Composition Aliment Bétail [PDF]

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Zitiervorschau

Agriculture

Les ingrédients qui composent l’aliment volaille Mots clés : volaille, poules, poulet de chair, aliment, ingrédients, feed mill

L’aliment pour volaille est un assemblage d’ingrédients. Pour obtenir un aliment peu coûteux, rentable et bien équilibré, il faut estimer la valeur nutritionnelle de chaque matière première et faire la distinction entre les aliments disponibles localement ou qu’il faut importer. Les efforts doivent se concentrer sur le maïs, disponible partout et à prix accessible. Auteur(s) : Alain Huart et collaborateurs Date de publication : 2004 Catégorie(s) : Élevage et pêche Province(s) : K  inshasa • Bandundu • Équateur • Province Orientale • Nord-Kivu • Sud-Kivu • Maniema • Katanga • Kasaï-Oriental • Kasaï-Occidental • Bas-Congo Partenaire(s) : Centre agronomique et Vétérinaire tropical de Kinshasa Nombre de pages : 5 Identification : F-EP-A5-5

Les céréales, les issues de céréales, le manioc, les sources de protéines d’origine végétale, les matières premières d’origine animale ou minérale… Tous les composants de l’aliment volaille sont ici présentés.

L’aliment pour volaille est un assemblage d’ingrédients. La première difficulté consiste à bien estimer la valeur nutritionnelle de chaque matière première. Il convient de bien connaître la composition de certains ingrédients locaux car les tables « occidentales » s’avèrent parfois non-adaptées au contexte africain. Par ailleurs, la formulation a pour but d’élaborer le mélange qui correspond aux qualités requises mais au moindre coût possible. L’éleveur a donc le choix soit de s’approvisionner en aliment industriel commercial, en principe bien équilibré ; soit pour minimiser les coûts, il procède lui-même à un mélange artisanal. Certes, il peut disposer ainsi d’aliment moins coûteux, mais aussi, s’il est mal équilibré, nettement moins performant et rentable. Il est donc essentiel pour la fabrication des aliments à la ferme, de disposer de la gamme complète des ingrédients nécessaires, ce qui est loin d’être évident. Il est en effet nécessaire de distinguer d’une part les ingrédients disponibles localement, d’autre part, ceux qui doivent être importés. En effet, en raison du faible développement des agro-industries, la panoplie des ingrédients, surtout ceux qui sont riches en protéines, est plutôt faible au Congo. On retiendra cependant que le maïs constitue toujours la base des aliments pour

volaille, parce que disponible partout et à un prix accessible, surtout à l’intérieur du pays. En raison du coût de transport, le prix du maïs à Kinshasa est plus élevé mais la reprise de la circulation fluviale avec le Nord du pays après 5 années de fermeture due à la guerre devrait faire baisser ces charges. Le prix du maïs présente aussi d’importantes variations saisonnières, notamment en raison de la quasi absence d’infrastructures de stockage adéquates (silo) et des conditions souvent inadéquates permettant l’attaque rapide par les nuisibles (charançons). Certes, toutes les actions qui seront menées auprès des producteurs de maïs (intrants, semences...) pour leur permettre d’augmenter leur production et leur rendement auront une action bénéfique sur le prix final de l’aliment volaille. À ce titre et puisqu’il s’agit de privilégier les ingrédients locaux afin de favoriser la production nationale, et d’offrir plus de débouchés aux agriculteurs congolais, il est nécessaire de concentrer les efforts sur le maïs, qui, nous le répétons, représente environ la moitié de l’aliment destiné au poulet de chair mais aussi à la poule pondeuse, aux autres volailles ainsi qu’au porc. N’oublions pas non plus que la République Démocratique du Congo est largement déficitaire en céréales, pour la nutrition

