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Université de Carthage Ecole Nationale d’Ingénieurs de Carthage
Support de cours
CONSTRUCTION MECANIQUE Génie Mécatronique
Ahmed KACEM Maître‐assistant à l’ENICarthage
Année universitaire : 2017/2018
Ecole Nationale d’Ingénieurs de Carthage
Ing. Mécatronique
Chapitre
1
Pièce mécanique
I. Formes techniques d’une pièce mécanique Arbre : élément contenu de forme cylindrique ou non.
lamage
Alésage : forme contenante cylindrique ou non. Evidement : vide prévu dans une pièce pour en diminuer le poids ou pour réduire la surface d’appui.
alésage
Chambrage : évidement réalisé à l’intérieur d’un alésage afin de chambrage
réduire la portée de l’arbre (diminution du frottement). Il peut servir
bossage
également de réserve de lubrifiant. Collet : couronne en saillie sur une pièce cylindrique.
arbre
Collerette : bord rabattu d’une pièce (extrémité d’un tube) qui assure la
collet
liaison avec une autre pièce. Lamage : logement cylindrique à fond plat destiné généralement à noyer un élément de pièce (noyer une tête de vis cylindrique par exemple). Fraisure : évasement conique à l’extrémité d’un trou.
épaulement chanfrein
Bossage : saillie prévue sur une pièce afin de limiter une zone d’appui ou de contact. Epaulement : changement brusque de la section d’une pièce afin d’obtenir une surface d’appui. Entaille : enlèvement d’une partie d’une pièce par usinage. Encoche : petite entaille.
embase
Rainure : enlèvement de matière long et étroit réalisé dans une pièce et destiné à réaliser différentes fonctions : positionnement entre deux pièces, mise en place d’une languette, etc.
semelle
évidement
Saignée : entaille profonde et de faible largeur. Gorge : dégagement étroit, généralement arrondi à sa partie inférieure, exécuté
fraisure
sur une pièce cylindrique. Embase : élément d’une pièce destiné à servir de base. Semelle : surface d’une pièce généralement plane et servant d’appui. Nervure : partie saillante d’une pièce destinée à en augmenter la résistance ou la rigidité.
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Lumière : petit orifice pouvant par exemple servir de ventilation. Trou oblong : trou plus long que large terminé par deux demi‐ cylindres. Méplat : surface plane sur une pièce à section circulaire parallèle à son axe de révolution. Tenon : partie d’une pièce faisant saillie et se logeant dans une rainure ou une mortaise.
tenon
Téton : petite saillie de forme cylindrique.
mortaise
Mortaise : évidement effectué dans une pièce et recevant le tenon d’une autre pièce de manière à réaliser un assemblage. Queue d’aronde : tenon en forme de trapèze pénétrant dans une rainure de même forme et assurant une liaison glissière. Languette : tenon de grande longueur destiné à rentrer dans une rainure et assurant, en général, une liaison glissière. Décrochement : surface en retrait d’une autre surface et parallèle à celle‐ci. Dégagement : évidement généralement destiné à éviter le contact de deux pièces suivant une ligne ou assurer le passage d’une pièce.
Eléments de localisation : Le pied de positionnement, le locating et le macaron servent à positionner deux pièces l’une par rapport à l’autre au sein d’un mécanisme.
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Chanfrein : petite surface obtenue par suppression d’une arrête sur une pièce. Arrondi : surface à section circulaire partielle, destinée à supprimer une arrête vive. Congé : surface à section circulaire partielle destinée à raccorder deux surfaces formant un angle rentrant.
congé
arrondi
chanfrein
Application Indiquer le nom de chaque forme ou élément des pièces suivantes. (b)
(c)
(d) (i)
(j)
(a)
(h)
(e)
(k) (f) (g) (m) (n)
(l) (p)
(o)
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II. Représentation d’une pièce mécanique sur dessin technique II.1. Représentation orthographique II.1.1. Projection orthogonale Dans le système de projection orthogonale, l’observateur se place perpendiculairement à l’une des faces de l’objet, appelée vue de face. A partir de cette vue, il est possible de définir cinq autres vues. Le plus souvent trois vues, parfois moins, suffiront pour définir la plupart des objets. En pratique, on choisit les vues les plus représentatives et qui comportent le moins de parties cachées. Les parties vues de l’objet (arêtes, surfaces) sont dessinées en trait fort. Les parties cachées sont tracées en traits interrompus.
