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L’impact de Covid-19 sur l’investissement touristique au Maroc Cas de la région de Rabat-Salé-Kenitra Mohamed BenAttou, Enseignant chercheur, Laboratoire LRMECSS, Université Ibn Zohr Résumé : L’article est un essai sur l’impact économique et social de Covid-19 sur l’activité touristique marocaine mesurée à partir de l’exemple de la région de Rabat-Salé-Kénitra et à partir aussi de sa capacité de résilience. Lesquelles sont en mesure de nous éclairé sur le modèle touristique à adopter pour l’après-pandémie. Mots clés : Covid-19, tourisme, crise, investissement, résilience, région de Rabat-Salé-Kénitra, Modèle touristique. Summary: The impact of Covid-19 on tourism investment in Morocco Case of the region of Rabat-Salé-Kénitra The article is an essay on the economic and social impact of Covid-19 on the Moroccan tourism activity measured from the example of the region of Rabat-Salé-Kénitra and also from its resilience capacity. Which are able to enlighten us on the tourism model that has to be adopted for the post-pandemic? Keywords: Covid-19, tourism, crisis, investment, resilience, region of Rabat-Salé-Kénitra, Tourism model. Resumen: El impacto de Covid-19 en la inversión turística en Marruecos Caso de la región de Rabat-Salé-Kénitra El artículo es un ensayo sobre el impacto económico y social de Covid-19 en la actividad turística marroquí, medido a partir del ejemplo de la región de Rabat-Salé-Kénitra y también de su capacidad de resistencia. Los cuales pueden iluminarnos sobre el modelo turístico a adoptar para la post pandemia. Palabras clave: Covid-19, turismo, inversión, crisis, resiliencia, región de Rabat-Salé-Kénitra, modelo de turismo.
القنيطرة- سال- حالة جهة الرباط:، على االستثمار السياحي بالمغرب19- تأثير أزمة كوفيد:ملخص من.المقال محاولة حول التأثيرات االقتصادية واالجتماعية لجائحة كورونا على قطاع السياحة المغربية يهدف، القنيطرة ومن خالل إمكانية الصمود التي تميز هذا القطاع- سال-خالل مقاربة حالة جهة الرباط .19 -المقال لبحث سبل و إمكانية اعتماد مقومات نموذج سياحي جديد بعد أزمة كوفيد النموذج، القنيطرة- سال- جهة الرباط، الصمود، االستثمار، األزمة، السياحة،19- كوفيد:الكلمات المفاتيح .السياحي
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Introduction : La pandémie de Coronavirus a déstabilisé la société et l’économie marocaines avant même qu’elle survienne sur le sol marocain. Sa résonance, Italie, en France et en Espagne nous a montré que le Maroc, un pays touristique, n’est pas à l’abri de ce fléau qui a agenouillé le monde entier. Mais en même temps, les évènements nous ont fait gagner trois semaines pour adopter un confinement préventif décisif pendant lequel, les autorités publiques et la population ont montré un sens de responsabilité citoyenne et de gouvernance virtuelle impressionnantes. Les régions touristiques marocaines, portes d’entrées pour les européens et les touristes étrangers et marocains de retours d’un séjour à l’étranger, ont subi de plein fouet la pandémie du Covid-19. Casablanca-Settat, Marrakech-Safi, Tanger-Fahs Anjra, Fès-Mekneès et RabatSalé-Kénitra ont enregistré 4155 cas confirmés sur 6652 cas jusqu’au 07 mai 2020. Soit 62.5 %. L’impacte de la crise sur l’économie marocaine est important, l’HCP lance la proportion de 57 % des entreprises du tissu économique (principalement des TPME) ont déclaré l’arrêt de leurs activités. Ce qui implique une réduction de la main d’œuvre dans les secteurs organisés de production de l’ordre de 20 %. En d’autres termes, la banque mondiale prévoit un taux de croissance négatif du PIB réel de -1,7 %. Le tourisme est le secteur le plus touché. Cependant c’est un secteur dont la résilience est plus au moins importante. Il a survécu aux deux guerres de Golf, à la crise économique mondiale de 2008. Aujourd’hui, il est affronté à l’une des crises les plus impactant. Comment il a résisté à la crise économique ? Peut-il développer une résilience face au Covid-19 ? À quel prix et par quels moyens ? Est-ce que l’impact du Covid19 sur le tourisme est de la même ampleur dans toutes les régions du Maroc ? Qu’en est-il des investissements injectés dans les projets d’envergures et les mégas projets touristiques dans la région de Rabat-Salé-Kénitra pour l’horizon 2019-2021 ? Enfin, quel modèle touristique après la pandémie ? 1-Une performance touristique en période de crises
Depuis 2003, le Maroc a connu un taux de croissance annuel moyen de 18.02 % des IDE drainés, dépassant 1359,8 millions de DH durant l’année 2015. Plus précisément, à partir de 2011, le Maroc pu, difficilement, remonté les effets de crise économique de 2008 via la relance de l’investissement touristique qui connu une croissance moyenne de 6.8 %, en dépit de la conjoncture économique et financière qui continue à émettre des ondes défavorables. Il a réussi à mettre en place une plateforme touristique regroupant plus de 8600 investisseurs sans compter les restaurateurs, avec une prédominance des établissements d’hébergement (EHTC) dépassant la proportion de 40 %. Soit Un taux d’évolution d’environ 33 % de la capacité litière d’hébergement entre 2010 et 2015. Ceci en continuant à concentrer l’effort de l’infrastructure touristique dans les marchés touristiques traditionnels (Marrakech, Agadir, Fès-Meknès) appuyés par la redécouverte touristique récente de la zone nord marocaine, Tanger et la côte tétuanaise en l’occurrence. En effet, la capacité litière du Maroc passe de 174 000 à 231000 lits. Ceci grâce à une mobilisation d’investissements touristiques directs domestiques et étrangers qui ont enregistré un taux d’accroissement moyen annuel 2010-2015 de 5.23 % pour une
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régression moyenne de -19.65 % pour les investissements directs de l’étranger particulièrement touchés par les effets de la crise économique de 2008. Malgré la diversité, cet exploit est dû à un effort considérable en matière de mise en place d’un cadre incitatif plus performant et adaptatif au contexte mondialisé. L’exonération des droits d’importation pour tous les biens d’équipements nécessaires pour la promotion et le développement du projet touristique ainsi que la mesure d’exonération de la TVA sur les biens d’équipement, matériels et outillages acquis au Maroc pendant une durée de vingt- quatre mois à compter du démarrage de l’activité de la société, se sont avérés d’un grand secours. En outre, l’exonération de la TVA à l’importation pour une durée de trente-six mois pour les biens d’équipement, matériels et outillages acquis à l’importation, a permis une bouffée d’oxygène à l’entreprise touristique. Fig. 1 Performances touristiques marocaines entre 2010 et 2015
Sources : Ministère du Tourisme, Direction de la Stratégie et de la Coopération, Bank Al Maghreb
Deux autres mesures étaient nécessaires pour redynamiser le secteur touristique au Maroc. La première consiste en l’exonération totale de l’IS pour le montant du Chiffre d’Affaires réalisé en devises des entreprises hôtelières et ce pendant une période de 5 ans à compter de l’exercice au cours duquel la première opération d’hébergement a été réalisée en devises et une réduction de 17,5 % au-delà de cette période. La deuxième, concerne l’exonération totale de l’IR pour le montant du Chiffre d’Affaires réalisé en devises par les entreprises hôtelières et ce pendant une période de 5 ans et une réduction de 50 % au-delà de
