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L'EAU DE
MER
MILIEU ORGANIQUE CONSTANCE DU MILIEU MARIN ORIGINEL,
COMME
MILIEU VITAL DES CELLULES, A TRAVERS LA SÉRIE ANIMALE
Ai;-
René QUINTON Assistant
du Laboratoire de Physiologie pathologique des Hautes-Études au Collège de France.
DEUXIEME EDITION
PARIS MASSON ET
C'%
ÉDITEURS
LIBRAIRES DE l'ACADÉMIE DE MÉDECINE 120,
BOULEVARD SAIN'T-GERMAIN, 120
4912
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L'EAU DE
MER
MILIEU ORGANIOUE
GC L'EAU DE
MER
MILIEU ORGANIQUE CONSTANCE DU MILIEU MARIN ORIGINEL,
COMME
MILIEU VITAL DES CELLULES, A TRAVERS LA SÉRIE ANIMALE
René QUINTON Assistant
du Laboratoire de Physiologie patliologique des Hautes-Études au Collège de France.
DEUXIEME EDITION
PARIS MASSON ET
C'%
EDITEURS
LIBRAIRES DE l'ACADÉMIE DE MÉDECINE 120,
BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 120
4912
Tous droits de traduction
pour
et
de reproduction réservés
tous pays.
PREFACE DE LA DEUXIÈME ÉDITION
Cette seconde édition est
de
la
la
reproduction pure
et
simple
première.
C'est dire que le Livre III de cet ouvrage n'a pas été
mis au courant des travaux nombreux, publiés depuis 1904, sur les applications thérapeutiques injections sous-cutanées.
Paris,
mai 1912«
de l'eau de
mer en
Monsieur
E.-J.
MEMBRE DE
MAREY
l'iNSTITUT
PROFESSEUR AU COLLÈGE DE FRANCE
PREFACE La
loi
de constance marine^ objet primordial de ce
repose sur
les cinq faits suivants
1° Oris^ine
2°
marine des premières cellules animales:
Maintien du milieu marin originel,
comme
Scyphozoaires
et
quelques Échinodermes
Maintien du milieu marin originel,
milieu vital
Hydrozoaires,
des cellules, chez les Spongiaires, les 3"
Maintien du milieu marin originel,
des cellules,
douce 5°
au moins chez certains
les
:
comme
milieu vital
des cellules, chez tous les autres Inverte'brés marins 4°
livre,
:
comme
;
milieu vital
Inverte'brés
deau
et aériens;
Maintien du milieu marin originel,
comme
inilieu vital
des cellules, chez tous les Vertébrés.
Il
loi
est clair
que
si
ces faits
sont réellement
établis,
la
de constance ^narine oinginelleX o^^i également, du moins
dans ses plus grandes lignes.
Pour déterminer la valeur de la conception, la critique devra donc, non pas arguer de notions anciennes ou dogmatiques, faits
mais porter simplement sur chacun de ces cinq
en particulier.
RÉSUME GENERAL
LIVRE LOI DE
I
CONSTANCE MARINE ORIGINELLE
1° La vie Ce Livre va établir successivement les deux points suivants animale, à l'état de cellule, est apparue dans les mers 2" A travers la série zoologique, la vie animale a toujours tendu à maintenir les cellules composant chaque organisme dans un u)ilieu marin, en sorte que, sauf quelques exceptions présenteme-nt négligeables et qui semblent ne se référer d'ailleurs qu'à des espèces inférieures et déchues, tout organisme animal est un véritable aquarium marin, où continuent à vivre, dans les conditions aquatiques des origines, les cellules qui le constituent. :
;
aquatique de toutes les formes animales est d'abord cerLes seules espèces animales qui respirent selon le mode aérien présentent toutes dans leur embryogénie une respiration branchiale primitive (fentes branchiales des Vertébrés aériens, par exemple). De plus, cette origine aquatique est marine. Les formes d'eau douce ne sont jamais que des formes secondaires, doublant simplement, gà et là, les formes marines, qui, seules, composent l'ossature presque tout entière du règne animal. C'est ainsi que la disparition de toutes les formes d'eau douce n'entraînerait la disparition, dans la série zoologique, que de 1 classe, o ordres, tandis que celle des formes marines entraînerait la disparition totale de Ainsi, tous les 6 groupes, 11 embranchements, 40 classes, 109 ordi^es. organismes animaux dérivent d'organismes marins. Les cellules primordiales d'où sont dérivés ces organismes ancestraux furent donc nécessairement des cellules marines. La vie animale, à l'état de cellule, est apparue dans les mers. 1° L'origine
taine.
