Efficacité Énergétique Au Burkina [PDF]

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Zitiervorschau

« Intégration de solutions technologiques pour une efficacité énergétique dans les bâtiments au Burkina Faso »

2014

DEDICACE

Je dédie ce mémoire à :

Mes parents Qui m’ont donné la force, le courage, leurs affections et prient à mon égard, me permettant de surmonter avec vigueur les difficultés de la vie, de m’épanouir. Je ne saurai vous dire merci. Mes frères et sœurs Qui ne manquent de me soutenir, ne cessent de me conseiller, me donnent confiance ; je les porte dans mon cœur. A tous ceux qui me sont chers Dont je ne puisse citer, je vous dis infiniment merci. Que le tout puissant nous assiste tous, tout au long de la vie.

OUEDRAOGO Halidou

Rédigé et soutenu en juin 2014 par OUEDRAOGO Halidou, promotion GEII/REER 2013-2014

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REMERCIEMENTS Qu’il me soit permit de témoigner ma profonde gratitude à toutes les personnes qui ont œuvré à l’élaboration de ce document. Je tiens à remercier : Monsieur Mathias ZOUBGA, Administrateur Général de SIMEEEL du fond du cœur d’avoir bien voulu nous accepter au sein de sa structure avec un accueil chaleureux ; Monsieur Idrissa ZOUBGA, professeur à l’ESPK, mon maître de suivi de m’avoir trouvé le stage, conseillé, orienté durant tout ce temps ; Monsieur Hervé K. DEGBE, chef de projets à SIMEEEL, mon maître de stage de m’avoir encadré ; Monsieur Abdramane SIENOU, Directeur Technique, M. Honoré ZANGRE, M. Karim KOUSSE, chefs de projets et M. Gérard SIMPORE ; Directeur Administratif et Financier, pour leurs attachements à mon égard ; Egalement à tous le personnel de SIMEEEL pour leur franche collaboration ; Monsieur Abdoulaye ILBOUDO, professeur à l’ESPK, pour ses différents conseils et soutiens ; Monsieur Abdoulaye ZONGO, professeur à l’ESPK, pour son soutien ; Monsieur Vini Yves Bernadin LOYARA, responsable pédagogique de l’ESPK pour les multiples services rendus; L’ensemble de nos encadreurs.

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PREAMBULE Le Symposium des Conférences Épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM), structure fédérant l’ensemble de l’Église catholique en Afrique a adopté en 1983 à Kinshasa l’idée de créer des filières universitaires dans les églises du continent africain. C’est dans cette dynamique qu’est née l’École Supérieure Polytechnique de Kaya (ESPK) par le programme de l’Université Catholique d’Afrique de l’Ouest (UCAO) décidé par les évêques de la CERAO (Conférence Épiscopale Régionale de l’Afrique de l’Ouest francophone) à Conakry en janvier 2000. L’ESPK est un établissement d’enseignement supérieur privé située à Kaya sur le flanc gauche de la route nationale N°3 en provenance de Ouagadougou. Ouverte à la rentrée académique 2006-2007, elle offre une gamme de formations purement techniques à savoir :  le génie civil option bâtiment et travaux public ;  le génie électrique et informatique industrielle option RIT et REER ;  le génie hydraulique rural. Dans son objectif d'assurer aux ingénieurs des travaux une formation complète dans toutes ses dimensions humaines, morales, scientifiques et techniques, un stage de fin de cycle d’une durée de trois mois est obligatoire pour tous les étudiants afin qu’ils puissent s’imprégner des réalités du terrain, gagnant ainsi de l’expérience à leur sortie ; ce qui facilitera leur insertion sociale. L’expérience étant l’une des bases de recrutement de nos jours, nous avons choisi la SIMEEEL, une importante société privée de la place œuvrant dans le domaine de l’électricité depuis plus de seize (16) ans, afin de bénéficier de leurs expériences tant sur le réseau électrique que sur le bâtiment. Le stage s’est étalé du 03 mars au 03 juin 2014. Le Burkina Faso connait de nos jours des problèmes en matière d’efficacité énergétique. Malgré son faible taux de couverture, le pays enregistre des délestages intempestifs surtout dans la capitale. Les clients se plaignent tout temps et il faut impérativement trouver une solution. C’est ainsi que nous avons choisi de traiter la question d’efficacité énergétique au Burkina Faso afin de trouver des solutions pour un développement durable.