de ses populations. Au Katanga le maïs est importé d’Afrique Australe ; à Matadi 400.000 tonnes (riz – blé – farine) sont importées chaque année. Outre le maïs, les autres ingrédients locaux disponibles à un prix raisonnable sont le son et le tourteau palmiste : cependant, la teneur élevée en fibres de ces ingrédients ne permet pas de les incorporer à plus de 5 – 10 % dans la ration. Mais leur utilisation permet tout de même de faire baisser le coût de l’aliment. La difficulté majeure se situe donc dans l’apport en protéines car le tourteau palmiste est relativement pauvre en protéines et les autres tourteaux (coton – arachide) sont peu produits au Congo. La graine de soja peut être utilisée mais elle est coûteuse et de plus nécessite un traitement thermique délicat. C’est donc vers le tourteau de soja importé que l’on se tourne habituellement au Congo et c’est l’ingrédient à haute teneur en protéines le plus utilisé dans les rations pour volaille. Enfin il faudra veiller à l’apport en minéraux, vitamines et oligo-éléments ainsi que nous l’avons vu : le recours à un prémix complet du commerce est pratiquement incontournable. Pour terminer, il y a ce qu’on appelle Ecocongo • 1

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les ingrédients non-conventionnels tels que termites, chenilles, escargots... que l’on trouve au village et aussi des produits végétaux intéressants tel le leucaena. Le Centre Agronomique et Vétérinaire Tropical de Kinshasa ‘CAVTK’ avec la Faculté Universitaire des Sciences Agronomique de Gembloux est occupé à traiter et analyser tous ces ingrédients tels qu’on les trouve dans les fermes visitées ; les résultats de ces recherches seront publiés prochainement dans « Troupeaux » en vue d’une utilisation pratique.

1. Les céréales

1.1. Le maïs

C’est la matière première la plus importante en volume en zones chaudes comme sous les autres climats et la principale source d’énergie en alimentation des volailles. Le maïs est riche en hydrates de carbone (amidon) donc en énergie et très appétant pour les volailles. Par rapport aux besoins nutritionnels, il est relativement carencé en protéines et en acides aminés comme la lysine et le tryptophane, raison pour laquelle il est naturellement associé à des matières riches en protéines (tourteaux oléagineux, farines animales). Il est bien complémenté par le tourteau de soja. Le maïs jaune est le plus courant. Il contient une quantité importante de pigments caroténoïdes. Ces pigments permettent d’augmenter la coloration de la peau des poulets de souches dites « jaunes.»En Afrique, on rencontre fréquemment du maïs blanc. Sa valeur nutritionnelle équivaut à celle du maïs jaune, mais il ne contient pas de pigments caroténoïdes et n’est donc d’aucun secours pour la coloration de la peau des poulets. Il doit dans ce cas et si on souhaite cette coloration être complémenté par des pigments de synthèse ou d’origine végétale. C’est d’ailleurs également le cas des régimes qui sont formulés sur la base d’une céréale (ou source d’énergie) autre que le maïs jaune. Quelle que soit la production, il n’y a pas de limite à l’incorporation du maïs dans une formule, s’il est de bonne qualité. En Afrique, il importe de prêter la plus grande attention à la qualité de conservation des grains. Selon les conditions de séchage et de stockage, une forte contamination en 2 • Ecocongo

aflatoxines et autres toxines fongiques peut avoir lieu, rendant même parfois les céréales impropres à la consommation par des volailles. Certains additifs à base d’aluminosilicates permettent de neutraliser les toxines fongiques. Cependant avec les doses élevées rencontrées sous ces climats, leur efficacité est très limitée. Ces contaminations fongiques importantes entraînent des chutes de performances consécutives à des dégénérescences hépatiques, et induisent un risque de toxicité pour le consommateur puisque des résidus peuvent être retrouvés dans les produits animaux. Pour diminuer ces contaminations fongiques, il faut conseiller aux producteurs des méthodes rationnelles de séchage et stockage du maïs et surtout éviter le contact prolongé des grains avec le sol. Ces remarques sont d’ailleurs valables pour une part importante des matières premières que nous abordons par la suite. Il sera donc simplement mentionné leur susceptibilité à la contamination fongique.

