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Culture Économique Juridique et Managériale BTS 1re année Sous la direction de Christophe Ciavaldini IA-IPR d’économi

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Culture Économique Juridique et Managériale

BTS 1re

année

Sous la direction de Christophe Ciavaldini IA-IPR d’économie-gestion, Académie d’Orléans-Tours

Véronique Deltombe Professeure d’économie-gestion Lycée général et technologique Gabriel Fauré, Annecy

Bruno Foray Professeur d’économie-gestion Lycée général et technologique Gabriel Fauré, Annecy

Élizabeth Gonzalez Professeure d’économie-gestion Lycée général et technologique Sainte Marguerite, Chambray-lès-Tours

Damien Haury Professeur d’économie-gestion Lycée général et technologique Fulbert, Chartres

Françoise Mubalegh Professeure d’économie-gestion Lycée général et technologique Philibert Dessaignes, Blois

Luc Verdier Professeur d’économie-gestion Lycée général et technologique Paul-Louis Courier, Tours

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Couverture : Valérie Goncalves Mise en pages : Hervé Soulard

Toute représentation, traduction, adaptation ou reproduction, même partielle, par tous procédés, en tous pays, faite sans autorisation préalable est illicite et exposerait le contrevenant à des poursuites judiciaires. Réf. : loi du 11 mars 1957, alinéas 2 et 3 de l’article 41. Une représentation ou reproduction sans autorisation de l’éditeur ou du Centre Français d’Exploitation du droit de Copie (20, rue des Grands–Augustins, 75006 Paris) constituerait une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du code pénal. ISBN : 978-2-206-20577-9 © Delagrave Éditions, 2018 Éditions Delagrave – 5, allée de la 2e D.B. – 75015 Paris www.editions-delagrave.fr

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SOMMAIRE THÈME

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L’INTÉGRATION DE L’ENTREPRISE DANS SON ENVIRONNEMENT Chapitre 1

De quelle manière l’entreprise s’inscrit-elle dans son environnement ? .. . . . . . 5

Chapitre 2

Comment les contrats sécurisent-ils les relations entre l’entreprise et ses partenaires ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

Chapitre 3

Comment s’établissent les relations entre l’entreprise et son environnement économique ? .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

THÈME

2

LA RÉGULATION DE L’ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE Chapitre 4

Comment l’entreprise intègre-t-elle la connaissance de son environnement dans sa prise de décision ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

Chapitre 5

Comment les activités économiques sont-elles régulées par le droit ? .. . . . . . . . . 47

Chapitre 6

Quel est le rôle de l’État dans la régulation économique ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55

THÈME

3

L’ORGANISATION DE L’ACTIVITÉ DE L’ENTREPRISE Chapitre 7

Comment l’entreprise organise-t-elle ses ressources ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79

Chapitre 8

Comment choisir une structure juridique pour l’entreprise ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95

Chapitre 9

Comment les facteurs économiques déterminent-ils les choix de production ? .103

Chapitre 10

Quelles réponses apporte le droit face aux risques auxquels s’expose l’entreprise ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129

Chapitre 11

Quel financement pour l’entreprise ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135

  

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MANAGEMENT

De quelle manière l’entreprise s’inscrit-elle dans son environnement ?

CHAPITRE

1

Partie 1 : SYNTHÈSE RÉDIGÉE 1. De la logique entrepreneuriale à la logique managériale L’entrepreneuriat reste dynamique en France. Selon l’INSEE, en janvier 2017, 591 000 entreprises ont été créées en France, soit 7 % de plus qu’en 2016, atteignant ainsi le plus haut niveau depuis 2010. Ces données chiffrées montrent l’esprit d’initiative des entrepreneurs et leur ténacité, car pour créer une entreprise, de nombreuses étapes doivent être suivies.

A. La logique entrepreneuriale La logique entrepreneuriale est un phénomène qui revêt plusieurs dimensions et dans lequel l’entrepreneur s’inscrit dès lors qu’il exprime le souhait et l’idée d’entreprendre. Un entrepreneur est un individu ou un groupe d’individus qui possède les compétences et la motivation suffisantes pour créer une entreprise ou reprendre une activité source de valeur économique et/ou sociale et se lancer ainsi sur un secteur d’activité. Les éléments qui caractérisent un entrepreneur : • un état d’esprit : la volonté d’entreprendre ; • une implication personnelle dans son projet, un investissement moral, matériel et financier important ; • une personnalité marquée par un leadership naturel et de la ténacité ; • la capacité à innover et à saisir des opportunités d’affaires (de marché) : l’entrepreneur se lance donc dans le processus de création de son entreprise à partir d’une idée innovante ; • la prise de risques : en effet, le projet peut échouer et/ou être modifié en cours de création, c’est un pari pour l’entrepreneur que de se lancer sur un nouveau secteur d’activité. Pour Joseph Alois Schumpeter, l’entrepreneur est un innovateur, car il lance un produit, ouvre un marché… Il fait preuve de créativité et, tel un leader, il sait rompre avec les habitudes. Les anciennes pratiques deviennent obsolètes, son innovation lui procure « un profit temporaire ».

B. La création d’entreprise La création d’une entreprise est le fruit d’un long processus comprenant plusieurs étapes. 1/ Idée innovante de l’entrepreneur pour exploiter une opportunité de marché. 2/ Étude de faisabilité du projet d’un point de vue technique, financier et commercial. Ces deux premières étapes sont influencées par les caractéristiques individuelles de l’entrepreneur (compétences, anticipation et réactivité, motivation et ténacité…) et par l’environnement dans lequel s’inscrit le projet d’entreprendre (formation, culture entrepreneuriale, accompagnement institutionnel, formalités, ressources disponibles…). L’idée se concrétise et devient un projet cohérent qui intègre les ressources nécessaires et un statut juridique. 3/ Rédaction d’un plan d’affaires ou Business Plan. Ce document écrit formalise le projet : il contient la présentation du projet, l’étude de marché, les moyens techniques, humains et financiers mis en œuvre, les démarches administratives et fiscales à venir, le prévisionnel financier (permet d’étudier les mouvements d’argent pour vérifier la rentabilité de l’entreprise), les sources de financement possibles (des dispositifs d’aides financières à la création d’entreprise existent). Chapitre 1  De quelle manière l’entreprise s’inscrit-elle dans son environnement ?

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4/ L’entrepreneur accomplit les démarches administratives et légales nécessaires au lancement de son activité. 5/ Lancement de l’activité.

C. La logique managériale La logique managériale est une démarche davantage tournée vers le présent qui amène le manager, confronté au problème d’allocation des ressources de l’entreprise, à agir sur du court et du moyen terme. Il s’agit d’organiser et de gérer de manière optimale les ressources allouées (humaines, techniques, financières) en fonction des objectifs stratégiques fixés, afin d’assurer la continuité et le développement de l’entreprise. Les managers existent à différents niveaux de l’entreprise (chef d’entreprise, directeur de fonction, chef de service…). Ils accomplissent différentes missions : • fixer des objectifs, des moyens et la stratégie à suivre pour les atteindre ; • organiser, diriger, coordonner des tâches à accomplir par les subordonnés ; • gérer des ressources humaines : embauche, formation, motivation du personnel ; • vérifier les résultats atteints et élaborer des actions correctrices. La logique managériale est indispensable au fonctionnement optimal de l’entreprise et à sa performance à court et moyen terme. Elle se différencie de la logique entrepreneuriale en agissant sur le développement de l’activité de l’entreprise sur le long terme et sur sa pérennité. La taille de l’entreprise et le degré d’incertitude et de turbulence de l’environnement tendent à estomper les frontières entre ces deux logiques qui deviennent alors complémentaires.

2. Une entreprise performante tient compte de ses parties prenantes et poursuit une finalité économique, sociale et sociétale L’entreprise qui s’inscrit dans son environnement est en interaction avec différents acteurs économiques qui sont des parties prenantes. Lorsque l’entreprise poursuit une finalité économique, sociale et sociétale, cela lui permet de tenir compte des attentes de ses parties prenantes, de leurs influences et, à terme, d’être performante.

A. Les parties prenantes de l’entreprise L’entreprise entretient des liens plus ou moins étroits et plus ou moins directs avec les acteurs économiques avec lesquelles elle est en interaction. Ces acteurs sont des parties prenantes. R.E. Freeman (1984) définit les parties prenantes comme étant « tout groupe d’individus ou tout individu qui peut affecter ou être affecté par la réalisation des objectifs organisationnels ». Ces parties prenantes, aux ressources, attentes et intérêts différents, peuvent être classées en deux groupes : les parties prenantes primaires et les parties prenantes secondaires. • Les parties prenantes primaires sont les acteurs qui ont un lien contractuel direct avec l’entreprise : propriétaires, dirigeants, associés, salariés, clients et fournisseurs. La satisfaction des intérêts des parties prenantes primaires est impérative, car ces dernières peuvent menacer la survie de l’entreprise : sa pérennité dépend donc de la satisfaction de leurs intérêts. • Les parties prenantes secondaires sont les acteurs qui n’ont pas par principe de lien contractuel avec l’entreprise : les médias, les réseaux sociaux, les associations, les ONG, les concurrents, les communautés de communes, les communautés d’agglomérations, les collectivités territoriales, les autorités publiques, les pouvoirs publics. L’entreprise peut parfois avoir des liens contractuels avec ces parties prenantes secondaires. Ces parties prenantes influencent l’entreprise, peuvent être influencées par cette dernière, elles sont importantes, mais en aucun cas elles ne peuvent menacer la survie de l’entreprise.

B. Les finalités La finalité est la raison d’être de l’entreprise, le ou les buts qu’elle poursuit. Elle revêt un caractère permanent et s’inscrit sur du long terme. Elle guide les actions entreprises ainsi que la stratégie et les objectifs mis en place afin de la concrétiser. L’entreprise poursuit trois types de finalité : • La finalité économique : finalité poursuivie par toutes les entreprises. L’entreprise joue un rôle économique, elle participe à la croissance économique. Son activité est créatrice de valeur et génère des profits dans le but d’assurer sa pérennité et de satisfaire différentes parties prenantes, notamment les parties prenantes primaires internes.

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• La finalité sociale concerne la satisfaction des salariés en leur offrant de bonnes conditions de travail, la possibilité d’évoluer, de se former. Une politique de gestion des ressources humaines est alors mise en place. • La finalité sociétale concerne les parties prenantes secondaires. Les actions mises en œuvre permettent l’intégration de l’entreprise dans la société en général et tiennent compte des principes du développement durable. Peter Drucker (1909-2005), qui établit une différence entre les objectifs et la finalité, précise que la finalité première d’une entreprise est sociale et sociétale et que son principal objectif est la satisfaction des clients. Pour Peter Drucker, le profit n’est pas une fin en soi, mais c’est en réalisant sa finalité sociale et en apportant satisfaction aux clients « vigilants » que l’entreprise pourra réaliser un « profit suffisant ». Un management de l’entreprise orienté vers ces trois finalités va tenir compte de toutes ses parties prenantes et permet à l’entreprise de s’inscrire dans une démarche de responsabilité sociale de l’entreprise (RSE). Cela signifie que les dimensions économique, sociale et sociétale sont volontairement et concrètement prises en compte par l’entreprise. Ces finalités sont complémentaires, les finalités sociale et sociétale ont des conséquences positives sur la finalité économique de l’entreprise. Plus motivés, les salariés sont par exemple plus productifs, et une entreprise investie auprès de la société et des pouvoirs publics bénéficie d’une image et d’une notoriété positives.

C. La performance La performance peut être définie comme l’atteinte des objectifs. Elle revêt plusieurs dimensions : économique et financière, commerciale, sociale, environnementale. Ces aspects représentent la performance globale et durable de l’entreprise qui contribue à son développement sur le long terme. Chaque performance peut être mesurée par des indicateurs : • performance financière : résultat net, rentabilité, taux d’endettement, chiffre d’affaires ; • performance commerciale : part de marché ; • performance sociale : bilan social ; • performance sociétale : empreinte écologique. La performance se mesure également en termes d’efficacité et d’efficience. L’efficacité est l’atteinte des objectifs, l’efficience concerne l’atteinte des objectifs en fonction des moyens alloués, du temps accordé, du coût engendré. L’entreprise est un acteur économique clé pour le dynamisme et la croissance économique. Créer une entreprise relève d’une logique entrepreneuriale. La logique managériale, quant à elle, permet d’assurer la continuité et le développement de l’entreprise. L’entreprise qui s’inscrit dans son environnement est en interaction avec ses parties prenantes en poursuivant une finalité économique, sociale et sociétale. À plus ou moins long terme, les actions menées doivent lui permettre d’être performante d’un point de vue financier, commercial, social et sociétal.

Partie 2 : CORRIGÉS DES MISSIONS 1

Distinguer une démarche entrepreneuriale d’une démarche managériale

1 Montrez en quoi, en 1994, Henri Seydoux adopte une démarche entrepreneuriale. Préalable = définition de l’expression soulignée [Définition] Une démarche (logique) entrepreneuriale est un état d’esprit et une dynamique d’action et d’innovation permanente. L’entrepreneuriat est un processus qui consiste à prendre le risque d’investir des moyens pour mener un projet économique, dans le but de réaliser des profits et d’assurer le développement de l’entreprise sur le long terme. D’après la définition de l’entrepreneur de J. A. Schumpeter, Henri Seydoux s’inscrit dans une démarche entrepreneuriale, car il réunit plusieurs caractéristiques : • l’entrepreneur est un innovateur : Henri Seydoux a créé un nouveau produit, le drone pour particuliers, en donnant un usage unique à un objet d’origine militaire. Il a ouvert un nouveau marché : en 1994, le drone pour particuliers et professionnels est à ses débuts. C’est un précurseur, d’autant plus qu’il faudra attendre 2012 pour qu’une réglementation vienne encadrer ce secteur d’activité. « Marché ultra-confidentiel » (doc. 1), « un marché balbutiant » (doc. 2) et « cette entrée sur un nouveau marché » (doc. 2) ; Chapitre 1  De quelle manière l’entreprise s’inscrit-elle dans son environnement ?

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• l’entrepreneur est créatif, rompt avec les habitudes : Henri Seydoux est décrit comme « un ingénieur visionnaire qui décide de lancer ses propres inventions » et qui a eu « l’audace d’investir dans un marché encore balbutiant » ; • l’entrepreneur a une capacité à agir le premier : Henri Seydoux est un précurseur dans ce secteur d’activité. Il a pressenti lors de sa participation au salon CES (Consumer Electronics Show) que des opportunités étaient à saisir dans ce secteur d’activité naissant ; • l’entrepreneur s’approprie une rente, un profit provisoire  : nous pouvons supposer que pendant quelque temps après le lancement de Parrot et notamment de Parrot Drones, l’entreprise, en situation de monopole provisoire, a connu un succès permettant un retour sur investissement conséquent, et que la concurrence n’est pas entrée tout de suite sur ce marché. Henri Seydoux a saisi une opportunité d’affaires, il a pris des risques, s’est investi (d’un point de vue matériel, financier et moral) et il a fait preuve de qualités telles que la prise d’initiative, la pugnacité… pour créer son entreprise. Il adopte bien une logique entrepreneuriale.

2 Expliquez en quoi la démarche d’Éric Riyahi est complémentaire de celle d’Henri Seydoux. La démarche d’Éric Riyahi, complémentaire de la démarche entrepreneuriale d’Henri Seydoux, peut être qualifiée de démarche managériale. [Définition] Une démarche (logique) managériale, complément indispensable à la logique entrepreneuriale. Elle est assurée par le manager qui dirige, définit des buts, coordonne, gère et optimise les ressources de l’entreprise afin qu’elle atteigne les objectifs préalablement fixés. Henri Seydoux est entouré de managers, de collaborateurs, qui contribuent au rayonnement de Parrot. Éric Riyahi, par son poste et les fonctions occupées dans l’entreprise, s’inscrit dans une démarche managériale. En effet, il est vice-président exécutif et directeur général des opérations de l’entreprise, également en charge à l’époque du commercial. Il doit : – développer l’entreprise Parrot ; – organiser de manière optimale les ressources humaines, matérielles et financières ; – piloter la réorganisation commerciale de Parrot et, pour ce faire, stimuler les comportements productifs, animer les équipes, organiser les tâches à réaliser, fixer les objectifs à atteindre, les moyens… Ici, Éric Riyahi optimise bien les ressources allouées pour atteindre les objectifs stratégiques fixés. Il contribue à la continuité et au développement de l’entreprise. Cela montre que la démarche managériale d’Éric Riyahi est complémentaire à la logique entrepreneuriale d’Henri Seydoux.

2

Caractériser les étapes de la création d’une entreprise Recensez les grandes étapes de la création d’une entreprise puis caractérisez chacune d’elles (en vous aidant des pages 8 et 9).

De l’idée au lancement d’une entreprise, créer une entreprise est un processus qui passe par plusieurs étapes. Étape n° 1 : l’idée – Projet pour un individu ou un groupe d’individus de créer une activité ou de reprendre une activité existante. – Souhait de saisir une opportunité de marché qui permet de satisfaire un besoin. Henri Seydoux, attiré par la technologie, a eu la témérité de se lancer sur le marché du drone encore balbutiant en 1994. Étape n° 2 : faisabilité du projet d’un point de vue technique, financier et commercial – Participation au Salon de l’automobile de Francfort en septembre 2001 pour lancer le kit mains libres Bluetooth (échec). – Collaborations avec des professionnels de l’électronique (Ericsson, Hitachi) : succès quatre mois après. – Concernant le drone : présentation de ce nouveau produit au Salon de l’électronique de Las Vegas en janvier 2010 et cela a fonctionné. Étape n° 3 : choix du statut juridique Il détermine l’activité de l’entreprise et la manière dont elle doit être perçue par les administrations fiscale et juridique.

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Parrot actuellement est une société anonyme à conseil d’administration (information non présente dans les documents). Étape n° 4 : élaboration du Business Plan (plan d’affaires) ; ce document écrit formalise le projet et contient : – l’étude de marché ; – les moyens techniques, humains et financiers mis en œuvre ; – les démarches administratives et fiscales à venir, le prévisionnel financier (permet d’étudier les mouvements d’argent pour vérifier la rentabilité de l’entreprise) ; – les sources de financement possibles (des dispositifs d’aides financières à la création d’entreprise existent). Le Business Plan est un outil qui permet de convaincre les partenaires, ici, par exemple, Ericsson et Hitachi, et également les investisseurs. Étape n° 5 : la recherche de financements Cette recherche de financements a été nécessaire dans différents cas : – fabriquer les enregistreurs numériques couplés à un agenda ; – concevoir et développer les kits mains libres Bluetooth en partenariat avec Ericsson, pour développer le partenariat avec Hitachi ; – participer aux salons de Francfort et de Las Vegas ; – fabriquer les drones ; – etc. Étape n° 6 : les démarches administratives Ces démarches se retrouvent à toutes les étapes de la création de l’entreprise : de nombreux organismes, partenaires, investisseurs, l’administration fiscale… sont sollicités simultanément. Pour information : en France, il existe le Centre de formalités des entreprises afin d’accompagner le créateur durant toutes les étapes de création de son entreprise. Étape n° 7 : lancement effectif de l’activité de l’entreprise !

3

Caractériser les différentes parties prenantes de l’entreprise Classez les parties prenantes de Parrot Drones et précisez leurs attentes.

[Définition] Pour R.E. Freeman, une partie prenante est  : «  tout individu ou groupe qui peut affecter ou être affecté par la réalisation des objectifs de l’organisation ». Il est possible d’affiner cette notion en précisant qu’il s’agit de : tout groupe identifiable dont l’organisation dépend pour sa survie à long terme (Stanford Research Institute). Les acteurs sont alors : les dirigeants, les salariés, les fournisseurs, les clients, les pouvoirs publics, les banques, les associations, etc. Les parties prenantes primaires et secondaires de Parrot Drones ainsi que leurs attentes peuvent être classées dans un tableau : (liste non exhaustive) Catégories

Description Parties prenantes primaires (internes :

Attentes )

Salariés

840 salariés, mais 290 licenciements. – De bonnes conditions de travail, de la convivialité. – Une rémunération juste/équitable et/ou en fonction de leur investissement. – Un emploi stable dans le temps. – Une évolution de carrière. – Des formations…

Propriétaires Associés

Henri Seydoux détient 35,1 % du capi- – Dividendes. tal, le reste des actions est détenu par – Bénéfices. 7 autres actionnaires déclarés. – Rentabilité…

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Dirigeants

Henri Seydoux, fondateur et PDG et 9 – Développement et pérennité de l’entreprise Parrot cadres dirigeants. et Parrot Drones. – Bénéfices et dividendes. – Rentabilité. – Innovation. – Conquête de nouveaux marchés. – Satisfaction des salariés. – Respect de l’environnement… = finalités économiques, sociales et sociétales.

Fournisseurs

Collaboration avec de nouveaux four- – Un partenariat équitable. nisseurs. – Une rémunération juste. – Un courant d’affaires sur le long terme…

Clients

Les particuliers. Les professionnels.

– Un produit à un bon rapport qualité-prix. – Un usage ludique des produits Parrot Drones pour les particuliers. – Des produits fiables et de qualité. – Un usage professionnel pour les agriculteurs, par exemple. Parties prenantes secondaires

Médias

Relaient le succès de l’activité drone pour illustrer leurs reportages.

Des informations pertinentes, fiables et de l’innovation qui permet de faire le buzz.

Concurrence

Low cost asiatique.

Obtenir des parts de marché au détriment de Parrot.

Les parties prenantes sont nombreuses et variées, le dirigeant et les managers doivent tenir compte de ces différentes parties prenantes dans l’exercice de leurs fonctions. Toute la difficulté réside dans la satisfaction de leurs attentes qui sont très différentes.

4

Identifier les finalités économique, sociale et sociétale de l’entreprise Caractérisez les finalités du Groupe Parrot et montrez leur complémentarité.

[Définition] Les finalités de l’entreprise sont les buts et objectifs poursuivis par l’entreprise. Peter Drucker précise que la finalité première d’une entreprise, c’est de satisfaire le besoin du client avec des produits de qualité. Pour ce faire, elle doit poursuivre une finalité sociale (conditions de travail, formations, promotions…) et sociétale (application des principes du développement durable) et c’est ainsi qu’elle réalise une finalité économique (lucrative). Parrot poursuit des finalités économiques, sociales et sociétales ; en ce sens, elle s’inscrit dans son environnement : en interaction avec ses parties prenantes qui voient leurs attentes satisfaites. Finalité économique : • renouer avec la croissance et retrouver une situation économique proche de celle de ses années de lancement, synonymes de gains financiers ; • réaliser du profit qui permet de se développer, d’innover, et de satisfaire les parties prenantes internes (dirigeants, actionnaires, salariés). Finalité sociale : • Satisfaire les attentes des salariés en leur permettant d’évoluer dans de bonnes conditions de travail : – «  Convivialité, simplicité, tutoiement, usage du prénom, association sportive et culturelle, thé et café à volonté » (doc. 1) ; – « Autonomie et liberté d’action » (doc. 1) ; – « Évolutions de carrière, formations, promotions internes » (doc. 1) ; – deux certifications (doc. 1) : santé et sécurité au travail (OHSAS 18001 depuis 2009), convivialité et bonnes conditions de travail (classement au « Great place to work » depuis 2013).

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Finalité sociétale : • Satisfaire des clients « vigilants » selon Peter Drucker : objectif de la finalité sociétale, « un profit suffisant » est nécessaire pour assurer la satisfaction des clients : – « Tout ce monde œuvre à la satisfaction de la clientèle grand public et professionnelle qui souhaite utiliser des produits innovants, de qualité et respectueux de l’environnement » (doc. 1) ; – Les clients font partie du triptyque : Qualité, Environnement, Sécurité et il est indiqué que Parrot bénéficie de la certification ISO 9001 (doc. 2). • Tenir compte de son environnement : – Parrot s’inscrit dans une démarche RSE (doc. 1) ; – certification 14001 (doc. 1) ; – audit de sa performance de développement durable (doc. 1) ; – référent développement durable nommé au sein du groupe Parrot (doc. 1) ; – l’environnement fait également partie du triptyque Qualité, Environnement et sécurité avec, notamment, la certification ISO 14001 (doc. 2). Les trois finalités sont complémentaires : en poursuivant une finalité sociale et sociétale, sur du long terme les conséquences seront favorables à l’entreprise d’un point de vue économique et financier. De plus, la finalité économique permet également de mettre en place des actions en faveur des dimensions sociale et sociétale.

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Identifier les différentes composantes de la performance de l’entreprise Repérez les différentes composantes de la performance du groupe Parrot, ainsi que les indicateurs de performance correspondants.

[Définition] Les indicateurs de performance traditionnellement et communément utilisés pour analyser la performance d’une entreprise sont les indicateurs financiers, principalement la rentabilité financière et la profitabilité. Cette conception de la performance est réductrice et ne permet pas une analyse du couple valeur-coût. Il convient donc d’analyser aussi la performance sociale et sociétale. Les indicateurs de performance : • les indicateurs de la performance financière : résultat net, rentabilité, taux d’endettement, chiffre d’affaires ; • les indicateurs de la performance commerciale : part de marché ; • les indicateurs de la performance sociale : bilan social ; • les indicateurs de la performance sociétale : empreinte écologique. La mesure de la performance : Performance financière. Elle se mesure au travers des indicateurs suivants : • le chiffre d’affaires est en légère baisse entre 2016 et 2017 (- 8,75 %) ; • résultat net : Parrot enregistre des pertes. Bien que négatif, le résultat net augmente fortement entre 2016 et 2017 ; • rentabilité  : absence de rentabilité des capitaux propres. Le résultat est négatif mais il progresse, car il passe de - 49,06 % à - 15,49 %. L’entreprise n’a pas généré de résultat positif suffisant pour rémunérer ses actionnaires. Performance sociale : La performance sociale de Parrot via son bilan social est positive, 90 % des salariés sont satisfaits (résultat issu de l’enquête annuelle). Les salariés et leurs attentes sont pris en compte par l’entreprise : bonnes conditions de travail, évolution de carrière, formations… Les actions sont nombreuses et variées (enquête annuelle de satisfaction auprès des salariés, entretien de carrière, entretien annuel d’évaluation) afin de susciter un sentiment d’appartenance, source de motivation et d’implication dans la réalisation du travail. Performance sociétale : les dirigeants et les collaborateurs de Parrot mènent également des actions positives en faveur de l’environnement. Il s’agit de réduire l’impact environnemental de l’entreprise Parrot : • utilisation optimale des ressources ; • nouvelle conception des produits ; • réduction de la dimension des emballages et du coût de transport ; • « zéro papier » ; • recyclage des matières premières ; • tri sélectif des déchets. Chapitre 1  De quelle manière l’entreprise s’inscrit-elle dans son environnement ?

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Parrot est performante d’un point de vue social et sociétal. Ces deux performances auront des conséquences favorables, plus sur du long terme, sur la performance financière qui s’améliore malgré les résultats négatifs. Ainsi, la performance globale de l’entreprise est plutôt favorable. Cela signifie que Parrot, en poursuivant une finalité économique, sociale et sociétale est un acteur qui s’inscrit dans son environnement et tient compte des parties prenantes avec lesquelles il est en interaction. Ainsi, la grande majorité des parties prenantes voient leurs attentes satisfaites.

APPLICATION 1

Lunettes pour tous

Distinguez ce qui, dans la démarche de Paul Morlet, relève d’une logique entrepreneuriale de ce qui relève d’une logique managériale.

Éléments qui relèvent de la logique entrepreneuriale : • Idées innovantes et prise de risques : 1/ À partir d’un constat (les lunettes des joueurs de poker pourraient accueillir de la publicité sans que cela les gêne), Paul Morlet lance Lulu Frenchie, une marque de lunettes personnalisables. Il a saisi une opportunité d’affaires et il fait figure de précurseur, car il lance une activité innovante. 2/ Il lance en mai 2014 la boutique « Lunettes pour tous » : des lunettes fabriquées sur place en moins de 10 minutes à des prix très bas ! Il s’agit d’un phénomène de disruption (procédé commercial qui consiste à « casser » les codes préétablis). Il vient casser les codes du marché des lunettes pour lequel le prix moyen est de 500 euros. Il réduit à l’extrême le temps d’attente de fabrication ordinairement long, car la fabrication des verres est sous-traitée, et les opticiens n’ont pas de stock. • Investissement financier personnel et prise de risques : il investit ses économies (4 400 euros) et accepte de rogner sur les marges tout en investissant dans du matériel de pointe. Paul Morlet est un entrepreneur d’après J. A. Schumpeter : innovation, nouveau marché qui vient rompre les habitudes, précurseur, le seul à proposer ce produit… Éléments qui relèvent d’une logique managériale : • Organisation et rationalisation du processus de production  : système de fabrication rapide et optimisé  : machines de pointe permettant ce gain de temps dans le processus de fabrication. • Gestion du stock : 14 000 verres et 2 000 montures. • Vente de 500 paires sur les trois magasins et vente de 250 par jour dans la boutique parisienne. • Gestion de 105 employés = optimisation des ressources, gestion de l’activité et des ressources humaines. Les étudiants peuvent supposer et ajouter les éléments indiqués dans la synthèse du cours (fixer des objectifs, des moyens et la stratégie à suivre pour les atteindre, vérifier les résultats atteints et élaborer des actions correctrices…).

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Présentez les parties prenantes de « Lunettes pour tous » en précisant leurs attentes.

Les parties prenantes primaires et secondaires de « Lunettes pour tous » ainsi que leurs attentes peuvent être classées dans un tableau (liste non exhaustive, d’autres parties prenantes secondaires peuvent être supposées telles que la Ville de Paris, les syndicats…) : Catégories

Description

Attentes

Parties prenantes primaires Salariés

105 employés.

– De bonnes conditions de travail, de la convivialité. – Une rémunération juste/équitable et/ou en fonction de leur investissement. – Un emploi stable dans le temps. – Une évolution de carrière. – Des formations…

Propriétaires Associés

Paul Morlet et Xavier Niel qui est entré dans le capital en investissant 1 million d’euros.

– Dividendes. – Bénéfices. – Rentabilité…

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Dirigeants

Paul Morlet est le fondateur et le diri- – Développement et pérennité de l’entreprise. geant de « Lunettes pour tous ». – Bénéfices et dividendes. – Rentabilité. – Innovation. – Conquête de nouveaux marchés. – Satisfaction des salariés et des clients. – Respect de l’environnement… = finalités économiques, sociales et sociétales

Fournisseurs

Verres proviennent de Chine.

– Un partenariat équitable. – Une rémunération juste. – Un courant d’affaires sur le long terme…

Clients

Les particuliers.

– Un produit à un bon rapport qualité-prix (lunettes à 10 euros en 10 minutes). Parties prenantes secondaires

Concurrence

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Les opticiens (prix moyen à 500 euros).

Obtenir des parts de marché au détriment de « Lunettes pour tous ».

Caractérisez les finalités de « Lunettes pour tous » et montrez leur complémentarité.

Finalité économique : • rôle économique joué, car l’entreprise possède trois magasins et emploie 105 employés ; • chiffre d’affaires de 6 millions d’euros, le taux de croissance a doublé en deux ans ; • magasins rentables et BFR positif ; • marge brute à 50 %. Finalité sociale : • 105 employés en quelques années. On peut supposer que des actions en faveur des employés existent telles que la formation, l’évolution de carrière (responsable de magasin), conditions de travail favorables… Finalité sociétale : • Selon P. Drucker, l’objectif de la finalité sociétale est la satisfaction des clients et la recherche du profit n’est donc pas une fin en soi. Ici, les clients sont pris en compte et l’enrichissement n’est pas l’objectif principal de Paul Morlet (« il ne cherche pas à s’enrichir », doc. 1) et Paul Morlet souhaite que les 2 millions de Français qui ne peuvent pas s’acheter de lunettes puissent le faire grâce à son entreprise : « si je peux faire ma petite révolution et que ça sert aux gens, je suis content ». La finalité économique va pouvoir financer les activités et actions mises en place pour poursuivre la finalité sociale et sociétale. Et inversement, ces deux finalités ont un effet bénéfique à long terme sur la finalité économique. Ces trois finalités sont complémentaires.

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Identifiez les composantes de la performance de l’entreprise « Lunettes pour tous » et présentez les principaux indicateurs qui la mesurent. Type de performance

Indicateurs

Financière

Rentabilité : magasins rentables. Besoin en fonds de roulement positif.

Commerciale

Chiffre d’affaires en 2016 : 6 millions d’euros. Taux de croissance doublé entre 2015 et 2016. Marge brute de 50 % « 100 fois le volume actuel d’un opticien classique ».

Sociale

Emploi de 105 salariés.

Chapitre 1  De quelle manière l’entreprise s’inscrit-elle dans son environnement ?

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DROIT

Comment les contrats sécurisent‑ils les relations entre l’entreprise et ses partenaires ?

CHAPITRE

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Partie 1 : SYNTHÈSE RÉDIGÉE 1. La situation précontractuelle La période précontractuelle, appelée aussi pourparlers, correspond à une période particulière des relations entre deux interlocuteurs, souvent professionnels. Les deux parties ouvrent des négociations afin de déterminer si la signature d’un contrat est envisageable et, le cas échéant, de déterminer le contenu de ce futur contrat. De telles négociations ne concernent que des situations à forts enjeux ; dans ce cas, la phase préalable à la conclusion peut s’avérer longue et délicate.

A. Les principes en vigueur En vertu de l’article 1112 du Code civil, la période précontractuelle doit être placée sous le signe de la liberté, de la bonne foi et de la loyauté. Chaque partie est, en théorie, libre d’entrer en négociation, mais également de rompre ces négociations. Par contre, la bonne foi est un corollaire naturel dans la mesure où l’une des parties ne peut pas chercher à abuser de la situation en créant et en maintenant un espoir vain. Chaque partie doit avoir une attitude loyale envers l’autre. Cette loyauté est nécessaire au bon déroulement de la négociation, les partenaires pouvant être amenés à des échanges d’informations sensibles ou stratégiques. Les parties sont tenues de garder le secret sur la teneur des échanges et notamment sur les informations techniques ou commerciales divulguées à cette occasion. Ainsi, même si aucune convention n’explicite le respect du secret des informations échangées, un partenaire ne peut pas rompre le secret sous peine de voir sa responsabilité extracontractuelle engagée. L’ordonnance du 10 février 2016, portant réforme du droit des contrats, introduit une obligation générale d’information précontractuelle. Ainsi, le nouvel article  1112-1 du Code civil, prévoit que celle des parties qui connaît une information dont l’importance est déterminante pour le consentement de l’autre doit l’en informer dès lors que, légitimement, cette dernière ignore cette information ou fait confiance à son cocontractant. Les parties ne peuvent ni limiter ni exclure ce devoir.

B. Les différentes formes de pourparlers Les négociations préalables à la conclusion d’un contrat peuvent elles-mêmes donner lieu à la rédaction de documents spécifiques. • Le contrat de négociation officialise l’intention des parties d’entrer en négociation afin de définir les conditions d’un futur contrat. • L’accord de préférence consiste à l’engagement de l’une des parties à la négociation de conclure le contrat envisagé avec l’autre partenaire, de manière préférentielle aux autres éventuels contacts. • Le contrat-cadre permet aux partenaires de fixer les conditions dans lesquelles les futurs contrats devront être envisagés ou exécutés. • La promesse de contrat retranscrit l’engagement d’une des parties à la signature du contrat envisagé à des conditions déterminées. Cette liste d’exemples de documents spécifiques n’est pas exhaustive.

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C. L’hypothèse de la rupture des pourparlers Une période de négociation, même longue, ne débouche pas toujours sur la conclusion d’un contrat. En effet, même si le risque de rupture est inhérent à toute négociation, la fin des relations précontractuelles doit s’inscrire dans un contexte de loyauté. Par conséquent, pour rompre des pourparlers, il faut avoir des raisons sérieuses. Il faut les formuler expressément et annoncer la rupture. La brutalité d’une rupture n’est jamais admise par les tribunaux. La partie qui s’estime lésée peut porter sa demande devant une juridiction civile ou commerciale en fonction de la qualité du défendeur. La base juridique de l’action est obligatoirement extracontractuelle (article 1240 du Code civil) dans la mesure où les relations contractuelles n’existent pas encore. Un contractant qui se retirerait sans motif valable d’une négociation bien avancée engage donc sa responsabilité afin de réparer le dommage causé au cocontractant.

2. Le processus de formation d’un contrat Le contrat est un accord général de volonté produisant des effets de droit. L’article 1101 du Code civil en donne la définition suivante : « le contrat est un accord de volontés entre deux ou plusieurs personnes destiné à créer, modifier, transmettre ou éteindre des obligations. » Ainsi, le contrat, une fois formé, est source d’obligations entre les personnes juridiques (parties).

A. Les conditions de formation du contrat En vertu de l’article 1113 du Code civil : «  le contrat est formé par la rencontre d’une offre et d’une acceptation par lesquelles les parties manifestent leur volonté de s’engager. Cette volonté peut résulter d’une déclaration ou d’un comportement non équivoque de son auteur. » Le contrat existe quand il y a rencontre entre l’offre et l’acceptation. L’offre est une proposition qui comprend les éléments essentiels du contrat et exprime la volonté de son auteur d’être lié en cas d’acceptation. L’acceptation est la manifestation de la volonté d’une personne qui donne son accord à une offre de contrat, dans les termes formulés par l’offre. Dans les contrats consensuels (les plus nombreux), la rencontre des volontés suffit à former le contrat. Dans les contrats solennels (ex. : contrat de mariage), la formation du contrat nécessite un écrit (ex. : acte notarial). Dans les contrats réels (ex. : contrat de gage), la formation du contrat nécessite la remise de la chose, objet du contrat.

B. La liberté contractuelle La formation du contrat repose sur le principe de la liberté contractuelle. En vertu de ce principe, chacun est libre : – de choisir son cocontractant ; – de conclure ou non le contrat ; – d’en définir le contenu sous réserve du respect de l’ordre public (article 6 du Code civil) et des lois qui s’imposent directement aux contractants. Toutefois, des limites apportées à la liberté contractuelle existent : – le choix du cocontractant peut être limité (ainsi, dans le cadre de la vente d’un appartement, le locataire bénéficie d’une priorité : le droit de préemption) ; – la loi peut imposer la souscription d’un contrat (comme le contrat d’assurance responsabilité civile pour un conducteur de véhicule automobile) ; – le contenu du contrat peut être imposé par le cocontractant (par exemple : le contenu du contrat de transport avec la SNCF).

3. Les conditions de validité d’un contrat La conclusion du contrat ne peut produire d’effets juridiques qu’à la condition d’être légalement formée. L’article 1128 (anciennement 1108) du Code civil édicte les trois conditions essentielles pour la validité d’un contrat. • Le consentement de la partie qui s’oblige : le consentement doit être libre et éclairé. L’échange de consentement doit être exempt de vices. Les vices qui peuvent venir entacher le consentement sont l’erreur, le dol et la violence. Dans le premier cas, l’un des contractants s’est trompé. Dans le cas du dol, l’un des contractants a été induit en erreur par l’autre partie. Enfin, dans le cas de la violence, l’un des contractants a fait l’objet de menaces physiques ou morales ou a été contraint à contracter par des circonstances extérieures irrépressibles.

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• Leur capacité de contracter : pour être capable, il faut avoir 18 ans et ne pas être déclaré incapable majeur. La capacité est l’aptitude d’une personne à être titulaire de droits et à les exercer. On distingue la capacité de jouissance (l’aptitude à acquérir des droits) et la capacité d’exercice (l’aptitude à exercer les droits dont on est titulaire). • Un contenu licite et certain : l’objet du contrat doit être déterminé ou déterminable, doit exister ou être futur (certain) et ne doit pas porter atteinte à la loi (licite). L’inobservation de l’une des conditions de formation du contrat peut être sanctionnée par la nullité du contrat. Le contrat est alors censé n’avoir jamais existé. Il existe deux types de nullité : – la nullité relative, si la règle violée a pour but de protéger un intérêt particulier (par exemple : contrat avec un incapable) ; – la nullité absolue, si la règle violée a pour but de protéger l’intérêt général (par exemple : objet du contrat illicite).

4. Les clauses d’un contrat Une clause est une phrase ou un ensemble de phrases contenues dans le texte d’un acte juridique (tel un contrat) qui définit les droits et les obligations des parties. Le contrat est un acte juridique personnalisable soumis au principe de liberté contractuelle. Il comprend des clauses générales (que l’on retrouve dans tous les contrats comme l’objet, le prix…) et des clauses particulières (que les parties peuvent insérer en fonction de leurs besoins). Ces clauses sont nombreuses. Les plus fréquentes sont : • La clause de réserve de propriété : clause qui permet au créancier de conserver la propriété du bien objet de l’échange jusqu’à complet paiement. • La clause d’indexation : clause qui prévoit que le prix mentionné au contrat évoluera de manière automatique en fonction de l'évolution d'une autre donnée. • La clause de renégociation : clause qui prévoit l’obligation pour les parties de renégocier le contrat si des données essentielles à son équilibre viennent à changer. • La clause limitative ou exclusive de responsabilité : clause par laquelle le débiteur d’une obligation décide de limiter ou d'exclure par avance sa responsabilité en cas de mauvaise exécution ou d’inexécution du contrat. Cette clause est valable si elle est librement négociée et qu’elle ne vide pas de toute sa substance l'obligation essentielle du cocontractant. • La clause résolutoire : clause qui prévoit qu'en cas de manquement à une obligation contractuelle de l'une des parties, le contrat sera résilié de plein droit. Cela permet d'éviter d’avoir recours à la justice. • La clause pénale : clause qui détermine à l’avance la sanction pécuniaire applicable au cas où l’une des parties n’exécuterait pas ses obligations. Les cocontractants s’obligent par ces clauses et doivent les respecter. Entre professionnels, ces aménagements sont tout à fait valables. Toutefois, le législateur encadre le contenu des clauses, soit pour protéger la partie la plus faible (ordre public de protection), soit pour permettre le bon fonctionnement du marché (ordre public de direction). En cas de déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties dans une clause du contrat, cette dernière est considérée comme une clause abusive et est réputée non écrite.

5. Les effets juridiques du contrat A. La force obligatoire du contrat Le principe de la force obligatoire du contrat est posé les articles 1103 du Code civil : « les contrats légalement formés tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faits », et 1193 du Code civil : « les contrats ne peuvent être modifiés ou révoqués que du consentement mutuel des parties, ou pour les causes que la loi autorise. » Ce principe entraîne donc les conséquences suivantes : • Les parties doivent exécuter les obligations pour lesquelles elles se sont engagées. • Elles doivent exécuter le contrat de bonne foi. Le créancier est soumis à un devoir de loyauté et de coopération. Il doit donc s’abstenir de toute pratique ayant pour conséquence de rendre l’exécution du contrat difficile, voire impossible. • Le contrat est irrévocable. Il ne peut être mis fin au contrat qu’avec l’accord de toutes les parties ou pour un motif prévu par la loi. Les modifications unilatérales ne sont pas autorisées. • Parce qu’il a une force obligatoire, le contrat ne peut avoir d’effet qu’entre les parties contractantes.

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B. Le rôle du juge dans l’exécution du contrat Du principe de la liberté contractuelle et de la force obligatoire du contrat, il résulte que le juge doit respecter la volonté des parties. Le contrat est obligatoire dans ce qui a été voulu et seulement cela. Tout comme les parties sont contraintes par le contrat, le juge doit rechercher la commune intention des parties. Il ne peut pas interpréter des clauses claires d’un contrat ni dénaturer l’une d’entre elles. Ainsi, un juge ne peut pas, en principe, réviser un contrat en cours. Le juge peut néanmoins faire une entorse au principe de la force obligatoire du contrat pour maintenir ou rétablir l’équilibre contractuel. Ainsi, l’article 1195 du Code civil prévoit que : « si un changement de circonstances imprévisible lors de la conclusion du contrat rend l’exécution excessivement onéreuse pour une partie qui navait pas accepté den assumer le risque, celle-ci peut demander une renégociation du contrat à son cocontractant. » Il prévoit également qu’« en cas de refus ou d’échec de la renégociation, les parties peuvent convenir de la résolution du contrat, à la date et aux conditions qu’elles déterminent, ou demander d’un commun accord au juge de procéder à son adaptation. À défaut d’accord dans un délai raisonnable, le juge peut, à la demande d’une partie, réviser le contrat ou y mettre fin, à la date et aux conditions qu’il fixe. »

C. L’inexécution du contrat Si l’une des parties ne remplit pas tout ou partie ses obligations (par exemple, l’absence de livraison) ou les exécute mal (comme un retard de livraison), on parle d’inexécution du contrat. • L’exécution forcée : la partie lésée (le créancier) peut alors envisager une action en « exécution forcée » qui consiste à contraindre l’autre contractant (débiteur) à réaliser son obligation. Cette exécution forcée ne peut être décidée que par le juge. Dès lors que le contrat ne prévoyait pas de date fixe de réalisation, le recours au juge doit être précédé d’une mise en demeure du créancier envers le débiteur. L’exécution forcée peut prendre la forme d’une exécution en nature (comme la saisie) ou d’une exécution par équivalent (des dommages-intérêts correspondant à la valeur des obligations qu’elle n’a pas exécutées). • L’exception d’inexécution : lorsque le contrat est synallagmatique (chaque partie a des obligations), la partie qui n’a pas encore exécuté son obligation peut s’abstenir de le faire si son cocontractant n’a pas exécuté la sienne ou a refusé d’y procéder. Dans ce cas, le contrat continue d’exister, il est suspendu. • La résolution ou la résiliation : pour les contrats à exécution instantanée, on parle de résolution. La résolution consiste à anéantir rétroactivement le contrat. Elle peut être prononcée par le juge ou être de droit, c’est-à-dire apparaître dans une clause prévue par les parties au moment de la conclusion du contrat (clause résolutoire). En cas de résolution, le contrat est censé n’avoir jamais existé et les parties sont remises dans l’état où elles étaient avant la conclusion du contrat. Pour les contrats à exécution successive, on parle de résiliation : comme il n’est pas possible d’appliquer un anéantissement rétroactif, le contrat est anéanti (ne produira plus d’effet) pour l’avenir (par exemple, pour un contrat de travail). Attention ! Ne pas confondre les différentes sanctions : nullité (relative ou absolue), résolution et résiliation. La nullité peut s’appliquer en cas de non-respect d’au moins une des conditions de validité lors de la formation du contrat. Résolution et résiliation sont appliquées lors de l’exécution du contrat.

Partie 2 : CORRIGÉS DES MISSIONS 1

Qualifier une situation précontractuelle

1 Identifiez les éléments qui caractérisent une situation précontractuelle. [Définition] La situation précontractuelle est la phase durant laquelle plusieurs personnes négocient afin d’aboutir à un accord, le contrat. Les éléments qui caractérisent une situation précontractuelle sont les suivants : • une phase de dialogue entre les parties durant laquelle celles-ci forment des propositions et des contre-propositions (ressource 1) ; • un comportement loyal des parties, c’est-à-dire fournir les informations nécessaires à la conclusion du contrat (obligation précontractuelle d’information – ressource 3 et article 1112-1 du Code civil) ; • une négociation de bonne foi, c’est-à-dire une véritable volonté de contracter (ressource 2).

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2 Déduisez de votre réponse précédente l’existence de pourparlers entre Parrot et Altai. [Définition] Il s’agit d’une phase de discussion comprenant proposition(s) et contre-proposition(s) matérialisées par des échanges oraux, parfois écrits (courriers électroniques ou postaux) en vue d’aboutir à la conclusion d’un contrat. Les éléments qui caractérisent l’existence de pourparlers sont les suivants : • une phase de dialogue entre les parties durant laquelle celles-ci forment des propositions et des contre-propositions : la société Parrot et la société Altai négocient depuis trois mois. Le responsable de la production, Pierre Chanay s’est déplacé de nombreuses fois aux États-Unis et a eu de nombreux échanges avec la société Altai. La société Parrot a fourni un cahier de charges contenant ses attentes concernant le panneau solaire, et la société Altai a proposé un prototype ; • un comportement loyal des parties : la société Parrot a fourni les informations nécessaires à la réalisation du produit attendu (qualité, prix…). La société Altai tient compte de ces informations pour réaliser le prototype ; • une négociation de bonne foi : les parties ont une réelle volonté de contracter, car leur relation dure depuis environ trois mois.

3 Proposez une argumentation juridique sur laquelle Pierre Chanay pourrait s’appuyer pour rompre les négociations.

[Définition] Les négociations correspondent à la phase durant laquelle plusieurs personnes négocient aux fins d’aboutir à un accord, le contrat. [Les faits] La société est en pourparlers depuis trois mois avec la société Altai pour la réalisation d’un capteur solaire. Le prototype proposé par la société Altai ne répond pas aux attentes de qualité du cahier de charges. La société Parrot souhaite mettre fin aux négociations. [Le problème de droit] Quelles sont les conditions  ? Une rupture de pourparlers est-elle envisageable sans risque juridique ? [Les règles de droit applicables] En vertu de l’article 1112 du Code civil, « l’initiative, le déroulement et la rupture des négociations précontractuelles sont libres. Ils doivent impérativement satisfaire aux exigences de la bonne foi. En cas de faute commise dans les négociations, la réparation du préjudice qui en résulte ne peut avoir pour objet de compenser la perte des avantages attendus du contrat non conclu. » La décision de la Cour d’appel de Toulon en date du 10 juin 1992, précise que « la liberté est le principe dans le domaine des relations précontractuelles y compris la volonté de rompre à tout moment les pourparlers. » Toutefois, «  lorsque ces derniers ont atteint en durée et en intensité un degré suffisant pour faire croire légitimement à une partie que l’autre est sur le point de conclure et partant pour l’inciter à certaines dépenses la rupture est alors fautive, cause un préjudice et donne lieu à réparation. » Cette décision est conforme à la règle de l’article 1240 du Code civil : «  tout fait quelconque de l’homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer. » [La conclusion] Les échanges entre les sociétés Parrot et Altai ont été nombreux et durent depuis trois mois. La société Altai a produit un prototype qui ne correspond pas aux attentes formulées dans le cahier des charges. S’il y avait rupture des pourparlers, elle serait liée au fait que, malgré les échanges, les conditions pour une signature du contrat ne sont pas réunies pour la société Parrot, le produit proposé par la société Altai étant de qualité médiocre. Dans ces circonstances, il apparaît que ni la mauvaise foi, ni l’intention de nuire, ni la prolongation artificielle des pourparlers ne peuvent être reprochées à la société Parrot. Elle pourrait donc mettre fin, sans abuser de ce droit, aux pourparlers, et cela sans conséquence juridique dommageable pour ses intérêts.