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cette période. De telles mesures étaient relativement suffisantes pour réaliser une relance additionnelle d’une capacité d’hébergement de l’ordre de 32098 lits installés pour la période 2010-2015. Les marchés de Marrakech, Agadir, Tanger, Casablanca et Fès ont raflé plus de 80 % de cette capacité. La crise de Covid-19 a montré que ces marchés sont les plus vulnérables en matière de prolifération de Coronavirus. Il faut donc repenser à commencer à élargir et à diversifier le champ touristique marocain après la pandémie. Ceci dit, l’évolution des encours de crédits bancaires accordés aux hôtels et restaurants au Maroc pendant la période 2010-2015, montre qu’à ce niveau aussi, le Maroc a opté pour un changement du cadre réglementaire pour accompagner la relance touristique. Ceci en interpelant les institutionnels marocains à se mobiliser pour le financement du tourisme 1grâce à l’activation des fonds d’investissement dédiés depuis 2004 déjà au tourisme 2. Certains autres mesures comme l’amélioration des procédures en ligne ainsi que la performance administrative et l’introduction des notations de crédit ont permis de consolider et d’élargir le rôle des actionnaires dans la direction de l’entreprise, l’amélioration de la soumission et du traitement électronique des documents d’importation. Tous ces efforts ont permis au Maroc de garder le cap à un moment où d’autres destinations maghrébines et/ou africaines n’ont pas pu résister. Le Classement du Maroc selon le Doing Business 2017, rend compte de ces efforts. En plein période de processus de crise économique, le royaume se situe à la 18ème place au niveau de son urbanisme touristique, à la 40 et 41ème place en matière de création d’entreprises touristique et d’acquittement des Impôts et taxes. A la 68 et la 101ème place respectivement en termes de facilité de faire des affaires et d’obtention de crédits. 2-Une vision touristique 2020 et un contrat programme qui subissent les effets tardifs d’une crise économique mondiale et la phobie de l’intégrisme
Bien évidement les efforts déployés par le Maroc sont indispensables et s’insèrent dans la vision touristique stratégique 2020 qui tend à corriger les défaillances de la stratégie 2010 par l’inversion des tendances négatives pour une approche par un Contrat Programme National (CPN) public-privé3. Ce fait est d’importance, car le secteur du tourisme est un levier considérable pour l’accélération de la croissance socio-économique et financière du pays, ainsi que la valorisation des ressources naturelles régionales et la diversification de l’offre touristique de masse et de niches. En 2018, le PIB touristique marocain contribue de 6.9 % dans le PIB national. Ceci grâce à des arrivées touristiques de l’ordre de 12.3 millions et grâce aussi à une capacité d’hébergement de 261.256 lits. L’objectif de la vision 2020 4, étant de consolider le 1
Arrêté n° 1548-05 de 2006 relatif aux compagnies d’assurances qui les autorises à affecter jusqu’à 15 % de leurs réserves techniques aux fonds d’investissements dédiés au secteur. 2 Nous nous référons à titre indicatif aux Actifs Invest : Capital 2 Millions de DH (2004) dont les principaux investisseurs sont la FinanceCom, la MAMDA ; la MADAEF : 1.8 Millions de DH : CDG ; la H Partners : 2.5 millions de DH : Attijariwafa Bank, Wafa Assurance, CIMR, BCP, Al Ajial 3 Le secteur public est représenté par Les Ministères du Tourisme et de l’Artisanat, de l’Economie et des Finances, de l’Intérieur, des Affaires Etrangères et de la Coopération, de l’Equipement et des Transports, de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, du Commerce, de l’Industrie et des Nouvelles Technologies, de l'Education Nationale, de l'Enseignement Supérieur, de la Formation des Cadres et de la Recherche Scientifique, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, de la Jeunesse et des Sports et de la Culture. Le secteur privé quant à lui, il est représenté par la Confédération Générale des Entreprises du Maroc, la Fédération Nationale du Tourisme et le Groupement Professionnel des Banques du Maroc. 4 Rappelons que la vision 2020 est passée par deux étapes. La première concerne le lancement, par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, des travaux de préparation de la nouvelle Vision 2020 lors de la 7ème édition des assises
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tourisme dans son rôle de moteur du développement économique, social et culturel. De même, elle projette, à échéance, de doubler la taille du secteur en termes de capacité d’hébergement et d’arrivées touristiques et tripler le nombre de voyages domestiques. Ceci afin de situer le Maroc parmi les vingt premières destinations touristiques mondiales. Pour se faire, la stratégie repose sur six programmes stratégiques d’envergure : Azur, Green/Eco/Développement durable, Patrimoine et Héritages, Animation-Sport, Niches à forte valeur ajoutée et Biladi5. Bref, la vision 2020 est un vaste programme touristique qui en plus de viser l’attraction d’un tourisme à la fois de masse et solidaire, elle s’articule sur de nombreuses aides spécifiques pour le secteur touristique avec la mise en place de fonds (Renovotel, Fonds marocain pour le développement touristique) et autres aides (Maroc PME…)6. C’est-à-dire s’imposer comme une destination de référence en matière de développement durable sur le pourtour méditerranéen. Est-ce que ses ambitions ont pris en considération et à juste valeur, l’environnement et le processus de la crise économique ? Difficile à répondre à cette question car au début de la crise tout semble aller dans le sens d’une résilience importante qui a permis jusqu’en 2016 la réalisation et la programmation à moyenne terme, de nouveaux projets touristiques structurants. C’est la montée de l’intégrisme qui apporta le coud de grâce à la vision 2020. Processus log des effets de la crise économique sur le pouvoir d’achat des touristes associés à une conjoncture internationale instable dans plusieurs pays émetteurs et récepteurs des flux touristiques ainsi que la multiplication des attaques terroristes orientés contre les touristes étrangers dans le Monde et leur concentration en 2016, notamment en Türkiye, en France, en Belgique et aux Etats Unis ont perturbé les prévisions économiques de l’Union Européenne pour 2017, notamment avec le brexit britannique. Ceci a impacté directement les prévisions du tourisme international. Ses effets avaient des influences différentielles d’une région à l’autre. La pression sécuritaire dans le Moyen-Orient7 ainsi que quelques actions terroristes ici et là, ont sapé l’élasticité d’un tourisme qui a su au début s’adapter, d’où la relance 2010-2015 mais très vite ses événements ont influencé à la baisse le marché touristique international en direction du nord africain. En 2016, ce marché a enregistré globalement un recul de 7 à 8 %. L’évaluation du CPN de la vision 2020 en 2017, montre que le progrès réalisé entre 2010 et 2016, reste bien en deçà des objectifs escomptés. Sur 44 mesures programmées, le taux de réalisation effective ne dépasse guère 14 %, le reste s’est des mesures réalisées en parties (34 %), entamées mais qui ne sont pas abouties (29 %), ou carrément non entamées (23 %). Dans le détail, c’est uniquement les mesures qui concernent le développement territorial et régional qui se sont réalisées complètement. Le taux de réalisation effective vacille entre 0 % internationales du Tourisme tenue à Fès les 28 et 29 Avril 2007. La deuxième, avec la signature du Contrat Programme National de la Vision stratégique de développement touristique lors de la 10ème édition des assises du Tourisme tenue à Marrakech le 30 novembre 2010. 5 Le programme Azur concerne l’offre balnéaire compétitive, le Green/Eco, consiste en la valorisation des ressources naturelles et rurales, le Patrimoine celle de la promotion de l’identité culturelle marocaine. Le programme Niches à forte valeur ajoutée concerne les affaires ; le bien être et la santé ; alors que Biladi projette la promotion du tourisme national et de loisirs. 6 La stratégie 2020 repose sur cinq hautes orientations : Capitaliser sur les acquis de la Vision 2010, passer à une démarche plus intégrée d’aménagement du territoire, valoriser les ressources les plus différenciées sur le territoire en répondant aux besoins des marchés les plus porteurs, renforcer la qualité et l’excellence dans le secteur pour offrir une meilleure expérience touristique et mettre le développement durable au cœur de la stratégie 7 Précisons qu’entre 2015 et 2016, le nombre de touristes a chuté de -30% en Türkiye, de -41% en Egypte. Ceci en faveur des Îles Canaries (12.6 %) ; du Chypre (19.8 %) et de la Tunisie (6.8 %). Le Maroc lui n’a réalisé que 1.5 %.