1.2. Les brisures de riz

Le riz, dans les pays où il est cultivé, est trop cher pour être utilisé directement en alimentation animale, sauf circonstances exceptionnelles. Il s’agit de grains de riz cassés qui sont triés après le polissage. C’est donc une matière première de grande valeur énergétique mais pauvre en protéine. Après broyage, elle entre largement dans l’alimentation des volailles, à condition de rééquilibrer la formule en protéines et acides aminés. Les brisures de riz ne contiennent pas de pigments caroténoïdes, il faut en tenir compte en formulation.

1.3. Le Sorgho

Le sorgho est une céréale secondaire fréquemment rencontrée en Afrique. La teneur en énergie reste élevée même si elle est en deçà de celle du maïs. Certaines variétés de sorgho comportent une teneur élevée en tanins. Ces tanins ont deux inconvénients : • ils augmentent l’amertume de l’aliment, provoquant chez les volailles une diminution de la consommation ; • ils diminuent la digestibilité des nutriments de l’aliment, en particulier des protéines. Il est possible de contrôler la teneur en tanins d’un sorgho. Pour être utilisable en alimentation animale, cette teneur ne doit

pas dépasser 0,3 %. Si le sorgho est faible en tanins, il peut remplacer une partie du maïs – jusqu’à 10 à 20 % de la formule selon l’âge des oiseaux. 1.4. Les mils Il s’agit de plusieurs céréales cultivées en Afrique pour l’alimentation humaine particulièrement en zones sub-sahariennes, en raison de leur grande résistance à la sécheresse. La valeur nutritionnelle des mils est intéressante. Légèrement moins énergétique qu’un maïs, il représente en revanche une teneur généralement plus élevée en protéines et acides aminés. Plus riches en matière grasse que le maïs, les mils ont une teneur intéressante en acides gras insaturés (supérieure à 50 % de la matière grasse). Dans les régions où ils sont produits, les mils peuvent constituer la principale source d’énergie pour l’alimentation des volailles. La compétition directe avec l’alimentation humaine donne toutefois à ces céréales une valeur marchande assez élevée, notamment en période de soudure alimentaire. Le plus souvent, les mils ne rentrent en formulation que dans les périodes de prix modérés.

2. Les issues de céréales 2.1. Le son de blé Il s’agit des sous-produits de meunerie disponibles à Kinshasa et au Bas-Congo. Ils sont traditionnellement utilisés en alimentation animale. Il est constitué de particules fines de pellicules de grains de blé, séparées au moment de la production de la farine panifiable. Il contient également des particules de germes de blé. C’est un produit volumineux, plus riche en protéines que le blé entier, riche en phosphore, en vitamines du complexe B et en manganèse. Cependant, sa teneur élevée en cellulose limite ses possibilités d’incorporation dans les aliments pour volailles à 10 % pour des oiseaux en croissance et à 15 % maximum chez les adultes. Dans les pays les plus démunis en matières premières, ces maxima peuvent être augmentés à 15 et 20 % respectivement à condition toutefois qu’il soit de bonne qualité et que son taux d’acidité sulfurique soit au maximum de 0,20 (mesure effectuée en laboratoire).

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2.2. Le son de riz C’est le sous-produit du polissage du riz. Il est disponible pratiquement dans tous les pays chauds. Il est essentiellement constitué du péricarpe du grain de riz. La balle préalablement enlevée et très riche en cellulose (4042 %) et en silice, n’est pas utilisable en alimentation des volailles. Elle peut cependant entrer en faible proportion dan le son de riz industriel, et en plus grande proportion dans le son de riz issu de petites décortiqueries. La valeur énergitique (et donc économique) des sons les plus riches en balle est largement diminuée. Le son de riz contient également de petites quantités de germes, ce qui a pour effet d’augmenter sa teneur en matière grasse. C’est donc une matière première riche en matière grasse très oxydable. L’oxydation est d’autant plus rapide que le produit est stocké en conditions chaudes et humides. On peut en revanche la ralentir en utilisant des antioxydants, si on a la possibilité de les mélanger intimement au son. Par ailleurs le son de riz est une matière équilibrée en protéines, riche en minéraux (phosphore) et en vitamines B1, PP et E. Cette matière première est une source d’énergie métabolisable bon marché. Elle peut être incorporée jusqu’à 10-15 % des formules selon les âges des oiseaux.