II.1.2. Représentations particulières Vue partielle : Dans certains cas, une vue partielle est suffisante pour la compréhension du dessin. Cette vue doit être limitée par un trait continu fin ondulé ou rectiligne en zigzag. Vue interrompue : Pour un objet très long et de section uniforme, on peut se borner à une représentation des parties essentielles. Les parties conservées sont rapprochées les unes des autres et limitées comme les vues partielles. Demi vue et un quart de vue : Pour souci de simplification, une vue comportant des axes de symétrie peut n’être représentée que par une fraction de vue. Dans ce cas repérer les extrémités des axes de symétrie par deux petits traits fins perpendiculaires à ces axes.
Vue partielle
Vue interrompue
demi vue
quart de vue
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II.2. Représentation en coupe Les coupes et les sections permettent d’améliorer la clarté et la lisibilité du dessin, il est ainsi possible de mettre en évidence : (i) des formes intérieures, (ii) des épaisseurs et (iii) des détails locaux. On imagine la pièce traversée par un plan sécant (plan de coupe), on dessine en les hachurant les surfaces situées dans ce plan. Une section représente exclusivement la partie de la pièce située dans le plan sécant. Une coupe représente la section et la partie de la pièce située en arrière du plan de coupe.
II.2.1. Coupe On définit, à l’aide d’un trait mixte fin, fort aux extrémités, la trace du plan de coupe qui est repéré par des lettres majuscules. Celles‐ci serviront à désigner la coupe. Le sens d’observation doit être indiqué par des flèches. En général, on ne dessine par les contours cachés, ou traits interrompus courts, sauf si ceux‐ci
sont
indispensables
à
la
compréhension. Les hachures apparaissent là ou la matière a été coupée. Elles sont tracées en trait continu fin et sont de préférence inclinées à 45° par rapport aux lignes générales de contour. Elles ne traversent pas ou ne coupent jamais un trait fort et ne s’arrêtent jamais sur un trait interrompu court. On ne coupe jamais une nervure lorsque le plan de coupe passe dans le plan de sa plus grande surface. On ne coupe jamais les pièces de révolution pleines telles que bille, vis, arbre, axe, écrou, etc.
Hachures
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II.2.2. Coupes particulières Demi‐coupe : Les vues en demi‐coupe sont particulièrement intéressantes dans le cas des pièces symétriques. Dans ce cas, la moitié de la vue est dessinée en coupe, afin de définir les formes et les contours intérieurs, alors que l’autre moitié reste en mode de représentation normal pour décrire les formes et les contours extérieurs. Coupe locale : Elle permet de montrer un détail intérieur en trait continu fort sans couper la totalité de la pièce. La zone coupée est délimitée par un trait fin
coupe locale
ondulé.
Coupe brisée à plans parallèles : Elle apporte un grand nombre de renseignements et évite l’emploi de plusieurs coupes normales. Le plan de coupe est construit à partir de plans de coupe classiques parallèles entre eux. Coupe brisée à plans obliques : Le plan de coupe est constitué de deux plans sécants. La vue en coupe est obtenue en ramenant dans un même plan tous les tronçons coupés par une rotation.
II.2.3. Section Dans une section, seule la partie coupée est dessinée (là où la matière est réellement coupée ou sciée). On distingue les sections rabattues dessinées en trait fin continu sur la vue et les sections sorties dessinées en trait fort à l’extérieur des vues. La section sortie peut être placée dans sa position normale ou en la reliant au repérage du plan sécant au moyen d’un trait mixte fin (dans ce cas le repérage n’est pas nécessaire).
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Application Le dessin ci‐dessous représente le dessin de définition incomplet d’un support en vue de face, vue de droite et vue de dessus. 1) Compléter la vue de dessus. 2) Compléter la vue de face en coupe A‐A.
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Chapitre
2
Liaisons mécaniques
Le contact entre deux pièces mécaniques différentes crée une liaison mécanique. En fonction de la forme des surfaces mises en contact, on obtient différentes liaisons.