La vie animale, en créant des organismes de plus en plus compliqués indépendants, d'abord habitants des mers, puis des eaux douces ou des terres, a toujours tendu à maintenir les cellules composant ces organismes dans un milieu marin, naturel ou reconstitué. Ceci est d'abord flagrant pour les premiers organismes de la série animale Spongiaires, Hydrozoaires, Scvphozoaires. Chez ces organismes, ouverts anatomiquement, comme on sait, au milieu extérieur, le milieu vital intérieur de l'animal est l'eau de mer elle-même celle-ci pénètre l'organisme entier par une multitude de canalicules, assimilables aux capillaires. L'eau de mer elle-même baigne toutes les cellules. Chez les Invertébrés marins plus élevés, un phénomène d'une importance de premier ordre se produit. La paroi extérieure de l'animal est perméable à l'eau et aux sels, en sorte que, par simple osmose, le milieu vilal intérieur de l'animal est encore, au point de vue minéral, le milieu 2°
et
:
;
30546
RÉSUMÉ GENERAL.
XII
marin, ce dont témoigne par ailleurs l'analyse chimique directe. L'iiémolymphe, en effet, présente une composition minérale tout à lait voisine de celle de l'eau de mer. Chez l'Invertébré d'eau douce, une inversion de la plus haute signification a lieu. L'animal n'est plus perméable à l'eau ni aux sels. Il maintient, en face d'un milieu extérieur presque totalement dessalé, un milieu vital à taux salin élevé, constant et spécifique, et que l'analyse chimique directe montre encore être un milieu marin. Même faciès chimique marin du milieu vital de l'Invertébré aérien. la série zoologique Enfin, chez les organismes les plus élevés de (Vertébrés), les plus éloignés de la souche marine (Mammifères, Oiseaux), établit l'identité du milieu vital des cellules et du milieu marin. A). Trois Chiens sont injectés en eau de mer^, le premier des 66 centièmes, le second des 81 centièmes, le troisième des 104 centièmes de son poids (en 8l>14, 8'i,40, 'llh,40). Le rein élimine à la vitesse de l'injection. Pendant toute l'expérience, les animaux cessent à peine d'être normaux; aucune agitation; pas de troubles digestifs, ou néghgeables; aucune hématurie; aucune albuminurie, ou insignifiante tous les réflexes. Après 24 heures, le rétablissement est effectué les animaux présentent un aspect plus vif qu'avant l'expérience. B). Deux Chiens sont saignés à blanc par l'artère fémorale (saignée entraînant la mort de l'animal, si celui-ci est abandonné à lui-même), puis aussitôt injectés d'une quantité d'eau de mer égale à celle du sang perdu. Le lendemain, ils trottent. Ils triomphent de l'infection déterminée par la plaie, reconstituent rapidement l'hémoglobine perdue. Au bout de quelques jours, leur rétablissement est complet, leur aspect plus vif qu'avant l'expérience. C). Le globule blanc est le témoin par excellence du milieu vital d'un organisme. D'autre est telle qu'il est réputé ne vivre dans aucun milieu part, sa délicatesse artificiel. Sa vie dans l'eau de mer, au cas où on l'y obtiendrait, serait parest tentée sur 8 espèces ticulièrement démonstrative. L'expérience Batraciens, appartenant aux 5 classes de Vertébrés Poissons, Tanche Lézard Mammifères, Homme, Lapin, Reptiles, Chien Grenouille Oiseaux, Capucin de Chine, Poule. Une unité de sang de chacune de ces espèces est noyée dans 25, 50, 100 unités d'eau de mer. Dans tous les cas, le résultat est positif. Le globule blanc de toutes les espèces expérimentées, soustrait à l'organisme et porté brusquement dans l'eau de mer, y vit à
l'expérience
;
;
:
;
;
;
;
volonté.
