Reproduction Artificielle Des Poissons: Cas de La Carpe [PDF]

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Zitiervorschau

Ecole Nationale Supérieure des Sciences de la Mer et de l’Aménagement du Littoral

TP 1 :

Reproduction artificielle des poissons Cas de la carpe

Par : HAMDI Mohamed Salim 4ème aquaculture - année 2009 - 2010

Introduction : Certaines interventions, au cours de la reproduction naturelle de poissons dont l'élevage est effectif ou possible, sont de nature à aider à améliorer la survie des novelles générations. Les nombreuses techniques de reproduction artificielle visent toutes à produire en abondance : œufs, juvéniles et alevins pour l'élevage ou pour le ré-empoissonnement des plans d'eau et rivières. La demande en produits de qualité est particulièrement forte pour les systèmes de pisciculture intensive et sur-intensive. La reproduction artificielle, qui fait donc intervenir l'homme dans le processus de reproduction, a pour avantages: i) d'obtenir de meilleurs taux de fécondation et d'éclosion, ii) de protéger la ponte contre les ennemis des poissons et les conditions défavorables de l'environnement, iii) de créer des conditions meilleures de survie et de croissance. Les pratiques de reproduction artificielle varient dans le monde selon les conditions et les facilités locales. Elles vont depuis le ramassage et l'élevage d'œufs ou de jeune frai produits naturellement, jusqu'à la ponte elle-même induite artificiellement, suivie de la fécondation et de l'éclosion contrôlées, enfin de l'élevage des larves et juvéniles. Dans la fécondation artificielle, les géniteurs relèvent directement du pisciculteur, qui est donc capable d'éliminer les spécimens qui ne lui conviennent pas et de choisir le type exact de poisson pour améliorer ensuite son stock. Cette technique permet en outre à l'éleveur de produire des hybrides qui combinent les qualités souhaitables de différentes souches de la même espèce et/ou d'espèces différentes. L'une ou l'autre des méthodes ci-après permet d'obtenir les produits sexuels mûrs qu'exige la fécondation artificielle: a. les poissons sont capturés dans leur frayère au cours de la fraie naturelle; puis les produits sexuels (œufs et sperme) sont extraits manuellement. (Méthode applicable aux corégonidés, au brochet et à la carpe commune), ou bien, b. les poissons choisis reçoivent d'abord une injection de gonadotrophine humaine, ou d'extrait pituitaire de poisson; puis, dès qu'ils sont prêts à émettre leurs produits sexuels, on procède à l'extraction. C'est la méthode communément adoptée en Inde pour les carpes chinoises.

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Les œufs fécondés artificiellement sont mis à éclore, puis élevés jusqu'au stade alevin en condition contrôlée, assurant ainsi aux poissons un taux élevé de survie et de bonne croissance.

Reproduction artificielle : Capture, tri et préparation des géniteurs : 1-Capture : Comme engins utilisés pour la capture, on se sert de nasses et de verveux à ailes pour le brochet, de filets maillants pour les corégones, de simples sennes pour la carpe commune et la brème, d'éperviers pour la carpe commune et le brochet.

Pêche à la senne

pêche à l’épervier

 Procédure d’anesthésie : Il est nécessaire d'utiliser des tranquillisants pour la manutention et le transport des poissons sauvages, surtout lorsqu'ils sont de bonne taille, car la moindre blessure qui leur serait faite pourrait mettre en danger le succès de toute l'opération. D’une façon générale, on anesthésie le poisson lors de chaque manipulation. Comme anesthésiant on site le phénoxyéthanol, administré lors des opérations de reproduction artificielle, à raison de 0.3 ml/l (environ) d’eau. Ensuite il suffit d’attendre jusqu’à ce que le poisson s’immobilise, après 3-5 min (réveil au bout de 10 minutes environ). 2-Sexage et sélection des géniteurs: Le sexage se base sur les critères suivants :

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- les femelles ont la partie postérieure de l'abdomen renflée, ballonnée (chez la Carpe herbivore, ce ballonnement peut provenir de la quantité d'herbe ingérée); la papille génitale saillante, de couleur rouge ou rosée; l'anus gonflé et saillant. Malheureusement ces mêmes signes sont également apparents chez les femelles en état de sur-maturité ou quand les œufs sont au stade de résorption. -récolte de laitance chez les mâles, par simple pression abdominale. Les géniteurs sont choisis selon la conformation, l’état d’embonpoint, l’état sanitaire et l’état d’avancement de la maturité des ovules. 3-Marquage et contrôle pondéral : Afin de déterminer quelles sont les doses d’hormones à injecter, chaque poisson devra être pesé et marqué. Le marquage se fait au niveau de la nageoire dorsale, avec du fil de laine (ou du fil électrique mince) de couleurs différentes. Ainsi chaque poisson aura un poids et une couleur connus, ce qui facilitera le suivi des géniteurs. 4-Détermination de l’état de maturité des ovaires Le succès de l’approche hormonale dépend largement de l’état d’avancement de maturité des gonades. C'est-à-dire de leur réceptivité aux facteurs hormonaux. Il est donc nécessaire d’être en mesure d’évaluer cet état de maturité, en particulier chez les femelles. L’état de maturité est évalué selon plusieurs paramètres : -souplesse, élasticité et rebondit de l’abdomen, -proéminence et turgescence de la papille génitale, -position du noyau de l’ovocyte : (si il est +/- pariétal), ce qui constitue une bonne signature de l’état d’avancement de la maturation. L’opération consiste à prélever avec un cathéter, via l’orifice génital, quelques ovules et de les faire éclaircir dans un mélange d’alcool 95%, glycine et d’acide acétique, pendant 15 minutes. Traitement hormonal : Il existe de nombreuses technologies confirmées, menant à bien l'ovulation. Ces technologies ont été mises au point, selon les circonstances locales, l'expérience et la compétence des techniciens concernés.