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SOMMAIRE

DEDICACE ........................................................................................................................... i REMERCIEMENTS ............................................................................................................. ii PREAMBULE...................................................................................................................... iii SOMMAIRE ........................................................................................................................ iv SIGLES ET ABREVIATIONS ............................................................................................ vii LISTE DE TABLEAUX ..................................................................................................... viii LISTE DES FIGURES ......................................................................................................... ix INTRODUCTION GENERALE.............................................................................................1 ENQUETE SUR LE TERRAIN .............................................................................................3 CHAPITRE 1 : I.

L’EFFICACITE ENERGETIQUE..............................................................5

Définition ....................................................................................................................5

II. Une préoccupation universelle .....................................................................................5 III. Comment parvenir à l’efficacité énergétique ? .............................................................6 1.

L’efficacité énergétique passive ................................................................................6

2.

L’efficacité énergétique active ..................................................................................6

IV. Les conditions de pérennité de l’efficacité énergétique .................................................6 V. Exemple d’efficacité énergétique d’une installation d’éclairage ...................................7 1.

Notions de photométrie ............................................................................................8

2.

Méthodes de détermination de l’efficacité énergétique ..............................................8

3.

Quel éclairage pour quel local ? .............................................................................. 10

CHAPITRE 2 : MESURES ACTUELLES POUR UNE EFFICACITE ENERGETIQUE AU BURKINA FASO................................................................................................................. 16 I.

Le renforcement des capacités institutionnelles .......................................................... 17

II. Investissements dans la gestion de la demande d’énergie ...........................................18 1.

Réalisation des audits énergétiques ............................................................................ 18 2.

III.

Descriptions des solutions appliquées ..................................................................... 19 Information, éducation et communication ............................................................... 21

1.

Les principales cibles ............................................................................................. 22

2.

Les cibles secondaires ............................................................................................ 22

3.

Les cibles tertiaires ................................................................................................. 22

4.

Les réalisations ....................................................................................................... 22

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CHAPITRE 3 : IMPACTS ET INSUFFISANCES DE MESURES ....................................... 24 I.

Impacts ...................................................................................................................... 24 1.

Impact sur la population ......................................................................................... 24

2.

Impact sur la demande d’énergie ............................................................................ 24

3.

Economie d’énergie ........................................................ Erreur ! Signet non défini.

4.

Economie financière ............................................................................................... 25

5.

Synthèse des actions ............................................................................................... 26

II. Insuffisance des méthodes appliquées ........................................................................ 26 1.

L’absence de bilan énergétique ............................................................................... 26

2.

Choix des lampes ................................................................................................... 27

3.

Manque de précision sur la surface climatisée......................................................... 27

4.

Rapport d’ouverture sur le mur non mentionné ...................................................... 27

5.

Manque d’efficacité active...................................................................................... 28

6.

Manque de suivi ..................................................................................................... 28

7.

Manque d’investissement sur l’efficacité énergétique ............................................. 28

8.

Faible échantillon ................................................................................................... 29

9.

Le potentiel inexploité ............................................................................................ 29

CHAPITRE 4 : PROPOSITIONS DE MESURES ................................................................ 30 I.

Intégration solution technologique ............................................................................. 30 1.

Usage des produits permettant de réduire les consommations ................................. 30

2. Les produits permettant d’adapter la consommation à la plage tarifaire ...................... 44 3.

Les produits permettant de minimiser les puissances souscrites .............................. 45

II. Amélioration de la sensibilisation .............................................................................. 49 1.