3. Le manioc Le manioc est essentiellement produit pour l’alimentation humaine. Cependant on peut en trouver des quantités disponibles pour l’alimentation animale. Il contient une substance toxique (acide hydrocyanique) qu’il faut limiter notamment par chauffage (pelletage). Très pauvre en protéines et acides aminés, il est par contre riche en amidon et en énergie métabolisable. S’il est de bonne qualité, il peut remplacer 20 à 30% au maximum de maïs dans les aliments granulés pour volaille. Chez les jeunes oiseaux, la farine issue d’un broyage fin de manioc peut provoquer des collages de bec. Il faut donc faire bien attention à la forme d’utilisation du manioc. La granulation offre un avantage indéniable dans ce cas. La qualité du manioc tient surtout aux conditions de séchage des racines, réalisées de manière plus ou moins artisanale. S’il est insuffisamment séché avant stockage ou séché trop lentement à même le sol, il peut

contenir des toxines fongiques, notamment des aflatoxines. En revanche un bon séchage ne permettra pas l’apparition de moisissures et assurera la bonne élimination des toxines présentes dans la racine fraîche.

4. L  es sources de protéines d’origine végétale

Si le tourteau utilisé contient du Gossypol résiduel on peut le neutraliser grâce à l’emploi de Sulfate de fer (2 ppm de fer/l ppm de Gossypol). Pour limiter les risques, on incorporera en continu un peu de tourteau de coton dans les aliments volailles plutôt que de vouloir introduire une forte proportion aux moments de difficultés d’approvisionnement en autres tourteaux. 4.3. Le tourteau d’arachide

4.1. Le tourteau de soja Matière première à teneur élevée en protéine de bonne qualité, le tourteau de soja est quasiment incontournable en fabrication d’aliments pour volaille. C’est la première source de lysine en aliment du bétail. Sa teneur en acides aminés soufrés reste cependant relativement faible. Il faut le compléter avec des apports spécifiques de ces acides aminés. Sous-produit de la fabrication de l’huile de soja, il est plus ou moins riche en protéines et matières grasses selon le procédé d’extraction utilisé. Il faut donc bien vérifier la teneur en protéines du tourteau utilisé. Le tourteau de soja doit subir avant son utilisation en alimentation des animaux un traitement thermique destiné à détruire certains facteurs anti-nutritionnels qu’il contient naturellement en grande quantité (facteurs antitrypsiques). Le tourteau de soja importé au Congo a forcément subi ce traitement et en conséquence, il n’y a pas de restriction à son utilisation.

Sous-produit de l’extraction de l’huile d’arachide, ce tourteau a une composition voisine de celle du tourteau de coton, bien que la teneur en acides aminés majeurs soit plus faible. Le tourteau d’arachide peut parfois être contaminé par des aflatoxines. Pour être utilisable en volaille, le tourteau d’arachide ne devra pas contenir plus de 100 mg d’aflatoxines par tonne et encore dans ce cas on devra limiter son incorporation à 4-5% de la formule. La valeur du tourteau d’arachide dépend largement du process technologique employé : degré de décorticage et méthode d’extraction d’huile (pression ou solvant). On trouve toute une gradation dans ces procédés depuis l’extraction artisanale sur une presse manuelle jusqu’à des industries d’extraction gigantesques. Ces dernières produisent un tourteau plus homogène en composition et plus stable mais largement moins énergétique. Notons que le CDI Bwamanda compte reprendre prochainement la production d’huile d’arachide et donc de tourteaux.

