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French Pages 1032 Year 1970
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ETUDES DE PHILOLO ET D'HISTO
Le P. Antoine Gaubil S. J.
Correspondance de Pekin 1722-1759
1970; LIBRAIRTE DROZ - GENE
CORRESPONDANCE DE PEKIN 1722-1759
LE P. ANTOINE GAUBIL S.J.
'
ORRESPONDANCE DE PEKIN 1722·1759 publiee par
RENEE SIMON Preface _par Paul
DEMIEVILLE,
Appendices par Je P. Joseph
de l'Institut
DEHERGNE,
S. J.
Ouvrage publi6 avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique
GENEVE
LIBRAIRIE DROZ 11, rue Mas~ot 1970
1" edition: juin 1970
© 1970 BY UBRAIRIE DROZ S.A., 11, RUE MAS SOT, GBNBVE (Switzerland) Printed in Switzerland
PREFACE
Lc Pere Antoine Gaubil, mS A Gaillac, dans le Languedoc,
u11 1689, mort en 1759 it Pekin, oil il s'etait etabli des 1723, !\1t lc plus grand sinologue europeen du XVIJie siecle, Ia meilleure I~ to parmi les Jesuites fran~ais qui fonderent alors, en Chine meme, ht premiere ecOle occidentale d'6tudes budites Stlf Ia Chine. II iW!dt rec;u aToulouse et aParis une forte preparation scientifique tit llttCraire avant de quitter la France, a l'dge de trenteMdeux anS, llltllti d'un (28 octobre 1733). Mais ailleurs (6 novembre 1738): «Si vous me croyez, vous ne vous appliquerez pas a· vouloir IX
expliquer les livres chinois ... Vous viendrez aisCment a bout dechiffrer quelques caracteres, meme de lire quelques courtes et faciles, et des catalogues, des dates, etc.; mais, outre vous ferez toujours des equivoques et des quiproquos ordinaires, pour cela seul vous emploierez un temps que emploieriez ailleurs avec plus d'utilitC. La grande erudition vous avez, jointe a quelque connaissance des caracteres chinois1 pent sans peine vous mener a des connaissances que nons saurian~ a voir ici ... Pardonnez-moi Ia liberte que je prends de parler ainsi: je suis persuade qu'un vrai savant comme vous pas tente de vouloir passer pour habile dans ce qu'il ne bien apprendre. » On ne saurait plus pertinemment mettre gar de centre l'amateurisme, ni mieux dCfinir Ia collaboration chercheur «sur le terrain» et du chercheur en chambre. derniere citation pour eveiller l'app6tit du lecteur (5 1734): « Vous souhaitez, Monsieur, des recherches sur et les sciences chinoises, et nos ennemis nons en font un veulent ab~olument que les Chinois aient toujours ete les grands bar bares du monde ... » Cette imputation de barbaric lui est particulierement « Beaucoup de savants d'aujourd'hui », Ccrit-il a un autre _taliste parisien (probablement Deshauterayes, 17 novembre « que je vois mepriser assez les Orientaux et surtout les et qui ne veulent absolument qu'ils aient quelque chose et d'utile, sans y penser mettent a l'exemple de M. Renaudot Chinois au rang des Iroquois et autres sauvages. Malgre indifference ou mepris pour les livres et Ia littCrature j'acheverai s'il plait aDieu ce que j'ai entrepris et j'en ferai au peril de voir tout cela inutile ou au mains regarde comme Si j'avais suivi le conseil de plusieurs personnes, j'aurais travailler a quelque espece de roman sur Ia Chine ancienne moderne, mais je ne saurais jamais .me resoudre a perdre temps a des ouvrages romanesques ... J'ai traduit l'Y king, je n'ai pas envoye cette traduction ... Je n'ai riei1 qui me d'envoyer ces sortes d'ouvrages: ils auraient le sort de duction du Chou king, c'est-A-dire qu'ils seraient dans coin de chambre fort inconnu, ou mCprise. »
