Cours de Strategie Financiere [PDF]

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Zitiervorschau

STRATEGIE FINANCIERE DE L’ENTREPRISE

OBJECTIF : Fournir aux étudiants les outils d’analyse performants afin de leur permettre de développer leur capacité à élaborer, évaluer et implanter des modèles de prise de décision en matière de stratégies d’entreprise, de politiques et d’évaluation financière.

INTRODUCTION GENERALE La gestion financière est la branche de la finance d’entreprise qui s’intéresse à toutes les décisions qui affectent les finances de l’entreprise. Elle réfléchit sur les actifs à acquérir et sur les sources de financement possible de ses acquisitions. En matière de prise de décision, il n’y a qu’un seul objectif en finance d’entreprise : maximiser la valeur de l’entreprise. Pour atteindre cet objectif, trois séries de principes financiers doivent être respectés : -

le principe d’investissement : ce principe précise que l’entreprise ne peut investir en actifs que si ceux-ci lui rapportent un taux d’intérêt supérieur aux coûts des capitaux investi.

-

le principe de financement : ce principe pose que la firme peut utiliser une combinaison de dettes et de capitaux propres pour maximiser sa valeur.

-

le principe de la répartition des dividendes : ce principe indique que si les entreprises n’ont pas d’investissement rentable à réaliser à un taux minimal, alors, les flux financiers reviennent aux actionnaires sous formes de dividendes.

Choisir une stratégie financière, c’est là encore replacer l’entreprise sur le marché des sources de financement, revoir l’attitude vis-à-vis des actionnaires, des banquiers, des concurrents, voir également s’il est possible d’opérer des regroupements (rachats d’entreprises, OPA, OPE, fusions). Le choix d’une stratégie financière est bien évidemment cohérent avec la stratégie générale de l’entreprise. Selon A. Damodaran1, la stratégie financière de l’entreprise repose sur trois sous-stratégies caractéristiques : la stratégie d’investissement, la stratégie de financement et la stratégie de distribution du dividende. Ces trois stratégies fournissent une base à partir de laquelle on peut développer les activités de l’entreprise, simplement en appliquant des règles de bon sens, mais aussi en s’inspirant des méthodes les plus élaborées de la finance moderne. Il est essentiel de faire des investissements qui rapportent plus qu’ils ne coûtent, il est non moins essentiel de les financer de manière pertinente et il faut enfin assurer aux investisseurs une juste rémunération.

CHAPITRE 1 STRATEGIES DE« Finance CHOIX DES PROJETS D’INVESTISSEMENT 1 Aswath Damodaran, 2006, d’entreprise : théorie et pratique », 2e ed, Nouveaux Horizons, Paris.

I.

Stratégie de choix des critères des projets d’investissement

1. Principe général Dans la stratégie d’investissement, les firmes font l’effort d’investir en actifs seulement si elles espèrent une rentabilité des capitaux supérieure à leur coût, avec un minimum de rentabilité acceptable. Ce minimum de rentabilité est un taux planché, tenant compte du coût des capitaux propres et des dettes et pour lequel la rentabilité des investissements est identique à celle d’investissements similaires. Les entreprises ont des ressources rares qu’elles doivent affecter aux projets les plus compétitifs. Les investissements les plus classiques permettent la croissance et l’extension de la firme. Il y a aussi des investissements qui ne procurent pas de revenus supplémentaires, mais qui économisent des coûts en les maintenant à un faible niveau. Par exemple, utiliser des ordinateurs plus performants pour gérer les stocks permet de faire de substantielles économies sur les coûts de stockage. Une stratégie d’investissement bien pensée doit mesurer la rentabilité des projets d’investissement et les comparer à la rentabilité minimale acceptable pour décider si un projet donné est accepté ou non. Le taux de rentabilité minimal doit être suffisamment élevé pour couvrir les risques et pour rémunérer le dosage de capitaux utilisés, que ce soient des capitaux propres ou des capitaux empruntés. Il est aussi nécessaire de dépasser l’analyse quantitative pour essayer de déterminer la source des meilleurs projets et de faire le lien entre la gestion stratégique générale de la firme et l’analyse particulière de ses investissements. La théorie financière moderne retient que si les dirigeants d’entreprise gèrent l’entreprise dans l’intérêt des actionnaires, ils doivent entreprendre des investissements qui visent à maximiser la création de la valeur. Ce qui suppose que l’on puisse disposer d’une méthode permettant de mesurer la valeur créée par un investissement. L’étude des modèles d’évaluation semble privilégiée le modèle des cash-flows actualisés qui permet d’estimer la valeur de l’outil de production. Suivant ce principe, évaluer un projet d’investissement conduit à comparer le capital investi (CF0) à l’ensemble des cash-flows qui sont actualisés pour assurer la comparaison à une même date, généralement on choisit la date 0. Le taux d’actualisation appliqué en principe doit refléter le coût d’opportunité de tous les bailleurs de fonds au projet pondérés selon leur contribution respective au financement total.