4.2. Le tourteau de coton 4.4. Le tourteau palmiste Également sous-produit d’huilerie, le tourteau de coton est une excellente source de protéine. Il est très utilisé en Afrique mais peu disponible au Congo. Sa teneur en acides aminés soufrés (méthionine et cystine) est un peu supérieure à celle du soja, mais sa teneur en lysine est plus faible. Il peut contenir une toxine dénommée Gossypol qui nuit à son utilisation en alimentation des volailles (ralentissement de croissance, décoloration des jaunes d’œufs...). Aujourd’hui, des variétés à faible teneur en Gossypol ont été sélectionnées. Elles permettraient une utilisation en substitution complète du tourteau de soja sur le plan technique. Malheureusement ces variétés moins performantes au plan agronomique sont peu fréquentes et, sauf contractualisation de la production, il est très difficile de s’en procurer.

Cette matière présente une faible teneur en protéines et une forte proportion de fibres. Toutefois, ce tourteau est souvent disponible en quantité chez les producteurs d’huile de palme, notamment au Congo. Souvent très peu valorisé, ce tourteau peut donc être utilisé à de faibles teneurs dans les aliments pour animaux, pour diversifier la composition des aliments et abaisser le coût des matières. Le tourteau palmiste disponible au Congo dose 15 % des matières azotées digestibles mais 28 % de fibres. 4.5. Le grain de soja Excellente source de protéines, comme le tourteau de soja, les graines de soja contiennent l’huile et sont donc plus riches en énergie. Elles contiennent de grandes quantités de facteurs antinutritionnels (facteurs Ecocongo • 3

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anti-trypsiques) qui doivent être détruits par un traitement thermique (toastage ou extrusion). Ce toastage peut se faire de manière artisanale sur « makala » mais la qualité du traitement restera inégale avec destruction d’une partie des protéines. Le recours au processus industriel est de loin préférable. Elles permettent d’incorporer de plus grandes quantités de matières grasses dans les aliments haute énergie.

5. Les matières premières d’origine animale 5.1. La farine de poisson Source de protéine avec un niveau d’énergie métabolisable relativement élevé, la farine de poisson est une matière première essentielle en alimentation animale dans les pays chauds. Des différences importantes de composition en matières grasses et en protéines sont observées selon l’origine des poissons (farine de déchets de poisson ou de crustacés, farine de poisson entiers, etc...) et le degré de dégraissage de la farine. Les farines de poisson sont d’ailleurs classifiées selon leur teneur approximative en protéines (« 55 », « 60 », « 65 », ...) et le caractère gras ou non du produit. Son taux d’incorporation peut atteindre 10 à 15 % de la formule si la qualité est bonne. Attention toutefois au goût de poisson que peut prendre la viande de volailles avec des farines de poisson très grasses et dans le cas d’incorporation à des taux très élevés. Un aliment de finition à teneur moins forte en poisson doit être envisagé. 5.2. Les farines de viande et os Elles ont des compositions très variables selon les producteurs et les process technologiques. Sources de protéines et de minéraux (calcium et phosphore), elles ont en général un prix d’intérêt qui leur permet une incorporation aisée dans les formules. Les sous-produits d’abattoirs de volailles en particulier sont disponibles essentiellement en Amérique du Sud et peuvent être des sources de protéines compétitives, entrant jusqu’au taux de 4 à 5% dans les formules. Attention : Ces matières premières d’origine animale peu utilisées au Congo sont plus fragiles à la conservation notamment en zones chaudes. L’incorporation d’un antioxydant par le fabricant peut être un bon moyen d’améliorer leur qualité. Néanmoins leur durée de stockage devra être réduite. Des 4 • Ecocongo

