisant descendre des cordes par-dessus les remparts avec u n nœud cou­ lant au bout ; ils se saisissaient ainsi des béliers en contrebas. Ils disposaient égale­ ment des perches par-dessus les remparts ; celles-ci, grâce à deux chaînes, supportaient de grosses poutres que les Platéens lais­ saient tomber sur les béliers, leur brisant la tête.

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Remparts de siège • • • • • •• •

Le siège de Syracuse

Lorsque Nicias se rendit maître du plateau d ' Epi pole, sa première préoccupation fut de prévenir toute ascension par le sud ou par le nord. C'est pourquoi, i l fit ériger

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Premier mur des Deuxième mur des Syrac ...ali i4J.., Troisième mur des Syracusains

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Chaine de fermeture du port de Syracuse Retraite des A théniens

N-N: intendance de Nicias A : petit port B : base navale athénienne

Le monticule

Au cours de ses luttes contre Athènes, Sparte mit le siège devant la ville d ' un des anciens alliés d 'Athènes, Platées . Thucy­ dide donne une description particulière­ ment imagée de ce fait militaire. Au départ , les Spartiates érigèrent une palissade, puis un monticule. Tout d 'abord, ils construisirent deux murs faits de poutres disposées en t reillage (voir illustration). Ce genre de mur en treil­ lage, utilisé par les Romains, est visible sur la colonne de Trajan . Ensuite, les Spartia­ tes emplirent les espaces libres du treillage de pierraille, de morceaux de bois et de terre. Grâce au monticule ainsi constitué, ils espéraient pouvoir attaquer les remparts en leurs sommet s . Les habitants de Platées imaginèrent alors de rehausser leurs murailles avec des briques soutenues par u n cadre de bois ; le tout était recouvert par des peaux afin de protéger les ouvriers. Ils se mirent aussi à creuser en-dessous de leurs propres murs, atteignirent le monticule et commencèrent à en enlever la terre. Craignant que leur riposte ne suffise pas, ils érigèrent un nou­ veau mur derrière le rempart soumis aux attaques des Spartiates.

Le siège de Syracuse par les A thén1ens

poutres disposées en treillage formant des murs pouvant contenir des pierrailles, de la terre pour former un mon­ ticule. Ci-dessus :

monticule spartiate pour le siège de Platées. Les Platéens par contre remontent leurs remparts par mesure de protection. A droite : coupe d 'un rempart de blocus chez les Spartiates. Ci-dessous :

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Les Athéniens démantelèrent ce rempart et utilisèrent ce matériel pour continuer 1 'érection de leurs propres remparts vers le sud. A nouveau, les Syracusains tentèrent de les en empêcher, cette fois en creusant un fossé bordé d'une palis­ sade à travers les marais, à partir du coin du grand port . A nouveau, les Athéniens réagirent . Chargés de planches et d'autres matériaux, ils traversèrent les marais j usqu 'à la palissade . Si les Syracusains connurent la défaite au cours de l'affrontement , un des généraux athéniens perdit la vie. Les Syracusains se retirèrent alors derrière les remparts de la ville. Le blocus était maintenant bien en place. Syracuse devait tomber ; ce n ' était là qu 'une question de temps. Mais Nicias,

par un acte incroyable de stupidité, laissa la partie épipo­ lienne du mur inachevée. I l croyait que les Syracusains allaient se rendre. Syracuse fit appel à Sparte. Sparte refusa d 'envoyer une armée mais , en revanche , expédia un général, Gylippus . Le général spartiate arriva dans le nord de la Sicile. Il parvint à réunir une troupe irrégulière de 3 000 hommes et s'avança vers la ville assiégée. I l se préparait déj à à combattre lorsqu 'à son grand étonnement , il ne rencontra aucune opposition à sa marche vers Syracuse. A la faveur de la nuit, il escalada, avec sa troupe, la colline d' Epipole et pénétra dans la '"vi lle. Plus rien ne devait se passer en faveur des Athéniens .

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Grand port



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Trogilus

deux fortins : le Labdalum et le fortin ron d . A partir de ce dernier, les Athéniens com­ mencèrent la construction de leur rempart de blocus vers le nord et l 'est j usqu 'à la mer à Trogilus. Afin d 'arrêter la progression de ce mur dans la plaine en direction du sud, les Syracusains se mirent à construire un mur à leur tour (XX). Quand les Athéniens capturèrent ce mur, une seconde tentative d ' un ouvrage semblable fut effectuée . Ce second mur (YY) consistait en une palis­ sade et un fossé à travers les marais. A son tour, cet ouvrage fut maîtrisé et les Athé­ niens achevèrent leur rempart en direction du sud . Ce mur était double. A leur extré-

mité sud, les deux murs s ' écartaient l ' u n de 1 'autre pour prot éger la base navale a thénienne qui etait en outre premunie contre d ' éventuelles attaques par une série de piliers plant és dans le lit même du port . Gylippus, le général spartiate envoyé en conseiller, considérait le rempart sud des Athéniens comme imprenable. C'est la rai­ son pour laquelle il lança son attaque vers une partie du rn ur inachevée sur le plateau. Il s 'empara de Labdalum et parvint à ériger un autre rempart (ZZ) partant de la ville j usqu 'au fort, rendant ainsi l'achèvement du rempart athénien définitivement impos­ sible. .

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51

es aux1 1a1res et es mercenaires •

Gylippos prend le commandement

Aussitôt arrivé à Syracuse, Gylippus prend les choses en main et assume le commandement de la ville. I l s'empare du fortin de Labdalum par surprise et fait ériger un mur qui cerne le sommet de la colline, rendant ainsi impossible l 'achèvement du mur athénien . Nicias envoya une dépêche à Athènes, en demandant aux autorités de lever le siège. Athènes répliqua en envoyant des renforts. Sparte, voulant empêcher ces troupes fraîches d'atteindre Nicias, rouvrit les hostilités contre la cité athéntenne. Jusqu 'alors , les Syracusains n'avaient pas encore utilisé •

Les archers et les frondeurs

Les troupes peltastiq ues

Il fallut attendre la fin d u Ve siècle avant J .-C. avant que les Grecs ne se rendent compte que la tactique de la phalange n 'avait rien d 'une arme absolue. Athènes employa longtemps des archers et des fron­ deurs provenant de pays étrangers où ces armes primitives étaient encore en usage. Les archers scythes étaient employés depuis le V Ie siècle. La portée des arcs scythes était d 'environ 1 50 mètres. Les archers crétois avaient également une solide réputation . D'innombrables exemplaires de têtes de flè­ ches ont été mis à jour, de forme et de taille fort diversifiées, allant du type crétois, très grand ( 1 0) au tout petit type scythe (8).

De tous les détachements légers, les troupes peltastiques étaient les plus efficaces . Ces soldats étaient ainsi appelés à cause de leur bouclier d 'osier (en grec, « pelta »). Selon Aristote, ce dernier n 'avait pas de bordure protubérante et était couvert de peau de chèvre ou de mouto n . Sur les représenta­ tions artistiques, ce bouclier apparaît comme une sorte de croissan t . Le pelta (ou pelte) est quelquefois représenté avec une poignée simple, et parfois avec la double poignée hoplite . Le pelta était également pourvu d 'une courroie qui servait à porter le bouclier sur le dos. Les troupes peltastiques étaient d 'origine thrace et portaient le costume traditionnel de leur pays. Les soldats ne portaient pas d 'armure. Leur arme était le javelot . Ces troupes furent employées pour la première fois au cours de la guerre entre Sparte et Athènes. Ces détachements légers ont toujours été considérés comme des soldats de classe inférieure, servant dans les combats de tirailleurs. Cependant, en l 'an 390 avant J . -C . , un jeune général athénien, Iphicrate, réduisit en pièce une mora spartiate avec un groupe de peltastes Thraces bien entraînés et très disciplinés. Ce fait d ' armes entraîna un changement d ' attitude de la part des Grecs vis-à-vis des troupes peltastiques et donna à lphicrate une place importante dans l ' h istoire militaire de son pays. A tel point q u 'en 349 avant J . -C . , Athènes envoya une armée entièrement composée de peltastes contre Philippe I I de Macédoine, •

2 J

1 . Plateau provenant du nord de l 'Italie, montrant un hoplite en train de bander un arc scythe. 2. Représentation grecque d 'un archer scythe, venant d 'un plateau exposé au Bri­ tish Museum. Comparez avec la version scythe de la page 23. 3 et 4. A rc et flèche crétois (vuse grec). 5. C 'est ainsi que l 'on peut . s 'imaginer l 'aspect d 'un archer scythe. · · · 6. Petite n1édaille d 'or représentant une gaine d 'arc (origine : tombeau scythe). 7 à 10. Différents types de têtes de flèches décou vertes en Grèce (British Museum). Echelle : 1 12. 52



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leur énorme flotte, suite à la réputation d'invincibilité de la force navale athénienne, réputation due à la fameuse victoire de Salamine. Mais ils se décidèrent à lancer une attaque com­ binée sur terre et sur mer contre 1 'intendance des troupes de Nicias , stationnée à la pointe sud du grand port . Bien que les Athéniens aient réussi à repousser la flotte syracusaine, les bases d 'intendance de Nicias furent capturées. Les Athéniens étaient à vrai dire dans une situation désespérée. Les vais­ seaux syracusains se retirèrent vers leur base. Gylippus, de son côté, était décidé à en finir avant que n'arrivent les renforts en provenance d'Athènes . Il réunit tou­ tes ses forces et s'avança vers les Athéniens ; en fait , il ne

s'agissait que d 'une manœuvre pour couvrir la véritable ar que , celle qui devait , en principe, détruire la flotte athé­ nienne. Mais 1 'effet de surprise qu 'escomptait le Spartiate ne joua pas , car Nicias parvint à déployer sa flotte en po it·o défensive. A nouveau, les Syracusains échouèrent dan ce· e tentative. Toutefois, deux jours plus tard , ils réussirent engager les Athéniens dans une bataille navale à gran e échelle ; grâce à leurs étraves renforcées, les navires syra u­ sains se précipitaient de toute leur puissance contre les ai seaux athéniens, causant d'énormes ravages chez 1 'ennemi. Le mythe de 1 'invincibilité des Athéniens sur mer venait de s 'effondrer à tout jamais.

accompagnée d ' un corps de cavalerie treint .

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Les frondeurs

On employa beaucoup les frondeur dès le milieu du Ve siècle avant J . -C . er par la

projec1ile pour fronde, en plomb, avec cette inscription : « prends ça !». Ci-contre :

suite. Les meilleurs nous venaient de Rho­ des et les projectiles les plus efficace étaient de plomb. Les mercenaires

Les plus anciens récits relatifs à des soldat grecs, servant comme mercenaires, nous viennent d ' Egypte aux V I l e et VIe siècle avant J . -C .

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12

A l 'intérieur de la Grèce, l'utilisation de soldats mercenaires se développa principa­ lement au cours de la guerre qui opposa Sparte à Athènes. Les deux camps employaient des mercenaires d 'où qu 'ils viennent . A 1 'issue de cette longue guerre, des hom­ mes qui n 'avaient jamais rien fait d 'autre que combattre offrirent leurs services de soldat au plus offrant . L 'historien Xéno­ phon fut l'un de ces dix mille hommes à accompagner Cyrus dans sa tentative de renversement du trône perse. C'est au ·cours de cette période que le statut de mercenaire se répandit aussi bien en Grèce qu 'au dehors. En Grèce, la sit uation, en la matière, devint à ce point critique que des generaux mercenaires etatent meme prets, contre espèces sonnantes et trébuchantes, à lancer leurs troupes contre leur propre ville. Lorsqu' Alexandre envahit la Perse, il dut faire face à des troupes de mercenaires grecs, lors de ses trois grandes batailles. Mais en fait , le Roi des Perses avait si peu de confiance en ces hommes qu'il leur retira le commandement au moment où il fallut défendre la Turquie. Croyant en un idéal « grec » , Alexandre exécuta ces traîtres. ,

1 1 . A gauche: peltaste thrace. A droite: amazone habillée en peltaste et portant un bouclier (pelta). 12, 1 3 et 14. Différents types de bonnet phrygien. Le 12 a les oreillettes nouées der­ rière la tête. 15. Reconstitution d'un peltaste thrace.

15

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Le désastre d 'Athènes

a marc e , e lVOUaC et

Démosthène, le commandant des renforts, prit la direction des opérations et, immédiatement , à la faveur de la nuit, il lança une attaque massive sur la colline d 'Epi pole . Cette atta­ que fut repoussée et les Grecs subirent de lourdes pertes. Démosthène voulut alors lever le siège, mais ce fut Nicias, cette fois , qui s'y opposa. Les Athéniens demeurèrent sur place un mois de plus. La maladie s 'était installée au sein de l 'armée et la rongeait . Au moment où les renforts arrivèrent à Syracuse, Nicias aurait pu donner une justification au fait qu'il ne voulait pas pour­ suivre le siège. Mais, à présent , il était trop tard .