chimique directe, confirme cette identité minérale du milieu du milieu marin. Les sels du plasma sanguin sont les sels mêmes de mer. Ils vont jusqu'à se sérier entre eux dans les deux cas
L'analyse vilal et
de l'eau dans le même ordre d'importance 1° Chlore, Sodium 2° Potassium, Calcium, Magnésium, Soufre 3° Silicium, Carbone, Phosphore, Fluor, Fer, Azote (Ammonium), Bien mieux, l'analyse chimique révélait dans l'eau de mer, à des doses exti'êmement minimes, la présence de certains corps non admis dans l'organisme. Or, ces corps y existent, à l'état normal, d'une façon constante, à des doses voisines. Ces nouveaux corps, absolument constitutifs des organismes les plus élevés, sont: l'Iode, le Brome, le Manganèse, le Cuivre, le Plomb, le Zinc, le Lithium, l'Argent, l'Arsenic, le Bore, le Baryum, l'Aluminium. Ils l'ont passer le nombre des corps organiques, de 12 ou 15, actuellement reconnus, à 26; Cinq autres sont prévus. :
;
1.
EdU de mer ramenée
àrisotoiiie.
;
RÉSUMÉ GÉNÉRAL.
Xtll
Enfin, loin que cette conjposition marine du milieit vital, chez le Vertébré supérieur, résulte des aliments naturels ingérés, l'analyse des aliments fondamentaux (aliments végétaux), lesquels sont extraordinairement pauores en soude, montre au contraire que cette composition marine est réalisée en dépit de l'alimentation. 11 y a pour ainsi dire maintien actif.
De tout ce travail, une loi nouvelle semblerait résulter « La vie animale, apparue à l'état de cellule dans les mers, a maintenu, à travers toute la série zoologique, les cellules composant chaque organisme dans un milieu niai'in ». En réalité, cette loi ainsi exprimée serait inexacte. (Spongiaires et Hydrozoaires d'eau inférieurs Quelques organismes douce, ouverts anatomiquement au milieu ambiant; Anodonla cygnea, Moule d'eau douce, ouverte osmotiquement) n'ont plus pour milieu vital de leurs cellules que le milieu d eau douce. Le maintien n'est donc pas absolu, d'une extrémité à l'autre de la série évolutive. Mais ces organismes inférieurs semblent en même temps des organismes déchus. D'autre part, la loi de constance marine n'est pas une loi isolée, mais un fragment d'une loi de constance plus générale (voir plus loin) dont elle l'expression. Sa véritable formule, en définitive, semble doit revêtir « La vie animale, apparue à l'état de cellule dans les mers, a tendu être à maintenir, à travers la série zoologique, pour son haut fonctionne:
:
ment
les
cellulaire,
cellules
composant chaque
organisme
dans
un
milieu marin. Elle n'a pas maintenu ce milieu chez tous les organismes, mais ceux où ce maintien n'a pas été elïectué ont subi une déchéance vitale. »
Faisons abstraction pour l'instant de ces quelques organismes à milieu marin non maintenu. Un organisme, si haut que soit le rang qu'il occupe dans l'échelle animale, apparaît désormais comme un véritable aquarium marin, où continuent à vivre, dans les conditions aciuatiques des vital
origines, les cellules qui le constituent.
