Le Christ Dans Toutes Les Écritures [PDF]

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Zitiervorschau

A. M. HODGKIN

Le Christ dans

toutes les Écritures Traduit de l'Anglais par Mme CONTESSE-VERNIER 2e Édition française « Et commençant par Moïse et tous les prophètes, Il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait. » (LUC 24: 27) INSTITUT BIBLIQUE 33, GRANDE RUE, NOGENT-SUR-MARNE (SEINE), et dans toutes les Librairies protestantes. -1924 -

Setembre 2008 Fac-similé de la couverture

Table des matières PRÉFACE DE LA SECONDE ÉDITION FRANÇAISE PRÉFACE DE LA SECONDE ÉDITION ANGLAISE I INTRODUCTION I. LE TÉMOIGNAGE DU CHRIST AUX ÉCRITURES Il. LE TÉMOIGNAGE DES ÉCRITURES AU CHRIST II LE CHRIST DANS LE PENTATEUQUE

III

IV

V

I. LA GENÈSE II. L'EXODE III. LE LÉVITIQUE IV. LES NOMBRES V. LE DEUTÉRONOME LE CHRIST DANS LES LIVRES HISTORIQUES I. JOSUÉ II. JUGES III. RUTH IV. LES SIX LIVRES DES ROIS V. 1 SAMUEL VI. 2 SAMUEL VII. 1 ROIS VIII. 2 ROIS IX. 1 CHRONIQUES X. 2 CHRONIQUES XI. ESDRAS XII. NÉHÉMIE XIII. ESTHER LE CHRIST DANS LES LIVRES POÉTIQUES I. JOB II. LES PSAUMES III. LES PROVERBES IV. L'ECCLÉSIASTE V. LE CANTIQUE DES CANTIQUES V. CHRIST DANS LES PROPHÈTES I. COUP D'OEIL GÉNÉRAL SUR LA PROPHÉTIE II. ESAÏE III. JÉRÉMIE IV. LAMENTATIONS V. EZÉCHIEL VI. DANIEL VII. LES PETITS PROPHÈTES VIII. OSÉE IX. JOËL X. AMOS XI. ABDIAS XII. JONAS XIII. MICHÉE XIV. NAHUM XV. HABAKUK XVI. SOPHONIE XVII. AGGÉE XVIII. ZACHARIE XIX. MALACHIE

VI

LE CHRIST DANS SA VIE SUR LA TERRE LES ÉVANGILES VII LE CHRIST DANS SA PUISSANCE DE RÉSURRECTION LES ACTES DES APÔTRES VIII LE CHRIST DANS LA GLOIRE FUTURE L'APOCALYPSE

Le Christ dans toutes les Écritures

INTRODUCTION (1) I. LE TÉMOIGNAGE DU CHRIST AUX ÉCRITURES « Abraham a tressailli de joie de ce qu'il verrait mon jour. » - « Moïse a écrit de moi. » - « David m'appelle Seigneur. » (Jean 8: 56 ; 5: 46 ; Matthieu 22: 43). Nous avons, dans ces paroles de notre Sauveur, une autorité plus que suffisante pour le chercher dans l'Ancien Testament, et la confirmation de la vérité des Écritures elles-mêmes. Pour nous qui croyons que le Christ est vraiment Dieu, aussi bien que vraiment Homme, sa parole à cet égard est pleine d'autorité. Jésus n'aurait pas dit : « Abraham s'est réjoui de ce qu'il verrait mon jour », si Abraham avait été un personnage mythologique ; Jésus n'aurait pas dit : « Moïse a écrit de moi », si les livres de Moïse avaient été écrits des centaines d'années après Moïse ; Jésus n'aurait pas cité le cent-dixième Psaume pour prouver que David l'avait appelé « Seigneur », si ce Psaume avait été écrit au temps des Macchabées. Le fait que notre Seigneur en réfère aux livres de Moïse est un témoignage particulièrement démonstratif. Ce n'est pas une simple allusion en passant ; toute la force réitérée de l'argument réside dans le fait qu'Il considérait Moïse, non pas comme un simple titre sous lequel ces livres étaient connus, mais comme ayant joué personnellement dans l'histoire le rôle qu'ils rapportent, et comme étant l'auteur de la législation qu'ils contiennent. « Moïse ne vous a-t-il pas donné la loi ? » (Jean 7 : 19). « Si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, car il a écrit de moi. Mais, si vous ne croyez pas à ses écrits, comment croirez-vous à mes paroles ? » (Jean 5: 46). Il condamnait les traditions au moyen desquelles les Pharisiens étouffaient les lois et l'enseignement de Moïse, « annulant ainsi la parole de Dieu » (Marc 7 : 13). Il dit au lépreux : « Va te montrer au prêtre et présente l'offrande que Moïse a prescrite. » (Matthieu 8 : 4). On trouve cette ordonnance de Moïse au coeur même du code sacerdotal, que certains prétendent avoir été fabriqué après l'époque de Moïse (2). Par une étude minutieuse des Évangiles, nous ne pouvons éviter de constater que les textes de l'Ancien Testament étaient sans cesse sur les lèvres du Christ parce qu'ils étaient toujours dans son coeur. À l'heure de la tentation au désert, Il fut vainqueur de Satan, non par une manifestation quelconque de la gloire divine ; non par une puissance que nous ne pouvons nous-mêmes exercer ; pas même par ses propres paroles ; mais en se rejetant sur la Parole écrite, qui a fortifié les saints de bien des âges, nous montrant ainsi comment nous pouvons, nous aussi, rencontrer et terrasser notre grand adversaire. Il est particulièrement réconfortant de remarquer que c'est dans le Deutéronome que le Seigneur choisit, - (telles « des pierres polies du torrent »), ses trois réponses concluantes au tentateur. (Deut. 8: 3 ; 6: 13-14 ; 6 : 16.) Et pourtant on nous dit que ce Livre du Deutéronome est une pieuse invention du temps de Josias : alors ; nous dit-on, pour donner plus de poids au projet de réformes que ce roi préconisait, on prétendit que Moïse en était l'auteur ! Notre Seigneur (qui est la vérité même) aurait-il ainsi sanctionné un livre plein de mensonges, et l'aurait-il utilisé au moment critique de sa lutte avec le diable ? Et le « père du mensonge » n'aurait-il pas su parfaitement que le livre était un faux ? Quand Christ commença son ministère public, dans la synagogue de Nazareth, avec les paroles d'Esaïe : « l'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres », Il dit : « Aujourd'hui cette parole de l'Écriture que vous venez d'entendre, est accomplie. » (Luc 4 : 17-21.) Dans le Sermon sur la Montagne, le Seigneur dit : « Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes ; je suis venu non pour les abolir, mais pour les accomplir. Car, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu'à ce que tout soit arrivé. » (Matth. 5 : 17-19). De nos jours, nous avons beaucoup de livres sur la Bible, mais très peu d'étude des Écritures mêmes. Un examen sérieux de ce que Jésus Lui-même dit de l'Ancien Testament, en demandant la lumière du Saint-Esprit sur cette étude, récompenserait richement l'étudiant de la Bible. Bien peu se rendent compte de la quantité de citations de l'Ancien Testament que le Seigneur a faites. Il parle de vingt personnages de ces livres et il cite dix-neuf de ces derniers. Il parle de la création de l'homme, de l'institution du mariage, de l'histoire de Noé, d'Abraham, de Lot, de la destruction de Sodome et de Gomorrhe telle qu'elle est décrite dans la Genèse ; il fait allusion à l'apparition de Dieu à Moïse dans le buisson, à la manne, aux dix commandements, à la dîme mentionnée dans l'Exode. Il cite la loi cérémonielle pour la purification des lépreux, et la grande loi morale : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », toutes deux contenues dans le Lévitique. Il rappelle l'histoire du serpent d'airain, et la loi concernant les voeux, dans les Nombres. Nous avons déjà insisté sur la triple citation du Deutéronome. Il rappelle la fuite de David vers le grand-prêtre à Nob, la gloire de Salomon et la visite de la reine de Séba, le séjour d'Élisée chez la veuve de Sarepta, la guérison de Naaman et le meurtre de Zacharie, dans les livres historiques. Quant aux Psaumes et aux écrits prophétiques, l'autorité divine du Seigneur est, si possible, encore plus profondément marquée à leur égard qu'à l'égard de tous les autres livres de l'Ancien Testament (3).

« N'avez-vous pas lu » ou « il est écrit », est la base de l'argumentation constante du Christ. « L'Écriture ne peut être violée » ; « les Écritures rendent témoignage de moi » ; « il faut que l'Écriture soit accomplie » constituent ses assertions réitérées. Questionné sur la résurrection, Jésus répond : « Vous êtes dans l'erreur, parce que vous ne comprenez pas les Écritures. N'avez-vous pas lu ce que Dieu vous a dit - Je suis le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob ? » (4). Le Seigneur attribue ici le scepticisme des Sadducéens, en partie à leur manque de compréhension des Écritures. Il prouve le fait de la résurrection d'après la Bible et il affirme que les paroles même de Dieu y sont contenues. (Matthieu 22 : 29-32). À mesure qu'Il s'approchait de la Croix, le témoignage de notre Sauveur aux Écritures prend une importance encore plus sacrée : « Voici, nous moutons à Jérusalem et tout ce qui a été écrit par les prophètes au sujet du Fils de l'Homme s'accomplira. » (Luc 18 : 31). Car je vous le dis, il faut que cette parole qui est écrite s'accomplisse en moi : « Il a été mis au rang des malfaiteurs. Et ce qui me concerne est sur le point d'arriver. » (Luc 22 : 37). La nuit de la trahison, dans l'ombre du Jardin des Oliviers, le Sauveur, par trois fois, rappelle l'accomplissement des prophéties qui le concernent. (Voyez Matth. 26 : 31-53-54 ; Marc 14 : 48-49). Trois des sept paroles de la Croix sont dans les termes mêmes des Écritures, et Il meurt avec l'une d'elles sur les lèvres. Mais peut-être que le témoignage le plus probant de tous est celui que le Christ rend à l'Ancien Testament, après sa résurrection. Le jour même où Il se releva d'entre les morts, Il dit au deux disciples qui allaient à Emmaüs : « O hommes sans intelligence, et dont le coeur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses et qu'il entrât dans sa gloire ? Et commençant par Moïse et tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait. » (Luc 24: 25-27). Non seulement il sanctionnait les Écritures, mais aussi la méthode d'interprétation qui trouve, tout au travers du Vieux Testament, un témoignage au Messie du Nouveau. C'est ainsi que, dès le premier jour du retour de Notre Seigneur, il revient à sa première méthode d'instruction, avec plus d'insistance que jamais, prouvant ses droits, non seulement par Sa victoire personnelle sur la mort, mais plus encore par le témoignage des Écritures. « Après ceci, Jésus apparut aux onze et dit (Luc 24: 44-46) : « C'est là ce que je vous disais, lorsque j'étais encore avec vous, qu'il fallait que s'accomplît tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les Prophètes et dans les Psaumes. Alors, il leur ouvrit l'esprit, afin qu'ils comprissent les Écritures. » Même ceux qui voudraient limiter la sagesse et la connaissance du Christ pendant qu'Il était sur la terre, n'appliqueraient pas cette opinion à la période qui a suivi sa résurrection. Jean dit : « Quand je le vis je tombai à ses pieds comme mort, Il posa sur moi sa main droite, en disant, : Ne crains point ! Je suis le premier et le dernier, et le vivant. J'étais mort ; et voici, je suis vivant aux siècles des siècles. Je tiens les clefs de la mort et du séjour des morts. » Apoc. 1 : 17-18). Et encore : « Voici ce que dit le Saint, le Véritable, celui qui a la clef de David, celui qui ouvre, et personne ne fermera, celui qui ferme, et personne n'ouvrira. » (Apoc. 3 : 7). Ici, il cite deux parties du livre d'Esaïe ; dans le chapitre 44 : 6, qui dit : « Ainsi parle l'Éternel, roi d'Israël et son rédempteur, l'Éternel des armées : je suis le premier et je suis le dernier, et hors moi il n'y a point de Dieu » ; et dans le chapitre 22 : 22 : « Je mettrai sur son épaule la clef de la maison de David ; quand il ouvrira, nul ne fermera ; quand il fermera, nul n'ouvrira. » En vérité, non seulement la clef de la vie et de la mort, mais aussi celle des Écritures, est mise sur ses épaules, et Il révèle toujours la signification du livre à ceux qui sont assez humbles pour lui ouvrir complètement leurs coeurs. Table des matières Page précédente: PRÉFACE DE LA SECONDE ÉDITION FRANÇAISE - PRÉFACE DE LA SECONDE ÉDITION ANGLAISE Page suivante: LE TÉMOIGNAGE DES ÉCRITURES AU CHRIST

(1) Note du traducteur : Nous avons employé, pour les citations bibliques, la version Segond révisée, sauf lorsque les versions, Synodale et Darby nous ont paru traduire avec une nuance plus exacte la pensée que l'auteur de cet ouvrage a voulu mettre en relief. Dans ces cas-là, nous l'avons indiquée dans le texte, par les signes (v. S) et (D.) Quant aux ouvrages que l'auteur cite comme références dans la marge, quoique la plupart d'entre eux ne soient pas traduits dans notre langue, nous les avons indiqués quand même, et cela, pour deux raisons. Tout d'abord, beaucoup de lecteurs français sont assez familiers avec l'anglais pour connaître ou consulter ces travaux ; ensuite, parce que l'érudition et la valeur morale de ces auteurs leur ont valu une autorité considérable dans leur pays. Les initiales qui suivent les noms sont celles de leurs titres universitaires. Les citations bibliques sont en chiffres arabes. Le premier indique le chapitre ; les autres indiquent les versets. Ainsi Jean 8 : 56, signifie : chapitre

8, verset 56. (2) Voir Old Testament Criticism and the Rights of the Unlearned, par J. Kennedy. M.A. D.D. (3) Voir The Continuity of Scripture. W. Page Wood. (4) The Saviour's Bible, Newman Hall. L.L.B., D.D.

Le Christ dans toutes les Écritures

INTRODUCTION Il. LE TÉMOIGNAGE DES ÉCRITURES AU CHRIST

En regardant vers l'avenir, depuis les âges les plus reculés, les serviteurs de Dieu ont vu Celui qui devait venir ; et, à mesure que le temps approchait, cette vision devint si claire qu'il nous serait presque possible de décrire la vie du Christ sur la terre, d'après les Écritures de l'Ancien Testament, desquelles Il a dit Lui-même : « Elles rendent témoignage de moi. » L'espoir d'Israël était porté vers une figure centrale, L'oeuvre de la rédemption du monde devait s'accomplir par le moyen d'un Homme, le Messie promis. C'est lui qui devait écraser la tête du serpent (Genèse, 3 : 15). Il devait descendre d'Abraham (Genèse, 22 : 18), et de la tribu de Juda (Genèse, 49 : 10). Israël attendait et vit d'abord une grande lumière resplendir sur le peuple qui habitait le pays de l'ombre de la mort (Esaïe, 9 : 2). Et comme il regardait, il vit qu'un enfant devait naître, un Fils devait être donné (verset 6) ; et avec un étonnement croissant, voici que des noms apparurent, décrivant la nature de l'enfant. L'Admirable. Admirable (1), en vérité dans sa naissance, car jamais l'avènement d'aucun autre enfant ne fut salué par les armées du ciel ; sa naissance d'une vierge (Esaïe, 7 : 14) et l'apparition de l'Étoile (Nombres, 24 : 17) étaient également admirables. Ce caractère augmente encore, à mesure qu'il arrive à l'âge d'homme et à son apogée dans la parfaite sainteté. Conseiller (Col. 2 : 3). Dieu puissant, Père éternel. Ici, apparaît en Israël la connaissance anticipée du Messie, en tant que Dieu manifesté en chair : Emmanuel - Dieu avec nous (Esaïe, 7 : 14). Comme Jésus Lui-même le dit : « Moi et le Père nous sommes un » (Jean, 10 : 30). Le nom qui suit : Le Prince de Paix, appartient spécialement à Jésus, car « Il est notre Paix ». Sa naissance apporta la paix sur la terre, et en la quittant, Il laissa la paix à ses disciples, « ayant fait la paix par le sang de sa croix ». Puis, le prophète voit l'enfant qui devait naître sur le trône de David son Père, et le développement glorieux de son royaume. Quoique issu d'une dynastie royale, il devra connaître l'humiliation (Esaïe 11 : 1). Nous avons ici un aperçu de son abaissement et de sa pauvreté. Et maintenant, les prophètes, l'un après l'autre, complètent le tableau, chacun d'eux y ajoutant un coup de pinceau fulgurant. Michée voit la petite bourgade où Jésus naîtra et nous dit que c'est Bethléem (Michée, 5 : 2 ; Matthieu, 2 : 6). Esaïe voit l'adoration des Mages (Esaïe, 9 : 3 ; Matthieu, 2 - 11). Jérémie décrit le massacre des innocents (Jér. 31 : 15 ; Matth. 2 : 17-18). Osée prédit la fuite en Egypte (Osée, 11 : 1 ; Matth. 2: 15). Esaïe dépeint sa douceur et son humilité (chap. 42 : 2 ; Matth. 11 : 29), et la sagesse et le savoir que Jésus manifesta pendant toute sa vie, depuis l'âge de sa conversation avec les docteurs dans le temple. De nouveau, quand il chassa les vendeurs du temple, les paroles du Psalmiste reviennent immédiatement à la mémoire de ses disciples (Ps. 49 : 9 ; Jean, 11 : 17). Esaïe le décrit prêchant la bonne nouvelle aux débonnaires, consolant les coeurs brisés, rendant la liberté aux captifs, donnant l'huile de joie au lieu de deuil et le vêtement de louange au lieu d'un esprit abattu (Esaïe, 61 : 1-3 ; Luc, 4 : 16-21). Le deuil était changé en joie lorsque Jésus apparaissait devant la mort. La pauvre femme que Satan tenait liée depuis dix-huit ans, fut rendue libre à sa parole. Son Évangile était vraiment un message de bonne nouvelle. Esaïe entrevoit même la scène la plus exquise de toutes, le Bon Berger bénissant les petits enfants. (Esaïe, 40 : 11) : « Comme

un berger, il paîtra son troupeau ; par son, bras il rassemblera les agneaux et les portera dans son sein ; il conduira doucement celles qui allaitent. » (Marc, 10 : 16). Puis Zacharie chante (Zach. 9 : 9) : « Réjouis-toi avec transports, fille de Sion, pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici, ton roi vient à toi ; il est juste et ayant le salut, humble et monté sur un âne, et sur un poulain, le petit d'une ânesse. » (D.) Un Psaume ajoute les hosannahs des enfants (Ps. 8 : 3). « Par la bouche des enfants et de ceux qui sont à la mamelle tu as fondé ta gloire, pour confondre tes adversaires, pour imposer silence à l'ennemi et au vindicatif. » (Matth. 21 : 16). Les prophètes prévoyaient le caractère et la portée de l'oeuvre du Sauveur. La lumière qui devait resplendir sur Sion serait pour le monde entier. Juifs et Gentils seraient bénis de la même manière. L'Esprit de Dieu se répandrait sur toute chair (Joël, 2 : 28 ; Esaïe, 52 : 10) : « L'Éternel découvre le bras de sa sainteté aux yeux de toutes les nations, et toutes les extrémités de la terre verront le salut de notre Dieu. » L'image d'un Messie victorieux et triomphant était familière aux Juifs du temps du Sauveur. Ils étaient si absorbés par ce côté de son caractère, que lorsqu'Il vint ils ne le reconnurent point, et Jean-Baptiste dit : « Il en est Un au milieu de vous que vous ne connaissez pas. » Mais ils auraient dû le reconnaître, car si les prophètes avaient annoncé sa gloire, ils avaient parlé non moins clairement de son abaissement, de son rejet, de ses souffrances. Voici, dit Esaïe (Esaïe, 52 : 13) : « Mon serviteur prospérera ; il montera, il s'élèvera bien haut. » Et soudain, que voit-il ? (Esaïe, 52 : 14) : « De même qu'il a été pour plusieurs un sujet d'effroi, tant son visage était défiguré, tant son aspect différait de celui des fils de l'homme... » Et comment peindrons-nous l'étonnement du prophète à mesure que la vision du cinquantetroisième chapitre se déroule devant lui dans toute la majesté du Messie qui souffre ! De la racine de Jessé s'élève un frêle rejeton dont Israël ne voudra pas. (Esaïe, 53 : 3) : « Méprisé et abandonné des hommes, Homme de douleur et habitué à la souffrance, semblable à celui dont on détourne le visage, nous l'avons dédaigné, nous n'avons fait de lui aucun cas. » Le regard du voyant, toujours fixé sur l'avenir, contemple le saint persécuté (verset 7) : « Il a été maltraité et opprimé, et il n'a point ouvert la bouche, semblable à un agneau qu'on mène à la boucherie, à une brebis muette devant ceux qui la tondent, il n'a point ouvert la bouche. » (Voyez Matth. 27 : 12-14). Il le voit mourir de mort violente, car (verset 8) « Il a été enlevé par l'angoisse et le châtiment ; et parmi ceux de sa génération qui a cru qu'il était retranché de la terre des vivants et frappé pour les péchés de mon peuple ? » Daniel reprend la même pensée et nous dit (Daniel 9 : 26) : « Après les soixante-deux semaines, un oint sera retranché, et il n'aura pas de successeur. » Et maintenant de nouveau, un choeur de prophètes s'élève pour nous parler de la mort du Messie. Le Psalmiste le voit trahi par un de ses disciples (Ps. 41 : 9) : « Celui-là même avec qui j'étais en paix, qui avait ma confiance et qui mangeait mon pain, lève le talon contre moi. » Zacharie nous parle des trente pièces d'argent qui furent le prix de la trahison et ajoute : L'Éternel me dit : « Jette-le au potier, ce prix magnifique auquel ils m'ont estimé ! Et je pris les trente sicles d'argent, et je les jetai dans la maison de l'Éternel pour le potier. » (Zach. 11 : 12-13 ; Matth. 27: 3-10). Zacharie voit aussi les brebis dispersées et le Berger frappé (chap. 13 : 7 ; Matth. 26 : 3156). Esaïe le voit mené d'un tribunal à l'autre (chap. 53 : 8 ; Jean, 18 : 24-28). Le Psalmiste prédit des faux témoins appelés contre lui (Ps. 27 : 12 ; Matth. 26 : 59-60). Esaïe voit qu'on

le frappe et qu'on lui crache au visage (chap. 50 : 6 ; Matth. 26 : 67, et 27 : 26-30). Le Psalmiste décrit sa mort par la crucifixion (Ps. 22 : 16) : « Car des chiens m'environnent, une bande de scélérats rôdent autour de moi, comme un lion, pour saisir mes mains et mes pieds. » Dans Esaïe, 53 : 12 et Luc, 23 : 34, nous constatons que sa mise au rang des malfaiteurs et sa prière pour ses meurtriers ont été prédites. Et le Psalmiste a une vision si claire, qu'elle comprend même les détails : ceux qui se moquent en passant (Ps. 22 : 6, 8 ; Matth. 27 : 39-44) ; les soldats qui se partagent ses vêtements et tirent sa robe au sort (Ps. 22 : 18 ; Jean 19 23-24) ; sa soif étanchée avec du vinaigre (Ps. 69 : 21 ; Jean 19 28-29). D'une oreille attentive, il entend le cri d'angoisse (Ps. 22: 1) « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné et t'éloignes-tu sans me secourir, sans écouter mes plaintes ? » (Matth. 27 : 46) et ses paroles dernières (Ps. 31 : 5 ; Luc, 23 46) : « Jésus s'écria d'une voix forte : Père, je remets mon esprit entre tes mains. » Enseigné par le Saint-Esprit, le Psalmiste écrit ces mots (Ps. 69 : 20) : « L'opprobre me brise le coeur. » Jean nous dit que quoique les soldats eussent rompu les jambes des deux brigands (Jean 19 : 32-37) : « s'étant approchés de Jésus, et le voyant déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes, mais un des soldats lui perça le côté avec une lance et aussitôt il en sortit du sang et de l'eau... Ces choses sont arrivées, afin que l'Écriture fût accomplie : « aucun de ses os ne sera brisé ». Et ailleurs, l'Écriture dit encore : « Ils verront celui qu'ils ont percé. » (Exode, 12 : 46 ; Ps. 34 : 20 ). Esaïe nous dit que : « on a mis son sépulcre parmi les méchants, son tombeau parmi les orgueilleux, quoiqu'il n'eût point commis de violence et qu'il n'eût point eu de fraude dans sa bouche » (Esaïe, 53 : 9 ; Matth. 27 : 57-60). Mais la vision des prophètes s'étend au-delà de la Croix et de la tombe ; elle embrasse la résurrection, l'ascension et le triomphe final du Sauveur. David chante (Ps. 16: 10-11) : « Car tu ne livreras pas mon âme au séjour des morts, tu ne permettras pas que celui qui t'aime voie la fosse. Tu me feras connaître le sentier de la vie ; il y a d'abondantes joies devant ta face, des délices éternelles à ta droite. » Et Esaïe, après avoir prophétisé l'humiliation et la mort du Messie, termine la même prédiction par ces remarquables paroles (Esaïe 53 : 10-11) : « Il a plu à l'Éternel de le briser par la souffrance... Après avoir livré sa vie en sacrifice pour le péché, il verra une postérité et prolongera ses jours ; et l'oeuvre de l'Éternel. prospérera entre ses mains. Délivré des tourments de son âme, il rassasiera ses regards ; par sa sagesse, mon serviteur juste justifiera beaucoup d'hommes, et il se chargera de leurs iniquités. » Depuis les temps les plus reculés, les saints ont regardé en avant, vers des événements qui sont encore, même pour nous, dans l'avenir (Jude, 14) : « C'est aussi pour eux qu'Énoch, le septième depuis Adam, a prophétisé, en ces termes : Voici, le Seigneur est venu avec ses saintes myriades, pour exercer un jugement contre tous. » Le patriarche Job dit (Job, 19 : 2526) : « Pour moi, je sais que mon Rédempteur est vivant, qu'à la fin il se lèvera sur la terre. Oui, quand cette enveloppe de mon corps sera détruite, quand je serai dépouillé de ma chair, je verrai Dieu ! » (V. S.) Zacharie eut la vision du Seigneur debout sur le Mont des Oliviers, Roi sur toute la terre, et tous ses saints avec Lui. (Zach. 14 : 4-9) Et comme les prophéties du passé ont eu leur accomplissement celles de l'avenir auront certainement le leur (Hébreux, 2 : 8-9) : « Nous ne voyons pas encore maintenant que toutes choses lui soient soumises ; mais nous voyons Jésus couronné de gloire et d'honneur. » Et il dit : « Oui, je viens bientôt, Amen. Viens, Seigneur Jésus. »

Table des matières Page précédente: LE TÉMOIGNAGE DU CHRIST AUX ÉCRITURES Page suivante: LE CHRIST DANS LE PENTATEUQUE (1) D'après la version anglaise qui traduit par Wonderful, ce mot serait mieux rendu en français par Merveilleux. On ne le trouve dans notre langue que dans la version Darby. (Trad.).

Le Christ dans toutes les Écritures

Il. LE CHRIST DANS LE PENTATEUQUE I. LA GENÈSE De tous les livres de la Bible, la Genèse est, à plusieurs points de vue, le plus important. Presque toutes les vérités de la révélation divine y sont contenues en principe. « Au commencement Dieu. » Le tout premier mot donne à Dieu la place à laquelle Il a droit. « Au commencement Dieu créa les cieux et la terre... Et Dieu dit : Faisons l'homme à notre image, d'après notre ressemblance » (Genèse, 1 : 1-26). Ici nous avons les verbes créa et dit au singulier ; le nom de Dieu au pluriel: Elohim, et le pronom pluriel : nous. « Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu. et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle. » (Jean, 1 : 1-3). « L'Éternel m'a créée la première de ses oeuvres, avant ses oeuvres les plus anciennes. J'ai été établie depuis l'éternité, dès le commencement, avant l'origine de la terre. Lorsqu'il posa les fondements de la terre, j'étais à l'oeuvre auprès de Lui » (Prov. 8 : 22-29). « Père, je veux que là où je suis, ceux que tu m'as donnés soient aussi avec moi, afin qu'ils voient ma gloire, la gloire que tu m'as donnée, parce que tu m'as aimé avant la fondation du monde. » (Jean, 17 : 24). Ainsi, dès le commencement de toutes choses, nous voyons notre éternel Sauveur, le Fils de Dieu, « qu'il a établi héritier de toutes choses. » (Héb. 1 : 2). Comme son nom l'indique, la Genèse est le « livre des commencements. » 1. Le commencement de la Création. - Le récit de la Création révèle l'unité, la puissance et la personnalité de Dieu. Elle dément l'athéisme - au commencement Dieu. Elle dément le polythéisme - un Dieu, non pas plusieurs. Elle dément le panthéisme - Dieu est avant toutes choses et indépendamment d'elles. Elle dément le matérialisme - la matière n'est pas Dieu. Elle dément l'éternité de la matière. Au commencement Dieu la créa. Elle dément le fatalisme - Dieu, ici comme partout, agit dans la liberté de son être éternel. « Au commencement Dieu créa les cieux et la terre. » Dans cette simple affirmation, nous

avons la théorie biblique de l'origine de l'univers matériel ; et elle donne à la foi un fondement raisonnable. Les théories, quant à la méthode, peuvent varier, mais les vérités essentielles demeurent. Par cette affirmation majestueuse et sublime, la raison est satisfaite, comme elle ne pourrait l'être par aucune théorie qui laisserait Dieu hors de la question et viendrait ensuite déclarer que la cause première fut plus ou moins le résultat d'un accident ; ou encore qu'il peut exister des lois sans un esprit qui les ait promulguées, ou l'ordre sans la pensée (1). « À mesure que le temps s'écoule et que des hommes réfléchis en arrivent à mieux connaître la vérité en ce qui concerne le merveilleux univers dans lequel nous vivons, ils se rapprochent toujours davantage du récit de Moïse. Jamais, peut-être, dans l'histoire des recherches scientifiques, le premier chapitre de la Genèse ne parut aussi solide et triomphant qu'aujourd'hui. » (2) Si l'harmonie ne semble pas absolument complète. c'est seulement parce que nous avons encore beaucoup à apprendre. Les théories de la science évoluent continuellement et peuvent contredire les Écritures, mais non pas les faits avérés. De même, notre interprétation de la Bible peut contredire la science parce que nous l'interprétons peut-être mal, mais les faits tels qu'ils sont rapportés dans les Écritures s'accorderont un jour d'une façon absolue avec les faits tels qu'ils apparaissent dans la Nature. En attendant, il est remarquable de constater que, l'une après l'autre, les découvertes scientifiques prouvent l'authenticité des affirmations bibliques, enveloppées comme elles le sont d'un langage exquis dans sa simplicité. Par exemple, Herbert Spencer parle de cinq facteurs comme étant « les formes les plus générales dans lesquelles les manifestations de l'Inconnu sont subdivisibles ». Ces cinq formes sont : l'Espace, le Temps, la Matière, le Mouvement, la Force. Le Saint-Esprit nous a donné ces cinq manifestations de la puissance créatrice de Dieu dans les deux premiers versets de la Bible Au commencement,

le Temps

Dieu créa les cieux

l'Espace

Et la terre.

la Matière

Et l'Esprit de Dieu

la Force

se mouvait...

le Mouvement (3)

« C'est par foi que nous reconnaissons que le monde a été formé par la parole de Dieu, en sorte que ce qu'on voit n'a pas été fait de choses visibles » (Héb. 11 ; 3). Ainsi Dieu préparait notre planète à devenir la demeure de l'homme et, par dessus tout, la scène où se déroulerait la suprême révélation de la rédemption en Jésus-Christ. La Genèse nous donne : 2. Le commencement de la Race humaine (1 : 26-27 ; 2 : 7) L'esquisse des divisions de la Race, donnée dans le 10e chapitre de la Genèse, est en harmonie avec les dernières théories

de l'ethnologie. 3. L'origine du Sabbat. 4. L'origine du Mariage. 5. Le commencement du Péché et de la Mort. Dès le début de l'histoire humaine, le grand ennemi de l'homme nous est présenté ; le diable et son vrai caractère sont révélés : ruse et mensonge. Le résultat de la chute de nos premiers parents est manifeste dans la haine de Caïn pour son frère, avec le meurtre pour dénouement : « Et pourquoi le tua-t-il ? Parce que ses oeuvres étaient mauvaises et que celles de son frère étaient justes » (1 Jean 3: 12). L'esprit de Caïn est constaté dans toute la succession des incrédules jusqu'à aujourd'hui. Ils refusent d'obéir à Dieu, et détestent ceux qui se soumettent à Lui. Caïn haïssait Abel, Ismaël haïssait Isaac, Ésaü haïssait Jacob. Les enfants de Jacob haïssaient Joseph, et cet esprit de Caïn a atteint son apogée dans la haine du monde à l'égard du Christ, le vrai Abel, qui s'est offert Lui-même en sacrifice pour le péché. Encore aujourd'hui, l'esprit de Caïn hait tout ceux qui cherchent le salut dans cette offrande unique (4). L'inimitié du coeur humain envers Dieu a atteint son point culminant à la Croix. Le monde entier y était réuni. (Actes 4 : 2627) : « Les rois de la terre se sont soulevés, et les princes se sont ligués contre le Seigneur et contre son Oint. En effet, contre ton saint serviteur Jésus, que tu as oint, Hérode et Ponce Pilate se sont ligués dans cette ville avec les nations et avec le peuple d'Israël. » L'inscription au-dessus de la Croix était écrite en grec, en latin et en hébreu, les trois principales langues du jour ; la langue des nations païennes, celle des gouverneurs des Gentils, et celle du peuple élu, comme pour envelopper le monde entier dans la culpabilité. C'était aussi une prophétie de la souveraineté universelle du Roi des rois. 6. Le commencement de la Grâce, indiquée dans la promesse d'un Rédempteur, dans l'institution du sacrifice et dans l'Alliance de Dieu. Comme la rédemption de l'homme la restauration de l'image divine, perdue dans la chute, est le grand but de la révélation biblique ; nous trouvons son commencement, ici, dans la Genèse. « Les deux premiers chapitres de la Bible parlent de l'innocence de l'homme, de ce qu'il était avant de tomber. Les deux derniers chapitres de la Bible nous parlent de la sainteté de l'homme, de ce qu'il deviendra ; le péché n'y est pas mentionné, excepté le fait qu'il sera formellement exclu de la sainte Cité. Tous les chapitres intermédiaires, le livre entier d'un bout à l'autre, parlent du conflit entre Dieu et le péché. » (Maynard). 7. Le commencement de la Race élue. La Genèse nous montre la ruine complète de l'homme. Adam tomba. Dieu donna à la race un nouveau point de départ en son serviteur Noé. Mais la nouvelle race tomba de nouveau, et finit dans l'idolâtrie générale. Alors Dieu appela Abraham et, depuis celte époque, Il agit vis-à-vis de l'humanité par le moyen du peuple choisi. Mais le peuple choisi s'égare à son tour et, à la fin de l'histoire de l'Ancien Testament, nous voyons l'Éternel en rapport seulement avec le reste fidèle. Le Livre de la Genèse se divise de lui-même en deux parties : La première, chap. 1 à 11 : un récit très bref mais très complet, de l'histoire du monde depuis

la création jusqu'à la confusion des langues. La seconde, du chap. 12 à 50 raconte l'histoire d'Abraham et de sa famille jusqu'à la mort de son arrière-petit-fils Joseph. I. PROPHÉTIES. - Nous avons la glorieuse promesse (G. 3 : 15) de la Semence de la femme qui devait écraser la tête du serpent, quoique le serpent dût la blesser au talon. L'accomplissement est résumé dans Hébreux 2 : 9-14. Et les promesses répétées à Abraham au sujet des bénédictions accordées par le moyen de sa postérité au monde entier : (Genèse 22 : 18) « Toutes les nations de la terre voudront être bénies en ta postérité, parce que tu as obéi à ma voix. » (Voyez aussi chap. 12 : 3, 17 : 7, 21 : 12). Cette promesse fut renouvelée à Isaac (Genèse 26 : 4) et de nouveau à Jacob, (28 : 14). Puis enfin par la bénédiction à Juda (Genèse 49 : 9-10) : « Juda est un jeune lion. » Le Seigneur Jésus est le lion de la tribu de Juda : (Apoc. »5 : 5). « Le sceptre (ou le bâton de commandement) ne sera pas enlevé de Juda jusqu'à ce que le silo vienne, et il rassemblera tous les peuples. » Silo, qui veut dire « l'homme du repos ou de la paix » ou « duquel c'est le droit » : (Luc 1 : 32). « Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père. » II. TYPES. - Dans la Genèse, nous avons des personnages qui sont des types allégoriques du Christ : Adam comme chef de race et aussi par contraste. Adam, tenté par Satan, tombe (Genèse 3). Christ, tenté par Satan, triomphe (Romains 5 : 19). « Car, comme par la désobéissance d'un seul homme beaucoup ont été rendus pécheurs, de même par l'obéissance d'un seul beaucoup seront rendus justes. » Melchisédek (Gen.14:1720). Melchisédek. Roi de justice.

