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Revue "Repères et Perspectives Economiques" Vol. 4/N° 1 / 1er semestre 2020

Le rôle de la disparité régionale dans l’impact de l’aménagement du territoire sur l’attractivité des IDE dans les régions du Maroc AIT SOUSSANE Jihad, Université Ibn Tofail, Kenitra, Maroc EL HALAISSI Marwane, Université Mohammed V, Rabat, Maroc Édition électronique URL: https://revues.imist.ma/index.php?journal=rpe&page=article&op=view&path%5B%5D=18963

ISSN : 2509-0399 Date de mise en ligne : 01 janvier 2020 Pagination : 65-94 Référence électronique AIT SOUSSANE, J. et EL HALAISSI, M. «Le rôle de la disparité régionale dans l’impact de l’aménagement du territoire sur l’attractivité des IDE dans les régions du Maroc », Revue "Repères et Perspectives Economiques" [En ligne], Vol.4, N° 1 / 1er semestre 2020, mis en ligne le 01 janvier 2020. URL: https://revues.imist.ma/index.php?journal=rpe&page=article&op=view&path%5B%5D=18963

Le rôle de la disparité régionale dans l’impact de l’aménagement du territoire sur l’attractivité des IDE dans les régions du Maroc

The role of regional disparity in the impact of regional planning on the attractiveness of FDI within the regions of Morocco Abstract This paper aims to study the impact of regional planning on the attractiveness of FDI at the regional level according to the old territorial division before 2015. To this end, we tried to analyze the link between the territorial offer (land, human capital, logistics, etc.) and the regional attractiveness of FDI, theoretically and empirically. We found a positive correlation between the regional performance in terms of the attractiveness of FDI and their regional offer, the three best-performing regions "Greater Casablanca", "Tangier-Tetouan" and "Rabat-Salé-Zemmour-Zaer" are the product of competitive territorial development in terms of taxation, market size, land and human capital. Keywords: Foreign direct investment, regions, geographical economy, spatial planning, industrial development.

Résumé Ce papier a pour objectif d’étudier l’impact de l’aménagement du territoire sur l’attractivité des IDE au niveau régional selon l’ancien découpage territorial avant 2015. À cet effet, nous avions tenté d’analyser le lien entre l’offre territoriale (le foncier, le capital humain, la logistique, etc.) et l’attractivité régionale des IDE, théoriquement et empiriquement. Nous avions trouvé une corrélation positive entre la performance régionale en matière d’attractivité des IDE et leur offre régionale, les trois régions les plus performantes « Grand Casablanca », « Tanger-Tétouan » et « Rabat - Salé - Zemmour – Zaer » sont le produit d’un aménagement territorial compétitif en termes de fiscalité, de taille de marché, de foncier et de capital humain Mots clés : Investissement direct étranger, régions, économie géographique, aménagement territorial, développement industriel. ‫ملخص‬ ‫تهدف هذه الورقة إلى دراسة أثر التخطيط الترابي على جاذبية االستثمار األجنبي المباشر على المستوى‬ ‫ حاولنا تحليل الصلة بين العرض‬،‫ وتحقيقا لهذه الغاية‬.5102 ‫الجهوي وفقا للتقسيم اإلداري القديم قبل عام‬ ،‫ وما إلى ذلك) والجاذبية الجهوية لالستثمار األجنبي المباشر‬،‫ واللوجستيات‬،‫ الرأسمال البشري‬،‫الجهوي (العقار‬ ‫ وقد و جدنا عالقة إيجابية بين األداء اإلقليمي من حيث جاذبية االستثمار األجنبي المباشر‬.‫نظريا وتجريبيا‬ ‫ والمناطق الثالثة األفضل أداء "الدار البيضاء الكبرى" و "طنجة تطوان" و "الرباط سال‬.‫وعرضه الجهوي‬ .‫زمور زعير "هي نتاج تنمية إقليمية تنافسية من حيث الضرائب وحجم السوق واألرض ورأس المال البشري‬ ‫ التنمية الصناعية‬،‫ التنمية الترابية‬،‫ االقتصاد الجغرافي‬،‫ الجهات‬،‫ االستثمار األجنبي المباشر‬:‫الكلمات المفتاح‬

JEL Classification : F21, L52, O25

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Introduction L’économie marocaine est une économie ouverte au reste du Monde. Le Maroc a depuis le début des années 1980 a adopté une politique d’ouverture économique et financière visant l’intégration de l’économie nationale à l’échelle mondiale, la consolidation du système commercial multilatéral. Pour libéraliser l’économie marocaine, le Maroc avait rejoint l’Organisation Mondiale du Commerce en 1994. Dans ce cadre, le Maroc a procédé à la simplification des procédures du commerce extérieur, la réduction de la protection tarifaire, l’élimination des mesures non tarifaires, l’amélioration du climat des affaires et des investissements, l’élargissement et la diversification des relations économiques et commerciales et enfin, la contribution de manière régulière à la consolidation du système commercial multilatéral. Cette ouverture est d’ailleurs illustrée par la signature de différents accords de libre-échange avec les principaux partenaires économiques, notamment avec l’Union Européenne, les Etats-Unis, les pays arabes et africains. En outre, un ensemble de textes juridiques ont été promulgués ou modifiés pour accompagner ces réformes. Nous pouvons citer, à titre d’exemple, la charte de l’investissement, le code du commerce, la loi instituant les juridictions de commerce, le code des douanes, la loi sur la liberté des prix et de la concurrence, la réglementation relative aux marchés de l’Etat, la loi relative à la protection de la propriété industrielle et commerciale. Face à une compétition acharnée à l’échelle internationale, le Maroc pour attirer les capitaux étrangers a créé l’Agence Marocaine pour le Développement des Investissements et a mis en place des guichets uniques, au niveau régional, avec les Centres Régionaux d’Investissement qui viennent à point nommé afin d’attirer et accompagner les investisseurs. Les IDE ont tendance à se diriger vers les territoires économiquement les plus dynamiques, cette situation a par conséquent renforcé les inégalités entre les territoires (Kamal, 2012). Au Maroc le flux des IDE sont concentré au niveau de quelques régions appartenant à l’axe atlantique : les régions de Rabat-Salé-Zemmour-Zair, le