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Repérer le processus de formation d’un contrat

1 Précisez la date de formation du contrat en justifiant votre réponse. [Définition] La formation du contrat est fondée sur un accord de volonté entre deux ou plusieurs personnes destiné à créer, modifier, transmettre ou éteindre des obligations. La date de formation du contrat est le 15 février. En effet, le contrat de vente est un contrat consensuel pour lequel seule la rencontre des volontés suffit à former le contrat (article 1109 du Code civil). De plus, l’article  1113 du Code civil précise que «  le contrat est formé par la rencontre d’une offre et d’une acceptation par lesquelles les parties manifestent leur volonté de s’engager. Cette volonté peut résulter d’une déclaration ou d’un comportement non équivoque de son auteur. » La rencontre des volontés a bien eu lieu le Chapitre 2  Comment les contrats sécurisent‑ils les relations entre l’entreprise et ses partenaires ?

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15 février, car ce jour les parties ont eu un comportement non équivoque en se mettant d’accord sur les conditions de vente (quantité, délai, prix…).

2 Proposez une argumentation juridique que pourrait développer Pierre Chanay pour justifier sa position.

[Les faits] Le 15 février, les sociétés Parrot et Altai se sont mises d’accord sur les conditions du contrat (quantité, délai, prix…). Toutefois, le 25 février, le responsable du dossier de la société Altai souhaite revenir sur le prix fixé car, selon lui, une erreur d’estimation des coûts a été faite même si elle ne remet pas en cause la rentabilité du contrat. [Le problème de droit] Une partie peut-elle revenir sur les conditions fixées dans un contrat ? [Les règles de droit applicables] En vertu de l’article 1113 du Code civil, «  le contrat est formé par la rencontre d’une offre et d’une acceptation par lesquelles les parties manifestent leur volonté de s’engager. Cette volonté peut résulter d’une déclaration ou d’un comportement non équivoque de son auteur. » L’article 1118 du Code civil précise que « l’acceptation est la manifestation de volonté de son auteur d’être lié dans les termes de l’offre. » L’article 1109 du Code civil précise que « le contrat consensuel se forme par le seul échange des consentements, quel qu’en soit le mode d’expression. » [La conclusion] Le contrat conclu entre les sociétés Parrot et Altai est un contrat consensuel qui se forme par le seul échange des consentements (article 1109 du Code civil). Lors de la réunion du 15 février, et conformément à l’article 1113 du Code civil, les parties ont eu un comportement non équivoque en se mettant d’accord sur les conditions de vente (quantité, délai, prix…). L’échange de consentements a donc eu lieu à cette date. Le contrat a donc été conclu le 15 février, et la société Altai ne peut pas revenir sur les termes du contrat (article 1118 du Code civil).

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Analyser et évaluer les conditions de la validité d’un contrat

1 Identifiez la condition de validité qui semble ne pas être respectée dans ce contrat. Justifiez votre réponse.

En vertu de l’article 1128 du Code civil : « sont nécessaires à la validité d’un contrat : 1° Le consentement des parties ; 2° Leur capacité de contracter ; 3° Un contenu licite et certain. » Le consentement doit être libre et éclairé. Le consentement est éclairé lorsqu’il n’est pas obtenu par le dol (le dol consiste à tromper le contractant soit en lui donnant des informations fausses, soit en gardant le silence sur des informations déterminantes pour la conclusion du contrat). En l’espèce, la société Yol n’avait pas les compétences pour répondre au cahier des charges de fabrication d’un châssis pour drone professionnel et a caché cette information à la société Parrot. La société Parrot a donc été victime d’un dol ce qui a vicié son consentement.

2 Présentez l’argumentation sur laquelle pourrait s’appuyer la société Parrot pour demander l’annulation du contrat (fait, problème juridique, règle de droit, conclusion).

[Les faits] La société Parrot a conclu un contrat avec la société Yol pour la fabrication d’un châssis de drone. Au bout de quelques mois, la société Parrot se rend compte que la société Yol lui a caché qu’elle n’avait pas les compétences pour répondre aux attentes du cahier des charges. La société Parrot souhaite faire annuler le contrat. [Le problème de droit] À quelles conditions est-il possible de faire annuler un contrat ? [Les règles de droit applicables] En vertu de l’article 1128 du Code civil : «  sont nécessaires à la validité d’un contrat : 1° Le consentement des parties ; 2° Leur capacité de contracter ; 3° Un contenu licite et certain. » Le consentement doit être libre et éclairé. Le consentement est éclairé lorsqu’il n’est pas obtenu par le dol (le dol consiste à tromper le contractant soit en lui donnant des informations fausses, soit en gardant le silence sur des informations déterminantes pour la conclusion du contrat). L’article 1178 du Code civil précise qu’un contrat qui ne remplit pas les conditions requises pour sa validité est nul et que le contrat annulé est censé n’avoir jamais existé. [La conclusion] En l’espèce, la société Yol n’avait pas les compétences pour répondre au cahier des charges de fabrication d’un châssis pour drone professionnel et a caché cette information à la société Parrot. La société Parrot a donc été victime d’un dol ce qui a vicié son consentement. De ce fait, et contrairement aux attentes de l’article 1128 du Code civil, le consentement de la société Parrot a été vicié. Or, lorsque le contrat ne remplit pas

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les conditions requises (article 1178 du Code civil), le contrat est nul et est censé n’avoir jamais existé. La société Parrot peut donc demander au juge l’annulation du contrat.

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Analyser et évaluer les clauses d’un contrat

1 Repérez les clauses générales et les clauses particulières du contrat. Justifiez vos choix. Un contrat comprend des clauses générales (que l’on retrouve dans tous les contrats, par exemple les parties, l’objet, le prix…) et des clauses particulières (que les parties peuvent insérer en réponse à leurs besoins propres). Les clauses générales sont les clauses 1, 2, 3 et 6. En effet, dans tous les contrats, on retrouve l’objet, le prix, les conditions d’exécution et les obligations des parties. Les clauses particulières sont les clauses 5, 9 et 15. En effet, l’obligation de confidentialité (clause 5) n’existe pas dans tous les contrats (ici elle est nécessaire, car la société Parrot souhaite protéger son idée de drone). De même, les pénalités de retard (clause  9) ont pour but d’éviter que le prestataire ait des retards dans la fabrication du produit demandé. Enfin, la clause résolutoire (clause 15) permet de prévoir la fin du contrat automatiquement sans intenter une action en justice.

2 Analysez la validité de la clause (article 15). [Les faits] La société Parrot a conclu un contrat avec la société High. Dans ce contrat est insérée une clause résolutoire (clause 15) applicable uniquement au prestataire. Le gérant de la société High considère que cette clause est une clause abusive. [Le problème de droit] À quelles conditions une clause peut-elle être considérée comme abusive ? [Les règles de droit applicables] En vertu de l’article 442-6 du Code du commerce, une clause est abusive lorsqu’elle crée un déséquilibre significatif dans les droits et obligations des parties dans un contrat conclu par un producteur, commerçant, industriel ou personne immatriculée au répertoire des métiers avec un partenaire commercial. [La conclusion] En l’espèce, la clause résolutoire ne s’applique qu’à une seule partie, le prestataire. Son application n’est pas prévue pour les manquements du client, ici la société Parrot. La clause 15, conformément à l’article 442-6 du Code du commerce, est une clause abusive en ce qu’elle crée un déséquilibre significatif entre les droits et les obligations pesant sur le prestataire et les droits et les obligations de la société Parrot. Cette clause est donc réputée non écrite.

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Analyser et évaluer les effets juridiques d’un contrat

1 Retrouvez dans le contrat les différentes obligations des parties. Présentez-les dans un tableau.

Obligations de la société Parrot

Obligations de la société High

• Exécuter la prestation définie dans le contrat • Payer le prix défini dans le contrat (Article 3 – Le prestataire s’engage à mener à bien la (Article 2 – Le client versera au prestataire la somme tâche précisée à l’article 1 (conception d’un châssis) forfaitaire de 75 000,00 €). conformément au cahier des charges. Il s’engage à • Fournir les informations nécessaires à la réalisation rassembler les moyens nécessaires à la réalisation de de la prestation la mission et remettra, avant le rapport terminal, une (Article 6 – Le client tiendra à la disposition du prespré-étude, au plus tard 60 jours après la conclusion tataire toutes les informations pouvant contribuer à du contrat). la bonne réalisation de l’objet du présent contrat). • Respecter une obligation de confidentialité (Article 5 – Le prestataire considérera comme strictement confidentiel, et s’interdit de divulguer, toute information, document, donnée ou concept, dont il pourra avoir connaissance à l’occasion du présent contrat). Chapitre 2  Comment les contrats sécurisent‑ils les relations entre l’entreprise et ses partenaires ?

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2 Présentez les arguments juridiques que la société Parrot, d’une part, et la société High, d’autre part pourraient invoquer pour faire valoir leurs droits.

Les arguments de la société Parrot : – L’article 1103 du Code civil pose le principe de la force obligatoire du contrat. Ce principe prévoit qu’entre les parties, le contrat a valeur de loi. Il est donc d’application obligatoire et les parties doivent respecter l’accord conclu. Le contrat conclu entre les sociétés Parrot et High doit donc être appliqué par les parties dans les termes prévus. – L’article 1193 du Code civil stipule que les contrats ne peuvent être modifiés ou révoqués que du consentement mutuel des parties, ou pour les causes que la loi autorise. Un contractant ne peut donc pas revenir sur son engagement et sur les termes du contrat sans que le cocontractant soit d’accord. En l’espèce, le directeur de la société Parrot peut donc s’opposer à la renégociation de prix, demandée par la directrice de la société High, le contrat s’imposant dans les termes déterminés par les parties. – Enfin, conformément à l’article 9 du contrat qui stipule : «  toute méconnaissance des délais stipulés à l’article 3 ci-dessus, engendrera l’obligation pour le prestataire de payer au client la somme de 500 €, par jour de retard », le directeur de la société Parrot est en droit de demander des pénalités de retard, le rapport de préétudes n’ayant pas été remis à la société Parrot dans les délais prévus au contrat. Les arguments de la société High : – L’article 1195 du Code civil prévoit que : « si un changement de circonstances imprévisible lors de la conclusion du contrat rend l’exécution excessivement onéreuse pour une partie qui n’avait pas accepté d’en assumer le risque, celle-ci peut demander une renégociation du contrat à son cocontractant. » La directrice de la société High peut faire valoir que le coût financier de l’opération est plus onéreux que prévu et diminue sa rentabilité. – L’article 1195 du Code civil prévoit également qu’« en cas de refus ou d’échec de la renégociation, les parties peuvent convenir de la résolution du contrat, à la date et aux conditions qu’elles déterminent, ou demander d’un commun accord au juge de procéder à son adaptation. À défaut d’accord dans un délai raisonnable, le juge peut, à la demande d’une partie, réviser le contrat ou y mettre fin, à la date et aux conditions qu’il fixe. » La directrice de la société High peut ainsi, malgré le refus du directeur de la société Parrot, renégocier, et demander au juge de réviser les termes du contrat, voire d’y mettre fin. Avec le peu d’éléments dont nous disposons, il paraît peu probable que les arguments de la directrice de la société High soient admis. En effet, l’article 1195 du Code civil ne s’applique que si « un événement imprévisible lors de la conclusion du contrat rend l’exécution excessivement onéreuse. » Or, nous ne savons pas si le temps supplémentaire passé sur l’étude par les ingénieurs rend le contrat seulement un peu moins rentable ou s’il le rend tellement onéreux que la société High ne peut plus honorer ses engagements.

APPLICATION 1

BioMâche

Présentez l’entreprise BioMâche.

L’entreprise BioMâche est une entreprise à but lucratif, spécialisée dans le maraîchage (culture de légumes, fines herbes et fleurs à usage alimentaire). Elle est dirigée par Marie Poidevin.

2

Caractérisez le contrat envisagé entre l’entreprise BioMâche et la centrale d’achat.

Le contrat est un contrat de distribution. Marie Poidevin autorise, par ce contrat, la centrale d’achat à vendre ses produits. Le contrat est un contrat synallagmatique (les deux parties ont des obligations), consensuel (l’accord des parties permet de former le contrat), d’adhésion (les clauses du contrat sont fixées par l’une des parties), et à exécution successive (les obligations de parties se répètent dans le temps).

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Présentez les faits juridiquement qualifiés. Les faits bruts

Les faits juridiquement qualifiés

Dans cette colonne, il faut sélectionner les informations utiles et nécessaires à la compréhension de la situation. Marie Poidevin, gérante de la société BioMâche, est maraîchère BIO en Bourgogne. Elle cultive des légumes et certaines fines herbes et fleurs à usage alimentaire. Ses produits sont très appréciés des restaurateurs de la région et des clients qui se rendent sur les différents marchés où elle est présente. Toutefois, pour être rentable et écouler l’ensemble de sa production, elle doit diversifier sa clientèle. Elle a été contactée par la centrale d’achat d’une entreprise de distribution très connue qui lui propose de vendre une partie de sa production et ainsi d’être présente dans les supermarchés se situant dans un rayon de 20 km de son entreprise. Elle a rencontré le responsable de la centrale d’achat qui lui a remis un contrat sur les conditions de coopération des deux structures. Les conditions proposées lui semblent raisonnables. Toutefois, une clause prévoit que les supermarchés du groupe peuvent proposer des opérations de promotion sur ses produits, sans la prévenir. Ces offres peuvent avoir pour objet de valoriser sa production, d’écouler les produits abîmés… Les frais liés aux opérations de promotion seront déduits automatiquement des montants à lui verser. Elle considère que cette clause n’est pas légale.

Après avoir sélectionné et traduit en langage juridique les informations utiles, il ne reste que ce paragraphe. Marie Poidevin, gérante de la société BioMâche, souhaite conclure un contrat avec la centrale d’achat d’une entreprise de distribution. Dans ce contrat, une clause stipule que les supermarchés du groupe peuvent proposer des opérations de promotion sur ses produits sans la prévenir et que les frais liés à ces opérations seront à sa charge. Elle se demande si cette clause est légale.

[Faits juridiquement qualifiés ou mineurs] Marie Poidevin, gérante de la société BioMâche, a conclu un contrat avec la centrale d’achat d’une entreprise de distribution. Dans ce contrat, une clause stipule que les supermarchés du groupe peuvent proposer des opérations de promotion sur ses produits sans la prévenir et que les frais liés à ces opérations seront à sa charge. Elle se demande si cette clause est légale. [Le problème de droit] Quelles sont les caractéristiques d’une clause abusive ?

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Retrouvez les règles juridiques sur lesquelles peut s’appuyer Marie Poidevin pour défendre sa position.

[Règles de droit applicables ou majeures] En vertu de l’article 1171 du Code civil, toute clause qui crée un déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties au contrat est réputée non écrite. Selon l’annexe 3, les tribunaux exercent un véritable contrôle, au cas par cas, des déséquilibres allégués, que certains estiment « significatifs », et d’autres pas. Les clauses considérées comme abusives par les tribunaux sont celles qui sont « sans contrepartie et nettement défavorables aux fournisseurs » et qui s’inscrivent dans un « rapport de dépendance lié à la puissance d’achat du distributeur. » L’existence d’un déséquilibre significatif suppose d’analyser le contrat dans son entièreté, afin de mesurer l’économie générale de la relation contractuelle. L’article 442-6 du Code du commerce prévoit que : « engage la responsabilité de son auteur et l’oblige à réparer le préjudice causé le fait, par tout producteur, commerçant, industriel ou personne immatriculée au répertoire des métiers : 1° D’obtenir ou de tenter d’obtenir d’un partenaire commercial un avantage quelconque ne correspondant à aucun service commercial effectivement rendu ou manifestement disproportionné au regard de la valeur du service rendu. Un tel avantage peut notamment consister en la participation, non justifiée par un intérêt commun et sans contrepartie proportionnée, au financement d’une opération d’animation ou de promotion commerciale [...] ; 2° De soumettre ou de tenter de soumettre un partenaire commercial à des obligations créant un déséquilibre significatif dans les droits et obligations des parties. [...] »

Chapitre 2  Comment les contrats sécurisent‑ils les relations entre l’entreprise et ses partenaires ?

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Présentez votre conclusion.

[Conclusion] Le contrat conclu entre la centrale d’achat et Mme Poidevin prévoit une clause qui permet aux supermarchés du groupe de proposer des opérations de promotion, sans l’accord du fournisseur et à ses frais, ayant pour objectif de valoriser sa production ou encore d’écouler les produits abîmés. Cette clause est-elle une clause abusive ? En vertu de l’article 1171 du Code civil, toute clause qui crée un déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties au contrat est réputée non écrite. Au regard des informations disponibles, les opérations de promotion mises en place le seront dans l’intérêt du producteur et du distributeur (valoriser sa production ou encore d’écouler les produits abîmés). Dans ces conditions, il ne semble pas que la clause soit abusive puisqu’elle ne crée pas de déséquilibre significatif entre les deux parties au contrat.

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ÉCONOMIE

Comment s’établissent les relations entre l’entreprise et son environnement économique ?

CHAPITRE

3

Partie 1 : SYNTHÈSE RÉDIGÉE Introduction L’entreprise est un acteur économique qui occupe une position centrale dans une économie de marché. Elle est insérée dans un environnement économique avec lequel elle est en interaction constante. Afin de comprendre comment s’établissent les relations de l’entreprise avec son environnement économique, il convient tout d’abord d’étudier les réseaux d’échanges qui existent entre elle et les autres acteurs (I). Il s’agira ensuite d’identifier les différentes catégories de marchés sur lesquels intervient l’entreprise et de caractériser les types de relations qu’elle y entretient avec les autres entreprises (II). C’est enfin au fonctionnement des marchés que nous nous intéresserons (III).

1. Quel panorama peut-on dresser des relations de l’entreprise avec son environnement économique ? A. Des relations nouées avec différentes catégories d’acteurs économiques… Toute entreprise est insérée dans un environnement complexe et évolutif, constitué de différentes catégories d’acteurs économiques : entreprises, ménages, associations, banques, État. Le reste du Monde est la dénomination de l’ensemble des acteurs non-résidents (« étrangers ») avec lesquels une entreprise peut être en relation du fait de son activité internationale : clients et fournisseurs étrangers, associations, banques et États étrangers. Chacun de ces acteurs, doté de ressources et confronté à des dépenses spécifiques, exerce un rôle économique qu’il est possible d’appréhender à partir de sa fonction principale ainsi que le synthétise le tableau suivant : Agent économique

Exemples

Rôle économique principal

Ressources

Dépenses

Entreprise Sociétés non financières (SNF)

Entreprises privées aux formes juridiques variées

Produire des biens ou des services marchands

Recettes des ventes

Charges courantes et investissements

Ménage

Particuliers, consommateurs et clients des entreprises et des banques, usagers du service public

Consommer et épargner

Revenus du travail Charges d’exploitaet du capital tion et investissement

Administration Administrations publiques (APU)

État Collectivités locales

Produire des biens ou Impôts et taxes des services collectifs non marchands

Dépenses publiques de fonctionnement et d’infrastructures

Chapitre 3  Comment s’établissent les relations entre l’entreprise et son environnement économique ?

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Association Associations aux objets Produire des biens Institutions sans but divers et services non marlucratif au service des chands ménages (ISBLSM) Banque Sociétés financières (SF)

Élaborer des produits Établissements bancaires ou de crédit en et services financiers ligne ou disposant d’un marchands réseau d’agences

Reste du monde

Entreprises clientes à l’étranger Fournisseurs étrangers d’entreprises nationales Ménages (touristes)

Cotisations des adhérents, subventions

Dépenses de fonctionnement et d’infrastructures

Rémunération des Charges d’exploitaprestations, inté- tion (notamment rêts perçus intérêts versés et dépenses d’infrastructures)

B. … qui donnent lieu à des échanges et des flux multiples (circuit économique) L’entreprise, dans le cadre de son activité de production de biens et/ou de services, entretient avec les différentes catégories d’acteurs des relations d’échanges (relations quotidiennes ou moins fréquentes) qui donnent lieu à  des flux réels (achats/ventes de biens ou de services, prestation de travail des salariés) et à des flux monétaires (règlements en faveur des fournisseurs, règlements reçus des clients, prêts de la banque, versement d’intérêts, versements des salaires, paiement des impôts et taxes…). L’ensemble de ces flux peut être synthétisé par le circuit économique, représentation schématique qui permet de visualiser de manière simplifiée la multiplicité des échanges économiques entre les différentes catégories d’acteurs. ENTREPRISES

Paiement des exportations

ns atio o rt p Ex

RESTE DU MONDE

Paiement des importations

Imp Investissements

Travail + paiements des biens & services

Im po rta tion s

Intérêts

BANQUES

Épargne

Intérêts

MÉNAGES

Biens & services non marchands + Subventions ôts

Salaires + biens & services

ôts Imp

ÉTAT

Biens & services non marchands + prestations sociales

Parmi les relations identifiées, la plupart sont des relations marchandes qui donnent lieu à des échanges sur des marchés.

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2. Quels sont les marchés sur lesquels ont lieu les différents échanges économiques ? Un marché est le lieu de rencontre entre l’offre et la demande (d’un bien ou d’un service) dont le fonctionnement se caractérise par le degré plus ou moins élevé de concurrence.

A. Les trois catégories de marchés sur lesquels l’entreprise réalise des échanges Les types de marchés

Types de biens échangés

Offre

Demande

Entreprises produc- Ménages, entreprises, trices de biens et/ associations, État en ou services tant qu’acheteurs de ces biens ou services produits

Position de l’entreprise sur ces marchés Demandeuse de biens et de services auprès de ses fournisseurs, des banques, de l’État. Productrice de biens et/ou de services qu’elle va vendre à ses clients

Marché des biens et services

Tous types de biens et/ou de services

Marché du travail

Prestation de travail Salariés potentiels (physique ou intellectuelle)

Entreprises (qui ont besoin de maind’œuvre)

Demandeuse de travail

Marché financier

Capitaux à long Agents à capacité terme (pour financer de financement les investissements) (qui dégagent une épargne) : ménages, certaines entreprises, banques

Agents à besoin de financement (entreprises, États, collectivités publiques, banques, associations...)

Demandeuse de capitaux lorsqu’elle recherche des fonds sur ce marché pour financer ses investissements. Offreuse de fonds lorsqu’elle réalise des placements sur ce marché (achats d’actions ou d’obligations émises par d’autres)

B. Les types de relations qu’une entreprise entretient avec les autres entreprises sur les marchés Des relations de complémentarité

Des relations de concurrence

Avec les entreprises partenaires (fournisseurs et entreprises clientes), une entreprise noue des relations de complémentarité, sur des marchés amont (sur lesquels elle est en position de demande) et sur des marchés aval (en position d’offre).

Avec les entreprises concurrentes (celles qui satisfont le même besoin et proposent des produits équivalents au sien), l’entreprise est en compétition ou en concurrence à la fois par le prix et par la qualité (par exemple par le degré d’innovation de ses produits).

3. Comment fonctionnent les marchés ? A. La loi de l’offre et de la demande : la recherche de l’équilibre La loi de l’offre et de la demande est une loi économique qui prévoit que la hausse du prix d’une marchandise conduit à la baisse de sa demande et à l’augmentation de son offre, et réciproquement. Elle suppose des ajustements successifs des prix et des quantités pour aboutir à une situation d’équilibre dans laquelle, pour le prix d’équilibre, les quantités offertes et les quantités demandées s’égalisent.

B. Les barrières à l’entrée et les asymétries d’information : des obstacles au bon fonctionnement des marchés Les barrières à l’entrée sont des obstacles techniques (taille des équipements, nature du processus de production) ou réglementaires (normes légales) rencontrés par des entreprises qui cherchent à s’implanter sur un marché (c’est-à-dire à produire une certaine catégorie de produits). Chapitre 3  Comment s’établissent les relations entre l’entreprise et son environnement économique ?

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Plus ces barrières sont élevées et plus il est difficile pour de nouvelles entreprises de se lancer dans l’activité concernée. Les asymétries d’information sur un marché correspondent à un déséquilibre dans l’accès à l’information pour les acteurs de ce marché  : les uns sont mieux informés que les autres. Elles altèrent la transparence sur ce marché, le plus souvent en défaveur des consommateurs qui ont moins facilement accès à l’information sur la qualité des produits. C’est pourquoi le législateur a instauré, pour les professionnels vendeurs, une obligation d’information et de conseil à l’égard des particuliers.

C. Les externalités : des effets indirects induits par l’activité productive des entreprises Les externalités sont des effets indirects (non recherchés et non comptabilisés) qui résultent de l’activité des entreprises et ne sont pas pris en compte par le marché (dans le prix de vente des produits par exemple). Les économistes distinguent les externalités négatives (ex.  : pollution, atteintes à l’environnement…) et les externalités positives (ex. : amélioration de la qualification des salariés grâce à l’expérience acquise, amélioration de la sécurité...)

Conclusion Une entreprise, quelle que soit sa taille, sa structure juridique et la nature de son environnement, noue avec les acteurs de son environnement, des relations complexes et de natures différentes : relations marchandes et non marchandes, relations de concurrence et de coopération. Celles-ci sont stabilisées par le droit des contrats. Beaucoup de relations économiques s’établissent sur des marchés (marchés de biens et de services, marché du travail, marchés financiers). Il arrive que l’accès aux marchés soit entravé par des barrières à l’entrée et que le fonctionnement des marchés se caractérise par des asymétries d’information, source de déséquilibre entre les acteurs. C’est pourquoi le droit exerce une vigilance tant au niveau de la rédaction des clauses contractuelles que de l’exécution des contrats. Par ailleurs, certains effets induits par l’activité des entreprises ne sont pas comptabilisés : ce sont les externalités. Dans le cadre de ses relations avec les acteurs économiques (parties prenantes), l’entreprise poursuit des finalités diverses et, dans une perspective de pérennité, doit sans cesse se préoccuper de sa performance.

Partie 2 : CORRIGÉS DES MISSIONS Avertissement Les choix de présentation retenus dans les éléments de corrigé fournis en Économie sont guidés avant tout par des considérations pédagogiques et ne présagent en rien du format de l’épreuve d’examen, lequel n’est pas connu à ce jour. Nous avons souvent recours à une présentation des éléments de réponse aux consignes sous forme de tableaux. Ceux-ci constituent en effet un moyen efficace de synthèse des idées dans le cadre du travail préparatoire d’analyse et de construction collaborative mené avec les étudiants. Ils permettent en outre une mise en perspective visuelle et rendent aisée la mise en commun à partir d’une vidéoprojection des éléments de réponse ainsi élaborés. Il reste que des temps réguliers de rédaction d’une réponse argumentée et structurée doivent être consacrés à l’entraînement des étudiants. Certaines consignes s’y prêtent plus particulièrement et offrent donc cette possibilité.

1

Présenter les principaux agents économiques en relation avec l’entreprise et préciser leurs rôles

Agent (= « celui qui agit ») économique → acteur de l’économie Faire réfléchir les étudiants à la diversité des acteurs de l’activité économique et à la diversité des rôles économiques assumés.

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1 Recensez et classez les agents économiques avec lesquels l’entreprise Parrot est en relation, tout en précisant pour chacun, son rôle économique dans le cadre de la relation décrite.

MÉTHODE – Définir la notion d’agents économiques – Définir la notion de rôle économique – Recenser les agents économiques avec lesquels l’entreprise Parrot est en relation – Classer les agents économiques avec lesquels l’entreprise Parrot est en relation selon la catégorie à laquelle ils appartiennent – Préciser pour chacun, son rôle économique dans le cadre de la relation décrite [Définition] Un agent économique est une unité institutionnelle (au sens de l’INSEE) qui se caractérise par sa contribution à l’activité économique (dans le cadre d’une activité principale/d’un rôle économique qui suppose la mobilisation de ressources et des dépenses spécifiques). [Recensement des agents] → Ressource 1 → Présentation des différentes catégories d’agents économiques → Nécessité d’adapter le contenu du tableau au cas de l’entreprise Parrot [Classement] → Tableau ci-dessous Les agents économiques en relation avec Parrot Catégories d’agents Les autres entreprises (SNF)

Spécificité de la relation avec Parrot Fournisseurs (partenaires)

Rôle Production et vente de composants (pour les drones Parrot), production et vente d’énergie, production et vente d’équipements, de logiciels…

Achat de drones à usage professionnel Clients (clientèle de professionnels utilisateurs de drones, par exemple les agriculteurs) Concurrents

Vente de drones

Les associations

Associations d’utilisateurs de drones de l’entreprise Parrot

Prescription, conseil aux (futurs) utilisateurs, organisation d’événements et contribution à la notoriété de la marque

Les ménages

Clients finals, acheteurs de drones de loisir

Consommation/achats de drones (produits par l’entreprise Parrot, mais aussi par ses concurrents)

Les banques

Acteurs du financement de l’entreprise Parrot

Production et vente de produits et services financiers (tenue des comptes de l’entreprise Parrot, octroi de crédits)

L’État

« Fournisseur » de services non marchands bénéficiant à l’entreprise Parrot (du fait de son implantation sur le territoire français)

Production de biens et services non marchands, mise à disposition d’infrastructures

Le reste du monde

Tous les types de relations précédemment évoquées avec des acteurs non-résidents (étrangers)

Rôles respectifs des différentes catégories d’agents économiques précédemment évoquées

Chapitre 3  Comment s’établissent les relations entre l’entreprise et son environnement économique ?

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2

Représenter les relations de l’entreprise avec les principaux agents économiques Schématisez les échanges entre le groupe Parrot et les différentes catégories de partenaires avec lesquelles elle est en relation.

MÉTHODE – Définir la notion d’échanges – Recenser les différentes catégories de partenaires (cf. consigne précédente) – Distinguer et symboliser par un code couleur les différents types d’échanges entre le groupe Parrot et les différentes catégories de partenaires – Analyser et caractériser ces flux – Représenter ces flux

Intérêt de la consigne = montrer que différents types de relations avec une même catégorie d’agents Les échanges d’une entreprise ont lieu à l’occasion de transactions économiques réalisées avec les différentes catégories d’agents économiques. Ceux-ci donnent lieu à des flux réels (qui portent sur des biens ou des services) et à des flux financiers (liés aux règlements des achats) qui en sont la contrepartie. (Cf. flèches à double sens sur schéma.) L’entreprise Parrot entretient des relations de partenariat avec différentes catégories de partenaires externes : clients (ménages et entreprises), fournisseurs (entreprises), associations, banques et État. NB : Les associations (de particuliers utilisateurs de drones pourraient être des partenaires à titre de prescripteurs, pour l’organisation d’événements...) Les entreprises concurrentes n’ont pas à figurer sur le schéma, car elles ne sont pas engagées dans des relations de complémentarité avec l’entreprise Parrot. Cf. schéma de synthèse p. 54 livre élève ENTREPRISE

Éléments devant figurer dans le schéma « Entreprise PARROT »

ASSOCIATIONS ENTREPRISES CONCURRENTES

À supprimer (puisque « partenaires » uniquement)

MÉNAGES

Entre ménages et Entreprise Parrot vert → prestations de travail (de ménages vers Parrot) et versement de salaires (sens inverse) jaune → ventes de drones (de Parrot vers ménages) et règlements (sens inverse) orangé → apport de capitaux (de ménages vers Parrot) et ventes de titres financiers (actions) (sens inverse)

BANQUES

Entre Banques et Entreprise Parrot jaune → ventes de services financiers (de Banque vers Parrot) et paiement (sens inverse) orangé → apport de capitaux (de Banque vers Parrot) et ventes de titres financiers (actions) (sens inverse)

ÉTAT

Entre État et Entreprise Parrot jaune → mise à disposition de services publics (de État vers Parrot) et versements impôts et taxes (sens inverse) orangé → apport de capitaux (de État vers Parrot) et ventes de titres financiers (actions) (sens inverse)

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ENTREPRISES PARTENAIRES (marché amont)

Entre Entreprises du marché amont et Entreprise Parrot jaune → achat de composants (de Parrot vers Entreprises marché amont) et règlements (sens inverse) orangé → apport de capitaux (de Entreprises marché amont vers Parrot) et ventes de titres financiers (actions) (sens inverse)

ENTREPRISES PARTENAIRES (marché aval)

Entre Entreprises clientes et Entreprise Parrot jaune → vente de drones à usage professionnel (de Parrot vers Entreprises marché aval) et règlements (sens inverse) orangé → apport de capitaux (de Entreprises marché aval vers Parrot) et ventes de titres financiers (actions) (sens inverse)

3

Présenter les différents marchés sur lesquels l’entreprise noue des relations

1 Présentez le marché des drones (acteurs et fonctionnement) sur lequel est positionné Parrot Drones.

NB : Il aurait mieux valu que soit souligné « marché des drones » → Faire rectifier par les étudiants MÉTHODE – Définir « marché des drones » – Présenter les offreurs et les demandeurs qui interviennent sur le marché des drones – Caractériser le fonctionnement du marché des drones au regard du nombre d’offreurs et de demandeurs

Attirer l’attention des étudiants sur le fait qu’un marché est associé à un bien ou un service donné (cf. « drones » surligné dans la définition et la réponse suivantes) [Définition] Le marché des drones est le lieu de rencontre entre l’offre et la demande de drones dont le fonctionnement se caractérise par le degré plus ou moins élevé de concurrence et relève de la loi de l’offre et de la demande. Présentation du marché des drones Acteurs

Offreurs : fabricants de drones Demandeurs : acheteurs de drones grand public ou professionnels

Fonctionnement

Relations de concurrence entre fabricants de drones très nombreux (cf. doc. 2 → « pléthore »), concurrence par le prix, mais surtout par la qualité sur un marché où les entreprises qui fabriquent des drones innovent en permanence (cf. doc. 2 « La compétition ne se joue pas encore autant sur les prix que sur la technologie. ») 

2 Qualifiez les relations de Parrot avec ses fournisseurs et ses clients d’une part, et avec les autres fabricants de drones d’autre part.

MÉTHODE – Définir les relations qu’une entreprise entretient avec les différentes catégories de partenaires (à partir de la distinction entre complémentarité et concurrence) – Qualifier les relations de Parrot avec ses fournisseurs – Qualifier les relations de Parrot avec ses clients – Qualifier les relations de Parrot avec les autres fournisseurs [Définition] Les relations d’une entreprise avec les autres entreprises du marché peuvent être des relations de complémentarité (coopération) ou des relations de concurrence (compétition). Chapitre 3  Comment s’établissent les relations entre l’entreprise et son environnement économique ?

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L’entreprise Parrot entretient des relations de complémentarité avec ses clients, notamment professionnels, et ses fournisseurs. Parrot, en tant que fournisseur, s’efforce en effet de bien analyser les besoins de ses clients professionnels afin d’adapter vraiment ses produits à leurs attentes. En tant que client, il spécifie ses besoins dans sa relation avec ses fournisseurs qui, eux, s’adaptent à ses attentes. Dans les deux cas, c’est bien une forme de coopération qui permet de faciliter l’adéquation entre le produit proposé et le besoin. Rq : Une forme de coopération existe aussi avec la clientèle particulière dont les attentes exprimées, les suggestions peuvent faire évoluer l’offre de Parrot dans un sens favorable pour les deux acteurs. Avec les autres fabricants de drones, Parrot est en concurrence : il existe, entre tous les offreurs de ce marché, une compétition pour les parts de marché.

3 Montrez que pour financer ses investissements, liés notamment à l’innovation, le groupe peut avoir recours aux banques et/ou au marché financier.

MÉTHODE – Définir la notion d’investissement – Rappeler la définition de l’innovation – Établir le lien entre R&D (investissements immatériels) et innovation – Préciser l’horizon temporel des investissements (LT) – Le mettre en correspondance avec le financement à LT (par les banques ou le marché financier)

Préalable = mobiliser la notion d’investissement (en lien avec le financement à long terme qui doit être présenté aux étudiants dans le cadre de ce premier chapitre d’Économie). Faire référence à des formes d’investissements connues des étudiants (immobilier pour les particuliers → Transposition aux investissements des entreprises et distinction entre investissements matériels et immatériels). [Définition] Les investissements des entreprises correspondent à des achats de biens matériels ou immatériels durables, utilisés pendant plus d’un an. Ils exigent un financement à long terme qu’une entreprise peut se procurer soit auprès des banques, soit sur le marché financier. Financement du groupe Parrot par le marché financier Marché primaire Émissions et ventes de nouvelles actions « Parrot » (introduction en bourse ou augmentation de capital) Émission et vente de nouvelles obligations « Parrot » (emprunt obligataire)

4

Marché secondaire

par les banques

Échanges quotidiens d’actions et/ou Demande de crédit par l’entred’obligations « Parrot » (titres finan- prise « Parrot » puis octroi du ciers « d’occasion ») qui aboutissent crédit par sa banque à la fixation du cours de l’action et/ou de l’obligation « Parrot »

Étudier les obstacles au bon fonctionnement d’un marché

1 Identifiez, en les regroupant, les barrières à l’entrée potentielles sur le marché des drones et présentez leur évolution prévisible.

MÉTHODE – Définir la notion de (les) barrières à l’entrée en général – Identifier les catégories de barrières à l’entrée, en général – Identifier les catégories de barrières potentielles à l’entrée (= possibles) sur le marché des drones – Utiliser les données du document pour déterminer comment chaque catégorie (de barrières) pourrait évoluer

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Thème 1  L’intégration de l’entreprise dans son environnement

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[Définition] Les barrières à l’entrée sont des obstacles techniques ou réglementaires rencontrés par des entreprises qui cherchent à s’implanter sur un marché (c’est-à-dire à produire une certaine catégorie de produits). Sur le marché des drones (hormis pour les drones à usage audiovisuel → NB : Le texte fait état des faibles barrières à l’entrée pour les opérateurs de drones professionnels spécialisés dans l’audiovisuel → À faire remarquer aux étudiants) Barrières à l’entrée sur le marché des drones (cf. doc. 1 p. 46) Barrières à l’entrée naturelles

Barrières à l’entrée stratégiques

Taille et expérience des acteurs présents sur le marché (notamment militaires) Expertise forte de certains acteurs

Fusions entre entreprises du secteur (pour renforcer leur pouvoir de marché)

Barrières à l’entrée institutionnelles Habilitation par la DGAC (Direction générale de l’aviation civile)

2 Expliquez, à partir d’exemples de votre choix, en quoi les acteurs présents sur le marché des drones peuvent être confrontés à des asymétries d’information.

MÉTHODE – Définir la notion d’asymétries d’information – Rappeler qui sont les acteurs présents sur le marché des drones – Expliquer le déséquilibre dans l’accès à l’information pour les fabricants de drones (offreurs) et les acheteurs de drones (demandeurs) en veillant à distinguer acheteurs professionnels et acheteurs privés [Définition] Les asymétries d’information sur un marché correspondent à un déséquilibre dans l’accès des acteurs à l’information sur ce marché : les uns sont mieux informés que les autres. Sur le marché des drones grand public, les offreurs (en tant que professionnels connaissant bien les caractéristiques et performances des produits qu’ils fabriquent) sont en principe mieux informés que les demandeurs (clientèle privée). Ils ont donc une obligation d’information et de conseil vis-à-vis de leur clientèle particulière potentielle (ainsi protégée par le droit). Sur le marché des drones professionnels, le déséquilibre n’est pas aussi net : les connaissances techniques des acheteurs professionnels leur permettent d’évaluer les informations fournies et de comprendre si les caractéristiques des produits proposés correspondent à leurs attentes.

5

Comprendre la loi de l’offre et de la demande

1 Présentez la loi de l’offre et de la demande puis expliquez si celle-ci se vérifie sur le marché des drones.

MÉTHODE – Définir la loi de l’offre et de la demande – Rappeler les caractéristiques essentielles du marché des drones – S’appuyer sur les éléments fournis dans le document pour vérifier si le marché des drones fonctionne conformément à la (cette) loi de l’offre et de la demande – Conclure [Définition] La loi de l’offre et de la demande est une loi économique selon laquelle la hausse du prix d’un bien (ou d’un service) conduit à la baisse de sa demande et à l’augmentation de son offre, et réciproquement. Les ajustements successifs des prix et des quantités aboutissent à une situation d’équilibre : pour le prix d’équilibre, les quantités offertes et les quantités demandées s’égalisent. Sur le marché des drones civils → Offre en hausse plus rapide que la demande → baisse du prix

Chapitre 3  Comment s’établissent les relations entre l’entreprise et son environnement économique ?

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Prévoir de compléter le schéma avec les étudiants

2 Expliquez quelles seraient les conséquences de l’arrivée d’un nouveau concurrent sur le marché des drones, sur lequel l’entreprise Parrot propose ses produits.

MÉTHODE – Identifier la première conséquence : un nombre plus grand d’offreurs – Présenter les enchaînements de liens de causalité jusqu’à la baisse du prix (en remobilisant la loi de l’offre et de la demande)

La réponse à cette consigne peut être l’occasion de l’élaboration d’un schéma avant la construction d’un paragraphe argumenté. L’arrivée d’un nouveau concurrent sur le marché des drones aurait plusieurs conséquences sur ce marché : – une offre de drones accrue (production supplémentaire assurée par la nouvelle entreprise) ; – une concurrence renforcée (nombre d’entreprises en augmentation → pression accrue pour chacune) ; – une perte de parts de marché pour les entreprises actuellement présentes sur le marché ; – un risque de baisse des prix des drones (si la demande n’augmentait pas alors que l’offre elle-même aurait augmenté).

6

Repérer l’existence d’externalités pour l’entreprise

1 Recensez et classez les externalités découlant de l’activité innovante des fabricants de drones.

MÉTHODE – Définir la notion d’externalité – Distinguer externalités positives et externalités négatives – Lister les conséquences indirectes de l’activité innovante des fabricants de drones – Les classer selon deux rubriques : externalités positives et externalités négatives [Définition] Les externalités sont des effets indirects (non recherchés) qui résultent de l’activité des entreprises et ne sont pas pris en compte par le marché (dans le prix de vente des produits par exemple). NB : L’écoparticipation doit être mentionnée à part du prix de vente sur l’étiquette. La principale difficulté est ici de prendre en compte le fait qu’une externalité est un effet (positif ou négatif) non comptabilisé, qui ne suppose aucun paiement, aucune relation marchande directe. Les documents 1 et 2 permettent de recenser respectivement les externalités positives et les externalités négatives résultant de l’activité des fabricants de drones.

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Thème 1  L’intégration de l’entreprise dans son environnement

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Externalités résultant de l’activité innovante des fabricants de drones Externalités positives

Externalités négatives

Gains de temps et baisse des coûts dans de nombreuses Risques d’atteinte à la vie privée activités professionnelles : cartographie, agriculture, topographie, tournages de films ou de reportages, pro- Risques d’atteinte aux droits et à la liberté des personnes motion de biens immobiliers… Limitation de la pollution phytosanitaire Grande précision des relevés topographiques qui permettent d’élaborer des cartes interactives utiles aux maîtres d’ouvrage

Disparition de certaines professions (géomètres ?)

Amélioration de la sécurité des salariés sur les chantiers ou dans les zones dangereuses Élément de différenciation de leur offre pour les agences immobilières (promotion des biens facilitée)

2 En prenant appui sur l’exemple des drones, réfléchissez à l’impact global des nouvelles technologies sur l’activité des entreprises.

MÉTHODE – Recenser les effets des nouvelles technologies sur l’activité des entreprises – Les classer selon deux rubriques : effets positifs et effets négatifs – Produire un écrit structuré et argumenté

Question de réflexion qui peut être travaillée en groupe avant une mise en commun pour la classe et un entraînement à la production d’un écrit. Impact global des nouvelles technologies sur l’activité des entreprises Effets positifs (avantages attendus)

Effets négatifs (risques potentiels)

Amélioration de la qualité des produits Plus grande efficacité de la production Baisse des coûts Plus grande réactivité, agilité Montée en compétence des salariés (grâce à la formation) Communication facilitée avec les partenaires (en amont et en aval du processus productif)

Disparition de certains métiers/emplois et obligation de permettre les reconversions professionnelles Dépendance à l’égard de la technologie et risque de paralysie de l’activité en cas de panne Risque d’une forme de déshumanisation du travail

APPLICATION 1

Netflix

Présentez l’entreprise Netflix.

NB : il convient, ici, de montrer aux étudiants que le document 1 fournit l’essentiel des éléments de réponse à la consigne, mais que les informations présentes dans le texte doivent être retraitées (pas de « copier/coller ».)

Chapitre 3  Comment s’établissent les relations entre l’entreprise et son environnement économique ?

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Netflix est une entreprise américaine, fondée en 1997, dont l’activité consiste principalement à proposer un service : la diffusion en VOD (streaming) de contenus achetés auprès d’autres entreprises (films, séries et documentaires). L’entreprise Netflix produit également elle-même des contenus originaux (Doc. 5).

2

Recensez et classez les agents économiques avec lesquels l’entreprise Netflix est en relation.

MÉTHODE – Définir la notion d’agent économique – Définir la notion de rôle économique (d’un agent économique) – Recenser les agents économiques avec lesquels l’entreprise Netflix est en relation – Classer (par catégorie) les agents économiques avec lesquels l’entreprise Netflix est en relation – Préciser, pour chacun, son rôle économique dans le cadre de la relation décrite [Définition] Un agent économique est une unité institutionnelle (au sens de l’INSEE) qui se caractérise par sa contribution à l’activité économique (dans le cadre d’une activité principale), laquelle suppose la mobilisation de ressources et de faire face à des dépenses spécifiques. Les agents économiques avec lesquels Netflix est en relation Spécificité de la relation avec Netflix

Rôle

Les autres entreprises (SNF)

Catégories d’agents

Fournisseurs de contenus (partenaires) Clients/Utilisateurs (ponctuels ou abonnés) Plateformes de VOD telles que Spotify, Apple, Deezer, Amazon Hulu, HBO...

Vente à Netflix de contenus et/ou de droits de diffusion d’œuvres vidéo (films, séries, documentaires) Achat de VOD Offre de vidéo à la demande (concurrentes de Netflix)

Les associations

Non mentionnées ici

Les ménages

Clients finals, utilisateurs du service de VOD Consommation/achats de VOD Netflix de Netflix

Les banques

Acteurs du financement de l’entreprise Netflix

Production et vente de produits et services financiers (tenue des comptes de l’entreprise Netflix, octroi de crédits)

L’État

« Fournisseur » de services non marchands bénéficiant à l’entreprise Netflix

Production de biens et services non marchands, mise à disposition d’infrastructures

Le reste du monde

Tous les types de relations précédemment évoquées avec des acteurs non-résidents (étrangers)

Rôles respectifs des différentes catégories d’agents économiques précédemment évoquées

3

Analysez le marché de la VOD sur lequel est positionnée l’entreprise Netflix.

MÉTHODE – Définir « marché de la VOD » – Présenter les offreurs et les demandeurs qui interviennent sur le marché de la VOD – Caractériser le fonctionnement du marché de la VOD au regard du nombre d’offreurs et de demandeurs [Définition] Le marché de la VOD est le lieu de rencontre entre l’offre et la demande de VOD dont le fonctionnement se caractérise par le degré plus ou moins élevé de concurrence et relève de la loi de l’offre et de la demande.

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Thème 1  L’intégration de l’entreprise dans son environnement

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Présentation du marché de la VOD Acteurs

Offreurs : plateformes de streaming Demandeurs : acheteurs de service de VOD

Fonctionnement

Relations de concurrence entre plateformes très nombreuses (Spotify, Apple, Deezer, Amazon Hulu, HBO...), concurrence par le prix, mais surtout par la qualité (production de contenus originaux)

Analyse (c’est-à-dire, ici, présentation des caractéristiques essentielles de ce marché, notamment en termes d’intensité concurrentielle et de recherche de compétitivité).  Le marché de la VOD est un marché en expansion (donc porteur → cf. doc. 2), qui comptait 317 millions d’utilisateurs en 2016 (dont 7,8 millions en France) et devrait en compter 469 millions en 2021 (soit une progression de près de 48 % en 5 ans, c’est-à-dire + 10 % de progression annuelle en moyenne sur la période 2016-2021). Ce marché est également mondialisé et très concurrentiel et les entreprises doivent à la fois fixer des prix attractifs et proposer des contenus originaux (qui les différencient de la concurrence).

4

Qualifiez les relations de l’entreprise Netflix avec ses fournisseurs et ses clients d’une part, et avec les autres entreprises de VOD d’autre part.

MÉTHODE – Définir les relations qu’une entreprise entretient avec les différentes catégories de partenaires (à partir de la distinction entre complémentarité et concurrence) – Qualifier les relations de Netflix avec ses fournisseurs – Qualifier les relations de Netflix avec ses clients – Qualifier les relations de Netflix avec autres fournisseurs [Définition] Les relations d’une entreprise avec les autres entreprises du marché peuvent être des relations de complémentarité (coopération) ou des relations de concurrence (compétition). L’entreprise Netflix entretient des relations de complémentarité avec ses partenaires : clients (consommateurs de VOD) et fournisseurs de contenus. Netflix, en tant que fournisseur, s’efforce en effet de bien analyser les besoins de ses clients afin de répondre au mieux à leurs attentes. En tant que client, l’entreprise spécifie ses besoins dans sa relation avec ses fournisseurs qui, eux, s’adaptent à ses attentes. Dans les deux cas, il s’agit bien d’une forme de coopération. Avec les autres plateformes de streaming françaises et étrangères, Netflix est en concurrence : tous les offreurs de ce marché sont en compétition pour les parts de marché.

5

Montrez que, pour financer ses investissements, l’entreprise Netflix a recours au marché financier. Indiquez auprès de quel autre type d’institution elle peut chercher à obtenir des moyens de financement.

MÉTHODE – Définir la notion de marché financier – Monter comment Netflix recourt au marché financier – Lister d’autres moyens de financement que peut mobiliser Netflix pour financer ses investissements [Définition] Le marché financier est le lieu de rencontre entre l’offre (par les agents économiques à capacité de financement, c’est-à-dire ceux qui épargnent) et la demande (par les entreprises à besoin de financement) de capitaux destinés au financement externe des investissements. L’entreprise Netflix envisageait, en janvier 2018 (cf. Doc. 5) d’émettre des obligations (« lever 1,6 milliard de dollars sur le marché obligataire »). L’article précise que cet emprunt obligataire serait proposé aux seuls « investisseurs institutionnels » → occasion de présenter les « Zinzins » aux étudiants → Le site suivant fournit des éléments synthétiques : http://www.af2i.org/investisseurs-institutionnels/af2i-faq-definitions-11.html Chapitre 3  Comment s’établissent les relations entre l’entreprise et son environnement économique ?