I. Torseurs associés aux liaisons mécaniques I.1. Torseur cinématique Soit deux solides S1 et S2 en mouvement relatif, et O le centre de la liaison considérée. Le torseur cinématique associé au mouvement de S2 par rapport à S1 est en O : ΩS2/S1 ω x x ω y y ωz z ωx Vx τ C S2/S1 = et noté τ C S2/S1 = ω y Vy ω V VO S2/S1 Vx x Vy y Vz z z O z O
Avec ΩS2/S1 est le vecteur vitesse angulaire instantanée du solide S2 par rapport à S1 et VO S2/S1 est le
vecteur vitesse linéaire instantanée du point O appartenant au solide S2 par rapport à S1. Exemple : Torseur cinématique d’une liaison pivot glissant Les deux solides S1 et S2 ont une liaison pivot glissant si au cours de leur mouvement relatif une droite D2 de S2 reste confondue avec une droite D1 de S1. Le mouvement de S2 par rapport à S1 se décompose en : ‐ rotation autour de (O, x ) ΩS2/S1 = ω x x ‐ translation suivant (O, x ) VO S2/S1 = Vx x
Le torseur cinématique s’écrit en O : ωx Vx τ C S2/S1= 0 0 0 0 O
I.2. Torseur statique Soit deux solides S1 et S2 en mouvement relatif, et O le centre de la liaison considérée. Le torseur statique (ou torseur d’action mécanique) s’écrit : R S2S1 X x Y y Z z X L τ S S2S1 = et noté τ S S2S1 = Y M Z N M L x M y N z O O S2 S1 O
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Avec R S2S1 est le vecteur représentatif de l’effort exercé en 0 par le solide S2 sur le solide S1 et MO S2/S1 est le vecteur représentatif du moment au point O, des forces de contact exercées par S2 sur le solide S1. Exemple : Torseur statique d’une liaison pivot glissant Dans l’exemple précédent de la liaison pivot glissant parfaite, aucun effort ne s’oppose à la translation de S2 suivant l’axe (O, x ) alors qu’aucune translation n’est possible suivant les axes (O, y ) et (O, z ). De même, aucun moment (en supposant le frottement nul) ne s’oppose à la rotation de S2 autour de l’axe (O, x ), alors qu’aucune rotation n’est possible autour des axes (O, y ) et (O, z ). D’où l’écriture du torseur statique associé à la liaison pivot glissant en O : 0 0 τ S S2S1 = Y M Z N O
II. Liaisons mécaniques élémentaires Schéma normalisé
Désignation de la liaison
2D
3D
Encastrement
Pivot d’axe (O, x )
ou
Glissière d’axe (O, x )
Forme
Torseur
Torseur
cinématique
statique
0 0 0 0 0 0 O
X L Y M Z N O
ωx 0 0 0 0 0 O
X 0 Y M Z N O
En tout point de (O, x )
0 Vx 0 0 0 0 O
0 L Y M Z N O
En tout point de l’espace
particulière conservée
En tout point de l’espace
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Hélicoïdale d’axe (O, x )
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ω x Vx 0 0 0 0 O
ou
avec p ω V x 2π x p : pas de la vis
X L Y M Z N O avec p X L 2π
En tout point de (O, x )
Pivot glissant d’axe (O, x )
ω x Vx 0 0 0 0 O
0 0 Y M Z N O
En tout point de (O, x )
Rotule à doigt de centre O bloquée en x
0 0 ω y 0 ω 0 O z
X L Y 0 Z 0 O
Au point O
ω x 0 ω y 0 ω 0 O z
X 0 Y 0 Z 0 O
Au point O
0 Vx 0 Vy ω 0 O z
0 L 0 M Z 0 O
En tout point de l’espace
ω x Vx ω y 0 ω 0 O z
0 0 Y 0 Z 0 O
Au point O
Rotule de centre O
Appui plan de normale z Linéaire annulaire de centre O et de direction x
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Linéaire rectiligne de droite de contact (O, x ) et de normale z
ω x Vx 0 Vy ω 0 O z
0 0 0 M Z 0 O
En tout point de (O, x , z )
Ponctuelle de centre O et de normale x
ω x 0 ω y Vy ω V z O z
X 0 0 0 0 0 O
En tout point de (O, x )
ou
III. Classification des liaisons mécaniques III.1. Liaison complète, liaison partielle La liaison est complète lorsqu’il n’y a aucune possibilité de mouvement entre les pièces liées. Dans ce cas, il n’y a pas de degré de liberté. Une liaison est partielle lorsqu’il y a possibilité de mouvement entre les pièces. Dans ce cas, les pièces peuvent bouger les unes par rapport aux autres.
Liaison partielle
Liaison complète
III.2. Liaison rigide, liaison élastique Une liaison rigide assure aux pièces assemblées une position relative bien déterminée, constante dans le temps. Une liaison élastique permet, au contraire, un déplacement relatif limité des pièces assemblées. La position relative des pièces est fonction de l’intensité des sollicitations extérieures. Ce type de liaison permet d’amortir les chocs et de réduire les vibrations provoquées par des sollicitations variables dans le temps.
