Biographie Guy de Maupassant [PDF]

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Zitiervorschau

XIXe siècle

Le Naturalisme

Guy de Maupassant (1850-1893) Biographie de Guy de Maupassant : Ecrivain nouvelliste français. Originaire d'une ancienne famille Loraine, Guy de Maupassant passe son enfance en Normandie avec sa mère, période pendant laquelle il apprend à connaître ce pays que l'on retrouve dans beaucoup de ses nouvelles. L'internat, au séminaire d'Yvetot, lui paraît insupportable et il y acquiert un profond dégoût de la religion qu'il conservera toute sa vie durant. Après la guerre de 1870, Guy de Maupassant travaille comme fonctionnaire à Paris et goûte aux plaisirs de la capitale. Il fait son apprentissage d'écrivain auprès de Gustave Flaubert qui le prend sous sa protection. Guy de Maupassant commençe par écrire des poèmes, puis se tourne vers la nouvelle vers 1875. Il collabore avec les écrivains naturalistes aux "soirées de Médan" (1880) en publiant Boule de Suif. Sa vie est guidée par son seul idéal littéraire et son fort attachement au réalisme mettant en scène la méchanceté humaine et l'horreur ordinaire. Il publie au total six romans et seize volumes de nouvelles, entre réalisme et fantastique, qui lui apportent, grâce à son talent de conteur, célébrité et fortune. A partir de 1890, il est atteint de troubles nerveux. Son état mental décline et Guy de Maupassant s'enfonçe peu à peu dans la folie.

Bibliographie : – – – – – – – – – – –

Boule de suif (1880), Mademoiselle Fifi (1881), La maison Tellier (recueil, 1881), Une vie (roman, 1883), Contes de la Bécasse (recueil, 1883), Toine (1885), Contes du jour et de la nuit (recueil, 1885), Bel-Ami (roman, 1885), La Petite Roque (1886), Le Horla (1887), Pierre et Jean (roman, 1888),Notre Cœur (roman, 1890).

Citations de Guy de Maupassant : "Le surnaturel baisse comme un lac qu'un canal épuise ; la science à tout moment recule les limites du merveilleux." (La peur) "Et cette terreur confuse du surnaturel qui hante l'homme depuis la naissance du monde est légitime puisque le surnaturel n'est autre chose que ce qui nous demeure voilé!"

(Nouvelles fantastiques 2, Lettre d'un fou) "Toutes les idées, toutes les phrases, toutes les discussions, toutes les croyances sont des rengaines." (Correspondance - Lettre à Marie Bashkirtseff - Mars 1884) "Toutes les religions sont stupides avec leur morale puérile et leurs promesses égoïstes, monstrueusement bêtes. La mort, seule est certaine." (Bel-Ami / 1885) "Ce que c'est que l'habitude de se servir de la religion comme on se sert d'un en-tous-cas. S'il fait beau, c'est une canne ; s'il fait soleil, c'est une ombrelle ; s'il pleut, c'est un parapluie, et, si on ne sort pas, on le laisse dans l'antichambre. Elles sont des centaines comme ça qui se fiche du bon Dieu comme d'une guigne, mais qui ne veulent pas qu'on en dise du mal et qui le prennent à l'occasion pour entremetteur." (Bel-Ami / 1885) "Une vie ! Quelques jours, et puis plus rien !" (Bel-Ami / 1885) "Notre grand tourment dans l'existence vient de ce que nous sommes éternellement seuls, et tous nos efforts, tous nos actes ne tendent qu'à fuir cette solitude." (La Solitude) "Le tremblement de terre écrasant sous des maisons croulantes un peuple entier; le fleuve débordé qui roule les paysans noyés avec les cadavres des boeufs et les poutres arrachées aux toits, ou l'armée glorieuse massacrant ceux qui se défendent, emmenant les autres prisonniers, pillant au nom du Sabre et remerciant un Dieu au son du canon, sont autant de fléaux effrayants qui déconcertent toute croyance à la justice éternelle, toute la confiance qu'on nous enseigne en la protection du ciel et en la raison de l'homme." (Boule de Suif) "Toutes leurs conceptions de Dieu, du dieu maladroit qui rate et recommence les premiers êtres, qui écoute nos confidences et les note, du dieu gendarme, jésuite, avocat, jardinier, en cuirasse, en robe ou en sabots, puis, les négations de Dieu basées sur la logique terrestre, les arguments pour et contre, l'histoire des croyances sacrées, des schismes, des hérésies, des philosophies, les affirmations comme les doutes, toute la puérilité des principes, la violence féroce et sanglante des faiseurs d'hypothèses, le chaos des contestations, tout le misérable effort de ce malheureux être impuissant à concevoir, à deviner, à savoir et si prompt à croire, prouvent qu'il a été jeté sur ce monde si petit, uniquement pour boire, manger, faire des enfants et des chansonnettes et s'entretuer par passe-temps." (Sur l'eau, 1888) "Confessionnal : petite cabane de bois, sorte de boîte à ordures où les croyants vident leurs péchés." (Pierre et Jean / 1888) "Dieu n'a créé que des êtres grossiers, pleins de germes des maladies qui, après quelques années d'épanouissement bestial, vieillissent dans les infirmités, avec toutes les laideurs et toutes les impuissances de la décrépitude humaine..... le Créateur sournois et cynique a voulu interdire à l'homme de jamais anoblir, embellir et idéaliser sa rencontre avec la femme... Je conçois Dieu comme un monstrueux organe créateur inconnu... nous lui devons d'être mal en ce monde qui n'est pas fait pour nous....éternels et misérables exilés sur cette terre." (L'Inutile Beauté) "Depuis que l'homme pense, depuis qu'il sait dire et écrire sa pensée, il se sent frôlé par un mystère impénétrable pour ses sens grossiers et imparfaits, et il tâche de suppléer, par l'effort de