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Expliquez en quoi le marché de la VOD est concerné tant par des barrières à l’entrée que par des externalités.

MÉTHODE – Définir la notion de barrières à l’entrée – Analyser les barrières à l’entrée qui existent que le marché de la VOD – Définir la notion d’externalités – Recenser les externalités (en distinguant les effets positifs des effets négatifs) qui apparaissent sur le marché de la VOD [Définition  1] Les barrières à l’entrée sont des obstacles techniques ou réglementaires rencontrées par des entreprises qui cherchent à s’implanter sur un marché (c’est-à-dire, à produire une certaine catégorie de produits ou services). Sur le marché de la VOD, les barrières à l’entrée sont les suivantes : Barrières à l’entrée sur le marché de la VOD Barrières à l’entrée naturelles

Barrières à l’entrée stratégiques

Taille et expérience des acteurs présents sur le marché

Non mentionnées ici, mais pouvant correspondre à des alliances entre plateformes de manière à accroître leur pouvoir de marché

Barrières à l’entrée institutionnelles Politique de CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée) de proposer un catalogue de l’offre VOD et SVOD française Valorisation de l’offre légale française : Arte, Canal Play, Éditions Montparnasse, MyTF1 VOD et Orange

[Définition 2] Les externalités sont des effets indirects (non recherchés) qui résultent de l’activité des entreprises et ne sont pas pris en compte par le marché (dans le prix de vente des produits par exemple). NB : Le document fait référence aux « externalités de réseau », notion qui sera abordée dans le thème 4 (BTS2). L’article explicite bien la notion qui peut donc être commentée ici sans attendre des étudiants qu’ils en retiennent la définition. Une définition possible dans une première approche = Les externalités de réseau correspondent à l’augmentation de l’intérêt que peut représenter un réseau pour ses utilisateurs à mesure que leur nombre augmente. Exemple : plus un réseau de téléphonie mobile compte de clients, plus le réseau a des chances d’être efficace, en termes de couverture par exemple. L’analyse, ici, ne devrait pas se limiter à cette catégorie d’externalités (même si le document n’évoque que celles-ci). Externalités sur le marché de la VOD Externalités positives – contribution à la diffusion légale des œuvres et à la juste rémunération des auteurs – création de nouvelles sociabilités liées à l’accès aux œuvres (soirées VOD entre amis) – accès facilité à cette forme d’œuvres culturelles

Externalités négatives – risque de baisse de fréquentation des salles de cinéma – risque de perte de clientèle pour les fabricants de DVD

– externalités de réseau → marginalisation progressive – externalités de réseau → plus grande richesse de des plateformes les moins « populaires » (dont cerl’offre dans un réseau qui compte de nombreux abontaines peuvent proposer des œuvres de qualité) nés → plus grande notoriété pour les œuvres, choix plus large pour les utilisateurs

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Thème 1  L’intégration de l’entreprise dans son environnement

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MANAGEMENT

Comment l’entreprise intègre‑t‑elle la connaissance de son environnement dans sa prise de décision ?

CHAPITRE

4

Partie 1 : SYNTHÈSE RÉDIGÉE 1. Intégrer les facteurs de son environnement avant toute prise de décision Une entreprise évolue dans un environnement généralement instable, qu’il convient d’étudier sous l’angle macro et micro pour en dégager les opportunités et les menaces.

A. L’environnement de l’entreprise : les facteurs qui peuvent influencer ses prises de décision L’environnement est le contexte dans lequel s’inscrit et évolue une entreprise et qui peut l’influencer. L’environnement est composé du micro-environnement et du macro-environnement. Le micro-environnement regroupe les acteurs avec lesquels elle est en interaction et qui ont une influence directe sur l’activité de l’entreprise (les concurrents, les clients, les fournisseurs). Le macro-environnement regroupe l’ensemble des facteurs qui influencent la prise de décision de l’entreprise mais sur lesquels cette dernière n’a que peu, voire aucune influence. Il s’agit des facteurs suivants : – Politique : influence des pouvoirs publics dans l’économie (décisions de politique budgétaire et monétaire au niveau national, européen et international, politique de soutien et de subventions aux entreprises…) – Économique : évolution du marché, du contexte économique global, du chômage, de l’inflation, du coût du travail au niveau national, européen et international. Cela concerne également les politiques économiques mises en place par le gouvernement. – Socioculturel  : évolution du niveau de vie, de la démographie, des goûts, des valeurs, les préférences des consommateurs… – Technologique : évolutions technologiques, impact du numérique au niveau des technologies de l’information et de la communication, des méthodes de production, mais aussi des technologies du vivant, investissements dans la recherche, brevets, innovations… – Environnemental, éthique : développement durable, RSE, protection des ressources naturelles, recyclage des déchets… – Légal  : évolution du cadre législatif et réglementaire national et communautaire (au niveau fiscal, social, comptable, de la protection du consommateur...) Chaque caractéristique de l’environnement évolue, il s’agit d’en repérer et d’en analyser les conséquences possibles sur l’activité de l’entreprise.

B. Le modèle PESTEL, outil d’analyse des opportunités et des menaces des facteurs du macroenvironnement Le modèle PESTEL, acronyme des six facteurs du macro-environnement (politique, économique, socioculturel, technologique, environnemental et légal) est un outil qui permet d’analyser chaque facteur en termes d’opportunités et de menaces pour l’entreprise. Les opportunités détectées sont à saisir par l’entreprise, quant aux menaces, l’entreprise doit s’en prémunir et essayer de les transformer en opportunités. L’analyse de l’environnement à l’aide de cet outil est indispensable avant toute prise de décision.

Chapitre 4  Comment l’entreprise intègre‑t‑elle la connaissance de son environnement dans sa prise de décision ?

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Lorsqu’une entreprise est dans une démarche proactive, elle devance les évolutions de l’environnement. De ce fait, elle subit moins les menaces de l’environnement, car ces dernières étaient attendues ou bien elles sont détournées et/ou déjà prises en compte dans les décisions stratégiques (comme Bouygues Immobilier, par exemple). À l’inverse, transformer les menaces en opportunités est un processus plus complexe et coûteux.

2. L’innovation : une réponse aux évolutions des facteurs de l’environnement L’innovation est un processus qui revêt plusieurs dimensions, car elle concerne un produit et également les nouvelles méthodes de production, de commercialisation, d’organisation du travail… Quelle que soit la dimension concernée, l’innovation est une solution qui s’offre à l’entreprise pour faire face aux évolutions des facteurs de l’environnement, voire les anticiper.

A. L’innovation, processus multidimensionnel L’innovation ne concerne pas seulement un produit ou un service, elle revêt plusieurs dimensions. L’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) définit l’innovation comme étant la mise en œuvre d’un produit, que ce soit un bien ou un service, d’un processus nouveau ou sensiblement amélioré, d’une nouvelle méthode de commercialisation ou d’une nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques de l’entreprise, l’organisation du lieu de travail. L’innovation est le résultat d’un processus qui part d’une découverte souvent issue de la recherche et développement et qui aboutit à l’exploitation d’une invention. L’OCDE a mis en évidence différents types d’innovation : – L’innovation de produit consiste à introduire un bien ou un service nouveau ou encore un produit déjà existant, mais incorporant une amélioration sensible des spécifications techniques, des composants, des matières… – L’innovation de procédé correspond à la mise en œuvre d’une méthode de production ou de distribution nouvelle ou sensiblement améliorée. – L’innovation de commercialisation consiste à mettre en œuvre une nouvelle méthode de commercialisation impliquant des changements significatifs de la conception ou du conditionnement, du placement, de la promotion ou de la tarification d’un produit. – L’innovation d’organisation consiste à appliquer une nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques, l’organisation du lieu de travail ou les relations extérieures de la firme. Selon Joseph Alois Schumpeter, l’innovation concerne « les nouveaux objets de la consommation, les nouvelles méthodes de production et de transports, les nouveaux marchés, les nouveaux types d’organisation industrielle ».

B. L’innovation, source de compétitivité et d’avantage concurrentiel Plus l’environnement de l’entreprise est turbulent et complexe, plus les évolutions des facteurs qui le composent sont à détecter et à analyser. Afin de faire face à ces mutations, de réduire leurs conséquences sur l’activité de l’entreprise et de les anticiper, l’innovation est un processus et un choix stratégique de premier ordre. En effet, innover apparaît comme une des principales solutions offertes à l’entreprise pour créer, développer ou maintenir un avantage concurrentiel, c’est-à-dire, selon Michael Porter, de détenir l’élément qui différencie fondamentalement l’offre de l’entreprise par rapport à ses concurrents. De plus, innover permet d’assurer la compétitivité de l’entreprise, c’est-à-dire sa capacité à maintenir ses parts de marché et son aptitude à faire face à la concurrence. On parle de compétitivité prix lorsque les produits ou services vendus ont un prix inférieur à celui de la concurrence pour un même niveau de qualité, et de compétitivité hors prix lorsque la vente des produits et services présente des caractéristiques distinctes par rapport à celles de la concurrence (ex. : installation, recyclage des déchets, formation, SAV…).

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Thème 2  La régulation de l’activité économique

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Partie 2 : CORRIGÉS DES MISSIONS 1

Repérer les principaux éléments du macro-environnement de l’entreprise

1 En prenant appui sur la méthode PESTEL, identifiez et classez les caractéristiques du macroenvironnement de Bouygues Immobilier.

[Définition] Macro-environnement : éléments extérieurs à l’entreprise, dont l’évolution influence sa situation et sur lesquels elle agit difficilement. Avant toute prise de décision stratégique, une analyse de l’environnement est nécessaire. L’outil PESTEL permet d’identifier et de classer les facteurs du macro-environnement en vue d’une analyse en termes d’opportunités et de menaces. Le macro-environnement étudié ici est le marché français de la construction de logements pour les particuliers sur lequel intervient Bouygues Immobilier. Caractéristiques du macro-environnement

Descriptions

Politique

Aides de l’État à l’accession à la propriété pour les primo-accédants. Normes de construction des logements (thermiques, parasismiques, d’accessibilité).

Économique

Taux d’intérêt de crédit immobilier bas et attractifs. Quatre aides de l’État à l’accession à la propriété pour les primo-accédants. Augmentation des prix de l’immobilier en 2018.

Socioculturelle

Accès à la propriété impératif pour les Français.  Priorité donnée aux maisons individuelles. Tendances actuelles : maison contemporaine, toit plat, volume cubique, ton neutre, importance de la lumière naturelle. Les Français sont sensibles aux caractéristiques écologiques de leur logement. Intégration de la domotique dans les logements.

Technologique

Respect des normes thermiques, parasismiques et d’accessibilité. Utilisation de matériaux issus de technologies récentes et des plus anciens pour réduire l’empreinte énergétique et carbone de l’habitat. Intégration de la domotique dans les logements.

Environnementale

Respect des normes thermiques : RT 2012 pour baisser la consommation d’énergie et l’émission de CO2 et RT 2020 pour la construction de logements à énergie positive. Respect des normes parasismiques (pour les logements dans les zones à risque). Prise de conscience de la nécessité d’un habitat écologique pour faire baisser l’empreinte énergétique et carbone de l’habitat.

Légale

Dispositif de quatre aides de l’État à l’accession à la propriété pour les primo-accédants. Réglementation imposée lors de la construction des logements : normes thermiques (RT 2012 et RT 2020), normes parasismiques (pour les logements dans les zones à risque) et normes d’accessibilité (arrêté du 24 décembre 2015 concernant l’accès des logements aux personnes handicapées).

Chapitre 4  Comment l’entreprise intègre‑t‑elle la connaissance de son environnement dans sa prise de décision ?

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2 Expliquez, pour chacune, en quoi elles peuvent influer sur les décisions de l’entreprise. Question à traiter à l’oral avec les étudiants. Le traitement de cette question permet d’introduire l’analyse des facteurs du macro-environnement en termes d’opportunités et de menaces attendue à la question 1 p. 64. Exemple : Au niveau politique : le dispositif d’aides de l’État à l’accession à la propriété pour les primo-accédants peut conforter la décision de Bouygues Immobilier de s’investir dans la construction de logements individuels. En revanche, il est permis de supposer que le respect des différentes normes de construction peut représenter un frein à la décision de l’entreprise de développer l’activité logements individuels, sauf si l’entreprise est dans une démarche d’anticipation (démarche proactive).

2

Analyser les évolutions de l’environnement et en identifier les conséquences sur la situation de l’entreprise

1 Expliquez en quoi les évolutions des différentes composantes du macro-environnement peuvent être porteuses d’opportunités et/ou de menaces pour Bouygues Immobilier.

[Définition] Macro-environnement : éléments extérieurs à l’entreprise, dont l’évolution influence sa situation et sur lesquels elle agit difficilement. Caractéristiques du macro-environnement

Opportunités

Politique

Le dispositif d’aides de l’État à l’accession à la propriété : potentielle augmentation de la demande de logements de la part des particuliers. Les normes de construction des logements sont anticipées par Bouygues Immobilier.

Économique

Le dispositif d’aides de l’État à l’accession à la propriété couplé aux taux d’intérêt bas des crédits immobiliers représente une opportunité pour Bouygues Immobilier :  de la demande, donc  potentielle des ventes.

Socioculturelle

Pour 91 % des Français être propriétaire de son logement est important et pour 47 % c’est essentiel. Intérêt croissant des Français pour des logements individuels modernes, personnalisés, lumineux, écologiques… et incluant de la domotique. Cela correspond à l’offre de Bouygues Immobilier.

Technologique

Usage de matériaux et de technologies, comme la domotique : permet de réduire l’empreinte énergétique et carbone de l’habitat et représente un gain financier et d’énergie pour les particuliers. Bouygues Immobilier est dans cette démarche.

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Menaces

En 2018 : Recentrage des aides, potentielle augmentation des taux d’intérêt et des prix des biens immobiliers : frein à l’achat de logements.

Thème 2  La régulation de l’activité économique

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Environnementale

Prise de conscience de la nécessité d’un habitat écologique (normes, domotique). Cela correspond à l’offre de Bouygues Immobilier qui adopte une démarche proactive sur ce marché.

Légale

La législation en faveur des propriétaires Toutes les normes ne peuvent pas toujours être anticipées, cela peut permet d’augmenter la demande de logements et la réglementation a pu être engendrer des coûts supplémentaires. anticipée par Bouygues Immobilier.

2 Montrez en quoi l’innovation permet à Bouygues Immobilier de répondre aux évolutions de l’environnement et d’assurer sa compétitivité.

[Définition] Innovation : mise en œuvre, au sein de l’entreprise, d’une invention dans le domaine économique. L’OCDE, dans le Manuel d’Oslo, définit 4 catégories d’innovation : l’innovation de produit (bien ou service), soit l’introduction d’un bien ou d’un service nouveau ou sensiblement amélioré ; l’innovation de procédé, soit la mise en œuvre d’une méthode de production ou de distribution nouvelle ou sensiblement améliorée ; l’innovation d’organisation, soit la mise en œuvre d’une nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques, l’organisation du lieu de travail ou les relations extérieures de la firme ; et enfin, l’innovation de marketing, soit la mise en œuvre d’une nouvelle méthode de commercialisation. Les évolutions de l’environnement concernant le marché de l’immobilier pour les particuliers sont nettement orientées vers l’écologie, le respect des normes, les innovations technologiques (la domotique), les logements modernes personnalisés (forme cubique, toit plat, structures permettant l’introduction de la lumière naturelle…), d’autant plus qu’il est essentiel pour les Français d’accéder à la propriété (logement individuel de préférence). Bouygues Immobilier s’inscrit dans un processus constant d’innovation qui lui permet non seulement de suivre les tendances, mais également de les anticiper en proposant des logements (innovation produit) aux caractéristiques suivantes : – logements durables labellisés BBC et certifiés NF logement, bâtiments à énergie positive, personnalisables, connectés et évolutifs, prestations d’aménagement d’intérieurs modernes et utilisant la technologie (innovation dans les pratiques de commercialisation) ; – Bouygues Immobilier détient 100  % du capital d’une start-up dédiée à l’innovation (innovation dans les processus). L’innovation permet à Bouygues Immobilier d’être compétitive : l’entreprise propose un produit qui correspond aux attentes des clients, accompagné de conseils, d’un service clé en main. Son offre importante, complète, diversifiée lui permet d’être compétitive et d’être leader sur ce marché. L’innovation et l’offre proposées lui permettent également de dégager un avantage concurrentiel, car Bouygues Immobilier se différencie ainsi de ses concurrents et est leader sur son marché.

APPLICATION 1

CarSmart

Présentez l’entreprise CarSmart.

Il s’agit d’un garage qui propose, entre autres, un service de nettoyage automobile pour les particuliers à domicile : les unités mobiles se déplacent auprès des clients. M. Palaci est propriétaire du garage. C’est une entreprise qui poursuit une finalité sociétale en plus de sa finalité économique et sociale, car M. Palaci souhaite offrir l’opportunité à des personnes sans emploi confrontées à des difficultés d’insertion d’occuper un CDD ou CDI via un contrat initiative emploi (CIE).

Chapitre 4  Comment l’entreprise intègre‑t‑elle la connaissance de son environnement dans sa prise de décision ?

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En prenant appui sur le modèle PESTEL, identifiez et classez les caractéristiques du macroenvironnement du garage CarSmart.

Caractéristiques du macro-environnement

Description

Politique

– Pas d’information.

Économique

– Marché du lavage automobile en pleine évolution et fortement concurrentiel : nouvelles méthodes de lavage et nouveaux et nombreux acteurs : réseaux de franchises, lavage par rouleaux (38 % du marché), lavage par jets haute pression (30 % du marché) avec Éléphant Bleu, Hydrostar, Immojet, Crocojet, stations-service (7 % du marché) et laveurs mobiles (3 % du marché) comme Ecolave, Ecoline Wash, CosmétiCar ou SINEO). – Multiplication des centres de lavage automobiles. – Dépenses des clients : entre 6 euros et 15 euros.

Socioculturelle

– 84 % des Français lavent leur automobile deux fois par an, 78 % préfèrent un lavage en station et 54 % se rendent chez un professionnel du lavage. – L’automobile représente le deuxième poste de dépenses des Français. – Demande davantage orientée vers un lavage écoresponsable, surtout pour les trentenaires.

Technologique

– Des techniques de lavage respectueuses de l’environnement, voire presque sans eau : machines à vapeur, lavage à sec, utilisation de produits écologiques.

Environnementale

– Prise de conscience nationale et européenne : il faut encadrer l’activité de lavage automobile pour protéger l’environnement. – Demande de plus en plus orientée vers des produits et services écoresponsables de la part des trentenaires en possession d’une automobile. – Offre des professionnels en faveur de lavages écologiques : techniques (machines à vapeur, lavage à sec, presque sans eau), traitement de l’eau usée, vigilance par rapport au gaspillage de l’eau, produits utilisés écologiques.

Légale

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– Réglementation européenne : norme en vigueur depuis le 1er mai 2009 ; réglementation nationale : loi n° 92-3 du 3 janvier 1992. Objectifs : eaux de lavage traitées, pas d’eau polluée laissée sur le sol, produits utilisés écologiques, gaspillage d’eau limité.

Thème 2  La régulation de l’activité économique

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Expliquez en quoi les évolutions des différentes composantes du macro-environnement peuvent être porteuses d’opportunités et/ou de menaces pour CarSmart dans le cadre de son projet.

Caractéristiques du macro-environnement

Opportunités

Menaces

Politique Économique

Dépense entre 6 euros et 15 euros : l’écart est assez important. CarSmart doit proposer une prestation dans cet encadrement de prix.

Marché atomisé, avec de très nombreux acteurs de natures différentes qui sont autant de concurrents pour CarSmart ; de plus, le lavage mobile ne représente que 3 % du marché, c’est un secteur encore confidentiel. Mais CarSmart peut se différencier au travers de son engagement sociétal.

Socioculturelle

L’automobile représente le deuxième poste de dépenses des Français et ils sont 84 % à laver leur véhicule deux fois par an. Opportunité pour le garage CarSmart de proposer l’activité de lavage comme activité secondaire.

78 % préfèrent un lavage en station et 54 % se rendent chez un professionnel du lavage. Le garage CarSmart va devoir se différencier des concurrents pour se créer un avantage concurrentiel. Demande davantage orientée vers un lavage écoresponsable, surtout pour les trentenaires. CarSmart peut/doit proposer une prestation écologique. Cela deviendra une opportunité.

Technologique

Développement de nouveaux procédés de lavage : à vapeur, avec très peu d’eau, lavage à sec, produits écologiques. Le garage CarSmart est dans cette tendance de nouveaux procédés et de nouvelles techniques (unités mobiles de lavage.)

Environnementale

La réglementation européenne et nationale encadre le marché du lavage automobile dans un souhait de respect de l’environnement. CarSmart doit en tenir compte dans son activité. Cela peut augmenter ses coûts et donc le prix de la prestation. Mais si telle est sa démarche, la menace peut devenir une opportunité. Demande davantage orientée vers un lavage écoresponsable, surtout chez les trentenaires. Le garage CarSmart peut/doit proposer une prestation de lavage « écologique ».

Légale

La réglementation européenne et nationale encadre le marché du lavage automobile dans un impératif de respect de l’environnement. Si CarSmart intègre une dimension écologique à sa prestation, cela deviendra une opportunité.

La réglementation européenne et nationale dont le garage CarSmart doit tenir compte dans son activité peut le conduire à augmenter ses coûts et donc le prix de la prestation.

Chapitre 4  Comment l’entreprise intègre‑t‑elle la connaissance de son environnement dans sa prise de décision ?

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De nombreuses menaces du macro-environnement doivent pouvoir être transformées en opportunités par CarSmart.

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Montrez en quoi la création d’un service de nettoyage automobile à domicile constitue une réponse aux évolutions de l’environnement et s’appuie sur différentes formes d’innovation.

CarSmart intervient sur un marché concurrentiel, sur lequel de nombreux et différents acteurs interviennent. Les lavages mobiles représentent seulement 3 % du marché. Le lavage automobile est réglementé dans un souhait de protection de l’environnement. Les ménages français, qui ont de plus en plus une démarche écoresponsable, lavent leur voiture deux fois par an et ont l’habitude de se déplacer dans des centres de lavage. Si l’entreprise propose un service écologique de lavage à domicile, qu’il parvient à intégrer les coûts engendrés par la prestation dans le prix que les Français sont prêts à dépenser (entre 6 et 15 euros), CarSmart peut transformer ces menaces en opportunités, d’autant plus que CarSmart est responsable d’un point de vue sociétal. L’entreprise se situe dans une nouvelle tendance qui intègre des évolutions de procédés. D’après la définition de l’innovation par l’OCDE et l’éclairage de Schumpeter, l’offre proposée par CarSmart est une innovation de produit : prestation de service qui consiste en un déplacement d’unités mobiles de lavage au domicile des clients. Innovation de processus : le déplacement vers les clients. Nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques de travail : emploi de personnes sans travail, en insertion, avec pour objectif de leur proposer un CDD ou un CDI via un contrat initiative emploi. L’innovation peut permettre à CarSmart de devenir compétitive et de dégager un avantage concurrentiel.

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Thème 2  La régulation de l’activité économique

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DROIT

Comment les activités économiques sont-elles régulées par le droit ?

CHAPITRE

5

Partie 1 : SYNTHÈSE RÉDIGÉE La régulation des marchés est indispensable à leur bon fonctionnement. Cette régulation vise à maintenir un équilibre entre les intervenants et ainsi à assurer l’ordre public économique et social. Pour effectuer cette mission de régulation, l’État peut avoir recours à des institutions spécifiques, les autorités administratives indépendantes, qui se voient reconnaître des pouvoirs spécifiques, à l’image de l’Autorité de la concurrence pour la régulation du fonctionnement de la concurrence sur les marchés. Par ailleurs, pour que la concurrence soit entretenue par un progrès technique dynamique, le droit reconnaît des droits spécifiques aux acteurs les plus inventifs.

1. Le droit de la concurrence Le principe de la liberté de la concurrence est un principe reconnu dès 1791 ; aujourd’hui il prend la forme de dispositions nationales, mais également européennes.

A. Les autorités administratives indépendantes, l’Autorité de la concurrence Les autorités administratives indépendantes sont des institutions centrales pour réguler des secteurs d’activité considérés comme essentiels par l’État. Ces institutions se voient accorder un certain nombre de prérogatives leur permettant, le cas échéant, d’édicter des recommandations, de mettre en place des réglementations ou encore de sanctionner certains comportements. Ces institutions sont qualifiées d’administratives dans la mesure où elles agissent au nom de l’État, qui peut leur déléguer certains de ses pouvoirs : c’est notamment le cas lorsqu’elles mettent en place des règles spécifiques (pouvoir réglementaire). Ces institutions sont indépendantes, car elles agissent selon leurs propres règles et ne sont subordonnées à aucun acteur des secteurs contrôlés ni même à l’État. L’Autorité de la concurrence est une autorité administrative indépendante spécialisée dans l’analyse et la régulation de la concurrence sur l’ensemble des marchés. Elle s’est vu attribuer trois missions principales : contrôler les opérations de concentrations qui pourraient impacter le fonctionnement des marchés (fusions, acquisitions), prononcer des injonctions ou des sanctions à l’encontre des acteurs (entreprises) ayant recours à des pratiques anticoncurrentielles, conseiller par le biais d’avis ou de recommandations les acteurs économiques, politiques.

B. Les pratiques anticoncurrentielles 1. L’entente On considère qu’il y a entente dès lors que l’on peut démontrer que deux ou plusieurs acteurs d’un même marché ont décidé d’avoir des comportements concertés sur ce marché sans mettre en place de politique commerciale indépendante. Ce type de concertation a pour objectif de fausser la concurrence. Les ententes horizontales concernent des ententes entre des entreprises proposant des produits ou services identiques sur le marché considéré. Les ententes verticales concernent des acteurs du marché situé à des niveaux différents, par exemple des fournisseurs et des distributeurs. Chapitre 5  Comment les activités économiques sont-elles régulées par le droit ?

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Ces comportements concertés sont réprimés à la fois par le droit national, en application de l’article L 420-1 du Code de commerce, mais également par le droit européen, en application de l’article 101 TFUE qui précise que « sont incompatibles avec le marché intérieur et interdits tous les accords entre entreprises, toute décision d’association d’entreprises et toute pratique concertée susceptible d’affecter le marché ».

2. L’abus de position dominante L’article L 420-2 du Code de commerce définit l’abus de position dominante comme étant « l’exploitation abusive par une entreprise […] d’une position dominante sur le marché intérieur ». Le même article illustre cette définition par des situations de marché telles que le refus de vente, les ventes liées ou certaines conditions de rupture de relations commerciales. L’important ici est de bien comprendre que d’une part seul l’abus de position dominante est réprimé et d’autre part la seule forte part de marché ne signifie pas forcément l’existence d’une position dominante. La législation européenne lutte également contre ces situations, et ce dans des termes très proches de ceux du Code de commerce : ainsi l’article 102 du TFUE précise qu’est « interdit […] le fait pour une ou plusieurs entreprises d’exploiter de façon abusive une position dominante ».

C. Les sanctions Les sanctions des pratiques anticoncurrentielles peuvent être prises, au niveau national, soit par l’Autorité de la concurrence, soit par les juridictions administratives et judiciaires (civiles et pénales). L’Autorité de la concurrence peut dans de telles circonstances prononcer des injonctions (demander aux entreprises concernées de faire cesser les comportements en question), des sanctions pécuniaires ou ordonner la publication de la décision. Lorsque les pratiques en question sont mises en place par une entreprise, le montant maximum de la sanction est de « 10 % du montant du chiffre d’affaires mondial ».

2. Le droit de la propriété industrielle Dans un environnement concurrentiel souvent mondial, les entreprises cherchent à se démarquer de leurs concurrents notamment à travers l’innovation. Le droit de la propriété industrielle aménage des monopoles d’exploitation permettant de limiter ou d’interdire la concurrence. Ces droits spécifiques sont consentis pour stimuler l’innovation des entreprises, innovation qui bénéficiera, au bout du compte, à l’ensemble des acteurs du marché. En France, la protection de ces droits spécifiques est essentiellement confiée à l’Institut national de la propriété industrielle (INPI). Cette structure gère notamment les brevets, marques, dessins et modèles. Les titres de propriété délivrés par l’INPI ne sont valables que sur le territoire national.

A. Le droit des brevets Le brevet protège une innovation technique, un produit ou un procédé apportant une solution nouvelle à un problème technique. Toutes les inventions ne sont donc pas brevetables. En effet, en dehors du fait que l’invention doit proposer une solution nouvelle à un problème technique, pour être brevetable l’invention doit également impliquer une activité inventive et être susceptible d’application industrielle. Le Code de la propriété intellectuelle considère comme non brevetables un certain nombre d’innovations, comme les logiciels, par exemple. Il convient d’être vigilant, car le brevet sera accordé au premier déposant. L’inventeur aura donc intérêt à ne pas divulguer son invention avant le dépôt de brevet, car dans cette hypothèse, il prend le risque de faire perdre à l’invention son caractère de nouveauté ou que le brevet soit déposé par un autre. Si l’invention répond à l’ensemble de ces critères, l’inventeur pourra déposer un brevet ; ce titre de propriété industrielle va lui permettre d’obtenir un monopole d’exploitation de l’invention sur le territoire national pour une durée de 20 ans. Ce monopole interdit « à défaut du consentement du propriétaire du brevet, la fabrication, l’offre, la mise dans le commerce, l’utilisation ou l’importation ou la détention du produit [ou du procédé] objet du brevet ». Le brevet peut être cédé ou faire l’objet de concession de droits (licences d’exploitation). La seule protection nationale de l’invention peut être un réel frein à l’innovation ; pour pallier ce risque, le brevet peut être enregistré au niveau régional (européen) ou international. Ces enregistrements se font respectivement devant l’Office européen des brevets et l’Organisation mondiale pour la propriété intellectuelle. Il est à noter que très prochainement l’OEB devrait être en mesure de délivrer un brevet unitaire européen.

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B. Le droit des marques Le Code de la propriété intellectuelle (article L 711-1) définit la marque comme un signe apposé sur un produit ou utilisé avec un produit ou un service afin de distinguer le produit des produits concurrents. Le signe constitutif d’une marque peut être une dénomination, un signe sonore ou un signe figuratif. Pour être protégeable, la marque doit être distinctive et donc non descriptive (elle ne doit pas décrire le bien ou le service). Il est impératif que la marque soit disponible, c’est-à-dire qu’aucun dépôt antérieur n’ait été fait (recherche d’antériorité). Lors du dépôt, le déposant doit indiquer avec précision les produits ou services pour lesquels il souhaite utiliser la marque. L’identification de ces produits ou services se fait par l’intermédiaire d’une classification internationale, dite « Classification de Nice ». La protection de la marque n’interviendra que pour les classes mentionnées lors de son dépôt. Une fois la marque déposée auprès de l’INPI, son propriétaire dispose d’un monopole d’exploitation sur le territoire français pour 10 ans, renouvelable indéfiniment.

C. Les sanctions Le Code de la propriété intellectuelle prévoit des sanctions dans les hypothèses de non-respect des droits spécifiquement reconnus au titulaire de brevet ou de marque. L’article L 615-1CPI prévoit que toute atteinte aux droits du propriétaire du brevet constitue une contrefaçon. Il précise également que la contrefaçon engage la responsabilité civile de son auteur. Parallèlement, l’article L716-1 du même Code prévoit que l’atteinte portée au droit du propriétaire de la marque constitue une contrefaçon engageant la responsabilité civile de son auteur. Par ailleurs, la contrefaçon est également un délit pénal et peut donc conduire son auteur devant les juridictions pénales. La victime dispose donc d’un choix d’actions (voir complément) qui pourra donner lieu à dommages-intérêts, publicité ou astreinte pour ce qui est des actions au civil, et/ou à des amendes en cas d’actions au pénal.

Partie 2 : CORRIGÉS DES MISSIONS 1

Identifier le rôle de l’Autorité de la concurrence à travers une situation présumée d’entente

1 Vérifiez que les compétences de l’Autorité de la concurrence lui permettraient d’intervenir dans le cadre du projet du Grand Paris.

[Définition] Autorité de la concurrence : autorité administrative indépendante (A.A.I.) française chargée de lutter contre les pratiques anticoncurrentielles et d’étudier le fonctionnement des marchés. [Les faits] La réalisation du Grand Paris impose l’organisation d’un grand nombre de chantiers pour lesquels se positionnent de manière quasi systématique tous les grands groupes de construction, dont le groupe Bouygues. Il apparaît (rapport de la Cour des comptes – doc. 2) que cette situation présente un fort risque d’ententes (horizontales) et de pratiques anticoncurrentielles, notamment du fait d’une faible intensité concurrentielle. [Problème de droit] Dans quelles circonstances l’Autorité de la concurrence peut-elle intervenir ? [Majeure] L’Autorité de la concurrence exerce une action répressive à l’encontre des pratiques anticoncurrentielles et intervient, de sa propre initiative ou à la demande de plaignants, dès que la concurrence est faussée sur un marché (ressource 2). [Conclusion] Le fait que la Cour des comptes ait repéré le risque de pratiques anticoncurrentielles sur un ou des marchés signifie qu’il existe une probabilité de concurrence faussée. De telles circonstances entrent précisément dans les hypothèses de saisine de l’Autorité de la concurrence, qui pourrait tout à fait s’autosaisir de manière à vérifier l’existence d’éventuelles pratiques anticoncurrentielles.

2 Identifiez la relation qui peut exister entre l’intensité concurrentielle d’un marché et le risque d’entente.

Plus l’intensité concurrentielle sur un marché donné augmente, plus le nombre de concurrents augmente : ces derniers sont donc moins enclins à trouver un arrangement entre eux pour fausser la concurrence, par exemple Chapitre 5  Comment les activités économiques sont-elles régulées par le droit ?

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par une entente. Inversement, plus l’intensité concurrentielle est faible, moins il y a de concurrents sur ce marché et plus il est donc facile pour eux de trouver un terrain d’entente pour fausser la concurrence. L’exemple donné dans le doc. 2 est parlant, finalement seuls deux concurrents ont déposé une offre.

3 Recherchez les conditions qui amèneraient l’Autorité de la concurrence à estimer que

les marchés identifiés par la Cour des comptes, pour la mise en œuvre du Grand Paris, pourraient relever d’une entente.

Pour qu’il y ait entente, il faut une concertation entre plusieurs acteurs économiques qui décident d’agir ensemble pour ajuster leurs comportements, au lieu de concevoir une stratégie commerciale de façon indépendante (ressource 1). Pour que l’Autorité de la concurrence suppose l’existence d’une entente dans les marchés identifiés par la Cour des comptes (doc. 2), il faudrait que celle-ci identifie des comportements concertés de la part des acteurs des marchés. Dans de telles circonstances, preuve serait faite que les entreprises concernées n’ont pas mis en place de stratégies commerciales indépendantes. De tels comportements seront d’autant plus facilement identifiables que le nombre d’acteurs est faible.

2

Analyser une situation juridique d’entreprise au regard de la notion d’abus de position dominante

1 Vérifiez si la situation du groupe TF1 peut être considérée comme un abus de position dominante sur le marché de la publicité télévisée en France.

[Définition] Abus de position dominante : fait, pour une ou plusieurs entreprises disposant d’une place prépondérante sur un marché, d’exploiter cette situation en adoptant des comportements restreignant le jeu de la concurrence. [Les faits] Le groupe TF1 est un des leaders sur le marché de la télévision en France (doc. 1). Par ailleurs, il était considéré en 2013 comme étant en situation de position dominante sur le marché de la publicité télévisée (doc. 2). La maison-mère (TF1) a l’intention de poursuivre sa campagne de publicité croisée au sein de ses trois chaînes (cas). [Problème de droit] Dans quelle mesure le comportement d’un acteur sur un marché peut-il être considéré comme un abus de position dominante ? [Majeure] L’abus de position dominante suppose l’existence d’une position dominante (ressource 1). L’existence d’une forte part de marché ne suffit pas à caractériser une position dominante (ressource 1). La position dominante peut résulter d’une situation de marché qui permet à l’entreprise de ne pas craindre une érosion de sa clientèle, ou de la détention d’une marque à forte notoriété s’imposant auprès des distributeurs (ressource 1). L’abus de position dominante peut consister en un refus de vente, en des ventes liées ou ventes avec des conditions discriminatoires… (article L 420-2 du Code de commerce). Les pratiques abusives peuvent consister à imposer des conditions de transaction non équitables (article 102 TFUE). L’abus de position dominante doit avoir pour conséquence d’évincer la concurrence du marché considéré (décision de l’Autorité de la concurrence du 25 juillet 2017). [Conclusion] Si l’on pose l’hypothèse que TF1 est encore à ce jour en position dominante sur le marché de la publicité télévisée, il apparaît que la mise en place de publicités croisées au sein des trois chaînes n’a pas directement pour conséquence d’imposer des conditions de transaction inéquitables pour les autres acteurs, ni d’évincer la concurrence sur le marché en question. Dans ces circonstances, il apparaît difficile de considérer la politique de promotion croisée mise en place par le groupe TF1 comme étant un abus de position dominante.

2 Présentez la position du groupe Canal+ (D8) lors du litige né en 2013, au regard du droit de la concurrence.

[Définition] Concurrence : relation de compétition entre des entreprises qui offrent des biens ou services permettant de satisfaire le même besoin.

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Dans le litige qui opposait en 2013 le groupe TF1 au groupe Canal+, le groupe Canal+ avait saisi l’Autorité de la concurrence pour qu’elle sanctionne une situation d’abus de position dominante de la part du groupe TF1. Le groupe Canal+ estimait que le comportement du groupe TF1 était discriminatoire par rapport à la concurrence. En effet, en mettant en place une promotion croisée entre TF1 et HD1, le groupe TF1 profitait « abusivement » de sa position dominante, car il profitait d’une situation de marché dont ne pouvait pas bénéficier la concurrence. En conséquence, le groupe Canal+ estimait subir un désavantage concurrentiel.

3 Indiquez en quoi la décision de l’Autorité de la concurrence en date du 25 juillet 2017 est remise en cause par la récente réorganisation au sein des chaînes du groupe TF1.

La décision de l’Autorité de la concurrence se basait sur une situation de marché dans laquelle le groupe TF1 était certes en position dominante, mais mettait en place une promotion croisée sur deux chaînes. La récente réorganisation nous informe que la même stratégie est envisagée, mais cette fois-ci en prenant appui sur trois chaînes. Cette évolution contraindrait les juges à réétudier l’ensemble du marché afin de vérifier que cette collaboration entre les trois chaînes n’a pas pour conséquence une volontaire restriction de concurrence.

3

Identifier les enjeux et les acteurs de la propriété industrielle à travers le dépôt de brevet d’invention

1 Identifiez les enjeux du dépôt de brevets d’invention pour Colas. [Définition] Brevet : document attestant un droit exclusif d’exploitation détenu sur une invention par son auteur ou des ayants droit à condition que cette invention soit nouvelle, corresponde à une activité inventive et soit susceptible d’application. D’une manière générale, les enjeux attachés au dépôt de brevet sont majeurs pour les entreprises, Colas ne fait pas exception à la règle. Le premier enjeu est d’ordre technologique : un brevet d’invention influe toujours sur la manière de produire un bien, que le brevet porte d’ailleurs sur un bien ou sur un procédé. L’application industrielle est certes juridiquement nécessaire, mais techniquement systématique. La conséquence se comptabilisera souvent en termes de productivité, et au-delà en termes commerciaux et financiers (avantage concurrentiel). Un autre enjeu relève de l’attractivité de l’entreprise : l’entreprise innovante trouve toujours plus facilement des investisseurs qui à leur tour contribueront à l’innovation de l’entreprise.

2 Présentez le régime juridique des brevets déposés par Colas en droit français ainsi que le rôle de l’INPI dans la procédure de dépôt.

Que ce soit pour Colas ou pour toute autre entreprise, le brevet bénéficie d’un régime juridique qui lui est propre. Pour être brevetable, l’invention doit remplir un certain nombre de critères tels qu’être une solution technique à un problème technique, mais elle doit également être nouvelle, impliquer une activité inventive et être susceptible d’application industrielle (ressource 3). Le brevet, dès lors qu’il est déposé, est un droit de propriété industrielle conférant à son titulaire un monopole d’exploitation sur le territoire pour une durée maximale de 20 ans. Ce droit de propriété industrielle est protégé contre la contrefaçon qui engage la responsabilité civile de son auteur (L 615-1 CPI), mais qui est également un délit. Toute copie, importation ou vente d’une invention sans le consentement du titulaire du brevet est considérée comme une contrefaçon (ressource 5). Au niveau national, l’Institut national de la propriété industrielle dispose d’une compétence exclusive pour gérer notamment les brevets. Il s’agit pour l’INPI de fournir toute l’information nécessaire à l’inventeur sur la procédure à suivre pour effectuer son dépôt, de recevoir le dépôt du brevet (numéro d’enregistrement de la demande/avis sur la brevetabilité/délivrance du brevet et publication au BOPI) et de gérer le paiement des redevances liées au dépôt.

Chapitre 5  Comment les activités économiques sont-elles régulées par le droit ?

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3 Vérifiez si la technologie chinoise de route solaire, mise en œuvre postérieurement à la Wattway de Colas, respecte le droit de propriété industrielle.

[Définition] Propriété industrielle : ensemble des droits intellectuels relevant soit d’une création nouvelle (brevet d’invention, dessin et modèle), soit représentant un signe distinctif (marque, nom commercial, appellation d’origine). Dans une conception plus large, on peut y intégrer les droits d’auteur régissant les logiciels informatiques, les films et l’édition (livres, presse). [Les faits] En 2015, Colas, leader mondial des infrastructures de transport, dépose à l’INPI un brevet nommé Wattway. Il s’agit de très fines dalles capables de capter l’énergie solaire qui ont vocation à être directement collées sur les chaussées afin que celles-ci deviennent des lieux de production d’énergie solaire. En 2018, une entreprise chinoise met en circulation deux kilomètres de voie rapide solaire, les panneaux solaires sont protégés des véhicules par une couche de béton transparent. [Problème de droit] Dans quelle mesure le monopole d’exploitation né d’un brevet permet-il néanmoins les innovations dans le même domaine ? [Majeure] Toute copie, importation ou vente d’une invention sans le consentement du titulaire du brevet est considérée comme une contrefaçon (ressource 5). En déposant votre brevet à l’INPI, vous obtenez un monopole d’exploitation sur le territoire pour une durée maximale de 20 ans. [Conclusion] L’hypothèse d’une éventuelle copie de l’invention déposée par Colas est à réfuter. En effet, les deux inventions en cause n’apportent pas du tout la même réponse technique au problème global de la route solaire. Alors que Colas fixe ses dalles sur le revêtement des routes existantes, l’entreprise chinoise « noie » ses panneaux solaires sous une couche de béton transparent. Il est clair que les techniques employées sont différentes, en conséquence il ne peut y avoir contrefaçon.

4

Analyser une situation juridique d’entreprise mettant en œuvre le droit des marques

1 Expliquez pourquoi, dans son jugement, le TGI de Paris n’a pas retenu la contrefaçon pour l’usage de la mention « Les Forfaits 100 % ».

Le jugement rendu par le TGI de Paris le 26 octobre 2007 propose deux dispositifs très différents. Dans le premier, concernant l’usage par SFR de l’expression « Les Forfaits 100 % », le juge décide de ne pas sanctionner cet usage alors que dans le second il sanctionne l’usage de l’expression « Forfait 100 % ». Ce positionnement des magistrats peut s’expliquer de deux manières : • L’exposé des faits nous apprend que la société Bouygues Telecom est propriétaire de la marque «  Forfait 100 % ». Or, dans le premier paragraphe du dispositif, la juridiction étudie l’usage de l’expression « Les Forfaits 100 % ». Il apparaît clairement que les expressions ne sont pas identiques et que la société Bouygues Telecom ne revendique pas la propriété de la marque « Les forfaits 100 % ». • L’ajout à l’expression « Forfait 100 % » de l’article défini « les » et ainsi la mise au pluriel de l’expression peut être considéré comme une simple description du type de forfait en question et donc ne relèverait pas de la protection d’une marque.

2 Vérifiez si la marque B and You (Bernard and You) peut être qualifiée de contrefaçon de marque.

[Définition] Marque : signe distinctif, susceptible de représentations graphiques, permettant à un commerçant, à une entreprise, de singulariser et d’identifier un produit ou un service. Elle vise à attirer et fidéliser la clientèle. [Les faits] Depuis 1995, une entreprise multi-services utilise l’expression «  B and You  » (Bernard and You) pour se faire connaître de sa clientèle. Le 16 décembre 2011, l’entreprise Bouygues Telecom dépose la marque « B&You une idée de Bouygues Telecom ». Ce dépôt se fait sur des classes fortement liées à la téléphonie. [Problème de droit] Dans quelle mesure peut-on considérer qu’il y a contrefaçon de marque ? [Majeure] Article L 716-1 CPI : L’atteinte portée au droit du propriétaire de la marque constitue une contrefaçon engageant la responsabilité civile de son auteur. Vous pouvez vous défendre en poursuivant en justice toute personne qui imiterait ou utiliserait votre marque (ressource 2).

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La protection obtenue dépendra uniquement des produits et/ou services mentionnés dans le dépôt (classification de Nice, ressource 2). [Conclusion] Deux hypothèses doivent être posées : • L’expression « B and You » (Bernard and You) est une marque déposée par l’entreprise multi-services en question. Dans ce cas, il conviendrait de vérifier les classes revendiquées par le dépôt de marque. Il est probable qu’elles n’aient aucun rapport avec la téléphonie. Il faudra alors considérer qu’il n’y a pas contrefaçon ni de la part de l’entreprise multi-services ni de la part de Bouygues Telecom, puisque l’entreprise de multi-services bénéficie d’une antériorité de dépôt. • Si l’expression « B and You » (Bernard and You) n’a pas été déposée comme une marque par l’entreprise multi-services, dans ce cas cette dernière ne bénéficie d’aucune antériorité. Par ailleurs, le doc. 3 nous informe sur les classes revendiquées par Bouygues Telecom, ces classes sont très éloignées de l’activité de multi-­ services. On peut en conclure qu’il n’y a pas contrefaçon de marque.

APPLICATION 1

In Annecy Mountains

Présentez les faits juridiquement qualifiés.

Une personne physique publie régulièrement (en langue anglaise) sur un blog (en ligne) des comptes-rendus de ses activités personnelles lors de sorties aux sports d’hiver. Le nom du blog est similaire à une marque, déposée ultérieurement à la création du blog, dans le cadre de la valorisation d’un territoire.

2

Retrouvez les règles juridiques sur lesquelles pourrait s’appuyer James pour échapper au délit de contrefaçon.

James pourrait utiliser plusieurs éléments juridiques pour prouver que le titre de son blog ne relève pas de l’usage non autorisé d’une marque. L’argument le plus direct serait de montrer que les classes revendiquées par l’Office de tourisme du lac d’Annecy ne concernent en rien un type de publication comme un blog personnel (sachant que son blog n’a aucun caractère commercial). Il pourrait ensuite faire remarquer que la marque déposée est semi-figurative, c’est-à-dire qu’elle cherche à protéger à la fois la dénomination et les signes figuratifs. Le blog de James ne se basant pas sur des éléments figuratifs, seule la similitude de dénomination pourrait être étudiée. Or cette dénomination ne peut être protégée que si elle n’est pas descriptive.

3

Présentez votre conclusion.

La marque déposée « In Annecy Mountains » permet une protection juridique au bénéfice de l’Office de tourisme du lac d’Annecy, mais seulement au regard des produits et services visés lors du dépôt. La marque déposée est semi-figurative, c’est-à-dire composée à la fois d’éléments verbaux et d’éléments figuratifs. Il apparaît que le dépôt ne vise aucune classe (doc. 3 non exhaustif) en rapport avec des outils de communication non commerciaux. Par ailleurs, le blog en question ne reprend aucun des éléments figuratifs de la marque déposée. Enfin, le blog en question utilisant la langue anglaise, il apparaît qu’au regard de cette langue, la dénomination se révèle être descriptive donc non protégeable. En conséquence, James n’a pas à craindre de litige juridique, notamment sur le fondement de la contrefaçon de marque.

Compléments : • http://www.lepoint.fr/high-tech-internet/brevet-unitaire-europeen-l-oeb-est-pret-assure-son-president25-05-2018-2221308_47.php • https://www.village-justice.com/articles/Droit-penal-contrefacon-attention-allongement-prescription, 24431.html • https://www.inpi.fr/fr/proteger-vos-creations/proteger-votre-creation-technique/les-etapes-cles-du-depot-debrevet • https://www.inpi.fr/sites/default/files/reperes_lebrevet-170215.pdf

Chapitre 5  Comment les activités économiques sont-elles régulées par le droit ?

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ÉCONOMIE

Quel est le rôle de l’État dans la régulation économique ?

CHAPITRE

6

Partie 1 : SYNTHÈSE RÉDIGÉE Introduction L’État est l’un des acteurs économiques identifiés dans le chapitre  3. Il s’agit des pouvoirs publics centraux, représentés par le gouvernement, et des pouvoirs publics territoriaux (régions, départements, communes). La régulation économique qui incombe à l’État suppose une action publique ciblée, elle vise notamment à garantir les libertés publiques économiques, à améliorer le fonctionnement des marchés, à réguler la concurrence. Les décisions prises par les pouvoirs publics dans le domaine économique et leur mise en œuvre s’inscrivent dans un cadre supranational et produisent des conséquences directes ou indirectes sur les décisions des entreprises. Afin de cerner les enjeux et moyens de la régulation économique, il convient de s’intéresser tout d’abord aux objectifs de la politique économique (1.). Dans un deuxième temps, il s’agira d’identifier les moyens d’action de l’État dans le domaine économique et de montrer comment les choix nationaux sont largement déterminés par le cadre européen et le contexte international (2.). Nous montrerons enfin comment la régulation économique exerce une influence sur les décisions de l’entreprise (3.).

1. La régulation économique est assurée par la politique économique La politique économique est un ensemble de mesures mises en œuvre par un État (les pouvoirs publics) pour réguler l’activité économique à court terme (CT) et favoriser la croissance économique à long terme (LT). Selon Richard Musgrave, les trois fonctions de l’État sont les suivantes : l’allocation optimale des ressources, la redistribution des richesses pour plus d’équité et la stabilisation de l’activité économique (maintien ou rétablissement des équilibres).

