Les oblats de Marie immaculée dans l'ouest et le nord du Canada, 1845-1967 0888642520, 9780888642523 [PDF]

Ce volume est le premier d'une s?rie de livres qui traiteront des activit?s des Missionnaires Oblats de Marie Immac

152 101 11MB

French Pages 358 Year 1995

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Table of contents :
Table des matières......Page 356
Préface......Page 6
Introduction......Page 8
I: L'IMPLANTATION, 1845–1871......Page 14
Dans le Nord-Ouest de l'Amérique......Page 16
Dans la Colombie......Page 28
La Congrégation des Oblats de Marie Immaculée......Page 34
À l'appel de Monseigneur Provencher......Page 39
Le choix de la Colombie-Britannique......Page 43
Premières expériences missionnaires, 1845–1850......Page 50
Un événement décisif: Taché coadjuteur, 1850......Page 54
Missions reprises et missions nouvelles......Page 59
Au coeur de la colonie......Page 63
La mission du Lac-Sainte-Anne......Page 68
La mission de l'Île-à-la-Crosse......Page 78
Diocèse et vicariat des missions de Saint-Albert......Page 83
Au district d'Athabasca......Page 86
Au district du Mackenzie......Page 92
Le vicariat d'Athabasca-Mackenzie......Page 101
L'île de Vancouver et la côte du Pacifique......Page 104
Au coeur de la Colombie-Britannique continentale......Page 110
Origine et formation......Page 118
Orientations et soutien......Page 123
Les premières expériences missionnaires......Page 125
Les missionnaires, 1851–1871......Page 127
Statistiques......Page 130
II: LE DÉVELOPPEMENT DES MISSIONS DU NORD, 1872–1967......Page 132
Les missions de la Rivière de la Paix et du Petit lac des Esclaves......Page 134
Les missions du lac Athabasca et du Mackenzie......Page 136
Les exigences matérielles......Page 140
Face à deux urgences......Page 143
Division du vicariat d'Athabasca-Mackenzie......Page 148
Le vicariat apostolique d'Athabasca (Grouard)......Page 150
L'Évangile chez les Inuit......Page 153
En des temps nouveaux au Mackenzie......Page 161
Le personnel missionnaire d'Athabaska-Mackenzie, 1872–1960......Page 164
Les missions du Keewatin avant 1910......Page 166
Création du vicariat du Keewatin......Page 170
L'expansion des missions......Page 172
Personnel—relevé et statistiques......Page 176
Fondation des missions inuit......Page 178
L'expansion missionnaire à la Baie d'Hudson, 1925–1967......Page 182
Les débuts de l'évangélisation, 1868–1908......Page 188
Préfecture et vicariat apostolique, 1908, 1916......Page 191
Une petite troupe de missionnaires, 1910–1935......Page 194
L'épanouissement de la mission, 1935–1967......Page 198
Les missionnaires, 1873–1960......Page 200
III: DANS LE SUD : DE MISSION À DIOCÈSE, 1872–1967......Page 202
Les missions indiennes......Page 204
Paroisses et oeuvres......Page 211
La province du Manitoba......Page 220
Auprès des Indiens et des Métis......Page 224
Auprès des Blancs......Page 232
La province d'Alberta-Saskatchewan......Page 239
Le personnel, 1872–1960......Page 241
Le vicariat de la Colombie-Britannique, 1872–1926......Page 242
Restructuration des provinces oblates de I'Ouest, 1926–1967......Page 251
La province St. Peter, 1926–1967......Page 253
La province St. Mary, 1926–1967......Page 255
Épilogue, 1967–1990......Page 260
Appendices......Page 264
Sigles......Page 288
Notes de fin de chapitre......Page 290
Bibliographie......Page 330
B......Page 338
C......Page 339
D......Page 340
F......Page 341
H......Page 343
L......Page 344
M......Page 346
P......Page 347
R......Page 348
S......Page 349
V......Page 352
Z......Page 353
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Les oblats de Marie immaculée dans l'ouest et le nord du Canada, 1845-1967  
 0888642520, 9780888642523 [PDF]

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Les Oblats de Marie Immaculee dans l'Ouest et le Nord du Canada

Page laissée blanche intentionnellement

Les Oblates de Marie Immaculee dans l'Ouest et le Nord du Canada, 1845-1967 Esquisse historique

Donat Levasseur, o.m.i.

The University of Alberta Press Western Canadian Publishers

Publie pour la premiere fois par The University of Alberta Press Athabasca Hall, Edmonton, Alberta, Canada T6G 2E8 et Western Canadian Publishers 10336-114 Street, Edmonton, Alberta, Canada T5K 1S3 Tous droits reserves © The University of Alberta Press et Western Canadian Publishers 1995 ISBN 0-88864-252-0 Donnees de catalogage avant publication (Canada) Levasseur, Donat. Les Oblats de Marie Immaculee dans l'Ouest et le Nord du Canada Comprend des references bibliographiques et un index. ISBN 0-88864-252-0 1. Oblats de Marie-Immaculee—Missions—Canada (Ouest)— Histoire. 2. Oblats de Marie-Immaculee—Missions—Canada (Nord)— Histoire. I. Titre. BV2815.N6L49 1995 271'.760712 C94-910674-7 Aucune partie de ce livre ne peut etre conservee dans un systeme de recherche documentaire, traduite ou reproduite sous quelque forme que ce soit—imprime, procede photomecanique, microfilm, microfiche ou tout autre moyen—sans la permission ecrite de l'editeur. Tous droits reserves pour tous les pays. Compositeur—Piece de Resistance Ltee., Edmonton, Alberta Imprime au Canada par Quality Color Press Ltd., Edmonton, Alberta The Alberta Foundation for the Arts COMMITTED TO THE DEVELOPMENT OF CULTURE AND THE ARTS

Preface

L'expansion missionnaire des Oblats de Marie Immaculee dans le Nord de l'Amerique prend son essor en deux endroits : la Riviere-Rouge et l'Oregon. De ces deux points, inaugures independamment l'un de l'autre, au milieu du siecle dernier, les Oblats se rejoindront un jour pour couvrir, par leurs missions, tout l'Ouest et le Nord canadiens. Dans l'un comme dans l'autre point de depart, les fils de Mgr de Mazenod ont ete appeles a poursuivre une oeuvre missionnaire commencee par des pretres du diocese de Quebec. L'expansion missionnaire dans le Nord-Ouest se caracterise, dans une premiere periode qui va de 1845 a 1871, par l'implantation de l'Eglise, et dans une deuxieme periode, de 1871 a 1967, par son developpement. Cependant, ce developpement de l'Eglise differe bientot selon qu'il s'opere dans le Nord ou dans le Sud. Dans le Nord, il demeure une action proprement missionnaire; dans le Sud, il conduit graduellement a la mise en place de dioceses reguliers, bien que des secteurs missionnaires demeurent presents. Ce parcours missionnaire de plus d'un siecle a travers un vaste pays a connu certains virages ou reajustements. La population primitive, a laquelle les missionnaires etaient envoyes et qui gardera toujours leur preference, est refoulee a l'arriere-plan par une forte population exterieure envahissante, ou confinee dans des reserves. Les missionnaires, en plus de leur ministere aupres des Indiens, doivent organiser une Eglise

V

vi

Preface

pour les Blancs, surtout pour le service de nombreux immigrants catholiques. Leur travail interfere avec celui des Eglises protestantes de plus en plus presentes. Les developpements politiques, economiques, sociaux du pays exigent d'eux une adaptation constante de leur action. Tenant compte de ces caracteristiques chronologiques et geographiques du champ missionnaire, notre ouvrage comprend trois parties. La premiere rappelle les origines de l'Eglise au Nord-Ouest, fait connaitre la congregation des Oblats de Marie Immaculee mise en charge de cette Eglise naissante et expose l'oeuvre missionnaire au cours de la periode de 1845 a 1871. A la fin de cette periode, des missions sont implantees dans les principaux centres du Nord-Ouest et deja se dessinent dans ses grandes lignes, les developpements missionnaires futurs. La deuxieme partie montre la progression de l'oeuvre missionnaire dans les regions du Nord, au cours de la periode de 1871 a 1967; et la troisieme fait voir, dans la meme periode, Faction missionnaire qui, dans le Sud, conduit a une Eglise regulierement constitute. Le present ouvrage propose au lecteur une vision du cheminement de l'evangelisation dans le Nord-Ouest. II s'appuie sur le terrain par le rappel de faits, de dates, de noms de personnes et de lieux, de statistiques et de citations de textes de missionnaires. Ces citations, temoins d'une epoque, sont reproduites, meme si certaines, en raison de leur vocabulaire, d'attitudes et d'orientations qu'elles presupposent chez leurs auteurs, ne sont plus admises a la lumiere des connaissances ou des sensibilites actuelles. Dans l'abrege d'une aussi vaste matiere, des choix se sont imposes et, d'autre part, des limites s'expliquent par l'absence de monographies suffisantes sur certains points. Tout de meme, j'espere offrir une vue d'ensemble assez complete du champ d'apostolat etudie et etre utile a qui veut en acquerir une premiere connaissance ou situer une recherche particuliere dans son contexte.

Je remercie ceux qui m'ont encourage dans mon travail, en particulier M. Raymond Huel, redacteur en chef du projet d'Histoire des Oblats dans le Nord-Ouest canadien, M. Guy Lacombe, directeur du projet, ainsi que mes confreres oblats Romuald Boucher, directeur des archives Deschatelets, qui a favorise mes recherches, Normand Martel, Jean-Paul Demers et Gaston Morissette qui ont lu mon manuscrit. Donat Levasseur, o.m.i.

Introduction

Avec la publication de ce volume, le projet d'Histoire des Oblats de l'Ouest prend definitivement forme et realise enfin son objectif premier de publier une serie de monographies scientifiques ayant pour theme les activites des Oblats de Marie Immaculee missionnaires dans l'Ouest et le Nord canadiens. Pourtant, cette entreprise avait deja ete envisagee il y a plusieurs annees. En 1957, a l'occasion de la publication du premier volume de l'oeuvre magistrale du pere Gaston Carriere, Histoire documentaire de la Congregation des Oblats de Marie Immaculee dans VEst du Canada, le pere Leo Deschatelets, alors superieur general, ecrivait dans la preface : Puissiez-vous nous donner dans un avenir pas trop lointain la suite de cette histoire qui s'arrete a 1861, date de la mort de Monseigneur de Mazenod. Puisque vous y etes, pourquoi ne pas songer egalement a une histoire documentaire semblable pour les autres parties de l'lnstitut au Canada. Ce qui etait la mission du Canada-Est n'est qu'une fraction de l'ensemble. Des pages semblables devraient etre ecrites sur la Mission de l'Ouest, avec point de depart a la Riviere Rouge, puis en remontant vers le Nord, le Mackenzie, Grouard, Keewatin, Baie d'Hudson 1 . Pour sa part, le pere Carriere avait reconnu le besoin de faire connaitre l'histoire des Oblats et, en attendant la publication de leurs depots d'archives, il croyait bon de pouvoir :

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Introduction

y suppleer en partie en faisant un usage abondant, a l'interieur meme de la redaction, des documents a notre disposition2. II travailla infatigablement a son Histoire documentaire et le douzieme tome, un index general de 317 pages, parut en 1975. Ses diverses occupations et ses ouvrages historiques l'ont empeche de repondre au desir du superieur general de preparer «des pages semblables... sur la mission de l'Ouest». II a neanmoins explore quelques themes de cette histoire dans des articles qui revelent sa maitrise de l'histoire documentaire 3 . II a publie deux biographies : celle du pere Hugonnard de l'ecole industrielle de Lebret4 et celle de M^r Ovide Charlebois, o.m.i., vicaire apostolique du Keewatin5. A cause du developpement des depots d'archives et des changements dans les methodes et les conceptions historiques, l'histoire documentaire n'a plus l'attrait qu'elle possedait a l'epoque du pere Carriere. Cependant, le desir de faire connaitre l'oeuvre des Oblats de l'Ouest n'a jamais diminue et, en 1981, la Conference Oblate du Canada decida d'inaugurer une serie de volumes ecrits par des specialistes. L'annee suivante, en 1982, elle area un comite d'histoire oblate pour mettre en marche le projet. Un fonds special fut institue pour venir en aide aux personnes qui feront des recherches. En 1986, le comite passa a Faction en se nommant des responsables : le directeur, M. Guy Lacombe, deux directeurs adjoints, les peres Albert Lalonde et Colin Levangie, et un representant de la Conference Oblate, le pere Felix Vallee, superieur provincial de la province Grandin. Quelques semaines plus tard Raymond Huel, professeur d'histoire a l'universite de Lethbridge, se joignit au comite en qualite de redacteur en chef. Pour faciliter la tache du comite de gestion et lui permettre de publier les travaux de recherche qu'il dirigera, une societe civile, Western Canadian Publishers, fut mise sur pied6. Les familiers de l'histoire de la Congregation percevront dans ce nom l'echo d'une ancienne compagnie oblate domiciliee autrefois a Winnipeg. II faut toutefois se rappeler que ceux qui oeuvrent presentement dans le projet ne sont pas les premiers a s'interesser a l'histoire des Oblats. S'il nous est possible de reconstituer les divers elements de cette oeuvre de pionniers nous en sommes redevables a une elite devouee qui nous a devances. Ces individus, membres de la Congregation, se sont interesses aux archives et a l'histoire tout en s'occupant de leurs devoirs et de leurs fonctions de religieux. Notons en passant le competent et devoue frere Alban Boucher, attache pendant presque toute sa carriere aux archives a Rome. II voyait a l'organisation des archives, a l'acquisition et au classement des documents et a la copie de documents pertinents pour les fonds d'archives oblates du Canada.

Introduction

ix

Dans la province du Manitoba, le pere Paul Etienne s'est beaucoup interesse aux archives et a l'histoire. Lors de son sejour a Lebret il a travaille a organiser et a classer le fonds du Manitoba. Avec son grand souci de precision, on retrouve des rectifications et des mises au point sur quantite de documents. D'autre part, quatre Oblats se sont occupes des archives de la province de l'Alberta-Saskatchewan. Le premier, le pere Jules Le Chevallier, entre en fonction le 26 Janvier 1939, etablit des principes rigoureux pour le classement des documents et les fonctions de l'archiviste. Lui succeda le pere Paul-Emile Breton qui, en depit de ses nombreuses fonctions, se devoua a l'oeuvre des archives et concut le projet de fonder l'lnstitut d'histoire de l'Ouest canadien. Cet Institut visait a la centralisation des archives de la province de l'Alberta-Saskatchewan, du vicariat du Mackenzie et des archives francophones de l'Ouest. Le pere Emile Tardif, qui succeda au pere Breton en 1964, n'a pas reussi a realiser le projet de son predecesseur; les archives resterent a la maison provinciale. Le dernier archiviste oblat, le pere Emeric Drouin, entra en fonction en 1971. Sous sa direction une entente fut conclue avec les archives civiles de l'Alberta et, selon les termes de l'accord, le fonds de la province oblate Alberta-Saskatchewan fut depose aux archives provinciales a Edmonton 7 . En plus de leurs occupations archivistiques, les peres Le Chevallier, Breton et Drouin, historiens et ecrivains reconnus, ont par leurs ecrits non seulement fait connaitre des chapitres de l'oeuvre oblate de l'Ouest mais ont aussi stimule l'interet dans ce domaine. A Grouard, le pere Aristide Philippot a poursuivi la double carriere d'archiviste et d'historien et prepare un grand nombre de manuscrits malheureusement restes inedits. II serait impardonnable de traiter de l'histoire des Oblats sans mentionner encore le pere Gaston Carriere dont l'immense contribution s'avere difficile sinon impossible a surpasser. On retrouve au-dela de douze biographies d'Oblats parmi les mille entrees que comporte sa bibliographie. Son Dictionnaire biographique des Oblats de Marie Immaculee au Canada*1 est un instrument de recherche indispensable pour ceux et celles qui etudient l'histoire des Oblats. L'abondante documentation assemblee sur ce sujet se retrouve aujourd'hui aux archives Deschatelets a Ottawa. Les archives Deschatelets sont le fruit de soixante-quinze ans de travail et constituent une documentation considerable sur les activites apostoliques des Oblats au Canada. On y trouve imprimes, manuscrits, microfilms, photos, diapositives, rubans magnetiques, audiovisuels, cartes geographiques, etc. Sous la direction du pere Romuald Boucher, un cadre de classement tres elabore, des fichiers et index appropries ont ete developpes pour rendre cette documentation plus accessible aux personnes qui s'adonnent a la recherche. Depuis mars 1988, les archives Deschatelets

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Introduction

occupent un local spacieux et moderne qui ameliore et augmente les services existants, ou les chercheurs et les chercheuses trouvent de meilleures conditions de travail. II ne pourrait mieux convenir que ce premier volume soit l'oeuvre du pere Donat Levasseur. A la fois Oblat, archiviste et ecrivain, il est un des representants de cette «vieille garde» qui a si bien prepare les debuts du projet d'Histoire des Oblats de l'Ouest. Comme ecrivain, le pere Levasseur a traite de spiritualite oblate dans Les Constitutions et Regies des Missionnaires Oblats de Marie-Immaculee a la Lumiere de Vatican II.9 Sa reputation d'historien repose sur son Histoire des Missionnaires Oblats de Marie Immaculee. Essai de Synthese10 qui a pour but de presenter «un tableau d'ensemble evoquant la vie concrete de l'Institut, dans ses activites apostoliques comme dans sa propre vie communautaire». Cette derniere oeuvre l'aura eminemment prepare a composer le volume d'initiation qui servira de point de repere a tous les autres qui feront partie de cette serie. Nous avions en vue un volume qui repondrait a toutes les questions que pourrait poser le lecteur peu familier avec la vie des Oblats, leur organisation et leur oeuvre apostolique dans le NordOuest canadien. Ainsi, la tache des auteurs et auteures des volumes en preparation serait facilitee car les sujets specialises pourraient etre abordes directement sans avoir a presenter une introduction generale qui deviendrait inutilement repetitive. Dans ce volume, le pere Levasseur a bien repondu a ce critere et son style clair et precis trace une route facile a suivre. La premiere partie de son etude nous decrit l'implantation des Oblats dans le Nord-Ouest de l'Amerique a partir de leur arrivee a la Riviere-Rouge et dans l'Oregon jusqu'a leur expansion a travers la prairie, le littoral de l'ocean Pacifique et le Grand Nord. Dans la seconde partie, l'auteur met l'accent sur la croissance des missions septentrionales de l'Athabasca-Mackenzie, du Keewatin et de la Baie d'Hudson. L'expansion meridionale de l'apostolat missionnaire nous est presentee dans la troisieme section. Tout en tracant les grandes lignes de cette oeuvre missionnaire oblate, le pere Levasseur nous renseigne sur l'organisation ecclesiastique et religieuse qui la soustend. II nous donne de precieux renseignements sur l'origine, la formation et le soutien des missionnaires ainsi que des statistiques sur le personnel, l'age des sujets et les annees de service. Un court epilogue decrit l'organisation actuelle des provinces oblates de 1'Ouest. En lisant le volume du pere Levasseur et les autres etudes qui feront partie de cette serie sur les Oblats du Nord-Ouest canadien, le lecteur doit se rappeler que l'apostolat oblat etait tributaire d'une philosophic et d'un vocabulaire refletant les valeurs et les traditions religieuses et culturelles

Introduction

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de l'Europe occidentale. Comme l'ecrit le pere Levasseur, les Oblats furent «temoins d'une epoque» et, par consequent, nous ne pouvons faire abstraction ni de leur action parmi les populations autochtones ni du vocabulaire dont ils se servaient, meme si ces actes et ce langage froissent la sensibilite de la societe contemporaine qui ne regarde plus le missionnaire comme le patriarche bienveillant mais plutot comme le personnage indiscret qui s'est immisce dans la vie et la societe des autochtones. Les termes utilises par les missionnaires pour decrire leurs ouailles indigenes—«sauvage», «barbare», «superstitieux» et «paien»—doivent etre interpretes dans le contexte du milieu historique, culturel et religieux qui les a engendres et dont ils sont le vehicule. Heritier de la culture dominante de l'epoque, le missionnaire se croyait en droit de minimiser les societes et les cultures indigenes afm de pouvoir reconstruire un edifice social et religieux plus conforme au modele qui inspirait ses actions. Sans mettre en doute la sincerite des sentiments et des motifs du missionnaire, il faut bien admettre qu'il est tombe de son piedestal d'antan et qu'il est devenu la victime de la societe contemporaine qui l'accuse de genocide culturel envers les populations indigenes. Bien entendu, les attitudes envers les autochtones et leurs religions traditionnelles ont beaucoup change depuis la fin de la deuxieme guerre mondiale et les seances du deuxieme Concile du Vatican. S'il incombe a chaque generation d'interpreter son histoire, il est d'autant plus important de reexaminer l'epoque missionnaire a la lumiere de ces nouveaux regards et de cette nouvelle tradition intellectuelle. Une meilleure connaissance de l'experience missionnaire s'impose non seulement pour mieux connaitre les activites des Oblats mais aussi pour mieux comprendre l'attitude et les valeurs de la societe et de l'Eglise dont ils etaient, pour ainsi dire, les ambassadeurs. Comme nous l'avons dit, le volume du pere Levasseur est le point de depart d'un projet de longue envergure. Deja, de nombreuses personnes sont occupees a preparer des etudes approfondies sur plusieurs des themes de l'histoire oblate de l'Ouest si bien identifies par le pere Levasseur. II y aura des etudes biographiques non seulement sur les Oblats de grande renommee mais aussi sur ceux-la que l'histoire a malheureusement ignores jusqu'ici. II y aura aussi des etudes a la fois specialisees et thematiques telles que les missions indiennes et metisses de l'Ouest, l'evangelisation des Denes, les rivalries entre Oblats et ministres protestants, l'effort colonisateur oblat en Alberta, les Oblats et l'education parmi les Inuit, les Oblats et les services de sante dans le Grand Nord. En continuant et en developpant l'etude du pere Levasseur, ces futurs volumes demontreront clairement que l'apostolat oblat dans l'Ouest et le Nord canadiens fut une oeuvre a la fois complexe et tres variee.

xii

Introduction

Le pere Levasseur est decede le 31 Janvier 1992, quelques mois apres nous avoir confie son manuscrit. Nous tenons a souligner le travail des personnes suivantes qui ont contribue a la realisation de ce livre : le frere Normand Martel, o.m.i., le pere Romuald Boucher, o.m.i., M. Guy Lacombe, M. Louis-Philippe Cormier, et finalement Mme Gisele Gaudet. Raymond Huel redacteur en chef

I

L IMPLANTATION, 1845-1871

Page laissée blanche intentionnellement

1

L'Eglise au Nord-Ouest de PAmerique

Le diocese de Quebec, au debut du XIXe siecle, comprenait les immenses territoires britanniques du Nord-Ouest et de la Colombie. Le premier s'etend des Etats-Unis a l'ocean Arctique et des montagnes Rocheuses au Haut-Canada; le deuxieme, situe au-dela des montagnes Rocheuses, s'allonge de la Californie a l'ocean Arctique. Ce dernier, a la fois possession americaine et possession anglaise, ne sera definitivement reparti entre les deux pays qu'en 1846.

Dans le Nord-Ouest de VAmerique L'activite missionnaire du diocese de Quebec se deploya d'abord dans le Nord-Ouest, ou dans les pays d'en-haut, selon une expression du temps. AU PAYS DES TRAITEURS DE FOURRURES

Au debut du XIXe siecle, 1'immense contree du Nord-Ouest, inculte et sauvage, encore sans organisation economique, politique et sociale, etait l'enjeu de deux puissantes compagnies de fourrures. La premiere, fondee en Angleterre en 1670, sous le nom de Hudson's Bay Company, avait obtenu du roi Charles II juridiction sur le territoire appele Terre de Rupert, comprenant les versants de la Baie James et de la Baie d'Hudson. La deuxieme, formee a Montreal en 1784 par de riches marchands de la ville, la plupart ecossais, portait le nom de North West Company. Tres tot

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L IMPLANTATION

florissante, cette derniere etablit de nombreux postes de traite dans le Nord-Ouest et en Colombie. En 1806, die embauchait mille deux cents employes, presque tous canadiens-francais ou metis. Ces compagnies, rivales jusqu'a leur fusion en 1821, sont presentes dans le pays par de nombreux postes de traite et exercent une influence considerable sur tout le territoire. Elles assurent le ravitaillement des Blancs et meme, en partie, des indigenes qui en deviennent graduellement dependants. Par leur reseau routier, alors unique dans le territoire, elles controlent en bonne partie le deplacement des personnes et le transport des effets et des marchandises. La Compagnie de la Baie d'Hudson, avec laquelle les missionnaires seront en relation, puisqu'elle sera la seule a subsister apres 1821, favorisait naturellement l'Eglise d'Angleterre, a laquelle appartenaient ses directeurs. Toutefois, elle reconnaissait aux indigenes la liberte de culte et elle favorisait l'oeuvre de leur christianisation et de leur civilisation, du moins pour justifier aux yeux du public les privileges exorbitants dont elle jouissait. Cependant, afin de proteger une paix favorable a son commerce, elle s'opposait generalement a la presence de deux ou de plusieurs Eglises concurrentes dans un meme poste. II fallait d'ailleurs son autorisation pour l'etablissement d'une mission, au moins pour obtenir son secours qui d'ailleurs etait le plus souvent necessaire. Avec liberalite, elle rendra de precieux services aux missionnaires catholiques1. LA COLONIE DE LA RIVIERE-ROUGE

La premiere modification d'ordre social et economique a survenir dans la contree fut la fondation, en 1811, de la colonie de la Riviere-Rouge. Lord Selkirk2, actionnaire de la Compagnie de la Baie d'Hudson, fit valoir les avantages pour la Compagnie de se procurer au moins en partie, dans le Nord-Ouest meme, le ravitaillement qu'elle devait importer a grands frais des iles britanniques. II obtint 116,000 milles carres de bonne terre dans les vallees des rivieres Rouge et Assiniboine, ou il organisa une colonie designee sous le nom de Riviere-Rouge. Le territoire de cette colonie s'etendait a la partie meridionale du Manitoba actuel et a des portions de la Saskatchewan, de l'Ontario et des etats du North Dakota et du Minnesota. La direction de l'entreprise fut confiee a Miles Macdonell, nomme en plus, par la Compagnie de la Baie d'Hudson, gouverneur du district d'Assiniboia, dans lequel s'etendait la colonie. Les colons, arrives en 1812, en 1813 et en 1815, de l'Ecosse et de l'lrlande, se joignirent a une population de beaucoup plus nombreuse composee de Blancs, de Metis et

L'Eglise au Nord-Ouest de VAmerique

5

d'Indiens presents sur les bords des rivieres Rouge et Assiniboine et dans les plaines environnantes. La Compagnie du Nord-Ouest considera l'etablissement de cette colonie comme une menace a la libre circulation des provisions entre son depot de Fort William (Thunder Bay) et la riche region en fourrures du lac Athabasca. De plus, elle prevoyait les lourdes consequences de la decision prise par le gouverneur, Miles Macdonell, de prohiber l'exportation, a l'exterieur de la colonie, du pemmican, nourriture traditionnelle des voyageurs et des employes de la traite. Aussi, lors de leur assemblee de 1814, les directeurs de la Compagnie deciderent-ils la destruction de l'etablissement. La lutte entreprise forca la plupart des colons a se disperser au cours de 1815. Le 19 juin 1816 eclata dans la colonie une bataille sanglante qui couta la vie a dix-neuf personnes, dont Robert Semple, alors gouverneur des territoires de la Compagnie de la Baie d'Hudson. La colonie, sur le point de disparaitre, fut reorganised, puis consolidee lorsque les deux compagnies rivales se fusionnerent, en 1821, sous la charte de la Compagnie de la Baie d'Hudson 3 . En 1834, cette derniere racheta le territoire de la colonie, en garda la propriete et l'administra jusqu'en 1869. Elle vendit alors ses droits territoriaux au gouvernement federal du Canada et devint alors une simple compagnie commerciale. LA POPULATION

La population du Nord-Ouest, au milieu du siecle dernier, se compose principalement d'aborigenes appartenant a cinq grandes families linguistiques. La famille des Algonquins, au nombre d'environ trente mille personnes, Cris, Sauteux et Maskegons, etend son domaine dans les territoires du sud. La famille des Assiniboines, branche des Sioux des Etats-Unis, reunissant de trois a quatre mille personnes, reside sur le territoire des Algonquins. La famille des Pieds-Noirs, etablie dans les regions du sud de l'Alberta actuelle, regroupe environ six mille membres. La famille des Chipewyans comprend plusieurs tribus : les Chipewyans proprement dits (ces derniers couramment appeles Montagnais par les premiers traitants et missionnaires canadiens-francais), les Mangeurs de Caribou, les Couteaux-Jaunes, les Castors, les Esclaves, les Peaux-deLievre, les Plats-cotes-de-chien, et les Loucheux : en tout une population d'environ quinze mille personnes. Elle occupe principalement les bassins de la riviere Athabasca et du fleuve Mackenzie. Enfin, la famille des Inuit, dispersee sur le littoral de l'ocean Arctique et de la Baie d'Hudson, compte environ quatre a cinq mille personnes 4 . Quant a leur mode de vie, les Indiens des plaines, au sud, vivent en

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groupes ou en camps assez considerables. Us se deplacent frequemment, selon les besoins de la chasse au bison, d'ou ils tirent leur richesse. Les tribus de ce territoire, fieres et belliqueuses, furent presque continuellement en guerre jusqu'au milieu du siecle dernier. Les Indiens du Nord, pour leur part, occupent un territoire couvert de forets et parseme de lacs et de rivieres. Disperses en petits groupes ou en families, ils errent ca et la, a la recherche de leur subsistance, assuree par la chasse et la peche. Les tribus de ces regions sont pacifiques et souvent pauvres. Ces populations indiennes, que les missionnaires atteindront graduellement, possedent naturellement un sentiment religieux. M§r Tache explique ainsi leur croyance et leur culte : Tous les sauvages reconnaissent un etre quelconque, superieur aux autres, auquel ils donnent differents noms. Le culte de cet etre est souvent nul et toujours mal defini; quelques-uns rendent le culte le plus eclatant au soleil; d'autres, tout en reconnaissant «PEsprit Bon», servent et honorent de preference le mechant. Presque tous croient a une espece de polytheisme grossier, ils adressent leurs supplications a tous les etres de la nature, a tous ceux surtout qui revetent une forme singuliere ou extraordinaire5. A la population indigene du Nord-Ouest s'ajoutaient, au milieu du siecle dernier, quelques milliers de Blancs et de Metis. Les Blancs sont des «coureurs des bois», ou aventuriers, et des employes anciens et actuels des compagnies de fourrures de la Baie d'Hudson et du Nord-Ouest. Bon nombre d'entre eux, Canadiens francais, ont conserve leur foi, meme si parfois leur conduite religieuse laisse a desirer. De relation assez facile et etroite avec les Indiens, ils n'ont pas ete sans leur parler de leur religion, notamment des pretres et des ceremonies du culte. Ils ont ainsi ouvert la voie aux missionnaires. Certains d'entre eux feront signer des petitions pour obtenir des pretres et, une fois exauces, les assisteront genereusement. La population metisse s'est accrue assez rapidement; elle etait evaluee a quinze mille personnes, en 18696. Issus en majorite de peres canadiens-francais unis a des Indiennes du pays, les Metis ont accepte, dans leur ensemble, la foi de leurs peres et formerent sans retard un noyau important de l'Eglise naissante du Nord-Ouest. L'ENVOI DE MISSIONNAIRES

Au debut du XIXe siecle, aucun pretre n'avait encore reside en permanence dans le Nord-Ouest 7 . M§r Octave Plessis8, eveque de Quebec, recut

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de la Compagnie du Nord-Ouest l'invitation de visiter les catholiques du lac a la Pluie, au printemps de 1816. Cette invitation lui etait adressee par l'intermediaire de M. Angus Shaw, bourgeois influent de la Compagnie 9 . Le 4 avril 1816, Miles Macdonell, en charge de la colonie de la RiviereRouge, et Lord Selkirk lui-meme priaient, a leur tour, l'eveque de Quebec d'envoyer des pretres dans leur colonie10. Le prelat chargea alors l'abbe Pierre-Antoine Tabeau d'aller recueillir sur place les informations necessaires en vue de l'etablissement d'une mission dans les proprietes de Lord Selkirk. II lui recommandait de se tenir totalement etranger aux divisions qui existaient entre les deux Compagnies11. L'abbe Tabeau n'alla pas audela du lac a la Pluie, ou il apprit les evenements sanglants du 19 juin survenus dans la colonie de la Riviere-Rouge. II jugea qu'il fallait remettre a plus tard toute fondation missionnaire a cet endroit et il revint au BasCanada. Cependant, le 9 Janvier 1817, M.R d'Eschambault reiterait, de la part de Lord Selkirk, la demande d'un pretre pour la colonie de la RiviereRouge12. Le 23 suivant, M gr Plessis lui repondait: Je suis parfaitement dispose a procurer a la Riviere-Rouge toute l'assistance spirituelle qui dependra de moi, aussitot que les troubles qui divisent en ce moment les deux societes laisseront quelque espoir de le faire avec fruit. Ce ne sera pas un seul, mais deux missionnaires qui y seront envoyes. Mes mesures sont prises a cet effet. Les evenements decideront du temps ou il faudra les faire partir 13 . Au debut de 1818, parvenait a M§r Plessis une petition signee de vingtdeux residants de la colonie sollicitant le secours d'un pretre de leur sainte religion14. Le prelat resolut alors de passer a Faction. Attendre que la reconciliation entre les deux compagnies soit faite avant de proceder, comme le lui recommandait le rapport de l'abbe Tabeau, serait s'exposer a differer toute action «de dix ans et peut-etre davantage»15. Le 16 mars, il indique a Lord Selkirk son intention d'envoyer a la Riviere-Rouge, des cette annee, deux pretres et un jeune ecclesiastique pour y travailler a poste fixe. II ajoute : «Je suis rempli de consolation dans l'idee de l'etablissement solide d'une mission catholique qui peut devenir d'une importance incalculable au vaste territoire qui l'environne»16. M§r Plessis avait obtenu pour la mission de la Riviere-Rouge le concours des abbes Norbert Provencher17, age de trente et un ans, et JosephNicolas-Severe Dumoulin, age de vingt-cinq ans, et d'un ecclesiastique, Guillaume-Etienne Edge, ce dernier, en qualite de catechiste. Dans sa let-

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tre d'envoi, en date du 20 avril 1818, il indique nettement a ces missionnaires le but de leur mission. Bien que la demande de pretres lui ait ete faite pour les catholiques de la colonie, dans son zele pastoral, le prelat ne peut oublier les indigenes qui forment la grande majorite de la population de la contree. II les privilegie meme. Son mandat aux apotres du Nord-Ouest commence ainsi: i° Us [les missionnaires] doivent considerer comme le premier objet de leur mission de retirer de la barbarie et des desordres qui en sont la suite les nations sauvages repandues dans cette vaste contree. 2 0 Le second objet est de porter leurs soins vers les mauvais chretiens qui y ont adopte les moeurs des sauvages et vivent dans la licence et dans l'oubli de leur devoir18. Pour obtenir d'heureux resultats dans la poursuite de ces objectifs, le zele pasteur recommande les moyens suivants : la predication de l'Evangile, l'etude des langues indiennes, la regularisation selon le rite chretien des nombreux mariages de Blancs avec des femmes indiennes faits selon la coutume du pays et «un soin particulier a l'education chretienne des enfants»19. II invite les missionnaires a etendre leur devouement aux personnes qui relevent de l'une comme de l'autre Compagnie, «ayant soin de se porter partout ou le besoin des ames les appellera»20. Le plus pur esprit apostolique et missionnaire et une vision eclairee des besoins religieux du milieu inspirent done cet important document qui marque les origines de l'Eglise dans l'Ouest du Canada. LES DEBUTS DE L'APOSTOLAT

Les deux pretres et le seminariste designes pour la Riviere-Rouge, partis de Montreal le 19 mai 1818, arrivent a destination le 16 juillet suivant. Us sont accueillis avec joie par la population locale composee de Metis, de Canadiens francais et de colons amenes par Lord Selkirk. Le lieu de leur residence est fixe a La Fourche, au centre de la colonie, sur la rive droite de la riviere Rouge, vis-a-vis de rembouchure de la riviere Assiniboine. La maison mise en chantier devait servir a la fois de lieu de culte et de residence. Ce premier poste missionnaire fut place sous le vocable de saint Boniface21. Un ministere intense absorba immediatement leur zele, notamment la regularisation des mariages de Blancs avec des Indiennes, ce qui exigeait l'instruction religieuse et le bapteme de ces dernieres. En raison de la devastation d'une partie des recoltes par les sauterelles, un contingent de colons emigrerent a une centaine de kilometres au sud,

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^ ^ M8r Joseph-Norbert Provencher (1797-1853), premier eveque de SaintBoniface, Manitoba. (Courtoisie des Archives Deschatelets, Ottawa)

a Pembina, afin d'assurer leur subsistance par la chasse. Un deuxieme poste de mission fut ouvert a cet endroit, en septembre, par l'abbe Dumoulin et M. Edge. A la demande de l'abbe Dumoulin, l'abbe Provencher donna comme patron de la nouvelle mission saint FrancoisXavier22. L'abbe s'occupa non seulement des colons mais aussi des Indiens de la region. En 1819, il se rendit meme chez les Sauteux du lac a la Pluie. M. Edge, pour sa part, prit charge de l'instruction des enfants. Les deux missionnaires s'occuperent de la construction d'une chapelle, d'une maison et d'une ecole. L'abbe Provencher, reste seul au centre de la colonie, inaugura, le i er novembre, sa maison-chapelle qu'il dedia a saint Boniface. Sans retard, ce zele missionnaire commenca chez lui l'enseignement religieux et meme de la lecture aux Indiens 23 . II songea immediatement a faire venir des religieuses pour leur confier l'education des filles24. II n'en obtiendra que vingt-cinq ans plus tard. Entre-temps, en 1829, il put ouvrir une ecole pour jeunes filles, dirigee par Angelique Nolin25. En plus du ministere aupres de la population locale, l'abbe Provencher visita, au cours du careme 1819, les employes et autres personnes des forts de traite etablis sur les rivieres Souris et Qu'Appelle26.