Le « carré creux » • • •

Lorsque Nicias se retira de Syracuse, son armée se mit en marche en formant un carré creux, c'est-à-dire que les bagages et ceux qui suivaient 1 'armée sans combattre se trouvaient au milieu . C'était là la dispo­ sition habituelle de l 'armée grecque lorsqu 'elle se déplaçait en milieu hostile. A la fin du Ve siècle avant J .-C. , une armée grecque s 'avança très loin au cœur des territoires perses, afin de mettre Cyrus le Jeune sur le trône de ce pays. La tentative échoua et une armée de dix mille hommes (l 'armée des « Dix mille ») fut obligée de battre en retraite. L ' armée est divisée en quatre parties : deux divisions marchant en colonnes forment les flancs ; deux autres divisions, en phalange, forment l 'avant et l 'arrière du carré. Les détachements légers, les bagages et les non-combattants sont placés au cen­ tre. Chaque « loch os » est disposé de telle façon qu'il puisse marcher en simple file là où la route est étroite, et à plusieurs hom­ mes de front, là où le paysage le permet .

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Lorsque la colonne avançait en paysage couvert , le train des bagages se trouvait vers l 'avan t , protégé par une partie de la cavale­ rie ou des troupes légères. La phalange fer­ mait la marche, et faisait avancer les t raînards . Lorsque la colonne devait s'engager dans u n défilé étroit , la phalange se mettait en file de chaque côté du train des bagages. Ainsi , si u n quelconque assaillant surve­ nai t , l 'armée pouvait se déployer sur cha­ cun de ses flancs . Chaque lochas se mou­ vait en colonne pour faire face à l 'ennem i .





Le train des bagages





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Lorsqu ' une armée spartiate partait en cam­ pagne c ' était une troupe fort bien équipée, ainsi qu 'on pouvait s'y attendre. Les baga­ ges étaient portés par des animaux bâtés ou des chariots . Chaque animal portait une faucille et une cognée ; chaque chariot était

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une armée s ,avançant dans un défilé, mais en conditions normales. Le train des bagages se trouve au centre et la phalange en colonne de chaque côté. A l 'arrière, la colonne est formée en phalange pour preventr toute attaque. Ci-dessus :

,

.



Les Syracusains lancèrent alors une attaque navale et repoussèrent les Athéniens j usqu ' à la plage à 1 ' intérieur du port . Ils formèrent une chaîne de vaisseaux fermant le port et bloquant ainsi les Athéniens dans la baie. Dans une tentative désespérée, les Athéniens essayèrent de rompre le mur dressé devant eux, mais ils ne réussirent qu'à perdre la moitié de leurs navires dans 1 'aventure. On décida alors d'abandonner les navires et de tenter une retraite par terre. Les Athéniens entamèrent leur marche de retraite en « carré creux » . Des jours durant , l'armée dut faire face aux assauts constants de la cavalerie et des détachements légers syracusains. Finalement, les deux généraux se rendirent avec

les restes peu glorieux de leur armée. Des 50 000 hommes enthousiastes qui étaient partis à la conquête de Syracuse, il n 'en restait plus que 7 000. Nicias et Démosthène furent exé­ cutés par les Syracusains . Le reste de l'armée fut condamné à travailler dans les carrières, où beaucoup périrent . Les survi­ vants furent traînés en esclavage. En dépit de l ' épouvantable perte que représentait la défaite d 'une armée entière et la disparition de 1 75 navires, Athènes n 'en continua pas moins la guerre contre Sparte pendant neuf autres longues années. A l ' issue des hostilités , la totalité de sa flotte fut capturée et Athènes elle-même fut assiégée. Sur le point de mourir de faim, la ville se rendit.

un hoplite et des archers avant de partir en campagne. L 'un d 'entre eux est en train de revêtir sa cuirasse de cuir. Représentation picturale sur vase découvert en Italie. A gauche :

muni d 'une pelle et d ' une pioche. Outre 1 'équipement des soldats, le train des baga­ ges contenait des médicaments, des poutres pour procéder aux réparations des chariots, ainsi que tous les outils nécessaires. Les provisions

Si l 'on pensait qu 'une campagne pouvait durer au moins quinze jours, chaque homme devait se munir de rations pour vingt jours. Celles-ci étaient portées par un serviteur ou écuyer . Les rations se compo­ saient de fromage, d 'oignons, d 'orge ou de

âne bâté. (British Museum). Ci-contre :

blé, de vin , de poisson salé ou autre nourri­ ture salée pour la conservat ion . Athènes et les autres cités grecques con­ naissaient des méthodes de transport des bagages assez similaires, mais elles s'avé­ raient rarement aussi efficaces . Si un hoplite n ' avait pas d ' écuyer, il portait sa nourriture lui-même dans un sac à dos . L 'armée était toujours accompagnée d ' éclaireurs qui rendaient les routes prati­ cables aux chariots, mais aussi de forge­ rons, de charpentiers et de tanneurs (pour travailler le cuir des cuirasses, fabriquer des sangles, etc) . Tous ces gens faisaient partie du personnel non-combattant .

jamais pris conscience, comme les Romains, de la nécessité d 'installer un cam­ pement fortifié à chaque bivouac. Toute­ fois, Xénophon nous dit que le camp spar­ tiate était de forme arrondie, ce qui impli­ querait qu'il y ait eu au moins une clôture, un fossé ou une sorte de mur. Le seul récit vraiment détaillé dont nous disposions con­ cernant la marche d 'une armée est « L 'Ana­ base » , où Xénophon raconte la retraite des Dix Mille. Dans ce réci t , bien que l ' armée soit essentiellement composée de Spartiates et ait été constamment assaillie au cours de sa retraite vers la mer Noire, il n 'est jamais question d ' une quelconque fortification de campement . Il n ' y avait que dans le cas où l'on prévoyait une longue occupation qu 'une palissade ou un fossé entourait le camp. Il est amusant de remarquer que les Spar­ tiates craignaient à ce point les révoltes d 'esclaves, qu'il était plus important pour eux de faire garder les armes que le périmè­ tre du camp ! Ainsi que l'écrivait Plutar­ que, « ils craignaient bien davantage leurs amis que leurs ennemis » .

Ci-dessous: un âne chargé et muni d 'un bât en bois.

Le bivouac

Pour ce qui est du bivouac ou du campe­ men t , on peut dire que les Grecs n 'ont 55



'

'

La domination spartiate ne dura guère . lphicrate et ses trou­ pes de peltastes firent la preuve qu'une armée spartiate pou­ vait être battue . Il suffit d ' un général de génie pour complète­ ment détruire le mythe de 1 'invincibilité de Sparte. Deux géné­ raux furent livrés par Thèbes ; ils avaient du génie : c'était Epaminondas et Pelopidas. A eux deux , ils imaginèrent un concept tactique tout à fait révolutionnaire. C'était 1 ' été de l 'an 3 7 1 avant J . -C. : Sparte envahit le territoire thébain. A Leuctres, elle se trouve face à face avec l'armée de Thèbes là où Sparte connut la défaite décisive. A leur tour, les Thébains envahirent le sud de la Grèce et , en 362 avant J . -C . , à la bataille de Mantinée, ils défirent complètement l 'armée spar­ tiate, mettant fin à la suprématie de la cité militaire. Le cours de 1 'histoire de Grèce devait changer lorsqu 'en 359 avant J . -C . , un jeune homme de 23 ans du nom de Phi­ lippe, devint Roi de Macédoine, au nord de la Grèce. Huit ans plus tôt, il avait été pris en otage par les Thébains et , à Thèbes, il avait rencontré Epaminondas et Pelopidas . Leurs idées tactiques entièrement nouvelles n 'avaient nullement échappé au jeune Philippe. A son accession au trône, il mit en place la plus formidable machine de guerre que le monde d'alors ait jamais connue. C 'est grâce à cela qu' Alexandre le Grand , son fils, put conquérir un immense empire qui allait s'étendre de l ' Egypte à l ' Inde. Après la mort d 'Alexandre, son empire fut divisé entre ses généraux . Ces petits royaumes furent , par la suite, annexés les uns après les autres par Rome. Les découvertes archéologiques couvrant cette période sont innombrables ; on les trouve de l 'Espagne à la Mésopotamie. Des exemplaires d'armures ont été mis à jour aussi bien en Espagne que sur les bords de l ' Euphrate. Quant aux descrip­ tions artistiques , on en rencontre même à Alexandrie, à Tyr et à Pompéi . Les comptes rendus, dans la littérature, consistent en traités de stratégie militaire, en descriptions de catapultes, de tours, de béliers, et même en manuels d 'exercices militai­ res . A gauche : le début de 1 'une des plus grandes conquêtes de 1 'Histoire: A lexandre, à la tête de sa cavalerie, franchit le Granicus pour atta­ quer l'armée perse. 57

a ange mace ontenne �



Philippe envahit la Grèce

Le point fort de l 'Armée macédonienne a toujours été sa cavalerie. Lorsque Philippe accéda au trône en 359 avant J .-C . , il se mit aussitôt à complètement réorganiser son infan­ terie. Au cours des années qui suivirent , Philippe renforça son hégémonie sur le nord de la Grèce, de l'Adriatique à la mer Noire. Une seule voix se faisait entendre, chez les Grecs, celle de 1 'orateur Démosthène, qui ne cessait de mettre en garde ses compatriotes contre 1 'impérialisme de Philippe. Mais sa voix prêchait dans le désert . En automne de 1 'an 3 3 9 avant J .-C . , Philippe profita de ce chaos et s'avança vers le centre de la Grèce. Enfin, les Athé-

Ci-dessous: un bataillon (syntagma), soit 256 hommes, la plus petite unité lactique de la phalange macédonienne. Les hoplites ont fermé leurs rol:lgS et l'unité est fonnée avec seize hommes fie profondeur. Les lan ceS'..des cinq pre­ tniers rangs dépassent de la ligne de front.

-

L'en traînement

La phalange macédonienne

Les Macédoniens développèrent , dans le cadre de la phalange, une véritable force de choc , brutale, qui demandait 1 'usage de longues lances ou de javelots à deux poi­ gnées. La lance macédonienne (sarissa) mesurait entre 5,5 et 6,5 mètres de long. Lorsque les troupes chargeaient , les lances des quatre ou cinq premiers rangs dépas­ saient la ligne de front . Les autres rangs portaient leurs lances la pointe vers le haut afin de former rempart contre d ' éventuels projectiles venant de l'ennem i . Lorsqu'elle était attaquée, la phalange macédonienne pouvait se placer en position de défense, tous les boucliers serrés les uns contre les autres, les files espacées de 50 centimètres l' une de l'autre . La composition de la phalange

Un manuel macédonien d'exercices militai­ res a été découvert parmi les écrits du philo­ sophe Asclépiodote. Il donne la composi­ tion de la phalange, sa formation et les exercices qui s'y rattachent . La phalange idéale est constit uée de 64 bataillons. Chaque bataillon (syntagma) 5

compte 256 hommes ayant à leur tête un syntagmatarque (voir ci-contre, à droite). La syntagma se compose de 1 6 files (lochoi), chacune de seize hommes . L 'homme de tête de chaque file comman­ dait sa file. Son second était le dernier homme de la file. Le premier s'appelait « loch agos » , le second, « ouragos » . Il exis­ tait également un chef par demi-file : « 1 'hémilochite » . Lorsque la phalange devait se former avec huit hommes de pro­ fondeur, 1 'hémilochite venait se placer à côté du lochagos, accompagné de ses hom­ mes de demi-file . De même, il existait un chef pour chaque quart de file (énomotar­ que). Les files se regroupaient par paires, celles-ci étant placées sous les ordres d ' un « dilochites » , qui devait être placé à la droite de chaque chef de file. De la même façon deux paires de files étaient comman­ dées par un tétrarque, et quatre paires de files par un taxiarque . Trente-deux bataillons formaient une aile (keras) avec, à sa tête, un kérarque. La phalange complète, faite de deux ailes, était sous les ordres d ' u n « stratègos » (général) .