LIVRE
II
GÉNÉRALE DE CONSTANCE ORIGINELLE
LOI
—
En face du refroiLa loi de constance marine n'est pas une loi isolée. dissement du globe, la vie animale, apparue à l'état de cellule par une température déterminée, a tendu à maintenir, pour son haut fonctionnement cellulaire, chez des organismes indéfiniment suscités à cet effet, En face de cette température des origines [loi de constance thermique). la concentration progressive des océans, la vie animale, apparue à l'état de cellule dans des mers d'une concentration saline déterminée, a tendu à maintenir, à travers la série zoologique, pour son haut fonctionnement cellulaire, cette concentration des origines [loi de constance osmotique ou
—
saline).
—
— —
constance thermique originelle, Constance marine originelle, on se trouve nettement en présence constance osmotique originelle, d'une loi de constance générale dont ces trois lois partielles ne sont loi générale qui semble pousans doute que les premiers fragments, voir se foi'muler « En face des variations de tout ordre que peuvent subir au cours des âges les différents habitats, la vie animale, apparue sur le
—
:
XIV
RÉSUMÉ GENERAL.
globe à l'état de cellule dans des conditions physiques et chimiques déterminées, tend à maintenir à travers la série zoologiquc, pour son haut fonctionnement cellulaire, ces conditions des origines (loi (jénéiale de constance originelle) ».
Une nouvelle
loi partielle [loi
de constance lumineuse) est déjà probable.
LIVRE
III
LEAU DE MER EN THÉRAPEUTIQUE La conception nouvelle de l'organisme qui résulte du Livre I (l'organisme, colonie de cellules marines) ne peut manifuer d'entraîner, au moins à titre d'essai, des applications thérapeutiques. La thérapeutique marine a lait d'ailleurs ses preuves séculaires. Les eaux de Salies-de-Béarn, SalinsMoutiers, Balaruc, Bourbonne, Nauheim, Niederbronn, Wiesbaden, etc., se minéralisent dans des bancs de sel d'origine océanique leur action est au premier chef marine. Les cures obtenues sur le littoral lui-même ne se comptent plus. Un traitement marin plus direct s'imposait donc. Il a été tenté dans quelques affections. L'eau de mer était injectée à l'isotonie par la voie intra-veineuse ou simplement sous-cutanée. Les bénéfices obtenus ont été flagrants. L'eau de mer s'accuse comme un adjuvant ou un modificateur d'une rare puissance. Ses effets réclament une étude niéthodique et détaillée. :
MER
L'EAU DE
MILIEU ORGANIQUE LIVRE
I
LOI DE CONSTANCE MARINE ORIGINELLE
PREMIÈRE PARTIE ORIGINE MARINE DES PREMIÈRES CELLULES ANIMALES
CHAPITRE PREMIER ORIGINE AQUATIQUE DE TOUS LES ORGANISMES ANIMAUX
—
Résumé du Chapitre. L'origine aquatique de tous les organismesanimaux résulte 1° du fait que tout organisme animal tire son origine d'une cellule et que toute cellule est un élément nécessairement aquatique 2° du fait que, après le stade cellulaire, les premiers stades par les quels passent les embryons typiques de tous les groupes animaux sont, des stades nettement aquatiques (ces deux premières démonstrations, :
;
négligeables à volonté) 3° de l'étude raisonnée des différents ;
modes respiratoires. On observe dans la série animale quatre modes respiratoires les modes cellulaire, tégumentaire, branchial et trachéen. Les trois premiers sont des modes fondamentalement aquatiques ilsne peuvent s'exercer que dans un milieu d'eau ou dans des conditions d"humidité en tenant lieu. Le quatrième mode seul (mode trachéen) est :
;
réellement aérien. Or, tous les groupes animaux, sauf trois, ne respirent que selon l'un ou l'autre des trois premiers modes, tant à l'âge adulte qu'à toutes les phases du déoeloppement. Leur origine, comme leur vie, est donc aquatique.