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UN DISTRICT EPISCOPAL

L'arrivee a la Riviere-Rouge, le 12 aout 1820, d'un troisieme pretre, l'abbe Thomas Destroismaisons, permit a l'abbe Provencher d'aller aupres de M gr Plessis, a Quebec, afin de rendre compte de l'etat de sa mission. L'eveque de Quebec, a peine de retour de Rome, lui communiqua un message important. Convaincu de la necessite de la presence d'un eveque dans le lointain district de la Riviere-Rouge pour y assurer la bonne marche de l'Eglise, il avait obtenu, a la suite de demarches aupres de Lord Bathurst, secretaire aux colonies27, a Londres, et aupres du Saint-Siege, la creation d'un siege episcopal dans ce district et la nomination de l'abbe Provencher lui-meme comme titulaire de ce siege. En annoncant cette nouvelle a l'elu, il lui remettait ses bulles de preconisation a l'episcopat, signees le i er fevrier 1820. Elles le nommaient eveque auxiliaire et suffragant et grand vicaire de l'eveque de Quebec. Humble et conscient de l'importante tache qui l'attendait, ce n'est qu'apres hesitations et reflexions que l'abbe Provencher accepta sa nomination. II recut l'ordination episcopale a Trois-Rivieres, Quebec, le 12 mai 1822. ABANDON DE LA MISSION DE PEMBINA

Le nouveau prelat revint a la Riviere-Rouge, le 7 aout 1822, accompagne d'un seminariste, monsieur Jean Harper, qu'il ordonna pretre deux ans plus tard. En arrivant, il s'occupa de la fermeture de la mission de Pembina. En effet, John Halkett, executeur testamentaire de Lord Selkirk, pour fortifier la colonie de la Riviere-Rouge28, avait donne ordre de fermer le poste de la Compagnie de la Baie d'Hudson de Pembina et avait obtenu de M& Plessis la promesse que la mission catholique de 1'endroit serait egalement fermee29. L'abbe Dumoulin, en charge de la mission, la quitta en 1823, au grand regret de tous, et revint au Bas-Canada. Les gens demeures a Pembina furent visites de temps a autre par des pretres de Saint-Boniface; ceux qui revinrent a la Riviere-Rouge se fixerent dans un endroit designe sous le nom de Prairie du Cheval Blanc, sur la riviere Assiniboine, a une trentaine de kilometres de Saint-Boniface. M gr Provencher y ouvrit, en 1824, une mission qu'il dedia a saint FrancoisXavier, le patron meme de Pembina. Elle devint la deuxieme paroisse de la colonie. LES MISSIONS AUPRES DES INDIENS

Malgre le vif desir qu'il en avait, M gr Provencher, faute de pretres en nombre suffisant, ne put en assigner un exclusivement a l'evangelisation des

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indigenes avant l'arrivee, en 1831, de l'abbe Georges-Antoine Belcourt30. Le nouveau missionnaire se livra immediatement a l'etude de la langue des Sauteux, quelque peu apparentee a la langue algonquine qu'il avait etudiee a la mission du lac des Deux-Montagnes, au Bas-Canada. En 1832, le jeune missionnaire commence son ministere aupres des Indiens de l'interieur de la colonie et des environs. L'annee suivante, il avait jete les fondements d'un etablissement, dans le but de regrouper les Indiens nomades, de les initier a l'agriculture et de leur donner une formation qui favoriserait leur evangelisation. Cet etablissement, mis sous le patronage de saint Paul, etait definitivement fixe a un endroit appele la Prairie a Fournier, sur la riviere Assiniboine, a quelque 15 kilometres a l'ouest de la paroisse Saint-Francois-Xavier. Peu de succes couronna les energies que l'abbe Belcourt consacra genereusement a cette oeuvre. M^r Provencher ne partageait pas pleinement l'insistance du missionnaire sur le developpement materiel. «I1 a trop pense a batir temporellement et pas assez dans les coeurs», ecrivait-il31. Toutefois, selon les informations de l'abbe Belcourt, la mission comptait, en 1838, trois cents chretiens ou neophytes, cent cinquante catechumenes et une vingtaine de communiants 32 . Elle periclita dans la suite et fut definitivement abandonnee vers 1850. En dehors de la colonie, des postes de missions indiennes furent ouverts et visites regulierement. A partir des annees 1838, M. Belcourt, encourage par M8r Provencher, visitait Fort Alexandre, a l'embouchure de la riviere Winnipeg, et remontait cette riviere jusqu'a Wabassimong, lieu de rassemblement des Sauteux situe au confluent de la riviere aux Anglais (English River). II entrait ainsi dans un territoire que la Compagnie de la Baie d'Hudson voulait reserver aux Methodistes33. En 1842, il eleva a Wabassimong une chapelle dediee a Notre-Dame de la Merci. Sa tentative d'y organiser un village indien agricole, comme a la mission Saint-Paul, avorta. Le missionnaire prolongea sa course jusqu'au lac a la Pluie, ou il rencontra encore des indiens Sauteux rebelles a l'evangelisation. «Les sauvages sont mediants de ce cote-la», ecrivait M gr Provencher34. Des postes de missions s'ouvrirent en direction du nord, dont le principal fut celui de Baie-des-Canards (Duck Bay), situe sur le lac Winnipegosis, a plus de 300 kilometres au nord de Saint-Boniface. Ce poste fut visite par les abbes Belcourt, en 1839 et en 1840, Jean-Baptiste Thibault, en 1841, qui y batit une chapelle, Jean-Edouard Darveau, de 1842 a 1844, et Louis-Francois Lafleche35, en 1845. L'abbe Darveau ouvrit un poste de mission plus au nord, a Le Pas, en 1843, ou il donna une mission de cinq semaines. Ce devoue missionnaire perdit la vie, l'annee suivante, en retournant a ce poste.

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DANS UN CHAMP D'APOSTOLAT INTERDIT

M gr Provencher, toujours preoccupe de l'evangelisation des lointaines tribus indiennes de l'Ouest et du Nord de son district episcopal, attendait l'occasion favorable pour y envoyer des missionnaires. II connaissait deja les bonnes dispositions de ces tribus a l'egard du pretre, specialement celles du Nord. Les abbes Modeste Demers et Norbert Blanchet, en route pour l'Oregon, en 1838, lui avaient signale aussi les heureuses dispositions des Indiens qu'ils avaient rencontres et, en particulier, 1'importance du fort Edmonton comme lieu d'un etablissement missionnaire36. En 1839, John Rowand, Irlandais catholique, chef du fort Edmonton, de passage a Saint-Boniface, reclamait un pretre pour les catholiques du fort. Le prelat voulut repondre immediatement a cette demande, mais la Compagnie de la Baie d'Hudson, de son siege social de Londres, a laquelle il demandait le passage du missionnaire, remit a plus tard son automation 37 . L'annee suivante, la Compagnie, qui voulait limiter Faction des missionnaires catholiques a la region de la Riviere-Rouge38, invitait des missionnaires methodistes a s'etablir dans le departement du Nord et designait le fort Edmonton comme lieu de mission d'un de ces ministres39. Cependant, M§r Provencher etait toujours sollicite. En 1841, John Rowand, revenant a la charge, l'informait de nouveau des besoins des catholiques du fort et des bonnes dispositions des Indiens envers la religion. II le mettait au courant des activites du ministre methodiste, Robert Terrill Rundle, etabli a Edmonton. Un Metis, du nom de Picher (Piche), de la region d'Edmonton, venu la meme annee le rencontrer a SaintBoniface, lui demandait, au nom des Cris du pied des montagnes Rocheuses, un pretre catholique40. Le prelat n'hesita plus et, sans faire de demarches aupres du gouverneur de la Compagnie de la Baie d'Hudson, decida d'envoyer un missionnaire dans la region du fort Edmonton. II ecrivait a l'archeveque de Quebec : Que va dire ce brave Gouverneur en voyant que nous n'avons pas respecte ses defenses de batir ca et la et surtout d'aller vers la Montagne de roches. Un plus puissant que lui me charge et me presse de paitre le troupeau qui m'est confie41. JUSQU'AUX ROCHEUSES ET AU GRAND NORD

L'abbe Jean-Baptiste Thibault, initie aux langues crise et sauteuse, fut choisi pour cette mission. Parti a travers la prairie, le 20 avril 1842, il gagna par ses propres moyens le fort Edmonton, en evangelisant sur son

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Jean-Baptiste Thibault (1810-1879), premier missionnaire a travailler en Alberta. II se depensa dans l'Ouest pendant 40 ans (1832 a 1872). (Courtoisie des Archives Deschatelets, Ottawa)

chemin Canadiens, Metis et Indiens. Dans les postes de la Compagnie de la Baie d'Hudson, il fut accueilli avec courtoisie et bienveillance par les bourgeois en charge. Au poste d'Edmonton, une delegation de PiedsNoirs vint Pecouter42. De ce poste, il multiplia ses courses apostoliques dans la region, surtout en faveur des Cris. Le 20 octobre, il revenait a Saint-Boniface43. Le vaillant apotre renouvela sa longue tournee missionnaire, a Pete 1843. II revint dans la region en 1844, cette fois, avec Pabbe Joseph Bourassa, jeune pretre ordonne de Pannee. Avec son compagnon, ils s'etablirent a une soixantaine de kilometres a l'ouest du fort Edmonton, dans un endroit, le lac du Diable ou les Indiens ont coutume de se reunir, qu'ils renommerent lac Sainte-Anne. Les deux apotres de cette nouvelle mission s'occuperent des Indiens de la region environnante, des postes le long de la riviere Saskatchewan et porterent PEvangile meme dans des endroits tres eloignes. En 1845, l'abbe Thibault se rendit a l'lle-a-la-Crosse, dans le district de la riviere aux

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Anglais (Churchill), oil il re^ut un accueil affable de Roderick Mackenzie, en charge du district; il rencontra un grand nombre d'Indiens empresses a l'ecouter. II poussa sa course encore plus au nord, jusqu'au Portage La Loche, ou se trouvaient egalement des Indiens animes de dispositions favorables a l'Evangile. II refit cette expedition missionnaire en 1846. Son compagnon, l'abbe Bourassa, se dirigea vers le Petit lac des Esclaves (Lesser Slave Lake) et vers la vallee de la riviere de la Paix, ou il passa l'hiver 1845-1846, heberge au fort Dunvegan44. Jusqu'en 1852, les valeureux missionnaires etablis au lac Sainte-Anne atteignirent, dans leur ministere itinerant, d'autres postes eloignes : Fort Jasper, Fort de la Montagne, le lac La Biche, le Lac Froid (Cold Lake). L'abbe Albert Lacombe, futur oblat, leur succeda. Il visita lui aussi le Petit lac des Esclaves et le fort Dunvegan, en 1855. LE VICARIAT APOSTOLIQUE DU NORD-OUEST

Le developpement de l'Eglise dans le Nord-Ouest, de l'avis des eveques du Canada et de M§r Provencher lui-meme, avait besoin d'une certaine autonomie. Jusque-la, cette Eglise n'etait qu'un district du diocese de Quebec et son pasteur n'etait muni que des pouvoirs d'un vicaire general du diocese. En decembre 1843, M^r Signay, archeveque de Quebec, adressa une supplique au Saint-Siege dans laquelle il demanda l'erection du district du Nord-Ouest en vicariat apostolique. Le pape Gregoire XVI acceda a la demande. Par son bref du 16 avril 1844, il erigea le district du NordOuest en vicariat apostolique sous le nom de Baie d'Hudson et Baie James et le confia aux soins de M§r Provencher. Pendant que se traitait cette affaire, le prelat de Saint-Boniface, de sejour au Bas-Canada, a l'ete 1843, acquerait pour ses missions le concours de deux nouveaux pretres, les abbes Louis-Francois Lafleche, futur eveque de Trois-Rivieres, et Joseph Bourassa. II obtenait aussi la collaboration des Soeurs Grises de Montreal 45 , qui lui accorderent un contingent de quatre religieuses, les premieres a se rendre a Saint-Boniface. En Janvier 1844, le prelat gagna l'Europe, ou il obtint des allocations genereuses de l'Oeuvre de la Propagation de la Foi de Lyon, pour ses missions. En mars, il revenait au Canada. L'EGLISE DU NORD-OUEST EN 1 8 4 4

A la fin de 1844, le vicariat apostolique de la Baie d'Hudson et Baie James comptait deux quasi-paroisses : Saint-Boniface et Saint-Francois-Xavier, deux missions indiennes avec pretres residants : Saint-Paul, dans la colonie de la Riviere-Rouge, et Sainte-Anne, dans la region du fort

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Edmonton, des dessertes visitees regulierement a Wabassimong, au lac a la Pluie et a la Baie-des-Canards, et plusieurs postes desservis par les missionnaires itinerants. Au centre du vicariat, M gr Provencher inaugurait un modeste college. Pour leur part, les Soeurs Grises de Montreal, avaient commence des oeuvres d'education et de charite. Les abbes GeorgesAntoine Belcourt, Jean-Baptiste Thibault, Joseph-Arsene Mayrand, LouisFrancois Lafleche et Joseph Bourassa formaient alors le clerge a la disposition du vicaire apostolique.

Dans la Colombie LE PAYS ET SA POPULATION

Le vaste territoire de la Colombie ou de l'Oregon comprend les etats americains actuels d'Oregon et de Washington, et le territoire de la Colombie-Britannique et du Yukon46. Un pays montagneux, en grande partie couvert de forets, d'un climat rigoureux au nord, tempere au sud, arrose notamment par deux grands fleuves, le Columbia et le Fraser. II etait au debut du XIXe siecle dans un etat presque completement sauvage. Des la fin du siecle precedent, les Compagnies de fourrures du NordOuest et de la Baie d'Hudson y firent leur apparition. Cette derniere, devenue l'unique compagnie de traite dans le territoire apres 1821, exerca une regie pleine et entiere sur la contree jusqu'au milieu du siecle dernier. La population de ce pays, avant le XIXe siecle, se composait d'autochtones, repartis en plusieurs families ou tribus indiennes. A cette population indigene s'ajoutait un certain nombre de Blancs, principalement des employes anciens et encore en fonction des compagnies de fourrures. Au cours de la premiere moitie du XIXe siecle, une colonie de Blancs se forma dans la vallee de la Willamette, affluent sud du fleuve Columbia. Bientot, la population americaine envahit la region au sud du 49e degre parallele, non sans susciter de graves et longs conflits avec les populations indigenes qui l'occupaient. D'autre part, la decouverte, en 1858, de gisements auriferes dans la vallee du fleuve Fraser, au nord du 49e degre parallele, amena immediatement sur les lieux un flot d'immigrants de diverses nationalites attires par l'appat du gain. DEBUTS DE L'EGLISE EN COLOMBIE

L'Eglise catholique prit naissance dans la partie sud de la Colombie, dans l'Oregon actuel. Le 3 juillet 1834, une vingtaine de families canadiennes etablies sur les riches terres le long de la riviere Willamette, appuyees par

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John McLoughlin, gouverneur du fort Vancouver, adressaient une requete a M§r Provencher, de Saint-Boniface, en vue d'obtenir le ministere d'un pretre. Le 23 fevrier de l'annee suivante, elles lui en faisaient parvenir une deuxieme. Elles etaient alors envahies par des immigrants venant des Etats-Unis, ayant a leur tete de zeles ministres methodistes. Le prelat de Saint-Boniface, deja preoccupe des populations au-dela des montagnes Rocheuses47, donna suite a la demande qui lui etait adressee avec insistance. II obtint de George Simpson48, gouverneur de la Compagnie de la Baie d'Hudson, des passages gratuits aux pretres qui y seraient envoyes. Le prelat voulait, non seulement porter des secours religieux aux Blancs de la vallee de Willamette et aux autres Blancs au-dela des montagnes Rocheuses49, mais il desirait vivement entreprendre l'oeuvre d'evangelisation des nombreuses tribus indiennes qui peuplaient les regions du Pacifique. Dans la reponse qu'il fit aux petitionnaires de la colonie de Willamette, il ecrit: Mon objectif n'est pas seulement de vous procurer a vous et a vos enfants la connaissance de Dieu, mais encore aux nombreuses tribus indiennes parmi lesquelles vous vivez50. A M gr Jean-Jacques Lartigue, auxiliaire a Montreal de l'archeveque de Quebec, il ajoute : «La petite colonie, qui commence, n'est pas le grand but de mes sollicitudes, mais les infideles qui sont exposes a passer de l'infidelite a l'heresie»51. M gr Provencher s'occupa activement de cette fondation missionnaire lors de son voyage au Canada et en Europe, en 1835-1837. Au Canada, il recut de M gr Signay, archeveque de Quebec, l'autorisation de proceder a la fondation projetee. M gr Lartigue, devenu eveque de Montreal, lui accorda un soutien empresse. A Londres, il obtint des dirigeants de la Compagnie de la Baie d'Hudson la confirmation de l'engagement pris par George Simpson en faveur des missions de l'Oregon. A Paris et a Lyon, il interessa a son projet des membres de l'Oeuvre de la Propagation de la foi qui se montrerent genereux dans les allocations qu'ils lui accorderent. Enfin, a Rome, le pape accepta son projet et accorda explicitement a l'eveque de Quebec la juridiction sur tout le territoire de la Colombie. Ainsi certains doutes relatifs a cette juridiction etaient enleves52. L'eveque de Quebec reunit ce territoire au district du Nord-Ouest et le confia a M gr Provencher.

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LES PREMIERS OUVRIERS

De retour au Canada, M§r Provencher, a la recherche de pretres pour la mission de l'Oregon, obtint l'abbe Norbert Blanchet, age de quarante et un ans, cure des Cedres, et l'abbe Modeste Demers, age de vingt-sept ans, vicaire a Trois-Pistoles. Ce dernier partit a la fin d'avril 1837 pour la Riviere-Rouge et son compagnon le rejoignit l'annee suivante. Le 10 juillet 1838, les deux se mirent en route pour leur champ missionnaire, en traversant les plaines de l'Ouest et les montagnes Rocheuses. Le 24 novembre, ils arriverent a Fort Vancouver, situe au nord du fleuve Columbia, a quelque 150 kilometres de son embouchure. Ce n'est qu'en octobre de l'annee suivante qu'ils furent autorises a s'etablir au centre de la colonie de Willamette, au milieu des families qui avaient demande un pretre. Une chapelle-presbytere les y attendait53. Les missionnaires deployerent leur zele aupres des Blancs et des Indiens dans des visites aux postes de la Compagnie de la Baie d'Hudson : Fort Vancouver, Willamette, Cowlitz, Colville, Okanagan, Walla Walla, Nesqually, etc. En 1841, l'abbe Demers se rendit au fort Langley, sur le bas Fraser, dans la Colombie-Britannique d'aujourd'hui. Des Blancs et de nombreux Indiens vinrent a lui. La meme annee, a la demande de M^r Joseph Rosati, cm., eveque de Saint-Louis, Missouri, des Jesuites ouvraient une mission dediee a sainte Marie chez les Tetes-Plates, au pied des Rocheuses54. EN NOUVELLE-CALEDONIE

L'annee suivante, en 1842, les missionnaires canadiens, de concert avec le pere Jean de Smet55, jesuite, superieur de la mission Sainte-Marie, deciderent l'etablissement de missions en Nouvelle-Caledonie56. II fut convenu que l'abbe Demers s'y rendrait immediatement afin de devancer les ministres protestants et que les Jesuites lui succederaient quand leur nombre en Oregon le permettrait. Dans sa tournee apostolique, du 30 juin 1842 au 13 mars 1843, le pretre canadien emprunta la vallee du Fraser, donna des missions dans les campements de Blancs et d'Indiens, le long de sa route, s'arreta aux forts Thompson (Kamloops), Alexandria, George, et se rendit jusqu'au lac Stuart. Sur le chemin du retour, il s'arreta a Fort Alexandria, ou il passa l'hiver, fit construire une chapelle et visita les Indiens des environs. II etait le premier pretre a porter FEvangile dans la contree.

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PREMIERS RENFORTS

En septembre 1842, arrivait un renfort de deux pretres seculiers canadiens, Jean-Baptiste Bolduc et Antoine Langlois. Le premier exerca son ministere quelques mois a Cowlitz, puis a l'ile Vancouver et fut dans la suite cure de Willamette, de 1844 a 1850. Le second se depensa dans differents postes de l'Oregon jusqu'en 1854, puis se rendit a San Francisco. Le pere de Smet, parti en Europe pour obtenir des recrues missionnaires, revenait en 1844, avec quatre peres et un frere jesuites et six religieuses de NotreDame de Namur. Le pere Jean Nobili, de ce groupe, succeda a l'abbe Demers dans les missions de la Nouvelle-Caledonie et y travailla de 1845 a 1848. Ces missions furent malheureusement abandonnees apres 1848 et ne seront reprises qu'en 1859, a l'arrivee des Oblats en ColombieBritannique. SIEGES EPISCOPAUX

En decembre 1844, le territoire de la Colombie comprend 110 000 Indiens, dont 6 000 catholiques, 1 000 Blancs catholiques, dont 600 dans la vallee de Willamette, 100 a Fort Vancouver et 100 a Cowlitz, les autres etant dissemines dans les postes de traite 57 . Quatre pretres canadiens, douze peres et six freres jesuites et six soeurs de Notre-Dame de Namur desservent cette population. Cependant, ces missionnaires demeurent tres eloignes de leur pasteur, M^r Provencher, de residence a Saint-Boniface. La presence d'un eveque sur les lieux devint necessaire. M gr Signay, archeveque de Quebec, sollicite par M§r Provencher, obtint du Saint-Siege l'erection d'un vicariat apostolique couvrant la Colombie et la nomination de l'abbe Norbert Blanchet comme vicaire apostolique. Quinze jours apres son sacre, qui eut lieu a Montreal, le 25 juillet 1845, le nouvel eveque partait pour l'Europe en vue d'obtenir des ressources financieres et du personnel pour son vicariat. A Rome, dans un long memoire sur l'etat de ses missions, il proposa a la Propagande un plan audacieux et meme utopique du moins en partie : l'erection d'une province ecclesiastique dans le territoire de son vicariat apostolique. Cette province ecclesiastique serait composee de huit dioceses, dont trois constitues immediatement, les autres plus tard, en temps opportun. La Propagande repondit a sa demande et constitua, le 24 juillet 1846, les dioceses d'Oregon City, de Walla Walla et de l'ile Vancouver. M gr Norbert Blanchet devenait eveque d'Oregon City, son frere, Magloire, eveque de Walla Walla, et Modeste Demers, eveque de l'ile Vancouver. Ce dernier etait administrateur de deux autres dioceses, dont l'erection prevue n'eut

L'Eglise au Nord-Ouest de VAmerique

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jamais lieu, l'un en Nouvelle-Caledonie, l'autre dans l'archipel de la Princesse-Charlotte (aujourd'hui Reine-Charlotte). Les deux nouveaux eveques depourvus de tout clerge et de toutes institutions ecclesiastiques diocesaines n'avaient d'autres choix que de queter des secours en personnel et en ressources. Apres son ordination episcopale, a Saint-Paul, Willamette le 30 novembre 1847, M§r Demers partit immediatement pour l'Europe dans l'espoir d'en obtenir. II ne sera de retour dans son diocese qu'en octobre 1852. M&r Magloire Blanchet, ordonne eveque a Montreal, le 27 septembre 1846, obtint comme compagnon un pretre du diocese de Montreal, Jean-Baptiste Brouillet, auparavant cure de l'Acadie, et un seminariste, Louis Philippe Godfroy Rousseau, ordonne pretre a Willamette, le 20 fevrier 1848. II recut, en plus, du superieur des Oblats en Amerique, M^r Bruno Guigues, l'assurance du concours de quelques Oblats 58 .

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L'appel des Oblats de Marie Immaculee

Les pretres seculiers, pionniers de l'Eglise de l'Ouest, sont toujours en nombre insuffisant pour la tache a accomplir. M§r Provencher juge que seul un institut missionnaire, par son organisation interne et par ses possibilites en personnel, peut assurer efficacement l'evangelisation de son immense champ missionnaire. Lui-meme et les eveques de la Colombie firent appel a la congregation des Missionnaires Oblats de Marie Immaculee. Qui sont ces Oblats de Marie Immaculee et comment ont-ils ete appeles a jouer leur role dans le Nord-Ouest canadien?

La Congregation des Oblats de Marie Immaculee ORIGINE ET VISEE MISSIONNAIRE

La congregation des Missionnaires Oblats de Marie Immaculee est aussi jeune que l'Eglise du Nord-Ouest, puisqu'elle est nee en 1816. Elle vit le jour a Aix-en-Provence, dans le sud de la France. Son fondateur, l'abbe Eugene de Mazenod1, emu de la detresse de l'Eglise de son pays, au lendemain de la Revolution de 1789, voulut consacrer sa vie a l'evangelisation des pauvres en Provence. Le 25 Janvier 1816, il reunit, dans un ancien Carmel de la ville d'Aix-en-Provence, quelques pretres qui partageaient son ambition apostolique. Constitues en Societe, ces pretres se donnerent un reglement de vie qui accordait une premiere et egale importance a leur

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L IMPLANTATION

Eugene de Mazenod (1782-1861), fondateur des Missionnaires Oblats de Marie Immaculee en 1816. II fut nomme eveque en 1832 et se vit confier le siege de Marseille en 1837. (Courtoisie des Archives oblates de Montreal)

propre vie spirituelle et a l'annonce de la Parole de Dieu. En 1818, ils emirent des voeux de religion et, en 1826, leur Societe fut approuvee par Leon XII comme congregation religieuse dans l'Eglise, sous le nom d'Oblats de Marie Immaculee. La priorite apostolique choisie par la jeune Societe l'oriente vers l'evangelisation des pauvres et des plus abandonnes. Comme oeuvre principale, ses membres se livrent a la predication des missions. Des leur naissance, les Oblats ont ouvert les yeux sur de larges horizons. Dans leurs Regies primitives, on lit: Ils sont appeles a etre les cooperateurs du Sauveur, les coredempteurs du genre humain; et quoique, vu leur petit nombre actuel et les besoins plus pressants des peuples qui les entourent, ils doivent pour le moment borner leur zele aux pauvres de nos campagnes et le reste, leur ambition doit embrasser, dans ses saints desirs, l'immense etendue de la terre entiere2.

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PREMIERE EXPANSION

Jusqu'en 1841, les fils spirituels du pere de Mazenod se consacrent a la predication des missions dans les dioceses du sud de la France. Quelquesuns desservent les sanctuaires marials de Notre-Dame du Laus, de NotreDame de l'Osier et de Notre-Dame de Lumieres et assument la direction des grands seminaires des dioceses de Marseille et d'Ajaccio. Au cours des annees 1830-1833, ils tentent en vain de s'etablir en Algerie, ou ils revaient d'une action missionnaire aupres des Arabes musulmans. Au chapitre general de 1831, s'affirme leur ambition d'un apostolat a l'etranger. Les capitulants, considerant «le voeu que forment les membres de la Societe», demandent a l'unanimite au superieur general que des Oblats «soient envoyes dans les missions etrangeres des qu'il jugera que l'occasion est favorable»3. Le superieur general, seance tenante, acquiesce a la demande. Au cours de la decennie de 1840, se dessinent enfin les larges horizons desires. En 1841, un etablissement s'ouvre au Canada et des travaux apostoliques commencent en Angleterre. En plus des fondations dans le NordOuest de l'Amerique, que nous allons bientot voir, la Congregation s'etend a l'ile de Ceylan [Sri Lanka] en 1847; au Texas en 1849, et enfin, en Afrique australe, en 1851, ou elle est chargee, par la Propagande, d'ouvrir un vaste vicariat apostolique en faveur des indigenes. Au cours de la decennie de 1841 a 1851, apparait au sein de l'lnstitut une vie nouvelle, notamment une generation d'Oblats fortement motives par l'oeuvre des missions etrangeres, selon l'expression du temps. Le nombre des membres de l'lnstitut fait un bond considerable, passant de quarante-cinq, en 1841, a plus de deux cent vingt-cinq, en 1851. Les nombreux champs d'apostolat recoivent une large part des nouvelles recrues. La fondation des missions oblates dans le Nord-Ouest de l'Amerique proflte de cette periode d'effervescence de l'lnstitut. SON GOUVERNEMENT

L'administration generate4 de la Congregation est composee du superieur general, de quatre assistants et d'un econome ou tresorier. Depuis 1851, des administrations religieuses subalternes ont ete constitutes dans les differents territoires de la Congregation pour gerer les affaires courantes ou urgentes. Elles sont appelees provinces ou vicariats des missions et sont dirigees par un provincial ou un vicaire des missions5. Ainsi, en 1851, les missionnaires des dioceses de Saint-Boniface et d'Oregon etaient constitues en vicariat des missions.

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L IMPLANTATION

L'administration generate garde une action importante dans les missions. Elle y envoie les missionnaires, nomme les vicaires des missions et propose au Saint-Siege des candidats comme vicaires apostoliques. De plus, elle soutient la vie religieuse et communautaire des missionnaires et accepte, en dernier ressort, les nouveaux champs d'apostolat proposes a la Congregation. Le chapitre general, l'autorite supreme de la Congregation, se compose des membres de l'administration generale, des provinciaux et vicaires des missions et d'un delegue de chacune des provinces et de chacun des vicariats des missions. Tenu tous les six ans environ, il evalue la vie et les oeuvres de l'lnstitut et juge de ses grandes orientations. En plus des proces-verbaux de ces grandes assises, nous possedons la plupart des rapports que les provinciaux et les vicaires des missions y ont presentes, dans lesquels ils font le point sur leur champ d'apostolat depuis la derniere reunion capitulaire. Une documentation precieuse pour l'histoire oblate. DEjA EN TERRE CANADIENNE

M gr Provencher sollicita le concours des Oblats deja etablis au diocese de Montreal. M gr Ignace Bourget6, pasteur du diocese, les avait obtenus en 1841. En se rendant a Rome, il s'etait arrete a Marseille et avait rencontre l'eveque du lieu, M^r Eugene de Mazenod. En quete de missionnaires pour les missions paroissiales, il en sollicita quelques-uns de son collegue de Marseille, fondateur et superieur general de la societe des missionnaires Oblats de Marie Immaculee. II laissait meme esperer au fondateur des Oblats un developpement de son Institut dans son diocese et dans d'autres dioceses du pays. Son intention, ecrit M^r de Mazenod, serait que je lui accordasse quatre missionnaires dont il payerait le voyage et auxquels il fournirait un etablissement. II se flatte que bientot des pretres canadiens s'associeront a eux et alors, tout comme si nous lui fournissions un plus grand nombre de missionnaires, on pourrait s'etendre dans d'autres dioceses tels que Quebec, etc.7 La demande de MSr Bourget n'etait pas sans plaire grandement a l'eveque de Marseille. Celui-ci voit dans la proposition de son collegue de Montreal un avenir prometteur pour son Institut encore confine dans le sud de la France. Avec l'assentiment unanime et meme enthousiaste de ses Oblats, il repondit positivement a la demande de l'eveque de Montreal 8 . Les six premiers Oblats, quatre peres : Jean-Baptiste Honorat, superieur,

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Adrien Telmon, Jean Baudrand et Lucien Lagier, et deux freres : Basile Fastray et Louis Roux, arrives au Canada, prirent charge de la paroisse de Saint-Hilaire de Rouville, le 8 decembre 1841, puis se transporterent a Longueuil en aout 1842. SES DEBUTS AU PAYS

Comme l'avait prevu M§r Bourget, des recrues du pays se joignirent a la communaute des Oblats : en 1841 meme, Damase Dandurand, pretre; en 1842, Leonard Baveux et Eusebe Durocher, pretres, et Medard Bourassa, ecclesiastique; en 1843, Flavien Durocher, pretre, et Pierre Fiset, ecclesiastique, et en 1844, Alexandre Tache, ecclesiastique. Grace a ces vocations et a d'autres du Canada, ainsi qu'a des renforts venus de France, les Oblats, en plus de la predication des missions, s'occuperent, dans le diocese de Montreal, des catholiques disperses dans les cantons de l'Est [Townships] et des hommes et jeunes gens occupes a des exploitations forestieres appelees «chantiers». Us s'elancerent meme dans des missions indiennes du Temiscamingue. Leur champ d'apostolat s'etendit, au debut de 1844, au diocese de Kingston, ou ils furent charges de Bytown [Ottawa] et de ses environs et, la meme annee, a la suggestion de M§r Provencher luimeme, au diocese de Quebec, ou M§r Joseph Signay leur confia les missions indiennes du haut Saint-Maurice, du Saguenay et de la Cote-Nord du golfe Saint-Laurent. Ces developpements exigeaient une autorite plus haute que celle d'un superieur de maison qu'avait alors le pere Honorat. M^r de Mazenod nomma le pere Eugene-Bruno Guigues9 superieur des Oblats en Amerique. II explique au pere Honorat: L'extension que prennent nos missions dans le Canada et les propositions qui nous sont faites par divers eveques de former des etablissements et d'etablir des communautes de notre Congregation dans leurs dioceses exigent que je m'applique a regulariser le service que notre Institut doit rendre dans ces vastes contrees. A cet effet, j'ai nomme le pere Guigues Visiteur extraordinaire10 avec des pouvoirs tres etendus pour organiser chaque communaute, traiter avec les eveques, agreer les missions, faire en un mot tout ce que je ferais moi-meme si j'etais sur les lieux11. La feuille de pouvoirs donnee au pere Guigues mentionne deja l'appel des eveques fait aux Oblats pour l'evangelisation des Indiens «pres de la Riviere-Rouge, et meme dans les forets plus reculees»12.