Ce coût d’opportunité est une norme, un taux de rejet pour les dépenses d’investissement ou un taux de rentabilité minimum exigé par les bailleurs de fonds. Le raisonnement sous-jacent aux choix des investissements sont les suivants : « il ne faut pas investir dans un projet si sa rentabilité économique (re) est inférieure au coût (k) des ressources nécessaires au financement de ce projet ».

re > k 2. La valeur actuelle nette (VAN) La VAN représente la différence entre les cash-actualisés, calculés sur toute la durée de vie de l'investissement, et le capital investi. On a la formule suivante : n

VAN =∑ CFi (1+ k )-p- CF0 i=1

Avec CFi = CF1, CF2, CF3, …, CFn CF0 désigne le cash-flow initial k désigne le taux d’actualisation ou encore le coût du capital. Application Soit un projet d’investissement présentant le profil de flux de trésorerie suivant : années

0

1

2

3

4

CF

100

30

40

50

20

Le coût du capital retenu est 10%. TAF : calculer la VAN associé à ce projet. Solution VAN = (30 (1+0.1)-1 + 40(1+0.1)-2 + 50(1+0.1)-3 + 20(1+0.1)-4) – 100 VAN = 11.56 La réalisation de cet investissement revient à décaisser 100 et recevoir immédiatement 111.56 en contrepartie. L’opération est donc avantageuse et la VAN mesure cet avantage qui est 11.56. En effet, en supposant que l’entreprise réinvestisse le flux de trésorerie annuel généré au taux de 10%, la valeur de l’entreprise augmente de 11.56. Ainsi, pour qu’un projet d’investissement soit acceptable, sa VAN doit être positive (VAN>0). Cela, signifie que la rentabilité économique de l’investissement est supérieure au coût du capital.

Un projet d’investissement est d’autant plus intéressant et créateur de valeur que sa VAN est plus grande. En revanche une VAN taux d'intérêt (10 %) La rentabilité financière du financement par fonds propres 50 % et par endettement 50 % (11,7 %) est supérieure à la rentabilité financière du mode de financement par fonds propres 100 %. Il apparaît clairement dans ce cas que l'endettement accroît la rentabilité financière. Ce gain de rentabilité est: 11,70 % - 9,10 % = 2,60 %. Cette différence traduit le fait que l'entreprise a emprunté à 10 % pour financer des investissements dont la rentabilité est de 14 % ; ce faisant elle réalise sur ce financement un profit de 2,6 % qui augmente la rentabilité de ses capitaux propres. Ce phénomène d'ampliation de la rentabilité financière dû à la politique de financement est connu sous le nom d'effet de levier. Ici on dira que l'effet de levier est positif.