Alors le roi régnera selon la Justice, et les princes gouverneront avec droiture. (Esaïe 32 : 1).

Roi de Salem, Roi de Paix.

Son nom sera Prince de Paix. (Esaïe 9 : 56)

Roi et Sacrificateur.

Il s'assiéra et dominera sur son trône et Il sera prêtre. (Zach. 6 : 13). (Les deux fonctions ne sont réunies qu'en Christ).

Rendu semblable au Fils de Un Grand Prêtre suprême qui a traversé Dieu. les cieux, Jésus le Fils de Dieu. (Hébr. 4 : (Héb. 7.3). 14). N'ayant ni commencement de jour ni fin de vie. (Héb. 7 : 3).

Étant toujours vivant pour intercéder. (Hébr. 7 : 25).

Reste prêtre à toujours. (Héb. 7 : 3).

Mais Lui, parce qu'Il demeure éternellement, possède un sacerdoce qui n'est pas transmissible. (Hébr. 7 : 24).

Rencontre Abraham après sa victoire, le bénit et le réconforte avec du pain et du vin. (Gen. 14: 18).

Ainsi Christ s'approche de nous, nous donne communion avec Lui, après les jours de combat dans lesquels Il nous a donné la victoire.

Isaac. Dans le sacrifice d'Isaac, nous avons un des symboles les plus parfaits du grand sacrifice offert au Calvaire, que nous trouvions dans la Bible. Avançons-nous sur ce terrain avec respect, car il est saint. Le MONT MORIJA. Genèse 22

LE MONT DU CALVAIRE.

Vers. 2. Prends ton fils.

Dieu nous a parlé par son Fils. (Héb 1 : 2).

Que tu aimes.

Le Fils unique, qui est dans le sein du Père. (Jean 1 : 18).

Et va au pays de Morija.

Salomon commença à bâtir une maison à l'Eternel... sur la montagne de Morija. (Ainsi le lieu ou Abraham offrit son fils devint probablement celui des sacrifices du Temple). (2 Chro. 3 : 1).

Sur la montagne que je te montrerai.

Lorsqu'ils furent arrivés au lieu appelé Calvaire, ils le crucifièrent là. (Luc 23 : 33).

Et là, offre-le en holocauste.

Sanctifiés par l'offrande du corps de Jésus-Christ offert une fois pour toutes. (Héb. 10: 5-10).

Verset 4. Abraham leva les Dieu a montré par la bouche de ses saints yeux et vit le lieu de loin. prophètes que le Christ devait souffrir. (Le Père le savait avant la fondation du monde). Actes 3 : 18). Verset 6. Et Abraham prit le bois pour l'holocauste et en chargea Isaac son fils ; et ils marchaient tous deux ensemble.

(Jean 19 : 17). Et Lui, portant sa croix, arriva... (Voyez Jean 18 : 11). Le Père m'aime, parce que je donne ma vie... Personne ne me l'ôte, mais je la donne de moi-même... tel est l'ordre que j'ai reçu de mon Père. (Jean 10: 17-18).

Verset 7. Où est l'agneau pour l'holocauste ?

Voici l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. (Jean 1 : 29).

Verset 8. Dieu se pourvoira L'Agneau immolé depuis la fondation du lui-même de l'agneau. monde. (Apoc. 13 : 8).

Et ils marchèrent tous deux Je veux faire ta volonté, ô mon Dieu. ensemble. (Psaume 40 : 8). Verset 9. Abraham bâtit là un autel, et lia son fils Isaac sur l'autel par-dessus le bois.

Cet homme a été livré selon le dessein arrêté de Dieu. (Actes 2 : 23). L'Éternel a mis sur Lui l'iniquité de nous tous. (Esaïe 53: 6).

Verset 10. Puis Abraham étendit la main

Il a plu à l'Éternel de le briser. (Esaïe 53 : 10).

et prit le couteau pour égorger son fils.

Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi ni as-tu abandonné ? (Matth. 27 : 46).

Verset 11. L'ange de Contraste. (Point de voix du ciel ). l'Éternel l'appela des cieux. (Matth. 26 : 53-54 ; 27:42). Il a sauvé les autres, - Il ne peut se sauver Lui-même. Verset 12. Tu n'as pas Lorsque Dieu parle d'une profonde épargné ton fils, ton unique. douleur, Il la compare à la perte d'un fils unique. (Jérémie 6 - 26). Verset 13. Abraham prit le ... Semblable à un agneau qu'on mène à la bélier et l'offrit en boucherie... Il se chargera de leurs holocauste à la place de son iniquités. (Esaïe 53 : 7-11). fils. (Aucun type ne peut préfigurer l'oeuvre du Christ pour nous d'une manière parfaite. Ici le bélier est nécessaire pour consommer le sacrifice). En Joseph, nous avons une image de la vie et du caractère du Christ. Nous ne pouvons qu'en tracer les grandes lignes, en laissant les détails. Nous le voyons, chéri de son père, vendu par ses frères pour le prix d'un esclave, prenant la forme d'un serviteur, résistant à la tentation, condamné, enchaîné, élevé à la position de prince et de sauveur, donnant le pain de vie au monde. Dans la Genèse 50 : 20 et Actes 2 : 23-24, nous avons des passages presque identiques nous montrant le grand salut qui, dans les deux cas, a été le résultat combiné de la méchanceté humaine et du plan divin. En Juda, nous avons une image du Garant et du Remplaçant (Genèse 43 : 9 ; 44 : 32-34). Autres types. - (Genèse 3 : 16) nous montre la malédiction prononcée sur le péché, malédiction dont les épines sont l'emblème. C'est cet emblème que notre Sauveur porta sur son front lorsqu'Il fut fait malédiction pour nous. Dans le sacrifice d'Abel, nous voyons l'Agneau de Dieu (Genèse 4 : 4). Lorsqu'il est question de l'alliance de Dieu avec l'homme, dans la Genèse, cette alliance est toujours fondée sur le sacrifice (Genèse 8 : 20 ; 9 : 11-17, 15: 9-18). Jésus est la garantie et le sacrifice de la nouvelle alliance, de laquelle toutes ces alliances n'étaient que le symbole : (Hébr. 7 : 22).

Tout au travers du livre de la Genèse, il nous est continuellement parlé d'un autel, qui annonce le Sacrifice unique (Genèse 8 : 20 ; 12 : 8 ; 26 : 25 ; 35 : 1. 3, 7). Et là, dès le début du Livre de Dieu, en Genèse 9 : 4, la signification du mot sang nous est révélée : « Le sang qui est la vie ». La science moderne a proclamé l'importance vitale du sang, mais Dieu l'avait fait dès le commencement. Et dans la Bible, partout où il nous est parlé de sang, c'est presque toujours d'effusion de sang. En conséquence, si le sang est la vie, le sang versé signifie la mort ; la mort de Christ pour nous comme notre sacrifice. Dans l'Arche, est figuré le salut que Dieu avait préparé pour nous en Christ : « Un homme (Esaïe 32 : 2) qui sera comme une protection contre le vent et un abri contre l'orage ». (V. D.) Genèse 6: 5,7. L'Éternel vit que la méchanceté des hommes était grande sur la terre... Et l'Éternel dit : J'exterminerai de la face de la terre l'homme que j'ai créé (2 Pierre 3: 6) « et par ces choses le monde d'alors périt.

(2 Pierre 3. 7, 11). « Tandis que, par la même parole, les cieux et a terre d'à présent sont gardés et réservés pour le feu, pour le jour du jugement et de la ruine des hommes impies.. Puisque donc toutes ces choses doivent se dissoudre, quelles ne doivent pas être par la sainteté de la conduite et par la piété ? »

Genèse 6. L'Arche fut construite d'après le plan de Dieu et faite d'après ses mesures.

(Rom. 3: 24-25). « La Rédemption » qui est en Jésus-Christ est aussi le plan de Dieu ; car le verset suivant dit : « Dieu l'a destiné à être une victime propitiatoire par la foi en son sang. »

L'Arche était un lieu de sécurité.

(Hébr. 6: 18). « Afin que nous qui avons cherché un refuge, nous soyons puissamment encouragés à retenir ferme l'espérance qui est devant nous. »

L'Arche subit la tempête du (Ps. 69 : 3 ; 42 : 8). « J'enfonce dans la jugement. boue, sans pouvoir me tenir ; je suis tombé dans un gouffre, et les eaux m'inondent. » « Toutes tes vagues et tous tes flots passent sur moi. » On devait entrer dans l'Arche par la Porte.

(Jean 10: 9). « Je suis la porte, si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé ; il entrera et il sortira, et il trouvera des pâturages. »

Nous avons une image de l'Eglise, l'Épouse du Christ, dans l'histoire de Rebecca (Genèse 24), qui consentit à laisser sa parenté et la maison de son père pour devenir l'épouse d'Isaac. Dans l'échelle de Jacob, reliant la terre au ciel, nous voyons une image de la Croix, par laquelle Dieu et l'homme sont désormais réconciliés.

Nous avons encore dans la Genèse des apparitions de Jéhova Lui-même sous forme humaine, sous le nom de l'Ange de Jéhova. Il est évident que cet Ange n'était autre que le Christ Lui-même, Dieu manifesté en chair, qui plus tard a dit : « Avant qu'Abraham fût, JE suis ». Dans la Genèse 16 : 7-14, Il apparut à Agar et lui dit : « Je multiplierai ta postérité à l'infini ». Ce langage n'appartient qu'à Jéhova Lui-même : « Et elle appela Atta-El-Roï le nom de l'Éternel qui lui avait parlé », ou, comme les Juifs traduisent cette phrase : « Tu es un Dieu visible ». Dans le chapitre 18, Jéhova apparaît à Abraham dans les plaines de Mamré. Abraham leva les yeux et vit trois hommes ; il leur offrit de la nourriture qu'ils mangèrent. Le verset 22 et le chapitre 19, verset 1, montrent que deux de ces visiteurs célestes se dirigent vers Sodome, mais qu'Abraham se tient encore en présence du troisième qui est Jéhova. Dans Genèse 22 : 11, 15, 16, nous retrouvons le même ange de Jéhova appelant Abraham du ciel et lui disant : « J'ai juré par Moi-même », dit Jéhova, montrant ainsi que les noms de Jéhova et Ange de Jéhova sont employés alternativement. Dans Genèse 31 : 11-13, ce même Ange (appelé cette fois l'Ange de Dieu), parlant à Jacob, dit : « Je suis le Dieu de Béthel ». Dans le chapitre 32, nous avons l'histoire de l'homme qui lutta avec Jacob jusqu'à l'aube. Il change le nom de Jacob en celui d'Israël, un prince Dieu, « car tu as lutté avec Dieu et tu as vaincu ». Et Jacob appela ce lieu Péniel, la Face de l'Éternel, « car j'ai vu Dieu face à face et ma vie a été épargnée ». Sûrement, ce personnage ne pouvait être que le Fils de Dieu, « l'empreinte de sa personne, le reflet de sa gloire » (Héb. 1 : 3). Table des matières Page précédente: LE TÉMOIGNAGE DES ÉCRITURES AU CHRIST Page suivante: L'EXODE (1) The Analysed Bible. (La Bible, analysée). G. Campbell Morgan. D.D. (2) Outtline Studies in the Books of the old Testament. (Études esquisses sur les Livres de l'Ancien Testament) par W. G. Moorehead. D.D. (3) The Conflict of Truth. (Le Conflit de la Vérité) p. 136, J. H. Capron. F. R. G. S. (4) In the Volume of the Book (dans le Volume du Livre), par le Dr Pentecost.

Le Christ dans toutes les Écritures

Il. LE CHRIST DANS LE PENTATEUQUE

Il. L'EXODE L'Exode est le Livre de la Rédemption. Le peuple élu est soumis à un esclavage sans espoir sur la terre d'Égypte, comme aussi sans moyen de se libérer. Mais Dieu dit - « J'ai vu la souffrance de mon peuple, j'ai entendu ses cris, je connais ses douleurs, je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens et le faire monter dans un bon pays » (Exode 3 : 7-8). C'est là une belle image de l'âme rachetée des liens de l'Égypte et amenée à la glorieuse liberté des enfants de Dieu. Dieu se révèle à nous comme le Libérateur et le Conducteur de son peuple, un Dieu de près, demeurant avec lui, occupé des événements de sa vie quotidienne. La mission qu'Il confie à Moïse est inaugurée par la glorieuse vision de l'Ange de Jéhova apparaissant dans le Buisson ardent. Un vulgaire petit buisson d'épines dans le désert, enflammé de la présence divine : quelle image de l'Incarnation ! Dieu manifesté en une force tangible (1, Jean, I. 1). Lorsque Moïse lui demande son nom, Il répond JE SUIS CELUI QUI SUIS ; c'est ainsi que tu parleras aux enfants d'Israël : Celui qui m'envoie vers vous, JE SUIS » (Exode, 3 : 14). Où retrouvons-nous ce nom ? Jésus dit : je suis le pain de vie ; je suis la Lumière du monde ; je suis la Porte ; je suis le Bon Berger ; je suis la Résurrection et la Vie ; je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; je suis le vrai Cep. Et de nouveau, en réponse à ces paroles de la Samaritaine : « Quand le Messie viendra, qu'on appelle Christ, » Il dit : « Je le suis ». Une autre fois, Il s'applique ce nom dans toute sa simple majesté : « En vérité, en vérité, je vous dis qu'avant qu'Abraham fût, JE SUIS : C'est alors que les Juifs prirent des pierres pour le lapider ». Pourquoi ? La réponse apparaît dans l'accusation des Juifs devant Pilate : « Nous avons une loi, et par cette loi, il doit mourir parce qu'il s'est fait Fils de Dieu ». Dans l'AGNEAU PASCAL, nous trouvons un symbole de la Rédemption qui s'est accomplie dans le Christ Jésus. Pour certains « types », nous pouvons nous demander si notre interprétation est complètement juste, mais pour d'autres, aucun doute n'est possible, car Dieu lui-même nous les a expliqués. C'est le cas ici et pour la plupart des types de l'Exode : « Christ notre Pâque a été immolé ; célébrons donc la fête ». (1, Cor. 5 : 7-8), (Exode 12: 6). Ce fut un (I. Cor. 2 : 2). Je ne veux connaître parmi agneau immolé, non pas un vous que Jésus-Christ et Jésus-Christ agneau vivant, qui protégea crucifié. les Israélites à l'heure du jugement. (Verset 5). L'agneau devait être sans défaut. (Verset 7). Son sang devait être versé et appliqué sur les linteaux des portes.

(I. Pierre 1 : 18-19). Vous avez été rachetés... par le sang précieux de Christ comme d'un agneau sans défaut et sans tache.

(Verset 46). Ses os ne devaient pas être brisés.

(Jean 19 : 36). Afin que l'Écriture s'accomplît : Aucun de ses os ne sera

brisé. (Versets 29). Dans chaque maison, cette nuit-là, il y eut un mort, soit parmi les hommes, soit parmi les animaux.

(Rom. 6 : 23). Le salaire du péché, c'est la mort. (Rom. 5 : 8). Lorsque nous n'étions que pécheurs, Christ est mort pour nous.

(Verset 2). Les Israélites devaient faire partir leur vie nationale du jour de la Pâque ; ce sera le premier mois de l'année.

(Jean 3 : 7). Il faut que vous naissiez de nouveau. (Galates 4 : 3-6). Nous étions dans l'esclavage... Mais Dieu a envoyé son Fils... afin qu'il rachetât ceux qui étaient sous la loi, afin que nous reçussions l'adoption.

(Chapitre 13:2). Tout premier-né - ceux qui avaient été rachetés par le sang de l'agneau - devaient être mis à part, consacrés à l'Éternel.

(I. Cor. 6 : 19-20). Vous ne vous appartenez point à vous-mêmes, vous avez été rachetés à grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et votre esprit qui appartiennent à Dieu.

Le mot pasach, traduit par « passer par dessus » (Exode, 12 : 13-23, 27) est employé dans trois autres passages de l'Écriture ; dans 2 Samuel 4: 4 il est traduit par « resta boiteux » ; dans 1 Rois, 18: 21, par « clocher des deux côtés » ; et dans Esaïe, 31 : 5, « comme des oiseaux déploient les ailes sur leur couvée, ainsi l'Éternel des armées étendra sa protection sur Jérusalem. Il épargnera et sauvera. » Comment la « mère-oiseau » (le mot est au féminin) protège-t-elle son nid ? Non pas en passant au-dessus de lui, dans le sens de le dépasser, mais en planant au-dessus, les ailes étendues en un mouvement de protection. Ainsi Jéhova lui-même préserva son peuple en cette nuit d'épouvante, où le Destructeur sortit sur la terre d'Égypte. C'était sur l'ordre de l'Éternel que le Destructeur exécuta ce jugement : « Tout premier-né d'Égypte mourra ». Étant en Égypte, Israël devait partager son sort. Mais Jéhova lui-même se tint, comme une sentinelle, à chaque porte aspergée de sang. Il devenait leur Sauveur. La signification de la Pâque n'est rien de moins que cela (1). Les premiers-nés d'Israël furent sauvés par l'Agneau immolé à leur place. La parole de Dieu leur était adressée en ces termes : « Je verrai le sang, et je passerai par dessus vous ». Le sang de l'agneau leur donnait la sécurité ; leur confiance en la promesse de Dieu leur donnait l'assurance. De même, nous avons le salut par Jésus, l'Agneau de Dieu, immolé pour nous, et l'assurance par la foi en cette parole de Dieu : « Il nous a donné la vie éternelle, et cette vie éternelle est dans son Fils » (1, Jean 5 : 10-13). LE PAIN VIVANT ET L'EAU VIVE. - Nous avons ensuite un double symbole du Christ comme Pain de vie et comme source de l'eau vive ; ici encore, ces types ne peuvent nous paraître douteux. Lorsque Israël murmura, l'Éternel dit à Moïse : « Voici, je ferai pleuvoir pour vous du pain, du haut des cieux » (Ex. 16 : 4). Le Seigneur s'applique à lui-même cette

image et dit : « Je suis le Pain de Vie. Vos pères ont mangé la manne dans le désert - et ils sont morts... Je suis le pain vivant descendu du ciel ; si quelqu'un mange de ce pain, il ne mourra point. Et le pain que je donnerai, c'est ma chair, que je donnerai pour la vie du monde » (Jean, 6: 48-51). Combien ces paroles s'accordent admirablement avec l'enseignement de la Pâque que Jésus donne lorsqu'il préside le repas pascal avec ses disciples ! Il prit le pain, qui était une partie intégrale du repas, rendit grâces, le rompit et dit : « Prenez, mangez ; ceci est mon corps », Il prit ensuite une coupe et après avoir rendu grâces, il la leur donna, en disant : « Buvez en tous ; car ceci est mon sang, le sang de la nouvelle alliance qui est répandu pour plusieurs, pour la rémission des péchés » (Matth. 26 : 26-28). Lorsqu'il parla à ses disciples de manger sa chair et de boire son sang, ils murmurèrent et dirent : « Cette parole est dure ». Et Jésus dit : « Cela vous scandalise-t-il ? Et si vous voyez le Fils de l'homme monter où il était auparavant ? C'est l'esprit qui vivifie ; la chair ne sert de rien » (Jean, 6 : 60-63). Nous voyons clairement, par ces paroles, que c'est une appropriation personnelle et spirituelle du Christ en sa mort qui importe, et non pas le rite extérieur. Nous constatons aussi la nécessité vitale de cette appropriation : « Si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme et si vous ne buvez son sang, vous n'avez pas la vie en vous ». Il faut que chacun de nous, personnellement, connaisse la vertu du sang versé pour la rémission de nos péchés ; et chaque jour - tels ces Israélites recueillant la manne - nous devons savourer le Pain de Vie et nous en nourrir. Ensuite, dans l'histoire du peuple hébreu, suit immédiatement le fait du Rocher frappé : « Tu frapperas le rocher et il en sortira de l'eau et le peuple boira » (Ex. 17 : 6). « Ils buvaient à un rocher spirituel qui les suivait ; et ce Rocher était Christ » (1, Cor. 10 : 4). « Celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura jamais soif, et l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle » (Jean 4 : 13-14). LA LOI. - Moïse préfigurait le Christ spécialement sur les deux points qui suivent : 1. En délivrant le peuple entier d'un odieux esclavage. L'esclavage du péché duquel Christ nous libère est incomparablement plus terrible que celui de l'Egypte. 2. En donnant une loi nouvelle. Combien plus grand que la loi est le Christ lui-même ! Il nous montre cela dans le Sermon sur la Montagne : c'est une loi qui agit sur les ressorts du caractère et de la conduite plutôt que sur les actes extérieurs ; une loi qu'Il a résumée pour nous en deux commandements, et finalement en un seul mot : l'Amour ! LE TABERNACLE. - Ici encore, au sujet du Tabernacle et des services qui s'y rattachent, nous n'avons pas de doute. Leur signification est évidente. Dans l'épître aux Hébreux, il nous est clairement dit que le Tabernacle était « une image et une ombre des choses célestes » (Héb. 8 : 5). C'était le signe extérieur de la présence de Dieu au milieu du camp d'Israël - la tente de Dieu parmi leurs tentes - le lieu de contact de Dieu avec l'homme. Comme tel, il symbolisait véritablement l'Incarnation. « La Parole a été faite chair et a habité (2) par mi nous et nous avons contemplé sa gloire » (Jean 1 : 14). « Le Tabernacle de Dieu avec les hommes » (Apoc. 21 : 3). Dans son ensemble, le Tabernacle était un type du Christ, et dans chacun de ses détails, il faisait ressortir quelque chose de sa gloire (Ps. 29 : 9). Ces détails furent donnés à Moïse par Dieu sur la montagne. « Moïse fut divinement averti lorsqu'il

allait construire le Tabernacle : Aie soin, lui dit-il, de faire tout d'après le modèle qui t'a été montré sur la montagne » (Héb. 8 : 5). Et plus de cinquante fois, il nous est dit que Moïse « fit comme l'Éternel le lui avait commandé ». Qu'est-ce que chacun de nous a vu dans le Tabernacle ? Comment nous est-il apparu, vu du dehors ? Une longue tente, noire, sans beauté, couverte de peaux de béliers. Mais lorsque nous y entrons, nous nous trouvons entouré d'or étincelant ; si nous regardons en haut, nous voyons des ailes de chérubins tissées en bleu, en pourpre, en cramoisi et en fin lin. Toute la beauté de l'intérieur est révélée par la lumière des chandeliers d'or. Ainsi en est-il du Christ lui-même. L'homme naturel ne voit en Lui « ni beauté ni éclat qui le lui fasse désirer ». Mais les âmes de ceux qui le connaissent sont pleinement satisfaites. Le Tabernacle était protégé par un parvis de fin lin blanc soutenu par soixante colonnes. parvis dans lequel on pénétrait par un rideau de tissu de couleur, appelé la Porte du parvis. Les murs du Tabernacle étaient de bois de sittim, (acacia) couvert d'or, reposant sur des bases d'argent massif fixées dans le sol. Ces bases furent faites avec l'offrande de rachat payée par chaque Israélite, de sorte que le bâtiment entier reposait sur un fondement de rédemption (I Pierre 1 : 18-19). L'entrée était protégée par un rideau appelé la Porte, et les deux parties du Tabernacle lui-même, le Lieu Saint et le Lieu très Saint, étaient séparées par un autre rideau - le Voile. Étendus sur la solide charpente du Tabernacle, étaient quatre groupes de rideaux qui formaient le toit et retombaient sur les côtés, le couvrant ainsi complètement. Maintenant, tracez une ligne directe, partant du centre du parvis et aboutissant au Propitiatoire. Pour accomplir ce pèlerinage, vous passez près de l'autel et de la cuve d'airain, puis à travers la Porte. Vous laissez à droite la table des Pains de proposition et à gauche le Chandelier d'or. Vous passez à côté de l'autel des parfums, traversez le voile et vous dirigez vers l'arche couverte par le Propitiatoire, jusque dans le Lieu très Saint. C'est là le vrai Voyage du Chrétien, depuis le camp extérieur jusqu'en la présence même de Dieu. On entrait dans le parvis par la Porte (Jean 10 : 9). Ce n'était qu'un rideau, la chose du monde la plus simple par laquelle on puisse entrer. Contrairement à une porte en bois à laquelle il faut heurter, vous pouvez le soulever sans aucun bruit. Ainsi, personne n'a besoin de connaître la transaction qui a d'abord lieu silencieusement, entre l'âme et son Sauveur. C'est peut-être à la manière de Nicodème, quand la nuit est venue. Mais lorsque le rideau est retombé, vous êtes complètement à l'intérieur, non pas à moitié chemin, ni dedans ni dehors comme sur le seuil d'une porte, mais absolument séparé par une ligne bien définie. Au dedans de cette Porte, vous êtes entouré des rideaux, d'un blanc immaculé, du parvis. « Parfaits en Lui » ; « justifiés devant Dieu par Lui ». Ici, vous vous trouvez immédiatement en face de l'Autel d'airain des holocaustes. « Un seul sacrifice pour les péchés » (Héb. 10 : 12). Puis la Cuve, symbole de la purification, résultat de l'Expiation (Zacharie 13 : 1). C'est jusque là que tout Israélite pouvait pénétrer. Y sommes-nous arrivés ? Sommes-nous entrés par la Porte ? Avons-nous accepté le sacrifice et subi la purification ? Seuls les prêtres avaient le droit d'entrer dans le Tabernacle même. Si nous avons expérimenté la puissance de la croix, Christ nous appelle à être des sacrificateurs mis à part

pour son service. Nous pouvons pénétrer encore plus avant. On entrait dans le Lieu-Saint par la Porte (Ex. 26 : 36). Ceci, encore, c'est Christ Lui-même. Il est le moyen d'accès à chaque bénédiction nouvelle. Chacune nous est accordée par une vue nouvelle du Christ et de ce qu'Il peut faire pour nous. Il est la seule entrée, pour le premier pas comme pour le dernier. La Porte, le Rideau et le Voile étaient faits du même tissu, des mêmes couleurs et des mêmes dimensions de coudées au carré ; toutefois, la Porte restait grande ouverte comme pour affirmer l'envergure de l'universelle proclamation : « Que celui qui veut venir, vienne ». Dans le Lieu-Saint, on trouvait deux grands bienfaits, la nourriture et la lumière. « Je suis le pain de vie ; je suis la lumière du monde. » Puis l'Autel d'or des parfums (Héb. 7 : 25), symbolisant l'intercession continuelle du Christ par laquelle seulement nos prières peuvent monter à Dieu. Jusqu'ici, et pas plus loin, les prêtres pouvaient pénétrer. Dans le Saint des saints, un homme seul, un seul jour de l'année, pouvait entrer, non sans apporter avec lui du sang. « Christ est venu, comme grand prêtre des biens à venir... par son propre sang... Il est entré dans le ciel même pour comparaître en la présence de Dieu pour nous », comme nous le lisons dans Héb. 9. De même, Il nous a fait un chemin à travers sa chair jusque dans le Saint des saints, en la présence même de Dieu (Héb, 10). Le Voile. (Héb. 10 : 20). « À travers le voile, c'est-à-dire sa propre chair. » Le voile se déchira en deux, depuis le haut jusqu'en bas, au moment de sa mort (Matth. 27 : 51). « Du haut jusqu'en bas » : la voie d'accès a été ouverte par Dieu Lui-même, L'Arche contenait la Loi inviolée. De nouveau, nous trouvons ici le Christ qui, seul, l'a accomplie parfaitement. L'Arche était couverte par le propitiatoire. Dans Héb. : 9 et Rom. 3 : 25 nous avons le même mot : La propitiation - Christ. C'est là le lieu de rencontre entre Dieu et l'homme (Exode 25 - 22). Au dessus reposait la nuée, symbole de la présence de Dieu. Elle s'élevait du propitiatoire : colonne de feu, la nuit, et nuée, le jour, se répandant sur tout le camp comme une protection et conduisant les enfants d'Israël dans leur marche. LE GRAND SOUVERAIN SACRIFICATEUR. - En Aaron, nous avons une image du Grand Souverain Sacrificateur. Ses vêtements sont tous symboliques. Les trois ornements des habits sacerdotaux, gravés avec un cachet, nous enseignent une très précieuse leçon. Les pierres d'onyx sur ses épaules et le pectoral sur son coeur portaient, gravés, les noms des douze tribus d'Israël afin qu'il pût les présenter à Dieu continuellement. Sur la lame de la tiare d'or qu'il portait sur le front, étaient inscrits ces mots : « Sainteté à l'Éternel », car Aaron était chargé des iniquités commises par les enfants d'Israël. Cette lame devait être portée constamment sur le front « afin que l'Éternel leur fût favorable ». Sur ses épaules, sur son front, sur son coeur. Que voyons-nous ici, sinon la force parfaite, la sagesse parfaite, et l'amour parfait de notre Grand Souverain Sacrificateur à notre égard ? Christ « nous a été fait sagesse. - Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis ». Beaucoup d'entre nous voient l'inutilité d'une sacrificature - nous ne voulons d'aucun homme se plaçant entre Dieu et nous. Mais sommes-nous également au clair sur la Réalité intérieure ? Sentons-nous notre urgent besoin du Seigneur Jésus comme Grand Sacrificateur et reconnaissons-nous qu'il est impossible de s'approcher de Dieu si ce n'est par son sacrifice

uniquement efficace ? Le « type » d'Aaron est naturellement incomplet, car il était un homme pécheur. Jésus-Christ est le parfait Souverain Sacrificateur. Comme homme, Il fut tenté en toutes choses ainsi que nous, sans jamais pécher. Il peut sympathiser et secourir, parce qu'Il a Luimême subi la tentation. Il peut comprendre nos besoins jusqu'au dernier parce qu'Il était l'Homme parfait. Il peut satisfaire à nos besoins jusqu'au dernier parce qu'Il est le Dieu parfait. Il a pu porter le péché du monde entier en expiation sur la croix. Il peut porter les besoins du monde entier en intercession sur le trône. Table des matières Page précédente: LA GENÈSE Page suivante: LE LÉVITIQUE (1) De ; For us men (Pour nous, hommes) chap. Il. Sir Robert Anderson. - L.L.D. (2) La version anglaise révisée emploie ici le verbe « tabernacler » dans la marge. Le mot grec signifie réellement « habiter sous la tente ». (Trad.)

Le Christ dans toutes les Écritures

Il. LE CHRIST DANS LE PENTATEUQUE III. LE LÉVITIQUE Le Livre de la Genèse montre la chute et la ruine de l'homme. L'Exode dépeint la grande rédemption et le grand salut que Dieu a préparés. Le Lévitique suit tout naturellement, et s'occupe surtout de la voie d'accès jusqu'à Dieu dans l'adoration et la communion. C'est un livre destiné à un peuple racheté. Son enseignement, à la lumière du Nouveau-Testament, s'adresse à ceux qui ont reconnu leur perdition, qui ont accepté la rédemption qui est en Christ-Jésus et qui recherchent la présence de Dieu. Ce livre nous montre la sainteté divine et l'impossibilité absolue de nous approcher de Dieu, sauf sur le terrain de l'expiation. Telle est la leçon centrale du Lévitique, et elle nous frappe continuellement de mille manières différentes. Nous sommes en face de la grande question du sacrifice pour le péché. L'accent mis sur le sacrifice est destiné à impressionner fortement l'homme au sujet du péché. Ce livre est l'expression de la pensée de Dieu sur le péché. Si nous ne l'avons pas étudié du tout ; s'il nous apparaît comme une simple liste de péchés et une répétition confuse d'effusions de sang, desquelles nous nous détournons presque avec horreur, il ne nous en apporte pas moins une leçon utile, quoique élémentaire. Nous y constatons que Dieu est saint et qu'il est impossible à l'homme pécheur de s'approcher de Lui si ses péchés ne sont pas enlevés.

Tel un grand phare construit sur le roc du péché. Ruskin raconte que sa mère l'obligeait, lorsqu'il était enfant, à lire toute la Bible, même les chapitres difficiles du Lévitique. Ce furent ceux-ci qui l'influencèrent le plus à travers la vie, lui imposant la plus grande retenue. Finney dit : « Le péché est la chose la plus coûteuse de l'univers, pardonné ou non ; pardonné, parce qu'il a coûté le sacrifice expiatoire ; non pardonné, parce qu'il demeure à jamais sur l'âme impénitente ». Le Dr H. G. Guinness dit : « Pour comprendre la gravité du péché, il nous faut sonder trois océans : l'océan de la souffrance humaine ; l'océan des souffrances du Seigneur Jésus-Christ ; l'océan des souffrances à venir qui attendent le pécheur rebelle ». « Si une chose est certaine au sujet du péché, c'est qu'il détruit en nous la faculté qui seule nous permettrait de le juger. Il nous faudrait exercer ce Jugement avec une rectitude morale parfaite, une pureté sans tache, et c'est justement ce que nous avons perdu. Si tous ont péché », alors il n'y a plus de degrés, plus de mesure, parce que chez tous, les facultés ont été désorganisées, les sens émoussés, et nous ne possédons plus la véritable vision. Secondement - le défi de Christ résonne : « Qui de vous me convaincra de péché ? » Voici un homme qui prétend avoir cette condition essentielle : un jugement infaillible... Quelle est son estimation du péché ? Rien peut-être n'est plus étonnant que l'avertissement terrible qu'Il donne à ce sujet : « Coupe ton pied et ta main, arrache ton oeil, etc. » et puis... la croix et la passion. Et quand le moment vient d'agir, Lui n'hésite pas. Il voit que Dieu ne peut choisir un moyen plus facile ou plus expéditif. Lui qui voit tout, justifie l'idée du péché que révèle la croix. Troisièmement - ceux qui se tiennent le plus près du Seigneur en ce monde, arrivent à considérer le péché de la même manière. La repentance, la pénitence, les larmes amères des saints sont simplement incompréhensibles pour l'âme qui n'éprouve pas ces sentiments. Plus ils s'approchent de Dieu, plus leur jugement devient sévère. » (Scott Holland). D'autre part, lorsque l'Esprit de Dieu travaille avec force n'importe où sur la terre aujourd'hui, pour amener les âmes à Lui, une profonde conviction de péché en est l'inévitable résultat. Les grands réveils du passé et du présent nous apportent clairement leur témoignage sur ce point. Ce que nous n'avons qu'en images dans le Lévitique, nous le voyons en réalité dans la croix de Christ. La croix a été véritablement une manifestation de l'amour de Dieu ; l'amour de Dieu le Père et de Dieu le Fils qui, « par un esprit éternel, s'est offert Lui-même sans tache à Dieu » (Hébr. 9 : 14). Mais elle a fait plus que cela, elle a révélé l'idée que Dieu se fait du péché. La Croix de Christ se dresse comme l'estimation de Dieu en ce qui concerne le péché, estimation radicale et terrible, puisqu'il a coûté cela. Elle est même plus encore ; elle est le sacrifice expiatoire par lequel le péché est enlevé pour toujours. C'est parce que ce sacrifice était nécessaire qu'il donne pleine satisfaction. Quoique notre intelligence ne puisse pas sonder le mystère de l'expiation, notre coeur et notre conscience en proclament l'efficacité. Ayant fait la paix par le sang de sa croix (Col. 1 : 20). Quelle consolation cette parole a apportée aux âmes en détresse à travers les âges ! Ceux qui savent le mieux ce que c'est que de souffrir sous la conviction du péché, produite par le SaintEsprit, savent aussi le mieux apprécier la valeur de la croix du Christ. LES OFFRANDES. - Les sept premiers chapitres du Lévitique décrivent cinq sortes d'offrandes. Une grande variété d'images est nécessaire, pour rendre l'idée de la perfection du sacrifice du

Christ. Le premier point qui attire notre attention est celui-ci : dans chaque offrande, trois objets distincts nous sont présentés : l'offrande, le prêtre, et celui qui apporte l'offrande. Une connaissance définie du sens (ou de la portée) de ces trois choses, est indispensable si nous voulons comprendre les offrandes. Christ est l'offrande. « L'offrande du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes » (Héb. 10 : 10). Christ est le prêtre. « Nous avons un Souverain Prêtre, Jésus, le Fils de Dieu. » (Héb 4 : 14). Christ est celui qui offre. « Il s'est donné Lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité » (Tite 2 : 14). Les offrandes sont divisées en deux classes principales : celles d'agréable odeur, parmi lesquelles l'holocauste (ou sacrifice consumé par le feu) est la plus importante ; celles qui étaient offertes en expiation pour le péché, dont le sacrifice pour le péché est la première. L'holocauste était d'agréable odeur à l'Éternel ; la victime était complètement brûlée sur l'autel d'airain dans le parvis du Tabernacle. C'était un holocauste entier. Rien ne devait en rester. Nous voyons ici la vie d'obéissance parfaite du Christ à la volonté de son Père, Christ apparaissant pour nous, non plus comme Celui qui porte nos péchés, mais comme offrant à Dieu ce qui est infiniment précieux à ses yeux : une vie d'abandon complet, un coeur, un esprit, une volonté, offerts sans réserve à Dieu. « Il s'est livré Lui-même à Dieu pour nous comme une offrande et un sacrifice de bonne odeur » (Eph. 5 : 2). Et il y a de la joie dans ce sacrifice : « Je fais mes délices de ta volonté, ô mon Dieu ! » Dans l'holocauste, l'abandon de la vie à Dieu représente l'accomplissement du devoir de l'homme envers Dieu. Dans l'offrande, de fleur de farine qui accompagnait l'holocauste, le don de la fleur de farine et de l'huile représentait l'accomplissement du devoir de l'homme envers son prochain. Jésus, comme Homme, a accompli ces deux offrandes dans sa vie humaine parfaite sur la terre. Dans la fleur de farine, broyée, réduite en poudre et offerte par le feu, nous voyons une image de Jésus, meurtri, jour après jour, par ceux auxquels Il faisait du bien, pour lesquels Il se donnait continuellement, en endurant « la contradiction des pêcheurs. » L'offrande pour le péché différait de l'holocauste. Elle était distinctement offerte en expiation pour le péché. La graisse consumée sur l'autel d'airain, montrait que le sacrifice était accepté, mais tout le reste était brûlé hors du camp pour indiquer l'extrême gravité du péché. Le Seigneur Jésus devint cette « offrande pour le péché », pour nous : « Maintenant, à la fin des siècles, il a paru une seule fois pour abolir le péché par son sacrifice. » (Hébr. 9 : 26). Nous ne pouvons concevoir l'angoisse de ce contact avec le péché pour l'âme immaculée de notre Rédempteur, l'angoisse que lui causa l'abandon de Dieu, lorsqu'Il fut « fait péché pour nous ». (Il Cor. 5 : 21). LE SOUVERAIN SACRIFICATEUR. - Dans la consécration d'Aaron comme grand-prêtre et dans ses fonctions sacerdotales tout au travers de ce livre, nous avons un symbole de notre grand Souverain Sacrificateur. Dans la consécration de ses fils et des Lévites, il faut voir la sacrificature de tous les vrais croyants en Jésus. Nous avons une illustration frappante de cette vérité que Dieu ne peut être approché que par le sang expiatoire, dans le récit qui concerne Nadab et Abihu. Parce qu'ils offrirent un « feu étranger » dans leurs encensoirs, le feu de l'Éternel les consuma.