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En juin 1845, le Canada compte seize peres, dont onze Francais, quatre Canadiens, et un Irlandais; cinq freres, dont trois Canadiens, et deux Francais; un scolastique et trois novices canadiens. Des residences sont deja ouvertes a Bytown (Ottawa) et a Saint-Alexis, au Saguenay. Le centre de la congregation des Oblats en Amerique demeure la maison de Longueuil, au diocese de Montreal. C'est a ce groupe d'Oblats, en expansion au Bas-Canada et au Haut-Canada, que M gr Provencher demande des missionnaires.

A Vappel de Monseigneur Provencher BESOIN DE MISSIONNAIRES

Depuis son arrivee dans le Nord-Ouest de l'Amerique, en 1818, M gr Provencher n'eut a ses cotes que douze pretres diocesains de Quebec et ordinairement pas plus de quatre en meme temps 13 . La majorite de ces pretres ne demeuraient a son service que trop peu de temps pour apprendre les langues et accomplir un travail serieux aupres des Indiens. L'eveque se plaint, non seulement de l'instabilite de ses aides, mais egalement d'un manque d'unite de vue et de lenteur dans le travail d'evangelisation. «Des pretres seculiers iront lentement, il n'y a point d'ensemble dans leurs vues, outre qu'ils ne mettent la main a la charrue que pour un temps qu'ils trouvent toujours trop long»14. II se convainc de la necessite d'un corps missionnaire forme de religieux pour assurer l'evangelisation des nombreuses tribus indiennes dont il a la charge. II compte tout d'abord sur les Jesuites. II souhaite a M gr Bourget, lors de son voyage en Europe, en 1841, d'obtenir des Jesuites pour les missions, «ces hommes sont formes pour cela». II ajoute : «Si j'en avais a lancer parmi nos sauvages, tout irait plus vite»15. Les Jesuites, etablis au diocese de Montreal en 1842, ne se jugeant pas en mesure de prendre la responsabilite des missions de la Riviere-Rouge, declinerent l'invitation de M gr Bourget. «Les Jesuites ont peu de sujets et on ne peut pas encore leur en demander pour les missions»16. RECOURS AUX OBLATS

M gr Provencher, qui avait suggere a l'archeveque de Quebec d'appeler les Oblats pour le soin des missions indiennes de son diocese, compte bientot sur ces memes missionnaires pour ses propres missions de la RiviereRouge. A M gr Pierre-Flavien Turgeon, coadjuteur de l'archeveque de Quebec, il ecrit:

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Les Oblats vont s'attendre a venir a la Riviere-Rouge sous peu d'annees; ils vont, je pense, faire apprendre le sauvage a quelques-uns de leurs peres pour les missions du Saguenay et de la Riviere-Rouge17. Avant de rentrer a Saint-Boniface, au printemps de 1844, le prelat rencontra le pere Honorat, superieur a Longueuil, et lui exposa directement sa demande d'Oblats pour son vicariat apostolique. Le superieur ecrit immediatement a Marseille : «Mgr de Juliopolis, qui vient de repartir pour la Riviere-Rouge, m'a dit formellement de lui avoir deux ou trois missionnaires qui puissent monter Tan prochain au moins dans ces parages»18. Cette demande de M§r Provencher souleve l'enthousiasme dans la petite communaute de Longueuil. Le pere Leonard Baveux ecrit a soeur Lagrave, Soeur Grise de Montreal, a la Riviere-Rouge, «Notre superieur vient de me dire que trois de nos peres iront a la Riviere-Rouge l'annee prochaine, quels seront les heureux elus?»19 M§r de Mazenod reagit immediatement a la communication du pere Honorat. II est enclin a favoriser l'eveque missionnaire du Nord-Ouest qui «reclame pour lui-meme des secours auxquels son zele et son amitie donneraient droit»20. Le pere Guigues, qu'il nomme superieur des Oblats au Canada, traitera de cet important engagement de sa petite famille religieuse. UNE URGENCE

Le 14 juillet 1844, quelques semaines apres son retour a Saint-Boniface, M§r Provencher apprend la mort de l'abbe Jean-Edouard Darveau, survenue en se rendant de la Baie-des-Canards a Le Pas. II ecrit a M gr Signay: Cette mort me desole. Je n'ai point de pretres pour le remplacer pour le moment [...]. II laisse abandonnee une immense etendue de pays qu'il avait deja parcouru et dont il connaissait les habitants. [...] Votre Grandeur voit encore plus clairement qu'il faut des pretres. J'en parle a Monseigneur de Montreal qui fera, j'en suis certain, tout ce qu'il pourra. S'il est possible d'avoir des Oblats arrangez-vous ensemble21. A M gr Bourget, il renouvelle sa demande : «Cette mort me jette dans un grand embarras [...]. II faut des pretres pour remplacer le mort et remplir bien d'autres places qui demandent le secours de leur ministere. Aurezvous des Oblats a m'envoyer?»22 L'eveque de Montreal presente la requete a M gr de Mazenod. Apres lui avoir annonce l'epreuve de M gr Provencher, il ecrit:

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L'IMPLANTATION

Ce digne eveque [...] me charge de vous transmettre ses voeux les plus ardents qui sont d'avoir quelques-uns de vos peres pour l'aider a cultiver la vigne ingrate que lui a confiee le Pere de Famille. II vous dit done, avec l'accent de la confiance, adjuva me. Votre coeur, comme celui de saint Paul, ne pourra resister a cette pressante invitation [...]. A mon avis, e'est la une belle mission; et e'est un coup a ne pas manquer . De son cote, M gr Signay recommande egalement la mission de la RiviereRouge a la charite de M gr de Mazenod. II lui repete : M gr de Juliopolis, «ce saint eveque demande avec instance qu'on lui envoie des missionnaires Oblats pour l'aider a repandre la foi dans son immense mission»24. Deux jours plus tard, il transmet la meme demande au pere Guigues, superieur des Oblats a Longueuil25. MISSION ACCEPTEE

Le pere Guigues, favorable a l'envoi de missionnaires a la Riviere-Rouge, demande l'assentiment de M gr de Mazenod et en meme temps des sujets pour cette nouvelle mission. La mission est acceptee par le superieur general. Dans sa reponse, ce dernier ecrit: Jugeant de l'importance de la mission proposee par M gr l'eveque de Juliopolis, par ce que vous m'en dites, sur les instances de ce prelat et aussi d'apres les obligations qu'on lui a, je decide que vous devez l'entreprendre avec les moyens qui sont en votre pouvoir26. Ne pouvant lui envoyer de sujets pour cette nouvelle mission, il lui demande de choisir les premiers missionnaires de la Riviere-Rouge dans le personnel oblat du Canada. En terminant, il ajoute : «I1 faut avoir un peu de courage et de confiance en Dieu qui nous trace la route et qui ne nous abandonnera pas quand nous la prendrons en son nom et pour sa gloire»27. L'acceptation de la mission de la Riviere-Rouge est chose reglee. Mais voila que le pere Guigues, qui a plaide pour la cause, change d'avis et en informe M gr de Mazenod : il n'a pas de sujets disponibles; cette mission, a plus de 800 lieues de Montreal, est extremement eloignee et de communication tres difficile; une vie d'isolement attend les missionnaires, etc. II conclut : «Je considere cette fondation comme imprudente et, des lors, contraire a la volonte de Dieu»28. Le retour du courrier lui apporte une

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Pierre Aubert, o.m.i. (1814-1890), un des deux premiers missionnaires a venir a la Riviere-Rouge en 1845. II y demeura jusqu'en 1859. (Courtoisie des Archives Deschatelets, Ottawa)

lettre imperative de son superieur general. Celui-ci s'etonne de son changement d'idee et il n'entend pas revenir sur sa decision. II termine par cet ordre: Afin d'en finir sur cette affaire, je vous ordonne d'ecrire a M§r de Juliopolis que nous consentons a la demande qu'il nous avait faite pour son vicariat apostolique et que vous avez a cet effet deux missionnaires a sa disposition. Je designe pour cette oeuvre interessante le pere Pierre Aubert a qui vous joindrez un des peres canadiens que vous destiniez aux sauvages29 L ENVOI DES PREMIERS MISSIONNAIRES

Une mission a la Riviere-Rouge est done acceptee par les Oblats de Marie Immaculee a la demande pressante de M§r Provencher et sous le patronage des eveques de Quebec et de Montreal, qui Font fortement recommandee.

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Conformement aux directives recues, le pere Guigues nomme le pere Pierre Aubert, au Canada depuis le mois d'aout 1844, superieur de la mission de la Riviere-Rouge. C'est un Oblat age de trente et un ans, a la tenue digne et grave, d'un excellent caractere. Son compagnon sera le novice Alexandre Tache30. Bien qu'il ait termine ses etudes theologiques, ce dernier n'est encore que sous-diacre, n'ayant pas l'age requis pour l'ordination sacerdotale. II sera ordonne pretre le 12 octobre suivant, a SaintBoniface. Ce jeune Oblat jouit d'un temperament ouvert, joyeux, constant, de remarquables talents et d'une grande delicatesse de coeur. Le 25 juin 1845, les deux missionnaires s'embarquent a Lachine, dans un canot de la Compagnie de la Baie d'Hudson, en direction des pays d'en haut. Apres un trajet de quelque 800 lieues, parseme de portages, de sauts de rapides, les missionnaires sont accueillis, le 25 aout suivant, par Mgr Provencher, a Saint-Boniface. Ce dernier, quelques jours plus tard, ecrit a Mgr Turgeon : Enfin, les reverends peres Oblats attendus tout l'ete et que je n'attendais plus depuis le 15 sont arrives le 25, deux mois juste apres leur depart et sans accident. Deo gratias! Voila au moins de la graine de religieux, c'est sur cette espece d'hommes que je compte depuis longtemps pour travailler efficacement aux missions sauvages31. La fondation de Saint-Boniface releve du pere Guigues, superieur des Oblats dans l'Est du Canada. Elle deviendra independante, en 1851, lorsqu'elle deviendra vicariat des missions. Cependant la collaboration au plan personnel missionnaire et ressources se poursuivra. D'autre part, le vicariat de la Riviere-Rouge pourra compter davantage sur les secours de l'administration generale de la Congregation, dont elle releve directement.

Le choix de la Colombie-Britannique Les Oblats de Marie Immaculee penetrerent en Colombie-Britannique, non par une expansion de leurs missions de la Riviere-Rouge, mais a partir d'une nouvelle implantation missionnaire effectuee en 1847, dans la partie sud de la Colombie, c'est-a-dire, dans les etats actuels d'Oregon et de Washington.

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LA FONDATION EN OREGON

M gr Norbert Blanchet, vicaire apostolique d'Oregon, de passage a Marseille, en 1845, avait demande le concours des Oblats pour son vicariat apostolique. Le superieur general s'etait vu dans l'obligation de refuser. C'etait sans doute bien tentant, ecrivait-il au pere Pierre Aubert a la Riviere-Rouge, mais nous nous trouvons dans l'impossibilite de nous etendre au-dela de votre mission qui est deja si eloignee et si difficile a entretenir 32 . Le vicaire apostolique revint a la charge par ecrit. Le conseil general tenu le 5 juin, tout en reconnaissant que de fortes raisons militent en faveur de la mission proposee, entre autres, les excellentes dispositions de l'eveque envers les missionnaires et la «riche moisson d'ames au sein de nombreuses tribus sauvages», juge que le manque de personnel presente «une difficulte insurmontable dans l'etat actuel des choses». La demande est refusee de nouveau33. Peu apres, M§r Magloire Blanchet, pretre du diocese de Montreal et frere de M gr Norbert, nomme eveque en Oregon, a Walla Walla, et sans clerge, demanda un ou deux Oblats au pere Guigues, superieur des Oblats a Montreal. Celui-ci «n'osa pas lui refuser un si faible secours»34. La demande toutefois fut referee au superieur general qui la soumit a son conseil, le 12 Janvier 1847. On fait valoir de nouveau les avantages mentionnes au conseil du 5 juin 1846. Cependant, vu que l'eveque ne se contente que d'«un pretre et d'un ou deux Oblats [...], il a done ete unanimement decide que nous acceptions l'etablissement de Walla Walla et quels seront les sujets designes pour composer le personnel de cette sainte colonie»35. Sans doute, en prevision de developpements possibles de la nouvelle fondation, non pas un ou deux Oblats, mais cinq, dont un seul cependant est pretre, sont designes pour l'etablir : le pere Pascal Ricard, superieur, les scolastiques Charles Pandosy, Casimir Chirouse et Georges Blanchet et le frere Celestin Verney. De plus, on entend accorder aussi de l'aide a M gr Norbert Blanchet et meme etablir dans son diocese la maison centrale des Oblats en Oregon. La feuille de pouvoirs que le pere Ricard recoit du superieur general ouvre un large horizon a cette implantation missionnaire :

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L IMPLANTATION

Nous vous octroyons pleine juridiction et autorite sur toutes les missions a confier aux soins de notre Congregation dans le diocese de Walla Walla, et aussi sur celles qui dans l'avenir seront ouvertes par zele des notres dans les autres parties de la Colombie ainsi que dans les iles et terres adjacentes soumises a la domination anglaise, et enfin, dans les regions de l'Amerique denommees Californie36. Toute la cote du Pacifique est virtuellement englobee dans cette nouvelle mission des Oblats en Oregon. AU DEPART

Les missionnaires, partis de France le 4 fevrier 1847, n'arriverent au diocese de Walla Walla qu'au debut de septembre suivant, apres un long et penible voyage. Les scolastiques Chirouse et Pandosy37 et le frere Verney ouvrirent chez les Yakimas une mission dediee a sainte Rose. Des le 29 novembre suivant, les assassinats du docteur Witman, de sa femme et de huit autres Americains perpetres par les Indiens d'une tribu voisine, provoquerent des represailles du gouvernement americain qui mirent en etat de guerre la region dans laquelle se trouvait la mission. Les missionnaires durent quitter temporairement leur poste. Le calme retabli, ils le reprirent et etendirent leur zele a une autre tribu de la region, les Cayouses. Pendant ce temps, le pere Ricard et le scolastique Blanchet avaient etabli la maison centrale des missionnaires dans le diocese d'Oregon City, pres de l'endroit ou s'elevera plus tard la ville d'Olympia. De la ils s'occupaient des nombreux Indiens du Puget Sound qui n'avaient pas recu la visite de pretres depuis 1843. Le groupe des missionnaires d'Oregon s'agrandit et s'organisa graduellement. Arriverent de France, les peres Timothee Lempfrit, en 1848, Louis d'Herbomez 38 , en 1849, Paul Durieu 39 et Pierre Richard, en 1854, les freres Philippe Surel, en 1848, Gaspard Janin, en 1849, et Leo Weymaere, en 1854. De plus, un pretre diocesain deja en Oregon, Francois Jayol, se joignit au groupe en devenant Oblat en 1848. Cette communaute missionnaire fut constitute en vicariat des missions, en 1851. Le pere Ricard, jusque-la superieur des missionnaires, recut le titre de vicaire des missions. EPREUVES

La guerre reprise entre Indiens et Americains, qui sevit de 1855 a 1858, de"truisit les missions chez les Yakimas et les Cayouses et en chassa les missionnaires. La paix fragile qui suivit le conflit ne permit pas le retablisse-

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ment de ces missions. Le pere d'Herbomez, devenu superieur des missions de l'Oregon depuis le depart du pere Ricard en 1857, explique les circonstances au superieur general: Quant a moi, mon bien aime Pere, mon opinion est toujours (comme je vous ai ecrit dans une lettre du 22 avril) que Ton ne peut esperer de faire aucun bien reel et stable ni chez les Yakimas, ni chez les Cayouses que lorsque de nouveaux traites seront faits et approuves de part et d'autre et que les Indiens seront paisibles sur leurs reserves, ce qui demandera peut-etre plusieurs annees. On ne sait pas ce que les sauvages veulent faire, leurs dispositions pour la paix sont tres douteuses, pour le moment ils ne se battent plus, parce qu'on les laisse tranquilles et qu'on a cesse de les poursuivre 40 . Les Indiens du Puget Sound, demeures en dehors de la guerre, continuerent a recevoir le ministere des Oblats. A l'epreuve de l'abandon force des missions chez les Yakimas et les Cayouses, s'ajouta un conflit presque permanent entre les missionnaires et les deux eveques Blanchet des dioceses d'Oregon City et de Walla Walla. Des 1848, NP r de Mazenod, qui suivait de pres la situation, decrivait ces prelats comme «deux hommes entiers devant qui tout doit plier», et qui se considerent «non seulement comme les pasteurs, mais comme les maitres, les proprietaires de tout etablissement religieux qui se forme sur le sol de leur juridiction» 41 . Les Jesuites quitteront graduellement leurs territoires et les Oblats n'y demeureront qu'a la demande instante de la Propagande 42 . Pour eviter ces penibles conflits avec les deux prelats, M gr de Mazenod fit des demarches aupres de la Propagande pour etablir en Oregon un territoire ecclesiastique, dont le pasteur serait un Oblat. Sa proposition n'eut pas de suite43. Les memes circonstances motiverent, pour une part, le projet des Oblats demeure sans lendemain de s'etablir en Californie, ou le besoin de pretres etait urgent 44 . L'ATTENTE DE M§ r MODESTE DEMERS

Depuis qu'il est eveque de l'ile Vancouver, M gr Demers compte sur les Oblats, specialement pour le service de ses missions indiennes. Les Oblats, de leur cote, ne pourront le satisfaire que quelques annees plus tard. Le 16 juillet 1854, le pere Casimir Aubert, secretaire du superieur general, ecrit au pere Ricard :

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II n'y aura pas moyen de rien faire encore pour M gr Demers. C'est tres facheux sans doute, mais nous ne lui avons rien promis, et tout ce qu'il peut invoquer en sa faveur, ce sont quelques lueurs d'esperance qu'il aurait tort de presenter comme un engagement de la part de la Congregation45. L'annee suivante, M gr de Mazenod repondait au secretaire de la Propagande qui lui demandait, au nom de M gr Demers, des missionnaires pour le diocese de l'ile Vancouver : «Il m'est absolument impossible de fournir des missionnaires a Vancouver. II faut que M gr l'eveque le sache pour tenter sa chance ailleurs»46. A cette epoque, en effet, les demandes de missionnaires adressees au superieur general venaient de toutes parts : des missions oblates du Nord-Ouest, de Ceylan (Sri Lanka), du Texas et du Natal, en Afrique australe. Cependant une ouverture se fait en 1857. Les missionnaires de l'Oregon, devant le peu d'avenir de leurs missions, jettent les yeux sur le vaste territoire soumis a la juridiction de M gr Demers. Us desirent prendre charge d'une portion du territoire, dans laquelle ils pourraient exercer librement et pleinement leur travail apostolique. LE CHOIX DES OBLATS

M gr de Mazenod, superieur general, saisi de ce projet, envoya un visiteur en Oregon, le pere Francois-Xavier Bermond. Muni de larges pouvoirs, le visiteur doit examiner attentivement la situation des missionnaires et prendre les decisions jugees convenables et avantageuses pour l'avenir. Rendu sur place, le visiteur comprit immediatement la situation et endossa les orientations que les Oblats d'Oregon proposaient a l'unanimite. Son rapport au superieur general est clair. Les missions aupres des Yakimas et des Cayouses, en raison de l'etat de guerre de ces Indiens avec le gouvernement americain, n'ont plus d'avenir et sont a abandonner definitivement. Cependant, la mission du Puget Sound, en dehors de la zone des conflits, est a conserver, en raison des bonnes dispositions des Indiens de la contree. L'activite principale des missionnaires doit se porter dans le diocese de M gr Demers qui demande avec insistance, depuis plusieurs annees, le concours des Oblats. Pour prevenir les difflcultes rencontrees avec les prelats de l'Oregon, le visiteur recommande d'entreprendre des demarches aupres de la Propagande pour obtenir l'erection d'une prefecture apostolique 47 ou d'un vicariat apostolique qui serait confie a la Congregation et dont le pasteur serait un Oblat.

L'appel des Oblats de Marie Immaculee

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Le conseil general, dans sa seance du 14 avril 1858, agree le projet presente par le pere Bermond. «Ce plan a paru fonde sur des raisons assez justes et sages pour que le Conseil ait opine pour son adoption et decide qu'on agirait en consequence». II ratifie done ce qui a pu etre deja arrete ou convenu avec l'eveque de File Vancouver et, si rien n'a encore ete definitivement conclu, il autorise le vicaire des missions a traiter avec le prelat pour obtenir, en faveur de la Congregation, un territoire dans lequel elle pourra y etablir et developper des missions en toute liberte48. LES ORIENTATIONS DE M§ r DEMERS

En vertu des pouvoirs que lui avait octroyes le superieur general, le pere Bermond avait deja fait des demarches aupres de l'eveque de File Vancouver. Le 14 Janvier 1858, il lui avait offert les services des missionnaires Oblats de Marie Immaculee, specialement pour ses missions indiennes. Apres lui avoir expose l'avenir incertain des missions oblates en Oregon, il ecrit: J'ai pense a la demande reiteree que vous nous avez faite de nous etablir dans votre diocese. [...] je voudrais que votre Grandeur nous fit savoir au plus tot si elle tient toujours a ce que nous allions tenter quelque chose chez elle, par un premier etablissement sur le Fraser, qui serait comme la pierre d'attente de tous ceux que nous pourrions fonder plus tard sur d'autres points 49 . De Montreal, ou la lettre du visiteur l'a rejoint, le prelat repond, le 13 suivant. II accepte avec empressement et joie la proposition que lui fait le pere Bermond. Admirons tous ensemble, lui ecrit-il, les vues misericordieuses de la Providence qui dispose tout suaviter etfortiter et qui, enfin, apres cinq ans d'attente, a exauce nos voeux, a entendu les cris des pauvres sauvages, et m'a procure d'une maniere aussi inattendue ce que je lui demandais avec tant d'insistance50. Puis le prelat signale le champ missionnaire le plus urgent a evangeliser : Je desirerais [...] que vous puissiez envoyer quelqu'un visiter les sauvages de l'interieur, au moins les plus rapproches, tels que les Kamloops et autres, qui ont ete visites a differentes epoques et qui

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soupirent depuis si longtemps apres le retour des robes noires. Comme vous avez pu l'apprendre par vos peres, il y a de ce cote plusieurs centaines et probablement plusieurs milliers de sauvages qui ont ete baptises depuis 1842, alors que je les visitais pour la premiere fois moimeme. Je connais leurs dispositions et je n'hesite pas a dire que c'est la qu'il y a le plus de bien a faire51. La decouverte de gisements auriferes dans la vallee du fleuve Fraser, connue en 1858 meme, provoqua une ruee de chercheurs d'or precisement dans le territoire recommande au zele des Oblats. Ces derniers hesiterent un moment dans la poursuite de leur projet missionnaire. M gr Demers le signale au cardinal Barnabo 52 et le superieur general le mentionne dans une lettre au pere Bermond 53 . Au cours de l'annee 1858, le pere d'Herbomez, superieur, transfera la maison centrale du vicariat des missions, d'Olympia a Esquimalt, sur l'ile Vancouver. Les effectifs oblats passerent graduellement de l'Oregon au diocese de M§r Demers, au cours des annees 1858 a i860, a l'exception de quelques missionnaires demeures en territoire americain pour desservir la mission des Indiens du Puget Sound. Les Oblats, en s'etablissant en Colombie-Britannique, se rapprochent de leurs confreres du Nord-Ouest, mais ils en sont encore separes par la haute barriere des montagnes Rocheuses.

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Saint-Boniface : point de depart

Les peres Aubert et Tache resident a l'eveche de Saint-Boniface pendant l'hiver 1845-1846. Sous la direction de l'abbe Georges Belcourt, ils etudient la langue des Sauteux, en compagnie de l'abbe Louis-Francois Lafleche, arrive a Saint-Boniface l'annee precedente. Leur destination est bientot fixee par M§r Provencher. A l'ete, le pere Tache ira au Nord, avec l'abbe Lafleche, fonder une mission a l'lle-ala-Crosse en faveur des Chipewyans et des Cris, tandis que le pere Aubert, en compagnie de l'abbe Belcourt, prendra charge des missions des Sauteux de Wabassimong et du lac a la Pluie1.

Premieres experiences missionnaires, 1845-1850 A WABASSIMONG ET AU LAC A LA PLUIE

Le pere Aubert dut faire seul la mission a Wabassimong. L'abbe Belcourt, qui se proposait de l'initier et de le faire connaitre aux Indiens qu'il visitait depuis 1840, fat oblige de prendre la direction des prairies ou sevissait une epidemie chez les chasseurs de bisons. Le nouveau missionnaire, a peine initie a la langue sauteuse et sans experience, fut mal accueilli par les Indiens et ne put se faire entendre. Leur ignorance presque totale des choses chretiennes lui apparut evidente. M§r Provencher ecrit : «Le pere Aubert a trouve de bien faibles traces de christianisme a ce poste trop vante et il dit qu'il n'a trouve qu'une femme qui savait un peu de

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prieres»2. Parti de Saint-Boniface, en juin, pour cette mission, le pere revenait a la fin de juillet. L'ete suivant, accompagne du jeune pere Henri Faraud, le pere Aubert retourna a Wabassimong et se rendit plus loin, chez les Sauteux du lac a la Pluie, deja visites aussi par l'abbe Belcourt. Aux deux postes, il ne put interesser les Indiens a l'Evangile. II liquida les restes de l'etablissement agricole inaugure par l'abbe Belcourt, a Wabassimong. De retour a SaintBoniface, «il acheva de se convaincre que les dispositions des Sauteux n'etaient pas assez heureuses pour qu'on put leur donner un missionnaire dont la presence serait bien plus utile ailleurs»3. M§r Provencher entra dans ses vues et le dechargea des missions chez les Sauteux. «La mission trop vant.ee de Wabassimong, ecrit-il, est abandonnee. Les sauvages n'ont pas voulu entendre parler de religion, ont fait des menaces et le pere Aubert a vendu les animaux, qui n'etaient pas morts l'hiver dernier, a la Compagnie»4. Ce fut un echec penible. M gr Tache ecrit, plus tard, au sujet de l'abandon de cette mission : Sans douter le moins du monde des motifs imperieux qui ont necessite cette mesure, qu'on nous permette d'exprimer les regrets qu'elle nous inspire encore aujourd'hui [...] Abandonner ce qui est fait, renoncer jusqu'a l'espoir de convertir, cela fait toujours mal au coeur du missionnaire. Puis, c'etait la premiere mission sauvage confiee a nps peres dans ce diocese5. Ajoutons que le pere Aubert, en plus de son inexperience et de la grande difficulte de la mission qui lui fut confiee, ne semblait pas particulierement doue pour l'oeuvre des missions indiennes. Du moins, M8r Provencher etait pres de le penser puisqu'il ecrivait en juin 1846, avant meme que le pere ait entrepris la mission de Wabassimong : Le reverend pere Aubert aura de la difficulte a parler le sauvage [...] Les missions ne seront pas sa partie brillante autant que je puis voir [...] Le reverend pere Aubert est un excellent caractere et bon ouvrier en sa langue; peut-etre pourra-t-il reussir en mission. Le zele vainc bien des difficultes6. Dans la suite, l'Oblat fut cure de la cathedrale et grand vicaire de l'eveque. Son compagnon, le jeune pere Faraud, fut envoye a l'lle-a-la-Crosse, en juin 1848.

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A LA BAIE-DES-CANARDS ET AU LAC MANITOBA

Le pere Francois-Xavier Bermond, pretre depuis dix ans, arrive a SaintBoniface en septembre 1846, se met immediatement a l'etude de la langue sauteuse, sous la direction de l'abbe Belcourt. En mars suivant, il est envoye a la mission de la Baie-des-Canards, sur le lac Winnipegosis, a 350 kilometres au nord de Saint-Boniface. Ce poste avait ete visite par des pretres depuis 1839, et meme l'abbe Darveau y avait etabli sa residence, de 1842 a sa mort survenue en 1844. Un certain nombre de convertis, leur chef Mizi-Epit en tete, avaient sollicite de nouveau des secours religieux7. Le pere Bermond passe deux mois et demi a ce poste de mission. En 1848, il y retourne et transfere la mission au poste Manitoba, situe sur le lac du meme nom. La nouvelle mission est mise sous le vocable de Notre-Damedu-Lac et devient le lieu de residence du missionnaire. Dans ce poste, le pere Bermond se devoue aupres des Sauteux. «I1 n'a pas un grand succes, mais il aura de la perseverance», note M gr Provencher, en 18498. Cependant, l'annee suivante, le missionnaire perd courage, abandonne son poste et revient a Saint-Boniface, ou il arrive peu de jours apres le depart du pere Aubert rappele au Canada. M gr Provencher ecrit : «I1 arrive avec armes et bagages perdant l'espoir de reussir [...] II avait l'intention de partir pour l'Europe et en demande la permission au superieur general»9. Le pere Bermond, homme de talent, mais deja repute de «caractere difficile» et «d'esprit porte au mecontentement» 10 , n'avait sans doute pas cette «amenite de caractere [...] desirable par-dessus tout», que M gr Provencher enumere parmi les qualites d'un bon missionnaire11. Le pere Bermond resta a Saint-Boniface, ou il remplaca le pere Aubert. A L'ILE-A-LA-CROSSE

M gr Provencher, sur les pressantes recommandations que lui a faites l'abbe Thibault 12 , n'hesita pas a ouvrir une mission a l'lle-a-la-Crosse, parmi les peuplades indiennes du Nord-ouest de son vicariat. Le 8 juillet 1846, l'abbe Lafleche et le pere Tache se mettent en route pour cette nouvelle mission situee a quelque 1,500 kilometres de Saint-Boniface. Le bourgeois du poste de l'lle-a-la-Crosse, Roderick Mackenzie, leur offre une bienveillante hospitalite jusqu'a ce qu'ils aient leur propre maison. Ce bon monsieur etait etonne de l'audace de M gr Provencher qui envoyait en mission deux jeunes pretres ignorant la langue des Indiens du pays et sans aides pour assurer leur subsistance. D'autre part, il les trouvait de compagnie tres agreable13.

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Les deux missionnaires se mettent a l'etude des langues crise et chipewyanne des Indiens qu'ils ont a evangeliser. Le pere Tache note que la langue crise est relativement facile a apprendre et qu'elle est agreable au parler, tandis que la langue chipewyanne offre des difficultes presque insurmontables en elle-meme et dans sa prononciation. En meme temps qu'ils etudient avec diligence les langues, les nouveaux arrives preparent leur propre etablissement et s'occupent sans tarder des Indiens de la mission et des environs. Les apotres de l'lle-a-la-Crosse n'oublient pas qu'ils ont recu de M§r Provencher «la mission d'aller aussi loin que possible porter la bonne nouvelle du salut aux peuples sauvages du Nord-Ouest» 14 . Le 9 mars 1847, le pere Tache, apres une breve expedition apostolique au lac Vert, a quelque 150 kilometres au sud de l'lle-a-la-Crosse, entreprend une grande randonnee qui le conduit au fort de l'entree du lac Caribou, a 500 kilometres environ au nord-est de l'lle-a-la-Crosse. Du 25 mars au 22 mai, il donne avec succes une mission aux Indiens reunis a cet endroit. De retour pres de son confrere, il passe l'ete avec lui en poursuivant ensemble l'etude des langues. Le 20 aout, l'ardent missionnaire reprend la route, cette fois, pour une mission chez les Indiens du lointain lac Athabasca, a 700 kilometres environ au nord-ouest de l'lle-a-la-Crosse. Le prelat de la Riviere-Rouge desirait y etablir un poste pour l'evangelisation des tribus du district d'Athabasca et comme pied-a-terre pour atteindre les tribus du district du Mackenzie. Le pere Tache en fut le pionnier. Le 15 octobre, apres une mission suivie avec ferveur par de nombreux Indiens, il est de retour. Avec son confrere ils terminent la construction de leur propre maison. Les deux missionnaires, dans leur logis, sont «pauvres et denues de tout, mais heureux de leur sort, et persuades que leur oeuvre allait se consolider et prendre une extension nouvelle»15. Le pere Tache refait, en 1848, ses grandes expeditions missionnaires au lac Caribou et au lac Athabasca. L'abbe Lafleche, directeur de la mission, de moins forte sante, s'occupe des Indiens de la mission et des alentours. En 1846, arriva le pere Henri Faraud en vue de s'occuper de la mission du lac Athabasca. L'oeuvre missionnaire etait bien lancee. Mais voici que le courrier d'hiver, arrive au debut de 1849, apporte une troublante nouvelle. Le pere Aubert, superieur, annonce aux missionnaires que la revolution eclatee en France, en 1848, a considerablement reduit les recettes de l'oeuvre de la Propagation de la foi, «qu'en consequence de cette reduction, on ne pourrait plus soutenir les missions lointaines du diocese, et que probablement il allait etre force de les rappeler aupres de lui»16. La reponse des deux Oblats fut digne de leur zele apostolique:

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Mon Reverend Pere, ecrivent-ils, la nouvelle que contient votre lettre nous afflige, mais ne nous decourage pas; nous savons que vous avez a coeur nos missions et nous, nous ne pouvons pas supporter l'idee d'abandonner nos chers neophytes, nos nombreux catechumenes; nous esperons qu'il vous sera toujours possible de nous procurer des pains d'autel et du vin pour le saint Sacrifice. A part cette source de consolation et de force, nous ne vous demandons qu'une chose : la permission de continuer nos missions. Les poissons du lac suffiront a notre existence; les depouilles des betes fauves a notre vetement. De grace, ne nous rappelez pas 17 . Heureusement, la diminution prevue des ressources n'affecta pas gravement l'oeuvre missionnaire du Nord-Ouest. Quelques changements s'operent dans la mission. En 1849, le pere Faraud s'en eloigne pour prendre charge du poste du lac Athabasca; l'abbe Lafleche, de plus en plus affecte de rhumatisme, rentre a la RiviereRouge. La direction de la mission passe au pere Tache; en juillet, arrive de Saint-Boniface le frere Louis Dube, qui devait se devouer a la mission jusqu'a sa mort survenue en 1872. Genereux et habile, charge de la cuisine et des taches materielles de la mission, ce frere rendit des services fort apprecies. II inaugure la lignee des nombreux et heroi'ques freres oblats qui donneront leur vie aux missions de l'Ouest et du Nord canadiens. En 1850 et en 1851, les peres Augustin Maisonneuve et Jean Tissot se joignent a la petite communaute.

