Recherches sur les ophikia de l'Église byzantine [PDF]

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Zitiervorschau

RECHERCHES SUR LES üIKIA '" DE L'EGLISE BYZANTINE

ARCHIVES DE L'ORIENT CHRÉTIEN ------11

RECHERCHES SUR LES Ü(1)(1)IKIA DE L'EGLISE BYZANTINE ,

PAR

J. DARROUZÈS

Sceau de l'ekdikcion : Corpus, 114.

INSTITUT FRANÇAIS D'ÉTUDES BYZANTINES P A RIS 197 0

A la Mémoire de noire confrère, maître el ami, Venance Grumel A. A. (t 13 aoûl 1967)

INTRODUCTION

Les Byzanlins désignenl par ocpcp(x'~ov les charges qui enlraînenl une responsabilité adminislrative dans l'Élal ou dans l'Église; bien que le terme ne prête pas à confusion dans le conlexle grec, la traduction par offices, dès le tilre d'un ouvrage, peut dérouter. Sur ce point comme en d'autres, la terminologie n'esl pas cependant rigoureuse et absolument stable. Dans le domaine civil, les termes relatifs à une charge ou à un titre, à une fonction ou à un rang honorifique ('n(.L~, &.1;LW(.La, 't'cX.1;~ç, oepcplx'wv, Àe:~'t'ouPyLa ... ), offrent des sens qui se compénètrent. Pour l'Église byzantine, 6cpcpLx'~OV garde une acception plus constante : par opposition au degré d'ordre (~lXe(.LOç te:p6ç), conféré par ordination sacramentelle, il signifie une fonction sans rapporl essentiel avec l'un des degrés, quoique réservée aux ordres inférieurs à l'épiscopat, le plus souvent à des diacres. Les membres du clergé qui détiennent une charge officielle prennent le nom d'archonte et forment une classe avec sa hiérarchie propre: un évêque, même pourvu exceptionnellement d'un office, n'est pas et n'est pas appelé archonte; lorsqu'on veut indiquer son pouvoir général sans insister sur des divisions, du patriarche au simple évêque, on emploie couramment &.pX~e:pe:uç, dont le pluriel équivaut souvent à membres du synode. L'office est donc une charge administrative dépendant de l'autorité épiscopale mais dont les attributions ne sont pas définies uniquemenl par les ordres de la cléricature; en traduisant 09CPLx'~1X et oèpxov't'bua par office, charge, fonction archontale, on sous-entend toujours une distinction avec les ordres qui forment la hiérarchie primaire de l'Église et dont les attributions sont définies par rapport au culte et au ministère traditionnels. La dissociation entre degrés d'ordre et fonctions administratives, bien qu'elle ne soit pas radicale, introduit dans les institutions un certain dualisme, sensible dans la doctrine du sacrement de l'ordre et dans les rites d'investiture à toute époque, mais dont les effets n'ont rien de comparable à ceux que l'on a observés dans les institutions civiles. Dans l'État, on constate une progression

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INTRODUCTION

continue des charges palatines et à des inversions de rapport entre les titres et les charges, produites en grandI' partie par l'arbitraire. L'Église, qui n'admet pas de titres nobiliaires proprement dits, conserve le cadre hiérarchique des ordres fixés par les canons, tout en laissant les offices éyoluer avec le temps et les usages. Mais notre objectif n'cst pas d'établir une comparaison entre les deux secteurs, car lrs institutions impériales, représentées par des sourc(~s plus précises et plus nombreuses, ont aussi l'avantage d'a\'oir été mieux exploitées par les éditeurs et les historiens; par contre, les institutions ecclésiastiques continuent à leur apparaître à travers des documents abstraits et quasi intemporels, dont on ne s'est pas soucié de fixer la date ni d'étudier la tradition. Toutes les études sur les offices de l'Église byzantine sont tributaires des éditions anciennes de Codinus le Curopala te, en particulier de l'édition annotée par Gretser et complétée, en 1648, par Goar qui venait de publier, l'année précédente, son Euchologion. Quoique grec et bon canoniste, Chrysanthos Notaras, dans son Syniagmaiion, ne dépasse guère l'information des Gretser et Goar : son schéma des offices n'est autre que celui de la notice annexée à Codinus. J. Zhishman renouvela le sujet en utilisant la nouvelle source des actes du patriarcat révélée par l'édition de Miklosich et Müller, mais son schéma de la hiérarchie des archontes, en deux chœurs, est emprunté à la notice la plus excentrique publiée par Goar. Et tout récemment, Th. Papadopoullos, étudiant la période post-byzantine, recourt encore au schéma de Codinus et de Notaras, comme à la liste classique des archontes de l'Église byzantine. Le problème de l'autorité de ces notices éditées par Goar est à l'origine de mes recherches sur la tradition générale des listes d'offices. Des études récentes ont montré, en effet, que les sources utilisées n'ont pas la portée voulue pour couvrir toute la durée des institutions, depuis la fondation du patriarcat jusqu'à la chute de l'empire. Ainsi les notices de l'Euchologe de Goar proviennent de manuscrits tardifs, dont l'un, déclaré antiquissimus, est un rituel chypriote daté des environs de 1576; par une curieuse fortune, ce texte, le plus éloigné de la tradition byzantine, se trouve inséré encore aujourd'hui, grâce à l'édition de Goar, dans les euchologes officiels de l'Église grecque. D'autre part, l'édition de J. Verpeaux, par le seul examen de la tradition manuscrite, établit que la notice ecclésiastique n'appartient même pas au Traiié des offices du Pseudo-Kodinos : celui-ci n'étant pas antérieur à la seconde moitié du XIVe siècle, la notice ecclésiastique perd ce prestige d'antiquité qui l'entourait. Les textes imprimés ont donc joui d'un crédit immérité, faute d'une étude critique de la tradition.

INTRODUCTION

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La sécheresse des listes, la rigueur apparente d'un classement numériquC', le préjugé aussi qu~ ]es Byzantins sont par C'xcellenec conservateurs, ont faussé toute perspective: l'impression a prévalu que le temps et le lieu ne comptaient pas en la matière et que les neuf penta des d'archontes évoluèrent depuis les origines autour (3cxcr~Àd a\le:ho r-p6cree:\I olxo\l6(.Lour; 't''ii ÈXXÀl)(!L~ 't'cxuTI')crl 7tpOXe:tpL~e:creCXL. Hemarquer la restriction : l'empereur ne nommait que l'économe de celle église-ci; il me semble que ce droit dc nomination ne devait pas changer grand-chose à la marche I!énérale de l'administration temporelle.

LOIS, DOCTIUNE ET PRATIQUE DES XIe·XII e SIÈCLES

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1. Les lois d'Alexis 1 Comnènp. Si l'acte d'Isaac 1 fut quelque peu improvisé et imposé par les circonstances, le proslagma de son ne\'eu, du mois d'août 1094, est la conclusion d'un long mouvement de réforme dont les effets se font sentir jusqu'à la fin de l'empire. Pour l'Église, le règne d'Alexis 1 s'annonçait menaçant: il commença par une réquisition des vases sacrés justifiée par la raison d'État, qui fit croire à une renaissance de l'iconoclasme, ou que certains milieux ecclésiastiques exploitèrent pour renouveler cette chère querelle. Mais l'empereur, qui avait pris au départ le contre-pied de son oncle, auteur d'une restitution, sut rétablir l'équilibre. Le trait le plus remarquable du prostagma de 1094 est son caractère synodal, qui tranche avec celui des novelles de Justinien et d'Héraclius. Jusqu'ici nous n'avons aucun renseignement précis sur les rapports ordinaires entre les archontes et le synode, ni en général Sur le fonctionnement du synode, dont l'histoire depuis les débuts du patriarcat est aussi obscure que celle de la hiérarchie des archontes. Toute la première partie du règne d'Alexis Comnène, empoisonnée d'abord par la question des vases sacrés, se heurte à d'autres problèmes ecclésiastiques : enseignement ofIieiel, statut des métropoles, charisticariat, préséance du chartophylaxl, qui mettent en opposition avec l'empereur les divers corps de l'f~glise. Après Léon de Chalcédoine qui défend les images soi-disant menacées, le patriarche Nicolas et Nicétas d'Ancyre s'élèvent contre le droit de l'empereur sur les métropoles, Jean d'Antioche contre le charisticariat, et le corps des métropolites contre le chartophylax. Les discours de Nicétas d'Ancyre 2 , s'ajoutant aux textes déjà connus, apportent une lumière nouvelle sur l'activité du synode durant cette période. Ce méLropolite fait partie d'un groupe assez nombreux de prélats chassés de leur siège par l'avance turque et qui pour la plupart ne retourneront jamais dans leur diocèse : ils forment dans le synode comme une classe nouvelle, du fait qu'ils séjournent en permanence dans la capitale, au lieu d'y venir à temps irrégulier. On ne parle jamais de la suppression (1) Ce sont les questions traitées dans les actes suivants: RerJesten, 1078, 1085, 1140, 1175, 1278. Reges/es, 9:23-927, 931, 93t, 938, 967, 970-971. Certains sujets ont ét~ rMtudiés : J. GOIJILLARD, Le Synodilton de l'Orthodoxie (Travaux et 'Ilémoires, '2), Paris, 1967; ch. 3 : le synodikoll sous les Comnène. P. LE~II::RLI::, «Un aspect du rôle des monastères il Byzance : les monastères donnés à des laics, les chüristicaires ", Comptes rendus de l' Acad. des Inscr. et Belles-Lettrcs, janvicr-mars 1967, p. 20-'23, sur le scns du pamphlet de Jean d'Antioche. (2) J. DARRouzi·:s, Documents inédits d'ecclésiologie byzantine ;Arch. de l'Orient chI'. 10), Paris, 1966, p. 37-53 (nolice), p. 176-275 (textes).

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APERÇU HISTORIQUE

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L'ÉVOLUTION DES OFFICES

de toute cette titulature de protosyncelles et syncelles qui se produit précisément après 1082 1 ; une certaine pudeur empêche les métropolites de mettre ce grief en avant, mais cette abolition n'était pas de nature à provoquer leurs applaudissements au pouvoir impérial. L'affaire principale dans laquelle intervient Nicétas d'Ancyre, déjà sous le patriarcat d'Eustrate, le met en conflit avec la Grande Église et avec le pouvoir impérial. Nicolas III, un autre réfugié d'Asie Mineure, adopte dans son premier acte le point de vue de Nicétas et il soutient sa cause, malgré l'opposition bruyante du clergé de Sainte-Sophie, c'est-à-dire de l'administration centrale 2. Ainsi, lorsque Comnène, en 1087, tranche l'affaire en sens opposé 3 , il a pour allié le corps administratif des archontes contre le patriarche et les synodaux. L'empereur tire profit d'un déséquilibre, manifeste à cette époque, entre les organes de l'Église. Rien d'étonnant qu'il se soit préoccupé du statut des archontes et qu'il ait favorisé la préséance du chartophylax, en la sanctionnant par un prostagma particulier. Coïncidence non forfuite : dans un acte synodal contemporain, sous la présidence de l'empereur, nous voyons en séance un &7tO ;(OCp"t'orpuÀocç à côté du chartophylax en fonction 4 ; c'est le seul cas connu et il s'agit de Nicéphore, successeur probable de Nicétas, le rédacteur des kephalaia contre Jean Italos; d'après le rapport des dates, il est donc aussi le premier chartophylax du patriarcat de Nicolas III et du début du règne d'Alexis 5 • (1) Il est très curieux que nul document d'époque ne parle de cetle suppression radicale des titres accordés aux métropolites, puis à des clercs et des moines. La répartition est d'aulant plus confuse que le titre de syncelle n'est pas créé à l'origine pom les évêques. Sur la fin du titre voir V. GRUME!., « Les métropolites syncelles t (Bev. des) Ét. By7.., 3 (1945), p. 100-108; LAURENT, Corpus; voir auyx&ÀÀoç el rrp ('st conforme au droit: Je chartophylax doit présidl'r I('s archiérris (membres du synode). Jans lrs yoLes cL dans les réunions auxquelles ne paraît pas 1(' patriarche 1 • Hetournant habilement contre les casuistes de l'époque un argument utilisé dans les controverses, il voit dans cette pratique une application d(' l'axiome que le culte rendu à l'image s'adresse au protoLype, :'t la personnc réelle représentér. En d'autres termes, en l'absence ou patriarche le chartophylax est son représentant officiel en vrrtu de son pouvoir ordinaire, Si les contemporains avaient attribué une valeur typique à la réforme d'Isaac l, ou si la concession faite au patriarche Michel Cérulaire avait donné lieu à un acte juridique solennel, n'était-ce pas l'occasion pour Alexis Comnène de citer le précédent? Pour nous, tout le droit antérieur est surtout coutumier ct l'ordonnance de 1094 est la première loi explicite sur le sujet. Nous n'en connaissons malheureusement qu'une face, du côté impérial; il est probable que l'opo6Ecr(1X crl)VOaLX-l) rendait un autre son, mais nous n'avons aucun moyen de le préciser, puisque Balsamon a adopté le point de vue impérial et que toute la pratique du XIIe siède a suivi la législation des Comnènr. 2. Répariilion ofTicù'lle des séla-éla, Les allusions aux coutumes et aux lois nous invitent à confronter les données du prostagma Je lŒl4 avec l'état antérieur des offices archontaux, dans la mesure où il est connu. Schématiquement voici le point de départ :

Il) HeIevons les termes conccrnanl le lieu où s'exerce la préséance. La scolie d'IIarm(mopoulos parle d'~;w cruv68ote; (ci-dessous, p. 548). Le premier proslagma : rrpoy.:l:fl'ijcrfliXt iXlnov ,,:wv àpXte:ptwv, 07t"f)VlXiX 8tot .ou.oue; cruvÉPXe:crfliXt XiX.OC 'L'lOC Xpdcxv XiXl. cruVe:~pLet~e:tV z.et:~èc 'iXù.àv ropo -rr,e; de; oOjv ècytwcruv"f)v crou dcre:Àe:ucre:wç (Zepos, 360, 12-14). I.e srcond pJ'(lstagma : 7tpox",fl'ijcrflet:t .wv &PXte:ptwv tv 't"iX~e; ljJ~cpOte; xiXl 't"oc~ç KOtviXtÇ cruve:Àe:ucre:crtv tx.oç .ou 7tiX":ptiXPXtKOU ~~fLiX'OÇ xiXl tv 'tiXte; 7tiXv8~fLOtÇ .e:Àe:.C(~e; ... (Zepos, 649). La drrnii'ro furmulation énumère tous les cas oil le charlophylax exerce son droit; le principl~ commun est que sa juridiclion est pnremcnt déléguée, Il'cmpicte pas SUI' le domaine liturgique, ni sur la préséance en synode (roiX.pt:XPXtxov ~r,fLiX); indirectemcnt, ces lois confirmrnl davantage le pouvoir du patl'iarche que celui de son représentant.