Les encensoirs des prêtres devaient être allumés sur l'autel des holocaustes (voyez Lévit. 16 : 12 et Nombres 16 : 46), par ce feu seulement ils pouvaient s'approcher de l'Éternel. De même, c'est sur le terrain de l'oeuvre expiatoire du Christ que nos prières peuvent s'élever à Dieu en un parfum d'agréable odeur. ORDONNANCES POUR LA VIE QUOTIDIENNE. - Un grand nombre de chapitres du Lévitique sont consacrés aux lois de la vie quotidienne du peuple de Dieu. Elles nous prouvent à quel point Dieu se préoccupe du bien-être physique et moral de ses enfants. « Vous serez saints, car moi, l'Éternel votre Dieu, je suis saint » ; cette parole est répétée trois fois dans ce livre. Les mots pur, purifier, sainteté, se rencontrent à chaque instant. Aucun détail de la vie de tous les jours, que ce soit au sujet de la nourriture, des vêtements, de l'individu, dans la vie familiale ou nationale, dans l'agriculture ou le commerce, n'est trop petit pour être réglé par Dieu. « Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, ou que vous fassiez quelque autre chose, faites tout pour la gloire de Dieu. Ayant donc de telles promesses, bien-aimés, purifions-nous de toute souillure de la chair ou de l'esprit, en achevant notre sanctification dans la crainte de Dieu. » (Il Cor. 7 : 1). LE LÉPREUX. - Dans le symbole du lépreux (chapitres 13 et 14), nous avons la preuve que le péché nous prive de la communion de Dieu. Nous lisons : « Si la lèpre couvre toute la peau de celui qui a la plaie, depuis la tête jusqu'aux pieds, partout où le prêtre portera ses regards... il déclarera pur celui qui a la plaie ». Nous trouvons ici la première condition pour être purifié : reconnaître le besoin que l'on en a. Jusqu'à ce que nous ayons pris la position de pécheurs, il n'y a pas de pardon pour nous. Quand le péager s'écria : « O Dieu, sois apaisé envers moi qui suis pécheur ! » il s'en retourna dans sa maison justifié. Pour la purification du lépreux, le prêtre se rendait avec lui hors du camp, et exécutait à son égard toutes les ordonnances de la loi, avant qu'il fût permis au lépreux de réintégrer le camp. De même, Christ est descendu jusqu'à nous, dans notre perdition, nous a purifiés par son sang et nous a rapprochés de Dieu. Le sacrificateur prenait deux passereaux ; il en tuait un, trempait l'oiseau vivant, avec du bois de cèdre, du cramoisi et de l'hysope, dans son sang, aspergeait le lépreux de ce sang et relâchait l'oiseau vivant. Cette image proclame la double vérité que Jésus-Christ est mort pour nos offenses et ressuscité pour notre justification. La liberté donnée à l'oiseau vivant était la preuve de la purification du lépreux. Combien la prévoyance divine est miséricordieuse ! Les passereaux étaient à la portée de la bourse des plus pauvres : ainsi l'acte de foi le plus simple au Sauveur crucifié est récompensé par la justification de ce pécheur. Mais le lépreux ne devait pas se contenter de la purification cérémonielle. Avant de reprendre sa place dans le camp, il devait baigner son corps dans l'eau. Le pécheur justifié doit se séparer de tout péché connu. Ensuite, le lépreux guéri devait apporter toutes les offrandes prescrites par la loi - encore proportionnées quant à leur valeur - à ses ressources. Sa tête, sa main et son pied étaient aspergés avec le sang du Sacrifice de culpabilité, puis oints d'huile. Pour notre sanctification aussi bien que pour notre justification, nous avons besoin du précieux sang du Christ, puis de l'huile de l'onction du Saint-Esprit. LE JOUR DES EXPIATIONS. - La pensée la plus profonde du livre du Lévitique est exprimée dans le grand jour des Expiations (chapitre 16). C'était une journée d'humiliation. Le sentiment du péché devait être rendu plus profond jusqu'à ce qu'il atteignit son maximum

d'intensité dans l'âme nationale. Cela n'arrivait qu'une fois l'an. « Christ s'est offert une seule fois pour porter les péchés de plusieurs. » (Héb. 9: 28). Il ne répète pas son sacrifice. Dans la grande année du Temps, il n'y a eu qu'un seul jour d'expiation. Avec son encensoir d'or et le sang des taureaux destinés à une offrande pour le péché, le grand Prêtre entrait dans le Saint des saints et faisait l'expiation pour lui-même et pour sa famille. L'offrande pour le péché du peuple consistait en deux boucs. Celui sur lequel tombait le sort de l'Éternel était offert en sacrifice pour le péché, et le Grand Sacrificateur entrait dans le Lieu très saint, aspergeant le propitiatoire et devant le propitiatoire, par sept fois, comme il avait fait avec le sang du taureau. L'autre bouc était le bouc émissaire, et sur sa tête Aaron confessait les iniquités du peuple, les mettant sur la tête du bouc, puis le chassait dans le désert « à l'aide d'un homme qui avait cette charge. » « Voici l'Agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde ; l'Éternel a mis sur Lui l'iniquité de nous tous. » (Jean, 1 : 29 ; Esaïe 53 : 6). Les deux boucs ne formaient qu'une seule offrande, mais il en fallait deux pour que l'image fût complète. - Le bouc égorgé préfigurait l'expiation parfaite du péché, le bouc vivant : le pardon parfait accordé au peuple. Le sacrifice était absolument hors de proportion avec l'offense - deux boucs pour les péchés de la multitude du peuple pendant une année entière ! C'est avec intention que Dieu le voulait ainsi, pour montrer que toutes ces choses n'étaient que temporaires et figuratives. « Car il est impossible que le sang des taureaux et des boucs ôte les péchés. » (Hébr. 10 : 4). Aucun animal, aucun homme, aucun ange, ne pouvaient expier le péché. Seul, Dieu manifesté en chair, en était capable. Il se fit donc homme afin de souffrir et de mourir à la place de l'homme. « Dieu en Christ réconciliant le monde avec Lui-même. » (2 Cor. 5: 19). C'est comme Dieu parfait et comme Homme parfait qu'Il expia nos péchés. (Hébr. 1: 2-3 et 2 : 14). La chair de l'offrande pour le péché, au jour des Expiations, était brûlée hors du camp. « C'est pour cela que Jésus aussi, afin de sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors la porte. Sortons donc pour aller à Lui, hors du camp, en portant son opprobre. » Cette même croix qui nous a amenés au-dedans du voile jusque en la présence de Dieu, nous rejette hors du camp quand il s'agit de nos relations avec le monde. Le livre du Lévitique répète, avec encore plus d'accent que la Genèse, la signification du sang : C'est la vie. « L'âme de la chair est dans le sang. Je vous l'ai donné sur l'autel afin qu'il servît d'expiation pour vos âmes, car c'est par l'âme que le sang fait l'expiation... Car l'âme de toute chair, c'est son sang qui est dans son âme. » (Lévitique 17 : 11-14). Il nous faut reconnaître l'importance vitale du sang du Christ ; c'est la base de tout. Une étude des versets suivants nous montrera quelque chose de l'efficacité de ce sang : LE PRÉCIEUX SANG DU CHRIST 1 Pierre 1 : 18-19 La Signification du sang. Lév. 17 : 11-14. La Rédemption par le sang. 1 Pierre 1 : 18-19. Le Pardon par le sang. Ephés. 1 : 7. La Justification par le sang. Rom. 5 : 9. La Paix par le sang. Col. 1 : 20. La Purification par le sang. 1 Jean 1 : 7.

La Libération du péché par le sang. Apoc. 1 : 5. La Sanctification par le sang. Hébr. 13 : 12. La libre Entrée parle sang. Hébr. 10 : 19. La Victoire par le sang. Apoc. 12 : 11. La Gloire éternelle par le sang. Apoc. 7: 14-15.

Le Christ dans toutes les Écritures

Il. LE CHRIST DANS LE PENTATEUQUE IV. LES NOMBRES Dans le livre des Nombres, nous constatons l'incapacité des enfants d'Israël d'entrer dans le pays et de le posséder. Le dessein de Dieu, en les faisant sortir d'Égypte, était de les amener dans la Terre promise (voyez Exode 3 : 8). Dans sa tendresse à leur égard, Il ne les conduisit pas par le chemin le plus court qui passait par le pays des Philistins ; car Dieu dit : « le peuple pourrait se repentir envoyant la guerre, et retourner en Égypte. » (Exode 13 : 17). Mais lorsque, après les avoir dirigés à travers le désert du Sinaï pour recevoir la loi, Il les amena à Kadès-Barnéa, le moment qu'Il avait choisi pour les faire entrer dans le pays et le posséder était venu. Mais dans les chapitres 13 et 14 des Nombres nous voyons comment, à cause de leur incrédulité et de leur désobéissance aux commandements de Dieu, les Israélites ne purent pas entrer dans le pays promis. Alors, se déroulèrent les longues années passées à errer dans le désert, ce qui n'était pas l'itinéraire que Dieu avait fait pour eux, mais seulement le résultat de leur rébellion. Quelle image de la vie de plus d'un enfant de Dieu, aujourd'hui encore ! Racheté de l'esclavage de Satan, et néanmoins incapable d'entrer dans la plénitude des bénédictions de l'Évangile du Christ ! Ne connaissons-nous pas tous, soit dans le passé, soit dans le présent, quelque chose de cette vie du désert, vie de défaite et d'impuissance ? Pourtant, même dans ses égarements, l'Éternel n'abandonna pas son peuple. Il en eut pitié et lui accorda ses grâces, sa protection et sa direction jour après jour. PÈLERINAGE ET COMBATS. - Les Nombres sont un livre qui décrit un pèlerinage et un état de guerre continuel. Dans les premiers chapitres, nous voyons que Dieu avait tout arrangé pour le voyage. Ce quatrième des livres de Moïse est, comme les autres, rempli du Christ. Presque à chaque page resplendit une beauté nouvelle, dont nous ne pouvons parler, faute de la place nécessaire. Nous voyons le camp organisé dans un ordre parfait autour du Tabernacle image du Christ au milieu de son peuple. LA NUÉE. - Nous voyons une colonne de fumée et de feu sur le Tabernacle, dans le Lieu très Saint. Cette nuée s'étendait, vraisemblablement, comme un vaste rideau, sur le camp tout entier ; le jour, tel un nuage protecteur des rayons du soleil ; la nuit, comme une colonne de feu pour éclairer le camp. La nuée réglementait tous les mouvements du camp ; son déplacement était le signal attendu par les trompettes d'argent pour sonner l'ordre de marche en avant. Quand la nuée demeurait, les Israélites demeuraient. Quand elle avançait, ils avançaient aussi, que ce fût de jour ou de nuit, qu'elle restât deux jours au même endroit, ou un mois ou une année. La nuée est un symbole de la direction du Seigneur, direction qui ne nous fait jamais défaut : « Celui qui me suit, a dit Jésus, ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura

la lumière de la vie. » Il nous faut donc « regarder à Jésus » afin de ne pas perdre sa direction. LES TROMPETTES D'ARGENT. - En relation étroite avec la nuée, était la sonnerie des trompettes d'argent. Elles annonçaient le départ du camp et rassemblaient le peuple, soit pour la guerre, soit pour les jours de fête et de joie. Elles pouvaient être entendues des extrémités du camp, et lorsque Israël en percevait le son, il devait obéir : « Mes brebis entendent ma voix, je les connais et elles me suivent. » Les bannières sous lesquelles furent rangées les tribus, l'Arche de l'Alliance allant devant ; la substitution de la tribu de Lévi aux premiers-nés pour faire le travail du Sanctuaire, et la consécration des Lévites ; la façon de couvrir les ustensiles du culte pendant la marche ; la loi du Nazaréat, - sont tout autant de leçons nouvelles pour ceux qui ont des oreilles pour entendre. Le livre, aux tout premiers versets, nous montre les membres de l'assemblée réunis devant Moïse et Aaron pour déclarer leur généalogie. (Nombres 1 : 18). Combien d'entre nous peuvent faire de même au point de vue spirituel ? Combien peuvent répondre à l'exhortation de Pierre : « Sanctifiez dans vos coeurs le Seigneur Christ, étant toujours prêts à vous défendre, avec douceur et respect, devant quiconque vous demande raison de l'espérance qui est en vous. » Arrêtons-nous et demandons-nous si nous avons vraiment expérimenté la grande transformation que le Christ déclare absolument nécessaire lorsqu'il dit : « Il faut que vous naissiez de nouveau. » LES LOIS DE DIEU AU SUJET DES OFFRANDES. - Le chapitre 7 nous parle des offrandes des princes. Ils apportèrent chacun exactement les mêmes, mais au lieu de les citer toutes ensemble, chacune est répétée en détail. Dieu prend plaisir dans les dons de ses enfants. Voyez quel cas Jésus fait de l'offrande de la pauvre veuve qui mit dans le tronc tout ce qu'elle avait ! Et Il annonce que l'acte de Marie de Béthanie en versant le parfum à ses pieds, serait raconté partout où l'Évangile serait prêché. Il est certain qu'à la lumière du Calvaire, nos offrandes devraient, de beaucoup, dépasser celles des Israélites sous la Loi, mais combien elles en sont loin ! Certains disent : « Les Juifs donnaient la dîme, mais moi je donne bien plus que le dixième de mon revenu ! » Et cependant, s'ils examinaient consciencieusement leurs livres de comptes, ils seraient étonnés de voir qu'ils donnent moins que la dîme. D'autre part, cette dîme n'était qu'une petite partie de ce que les Israélites donnaient. Les tributs variés s'élevaient (cette dîme comprise) à environ un quart où même à un tiers de leurs revenus, et cependant, ce n'était qu'après avoir payé ceci que leurs offrandes volontaires commençaient ! Si nous, chrétiens, savions donner en de telles proportions, les Missions Étrangères ou n'importe quelle autre branche de l'oeuvre que Dieu nous a confiée, ne manqueraient de rien. AARON. - Le livre des Nombres nous donne un enseignement nouveau au sujet d'Aaron. Lorsque l'Éternel envoya la peste parmi le peuple à cause de ses péchés, nous voyons Aaron le Grand-Prêtre qu'ils venaient de calomnier - avec l'encensoir plein de parfum, courant vers le peuple et se plaçant entre les morts et les vivants pour faire l'expiation. Quelle image de Celui qui est plus grand qu'Aaron - Celui qui fut insulté et crucifié - et qui, ayant complètement expié le péché du peuple, est vivant à jamais afin d'intercéder pour nous !

Immédiatement après cet événement, les représentants du peuple reçurent de Dieu, l'ordre d'apporter une verge et de la déposer dans le Tabernacle, devant le témoignage. Et la verge de l'homme que Dieu choisissait devait fleurir. Les verges demeurèrent là toute la nuit et le matin, seule, la verge d'Aaron avait poussé des boutons, produit des fleurs et mûri des amandes. Les verges des princes étaient les symboles d'une puissance naturelle et terrestre, celle d'Aaron représentait la puissance spirituelle. Celle qui est naturelle à l'homme peut réformer et civiliser ; celle de Jésus seule change les coeurs et leur communique une nouvelle vie. (Chapitre 17). (1). Les Sacrificateurs et les Lévites ne devaient avoir aucun héritage (ou possession) dans le pays, car l'Éternel Lui-même était « leur part et leur possession ». Ils n'y perdaient rien. Le meilleur en huile, le meilleur en vin et en froment étaient à eux « par droit d'onction ». Puisque nous sommes les sacrificateurs du Seigneur, Il est Lui-même notre part et notre possession. Nous avons tout en Lui et nous pouvons réellement dire « Un bel héritage m'est échu. » Vint l'heure où Aaron devait mourir. (Chap. 20). Moïse reçut l'ordre de prendre Aaron et de le faire monter sur la montagne de Hor, de le dépouiller de ses vêtements et d'en revêtir Eléazar son fils. Et Aaron mourut sur la montagne. Ici, le type n'atteint pas à la perfection de son glorieux anti-type. « Il parait un autre prêtre, institué, non d'après la loi d'une ordonnance charnelle, mais selon la puissance d'une vie impérissable ». (Hébr. 7 : 15-16). Ce fut à cause de la désobéissance de Moïse et d'Aaron, en frappant le rocher, qu'il ne leur fut pas permis d'entrer dans la Terre promise. La première fois, dans l'Exode, le Rocher représentait notre Sauveur frappé. La seconde fois, il leur fut commandé de seulement parler au Rocher. Le mot hébreu pour rocher, dans Exode 17 : 6, signifie un rocher de forme basse et plate. Dans Nombres 20: 8, c'est un rocher haut élevé. L'EAU DE PURIFICATION. - Dans le dix-neuvième chapitre des Nombres, nous avons la loi qui concerne l'Eau de Purification, signe de la prévoyance divine à l'égard des souillures de la vie quotidienne. L'efficacité purificatrice de l'eau venait des cendres d'une vache rousse, offerte comme sacrifice expiatoire, avec lesquelles on la mélangeait. C'était donc une purification basée sur l'expiation, une figure du sang de Jésus-Christ qui purifie (littéralement : qui va purifiant) de tout péché ceux qui marchent dans la lumière. (I, Jean 1 : 7). C'est peut-être à cette eau-là que le Seigneur faisait allusion dans sa conversation avec Nicodème, quand Il dit : « Si un homme ne naît d'eau et d'esprit, il ne peut voir le royaume de Dieu. » L'incapacité de Nicodème de comprendre cette image provoque ce reproche de notre Seigneur - « Tu es un docteur en Israël et tu ne comprends pas ces choses ? » (Jean 3 : 10). De combien de choses nous nous privons, nous chrétiens, dans la compréhension du Nouveau Testament, en négligeant les images contenues dans l'Ancien ! (2). L'ENSEIGNEMENT PAR LES FIGURES. - Notre Sauveur Lui-même employait les figures dans son enseignement, par exemple celles de la manne, de l'eau vive, de la lumière du monde. Mais les images de la dernière partie du Nouveau Testament sont presque toutes relatives à sa mort et à sa résurrection. Et, par la nature même de ces événements, il est compréhensible qu'Il n'appuyât pas beaucoup sur ce sujet avant leur accomplissement. Il est même remarquable qu'Il nous ait donné des symboles aussi clairs de sa mort, tels que l'eau de purification dans le texte qui est devant nous, dans celui qui suit immédiatement : le Serpent d'Airain et, enfin, dans le repas pascal, lorsqu'Il dit : « Ceci est mon sang, le sang de la nouvelle alliance, répandu pour la rémission des péchés. »

Quand aux images de sa résurrection, Il donne celle du temple qui se serait reconstruit trois jours après avoir été détruit ; puis celle de Jonas : « Ainsi le Fils de l'Homme restera dans le sépulcre trois jours et trois nuits. » - Sa conversation avec les deux disciples sur le chemin d'Emmaüs, après sa résurrection, doit avoir été pleine de la révélation de ces types ; et sans doute, elle forma la base de cette ligne d'enseignement qu'ont suivie les écrivains du Nouveau Testament. LE SERPENT D'AIRAIN. - En contournant le pays d'Edom, les enfants d'Israël arrivèrent aux terres sablonneuses du haut du golfe d'Akaba. Profondément découragés à cause de la route difficile qu'ils avaient rencontrée, ils murmurèrent avec amertume contre Dieu. Et il leur envoya des serpents brûlants. (Chap. 21). Il prit la chose qu'il avait sous la main pour accomplir son dessein. Les voyageurs nous disent que cette même contrée est encore infestée de serpents venimeux, zébrés de raies et de taches rouges. Lorsque le peuple confessa son iniquité et supplia Moïse d'intercéder pour lui, Dieu ordonna de faire un serpent d'airain et de l'élever sur une perche. « Et il arrivera que quiconque aura été mordu et le regardera, conservera la vie. » Notre Sauveur revendiquait ce tableau comme une représentation du salut que les hommes trouveraient en Lui. Il est bien évident que la puissance de vie ne résidait pas dans le serpent d'airain. Où était-elle donc ? Il n'y a pas d'autre réponse à cette question que celle-ci la croix du Calvaire. Le Fils de l'Homme, qui est le Fils de Dieu, y est élevé pour nous. Il y a la vie dans un regard porté vers le Crucifié. Le poison du péché produit la mort, d'après l'expérience humaine. Le remède divin était un serpent d'airain élevé, inoffensif, mais qui était l'image de ceux qui avaient apporté la malédiction. « Car Il a été fait péché pour nous, Lui qui n'a point connu le péché, afin que nous devenions en lui justice de Dieu. » (2 Cor. 5 : 21). Il y a, dans l'application que le Christ fait de cette image à Lui-même, un trait particulier qu'on laisse souvent de côté. C'est ceci : la régénération, ou la nouvelle naissance, a lieu comme résultat de la foi au sacrifice expiatoire du Christ. Les Israélites mordus n'étaient pas seulement guéris en regardant le serpent, mais ils recevaient la vie. C'est pourquoi, lorsque Nicodème s'étonnait des paroles du Christ : « Il faut que vous naissiez de nouveau » et demandait « comment ces choses se pouvaient faire », Jésus le dirigea tout droit au Calvaire et lui dit : « Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, de même, il faut que le Fils de l'Homme soit élevé, afin que quiconque croit en Lui ait la vie éternelle. » (Jean 3 : 14-15). Chaque Israélite mordu qui regardait, vivait. Tout enfant d'Adam, « mort dans ses fautes et dans ses péchés », qui a regardé à Jésus comme à son Sauveur, a reçu de Lui la vie éternelle. Dans tous les âges, depuis que l'Évangile a été prêché pour la première fois, une multitude de gens, qu'aucun homme ne pourrait compter, jeunes et vieux, ignorants et savants, riches et pauvres, peuples de tous climats et de toutes conditions, qui ont fait cette expérience commune (et même, pour beaucoup d'entre eux, la seule qui leur soit commune), tous sont devenus, de pécheurs perdus qu'ils étaient auparavant, de « nouvelles créatures » dans le Christ Jésus. LA PROPHÉTIE. - Nous terminons l'étude du livre des Nombres par quelques réflexions sur la prophétie de Balaam. Au verso d'un papyrus égyptien, maintenant conservé au British Museum, on trouve un certain message envoyé par le gouvernement égyptien au roi de Tyr, dans la troisième année du règne de Menephtah. La missive royale avait été confiée à Baal, fils de Zippor. Ce vieux papyrus est

un témoignage de la vérité du récit qui nous occupe. Le nom du roi de Moab, qui redoutait les invasions israélites, était connu dans le district un siècle ou deux après que le Pentateuque fut écrit. La ville de Pethor, « sur le fleuve », a été identifiée et reconnue comme située sur l'Euphrate. Le prophète qui fut appelé d'un pays lointain pour maudire le peuple de Dieu, ne put que le bénir, et les termes de sa bénédiction constituent une prophétie qui a très exactement décrit les Israélites, depuis le jour ou elle fut prononcée, il y a plus de trente siècles : « C'est un peuple qui a sa demeure à part, et qui ne fait point partie des nations. » Il est probable que le chapelain de Frédéric le Grand pensait à ces paroles lorsque, à la demande du roi de lui prouver la vérité de la Bible par un seul mot il répondit : « Israël ». Dans ces livres de Moïse, bien des choses ont été prophétisées sur Israël et son pays, qui se réalisent aujourd'hui. Par exemple : Ils seront chassés de leur terre, et le pays deviendra désert. (Lév. 26 : 33). Ils seront dispersés parmi les nations. (Deutér. 4 : 27). Et pourtant resteront un peuple à part. Rien de tout cela n'a jamais été vrai d'aucune nation, sauf d'Israël. Toutes les fois que nous voyons un Juif, nous avons devant nous une preuve de la vérité de la Parole de Dieu. De nouveau, Balaam regarde vers l'avenir et voit Celui qui devait venir : « Je le vois, mais non maintenant, je le contemple, mais non de près. Un astre sort de Jacob, un sceptre s'élève d'Israël... Celui qui sort de Jacob règne en souverain. » (Nombres 24 : 17-19). « Où est le roi des Juifs, qui vient de naître ? car nous avons vu son étoile en Orient et nous sommes venus l'adorer. » (Matth. 2 : 2). Où est le Roi ? Nous avons vu son Étoile. L'étoile et le sceptre étaient annoncés 1.500 ans avant qu'ils apparussent. Et les mages virent l'étoile briller dans toute sa splendeur, par dessus toutes les autres étoiles, et s'arrêter sur l'humble étable où venait de naître l'Enfant de Bethléem. « Moi, Jésus, j'ai envoyé mon ange pour vous attester ces choses dans les Églises. Je suis le rejeton et la postérité de David, l'étoile brillante du matin. » (Apoc. 22. 16). Table des matières Page précédente: LE LÉVITIQUE Page suivante: LE DEUTÉRONOME (1) Voir le New-Biblical Guide (Nouveau Guide Biblique) de Urquhart, vol. 5, p. 217. (2) For Us Men (Pour nous Hommes) par Sir Robert Anderson.

Le Christ dans toutes les Écritures

Il. LE CHRIST DANS LE PENTATEUQUE

V. LE DEUTÉRONOME MOÏSE. - Parmi tous les personnages de l'Ancien Testament, Moïse se dresse comme le plus grand. Il fut tout à la fois prophète, législateur, historien, gouverneur ; et il est probable que dans toute l'histoire du monde, aucun nom n'a, comme le sien, remué le coeur d'une nation. On ne peut surestimer la place que Moïse a occupée parmi le peuple hébreu. Il a posé les bases de sa littérature, et aucun appel contre ses lois ou ses paroles n'a jamais été fait par les Juifs. Son éducation et sa descendance israélite, ses connaissances « dans la sagesse des Égyptiens »", ses quarante ans de communion avec Dieu, dans la solitude d'Horeb, l'avaient préparé à conduire le peuple et à écrire ses livres. Nulle part le caractère de la personne de Moïse n'apparaît avec une plus grande dignité que dans le livre du Deutéronome. Nous le voyons, au soir de sa longue vie, encore très vigoureux, au moment de prendre congé de ce peuple dont il a patiemment supporté toutes les provocations, sauf une fois, ce qui devait le priver de l'entrée de la terre promise. Il ne semble y avoir, cependant, aucune amertume en son coeur vis-à-vis d'eu ; au contraire, il se réjouit à la perspective de leur entrée dans le pays, sous la conduite de Josué. La parole de l'Éternel fut adressée à Moïse : Monte sur le Mont-Nébo.... regarde le pays.., et meurs. (Deut. 32 : 49, 50). - Et, Moïse, serviteur de l'Éternel, mourut là, dans le pays de Moab, selon l'ordre de l'Éternel » (34 : 5), montrant ainsi la même douceur et la même obéissance, dans sa mort que dans sa vie. Mais un honneur plus grand encore que de conduire le peuple dans le pays, attendait le fidèle serviteur de Dieu. Vint un jour ou il se tint avec Elie, à côté du Sauveur, sur le Mont de la Transfiguration, dans le pays de la promesse, et communia avec son Seigneur sur le plus grand des sujets : « sa mort qu'Il allait accomplir à Jérusalem. » Dans le livre du Deutéronome, Moïse revient sur les errements et la désobéissance des enfants d'Israël, et récapitule la Loi. Cette Loi avait était donnée près de quarante ans auparavant sur le Mont-Sinaï, et s'adaptait d'une façon particulière à la condition des Israélites dans le désert. Maintenant, elle se rapporte surtout à leur vie dans le pays où ils allaient entrer. Dans les deux cas, une plus grande place est donnée à la loi morale. qu'à la loi cérémonielle. Les Dix commandements furent donnés par la voix même de Dieu à tout le peuple, des hauteurs du Sinaï. Les instructions qui concernaient le Tabernacle furent transmises à Moïse, seul, sur la montagne. Les lois pratiques sur la pureté et la sainteté de la vie journalière, sont intercalées dans les lois sur les sacrifices données dans le Lévitique et les Nombres. Dans le Deutéronome, Moïse s'adresse au peuple entier et il insiste d'une façon particulière sur le devoir d'obéissance. L'OBÉISSANCE. - L'obéissance est la clef du Livre du Deutéronome comme elle est aussi la clef de la bénédiction dans la vie chrétienne. Ce livre fait ressortir, plus que tout autre partie de la Bible, la félicité de l'obéissance. « Oh ! s'ils avaient toujours le même coeur pour me craindre et pour observer tous mes commandements, afin qu'ils fussent heureux à jamais, eux et leurs enfants ! » (Chap. 5 : 29). C'est là le soupir de Dieu après son peuple, au milieu des terreurs du Sinaï. À maintes reprises, il est rappelé aux Israélites que ces lois et cette exigence de soumission sont « pour qu'ils soient heureux. » (6 : 24). De plus il est rendu clair que cette obéissance ne doit pas avoir pour but d'acheter la faveur de Dieu, mais Il la demande parce qu'ils ont déjà bénéficié de cette faveur. Ils ne sont pas appelés

à acheter leur rédemption par l'obéissance, mais à obéir parce qu'ils sont déjà un peuple racheté. Continuellement, il leur est répété que l'Éternel les a choisis parce qu'Il les aimait, qu'Il les a délivrés de l'esclavage par sa main puissante ; c'est pourquoi ils sont un peuple saint à l'Éternel, un peuple à part, appelé à garder ses lois en leur coeur et à le servir avec joie. Quel message d'actualité pour nous ! Combien de gens aujourd'hui s'imaginent devoir gagner le salut de Dieu par leur obéissance, au lieu d'accepter tout d'abord ce salut comme un don gratuit, qui les rendra ensuite capables d'obéir ! Ceci est résumé dans Tite 2 : 13, 14 - « Notre Sauveur Jésus-Christ qui s'est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité, et de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié par Lui et zélé pour les bonnes oeuvres. » Il nous rachète de l'esclavage du péché et du monde afin de nous amener dans un bon pays, un pays de victoire et de joie dans le Seigneur. Mais combien de ces enfants rachetés se privent de ce bon pays, par manque de foi et d'obéissance ! « Ils n'y entrèrent pas, à cause de leur incrédulité. » Si un chrétien se trouvant dans ce cas-là lit ces lignes, le message de Dieu pour lui est plein d'espérance. La Loi ne peut pas vous conduire à la Terre promise. Le péché de Moïse fut la seule chose qui l'empêcha d'y entrer, mais le fait qu'il ne put pas y faire entrer les enfants d'Israël est symbolique. Moïse était la personnification de la Loi, et la Loi ne peut pas nous faire pénétrer dans la plénitude de bénédiction qui découle de l'Évangile du Christ. Ceci a été réservé à Jésus, notre Josué, comme nous le verrons dans l'étude qui suit. SOUMISSION (1). - Mais comme premier pas vers cette bénédiction, nous qui savons que nous avons été rachetés par le précieux sang du Christ, nous devons nous abandonner complètement à Lui en un acte de soumission sans réserve, comme Israël le fit dans les plaines de Moab. Seulement, que cet acte soit aussi défini que le fut la soumission d'Israël, afin que le Seigneur puisse dire de nous ce que Moïse dit à Israël : « Aujourd'hui, tu as fait promettre à l'Éternel qu'Il sera ton Dieu, afin que tu marches dans ses voies, que tu observes ses lois, ses commandements et ses ordonnances, et que tu obéisses à sa voix. Et aujourd'hui, l'Éternel t'a fait promettre que tu seras un peuple qui lui appartiendra, comme Il te l'a dit, et que tu observeras tous ses commandements..., afin que tu sois un peuple saint pour l'Éternel ton Dieu, comme Il l'a dit. » (Deut. 26: 16-19). Le même acte de soumission est décrit dans le cas du serviteur qui aurait pu devenir libre, pendant l'année de relâche, mais qui choisit plutôt de servir son maître à toujours. Heureux sont ceux qui ont ainsi permis au Seigneur de percer leur oreille en signe de soumission ! (Deut. 15 : 12-17 ; Exode 21 : 5-6). LE MESSIE PROMIS. - Mais le point culminant du livre du Deutéronome est atteint lorsque la vision majestueuse du Messie à venir éclate aux yeux de Moïse. « L'Éternel ton Dieu, te suscitera du milieu de toi, d'entre tes frères, un prophète, comme moi, vous l'écouterez. » (Chap. 18: 15). Ici, de nouveau, la nécessité de l'Incarnation est démontrée, comme elle l'est dans chaque partie de la triple fonction du Christ en tant que Prophète. Prêtre et Roi. Même sous l'ancienne alliance, chaque fonction devait être remplie par un frère - quelqu'un de la même chair et du même sang. Comme Prêtre. Dieu dit - « Prends Aaron ton frère, pour le consacrer à mon service dans le sacerdoce, (Exode 28 : 1). - Et au sujet de Jésus, nous lisons : « Il a dû être rendu semblable à

ses frères en toutes choses, afin qu'Il fût un grand Prêtre miséricordieux et fidèle. » (Hébr. 2 : 17). Comme Roi. Si, lorsqu'ils entreraient dans le pays, ils désiraient un roi, l'ordre était le suivant : « Tu mettras sur toi un roi que choisira l'Éternel, ton Dieu : tu prendras un roi du milieu de tes frères ; tu ne pourras pas te donner un étranger, qui ne soit pas ton frère. » (Deut. 17 : 15). « Comme Prophète d'entre tes frères, comme moi. » Sur bien des points, même dans son histoire extérieure, Moïse était un « type » du Christ. Dans sa délivrance d'une mort violente, comme petit enfant ; dans ses années d'éducation silencieuse ; dans son bon vouloir à laisser derrière lui le palais d'un roi pour délivrer son peuple de l'esclavage ; dans sa douceur, sa fidélité et l'accomplissement de l'oeuvre que Dieu lui avait confiée ; (Exode 40 : 33 ; Jean 17 : 4 ; 19 : 30) dans sa fonction de médiateur entre Dieu et le peuple ; dans sa communion avec Dieu face à face ; sous tous ces aspects, il préfigurait le Fils de l'Homme qui devait venir. Mais combien l'image est encore loin de la réalité ! « Moïse fut fidèle dans toute la maison de Dieu comme serviteur, mais Christ fut fidèle comme Fils sur sa propre maison. » Moïse pécha, y étant provoqué par le peuple. Mais le Christ est demeuré sans péché. Moïse ne pouvait à lui seul porter le peuple. Mais le Christ a porté le fardeau de nos péchés en son propre corps sur le bois et nous invite à rejeter sur Lui le fardeau de tous nos soucis. Moïse ne pouvait pas mourir pour le péché du peuple. « Mais Christ est mort pour nos péchés, afin que l'Écriture fût accomplie. » Moïse ne put pas faire entrer le peuple dans la Terre promise ; mais le Christ nous y introduit et nous donne un héritage parmi tous ceux qui croient en Lui. « En toutes ces choses, Il a été déclaré Fils de Dieu, d'une manière puissante. » (Rom. 1 : 3-4). La parole de Moïse faisait loi parce que c'était la parole de Dieu. Il dit expressément : « Vous n'ajouterez rien à ce que je vous prescris, et vous n'en retrancherez rien ; mais vous observerez les commandements de l'Éternel, notre Dieu, tels que je vous les prescris. » (Deut, 4 : 2). Si la Parole de Dieu, transmise par le serviteur, était pleine d'autorité, comment mettrions-nous en doute celle du Fils ? « Je leur susciterai du milieu de leurs frères un prophète comme toi ; je mettrai mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui commanderai. Et si quelqu'un n'écoute pas mes paroles qu'il dira en mon nom, c'est moi qui lui en demanderai compte. » (Deut. 18 : 18, 19). On voit à quel point Christ a exactement accompli ces passages. Il dit : « Celui qui me rejette et qui ne reçoit pas mes paroles a son juge ; la parole que j'ai annoncée, c'est elle qui le jugera au dernier jour. Car je n'ai point parlé de moi-même ; mais le Père qui m'a envoyé m'a prescrit lui-même ce que je dois dire et annoncer. » (Jean 12 : 48-50). La seule façon d'agir qui nous assure la sécurité est de croire aux paroles du Christ implicitement. Le problème qui nous occupe aujourd'hui ne consiste pas simplement à connaître l'identité des auteurs de certains livres bibliques, mais surtout. la valeur que nous devons attribuer au témoignage du Christ. Nous avons déjà vu que chaque fois que notre Seigneur répondait au tentateur, c'était par les mots : « Il est écrit », et les passages cités étaient pris du livre du Deutéronome. Les citations de ce livre font un total de 99, dans le Nouveau Testament. Dans Deut. 31 : 9, 24, 25, la qualité d'auteur est formellement attribuée à Moïse et le livre tout entier nous donne à