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Grand Casablanca, Tanger-Tetouan, Souss Massa Drâa1. En revanche les régions de l’intérieur ne profitent pas des IDE. Toutefois, l’attractivité de ces espaces pourrait s’expliquer par un ensemble de facteurs, dont principalement la qualité de leur aménagement territorial. D’ailleurs, l’absence d’un aménagement territorial efficace freine les flux des IDE qui convoitent des marchés à bas coût de transaction. Par conséquent, les régions citées cidessus constituent les régions les mieux aménagées en matière d’infrastructure, de l’offre foncière, disponibilité d’emploi, zones offshores. Conscient des enjeux de la mondialisation, du progrès technologique et de la recherche de l’efficacité et l’efficience des entités de production, la délocalisation au-delà des frontières est devenue un mode de compétitivité pour les firmes multinationales. Toutefois cet enjeu confronte la problématique de la disponibilité d’un aménagement sain des territoires d’accueil. Cet essai a un objet double, pour la communauté scientifique, nous cherchons à alimenter la littérature en question tout en dévoilant le rôle joué par l’aménagement territorial comme une locomotive dans la promotion des aggloméras industriels et le renforcement du rayonnement des territoires à l’international et par conséquent d’attirer plus des IDE (Département de l’Industrie, 2012). Pour les décideurs publics, nous cherchons à montrer l’importance de l’aménagement territorial dans la promotion des agglomérats à partir des mesures incitatives à l’investissement et à la création de l’emploi. De surcroît, l’aménagement territorial constitue l’une des manifestations de la bonne gouvernance promulguée par la nouvelle constitution de 2011 dont l’intégrité, l’efficience et l’intégrabilité sont les piliers de toute action publique. À la lumière de cette réflexion, notre problématique serait formulée comme suite : dans quelle mesure la disparité régionale et l’aménagement territorial impactent l’attractivité des IDE dans les régions au Maroc ? Dans le but de répondre à la problématique ci-avant, nous avions adopté la méthodologie suivante : en premier lieu, une analyse comparative de la littérature en mobilisant des articles et études qui En raison d’absence des statistiques au niveau de la nouvelle organisation territoriale adoptée à partir de 2015, nous travaillerons sur l’ancien découpage du territoire marocain avec 16 régions au lieu de 12 régions. 1

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s’intéressent au sujet que nous avions essayé de traiter. Nous avions tant bien que mal mis en place une analyse basée sur la description et l’interprétation de graphiques et figures issus de travaux antérieurs de recherche dans le cadre de l’analyse des faits stylisés. Et finalement, afin de démontrer les résultats issus de l’analyse ci-avant, nous menons une analyse économétrique pour tester les hypothèses d’un modèle construit des variables bien choisies. Le présent article sera organisé comme le suivant : la première section essaiera de présenter une revue de littérature sur le rôle de l’aménagement territorial dans l’attractivité des IDE. La deuxième section sera consacrée pour exposer l’état des lieux des afflux entrants des IDE au Maroc, leurs déterminants et mesures, alors que la troisième section analysera empiriquement la corrélation entre l’aménagement territorial de chaque région avec son profil et la performance régionale en matière d’attractivité des IDE industriels tout en introduisant le rôle de la disparité régionale. 1. Revue de littérature théorique et empirique Stilwell et Birkin (2008) ont soutenu que les systèmes de logistique influençaient l'analyse spatiale ainsi que la planification territoriale, ce qui permettait de déterminer les caractéristiques économiques des pays. Maguire et al. (2005) ; Wilson et Fotheringham (2008) affirment que tout projet de structuration territoriale conduit directement à une modification des flux de transport de personnes et de marchandises. Celles-ci sont à leur tour obligatoirement synchronisées avec les variations correspondantes de la capacité des infrastructures de transport existantes et futures. Pour la gestion territoriale, une stratégie de développement nécessite, si nécessaire, une politique de planification des infrastructures de logistique pour organiser et localiser des activités économiques dans l'espace, d'où l'importance de l'analyse spatiale. En effet, les développeurs ont besoin de savoir comment conduire une stratégie de planification spatiale en fonction des caractéristiques de son environnement, du type d'activités à exercer et de toutes les actions de transport. Les infrastructures de transport peuvent donc restructurer l’espace physique et économique des villes et des régions (Zhou et al., 2002).

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Pour l'équilibre régional dans un pays donné, une bonne gestion des systèmes de transport et de logistique contribue efficacement à la création d'un certain équilibre entre les régions. En effet, les régions rurales, désormais bien desservies par l’infrastructure, jouent un rôle plus important dans le développement économique national. Ils sont davantage intégrés aux cycles de production et de commercialisation, ce qui se traduit par une plus grande attractivité pour les investisseurs. En outre, l'infrastructure de transport favorise l'ouverture des marchés, l'intégration régionale et la construction de marchés élargis. En outre, ils offrent des solutions pour mettre en œuvre les politiques de concentration ou de réaménagement de l’économie nationale (Storai, 2003). De nombreux ouvrages étudient l’impact de la gestion territoriale et évaluent leur rôle dans la dispersion des activités économiques dans la région (Hatem, 2007). Krugman (1991a), entre autres, propose son modèle centre-périphérie avec lequel il analyse la localisation et la concentration géographique des activités industrielles américaines dans la période de la seconde moitié du vingtième siècle. Catin et Ghio (1999), basés sur de nouvelles hypothèses, améliorent le modèle initial de Krugman, qui a servi de point de départ à plusieurs autres travaux. En restant dans le cadre de la répartition régionale en statique comparative, Krugman et Venables (1995, 1996) ont incorporé dans leur modèle la disponibilité des biens intermédiaires et les effets de formation intersectoriels. Martin et Rogers (1995) ont abordé le rôle des infrastructures et du capital public et ont constaté que ces deux facteurs avaient une influence positive sur la concentration des activités sur des zones plus que d'autres. De plus, dans leurs projets de localisation, les entreprises tiennent compte de la disponibilité et de la qualité des infrastructures. En effet, un centre urbain doté d'un système de transport efficace et d'une structure administrative et commerciale fine peut exercer un attrait accru sur les entreprises. Pour les firmes multinationales, le transport n'est pas un facteur secondaire. Elle exerce une influence directe sur les coûts de production en devenant un facteur déterminant du pouvoir concurrentiel des entreprises (Dupuy et Burmeister, 2003). Aujourd'hui,