réglementations draconiennes sont désormais mises en place dans les pays occidentaux à la suite de divers accidents survenus dans les dernières années. Il est cependant bon de rappeler que des farines de viandes de bonne qualité sanitaire peuvent être très utiles dans l’alimentation des volailles. 5.3. Les termites Les termites sont utilisées comme source de protéines dans certaines régions. Quelques espèces de termites seulement sont comestibles, en particulier les termites xylophages de la classe des ouvrières. Les termites humivores sont à éviter. La forme des termitières ainsi que la morphologie des termites permettent de les différencier. La quantité de termites distribuées varie entre 50 et 100 grammes par jour, ce qui fournit à l’animal une dizaine à une vingtaine de grammes de protéines quotidiennes. Il faut éviter les rations à plus de 80% de termites, même en période de démarrage des poussins.

TECHNIQUES DE CAPTURE DES TERMITES Remplir un pot en terre de bouse de vache ou de tiges de graminées finement hachées, puis arroser le contenu et retourner le pot aux abords d’une termitière dont on aura sondé une entrée. Protéger le pot retourné contre le soleil avec de la paille. Les termites attirées par les éléments en décomposition se rendent dans le récipient retourné et le piège est vérifié une fois par jour. Il suffit ensuite de démouler le contenu contenant les termites et de les distribuer aux animaux. D’autres sources de protéines, comme les larves de mouches ou encore les vers de terre, peuvent être utilisées. Le rythme de distribution des aliments doit respecter la physiologie alimentaire des animaux, et parallèlement celui de la disponibilité de la main-d’œuvre familiale. Les aliments sont ainsi distribués tôt le matin dans les mangeoires, dès l’ouverture du poulailler. Une deuxième distribution est effectuée en fin d’après-midi, avant la tombée de la nuit, ce qui correspond à la rentrée des animaux au poulailler.

6. L  es matières premières minérales Essentiellement sources de minéraux majeurs, calcium et phosphore, il s’agit du phosphate bicalcique (importé en Afrique) dont la composition est relativement stable d’un pays à l’autre et du carbonate de calcium (calcaire) plus variable dans sa teneur en calcium. Dans certains pays d’Afrique, ce dernier peut être remplacé par des coquillages broyés à composition comparable en calcium. Les phosphates naturels qui peuvent être parfois proposés ont une faible digestibilité du phosphore et contiennent de fortes teneurs en fluor. Ils ne sont donc pas préconisés en temps normal.

7. Divers

7.1. Drèches de brasserie

À l’état humide, au sortir de la brasserie, la drèche constitue un aliment volumineux, peu énergétique. Elle ne fait pas partie de façon courante des aliments commerciaux pour volaille. Cependant on a établi que sèche, elle donne d’excellents résultats pour les poulets jusqu’à 20 % de la ration. 7.2. Mélasse de canne Disponible à la compagnie Sucrière de KwiluNgongo, l’utilisation de la mélasse à haute dose rend les fientes plus humides et diminue la conversion alimentaire. Utilisée à des doses raisonnables (moins de 5 %), elle améliore l’appétabilité de l’aliment et agglomère les plus fines particules. 7.3. Sous-produits de laiterie Ce lait a une valeur alimentaire élevée et contient presque tous les éléments nutritifs nécessaires aux animaux. Compte tenu des quantités consommées à Kinshasa et des reventes à bon prix de stocks périmés et salis, il est possible de les incorporer dans les rations pour poulet à raison de 2 à 5 % de l’aliment.

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8. Les additifs On trouve dans la plupart des pays les principaux additifs nécessaires à la fabrication des aliments (vitamines oligo-éléments, antioxydants, pigments de synthèse ou naturels, anti-coccidioses, acides aminés...). Ils sont en général importés soit sous forme de prémix soit d’ingrédients destinés à la fabrication locale de prémix.

Le paramètre essentiel à contrôler est la qualité des prémix : respect des dates de péremption, emballages fermés et conditions de stockage adéquates.

Composition des matières premières utilisées en Afrique

Source : GUYOMARC’H NUTRITION ANIMALE.

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