LOIS. DOCTHII\E ET PRATIQUE DES Xle·XII e SIÈCLES

Taktikon Deneseviè

Prostagma

(= Ben II ou liste A) arehontes du patriarche. 1 économe 2 skévophylax 3 ~acellaire

t;W%~"':~XO[)\WV 0)0 TEÀe:t1p \.l7t0YPCXipEÜO'L ('-= uTtoypatpEîcn ?) O'Up:cxTcxTci~aç fLE EÀOCTTOUVTCX TOUTWV fLl')8' OTLOÜII, EmxExÀl')(.LEIIOÇ TT,II X&pLV TOÙ II IIEu(.LaToç )(cx.1 InaupLx4'> T4'> T'.J7!1p E7!L Y.EipClÀ'1JII (.LE O'l')(.LELwO'ci!J.Elloç ... wç Mo TOCÙTCl XELpoBETOU(.Lé:IIOU (.Lou, 7!poooÀ~v dç EVé:Pi'EtClV xClL ETtL ~Cl6(.L4'> TEÀEL6Tl')TCX. li Mais il ne voit. pas la dignité réelle suivre les paroles !J.l')8è "'Ii Etç E(.Lè O'ippClyi'8L "t'où II VEUfLClTOÇ, T'ii ipOOEp~ è:xeLvn XOCL oc18EO'L!J.Ip, T7jv EV T4'> XeipTYl ypaip~1I Eip€TtO(.Ltlll')V etx6Àou6Cl> (f, '276). Browning (lac, cil" p. 21-22) a reconstiLué ln carrière de ce Basile, ou du moins fixé un poinl de départ et le sort du personnage qui dcvi~nt métropolite de Corfou; au poinl de départ, il fallait corriger le qualificatif •AYL07!lXVTWII ('TIXTOC; ; procès d'Halos, Regesles, 9'26; lexte : Izvestija (Inst. Arch. nusse de CP), 2 (1897), 35, 4. (3) Lettres 14 et 32; éd. Pressel, p. 15 cl 90. (4) JGR, ZEPOS, l, 43'2, 7; à la même date le métropolite est !e:p6l'TIXTOC;. On ne peut distinguer à quelle date les qualificatifs !e:PW't"IX-rOC;, 't"LfLLW-rIX't"OC; et 6e:OqlLÀÉcr't"iX-rOC; se spécialisent pour désigner une classe. Voir par exemple negestes, 833 et 839 (eschatocole reproduit), où les trois s'appliquent à des métropoliles. (5) Cités p. 109, n. 3. (6) A partir d'ici les renvois à MM, avec numéro d'acte, se font aux tomes I-II, qui ont une numération continue; la page est signalée en cas de besoin avec l'indicaLion

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APEnçu HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

groupe d'inférieurs plus ou moins étendu, il arrive que l'on emploie l'autre terme traditionnel qui s'applique au reste des archontes: ee:oqHÀÉcr"t'(X't"Ol. &px,OV"t'e:çl ; de toute façon, les supérieurs représentent une élite: ÀoyiXôe:ç, ou 7tp6X.PI.'OL 2 • Les membres de la deuxième classe sont tous représentés avec ee:oqHÀécr't"(X"t'oç : le protonotaire Manuel Balsamon (MM, II, p. 503) ; le canstrisios Georges Perdikès (l, 349); le logothète Manuel Balsamon (II, 355) ; le référendaire Manuel Chrysokoukès (II, 385, avec deux confrères de même grade); l'hypomnèmatographe Akindynos Perdikès (II, 358, ligne 19, avec distinction du limiôlalos sakelliou). Le mégas protopapas reçoit même qualificatif: Kanaboutzès, en 1401 (II, 553), opposé également à un limiôlalos prôtekdikos. La classe des €V"t'l.!J.6"t'lX"t'Ol. n'est pas au complet; la représentation est suffisante et assez variée : hiéromnèmôn (et épi eutaxias) Lazaritzès 3 ; épi sékrétou Georges Perdikès (MM I, p. 285) ; épi kriseôn anonyme (1,456, 1. 8) ; épi gonatôn Théodore Anthopoulos (II, 439) ; didascale de l'Apôtre anonyme (II, 455,1. 2) ; didascale de l'Évangile Manuel Archôn (II, 529) ; archonte des monastères Paradeisas (l, 47) ; deutéreuôn des diacres Nicolas Kinamos (II, 341). La qualification de ce dernier nous fournit un critère possible pour la détermination de limite inférieure; mais il faudrait connaître en plus le traitement de quelques autres archontes que les listes placent dans son voisinage. Il est tout de même significatif que le deutéreuôn paraisse successivement en 1156, puis dans la liste propre des archontes de Jean de Kitros et qu'il soit enlimolalos au XIVe siècle, alors que d'autres membres du clergé n'entrent pas dans cette catégorie diaconale assez fermée. Nous trouvons un prêtre orphanotrophe ee:ocre:Oécr"t'lX"t'Oc;4, mais un autre prêtre, ecclésiarque et épiskopeianos, est seulement e:ÙÀ(XO~ç6. Au contraire, un simple lecteur, mais primicier des notaires, devient e:ÙÀlXO€cr"t'lX"t'Oç6. du tome. Les principaux groupes de 't"LfLLd>'t"oc't"OL se trouvent dans les actes suivants; MM, 173, 352, 401, 522, 549, 559, 565, 579, 603, 608, 617, 638, 643, 654, 656, 677. Les actes de Matthieu 1 (549 et s.) prédominent. (1) Voir MM, 360 l, 395, 417, 433, 621, 643, 677. L'usage ancien de ae:OcpLÀ~(j't"OC't"oc; pour désigner tous les archontes en corps ne se rencontre que durant le patriarcat d'Isaïe; MM, 55 et suivants, de rédaction archaïsante (voir ci-dessous, p. 503-504). (Z) Di~tinction entre Àoyci8e:c; et Oe:OcpLÀ~(j't"IX1"OL ; )OlM, 417 (11, 144, 21), assortie d'une distinction 1t'OCPOCY.Œ01JfL~v(j)V, 1t'lXpL(j't"lXfL~v(j)V. 11 est probable que le prostagma d'Alexis Comnène, en employant Àoyci8e:c;, vise également les exôkatakoiloi ; JGR, ZI::POS, l, 361, 9. (3) Passage omis par M.\I, t. 1 : Vindob. !lisl. gr. 47, f. 196 v (vers 1357). (4) Michel Gémistos ; M}I, 11, 554, 12 (en 1401). (5) Le qualificatif s'applique à la fonction plus qu'à la personne; 1\1;\1, 11, 51 (dern. li!,ne). (6) L'acte est résumé et ne semble pas en forme authentique; OUDOT, .1cla, p. 112.

LES DERNIERS SIÈCLES

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b. Le sens du qualificatif. Les exemples de la classe inférieure ne sont peut-être pas assez nombreux vers le bas de la liste pour confirmer une impression générale que ces trois classes d'archontes seraient réservées en principe à des diacres. Il manque surtout la titulature des diacres notaires qui fournirait un indice assez probant; au XIIe siècle une liste de présence les qualifie ÀoY~W"t'iXTOL, que l'on voit appliqué à la même date à des didascales communs 1 • De même, des noms qui commencent à s'ajouter en bas des notices au-dessous des notaires, domestikos par exemple, ne sont pas cités officiellement. Malgré cela, la régularité de l'emploi pour les groupes supérieurs révèle l'importance des termes. Dans tous les cas, nous ne trouvons qu'une exception : le référendaire Manuel Silbestros n'est qu'enlimoialos (MM l, 315); pour une fois, cela peut être une distraction de copiste, ou bien ce référendaire reste en situation de déclassé, parmi des rangs inférieurs, comme ses congénères du XIIe siècle, tant qu'il ne réunit pas toutes les conditions requises pour siéger avec sa dasse normale, celle des eë:oqnÀÉcrTiXToL. On remarque d'autre part que la chancellerie du patriarcat ne traite pas à égalité les archontes de province. Pour une fois que l'économe de Thessalonique est qualifié de limiôlalos, peut-être parce qu'il cumule le titre de dikaiophylax, les autres sont dits dans le même acte eniimolaioi 2 ; dans l'acte qui leur confère le privilège de porter la croix en insigne, ils sont tous qualifiés de même 3 • L'économe de Trébizonde n'obtient pas plus de considération à la fin du siècle 4 • Bien que la Donalio Conslanlini ne fournisse à la théorie élaborée par Balsamon qu'un point d'appui imaginaire 6 , il est vrai que le corps des archontes patriarcaux constitue une classe privilégiée dans le clergé. D'après le canoniste, leur situation les met au-dessus des archontes de toute autre Église; la raison historique qu'il propose n'est pas exacte, mais elle contient une part de vérité, dans la mesure où l'assimilation des archontes de la nouvelle Rome à un sénat impérial provient de la fondation du patriarcat, d'une tutelle impériale et du voisinage constant avec les classes nobiliaires du palais impérial. Les privilèges de rang et les avantages

Il) Cas cité p. 75, n. '2; pour les notaires, .... oir liste A, nO 14, p. 529. (2) "lM, 87 (1, p. 174). (3) MM, 113 (l, p. 258). (4) MM, 424; ceux de Mélénikon sont dits simplemenl XÀ~p~y.ol : MM, 28. On doit donc toujours définir l'origine du qualificatif, le rapport de l'au leur de l'acle avec le destinataire. (5) Voir p. 92-93.

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APERÇU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

matériels des archontes de l'Église paraissent dérisoires à côté de ceux qu'obtenaient les dignitaires auliques et du luxe que déploie, par exemple, la chancellerie impériale; il est probable, en effet, que celle du patriarche, toujours austère, n'a jamais ~m.:oyé des actes comparables aux chrysobulles de l'époque des Comnène, or sur pourpre. L'analogie avec les dignités auliques se maintient surtout par ces quelques épithètes, sur lesquelles se fonde une division en classes qui jouissent d'une préséance honorifique. Au Palais, ces distinctions de classe sont soulignées par des insignes. Or nous remarquons que certains sont communs à tout un groupe; les diverses coiffures en particulier, skiadion, skaranikon, appartiennent à une classe déterminée, qui se subdivise encore suivant la couleur et les ornements1 . Ainsi, de même que le logothète des troupeaux constitue une frontière (!J.s:66ptoV)2 entre deux classes, qui devaient différer plus que par leur coiffure et les vêtements, de même le protonotaire est décrit comme une porte (Oupa) 3 qui sépare deux classes. Si nous avions les renseignements complémentaires indispensables pour définir ces classes avec plus de précision, il est probable que nous trouverions entre les trois une différence de traitement. La notice de Chypre (notice K) a retenu sans doute, dans sa note finale sur les trois échelons de mensualités, un vestige de cette répartition en trois classes". Quant aux insignes, qui sont attestés, je crois, dès la fin du XIe siècle, nous n'avons plus guère à la fin du XIVe, que le titre de stavrophore 5 comme témoignage de leur persistance. Cette notion de classe me parait beaucoup plus juste et plus fondamentale qu'une division numérique purement linéaire, ou en groupes de cinq qui ne correspondent à rien dans la réalité 6 • A part des groupes collégiaux comme les chartulaires qui ont reçu par moments un numéro d'avancemenV, aucun archonte ne se

(1) Jean VERPEAL'X, e Hiérarchie ct préséance sous les Palrologues ", dans TravauJ' el Mémoires, 1 (1965), 426-430, avec tableau des classes. (2) PSEUDO-KoDINOS, éd. Verpeaux, p. 132,6-13 ct p. 211,10. (3) Notice F, ci-dessous, p. 546. (4) Voir p. 240-241 ; lexte grec, p. 560, § 6. (5) Les citations de Ducange (Glossarium, 1436) suffisent encore pUlir délimiter l'époque du terme (!'!'Ixupocp6poç : fin XIVe. Sur les insignes possibles des aI'chontrs supérieurs, voir pp. 60 ct 186. (6) Je me demande pourquoi un rédacteur de listes auliques n'a jamais adopté la division quinaire des listes ecclésiastiques. La série ecclésiastique est bl'aucoup plus simple ct monotone, sans aucune des subdivisions complexcs des rangs auliques, où le nombre cinq ne forme nulle part un déùut de classification numér'il(ue, landi3 qU'à Sainte-Sophie les supéritUrs sont cinq, au début (en 1094) ; quand ils passent à six, les archontes moyens restent toujours au nombre de cinq. (7) On le déduit du rang d'avancemcnt des 7te:pl't"t'O[ : Regesles, 1019.