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Lu Yi-king et le Chou-king sont deux des grands classiques de Ia !llll1mture chinoise. Le Yi-king traduit par Gaubil ne devait jamais
jmmHre; sa traduction du Chou-king ne fut publiCe qu'apres sa fllurt, en 1770, de meme que son Abrege de l'histoire chinoise de lo grande dynastie des Tang, un chef-d'ceuvre poui 1'6poque, qui dul nttend.re jusqu'au xrxe siecle (1814) pour voir le jour. Que 1 ~tlrHil-il advenu des futures relations entre Ia Chine et l'Occident, ~~ du.trgCes de malentendus, si au lieu d'abreuver l'Europe de baniflltmls polemiques et d'utopies en rose ou en noir le XVIne siOCle lWus avait donne d'honnetes traductions de textes, comme DidefOI dcvait le reclamer vers la fin de ce sil~cle? Gaubil lui-meme ~ 1 tlll rendait bien compte: « J'ai toujours ete surpris, ecrit-il le ~~ ltoO.t 1752, que les missionnaires n'aient pas d'abord comnience ~ill' s'assurer des traduciions fideles des king et de l'histoire; je \,Wol~ que cela aurait coupe court a bien des disputes inutiles. » A c6te de l'Crudit de grande classe, il y a en Gaubille missionfort attentif a son ministere apostolique. II n'est pas juslt Fr6ret, correspondant essentiellement acadCmique, auquel IW tienne a « marquer sans fayon » les besoins de la mission ·. 1 de Pekin «pour l'avancement de notre cbretiente » 1738). « Je suis peu sensible, lui 6crit-il (5 novembre a l'honneur qui peut me revenir des recherches que je je travaille ici sans rel§.che a faire mission, et a connaitre Dieu. » On releve dans les lettres maintes allusions Querelle des Rites, emanant d'un temoin qui connaissait Ia de premiere main. Il se dCsole.,_des riva1it6s entre clochers les destinees du christianisme en Chine (6 novembre octobre 1732, 5 novembre 1743, etc.} Il a en horreur les «nos mortels ennemis » (5 novembre 1734); ce sont lui « des huguenots reels qui, sons pr6texte de reforme, faire revivre le calvinisme, l'impiete, I' irreligion» 1754). Quant aux JCsuites, si on leur vent taut de mal, de les connaitre: «J'ai vu plus d'une fois moi-meme de gens de lettres, de pretres, et de gens de distinction, contre nons que parce qu'ils ne nons connaissaient pas, l • vu Ia fin de leur aversion quand ils nous connaissaient » novembre 1734, a Fr6ret).
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11 est curieux de le voir d6crire objectivement des que les Chinois devaient reprocher aux missionnaires, comme bapteme in extremis des enfants abandonnes (4 novembre 17221 6 novembre 1726). Piquailte aussi son opinion sur P6kin (23 juille! 1725): « Un monde infini, mais, a la reserve des mandarins, ville remplie de gueux. » II 6voque a plus d'une reprise, en vateur perspicace, ses contacts personn.els avec
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Yong-tcheng (1723-1735), qni n'etait pas favorable aux