Sur le terrain de parade, la phalange se forme en ordre fermé, les boucliers placés les uns contre les autres, grâce à des ordres lancés à haute voix : on commandait à la file qui fermait la phalange de s 'arrêter tan­ dis que les autres files se tournaient vers elle et se rapprochaient d 'elle. Ensuite, elles se retournaient vers l'avant fermant les rangs par la même occasio n . Face à l 'ennemi, les demi-files ou les quarts de files se dépla­ çaient vers l 'avan t , comme dans l'exercice spartiate (voir page 3 1 ). On appelait cela « doublage » . Ce mouvement pouvait s'exé­ cuter latéralement avec les rangs. On l'utili­ sait pour ouvrir ou fermer les rangs et ren­ dre possible le doublage ou la division en deux de la phalange en profondeur ou en largeur. Pour amener la phalange à se tourner vers l'arrière, trois méthodes de « contre­ marche » pouvaient être utilisées : 1 . La méthode spartiate (voir page 3 1 ) . Ce qui équivaut à une marche de retraite. 2 . La file fait demi-tour . L 'ouragos s'arrête tandis que le reste de l 'unité passe devant l u i . L 'effet devait être assez impres­ sionnant car, à ce moment , toute la pha­ lange était en marche. 3 . La file entière se retourne et chacun change de place.

niens réagirent. Démosthène fut envoyé à Thèbes pour con­ clure une alliance. L 'été qui suivit, Thèbes et Athènes rencon­ trèrent Philippe, en combat, à Chéronée. Philippe comman­ dait l'aile droite de ses troupes . Son jeune fils, Alexandre, âgé de dix-huit ans seulement , commandait 1 'aile gauche, compo­ sée des meilleurs soldats macédoniens . Philippe, après avoir bien mis au point sa stratégie, laissa les Athéniens repousser ses propres troupes, les attirant ainsi sur un terrain moins favorable. Alors , Alexandre se lança sur les lignes thébaines. L'élite des Thébains fut massacrée . Philippe attaqua sur l'aile droite. Les Athéniens, qui surestimaient leurs forces, croyaient qu 'ils étaient déj à victorieux ; mais à ce moment, ils

La composition de la syntagma

Signaleur

rompirent les rangs et prirent la fuite en désordre. Le centre de la ligne alliée était maintenant prise dans le mouvement de tenailles imaginé par les Macédoniens. Philippe présenta des conditions de paix beaucoup moins favorables aux Athéniens, que celles auxquelles ces derniers s'attendaient. Mais ils furent forcés d'accepter . Philippe ne montra pas davantage de générosité vis-à-vis des Thébains ; il avait en effet pensé que ceux-ci se joindraient à lui dans sa lutte contre les Athéniens. Les chefs thébains furent exécutés sans pitié ou envoyés en exi l . Les prisonniers furent vendus comme esclave et une garnison occupa la citadelle de Thèbes .

Commandant de oro-garde

Héraut Trompette

A djudant

Personnes supplémentaires au nombre

Formation d 'entraînement 112 phalange

=

8 000 hommes

Ligne droite

• =



1

syntagma

Ouragoi queue de file

En croissant Demicarre ,

Chefs de quart de file En triangle ou vert

Chefs de demi-file

Chef de quart de file

La formation de combat

Il y avait de nombreuses variantes à la for­ mation en ligne droite du Ve siècle avant J . C . Et d ' abord , il y a eut la ligne oblique, puis le croissant , le demi-carré creux ou la formation en t riangle ouvert (ou en coin ouvert ) ; ces t rois dernières signifiant que les flancs de la phalange étaient en avance ou en recul par rapport au centre de la for­ mation . La marche

Chefs de file L

D

L

Tétrarque

Syntagmatarque L D

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L

loch agos dilochites

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L

L

Taxiarque

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L

Tétrarque

D

L

En campagne, le train de bagages se t rou­ vait toujours le plus loin possible de l 'ennem i . Si l ' at t aque se déclenchait vers l'avant , les bagages étaient aussitôt déplacés vers l 'arrière. De façon ident ique, si l 'on s'attendait à une attaque sur le flanc gauche, on plaçait les bagages du côté du flanc droit . E t , finalement , si 1 'on pensait que l'assaillant attaquerait de tous les côtés à la fois, on se formait en carré creux, tout comme cela se pratiquait jadis. •

59

Alexandre part pour 1 ' Asie

es armures et es armes

Tous les états grecs, à l'exception de Sparte, avaient dû signer des traités avec Philippe. Au congrès de Corinthe, une confé­ dération fut créée, dont Philippe prit la tête. Philippe annonça son intention d'attaquer la Perse et l 'on recruta les forces armées nécessaires à ce projet . Mais, avant qu'il ne put réaliser son ambitieux projet , Philippe fut assas­ siné et Alexandre, son fils, accéda au trône. I l était âgé de 20 ans. A la mort de Philippe, la Grèce tenta de se soustraire de 1 'influence macédonienne . Mais la réaction d'Alexandre fut rapide comme l ' éclair, il rétablit la situation, sans coup férir .

Les casques

Les cuirasses

Le casque th race fut le type le plus popu­ laire en Méditerranée entre 350 et 250 avant J .-C. On peut en voir sur le sarcophage d ' Alexandre à Istanbul. Nombreux sont les casques thraces qui possèdent des pièces protectrices pour les joues, garnies de barbe ou de moustaches, sculptées dans le métal. On continue à rencontrer les types attique et chalcidien . Au I Ve siècle un casque de forme cônique, vraisemblablement d 'ori­ gine celte (4) fit également son entrée dans l ' équipement militaire et s'y implanta .

Les chefs de file, qui se trouvaient à la ligne de front , étaient vraisemblablement revêtus de cuirasses recouvertes de métal ou de courtes cuirasses musclées, tandis que les soldats des autres rangs portaient des cui­ rasses de toile. Il est même tout à fait possi­ ble qu'à l 'époque d ' Alexandre, les soldats qui occupaient les rangs de 1 'arrière ne por­ tent pas de cuirasse du tout .



..

7

Les jambières ou cnémides

On a retrouvé les listes de différents types de jambières sur les inscriptions d ' Amphi­ polis, ainsi que de nombreuses représenta­ tions artistiques. Les jambières que 1 'on peut voir sur les bas-reliefs de Pergamo n , en Turquie, sont retenues par des sangles, à la manière italienne.

2

Le bouclier

4

5 1 -4. Casques du I Ve siècle.

1 . Thrace. 2. A ttico-thrace. 3. Cha/ci­ dien, 4. En forme de cloche. S. Type thrace plus récent (en v. 150 avant J. -C.). 6-9. Armures représentées sur le bas-relief de Pergamon, en Turquie. 60

II . Courte cuirasse musclée. 7. Cuirasse de toile. 8.Casque thrace. 9. Sangles montées sur jambières. 10. Soldat d'infanterie, sculpté sur le sar­ cophage d'A lexandre. 1 1 . Casque représenté sur un tombeau macédonien (peinture).

Le bouclier macédonien, dans les descrip­ tions qu 'on donne de lui, provoque multi­ ples confusions. Plutarque, décrivant les Macédoniens à la bataille de Pydna, en 1 68 avant J . -C . , dit que leur bouclier est sus­ pendu sur l 'épaule gauche et q u ' ils le ramè­ nent vers l'avant au cours de leur marche. Lorsque l'on voit les représentations artisti­ ques de boucliers macédoniens, ils sont figurés soit exactement comme les boucliers hoplites, soit sans rebord, avec des figures géomét riques. Mais, comme il est impossi­ ble de tenir une lance à deux mains et un bouclier hoplite, on peut supposer que les soldats de la phalange portaient u n bouclier sans rebord. Le monument d 'Emilius Pau­ lus, à Delphes, montre 1 'intérieur d ' u n bou­ clier sans rebord (voir 4, à droite). Il est pourvu d 'une poignée semblable à celle du bouclier hoplite . Lorsqu ' u n soldat portait un bouclier hoplite, 1 'intérieur du rebord reposait con­ fortablement sur 1 'épaule gauche, soula­ geant ainsi le bras du poids. C 'est l'absence de ce rebord qui rendait indispensable 1 'ajoute d ' une courroie, en plus de la poi­ gnée. Cette courroie aurait également sup­ porté une grande partie du poids de la lon­ gue lance macédonienne .

Après avoir bien fait comprendre aux Grecs qu 'ils avaient intérêt à se tenir tranquilles, il tourna son attention vers le nord et l 'ouest , réprimant toute velléité d'opposition . Au cours de ses campagnes, la nouvelle de sa mort atteignit la Grèce qui se révolta à nouveau. Alexandre prit aussitôt la route du sud et , à nouveau , les Grecs se rendirent sans que le Roi de Macédoine n'eut à combattre. Tous les Grecs ? Non , car la ville de Thèbes résista. Mais Alexandre prit la Cité et la rasa de fond en comble . Au printemps de l'an 3 3 4 avant J .-C . , Alexandre traverse les Dardanelles à la tête d'une armée où se retrouvent les alliés Grecs et Macédoniens. Il y a là 30 000 hommes d'infanterie et

cavaliers . L'infanterie qui est composée de 1 2 000 Macédoniens forment la phalange. Le reste se compose de 1 2 000 hoplites et peltastes fournis par les états grecs ; et six mille hommes sont des soldats légèrement armés, principale­ ment de javelots (agrianes), des archers crétois et des troupes peltastiques thraces. Quant à la cavalerie, on y rencontre 2 000 Macédoniens, l'élite ; mais aussi 1 800 hommes de Thessalie, des escouades de Grecs, de Thraces et d'autres encore. Tandis que 1 'armée traversait les Dardanelles, Alexandre appareillait pour Troie. Il était le nouvel Ach ille, le Cham­ pion des Grecs. 5 000

1 et 2. Représentations de boucliers sur un



tombea macédonien .

3

3. Bouclier (bas-relief de Pergamon). 4. Partie intérieure d 'un bouclier (Monu­ ment d 'Emilius Paulus à Delphes). 5. Vestiges d'un bouclier de bronze (Ori­ gine: Pergamon. Echelle : 1115). 6. Reconstitution supposée de la coupe du bouclier en 5. 7. Coupe d 'un bouclier hoplite en guise de comparatson. •

5

1

2

7 •.

Les épées

1

1 . Glaive recourbé de type grec (Origine

Espagne. Echelle : 1 /6). 2. Poignée d 'un glaive grec du même type 3. Deux modèles de glaives représentés su un tombeau macédonien (peintures). 4. Bout d 'une lance (origine: Pergamon). 5. Fer de lance (origine : Macédoine. Echelle : 116).

Bien que l 'épée hoplite traditionnelle ait continué à être utilisée, l'épée la plus usuelle, à cette époque était le kopis. Il s'agit là d ' une arme courte à un seul tran­ chant et à la lame recourbée. Cette épée est apparue en Grèce à la fin du VIe siècle avant J . -C . , mais elle était déjà connue en Italie au début du V I l le siècle avant J . -C. Elle prit peu à peu la place de 1 'épée hoplite . On en a retrouvé certains exemplai­ res en Espagne. La lance

La longue lance macédonienne (sarissa) devait se tenir à deux mains. Les avis rela­ tifs à ses dimensions divergent . Les écri­ vains les plus anciens prétendent qu 'elle devait avoir 5 , 5 mètres de longueur. Toute­ fois, Polybius, dont les écrits sont une source digne de confiance, affirme que, à l'époque où il vivait ( I le siècle avant J . -C . ) , elle mesurait 6,5 mètres. Il va même plus loi n , disant q u ' u n siècle auparavant , elle mesurait bien un mètre de plus. Polybius a certainement raison pour ce qui est de la longueur qu 'il connaissait de son vivant . 61



Le sang coule

a cava erie : evo utton et equipement

Les Perses étaient bien résolus à arrêter 1 'avance d 'Alexandre avant même qu 'elle n 'ait commencé. Derrière le Granicus, la cavalerie perse s'était rangée en formation, soutenue, derrière elle par une phalange de mercenaires grecs . Alexandre, de son côté, avait disposé son infanterie au centre de ses lignes et la cavalerie sur les ailes . A la manière thébaine, il avait renforcé tout particulièrement l' une des ailes . C 'est celle-là qu'il com­ mandait et la charge devait venir de ce côté. Alexandre s'avança dans le lit boueux de la rivière j usqu 'à l 'autre rive. Son attaque fut si violente qu 'elle s'enfonça com­ plètement dans les lignes des Perses .

.





.

Les premières unités de cavalerie

3

2

On ne trouve guère de trace de l'existence d 'unités de cavalerie dans le sud de la Grèce avant le Ve siècle avant 1 .-C. I l est toutefois exact que la cavalerie était utilisée depuis beaucoup plus longtemps dans les plaines de Thessalie, tandis que, dans le sud , la configuration montagneuse du terrain ne s'y prêtait pas. On ne trouve aucune men­ tion de l'existence d 'une quelconque cava­ lerie grecque au moment des guerres contre la Perse. Cependant, au temps des guerres entre Sparte et Athènes, la cavalerie était souvent employée, mais seulement pour des escarmouches. Les Athéniens utilisaient aussi des archers à cheval. Ceux-ci étaient généralement d 'origine scythe. Xénophon nous a beaucoup appris sur la cavalerie de cette époque. I l explique qu'un cavalier

porte une cuirasse, avec une protection pour les cuisses, une protection pour le bras gauche et u n casque béotien qui permet une vision de tous côtés. La protection des cuis­ ses était sans doute les « ptéryges » (voir page 38) . La protection d u bras gauche, uti­ lisée en l 'absence de bouclier, semble n 'avoir été en vogue que du vivant de l 'au te!!!". Tout ceci, pour lui , représente la protection idéale. Mais il suggère aussi, pour le cheval une plaque de protection de bronze pour le poitrail, ainsi qu 'une protec­ tion de la face de 1 'animal . La cavalerie macédonienne

Bien plus que les Grecs, Alexandre attacha beaucoup d 'importance à la cavalerie en tant qu'arme tactique. Il usait de sa cavale­ rie comme d 'un instrument d ' assaut direct .