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définit par un numéro simple ou complexe, comme les soldaLs de telle section et de telle compagnie; ceux qui i=;ont rn double, ostiaires et domestikoi, sont premier et second, mais le système ne dépasse pas c(>s individualités. Du fait que les membres d'une même classe sont considérés comme à peu près équivalents, les mouvements de préséance à l'intérieur de cette classe deviennent secondaires: tant que l'on ne franchit pas la limite supérieure ou inférieure, il n'y a ni usurpation, ni déclassement, ni dérogation. Au contraire, le classement numérique, supprimant toute élasticité des rangs, aurait réduit aussi, semble-t-il, les divergtmces entre listes synodales de date rapprochée. Je n'aurais pas besoin d'insister sur ce point si, au lieu de notices, les premiers éditeurs avaient disposé pour l'étude de la hiérarchie de quelques listes réelles dans les séances synodales. c. Les exarques du patriarche Kallistos. A côté des archontes qui occupent une charge unique et à titre individuel, ont toujours existé des groupes divers plus ou moins hiérarchisés: les chartulaires, les notaires, les épiskopeianoi sont rattachés à un bureau déterminé et dépendent d'un archonte supérieur; les ekdikoi sont dirigés par le prôtekdikos. Mais nous ignorons comment s'organisaient d'autres fonctions spécialisées, dont les titulaires sont susceptibles de former un collège, une corporation, une branche administrative dotée d'une hiérarchie propre. A toute époque les rapports de subordination entre didascales restent imperceptibles; de même les taboularioi ecclésiastiques, qui se maintiennent un peu partout avec leur primicier, possèdent certainement une organisation particulière, dont nous ne savons pas comment elle s'articulait avec les cadres de la hiérarchie ecclésiastique. D'autres, comme les pères spirituels, les catéchètes, les exarques, tenaient leur juridiction de l'évêque qui leur délivrait un mandat personnel et des pouvoirs délégués, pour confesser, enseigner, administrer. Parmi toutes les acceptions du terme exarchosl, aucune ne convient pour la fonction que leur attribue le décret du patriarche Kallistos 2 • Vne première fois, en décembre 1350, ce patriarche (1) Cc litre, envié pal' les mHropolites, fuit l'objet de ùiscIIssions périodiqu('s : .J. DATlROU1.ÈS, Documenls inédils d'ecdésiologie byzanline, Paris, 1966, p. 79-81. Sur l'exarque monastique, voir Pl. D~; l\h:ESTF.R, De monachico slal(/, p. 185-186. (2) Voici le signalement dfs actes. MM, 135 1 (l, 305-306) ; décret de déc. 135U instituant des exarques pour les prêtres de ConsLanlillople. MM, 135 Z (J, 30M-;-j()\l) : même date, formule individuelle de promesse des exarques. MM, 138 (l, 31H-319) : monition à l'exarque Skoutariôtès. MM, 167 (1,368-369) : décret de déc. 1357, reproduisant le décret précédent (135 1) avec un paragraphe nouveau. La suite du Lexte

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institue des exarques qui sont mis en place par quartiers, dans la capitale, en vue de veiller à la tenue et à la bonne conduite du clergé paroissial; en même temps, chose remarquable, il compose une nouvelle formule de mandaL précisant les pouvoirs des pères spirituels chargés du ministère de la confession 1 • Deux ans plus tard, en septembre 1352, le patriarche rappelle sévèrement à l'ordre l'un de ces exarques, le prêtre et taboularios Skoutariôtès ; cet acte nous montre clairement que, dans l'exercice de leur fonction, les exarques sont mandatés directement par le patriarche, à qui ils adressent ou doivent adresser leurs rapports. D'ailleurs, l'acte d'institution comprend une formule d'engagement personnel signée par le titulaire. Troublée certainement par l'interruption du patriarcat de Kallistos (août 1353-fin 1354), la marche de cette institution est incertaine jusqu'en 1357, où, de nouveau, au mois de décembre, le patriarche, revenu au pouvoir depuis le début de 1355, promulgue le même décret. Mais cette fois le registre contient en plus du décret paLriarcal : premièrement, la formule collective d'engagement des dix exarques élus, munie de leur signature autographe; deuxièmement, la même formule, ou sinon une formule abrégée, que chacun des exarques a reçue pour la faire signer par les prêtres de sa circonscription. L'édition ne donne qu'une idée très vague de l'originalité du document, dont toutes les signatures sont autographes et constituent par conséquent une base de premier ordre pour les études de statistique sur le clergé de la capitale. Mais je dois m'en tenir ici à des remarques générales, car il faudra recourir plusieurs fois à cette liste, en particulier à propos des taboularioi du XIVe siècle 2 ; parmi les signataires, plus de trente prêtres déclarent cette fonction publique. L'exarque le plus commun, à partir du XIIIe siècle, reçoit mandat de visiter les monastères au nom du patriarche. Les exarques de Kallistos ont même pouvoir représentatif, mais leur juridiction est limitée aux prêtres, et aux prêtres de la capitale; celle-ci est divisée en quartiers que l'on appelle ÈVOptOC, ou, du nom du fonctionnaire, é!;ocpXtoc. Il y a donc analogie avec les didascales institués par Alexis Comnène; mais ceux-ci, en plus d'un rôle (~tM, J, 369-375) comprend deux documents de nature très dilTércnte : a) engagement collectif des exarques; b) signatures recueilliC's par chacun des exarques dans son secteur (èVOpLIX ou è!;lXpXLOC). (1) MM, 135 3. Cc mandat est indépendant de l'institution des exarques, parcc fIUI:' le ministère des peres spirituels ne s'exerce pas sur les mêmes personnes, les prêtres, mais sur tout le pcuple. Le patriarcho les compare à des didascales (p. 310, 1), à des médecins de l'âme (p. 310, 30) et spécifie que la tradition réserve ce ministère il des moines ~p. 310, 14). Hien de nouveau de Ce côté. (2) Voir p. 381.

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indistinct dans la formation du clergé!, s'adressaient aussi à tout le peuple comme prédicateurs et réformateurs. Les exarques du XIVe siècle tournent plutôt à un contrôle disciplinaire du clergé : ils doivent réprimer les intempérances de langage et de boisson, l'avarice, les commerces illicites pour des clercs, les fréquentations suspectes, les rixes 2 ; ce sont donc de véritables policiers. Parmi les signatures recueillies en 1357, nous trouvons à peine une dizaine de diacres dans le total approximatif de 506 signataires; cinq OU six d'entre eux se disent clercs impériaux et il y a quatre protopapas : ceux des Blachernes, des Saints-Apôtres (clergé impérial), de Saint-Georges (inlra muros?) et un extérieur, de Myriophyton. C'est dire que le clergé impérial, en ce qui regarde les lois canoniques générales ou les lois de la morale naturelle, n'échappe pas à la juridiction épiscopale; dans le même sens, on précisa du temps d'Alexis l Comnène que le patriarche avait droit de regard sur tout monastère, même exempt de sa juridiction par le droit de fondation et le statut impérial, en vue de porter remède aux fautes morales 3 . Combien dura le corps des exnrques, on ne saurait le dire; il subsistait peut-être encore à la fin du siècle, si le grand sacellaire, cité comme son exarque par un prêtre, exerce vraiment la même fonction 4 • Mais, à la fin du siècle, nous verrons également en action les épiskopeianoi, un collège plus ancien qui s'est (1) Ces didascales ont pour secteur une ye:t't"ov(rx : JGR, ZEPOS, l, 356 32. Par rapport au clergé, leur fonction disciplinaire me parait indistincte; cela dépend du sens d'une phrase dont le texte est corrompu (p. 356, 38-40). On pourrait comprendre que ces didascales de l'époque d'Alexis devaient prendre contact avec les pères spirituels pour exercer leur propre ministère; canoniquement, cela paraît bien irrégulier, car le secret de la confession est compromis. L'empereur veut dire certainement que les didascales doivent aussi avoir l'œil sur les pères spirituels, les connaître tous (lire ltc1vTrxc;, au licu de l'impossible mivnc; ?), afin de discerner les loups dissimulés en brebis, allusion évangélique visant les pasteurs, non les ouailles. De la sorte, les didascales et les exarques ont un point commun, mais les anciens didascales sont d'un niveau plus relevé, car le discernement des loups requérait plus de finesse que la surveillance des tavernes. Le rapport entre les deux institutions nous indique surtout que les anciens corps de police ecclésiastique (rkdikoi, épiskopeianoi, et autres) s'étaient décomposés au XIV' siècle. Cependant du point de vue administratif, un certain l'apport subsiste entre les termes ye:t't"OVLrx et e~!Xpx[rx. Sans remonter aux termes anciens qui évoquent. la division des dèmes (ye:~'t"ov(rxpxoc; soumis au a~fl.rxPXOC;) des moddes d'actes copiés encore au XIV' siècle assimilent la ye:~'t"OVLrx il une èçrxpX(rx : SATHAS, lJibliolheca graem medii aevi, VI, 643 : diorismos pour le démarque d'Ilne ye:~TOVLrx ou èVOpLrx de la capitale; 645 : prostagma pour l'exarchos des taboularioi d'une démarchia. Ainsi didascales d'Alexis Comnène et exarques de Kallistos étaient répartis de manière sensil.JlemenL équivalente dans les quartiers urbains. (2) MM, l, 307, 33 s. ; 308, 22-26 ; 318,21 ; 369, 1-2. Plusieurs signataires s'engagent à éviter les excès de boisson, les fréquentations suspectes et autres inconvenunces. (3) Reges/en, 1076 (date: 1096); JGR, ZEPOS, l, 347-348. (4) MM, 466 (II, 213-214). 5-1

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maintenu vaille que vaille, ct dont les attributions restent proches de celles des exarques de Kallistos 1 • Du point de vue historique et juridique, cette institution revêt plusieurs sens. Le pouvoir personnel du patriarche s'y déploie librement, parce qu'il s'agit en premier lieu d'une institution diocésaine qui n'est pas destinée à s'étendre aux autres métropoles 2 • Mais on constate que les archontes et les corps constitués autour d'eux ont beaucoup perdu de leur efficacité dans le domaine administratif et judiciaire. Que devient, en ces conjonctures, le chartophylax, dont l'une des attributions principales consiste à présenter les candidats aux ordres dans le diocèse et qui pouvait donc exercer aussi la fonction de police auxiliaire par ses subordonnés? Déjà Kallistos prévoit que la bulle de mariage, délivrée par le chartophylax au dire de Balsamon, ne sera remise qu'après enquête devant le patriarche en personne 3 ; c'est ce que déclarera aussi nettement Matthieu l, cinquante ans plus tard. On ne sait vraiment plus ce qui restait à faire au chartophylax, en dehors des opérations toutes matérielles de la confection des actes délivrés. Il ne sert de rien ici de recourir à une distinction possible entre l'activité diocésaine, limitée au territoire de l'évêque de Constantinople, et une activité synodale qui pourrait s'étendre au-delà; sous le même patriarche, ni le synode ni les archontes de l'administration centrale ne se mettent en évidence. Les archontes n'exercent pas plus de responsabilités à l'extérieur, ou vers l'extérieur, qu'à l'intérieur de la Ville. L'évolution qui se produit ne sera jamais définie exactement, parce que d'autres patriarches et en des périodes très diverses, ont pu adopter le système de gouvernement personnel évident de Kallistos·. La liste même des exarques montre que plusieurs titres attestés comme archontiques sont cumulés par les exarques. En 1357, le premier signataire, exarque des prêtres, est didascale de l'ÉvangileS, ce qui en dit assez long sur la déchéance du didascale œcuménique, soi-disant recteur de l'Académie patriarcale, réduit comme un simple agent de police à faire le tour du quartier. La (1) l'ioLice p. 385. ('~) Sens du Litre: MM, l, p. 306. On trouve quelques signatures de prêtres de banlieue ou de localités dépendantes du patriarche : Tzouroula, Myriophyton, Oikonomeion et aussi le sakelliou de Ganos. (3) Monition à Skoutariôtès : MM, l, 319, 5-9. (4) A peine une mention des al'chontes : MM 17.3 (l, 394, 22-23). Un discours inédit atteste que le patriarche a refusé de voir les synodaux, de mars 1353 au mois d'août de la même année. (5) Son nom n'est pas encore déchiffré: Manuel (Dikiônos ?), Vind. hist. ar. 47, f. 171 v. Peu auparavant, le métropolite Macaire de Philadelphie arbore le titre de didascale œcuménique: voir p. 250, n. 2.