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ces entreprises savent bien qu'une bonne gestion de leurs systèmes de transport, internes et externes, peut améliorer la mobilité de leurs stocks et la gestion de leurs produits dans l'espace et dans le temps. En effet, la réduction du temps perdu et la réduction des délais d'approvisionnement et de livraison sont possibles si les infrastructures sont performantes et gérées efficacement (Elhasbi et al., 2017). En ce sens, l'efficacité des transports devient essentielle à la compétitivité de l'entreprise pour l'ensemble du pays. Wei (2000) indique que le développement de l'infrastructure de transport est très important pour obtenir une bonne attractivité pour les investisseurs internationaux. En ce qui concerne l'attractivité de l’IDE et ses principaux facteurs, Markusen et Maskus (1999), Gao (2003) et Yélé (2005) indiquent que les déterminants traditionnels (économiques et institutionnels) ont la plus grande importance. Ils ont constaté que l’attractivité de l’IDE était directement et considérablement affectée par ces facteurs. Cependant, ces dernières années, de nouveaux éléments gagnent en importance et sont de plus en plus pris en compte par les décideurs des multinationales (Saidiet Hammani, 2016). 2. Attractivité des IDE au Maroc 2.1.

Une vue analytique globale

Les flux entrants des investissements directs étrangers au Maroc ont connu une tendance faible entre 1970 et 1996, dans laquelle les flux ont enregistré entre 20 millions de dollars2 et 332 millions de dollars. Cependant, ces flux ont connu une croissance remarquable depuis 1997 avec un chiffre de 1204,71 millions de dollars et continuent de se descendre linéairement jusqu’à l’atteinte de 3582,3 millions de dollars en 2014 et une autre baisse à 2651,4 millions de dollars en 2017.

2

Comme nous avons déjà indiqué, les données de la CNUCED prennent le dollar américain aux prix courants et taux de change courants comme une unité de mesure.

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2.1.1. Évolution et tendance des IDE entrants Les flux entrants des IDE au Maroc par habitant ont connu une faible augmentation entre 1970 et 1993. Mais depuis l’année 1995, ces flux connaissaient une forme croissante, mais avec une forte volatilité jusqu’à l’année 2004. Cette situation s'explique par les politiques de la privatisation après l’abrogation de la « marocanisation ». Depuis 2004, ces flux ont commencé à augmenter avec moins de volatilité en raison de l’adoption des législations assurant la transparence et la sécurité de l’investissement. Graphique 1 : Flux entrants des IDE au Maroc, 1970-2017 En Dollars des ÉtatsUnis aux prix courants et taux de change courant en millions. 4000 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500

-500

1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016

0

Source : établi d’après les données de la CNUCED (http://www.unctad.org/fdistatistics).

Graphique 2 : flux annuels des IDE entrants au Maroc, 1980-2017 en Dollars des États-Unis aux prix courants et taux de change courants par habitant 120 100 80 60 40 20

2016

2014

2012

2010

2008

2006

2004

2002

2000

1998

1996

1994

1992

1990

1988

1986

1984

1982

1980

1978

1976

1974

1972

-20

1970

0

Source : établi d’après les données de la CNUCED (http://www.unctad.org/fdistatistics).

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2.1.1.1.

Évolution et tendance des flux entrants des IDE

Le pourcentage des flux entrants des IDE au Maroc par rapport à la part mondiale a connu une augmentation modeste entre les années 1970 et 2017. Graphique 3 : Les flux annuels entrants des IDE au Maroc1980-2017 Pourcentage du total monde. 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1 -0,1

1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016

0 -0,2

Source : établi d’après les données de la CNUCED (http://www.unctad.org/fdistatistics).

Le pourcentage des flux entrants des IDE dans le commerce des marchandises et des services en général, et dans le commerce des marchandises en particulier (Annexe 1, graphique 5), connaît une tendance modeste durant les années : entre 1970 et 1990, le pourcentage de ces flux dans le commerce des marchandises n’avait pas dépassé 5% du commerce des marchandises, mais entre 1990 et 2006, leur part a connu une augmentation remarquable avec une forte volatilité. Après l’année 2006, le pourcentage se stabilisait. Graphique 4 : les flux entrants des IDE au Maroc en Pourcentage du commerce total des marchandises et des services. 60 40 20

2014

2012

2010

2008

2006

2004

2002

2000

1998

1996

1994

1992

1990

1988

1986

1984

1982

1980

1978

1976

1974

1972

-20

1970

0

Source : établi d’après les données de la CNUCED (http://www.unctad.org/fdistatistics).

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Graphique 5 : les flux entrants des IDE au Maroc, en pourcentage du commerce total des marchandises. 50 40 30 20 10

1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016

1972 1974

-10

1970

0

Source : établi d’après les données de la CNUCED (http://www.unctad.org/fdistatistics).

2.1.1.2.

Évolution et tendance des stocks entrants des IDE

Les stocks entrants des IDE au Maroc entre 1980 et 1990 étaient relativement stables sans une évolution notable. Mais depuis les années 1990 jusqu’à 2008, les stocks sortants des IDE ont connu une augmentation exponentielle, cela peut être expliqué par l’insertion du Maroc dans l’économie mondiale (CNUCED, 2010). Cette insertion se manifeste par les événements suivants : -

L’adhésion du Maroc au GATT en 1987,

-

La privatisation mise en œuvre depuis 1989,

-

La mise en place de la Charte de l’Investissement

-

L’accord d’association avec l’Union Européenne en 1996,

-

La création des centres régionaux d’investissement en 2002

-

L’Accord de Libre-échange avec les États-Unis, la Jordanie, l’Égypte et la Tunisie en 2004.

Pourtant, depuis l’année 2008, les stocks des IDE ont commencé à freiner à cause de la crise financière mondiale de Subprime (Noureddine, 2010). Les stocks des IDE entrants dans les pays d’Afrique du Nord évoluaient positivement durant les années 1980 et 2017 : entre 1980, et 2006, l’évolution des stocks des IDE était convergente entre ces pays avec un rythme modeste, mais depuis l’année 2006, ces stocks ont connu une hausse considérable, mais convergente d’un pays à l’autre.