Mise en place d’un site d’informations sur l’efficacité énergétique au Burkina Faso ………………………………………………………………………………………49

2.

Utilisation des réseaux sociaux et medias régionaux ............................................... 50

3.

Astuces pour consommer moins ............................................................................. 50

III.

Instauration du code des bâtiments ......................................................................... 52

1.

Méthode de calcul de performance énergétique des bâtiments ................................ 53

2.

Fixation d’exigences minimales .............................................................................. 53

3.

Lois et règlementations ........................................................................................... 54

CHAPITRE 5 : CAS PRATIQUE DE L’HOTEL ADMINISTRATIF DE LA REGION DU CENTRE .............................................................................................................................. 55 Rédigé et soutenu en juin 2014 par OUEDRAOGO Halidou, promotion GEII/REER 2013-2014

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I.

Présentation de l’hôtel................................................................................................ 55

II.

Bilan énergétique de l’éclairage actuel ....................................................................... 56

III. Comparaison de puissance à un flux égal de la technologie fluorescente à la technologie LED....................................................................................................................57 IV. Bilan énergétique de la technologie LED appliquée à l’hôtel ..................................... 58 V.

Courbes comparatives entre des différentes technologies ..........................................58

VI. Interprétations ...........................................................................................................59 VII. L’éclairagisme ..........................................................................................................59 1.

Les caractéristiques des locaux ............................................................................... 60

2.

Les calculs .............................................................................................................. 63

CONCLUSION GENERALE ............................................................................................... 67 BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................... 68 WEBOGRAPHIE ................................................................................................................. 68 ANNEXES ............................................................................................................................. i

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SIGLES ET ABREVIATIONS BT : Basse Tension CARS : Coefficient d'Apport par Rayonnement Solaire CGE : Cellule de Gestion de l’Energie DPN : Densité de puissance normalisée ESPK : Ecole Supérieure Polytechnique de Kaya GMT : Greenwich Meridian Time (temps universel en français) GWh : Gigawattheure h : heure HT : Haute tension ICT : tube cintrable transversalement isolant IR : Rayon Infrarouge IRC : Indice de Rendus des Couleurs IP : Indice de Protection IP : Internet Protocole kWh : kilowattheure LPDE : Lettre de Politique de Développement du secteur de l’Energie PIR : détecteurs de présence passifs infrarouge PDSE : Projet de Développement du Secteur de l’électricité REER : Réseaux Electriques et Energies Renouvelables RFI : Radio France Internationale RIT : Réseau Informatique et Télécommunication SIMEEEL : Société d’Installation Maintenance d’Etude d’Equipements Electriques SONABEL : Société Nationale d’Electricité du Burkina TV : Transmission de la lumière Visible

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TD : Tableau Divisionnaire UCAO: Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest US : onde ultrasonique W: watt

LISTE DE TABLEAUX Tableau 1 : valeurs cibles pour une efficacité énergétique d’une installation d’éclairage .......9 Tableau 2 : éclairements recommandés dans les locaux affectés au travail et leur dépendance au Burkina Faso ................................................................................................................... 15 Tableau 3: exemple de mauvaise condition de facturation .................................................... 20 Tableau 4: évolution de la demande d'énergie dans les 25 bâtiments ciblés .......................... 25 Tableau 5: calcul des économies d'énergie ...........................................................................25 Tableau 6: économie financière ............................................................................................ 26 Tableau 7: répartition de la consommation en moyenne tension au Burkina ......................... 29 Tableau 8 : valeurs recommandées pour paramétrer un détecteur de présence .................... 35 Tableau 9 : équivalence de puissance entre lampes incandescentes et lampes flou-compactes ............................................................................................................................................. 38 Tableau 10 : transmission de la lumière visible des vitres ..................................................... 44 Tableau 11 : prix tarifaire des heures de pointe et des heures pleines ................................... 45 Tableau 12 : bilan énergétique de l'éclairage actuel ............................................................. 57 Tableau 13 : comparaison de la puissance, du flux lumineux et de la durée de vie entre les deux technologies ................................................................................................................. 57 Tableau 14 : bilan énergétique de la technologie LED.......................................................... 58 Tableau 15: cahier de charge ............................................................................................... 61 Tableau 16: valeurs des indices des locaux...........................................................................61 Tableau 17: valeurs d'Utilance des locaux............................................................................ 62 Tableau 18 : tableau des rendements des luminaires et lampes et le facteur de dépréciation globale ................................................................................................................................. 63 Tableau 19: valeurs de flux lumineux à avoir dans les locaux ............................................... 64 Rédigé et soutenu en juin 2014 par OUEDRAOGO Halidou, promotion GEII/REER 2013-2014

