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CHAPITRE I: Problématiques de la Réhabilitation
I. Introduction: La réhabilitation du patrimoine bâti qui est devenu un marché important de la construction en Algérie comme à l'étranger. C'est une opération qui vise à améliorer les conditions de vie des occupants tout en prenant le soin de conserver les caractéristiques d’authenticité qui caractérisent ce patrimoine. Cependant, l'opposition "rénovation ou réhabilitation" est toujours présente, car pour de nombreux maîtres d'ouvrage et maîtres d'œuvre, il est plus facile de démolir et de reconstruire que de restaurer. On prétend aussi que la rénovation coûte moins cher que la restauration. En fait, le choix relève de nombreux facteurs : techniques, économiques, sociaux, historiques, esthétiques, etc. II. La réhabilitation de bâtiments C'est une remise aux normes d'habitabilité actuelle d'un bâtiment ancien, mesures d'adaptation à des dysfonctionnements par exemple dus aux aléas climatiques, à un tremblement de terre, etc. On distingue plusieurs niveaux de réhabilitation:
a. Réhabilitation légère : Elle concerne les bâtiments sous équipés dont la structure porteuse ne présente pas de faiblesse particulière. Elle consiste à une réorganisation des espaces ou à une amélioration du confort thermique et acoustique. Elle touche : les peintures; Le nettoyage ; Le remplacement de la menuiserie. b. Réhabilitation moyenne : Elle concerne les immeubles qui demandent l'amélioration de certain confort et le renforcement des structures porteuses ainsi que le changement de certains équipements : Réfection de l'électricité et des enduits ; Amélioration du confort acoustique ; Amélioration du consommation thermique ; Installation des pièces d'eau ou d'ascenseur. c. Réhabilitation lourde : redistribution des pièces, réfection des toitures, étanchéité, travaux touchant les gros œuvres. d. Réhabilitation exceptionnelle : Elle concerne les bâtiments dont la structure porteuse est sérieusement endommagée et l'état d'usure est très avancé. Il s'agit dans ce cas de renforcer la structure ou de la remplacer. Ce type de travaux devrait être réservé à des édifices ayant des qualités rares ou une situation urbaine exceptionnelle.
L'objectif fondamental consiste à éliminer les anomalies constructives ou fonctionnelles accumulées au cours du temps, à moderniser installations, équipements et organisation des espaces, améliorant ainsi son fonctionnement et le préparant à une utilisation actuelle. 1
II.1. Restauration : Elle est réservée aux bâtiments ayant une valeur historique certaine qu'il s'agit de remettre en état à l'identique.
II.2. Rénovation : Elle concerne les opérations qui commencent par une démolition. Elles sont similaires aux opérations de travaux neufs si ce n'est la phase de démolition et de libération des emprises foncières.
La restauration et la réhabilitation se distinguent par leur rapport à la continuité et au changement. L'une est dévolue au maintien de la forme bâtie, sans égard particulier pour l'évolution éventuelle de son contenu ; l'autre transforme un bâtiment pour en actualiser à la fois le programme et la construction. Cette modification d'un lieu existant impose des arbitrages entre les exigences patrimoniales, sociales et économiques, qui nécessitent la médiation d'un acte architectural fortement empreint de culture.
III. Problématique de la réhabilitation Existe-t-il un état idéal des constructions ? Toutes les constructions anciennes se sont modifiées au cours des âges en fonction des variations sociologiques et techniques du temps. On peut s'orienter vers une actualisation du "patrimoine" et sa mise en valeur architecturale, en utilisant les techniques anciennes retrouvées mais aussi les techniques nouvelles pouvant s'intégrer dans le bâti ancien.
III.1 - Le diagnostic L’étude de diagnostic est le passage obligé de toute réhabilitation. Elle a pour but de permettre au maître d’ouvrage de décider : - s’il conserve ou non l’édifice, - de hiérarchiser les priorités d’investissement - de fixer le programme - de fixer le phasage des travaux
« Les études de diagnostic permettent de renseigner le maître de l’ouvrage sur l’état du bâtiment et sur la faisabilité de l’opération et ont pour objet : d’établir un état des lieux. Le maître de l’ouvrage a la charge de remettre à la maîtrise d’œuvre, tous les renseignements en sa possession concernant le bâtiment. La maîtrise d’œuvre est chargée, s’ il y a lieu, d’effectuer les relevés nécessaires à l’établissement de cet état des lieux ;
de fournir une analyse du fonctionnement urbanistique et de la perception architecturale du bâti existant, ainsi que permettre une meilleure prise en compte des attentes des habitants et usagers ; Une typologie des bâtiments (même contemporains) est indispensable pour un bon diagnostic Dans le cadre d'un diagnostic, une analyse du bâti s'avère indispensable. Elle s'effectue par l'histoire du bâtiment ( 2
recherche d’anciens plans, archives photographiques, archives écrites) et par sa typologie ( positionnement des escaliers, répartition des ouvertures en façades, composition des charpentes et couvertures, constitution des planchers). De même, le recensement des matériaux utilisés dans une région, à une époque déterminée, apporte des indications très utiles (pan de bois, pisé, pierre de taille, etc). L'analyse première du bâti est ensuite complétée par un état des lieux, consistant en un relevé des dimensions, caractéristiques et techniques, stabilité, composition murs / planchers /couverture / charpente, état des matériaux, installation techniques, sondages. En parallèle à ce relevé il sera nécessaire de se poser les questions de la fonction future et ses surcharges, de la durabilité des matériaux et du moyen possible pour apporter du confort.