Un evenement decisif: Tache coadjuteur, 1850 CHOIX

A peine les Oblats etaient-ils engages dans l'oeuvre missionnaire que l'un des leurs, le pere Tache, etait nomme coadjuteur de M§r Provencher, eveque du Nord-Ouest. Ce dernier se preoccupait depuis 1842 de la nomination d'un successeur ou d'un coadjuteur pour son siege. II en traita avec ses collegues de Quebec, Joseph Signay et Pierre-Flavien Turgeon, et de Montreal, Ignace Bourget et Jean-Charles Prince. Son choix se porta sur l'abbe Francois-Xavier Lafleche, homme de talent, sur lequel il fonde beaucoup d'espoir depuis qu'il l'a obtenu pour son vicariat. En avril 1849, les eveques du Canada 18 en font la demande au Saint-Siege. Pendant que l'affaire se traite a la Propagande, il devient evident que l'abbe Lafleche, en raison de rhumatisme dont il souffre, ne pourra remplir la charge qu'on lui destine. Le 29 novembre 1849, le jour meme de

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l'annonce, a Rome, de la nomination de l'abbe Lafleche comme eveque coadjuteur, M§r Provencher ecrit a M§r Signay: Je ne sais ou on en est a Rome et en Canada pour l'affaire d'un coadjuteur pour la Riviere-Rouge [...] Ici, il y a une chose de decidee et qui m'afflige, c'est que monsieur Lafleche est evidemment incapable d'etre eveque. Son infirmite est a peu pres la meme; il boite toujours et pourrait plutot empirer que donner l'espoir d'une guerison au moins prochaine. Or un eveque ici a besoin de deux bonnes jambes; il lui faudra voyager dans le pays pour visiter les missions etablies et viser a en etablir d'autres. Puis le prelat de Saint-Boniface propose le candidat qu'il a choisi pour le remplacer. Il motive ainsi son choix : L'eveque de la Riviere-Rouge doit etre sujet anglais et canadien, au moins pendant quelque temps, jusqu'a ce que Ton soit accoutume. Le clerge de ce diocese sera compose de pretres etrangers; il convient que le chef ne le soit pas. Dans un pays qui ne fournit point de pretres, il convient que l'eveque soit tire du corps religieux qui les fournit, il sera superieur pour tout et partout [...] II convient de plus que l'eveque connaisse le pays, les privations qu'on est expose a y souffrir, etc. Un eveque tout fait qui arriverait de loin serait peut-etre grandement desappointe et expose au decouragement. D'apres tout ce preambule, il n'y a qu'un sujet qui puisse etre presente : je l'ai deja designe. C'est le pere Tache. Telle est mon opinion depuis longtemps, seulement je n'avais pense a lui que comme pouvant devenir coadjuteur de monsieur Lafleche19. Dieu semble s'y opposer. Le pere Aubert, superieur des Missionnaires Oblats, a la Riviere-Rouge, est pour le pere Tache sans hesitation, ainsi que monsieur Lafleche qui a toujours vecu avec lui depuis qu'il est dans le pays. Le pere Tache sait les langues necessaires pour exercer le saint ministere avec fruit. II est fort et robuste pour soutenir les fatigues d'un long apostolat. Je lui donne done ma voix, je le demande et je souhaite que votre Grandeur juge de meme, ainsi que ses suffragants, et qu'on se hate d'en faire la demande a Rome 20 . Le meme jour, M^r Provencher expose la situation, en termes semblables, a M§r Bourget et demande a M§r de Mazenod, superieur general des Oblats, son assentiment a la promotion du pere Tache.

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En mars 1850, les eveques du Canada adressent une nouvelle petition au Saint-Siege, dans laquelle ils demandent que le nom de Lafleche soit remplace par celui de Tache sur les bulles de nomination du coadjuteur du diocese du Nord-Ouest. La requete est agreee et le pere Tache est elu, le 14 juin 1850, eveque d'Arath in partibus infidelium, coadjuteur avec future succession21. PLEIN ENGAGEMENT DES OBLATS

M gr Provencher, en apprenant la nomination du pere Tache, en est tout heureux. Non seulement il a un coadjuteur, mais le progres de ses missions est assure. II ecrit a son confident, M gr Bourget: «La Congregation des Oblats va se trouver chargee de tout. Je m'en rejouis. Je l'ai fait expres, il faut cela pour que les missions prennent un tout autre elan»22. De son cote, M gr Bourget voit la meme consequence a la nomination de M gr Tache. II ecrit a M gr Guigues, superieur des Oblats en Amerique : «Voila, cher Seigneur, un beau champ ouvert a votre Compagnie. Je n'en doute pas, vos bons peres vont s'y lancer avec une sainte et noble ardeur. Que Dieu benisse leurs travaux et que leurs sueurs et leur sang fertilisent enfin cette terre aride»23. Le choix du pere Tache comme coadjuteur n'est done pas motive uniquement par les talents et les aptitudes de l'elu, mais par une volonte de remettre l'oeuvre missionnaire du Nord-Ouest plus entierement a la charge de la congregation des Oblats de Marie Immaculee. La nouvelle de la nomination du pere Tache coadjuteur au diocese du Nord-Ouest, que lui communique M gr Guigues, prit par surprise M gr de Mazenod. La lettre du 29 novembre 1849, dans laquelle M gr Provencher demandait son assentiment, ne lui etait pas arrivee. Cette nomination, en plus d'etre inattendue, lui imposait l'obligation morale de soutenir une mission remise entre les mains d'un de ses fils spirituels. Or, au lieu de songer a developper l'effort missionnaire du cote de la Riviere-Rouge, il etait sur le point d'en retirer ses Oblats. II s'explique dans une lettre du 16 avril 1850 a son ami et confident, M gr Bourget. Puisque j'ai le bonheur de m'entretenir avec vous, je vous parlerai avec l'abandon que m'inspire ma confiance sans borne et mon amitie. Lorsqu'on me proposa d'envoyer nos Oblats de Marie a la mission de la Riviere-Rouge, j'y consentis volontiers parce qu'on m'assura qu'il y avait un grand bien a y faire. Vous savez les sacrifices que nous nous sommes imposes pour cela. Cependant je vous l'avouerai, Monseigneur, je n'ai pas reconnu que cette esperance put se realiser.

M8r Alexandre-Antonin Tache, o.m.i. (1823-1894), un des deux premiers missionnaires a venir a la Riviere-Rouge en 1845 devint le 2e eveque de Saint-Boniface en 1853 etier archeveque de Saint-Boniface en 1871. (Courtoisie des Archives Deschatelets,

Ottawa)

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Ou je suis mal informe ou il n'y a pas meme matiere pour exercer le zele. Ce sont quelques petites tribus, excessivement eloignees les lines des autres, ou la presence du missionnaire ne donne lieu qu'a quelques discours et a tres peu, infiniment peu, de conversions. Les relations meme du pere Tache, qui certainement ne manque ni de zele ni de capacite, ne me presentent aucun resultat. J'etais si peniblement preoccupe de cette pensee que j'allais ecrire a l'Eveque de Bytown24 s'il voyait de grands inconvenients a ce que nous abandonnassions cette ingrate mission pour employer nos sujets a defricher des champs plus fertiles, lorsque j'ai recu la lettre qui accompagnait celle que vous lui avez fait l'honneur de lui ecrire pour le prevenir des dispositions de M gr l'Eveque de Juliopolis a l'egard de notre pere Tache25. Le superieur general des Oblats ajoute qu'il est d'accord sur le principe de choisir, comme eveque d'un territoire de missions, un membre de l'lnstitut qui en a la charge. C'est, selon lui, le moyen le plus assure d'operer le bien. Il avoue : «Je consentirais done pour toute autre mission qui m'offrirait un aliment abondant au zele de nos missionnaires a les placer sous la direction d'un vicaire apostolique pris parmi nos Oblats [...] Mais pour la Riviere-Rouge, je me sens decourage»26. De son cote, l'eveque du Nord-Ouest ne pouvait s'empecher de se demander, «Qui done a ecrit a l'eveque de Marseille que le territoire de la Baie d'Hudson n'etait pas, je ne dirai pas capable, mais sans doute digne d'occuper ses sujets! II m'a ecrit qu'il etait decide a les rappeler tous, quand il apprit que M gr Tache etait preconise»27. M§r de Mazenod ne precise pas la source de ses informations. Sans doute, il etait au courant des echecs eprouves aupres des Sauteux et il avait peut-etre recu des lettres exprimant la deception de l'un ou de l'autre de ses missionnaires. Quoi qu'il en soit, une fois la nomination du pere Tache faite par le Saint-Siege, il adopta franchement une attitude favorable envers les missions du Nord-Ouest. Le 15 Janvier 1851, il ecrit au nouveau prelat et l'assure de son appui. La resolution de le nommer eveque «n'a certainement ete prise que dans la vue de la plus grande gloire de Dieu, l'honneur de l'Eglise et le salut des ames»28. Lorsqu'il le voit a Marseille, en novembre de la meme annee, il ajoute : «Ton election, il est vrai, s'est faite a mon insu, mais elle parait toute providentielle, et sauve les missions dans lesquelles vous avez deja tant travaille»29. Le 24 Janvier 1852, faisant allusion a son projet de retirer les Oblats des missions de la Riviere-Rouge, il ecrit a M gr Provencher : «Le Pape a decide autrement, le bon Dieu semble s'en etre mele... Au lieu de supprimer cette mission, je la fortifle de quatre

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nouveaux sujets»30. Enfin, il tiendra a rencontrer personnellement le nouvel elu pour lui conferer lui-meme l'onction episcopale et pour s'entretenir de ses missions. Cependant l'unanimite chez les Oblats du Nord-Ouest ne s'est pas faite sur la nomination du pere Tache comme eveque coadjuteur. Trois peres sont insatisfaits. Le pere Bermond «veut que ce soit un patriotisme pousse a l'exces qui l'ait fait choisir»31. En raison de son opposition tenace a l'eveque de Saint-Boniface, il dut meme etre retire des missions du NordOuest, en 1857. Le pere Maisonneuve trouve que «la congregation a fait au moins un acte d'imprudence en acceptant l'eveche»32. Le pere Tissot montre une attitude fort negative a l'egard du nouvel eveque33. D'autre part, en plus de la voix favorable du pere Aubert, le pere Faraud juge le pere Tache «le mieux capable» et le plus digne du diocese pour la fonction qui lui est imposee 34 . La mission de la Riviere-Rouge etant pleinement assumee par la Congregation, le conseil general, dans ses seances du 23 et 24 avril et du 2 juillet 1851, detache cette mission de la juridiction du Canada, l'erige en vicariat des missions autonome, sous le nom de Riviere-Rouge, et designe M gr Tache lui-meme superieur religieux de ce vicariat des missions.

Missions reprises et missions nouvelles Lorsque M gr Tache, au deces de M^r Provencher en 1853, prit charge du diocese de Saint-Boniface, il n'avait avec lui, dans la colonie de la RiviereRouge, que trois pretres seculiers et un Oblat 35 . Cependant, de 1853 a 1870, il recut dix-sept Oblats, dont treize peres et quatre freres, et en plus, neuf pretres seculiers. Parmi ces recrues, dont plusieurs gagnerent les missions de l'interieur, six peres, trois freres et quatre pretres seculiers, dont un deviendra Oblat, depenserent de longues annees de leur vie dans la region de la Riviere-Rouge36. Ces renforts permirent a l'eveque de developper le ministere aupres des Blancs et des Metis de la colonie et de reprendre graduellement les missions des Sauteux, qu'on avait du fermer dans le passe, et d'en ouvrir de nouvelles. AUX LACS MANITOBA ET WINNIPEGOSIS

La penetration missionnaire du vaste territoire autour des lacs Manitoba et Winnipegosis s'opera graduellement. M^r Tache envoie l'abbe Zephirin Gascon a la mission du Bout-du-Lac, sur le lac Manitoba, en 1857. Le missionnaire y reside un an et batit une petite chapelle pour les trente a qua-

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rante families de l'endroit. De 1861 a 1870, le pere Laurent Simonet est charge de l'ensemble de la population disseminee autour des lacs Manitoba et Winnipegosis, composee de quelques centaines de catholiques et d'un plus grand nombre de non croyants. II dessert notamment les missions du Bout-du-Lac, de Saint-Laurent, de l'ancienne Notre-Dame-du-Lac et de la Baie-des-Canards. Ces deux dernieres n'avaient recu aucun secours religieux depuis 1850. En 1862-1863, il a son pied-a-terre a la Baie-des-Canards, ou ses fideles construisent une petite chapelle, puis il etablit sa residence a la mission de Saint-Laurent37. La mission de Saint-Laurent, devenue mission centrale pour la region des lacs du Manitoba et de Winnipegosis, se stabilisa et prit un developpement remarquable grace au pere Charles Camper, arrive en 1866, qui s'y devoua pendant trente ans, et au frere Jeremias Mulvihill, arrive l'annee suivante, qui lui consacra ses riches talents et son savoir-faire jusqu'en 1913. Le pere Camper fit, lui aussi, des missions autour des lacs Manitoba et Winnipegosis et des sejours a la Baie-des-Canards. «Le missionnaire intrepide trouva acces aux coeurs les plus endurcis»38. De son cote, le frere Mulvihill s'occupa des travaux materiels de la mission et dirigea, a partir de 1870, une ecole qui avait ete ouverte en 1862. Les missionnaires ont repris l'evangelisation des Indiens de la region, en majorite des Sauteux, qui se laissent toucher par la grace, bien qu'ils soient encore qualifies assez souvent par les missionnaires d'indifferents a l'instruction religieuse. SUR LA RIVIERE WINNIPEG

L'oeuvre missionnaire reprend egalement dans la region de la riviere Winnipeg. A partir de 1861, le pere Lestanc, de Saint-Boniface, se rend une couple de fois par annee a Fort Alexandre situe au bas de la riviere Winnipeg, d'ou il exerce son zele aupres des Metis, des Blancs et des Indiens disperses dans la region. De Fort Alexandre, ou il passe l'hiver 1868-1869, il remonte la riviere Winnipeg, se rend au lac a la Pluie et meme au lac Seul. II revoit les lieux visites autrefois par le pere Aubert. Partout, il instruit les fideles catholiques et approche les non croyants. «Tout cela, ecrit-il, rallumait, tranquillement, le feu du catholicisme presque eteint dans ces parages»39. Un autre vaillant missionnaire, le pere Joachim Allard, cure de la paroisse Saint-Charles, pres de Saint-Boniface, se devoue egalement, chaque annee, de 1868 a 1876, dans le meme champ missionnaire. Il visite «les missions indiennes de Peguis, de Fort Alexandre, du lac Winnipeg, du lac des Bois, de Fort Frances, du lac Seul, et autres»40. Decharge de sa

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Joseph Lestanc, o.m.i. (1830-1912). Durant sa carriere de 57 ans dans 1'Ouest canadien, il oeuvra successivement dans les provinces du Manitoba, de la Saskatchewan et de 1'Alberta. (Courtoisie des archives oblates de Saint-Albert)

cure, en 1876, il devient le premier pretre de residence permanente a Fort Alexandre. L'oeuvre missionnaire aupres des Metis et des Sauteux est done relancee dans cette region qui fut temoin d'un cruel echec au debut de l'apostolat des Oblats a la Riviere-Rouge. DANS LA VALLEE DE QU'APPELLE

En 1864, M§r Tache, en traversant les plaines, a l'ouest de Saint-Boniface, s'arreta dans la vallee de la riviere Qu'Appelle. Non seulement il admira la beaute de cette vallee, mais il lui apparut qu'elle etait un endroit ideal pour l'etablissement d'une mission. Elle est, en effet, un rendez-vous important de la population environnante composee de Metis et de Cris, Assiniboines, Sioux et Sauteux. Cette mission serait la premiere dans cette large partie de son diocese41. L'annee suivante, la decision etait ratifiee par les Oblats de Saint-Boniface.

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A la fin du mois d'aout 1865, a une reunion a laquelle se trouverent reunis tous les Oblats de la partie Sud-est du Vicariat de la RiviereRouge, il fut decide que le Reverendissime Vicaire irait lui-meme visiter le lac Qu'Appelle pour y juger de l'opportunite de fonder un etablissement dans cet endroit si interessant du pays42. Au debut d'octobre 1865, le prelat arrive sur les lieux fixa le site de la mission sur une hauteur qui domine le fort Qu'Appelle, a 5 kilometres au nord de celui-ci, dans un endroit peuple de families metisses. Pendant pres d'un mois, il donna des missions aux Metis et aux Indiens de la region. En 1866 et en 1867, il envoya l'abbe Joseph-Noel Ritchot, cure de Saint-Norbert, donner la mission a Qu'Appelle. L'abbe commenca en meme temps la construction d'une maison-chapelle. Le pere Jules Decorby, charge de cette mission, s'y etablissait en permanence, en 1868. Deux ans plus tard, le pere Joseph Lestanc lui etait donne comme compagnon. Celui-ci s'occupa principalement de la desserte de quelque deux cents families metisses et de bon nombre d'Indiens dans des campements de chasse, a quelque 340 kilometres plus loin43. LA MISSION DE PEMBINA

La mission de Pembina fondee en 1818, doublee en 1853 par une autre appelee Saint-Joseph, etablie a 40 kilometres de distance de la premiere, est situee en terre americaine, pres de la frontiere canadienne. Son territoire, en partie aux Etats-Unis et en partie au Canada, releve a la fois du diocese de Saint-Paul, Minnesota, et du diocese de Saint-Boniface. M&r Tache, charge d'en assurer la desserte, demanda, en i860, au pere Alexis Andre d'en prendre charge en remplacement de l'abbe Joseph Goiffon, devenu infirme a la suite d'un accident. Les deux postes, Pembina et Saint-Joseph, sont «frequentes par mille cinq cents catholiques metis et un grand nombre de sauvages»44, en particulier de la tribu des Sioux. Sa population est tres dispersee; peu de personnes resident aux deux postes de missions. Le ministere des missionnaires s'exerce jusqu'a 300 kilometres au sud, sans que personne ne s'oppose a leur zele45. Ce ministere exige des courses frequentes et des absences prolongees de la mission. Le pere Andre ecrit: La grande etendue de la mission m'obligeait a des courses continuelles; je n'etais presque jamais a la maison; en hiver il me fallait faire soixante et quelques fois quatre-vingts lieues pour aller visiter nos hivernements;

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en ete il fallait suivre mes gens dans leur chasse au buffalo a travers la grande prairie 46 . La desserte de la mission de Pembina fut confiee aux Oblats jusqu'en 1877. S'y devouerent le pere Alexis Andre 47 (1861-1864), un pretre canadien, l'abbe Auspice Germain (1862-1867), les peres Jean-Baptiste Richer (1864-1870), Hippolyte Leduc (1865-1867), Jean-Marie Lefloc'h, (18681877), et Laurent Simonet (1870-1877).

Au coeur de la colonie PAROISSES

Les peres Pierre Aubert, de 1845 a 1850, Francois-Xavier Bermond, de 1850 a 1857, Joseph Lestanc, de 1855 a 1857, Jean-Marie Lefloc'h, de 1857 a 1859, Jean Tissot, de 1868 a 1885, entre autres, ont travaille a la paroisse cathedrale de Saint-Boniface. Certains d'entre eux et d'autres ont coopere a la formation de paroisses dans les environs de Saint-Boniface. Le pere Lestanc est a 1'origine de la paroisse de Saint-Norbert, en 1857, dont il fut le desservant, puis le premier cure. Le pere Lefloc'h, en charge des Metis de Pointe-aux-Chenes depuis 1859, y organisa une paroisse, sous le vocable de Sainte-Anne-des-Chenes, dont l'abbe Louis Raymond Giroux fut le premier cure offkiel, en 1868. La desserte d'un groupe de Metis sur la riviere Assiniboine, a 15 kilometres de l'eveche, commencee en 1854 par les peres de Saint-Boniface, devint la paroisse Saint-Charles, en 1868. Cette paroisse, demeuree a la charge des Oblats, eut comme premier cure le pere Joachim Allard. M§r Tache et d'autres Oblats de l'eveche s'occuperent d'une desserte de Metis, inauguree en i860, qui devint la paroisse Saint-Vital, situee a 10 kilometres au sud de l'eveche. Enfin, le pere Joseph McCarthy, de 1869 a 1872, dessert les catholiques encore peu nombreux de Fort Garry (Winnipeg). II peut etre considere comme le premier cure de Winnipeg 48 . COLLEGE DE SAINT-BONIFACE

A la fin de juillet i860, les Freres des Ecoles Chretiennes qui avaient assume la charge du college de Saint-Boniface, le quittaient. Leurs superieurs n'acceptant plus les derogations a leur Regie qu'imposait le travail dans cette institution 49 . Les Oblats durent prendre la direction de l'institution. Se sont succede comme directeurs, les peres Jean-Marie Lefloc'h (1860-1862), Joseph Lestanc (1862-1864), Alexis Andre

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(1864-1865), le frere John Duffy (1865-1867), les peres Joachim Allard (1867-1868) et Theophile Lavoie (1870-1878). Grace a Tinfluence et a l'initiative de ce dernier, l'institution obtint Incorporation legale, le 3 mai 1871, s'installa dans un nouvel edifice, la meme annee, et devint un des trois colleges a l'origine de l'universite du Manitoba 50 . AVEC LES CHASSEURS

Des Oblats de Saint-Boniface, comme leurs confreres de Pembina et de Qu'Appelle, accompagnerent les chasseurs de bisons a la prairie. Deux fois par annee, ces chasseurs, Metis et Indiens, partaient avec leurs families, formant une caravane de quelques centaines de personnes, pour une chasse de plusieurs semaines. Le pretre, toujours desire dans ces expeditions, apportait les secours religieux a ces gens et, en particulier, enseignait le catechisme aux femmes et aux enfants, pendant que les chasseurs etaient en campagne. Des Oblats avaient accompli cet apostolat aupres des chasseurs, de 1846 a 1849, dont l'humble frere Louis Dube, qui y laissa un excellent souvenir, comme catechiste. Us le reprirent en 1859, a la demande des Metis. FACE AU SOULEVEMENT DE 1869-187O

M gr Tache et le pere Joseph Lestanc furent meles directement aux troubles qui agiterent violemment la colonie de la Riviere-Rouge avant son entree dans la confederation canadienne. Le premier, toujours tres pres de son peuple, percut nettement le malaise profond et croissant des gens, particulierement des Metis, exclus des tractations en vue du transfert du territoire de la Compagnie de la Baie d'Hudson au Canada. Qu'en etait-il de leurs interets et de leurs droits, surtout de celui de propriete deja viole par des arpentages qui precedaient le transfert officiel au Canada? Le gouvernement fit la sourde oreille aux avertissements et aux suggestions du prelat. Apres le depart de M^r Tache, appele a participer au concile du Vatican, a Rome, les tensions s'accentuent51. Le gouverneur de la colonie, William Mactavish, ayant demissionne de la Compagnie de la Baie d'Hudson, le 15 Janvier 1870, un gouvernement provisoire deja initie est definitivement forme, sous la presidence de Louis Riel, pour la gouverne de la colonie. Ce gouvernement dresse une liste des droits de la population. Le pere Lestanc, remplac^nt de M§r Tache a l'eveche, tout en demeurant le plus possible neutre au plan politique, ne cesse d'intervenir en faveur de la paix dans les graves incidents qui se succedent. II admet la justesse des revendications du peuple, s'applique a eviter la guerre civile et reconnait

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Croquis de l'eveche de Saint-Boniface tel qu'il apparaissait a l'arrivee des Oblats en 1845. (Courtoisie des Archives Deschatelets, Ottawa)

le gouvernement provisoire. «Voila, ecrit-il, ce que j'ai fait moi-meme et autorise les autres a faire.»52 M gr Tache, revenu au pays a la requete du gouvernement federal, obtint de celui-ci la promesse formelle que justice serait faite a la population et qu'une amnistie totale serait accordee. Rentre a Saint-Boniface, au debut de mars 1870, il reussit a pacifier les esprits et a inspirer au gouvernement provisoire une certaine confiance dans les bonnes dispositions d'Ottawa. Les trois delegues deja designes pour presenter la liste des droits que reclamait le gouvernement provisoire se mirent en route pour la capitale du Canada. Les droits exiges furent acceptes et mis presque integralement dans la loi constitutive de la province du Manitoba. Le soulevement avait atteint son objectif immediat. Les neuf autres Oblats 53 dans le diocese de Saint-Boniface, dont cinq sont dans des postes de missions eloignes du centre de la colonie, ne semblent pas avoir pris d'initiatives de quelque importance dans le conflit54. LA COMMUNAUTE OBLATE DE L'EVECHE

L'eveche de Saint-Boniface a ete, depuis 1845, la maison du superieur religieux des Oblats de la Riviere-Rouge, charge remplie successivement par le pere Aubert, jusqu'en 1850, le pere Bermond, en 1850-1851, et M§r

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Tache lui-meme, dans la suite. En plus d'etre un pied-a-terre pour les Oblats du Nord-Ouest, il fut le lieu d'accueil des nouveaux missionnaires venant du Canada et d'Europe. Plus d'une trentaine y sont passes dans la periode de 1845 a 1870. Certains y prolongerent leur sejour, soit pour completer leurs etudes, soit en attendant leur depart pour des postes eloignes, soit encore dans l'exercice d'un ministere temporaire dans la region. Le frere Jean Glenat, expressement designe pour le palais episcopal, s'y devoua tres fidelement, de son arrivee, en i860, a sa mort, survenue en 1892. II s'occupa des taches domestiques a l'eveche et occasionnellement, dans d'autres etablissements religieux de Saint-Boniface.

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Deux missions meres

Deux missions sont a l'origine de l'evangelisation de l'ouest et du nord du diocese de Saint-Boniface : la mission du Lac-Sainte-Anne, qui rayonna dans la vallee de la riviere Saskatchewan et dans l'Alberta actuelle et la mission de l'lle-a-la-Crosse, d'ou les missionnaires etendirent leur action aux districts de la Riviere-aux-Anglais, de Cumberland, d'Athabasca et du Mackenzie. Nous connaissons les debuts de ces deux missions. La premiere, etablie par les abbes Thibault et Bourassa, en 1844, fut confiee aux soins des Oblats a partir de 1856; la deuxieme, fondee par l'abbe Lafleche et le pere Tache en 1846, resta a la charge exclusive des Oblats a partir de 1849.

La mission du Lac-Sainte-Anne Les Oblats recurent en heritage la mission du Lac-Sainte-Anne lorsque le dernier pretre seculier en charge, l'abbe Albert Lacombe1, s'est fait Oblat, en 1856. Cette mission, prolongee et completee, en 1861, par celle de SaintAlbert, est a l'origine de l'apostolat des Oblats dans un vaste domaine missionnaire que des pretres seculiers avaient deja explore en partie. LA MISSION DU LAC-SAINTE-ANNE

Son rayonnement Le premier Oblat assigne a la mission du Lac-SainteAnne fut le pere Rene Remas, en 1854. II y travailla jusqu'en 1868. Ni brillant, ni debrouilllard, mais travailleur et perseverant, il reussit a appren-

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La mission du Lac Sainte-Anne, d'apres une toile de Mile Dorval faite en 1881. De g. a dr.: la residence des abbes Thibault et Bourassa, croit-on; le cimetiere et l'eglise, et la deuxieme residence. (Courtoisie des Archives Deschatelets, Ottawa)

dre la langue crise. II fut remarquable de zele et de generosite2. II visita, en 1854, les missions de Cumberland House, de Fort Carlton et de Fort Pitt et, en 1856, il se rendit a Fort Jasper. De 1856 a 1864, il fit trois voyages dans les Prairies, et quatre au Petit lac des Esclaves et travailla au poste d'Edmonton 3 . Le pere Lacombe, demeure missionnaire au Lac-SainteAnne apres son noviciat, fit, de son cote, un ministere regulier au poste d'Edmonton, «que visitent plusieurs milliers de sauvages»4. En 1857, il fit elever, a l'interieur du fort, une chapelle dediee a saint Joachim et une residence pour le missionnaire. II visita les Pieds-Noirs, les assista specialement au cours de 1857, lors d'une epidemie qui decima plusieurs camps de la tribu. Le champ d'action de l'ancienne mission du Lac-Sainte-Anne fut reduit par la fondation de la mission de Saint-Albert, en 1861. Le pere Remas ecrit en 1866 : Quoique notre mission ait une grande etendue, le nombre de personnes qui en dependent n'est pas considerable; il s'eleve a peine a onze cents, dont sept cents environ sont baptises. Us sont de tribus et de races diverses5.

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La population fixe de la mission meme a diminue, en raison d'une emigration vers la nouvelle mission de Saint-Albert. Aux annees 1870, elle est evaluee a trois cent cinquante personnes. La plupart sont des Metis et generalement de bons chretiens6. Ont ete missionnaires au Lac-Sainte-Anne, de 1852 a 1871 : les peres Albert Lacombe, de 1853 a 1863, Rene Remas, de 1854 a 1868, Jean-Marie Caer, de i860 a 1865, et cinq autres, pour des stages de deux ou trois ans : Celestin Frain, Hippolyte Leduc, Vital Fourmond, Victor Bourgine et Alexandre Blanchet. La mission fut occasionnellement lieu de noviciat et de scolasticat pour les Oblats. Premieres Soeurs Grises du Nord-Ouest La mission du Lac-Sainte-Anne fut la premiere du lointain Nord-Ouest a recevoir les Soeurs Grises de Montreal. Les missionnaires connaissaient deja leur action bienfaisante dans la region de la Riviere-Rouge, ou elles oeuvraient depuis 1844. Aussi, en desiraient-ils dans leurs propres missions, notamment pour les oeuvres de charite et d'education et les bienfaits qu'apportent la presence et le devouement des femmes missionnaires. Us consentaient au partage de leurs allocations venant de l'Oeuvre de la Propagation de la Foi afin d'assurer la subsistance des religieuses et le soutien de leurs oeuvres7. L'eveque de Saint-Boniface, encourage par M gr de Mazenod, en fit la demande de vive voix a la superieure generale des Soeurs Grises de Montreal. II ne lui cacha pas les renoncements et la pauvrete que les religieuses missionnaires auraient a supporter. La reponse fut favorable. Cette Communaute, ecrit-il, se montra admirable de generosite et d'abnegation, non seulement en donnant ses sujets pour des missions si lointaines et si difficiles, mais en les donnant a la seule condition qu'on leur procurerait des secours spirituels, et qu'on faciliterait l'accomplissement de leurs saintes Regies et obligations8. A l'observation qu'il ajouta, que les missions etant pauvres et les ressources incertaines, on ne pouvait promettre beaucoup ni promettre positivement, il lui fut repondu : Nous savons bien que les bons Peres charges des differentes missions ne laisseront pas souffrir nos Soeurs; nous ne demandons que le vetement et la nourriture. —Mais reprit le prelat, si les peres eux-memes n'ont pas de quoi pourvoir a leur subsistance? —Dans ce cas, lui

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replique-t-on, nos Soeurs jeuneront comme eux et prieront Dieu de venir en aide aux uns et aux autres9. C'etait l'engagement des femmes heroiques dans les missions de l'Ouest et du Grand Nord canadiens, associees a l'oeuvre des Oblats. II fut convenu que des etablissements de religieuses se feraient successivement, en commencant par les missions les plus anciennes. La mission du LacSainte-Anne fut done la premiere servie. Trois soeurs y arrivent en septembre 1859 : Zoe Leblanc, superieure, Adele Lamy et Marie Jacques. Des fondations suivirent: a l'lle-a-la-Crosse, en i860, au lac La Biche, en 1862, a Providence, en 1867, et d'autres s'ajouteront dans la suite. LA MISSION DU LAC LA BICHE

Ses debuts A l'invitation pressante d'un Canadien de l'endroit, Joseph Cardinal, l'abbe Thibault se rendit au lac La Biche, des 1844. II y rencontra une quinzaine de families catholiques10. Dans la suite, les missionnaires du Lac-Sainte-Anne visiterent regulierement ce poste. Cependant, de simples visites devenaient insuffisantes, non seulement pour assurer un service religieux adequat aux Metis catholiques et aux Indiens deja baptises qui s'y reunissaient, mais egalement pour faire echec a «la presence active des predicants de l'erreur a doigts dores»l]. L'abbe Lacombe y passa une partie de l'hiver 1852-1853. Le pere Rene Remas y fut envoye, comme missionnaire a poste fixe, en octobre 1853. Ce jeune missionnaire, a court d'habilete pratique, commenca son apostolat dans des privations et des contradictions de plus d'un genre et se trouva bientot dans une position intenable. A l'invitation de l'abbe Lacombe, il se retira a la mission du Lac-Sainte-Anne en attendant la venue prochaine de M§r Tache. Celui-ci se rendit, avec le missionnaire, au lac La Biche. Durant le sejour qu'il y fit, du 26 avril au 8 mai, il precha une mission aux Indiens et mit en marche la construction d'une residence pour le missionnaire. La mission Notre-Dame des Victoires etait definitivement fondee au lac La Biche. Le pere Remas se mit a l'oeuvre avec courage. L'ete suivant apporta des changements. Les peres Augustin Maisonneuve et Jean Tissot remplacerent le pere Remas, qui retourna a la mission du Lac-Sainte-Anne en vue de diriger l'abbe Lacombe dans son noviciat12. Les deux nouveaux missionnaires s'occupent de la population des Metis fixes dans les environs du lac La Biche et des Chipewyans qui frequentent la mission une couple de fois par annee. Dans des visites, ils atteignent quelques postes de Cris, non encore convertis pour la plupart.