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Tableau 20 : comparaison entre le nombre de luminaire implanté et celui recommandé ....... 65 Tableau 21: distance maximale entre deux luminaires pour toutes les classes de lampes ......65 Tableau 22 : propositions pour atteindre l'éclairement recommandé .................................... 66 Tableau 23 : perte des couloirs ............................................................................................. 66

LISTE DES FIGURES

Figure 1: disposition des lampes pour le plan de travail ....................................................... 10 Figure 2: luminaire suspendu muni d’une lampe fluo­compacte ...........................................11 Figure 3 : régulation de la lumière ....................................................................................... 33 Figure 4 : schéma de montage d’un délesteur hiérarchisé .................................................... 47 Figure 5: lampes à basse consommation............................................................................... 51 Figure 6: courbes comparatives des deux technologies ......................................................... 59 Figure 7: caractéristiques d'un local .................................................................................... 60

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INTRODUCTION GENERALE L’énergie est un facteur indispensable au développement d’un pays et surtout à l’épanouissement de ses citoyens. A travers sa composante électrique, elle rythme notre vie en nous permettant de nous éclairer, de nous informer, de nous soigner, de rafraichir notre milieu de vie, de communiquer etc. Bref elle nous rend la vie agréable. Cependant son accessibilité est souvent difficile à cause de son coût élevé, face auquel bon nombre de burkinabè reste indifférent à cause de leur faible revenu. Aussi parce que le fournisseur d’électricité, la SONABEL ne leur permet pas de disposer à temps pleins de l’électricité. Monsieur Apollinaire Siengui Ki, Directeur Général de la SONABEL, a avancé un taux d’accroissement annuel de la demande d’énergie de l’ordre de 13% lors de son interview, le dimanche 27 avril 2014, à l’émission ‘’Point de Vue’’ de la Radiotélévision du Burkina. Ce qui est très difficile à combler à court et moyen terme pour une société aux ressources financières limitées comme la SONABEL. Ainsi, la société a beau faire des efforts d’investissements estimés à 130 milliards de francs CFA de 2008 à 2013, ils restent insuffisants pour suivre le rythme de l’accroissement des besoins en électricité. Cette situation est très dangereuse car elle diminue le bénéfice des activités génératrices de revenus. Le gaspillage d’énergie est important surtout dans les services où l’oubli est le véritable facteur de pertes d’énergie. La non extinction des lampes extérieurs, des climatiseurs, des imprimantes et les chaines Hi-Fi1 (généralement mises en veille) constituent des sources de gaspillage d’énergie. Les équipements munis de transformateur continuent de consommer de l'électricité même si ils sont éteints. Le dégagement des gaz à effet de serres : gaz présent dans l'atmosphère terrestre et qui interceptent les rayonnements infrarouges émis par la surface terrestre, réchauffent notre planète et détruisent la couche d’ozone2. En dépit des gaz naturels tels que le méthane (CH4), le dioxyde de carbone(CO2), la vapeur d’eau (H2O), le protoxyde d’azote(O3) etc., il y’a les gaz industriels tels que les halocarbures (formule général de type CxHyHalz) issus des hydrocarbures et l'hexafluorure de soufre (SF6); utilisé dans les transformateurs et cellules électriques. La RFI a annoncé le dimanche 13 avril 2014 à son journal de 13h (GMT) que les experts du réchauffement climatique ont indiqué que la température augmentera de 4° Celsius 1 2