comprendre qu'il a été écrit par lui. Moïse a rendu témoignage au Christ en disant : « Vous l'écouterez ». Christ a rendu témoignage à Moïse lorsqu'il dit : « Si vous croyiez en Moïse, vous croiriez aussi en moi, car il a écrit de moi. » Pierre fut un témoin oculaire de la gloire de Jésus sur la montagne, lorsqu'Il parla avec Moïse et Elie. Il entendit la voix de Dieu proclamer du ciel : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le. » Aussi, Pierre pouvait-il attirer l'attention du peuple sur le fait que Celui qu'ils avaient renié et mis à mort était le Prophète que Moïse avait annoncé et qu'ils auraient dû écouter en toutes choses. (Actes 4). La Samaritaine pouvait aussi dire : « Venez voir un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait. Ne serait-ce point le Christ ? » Et nous, reconnaissons-le aussi et écrions-nous avec Thomas : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Nous voyons Christ de nouveau dans Deut. 6 : 4, 5. Le pasteur John Wilkinson, dans son Livre Israël ma Gloire [Israël my glory) fait remarquer que dans le texte hébreu original, ce passage fait ressortir la doctrine de la Trinité. « Écoute, ô Israël : l'Éternel notre Dieu est le seul Éternel. » La traduction littérale de ces paroles est: « L'Éternel nos Dieux, l'Éternel est Un. » Ici, le nom de Dieu est mentionné trois fois, et le mot traduit par un (echad) exprime une unité composée comme « dans une grappe de raisin », « la congrégation s'assembla comme un seul homme », et encore : « tous les hommes d'Israël s'assemblèrent contre la ville, groupés ensemble comme un seul homme. » Le mot hébreu un (yachid) qui exprime l'unité absolue, n'est pas une seule fois employé pour exprimer l'unité de la Divinité. Le verset suivant fait appel aux trois côtés de la nature de l'homme pour aimer ce Dieu unique, et triple en même temps : « Tu aimeras l'Éternel ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta pensée. » Il y a d'autres passages du Deutéronome qui nous parlent de notre Sauveur. Les dix commandements sont répétés (chap. 5 : 6) et ce fait nous rappelle le résumé qu'Il en a fait Luimême en deux seulement : « Aimer Dieu de tout notre coeur et notre prochain comme nous même. » LES CITÉS DE REFUGE. - Les Cités de Refuge (4 : 41 et 19 : 1), et le Rocher (32 : 4, 15, 18) symbolisent le Christ-Jésus, notre Refuge. Dieu avait ordonné que lorsque son peuple entrerait en possession du pays, six villes seraient désignées, vers lesquelles celui qui aurait tué un homme par ignorance ou par mégarde pourrait s'enfuir ; de la sorte, il échapperait au vengeur, lequel, selon la coutume orientale, devait poursuivre et frapper le meurtrier. Ces six villes étaient situées, trois de chaque côté du Jourdain, afin que l'une d'elles fut toujours à la portée de tous, même de ceux qui seraient dans le plus extrême péril de vengeance. La tradition juive déclare qu'il y avait des poteaux, à la croisée des chemins, avec ces mots : « Refuge ! Refuge ! » indiquant la route à suivre, ainsi que des coureurs, instruits dans la loi de Dieu, attendant pour guider les fugitifs jusque dans un lieu de sécurité. S'il en est ainsi, il y aurait là une image bien appropriée de l'évangéliste, dont les pieds doivent être légers pour conduire les âmes au Christ, et dont les lèvres doivent être toujours prêtes à proclamer la vérité salutaire. Dans la ville de Refuge, le meurtrier était interrogé par les juges. S'il était reconnu innocent, il lui était permis de demeurer dans la ville comme réfugié jusqu'à la mort du Grand Sacrificateur. Mais avec l'avènement du successeur de ce dernier, il pouvait retourner dans sa

propre ville et reprendre possession de ses biens. C'était l'effet de la prévoyance de Dieu pour maintenir le pays pur de l'effusion de tout sang innocent. Mais si nous voyons dans les villes de Refuge, l'image du pécheur trouvant son salut en Christ, nous y voyons une application encore plus complète au peuple de Dieu, Israël. Israël a été le meurtrier qui versa le sang innocent sur le Calvaire. Nous lisons dans les Actes : « Vous avez tué le Prince de la Vie... Maintenant, frères, je sais que vous avez agi par ignorance ainsi que vos chefs. » Israël a été fugitif depuis ce jour, son héritage confisqué et, selon les apparences, perdu. Mais le Grand Prêtre demeure au dedans du Voile, dans le Sanctuaire céleste, et le jour vient où Il s'avancera, Prêtre céleste aussi : alors Israël recevra le pardon et la restitution de son héritage. La loi concernant l'homme pendu à un bois nous conduit au Calvaire. « Celui qui est pendu est un objet de malédiction auprès de Dieu. » - (Deut. 21 : 23). « Christ nous a rachetés de la malédiction de la Loi : ayant été fait malédiction pour nous. » (Galates 3: 13). En lisant les malédictions épouvantables de la Loi dans les chapitres 27 et 28, combien notre gratitude doit devenir plus intense envers Celui qui a subi la malédiction et accompli la Loi pour nous ! LES THUMMIM ET LES URIM. - Il est dit de Lévi : « les Thummim et les Urim ont été confiés à l'homme saint. » (Deut. 33 : 8). Ils étaient placés sur le pectoral du Grand Sacrificateur, et il devait les présenter à l'Éternel lorsqu'il cherchait à connaître sa pensée en des occasions solennelles. Toute hypothèse au sujet de la nature de ces objets est vaine. Il nous suffit de savoir que le jugement de l'Urim : était toujours véritable. (Nombres 27 : 21). En hébreu, ces mots signifient : « Lumière et perfection. » Dans le Christ, notre Grand Prêtre, sont « cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance. » Moïse ne pouvait pas porter le fardeau du peuple, mais nous avons vu que Christ le peut. Il y a plusieurs versets dans le Deutéronome qui parlent de la puissance du Seigneur pour nous porter. « L'Éternel, ton Dieu, t'a porté comme un homme porte son fils. » (1 : 31). « Comme l'aigle déploie ses ailes sur ses petits et les porte sur ses plumes. » (32 : 11). « Le bien-aimé de l'Éternel habitera en sécurité auprès de Lui ; l'Éternel le couvrira toujours et résidera entre ses épaules. » (33 : 12). Ces versets nous rappellent le Bon Berger, portant ses brebis ; mais ceux qui viennent à Dieu par Lui savent ce que c'est que de se réfugier comme des agneaux dans le sein du Père. « Le Dieu d'éternité est un refuge, et sous ses bras éternels est une retraite. » (33 : 27). C'est pourquoi « ta force durera autant que tes jours. » Table des matières Page précédente: LES NOMBRES Page suivante: JOSUÉ (1) L'idée exprimée ainsi serait peut-être mieux rendue par les mots de capitulation ou de reddition. (Trad.)

Le Christ dans toutes les Écritures

III. LE CHRIST DANS LES LIVRES HISTORIQUES I. JOSUÉ Nous arrivons maintenant à un nouveau Conducteur, et à un nouveau commandement de se lever et de prendre possession d'un nouveau pays. Moïse ne put pas faire entrer le peuple dans la Terre promise. Il personnifiait la Loi. La Loi ne peut nous amener à la plénitude des bénédictions de l'Évangile. Seul, Jésus-Christ le peut et, dans ce livre, Josué en fournit un symbole. Son nom même a une signification identique. Josué veut dire « Jéhova est le salut. » « Tu appelleras son nom Jésus - Sauveur - car Il sauvera son peuple de leurs péchés. » Dieu donna à son peuple un triple encouragement à marcher de l'avant et à posséder le pays : 1° Le Don de la terre. « Tout lieu que foulera la plante de votre pied, je vous le donne. » 2°, Le Commandement : « Lève-toi et prends courage. Ne t'ai-je pas donné cet ordre ? » 3° La promesse de sa Présence : « Comme j'ai été avec Moïse, ainsi je serai avec toi. » Et l'Éternel leur ordonna d'observer tout ce que Moïse leur avait commandé et de méditer la loi jour et nuit. LE PAYS. - L'entrée des enfants d'Israël dans le pays de Canaan est pleine d'instruction pour le chrétien. Il est certain que dans un sens, Canaan est une image de la meilleure patrie à laquelle nous regardons comme à notre « home » éternel. Mais à plusieurs points de vue, c'est un symbole encore beaucoup plus réel de notre héritage présent dans le Christ-Jésus, du bon pays dans lequel nous sommes appelés à entrer pendant cette vie. C'est un pays de Repos, au milieu des vicissitudes de notre pèlerinage dans le désert. Un pays « de grandes et bonnes villes que tu n'as point bâties, de maisons qui sont pleines de toutes sortes de biens et que tu n'as point remplies. » (Deut. 6 : 10, 11). C'est un pays d'Abondance. « Un pays de froment, d'orge, de vignes, de figuiers et de grenadiers ; pays d'oliviers et de miel ; pays où tu mangeras du pain avec abondance, où tu ne manqueras de rien ; pays dont les pierres sont du fer et des montagnes duquel tu tailleras l'airain. » (Deut. 8: 8,9). C'est un pays d'Eau vive. Un pays de cours d'eau, de sources et de lacs qui jaillissent dans les vallées et les montagnes. (Deut. 8 : 7). C'est un pays de Victoire promise. « Nul ne tiendra contre vous. » (Deut. 11 : 25). Sûrement, c'est là un tableau de notre héritage actuel dans le Christ-Jésus ; c'est lui qui peut donner à nos âmes un repos tel que nous pouvons dire « Nous qui avons cru, nous entrons dans le repos. » Celui qui n'a pas épargné son propre Fils. nous à promis « toutes choses » avec Lui. Christ a

promis l'Eau vive, c'est-à-dire le Saint-Esprit, à ceux qui viennent à Lui et boivent. Et Il a promis une victoire perpétuelle à ceux qui s'abandonnent à sa direction. Une vie de conquêtes, pleine du Saint-Esprit et de puissance, telle est l'intention de Dieu vis-à-vis de chaque chrétien, et celui qui demeure en Christ en fait l'expérience. Il nous promet, non pas l'absence de tribulation, mais la paix en Lui ; non pas l'immunité contre les tentations, contre la lutte, au le travail, mais en Lui le repos et la paix. « Craignons donc, tandis que la promesse d'entrer dans le repos subsiste encore, qu'aucun de vous ne paraisse être venu trop tard. » (Héb. 4 : 1). Dans les desseins de Dieu, ceux qui ont été rachetés par le précieux sang du Christ sont déjà non seulement « acceptés dans le Bien-Aimé », mais aussi « parfaits en Lui ». Toutefois, il nous faut entrer par la foi en possession de ce qui nous appartient déjà en Christ. LES GUERRES. - L'Épître aux Éphésiens est, dans le Nouveau Testament, la contre-partie du livre de Josué. Elle nous parle de l'héritage du chrétien en Christ, du bon pays, « des lieux célestes » auxquels Il a élevé dans sa grâce ceux qui se confient en Lui. C'est l'épître la plus remplie de profonde expérience chrétienne, et pourtant nulle autre part, nous n'avons une description plus complète de l'armure nécessaire au chrétien pour le genre de lutte le plus élevé ; la lutte « contre les principautés, contre les dominations... contre les esprits méchants dans les lieux célestes. » (Eph. 6 : 12). Les ennemis d'Israël sont une image des nôtres. L'Égypte représentait le monde. Dans les Amalékites du désert, descendants d'Ésaü, qui vendit son droit d'aînesse pour un plat de lentilles, peuple parent d'Israël, nous voyons la chair ou le « moi ». Mais dans les Cananéens, nous trouvons l'image d'un ennemi plus redoutable encore. D'après les récits contemporains aussi bien que d'après les Écritures, ces nations semblent avoir été la personnification même du mal. Hautement civilisées, versées dans les arts, ayant une haute culture intellectuelle, elles n'en étaient pas moins plongées dans une corruption sans espoir. Dans l'ordre de Dieu à Israël. de les détruire (Deut. 20 : 18, 19), nous reconnaissons clairement sa manière d'agir en jugement envers les nations, après leur avoir donné tout le temps nécessaire pour se repentir (voyez Genèse 15 : 16), et nous voyons aussi le souci qu'Il a du bien-être moral de son peuple. « Dieu a le droit de choisir, sans tenir compte de personne, la meilleure façon de châtier une nation coupable, que ce soit par l'eau, le feu, le soufre, les tremblements de terre, la famine, la peste ou la guerre. Étudiez minutieusement ces Actes de Dieu dans la Bible et à notre époque. » (H. S. Richardson). LES RUSES DU DIABLE. - Les guerres d'Israël contre les Cananéens sont une image de notre conflit avec Satan. « Revêtez-vous de l'armure complète de Dieu afin de tenir ferme contre les artifices du diable (D) (version Synodale : embûches), Car nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang. » Les mots traduits par combattre (V. S.) ou luttes (Synod. et D.) impliquent une action corps à corps, et c'est bien cela que l'Eglise expérimente de nos jours. Dans tous les pays aujourd'hui, nous entendons le même témoignage : ceux qui connaissent le mieux la puissance du Saint-Esprit font aussi l'expérience, encore plus que les autres, d'une lutte personnelle avec le diable.

On dirait qu'il sait que « son temps est court » et que par conséquent il doit déployer tout son pouvoir contre ceux qui, pour le vaincre, ont appris le triple secret d'Apocalypse 12 : 11 - « Ils l'ont vaincu (le diable) (1) par le sang de l'Agneau (2) à cause de la parole de leur témoignage (3), et ils n'ont pas aimé leur vie jusqu'à craindre la mort », c'est-à-dire : ils ont pris leur place sur la croix comme crucifiés avec Christ. Le verset qui est devant nous parle « des artifices du diable. » Il vient non seulement comme un lion rugissant, mais comme un serpent, et aussi comme un bel ange de lumière ; et le comble de sa ruse est de faire croire au mensonge de sa non-existence. Il est tout disposé à nier même sa propre personnalité, si, par là, il peut nous aveugler. LA MER ROUGE ET LE JOURDAIN. - Dans « le chapitre de la Foi » (Héb. 11), il y a un intervalle de quarante ans entre le passage de la Mer Rouge et la prise de Jéricho. Cet intervalle est rempli par l'incrédulité et la désobéissance ; et même l'acte de foi - le passage du Jourdain - qui amena les enfants d'Israël dans le pays, n'est pas mentionné. Car s'ils n'avaient pas « erré » dans le désert, ils n'auraient pas eu à traverser le Jourdain. Ils auraient marché tout droit, de Kadès Barnéa, sans avoir à traverser le fleuve. Les deux passages sont envisagés ensemble dans le Psaume 114 : 5 : « Qu'as-tu, mer, pour t'enfuir ? Jourdain, pour retourner en arrière ? » Il y a évidemment un rapport intime entre ces deux faits. Descendre dans les profondeurs de la mer ou dans celles d'un fleuve, signifie également la mort. Les deux nous montrent notre participation à la mort du Christ. Le passage de la mer Rouge, dans la pensée de Dieu, renferme toutes ces significations, quoique nous n'en fassions pas toujours l'expérience pratique. Il y a des chrétiens qui, comme Paul, entrent dans la signification profonde de la mort du Christ et reçoivent le baptême de l'Esprit, presque immédiatement après leur conversion. C'est l'inutile parcours d'Israël à travers le désert qui rendit le second passage nécessaire. Il en est de même de bien des chrétiens d'aujourd'hui. Faute peut-être d'un enseignement clair sur l'intention divine de les bénir, ou par incrédulité personnelle, combien s'en vont errer dans le désert pendant des années après leur conversion ! Il leur faut ensuite accomplir un acte défini, comme la traversée du Jourdain, pour les amener dans « la terre des délices » du Seigneur ; terre de paix, de repos et de victoire. Ils ont vu Christ crucifié pour eux comme base de leur salut, mais il faut encore qu'ils soient pleinement heureux, qu'ils se voient eux-mêmes crucifiés avec Christ. L'histoire des Israélites traversant le Jourdain rend cette pensée si merveilleusement simple qu'elle doit, de toute nécessité être d'un secours efficace à toute âme cherchant à connaître la pleine signification de la mort du Christ. Le chenal du fleuve a plusieurs séries de rives dessinées par le courant lorsque celui-ci est à son plus haut point ; et à cette époque le fleuve débordait sur tous ses rivages. Il semble que le passage d'une grande multitude - y compris les femmes, les enfants et le bétail - à un tel moment de l'année, fût une impossibilité absolue. Mais aussitôt que les pieds des prêtres portant l'Arche de l'Alliance touchèrent le flot débordant, les eaux se séparèrent et les prêtres marchèrent sur le sec, au milieu du Jourdain, jusqu'à ce que tout le peuple eût passé. Et Josué dressa douze pierres au milieu du Jourdain, à l'endroit où les sacrificateurs s'étaient arrêtés de pied ferme, et il commanda qu'un homme de chaque tribu prenne une pierre du milieu du fleuve comme un mémorial (V. S.) à jamais, « afin que tous les peuples de la terre sachent que la main de l'Éternel est puissante, et afin que vous ayez toujours la crainte de l'Éternel, votre Dieu. » (Josué 4 : 24).

ENSEVELIS ET RESSUSCITÉS AVEC CHRIST. - L'Arche était un « type » du Christ : Il est descendu dans la mort pour nous. « Étant donc ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts, de même, nous aussi, nous marchions en nouveauté de vie. ». (Rom. 6 : 4). Les douze pierres ensevelies à jamais sous les eaux de la mort, nous montrent notre place comme crucifiés avec Christ. Les douze pierres, dressées sur l'autre rive, nous montrent notre position comme ressuscités avec Lui. « Ainsi vous-mêmes, regardez-vous comme morts au péché et comme vivants pour Dieu en Jésus-Christ. » (Rom. 6 : 11). La parole que Dieu nous adresse est celle-ci : « Vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu ». Croire cela est une impossibilité aussi grande que pour Israël de traverser le Jourdain ; mais si nous le prenons au mot et faisons mourir avec Christ notre vieil homme, Il accomplit ces choses pour nous et nous rend capables de vivre une vie de résurrection en Christ-Jésus. C'est là seulement le début d'une nouvelle vie de victoire ; l'acceptation de notre position de ressuscités avec Christ qui rend la victoire possible. C'était la pensée de Paul, lorsqu'il disait : « Je suis crucifié avec Christ, et je vis, ce n'est plus moi qui vis, mais Christ qui vit en moi ; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi. » (Gal. 2 : 20). L'étape suivante amena les Enfants d'Israël à Guilgal, où fut renouvelée l'alliance avec Dieu par le rite longtemps négligé de la circoncision, les mettant ainsi à part pour l'Éternel. Le peuple choisi dut ensuite célébrer la Pâque. Ils mangèrent du blé du pays, la manne ayant cessé le lendemain de la Pâque. Dans l'Agneau immolé et le Pain de Vie, nous avons une autre image du Christ. LE CHEF DE L'ARMÉE DE L'ÉTERNEL. - Ce n'est pas en symbole que nous voyons seulement Christ dans le Livre de Josué. Le Seigneur Lui-même y resplendit dans toute sa gloire. « Comme Josué était près de Jéricho, il leva les yeux et regarda. Voici, un homme se tenait debout devant lui, son épée nue dans la main. Il alla vers lui et lui dit : Es-tu des nôtres on de nos ennemis ? Il répondit : Non, mais je suis le chef de l'Armée de l'Éternel, j'arrive maintenant. Josué tomba le visage contre terre, se prosterna et lui dit : Qu'est-ce que mon Seigneur dit à son Serviteur ? Et le chef de l'Armée de l'Éternel dit à Josué : Ôte tes souliers de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est saint. Et Josué fit ainsi... Et l'Éternel dit à Josué : Vois, je livre Jéricho entre tes mains. » Le Buisson ardent était une image de l'Incarnation ; mais combien plus vive et plus forte est celle qui a la forme d'un homme ! Dieu dit : « Je l'ai donné comme chef et commandant des peuples. » (D). Bien souvent aujourd'hui, un serviteur de Dieu peut se trouver écrasé par la responsabilité d'une grande entreprise, alors que s'il voulait seulement lever les yeux et regarder, il verrait Celui qui est puissant pour délivrer, et qui est venu pour le décharger complètement. LA VICTOIRE. - « Par la foi, les murs de Jéricho tombèrent. » C'est là le simple rapport que fait le Nouveau Testament concernant la prise de cette ville. « Les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles, mais elles sont puissantes, par la vertu de Dieu, pour renverser les forteresses. » Ceux qui vivent selon l'Esprit ont appris à manier l'épée de l'Esprit qui est la Parole de Dieu et à éteindre les traits enflammés du Malin par le bouclier de la foi, Le saint remporte ses victoires d'avance et à genoux ; puis il attend en silence la délivrance de l'Éternel. « Poussez des cris, car l'Éternel a livré la ville entre vos mains. »

Ce livre peut également être comparé au livre des Actes, où, par le Saint-Esprit, le Christ conduit son Église à la victoire, et où les forteresses païennes tombent devant la prédication de l'Évangile et la puissance de la prière. « Par la foi, Rahab ne périt pas avec les rebelles, parce qu'elle avait reçu les espions avec bienveillance. » Le gage de sa sécurité fut le cordon écarlate par laquelle elle les avait fait descendre, attaché à sa fenêtre. C'était comme une répétition du gage de salut qu'avait été le sang, sur les linteaux des portes, à la première Pâque. Autrefois, dans la marine royale anglaise, chaque câble et chaque cordage étaient marqués d'un fil rouge qui courait dans toute la longueur, de sorte que, quel que fut l'endroit où vous coupiez la corde, vous trouviez le fil écarlate. Ainsi, la ligne rouge de la rédemption par le précieux sang du Christ traverse la Bible, depuis la Genèse jusqu'à l'Apocalypse. PREUVES INDÉPENDANTES. - Chaque épisode dans le récit de la conquête de Canaan est un fragment d'histoire vivante vécue et racontée par un témoin oculaire, comme nous le verrions si seulement nous avions la place nécessaire pour nous arrêter aux détails. Les positions stratégiques, la configuration du pays, la fertilité dépendant d'une culture laborieuse, la description qui nous est donnée d'une contrée très peuplée, avec des villes murées et fortifiées et des chariots de fer, son occupation par différentes peuplades étrangères tout cela est exactement la Canaan de l'époque de Josué telle que nous la révèlent les recherches modernes dans les hiéroglyphes égyptiens et les tablettes de Tel-el-Amarna. C'est la preuve que le livre de Josué est bien ce qu'il prétend être (Deut. 6 : 25) : un document contemporain et non pas un écrit postérieur. « Aucun signe d'une époque plus récente n'apparaît dans les noms des villes. » (Colonel Conder), Jérusalem est mentionnée dans ce livre, et on a objecté que cette cité ne fut appelée ainsi que sous le règne de David. « Mais on a trouvé des lettres à Tel-el-Amarna, en Egypte, venant du roi de Jérusalem, qui furent écrites à l'époque même où Josué envahit Canaan. Or, le nom de Jérusalem apparaît dans les lettres, exactement comme dans les Écritures. » (Urquhart). Ces tablettes font aussi de continuelles allusions aux Habiri, qui ont, depuis, été identifiés avec les Hébreux. On constate de fréquents appels au secours venant des diverses parties de Canaan à l'Égypte, pour lutter contre ces puissants ennemis. Une lettre dit : « L'hostilité des Hébreux augmente contre le pays et contre les dieux, » ce qui prouve le monothéisme d'Israël. La victoire de Jéricho fut suivie de la défaite d'Aï. La route qui conduisait à Aï passait par un défilé rocheux et escarpé. Il est donc naturel que les espions envoyés pour reconnaître le pays aient dit : « Il est inutile de faire marcher tout le peuple ; deux ou trois mille hommes suffiront pour battre Aï, ne donne pas cette fatigue à tout le peuple, car ils sont en petit nombre. » Le résultat de cette attaque fut la défaite et une ignominieuse retraite. La pensée de l'honneur de Dieu prédominait dans l'âme de Josué. « Que feras-tu pour ton grand Nom ? Et l'Éternel dit : « Lève-toi ; pourquoi restes-tu ainsi couché sur ton visage ? Israël a péché... aussi ne pourra-t-il pas, résister à ses ennemis ». Tout le butin de Jéricho devait être consacré à l'Éternel (chap. 6 : 19 ; Deut. 7 - 25, 26) mais quelqu'un avait pris de ces choses « consacrées ». De bon matin, Israël dut se présenter devant Dieu, par tribu, par famille et même par individu

séparé, jusqu'à ce qu'enfin, le coupable, Acan, fût découvert et eût confessé sa faute. « J'ai péché... j'ai vu... j'ai convoité... j'ai pris... j'ai caché... » Et le trésor caché fut trouvé et le jugement fut exécuté sur Acan et sur toute sa maison. La défaite d'Aï fut donc causée par le péché dissimulé. Il y a ici une très solennelle leçon : le péché mène toujours à la défaite. Extérieurement, tout peut bien aller, mais on ne trompe pas Dieu. L'obéissance absolue est la condition de la victoire. « Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez les choses qui sont en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu. » (Col. 3 : 1). Après que le péché d'Acan eût été jugé, l'Éternel dit: « Ne crains point ; prends avec toi tous les gens de guerre et monte contre Aï. » Et Dieu donna la victoire. Il peut arriver que nous ayons eu quelque grande victoire comme Jéricho, suivie d'une défaite dans un petit « Aï », au cours de notre vie journalière. Mais Dieu nous donnera la victoire sur le lieu même où nous fûmes honteusement défaits. Toutefois, nous avons besoin de toute la puissance de Dieu pour chaque bataille, et notre position est toujours entièrement dépendante de Lui. EBAL ET GARIZIM. - Nous avons ensuite l'exécution de l'ordre de Dieu à Moïse, que les tribus se tinssent sur les monts Ebal et Garizim, six sur l'un et six sur l'autre, pour prononcer les bénédictions et les malédictions de la loi. On a objecté qu'à pareille distance, les deux fractions du peuple ne pouvaient s'entendre mutuellement ; mais les propriétés acoustiques de la vallée sont remarquables et le chanoine anglican Tristram les a mises lui-même à l'épreuve, deux de ses compagnons se postant sur les côtés opposés de la vallée et récitant les Dix commandements, successivement. Ils s'entendaient les uns les autres parfaitement. Ebal est au nord de la vallée, Garizim au sud, Les prêtres qui se tenaient près de l'Arche faisaient sans doute face à l'est, l'Arche se trouvant ainsi disposée toutes les fois que le Tabernacle était dressé. Ainsi, le Mont Ebal serait à gauche, en regardant vers le nord, Garizim à droite, en regardant vers le sud... Ce sont les positions indiquées comme celles de la bénédiction et de la malédiction, dans la parabole des Brebis et des Boucs. (Matt. 25 ; 32). Dans le Tabernacle, les victimes étaient immolées « au nord de l'autel, devant l'Éternel ». L'autel des sacrifices était également au nord, sur le Mont Ebal ; l'expiation était faite au lieu sur lequel le nuage de la colère divine reposait. Nous ne pouvons que constater le plan de Dieu dans l'harmonieuse perfection de tous ces détails. Vient ensuite la ruse des Gabaonites qui, avec leur « pain sec et en miettes », et leurs vêtements usés, firent croire aux Enfants d'Israël qu'ils venaient d'un pays lointain et les persuadèrent de s'allier avec eux. C'est parce qu'Israël ne prit pas conseil de l'Éternel et accepta de leurs provisions, qu'il tomba dans le piège. De nouveau, ici, nous voyons combien il est urgent que nous dépendions du Seigneur dans une vie de foi. Il est tout disposé à nous conduire dans chaque détail de nos vies, mais nous devons chercher à connaître sa volonté, et ne pas nous fier à nos propres lumières ou à notre propre intelligence. Une fois allié aux Gabaonites, Israël devait naturellement répondre à leurs demandes de secours lorsque cinq autres peuples s'élevèrent contre eux. Dieu prit occasion de cette circonstance pour livrer les cinq rois entre les mains de son peuple. Comme ces nations adoraient le soleil et la lune, il y avait une raison spéciale pour le miracle que Dieu fit en ce jour et qui eut pour but de leur montrer sa puissance et son autorité sur l'univers céleste. Nous ignorons comment ce miracle s'accomplit. Il nous suffit de savoir que Celui qui créa les cieux et la terre a tout pouvoir de contrôler leurs mouvements. Les annales anciennes de la Grèce, de l'Égypte et de la Chine confirment toutes ce certain « long jour » dont le Livre de Dieu nous

parle. (1) POSSESSION. - La première moitié du livre de Josué a comme note dominante, la Victoire; la seconde, la Possession. Quoique « toutes choses soient à nous » en Christ, il nous reste à en prendre possession par la foi, d'une façon expérimentale. Il était promis aux Israélites que tout lieu où ils poseraient la plante de leur pied serait à eux. Et dans le 13me chapitre de ce livre, l'Éternel dit à Josué : « Le pays qui reste à soumettre est très grand. » Il y avait de la négligence de la part du peuple pour entrer en possession du pays que Dieu lui avait donné (18 : 3). Un détail de la division du territoire entre les tribus est ensuite donné : l'héritage échu à deux tribus et demie au-delà du Jourdain et celui échu à Caleb. Ce vieux guerrier réclamait la montagne des Anakins, avec ses grandes villes fortifiées que Dieu lui avait promises quarante ans auparavant. Il dit : « J'ai autant de force pour combattre que j'en avais au jour de Moïse... L'Éternel sera peut-être avec moi et je les chasserai, comme l'Éternel l'a dit. », Et Caleb promit sa fille Acsa à quiconque s'emparerait de la ville de Kirjath-Sépher. Othniel, son neveu, la conquit et remporta le prix. Acsa dit à son père : « Fais-moi un présent (D. une bénédiction), car tu m'as donné une terre au midi ; donne moi aussi des sources d'eau. Et il lui donna les sources supérieures et les sources inférieures. » Notre Père céleste veut aussi nous bénir de cette manière et « donner le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent. » ÉTAT DE FAIBLESSE ET D'IMPUISSANCE. - Il nous est ensuite parlé de l'héritage de Juda ; puis de celui d'Ephraïm et de Manassé. Nous lisons que les enfants de Manassé ne purent pas chasser les Cananéens, mais les assujettirent et leur firent payer un tribut. (Josué 17:12, 13 ; voyez aussi 13 : 13 et 15 : 63). Lorsque nous en arriverons au livre des Juges, nous verrons que tous les tourments endurés par Israël ont eu pour cause sa désobéissance au sujet des Cananéens, que Dieu lui avait ordonné de chasser. La décadence avait déjà commencé du temps de Josué. Quoique les enfants de Joseph eussent failli à leur devoir, ils n'en étaient pas moins ambitieux. Ils parlèrent à Josué en disant qu'ils étaient devenus un grand peuple et que leur héritage ne leur suffisait pas. Alors, Josué leur proposa la montagne boisée qui était un pays de géants. Mais les enfants de Joseph eurent peur d'y aller parce que les habitants avaient des chariots de fer. La réponse de Josué fut celle d'un sage ; il les engagea à prouver leur pouvoir et leur grandeur en chassant les Cananéens, ce qu'ils étaient capables de faire, « malgré leurs chars de fer et malgré leur force ». Nous assistons ensuite à l'érection du Tabernacle à Silo, où s'assembla toute la congrégation d'Israël ; c'était un endroit central pour les sacrifices. C'est alors que les sept dernières tribus reçurent leur part, et Josué la sienne en propre. Les cités de refuge furent également établies. Les villes données aux Lévites le furent d'après un mode de possession différent des autres, car l'Éternel Lui-même était « la portion de leur héritage ». CONCLUSION. - Le livre se termine par une exhortation de Josué au peuple. Il lui rappelle que c'est Dieu qui a combattu pour lui. Il l'engage à garder tout ce qui est écrit dans la Loi de Moïse et à servir l'Éternel de tout coeur. Il les invite à choisir, ce jour-même, qui ils veulent servir ; quant à lui, sa résolution est prise : « Moi et ma maison, nous servirons l'Éternel ». Le dernier acte de Josué fut d'écrire ces mots dans le livre de la loi de Dieu, et d'ériger une grande pierre comme témoin du renouvellement de l'Alliance.

Il meurt à cent dix ans, laissant un exemple sans tache. Après le récit de sa mort, nous avons ces mots de mauvais augure : « Israël servit l'Éternel pendant toute la vie de Josué et pendant toute la vie des anciens qui survécurent à Josué et qui connaissaient tout ce que l'Éternel avait fait en faveur d'Israël. » Notre Josué, Jésus-Christ, ne meurt jamais. C'est Lui qui nous amène dans le bon pays, et c'est seulement dans la mesure où nous nous soumettons à sa direction que nous possédons ce pays et que nous sommes vainqueurs de tous nos ennemis. Table des matières Page précédente: LE DEUTÉRONOME Page suivante: JUGES (1) Pour des autorités voir The Scriptures of Truth (Les Écritures de Vérité), par Sidney Collett, page 287.