7

1 . Cavalier portant un casque béotien (Ori­ gine : sarcophage d'A lexandre). 2. Casque béotien (Musée d'Ashmolée). 3. Casque du même type (Musée d 'Ashmo­ lée). 4. Protection de la face, du poitrail du che­ val, casque en forme de masque et protec­ tion des bras (Bas-relief de Pergamon Environ 230 avant J.-C.). 5. Poitrail de bronze (Musée de Naples). 6. Protection de la face pour cheval (Musée de Karlsruhe). 7. Peinture sur tombe, d 'origine macédo­ nienne, montrant des chevaux portant des couvertures et des selles assez primitives. 62

Ci-dessus: Cuirasse musclée complète, dont le bas est très élargi, pour permettre au guerrier qui la porte de monter à cheval.

Les Perses lancèrent une contre-offensive sous le comman­ dement de Mithridate, le gendre du Roi de Perse. Alexandre se lança aussitôt sur Mithridate pour arrêter son mouvement . Le chef perse lança un javelot en direction d 'Alexandre qui aurait été tué sans le bouclier sacré de Troie. Le javelot trans­ perça le bouclier et se planta dans la cuirasse de toile. Alexan­ dre se débarrassa du javelot et se lança en avant avec ses trou­ pes . A son tour, il lança son javelot vers Mithridate qui fut atteint à la poitrine, mais l 'arme se brisa. Indemne, Mithri­ date saisit son épée et se prépara à tuer Alexandre. Dans un geste désespéré, Alexandre lui lança son javelot brisé à la face le désarçonnant.

Dans la confusion de la bataille, un cavalier perse porta à Alexandre un coup de son épée , celle-ci fendit le casque du chef macédonien . Alexandre tomba de son cheval, à son tour et ses Compagnons formèrent un cercle autour de lui. Dans l ' entretemps, les lignes des Perses commençaient à faiblir et de plus en plus nombreuses, les unités macédonien­ nes parvenaient à franchir le Granicus j usqu 'au moment où la totalité de l 'armée d'Alexandre se retrouva de 1 'autre côté. La cavalerie perse, alors, rompit les rangs et se mit à fuir . Alexandre, remis de ses émotions, donna l'ordre à ses hom­ mes d 'attaquer les mercenaires grecs et il ne fit preuve à leur égard d'aucune pitié.

Ci-dessous : mosaïque de Pon1péi montrant A lexandre revêtu de son armure.

Formations de cavalerie IC

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Ci-dessus: mors de cheval d 'origine grec­ que. A gauche: tête de cheval perse, montrant

exactement le même type de mors.

IJ I 1 1 111 11 1

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Les compagnons

ônens dt posent de fort peu Bien que les d 'i n formations relatives à la cavalerie d 'Alexandre, on croit savoir qu 'elle était solidement armée. Il est plus que probable que les cavaliers portaient de lourdes lan­ ces, mais on est moins sûr qu'ils aient été munis de boucliers. Cependan t , la cavalerie thessalienne du temps d ' Alexandre, de même que la cavalerie macédonienne, plus tard, étaient certainement bien équipées, portant de longues lances et un bouclier de forme arrondie. Alexandre introduisit des archers dans sa cavalerie, de même que des lanceurs de javelots, qui furent également utilisés plus tard .

Cette cavalerie macédonienne lourdement équipée est en fait le produit de l ' évolution de la garde personnelle montée du Roi, celle que l 'on appelait « Les Compagnons » . Du temps d ' Alexandre, cette garde comp­ tait huit escadrons, soit 1 700 hommes enviro n . Au cours de ses campagnes d ' Asie, Alexandre réorganisa toute sa cava­ lerie en cinq « hipparchies », chacune comp­ tant une unité de « Compagnons » . Il garda un escadron en surnombre comptant 300 Compagnons, dont il fit ses gardes du corps. L ' « hipparchie » devint l 'unité stan­ dard de la cavalerie macédonienne. Ascle­ piodote divise 1 ' « hipparchie » en huit esca­ drons (ilai), chacun étant commandé par un « ilarque » . Pour lui, l 'armée idéale compte deux ailes de cavalerie, composées chacune de quatre « hipparchies » .

1 tt 11 11 1

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-

C

Macédonienne

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Disposition de la cavalerie

La cavalerie grecque avait l ' habit ude de se disposer en carré, ses rangs étant beaucoup plus rapprochés que les rangs de l ' infante­ rie , avec une largeur de seize cavalier et une profondeur de hui t . Les Thessaliens réalisèrent une formation en losange, dont la pointe devait servir à enfoncer les ligne ennemies. Les Macédoniens modifièrent ce type de formation, leur préférant la forma­ tion en triangle, dont la pointe servait au même usage d 'en foncement de la ligne adverse. Dans les deux t ypes de formations, le commandant de 1 'unité se trouvait au point d 'attaque, donc en première ligne . 63

Le siège de Tyr

es catapu tes , es J etees et es sapes .

L'année suivante fut consacrée à la conquête de l ' Asie Mineure (Turquie). Darius, Roi de Perse, se déplaça vers le nord avec une forte armée et Alexandre s'avançait à sa ren­ contre. Les deux armées se rencontrèrent à Issus , à la fron­ tière entre la Turquie et la Syrie. A nouveau, Alexandre lança sa cavalerie en première ligne et enfonça les lignes perses, composées d'archers et d'infanterie légère. Darius n'attendit même pas l ' issue de la bataille ; il s'enfuit avec son char. Bien qu 'au début de la bataille, les Perses se soient battus avec beaucoup de bravoure, l a nouvelle de la fuite de leur Roi refroidit leur ardeur et ils se mirent à fuir à leur tour .



La renaissance des techniques de siège

L ' invention de la catapulte

Les tactiques de siège n 'avaient plus connu d 'évolution depuis les grandes batailles contre les Perses, au V Ie siècle avant J .-C . Cependant , vers les Ve et I Ve siècles avant J . -C . , les imaginations se réveillèrent aussi bien en matière de techniques de siège, qu 'en la façon de se prémunir contre eux . . . Assez curieusement, ces progrès nous vien­ nent , non de Perse ou de Grèce, mais bien de Sicile. Tandis que les Perses s 'efforçaient de s'introduire en Grèce, les Carthaginois fournissaient le même genre d 'effort en Sicile, mais en vai n . Peu après l ' écrasante et humiliante défaite de l 'armée athénienne devant Syra­ cuse, les Carthaginois renouvelèrent leur tentative de s'emparer de la Sicile . Ils avaient entièrement revu et amélioré leurs tactiques de siège. I ls se mirent à construire d ' immenses tours mobiles, plus hautes que les murs de la cité qu 'ils devaient assiéger. Depuis ces tours, ils pilonnaient les rem­ parts à l ' aide de projectiles de toutes sortes, pour écarter les défenseurs. En même temps, ils utilisaient des béliers pour mettre à bas les murs de la cité assiégée. Ces méthodes nouvelles rendaient dès lors totalement inefficaces, des procédés de défense tels que ceux qui étaient utilisés lors de la bataille de Platées (voir page 50).

A Syracuse, un jeune homme nommé Dyo­ nisius s 'empara d u pouvoir. Il décida de prendre les Carthaginois à leur propre jeu . I l adopta et améliora leurs techniques . . . Il alla même plus loin . Ses techniciens inven­ tèrent la catapulte à flèches . Cette machine infernale, de même que la version « lance­ pierres » se répandit très rapidement et devint l 'équipement traditionnel aussi bien dans 1 'organisation d ' un siège que pour sa défense. Philippe et Alexandre, par exem­ ple, 1 ' utilisèrent de façon intensive. A 1 ' ori­ gine, ces machines de guerre n 'étaient rien de plus que des arcs ou arbalètes gigantes­ ques. Mais, au temps de Philippe de Macé­ doine, un système à torsion se développa, rn u par un nerf de bœuf. Ce modèle de catapulte pouvait aisément s 'adapter au jet de pierres. En 332, lorsqu 'Alexandre assié­ gea Tyr, il était capable de projeter de très lourds rochers sur les murs de la ville. Avant la fin même de ce siècle, un géné­ ral macédonien - très j ustement nommé le général « assaillant » - Démétrius, élabora des machines de siège fort sophistiquées, capables de projeter des rochers pesant plus de 80 kilos. La portée des catapultes les plus puissantes était vraisemblablement de 1 50 mètres. Grâce à ses puissantes catapul­ tes, Démétrius était capable de jeter à bas les murailles les plus résistantes .

A B

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x

Ci-dessus : première catapulte, l'arbalète (gastraphétes). On tendait l 'arbalète en appuyant le point X contre l'estomac, tan­ dis que le point Y se trouvait placé sur le sol. On utilisait ainsi le poids du corps pour tirer sur la glissière B et charger l 'arbalète. B

Charpente Glissière

Gâchette et son mécanisme en dents­ C de-scie =

-contre: développement vers des propor­ tions imposantes de 1 'arbalète; celle-ci est capable de décocher deux flèches d'un coup. Le ressort était beaucoup trop puis­ sant pour qu 'un homme seul puisse bander cet appareil. Il fallait donc utiliser la mani­ velle d'un treuil pour atnener la glissière vers l'arrière et la charger. 64

Alexandre décida alors de s'assurer le contrôle de la côte avant de s'aventurer plus à l 'est . Il espérait ainsi couper les forces perses de leur flotte en Méditerranée. Alors qu'Alexandre s'avançait ainsi à travers la Phénicie (1 'actuel Liban), les vieilles cités de Sidon et Byblus se rendi­ rent à lui . Mais Tyr , qui était localisée sur une île à 800 mètres environ de la côte, refusa le passage à Alexandre. I l faut dire que les habitants de cette ville en avaient déj à vu d 'autres, ayant subi un siège assyrien de treize ans . Ils pensaient qu'Alexandre n'avait aucune chance de prendre leur ville sans un solide appui maritime.

Alexandre, toutefois, se mit à ériger une jetée en direction de l 'île. Comme son ouvrage tombait dans la trajectoire de 1 'artillerie des soldats de Tyr, il fit construire deux tours de siège, au bout de sa jetée, pourvues de catapultes. Celles-ci maintenaient un tir de barrage constant sur les murs de Tyr . Les habitants de la Cité préparèrent alors un vaisseau de feu ; ils allégèrent considérablement l 'étrave du navire, de façon à maintenir celle-ci hors de 1 'eau . Ils réussirent à lancer ce navire sur la pointe de la jetée et à incendier les tours de siège. Assaillis par un incessant jet de projectiles venant des vais­ seaux tyriens, Alexandre fut forcé de se retirer tout en voyant brûler les tours de siège qu'il avait fait constuire.

A droite: tête de flèche à trois ailettes

d 'Olynthe. C 'est l 'une des nombreuses flè­ ches sur laquelle on retrouve le nom de Phi­ lippe. Il assiégea la ville en 348 avant J. -C. (British Museum). La construction des catapultes

La catapulte se composait de deux parties principales : le ressort et la charpente. Au départ, le ressort de la catapulte était fait d 'une multitude de morceaux de bois ; ensuite, on imagina des ressorts de crins, puis de nerfs de bœuf ou autre animal, soli­ dement tordus. La charpente, A, était munie d ' un curseur ou glissière, B . Cette glissière possédait un mécanisme déclen­ cheur, C, qui se fixait à un mécanisme en dents de scie. Lorsque l 'ensemble de ce mécanisme était tendu , la flèche ou la pierre s 'insérait dans un réceptacle prévu à cet effet . On pressait alors la gâchette et le projectile s'en allait ainsi le long de la glis. s1ere. '

Les jetées

Les jetées et autres sortes de tremplins et rampes ne sont que l'évolution des monti­ cules classiques utilisés, par exemple, par les Spartiates au cours du siège de Platées. La construction de ces jetées étaient, en fait , très semblable à celle des premiers monticules. Leur utilité consistait à amener des tours de siège et d 'au tres machines de guerre vers les remparts. Travail de sapes

Ci-dessus : type de /ance-pierres utilisé par Alexandre. La puissance est donnée par des ressorts faits de nerfs ou de poils d 'ani­ Jnaux. Ci-dessus à gauche, coupe du res­ sort.

Les Perses avaient , depuis longtemps, adopté une tactique de siège qui consistait en un véritable travail de sape à la base des murailles ennemies. Les Carthaginois et les Macédoniens adoptèrent également cette tactique. C'est-à-dire que l ' assaillant creu­ sait de véritables galeries en-dessous des remparts de la ville assiégée. Ces tunnels étaient supportés par des étançons de bois . Lorsque le rempart semblait suffisamment miné par le t unnel ainsi creusé, l ' assaillant mettait le feu à ces étançons et les remparts de la ville assiégée s'affaissaient . 65

es tours , es e 1ers et es eurets ___



.