Radio, télévision, ordinateur … Couche protectrice de la terre qui filtre les rayons nuisibles pour les êtres vivants

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d’ici la fin du siècle. Difficile de quantifier l'impact au premier abord ; qui serait dramatique pour l'ensemble de la biodiversité terrestre: disparition du glacier himalayen, inondation des villes côtières comme New York ou Shanghaï, suppression du Gange (fleuve d’inde), pénurie d'eau et de nourriture pour des centaines de millions d'habitants, extinction d'un tiers des espèces3… Le Burkina Faso fait partis des pays ayant le coût du kWh le plus élevé. Cet état de fait handicap sérieusement la création de richesses et partant du décollage économique. C’est fort de ce constat, que nous avons élaboré ce travail en vue de permettre aux burkinabè de faire des économies d’énergies et monétaires en réduisant leurs factures d’électricité à travers des installations électriques efficaces afin qu’ils puissent utiliser cette somme à d’autres fins et de participer à la réduction du réchauffement climatique. Nous volons faire comprendre aux abonnés que la réduction de leur demande en énergie permettra à l’extension du réseau électrique par ajout d’autres bénéficiaires et diminue l’émission de gaz à effet de serres de notre pays à travers une production rationnelle de l’énergie. L'enjeu est de concilier les besoins en énergie et le respect de l'environnement, en impliquant l'ensemble des acteurs concernés à l'utilisation judicieuse de cette énergie. C’est dans ce cadre, que s’intitule notre thème : « Intégration de solutions technologiques pour une efficacité énergétique dans les bâtiments au Burkina Faso » La question de la maitrise de l’énergie pour un développement durable est aujourd’hui une préoccupation mondiale. La recherche de meilleures qualités d’équipements répondant à ce besoin amène les acteurs de l’énergie à se pencher sur la question. Nous enquêterons d’abord pour établir le constat général de la population sur l’économie d’énergie. Ensuite nous présenterons les mesures prises par le gouvernement en matière d’efficacité énergétique. De ces mesures, nous relèverons les impacts et insuffisances puis nous proposerons des solutions pour diminuer les factures d’électricité. En fin, nous étudierons un cas pratique sur l’éclairage de l’hôtel administratif de l’Etat dans la région du centre.

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Agence Internationale de l’Energie (AIE)

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ENQUETE SUR LE TERRAIN L’énergie électrique est chère au Burkina Faso et le pire est qu’elle demeure insuffisante pendant les périodes de canicule (mars à mai). Cette situation est due à l’augmentation des abonnés, aux manques d’importantes ressources exploitables sur le territoire, aux importations d’hydrocarbures et d’énergies mais aussi aux gaspillages interne de cette énergie par manque d’efficacité énergétique dans les installations. Les simples usagers aux gros consommateurs, se plaignent dans la plupart du temps de leurs factures d’électricité. D’aucuns disent qu’ils ne constatent aucune différence malgré les délestages intempestifs de la SONABEL. Lors de notre stage, nous avons mené une enquête auprès de ces usagers (chefs de famille, agents de l’Etat, services publics, gestionnaires d’énergies…)