A. La politique économique conduite par l’État vise à réguler l’activité à CT… L’activité économique de court terme relève de la conjoncture économique. La conjoncture économique est la situation économique observable, à un moment donné, dans un secteur d’activité (agriculture, industrie, services, tourisme, secteur bancaire, etc.), une branche, une région ou un pays. L’étude de la conjoncture s’appuie sur des indicateurs conjoncturels susceptibles d’évoluer à court terme (par opposition aux indicateurs structurels, plus stables). À court terme, il s’agit pour l’État de veiller à renforcer les tendances conjoncturelles, lorsqu’elles sont favorables, ou à les contrer, lorsqu’elles font apparaître des déséquilibres (chômage, déficits). À court terme, c’est donc la fonction de stabilisation qui est privilégiée.

B. … et à favoriser la croissance économique, grâce notamment à l’innovation À long terme, de nombreux facteurs sont susceptibles de déterminer l’évolution de l’activité économique en agissant comme des freins ou comme des accélérateurs de la croissance économique (augmentation de l’activité économique) et de la performance économique nationale. Les caractéristiques structurelles d’une économie correspondent à des caractéristiques stables résultant d’habitudes nationales en matière d’éducation, de formation, de R&D ou correspondant à la répartition (plus ou moins égalitaire) des revenus et des patrimoines.

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Dans une perspective de long terme, l’État doit veiller à instaurer des caractéristiques structurelles propices à la croissance endogène, forme de croissance économique qui repose sur la capacité d’innovation de l’économie nationale et favorise durablement sa performance. Conduite par l’État pour veiller à maintenir ou rétablir les équilibres économiques, mais aussi pour garantir la performance économique du pays, la politique économique repose sur des moyens d’action divers, et les choix étatiques sont déterminés par le contexte supranational.

2. L’État dispose de moyens d’action nombreux et complémentaires pour assurer son rôle de régulateur au niveau économique A. L’État combine différents moyens d’action qui sont complémentaires... Une première distinction doit être opérée entre politique économique conjoncturelle et politique économique structurelle. Elle découle directement de la distinction entre situation économique conjoncturelle (immédiate, présente) et caractéristiques économiques structurelles (stables, « chroniques »). La politique économique conjoncturelle est un ensemble de mesures visant à permettre de maintenir ou de retrouver les équilibres du « carré magique ». La politique économique structurelle est un ensemble de mesures gouvernementales visant à transformer durablement une économie afin d’en améliorer le fonctionnement pour la rendre compétitive. Chacune de ces politiques suppose la mise en œuvre de moyens d’action spécifiques répertoriés dans le tableau ci-dessous : Politiques économiques conjoncturelles

Politiques économiques structurelles

Les deux politiques conjoncturelles sont la politique budgétaire et la politique monétaire. La politique budgétaire consiste à définir le niveau de dépenses que nécessite la réalisation des objectifs à CT de la politique économique ainsi que le niveau des recettes destinées à financer ces dépenses. La politique monétaire* (commune) vise à réguler la quantité de monnaie en circulation dans l’économie, en agissant sur les taux d’intérêt, et ce pour lutter contre l’inflation et favoriser le dynamisme de l’activité économique.

De nombreuses politiques structurelles, souvent imbriquées, sont susceptibles d’être menées par un État. La politique industrielle d’un pays correspond à la stratégie mise en œuvre par un gouvernement pour encourager le développement de secteurs économiques et les choix d’investissement qui paraissent essentiels à la croissance économique actuelle et future. Parmi les autres politiques structurelles, il est possible de citer : la politique d’éducation et de formation, la politique d’innovation, la politique des revenus, la politique agricole, la politique environnementale...

*Échappe au cadre national depuis l’entrée en vigueur de l’euro

Il est à noter que les différents objectifs de la politique économique conjoncturelle (identifiables dans le carré magique) s’avèrent souvent contradictoires, voire incompatibles entre eux. Ainsi, en fixant une priorité à la lutte contre l’inflation, on risque de se heurter au problème du chômage, et inversement. La politique économique conjoncturelle se trouve ainsi souvent confrontée à des dilemmes qui imposent des choix (arbitrages et dosages). La seconde distinction possible concerne la politique d’offre et la politique de demande. La politique d’offre est une politique économique (un ensemble de mesures) visant à améliorer les conditions dans lesquelles les entreprises exercent leur activité économique, essentiellement en leur accordant des réductions de charges ou des aides qui diminuent leurs coûts et améliorent leur compétitivité, ou en favorisant la recherche (ex. : CIR – cas Solariflex). La politique de demande est une politique économique (un ensemble de mesures) visant à améliorer le pouvoir d’achat des ménages, essentiellement afin de leur permettre de consommer davantage (ex. : CITE – cas Solariflex). Certaines mesures agissent à la fois sur l’offre et sur la demande, à l’instar du pacte de responsabilité et de solidarité (« politique atypique »).

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B. … et qui s’inscrivent dans un cadre supranational européen et international (mondial) L’économie mondiale se caractérise désormais par des interdépendances fortes entre pays. C’est pourquoi tout pays est confronté, dans la définition de sa politique économique, à un contexte international qui détermine sa marge de manœuvre, de même que les décisions des entreprises se prennent en fonction de leur environnement. À titre d’exemple, le protocole de Kyoto et la COP («  espaces  » internationaux de coopération entre États) imposent aux pays signataires des normes environnementales destinées notamment à lutter contre le changement climatique. Ils influencent donc tout particulièrement les choix nationaux comme ceux de la transition énergétique. Par ailleurs, la France est un pays membre de l’Union européenne et de la zone euro. C’est pourquoi la régulation économique française s’effectue dans le cadre européen, système de coordination et surveillance des politiques économiques nationales qui impose aux pays membres de l’Union européenne et de la zone euro des « règles de bonne conduite », de manière à favoriser la convergence des économies nationales. La discipline budgétaire européenne a évolué au gré de traités successifs entre 1992 et 2013. En 1992, le traité de Maastricht a instauré les critères de convergence destinés notamment à assurer la coordination budgétaire des États membres fortement interdépendants les uns des autres et la soutenabilité de la dette publique : le déficit des administrations publiques ne doit pas dépasser 3 % du produit intérieur brut (PIB) ; d’autre part, la dette publique ne doit pas dépasser 60 % du PIB ou doit se rapprocher de ce seuil. En 1997, les critères de convergence ont été précisés par le pacte de stabilité et de croissance (PSC) instauré par le traité d’Amsterdam. Les États de la zone euro se sont alors engagés à parvenir à une position budgétaire « proche de l’équilibre ou en excédent à moyen terme ». Les États de l’Union européenne ont mis en place une procédure d’examen et de surveillance mutuelle de leurs politiques économiques et de l’évolution de leurs finances publiques. Ils ont également défini une procédure de sanction pour les États membres qui ne respectent pas les contraintes. En 2013, le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l’Union économique et monétaire (TSCG) instaure davantage de discipline budgétaire dans la zone euro. Il est aussi appelé pacte budgétaire européen. Il instaure notamment la « règle d’or » budgétaire et son inscription, « de préférence », dans la Constitution. Lien vers le «  Semestre européen  »  : https://www.banque-france.fr/sites/default/files/medias/semestre_ europeen.jpg Le contexte international et le cadre européen peuvent donc à la fois être source de contraintes et d’opportunités pour l’économie française ; les responsables de la politique économique prennent en compte ces éléments, de manière contrainte (lorsqu’ils appliquent des normes existantes) ou volontariste (lorsqu’ils définissent des normes plus strictes de manière à impulser des changements futurs de réglementation au niveau international).

3. La régulation économique menée par l’État influe sur les décisions des entreprises A. La politique économique modifie l’environnement des entreprises… La politique économique consiste le plus souvent à introduire de nouvelles règles et à accorder des avantages (ou des pénalités) à certaines catégories d’acteurs économiques afin de les obliger ou de les inciter à modifier leurs comportements dans le sens voulu par l’État. Ces décisions gouvernementales modifient donc essentiellement deux composantes de l’environnement des entreprises : la composante légale et la composante économique telles qu’elles sont définies dans le modèle PESTEL. Les mesures de politique économique constituent donc autant de contraintes et d’opportunités, pour les entreprises notamment. Leur souci de pérenniser leur activité les conduit à un effort constant d’adaptation à leur environnement par le biais de décisions appropriées.

B. … et influe sur leurs décisions Les décisions des entreprises consistent toujours à s’adapter à des évolutions de leur environnement pour tenter de desserrer les contraintes et de saisir les opportunités qui se profilent. Elles s’efforcent également d’anticiper ces changements. La distinction entre politique d’offre et politique de demande s’avère ici utile pour rendre compte de la manière dont la régulation économique est susceptible d’influer sur les décisions des entreprises. En effet, la politique d’offre exerce une action directe sur les conditions de l’activité (notamment en termes de coûts et de disponibilité d’infrastructures) des entreprises, qui chercheront à adapter leurs pratiques afin de pouvoir bénéficier des avantages potentiels (toujours assortis de conditions à remplir).

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À l’inverse, la politique de demande vise à augmenter le pouvoir d’achat de certaines catégories de ménages et, ainsi, à modifier les comportements de ces derniers pour les inciter à augmenter leur consommation de certains types de produits ou services. Ce type de politique exerce donc une action indirecte sur l’activité des entreprises par le biais d’une augmentation de leurs débouchés. La politique budgétaire comprend des mesures relevant de l’une et de l’autre politique, de même que la politique d’éducation et de formation, par exemple. Elle vise à faciliter le développement, dans la société, de compétences recherchées par les entreprises (politique d’offre) et induit une amélioration de l’employabilité de la population, source de pouvoir d’achat. La politique monétaire agit sur le coût du crédit et donc sur les possibilités de financement des entreprises. Une baisse des taux d’intérêt peut ainsi conduire les entreprises à souscrire des emprunts bancaires pour financer leurs investissements, ce qui leur permet d’augmenter leur activité, d’innover… (raisonnement inverse en cas de hausse). La politique industrielle prévoit de soutenir les entreprises pour les rendre plus compétitives, grâce notamment à l’innovation. Les aides accordées sont incitatives. La politique environnementale oblige à des mises en conformité et offre en même temps des possibilités nouvelles aux entreprises qui modifieront leurs techniques de production, participeront au recyclage et développeront de nouveaux produits ou services.

Conclusion L’État, chargé d’assurer la régulation économique, prend des décisions qui s’imposent à tous les acteurs économiques, en particulier aux entreprises. Ces décisions concourent à la définition et à la mise en œuvre de politiques économiques conjoncturelles et structurelles, de politiques d’offre et/ou de demande. Les politiques menées par l’État sont déterminées par des choix nationaux, mais la marge de manœuvre des pouvoirs publics est limitée par le contexte d’une économie mondialisée et, pour un pays comme la France qui est membre de l’UE et de la zone euro, par le cadre européen à la construction duquel elle participe. Ces politiques comportent de nombreuses mesures applicables directement aux entreprises, mais également à leurs partenaires (consommateurs par exemple). Les mesures relevant du droit de la concurrence et du droit de la propriété industrielle régulent les relations de concurrence et les politiques d’innovation des entreprises. Les mesures de politique économique et la régulation des activités économiques par le droit sont complémentaires. Elles modifient l’environnement des entreprises, qui intègrent ces modifications dans leurs prises de décisions.

Partie 2 : CORRIGÉS DES MISSIONS Avertissement Les choix de présentation retenus dans les éléments de corrigé fournis en Économie sont guidés avant tout par des considérations pédagogiques et ne présagent en rien du format de l’épreuve d’examen, lequel n’est pas connu à ce jour. Nous avons souvent recours à une présentation des éléments de réponse aux consignes sous forme de tableaux. Ceux-ci constituent en effet un moyen efficace de synthèse des idées dans le cadre du travail préparatoire d’analyse et de construction collaborative mené avec les étudiants. Ils permettent en outre une mise en perspective visuelle et rendent aisée la mise en commun à partir d’une vidéoprojection des éléments de réponse ainsi élaborés. Il reste que des temps réguliers de rédaction d’une réponse argumentée et structurée doivent être consacrés à l’entraînement des étudiants. Certaines consignes s’y prêtent plus particulièrement et offrent donc cette possibilité.

Réflexion, avec les étudiants, sur la notion de « régulation » Idées : régulateur de vitesse, régulation d’un système de chauffage, régulation des naissances, régulation thermique des organismes vivants... Régulation = fait de rendre normal le fonctionnement d’un système. Régulation économique = fait de favoriser un fonctionnement « normal » (harmonieux, équilibré) de l’économie d’un pays. Synonymes possibles de « régulation » : contrôle, surveillance, maîtrise du fonctionnement d’un ensemble pour maintenir ou retrouver un (certain) équilibre.

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Identifier les principales fonctions de l’État et son rôle d’accompagnement de la croissance économique

NB : Les deux premières consignes concernent l’identification de mesures de politique économique et de leurs impacts possibles. Toutes deux requièrent la définition préalable des termes soulignés. Suggestion de présentation de la réponse → Faire réfléchir les étudiants sur le mode de présentation → Un tableau pour les trois consignes.

1 En vous référant au rôle de l’État tel que défini par Musgrave, classez les mesures évoquées dans les documents 1 à 4. Justifiez votre classement.

2 Expliquez en quoi chacune de ces mesures pourrait favoriser une croissance économique en accord avec le développement durable.

3 Identifiez leur impact possible sur chacune des trois grandes activités du groupe : la construction, les médias et la téléphonie.

MÉTHODE – Définir la notion de « rôle de l’État ». – Recenser les mesures économiques évoquées dans les documents. – Classer ces mesures selon les fonctions de l’État définies par Musgrave. – Définir la notion de « croissance économique ». – Expliquer en quoi chacune des mesures précitées peut avoir un impact sur la croissance, ceci en accord avec le développement durable (que les étudiants définiront). – Identifier l’impact des mesures présentées sur chacune des trois grandes activités du groupe : la construction, les médias et la téléphonie. [Définition] Le rôle de l’État tel qu’il est appréhendé par Musgrave correspond à trois fonctions : allocation des ressources, redistribution des revenus et stabilisation de la conjoncture. [Définition] La croissance économique d’un pays correspond à l’augmentation de la richesse créée dans celui-ci, mesurée par le taux d’évolution du produit intérieur brut (PIB). Rappeler que le PIB correspond à la somme des valeurs ajoutées de toutes les entreprises.

Tableau de présentation des éléments de réponse aux consignes 1 à 3 Mesures de politique économique

Fiscalité : les mesures Macron en faveur du pouvoir d’achat

Le prêt à taux zéro Prêt immobilier sans intérêt accordé aux ménages sous conditions de ressources

Éléments essentiels

Suppression de la TH + baisse des cotisations sociales salariales (pour les classes moyennes et populaires)

Fonction(s) de l’État concernée(s)

Redistribution Redistribution (condi(puisque conditions de tions de ressources) et ressources) stabilisation (soutien à la construction)

La réforme de l’apprentissage

Les mesures du gouvernement par rapport au diesel

Réforme qui vise à simplifier les démarches des entreprises et l’information des familles et des apprentis en matière d’apprentissage

Projet d’aligner le prix du diesel sur celui de l’essence pour décourager les ménages d’acquérir des véhicules diesel

Stabilisation (lutte contre le déséquilibre que représente le chômage)

Allocation des ressources pétrolières et, plus généralement, énergétiques

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Facilité d’emprunt pour les ménages modestes → Accession plus facile à la propriété → Dynamisme du marché de la construction

Amélioration de la qualification des jeunes (en particulier) → Meilleures chances d’une embauche (grâce à la formation reçue conjointement en entreprise et en centre de formation) → Baisse du chômage et augmentation du pouvoir d’achat (grâce aux revenus du travail ainsi perçus) → Croissance économique

Renouvellement (à terme) du parc automobile → Augmentation de l’activité des constructeurs automobiles (qui devront proposer des modèles conformes aux exigences environnementales) → Contribution à la croissance économique

Lien(s) avec le Lutte contre les inédéveloppement galités (dimension durable* sociale) et soutien à la croissance (dimension économique)

Lutte contre les inégalités (dimension sociale), possibilité de financer des matériaux plus écologiques (dimension environnementale), soutien à l’activité du bâtiment (dimension économique)

Lutte contre les inégalités d’accès à l’emploi (dimension sociale), soutien à l’activité grâce à l’augmentation du pouvoir d’achat permise par la stabilité de l’emploi (dimension économique), choix de former les apprentis à des activités économiques plus respectueuses de l’environnement (dimension environnementale)

Promotion de véhicules plus propres, incitation à l’autopartage... (dimensions économique et sociale)

Impacts sur les activités du groupe Bouygues

Augmentation prévisible de l’activité de construction du groupe

Possibilité pour chacune des activités du groupe de recruter des jeunes mieux formés, de participer à leur formation dans le cadre de contrats d’apprentissage

Incitation du groupe à favoriser le covoiturage de ses salariés, l’utilisation de transports en commun plutôt que de véhicules individuels pour les déplacements professionnels, quelles que soient les activités

Impact sur la croissance économique

Augmentation du pouvoir d’achat des ménages modestes → Augmentation de leur consommation et donc des débouchés pour la production des entreprises → Augmentation de l’activité économique → Croissance

Toutes les activités potentiellement concernées par une augmentation de leur chiffre d’affaires du fait de l’augmentation du PA des ménages modestes

* Nécessité de se référer à la définition du DD (notion largement explorée dans de nombreuses disciplines depuis le début de la scolarité) fournie dans la ressource 3 p. 83.

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Analyser la conjoncture et les caractéristiques structurelles d’une économie pour mettre en évidence les déséquilibres

1 Analysez chaque graphique du document 1 et qualifiez la conjoncture économique française sur la période considérée, en précisant l’impact qu’elle a pu avoir sur le groupe Bouygues.

MÉTHODE – Définir la notion de conjoncture économique. – Analyser les 4 graphiques selon la méthodologie p. 193. – Analyser (caractériser) la conjoncture au regard des analyses des 4 graphiques. – Envisager les conséquences de cette conjoncture économique sur l’activité du groupe Bouygues.

Préalables Lecture commentée de la ressource 1 p. 85 1) Réflexion sur la diversité et l’utilité des indicateurs économiques (parallèle avec les indicateurs présentés dans le chapitre 1 de Management). 2) Annonce du lien avec la politique économique conjoncturelle (Objectif 3). 3) Repérage des observatoires publics et privés de conjoncture économique. 4) Définition du terme « récession ». Sur la méthode de l’analyse de graphique(s), voir la méthodologie p. 193 Particularités des quatre graphiques fournis ici : – la source COE-REXECODE (Centre d’observation économique et de recherche pour l’expansion de l’économie et le développement des entreprises), institut privé d’études économiques né de la fusion, à l’automne 2006, de deux instituts cinquantenaires : Rexecode et le COE de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris [http://www.coe-rexecode.fr/public/Qui-sommes-nous/Coe-Rexecode-en-bref] → source fiable ; – une même période (axe des abscisses) ; – deux graphiques de variation en % sur lesquels il est important, pour faciliter la lecture, de faire remarquer l’axe correspondant à une variation nulle (stabilité parfaite de la variable mesurée) et la symétrie par rapport à cet axe ; – le graphique sur les exportations → expliquer le sigle FAB (= franco à bord), qui correspond à un mode de valorisation des exportations, mesuré à la frontière du pays exportateur. Valeur FAB  : Les exportations sont recensées d’après leur valeur en douane sur la base des factures FAB (franco à bord), c’est-à-dire y compris les frais de transport jusqu’au passage en douane, à l’exclusion de ceux qui sont encourus hors du territoire pour acheminer la marchandise jusqu’au destinataire. http://www.ispf. pf/themes/EconomieFinances/CommerceExterieur/Definitions.aspx ; – le graphique sur l’inflation → référence à deux « indices des prix à la consommation » → expliciter la notion d’indice d’inflation « sous-jacente » → possibilité de faire effectuer une recherche en amont du cours sur le site de l’Insee. L’indice d’inflation sous-jacente est un indice désaisonnalisé qui permet de dégager une tendance de fond de l’évolution des prix. Il traduit l’évolution profonde des coûts de production et la confrontation de l’offre et de la demande. Il exclut les prix soumis à l’intervention de l’État (électricité, gaz, tabac...) et les produits à prix volatils (produits pétroliers, produits frais, produits laitiers, viandes, fleurs et plantes...) qui subissent des mouvements très variables dus à des facteurs climatiques ou à des tensions sur les marchés mondiaux. L’indice d’inflation sous-jacente est corrigé des mesures fiscales (hausse ou baisse de la TVA, mesures spécifiques sur les produits...) de façon à neutraliser les effets sur l’indice des prix de la variation de la fiscalité indirecte ou des mesures gouvernementales affectant directement les prix à la consommation. L’inflation sous-jacente est ainsi plus adaptée à une analyse des tensions inflationnistes, car moins perturbée par des phénomènes exogènes. https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1481 Possibilité de travail des compétences rédactionnelles – Lecture accompagnée de la définition, décryptage puis proposition d’une formulation simplifiée (qui doit demeurer exacte). – Le graphique sur le chômage → référence à deux sources statistiques : Insee et Eurostat → Occasion de faire découvrir les deux instituts publics de statistiques. Chapitre 6  Quel est le rôle de l’État dans la régulation économique ?

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Pour comprendre la mesure du chômage par l’Insee... https://www.insee.fr/fr/information/2022025 Pour connaître Eurostat et sa mesure du chômage http://ec.europa.eu/eurostat/fr/home

Éléments pour une construction de la réponse à la consigne [Définition] La conjoncture économique est la situation économique observable, à un moment donné, dans un secteur d’activité (agriculture, industrie, services, tourisme, secteur bancaire, etc.), une branche, une région ou un pays. L’étude de la conjoncture s’appuie sur des indicateurs conjoncturels susceptibles d’évoluer à court terme (par opposition aux indicateurs structurels, plus stables). Tableau d’analyse des graphiques Indications fournies sur la conjoncture et son évolution entre 1991 et 2018

Graphiques 1 - Croissance

Fluctuations de la croissance Distinction des taux trimestriels (en jaune) et annuels (en bleu) Mise en évidence du lissage opéré en moyenne annuelle Visualisation des taux de croissance positifs et négatifs (récession) Observation que le taux de croissance est positif sur la majeure partie de la période Distinction entre ralentissement de la croissance (taux positif mais en baisse) et récession (taux de croissance négatifs → Début années 90 [guerre du Golfe comme révélateur de tensions sur l’économie] et crise de 2008, dite des « crédits subprime » → Possibilité de comparer les ampleurs respectives de chaque récession]

Impacts possibles sur le groupe Bouygues Ralentissement de l’activité économique → Baisse des activités du groupe

Reprise de l’activité économique → Augmentation des activités du groupe

2 - Exportations Repérage de l’unité : milliards d’euros en moyenne de produits mobile sur trois mois industriels Observation de la tendance générale à la hausse sur la période Mise en évidence des fluctuations et, en particulier, de la baisse significative de 2008 (chute de 34 à 26 milliards d’euros en moyenne mobile sur trois mois)

Augmentation des exportations (= signe du dynamisme du commerce extérieur français) → Opportunités d’exporter pour le groupe Bouy­gues aussi

3 - Inflation

Baisse de l’inflation ⇓ 1) Hausse des prix plus faible → Progression faible des coûts de production → Maintien (ou amélioration) de la compétitivité-prix 2) Augmentation du PA des ménages → Consommation potentiellement en hausse → Augmentation des débouchés pour la production de Bouygues Déflation ⇓ 1) Anticipation des futures baisses de prix par les ménages → Risque de report des achats des ménages → Baisse des débouchés actuels → Tendance à la baisse des activités du groupe Bouygues

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Mesure de l’inflation par l’évolution de l’indice des prix à la consommation Observation de la tendance générale à la baisse de cet indice sur la période 1991 – 2018 (rappeler ou annoncer l’objectif de la BCE de lutte contre l’inflation – politiques de désinflation compétitive menées dans les pays industrialisés et en particulier, dans l’UE, dans la zone euro) Mise en évidence des fluctuations Distinction entre l’indice « d’ensemble » (en bleu) et l’indice « sous-jacent » (en jaune) Repérage du niveau d’inflation négatif en 2008 (lien avec les autres manifestations de la crise – explications simples sur la déflation + possibilité de distinguer « déflation » et « désinflation » par analogie avec ce qui aura été observé à propos de la croissance : ralentissement vs récession)

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4 - Chômage

En bleu, la série trimestrielle de l’Insee En orangé, la série mensuelle d’Eurostat La courbe orangée = au-dessus de la courbe bleue Quasi-superposition des deux courbes Période marquée par d’importantes fluctuations 1980-1994 : Tendance à la hausse (de 5/6 % à 10/11 %) 1994 – 1999 : Relative stabilisation 1999 – 2001 : Baisse 2001 – 2006 : Légère hausse 2006 – 2007/2008 : Baisse 2008 – 2016 : Hausse 2016 – 2018 : Légère baisse

Chômage → Lien avec le PA et l’indicateur de confiance des ménages Augmentation du chômage 1) Baisse du PA des ménages 2) Pessimisme face à l’avenir → Baisse de la consommation et hausse de l’épargne (de précaution) →Baisse des acquisitions de logements (investissements des ménages) → Baisse potentielle de l’activité de Bouy­gues Immobilier

2 Parmi les mesures présentées dans l’objectif 1, identifiez, en justifiant votre réponse, celles qui peuvent agir sur les caractéristiques structurelles de l’économie française.

MÉTHODE – Définir la notion de caractéristiques structurelles. – Rappeler les mesures présentées dans l’objectif 1. – Préciser, pour chaque mesure, si et comment elle peut agir sur les caractéristiques structurelles de l’économie française. [Définition] Les caractéristiques structurelles d’une économie correspondent à des caractéristiques stables résultant d’habitudes nationales en matière d’éducation, de formation, de R&D ou correspondant à la répartition (plus ou moins égalitaire) des revenus et des patrimoines. Rappel des mesures en question : – fiscalité : les mesures Macron en faveur du pouvoir d’achat ; – le prêt à taux zéro ; – la réforme de l’apprentissage ; – les mesures du gouvernement par rapport au diesel. Mesures

Incidences possibles sur les structures de l’économie

Mesures en faveur du pouvoir d’achat

(Mesures à CT plutôt) → Peu d’incidences structurelles

Prêt à taux zéro

Accès à la propriété facilité pour les ménages modestes → Contribution à la réduction des inégalités économiques et sociales

Réforme de l’apprentissage

Contribution à l’élévation du niveau de qualification de la population active (des jeunes générations en particulier), donc à l’amélioration de l’employabilité → Réduction des inégalités dans l’accès à l’emploi, donc à un revenu (stable)… Implication accrue des employeurs-formateurs à cette amélioration des niveaux de qualification → Complémentarité renforcée entre système scolaire et formation en entreprise

Mesures relatives au diesel

Diminution progressive de la part des véhicules diesel dans le parc automobile français → Participation au développement durable, modification des habitudes des Français en matière d’achat de véhicules et/ou de modalités de déplacement

Pistes de prolongement : Possibilité de faire réfléchir les étudiants sur le fait que toutes ces mesures ont un impact potentiel pour Bouygues Chapitre 6  Quel est le rôle de l’État dans la régulation économique ?

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3 En vous référant à la notion de croissance endogène, réfléchissez à l’impact de la réforme de l’apprentissage, et à celui de l’innovation en général, sur la croissance économique. Envisagez ensuite les incidences de la réforme sur les activités de construction et de téléphonie du groupe Bouygues.

MÉTHODE – Définir la notion de croissance endogène. – Au regard de cette notion, analyser l’impact de la réforme de l’apprentissage sur la croissance économique. – Au regard de cette notion, analyser l’impact de l’innovation en général sur la croissance économique. – Envisager ensuite les incidences de la réforme sur les activités de construction et de téléphonie du groupe Bouygues. [Définition] La croissance endogène est une forme de croissance économique (donc d’augmentation de l’activité économique) qui repose sur une politique volontariste de l’État en matière d’investissements, tant dans le domaine des infrastructures collectives (réseaux routier, autoroutier, aéroportuaire, téléphonique…) que des investissements immatériels (éducation, formation et R&D). Réflexion à mener avec les étudiants sur la portée de la réforme de l’apprentissage  Pistes : La réforme de l’apprentissage = une innovation sociale engagée par l’État, de manière volontariste, qui vise à améliorer le niveau de qualification des (futurs) salariés français grâce à des aides financières et non financières accordées à la fois aux apprentis et aux entreprises. Ses objectifs : – faciliter l’adaptation des (futurs) salariés aux postes de travail et aux évolutions des métiers ; – répondre aux besoins des entreprises (adéquation des compétences disponibles aux profils de postes).

Impact de l’innovation (en général) sur la croissance économique Le rôle de l’innovation dans la croissance a été mis en évidence par Schumpeter qui a, par ailleurs, expliqué les cycles économiques par les vagues d’innovations (de procédé). Selon le manuel d’Oslo (de l’OCDE), « une innovation est la mise en œuvre (implémentation) d’un produit (bien ou service) ou d’un procédé (de production) nouveau ou sensiblement amélioré, d’une nouvelle méthode de commercialisation ou d’une nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques d’une entreprise, l’organisation du lieu de travail ou les relations extérieures ». https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1182 L’innovation (de produit, de procédé, d’organisation ou de marketing – classification du manuel d’Oslo) est à la source : – de nouveaux produits et services ; – de croissance économique ; – de progrès technique ; – de nouvelles opportunités de marché ; – de la satisfaction de nouveaux besoins... Les théories de la croissance endogène ont réaffirmé le rôle essentiel de l’innovation dans la croissance économique. La réforme de l’apprentissage correspond à un investissement en capital humain qui doit permettre le développement des compétences et des innovations non seulement technologiques, mais également organisationnelles et sociales notamment. → Ces innovations sont source de progrès (technique) et in fine de croissance (endogène = « venant de l’intérieur de l’économie »). → Intérêt majeur de cette forme de croissance = sa capacité à provoquer un phénomène cumulatif autoentretenu et sa contribution à la modernisation d’une économie. Cette réforme de l’apprentissage peut constituer une opportunité pour Bouygues : – de recruter et former des apprentis (motivés) ; – d’évaluer les compétences et le potentiel des apprentis dans la perspective d’une embauche définitive ; – de contribuer à développer les compétences nécessaires à ses activités spécifiques de téléphonie et de construction ; – de monter en performance dans ces activités et d’améliorer sa compétitivité ;

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– de développer et de bénéficier des synergies liées à la complémentarité école-entreprise ; – d’être partie prenante de la rédaction du cahier des charges de la formation ; – de développer ces deux activités et de gagner des parts de marché…

3

Caractériser les politiques conjoncturelles et les politiques structurelles

1 Après avoir caractérisé une politique économique conjoncturelle, expliquez en quoi consiste la politique budgétaire, et comment elle peut agir sur le niveau de l’activité économique par le biais de la consommation des ménages et de l’investissement des entreprises, par exemple.

MÉTHODE – Définir la notion de politique économique (en général). – Définir la notion de politique économique conjoncturelle. – Expliquer en quoi consiste une politique budgétaire. – Montrer en quoi la politique budgétaire est un outil de politique conjoncturelle (précision dans la définition). – Montrer comment une politique budgétaire peut agir sur le niveau de l’activité économique par le biais de la consommation des ménages. – Montrer comment une politique budgétaire peut agir sur le niveau de l’investissement des entreprises.

Réflexion préalable sur la notion de consommation des ménages (biens non durables – niveau et structure de la consommation en fonction d’une contrainte budgétaire notamment) et rappel sur celle d’investissement des entreprises (cf. chapitre 3 – objectif 1 – consigne 3). Commencer par définir la politique économique en général [Définition] La politique économique est un ensemble de mesures mises en œuvre par un État (les pouvoirs publics) pour réguler l’activité économique à CT et favoriser la croissance économique à LT. [Définition] La politique économique conjoncturelle est un ensemble de mesures visant à permettre de maintenir ou de retrouver les équilibres du « carré magique ». [Définition] La politique budgétaire est une composante de la politique économique conjoncturelle d’un pays qui consiste à définir le niveau de dépenses que nécessite la réalisation des objectifs à CT de la politique économique, ainsi que le niveau des recettes destinées à financer ces dépenses. Évoquer l’écart possible entre niveau des recettes et niveau des dépenses (déficit ou excédent budgétaire) puis cas de la France. Les définitions en elles-mêmes expliquent en quoi consiste chaque politique (conjoncturelle et budgétaire). → Reste à traiter la dernière partie de la consigne. Pistes : Politique budgétaire et consommation des ménages

Politique budgétaire et investissement des entreprises

La politique budgétaire comprend notamment des politiques sociales et des politiques d’éducation (doc. 1 p. 86), l’une et l’autre étant de nature à réduire les inégalités en favorisant par exemple l’accès des jeunes à l’éducation puis à l’emploi, et en assurant un pouvoir d’achat suffisant aux ménages modestes pour leur permettre de disposer d’un meilleur niveau de vie et, en particulier de consommer. → La consommation des ménages constitue un débouché pour la production des entreprises. → Toute mesure qui favorise la consommation des ménages est susceptible d’agir aussi positivement sur le niveau de l’activité économique.

La politique budgétaire peut aussi consister à accorder des aides financières ou fiscales aux entreprises qui investissent. → L’investissement des entreprises constitue l’un des débouchés pour la production des entreprises (achats de biens d’équipement, par exemple). → Toute mesure qui favorise l’investissement des entreprises est donc susceptible d’agir aussi positivement sur le niveau de l’activité économique.

Chapitre 6  Quel est le rôle de l’État dans la régulation économique ?

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2 Après avoir caractérisé une politique économique structurelle, montrez en quoi la politique industrielle est un instrument de politique structurelle, et en quoi elle peut contribuer à la modernisation de l’appareil productif français.

MÉTHODE – Définir la notion de politique économique structurelle. – Expliquer en quoi consiste une politique industrielle. – Montrer en quoi la politique industrielle est un outil de politique structurelle. – Expliquer en quoi la politique industrielle peut contribuer à la modernisation de l’appareil productif français. [Définition] La politique économique structurelle est un ensemble de mesures gouvernementales visant à transformer durablement une économie afin d’en améliorer le fonctionnement à long terme. [Définition] La politique industrielle d’un pays correspond à la stratégie mise en œuvre par un gouvernement pour encourager le développement de secteurs économiques qui paraissent essentiels à la croissance économique actuelle et future (NB : idée de LT → politique structurelle). La politique industrielle est une politique économique structurelle. Elle repose, par exemple, sur la gestion des entreprises publiques, le soutien à l’innovation des entreprises privées, l’intégration des entreprises nationales dans les chaînes de valeur globales. Évoquer l’optique de LT de cette politique (stratégie qui ne produit pas ses effets immédiatement) et conclure quant à son caractère structurel. → La digitalisation actuelle vise à moderniser l’appareil productif français pour assurer sa compétitivité et sa croissance (à LT, donc). Objectifs de la politique industrielle française : – rendre l’industrie française plus compétitive pour qu’elle soit le moteur de la croissance durable et de l’emploi ; – favoriser son adaptation aux changements structurels (ex. : digitalisation) ; – encourager la création d’entreprise et soutenir les PME ; – intensifier la coopération interentreprises ; – susciter les comportements innovateurs... → Objectifs qui visent à transformer ou consolider les structures de l’économie française. → La politique industrielle = une politique structurelle.

3 La digitalisation de l’industrie est l’un des axes de la politique industrielle française actuelle. Identifiez, pour chacune des activités du groupe Bouygues, l’impact prévisible de cette digitalisation.

MÉTHODE – Définir la notion de digitalisation. – Identifier, pour chacune des activités du groupe Bouygues, l’impact prévisible de cette digitalisation. [Définition] La digitalisation (ou transformation numérique) des entreprises consiste dans l’introduction systématique des outils numériques dans tous les processus de celles-ci. Le thème 4 (1er thème de seconde année) sera consacré à cette problématique. Il convient simplement de faire réfléchir les étudiants à ce qu’ils ont pu observer sur leurs lieux de stages et/ou d’intérim... Il s’agira ensuite d’appliquer ces réflexions au cas de Bouygues. Possibilité de travailler la recherche d’informations sur Internet par groupes avec, pour chacun des groupes, un domaine d’activité – construction, médias ou téléphonie : – recherche des éléments les plus significatifs pour chaque domaine (secteur) ; – mise en commun (travail de l’oral) ; – élaboration d’un tableau de synthèse de l’activité.

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Domaines d’activité de Bouygues

Impact prévisible de la digitalisation

Construction (BTP)

Modification des conditions de pilotage des projets Utilisation d’« outils agiles » https://batinfo.com/actualite/la-digitalisation-du-secteur-de-la-construction-la-revolution-est-en-marche_9865 https://www.lemoniteur.fr/article/btp-les-trois-points-cles-de-la-transformation-numerique.1073794 http://transport.sia-partners.com/20180205/le-btp-un-secteur-avec-de-nombreuses-opportunites-digitales https://www.finalcad.com/fr/blog/construction-8-bonnes-raisons-de-digitaliser-le-terrain https://coexpert.comap.fr/articles-transition-digitale-batiment/

Médias

Alliance formats papier et digital + événementiel https://www.docaufutur.fr/2015/05/05/ digitalisation-des-medias-internet-a-ete-un-tournant-strategique-pour-la-presse-professionnelle-yasmine-jourdan-dg-du-pole-presse-de-wolters-kluwer-france/

Téléphonie

https://blog.hubspot.fr/marketing/telephonie-professionnelle-enjeu-transformation-digitale

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Distinguer politique d’offre et politique de demande

1 Présentez schématiquement les mécanismes par lesquels politique d’offre et politique de demande sont supposées agir sur le niveau de l’activité économique.

MÉTHODE – Définir la notion de politique de l’offre. – Définir la notion de politique de la demande. – Montrer en quoi les mécanismes de la politique de l’offre sont supposés agir sur le niveau de l’activité économique. – Montrer en quoi les mécanismes de la politique de la demande sont supposés agir sur le niveau de l’activité économique. – Schématiser les mécanismes de la politique de demande. – Schématiser les mécanismes de la politique d’offre.

Les définitions Elles sont fournies par la ressource p. 89 → cf. méthodologie. Rappel préalable sur les notions d’offre et de demande (lien avec le chapitre 3). Possibilité de travail des compétences rédactionnelles Lecture accompagnée de la définition, décryptage puis proposition, pour chaque définition, d’une formulation simplifiée (qui doit demeurer exacte) [Définition] La politique d’offre est une politique économique (un ensemble de mesures) visant à améliorer les conditions dans lesquelles les entreprises exercent leur activité économique, essentiellement en leur accordant des réductions de charges ou des aides qui diminuent leurs coûts et améliorent leur compétitivité ou en favorisant la recherche (notion abordée dans le chapitre 3 et à remobiliser ici en rappelant les deux composantes de la compétitivité). [Définition] La politique de demande est une politique économique (un ensemble de mesures) visant à améliorer le pouvoir d’achat des ménages, essentiellement afin de leur permettre de consommer davantage.

Chapitre 6  Quel est le rôle de l’État dans la régulation économique ?

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Politique d’offre

Politique de demande

→ Baisse du coût du travail → Meilleure compétitivité des entreprises + embauches facilitées + investissement moins coûteux → Augmentation (possible) de la production des entreprises → Augmentation (possible) de l’activité économique d’ensemble

→ Augmentation du pouvoir d’achat des ménages + participation de l’État à l’effort d’investissement du pays → Augmentation de la consommation + augmentation de l’investissement → Augmentation des débouchés pour la production des entreprises → Incitation à produire davantage → Augmentation (possible) de l’activité économique d’ensemble

2 En vous appuyant sur la distinction entre les deux types de politiques évoquées ci-dessus, justifiez le titre du document 2.

MÉTHODE – Rappeler la distinction entre politique d’offre et politique de demande. – Analyser le titre du document à la lumière de cette distinction.

Le titre : « Le Pacte de responsabilité et de solidarité, une politique atypique » → Vérification de la connaissance du sens de l’adjectif par les étudiants. • Point de départ de l’observation : politique d’offre et politique de demande semblent antinomiques (cf. 1). • Observation du graphique sur le CICE et mise en évidence de la coexistence de mesures relevant de l’une (baisse de charges pour les entreprises) et de l’autre (augmentation du PA des ménages). • Conclusion.

3 Expliquez en quoi le CICE et le Pacte de responsabilité et de solidarité ont pu bénéficier aux différentes activités du groupe Bouygues.

MÉTHODE – Présenter le CICE. – Présenter le Pacte de responsabilité et de solidarité. – Expliquer en quoi le CICE a pu bénéficier aux différentes activités du groupe Bouygues. – Expliquer en quoi le Pacte de responsabilité et de solidarité a pu bénéficier aux différentes activités du groupe Bouygues. Le CICE et le PRS font l’objet d’une présentation dans les doc. 1 et 2 p. 88. Le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) est un avantage fiscal qui concerne les entreprises employant des salariés et équivaut à une baisse de leurs cotisations sociales. Le Pacte de responsabilité et de solidarité « poursuit et amplifie les mesures engagées depuis 2012 en faveur de l’emploi et de l’investissement. Présenté en janvier 2014, son principe est simple : alléger les charges des entreprises, réduire les contraintes sur leurs activités et, en contrepartie, permettre plus d’embauches et davantage de dialogue social ». https://www.gouvernement.fr/du-concret-pour-vous-le-pacte L’un et l’autre sont des mesures destinées aux entreprises ; quelles que soient la forme juridique et l’activité de celles-ci, ces mesures visent à : – diminuer le coût du travail ; – améliorer la compétitivité (et les marges de manœuvre) des entreprises ; – favoriser l’investissement et l’innovation. → Autant d’opportunités possibles pour les 3 activités de Bouygues : aides à l’embauche et à l’investissement → compétitivité.

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Comprendre l’incidence du contexte international sur les politiques économiques

1 Montrez en quoi les engagements du Plan Bâtiment durable, lancé en 2009 en France, résultent de décisions prises au niveau international. Puis expliquez en quoi ces engagements modifient l’environnement de Bouygues Immobilier et le contraignent à innover.

MÉTHODE – Présenter les engagements du Plan Bâtiment durable, lancé en 2009 en France. – Montrer en quoi ils résultent de décisions prises au niveau international. – Expliquer en quoi ces engagements modifient l’environnement de Bouygues Immobilier. – Préciser pourquoi ces engagements contraignent Bouygues Immobilier à innover.

Réflexion préalable sur la notion de « contexte international » (qui n’est pas un savoir à construire mais nécessite que l’on tente de la définir). Contexte international = environnement international → Possibilité de s’appuyer sur les composantes de PESTEL (vues en Management, chapitre 4) pour tenter d’identifier les grandes composantes de ce contexte international (en lien avec la connaissance de l’actualité par les étudiants). Rappel possible de la définition de l’environnement en l’appliquant au niveau international (intéressant, car c’est l’une des rares occasions fournies par le programme d’ouvrir explicitement sur cette dimension internationale). Au sein de cet environnement : – des acteurs (pays, organisations internationales, associations…) ; – des règles internationales (qui ont vocation à s’appliquer à un ensemble de pays, c’est-à-dire ceux qui les négocient et les ratifient). Exploitation du doc. 1 p. 90 : Niveau international

Niveau national 

– Engagement pris par la France dans le cadre du pro– Protocole de Kyoto tocole de Kyoto (stabilisation des émissions de GES – COP 21 (cadre de négociations internationales sur le 2008-2012 à leur niveau de 1990) changement climatique) – Alliance mondiale pour le bâtiment et la construction – Plan Bâtiment Durable (2009) – Loi sur la transition énergétique pour la croissance (parrainée par 19 pays et 60 organisations) verte – Un objectif = réduire la demande d’énergie dans le secteur du bâtiment pour contribuer à réduire les émissions de GES résultant des activités de ce secteur Nouvelles normes pour les pays signataires Incidences des nouvelles normes du Plan Bâtiment Durable sur l’environnement de Bouygues Immobilier  – Nouvelles normes environnementales à respecter par Bouygues Immobilier pour la construction de nouveaux bâtiments → Nouvelles contraintes (que l’entreprise peut transformer en opportunités)

Introduction de ces nouvelles normes dans la réglementation nationale Conséquences pour l’entreprise – Nécessité d’innover (sur les matériaux, les techniques de construction, le design des bâtiments…) pour s’adapter et saisir des opportunités nouvelles (en devançant les concurrents et/ou la réglementation)

Conclusion : Protocole de Kyoto + COP + création de l’Alliance mondiale pour le bâtiment et la construction (= décisions internationales) → Engagements nationaux « Plan Bâtiment durable » (2009) → Modification de l’environnement légal de Bouygues Immobilier → Nouvelles contraintes et opportunités pour l’entreprise.

Chapitre 6  Quel est le rôle de l’État dans la régulation économique ?

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2 Présentez la décision prise par le Premier ministre indien en février 2018, puis identifiez ses répercussions sur les activités du groupe Bouygues qui risquent d’être les plus touchées.

MÉTHODE – Présenter la décision prise par le Premier ministre indien en février 2018. – Identifier les répercussions de cette décision sur les activités du groupe Bouygues qui risquent d’être les plus touchées.

Réflexion préalable sur la notion de « protectionnisme » (qui n’est pas un savoir à construire mais nécessaire pour comprendre le contexte → à l’examen, la définition en serait vraisemblablement fournie, le cas échéant). Protectionnisme (vs libre-échange) Ensemble de mesures visant à protéger les frontières nationales de façon à limiter les importations (achats de produis étrangers → qui bénéficient aux pays exportateurs – augmentation de la demande pour des entreprises étrangères) → Freins au commerce mondial et risque de concurrence déloyale (fermeture des frontières aux produits étrangers et exigence de vendre à l’étranger la production nationale/déséquilibre). Possibilité de solliciter les étudiants pour leur demander si le commerce mondial leur semble régi par le protectionnisme → Exploitation rapide des réponses et lien avec le libre-échange dont l’OMC fait la promotion… → (ouverture des frontières). Exploitation du doc. 2 p. 90 : Décision du Premier ministre indien 

Répercussions possibles sur les activités de Bouygues 

– Instauration de barrières douanières (à définir rapide- – Activités concernées : téléphonie certainement, les autres également (qui recourent aussi à l’électroment : barrières tarifaires et non tarifaires) nique) – Augmentation des tarifs douaniers (droits de douane) – Conséquences : augmentation des prix des produits sur plus d’une cinquantaine de produits → Produits proposés par Bouygues en Inde → Perte de compétiétrangers plus chers à l’achat pour les clients indiens tivité-prix sur le marché indien → Baisse des ventes → Baisse de leurs achats de produits importés de Bouygues sur ce marché → Baisse d’activité pour les entreprises du groupe

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Apprécier l’influence du cadre européen sur la régulation de l’activité économique pour un État membre

1 En vous référant au cadre européen, expliquez en quoi la réduction du déficit budgétaire

français représente une obligation pour la France. Repérez les quatre autres « critères de convergence ». Citez, pour chacun des critères, une répercussion possible sur l’activité construction du groupe Bouygues.

MÉTHODE – Se référer au cadre européen. – Identifier le lien entre déficit budgétaire et déficit public. – Repérer les quatre autres « critères de convergence ». – Citer, pour chacun des critères, une répercussion possible sur l’activité construction du groupe Bouygues.

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Réflexion préalable sur la notion de « cadre européen » (qui n’est pas un savoir à construire mais nécessaire pour comprendre le contexte → notion déjà abordée au lycée, en Histoire-Géographie et/ou en Économie) → possibilité de remobiliser les connaissances des étudiants. Le cadre européen est un système de coordination et de surveillance des politiques économiques nationales des pays membres de l’Union européenne et de la zone euro, qui leur impose des « règles de bonne conduite » favorisant la convergence des économies nationales. La France est un pays membre de l’UE, soumise au cadre européen de politique économique et notamment au PSC (Pacte de stabilité et de croissance) et le TSCG (Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance) ou « pacte budgétaire », transposé en France (doc. 1). Elle doit donc respecter les critères de convergence, parmi lesquels la réduction des déficits publics. Ces derniers ne doivent pas dépasser 3 % du PIB → cf. doc. 1 p. 92 Fiche d’identité du graphique 1 p. 92 Doc. n° 1 p. 92

Nature

Texte

Tableau

Graphique

Iconographie

Titre

Évolution du déficit public de la France, en % du PIB

Source

Le Monde

Date

26 mars 2018

Période de l’étude

2007-2017

Objet(s) de l’étude

Variation du déficit public de la France en pourcentage du PIB Tableau d’analyse du graphique

Particularité du graphique Ligne horizontale inférieure représentant l’un des critères de convergence de la zone euro. Ligne horizontale inférieure représentant l’équilibre des finances publiques. Variables (et axes)

Abscisse : temps. Ordonnée : valeur du déficit public exprimée en pourcentage du PIB.

Unité

Pourcentage.

Type de représentation

Histogrammes.

Lecture

Repérer : – les deux lignes horizontales ; – la signification du signe négatif ; – les valeurs extrêmes (2007-2017 et 2009-2010) ; – la tendance d’ensemble jusqu’en 2009 et depuis.

Conclusion

– Effort de réduction des déficits publics consenti en France. – Déficits qui passent progressivement de 7,2 % du PIB en 2009 à 3,4 % en 2016, avant de passer sous la barre des 3 %.

À propos du déficit public de la France Le déficit public de la France = déficit des administrations publiques (État central + collectivités territoriales + administrations de sécurité sociale). Le déficit budgétaire = déficit du budget de l’État (central). En France, actuellement, le déficit public est dû au déficit budgétaire, car les finances des autres administrations publiques sont quasiment en équilibre.

Chapitre 6  Quel est le rôle de l’État dans la régulation économique ?

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Critères de convergence

Incidences économiques

Incidences possibles sur l’activité construction de Bouygues

Stabilité des prix

Faible augmentation des coûts de production en France et dans les pays membres de l’UE

Maintien ou augmentation possibles de l’activité de Bouygues en France et au sein de l’UE

Limitation de la dette publique

Limitation des dépenses de l’État et/ou niveau élevé des recettes

Forme de frein possible à l’expansion de l’activité de Bouygues au niveau national

Niveau (pas trop élevé) des taux d’intérêt à long terme

Coût raisonnable des emprunts à LT

Financement bancaire potentiellement favorisé par rapport au financement par les marchés

Stabilité du taux de change

Prévisibilité des recettes et dépenses relatives aux activités réalisées avec le reste du monde

Stabilité, voire développement des échanges noués avec les partenaires étrangers

Les critères de convergence expliqués par l’Insee (complexe pour les étudiants/référence pour le professeur). https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1348

2 En vous appuyant sur le graphique, procédez à une étude de l’évolution, sur la période

concernée, des trois taux suivants : taux d’inflation, taux d’intérêt et taux d’intérêt net.