Les tours

Dyonisius de Syracuse construisit des tours mobiles de six étages lorsqu 'il assiégea le port carthaginois de Motya en l 'an 398 avant J .-C. I l les pourvut , vraisemblable­ men t , des derniers perfectionnements de l 'époque en matière d 'artillerie. Ce fut pro­ bablement la tactique d 'Alexandre lorsqu 'il assiégea la ville de Tyr. Vitruvius, l 'ingénieur militaire romai n , s 'inspirant de Diades, 1 'ingénieur-conseil d 'Alexandre, parle de tours atteignant la hauteur incroyable de 60 mètres. Toutefois, des tours de 30 mètres semblent correspon­ dre à des dimensions plus acceptables. Dia­ des décrit une tour de 30 mètres, dont la base avait huit mètres de largeur. Sur le hau t , elle se dessinait en pointe effilée ; ses dimensions atteignaient 6,5 mètres de lar­ geur. Les quatre longues perches qui soute­ naient l'ouvrage avaient 20 centimètres d 'épaisseur à leur base et 1 4 centimètres au­ dessus, du fait qu 'elles étaient effilées à cette extrémité. La tour se divisait en dix étages, chacun d 'entre eux étant pourvu de fenêtres sur trois côtés. A chaque étage, on pouvait observer un petit balcon , d'un mètre et demi de largeur. La totalité de la tour était couverte de paille. Ces tours étaient mues sur roues ou sur rails. Diades parvint à concevoir des tours entièrement démontables, de sorte qu 'elles pouvaient être transportées par 1 'armée. Peu de temps après la mort d ' Alexandre, Démét rius, « le Roi des Assiégeurs » réussit à mettre sur pied une tour de 40 mètres de hauteur. Elle se composait de neuf étages dans lesquels il parvint à placer des catapul­ tes de formats divers. A l'étage inférieur, il installa sa machine de guerre la plus redou­ table, un lance-pierre capable d 'expédier des rocs de 80 kilos . Au fur et à mesure que

A droite: le « Roi des Assiégeurs », Dén1é­ trius, avait itnaginé cette tour entièrement recou verte de plaques de métal. Elle avait 40 mètres de haut, et était divisée en neuf étages pourvus de catapultes de formats divers. 66

La flotte perse rejoint Alexandre

Alors que la ville de Tyr lui paraissait vraiment insaisissable, Alexandre connut une chance proprement incroyable. La flotte perse était composée principalement de vaisseaux phé­ niciens. Or , il se fait que ces Phéniciens, sentant sans doute la fin proche, offrirent leurs services à Alexandre . A ce moment, le contrôle de la mer était entre ses mains. Alexandre mit toutes ses forces sur la jetée qu'il construisait. Il élabora de nouvelles machines de guerre. Les Tyriens réagirent aussitôt en érigeant de nouvelles tours sur leurs remparts, du haut desquelles ils lançaient d'énormes morceaux de rochers qui soulevaient l 'eau en hau-

1 'on montait d ' un étage, la machine de guerre était plus petite. A 1 'étage supérieur, il plaça une machine capable de lancer des flèches à une cadence accélérée - Le Scor­ pio n . Cette tour était couverte de plaques de fer sur trois de ses faces. Les béliers et les fleurets

Le bélier connut un développement assez rapide vers le I Ve siècle avant J .-C. Chez les Macédoniens, une structure un peu particu­ lière de béliers fit son apparition, sous le nom de « tortues » : il s'agissait là de vérita­ bles véhicules porteurs de béliers. Vitru­ vius, citant à nouveau Diades, a décrit cer­ taines de ces machines. Le « bélier-tort ue » possédait une carrosserie de 1 6 mètres de long, avec un toit en pente douce à une dizaine de mètres de hauteur. On comptait trois étages, dont les deux premiers étaient pourvus de grandes bassines remplies d 'eau pour lutter contre les incendies. L ' étage supérieur était muni d ' une petite catapulte. A l 'intérieur même du v'éhicule, le bélier était monté sur roulettes ; dans son mouve­ ment d ' avant-arrière, il était retenu par des cordages. Les premiers béliers de ce type étaient suspendus purement et simplement à la poutre centrale par des câbles. Mais, actionnés comme des pendules, ces premiers béliers n 'avaient q u ' une force de frappe limitée, encore décroissante d 'ail­ leurs au moment de 1 ' impact . Les béliers montés sur roulettes possédaient , eux, une force de frappe constante et étaient dotés d 'une plus grande puissance de pénétra­ tion . La carrosserie de ces machines impressionnantes était faite de planches de chêne ou de bois peu combustible, bien évi­ demmen t . Sur le toit, on pouvait observer une couche d ' argile. L 'ensemble de la car­ rosserie était recouverte d ' algues ou de paille séchées, trempées dans le vinaigre et placées entre deux couches de peau de bœuf. Vitruvius décrit également une sorte de fleuret ou tarière. Celui-ci était déplacé sur des roulettes, mais était actionné par des poulies ou des treuils . Alors que le bélier •

tes gerbes d'écume, empêchant ainsi les bateaux adverses de s'approcher des rn urailles. Entretemps, des navires rescapés de la flotte perse faisaient route vers Tyr , tentant de rejoindre Alexandre. A présent, les flottes turques , de Rhodes et de Chypre, arrivaient à l'endroit du siège. Dans une attaque surprise, les Tyriens se glissèrent hors du port et attaquèrent l'escadron cypriote tandis que l 'équipage de celui-ci prenait son repas de midi . Nombre de vaisseaux furent envoyés par le fond . Mais Alexandre, dans une éblouissante contre-attaque parvint à capturer deux vais­ seaux tyriens, alors que ceux-ci réintégraient leur base. Les Macédoniens , alors, lancèrent un assaut tous azimuts.

Les navires d 'Alexandre, portant les béliers et les tours de siège se lancèrent vers les rn urailles et une bonne partie de celles-ci furent démantelées. D'autres vaisseaux, pourvus de ponts d'abordage, vinrent en renfort, deux tronçons de rem­ parts furent ainsi capturés. La flotte cypriote et phénicienne avait réussi à se ménager un passage dans le port ; grâce à ce renfort , la cité ne tarda guère à tomber aux mains d' Alexan­ dre. Huit mille Tyriens mâles furent tués au cours de 1 'assaut final . Alexandre ne fit guère preuve de magnanimité et bon nombre de femmes et d'enfants, de même que les hommes survivants, furent vendus en esclavage. Le siège avait duré sept mois .

1 . Tête de bélier en bronze. Origine: Olym•

l

pze. 2. Un des premiers béliers suspendus. 3. La « tortue » géante décrite par Vitru­ vius. Le bélier lui-même est monté sur roues et est actionné par deux équipes de soldats. 4 . Le fleuret de Vitruvius. Utilisé pour percer les murailles, il avait une longueur de 25 mètres. 4

.

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s 'employait à mettre les murailles à bas, le fleuret y forait des brèches.

3



Les échelles

I l eut été impossible de prendre une ville sans les armes les plus primitives entre tou­ tes : les échelles . . . Mais une échelle n 'est pas 1 'instrument simple qu 'elle pourrait paraî­ tre. Elles doivent avoir exactement la bonne hauteur pour tel type de rempart bien défini . Si elles s'avéraient trop longues, l 'assaillant n ' avait aucune peine à les repousser. Les échelles devaient pouvoir se poser sur une muraille avec un certain angle, de façon à ce qu 'elles ne tombent pas à la renverse, mais aussi à ce qu 'elles ne se brisent pas sous le poids des assaillants en train de l 'escalader. Polybius raconte 1 'amusante histoire de Philippe V , tentant de capturer Mélitée. Tout d 'abord, il ima­ gina une attaque surprise de la ville ; mais rien ne se passa selon ses prévisions. Il compta attaquer la ville vers minuit, mais ses troupes parvinrent trop tôt à hauteur des remparts. Comprenant qu'il devait attaquer immédiatemen t , il ordonna de pla­ cer les échelles sur les remparts, mais cellesCI etaient trop courtes . . . .

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A nouveau, Darius s'enfuit

es ortt tcattons

Alexandre poursuivit sa poussée vers 1 'Egypte, qui, très vite, se rendit . Sur la côte, il fonda la cité d'Alexandrie. Puis, il se tourna vers la Syrie . De la Syrie, l 'armée macédonienne mar­ cha vers l 'est , traversant l 'Euphrate et le Tigre. Pendant ce temps, Darius avait eu une année entière et six autres mois pour rassembler une nouvelle armée. Le « Grand Roi » tra­ versa le Tigre pour rencontrer Alexandre à Gaugamèle. Les Perses avaient amené avec eux des chariots armés de faux, avec lesquels ils pensaient pouvoir briser la phalange. Mais Alexandre disposa ses lanceurs de javelots sur le côté.

L'artil lerie défensive

Avec l 'apparition de nouvelles techniques de siège, de plus en plus sophistiquées, on se rendit compte que la tactique défensive qui consistait à se réfugier derrière des murailles, alors que l 'ennemi pouvait les escalader sans peine, était sans issue. Les modificiations des tactiques défensives, aux I Ve et I l le siècles avant J .-C . , consistèrent principalement à garder l 'ennemi à dis­ tance. L 'artillerie pouvait aussi bien être utilisée dans des buts défensifs q u 'offensifs. A par­ tir de la moitié du I Ve siècle, la conception des tours de siège était telle qu'elles pou ­ vaient être pourvues d 'armes d 'artillerie. Les murailles furent également conçues dans ce but . De sorte que toutes deux tours et murailles - comportaient des ori­ fices et des supports pour pièces d 'artillerie. Des toits inclinés remplacèrent les anciens remparts à ciel ouvert . Les tours étaient aussi pourvues de peti­ tes portes d'où il était possible de lancer des attaques vers 1 'extérieur. A nouveau, le but consistait à tenir les assaillants loin des murailles.



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Plans de portails

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Les ouvrages avancés

De larges fossés ou une série de petits fossés étaient creusés tout autour des murs. Ces fossés retenaient généralement 1 'artillerie lourde, ainsi que les tours et les armements tactiques défensifs exceptionnels. Les fos. ses exteneures etaient souvent protegees par des palissades et des haies d'épines. Derrière ces fortifications naturelles, encore renforcées par des murailles élémen­ taires de rochers, se trouvaient des empla­ cements pour l ' artillerie. ,

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3 1. Porte nord de Selinus (B machi­ nes d ,arti//erie). 2 . Portail donnant accès à une cour (Athènes). 3. Porte d ,.&..J,.., =

Les remparts des Cités

Ci-dessus: murs voûtés percés de meurtriè­ res à Perge. La coupe sous le dessin mon­ , tre la trouée des meurtrières. A droite: tour percée de meurtrières, avec fenêtres-volets amovibles pour catapultes.

68

Les remparts des villes eux-mêmes furent renforcés, raffermis et rehaussés. Les anciens murs crénelés furent mis au rencart et remplacés par de hautes murailles protec­ trices, pourvues de supports pour les pièces d 'artillerie, ainsi que de meurtrières. Des chambres de gardes furent également cons­ truites, réminiscences des fortifications tyriennes. A Carthage, on imagina même des écuries pour éléphants à l 'intérieur des remparts.

Comme d 'habitude, il commandait l 'aile droite, qui s'avança pour la première charge. Les chariots à faux chargèrent , mais la plupart furent mis hors de combat par les soldats à jave­ lots. La phalange se forma en rangs ouverts et laissa passer le reste des chariots meurtriers. Avant même que 1 'infanterie ennemie ait commencé le combat contre Alexandre, celui-ci avait déjà la victoire à portée de la main, tout au moins en ce qui concernait l'aile droite qu 'il commandait. A présent, l' infanterie perse devait absolument combiner son attaque avec la cavalerie. Mais, à nouveau les lignes perses se disper­ sèrent et Dari us se mit à fuir ! Sur l'aile gauche, les Perses eurent néanmoins beaucoup

plus de succès, en réussissant à percer les lignes de la phalange macédonienne. A ce moment, Alexandre envoya des renforts mais, avant même que ceux-ci n'arrivent les Perses apprirent la fuite de leur Roi ; ils perdirent tout courage et s'enfuirent. Alexandre, fort de cette victoire, se dirigea vers Babylone, qui se rendit presqu' aussitôt. Suse et Persépolis connurent le même sort. Apprenant que Darius se trouvait à Hamadan, Alexandre tenta de joindre cette ville mais, à nouveau, le Roi de Perse s'enfuit. Marchant nuit et jour, Alexandre partit à sa poursuite. Il parvint à le rattraper au sud-est de la mer Cas­ pienne : mais le « Grand Roi » était déjà mort , assassiné par ses gardes du corps.

Archimède et Syracuse -�

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Au I lle siècle avant J . -C . , il y avait un homme, vivant à Syracuse, dont on dit , à 1 ' époque, et encore maintenant quelque­ fois, q u 'il était 1 'un des plus grands savants de tous les temps : c 'était Archimède. C 'est lui, aussi, qui aménagea les fortifications de sa ville. Lorsque les Romains assiégèrent Syra­ cuse en 1 'an 2 1 1 avant J . - C . , ils furent terri­ fiés par les machines de « science-fiction » qu'ils rencontrèrent sur le terrain . Ces appareils envoyaient des rocs « mons­ trueux » sur leurs navires. Les Romains décidèrent de profiter de la nuit pour s'avancer vers les murailles, croyant qu 'ils avançaient à travers les lignes des machines d 'Archimède. Mais à l 'aube, les « machines infernales » entrèrent en actio n , envoyant des flèches vers l 'assail­ lant par tous les orifices des murailles !