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Graphique 6 : l’évolution des stocks entrants des IDE au Maroc, annuel 19802017 Dollars des États-Unis aux prix courants et taux de change courants en millions. 70000 60000 50000 40000 30000 20000 10000 0

Source : établi d’après les données de la CNUCED (http://www.unctad.org/fdistatistics).

Les stocks des IDE entrants par habitant ont enregistré la même tendance que les stocks en total entre 1980 et 1990, les stocks n’avaient pas dépassé 200 des dollars par habitant, mais depuis 1990 jusqu’en 2006, les stocks ont atteint 1400 des dollars par habitant. Pourtant après 2008, la crise financière mondiale a freiné la croissance des stocks par habitant. Graphique7 : Evolution des stocks des IDE entrants au Maroc, annuel, 1980-2017 Dollars des États-Unis aux prix courants et taux de change courants par habitant. 2000 1500 1000 500 0

Source : établi d’après les données de la CNUCED (http://www.unctad.org/fdistatistics)

Le pourcentage des stocks entrants des IDE du total mondial a connu une baisse remarquable entre 1980 et 1990, entre 0.35% et 0.15%, dû au cloisonnement du système marocain à l’économie mondiale. Cependant, après l’insertion du Maroc à l’international, le pourcentage a commencé d’augmenter jusqu’à 0.26% en 2008, puis il diminua à cause de la crise financière mondiale.

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Graphique 8 : l’évolution annuelle des stocks des IDE entrants au Maroc, 19802017 Pourcentage du total monde. 0,35 0,3 0,25 0,2 0,15 0,1 0,05 0

Source : établi d’après les données de la CNUCED (http://www.unctad.org/fdistatistics).

2.1.2. La répartition des IDE selon les secteurs et les sources 2.1.2.1.

Répartition sectorielle des flux entrants des IDE

Nous remarquons depuis la répartition sectorielle des flux des investissements directs étrangers entrants entre 2000 et 2017, que le secteur industriel représente 23% du total des IDE, suivi du secteur d’immobilier 20 %, télécommunication 16 %, le tourisme 13 %, et le secteur bancaire 7 %. Graphique 12 : les parts relatives des secteurs des flux entrants des IDE du période 2000-2017 Autres Services Divers 5% 0% Télécommunicatio n Etudes 16% Industrie Agriculture 0% Pêche 23% 0% Grands Travaux 0% Transports 2% 2% Tourisme Holding Energie et Mines 13% 2% 5% Commerce 4% Assurances Banque Immobilier 2% 7% 20%

Source : établi d’après les données de l’Office des Changes (http://www.oc.gov.ma/).

2.1.2.2.

La répartition des flux entrants des IDE par les pays sources

La répartition des flux entrants des IDE au Maroc par les pays principaux de source, entre 2001 et 2010, montre que la France accapare plus que la moitié du total des IDE avec 56%, suivi de l’Espagne avec 16%. En matière de tendance, les flux des IDE provenant des autres pays (Émirats-Arabes-Unis, les États-Unis, la Suisse, Grande-

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Bretagne, Portugal, Allemagne, Arabie Saoudite, Koweït, Suède, Pays Bas, Tunisie, Italie, etc.) ont connu une faible augmentation jusqu’à l’année 2006 où ils augmenteront modestement. Par contre, la France et l’Espagne ont connu une forte augmentation, surtout les IDE français qui n’ont pas cessé d’augmenter. Graphique 13 : les principales sources de financement des flux entrants des IDE de la période 2001-2017 Pays- Tunisie Italie Arabie Saoudite Koweit Portugal U.E.B.L Libye Suède 2% 2% 0% Bas 0% 1% 2% 2% 2% 2% Allemagne Grande-Bretagne 2% 3% Suisse 3% Etats-Unis 4% Emirates Arabes France Unis 56% 4% Espagne 16%

Source : établi d’après les données de l’Office des Changes (http://www.oc.gov.ma/).

2.2.

Déterminants de l’attractivité des IDE au Maroc

En plus des efforts considérables déployés depuis 1993 pour améliorer l'environnement des affaires, les pouvoirs publics se sont attelés plus spécifiquement au renforcement de l'attractivité du Maroc vis- à-vis des investisseurs étrangers dans le but de s’insérer dans le réseau des relations internationales, effectuer des opérations réelles, financières, bénéficier d’un rang respectueux à l’échiquier mondial et nouer des relations avec d’autres entreprises étrangères. Cette volonté, qui vise également à soutenir l'investissement national, s'est concrétisée à travers des mesures d'ordre législatif, institutionnel, organisationnel et fiscal. 2.2.1. Les réformes d’ordre législatif et institutionnel L’assainissement de l’environnement juridique des affaires joue un rôle capital dans la stratégie de promotion de l’économie nationale et dans l’amélioration de l’image de

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marque du Maroc. L’action des pouvoirs publics s’est concrétisée dans ce domaine en particulier à travers :  L’encouragement de la créativité par l’adoption de textes de loi sur la protection de la propriété intellectuelle et de la propriété industrielle et sur la création de l'Office Marocain de la Propriété Industrielle et Commerciale.  L’adoption de la charte des investissements, en remplacement des codes sectoriels par une législation unique et homogène et donnant lieu à des avantages fiscaux importants en faveur des investissements.  L’institution d’un régime de convertibilité en faveur des investissements étrangers, financés en devises, permettant aux investisseurs étrangers de réaliser librement des opérations d’investissement au Maroc, de transférer le revenu issu de ces opérations d’investissement et de retransférer le produit de liquidation ou de cession de leurs investissements.  La libéralisation des opérations de financement extérieur, la réforme du système du compte « capital » et l’institution d’un nouveau régime des avoirs liquides en dirhams détenus au Maroc par des étrangers non résidents à travers, notamment, le remplacement des comptes « capital » par des « comptes convertibles à terme » qui peuvent être débités pour financer les investissements au Maroc. Les réformes d’ordre institutionnel : Afin de pallier les problèmes qui ont trait à la complexité des procédures et aux lourdeurs administratives, les pouvoirs publics ont opté pour les mécanismes institutionnels suivants : 

La création d’une commission interministérielle auprès du Premier ministre chargé de statuer sur les problèmes qui entravent la réalisation de projets d’investissements, d’agréer les conventions liant l’État à des investisseurs d’envergure et de mettre en œuvre toute mesure à même d’améliorer l’environnement des investissements.