(Faire ajouter « d’inflation » par les étudiants : taux d’intérêt net d’inflation ; « net d’inflation » = « corrigé de l’inflation » → taux d’intérêt réel.) MÉTHODE – Repérer les éléments constitutifs du graphique (axes, unités, période…). – Repérer les trois courbes. – Définir les trois taux : taux d’inflation, taux d’intérêt et taux d’intérêt net d’inflation. – Analyser les évolutions respectives des trois taux.

ERRATUM : Faire observer aux étudiants qu’ils sont en mesure de détecter l’erreur et faire rectifier → « taux d’intérêt net d’inflation = taux d’intérêt nominal – taux d’inflation » (et non l’inverse !). → Faire reformuler la partie correspondante du texte à droite du graphique 2 p. 92 Le graphique 2 p. 92 permet de suivre les évolutions respectives de trois taux sur la période 1965-2015 : taux d’intérêt nominal, taux d’inflation et taux d’intérêt « net d’inflation » (ou taux d’intérêt réel (« net d’inflation »). Taux d’intérêt nominal = taux d’intérêt à supporter officiellement par l’emprunteur = prix du crédit. Taux d’inflation = rythme d’évolution du niveau général des prix. Taux d’intérêt net d’inflation (taux d’intérêt réel) = taux effectivement supporté par l’emprunteur, après prise en compte du taux d’inflation. Prendre deux exemples chiffrés et conclure Taux d’intérêt nominal

Taux d’inflation

Taux d’intérêt net d’inflation

3,5 %

1,8 %

1,7 %

3,5 %

2,2 %

1,3 %

Observation du graphique et éléments d’analyse NB : Le taux d’inflation s’exprime sous forme d’un pourcentage (comme le taux d’intérêt) → Attirer l’attention des étudiants sur le fait que la baisse de ce taux ne correspond pas à une « déflation », mais à une baisse de l’inflation...

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Thème 2  La régulation de l’activité économique

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Fiche d’identité du graphique Doc. n° 2 p. 92

Nature

Titre

Taux d’intérêt à long terme et inflation

Texte

Tableau

Graphique

Iconographie

Source

Insee et Banque de France

Date

2018 

Période de l’étude

1965-2020 (période longue)

Objet(s) de l’étude

Évolutions respectives de trois taux : taux d’intérêt nominal, taux d’inflation et taux d’intérêt réel (« net d’inflation ») Tableau d’analyse du graphique

Particularité du graphique Trois courbes Variables (et axes)

Abscisse : temps Ordonnée : valeurs respectives des trois taux entre 1965 et 2020

Unité

Pourcentage

Type de représentation

Histogrammes

Lecture

Repérer : – la ligne du zéro (absence d’inflation) ; – la signification d’un signe positif/négatif ; – les valeurs extrêmes ; – la tendance d’ensemble jusqu’au début/milieu des années 1980 et depuis pour les courbes bleue et rouge puis, pour la courbe rose, avant et après 1975.

Conclusion

– 1965-1982/83 : taux d’inflation et taux d’intérêt nominal élevés et en hausse, mais taux d’intérêt réel en baisse, voire négatif lorsque taux d’inflation > taux d’intérêt nominal Depuis le début des années 1980, baisse du taux d’inflation (politique de désinflation compétitive) + baisse des taux d’intérêt nominaux, mais taux d’intérêt réel positif et compris entre 2 % et 4 % environ

3 Expliquez pourquoi Bouygues Immobilier doit être particulièrement attentif à l’évolution des taux d’intérêt.

MÉTHODE – Rappeler la définition du taux d’intérêt. – Réfléchir aux conséquences du niveau des taux d’intérêt sur le coût des emprunts puis sur la demande de crédit. – Remarquer que les acquisitions de logements nécessitent le recours au crédit. – Expliquer pourquoi l’évolution des taux d’intérêt peut avoir des incidences sur le niveau d’activité construction de Bouygues Immobilier. Le taux d’intérêt est le prix d’un emprunt (crédit) → Son niveau conditionne le coût du crédit → Plus ce taux est élevé (faible), plus la demande de crédit tend à baisser (augmenter). (Loi économique.)

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Bouygues Immobilier, offreur de biens immobiliers Bouygues Immobilier propose des biens immobiliers. Tout projet immobilier nécessite, pour son financement, le recours au crédit. Or, pour l’agent économique (public ou privé) qui souhaite acquérir un bien immobilier, le coût du crédit est un élément essentiel de son calcul économique, un déterminant de sa décision d’investissement immobilier. Ce coût du crédit dépend largement du niveau des taux d’intérêt. Si les taux sont élevés, la demande de biens immobiliers risque de baisser et, par suite, l’activité de Bouygues Immobilier aussi.

Bouygues Immobilier, emprunteur pour financer ses propres investissements Bouygues Immobilier, pour financer ses investissements, peut rechercher un financement à long terme : – auprès des banques ; – sur les marchés financiers. S’il finance ces investissements par l’emprunt bancaire, le niveau des taux d’intérêt conditionne le coût de ses emprunts et… sa performance. Si les taux d’intérêt sont élevés, le coût du crédit augmentera pour Bouygues et risque de ralentir le rythme de ses investissements, donc aussi de son activité.

L’évolution (prévisible) des taux d’intérêt est donc un élément essentiel de la composante économique de l’environnement de Bouygues Immobilier. Celle-ci peut être anticipée à partir de la politique monétaire commune de la BCE (cf. ressource 2 p. 93)

APPLICATION 1

Solariflex

Présentez l’entreprise Solariflex.

Rappeler aux étudiants la nécessité de retraiter les informations présentes dans le texte 1 p. 94 (pas de « copier/ coller »). Solariflex : – est une entreprise française créée en 2006, rachetée en 2008 par la société Greentec ; – propose des produits permettant d’alimenter n’importe quel appareil électrique « nomade » sans le relier au réseau électrique.

2

Rattachez chacune des mesures explicitées dans les documents 2 et 3 à un type de politique (politique de demande ou d’offre) et justifiez votre réponse.

MÉTHODE – Définir politique économique (en général), politique de demande et politique d’offre. – Repérer et décrire les mesures présentées dans les doc. 2 et 3. – Classer les mesures présentées dans les doc. 2 et 3 par référence à la distinction requise. [Définition] La politique économique est un ensemble de mesures prises par un État pour réguler l’activité à court terme et favoriser la croissance économique à long terme. N.B. : Rappeler qu’il existe plusieurs domaines et plusieurs types de politique économique → phrase de transition pour la construction de la réponse. [Définition] La politique d’offre est une politique économique (un ensemble de mesures) visant à améliorer les conditions dans lesquelles les entreprises exercent leur activité économique, essentiellement en leur accordant des réductions de charges ou des aides qui diminuent leurs coûts et améliorent leur compétitivité ou en favorisant la recherche. [Définition] La politique de demande est une politique économique (un ensemble de mesures) visant à améliorer le pouvoir d’achat des ménages, essentiellement afin de leur permettre de consommer davantage.

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Thème 2  La régulation de l’activité économique

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[Analyse des doc. 2 et 3 + conclusion] Doc. 2 → Mesure = crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE)

Doc. 3 → Mesure = crédit d’impôt recherche (CIR)

Principe = avantage fiscal accordé au propriétaire, au locataire ou à l’occupant à titre gratuit d’un logement, en contrepartie de la réalisation de travaux de « rénovation énergétique » (c.-à-d. permettant d’améliorer la performance énergétique) des résidences principales dont la construction est achevée depuis plus de deux ans.

Principe = avantage fiscal accordé aux entreprises industrielles, commerciales et agricoles qui engagent des dépenses de recherche et développement liées à la rémunération des chercheurs (de l’entreprise ou d’organismes publics partenaires), aux frais de fonctionnement du service de R&D, à la veille technologique ou encore à la gestion des brevets.

Mesure destinée aux particuliers afin de favoriser la demande de services d’amélioration de la performance énergétique des logements → Politique de demande

Mesure destinée aux entreprises afin de favoriser la R&D → Politique d’offre

3

En mobilisant tous les concepts utiles, étudiez l’impact attendu de ces deux mesures sur l’économie française, à savoir sur la conjoncture, sur les structures de l’économie et sur la dynamique de la croissance.

MÉTHODE – Définir conjoncture, caractéristiques structurelles et croissance économique. – Décrire l’impact attendu du CITE sur la conjoncture, les caractéristiques structurelles et la dynamique de la croissance. – Décrire l’impact attendu du CIR sur la conjoncture, les caractéristiques structurelles et la dynamique de la croissance. [Définition] Conjoncture économique : ensemble des éléments constitutifs de la situation économique d’un secteur d’activité (agriculture, industrie, services, tourisme, secteur bancaire), d’une branche, d’une région ou d’un pays à un moment donné. [Définition] Croissance économique : évolution de la richesse produite entre deux années ou entre deux trimestres, mesurée par le taux d’évolution du PIB. Mesures

CITE

CIR

Principe

Principe = avantage fiscal accordé aux ménages

Principe = avantage fiscal accordé aux entreprises

Effet direct

Augmentation du pouvoir d’achat des ménages concernés → Incitation à réaliser des dépenses d’amélioration de la performance énergétique des logements

Baisse des coûts pour les entreprises concernées → Incitation à réaliser des investissements immatériels de la recherche et développement

Impact attendu sur la conjoncture (1)

Augmentation de la demande adressée aux Augmentation des dépenses d’investisseentreprises participant à la rénovation éner- ments immatériels des entreprises au titre gétique des logements de la recherche et développement

Impact attendu sur les caractéristiques structurelles (2)

Amélioration de la performance énergétique du parc français de logements → Économies d’énergie

Impact attendu sur la dynamique de la croissance

(1) → Augmentation à court terme de l’activité économique (2) → Promotion d’une croissance à long terme grâce à l’innovation Croissance endogène

Dynamisme des entreprises en ce qui concerne la recherche et développement → Dynamisme de l’innovation → Amélioration de la compétitivité de l’économie française

Chapitre 6  Quel est le rôle de l’État dans la régulation économique ?

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4

Montrez en quoi les deux mesures précitées pourraient favoriser une croissance économique en accord avec le développement durable et réfléchissez à leurs conséquences éventuelles sur l’activité de Solariflex.

MÉTHODE – Rappeler les deux mesures (en renvoyant au tableau). – Définir la notion de développement durable (DD). – Mettre en évidence le lien entre les deux mesures et le DD. – Présenter les conséquences éventuelles de ces mesures sur l’activité de Solariflex [Présentation des deux mesures] → cf. tableau précédent [Définition] Le développement durable est un développement économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement soutenable. Il repose donc sur trois piliers : un pilier économique, un pilier social et un pilier écologique (ou environnemental). [Lien entre ces deux mesures et le DD] Reprise des éléments du tableau + mobilisation des doc. 4 à 6 Mesures

CITE

CIR

Efforts de la Doc. 4 : Loi de transition énergétique pour la croissance verte → Repérer, dans le texte, les France en faveur éléments en gras → Remarquer le lien direct avec le CITE – points 1, 2 et 5 → Établir que ces du DD améliorations nécessitent des innovations, donc des efforts de R&D → Lien avec le CIR Doc. 6 : La croissance verte → repérer, dans le texte, le lien direct établi avec le DD (Lien immédiat avec éléments ci-dessus) Résultats de ces Doc. 5 : Bilan énergétique de la France en 2016 efforts Étude du graphique à double échelle → cf. Méthodologie Concepts à expliciter : – énergie primaire ; – consommation d’énergie primaire → consommation primaire ; – production d’énergie primaire → production primaire ; – taux d’indépendance énergétique. → La définition de l’Insee fournit tous les éléments. Le taux d’indépendance énergétique est le rapport entre la production nationale d’énergies primaires (charbon, pétrole, gaz naturel, nucléaire, hydraulique, énergies renouvelables) et la consommation en énergie primaire pour une année donnée. Ce taux peut se calculer pour chacun des grands types d’énergies ou globalement, toutes énergies confondues. Un taux supérieur à 100 % (cas de l’électricité) traduit un excédent de la production nationale par rapport à la demande intérieure et donc un solde exportateur. https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1811 Analyse du graphique : Échelle de gauche Mtep = unité qui permet la comparaison entre les différentes sources d’énergie (par conversion en « équivalent pétrole ») Échelle de droite Signification du pourcentage : expliciter par exemple à partir d’une valeur de 50 % (couverture des besoins en énergie primaire à hauteur de 50 % par la production nationale) Signification de l’évolution du pourcentage : hausse = meilleure couverture des besoins nationaux en énergie primaire Quelques éléments Tendance générale observée = augmentation du taux d’indépendance énergétique de la France entre 1970 et 2016 → Accroissement de l’indépendance énergétique nationale → Réduction de la facture énergétique → Contribution à l’amélioration du solde du commerce extérieur

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Conséquences prévisibles pour Solariflex

Tendance anticipée : poursuite de l’effort pour répondre aux engagements nationaux en faveur du DD → Augmentation d’activité prévisible pour les entreprises proposant des solutions en faveur des économies d’énergie et des énergies renouvelables → Opportunités pour Solariflex → Augmentation de son niveau d’activité

NB : Faire établir en amont, par les étudiants, la fiche d’identité du graphique. Tableau d’analyse du graphique 5 p. 96 Particularité du graphique Graphique à double échelle → Échelles de gauche et de droite à lire séparément Échelles

Échelle de gauche

Échelle de droite

Variables

Consommation (d’énergie) primaire Production (d’énergie) primaire

Taux d’indépendance énergétique

Unité

Millions de tonnes équivalent pétrole

Pourcentage

Type de représentation

Courbes bleue et verte (cf. indications sous tableau)

Courbe rouge (id.)

Lecture

– Repérer les évolutions respectives des valeurs des variables – Les comparer

– Repérer les évolutions de la variable (1970-1979 ; 1979-1993 ; depuis 1993)

Conclusion

Tendance générale observée = augmentation du taux d’indépendance énergétique de la France entre 1970 et 2016 → Accroissement de l’indépendance énergétique nationale → Réduction de la facture énergétique → Contribution à l’amélioration du solde du commerce extérieur À mettre en perspective avec les évolutions de la consommation (qui passe d’environ 140 Mtep à environ 250 Mtep → × 1,8) et de la production des énergies primaires (qui passe d’environ 50 Mtep à environ 150 Mtep → × 3…) → et 140/250 = 0,56 (faire observer que l’on retrouve le taux de la courbe rouge en 2016)

5

Expliquez en quoi la création de l’Alliance solaire internationale peut exercer une influence sur les politiques économiques menées en France ainsi que sur l’environnement de l’entreprise Solariflex et, in fine, sur les activités de celle-ci.

MÉTHODE NB  : Consigne de synthèse qui doit intégrer les éléments de réponses pertinents développés dans les quatre consignes précédentes. – Repérer, dans les doc. 7 et 8, l’objet et la spécificité de l’Alliance solaire internationale (ASI). – Identifier le rôle à jouer par l’énergie solaire comme énergie renouvelable dans la transition énergétique française et dans le DD. – Construire un paragraphe argumenté.

Piste : possibilité d’un travail en groupes sur une partie de la consigne, puis restitution en classe entière (travail collaboratif). [Présentation de l’ASI + autres points] L’ASI = Un espace de coopération internationale : – conforme aux objectifs de la COP 21 (conférence sur le climat) ; – instauré entre pays à fort taux d’ensoleillement (fortement dotés en énergie solaire potentiellement valorisable) et pays possédant les technologies solaires (dotés des capacités de valorisation du potentiel en énergie solaire) ; – visant à rassembler à terme 121 pays ;

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– développant des solutions de financement et des applications pour favoriser l’utilisation de l’énergie solaire : • dans les domaines de l’irrigation et l’éclairage public, • dans les territoires insulaires (autonomie énergétique), • pour les installations de toitures, • pour des utilisations « nomades » ou mobiles... Lancement de l’ASI par le président français = signe fort d’engagement de la France dans cette coopération en tant que pays pourvoyeur de technologie solaire → Signe que des mesures de politique économique devraient/ pourraient concerner la promotion de ce type d’énergie, d’autant qu’un tel projet est en phase avec la transition énergétique engagée : • aides aux ménages pour équiper leur logement ou acquérir des équipements supposant une alimentation « nomade » (politique de demande) ; • aides aux entreprises innovantes (politique d’offre) ; • nouvelles dispositions réglementaires (normes favorables au solaire). Éléments relevant principalement de l’environnement économique et légal de Solariflex → Opportunités nouvelles pour l’entreprise (débouchés et conditions de production) → Développement prévisible de son activité.

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Thème 2  La régulation de l’activité économique

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MANAGEMENT

Comment l’entreprise organise-t-elle ses ressources ?

CHAPITRE

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Partie 1 : SYNTHÈSE RÉDIGÉE 1. En fonction d’un facteur de contingence externe : la démarche de responsabilité sociale des entreprises (RSE) La performance de l’entreprise dépend, en grande partie, de l’organisation de ses ressources. Tout d’abord, des facteurs de contingence externes influent sur l’organisation des ressources, comme le fait que la Commission européenne impose à l’entreprise la mise en œuvre d’une démarche de responsabilité sociale en collaboration avec les parties prenantes. Les facteurs de contingence sont des éléments évolutifs internes et externes à l’entreprise qui influencent ses décisions et ses actions.

A. Définition En 2011, dans une communication à destination du Parlement européen, du Comité économique et social européen et du Comité des régions, la Commission européenne définit la responsabilité sociale des entreprises comme étant « la responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société ». Pour assumer cette responsabilité, il faut au préalable que les entreprises respectent la législation en vigueur et les conventions collectives conclues entre partenaires sociaux. Afin de s’acquitter pleinement de leur responsabilité sociale, il convient que les entreprises aient engagé, en collaboration étroite avec leurs parties prenantes, un processus destiné à intégrer les préoccupations en matière sociale, environnementale, éthique, de droits de l’homme et des consommateurs dans leurs stratégies et leurs activités commerciales. En adoptant une démarche RSE, l’entreprise applique en quelque sorte les principes du développement durable dans sa gestion et plus particulièrement dans l’organisation de ses ressources.

B. La RSE, source d’avantage concurrentiel Une entreprise peut obtenir un avantage concurrentiel en adoptant une démarche RSE dans la gestion de ses ressources. Michael Porter a défini l’avantage concurrentiel, ou avantage compétitif, comme étant l’élément qui différencie fondamentalement l’offre d’une entreprise par rapport à celle de ses concurrents. Michael Porter précise que la stratégie mise en place par une entreprise doit contribuer à la création et à la pérennité de cet avantage concurrentiel.

2. En fonction de facteurs de contingence internes Des facteurs de contingence internes conduisent l’entreprise à organiser d’une certaine façon ses ressources et compétences en les inscrivant dans des processus. Mais la performance de l’entreprise, dans l’organisation de ses ressources, dépend également de sa structure organisationnelle, du style de management adopté par les dirigeants ainsi que des mécanismes de coordination et de contrôle du travail.

Chapitre 7  Comment l’entreprise organise-t-elle ses ressources ?

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A. Les processus de l’entreprise Une organisation optimale des ressources nécessite que les activités réalisées par l’entreprise soient structurées en processus.

1. Définition L’AFNOR (Association française de normalisation) donne la définition suivante du processus : « ensemble d’activités corrélées ou interactives qui transforme des éléments d’entrée en éléments de sortie ». Précisions : – Les éléments d’entrée d’un processus sont généralement les éléments de sortie d’autres processus. – Les processus d’une entreprise sont créateurs de valeur ajoutée. – Ne pas confondre processus et procédé. Le processus est « le quoi faire dans un ordre prédéfini », alors que le procédé est « la façon de faire » une tâche.

2. Représentation schématique des processus de l’entreprise

Éléments entrants

Processus de pilotage (décisionnel) Stratégie, pilotage, qualité, communication Éléments sortants

Clients Expression du besoin (information transmise) Fournisseurs Fournitures (éléments matériels)

Processus productif Recherche et développement, approvisionnements, production, commercialisation, logistique

Client Satisfaction du besoin (bien ou service)

Processus de support (organisationnel) Comptabilité, système d’information, gestion des ressources humaines, financières, maintenance, hygiène, sécurité

B. Les parties prenantes, sources de contre-pouvoir 1. Rappel de la définition des parties prenantes La définition de Freeman selon laquelle « une partie prenante dans l’organisation est [par définition] tout groupe d’individus ou tout individu qui peut affecter ou être affecté par la réalisation des objectifs organisationnels  »

nous fait comprendre que les parties prenantes, et plus particulièrement les parties prenantes internes peuvent devenir sources de contre-pouvoir.

2. Comment les parties prenantes peuvent-elles agir en contre-pouvoir ? Michel Crozier et Erhard Friedberg ont démontré que les parties prenantes ont une stratégie personnelle (un intérêt personnel), et cherchent à détenir plus de « pouvoir » (pouvoir informel et pas seulement hiérarchique) en augmentant leur « zone d’incertitude », qui n’est pas totalement contrôlable par les autres parties prenantes. La maîtrise de ces zones d’incertitude est liée à quatre sources possibles de pouvoir : – des compétences particulières (ex. : un groupe d’ingénieurs réseaux) ; – des contacts particuliers avec l’extérieur (ex. : un groupe de commerciaux) ; – un accès à certaines informations avec une rétention volontaire (ex. : un groupe de secrétaires) ; – une maîtrise des règles organisationnelles (ex. : des chefs de service). C’est ainsi qu’au sein des entreprises de nombreuses relations de pouvoir informelles coexistent.

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Thème 3  L’organisation de l’activité de l’entreprise

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Pour comprendre les entreprises, il faut donc rechercher les stratégies personnelles des différentes parties prenantes et comprendre les relations de pouvoir entre eux. Les intérêts divergents des acteurs expliquent l’existence de ces conflits.

C. Les ressources et compétences de l’entreprise Chaque entreprise a ses propres ressources et compétences qui peuvent être à l’origine d’un avantage concurrentiel grâce à l’effet d’expérience.

1. Les ressources Définition : Les ressources de l’entreprise sont des actifs spécifiques à l’entreprise qui ne peuvent pas faire l’ob-

jet d’échanges sur des marchés. On distingue les ressources tangibles et intangibles : Ressources tangibles

Ressources humaines : (effectif, les métiers…) Ressources physiques et technologiques : (le nombre d’unités, de lignes de production, les équipements…) Ressources financières : (le capital social, les bénéfices…)

Ressources intangibles

Ressources humaines : (les compétences individuelles) Ressources immatérielles : – Ressources technologiques : logiciels, brevets… – La structure organisationnelle, compétences collectives… – Les marques, la notoriété, l’image de marque…

2. Les compétences Définition : Les compétences d’une entreprise représentent l’ensemble des savoir-faire collectifs organisés permettant de réaliser une tâche ou une activité en combinant des ressources. On distingue les compétences individuelles et les compétences collectives : Compétences individuelles Compétences transversales (génériques) Savoirs, savoir-faire et savoir-être mobilisables dans diverses situations professionnelles : maîtrise de langues vivantes, d’outils bureautiques… ; capacité à travailler en équipe, capacité d’adaptation…

Compétences spécifiques (transférables) Savoirs, savoir-faire et savoir-être attachés à des situations professionnelles données, MAIS pouvant être mis en œuvre dans d’autres contextes professionnels (ex. : les compétences spécifiques de l’ingénieur qui peuvent être transférables vers le métier de technico-commercial).

Compétences collectives Ensemble des savoirs et savoirfaire tacites complémentaires ou partagés dans le cadre d’échanges informels (Michaux, 2003), vecteurs de synergies nées d’interactions permanentes, même conflictuelles, entre les membres d’une équipe de travail.

3. L’effet d’expérience pour acquérir et conserver un avantage concurrentiel Une gestion optimale des ressources et compétences d’une entreprise est susceptible de lui permettre d’acquérir ou de conserver un avantage concurrentiel grâce à l’effet d’expérience. L’« effet d’expérience » ou « courbe d’expérience » correspond à la diminution en pourcentage du coût unitaire de production chaque fois que le volume de production cumulé de ce produit double. Ce % est variable selon le secteur d’activité. Les principales raisons de l’effet d’expérience : – L’effet d’apprentissage : plus on fait quelque chose, plus on apprend à le faire, mieux et plus vite on le fait. Le même bien sera donc produit en moins de temps, ou il sera possible d’en produire plus dans le même temps. – Les économies d’échelle : une augmentation du volume de production conduit à la réduction du coût unitaire de production, puisque les charges fixes sont réparties sur un plus grand nombre de produits. Chapitre 7  Comment l’entreprise organise-t-elle ses ressources ?

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– L’effet de taille : en grandissant, l’entreprise va augmenter son pouvoir de négociation auprès de ses fournisseurs et obtenir des conditions plus favorables. – L’amélioration du processus de production  : par la spécialisation (standardisation) et la simplification des procédés de production. – La substitution du capital au travail : par l’investissement, qui implique aussi bien une nouvelle conception du produit que des équipements nouveaux ou une remise à plat des méthodes de production. Si l’investissement est rentable, les entrées de liquidités qu’il va permettre de réaliser sont supérieures au coût de l’investissement lui-même. – La maîtrise du temps : temps d’anticipation, de production, de livraison...

D. Les styles de management et les mécanismes de coordination L’organisation des ressources de l’entreprise dépend également du style de management adopté par le dirigeant, qui lui-même induit les mécanismes de coordination et de contrôle des activités de l’entreprise.

1. Les styles de management Il convient tout d’abord de distinguer les deux niveaux de management. Le management stratégique

Le management opérationnel

– assuré par la direction générale de l’entreprise (le sommet hiérarchique) ; – détermine les orientations du périmètre d’activité de l’entreprise ; – sur le moyen et long terme ; – les décisions stratégiques sont irréversibles ou très difficilement réversibles.

– assuré par les managers ou responsables intermédiaires des différents services ; – organise les actions visant la gestion courante et la mobilisation des ressources en application des décisions stratégiques ; – sur le court terme ; – les décisions sont réversibles.

Rensis Likert, à partir de résultats détaillés de questionnaires adressés à des employés de sociétés américaines et sur l’opinion que ceux-ci avaient de leurs supérieurs, identifie en 1961 quatre styles de direction. Style de management

1. Autoritaire exploiteur

2. Autoritaire paternaliste

3. Consultatif

4. Participatif

Caractéristiques Confiance et rapports avec les subordonnés

Aucune confiance et rapports distants.

Leviers de motivation

Craintes, menaces, Récompenses ; sanctions ; éventuel- sanctions réelles ou lement récompenses. potentielles.

Système de rémuRécompenses ; nération intégrant éventuellement sanctions ; valorisa- l’implication. tion de l’implication.

Attitude du personnel à l’égard des objectifs de l’entreprise

Généralement hostile.

Parfois hostile, parfois favorable.

Favorable.

Extrêmement favorable.

Esprit d’équipe et rôle des groupes

Inexistant.

Faible.

Assez élevé.

Extrêmement élevé dans toute l’entreprise.

Communication interne : importance, sens

Très faible ; descendante.

Faible ; essentiellement descendante.

Relativement faible ; ascendante et descendante.

Élevée ; tant entre individus qu’entre groupes, ascendante, descendante, horizontale.

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Confiance relative.

Manifestation de Degré de confiance confiance, avec élevé. contrôle des décisions.

Thème 3  L’organisation de l’activité de l’entreprise

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Niveau de prise des décisions et participation des salariés

Exclusivement par le sommet de l’organisation.

Principalement par le Par le sommet de Participation de l’ensommet de l’organi- l’organisation et fai- semble des salariés. sation. blement décentralisé ; salariés simplement consultés.

Impact sur le climat Absentéisme et rota- Absentéisme et rota- Absentéisme et rota- Absentéisme et rotasocial tion du personnel : tion du personnel : tion du personnel : tion du personnel : élevés. assez élevés. moyens. faibles.

2. Les mécanismes de coordination et de contrôle Henry Mintzberg définit les mécanismes de coordination comme étant « les moyens fondamentaux par lesquels les organisations peuvent coordonner leur travail ». Il identifie 6 mécanismes de coordination : l’ajustement mutuel, la supervision directe, la standardisation des procédés de travail, la standardisation des résultats, la standardisation des qualifications (et du savoir) et la standardisation des normes. Une entreprise n’emploie pas qu’un seul mécanisme de coordination. L’ajustement mutuel

La supervision directe

La coordination du travail se fait directement entre les individus, par une communication informelle (ex. : communication entre ingénieurs dans un service de R&D).

La coordination du travail est réalisée par une personne qui donne des ordres, des instructions à des subordonnés et contrôle leur travail.

OU

ET/OU

La standardisation des procédés de travail

La standardisation des résultats

La standardisation des qualifications

La standardisation des normes

La coordination du travail est réalisée par l’intermédiaire de procédures définies préalablement (ex. : un équipier chez McDo lors de la confection d’un hamburger).

La coordination du travail est réalisée en fonction de la réalisation de résultats précis (ex. : le nombre de dossiers clients à traiter en une journée est fixé).

La coordination du travail est réalisée par le biais de la formation spécifique et des qualifications requises pour effectuer le travail (ex. : les médecins et secrétaires médicales dans un cabinet médical, les ingénieurs dans un service de R&D).

Ce sont les normes qui dictent le travail et permettent à chacun de travailler à partir d'un ensemble commun de valeurs ou de croyances (ex. : les valeurs communes des membres d'une ONG).

E. La structure de l’entreprise L’organisation structurelle de l’entreprise est un des facteurs déterminants dans l’organisation des ressources de l’entreprise, en particulier des ressources humaines. Le type de configuration structurelle d’une entreprise dépend, entre autres, des évolutions de son environnement, de son âge, de sa taille… et du style de management adopté par son dirigeant.

1. Définition Henry Mintzberg définit la structure d’une entreprise, représentée généralement par un organigramme, comme « la somme totale des moyens employés pour diviser le travail entre tâches distinctes et pour ensuite assurer la coordination nécessaire entre ces tâches ».

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2. Les différentes configurations structurelles a. Les structures types : Structure hiérarchique Direction générale

Direction de la production Service

Direction commerciale Service vente

Service

Service publicité

Direction administrative Service personnel

Service financier

Proposée par Henri Fayol, cette structure repose sur l’unicité du commandement : chaque individu est responsable de ses subordonnés ; chaque salarié ne dépend que d’un seul supérieur hiérarchique ; chaque responsable de service n’exerce son autorité que dans son service. Structure fonctionnelle Chef d’atelier

Spécialiste du temps

Spécialiste de la paie

Spécialiste des méthodes

Spécialiste de la qualité

Spécialiste de l’entretien

Ouvrier Cette structure repose sur la division fonctionnelle de l’autorité et la pluralité de commandement : tout salarié dépend de plusieurs supérieurs hiérarchiques, chacun n’ayant autorité que dans son domaine de compétence.

Structure staff and line Relation hiérarchique Relation de conseil

LINE

STAFF

Direction générale

Contrôle de gestion R&D

Direction des RH

Direction de la production

Direction commerciale

Direction juridique Direction informatique

Cette structure résulte d’une fusion de la structure hiérarchique (line) et de la structure fonctionnelle. Elle repose sur l’unicité du commandement et la nécessité de recourir à des organes de conseil composés de spécialistes, d’« experts » (staff).

Structure divisionnelle Direction générale Division Europe

Service marketing

Service production

Division Asie

Service RH

Service marketing

Service production

Division Amérique du Nord

Service RH

Service marketing

Service production

Service RH

Cette structure organise l’entreprise sur un critère de départementalisation : les divisions (produits, marchés, secteurs géographiques…). À chaque division sont attribuées les ressources fonctionnelles. Cette organisation est plutôt décentralisée puisque chaque division peut être érigée en unité complète, mais elle est coûteuse.

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Thème 3  L’organisation de l’activité de l’entreprise

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Structure matricielle Direction générale

Production

Finance

DRH

Produit 1

Responsable produit 1

Responsable finance produit 1

Responsable RH produit 1

Produit 2

Responsable produit 2

Responsable finance produit 2

Responsable RH produit 2

Produit 3

Responsable produit 3

Responsable finance produit 3

Responsable RH produit 3

Cette structure repose sur l’idée de « groupe de projet ». Elle combine le découpage par fonction et par division : chaque individu a deux supérieurs, un chef de projet et un supérieur fonctionnel. Elle est adaptée aux grandes entreprises qui ont des lignes de produits variées, des projets longs et complexes et un environnement de travail en évolution rapide.

b. Les structures flexibles (organiques) : La structure par projet Structure par projet Désigne les chefs de projet en fonction du type de projet et des compétences requises

Direction générale

Chefs de projet

Lien de coopération

Direction des RH

Direction marketing

R&D

Direction de production

Direction comptabilité & finance

Projet A

Personnel

Personnel

Personnel

Personnel

Projet B

Personnel

Personnel

Personnel

Personnel

Projet C

Personnel

Personnel

Personnel

Personnel

Cette structure constitue une évolution de la structure matricielle. Afin de réaliser une mission, une activité spécifique, un projet, une équipe de spécialistes est constituée autour d’un chef de projet qui a un rôle de coordinateur. L’équipe est dissoute une fois le projet achevé.

La structure réseau ou réticulaire C’est une forme d’organisation qui met en relation plusieurs acteurs de qualification et de statut différents (des employés, des fournisseurs, des clients, des banques… parfois des concurrents), dans le but de réaliser un ou plusieurs objectifs communs. Ces différents acteurs sont liés entre eux par des relations contractuelles temporaires Les partenariats et alliances entre des entreprises de taille et d’activité différentes donnent naissance à une structure en forme de réseau, au sein de laquelle plusieurs entreprises autonomes se complètent et se mutualisent. Dans une structure réseau, il existe souvent une entreprise centrale. C’est elle qui distribue les rôles et définit les attributions et la nature des liaisons en contrôlant l’ensemble productif et qui supervise la coordination.

Chapitre 7  Comment l’entreprise organise-t-elle ses ressources ?

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Partie 2 : CORRIGÉS DES MISSIONS 1

Distinguer les différents processus de l’entreprise

1 Identifiez les différentes activités de l’Annecy Design Center. – Conception, fabrication et test des prototypes ; – vérifier la viabilité commerciale des produits ; – production des équipements sportifs « sur-mesure ». L’entité « Annecy Design Center » est organisée en « plateformes produits » composées d’équipes par projet.

2 Représentez schématiquement les processus mis en œuvre au sein de l’Annecy Design Center tout en veillant à classer les différentes activités relatives à chacun d’eux.

[Définition] Processus : Ensemble d’activités corrélées ou interactives qui transforment des éléments d’entrée en éléments de sortie (processus productifs, processus de support et processus de pilotage).

Éléments entrants

Clients Équipements sportifs demandés par les athlètes sponsorisés et les amateurs avertis. Fournisseurs Produits semi-finis asiatiques.

Processus de pilotage Direction générale de Salomon : décisions stratégiques. Comité stratégique : définit les projets.

Processus productif Production des équipements sportifs sur mesure. Vérification de la viabilité commerciale des nouveaux produits + concevoir, fabriquer et tester des prototypes. (« Plateformes produits » composées d’équipes par projet.)

Éléments sortants

Client Satisfaire leur demande : équipements sportifs « sur mesure » pour les athlètes sponsorisés et les amateurs avertis. Nouveaux produits semi-finis asiatiques.

Processus de support Contrôle de qualité, système d’information (outils de travail collaboratif), comptabilité (8 % du CA).

2

Repérer le rôle des différentes parties prenantes et des contre-pouvoirs

1 Expliquez en quoi les parties prenantes de Salomon peuvent à la fois favoriser la réalisation de l’objectif/de la finalité de l’entreprise et constituer des contre-pouvoirs.

[Définition] Parties prenantes : pour Ed Freeman (1984), « une partie prenante dans l’organisation est tout groupe d’individus ou tout individu qui peut affecter ou être affecté par la réalisation des objectifs organisationnels ». [Définition] Contre-pouvoirs (des parties prenantes) : possibilité qu’ont les parties prenantes de conserver une marge de manœuvre vis-à-vis de l’autorité pour préserver leurs intérêts en augmentant leur « zone d’incertitude » (Michel Crozier et Erhard Friedberg). L’objectif et la finalité de l’entreprise : développer le sur mesure pour les équipements sportifs individuels est un moyen d’augmenter les marges.

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Les parties prenantes impliquées dans la réalisation de l’objectif → les parties prenantes internes : – les propriétaires : le groupe Amer Sports ; – les dirigeants : la direction générale de Salomon et le comité stratégique ; – les salariés : équipes des « plateformes produits », designers, ingénieurs, marketeurs. Les parties prenantes internes, de par leurs connaissances et compétences, collaborent afin de réaliser l’objectif de l’entreprise, l’action collective. Les parties prenantes peuvent aussi constituer des contre-pouvoirs  : Michel Crozier et Erhard Friedberg montrent que tout en réalisant l’action collective, les parties prenantes cherchent à satisfaire leurs intérêts individuels, qui divergent parfois de la réalisation de l’action collective. Comment ? Chaque acteur détient un pouvoir informel qui lui est propre, lié à ses compétences, et/ou à ses contacts extérieurs, et/ou à sa connaissance d’informations capitales, et/ou à sa maîtrise des règles organisationnelles, et peut, de ce fait, augmenter sa «  zone d’incertitude  » et ainsi freiner la réalisation de l’action collective en privilégiant ses intérêts individuels. Dans le cas de Salomon : Le comité stratégique (composé de salariés, de distributeurs et de managers de différents pays) a une bonne connaissance du marché des équipements sportifs individuels et du processus productif, et peut, estimant ne pas avoir été suffisamment associé au virage stratégique, pratiquer la rétention d’information et freiner la réalisation de l’objectif stratégique. Les salariés (les ingénieurs, les designers et l’ensemble des salariés affectés à la production et aux « plateformes produits ») disposent chacun de compétences spécifiques sur lesquelles ils peuvent « jouer » pour freiner ou réaliser pleinement l’objectif stratégique. Les marketeurs ont une bonne connaissance du marché (du besoin des clients, de l’offre de la concurrence…). Ils peuvent, si les autres parties prenantes freinent la réalisation de l’objectif stratégique, réduire leur implication dans le projet de développement de l’entreprise.

2 Montrez en quoi la démarche de responsabilité sociale de l’entreprise Salomon peut être source d’avantage concurrentiel pour l’entreprise.

[Définition] Responsabilité sociale de l’Entreprise (RSE) : la Commission européenne a défini la responsabilité sociale des entreprises comme « un concept qui désigne l’intégration volontaire, par les entreprises, de préoccupations sociales, environnementales et économiques à leurs activités commerciales et leurs relations avec leurs parties prenantes ». « Pour assumer cette responsabilité, il faut au préalable que les entreprises respectent la législation en vigueur et les conventions collectives conclues entre partenaires sociaux. Afin de s’acquitter pleinement de leur responsabilité sociale, il convient que les entreprises aient engagé, en collaboration étroite avec leurs parties prenantes, un processus destiné à intégrer les préoccupations en matière sociale, environnementale, éthique, de droits de l’homme et de consommateurs dans leurs activités commerciales et leur stratégie de base. » Source : extraits de la Communication de la Commission au Parlement européen, au Conseil, au Comité économique et social européen et au Comité des régions sur la responsabilité sociale des entreprises : une nouvelle stratégie de l’UE pour la période 2011-2014 [Définition] Avantage concurrentiel : L’avantage concurrentiel, ou avantage compétitif est l’élément qui différencie fondamentalement l’offre d’une entreprise par rapport à celle de ses concurrents, et qui constitue donc sa puissance de différenciation. La stratégie mise en place par une entreprise doit contribuer à la création puis à la pérennité de cet avantage. (Michael Porter) La RSE de Salomon : Salomon, en prenant un certain nombre de décisions visant à calmer les inquiétudes des parties prenantes, comme mettre en place des plans de formation adaptés à la nouvelle orientation stratégique, augmenter la portion du CA consacrée à la R&D, investir dans un outil de production flexible, assurer une rémunération équitable à ses fournisseurs, s’inscrit dans une démarche RSE. En inscrivant sa démarche RSE dans le respect de la directive européenne du 22 octobre 2014 et de la certification ISO 26000, Salomon cherche à conforter sa place de leader sur son marché tout en se différenciant de ses concurrents. La démarche RSE de Salomon constitue un avantage concurrentiel.

Chapitre 7  Comment l’entreprise organise-t-elle ses ressources ?

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Repérer les ressources et les compétences au sein de l’entreprise

1 Identifiez et classez les ressources et compétences mobilisées dans l’entité « Annecy Design Center ».

[Définition] Les ressources représentent des actifs spécifiques à l’entreprise créés à partir d’inputs. Elles peuvent être tangibles ou intangibles. On distingue les ressources humaines, physiques ou technologiques, financières et immatérielles. [Définition] Les compétences représentent l’ensemble des savoir-faire collectifs organisés permettant de réaliser une tâche ou une activité en combinant des ressources. Les ressources et compétences mobilisées dans l’entité « Annecy Design Center » : Ressources tangibles

Ressources intangibles

Ressources humaines

1 000 salariés (designers, développeurs, testeurs [athlètes], marketeurs, ingénieurs…).

Ressources physiques et technologiques

Bâtiments : 33 000 m2 + 1 760 m2. Équipement productif de pointe.

Ressources financières

8 % du chiffre d’affaires consacrés à la R&D.

Ressources humaines

Les salariés disposent de compétences individuelles : – transversales (génériques) : ce sont de bons pratiquants quotidiens de sport ; – spécifiques (transférables) : ils sont reconnus comme des spécialistes, des experts dans leur domaine professionnel, ayant acquis un savoir-faire particulier dans diverses technologies.

Ressources immatérielles

148 brevets déposés en 5 ans. Notoriété, image de marque : 1er centre de recherche et de design au monde dans les domaines de l’invention et de l’innovation dans le sport. Marque : centre de recherche et de design de Salomon, n° 1 mondial du marché des sports d’hiver et de la chaussure de trail running. Groupe Amer Sports. Compétence collective : organisation des activités basée sur un travail collaboratif (des espaces dédiés pour chaque catégorie de produits au sein desquels travaillent en étroite relation, par projet et par produit, des salariés aux compétences individuelles spécifiques et complémentaires).

2 Montrez en quoi les ressources et compétences du centre de recherche constituent un avantage concurrentiel pour Salomon.

[Définition] Avantage concurrentiel : voir réponse à la question 2 de la compétence 2. L’ensemble des ressources et compétences de l’entité « Annecy Design Center » constitue un avantage concurrentiel pour Salomon grâce à « l’effet d’expérience », appelé aussi « courbe d’expérience ». La structure organisationnelle de l’entité « Annecy Design Center » et les investissements réalisés favorisent l’effet d’expérience. L’entité « Annecy Design Center » privilégie des espaces communs de travail. Ces espaces communs de travail permettent aux divers salariés disposant de compétences spécifiques de collaborer et d’échanger au sein des « plateformes produits » et des équipes de projet. L’entité « Annecy Design Center » est dotée d’un équipement productif de pointe et flexible et d’outils de travail collaboratifs. Cette structure organisationnelle et ces investissements contribuent à l’apprentissage  et à une maîtrise du temps, en particulier du temps en R&D.

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Caractériser les styles de management

1 Après avoir identifié les différents niveaux de management existants au sein de l’Annecy Design Center, précisez leurs rôles respectifs.

[Définition] Les niveaux de management : – Le management stratégique est assuré par la direction générale de l’entreprise (le sommet hiérarchique), qui définit les orientations du périmètre d’activité de l’entreprise sur le moyen et long terme. Les décisions stratégiques sont irréversibles ou très difficilement réversibles. – Le management opérationnel est  assuré par les managers ou responsables intermédiaires des différents services, qui mettent en œuvre les actions visant la gestion courante et la mobilisation des ressources en application des décisions stratégiques. Ces actions sont limitées dans le temps et dans l’espace et sont réversibles. Les différents niveaux de management au sein du « Annecy Design Center » et leurs rôles respectifs : Assuré par qui ?

Quel rôle ?

Management stratégique

La direction générale de Salomon. Le comité stratégique de l’Annecy Design Center. 

Orienter les activités du centre de recherche et de design sur le moyen et long terme. Ex. : diversifier l’activité en s’engageant dans les sports de plein air hors sports d’hiver.

Management opérationnel

Les responsables des « plateformes pro- Mobiliser et gérer les ressources pour duits », les chefs de projet… mettre en œuvre les décisions stratégiques. Ex. : production en série de chaussures de trail dans des sites de production autour du bassin méditerranéen.

2 En vous référant à la typologie des styles de direction de Rensis Likert, (Ressource 2),

caractérisez et justifiez le style de management impulsé par Jean-Marc Pambet au sein de l’entité « Annecy Design Center ».

[Définition] Styles de direction de Rensis Likert  : au travers de l’analyse des questionnaires adressés à des employés de sociétés américaines, Rensis Likert a théorisé, en 1961, quatre styles de management (de direction, de leadership), à savoir le management autoritaire et exploiteur, le management autoritaire et paternaliste, le management consultatif et le management participatif. Le style de management de Jean-Marc Pambet : Au sein de l’« Annecy Design Center », les décisions stratégiques sont prises conjointement par la direction générale de Salomon et l’ensemble des salariés affectés à la R&D non « soumis à la supervision d’un directeur ». La participation des salariés dans la prise de décision est donc forte. La communication interne est élevée aussi bien entre les salariés que les équipes « produits » et « projets » : « la créativité et l’innovation reposent sur une culture de l’échange et de la comparaison » et s’appuie sur des outils numériques favorisant cette communication interne. L’esprit d’équipe et le rôle des groupes sont extrêmement importants : les activités au sein de l’entité « Annecy Design Center  » sont organisées en «  plateformes produits  » composées d’équipes projet travaillant dans espaces communs. Il est donc possible de qualifier le style de management de Jean-Marc Pambet de participatif. Les étudiants peuvent qualifier le style de management de Jean-Marc Pambet de consultatif ; tout dépend des justifications apportées.

Chapitre 7  Comment l’entreprise organise-t-elle ses ressources ?

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Identifier le type de structure, les mécanismes de coordination et de contrôle au sein de l’entreprise

1 Au regard du mode de fonctionnement de l’Annecy Design Center, retrouvez le type de structure de ce centre de recherche et développement de Salomon.

[Définition] La structure d’une organisation, très souvent représentée par un organigramme, est définie par Henry Mintzberg comme étant « la somme totale des moyens employés pour diviser le travail entre tâches distinctes et pour ensuite assurer la coordination nécessaire entre ces tâches ». Le service R&D de l’Annecy Design Center est structuré en « plateformes produits », elles-mêmes structurées en équipes de projet divisées en lignes de produits. Chaque équipe comprend un chef de produit, des designers et des développeurs, principalement des techniciens CAO (conception assistée par ordinateur). Le chef de produit assure principalement le rôle de coordinateur. Il est possible de dire que l’entité Annecy Design Center adopte une structure flexible, du type structure par projet.

2 Repérez et décrivez les mécanismes de coordination et de contrôle mis en œuvre au sein de cette entité.

[Définition] Les mécanismes de coordination : Henry Mintzberg définit les mécanismes de coordination comme étant « les moyens fondamentaux par lesquels les organisations peuvent coordonner leur travail ». Il identifie 6 mécanismes de coordination : l’ajustement mutuel, la supervision directe, la standardisation des procédés de travail, la standardisation des résultats, la standardisation des qualifications (et du savoir) et la standardisation des normes. Une entreprise n’emploie pas qu’un seul mécanisme de coordination. Les mécanismes de coordination et de contrôle mis en œuvre au sein de l’entité Annecy Design Center : La coordination des activités et des hommes au sein de l’entité Annecy Design Center n’est pas réalisée par supervision directe. La coordination est réalisée par ajustement mutuel : il est précisé (doc. 1, p. 118) que « les 260 salariés affectés à la R&D ne sont pas soumis à la supervision d’un directeur » et, d’autre part, que « les responsables de bureaux d’études sont régulièrement amenés à travailler avec les équipes de projet, les usineurs et les prototypistes… » Au sein du centre de recherche et de design, les salariés ont des compétences individuelles spécifiques et complémentaires indispensables pour les activités de recherche et développement : on compte des designers, des marketeurs, des ingénieurs et des développeurs (principalement des techniciens CAO). D’autre part, il est précisé que les innovations développées par une équipe projet peuvent inspirer d’autres équipes dans un autre domaine, c’est pour cela qu’une équipe transversale collecte, archive et diffuse les connaissances liées aux innovations auprès des équipes de projet intéressées. Il est donc possible de caractériser le mécanisme de coordination de standardisation des qualifications. Possibilité d’envisager également une coordination du travail par standardisation des normes. Doc. 1, p. 118 : les valeurs de l’ADC reposent sur celles de Salomon : « une culture d’entreprise largement fondée sur l’inventivité et les solutions transversales ». L’ADC a tout naturellement « un management propice à la stimulation de la créativité et reposant sur la valorisation de compétences individuelles et collectives ».

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Thème 3  L’organisation de l’activité de l’entreprise

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APPLICATION 1

La SARL Kupra

Représentez schématiquement les processus mis en œuvre au sein de la SARL Kupra en faisant apparaître les différentes activités qui les constituent.

Définition de « processus » (voir le lexique p. 207).

Éléments entrants

Clients Projets d’aménagement d’espaces commerciaux et tertiaires personnalisés. Fournisseurs Scieries françaises.

Processus de pilotage Comité de direction : grandes orientations stratégiques. Bureau de design : propositions de tendances.

Processus productif Pôle opérationnel, 3 ateliers : - Production de modules en bois massifs. - Production de modules en aggloméré. - Atelier de personnalisation.

Éléments sortants

Client Satisfaire leur demande en projets d’aménagement d’espaces commerciaux et tertiaires personnalisés.

Processus de support Administratif et financier, RH, marketing, système d’information (réseau social d’entreprise).

2

Après avoir repéré les différentes parties prenantes de la SARL Kupra, montrez en quoi elles peuvent représenter des contre-pouvoirs.