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Ci-dessus: plan d'Euryalus.

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défenses

A gauche : la grande batterie d 'Euryalus.

Syracuse, avec la porte d'Epipole en arrière-plan. Un passage souterrain partait de la partie gauche de la porte, en direction des grandes catapultes.



Le fort d ' Euryalus

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La plus merveilleuse réussite d ' Archimède a probablement été les fortifications d'Euryalus, à l'extrême pointe ouest du plateau d 'Epipole (voir page 5 1 ) . Archi­ mède avait en effet conçu une véritable bat­ terie de catapultes gigantesques pour empê­ cher tout accès au plateau. Ces ouvrages se constituaient de cinq pylones de pierre très solides hauts de onze mètres environ . Il y installa de gigantesques catapultes destinées à projeter des morceaux de rochers. Â par­ tir de cette position très élevée, ces engins de guerre avaient une portée telle, qu 'ils surpassaient tout ce que 1 'ennemi pouvait fabriquer en matière de machines d 'assau t .



Les portes

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Au cours de cette période, le type de portail le plus utilisé est la porte donnant accès directement à 1 'intérieur de la cour de la forteresse. Cela impliquait une ligne des murs en dents de scie, formant ainsi une cour derrière l 'entrée. Très souvent , la cour ne représentait qu' une sorte d'enclos der­ rière lequel se trouvait encore une porte. La porte d 'Epi pole, à Syracuse, est de ce type . 69

La dernière bataille

..... a guerre es e ep ants �

L 'ambition d ' Alexandre n'avait pas encore atteint son point culminant . Bien sûr, il aurait pu se satisfaire de la conquête de la Perse, mais il voulait aller plus loin encore. Il poursuivit sa marche vers l 'est , tout en se battant et en fondant des vil­ les. Mais il apprit l'opposition , dans le Nord , et il modifia ses plans pour aller voir ce qui se tramait là-bas. Il dépassa Samarcande et s'aventura en Russie , j usqu 'au bout du monde connu de 1 'époque. C 'est là qu'il fonda une ville appelée Alexandrie la Lointaine. Puis, il revint sur ses pas vers le sud et prit ses quartiers d 'hiver à Bal k h . Son armée venait de corn battre sans trêve 2 ans et devait se reposer.



bataille entre la Syrie et l ' Egypte, note que 1 'éléphant indien était plus grand et plus imposant que l 'africain . Cela amena une forte controverse, le contraire étant vrai . Il est actuellement évident que le genre d ' élé­ phants décrit par Polybius est maintenant éteint : il s'agissait de l'éléphant des forêts de l 'Afrique du Nord . Cette espèce mesu-



3 1

1

2

La guerre et les éléphants

A la bataille de Gaugamèle, en 1 'an 3 3 1 avant J . -C . , l'armée perse était appuyée par quinze éléphants. Ce fut la première appa­ rition d ' éléphants dans l 'histoire militaire : mais lorsqu'Alexandre atteignit 1 ' Inde, cinq ans plus tard, il dut faire face à une armée renforcée de 200 éléphants. Les armées européennes avaient donc appris à connaître les perspectives tactiques que pouvaient représenter ces « monstres » , et elles se faisaient un point d 'honneur à en posséder ne fut-ce que quelques-uns. Durant un bon siècle, l ' éléphant fut à la mode. En fait , ces animaux en arrivèrent à acquérir une telle valeur marchande q u ' Alexandre n 'hésita pas à exploiter la province indienne qu 'il venait de conquérir pour faire le commerce de ces bêtes. En 280 avant J . -C . , Pyrrhus, le cousin l ' Alexan­ dre, envahit 1 ' Italie èt apprit aux Romains l ' usage de ces véritables tanks vivants.

Représentations d 'éléphants portant des tourelles. 1 . Naples. 2. Villa Julia. 3. Hern1itage, à Leningrad. 4. Pièce de monnaie carthaginoise mon­ trant un éléphant africain.

Les éléphants africains et indiens

Hannibal

L'historien grec Polybius, décrivant une

C'est en l 'an 2 1 8 avant J .-C. que l 'éléphant

70

rait environ 2,35 mètres à hauteur du gar­ rot , tandis que le type indien mesurait , lui, près de trois mètres et on sait que 1 'éléphant africain des savanes mesure près de 3 , 5 metres. Bien que les Indiens n 'équipaient pas leurs éléphants de tourelles offensives, ces animaux étaient capables de les supporter. Les premières tourelles offensives sur élé­ phants furent employées par Pyrrhus con­ tre les Romains en l 'an 280 avant J . -C . Mais les éléphants d 'Afrique du Nord étaient trop faibles pour supporter ces tou­ relles. Ils étaient montés comme chevaux. '

4

atteignit le summum de sa réputation en matière d 'armement guerrier. Hannibal mit sur pied une armée appuyée d 'environ 37 éléphants en vue de passer les Alpes et d 'envahir l ' Italie. Cela se passait à la fin de l'automne, à un moment où tous les défilés étaient couverts de neige. Cette tentative ne fut guère fructueuse, au printemps de 1 'année d 'après, il n ' y avait plus q u ' u n élé­ phant en vie. La grande apogée de 1 'élé­ phant survint au I l le siècle avant J .-C. Après ce temps, il disparut presque complè­ tement de la circulation, tout au moins pour ce qui est de son usage militaire. Il est intéressant de noter que les t rois plus grands généraux de 1 'Antiquité Hannibal, Pyrrhus et Alexandre - aient été envoûtés par l ' éléphant .

Au début de l 'hiver de l 'an 327 avant J . -C . , l'armée fran­ chit la pointe ouest de la chaîne himâlayenne, de 1 ' Hindu Kush , et s'aventura dans la vallée de l ' Indus. C 'est à ce moment que l'armée d ' Alexandre se heurta à un ennemi inat­ tendu : une armée indienne appuyée par 200 éléphants. Les Macédoniens parvinrent à vaincre leurs ennemis, mais au prix de terribles pertes . Après cette bataille, Alexandre entreprit la conquête de 1 ' Inde, son armée refusa certes d 'aller plus loin. Visiblement , les soldats en avaient assez. Contre son gré, Alexandre reprit la direction du Sud puis, de là, s 'en retourna vers Babylone . Deux années plus tard , il mourait , laissant à ses généraux le soin de répartir son immense empire .

BA B YL O

La tactique des batailles se modifie

De nombreuses modifications se firent jour depuis la guerre contre les Perses au Ve siè­ cle avant J .-C. La phalange, qui représen­ tait 1 'unique unité tactique de 1 'armée grec­ que était passée à l 'arrière-plan, ne signi­ fiant plus q u ' une possibilité tactique entre

1

2

Reconstitution d 'un « éléphant de guerre » indien, tel' qu 'il était utilisé par les Macédoniens au Ille siècle avant J. -C.

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4

Infanterie

Cavalerie

Troupes légères Ligne d 'attaque

formations de co1nbat entre les Ve et Ille siècles avant J. -C. : 1 . Marathon, 490 avant J. -C. 2 . Leuctres, 3 71 avant J. -C. 3. Issus, 333 avant J. -C. 4. Raphia, 2 1 7 avant J.-C. Ci-dessus :

d 'autres . Sur les ailes, on disposait diverses troupes légères, telles la cavalerie et des élé­ phants. Jadis , une attaque venait nécessai­ rement de la totalité de la phalange en for­ mat ion. Aujourd 'hui, elle provenait plutôt d 'une aile bien définie et la phalange n ' intervenait que lors de la phase finale de la bataille. Après le combat

Après la victoire, les trophées (un ensemble d 'armures, de casques, de boucliers, ou autres armes capturées à l'ennemi) étaient portés en triomphe. On marquait les pièces capturées et on les dédicaçait dans des sanc­ tuaires ou temples. Au cours de l'époque d 'hégémonie macédonienne, ces inscrip­ tions se trouvaient principalement sur des boucliers. Des exemples de ces trophées ont été retrouvés à Olympie. 71

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exan . FFE�tteJnt .



La bataille d 'Hydaspes Les troupes d 'A lexandre se heur:tent

à une

armée appuyée de deux cents éléphants. Tandis que les détachements féoe�s atta­ quent les éléphants avec des haches et des ; cimeterres, la phalange s 'avance en ordre fermé, retournant les 111 onstres contre leurs propres troupes.





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cuirasse, ou une cuirasse légère principalement utilisée pour des attaques d'escarmouches. Dilochites : commandant de deux files à la fois dans l'armée macédoruenne. Écriture B : linéaire B . dénomina­ tion de l'écriture mycénienne. Enomotarque : à Sparte, chef de file ; chez les Macédoniens, chef d'un quart de file. Enomotia (Enomotiai) : file ou 1/4 d'un lochos chez les Spartiates. Époque heUénique : de 300 à 50 avant J .-C. Epoque mycénienne : nom donné à la puissante civili�ation grecque qui se développa à l'Age de Bronze. File : rangée d'hommes partant du front vers 1' arrière de la phalange. Fresque : peinture murale. Galère : navire propulsé à l'aide de rames. Gaillard d'arrière : fortin. Plate­ forme surélevée à 1' arrière d'un vatsseau. Gaillard d ' avant : plate-forme avancée à l'avant d'un navire. Hémilochites : chez les Macédo­ niens, chef d'une demi-file. Héroïque : terme utilisé pour faire référence à la période décrite par Homère dans ses poèmes épiques. Hilote : esclave à Sparte. Hipparchie : unité de cavalerie ma­ cédonienne. Hippeis : garde du corps du roi de Sparte. Hoplite : soldat d'infanterie grec, fortement armé. Dai : subdivision d'une hipparcJ 1 • • Darque : officier de cavalerie. Jambière : aussi appelée « cnémide » : protection de la jambe. Javelot : pique assez courte destinée au lancer. Jetée : aussi appelée digue, chemin destiné à franchir une étendue d'eau. Kerarque : commandant d'une keras. Keras : moitié d'une phalange ma­ cédonienne. Kopis : glaive recourbé , avec un seul côté de lame tranchant. Lance : long javelot à deux mains. Linteau : support horizontal au­ dessus d'une porte ou d'un portail. Lochagos : c o m m a n d a n t d ' u n lochos. Lochos (lochoi) : la plus petite unité tactique de la phalange spartiate. File de la phalange macédonienne . Marin : soldat servant sur un bateau. Monticule : amas de terre destiné à s'élever à hauteur des remparts d'une ville assiégée. Mora : 1/6 d'une armée spartiate. Ouragos : sous-officier du dernier rang de la file. Panoplie : équipement de combat complet. Péan : ou péon, chant de guerre. Pelta : ou pelte, bouclier en forme de croissant. Peltaste : infanterie légèrement armée, munie de pelta et de javelot. On parle aussi de troupes peltas­ tiques. Pentacontre : galère à 50 rames. •

Certains des mots ci-dessous se retrouvent sous leur forme grecque, d'autres sous leur forme latine, plus commune. Dans certains cas, on a employé la forme qui rend la pro­ nonciation plus aisée. Le pluriel est donné après les noms grecs.