et dont il rapporte, en Ia traduisant litt6ralement, une prononc6e devant les missionnaires a !'occasion de la venue Pekin d'un ambassadeur portugais (21 juillet 1727): i;la1:andistes qu'il ne trouva pas etre tels qu'on lui avait dit.' ces Mrs furent obliges de s'en retourner, leur alter coil.thent bien de l'argent aux Mandarins qui ont de faire les frais de ces sortes de voyages. Cela fit du l'empereur donna ordre en 1721 aux Mandarins de I de n'envoyer desormais aucun 6tranger a P6kin avant I" demande et obtenu le consentement de Sa Majeste impbQuand nous fUmes arrives, les Mandarins instruisirent et le Pere Goville 6crivit au Pere Parennin. L 'Em.1 ne repondit rien aux Mandarins. Ceux-cy resolurent de 1 f'nire partir sur ce que leur dit le P. Maurans 3 , J6suite
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portugais et envoye de la Cour. Tout etoit pret pour Ie lorsque nous re9funes des lettres du Pere Parennin. Biles portoient qu'il avoit demande 2 fois a l'Empereur mission de nous faire venir a Pekin et qu'il avoit ete f mais qu'a Ia Je ill'avoit obtenu, mais bien entendu que Ia feroit les frais du voyage. Ce Pere ne savoit pas ce qui se a Canton, et, sur la lettre qu'il ecrivit ici, notre depart fut pendu, jusqu'a une nouvelle lettre du PCre Parennin qui passer par la voy~ du Reverend Pere Hervieu. Nous somrncs attendre cette lettre. Ce petit incident n'a pas laisse de assez mauvais effet dans !'esprit des ,Europeans el'< Sur cette r6ponse, le viceroi et le Tsoumpto 1 courrier a l'empereur et nous avertimes par lettre les Pf;kin. Le 28 un vaisseau venu de Batavia apporta la de la mort du Pape Clement XI et de I'exaltation d'Innocent A out Le 2a, le gouverneur de la ville oU no us sommes vint nous visite de· la part du viceroi et du Tsoumpto. Le 3e nous alhlmes rendre la visite au gouverneur, nous tftmes le vice-roy et nous allfunes voir le Pere Morans, portugais, envoy6 de 1'Empereur a Canton. Le 4, nous sc;umes les principales nouvelles d'Europe par vaisseaux anglais et un ostendais. Les mandarins reyurent Pere Morans un Bref du nouveau Pape pour l'Empereur.
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Octobre
le PCre Labbe arriva sur un vaisseau des Indes. J'appris le PCre Lecaron, natif de St Quentin en Picardie et condisciple en th6ologie, 6toit mort en arrivant 1
le meme jour le Reverend Pere Roberto Stephana, de Cr6mone et Missionnaire du Tonquin. II apporta la
qu'on avoit detruit tes 6glises du Tonquin, que plusieurs apostasioient, que d'autres 6toient morts pour Ia foi, Missari et Bucarilli, j6suites italiens, souffroient · enfin que g6n6ralement les Missionnaires se faisoit beaucoup de perquisitions pour ! ces nouvelles nous furent confirm6es par des des J6suites qui sent sur la frontiere, et j'allai dire adieu ~ulnt missionnaire portugais nomme le Pere de Malo, qui ordre des sup6rieurs d'aller, avec de l'argent et des proviVct's les frontieres du Tonquin, 1° pour Ui.cher de savoir des des Missionnaires, et 2° de les secourir. wv·crenaPere Hinderer, Jesuite d'Alsace, et notre superieur, avec des presents pour le roi et des lettres de 1\llliUHlatwn de Ia part du Tsoumpto. vis le Pere Sibins, Jesuite de Cologne, qui va aMalaque soin de la nombreuse Chrestiente qui y est. J'ay profit6 beaux jours pour chercher ave'c le Pere Jacques la du POle, pour voir Ia ville et les environs. S'il avoit ete paroitre avec des in~truments, nous aurions fait un 1