Trois
seuls
groupes
(Arthropodes,
repi'ésentants réellement aériens, à 1°
Arthropodes, Cordés
—
mode
Péripatides, Cordés) offrent respiratoire trachéen. Mais
des
:
:
Les classes aériennes de ces deux groupes sont seulement des A. classes élevées (Arachnides, Myriapodes, Insectes, pour les Arthropodes; Reptiles, Mammifères, Oiseaux, pour les Cordés); les classes inférieures, celles qui témoignent le plus exactement, par conséquent, de la souche originelle, sont aquatiques et d'origine aquatique, respirant à tous les stades du développement selon le mode aquatique (Pantopodes,
4
ï.
Mérostomacés, pour Cordés)
—
1.
les
—
ORIGINE AQUATIQUE.
Arthropodes; Leptocardes,
Tuniciers,
pour
les
;
B. Le mode trachéen des classes aériennes est un mode respiratoire simplement secondaire sous ce mode apparaît invariablement un mode branchial antérieur. Ainsi, chez les Arthropodes, le poumon des Arachles nides n'est que la branchie du Mérostomacé légèrement différenciée premiers Myriapodes et les premiers Insectes, presque dépourvus encore d'appareil trachéen, possèdent par contre un appareil branchial, parfaitement développé, homologue de l'appareil branchial des véritables Arthropodes aquatiques. Chez les Cordés, les Batraciens passent par une phase larvaire, libre, aquatique, branchiale, à laquelle succède seule;
;
ment le mode respiratoire trachéen les Reptiles, les Oiseaux, les Mammifères passent enfin par la même phase aquatique, embryonnaire, à quatre ou cinq paires de branchies, ces branchies d'abord espacées et nues, comme chez les Poissons les plus primitifs (Cyclostomes), se rapprochant ensuite et se recouvrant d'un opercule, comme chez les Poissons supériieurs (Téléostéens). 2o Péripatides Les Péripatides, qui forment un groupe légèrement aberrant, y;spirent, chez leur forme primitive {Peripalus), selon deux modes, l'un branchial, l'autre trachéen. Ce dernier mode affirme d'ailleurs sa récence par sa disposition encore irrégulière chez Peripatus Edwardsi. L'appareil branchial, au contraire, présente les caractères primitifs; il est régulièrement développé, établi sur le même plan que celui des Arthropodes, auxquels ce groupe a été longtemps joint, et témoigne, par conséquent, d'une vie ancestrale aquatique. Origine, donc, de tous les organismes animaux aquatique. ;
:
:
La vie animale présente quatre grands habitats, se réduisant Toutes en définitive à deux: habitat aquatique, habitat aérien. les espèces animales se répartissent entre quatre grands ha-
—
bitats 1°
:
Les eaux
:
mers
et
eaux douces
;
2° Les milieux organiques (tissus d'animaux^ dans lesquels
grand nombre d'êtres vivent en parasites) 3° Les vases, terres, sables et tous lieux A°
La
un
;
humides
;
surface des terres proprement dite.
Le premier de ces habitats est par excellence aquatique. Le deuxième est également aquatique, les tissus organiques renfermant de 70 à 80 pour 400 d'eau. Le troisième doit être considéré encore
comme
vivant qu'à
la
aquatique, les animaux qui
le
présentent ne
faveur de l'humidité de ces différents milieux, et
étant incapables,
aérienne; seul,
le
ainsi
qu'on
le
verra,
d'une vie
dernier habitat est aérien,
réellement
— en sorte que, des
PRÉLIMINAIRES.
5
quatre habitats précédents, trois en définitive sont aquatiques
un
;
seul, le dernier, aérien.