dans la ville de

Ouagadougou afin de constater les pratiques d’efficacité énergétique. Cinquante (50) personnes ont été interrogées. Parmi elles, quarante-cinq (45) disent qu’elles maitrisent parfaitement leur consommation en contrôlant chaque fois avant de dormir ou lorsqu’elles sortent de chez elles. Certaines même coupent leurs compteurs avant de dormir. Cinq (5) personnes ont accepté avouer qu’il leur arrive d’oublier d’éteindre leurs équipements surtout les lampes extérieures durant environ 1h à 2h par jours et souvent plus. Cela laisse à croire que la gestion est parfaitement maîtrisée dans les maisons. Au bureau, le taux d’oubli varie fréquemment d’un service à un autre. En effet, on oublie le plus souvent les lampes extérieures et celles du couloir qui fonctionnement presque 24h/24 ou le climatiseur et/ou l’imprimante, la photocopieuse qui restent en marche pendant les heures de descente, le weekend, les jours fériés et les congés. Très peu de personnes connaissent l’existence de technologies pouvant leur permettre de réduire leur consommation. Une seule parmi les 50 personnes a déjà utilisé une prise programmable et une autre a installé des LED chez elle. Cependant, au Burkina Faso, la climatisation constitue le premier poste de consommation d’électricité dans les bâtiments publics. Elle représente environ 60 à 75% 4 de la consommation totale d’électricité et les équipements d’éclairage constituent le deuxième (10 à 20% de la consommation totale). Pour les bâtiments non climatisés et en majorité la consommation d’électricité dans les locaux d’habitation est essentiellement basée sur l’éclairage. 4

Données de la Cellule de Gestion de l’Energie

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A partir de l’enquête, nous supposons de façon globale qu’une lampe fluorescente de 36W peut rester allumer pendant 1h/jour chez chaque client de la SONABEL. Nous essayerons de calculer la perte que cela engendre. Avec 436250 comme nombre total d’abonnés de la SONABEL en 2012 dont 375226 abonnés en BT, 59806 en BT prépayés et 1218 en HT. Nous identifions 436250 lampes de 36W. La plupart des abonnés n’utilisent que des ballasts magnétiques qui consomment environ 25% de plus de ce que consomme la lampe. Les lampes constituent une puissance totale de 36x1.25x436250 égale à 19631,250kW. Elles consomment inutilement 19631,25 kWh/h. Au bout d’une année, la consommation s’évalue à 19631,25x365 soit 7165406,25kWh. Pour un prix moyen de kWh de 137,76F CFA en 2012 5, on calcul une perte financière de 987106365 F CFA. On constate qu’environ 7,165GWh constitue l’énergie gaspillée, équivalent à une perte financière avoisinant 987 millions francs CFA par an. La ville de Kaya à une charge actuelle de 2,7MW. La perte causée par les lampes est de 7165,406MWh. En faisant le rapport entre la perte et la charge de Kaya, nous obtenons 2653 heures 51 minutes 15 secondes. Autrement dit, la perte énergétique calculée précédemment peut alimenter la ville de Kaya pendant 110 jours et environ 14h. Cela ne concerne que l’éclairage. Qu’en est –il de la perte qu’engendre l’utilisation : des climatiseurs, des brasseurs d’air, des appareils électroménagers… ? Notre objectif est de : 

déterminer les mesures prises par le gouvernement ainsi que les simples usagers pour diminuer leurs consommations électriques ;

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montrer les limites de ces mesures ;



proposer des solutions ;



étudier un cas pratique sur l’éclairage.

Extrait du rapport d’activité 2012 de la SONABEL

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CHAPITRE 1 : I.