La mise en place de centres régionaux d’investissement (guichet unique) en vue d’asseoir les fondements de la gestion déconcentrée de l’investissement, conformément à la lettre Royale du 9 janvier 2002.

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Les réformes d’ordre réglementaire et organisationnel : Pour attirer les investissements étrangers, les mesures entreprises en matière de privatisation et de libéralisation sont : 

La révision de la loi sur la privatisation de manière à en faire un instrument de politique économique qui assoit les règles de transparence, de régularité et d’équité.



Il s’agit notamment de supprimer son délai d’application, d’élargir le périmètre d’action de la loi à tous les établissements et entreprises publics et d’introduire les nouvelles entreprises privatisables par loi au fur et à mesure de leur respect des conditions requises.



La poursuite du processus de désengagement de l’État à travers le programme de privatisation (Maroc Telecom), de la Régie des Tabacs et l’octroi de concessions (production indépendante d’électricité à Jorf-Lasfar, parc éolien de KoudiaElBeida, distribution d’eau et d’électricité et assainissement liquide au GrandCasablanca, à Rabat-Salé et à Tanger Tétouan).



La promulgation de la loi sur les zones franches d’exportation et les places financières offshores. En effet, la création d’une zone franche joue un rôle de plaque tournante commerciale au carrefour de l’Europe et l’Afrique.



L’accord d’association avec l’Union Européenne, les États-Unis, la Turquie, ainsi qu’avec l’Egypte, la Jordanie et la Tunisie dans le cadre de l’accord d’Agadir. 2.2.2. Les mesures fiscales

Les pouvoirs publics ont veillé à la mise en place d’un cadre fiscal attrayant en vue d’inciter davantage les investisseurs étrangers à réaliser leurs projets au Maroc. Il s’agit notamment des mesures suivantes :  Les pouvoirs publics ont veillé à la mise en place d’un cadre fiscal attrayant en vue d’inciter davantage les investisseurs étrangers à réaliser leurs projets au Maroc. Il s’agit notamment des mesures suivantes :  L’adoption d’un cadre juridique permettant l’octroi d’avantages douaniers et fiscaux aux programmes d’investissement d’envergure notamment ceux dont le montant dépasse 200 millions de dirhams.

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 L’exonération totale de l’IS et de l’IGR des entreprises installées dans les zones franches durant les cinq premières années d’exploitation et la réduction du taux de l’IS de 10 à 8,75% durant les dix années suivantes.  L’extension de l’exonération de la TVA accordée aux prestations de services et aux travaux de construction ou de montage dans les zones franches.  Le relèvement du plafond de la provision pour investissement, susceptible d'être employée pour les opérations de recherche et développement ou de restructuration, en la faisant passer de 2% à 20 % du bénéfice fiscal avant impôt.  La révision du code des douanes en vue de l’aligner sur les standards internationaux, de mieux définir les responsabilités des divers intervenants, de différencier l’erreur de la fraude manifeste et d’atténuer le barème des sanctions.  La simplification des procédures douanières en faveur de l’investissement à travers, notamment, l’introduction des régimes de transformation sous douane, l’octroi de facilités en faveur des biens d’investissement importés par envois fractionnés et l’adoption de la sélectivité des vérifications au moment du dédouanement. 2.3.

Agglomérations ou leader territorial

Le foncier facteur déterminant des IDE dans le choix des régions une fois le pays d’accueil choisi, les facteurs favorables sont la proximité des matières premières, le coût de la main-d’œuvre, l’importance du marché local (Ministère de l’Habitat, de l'Urbanisme et de la politique de la ville. Direction de l'Aménagement du Territoire, 2014). Les facteurs de soutien sont la proximité des infrastructures et de la communication ainsi que la disponibilité des ressources humaines.

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Graphique 14 : Appréciation des facteurs de localisation par les entreprises (échelle de notation de : de 0 à100)

Source : http://www.territoires.gov.ma/%5Cimages%5CfichiersPDF%5CIDE%5Cide_fr.pdf

D’après le graphique suivant, on s’aperçoit que : la région du Grand Casablanca domine les autres régions par rapport aux deux indicateurs mesurant l’attractivité des régions. Les autres régions marocaines qui se répartissent en groupes distincts par rapport au Grand Casablanca. Groupe 2 : Les régions dont le score se situe entre 45% et 55% : Sous –Massa-Draâ, Rabat-Salé-Zemmour-Zair, Tanger-Tetouan, Marrakech Tensift –Elhaouz. Groupe 3 : Constitué des régions de Meknès-Tafilalet, l’Oriental et de Fès-Bouleman avec un score moyen compris entre 30% et 35%. Groupe 4 : Les régions les moins attractives dont le score moyen est inférieur à 30%.

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Graphique 15 : comparaison des régions par rapport aux indicateurs de l’attractivité

Source : http://www.territoires.gov.ma/%5Cimages%5CfichiersPDF%5CIDE%5Cide_fr.pdf

La région du Grand Casablanca présente la meilleure offre territoriale, compte tenu des besoins évoqués par les investisseurs étrangers, viennent ensuite les régions de Tanger-Tétouan et de Sous-Massa-Drâa. Un troisième groupe est constitué des régions de Marrakech-Tensift-ElHaouze, RabatSalé-Zemmour-Zair, l’Oriental et en dernier lieu le reste des régions. Plus de la moitié des entreprises est installée à la région du Grand Casablanca, 14.3% dans la région de Tanger-Tétouan, 9,3% dans la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zair, les autres régions enregistrent moins de 5% chacune. Tous les territoires ne présentent pas le même degré d’attractivité, pour améliorer cela il faut se spécialiser dans un domaine qui convient à leurs potentialités. Nous sommes face à une « attractivité géographique classique », nous retrouvons une seule région qui accapare plus de la moitié des IDE, une attractivité limitée au niveau des autres régions, mais qui progresse grâce à la continuelle ouverture de l’économie marocaine, en analysant les régions marocaines on s’aperçoit qu’il y’a des potentialités