Nécessité de démontrer rorigine aquatique des organismes Il pourrait sembler que, pour établir aquatiques eux-mêmes. l'origine aquatique des organismes animaux, l'origine aquatique des organismes aériens seuls fat à démontrer. Il n'en est rien. Un animal parfaitement aquatique, en effet, peut présenter une origine parfaitement aérienne. Un grand nombre d'Invertébrés, Insectes aquatiques. Tortue de Vertébrés, sont dans ce cas marine. Baleine, Phoque, Dauphin, etc. L'origine aérienne de
—
:
ces organismes aquatiques n'est pas douteuse cas, leurs
mœurs
;
2°
dans tous
les
cas, leur
:
1°
dans certains
mode
respiratoire
ne laissent aucun doute à ce sujet. Les êtres, dans la série animale, s'efforoant toujours, comme on de venir se reproduire à leur lieu d'origine, on voit la Tortue marine retourner à terre pour y pondre, le Phoque pour y mettre bas et allaiter 1°
sait,
ses petits. 2° Les animaux aquatiques, de lignée purement aquatique, ne respirent jamais l'air en nature, avec lequel ils ne se sont jamais trouvés en contact; ils
l'empruntent à l'eau
oi'i
ils
le
trouvent dissous, et
le font
passer
dans leurs tissus. La Tortue marine, la Baleine, le Phoque, le Dauphin, au contraire, sont tenus de remonter à la surface de l'élément où ils vivent, afin de respirer l'air en nature; ils l'engloutissent comme tous les Vertébrés aériens dans un appareil creux, béant dans l'organisme, et où leur sang s'oxygène à son contact. Les larves aquatiques d'Insectes respirent suivant un mode semblable, au contact' de l'air lui-même répandu dans la cavité des trachées. La larve, bien qu'aquatique, s'alimente en air dans le milieu atmosphérique des dispositions spéciales permettent à quelques-unes de capturer cet air sans quitter le milieu où elles vivent Erystalis tenax dispose d'une sorte de trompe rétractile, longue de six fois la valeur du corps et portant à son extrémité les ouvertures des trachées; chez Nepa Ranatra, deux longues demi-gouttières, partant d'un orifice trachéen et formant tube par leur réunion, s'élèvent à volonté au-dessus du corps de l'animal d'autres larves, mieux adaptées encore à la vie aquatique, sont munies de tout un système de ramifications trachéennes, très fines et formant touffes, à l'intérieur desquelles l'air, dissous dans l'eau, dialyse mais, là encore, le mode respiratoire demeure parfaitement aérien l'air se répand en nature dans la cavité des trachées; c'est sous cette forme seule qu'il est en définitive respiré en aucun cas l'Insecte, non plus que la Tortue, la Baleine, le Phoque ou le Dauphin, ne cesse de respirer l'air, à l'état de gaz, dans un appareil creux, spécial, caractéi'istique du mode de vie aérien. sous
cet
état
;
;
;
:
;
;
On
voit l'insuffisance qu'il
y aurait à
n'établir l'origine aqua-
tique que des organismes aériens seuls. L'origine aquatique des
organismes aquatiques eux-mêmes est à démontrer.
'6
I.
1.
—
ORIGINE AQUATIQUE.
Trois démonstrations peuvent être données de l'origine aquatique de tous les organismes animaux. Nous serons bref sur les
•deux premières, à la rigueur négligeables. L'une pourra sembler d'ordre trop général, l'autre d'ordre
trop théorique.
La
troi-
sième, effectuée en particulier pour chaque groupe animal^ com-
portera une pleine valeur.
PREMIÈRE DÉMONSTRATION DE L'ORIGINE AQUATIQUE DE TOUS LES ORGANISMES ANIMAUX L'élénaent ancestral de tout organisme animal est Or, la cellule est
une
cellule.
un élément nécessairement aquatique.
L'élément ancestral de tout organisme animal est une cellule. Ceci résulterait d'abord a priori du fait qu'un organisme ani-
mal, quel
qu'il soit,
se réduit à
un groupement de
cellules.
La
cellule étant l'unité, et toute unité étant fatalement antérieure à
tout
groupement
d'unités, la cellule est nécessairement l'élément
ancestral de tout organisme animal.
