Résumé Complet Des Exposés en Droit Fiscal. [PDF]

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Zitiervorschau

Résumé de l'exposé n 1 sur les prélèvements obligatoires non fiscaux : INTRODUCTION La perception de ces taxes est effectuée au profit de personnes morales de droit public(autre que l’Etat).

I. Périmètre des prélèvements obligatoires non fiscaux Les prélèvements obligatoires non fiscaux sont constitués de cotisations sociales et de taxes parafiscales.

I.1les prélèvements sociaux C'est un prélèvement ayant pour finalité d'être redistribué pour répondre aux aléas de la vie des salariés. La protection sociale est assurée au moyen de cotisations et non d’impôts. Ces cotisations permettent à celui qui s’en acquitte d’acquérir la qualité juridique d’assuré social. a) Les cotisations au titre de la couverture médicale de base. L’ouverture du droit aux prestations d’AMO est subordonnée au paiement préalable des cotisations. CNOPS : pour les fonctionnaires de l'État. Le taux de cotisation est de 5%. CNSS : pour les salariés du secteur privé. Le taux de cotisation est de 4,52 %. b) Les prélèvements de retraite Il s’agit des retenues opérées par l’employeur pour la constitution de pensions ou de retraites. 1. Un régime obligatoire pour les salariés du secteur privé géré par la CNSS. Le taux de cotisation est de 11,89%. 2. Deux régimes obligatoires pour les fonctionnaires titulaires de l’Etat civils et militaires, gérés par la CMR. Le taux de cotisation est fixé à 28%. 3. Le Régime collectif d’allocation de retraite (RCAR).

La cotisation salariale est de 6%(patronale de 12%). 4. La Caisse Interprofessionnelle Marocaine des Retraites qui est une association privée d'employeurs.

I.2la parafiscalité a. Périmètre et cadre juridique Il est difficile de délimiter le périmètre de la parafiscalité(instabilité du cadre juridique; beaucoup d'appellations similaires(cotisations, surtaxes). 3 blocs s'entremêlent avec celui de la parafiscalité : 1. Les prélèvements effectués par décret dans un intérêt économique et social au profit des personnes morales(autres que l’Etat et les collectivités territoriales). 2. Les ressources affectées à des Comptes d’Affectation Spéciale. 3. Les autres prélèvements effectués au profit de personnes morales de droit public. La parafiscalité est tout prélèvement obligatoire, quelle que soit sa nature, opéré par voie législative ou réglementaire, avec ou sans contrepartie, au profit de l'un des 3 blocs précités. b. Panorama de la parafiscalité marocaine (1) Taxes parafiscales bénéficiant aux entreprises et établissements publics : Il y'a 26 taxes parafiscales. Les principaux EEP bénéficiaires sont : l’OFPPT : la taxe de formation professionnelle ; la SNRT : la taxe pour la promotion du paysage audiovisuel national ; (2) Prélèvements effectués au profit des CAS Il y'a 31 prélèvements affectés à 19 comptes d’affectation spéciale. Les principaux CAS bénéficiaires sont : le Fonds spécial routier (la taxe additionnelle d’immatriculation(voitures)); le Fonds de solidarité habitat et intégration urbaine (taxes spéciales sur le ciment). (3) Taxes parafiscales bénéficiant à des personnes morales de droit privé. Il s’agit des taxes instituées au profit de la Fédération royale marocaine de chasse et de l'association de croissant rouge.

(4) Prélèvements bénéficiant à des personnes morales de droit public. Il s’agit des prélèvements effectués au profit de l’ANRT et de l’Office des changes. Les droits de la conservation foncière est une rémunération pour des prestations juridiques et techniques rendues. La commission de change est due par les banques au titre des opérations d’achat et de vente des devises réalisées pour le compte de leur clientèle.

II-Analyse dynamique II.1Viabilité de la protection sociale a- La couverture médicale de base se heurte à de nombreux défis L'AMO sera un facteur de relance de l'économie et de résorption du chômage. Toutefois, la quasi-totalité des systèmes de sécurité sociale se heurte à de nombreux défis. a.1- Les défis inhérents aux ressources financières. Les difficultés économiques des entreprises pèsent sur la montée des coûts. Une diminution des ressources financières de la protection sociale entraînera une baisse de la protection sociale. a.2- Les défis inhérents à la bonne gouvernance. Une bonne gouvernance et une transparence dans la gestion administrative et financière est nécessaire. Aussi, une analyse des projections démographiques sur les ressources des finances sociales est indispensable. b- La réforme de retraite Le retard de la réforme paramétrique du régime civil de retraite des fonctionnaires a aggravé le déséquilibre.

II.2 Adéquation parafiscalité/Objectifs Les taxes parafiscales ont comme objectif le renforcement des moyens financiers des EEP et non l’atteinte d’objectifs économiques et sociaux.

Aussi, les objectifs de ces taxes ne sont pas instituées dans des textes(même chose dans le cadre des CAS). L’évaluation du degré d’atteinte des objectifs prévus par le texte de création de la taxe parafiscale n’est jamais réalisée. Ces taxes peuvent être pénalisantes pour les entreprises qui les acquittent(les droits de conservation foncière grèvent la capacité d’investissement). Ces taxes ont des retombées inflationnistes qui se répercutent sur les prix payés par les consommateurs(taxe de promotion touristique incluse dans les prix de vente). La loi de finances 2018 a permis la déductibilité du montant de toutes les taxes parafiscales en matière d'IR et d'IS. Certaines recettes ont plus les propriétés d’un prélèvement parafiscal que d’une redevance : -ANCFCC ● Les droits de conservation foncière répondent à la procédure pour la création des taxes parafiscales. ● Les droits à acquitter dans le cadre de l’opération d’immatriculation n’obéissent pas à la règle de l’équivalence. -ANRT(fréquences radioélectriques). ● Les redevances perçues par l’ANRT pour l’assignation de fréquences radioélectriques ne correspondent pas au coût réel supporté par l’Agence.

Conclusion Une réforme est nécessaire concernant la fiscalité affectée.

Résumé de l'exposé n 2 sur la fiscalité des bénéfices industriels et commerciaux Introduction : Dans le cadre de l'IR, des revenus se trouvent sous-estimés, alors que d’autres surestimés.

Les revenus salariau sont soumis à la retenue à la source. En revanche, les catégories de contribuables soumises au régime de déclaration(BIC y compris) dissimulent une partie de leurs revenus.

Partie 1 : Le champ d’application des BIC Les BIC font partie des revenus professionnels.

A/ les personnes imposables aux BIC : Il s'agit des personnes physiques qui exploitent pour leur propre compte dans une entreprise de caractère industriel(fabrication de produits, commercial ou artisanal(exercice d'une industrie).

B/ les opérations imposables : Les bénéfices réalisés par les personnes physiques provenant de l’exercice des professions commerciales, industrielles et artisanales(BIC y compris) sont considérés comme des revenus professionnels assujettis à l’IR. Le droit fiscal français ajoute les opérations commerciales par accessoire(exploitation agricole).

C/ Le régime d’imposition : Le régime net réel est un régime de droit commun(nécessité d'une tenue d’une comptabilité complète). Le problème de fond posé est l’évaluation des produits et la déductibilité des charges(fraude et évasion fiscale possibles). Il y'a également 3 régimes sur option(le régime net simplifié, le régime forfaitaire et le régime de l’auto entrepreneur). Pour pouvoir opter pour l'un de ces régimes, des conditions de forme et de fond doivent être respectées(ne pas dépasser un certain CA).

Partie2 : Imperfections de la fiscalité relative aux BIC A/ Du point de vue des possibilités de fraude : L’application des textes laisse la porte ouverte à la dissimulation de la matière imposable(insuffisances de contrôles; dissimulation de la matière imposable par la minoration des recettes(vente sans factures); fictivité de la situation juridique(inadaptabilité des structures économiques aux exigences comptables); montages frauduleux audacieux;

Corruption; Absence d'impôt sur la fortune(disproportion marquée entre les éléments de train de vie et les bénéfices déclarés).

B/ Du point de vue du rendement : Un IR simple assis sur le CA avec obligation de tenue de comptabilité simplement est préférable. Les activités commerciales, industrielles et artisanales contribuent modestement à l’effort fiscal(peu de recettes). Les détenteurs de capitaux sont favorisés au détriment des salariés(qui subissent la retenue à la source). La retenue à la source(facile) à laquelle recourt le gouvernment marocain pour se procurer des fonds. Il est nécessaire de cibler des secteurs tels que l'informel. La charge de la fiscalité des BIC est supportée par les petits contribuables qui ne tiennent pas une comptabilité ordinaire. L’administration fiscale se trouve dans l’impossibilité de contrôler la véracité des déclarations. L’administration fiscale ne peut que recourir à des méthodes d’estimation des bénéfices pour préserver un minimum de recettes fiscales. Ainsi, pour une meilleure application de l’impôt sur BIC(meilleur rendement de la fiscalité directe), il faut : Plus(+) de contrôle de comptabilité et d'examens approfondis des situations personnelles; révision des exonérations à tort;

C/ Quant aux limites économiques du système d’évaluation : La structure économique est le principal obstacle à l’institution d’un système fiscal efficace. Le système fiscal marocain conserve des techniques d’évaluation traditionnelles dues à la coexistence et d'un secteur économique sous-développé et d'une économie plus évoluée. L’impôt serait un instrument très efficace pour financer les investissements.

Cela dit, le Maroc a préféré recourir à l'endettement(et non perfectionnement des techniques fiscales) pour financer son déficit budgétaire. Ainsi, cette situation n’a fait que creuser l’abîme entre le secteur moderne et traditionnel.

Conclusion L’impôt ne doit pas être considéré comme une contrainte mais plutôt comme un facteur de création de lien social et de solidarité.

Résumé de l'exposé n 3 sur la TVA Introduction : La T.V.A est un impôt indirect qui s’applique à la consommation des biens et services. La TVA(rentable, invisible et indolore) est la source fiscale la plus importante pour le budget de l'État (48%).

I. Un impôt sui generis. La T.V.A est un impôt sur la consommation, réel et indirect. C'est un impôt payé par toute personne lors de l’achat d’un bien ou d’un service. Elle est donc incluse dans le prix de vente du bien ou du service.

A. Un impôt à caractère particulier La TVA n’est pas directement collectée par l’Etat, mais plutôt par des entreprises qui vendent des biens et services. Une fois la TVA encaissée par l’entreprise, cette dernière procède à une déclaration de T.V.A auprès de l’administration fiscale(montants de T.V.A encaissés et dépensés). Les entreprises déduisent la T.V.A dépensée pour les achats nécessaires à leur fonctionnement. Si le solde est positif, l’entreprise doit verser ce solde à l’Etat. Si le solde est négatif, l'entreprise peut en demander le remboursement.

B. Les principes fondamentaux Le principe de l’impôt à paiements fractionnés:

Le redevable légal de la TVA ne reverse au Trésor que la différence entre la taxe collectée(due à la vente) et celle ayant grevé les éléments du prix de revient du produit. *Le principe de la compensation aux frontières : Il s'agit de ne faire subir au produit exporté ou importé que la fiscalité du pays de destination et ce pour éviter une double taxation(égalité devant l'impôt du produit local et du produit importé).

II. Une ingénierie redoutable et discrète A. Le champ d’application Au Maroc, la TVA est applicable aux activités de nature industrielle ou artisanale, aux prestations de services de certaines professions libérales... Cela dit, les activités agricoles et la majorité du secteur de distribution n’entrent pas dans le champ d’application de la TVA. Distinction entre les catégories d’exonérations: -Exonérations sans droit à déduction qui obligent l’assujetti à vendre en hors taxe et à acheter ses inputs avec TVA sans pouvoir la récupérer(ex:produits de première nécessité). -Exonérations avec droit à déduction qui permettent à l’assujetti de vendre en hors taxe et à acheter ses inputs avec T.V.A qu’il pourra récupérer par le biais du remboursement(opérations d'exportations).

B. Un fardeau sur le consommateur Normalement, chaque citoyen doit contribuer en fonction de ses moyens. Cela dit, au Maroc, plus les revenus des personnes augmentent, moins l’effort contributif est important. La T.V.A pèse uniformément sur la consommation des riches que celle des pauvres(elle majore autant l'achat du nécessaire que celui du superflu). La TVA est injuste socialement car les riches sont le plus souvent exonérés de TVA alors que les modestes sont taxés sur l'intégralité de leurs gains. En effet, le pauvre consomme la quasi-totalité de ses revenus alors que le riche en épargne une part importante(et donc moins de consommation). La TVA qui est un impôt assis sur la consommation redistribue à l'envers.

La TVA est injuste car indolore : En achetant, les contribuables n’ont pas conscience d’acquitter des impôts.

Résumé de l'exposé n 4 sur LA PARAFISCALITE Introduction La parafiscalité est une taxe perçue dans un intérêt économique ou social au profit d’une personne morale de droit public(autre que l’Etat et les collectivités territoriales). L’objet peut être la restructuration d’une profession ou la protection de l'environnement. La parafiscalité permet de contourner les contraintes budgétaires de l’Etat.

I- Les caractéristiques et les causes de la parafiscalité : 1. Les spécificités des prélèvements parafiscaux : Ils sont obligatoires(pouvoir coercitif de l'État à travers la majoration, la saisie ou la contrainte par corps). Ils ont une destination sectorielle(ex: les taxes parafiscales concernant les produits agricoles vont bénéficier au secteur agricole). -Ils ont une destination spécifique(rentrer dans le budget des organismes bénéficiaires spécifiques)(Ex:conservation foncière marocaine). -Ils sont hybrides car leur recouvrement est obligatoire mais le caractère d’imposition ne leur ai pas reconnu.

2. Les raisons au recours aux taxes parafiscales : -La cause politique : La croissance des activités de l’Etat moderne le soumettent à de multiples contraintes. Ainsi, l'État ne pouvant pas assurer certaines prérogatives, a commencé à les céder à des organismes. -La cause financière : L’épuisement des sources traditionnelles d’imposition face à la croissance des dépenses publiques a obligé l’Etat à chercher des ressources autres que traditionnelles. -La cause administrative : La décentralisation de l’Etat dans le prélèvement d’argent permet l’épanouissement des organismes autonomes.

Ceci permet une meilleure souplesse de fonctionnement.

II. Les lacunes du système parafiscal : 1.Les aspects imparfaits au niveau juridique : Les taxes parafiscales subissent une insécurité juridique due à leur statut(elles dérogent au principe de la légalité fiscale). En effet, elles sont établies par le pouvoir règlementaire(par décret).(plus facile de les contester devant les juridictions) Les taxes parafiscales sont instables dans le temps(durée limitée). Ainsi, lorsque les décrets sont pris avec retard, les taxes sont perçues illégalement pendant plusieurs mois(source de contentieux).

2. Les problèmes d’ordre financier : Les taxes parafiscales n’obéissent pas au principe de l’unité budgétaire. Ainsi, du fait de la diversité des organismes bénéficiaires et des taxes, les actions sont difficiles à contrôler. Les ressources parafiscales dépassent parfois les besoins des établissements affectataires(ainsi, dysfonctionnements au sein des établissements). En effet, les prélèvements parafiscaux peuvent être utilisés pour des fins contraires à leur destination(la conservation foncière marocaine a financé un satellite).