ou Quan-Tong, ou comme nous disons en Chine Quan lbu, Canton est la Capitale de la prQVince de Quantong, mCridionale de celles de la Chine. lu ct le faux bourg ont apeu pres Ia figure qUe vous voyes t.:rois que Ia proportion de grandet).r de l'un a l'autre y 1 gnrd6e. Pour la grandeur absolue, par plusieurs estimes _l !'uites apres avoir considere le chemin que j'aurois lcs detours, et apres avoir mesure le temps sur une lilOntre, l'une et l'autre ville m'ont paru avoir du nord unc demie lieue de celles qui font un degre de latitude
20. croix est l'endroit oil sont les J6suites franc;ais. Nous l::Onstamment observe Ia hauteur du POle de 23° et 8' nord. 41
Pour la longitude, nous trouv§.mes qu'elle est plus orientale Toulouze de pres de sept heures et 24'. Ce fut sur une Lune que nous observftmes le 22e d6cembre, car nous trc>m'all1 que 1'6clipse finit a Canton le 22e d6cembre a rninuit et 31 et par le calcul nous vime,s qu'elle devoit fini! a Toulouze 2 22e decem bre a cinq heures et 7 minuteS du SOli • 11 pourroit bien se faire, Monsieur, que les tables dont nous semmes servis et l'horloge que nous avons fussent tueux. A Toulouze, on a tout cela a souhait et vous aisement savoir des Peres du College si notre avec celle qu'on aura faitte ou a Toulouze ou a Nlontpellier a Paris. Du cote du Nord, la ville Tartare a de grands vuides, et mal habitee; du centre jusqu'a la ville des Chinois la ville belle, bien bfttie, avec de belles rues, bien pavees, et re>nr>lie 3 beaux arcs de triomphe. Comme ils sont disperses en droite et que les portes se r6pondent, cela fait un bel effet. Le Palais oU les lettr6s se rendent pour honorer LC>IWUCl\ celui oU on les enferme pour les examens, ceux du vice-roi et general des troupes sont magnifiques. La ville des Chinois 1 rien de considerable, sinon quelques rues du c6t6 du sud oil voit de belles boutiques; du reste elles sont tres 6troites. Le fauX.bourg de l'occident est l'endroit le plus peuple et, pris, le plus bel a voir. On y voit une infinite de rues pav6es de grands quartiers de pierre de taille, avec de boutiques tres propres de tous c6tez. On couvre les rues de la grande chaleur et on croit se promener aux Palais a Paris. Au reste on voit par.tout une infinite de qui vont et viennent chargez de marchandises. Le . je vous parle est encore a remarquer par deux endrmts: la belle 6glise bfttie a l'europeenne par les j6suites 2° par les hams ou magazins qu'ont les marchands la riviere. Je ne vous dis rien des fauxbourgs qui sont au sud et de la ville, ce ne sont que de mauvaises rues, habitees pauvres gens. La plus belle chose de Canton est la vue de qui va de l'est a l'ouest, et se r6pand par divers canaux sud, sud-est et sud-ouest, et partout de gros villages. Le nombre de barques de toute grandeur qui vont et vie11nent moments, des chemins ou si vous voulez des all6es dont les sont des barques, des vastes plaines de Ris, qui n'ont pour 42