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L’EFFICACITE ENERGETIQUE

Définition

L’efficacité énergétique désigne l'état de fonctionnement d'un système pour lequel la consommation d’énergie est minimisée pour un service identique rendu. Elle s'appuie généralement sur l'optimisation des consommations, qui passe par la recherche de la moindre intensité énergétique (à service égal), une utilisation rationnelle de l'énergie, des processus et outils plus efficaces. L’efficacité énergétique est une source d’économies d'énergie à travers la réduction des consommations inutiles. C'est donc aussi un élément important de la performance environnementale. L'efficacité énergétique constitue donc le moyen le plus rapide, le plus économique et le plus propre pour réduire notre consommation d'énergie et nos émissions de gaz à effet de serre. II. Une préoccupation universelle À l'heure actuelle, l'électricité constitue la source principale d’émission de gaz à effet de serre6. Jusqu'à 50 % des émissions de CO2 issues des bâtiments commerciaux et résidentiels sont dues à la consommation d'électricité. Aussi, à mesure de la prolifération des appareils domestiques, des ordinateurs, des systèmes de divertissement et de la multiplication d'autres équipements comme les systèmes de climatisation et de ventilation, la consommation électrique enregistre une ascension disproportionnée par rapport à toute autre utilisation énergétique. Et cette tendance va se poursuivre, sauf si nous décidons d'agir. Par conséquent, les énergies fossiles s’épuisent, tandis que la consommation mondiale va doubler d’ici 2050. Il va falloir trouver une issue et vite. Le problème est posé, pas question de renoncer à l’électricité mais il ne faut pas non plus faciliter les changements climatiques qui sont causes de dégâts inestimables (fonte des calottes glaciaires, élévation du niveau d’eau de la mer, inondation, tsunami,…). On note 6

Catalogue Solutions au service de l'efficacité énergétique de Schneider-Electric

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également que la Terre s'est réchauffée d'un demi-degré depuis le début du XX ème siècle et nous constatons déjà ces effets néfastes partout dans le monde. Cependant, à la fin du XXIème siècle, la température aura augmenté de 4°C.... C’est ainsi que l'efficacité énergétique s’impose. III.

Comment parvenir à l’efficacité énergétique ?

Dès aujourd’hui, sachons qu’il est possible de réaliser des économies d’énergie jusqu’à 30%. Pour bien comprendre la nature de cette réduction potentielle, il est essentiel de bien comprendre d’abord la différence entre efficacité énergétique active et passive. III.1 L’efficacité énergétique passive L’efficacité énergétique passive est celle qui résulte de la réduction des pertes thermiques, de l’utilisation d’équipements à faible consommation énergétique, etc. III.2 L’efficacité énergétique active C’est celle qui résulte de la mise en œuvre d’une infrastructure de mesure, de surveillance et de contrôle de l’utilisation de l’énergie pour un changement permanent. IV. Les conditions de pérennité de l’efficacité énergétique On ne peut faire d’efficacité énergétique sans faire d’investissement. En effet, lorsqu’on se dote de technologie fiable, le retour sur l’investissement est imminent. En nous équipant des appareils performants, avec un contrôle vigoureux, nous réduisons énormément nos dépenses en électricité. Une approche pragmatique est de discerner les consommateurs, à envisager les économies passives, puis actives pour terminer par la mise en œuvre des dispositifs de contrôle et d’entretien pour la pérennisation de ces économies, d’où les étapes suivantes :  la première étape est le diagnostic. Sa priorité est de mieux identifier les principales sources de consommation, les dynamiques des consommations, etc. Pour cela, des mesures initiales et un processus d’évaluation comparative permettent d’évaluer la performance, de définir les principaux axes d’amélioration et d’estimer l’ampleur des économies qu’il est possible de réaliser. Car nous ne pouvons pas améliorer ce que nous ne savons pas mesurer.

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 il faut ensuite définir les exigences de base en matière d’efficacité énergétique passive, par exemple : 

remplacer les appareils et équipements anciens par d’autres à faible consommation (ampoules, moteurs, etc.),



améliorer l’isolation thermique et garantir la qualité de l’énergie afin de travailler dans un environnement stable dans lequel les économies peuvent être maintenues dans le temps.