Conclusion Parmi les solutions proposées : -Supprimer les taxes parafiscales et les intégrer dans les impôts ordinaires. -Réaliser un contrôle plus sérieux des organismes bénéficiaires. -Verser ou en rendant à l’Etat le surplus des réserves des organismes bénéficiaires. -Alléger les taxes parafiscales. -Imposer aux organismes bénéficiaires un compte rendu annuel de leur situation financière.

Résumé de l'exposé n 5 sur l'impôt sur le revenu : voir photo pour tableau. Introduction : L’IR est un impôt direct, général et global, progressif et personnel.

I. Economie de l’impôt sur le revenu : Large champ d’application A- Les personnes assujetties et les personnes exonérées de l’IR : L'IR s'applique aux revenus et profits des personnes physiques et aux personnes morales n'ayant pas opté pour l'IS. Les personnes exonérées sont les ambassadeurs et agents diplomatiques de nationalité étrangère pour leurs revenus de source étrangère. Les personnes résidentes pour les produits de droits d'auteurs.

B- Territorialité de l’IR : principe et exceptions a- Principe : Le principe de territorialité de l’IR est basé sur la notion du domicile fiscal(foyer permanent d'habitation, centre de ses intérêts économiques, durée supérieure à 183 jours chaque année) et sur la source des revenus. Ainsi, sont assujettis à l'IR les personnes physiques ayant au Maroc leur domicile fiscal(ensemble des revenus de sources marocaines et étrangères); Les personnes physiques n’ayant pas au Maroc leur domicile fiscal(ensemble des revenus de source marocaime). b- Les conventions fiscales: exception sur le principe de la territorialité Les conventions fiscales de non double imposition conclues entre le Maroc et des pays étrangers, peuvent déroger au principe de la territorialité(en vue d'éliminer la double imposition).

C- Des revenus imposables soumis à un régime incohérent et injuste Les catégories de revenus soumises à l'IR sont : ➢ Revenus professionnels :

➢ Revenus provenant des exploitations agricoles (exonérés) ➢ Revenus salariaux et revenus assimilés : Ils comprennent les indemnités, les salaires et les pensions. ➢ Revenus et profits fonciers : Les revenus fonciers proviennent de la location. Les profits fonciers sont réalisés à l’occasion de vente d’immeubles situés au Maroc ou de l'expropriation d’immeuble pour cause d’utilité publique. Revenus et profits de capitaux mobiliers :

II- Appréciation du système actuel en matière de l’IR A-Un système en quête de cohérence et de justice a- Un système incohérent et injuste L’incohérence et l'inefficacité de rendement de l’I.R est la conséquence de la multiplicité des taux d’imposition et a diversité des modes de paiement. a. Des régimes injustes -L’exemple d’iniquité de l'IR: Dans les revenus professionnels, il y'a confrontation entre le régime du résultat net réel (R.N.R.) et celui du résultat net simplifié (R.N.S.) et celui du forfaitaire. Dans le régime forfaitaire, les taux de profit retenus sont supérieurs aux réalisations effectives. Dans les régimes du R.N.R ou du R.N.S(système déclaratif), les contribuables peuvent déclarer des résultats déficitaires(soustraction au paiement de l’impôt). Les revenus salariaux sont soumis à la retenue à la source alors que d'autres revenus procèdent par déclaration(possibilité de fraude). - Le problème de l'inflation : La valeur de l’impôt payé sur une base annuelle est nettement en-deçà de celle de l’impôt retenu mensuellement à la source. b. Des déductions et des abattements inégaux

Les cotisations aux organismes de prévoyance et de sécurité sociale ne sont soumises à aucune limitation pour les revenus salariaux(6% pour les autres catégories). Il s’agit d’une iniquité flagrante se manifestant également au niveau des abattements(40% d'abattements pour les revenus locatifs). Aussi, les revenus d’actions sont imposables à hauteur de 10%; Les revenus de placements à revenu fixe sont imposables à hauteur de 20%. c. Une multitude d’exonérations et de taux spécifiques Les Taux spécifiques sont les suivants : -10% libératoire pour les produits bruts hors taxe perçus par les entreprises étrangères; -17% libératoire pour les enseignants vacataires des établissements publics ou privés. Cette multitude de taux spécifiques vide l'IR de sa substance ne permettant pas d’avoir une vision globale. Certaines réductions affectent l'IR(réduction pour charge de famille; réduction au titre des retraites de source étrangère. Les exonérations se présentent de manières différentes(exonération permanente; exonération totale pendant 5 ans..). L’I.R se caractérise par une absence de clairvoyance dans l’application des taux spécifiques. Cela entraîne une mauvaise répartition des richesses(taux spécifiques très avantageux pour les revenus élevés). En 2010, les revenus salariaux ont représenté 72% des recettes de l’I.R; 14% pour les revenus immobiliers; 13% pour les revenus professionnels et 1% pour les revenus mobiliers.

B. Des solutions insuffisantes et inadaptées Le régime du résultat net simplifié(RNS) ne permet pas de simplifier les obligations fiscales(il ne permet pas la déduction des provisions et le report du déficit fiscal). Quant au régime du bénéfice forfaitaire, le CGI n’établit pas de règles claires limitant le pouvoir d’appréciation de l’administration fiscale dans la détermination du coefficient(qui détermine l'importance de l'établissement et son niveau d'activité). L'efficacité de l'IR : Le manque à gagner est énorme en vue des procès perdus par l’administration fiscale pour vice de procédure ou mauvaise appréciation des dispositions légales.

Conclusion Les propositions pouvant être faites au niveau de l'IR sont : -La rationalisation des taux. - La révision des règles d’assiette. - La révision des règles de détermination de la base imposable en matière de revenus professionnels(notamment le régime forfaitaire).

Résumé de l'exposé n 6 sur le contrôle fiscal : Introduction Le contrôle fiscal est l’ensemble des règles juridiques visant à assurer le respect des obligations fiscales du contribuable.

I-l’exigence d’un contrôle fiscal face à l’impératif d’un système déclaratif : A - Une procédure de contrôle longue et complexe : 1 -Le droit de contrôle Aucun texte de loi ne prévoit les critères de sélection des contribuables contrôlés. Selon un directeur général des impôts, les critères sont : l'appréciation du risque, comparaison avec les contribuables exerçant dans le même secteur d’activité. 2 - Le Contrôle documentaires (au bureau) - Le contrôle formel Ce contrôle ne concerne que la forme des déclarations mises à disposition de l’administration fiscale(vérification des erreurs matérielles évidentes). - Le contrôle sur pièces Ce contrôle se concentre sur le fond des documents comptables vérifiés pour révéler les anomalies. 3-Contrôle sur place (ou la vérification de la comptabilité)

Il s'agit d'examiner sur place la comptabilité du contribuable. La comptabilité doit répondre aux conditions de fond et de forme. L’administration fiscale a un droit de constatation. a- Le pouvoir de contrôle sur place donne à l’administration fiscale le droit de constatation (article 210 du CGI). Le droit de constatation permet un contrôle inopiné de la part de l'administration fiscale. Le contribuable doit ainsi garder toute pièce justificative et conserver tous ses documents comptables. b - L’obligation de conservation des pièces justificatives et les documents comptables : Les pièces justificatives sont les pièces justificatives de recettes et de dépenses. La conservation doit durer 10 ans sous peine de sanctions pécuniaires. c -Droit de communication de toute information avec les contribuables ou avec les tiers, qui ne peuvent pas invoquer le secret professionnel. Les tiers sont les cocontractants, fournisseurs, les établissements bancaires ou l'administration douanière(atteinte au principe de secret professionnel). Cela dit, les vérificateurs reprochent aux inspecteurs du service des enquêtes fiscales, l’inefficacité de leur collaboration(faiblesse de la base des données). 4- Le contrôle sur place peut être, soit une vérification générale ou ponctuelle : La vérification est générale si elle porte sur tous les documents comptables du contribuable. Elle est ponctuelle si elle porte seulement sur une partie des documents comptables. 5-Le pouvoir d’appréciation de l’administration fiscale Le vérificateur a le pouvoir d’apprécier la régularité des documents comptables du contribuable(libre appréciation). Ce pouvoir d’appréciation ne joue que lorsque les écritures comptables présentent des irrégularités graves. 6-Certaines défaillances du contrôle fiscal marocain Il y'a un manque de politique claire de contrôle de l’administration fiscale.

Le contrôle couvre inégalement le tissu fiscal(agriculteurs sont très rarement contrôlés). La multiplication des dispositifs dérogatoires entraine une instabilité croissante de la législation fiscale. Le nombre actuel de vérificateurs est largement inférieur du minimum exigé(entreprises peu contrôlées. D’autre part, le système de contrôle fiscal marocain peine à s’adapter aux nouvelles formes de la fraude, qui s’est dématérialisée, internationalisée, accélérée et complexifiée.

B-Des suites moins dissuasives du contrôle fiscal 1- les procédures contradictoires de rectification des impositions : a- les règles régissant les procédures contradictoires de rectification : -le droit de reprise par l'administration : Le droit de reprise permet de repérer les erreurs pendant une période déterminée. -la notification : Les modalités de notification visent à assurer plus d'efficacité à la procédure de notification(garantie au contribuable). La notification peut se faire par LRAR ou par une remise en main propre. b- Le déroulement des procédures contradictoires de notification ❖ Le déroulement de la procédure normale de rectification : La procédure normale de rectification se déroule selon quatre phases : 1)l’envoi de la première notification par l’administration; 2)réponse du contribuable; 3)deuxième notification; 4)réponse du contribuable à la deuxième lettre de notification. ❖ le déroulement de la procédure accélérée de rectifications des impositions (article 221 du CGI) : Procédure similaire à celle de la procédure normale. Ces procédures sont longues et incompréhensible, ce qui met en cause leur efficacité. 2- les poursuites pénales en matière fiscale : a- Les infractions pouvant donner lieu à des poursuites pénales en matière fiscale :

- Délivrance de factures fictives ; - Vente sans factures de manière répétitive ; b- Les sanctions pouvant résulter des poursuites pénales en matière fiscale : Les sanctions prévues par l’article ci-dessus sont : - Une amende de 5000 dhs à 50.000 dhs(sanctions peu dissuasives). En général, on constate que ces sanctions pénales de la législation fiscale Marocaine sont faiblement dissuasives, par rapport à d’autres législations qui ont opté à un régime de sanction rigoureux.

II- La nécessité d’une performance efficace face aux garanties accordées au contribuable : A- les garanties accordées au contribuable : des avancées notables jugées insuffisantes par le contribuable 1- Garanties d’ordre général -La présomption de la bonne foi. C'est à l’inspecteur que pèse la charge de la preuve. Le contribuable n’a pas l’obligation de prouver la régularité de ses documents comptables(en pratique, c'est l'inverse). -La garantie de contrôle selon une procédure légale. -Les droits de défense selon une procédure contradictoire. -Le droit d’être assisté par un conseil au choix. 2 - Garanties liées au début de la procédure de vérification Le droit d’être informé et du début de la procédure de vérification et des droits et obligations en matière de vérification. 3 - Les garanties liées au déroulement de la procédure de vérification Le lieu et la durée de la vérification doivent vérifier certaines conditions. 4 - Les garanties liées à la clôture de la procédure de vérification

✓ Le droit d’être informé par la date de la clôture de la vérification. ✓ La garantie de non-modification des bases d’impositions retenues au terme d’un contrôle fiscal. Le non respect des droits du contribuable constitue un vice de procédure qui peut entraîner une nullité. ➢Les insuffisances des garanties accordées au contribuable : La procédure de contrôle est longue. Une procédure de vérification, même frappée de nullité, peut être reprise par l'administration, dans les délais de prescription. Le droit de constatation est étendu à l'ensemble des impôts au Maroc (limité dans l'UE à la seule TVA). Le contribuable peut faire l'objet de ce droit de constatation autant de fois que le souhaite l'administration fiscale. La procédure judiciaire succédant à tout contrôle fiscal est tout sauf perfectible.

B- le contrôle fiscal : plus d’inefficacité moins de performance 1- Le rendement financier du système de contrôle fiscal : Il y'a eu une augmentation du nombre de dossiers ayant fait l'objet de contrôle entre 2013 et 2015. Il y'a eu plus de contrôle en 2014 par rapport à 2013 mais avec moins de recettes(en 2014)(il y'a donc un manque de performance). Ainsi, le tableau suivant nous dévoile Le pourcentage des recettes du contrôle fiscal par rapport au total des recettes fiscales. Le pourcentage des recettes du contrôle fiscal par rapport au total des recettes est de 8% (taux important). 2- le contrôle fiscal et la question de la fraude fiscale : Le contrôle existe pour battre la fraude. Les deux tiers de l’ensemble des sociétés soumises à l’IS déclarent un déficit de manière répétitive.

Seuls 2% des contribuables IS (189.896), paient 80 % de l'IS(40.250 MMDHS). C'est la contrepartie d’un contrôle fiscal inefficace. Le système fiscal marocain repose essentiellement sur un système déclaratif. Cela dit, l'administration fiscale n'assure pas sa mission de recouvrement des impôts établis. a- La sous-administration de l’impôt : Le nombre de vérificateurs est dérisoire par rapport aux nombres de contribuables susceptibles d’être vérifiés. Il y'a une insuffisance remarquable d'équipements(locaux, bureaux , voitures de service). b- La mal-administration de l’impôt : L'existence de la délinquance fiscale et de la corruption au Maroc. Les moins-values pour le trésor occasionnées par la corruption sont énormes.

Conclusion La politique du contrôle fiscal doit être revue par les pouvoirs politiques et législatifs. Recommandations : Unifier la procédure relative au contrôle fiscal à l’ensemble des impôts. Renforcer l’efficacité du contrôle par toutes les institutions étatiques. Mettre en place un dispositif structuré de veille stratégique(sur les risques de fraude). Intégration des systèmes d'information. Prendre en compte l’acceptabilité de l’impôt par le contribuable.

Résumé de l'exposé n 7 sur les droits de douanes et la taxe intérieure à la consommation. Introduction : Les recettes fiscales et douanières constituent les recettes les plus importantes pour couvrir les dépenses de l’Etat (75,2%). La taxe intérieure à la consommation représente 60 % de la TVA).

La taxe intérieure à la consommation représente en 2017 26.607MDH (hausse de + 9,3%) Un droit de douane est une imposition financière imposée à la frontière sur des marchandises allant d'un territoire douanier à un autre.

I- Les droits de douane : Mécanisme de protection productive Les droits de douane peuvent être soit forfaitaires soit en pourcentage de prix. Les éléments d’assiette des droits de douane comprennent des éléments qualitatifs(l’origine, la provenance de la marchandise...) et des éléments quantitatifs (la valeur et le volume de la marchandise).

A – Situation tarifaire en matière d’importation : Un droit d'importation équivaut à une taxe que les exportateurs étrangers paient pour vendre leur produit sur le marché intérieur. Les droits de douane sont classés en différentes catégories : - Droit ad valorem : Droit calculé sur la base de la valeur de la marchandise(en pourcentage). - Droit spécifique : Droit calculé sur la base d'une unité de mesure(le poids de la marchandise). - Droit mixte : un mixte entre le droit ad valorem et le droit spécifique. -Droit technique : Certains droits sont calculés selon la teneur spécifique de la marchandise importée. Selon les traités, les marchandises sont passibles à leur entrée au Maroc d'un droit uniforme de 10% ad valorem. Selon le PLF 2018, il y'a augmentation des les droits de douane de 25% à 30% sur tous les produits importés prêts à la consommation.