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pour la promotion et la commercialisation des destinations et 25 % à la fois pour la compétitivité du tissu d’acteurs touristiques et l’investissement-financement du Tourisme. Le développement du produit touristique. L’on enregistre pour les mesures entamées et qui ne sont pas aboutis des variations extrêmes allant de 27 % pour la promotion et la commercialisation des destinations et 67 % pour la gouvernance et le pilotage. Pour les mesures non entamées, il y a lieu de remarquer que malheureusement leur réalisation aurait pu impacter le développement du secteur touristique surtout que la SMIT a été dotée des prérogatives nécessaires pour l’assainissement foncier, la mise en place des primes d’investissement, la stimulation des initiatives privées pour la diversification de l’offre touristique. De même que la dotation du budget marketing territorial des Agences de développement touristique et la mise en place d’un cadre de coordination entre l’ensemble des acteurs publics en charge des relations étrangères aurait pu davantage stimuler un développement touristique durable transversal public/privé et la conquête de nouveaux marchés. Fig.2 Evaluation des indicateurs du Contrat Programme National 2010-2017
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Source : Ministère du Tourisme, des Transports Aérien, de l’Artisanat et de l’Economie Sociale, Secrétariat d’Etat chargé du tourisme, 2018
Or, plusieurs conventions ont été signées en marge du CPN. Leur mise en œuvre a également enregistré des retards importants et des désistements8. Les instances de gouvernance nationale et locales n’ont pas été mises en place, de même que la mise en place des outils et des mécanismes d’accompagnement des entreprises touristiques n’a pas été complètement réalisée et la montée en puissance du dispositif de formation n’a pas été opérée. Ainsi on est resté bien en deçà des principaux objectifs de la stratégie 2020 tracés pour le mi-chemin 2015. 10.2 Millions de touristes arrivées aux postes frontaliers au lieu de 13.7 ; 2.6 Millions de séjours EHTC au lieu de 3.9 millions ; 63.2 Milliards de DH de recette touristique au lieu de 85 Milliards de DH. Le PIB touristique quant à lui fut de 73.6 Milliards de DH au lieu de 93.5 Milliards, soit 6.7 % ou lieu de 9.3 %. Enfin les emplois touristiques ont, de leur côté, manqué à l’objectivation 2015 : 507 Milles au lieu de 645 milles emplois. A vrai dire, il y a eu un effort considérable, cependant c’est la conjoncture économique et politique qui n’a pas été suffisamment prise en compte vue la rapidité des changements et économiques9 le rythmes des évènements qui ont causé la contre-performance enregistrée entre 2016 et 2019. En effet, sur le plan international, la crise économique a fait baisser de 2.2 la croissance touristique dans l’Europe occidentale entre 2000 et 2008, de 1.6 % entre 2008 et 2015. Puisque plus de 70 % des marchés touristiques marocains sont issus de cette région, il est évident que l’impact se fait sentir. L’impact négatif sur l'image digitale du Maroc du fait de la situation géopolitique dans les pays voisins du Maroc (printemps arabe) et la résurgence du terrorisme, n’ont pas arrangé les choses, ils ont conduit à des comportements imprévisibles d’hébergement touriste. Il y a aussi une part de responsabilité qui nous revienne dans cette contre-performance. Les difficultés de mise en pratique du nouveau modèle de gouvernance aligné sur la régionalisation avancée aussi bien sur le plan territorial que professionnel. Le sous-investissement est aussi une contrainte important. Seulement 25 % des investissements prévus à l’horizon 2015 ont été effectivement mobilisés. Encore faut-il préciser que ces ressources ont été caractérisées par une dispersion des efforts en voulant développer huit territoires touristiques à la fois, plusieurs grands projets balnéaires d’envergure simultanément. Sur le plan institutionnel aussi, certains dysfonctionnements méritent d’être soulignés. Il s’agit notamment d’une discordance en matière de synergie entre les principales partenaires du secteur (Région, RAM, ONDA) et les entités en charge du Tourisme (Ministère, ONMT, SMIT). Afin d’adresser ces enjeux et d’accélérer la mise en œuvre de la Vision 2020, le Département du Tourisme est en cours de préparation d’une feuille de route 2017-2021 dont la mise en œuvre nécessitera la mobilisation totale de l’ensemble des acteurs. 8
Beaucoup de conventions sont restées non réalisés, non abouties ou ont trainées. Ce sont les cas de la Convention relative au projet « Ouarzazate destination carbone neutre en 2015 », la Convention de partenariat relative à la valorisation touristique des Ksours et Kasbahs, le Protocole d’entente « Création d’un centre d’excellence en management hôtelier au Maroc », le Pacte de partenariat relatif à la mise en place d’un mécanisme de crédit dédié au financement des projets touristiques s’inscrivant dans le cadre des plans d’Azur et Azur extension, le Protocole d’accord relatif à l’accompagnement et assistance technique de l’OMT pour la mise en œuvre du nouveau dispositif de classement de l’hébergement touristique, la Convention de partenariat relative à la création de la fondation des festivals de Tradition, le Protocole d’accord pour la convention cadre de partenariat relative à la création d’une unité de recherche et de développement et tourisme durable et enfin le Fonds Marocain de Développement Touristique. 9 Rappelons qu’entre 2007 et 2015, les flux d'IDE se sont divisés par 10.