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Centre de ravitaillement pour les missions du Nord M gr Tache, en etablissant la mission du lac La Biche, avait en vue, en plus du ministere aupres des Metis et des Indiens, la fondation d'un poste qui pourrait eventuellement faciliter le transport du ravitaillement des missions du Nord. En effet, du lac La Biche, une voie d'eau, en direction du nord, rejoint le fleuve Mackenzie; et l'ouverture d'un chemin, en direction du sud, rendait possible la venue au lac La Biche des charrettes venant des Plaines. De plus, l'endroit offre des possibilites de culture. Lui-meme explique les raisons de son projet. Jusqu'a ce moment, le transport des objets indispensables aux missionnaires s'etait toujours fait sur les embarcations de l'Honorable Compagnie de la Baie d'Hudson. La multiplicite de nos etablissements, jointe aux exigences du commerce, pouvait, a un jour donne, creer des embarras, le mode actuel de transport etant tres difficile, et par consequent, tres limite. On songea a fonder au lac La Biche un etablissement sur une plus grande echelle, pour mettre a profit les avantages et les ressources de ce lieu, puis par la suite, s'il en etait besoin, organiser un systeme de transport qui aurait, sans doute, ses difflcultes, mais offrirait au moins quelques garanties13. Les deux Oblats venus remplacer le pere Remas avaient done mission d'effectuer ce developpement materiel de la mission. Avec des aides necessaires, ils organiserent une grande ferme, des entrepots et, en septembre 1856, ils avaient complete un chemin de plus de 160 kilometres qui donne acces a la vallee de la riviere Saskatchewan. Quelques annees plus tard, la mission devint effectivement un centre de ravitaillement et de transport pour les missions du Nord. Elle passa, en 1869, sous la juridiction du vicaire apostolique du Mackenzie14. Le personnel Le pere Vegreville remplace le pere Tissot, en 1865, et le pere Remas, le pere Maisonneuve, en 1868. A partir de 1857, les freres Patrick Bowes et Joseph Salasse se devouent aux taches d'entretien de la mission. Trois Soeurs Grises de Montreal, Delphine Guenette, superieure, Adelaide Daunais et Marie Tisseur, arrivees les premieres, en 1862, et celles qui vinrent dans la suite s'occupent de l'education des enfants, d'un orphelinat et d'oeuvres de charite 15 .

Premiere eglise de Saint-Albert construite par le pere Albert Lacombe, o.m.i. en 1861. Cette eglise devint la premiere cathedrale de M§r Grandin en 1871. Cet edifice a ete conserve jusqu'a nos jours. (Courtoisie des Archives de L'Apostolat, Richelieu, Que.)

Croquis de la mission de Saint-Albert telle que vue par le pere Emile Petitot, o.m.i. vers 1877. (Courtoisie des Archives provinciales de l'Alberta, collection oblate)

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LA MISSION DE SAINT-ALBERT

En Janvier 1861, M gr Tache et le pere Lacombe fixent, sur une colline a 12 kilometres au nord d'Edmonton, le site d'une nouvelle mission. Cette mission, sous le vocable de saint Albert, rapproche les missionnaires de l'important poste d'Edmonton et des autres postes de la vallee de la Saskatchewan et facilite Faeces aux Prairies. Elle devient ainsi responsable d'une large partie du champ missionnaire de la mission du Lac-SainteAnne. Le developpement materiel de la mission de Saint-Albert ne tarda pas. Au printemps, le pere Lacombe commenca la construction d'une maisonchapelle agrandie en 1864. Pour initier les Metis a la culture de la terre, une fois disparu le bison des Prairies, le missionnaire se fit promoteur d'un developpement agricole. II divisa en lots les terres autour de la mission, batit un moulin a farine sur un cours d'eau amenage comme force motrice et construisit meme un pont sur la riviere Esturgeon, le premier a l'ouest de la Riviere-Rouge. II entreprit, en 1862, un long voyage en charrette jusqu'a Saint-Boniface, pour apporter l'equipement necessaire a ses entreprises16. En 1864, une quarantaine de families, dont certaines venant du Lac-Sainte-Anne, etaient deja etablies sur les terres de Saint-Albert. Grace au concours des freres, la mission cultiva une grande ferme pour s'approvisionner et approvisionner d'autres missions17. Les missionnaires desservent la population de Saint-Albert, composee surtout de Metis, generalement bons catholiques. Les Soeurs Grises, transferees de la mission du Lac-Sainte-Anne a la mission de Saint-Albert, en 1863, s'occupent d'oeuvres de charite, d'un orphelinat, et d'une ecole18. En dehors de Saint-Albert, les Oblats desservent regulierement les employes catholiques du fort Edmonton et les nombreux Metis et Indiens qui le frequentent. Le frere Constantine Scollen y ouvrit une ecole, en 1862, qui ferma ses portes des 1867, faute d'eleves. Un nouveau chef du fort avait disperse dans d'autres forts les families catholiques19. Les missionnaires de Saint-Albert desservent egalement des forts ou postes dans la vallee de la riviere Saskatchewan et certains rejoignent les Indiens des Prairies. En 1869, la mission devint residence de M§r Grandin et, en 1871, le siege du diocese de Saint-Albert. Le personnel missionnaire de Saint-Albert, dans la periode qui nous occupe, se compose des peres Albert Lacombe (1863—1874), Jean Tissot (1865-1868), Hippolyte Leduc (1867-1874), de M§r Grandin (1869-1902), et des freres Patrick Bowes, Alexandre Lambert, Francois Leriche, Jean Perreard et Constantine Scollen, pour des periodes de diverses durees.

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LA MISSION AMBULANTE DES PRAIRIES

Le pere Albert Lacombe L'evangelisation des indiens Cris, Assiniboines et des diverses tribus des Pieds-Noirs etait a peine commencee quand M§r Tache demanda au pere Lacombe de s'y consacrer pleinement. Le domaine de l'apotre s'etend au vaste territoire arrose par les deux branches de la riviere Saskatchewan; ses ouailles sont les nombreuses tribus nomades dont la subsistance depend principalement de la chasse. Une oeuvre en partie de premiere evangelisation l'attend. Parmi les Pieds-Noirs, il n'y avait encore aucun adulte converti a la foi catholique; chez les Cris des Prairies, au contraire, grace aux frequentes visites des missionnaires, [il y avait] un certain nombre de catechumenes et neophytes fervents qui continuaient leur vie nomade 20 . Le zele missionnaire est comble dans son desir apostolique. N'ecrivaitil pas a son eveque, au debut de 1863, «De grace, Monseigneur [...] Envoyez-moi dans la Prairie, chez les Pieds-Noirs et chez les Cris; vous savez combien je le desire»21. Jusqu'a ce moment, en effet, «il rencontrait frequemment les Pieds-Noirs, soit au fort de la Montagne, soit au fort Edmonton, soit dans leurs campements a La Pierre, mais il ne pouvait avoir de relations suivies et assez prolongees avec eux, pour que ces rencontres puissent avoir un effet durable»22. La mission de Saint-Paul-des-Cris Le missionnaire se met en campagne en Janvier 1865. II visite d'abord des Cris qu'il rencontre a Beaver Hill, a quelque 65 kilometres au sud d'Edmonton, parmi lesquels se trouvent un certain nombre de chretiens. II leur donne une mission. «Prevoyant que les buffles des Prairies ne tarderaient pas a disparaitre»23, il les entretient longuement d'un projet de fondation agricole pour subvenir a leurs besoins lorsque le bison disparaitra des Prairies. Ensemble, ils choisissent, comme lieu de realisation du projet, un endroit sur la rive gauche de la riviere Saskatchewan nord, a 150 kilometres environ en aval d'Edmonton, et se fixent un rendez-vous au debut de mai. A la fin de fevrier, le pere Lacombe se rend chez les Pieds-Noirs. Bien que encore non croyants, ces derniers, sous le coup d'une cruelle epidemie qui decimait leur nation, avaient demande sa presence. Le pere Lacombe fit pour ces Indiens ce que lui dictait son bon coeur. II les soutint, les encouragea. «I1 en baptisa pres de quatre cents, qui presque tous moururent de suite»24.

Albert Lacombe, o.m.i. (1827-1916), missionnaire legendaire des Indiens et des Metis de 1852 a sa mort. (Courtoisie des Archives Deschatelets, Ottawa)

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Le 3 mai, l'infatigable missionnaire rencontre les Indiens sur les bords de la riviere Saskatchewan. II a apporte de Saint-Albert le necessaire pour inaugurer l'etablissement agricole projete. II se met immediatement a l'oeuvre, distribue les terres, commence les travaux de semence qu'il enseigne aux Indiens. La mission designee sous le nom de Saint-Paul-desCris est fondee. Le pere Lacombe s'y devoua genereusement. «Ce fut, ecrit-il au superieur general, un travail bien penible que celui auquel il fallut me livrer pendant tout le temps que je restai a ce poste»25. Le pere Alexis Andre assura la desserte de la mission, de 1867 a 1871. Les peres Joseph Dupin, Victor Bourgine et Leon Doucet et les freres Constantine Scollen et Victor Lalican apporterent leur collaboration, a un moment ou l'autre. «Cette mission est frequentee par un grand nombre de Cris, dont la plupart sont encore infideles», ecrit-on en 186826. Cependant, la paix etablie entre les Cris et les Pieds-Noirs, en 1871, «fut l'arret de mort de la mission»27. Les Cris ne redoutant plus les Pieds-Noirs, leurs ennemis de toujours, s'eloignerent de la mission, qui etait pour eux un refuge. Us reprirent leur vie nomade dans les Prairies et la chasse au bison. Les missionnaires durent exercer le ministere dans leurs camps et laisser souvent la mission vacante. Celle-ci fut abandonnee, au moins temporairement, en 1873, puis definitivement, en 1876, lorsque les batisses furent toutes detruites par le feu28. Un apostolat itinerant Le pere Lacombe ne cesse de parcourir chaque annee les Prairies. II gagne l'entiere confiance des Cris et des Pieds-Noirs et exerce un role efficace de pacification entre ces tribus presque toujours en guerre. II demeure apotre nomade aupres des nomades. II y a la, ecrit-il en 1866, plus de douze mille Indiens dont je suis le seul missionnaire, et dans toute la vaste etendue de la terre qu'ils habitent, il n'existe pas une mission proprement dite; nous n'y avons aucune chapelle29. II visite done les camps, enseigne la priere, fait le catechisme, utilise a cette fin un tableau qui illustre l'histoire du salut, appele echelle catholique, qu'il a fait lui-meme en s'inspirant de modeles existants. Ce tableau suscite un vif interet chez les Indiens. II compose des prieres, des cantiques en langue crise. Pour l'usage de ses confreres, avec courage et perseverance, il redige un dictionnaire et une grammaire en cette meme langue, qu'il maitrise 30 . Son grand amour des Indiens inspire son devouement et le soutient dans les moments penibles.

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L'apostolat aupres des Pieds-Noirs s'avera bientot particulierement difficile. Des trafiquants d'alcool inondent le pays et des centaines de PiedsNoirs, victimes de leur rapacite, se livrent a des exces et se divisent en petits clans ennemis. De plus, la guerre entre Pieds-Noirs et Cris recommence avec une intensite accrue par suite de l'introduction dans leurs rangs d'armes a feu de plus en plus perfectionnees, venant des Etats-Unis. Le 3 juillet 1870, M gr Grandin ecrit: Le pere Lacombe regarde la mission des Pieds-Noirs comme bien difficile maintenant; outre qu'elle est dangereuse pour lui, elle peut le compromettre grandement aux yeux des Cris. Je ne l'oblige point a la faire31. Le pere Lacombe n'est pas decourage, il garde confiance dans l'oeuvre d'evangelisation commencee aupres des Indiens des Prairies. II ecrit au superieur general, en 1870, «Dieu nous ouvre parmi ces tribus des Prairies un chemin qui n'est pas sans epines, mais un chemin qui donne acces a des moissons deja mures»32. L'apostolat itinerant aupres des Indiens nomades des Prairies, entrepris par le pere Lacombe, demeure une formule heureuse qui inspire le zele de confreres oblats et meme celui de M gr Grandin. Celui-ci ecrit au superieur general, en 1870 : Le meilleur moyen, le moyen unique de convertir et d'instruire les infideles c'est d'aller vivre avec eux, de les accompagner dans leurs divers campements pendant une partie de l'annee. C'est une mission bien penible mais que l'experience prouve etre indispensable. Et je suis bien decide pour ma part a essayer ce genre de vie et de ministere a mon retour du lac Caribou. Je ne serai pas le premier; le pere Lacombe a montre que c'est possible, le pere Dupin et le frere Scollen ont marche sur ses traces et, dernierement, tous ceux de vos enfants qui etaient reunis ici il y a quelques semaines, m'ont assure avec un devouement admirable que je pouvais disposer d'eux et les envoyer vivre a la Prairie, soit avec les Cris, soit avec les Pieds-Noirs33.

La mission de Vlle-a-la Crosse LA CHRETIENTfi DE L'lLE-A-LA-CROSSE

Moments difficiles La formation de la chretiente de l'lle-a-la-Crosse passa par des moments difficiles. A l'ete 1851, l'absence du pere Tache

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pour sa consecration episcopale occasionna du mecontentement chez les Indiens. Le depart de l'abbe Lafleche ayant eu lieu peu auparavant, les neophytes se croyaient abandonnes de leurs premiers missionnaires auxquels ils s'etaient beaucoup attaches. Us ne croyaient pas au retour parmi eux du pere Tache, meme si celui-ci le leur avait promis. De plus, a la mission de l'automne, ils firent avec sans-gene des remarques desobligeantes a leurs missionnaires, les peres Augustin Maisonneuve et Jean Tissot, peu instruits de leurs langues, et peu habiles dans leurs relations avec eux. Offusques, les jeunes missionnaires se decouragerent et leur zele se refroidit, de telle sorte que l'oeuvre meme de la mission fut compromise 34 . II fallut le retour de M§r Tache, en septembre 1852, pour remettre sur pied la mission. Le prelat revit ses Indiens les uns apres les autres et les ramena au bercail35. II fit voir aux missionnaires eux-memes, qui avaient pris en degout notamment les Chipewyans36, qu'un des renoncements de l'apotre des Indiens est de ne pas attendre d'eux «les raffinements de la politesse»37. Le pere Vegreville, en charge de la mission, se trouva en 1857, «en face de difficultes, de resistances et de defections etranges»38, au point que, ne sachant que faire, il quitta la mission pour rentrer a Saint-Boniface, laissant seul le jeune pere Henri Grollier, arrive depuis peu a l'!le-a-la-Crosse. Des que M§r Tache fut mis au courant de la situation, il depecha le pere Vital Grandin 39 sur les lieux. Grace a ses grandes qualites d'esprit et de coeur, ce zele missionnaire fit disparaitre peu a peu les sources de division et de mecontentement et reunit tous les esprits dans la charite40. Deux ans plus tard, en 1859, le pere Grandin lui-meme eut de nouveau a apaiser les esprits, et non sans de grandes difficultes, lorsqu'un illumine, qui se dit subitement «Fils de Dieu», s'attacha des adeptes et jeta un trouble pro fond et persistant dans la chretiente de la mission41. Malgre ces moments difficiles de 1851, 1857 et 1859, la communaute chretienne de la mission poursuit sa croissance. En 1870, elle se compose de sept cents Cris et Chipewyans, ces derniers, en nombre plus considerable que les premiers. M gr Grandin ne craint pas d'affirmer : «Ce sont generalement des bons chretiens, dont la fidelite aux pratiques religieuses ferait rougir de confusion bien des chretiens d'Europe»42. Developpements Le 4 octobre i860, Marie-Rose Caron, superieure, Philomene Boucher et Marie-Anne Lachance, les premieres religieuses designees pour l'lle-a-la-Crosse, inaugurent l'apostolat des Soeurs Grises de Montreal dans des oeuvres de charite et d'education. «Elles soignent les malades et prennent chez elles des infirmes et des vieillards abandon-

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nes»43. Leur ecole, ouverte des le 26 novembre de la meme annee, donne l'instruction et la formation chretienne a plus de quarante enfants, dont trente pensionnaires. Signalons que la mission dut se relever d'une dure epreuve d'ordre materiel survenue en 1867. Le i er mars, le feu rasa completement la residence qui abritait les missionnaires, dix-huit jeunes et des vieillards, laissant tout ce monde dans le plus grand denuement. M gr Grandin ecrit : «Nous n'avions pas une couverture pour nous garantir d'un froid de 20 a 30 degres»44. Depuis sa fondation, la mission s'occupe de deux dessertes devenues prosperes, la desserte de La Loche, frequentee, en 1870, par quatre a cinq cents Chipewyans, et celle du lac Vert [Green Lake], chez les Cris. Parmi les missionnaires de l'lle-a-la-Crosse figurent, entre autres, M§r Tache (1846-1853), le pere Vegreville (1853-1860), M gr Grandin (1857-1869), les peres Julien Moulin (1859-1870), et Prosper Legeard (1868-1879), les freres Louis Dube (1846-1872) et Patrick Bowes (1855—1871), ce dernier, avec interruptions de sejour. LA MISSION DU LAC CARIBOU

Le pere Tache, de l'lle-a-la-Crosse, a pris des 1847 l e chemin du lac Caribou. C'est l'entree du missionnaire dans un nouveau territoire de Chipewyans et de Cris. Une fondation audacieuse Le pere Tache, apres ses missions de 1847 et de 1848 au poste du lac Caribou, voulut en donner une a l'extremite septentrionale du lac, ou on lui assurait qu'il y avait plus de ressources45. II y renonca une premiere annee, faute de guide pour l'y conduire, et l'annee suivante, faute de compagnon pretre pour desservir la mission de l'lle-a-la-Crosse pendant son absence. En 1851, le pere Augustin Maisonneuve se rendit au nord du lac Caribou, mais ne put voir les Indiens. Ces derniers, forces par la famine, avaient quitte les lieux avant son arrivee. Le missionnaire revint a l'lle-a-la-Crosse «avec la penible conviction que Ton ne pourrait se soutenir a ce poste qu'avec des difficultes extremes et des depenses que ne permettaient pas les ressources actuelles des missions»46. Le projet d'un etablissement missionnaire en ce lieu fut alors suspendu. Quelques annees plus tard, en octobre-novembre i860, M§r Tache et M8r Grandin, reunis a l'lle-a-la-Crosse, deciderent de reprendre le projet de la fondation d'une mission au lac Caribou 47 . Un poste de vivres avait ete etabli en 1857, a l'endroit meme ou on avait projete la fondation de la

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Mission du Lac Caribou d'apres une ancienne carte postale datant du debut du siecle. (Courtoisie des Archives oblates de Saint-Albert)

mission, et il etait confie a un excellent catholique, Pierre Morin. D'autre part, on voulait preserver les Indiens deja «visites par l'heresie» qui s'avancait dans la region48. La justesse de ce dernier motif fut bientot confirmee. Le ministre du lac La Ronge, a l'annonce du projet des missionnaires catholiques, s'en plaignit au chef du district. M§r Grandin ecrit : «Nous n'avons suivant lui aucun droit d'aller au lac Caribou, parce que un certain reverend M. Smith a ete appointed et paye [sic] pour ce poste. Ses recriminations sont une raison pour nous de nous hater»49. Apres une visite d'exploration entreprise a l'extremite nord du lac Caribou, a l'hiver 1860-1861, le pere Valentin Vegreville y retournait, a l'automne suivant, avec le pere Alphonse Gaste et le frere Jean Perreard pour etablir definitivement la mission, mise sous le patronage de saint Pierre. Le 4 octobre, prise de possession d'une petite maison de 5 metres sur 5 metres construite par M. Morin. Des debuts penibles Le travail missionnaire commenca lentement et dans l'epreuve. L'hiver 1862-1863 fut extremement dur pour les missionnaires. Le pere Faraud ecrit, apres la reception d'une lettre du pere Gaste : Les peres sont affreusement mal au lac Caribou, reduits a faire la peche eux-memes, tous malades, et ils appellent ceci le moindre de leurs maux. Le ministre du lac La Ronge a envoye son maitre d'ecole auquel

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M. Charley a adjoint Tsikuniyaze dont l'unique occupation est d'attirer les sauvages du cote du ministre et a les eloigner des peres. Aussi, jusqu'a Pepoque ou ils m'ont ecrit, ils n'avaient pas encore vu un seul sauvage tandis qu'ils etaient tous reunis a cote du maitre d'ecole. [...] Ce serait vraiment desolant de voir perir cette mission du lac Caribou, si souvent entreprise, precisement au moment ou elle paraissait devoir s'etablir definitivement50. Pour ne pas mourir de faim, le pere Gaste et le frere Perreard durent revenir a l'lle-a-la-Crosse, au printemps. Le pere Gaste retourna a la mission au debut de l'ete. L'annee suivante, on lui en confiait la direction. «I1 ne me reste aucun doute, ecrit le pere Faraud, que ce ne soit l'homme choisi par la Providence pour etablir solidement cette mission»51. Cet heroique missionnaire presida avec devouement et succes aux destinees de la mission jusqu'en 1901. Pendant vingt-cinq ans, de 1869 a 1894, le frere Celestin Guillet fut son fidele collaborateur. Ont egalement travaille a la mission, durant la periode que nous etudions, les peres Julien Moulin (1866-1867; 1871-1873), et Laurent Le Goff (1867-1870), et les freres Jean Perreard (1861-1866) et Victor Lalican (1865-1870). Un defi constant a la pauvrete L'evangelisation des Indiens progressa lentement. Vu la pauvrete du pays, les Indiens ne venaient a la mission qu'en petit nombre a la fois et pour peu de temps, ce qui rendait difficile leur instruction religieuse. Les missionnaires durent les visiter dans leurs campements. De plus, les peres de la mission du lac Caribou desservaient les postes de l'extremite sud du lac Caribou [Southend], de fort de Traite et du lac La Ronge52. Cette mission apparut a M§r Grandin, qui la visitait une premiere fois, a l'hiver 1866-1867, non seulement extremement penible, mais encore sans avenir. II ecrit: Je dois vous le dire, cette mission me donne plus d'inquietude que jamais, je ne lui vois absolument aucun avenir. Le bois de construction est nul, le bois de chauffage Test presque autant, la terre est absolument impropre a la culture, elle ne produit pas meme du foin pour nourrir les animaux en ete, la peche d'automne est abondante mais le poisson est chetif, celle du printemps est presque nulle et c'est seulement au printemps que les sauvages pourraient venir avec leurs families53. Vapproche des Inuit Peu apres cette visite de M gr Grandin, l'intrepide pere Gaste se rendait au pays des Inuit de la region de Dubawnt et du

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haut Kazan, a plus de 1,000 kilometres au nord du lac Caribou. Au cours de cette longue expedition de sept mois, du 21 avril au 11 novembre 1868, il s'occupa de l'instruction des Chipewyans qu'il accompagnait et se mit en rapport avec les Inuit qu'il rencontrait. II les invita a venir traiter au poste du lac Caribou de preference a celui de Churchill. Cinq Inuit et leur famille suivirent les Chipewyans au lac Caribou; d'autres frequenteront ce poste dans la suite. Dans son rapport sur cette heroique expedition, le missionnaire affirme qu'un des plus importants resultats du voyage fut «d'avoir prepare les voies a l'evangelisation des Esquimaux (Inuit) »54. M§r Grandin, visitant de nouveau la mission du lac Caribou, en 1870, ecrit : «Grace a cette excursion du pere Gaste, j'ai pu voir des Esquimaux (Inuit) au lac Caribou. Us m'ont paru bien disposes. Le pere Gaste commence a parler leur langue»55. A Vaube d'un progres En 1870, la mission vit dans la pauvrete et les Chipewyans «sont chretiens, mais peu fervents»56. Un renouveau s'amorce a la suite de la derniere visite de M gr Grandin. Une petite ecole, ouverte en l'annee meme de 1870, reunit au depart dix-sept enfants. Le frere Guillet en a la charge. Les missionnaires, en 1873, en plus d'un contact avec les Inuit, s'occupent de sept cents a huit cents Chipewyans, qui frequentent la mission57. PERSONNEL MISSIONNAIRE

La mission mere de l'lle-a-la-Crosse est desservie, en 1871, par deux peres, trois freres et trois religieuses Soeurs Grises de Montreal; sa filiale du lac Caribou, par deux peres et un frere.

Diocese et vicariat des missions de Saint-Albert LA PRESENCE D'UN EVEQUE

Des 1855, il apparut clairement a M§r Tache que le developpement des missions de l'ouest de son diocese exigeait la presence d'un eveque. Le 25 juillet de cette annee, il fit part au superieur general des Oblats de son intention de demander a cette fin un eveque coadjuteur pris dans les rangs des Oblats 58 . A Pete 1856, le prelat rencontre tous les missionnaires de l'ouest de son diocese, puis en septembre il se met en route pour le Canada et l'Europe afin de realiser son projet. Les eveques de la province ecclesiastique de

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M§r Vital Grandin, o.m.i. (1829-1902). II devint le coadjuteur de M8r Tache a SaintBoniface en 1857, et premier eveque de SaintAlbert (Edmonton) en 1871. (Courtoisie des Archives Deschatelets, Ottawa)

Quebec acceptent volontiers la nomination d'un eveque coadjuteur avec future succession pour le diocese de Saint-Boniface et, vraisemblablement a la suggestion de M§r Tache, laissent a M^r de Mazenod, superieur general des Oblats, le soin de choisir lui-meme le candidat. Us adressent, au cours de novembre 1856, une supplique a la Propagande pour la nomination d'un coadjuteur au siege de Saint-Boniface, mais sans presenter de candidats. M gr de Mazenod, apres priere et reflexion et de l'avis de son conseil59, designe le pere Vital Grandin comme le plus digne pour la fonction de coadjuteur. II le presente a la Propagande, le 2 fevrier suivant. Bien que les bulles fussent signees le 11 decembre 1857, l'elu n'en eut la nouvelle qu'a l'ete 1858. Malgre de vives protestations inspirees par sa profonde humilite, il dut accepter la charge. M^r de Mazenod l'ordonna eveque, le 30 novembre 185960. MSr Tache confia a son coadjuteur l'administration de toutes les missions de l'ouest et du nord de son diocese, dont les principaux centres

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etaient alors les missions de l'lle-a-la-Crosse, du Lac-Sainte-Anne et de la Nativite d'Athabasca. M§r Grandin garda sa residence a l'lle-a-la-Crosse jusqu'en 1869, puis s'etablit a Saint-Albert. LE DIOCESE DE SAINT-ALBERT

Le plein developpement des missions de l'Ouest, eloignees de SaintBoniface, centre du diocese, exigea bientot, en plus de la presence d'un eveque, une autonomie ecclesiastique. Aussi, M§r Tache fit agreer par les eveques du Quebec, leur erection en vicariat apostolique. De plus, apres consultation des Oblats de son diocese, il proposa au superieur general de leur donner une autonomie religieuse en les constituant en vicariat des missions. Le chapitre general des Oblats, tenu au mois d'aout 1867, accepta en principe la creation d'un nouveau vicariat des missions dans l'Ouest du Canada et, le 20 mars 1868, le superieur general en promulgua l'erection, sous le nom de vicariat des missions de la Saskatchewan61. A sa creation, ce nouveau vicariat des missions se compose de quatorze Oblats, a savoir, un eveque, neuf peres et quatre freres, et compte sept missions ou residences principales : Saint-Albert, Lac-Sainte-Anne, Saint-Joachim, a Edmonton, Saint-Paul-des-Cris, Notre-Dame des Victoires, au lac La Biche, Saint-Jean-Baptiste, a l'lle-a-la-Crosse, et Saint-Pierre, au lac Caribou 62 . M8r Grandin en devint le superieur religieux. La division ecclesiastique demandee par M§r Tache retarda. L'assentiment de la Propagande etait obtenu en 1867. Cependant, les eveques du Canada, en concile a Quebec en 1868, voulurent faire plus pour l'Eglise de l'Ouest canadien. Us demanderent au Saint-Siege, premierement, l'erection d'une province ecclesiastique pour l'Ouest du Canada, dont le siege metropolitain serait celui de Saint-Boniface, et deuxiemement, l'erection—non d'un nouveau vicariat apostolique—mais d'un diocese sous le nom de Saint-Albert. Ce diocese et les vicariats apostoliques d'Athabasca-Mackenzie et de la Colombie-Britannique, devenaient suffragants de Saint-Boniface63. Apres les assises du concile Vatican I, le Saint-Siege erigeait, le 22 septembre 1871, la province ecclesiastique de Saint-Boniface et, en meme temps, le diocese de Saint-Albert. II nommait M§r Grandin eveque titulaire du nouveau siege. Meme si les bulles de nomination arriverent a Quebec le 7 novembre 1871, elles ne parvinrent a l'elu qu'au debut d'avril 187264.

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Les missionnaires gagnerent le Nord a grands pas. En 1847, ils entraient dans le district d'Athabasca, en 1852, dans celui du Mackenzie, en 1859, ils atteignaient le Cercle polaire et, l'annee suivante, l'embouchure du fleuve Mackenzie, sur la mer Arctique. Leur ambition : porter l'Evangile sans retard aux Indiens et aux Inuit du territoire. Dans cette region nordique, plus qu'ailleurs, les missionnaires affrontent un climat rigoureux, des distances sans mesure, la pauvrete des ressources et l'isolement. Plus qu'ailleurs aussi, ils dependent de la Compagnie de la Baie d'Hudson pour les transports, le ravitaillement et l'hospitalite dans les postes de traite.

Au district d'Athabasca Le district d'Athabasca comprend la region du lac Athabasca, dont le centre missionnaire est la mission de Fort Chipewyan, et la region de la riviere de la Paix, ou Fort Dunvegan a accueilli les premiers missionnaires a poste fixe. LA MISSION DE FORT CHIPEWYAN

Les premiers missionnaires M§r Provencher voulait evangeliser, des que possible, les Indiens des districts du Nord qui lui avaient demande des pretres. «S'il me vient encore un pretre j'etablirai une mission l'an

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Moment de detente a la mission de Fort Chipewyan. De g. a dr.: Raymond Danto, Philippe Lecuyer, Eugene Picard, Louis Crenn (assis), Emile Roy et Rodolphe Perin. (Courtoisie des Archives Deschatelets, Ottawa)

La mission de la Nativite du Fort Chipewyan telle qu'elle apparaissait au siecle dernier. (Courtoisie des Archives Deschatelets, Ottawa)

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prochain a l'Athabaska», ecrivait-il en juillet 18471. Connaissant deja ce desir du prelat, le pere Tache, au mois d'aout 1847, se mettait en route pour Fort Chipewyan, situe a l'extremite occidentale du lac Athabasca, a environ 700 kilometres au nord de sa mission de l'lle-a-la-Crosse. Ce poste, chef-lieu du district d'Athabasca, est frequente par quelques families de Cris, par un grand nombre de Chipewyans et par quelques Metis. Le missionnaire, heberge au poste de la Compagnie de la Baie d'Hudson, enseigna pendant trois semaines la religion a des auditeurs bien disposes et meme enthousiastes. II ecrit: Plusieurs d'entre eux, par suite de leurs rapports avec les voyageurs canadiens, avaient quelques faibles notions de la religion catholique. Le nom de pretre etait deja un peu connu parmi eux; en sorte que presque tous les regards se dirigerent de ce cote2. Un certain nombre avait entendu l'abbe Thibault, lors de ses voyages a l'lle-a-la-Crosse et a La Loche, en 1845 et en 1846. Le pere Tache note : «Le jour ne suffisait point au zele [a s'instruire] de ce bon peuple, il fallait y consacrer une partie des nuits»3. Les Metis chipewyans «furent les premiers a se conformer aux saints enseignements de la religion»4. Cent quatre-vingts personnes furent baptisees. L'ere de la foi et de la religion est done inauguree dans ce district du Nord. Au mois d'aout de l'annee suivante, le vaillant missionnaire, de retour a Fort Chipewyan, revit les Indiens qu'il avait commence a evangeliser et un grand nombre d'autres, dont quelques-uns du Grand lac des Esclaves5. «Les sauvages d'Athabasca, ecrit-il, se montrerent moins enthousiastes, mais, en realite, beaucoup plus chretiens que l'annee precedente»6. Apres une mission fructueuse qu'il poursuivit jusqu'au debut de Janvier 1849, le missionnaire revint chez lui. Le pere Henri Faraud, a l'lle-a-la-Crosse depuis un an, fut charge du poste d'Athabasca en septembre 1849. A cause de son inexperience et de sa mince connaissance des langues, ses debuts furent difficiles. Le succes suivra7. Fondation de la mission A l'ete 1850, le pere Faraud, sans compagnon depuis dix-huit mois, vint passer deux mois avec le pere Tache, a l'lle-ala-Crosse. A la suite de ce sejour, il decida de se fixer definitivement a Chipewyan. Faisant allusion a cette decision, il ecrit a un confrere, en mars 1851:

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Je n'avais alors aucun but arrete, si ce n'est celui d'instruire les sauvages, n'ayant aucune garantie qui m'autorisa a penser a un etablissement fixe. Cette annee, tout a change [...] je suis venu dans la pensee de ne plus quitter Athabaska et d'y construire et maison et chapelle8. Au moment ou il ecrit, une construction est en chantier, a 2 kilometres a l'ouest du poste de la Compagnie de la Baie d'Hudson. Elle sera inauguree le 8 septembre et dediee a la Vierge Marie, sous le vocable de la Nativite. M gr Provencher envoie a la nouvelle mission le pere Henri Grollier, qui s'y rend en 1852, ainsi que le frere Alexis Reynard, 1'ete suivant. II encourage le pere Faraud dans son apostolat missionnaire : Rendez-vous capable, lui ecrit-il, d'instruire les sauvages et instruisezles pendant que vous n'avez pas de concurrents. Je me doute qu'on va faire des efforts pour vous decourager ou faire deguerpir [...]. Le Comite [de la Compagnie de la Baie d'Hudson] a ecrit aux eveques du Canada qu'il allait charger l'eveque Anderson de ne rien epargner pour s'emparer des sauvages par tout le pays9. Le travail des apotres de Chipewyan est ainsi decrit en 1873 : Cette residence [la Nativite] est visitee deux fois par an, au mois de mai et au mois de septembre, par des sauvages neophytes; ils y sejournent chaque fois de trois a cinq semaines, selon qu'ils ont plus ou moins de provisions pour y subsister. Durant la belle saison, il en vient un grand nombre les dimanches et les fetes; ils y viennent egalement aux fetes de Noel et de Paques, lorsqu'ils ne s'en trouvent point trop eloignes, pour s'y confesser et y communier. En l'absence des sauvages, les peres n'ont a exercer leur saint ministere qu'a l'egard de quelques families catholiques qui resident au poste de la Compagnie de la Baie d'Hudson, ou elles sont employees10. Les peres Faraud et Grandin, des les annees 1850, donnent volontiers a leurs ouailles les qualificatifs de «bons chretiens» et de «mieux disposes que jamais» n . Le pere Faraud se devoua a la mission de la Nativite jusqu'en 1861, le pere Grollier, jusqu'en 1856, et le frere Reynard, jusqu'en 1863. D'autres missionnaires prirent la releve, la plupart pour des periodes plus ou

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moins longues, avant de se rendre dans des missions plus au nord. Ce sont les peres Vital Grandin (1855-1857), Isidore Clut12 (1858-1869), Emile Grouard 13 (1862-1863), Germain Eynard (1863-1864), Christophe Tissier (1865-1867) et Arthur Laity (1868-1881); et les freres Patrick Kearney (1858-1859), Jean Perreard (1858-1861) et Ernest Reynier (1870-1879). La desserte de Fond-du-lac Nativite, en juillet 1853.

