Les Difficultés de L'entreprise [PDF]

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Zitiervorschau

LES DIFFICULTES DE L’ENTREPRISE Livre V de la loi N°15-95 Art 545-732

Réalisé par : El Ghazely Youssef / Boukhrouf Adil Encadré par : El Oufir Chakib

Sommaire Introduction 1ère partie : Le concept de l’entreprise en difficultés 1.1 Perspective juridique 1.2 Perspective industrielle sociale et financière 1.3 Perspective comptable : principe de continuité d’exploitation

2ème partie : Analyse des procédures de prévention 2.1 Aspect préventif de la procédure 2.2 Les organes intervenants dans les procédures de prévention 2.3 La prévention interne 2.4 La prévention externe

3ème partie : Procédures de traitement des difficultés d’entreprise Notion de cessation de paiement I - La procédure du réglement amiable II - Plan de continuation et de redressement III - La liquidation judiciaire

Conclusion

Introduction

Les entreprises, durant leur cycle d’exploitation, sont confrontées à des difficultés de toute nature. Celles-ci peuvent prendre des proportions importantes les conduisant rapidement vers une liquidation judiciaire. De même, la défaillance d’une entreprise d’une certaine taille, peut avoir des conséquences graves, non seulement sur l’emploi, mais aussi sur l’activité économique de son marché.

Introduction

Dans le souci de les maintenir viables, les législateurs marocains proposent tout un arsenal juridique, ayant pour objectif de sauvegarder leur équilibre économique, de protéger les créanciers et de conserver l’outil de travail des salariés. Car les difficultés des entreprises sont généralement prévisibles et peuvent être évitées par la prévention.

Introduction

Références historiques : • Le cadre religieux :

َ‫َوإِن ﻛَﺎنَ ذُو ﻋُﺳْ رَ ٍة َﻓﻧَظِ رَ ةٌ إﻟَﻰ َﻣﯾْﺳَ رَ ٍة َوأَن ﺗَﺻَ ﱠدﻗُو ْا ﺧَ ْﯾ ٌر ﱠﻟ ُﻛ ْم إِن ﻛُﻧ ُﺗ ْم ﺗَﻌْ َﻠﻣُون‬ 280 - ‫ﺳورة اﻟﺑﻘرة‬

Verset 280 sourat ‫اﻟﺑﻘرة‬ « A celui qui est dans la gêne, accordez un sursis jusqu’à ce qu’il soit dans l’aisance. Mais il est mieux pour vous de faire remise de la dette par charité ! Si vous saviez ! »

Introduction

• Romain où il était organisé la « Venditio bonorum » càd la vente collective des biens si insuffisance : exécution du débiteur ; • Le Code de napoléon de 1807 et amendé en 1889 ; • Le Code du commerce de 1913 livre II ; • Les Bankruptcy act de 1898, 1930, 1978 ; • La Loi française du 13 juillet 1967 surtout les procédures collectives ; • La Loi française du 01 mars 1984 relative à la prévention des difficultés d’entreprise ; • La loi française du 25 janvier 1985 relative au redressement judiciaire ;

Introduction

Notons ici que Le code de 1913 livre II Des faillites et Banqueroutes- de la liquidation judiciaire et de la réhabilitation “‫ ﻓﻲ اﻟﺗﺻﻔﯾﺔ اﻟﻘﺿﺎﺋﯾﺔ ورد اﻻﻋﺗﺑﺎر‬-‫” ﻓﻲ اﻹﻓﻼس واﻟﺗﻔﺎﻟس‬

Il vise : • La protection des intérêts des créanciers ; • L'Égalité du traitement des différents créanciers du commerçant défaillant ; • Punition du commerçant défaillant à travers son exclusion de la vie économique ;

Introduction

On conclut que le code de 1913 livre II n’a donné aucune importance à l’entreprise en négligeant son rôle comme principal acteur dans la vie économique puisque normalement plusieurs intervenants y trouvent leur compte et intérêt. Ce système de faillite ne reflète pas la réalité des entreprises marocaines.