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plupart des exarques sont ekdikoi, catéchètcs, taboularioi, c'est-àdire des prêtres du ministère actif, enrôlés cependant dans une formation extra-paroissiale. Sur les dix, sept sont ekdikoi; le cumul est acceptahle, mais signifie sans doute que leur fonction première, autour du prôtekdikos, n'est pas plus indépendante que la seconde. Un indice difIérent de cette évolution, qui ne touche pas aux Litres traditionnels, mais s'attaque à l'organisme lui-même, peut se trouyer dans une catégorie de titres peu nombreux et sans caractère officiel que prennent des familiers du patriarche. On voit apparaître surtout le dikaiô, le kalogeros, comme hommes de confiance, chargés de mission personnels du patriarche: ce sont en général des moines, auprès de patriarches anciens moines, qui perpétuent la fonction très vague du synkel1os. La mésaventure survenue à Niphon, au début du patriarcat de Kal1istos, montre que le synode réagit contre cette pratique: l'acte synodal enjoint au patriarche, qui fait figure de co-accusé, de ne pas considérer Niphon comme son dikaiô 1 . Ce terme s'ajoute aussi au titre d'exarque, auquel cas il ne fait que souligner le caractère du mandaV. L'autre terme, kalogeros, prend la même signification par rapport au patriarche; il désigne un envoyé personnel sans autre titre, ou bien un moine avec mandat d'exarque 3 • Le patriarche Nil en cite un nombre indéterminé comme ses serviteurs propres, défrayés par le kellion patriarcal'. A toute époque, il est difficile de déterminer la composition de la maison privée du patriarche, de ce que l'on appcIait autrefois le kouboukleion, lorsque cette institution était officialisée, à l'exemple du kouboukleion impérial. On ne peut donc affirmer trop catégoriquement que ces nouveaux venus se substituent à tel ou tel archonte moins attesté; mais il est vraisemblable que ces serviteurs privés contribuèrent à l'affaiblissement de certaines charges officielles, de l'économe par exempleS. il) MM 133 (l, 297, 22-26). Grégoras qualifie ~iphon d'0!J.6a't"Eyoç, !J.tH!n')Ç : IJ ist. 37, fi; PG, 1·19,480 C. Le litre est d'origine athonite : Pl. DE MEESTER, De monachico statu, p. 305; le sens dérive de l'emploi du terme IhxctL~ avec un complément de personne, au nom de laquelle est exercé un pouvoir. (2) Deux exemples sous Philothée : MM, 297 (inédit: Vind. hist. gr. 47, r. 215, 1. II) ; MM 156 (à déplacer sous le patriarcat de Philolhée) ; un autre sous Nil ; MM, 365 2. (3) Grégoire Camblak envoyé en Russie par Philothée, fin 1373 ; MM, II, 118, 24-32. Sous Anloine IV : MM, 480 (ligne 5 de J'acte) ; sous Matthieu 1 : MM, 667 (II, 529, 25-26).l"n évêque a aussi son kalogeros : MM, 449 ligne 2 (II, 192). (4) ~n.l, II, 63 23, nO 364. (5) L'économe n'est jamais cité dans les deux volumes du registre (MM, I-II). Ailleurs, on cite (Georges) Bekkos (voir p. 115, n. 5; p. 308, n. 3) et Alexis Kappadokès. Ce dernier exerça la charge vers 1320, sans doute après Bekkos ; en elTel Michel Gabras

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5. Présence au synode el avancemenl.

Durant tout le XIVe siècle, nous ne disposons d'aucune liste comparable à celles du XIIe et du XIIIe, et cela bien que nous possédions le registre ou les restes de registres de l'époque. Cela montre précisément la signification particulière de ces listes qui se rapportent à des actes plus solennels et dépassant l'objet d'une séance ordinaire. Mais il faut tenir compte également du genre de la rédaction: ainsi aucun acte dénommé praxis synodique, au XIVe, dans la conclusion, ou corroboration, ne signale la présence des archontes l ; de même un acte en forme de gramma 2 , qui insère généralement la liste des membres à voix active au début du dispositif (près de 8Léyvw, 8L~yvwfLEV), n'a aucune raison de signaler à cet endroit l'assistance des archontes qui n'ont pas la responsabilité de la sentence. Ce sont les actes en forme de sèmeiôma, c'est-à-dire avec protocole composé du ménologe et de la liste de présence, qui mentionnent les archontes par la formule traditionnelle 3 . Alors, la composition du groupe est aussi indéterminée qu'autrefois; le nombre se réduit au minimum requis pour le fonctionnement des bureaux et des services du synode. Cependant, vers la fin du siècle, apparaît une forme de procès-verbal assez bref, dans lequel des archontes sont énumérés par leur titre. Avant le patriarcat de Nil, qui débute en 1380, le registre ne contient aucun acte de ce genre 4 • Les tomes de 1351 et 1368, non enregistrés, furent signés par un groupe d'archontes. Malgré les études de Honingman sur les signatures du tome de 1351 et celle de Dolger sur le fragment de l'original conservé à Bâle, la forme authentique du document est loin d'être atteinte par la tradition le connalt comme grand sacellaire : lettres 206, 237 du Marcianus 446 (catal. Zanetti). Philès lui adresse une poésie: E. MILLER, Manuelis Philae carmina, f, 436 (n. 238) ; mais il décéda dans la charge de grand économe: ibid. l, 442 (n. 245), vers épilaphioi au nom de son frère, le métropolite du Cyzique (cf. II, p. 429); II, 372, autres vers composés par l'archevêque de Bulgarie, correspondant aussi de Michel Gabras. (1) Il Y en a 90 environ; citons comme types: MM, 3,105,114,142,171,203,335, 404, pris sous divers patriarches. Ces actes concernent généralement les métropoles: ordination-élecUon, épidosis, métatMsis. (2) Voir par exemple: MM, 6, 10, 44, etc. Un acte peut recevoir les deux dénominations, puisque la praxis remise à un destinataire devient gramma ; ainsi la praxis MM, 199, reçoit dans le registre le titre YP~flfllX bn8o'nxov. En réalité gramma n'a pas de sens technique. (3) On la trouve régulièrement dans tous les protocoles sous le patriarcat d'Isaïe: MM, 55 (7tlXptCTTlXflÉVWV '" àpX6vTWV) et suivants. Mais, après ce patriarcat, la grande majorité des protocoles omet la formule; voir ~L\I, 185, 190,202,205,218,228,231, 236, 237, 276, 287, 292, 329, 331, 332, 360, 393, 402, 403, 411, 418, 433, 457, 493, 496, 505. Je reviendrai plus loin sur l'étude du sèmeiÔma. (4) Exception faite, comme j'ai dit, du patriarcat d'Isaïe.

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des copies l ; aucune ne précise la place exacte et le rôle des signatures d'archontes qui suivent celles des membres du synode. En 1397, dans une praxis synodique, corroborée normalement par la signature du patriarche, une note précède les signatures épiscopales et celles des trois archontes, qui figuraient au verso pour se distinguer de celles des évêques, et elle annonce que les deux groupes de signataires agissent par ordre exprès du patriarche 2 • En 1351 les archontes sont au nombre de huit3. Le grand chartophylax Amparès signe le premier : il passe avant le skévophylax peut-être en vertu de l'ancienneté plus qu'en raison du titre impérial d'hypatos des philosophes'. La place du sacellaire (sans mégas) n'est anormale qu'en apparence, car il s'agit en réalité du sakelliou et archidiacre Michel Kabasilas, mentionné comme tel dans un acte postérieur 5 • Le skévophylax du clergé impérial Georges Perdikès, avant-dernier, détenait certainement un titre patriarcal qu'il omet d'inscrire 6 • Le choix des archontes est arbitraire, ou bien signifie, dans un acte aussi solennel, qu'il existe une opposition et des réticences au sein du clergé. En 1368, il ne reste que quatre archontes, parmi lesquels, pour la première fois, le grand ecclésiarchès; cependant le copiste dit qu'il y en avait beaucoup d'autres. Cette liste perdue serait fort instructive, car les trois premiers, rangés dans l'ordre traditionnel (sacellaire, skévophylax, chartophylax), cumulent des titres impériaux? Or, comme en 1351, l'économe est absent. Passe qu'il soit absent une ou deux fois; lorsque, dans toutes les énumérations suivantes jusqu'à la fin du siècle, y compris l'ordonnance de Matthieu I, nous constatons que cette absence devient permanente, nous devons (1) F. DOLGER, Byzantinische Diplomatik, Eltal, 1956, p. 245-261 (= Hisl. Jahr. 82 (1953), p. 205-221). E. Honingman étudie uniquement les signatures: Byz. Zeils., 47 (1954), 104-115. (2) MM, 518 (II, 291-292) : praxis de Corinthe. (3) PG, 151, 763. (4) La première fois où Amparès est cité, par Cantacuzène, en 1341, sa fonction n'est pas connue: flist. 3, 16 : Bonn, II, 103 = PG, 153, 791 D. Le cumul du titre d'hypatos est attesté pour un chartophylax de la fin du xm", Kyprianos : lettre 42 de Nicéphore Choumnos citée par J. VERPEAUX, Nicéphore Choumnos, homme d' État et humaniste byzantiTl, Paris, 1959, p. 51. D'après les listes auliques, l'hypatos se trouve au XIV· siècle dans la même situation que le rMteur et le dikaiophylax, titres impériaux donnés à des clercs: PSEUDO-KoDINOS, éd. Verpeaux, p. 338, 143; cependant, à la différence du rhéteur, l 'hypatos se trouve deux fois à l'intérieur des rangs auliques: ibid. 300, 21-22; 321, 48. (5) MM, 141 (l, 323, 1. 6 de l'acte) ; cette erreur, salcellarios pour sakelliou Se rencon tre plusieurs fois; voir p. 319 ci-dessous, n. 1. (6) Voir ses divers titres, p. 140. (7) PG, 151, 716; cet acte est rarissime dans les manuscrits; je ne crois pas qu'il existe plus de deux témoins. Il n'a pas connu la diffusion des tomes antérieurs.

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bien en conclure qu'il ne s'agit plus d'une abstention du titulaire, mais que, durant une longue période de durée indéterminée, l'économe de la Grande-Église est inexistant. Un tel cfIacement dénote une grave perturbation dans toute l'administration. Les actes plus tardifs, où les archontes supérieurs sont énumérés et apposent parfois leur signature, ne sont pas très nombreux. Leur date, rapprochée de celle de l'ordonnance de Matthieu, est signe d'une évolution dans le système de gouvernement : la présence des archontes coïncide avec une mise en sommeil du synode des métropolites. La chose n'est vraiment évidente que sous le dernier patriarche du registre, Matthieu I, car les quelques actes de Nil et Antoine IV qui peuvent entrer en considération sous cet angle sont rares et d'intérêt minime!. L'emploi constant du qualificatif "t'L(.LLW't"OC"t'OÇ dans toutes les mentions d'un exôkatakoilos, au cours du siècle, confirme largement la supériorité reconnue à cette classe; quant à savoir tout ce que contient le qualificatif, c'est un autre problème que la nature et la forme des actes ne suffisent pas à éclairer. Les mentions plus fréquentes des archontes supérieurs nous renseignent davantage sur les modalités du cumul et de l'avancement.

a. Le cumul de titres. L'octroi d'un titre impérial à un clerc devient répréhensible lorsqu'il comporte l'exercice d'une charge effective et de nature profane incompatible avec l'état clérical. Que le chartophylax soit titré mégas par l'empereur, de même qu'un ecclésiarchès, ou le protopapas, ou l'archidiacre du clergé impérial, cela n'entraine pas un changement de la juridiction propre du titulaire qui reste conforme à son degré d'ordre ou à son échelon archontique. Le titre impérial ne semble pas modifier même la préséance à l'intérieur de l'Église, car la place du chartophylax à la tête des archontes, en 1351, ne dépend pas de son titre d'hypatos des philosophes, à moins de décret explicite que nous ignorons, mais d'une loi intérieure qui joue déjà au XIIe siècle 2 ; les facteurs qui entrent (1) Exemples principaux: MM, 352,360 l, 395, 401,417,433 (mention au protocole) ; MM, 457, 507, 518 (signature). (2) Le chartophylax est second une fois, en 1191 : voir p. 102. Comme le tomos de 1351, l'acte est de caractère mixte, el le rang du chartophylax peut dépendre d'une décision impériale, surtout lorsque le patriarche est absent, comme c'est le cas en 1191. Le Trailé des offices n'émet aucune opinion sur l'état du clergé impérial et sur la collation de titres au clergé; des listes contemporaines mettent en paragraphe spécial quelques noms: PSEUDO-KoDINOS, éd. Verpeaux, p. 308 19-22 : nomophylax, dikaiophylax, grand protopapas, grand archidiacre, lampadarios, prôtospaltes, maistor (des chantres) ; p. 338 (vers 143-152) : en plus des précédents, hypatos des philosophes,