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3- Une relance touristique 2017-2021, impactée par la crise sanitaire (Covid-19) dans la région de Rabat-salé-Kénitra
La région de Rabat-salé-Kénitra recèle de nombreux atouts pour le développement touristique. Avec Rabat, comme grande capitale mondialisée, s’est engagée cette dernière décennie sur des grands projets d’aménagement urbain régional. La relance touristique 20172021 projette de concentrer les investissements touristiques principalement dans les villes de Rabat et Kénitra considérées comme étant les noyaux du repositionnement touristique de la Région. Ceci comme nouveau modèle à la fois articulé sur les projets spontanés, d’envergure et les Mégas projets à vocation touristique contenus dans les programmes de développement urbain de la Région10. Plusieurs atouts ont motivé ce choix. En plus de statut de capitale, patrimoine mondial de l’Unesco, la région compte plusieurs sites d’intérêt touristique, archéologique et biologique avec de nombreux atouts (climat, ressources naturelles, géographie, littoral de plus de 170 km…). La région compte près de 8000 lits avec de nombreux projets en cours avec des enseignes de prestige. L’Objectif est d’atteindre les 17 000 lits avec un renforcement du potentiel balnéaire, l’ouverture sur le tourisme rural et de nature, la mise en valeur du tourisme culturel et la diversification d’activités d’animation et de loisirs. La région a également bénéficié de la dynamique de développement du transport aérien avec plus de soixante-trois fréquences hebdomadaires et l’ouverture de nouvelles lignes touristiques : Séville, Madrid, Londres, Bruxelles, Marseille, Gironna, Barcelone et Abou Dahbi. En somme, il s’agit de projets touristiques de modernité et d’innovation capable de mondialiser les offres touristiques, le e-commerce et le low-cost eux-mêmes des éléments de bouleversement du secteur du tourisme. Un type de tourisme des affaires mais en même temps qui permet au voyageur d’accéder en temps réel à une multitude d’informations et les professionnels rivalisent d’innovations pour satisfaire l’usager-consommateur partagé entre individualisme et communautarisme, entre affectif et contrainte budgétaire, entre hédonisme et responsabilité solidaire Kalfon, 2009). Cette orientation va s’accentuer avec l’agrandissement de l’aéroport de Rabat-Salé, puisque sa capacité va passer de 1,5 million à 4 millions de passagers vers 2021. Le chantier touristique reste ouvert depuis 2014 : - Programme de mise à niveau urbaine intégrée de la ville de Salé (2014-2016) : Projet de réhabilitation de la Médina de Salé, l’aménagement de la corniche et de la route côtière et la réhabilitation des Fondouks et de belles demeures. -Programme Intégré de Développement Urbain de la ville de Rabat 2014-2018, baptisé : Rabat Ville Lumière : Projet de mise en valeur de la médina de Rabat, Projet d’aménagement de la corniche de Rabat, Projets des nouvelles gares ferroviaires de Rabat (Médina & Agdal) et Projet du grand théâtre de Rabat. Ainsi que le Projet des nouvelles gares de Rabat Ville et Rabat Agdal : Pour une enveloppe budgétaire de 1.05 Milliards de DH, le projet des nouvelles gares de Rabat s’inscrit dans le grand chantier de la mise en service de la ligne à grande vitesse (LGV) et accompagne également le développement urbain de la capitale. Projet de mise en valeur de la médina de Salé : projet de mise en valeur de l’ancienne médina concerne pour l’essentiel la restauration des monuments historiques et des habitations menaçant Les mégas projets d’aménagement de la vallée de Bouregreg est l’un des projets méga les plus importants qui s’est déployé sur une superficie de 6000 ha dans un site d’un grand intérêt biologique et écologique. 10
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ruine, l’aménagement de plusieurs espaces verts, places, jardins, rues et marchés, ainsi que la réorganisation de la circulation et de l’éclairage, de la restauration des grandes demeures et fondouks et la réhabilitation des habitations menaçant ruine et la promotion des métiers de l'artisanat. -Plan stratégique de développement intégré et durable de la province de Kénitra (2015-2020) : Projet de développement de l'attractivité touristique des stations balnéaires de Mehdia et Moulay Bousselham, Projet de reconvention des ports de Kénitra et de Mehdiya et Projet d’aménagement et valorisation de la boucle de Sébou. -Projet de la corniche de la ville de Rabat : Étalé sur une longueur de 13 km, des Oudayas jusqu’à Harhoura, Il s’étend sur une superficie de 330 ha offrant des espaces d’animation de sports et de loisirs. Pour un coût de plus de 300 millions de DH. Le projet comportera neuf zones distinctes. Cinq d’entre elles sont à vocation touristique et immobilière. Une première tranche de ce projet sur 8 km est en cours d’achèvement. Elle concerne le secteur qui va de Harhoura jusqu’aux abattoirs avec l’aménagement des promenades piétonnes, d’espaces verts, plusieurs terrains de sport pour les jeunes, des piscines. -Projet de la corniche de la ville de Salé : Estimé pour un investissement de 29 MDH, le projet d’aménagement de la corniche de Salé s’étend sur une superficie de 25 hectares. Une première partie est déjà réalisée le long des quartiers de Sidi Moussa. L’aménagement de la corniche a permis de redonner à la ville de Salé la possibilité d’offrir à ces habitants une panoplie d’espaces récréatifs, de sports et de loisirs. Projet du Grand Théâtre : A travers sa filiale Bouregreg Cultures, l’Agence du Bouregreg réalise le projet d’envergure du Grand Théâtre de Rabat au niveau de la séquence II du projet d’aménagement de la vallée. D’une superficie de 25.500 m² et pour un investissement global de 1.452 MD, le Grand théâtre de Rabat se démarque par son design moderne, son architecture futuriste défiant toutes techniques de réalisation et de construction complexes et développées. Ce projet fait partie du programme intégré de développement de la ville de Rabat 2014-2018, "Rabat ville lumière, capitale culturelle du Maroc" -Projet d’aménagement de la vallée de Bouregreg pour un montant global de 9 milliards de DH générant plus de 3710 lits. Portant sur l'aménagement de la séquence II de la vallée du Bouregreg, le projet Wessal Bouregreg s’étale sur une superficie d'environ 110 hectares et regroupe essentiellement des infrastructures culturelles, des activités ludiques, un programme résidentiel, hôtelier et tertiaire ainsi qu'un port de plaisance. Projet de requalification et de reconversion du port fluvial de Kénitra : Faisant partie de la vision globale adoptée pour le futur port Atlantic de Kénitra, Le projet de requalification et de reconversion de l’ancien port fluvial de Kénitra vise à répondre à un concept novateur qui est le water front et ce, à travers une panoplie d’offres liées à la création et l’animation d’une promenade fluviale consolidées par des opportunités de faire des affaires. Le futur projet vise également d'étoffer l’offre de l’immobilier résidentiel de prestige et de développer une offre hôtelière, touristique, nautique et de plaisance.