Exp : en 1980 et 1989 le tribunal de casa a ouvert 56 faillites et 76 liquidations

Introduction

Pourquoi les faillites n’arrivaient pas à la justice ? • Non déposition des Bilans par les chefs d’entreprises vue que la procédure est très sévère ; • Les dirigeants n’y trouve pas leur compte puisque la priorité est donnée aux créanciers ; • Entreprises familiales «solidarité» qui évite au maximum les procédures collectives, sens péjoratif de la faillite ; D’où la nécessité d’une réforme • Première tentative en 1988 (elle n’a pas abouti) ; • Deuxième tentative : Le législateur marocain, conscient de la nécessité de la sauvegarde des entreprises, s’est inspiré de la loi française du 1er mars 1984, afin de mettre en place un dispositif légal organisant des procédures de prévention et du règlement amiable ;

Introduction

Basculement vers un autre système ; les difficultés de l’entreprise et suppression de la notion de faillite et le failli (bankrupt) qui devient débiteur (debtor).

Livre V de la loi 15-95 « les difficultés de l’Entreprise Du Droit de la sanction au droit correcteur »

Introduction

Cette nouvelle loi apporte donc un changement important car il n’y a plus de dissolution et de liquidation automatique à compter du constat de la cessation de paiement, ce qui dénote un souci fondamental de protéger l’entreprise et ses créanciers.

Pour cela, le législateur a distingué entre la prévention et le traitement des difficultés des entreprises. A cet égard, il a eu le mérite d’introduire certaines dispositions novatrices constituant ainsi une rupture avec l’ancien système de la faillite. Parmi ces avancées, on note : • L’instauration du système de la prévention ; • L’abolition de la procédure de la faillite et son remplacement par une procédure qui privilégie la sauvegarde et la continuation de l’activité ;

1ère partie

Le concept d’entreprise en difficulté Perspective juridique / Perspective industrielle, sociale et financière / Perspective comptable

1ère partie

Le concept d’entreprise en difficulté 1.1 Perspective juridique : • L’impossibilité de renouvellement des crédits ; • L’impossibilité du règlement des crédits aux échéances normales ; • La faillite de certains clients ou fournisseurs ; • La disparition ou l’indisponibilité du dirigeant ; • La persistance des problèmes sociaux ;

1ère partie

Le concept d’entreprise en difficulté III-

1.2 Perspective industrielle, sociale et financière : Obligation déclaratif • L’inadaptation aux conditions de l’environnement, cette inadaptation peut devenir de plus en plus importante et mettre en danger la survie de l’entreprise ; • La baisse du volume d’activité et de la rentabilité ; • L’utilisation de certaines techniques et outils de management non performants ; • Une situation financière difficile ; • Une sous-utilisations des capacités de production ; • Le manque de cohérence homme - méthode - machine ;

1ère partie

Le concept d’entreprise en difficulté 1.3 Perspective comptable :

Notion de Continuité de l’exploitation

Critères fondés sur la situation financière

Critères fondés sur l’exploitation

• Situation financière déséquilibrée ;

• Sous activités notable et continue ;

• Recherche de sources de financement onéreuses ;

• Perte de marchés importants ;

• Crédit fournisseurs inférieur par rapport aux normes ;

• Pertes de licences ou de brevets ;

• Déconfiture d’un débiteur important ;

1ère partie

Le concept d’entreprise en difficulté

Une entreprise en difficulté n’est pas nécessairement en cessation des paiements.

2ème partie

Analyse des procédures de prévention

2ème partie

Analyse des procédures de prévention 2.1 Aspect préventif de la procédure Double prévention : • Prévention interne : Art 546 è 547 • Prévention externe : Art 548 è 550 L’adoption de ces deux étapes de prévention montre que le nouveau souci du législateur est la sauvegarde de l’entreprise. L'objectif ici est d’assurer : La continuation de l’exploitation La Protection des intérêts sociaux de l’entreprise L’apurement du passif

2ème partie

Analyse des procédures de prévention 2.2 Les organes intervenants dans les procédures de prévention : Les organes juridiques : • Le présidents du tribunal du commerce; • Le juge-commissaire; • Le procureur; • Le greffe; • Le cour suprême; • La chambre du conseil;

2ème partie

Analyse des procédures de prévention 2.2 Les organes intervenants dans les procédures de prévention : Les organes non-juridiques : • Le syndic; • Le chef de l’entreprise; • Les créanciers; • Le (les) contrôleurs; • Le commissaire aux comptes; • Les tiers (ayant des contrats commerciaux, le bailleur, leasing, les associés ou actionnaires, … etc.)