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en action pour modifier la préséance ecclésiastique sont difficiles à définir avec exactitude, mais on n'est pas contraint de recourir à l'hypothèse d'une intervention impériale intempestive. Prenons les cas les plus notoires, celui de l'ecclésiarchès ct des archontes assimilés aux magistrats par les titres de dikaiophylax et nomophylax. Le grand ecclésiarque est un dignitaire de fraîche date. D'une manière générale, la profusion des mégas rencontrés dans le Pseudo-Kodinos1 signifie que le qualificatif, existant déjà sous les Comnène en proportion indéfinie, date surtout du règne de Michel VIII. On remarque précisément que les listes impériales du XIVe et du xv e siècle offrent des variantes significatives portant sur le titre de mégas accolé au protopapas et à l'archidiacre; l'acquisition du qualificatif par ces deux personnages suit une progression aussi indécise que celle des archontes de province (économe, sacellairc, skévophylax) qui tendent à se parer du même qualificatif que ceux de la capitale, à rang égal. Dans sa signature officielle, en 1277, un archidiacre du clergé impérial ne fait pas usage du qualificatif !Jlye< ç 2, non plus que celui de 1368 3 ; de même, les deux protopapas (Blachernes, Saints-Apôtres) qui signent le même acte de 1357, ni celui des Blachernes en 1384 4 , Donc ou bien un troisième protopapas (et un archidiacre) devrait coexister avec ces deux et porter le titre de mégas, ou bien le titre n'est pas encore concédé officiellement. Le problème se complique du fait qu'une liste ecclésiastique donne au protopapas le titre de mégas, vraisemblablement au XIIIe siècle 6, et que le protopapas Kanaboutzès ne porte le titre pour la première fois dans un acte premier des rhéteurs, protapostolarios (non professeur de l'Apôtre, selon la traduction), domestikos. II fauL rapprocher ce "~pul; des enseignemenLs apostoliques (ibid. 339, 150) de la mention du pratôpostolarios dans la liturgie (ibid. 194, 2-3). (1) Éd. Verpeaux, index, p. 397-399 : 27 mégas dont 6 ou 7 ecclésiastiques tirés des listes en appendice pour la plupart. (2) Ci-dessus, p. 113-114. (3) PG, 151, 716 (Théodore Mélitèniôlcs). (4) Les deux premiers sont dans la liste des signataires de 1357 : MM, 167; l'autre dans M~f, 363. II s'agit de Constantin Cabasilas : MM, II, 52, 2, où son affecLation aux Blachernes est indiquée. L'éditeur n'a pas déchiffré la fin de la signature de 1392 : MM, II, 160. Je lis : 0 8euTepeuwv Té;)V !epéwv xoc.11tpWT01rOorcxc; Té;)V BÀoc.Xep\lw\I Boc.crLÀeLoc; 6 Koc\loc.6oUTÇlJC;; on doit l'identifier certainement avec Ic eeoqnÀéa.oc.'t'oc; fLéyoc.c; 7tpWTO7toc.7tiiC; 0 Koc.Voc.OOUTÇT)C; de nov. 1401 : MM, II,553,6-7. EsL-ce que le qualificatif mégas représenLe une promotion, ou bien le titulaire omettaiL-il ce déLail dans Sa signature? Cf. p. 292-293, ci-dessous. (5) Liste D, p. 19'2. En regard, nous :lVons le mégas protopapas dans une liste aulique: PSEUDO-KoDINOS, éd. Verpeaux, p. 308, 20; dans le corps du traité, ni cclui du Palais, ni celui (je l'Église ne reçoivent le prédicat: p. 194,4, etc. ; on prévoit que le même peut appartenir aux deux clergés, il cumule: p. 266, 5-7.

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officiel qu'en 1401. Est-il passé dans le clergé de la Grande Église? D'où une double inc:ertitude. Existait-il réellement un mégas protopapas (et un archidiacre) dans le clergé impérial? A quelle date celui de la Grande Église a-t-il acquis officiAllrment ce titre rt de qui l'a-t-il reçu? Je ne vois pas de solution satisfaisante. Il y a en effet une grande part d'irrationnel et d'arbitraire dans la propagation du qualificatif; faute de connaître l'acte d'institution et le nom du premier bénéficiaire!, la raison échappe, car d'autres clercs paraissent mieux placés pour obtenir en priorité, du moins avant un ekklésiarchès, le titre mégas. Pour le moment, le plus ancien titulaire connu est Pépagômènos, correspondant de Michel Gabras 2 ; le contenu des lettres ne permet pas de préciser à quel clergé appartient le correspondant; on peut dire que, dans la première lettre, il n'a aucun titre et qu'il a dû être nommé avant la seconde, aux environs de 1320. Ce prêtre, doté d'un emploi purement liturgique, aurait donc reçu la distinction honorifique avant le chartophylax lui-même; cela suffit à nous convaincre qu'elle n'a pas le même sens pour les deux titulaires. En effet, l'état des listes d'offices jusqu'aux débuts du xv e siècle exclut l'hypothèse que l'ekklésiarchès soit un archonte important de l'Église. Le premier diacre qui porte le titre de mégas ecclésiarchès, à l'exclusion, semble-t-il, de tout autre, est Michel Balsamon, à la date de 1429 3 ; son successeur doit être Sylvestre Syropoulos qui fait valoir sa qualité de staurophoros, ou exôkatakoilos'; leur qualité de diacre et leur rang de préséance au seul titre de grand-ecclésiarque indiquent le changement survenu. Celui qui parait en 1368 est un prêtre chartophylax, qui cumule les titres de dikaiophylax et mégas ekklésiarchès ; d'après l'allure générale des autres cumuls, on estimera que le mégas ekklésiarchès de cette époque appartenait à la titulature aulique, mais il faudrait résoudre auparavant le cas du protopapas et de l'archidiacre. Si (1) En elTet l'eeclésiarque est d'origine monastique; PI. DE MEESTER, De monachico statu, Roma, 1942, p. 280; son entrée à Sainte-Sophie, eomme dénomination d'une calégorie du clergé, ne semble pas antérieure à la restauration de Michel Paléologue el pourrait coïncider avec le patriarcat d'un moine, par exemple Athanase I. (2) Marcianus 446, lettre 434 (Zanetti, p. 241); dans la leltre 401 adressée à Georges Pépagômènos, sans doute le même personnage, aucun titre ne lui est donné. Ces lettres sont en ordre chronologique assez slrict el dalenL en gros des années 13101325 j comme dans beaucoup d'autres correspondances, cerLains titres restent ambigus, lorsque le texte ne contient aucune allusion à l'étaL de la personne. (3) Colophon du Scorialens;s X II 14, f. 178 v : Gr. DE ANDRÉS, Ca!dlof/o de los codices f/riegos ... de El Escorial, Madrid, 1965, II, p. 285. Ce Michel Balsamon est distinct du charLophylax de même nom atteslé il partir de juin 1400: ci-dessous, p. 139. (4) Passage de son histoire du concile de Florence cité par DUCANGE, Glossarium, 411.

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l'extension du titre à ces ordres liturgiques n'était pas d'origine impériale positive, nous aurions là un indice que le clergé, écarté des rangs d'archontes et des fonctions administratives, tendait fortement à s'approprier des titres honorifiques réservés aux officiers archontiques. Ce serait un nouveau signe de l'affaiblissement de leur hiérarchie, mais il reste un peu flou l . Au XIIe siècle, le décret de Luc Chrysobergès interdit l'immixtion des clercs dans les carrières judiciaires. L'opinion publique en fut alertée et, à la réflexion, on s'aperçut que des professions avaient évolué et ne comportaient pas le même degré de sécularisation qu'autrefois. Toujours est-il que Manuel Comnène nomme encore le chartophylax Balsamon nomophylax et que Michel VIII légalisa en quelque sorte le cumul du titre dikaiophylax par un exôkatakoilos 2 • Après le sakelliou Skoutariôtès et le prôtekdikos Pachymérès, nous connaissons avec le même titre : Grégoire Kleidas diacre ou archidiacre, juge général en 1329 3 • Georges Perdikès, en tant que sakelliou~ : MM, 173 et 183 (1,394 et 429) ; en tant que skévophylax : MM 309 ; PG 151, 716 ; Chilandar 155. Jean Matzoukatos, prêtre, grand ekklésiarchès et chartophylax : PG, 151, 716. Jean Phylax, prôtekdikos : MM 141.

(1) Il manque un indice décisif; voir cependant la note du Batopedinus 754, éditée p. 575. Elle aurait plus de valeur, si le ms etait plus ancien; elle représente au moins une opinion du xv· siècle. (2) Voir p. lOg, n. 3; l'inlérêt de ces décrets réside dans l'affirmation d'un principe d'équivalence. Élant données les lois habituelles concernant la possession de titres nobiliaires par le clergé, les titres qui lui sont réservés lendent a changer de sens et à perdre leur valeur aulique; sur les titres du clergé et des moines, voir R. GUILLAND, Recherches sur les inslitutions byzantines, Amsterdam, 1967, p. 51-58 (= l'EH, 4 (1946), 56-69). (3) P. LEMERLE « Le juge général des Grecs eUa réforme judiciaire d'Andronic III ", Mémorial L. Pe/it, Paris, 1948, p. 296-297, 302, 308-9. Anomalie inexplicable dans l'état acluel de notre information: Kleidas signerait encore en 1334 comme diacre et le libellé du titre du serment (en 1329 '1) lui donne rang d'archidiacre. JI est vraisemblable que l'on ne prit pas un simple diacre comme dikaiophylax, puis juge général: cXPXL- serait-il tombé dans une transcription d'Esphigm. 8, l'acte qui donne le titre de diacre? (4) Un aulre sakelliou, Kalos Trikanas, cumule dès 1334, l'un des titres impériaux reçus par Georges Perdikès (skévophylax du clergé impérial: PG, 151, 763) : M:'VI, l, 568, acle enregistré on ne sait pourquoi vers mai 1371. Ce Trikanas est un correspondant de Michel Gabras (Marcianus 446) qui lui donne déjà le titre de sakelliou : lettres 349,377,415; il paraît succéder à Manuel Kontalès, sakelliou dans les leUres 207, 238, puis chartophylax : leUres (277 '1), 300, 314, etc.

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Ainsi tous les archontes supérieurs ont cumulé une fois ou l'autre ce titre impérial, jusqu'en province: une fois, à Thessalonique, le grand économe est dikaiophylax 1 et Daniel Kritopoulos, qui n'est pas du clergé de la capitale, devait porter le même titre en 1I0ngroValachie 2 • Le titre ne parait plus dans le Pseudo-Kodinos; il était donc tombé en désuétude au Palais et ne correspondait plus qu'à une charge honoraire. Le seul personnage qui ait exercé un pouvoir judiciaire et dont nous ignorons le titre ecclésiastique exact, exerce, en réalité, en tant que juge général. Il n'était pas prévu dans l'institution primitive du collège des juges généraux, composé de deux civils et deux ecclésiastiques, que ceux-ci soient pris parmi les archontes du patriarcat; le cumul ne se produit peut-être qu'une fois en la personne de Jean Syropoulos, grand skévophylax et collègue des deux juges civils Chrysoképhalos et Oineôtès 3 • En principe, la justice ecclésiastique prend caractère épiscopal et synodal, et parmi les juges généraux figurait toujours au moins un métropolite, lorsque le tribunal était complet; les archontes, dans leur juridiction ordinaire, ne semblent avoir jamais possédé les pouvoirs d'un véritable juge. La question se posera surtout à propos de la définition du chartophylax d'après Balsamon'. En définitive les ingérences du pouvoir impérial restent dans les limites antérieures, que l'on peut qualifier de traditionnelles et même constitutionnelles pour l'Empire byzantin; si le corps des archontes subit des changements, cela tient à des causes diverses, et toutes ne sont pas extérieures à l'Église. Depuis l'acte d'Isaac 1 Comnène, le seul cas où se résout à Byzance une infime querelle d'investiture, sous Michel VIII, n'a rien de comparable avec le problème qui s'est posé en Occident.

b. L'avancement. Au XIIe siècle, deux listes de date assez rapprochée nous ont permis de suivre la progression des premiers archontes vers le sommet 5 • Autour de l'année 1400, l'abondance des actes, où les archontes supérieurs interviennent fréquemment, nous offre un (1) MM, l, 174; d'où peut-être le prédical 't'L!-LL6>'TIX't'OÇ, employé en la circonstance non en faveur du grand économe de la métropole, mais en considéra Lion du cumul. (2) MM, l, 535, 17 : 't'L!-LLW't'iX't'OÇ 8LXiXLOCPUÀiX!;; il me semble que Daniel Kritopoulos, postulé par les autorités locales, devait résider depuis longtemps sur place et qu'il tenait le titre auprès du voïvode. (3) M:\I, 597 (début), II, p. 424; il Y a erreur sur la fonction: lire skévophylax, non chartophylax. (4) Voir la notice, p. 338-344 j et ci-dessous p. 158-160. (5) Voir p. 100-103.

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nouveau moyen de contrôle. En plus, nous constatons la formation de véritables familles d'archontes ecclésiastiques qui n'ont plus la même origine qu'autrefois; il doit exister certainement, comme au XIIe siècle, des neveux de métropolites qui suivent la carrière grâce à l'exemple et au concours de leur oncle, mais le déterminatif o TOÙ devient beaucoup plus rare l . A la fin du XIVe siècle, la permanence de certains noms, les Balsamon, les Syropoulos, les Eugénikos, laisse entendre que nombre des diacres et prêtres mariés occupent les postes et ne cherchent pas à obtenir un épiscopat qui entraînerait la séparation des époux. A part le grand économe, qui a disparu momentanément, les sept premiers dignitaires de la fin de 1397 sont connus et changent de nom après juin 1400. Entre ces deux dates, nous apprenons que Dèmètrios Balsamon, grand-sacellaire encore en février 1400, est remplacé dès juin de la même année par Michel Aoinarès et mentionné, en janvier 1401, comme décédé 2 ; d'autre part, l'exchartophylax Jean Holobôlos est devenu métropolite de Gotthia vers la fin de 1399 3 • Ces deux vides provoquent le mouvement de personnel représenté par le tableau suivant Avant juin 1400

Fonction

Dèmètrios Ralsamon (mars 1400 : MM, 569) Michel Aoinarès' (mars 1400 : ~IM, 569)

gr. sacellaire

Jean Holohôlos (voir MM, 528, 534, 536, 550) Jean Syropoulos (mars 1400: MM, 5(5) Michel Balsamon (mai 1400 : MM, 575) Georges Eugénikos (mai 1400 : MM, 572) Manuel Balsamon (févr. 1400 : MM, 553)

gr. chartophylux

gr. skévophylax

sakelliou prO tekdikos protonotaire logothète

Depuis juin 1400 Michel Aoinarcs (juin 1400 : 579) Jean Syropoulos (août 1400: 597, p. 424)' Michel Balsamon (juin 1400: 579) x

Georges Eugénikos (sept. 1400 : 599, p. 603) Manuel I3alsamon (juin 1401 : 652, p. 503)

x

La régularité de l'avancement est tout à fait remarquable. Néanmoins, le poste de sakelliou, laissé vacant par la promotion de son titulaire, reste libre; du moins, il n'est pas occupé par (1) On ne le rencontre pas une Cois dans MM, 1-11, (2) Voir les actes MM, 553, 559,565,569, et h:ei\loç dans 622 (ligne 6) : janvier 1401. (3) Voir ~D.l, 528 (lignes 9-11) : octobre 1399. (4) La lecture 'Acrwlip"lç de MM a été corrigée par H. Hunger dans Reu. des Él. Byz.24 (1966), p. 67. (5) Lire skévophylax, comme dans le ms Vindob. hist. 48, f. 169, 1. Il.