B- Situation tarifaire en matière d’exportation : Le Maroc bénéficie d'avantages tarifaires pour la marchandise exportée lui permettant d’être exonéré de la perception de tout droit d’exportation. Cependant l’offre exportable marocaine reste restreinte. Les accords de libre échange fragilisent le tissu productif local.

Les accords entraînent des importations supérieures aux exportations.

II- Le droit d’accise : Instrument d’adaptation fiscal : Les accises(les taxes intérieures de consommation) portent sur des produits particuliers(produits pétroliers, alcool, tabacs...). La mise en œuvre de ces taxes est liée à la politique économique et fiscale d’un pays. La TIC a vu le jour en 1906, et ne s'appliquait que sur les produits finis(non intermédiaires). À l’origine, les TIC ont été instaurées pour alimenter le budget général de l’Etat(à un moment où il était impossible d'élever les droits de douane).

A) Les voies d’accès à la matière imposable Les attributions en matière de TIC sont dévolues à l’administration des douanes et impôts indirects(liquidation et recouvrement). Il s'agit des catégories de marchandises(importées). Ex : Les limonades, eaux gazeuses; bières; vins; tabacs. Pour la redevabilité, le déclarant et le mandant du déclarant ont la qualité de redevables des TIC. L’impôt prend souvent la forme de droits spécifiques. La circulation des alcools sur le territoire douanier doit être couverte par un laisser-passer. Les agents des douanes ont de larges pouvoirs(pénétrer à tout moment dans les usines).

B) Une taxe gérée inéquitablement : Les TIC ne sont applicables que sur certains produits(iniquité fiscale). Proposition de généralisation des taxes. Les droits des douanes visent la valorisation de la production nationale. Cela dit, certaines marchandises produites au niveau national se voient en appliquer en plus de la TVA, la TIC. Est-ce équitable ? Une harmonisation de la TIC(en la combinant dans un seul régime de TVA dans le but de créer un système harmonisé de taxe de consommation sur la valeur ajoutée, idéalement avec un taux unique) est nécessaire pour l’efficacité fiscale.

Résumé de l'exposé n 8 sur le recouvrement de l’impôt Le recouvrement est l'ensemble des opérations entreprises pour obtenir des redevables envers l'Etat, le règlement des créances. Il y'a deux phases de recouvrement : une à l'amiable et l'autre forcée.

I- les modalités de recouvrement des créances publiques : Avant d’être recouvré, l’impôt est tout d’abord établi.

A- La phase de recouvrement à l'amiable : La phase de recouvrement à l'amiable correspond au délai entre la date de mise en recouvrement de l’impôt et la date d’exigibilité. Le receveur de l’administration fiscale peut accorder des facilités de paiement(mesure de faveur). La date d'exigibilité déclenche l'action en recouvrement. Durant la phase amiable, le contribuable est informé des impôts mis à sa charge par tous moyens d’information(par voie d’affichage...) et ce, à la date de mise en recouvrement. Le délai de recouvrement varie selon la nature de la créance : •Pour les impôts et taxes : 2 ème mois qui suit celui de leur mise en recouvrement(taxe d’habitation). •Pour les prélèvements à la source, le mois qui suit celui au cours duquel la retenue à la source a été opérée(revenus salariaux). • Pour les créances autres que fiscales du trésor:(sommes versées indûment, de loyer d’immeubles domaniaux) : 30 ème jour à compter de la date d’émission des ordres de recettes émis. Le redevable dispose après la date d’exigibilité, d’un délai de 30j(avant le recouvrement forcé). Le cours de ce délai ne concerne pas la procédure d’avis à tiers détenteur. Le comptable doit envoyer aux redevables(n'ayant pas acquitté les sommes dues à la date d’exigibilité), un dernier avis sans frais, au plus tard le dixième jour suivant cette date.

Le but du recouvrement amiable est d'obtenir un paiement volontaire du débiteur.

B- Le recouvrement Forcé : a- Les actions de recouvrement forcé : • Le commandement : Le contribuable doit s’acquitter de ses dettes sous peine d’y être contraint par toutes voies de droit. C'est un dernier avertissement avant poursuite (amende et condamnation pécuniaires). Le recouvrement forcé a lieu à l’expiration du délai supplémentaire accordé au contribuable(30jours). Il doit être notifié au redevable qui en accuse réception. • -Commandement valant saisie conservatoire (CVSC) : Le comptable procède à l'établissement d'un commandement valant saisie conservatoire (CVSC) par crainte de disparition de biens à saisir. • -Saisie exécution : Le comptable établit un "état de recouvrement par voie de saisie et de vente"(ERVSV). L'agent de notification et d'exécution du Trésor (L'ANET) doit recenser des objets à saisir(récoltes ou fruits; effets mobiliers). • -La vente : Avant de procéder à la vente, l'ANET doit inventorier les objets saisis. La vente se fait aux enchères publiques. b- Le recours à la contrainte par corps : La contrainte par corps est l’ultime recours de recouvrement(non aboutissement de l'exécution sur les biens du redevable). La contrainte par corps(CPC) est exercée au moyen d'une requête désignant le nom du débiteur et adressée par le comptable au TPI. La CPC ne s'applique pas si le débiteur a moins de 20 ans; ou a 60 ans ou plus; femme enceinte; femme qui allaite.

II- les garanties accordées au contribuable : quelle effectivité ? A- les obstacles à l’action en recouvrement : a- Réclamation et sursis de paiement : Les réclamations en matière de recouvrement se rapportent soit à la demande de sursis au paiement soit à la contestation des actes de recouvrement forcé. -Le sursis de paiement : La réclamation doit préciser les motifs de la demande, le montant des créances contestées... Elle doit être appuyée de la justification du dépôt dans les délais de réclamation. Normalement, le contribuable doit payer les impositions et les pénalités dès lors qu’elles sont mises en recouvrement, même s’il en conteste le bien-fondé. Cela dit, il peut réclamer le sursis de paiement en respectant les délais légaux et en constituant des garanties propres à assurer le recouvrement des créances contestées(cela vise à équilibrer le droit conféré au contribuable de ne pas payer immédiatement avec le droit du Trésor d’assurer le recouvrement). Cela dit, en pratique, le contribuable n'est pas à l'abri d'atteintes de l'administration fiscale. En effet, le comptable procédé à l'exécution forcée avant même que le contribuable n'ait pu réclamer une demande de sursis de paiement. b- Le recours judiciaire : procédure exceptionnelle et tardive : La procédure du sursis de paiement était essentiellement administrative et le juge n’intervenait que lorsque l’irréparable s’était produit(le juge était saisi lorsque le contribuable avait déjà été contraint de payer l’impôt qui lui était réclamé). Le jugement n’arrivait que bien plus tard(après des années). Il y'avait un encombrement au niveau des juridictions.

B- Le recouvrement par voie d’ATD : quelles garanties ? L’ATD habilite le recouvreur public à faire bloquer par la banque les comptes des débiteurs et à saisir les sommes qui s’y trouvent en remboursement des montants à recouvrer. Une charte entre la DGI, la CNSS.... vise à consolider la confiance entre l'administration et le contribuable.

Les nouveautés de cette charte sont : • Renforcer le droit à l'information du contribuable à chaque étape de l'ATD par la multiplication des avis d'informations. Les banques comptent informer les clients de l'existence d'un ATD par SMS. • En cas de mise en recouvrement de l'ATD, il ne concernera qu'une banque. •L'administration s'engage à restituer les montants prélevés à tort dans un délai de 48 heures. Le comptable chargé du recouvrement doit faire de l'ATD un instrument de garantie des droits reconnus au contribuable.

Résumé de l'exposé n 9 sur l’assiette fiscale au Maroc : Introduction : La détermination de l’assiette de l’impôt consiste à identifier et à quantifier la matière imposable. La détermination de l’assiette constitue le fondement du système fiscal. L'assiette fiscale suppose la constatation d'un fait générateur déclenchant l’imposition.

I - L’évaluation de l’assiette : A-La méthode d’évaluation réelle : (ex : IR, TVA) : Elle consiste à tenir compte de l’intégralité des revenus et services pour l’application des tarifs d’imposition(déclaration contrôlée). Le contribuable est tenu de déclarer tous les éléments imposable servant au calcul de l’impôt. L’administration fiscale peut remettre en cause des évaluations dans lesquelles des éléments d'assiette ne sont pas déclarés.

B- La méthode d’évaluation indiciaire : On utilise des éléments extérieurs(apparences extérieures telles que le nombre de voitures) à la matière imposable pour donner une idée sur l'importance de celle-ci.

Cette méthode ancienne qui est surtout utilisée à titre de sanction est dépassée et loin de réaliser une équité fiscale.

B- La méthode d’évaluation forfaitaire : Il s'agit d'évaluer les bases individuelles de l’imposition à partir d’éléments considérés comme révélateurs(fonder le bénéfice d’une entreprise en s’appuyant sur son CA). Le forfait légal : Les éléments d’appréciation sont fixés par la loi(les bénéfices agricoles qui sont déterminés par hectare). Le forfait conventionnel : Il s’agit d’un accord entre l’administration fiscale et le contribuable(AF plus souple).

Résumé de l'exposé n 10 sur la liquidation de l'impôt Introduction La liquidation consiste à calculer la dette fiscale. Dans le système déclaratif, la liquidation est effectuée par les contribuables. Pour certains impôts(taxe d’habitation), la liquidation est effectuée par les services des impôts.

Partie 1 : La liquidation de l’impôt : un vecteur déterminant dans le processus fiscal A. Le taux d’imposition : Le taux de l’impôt est souvent ad valorem(application d'un pourcentage à la base). 1 La détermination du taux a. taux et produit de l’impôt • L’impôt de répartition : Dans ce système, la somme totale à recevoir est déterminée à priori alors que le taux d’imposition ne se dégage qu’après répartition.

C’est un procédé intéressant pour l’Etat car le rendement de l’impôt est connu à l’avance. • L’impôt de quotité : Il consiste à définir à l’avance un taux qui sera ensuite appliqué à la matière imposable. b. Taux et montant de la matière imposable • L’impôt proportionnel : C'est un impôt dont le taux est constant quelleque soit la quantité de la matière imposable(ex :La TVA est proportionnelle à la valeur du produit qu’elle frappe). • L’impôt progressif : C'est un prélèvement dont le taux augmente au fur et à mesure que s’accroit la base imposable(ex: IR). Cette progressivité recherche l'équité fiscale. La progressivité peut être appliquée de 2 manières : ➢ Avec la progressivité globale : La matière imposable est classée en masses de plus en plus importantes, et chaque masse, dans son ensemble,a un taux d’imposition de plus en plus élevé(inégalité). Ce système a été abandonné au profit de la progressivité par tranche. ➢ Avec la progressivité par tranches La matière imposable est découpée en tranches, qui sont atteintes chacune séparément d’un taux différent et croissant(système plus juste). 2. L’adaptation du taux : a. La personnalisation de l’impôt Il s'agit de prendre en considération la personne du contribuable(sa situation familiale). ➢ Le quotient conjugal : Aux USA, les couples sont avantagés par rapport aux célibataires. ➢ Le quotient familial : En France, on accorde au contribuable un nombre de parts proportionnels au nombre de personnes dont il a la charge.

b. La discrimination de l’impôt Elle consiste à adapter le taux à la matière imposable et non au contribuable(ex : à revenus égaux, on imposera moins les revenus travail que ceux du capital car les revenus du travail sont plus difficiles à gagner).

B. la liquidation des principaux impôts dans le système fiscal Marocain : A. Liquidation de l’IR : Voir exposé sur L'IR. B. Liquidation de l’impôt sur les sociétés : Voir exposé sur l'IS.

Partie II: La liquidation de l’impôt au Maroc : des imperfections légales aggravées par la pratique. A. Une politique des taux d’impôt inéquitable. a. La détermination des taux d’impôt au Maroc : reflet d’un rapport de force. Ces dernières années ont vu le retour en force du patronat à travers sa représentation syndicale(CGEM dont la force de négociation ne cesse de se renforcer). Il y'a eu ainsi la réduction graduelle du taux de l’IS et l'introduction dans la LF 2018 de la progressivité du taux de l’IS. En contrepartie, l'État recourt aux impôts indirects rentables et facilement supportables (TVA) pour renflouer ses caisses. Les impôts indirects entraînent une injustice fiscale car ils ont un caractère aveugle(touchent tous les consommateurs quels que soient leur situation financière). Cette situation va durer tant que le rôle des associations de protection du consommateur reste très limité. La prépondérance des taux proportionnels au dépens des taux progressifs est la résultante de ce rapport de force impactant la politique fiscale au Maroc. b. Des imperfections et des pratiques neutralisant la fonction de redistribution des revenus. Certains facteurs ne permettent pas ce jeu de redistribution et d’équité fiscale. 1.L’application restreinte(non généralisée) de la retenue à la source(salariés et fonctionnaires). Ceci permet aux contribuables soumis au système déclaratif de frauder.

2. Une Concentration injuste de l’IR pèse essentiellement sur les revenus salariaux(l’impôt sur les revenus salariaux oscille entre les 2/3 et les 3/4 de l’IR global. 3. La domination de l’imposition indirecte qui creuse l'écart entre les catégories sociales. 4. La résistance du citoyen devant l’impôt : cela se traduit par des comportements de refus de payer l’impôt(manque de confiance entre le contribuable et l’Etat). 5. La fraude et l’évasion fiscale qui nuisent au principe de l’égalité devant l’impôt et constituent un manque à gagner pour l’Etat.

B. Les domaines d’amélioration envisageables. a. Mesures relatives à la détermination des taux. La détermination des taux d’impôt et les modalités de liquidation doivent être la résultante d’une vision globale prenant en compte l’équité sociale. Voici quelques recommandations : 1- Généraliser la progressivité de l’impôt : La considération de la progressivité du taux de l’IS dans la LF 2018 va dans ce sens. 2- Réduire les taux de l’IR et la généralisation de la retenue à la source. 3- Simplifier les taux de TVA à 2 taux(un taux très modéré à la consommation courante; un taux très élevé pour les consommation de luxe). 4- Une imposition faible ou modérée s’agissant des revenus de source de travail; Une imposition lourde pour les revenus de capitaux(limiter la spéculation). 5- Assurer la neutralité de la TVA en soldant chaque mois la différence entre TVA payée et TVA collectée. b. Autres mesures d’accompagnement. 1- Rétablir la confiance entre le contribuable et l’administration fiscale. 2- Lutter contre l’informel et l’exclusion financière. 3- Mettre en place une politique volontariste de lutte contre les fausses factures. 4- Renforcer le dispositif de contrôle.

Résumé de l'exposé n 11 sur la fiscalité locale Introduction : La fiscalité locale est l’ensemble des taxes et redevances dont la loi reconnait aux collectivités locales le droit d’en bénéficier. Avant le protectorat les collectivités locales n'avaient pas de ressources propres. Sous le protectorat, de nombreuses taxes ont été créées au profit des collectivités locales.