,

"

appellation d'une ère historique, où le bronze était le principal métal employé pour la fabrication des armes et des outils (en Grèce, de 2 000 à 1 000 avant J . -C.). Agrianes : troupes légères macédomennes. Armure d'écailles : armure faite de petites plaquettes de métal se che­ vauchant comme les écailles d'un pOISSOn. Bastion : tour de pierre faisant sail­ lie par rapport à un rempart. Baudrier : bande se portant en écharpe et destinée à supporter l'épée. Bige : char à deux chevaux. Birème : galère avec deux rangées de rameurs de chaque côté. Bouclier en huit : bouclier dont la forme rappelle celle du chiffre h}lit, et qui fut en usage au cours de l'Age de Bronze. Casque attique : casque dérivé du casque corinthien, mais pourvu d'orifices pour les oreilles, et sans protection pour le nez. Casque béotien : casque de cavalier avec bord large. Casque chalcidien : type de casque semblable au casque attique, mais pourvu d'une protection pour le nez. Casque corinthien : casque couvrant totalement la face, très populaire du vne au VIe siècle avant J . -C. Casque thrace : casque à pointe, semblable au type attique, mais avec des protections sur les oreilles. Chamfrein : partie antérieure de la tête du cheval. Chamfron : terme désignant la pro­ tection pour la face des chevaux ( protection du ch amfrein de l'animal). Cheville : barrette de bois. CitadeUe : place forte. Citerne : source d'eau souterraine. Cnémide : voir jambière. Créneaux : protections, principale­ ment en briques de terre séchée, au sommet d'un rempart. Crénelé : adjectif se rapportant à créneaux. Cuirasse : protection (armure) pour la poitrine. Cyclopéen : cet adjectif désigne des rochers massifs employés pour construire les murs des citadelles à l'Age de Bronze. Ce terme est dérivé de « cyclopes » qui, dans la mythologie, étaient ces géants à un œil (au milieu du front). Détachements légers : groupes de soldats qui ne portaient pas de Age

de





"

f

74

Bronze

(l') :



Aussi commandant d'un penta­ kostyes. Pentakostyes : moitié d'un lochos spartiate. Pentareis : galère pourvue de cinq bancs de rameurs . Période classique : en Grèce , elle s'étend de 480 à 300 avant J .-C. Période obscure : période qui suivit immédiatement la civilisation mycé­ nienne, de 1 100 à 800 avant J . -C. Phalange : formation grecque d'infanterie constituée de plusieurs rangs de soldats munis de javelines ou de piques. Poitrail : protection de poitrail pour un cheval. Polémarque : commandant d'une mora, à Sparte. Porte de sortie : petite ouverture pratiquée dans un rempart (porte de fuite). Ptérygès : franges de tissus destinées à protéger les cuisses, dans le bas de la cuirasse. Quadrige : char tiré par quatre che­ vaux. Rang : rangée d'hommes couvrant toute la longueur de la phalange. Rempart : mur défensif. Rempart circulaire : remparts de fortune élevés tout autour d'une ville assiégée par l'ennemi. Le but de ces remparts érigés par l'assail­ lant était d'empêcher toute sortie de l'adversaire et toute aide exténeure. Sape : tunnel creusé sous une mu­ raille en vue de la faire tomber. Sarcophage : grand coffre de pierre à usage de cercueil. Sarissa : longue pique macédo. menne. Socle : saillie en pointe de la partie métallique d'une arme , destinée à fixer cette partie sur le manche. Strategos : général. Syntagma : la plus petite unité tac­ tique de la phalange macédonienne, environ 256 hommes. Syntagmarque : commandant de syntagma. Taxiarque : commandant d'une demi-syn tagma. Tétrareis : galère à quatre bancs de rameurs. Tétrarque : commandant d'un quart de syntagma. Thalamite : d-a ns une trirème , 1 'étage inférieur des bancs de ra­ meurs. Thranite : le niveau le plus haut pour les bancs de rameurs. Tolet : système de fixation des rames et des avirons sur le côté du navue. Triérarque : commandant d'une . trueme. Trierlis : terme grec désignant une trirème. Trirème : galère avec trois bancs de rameurs. Troupes de choc : détachement lour­ dement armé. Zygite : étage intermédiaire de bancs de rameurs. •



'

Personnages historiques le champion ou héros grec dans 1'/liade d'Homère. Achille :

commandant en chef des armées grecques à Troie. Alexandre (le Grand) : roi de Macé­ doine qui parvint à conquérir la Perse, en 323 avant J . -C . Archimède : le plus grand ingénieur mathématicien de l'Antiquité, 287212 av. J . -C. Aristote : philosophe grec (384-322 avant J .-C. ) . Arrien : historien romain du ne siècle avant J . -C. Il est connu pour sa « Vie d ' Alexandre le Grand ». Asclépiodote : philosophe grec du Ier siècle avant J . -C. Il rédigea un ouvrage sur l'organisation militaire macédonienne et sur l'entraînement de ces troupes. Athéna : déesse protectrice d'Athènes. Carthaginois : colons phéniciens vi­ vant à Carthage, près de Tunis, sur la côte de l'Afrique du Nord. Compagnons (les) : nom initiale­ ment donné à la garde personnelle montée des Rois macédoniens. Cyrus le Jeune : prince de Perse, qui mit sur pied une armée principale­ ment composée de Grecs, contre le roi de Perse, 401 avant J .-C. Darius (lli) : roi de Perse : vaincu par Alexandre, 330 avant J .-C. Démétrios (le roi des Assiégeurs) : roi de Macédoine, célèbre pour son expérience tactique en matière de siège. Démosthène : - orateur athénien qui s'insurgea le premier contre l'impérialisme de Philippe II de Macédoine, 384-322 avant J . -C. - général athénien qui participa, avec Nicias, au siège de Syracuse, en 413 avant J .-C. Diades : ingénieur militaire grec au service d'Alexandre le Grand. Dionysius (1) : tyran de Syracuse (dictateur), 430-367 avant J . -C. Doriens (les) : peuplade du nord de la Grèce qui envahit le sud de la Grèce et s'y fixa vers le XIe siècle avant J . -C. Emilius Paulus : général romain qui conquit la Macédoine en l'an 168 avant J .-C. Enée (le tacticien) : écrivain mili­ taire grec du 1ve siècle avant J . -C. Epaminondas : général thébain qui vainquit les Spartiates, mort en 362 avant J . -C. Gylippos : général spartiate qui prit en main la ville de Syracuse dans sa lutte contre l'assaillant athénien. Hannibal : le plus grand des géné­ raux carthaginois. li parvint à in­ fliger la défaite aux généraux ro­ mains à trois reprises, mort en 183 avant J .-C. Hector : champion troyen , dans 1 'Iliade d'Homère. Hérodote : h i s t o r i e n grec du ve siècle avant J . -C. qui raconta en détail l'invasion de la Grèce par les Perses. Homère : poète grec, auteur de deux grands poèmes épiques, l' Iliade et l'Odyssée. On connaît fort peu de choses à son sujet à tel point qu'on ignore s'il est vraiment l'auteur de ces deux ouvrages. Il vécut probablement au VIlle siècle avant J .-C. Agamemnon :

(les) : garde personnelle du roi de Perse. Iphicrate : 415-353 avant J .-C. , gé­ néral athénien qui vainquit une . mora spartiate avec une armee légère de peltastes. Léonidas : roi de Sparte, mort aux Thermopyles en 480 avant J .-C. Mardonios : général perse , mort à Platées, en 479 avant J . -C. Mithridate : général perse qui ren­ contra Alexandre à la bataille du Granicus, en 334 avant J .-C. Nicias : général athénien qui connut un retentissant échec lors du siège de Syracuse. Exécuté par les Syra­ cusains en l'an 413 avant J . -C. Patrocle : proche ami d'Achille tué au cours du siège de Troie. Pausanias : roi de Sparte, qui vain­ quit les Perses à Platées, mort en 470 av. J . -C. Pelopidas : général thébain, tué au cours d'une bataille en l'an 364 avant J . -C. Philippe II : roi de Macédoine (356336 avant J .-C. ) . Conquérant de la Grèce et père d'Alexandre le Grand. Philippe V : roi de Macédoine vaincu par les Romains en 197 avant J . -C. Phéniciens : habitaient l'antique Liban au Moyen-Orient. Platon : philosophe grec, 428-347 avant J .-C. Polybius : historien grec du ne siècle . avant J . -C. qui rédigea une « His­ toire Universelle » couvrant la pé­ riode qui allait de + 250-144 avant J . -C. Pyrrhos : roi d'Epire (nord-ouest de la Grèce) qui vainquit les Romains à Héraclée et Asculum, respective­ ment en 280 et 279 avant J . -C. Scythes : nom donné aux peuples barbares du sud de la Russie. Télémaque : fils d'Ulysse . Thémistocles : politicien athénien qui parvint à persuader les Grecs à engager le combat à Salamine. Immortels

,

occupants de la Thrace, extrémité nord au bord de la mer Égée. Thucydide : historien grec du ye siècle avant J . -C. Ulysse : roi d'Ithaque qui participa au siège de Troie. Vitruvius : architecte romain, et in­ génieur, auteur de nombreux ouvra­ ges relatifs aux machines de siège. Xénophon : historien grec, auteur de nombreux ouvrages militaires. + 354 avant J .-C. Xerxès : roi de Perse , vaincu par les Grecs à Salamine en 480 avant J . -C. Thraces :

Villes et champs de batailles ville des Darda­ nelles, où les Athéniens connurent une écrasante défaite navale en 405 avant J .-C. Callithée : village situé aux environs de Patrai, dans le Sud de la Grèce . On y découvrit un tombeau du XIIe siècle, contenant les restes du . guern er. Campovalano : site où l'on a décou­ vert plusieurs tombeaux, sur la côte est de l'Italie, où se trouvaient de nombreuses armes grecques, bien preservees. Carthage : cité phénicienne, près de Tunis, sur le côte nord de l'Afrique . Chéronée : ville du Centre de la Grèce où Philippe II de Macédoine réussit à vaincre les Grecs. Cnossos : place où se trouve ) 'un des plus grand palais de 1'Age de Bronze, dans le Nord de la Crète. Corinthe : ville située à l'extrémité sud-ouest de l'isthme qui joint la pointe sud de la Grèce au continent proprement dit. Delphes : ville du centre de la Grèce, célèbre pour ses sanctuaires et ses oracles. Dendra : village encore existant au­ jourd'hui, situé au sud de la Grèce, où l'on. découvrit la célèbre armure mycenienne. Aegospotamos :

,

,

,

île située entre Athènes et le continent sud-hellénique. Impli­ quée dans une guerre navale avec Athènes au début du ye siècle avant J . -C. Epipole : plateau situé au nord de la ville de Syracuse, en Sicile. Erétrie : ville située sur la côte ouest de l'île d'Eubée. Eubée : île assez allongée , située à l'est du centre de la Grèce. Gaugamèles : ville située à l'est de l'Euphrate, en .Irak, où . Alexandre . . connut sa trotsteme vtctoue sur l'armée de Darius. Granicus (le) (fleuve) : nord-ouest de la Turquie. Alexandre y vainquit les Perses pour la première fois, en 334 avant J .-C. Gyphtokastro : fortin frontalier situé sur la route entre Thèbes et Athènes. Hydaspes : rivière du nord-ouest de l'Inde, qui fut le théâtre d'une grande bataille d'Alexandre contre les Indiens et leurs éléphants en 326 avant J . -C. Issos : rivière située à la frontière de la Turquie et de la Syrie . Seconde victoire d'Alexandre sur les Perses, en 333 avant J . -C. Ithaque : île de la côte ouest de la Grèce et patrie d'Ulysse. Leuctres : ville du centre de la Grèce, victoire des Thébains sur les Spartiates en 331 avant J .-C. Macédoine : région du nord de la Grèce et du sud de la Yougoslavie. Mantinée : ville du sud de la Grèce qui fut le théâtre de la seconde victoire des Thébains contres les Spartiates. Marathon : ville située aux environs d'Athènes, sur la côte est de la Grèce. C'est là que les Athéniens réussirent à vaincre les Perses. Motya : port carthaginois, sur la partie ouest de la Sicile. Mycènes : ville du sud de la Grèce, qui fut . la cité la plus antique de l'ère mycenienne. Egine :

'

,

ville du sud-ouest de la Grèce, célèbre pour ses sanctuaires et les jeux qui s'y tenaient. On y a découvert de nombreuses pièces d'armures. Phalerum : le premier port d'Athènes, situé au sud du Pirée. Phénicie : l'actuel Liban. Pirée : port d'Athènes. Platées : ville du centre de la Grèce , qui fut le théâtre de la grande victoire de Pausanias sur les Perses, en 479 avant J . -C. Les Spartiates en firent le siège de 429-427 avant J .-C. Pydna : les Romains y défirent les Macédoniens en 168 avant J . -C. Raphia : ville d� sud d'Israël, près de Gaza. Les Egyptiens y rencon­ trèrent les Syriens en l'an 217 avant J .-C. Salamine : île située juste en face des côtes athéniennes. Théâtre de la grande victoire navale des Grecs sur les Perses, en 480 avant J .-C. Sparte : ville du sud de la Grèce, grande rivale d'Athènes au cours des VIe et ye siècles avant J . -C . Thèbes : ville du centre de la Grèce , troisième puissance militaire de la Grèce, parvint à vaincre Sparte au cours de la première moitié du 1ve siècle avant J .-C. Thera : île du sud de la mer Egée , détruite par une éruption volca­ nique vers 1 400 avant J . -C. On y a d�couve}t de nombreux vestiges de l'Age de Bronze. Thermopyles (défilé des) : village qe la côte est de la Grèce qui fut le théâtre de la résistance désespérée de Léonidas contre les Perses, en 480 avant J .-C. Tirynthe : place d'armes, citadelle, du sud de la Grèce. Troie : ville de l'Age de Bronze, au nord-ouest de la Turquie, et qui fut assiégée par les Grecs. Tyr : cité phénicienne, située sur une île, juste en face de la côte libanaise. Assiégée par Alexandre en 332 avant J . -C. Olympie :

,..