2ème Cas: La rentabilité économique (8 %) < taux d'intérêt (10 %) . La rentabilité financière du financement par fonds propres 50 % et par endettement 50 % (3,90 %) est cette inférieure à la rentabilité financière du mode de financement par fonds propres 100 % (5,20 %). La perte de rentabilité est: 3,90 % - 5,20 % = -1,3 %. Il apparaît cette fois que l'endettement diminue la rentabilité financière des capitaux propres. Cette perte traduit le fait que l'entreprise a emprunté à 10 % pour financer des investissements dont la rentabilité est de 8 % ; ce qui pénalise le taux de rendement des capitaux propres. Ce phénomène d'ampliation de la rentabilité financière dû à la politique de financement est connu sous le nom d'effet de levier. Ici on dira que l'effet de levier est positif. L'effet de levier a aussi un impact négatif. 2- Définition de l'effet de levier D'une manière générale, on désigne par effet de levier ou leverage l'amélioration ou la dégradation du taux de rentabilité financière de l'entreprise due au recours à l'endettement. L'étude de ce phénomène est utile à l'analyse financière et au choix des modes de financement. 3- Formulation et généralisation de l'effet de levier Pour étudier l'incidence de l'endettement sur la rentabilité financière, il convient de formuler la rentabilité financière (rf) en en fonction de la rentabilité économique (ré) en cas d'endettement. Considérons le tableau suivant: Eléments

Financement par fonds propres et

endettement CP D CP + D (CP + D).re D·i (Cp+D) .re - D·i = CP·re + D (re - i) (1 -α)·[CP·re + D·(re - i)]

Capitaux propres Dettes Actif économique Résultat économique Charges d'intérêt Résultat imposable Résultat net

i = Taux d'intérêt ré = Rentabilité économique. rf = Rentabilité financière α= Taux d'impôt sur les sociétés On sait qu'à l'origine rf =

RN CP

rf =

(1−α .)· CP· r e +(1−α .)· D·(r e−i) CP

rf =

( 1 – α . ) ·CP .r e (1−α .)· D·(r e −i) + CP CP D

rf = (1 – α).re + (1 – α). CP (r e −i) 

;

(Formule générale de l'effet de levier)

Si α = 35 %, (1 - α) = 65 % = 13/20

** re > i,

rf = [

13 13 D ] x re + [ ](re – i)x 20 20 CP

** re < i, rf = re + (re - i)*

D CP

Si α = 50 %, (1 - 0,5) = 50 % = 1/ 2 1 1 D rf = [ ]*.re + [ ]* (re - i) * ** re > i, 2 2 CP D ** re < i, rf = re + (re - i)* CP 

• Si l'entreprise est autofinancée à 100 %, alors pas de dettes, la formule devient:

rf = (1 – α).re En résumé l'effet de levier est mesuré par la différence entre la rentabilité financière obtenue dans une situation d'endettement et la rentabilité financière obtenue dans une situation d'autofinancement. On en déduit de ce qui suit que: L'effet de levier = rf = (1 – α).re + (1 – α). ( r e – i )

D −¿ (1 – α).re CP

L'effet de levier est mesuré par la quantité: (1 – α). ( r e – i )

D CP

D , est appelé" Levier financier" ou "Bras du levier", il n'est rien d'autre que le CP Dettes financières ratio d'autonomie financière R = dont la valeur doit être < 1 Capitaux propres  Si R < 1, alors D < CP Le rapport



Si R > l, alors D > CP, les prêteurs supportent la majeur partie du risque de l'entreprise (risque d'exploitation et risque financier) ; ce qui les incite à ne pas rester neutre à l'égard de la gestion de celle-ci, laquelle perdrait alors son autonomie (cas d'Air Afrique et la BAD).

Ce ratio mesure également la capacité de résistance de l'entreprise aux aléas conjoncturels susceptibles d'affecter sa rentabilité (défaillance de certains clients," grèves, etc.). Cette résistance est proportionnelle à l'importance relative des capitaux propres par rapport aux dettes. Application précédente Travail à faire: 1/ Retrouver les rentabilités financières obtenues ci-dessus à partir de la formule de l'effet de levier. 2/ Montrer dans les deux hypothèses quel est l'impact du leverage sur la rentabilité financière de l'entreprise en cas d'endettement.