2ème partie

Analyse des procédures de prévention 2.3. La prévention interne Le chef de l’entreprise (contrôle interne) à travers ces collaborateurs et le commissaire aux comptes, s’il y en a, doivent détecter les difficultés de l’entreprises et prévoir sa défaillance à temps, afin de prendre les décisions nécessaires pour se prémunir des risques de faillite (art 546). Dans le cadre de la prévention interne, le principal acteur de l'alerte est le commissaire aux comptes qui a la responsabilité de déclencher la procédure dès qu'il a connaissance d'un événement susceptible de compromettre la continuité d'exploitation de l'entreprise. Cette procédure a un caractère progressif : le commissaire aux comptes s'adresse d'abord aux dirigeants puis, en fonction de la structure juridique de l'entité concernée, aux organes d'administration de celle-ci, à l’assemblée générale et au Président du Tribunal

2ème partie

Analyse des procédures de prévention 2.4 La prévention externe : “Continuation du processus préventif interne.” Le législateur marocain a institué une procédure de prévention externe à l’égard du président du tribunal en lui attribuant une obligation de veille sur l’état de santé des entreprises. A cet effet, le législateur précise la nature et le domaine de son intervention. En plus, afin de mener à bien cette mission préventive, le président du tribunal dispose de différents moyens d’intervention lui permettant d’agir plus tôt, ainsi que des moyens d’action. En effet, si l’intervention d’un tiers s’avère nécessaire pour le redressement de la situation de l’entreprise, le président du tribunal peut nommer un mandataire spécial.

3ème partie

Procédures de traitement des difficultés d’entreprise :

3ème partie

Procédures de traitement des difficultés d’entreprise :

Notion de cessation de paiement

3ème partie

Procédures de traitement des difficultés d’entreprise : Cessation du paiement : Une entreprise en état de cessation de paiement : cela veut dire que cette entreprise n’est pas en mesure de faire face à son passif exigible par son actif disponible et que le tribunal doit s’assurer sur la base d’une demande introductif en instance déposé par des personnes qui ont le droit de demander ou de solliciter l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire à savoir : • Les créanciers quel que soit la nature de leurs créances. • Le chef d’entreprise qui doit déclarer sa cessation de paiement dans un délai de 15 jrs. • À la demande du ministère public parce que le livre 5 relève de l’ordre publique et économique. • La saisine d’office par le tribunal du commerce ( lorsque le chef d’entreprise n’exécute pas ou n’honore pas les obligations du règlement amiable) à partir de là on a la preuve que l’entreprise est en cessation de paiement.

Etude de cessation de paiement : Etude de cessation de Liquidation Judiciaire

Situation est irrémédiablement compromise

paiement Si Oui

Si Non

Art 560

Art 550

Procédure de traitement des difficultés des entreprises

Règlement Amiable Si Echec du RA Art 558

Situation n’est pas irrémédiablement compromise

Redressement Judiciaire Art 568

Rapport du syndic

Plan de redressement

Choix sur rapport du syndic Art 590

Non respect des engagements Art 602 et 613

Cession Plan de continuation (10 ans max.)

Art 550-559

3ème partie

Procédures de traitement des difficultés d’entreprise : I - La procédure du règlement amiable : À ce niveau, l’entreprise connaît des difficultés économiques et financières, sans qu’elle soit en cessation du paiement. Dans ce cas et après examen de la requête envoyée au président du tribunal, ce dernier ouvre la procédure du réglement amiable par la désignation d’un conciliateur ayant pour objectif principal de rechercher un accord avec les créanciers. Cette mesure est prévue dans la législation marocaine, comme étant l’ultime phase avant l’ouverture des procédures collectives. Le chef de l’entreprise en difficulté doit chercher à obtenir, de la part de ses créanciers, des aménagements de leurs droits afin d’éviter la faillite, ou tout au moins, de la retarder, grâce à la signature d’un accord amiable, et ce tout en préservant la confidentialité de cette convention. Le règlement amiable est une mesure préventive permettant aux dirigeants d’entreprises en difficulté de trouver des solutions amiables simples, rapides et confidentielles, pour le redressement de la situation de leurs entreprises.