I.Multitude de taxes locales, entre l’utilité et la nécessité : 1.Communes urbaines et rurales : ❖ La taxe professionnelle: La taxe professionnelle s’applique à toute personne exerçant au Maroc une activité professionnelle. ❖ La taxe d’habitation : La taxe d’habitation s’applique aux immeubles bâtis Elle s’applique aussi à l’intérieur des périmètres des communes urbaines. Elle est assise sur la valeur locative (VL) des immeubles et est fixée d’après la moyenne des loyers pratiqués pour les habitations similaires situées dans le même quartier. ❖ La taxe des services communaux : La base d’imposition est la même que celle des immeubles soumis à la taxe d’habitation et à la taxe professionnelle. ❖ La taxe sur les terrains non bâtis : Elle porte sur les terrains urbains non bâtis situés a l’intérieur des périmètres des communes urbaines. ❖ La taxe sur les opérations de construction : Elle s’applique aux opérations de construction, de reconstruction et d’agrandissement. ❖ La taxe sur les opérations de lotissement :

Elle s’applique aux opérations de lotissement et est due par les bénéficiaires de l’autorisation de lotir. ❖ La taxe sur les débits de boissons : Elle est due par tout débitant de boissons à consommer sur place(bars). ❖ La taxe de séjour : Elle est perçue dans les établissements d’hébergement touristiques. ❖ La taxe sur les eaux minérales et de table : Elle est due par les entreprises exploitant les sources d’eaux minérales ou de table. ❖ La taxe sur le transport public de voyageurs : Elle est est perçue sur l’activité des taxis et de cars à raison de leur exploitation territoriale. ❖ La taxe sur l’extraction des produits de carrières : Elle est appliquée sur les quantités de produits extraits des carrières situées dans le ressort territorial de la commune.

2.Préfectures et provinces : ❖ La taxe sur les permis de conduire : Elle est due en cas de délivrance du permis de conduire ou de son extension à une autre catégorie. ❖ La taxe sur les véhicules automobiles soumis à la visite technique : Elle est due à l’occasion de la visite technique annuelle desdits véhicules. ❖ La taxe sur la vente de produits forestiers : Elle est appliquée sur la base du montant des ventes des produits forestiers.

3.Régions ❖ La taxe sur les permis de chasse : Elle est due par le bénéficiaire du permis de chasse. ❖ La taxe sur les exploitations minières : Elle est appliquée sur les quantités extraites des exploitations minières.

II.Dysfonctionnement du système fiscal local 1.Au niveau du recouvrement des taxes et impôts des communes : Le recouvrement se fait par: -La commune(ni de moyens humains ni matériels pour l’identification et le recouvrement de la matière imposable des taxes locales);-par les services déconcentrés(taxe urbaine et la taxe professionnelle);-par des services relevant d’autres administrations. La gestion partagée de la fiscalité locale peut engendrer des difficultés d’échange d’informations. L’absence de spécialisation des impôts par niveau de collectivité peut favoriser un relâchement du lien entre le contribuable et l’élu(impossibilité d'identifier le responsable d'une hausse de la fiscalité). Les communes sont incapables d’assurer le recouvrement des recettes fiscales(sous déclarées) car elles doivent faire appel à la DGI.

2)Au niveau de la décentralisation La fiscalité locale nage entre deux eaux. Elle obéit à la fois à des politiques locales(le choix des tarifs d’imposition) et à des politiques nationales(l’exonération pour des fins économiques). Cela prive les budgets des communes de recettes importantes. La fiscalité décentralisée ne constitue donc que le prolongement local de la fiscalité de l’Etat. Le Maroc doit ainsi parcourir un long chemin avant d’atteindre un degré important de décentralisation budgétaire. Cela dit, une autonomie exagérée des communes peut les amener à développer leurs propres stratégies en matière de fiscalité. Ainsi, la localisation de la base taxable peut être sensible à l’impôt, ce qui peut induire une mise en concurrence des gouvernements locaux(compétition fiscale locale). Certains dysfonctionnements sont liés aux limites organisationnelles, à l’absence de définition précise des attributions et aux insuffisances en matière de ressources. La plupart des communes procèdent à la gestion de la fiscalité locale sans le support de structures appropriées basées sur des organigrammes fonctionnels.

Conclusion

La régionalisation avancée permet aux collectivités locales de devenir autonomes.

Résumé de l'exposé n 12 sur le contentieux fiscal : INTRODUCTION : Le contentieux fiscal est l’ensemble des voies de droit réglant les litiges nés de l’application par l’administration fiscale de la loi au contribuable.

1ERE PARTIE LES TYPES DE CONTENTIEUX : A LE CONTENTIEUX DE RECOUVREMENT : 1 la complexité du contentieux : Ce contentieux ne peut être engagé qu’à partir du moment où le comptable a mis en œuvre le recouvrement forcé de la créance à l’encontre du contribuable. Ce contentieux est marqué par un régime juridique sévère : brièveté des délais de recours contentieux, absence de garanties liées à l’information du contribuable.

B LE CONTENTIEUX DE L’ASSIETTE : La place du contentieux: La procédure de contentieux se déroule avec le paiement de l’impôt d'abord, puis l'introduction des réclamations.

2EME PARTIE : LA PROCEDURE CONTENTIEUSE : A LE RECOURS PREALABLE : 1 LES RECLAMATIONS : La réclamation est une procédure préalable indispensable. Le contribuable doit d'abord adresser une réclamation écrite au directeur général de l’impôt. En principe, le non respect du délai légal de réclamation entraîne le rejet de la demande pour vice de forme. 2 LE RECOURS GRACIEUX :

Elle permet aux contribuables d’obtenir une remise d’impôt en invoquant un motif de difficultés financières(nécessité de preuves concrètes(chômage) qui permet au contribuable d'avoir une remise totale ou partielle.

B LA PHASE JURIDICTIONNELLE : 1 recours exerce par le contribuable : Il peut arriver Il y'a deux hypothèses dans lesquelles le contribuable peut saisir la justice : ▪ le contribuable n’accepte pas la décision de l’administration. ▪ l’administration ne répond pas dans le délai imparti.

Résumé de l'exposé n 13 sur les revenus salariaux et assimilés : Introduction Le revenu salarial est la somme de tous les salaires perçus par un individu au cours d'une année donnée(nets de toutes cotisations sociales). Les revenus salariaux au titre de l’IR sont les traitements, les salaires...

I : le champ d’application des revenus imposables A : Les Traitements Et Salaires Il s’agit des rémunérations perçues à titres principaux dans l’exercice d’une profession salariale (publique ou privée). Les conditions d'un contrat de travail doivent ainsi être remplies.

B : les avantages en nature et en argent a. Les avantages en argent  la prise en charge du loyer du logement personnel du salarié.  Les frais médicaux.  Les frais de voyage. b. Les avantages en nature

 La prise en charge des dépenses d’eau et d’électricité et de nourriture.

II – L’évolution de l’impôt sur les revenus salariaux : Les revenus salariaux sont la catégorie de revenus la plus imposable. 75% du produit de l’IR proviendrait des revenus salariaux en raison de la technique de paiement de l’impôt par voie de retenue à la source. Le fisc y gagne ainsi sur tous les plans.

Résumé de l'exposé n 14 sur la fiscalité des revenus agricoles Introduction : Au lendemain de l’indépendance, le Maroc s’est contenté de reconduire le système fiscale irrité du protectorat en relevant seulement l'impôt pour accroître les ressources. En 1962, malgré la réforme fiscale, seuls quelques aménagement mineurs ont été faits. Les revenus agricoles sont des bénéfices provenant d'exploitations agricoles. Le secteur agricole était exonéré d’impôt depuis près de trente ans.

I : champ d’application de l’impôt sur les revenus agricoles L’article 46 de la loi 43-06 considère comme revenus agricoles : -les bénéfices provenant des exploitations agricoles et de toute autre activité de nature agricole non soumis à l’impôt sur les patentes.

A : les revenus et personnes imposables 1 : les revenus imposables Sont considères comme revenus agricoles soumis à l’IR, les bénéfices réalisés par un agriculteur provenant d'activité inhérente à l'exploitation d’un cycle de production animal. Les exonérations : Sont exonérés les bénéfices issus d'arbres non fruitiers destinés à la production du bois; ainsi que la vente d'animaux vivants(la vente doit être effectuée par et au profit de l’éleveur). 2 : les personnes imposables

Un exploitant agricole est celui qui est engagé dans la mise en culture des terrains à usage agricole à titre de propriétaire ou d'exploitant. Il peut s’agir d’une personne physique exploitant à titre individuel ou membre d’une indivision ; une société de personnes n’ayant pas opté pour l'IS. Les bénéfices d’exploitation agricole sont imposés au nom de l’exploitant.

B : régime d’imposition 1 : le régime du forfait Seules es terres de culture et les plantations sont prises en considération pour la détermination forfaitaire. Le forfait agricole est une évaluation estimative des recettes et des dépenses de l’exploitation. L’évaluation du bénéfice forfaitaire se fait selon 3 étapes : - La fixation des éléments de calcul et du bénéfice forfaitaire par nature des terres. - La détermination des bases imposables des exploitations. - Le regroupement des revenus agricoles. La base du calcul du bénéfice forfaitaire est la suivante : a. Un bénéfice moyen à l’hectare qui concerne les terres de cultures non complantées et les plantations fruitières et forestières régulières. b) Le bénéfice forfaitaire par essence et par pied Pour les plantations irrégulières fruitières et forestières, on tient compte de la nature de l’essence et du nombre de pieds. 2 : Le régime du résultat net réel a/la déclaration des biens concernant la production agricole Les contribuables sont tenus de fournir à l’inspecteur des impôts les indications relatives à la superficie de leur terres.

II : appréciation du régime d’imposition en vigueur

A : un déséquilibre apparent Ceux qui dans l'agriculture gagnent moins de 10,000,000 de dhs restent exonérés alors qu’un petit épicier paiera des impôts car il est soumis à un régime différent. Plus de la moitié du blé est importée; Le maïs et les huiles végétales sont importées à 100% alors que le maroc peut les produire facilement.

B : les solutions apportées pour une équité et justice fiscale Les seuils d'exonération doivent être abaissés. Nécéssite de réforme globale du système d'impôt. La réduction des exonérations injustifiées . - Créer un fonds spécifique destiné au financement des projets de développement agricole ; - Organiser une journée dédiée à la fiscalité agricole avisant de l’importance de la contribution fiscale.

Résumé de l'exposé n15 sur la fiscalité des profits fonciers Introduction : I- Domaine de l’IR et profits fonciers : A- Revenus et profits imposables : Les revenus fonciers proviennent de la location des immeubles bâtis et non bâtis et des constructions de toute nature. L'échange est considéré comme une double vente. PRINCIPALES EXONERATIONS Sont exonérés: les profits réalisés sur la cession d’un immeuble occupé à titre d’habitation principale depuis au moins 6 années; le profit réalisé sur la cession du logement social occupé à titre d’habitation principale depuis au moins 4 ans ; Les donations effectuées entre ascendants et descendants.

B- Base d’imposition des revenus et profits fonciers → Détérmination du revenu foncier :

Le revenu foncier brut des immeubles donnés en location est constitué par le montant brut total des loyers. Le revenu net imposable des immeubles est obtenu en appliquant un abattement de 40 % sur le montant du revenu foncier brut. → Détermination du profit foncier : Le profit foncier taxable est égal à la différence entre le prix de cession diminué des frais de cession et le prix d’acquisition augmenté des frais y afférents. Le taux d’imposition est fixé à 20%.

II - Analyse de la situation actuelle de la fiscalité des revenus et profits fonciers : A - Apports de la LF 2018 en matière des revenus et des profits fonciers La lutte contre les pratiques spéculatives n’est pas facile en raison de la forte pression qu’exercent les lobbys du secteur immobilier. Les lois de finances mettent désormais à ‘’l’ordre du jour’’ l’aspect social(ex: le profit foncier au titre d’une donation effectuée dans le cadre de la « Kafâla » a été exonéré en vertu de la LF de 2018). L’objectif est d’accompagner la prise en charge des enfants abandonnés. La LF 2018 a aussi prévu le réaménagement des dispositions concernant le prix d’acquisition à considérer en cas de cession de biens immeubles acquis par voie d’héritage. Désormais, le prix d’acquisition à retenir en cas d’héritage correspond à la valeur vénale au jour du décès du cujus, à défaut des immeubles inscrits sur l’inventaire dressé par les héritiers, et à défaut, la valeur vénale des immeubles au jour du décès du cujus, qui est déclarée par le contribuable. La LF 2018, pour lutter contre la spéculation, a modifié les taux d’imposition applicables aux profits de cession des terrains urbains non bâtis. Les dispositions de la LF 2013 avaient institué l’imposition selon la durée de leur détention. À travers la LF 2018, le mode d'imposition a été simplifié et la transparence renforcée à travers un taux unique de 20%.

B - Le référentiel fiscal et la révision des prix de cession :

Le référentiel des prix des transactions immobilières est une démarche mise en place par la DGI avec comme but de palier à la pratique du noir. Le référentiel n’est opposable qu’à l’Administration fiscale.

Réxposé n16 sur les droits d’enregistrement et de timbre : Introduction : Les droits d’enregistrement sont des impôts perçus à l’occasion de la procédure d’enregistrement. L'enregistrement est une formalité accomplie à l'occasion d'un acte ou d’un fait juridique(mutation d'un bien immeuble; décès). Les droits de timbre sont des impôts perçus à l’occasion de l’accomplissement de formalités administratives(cartes de séjour, passeports).

PARTIE I SPECIFICITES ET CATEGORIES DES DROITS D’ENREGISTREMENT Il s’agit de droits perçus à l’occasion de l'enregistrement de certains actes, conventions et opérations. La formalité de l’enregistrement a pour effet de faire acquérir date certaine aux conventions et d'assurer la conservation des actes. Les droits d’enregistrement peuvent être fixes ou proportionnels.

A. Généralités sur les droits d’enregistrement 1. Actes et conventions assujettis à l’enregistrement Enregistrement obligatoire L'enregistrement est obligatoire pour les conventions écrites ou verbales(le bail, les mutations de FC entre vifs à titre gratuit ou onéreux) ainsi que pour les actes sous seing privés ou authentiques(les actes authentiques, la cession d’actions des sociétés cotées en bourse). 2. Actes et conventions exonérées

Les actes présentant un intérêt public(les actes relatifs au recouvrement forcé des créances publiques) ou social(les contrats de louage de services constatés par écrit) sont exonérés des droits d’enregistrement. 3. Effets de l’enregistrement a) Effets de l’enregistrement à l’égard de l’administration fiscale L’enregistrement fait foi de l’existence de l’acte et de sa date. L’acte est réputé exact jusqu'à preuve du contraire. b) Effets de l’enregistrement à l’égard des parties L’enregistrement ne constitue ni une preuve complète ni un commencement de preuve par écrit. c) Effets de l’enregistrement à l’égard des tiers L’enregistrement donne date certaine à l’acte(notamment sous seing privé).