Au
l'embryogénie montre d'une façon précise que tout tire encore aujourd'hui son origine d'une cel-
reste,
•organisme animal lule primordiale
fécondé. Tout ovule
l'ovule
:
mente; d'une, devient deux les cellules
en se multipliant se différencient peu à peu, consti-
tuent d'abord
ments
les
premiers inclus
cellulaires
comme on
sait^
l'organisme, ces laires; les
laquelle
fécondé se seg-
cellules, puis quatre^ puis huit, etc.;
feuillets,
dans
puis les différents groupe-
ces feuillets
;
multiplications et
ces
différenciations cellu-
ouvrages d'embryogénie traitent de
il
on peut suivre,
de la fécondation de l'ovule à l'achèvement de cette matière, sur
serait oiseux d'insister; le processus est
donc
fla-
grant, par lequel une simple cellule proliférant et se différen-
ciant parvient à constituer
complexité.
un organisme adulte dans
toute sa
— AuJourd''hui encore, en dehors de toute théorie, un
organisme est un dérivé peu à peu accru et différencié cV une simple cellule primitive. Gomme il ne peut être douteux que l'embryogénie, dans il
ce cas particulier,
ne témoigne de
la
en résulte qu'on doit considérer tout organisme
phylogénie,
comme
déri-
ou d'une autre, d'une cellule primordiale. Or, la cellule est un élément nécessairement aquatique. Le protoplasma exigeant, pour jouir de ses propriétés vitales, une
vant, d'une façon
PREMIÈRE ET DEUXIÈME DEMONSTRATIONS.
7
proportion considérable d'eau (75 pour 100 environ), tout habitat non aquatique est impossible à une masse aussi minime que la
dont l'eau de constitution^ dans un milieu sec, serait surle-champ vaporisée. Le moyen de défense d'une cellule dans un
cellule,
milieu sec est de s'enkyster, c'est-à-dire de se sécréter une ou plusieurs couches de substances imperméables lose, etc.)
à l'abri desquelles
retour de l'humidité.
par ce rement aquatique. la cellule, et,
elle
(chitine,
cellu-
attend à l'état de vie latente
La condition aquatique
fait, l'origine
le
est essentielle à
de la vie animale est nécessai-
DEUXIÈME DÉMONSTRATION DE L'ORIGINE AQUATIQUE DE TOUS LES ORGANISMES ANIMAUX les
Après le stade ceUulaire, premiers stades par lesquels ont dû passer ancestralement tous les organismes animaux sont des stades nettement aquatiques.
On
de tout organisme L'embryogénie permet de reconstituer les premiers stades qui ont dû succéder sur le globe au stade cellulaire, et par lesquels tous les organismes semblent être communément passés. Il faut savoir d'abord que Quels sont ces premiers stades ? tous les organismes ne les présentent plus aujourd'hui dans leur embryogénie, par suite d'un perfectionnement du mode reproducteur qui, chez les organismes élevés, a défiguré le développement; mais, dans tous les groupes, certains représentants, à était
vient d'établir que l'élément ancestral
une
cellule.
On peut
aller plus loin.
—
mode reproducteur primitif, les possèdent encore, et ceux-ci peuvent témoigner pour le groupe entier. Dans un même groupe animal, en effet, tous les organismes, si voisine que puisse être leur constitution adulte, si évidente que soit par conséquent leur communauté d'origine, ne montrent pas une embryogénie identique, surtout dans les premières divisions cellulaires de l'ovule. Gela tient à une raison très simple. C'est que certains ovules (ceux répondant au type primitif, qu'on rencontre chez les groupes les plus inférieurs du règne animal et les classes les plus inférieures des autres groupes) possèdent une réserve nutritive faible, tandis que d'autres (répondant à un perfectionnement du mode reproducteur, et qu'on rencontre seulement, en règle générale, chez les classes
—
8
I.
I.