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Projet d’aménagement de la plage des Nations : Sur une superficie de 470 hectares, avec une façade maritime de 3,5 km, le projet Plage des Nations Golf Resort est composé en plus de l’hôtel, d’unités résidentielles, d’animation et d’un golf de 18 trous. Le groupe Préstigia Luxury homes du Groupe Addoha gestionnaire du projet a aussi signé une convention avec la star Colin Montgomerie pour la réalisation d’un golf. C’est un investissement de 6 Milliards de DH. 3-1- La relance de l’investissement touristique dans la région de Rabat-Salé-Kénitra entre deux crises : financière et sanitaire
En 2018, la région a entamé sa croissance en réalisant environ 800 Miles nuitées touristiques pour atteindre à échéance 2021 le double de cette capacité grâce à l’ouverture des projets touristiques aussi bien spontanés que d’envergure et les mégas projets. Rabat s’est particulièrement distinguée par une spirale de l’innovation touristique : apparition de nouveaux acteurs11 ou « business models », de nouveaux produits12 (forfaits dynamiques, éco-tourisme, courts séjours, coffrets-cadeaux, etc…). Ainsi que de nouvelles procédures de production et distribution (vente en ligne, e-ticket, Boornes livre service, etc…) et innovation relationnelles ou organisationnelles (en particulier, marketing, ressources humaines, e-concierge, crosstraining). Ceci, a rapidement inséré la région dans un dynamisme exceptionnel de récupération touristique. 232.564 arrivées touristiques en 2018, soit un accroissement de 7 % par rapport à 2017 (CRT, 2019). Le même pourcentage a été réalisé pour les nuitées touristiques. Tout semble maîtriser et sous contrôle pour l’échéance 2021. Un seul inconvénient sur lequel il fallait travailler c’est le taux d’occupation hôtelière qui reste figée à un niveau de 54 %. Le tourisme marocain étant un tourisme de court-séjour, il ne dépasse pas la moyenne nationale de 2.5 jours. La durée moyenne de séjour dans la région de Rabat-salé-Kénitra est de 1.9 jours, comme d’ailleurs celle enregistrée à Casablanca, à Fès ou à Tanger. Mais le fait qu’il s’agit d’un tourisme à caractère circulatoire, Il a fallu se pencher plus sérieusement sur cette question pour plus d’attraction. D’ailleurs s’était l’attention des pouvoirs publics une fois toute l’infrastructure et l’innovation touristique mises en place à l’horizon 2021. L’objectif étant d’arriver dans 4 ans à permettre à Rabat de prétendre au statut de destination touristique de renom dans les radars mondiaux. Pour se faire, la région a besoin d’atteindre une vitesse de croisière autour de 20.000 lits. C’est pourquoi il a été prévu un programme d’investissement de plus de 12 milliards de DH13 pour la construction de nouveaux hôtels de luxe ainsi que d’unités de gamme moyenne. C’est la raison pour laquelle, un intérêt particulier a été donné aux projets de construction d’établissements hôteliers dans le cadre des différents programmes d’investissement réalisés ou en cours au niveau de Rabat et sa région. L’examen détaillé de ces projets, permet de rendre compte de l’effort déployé. En effet, pour les projets spontanés, il s’agit de 50 projets d’une valeur d’investissement de 2441 Millions de DH concentré sur la préfecture de Rabat (51 %) et la province de Kéenitra (36 %) pour une Il s’agit de la SAVM-Group SGTM, SMI-Marita Group, Green-Tech Valley, Groupe Addoha-Prestigia, MorocoEmitienne de Développement, Britannique Sienna Invest Group, eagle Hills Morroco, Arzana invest, groupe Pays Golf, la Spa et bien d’autres. 12 En l’occurrence, The Viem, Arribat Center, Ritz Carlton, Baccarat, Kasr Al Bahr, Resort Golf Arzan, FairmountMarina Rabat-Salé… 13 Précisons que la Préfecture de Rabat s’est taillée 4 grands projets sont en cours de réalisation d’une capacité avoisinant mille lits pour un investissement global d’environ 3 milliards de DH. 11
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capacité d’hébergement touristique additionnelle régionale de 4948 lits. Dans cette catégorie de projet, la préfecture de Salé n’a reçue que 4 % du marché d’investissement pour 6 % pour la province de Sekhirat-Temara et 2 % pour celle de Khémisset. Pour la catégorie des projets d’envergure, le marché d’investissement représente presque le double de celui des projets spontanés. Ceci aven un budget d’investissement de 4178.60 Millions de DH pour la réalisation de 11 projets dont 7, soit 63.6 %, se situent dans la préfecture de Rabat avec une enveloppe d’investissement de 2618 Millions de DH (62.6 %). Les autres territoires n’ont reçu chacun qu’une moyenne de 520 Millions de DH, soit moins de 12 % de l’enveloppe budgétaire dédié aux projets touristiques d’envergure dans la région. Les caractéristiques de la capacité litière de ces projets, permette de préciser que c’est la commune de Mehdia qui s’accapare la grande partie, soit 4696 lits correspondant à 59.5% d’une capacité litière globale de 7896 lits additionnels. Le projet de la nouvelle station touristique Biladi « Diaf Mehdia » sur l’embouchure de l’Oued Sebou rafle à lui-seul tout l’enveloppe budgétaire territoriale de cette catégorie, soit 380 Millions de DH. La préfecture de Rabat n’acquiert que 27.8 % de la capacité litière totale de cette catégorie pour 7.6 % pour Salé et 5 % pour SekhiratTemara.
Fig.3 Projets touristiques spontanées et d’envergures lancés dans la région de Rabat-SaléKenitra les trois dernières années
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Source : Ministère du Tourisme, des Transports Aérien, de l’Artisanat et de l’Economie Sociale, Secrétariat d’Etat chargé du tourisme, 2018
Cette programmation qui sort avec difficultés mais dignement de la crise économique ne pouvait pas soupçonner qui est sur les portes d’une crise sanitaire aiguë qui va faire tarir tout mouvement touristique nationale ou internationale, plus encore la fermeture de toutes les frontières terrestres, maritimes et aériennes jusqu’à nouvel ordre. Ceci survient à un moment où le développement touristique est en plein essor dans la région de Rabat-Salé-Kénitra avec plus de 12 Milliards de DH d’investissements ouverts rien que dans la région de Rabat-SaléKénitra. Quel sera donc l’impact de Covid-19 sur le devenir du tourisme marocain et surtout sur les entreprises touristique le transport aérien ?
3-2-La pandémie Covid-19 touche principalement les lieux touristiques : quel enseignement tirer de cette pandémie ?