B. Typologie des droits d’enregistrement Les droits fixes a) Droits fixes de 200 DH : Sont ainsi enregistrés au droit fixe de 200 DH les testaments et les actes de dissolution de société. b) Droits fixes de 1000 DH -Les actes de constitution et d’augmentation de capital des sociétés(le capital social ne doit pas dépasser 500 000 DH). Les droits proportionnels : a) Sont soumis aux taux de 6% : -Les mutations d'immeuble entre vifs, à titre gratuit ou onéreux; Les cessions de droit au bail. c) Sont soumis aux taux de 3% les cessions d'actions dans les sociétés autres que celles transparentes; les titres constitutifs de propriété d’immeubles ;

PARTIE II CHAMP D’APPLICATION ET TARIFS DES DROITS DE TIMBRE

A. Documents imposables et exonérations 1. Actes et documents imposables Sont soumis aux droits de timbre, tous actes ou documents établis pour constater un fait juridique ou un lien de droit. 2. Exonérations Actes établis dans un intérêt public ou administratif Les quittances d’impôt et taxes ; Les diplômes d’études ; Actes et écrits relatifs à la comptabilité publique Il s’agit principalement de toute quittance de sommes payées par chèque bancaire. Actes et écrits relatifs à l’état civil Les registres de l’état civil et les actes établis par les adouls. Actes relatifs aux opérations de crédit Les chèques bancaires. Actes et écrits judiciaires ou extra judiciaires • Les actes de police générale; Les minutes des décisions de justice. Actes présentant un intérêt social Les titres de voyage au profit des réfugiés et apatrides ; Les billets de transport public urbain de voyageurs.

B. Tarifs d’imposition 1. Droits proportionnels Les droits proportionnels se manifestent à travers des pourcentages appliqués à la matière imposable. Ainsi, les annonces publicitaires sur écran sont soumis à un taux de 5%. 2. Droits fixes Parmi les actes soumis aux droits fixes, on peut citer quelque uns :

Le droit fixe de 300 DH s’applique aux passeports. Le droit fixe de 200 DH s’impose aux permis de port d’armes et au permis international de conduire.

Résumé de l'exposé n 17 sur l'impôt sur les sociétés : Introduction L'IS touche l’ensemble des bénéfices des sociétés.

I - L’économie de l’impôt sur les sociétés A- Un champ d’application discutable 1- L’étendue du champ d’application de l’IS a- Les personnes soumises à l’IS L’assujettissement obligatoire : Sont obligatoirement passibles de l’IS les sociétés quels que soient leur forme et leur objet sauf les exceptions prévues par le CGI. Les personnes soumises à l’IS sur option : Sont passibles de l’IS sur option les SNC et les SCS constituées au Maroc et ne comprenant que des personnes physiques. b- Les personnes exclues de l’IS Les sociétés de fait et les sociétés immobilières transparentes et les groupements d'intérêts économiques sont exclues du champ de l’IS. 2- Le champ d’application de l’IS limité par le développement d’une économie moderne a- Une imposition défiée par les multinationales L’évasion fiscale des firmes multinationales représente une perte de 440 milliards de dollars pour les pays en développement. Les multinationales recourent à de l’optimisation fiscale leur permettant de réduire les bénéfices imposables.

Ex : la technique du prix de transfert : Les multinationales augmentent artificiellement les bénéfices de leurs filiales situées dans des pays à faible fiscalité. b- Le problème de l’e-commerce Le commerce électronique est un commerce à distance et à processus contractuel dématérialisé(problèmes pour les administrations fiscales). Il est difficile de déterminer l'assiette de l'impôt en raison de la dématérialisation de l’impôt. aussi, le recouvrement et le contrôle fiscal sont difficiles en raison du fait que les opérations commerciales sont réalisées sur le web. D’ailleurs, il est très difficile d’adapter les règles du contrôle fiscal aux sites Web et au commerce électronique en général. Pour ce qui est du contrôle fiscal : comment peut-on imaginer un contrôle sur place alors qu'il s'agit de l’accès aux données informatiques de sites? Une nécessité d’adaptation des textes fiscaux aux réalités économiques s’impose.

B- Des taux d’imposition à évaluer 1- Les différents taux prévus par le CGI Il y'a un taux normal proportionnel et des taux spécifiques. Il y'a le taux forfaitaire et le montant forfaitaire. Il y'a des exonérations et impositions au taux réduit permanentes; exonérations et imposition au taux réduit temporaires. Les exonérations permanentes concernent la Fondation Hassan II pour la lutte contre le cancer. Les exonérations temporaires (les sociétés exploitant les centres de gestion de comptabilité agréés). Les impositions temporaires au taux réduit(entreprises artisanales). 2- Appréciation des taux d’imposition en matière d’IS La société créée sous forme d’établissements de crédit sera imposée à un taux de 37% alors que des sociétés pouvant gênerait plus de bénéfices seront soumises à un taux d'imposition de 30%.

Le taux d’IS est réduit pour les sociétés dont le CA ne dépasse pas 3 millions MAD. Il est cela dit à craindre que certaines sociétés réduisent leur CA pour rester éligibles à ce taux réduit. Les aides de l’Etat(exonérations fiscale) doivent être équitables. Ces aides ne doivent pas seulement profiter à des secteurs déterminés(tels que l'agriculture et l'immobilier). Ceci permettrait d'éviter un effet d'éviction sur les investissements.

II - L’attractivité de l’impôt sur les sociétés A- Vers un impôt progressif : une égalité des sacrifices La proportionnalité est injuste car qu’une société réalise un bénéfice de 1 000 001 DH ou de 5.000.000 de Dhs, elle sera imposée à 30 %.(il faut égaliser le sacrifice de l'impôt). A ce propos, le système de la progressivité est bénéfique pour les entreprises réalisant des bénéfices importants. L’IS progressif permet d'éviter que les sociétés cherchent à échapper à l'impôt à travers l'optimisation fiscale. L’essentiel de la population fiscale soumise à l’IS ne le paie pas ou ne paie que très peu. L’impôt progressif peut lutter contre l’informel en l’incitant à régulariser leur activité. La baisse de l'IS entraîne l’augmentation de la recette. La progressivité serait ainsi un signal de confiance d'attractivité pour les entreprises. Le PLF 2018 prévoit un IS progressif. L’égalité de sacrifice serait atteinte avec cet impôt progressif.

B- L’adaptation des taux d’imposition aux réalités économiques 1- La lutte contre les comportements de la fraude fiscale : La fraude fiscal(illégale) est le fait de violer la loi fiscale alors que l'évasion fiscal(conforme à la loi) est le fait de contourner la loi en profitant de ses failles. Les sociétés écrans sont installées dans un pays différent de la société réelle, et pour éviter d’afficher les résultats importants pour les sociétés résidentes (réelles), ces dernières effectuent une transaction intermédiaire de manière à ce que les revenus engendrés par les sociétés réelles soient déclarés en tant que bénéfices de sociétés écrans, d’où l’évasion fiscale.

Les causes de la fraude fiscal sont : • Les raisons morales et psychologiques : le poids du sentiment d’iniquité Le sentiment d’iniquité sert de moyen de justification du comportement de fraude. Les contribuables sont particulièrement sensibles à la question de l’équité fiscale. Dès qu’un privilège est consenti à une certaine catégorie de la population fiscale, cela passe pour du favoritism(déni de justice envers les autres sociétés). • L’incertitude des contrôles et risque fiscal Le nombre insuffisant des contrôleurs favorise cette pratique de fraude étendue. • L’inadaptation du système fiscal : complexité, dérogation, pression La multiplication des niches fiscales et le poids très influant des groupes de pression dans la décision fiscale entraînent la fraude. La cascade d’exonérations crée un sentiment d’injustice envers les contribuables exclus et favorise la fraude. Une pression fiscale excessive favorise les comportements frauduleux. 2- L’impact de l’impôt sur l’investissement étranger Il faut que le taux de l’IS soit réexaminé de manière à faire en sorte que le Maroc soit attrayant pour l’investissement de l’étranger. L’investissement étranger est aussi attiré par les pays qui offrent un cadre juridique non discriminatoire ; une stabilité macroéconomique ; une main-d’œuvre qualifiée et réactive et des infrastructures développées. La fiscalité actuelle pèse sur l’exploitation des entreprises et décourage l’investissement.

Exposé n18 sur la fiscalité des revenus et profits de capitaux mobiliers : Introduction : Distinction entre revenu et profit : s’il arrive que le détenteur des titres de créance ou de capital, les cède, cette cession est génératrice de profits ou de pertes. En cas de profit, le cédant est soumis à l’IR sur le profit des capitaux mobiliers.

Ici, le contribuable ne réalise pas un revenu, lequel a une périodicité régulière. Au contraire, il réalise un profit, car il vend un titre. L’imposition des RPCM a connu une évolution particulière et quelque peu complexe qui s’est déroulée en plusieurs phases. Avant leur intégration à l’IGR, ils étaient soumis à trois taxes différentes : * la taxe sur les produits des actions, parts sociales et revenus assimilés (TPA), instituée par le dahir n°1-89-145 du 23/10/1989 (B.O n°4023 du 06/12/1989). * la taxe sur les produits de placement à revenu fixe, instituée par le dahir n°1-91-321 du 30/12/1991 portant loi de finances pour l'année 1992 et le dahir n°1-99-184 du 30/006/1999 portant loi de finances pour l'année budgétaire 1999/2000. En effet, la loi de finances pour l'année 1992 a institué une taxe sur les produits de placement à revenu fixe (TPPRF), en remplacement de la taxe sur les intérêts des dépôts à terme et des bons de caisse, qui était en vigueur jusqu'à cette date. Les dispositions de la loi de finances pour l'année budgétaire 1999/2000 ont apporté des modifications à la TPPRF. * la taxe sur les profits de cession de valeurs mobilières et autres titres de capital et de créance, instituée par les dahirs n°1-95-243 du 30/12/1995 portant loi de finances pour la période du 01/01 au 30/06/1996 et le dahir n°1-99-184 du 30/06/1999 portant loi de finances pour l’exercice 1999/2000. Rappelons que la loi de finances transitoire du 1/1/1996 au 30/06/1996 avait institué une taxe sur les profits de cession d’actions ou de parts sociales (TPCA). La loi de finances pour l’exercice budgétaire 1999/2000 a modifié et complété les dispositions de la loi de finances transitoire de 1996 en attribuant à cette taxe l'appellation de taxe sur les profits de cession de valeurs mobilières et autres titres de capital et de créances. Les deux premières taxes ont été intégrées à l’IGR sur revenus et profits de capitaux mobiliers par l’art.12 de la loi de finances pour la période du 01/07 au 31/12/2000 et la troisième l’a été par l’art.11 de la loi de finances pour l'année 2001. L’institution du CGI, par l’article 5 de la loi de finances n° 43-06 pour l’année budgétaire 2007, promulguée par le dahir n° 1-06-232 du 10 Hija 1427 (31 décembre 2006), tel que modifié et complété a substitué l’IR à l’IGR. Désormais, les RPCM font partie de l’IR (art.22 du CGI), l’art.66 du CGI en propose une définition.

Ceci dit, il faut signaler qu’en principe, l'impôt a une fonction économique, d'où son rôle en tant qu’instrument de politique économique, dans la mesure où il oriente cette dernière ; toutefois, dans les pays en voie de développement, la situation est inverse. Dans les faits, la pression des besoins budgétaires conditionne la politique fiscale. Des chiffres sont relatés pour prouver ceci. Au Maroc, les ressources fiscales constituent l’essentiel des recettes ordinaires. En effet, en 1998 au Maroc, 90% des recettes ordinaires étaient des recettes fiscales. Dans pareilles conditions, les choix fiscaux du législateur restent tributaires de l’orientation budgétaire du pays, les dispositions du CGI en sont la preuve. De là, ressort l'intérêt porté à l'étude de la fiscalité des RPCM, le but étant d'évaluer l’impact des pressions budgétaires sur la législation fiscale, notamment en matière de RPCM. On se demande, d’ores et déjà, dans quelle mesure les besoins budgétaires du Maroc pourraient-ils conditionner sa politique fiscale, surtout face à la mobilité accrue des capitaux mobiliers que permet la société de l'information et de la communication d'aujourd'hui ? Contraint de tenir en compte des besoins budgétaires de l’Etat, le législateur fiscal a osé faire des RPCM des niches fiscales (Première partie), ces derniers n’ont pas tardé à rencontrer des défis face aux zones d’ombre du cyberespace (Deuxième partie).

Première partie : les RPCM : de véritables niches fiscales. Reflet de l'interventionnisme grandissant de l’Etat, les niches fiscales représentent un outil de procuration entre les mains de ce dernier. En effet, pour les missions qui lui coûtent cher, et qu’il a de moins en moins les moyens d’assumer, l’Etat décide de demander aux citoyens les plus aisés de se substituer à lui, avec une contrepartie avantageuse : tout investissement réalisé procurera une réduction d'impôt. Ces pratiques sont d’autant plus répandues sous les pressions budgétaires que subit l’Etat. A cet effet, le législateur fiscal n'hésite pas à instituer un régime dérogatoire (section 1) créant, ainsi, d’importantes niches fiscales- pour assouvir ses besoins budgétaires, quite à recourir à une double imposition (section 2).

Section 1 : un régime dérogatoire. L’art 68 du CGI institue un régime dérogatoire en prévoyant des exonérations qui viennent – justement- déroger aux dispositions communes des articles 21-relatif au champ d’application de l’IR- et 66 qui institue les revenus et profits de capitaux mobiliers imposables- du CGI .

Ce choix fiscal constitue la principale source de l’iniquité fiscale et mine par conséquent le traitement équitable du contribuable par l’impôt. D’autant plus, que certaines dérogations sont accordées sous la pression de lobby des bénéficiaires. Il convient, d’ores et déjà, de préciser que ce régime dérogatoire n’est pas cantonné dans les dispositions de l’article 68 du CGI -il est toutefois concentré dans ces dernières et de manière expresse-, les manifestations de ce régime sont encore plus importantes à la lecture et surtout après l’analyse des dispositions du CGI. C’est ce qu’on essaiera de démontrer au fur et à mesure des développements qui suivent. Pour une analyse pertinente, les dispositions de l’art.68 du CGI feront l’objet d’une étude fractionnée qui sera répartie en deux sous-sections, l’une relative aux revenus de capitaux mobiliers (1), l’autre aux profits de capitaux mobiliers (2). Sous-section 1 : Un régime dérogatoire en matière de revenus de capitaux mobiliers. Les manifestations du régime dérogatoire institué par le législateur fiscal, quant aux revenus de capitaux mobiliers concernent tantôt le taux d’imposition (a) tantôt le mode de recouvrement (b). a) dérogations au taux d’imposition. Les exonérations en matière de RCM prévues par l’art 68 du C.G.I peuvent être classées en deux catégories : celles relatives aux revenus de placement à revenu fixe, d’une part, et celles qui touchent les produits des actions d’autre part. Les exonérations relatives aux revenus de placement à revenu fixe, accordées par le législateur fiscal concernent les intérêts perçus par les personnes physiques titulaires de comptes d’épargne auprès de la caisse d’épargne nationale (art.68-IV du CGI), les intérêts servis au titulaire d’un PEL (art.68-V du CGI) et les intérêts servis au titulaire d’un PEEd (art.68- VI du CGI). Avant de s’attarder sur l’esprit de ces exonérations, il serait opportun d’apporter des éclaircissements sur le vocable “fixe” utilisé par le législateur fiscal. En effet, les revenus de placement à revenu fixe s’analysent comme des prêts d’argent consentis à des personnes physiques ou morales de droit privé ou public, et assortis d’une rémunération revêtant la forme d'intérêt, lots, primes et autres produits et revenus analogues. Ils proviennent de titres dits de créance, du fait que leur détenteur est simplement un créancier de la société émettrice et perçoit, à ce titre, un revenu fixe, convenu à l’avance. Pour mieux approcher cette catégorie de revenus, un exemple est relaté :