Le Christ dans toutes les Écritures

III. LE CHRIST DANS LES LIVRES HISTORIQUES II. JUGES Nous arrivons maintenant à une des plus sombres périodes de l'histoire du peuple de Dieu. Il y a quelque chose d'effrayant dans la rapidité avec laquelle les Israélites dégénérèrent. Le neveu de Caleb, Othniel, fut suscité pour leur délivrance. Ceci nous enseigne la grande leçon qu'aucune position de bénédiction spirituelle n'est suffisamment forte pour nous assurer une vie de sainteté, sans une marche de foi et d'obéissance, strictement observée. Le livre s'ouvre par une note de victoire. Juda monta pour attaquer les Cananéens et les vainquit en divers endroits. Mais même ce récit de victoires comporte une exception ; ils ne purent pas chasser les habitants de la vallée « à cause de leurs chars de fer ». C'était là, évidemment, un manque de foi, car la promesse de Josué avait été : « Tu chasseras les Cananéens, malgré leurs chars de fer et malgré leur force. » (Josué 17 : 18). Nous avons dans les paroles de l'un des rois - Adoni-Bezeek - un témoignage accidentel rendu à la justice du jugement de Dieu sur les Cananéens ; même ce roi idolâtre le reconnaît, La fin du premier chapitre ne rapporte que des défaites. Chaque tribu, l'une après l'autre, nous est montrée comme incapable « de chasser les Cananéens ; ceux-ci demeurèrent dans le pays ». « Lorsqu'Israël fut assez fort, il assujettit les Cananéens à un tribut, mais il ne les chassa point. » ( D., il ne les déposséda pas entièrement). RÉSUMÉ. - Juges 2 : 11, 23 nous donne un résumé du livre tout entier. « Les enfants d'Israël firent alors ce qui déplaît à l'Éternel : ils servirent les Baals et les Astartés et abandonnèrent l'Éternel. La colère de l'Éternel s'enflamma contre Israël et il les livra entre les mains des pillards, il les vendit entre les mains de leurs ennemis d'alentour. Toutefois, l'Éternel suscita des juges, afin qu'ils les délivrassent de la main de ceux qui les pillaient. Car l'Éternel avait pitié de leurs gémissements. Mais à la mort du juge, ils se corrompaient de nouveau plus que leurs pères, en allant auprès d'autres dieux, et ils persévéraient dans la même conduite et le même endurcissement. Et l'Éternel leur dit que puisqu'ils avaient transgressé son alliance et n'avaient point obéi à sa voix pour chasser les Cananéens, désormais il ne chasserait devant eux aucune nation ennemie ; il les laisserait dans le pays. pour savoir si Israël prendrait garde ou non à suivre ses voies. » LA SEPTUPLE DÉCADENCE D'ISRAEL. - Dans l'histoire qui suit (chapitre 3 à 16), nous avons un récit de chutes et de délivrances sept fois répétées. Israël tomba dans l'idolâtrie et Dieu suscita quelqu'un du milieu des nations environnantes pour exécuter son châtiment. Israël se repentit sous les coups, cria à l'Éternel et l'Éternel lui envoya un libérateur. Dieu permit que les péchés mêmes que son peuple commettait devinssent ses punitions. Il permit aux Cananéens et aux autres peuples voisins de les opprimer et de les rendre esclaves. « Celui qui pratique le péché est esclave du péché. » Si nous faisons grâce à un péché connu et lui permettons de demeurer en nous, il deviendra très certainement notre maître. Jabin, roi de Canaan, et Sisera, son chef d'armée, « opprimèrent violemment Israël pendant vingt ans ». « La main de Madian fut puissante contre Israël. » Ils étaient tellement écrasés sous cette oppression qu'ils se réfugiaient dans les ravins des montagnes et dans les cavernes (chap. 6 : 2). Lorsqu'ils crièrent à l'Éternel, Il ne leur envoya pas immédiatement un libérateur, mais suscita un prophète pour les appeler à une repentance plus profonde encore. « La colère de l'Éternel s'enflamma contre Israël et il les vendit entre les mains des Philistins et entre les mains des fils d'Ammon. Ils opprimèrent et écrasèrent les enfants d'Israël pendant dix-huit ans. » (Chap. 10: 7-8). De nouveau, lorsqu'ils crièrent à l'Éternel, Il leur rappela qu'ils s'étaient détournés de Lui pour servir d'autres dieux, et Il ajoute : « Allez, invoquez les dieux que vous avez choisis ; qu'ils vous délivrent au temps de votre détresse ! » Cette réprimande leur rendit une fois encore le sentiment de leur péché, et Israël, humilié, cria : « Nous avons péché, traite-nous comme il te plaira. Seulement, daigne nous délivrer aujourd'hui ! » Et ils ôtèrent les dieux étrangers du milieu d'eux et servirent l'Éternel qui fut touché des maux d'Israël (chap. 10 : 10-16). UN SAUVEUR. - Quel tableau des chutes et du péché continuel de l'homme, et de la patience et de la grâce continuelle de Dieu ! Nous voyons que

par sept fois, Israël s'éloigna de l'Éternel et que, par sept fois, Il lui envoya des délivrances distinctes par le moyen d'Othniel, d'Ehud, de Shamgar, de Débora, de Barak, de Gédéon, de Jephté et de Samson. En ces libérateurs et sauveurs d'Israël, nous pouvons voir une image du Grand Libérateur qui devait venir. Un Sauveur. Luc 2: 11 : « Un Sauveur, qui est le Christ vous est né. » Le Sauveur. Jean 4 : 42 : « Il est vraiment le Christ, le Sauveur du monde. » Mon Sauveur. Luc 1 : 47 : « Mon esprit se réjouit en Dieu mon Sauveur. » Il n'est pas suffisant de le connaître comme un Sauveur, ou même comme le Sauveur du monde. Nous devons, chacun pour soi-même, pouvoir dire : « Il est mon Sauveur. » LES DEGRÉS DU DÉCLIN. - Le péché d'Israël fut de ne pas chasser les Cananéens et de leur permettre de demeurer parmi eux : un compromis au lieu de l'obéissance. Ils descendent un échelon de plus vers la décadence par des mariages entre eux et ces ennemis d'hier ( 3 : 6), puis de nouveau, en participant à leurs idolâtries (verset 7). Le résultat fut la corruption de tout le peuple. Le livre des Juges décrit la condition morale la plus sombre dans laquelle ait jamais été le peuple de Dieu. Les chapitres 17 à 21 ne suivent pas le reste du livre dans l'ordre chronologique, mais ils donnent un exemple de la barbarie grossière du peuple pendant cette période. Dans le Cantique de Débora, nous avons un autre aperçu du complet désordre moral qui régnait alors : « Les routes étaient abandonnées, et ceux qui voyageaient prenaient des chemins détournés. Les villes ouvertes étaient délaissées. (D.) (chap. 6 et 7). Plus loin, quatre fois l'affirmation suivante est répétée : « Chacun faisait ce qui lui semblait bon. » La note dominante du livre des Juges c'est : l'anarchie. LA LOI DE DIEU. - C'est à la transgression de la loi de Dieu qu'il faut attribuer ce terrible état de choses. Le fait qu'ils possédaient la loi de Dieu telle que Moïse la leur avait donnée, est évident, par les fréquentes allusions qui y sont faites dans ces livres. Dieu lui-même se réfère à cette Loi d'une façon qui implique qu'Israël la connaissait. Il leur rappelle les conditions de son alliance ( chap. 2 : 1-3). Il dit à Gédéon d'ordonner aux peureux et aux lâches de quitter l'armée israélite, d'après le commandement de Deut. 20 : 8. C'était là un acte de sage prévoyance, car la lâcheté a toujours été contagieuse, alors comme maintenant. Il dit aux parents de Samson d'accomplir en sa faveur le voeu du Nazaréat. L'allusion aux offrandes, le récit des trompettes de Gédéon appelant les enfants d'Israël au combat, l'apologue de Jotham au sujet de l'huile de consécration, de l'huile de la lampe et du vin de l'offrande, tout cela prouve qu'Israël possédait la Loi de Dieu telle que Moïse l'avait donnée, et qu'aux époques de réveil cette Loi était remise en honneur. Mais pendant toute cette période, il y eut une forte tendance à mettre la Loi de côté et il en résulta l'idolâtrie, la méchanceté, et un complet débordement d'immoralité dans le pays. Il en est toujours ainsi pour n'importe quelle nation privée de la Parole de Dieu. Cela explique les ténèbres épaisses du moyen-âge et des contrées auxquelles le catholicisme-romain a refusé la connaissance de la Bible. LA BIBLE NOTRE CHARTE. - De nos jours, nous entendons parfois dire que si nous avons Christ, nous n'avons pas besoin de la Bible. Mais que savons-nous du Christ en dehors de la Révélation que Dieu nous a donnée dans la Bible ? D'autres documents établissent son existence historique, mais ils ne nous apprennent rien sur sa personne, son enseignement, son oeuvre. Si nous n'avions rien appris au sujet du Christ dans la Parole écrite, que saurions-nous de sa révélation aux âmes ? Nous avons des preuves évidentes, dans le livre des Juges, du fait que la conscience et la raison de l'homme ne sont pas des guides suffisants ; il nous est dit deux fois, non pas que chacun violait la loi de sa propre conscience, mais que chacun faisait ce qui lui paraissait bon. Et nous constatons à quels excès d'iniquité une telle façon d'agir peut conduire. L'auteur de ce livre fut probablement Samuel, car il fut écrit après l'établissement de la monarchie et antérieurement à la conquête de Jérusalem (chap. 1 : 21) par David . Le livre ayant donc été composé pendant le règne de Saül, l'auteur le plus vraisemblable est certainement Samuel. Par ces mots : « En ces jours-là, il n'y avait pas de roi en Israël ». l'auteur a voulu parler de l'absence d'une royauté extérieure. Mais pour nous, ces paroles ont une signification plus profonde : elles nous dépeignent l'état de rébellion du coeur dans lequel le Seigneur Jésus ne règne pas en souverain ; état qui est le nôtre quand nous faisons ce qui est bon à nos propres yeux. La Bible contient les lois du Royaume, et lorsque celles-ci sont mises de côté, la révolte suit fatalement. « Comment un jeune homme rendra-t-il pure sa conduite ? En y prenant garde selon ta Parole. » La négligence de la loi de Dieu explique l'impureté du pays aux jours des Juges. « Quiconque dit ou fait quelque chose de contraire aux Écritures, même s'il prétend être en cela sous la direction du Saint-Esprit, doit être considéré comme étant la proie d'une trompeuse illusion... On ne peut en appeler de la Bible à aucune autorité existante. » (Livre de discipline de la Société des Amis (Quakers). Si nous voulons voir aborder notre barque, saine et sauve, sur l'autre rive de la vie, il nous faut avoir à bord la carte des Écritures, la boussole du Saint-Esprit, et le Capitaine de notre salut, le Seigneur Jésus-Christ. Ce serait folie de la part du marin de dire : « Je n'ai pas besoin de carte, parce que j'ai une boussole », ou vice-versa. Aussi invariablement que la boussole pointe vers le nord, ainsi le Saint-Esprit montre et glorifie le Christ. Les Écritures rendent témoignage de Lui. Ces deux témoins s'accordent, car le Saint-Esprit prend les choses du Christ, révélées dans la Parole écrite, et les transforme en vie pour nos âmes. IDOLÂTRIE. - Le péché d'Israël fut l'idolâtrie. L'idolâtrie est l'adoration d'un faux dieu, créé par l'imagination de l'homme. Lorsque quelqu'un se crée un dieu à lui-même, ou un Christ qui n'est pas celui du Nouveau Testament, mais le produit de sa propre imagination, cet homme-là est coupable d'idolâtrie. De plus, une idole est tout ce qui usurpe la place de Dieu dans nos coeurs. Cela peut être une chose mauvaise en elle-même, ou une chose discutable, ou une chose innocente ou même une chose sacrée ; mais si elle prend dans nos coeurs la première place, c'est une idole. Lorsque Gédéon fit l'éphod d'or, il est très probable que sa première intention était bonne. Il avait refusé d'être fait roi, disant : « L'Éternel régnera sur vous » ; et par l'éphod qui n'était, évidemment, pas destiné à être porté, il peut avoir voulu simplement exprimer le fait que la victoire venait de l'Éternel seul. Mais Israël adora l'éphod, qui devint un piège pour Gédéon et toute sa famille. Le désir de s'enrichir était probablement une des raisons pour lesquelles les Israélites s'allièrent avec les Cananéens, et Dieu nous dit que « l'avarice est : une idolâtrie ». LES TÉMOINS DE DIEU. - Même durant cette sombre période, comme dans tous les âges, Dieu ne resta pas sans témoins, et nous pouvons voir dans les libérateurs qu'Il suscita, non seulement une image générale du Christ, mais un enseignement pour le chrétien. Cet enseignement nous montre que, par la puissance du Christ, nous aussi pouvons devenir ses témoins. Le livre des Juges est un commentaire pratique de cette vérité que « Dieu a choisi les choses faibles de ce monde pour confondre les fortes... afin qu'aucune chair ne se glorifie en sa présence ». Débora. - Dieu employa Ehud, le gaucher, pour délivrer Israël, et Shamgar, avec son aiguillon à boeufs. Il employa une femme pour stimuler le courage faiblissant de Barak et pour reprendre les hommes qui ne se rendaient pas utiles à l'heure du besoin. Débora dit à Barak : « N'est-ce pas l'ordre qu'a donné l'Éternel, le Dieu d'Israël ? Va, dirige-toi sur le Mont Thabor et l'Éternel livrera Sisera entre tes mains. » (Chap. 4: 6-7). Lorsque Barak ne consentit à y aller que si elle l'accompagnait, elle lui fit entendre que le voyage ne serait plus à son honneur à lui, « car l'Éternel livrera Sisera entre les mains d'une femme ». Gédéon. - L'histoire de Gédéon est particulièrement encourageante. C'était un homme conscient de son néant. « Ah ! mon Seigneur, avec quoi délivrerai-je Israël ? Voici, ma famille est la plus pauvre en Manassé, et je suis le plus petit dans la maison de mon père. » - « Va avec cette force que tu as, vaillant héros. » « Le Seigneur se tourna vers lui » et encouragea sa foi par divers signes de sa grande puissance. C'est ce regard et ce commandement qui firent de Gédéon un héros. Il commença dans sa propre maison, et sur l'ordre de l'Éternel détruisit l'autel de Baal élevé dans la maison de son père. Sa timidité naturelle se trahit par le fait qu'il le fit de nuit ; le courage qu'il avait reçu de Dieu par le fait qu'il le fit malgré tout. Puis, l'Éternel dût réduire en nombre l'armée de Gédéon, afin que la victoire fût clairement attribuée à la force divine. Et avec les trois cents hommes d'élite qui ne s'arrêtèrent pas pour étancher longuement leur soif, Il délivra Israël. Samson. - En Samson, nous avons le plus grand contraste possible avec Gédéon. Il était trop faible pour se gouverner lui-même ; riche en merveilleuses possibilités, il les gaspilla en temporisant avec le monde et violant son voeu de Nazaréat. Lorsque le chrétien essaie de servir deux maîtres, son témoignage pour Dieu perd sa puissance.

L'ANGE DE L'ALLIANCE. - Pendant cette sombre période des Juges, l'Ange de l'Alliance, le Fils de Dieu Lui-même, apparut trois fois à son peuple. La première fois (Juges II : 1), Il montait de Guilgal, où Il apparut à Josué comme chef de l'armée de l'Éternel, puis à Bokim, et là Il leur parla comme nul autre que Jéhova ne pouvait parler, leur rappelant sa puissance et sa bonté et les réprimandant à cause de leur désobéissance. À ces paroles, « les enfants d'Israël élevèrent leur voix et pleurèrent. Et ils offrirent des sacrifices à l'Éternel ». Environ cent cinquante ans après, Il apparut à Gédéon pour l'appeler à la grande oeuvre de la délivrance d'Israël. Gédéon apporta une offrande et un holocauste, et l'Ange de l'Éternel lui commanda de les poser sur le rocher - le rocher lui-même étant une image du Christ, de même que l'offrande et Il toucha celle-ci avec son bâton, comme signe qu'elle était acceptée. Quelque trente ans plus tard, l'Éternel apparut de la même manière à la femme de Manoah, et de nouveau à elle et à son mari, tous deux ensemble. Manoah, lui aussi, fit brûler une offrande et un holocauste, et l'offrit sur un rocher, « et il s'opéra un prodige ; car, comme la flamme montait de dessus l'autel vers le ciel, l'Ange de l'Éternel monta dans la flamme de l'autel ». Lorsque Manoah avait demandé son nom, Il avait répondu : « Pourquoi demandes-tu mon nom ? Il est merveilleux » ; le même nom donné plus tard par Esaïe au Messie qui devait naître. Ainsi, nous sommes mis en présence de l'Enfant de Bethléem en la personne de l'Ange de Jéhova.

Le Christ dans toutes les Écritures

III. LE CHRIST DANS LES LIVRES HISTORIQUES III. RUTH Au sortir de la sombre époque que nous venons d'étudier « des jours où il y avait des juges en Israël », l'horizon s'éclaire de la délicieuse histoire de Ruth. Au milieu de la guerre, des débordements de tous genres et de l'idolâtrie, il y avait encore ceux qui, pauvres ou riches, craignaient Dieu et vivaient pieusement à sa gloire. La famille d'Élimélec était évidemment parmi ceux-là, quoiqu'elle eût aussi commis la faute d'aller dans le pays de Moab, pour y trouver du secours. Le nom d'Élimélec signifie « Mon Dieu est Roi » ; et si sa foi avait été assez forte pour se confier en son Roi, bien des peines lui auraient été évitées. « Il y eut une famine dans le pays », même à Bethléem, « la Maison du Pain », et ils descendirent à Moab pour y chercher de la nourriture ; comme il arrive trop souvent, « ils y fixèrent leur demeure ». Épreuve sur épreuve succédèrent à cette décision. Élimélec mourut, ses deux fils épousèrent des femmes moabites et moururent aussi. Environ dix ans après, Naomi « apprit que l'Éternel avait visité son peuple et lui avait donné du pain » ; elle se leva donc et revint dans son pays. C'est alors qu'a lieu cette scène mémorable du choix que fait Ruth de s'attacher à sa belle-mère, de la suivre dans une contrée inconnue, pour y endurer vraisemblablement des privations et des épreuves. Lorsque Naomi vit qu'elle était décidée à s'en aller avec elle, elle « cessa ses instances ». Il doit y avoir eu un très grand charme dans le caractère et la vie de Naomi pour gagner ainsi le dévouement et l'amour de Ruth, tout d'abord à elle-même, puis à son Dieu. Et il est bon que son nom qui signifie beauté, douceur, nous ait été conservé, au lieu de celui qu'elle voulait lui substituer, Mara, c'est-à-dire amertume. Elles arrivèrent à Bethléem, au commencement de la moisson des orges ; la ville justifiait de nouveau son nom de « Maison du Pain ». La tranquille poésie de ces champs d'épis, la glaneuse empressée au milieu des servantes, les moissonneurs, le maître du champ - tout le tableau, inondé de lumière d'or, a vécu dans notre esprit depuis notre enfance. Et il se trouva justement (V. S.) qu'elle était dans une pièce de terre appartenant à Booz. » Derrière nos vies, il y a une Main qui les dirige et qui fait que des choses insignifiantes ont des résultats considérables.

En Booz, le parent d'Élimélec, « un homme puissant et riche », nous avons un autre beau caractère. La simplicité de sa vie, la courtoisie de sa conduite envers tous ceux avec lesquels il avait affaire, sa générosité, son observation de la Loi, et surtout le parallèle continuel qu'il établit entre les événements et l'intervention divine, se profilent en un frappant contraste sur le fonds sombre du tableau de son époque. LE « GOEL ». - Ce fut à cet homme que Naomi envoya Ruth pour réclamer les droits de rachat. Le mot employé est Goël, le rédempteur ; celui dont le devoir autant que le droit, d'après la loi, était de racheter la part de son parent défunt et d'épouser sa veuve. (Voyez Lév. 25 : 31, 47, 55 ; Deut. :25: 5-10). Comme ces droits appartenaient au plus proche parent, le mot Goël en vint à exprimer cette qualité. Son devoir absolu d'après la Loi était d'assumer cette responsabilité, et c'est cet acte dont Naomi voulait amener l'accomplissement. La réponse de Booz fut : « Il est vrai que j'ai droit de rachat, mais il y en à un qui est plus proche que moi. S'il veut user envers toi de ce droit, à la bonne heure, sinon, j'en userai, moi, l'Éternel est vivant ! » Vient ensuite le récit de la confiance tranquille de Naomi et de sa belle-fille, et de la cérémonie publique, pleine de dignité, prescrite par la loi, en présence des anciens à la porte de la ville, où Booz annonce ses intentions. Le plus proche parent voulait bien racheter la terre de Naomi, mais il refusait d'accepter la condition de ce rachat, qui était d'épouser Ruth, de peur de nuire à son propre héritage. Cette attitude laissait Booz libre de réaliser le désir de son coeur aimant. Il acheta la part d'Élimélec, racheta Ruth la Moabite pour qu'elle devînt sa femme, « afin de relever le nom du défunt dans son héritage ». LA LIGNÉE ROYALE. - Booz prit Ruth pour femme et elle lui enfanta un fils. « Et Naomi prit l'enfant, le mit sur son sein et elle fut sa garde. Et les voisins lui donnèrent un nom en disant : Un fils est né à Naomi ! Et elles l'appelèrent Obed. Ce fut le père d'Isaïe, père de David. » Cette histoire nous montre que l'attachement désintéressé à Dieu et au devoir est récompensé. Orpah, qui se contenta de manifestations affectueuses extérieures, retourna à son peuple et à ses dieux, et de ce fait perdit sa place en Israël. Le nom du proche parent qui refusa d'accomplir son devoir par crainte de perte matérielle, n'est pas même mentionné dans le livre de Dieu. D'autre part, Ruth, qui abandonna tout pour suivre Naomi et le Dieu de Naomi, et Booz, qui, sans hésiter, remplit le rôle de Goël, ont leurs noms transmis à la postérité, comme dignes de louanges et comme ceux d'ancêtres non seulement de David, mais du suprême fils de David. LA PRÉCISION DE LA PROPHÉTIE. - Une des preuves les plus merveilleuses de la vérité de la Bible réside dans les prophéties qui concernent la naissance du Messie. Chaque fois que la prophétie prédit une nouvelle branche de la famille comme branche choisie, il semble que, humainement parlant, elle risque un danger nouveau. Mais Dieu ayant inspiré les prophéties, le choix est fait avec une précision infaillible. Parmi les fils de Noé, Sem est choisi ; parmi ceux d'Abraham, Isaac ; des douze fils de Jacob, Juda. Et la promesse est renouvelée à David. Puis, il faut un lieu de naissance au Messie. Parmi les trois continents connus, c'est l'Asie qui est choisie, et parmi ses nombreuses contrées, c'est la Terre promise. Des trois districts, la Judée, et parmi ses milliers de villages, Bethléem. « Le prophète met le doigt sur un village obscur de la carte du monde ; mais il parle avec infaillibilité, car le Dieu

omnipotent était derrière sa parole. » (Dr Pierson). LE PARENT-RÉDEMPTEUR. - Mais la note dominante, la clef du Livre de Ruth, c'est le parent-rédempteur, « celui qui a droit de rachat. » En lui, nous voyons une image du Christ qui a racheté l'Eglise, pour en faire son épouse. « Trente fois en ce court récit, le mot « parent » est mentionné, ou « celui qui a droit de rachat » ou « proche parent » ou « parenté », tous mots ayant rapport à une même chose... Combien il est clair que ce livre est destiné à nous enseigner la doctrine de la Rédemption ! Nous en avons, la preuve tout particulièrement dans le chapitre 4, versets 4 à 10. ici, le mot rachat se trouve cinq fois en trois versets et, dans le dixième verset, Booz déclare qu'en rachetant la propriété, il a acquis également la Veuve de Machlon pour en faire sa propre femme. Rien n'explique l'extrême minutie des détails sinon le dessein de l'Esprit inspirateur d'en faire des symboles... Notre Seigneur Jésus-Christ dut devenir homme pour avoir le droit de rachat. Il est par conséquent notre semblable, dans ce sens ; mais s'Il avait participé à la chute et au péché de l'homme, Il n'aurait pu remplir le rôle de Rédempteur. Aucun pécheur ne peut se racheter lui-même, encore bien moins racheter son frère (Psaume 49 : 7). « Christ est donc, en tant qu'Homme-Dieu, notre Booz (Booz veut dire force). » (Pierson). « L'Eglise qu'Il a rachetée par son propre sang. » (Actes 20 : 28). « Christ a aimé l'Eglise et s'est donné Lui-même pour elle ; afin qu'Il se la présentât à Luimême une Église glorieuse, sans tache ni ride, ni rien de semblable. » (Eph. 5 : 27). LA VIE CHRÉTIENNE. - Pour chaque croyant, en particulier, ce livre est plein de leçons. Tout d'abord, son choix doit être fait nettement ; sa confiance placée « sous les ailes de l'Éternel, Dieu d'Israël ». Puis, le glanage assidu dans le champ ; il faut ensuite battre le grain et s'en nourrir. Tout cela nous rappelle l'aliment constant que nous devons rechercher dans la Parole : l'âme ainsi nourrie a des provisions à donner aux autres. (Ruth 3 : 18). Le travail dans le champ de la moisson est aussi une image de ce service plus développé qui consiste à rassembler les âmes pour la grande moisson de Dieu. Et chaque soir, nous pouvons bien nous demander à nous-mêmes : « Où as-tu glané aujourd'hui ? » L'UNION AVEC CHRIST. - Quoique l'union de Ruth avec Booz soit symbolique de celle de l'Eglise dans son ensemble, il y a cependant pour chaque chrétien en particulier une expérience bénie d'union avec Christ, représentée sous tant de figures différentes, telles que l'union du sarment au cep. S'il y a eu dans nos vies des chutes comme celles d'Israël au temps des Juges, par un retour à notre propre volonté, le seul remède à chercher est de nous unir plus intimement à Christ. De peur que nous ne nous découragions, Dieu a placé le livre de Josué et le livre de Ruth, l'un avant et l'autre après le livre des Juges, comme pour nous montrer que la Victoire de la Foi et le Repos de la Foi sont des expériences que nous devons pouvoir faire, si nous sommes les disciples d'un Sauveur tout-puissant.

Le Christ dans toutes les Écritures

III. LE CHRIST DANS LES LIVRES HISTORIQUES IV. LES SIX LIVRES DES ROIS

Dans l'hébreu, ces six livres ne sont qu'au nombre de trois, chaque groupe de deux ne formant qu'un seul livre. Samuel et les Rois racontent une histoire consécutive, et la note dominante (la clef) des deux est : le Royaume. Les Chroniques sont l'histoire de 2 Samuel et de 1 et 2 Rois, répétée à un point de vue différent. Ici, la clef est la Théocratie. Ces livrés traitent seulement du Royaume de Juda et en racontent l'histoire en rapport avec le Temple et le culte de Jéhova. Ils ont probablement été écrits par Esdras. Le privilège spécial des enfants d'Israël était d'avoir Dieu pour Roi, d'être choisis par Lui afin d'être pour Lui un peuple particulier, destiné à manifester sa louange dans le monde. Pendant le temps des Juges, ils avaient rejeté Dieu comme Roi. Cet état d'esprit arrive à son point culminant aux jours de Samuel, « lorsqu'ils demandèrent un roi comme les autres nations ». Lorsque les enfants de Dieu ont peur de ne pas ressembler assez au monde qui les entoure, ils perdent la faculté de témoigner pour Lui. Dieu leur donna Saül, un roi d'après leur propre coeur. Lorsque Saül viola l'alliance divine par sa désobéissance, Dieu leur donna David, un roi selon son coeur à Lui. David était une figure du seul Roi parfait. De même, Salomon. Mais après Salomon, la puissance de Dieu. abandonna les rois ; elle fut alors uniquement dévolue aux prophètes. Elie envoya dire à Achab : « Voici, Elie est ici ! Et Achab alla au-devant d'Elie. » Comme Moody le fait remarquer : « Qui était roi, alors ? » Moïse était un prophète. Samuel fut à la fois prophète, le dernier des Juges, et aussi sacrificateur. Mais la grande lignée des prophètes commence avec Elie. Les prophètes représentaient Dieu au milieu de son peuple, à travers les années de décadence et de ruine qui caractérisèrent la monarchie. V. 1 SAMUEL L'état de rébellion du peuple de Dieu, décrit dans le livre des Juges, se prolongea jusque dans la première partie de 1 Samuel et atteignit son apogée lorsque l'Arche de l'Éternel était entre les mains des Philistins et que les prêtres se livraient à leurs débordements. Nous avons ici une leçon très sérieuse pour les parents qui se sont relâchés dans la discipline de l'éducation ; ce sont même parfois de bons parents. Nous lisons, au sujet des fils d'Héli : « Ces jeunes gens se rendaient coupables devant l'Éternel d'un très grand péché » et « Héli ne les avait pas réprimés ». De la même façon, même les fils du juste Samuel « ne marchèrent point sur ses traces ; ils se livraient à la cupidité, recevaient des présents et violaient la justice », jusqu'à ce que le peuple eût pris leur conduite comme prétexte pour demander un roi. David aussi paraît avoir été bien incapable de gouverner sa propre maison, comme nous en avons une preuve dans la révolte d'Absalom et d'Adonija. Nous lisons au sujet de ce dernier : « Son père ne lui avait de sa vie fait un reproche, en lui disant : « Pourquoi agis-tu ainsi ? » Il est évident que David n'avait pas rempli ses devoirs de père et châtié son fils. Samuel, Saül et David sont les trois figures centrales de 1 et 2 Samuel.

LE NOM DE SAMUEL. - Samuel lui-même préfigurait notre Sauveur. La signification de son nom avait toujours embarrassé les savants hébraïsants jusqu'en 1899. À cette époque eut lieu le douzième congrès des Orientalistes, tenu à Rome, et le professeur Jastrow, de Philadelphie, fit part à ses collègues de la conviction qu'il avait acquise que dans la langue assyrienne (qui se rapproche beaucoup de l'hébreu) le mot sumu veut dire fils, et il traduisait Samuel par « fils (ou postérité) de Dieu ». Anne, dans la profondeur et la sincérité de sa soumission, avait abandonné complètement à Dieu son premier-né. Il fut donc « fils de Dieu » depuis le moment de sa naissance. « J'en fais un don à l'Éternel » (V. S), non pas un « prêt » (comme dans l'ancienne version anglaise). (1) Le mot, commun aux langues babylonienne et hébraïque avant leur séparation, devient un témoin de l'ancienneté du livre. Il disparut du langage des Israélites si complètement qu'aucun étudiant de la Bible, ancien ou moderne, n'était capable de l'expliquer. Mais il était incontestablement d'un emploi courant à l'époque d'Anne, car elle voulut que chacun sût que l'enfant appartenait à l'Éternel, et elle doit naturellement avoir choisi un nom que tout le monde pût comprendre. Le nom « fils de Dieu » nous fait faire un pas de plus. La similitude entre le Cantique d'Anne et celui de Marie, la mère de Jésus, a toujours été remarquée. Le Cantique de Marie n'est pas une répétition de celui d'Anne, et pourtant toutes les deux voient la même vision : celle du plein salut accordé à la terre, et du Christ de Dieu. « Les ennemis de l'Éternel trembleront », chante Anne : « du haut des cieux, il lancera sur eux son tonnerre ; l'Éternel jugera les extrémités de la terre. Il donnera la puissance à son roi et il relèvera la force de son oint », (1 Sam. 2 : 10), c'est-à-dire de son Messie. « Il a déployé la force de son bras », répond Marie : « Il a dispersé ceux qui avaient dans le coeur des pensées orgueilleuses Il a secouru Israël, son serviteur, et Il s'est souvenu de sa miséricorde ; comme Il l'avait dit à nos pères, envers Abraham et à sa postérité à toujours. » (Luc 1 : 51-55). (2). Le Cantique d'Anne et le, nom qu'elle donna à son fils sont l'un et l'autre des prophéties du Christ. Elle a l'honneur d'être la première qui ait employé le mot « Messie. » « L'ÉTERNEL DES ARMÉES ». - Un autre titre divin, extrêmement majestueux, apparaît pour la première fois, dans le premier chapitre de ce livre. C'est « l'Éternel des Armées ». Le Révérend A. Craig Robinson base sur ce fait l'argument suivant : « L'appellation divine l' « Éternel des Armées » n'est jamais donnée dans le Pentateuque. On la trouve, pour la première fois, dans 1 Samuel 1 : 3. Ensuite, elle est très fréquemment employée, surtout dans les prophètes - 281 fois en tout. Si le Pentateuque, comme on voudrait le prétendre, avait été écrit par une multitude d'écrivains à une époque plus récente, lorsque ce titre était continuellement appliqué à Jéhova, comment se fait-il que pas un d'entre eux ne l'ait employé une seule fois dans le Pentateuque ? » (3). Nous avons une preuve que le nom « l'Éternel (ou de Jéhova) des Armées » était un titre du Christ, en comparant Esaïe 6: 1 à 3 avec Jean 12 : 41, et Esaïe 8: 13-14 avec 1 Pierre 2: 5-8. Samuel préfigurait le Christ en cumulant les fonctions de prophète, de prêtre et de gouverneur. Les écoles de prophètes qu'il a fondées sont une image de l'action du Seigneur lorsqu'Il répand son Esprit sur ses apôtres. ses évangélistes, ses prédicateurs.

Par dessus tout, Samuel représentait Christ dans sa vie de prière et d'intercession., Depuis le temps où Dieu « appela Samuel » - histoire qui nous est chère depuis notre enfance - sa vie fut une vie de communion ininterrompue. La voix de Samuel arrivait jusqu'à l'oreille de Dieu et sa propre oreille était ouverte à la voix divine. Lui et Moïse sont des exemples d'intercesseurs d'élite. « Quand Moïse et Samuel se présenteraient devant moi, je ne serais pas favorable à ce peuple » (Jérémie 15 : 1). Samuel dit à la nation rebelle : « Loin de moi aussi de pécher contre l'Éternel, de cesser de prier pour vous ! » « Jésus est toujours vivant pour intercéder pour eux. » UN AMI. - En Jonathan nous avons une autre image du Christ, de son amour, de sa céleste et divine amitié. « Il y a tel ami plus attaché qu'un frère. » Jonathan, le fils du roi, n'eut pas honte de faire du berger son ami, et Jésus n'à pas eu honte de nous appeler ses frères. « L'âme de Jonathan s'attacha à l'âme de David et Jonathan l'aima comme son âme. » - Jésus « ayant aimé les siens, qui étaient dans le monde, les aima jusqu'à la fin » Jonathan fit avec David une alliance perpétuelle. (1 Sam. 18 : 3, 20 : 15-16, 23 :18) Il ôta le manteau qu'il portait pour le donner à David et il lui donna ses vêtements, même son épée, son arc et sa ceinture ». Lui aussi, s'est dépouillé de sa gloire, nous a revêtus de la robe de sa justice, nous a armés et nous a ceints pour le combat. Jonathan fortifia la force de David en Dieu (23 : 16) et le Seigneur nous dit : « Ma force s'accomplit dans ta faiblesse ». Naturellement l'image, comme toutes les autres, est loin de la réalité. Jonathan, au péril de sa vie (20 : 33), cherche à réconcilier son père avec David. Jésus, en donnant sa vie comme médiateur et comme notre avocat auprès du Père, nous a rendus participants de son trône et de sa gloire. LE BERGER-ROI. - Comme berger et comme roi, David est une figure de notre Sauveur. Dans 1 Samuel, il nous est parlé de la longue préparation de David pour le Royaume. La petite ville de Bethléem est également le lieu de naissance de David et du fils suprême de David. Les années tranquilles de labeur que David vécut avec le troupeau de son père nous rappellent les années passées par Jésus à Nazareth, dans l'atelier du charpentier. Un grand nombre de Psaumes sont tout imprégnés des souvenirs de David quand il passait ses nuits à garder son troupeau : « Quand je contemple les cieux, ouvrage de tes mains, la lune et les étoiles que tu as créées, qu'est-ce que l'homme, pour que tu te souviennes de lui ? Et le fils de l'homme pour que tu prennes garde à lui ? » (Ps. 8: 3-4). « Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l'étendue manifeste l'oeuvre de ses mains. » (Ps. 19 : 1). Dans ces mêmes plaines autour de Bethléem, les bergers gardaient leurs troupeaux pendant les veilles de la nuit, pendant que l'étoile qui guidait les Mages brillait au-dessus de leurs têtes. Et voici que l'Ange du Seigneur leur apporta la bonne nouvelle d'une grande joie, celle de la naissance, dans la ville de David, d'un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. « Et soudain, il se joignit à l'ange une multitude de l'armée céleste, louant Dieu et disant : Gloire à Dieu dans les lieux très hauts et paix sur la terre parmi les hommes qu'il agrée. » Ceux qui ont contemplé le lever du soleil, dans ces plaines où David doit l'avoir si souvent admiré, nous disent que rien ne peut décrire la magnificence de ce spectacle. « Il a dressé une tente pour le soleil... Et le soleil, semblable à un époux qui sort de sa chambre, s'élance dans la

carrière avec la joie d'un héros. » (Ps. 19 : 5-6). LE PSAUME 23. (Ps: 23) - Dans le Psaume du Berger, David décrit certainement sa propre expérience. Qu'il a souvent conduit ses propres brebis dans de verts pâturages, le long des eaux tranquilles ! Et combien de fois il les a dirigées vers les gorges profondes du désert de Judée ! (4). Ce désert a 80 kilomètres de long sur 16 de large, avec de nombreuses vallées que le mot hébreu placé dans ce psaume dépeint très bien. Il y a, en hébreu, huit mots différents pour vallée ; mais celui que David emploie ici signifie une gorge profonde et rocheuse, dont quelques-unes avaient seulement deux ou trois pieds de largeur dans le fond. Celles-ci demeuraient très sombres, même le jour, à cause des roches escarpées qui s'élevaient, de chaque côté, à plus de 800 pieds. Ici, les hyènes s'emparent des brebis si elles s'éloignent du berger. Mais avec sa houlette, il peut lutter soit contre les bêtes sauvages, soit contre les hordes bédouines encore plus sauvages. Et, de son bâton, il rassure le troupeau. Plus d'une fois, David avait risqué sa vie et laissé ses brebis, pour aller délivrer un agneau de la gueule du lion ou de la patte de l'ours. Le bon berger doit toujours être prêt à exposer et à donner sa vie. Avec quelle confiance David s'écrie : « Jéhova est mon Berger, je ne manquerai de rien ! » Et le fils de David répond : « Je suis le Bon Berger ; le Bon Berger donne sa vie pour ses brebis ». Il laisse les quatre-vingt-dix-neuf au désert pour aller chercher celle qui était perdue, jusqu'à ce qu'Il l'ait trouvée. Le bercail oriental est une enceinte non recouverte, avec un petit abri en arrière, et entourée d'un mur de pierres brutes. Dans un coin est une petite porte, mais on peut dire que chaque berger est en lui-même la porte. Il dort sur le seuil afin de protéger le troupeau, la nuit. Il se tient également sur le seuil, le soir, lorsque les brebis rentrent, et il examine chacune à mesure qu'elle passe devant lui. Il a une coupe d'eau pour celles qui ont soif, et de l'huile pour celles qui sont blessées ; il panse celles qui se sont meurtri la tête contre les rochers. Le tableau allégorique du vingt-troisième psaume ne se transforme pas au milieu, comme quelques-uns le pensent, en une table de festin ; le tableau des soins du berger se continue jusqu'à la fin (5). Les rôles du Berger et du Roi sont réunis en David et dans le fils de David. Un vrai roi doit toujours avoir le coeur d'un berger. Lorsque David vit l'Ange de l'Éternel près de détruire Jérusalem, il cria : « C'est moi qui ai péché et qui ai fait le mal ; mais ces brebis, qu'ont-elles fait ! Que ta main soit donc sur moi... et non sur ton peuple. » (1 Chron. 21 : 17). « J'établirai sur elles un seul pasteur qui les fera paître, mon serviteur David. Et il sera leur pasteur. » (Ezéch. 34 ; 23). Il est : Le Bon Berger, dans sa mort. Jean 10 : 11. Voir Ps. 22. Le Grand Berger, dans sa résurrection. Hébr. 13 : 20. Voir Ps. 23. Le Souverain Berger, dans sa gloire. 1 Pierre 5 : 4. Voir Ps. 24.