3ème partie

Procédures de traitement des difficultés d’entreprise : I - La procédure du règlement amiable : 1. Conditions d’ouverture des procédures de règlement amiable : Article 550 La procédure de règlement amiable est ouverte à toute entreprise commerciale ou artisanale qui, sans être en cessation de paiements, éprouve une difficulté juridique, économique ou financière ou des besoins ne pouvant être couverts par un financement adapté aux possibilités de l’entreprise. Le président du tribunal est saisi par une requête du chef de l’entreprise, qui expose sa situation financière, économique et sociale, les besoins de financement ainsi que les moyens d’y faire face.

3ème partie

Procédures de traitement des difficultés d’entreprise : I - La procédure du règlement amiable : 2. Étapes de la procédure : 1. Convocation du chef d’entreprise par le président du tribunal (Art 548) ; 2. Renseignement du président du tribunal sur la situation de l’entreprise par tout moyen possible ; 3. Nomination d’un mandataire spécial si les problèmes peuvent être résolus par cette intervention ; 4. Sinon si l’intervention du mandataire ne permet pas d’atteindre les objectifs et après :

• Requête du chef d’entreprise ; • Etablissement du rapport sur la situation de l’entreprise par le commissaire aux comptes (si nécessaire) ;

3ème partie

Procédures de traitement des difficultés d’entreprise : I - La procédure du règlement amiable : 3. Ouverture de la procédure du règlement amiable : Le règlement amiable, mécanisme contractuel et confidentiel, permet aux dirigeants des entreprises de demander la désignation d’un conciliateur (pour une durée de 3 mois qui peut être prorogée d’un mois au plus) afin de négocier avec leurs créanciers un accord amiable en vue d’optimiser le redressement de leurs entreprises.

NB : pour faciliter cette conclusion : possibilité de suspension provisoire des poursuites pour une durée n’excédant pas la durée de la mission, et ce sur ordonnance du président du tribunal.

3ème partie

Procédures de traitement des difficultés d’entreprise :

L’Accord est signé par les parties et le conciliateur et il est homologué par le président du tribunal. De même, l’accord en lui-même suspend toute action en justice.

3ème partie

Procédures de traitement des difficultés d’entreprise : II - Plan de continuation et de redressement : • Le chef d’entreprise dépose sa demande au greffe dans les 15 jours qui suivent la cessation de paiement La procédure peut être ouverte sur l'assignation du créancier; • Possibilité d’auto-saisine du tribunal ou sur requête du ministère public; • Le tribunal statue au plus tard dans les 15 jours de sa saisine après avoir entendu le chef d’entreprise (ou l’avoir appelé) et éventuellement après avoir entendu toute personne dont l’audition est utile;

3ème partie

Procédures de traitement des difficultés d’entreprise : II - Plan de continuation et de redressement : Si la situation n’est pas irrémédiablement compromise on passe au redressement judiciaire sinon on prononce la liquidation judiciaire; Et c’est un jugement qui : • Précise la date de cessation de paiement; • Désigne le juge-commissaire; • Désigne le syndic; • Fait supporter le chef d’entreprise les charges; • Prononce l’ouverture de la procédure;

3ème partie

Procédures de traitement des difficultés d’entreprise : II - Plan de continuation et de redressement : - Aux termes de l’Art. 590, à partir du rapport du syndic et après avoir entendu le chef d’entreprise, les contrôleurs et délégués du personnel, le tribunal se prononce sur l’une des trois issues possibles : soit la continuation de l’entreprise, soit sa cession, soit sa liquidation judiciaire. - Le tribunal décide la continuation de l’entreprise (et arrête un plan de continuation) lorsqu’il existe des possibilités sérieuses de redressement et de règlement du passif. Il peut décider que les biens qu’il estime nécessaires à la continuation de l’entreprise ne pourront être aliénés sans son autorisation et ce, pendant une durée qu’il fixe.