Une SA a émis des obligations, pour emprunter, pour une durée de 5 ans, des fonds d’un montant de 5 millions de dirhams, avec un taux d'intérêt de 5%. Une personne physique souscrit à un paquet d’obligations de cette société, pour un montant de 200 000 dhs. Ces obligations lui apportent un intérêt annuel de 200 000 ×5% = 10 000 dhs. Durant les 5 ans de la durée du prêt, le détenteur de ces obligations recevra l'intérêt fixe, convenu à l’avance, quelque soit les résultats réalisés par la société émettrice. L’expression “placement à revenu fixe”, utilisée par la loi fiscale vise à faire la distinction entre les placements en cause et les placements à risque ou à revenu variable que constituent les actions et parts sociales. - Ceci dit, les exonérations accordées par le législateur fiscal aux revenus de placement à revenu fixe sont principalement justifiées par l’action d’épargne. En effet, la politique fiscale tend à encourager l’épargne (surtout lorsqu’elle est productive : donc destinée à l’emploi), le but étant de lutter contre la spéculation -notion qui fera l’objet davantage de développements dans la sous-section qui suit – d’où la mise en place de conditions afférentes à la durée de conservation. La notion de durée est en effet très importante parce qu’elle renseigne sur les intentions spéculatives ou non et par conséquent justifie l’application d’un traitement fiscal discriminatoire ou préférentiel. En sus de ces raisons, il est impératif de garder à l’esprit qu’avant de prendre une décision fiscale, le législateur tient compte de la situation personnelle et familiale du contribuable d’où l’exonération des intérêts servis dans le cadre d’un PEEd et d’un PEL. Concernant les produits des actions, l’art.68 du CGI exonère les dividendes et autres produits de participation similaires distribués par les sociétés installées dans les zones franches d’exportation et provenant d’activités exercées dans lesdites zones, lorsqu’ils sont versés à des non-résidents (art.68-III du CGI), les revenus de capitaux mobiliers réalisés dans le cadre d’un PEA (art.68-VII du CGI) et les revenus de capitaux mobiliers réalisés dans le cadre d’un PEEp au profit des salariés (art.68-VIII du CGI). Une brève parenthèse sur le vocable “variable” précédera l'analyse de ces exonérations. A priori, ces revenus sont dits variables parce qu’ils dépendent du résultat réalisé par l’entreprise ; si cette dernière enregistre un bénéfice substantiel, elle sera à même de distribuer un dividende conséquent. Si en revanche, l’entreprise accuse un déficit, elle n’aura rien à distribuer, autrement dit, le dividende distribué peut varier chaque année en fonction des bénéfices de la société distributrice et de sa politique de distribution.

Ces revenus variables, sont générés par les titres dits de capital ou de propriété. En effet, le détenteur de ces titres est associé ou actionnaire dans la société émettrice, il détient donc une part du capital de la société. La mise en relief d’un exemple s’impose : - Une personne physique détient 100 actions d’une SA. - En 2004, l’AG de la SA décide de distribuer un dividende par actions de 15 dhs. - La personne physique en question recevra 1500 dhs (100 × 15), ce montant représente le produit d’une action et est donc imposable à l’IR au titre des revenus de capitaux mobiliers. Le législateur fiscal exonère les revenus réalisés dans le cadre d’un PEA et d’un PEEp par un souci d'épargne et de lutte contre la spéculation. Ce souci est d’autant plus renforcé par une contrepartie. Il s’agit de l’imposition de la distribution des dividendes (art.13- I du CGI). Ce choix fiscal se justifie comme suit : le législateur estime que par le biais de la distribution des dividendes, les ressources d’investissement des entreprises n’augmentent pas du fait que cette distribution ne sera affectée qu’à une simple consommation ostentatoire (et pas à l'épargne !). Pour mieux comprendre l’esprit de cette imposition, un survol sur l’IS s’impose. Ce dernier connaît une fraude fiscale très répandue et qui tient aux avantages nombreux consentis aux sociétés. Concrètement, ces avantages sont liés au bénéfice qui est déterminé de façon réelle sur la base d’une comptabilité tenue par la société. Au sein de cette comptabilité, on tient généralement compte d’un certain nombre de charges normalement subies lors du fonctionnement de la société qui doivent naturellement venir en déduction du CA réalisé. Il en est ainsi des frais généraux, des dépenses de personnel et de l’amortissement. Les sociétés contournent la loi en augmentant les charges de fonctionnement, par la majoration des frais généraux, ce qui entraîne une diminution du bénéfice, et par conséquent à une faible imposition. Cette pratique tend à soustraire des sommes considérables au fisc en recourant à une fraude fiscale. A ce propos, TADDEIR affirme que “la majoration des frais généraux est dans tous les pays, l’un des moyens les plus fréquemment employés par les contribuables pour échapper à l'impôt, en minimisant leur dette fiscale”. En somme, c’est en accroissant fictivement ses charges déductibles que la société maintient un taux d'autofinancement suffisant qui lui permet de ne pas recourir à l'épargne privée, souvent plus onéreuse et plus difficile à mobiliser. Dans le même contexte, M. BENSALAH Zemrani estime que cette évasion fiscale aurait été tolérable si elle avait contribué à augmenter les ressources d'investissement des entreprises.

Malheureusement, selon lui, rien ne permet de l'affirmer, il pense même qu’on a toutes les raisons de croire que les sommes soustraites au fisc font tout simplement l’objet d’une consommation ostentatoire. Pour remédier à cette pratique, M. BENSALAH avait proposé deux taux assez modérés, l’un applicable dans le cas où les bénéfices sont distribués et l’autre pour les bénéfices non distribués, qui sera évidemment plus réduit, - on signale que le législateur marocain ne s’est pas contenté d’imposer faiblement les bénéfices non distribués, puisqu’il a prévu l'exonération des revenus réalisés dans le cadre d’un PEA et d’un PEEp, comme mentionné plus haut.Cette mesure tendrait à encourager l'épargne des entreprises et pénaliser -dans une certaine mesure- les revenus distribués susceptibles de s’orienter vers la consommation. Toutefois, il faut être nuancé concernant cette mesure car, comme le souligne E.GANNAGE, la non distribution des profits (on parle de dividendes ici) ne signifie pas nécessairement réinvestissement. Le problème crucial pour le fisc est de déterminer l'affectation des profits non distribués. - Outre les soucis d'épargne et de lutte contre la spéculation qui conditionnent les choix fiscaux du législateur, s’ajoute le souci d'appât des investisseurs étrangers qui implique la mise en place d’un climat fiscal rassurant et attractif, d'où l'exonération des produits des actions réalisés dans les zones franches d'exportation; cette mesure tend à encourager l'établissement des sociétés dans lesdites zones. - En dehors des dispositions de l’art 68 du CGI, des dispositions préférentielles, pour les personnes morales, se manifestent. En fait, le CGI opère une distinction entre les taux d'imposition des revenus des produits de placement à revenu fixe, selon qu’il s’agisse d’une personne physique ou d’une personne morale -soumise à l’IR-. Alors que les premières sont imposées à 30%, le législateur n’impose que 20% les personnes morales. Devant ce traitement différentiel, on pourrait justifier cette mesure -en s'alignant sur les raisons justifiant l'exonération des produits d’actions réalisés dans les zones franches-, par l’objectif fixé par le législateur qu'est de créer un environnement attractif pour les investisseurs étrangers afin d’augmenter les investissements et stimuler l'économie. Cette mesure se trouve, toutefois, restreinte par une autre : le taux imposé aux personnes morales n’est pas libératoire. Ces revenus mobiliers bruts seront, par conséquence, comptabilisés parmi les produits financiers de l’entreprise. L’entreprise va alors augmenter son résultat imposable à l’IR. Étant donné que ce dernier est un impôt progressif, cette disposition vient empiéter sur le taux réduit que le législateur a prévu pour les bénéficiaires personnes morales. Cependant, le législateur fiscal reconnait aux personnes morales le droit de déduire la RAS de 20 % du montant de la cotisation minimale qu’elles sont tenues de payer avant le 31 janvier de chaque année.

- Dans la même foulée d'idées, le législateur impose le rachat d’actions ou parts sociales, dès lors qu’il est financé par un prélèvement sur les bénéfices ou sur les réserves constituées depuis moins de 10 ans, même si elles ont été capitalisées. On conclut donc que les réserves constituées depuis plus de 10 ans sont exonérées d'impôt. A priori, cette mesure semble conforme avec les dispositions du CGI qui imposent les revenus variables, dont le boni de liquidation augmenté des réserves constituées depuis moins de 10 ans. Des éclaircissements méritent, tout de même, d’être apportés par rapport aux réserves. Ces dernières peuvent être définies comme étant des bénéfices nets affectés à une destination déterminée ou conservés à la disposition de la société et non incorporés au capital social. On distingue d’une part la réserve légale et d’autre part les réserves statutaires ou facultatives. La loi 17.95 sur les SA traite, dans son article 329 de la réserve légale, ledit article annonce qu’ “est prélevée sur le bénéfice net de l’exercice diminué, le cas échéant, des pertes antérieures, une réserve légale à 5% de ce bénéfice. Ce prélèvement cesse d'être obligatoire lorsque le montant de cette réserve excède le un dixième du capital social”. La loi sur les SA ne réglemente pas l’emploi de la réserve légale, dont le montant est incorporé dans le fonds de roulement et peut servir à l'accroissement ou à l'acquisition des immobilisations. Par contre, la réserve légale, ne peut servir ni à la distribution de dividendes aux actionnaires, ni à l'amortissement financier du capital ou son rachat. A côté de la réserve légale, les statuts de la société prévoient parfois d’affecter une part des bénéfices à un ou plusieurs fonds de réserves. Ces réserves statutaires ne peuvent ni être distribuées aux actionnaires ni servir à amortir ou racheter le capital social. Elles peuvent, sauf disposition contraire des statuts, être affectées à l'apurement des pertes ou à une augmentation de capital. Les statuts peuvent aussi prévoir la constitution de réserves facultatives destinées à alimenter et développer le fonds de roulement de la société, accroître les immobilisations, amortir le capital ou faire face à des pertes futures. Après ces développements, la question qui reste posée est la suivante : pourquoi cette période (moins de dix ans) ? b) dérogations concernant le mode de recouvrement. Pour les revenus issus des produits de placement à revenu variable, la qualité d’actionnaire a un impact sur la RAS. En effet, quand l'actionnaire est une personne physique (entreprises individuelles et sociétés soumises à l’IR), la RAS est obligatoire, alors qu’elle est facultative quand l’actionnaire est une personne morale (SA, SARL...), ceci, bien évidemment sous réserve de 3 conditions :

* les bénéficiaires des dividendes doivent être des sociétés soumises à l’IS. * avoir le siège social au Maroc. * remettre à la société distributrice de dividendes, une attestation de propriété des titres, à l’origine des dividendes qui leur sont distribués. On se demande si le fait de soumettre des sociétés à une RAS et en dispenser d’autres n’enfreint-il pas la règle de l'égalité devant l'impôt ?! Sous-section 2 : un régime dérogatoire en matière de profits de capitaux mobiliers. Avant de s’attarder sur les exonérations des PCM prévues par le CGI, il ne serait pas sans intérêt que d’exposer les raisons derrière l'imposition récente des PCM. Selon BENSALAH ZEMRANI, la non-imposition des PCM avait pour conséquence de fausser la progressivité de l'impôt sur le revenu, en effet, des plus-values énormes étaient réalisées suite aux cessions des PCM et échappaient au fisc à cause de l’abdication des responsables ; c’est cette situation qui a fait de l’imposition des PCM une nécessité impérieuse. Instituer un régime dérogatoire en matière de PCM ne constituera-t-il pas une rétrospection, altérant de nouveau la progressivité de l’IR ? La liste exhaustive des exonérations établit par le législateur fiscal contrecarre les éventuels effets néfastes de l'exonération des PCM. A ce propos, le législateur exonère les PCM suivants : la donation entre ascendants et descendants et entre époux, frères et sœurs, des valeurs mobilières et autres titres de capital et de créance (art.68-I du CGI), le profit ou la fraction du profit afférent à la partie de la valeur ou des valeurs des cessions de valeurs mobilières et autres titres de capital et de créance, réalisées au cours d’une année civile, lorsque ces cessions n’excèdent pas le seuil de trente mille (30.000) dirhams (art.68-II du CGI), les profits de capitaux mobiliers réalisés dans le cadre d’un PEA (art.68-VII du CGI) et les profits de capitaux mobiliers réalisés dans le cadre d’un PEEp au profit des salariés (art.68-VIII du CGI). Concernant les exonérations accordées dans le cadre des PEA et PEEp, on peut les justifier par l’objectif de lutte contre la spéculation, d'où la mise en place d’une condition de durée. Atteindre un tel objectif a incité le législateur marocain à concrétiser la proposition de BENSALAH, qu’est d'exonérer non pas les PCM (gains de capital) en tant que tels, mais toute forme d'épargne employée par le contribuable d’une manière productive.Ceci vient en conformité avec les propos de J.C MARTINEZ, qui proposait d'exonérer certaines plus-values de cessions mobilières, sous condition de réemploi; le but étant toujours de favoriser les investissements productifs et de pénaliser les placements spéculatifs. Certes, cette pratique

représente un traitement différentiel, une discrimination fiscale mais qui tend à une certaine justice. Imaginons que le législateur exonère sans condition de durée, cette exonération des gains en capital (et dans ce cas, le capital sera statique) va permettre un processus d'accumulation du capital improductif au détriment des finances publiques. - L’exonération prévue par l’art.68 du CGI, relative aux donations entre ascendants et descendants, entre époux, frères et sœurs de valeurs mobilières et autres titres de capital et de créance, a donné naissance à des controverses. Pour les partisans de cette exonération, ces donations font partie de la sphère des liens privés prohibant l'intervention de l’Etat, qui porte atteinte à la volonté du donateur en accaparant une partie de ce que ce dernier voulait transmettre. Les adversaires, quant à eux, estiment qu’il est légitime que celui qui reçoit sans l’avoir mérité partage sa richesse avec la collectivité. Ces positions sont fondées si on se place du côté du bénéficiaire de la donation. Si on se situe du côté du donneur, cette exonération est justifiée selon certains par une préoccupation principalement morale. On a avancé que le donneur, en effectuant la donation, n’est pas animé par le besoin de réaliser des bénéfices. En fait, on conçoit mal qu’une donation entre un parent et son enfant, ne soit effectuée que pour la réalisation d’un profit ! Sur le plan juridico-fiscal, cette exonération pose le problème suivant : En cas de cession de valeurs mobilières et autres titres de capital et de créance acquis par donation exonérée, comment identifier le prix d’acquisition pour déterminer le profit net imposable ? Avant de répondre à la question posée et pour mieux vous situer, l’art.70 du CGI annonce l'équation suivante : le profit net de cession de capitaux mobiliers est le résultat de la différence du prix d’acquisition et du prix de cession. Dans pareil cas, le prix d’acquisition à considérer -selon Hind JALAL- est : *soit le prix d’acquisition de la dernière cession à titre onéreux. * soit la valeur vénale desdites valeurs et titres lors de la dernière mutation par héritage si elle est postérieure à la dernière cession. En pratique, on prend souvent en compte la méthode référentielle, actualisée et donc plus appropriée.