Il est difficile de se prononcer efficacement à ce stade de la pandémie après 2 mois de confinement sanitaire et le gel presque total de l’activité économique marocain. Certes les dégâts seront importants mais la capacité de résilience intervient aussi et elle est à prendre sérieusement en compte. Beaucoup de scénarios ont été certes déjà esquissés par les acteurs socio-économiques et politiques, ainsi que par et les professionnels sectoriels. Certaines parlent
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de cinq rupture pour redresser la situation sur de nouvelles bases après Coronavirus : L’institutionnaliser la déclaration sur l’honneur et le contrôle a posteriori (vs ex ante), l’accélérer notre système de prévoyance sociale, L’urgence de booster les fintech et la mise en œuvre du Mobile Money à l’échelle nationale, la stimulation durable de l’économie nationale et régionale par une politique industrielle réorientée et une commande publique mieux dirigée et enfin la redéfinition de notre approche avec la diaspora marocaine : tout mettre en œuvre rapidement pour attirer du financement international (Tel Quel, 2020). L’ensemble de ces ruptures s’appuie sur le concept de l’Etat moderne, mondialisé mais protecteur. Ce qui s’appuie à son tour sur les décisions d’urgence que les pouvoirs publics ont du engagé à travers un cycle d’initiatives sans précédent : suspensions des rassemblements populaires, annulations d’événements, confinements et état d’urgence sanitaire, fermetures des frontières, confrontation de la vulnérabilité surtout pour salariés du secteur formel et la population démunie plus que pour le secteur informel, le maintien des approvisionnements, la distanciation sociale, etc… Dans l’ensemble, il s’agit d’une occasion, certes dans un contexte de diversité, mais qui peut contribuer à la reconstruction d’une confiance entre gouvernants et gouvernés. Cependant, des sonnettes d’alarmes sont aussi activées à propos des sources de divises qui se tariront et la consommation intérieure qui se bernera à court termes. Ce qui pose le problème du droit à la santé et l’intelligence artificielle à la rescousse afin de préserver le droit à la vie, à la solidarité qui doit primer sur l’individualisme et sur tous les autres droits. En matière de tourisme, il ne faut pas faire des spéculations des spéculations hâtives. Le secteur est tellement fragile qu’il ne supporterait pas des essais maladroits ou des projections prématurées pour l’économie touristique « post-Covid-19 ». Enormément de ressources financières sont engagées. C’est vrai, notre tourisme est dépendant des Tours Opérateurs et des touristes étrangers ; il est aussi dépendant des migrations de loisirs intérieures et des rapatriements domestiques MRE. Ces trois composants n’ont pas les mêmes dispositifs de fonctionnement. Covid-19 oblige réaction mais le secteur nécessite prudence et réflexion profonde. Notre avenir nous n’allons pas le définir dans deux ou trois mois tout en étant bouleversé par la pandémie. Ce qu’il faut entreprendre d’urgence c’est les décisions adéquates pour consolider sa résilience. La confédération Nationale du Tourisme estime que l’impact à date de la pandémie serait déjà de 33 milliards de DH et que les pertes d’emplois se chiffrent à 500.000 emplois et 8500 entreprises menacées (L’Economiste, 27. Avril, 2020). La solution serait d’après la CNT est de provoquer impérativement et d’urgence un « Choc » de tourisme intérieur. Nous pensons qu’il est encore tôt de trancher de telle manière en se basant sur la performance touristique des Marocains en 2019 qui auraient dépensé 21 milliards de DH lors de leurs séjours à l’étranger, parce que cette performance a réalisé une augmentation de 10 % par rapport à 2018. Il est vrai, la promotion du tourisme national est une priorité qui ne date pas d’aujourd’hui. Beaucoup de programmes ont été élaborés à cette fin sans correctement aboutir. Ce ne n’est surement pas l’avènement du low-cost, ubérisation de la société, économie du partage, levée des barrières sur les visas, rôle du numérique, émergence d’une classe moyenne en quête de renouveau et flexibilité des entreprises, qui motivent en premier lieu les Marocains de voyager à l’étranger. C’est plus, l’offre de transport aérien des compagnies étrangères et le culte de l’étranger fortement inséré dans l’identité et la culture marocaines qui les motivent davantage. Ceci face à un transport aérien marocain qui est resté inaccessible pour la plupart des touristes marocains. Donc, même si l’État a misé sur la promotion et le renforcement d’un tourisme intérieur plus fort, le pays compte encore aujourd’hui sur un tourisme international de proximité, avec le continent européen notamment.
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A l’image des investissements injectés dans la région de Rabat-Salé-Kénitra pour l’horizon 2021, on continue toujours à compter sur ce type de tourisme. C’est une réalité peut être à relativiser dans le temps, après Covid-19 en faveur d’un tourisme national plus structuré, plus planifié par processus. On ne peut dire qu’à cause de la pandémie, nous nous apprêtons, aujourd’hui, à payer le prix fort de ce choix, alors que toute l’infrastructure touristique classée est totalement orientée vers ce choix. Même si l’on veut relancer le tourisme national juste après Covid-19, il n’est pas sûr que les touristes se déplaceront facilement. La communication de crise développée, nécessairement, dans tous les médias et les réseaux sociaux, a créé un état de psychose. Même si l’Organisation mondiale du tourisme parle d’un recul de 20 à 30 % des arrivées de touristes internationaux contre 4 % en 2009, ces ordres de grandeur ne doivent pas justement, nous faire « froid dans le dos ». Ce qui est important c’est de se plier totalement au confinement pour sortir de la pandémie et travailler de manière concerté entre tous les partenaires touristiques pour remonter la pente avec les deux modèles à la fois l’international et le national avec ses composantes régionales et locales. Il faut se tenir de se comparer avec des modèles touristiques qui sont confectionnés pour d’autres sociétés et d’autres lieux qui n’ont pas le même concept du voyage ni les mêmes comportements. Il n’est pas sûr que le lendemain du confinement, le tourisme sera totalement domestique et contera sur la seule norme d’hygiène et de labellisation sanitaire rassurante, vue la façon comment la propagation du virus à travers la literie est rapide. Avec l’apparition et l’accession à un vaccin éventuel, le tourisme international sera plus performant que le tourisme national. C’est une question de moyens, de pouvoir d’achat, de niveau intellectuel et de traditions touristiques dans les sociétés et de résilience bancaire aussi. Il y a une distance à parcourir entre vouloir et pouvoir. C’est une question aussi liée à la capacité de résilience du transport aérien. Si le trafic aérien a franchi les 10 millions de passagers pour l’aéroport de Casabblaca a la fin de 2019 contre 6 millions pour l’aéroport de Marrakech et 1 million pour celui de Rabat, il n’est pas évident que le lendemain de Covid-19, la RAM pourra nouer avec les performances réalisées en 2019 grâce à sa politique de partenariat Win-Win. Selon l’Association Internationale du Transport Aérien (IATA), les globe-trotters, le transport aérien ne peut retrouver son niveau de trafic avant 2023, avec d’abord un redémarrage sur les liaisons intérieures cet été suivi par une reprise beaucoup plus lente du trafic international. Avec des mesures drastiques sanitaires, en 2021, le trafic (mesuré en kilomètres-passagers payants, RPK) devrait être inférieur de 24 % au niveau de 2019, sur la base d’une reprise qui débuterait au troisième trimestre 2020 par la réouverture de liaisons intérieures qui regroupe 290 compagnies aériennes. Mais la reprise dépend de la vitesse à laquelle les frontières vont rouvrir et du rythme de la croissance mondiale et l’impact sur le segment du voyage long-courrier « sera bien plus sévère et durera plus longtemps », selon l’IATA. La aussi, des mesures s’imposent pour sauvegarder les acquis du transport aérien touristique. Que pouvons-nous tirer alors, comme leçons de la géographie nationale du virus ? La figure 4, nous révèle une relation étroite entre la propagation de la pandémie de Coronavirus et les principales régions de performances touristiques jusqu’au 14 mai 2020. Casablanca-Settat (1362 cas confirmés)14, Marrakech-Safi (1139), Tanger-Tétouan-Al Hoceima (780), Fès-Méknès (721), Drâa-Tafilalet (557), Rabat-Salé-Kénitra (453), SoussMassa (59). Cette relation est tout à fait normal pour deux raisons : la première, s’attache au 14
Les chiffres sont officiels. Nous les utilisons sous réserve à cause du dépistage limité.