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sous exploitées, les acteurs locaux faiblement autonomes calquent juste les politiques centrales ce qui affaiblit l’attractivité des IDE. Inégalité territoriale la croissance de certains pôles au détriment d’autres, alimentées par une relation horizontale et des relations traditionnelles avec l’arrière-pays. Les régions marocaines souffrent de l’absence de cohérence économique ce qui bloque l’articulation et l’implantation du tissu local, résultat synergies rarement développées entre l’espace de la région et des entreprises, faible liaison entre le tissu technique avec les tissus industriels et scientifiques. La région se bloque elle-même, elle se perçoit comme un simple réceptacle des IDE développant une offre spécifique et la soumet aux investisseurs, les régions peinent à devenir des structures actives dans la promotion de l’espace et du marketing territorial, elles sont encore simples champs de manœuvre sans grande autonomie de décision. Les investissements directs étrangers sont attirés par la zone de concentration, ce qui profite aux régions de Casablanca et de Tanger qui disposent d’un avantage favorable qui ressort souvent quand les investisseurs viennent étudier les possibilités d’investissement. 3. Analyse empirique de la corrélation entre l’offre régionale et la répartition des IDE au Maroc D’un côté, l’aménagement territorial joue un rôle important dans l’aménagement des territoires régionaux marocains, d’un autre côté, chacune des régions absorbe les investissements étrangers différemment de l’autre. 3.1.

Sources de données et descriptions de variables

L’Observatoire national du développement humain (ONDH) et de l’United Nations Population Fund-Africa UNPFA, a soulevé l'absence des statistiques au niveau territorial et régional au Maroc. En conséquence, et dans la mesure de détecter la corrélation existante entre les deux aspects, nous nous basons sur une enquête menée par le « Ministère de l’Habitat, de l'Urbanisme et de la politique de la ville, la Direction de l'Aménagement du Territoire » en collaboration avec l’« Atelier de Recherche d’Etudes et d’Architecture » (AREA). Cette étude se base sur l’agrégation

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de cinq facteurs de localisations pondérés tels qu’ils sont exprimés par les investisseurs étrangers investigués. Afin de bien évaluer la performance territoriale relative entre les régions, on accorde à chaque région un score qui varie entre 0 et 4 (4 est attribué à la région classée premièrement au Maroc). En outre, chaque facteur n’a pas le même poids que l’autre pour les investisseurs enquêtés, c’est la raison pour laquelle on attribue à chaque facteur une pondération qu’il le convient tout en se basant sur les priorités de choix d’investissements des entreprises étrangers. Nous présentons comme les suivants ces facteurs de localisation mesurés par des proxys comme les suivants : - Le foncier : mesuré par les superficies aménagées dans les zones et les plateformes industrielles. La pondération attribuée est 20,4%. - La taille de marché : mesurée par le niveau de dépense de consommation finale de ménage. La pondération attribuée est 17,4%. - Le capital humain : mesuré par le taux d’activité. La pondération attribuée est 17,3%. - La fiscalité : mesurée par la présence des avantages fiscaux spécifiques liés aux zones franches, ou bien la soumission au régime fiscal de droit commun. La pondération attribuée est 16,3%. - Le capital physique : mesuré par les dépenses sur l’infrastructure logistique. La pondération attribuée est 16,2%. - L’effet d’agglomération : mesuré par le nombre d’entreprises installées dans la région. La pondération attribuée est 12,4%. 3.2.

La corrélation entre l’aménagement du territoire et l’attractivité des IDE : des faits stylisés

Nous présentons la classification des régions3 selon l’offre territoriale issue de l’aménagement territorial comme suit :

Notons ici qu’on a pris découpage du territoire marocain avec 16 régions au lieu de la nouvelle organisation territoriale issue de la régionalisation avancée avec 12 régions du fait que la dernière organisation a été adopté récemment en 2015, alors que les statistiques sur les régions figurent tardivement. 3

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Score totale

0,204 0.174 0,173 0,163 0,162 0.124 Pondérations 1 0,7 3,9 3 2 0,8 Les 3 régions du sud 2,2 1,8 3,7 0 3 2,5 Souss - Massa – Daraâ 0,9 3,7 0 2 1,1 Gharb - Chrarda - Béni 0,6 Hssen 0,6 0,9 3,7 0 2 1 Chaouia – Ouardigha 1,5 3,7 0 3 2,2 Marrakech - Tensift - 1 Al Haouz 0,3 1 3,5 3 2 1,7 Oriental 4 4 4 0 4 4 Grand Casablanca 1,9 3,7 0 3 2,2 Rabat Salé - 0,4 Zemmour – Zaer 0,5 1 3,8 0 2 1,2 Doukala – Abda 0,1 0,8 3,4 0 1 0,9 Tadla - Azilal 0,3 1,1 3,3 0 1 1,7 Meknès – Tafilalet 1,2 0,9 3,5 0 2 1,5 Fès – Boulemane 1 3,2 3 1 0,8 Taza - Al Hoceïma – 0,1 Taounate 1,4 1,6 3,6 4 4 2 Tanger – Tétouan Source : Elaboré par l’«Atelier de Recherche d’Etudes et d’Architecture » (AREA).

Note agrégée

Effet d’agglomération

Fiscalité

Capital humain

Taille de marché

Foncier

Région

Capital physique

Tableau 1 : La notation de l’offre territoriale selon les régions au Maroc

/4 1,91 2,21 1,38

/100 47,9 55,3 34,5

1,37 1,86

34,2 46,4

1,85 3,35 1,8

46,3 83,7 44,9

1,42 1,03 1,18 1,51 1,57

35,5 25,8 29,5 37,7 39,2

2,73

68,2

Les deux régions « Le Grand Casablanca » et « Rabat - Salé - Zemmour – Zaer » représentent les deux régions les plus dynamiques au Maroc, les décisions de financement, les voies de communication et la distribution commerciale émanent de ce pôle. De plus, les deux régions ont un niveau de plus le plus élevé. La région « Tanger-Tétouan » occupe la troisième place dans l’offre territoriale du fait qu’elle bénéficie de la proximité géographie de l’Europe consolidée par une infrastructure logistique et portuaire compétitive et une zone franche stimulante. Quant aux IDE, on l’a mesuré par les filiales étrangères totalement acquises et construites par les firmes multinationales, autrement dit, nous nous sommes limités aux IDE de type « Greenfield »4, vu la forte sensibilité de ce genre d’investissement