M§r Tache se rendait a la mission de la

Ce voyage, ecrit-il, n'avait pas pour but la visite des sauvages, mais bien celle des missionnaires et le besoin de combiner avec eux les mesures a prendre pour agrandir le royaume de Jesus-Christ. C'est pendant cette visite qu'il fut convenu que le pere Henri Grollier irait jeter les fondements d'une mission a l'extremite orientale du lac Athabasca, en faveur d'une tribu indienne connue sous le nom de Mangeurs de caribou14. En septembre suivant, le missionnaire designe prit place sur la barge de la Compagnie de la Baie d'Hudson qui allait rouvrir son poste de traite a Fond-du-Lac. Dans l'isolement, a 280 kilometres de la mission de la Nativite, il passa l'hiver, au milieu d'un groupe d'environ six cents Indiens. II y revint chaque annee jusqu'en 1856, puis en 1858. La mission fut dediee a Notre-Dame-des-Sept-Douleurs. Le pere Isidore Clut, le principal visiteur de cette mission, s'y rendit regulierement, chaque annee, de 1859 a 1863, tout en restant directeur de la mission de la Nativite. Il reclama a plusieurs reprises des missionnaires pour s'en occuper d'une facon plus suivie qu'il ne pouvait le faire luimeme. La desserte comptait, a la fin de 1864, huit cents Indiens chretiens 15 . Elle n'aura un pretre residant qu'en 1875. LA MISSION DE DUNVEGAN

Le poste de Dunvegan est un centre important des Castors de la vallee de la riviere de la Paix. Ces Indiens de la famille des Denes ont ete visites, de 1845 a 1848, par l'abbe Bourassa, missionnaire du Lac-Sainte-Anne et par l'abbe Lacombe, en 1855. Plusieurs sont baptises. A leurs demandes instantes et pour prevenir la venue d'un ministre protestant 16 , le pere Faraud, de la mission de la Nativite, se rendit, en 1859, a Dunvegan, 011 il donne une mission de sept ou huit jours. L'annee suivante, il retourne dans la vallee de la riviere de la Paix. II s'arrete, cette fois, a Fort Vermilion. A la suite de ces visites, il ecrivait a M§r Tache :

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La mission Saint-Charles de Fort Dunvegan telle qu'elle apparaissait au siecle dernier. (Courtoisie des Archives Deschatelets, Ottawa)

Les Castors sont peu nombreux, avec si peu de bonne volonte de leur part, nos ressources etant tres bornees. D'ailleurs pourrons-nous jamais nous fixer parmi eux?17 La mission des Castors fut discontinuee. Le pere Clut, directeur de la mission de la Nativite, recut lui aussi d'instantes demandes de missionnaires de la part des Castors. Ceux-ci se croyaient abandonnes et se desolaient que les nations environnantes soient les seules a jouir de la presence du pretre. Le pere Clut, en transmettant cette demande a M§r Tache, ajoutait que les protestants tentaient d'envahir la contree 18 . II en informa egalement M&T Faraud devenu vicaire apostolique et responsable de ce territoire 19 . Au pere Florent Vandenberghe, visiteur des missions de l'Ouest, il affirmait : «L'etablissement d'une mission chez les Castors est devenu, je crois, necessaire»20. A la suite de ces instances, M§r Faraud retourna chez les Castors, en 1866, cette fois, avec un jeune missionnaire zele, le pere Christophe Tissier, qu'il destinait a leur evangelisation. Au cours de sa visite, il proclama officiellement la fondation de quatre postes missionnaires dans

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la vallee de la riviere de la Paix. Au debut du registre des baptemes de la mission de Dunvegan, il ecrit: Monseigneur Faraud, eveque d'Anemour in partibus infidelium et vicaire apostolique des districts d'Athabasca et de la Riviere Mackenzie, decida definitivement l'etablissement de la mission St-Charles (Fort Dunvegan), le vingt-neuf decembre 1866, et constitua le R.P. Tissier, missionnaire des Castors de la Riviere a la Paix qui comprend quatre missions a desservir, a savoir : St-Henri pour le Fort Vermilion; StCharles pour le Fort Dunvegan au-dela de la grande Prairie; St-Jean Pierre pour le Fort St-Jean ou d'Epinette, et Notre-Dame des Neiges pour le portage des Montagnes Rocheuses. On peut ajouter le poste de la Riviere Bataille : mission21. Le pere Tissier prit effectivement charge de la mission, en octobre 186722, et s'y devoua jusqu'en 1883, sans compagnon pendant les dix premieres annees. Sa mission est frequentee par des Cris, des Castors et des Indiens de la montagne. «Le nombre des Chretiens augmente chaque annee d'une maniere sensible»23, lit-on au rapport de 1873. Le missionnaire visita chaque annee les deux lointaines dessertes situees au contrefort des Rocheuses : Fort Saint-Jean et Notre-Dame des Neiges.

Au district du Mackenzie Dans la periode que nous etudions, les missionnaires du Nord se sont occupes particulierement du district du Mackenzie, en raison du nombre de missions a y etablir et de la concurrence de l'Eglise anglicane. MISSION DE FORT RESOLUTION—L'ENTREE DANS LE DISTRICT

Au printemps de 1852, le pere Henri Faraud penetrait dans le district du Mackenzie. II repondait a l'invitation des Indiens qui frequentaient Fort Resolution, dont certains etaient deja venus a la mission de la Nativite, au lac Athabasca. II leur precha une mission, a Fort Resolution meme, et administra cent cinquante-quatre baptemes 24 . M8r Tache invita le missionnaire a retourner a Fort Resolution, au printemps suivant, non seulement pour instruire les Indiens, mais aussi pour examiner l'endroit en vue d'y etablir une mission25. Mais James A. Anderson, en charge du poste de Fort Simpson et du district du Mackenzie, s'opposa a la fondation d'une mission a Fort Resolution et

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Classe d'economie domestique pour lesfillesa l'ecole residentielle de Fort Resolution, (date?) (Courtoisie des Archives Deschatelets, Ottawa)

meme a toute fondation de mission catholique dans son district. II signifia, en mars 1853, au pere Faraud «qu'il ne fallait plus songer a faire de mission au-dela d'Athabasca»26, et il repeta la meme interdiction a M^r Tache, qu'il rencontrait au portage La Loche27. Celui-ci ne se laissa pas impressionner par cette defense. Vu 1'importance du poste a fonder au Grand lac des Esclaves, il s'adressa a George Simpson, gouverneur de la Compagnie de la Baie d'Hudson, et obtint de lui une lettre autorisant l'etablissement d'un poste religieux a Fort Resolution et chargeant le commis du poste de venir en aide au missionnaire28. Le 31 mars 1856, le pere Faraud reprenait la route du Grand lac des Esclaves. II y sejourna trois mois, pendant lesquels il donna une mission aux Indiens et commenca, avec des engages et des Indiens, la construction d'une maison-chapelle. Celle-ci fut elevee sur l'ile Orignal, une ile separee de la terre ferme par un petit detroit peu profond et situee a quelque cinq kilometres du poste de la Compagnie de la Baie d'Hudson 29 . La mission inauguree fut dediee a saint Joseph, mais ne sera definitivement etablie qu'en 1858, lorsque le pere Grollier viendra s'y fixer. Outre le pere Grollier, qui reprit la fondation de la mission, le pere Germain Eynard y fut rattache de 1858 a 1863, et le pere Zephirin Gascon, de 1859 a 1880. En 1873, on pouvait ecrire des nombreux Indiens qui frequentent la mission : «Ces

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sauvages sont d'excellents Chretiens, zeles pour leur religion et instruits; ils savent au besoin se montrer genereux...»30. PRESENCE DE MINISTRES PROTESTANTS

Les missionnaires catholiques ont ete autorises a s'etablir dans le district du Mackenzie, mais la competition des Eglises protestantes n'est pas eliminee pour autant. James A. Anderson, oppose a la venue de missionnaires catholiques au Mackenzie, n'est pas etranger a la venue de ministres protestants. Du moins M gr Tache ecrit: Lui-meme nous avait menaces d'appeler des ministres protestants dans son district du moment ou nous y mettrions le pied; nous en avions foule le sol malgre ses defenses, malgre les injonctions faites a ses subalternes. Les lettres de recommandation donnees par le Gouverneur avaient comprime mais non etouffe le mauvais vouloir31. James Hunter 32 , archidiacre de l'Eglise d'Angleterre, apparut le premier dans le district du Mackenzie, en aout 1858, au moment ou la mission Saint-Joseph de Fort Resolution s'etablissait defmitivement. Le pere Grollier y etait arrive depuis le 22 juillet. L'archidiacre, envoye par David Anderson, eveque de Rupert's Land, devait visiter les postes du district et preparer la fondation d'une mission a Fort Simpson. L'ete suivant, l'eveque de Rupert's Land etablissait la mission prevue a Fort Simpson et la confiait au reverend William Kirkby. La concurrence entre missionnaires catholiques et missionnaires protestants portait particulierement sur la priorite d'occupation des lieux de rassemblement des Indiens. Les uns comme les autres savaient que ceux-ci se donnent generalement au premier missionnaire qui les evangelise et changent difficilement d'allegeance religieuse par la suite. LA MISSION DE PROVIDENCE

Le pere Grollier, peu apres son arrivee a Fort Resolution, ouvre une desserte au poste de traite de Grande-Ile (Big Island), situee pres de la sortie du Grand lac des Esclaves. Cette desserte, en faveur des Esclaves, dediee au Saint et Immacule Coeur de Marie, fut visitee regulierement par les missionnaires de Fort Resolution. Cependant, M gr Grandin, en charge des districts d'Athabasca et du Mackenzie, jugeant la Grande-Ile trop pauvre en terre et en bois et, de plus, menacee par les inondations et les tempetes du Grand lac des Esclaves, voulut la transferer dans un endroit plus propice et meme en faire le poste central d'un futur vicariat apostolique.

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La mission de Fort Providence en 1902. (Courtoisie des Archives Deschatelets, Ottawa)

Le 6 aout 1861, il fixa l'etablissement de la mission sur la rive droite du fleuve Mackenzie, a un endroit appele le Rapide, a une soixantaine de kilometres en aval de la Grande-Ile. II prit possession du terrain en presence du chef du district, M. Bernard Rogan Ross, et le lendemain, 7 aout, il y planta une croix et y celebra la messe33. La nouvelle mission recut le nom de Providence (aujourd'hui Fort Providence). L'annee suivante, le pere Gascon et le frere Boisrame commencerent la construction d'une maison-chapelle benite en novembre. La Compagnie de la Baie d'Hudson etablit un poste de traite a l'endroit. La population indienne de la region, influencee par les ministres protestants dont le chateau fort est a Fort Simpson, prit du temps a repondre aux avances des missionnaires. Ainsi, le rapport fait au chapitre general de 1873 indique qu'«un grand nombre» de la tribu des Esclaves ont ete detournes de la mission34. Les missionnaires tiennent le coup et font de la mission un centre de rayonnement dans la partie sud du district du Mackenzie. Us obtiennent, en aout 1867, le precieux concours de cinq Soeurs Grises35, qui se chargent d'un orphelinat et d'une ecole, en plus des oeuvres caritatives qu'elles exercent partout oil elles sont presentes.

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QUATRE DESSERTES

En dehors des missions de Fort Resolution et de Providence, mais soutenues et desservies par elles, quatre dessertes ont ete ouvertes dans la partie sud du district du Mackenzie. Fort Simpson Le pere Grollier arriva en meme temps que l'archidiacre Hunter a Fort Simpson, le 16 aout 1858. Sur l'ordre du bourgeois du fort, qui avait fait venir le ministre anglican, il dut, le 21 suivant, retourner a Fort Resolution. Fort Simpson devint la citadelle du protestantisme dans le district. Toutefois, une mission catholique dediee au Sacre Coeur de Jesus y avait ete inauguree par le pere Grollier. Elle n'aura pas, avant de nombreuses annees, de chapelle ni de residence pour le missionnaire. Les peres Gascon, Grouard et M§r Grandin assurerent au moins une mission annuelle a ce poste. Leur zele ne fut pas sans porter de fruit. Au chapitre general de 1873, on notait: Ce poste est visite par les sauvages Esclaves qui, endoctrines par les ministres, se montrent generalement peu disposes a ecouter les enseignements des missionnaires; un tiers cependant fait exception et montre de bonnes dispositions; malheureusement nos peres ne peuvent y sejourner assez longtemps pour consolider la foi de leurs neophytes36. Fort Rae Le pere Grollier, de Fort Resolution, se hata d'etablir une desserte en faveur des Plats-cotes-de-chien a l'important poste de ravitaillement de Fort Rae. Il ecrit: «Je partis de Saint-Joseph pour le Fort Rae afin d'y fonder une nouvelle mission, que je dediai a saint Michel [...] II etait de la premiere importance de nous emparer aussitot de ce poste qui compte pres de 1,200 sauvages, avant qu'un ministre y mit les pieds, car Hunter, l'archidiacre, avait dit qu'il l'occuperait bientot» 37 . La desserte de Fort Rae, situee au fond d'une grande baie, au nord du Grand lac des Esclaves, fondee en 1859, recut de frequentes visites des missionnaires : le pere Eynard, de 1859 a 1863, M8r Grandin, en 1859 et en 1862, le pere Gascon, sept fois, de i860 a 1866, et le pere Petitot, en 1864. Elle aura son premier pretre residant, le pere Bruno Roure, en 1872. Les nombreux Plats-c6tes-de-chien qui la frequentent sont qualifies, en 1873, «d'excellents chretiens qui ne se sont jamais dementis»38. Fort Liard L'archidiacre Hunter fit, des l'annee 1858, un stage d'un mois a Fort Liard y devan 463. 42. Voir J.-Ls Coudert, Vicariat apostolique du Yukon et Prince Rupert, 8 sept. 1938, Smithers, C.-B., Canada, AMG; «Rapport du Vicariat de Whitehorse (1936-1947), Missions, 74 (1947), 551-55343. Les districts de Telegraph Creek et d'Atlin, qui debordent au sud le 57e degre parallele, sont inclus au complet dans le nouveau vicariat, ainsi

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44.

45.

46. 47.

48.

49. 50. 51. 52. 53. 54. 55.

56.

Notes defin de chapitre qu'une partie du vicariat de Grouard, dans laquelle est situee notamment la mission de Fort Nelson. Quasi-paroisses : Whitehorse et Dawson City; missions : Atlin, Lower Pos Telegraph Creek, Mayo, Teslin et Fort Nelson. Centenaire des Oblats dan I'Ouest canadien, 1845-1945, (Winnipeg, Canadian publishers Ltd., 1945), Paroisses : L'Annonciation, a Prince Rupert; Saint-Joseph, a Smithers; Sacre-Coeur a Prince George. Missions : Fort St. James, Babine, Fort McLeod, Burns Lake, McBride, Fort St. John, Dawson Creek, New Hazelton, Moricetown, Stewart, Terrace et Vanderhoof, ibid., 72. Canada ecdesiastique, 64 (1950), 637. Ce poste, cree en 1941 et maintenu jusqu'en 1945, donnait une autorite generale aux parties de la Congregation, PAmerique, 1'Afrique et 1'Asie. II tenait lieu de superieur general pour ces regions qui ne pouvaient communiquer avec le superieur general etabli en France. Lettre de Anthime Desnoyers, o.m.i., vicaire general, 15 sept. 1944, dans Nouvelles Oblates [Montreal, 1'Administration generale vicariale], 13 janv. 1945, vol. 2, 9-10. Depuis mai 1941, la partie Nord et la partie Sud du vicariat apostolique de Yukon et Prince Rupert formaient des districts religieux distincts. Voir «Who are those Frontier Apostles», Missions, 97 (1970), 95-105. Prin George devint le siege du vicariat, en 1959. Gerald E. Cousineau, o.m.i., «Report of St. Peter's», Missions, 93-1 (1966), 676. Centenaire des Oblats dans I'Ouest canadien 1845-1945, 72; Personnel o. 1967,167-169. Jean-Paul Tanguay, o.m.i., «Vicariate of Whitehorse», Missions, 93-1 (1966), 928. Alexis Monnet, o.m.i., «La mission de Old Crow, Yukon», Missions, 89 (1962), 457. Centenaire des Oblats dans I'Ouest canadien 1845-1945, 73; Personnel o 1967, 226-229. J.-Ls Coudert, «Rapport du vicariat de Whitehorse (i938-i947)», Missions, 74 (1947), 553; Jean-Paul Tanguay, o.m.i., «Vicariate of Whitehorse», Missions, 93-1 (1966), 920. Canada ecdesiastique, 74 (1960), 521, 522.

12 LA PROVINCE DU MANITOBA, 1872-1967

1. «Feu le R.P. Joachim Allard, o.m.i.», CSB, 16 (1917), 53. 2. Albert Lacombe, o.m.i., «Rapport sur le vicariat de Saint-Boniface», Missions, 17 (1879), 43o. 3. Rapport de Monseigneur Tache, au chapitre general des RR. PP. Oblats de Marie Immaculee, au mois d'avril 1887 [Rapport de Mgr Tache, 1887] 4. Ibid., 20.

Notes definde chapitre 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17.

18. 19. 20. 21. 22.

23.

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25. 26.

27. 28.

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«Rapport du vicariat de Saint-Boniface», Missions, 36 (1898), 277. «Rapport sur le vicariat de Saint-Boniface, i893», Missions, 31 (1893), 335. «Rapport du vicariat de Saint-Boniface», Missions, 36 (1898), 277. Ibid., 274. Ibid., 274. Le pere Simeon Perreault en sera le premier missionnaire residant, en 1912. Jean-Baptiste Beys, o.m.i., «Rapport du R.P. Provincial du Manitoba*, Missions, 54 (1920), 280. Charles Camper, o.m.i., a Louis Soullier, o.m.i., 14 oct. 1878, AMG. Rapport de MF Tache, 1887, 28. «Rapport du vicariat de Saint-Boniface», Missions, 36 (1898), 281. Ibid., 282-283. G. Carriere, DBOC, 1.1,161. Voir Dom Benoit, Vie de M&r Tache, vol. 2, 424. Voir G. Carriere, VApotre des Prairies, Joseph Hugonnard, o.m.i., 1848—1917, 37-103; Jacqueline Gresko, «Qu'Appelle Indian Industrial School Lebret, Saskatchewan», Home Mission, 10, Number 2 (1991), 20-23. Prisque Magnan, o.m.i., au sup. gen., 25 janv. 1889, Missions, 27 (1889), 159. «Rapport du vicariat de Saint-Boniface», Missions, 36 (1898), 286. P. Magnan, «Rapport du vicariat de St-Boniface au Chapitre general de i9O4», Missions, 43 (1905), 132-133. J.-B. Beys, «Rapport du R.P. Provincial du Manitoba», Missions, 54 (1920), 279. Voir Acte general de visite des missions indiennes du Nord Quest canadien par le T.R.P. Theodore Laboure, superieur general, juin 1935 - fevrier 1936 [Actegeneral de visite 1935-1936], (Rome, Maison generale, 1936), 106 p. Voir Maurice Belanger, o.m.i., «Le petit seminaire St-Jean, Fort Alexandre, bref historique», L'Ami du Foyer (St-Boniface), dec. 1963,15-20; ibid., janv. 1964,17-18; mars, 1964,17-18. Voir Andre Renaud, o.m.i., «La belle carriere du pere Omer Plourde, o.m.i., L'Apostolat (Richelieu), juillet-aout 1951, 16-17. La Commission a public, de 1952 a 1967, Bulletin d'information missionnaire (Ottawa, Bureau duSurintendant). Voir Guy de Bretagne, o.m.i., Enquete sur le probleme indien, juil-aout 1948, vol. I, 473 p., vol. II, 335 p., copie dactylographiee, AOM. Voir Paul Piche, o.m.i., «Rapport de la province du Manitoba au chapitre general de i953», Missions, 80 (1953), 401-404. Des rapports de ces congres ont ete publics par G. de Bretagne. D'apres les rapports des provinciaux aux chapitres generaux de la Congregation. P. Magnan, «Rapport du Vicariat de St-Boniface au Chapitre general de i9O4», Missions, 43 (1905), 131.

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Notes defin de chapitre

29. Majorique Lavigne, o.m.i., «Rapport de la province du Manitoba (i938-i947)», Missions, 74 (1947), 52730. Aime Lizee, o.m.i., «Province du Manitoba*, Missions, 93-1 (1966), 777. 31. Le missionnaire en charge porte le titre de cure, dans les editions du Canada ecdesiastique. 32. Rapport de M& Tache, 1887, 27. 33. Ibid., 21. 34. P. Piche, «Rapport de la province du Manitoba au Chapitre general de i953», Missions, 80 (1953), 406. 35. A. Lacombe au sup gen., 24 dec. 1877, Missions, 16 (1878), 166-167; Rapport de M%r Tache, 1887, 24-25,37. 36. P. Magnan, «Rapport du vicariat de St-Boniface au Chapitre general de i9O4», Missions, 43 (1905), 148. 37. Alcide Normandin, o.m.i., «Maison du Sacre-Coeur a Winnipeg», Missions, 55 (1921), 348-349. 38. G. Carriere, DBOC, t. II, 284.

39. «Rapport du vicariat de Saint-Boniface», Missions, 36 (1898), 286. 40. P. Magnan, «Rapport du vicariat de St-Boniface au Chapitre general de 1904», Missions, 43 (1905), 128-129,148. 41. Encyclopedic du Canada (Montreal, Stanke, 1987) : Allemagne, Hongrie, Pologne, Ukraine. 42. P. Magnan, «Rapport du Vicariat de St-Boniface au Chapitre general de i904», Missions, 43 (1905), 127-128. 43. «Rapport du vicariat de Saint-Boniface», Missions, 36 (1898), 294, 269-270; G. Carriere, DBOC, 1.1, 260.

44. 45. 46. 47.

48. 49. 50. 51. 52.

Ibid., t. Ill, 32-33. Ibid., t. Ill, 143. Voir ci-dessous, chapitre 14. Voir «L'Oeuvre de presse catholique des RR.PP. Oblats», Missions, 48 (1910), 193-196; Omer Plourde, o.m.i., «L'Oeuvre de Presse catholique a Winnipeg*, Missions, 61 (1927), 126-138; M. Lavigne, «Rapport de la province du Manitoba (1938-1947), Missions, 74 (1947), 53-537; P. Piche, «Rapport de la province du Manitoba au Chapitre general de i953», Missions, 80 (1953), 407-412. Avec les colleges St. John (anglican) et Manitoba (presbyterien). P. Benoit, Vie de Mgr Tache, vol. i, 419; vol. 2,132, 304-306; A. Tache au sup. gen., 26 juin 1885, ibid., vol. 2, 497; G. Carriere, DBOC, t. II, 270. J.-B. Beys, «Rapport du Pere Provincial du Manitoba», Missions, 61 (1927), 349P. Magnan, «Province du Manitoba», Rapports au chapitre general de 1932, 148. Irenee Tourigny, o.m.i., Etude monographique sur le College catholique de

Notes defin de chapitre

53. 54.

55. 56. 57.

58. 59.

60. 61.

62. 63. 64. 65. 66.

67. 68. 69. 70. 71.

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Gravelbourg (Gravelbourg, Sask., 1955) 21 p.; A. Lizee, «Province du Manitoba», Missions, 93-1 (1966), 765. Josaphat Magnan, o.m.L, a M§r J.-M.-R. Villeneuve, o.m.i., 25 mai 1931, eveche de Gravelbourg; le meme au meme, 9 juil. 1931, ibid. G. Carriere, Docteur du Christ, le cardinal Jean-Marie-Rodrigue Villeneuve, o.m.i., archeveque de Quebec - 1882-1947, vol. IX, 2386-2395; Josaphat Magnan, o.m.i., «Province du Manitoba*, Rapports au chapitre general de 1932,149-150; Mgr M.-Joseph Lemieux, o.p., au Provincial, 20 nov. 1945, AD. Contrat, le 18 fev. 1946, AD, L1331 M2/R la. Louis-Emile Gagnon, o.m.i., «Debut du Grand seminaire de Saint-Boniface a Saint-Norbert», Missions, 74 (1947), 315-316. M. Lavigne, «Rapport de la province du Manitoba (i938-i947)», Missions, 74 (1947), 534; M§r Georges Cabana, Lettre au clerge diocesain et regulier, aux communautes religieuses et a tons lesfideles de Saint-Boniface, 3 mai 1948, AD, 1133 M27A 231. Circ. 81, 5 oct. 1904, Circulaires administrates des superieurs generaux (Paris-Rome, Maison generale o.m.i.), n° 81, vol. 3, 38-41. Prisque Magnan, «Rapport du vicarial de St-Boniface au Chapitre general de i9O4», Missions, 43 (1905), 130; J. Magnan, «Le juniorat de SaintBoniface, Man.», Missions, 55 (1921), 341-342. I. Tourigny, «Rapport de la province du Manitoba (i959)», Missions, 86 (1959), 375Convention tenue a Ottawa, voir S. Dozois a P. Magnan, 17 nov. 1917, AD, L 128 M27F 175. Voir Emeric Drouin, o.m.i., «The beginnings and Development of the Catholic Church in the Edmonton Area», Vie Oblate Life, 41 (1982), 49-52. J.-B. Beys a S. Dozois, 3 mars 1925, AD, L128 .M27F 371. Le meme au meme, 13 mai 1925, AD, L128 .M27F 378. Province du Manitoba, Bulletin de nouvelles (Winnipeg) i er juillet 1965, 31. J.-B. Beys, «Rapport du Pere Provincial du Manitoba*, Missions, 61 (1927), 341La province du Manitoba comprend, en 1967, les territoires des archidioceses de Saint-Boniface, de Regina et de Winnipeg, des dioceses de Thunder Bay et de Gravelbourg. Ne sont comptes que les freres a voeux perpetuels. Rapport de M& Tache, 1887, 43. «Rapport sur le vicariat de Saint-Boniface, i893», Missions, 31 (1893), 344Voir aussi son rapport au Chapitre de 1898, ibid., 36 (1898), 268. P. Magnan, «Rapport du vicariat de St-Boniface au Chapitre general de 1904*, Missions, 43 (1905), 146. J.-B. Beys, «Rapport du R.P. Provincial du Manitoba*, Missions, 54 (1920), 285.

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Notes defin de chapitre

72. M. Lavigne, «Rapport de la province du Manitoba (i938-i947)», Missions, 74 (1947), 543-54473. P. Piche, «Rapport de la province du Manitoba au Chapitre general de 1953», Missions, So (1953), 418. 74. I. Tourigny, «Rapport de la province du Manitoba (i95o)», Missions, 86 (i959), 400. 75. Acte de visite de la province oblate du Manitoba (Rome, Maison generale, 1957), 10. 13 LA PROVINCE D'ALBERTA-SASKATCHEWAN, 1868-1967

1. Le traite 4, signe en 1871, concernait les terres du sud de la Saskatchewan; le traite 6, signe en 1876, a Carlton et a Fort Pitt, couvrait les prairies du centre de la Saskatchewan et du centre de 1'Alberta, et le traite 7, signe en 1877, a Blackfoot Crossing, se rapportait aux terres du sud de 1'Alberta. 2. J. Le Chevallier, «La belle histoire des Oblats de l'Ouest», La Patrie (Montreal), 12 mars 1939,11-12. 3. Ibid., n. 4. V. Grandin, «Vicariat de Saint-Albert», Missions, 26 (1888), 144. 5. «Rapport sur le vicariat de Saint-Albert», Missions, 31 (1893), 355. 6. Ibid., 356-357. 7. Ibid., 357-358. 8. Notes du pere Walter Comire, o.m.i., Riviere-qui-Barre, 1935, AD, HPK 2033 N82R 58; Hippolyte Leduc a P. Aubert, 24 juin 1878, Missions, 16 (1878), 475. 9. Le premier missionnaire de Hobbema fut, en 1881, 1'abbe Hippolyte Beillevaire. «Journal de M8r Grandin», 20 mai 1881, Missions, 20 (1882), 312. 10. G. Carriere, DBOC, t. Ill, 232. La mission de St-Paul-des-Cris, etablie en 1865, fut abandonnee en 1873. 11. «Rapport du vicariat de Saint-Albert», Missions, 36 (1898), 238. 12. Les reserves Sweet Grass, Poundmaker, Little Pine, Thunderchild et Moosomin. «Rapport sur le vicariat de la Saskatchewan», Missions, 31 (1893), 41713. H. Leduc, «Rapport sur le vicariat de Saint-Albert», Missions, 17 (1879), 450. 14. Voir Acte general des visites canoniques faites dans le vicariat de Saint-Albert par le pere Soullier, o.m.i., (Paris, Typographic privee, 1885), 17. 15. H. Leduc, «Rapport sur le vicariat de Saint-Albert», Missions, 17 (1879), 451-452. 16. Le pere Lacombe reviendra en Alberta en 1882 pour diriger les missions du district de Calgary. 17. Voir H. Leduc, «Rapport sur le vicariat de Saint-Albert», Missions, 17 (1879), 452-453; A. Philippot, Les origines des missions Pieds-Noirs, 1937, 140 p., copie, AD, BP 2513 .P45 1937. 18. «Journal de Mgr V. Grandin», Missions, 20 (1882), 314-318. 19. Missions, 17 (1879), 452.

Notes defin de chapitre

311

20. Leon Doucet, o.m.i., a Marc de L'Hermite, o.m.i., le 24 oct. 1884, Missions, 23 (1885), 22.

21. H. Leduc, «Rapport sur le vicariat de Saint-Albert», Missions, 31 (1893), 354. 22. «Rapport de M§r Grandin au T.R.P. Superieur general», Missions, 24 (1886), 27; A. Pascal a I. Glut, 26 mai 1885, AD. 23. «Extrait du journal du R.P. Andre», 22 mars 1885, Missions, 23 (1885), 283. 24. Voir Rudy Wiebe, «Kappamahehakwew» (Esprit errant), DBC, vol. XI, 506-508; idem, «Mistahimaskwa (Gros Ours)», ibid., 660-664. 25. Voir. J. Le Chevallier, «La belle histoire des missionnaires Oblats de l'Ouest», La Patrie, 12 mars 1939,12. 26. «Lettre de M8r Grandin», 12 mai 1885, Missions, 23 (1885), 312. 27. Les ecoles residentielles etaient designees, jusqu'au debut du siecle, sous le nom d'ecoles industrielles. 28. Voir Paul-Emile Breton, o.m.i., Hobbema une florissante mission indienne de I'Ouest (Edmonton, ed. de 1'Ermitage, 1962), 64 p. 29. «Rapport du vicariat de Saint-Albert», Missions, 36 (1898), 234. 30. L'ecole de Cluny, aux soins des soeurs de la Providence de Montreal, et celles d'Hobbema, d'Onion Lake et de Delmas, tenues par les soeurs de rAssomption de Nicolet, ont etc administrees par les religieuses ellesmemes jusqu'en 1934. «Rapport de la convention des principaux des ecoles indiennes de la Province (23-24 et 25 Janvier 1935)», Missions, 69 (1935), 283. 31. Armand Boucher, o.m.i., «Rapport de la province d'Alberta-Saskatchewan (i938-i947)», Missions, 75 (1948), 55. 32. La Ligue catholique des Indiens, fondee a 1'occasion du pelerinage national des Indiens a Cap-de-la-Madeleine en juin 1954, fut approuvee par 1'episcopat canadien en 1955. 33. Georges-Marie Latour, o.m.i., «La province d'Alberta-Saskatchewan», Missions, 93-1 (1966), 801. 34. Voir les rapports des provinciaux aux chapitres generaux, Missions, 61 (1927), 365; Missions, 66 (1932), 159; Missions, 75 (1948), 47; Missions, 80 (1953), 178; Missions, 86 (1959), 410. 35. Memoires Lacombe I, 12-13, AD. Le pere H. Leduc s'exprime fermement dans le meme sens, voir «Rapport sur le vicariat de Saint-Albert», Missions, 31 (1893), 346-34736. St-Albert, Edmonton, Fort Saskatchewan, Calgary, Lethbridge, Pincher Creek, Medicine Hat, MacLeod et Morinville, ibid., 348. 37. Prince-Albert, St-Louis de Langevin et Battleford, «Rapport sur le vicariat de la Saskatchewan*, Missions, 31 (1893), 413-416. 38. «Alberta», Encydopedie du Canada (Stanke, 1987), 1.1, 40. 39. Voir lettre de Jean Kulawy, o.m.i., au sup. gen., 13 sept. 1899, Missions, 17 (1899), 367-372. 40. Voir A. Philippot, «L'oeuvre des Oblats polonais parmi les Polonais de l'Alberta», Missions, 64 (1930), 334-361; Joseph Pielorz, o.m.i., Les Oblats

312

41. 42. 43. 44. 45. 46. 47. 48. 49. 50. 51. 52.

53. 54. 55. 56. 57. 58.

59.

60. 61. 62. 63. 64. 65. 66.

Notes defin de chapitre polonais dans le monde -1920-1970, (Rome, Maison generale, 1971), 30-34. Les Oblats revenaient a la paroisse du St-Rosaire, en 1961. Mgr Emile Legal, o.m.i., «Vicariat de Saint-Albert», Missions, 43 (1905), 159. Voir «Les Galiciens dans le Nord-Ouest canadien», Missions, 38 (1900), 453-462. E. Legal, «Vicariat de Saint-Albert», Missions, 43 (1905), 161. H. Leduc a Cassien Augier, o.m.i., 25 oct. 1899, AMG. Ibid. «Rapport sur le vicarial de Saint-Albert», Missions, 31 (1893), 350. «Rapport du vicarial de Sainl-Albert», Missions, 36 (1898), 224. Sur ces paroisses el posies, voir V. Byrne, From the Buffalo to the Cross (Calgary, Archives and Hislorical Publishers, 1973), 143-371. A. Pascal, «Vicarial de Saskalchewan. Rapporl au Chapilre general de 1904*, Missions, 43 (1905), 305. Augusle Forner, o.m.i., «Rapporl sur la mission de rimmaculeeConceplion, a Fish Creek, Sask., Canada», Missions, 47 (1909), 251-259. H. Leduc, «Rapporl sur le vicarial de Sainl-Alberl», Missions, 17 (1879), 443. «Rapporl sur le vicarial de Sainl-Alberl», Missions, 31 (1893), 359. Le pere H. Leduc a defendu energiquemenl les droils a 1'educalion calholique, reconnus depuis 1875, par le gouvernemenl des Terriloires du Nord-Ouesl. II a ecril L'hostilite demasquee, ordonnance scolaire N° 22 de 1892 et ses nefastes consequences (Monlreal, C. O. Beauchemin el fils, 1896), 80 p., Iraduil de 1'anglais. H. Leduc, «Rapporl sur le vicarial de Sainl-Alberl», Missions, 17 (1879), 439. Ibid., 439. H. Grandin, «Alberla el Saskalchewan», Missions, 47 (1909), 139. Canada ecclesiastique, 34 (1920), 280. Voir Notes de Mgr Ovide Charlebois, fev. 1925, AD; «Les revues el journaux des Oblals», Missions, 55 (1921), 212-213. Guy Michaud, o.m.i., «Rapporl de la province d'Alberla-Saskalchewan (i959)», Missions, 86 (1959), 411. La Survivance esl devenue Le FrancoAlbertain. Le vicarial aposlolique de la Saskalchewan ful erige en diocese, sous le nom de Prince-Albert, en 1907. II esl le premier diocese elabli dans la province de Saskalchewan. Circ. de A. Donlenwill, 20 janv. 1921, adressee aux Oblals de M.I. du vicarial d'Alberla-Saskalchewan, Missions, 55 (1921), 126-127. Personnel o.m.i., avril 1921, 79. «Rapporl du Pere Provincial de l'Alla-Sask.», Missions, 61 (1927), 366. J.-B. Beys a Georges-Elienne Villeneuve, o.m.i., 12 juin 1927, AOM. Ubald Langlois, o.m.i., a G.-E. Villeneuve, 26 janv. 1930, AOM. J.-B. Beys a G.-E. Villeneuve, 24 aoul 1927, AOM. Le meme au meme, 22 sepl. 1927, AOM.