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fait que ces régions constituent les portes d’entrée aériens et maritimes. La seconde dérivant de la première c’est que notre modèle touristique est circulatoire. Un touriste qui vient à Casablanca, est tenté de voir au moins 4 destinations différentes : Marrakech, Agadir, Fès et Tanger qui permettent de diversifier l’offre touristique en une seule entrée. Ce qui permet au virus de voyager aussi d’une destination à l’autre. Fig.4 Situation de la pandémie de Coronavirus au Maroc (7 et 14 mai, 2020)
Source : Ministère de la Santé, Media 24
Cela se vérifiable au niveau des provinces et communes territoriales. En effet, la connexion des villes-régions touristiques avec leur environnement territorial montre que c’est la zone de rotation touristique accessible sur le plan de transport qui subit de plein fouet la contamination par le virus. Tanger-Fahs Anjra (566), Larache (126) mais pas Chaouen qui jusqu’au 14 mai n’a enregistré aucun cas de contamination parce qu’elle est relativement retranchée dans le Rif Occidental. C’est le cas aussi des provinces de Safi et de Youssoufia dans la région de Marrakech-Safi et de la province de Sidi Kacem dans la province de Kénitra, de la province de Boulmane dans la région de Fès-Meknès. La figure 5 permet de visualiser les principales variations territoriales de la pandémie.
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Fig.5 Principales variations de la pandémie selon les régions et les villes les plus touchées
Source : Ministère de la Santé, Media 24, situation du 7 mai, 2020
3-2- Covid-19 et l’investissement touristique dans la région de Rabat-Salé-Kénitra : un drame à relativiser
Comme nous l’avons déjà souligné, l’investissement touristique engagé dans la région de Rabat-salé-Kénitra est important. A l’échéance 2021, il faut s’attendre à des pertes consistantes. En mars, la baisse du secteur touristique est de 70%, probablement de 100% en fin avril. 2.5% d’un ensemble de 3964 établissements touristiques est encore en activité pendant le confinement. Ceci veut dire que l’arrêt d’activité ne concerne pas uniquement les hôteliers mais il provoque un impact considérable au niveau de toute la chaîne de valeur du secteur touristique. Les agences de voyages marocaines, tout comme l'ensemble des acteurs de la chaîne de valeur de l'industrie touristique du royaume, subisse nt de plein fouet la propagation fulgurante de la pandémie du nouveau coronavirus (Covid -19). La situation est délicate mais ceci n’est pas seulement propre à l’entreprise touristique. Selon une enquête récente réalisée par l’HCP entre le 14 et le 23 avril sur un échantillon représentatif de 2350 ménages, sur l’effectivité du confinement, les sources de financement de la consommation des ménages en termes d’approvisionnement, d’accès à la santé et à l’hygiène. Les résultats sont alarmants sur le plan économique et social : 60% des ménages ayant un membre qui a perdu son emploi, suite à la pandémie du nouveau coronavirus. Ils ont des difficultés d’accès aux aides publiques. La crise engendre des retards contraignants : 54.9 % de
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ces ménages urbains pour 68% des ménages ruraux, sont enregistrés mais n’ont pas encore bénéficiaires. Par extrapolation, ceci signifie 21 % de la population nationale (19 % en milieu urbain, 26 % en milieu rural) sont dans des difficultés15. Pourtant, une partie plus ou moins importante des solutions peuvent provenir du transnationalisme. Des efforts dans ce sens peuvent être décisifs. 44,5 % des ménages ont reçu au moins un transfert en provenance des différentes sources y compris les transferts migratoires et des ONG internationales. Aujourd’hui, dans la panique psychologique de la crise, ils participent à niveau de 4 % de l’ensemble des aides et transferts reçus par les ménages vulnérables. Cependant, une mobilisation plus ardente n’est pas impossible. L’enquête a révélé aussi un sens très développé des solidarités nationales : 16 % des ménages reçoivent des transferts en provenance d’autres ménages résidant au Maroc. Il est certain que la pandémie n’a fait que remonter en surfaces les maux ainsi que les fractures déjà existantes au sein de la société marocaine (pauvreté, vulnérabilité, risques, sous-emploi, chômage, insuffisance de la couverture sanitaire et sociale, etc…). Mais face à l’adversité, l’ensemble de la société marocaine d’ici et d’ailleurs, a toujours montré une solidarité hors pair et inconditionnelle. Ceci, dit, d’après l’activité touristique hôtelière de la Région de Rabat-Salé-Kénitra, il s’avère qu’une leur d’espoir est permise dans ce champ de crise généralisée. A l’inverse de tout ce qu’on pouvait penser, l'activité touristique de cette région n'a pas été impactée par la crise du coronavirus. Le taux de remplissage des hôtels se maintient à 60 % notamment les hôtels de 5 à 3 étoles. Bien entendu, la crise se situe localement au niveau des activités touristiques induites à cause du confinement, mais les établissements classés gardent leur capacité d’hébergement (Délégué Régional du Tourisme, 2020). Ceci grâce aux touristes étrangers qui se sont trouvés bloqués au Maroc après la fermeture des frontières Le système monde oblige. Tous les touristes sont regroupés à Rabat et répartis sur les différents hôtels de la capitale. On a inventé le système monde à tous les niveaux économiques, sociaux, politiques, et ce n’est pas une pandémie, elle-même produit de la mondialisation, qui va nous faire revenir dans un système protectionniste. Même la solution de la pandémie est un fait de mondialisation. Même si l'ensemble des activités liées au tourisme au Maroc sont très impactées par les mesures draconiennes prises pour freiner la propagation du coronavirus, la solution peut émaner de ces mêmes autorités selon des perspectives à l’international. Tout le monde est concerné par l’ouverture des frontières. C’est une décision souveraine certes mais qui n’a de valeur que dans un contexte plus large celui de l’ouverture des frontières européennes en l’occurrence qui assurent plus de 70 % du marché touristique marocain. On peut affirmer qu’on est déjà dans la politique de consolidation de la résilience touristique. La mise en place du Comité de Veille Economique (CVE) dont laquelle, le tourisme est représenté, d’une manière très impliquée à l’international (OMT, IATA, OACI, OCDE). Il convient de préciser que la situation est plus difficile lorsqu’on se rend compte que 7 % des ménages n’ont pas encore formulé leur demande au moment de l’enquête mais comptent le faire, 11 % ne sont pas affiliés à la CNSS, 9 % ne sont pas adhérents au RAMED et 3 % estiment qu’ils n’ont pas besoin de l’aide. L’enquête révèle également que les ménages ont reçu aussi des transferts de l’État ainsi que d’autres ménages comme soutien en cette période de confinement et comme aides pour compenser la perte d’emploi. Rappelons aussi que le programme RAMED qui concerne 25 % des ménages (26 % en milieu urbain et 22 % en milieu rural) ne ménage aucun effort pour atteindre ces ménages. De même que l’aide des administrations publiques et semi-publiques a été estimée à 3 %. 15