Liaison élastique
Liaison rigide
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III.3. Liaison par adhérence, liaison par obstacle Une liaison est par adhérence lorsqu’un phénomène d’adhérence s’oppose à la suppression de la liaison. Elle est par obstacle lorsque la rupture d’un obstacle est nécessaire pour supprimer la liaison.
Liaison par obstacle
Liaison par adhérence
III.4. Liaison démontable, liaison indémontable La liaison est démontable lorsqu’on peut séparer les pièces sans endommager les surfaces ou l’organe de liaison. La liaison est indémontable lorsque la séparation des pièces entraîne la détérioration de leur surface ou de l’organe de liaison.
Liaison indémontable
Liaison démontable
III.4. Liaison directe, liaison indirecte Dans une liaison directe les pièces sont conçues pour tenir ensemble sans l’intervention d’une autre pièce. La liaison est indirecte lorsqu’elle nécessite un ou plusieurs éléments intermédiaires pour assurer la liaison.
Liaison indirecte
Liaison directe
IV. Schéma cinématique Le schéma cinématique est une représentation plane ou spatiale des liaisons entre les différents éléments d’un mécanisme. Pour construire ce schéma, on dessine les symboles normalisés des liaisons en respectant les caractéristiques géométriques relatives des différentes liaisons (parallélisme, orthogonalité, perpendicularité, coaxialité,…).
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Pour établir un schéma cinématique il faut : 1) A partir de dessin d’ensemble du mécanisme, déterminer les classes d’équivalence cinématique (groupes de pièces liées entre elles par encastrement). 2) Analyser les liaisons entre les différentes classes d’équivalence (Etablir le graphe des liaisons). 3) Positionner les liaisons schématisées selon l’orientation qu’elles ont sur le dessin d’ensemble. On donne au schéma une forme qui ressemble au mécanisme réel ; il est important de respecter les orientations des symboles par rapport aux normales et axes des liaisons. Exemple : Etau
9
2
Glissière
8
1
Vis CHC M5 à téton
7
4
Vis F/90
6
4
Goupille
5
1
Mors fixe
4
2
Mâchoire
3
1
Mors mobile
2
1
Vis de manœuvre
1
1
Traverse
Rep
Nb
Désignation
1) Repérage des classes d’équivalence E1 = {1 E2 = {2 E3 = {3 Cours construction mécanique
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2) Analyse des liaisons entre les différentes classes d’équivalence (graphe des liaisons). 3) Exécution du schéma cinématique plan : Application Le dessin ci‐dessous montre le mécanisme de commande des soupapes d’un cylindre de moteur à
explosion. La came (1) agit sur la soupape (6) par l’intermédiaire de linguet (2), de la tige (3) et de culbuteur (4), articulé autour d’un axe solidaire de la culasse (0). La soupape (6) est guidée dans une bague de bronze. La soupape est appliquée contre un poussoir réglable (5) par les ressorts (7‐8).
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1) Compléter le schéma cinématique de ce mécanisme :
2) Donner les torseurs cinématiques et statiques des liaisons suivantes : Liaison Torseur cinématique
0/2
...... ....... ...... ....... ...... ....... .......
Liaison
Torseur cinématique
Torseur statique
(4‐5)/0
...... ....... ...... ....... ...... ....... .......
...... ....... ...... ....... ...... ....... .......
Torseur statique
...... ....... ...... ....... ...... ....... .........
3) Cocher les bonnes réponses. La liaison entre les pièces (4) et (5) est : complète partielle démontable indémontable rigide élastique
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Chapitre
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Tolérance et ajustement
I. Cotation tolérancée L’imprécision inévitable des procédés d’élaboration fait qu’une pièce ne peut pas être réalisée de façon rigoureusement conforme aux dimensions fixées au préalable. Il a fallu donc tolérer que la dimension effectivement réalisée soit comprise entre deux dimensions limites. La différence entre ces deux dimensions constitue la tolérance ou l’intervalle de tolérance (IT). On affecte à la pièce une dimension nominale (d) et l’on définit chacune des deux dimensions limites par son écart par rapport à cette dimension nominale. Ecart supérieur (ES) : ES = dmax ‐ dnominal Ecart inférieur (EI) : EI = dmin ‐ dnominal
II. Ajustement On parle d’ajustement lorsque l’on assemble un arbre et un alésage de même cote nominale. Un ajustement est composé de la cote nominale commune suivie des symboles correspondants à la tolérance de chaque pièce en commençant toujours par l’alésage. Ex : 60 E8 f7
Le diamètre ou cote nominale sert de référence (ligne zéro) pour positionner les intervalles de tolérance (IT) et les écarts supérieur et inférieur. Pour chaque dimension nominale, il est prévu toute une gamme de tolérances. La valeur de ces tolérances est symbolisée par un numéro dit qualité. La position de l’intervalle de tolérance par rapport à
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la ligne zéro est symbolisée par une ou deux lettres. Suivant la position relative des intervalles de tolérance, un ajustement peut être avec jeu, incertain ou avec serrage.