3ème partie

Procédures de traitement des difficultés d’entreprise : II - Plan de continuation et de redressement : 1. La continuation peut être accompagnée par : • L’adjonction ou la cession de certaines branches d’activités; • La résiliation de certains contrats de travail; • Suspension de l’interdiction d’émettre de chèque, le cas échéant; • La mention des modifications nécessaires sur le statut de l’entreprise;

3ème partie

Procédures de traitement des difficultés d’entreprise : II - Plan de continuation et de redressement : NB : Le défaut de réponse dans un délai de trente jours interdit toute contestation ultérieure de la proposition du syndic. La durée du plan, arrêtée par le tribunal, ne peut dépasser 10 ans. La décision optant pour un plan de redressement met fin à la période d’observation (procédure de recherche de solutions). L’entreprise est gérée par dirigeant, ancien ou remplacé, qui retrouve ses pouvoirs et sa liberté d’action, à l’exception de ceux limités ou interdits par le plan. Possibilité de résolution du plan et décision de la liquidation judiciaire au cas du non respect des engagements qu’il a fixé. Au cas contraire, si le plan est exécuté, le tribunal prononce la clôture de la procédure.

3ème partie

Procédures de traitement des difficultés d’entreprise : III - La liquidation judiciaire : Dans quels cas elle est ouverte ? • Si la situation de l’entreprise est irrémédiablement compromise Art 568 et Art 619 ; • A tout moment après l’ouverture de la procédure de redressement, et ce sur demande motivée du syndic, d’un contrôleur, du chef d’entreprise ou sur rapport du juge-commissaire Art 572 ; • Au moment du choix de la solution (après ouverture de la procédure de redressement judiciaire) et ce sur rapport du syndic et après avoir entendu le chef de l’entreprise, les contrôleurs et les délégués du personnel Art 590 ; • D’office, ou à la demande d’un créancier et après avoir entendu le syndic, Si l’entreprise ne respecte pas ses engagements dans le cadre du plan de continuation Art 602 ; • Pour les biens non compris dans le plan de cession Art 603 ; • D’office, à la demande du syndic ou de tout intéressé, Si le cessionnaire ne respecte pas ses engagements Art 613 ;

3ème partie

Procédures de traitement des difficultés d’entreprise : III - La liquidation judiciaire : 1. Les effets de la liquidation judiciaire : a. Les effets à l’égard du débiteur Aux termes de l’Art 619 du Code de Commerce : « le jugement d’ouverture de la liquidation judiciaire emporte de plein droit le dessaisissement du débiteur de l’administration de l’Entreprise et de la disposition de ses biens […] tant que la liquidation n’est pas clôturée ». Dans la pratique judiciaire, le dessaisissement du débiteur a comme effet l’ouverture de la procédure de liquidation judiciaire, qui est sous entendue puisque le juge, en prononçant l’ouverture de la procédure, désigne les organes qui doivent assurer et surveiller le bon déroulement de la dite procédure, et entre autre le syndic qui prend en charge l’administration de l’entreprise à la place du débiteur dessaisi. En fait, le dessaisissement du débiteur a un caractère général puisqu’il concerne à la fois les biens, les actes portant sur ces biens et les actions en justice.

3ème partie

Procédures de traitement des difficultés d’entreprise : III - La liquidation judiciaire : 1. Les effets de la liquidation judiciaire : Pour les biens : ●

Les biens affectés à l’exploitation,



Les biens personnels



Les biens à venir qui peuvent être acquis par voie de donation ou succession.