dtJs canaux couverts de barques qu'on voit marcher a milliers · l:_epe~dant voir l'eau que les bleds, les arbres et Ies herbe~ hcnt ,_?- Ia vue, tout cela, dis-je est un spectacle digne assut d etre vu. vaisseaux de. Manille, des Indes et d'Europe s'arretent a I et demi de la a l'Orient de Ia ville pres d'une ile ' ~ Vam~o~ 4 • Vous etes ~ans doute curie~x d'apprendre de ~a religiOn dans cette VIlle. Je vous diray qu'on fait peu I'CStrens dans la yille, il y en a beaucoup i la campagne et . ~es chrest:ens que ,Ie~ J6suites cultivent, il y a plaisir I les JOUr~ de fetes les eghs~s des Franciscains espagnols, remphes de~ bans chrestiens, et les Europeens en sont Ave~ l~s aumones- des gens charitables, nous avons fait · . e,ghse une fondation qui procure tous les ans !'entree t • ~ plus de .380 petits enfants. C'est un bien sUr et il ' jl~lS meii?e a crru~dre que ~e~ Jans6nistes Ies envoyent ell : sou~ P,ret.ex~e qu etant bapt1ses par des J6suites, ils ont fait p~;chC IrremiSSible. Novembre
1m· on a.su quele Tiphon qui fit le9. 10. 11. 12 et 13 octobre I mal a Macao avoit fait p6rir un vaisseau anglais aupn::s .de qh~-Schuen 5 ou Sanciam. On a appris aussi que Iranctscams dont un est eveque de Nankin sont arrivez pour Uicher de p6n6trer dans la Chine J:ai ~al?tis6 ":uj~urd'hui un homme de .35 ans. Le Pere 1 avatt mstrmt, Je l'ai appel6 Andre, ou comme on dit Gan-te~le. No~s avons appris de P6kin que l'Empereur que le ~ere J~cques et moi vinssions a sa cour. !lll>u Aujourd'?ui. on~ enterre avec une grande magnificence , l rovana, Jeswte Pmdmontois, envoye de l'Empereur vers ct mort en mer en 1720 en revenant de Rome en Chine o~t fait l~s frais de l.'e~terre~ent; les Mandarins: de I. Empereur, les M1sswnna1res et les principaux I de la VIlle .et de la campagne ont assiste a Ia ceremonie. de Ia Breteche, fram;01s, Naches, capitaine de vaisseau Raphael, espagnol, avec d'autres Franyois, Anglois, 43
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t vO. de leurs yeux les fameuses ceJ·em,onl
~j~~~~~· =~:u:~:ts ~ans
un enterrement fait par ~rdre
de l'ernpereur. . J et du Bodory a Le 19. J'allay hier avec les P~res _acques d 't d du vaisseau fram;ois La Danae qu_I nous a con m e Chine. Nous avons fait no& adte':x _et no~ d :essieurs le Capitaine et_ o!Ecierst a=~~~~r ~uu a~a~i!·. e Religieux de Saint Dommtque e. , mbar ue pour LePere Gravero, Jesuite franc;Ois, s est e q
en France. , J t moi avons observe a minmt la Le 23. Le Pere acques e eche d'une eclipse de lune, les nu~~~~~~su~a~nste~~~u juste du 1 commencement et nous ne h e . de l'emersion de plusieurs tac es. de l'unmers10n e1 . . · · et au TSoumpl L 30e nous allfi.mes rendre vtstte au vtcerm, L: 31 'nous nous semmes embarquez le m~tiD: p~u~::s a , P6kin' Nous sommes aller coucher ce sorr a o ' ~eues tr~is quarts vers l'ouest de Canton. Janvier 1723
Ia Sainte ~es~le dans Le 1er . Nous avons dit, le t'matin pour village mats I Y a . y a un n~mbre infini de belle 6glise. Fochan .~st~ep~ e 11 autant de monde qu a . a~ o~.on C'est un des endroits les -sur les barques com~e a ~e c~inmerce. Le P. Simois, consid6rables d~ Chme pourd'h0 nnetetez. Nous avons dit · nous a fait beaucoup :~s:P. Baborier qui etait venu nous ac~o?-::U;~~pou. Le 2d nous semmes allez coucher pres ., fait Monsieur, le lieu de vous dire de quelle mamere on ·· par eau , ,,ou1che, vo~~e~ une gra~de barque avec une .c?ambre ou on in de faire faire de bonnes provtstons et danls a so d t On mange dans a trouve abondamment e to~ . re arer a manger. faut ici. des valet~ pour ser~r e~~f:rdrpe~se, on a deux et qu'on.'veut et qu on peut atre , barqu-es fort propres. e est lettree ou Mandarin, les Quand une perso.nn ' t de rp s de garde des soldats ne manquen pas co . · · t aux banderoles, aux qu'ils reconnatssent ats~men I barques Le salut se nom chinois de ceux qm sont sur es . 44