VI. 2 SAMUEL David fut sacré trois fois, d'abord dans la maison de son père, puis sur Juda, et enfin sur tout

Israël. Dieu a oint Jésus de Nazareth d'une huile de joie. Il est Roi des rois et Seigneur des seigneurs, mais, de même que David - quoique roi sacré - fut exilé pendant que Saül régnait, ainsi Christ est rejeté du monde, et le « Prince de ce monde » règne dans les coeurs des hommes. Un jour vint où les hommes de Juda s'assemblèrent vers David et le sacrèrent roi à Hébron (2 Sam. 5: 3). "Amas aï fut revêtu de l'Esprit et dit : Nous sommes à toi, David, et avec toi, fils d'Isaï. » (1 Chron. 12 : 18). C'est un jour de joie dans l'expérience du croyant lorsqu'il abandonne complètement son coeur et sa vie au Seigneur Jésus-Christ et dit : « Je suis à toi, et de ton côté », lorsqu'il peut le regarder en face et s'écrier : « Tu es mon Roi. » (Ps. 44 : 4). « La guerre dura longtemps entre la maison de Saül et celle de David, mais David devenait de plus en plus fort et la maison de Saül allait en s'affaiblissant » (2 Sam. 3 : 1), jusqu'à ce qu'enfin Abner dise aux anciens d'Israël : « Vous désiriez autrefois David pour roi ; établissezle maintenant, car l'Éternel a dit de lui : c'est par David, mon serviteur, que je délivrerai mon peuple d'Israël de la main des Philistins et de la main de tous ses ennemis. » Alors, « toutes les tribus d'Israël vinrent auprès de David à Hébron et dirent : Voici, nous sommes tes os et ta chair... Et ils oignirent David pour roi sur Israël. » (5 : 1-3). « Un roi que choisira l'Éternel, ton Dieu, du milieu de tes frères ; tu ne pourras pas te donner un étranger, qui ne soit pas ton frère » (Deut. 17 : 15). Le roi nous tient de près. » (2 Sam. 19 : 42). « Il a dû être rendu semblable en toutes choses à ses frères. » (Hébr. 2 : 17). Ici, nous voyons tout Israël uni sous son roi légitime : image d'un coeur qui est parfaitement loyal au Roi des rois. La promesse de Dieu à Israël était qu'Il le sauverait de tous ses ennemis par la main de David. Et ceci fut accompli à la lettre, depuis le jour où il tua Goliath jusqu'à la fin de son règne. Nous ne lisons jamais qu'il ait été défait. De même, Christ a vaincu notre grand ennemi, Satan. Il est venu, afin que, « étant délivrés de la main de tous nos ennemis, nous puissions le servir sans crainte ». « Il doit régner jusqu'à ce qu'Il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds. » « Il n'y aura pas de fin à son empire et à la paix. » Et David s'empara de la forteresse de Sion ». Ceci représente notre citadelle principale, notre propre volonté. Lorsqu'elle s'est rendue, le Seigneur y établit son règne. Dans l'histoire de Méphiboscheth, nous avons une belle image de la miséricorde de notre Roi en nous rapprochant de Lui et en nous traitant « comme un des fils du Roi, pour manger à sa table continuellement ». Il nous amène dans la maison du festin, nous y invite en disant : « Mangez, ô amis, buvez, faites bonne chère, ô bien-aimés ». Lui-même est l'aliment céleste, car Il dit : « Le pain qui est descendu du ciel, c'est ma chair, et ma chair est une véritable nourriture ». LE PÉCHÉ DE DAVID. - Mais toute image de notre parfait Sauveur pèche par quelque côté. Et David ne fait pas exception. Nous arrivons au récit de son épouvantable faute. Comment un tel pécheur a-t-il pu être appelé « un homme selon le coeur de Dieu ? » Tout au travers de la vie de David, un trait de caractère le distingue des autres hommes, surtout de Saül ; c'est sa confiance ininterrompue en Dieu, sa soumission au gouvernement divin, son acceptation de la volonté de Dieu. Le grand désir de son coeur était de lui bâtir une maison, mais quand Dieu le met de côté parce qu'il a été un homme de guerre, il acquiesce avec la plus

parfaite résignation à la décision de l'Éternel. Lorsque Nathan vient réveiller sa conscience en lui montrant le grand péché de sa vie - David, quoique monarque absolu - le reconnaît tout de suite. Et la profondeur de son repentir est telle que, seul, le coeur qui a connu Dieu peut en faire l'expérience. Pour tous les temps, le Psaume 51 reste comme l'expression de la plus profonde angoisse d'une âme remplie de remords. Dans ce psaume, David parle d'un coeur brisé comme du seul sacrifice qu'il puisse offrir ; du seul, d'ailleurs, que Dieu trouverait acceptable. Et le Très-Haut et le Saint qui habite l'Éternité va encore plus loin dans sa merveilleuse condescendance et dit : « J'habite dans les lieux élevés et dans la sainteté ; mais je suis avec l'homme contrit et humilié, afin de ranimer l'esprit des humbles et les coeurs contrits. » (Esaïe : 57 : 15). La Bible ne « gaze » pas le péché, et encore moins celui des enfants de Dieu. Elle n'épargne pas les saints. Il y eut des degrés qui conduisirent David à cette faute : ses nombreuses femmes, et le fait de rester à Jérusalem alors qu'il aurait dû être à la guerre. Lorsqu'il y a un recul dans la vie extérieure du chrétien, on peut être sûr qu'il y a eu auparavant un recul correspondant dans la vie intérieure. David avait gravement péché. Mais son repentir fut immédiat, profond, sincère. Dieu, il est vrai, effaça ses transgressions, par sa compatissante miséricorde, mais les conséquences du péché demeurèrent : Il punit David par de dures épreuves dans sa famille. UN RÉVOLTÉ. - Dans la fuite d'Absalom, après le meurtre de son frère, nous avons l'image d'une âme révoltée, éloignée de Dieu. En David, nous avons l'image de la douleur que Dieu éprouve à cause, des pécheurs. « Le roi pleurait tous les jours son fils... Et l'âme de David soupirait après Absalom. » D'après les paroles de la « femme habile » de Tékoa : « Dieu désire que le fugitif ne reste pas banni de sa présence. » (2 Sam. 14 : 14). Nous avons ici un écho des paroles même de Dieu : « Délivre-le, afin qu'il ne descende pas dans la fosse ; j'ai trouvé une rançon (ou une expiation). » (Job. 33 : 24). Même lorsqu'Absalom était encore révolté, le roi ordonna : « Pour l'amour de moi, doucement avec le jeune homme Absalom. » En ceci, nous voyons la patience de Dieu envers les pécheurs. Et lorsque David apprit sa mort, il cria : « 0 mon fils Absalom, mon fils, mon fils Absalom ! Plût à Dieu que je fusse mort à ta place, ô Absalom, mon fils, mon fils ! » David serait volontiers mort pour son fils rebelle, mais il ne le pouvait pas. Combien ceci reporte nos pensées vers Celui qui fut non seulement disposé à mourir, mais capable de le faire, Lui, Juste, pour nous, injustes, afin de nous amener à Dieu ! LA FIDÉLITÉ De L'AMOUR. - Dans l'exil de David, on trouve de nouveau un symbole du Sauveur rejeté. Les murs à l'est de Jérusalem bordent d'un profond ravin le lit du torrent de Cédron. Lorsque la révolte d'Absalom chassa David de sa propre ville nous pouvons nous l'imaginer s'avançant par une des portes de c'est probablement celle qu'on appelle aujourd'hui la porte de Saint-Etienne - et le long du sentier sinueux qui descend vers la vallée rocheuse. Le roi n'était pas seul. Une bande de fidèles serviteurs allaient avec lui ; et un peu en avant, six cents Philistins, de la ville de Gath, sous la conduite d'Ittaï, le Guittien. David avait probablement gagné le coeur de ces hommes pendant qu'il demeurait à Tsiklag, trente ans auparavant ; et maintenant, ils étaient prêts à le soutenir, à l'heure du danger. Quand David arriva au fond du ravin avec cette escorte, il essaya de dissuader Ittaï de l'accompagner. Il lui fit remarquer que, comme étranger et comme recrue « d'hier », il ne devrait pas s'attarder à une

cause douteuse ; il le supplia donc de s'en retourner avec sa bénédiction. Mais Ittaï tint bon ; sa place, pour la vie ou pour la mort, était près du maître qu'il aimait. Touché d'une telle fidélité. David permit à Ittaï de traverser le lit du torrent avec tous ses gens, et avec les enfants qui étaient avec lui (probablement ceux de ces mêmes hommes.) Avec des pleurs et des cris, tous les exilés traversèrent le torrent et gravirent les pentes herbeuses du Mont des Oliviers, de l'autre côté. David établit des capitaines de milliers sur le peuple qui l'avait accompagné - un tiers sous la conduite d'Ittaï le Guittien. Le dévouement de cette armée se manifeste à chaque instant. Lorsqu'ils s'aperçurent que leur roi avait l'intention d'aller avec eux à la bataille, ils ne voulurent. sous aucun prétexte, le lui permettre, mais le forcèrent à rester par ces mots : « Tu ne sortiras point ; et quand la moitié d'entre nous succomberait, on n'y ferait pas attention ; mais toi, tu es comme dix mille de nous ! » Mille ans ont fui. De nouveau, un Roi rejeté sort de la porte de Jérusalem et descend par le chemin de la sombre vallée, pour gravir ensuite la colline des Oliviers. Au lieu de la forte escorte qui accompagnait David, il n'y a que trois hommes avec le Fils de David, choisis parmi les onze, et même ceuxci ne peuvent veiller avec lui dans son agonie. « J'ai été seul à fouler au pressoir, et nul homme d'entre les peuples n'était avec moi. » (Esaïe 63 : 3). L'enthousiasme des fidèles de David les porta à l'empêcher d'aller à la bataille. Mais lorsque les soldats parurent pour arrêter le Seigneur de gloire, sa petite garde du corps l'abandonna et s'enfuit. Et Lui, « qui est le plus grand entre dix mille et parfaitement aimable », donna sa vie pour des rebelles et des déserteurs ... Près de deux mille ans ont passé depuis ce jour. Notre Seigneur est encore rejeté et renié par le monde. Mais nous, aujourd'hui, nous avons la possibilité de réjouir son coeur par un attachement tel que celui d'Ittaï. Nous sommes sa propriété, achetée au prix de son sang. C'est son désir que nous partagions sa gloire pendant l'éternité ; mais Il réclame l'amour de notre coeur maintenant. Huschaï, Tzadok et Abiathar devaient représenter le roi au centre même de la rébellion « dans le monde et cependant pas du monde » - ambassadeurs dans un pays ennemi. En Schimei, qui maudit David alors que celui-ci semble rejeté, nous avons une figure de ceux qui outrageaient Jésus, secouant la tête et se moquant de Lui. « Je frapperai le roi seul » fut le conseil d'Achitophel à Absalom, « et tout le peuple qui est avec lui s'enfuira. » - « Je frapperai le Berger, et les brebis seront dispersées. » - Jésus, notre Berger, fut « brisé, frappé de Dieu » pour nous. - Et le roi traversa le Jourdain, le fleuve de la mort. LE RETOUR DU ROI. - Il nous est fait un tableau très vivant du retour de David dans la ville de Sion. Le peuple, réclamait le roi à grands cris : « Pourquoi donc ne parlez-vous pas de faire revenir le roi ? » Le roi apprit ceci et envoya un message encourageant aux anciens. « Et David fléchit le coeur de tous ceux de Juda comme s'ils n'eussent été qu'un seul homme ; et ils envoyèrent dire au roi : Reviens, toi et tous tes serviteurs. » « Amen, oui, Seigneur Jésus, viens ! » D'après la coutume orientale, les hommes de Juda vinrent à la rencontre de leur roi, au-delà du Jourdain, pour l'amener dans sa ville, au milieu des acclamations de ses sujets dont la foule joyeuse augmentait à mesure que le cortège

s'avançait. Un jour, le cri retentira : « Voici, l'Époux vient ; sortez au-devant de lui. » Alors, « les morts en Christ ressusciteront premièrement » et les saints qui seront vivants sur la terre seront enlevés dans les airs pour le rencontrer. Notre Roi a mis cette espérance certaine devant nous et nous appelle à vivre dans la joyeuse attente de ce jour. Ceci nous conduira naturellement à plus de fidélité dans notre service. - « Voici, je viens bientôt ; et j'ai ma récompense avec moi, afin de rendre à chacun selon ses oeuvres » (Apoc. 22 : 12), et aussi à plus de sainteté. (Tite 2 : 11-14). UN ÉVANGILE POUR CEUX QUI N'ONT PLUS D'ESPOIR. - Les « hommes vaillants » du royaume de David étaient ceux qui vinrent à lui dans son exil, lorsqu'il fuyait devant Saül. Parias et criminels auparavant, ils étaient devenus, sous la conduite de David, braves, magnanimes, pleins de sang-froid comme leur chef. « Tous ceux qui se trouvaient dans la détresse, qui avaient des créanciers ou qui étaient mécontents, se rassemblèrent auprès de lui, et il devint leur chef. Ainsi se joignirent à lui environ quatre cents hommes. » (1 Sam. 22 : 2). - « Cet homme mange avec les pécheurs. » C'est un glorieux Évangile qui nous est confié. C'est un Évangile pour les proscrits, pour les parias de la société. C'est l'Évangile d'espérance pour les pires et les plus bas tombés. La puissance de transformation qui est dans la Croix du Christ est visible en des vies renouvelées partout où l'Évangile est prêché. Table des matières Page précédente: RUTH Page suivante: 1 ROIS (1) En français, seule, la version synodale traduit par don. (2) Voir The Biblical Guide (Guide biblique), par John Urquhart, vol. VI, p. 140 et suiv. (3) The divine Title « Lord of Hosts» Problem for the critics. (4) Voir Palestine explored (La Palestine explorée), par le Rev. J. Neil. M.. A. (5) The song of our Syrian Guest (Le Chant de notre Hôte Syrien).

Le Christ dans toutes les Écritures

III. LE CHRIST DANS LES LIVRES HISTORIQUES VII. I ROIS Il nous faut le règne magnifique de Salomon, le Prince de Paix, pour compléter le tableau du Christ en tant que Roi. Le Seigneur dit à David : « Voici, il te naîtra un fils, qui sera un homme de repos et à qui je donnerai du repos en le délivrant de tous ses ennemis d'alentour ; car

Salomon (Paix) sera son nom, et je ferai venir sur Israël la paix et la tranquillité pendant sa vie. » La paisible royauté de Salomon fut le résultat des victoires de David. C'est parce que Christ a combattu et vaincu nos ennemis que nous pouvons jouir de son règne glorieux dans nos coeurs. « Car le Royaume de Dieu c'est la justice, la paix et la joie par le Saint-Esprit. » (1 Chron. 22 - 9 ; Rom. 14 : 17). LE TEMPLE. - La gloire du règne de Salomon fut la construction du Temple. Ce roi semble avoir été suscité spécialement dans ce but, car David dit : « Il a choisi mon fils Salomon pour le faire asseoir sur le trône du royaume de l'Éternel, sur Israël. Et Il m'a dit : Salomon, ton fils, bâtira ma maison et mes parvis ..... Considère maintenant que l'Éternel t'a choisi, afin que tu bâtisses une maison qui serve de sanctuaire. Fortifie-toi et agis. » (1 Chron. 28 : 5 à 10). (Pour ce qui concerne le Temple, nous attendrons d'être arrivés au livre des Chroniques). « SALOMON DANS TOUTE SA GLOIRE ». - La sagesse de Salomon préfigure celle du Christ en qui « nous avons tous les trésors de la sagesse et de la connaissance ». Le Psaume 72 est un « Psaume pour Salomon ». Ce psaume décrit la gloire de son règne, mais il trouve son parfait accomplissement seulement dans le règne d'Un plus grand que Salomon : de Celui qui aura un jour domination d'une mer à l'autre et depuis le fleuve jusqu'aux extrémités de la terre. Mais quoique la réalisation milléniale de ce psaume soit encore à venir, il a cependant une réalisation actuelle dans les coeurs où le Roi règne en justice. Salomon dit à Hiram, roi de Tyr : « L'Éternel, mon Dieu, m'a donné du repos de toutes parts : plus d'adversaires, plus de calamités ! » (1 Rois 5 : 4). La magnificence de son, royaume est décrite dans 1 Rois 4 : 2134 : « Salomon régnait, dominait sur tous les royaumes, depuis le fleuve jusqu'au pays des Philistins et jusqu'à la frontière de l'Égypte : ils apportaient des présents et ils furent assujettis à Salomon tout le temps de sa vie. ... Et il avait la paix de tous les côtés d'alentour. ... Et Juda et Israël... habitèrent en sécurité chacun sous sa vigne et sous son figuier. » LA REINE DE SÉBA. - Notre Seigneur Jésus-Christ lui-même établit le contraste entre la reine de Séba, qui « vint d'un pays éloigné pour entendre la sagesse de Salomon ». et les hommes de sa génération, si indifférents, quoiqu'il y eût au milieu d'eux « quelqu'un plus grand que Salomon ». En poursuivant la même ligne de pensée, la visite de cette reine est la gracieuse image d'une âme venant au Sauveur et trouvant en Lui complète satisfaction. Elle vint de loin ; et nous, « qui étions éloignés, nous avons été rapprochés par le sang du Christ ». Elle apporta à Salomon toutes les questions difficiles qui la préoccupaient et lui confia tout ce qu'elle avait dans le coeur. Nous, de même, nous pouvons apporter au Seigneur tous les problèmes de nos vies et nous trouverons, comme la reine de Séba, « qu'il n'y a rien qu'Il ne puisse nous expliquer ». Nous aussi nous verrons qu'Il nous a été fait « sagesse de la part de Dieu ». Et lorsqu'elle eût vu toute sa sagesse, les richesses de son royaume et ses merveilleuses constructions, elle fut « hors d'elle-même ». Et elle s'écria : « C'était donc vrai, ce que j'ai appris dans mon pays au sujet de ta position et de ta sagesse ! Je ne le croyais pas avant d'être venue et d'avoir vu de mes yeux. Et voici, on ne m'en a pas dit la moitié. Tu as plus de sagesse et de prospérité que la renommée ne me l'a fait connaître. Heureux tes gens, heureux tes

serviteurs qui sont continuellement devant toi, qui entends ta sagesse ! Béni soit l'Éternel, ton Dieu, qui t'a accordé la faveur de te placer sur le trône d'Israël ! C'est parce que l'Éternel aime à toujours Israël qu'il t'a établi roi pour que tu fasses droit et justice. » Chap. 10). « UN RAPPORT VÉRIDIQUE ». - Le message de l'Évangile est le « rapport » qui nous a fait venir du pays éloigné pour rechercher le Roi. Et à lorsque nous nous sommes réellement approchés et que nos yeux l'ont vu dans sa beauté, nous aussi nous pouvons nous écrier « qu'on ne nous en avait pas dit la moitié ». Nous faisons l'expérience que son service est vraiment un heureux service, et que Dieu nous a, en effet, prouvé son amour en nous donnant un tel roi ; non pas de la façon dont la reine de Séba connut Salomon, en une visite passagère, mais pour être notre roi à toujours. « Le roi Salomon donna à la reine de Séba tout ce qu'elle désira, ce qu'elle demanda, et lui fit en outre des présents dignes d'un roi tel que Salomon. » De même, notre Roi nous comble « d'après les richesses de sa gloire ». CHUTE. - De nouveau nous constatons des manquements, comme dans toute vie humaine. Salomon manqua vis-à-vis de Dieu justement en ces choses au sujet desquelles la loi avait averti les futurs rois d'Israël. « Qu'il n'ait pas un grand nombre de chevaux, afin qu'il ne ramène pas le peuple en Egypte... Qu'il ne fasse pas de grands amas d'argent et d'or... Qu'il n'ait pas un grand nombre de femmes, afin que son coeur ne se détourne point. » Salomon pécha en ces trois choses. Et, de plus, ses nombreuses femmes furent prises parmi les nations païennes où Dieu avait expressément défendu qu'on choisît des épouses, de peur que le coeur de son peuple ne s'attachât à d'autres dieux. C'est exactement ce qui survint. « À l'époque de la vieillesse de Salomon, ses femmes inclinèrent son coeur vers d'autres dieux, et son coeur ne fut point tout entier à l'Éternel son Dieu, comme l'avait été le coeur de David, son père. » (1 Rois 11 : 4). DÉSASTRE. - Pour cette raison, Dieu suscita des ennemis à Salomon, et son règne finit dans le désastre ; à sa mort, son royaume fut divisé, et seulement Juda et Benjamin furent laissés à son fils Roboam, pendant que tout Israël prenait pour roi son serviteur Jéroboam. « Je laisserai une tribu à son fils, afin que David, mon serviteur, ait toujours une lampe devant moi à Jérusalem, la ville que j'ai choisie pour y mettre mon nom. » (1 Rois 11 : 36). « Donner une lampe a quelqu'un signifiait établir sa dynastie et sa succession dans ce lieu. Il faut se rappeler que la ville de Jérusalem, avec tous ses environs au nord, était dans le territoire de Benjamin. Si cette tribu s'était jointe aux dix qui se révoltèrent contre le trône de Salomon, la ville royale n'aurait pu rester, selon la promesse de Dieu, la demeure des rois de la lignée de David. C'est dire, dans le langage fortement imagé du pays de la Bible, que leur lampe dans la Cité sainte aurait été éteinte » (1). LE ROYAUME DIVISÉ - Vient l'histoire de ce royaume divisé - image d'un coeur partagé et de l'impossibilité de servir deux maîtres. Les rois d'Israël suivirent l'exemple de « Jéroboam, fils de Nebat, qui fit pécher Israël » en établissant l'adoration des veaux d'or, et tous leurs rois s'adonnèrent à l'idolâtrie. L'histoire du Royaume d'Israël est un récit presque ininterrompu d'iniquités, chaque roi arrivant au trône par le meurtre de son prédécesseur. 2 Rois 17 nous entretient de la captivité d'Israël, et entre en détail dans les raisons de ce châtiment. ils étaient descendus jusqu'au niveau des nations que Dieu avait ordonné à son

peuple de chasser du pays. Et ce qu'Il leur avait prédit au cas où ils Lui désobéiraient s'était exactement réalisé. Ils avaient abandonné l'Éternel, servi les dieux des païens, marché comme ces derniers d'après leurs mauvaises voies. En conséquence, Dieu permit au roi d'Assyrie d'emmener Israël captif en Assyrie, pour que s'accomplît la menace qu'il leur avait faite par Moïse dans Deut. 29 : 24, 28. « L'Éternel a rejeté toute la race d'Israël ; il les a humiliés, il les a livrés entre les mains des pillards, et il a fini de les chasser loin de sa face. » (2 Rois 17: 20). LES PROPHÈTES. - Longtemps avant que ce semblant de royauté eut disparu, Dieu avait transféré la puissance des rois aux prophètes. Sur le fond sombre du tableau de cette triste époque, deux figures se détachent comme ses témoins, nous montrant que, malgré toute cette décadence, Dieu travaillait en silence à l'établissement de son Royaume éternel de Justice. Élie et Élisée, par le contraste de leurs caractères et de leur mission, nous rappellent JeanBaptiste et notre Sauveur. Le Seigneur Jésus Lui-même parla de Jean-Baptiste comme de celui qui accomplissait la prophétie annonçant qu'Élie doit précéder la venue du Fils de l'homme. « En vérité, Élie est venu », dit-Il. Élie, le rude prophète du désert, vêtu de son manteau de poils de chameau et d'une ceinture de cuir - le vêtement habituel du fellah, que tous les prophètes portaient, - est soudain apparu sur la scène, à la cour d'Achab, et prononce le jugement du Seigneur. « L'Éternel est vivant, le Dieu d'Israël, dont je suis le serviteur ; il n'y aura, ces années-ci, ni rosée (2), ni pluie, sinon à ma parole. » Le secret de sa puissance résidait en ces mots : « Dont je suis le serviteur. » - Il savait ce que c'était que d'obtenir quelque chose de Dieu et, de ce fait, il avait de la puissance sur l'homme, Il nous rappelle Jean, vêtu de la même manière, à la cour d'Hérode, dénonçant hardiment les péchés du roi. Sur le Mont Carmel, ce fut « à l'heure de l'offrande du soir » que Dieu fit descendre le feu du ciel. Nous avons plusieurs exemples de délivrance, à l'heure du sacrifice du matin on du soir. Et nous y voyons une prophétie du pouvoir de la Croix, que ces offrandes préfiguraient. LE PRÉCURSEUR. - Lorsque Dieu fut sur le point d'envoyer la pluie à la prière d'Elie, celuici fit dire à Achab : « Attelle ton chariot et descends, afin que la pluie ne t'arrête pas. » Et là, il semble qu'Elie ait joué le rôle d'un saïs vis-à-vis d'Achab. Le saïs moderne d'Égypte est le « coureur », attaché à la suite des rois et des nobles. La même coutume était en vogue en Israël, car Samuel avait prévenu le peuple que le roi qu'ils désiraient si ardemment exigerait d'eux cet acte d'esclavage : « Il prendra vos fils et il les mettra sur ses chars et parmi ses cavaliers, afin qu'ils courent devant son char. » « Ces faits prêtent une force considérable à l'acte d'Elie, au paroxysme de la joie et du zèle pour le triomphe de Jéhova et désireux d' « honorer le roi » qui, un instant, avait honoré Dieu quand la main du Seigneur était sur lui. Elie ceignit donc ses reins et courut devant Achab jusqu'à l'entrée de Jizreel - c'est-à-dire une distance de trente-trois kilomètres et plus, à travers la grande plaine d'Esdraelon. Ainsi l'homme de Dieu jouait le rôle de saïs ou de coureur du roi, préparant la voie pour son chariot et annonçant son arrivée » (3). Cette fonction de « celui qui court devant » n'explique-t-elle pas la figure employée dans Hébreux 6 : 20 ; « où Jésus est entré comme Précurseur ? » Lui, qui, dans sa condescendance, dit que, dans le ciel, « Il se ceindra et fera asseoir les siens à sa table et les servira », est dépeint ici comme étant entré seulement un peu avant eux pour annoncer leur arrivée et tout

préparer pour leur réception ! ÉLISÉE. - Le ministère d'Élisée fut un ministère de bénédiction et de guérison. Sous cet aspect, il est un symbole de celui du Christ. Nous avons, de plus, dans la vie et les miracles d'Élisée, une série de belles leçons sur la vie et le service chrétiens. « Labourant un jour avec les boeufs et les serviteurs de son père, dans un champ, il vit venir à lui le prophète proscrit, l'homme de Galaad, qui jeta sur lui son manteau. Élisée comprit ce que cela signifiait. C'était l'appel à suivre Elie comme serviteur ; quoiqu'il fût riche, il aurait à verser de l'eau sur les mains du prophète, peut-être à mourir avec lui. Le temps lui manquait pour réfléchir ; sa décision devait être rapide. L'appel de Dieu eut immédiatement une réponse dans son coeur. Ayant obtenu la permission de faire ses adieux à ses parents, il tue une paire de boeufs, brise leur attelage, et montre à tous ses compagnons qu'il n'a plus rien à faire avec sa vie passée. Dieu nous appelle aussi, chacun de nous ; suivons, à n'importe quel prix. » (W. H. Wilson). VIII. 2 ROIS LA PUISSANCE POUR LE SERVICE. - La bénédiction après laquelle Élisée soupirait en demandant une double portion de l'esprit de son maître, au moment où Elie allait lui être enlevé, ce n'était pas d'être deux fois plus grand que lui, mais de recevoir la portion du premier-né. Le fils premier-né héritait d'une part double de la propriété de son père, deux fois autant que chacun des autres fils. Élisée demanda la fonction prophétique, et, avec elle, la puissance de l'Esprit qui devait le rendre capable de la remplir. Dans cette dernière scène, on se demande parfois si l'on est dans l'Ancien Testament ou dans le Nouveau. Nous voyons là un maître qui monte au ciel, un disciple qui attend, une puissance qui descend. « Vous recevrez la puissance du Saint-Esprit qui viendra sur vous ; et vous serez mes témoins. » Aucun chrétien ne peut être exempté du devoir d'être témoin. Christ a partout besoin de témoins, et nous ne pouvons pas remplir ce rôle sans sa puissance. « Tu as demandé une chose difficile. » Il y a deux conditions : 1) Une soumission absolue. Dès le premier appel, Élisée a cette attitude. De nouveau, il en donne une preuve. Sans s'émouvoir des paroles décourageantes des autres, ni même de celles qui pouvaient paraître telles de la part de son maître, il avança, ayant déjà calculé le prix. C'est une chose sérieuse que de suivre Christ ; Il nous recommande toujours de calculer le prix. À la fin, cela impliqua le Jourdain lui-même, la mort à la vie personnelle. Le baptême de l'Esprit implique un baptême en la mort de Christ. 2) La seconde condition, c'est la foi. « Si tu me vois quand je serai enlevé d'avec toi, cela t'arrivera. » Élisée garda ses yeux fixés sur son maître. « Et il le vit. » Aussitôt, il déchira ses propres vêtements - plus de confiance en soi-même - et prit le manteau d'Elie qui devenait désormais sa seule puissance. Il le mit de suite à l'épreuve et fut capable de faire les mêmes oeuvres qu'Elie. « Les oeuvres que je fais, vous les ferez aussi. » Et les prophètes s'en rendirent compte, et une vie de bénédiction et de service pour les autres en fut le résultat. »

(Rév. E. W. Moore). LE SEL. - L'assainissement des eaux de Jéricho à leur source par le moyen de sel mis dans un plat neuf, impressionna les gens de l'époque d'Élisée, et il comporte une leçon pour nous. Ce miracle montre la puissance de l'Évangile pour transformer la vie des hommes à sa source. Mais il faut un coeur renouvelé (tel le plat neuf) pour obtenir cette puissance et la porter à d'autres. Les chrétiens sont appelés à être « le sel de la terre ». Le Dr Thompson nous dit qu'il n'y a aucune raison de douter de l'identité de la fontaine où la tradition a placé la scène de cette intervention miraculeuse. L'eau en est abondante, limpide, douce et fraîche. Les poissons y fourmillent et sur le bord de ce délicieux ruisseau croissent des roseaux en grand nombre. LES FOSSÉS DES VALLÉES. - Le miracle par lequel l'eau fut amenée pour désaltérer les armées d'Israël, de Juda et d''Edom, qui avaient décidé de réprimer la révolte de Moab, contient aussi un enseignement sur la façon dont vient l'Esprit. Quand la main de l'Éternel fut sur Élisée, il dit : « Faites dans cette vallée des fossés et encore des fossés. » (V. S.). Tout d'abord, c'était une vallée, un endroit bas, un lieu d'humidité. Les rivières de Dieu choisissent. des vallées pour y couler. L'eau cherche toujours le niveau le plus bas. Mais il fallait creuser les fossés, poursuivre l'oeuvre d'abaissement encore plus loin. Si nous voulons être des moyens de bénédiction pour les autres, nous devons permettre au Seigneur de creuser ses canaux profondément en nos coeurs. « Car ainsi parle l'Éternel : Vous n'apercevrez point de vent et vous ne verrez point de pluie, et cette vallée se remplira d'eau, et vous boirez, vous, vos troupeaux et votre bétail. » Aucun son ; mais l'eau arrive. Ainsi en est-il de l'Esprit, influence douce et silencieuse, hôte aimable et bienfaisant, lorsqu'il trouve un coeur humble où demeurer. « Or, le matin, au moment de la présentation de l'offrande, voici, l'eau arriva du chemin d'Edom, et le pays fut rempli d'eau. » De nouveau, le fait que ce fut au Calvaire que prit naissance la bénédiction de la Pentecôte nous est remis en mémoire. LE VASE D'HUILE. - Dans la multiplication de l'huile de la veuve, nous avons une autre illustration de l'oeuvre de l'Esprit. Encore une autre leçon d'humilité. La pauvre veuve n'avait rien dans la maison pour payer sa dette, excepté un vase d'huile. Nous aussi, nous avons une dette que nous ne pouvons payer. Nous avons à vivre selon l'Esprit, à nous aimer les uns les autres ; nous avons la dette de porter l'Évangile aux Grecs et aux Barbares, aux savants et aux ignorants. Rien de ce qui appartient à notre nature charnelle ne peut nous décharger de cette dette. L'huile - le Saint-Esprit - en est seule capable. Mais lorsque nous aurons commencé, par la foi et à l'appel de Dieu, à la verser dans les vases vides qui nous entourent, nous découvrirons que sa provision est inépuisable et qu'elle ne se limite qu'à la mesure de notre attente. « Va et paie ta dette ; et tu vivras du reste. » La puissance de l'Esprit est suffisante pour la vie et pour le service. L'ART DE GAGNER LES ÂMES. - Dans la résurrection du fils de la Sunamite, nous trouvons une leçon pour le messager de l'Évangile. Guéhazi avait le symbole extérieur de la fonction, mais il n'avait pas la puissance. Lorsqu'il posa le bâton du prophète sur l'enfant mort, rien ne bougea. Mais le secret du Seigneur était en Élisée. « Il entra et ferma la porte sur eux deux et il pria l'Éternel. Il monta et se coucha sur l'enfant ; il mit sa bouche sur sa bouche, ses yeux sur ses yeux, ses mains sur ses mains ; il s'étendit sur lui. Et la chair de l'enfant se réchauffa. »

Nous voyons dans l'acte d'Élisée le secret de la dépendance de Dieu, du pouvoir de la prière, de l'influence personnelle. Il nous donne un exemple de ce qu'il en coûte de gagner des âmes. Élisée semblait lui donner sa propre vie, comme Paul était prêt à le faire lorsqu'il dit : « Nous aurions voulu, non seulement vous donner l'Évangile de Dieu, mais encore nos propres vies (4) tant vous nous étiez devenus chers. » (1 Thess. 2 : 8). L'INFLUENCE. - Dans l'assainissement du potage empoisonné, nous avons une image de la façon dont un chrétien peut purifier l'atmosphère morale qui l'entoure, ou les conversations, en y introduisant un élément absolument sain. La multiplication des pains d'orge préfigure ce plus grand miracle qui eut lieu sur les bords de la mer de Galilée. NAAMAN. - Et maintenant, nous en arrivons à la guérison de Naaman le Syrien, qui contient tout l'Évangile en miniature. Naaman, homme célèbre, honorable, magnanime, puissant, chef d'armée victorieux, guerrier valeureux, - MAIS il était lépreux. Il y a ce mais dans chaque vie qui n'est pas encore venue à Jésus pour être purifiée. « Si je ne te lave, tu n'auras point de part avec moi. » La lèpre du péché, même si ses manifestations extérieures sont des plus légères, encourt le diagnostic divin : « complètement impur. » « Si un homme a violé un seul commandement, c'est comme s'il les avait tous violés. » Dieu dit : « Il n'y a pas de différence, car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu. » Neuf degrés d'humiliation amenèrent Naaman assez bas pour recevoir la bénédiction : Il dut croire au témoignage d'une petite servante captive. Il eut à découvrir que ce n'était pas le grand roi d'Israël qui allait le guérir. Il découvrit encore que sa purification ne pouvait pas être achetée même avec deux talents d'argent (187.500 francs) ; il lui fallut aller dans la maison d'un pauvre prophète. Et celui-ci ne sortit pas même de chez lui pour accomplir le miracle, mais envoya simplement un message. Il lui fallut se laver dans ce petit fleuve méprisé, le Jourdain. Il dut se laisser guider par les bons conseils de ses domestiques. Il dut obéir. Enfin, il dut devenir comme un petit enfant. Et il fut net. Avant sa purification, Naaman disait : « je pensais. », Maintenant, il pouvait dire : Je sais. C'est ainsi que Dieu est obligé de nous enlever une à une toutes nos idées préconçues sur la façon dont nous serons sauvés, pour nous amener au Calvaire. Nous pouvons recevoir le message de l'Évangile d'une très humble source. Mais aucune bonne action, aucun prétendu mérite de notre part, ne peut l'acheter. Aucun fleuve terrestre, aucune réforme, ou culture, ne peut enlever la condamnation du péché. Il n'existe qu'une chose dans tout l'univers, qui en soit capable : « Le sang de son Fils Jésus-Christ nous purifie de tout péché. » LA COGNÉE PERDUE. - John M'Neil, d'Australie (5), a tiré une leçon pour nous de la cognée perdue. Nous pouvons perdre cette cognée bien aiguisée qu'est la puissance de l'Esprit pour le service, par la désobéissance, par manque de séparation d'avec le mal, par négligence de la Bible, de la communion de Dieu, par manque de foi. Si vous l'avez perdue, retournez sur vos pas et cherchez-la. Vous la trouverez où vous l'avez perdue. Exactement là et pas ailleurs. Avez-vous retrouvé l'endroit où vous avez manqué à l'obéissance ? Cédez et obéissez là. Ne continuez pas à essayer à couper du bois avec le manche de la cognée. Bien des gens font cela - avec beaucoup d'efforts mais peu de résultats - aucun éclat ne vole sous leurs coups.