3ème partie

Procédures de traitement des difficultés d’entreprise : III - La liquidation judiciaire : 1. Les effets de la liquidation judiciaire : Pour les actes : D’après l’Art 619 du Code de Commerce, le dessaisissement du débiteur s’applique à tous les actes pris dans le cadre de la gestion de l’Entreprise, c’est-à- dire les actes d’administration et ceux de disposition. Par conséquent, tout contrat passé par le débiteur après le jugement d’ouverture n’aura aucun effet sur les biens du débiteur. De même, le paiement fait par le débiteur doit être remboursé. A cet égard, une question mérite d’être posée, à savoir si les actes d’administration faits par un conjoint d’un débiteur dessaisi sur les biens commun sont également interdit ? La Cour de Cassation a répondu par l’affirmative en admettant que le jugement d’ouverture s’étend aux biens communs. Ces biens sont donc soumis à la règle d’administration contrôlée en cas de redressement judiciaire et à celle de dessaisissement du débiteur en cas de liquidation judiciaire

3ème partie

Procédures de traitement des difficultés d’entreprise : III - La liquidation judiciaire : 1. Les effets de la liquidation judiciaire : b. Les effets à l’égard de l’entreprise : En principe, l’activité de l’Entreprise doit être arrêtée dès que le tribunal prononce la liquidation. La solution est logique puisque le juge qui prononce le jugement d’ouverture de liquidation judiciaire ne le fait que par conviction et après constatation de la situation désespérée de l’Entreprise. En fait, le législateur Marocain en décide autrement puisqu’il prévoie la dissolution de l’Entreprise en cas de cession totale de ses biens. A contrario, la dissolution n’aura pas lieu tant que les biens de l’entreprise ne sont pas cédés en totalité. La solution qui aura lieu donc est la continuation de l’exploitation comme le confère l’article 620 du Code de Commerce.

3ème partie

Procédures de traitement des difficultés d’entreprise : III - La liquidation judiciaire : 1. Les effets de la liquidation judiciaire : b. Les effets à l’égard de l’entreprise : Cette solution s’explique par l’évocation de l’intérêt général ou l’intêret des créanciers Il est à noter que seul le procureur du Roi ou le syndic, toujours d’après l’article 620 du Code de Commerce, ont la qualité de demander au président du tribunal la continuation de l’exploitation de l’Entreprise.

Enfin, même en cas d’ouverture de liquidation judiciaire à l’égard d’une entreprise, le tribunal garde toujours le droit de transformer la liquidation en redressement si cette entreprise connaît des difficultés financières soutenables.

3ème partie

Procédures de traitement des difficultés d’entreprise : III - La liquidation judiciaire : 1. Les effets de la liquidation judiciaire : c. Les effets à l’égard des créanciers Le jugement d’ouverture porte des effets sur divers droits des créanciers de l’entreprise débitrice. Il est ainsi possible de les classer en trois catégories : l’arrêt des poursuites, la déclaration des créances et l’arrêt du cours des intérêts. De ce fait, le jugement d’ouverture suspend ou interdit toutes actions en justice de la part de tous créanciers dont la créance est née antérieurement au jugement d’ouverture. La raison par laquelle le législateur a prévu cette disposition est d’assurer une certaine égalité entre les créanciers concernant le recouvrement de leurs créances.

3ème partie

Procédures de traitement des difficultés d’entreprise : III - La liquidation judiciaire : 1. Les effets de la liquidation judiciaire : c. Les effets à l’égard des créanciers En application de la règle des poursuites, la Cour d’appel de Casablanca a décidé que la procédure de mise en possession des immeubles hypothéqués par l’établissement de crédit, bénéficiaire d’une hypothèque, n’est qu’une voie d’exécution permettant à l’établissement de crédit de récupérer sa créance et doit être écartée dès l’ouverture de la procédure de liquidation judiciaire à l’encontre de l’entreprise débitrice.

3ème partie

Procédures de traitement des difficultés d’entreprise : III - La liquidation judiciaire : 2. Les opérations de la liquidation judiciaire : La réalisation de l’actif : Cette opération de liquidation judiciaire est énoncée dans les articles 622 à 629 de la loi 15-95 formant Code de Commerce. Afin d’étudier la réalisation de l’actif, il convient de mettre l’accent sur les actifs immobiliers et unités de production dans un premier temps, et sur les autres actifs et droit de poursuite dans un second temps.