bassins de .cuivre qu'ils frappent a diverses reprises. s'appelle lo. soirs Ia barque, arrivant au lieu du coucher, frappe trois fois sur le lo, et c'est pour avertir que les gens du qu'il y a sur la barque des gens dont on doit repondre. lc Tampou r6pond par deux et trois coups de lo, et il est de faire garder Ia nuit Ia barque dont i1 r6pond. Ces 1 sont disposes de lieu en lieu ou de--deux en deux lieues, tel.len1eill disposez que le premier voit le second, ils ont pour donner en cas de besoin des signaux. ) nous semmes allez diner a San~choui- hien, ville du ordre, et coucher sous un Tampou. Pres de San Choui ~om~ne~ entrez dans une riviere qui va a Nanyong- fou. n'est qu'a cinq lieues o ~ no 6 de Fochan. Le pays plus beaux, des plus peup16s et des plus fertilcis de , Nous avons fait aujourd'hui pres de sept lieues vers le , Lcs pays que nous coto'ions sent bien inf6rieurs a ceux que uvons quitte. 5i'. Nous avons dine a Tsin~yuen-hien, ville du troizieme nssez jolie. A midi j'ay observe Ia hauteur du POle etj'ay que nous 6tions par le 23 degre et 45 minutes Nord et 1 minutes a !'occident de Canton. L'ayman m'a paru de pres de deux degres vers !'Occident. Nous avons passe ce matin par Chao~tchiou fou, grande premier ordre, au confluent de deux rivieres. II y a une ct une 6glise des messieurs des Missions etrangeres· de Ia Bac a Paris. J'ay estime que Chaotchun est par le 24e degre minutes de latitude un peu a l'est de Canton. 16 nons sommes arrivez le soir a Nan-yong-fou, ville du I' ordre, grande, belle, et assez bien bm:mo:
lc nom du ~- Parennin). Ce prinCe continua: .ffion pere, dans maladie, fit appeler les Europeans; ils ne vinrent pas, N.N. ne leur fit pas sChenmt asses, comme votre R e a vu. Les mathematiciens ont trouve je ne sais quel raport du lieu de ces 4 pianetes ccluy de Saturne, du Soleil et de Ia Lune. Ainsi ils ont mis 87
dans le placet al'Empereur que les 7 p!anetes Servhie. satellites de Jupiter observes a Siganfou par dont j'ai ici les observations en original, par 1'6clipse de mois de s6ptembre 1708, observee a Leang-tcheou du et par Ia resolution des triangles, i1 est evident que Kia derniere ville du Chensi, est plus orientale que Paris de
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Par les hauteurs meridiennes du bord suPerieur du soleil, ihnut,,ur fut trouvee de 39o 49' 20". Je ne vois pas trop comles pays entre Kia yu Kuan et Ia mer Caspienne, plus que, par les triangles, Hami h est pres de 5° plus que Kia yu Jcuan, et par plusieurs itin6raires il paFoit certain Tourouphan, ou Turphan est pour le moins plus occidental llami de 3° 30'. Que ferons-nous done, M.R.P. de Casgar, '/!'.~is~~mme vous dittes qu'il faut faire, signe du C le catalogue des choses dont j'ai besoin. Je ol :,n~]~~,:~~u~~~r vous envoyer quelque chose de curieux o des peines que vous prenes, et des presents que bien adjouter. J'en feray l'usage que vous souhaittes, je les aurai receus; les livres que ye Re envoye sont a Canton, je les ·verrai avec plaisir. .