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L’objectif est de s’aligner sur les mesures prises par les autres pays. Car l’objectif est de rester en contact avec les bailleurs de fonds et les partenaires mieux placés pour gérer la pandémie et la crise qu’elle a provoquée au sein du secteur du tourisme plus que les autres secteurs. On est déjà dans un plan de sauvetage insuffisant certes mais indispensable. Les entreprises touchées bénéficient déjà des mesures mises en place par le CVE (indemnité pour les employés à l'arrêt, versée par le Fonds Covid-19, report des échéances sociales, fiscales et bancaires…). Le tissu le plus fragile quant à lui, a aussi droit aux mesures destinées au secteur informel. En outre, le projet de loi16 adopté par le Conseil de Gouvernement en faveur des contrats de voyages, des résidences touristiques et du transport aérien des voyageurs, est déjà un pat en avant pour soulager la trésorerie des opérateurs et leur permettre de garder des opérations dans leur carnet de commandes. Autrement, cette loi va permettre aux entreprises de voyage et de transport d’émettre des avoirs, valables 18 mois, à leurs clients qui ont payé d’avance et de ne pas procéder aux remboursements. Ceci concerne tous les établissements touristiques, les compagnies aériennes, les agences de voyage et les transporteurs. A titre d’exemple, les billets d’avion de la RAM, des séjours hôteliers, des packages achetés via des agences de voyages et toutes les prestations en rapport avec le secteur. D’autres mesures d’accompagnement seront mises en place pour actualiser les normes d’hygiène dans les établissements, les circuits de visites, les pratiques du personnel, nouvelles densités d’accueil, une manière plus sécurisée pour servir les repas au niveau des restaurants d’un hôtel, la gestion des zones de chalandise et les lieux de transport et la labellisation d’un passeport sanitaire. Tout cela sur une base acceptable de distanciation sociale et la formation professionnelle numérique. Ce plan de sauvetage ci n’exclut pas un premier soutien financier public de 1.7 Milliards de DH fortement sollicité par la CNT. Conclusion
La principale leçon à tirer de l’après-crise de la pandémie ne doit pas être un choix à haut risque autour d’un tourisme domestique uniquement. Notre modèle économique est transnational, Le tourisme, comme l’émigration internationale et l’entreprise marocaine en général, fonctionnent à l’transnational. On ne peut faire marche arrière. La preuve c’est que Tanger-Med n’a pas arrêté ses activités (confinement ou pas) pour assurer l’approvisionnement, le transbordement et la logistique. Le tourisme intérieur n’est qu’une composante sur laquelle il faut agir en un processus intégré certes, mais qui nécessite beaucoup de temps. Le tourisme n’est pas seulement une action de voyager mais une culture qui s’investit. Pour les Marocains du moins, le voyage n’a jamais signifie se laisser porter par la vie, l’aventure ou tout court, la vie telle quelle vient. Mais c’est une obligation familiale dument planifiée sur une période prolongée et si et seulement si le budget familial survit aux autres alias de la vie (consommation, coût de transport, charges sanitaires et de scolarisation, accès à l’habitat, etc…). Dans un premier temps, il est possible quelle soit la clé de la relance touristique après la pandémie si l’on agit en baisse, sur les prix des prestations touristiques, de restauration et du transport aérien domestique. Mais, ce n’est pas une fin en soi. Le dispositif touristique marocain fonctionne à 16
Il s’agit d’un Projet de loi qui s’inscrit dans le cadre des mesures prises en application de l’article 5 du décretloi n°2.20.292 édictant des dispositions particulières à l’état d’urgence sanitaire et les mesures de sa déclaration qui permet au gouvernement, de manière exceptionnelle, de prendre les mesures nécessaires pouvant participer directement à lutter contre l’impact négatif de l’annonce de l’état d’urgence sanitaire.
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l’international à tous les niveaux. L’approche du tourisme domestique par le marketing territorial n’est pas suffisante. Donc, il faut garder les deux modèles et se contenter de consolider la capacité de résilience des entreprises touristiques marocaines toute en supportant les défis économiques et sociaux au rythme d’un déconfinement progressif et flexible 17en fonction des spécificités de chaque région et de chaque secteur. Nous avons vu pour la région de Rabat-Salé-Kénitra la taille des investissements engagés. Le secteur touristique est une priorité. Il est certain que l’après-covid-19, il y a lieu de repenser le modèle actuel du tourisme pour en faire une valeur ajoutée économique durable. La pandémie a montré comment les régions touristiques performantes aujourd’hui, correspondent aux principaux foyers de propagation et de clusters de Covid-19. Ceci doit nous alerter dans le sens d’élargir le champ touristique sur d’autres zones avec une politique désormais de distanciation sociale et ne pas de rester concentrer sur les mêmes circuits. Il s’agit donc d’améliorer l’offre touristique et d’élargir l’espace touristique marocain. Nous nous ne sommes pas obligé d’inverser, hâtivement, le modèle et de réagir en impulsion sous la pression psychologique pour éviter un chaos dont nous ne maîtrisons pas les tenants et aboutissements. Référence bibliographiques : Bachir S., 2020 : Covid-19 au Maroc, un »choc » de tourisme intérieur est indispensable, CNT, l’économiste du 28 avril, 2020, http://leconomiste.com, 3 p. Consulté le 10 mai 2020. HCP, 2020 : Enquête sur l’impact du Coronavirus sur la situation économique, sociale et psychologique des ménages : note de synthèse des principaux résultats, www.hcp.ma. 30 p, Consulté le 15 mai 2020. -Jaidi A., 2020 : Une grande fraction de la société marocaine se trouvera bientôt dans une situation d’extrême vulnérabilité, Magazine Tel Quel, Hors-série, Spécial, Le Maroc après le coronavirus, pp.10-11. Kalfon P., 2009 : Tourisme et innovation, comment décrypter les tendances qui bouleversent le monde du voyage, L’harmattan, Paris 130 p. Ministère de la Santé, Media 24, situation du 7 mai, 2020, Rabat, 10 p. Ministère du Tourisme, des Transports Aérien, de l’Artisanat et de l’Economie Sociale, Secrétariat d’Etat chargé du tourisme, 2018 : Synthèse du panorama hôtelier, profession touristique, Rabat, 65 p. Ministère du Tourisme, Direction de la Stratégie et de la Coopération 2017 : Etat d’avancement de la mise en œuvre du Contrat Programme National de la Vision 2020, Rabat, 28 p. Ministère du Tourisme, Direction de la Stratégie et de la Coopération 2017 : L’investissement touristique au Maroc, Rabat, 4 p. -Office International des Migrations, Ministère de l’Intérieur espagnol, 2019 : Statistiques sur le Covid-19 en Europe, 20 p. -Rachik A., 2020 : Le droit à la vie l’emporte sur les autres droits, Magazine Tel Quel, Hors-série, Spécial, Le Maroc après le coronavirus, pp.10-11. 17
Le gouvernement marocain prévoit un déconfinement en deux étapes. La première concerne le retour progressif des différents secteurs à l’exercice de leurs activités dans le cadre de la coordination avec la stratégie de levée de l’état d’urgence sanitaire, tandis que la deuxième étape porte sur la mise en œuvre des mécanismes appropriés et renouvelables qui permettront de mettre l’économie nationale sur la voie d’une croissance appréciable et durable.
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-Statistica, 2020 : Etat des lieux de Covide-19 en Europe le 27 avril 2020, 30 p.
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