Il s’agit de l’implantation d’une unité de production ou d’une usine à l’étranger possédée 100% par la maison-mère. L’investissement direct se matérialise par l’installation des nouveaux moyens de production et de recrutement des nouveaux employés. 4

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aux choix de localisation dans le territoire. Nous présentons ainsi la répartition régionale des unités de production étrangères installées dans le territoire marocain : Graphique16 : Répartition du nombre d'entreprises étrangères par région Grand Casablanca

55,60%

Tanger – Tétouan

14,30%

Rabat - Salé - Zemmour – Zaer Marrakech - Tensift - Al Haouz

9,30% 5%

Chaouia – Ouardigha

3,60%

Souss - Massa – Daraâ

3,50%

Doukala – Abda

2,10%

Oriental

1,70%

Gharb - Chrarda - Béni Hssen

1,60%

Fès – Boulemane

1,50%

Meknès – Tafilalet

1,10%

Taza - Al Hoceïma – Taounate

0,20%

Tadla - Azilal

0,10%

Les 3 régions du sud

0,10%

Source : Elaboré par l’«Atelier de Recherche d’Etudes et d’Architecture » (AREA).

Grosso modo, les trois fleurons en matière d’attractivité des entreprises étrangères sont le « Grand Casablanca » qui détient la part de lion avec 55,60% des unités étrangères, suivie par la région « Tanger-Tétouan » avec une part de 14,30% et la région « Rabat Salé - Zemmour – Zaer » avec 9,3%. Ces trois régions détiennent d’environ 80% de la totalité des IDE. De ce fait, nous observons une corrélation forte entre l’offre territoriale et la part des régions dans les IDE : plus que la région possède une compétitivité territoriale forte, plus qu’il est probable qu’elle reçoit une part dans les IDE. De surcroît, l’aménagement territorial peut contribuer significativement à la genèse d’une région industrielle notable. Les politiques sectorielles et les grands projets sont les nouvelles lignes directrices de tout aménagement territorial performant.

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3.3.

Cadre empirique du rôle de la disparité régionale dans l’impact de l’aménagement du territoire sur l’attractivité des IDE par région au Maroc

Les faits stylisés présentés ci-avant montre qu’il existe une bonne corrélation entre l’aménagement du territoire et l’attractivité des IDE au niveau régionale, cette soussection a l’objet de démontrer cette causalité tout en introduisant le rôle de la disparité régionale en terme socio-économique comme un effet conjoint avec l’aménagement territoriale. 3.3.1. Spécification du modèle Afin d'identifier l’impact de l’aménagement du territoire et la disparité régionale sur l’attractivité des IDE au niveau des régions, et prenant en compte la disponibilité des données, nous ne déterminons que trois indicateurs de la disparité régionale, comme variables proxys explicatifs de la distribution des IDE aux régions :

IDEi  b0  b1 AM i  b2 ( AM .IES )i  b3 ( AM .DSEC)i  b4 ( AM .IDH )i  i Avec : IDEi : Pourcentage des IDE effectués dans la région i ;

IEH i : Indice d’exclusion humaine de la région i ; DSECi : Le Déficit socio-économique à combler dans la région i ;

IDH i : L’Indice de Développement Humain de la région i ;

i : Le terme d’erreur ; Le tableau figurant ci-dessous représente l’ensemble des variables utilisées dans notre étude : Tableau 1 : Récapitulatif des variables du modèle empirique

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Variables

Désignation

IDE

Le nombre en % des firmes étrangères installées, ces IDE sont type « Greenfield » puisqu’il s’agit d’une construction des nouvelles unités au lieu d’acquisition des anciennes.

AM

Le score de l’offre territoriale est in indicateur qui synthétise l’ensemble des mesures de l’aménagement du territoire liées à la fiscalité, le foncier, la taille du

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marché, l’effet d’agglomération, et le capital physique. Cet indicateur, comme indiqué avant, est établi par l’Atelier de Recherche d’Etudes et d’Architecture où plus que le score est proche de 0 plus que l’aménagement territorial est faible, et plus qu’il est proche de 1 plus que l’aménagement territorial est fort. DSEC

L’Indice de déficit socio-économique à combler est un indice synthétisant cinq dimensions socioéconomiques à savoir l’éducation-formation, l’infrastructure sociale, la santé, l’emploi et les niveaux de vie, dont la pauvreté et vulnérabilité économique. Cet indice permet de mesurer, pour chaque dimension, le gap à combler pour atteindre la généralisation de l’accès à un service ou l’éradication d’un désastre sociale (HCP, 2018). Plus que cet indice est fort, plus que le déficit socio-économique est fort

IEH

L’Indice d’exclusion humaine est un indice élaboré en collaboration avec la Commission Economique pour l’Afrique (CEA) des Nations Unies. Cet indice permet de diagnostiquer le développement socio-économique au niveau national et régional, d’évaluer et d’identifier les déficits sociaux dans un but de mesurer l’impact des ressources publiques sur les populations qui en ont le plus besoin (HCP, 2018). Plus que cet indice est fort, plus que le l’exclusion humaine est forte.

IDH

L’Indice de développement humain est calculé selon la première approche adoptée par le PNUD (moyenne arithmétique des composantes de l’éducation mesurée par le taux net de scolarisation (6-22) ans et le taux d’alphabétisation des adultes, l’espérance de vie et le PIB par habitant en PPA).

Source : Elaboration de l’auteur.

3.3.2. Présentation des résultats empiriques et discussions Le tableau ci-dessous représente la synthèse des résultats empiriques du modèle susvisé en estimant quatre spécifications afin d’obtenir le maximum d’information à l’aide de la méthode d’estimation de FMOLS (Fully Modified Least Squares) qui est fortement utilisée pour les échantillons à petite taille.

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Tableau 2 : Récapitulatif des résultats empiriques Spécifications Variables

1

2

3

Coefficient

Coefficient

AM

4.895251*

1.393243*

4.126640**

0.583635

AM.DSEC

-0.049309*

-0.02587*

-0.058417*

-

AM.IEH

-0.707043**

-0.693674**

-

-1.523940**

AM.IDH

-4.019270**

-

-3.515463***

1.256665

0.898096

0.906121

0.957459

0.700220

R2ajusté

Coefficient

4 Coefficient

Note : *, ** et *** significatif au risque de 1%, 5% et 10% respectivement. La variable indépendante est IDE.

