2éme Séance Economie Mon. & Fin [PDF]

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Université Abdelmalek Essaàdi Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales de Tétouan

Filière des Sciences Economiques et de Gestion 4ème SEMESTRE

Économie Monétaire et Financière II 2éme Séance 23 Avril 2021 Pr. Driss EL ZANATI

Année Universitaire 2020-2021

Plan du cours Chapitre préliminaire: Contexte général du secteur financier marocain

Chapitre 1: Le secteur bancaire marocain; Chapitre 2: Le marché Financier marocain; Chapitre 3: Le marché de change au Maroc,

Terminologie juridique

Chapitre 1: Le secteur bancaire marocain

Le secteur bancaire marocain Dans un contexte financier national et international en perpétuelle évolution, et après avoir été durant quelques décennies un système fortement administré, cloisonné, réglementé d’une manière disparate et abondante, le secteur bancaire marocain s’est engagé, depuis les années 90 du siècle écoulé, dans un mouvement accru de libéralisation et d’ouverture sur l’international. Ce mouvement a été entrepris dans le cadre de profondes réformes préconisées par les autorités monétaires.

Ces réformes avaient pour but de rendre le système bancaire marocain une vraie locomotive de l’économie, via son dynamisme, sa performance et sa capacité à contribuer efficacement à la croissance économique, et ce à travers une forte mobilisation de l’épargne et une meilleure allocation des ressources en adéquation avec les besoins de financement exprimés. On parle alors de la canalisation de d’offre de monnaie vers la demande de monnaie, mission confiée principalement aux établissements de crédits et organismes assimilés selon la législation bancaire en vigueur.

A cet égard, tenant compte d’un contexte réglementaire de plus en plus contraignant, ces établissements, considérés comme des entreprises commerciales de services, opèrent actuellement dans un marché caractérisé par une concurrence féroce et une clientèle qualifiée d’avertie et d’exigeante exprimant des besoins spécifiques et complexes. Ceci a nécessité de la part de ces établissements :  La diversification des produits et services ;  L’extension du réseau des points de ventes ;  L’externalisation de certaines activités ;  L’implémentation des standards internationaux en matière de gouvernance et de gestion des risques…etc. Dans l’objectif d’initiation et de sensibilisation aux métiers de la banque et pour mieux cerner les contours de l’offre et de la demande de monnaie formant le marché bancaire, il y lieu de passer en revue les axes essentiels suivants :

• Aperçu historique sur le secteur bancaire marocain ; • Les activités des établissements de crédit ; • Le cadre institutionnel du secteur bancaire marocain.

I-Aperçu historique sur le secteur bancaire marocain Historiquement, les autorités monétaires ont su capitaliser, au fil du temps, sur les bonnes pratiques issues des expériences internationales dans le domaine bancaire, et ce en instaurant au niveau du secteur bancaire marocain –via des réformes successivesles mécanismes et règles adéquats nécessaires à son fonctionnement. A cet effet, pour mettre en exergue, d’une manière succincte, les points saillants relatifs à l’évolution historique du secteur bancaire marocain dans le foisonnement des dites réformes, il apparait judicieux de s’intéresser aux trois étapes suivantes :

▫ Avant 1991 ; ▫ La décennie 90 du siècle écoulé ; ▫ De l’année 2000 à ce jour.

1-Avant 1991 Il y a lieu de distinguer deux périodes : -Avant et -après l’indépendance.

▫ Avant l’indépendance • En 1802, naissance de la première banque marocaine « Moses Pariente »; • En 1860, deux autres banques ont vu le jour : - « la banque Isaac Nahon » et -« la banque Salvador Hassan »;

• A la fin du 19eme siècle, le Maroc a incité les banques étrangères à s’installer au Maroc et surtout à Tanger : -Le Comptoir National d’Escompte de Paris (Banque Française) ; -La Banque of West Africa (Anglaise) et - Berliner Orient Bank (Banque Allemande) ; • En 1907, la création de la Banque d’Etat du Maroc comme conséquence de la signature de l’Acte d’Algésiras en 1906 ayant institué le régime de la porte ouverte ;