Définitions : parties prenantes et contre-pouvoirs (voir le lexique p. 204 et 206). Les parties prenantes de la SARL Kupra : Parties prenantes secondaires : syndicat de la filière bois (SFB). Parties prenantes primaires : CFA de la Maison familiale et rurale de Cormaranche-en-Bugey (01), les scieries françaises. – Parties prenantes internes : Pierre Kupa, le comité de direction et les 42 salariés (dans les ateliers de menuiserie, le bureau de design, la direction marketing, les RH, l’administration et les finances…). Les parties prenantes de la SARL Kupra peuvent représenter des contre-pouvoirs : Le comité stratégique est composé du gérant de la SARL, Pierre Kupa, des directeurs administratif et financier, RH, marketing et du directeur opérationnel. Chacun de ces acteurs dispose d’une marge de manœuvre lui permettant d’augmenter sa zone d’incertitude (un pouvoir informel) pour satisfaire prioritairement une stratégie personnelle (ses intérêts personnels) au détriment de l’action collective. M. Pierre Kupa est à la fois gérant de la SARL Kupra et membre, fortement investi, du syndicat de la filière bois ; il a accès à certaines informations sur la filière bois qu’il peut utiliser pour protéger ou favoriser le développement de son entreprise. Il en va de même pour les différents directeurs qui ont tous des compétences particulières, accès à des informations utiles pour le développement de la SARL et en particulier le directeur commercial, qui a une bonne connaissance des besoins des clients et de la concurrence. Les directeurs peuvent faire de la rétention d’information pour augmenter leur « zone d’incertitude », leur pouvoir informel. Le même raisonnement peut être tenu pour les salariés des différents ateliers, les commerciaux (qui ont des contacts particuliers avec l’extérieur : les clients) et du bureau de design. Chapitre 7  Comment l’entreprise organise-t-elle ses ressources ?

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Expliquez en quoi la démarche de responsabilité sociale de l’entreprise Kupra est à l’origine d’un avantage concurrentiel.

Définitions : responsabilité sociale de l’entreprise (voir le lexique p. 207). Avantage concurrentiel : l’avantage concurrentiel, ou avantage compétitif est l’élément qui différencie fondamentalement l’offre d’une entreprise par rapport à celle de ses concurrents, et qui constitue donc sa puissance de différenciation. La stratégie mise en place par une entreprise doit contribuer à la création puis à la pérennité de cet avantage. (Michael Porter) La RSE de la SARL Kupra : – Mise en place d’un réseau social de l’entreprise qui permet aux salariés de partager leur savoir-faire. – Forme aux métiers de la menuiserie et recrute des apprentis du CFA de la Maison familiale et rurale de Cormaranche-en-Bugey (30 % des salariés en CDI ont été formés au CFA). – Utilise des bois issus d’une exploitation raisonnée des forêts et des panneaux en bois aggloméré écologiques. – Le gérant, Pierre Kupa, est fortement investi au sein du syndicat de la filière bois. La valorisation de la démarche RSE de la société Kupra, au travers de labels environnementaux, de sa participation à la formation des salariés, de l’investissement de son gérant au sein du syndicat de la filière bois et de la création d’un réseau social d’entreprise, lui permet de se différencier de ses concurrents et donc d’être source d’avantage concurrentiel.

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Identifiez et classez les ressources et compétences de la SARL Kupra.

Définition de ressources et compétences (voir le lexique p. 204 et 207). Les ressources et compétences de la SARL Kupra : Ressources tangibles

Ressources intangibles

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Ressources humaines

42 salariés.

Ressources physiques et technologiques

3 ateliers dotés d’outils de production performants (atelier modules en bois massif, atelier modules en aggloméré, atelier de personnalisation).

Ressources financières

Capital social de 330 000 €. Résultat bénéficiaire en 2018 de 410 000 €.

Ressources humaines

Les salariés disposent de compétences individuelles spécifiques et reconnues.

Ressources immatérielles

Labels français, européens et internationaux dans le domaine environnemental : NF, Écolabel, PEFC et FSC. Bonne image de marque. Marque : utilise des panneaux en bois aggloméré LIVINGBOARD™. Structure organisationnelle : structure matricielle. Compétence collective : RSE (réseau social d’entreprise) qui permet aux salariés de partager leur savoir-faire.

En vous référant à la typologie de Rensis Likert, caractérisez le style de management adopté par Pierre KUPA.

Définition de « style de management » (voir le lexique p. 207). Pierre Kupa prend les décisions stratégiques après avoir consulté les différents directeurs des fonctions stratégiques et opérationnelles de l’entreprise : « Je ne peux pas concevoir de prendre une décision sans avoir écouté au préalable mes collaborateurs du comité de direction et du bureau de design. » La communication interne est importante : création d’un réseau social d’entreprise. L’esprit d’équipe et le rôle des groupes sont importants pour la réalisation d’un projet d’aménagement d’espaces commerciaux et tertiaires personnalisés : « Chaque projet d’aménagement fait l’objet d’un suivi exclusif par un chef de projet désigné. Pour ce faire, il est entouré de salariés, tous titulaires de diplômes en agencement de l’environnement architectural. » Il est donc possible de qualifier le style de management de Pierre Kupa de management consultatif.

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En prenant appui sur les travaux de Henry Mintzberg, explicitez les mécanismes de coordination et de contrôle mis en œuvre au sein du pôle opérationnel.

Les mécanismes de coordination : Henry Mintzberg définit les mécanismes de coordination comme étant « les moyens fondamentaux par lesquels les organisations peuvent coordonner leur travail ». Il identifie 6 mécanismes de coordination : l’ajustement mutuel, la supervision directe, la standardisation des procédés de travail, la standardisation des résultats, la standardisation des qualifications (et du savoir) et la standardisation des normes. Une entreprise n’emploie pas qu’un seul mécanisme de coordination. Les mécanismes de coordination et de contrôle mis en œuvre au sein du pôle opérationnel : Le pôle opérationnel est dirigé par un designer-architecte d’intérieur spécialiste des espaces commerciaux et tertiaires : supervision directe. Le chef de projet est entouré de salariés, tous titulaires de diplômes en agencement de l’environnement architectural : standardisation des qualifications.

7

Caractérisez le type de structure de la SARL Kupra.

Définition de « structure » (voir le lexique p. 207). La SARL Kupra est structurée autour d’un pôle fonctionnel (la direction générale), et d’un pôle fonctionnel qui repose sur l’idée de « groupe de projet ». Les salariés du pôle opérationnel ont deux supérieurs, le designer-architecte d’intérieur spécialiste des espaces commerciaux et tertiaires et le chef de projet. Il est donc possible de qualifier la structure de la SARL Kupra de matricielle.

Chapitre 7  Comment l’entreprise organise-t-elle ses ressources ?

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DROIT

Comment choisir une structure juridique pour l’entreprise ?

CHAPITRE

8

Partie 1 : SYNTHÈSE RÉDIGÉE 1. Les facteurs de choix d’une structure juridique L’entreprise n’est pas un concept juridique mais économique. Le droit ne reconnaît que la notion de structure juridique. La structure juridique choisie doit être adaptée aux motivations de l’entrepreneur et à la nature du projet économique. Aussi, lors de la création de son entreprise ou au cours de son développement, l’entrepreneur choisira ou modifiera le statut juridique de son entreprise en fonction des motivations suivantes : • La volonté de réaliser son projet seul ou à plusieurs. • Le but lucratif ou non de l’entreprise. Le but sera lucratif si l’objectif est de réaliser des bénéfices pour les redistribuer, en totalité ou en partie, aux associés sous forme de dividendes. Si les personnes désirent se regrouper autour d’un projet dans un but autre que le partage de bénéfices comme la promotion d’une activité sportive, la découverte d’une région, la réalisation d’économies, l’insertion de personnes en difficulté, le développement local, etc., le but sera alors non lucratif. • La protection du patrimoine  : l’entrepreneur qui dispose d’un patrimoine privé peut souhaiter le mettre à l’abri des aléas de son activité professionnelle. Plusieurs possibilités existent. Le fait de créer une société, une personne juridique indépendante, permet, en général, de distinguer le patrimoine de l’entreprise de celui du ou des associés. La création d’une entreprise individuelle, même si les patrimoines personnel et professionnel sont confondus, permet au créateur, dans certains cas, de protéger certains de ses biens personnels. La création d’une société est plus coûteuse et administrativement plus complexe que celle d’une entreprise individuelle. • Les besoins de financement : certains projets nécessitent des investissements importants et d’autres non. Les sociétés sont plus adaptées à des financements importants. • Le régime social du dirigeant : le statut juridique influe sur le régime social du dirigeant. Ce dernier pourra être soit « assimilé salarié », soit « non-salarié ». Le statut social « assimilé salarié » bénéficie d’une meilleure protection sociale en matière de remboursement de soins et de retraite, mais le coût est également plus important pour l’entreprise. Toutefois, l’écart de protection est de plus en plus réduit grâce à la possibilité, pour le « non-salarié », de souscrire auprès de compagnies privées des contrats déductibles des bénéfices de l’entreprise et couvrant une multitude de risques (mutuelle, prévoyance, etc.). • Le régime fiscal de l’entreprise : chaque statut juridique possède un régime fiscal propre. Il existe deux modes d’imposition des bénéfices qui sont : – l’impôt sur le revenu : dans ce cadre, ce sont les associés qui vont acquitter l’impôt en leur nom et pour leur compte. Les taux d’imposition sont progressifs (de 0 % à 45 %), ce qui signifie que plus l’entreprise fait de bénéfices, plus l’impôt est élevé ; – l’impôt sur les sociétés : dans ce cadre, c’est la société qui s’acquitte de l’impôt. Le taux de cet impôt est 28 % pour les 500 000 premiers euros de bénéfices, 33,33 % au-delà. À partir de 2018, les petites et moyennes entreprises (PME) qui réalisent moins de 7,63  millions d’euros de chiffre d’affaires bénéficient d’un taux d’imposition réduit à 15 % sur la tranche de leurs bénéfices inférieurs à 38 120 euros. Les associés qui souhaitent percevoir le fruit de leur investissement devront procéder à une distribution de dividendes. Depuis le premier janvier 2018, les dividendes perçus sont taxés à 30 % avec le prélèvement forfaitaire unique (flat tax), qui comprend 12,8 % d’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux, ou, sur option, soumis à l’impôt sur le revenu après abattement de 40 % et versement de 17,2 % de prélèvements sociaux. Chapitre 8  Comment choisir une structure juridique pour l’entreprise ?

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2. L’entreprise individuelle et les structures sociétaires Si l’entreprise individuelle ne forme qu’une seule et même personne avec l’entrepreneur, la société permet la création d’une personne juridique distincte (personne morale) du ou des associés.

A. L’entreprise individuelle L’entreprise individuelle est aussi appelée entreprise en nom personnel. L’entrepreneur, qui peut être commerçant, artisan ou profession libérale, est seul à diriger et possède le statut de travailleur indépendant non salarié (TNS). Il dispose donc des pleins pouvoirs pour diriger son entreprise. Ses bénéfices constituent sa rémunération. Il peut embaucher des salariés. Le patrimoine de l’entreprise et celui de l’entrepreneur sont indivisibles. L’entrepreneur est donc responsable des dettes professionnelles sur l’ensemble de ses biens. Dans ces circonstances, le choix du régime matrimonial est très important. Si l’entrepreneur est marié sous le régime de la communauté réduite aux acquêts (régime légal si les époux n’ont pas fait de contrat de mariage), tous les biens achetés pendant le mariage par l’un ou l’autre époux sont supposés appartenir aux deux (biens communs). De ce fait, ces biens peuvent être saisis par les créanciers en cas de difficultés économiques et financières de l’entreprise. S’il est marié sous le régime de la séparation de biens, tous les biens acquis avant et durant le mariage demeurent la propriété de celui qui les a achetés (aucun bien commun). De ce fait, seuls les biens propres de l’entrepreneur peuvent être saisis par les créanciers. Depuis août 2015, seule sa résidence principale est insaisissable sur la partie à usage personnel. De plus, depuis 2008, l’entrepreneur individuel peut déclarer, par acte notarié, l’insaisissabilité de ses biens fonciers non affectés à l’usage professionnel. Depuis 2011, l’entrepreneur peut faire le choix de l’EIRL – entreprise individuelle à responsabilité limitée –, qui lui permet d’affecter certains de ses biens à son activité professionnelle dans une déclaration spécifique : la déclaration d’affectation. Il reste propriétaire des deux patrimoines, mais seuls les biens affectés à son activité professionnelle sont saisissables par les créanciers. La microentreprise (qui remplace la notion d’auto-entrepreneuriat) est un régime simplifié et particulier d’entreprise individuelle. Ce régime permet de bénéficier des simplifications suivantes : • au niveau du calcul des cotisations sociales, elles sont calculées par l’application d’un taux fixe sur le montant des recettes encaissées ; • au niveau des obligations comptables, le micro-entrepreneur n’a pas à établir de comptes annuels. Il doit tenir un livre des recettes ainsi qu’un registre des achats ; • au niveau de l’imposition des bénéfices, l’impôt est calculé forfaitairement sur le bénéfice réalisé. Un abattement forfaitaire pour frais et charges est appliqué sur le montant des recettes encaissées pour déterminer le bénéfice imposable.

B. Les structures sociétaires Dès son immatriculation au registre du commerce et des sociétés (RCS), la société est une personne juridique distincte (personne morale) du ou des associés et possède un patrimoine propre. Une société peut avoir un ou plusieurs associés. SOCIÉTÉ => Constitution d’une personne morale distincte Sociétés mixtes SARL Nombre

EURL

Sociétés de capitaux SA

2 à 100 associés. 1 associé unique. 2 associés minimum ou 7 minimum si appel public à l'épargne.

SAS 2 associés ou plus.

SASU 1 associé unique.

Quel est le Le capital est fixé librement par les Un capital minimum de 37 000 € Le capital est fixé libremontant du associés. est imposé. ment par les associés. capital social ?

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SARL

EURL

SA

Un gérant : l’as- Un conseil d’administration de 3 socié unique ou à 18 membres parmi les actionun tiers. naires. Le président est désigné parmi ces membres. Le(s) gérant(s) chargé(s) de la gestion courante, est (sont) nom- Un directeur général peut être mé(s) soit par les statuts, soit par nommé pour assurer la gestion courante et représenter la une décision ultérieure. société. Les actionnaires se réunissent en assemblée générale ordinaire ou extraordinaire.

SAS

SASU

Librement déterminé dans les statuts les règles d’organisation de la société. Seule obligation : Les associés doivent nommer un représentant légal (titre de président ou directeur général ou directeur général délégué…).

Qui dirige ?

Un ou plusieurs gérants parmi les associés ou des tiers.

Quelle est la responsabilité financière des associés ?

Responsabilité limitée aux montants des apports : les associés ne sont responsables des dettes de la société qu’à hauteur du montant de leur apport.

Transmission Cession libre de l’entreprise entre associés. Cession à des tiers soumis à l’agrément des associés.

Cession libre.

Cession libre entre actionnaires ou entre liens familiaux. Cession à des tiers organisée par les statuts.

Bénéfices soumis à l'impôt sur les sociétés. Option impôt sur le revenu possible, sous certaines conditions, pour les sociétés de moins de 5 ans.

Quel est le mode d'imposition de l'entreprise ?

Bénéfices soumis à l'impôt sur les sociétés. Option impôt sur le revenu possible sous conditions.

Quel est le régime fiscal du dirigeant ?

IR (BIC ou BNC). Traitement et salaires pour le Traitement et dirigeant salaires si le du conseil d’administration. gérant est associé égalitaire ou minoritaire, sinon IR (BIC ou BNC).

Quel est le régime social du dirigeant ?

- Gérant minoritaire ou égalitaire : assimilé salarié. - Gérant majoritaire : travailleur non salarié.

- Gérant est l’associé unique : régime des travailleurs non-salariés.

Cession libre ou organisée par les statuts.

Traitement et salaires.

Le président et le directeur géné- Les dirigeants sont assimilés salariés. ral sont assimilés salariés. Les autres membres du CA ne sont pas rémunérés en tant que dirigeants et ne relèvent donc d’aucun régime social.

3. Les formes juridiques de l’économie sociale et solidaire (coopératives, mutuelles…) L’économie sociale et solidaire est un « mode d’entreprendre et de développement de l’activité économique adapté à tous les domaines de l’activité humaine  » (article premier de la loi du  31 juillet 2014). Le terme « entreprise de l’économie sociale et solidaire » recouvre différents statuts juridiques : association, fondation, coopérative, mutuelle ou société commerciale de l’ESS, mais, pour être reconnue entreprise sociale et solidaire, les conditions cumulatives suivantes sont nécessaires : • un but poursuivi autre que le seul partage des bénéfices ;

Chapitre 8  Comment choisir une structure juridique pour l’entreprise ?

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• une gouvernance démocratique, définie et organisée par les statuts, prévoyant l’information et la participation des associés (un associé = une voix), des salariés et des parties prenantes aux réalisations de l’entreprise ; • une gestion conforme aux principes suivants : – les bénéfices sont majoritairement consacrés à l’objectif de maintien ou de développement de l’activité de l’entreprise ; – les réserves obligatoires constituées, impartageables, ne peuvent pas être distribuées. « La coopérative est une société constituée par plusieurs personnes volontairement réunies en vue de satisfaire à leurs besoins économiques ou sociaux par leur effort commun et la mise en place des moyens nécessaires. » On distingue, entre autres : • les sociétés coopératives ouvrières de production ou sociétés coopératives et participatives (SCOP), qui «  sont formées par des travailleurs de toutes catégories ou qualifications professionnelles, associés pour exercer en commun leurs professions dans une entreprise qu’ils gèrent directement » ; • les sociétés coopératives d’intérêt collectif (SCIC), qui « sont des sociétés anonymes, des sociétés par actions simplifiées ou des sociétés à responsabilité limitée à capital variable », dont l’objet est la production ou la fourniture de biens et de services d’intérêt collectif qui présentent un caractère d’utilité sociale ; • les coopératives d’activité et d’emploi (CAE), qui « ont pour objet principal l’appui à la création et au développement d’activités économiques par des entrepreneurs personnes physiques. Ces coopératives mettent en œuvre un accompagnement individualisé des personnes physiques et des services mutualisés » ; • etc. « La mutuelle est un groupement ayant la capacité civile (personnalité juridique), dont la création est soumise à déclaration. Le statut de la mutuelle relève du principe de l’autogestion. Elle poursuit un but non lucratif, menant dans l’intérêt de ses membres, moyennant le versement d’une cotisation, à des actions de prévoyance, de solidarité et d’entraide. » On distingue : • les sociétés d’assurances mutuelles ont un objet non commercial. Elles sont constituées pour assurer les risques apportés par leurs sociétaires. Moyennant le paiement d’une cotisation fixe ou variable, elles garantissent à ces derniers le règlement intégral des engagements qu’elles contractent ; • les mutuelles pratiquant la prévention, l’action sociale et la gestion de réalisations sanitaires et sociales qui gèrent des contrats collectifs d’assurance couvrant les risques de santé (maladie, dépendance, décès, etc.). À l’instar des mutuelles d’assurances, elles ont un but non lucratif.

Partie 2 : CORRIGÉS DES MISSIONS 1

Identifier les critères de choix d’une structure juridique d’entreprise et justifier le choix fait en fonction d’une situation donnée

1 Identifiez les critères sur lesquels se fonde Marie pour choisir la structure juridique de son entreprise.

[Définition] Le statut juridique (ou la forme juridique) définit le cadre légal qui s’impose à l’entreprise. Les critères sur lesquels se fonde Marie pour choisir la structure juridique de son entreprise sont les suivants : • Volonté d’entreprendre seule une activité économique. • Protection du patrimoine personnel. • Peu de besoin de financement. • Formalités de création simples et au coût peu élevé.

2 Choisissez la structure qui répond le mieux à la situation (besoins et contraintes) de Marie. Justifiez votre réponse.

[Les faits] Marie souhaite créer son entreprise, mais veut garder son statut de salarié chez Salomon, son employeur, le temps de tester la viabilité de son produit sur le marché. Elle recherche une structure juridique qui lui permette d’être le seul maître à bord, de protéger son patrimoine personnel, qui nécessite peu de financement et dont la création est simple et peu coûteuse.

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[Le problème de droit] Quelle structure juridique est adaptée aux critères suivants  : volonté d’entreprendre seul, protection du patrimoine personnel, peu de besoins de financement et création simple et peu coûteuse ? [Les règles de droit applicables] L’entreprise individuelle, aussi appelée entreprise en nom personnel, est une structure juridique conseillée lorsque les risques de l’activité sont peu importants et les investissements limités. L’entrepreneur, qui peut être commerçant, artisan ou profession libérale est seul à diriger et possède le statut de travailleur indépendant non salarié (TNS). Il dispose donc des pleins pouvoirs pour diriger son entreprise. Ses bénéfices constituent sa rémunération. Il peut embaucher des salariés. Le patrimoine de l’entreprise et celui de l’entrepreneur sont indivisibles. L’entrepreneur est donc responsable des dettes professionnelles sur l’ensemble de ses biens. Toutefois, depuis août 2015, sa résidence principale est insaisissable sur la partie à usage personnel. De plus, depuis 2008, l’entrepreneur individuel peut déclarer, par acte notarié, l’insaisissabilité de ses biens fonciers non affectés à l’usage professionnel. Un autre texte de 2011 est venu renforcer la protection du patrimoine de l’entrepreneur individuel. Il peut maintenant faire le choix de l’EIRL (entreprise individuelle à responsabilité limitée), qui lui permet d’affecter certains de ses biens à son activité professionnelle dans une déclaration spécifique : la déclaration d’affectation. Il reste propriétaire des deux patrimoines, mais seuls les biens affectés à son activité professionnelle sont saisissables par les créanciers. La création de l’entreprise individuelle se caractérise par sa simplicité et son faible coût de constitution. L’entrepreneur immatricule son entreprise auprès de la chambre de commerce ou d’industrie ou de la chambre de métiers et de l’artisanat selon que son activité est commerciale ou artisanale, ou effectue une déclaration à l’Urssaf lorsque l’activité envisagée est libérale. En cas d’option pour le régime de l’EIRL, le formalisme de constitution est plus important. L’EIRL nécessite la rédaction d’une déclaration d’affectation déposée au CFE, qui se chargera de la transmettre au registre dont il relève, et de recourir à un notaire pour rédiger un acte notarié en cas d’affectation d’un bien immobilier. La microentreprise (qui remplace la notion d’auto-entrepreneuriat) est un régime simplifié (aux niveaux social et fiscal) et particulier d’entreprise individuelle. [La conclusion] Marie peut opter pour la structure juridique d’entreprise individuelle. En effet, cette structure juridique lui permet : • de diriger seule son entreprise ; • de protéger une partie de son patrimoine personnel. En effet, il est possible de déclarer, par acte notarié, l’insaisissabilité de ses biens fonciers (appartement du couple) non affectés à l’usage professionnel ; • de créer son entreprise avec peu de formalités administratives (enregistrement au RCS et déclaration devant le notaire pour les biens fonciers) et un faible coût. Elle peut, si elle le souhaite, opter pour le régime de la microentreprise. Ce régime lui permettra de bénéficier des simplifications suivantes : • au niveau du calcul des cotisations sociales, car elles sont calculées par l’application d’un taux fixe sur le montant des recettes encaissées ; • au niveau des obligations comptables, car le micro-entrepreneur n’a pas à établir de comptes annuels. Il doit tenir un livre des recettes ainsi qu’un registre des achats ; • au niveau de l’imposition des bénéfices, car l’impôt est calculé forfaitairement sur le bénéfice réalisé. Un abattement forfaitaire pour frais et charges est appliqué sur le montant des recettes encaissées pour déterminer le bénéfice imposable.

2

Justifier le choix d’une structure au regard de l’évolution de l’entreprise

1 Identifiez les critères de choix de structure juridique des futurs associés. [Définition] Les critères sur lesquels se fondent Marie, Chloé, Pierre et Kamel pour choisir la structure juridique de leur structure juridique sont les suivants : • ne pas avoir d’autres associés ; • ne pas permettre que les parts soient librement cessibles à des tiers ; • protéger leur patrimoine personnel ; • investir 76 500,00 € (nous n’avons pas d’informations sur l’épargne de Marie) ; • avoir un statut assimilé salarié (Pierre et Kamel) ; • obtenir un financement par emprunt. Chapitre 8  Comment choisir une structure juridique pour l’entreprise ?

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2 Choisissez la structure juridique la plus adaptée à cette nouvelle situation. Justifiez votre réponse.

[Les faits] Marie, Chloé, Pierre et Kamel souhaitent créer une entreprise. Ils souhaitent ne pas avoir d’autres associés malgré leur besoin de financement, que les parts ne soient pas librement cessibles au tiers, protéger leur patrimoine personnel. Deux des futurs associés souhaitent avoir le statut assimilé salarié. [Le problème de droit] Quelle structure juridique est adaptée aux critères suivants : quatre associés, non-cessibilité des parts sociales aux tiers, protection du patrimoine personnel, statut social du dirigeant assimilé salarié ? [Les règles de droit applicables] En vertu de l’article 1832 du Code civil, « la société est instituée par deux ou plusieurs personnes qui conviennent par un contrat d’affecter à une entreprise commune des biens ou leur industrie en vue de partager le bénéfice ou de profiter de l’économie qui pourra en résulter. [...] Les associés s’engagent à contribuer aux pertes ». Plusieurs sociétés existent : • la SARL nécessite 2 associés minimum, le capital est librement fixé par les associés, la responsabilité financière est limitée aux apports des associés, la cession à des parts sociales aux tiers est soumise à l’agrément des associés, le ou les gérants minoritaires ou égalitaires peuvent obtenir le statut social « assimilé salarié » ; • la SA nécessite 2 associés minimum, le capital est au minimum de 37 000,00 €, la responsabilité financière est limitée aux apports des associés, la cession des parts sociales à des tiers est en principe libre, mais peut être organisée par les statuts, le président et le directeur général ont un statut social assimilé salariés ; • la SAS nécessite 2 associés minimum, le capital est librement fixé par les associés, la responsabilité financière est limitée aux apports des associés, la cession des parts sociales à des tiers est organisée par les statuts, les dirigeants ont un statut social assimilés salariés. [La conclusion] Au regard des besoins et des contraintes évoqués par les associés, seuls les statuts juridiques de SA et SAS sont possibles. En effet, Kamel souhaite avoir le statut social assimilé salarié. Or ce statut nécessite que le dirigeant (gérant) soit minoritaire ou égalitaire, ce qui semble ne pas être possible puisque Kamel a les apports les plus élevés (43 000,00 €). Entre les deux statuts restants, la SAS semble être la plus conforme aux attentes des associés. En effet, les associés souhaitent que les parts ne soient pas cessibles au tiers et, en principe, la cession des parts d’une SA est libre même si la cession peut être organisée de manière différente dans les statuts. La SAS offre une plus grande liberté et une plus grande souplesse puisque les règles d’organisation de la société sont déterminées par les statuts, donc par les associés.

3 Identifiez les conséquences du régime matrimonial de Kamel sur la responsabilité financière engagée dans sa future entreprise.

[Les faits] Kamel, marié sous le régime de la communauté réduite aux acquêts, sera dirigeant de la future structure juridique puisqu’il souhaite avoir le statut social « assimilé salarié ». [Le problème de droit] Quelles sont les conséquences induites par le régime matrimonial légal sur la responsabilité du dirigeant ? [Les règles de droit applicables] Le dirigeant d’une société demeure, d’une part, responsable de ses fautes de gestion et, d’autre part, se trouve très fréquemment dans l’obligation de se porter caution de la société vis-àvis de ses dettes bancaires. Le régime matrimonial choisi est donc essentiel, car il va déterminer l’étendue du patrimoine personnel du dirigeant et donc des biens saisissables par les créanciers en cas de difficultés économiques et financières. Dans le cadre du régime de la communauté réduite aux acquêts (régime légal si les époux n’ont pas fait de contrat de mariage), tous les biens achetés pendant le mariage par l’un ou l’autre époux sont supposés appartenir aux deux (biens communs). De ce fait, ces biens communs ainsi que les biens propres du dirigeant peuvent être saisis par les créanciers en cas de difficultés économiques et financières de l’entreprise ou dans le cas où le dirigeant s’est porté caution d’un emprunt nécessaire au fonctionnement de l’entreprise et non remboursé par cette dernière. [La conclusion] Kamel, marié sous le régime de la communauté réduite aux acquêts et dirigeant d’une entreprise, risque de voir sa responsabilité financière étendue dans deux situations : • s’il commet une faute de gestion ; • s’il s’est porté caution d’un emprunt réalisé pour l’entreprise dont cette dernière n’a pas honoré les échéances. Dans ces deux situations, ses biens personnels ainsi que les biens communs (appartement et épargne) du couple pourraient être saisis par les créanciers.

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Identifier les finalités des entreprises de l’économie sociale et solidaire et les formes qu’elles peuvent prendre

1 Montrez en quoi les attentes de Salomon et de ses partenaires sont en accord avec le secteur de l’économie sociale et solidaire.

[Définition] Économie sociale et solidaire : ensemble d’entreprises organisées sous forme de coopératives, mutuelles, associations ou fondations, dont le fonctionnement interne et les activités sont fondés sur un principe de solidarité et d’utilité sociale. Ces entreprises adoptent des modes de gestion démocratiques et participatifs. [Les faits] La société Salomon souhaite créer, avec d’autres entreprises partenaires, une structure juridique indépendante afin de favoriser le développement du tissu d’entreprises locales et d’accompagner des créateurs d’entreprise (gestion comptable et sociale de leur activité, outils de gestion, formation, actions commerciales...). [Le problème de droit] À quelles conditions une structure juridique est-elle conforme aux principes de l’économie sociale et solidaire ? [Les règles de droit applicables] La loi du 31 juillet 2014 définit l’économie sociale et solidaire comme « un mode d’entreprendre et de développement économique adapté à tous les domaines de l’activité humaine auquel adhèrent des personnes morales de droit privé qui remplissent les conditions cumulatives suivantes » : • un but poursuivi autre que le seul partage des bénéfices ; • une gouvernance démocratique, définie et organisée par les statuts, prévoyant l’information et la participation des associés (un associé = une voix), des salariés et des parties prenantes aux réalisations de l’entreprise ; • une gestion conforme aux principes suivants : – les bénéfices sont majoritairement consacrés à l’objectif de maintien ou de développement de l’activité de l’entreprise, – les réserves obligatoires constituées, impartageables, ne peuvent pas être distribuées. [La conclusion] La société Salomon et ses partenaires souhaitent créer une structure favorisant le développement du tissu d’entreprises locales et l’accompagnement des créateurs d’entreprise (gestion comptable et sociale de leur activité, outils de gestion, formation, actions commerciales...). Cette nouvelle structure répondra aux attentes de l’économie sociale et solidaire. En effet : • elle poursuit un but autre que celui de faire des bénéfices puisqu’elle aura pour objectif de favoriser le développement local et d’accompagner les créateurs d’entreprise ; • bien que les informations manquent, on peut penser que la société Salomon souhaite mettre en place une gouvernance démocratique puisqu’elle crée cette structure avec d’autres acteurs locaux, parties prenantes au projet ; • les bénéfices dégagés, s’il y en a, devraient être réinvestis et permettre ainsi la pérennité de la structure.

2 Proposez une structure juridique pour la nouvelle entité indépendante. Justifiez votre réponse.

[Les faits] La société Salomon souhaite créer, avec d’autres entreprises partenaires, une structure juridique indépendante afin de favoriser le développement du tissu d’entreprises locales et d’accompagner des créateurs d’entreprise (gestion comptable et sociale de leur activité, outils de gestion, formation, actions commerciales...). [Le problème de droit] Quelle structure juridique de l’économie sociale et solidaire permet de favoriser le développement du tissu d’entreprises locales et d’accompagner des créateurs d’entreprise ? [Les règles de droit applicables] « La coopérative est une société constituée par plusieurs personnes volontairement réunies en vue de satisfaire à leurs besoins économiques ou sociaux par leur effort commun et la mise en place des moyens nécessaires », ainsi que défini à l’article 24 de la loi du 31 juillet 2014 modifiant loi du 10 septembre 1947 portant statut de la coopération. Les coopératives d’activités et d’emploi (CAE) « ont pour objet principal l’appui à la création et au développement d’activités économiques par des entrepreneurs personnes physiques. Ces coopératives mettent en œuvre « un accompagnement individualisé des personnes physiques et des services mutualisés » (articles 47 et 48 de la loi du 31 juillet 2014). En fournissant un accompagnement, une formation et un statut à des personnes souhaitant créer leur propre activité, la CAE offre : • un cadre pour démarrer et bénéficier d’un accompagnement, de formations, d’un suivi personnalisé. Le porteur de projet peut ainsi tester son produit et son marché avec les meilleures chances de réussite ; • un cadre pour entreprendre où le porteur de projet développe sa propre clientèle et organise son activité tout en étant salarié ; Chapitre 8  Comment choisir une structure juridique pour l’entreprise ?

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• un cadre juridique et administratif qui permet de créer et développer son activité en limitant les risques. Les tâches administratives, sociales, comptables et juridiques sont mutualisées et assurées par la coopérative ; • un cadre de mutualisation de moyens où l’entrepreneur salarié contribue, proportionnellement à son chiffre d’affaires, à couvrir les charges communes de la coopérative ; •  un cadre d’échanges et de solidarité où des réunions régulières permettent de partager ses pratiques, de faire partie de réseaux et de mettre en commun des expériences. [La conclusion] La CAE est donc une structure juridique tout à fait adaptée au projet de la société Salomon et de ses partenaires. En effet, ils souhaitent créer une structure juridique favorisant le développement du tissu d’entreprises locales et accompagner des créateurs d’entreprise (gestion comptable et sociale de leur activité, outils de gestion, formation, actions commerciales...). Dans ce cadre, ils pourront aider et proposer un suivi personnalisé aux porteurs de projet ainsi qu’un cadre juridique et administratif permettant de créer et de développer l’activité tout en limitant les risques.

APPLICATION 1

Structure SARL Bois

Présentez l’entreprise et mettez en évidence les critères qui induisent le choix d’une SARL.

La société « Structure SARL Bois » est une société spécialisée dans la conception et la construction de maison à ossature bois. Les critères de choix de la SARL sont les suivants : • deux associés ou plus ; • capital social librement fixé par les associés ; • protection du patrimoine personnel des associés (responsabilité limitée aux apports) ; • cession libre entre associés, autorisation des associés pour la cession aux tiers ; • imposition des bénéfices à l’IS (impôt sur les sociétés) ou sur option à l’IR (impôt sur le revenu) ; • possibilité pour le ou les gérants minoritaires ou égalitaires d’avoir le statut social « assimilé salarié ».

2

Qualifiez juridiquement les faits.

Le gérant d’une SARL au capital de 100 000,00 € souhaite réaliser un investissement de 19 200,00 €. Un associé, dont les apports représentent 46 800,00 €, s’oppose à cet investissement.

3

Présentez le problème de droit.

À quelles conditions, dans une SARL, un associé peut-il s’opposer à une décision d’investissement du gérant ?

4

Retrouvez les règles juridiques applicables à la situation juridique.

En vertu de l’article 10 des statuts concernant les pouvoirs du gérant, « le gérant, ou chacun des gérants s’ils sont plusieurs, a la signature sociale, donnée par les mots “pour la société ; le gérant” suivi de la signature du gérant. Dans ses rapports avec les tiers, le gérant est investi des pouvoirs les plus étendus pour représenter la société et agir en son nom en toutes circonstances, sans avoir à justifier de pouvoirs spéciaux. Toutefois, les contrats supérieurs à la somme de 18 000 € devront faire l’objet de l’accord de la majorité des associés. »

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Présentez votre conclusion.

Le gérant de l’entreprise «  Structure Bois SARL  » souhaite réaliser un investissement d’un montant de 19 200,00 €. Pour que cet investissement soit légal, le gérant doit obtenir l’accord de la majorité des associés, soit l’accord des associés représentant 50 000,00 € du capital social. M. Sauge, qui représente 46 800,00 € du capital social, s’oppose à cet investissement. Deux solutions sont possibles : • M. Sauge, disposant de moins de la moitié du capital social, est le seul associé à s’opposer à cet investissement. Dans ce cadre, l’investissement pourra avoir lieu. • M.  Sauge et un autre associé s’opposent à cet investissement. Dans ce cadre, l’investissement ne pourra pas avoir lieu. En effet, M. Sauge dispose de 46 800,00 € et les autres associés disposent au minimum de 4 000,00 € du capital social, soit 50 600,00 €.

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ÉCONOMIE

Comment les facteurs économiques déterminentils les choix de production ?

CHAPITRE

9

Partie 1 : SYNTHÈSE RÉDIGÉE Les choix de production d’une entreprise résultent d’un ensemble de décisions qui répondent aux questions suivantes : « Que produire ? Combien ? Et comment produire ? Avec quelle combinaison de facteurs de production ? » Comme toutes les décisions de l’entreprise, les choix productifs sont contingents (dépendent) de facteurs économiques, c’est-à-dire de déterminants économiques multiples qui relèvent de l’environnement et sont susceptibles d’évoluer. Afin de comprendre comment les facteurs économiques déterminent les choix de production des entreprises, il convient tout d’abord de s’intéresser aux facteurs de production mobilisés dont les caractéristiques – le prix, notamment – influent sur la structure de leurs coûts de production et sur la productivité des facteurs, elle-même à l’origine des performances de l’économie nationale (1.). Il s’agit ensuite de montrer en quoi l’environnement économique agit directement sur le niveau des coûts de production, oblige et/ou incite les entreprises à opérer des choix conformes à l’impératif de développement durable (2.). Enfin, des facteurs économiques influent sur la chaîne de valeur des entreprises et peuvent les conduire à opérer un arbitrage entre « faire » et « faire faire » (3.).

1. Des facteurs économiques déterminent les conditions dans lesquelles les entreprises créent la richesse A. De la mobilisation des facteurs de production à la formation puis à la répartition de la valeur ajoutée La valeur ajoutée, richesse effectivement créée par les entreprises du fait de leur activité productive, sert de base à la détermination de la richesse créée dans une économie nationale et mesurée par le produit intérieur brut (PIB). C’est la contribution, plus ou moins directe, des facteurs de production et de différentes catégories d’acteurs qui concourt à la formation de cette valeur ajoutée, laquelle sera ensuite répartie entre les catégories d’ayants droit (selon le schéma présenté en page suivante). L’évolution du partage de la valeur ajoutée en France, entre 1990 et 2016, peut être visualisée grâce au graphique ci-contre.

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B. Coûts de production, productivité, gains de productivité et performance de l’économie nationale Les coûts de production correspondent à l’ensemble des coûts supportés par l’entreprise dans le cadre de son processus productif. Le tableau ci-dessous présente les principaux coûts de production : Types de coûts de production Coût de production total (CT)

Définition ou formule de calcul Coût d’achat des matières premières utilisées (CAMPU) ou consommées (CAMPC) + charges de main-d’œuvre directe de production + Charges indirectes de production imputées Décomposition du coût total de production CT = CF + CV

Coûts fixes (CF)

Coûts indépendants des quantités produites Coûts des facteurs fixes à court terme, tels que les loyers, les charges locatives, les assurances, les frais liés aux remboursements d’emprunts, certains salaires...

Coûts variables (CV)

Coûts des facteurs variables, c’est-à-dire des facteurs de production dont les quantités varient avec la quantité produite

Coût de production unitaire

Coût de production total/Quantité fabriquée

La structure des coûts de production correspond à la répartition du coût total de production entre coût fixe et coût variable. Elle permet par exemple à l’entreprise de connaître l’impact d’une baisse de l’activité sur sa rentabilité. Plus la part des CF est élevée et plus une baisse d’activité risque de mettre en difficulté l’entreprise. L’analyse des coûts est déterminante et incontournable pour toute entreprise qui cherche à être rentable. La productivité d’une entreprise est un indicateur de performance qui permet de mesurer l’efficacité de son processus productif. Elle s’exprime comme le rapport entre la production réalisée et les quantités de facteurs de production utilisés pour cette production. Elle peut se calculer « en volume » (à partir des quantités produites) ou « en valeur » (à partir de la valeur ajoutée). Les différentes mesures de la productivité Productivité du travail

Rapport entre la production réalisée et la quantité de travail utilisée → deux modes d’évaluation de la quantité de travail – le nombre d’heures de travail → productivité horaire du travail – les effectifs employés → productivité par tête, ou par travailleur

Productivité du capital

Rapport entre la production réalisée et la quantité de capital (fixe) utilisée

Productivité globale des facteurs Part de l’augmentation de la production qui ne résulte ni de la productivité du travail ni de la productivité du capital (résidu)

N.B. La notion de « productivité apparente du travail (ou du capital) » est concept utilisé en comptabilité nationale pour indiquer qu’il est difficile de dissocier la part de la productivité due au travail de celle due au capital (car les facteurs de production interagissent au sein de la combinaison productive : le savoir-faire des salariés contribue par exemple au meilleur fonctionnement des machines). Les gains de productivité résultent d’un accroissement de la productivité sur une période donnée. Ceux-ci apparaissent lorsque l’entreprise produit davantage avec la même quantité de facteurs ou bien lorsqu’elle respecte ses objectifs de production en minimisant les moyens utilisés. Les entreprises cherchent à rendre leur processus productif le plus efficace possible et leur objectif est de sans cesse accroître leur productivité, c’est-à-dire de réaliser des gains de productivité.

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Les principaux déterminants des gains de productivité Amélioration de l’organisation du travail Accroissement de la qualification des travailleurs Allongement de la durée d’utilisation du capital Progrès technique (nouveaux procédés de production plus performants par exemple) Effets d’expérience et d’apprentissage Motivation des salariés liée au climat social et à la reconnaissance, financière ou non Les enjeux des gains de productivité pour l’économie nationale sont multiples et dépendent des décisions des entreprises. Elles participent en effet fortement à la répartition de ces gains entre les différentes catégories d’acteurs économiques. Dans une première approche, il est possible de considérer que les gains de productivité favorisent la croissance économique puisque, à quantité de facteurs de production égale, il est possible de produire davantage. Mais se pose alors la question de savoir comment les entreprises vont choisir de répercuter ceux-ci. Répartition des gains de productivité : les choix possibles des entreprises et leurs conséquences Choix possibles

Impact sur l’économie nationale

Hausse des salaires

Augmentation du PA des ménages → Hausse de la consommation [1]

Baisse des prix

Renforcement de la compétitivité des produits nationaux → Exportations facilitées (et importations freinées) [2]

Hausse des profits

Augmentation des recettes de l’État (impôts plus élevés si les entreprises sont plus profitables) → Hausse de la demande publique [3] Augmentation de la capacité d’autofinancement → Baisse de l’endettement des entreprises + Augmentation de leurs investissements [5]

[1] + [2] + [3] + [5]

Débouchés accrus pour la production des entreprises nationales → Incitation à produire davantage → Hausse de la production = Croissance économique [4] → Création possible d’emplois si la productivité augmente

Prolongement possible : « Le lien entre productivité et niveau des salaires : un sujet qui fait débat »

2. Des facteurs économiques déterminent la configuration du processus de production Des contraintes techniques, financières et réglementaires influent sur les choix de production des entreprises.

A. Déterminants financiers des choix de production : l’incidence du coût des facteurs et de leur évolution Le coût des facteurs de production est un élément essentiel du calcul économique de toute entreprise puisqu’il conditionne sa profitabilité. Ce coût des facteurs est déterminé par le salaire (coût du travail) d’une part, le taux d’intérêt (coût du capital) d’autre part. Le niveau et l’évolution respectifs des coûts du travail et du capital auront des incidences variables sur les choix productifs de l’entreprise en fonction du degré de substituabilité de ces facteurs. Envisageons les conséquences d’une hausse des salaires, donc du coût du travail, sans modification du coût du capital en fonction de ce degré de substituabilité. Si le salaire augmente alors que le coût du capital reste stable, le coût relatif du travail augmente. Autrement dit, embaucher coûte plus cher qu’investir dans une nouvelle machine.

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Les conséquences d’une augmentation du coût relatif du travail en fonction du degré de substituabilité des facteurs de production Degré de substituabilité capital/travail

Impact sur la combinaison productive

Facteurs de production non substituables (complémentaires) Nécessité d’augmenter conjointement quantité de travail et de capital pour accroître la production → Une nouvelle machine qui exige de nouvelles embauches

La structure de la combinaison productive reste stable.

Facteurs de production très fortement substituables Augmentation de la quantité de l’un des facteurs de production (souvent le capital) au détriment de l’autre (le travail) pour accroître la production → Automatisation et substitution du capital au travail

L’intensité capitalistique de la combinaison productive s’accroît.

B. Un déterminant non financier majeur des choix de production : l’objectif de développement durable Le développement durable (rappel) est un développement économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement soutenable. Les enjeux du développement durable pour les entreprises

Les choix de production associés

Enjeu environnemental

Réduire l’empreinte écologique Préserver l’environnement

Analyse du cycle de vie des produits Écoconception Recyclage

Enjeu économique

Concilier les attentes économiques de l’entreprise avec celle des parties prenantes

Optimisation des quantités de matières et réduction des coûts

Enjeu social/sociétal Contribuer à la formation, à l’égalité des chances et à la diversité Opérer des choix socialement responsables

Élévation de la part du travail qualifié dans la combinaison productive (par la formation) Achats d’équipements et de composants qui respectent des normes sociales minimales

3. Des facteurs économiques conduisent parfois les entreprises à arbitrer entre « faire » et « faire faire », à recourir à l’impartition A. D’une approche en termes de chaîne de valeur au choix de l’externalisation La chaîne de valeur est un outil qui montre la capacité de l’entreprise à créer de la valeur et à générer des marges, ce au regard de facteurs économiques. Toute entreprise cherche à conserver ou développer un avantage concurrentiel dans le but d’assurer sa pérennité. Afin d’identifier les activités qui contribuent le plus à la création de valeur pour le client et à l’apparition d’une marge pour elle-même, l’entreprise peut s’appuyer sur un outil d’analyse stratégique élaboré par Michael Porter : la chaîne de valeur. Opérant une distinction entre activités principales et activités de soutien d’une part, entre activités fortement génératrices de valeur, de marge et celles qui le sont moins, cet outil permet ensuite à l’entreprise d’envisager d’externaliser certaines activités. L’externalisation est une stratégie qui, dans une logique d’optimisation, consiste à confier à des entreprises partenaires certaines activités non stratégiques de l’entreprise, ceci parfois au sein d’une filière. Dans ce cas, les chaînes de valeur des différents partenaires sont imbriquées les unes dans les autres.

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B. L’impartition, un choix de production susceptible d’être remis en cause par les risques qu’il comporte La stratégie d’externalisation précédemment évoquée est parfois désignée par la notion d’impartition qui renvoie à l’idée d’un partage des activités entre plusieurs entreprises partenaires. Les principales formes d’impartition sont celles présentées dans le tableau ci-dessous : Les principales formes d’impartition La sous-traitance

Opération par laquelle un entrepreneur confie par un sous-traité, et sous sa responsabilité, à une autre personne appelée sous-traitant, tout ou partie de l’exécution du contrat d’entreprise ou du marché public conclu avec le maître de l’ouvrage (Insee/ Afnor).

La cotraitance

Exécution par des entrepreneurs qui constituent alors (par une convention conclue entre eux) un groupement momentané, afin d’exécuter des travaux qui concourent à la réalisation d’un même ouvrage.

La franchise

Contrat liant deux personnes juridiquement indépendantes : le franchiseur (entrepreneur/commerçant indépendant), détenteur des droits d’une marque ou d’une enseigne, et le franchisé, à qui il transmet son savoir-faire et fournit une assistance commerciale et/ou technique.

La concession

Contrat par lequel la tête de réseau délivre à un nombre de commerçants (concessionnaires) le droit de vendre un ou plusieurs produits. → Location d’une enseigne et garantie d’une exclusivité territoriale pour le concessionnaire.

La filiale commune

Entreprise créée et gérée conjointement par (au moins) deux maisons mères.

Le groupement d’intérêt économique (GIE)

Statut juridique « hybride » (constitué à partir de deux personnes physiques ou morales) qui permet la création d’une entité propre tout en maintenant l’individualité et l’autonomie de ses membres, et dont l’objectif est de faciliter l’activité économique de ses membres par la création d’une structure juridique tierce.

Les risques liés à l’impartition et la tendance à la « réinternalisation » ? Les risques de l’impartition : • une erreur d’appréciation des compétences pouvant être confiées à un prestataire externe → coûts possibles de non-qualité (post-impartition) ; • l’absence d’interface directe entre l’entreprise et ses clients, source potentielle de déperdition d’informations précieuses sur les attentes de ces derniers ; • des changements dans l’environnement économique ou légal des entreprises auxquelles ont été confiées certaines activités. Ces différentes raisons peuvent conduire une entreprise à remettre en cause une externalisation passée.

Conclusion du chapitre 9 mobilisant les notions des trois champs disciplinaires liées au thème 3 Les choix de production des entreprises apparaissent fortement contingents, déterminés par de nombreux facteurs économiques (résultant de l’environnement économique). Les caractéristiques des facteurs de production – dont le prix – influent sur la structure des coûts et, corrélativement, sur le choix d’une combinaison productive plus ou moins capitalistique, qui est susceptible de mobiliser, selon des configurations à géométrie variable, les ressources et compétences de l’entreprise. Les décisions de l’entreprise relatives à la combinaison productive peuvent avoir un impact sur l’évolution de l’emploi (en son sein et/ou au niveau de l’économie nationale), ainsi que sur ses performances et celles de l’économie nationale. Elles n’échappent donc pas à la vigilance des parties prenantes, soucieuses de voir prises en compte leurs attentes. Par ailleurs, l’activité productive de l’entreprise donne lieu à la formation de la valeur ajoutée dont la répartition constitue un enjeu majeur, tout comme celui du partage des gains de productivité. Le prix des facteurs de production agit directement sur le niveau des coûts de production, il oblige et/ou incite les entreprises à opérer des choix conformes à la fois à l’impératif d’équilibre financier (cf. chapitre 11) et à celui de développement durable.

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La chaîne de valeur des entreprises résulte elle-même de facteurs économiques : les activités principales et les activités de soutien relèvent de processus de gestion qui supposent des moyens de coordination et de contrôle. Le souci d’optimisation de la chaîne de valeur peut conduire les entreprises à opérer un arbitrage entre « faire » et « faire faire », à faire évoluer à la fois le périmètre de leur activité, leur structure juridique et le cadre contractuel de leurs relations avec les autres entreprises. L’activité productive (et commerciale) de l’entreprise est source de risques dont la survenance pourrait faire que l’entreprise voie sa responsabilité engagée (cf. chapitre 10). NB : Cette conclusion, sous forme de paragraphe argumenté, pourrait être demandée aux étudiants en fin de thème en leur suggérant une liste de notions à mobiliser. Ce travail pourrait être l’occasion de vérifier la bonne compréhension des notions, des liens entre les différents champs d’un même thème, et donc de donner du sens aux apprentissages.