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Je vous ai envoye un abrege de l'histoire chinoise et Gent chiss can, et de 4 de ses successeurs. II yen a un dcmt>lo Ie P. du Halde. Ce Pere doit vous communiquer ce qui me pour Caifonfou. Ce que je vous ai avance sur les mongou ou mogols doit etre eclairci. lis sont venran11e memes que les Mantcheoux; mais je doutte aujourd'hui si sont pas les anciens Igours. Dans ce cas, les caracteres prenois pour igours seront ceux que fit faire .Koblay. 0: qu'une transposition; j'auray occasion d'examiner ce fait. icy les 2 sortes de caracteres, avec leur explication. Le tout sera envoye avec le livre syriaque ou caldaique dont je parte; j'ai tant pique d'honneur le P. de Mailla qu'il a fait efforts pour obtenir ce livre, et cela est fait. Je suis la negociation pour avoir entree dans le temple oil de relligion des pays etrangers. Vous saves que les que Ia Bible y est; je pense aussi a avoir copie des qui sont sfi:rement en ville entre les mains des cy-devant juifs. Le P. de Mailla y travaille aussi; il en quelque chose, mais je croy qu'on en viendra a bout. Ce qui se trouve de plus raisonnable dans les livres d'astr chinoise est bien different de ce que pensent Mrs les de Paris; vous pouves les en asseurer sans Crl>indrc avancer. Je feray la meilleure partie de ce que I' on 1 1 de Ia maniere dont on le souhaitte. J'ai votre memoire, jc I et j'y repondrai article par article, j'avoueray de bonne que je ne sai pas. Je vous ai deja mande, man R.P., que le P. de Mailla se dans e ce qu'il dit de la conjonction des planetes; il ne ' r ici de Ia signification generale de hoey, il s'agit de signifie en astronomie: il veut dire ou conjonction I mains aproximation; or, par le calcul, il est evident temps de Tchuen hio, il n'y eut ni aproximation de 5 ni conjonction. Dans les lettres que je vous addresse oncle et pour Mr de Foucaud, vous verres l'histoire de tion de cette annee 1725. Lis6s-1a, c'est peut-etre une juste de celle de. Tchuen hio. Le P. de Mailla ne vante ici de son calcul de l'eclipse du soleil. Cc>mme de calcullui co-o.tent un peu et qu'ils lui auroient fait du temps, je lui ai donn6 toutes les eclipses calculecH 776 ans avant J.C. jusqu'ii. J.C.
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servira pour l'histoire chinoise a laquelle it travaille ; je souhaitte qu'il y reussisse, je l'exhorte toujours a ce qu'il fait. ne me dites rien des systemes des P.P. Bouvet et de r 2, vous ne deves pas craindre de m'en parler, je corn;.\ etre au fait. Et je vous diray d'abord que de part et on a manque un peu de bonne critique, et de connaissance 1 i . II me paroit que ceux qui ant attaque les et Bouvet n'ont pas ete bien au fait des vestiges se trouvent parmi les anciens peuples, ni de ce hieroglifesf. II me paroit aussi qu'on ne sauroit nier de !'incarnation, de la Trinite et pour le mains aussi que les Saints Peres ont trouve parmi les Remains, lndiens, Egyptiens g etc. II me paroit encore que ne se tirent nullement du principe que les King soient reveies; cette proposition me paroit insoutenable, et lcs regles de chronologie et d'histoire vont a demontrer umpereurs de Hia, Chang, et Tcheou sont des personnages est hors de doute que leur histoire a des fables. Leur en general est seure, il n'en est pas de merne de Ia des annees, rnais ce ne fut jamais une raison pour l'nutller>ti"c:ite d'une histoire d'une nation. On ne sait -comdans l'Ecriture les ann6es des Juges; le temps deluge a ses difficultes. Dans les histoires romaines il a des fablers, encore plus absurdes que dans ch.in•oise. Mais sur cet article vous en saves plus que moy; qu'il n'est pas fort difficile de prendre un parti I' sur ce que dit le R.P. Bouvet, et sur ce qu'on a dit systeme. II y a plusieurs points fixes qu'on ne doit de vue, et qui servent de flambeau pour eclairer lcnebJ·es: et dans tout cela, ce qu'il y a de plus seur, s'est bien des fautes dont on doit dire un grand Peut-etre ie vous ennuye par' rna longue lettre, et mal suis avec respect... 1
(ces 2 mots chinois sont consacres pour signii)illmc:ncerr>ent du printemps). Mais ce n'est pas-le 1er jour
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de l'annee. Et l'ancien missionnaire qui vous a 6crit a sans doute que Tchlien hio avait fixe Ie l'annee non ace jour, mais au Jer jour de la June la plus 15° de Verseau, et il paroit que c'est le sens des paroles du de 1'histoire. Depuis la dynastie de Han, Ia 1re lune chinoise est cellc les jours civils de laquelle le soleil, par son mouvement, dans les Poissons. Le jour civil commence a minuit et finit a la minuit Le 1er jour de Ia Iune est toujours celui oU se fait Ia vr,ay