Ajustement avec serrage
Ajustement avec jeu
Ajustement incertain
Alésage Arbre
Ligne zéro
JeuMax= AlésageMax - Arbremin
SerrageMax= ArbreMax - Alésagemin
JeuMax= AlésageMax - Arbremin
Jeumin= Alésagemin - ArbreMax
Serragemin= Arbremin - AlésageMax
SerrageMax= ArbreMax - Alésagemin
Le choix d’un ajustement se fait en fonction du jeu ou du serrage désiré, et en fonction du fonctionnement des deux pièces : Guidage ordinaire ………………………………………………………………. H7/f7 Guidage précis pour mouvement de faible amplitude ………… H7/g6 Positionnement d’une pièce par rapport à une autre …………. H7/h6 Immobilisation d’une pièce par rapport à une autre …………… H7/p6 Dans le système alésage normal, la position pour les tolérances de tous les alésages est donnée par la lettre H. L’ajustement désiré est obtenu en variant pour l’arbre la position de la tolérance. Dans le système arbre normal, la position pour les tolérances de tous les arbres est donnée par la lettre h. L’ajustement désiré est obtenu en variant pour l’alésage la position de la tolérance.
Système alésage normal
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Système arbre normal
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Application Compléter l’étude pour les ajustements suivants :
Ajustement piston/axe : ………………………….. Alésage Cote tolérancée
…………………………
ES=…………..........mm EI=…………...........mm
Alésage Maxi=……..…….mm Alésage mini=……..……..mm
IT=………………..mm
es=………………….mm ei=………………….mm
Arbre Maxi=……..………...mm Arbre mini=……..…………mm
IT=……………..….mm
Arbre Cote tolérancée
…………………………
Il s’agit d’un ajustement ……………………… Calculer donc : ………………………= …………….…….. = ………………..………… = ……….……… mm ………………………= …………….…….. = ………………..………… = ……….……… mm
L.Z. 12
Ajustement bielle/axe : ………………………….. Alésage Cote tolérancée
…………………………
ES=…………..........mm EI=…………...........mm
Alésage Maxi=……..…….mm Alésage mini=……..……..mm
IT=………………..mm
es=………………….mm ei=………………….mm
Arbre Maxi=……..………...mm Arbre mini=……..…………mm
IT=……………..….mm
Arbre Cote tolérancée
…………………………
Il s’agit d’un ajustement ……………………… Calculer donc : ………………………= …………….…….. = ………………..………… = ……….……… mm ………………………= …………….…….. = ………………..………… = ……….……… mm
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Chapitre
4
Cotation fonctionnelle
Tout ensemble mécanique demande une analyse complète afin de mettre en évidence les conditions nécessaires à son bon fonctionnement. Une étape importante de cette analyse est la cotation fonctionnelle qui permet : ‐ de faire un choix raisonné entre les diverses dimensions géométriques impliquées dans le fonctionnement ; ces dimensions sont appelées les dimensions fonctionnelles. ‐ de coter et tolérancer les dimensions fonctionnelles de chaque pièce en respectant toujours l’emploi prévu dit les conditions fonctionnelles. Une fois cotées et tolérancées, les pièces pourront être fabriquées. La cotation fonctionnelle est donc une étape indispensable entre la conception et la fabrication d’un produit.
I. Définitions I.1. Cote condition ou condition fonctionnelle Soit un assemblage entre deux pièces prismatiques (1) et (2). Deux cas sont possibles : Cas 1
Cas 2
C2
C2
1
1 2
C1
2 C1
J
Cas 1 : la pièce (1) doit pouvoir coulisser dans (2). Dans ce cas, la condition dimensionnelle assurant le bon fonctionnement est C2 > C1 ou encore J > 0. Cas 2 : la pièce (1) est assemblée dans (2) (liaison complète par adhérence). Dans ce cas, la condition dimensionnelle assurant cette liaison est C1 > C2 ou J