• Sous le protectorat (à partir de 1912), on a assisté à une forte concentration du secteur bancaire à Tanger et à Casablanca (plus de 50 filiales des banques étrangères) en plus de certains établissements financiers spécialisé dont notamment : ▫ Les caisses régionales agricoles (1919) ; ▫ La caisse des prêts immobiliers du Maroc (1919) ; ▫ Les Banques Populaires (1926) ; • En 1943 : le Dahir du 31 Mars 1943 a institué la première législation régissant la profession bancaire dont les principaux traits : ▫ Domaine d’activité des banques délimité ; ▫ Liste officielle des banques et leur organisation professionnelle ; ▫ Pouvoir de contrôle des banques attribué au Ministère des finances ; ▫ Création du Comité du Crédit et du Marché Financier- CCMF-

• En 1949, la création de la Caisse Centrale de Garantie -CCG- ; • En 1950, la création de la Caisse Marocaine des Marchés –CMM- ;

▫ Après l’indépendance Afin de rétablir sa souveraineté financière et monétaire, le Maroc avait pris, au lendemain de l’indépendance, les mesures nécessaires visant à mettre en place un système bancaire se fixant comme objectif la participation efficace à l’essor économique du pays. A. Pendant les années 50 et début 60 du 20éme siècle Les mesures essentielles prises ont concerné : • L’unification monétaire entre la zone nord et sud du Maroc en 1958 (le Franc Marocain) • La création de la Banque du Maroc le 30 Juin 1959 ; • La réorganisation de l’Office de changes en 1959; • La création d’une monnaie nationale « Le Dirham » le 17 Octobre 1959 ;

• La Création des organismes financiers spécialisées –OFS- dès 1959, s’agissant de : ▫ La Caisse Nationale du Crédit Agricole -CNCA- pour l’agriculture et le monde rural ; ▫ Le Crédit Immobilier et Hôtelier -CIH- pour la promotion immobilière et hôtelière ; ▫ La Banque Nationale pour le Développement Economique -BNDEpour promouvoir les investissements industriels ; ▫ La Caisse de Dépôt et Gestion –CDG- chargée de gérer des dépôts spécifiques d’origine publique ou privée ; • Réorganisation et renforcement de certaines banques : ▫ Crédit Populaire du Maroc –CPM- chargée de l’artisanat, des PME et des Travailleurs Marocains à l’étranger ; ▫ BMCE pour le financement des échanges extérieurs…..etc.

B. Pendant les années 60 & 70 du siècle écoulé • Les 69 établissements bancaires existants à la veuille de l’indépendance ont été tous contrôlés par les intérêts étrangers. Ceux-ci ont fait l’objet de transformation et de regroupement, le nombre a été réduit à 15 établissements uniquement ; • La promulgation de la loi bancaire le 21 Avril 1967 (en remplacement de celle de 1943), et ce pour mieux organiser et réglementer l’activité bancaire et accorder toute l’attention aux banques commerciales comme véritables instruments de développement économique et social ; • Les 15 banques avaient un statut de banques commerciales recevant des dépôts et octroyant des crédits à court terme ; • Les OFS chargés de financer les secteurs clés de l’économie ont été régis par des textes qui leur étaient propres ; • Les sociétés de crédit à la consommation et les sociétés de leasing n’obéissaient pas à cette loi ; • Le Groupement Professionnel des Banques du Maroc-GPBM- a été institué comme intermédiaire entre les banques et les autorités de tutelle ;

• L’instauration de certaines mesures de la politique monétaire à travers lesquelles les autorités de tutelle contrôlent la liquidité bancaire, dont notamment : ▫ L’encadrement du crédit fixant un plafond de crédits en 1969 ; ▫ La réserve monétaire ; ▫ Le plancher d’effets publics et les emplois obligatoires en bons de trésor –liquidités des banques immobilisées auprès de Bank Al Maghrib-. • La marocanisation des banques est intervenue suite au Dahir du 2 Mars 1973 ; C. Pendant les années 80 & début 90 du siècle passé • Adoption par le Maroc du Programme d’Ajustement Structurel (PAS) en 1983 pour le rééchelonnement de la dette extérieure et l’instauration de la politique d’austérité ‫سياسة التقشف‬suite à la crise financière qu’a connu le pays (due à la sécheresse, au 2éme choc pétrolier, à la chute des réserves de change…etc.) ayant placé le Maroc en situation de cessation de paiement de sa dette extérieure ; • Le changement de la dénomination de la Banque du Maroc en « Bank Al-Maghrib » en 1987 ;

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