Si nous avons joui de la plénitude de l'Esprit et si nous l'avons perdue, confessons-le, retournons à la source vive, et obéissons. Il ôtera notre péché et nous rendra sa plénitude. Pour l'amour de Lui, pour l'amour des âmes, pour l'amour de notre propre âme, n'essayons pas de vivre et de travailler sans avoir été remplis du Saint-Esprit. LES CHARIOTS DE FEU. - Élisée vivait dans le sentiment tranquille de la présence immédiate de Dieu. C'était là le secret de sa puissance. Quand lui et son serviteur furent entourés, dans la ville de Dothan, par une armée de Syriens, « une forte troupe », et que le serviteur dit : « Ah ! mon seigneur, comment ferons-nous ? » Il répondit : « Ne, crains point ; car ceux qui sont avec nous sont en plus grand nombre que ceux qui sont avec, eux. » Et Élisée pria et dit : « Éternel, ouvre ses yeux pour qu'il voie. Et l'Éternel ouvrit les yeux du serviteur, qui vit la montagne pleine de chevaux et de chars de feu autour d'Élisée. » Si nous vivions continuellement dans le sentiment de la présence protectrice de Dieu, quel calme et quelle puissance il y aurait dans nos vies ! TÉMOIGNAGE. - Les quatre lépreux qui portèrent la bonne nouvelle de l'abondance dans le camp déserté des Syriens au peuple affamé de Samarie, nous sont un exemple. Si nous avons découvert les richesses de Christ pour nous-mêmes, « nous ne faisons pas bien de garder le silence. » Prenons la même résolution et disons : « Venez, maintenant, et allons en informer la maison du roi. » LOYAUTÉ. - « Ton coeur est-il sincère, comme le mien l'est envers le tien ? » demande Jéhu à Jonadab, fils de Récab. Et Jonadab répondit : « Il l'est. » - « - S'il l'est, répliqua Jéhu, donnemoi ta main. » Jonadab lui donna sa main. Et Jéhu le fit monter près de lui dans son char. » Notre Roi nous voit parcourant péniblement la route de la vie et Il nous fait cette question : « Ton coeur est-il sincère envers moi ? M'aimes-tu plus que le font ceux-ci ? » Si nous pouvons répondre : « Il l'est. Tu sais que je t'aime », alors notre Roi étend sa main, nous attire à lui, nous fait asseoir dans les lieux célestes, et nous prend dans son char de puissance. Nous avons la même pensée dans le livre des Chroniques : « L'Éternel étend ses regards sur toute la terre, pour soutenir ceux dont le coeur est tout entier à lui. » (2 Chron. 16 : 9). L'histoire de Juda est tellement liée à l'histoire du Temple, qu'il vaudra mieux l'étudier dans son ensemble, en étudiant les Chroniques. Ces livres, comme nous l'avons déjà vu, ont été écrits au point de vue du Temple spécialement. Table des matières Page précédente: LES SIX LIVRES DES ROIS Page suivante: 1 CHRONIQUES (1) Palestine explored (La Palestine explorée) par le Rév. Jas. Neil, Éditeurs : Nisbet et Cie, Londres. (2) Le matar, ou « pluie », tombe à toute heure pendant l'hiver, mais le tal ou « rosée de nuit » tombe la nuit, l'été et l'automne (Neil). (3) Palestine explored (La Palestine explorée), p. 28. Rév. 1. Neil.

(4) Version anglaise : Nos propres âmes. (Trad.) (5) The Spirit-filled Life. (La Vie remplie de l'Esprit.) Marshall Brothers, éditeurs.

Le Christ dans toutes les Écritures

III. LE CHRIST DANS LES LIVRES HISTORIQUES IX. 1 CHRONIQUES Ces recueils couvrent la même période que I et Il Rois, mais ils traitent exclusivement du Royaume de Juda et de la Maison de David. Ils insistent sur l'importance du culte de Dieu pour le peuple, et l'intérêt se centralise sur le Temple. LES GÉNÉALOGIES. - Les neuf premiers chapitres du livre sont consacrés à des généalogies. Quelque peu attrayantes que paraissent ces pages, bien des leçons peuvent néanmoins être tirées de leur lecture. Peut-être la principale est-elle celle du choix de Dieu. Le chapitre 10 nous apprend la misérable fin de Saül et le chapitre 11 commence par le sacre de David comme roi de Juda à Hébron. L'ARCHE CONDUITE A SION. - Un des Premiers actes de David est de prendre l'Arche de l'Éternel de la maison d'Abinadab, à Jabès de Galaad, pour l'amener à Sion. Depuis vingt ans, l'Arche, avec son propitiatoire, le lieu choisi de Dieu pour s'y rencontrer avec l'homme, était négligée et presque oubliée - véritable image d'un coeur qui n'a plus communion avec Dieu. Dieu avait ordonné que l'Arche fût toujours portée sur les épaules des Lévites, mais ils semblent avoir voulu amender le plan de Dieu, et le résultat de cette désobéissance fut la mort. Dieu bénit la maison d'Obed-Edom pendant les trois mois que l'Arche resta chez lui, et David fut encouragé à l'amener au Mont-Sion, sous la tente qu'il avait préparée dans ce but. David avait maintenant appris la leçon de l'obéissance, car il dit : « l'Arche de Dieu ne doit être portée que par des Lévites, car l'Éternel les a choisis pour porter l'Arche de Dieu et pour en faire le service à toujours. Et David assembla tout Israël à Jérusalem pour faire monter l'Arche de l'Éternel à la place qu'il lui avait préparée. » Car il désirait donner au peuple l'impression de l'importance de cet événement. Les prêtres, les Lévites et les chantres, avec leurs instruments de musique, prirent tous les places qui leur étaient réservées. Et David, vêtu d'un éphod de fin lin, « dansa de toute sa force devant l'Éternel. » (2 Samuel 6 : 14). C'est un spectacle commun de nos jours, dans « l'immuable Orient, » de voir, dans un cortège, un homme danser, en des attitudes étranges, pour faire honneur au marié ou à quelque autre héros de la fête ; et plus les attitudes sont grotesques, plus l'hommage est grand. L'homme danse à reculons et avec sa robe relevée par une ceinture, pour ne pas entraver ses mouvements, comme les simples paysans de ces pays, pendant qu'ils travaillent. Ce fut sans doute ainsi que dansa David en l'honneur de l'Arche de l'Éternel (1). « Mical, fille de Saül regardait par la fenêtre et voyant le roi David sauter et danser, elle le méprisa en son coeur. » L'enthousiasme du peuple de Dieu est encore un sujet de ridicule pour le monde, mais plût à Dieu qu'il y en eût un peu plus en ces jours où les gens s'enthousiasment volontiers pour tout,

sauf pour le service de Dieu ! Le Fils de David témoigna d'un tel enthousiasme pour nettoyer le Temple que ses disciples lui appliquèrent cette parole : « Le zèle de ta Maison m'a dévoré. » Au moment où l'Arche quittait la maison d'Obed-Edom, on offrit des sacrifices ; et de nouveau, lorsqu'elle fut sous la tente du Mont-Sion, la fumée des holocaustes et des offrandes s'éleva vers le ciel. La présence de l'Arche à Sion symbolisait la communion rétablie. Devant l'Arche, avec son propitiatoire taché de sang, les sacrifices d'actions de grâces pouvait être offerts. Le sacrifice d'actions de grâces comportait un repas que celui qui l'offrait prenait devant l'Éternel. Réconcilié et accepté, il était maintenant l'invité de Dieu avec le privilège de manger du pain en sa présence. La joie qui accompagna l'arrivée de l'Arche et la distribution de pain, de viande et de vin qui fut faite au peuple sont symboliques du bonheur qui découle de la communion établie et de la nourriture que nous trouvons en Christ. LA PROMESSE DE DIEU A DAVID. - Le grand désir de David était de bâtir une maison à l'Éternel. Dieu ne le lui accorda pas, parce que David « avait versé trop de sang sur la terre » ; mais Il lui promit qu'un fils lui naîtrait qui serait un « homme de repos » et lui bâtirait un temple ; et Dieu établirait son trône à toujours. David accepta la décision divine sans murmurer et éclata en un cantique de reconnaissance pour la miséricorde dont témoignait cette promesse. Dans le fils promis nous voyons la promesse de celui qui est « plus grand que Salomon », « Jésus sera son nom. Il sera grand et sera appelé le Fils du Très-Haut ; et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père. Il régnera sur la maison de Jacob éternellement et son règne n'aura point de fin. » (Luc 1 : 31, 33). La conservation d'Israël comme nation est garantie jusqu'à la fin des temps, « aussi longtemps que le soleil et la lune dureront ». (Jérémie 31 : 35, 37). Le trône de David est assuré d'une façon aussi permanente que l'est ce signe - témoin de la fidélité de Dieu - l'arc-en-ciel (Ps. 89 : 3, 4, 27, 37). Le Fils de David s'assiéra sur son trône à Jérusalem, Le Christ-Jésus « est la seule Personne vivante, actuellement, qui soit de la « semence de David » et possède des droits au trône de David. (2) LA MONTAGNE DE MORIJA. - L'événement qui suit dans l'histoire du Temple eut pour cause le péché de David en dénombrant le peuple. En ceci sa faute avait, sans doute, une double gravité. Tout d'abord, il avait de l'orgueil à la constatation de la grandeur de son royaume. Ensuite, il n'est fait aucune mention du tribut en argent qui devait être payé à chaque recensement selon la loi de Moïse : « Lorsque tu compteras les enfants d'Israël pour en faire le dénombrement, chacun d'eux paiera à l'Éternel le rachat de sa personne, afin qu'ils ne soient frappés d'aucune plaie lors du dénombrement. » (Exode 30 : 12) Le demi-sicle donné par chaque homme compris dans le dénombrement était la preuve qu'il appartenait à l'Éternel ; c'était le signe de la propriété de Dieu. Ceci fut évidemment omis sous le règne de David, et la peste sévit sur le peuple. Cette plaie fut arrêtée à l'aire d'Ornan le Jébusien, sur la montagne de Morija. Et David acheta l'aire d'Ornan pour la somme de cinquante sicles d'argent. « David bâtit là un autel à l'Éternel et il offrit des holocaustes et des sacrifices d'actions de grâces. Il invoqua l'Éternel, et l'Éternel lui répondit par le feu qui descendit du ciel sur l'autel de l'holocauste. » (1 Chron. 21 : 26).

Ainsi le Temple, de même que le Tabernacle, reposait sur une base de rédemption : l'argent du rachat. La montagne de Morija était celle où avait été offert le sacrifice d'Abraham. Toutes ces circonstances sont plus que des coïncidences ; elles prennent leur place dans le plan grandiose de Dieu pour la rédemption. David acheta aussi le Makoam, « l'emplacement » de l'aire d'Ornan, pour six cents sicles d'or. Ces makoams étaient des endroits sacrés, les « hauts lieux » des Cananéens (Deut. 12 : 2, 3), pareils aux bamoth ou « hauts lieux », dont l'Écriture parle si fréquemment. ils abondent en Palestine, encore aujourd'hui, et sont désignés par le même mot en arabe, mukam, « place » ; ils ont une valeur considérable, rapportant à leurs propriétaires un gros gain par le moyen de ceux qui viennent adorer là. Ceci explique pourquoi David eut à payer un prix si élevé pour le makoam dont il est parlé dans les Chroniques, quoiqu'il n'eût payé que cinquante sicles d'argent pour l'aire elle-même, comme cela est rapporté au livre des Rois. Ces deux transactions semblent bien distinctes l'une de l'autre. Ornan, le Jébusien, était l'un des Habitants Cananéens du pays. L'emplacement était, selon toute vraisemblance, un makoam datant de l'époque où Dieu avait demandé à Abraham son fils Isaac en ce même lieu ; ceci paraît évident par le fait que ce mot revient quatre fois dans ce bref récit appliqué au sommet de Morija, qui devait devenir plus tard le grand makoam de Jéhova, où Il « rappellerait son nom » et placerait son temple. Car Jéhova Lui-même voulait avoir son makoam : « Garde-toi d'offrir tes holocaustes dans tous les makoams que tu verras ; mais tu offriras les holocaustes au makoam que l'Éternel choisira dans l'une de tes tribus, et c'est là que tu feras tout ce que je t'ordonne. » (Deut. 12 : 13, 14). (3). « Dans 2 Samuel 24 : 24, nous lisons que David acheta l'aire et les boeufs d'Aravna pour cinquante sicles d'argent. Dans 1 Chron. 21 : 25, nous apprenons que David donna six cents sicles d'or pour l'emplacement. Il est extraordinaire qu'un esprit intelligent et loyal puisse trouver ici une difficulté. Cinquante sicles d'argent étaient probablement un prix raisonnable, quoiqu'il nous semble très bas, pour des boeufs et pour l'usage temporaire de l'aire, en vue du sacrifice. Le lecteur ne doit baser aucun argument sur la valeur des mots « acheter » et « acheta » de 2 Sam. 24 : 24. Le récit des Chroniques suggère l'idée que ce fut la réponse de l'Éternel « par le feu » qui décida le roi à l'achat de « l'emplacement ». Mais quelqu'un peut-il imaginer que la valeur de « l'emplacement » - le site entier où fut dressé le Temple plus tard ne dépassait pas cinquante sicles d'argent ? David acheta le terrain entier avec les dépendances ; et le prix du tout fut de six cents sicles d'or. Et c'est ce que les Chroniques rapportent. (4) LA PRÉPARATION DE DAVID. - « Mon fils Salomon est jeune et d'âge tendre, » (V. S.) dit David « et grande est l'entreprise, car ce palais doit être magnifique en gloire et en renommée dans tous les pays. » « Et David fit beaucoup de préparatifs avant sa mort » et les princes et le peuple apportèrent leurs offrandes. « Le peuple se réjouit de leurs offrandes volontaires, car c'était avec un coeur bien disposé qu'ils les faisaient à l'Éternel ; et le roi David en eut aussi une grande joie. » Il est merveilleux de penser que ce que nous apportons volontairement à notre Roi pour son service, lui met la joie au coeur, que ce soit nous-mêmes, ou ceux que nous aimons, ou notre argent. L'action de grâces de David montre la juste attitude de son coeur, celle qui reconnaît que tout appartient à Dieu.

« Qui suis-je et qui est mon peuple, que nous puissions te faire volontairement ces offrandes ? Tout vient de toi, et nous recevons de ta main ce que nous t'offrons. » (I Chron. 29 : 14).

X. 2 CHRONIQUES LA CONSTRUCTION Du TEMPLE. - Salomon envoya à Hiram, roi de Tyr, des messagers pour lui demander son aide pour la construction du Temple, par la fourniture de matériaux et d'ouvriers habiles en toutes sortes de travaux admirables. Pour élever le terrain d'alentour au niveau de l'aire qui se trouvait au sommet, Salomon construisit une prodigieuse plateforme pour servir de fondation, bien au-dessus de la vallée environnante - plateforme faite de grandes pierres de taille en marbre blanc, polies et de grand prix. Lorsque notre Sauveur dit qu'il ne resterait pierre sur pierre qui ne fût détruite, Il ne parlait pas des fondements souterrains, mais des pierres qui composaient le Temple d'Hérode, construit par dessus. Le fondement était bâti dans le roc solide, image du Rocher des siècles, le fondement de Dieu qui demeure et que rien ne peut ébranler. Nous lisons dans la description de la Cité céleste (Apoc. 21 : 22) : « Je ne vis point de temple dans la ville ; car le Seigneur Dieu tout-puissant est son temple ainsi que l'Agneau. » Et parce que ces symboles représentent son oeuvre de rédemption, son peuple racheté y est aussi compris. C'est la consommation de l'oeuvre divine à travers tous les âges, Lui-même et son peuple étant réunis dans la même gloire. Quelques-unes des pierres taillées, à la base de la muraille, avaient vingt à trente pieds de longueur et s'ajustaient si bien les unes aux autres que l'on n'aurait pu même glisser la lame d'un canif dans leurs fentes. Sur certaines de ces pierres, la Société d'Exploration. en Palestine a trouvé les marques de la carrière, faites en rouge, pour montrer où les pierres devaient être placées ; car nous lisons que « lorsqu'on bâtit la maison, on se servit de pierres toutes taillées ; et ni marteau, ni hache, ni aucun instrument de fer, ne furent entendus dans la maison, pendant qu'on la construisait. » (1 Rois, 6 : 7). Ainsi, les vrais croyants de tous les âges sont les pierres vivantes du Temple céleste, et Dieu les prépare dans sa carrière d'ici-bas, au milieu du bruit et du tumulte de la terre, chacun pour sa place particulière dans le Temple d'En-Haut. Rugueuses et informes sont les pierres frustes, et il n'est pas étonnant que les coups de marteau doivent tomber lourdement sur elles, que le ciseau soit aiguisé et le polissage rigoureux, avant qu'elles soient prêtes. Mais désirons quand même que la main qui opère des transformations si grandes nous travaille et nous forme davantage ! Chaque détail du Temple est plein de leçons spirituelles, car David dit à Salomon que Dieu lui avait donné le modèle par l'Esprit. C'était une construction de magnificence sans égale ; elle étincelait comme un amas d'or bruni sous la splendeur du ciel oriental. LE TEMPLE REMPLI DE GLOIRE. - Quand les travaux de la Maison de l'Éternel furent terminés, Salomon rassembla tous les anciens d'Israël pour y amener l'Arche qui était à Sion, la ville de David. « Alors la maison de l'Éternel fut remplie d'une nuée ; la gloire de l'Éternel remplissait la maison de Dieu. » Quel tableau nous avons ici du Saint-Esprit venant remplir le coeur préparé pour sa venue, le

coeur purifié par le précieux sang du Christ et qui, s'étant complètement rendu à Lui, est devenu le temple de l'Esprit Saint ! (I Cor. 6 : 19). LA PRIÈRE DE SALOMON. - Suit alors la prière de Salomon, à la Dédicace du Temple une prière qui récompense amplement celui qui en fait une étude minutieuse. Elle est basée sur les promesses de Dieu, comme toute prière devrait l'être. Salomon parle de la nécessité que chaque homme reconnaisse la plaie de son propre coeur ; puis il passe à cette pensée plus profonde, que Dieu seul connaît le coeur de tous les enfants des hommes. (1 Rois 8 : 38, 39). En confessant à Dieu notre péché, quel repos de penser qu'Il connaît tout ce qu'il y a de pire en nous, bien mieux que nous ne le connaissons nous-mêmes ! « Si notre coeur nous condamne, Dieu est plus grand que notre coeur, et Il connaît toutes choses. » Il peut distinguer et juger quand nous en sommes incapables, si la condamnation que nous ressentons est la conviction de son Esprit, ou seulement la fausse accusation de l'ennemi. Et si nous nous attendons à Lui et si tout va bien en nous, Il nous donnera sa paix. « Bien-aimés, si notre coeur ne nous condamne pas, nous avons de l'assurance devant Dieu. » (1 Jean 3: 20, 21). Dans Sa prière, Salomon mentionne six différentes vicissitudes de la vie humaine, et demande que si le peuple se repent et prie, en regardant vers la maison qu'il a bâtie, Dieu veuille bien écouter du haut de sa demeure et exaucer leurs supplications. Salomon proposait ceci à Jéhova comme une alliance, et Dieu répondit par le feu comme sceau de sa sanction. Pour bien comprendre ceci, il faut se rappeler que, à travers tout l'Orient, de tout temps et jusqu'à ce jour, tous les adorateurs prient, les regards tournés vers leur sanctuaire : les Mahométans, vers la Mecque, ceux qui prient les saints, vers les différents Makoams. Salomon voulait obtenir de Dieu cette faveur, que ce qui n'était qu'une superstition quant aux temples des idoles, devint vrai dans le cas du Temple de Jéhova. Mais bien plus - le Temple, dans tous ses détails, était un symbole de la personne et de l'oeuvre du Seigneur Jésus-Christ et de ses relations avec son peuple ; partout, il révèle Christ : dans les sacrifices, dans la Pâque, dans le Souverain Sacrificateur, en toutes choses. Par conséquent et quoique Salomon n'ait pas pu le savoir, il demandait, par l'esprit de prophétie, que tous ceux qui regarderaient à Jésus, en s'approchant du Père, fussent exaucés. C'était dire symboliquement ce que le Maître dit plus tard dans un sens littéral : « Tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, Il vous le donnera. » Dans notre étude de 1 et 2 Rois, nous avons vu le désastre qui termina le règne de Salomon et la division de son royaume. Avec autant d'ardeur que sous le règne de son fils Roboam, « Schischak, roi d'Égypte, monta contre Jérusalem et prit les trésors de la Maison de l'Éternel. » (2 Chron 12 : 9). Qu'elle vint vite, la dévastation de ce Temple splendide ! Plus tard, il arriva que même des rois le dépouillèrent de ses richesses pour écarter un ennemi. POINTS LUMINEUX. - Pendant la longue période qui suivit, où le peuple demeura loin de Dieu, nous trouvons, ici et là, un roi dont le coeur est à l'Éternel et lui rend un culte. Dieu envoya par Azaria, le prophète, fils d'Obed, un message à Asa, et lorsque Asa entendit ses paroles, « il se fortifia et fit disparaître les abominations de tout le pays de Juda et de Benjamin. » Et il enleva même à sa mère sa dignité de reine parce qu'elle avait fait une idole pour Astarté. Il fit une alliance avec l'Éternel et enrichit la Maison de Dieu avec de l'or et de l'argent.

Josaphat, son fils, envoya des Lévites par toutes les villes de Juda, pour enseigner le Livre de la Loi de l'Éternel - preuve qu'Israël possédait la Loi à cette époque. Le récit de la victoire de Josaphat sur les Ammonites et les Moabites est un des plus grands encouragements possibles à dépendre de Dieu seul, en simplicité, en face de difficultés insurmontables. « Ne craignez point!... ce ne sera pas vous qui combattrez, mais Dieu... Vous n'aurez point à combattre en cette affaire : présentez-vous, tenez-vous là et vous verrez la délivrance de l'Éternel, » - « Et au moment où l'on commençait les chants et les louanges, l'Éternel plaça une embuscade »... et leurs ennemis furent dispersés. DÉCADENCE. - Les mauvais règnes du fils de Josaphat, Joram, et de son petit-fils, Achazia, viennent ensuite. Après le meurtre d'Achazia par Jéhu, sa méchante mère, Athalie, « fit périr toute la race royale de la Maison de Juda ». Mais Joas, le jeune fils d'Achazia, fut sauvé et caché dans le Temple pendant six ans. Alors Jéhojada, le prêtre, le fit sortir, le présenta au peuple comme roi, et Athalie fut mise à mort. Sous l'influence de Jéhojada, Joas répare le Temple qu'Athalie avait dépouillé pour donner les choses consacrées aux prêtres de Baal. Mais après la mort de Jéhojada, Joas tombe dans l'idolâtrie et, à l'instigation des princes de Juda, lapide Zacharie, fils de Jéhojada, envoyé pour le censurer. Son petit-fils, Ozias, pèche contre l'Éternel en brûlant de l'encens dans le Temple et devient lépreux jusqu'à sa mort, en châtiment de cette profanation. L'arrière-petit-fils d'Ozias, Ézéchias, « ouvrit les pertes de la Maison de l'Éternel et les répara ». Il nettoya le Temple, ordonna aux prêtres et aux Lévites de se sanctifier, offrit des sacrifices et observa la Pâque, de sorte « qu'il y eut à Jérusalem de grandes réjouissances ; et depuis le temps de Salomon, fils de David, roi d'Israël, rien de semblable n'avait eu lieu dans Jérusalem ». L'arrière-petit-fils d'Ézéchias, Josias, exécuta de pareilles réformes : il purgea Jérusalem de ses idolâtries et répara la Maison de l'Éternel. C'est pendant ce travail de réparation, que Hilkija, le prêtre, trouva dans le Temple le Livre de la Loi de l'Éternel donnée par Moïse, et Schaphan la lut devant le roi. Lorsque Josias entendit les paroles de la Loi, il déchira ses vêtements, tant sa douleur était grande qu'on eût négligé d'observer cette Loi. Il envoya consulter l'Éternel ; et Hulda, la prophétesse, lui dit que le malheur s'abattrait sur Jérusalem et ses habitants ; mais parce que Josias s'humilia, le malheur ne vint pas sous son règne. Le jeune roi, debout près d'une colonne, dans le Temple, fit alliance avec l'Éternel, puis célébra la Pâque. « Aucune Pâque pareille à celle-là n'avait été célébrée en Israël, depuis les jours de Samuel le prophète ; et aucun des rois d'Israël n'avait célébré une Pâque pareille à celle que célébra Josias. » (2 Chron. 35 : 18). CAPTIVITÉ. - Mais des temps troublés succédèrent à ce règne heureux. Dieu envoya ses messagers au peuple, mais ils s'en moquèrent et les méprisèrent, « jusqu'à ce que la colère de l'Éternel contre son peuple devînt sans remède. C'est pourquoi, Il fit monter contre eux le roi des Chaldéens qui mit à mort leurs jeunes gens par l'épée, dans l'édifice même du sanctuaire, et transporta à Babylone tous les vases de la Maison de Dieu, grands et petits, et les trésors du Temple de l'Éternel. Les Chaldéens brûlèrent la Maison de Dieu ; ils démolirent les murailles

de Jérusalem ; ils livrèrent au feu tous ses palais. Puis Nébucadnetsar transporta à Babylone ceux qui avaient échappé à l'épée, et ils lui furent assujettis, à lui et à ses fils, jusqu'à l'avènement du royaume de Perse. » (V. S.). Table des matières Page précédente: 1 ROIS - 2 ROIS Page suivante: ESDRAS (1) Pictured Palestine (tableaux de Palestine) pages 166 et 228, par le Rév. James Neil. (2) Israël mg Glory (Israël, ma gloire), page 82, par le Rév. John. Wilkinson. (3) Pictured Palestine (Tableaux de Palestine). Chap. II par le Rév. J. Neil. (4) The Bible and modern criticism. (La Bible et la Critique moderne), p. 161, par Sir Robert Anderson.

Le Christ dans toutes les Écritures

III. LE CHRIST DANS LES LIVRES HISTORIQUES XI. ESDRAS Le décret de Cyrus est l'une des preuves les plus remarquables que l'Esprit de Dieu parle même à ceux qui sont en dehors de son alliance de grâce. Soixante-dix ans auparavant, Jérémie avait prophétisé le retour des enfants d'Israël de Babylone à cette époque. Cent soixante-dix ans à l'avance, Esaïe avait prédit qu'un homme qui ne connaissait pas Dieu, mais qu'il appelle par son nom - Cyrus - accomplirait toute la volonté de Dieu quant à la restauration de son peuple. Le texte hébreu donne Koresh, au lieu de Kuresh, qui serait cependant la forme exacte de Cyrus. Mais les points-voyelles en hébreu ne sont pas inspirés puisqu'ils n'apparaissent pas dans les plus anciens manuscrits ; par conséquent, ce mot peut se lire des deux façons, et probablement Kuresh est la bonne. C'est une merveilleuse prophétie : Cyrus y est nommé longtemps avant sa naissance. Il se peut fort bien que Daniel ait attiré l'attention du grand conquérant persan sur ces prophéties, et que Cyrus ait beaucoup appris de lui sur la religion du seul vrai Dieu. Le Saint-Esprit était aussi à l'oeuvre parmi son peuple, encourageant beaucoup d'entre eux à saisir cette occasion pour retourner à Jérusalem et reconstruire le Temple. C'était seulement la cruelle persécution qu'ils avaient subie en Égypte qui les avait décidés à sortir de ce pays, sans laisser une âme derrière eux. À Babylone, au contraire, ils avaient prospéré, et ce fut seulement ceux dont Dieu avait « réveillé l'esprit » qui consentirent à retourner sous la conduite de Zorobabel et de Josué, le sacrificateur. Ils étaient au nombre de 50.000 ; un bien

petit reste, comparé au total que faisait Israël aux jours lointains de sa prospérité, et à celui qui restait en arrière, à Babylone. RESTAURATION. - La note dominante du livre d'Esdras est Restauration ; image de la réintégration après un acte d'apostasie ; de fidélité individuelle et d'un effort sincère pour marcher tout près de Dieu. La mondanité et l'incrédulité, que nous voyons autour de nous dans l'Eglise de nos jours, ne sont pas nécessairement un obstacle à notre propre fidélité dans la marche avec ce Dieu qui nous appelle encore à être un peuple à part. Les captifs rétablis en leur ville semblent avoir commencé par le coeur même de leur oeuvre, c'est-à-dire par le centre, en se dirigeant vers l'extérieur. Ils ne débutèrent pas par la construction des murailles, pas même par celle du Temple, mais « ils bâtirent l'autel du Dieu d'Israël, pour y offrir des holocaustes, selon ce qu'il est écrit dans la loi de Moïse homme de Dieu. Ils célébrèrent aussi la fête des Tabernacles ». Au centre même de ce livre, nous voyons Christ et sa grande oeuvre d'expiation préfigurée dans ces holocaustes. La foi du peuple restauré est dirigée vers Celui qui devait venir. Ainsi toute âme qui revient de ses infidélités aujourd'hui peut recommencer une nouvelle vie au pied de la Croix. Le fait qui vient ensuite, c'est la pose des fondements du Temple au milieu des chants de louange et de reconnaissance. Mais quelques-uns des plus âgés, parmi les assistants, qui se rappelaient la gloire de la Maison précédente, pleuraient à haute voix, de sorte « qu'on ne pouvait distinguer le bruit des cris de joie d'avec le bruit des pleurs. » De même, lorsqu'après son retour l'âme s'appuie sur le seul fondement - Jésus-Christ - il se mélange à la joie de la communion retrouvée la tristesse du temps perdu loin de Dieu. SÉPARATION. - Nous en arrivons ensuite à une leçon très pratique pour l'Eglise du Christ aujourd'hui : la nécessité de la séparation en vue du service. Les adversaires des Juifs étaient les Samaritains à moitié païens que Salmanasar, roi d'Assyrie, avait transportés dans les villes de Samarie, à la place des captifs qu'il avait emmenés en Assyrie au temps de l'exil des dix tribus. Nous avons tous les détails de ces faits dans 2 Rois 17. Là, nous lisons aussi que le roi d'Assyrie renvoya un des prêtres juifs captifs pour enseigner à ces peuples « la manière de servir le dieu du pays ». Le résultat fut que ces gens « craignirent l'Éternel ET servirent aussi leurs propres dieux » ; et ce mélange de cultes s'est perpétué parmi leurs descendants. Ces ennemis témoignèrent tout d'abord de leur hostilité par l'offre d'aider à construire le temple. C'est la manière par laquelle le monde, encore aujourd'hui, inaugure son opposition à l'Eglise de Dieu. Nous avons besoin de prendre la même attitude énergique qu'eurent les Israélites restaurés, et de ne pas compromettre l'oeuvre de Dieu en acceptant de telles alliances, comme, par exemple, placer des inconvertis dans des situations en vue dans nos Églises ou dans nos Écoles du Dimanche. Il y a aussi une tendance croissante, de nos jours, à rechercher une union avec l'Eglise de Rome. En attendant, on travaille avec elle, en certaines circonstances, et l'on s'aveugle au point de ne pas voir que ce sont au fond des « adversaires » comme l'étaient ceux auxquels Zorobabel refusa toute participation au travail de la reconstruction du Temple. Le vrai caractère de ces hommes fut bientôt manifesté. Ils harassaient le peuple de Juda dans son travail et, enfin, ils réussirent à l'arrêter. Mais l'Éternel envoya les prophètes Aggée et Zacharie qui encouragèrent les constructeurs au point qu'ils reprirent la construction, malgré cette hostilité. Alors Thathnaï, le gouverneur, leur demanda : « Qui vous a donné l'autorisation

de bâtir cette maison ? » Ne voulant pas croire à leur réponse, il fit faire une enquête auprès de Darius. Le décret de Cyrus fut trouvé à Achmetta (ou Ecbatane) palais d'été du roi ; et encouragée à tous égards par Darius, la construction se poursuivit jusqu'à son achèvement. LE PENTATEUQUE SAMARITAIN. - Les Samaritains étaient férocement hostiles aux Juifs à cette époque, connue nous l'avons vu, et cette animosité n'était pas moindre, aux jours d'Esdras et de Néhémie, quatre-vingts ans, puis cents ans plus tard. Étant donné cet état d'esprit, il est sûr que les Samaritains n'auraient accepté aucune addition ou altération du Pentateuque ; nous savons qu'ils avaient été enseignés par un prêtre juif, envoyé par le roi d'Assyrie, en ce qui concernait « la manière de servir le dieu du pays », et qu'ils n'auraient pu l'apprendre que par les écrits de Moïse tels qu'ils étaient alors. Ils avaient eu ces écrits (ou l'enseignement qui en dérive), en leur possession cent-soixante-dix ans avant les jours d'Esdras, et n'auraient jamais permis que rien y fût ajouté par ce grand ennemi, ni, d'ailleurs, par aucun de ces Juifs qu'ils méprisaient et haïssaient. Cette animosité, nous le savons, durait encore au temps du Christ, et pourtant, les Samaritains, même aujourd'hui, possèdent le Pentateuque en entier, le même que celui de notre Bible hébraïque. Nous en concluons donc forcément qu'ils doivent avoir reçu leur Pentateuque avant que l'inimitié entre eux et les Juifs ait commencé, ce qui fut le cas quatre-vingts ans avant l'arrivée d'Esdras à Jérusalem. L'existence du Pentateuque samaritain - écrit comme il l'est, dans le style d'écriture des anciens Phéniciens - est un très solide témoin de son antiquité (Dr Rouse). Nous avons aussi d'abondantes preuves dans ce Livre que les Israélites possédaient également la Loi de Moïse, avant les jours d'Esdras. L'autel, les holocaustes, et la fête des Tabernacles célébrée au temps de Zorobabel, ajoutent leur témoignage à ce fait. Aussitôt que le Temple fut terminé, le peuple en fit la dédicace « avec joie » et parmi les offrandes, il y avait « douze boucs, d'après le nombre des tribus d'Israël. » (Esdras 6 : 16). Ceci est la preuve que parmi le « reste » qui était revenu, il y avait des représentants des dix tribus d'Israël aussi bien que des deux tribus de Juda et de Benjamin ; il en fut de même pour le « reste » qui revint sous Esdras, lorsqu'on offrit encore « douze boucs pour tout Israël. » (8 : 35). En outre, avant la captivité, beaucoup d'Israélites d'entre ces dix tribus vinrent en Juda à cause de l'idolâtrie d'Israël (voir 2 Chron. 11 : 14, 17 et 21 : 6). Les captifs revenus représentaient véritablement la nation entière. Il en est de même du peuple juif à travers le monde aujourd'hui, quoique un certain nombre d'entre les dix tribus se trouvent probablement parmi les Nestoriens de Perse (1). « Le vif contraste existant entre Juda et Israël avait disparu sur la terre étrangère. Pour les dix tribus, dans la tristesse du repentir et de l'exil, le nom de Jérusalem était redevenu un nom également aimé et précieux » (2). Après la dédicace du Temple, les rapatriés célébrèrent la Pâque. Nous ne lisons pas souvent de récit concernant cette fête. Aux temps d'infidélité, Israël négligeait la célébration des cérémonies de l'Éternel ; la joie disparaissait de sa vie. Mais partout où nous voyons que la Pâque a été observée, ce fait nous reporte en arrière, à la rédemption de l'Egypte et, en avant, vers la Rédemption accomplie pour nous sur le Golgotha. ESDRAS. - Entre la dédicace du Temple et le retour du contingent de captifs qui suivit Esdras, il y a un intervalle de soixante ans dans l'histoire de ce livre. Alors, Dieu suscita un grand réformateur en la personne d'Esdras. Par sa naissance, il était prêtre. Mais à Babylone où il n'y

avait ni temple, ni autel, Esdras s'était adonné, à défaut de ces fonctions, à l'étude de la Loi de Dieu. C'était un scribe très versé dans la loi mosaïque, « parce qu'il avait appliqué son coeur à étudier et à mettre en pratique la Loi de l'Éternel et à enseigner à Israël ses ordonnances et ses préceptes ». Cette Loi divine brûlait en son âme, et brillait dans sa vie, avant qu'il l'enseignât aux autres. Ceci le rendit capable de parler avec une conviction intense. C'était un témoignage de haute estime au caractère et à l'intelligence d'Esdras que la lettre qui lui fut donnée par le roi Artaxerxès, autorisant les enfants d'Israël qui le désiraient à s'en aller avec lui ; cette lettre ordonnait aussi qu'il emportât tout ce qui serait nécessaire pour la Maison de Dieu ; elle l'autorisait à établir des juges et des magistrats pour juger le peuple et elle lui enjoignait de lui enseigner la Loi de Dieu. Esdras attribue tous ses succès : la faveur du roi, la préparation du peuple, la sécurité du voyage, à la bonne main de Dieu sur lui. En toute choses, l'Éternel le conduisait. Quelques milliers de personnes seulement se rassemblèrent avec lui près du fleuve Ahava et là, par le jeûne et la prière, tous remirent leur sort à la bonne garde de Dieu, car « Esdras aurait eu honte » de demander une escorte de cavaliers pour les protéger. Sans nul doute, le souvenir de la délivrance que Dieu avait accordée à son peuple, sous la reine Esther (et survenue pendant l'intervalle des soixante ans écoulés) rendait Esdras doublement confiant en cette protection à l'heure présente. UN HOMME PROFONDÉMENT FIDÈLE ET CONSACRÉ. - Cet intervalle avait été une fois de plus une période d'apostasie parmi les Juifs de Jérusalem. De nouveau, ils s'étaient mélangés par mariage aux nations païennes environnantes. La seule raison d'être d'Israël comme nation était de rester un peuple saint, mis à part pour le Seigneur ; et quand Esdras apprit à quel point Israël avait failli à ces devoirs, il fut accablé de chagrin « et s'assit, désolé, jusqu'à l'offrande du soir. » Et une fois de plus, à cette heure sacrée, le soulagement est accordé. Esdras répand son âme en une prière d'angoisse profonde devant Dieu, s'associant avec son peuple pour confesser leur péché. Sa prière, venant du fond du coeur, toucha ceux qui étaient là, et tous, hommes, femmes et enfants, furent saisis du feu de son Esprit et « pleurèrent abondamment ». Mais cette repentance ne se traduisit pas seulement en larmes. Ils prirent le parti de Dieu contre eux-mêmes et promirent de soutenir Esdras dans son oeuvre de réformation. Tout le courage d'Esdras lui fut nécessaire pour la mener à bien et, sans doute, l'autorité de la lettre royale faisait partie des précautions prises par Dieu en faveur de son serviteur. Parmi la population entière, on releva cent douze cas de ces mariages mixtes, et à chacun, la Loi de Moïse fut appliquée. XII. NÉHÉMIE Une période d'environ douze ans s'était écoulée depuis les réformes d'Esdras, lorsque Néhémie obtint du roi Artaxerxès, dont il était échanson, l'autorisation de se rendre à Jérusalem. Il avait été profondément ému des nouvelles qu'il avait reçues au sujet de la situation misérable de la ville dont les murailles avaient été détruites. Néhémie trouva toutes choses comme on les lui avait dépeintes ; il rassembla les anciens et leur dit que la bonne main de son Dieu était sur lui.