3ème partie

Procédures de traitement des difficultés d’entreprise : III - La liquidation judiciaire : 2. Les opérations de la liquidation judiciaire : L’apurement du passif : Cette opération de liquidation judiciaire est énoncée dans les articles 630 à 636 de la loi 15-95 formant Code de Commerce. Afin d’étudier l’apurement du passif, il convient de mettre l’accent sur le règlement des créanciers et la répartition du montant de l’actif dans un premier temps, et sur la clôture des opérations de la liquidation judiciaire dans un second temps.

3ème partie

Procédures de traitement des difficultés d’entreprise : III - La liquidation judiciaire : 3. Les ordonnances prononcées par le juge-commissaire : Les ordonnances contradictoires : • Ordonnance pour l’apurement du passif (règlement des créances) ; • Ordonnance pour acceptation d’une créance ; • Ordonnance pour refus d’une créance ; • Ordonnance pour déchéance du terme ;

3ème partie

Procédures de traitement des difficultés d’entreprise : III - La liquidation judiciaire : 3. Les ordonnances prononcées par le juge-commissaire : Les ordonnances non-contradictoires : a. Ordonnances relative aux personnes intervenant dans la procédure : • Désignation des contrôleurs ; • Désignation d’un salaire ou une indemnité pour le chef d’entreprise ; • Les recours contre le syndic ;

3ème partie

Procédures de traitement des difficultés d’entreprise : III - La liquidation judiciaire : 3. Les ordonnances prononcées par le juge-commissaire : Les ordonnances non-contradictoires : b. Ordonnance relative au bon déroulement de la procédure : • Constitution de cautions ; • Ordonnance pour la conclusion d’un règlement amiable ; • Paiement d’une dette ou partie d’une antérieur ; • Ordonnance pour la prise d’une mesure conservatoire ; • Ordonnance pour investigation (expertise, recherche, évaluation, etc.).

Conclusion En définitive, le règlement des difficultés de l'entreprise obéit à une procédure spéciale. En effet, dans l'optique de prévenir lesdites difficultés, le législateur à prévu des mécanismes d'alerte tant au niveau interne et qu'externe. Ces mécanismes permettent d'anticiper les difficultés, le cas échéant, le dirigeant de l'entreprise pourra entamer une procédure de règlement amiable sauf s'il ne se trouve en état de cessation de paiements. Si cette procédure de règlement amiable n'apporte pas satisfaction, le tribunal peut prononcer l'état de cessation des paiements ayant pour conséquence le redressement de l'entreprise. Après l'observation de l'entreprise si malgré l'établissement du plan de redressement, la situation perdure, le tribunal pourra prononcer la cession ou la liquidation judiciaire de l'entreprise.

Conclusion

Néanmoins les enquêtes réalisées au Maroc ont montré la méconnaissance et le faible usage de ces mécanismes préventifs par les dirigeants d’entreprises, car ils sont inadaptés à leur contexte économique, social et culturel. A l’exemple des réformes des procédures collectives entreprises par le législateur français entre 1994 et 2008, une réforme approfondie de la loi marocaine relative à la prévention et au règlement amiable est nécessaire afin de les rendre plus efficaces et accessibles.

Météo des entreprises Défaillances d'entreprises

Nombre de défaillances Novembre 2016 : 803 Nombre de défaillances depuis Janvier 2016 : 5 830 Nombre de défaillances sur 12 mois glissants : 6 588

Nombre de défaillances Novembre 2016 : 803 Nombre de défaillances depuis Janvier 2016 : 5 830 Nombre de défaillances sur 12 mois glissants : 6 588 Évolution mois Novembre / Octobre : +47.9 % ( augmentations des défaillants en fin d’année due aux (cloture du bilan // créanciers plus éxigent..)

Merci Pour Votre Attention

Recommandation : ❏ -

Développement de la couverture de la sécurité sociale :

Réduire l’écart entre les salariés potentiellement assujettis au régime de la CNSS et ceux couverts aujourd’hui

A travers : ●

-

L'intégration du secteur informel dans les circuits de la S.S

● L’encouragement de la participation de la femme à l'emploi Etablir une vision plus claire de la couverture sociale des différentes populations du secteur privé

– Améliorer le niveau des prestations actuelles et mettre en place de nouveaux produits