4.la Dynamique Des Térritoires [PDF]

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Zitiervorschau

Jean Bourtembourg, ancien responsable pôle céréales à la SCARA, vous présente un projet développé par la coopérative permettant la création d'emplois, de richesses, de revenus et le développement de compétences au niveau local. Les coopératives agricoles et agroalimentaires, de par leur statut coopératif, sont des acteurs importants pour le dynamisme des territoires. En effet, une coopérative agricole est avant tout une société de personnes et non de capitaux. Son statut fait qu’elle n’est ni opéable, ni délocalisable. Sa relation au territoire est construite à travers le lien de la coopérative avec ses adhérents liés par leurs productions et leurs exploitations à une zone géographique. Ses adhérents sont à la fois copropriétaires de leur coopérative, clients et fournisseurs. La coopérative travaille pour la croissance du revenu agricole de ses adhérents et donc indirectement pour le développement de la richesse du territoire. De plus, avec 74% des sièges sociaux implantés en zone rurale, les coopératives agricoles et agroalimentaires sont les employeurs des zones rurales. Au-delà de ce rôle économique, une coopérative exerce également une action de maillage du tissu social local. Par exemple, avec 13 sites implantés sur 30 kms autour d’Arcis sur Aube, la SCARA participe au maintien d’une vie collective en se mobilisant pour créer du lien avec ses adhérents. Elle met à disposition des agriculteurs des équipements logistiques proches de leurs exploitations. Plus de 80 % de l’activité se réalise dans un rayon inférieur à 5 kms d’un silo Scara. Une recherche de proximité qui ne se limite pas à la géographie. La coopérative déploie, avec ses équipes, une démarche de terrain dont l’objectif est de tisser des liens avec les agriculteurs au plus proche de leur exploitation.

Une relation privilégiée basée sur l’échange et sur la connaissance qui permet de créer un véritable climat de confiance entre l’adhérent et la coopérative. Tout au long de l’année, des réunions délocalisées dans les communes, des points d’information bout de champ, des visites des plateformes d’expérimentations au plus près des exploitations, sont l’occasion de rencontres de la vie locale et participent à la gouvernance de la coopérative. Grâce à cet important ancrage, les coopératives jouent un rôle important dans le développement économique, social et environnemental de leur territoire. En tant qu’émanation des exploitations agricoles locales, elles représentent au–delà de leur poids économique propre sur le territoire, un vrai levier d’action auprès de leurs adhérents. Elles prennent part à de nombreux projets et sont fières de représenter leur territoire. Elles créent des relations politiques, économiques avec d’autres organismes ou entreprises en vue de défendre, valoriser et contribuer au développement du monde agricole local dans le respect de l’identité de la coopérative et de ses valeurs. Important employeur sur son territoire grâce à un large éventail de métiers, de fonctions et de compétences allant du magasinier polyvalent au chercheur en chimie du végétal, la Scara, par exemple, emploie 61 collaborateurs permanents et accueille plus de 30 saisonniers, apprentis et stagiaires chaque année. Le développement de la coopérative bénéficie non seulement à ses parties prenantes, mais aussi à tout un environnement socio-économique. Enfin, elle mène des projets innovants et créateurs de valeur ajoutée pour l’ensemble du territoire tel que le projet Biogaz d’Arcis En septembre 2011, la Scara souhaitait revitaliser la friche industrielle de l’ancienne coopérative de déshydratation d’Ormes. Soucieuse de concevoir un projet cohérent avec ses valeurs environnementales et sociétales, elle a proposé sur le territoire, début 2012, un projet environnemental innovant et ambitieux d’économie circulaire basé sur la méthanisation de la matière organique locale, le projet Biogaz d’Arcis.

33 000 tonnes d’amendement organique sont ainsi valorisées chaque année comme fertilisant naturel pour la croissance des végétaux sur les exploitations agricoles du territoire. La quantité de gaz injecté dans le réseau de gaz naturel est également équivalente à la consommation annuelle de 12 000 habitations chauffées au gaz.

Ce projet a donc des effets positifs pour le territoire. Sur le plan social, 10 emplois non délocalisables ont été créés . Sur le plan économique, le projet permet de développer de nouvelles filières agricoles et génère des revenus annuels pour la commune, l’intercommunalité et le département sous la forme de taxes.

Sur le plan environnemental, les engrais chimiques sont remplacés en partie par le digestat, l’énergie fossile qu’est le gaz naturel est remplacée par le biogaz, une énergie 100% renouvelable, et les émissions de Gaz à Effet de Serre sont réduites. L’unité de méthanisation permet d’éviter l’émission de près de 12 000 tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent des émissions de près de 4 000 voitures parcourant chacune 15 000 km par an.

Les acteurs qui se sont investis dans la réussite du projet sont nombreux : les agriculteurs, apporteurs de matières premières agricoles, les entreprises à pied d’œuvre actuellement pour la construction de l’unité de méthanisation, les partenaires financiers du projet : le Crédit Agricole, sa filiale Unifergie et l’ADEME. Enfin, il y a les partenaires du territoire coopératifs, les partenaires techniques comme GRTgaz et bien sûr les nombreux services de l’Etat.