de procéder à une analyse technique sur la résistance mécanique des structures en place et sur la conformité des équipements techniques aux normes en vigueur, et aux règlements d’hygiène et de sécurité ; Elle vise également à situer la démarche dans une problématique large. L’intervention sur un bâtiment exige non seulement une analyse approfondie de son état physique et des causes de sa dégradation, mais aussi une connaissance de ses usagers, de ses modes de gestion et d’entretien, de son fonctionnement et de son environnement. Le diagnostic s’étend par conséquent à un champ d’études plus vaste que les pathologies et les dysfonctionnements du bâtiment ; il examine l’évolution des attentes, et analyse les potentiels et les limites du bâti, pour lui-même et dans son contexte. Cette phase est d’autant plus importante que la façon de poser un problème détermine en partie la manière de la résoudre.
de permettre d’établir un programme fonctionnel d’utilisation du bâtiment ainsi qu’une estimation financière et d’en déduire la faisabilité de l’opération ; de proposer éventuellement des études complémentaires d’ investigation des existants. »
III.2 - Mode d'intervention sur les édifices Dans les travaux de réhabilitation structurelle des bâtiments, il convient de spécifier clairement l’objectif technique visé par l’intervention proposée. Trois approches sont possibles : 1. La restauration de la capacité portante initiale de l’élément à réhabiliter. Il s’agit, de fait, de ce que nous interprétons habituellement comme étant la réparation de l’élément endommagé ; 2. L’augmentation de la capacité portante de l’élément sur lequel nous intervenons, qui équivaut généralement au renfort de l’élément endommagé ; 3. Le remplacement fonctionnel de l’élément par un nouvel élément assumant entièrement la capacité portante requise, sans retirer nécessairement l’élément à réhabiliter. Bien sûr, le choix de l’approche dépendra des exigences mécaniques requises ainsi que de la capacité à les satisfaire de l’objet de l’intervention. III.3-Déroulement du processus de réhabilitation : L'expérience acquise, au cours du déroulement de plusieurs opérations de réhabilitation, nous conduit à proposer la prise en compte d'éléments qui nous paraissent fondamentaux dans l'exercice d'une ingénierie spécifique: 3
Etablissement d'un cadre de programmation : Les résultats des diagnostics préalables et de la collaboration avec les différents responsables doivent permettre de définir les objectifs et les orientations du programme et de fixer certaines exigences. Esquisse d'avant-projet de conception : Sur la base de ces orientations il est souhaitable de demander aux concepteurs d'explorer différentes possibilités de transformation et de faire des propositions visant à compléter, préciser le cadre de programmation qui leur été fourni, mais susceptible également d'être en partie réorientée. Vérification de la faisabilité : Une pré-consultation restreinte des entreprises peut alors permette de s'assurer de la faisabilité des avantprojets, de les ajuster en fonction des difficultés de réalisation qu'ils risquent de susciter. Information et consultation des locataires : Le cadre de programmation et les avant-projets peuvent être ensuite présentés aux habitants afin de les informer, de connaître les réactions suscitées et recueillir leurs suggestions. Elaboration du programme provisoire : Ces explorations permettent de réaménager le programme provisoire, de l'affiner et de l'enrichir en y intégrant les éléments générés par les phases précédentes. Elaboration du projet de conception : En tenant compte des données recueillis, les concepteurs peuvent établir leur projet de conception sans risquer de le voir remis en cause ou dénaturé : • Par le maître d'ouvrage estimant qu'ils ont mal interprété le programme ; •
Par les entreprises considérant que sa faisabilité est problématique ;
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Par les habitants et les autres partenaires qui n'y retrouvent pas leurs préoccupations.
Présentation du projet retenu aux partenaires : Le projet définitif doit faire l'objet d'une large information auprès des partenaires afin qu'ils se rendent compte des modifications apportées en explicitant les raisons pour lesquelles certaines demandes n'ont pas pu être intégrées. Rectification lors de la réception des travaux : Lors de la réception des travaux il convient de faire une évaluation de l'opération et de recueillir les avis des locataires afin de procéder à certains ajustement. Des oublis ou des erreurs apparemment mineures peuvent entraîner l'insatisfaction des locataires ou produire rapidement des dégradations du bâti. Programme post réhabilitation et ajustement un an après la remise en service : L'achèvement de la réhabilitation ne doit pas se traduire par un retrait brutal de ses promoteurs. Ceux-ci doivent suivre l'évolution du quartier pendant au moins un an et réagir rapidement à tout nouveau signe de dégradation. Au bout d'un an il est souhaitable de faire le point de la situation, de recueillir à nouveau les avis des habitants et de procéder aux ajustements nécessaires.
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Pré-diagnostic: - Etat des lieux - Relevés dimensionnels du bâtiment existant - Inventaires des désordres
Décision de la faisabilité
Diagnostic Détaillé - Essai et Sondage - Relevés dimensionnnels détaillés - Investigation et localisation des insuffisances
Prise de décision définitive
Confortement de la structure - Différents remèdes - Réaménagement
Dossiers d'éxécution
Programme de réhabilitation
Choix de l'entreprise
Démarrage et suivie des travaux
Réception Figure : Procédure d'élaboration d'une étude de réhabilitation 5