son intelligence, à l'impuissance de ses organes. Quand cette intelligence demeurait encore à l'état rudimentaire, cette hantise des phénomènes invisibles a pris des formes banalement effrayantes. De là sont nées les croyances populaires au surnaturel, les légendes des esprits rôdeurs, des fées, des gnomes, des revenants, je dirai même la légende de Dieu, car nos conceptions de l'ouvrier-créateur, de quelque religion qu'elles nous viennent, sont bien les inventions les plus médiocres, les plus stupides, les plus inacceptables sorties du cerveau apeuré des créatures. Rien de plus vrai que cette parole de Voltaire : "Dieu a fait l'homme à son image, mais l'homme le lui a bien rendu."" ( Contes et nouvelles, La Horla) "Le père Amable avait peur du curé par appréhension de la mort qu'il sentait approcher. Il ne redoutait pas beaucoup le bon Dieu, ni le diable, ni l'enfer, ni le purgatoire, dont il n'avait aucune idée, mais il redoutait le prêtre, qui lui représentait l'enterrement, comme on pourrait redouter les médecins par horreur des maladies." "Dans l'esprit du paysan, tout l'effort de la religion consistait à desserrer les bourses, à vider les poches des hommes pour emplir le coffre du ciel. C'était une sorte d'immense maison de commerce dont les curés étaient les commis, commis sournois, rusés, dégourdis comme personne, qui faisaient les affaires du bon Dieu au détriment des campagnards. Il savait fort bien que les prêtres rendaient des services, de grands services aux plus pauvres, aux malades, aux mourants, assistaient, consolaient, conseillaient, soutenaient, mais tout cela moyennant finances, en échange de pièces blanches, de bel argent luisant dont on payait les sacrements et les messes, les conseils et la protection, le pardon des péchés et les indulgences, le purgatoire et le paradis, suivant les rentes et la générosité du pécheur." (Le père Amable) "Eternel meurtrier [Dieu], qui semble ne goûter le plaisir de produire que pour savourer insatiablement sa passion acharnée de tuer de nouveau, de recommencer ses exterminations à mesure qu'il crée des êtres." (L'Angelus) "J'eus une révolte, mais une révolte furieuse ; et puis tout à coup j'ouvris les yeux comme lorsque l'on s'éveille ; et je compris que Dieu est méchant. Pourquoi avait-il tué mes enfants ? J'ouvris les yeux, et je vis qu'il aime tuer. Il n'aime que ça, monsieur. Il ne fait vivre que pour détruire ! Dieu, monsieur, c'est un massacreur. Il lui faut tous les jours des morts. Il en fait de toutes les façons pour mieux s'amuser. Il a inventé les maladies, les accidents, pour se divertir tout doucement le long des mois et des années ; et puis, quand il s'ennuie, il y a les épidémies, la peste, le choléra, les angines, la petite vérole ; est-ce que je sais tout ce qu'a imaginé ce monstre ? Ça ne lui suffisait pas encore, ça se ressemble, tous ces maux-là ! et il se paye des guerres de temps en temps, pour voir deux cent mille soldats par terre, écrasés dans le sang et dans la boue, crevés, les bras et les jambes arrachés, les têtes cassées par des boulets comme des oeufs qui tombent sur une route. Ce n'est pas tout. Il a fait les hommes qui s'entre-mangent. Et puis, comme les hommes deviennent meilleurs que lui, il a fait les bêtes pour voir les hommes les chasser, les égorger et s'en nourrir. Ça n'est pas tout. Il a fait les tout petits animaux qui vivent un jour, les mouches qui crèvent par milliards en une heure, les fourmis qu'on écrase, et d'autres, tant, tant que nous ne pouvons les imaginer. Et tout ça s'entre-tue, s'entre-chasse, s'entre-dévore, et meurt sans cesse. Et le bon Dieu regarde et il s'amuse, car il voit tout, lui, les plus grands comme les plus petits, ceux qui sont dans les gouttes d'eau et ceux des autres étoiles. Il les regarde et il s'amuse. - Canaille, va !" (Moiron) "La vie si courte, si longue, devient parfois insupportable. Elle se déroule, toujours pareil, avec la mort au bout. On ne peut ni l'arrêter, ni la changer, ni la comprendre. Et souvent une révolte indignée nous saisie devant l'impuissance de notre effort. Quoi que nous fassions, nous mourrons ! Quoi que nous croyions, quoi que nous pensions, quoi que vous tentions, nous mourrons." (Au soleil)