 en outre, la réalisation de la phase d’automatisation ou phase d’efficacité énergétique active car, tout ce qui consomme de l’énergie doit faire l’objet d’une gestion active pour assurer des économies permanentes. Une efficacité énergétique active est possible non seulement lorsque des dispositifs et appareils à haut rendement énergétique sont installés, mais aussi avec tous les types d’appareils. C’est le contrôle qui est critique pour une efficacité maximale. Par exemple une ampoule qui reste éclairée dans une pièce vide même si elle est à faible consommation, gaspille toujours de l’énergie ! En résumé, c’est bien la gestion optimisée de l’énergie qui est la clé de de l’élimination du gaspillage.  réaliser les modifications de base, introduire l’automatisation et finalement mettre en place l’infrastructure de surveillance, d’entretien et d’amélioration continue, constituent la dernière phase. C’est cette infrastructure qui pérennise la poursuite de l’efficacité énergétique pour l’avenir. V. Exemple d’efficacité énergétique d’une installation d’éclairage Un bon éclairage permet, de par la quantité et la qualité de la lumière, d’effectuer une tâche nécessitant une acuité visuelle sans fatigue. Un environnement de qualité sera obtenu grâce à un niveau d’éclairement suffisant, accompagné d’une répartition agréable de la lumière dans la pièce qui ne générera ni ombre gênante ni éblouissement. Le niveau d’éclairement caractérise la quantité de lumière reçue par une surface, une paroi ou un objet. Un niveau d’éclairement minimal est requis pour une vision claire et sans fatigue. Ainsi, lorsque le niveau d’éclairement diminue, les détails des objets et les textes en petits caractères sont plus difficiles à distinguer.

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Il faut noter qu’un éclairement trop important peut également être une source d’inconfort. Il importe d’adapter le niveau d’éclairement en fonction du type de local et des activités qui y sont réalisées. V.1 Notions de photométrie V.1.1 Le flux lumineux Le flux lumineux (ɸ) est la quantité de lumière rayonnée par une source dans toutes les directions de l’espace. Il s’exprime en lumens (symbole : lm). V.1.2 L’éclairement L’éclairement est la quantité de flux lumineux (de lumière) reçue par une surface. Il est exprimé en lux (ou lm/m²; symbole : lx) : 1 lx = 1 lm/m². On le mesure à partir d’un luxmètre. V.1.3 L’intensité lumineuse La notion d’intensité lumineuse prend en compte l’aspect directionnel de la lumière. Elle correspond au flux lumineux émis par unité d’angle solide dans une direction donnée et s’exprime en candelas ou (lumens par stéradian; symbole : cd). V.1.4 La luminance La luminance est la seule grandeur réellement perçue par l’œil humain. Elle représente le rapport entre l’intensité de la source dans une direction donnée et la surface apparente de cette source. Elle s’exprime en candelas par mètre carré (symbole : cd/m²). On la mesure avec un luminancemètre. V.2 Méthodes de détermination de l’efficacité énergétique V.2.1 Densité de puissance normalisée (DPN) La première méthode pour évaluer l’efficacité énergétique d’une installation d’éclairage est fondée sur la puissance installée. Afin de pouvoir comparer diverses installations entre elles, il faut une norme sur quoi se référer. De ce fait, la puissance totale (Ptot) de l’installation que l’on divisera par la superficie du local (Alocal) est rapportée à un éclairement de 100 lux au niveau du plan de travail. La densité de puissance normalisée(DPN) équivaut donc à :

Rédigé et soutenu en juin 2014 par OUEDRAOGO Halidou, promotion GEII/REER 2013-2014

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« Intégration de solutions technologiques pour une efficacité énergétique dans les bâtiments au Burkina Faso » 𝑷𝒕𝒐𝒕

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𝟏𝟎𝟎

DPN= 𝑨𝒍𝒐𝒄𝒂𝒍x𝑬𝒎𝒐𝒚𝒆𝒏 [W/m²/100lx] Les valeurs de DPN sont un indice de l’efficacité de l’installation. Des installations d’une densité de puissance installée inférieure à 2,5 W/m² par 100 lux sont considérées comme très efficaces pour les applications résidentielles. Le tableau suivant donne différentes valeurs cibles permettant de caractériser l’efficacité d’une installation d’éclairage. Installation très efficace

DPN