Source : Estimations de l’auteur.

L’impact de l’aménagement du territoire sur l’attractivité des IDE au niveau régional : D’après les résultats empiriques, la variable AM selon la majorité des spécifications, s’affiche significatif au seuil de 1% et 5% avec un impact positif sur la variable IDE. Ce résultat soutient l’idée selon laquelle les IDE entrants au niveau régional sont attirés par le niveau de l’aménagement territorial dans la mesure où un bon profil régional, à savoir la fiscalité, le foncier et la taille de marché, impact positivement la décision d’investir dans la région. Ce résultat confirme la corrélation identifiée dans les faits stylisés dans le présent article selon lesquels les régions attractant la grande partie des firmes étrangères sont lesquelles ayant une offre territoriale avec les meilleures mesures de l’aménagement. Le rôle de la disparité socio-économique entre les régions dans l’impact de l’aménagement du territoire sur l’attractivité des IDE : Premièrement, la variable DSEC est une variable proxy de la disparité régionale qui analyse les déficits socio-économiques de chaque région. A noter que la formulation (AM.DSEC) signifie à l’impact conjoint de l’aménagement territorial à côté de la DSEC sur la variable IDE. Selon les estimations de toutes les spécifications, la variable (AM.DSEC) est négativement significative au seuil de 1%. Cet effet négatif de la variable (AM.DSEC) signifie que la disparité régionale en termes de condition de vie, de vulnérabilité sociale et de formation, a un impact négatif sur l’attractivité des

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IDE, autrement dit, l’effet de l’aménagement territorial est neutralisé par une mauvaise condition socio-économie de la région. Deuxièmement, la variable IEH synthétise l’état de l’exclusion humaine de la région en termes de la mortalité infantile, la malnutrition des enfants, l’analphabétisme et le chômage des jeunes de 15-24 ans, la pauvreté mesurée au seuil national et enfin l’espérance de vie à 60 ans. A noter que la formulation (AM.IEH) signifie à l’impact conjoint de l’IEH à côté de AM sur la variable IDE. Selon les estimations de toutes les spécifications, la variable (AM.IEH) est négativement significative au seuil de 10%. Également, cet effet négatif de la variable (AM.IEH) signifie encore que la disparité régionale dans le domaine humain impact négativement l’attractivité des IDE dedans la région, autrement dit, plus que la disparité régionale dans le domaine humain est élevée, plus que les IDE entrants est moins attirés. Et finalement, la variable IDH indique l’état de développement régional en travaillant sur le PIB/habitant, l’indice de scolarisation et l’Esperance de vie. A noter que la formulation (AM.IDH) signifie à l’impact conjoint de AM à côté de GAB sur la variable IDE. Selon les estimations de différentes spécifications, la variable (AM.IDH) est négativement significative au seuil de 5% et 10%. Cet effet négatif de la variable (AM.IDH) contredise les deux résultats ci-avant dans la mesure où supposément un bon niveau de l’IDE d’une région donnée est associé avec l’attractivité des IDE. Par ailleurs, cet indice est largement critiqué pour être trop généraliste et sa non fiabilité par rapport à la réalité socio-économique Conclusion L’aménagement du territoire contribue dans le renforcement de l’activité des territoires. Le territoire est à la fois le réceptacle et demandeur des investissements, les pourvoyeurs de capitaux qui sont des « acteurs étrangers » interagissent avec les « acteurs locaux » ce qui crée une synergie permettant le développement du territoire ce qui engendra la naissance ce que l’on appelle « Leader Territorial » comme c’est le cas de la région du « Grand Casablanca » et d’autres territoires qui bénéficient à degrés différents des retombées des investissements selon la nature et la qualité de l’offre territoriale.

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Au Maroc il existe des territoires qui sont plus compétitifs et d’autres moins, cette situation s’explique par l’efficacité de l’aménagement du territoire qui assure l’adéquation des potentialités du territoire aux besoins des investisseurs, c’est le cas du Grand Casablanca qui possède des infrastructures de base et offre des services de proximité qui répondent aux besoins des investisseurs, ce qui incite ces derniers à préférer cette région sur les autres. Nous retrouvons une autre région à savoir TangerTétouan, par sa qualité de territoire émergent elle jouit d’une attention particulière de l’Etat qui a s’est investi dans l’aménagement de ce territoire par la construction d’un nouvel port (Tanger Med), autoroute, usines… Les territoires les plus compétitifs se trouvent à la cote ouest du Maroc attirent la plus grande partie des IDE, ceci s’explique par la pertinence des aménagements entrepris par le pouvoir central dans ces régions. En guise de conclusion, l’aménagement territorial joue un rôle primordial dans l’épanouissement des agglomérats industriels au Maroc. L’aménagement territorial avec un package de mesures sectorielles constitue une recette efficace pour tout développement régional sous l’hypothèse de la cohérence des politiques envisagées. Au niveau macroéconomique, le Maroc s’avère performant en matière du climat d’affaire et attractivité territoriale en raison des mesures d’accompagnement d’investissement rigoureuses et phares. Au niveau régional, la performance en termes de la part dans les IDE est significativement divergente, cela s’explique par l’offre territoriale qui se distingue d’une région à l’autre : les trois régions les plus performantes « Grand Casablanca », « Tanger-Tétouan » et « Rabat - Salé - Zemmour – Zaer » sont le produit d’un aménagement territorial compétitif en termes de fiscalité, de taille de marché, de foncier et de capital humain. Conscient de ces enjeux cidessous, on pose la question problématique sur l’équité interrégionale comme suit : dans quelle mesure la régionalisation avancée peut contribuer à l’atténuation des disparités interrégionales en termes d’aménagement territorial des agglomérats au Maroc ?

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Le rôle de la disparité régionale dans l’impact de l’aménagement du territoire sur l’attractivité des IDE dans les régions du Maroc

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Le rôle de la disparité régionale dans l’impact de l’aménagement du territoire sur l’attractivité des IDE dans les régions du Maroc

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Revue Repères et Perspectives Economiques, Vol. 4, N°1, Semestre 1, 2020