Notes defin de chapitre

313

67. Ibid. 68. Le meme au meme, 10 juin 1929, AOM. Voir U. Langlois, «Province d'Alberta-Saskatchewan*, Rapports au chapitre general de 1932,159-160. 69. Voir G. Carriere, DBOC, t. 1,109, 295; t. II, 219, 224, 302, 325, 407, 409; t. Ill, 220. 14

LA COLOMBIE-BRITANNIQUE, 1872-1926

1. «Rapport sur le vicariat de la Colombie-Britannique, 1893)), Missions, 31 (1893), 392. 2. William Brabender, o.m.i., «Mission de Sechelt. Ses penibles debuts, ses epreuves, ses succes», Missions, 69 (1935), 12. 3. P. Durieu a Celestin Augier, o.m.i., 28 juin 1890, Missions, 28 (1890), 283. Voir Thomas A. Lascelles, o.m.i., Mission on the Inlet. - St. Paul's Indian Catholic Church, North Vancouver, B.C. -1863-1984,1984, 5-29, 36. 4. G. Carriere, «Cornellier, Olivier», DBOC, t. I, 224; A.-G. Morice, Histoire de FEglise catholique dans I'Ouest canadien, vol. 4, 330. Le pere Olivier Cornellier, o.m.i., artisan de ce centre de prieres, accomplissait un projet de M&r d'Herbomez, decede peu auparavant. 5. «Rapport sur le vicariat de la Colombie-Britannique, 1892*, Missions, 31 (i893), 3976. John Welch, o.m.i., «Rapport du R.P. Provincial de New Westminster*, Missions, 61 (1927), 393. 7. A. Dontenwill, «Rapport lu au Chapitre general de 1904)), Missions, 43 (1905), 278. 8. Voir J. Welch, «Rapport du Reverend Pere Vicaire de Colombie», Missions, 55 (1921), 23-24; George Forbes, o.m.i., The History of St. Peter's Parish (Oblate Fathers), New Westminster, B.C., 1860-1960 (St. Peter's New Westminster, B.C., ioo th Anniversary), 25. Le college fut ferme en 1917 en raison du nombre reduit des pensionnaires. 9. Eugene Chirouse, o.m.i., a X, 24 janv. 1881, Missions, 19 (1881), 386. 10. A. Dontenwill, «Rapport lu au Chapitre general de 1904)), Missions, 43 (1905), 287. 11. J. Welch, «Rapport du Reverend Pere Vicaire de Colombie», Missions, 55 (1921), 21. 12. G. Carriere, «Welch, John», DBOC, t. Ill, 283. 13. J. Welch, «Rapport du R.P. Vicaire de Colombie [Britannique], Missions, 55 (l92l), 21, 22.

14. Voir Registres du conseil general, 12 aout 1878, AMG. Ls d'Herbomez, «Rapport sur le vicariat de la Colombie-Britannique», Missions, 17 (1879), 411-412. 15. Registres des chapitres generaux, Chapitre 1887, AD, copie, 575. 16. «Rapport du vicariat de la Colombie-Britannique», Missions, 36 (1898), 256. 17. Marie-Jean-de-Pathmos, Les Soeurs de Sainte-Anne, un siecle d'histoire, I, p. 372-373-

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Notes defin de chapitre

18. En 1890, le pere Le Jeune enseigne aux Indiens la stenographic Duploye adaptee au langage chinook. En 1891, il fonde Kamloops Wawa, «Parole de Kamloops», journal en stenographic, tire a 3 ooo exemplaires, en 1898. G. Carriere, «Le Jeune, Jean-Marie», DBOC, II, 305-306; «Les Indiens stenographes», Missions, 43 (1905), 242-244. 19. Trompe par un exploiteur, M8r Durieu regretta vivement cette vente. A.-G. Morice, Histoire de I'Eglise catholique dans I'Ouest canadien, vol. 4, 335-336. 20. Ls d'Herbomez a A. Martinet, 10 sept. 1886, AMG. 21. Registres du conseil general, 9 et 13 oct. 1873, AMG. Voir Ls d'Herbomez, «Rapport sur le vicariat de la Colombie-Britannique», Missions, 17 (1879), 410. 22. Leon Fouquet, o.m.i., a X, 22 janv. 1875, Missions, 15 (1877), 77-78. 23. Ls d'Herbomez, «Rapport sur le vicariat de la Colombie-Britannique», Missions, 17 (1879), 419. 24. «Rapport du R.P. Coccola sur les missions du Kootenay au T.R.P. General, 16 janv. 1902, Missions, 40 (1902), 51. 25. Sister Jean LaBissoniere, S.P., Providence Trail Blazers (Edmonton, Providence Centre, 1878), 1, 3. 26. «Rapport sur le vicariat de la Colombie-Britannique, i893», Missions, 31 (1893). 39527. Nicolas Coccola, o.m.i., au T.R.P. General, 6 fev. 1900, Missions, 38 (1900), 170. 28. Ibid., 170-171. L'abbe Welch devint Oblat en 1904. 29. J. Welch, «Rapport du Reverend Pere Vicaire de Colombie», Missions, 55 (1921), 23. Voir «Fondation de Penticton», ibid., 53 (1914), 358-360 30. «Rapport du vicariat de la Colombie-Britannique», Missions, 36 (1898), 255. 31. J. Welch, «Rapport du Reverend Pere Vicaire de Colombie», Missions, 55 (1921), 20. 32. Marie-Jean-de-Pathmos, s.s.a., Les Soeurs de Sainte-Anne, Un siecle d'histoire, 1,185-186. 33. «Rapport du vicariat de la Colombie-Britannique», Missions, 36 (1898), 254. 34. Francois-Marie Thomas, o.m.i., a Jean-Marie Fayard, o.m.i., 5 avril 1899, Missions, 37 (1899), 164. 35. Annales de la Propagation de la Foi, mars 1886, cite dans Missions, 24 (1886), 121-122. 36. Ibid. 37. «Rapport sur le vicariat de la Colombie-Britannique, i893», Missions, 31 (1893), 409-410. 38. J. Welch, «Rapport du Reverend Pere Vicaire de Colombie», Missions, 55 (1921), 17. 39. G. Forbes, «Les missions indiennes de la Colombie-Britannique», Missions, 73 (1939), 41-

40. G. Carriere, «Durieu, Paul», DBOC, 1.1, 327.

Notes deftn de chapitre

315

41. S. Dozois a P. Magnan, 29 dec. 1917, AD. 42. A. Dontenwill a G.-E. Villeneuve, Rome, 11 mars 1925, AOM, 2j9/o6. 43. Rapport de la reunion interprovinciale, 28-29 mai 1925, a St-Boniface, signe par les membres de la commission, AMG. 44. Voir ibid., et lettre de G.-E. Villeneuve a S. Dozois, 19 juil. 1925, AOM, Registre des Lettres du Provincial 1925-1927 [RLP], 7-10. 45. G.-E. Villeneuve a A. Dontenwill, 30 mai 1925, AOM, RLP 1922-1925, 564; voir aussi le meme a S. Dozois, 14 juil 1925, ibid., RLP 1922-1925, 591. 46. Voir S. Dozois a G.-E. Villeneuve, 24 juin 1925; A. Dontenwill au meme, i er juil. 1925; G.-E. Villeneuve a S. Dozois, 19 juil. 1925, ibid., RLP 1925-1927, 7-10. 47. Circ. N° 134 de M§r A. Dontenwill, sup. gen., aux Oblats concerned, Rome, le 15 mars 1926, Missions, 60 (1926), 28-32. 48. Nous nous limitons a la partie de la province St. Peter couvrant la Colombie-Britannique, 1'Alberta et la Saskatchewan. 49. Entente signee le 17 mars 1938, par M gr John Cody, ev. de Victoria, Theodore Laboure, o.m.i., sup. gen., et Joseph Scannell, o.m.i., provincial, AD, HPK 2033 .N82R 25, photocopie. 50. Neuf des 17 peres originaires de France, encore presents en 1926, disparaissent de 1927 a 1939 : Eugene Chirouse et Jean-Marie Le Jeune, decedes; Maurice Lepine, Claudius Bellot, Louis Choinel, Francois-Regis Lardon, Edmond Maillard, Victor Rohr et Jean-Baptiste Salles orientes ailleurs. 51. John Bokenfohr, o.m.i., St. Peter's Province, confidential to V.R. Fr. Desnoyers, o.m.i., vie. gen., February, 14,1944, Ottawa, 5-8, AMG. 52. Ibid., 6. 53. G. Cousineau, «Province of St. Peter's», Missions, 93-1 (1966), 678. 54. J. Welch, «Rapport du R.P. Provincial de New Westminster*, Missions, 61 (1927), 397-398. 55. Thomas Cassidy, o.m.i., Roots and Branches - A Diary of St. Peter's Province (Ottawa, English Oblates of Eastern Canada, 1989), 33, 39. 56. De 1935 a 1939, le scolasticat a donne 19 peres a la province. Liste annuelle des premieres obediences, dans Missions. 57. J. Bokenfohr, «Report of St. Mary's Province (Regina) to the General Chapter of May i947», Missions, 75 (1948), 63. 58. Voir St. Mary's Province - 1926-1986. Oblates of Mary Immaculate (Battleford, Marian Press Ltd., 1987), 98-105. 59. J. Bokenfohr, «Report of St. Mary's Province (Regina) to the General Chapter of May i947», Missions, 75 (1948), 61. 60. Joseph Simon, o.m.i., «St. Mary's Province - i959-i965», Missions, 93-1 (1966), 826, 831; F. Kwiatkowski, o.m.i., «Assumption Vicariate», ibid., 856-858. 61. Bernard Ueberberg, o.m.i., «Rapport du R.P. Provincial de Regina», Missions, 61 (1927), 400; Thomas Schnerch, o.m.i., «Province de SainteMarie de Regina», Rapports au chapitre general de 1932,195-196.

316

Notes de fin de chapitre

62. 63. 64. 65.

Voir Th. Schnerch, Circ. a la province, 1935, Missions, 69 (1935), 515. St. Mary's Province -1926-1986. Oblates of Mary Immaculate, 110-112. Voir Personnel o.m.L, avril 1927, 94-96. B. Ueberberg, «Rapport du R.P. Provincial de Regina», Missions, 61 (1927), 39966. L. Deschatelets, o.m.i., To the Oblates of St. Mary's Province and Assumption Province, Rome, August, 22,1956, Missions, 83 (56), 111-112. EPILOGUE

1. Rapport de la Region du Canada au XXXIe Chapitre general des Missionnaires Oblats de Marie Immaculee, septembre 1986, Conference Oblate du Canada, fevrier 1986, 3. 2. Ibid., 2 3. Personnel o.m.i., 1967, 123; OMI Information,(R.ome, Maison generale o.m.i.), N° 276 (mars 1990), 2. 4. Marcello Zago, sup. gen., aux Oblats du Canada, i er nov. 1988, Solidaires dans la mission, session conjointe 2—8 juin 1988, Ottawa, 19. On trouvera un apercu du renouveau opere chez les Oblats, de 1947 a 1985, dans D. Levasseur, o.m.i., Histoire des Missionnaires Oblats de Marie Immaculee. Essai de synthese (Montreal, Maison provincial o.m.i., 1986), t. 2, pour 1'ensemble de la Congregation, 283-305; et en particulier, pour 1'Ouest et le Nord canadiens, 337-350.

Bibliographic

SOURCES

Les Archives de la Maison generate des Oblats (AMG), Rome, conservent les Registres des deliberations des chapitres generaux, les Registres du conseil general, des listes des membres de la congregation, et specifiquement sur le Nord-Ouest du Canada : des codex, des oeuvres manuscrites, des series de dossiers sur les provinces et vicariats et sur les personnes. Voir Inventaire des archives oblates—histoire oblate de I'Ouest canadien, Ottawa, Archives Deschatelets, vol. 1, sections de 126 p. et de 159 p. Les AMG ont public, avec annotations, les lettres de Mgr de Mazenod a ses correspondants d'Amerique, coll. Ecrits oblats i et 2; et a la S. Congregation et a 1'Oeuvre de la Propagation de la foi, coll. Ecrits oblats 5. Les Archives Deschatelets (AD), Ottawa, contiennent de nombreux dossiers sur les provinces, les vicariats, les personnes et les oeuvres touchant I'Ouest et le Nord du Canada; photocopies de nombreux documents des archives de la Maison generale concernant le Canada, copie des Registres des chapitres generaux, 1818-1947, des Registres du conseil general, 1844-1857. On y trouve aussi les fonds des provinces du Manitoba, de St. Peter et de la Commission oblate des affaires indiennes et esquimaudes, de nombreuses photos, des cartes geographiques et une riche collection d'ecrits en langues indiennes, a 1'etat de manuscrits ou d'imprimes. La section des microfilms donne acces aux archives de la Maison generale des Oblats a Rome, et aux archives des dioceses de Quebec, de Montreal, de Saint-Boniface, d'Edmonton, de Fort Smith-Mackenzie, de Grouard-McLennan, etc. Les Archives oblates d'Alberta-Saskatchewan (ADAS) deposees aux archives de la province d'Alberta, a Edmonton, sont particulierement riches egalement

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Bibliographie

pour 1'histoire oblate de 1'Ouest. Leur accessibility est favorisee par un excellent guide : Brian M. Owens et Claude M. Roberto, Guide pour les archives des Oblats de Marie Immaculee—Province d'Alberta-Saskatchew Edmonton, 1989, francais et anglais, 143 et 138 p., avec une enveloppe de microfiches identifiant les dossiers. Les Archives oblates de Saint-Albert (AOSA) constitutes recemment par la provinc oblate de Grandin, regroupent les fonds des ex-provinces oblates de Grouard et du Mackenzie. Elles revetent une importance particuliere pour 1'histoire des missions du Grand-Nord. Autres archives oblates : voir Inventaire des archives oblates—histoire oblate de 1'Ouest canadien, Ottawa, Archives Deschatelets, Vol. i, Archives oblates d Montreal (26 p.); vol. 2 : Archives des provinces ou vicariats du Manitoba, Winnipeg (32 p.), du Keewatin (2 p.), du Mackenzie (107 et 32 p.), de Grouard (21 et 55 p.), de 1'Assomption (5 p.), de St. Paul (25 p.) et de Whitehorse (15 p.). En plus, le releve des dossiers oblats conserves aux archives provinciales de Victoria, C.-B. (32 p.). Archives de I'archeveche de Quebec (AAQ). Ont ete consultes : —Dossiers : Rivie Rouge, 330 CN, RR, I-IV (1818-1859); —Registre des lettres : 2ioA RL VIIIIX (1812-1819); XX-XXI (1842-1847); —Registre des insinuations ecclesiastiques : i2A RI, H (1811-1822). Archives de la chancellerie de I'archeveche de Montreal (ACAM). Ont ete consulte —Dossiers Saint-Boniface : 255.109 (1821-1871); —Dossiers oblats : 465.102 (1841-1854); —Registre des lettres de M§r Bourget, t. 3-8 (1843-1854). Archives oblates de Montreal (AOM), ou Archives de la province du Canada-Est, devenue province Saint-Joseph. Ont ete consultes principalement :— Registres de la correspondance avec 1'Administration generale;—Les dossiers des provinces et vicariats du Nord et de 1'Ouest du Canada. PRINCIPAUX OUVRAGES ET ARTICLES CONSULTES

Agence Romaine des Oblats de Marie Immaculee (AROMI), Maison generale, Oblats de Marie Immaculee, Rome. Serie A : 1928-1934; serie B. 1935-1945; serie C. 1946-1966. Beaudoin, Yvon, o.m.i., Le grand seminaire de Marseille (et scolasticat oblat) sous la direction des Oblats de Marie Immaculee, 1827-1862, Ottawa, ed. de Etudes Oblates, 1966, 281 p., polycopie (Archives d'histoire oblate, 21). Benoit, dom Paul, Vie de Mgr Tache, archeveque de St-Boniface, Montreal, Librairie Beauchemin, 1904, 2 vol. 610 et 936 p. Bernad, Marcel, o.m.i., Bibliographie des Missionnaires Oblats de Marie Immaculee, tome I, Ecrits des missionnaires Oblats, 1816-1915, Liege, Dessain, Imprimeur-editeur, 1922,147 p. Boucher, Alban, o.m.i., Provinciaux et Vicaires des missions de la Congregation Missionnaires Oblats de Marie Immaculee 1841-1948, Ottawa, ed. des Etude Oblates, 1949,132 p., (Bibliotheque oblate VI).

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Index des noms de lieux et de personnes

Aklavik, 141-42, 148-49 Alberta-Saskatchewan, province oblate de 1', 208, 211-28, 238-39, 242-43, 247 Algonquins, tribu des, 5 Allard, pere Elphege, o.m.i., 182-85 Allard, pere Joachim, o.m.i., 47, 50-51,114,191,193,210 Allard, pere Joseph-Francois, o.m.i., 177-78, 182-83, 185, 187 Allen, frere Patrick, o.m.i., 92, 100, 117 Anderson, frere Bernard, o.m.i., 187 Anderson, M§r David, 76, 81 Andre, pere Alexis, o.m.i., 49-50, 64, 214-15 Anse au Sable, 97 Anyox, 180, 182 Arctic Red River, 87, 124, 148 Assiniboines, tribu des, 5, 48, 62, 72, 75,80, 195,214-16 Assomption de la Vierge (mission a Fort Rupert), 94 Athabasca, district de F, 40, 55, 73-79, 81, 88, 135; vicariat de 1', 136-40, 151, 178

Athabasca-Mackenzie, vicariat d', 72, 88-90, 113, 116, 118, 120-51, 175, 178 Athabaska, 75-76 Atlin, 177, 179, 185 Aubert, pere Casimir, o.m.i., 33, 39-40, 42, 46-47, 52, 109, 111-14, 118 Aubert, pere Pierre, o.m.i., 29-31, 33, 37-38,50, 112

Babine, 183, 185 Babines, tribu des, 176 Baie d'Hudson, vicariat de la, 164, 169-73 Baie-des-Canards, 15, 27, 39, 47 Baillargeon, pere Eugene, o.m.i., 210 Baker Lake, 168 Banff, 223 Basiliens Reformes de Galicie, 222 Batoche, 214, 217 Battleford, 214, 217, 223 Baudin, pere Jean-Baptiste, o.m.i., 199, 200 Baudrand, pere Jean-Marie, o.m.i., 25 325

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Index

Baudre, pere Julien, o.m.L, 92-93, 98 Baveux, pere Leonard, o.m.i., 25, 27, 106 Bazin, pere Etienne, o.m.i., 168, 173 Beaudin, pere Alfred, o.m.i., 193, 210 Beaumont, 223 Beauval, 160,163 Beaver Hill, 62 Beckschaefer, frere Wilhelm, o.m.i., 141, 146 Belcourt, abbe Georges-Antoine, 11, 15, 37-39 Belle, pere Isidore, o.m.i., 145 Bellot, pere Claude, o.m.i., 183 Benoit, pere Euchariste, o.m.i., 200 Berens, frere Leopold, o.m.i., 147 Berens River, 194, 199 Bermond, pere Fran^ois-Xavier, o.m.i., 34-36, 39, 46, 50, 52, 91, 102, 112, 114, 118 Beys, pere Jean-Baptiste, o.m.i., 156-57,194,196,208,210 Bidault, pere Jules, o.m.i., 223 Biname, pere Antoine, o.m.i., 144, 146 Birtle, 199 Black Crossing, 216-18 Blanchet, frere Georges, o.m.i., 31-32, 91-92, 94, 99, 100, 102, 113-14, 176-77 Blanchet, M& Magloire, 18-19, 31, 33 Blanchet, M8r Norbert, 12, 17, 18, 31, 33 Blanchet, pere Alexandre-Marie, o.m.i., 57, 223 Blondel, M§r Jean-Baptiste, 131 Bloodvein, 194 Bobillier, pere Marcel, o.m.i., 185 Boisrame, frere Louis, o.m.i., 82, 116 Boissin, pere Henri, o.m.i., 156, 161 Bolduc, abbe Jean-Baptiste, 18 Bonanza, 133 Bonnald, pere Etienne, o.m.i., 156-57, 161, 194

Bosse, pere Leo, o.m.i., 185 Boucher, soeur Philomene, 66 Bourassa, abbe Joseph, 13-15, 55-56, 77 Bourassa, pere Medard, o.m.i., 25 Bourbonnais, pere Joseph, o.m.i., 160 Bourget, M^r Ignace, 24-27, 41-43, 106 Bourgine, pere Victor, o.m.i., 57, 64 Brun, frere John, o.m.i., 94, 235 Burlot, pere Guy, o.m.i., 162 Burnside, 147 Burwash Landing, 187 Bytown, 25-26, 45

Cabana, Mgr Georges, 206 Cae'r, pere Jean-Marie, o.m.i., 57, 118 Cahill, pere Charles, o.m.i., 193 Calais, pere Jules, o.m.i., 123 Calgary, 215-16, 218, 221, 223, 225-27 Cambridge Bay, 148 Campeau, pere Thephile, o.m.i., 195-96 Camper, pere Charles-Joseph, o.m.i., 47,115,191,194-95,210 Camperville, 197, 199 Canmore, 221, 223 Cardston, 218 Carion, pere Alphonse, o.m.i., 234 Carlton, 214,223 Carmacks, 187 Caron, soeur Marie-Rose, 66 Cascas, tribu des, 184 Cassiar, 184, 186-87 Castors, tribu des, 5, 77-79, 116, 122 Cayouses, tribu des, 32-34, 114 Chagnon, pere Oscar, o.m.i., 195, 209 Chagona, 160 Chamberland, pere Albert, o.m.i., 162 Charlebois, M8r Ovide, o.m.i., 154-59, 161, 163, 165-70,225,243 Chartiez, pere Marcel, o.m.i., 187

Index Chaumont, pere Adelard, o.m.i., 195 Chaumont, pere Joseph, o.m.i., 195 Chesterfield Inlet, 165-68, 171 Chilcotin, tribu des, 102 Chipewyan, 76. Voir aussi fort Chipewyan Chipewyans, tribu des, 5, 37, 58, 66, 67, 70, 75, 84, 123-24, 153-54, 159-60 Chirouse, pere Casimir, o.m.i., 31-32, 91-93,96-97,111,114 Chirouse, pere Eugene, o.m.i., 231-32 Choinel, pere Louis, o.m.i., 231, 236 Christ-Roi (paroisse a Medicine Hat), 244 Churchill, 14, 70, 163, 165, 171 Clabaut, MSr Armand, o.m.i., 173 Clercs de Saint-Viateur, 92 Cluny, 218 Glut, M8r Isidore, o.m.i., 77-78, 89, 106,116,122,124,128,131 Coaldale, 223 Coccola, pere Nicolas, o.m.i., 177, 182, 187, 235-36 Cochard, pere Julien-Marie, o.m.i., 173 Cochin, pere Louis, o.m.i., 214, 217 Cochrane, 223 Cofino, 240 Cold Lake, 14,214-15,217 Colombie-Britannique, vicariat de la, 229, 238-39 Colville, 17 Comeau, pere Ambroise, o.m.i., 194-95 Compagnie de la Baie-d'Hudson, 3-6, 10-13,15-17,30,51,59,73, 75-77, 80, 82, 85, 89, 128-29, 141, 146, 156-57, 165-66, 169-70, 237 Compagnie de la Northern Trading, 141 Compagnie du Nord-Ouest, 3, 5-7, 15

327

Conan, pere Pierre, o.m.i., 236 Cook's Creek, 202 Coppermine, 142, 144-48 Corbeil, abbe Ozias, 132 Cordeau, frere Joseph, o.m.i., 162 Cordes, pere Josef, o.m.i., 202, 204 Costiou, pere Francois, o.m.i., 209 Couchiching, 193 Coudert, Mgr Jean-Louis, o.m.i., 186 Couteaux-Jaunes, tribu des, 5, 124 Coutts, 223 Cowlitz, 17-18 Cozanet, pere Pierre-Marie, o.m.i., 223 Cranbrook, 235-36, 241-42 Crenn, frere Louis, o.m.i., 74 Cris, tribu des, 5, 12-13, 37, 48, 58, 62,64-67,75,79,115,123, 156-57, 161, 194-95, 208 Cross Lake, 156 Cumberland, 55, 155-57 Cumberland House, 56, 161

D'Amour, frere Emilien, o.m.i., 193 d'Eschambault, abbe Louis-Joseph, 7 d'Herbomez, M§r Louis, o.m.i., 32-33, 36,91-97,100,101,103,111, 113-14, 117, 176 Dallaire, pere Arthur, o.m.i., 201, 209 Dandurand, pere Damasse, o.m.i., 25 Daniel, pere Jean, o.m.i., 162 Danto, pere Raymond, o.m.i., 74 Darveau, abbe Jean-Edouard, 11, 27, 39 Daunais, soeur Adelaide, 59 Dawson City, 124, 132-33, 135, 141, 175, 178-82, 187-88 Dawson Creek, 186 de Bon Secours, soeur Marie, 101 de Bretagne, pere Guy, o.m.i., 197 de Juliopolis, MSr, 27-29, 45 de Mazenod, M^r Charles-JosephEugene, o.m.i., 21-25, 27-28,

328

Index

33-34,42-43,45,57,71,102, 106-7, 109, 111, 113-14, 127 de Smet, pere Jean, s.j., 17-18 de Vries, frere Henri, o.m.i., 97 De Grandpre, pere Jospeh, o.m.i., 194-95,210 Decorby, pere Jules, o.m.i., 49, 115, 191, 195-96,201-2 Delalande, pere Lucien, o.m.i., 147-48 Delarue, pere Louis, o.m.i., 185 Delmas, 219 Delouche, pere Cyprien, 221 Demers, M8r Modeste, 12, 17-19, 33-36, 91-93, 97, 99, 101 Demers, pere Alfred, o.m.i., 223 Denes, tribu des, 77, 176, 180, 185 Desmarais, pere Alphonse, o.m.i., 132 Desnoyers, pere Anthime, o.m.i., 186 Desormeaux, pere Emile, o.m.i., 161 Destroismaisons, abbe Thomas, 10 Dionne, pere Henri-Paul, o.m.i., 173 Dominion Creek, 133 Donnelly, 138 Dontenwill, Mgr Augustin, o.m.i., 158-59,179,226,231 Doucet, pere Leon, o.m.i., 64, 115, 118,215-16,228 Dozois, pere Nazaire-Servule, o.m.i., 165 Drean, pere Albert, o.m.i., 185 Drouart, pere Jean, o.m.i., 151 Drydor, 243 Dube, frere Louis, o.m.i., 41, 51, 67, 112-13 Dubeau, pere Joseph, o.m.i., 161-62 Ducharme, pere Jean-Baptiste, o.m.i., 160 Ducharme, pere Lionel, o.m.i., 167-68, 172 Duck Lake, 214-15, 217, 219, 223 Ducot, pere Georges-Francois-Xavier, o.m.i., 142 Duffy, frere John, o.m.i., 51, 118 Dugas, pere Alphonse, o.m.i., 157

Duhamel, 223 Duluth, 201,209 Dumas, frere Auguste, o.m.i., 132-33 Dumoulin, abbe Joseph-NicolasSevere, 7, 9-10 Dunvegan, 77, 79, 90, 122-23. Voir aussi fort Dunvegan Dupe, pere Jean-Marie, o.m.i., 123 Dupin, pere Joseph, o.m.i., 64-65 Duplain, pere Emmanuel, o.m.i., 167-68, 172-73 Dupont, pere Francois, o.m.i., 195 Duport, pere Alphonse, o.m.i., 126, 141 Durieu, M§r Paul, o.m.i., 32, 91, 93, 97, 99-100, 101, 113-14, 117, 176, 231,237-38 Durocher, pere Eusebe, o.m.i., 25 Durocher, pere Flavien, o.m.i., 25 Dussault, frere Joseph, o.m.i., 161-62 Dutil, pere Marius, o.m.i., 162

Edmonton, 12-13, 61-62, 71-72, 137-38, 208, 214, 218-19, 221-22, 224-27, 241, 245. Voir aussi fort Edmonton Egenolf, pere Joseph, o.m.i., 160 Eichelsbacher, pere Gottfried, o.m.i., 133,177-78, 182-83, 185, 187 Enck, pere Adolphe, o.m.i., 203 Esclaves, tribu des, 5, 81-84, 122, 124 Esquimalt, 36, 91-93 Esquimo Point, 168 Esterhazy, 202 Esteve, pere Auguste, o.m.i., 169 Eynard, pere Germain, o.m.i., 77, 80, 83, 116

Fabre, pere Joseph, o.m.i., 89, 106, 109, 111 Fafard, pere Eugene, o.m.i., 173 Fafard, pere Leon, o.m.i., 214-15, 217

Index

Fairbanks, 186 Fairview, 138, 243 Falher, 138-39, 227 Fallaize, Mgr Pierre, o.m.i., 141, 143-48 Faraud, M8r Henri, o.m.i., 38, 40-41, 46, 68-69, 75-80, 84, 88-90, 106, 112-13,116,128-29,131 Fastray, frere Basile, o.m.i., 25 Faust, 123 Favreau, pere Leon, o.m.i., 196 Fay, abbe Patrice, 233 Fernie, 236 Filles de Jesus, 224 Fils de Marie Immaculee, 224 Fiset, pere Pierre, o.m.i., 25 Fish Creek, 223 Flat Lake, 243 Flin Flon, 163, 241 Foisy, pere Donat, o.m.i., 216 Fond-du-Lac, 77, 123-24 Forner, pere August, o.m.i., 221 fort Alexandre, 11,47-48, 191, 193-94, 197, 199 fort Alexandria, 17 fort Anderson, 140 fort Carlton, 56 fort Chipewyan, 73-75. Voir Chipewyan fort de Kamloops, 234. Voir Kamloops fort de la Montagne, 14, 62, 214 fort de Traite, 69 fort Dunvegan, 14, 73, 78-79, 121. Voir Dunvegan fort Edmonton, 12, 14, 62. Voir Edmonton fort Ellice, 202 fort Frances, 47, 193, 197, 201 fort Garry, 50 fort George, 17, 85 fort Good Hope, 85-87, 90, 99-100, 116,124-25, 142 fort Halkett, 84

329

fort Jasper, 14, 56, 214 fort Langley, 17 fort Liard, 83-84, 124 fortMacleod,216,219,223 fort McMurray, 129 fort McPherson, 86, 125, 140-41 fort Nelson, 84, 186-87 fort Norman, 86, 124-25, 142-43 fort Pelly, 196 fort Pitt, 56, 128, 214-15, 217 fort Providence, 82. Voir Providence fort Rae, 83, 124 fort Resolution, 79-81, 83, 85, 124, 143-45 fort Rupert, 93-96 fort Saint-Jean, 79 fort Saskatchewan, 219, 223 fort Selkirk, 185. Voir Selkirk fort Simpson, 79, 81-83, 85-86, 95, 124-25 fort Smith, 124, 129, 149-50 fort St. James, 176, 179-80 fort St. John, 122, 186 fort Steele, 236 fort Thompson, 17 fort Vancouver, 16-18. Voir Vancouver fort Vermilion, 77, 79, 122, 129, 138 fort William, 5 fortWrigley, 124 fort Yale, 99 fort Yukon, 87, 131 Fouquet, pere Leon, o.m.i., 91, 93-95, 99,100-101,117,235 Fourmond, pere Vital, o.m.i., 57, 214-15,217 Frain, pere Celestin, o.m.i., 57, 118 Franche, pere Jean, o.m.i., 148 Frapsauce, pere Francois, o.m.i., 143 Freres des Ecoles Chretiennes, 50, 205 Friedenstal, 138 Frog Lake, 214-15, 217

330

Index

Gabillon, pere Victorin, o.m.i., 214 Gabriel, pere Leo, o.m.i., 204 Gagne, pere Phileas, o.m.i., 187 Garden Hill, 162 Gascon, pere Zephirin, o.m.i., 46, 80, 82-85,87, 116, 128 Gaste, pere Alphonse, o.m.i., 68-70, 114-15,154 Gauthier, frere Adolphe, o.m.i., 209 Gauthier, frere Eugene, o.m.i., 209 Gauthier, pere Celien, o.m.i., 195 Geleen, pere Philippe, o.m.i., 193 Gendre, pere Florimond, o.m.i., 98-99, 101-2, 117 Gendreau, pere Edmond, o.m.i., 132-33 Genin, pere Jean-Baptiste, o.m.i., 118 Gens de Sang, tribu des, 216, 218 Gerante, frere Pierre, o.m.i., 116 Germain, abbe Auspice, 50 Girard, pere Louis, o.m.i., 123 Girard, pere Prime, o.m.i., 167-68, 172 Giroux, abbe Louis Raymond, 50 Giroux, pere Alarie, o.m.i., 125 Giroux, pere Henri, o.m.i., 123, 138 Girouxville, 138, 140 Gladu, pere Louis, o.m.i., 207 Glenat, frere Jean, o.m.i., 53, 115 God's Lake, 162-63 Goiffon, abbe Joseph, 49 Gonneville, pere Henri, o.m.i., 201 Goodsoil (paroisse a Saint-Boniface), 243 Grand lac de 1'Ours, 86, 116, 125, 142-43 Grand lac des Esclaves, 75, 80-81, 83, 90, 124-25, 128, 149 Grand Lac des lies, 161 Grand Rapids, 156 Grande Prairie, 138-40 Grande-lie, 81-82 Grandidier, pere Charles, o.m.i., 91, 99, 101-2

Grandin, M§r Vital-Justin, o.m.i., 61, 65-72, 76-77, 81, 83-84, 86-89, 106, 115, 129, 131, 157-58,211, 216-17,221-22,228 Grandin, pere Henri, o.m.i., 226, 228 Grant-Byrne, pere William, o.m.i., 242

Gravelbourg, 205-6 Green Lake, 67 Greenwood, 236 Gregoire XVI, pape, 14 Groetschel, pere Karl, o.m.i., 203 Grollier, pere Henri, o.m.i., 66, 76-77, 80-81,83,85-88, 116, 118, 125, 130, 140 Grouard, M8r Emile, o.m.i., 77, 83-84, 116,122-25, 129-30,132-33, 135-38,141,178,227,231 Grouard, vicariat du, 137, 139, 140, 186,227,243,247 Guenette, soeur Delphine, 59 Guertin, pere Frederic, o.m.i., 235, 237 Guigues, M^r Eugene-Bruno, o.m.i., 19,25,27-28,30-31,43,111 Guillet, frere Celestin, o.m.i., 69-70, 115 Guillet, frere Felix, o.m.i., 99-101 Guilloux, pere Nicolas, o.m.i., 161 Guy, 138 Guy, MSr Joseph, o.m.i., 139