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celui qui était le plus près et qui s'arrête au poste inférieur de prôtekdikos, soit par convenance personnelle, soit par décision du patriarche. La raison exacte de l'exception nous échappe; si le patriarche réservait le poste à qurlque archontp, de rang inférieur, il y aurait dérogation à la règle générale qui commande presque automatiquement l'ascension des degrés hiérarchiques. L'avancement dépend encore de la volonté du promoteur, mais il est conditionné aussi par le fait que les archontes prennent l'allure de fonctionnaires de carrière, plus stables ou déterminés à rester dans l'administration; en 1400, trois Balsamon se suivent d'assez près et un quatrième, le futur chartophylax du concile de Florence, doit être déjà au rang des clercs inférieurs, ou dans l'enfance. Au XIVe siècle, non plus qu'auparavant, tout archonte ne franchissait pas obligatoirement tous les degrés. Ainsi, Jean Syropoulos ne passe pas dans le chartophylakion en 1400. Nous pouvons esquisser le curriculum de certains personnages, par exemple Georges Perdikès, dont nous connaissons les titres et les dates suivantes :

1348, épi sékrétou : MM, 128 (1, p. 285). (1351)-1354, canstrisios et skévophylax du clergé impérial PG, 151, 763; MM, 156 (1, 349). 1360, sakelliou et dikaiophylax : MM, 173 (1, 394)1. 1368-1374, grand skévophylax et dikaiophylax : PG, 151, 716 ; MM, 309 (1, 566); dernière mention dans l'acte Chilandar 155 (éd. Petit, p. 329). De plus, on remarque qu'en 1351 il suit un parent nommé Théodore, qui signe avant lui comme épi déèseôn 2 ; Georges ne doit pas être encore canstrisios. En 1400, vient un autre Perdikès, Akindynos, au poste d'hypomnèmatographe (MM, 557, etc.). La carrière de Georges présente donc le cumul constant d'un titre ecclésiastique avec un titre impérial, dont nous ne savons pas quel degré de juridiction lui était attaché. Dans l'intention de Michel VIII, il comportait toutes les attributions judiciaires appartenant au fonctionnaire impérial, mais le Pseudo-Kodinos ne l'inscrit pas dans les rangs auliques. Donc, même si Perdikès a occupé quelque autre poste inférieur, il n'a pu recevoir tous ceux de la hiérarchie supérieure. L'avancement ne pouvait suivre une ligne parfaitement continue; cela tient surtout au fait que les élections épiscopales creusaient des vides dans les rangs des archontes, comme c'est le cas en 1400, après (J) Dans l'acLe MM, 172 (l, 389, 33), il Y a trois archontes: le grand sacellaire, le grand skévophylax et le dilcaiopltylax, qui doit êlre déjà le sakelliou Perdikès (juin 1359). (2) PG, 151, 763. -

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l'élévation du chartophylax Holobôlos au sIege métropolitain de Gotthia. Bien que l'on ne dispose pas de statistique exacte, la majorité des métropolites devait provenir à l'époque des rangs monastiques 1 ou des rangs moyens oe l'archontat. 6. L' hypolypôsis de Mallhieu 1 2 •

Le registre du patriarcat de Matthieu compte à peu près 146 numéros pour un espace de deux années: fin 1399-fin 1401 3 . Durant cette période, ou bien la chancellerie a changé de sLyle, ou bien le tribunal patriarcal n'est plus ce qu'il était auparavant. Les protocoles avec liste de synodaux sont pratiquement inexistants, de même que les actes avec liste de présence insérée au début du dispositif'; malgré cela, la plupart des actes sont dits synodiques et près d'une quinzaine se définissent : O'UV08LX~ 8L&YVWO'LC; x~1. &1t'6?~O'LC;5. Des lettres notifient diverses sentences dont l'objet ne diffère en rien de celui de ces aetes 6 ; pour s'en rendre compte il suffit de regarder les deux actes voisins, MM 570 et 571, qui règlent un problème semblable relatif aux biens d'un enfant mineur. Le premier est dit gramma, le second diagnôsis synodique, alors que tout l'exposé montre bien que le patriarche est resté seul juge. Si les métropolites ne paraissent jamais à ce tribunal synodal, les archontes, du sacellaire au prôtekdikos et plus bas, sont souvent mis à contribution comme auxiliaires de justice. Par groupe de deux ou trois, ils figurent dans une dizaine d'actes. Il est probable que, dans toutes les causes jugées par ce

(1) Les formules de profession de foi de l'hypopsèphios mentionnenl souvent dans la signature l'état de hiéromonachos. Les quatre ordinations de Matthieu (1400-1401) concernent des moines: MM, 529 1-3, 672; une, lin prêtre local: 645. (2) OUDOT, Ac/a, n. 27, p. 134-162, d'après Vindob. hisl. 'lr. 55 (69), seul témoin connu. (3) MM, 521-687 (II, p. 296-570); durant les douze années de Philothée nous comptons dans les 136 actes. (4) Les seuls actes véritablement synodiques de cdte periode sont les actes d'ordination dont la forme reste parfaitement régulière: mention des volants dans le dispositif: MM, 529 1-3,645,672; le nombre des volants est seulement très réduil (4 ou 5). Ces ordinations représentent vraisemblablement le lotal réel des deux années; durant les autres patriarcats au contrairp, le nombre des acles d'ordinaUon enregistrés est nécessairement inférieur il la l'Calitl\. La différence entre le registre de ~lalthieu el celui des prédécesseurs pourrait donc signifier qu'il est plus sincère. (5) Voir les acles M~I, 528, 530, 537, 550, 553, 557, f>62, ;>71, 58·1, 585,591,597, 599, 667, 670. Ou bien le rédacteur passe sous silence la pal·ticipalion des membres du synode, ou bien le patriarche a décidé seul sans leur concoul'S. (6) Environ 80; voir les actes groupés 608-614, 648-656; sans qu'apparaisse un seul membre du synode, on dit que l'action est accomplie cru\lo8~)(wç ou que la lettre représente une &.7t6epIX0'~ç O'u\lo8~y.1) : MM, II, p. 308, 8; 357, 24; 367, 1; 374, l, etc.

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patriarche durant les deux années, les mêmes archontes assistèrent le président du tribunal, qui reste théoriquement le synode. L'anomalie de cette pratique, dont on a déjà signalé l'importance l , tient aux circonstances d'une vie publique très troublée; absences de l'empereur, attaques des Turcs, dissensions entre le patriarche et les métropolites constituent autant de facteurs déjà fort connus, bien que l'état intérieur du patriarcat ne soit pas encore tout à fait éclairci 2 • Du point de vue historique et canonique, on n'a pas tiré tout le parti possible de l'ordonnance publiée par Matthieu l en 1397-1398, dès la première année de son règne. Zhishman l'a utilisée et la cite par fragments 3 ; l'édition récente du texte complet est restée sans commentaire 4 • L'ordonnance, publiée par le patriarche pour lui-même, les évêques ct le clergé

(1) l'. LE'IERI.E, t Heeherchcs sur les institutions judiciaires il l'(\poque des Paléologues. II. Le tribunal patriürcal., Arzal. Boil. 68 (I9r>O\, 318-333. L'auteur voit un rapport entre la réforme de la justice sous Andronic III et la proportion des causes !lui passent devant le tribunal patriarcal; elle baisse en effet à partir de 1330, puis l'l'monte progressivement de 13HO il 140'2, période durant laquelle l'état intérieur de l'empire est au plus bas. Il y a cependant plusieurs inconnues, en particulier la proportion des causes que le trihunal des juges généraux instruisit dans l'intervalle, pendant qlle le tribunal patriarcal entre en sommeil; comme nous ne connaissons guère l'activité de ce dernier qu'à travers le registre, nous n'avons aucune preuve que celui-ci est mHhodique et complet. La vérification par statisLiques reste donc précaire. Une autre inconnue est la définition propre du tribunal patriarcal; du déhut du siècle (patriarcat de Jean XIII et Isaïe) à la 11n (presque uniquement les deux années 1400-1401), la composition même du tribunal change, sans parler de la diversité plus grande des cas qui lui sont soumis; le tri1.Junal patriarcal, synodal au dt-but ~au sens strict: avec les métropolites eruVe:8pLcX~OV'ttC;),devient un tl'ibunal nrchontaI. En somme, la pra tique de la fin du siècle, tenant à des causes particulières, ne correspond plus exactement il la tradition du tribunal synodal. J'analyserai les actes du patriarche Matthieu 1 du point de vue diplomatique dans l'ouvrage Le registre synodal du palriarcat byzantin uu X Jl'. sUc/e, en parlant de la comparaison enlre gram ma rl diagnôsis et de leur caracti're synodal ou non. ('2) Un des principaux opposants a laissé des mémoires encore inédits; voir V. LAl'RE!'ôT, "Ln paradoxe théologique: la forme de la consécration épiscopale selon le mélropolite ~Iacaire d'Ancyre ., Or. Cllr. Per., 13 (1947), 551-561. :3) J. ZIlISHMAN, Die Synoden und die Rpislropal- Amler... , Wien, 1857; voir p. 105, 1I0ies l, 6, etc . . 4) OVDOT, Acta, p. 134-16'2. Le litre U1tOTU1tWO'LC; fait allusion peul-être il èv TU1tC:l U1tO!J.\I~!LCl't'OÇ de la conclusion (§ 34, p. 16'2). MatLhieu cite un autre ade de même litre, ordonnance relative il l'adelphaton : ~nl, 11, 353, '22. La date de l'hypotypôsis, le fait qu'elle n'est pas dans le registre, non plus que l'aulre qui est perdue, le début des inscriptions d'actes coïncidant avec le départ du chartophylax Holobôlos devenu mélropolite : tout nous indique qu'en plus de la conjoncture hislorique, des questions de personnel jouenL un certain rôle dans la conSCr\'ation des aetes ; après deux années à peu près vides, les actes sont inscrits régulièrement. L'activité a dù être aussi intense durant ees deux premières années, mais les actes ne furent pas recueillis, ou bien la partie des registres qui les contenait est perdue.

LES DERNIERS SIÈCLES

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qu'il a ordonné l , contient, après des considérations morales sur les devoirs du pasteur, le règlement du tribunal sacré et la définition des cinq archontes exôkatakoiloi, parmi lesquels ne figure pas le grand économe. Lne liste des offices, en deux reccnsions 2 , enregistre cette éclipse du premier des archontes qui ne paraît pas non plus parmi les divers officiers cités dans les actes de l'époque; tous les premiers sont attestés, sauf lui. Matthieu invoque la coutume antique de l'Église qui régit les offices:!, comme le faisait Balsamon, pour lequel les archontes ne sont pas à la merci de l'arbitraire épiscopal, mais sous la garantie des canons 4 • En réalité, le patriarche est plus proche de ceux qui pensaient, soit du temps de Balsamon, soit peu après, au début du XIIIe siècle, que les promotions d'arehontrs se font au gré de l'évêque 5 ; il dit lui-même que « ses très saints et illustres prédécesseurs n'ont pris aucune mesure à ce sujet )6, Il veut dire certainement que le règlement administratif et disciplinaire qu'il propose est destiné à réprimer des abus et des confusions contraires à la coutume' ; mais celle-ci reste une tradition orale, une pratique, qui ne sont pas codifiées par des textes positifs récents ou anciens. L'ordonnance comprend trois parties: §§ 4-~, devoirs de l'évêque; §§ 10-14, le tribunal sacré; §§ 15-32, la juridiction des exôkatakoiloi. A propos du tribunal, le patriarche décrit succinctement le rôle des divers archontes durant les séances. La place qu'ils doivent occuper symbolise la part qu'ils prennent à l'action et nous fait distinguer trois catégories. - Les exôkatakoiloi siègent à côté du patriarche (-Tt'CXpOCX.OCe~f.LEVOL) ; chacun introduit les causes relevant de la compétence de son bureau et conduit les enquêtes; mais, au cours des débats, ils n'ont pas la liberté de contredire un évêque; s'ils ont une remarque à faire, ils s'adressent au patriarche. - Les autres archontes, sans distinction, se retirent derrière le siège patriarcal, dès que la séance est ouverte; en principe, ils ne disent mot; cependant ils ont la faculté de s'intéresser à une cause et même de plaider (cruv'YJyopEi:v) 8 en faveur d'un accusé; ils peuvent (1) OüDOT, loc. cil., p. 136, 7-9. (2) :'\OtiCI'S P: texte, p. 572-573; comml'ntairr, p. '28t)-·2tl4. (3) OUDOT, 140, 25-26; 142, 27. (1) PC, 138, 144 A. (5) Opinion combattue par Jean de Kitros : PC, 119, 969 B. (6) OVDOT, p. 134 (ÎlIl)-136 (début). (7) L'exorde insiste sur les méfaits de 1'&:":'iX~llX; le patriarche réprouve surtout la coutuml' des archontes de donner des consultations à leur domicile: p. 154, § 24 (adressé au chartophylax) ; p. 160, ~ 31-;3'2. (à tous). En fait le patriarche veu!. que lout passe en synode, ou plutôt par lui. (8) Ainsi l'hypomnèmatogl'aphe se présente comme èVTOÀe:UÇ d'une plaignante: M~l, Il,361,3 (de l'acte G57). Le patriarche considère l'assistance aux séances pour les jeunes al'chontes comme un cours pratique de droit: OUDOT, 144 20-22.