Partie 2 : CORRIGÉS DES MISSIONS Avertissement Les choix de présentation retenus dans les éléments de corrigé fournis en Économie sont guidés avant tout par des considérations pédagogiques et ne présagent en rien du format de l’épreuve d’examen, lequel n’est pas connu à ce jour. Nous avons souvent recours à une présentation des éléments de réponse aux consignes sous forme de tableaux. Ceux-ci constituent en effet un moyen efficace de synthèse des idées dans le cadre du travail préparatoire d’analyse et de construction collaborative mené avec les étudiants. Ils permettent en outre une mise en perspective visuelle et rendent aisée la mise en commun à partir d’une vidéoprojection des éléments de réponse ainsi élaborés. Il reste que des temps réguliers de rédaction d’une réponse argumentée et structurée doivent être consacrés à l’entraînement des étudiants. Certaines consignes s’y prêtent plus particulièrement et offrent donc cette possibilité.

1

Appréhender la contribution des facteurs de production (combinaison productive) au processus productif, à la formation et à la répartition de la valeur ajoutée (en lien avec la valeur finale d’un produit ou d’un service).

1 Identifiez les éléments de la combinaison productive mise en œuvre par Salomon pour la fabrication de la chaussure ME:sh et caractérisez cette combinaison de facteurs.

MÉTHODE – Définir les notions de facteurs de production et de combinaison productive (R1). – Identifier les facteurs de production mobilisés dans la fabrication de la chaussure Me:sh. – Caractériser la combinaison de facteurs (de production) de l’entreprise Salomon pour la fabrication de la chaussure ME:sh. [Définition] Les facteurs de production correspondent aux ressources mises en œuvre dans le processus productif : le travail, le capital matériel et immatériel. [Définition] La combinaison productive correspond à l’association, dans des proportions variables, des facteurs de production mis en œuvre dans le processus productif, principalement le travail et le capital. Chaque combinaison productive se caractérise par des degrés variables d’intensité organique et d’intensité capitalistique. Caractérisation de la combinaison productive de Salomon pour la chaussure ME:sh Caractériser la combinaison productive mise en œuvre consiste à appréhender son degré d’intensité organique et/ou capitalistique (ressource 2). L’intensité capitalistique d’une combinaison productive mesure la proportion du capital dans celle-ci, l’intensité organique la proportion de travail. Plus une combinaison productive intègre une forte proportion de capital, plus haute est son intensité capitalistique. Chapitre 9  Comment les facteurs économiques déterminent-ils les choix de production ?

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Les éléments fournis par le doc. 1 et la vidéo font référence à trois machines qui correspondent à du capital technique (intégrant une part conséquente de capital immatériel, lequel a été nécessaire à leur conception) : – le robot Maurice ; – la machine « de fusion » ; – la presse (associée au robot Maurice). Pour faire fonctionner ces machines, il faut de l’énergie. Les produits entrant dans la composition de la chaussure cités dans les documents : – fils en polyamide élasthanne torsadés ; – colle thermofusible (nanofilaments) ; – matériau composite du Skeleton. À partir des éléments fournis, il apparaît que la combinaison productive concourant à la fabrication de la chaussure ME:sh est une combinaison à très forte intensité capitalistique. → Possibilité de prolonger par une réflexion succincte sur l’automatisation, la robotisation

2 Représentez schématiquement le processus de fabrication de la chaussure ME:sh en faisant apparaître les intrants, les outputs1 et le mécanisme de formation de la valeur ajoutée.

MÉTHODE – Définir la notion de valeur ajoutée en lien avec la valeur finale du produit vendu. – Établir le lien entre les étapes du processus de fabrication de la chaussure ME:sh et la formation de la VA. – Identifier tous les intrants et outputs de ce processus. – Proposer un schéma complet. [Définition] La valeur ajoutée (VA) est un indicateur essentiel permettant de mesurer la richesse brute créée par une entreprise, l’accroissement de valeur qu’elle a généré du fait de ses activités courantes. Elle correspond à la différence entre le chiffre d’affaires et les consommations intermédiaires. Explications sur la formation de la valeur ajoutée (forme rédigée du schéma proposé dans la synthèse) C’est grâce aux facteurs de production mobilisés qu’une entreprise est en mesure de proposer des produits et services vendus sur des marchés. Ces ventes sont à l’origine de ses recettes financières, mesurées par un indicateur spécifique : le chiffre d’affaires (CA). Mais pour produire, l’entreprise doit supporter les coûts des achats qu’elle a dû effectuer auprès de ses fournisseurs (consommations intermédiaires - CI) et le chiffre d’affaires (CA) ne correspond donc pas à la richesse créée du fait de sa seule activité. Pour déterminer la richesse effectivement créée par une entreprise, il faut soustraire à la valeur de la production vendue (chiffre d’affaires) le montant total des achats externes rendus nécessaires par le processus productif (matières premières, composants ou services). Ces produits ou services élaborés par d’autres entreprises ont été, physiquement ou plus « invisiblement », incorporés aux produits et/ou services élaborés ensuite par l’entreprise. C’est pourquoi ils sont désignés comme « consommations intermédiaires » (« intermédiaires2 » parce qu’elles entrent dans la composition de productions ultérieures d’entreprises partenaires). Dès lors il est possible de calculer la valeur ajoutée selon la formule suivante : VA = CA – CI. Ainsi donc, pour synthétiser : CA = valeur de la production vendue CI = valeur des biens entrant dans la composition du produit et des services consommés dans le processus de production VA = CA – CI = richesse effectivement créée par l’entreprise du fait de son activité

1 Extrants. 2 La notion de « consommation intermédiaire » s’applique aux relations d’achat/vente dans le cadre des relations interentreprises, par opposition à celle de « consommation finale » qui concerne les relations d’achat/vente des entreprises avec les ménages (consommateurs).

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Intrants (inputs)

Extrants (outputs)

Chaussures ME:sh personnalisées – (12 composants en tout contre 50 pour les chaussures de running « classiques ») – Fils polyamide élasthanne (torsadés) – Colle thermofusible (x) – Produits entrant dans la composition de la forme (qui reproduit le pied du client), du skeleton (pièce moulée en composite), de la semelle – Énergie = Consommations intermédiaires

Chiffre d’affaires Nombre de paires de ME:sh × Prix de vente

Schémas du processus de gestion de l’activité de production de la chaussure ME:sh Processus de management Stratégie, pilotage, qualité, communication

INTRANTS (INPUTS) CONNAISSANCES (besoin du client, état de la technologie…) FACTEURS DE PRODUCTION CAPITAL Capital matériel Capital immatériel Fils Colle Composants Énergie

Processus de réalisation R&D CAPITAL MATÉRIEL

Approvisonnements (logistique amont)

CI

TRAVAIL

CAPITAL IMMATÉRIEL

TRAVAIL

EXTRANTS (OUTPUTS) BIENS ET/OU SERVICES proposés sur le marché des chaussures ME:sh

Commercialisation

Distribution (logistique aval)

RECETTES = PRODUITS DES VENTES = CA = VA2

Processus de soutien Comptabilité, système d’information, gestion des ressources humaines, maintenance, hygiène, sécurité

CI1

1. Consommations intermédiaires 2. Valeur ajoutée

Flux monétaire

Flux réel

3 Réfléchissez ensuite aux enjeux de la répartition de la valeur ajoutée entre les différentes catégories de bénéficiaires.

MÉTHODE – Reprendre la définition de la VA. – Réfléchir à l’ensemble des facteurs et acteurs qui ont contribué à la formation de cette VA. – En déduire la légitimité pour ceux-ci de percevoir une forme de rémunération. – Réfléchir à l’ordre (légitime) de cette répartition. – Présenter la répartition de la VA. – En déduire le caractère conflictuel du partage de la VA dans une économie et les enjeux de cette répartition. La valeur ajoutée correspond au montant de la richesse effectivement créée par une entreprise du fait de son activité productive. Elle se détermine en déduisant du chiffre d’affaires le montant des consommations intermédiaires qui ont été nécessaires pour produire. La valeur ajoutée, formée au cours du processus productif, sert à rémunérer les facteurs de production et les acteurs (parties prenantes) directement ou indirectement impliqués dans celui-ci, c’est-à-dire ceux qui participent à rendre effective l’activité de l’entreprise. → Partage ou répartition de la valeur ajoutée qui doit respecter un ordre précis en commençant par la rémunération du travail.

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La répartition de la valeur ajoutée Les bénéficiaires de cette répartition (liste ordonnée)

Les instruments de la répartition (forme de rémunération de chaque catégorie)

Salariés

Salaires

État

Impôts et taxes

Organismes sociaux

Cotisations sociales

Banques et organismes prêteurs

Intérêts des emprunts (intérêts versés)

Propriétaires (associés, actionnaires)

Part des bénéfices distribués (dividendes)

Entreprise elle-même

Autofinancement

Caractère conflictuel et enjeux du partage de la VA Caractère conflictuel → image d’un « gâteau de taille donnée » à partager entre différentes catégories dont le nombre de membres devrait varier en fonction de la contribution* effective du groupe à la fabrication du gâteau → * parfois difficile à évaluer

Enjeux de la répartition de la VA Idées d’exploitation : – Proposer aux étudiants de rechercher sur Internet un diagramme circulaire qui montre la répartition de la VA (si possible à deux moments distincts de l’histoire économique récente, définis par le professeur, qui puissent faire apparaître une évolution). – Les faire réfléchir afin de leur permettre d’identifier : – la conflictualité potentielle de cette répartition ; – les enjeux de société sous-tendus par cette question ; – le rôle de l’État dans ce partage de la VA (politique économique de rigueur ou de relance). – Organiser un débat.

2

Comprendre la structure des coûts de l’entreprise et la formation des gains de productivité ainsi que leurs enjeux pour une économie

1 Expliquez en quoi l’innovation (sous toutes ses formes) peut agir sur la productivité dans une entreprise comme Salomon et contribuer à la réduction de ses coûts (notamment de production).

MÉTHODE – Définir la notion d’innovation. – Définir la notion de productivité (d’une entreprise). – Définir les notions de coûts et de coûts de production. – Établir un lien : innovation → augmentation de la productivité → baisse des coûts. [Définition] L’innovation est le résultat d’un long processus qui consiste à favoriser la créativité et l’expérimentation de manière à faire émerger des concepts nouveaux, des biens et services inédits ou nettement améliorés de manière et incorporant des connaissances nouvelles. L’innovation relève d’un état d’esprit au service de l’investissement immatériel. [Définition] Sur un plan économique, la productivité désigne le rapport entre le volume de production et les moyens mis en œuvre pour réaliser ce volume de production. [Définition] La productivité d’une entreprise est un indicateur de performance qui permet de mesurer l’efficacité de son processus productif. Elle s’exprime comme le rapport entre la production réalisée et les quantités de facteurs de production utilisés pour cette production. Elle peut se calculer « en volume » (à partir des quantités produites) ou « en valeur » (à partir de la valeur ajoutée).

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Les différentes mesures de la productivité Productivité du travail

Rapport entre la production réalisée et la quantité de travail utilisée → Deux modes d’évaluation de la quantité de travail : – le nombre d’heures de travail → productivité horaire du travail ; – les effectifs employés → productivité par tête, ou par travailleur.

Productivité du capital

Rapport entre la production réalisée et la quantité de capital (fixe) utilisée.

Productivité globale des facteurs Part de l’augmentation de la production qui ne résulte ni de la productivité du travail ni de la productivité du capital (résidu), liée au progrès technique, notamment. Les coûts d’une entreprise correspondent à l’ensemble des charges qu’elle doit supporter dans le cadre de son activité. Le coût de production d’une entreprise est la somme des dépenses qu’elle doit supporter pour produire ; il comprend les charges directes et les charges indirectes de la production. Il se distingue du coût de revient qui inclut également les frais de commercialisation, frais exceptionnels ou de stockage non liés directement à la production. Le coût de production calculé par la comptabilité analytique et constitué de charges d’exploitation est un indicateur de la compétitivité économique et de la survie des entreprises face à leurs concurrentes. Au niveau tactique pour l’entreprise : le coût de production sera utilisé par le service marketing pour déterminer un prix minimal des offres donnant la possibilité de la couverture des frais fixes (coûts fixes) par les ventes. L’analyse marketing ne sera complète que si une analyse du coût de revient est aussi effectuée à titre de comparaison de couverture des frais fixes. Au niveau opérationnel (comptable, par exemple) : le coût de production sert de référence à la valorisation des stocks de produits finis. L’information est ensuite utilisée pour le calcul du coût de production à proprement parler. Source : http://www.wiki-compta.com/comptabilite_generale.php Différentes décompositions du coût de production sont possibles ; nous en envisageons deux. Décomposition du coût total de production entre coûts variables et coûts fixes CT = CF + CV Coûts fixes (CF)

Coûts indépendants des quantités produites. Coûts des facteurs fixes à court terme tels que les loyers, les charges locatives, les assurances, les frais liés aux remboursements d’emprunts, certains salaires....

Coûts variables (CV)

Coûts des facteurs variables, c’est-à-dire des facteurs de production dont les quantités varient avec la quantité produite.

Coût de production unitaire

Coût de production total/Quantité fabriquée.

Décomposition du coût total de production en coûts des facteurs de production Coût du travail

Ensemble des dépenses induites par l’utilisation du facteur travail dans l’entreprise : salaire super brut → (salaire de base + cotisations sociales patronales + cotisations sociales salariales) [piste : étude d’un bulletin de salaire « anonymé », à inclure dans une « mallette de l’étudiant, futur salarié »] Exemple : Pour un salaire brut mensuel de 1400 €, un salarié ne percevra en fait que 1100 € (salaire net), car son employeur aura retenu les cotisations sociales salariales (300 €). Or, tous les mois, l’employeur devra en outre verser à la Sécurité sociale et aux organismes sociaux (ASSEDIC, caisses complémentaires de santé et retraite, etc.) le total des cotisations sociales salariales et patronales (650 €) → Le coût du travail pour ce salarié s’élèvera donc en fait à 2050 € (1400 € + 650 €).

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Coût du capital

Ensemble des dépenses induites par l’utilisation du facteur capital et dépendant principalement des éléments suivants : intérêts versés en fonction du taux d’intérêt bancaire propre à chaque entreprise, structure du bilan, fiscalité pesant sur les sociétés et les détenteurs d’actions, inflation et amortissements → Généralement, le coût du capital est approché par le taux d’intérêt réel.

Coût des intrants

Ensemble des dépenses induites par l’utilisation des matières premières et composants : coûts des achats (des CI).

Enjeux de la détermination des coûts de production…  … pour l’entreprise : – déterminer le seuil de rentabilité de l’entreprise (ou de chaque activité) ; – permettre de fixer le prix de vente des produits et services de manière à permettre à l’entreprise de dégager une marge suffisante ; – permettre une comparaison entre coût de chaque facteur de production et productivité de ce facteur ; – infléchir (éventuellement) le partage de la VA dans l’entreprise et, corrélativement, l’évolution de la rémunération de chacun de ces facteurs de production ; – identifier les gisements de productivité.

… pour l’économie nationale : – apprécier la compétitivité-coût de l’économie nationale, et ce dans l’absolu et par rapport aux autres économies → atout ou handicap ?; – en déduire l’orientation à donner à la politique économique du point de vue de : – la politique des revenus (partage de la VA au niveau global), – la politique de l’offre (compensation d’un niveau élevé des coûts de production par des subventions ou des mesures d’allègement de charges).

Lien innovation/coûts de production L’innovation concerne à la fois les biens et services produits (innovations de produit), les procédés de fabrication (innovations de procédé) et l’organisation des activités de l’entreprise (innovations organisationnelles). L’innovation de procédé (et organisationnelle) → procédé de fabrication moins exigeant en matières premières, en énergie, en travail → baisse des composantes correspondantes des coûts de production.

2 Mettez en évidence l’impact des gains de productivité sur la performance d’une économie nationale. Analysez le graphique (Document 2), puis envisagez les conséquences d’une augmentation de la productivité globale des facteurs.

MÉTHODE – Définir la notion de productivité (du travail, du capital et globale des facteurs). – Définir la notion de gains de productivité. – Rappeler les indicateurs de performance d’une économie à CT (réalisation des objectifs du carré magique → cf. chapitre 6). – Réfléchir aux indicateurs de performance économique à LT (effort de R&D, investissements immatériels). – Analyser le graphique en faisant apparaître l’évolution des gains de productivité sur la période considérée. – Schématiser les conséquences d’une augmentation de la PGF. [Définition] La productivité → voir réponse à la consigne 1. [Définition] Les gains de productivité correspondent à l’amélioration de la productivité telle qu’elle résulte de l’innovation (de procédé essentiellement) (cf. réponse à la consigne 1) Les performances d’une économie s’apprécient à court terme grâce à des indicateurs conjoncturels (cf. objectifs du Carré magique, par exemple, tels que vus au chapitre 6) et à long terme grâce à des indicateurs structurels (effort d’investissement immatériel – privé et public → compétitivité de l’économie nationale, croissance endogène).

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Analyse du graphique 2 p. 140 : Estimation de la croissance de la productivité globale des facteurs en France (2000-2016) Cf. méthodologie correspondante. Doc. n° 2 page 140

Nature

Texte

Tableau

Graphique

Iconographie

Titre

La croissance de la productivité globale des facteurs en France (2000-2016)

Source

Insee

Date

2017

Période de l’étude

2000 - 2016

Objet(s) de l’étude

Variation du taux de croissance de la PGF en France sur la période considérée Tableau d’analyse du graphique

Particularité du graphique

Deux courbes, donc deux variables expliquées.

Variables (et axes)

Abscisse : temps. Ordonnée : taux de croissance trimestriel annualisé de la PGF en France (courbe verte) et taux annuel moyen de la PGF en France sur une période pluriannuelle.

Unité

Pourcentage. NB : taux de variation → valeur positive → augmentation de la PGF/valeur négative → diminution de la PGF

Type de représentation

Deux courbes : – une courbe en « dents de scie » (en vert printemps) ; – trois segments de droite horizontaux (en rouge) correspondant aux moyennes respectives de chacune des trois périodes.

Lecture

Repérer : – la ligne du zéro (croissance nulle de la productivité) ; – l’intervalle de variation autour du zéro et les significations ; – la baisse importante de la PGF lors de la crise de 2008 ; – les mouvements erratiques ; – la position des moyennes (lignes rouges) par rapport à l’axe du zéro et les unes par rapport aux autres ; – un rythme de croissance moyen compris entre – 0,6 % et + 0,7 % ; – un rythme trimestriel annualisé compris entre – 7 % (2009) et 3,3 % environ (2011 et 2013).

Conclusion

Une croissance très faible de la PGF sur l’ensemble de la période 2000 – 2016. NB : Trois périodes de durées différentes → impossibilité de calculer une moyenne non pondérée à partir des trois moyennes.

3

Identifier les déterminants des coûts des facteurs de production

Le cours des matières premières, le coût du travail et celui du capital sont les déterminants essentiels du coût de production dans une entreprise industrielle.

1 En vous appuyant sur les documents 1 et 2, envisagez l’impact sur les coûts supportés par Salomon des évolutions constatées au niveau du coût du travail et du taux d’intérêt.

Le capital et le travail peuvent être complémentaires ou substituables au sein de la combinaison productive.

Chapitre 9  Comment les facteurs économiques déterminent-ils les choix de production ?

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MÉTHODE – Définir la notion de coût du travail. – Définir le taux d’intérêt. – Analyser le graphique 1 (coût du travail) pour identifier les évolutions. – Analyser le graphique  2 (taux d’intérêt comme approximation du coût du capital) pour identifier les évolutions. – Synthétiser les observations et conclure quant aux conséquences pour Salomon. [Définition] Le coût du travail correspond au montant des salaires et charges sociales versés par l’employeur, donc à l’ensemble des charges supportées par une entreprise du fait du recours à la main-d’œuvre. Les coûts salariaux incluent les salaires et traitements bruts versés par l’employeur (rémunérations, primes, congés payés, commissions et honoraires, etc., y compris cotisations sociales, augmentés des charges patronales – Insee). Plusieurs indicateurs existent pour évaluer le coût du travail. Le graphique 1 p. 142 repose sur : – le coût horaire du travail → pour une heure de travail (le coût horaire moyen dans un établissement dépend largement de la composition de la main-d’œuvre par catégorie socioprofessionnelle, quotité de temps de travail et âge ; il augmente aussi avec la taille de l’entreprise – Insee) ; – le coût salarial unitaire → pour une unité produite (les coûts salariaux unitaires correspondent aux coûts salariaux par unité de valeur ajoutée produite – Insee). Dans le cas de comparaisons intertemporelles, l’évolution de la valeur ajoutée est mesurée en volume (Insee). Doc. n° 1 p. 142

Nature

Texte

Tableau

Graphique

Iconographie

Titre

Niveau des salaires et coût du travail en France et en Allemagne

Source

Eurostat

Date

2017

Période de l’étude

2000 - 2017

Objet(s) de l’étude

Évolution du coût horaire du travail et du coût salarial unitaire en France/en Allemagne Tableau d’analyse du graphique

Particularité du graphique

Deux courbes pour chaque pays/pour chaque type de coût.

Variables (et axes)

Abscisse = temps (de 2000 à 2017). Ordonnée = indices du coût horaire du travail et du coût salarial unitaire en France/ en Allemagne.

Unité

Indice base 100 en 2000 (à expliciter + faire remarquer les origines des 3 courbes).

Type de représentation

Quatre courbes (deux variables expliquées et deux pays).

Lecture

Indices 100 en 2000 pour les deux types de coûts et pour chaque pays Évolution sur la période : – coût horaire du travail en France = × 1,42 (progression régulière) ; – coût horaire du travail en Allemagne = × 1,32 (id.) ; – coût salarial unitaire en France = × 0,99 ; – coût salarial unitaire en Allemagne = × 1,03.

Conclusion

Le coût horaire du travail progresse régulièrement sur la période dans chacun des deux pays, mais plus rapidement en France qu’en Allemagne. Le coût salarial unitaire reste relativement stable dans les deux pays.

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Doc. n° 2 p. 142

Nature

Texte

Tableau

Graphique

Iconographie

Titre

Évolution des taux de crédit aux entreprises

Source

Banque de France

Date

2018

Période de l’étude

2014-2018 (données trimestrielles)

Objet(s) de l’étude

Taux d’intérêt appliqués aux crédits aux entreprises Tableau d’analyse du graphique

Particularité du graphique

Deux variables expliquées.

Variables (et axes)

Abscisse = temps (du premier trimestre 2014 au premier trimestre 2018). Ordonnée = taux d’intérêt appliqués aux découverts bancaires (en rouge) aux crédits d’équipement – financement des investissements (en vert).

Unité

Pourcentage.

Type de représentation

Courbes.

Lecture

Découverts → le taux diminue de 3,5 % en 2014 à 2,8 % en 2018. Équipements → le taux diminue de 2,8 % en 2014 à 1,4 % en 2018.

Conclusion

Tendance générale à la baisse pour les deux taux sur la période → Baisse coût du crédit aux entreprises → Incitation des entreprises (et donc de Salomon) à emprunter pour financer l’activité et/ou les investissements.

Le capital et le travail peuvent être complémentaires ou substituables au sein de la combinaison productive.

2 Dans le second cas, envisagez le choix productif que Salomon pourrait opérer si le coût du

travail augmentait plus vite que celui du capital (avec un investissement subventionné, par exemple).

MÉTHODE – Définir la notion de choix productif (= ici, choix d’une combinaison productive). – Identifier la consigne implicite : distinguer deux cas, celui de facteurs complémentaires et celui de facteurs substituables. – Identifier les conséquences d’une augmentation du coût du travail > celle du coût du capital dans chaque hypothèse. – Schématiser la réponse. – Rédiger un paragraphe argumenté. [Définition] Un choix productif concerne les choix de production d’une entreprise résultant d’un ensemble de décisions concernant à la fois les méthodes et les lieux de production, les types de ressources mobilisées pour fabriquer les produits et/ou élaborer les services qu’elle proposera sur les marchés, le recours ou non à un partenaire pour une partie de cette production. Facteurs de production complémentaires ou substituables  Les facteurs de production sont substituables lorsqu’il est nécessaire d’augmenter les quantités de l’un et de l’autre pour accroître la production. Ils sont complémentaires lorsque l’augmentation des quantités utilisées de l’un se traduit par la diminution des quantités utilisées de l’autre. Travail et capital : complémentaires ou substituables ? Le travail et le capital peuvent être, suivant les configurations, des facteurs de production complémentaires (ex.  : lorsque la mise en fonctionnement d’une nouvelle machine exige de nouvelles embauches) ou substiChapitre 9  Comment les facteurs économiques déterminent-ils les choix de production ?

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tuables (ex. : lorsque l’automatisation de la production se traduit par des réductions d’effectifs → substitution du capital au travail = remplacement des hommes par des machines). Substituabilité des facteurs de production et conséquences d’une augmentation du coût du travail plus rapide que celle du coût du capital Substituabilité → Possibilité d’automatiser pour remplacer le travail par le capital technique (machines). Augmentation rapide du coût du travail (par rapport à celui coût du capital) → Augmentation du coût relatif du travail → Intérêt des entreprises à augmenter l’intensité capitalistique de la combinaison productive pour maintenir leurs performances → Substitution du capital au travail → Baisse des embauches...

4

Comprendre les enjeux productifs du développement durable pour une entreprise (au regard des contraintes et opportunités)

1 Montrez en quoi l’analyse du cycle de vie des produits et l’éco-conception peuvent contribuer à limiter les externalités négatives résultant de la production, dans une entreprise telle que Salomon.

MÉTHODE – Définir externalités (négatives). – Expliciter « ACV », puis expliquer en quoi elle peut contribuer à limiter les externalités négatives. – Expliciter « éco-conception », puis expliquer en quoi elle peut contribuer à limiter les externalités négatives. [Définition] Une externalité est un effet produit sur des tiers par une activité économique sans que cet effet donne lieu à un paiement ou à une transaction. Les externalités négatives sont, par exemple, celles liées à la pollution (de l’air, des sols, de l’eau…) occasionnée par une activité industrielle ou agricole. L’analyse du cycle de vie (ACV) est une méthodologie mise en œuvre pour évaluer les impacts environnementaux d’un produit, d’un service ou d’un procédé, et ce de l’extraction des matières premières jusqu’à sa fin de vie → une méthode basée sur la référence à un indicateur qui permet d’évaluer ex post l’empreinte écologique ou l’impact environnemental total des choix productifs – donc les externalités négatives (1). L’éco-conception est une manière de penser l’élaboration des produits et services en intégrant des critères environnementaux dès la phase de leur conception afin d’en réduire les impacts tout au long de leur cycle de vie → une démarche globale qui vise à intégrer, ex ante, les exigences du développement durable (donc la nécessité de limiter les externalités négatives) dans la conception et le développement des produits et services et dans le choix des procédés de fabrication, afin d’atteindre un équilibre entre les exigences environnementales, techniques et économiques ainsi que les attentes clients (2). (1) et (2) → CQFD

2 Expliquez en quoi l’engagement de Salomon dans une démarche de RSE (Chapitre 7) et de développement durable suppose des aménagements plus ou moins contraignants.

MÉTHODE – Définir le DD. – Rappeler en quoi consiste la RSE. – repérer, dans « Les objectifs 2025 du développement durable chez Salomon », les trois dimensions. – En déduire les aménagements requis chez Salomon. – Conclure. [Définition] Le concept de développement durable (DD), formalisé en 1987 à l’occasion des travaux de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement, correspond à une approche alors nouvelle du développement économique comme « développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ». Le développement durable est un développement économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement soutenable (cf. les « trois piliers du développement durable »).

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La responsabilité sociale des entreprises  (RSE) a été définie par la Commission européenne comme «  un concept qui désigne l’intégration volontaire, par les entreprises, de préoccupations sociales, environnementales et économiques à leurs activités commerciales et leurs relations avec leurs parties prenantes ». NB : Lien évident entre DD et RSE. Les objectifs  2025 du développement durable chez Salomon = une concrétisation de la démarche RSE de Salomon. Les conséquences pour Salomon Dimensions du DD...

… chez Salomon

Environnementale

Réduction des émissions de CO2. Contribution renforcée au recyclage des déchets et à l’économie circulaire. Renforcement des exigences vis-à-vis des fournisseurs (conformité des matériaux et substances). Recherche de la performance environnementale totale.

Sociale

GRH toujours davantage orientée vers la satisfaction des salariés. Effort constant de formation. Renforcement des exigences vis-à-vis des fournisseurs (« conformité sociale »).

Économique

Investissement dans l’éducation des sportifs.

Synthèse : Des contraintes accrues dans les choix productifs (procédés moins fortement utilisateurs d’intrants) et dans les relations avec les parties prenantes (salariés et fournisseurs notamment) → Une obligation d’innovation permanente → Des opportunités nouvelles pour Salomon également.

5

Appréhender la chaîne de la valeur comme outil pour optimiser le processus productif et justifier éventuellement un choix d’externalisation

1 En vous appuyant sur la chaîne de valeur selon M. Porter, distinguez parmi les activités nécessaires à la réalisation de la chaussure ME:sh, celles qui relèvent des activités principales et celles qui correspondent à des activités de soutien.

MÉTHODE – Définir la notion de chaîne de valeur. – Lister les activités nécessaires à la fabrication de la chaussure ME:sh. – Appréhender la distinction activités principales/activités de soutien. – Classer les activités précédemment listées en fonction de cette distinction. [Définition] La chaîne de valeur est un outil d’analyse stratégique permettant d’identifier, au sein d’une entreprise ou d’une organisation, les différentes activités clés, créatrices de valeur pour le client et génératrices de marge pour l’entreprise. Selon Michael Porter, elle est une succession séquentielle d’activités permettant d’aboutir à un produit ou un service économiquement viable sur son marché. L’analyse de la chaîne de la valeur permet à une entreprise d’identifier, pour chaque activité, si elle est source d’avantage concurrentiel pour elle (parce que son coût < la valeur dégagée par cette fonction). Si oui → elle continue à la prendre en charge. Sinon → externalisation possible. Liste des activités nécessaires à la réalisation de la chaussure ME:sh Direction de l’entreprise + GRH + R&D + Achats Logistique entrante + Production (au sens strict) + Logistique sortante + Marketing + SAV La distinction entre activités principales et activités de soutien Les activités principales sont les activités qui agissent directement sur la valeur ajoutée au produit ou au service final. Les activités de soutien sont les activités qui contribuent indirectement à ajouter de la valeur au produit ou au service final. Chapitre 9  Comment les facteurs économiques déterminent-ils les choix de production ?

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Activités concourant à la réalisation de la chaussure ME:sh Activités principales

Activités de soutien

Étude Conception sur mesure de chaque paire de ME:sh Logistique amont (approvisionnement en MP et composants nécessaires à la fabrication) Production (fabrication en elle-même) Logistique aval (stockage éventuel, livraisons et approvisionnement des lieux de distribution) Marketing ventes (publicité, marketing, sponsoring...) Services au client (SAV notamment)

Fonction administrative GRH (salariés impliqués dans la fabrication de la chaussure ME:sh) R&D Achats (relations avec les fournisseurs d’intrants)

Doc. 2 → permet de reconstituer les activités nécessaires à la fabrication de la chaussure ME:sh. Matières premières (8 €), coûts de production (2 € [dont 0,4 € de salaires]), marge du fabricant (2 €), transport et taxes  (5  €), amortissements des frais de R&D  (11  €), publicité, marketing, sponsoring, autres  (8  €), marge de la marque (13 €), marge du distributeur (29 € desquels il faut déduire les frais de location/amortissement de la surface commerciale, les frais de personnels difficiles à estimer et spécifiques à chaque situation), la TVA (20 €).

2 La liste des processus, dans chacune des catégories d’activités de la chaîne de valeur, n’est

pas figée et doit être adaptée à chaque entreprise. Montrez en quoi la chaîne de valeur de la chaussure ME:sh fait figure d’exception au regard de celle de la fabrication des chaussures de sport en général.

MÉTHODE – Reprendre la définition de la chaîne de valeur. – Présenter les caractéristiques habituelles de la chaîne de valeur d’une chaussure de sport. – Présenter les caractéristiques de la chaîne de valeur de la chaussure ME:sh. – Mettre en évidence ce qui les différencie. [Définition] La chaîne de valeur est un outil d’analyse stratégique permettant d’identifier, au sein d’une entreprise ou d’une organisation, les différentes activités clés, créatrices de valeur pour le client et génératrices de marge pour l’entreprise. Selon Michael Porter, elle est une succession séquentielle d’activités permettant d’aboutir à un produit ou un service économiquement viable sur son marché. L’analyse de la chaîne de la valeur permet à une entreprise d’identifier, pour chaque activité, si elle est source d’avantage concurrentiel pour elle (parce que son coût < la valeur dégagée par cette fonction). Si oui → elle continue à la prendre en charge. Sinon → externalisation possible. Extrait du site de Salomon En quoi ME:sh est une révolution dans le monde de la chaussure aujourd’hui ? Pourquoi ce projet est-il en rupture avec les procédures traditionnelles de fabrication ? Poursuivons notre entrevue avec Jean-Yves Couput, directeur du projet Salomon ME:sh. Du Made in China au Made in local Depuis des années et encore aujourd’hui, la plupart des grandes marques de sport fabriquent leurs produits en Asie, en Chine surtout, et historiquement pour une main-d’œuvre bon marché. Ce dernier point est en passe de changer avec la mutation économique de la Chine, figurant désormais parmi les plus grosses puissances mondiales. Salomon a anticipé ce phénomène avec le projet Salomon ME:sh où l’objectif est clairement de rapprocher le lieu de production du consommateur pour ne plus être dépendant des évolutions socio-économiques et pour répondre de manière personnalisée aux besoins du consommateur. L’humain au cœur même du projet Pour changer ce modèle économique, de nombreux outils industriels ont été développés, notamment l’utilisation de robots et de nouvelles machines pour permettre l’automatisation de certaines tâches.

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« Sur une chaîne de fabrication traditionnelle, il y a environ entre 130 et 150 personnes impliquées dans la production d’une chaussure. Avec le projet Salomon ME:sh, on a réussi à réduire à 2 personnes ! Mais surtout on est assez fier de pouvoir dire qu’on a inventé un nouveau métier : le métier de cordonnier de la chaussure de sport », se réjouit Jean-Yves Couput. ME:sh est en effet l’association savante de l’expertise humaine pour des actions non répétitives et de robots pour des tâches qui demandent une reproductibilité précise ou sans valeur ajoutée. Les «  cordonniers de la chaussure sportive » sont donc des personnes formées spécialement pour la fabrication des chaussures ME:sh. Un savoir-faire unique que les machines ne peuvent pas remplacer ! https://montblanclive.com/actu-mont-blanc/salomon-mesh-projet-made-in-local-part-2 Caractéristiques habituelles de la chaîne de valeur des chaussures de sport (de qualité courante) : – fabrication nécessitant l’intervention d’un nombre important de salariés (130 à 150) ; – et donc délocalisée dans les pays à faible coût de main-d’œuvre. Caractéristiques de la chaîne de valeur de la chaussure ME:sh (haut de gamme) : – fabrication nécessitant l’intervention de seulement deux personnes grâce à la robotisation ; – conception (et, plus généralement, tâches à haute valeur ajoutée) nécessitant les compétences de salariés hautement qualifiés, sur le site d’Annecy (sur lequel les nouveaux produits sont imaginés, étudiés, développés et prototypés…) ; – logistique aval géographiquement rapprochée des clients (délais raccourcis notamment). Les facteurs de différenciation qui résultent de cette chaîne de valeur spécifique (à établir à partir de la ressource 1, p. 147) : – un fort contenu en innovation qui améliore substantiellement la fonctionnalité du produit ; – une meilleure qualité de fabrication ; – un service après-vente sans doute plus efficace ; – un délai de livraison potentiellement plus court...

6

Appréhender les finalités et les risques de l’impartition au niveau de l’entreprise et au niveau global

1 Expliquez les choix effectués par le groupe Amer Sports et l’entreprise Salomon du point

de vue de l’externalisation de certaines de leurs activités. Envisagez les différents types de risques liés au choix de « faire faire ».

MÉTHODE – Définir la notion de « faire faire » et établir l’équivalence avec celle d’externalisation. – Présenter les choix du groupe Amer Sports en termes d’externalisation. – Présenter les choix de l’entreprise Salomon en termes d’externalisation. – Envisager les principaux risques liés à la décision de « faire faire ». [Définition] L’externalisation, ou stratégie d’impartition, consiste pour une entreprise à confier à des partenaires extérieurs la réalisation de ses activités non stratégiques. La stratégie d’externalisation désigne le transfert de tout ou partie d’une fonction (achat, transport, stockage, production, vente, mais aussi maintenance, sécurité, gestion de la paie...) d’une organisation vers un partenaire externe, afin de se recentrer sur ses compétences de base et son cœur de métier, et dans le but de réallouer ses ressources et améliorer sa valeur ajoutée et ses profits. Ce type de contrat prend la forme d’un partenariat. [...] Formes possibles de l’impartition/externalisation (cf. ressource 2, p. 149) : – sous-traitance ; – franchise ;  – concession ;  – filiales communes ;  – GIE. L’externalisation passée du groupe Amer Sports et de Salomon → des indices sur les risques et défauts de ce choix. Chapitre 9  Comment les facteurs économiques déterminent-ils les choix de production ?

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Choix d’externalisation de la fabrication des prototypes chez Salomon (et Amer Sports) Risques (potentiels) encourus et/ou limites

– Manque de réactivité (impossibilité d’ajustements continuels) → Rigidité du processus. – Délais trop longs de mise à disposition (pour les semelles) → Coût supérieur. – Difficulté accrue des contrôles Qualité → risque de coûts de non-qualité – Suppression de postes sur le site historique de l’entreprise → Prolongement possible avec une réflexion sur les conséquences au niveau de l’économie nationale → deux cas de figure : – Délocalisation à l’étranger → désindustrialisation progressive, pertes d’emplois, chômage… – Sans délocalisation à l’étranger, → complémentarité entre régions (cf. partenariat entre les deux technopoles).

2 Dans le cadre du partenariat entre les deux technopoles TechTera (région Auvergne-RhôneAlpes) et UPTEX (région Hauts-de-France), Salomon incorpore dans ses produits des composants fabriqués par des entreprises du nord de la France. Montrez que ce choix de Salomon relève de l’impartition et s’inscrit dans une logique de filière.

MÉTHODE – Définir la notion d’impartition. – Se référer à la notion de filière puis à celle de « logique de filière ». – Caractériser les implications du partenariat conclu entre les deux technopoles. – Montrer le lien entre Salomon et celles-ci. – Expliquer en quoi le fait d’incorporer dans ses produits des composants fabriqués par des entreprises du nord de la France correspond à une logique de filière. [Définition] La stratégie d’impartition (ou externalisation) consiste, pour une entreprise, à confier à des partenaires extérieurs (nationaux ou étrangers) la réalisation de ses activités non stratégiques. Elle permet à l’entreprise qui externalise de se recentrer sur son métier de base pour améliorer sa performance. (Formes possibles : sous-traitance, franchise, concession, filiales communes, GIE.) Les entreprises qui participent à une filière s’inscrivent dans une succession d’étapes, d’amont en aval, et contribuent conjointement à la création de valeur dans un continuum d’activités, allant de l’extraction de la matière première à la réalisation puis à la mise à disposition et enfin au recyclage d’un produit fini. Exemples  : filière électronique (silicium → ordinateur), filière automobile (acier → véhicule), filière textile (matières premières → tissus ou vêtements). Dans une filière, les chaînes de valeur de chacun des acteurs, fournisseurs, fabricants, distributeurs, etc.,  se coordonnent et s’imbriquent pour aboutir à un bien ou un service (ressource 7). Chaque entreprise de la filière apporte donc sa contribution à la valeur du produit final. La logique de filière repose sur les complémentarités et la solidarité entre des entreprises spécialisées dans certaines étapes de la création de valeur. Elle suppose des relations de confiance, de partenariat entre les entreprises de la filière. Du point de vue de la régulation économique assurée par les pouvoirs publics, elle résulte d’une vision systémique de la politique industrielle (cf. les pôles de compétitivité, la politique européenne des « technologies diffusantes »). Pour aller plus loin : https://www.la-fabrique.fr/fr/publication/a-quoi-servent-les-filieres/ Le partenariat entre les deux technopoles TechTera est une technopole de la filière textile en région Auvergne-Rhône-Alpes ; UpTex est celle de la filière en région Hauts-de-France (Nord). Salomon est une entreprise de TechTera qui incorpore dans ses produits des composants achetés à des entreprises d’UpTex. Ce faisant, elle s’inscrit donc bien dans une logique de filière.

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Thème 3  L’organisation de l’activité de l’entreprise

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APPLICATION 1

Application PSA GROUPE

Présentez le groupe PSA.

Rappeler aux étudiants la nécessité de retraiter les informations présentes dans le texte 1 p. 150 (pas de « copier/ coller »). PSA : – une grande entreprise française ; – dont l’activité principale consiste à fabriquer et vendre des véhicules automobiles pour les particuliers et les entreprises, commercialisés sous les marques Peugeot, Citroën, DS, Opel et Vauxhall ; – qui fabrique également des composants et modules pour l’industrie automobile et propose des solutions de financement destinées à ses clients (acquéreurs de véhicules).

2

Identifiez les éléments de la combinaison productive mise en œuvre par PSA pour fabriquer une DS3 ou une Peugeot 208, puis caractérisez cette combinaison de facteurs.

MÉTHODE – Définir la notion de combinaison productive. – Recenser les éléments de la combinaison productive mise en œuvre pour la fabrication d’une DS3 ou d’une Peugeot 208. – Définir la notion de facteur de production. – Caractériser, au regard de la notion de facteur de production, les éléments de la combinaison productive mise en œuvre pour la fabrication d’une DS3 ou d’une Peugeot 208. – Caractériser la combinaison productive. [Définition] La combinaison productive correspond à l’association, dans des proportions variables, des facteurs de production mis en œuvre dans le processus productif, principalement le travail et le capital. Chaque combinaison productive se caractérise par des degrés variables d’intensité organique et d’intensité capitalistique. Les facteurs de production correspondent, quant à eux, aux ressources mises en œuvre dans le processus productif : le travail, le capital matériel et immatériel. [Analyse des documents + conclusion] Caractérisation de la combinaison productive de PSA pour la DS3 Caractériser la combinaison productive mise en œuvre consiste à appréhender son degré d’intensité organique et/ou capitalistique. L’intensité capitalistique d’une combinaison productive mesure la proportion du capital dans celle-ci, l’intensité organique la proportion de travail. Plus une combinaison productive intègre une forte proportion de capital, plus haute est son intensité capitalistique. Les éléments fournis par le doc. 3 p. 151 font référence au capital technique mis en œuvre (intégrant une part conséquente de capital immatériel, lequel a été nécessaire à leur conception) : – les deux lignes de découpe ; – les six lignes d’emboutissage (robotisées et mécanisées) ; – les machines et robots nécessaires à l’assemblage. Pour faire fonctionner ces machines, il faut de l’énergie. Les intrants servant à la fabrication d’une DS3 : – colle et peinture ; – composants électroniques et mécaniques, pièces fonctionnelles…

Chapitre 9  Comment les facteurs économiques déterminent-ils les choix de production ?

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Montrez en quoi l’innovation technologique a été source de gains de productivité chez PSA. Mettez en évidence l’enjeu, pour l’économie nationale, de promouvoir l’industrie 4.0 au sein de la filière automobile.

MÉTHODE – Définir la notion d’innovation technologique. – Recenser les innovations technologiques mises en place chez PSA. – Définir la notion de gains de productivité. – Expliquer en quoi les innovations technologiques mises en place chez PSA ont été source de gains de productivité. – Exposer les enjeux de la promotion de l’industrie  4.0 au sein de la filière automobile pour l’économie nationale. [Définition] L’innovation est le résultat d’un long processus qui consiste à favoriser la créativité et l’expérimentation de manière à faire émerger des concepts nouveaux, des biens et services inédits ou nettement améliorés et incorporant des connaissances nouvelles. L’innovation concerne à la fois les biens et services produits (innovations de produit), les procédés de fabrication (innovations de procédé) et l’organisation des activités de l’entreprise (innovations organisationnelles). L’innovation technologique correspond d’une part au recours à des procédés de fabrication moins exigeants en MP, énergie, travail, etc., d’autre part à des produits aux caractéristiques techniques améliorées. Elle peut aussi s’appliquer à tous les processus d’une entreprise et aux différentes fonctions (exemple : la formation – cf. doc. 4 p. 152). [Définition] Sur un plan économique, la productivité désigne le rapport entre le volume de production et les moyens mis en œuvre pour réaliser ce volume de production. La productivité d’une entreprise est un indicateur de performance qui permet de mesurer l’efficacité de son processus productif. Elle s’exprime comme le rapport entre la production réalisée et les quantités de facteurs de production utilisés pour cette production. Elle peut se calculer « en volume » (à partir des quantités produites) ou « en valeur » (à partir de la valeur ajoutée). Les gains de productivité correspondent à l’amélioration de la productivité telle qu’elle résulte de l’innovation (de procédé essentiellement) – cf. doc. 3 p. 151 et 4 p. 152. Les performances d’une économie s’apprécient à court terme grâce à des indicateurs conjoncturels (cf. objectifs du Carré magique, par exemple, tels que vus au chapitre 6) et à long terme grâce à des indicateurs structurels (effort d’investissement immatériel – privé et public → compétitivité de l’économie nationale, croissance endogène). La filière automobile française = une filière qui contribue à l’emploi, à la formation de la valeur ajoutée nationale et dans laquelle Renault et Peugeot occupent une place de choix au niveau mondial (cf. doc. 2 p. 151). Les gains de productivité réalisés au sein de cette filière → des effets potentiels positifs pour l’économie nationale → reprendre le schéma de la synthèse.

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Partage possible des gains de productivité et conséquences potentielles Arbitrages possibles entre (1) (2) et (3) Les gains de productivité peuvent être répercutés sur les salaires (1), les profits des entreprises (2) ou encore sur les prix (3), avec des conséquences variables sur le pouvoir d’achat des ménages, sur le montant des prélèvements obligatoires, sur la compétitivité et, in fine, sur le niveau de l’activité économique donc la croissance et, sous certaines conditions, sur l’emploi.

Hausse des recettes de l’État

Hausse des prélèvements obligatoires

Hausse de la capacité de désendettement

Hausse des prélèvements obligatoires

Hausse des dépenses publiques

(2) Hausse des profits

Amélioration de la capacité d’autofinancement des entreprises

(1) Hausse des salaires Hausse du pouvoir d’achat Débouchés accrus pour les entreprises (nationales)

Hausse de la consommation

Hausse des investissements

Augmentation PIB = Croissance économique (3) Baisse des prix

Hausse du pouvoir d’achat

Amélioration de la compétitivité

Augmentation possible de l’emploi

ÉCONOMIE NATIONALE

RESTE DU MONDE

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Hausse des exportations et baisse des importations

En vous appuyant sur l’analyse du graphique (document 5) et en vous référant à la notion de facteur de production, envisagez l’impact des évolutions constatées sur les coûts de PSA au cours de la période considérée.

MÉTHODE – Définir les notions de facteur de production et de coûts. – Analyser, à l’aide du graphique du doc. 1, l’évolution du prix de l’acier. – Envisager, au regard de ces évolutions et en vous référant à la notion de facteur de production, l’impact des coûts supportés par PSA au cours de la période considérée. [Définition] Les facteurs de production correspondent aux ressources mises en œuvre dans le processus productif : le travail, le capital matériel et immatériel. [Définition] Les coûts d’une entreprise correspondent à l’ensemble des charges qu’elle doit supporter dans le cadre de son activité. Le coût de production d’une entreprise est la somme des dépenses qu’elle doit supporChapitre 9  Comment les facteurs économiques déterminent-ils les choix de production ?

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ter pour produire ; il comprend les charges directes et les charges indirectes de la production. Il se distingue du coût de revient qui inclut également les frais de commercialisation, frais exceptionnels ou de stockage non liés directement à la production. Le coût total de production peut être décomposé en coûts des facteurs de production Coût du travail + Coût du capital + Coût des intrants Doc. n° 5 p. 152

Nature

Texte

Tableau

Graphique

Titre

Évolution du prix mondial de l’acier

Source

OCDE

Date

2018

Période de l’étude

Octobre 2015 – janvier 2018

Objet(s) de l’étude

Cours mondial de l’acier

Iconographie

Tableau d’analyse du graphique Particularité du graphique

Une variable expliquée.

Variables (et axes)

Abscisse = temps (d’octobre 2015 à janvier 2018). Ordonnée = cours mondial de l’acier.

Unité

Dollars par tonne (donc prix de la tonne).

Type de représentation

Courbe.

Lecture

Un cours mondial légèrement supérieur à 400 dollars la tonne en octobre 2015 et qui dépasse les 600 dollars en janvier 2018 → Augmentation de 50 % en à peine deux ans et demi – Des baisses et des hausses périodiques.

Conclusion

Tendance générale à la hausse sur la période → Hausse du coût des intrants et, par suite, du coût de production pour les entreprises utilisatrices d’acier et donc pour PSA → Incitation des entreprises (et donc de Salomon) à emprunter pour financer l’activité et/ou les investissements.

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Précisez l’intérêt que présente l’analyse de la chaîne de valeur pour une entreprise et expliquez en quoi celle-ci a pu guider les choix des entreprises de la filière automobile lorsqu’elles ont décidé de « faire faire » certaines de leurs activités.

MÉTHODE – Définir la notion de chaîne de valeur selon M. Porter. – Précisez l’intérêt que présente l’analyse de la chaîne de valeur pour une entreprise. – Expliquez en quoi l’analyse des activités selon la chaîne de valeur de Porter a pu guider les choix des entreprises de la filière automobile lorsqu’elles ont décidé de « faire faire » certaines de leurs activités. [Définition] La chaîne de valeur selon M. Porter est un outil d’analyse stratégique permettant d’identifier, au sein d’une entreprise ou d’une organisation, les différentes activités clés, créatrices de valeur pour le client et génératrices de marge pour l’entreprise. Selon Michael Porter, elle est une succession séquentielle d’activités permettant d’aboutir à un produit ou un service économiquement viable sur son marché. L’analyse de la chaîne de la valeur permet à une entreprise d’identifier, pour chaque activité, si elle est source d’avantage concurrentiel pour elle (parce que son coût < la valeur dégagée par cette fonction). Si oui → elle continue à la prendre en charge. Sinon → externalisation possible.