Hagwilget, 183 Hai'das, tribu des, 96 Hand, frere Patrick, o.m.i., 85, 118 Haramburu, pere Robert, 150, 172 Harbledown, 94 Harper, abbe Jean, 10 Hartmann, pere Joseph, o.m.i., 236 Hazelton, 180, 182 Henry, pere Pierre, o.m.i., 173 Hermes, pere Hubert, o.m.i., 221 High River, 218

Index Hilland, pere Paul, o.m.i., 203, 239 Hobbema,214,218 Holman Island, 148 Honorat, pere Jean-Baptiste, o.m.i., 24-25, 27 Horris, pere Edward, o.m.i., 100, 232 Hotsoten, tribu des, 176 Hugonnard, pere Joseph, o.m.i., 195 Husson, pere Auguste, o.m.i., 122

ile Charlotte, 94-96 ile de Ceylan, 23, 34, 106 ile de Vancouver, 18, 33-36, 91, 131, 240-41 !le-a-la-Crosse, 13, 37-40, 55, 58, 65-67, 69-70, 72, 75, 88-89, 113, 153-54, 157, 159-60,216 Immaculee-Conception (mission a 1'Anse au Sable), 97, 99 Immaculee-Conception (paroisse a Edmonton), 222, 227 Immaculee-Conception (paroisse a Red Deer), 244 Immaculee-Conception (paroisse au lac Okanagan), 234 Indiens de la Montagne, tribu des, 84, 125 International Falls, 201, 209 Inuvik, 141, 148 Island Lake, 162

Jacques, pere Charlemagne, o.m.i., 172 Jacques, soeur Marie, 58 Jan, pere Alphonse, o.m.i., 222 Janin, frere Gaspard, o.m.i., 32, 91-92,99-101, 113 Jayol, pere Fra^ois, o.m.i., 32, 91-94, 97,99, 102, 113 Jean-Cote, 138 Jesuites, 17, 26, 33, 205, 207, 235 Jolivet, MSr Charles, o.m.i., 98, 112

33i

Josse, pere Alexandre, o.m.i., 123 Judge, pere Charles, s.j., 132

Kalawis, 241 Kamloops, 17, 234, 241. Voir aussi fort Kamloops Kamloops, tribu des, 35, 98, 234 Kamsack, 201 Kaposvar, 202 Kasper, pere Marc, o.m.i., 204 Kearny, frere Patrick, o.m.i., 77, 86-87, 116 Keewatin, vicariat du, 152-69, 175, 194, 208, 211, 241, 243, 247-48 Kenora, 197, 201 Kermel, pere Alain, o.m.i., 173 Killaly, 204 Kim, pere Auguste, o.m.i., 204 Kimberley, 236, 242 Kirkby, William, 81,85 Klondike, 132, 179, 181-82 Kootenay, 94 Kootenays, tribu des, 235 Krist, pere Theodore, o.m.i., 221 Kulawy, pere Albert, o.m.i., 203, 221 Kulawy, pere Jean, o.m.i., 203, 221 Kulawy, pere Paul, o.m.i., 221 Kuper Island, 240-41

L'Helgouach, pere Jean, o.m.i., 148 La Fourche, 8 La Loche, 67, 75, 80 La Pierre, 62 La Pierre House, 87 La Rochelle, pere Stanislas-A., 210 Laboure, pere Theodore, o.m.i., 159 lac a la Pluie, 7, 9, 11, 15, 37-38, 47, 112 lac Athabasca, 5, 40-41, 73, 75, 77, 79, 90, 113, 123-25, 137 lac Caribou, 40, 65, 67-70, 72, 115, 149, 153-54, 157, 160

332

Index

lac Dauphin, 201-2 lac des Bois, 47, 193 lac des Deux-Montagnes, 11 lacdu Diable, 13 lac Esturgeon, 123 lac Froid, 14 lacKluane, 185 laclaNonne, 214 lac la Ronge, 68-69 lac La Biche, 58-59, 72, 89-90, 113, 128-29,214,219 lac Manitoba, 39, 46-47, 115, 191, 194-95, 198-99 lac Poule-d'Eau, 160 lac Sainte-Anne, 13-14 lac Seul, 47, 193 lac Stuart, 17, 102, 175-76, 179, 182-83 lacTeslin, 177, 185 lac Vert, 40, 67, 154, 159-60 lac Williams, 102 lac Winnipeg, 157, 162, 193-94, 197, 199 lac Winnipegosis, 11, 39, 46-47, 115, 194-95, 199 Lac-Croche, 196 Lac-Pelican, 156-57, 161 Lac-Sainte-Anne, 55-58, 61, 72, 77, 214 Lacelle, pere Antonio, o.m.i., 200 Lachance, soeur Marie-Anne, 66 Lachine, 30, 100-101, 188 Lacombe, pere Albert, o.m.i., 14, 55-58,60-65,77, 115,200, 214-15, 218, 220, 222-23, 228 Lacroix, frere Joseph, o.m.i., 228 Lacroix, Mgr Marc, o.m.i., 170-73 Lafleche, Mgr Louis-Francis, 11, 14-15, 37, 39-43, 55, 66 Lagier, pere Lucien, o.m.i., 25 Lagrave, soeur, 27 Laity, pere Arthur, o.m.i., 77 Lalican, frere Victor, o.m.i., 64, 69, 116

Lambert, frere Alexandre, o.m.i., 61, 116 Lamure, pere Denis, o.m.i., 101, 118 Lamy, soeur Adele, 58 Langevin, 132, 156, 158, 200, 202 Langevin, Mgr Adelard, o.m.i., 132, 135, 157-58, 195,203-4,210 Langlois, abbe Antoine, 18 Langlois, Mgr Ubald, o.m.i., 227 Lansing, 178 Lartigue, Mgr Jean-Jacques, 16 Laufer, pere Joseph, o.m.i., 221 Laverlochere, pere Nicolas, o.m.i., 106 Lavigne, pere Majorique, o.m.i., 139, 198,210 Lavoie, pere Theophile, o.m.i., 51, 205 le Rapide, 82 Le Blanc, pere Armand, o.m.i., 166-67, 172 Le Doussal, pere Louis, o.m.i., 122 Le Goff, pere Laurent, o.m.i., 69, 217, 228 Le Jeune, pere Jean-Marie, o.m.i., 234 Le Pas, 11,27, 156, 163,248 Le Roux, pere Guillaume, o.m.i., 142-43 Le Serrec, pere Francois-Xavier, o.m.i., 122 Le Treste, pere Joseph, o.m.i., 122-23 Le Vern, pere Jean-Louis, o.m.i., 228 Leach, frere Frederick, o.m.i., 194 Lebert, pere Aloysius, o.m.i., 133 Leblanc, soeur Zoe, 58 Lebret, 196, 201, 204, 207-8, 226, 249 Lecoq, pere Pierre, o.m.i., 201, 214 Lecorre, pere Auguste, o.m.i., 87, 131 Leduc, pere Hippolyte, o.m.i., 50, 57, 61, 115,216,222,224,228 Lefebvre, pere Camille, o.m.i., 132, 141 Lefloc'h, pere Jean-Marie, o.m.i., 50, 191

Index

Legal, MSr Emile, o.m.i., 215-16, 221-22 Legall, frere Christophe, o.m.i., 209 Legeard, pere Prosper, o.m.i., 67,153 Lejac, 183, 240-41 Lejacq, pere Jean-Marie, o.m.i., 94-95, 101-2, 117, 176-77, 234, 236-37 Lemberg, 202, 204, 222 Lemieux, Mgr M.-Joseph, o.p., 206 Lemoine, pere Aurele, o.m.i., 199 Lempfrit, pere Honore-Timothee, o.m.i., 32 Leon XII, pape, 22 Leon XIII, pape, 135 Leray, pere Emile, o.m.i., 183, 187 Leriche, frere Francois, o.m.i., 61, 116 Lestanc, pere Joseph, o.m.i., 47-51, 114, 191, 195,214-15 Lestock, 196, 202 Lethbridge, 221,223,241 Letty Harbour, 147 Levantoux, MSr, 169 Levert, pere Romeo, o.m.i., 225 Lewis, pere Louis, o.m.i., 231 Lillooet, 100, 241 Lillooet, tribu des, 102 Little Fork, 201,209 Little Grand Rapids, 194 Lizee, pere Aime, o.m.i., 198 Longueuil, 25-28 Loucheux, tribu des, 5, 86-87, 124-25, 141, 185 Lower Liard Post, 184-85, 187 Lumina, soeur Marie, 101 Lynn Lake, 163

Mackenzie, district du, 40, 55, 73, 79-88, 116, 121, 123-24, 126, 130-31, 137;vicariatdu, 135, 137, 140-41, 144-46, 148, 151, 178-79, 247 MacStay, frere Edward, o.m.i., 92, 97, 117

333

Madden, pere Ambrose, o.m.i., 231 Magnan, pere Josaphat, o.m.i., 201, 210 Magnan, pere Joseph, o.m.i., 194 Magnan, pere Prisque, o.m.i., 158, 195-96, 198, 202, 207, 210, 238 Maisonneuve, pere Augustin, o.m.i., 41,46,58-59,66-67,113 Manceau, frere Louis, o.m.i., 231 Mangeurs de Caribou, tribu des, 5, 77, 123-24 Manitoba, province oblate du, 191-210,219,238-39,242 Mansoz, pere Alphonse, o.m.i., 145 Marchal, pere Charles, o.m.i., 177 Marchand, pere Felix, o.m.i., 217 Marcoux, pere Stanislas, o.m.i., 193 Mariahilf, 204 Marieval, 196, 199 MaskegLake, 214 Maskegons, tribu des, 5 Mathieu, M§r Olivier-Elzear, 205 Mathis, frere Jean, o.m.i., 122 Mayo, 182, 185, 187 Mayrand, abbe Joseph-Arsene, 15 McCarthy, pere Joseph, o.m.i., 50, 199 McDame, 184 McGolrick, M& James, 201 McGrath, pere Patrick, o.m.i., 182 McGuckin, pere James, o.m.i., 92, 101-2, 117,233,237,243 McGuire, pere Patrick, o.m.i., 235 Mclntosh, 193, 197 McLennan, 138 McNeil, M^r Neil, 233 Medicine Hat, 223 Meissner, pere Joseph, o.m.i., 236 Melville, 204 Mestre, pere Charles, o.m.i., 118 Methodistes, les, 11 Meyer, frere Benoit, o.m.i., 143-44 Meyer, pere Conrad, o.m.i., 223 Michaels, pere Anthony, o.m.i., 231 Michel, 236

334

Index

Michel, pere Jean-Louis, o.m.i., 126, 149 Michels, pere Andre, o.m.i., 235 Milbank-Sound, 93 Mission City, 117, 241 Monnet, pere Alexis, o.m.i., 185 mont Cariboo, 101, 117 Montagnais, tribu des, 5, 216 Montagne de Tondre, 196 Montfortains, les, 240 Montreal, 24-26, 28, 31, 35, 41, 96, 166-67 Moraud, pere Louis, o.m.i., 160 Morice, pere Adrien-Gabriel, o.m.i., 177 Morin, abbe Jean-Baptiste, 222 Morin, Pierre, 68 Morinville, 223 Morkin, frere Thomas, o.m.i., 228, 340 Moulin, pere Julien, o.m.i., 67, 69, 214,217,228 Moyie, 236 Mulvaney, frere Joseph, o.m.i., 235 Mulvihill, frere Jeremias, o.m.i., 47, 115 Myre, abbe P.E., 225

Nativite (mission a Fort Chipewyan), 72, 74, 76-79, 90, 123-24 Nelson House, 156, 161 Nemoz, frere Auguste, o.m.i., 116 Nesqually, 17 New Westminster, 99-101, 103, 117, 178-79, 229, 231-33, 238, 240 Nobili, pere Jean, s.j., 18, 102, 176 Nordmann, pere George, o.m.i., 221-22 North Battleford, 227 Northome, 201,209 Norway House, 157, 161, 194, 208 Notre-Dame de Bonne-Esperance (mission a Fort Good Hope), 90, 237

Notre-Dame de Bonne-Esperance (mission a Fort St. James), 176-77 Notre-Dame de la Paix (mission a Calgary), 216 Notre-Dame de Lourdes (paroisse a Saskatoon), 242 Notre-Dame des Neiges (mission au portage des Montagnes Rocheuses), 79 Notre-Dame des Victoires (mission au lac La Biche), 58, 72 Notre-Dame du Portage (paroisse a Kenora), 201 Notre-Dame du Rosaire (mission au Grand lac de 1'Ours), 143 Notre-Dame-des-Sept-Douleurs (mission a Fond-du-Lac), 77 Notre-Dame-du-Lac (mission au poste de Manitoba), 39, 47 Nuklukayet, 131

O'Grady, MSr Fergus, o.m.i., 187 Okanagan, 17, 97-99, 117, 229, 234 Okotoks, 223 Old Crow, 187 Olympia, 32, 36 Onion Lake, 214-15, 219 Ottawa, 25-26, 52, 156, 208, 242 Ouellet, pere Leon, o.m.i., 183 Ouellette, pere Norbert, o.m.i., 233, 236 Ouloukssak, 143 Oxford House, 162

Page, pere Agapit, o.m.i., 202 Pandosy, pere Charles, o.m.i., 31-32, 91-92,94,97-100, 111, 113-14 Paquette, pere Melasyppe, o.m.i., 155, 214,219 Pascal, M§r Albert, o.m.i., 156-58, 221 Paulatuk, 148 Peace River, 122, 138, 140

Index

Peaux-de-Lievre, tribu des, 5, 86, 124-25, 178 Peel River, 129 Peguis, 47, 193 Pelpala, tribu des, 93 Pembina, 9-10, 49-51, 115, 191 Penard, pere Jean-Marie, o.m.i., 153, 160 Penticton, 236 Perin, Rodolphe, 74 Perreard, frere Jean, o.m.i., 61, 68-69, 77 Perreault, pere Camille, o.m.i., 193-94 Perreault, pere Simeon, o.m.i., 194, 196,209 Petit lac des Esclaves, 14, 56, 90, 121, 123,135, 137-39 Petitot, pere Emile, o.m.i., 61, 83-84, 86-87, 116, 125, 131, 140 Peytavin, pere Edmond, o.m.i., 231 Picard, pere Eugene, o.m.i., 74 Piche, MSr Paul, o.m.i., 150-51, 210 Pieds-Noirs, tribu des, 5, 13, 56, 62, 64-65,115,214-16,218,228 Piegans, tribu des, 216, 218 Pigeon, pere Honore, o.m.i., 167, 173 Pincher Creek, 223, 226 Pioget, pere Paul, o.m.i., 167, 172 Plamondon, pere Apollinaire, o.m.i., 193, 196 Plamondon, pere Pierre, o.m.i., 231 Plats-cotes-de-chien, tribu des, 5, 83, 124 Plessis, MSr Octave, 6-7, 10 Plourde, pere Omer, o.m.i., 197, 204 Pointe-aux-Chenes, 50 Pond Inlet, 168 Poplar River, 162 Port Douglas, 99, 100 Portage des Montagnes Rocheuses, 79, 122 Portage La Loche, 13, 154, 159-60 Portage-du-Rat, 193

335

Portelance, pere Xyste, o.m.i., 200 Porteurs, tribu des, 102, 176 Poulet, pere Joseph-Eloi, o.m.i., 195, 199,201 Poulin, pere Francois, o.m.i., 195 Prairie a Fournier, 11 Prairie du Cheval Blanc, 10 Precieux-Sang, 199 Prelate, 204, 243-44 Prince, pere Jean-Charles, o.m.i., 41 Prince-Albert, 214, 219-20, 223, 243 Prince-George, 140, 180, 182, 241 Prince-Rupert, vicariat de, 137, 174-75, 179-81, 183, 186, 188, 240;villede, 182 Provencher, MSr Norbert, 7, 9-12, 14-16,18,21,24-27,29-30, 37-43, 45-46, 73, 76, 106, 112, 114 Providence, 58, 81-83, 90, 124-25. Voir aussi fort Providence Puget Sound, 32-34, 36, 91, 96, 114 Pukatawagan, 156, 161

Qu'Appelle, 49, 51, 115, 191, 195 Quebec, 24-26, 41, 71-72, 88, 100

Rama, 243 Rapet, pere Joseph, o.m.i., 153 Raymond, 223 Redemptoristes, les, 139-40, 188 Regina, 158, 204-5, 209, 240, 243, 245 Remas, pere Rene, o.m.i., 55-59, 115, 123 Renaud, pere Ignace, o.m.i., 161 Rene, pere, s.j., 132 Revillon Freres, 170 Reynard, frere Alexis, o.m.i., 76, 116 Reynier, frere Ernest, o.m.i., 77 Rheaume, pere Edouard, o.m.i., 225 Ricard, pere Pascal, o.m.i., 31-33 Richard, pere Pierre, o.m.i., 32, 91-92, 97-99,113,234

336

Index

Richer, pere Jean-Baptiste, o.m.i., 50, 118 Richfield, 101 Riel, Louis, 51,215-17 Riou, pere Jacques, o.m.i., 218 Ritchot, abbe Joseph-Noel, 49 Rivet, pere Honorius, o.m.i., 182, 187 riviere Assiniboine, 4-5, 8, 10-11, 50 riviere Athabasca, 5 riviere aux Anglais, 11, 13, 193 riviere Bataille, 79, 214 riviere de la Paix, 14, 73, 77, 79, 116, 121-23,129, 135, 137-39 riviere Klondyke, 132 riviere Qu'Appelle, 9, 48-49, 191 riviere Rouge, 4-5, 8, 193, 199 riviere Saskatchewan, 13, 55, 59, 61-63,115 riviere Souris, 9 riviere Winnipeg, 11, 47, 191, 193 Riviere de la Paix, 243 Riviere-au-Foin, 84, 122 Riviere-aux-Anglais, 55 Riviere-aux-Epinettes, 194-95 Riviere-qui-Barre, 214 Riviere-Rouge, 4-5, 7-8, 10, 12, 14, 17, 25-31, 40-46, 48-49, 51-52, 57,61,109,112-15,117,128,193 Rocher, pere Joseph, o.m.i., 231 Rohr, pere Victor, o.m.i., 231 Rondeau, abbe Jacques, 92 Rosati, M§r Joseph, 17 Rosenthal, pere Aloysius, o.m.i., 223 Ross River, 187 Rossignol, pere Marius, o.m.i., 160 Round Hill, 221 Rourai's, 94 Roure, pere Bruno, o.m.i., 83 Rousseau, abbe Louis Philippe Godfrey, 19 Routhier, M§r Henri, o.m.i., 140 Rouviere, pere Jean-Baptiste, o.m.i., 142-43 Rouville, 24

Roux, frere Louis, o.m.i., 25 Roux, pere Philippe, o.m.i., 202 Ruaux, pere Eugene, o.m.i., 218

Sachs Harbour, 148 Sacre Coeur de Jesus (mission a Fort Simpson), 83 Sacre-Coeur (paroisse a Calgary), 223 Sacre-Coeur (paroisse a Kimberley), 242 Sacre-Coeur (paroisse a Vancouver), 233 Sacre-Coeur (paroisse a Winnipeg), 200

Saddle Lake, 214, 219 Saguenay, 25-27 Saint-Albert, 55-57, 60-61, 64, 70-72, 115, 118, 157,211,214,216-19, 221-22,224,226,228 Saint-Alexis, 26 Saint-Ambroise (paroisse au lac Manitoba), 199 Saint-Antoine (paroisse a Edmonton), 222 Saint-Antoine (paroisse a Winnipeg), 244 Saint-Augustin (mission a Peace River), 122 Saint-Augustin (paroisse a Vancouver), 233 Saint-Barnabe (mission a La Pierre House), 87 Saint-Bernard (mission au Petit lac des Esclaves), 90, 123 Saint-Boniface, 8-14, 16, 18, 23, 27, 30,37-53,57,61,66,71-72, 85,88, 112-15, 118, 132, 135, 156-58, 191, 198-99,205-7, 215,243 Saint-Casimir (paroisse a Vancouver), 244 Saint-Charles (mission a Fort Dunvegan), 78-79, 121, 123

Index Saint-Charles (mission a New Westminster), 99-100, 103, 229 Saint-Charles (paroisse pres de SaintBoniface), 47, 50, 191 Saint-Charles (paroisse pres de Winnipeg), 200 Saint-Edmond (paroisse a Vancouver), 233 Saint-Esprit (paroisse a Winnipeg), 203,209, 243 Saint-Eugene (mission en Colombie Britannique), 235 Saint-Francois-Xavier (mission a Prairie du Cheval Blanc), 10-11,14 Saint-Francois-Xavier (mission a Pembina), 9 Saint-Fran9ois-Xavier (mission au lac Esturgeon), 123 Saint-Fran9ois-Xavier (paroisse a Edmonton), 241 Saint-Henri (mission a Fort Vermilion), 79 Saint-Hilaire de Rouville (paroisse au Quebec), 25 Saint-Isidore (mission a Fort Smith), 124 Saint-Jean-Baptiste (mission a l'Ile-ala-Crosse), 72 Saint-Jean-Baptiste (paroisse a Duluth), 201, 209 Saint-Jean-Pierre (mission au Fort Saint-Jean), 79 Saint-Joachim (mission a Edmonton), 56, 72, 208 Saint-Joachim (paroisse a SaintAlbert), 225, 227 Saint-Josaphat (paroisse a Edmonton), 222 Saint-Joseph (mission a Fort Resolution), 81, 83, 90, 124 Saint-Joseph (mission a 1'ile Orignal), 80 Saint-Joseph (mission pres de Pembina), 49

337

Saint-Joseph (paroisse a Ottawa), 242 Saint-Joseph (paroisse a Saskatoon), 223 Saint-Joseph (paroisse a Winnipeg), 203-4, 209, 243 Saint-Laurent de Grandin (mission dans le district de Prince-Albert), 214,216-17 Saint-Louis (mission en Colombie Britannique), 234 Saint-Louis (paroisse a Kamloops), 242 Saint-Louis de Langevin (mission dans le district de Prince-Albert), 214,223 Saint-Martin (mission a Wabaska), 123 Saint-Michel (mission a Fort Rae), 83 Saint-Michel (mission a Rourai's), 93-95 Saint-Michel (mission a Selkirk), 199 Saint-Michel, 131 Saint-Norbert, 49, 50, 206-8 Saint-Paul, 49, 219, 224-25 Saint-Paul (mission a Fort Nelson), 84 Saint-Paul (mission a la Prairie a Fournier), 11 Saint-Paul (mission a la RiviereRouge), 14 Saint-Paul (paroisse a Saskatoon), 223,241 Saint-Paul-des-Cris (mission pres d'Edmonton), 62, 64, 72, 214 Saint-Philippe, 196 Saint-Pierre (mission au lac Cariboo), 68,72, 154 Saint-Pierre (paroisse a New Westminster), 99-100 Saint-Rosaire (mission a Coppermine), 144-45 Saint-Rosaire (paroisse a Edmonton), 221-22, 224

338

Index

Saint-Rosaire (paroisse a Vancouver), 233, 242 Saint-Thomas (paroisse a International Falls), 201, 209 Saint-Vital (mission a Battleford), 214 Saint-Vital (paroisse pres de SaintBoniface), 50 Sainte-Anne (mission a Riviere-auFoin), 85 Sainte-Anne (mission dans la region du fort Edmonton), 14 Sainte-Anne (paroisse a Flin Flon), 241 Sainte-Anne-des-Chenes (paroisse a Pointe-aux-Chenes), 50 Sainte-Famille (paroisse en Colombie Britannique), 244 Sainte-Marie (mission a Cranbrook), 232,242 Sainte-Marie (mission a Mission City), 100-101 Sainte-Marie (paroisse a Calgary), 223 Sainte-Marie (paroisse a Fort Frances), 201 Sainte-Marie (paroisse a Regina), 204, 209,211,243,245 Sainte-Rose (mission dans le diocese de Walla Walla), 32 Sainte-Rose-du-Lac (mission pres du lac Dauphin), 201 Sainte-Therese (mission a Fort Norman), 125 Salasse, frere Joseph, o.m.i., 59, 87 Salaiin, pere Jean-Marie, o.m.i., 223 Salish, tribu des, 92-93 Sandy Bay, 195, 197, 199 Sandy Lake, 162, 197 Saskatoon, 223, 225, 227, 242 Sauteux, tribu des, 5, 9, 11, 38-39, 45-48, 112-14, 193-95, 200 Schweers, pere Theodor-Bernhard, o.m.i., 221 Scollen, pere Constantine, o.m.i., 61, 64-65, 115,214-15,223

Sechelt (mission pres de New Westminster), 231-32, 241 Sechelt, tribu des, 231 Seguin, pere Jean, o.m.i., 86-87, 116, 125,131 Sekenais, tribu des, 176, 184 Selkirk, 191, 199. Voir aussi fort Selkirk Seltmann, pere Jules, o.m.i., 221 Servantes de Marie, 222 Sherridon, 163 Shoushouapes, tribu des, 98, 234 Shuswap, tribu des, 102 Signay, M§r Joseph, 14, 16, 18, 25, 27-28, 41-42 Simeoni, Mgr, 131 Simonet, pere Laurent, o.m.i., 47, 50, 115,191 Sinnott, M8r Arthur-Alfred, 244 Sioux, tribu des, 5, 48-49, 195 Skagway, 133, 182 Slave Lake, 123 Slaves, tribu des, 236 Smithers, 182-83 Snohomish, tribu des, 96 Snow Lake, 163 Soeurs de 1'Assomption, 218-19, 224 Soeurs de 1'Enfant-Jesus, 188 Soeurs de la Presentation de Marie, 219 Soeurs de la Providence, 96, 122-23, 140,188,218,233,235 Soeurs de Saint-Joseph, 188 Soeurs de Sainte-Anne, 100-101, 188, 231-33,234,237 Soeurs de Sainte-Croix, 140, 188 Soeurs du Bon Pasteur, 233 Soeurs Fideles Compagnes de Jesus, 219 Soeurs Crises, 14-15, 27, 57, 59, 61, 66,70,82,90, 121, 127, 141, 171, 218,224 Spirit River, 122, 138

Index Sqamish, tribu des, 100 St. Edward (paroisse a Duncan), 241 St. John (paroisse a Lillooet), 241 St. Mary (paroisse a Prince George), 241 St. Mary, province oblate de, 229-46 St. Patrick (paroisse a Lethbridge), 223,241 St. Patrick (paroisse a Vancouver), 233 St. Paul, province oblate de, 247 St. Peter (paroisse a New Westminster), 232-33, 241 St. Peter, province oblate de, 186, 207-8, 223, 226, 229-46 St. Walburg (paroisse a SaintBoniface), 243 Stand Off, 218 Stanton, 148 Starnes, Cortland, 165 Stony Plain, 214 Strathcona, 226 Suffa, pere Augustin, o.m.i., 203-4 Surel, frere Philippe, o.m.i., 32, 91-92, 99,102,113,235 Sylla, pere Anton, o.m.i., 221 Sylvestre, frere Charles, o.m.i., 205, 210

Tabeau, abbe Pierre-Antoine, 7 Tache, Mgr Alexandre, o.m.i., 6, 25, 30, 37-46, 48-53, 55, 58-60, 62, 65-72, 75, 77-81, 85, 88-89, 106-7, 111-15, 127, 157, 200, 205, 207,210 Tangent, 138 Tavernier, pere Jean-Marie, o.m.i., 233 Telegraph Creek, 184-85 Telmon, pere Adrien, o.m.i., 25 Temiscamingue, 25 Terrace, 182 Teston, pere Jules, o.m.i., 160, 228

339

Tetes-Plates, tribu des, 17 Thibault, abbe Jean-Baptiste, 11-13, 15, 39, 55-56, 58, 75 Thibert, pere Arthur, o.m.i., 173 Thomas, pere Francois-Marie, o.m.i., 231,237 Thomas, pere Julien-Marie, o.m.i., 157, 194 Thompson, 163 Thompsons, tribu des, 234 Thunder Bay, 209 Tisseur, soeur Marie, 59 Tissier, pere Christophe, o.m.i., 77-79, 116, 121-22,214 Tissot, pere Jean, o.m.i., 41, 46, 50, 58-59,61,66, 113 Tlinkits, tribu des, 177-79, 185 Tourigny, pere Irenee, o.m.i., 210 Touze, pere Zacharie, o.m.i., 217 Trappistes, peres, 206 Trocellier, Mgr Joseph-Marie, o.m.i., 141,148-49 Trois-Rivieres, 14 Trudeau, pere Georges-Etienne, 161 Tsikuniyaze, 69 Tuktoyaktuk, 148 Tulalip, 92, 96-97, 117, 234 Turgeon, Mgr Pierre-Flavien, 26, 30,41 Turquetil, Mgr Arsene, o.m.i., 165-69, 172-73

Upper Liard, 187 Uranium, 149 Utalawan, 100

Vales, pere Philippe, o.m.i., 194 Van Rossum, cardinal, 169 Van Tighen, pere Leonard, o.m.i., 223 Vancouver, 34, 237. Voir aussi fort Vancouver Vandenberghe, pere Florent, o.m.i., 78,112

340

Index

Vanderhoof, 182 Vegreville, pere Valentin, o.m.i., 59, 66-68,128,214,217 Verney, frere Celestin, o.m.i., 31-32, 91,97 Victoria, 91-94, 101, 103, 113, 117, 131, 189,240 Villemard, pere Jules, o.m.i., 118 Villeneuve, Mgr Jean-Marie-Rodrigue, o.m.i., 206 Villeneuve, pere Georges-Etienne, o.m.i., 227, 239 Volant, frere Jacques-Marie, o.m.i., 173

Wabassimong, 11, 15, 37-38, 112-13 Wagner, pere Joseph, o.m.i., 231 Walla Walla, 17-18,31-33 Watson Lake, 187 Welch, pere John, o.m.i., 231, 233, 236,242 Weymaere, frere Leon, o.m.i., 32, 91, 113-14, 118

Whitehorse, 132-33, 179-80, 182, 185-88 Whitehorse, vicariat de, 137, 140, 174, 187,247 Willamette, 15-19 Williams Lake, 101, 117, 175, 236, 237, 241 Winnipeg, 50, 199-201, 203-4, 208-9, 225, 243-44, 249 Winterburn, 214 Wolfe, pere Charles, o.m.i., 182-83

Yakimas, tribu des, 32-34, 97, 114 Yellowknife, 149 Yorkton, 202 Yukon et Prince-Rupert, vicariat du, 174-88

Zago, pere Marcello, o.m.i., 248 Zoldak, Francois (pretre), 222

Table des croquis geographiques

Region de la Riviere-Rouge, 1845-1871 20 L'Ouest et le Nord du Canada 54 Missions d'Athabasca-Mackenzie, 1872-1967 120 Missions et postes du Keewatin, 1910-1967 152 Missions de la Baie d'Hudson, 1912-1967 164 Vicariats de Prince-Rupert et Whitehorse, 1873-1967 Manitoba, 1872-1967 192 Province d'Alberta-Saskatchewan, 1868-1967 212 L'Ouest du Canada 230

341

174

Page laissée blanche intentionnellement

Table des matieres

Preface v Introduction i

vn

L'IMPLANTATION, 1845-1871

1

1 L'Eglise au Nord-Ouest de l'Amerique Dans le Nord-Ouest de l'Amerique 3 Dans la Colombie 15

3

2 L'appel des Oblats de Marie Immaculee 21 La Congregation des Oblats de Marie Immaculee A l'appel de Monseigneur Provencher 26 Le choix de la Colombie-Britannique 30 3 Saint-Boniface : point de depart 37 Premieres experiences missionnaires, 1845-1850 Un evenement decisif: Tache coadjuteur, 1850 Missions reprises et missions nouvelles 46 Au coeur de la colonie 50 4 Deux missions meres 55 La mission du Lac-Sainte-Anne 55 La mission de Vlle-a-la-Crosse 65 Diocese et vicariat des missions de Saint-Albert 5 Jusqu'au Grand Nord 73 Au district d Athabasca 73 Au district du Mackenzie 79 Le vicariat d Athabasca-Mackenzie

88

21

37 41

70

344

Table des matieres

6 Les Oblats en Colombie-Britannique 91 Vile de Vancouver et la cote du Pacifique 91 Au coeur de la Colombie-Britannique continentale 7 Les missionnaires 105 Origine et formation 105 Orientations et soutien 110 Les premieres experiences missionnaires Les missionnaires, 1851-18/1 114 Statistiques 117 II

97

112

LE DEVELOPPEMENT DES MISSIONS DU NORD, 1872-1967

119

121 8 Les missions d'Athabasca-Mackenzie, 1872-1900 Les missions de la Riviere de la Paix et du Petit lac des Esclaves 121 Les missions du lac Athabasca et du Mackenzie 123 Les exigences materielles 127 Face a deux urgences 130 135 9 Les missions d'Athabasca-Mackenzie, 1901-1967 Division du vicariat d'Athabasca-Mackenzie 135 Le vicariat apostolique d Athabasca (Grouard) 137 L'Evangile chez les Inuit 140 En des temps nouveaux au Mackenzie 148 Le personnel missionnaire d'Athabaska-Mackenzie, 1872-1960 151 10 Les missions du Keewatin-Baie d'Hudson, 1872-1967 Les missions du Keewatin avant 1910 153 Creation du vicariat du Keewatin 157 L'expansion des missions 159 Personnel—releve et statistiques 163 Fondation des missions inuit 165 Vexpansion missionnaire a la Baie d'Hudson, 1925-1967 169 11 Les missions du Yukon et Prince Rupert, 1873-1967 Les debuts de Vevangelisation, 1868-1908 175 Prefecture et vicariat apostolique, 1908,1916 178 Une petite troupe de missionnaires, 1910—1935 181 L'epanouissement de la mission, 1935-1967 185 Les missionnaires, 1873-1960 187

153

175

Table des matieres III

DANS LE SUD : DE MISSION A DIOCESE, 18/2-1967

12 La province du Manitoba, 1872-1967 Les missions indiennes 191 Paroisses et oeuvres 198 La province du Manitoba 207

189

191

13 La province d'Alberta-Saskatchewan, 1868—1967 Aupres des Indiens et des Metis 211 Aupres des Blancs 219 La province d'Alberta-Saskatchewan 226 Le personnel, 1872-1960 228

211

14 La Colombie-Britannique, 1872-1926; les provinces St. Peter et St. Mary, 1926-1967 229 Le vicariat de la Colombie-Britannique, 1872-1926 229 Restructuration des provinces oblates de I'Ouest, 1926-1967 La province St. Peter, 1926-1967 240 La province St. Mary, 1926-1967 242 Epilogue, 1967-1990 247 Appendices 251 Sigles 275 Notes defin de chapitre 277 Bibliographie 317 Index des noms de lieux et de personnes

345

325

238