- Force est de signaler que l’exonération des profits réalisés dans le cadre d’un PEA, crée une sorte d’exonération parallèle. Il s’agit des actions et des certificats d'investissement inscrits à la côte de la bourse des valeurs du Maroc (68- Ⅶ), pour mieux appréhender cette exonération, il faut se référer au monde boursier. En effet, pour qu’une société s’introduise en bourse, il lui est exigé de s’aligner à des exigences relatives à la mise à disposition d'informations fiables, notamment sur sa situation financière (montant du CA, bilan ...) pour les tiers ; ceci afin de consolider la transparence en matière fiscale. L'exonération vient, en quelque sorte, gratifier cette transparence. - Une autre dérogation est à relever, elle concerne certes, indirectement, mais sûrement les PCM. Cette dérogation a trait aux plus-values. Selon R. LAZRAK, seules les plus-values réalisées sont, en principe, imposables ; les plus-values simplement constatées ne sont, en principe, pas imposables. Il y a réalisation, lorsque l'élément générateur de la plus-value (l'élément de l’actif) change de patrimoine. C’est le sens qu’il faut donner au mot “cession” qui ne signifie pas nécessairement la vente. Le changement de patrimoine peut être opéré par la donation, l'échange, l’apport en société, l'expropriation, le partage.... Ainsi créées, ces niches fiscales ont un impact direct sur les caisses de l’Etat. Pour compenser le manque à gagner que représentent les réductions d'impôts, l’Etat est contraint d'augmenter toujours plus les taux d’imposition, avec tous les inconvénients que cela entraîne : fuite de capitaux, fraude, découragement. Face à cette situation et pour assurer ses recettes, le législateur n'hésite pas à opter pour une double imposition.

Section 2 : Une double imposition. Le recours du législateur à la double imposition nous conduit à réfléchir sur l'étendue de cette pratique (a) et ses effets (b). a) l'étendue de la double imposition. Il y a double imposition, lorsque l’impôt frappe deux fois la même source de revenu, abstraction faite de la personne du contribuable. Deux conditions doivent donc être réunies pour qu’il y ait double imposition : - il doit y avoir une double charge. - cette charge doit grever la même source de revenu.

Cette deuxième condition nécessite davantage de développements. En effet, tous les revenus du contribuable ne constituent-ils pas une même source, et par suite, dans tout système fiscal qui ne pratique pas l'impôt unique ne va-t-on pas nécessairement se trouver en présence d’une accumulation de deux impositions ? Une réponse négative s’invite. En fait, l’ensemble des revenus du contribuable ne constitue pas une même source, ils proviennent de sources multiples. Ces revenus peuvent soit émaner du travail, soit du capital, soit de la terre... C’est d’ailleurs pour cette raison que la législation marocaine frappe séparément, dans cinq cédules distinctes les cinq sources de revenus. Il est évident que l'accumulation sur une même tête des différents impôts qui frappent chacune de ces sources ne constitue pas une imposition multiple. Ceci dit, la double imposition est très répandue et touche gravement les RCM. En effet, les bénéfices sur lesquels est prélevé le dividende (soumis à l’impôt sur le revenu au titre des revenus de capitaux mobiliers) dont bénéficie l'actionnaire d’une société a déjà subi l’IS. Il y a cumul, pour les sociétés par actions, de l’IS applicable à leurs bénéfices et de l'impôt sur les valeurs mobilières applicable aux revenus distribués par ces sociétés. Il y a donc double imposition. Une tendance doctrinale tend, par ailleurs, à rejeter cette double imposition, dans la mesure où elle soutient que la double perception effectuée au titre des bénéfices commerciaux et des revenus de capitaux mobiliers ne constitue pas une double imposition. Pour fonder sa position, elle s’appuie sur les arguments suivants : - Une société de capital a une personnalité distincte de celle de ses membres. Elle a une existence propre ; elle a le droit d'acquérir, d'être propriétaire, commerçante en son nom. Pourquoi la dégagerait-on de l’obligation fiscale attachée à sa qualité de propriétaire, de commerçante ? Une telle dispense ne constituerait-elle pas un privilège scandaleux au profit précisément de ces personnes dans le patrimoine desquelles tombent en général des profits considérables ? - Le revenu de la société et celui de ses membres sont de nature tout à fait différente : le premier est un bénéfice d’entrepreneur, de commerçant ; le second représente l'indemnité servie aux membres de la société en représentation de son renoncement à l'utilisation et à la substance de son capital. Opposé à cette tendance, POUJOL estime que cette dernière donne une importance excessive au principe de la personnalité juridique de la société. Il n'hésite pas à avancer que l’imposition distincte de la société et de ses membres constitue bien un cas certain de double imposition, dans la mesure où une même source productive de revenus -l'entreprise- est atteinte deux fois par l'impôt.

Pour comprendre pourquoi le législateur tolère la double imposition en matière de revenus de capitaux mobiliers, il faudra d’abord comprendre les pratiques auxquelles recourent les sociétés pour diminuer leur base imposable. Ces pratiques font qu’une partie des bénéfices de la société échappe au fisc. Le fait que ces bénéfices soient distribués sur les actionnaires permet au fisc de mettre la main sur la partie que la société lui a dissimulée. Cependant, quelque soit la force de contrainte du mécanisme mis en place, il se heurte inévitablement aux pratiques de la fraude et de l'évasion fiscales. Si ces dernières ne sont pas limitées, les résultats souhaités risquent d'être une simple caricature de la discrimination. b) Les effets de la double imposition . Les doubles impositions étaient, pour la plupart, tolérables en raison du taux peu élevé des impôts, mais depuis quelques années, les cumuls d'impôts se sont multipliés et se sont fait en outre plus lourds pour de nombreux motifs : D’une part, la vie économique des contribuables s’est élargie dans de vastes proportions : dispersion des capitaux, création et diffusion de valeurs mobilières. .. D’autre part, le commerce international ouvre la voie à la possibilité d’impositions multiples, d'où l’importance des conventions conclues entre pays. Désormais, il suffit d’une double imposition pour que le Trésor prélève à son profit la plus grande partie de l'élément imposé. Un exemple pratique nous permettra de mesurer l’impact d’une double imposition sur les bénéfices d’une société (gardons à l’esprit que ces bénéfices lorsqu’ils sont distribués sur les actionnaires subissent un prélèvement au titre de L’IR, en matière de RCM.) - une société réalise un bénéfice net de 100 000 dhs. - calculons le montant que doit recouvrer cette société au titre de l’IS. - on a : l’art.19 du CGI qui impose les sociétés à un taux de 30%. - donc : la société doit verser 100 000×30% = 30 000 dhs au fisc. - calculons maintenant le reste à distribuer aux actionnaires : 100 000-30 000 = 70 000 dhs. De cette somme sera prélevé l'impôt sur les RCM. - l’art.73 du CGI établit trois taux : 15% (art.73-II-C), 20% (art.73-II-F) et 30% (art.73-II-G). - estimons que des 70 000 dhs restantes, un taux de 15% sera appliqué, le fisc enregistrera un montant de 10 500 dhs.

- cette double imposition a permis au fisc d’encaisser la somme de 30000+10500=40500 dhs. - cette somme représente plus de 40% du revenu ! Des superpositions d'impôts excessives ont pour résultat le plus souvent de fausser les principes de justice fiscale qui veulent que la charge des impôts soit équitablement répartie entre tous les contribuables, d'après leur capacité. Mieux encore, des cumuls d'impôts trop élevés risquent de s’opposer à la libre circulation des biens et des personnes, voire d'arrêter la vie économique du pays tout entier et d'entraîner par conséquent les troubles sociaux les plus profonds. Toutefois, cette double imposition présente un intérêt grandiose du fait qu'elle permet d’atteindre un but social. En effet, le législateur établit une différence de traitement fiscal entre les modestes et les riches contribuables (qui épargnent). Ceci dit, cette double imposition n’encouragera-t-elle pas les contribuables à la fraude, surtout face à la mobilité accrue que permet le réseau internet, indispensable à une société d'information et de communication ?

Deuxième partie : les RPCM face aux défis du cyberespace. Les facilités de transactions qu’offre le réseau internet aux sociétés d’aujourd’hui ne sont pas sans incidence sur la fiscalité de notre pays. Cette dématérialisation en vogue parasite les actions de l’Administration fiscale et tendent à restreindre son contrôle sur les contribuables (Section 1), situation qui ouvre la voie aux pratiques de fraude et d'évasion fiscales, auxquelles on propose des recommandations afin d’en pallier (Section 2).

Section 1 : Un contrôle restreint . a) limites de la notion de “résidence”. La politique fiscale d’un pays est une manifestation fondamentale de sa souveraineté nationale. La question de l'efficacité d’un système fiscal, fondé sur un territoire souverain, où l'activité économique suppose une présence physique et où le papier constitue le support des obligations fiscales se pose. En effet, vu la mobilité accrue des capitaux mobiliers, les revenus et profits des capitaux mobiliers ne peuvent ni conceptuellement ni pratiquement se passer de frontières. Or, les évolutions en cours tendent toutes à rendre leur appréhension et leur contrôle quasi impossible. Ces évolutions font peser à terme de sérieuses hypothèques sur le rendement des impôts de revenus et profits de capitaux mobiliers.

En effet, plus la révolution en cours de la communication et l'information se concrétisera, plus les Etats auront des difficultés à définir territorialement leurs bases d'imposition, parce que l'immatériel ne peut être contenu dans des limites territoriales nationales. D’une part, la complexité et la rigidité des systèmes fiscaux actuels sont incompatibles avec la flexibilité et la rapidité que donne Internet aux transactions sur le réseau, d’autre part, cette situation ne peut durer, car elle aura pour résultat une contraction de l'activité économique et donc de la base imposable des impôts. La mobilité accrue des revenus et profits de capitaux mobiliers présente des difficultés pour localiser le revenu imposable des personnes à résidences multiples. Malgré les bouleversements en cours, aucun gouvernement ne s’est risqué jusqu'à présent à élaborer un dispositif national, régissant la fiscalité du “cyberespace”. b) Action limitée de l'Administration fiscale. Il est clair que les Administrations fiscales tirent d’importants avantages des nouvelles technologies de l'information (possibilité d’échanges rapides des informations, amélioration des rapports avec les contribuables ...), en revanche, les pertes en termes de recettes seraient considérables, ceci, d’autant plus qu’en principe, le recouvrement des RCM s’effectue par voie de RAS opérée par les intermédiaires financiers. L’utilisation de plus en plus accrue d’internet ne manquera pas de réduire le rôle des intermédiaires, dans la mesure où la fiscalité prend souvent appui sur ces derniers pour l'exécution, le contrôle et le recouvrement des prélèvements fiscaux. Or, internet crée une “désintermédiation” rendant possible l'élimination de tout type d'intermédiaire. Résultat : les organismes financiers et les entreprises qui fournissent jusque-là certaines informations financières à l’Administration et procèdent à des retenues d'impôts, pourraient ne plus pouvoir assumer dans l’avenir totalement ces obligations. c) pratiques de fraude et d'évasion fiscales. Avant de détailler cette partie, il convient de mettre le point sur les notions de fraude et d'évasion fiscales. La fraude fiscale est une pratique illégale, elle consiste, par exemple, à créer des charges fictives, des comptes clients fictifs, des fournisseurs fictifs pour diminuer sa base imposable et donc son taux d’imposition. Cette pratique est très développée surtout vu la répugnance de l’Administration à poursuivre et celle des tribunaux à condamner. Par conséquent, la fraude

représente un manque à gagner pour le fisc. Ce dernier se rabat souvent sur l'augmentation des taux (qui n’aura pour conséquence que davantage de fraude). L'évasion quant à elle, est une pratique légale qui consiste à ce que le contribuable utilise les textes législatifs au mieux de ses intérêts. Pour ce faire, le contribuable doit être suffisamment informé sur la législation fiscale, ce qui n’est pas le cas au Maroc. Internet ouvre de nouvelles voies à la fraude et à l'évasion fiscales et rend la tâche de l’Administration, chaque jour plus difficile, dès lors que les conditions d'enregistrement et d'identification de l’utilisateur sont réduites au minimum. La reconstitution d’une opération risque alors de devenir très compliquée, surtout que d’une part les vérifications rétrospectives classiques sur comptabilité manuelle et sur papier pourront disparaître à terme et que, d’autre part, les liens entre les entités électroniques ne sont pas toujours évidents.

Section 2 : Des recommandations pour pallier aux pratiques de fraude et d'évasion fiscales. a) Négociations de conventions fiscales internationales. Au sein de la société de l'information et de la communication d’aujourd’hui, il est indispensable de s’orienter vers la négociation de conventions fiscales internationales, visant à partager le produit fiscal de la “cyberfiscalité” et plus généralement de l'immatériel. Les conventions fiscales peuvent jouer un rôle appréciable dans la répartition de l'assiette “cyberfiscale” entre les pays, d’autant plus qu’elles revêtent une importance grandiose aux yeux des investisseurs internationaux en termes de protection juridique, notamment en évitant la double imposition. On compte à ce propos qu’une dizaine de conventions conclues par le Maroc avec les Etats africains -Le Maroc est derrière Maurice en la matière-, Harichi invite de dernier à accélérer les négociations avec ceux-ci afin de combler cette lacune. b) Notion d'établissement stable. Compte tenu du caractère mondial d’internet et de la rapidité des mutations en cours, il est nécessaire que le dispositif d'imposition des opérations effectuées sur le “cyberespace” soit commun à tous les Etats. On ne peut ainsi étendre la notion d'établissement stable sur une base unilatérale, toute modification ne peut être envisagée que dans le cadre d’un règlement international et ce pour éviter le risque de double imposition ou d'exonérations involontaires.

On ne peut, dans un tel contexte, parvenir à un tel objectif que lorsque les Etats arrivent à un accord sur les modalités d'imposition des opérations effectuées sur le “cyber-marché”. Ce n’est qu'à ces conditions qu’on pourra élaborer un cadre fiscal stable qui permettra aux Etats de profiter des gains d'efficience des nouvelles technologies de l'information et de la communication, tout en protégeant l'assiette de l'impôt et par là même leurs ressources fiscales. c) Taxation indiciare . Pour éviter la fraude fiscale, en cas de disproportion marquée entre le train de vie du contribuable et les revenus qu’il déclare, l’Administration peut imposer ce redevable sur la base d’un revenu déterminé forfaitairement, en appliquant à certains éléments de son train de vie, un barème fixé par la loi. L’application de cette disposition peut soulever bien des controverses, comme cela a été le cas en France, elle peut même conduire à l’arbitraire. Mais comme le fait remarquer, à juste titre, BELTRAME, “ lorsque la taxation indiciaire recourt à un faisceau d’indices, elle perd son caractère arbitraire et approximatif, car l'écart entre les signes retenus se réduisent. Dans le cas de la société marocaine et afin d’approcher de plus près la réalité objective, cette méthode est indispensable. Toutefois, son utilisation doit être strictement réglementée par la loi. L’Administration doit apporter la preuve de la disproportion marquée entre le train de vie du contribuable et les revenus déclarés. Cette méthode peut, par ailleurs, conduire à pénaliser la consommation des individus qui vivent au-dessus de leurs moyens, tandis que les titulaires des revenus élevés qui épargnent davantage seront sous-imposés. C’est évidemment une conséquence souhaitable, dans la mesure où le comportement d’épargnant se trouve gratifié d’une prime. d) Civisme fiscal. Pour remédier aux pratiques de fraude et d'évasion fiscales, surtout face à une certaine impuissance devant le développement de la corruption et à l’attitude irresponsable et égoïste des groupes privilégiés qui “tirent les ficelles” on préconise la promotion du civisme fiscal chez le contribuable. On peut se demander si c’est vraiment de la naïveté ou tout simplement de la démagogie, comment peut-on promouvoir le civisme fiscal chez un contribuable qui interprète l'impôt comme “une rançon extorquée par un brigand” ? Les fraudeurs et les mauvais contribuables justifient leur position par le mauvais usage que l’Etat fait du produit de leur sacrifice. En fait, l’attitude du contribuable marocain est imprégnée d’une certaine logique. L'éducation fiscale du contribuable suppose d’abord que les dirigeants donnent l’exemple.