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[Définition] La stratégie de «  faire faire  » consiste à confier à d’autres entreprises une partie des activités jusqu’alors prises en charge par l’entreprise. [Analyse des documents + conclusion] Doc. 6 p. 153 → Développement de la sous-traitance au sein de la filière automobile mondiale → Beaucoup d’opérations confiées à des équipementiers (notamment pour l’électronique et la dépollution). Raisons principales : – concentration des grands constructeurs automobiles sur leur cœur de métier ; – réduction des coûts.

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Appréciez les avantages attendus et les risques possibles d’une externalisation des services informatiques de PSA.

MÉTHODE – Définir la notion d’externalisation. – Appréciez les avantages et les risques possibles d’une externalisation des services informatiques de PSA.

Piste : Possibilité d’un travail collaboratif avec un tableau (vidéoprojeté) que les étudiants compléteraient au fur et à mesure. [Définition] L’externalisation ou stratégie d’impartition consiste, pour une entreprise, à confier à des partenaires extérieurs la réalisation de ses activités non stratégiques. La stratégie d’externalisation désigne le transfert de tout ou partie d’une fonction (achat, transport, stockage, production, vente, mais aussi maintenance, sécurité, gestion de la paie...) d’une organisation vers un partenaire externe, afin de se recentrer sur ses compétences de base et son cœur de métier, et dans le but de réallouer ses ressources et d’améliorer sa valeur ajoutée et ses profits. Ce type de contrat prend la forme d’un partenariat. [...] [Analyse des documents + conclusion] Doc. 7 p. 153 Projet d’externalisation d’une partie de la DSIN (Direction des services d’information) de PSA au profit du groupe français Capgemini → 200 salariés concernés par le transfert. Avantages recherchés = réduction des coûts, amélioration de la réactivité et de la compétitivité, possibilité de bénéficier de l’expertise de Capgemini et possibilité de tirer parti des opportunités technologiques liées à la voiture connectée. Risques possibles = essentiellement un risque social lié à la restructuration, des difficultés éventuelles de coordination avec le partenaire.

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DROIT

Quelles réponses apporte le droit face aux risques auxquels s’expose l’entreprise ?

CHAPITRE

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Partie 1 : SYNTHÈSE RÉDIGÉE L’entreprise, quelle que soit sa forme juridique, est confrontée comme toute personne juridique à un certain nombre de risques. Il y a d’une part les risques subis par l’entreprise et d’autre part les risques créés par l’entreprise. D’une manière générale, chaque fois qu’un risque se réalise il provoque un certain nombre de dommages. L’identification de l’auteur du dommage comme la prise en charge des conséquences du dommage répondent à des règles différentes selon que la situation d’origine est née de l’exécution d’un contrat ou non.

1. Les types de risques Qu’ils soient subis ou générés, les risques auxquels s’expose l’entreprise sont de différents types. Une liste non exhaustive peut être proposée : les risques environnementaux, les risques liés aux salariés de l’entreprise, les risques liés aux partenaires de l’entreprise, les risques liés aux clients de l’entreprise, les risques liés au matériel de l’entreprise, les risques terroristes ou délictueux, les risques immatériels, les risques économiques, les risques financiers... Pour gérer au mieux l’ensemble de ces risques, l’entreprise devra non seulement les caractériser, c’est-à-dire rechercher pour chacun d’entre eux les facteurs de risques (identifier les causes), les conséquences (opérationnelles, financières...), la probabilité de réalisation, mais également être en mesure d’estimer sa gravité. La majeure partie de ces risques sont assurables, ce n’est néanmoins jamais le cas pour l’ensemble des conséquences pénales.

2. La réparation du dommage Ici deux hypothèses différentes doivent être identifiées : soit le dommage est causé à « la société » auquel cas on se dirigera vers une responsabilité pénale de l’auteur de l’infraction, soit le dommage est causé à une entité juridique identifiée (personne physique ou morale) et dans ce cas, la responsabilité civile de l’auteur du dommage sera mise en cause. En matière civile, la finalité de l’action vise à réparer le dommage créé. L’auteur du dommage sera tenu de réparer l’intégralité du dommage. Le risque d’insolvabilité pouvant alors être important, les logiques d’assurance peuvent entrer en jeu. Le droit civil reconnaît trois types de responsabilité. L’un est rattaché à l’existence d’un contrat, il s’agit alors de la responsabilité contractuelle. Lorsqu’aucun contrat n’est à l’origine du préjudice, on parlera de responsabilité extracontractuelle. Enfin, le régime spécifique de la responsabilité des produits défectueux interviendra de manière autonome chaque fois qu’un produit mis en vente n’offrira pas la sécurité à laquelle on peut légitimement s’attendre et que ce dernier génère un dommage.

A. Les responsabilités de droit commun Que l’on soit dans le cadre de la responsabilité contractuelle ou de la responsabilité extracontractuelle, trois éléments de preuve sont nécessaires : le fait générateur, le dommage et le lien de causalité. Le fait générateur correspond à la situation à l’origine du dommage. En matière contractuelle, il convient de distinguer les obligations de moyens et les obligations de résultat. Cette qualification revient au juge, qui au regard du contrat en question déterminera si l’exécution du contrat impose un résultat à la charge d’une des parties ou des moyens à mettre en œuvre. Dans l’hypothèse d’une obligation de résultat, l’absence de résultat fait naître la responsabilité, alors que la victime devra prouver une faute de la part du débiteur de l’obligation de moyens. Chapitre 10  Quelles réponses apporte le droit face aux risques auxquels s’expose l’entreprise ?

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Si aucun contrat n’est à l’origine du dommage, plusieurs types de faits générateurs peuvent intervenir. Il peut s’agir du fait personnel, c’est-à-dire d’une faute volontaire, d’une imprudence ou d’une négligence. Il peut également s’agir d’un dommage occasionné par une chose dont le gardien est responsable. Sera considéré comme gardien d’une chose celui qui en a l’usage, la direction et le contrôle. Le fait générateur peut également être issu du comportement d’autrui, on a donc une responsabilité du fait d’autrui. Ce sera notamment le cas pour les parents d’enfants mineurs et les commettants. Le commettant sera alors présumé responsable du fait du ou de ses préposés. En cas de dommage généré par le préposé, celui-ci ne pourra être poursuivi que s’il a agi au-delà des limites de la mission qui lui a été confiée, s’il a commis une faute civile intentionnelle ou s’il a commis une infraction pénale intentionnelle. Pour être indemnisable, le préjudice doit être certain, personnel et licite ou légitime.

B. La responsabilité des produits défectueux Issue de la transposition de la directive européenne du 25/07/1985, la législation française sur la responsabilité des produits défectueux concerne toutes les victimes du produit, les fabricants, les importateurs, mais également, si le producteur ne peut être identifié, les vendeurs ou les loueurs si ces derniers ne désignent pas leurs fournisseurs ou le producteur dans les trois mois de la demande de la victime. Le fait générateur sera l’existence d’un défaut du produit en question, il s’agit de toutes les hypothèses dans lesquelles le produit n’offre pas la sécurité à laquelle on peut légitimement s’attendre. Seront réparables toutes les atteintes à la personne, qu’elles établissent des préjudices corporels, moraux ou économiques. Sont également réparables les atteintes à un bien autre que le produit lui-même dès lors que leur montant est supérieur à 500 euros (article 1245-1 du Code civil, article 1 du décret du 11/02/2005). La victime d’un produit défectueux a le choix des actions à mener : soit elle utilise le droit commun et notamment les garanties, soit elle utilise la responsabilité des produits défectueux (article 1245 et suivants du Code civil). Dans cette hypothèse, elle devra prouver le dommage et le lien de causalité entre le défaut du produit et le dommage. Le producteur peut s’exonérer de sa responsabilité en cas de faute de la victime. La responsabilité du producteur peut être engagée dans un délai de 10 ans après la mise en circulation, l’action se prescrit dans les trois ans de la connaissance du défaut, du dommage ou de l’identité du producteur.

Partie 2 : CORRIGÉS DES MISSIONS 1

Identifier la nature juridique de la responsabilité d’une entreprise dans une situation donnée

1 Proposez une classification des risques auxquels est exposée l’entreprise Salomon au regard de ses différentes activités.

[Définition] Risque : éventualité d’un événement qui peut causer un dommage. Plusieurs classifications peuvent ici être retenues. Néanmoins les plus pertinentes devront éviter tout doublon ou redondance. Nous pouvons, de manière non exhaustive, proposer : 1. • Risques internes : par rapport aux salariés, par rapport aux décideurs, délictuels, financiers, économiques… • Risques externes : par rapport aux clients, aux fournisseurs, environnementaux... 2. • Risques assurables. • Risques non assurables.

2 Identifiez et caractérisez les différents risques survenus à l’occasion de ce chantier de réhabilitation.

Concernant le problème de retard de paiement du cabinet d’architecte, il s’agit très certainement d’un dysfonctionnement au sein de l’entreprise, car le contrat est clair sur les conditions de paiement (article 55, doc. 1), le risque est avant tout financier et pourrait prendre la forme d’une majoration ou pénalité de retard de paiement. Le risque est ponctuel et peu grave. Concernant la mise en cause par une salariée pour exposition à l’amiante, le risque est complexe, car soumis à des constatations techniques pour lesquelles nous ne disposons pas d’éléments précis. Cependant, il s’agit

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également d’un risque financier qui peut devenir pénal en cas d’infraction. Le risque est ponctuel, mais doit être considéré comme sérieux au regard de ces éventuelles conséquences. Concernant la chute du panneau, il peut s’agir soit d’un accident soit d’une faute, d’un manquement de la part d’un salarié. Le risque est financier et d’ampleur modeste.

3 Après avoir identifié les parties en présence, expliquez en quoi les situations rencontrées par Magali relèvent de la responsabilité civile de l’entreprise et/ou de sa responsabilité pénale.

Pour ce qui est du retard de paiement, il s’agit d’une situation dans laquelle l’entreprise est débitrice d’une obligation en faveur du cabinet d’architectes. Le retard de paiement va faire naître un préjudice pour le cabinet d’architecte, mais n’est pas constitutif d’une infraction. Dans ces conditions, le problème relève de la responsabilité civile de l’entreprise. Pour ce qui est de la mise en cause par une salariée pour exposition à l’amiante, le doc. 2, qui est une décision de justice traitant d’une situation similaire, nous apprend que la décision en question est rendue par la chambre criminelle de la Cour de cassation, ce qui signifie que le premier juge a été un juge pénal. Il faut en déduire que la responsabilité pénale de l’entreprise peut être engagée. Il n’est cependant pas à exclure qu’une infraction existe à la charge du dirigeant de l’entreprise. Par ailleurs, les risques nés de l’éventuelle exposition à l’amiante sont tels que la plaignante fera certainement également valoir des préjudices personnels, et ce devant la juridiction civile. Au final, la responsabilité civile de l’entreprise risque aussi d’être mise en cause. Pour ce qui est du sinistre impactant la clôture de l’entreprise voisine, le peu d’informations dont nous disposons nous pousse à poser l’hypothèse d’une absence d’infraction. En conséquence, seule la responsabilité civile de l’entreprise sera engagée. Il est à noter ici que même si l’origine du sinistre vient d’une faute d’un salarié, l’entreprise demeure civilement responsable des faits de ses préposés.

4 Pour chaque situation relevant de la responsabilité civile, vérifiez s’il s’agit de responsabilité contractuelle ou extracontractuelle.

Le retard de paiement doit être analysé comme une inexécution du contrat passé avec le cabinet d’architectes. En effet, l’article 55 du doc. 1 stipule les échéances et délais de paiement de manière précise. Il s’agit donc d’une situation relevant de la responsabilité contractuelle. Pour l’exposition de la salariée à l’amiante, la situation est plus complexe. Il existe en effet un contrat liant la salariée et l’entreprise : le contrat de travail. Dans ce cadre, l’employeur est débiteur d’une obligation de sécurité à l’égard du salarié, laquelle semble ne pas avoir été correctement exécutée. Par ailleurs, on peut considérer cette situation comme étant une véritable faute de la part de l’employeur et envisager une responsabilité extracontractuelle. Dans de telles hypothèses, une seule action en justice est envisageable : traditionnellement, on retiendra la mise en cause de la responsabilité née du contrat. L’incident concernant la clôture de l’entreprise voisine ne fait apparemment référence à aucun contrat. On peut en conclure la mise en cause de la responsabilité extracontractuelle de l’entreprise.

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Analyser une situation juridique d’entreprise mettant en œuvre la responsabilité civile contractuelle

1 Expliquez en quoi la situation décrite relève de la responsabilité civile contractuelle. [Définition] Responsabilité civile contractuelle : obligation de réparer les conséquences d’un dommage né à l’occasion de l’exécution d’un contrat. La rupture des relations commerciales avec MaîtreDesign va faire naître un préjudice pour cette dernière. Il s’agit donc bien d’un cas de responsabilité civile. Le fait générateur est l’inexécution de l’obligation à la charge de Salomon de faire réaliser 10 affiches (article 2, doc. 2). Le dommage subi par MaîtreDesign est une perte pécuniaire, il s’agit d’un dommage matériel. Le lien de causalité est certain et direct puisque l’inexécution de Salomon provoquera automatiquement la perte pécuniaire. Tous les éléments de la responsabilité civile contractuelle sont réunis. Chapitre 10  Quelles réponses apporte le droit face aux risques auxquels s’expose l’entreprise ?

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2 Après avoir identifié les obligations respectives des parties du contrat de conception graphique, vérifiez la légalité de l’article 13.

Le contrat de conception graphique en question regroupe plusieurs obligations : – Obligations à la charge de MaîtreDesign : • réaliser une œuvre graphique de 10 affiches respectant un cahier des charges ; • respecter les délais de livraison. – Obligations à la charge de Salomon SAS : • fournir à MaîtreDesign tous les moyens nécessaires à la réalisation de l’œuvre graphique ; • payer le prix convenu au contrat dans les délais prévus. [Mineure] L’article 13 du contrat de conception graphique (doc. 2) expose les modalités de gestion des hypothèses de mauvaise exécution ou d’absence d’exécution des obligations de l’une des parties. Cet article est intitulé Résiliation. [Majeure] Les articles 1224 et 1229 du Code civil abordent les situations de non-exécution de contrat. Le 1224 qualifie de résolution l’application d’une clause résolutoire ou l’hypothèse d’une inexécution grave du contrat. Le 1229 prend appui sur les contrats à exécution successive qui subissent une inexécution en contrepartie de la dernière prestation et qualifie cette situation de résiliation. [Problème de droit] Doit-on considérer que le contenu de l’article 13 correspond à la notion de résiliation ou de résolution ? [Conclusion] Deux argumentaires peuvent être valorisés ici : • L’article 13 peut être qualifié de clause résolutoire. et dans ce cadre devrait être intitulé Résolution. • L’article 13 ne vaut que pour les contrats à exécution successive ; comme c’est le cas dans notre situation, on peut penser qu’un autre article du contrat traite de la résolution du contrat. Dans cette hypothèse, l’article 13 est conforme à l’article 1229 du Code civil.

3 Recherchez les arguments que MaîtreDesign pourrait avancer pour engager la responsabilité de Salomon.

Pour mettre en cause la responsabilité civile contractuelle de Salomon, MaîtreDesign va devoir prouver : l’inexécution de Salomon, l’existence d’un dommage pour MaîtreDesign et le lien entre l’inexécution et le dommage. • Une des obligations de Salomon, née du contrat, est de payer les prestations commandées, à savoir les 10 affiches. Il s’agit d’une obligation de résultat. Le fait d’envisager de rompre les relations commerciales correspond précisément à l’inexécution de cet engagement du paiement des 10 affiches. • Cette rupture des relations commerciales provoquera un manque à gagner pour MaîtreDesign dans la mesure où seule la première affiche sera payée, alors qu’un travail préparatoire a été certainement effectué sur la commande globale. Il y a donc bien dommage. • Le dommage créé à MaîtreDesign découle directement de la décision de Salomon de rompre les relations commerciales. Toutes les composantes de la responsabilité civile contractuelle de Salomon sont donc présentes. MaîtreDesign peut envisager de demander judiciairement le paiement de dommages-intérêts à Salomon.

3

Analyser une situation juridique d’entreprise mettant en œuvre la responsabilité extracontractuelle

1 Indiquez en quoi la situation qui implique un technicien salarié de Salomon relève de la responsabilité civile extracontractuelle.

[Définition] Responsabilité civile extracontractuelle : obligation de réparer les conséquences d’un dommage né en dehors d’une situation contractuelle. Les deux parties impliquées dans la situation sont d’une part le salarié de Salomon et d’autre part un touriste. Ces deux parties ne sont liées par aucun contrat, alors même qu’un dommage a été subi par l’une d’entre elles du fait de l’autre. En conséquence, cette situation relève de la responsabilité civile extracontractuelle.

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2 Expliquez dans un paragraphe argumenté qui du salarié ou de l’entreprise pourrait voir sa responsabilité engagée.

Le fait générateur est clairement né du fait du salarié. Rien dans le cas ne laisse supposer que le salarié agissait en dehors de la mission qui lui avait été confiée (démonstration de matériel). Le dommage n’est pas contesté ni le lien de causalité. La seule question qui demeure est celle de l’identité du responsable. Deux pistes doivent être envisagées, celle de la responsabilité personnelle du salarié, puisqu’il est l’auteur du dommage (article 1240 du Code civil) et celle de la responsabilité de l’employeur, à savoir de Salomon SAS (article 1242 du Code civil). L’arrêt rendu par la Cour de cassation en date du 25 février 2000 permet d’orienter le raisonnement. Dans cet arrêt, un salarié provoque un dommage, se pose alors la question de la responsabilité du salarié. La Cour de cassation estime qu’il n’a pas été démontré que le salarié avait « excédé les limites de la mission dont l’avait chargé » son employeur, et qu’en conséquence le salarié ne pouvait être tenu responsable du dommage causé. Rapporté à notre cas, nous pouvons estimer que le salarié de Salomon n’a pas excédé les limites de la mission qui lui a été confiée et que par conséquent il ne peut être personnellement responsable. En revanche, en application de l’article 1242, Salomon SAS doit être considéré comme commettant et de ce fait endosser la responsabilité née de la situation.

4

Analyser une situation juridique d’entreprise mettant en œuvre un régime spécial de la responsabilité civile

1 Identifiez, dans la situation décrite, les conditions d’une mise en cause de l’entreprise Salomon au titre de la responsabilité civile.

[Définition] Responsabilité civile : responsabilité engagée soit en raison de l’inexécution d’un contrat, soit en raison d’un acte volontaire ou non entraînant, pour la personne qui est fautive ou qui est légalement présumée fautive, l’obligation de réparer le dommage qui a été subi par une ou plusieurs autres. L’article 1245-8 du Code civil nous apprend que pour mettre en application la responsabilité du fait des produits défectueux, la victime doit « prouver le dommage, le défaut et le lien de causalité entre le défaut et le dommage ». Le produit sera réputé défectueux dès lors « qu’il n’offre pas la sécurité à laquelle on peut légitimement s’attendre » (article 1245-3 du Code civil). Par ailleurs, la victime d’un produit défectueux dispose de 10 ans après la mise en circulation du produit pour agir contre le producteur (article 1245-15 du Code civil) ; cette action en justice devra être menée dans les 3 ans suivant la connaissance du dommage, du défaut et de l’identité du producteur (article 1245-16 du Code civil).

2 Présentez les arguments que Justine pourrait avancer pour agir contre Salomon. Justine devra dans un premier temps apporter la preuve d’un dommage. Ici, la preuve est facilitée par le fait qu’il s’agisse d’un dommage corporel identifié, sachant que ce dommage corporel est augmenté d’un dommage matériel lié à la destruction de la chaussure incriminée. Elle devra également prouver le défaut du produit. À ce stade, le site Internet de Salomon lui est d’un grand secours, car l’entreprise admet et communique sur le défaut du produit en question. Il suffira de faire constater qu’au moins l’une des chaussures de Justine a perdu l’axe métallique en question. Le lien de causalité sera prouvé d’une part par une présomption de défaut de matériel et non d’un défaut de niveau de pratique, Justine étant une skieuse chevronnée, d’autre part par le fait que l’entreprise admette sur son site Internet que le défaut du produit peut entraîner une perte de contrôle du ski.

3 Vérifiez si Justine est soumise au décret du 11 février 2005. Justine a subi deux types de préjudices, un préjudice corporel d’une part et un préjudice matériel d’autre part. Le préjudice matériel est constitué par la perte de l’usage de ses chaussures de ski. Le décret du 11 février 2005 concerne-t-il le remplacement du produit défectueux ? L’article 1245-1 du Code civil expose que la responsabilité du fait du produit défectueux peut s’appliquer pour la réparation de dommage né de l’atteinte à un bien autre que le produit défectueux, dont le montant serait supérieur à celui mentionné dans le décret du 11 février 2005. Chapitre 10  Quelles réponses apporte le droit face aux risques auxquels s’expose l’entreprise ?

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Comme Justine n’a pas subi d’autres dommages matériels que celui né de la perte du produit défectueux, elle ne sera pas soumise à l’application du décret en question.

4 Vérifiez si Justine pourrait utiliser les articles 1245 et suivants pour agir contre : – le vendeur des chaussures ; – le producteur de l’axe métallique en question.

– Concernant la possibilité pour Justine d’agir contre le vendeur des chaussures sur la base des articles 1245 et suivants : L’article 1245-6 (doc. 2) envisage l’hypothèse d’actionner le vendeur sur la base de la responsabilité du produit défectueux, mais uniquement dans les hypothèses où le producteur ne peut être identifié. Or, ce n’est pas le cas dans notre situation, l’entreprise Salomon SAS est clairement identifiée comme le producteur du bien en question. Donc, Justine ne pourra pas agir contre le vendeur sur la base des articles 1245 et suivants du Code civil. [Cela ne signifie pas pour autant que le vendeur qui pourrait être mis en cause au titre de la responsabilité des vices cachés (ressource 1).] – Concernant la possibilité pour Justine d’agir contre le producteur de l’axe métallique sur la base des articles 1245 et suivants : La ressource 1 indique que peut être considéré comme producteur à la fois le fabricant d’un produit fini, mais également celui d’une partie composante qui agit à titre de professionnel. Dès lors, le fabricant de l’axe métallique en question ne pourra être considéré comme producteur du produit défectueux que si l’axe peut être considéré comme défectueux, c’est-à-dire n’offrant pas la sécurité à laquelle on peut légitimement s’attendre. La publication de Salomon ne permet pas d’être définitif sur ce point. En conséquence, Justine ne pourra agir contre le producteur de l’axe sur la base des articles 1245 et suivants que si elle peut apporter la preuve que l’axe en lui-même était défectueux.

APPLICATION 1

Application Coupe Gazon

Présentez les faits juridiquement qualifiés.

Une personne physique a fait l’acquisition auprès d’un professionnel fabricant et revendeur de matériel de motoculture d’une tondeuse à gazon. Trois ans après, alors que la tondeuse est convenablement entretenue, la lame de celle se détache de la machine en cours de fonctionnement et détruit ainsi une baie vitrée.

2

Retrouvez les règles juridiques sur lesquelles peut s’appuyer M. Rayer pour obtenir réparation de son préjudice.

Au regard de la décision rendue par la Cour de cassation le 11 janvier 2017, il apparaît que M. Rayer dispose de deux moyens d’action : il peut agir contre le fabricant de la tondeuse sur le fondement de la responsabilité des produits défectueux (articles 1245 et suivants du Code civil), mais également sur le fondement de la garantie des vices cachés, et dans cette hypothèse il pourra agir contre le vendeur de la tondeuse.

3

Présentez votre conclusion.

Le cas ne nous renseigne pas sur le fait de savoir si la tondeuse vendue par la société Coupe Gazon a été fabriquée par la société ou simplement revendue. Si Coupe Gazon peut être qualifiée de producteur, alors les articles 1245 et suivants peuvent trouver à s’appliquer ; il conviendra alors pour M. Rayer de prouver son préjudice, le défaut de la tondeuse ainsi que le lien de causalité entre le défaut et le dommage. Si Coupe Gazon n’est que revendeur de la tondeuse, deux hypothèses doivent être posées. Si le producteur de la tondeuse est identifiable, ce dernier pourra être actionné au titre de la responsabilité du fait des produits défectueux ; si ce n’est pas le cas, le vendeur pourra endosser cette responsabilité sur le même fondement. Cependant, le fait de pouvoir identifier le producteur ne fait pas disparaître toute responsabilité de la part de Coupe Gazon. En effet, M. Rayer pourra encore agir contre le vendeur pour vices cachés puisque le défaut en question rend la tondeuse impropre à l’usage auquel on la destine ; il devra cependant démontrer que le défaut existait au moment de l’achat. [Un questionnement complémentaire pourrait porter sur le fait de savoir pour chacune de ces hypothèses si M. Rayer est encore dans les délais pour agir.]

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MANAGEMENT

CHAPITRE

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Quel financement pour l’entreprise ?

Partie 1 : SYNTHÈSE RÉDIGÉE 1. Le besoin de financement de l’entreprise en fonction de son cycle d’exploitation ou d’investissement Pour assurer sa production et offrir des produits adaptés aux besoins des clients, l’entreprise doit être à même de pouvoir financer son activité aussi bien à court terme qu’à moyen et long terme.

A. Le besoin de financement du cycle d’exploitation de l’entreprise Le cycle d’exploitation correspond à l’ensemble des opérations réalisées depuis l’achat des biens (matières premières et/ou marchandises) et services nécessaires à l’activité de production de l’entreprise jusqu’à l’encaissement des ventes, en passant par le stockage. Le cycle d’exploitation est plus ou moins court selon le type d’activité de l’entreprise. L’identification de besoin de financement du cycle d’exploitation de l’entreprise est réalisée en étudiant le bilan de l’entreprise afin de déterminer le besoin en fonds de roulement (BFR). Le bilan est un document de synthèse qui représente la situation patrimoniale d’une entreprise à une date donnée en termes d’emplois et de ressources. Besoin en fonds de roulement (BFR) : représente le montant prévisible dont l’entreprise a besoin pour financer son cycle d’exploitation. BFR = (stocks + créances clients + VMP) – (dettes fournisseurs + dettes sociales et fiscales) BFR positif : cela signifie que les emplois du cycle d’exploitation sont supérieurs aux ressources du cycle d’exploitation (par exemple des stocks importants ou des délais de règlement client trop longs) ; l’entreprise doit donc « trouver » des fonds pour financer ce besoin, soit par l’excédent du fonds de roulement, soit par le recours à des sources de financement externes. BFR négatif : cela signifie que l’entreprise n’éprouve aucun besoin de financement de son cycle d’exploitation ; l’excédent de ressources ainsi dégagé va permettre d’alimenter la trésorerie de l’entreprise. La trésorerie de l’entreprise est constituée de l’ensemble des sommes d’argent disponibles en caisse ou placées sur des comptes bancaires. Une bonne gestion de la trésorerie permet de contrôler les entrées et sorties d’argent, avec pour principal objectif d’optimiser l’équilibre financier de l’entreprise. 

B. Le besoin de financement du cycle d’investissement de l’entreprise Le cycle d’investissement correspond à l’ensemble des opérations qui concernent l’acquisition et l’utilisation des immobilisations (outils de travail) nécessaires à l’activité de production de l’entreprise (machines, moyens de transport, matériel informatique). L’identification des besoins de financement du cycle d’investissement de l’entreprise est réalisée en étudiant le bilan de l’entreprise afin de déterminer le fonds de roulement (FR). Le fonds de roulement (FR) représente une ressource durable qui permet de financer les investissements et les emplois du cycle d’exploitation. Fonds de roulement = ressources stables (fonds propres + emprunts et dettes financières) – immobilisations Chapitre 11  Quel financement pour l’entreprise ?

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FR positif : cela signifie que les ressources stables de l’entreprise couvrent les besoins à long terme de l’entreprise. Les immobilisations sont financées et il reste des ressources pour couvrir les besoins du cycle d’exploitation. FR négatif : cela signifie que les immobilisations ne sont pas intégralement financées par des ressources stables, elles le sont en partie par des ressources à court terme. Dans cette situation, l’entreprise éprouve des difficultés à dégager des ressources pour financer les besoins du cycle d’exploitation. Cette situation pèse sur la trésorerie de l’entreprise. FR nul : cela signifie que l’équilibre existe, mais que l’entreprise ne dispose pas de moyens pour financer ses besoins. Sa situation reste difficile. Dans l’idéal : fonds de roulement (FR) > au besoin en fonds de roulement (BFR)

2. Les solutions de financement et la règle de l’équilibre financier L’identification des besoins de financement liés au cycle d’exploitation et/ou au cycle d’investissement de l’entreprise conduit cette dernière à immobiliser des fonds qu’elle doit se procurer selon différentes modalités, dans le nécessaire respect de son équilibre financier. Les modes de financement du…

… cycle d’exploitation

… cycle d’investissement

en externe

en externe

Sociétés d’affacturage

Crédit-bail

Crowdfunding (financement participatif)

Banque Concours bancaires, emprunts bancaires1 ATTENTION : en général, la banque veille à ce que le taux d’endettement de l’entreprise n’excède pas 33 % et ne finance pas 100 % du besoin. L’entreprise doit s’autofinancer à hauteur d’environ 30 %. 1

en interne

Marchés financiers Émission de titres Obligations (emprunt obligataire)

Augmentation du capital par les associés

Autofinancement

Actions (augmentation du capital social)

A. Les différents modes de financement La mobilisation de créances professionnelles est un moyen de financement à court terme accordé par une banque ou un établissement de crédit spécialisé (société d’affacturage) qui repose sur la cession ou le nantissement1 de créances clients afin d’en obtenir le remboursement anticipé. Concours bancaires : ensemble de crédits ou de prêts accordés par une banque à court terme (moins d’un an). Exemples : facilité de caisse, découvert... Une obligation est une valeur mobilière de placement qui représente une part de l’endettement d’une entreprise (une part d’un emprunt émis sur les marchés financiers). Elle a pour but de financer une activité ou des investissements. L’entreprise qui émet une obligation s’engage à rembourser son montant (le principal) à l’échéance de l’obligation. Entre-temps, elle verse à son créancier des intérêts. Ce titre de créance peut être échangé sur le marché secondaire, à l’instar des actions. Une action est une valeur mobilière de placement qui représente une part du capital social de l’entreprise. Elle constitue une source de financement à long terme. Contrairement à l’obligation, l’action n’est pas remboursable, elle peut être cédée sur les marchés financiers. En contrepartie, l’action donne droit au bénéfice et à la participation à la gestion de l’entreprise via le droit de vote. 1 Le fait de remettre des créances clients en garantie de remboursement d’un emprunt accordé par une banque ou un établissement de crédit.

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Une augmentation de capital consiste, pour une société, à augmenter son capital social en émettant de nouvelles actions et en les cédant aux actionnaires actuels ou à de nouveaux actionnaires. Une telle opération permet de lever des fonds à long terme. Le crédit-bail est un moyen de financer un bien professionnel mobilier ou immobilier. C’est une location avec une possibilité d’achat en fin de contrat (option d’achat) à un prix défini au départ du contrat. C’est la banque qui a financé le bien en crédit-bail qui reste propriétaire du bien durant toute la durée du contrat. Au terme du contrat de crédit-bail, le locataire a trois solutions : faire valoir l’option d’achat, rendre le matériel au bailleur ou, lorsque c’est possible, prolonger le contrat de location. L’autofinancement représente le moyen de financement de l’entreprise sans appel à des ressources extérieures. La lecture du compte de résultat permet d’apprécier la capacité de l’entreprise à générer de l’autofinancement. L’autofinancement est réalisé grâce à ses plus-values, son épargne, ses capitaux propres et son amortissement comptable. Le financement participatif, ou crowdfunding («  financement par la foule  »), est un moyen de financer des projets d’entreprise accessible à un grand nombre de particuliers qui, au travers d’une plateforme dédiée sur Internet, réalisent des apports financiers. Les apporteurs de capitaux (épargnants) choisissent de financer les projets auxquels ils croient et à hauteur de ce qu’ils souhaitent y investir. Plusieurs modalités de financement participatif existent : le don (avec ou sans contrepartie), le prêt (avec ou sans intérêts) et l’investissement en capital. Le compte de résultat est un document comptable synthétisant l’ensemble des charges (dépenses consommées, consommations) et des produits (recettes) d’une entreprise, pour une période donnée, appelée période ou exercice comptable. Il permet de déterminer le résultat net de l’exercice qui peut être un bénéfice ou une perte. Le résultat net s’inscrit au bilan. Le choix du mode de financement a un impact sur le résultat net. Résultat net = total des produits – total des charges.

B. La règle de l’équilibre financier La règle de l’équilibre financier exige que les capitaux mobilisés par l’entreprise pour financer un besoin lié aux cycles d’exploitation ou d’investissement soient d’une durée proportionnelle à la durée de vie ou d’utilisation du bien acquis. Le ratio du fonds de roulement permet de mesurer la manière dont les acquisitions en biens immobilisés sont financées.  Le ratio du fonds de roulement = capitaux stables/actifs immobilisés Le ratio de liquidité permet de mesurer la manière dont les actifs circulants sont financés par des capitaux à court terme. Le ratio de liquidité générale = actif circulant (sans les disponibilités)/dettes à court terme Dans les deux cas, le résultat doit être égal ou supérieur à 1. Lorsque le ratio est positif, on peut considérer que le fonds de roulement apporte une marge de sécurité. Dès lors, une partie des capitaux permanents couvre des actifs circulants (stocks, créances clients).

Partie 2 : CORRIGÉS DES MISSIONS 1

Identifier le besoin de financement de l’entreprise en fonction de son cycle (exploitation/investissement)

1 L’exploitation du bilan pour l’année 2018 fait apparaître un besoin en fonds de roulement de 4930 €. Expliquez pourquoi apparaît un besoin de financement lié au cycle d’exploitation au sein de l’entreprise TeXnich.

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MÉTHODE – Définir la notion de cycle d’exploitation. – Définir la notion de besoin de financement lié au cycle d’exploitation. – Définir la notion de besoin en fonds de roulement. – Expliquez pourquoi apparaît un besoin en fonds de roulement de 4930 € au sein de l’entreprise TeXnich. – Montrez en quoi ce besoin est lié au financement du cycle d’exploitation de l’entreprise TeXnich. [Définition] Le cycle d’exploitation correspond à l’ensemble des opérations réalisées depuis l’achat des biens (matières premières et/ou marchandises) et services nécessaires à l’activité de production de l’entreprise jusqu’à l’encaissement des ventes, en passant par le stockage. Le cycle d’exploitation est plus ou moins court selon le type d’activité de l’entreprise. [Définition] Le besoin de financement lié au cycle d’exploitation est un besoin de financement à court terme. Il résulte du décalage dans le temps entre les dépenses engagées pour les opérations d’exploitation (achat des biens – matières premières et/ou marchandises – et services nécessaires à l’activité de production et de stock­ age de l’entreprise) et les encaissements des ventes. [Définition] Le besoin en fonds de roulement correspond au montant dont l’entreprise a besoin pour financer son cycle d’exploitation, du fait du décalage des flux de trésorerie correspondant aux décaissements (dépenses) et aux encaissements (recettes) liés à son activité. [Analyse] La formule, en comptabilité, du besoin en fonds de roulement (BFR) est : BFR = (stocks + créances clients) – (dettes fournisseurs + dettes fiscales et sociales) Dans le cas présent, en utilisant les données de l’extrait du bilan de l’année 2018 de l’entreprise TeXnich : BFR = (stocks + créances clients) – (dettes fournisseurs + dettes fiscales et sociales) = (10 560 + 16 130) – (19 200 + 2 560) = 26 690 – 21 760 = 4 930 euros Ce résultat est mentionné dans les informations issues du traitement des données du bilan pour l’année 2008. Le besoin en fonds de roulement est de 4 930 euros, car il y un décalage entre les décaissements (dépenses) liés à son activité (dettes fournisseurs + dettes fiscales et sociales = 19 200 + 2 560 = 21 760  euros) et les encaissements (recettes attendues et potentielles) liés à son activité (stocks + créances clients = 10 560 + 16 130 = 26 690 euros). 4 930 euros représentent donc le montant prévisible dont l’entreprise TeXnich a besoin pour financer son cycle d’exploitation au cours de l’année 2018.

2 En 2010, l’entreprise a acquis une machine pour 80 000 euros. Chaque année, la vente

des produits fabriqués grâce à cette machine génère en moyenne un chiffre d’affaires de 8 000 euros (soit un bénéfice de 2 600 euros). Compte tenu de ces éléments, expliquez pourquoi un besoin de financement lié au cycle d’investissement apparaît dans l’entreprise TeXnich.

MÉTHODE – Définir la notion de cycle d’investissement. – Définir le besoin de financement lié au cycle d’investissement. – Expliquer en quoi l’acquisition d’une machine pour un montant de 80 000 euros par l’entreprise TeXnich constitue un investissement. – Au regard du chiffre d’affaires de 8 000 euros (soit un bénéfice de 2 600 euros) généré par les ventes des produits fabriqués grâce à la machine, expliquez pourquoi apparaît un besoin de financement. – Montrez en quoi ce besoin de financement est lié au cycle d’investissement. [Définition] Le cycle d’investissement correspond à l’ensemble des opérations qui concernent l’acquisition et l’utilisation des immobilisations (outils de travail) nécessaires à l’activité de production de l’entreprise (machines, moyens de transport, matériel informatique). Le cycle d’investissement est à long terme (plusieurs années).

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[Définition] Le besoin de financement lié au cycle d’investissement est un besoin de financement à long terme. Il résulte du décalage, dans le temps, entre les dépenses engagées pour acquérir les immobilisations et les recettes générées par ces immobilisations au cours des différents cycles d’exploitation qu’elles permettent d’assurer. [Analyse] L’entreprise TeXnich a acquis en 2010 une machine d’un montant de 80 000 euros. Un investissement, pour les économistes, correspond à l’acquisition de biens de production et alimente le stock de capital. Alors que la comptabilité nationale privilégie la notion d’accroissement de capital fixe (cf. FBCF), la comptabilité privée identifie trois grands types d’investissement  : les investissements matériels (terrains, constructions, machines, outillage...), les investissements financiers (prises de participation, achats de titres...) et certains investissements immatériels (brevets, licences, marques, fonds de commerce). Au regard de la définition précitée, l’acquisition d’une machine pour un montant de 80 000 euros constitue un investissement et plus précisément un investissement matériel qui permet de fabriquer des produits. La vente des produits fabriqués grâce à cette machine génère en moyenne, chaque année, un chiffre d’affaires de 8 000 euros (soit un bénéfice de 2 600 euros). Il y a un décalage, dans le temps, entre le montant des dépenses engagées par l’entreprise TeXnich pour acquérir la machine (investissement matériel de 8 000 euros) et les recettes générées par les produits fabriqués à l’aide de cette machine (bénéfice de 2 600 euros en moyenne par an). Ce décalage correspond à un besoin de financement lié au cycle d’investissement dans l’entreprise TeXnich.

2

Recenser les solutions de financement adaptées à l’entreprise dans une situation donnée

1 Expliquez comment la SAS TeXnich peut financer le besoin lié au cycle d’exploitation. MÉTHODE – Définir la notion de cycle d’exploitation. – Recenser les types modes de financement auxquels la SAS TeXnich peut recourir pour financer le besoin lié au cycle d’exploitation. [Définition] Le cycle d’exploitation correspond à l’ensemble des opérations réalisées depuis l’achat des biens (matières premières et/ou marchandises) et services nécessaires à l’activité de production de l’entreprise jusqu’à l’encaissement des ventes, en passant par le stockage. Le cycle d’exploitation est plus ou moins court selon le type d’activité de l’entreprise. [Analyse] La SAS TeXnich peut recourir à différentes solutions, en externe, pour financer le besoin lié au cycle d’exploitation. À cet effet, elle peut s’adresser aux sociétés d’affacturage et aux banques pour mobiliser des créances professionnelles (moyen de financement à court terme accordé par une banque ou un établissement de crédit spécialisé – société d’affacturage – qui repose sur la cession de créances clients afin d’en obtenir le remboursement anticipé). Les banques peuvent également lui accorder : • des concours bancaires (ensemble de crédits ou de prêts accordés par une banque à court terme – moins d’un an –, par exemple : facilité de caisse, découvert...) ; • des emprunts bancaires.

2 L’agrandissement des locaux et l’acquisition de matériels envisagés par Maxime Demanche représentent un investissement de 350 000 euros. La SAS TeXnich dispose d’un apport de 50 000 euros (autofinancement). Identifiez le besoin net de financement lié à cet investissement.

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MÉTHODE – Définir la notion d’investissement. – Expliquez en quoi l’agrandissement des locaux et l’acquisition de matériels envisagés par Maxime Demanche pour un montant de 350 000 euros constituent un investissement. – Identifiez le besoin net de financement lié à cet investissement. [Définition] Un investissement, pour les économistes, correspond à l’acquisition de biens de production et alimente le stock de capital. Alors que la comptabilité nationale privilégie la notion d’accroissement de capital fixe (cf. FBCF), la comptabilité privée identifie trois grands types d’investissement : les investissements matériels (terrains, constructions, machines, outillage...), les investissements financiers (prises de participation, achats de titres...) et certains investissements immatériels (brevets, licences, marques, fonds de commerce). [Analyse] Au regard de la définition précitée, l’agrandissement des locaux et l’acquisition de matériels envisagés par Maxime Demanche représentent un investissement. Le montant de cet investissement s’élève à 350 000 euros. La SAS TeXnich dispose d’un apport de 50 000 euros. Ces 50 000 euros constituent l’autofinancement (financement de l’investissement que l’entreprise SAS TeXnich effectue grâce à une partie de ses bénéfices). L’entreprise SAS TeXnich ne dispose pas de l’intégralité du montant de l’investissement lié à l’agrandissement des locaux et l’acquisition de matériels envisagés par Maxime Demanche. L’entreprise SAS TeXnich a donc un besoin net de financement lié à cet investissement est donc de 300 000 euros (montant de l’investissement - part autofinancée de l’investissement = 350 000  euros- 50 000  euros= 300 000 euros).

3 Recensez les modes de financement auxquels la SAS TeXnich peut recourir pour financer

cet investissement. Puis précisez quelle règle l’entreprise doit respecter pour assurer son équilibre financier.

MÉTHODE – Définir la notion de modes de financement. – Présenter les solutions, pour les entreprises, de financement du cycle d’investissement. – Recenser les types de modes de financement auxquels la SAS TeXnich peut recourir pour financer le besoin lié à cet investissement. – Définir la notion d’équilibre financier. – Présenter la règle que doit respecter la SAS TeXnich pour assurer son équilibre financier. [Définition] Les modes de financement comprennent l’ensemble des solutions de financement internes et/ou externes permettant à l’entreprise de financer ses besoins actuels et/ou futurs liés aux cycles d’exploitation et d’investissement. Les choix des modes de financement sont contraints par le respect de l’équilibre financier. Les solutions, pour les entreprises, de financement du cycle d’investissement : – en interne : • autofinancement, • augmentation du capital par les associés ; – en externe : • l’emprunt bancaire, • l’émission de titres, selon le besoin lié au cycle d’exploitation (actions et/ou obligations), • le crowdfunding, • le crédit-bail. [Définition] L’équilibre financier est un principe selon lequel les capitaux mobilisés par l’entreprise pour acquérir des biens (immobilisation, stock, crédit clients) restent à la disposition de l’entreprise pendant une durée qui correspond à la durée de vie ou d’utilisation du bien acquis. [Analyse] La SAS TeXnich peut recourir, en complément de l’autofinancement de 50 000 euros, à différentes solutions, en interne et en externe, pour financer cet investissement. Elle peut envisager l’emprunt bancaire, le financement participatif (crowdfunding) ou l’émission de titres.

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APPLICATION 1

ÉcoSwim

L’exploitation du bilan pour l’année 2018 fait apparaître un besoin en fonds de roulement (BFR) de 320 k€. Expliquez pourquoi apparaît un besoin de financement lié au cycle d’exploitation au sein de l’entreprise ÉcoSwim.

MÉTHODE – Définir la notion de besoin de financement lié au cycle d’exploitation. – Définir la notion de besoin en fonds de roulement. – Expliquez pourquoi apparaît un besoin d’exploitation de 320 k€ au sein de l’entreprise ÉcoSwim. – Montrez en quoi ce besoin est lié au financement du cycle d’exploitation de l’entreprise ÉcoSwim. [Définition] Le cycle d’exploitation correspond à l’ensemble des opérations réalisées depuis l’achat des biens (matières premières et/ou marchandises) et services nécessaires à l’activité de production de l’entreprise jusqu’à l’encaissement des ventes, en passant par le stockage. Le cycle d’exploitation est plus ou moins court selon le type d’activité de l’entreprise. [Définition] Le besoin de financement lié au cycle d’exploitation est un besoin de financement à court terme. Il résulte du décalage, dans le temps, entre les dépenses engagées pour les opérations d’exploitation (achat des biens – matières premières et/ou marchandises – et services nécessaires à l’activité de production et de stockage de l’entreprise) et les encaissements des ventes. [Définition] Le besoin en fonds de roulement correspond au montant dont l’entreprise a besoin pour financer son cycle d’exploitation du fait du décalage des flux de trésorerie correspondant aux décaissements (dépenses) et aux encaissements (recettes) liés à son activité. [Analyse] La formule du besoin en fonds de roulement (BFR) est : BFR = (stocks + créances clients) – (dettes fournisseurs + dettes fiscales et sociales) Dans le cas présent, en utilisant les données de l’extrait du bilan de l’année 2018 de l’entreprise ÉcoSwim : BFR = (stocks + créances clients) – (dettes fournisseurs + dettes fiscales et sociales) = (200 + 280) – (160 + 0) = 480 – 160 = 320 k€ Ce résultat est mentionné dans les informations issues du traitement des données du bilan pour l’année 2008. Le besoin en fonds de roulement est de 320 k€, car il y a un décalage entre les décaissements (dépenses) liés à son activité (dettes fournisseurs + dettes fiscales et sociales = 160 + 0= 160 k€) et les encaissements (recettes attendues et potentielles) liés à son activité (stocks + créances clients = 200 + 280= 480 k€). 320 k€ représentent donc le montant prévisible dont l’entreprise ÉcoSwim a besoin pour financer son cycle d’exploitation au cours de l’année 2018.

2

L’entreprise envisage d’exiger un règlement client de 15 jours. Expliquez les incidences qu’aurait cette décision sur le besoin de financement du cycle d’exploitation.

MÉTHODE – Analyser l’incidence de la fixation (envisagée) du règlement client à 15 jours sur le besoin de financement du cycle d’exploitation. [Analyse] L’entreprise ÉcoSwim envisage d’exiger un règlement client de 15 jours. Si ce délai était auparavant inférieur à 15 jours, le délai de règlement client est alors allongé. Cela signifie que l’entreprise ÉcoSwim attendra plus longtemps pour percevoir le montant de ses créances clients. Au regard de la formule du BRF, le décalage entre les décaissements (dépenses) liés à son activité (dettes fournisseurs + dettes fiscales et sociales) et les encaissements (recettes attendues et potentielles) liés à son activité (stocks + créances clients) va s’accentuer. Chapitre 11  Quel financement pour l’entreprise ?

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Le montant prévisible dont l’entreprise ÉcoSwim a besoin pour financer son cycle d’exploitation au cours de l’année 2018 va alors être plus important. Si ce délai était auparavant supérieur à 15 jours, le délai de règlement client va diminuer. L’entreprise ÉcoSwim recouvrera alors plus rapidement le montant de ses créances clients. Au regard de la formule du BRF, le décalage entre les décaissements (dépenses) liés à son activité (dettes fournisseurs + dettes fiscales et sociales) et les encaissements (recettes attendues et potentielles) liés à son activité (stocks + créances clients) va diminuer. Le montant prévisible dont l’entreprise ÉcoSwim a besoin pour financer son cycle d’exploitation au cours de l’année 2018 va alors être moins important.

3

ÉcoSwim projette de réaliser un investissement de 420 k€. Recensez les modes de financement auxquels ÉcoSwim peut recourir pour financer cet investissement. Puis précisez quelle règle l’entreprise doit respecter pour assurer son équilibre financier.

MÉTHODE – Identifier le besoin net de financement lié à cet investissement. – Définir la notion de modes de financement. – Recenser les types de modes de financement auxquels l’entreprise ÉcoSwim peut recourir pour financer le besoin lié à cet investissement. – Définir la notion d’équilibre financier. – Présenter la règle que doit respecter la SAS TeXnich pour assurer son équilibre financier. [Définition] Les modes de financement comprennent l’ensemble des solutions de financement internes et/ou externes permettant à l’entreprise de financer ses besoins actuels et/ou futurs liés aux cycles d’exploitation et d’investissement. Les choix des modes de financement sont contraints par le respect de l’équilibre financier. Les solutions, pour les entreprises, de financement du cycle d’investissement : – en interne : • autofinancement, • augmentation du capital par les associés ; – en externe : • l’emprunt bancaire, • l’émission de titres, selon le besoin lié au cycle d’exploitation (actions et/ou obligations), • le crowdfunding, • le crédit-bail. [Définition] L’équilibre financier est un principe selon lequel les capitaux mobilisés par l’entreprise pour acquérir des biens (immobilisation, stock, crédit clients) restent à la disposition de l’entreprise pendant une durée qui correspond à la durée de vie ou d’utilisation du bien acquis. [Analyse] L’entreprise ÉcoSwim peut recourir à différentes solutions, en interne et en externe, pour financer cet investissement. Elle peut envisager : – en interne : • autofinancement, • augmentation du capital par les associés ; – en externe : • l’emprunt bancaire, • l’émission de titres, selon le besoin lié au cycle d’exploitation (actions et/ou obligations), • le crowdfunding, • le crédit-bail. L’entreprise ÉcoSwim doit toutefois, dans le cadre du financement de son investissement de 420 k€, respecter la règle de l’équilibre financier. Les capitaux mobilisés par l’entreprise ÉcoSwim pour acquérir des biens relatifs à son investissement de 420 k€ doivent rester à la disposition de l’entreprise pendant une durée qui correspond à la durée de vie ou d’utilisation du bien ou des biens acquis.

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