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L'hypophysation (avec l’extrait hypophysaire) représente aujourd'hui la technique la plus courante utilisée pour la propagation artificielle des poissons. Elle est employée non seulement dans la reproduction expérimentale, mais pour la production commerciale de millions de jeunes poissons. Il faut seulement garder à l’esprit que toutes les espèces ne sont pas compatibles avec cette hormone, et qu’il faut absolument que les ovocytes aient atteint dans l'ovaire la phase dormante, ou de repos, au terme du cycle de la vitellogenèse.  Dose d’extrait hypophysaire à administrer : 3 mg/kg pour les femelles, en 2 injections ; dont la première représente 1/10ème de la dose totale. Pour cette dernière, on compte en général 2,5 à 3 mg (une glande) d'extrait pituitaire par kg de poids corporel pour les gros géniteurs pesant plus de 5 kg; 1,5 mg (une demi-glande) pour les poissons de taille moyenne (de 2 à 5 kg) et 0,75 mg (un quart de glande) pour les petits (de 0,5 à 2 kg). Il est recommandé d'éviter de dépasser la dose dans les injections préparatoires, ce qui pourrait provoquer l'ovulation partielle et donc perturber la programmation normale. Entre la dose préparatoire et la dose finale, il faut laisser passer au minimum 14 heures et au maximum 24 heures. Pour les mâles ; 1 mg/kg en une injection lors de la 2ème injection pour les femelles.  Dans le cas de l’utilisation de l’hormone gonadotrophine chorionique (HCG) : 1000 UI/kg pour les femelles, en 2 injections, dont la 1 ère représente 1/10ème de la dose totale. Il faut respecter une période temporelle minimale de 12 heures entre les deux injections. Pour les mâles ; 200 UI/kg pendant la 2ème injection des femelles.  Après la 2ème injection hormonale, il faut prendre le soin de suturer la papille génitale des femelles (le temps que l’hormone fasse sont effet et pour ne pas perdre d’œufs durant cette période).  Lieu d’injection : Les Carpes sont injectées au travers de leur muscle dorsal, à mi-chemin entre la nageoire dorsale et la ligne latérale, et à hauteur du premier rayon de la nageoire dorsale.

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Les injections se font par une seringue en plastique et graduée, là où il n’ya pas d’écailles, à 45° et on introduit 4/5ème de la seringue.  L'incubation des femelles (maturation des œufs) après la seconde injection : Le laps de temps de l'incubation (maturation des œufs ou ovulation) dépend de la température de l'eau dans laquelle les femelles sont gardées. Il faut 240–260 degrés/heures pour l'accomplissement de l'ovulation. Quand la température est stable, l'ovulation s'accomplit après les heures indiquées au Tableau ci-dessous : Au plus tôt après…. (Heures)

Température C°

Moyenne (Heures)

17

15

14

15.30

18

14

13.30

14.30

19

13

12.30

13.30

20

12.30

12

13

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12

11.30

12.30

22

11.30

11

12

23

11

10.30

11.30

24

10.30

10

11

25

10

26

9.30

Au plus tard après…. (Heures)

9.30

10.30

9

10

Traitement des produits génitaux : Après anesthésie et essuyage des géniteurs (car l’eau endommage les œufs et les spermatozoïdes) et retirage du fil de suture, on procède comme suit : 

Extraction des ovules (œufs) et laitance par pression abdominale,



Avec une plume on mélange délicatement les œufs et le sperme à sec pendant 30 secondes.



Ajouter la solution fécondante (4 g d’NaCl + 3 g d’urée + 1 litre d’eau) et mélanger pendant 5 minutes.

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Pour éliminer l’adhésivité des œufs, on ajoute du lait qu’on va laisser pendant 15 minutes, puis on rince à plusieurs reprises avec de l’eau et on incube.



L’incubation des œufs se fait dans des bouteilles de Zoug pendant 48 à 72 heures à une température de 25°c. Pendant l’incubation il faut oxygéner et brasser l’eau (par des mouvements d’air et d’eau ascendants) afin de les maintenir en vie et éviter le développement des moisissures sur les œufs.

* Les œufs vivants (sains) sont transparents et brillants, tandis que les œufs morts sont blancs et opaques. 

Traitement des œufs : Sur les œufs morts, se développe très facilement (spontanément) un champignon appelé SAPROLEGNIA dont les ramifications chevelues ressemblant à des fils ouateux de coton s'étendent rapidement sur les œufs vivants et les tuent. Pour éviter de lourdes pertes d'œufs causées par SAPROLEGNIA, on traite préventivement la masse d'œufs dans les jarres au moyen du Vert de Malachite (produit chimique en fins cristaux).

Conclusion : La reproduction artificielle chez la carpe est pleinement maitrisée et depuis longtemps, ce qui rend sa propagation facile pour les aquaculteurs peu expérimentés ; pour peu qu’on prenne soin de suivre scrupuleusement toutes les étapes et instructions techniques, publiées sur le net et sur différents ouvrages.

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