—
ORIGINE AQUATIQUE.
plus élevées d'un groupe) possèdent une réserve nutritive abondante, qui, par sa présence, défigure le développement. Un ovule pauvre en matière nutritive, en «ffet, par cela même qu'il les
est de petite taille, peut se
segmenter tout
entier,
Au
dans
la
divi-
un ovule chargé de matière nutritive, et qui acquiert de ce fait une dimension parfois considérable, ne peut que se segmenter sur une de sion
cellulaire
ses parties
;
qui suit
la division
la fécondation.
de l'ovule, au lieu d'être
resse plus qu'un de ses fragments lière, elle est
contraire,
n'inté-
totale,
au lieu d'être libre et réguaplatie sur la masse nutritive. En outre,
comme
;
de vie des deux embryons sont différentes l'embryon d'un ovule pauvre en matière nutritive a rapidement épuisé ses réserves il doit trouver lui-même sa nourriture à l'extérieur, disposer dans ce but de moyens d'action comparables à ceux d'un organisme adulte, rappeler par conséquent d'une façon particulière les organismes adultes, ancestraux, par les conditions
:
;
lesquels
il est autrefois passé la nourriture lui étant mesurée, son développement ne peut être qu'assez lent, d'où suit qu'il doit ;
montrer spécialement une série plus nombreuse de formes transitoires l'embryon d'un ovule riche en matière nutritive, au con;
traire, vit sur ses réserves
en parasite, sous des formes par conséquent modifiées comme dans tous les cas de parasitisme la présence constante de nourriture rend inutile la formation des ;
différents
organes fonctionnels, locomoteurs,
tout à l'heure à la vie de l'embryon libre
;
elle
etc.,
nécessaires
permet,
d'autre
une rapidité plus grande de développement; d'où résulte en, définitive que, dans ce genre de développement, les stades embryonnaires typiques sont non seulement déformés, mais. part,
encore en partie sautés. C'est ainsi que des organismes très voisins d'un même groupe animal peuvent présenter des embryogénies entièrement diff"érentes, du moins dans, leur début les unes, de type primitif où l'embryon passe, peu à peu, à l'état de vie libre par une série de formes remarquablement instructives les autres, de type secon:
;
où l'embryon, déformé d'abord, puis nourri par ses réserves ovulaires, ne présente qu'un développement faussé et abrégé. On nomme les premiers de ces développements des développements directs ou dilatés [les seconds, des développements indirects ou condensés. Il est bien évident que seuls les premiers témoignent des stades ancestraux les plus primitifs daire,
;
DEUXIÈME DÉMONSTRATION.
Ô
par lesquels le groupe animal est passé les seconds ne sont pas même à consulter à ce sujet. Or, si on étudie les développements ''embryonnaires dilatés de ;
tous les groupes animaux, un fait frappe de suite. C'est que, dans leur début, ces développements sont tous identiques. Aussitôt fécondé, tout ovule de type primitif, à quelque groupe qu'il appartienne, se segmente d'une, devient deux cellules, ;
puis quatre, puis huit, puis seize, etc.
;
se multiplie ainsi d'abord
jusqu'à constitution d'une petite sphère pleine, composée d'un
nombre encore restreint de cellules à cette sphère, on donne nom de morule la sphère se distend, devient creuse, toutes :
le
;
les
cellules qui la constituent se portent à sa périphérie
nomme
alors blaslule; elle se
points,
comme un
la
cloche,
cette
couches de cellules appliquées l'une sur
nomme Tous
moment
:
on
la
sur un de ses
sphère tout entière, qui prend bientôt
forme d'une cloche;
la
ce
ballon qui se dégonflerait; la dépression se
prononce, envahissant ainsi
déprime à
formée
l'autre,
est
de
deux
ce
qu'on
la gastrule.
groupes animaux, dans leurs développements
les
dilatés,
passent invariablement par ces trois stades typiques. Chez les Hydrozoaires, l'œuf, très pauvre en matière
Spongiaires et les
morule (sphère moment, l'embryon,
nutritive, se segmente, aussitôt fécondé, devient pleine), devient 6/«srt