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APERÇU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

soumettre des observations au patriarche directement ou par l'intermédiaire des exôkatakoiloi. - Les notaires et les épiskopeianoi se tiennent, les uns auprès du trône patriarcal, pour être continuellement à sa disposition, les autres au-dessous du banc'" ou des sièges de l'épiscopat!. Le tribunal décrit n'est pas distinct du tribunal synodal. De plein droit, selon la coutume, les évêques supérieurs présents émettent leur avis (Y'JW(.Looo,~r:v) ; le patriarche clôt les débats et prononce la sentence : 1t'&POCÇ È1tL't'L8É:vOCL, (h09ocrv~cr8ocL. Le patriarche fait une obligation aux archontes en général d'être présents, si possible, chaque jour et, sans faute, « les jours synodiques »2. Il y a donc des jours réguliers d'ouverture pour des séances ordinaires; ce sont toujours sans doute les lundi, mercredi et vendredi de chaque semaine, depuis au moins la fin du XIe siècle. La manière dont la présence du corps épiscopal est signalée signifie qu'ils ne sont pas convoqués nominalement à ces réunions ordinaires du tribuna13; ils se présentent librement. Leur assistance n'étant requise qu'en certains cas déterminés par le droit, par exemple pour un jugement contre un évêque ou un prêtre4, le tribunal ordinaire peut statuer sans leur concours, même si le patriarche est seul juge; cela dut se produire souvent, comme il est prouvé par la teneur des actes de Matthieu. Le pouvoir suprême du patriarche est mis davantage encore en lumière dans la définition des principaux offices, comme nous le (1) ÜUDOT, 146 3-4; l'éditeur traduit crX(fL7tQUe; pur bunc (des évêques). Ce n'est pas ce que veut évoquer le texte. Que les évêques soient assis sur un banc ou sur un siège individuel, peu importe; mais les épiskopeianoi ne peuvent s'asseoir xcx't'w't'épw, si les sièges épiscopaux ne sont pas surélevés, sur une estrade. Une description contemporaine de séance liturgique d'ordination (fL~XPcX crrppcxyEe;) nous donne une image semblable en termes différents; patriarche sur son Lrône, exôkatakoiloi sur les degrés de l'cXvcxoct6pcx (estrade du trône), auLres archontes xchw fLE't'cX 't'1jv cXvcxoiX6pcxv, évêques sur leurs trônes ; DUCA!'IGE, Glossarillm, 412 (texte de Gémistos, anonyme dans 1. HABERT, Archieralicon, Paris, 1647, p. 27). A cette description, Ducange ratluche des citations relatives à la cavea ('t'eX xon..~ '1) de l'Hippodrome (Gloss., appendix, 77; append. altera, 205). Les exôkatakoiloi, en touL cas, sont birn ceux qui, parmi les archontes, siègent hors du cret/x, du bas-fond; dans la définition du terme, l'image du bèma entre ainsi au premier plan et l'explication est très séduisante et conciliable avec une étymologie possible. Mais si les choses éLaient aussi simples, pourquoi l'auteur de la notice B (ci-dessus, p. 60) va-L-i1 chercher des xcx't'cxxoEÀtcx qui n'ont J'ien à voir avec la placc dans le bèma ? (2) ÜUDOT, loc. cit., p. 1442: O"UV08LX'ije; oilO"7Je; l)flépcxe;; 1.16,19: Èv ure; O"u\lo8txcxte; ~flépcx~c;. L'obligation s'adrrsse à tous les archontes, même à ccux qui se tiennent 07tt0"8EV (144, 7), derrière le siège présidentiel. Sur les jours synodiques 't'OC't'OC;) et le protopapas mégas (8EOcpLÀÉ()'t'OC'rOc;) sont deux personnages distincts ct appartiennent par leur qualificatif à deux classes différentes li ; l'entrée du grand ecclésiarque et du protopapas dans la hiérarchie des archontes proprement dits n'est pas éloignée. Parmi les autres (1) Nous sommes trop loin du xe siècle où l'on cite un protovestiaire du patriarche: voir p. 46; ~Lo"TtOCpLOÇ sc trouve aussi dans Vind.j. 15; voir p. 569. (2) Ils sont cités d'après l'Euch. Allatianus (en principe Barberinus 390) : GOAR, Euchologion, 1647, p. 641 : 0 o"xe:uotpuÀoc~ fle:TOC TW'J un:' OCÔTOÜ XOCPTOUÀOCPLWV xoct ol XOCPTOU).OCptoL fle:TOC TW'J ùn:' OCÙTW'J 8e:wpwv; il s'agit de la prépal'a lion du myron (saint-chrême), réservée en effet au skévophylax. C'est un cas où on doit admettre que l'Euchologe de Chypre (copié en 1576) relient des textes et des usages proprement byzantins. Les autres formulaires édités par Goar n'ont pas tous ces détails, qui doivent provenir d'un cuchologe de la capitale. (3) Voir note du Genev. 23, p. 564; O"T6flOC appartient à une définilion traditionnelle du chartophylax et jamais du sacellaire. (4) Voir la notice, p. 322. (5) Acte de 1401 : MM, II, p. 523.

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TRADITION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

définitions, la variante du canstrisios confond l'office de cet archonte avec celui de l'ostiarios, porteur du flamheau dans les processions depuis G 15; le pouvoir du hiéromnèmôn sur les reliques des saints sera mis en relation avec le pouvoir liturgique de consacrer les églises auquel fait allusion la notice KU 12 et qui est un vestige de la liturgie ancienne 1. 17.

NOTICE

R

La notice est connue par un groupe restreint de manuscrits qui s'élargira probablement par l'étude des notices postérieures et modernes (en gros: à partir de 1453) qui l'ont utilisée 2 • Les trois manuscrits que je connais ont une parenté entre eux. Le Balopedinus 516, p. 669-670 (xv e s. d'après le catalogue), et le Valicanus 1185 (XVIe-XVIIe?) associent la notice avec l' Eklhésis de Nil, comme le feront en général les nomocanons postérieurs et de manière encore plus étroite. Le témoin principal, Valicanus 856, daté du XIVe siècle par le catalogue, contient une partie du Xv e siècle 3 ; la notice est au f. 37Jr-v. Excepté l'Eklhésis de Nil, le Valicanus est de contenu très proche de celui du Balopedinus; ils dérivent d'une même source, ou le ms de l'Athos dépend de celui du Vatican, auquel il a ajouté de nouvelles pièces. Nous sommes devant une tradition très réduite et le Valicanus n'est pas très éloigné de la source; si sa copie était réellement datée du XIVe siècle, la parité approximative de date avec N et 0 provoquerait une difficulté insurmontable d'interprétation et de datation. L'origine de cette notice ne pose pas de problème, puisque la plupart des définitions viennent de la notice N, de même que le système de numération, poussé jusqu'à sept pentades. Les définitions d'officiers supérieurs sont simplement abrégées; dans celle du logothète, le rédacteur supprime la répétition de )..0YOYPiXrpÛV et, à propos de l'ostiarios, il mentionne le dibamboulon, dont parle également le Trailé des offices 4 • Dans la sixième pentade reparaît (1) Voir la notice, p. 372. (2) Citons comme indice le plus voyant de dépendance, dans la noUce moderne, le réemploi de la note fmale concernant le protopapas ; je la lis dans les deux nomocanons modernes (mss) de notre institut ct elle doit sc trouver communément dans les nomocanons de l\falaxos cités plus loin (p. 291-292). (3) Vérification due à J. VERI'EAU,X, Pseudo-Kodinos, p. 344, n. 4. Je ne connais pas exactement le contenu du 1Warcianus 608, cité par le même auteur; s'il contient aussi la même notice, il apporle peul-êlre quelque variante curieuse ou nolable. (4) PSEUDO-KoDINOS, éd. Verpeaux, p. 190 6-7, 191 10-11. La contamination entre ostiarios ct lampadarios, que nous observons dans II 16 et K U (n. 15 a-b), provient d'un échange de termes enlre notices ecc!esiastiques et auliques. Il est probable

NOTICE

R

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une inversion ancienne, déjà visible en D 24-25, 30 (ostiarioi, deutéreuontes, mégas protopapas) ct très nettement dans J 25-27 : ostiarios, deutéreuôn des diacres, protopapas; la notice N avait corrigé cet ordre d'après Gl. Enfin apparait ici le maïstôr, qui désigne le maître de chapelle suivant la terminologie du Traité des offices 2, sans aucune allusion au maïstôr des rhéteurs. La notice R serait tout à fait banale et négligeable sans l'inscription du grand ecclésiarque parmi les exôkatakoiloi et la note finale, contemporaine d'un nouvel acte de promotion concernant le protopapas et l'archidiacre, deux personnages que nous rencontrons depuis le début du XIIIe siècle aux frontières inférieures de la hiérarchie des archontes 3. Ces promotions, de date et de valeur difTérentes, n'ont pas laissé de trace dans les actes impériaux et patriarcaux de l'empire finissant, si bien que la notice R devient témoin unique. Le sens de ce témoignage est mis en pleine lumière par le contraste entre les listes et notices de type ancien jusqu'à la notice 0 (où l'hexade initiale, constituée en 1192, est unanimement respectée) et les deux listes pa et pl, qui reviennent temporairement à une pentade amputée du grand économe, chef de file traditionnel de tous les archontes. L'ekklèsiarchès est entré chez les archontes par la petite porte. La liste D 28 assimile l'archonte phôtôn à ce ministre; à cette date, d'après le témoignage de Jean de Kitros qui réserve à un prêtre l'emploi de l'archonte «( des lumières) chargé de la préparation au baptême 4 , les deux étaient normalement des prêtres et la fonction comportait en principe une juridiction presbytérale. Il que, dans le langage courant, lampadarios (~tait plus usité qu'ostiarios j ce dernier mot n'évoquait pas l'instrument (lampas) de l'olllce. Ces osLiaires, porteurs de /lambeaux, ofJJciaient à l'extérieur, car à l'intérieur de l'église, les dépotaloi-céroféraires participaient aux processions rituelles; le narthex dont ils étaient munis (voir p. 270, n. 6) n'était peut-être pas uniquement une baguette, insigne de service d'ordre, mais devait pouvoir servir de support à des flambeaux ou des cierges; ce n'est qu'une hypothèse tirée de la formule traditionnelle d'ordination qui assimile dépotatos ct X7)po!popoç. (1) Cet arrangement consiste à placer le deutc,reuôn après le protopapas, selon la logique de la préséance: voir tableaux, pp. 268 et 272. Mais le rapport entre li' et G l'este assez lointain et indirect. (2) Psrq;Do-KoDlNOS, éd. Yerpeaux, p. 190, 7, etc. ; dans une liste aulique, il est désigné IJ-c(Co"rwp "roi) Y-Àl}POU : p. 339, 151-152. Il existait probablement un maïstor du Palais, qui n'etait pas clerc et qui pouvait diriger des divertissements profanes. (3) Le m('gas protopapas figure pour la première fois en D 30; l'archidiacre en G 34, puis H 17; le grand-archidiacre en K (1-2) 15 c el 1;:; b. Cette litulature est d'origin'~ obscure: voir p. 135-136. (4) Le rapport avec l'ancien archonte phôtôn, qui tenaill'ocv-rpocv (voir p. 47, n. 2; 49, n. 2), est indéterminé. Le sens traditionnel de "roc v, titre dont se sert Jo' 24 pour définir le protopapas. (1) Ce système pourrait expliquer les hésitations des noUc!'s sur le nombre des ekdikoi, car les séances, comme nouS verrons, ne semblent pas régulières et se tiennent sur convocation. Le nombre de 12 est d'ailleurs très plausible, par comparaison avec le nombre des ekdikoi connus en 1357 (acte cité, p. 326), ou avec celui des juges qui composent un tribunal impérial: actes (fin du XIIe siilcle) décrits par P. LE~1ERLE dans Rev. des ÉI. Byz., 19 (1961), 261-262. (Z) J-lisloria : Bonn, 310 2-4 = PG, 139, 589 B. (3) Typikon Dresdensis, d'après la descripLion de Dmitrievskij (cité plus haut, p. 47-48). De plus, au jour de Pâques, pendant que le patriarche lit l'Évangile au synthronon, les ekdikoi se tiennent rangés en face de lui le long de l'autel (Trudy, art. cil., p. 537). (4) Hypothèse la plus probable; cette colonne ne devait pas être éloi~nélJ des portes de l'esonarthex. Le même t~'pikon en nomme une qui est dite 'riic; 7tpoxe:v't7Jae:ç (Trudy, arl. cil., p. 534). Dmilrievskij renvoie à D. Th. BJELJAEV, Byzanlina, S. Peterburg, 1893, 2, 152, note 1 ; d'après cet auteur, qui parle des entrées de l'empereur, celle de Pâques se faisait par les ~ portes royales., comme le dit De Cer. l, l, § 14. Le patriarche attendait donc ('arrivée de l'empereur non loin de la porte principale, pour faire son eutrée avec lui; 7tpoxé:v't"l')a~ç doit désigner la même chose que 7tp6xe:llaoll, beaucoup plus fr(~quent : DCCANCE, Glossarium, 1242. (5) Texte en appendice, p. 53·1-536. (6) PG, 138, 1037 B. .