Pour instaurer un milieu fiscal plus propice à l’action de l'impôt, il faut au préalable promouvoir l'éducation fiscale du contribuable, en faisant comprendre aux assujettis le sens de leur contribution aux charges publiques, pourquoi sont-ils sur ou sous-imposés, comment vont-ils éviter le premier et bénéficier du second cas... Conscients de l'importance de l'éducation du contribuable, l'association des administrateurs fiscaux des pays latino-américains, vient de décider de commencer cette formation fiscale dès l'école primaire. L'Administration française a elle aussi décider d’adopter le civisme fiscal en l’instituant au sein de la Loi de Finances pour 2002, ceci vient concrétiser la politique novatrice d'amélioration de la relation entre d’une part la direction générale des impôts et la direction générale de la comptabilité publique et d’autre part les usagers. La Loi de Finances pour 2004 est venue renforcer cette politique, en se fixant comme premier objectif de la gestion fiscale au titre de l'efficacité socio-économique, “la consolidation et la poursuite du cap du civisme fiscal”, objectif qualifié de “cap stratégique de la direction générale des impôts”. Rien de mieux pour faire de l’Administration fiscale une Administration de service.

Conclusion : Il nous semble qu’au Maroc, le législateur fiscal n'est animé que par le souci de réaliser un équilibre entre un régime fiscal favorable à l’investissement, d’une part, et la capacité de fournir les recettes nécessaires au financement des dépenses publiques, d’autre part. Ceci dit, est-ce qu’au sein de cette société de l'information et de la communication, il est toujours possible de continuer à définir les choix de la politique fiscale en fonction des besoins budgétaires ou du principe des capacités contributives ou encore de l’objectif de la cohésion sociale ? Ne faudrait-il pas au législateur fiscal de tenir compte de la dimension internationale et des technologies nouvelles lors de la détermination de ses choix fiscaux ?

Exposé n 19 sur la fiscalité des revenus professionnels : Introduction : La construction d’un Etat démocratique moderne est un processus dans lequel notre pays s’est engagé depuis de nombreuses années, et qui connaît une accélération forte avec l’adoption du nouveau texte constitutionnel de 2011. Dans ce cadre, l’instauration d’une

politique fiscale juste et équitable constitue une condition majeure. Cette question est de fait abordée dans la nouvelle constitution à travers les articles 39 et 75, marquant de façon claire le principe de l’égalité devant l’impôt, et attribuant aux représentants de la nation au sein du parlement la compétence générale en matière fiscale, par le biais du vote de la loi de finances. La fiscalité revêt une importance particulière dans un pays tel que le Maroc qui ne dispose pas de ressources naturelles et où les charges de l'Etat sont financées quasi exclusivement par l'Impôt. Auparavant, la fiscalité marocaine se caractérisait par un seul type d’impôt appelé impôts sur les bénéfices professionnels, il s’appliquait indistinctement aussi bien pour les personnes physiques que pour les sociétés. A partir de 1986, une nouvelle réforme est entreprise pour réparer cette anomalie et introduire un impôt spécifique aux sociétés et celui concernant les personnes physiques. Cependant, l'impôt sur le revenu se présente comme un impôt déclaratif. Il s'applique aux revenus et bénéfices des personnes physiques et des personnes morales n'ayant pas opté pour l'impôt sur les sociétés, et ce pendant une période de référence qui est égale à une année civile. Son champ d'application est défini par référence à la notion de résidence habituelle et celle de la source des revenus du contribuable. Notre étude se focalisera essentiellement sur l’impôt sur le revenu professionnel, qui constitue une des catégories de cet impôt. Les revenus professionnels, qui nous intéressent principalement dans cette étude trouvent leur fondement dans l’article 30 du CGI qui dispose de ce qui suit : Sont considérés comme revenus professionnels pour l’application de l’impôt sur le revenu : 1°- les bénéfices réalisés par les personnes physiques et provenant de l’exercice : a) des professions commerciales, industrielles et artisanales ; b) des professions de promoteur immobilier, de lotisseur de terrains, ou de marchand de biens ; c) d’une profession libérale ou de toute profession autre que celles visées aux a) et b) cidessus.

L’intérêt de notre étude consiste à mettre en exergue le régime juridique applicable aux contribuables, élaboré par le législateur en vue d’assurer une certaine équité et égalité fiscale, entre les personnes assujetties à l’impôt sur le revenu professionnel. Dès lors on se pose la question sur la pertinence du régime juridique marocain de l’IR professionnel. Est-il efficace ? Quelles en sont les obstacles ? Ainsi, quel est le mécanisme mis en place par le législateur pour améliorer sa performance ? Pour répondre à ces questions, nous allons présenter le régime juridique marocain de l’IR professionnel dans un premier temps, avant d’en exposer les lacunes et les solutions proposées par le législateur.

I) Régime juridique de l’IR professionnel : Le code général des impôts traite la fiscalité des revenus professionnels dans les articles 30 à 45, il s’agit de déterminer le champ d’applications (A) ainsi que l’étendu des impositions et les exonérations (B).

A) Champ d’application : Sont assujetties à l’IR: (Art 23 du CGI) ➢ les personnes physiques qui ont au Maroc leur domicile fiscal, à raison de l’ensemble de leurs revenus et profits, de source marocaine et étrangère ; ➢ les personnes physiques qui n’ont pas au Maroc leur domicile fiscal, à raison de l’ensemble de leurs revenus et profits de source marocaine ; ➢ les personnes, ayant ou non leur domicile fiscal au Maroc, qui réalisent des bénéfices ou perçoivent des revenus dont le droit d’imposition est attribué au Maroc en vertu des conventions tendant à éviter la double imposition en matière d’impôts sur le revenu. ➢ Une personne physique a son domicile fiscal au Maroc lorsqu’elle a au Maroc son foyer d’habitation permanent, le centre de ses intérêts économiques ou lorsque la durée continue ou discontinue de ses séjours au Maroc dépasse183 jours pour toute période de 365 jours. Sont considérés comme ayant leur domicile fiscal au Maroc les agents de l’Etat qui exercent leurs fonctions ou sont chargés de mission à l’étranger lorsqu’ils sont exonérés de l’impôt personnel sur le revenu dans le pays étranger où ils résident. Sont considérés comme revenus professionnels : (art 30 du CGI) • Les bénéfices réalisés par les personnes physiques et provenant de l’exercice :

▪ des professions commerciales, industrielles et artisanales ; ▪ des professions de promoteur immobilier, de lotisseur de terrains, ou de marchand de biens; ▪ d’une profession libérale ou de toute profession autre que celles visées ci-dessus; • les revenus ayant un caractère répétitif ; • les produits bruts que les personnes physiques ou les personnes morales ne relevant pas de l’impôt sur les sociétés et n’ayant pas leur domicile fiscal ou siège au Maroc perçoivent, en contrepartie de travaux exécutés ou de services rendus pour le compte de personnes physiques ou morales domiciliées ou exerçant une activité au Maroc, lorsque ces travaux et services ne se rattachent pas à l’activité d’un établissement au Maroc de la personne physique ou morale non résidente.

B) Etendu des exonérations et des impositions : Il convient de signaler que sont exclus des avantages fiscaux susceptibles d’être obtenus en vertu d’une convention, les personnes physiques et morales qui n’ont pas respecté leurs obligations dans le cadre d’une convention précédente conclue avec l’Etat. (ART 164 du CGI) a) Principales exonérations : • Exonération permanente pour les entreprises installées dans la zone franche du port de Tanger au titre des opérations effectuées à l’intérieur de cette zone; • Exonération de 5 ans suivie d’une imposition permanente au taux réduit pour: - Les entreprises exportatrices de produits ou de services, à l’exclusion des entreprises exportatrices des métaux de récupération, pour le montant de chiffre d’affaires réalisé à l’exportation; - Les entreprises, autres que celles exerçant dans le secteur minier, qui vendent à d’autres entreprises installées dans les plates-formes4d’exportation des produits finis destinés à l’export bénéficient, au titre de leur chiffre d’affaires réalisé avec ces plates-formes; - Les entreprises hôtelières et les sociétés de gestion des résidences immobilières de promotion touristique, pour la partie de la base imposable correspondant à leur chiffre d’affaires réalisé en devises dûment rapatriées directement par elles ou pour leur compte par l’intermédiaire d’agences de voyages;•Exonération suivie d’une imposition temporaire au taux réduit pour les entreprises qui exercent leurs activités dans les zones franches d’exportation avec:

• Une exonération totale durant les cinq (5) premiers exercices consécutifs à compter de la date du début de leur exploitation ; • Un abattement de 80% pour les vingt (20) années consécutives suivantes. ⇨ Les exonérations constituent des dérogations aux règles du droit commun. Leur objectif est d’orienter et influencer les décisions des agents économiques en fonction des impératifs socioéconomiques, notamment la promotion des investissements, la création de l’emploi, le développement de pôles industriels régionaux, le rééquilibre du commerce extérieur etc. ⇨ Le bénéfice de ces exonérations est subordonné à la tenue d’une comptabilité régulière conformément à la législation en vigueur. Elles sont modulées en fonction de trois domaines : l’exportation, les zones d’implantation des activités, et les branches d’activités. b) Régime d’imposition : Les revenus professionnels sont déterminés d’après le régime durésultat net réel. Toutefois, les contribuables exerçant leur activité à titre individuel ou dans le cadre d’une société de fait, peuvent opter pour l’un des trois régimes suivants: ✓ régime du résultat net simplifié; ✓ régime du bénéfice forfaitaire; ✓ régime de l’autoentrepreneur. Le bénéfice des sociétés non passibles de l’impôt sur les sociétés est déterminé : • obligatoirement selon le régime du résultat net réel en ce qui concerne les sociétés en nom collectif, les sociétés en commandite simple et les sociétés en participation ; • sur option pour le régime du résultat net simplifié ou celui du bénéfice forfaitaire en ce qui concerne les indivisions et les sociétés de fait.

II) Lacunes et insuffisances du régime de l’IRP : A) L’économie informelle : un rempart contre l’efficacité du régime : L’impôt sur le revenu professionnel revêt un caractère particulier par rapport aux autres catégories d’impôts relevant de l’IR. En effet, si l’IR sur les salaires est retenu à la source, celui relatif aux catégories agricoles, foncières et mobilières est identifiable physiquement ; compte tenu de la matière

imposable, l’IR professionnel quant à lui dépend des déclarations spontanées des personnes physiques qui y sont soumises. C’est ainsi que l’IRP rencontre au Maroc, comme dans les pays de l’Afrique de l’Ouest, de sérieuses difficultés quant à son application à l’ensemble de la population concernée. Cette situation est d’autant plus réelle et préoccupante, s’agissant du secteur de l’économie informelle qui regroupe des commerces et des services, de dimensions diverses, représentant une part non négligeable de l’économie nationale (40% du PIB selon le HCP) Les études entreprises, notamment par le HCP, ont évalué l’impact de ces activités appelées souterraines sur l’économie nationale à plus de 400 Milliards de DH. Ce chiffre reflète bien l’importance des recettes fiscales y afférentes au titre de l’IRP, qui n’atterrissent pas dans les caisses de l’Etat. Les autorités et les acteurs concernés n’ont pas réussi à éradiquer ce fléau, ni à enrayer sa croissance. La DGI, pour sa part a instauré les nouvelles dispositions fiscales prévues aux articles 42 Bis et 42 Ter, mettant en place le système d’imposition à l’IRP des personnes physiques, exerçant de manière illégale, n’ayant pas de domicile fiscal, selon le régime dit, de l’auto entreprenariat. Ce régime prévoit un prélèvement forfaitaire de 1% pour le commerce et la production, dont le CA annuel ne dépasse pas 500.000 DH, et de 2% pour les prestataires de services dont le CA annuel ne dépasse pas 200.000 DH. Ainsi, la DGI, a tenté de trouver la solution à cette situation. Mais la plupart des observateurs, s’accordant à constater que le but recherché n’est pas atteint ; celui de l’assainissement de l’économie nationale, en mettant fin à l’économie parallèle, celle-ci restant bien ancrée dans le mode de vie des Marocains, d’une part, et d’autre part, de permettre à la DGI, le recouvrement de recettes fiscales non négligeables, nécessaires au renforcement du budget de l’Etat.

B) L’auto entreprenariat : Mesure de lutte contre l’informel : La création d’un statut juridique et fiscal dédié aux autoentrepreneurs est de nature à développer l’esprit entrepreneurial et faciliter pour les jeunes l’accès au marché du travail grâce à l’auto-emploi.

Le statut de l’auto entrepreneur est accordé à toute personne physique exerçant à titre individuel, une activité industrielle, commerciale, artisanale ou de prestation de services. Pour bénéficier du régime fiscal de l’autoentrepreneur, le chiffre d’affaires annuel encaissé ne doit pas dépasser : •500 000 DH pour les activités industrielles, commerciales et artisanales ; •200 000 DH pour les prestataires de services. Les personnes physiques, exerçant à titre individuel en tant qu’autoentrepreneur conformément à la législation et à la réglementation en vigueur, sont soumises à l’impôt sur le revenu, en appliquant au chiffre d’affaires encaissé l’un des taux suivants : •1%sur le montant qui ne dépasse pas 500 000DHpour les activités commerciales, industrielles et artisanales ; • 2%sur le montant qui ne dépasse pas 200.000 DH pour les prestations de service. Les taux susvisés sont libératoires de l’Impôt sur le revenu. Cela dit, le mérite de la loi sur l’autoentrepreneur, n’est pas celui d’enrayer immédiatement la concurrence déloyale que livre l’informel à l’économie organisée, puisque le premier bénéficie d’avantages fiscaux considérables ; mais surtout d’amener, de façon presque pédagogique, ces entités perdues dans la nature à intégrer, à terme, le statut d’entreprises classiques, donc assujetties aux impôts et taxes en vigueur. De ce point de vue, ce texte se situe vraiment à l’intersection des problématiques de l’emploi et de la fiscalité. De l’emploi, parce que toute création nouvelle d’entreprise est aussi une création d’emplois. Des recettes fiscales, car même si le gain fiscal attendu des autoentrepreneurs peut s’avérer relativement modeste, c’est toujours bon à prendre. Mais, une fois de plus, c’est la dynamique qui compte, et c’est par conséquent sur le long terme qu’il faudra apprécier le dispositif.

Conclusion : En ce qui concerne l’IR professionnel, les pouvoirs publics ont leur rôle à jouer dans le but de faciliter l’identification de ces contribuables et encourager leur restructuration. Il s’agit de prévoir notamment des espaces spécialement aménagés permettant leur regroupement, afin de freiner leur mobilité d’une part, et d’autre part les inciter à s’insérer légalement dans le tissu économique et social du pays.