Index Les chiffres en gras se rap­ portent aux illustrations. Achille, 1 1 , 14, 1 5 Agamemnon, 1 1 Agrianes, 6 1 Alexandre l e Grand, 53, 57-71 Alliés, spartiates, 28 A hipolis, inscriptions d',

68

Ancre, 40, 40 Arc, 23, 23, 52, 52 Archimède , 69 Argos, casque d', 34 -, chenet d', 40, 40 -, cuirasse d', 36, 36 Aristote, 52 Arme, maniement, 30 Armement, navires, 45 , 46 Armure, cavalerie, 62, 62 -, fragment, écaille, 23 , 23, 38, 38 -, grecque , 26, 32 à 39, 32 à 39 -, métallisée , 38, 38 -, mycénienne, 9, 1 1 , 1 1 , 1 2 , 1 3 , 12, 22, 23 Artillerie , voir catapulte Asclépiodote , 58 Athènes, athéniens, 22, 25, 26-7, 28, 3 1 , 33, 40, 41 , 43, 44, 46, 47, 48, 48, 49, 50, 5 1 , 52, 53, 54, 55, 58, 59, 62, 64. Augure, 27 Bagages, animaux, 55, 55 -, train, 29, 54, 55, 59 Barre de fermeture (pour portes), 49, 49 Bastions, 20, 20 Birèmes, 40, 41 Bivouac, 55 Blocus, 50, 5 1 , 5 1 Bouclier, cavalerie, 62 -, en forme de huit, 9, 14, 14, 1 5 , 15, 32 -, hoplite , 26, 28, 30, 32, 32, 33, 33, 60, 6 1 -, macédonien, 60, 6 1 , 63 -, motif, 33 -, mycénien, 9, 1 1 , 1 4 , 14, 15, 15 - , pelta, 2 2 , 22 Bravoure, 28 B ue de boue séchée, 2 1 ,

��

Callithée, 22, 23 Campovalano, armes de, 35, 35 Capitaines de navires, 45 Carthage, Carthaginois, 27, 64, 68, 70, 7 1 Casque , attique, 34, 35, 60 -, béotien, 62, 62 -, chalcidien, 34, 35, 60, 60 -, cloche, 60, 60 -, corinthien, 34, 35 -, défense de sanglier, 1 3 , 13

- , étrusco-corinthien, 34, 35 -, grec, 26, 34, 34, 35, 60 , 60 -, illyrien, 34, 34 -, insulaire , 34, 34 -, kegel, 34, 34 I m primé en Italie par GEA-MILAN Dépôt légal n° 2979-09-87 29.55.0867.01 I. S. B. N . 2.01 . 01 1 7 0 8 . 5

, mycénien, 1 1 , 1 3 , 13, 22, 22 -, Myros, 34, 35 -, Thrace, 34, 35, 60, 60 Catapulte , 46, 64-5, 64-5, 66, 68, 69 Cavalerie, 52, 53, 54, 56-7, 58, 6 1 , 62-3, 62-3, 64, 68, 71 Char, 1 0 , 1 1 , 1 6 , 1 7 , 1 6 , 1 7 Chéronée, bataille d e , 58, 59 Chigi, vase de, -26, 27, 33 Cimiers, 34, 34 -, attache pour déco­ ration, 34 Citadelle, 20, 2 1 , 20, 2 1 , 48 C i t e r n e , M y c è n e s , Tirynthe, 20, 21 Cnossos, casque , 1 3 , 13 -, glaive, I l - , inventaire militaire , 1 6 Compagnons (cavalerie ) , 63 Corinthe, Corinthiens, 40 -, congrès de, 60 Couardtse, 28 Créneaux , 20, 2 1 , 21, 49, 68 Crète , Crétois, 9, 52, 6 1 Cuirasse, 9, 1 1 , 1 1 , 12-13, 1 2 , 22, 23, 26 -, cloche, 27, 36, 36 -, de toile, 38, 38, 39, 60, 60 -, métallisée , 38, 38, 60 -, musclée , 36, 37, 37, 60, 60, 62, 62 Cyrus le Jeune, 53, 54 Darius I I I , roi de Perse , 64, 68, 69 Delos, confédération de, 46 Démétrius, 64, 66 Démosthène, 54, 55 Dendra, armure de, 12, 1 3 , 12, 36 Diades, 66 Dilochites, 58, 59 Dionysius, 64 Discipline spartiate, 28 Disposition , cavalerie, 63, 63 -, infanterie, 59, 59 Doriens, 32 Doublage, 58 Échelle, 67 �claireur, 55 .t;:ducation spartiate, 28 Egine, guerre d'Athènes , avec, 4 1 EléP.hant, 68, 70, 70, 7 1 , 7 1 Emtlius Paulus, monument à Delphes, 60, 61 Enée, le tacticien, 45 Enfants, spartiates, 28, 29 Enomotia, énomotarque, 29, 29, 3 1 , 31, 58, 59 Entraînement, à Sparte, 28, 29 .t;:paminondas, 57 Epée grecque, 26, 35 , 35, 6 1 , 61 -;-, mycénienne, 1 1 , 1 1 Epipole, plateau, 49, 50, - 50, 5 1 , 5 1 , 54, 69 Equipage des navires, 44, 45 Esclave, 28, 45, 67 Eubée, 29 Euryalus, 69, 69 Exercices, grecs, 3 1 , 31 -, macédoniens, 58

-, mycénienne, 1 1 , I l , 23, 23 -, scythe, 52, 52 Fleuret, 66, 67 Flotte, athénienne, 33 , 4 1 , 43, 46, 47, 53 -, corinthienne, 43 -, égyptienne, 43 -, grecque, 43 -, perse, 26, 29, 32, 33, 40, 4 1 , 43, 44, 64, 65 -, phénicienne, 4 1 , 43, 66 Fortifications, 20, 20, 2 1 , 2 1 , 48, 48, 49, 49, 68, 68, 69, 69 Fortins, frontière, 49, 49 Fossé, 68 Fronde, 53, 53 Frondeurs, 52, 53 Funérailles, guerrier, 35 Galerie, 2 1 , 21 Gaugamèles, bataille, 68, 70 Généraux, 27, 31 Granicus, bataille, 62 Guerrier homérique, 8, 9, 10, 1 1 , 16 Gylippus, 51, 52, 53 Hannibal, 70 Harnachement, 1 6 , 17, 17, 62, 62 Hector, 14, 1 5 Hemilochites, 58 Héraut, 27 Hérodote, 25 Hilotes, 28 Hipparchie, 63 Homère, 9, 1 1 , 12, 1 3 , 14, 1 6 , 17, 23, 27, 40 H l ite, 26, 27, 30, 3 1 , 55,

c:fo

-, spartiate, 28, 30, 3 1 Hydaspes, bataille, 73 lias, ilarque, 63 Iliade, 9, 1 1 , 1 6 Iphicrate , 5 2 , 57 Issos, bataille, 64 Jambières, grecques, 26, 39, 39 -, macédoniennes, 60, 60 -, mycéniennes, 1 1 , 1 5 , 1 5 , 23 Javelots, 52, 52, 6 1 , 68 Jetée, 65, 66 Keras, kerarque , 58 Kopis, 35 , 61 , 61

_

Flèches, crétoise, 52, 52 -, grecque, 52, 52

Lance, grecque, 30, 35, 35 -, macédonienne, 58, 61 , 6 1 , 63 -, mycénienne, 1 1 , 1 1 Léonidas, 29, 30, 32 Leuctres, bataille de, 57 Lochagos, 29, 58 Lochos, 27, 29, 3 1 , 3 1 , 54, 58 Macédoine , Macédoniens, 57, 58, 6 1 -, armée d e , 5 8 , 58, 5 9 , 59 Mantinée, bataille, 57 Marathon, bataille, 26, 27, 31 Marche, 3 1 , 54, 54, 59 Mardonius, 44, 45 Marin, 45, 46 Médicament, 55 Mercenaire, 23 , 53, 62, 63 Mère, spartiate, 28. 29

Loi n° 4 9 . 9 5 6 d u 1 6 j u i l let 1 94 9 , sur les p u b l ications destinées a l a jeune sse - dépôt 09.87

Meurtrière, 61!, 61! Mithridate , 62, 63 Monticule, 50, 50, 65 Mora, 29, 52 Motya, siège de, 66 Mur, défensif, 20, 20, 48, 49, 68, 68, 69, 69 -, long, 48, 48 -, siège, remparts de, 50, 50, 5 1 , 5 1 , 52 Mycènes, citadelle de, 20, 20, 21 Navire, grec, 40, 40, 41, 41, 42, 42, 43, 43, 44, 44, 45 , 45, 46, 46, 47, 47 -, mycénien, 18, 18, 19 -, vitesse, 45 Nicias, 48, 49, 50, 52, 53, 54, 55 Non-combattants, 54, 55 Œillères, 16, 17, 17 Olympie, armure de, 25 , 32, 32, 33, 33, 36 Ouragos, 58, 59 Outils, 54, 55 Ouvrages avancés, 68 Patrocle , 15 Pausanias, 44, 45 Péan, 3 1 Pelopidas, 57 Péloponnèse, guerre du, 46-55, 62 Pelta, 22, 52, 53 Peltaste, 52, 53, 57, 61 Pentacontre , 43 Pentacoste, 29 Pergamon, bas-reliefs, 60, 60, 62, 62 Perse, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 3 1 , 32, 33, 41 , 42, 43, 44, 45, 46, 48, 50, 53, 54, 60, 62, 63, 64, 68, 69, 71 Peuple de la mer, 18, 18 Phalange, grecque, 26, 26, 27, 27, 3 1 , 3 1 , 52, 54 -, macédonienne, 58, 58, 59, 59, 61 , 69, 7 1 -, thébaine , 58 Phalerum, 4 1 Phénicie, Phéniciens, 41 , 43, 64, 65, 66 Philippe II de Macédoine, 52, 57, 58, 59, 60, 64 Philippe V de Macédoine, 67 Phrygien, bonnet, 53, 53 Pillage, 28 Pirée, port, 4 1 , 48, 48 Platée, bataille de , 27, 44, 45 -, siège de, 50, 50, 64, 65 Plutarque , 55, 60 Poitrail , 16, 17, 17, 62, 62 Polémarque , 29 Polybius, 61 , 67, 70 Population spartiate, 29 Porte, 20, 20, 2 1 , 49, 49, 68, 68, 69 Porte de sortie, 20, 69 Présage , 27 Prêtre, 27 Promotion, 26, 27 Protection , abdominale, 36, 36 -, arrière-bras, 39, 39 -, avant-bras, 39, 39 -, bras, 12, 1 3 , 12, 1 5 , 15, 62, 62 -, coudes, 39, 39 -, cuisses, 39, 39 -, épaules, 1 2 , 12, 13 -, face du cheval, 16, 17, 1 7 , 62, 62

-, joues, 1 3 , 13, 34, 35 -, navire, 46 -, pieds, 39, 39 Provision, 55 Ptéryges, 38, 38, 62 Punition, 28 -, des généraux, 27 Pydna, bataille de, 60 Pylos, fresques, 10, 1 1 , 22 Pyrrhus, 70 Rang et file, 26, 27, 29, 3 1 , 58, 59 Remparts, 20, 20, 2 1 , 48, 49, 49, 68, 68 Remparts pour le blocus, 50, 50-51 Rois de Sparte, 28 Salamine, bataille, 3 1 , 33, 43, 42, 43, 53 -, chars de, 17, 17 -, île de, 40 Sape, 65 Sarcophage d'Alexandre, 60, 60, 62, 62 Sarissa, 58, 6 1 , 61 Scythe, 23, 52, 52, 62 Selle, 62 Siège, tactique , 50, 50, 5 1 , 5 1 , 64, 64, 65, 65 Sparte, armée, 29 Sparte, Spartiates, 25, 26, . 27, 28, 29, 30, 3 1 , 44, 45 , 46, 47, 48, 49, 50, 52, 55, 57, 58, 60, 62 Strategos, 26, 58 S y n t a g m a , s y n t a g m a­ tarque, 58, 58, 59, 59 Syracuse, flotte de, 52, 53, 54 -, siège de , 48 à 55, 50, 51 Syracuse, Syracusains, 44, 46, 48, 49, 50, 5 1 , 52, 53, 54, 55, 69, 69 Tactique, 3 1 , 57, 58, 59, 7 1 , 71 Taxiarque, 59 Tétrarque, 59 Thèbes, Thébains, 3 1 , 49, 57, 58, 59 Théra, navire de, 1 8 , 18, 19 Thermopyles, bataille des, 28 à 33 Thespien, 3 1 Thessalie, Thessaliens, 44, 62, 63 Thrace, Thraces, 52, 61 Thucydide, 25, 44, 50 Tirynthe, casque . 22, 23 -, citadelle, 21 , 2 1 Toile, armure d e , 13, 38, 38, 39 Tour, défensive, 48, 49, 49, 66, 68, 68, 69 -, de siège , 64, 65, 66, 66, 68 Trézène, 33 Trirème, 43, 44, 44, 45, 45 Troie, guerre de, 9 à 17, 22 Trompette, 3 1 Trophée, 7 1 Tyr, siège de, 64 à 67 Vatican , bouclier du, 33, 33 Vétéran, 29 Vitruvius, 66 Voile, 40 Vol, 28 Xénophon, 25, 27, 29, 55, 62 Xerxès, 28, 30, 33, 40. 4 1 , 44 29/0867/1 87- IX