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LES GRANDS OFFICIERS

Matthieu 1erl et de Syméon de Thessalonique 2, au début du xv e siècle. En ordre décroissant, ces auteurs mentionnent les activités suivantes :

a) défense des accusés. Les quatre auteurs en parlent. Tornikès spécifie qu'il s'agit des personnes sujettes à une accusation de meurtre. Matthieu et Syméon insistent sur le fait que le prôtekdikos inflige à des coupables les peines spirituelles, mais Syméon considère comme juges, sans distinction bien nette, tous les archontes supérieurs; b) causes de libération d'esclaves. Tornikès et Balsamon ; c) droit d'asilc 3 • Balsamon et Matthieu. Tornikès n'en parle pas expressément; mais nous savons que seuls les meurtriers réfugiés à l'Église pouvaient prétendre au jugement par l'ekdikeion; l'orateur, alléguant Hésiode, fait l'éloge de cette justice nouvelle; d) instruction des convertis, soit qu'ils proviennent de l'étranger (Matthieu), soit qu'ils retournent à leur foi reniée (Syméon). Le témoignage tardif s'accorde avec le fait que plusieurs ekdikoi du patriarcat de Calliste sont également catéchètes de la Grande Église", une fonction que Jean de Kitros réserve aussi à des prêtres. Les définitions des notices.

A part le quatrième cas, les notices attestent la même juridiction, mais en termes parfois très brefs 5 •

a) défense des accusés. Ce rôle est compris comme une protection accordée aux victimes d'une injustice : notice E ; ou bien à des captifs, OCL:x.!LcXÀW't"OL : notices F M N R. La juridiction est moins claire, si l'on dit que le prôtekdikos s'intéresse à des accusés : EyxÀ"tj!J.OC't"LXO[, notice J, juge des causes criminelles : XpL't"~C; E"(XÀ"tj!J.OC't"Lx(7)V U7t08ÉO'EWV, notices NOR. Le flottement du vocabulaire signifie que l'opinion n'est pas très ferme; la notice de Chypre, recension K 1 et K26, qui connaît le nombre de douze ekdikoi, accorde au tribunal une compétence pour des causes mineures; or Balsamon, dans son premier commentaire de Carthage 75, pense que la novelle 15 de Justinien permet au prôtekdikos de (1) Ou DOT, Acta, p. 158, § 29. (2) PG, 155, 369 D, 464 (ch. 244). (3) Sur la législation du droit d'asile, voir l'article de E.

HERMA.:'i,

dans Dicl. de

droit can., 1084-1089.

(4) Ci-dessus, p. 326, note 4. (5) Le prôtekdiko5 est n. 6, sauf dans K, où il prend le n. Il, vestige d'un ordre

antérieur à 1192; mais la valeur de la notice K est incertaine, voir p. 236-237. (6) La recension K' attribue au prôlekdikos la charge d'examiner les prêtres venant d'un autre diocèse et de vérifier leurs lettres testimoniales; ce rôle appartient clairement, dans la capitale, au chartophylax.

PRÔTEKDIKOS

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Juger des causes civiles et criminell~s mineures l . En pratique, il ne le faisait pas, car sa juridiction était surtout de for interne; mais peu d'auteurs le soulignent comme la notice H qui parle de juger les fautes de l'âme : Xp(VE:LV TOC YUXLXOC a9ciÀ~cx't"cx; elle est suivie de loin par M qui cite les sanctions spirituelles : 1T1)!J.e:î:cx 1tVe:u~cx't"LXci

2 ;

b) libération d'esclaves. Seules les notices HM emploient le terme propre : ÈÀE:UeE:p(~, qui se trouve dans Balsamon. Les notices qui parlent seulement d'accusés et de prisonniers ne peuvent sous-entendre par là les actions en justice contre ceux qui attentent à la liberté des personnes. Cette juridiction ancienne, dont parlent Tornikès et Balsamon, tombe en désuétude aux XIIIe-XIVe siècles; la nécessité de libérer les captifs semble plus pressante à l'époque que le besoin de protéger des esclaves; c) droit d'asile. Nous avons vu à propos du sakelliou que certains veulent lui attribuer une juridiction relative à des réfugiés. Cela n'est pas vraisemblable: la notice G, isolée 3 , est de peu de poids devant l'accord avec Balsamon et le patriarche Matthieu des notices qui parlent des réfugiés et du droit d'asile: deux témoins indépendants E et G (surtout Mosquensis), puis les dérivés de G : o et R. Balsamon faisait remarquer cependant que le droit d'asile, de son temps, n'était pas sans limites et que des réfugiés étaient déférés au pouvoir civil contrairement aux lois 4 • Au XIVe siècle, pour ne citer qu'un exemple notable, Grégoire Palamas fut contraint de quitter l'asile de Sainte-Sophie et enfermé à la prison du Palais; un prostagma impérial contemporain justifie cette sanction par le fait que les réfugiés, sortant de l'enceinte réservée, troublaient les offices sacrés 5 •

(1) PG, 138, 285 A: ~XÀ'IJ(.J.CI'tl){'ijÇ tl7to6éO"E:(,)ç ÈÀCIlPPOTépCIÇ. KI 11 : (.J.LXpcXÇ tl7to6éO"E:LÇ; c'est un cas où à la no lice de Chypre paraît se Conder sur l'expérience de sources byzantines antérieures, comme le suggère le rang donné au pl'Otekdikos j voir p. 236-'237. (2) Le texte de la notice l, mulilée, mentionnait certainement des actes écrits émis por l'ekdikeion ; voir p. 221. (3) Elle est d'autant plus isolée que la recension Mosquensis supprime dans la définition G 5 (du sakelliou) les mots: TIjv lPuÀcxx~v 'twv rrpoO"lPvy(,)v TIjç ÈXXÀllO"[cxÇ. L'autre notice qui parle de prison à propos du sakelliou (P' 4) ne mentionne pas les réfugiés, mais les pl'êtres, qui sont elTectivemenl sous la juril!iclion du sakelliou. (4) PG, 138, 285 C : oùx &vcxyxCX0"6~0"E:TCIL (ô rrp(,)'téx&LXOÇ) CXÙTOÙÇ dc; rroÀl'tlxàv 8LXCIo"'t"~pLOV rré(.J.rrE:LV, yLVETCIl a7J(.J.EpOV. (5) MM, l, 232-233, nO 104 •• Il est difficile de dire si cette décision était destinée à protéger Palamas el ses amis, ou si elle servit de prétexte à leur expulsion. J. MEYl::NDORFF, introduction à l'élude de Grégoire Palamus, Paris 1959, p. 104.



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LES GRANDS OFFICIERS

Elle est connue par un acte du tribunal, conservé dans le registre synodal, et par un rituel descriplif. . Le seul acte en forme presque complète émané de l'ekdikeion est un sigillion de novembre 1338 1. Un nommé Georges Tzerentzès, accusé de magie et condamné en synode, fut saisi ensuite par le bras séculier et emprisonné pour délit de fuite. Renvoyé de nouveau devant le synode par décret impérial qui le libère de prison, il comparaît aussi devant le tribunal du prôtekdikos qui fixe les épitimies et les conditions de la pénilence. Le sigillion est enregistré en même temps que la lettre patriarcale enjoignant au coupable, sous peine d'excommunication synodale, de respecter la senlence. D'après la teneur du sigillion, le tribunal se cantonnait dans un ministère pénitentiel: il recevait l'aveu du coupable et lui appliquait le remède des sanctions prévues. Le rituel édité par A. Pavlov d'après un manuscrit du xv e siècle 2 concerne le jugement d'un meurtrier qui s'est confié à l'Église et au patriarche; celui-ci le livre au prôlekdikos; sur son ordre, l'ecclèsiarchès place le coupable à l'extérieur des Belles Portes, où il sollicitera publiquement le pardon pendant quinze jours. Les juges, convoqués par le prôtekdikos, siègent sous sa présidence à l'ekdikeion, qui ne peut être éloigné du lieu d'asile et qui est accessible à tout passant. Le pénitent fait son aveu, reçoit une monition et la sentence verbale 3 , qui est ensuite mise par écrit. La formule écrite est qualifiée seulement de gramma et porte uniquement la signature du prôtekdikos. Une clause spécifie que le pénitent est à l'abri de toute poursuite, soit des tribunaux civils, soit d'un tiers, parent ou non de la victime du meurtre. Une note annexe ajoule que tout métropolite '(&pX~EpEUÇ) a même pouvoir de sanctionner un meurtrier et qu'il n'est pas requis de le renvoyer devant la Grande Église 4 ; c'est une manière de souligner le caractère exceptionnel de ce tribunal qui n'existe donc qu'auprès de Sainte-Sophie : dans les métropoles, c'est l'évêque qui siège en personne et non un délégué. La date du rituel est indéterminée. Certains traits sont bien La procédure.

( 1) 1\1 M,l, 180-181 , nO 79. (2) Viz. l'r., 4 (1897), 158-159, d'après lI10squensis 477 (Vladimir 331), r. 483-484, daté de 14'29. Le catalogue ne signalait pas ce texte proche d'une note connue sur les quatre. stations Il p~nilentielles, allribuée souvent à S. Basile; d'après le contexte du ms, le rituel semble postérieur à Harménopoulos ; il est inscrit parmi ses suppléments et n'a pas étë signalé ailleurs. (3) Le conlenu de la sentence est signifié par l'expression : xex\lo\l(~e;~\1 "rO\l tpO\l€ex ; elle consistait à appliquer dans chaque cas un tarir pénitentiel prévu dans les xex\lo\lcip~ex. (4) Loc. cil.,

p. 157.

PRÔTEKDIKOS

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attestés par de bons documents du XIe siècle. Une note de la Peira parle d'un meurtrier exempt de toute poursuite devant le tribunal du fait qu'il s'est réfugié à l'Église l ; cependant il est soumis à des amendes prises sur la part de son avoir personnel. Dans une de ses réponses canoniques, le chartophylax Nicéphore déclare que les stations pénitentielles attribuées à S. Basile n'ont guère plus cours de son temps; on n'applique cette procédure qu'à l'égard des meurtriers qui se réfugient dans la Grande Église pour avouer leur forfaiV. Ces deux textes ne parlent pas de l'ekdikeion, mais la procédure doit être sensiblement la même que celle du rituel; le tribunal du prôtekdikos, étant donnée sa localisation dès le xe siècle, était l'organe officiel et habituel de la pénitencerie publique. L'ordonnance de Matthieu 1er accorde apparemment plus d'indépendance au prôtekdikos qu'aux autres officiers, qui sont priés constamment d'en référer au patriarches. Dans la pratique, il se réserve une fois de prononcer la sentence et ne laisse au prôtekdikos que le soin de la mettre par écrit; en même temps il affirme encore que la charge du prôtekdikos est de juger et de fixer le canon de l'épitimie 4 • La comparaison des diverses sources nous fait connaître une juridiction précise et permanente du tribunal du prôtekdikos. Cette activité n'a plus de rapport avec celle de l'institution de Justinien : ses ekklèsiekdikoi sont plutôt des juristes et des auxiliaires de justice, tandis que plus tard ils se consacrent surtout à un ministère pénitentiel. Il leur restait peut-être de leur rôle archaïque une férule, aY.u"t"OCÀ"t)5, dont ils usaient parfois encore au (1) Peira, ch. 66, § 24. (2) Texte des réponses de l"icéphore, cd. BENESF.VIC, Vix. l'r., 12 (1905), 520-521 (qucst. 3) ; le même chartophylax et le p:..triarche Nicolas III donnent leur avis sur la valeur du kanonarion de Jean Nesteutès : ibid., p. 523. (3) Voir p. 14;'. (4) MM, II,534 (dern. ligne) : 0 'fel 'fOLCXÜ"t'Ct 1tCXp' cxù'tijç ('tijç ~. lJ.E'fp.) tYXELpLa6dç XphlELII 'fE XCXL XCXIIOII[~ELII, dit le patriarche au sujet du prôtekdikos; noter l'emploi de xallo\lL~ELII qui n'a plus le même sens que dans les textes anciens oil le mot signif1e plutôt; édicter de sa propre autorité; DCCAI\GE, Glossarium, 57!), 581 ; le texte cité d:ms appendia:, tl2, est la question posée au patriarche Nicolas III (Ref/estes, 982, nO 15). Parmi les acles de Matthieu l, nous avons aussi une lettre du patriarche à un homicide (MM, Il, 314, n. 531 i jU!!,é sous le patriarchc !Ii il j il :wait reçu l'épitimie, puis unl~ absolution, tandis que ses complices, qu'il avait lrahis, furent exécutés. Le patriarche insiste sur l'oLligation de réparer par aumônes et pénilenc!'s. (5) Canon 9 de CP : PG, 137, 1052 A-R ; DCCA:'lGE, Glossarium, O:À~\I, &axe:mj TO:U't'"I)\I ~XO\lTOÇ : ibid., 465 A. Ajouter il cela le l'ite concemant les métropolites: ÀlXf.l.6cX'IIEt 't"T)'II O:ÙTOG (Toi) U7tO~T1q>(OU) XEq>O:À1)\I (0 XO:pTO.">.'"" " ~È: ">. cx"'''' ocpqnxELcx ELO't XCXL" fLOVOV . o,CXV 0 ",e:LTOUPYEL., ~, " '">. ., 0 CXPXLOLCXXWVOC; TO EUcxyye:",WV, 0fLOLWÇ XCXL ELe; TCXC; \ '0. 'i ",." " , , ,"'). 'tI XCXL ou UE",EL EL7tELV cxu,oe; TO EUCXYYE"'LOV, EL ";LVCXV

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