Il ajouta : « Levons-nous et bâtissons ! » Et ils se fortifièrent dans cette bonne résolution. La note dominante de ce livre est encore : Restauration. C'est pratiquement la suite du livre d'Esdras. Dans le premier, nous voyons la reconstruction du Temple ; dans le second, celle des murailles. La restauration commença par le centre, pour s'étendre graduellement vers la périphérie. Quand le coeur est en règle avec Dieu et qu'Il en a fait sa demeure, le service extérieur peut avancer, Le livre entier abonde en leçons pour le serviteur du Christ. Il commence par la confession de Néhémie à Dieu, dans laquelle il s'humilie à cause de l'état du peuple. Deux fois, d'abord à Suse, et ensuite sur place, à Jérusalem, il fait une enquête détaillée sur les besoins de la cause sainte. Nous le trouvons toujours non seulement homme de prière, mais aussi homme d'État, avec des capacités innées qu'il apporte au service de Dieu. Il comprend la puissance de la coopération, et il inspire à un peuple faible l'énergie nécessaire pour l'accomplissement d'une grande oeuvre. JOYEUX SERVICE. - En reconstruisant les murs de Jérusalem, Néhémie commença par la porte des Brebis et divisa en secteurs le circuit complet de la ville. Nous lisons, à plusieurs reprises, que « chaque homme travailla vis-à-vis de sa maison (voyez 3 : 10, 23, 28, 29). Prêtres et gouverneurs, orfèvres, marchands et parfumeurs, travaillaient côte-à-côte, les frères ensemble, et Schallum, chef de la moitié du district de Jérusalem, aidé par ses filles ». Plusieurs des travailleurs semblent avoir prudemment commencé par entreprendre peu à la fois ; puis, cette petite tâche achevée et leur enthousiasme allant en augmentant, ils en demandèrent une autre. Ainsi agit Mérémoth, fils d'Urie ; puis Meschullam, fils de Besodia, qui réparèrent une portion du mur, en plus de celle qui était vis-à-vis de leur chambre (vers. 4, 30), et Néhémie, fils d'Azbuk, dont le travail est décrit en trois parties (verset 16). « Baruc, fils de Zabbaï, répara avec ardeur une autre portion, depuis l'angle jusqu'à la maison d'Eliaschib, le grand prêtre » (verset 20). Il nous est dit quels furent ceux qui relevèrent les diverses portes, avec leurs verrous et leurs barres. Aucun détail du travail pour sa gloire n'est ignoré de Dieu et Il prend plaisir à noter le plus humble service. LES ADVERSAIRES. - Mais les descendants des Samaritains, qui avaient tourmenté Zorobabel, s'acharnèrent à créer des obstacles à Néhémie. Tout d'abord ils se moquèrent de lui : « À quoi travaillent ces misérables Juifs ? Vienne un renard : il renversera leurs murailles de pierres ! » « Écoute, ô notre Dieu, comme on nous méprise, » supplie Néhémie. « Nous rebâtîmes donc la muraille qui fut rétablie tout entière, jusqu'à la moitié de sa hauteur : et le peuple prit à coeur ce travail. » (4 : 1, 6). La raillerie ayant manqué son effet, l'ennemi complota une attaque contre Jérusalem. Mais Néhémie dit : « Nous priâmes notre Dieu et nous établîmes une garde jour et nuit. » Néhémie arme les travailleurs et donne l'ordre à chacun de se défendre et de défendre la ville, en quelque lieu que le son de la trompette lui arrive. Alors, l'ennemi essaya d'un stratagème et, par quatre fois, envoya à Néhémie une requête de venir au rendez-vous qu'il lui donnait dans la plaine d'Ono. Par quatre fois, la réponse fut la même : « J'ai un grand ouvrage à exécuter et je ne puis descendre ; le travail serait interrompu pendant que je le quitterais pour aller vers vous. » Quand nous avons trouvé une bonne réponse, inutile d'y faire des variantes. Alors, ils accusèrent les Israélites de révolte et cherchèrent à les intimider et à les décourager. Mais Néhémie répondit à Tobija : « Ce que tu dis là n'est pas. C'est toi qui l'inventes. » Et

comme, en dernier ressort, on lui conseillait de se réfugier dans le Temple, « car ils viendront pour te tuer, » la réponse décidée de Néhémie fut celle-ci : « Un homme comme moi, prendre la fuite ! » « Ainsi la muraille fut achevée en cinquante-deux jours. » (6 : 15). Les ennemis de notre âme emploient aussi des ruses, des menaces et des complots afin de nous intimider, si possible, et de nous décourager de faire l'oeuvre de Dieu. Nous devons, comme Néhémie, nous souvenir de Celui qui nous a envoyés et, en Le priant, nous détourner de toute suggestion qui affaiblirait nos mains. NOTRE GRAND SOUVERAIN SACRIFICATEUR. - Le registre généalogique de ceux qui furent les premiers rapatriés de Babylone, sous Zorobabel, est de nouveau répété ici. Quelques prêtres qui cherchaient leurs titres sans pouvoir les trouver « furent exclus du sacerdoce. Et le gouverneur leur défendit de manger des choses saintes jusqu'à ce qu'un prêtre eût consulté l'Urim et le Thummim. » (7 : 63, 65) (3). Nous avons ici une de ces occasions dans l'Ancien Testament où la Face du Christ brille soudain sur nous de la façon la plus inattendue et dans des lieux invraisemblables. Il ne s'agit que d'un registre généalogique et de quelques prêtres qui ne pouvaient y retrouver leur place. Mais nos coeurs ont battu à la pensée que nous avons un grand Souverain Sacrificateur - Jésus Lui-même - qui a Urim et le Thummim, qui est la « Parfaite Lumière », auxquels nos coeurs sont ouverts et qui peut, sans hésitation, résoudre le problème de nos droits à la communion de Dieu. Cette communion est représentée par les choses très saintes que les prêtres indignes ne devaient pas manger. Jésus peut seul aussi répondre de nos droits à la fonction de prêtres à son service, pour la bénédiction des autres. Souillés, indignes, impurs comme nous le sommes, Il est, par son propre sang, entré, une fois pour toutes, dans le lieu saint, ayant obtenu une rédemption éternelle pour nous. (Hébr. 9 : 12). Et si nous avons foi en son sacrifice unique pour le péché offert une fois pour toutes, nous pouvons aussi nous approcher et communier avec Lui, non pas une fois par an, ou par mois, ou par semaine seulement, mais jour après jour. Christ est un grand Souverain Sacrificateur, non par la généalogie d'Aaron, mais « d'après l'ordre de Melchisédek », qui était « sans généalogie. » (Hébr. 7 : 3). La généalogie de Melchisédek fut, sans doute, omise, afin de le rendre propre à préfigurer Celui qui n'eut pas de père terrestre. Dieu a appelé tous les croyants à être des prêtres à son Nom, et notre droit à ce sacerdoce dépend du fait que nous sommes, ou non, nés de nouveau, et que nos noms sont, ou ne sont pas, écrits dans le Livre de vie de l'Agneau. De plus, il a pourvu à notre préparation pour les « temps présents » indiqués dans l'Épître de Jean et que voici : Premièrement : « Le sang nous purifie », afin qu'il n'y ait pas de nuage entre nos âmes et Dieu. Secondement : « L'onction demeure sur nous », de sorte que l'Esprit pour le service nous sera toujours abondamment accordé. LA PRÉDICATION D'ESDRAS. - Le résultat immédiat de l'oeuvre de réparation fut une grande soif de la Parole de Dieu. Le peuple s'assembla tout entier devant Esdras à la Porte des Eaux et ils lui demandèrent de faire apporter le Livre de la Loi de Moïse. Ici, Esdras, qui était probablement un vieillard à cette époque, entre de nouveau en scène et nous le voyons uni à Néhémie pour le service de Dieu. Il nous est fait un tableau frappant de la prédiction d'Esdras. Nous l'avions vu comme réformateur et comme homme de prière ; maintenant, toute sa connaissance de la Loi de l'Éternel se manifeste pendant qu'il se tient debout sur cette estrade de bois « dressée à cette occasion ». - Treize d'entre les chefs du

peuple sont à ses côtés - et tout le monde se presse autour de lui. Il ouvrit le rouleau du Livre, et, après avoir prié, lut la Loi distinctement, en donna le sens afin que chacun comprit. Heure après heure, et ensuite, jour après jour, ils écoutèrent : Hommes, femmes et enfants, « tous ceux qui étaient capables d'entendre. » Une telle prédication émut Jérusalem, comme, beaucoup plus tard, la prédication de Savonarole bouleversa Florence. Le peuple pleurait à mesure qu'il comprenait mieux ses infidélités à la volonté de Dieu. Mais Esdras, Néhémie et les Lévites le calmèrent et lui dire de ne plus pleurer. Nous concluons, d'après le contexte, que les pleurs furent changés en joie, par le fait que les Israélites cédèrent à la volonté divine et reconnurent les droits de l'Éternel sur leurs vies. Et le peuple s'en alla... pour se livrer à de grandes réjouissances. Car ils avaient compris les paroles qu'on leur avait expliquées. (8 : 12). « Heureux ceux qui observent ta Loi ! » Les Enfants d'Israël s'engagèrent solennellement à observer la Loi ; d'une façon spéciale, celle qui concernait les mariages avec les païens, l'observation du Sabbat et le maintien du culte de l'Éternel. La dédicace des murailles fut l'occasion de nouvelles réjouissances, « car Dieu avait donné au peuple un sujet de grande joie. » Les femmes et les enfants se réjouirent aussi, et les cris de joie de Jérusalem furent entendus au loin. (12 : 43). NOUVEAU RECUL. - Douze ans se sont écoulés. Néhémie qui, pour un temps, était retourné à la cour de Suse, est revenu à Jérusalem pour trouver toutes les clauses de l'alliance violées et la Loi mise de côté. D'une main ferme, il s'occupe de faire cesser cet état de choses. De nouveau, la Loi de Moïse est apportée et l'on y trouve que les Ammonites et les Moabites ne doivent jamais faire partie de la congrégation de Dieu. Et pourtant, Éliaschib, le prêtre, sous prétexte qu'il est parent de Tobija, est allé jusqu'à donner à cet ennemi de l'Éternel une chambre dans le Temple ! Néhémie, sans perdre un instant, met l'intrus à la porte. Nous aussi, à l'heure actuelle, devons prendre garde que les liens de parenté n'affaiblissent pas notre témoignage et notre droiture vis-à-vis du Seigneur. Encore une fois, Néhémie parlemente avec les chefs à cause des négligences qu'il constate dans le service de la Maison de l'Éternel. Ensuite, il découvre un complet oubli du Sabbat. Ce même oubli, aujourd'hui, au sujet du Jour de Dieu, est une des preuves évidentes de la condition décadente de l'Eglise. Cet état de choses ne fait qu'empirer, et, avec la désobéissance aux parents, c'est un signe des temps périlleux des derniers jours, où « les hommes seront amateurs d'eux-mêmes...., aimant le plaisir plus que Dieu. » (2 Tim. 3, 1, 4). « LA LANGUE D'ASDOD ». - Enfin, Néhémie découvrit que, de nouveau, les Juifs avaient contracté des mariages avec les païens. Il en résultait que les enfants parlaient moitié en langue asdodienne, moitié en langue juive (4). Dieu a clairement ordonné que les chrétiens se marient « selon le Seigneur » et qu' « ils ne se mettent pas sous le même joug avec les infidèles ». Quand ils désobéissent à ce commandement formel et épousent des incroyants, ils s'attirent toujours des épreuves. On invoque souvent, cet argument que le mari chrétien ou la femme chrétienne sera capable de gagner son conjoint à la cause du Seigneur. Mais on ne peut s'attendre à ce que Dieu accorde sa bénédiction à un acte de désobéissance ; on constate trop fréquemment que c'est le chrétien

qui est attiré (peut-être d'une façon imperceptible) à aimer les choses du monde, et on le trouve (de même que les enfants issus d'un mariage semblable) parlant « à moitié la langue d'Asdod » et incapable de parler comme un citoyen de la Cité céleste. L'Esprit de compromis avec le monde ternit le témoignage pour Christ dans plus d'un intérieur qui devrait briller pour Lui. Dans toutes ces violations de la Loi, Néhémie « réprimanda les Juifs » ; qu'ils fussent nobles, ou chefs, ou gens du commun, il les traita tous de la même énergique façon et ne s'arrêta pas avant d'avoir tout remis en ordre. Il agit ainsi, non par manque d'amour, car il était disposé à se dépenser et à se donner pour son peuple. C'est une preuve d'amour vrai que d'agir fidèlement vis-à-vis de la fausse doctrine ou du mal sans une forme quelconque. L'Eglise de Christ serait plus pure aujourd'hui si ses conducteurs avaient eu vis-à-vis de la violation de la Loi de Dieu, la courageuse attitude de Néhémie. XIII. ESTHER Le livre d'Esther a pour but de montrer le soin providentiel de Dieu à l'égard de son peuple. Quoique le nom de Dieu n'y soit pas mentionné, la main du Dieu dirigeant et contrôlant les événements pour la conservation de son peuple y est manifeste tout au long (5). Dans le Talmud, la question est posée : « Où trouvons-nous Esther dans la Loi ? » La réponse est dans Deut. 31 : 18 : « Je cacherai ma face en ce jour-là. » Dieu cachait sa face à son peuple à cause de leurs péchés ; ils avaient délibérément choisi de demeurer dans le pays de leur captivité, parmi les païens, au lien de profiter de l'occasion offerte pour retourner à Jérusalem avec Zorobabel. Les événements de ce livre se déroulent pendant les soixante ans qui s'écoulèrent entre le retour du premier contingent de rapatriés et celui du second, sous Esdras. LA PRIÈRE. - Quoiqu'il ne soit pas fait positivement mention de la prière à Dieu, dans ce livre, elle est clairement sous-entendue dans le deuil et le jeûne qui eurent lieu parmi les Juifs lorsqu'ils entendirent le décret royal qui ordonnait leur destruction ; et, de nouveau, quand Esther prescrit un jeûne de trois jours parmi son peuple avant qu'elle se hasarde à demander audience au roi. La fête du Purim, instituée par Esther et Mardochée, prouve encore, non seulement la véracité du récit, mais aussi la reconnaissance de la nation et le souvenir qu'elle conservera de sa délivrance, à travers tous les âges. « Leurs jeûnes et leurs cris » sont aussi mentionnés, et à qui auraient-ils pu crier, si ce n'est à Dieu ? (9 : 31). LE SCEPTRE D'OR. - Le récit qui nous montre ce roi, étendant son sceptre d'or, a encouragé maint croyant à apporter ses requêtes au Roi des rois. Demande-lui beaucoup, pour beaucoup obtenir... Inutile de craindre que notre Roi nous refuse une audience ou que nous puissions encourir son déplaisir. en nous approchant de Lui. Mais il y a des moments où il semble, d'une manière spéciale, étendre son sceptre d'or et vouloir nous donner une entrée plus abondante en sa présence, par la prière. SATAN. - Derrière la haine personnelle d'Haman, il y a la malignité encore plus profonde de Satan, cherchant à annuler les promesses de Dieu par la destruction de la race juive tout entière. Car Xerxès était roi sur tous les Juifs de Palestine, aussi bien que sur ceux de Perse et de Babylone. Satan savait que le grand Libérateur qui devait sortir de la maison de David détruirait sa puissance à lui, et nous pouvons découvrir sa main derrière des événements

historiques tels que ceux-ci : Saül jetant sa javeline contre le jeune David ; la reine Athalie essayant d'anéantir. la semence royale. Mais Dieu détourna le coup, dans le premier cas, et nourrit l'enfant de Joas dans les parvis du Temple, dans l'autre. La même hostilité diabolique inspira à Hérode de tuer tous les nouveau-nés de Bethléem, mais Dieu sauva son Fils en l'envoyant en Égypte. Le grand ennemi réussit à blesser Jésus au talon quand il unit Hérode à Ponce Pilate, avec les Gentils et le peuple d'Israël, contre le saint Enfant Jésus ; mais Dieu le ressuscita des morts. L'EXACTITUDE HISTORIQUE. - Il n'y a peut-être pas, dans toute la Bible, un livre dont on ait, aussi obstinément contesté l'authenticité que le livre d'Esther. Mais les écrits d'Hérodote et les découvertes faites au palais de Xerxès, à Suse, par M. Dieulafoy, s'accordent pour confirmer chaque détail de ce récit (6). Les positions relatives des diverses parties du palais et des jardins s'adaptent parfaitement avec la description que nous en fait le livre. Le caractère frivole et vaniteux d'Assuérus - le Xerxès de l'histoire - son festin extravagant, les noms persans des courtisans, les lits d'or, le sceptre, l'anneau, les scribes, les courtiers, tous ces détails sont historiques et nous voudrions avoir la place pour les examiner l'un après l'autre. Dans le compte-rendu du festin royal (chap. 1 : 6), les tentures de la cour du jardin sont décrites comme étant « blanches, vertes et bleues ». Le mot traduit par « vertes » est eu, réalité un vieux mot persan qui veut dire « fin tissu de coton » ; de sorte qu'on devrait lire « des tentures de fin tissu de coton bleu et blanc ». C'étaient là, d'après Xénophon, les couleurs royales de la Perse. Les colonnes de marbre ont été trouvées dans la cour du jardin, et il est clair que le pavé était une mosaïque, telle qu'elle est décrite au verset 6. LE SALUT. - On a essayé plusieurs fois de découvrir des symboles compliqués dans le livre d'Esther. Mais un fait bien simple y apparaît nettement : c'est que cette jeune reine était prête à donner sa vie pour son peuple. C'est ici que nous trouvons Christ dans le livre d'Esther : image de Celui qui, non seulement était prêt à donner sa vie, mais la donna réellement pour nous, et par l'intercession de qui le salut nous est assuré. L'OCCASION. - La grande leçon pratique de ce livre, c'est l'extrême empressement que nous devons mettre à utiliser les occasions que Dieu nous donne. Ces occasions sont une question de vie ou de mort pour nous-mêmes et pour les autres. Mardochée était sûr de l'intervention divine, quand il envoya ce message à Esther - « Si tu te tais maintenant, le secours et la délivrance surgiront d'autre part pour les Juifs, et toi et la maison de ton père vous périrez ; et qui sait si ce n'est pas pour un temps comme celui-ci que tu es parvenue à la royauté ? » (4 : 14). Nous pouvons être tentés de considérer les occasions qui nous sont données comme insignifiantes, notre cercle d'influence trop restreint pour avoir quelque importance. Si nous étions une grande reine comme Esther, ce serait une autre affaire. Mais « qui sait si tu n'es pas parvenue à la royauté pour un temps comme celui-ci ? » Toi, qui que tu sois et quelles que soient tes circonstances, tu es appelé à « régner dans la vie par un seul, Jésus-Christ ». Veille à ne pas manquer les occasions qui te sont offertes. Dieu a un plan pour chacune de nos vies. Il nous a placés où Il peut le mieux nous employer à sa gloire. Si nous ne réussissons pas là, c'est que peut-être Il veut réaliser son plan de quelque autre manière ; mais quelle perte nous subirons ! Comme Esther, soyons prêts à tout et disposés à risquer n'importe quoi au service de Dieu.

Table des matières Page précédente: 1 CHRONIQUES - 2 CHRONIQUES Page suivante: JOB (1) Israël, my glorg (Israël, ma gloire), p. 201, par le Rév. John Wilkinson. (2) Commentary on Esther (Commentaire sur Esther), p. 50, par le Dr Cassel. (3) L'Urim et le Thummim, « Lumières et Perfections. » En hébreu, quand deux noms apparaissent sous cette forme, l'un doit être considéré comme adjectif, avec une force particulière. Ainsi, nous devrions traduire ici « parfaite lumière », car la forme du pluriel est le « pluriel hébreu » de majesté (4) Nous donnons ici le sens de la traduction, sans lequel la leçon que l'auteur désire faire ressortir ne s'expliquerait pas. Ce sens diffère des versions Synodale et Segond qui disent que « la moitié des enfants parlait asdodien, et l'autre moitié parlait juif ». Nous avons dû recourir à la version Darby qui traduit (comme les auteurs de la version anglaise révisée) « les enfants parlaient moitié asdodien, moitié juif. » (Trad.) (5) Le Dr Bullinger fait remarquer que les savants hébraïsants ont trouvé le nom de Jéhova quatre fois, sous la forme acrostiche, dans le livre d'Esther. (6) ». Dieulafoy a reconstitué le bithân (apadana, la grande salle des festins ou salle du trône) dans le musée du Louvre, et l'on peut y voir actuellement les restes des piliers de marbre et des dallages de marbre de la salle du festin.

Le Christ dans toutes les Écritures

IV. LE CHRIST DANS LES LIVRES POÉTIQUES I. JOB Quel que soit l'aspect sous lequel nous considérions le livre de Job, il demeure probablement le plus merveilleux poème qui ait jamais été écrit. Tennyson l'appelait le plus grand poème des littératures ancienne ou moderne. Luther le trouvait « plus grandiose et plus sublime que n'importe quel autre livre de l'Écriture ». La scène se déroule à l'époque patriarcale, et on dit que c'est le plus ancien livre qui existe. Que Job ait été un personnage réel, l'Écriture elle-même l'affirme. Par le prophète Ezéchiel, Dieu dit du pays - « S'il n'y eût, au milieu d'eux, que ces trois hommes : Noé, Daniel et Job, ces derniers seuls sauveraient leurs âmes par la justice. » (Ezéch. 14 : 14, 20). (V. S.) Le livre est une merveille de beauté dans son style, dans l'envergure des connaissances qu'il déploie, dans l'exactitude de ses données scientifiques. Il est admirable en

ce qu'il traite du mystère de la douleur et de l'énigme de tous les temps : « Pourquoi le juste souffre-t-il ? » Il soulève le voile du monde invisible et nous enseigne l'étendue aussi bien que les limites de la puissance de Satan. Il est admirable encore en nous révélant le fait de la résurrection, et par-dessus tout, en préfigurant le mystère de la rédemption. La langue du livre est sublime dans sa simplicité. L'émotion pathétique qui vibre dans les descriptions que Job fait de ses souffrances a trouvé un écho dans les âmes innombrables qui ont passé par le creuset divin. Pendant qu'Élihu décrit la tempête qui s'amasse, nous pouvons voir les nuages s'amonceler, l'éclair étinceler, et entendre le tonnerre gronder. Au milieu de l'orage, Dieu parle. LE LIVRE DE DIEU. - Quoique la Bible n'ait pas pour objet de nous enseigner la science, le langage qu'elle parle n'en est pas moins toujours d'accord avec les dernières découvertes scientifiques. Cela n'est nulle part plus remarquable que dans le livre de Job. « Il suspend la terre sur le néant. » (Chap. 26 : 7). Comment pourrait-on décrire plus exactement l'équilibre de notre planète dans l'espace ? « Noues-tu les liens des Pléiades ? » (38 : 31). Alcyone, la plus brillante des sept étoiles qui forment cette constellation, est actuellement, autant qu'on peut le savoir, le pivot autour duquel tourne notre système solaire tout entier. Combien puissantes et bienfaisantes doivent être ces influences pour tenir ces mondes en place et pour les diriger dans un mouvement rotatoire si égal ! « Les étoiles du matin chantaient d'allégresse » (38 - 7). La science moderne a découvert les vibrations vocales des rayons lumineux, et elle affirme que si nos oreilles étaient plus finement exercées, nous en percevrions les sons. (Voir Ps : 19 : 1-3). « Par quel chemin la lumière se divise-t-elle ? » (38: 24). Quels mots pourraient mieux rendre les découvertes de l'analyse spectrale ? Si Bildad avait connu l'absorption chimique de la chlorophylle des plantes par la lumière, il n'aurait pas employé de terme plus exact que celui-ci : « Il est verdoyant devant le soleil ». (D) (8 : 16) (1). LE MYSTÈRE DE LA SOUFFRANCE. - Le livre de Job traite du mystère de la souffrance humaine, surtout de la souffrance des justes. Les amis de Job se trompaient en pensant que toute souffrance est un jugement spécial de Dieu sur quelque péché particulier. « Quel est l'innocent qui a péri ? » tel est le thème de leurs discours faussement consolateurs. Ils imaginent que le péché de Job contre Dieu doit être d'une gravité exceptionnelle pour justifier d'aussi exceptionnelles épreuves. À cet égard, il est important de se rappeler l'attitude de Job envers Dieu. C'était un homme qui, ayant accès auprès de Lui par le sang du sacrifice (1 : 5), marchait avec Lui, en intégrité de coeur et conformité de vie. Le témoignage que Dieu Lui-même lui rend est celui-ci : « Il n'y a personne, comme lui sur la terre, un homme intègre, droit, craignant Dieu et se détournant du mal. » Parmi tous les hommes, il était le mieux préparé à accomplir le service de la souffrance, devant être choisi comme exemple des voies de Dieu, dans les âges futurs, envers tous ses enfants dans l'épreuve. Job savait que son coeur était sincère devant Dieu et il ne pouvait pas se résoudre à accepter

les accusations de ses amis. Il leur montre que leurs conclusions sont fausses et que le méchant prospère en ce monde. « Ils grappillent dans la vigne de l'impie. » (24 : 6). Un des éléments de danger dans le chemin du péché est le fait que, souvent, tout semble y réussir. Le jeune homme qui gagne sa première mise au jeu est en bien plus grand péril que celui qui la perd. CHÂTIMENT. - Élihu, qui avait écouté les arguments de Job et de ses amis, résume leurs discussions en deux phrases bien nettes : « Sa colère s'enflamma contre Job, parce qu'il se disait juste devant Dieu. Et aussi contre ses trois amis parce qu'ils ne trouvaient rien à répondre, et que néanmoins, ils condamnaient Job. » (32: 2, 3) Élihu était un vrai messager de Dieu envoyé à Job, et il lui montra le plan de la grâce divine dans le châtiment des enfants de Dieu. Les paroles d'Élihu préparent la voie à la vraie révélation que Dieu fit de Lui-même ensuite. Châtiment est la note dominante de ce livre. LES SPECTATEURS DU CONFLIT. - Mais Dieu a un but plus élevé encore dans les souffrances de ses enfants que leur perfectionnement individuel. Nous en avons un aperçu dans les paroles de Paul : « afin que les dominations et les autorités dans les cieux connaissent aujourd'hui, par l'Eglise, la sagesse infiniment variée de Dieu ». (Eph. 3 : 10). Une nuée invisible de témoins observe attentivement la lutte qui se poursuit dans l'arène de ce petit monde. Dieu révèle aux anges de lumière et aux armées de ténèbres, le plan éternel de sa grâce dans ses procédés vis-à-vis de ses enfants rachetés sur la terre. L'adversaire a jeté un défi à l'intégrité de Job dans le conciliabule du ciel, et l'honneur de Dieu est en jeu. Combien peu Job se rend compte des conséquences de sa résignation, lorsqu'il dit : « L'Éternel l'avait donné, l'Éternel l'a ôté ; que le nom de l'Éternel soit béni ! » et encore : « Quand même Il me tuerait, je ne cesserai d'espérer en Lui ». De même aujourd'hui l'Eglise » rend bien peu compte des conséquences de sa fidélité à Dieu. S'il en était autrement, Dieu trouverait parmi ceux qui se confient en Lui, un plus grand nombre de saints dans lesquels Lui pourrait se confier. L'ADVERSAIRE. - Nous avons fait remarquer que, dans ce livre, l'étendue et les limites de la puissance de Satan sont mises en évidence. Il eut le pouvoir de faire sortir les hordes hostiles des Sabéens et des Chaldéens pour emmener les boeufs, les ânes et les chameaux de Job. Il eut le pouvoir de faire consumer ses brebis par le feu du ciel, de commander au vent d'écraser les enfants de Job, et de frapper Job lui-même d'une maladie terrible. Car n'est-il pas le prince de la puissance de l'air, l'esprit qui travaille maintenant dans les enfants de la rébellion ? Et n'est-ce pas lui qui mit une écharde dans la chair de Paul, et envoya un ange de Satan pour le souffleter ? Mais, d'autre part, il n'eut aucun pouvoir, sauf en ce que Dieu lui permit de pénétrer à travers la haie protectrice qui entourait son serviteur (1 : 10). Quelle consolation pour l'enfant de Dieu dans cette pensée ! Aucune calamité ne peut l'atteindre sans la permission de son Père céleste ; et Celui qui « a fermé la mer avec des portes, qui a dit : tu viendras ici, tu n'iras pas au-delà, ici s'arrêtera l'orgueil de tes flots » (38 : 8, 11), Celui-là ne permettra jamais que nous soyons tentés au-delà de nos forces, ou que la fournaise soit chauffée plus que nous ne pourrons le supporter. Nous avons dans le livre de Job, non, pas simplement la théorie de la souffrance, mais le vivant exemple d'un enfant de Dieu dans le creuset, et des effets que cette épreuve eut dans sa

vie. Parce que Dieu avait confiance en Job, Il lui « confia » le ministère de la souffrance. Parce qu'Il l'aimait, Il le châtia. Même au milieu de son angoisse, Job reconnaît que c'est seulement l'or qui vaut la peine d'être passé au creuset. Job, dans sa prospérité, dans sa droiture et sa bienveillance, était en danger de devenir trop confiant en lui-même, peut-être aussi d'oublier qu'il tenait sa puissance et sa position comme des prêts de la part de Dieu. Mais sous l'action divine, nous le voyons brisé (16 : 12, 14 ; 17 : 11), fondu (comme l'or) (23 : 10) et radouci au point de pouvoir dire : « La main de Dieu m'a frappé » (19 : 21) ; « Dieu a rendu mon coeur craintif ». (V. S.) (23 : 16). « MAINTENANT, MON OEIL T'A VU. » - Mais ce fut la vision de Dieu Lui-même qui devait compléter l'oeuvre et abaisser Job jusque dans la poussière. Il avait affirmé qu'il était prêt à raisonner avec Dieu au sujet de cette façon d'agir envers lui. Mais Dieu le prend au mot et dit : « Celui qui dispute contre le Tout-puissant est-il convaincu ? » Job réplique : « Voici, je suis trop peu de chose ; je mettrai la main sur ma bouche ». Et Dieu continue ainsi jusqu'à ce que Job en finisse avec lui-même et s'écrie : « J'ai parlé, sans les comprendre, des merveilles qui me dépassent et que je ne conçois pas. Mon oreille avait entendu parlé de toi, mais maintenant, mon oeil t'a vu. C'est pourquoi, je me condamne et me repens, sur la poussière et sur la cendre » (42 : 1, 6). L'« ENSUITE » DE DIEU . » - Le serviteur de Dieu, purifié, soumis, est maintenant prêt à intercéder, sur l'ordre du Seigneur, pour les amis qui ont si durement aggravé sa peine. Avant que sa propre misère soit soulagée, il offre l'holocauste exigé, qu'ils ont apporté, et il prie pour eux. En même temps, Dieu met fin à la captivité de Job et lui rend sa prospérité en toutes choses, augmentée du double. Il reçoit deux fois plus de brebis, de chameaux, de boeufs et d'ânes mais seulement, le même nombre d'enfants : sept fils et trois filles. Nous avons ici une admirable indication de la certitude de la résurrection. Les prières de Job avaient évidemment été exaucées, et le fait qu'il lui est rendu seulement le même nombre d'enfants qu'auparavant était l'assurance de Dieu, que ceux qui lui avaient été repris se trouvaient en sécurité sous sa garde, dans le lieu « où ne s'agitent plus les méchants et où se reposent ceux qui sont fatigués ». (3 : 17). « MON RÉDEMPTEUR EST VIVANT . » - La vision de Job, quant à la vie future, s'était obscurcie tout d'abord, puisque nous l'entendons poser cette question : « Si l'homme meurt, revivra-t-il ? » (14 : 14). Mais avec l'épreuve sa foi augmente, et il répond à sa propre question, en ces mots glorieux : « Pour moi, je sais que mon Rédempteur est vivant, qu'à la fin il se lèvera sur la terre. Oui, quand cette enveloppe de mon corps sera détruite, quand je serai dépouillé de ma chair, je verrai Dieu ! Je le verrai moi-même ; il me sera propice ; mes yeux le verront et non ceux d'un autre... » (V. S.). Quoique confusément, Job lui-même doit avoir compris ces paroles inspirées par le Saint-Esprit ; car quelle vision de la vie à venir nous avons ici ! Quelle prophétie du Sauveur qui devait venir, proclamée du fond des âges ! Job le voit comme « le Goël », comme « celui qui a droit de rachat » - non pas « un autre », non pas un étranger. À maintes reprises, dans ce livre, nous avons des figures symboliques de notre Sauveur. Nous le voyons dans les sacrifices acceptés de Dieu, que Job offre pour ses enfants, au commencement, et pour ses amis, à la fin. Nous le voyons dans la question de Job : « Comment un homme se rendra-t-il juste devant

Dieu ? » Question qui ne trouve de réponse qu'en Celui qui nous a justifiés « par son sang » (Rom. 5 : 9). UN SEUL MÉDIATEUR. - Nous le voyons dans l'Arbitre », le « Médiateur », après lequel Job soupire, entre lui et Dieu. « Car Il n'est pas un homme comme moi, pour que je lui réponde, pour que nous allions ensemble en jugement », « Il n'y pas entre nous un arbitre qui mettrait sa main sur nous deux. » (D) (9 : 32, 33). Le besoin du coeur humain ne peut être satisfait qu'en « Dieu notre Sauveur », le « seul médiateur entre Dieu et les hommes. - Luimême, Jésus-Christ, homme, qui s'est donné en rançon pour tous » (1 Tim. 2 : 4-6). UNE RANÇON. - De nouveau, nous voyons Christ dans les paroles d'Élihu. « Alors Dieu a compassion de lui et dit : « Délivre-le, afin qu'il ne descende pas dans la fosse ; j'ai trouvé une rançon. » (D. : une propitiation). La rançon prophétisée par Élihu et proclamée par Paul ne sont qu'une. « Job avait vu son Rédempteur comme le Vivant qui lui serait propice au jour de sa venue, mais qui, aujourd'hui, se présente à lui comme la rançon, a compassion de lui et le délivre de la fosse - non pas à cause de l'intégrité de Job - mais à cause de son propre sang versé comme prix de la rédemption de l'homme tombé » (2). Le verset qui suit nous montre les conséquences de cette rançon. « Sa chair a plus de fraîcheur qu'au premier âge ; il revient aux jours de sa jeunesse. Il adresse à Dieu sa prière ; et Dieu lui est propice, lui laisse voir Sa face avec joie. » La purification et la communion reposent sur la base de l'expiation complète. Une fois encore, nous voyons la Croix obscurément préfigurée dans les souffrances de Job. Ces souffrances venaient de la haine de Satan. « L'homme juste qui souffrait, montrait le chemin conduisant à l'homme parfait qui a souffert - l'Homme de Douleurs ». Job avait été blessé par ses amis, il était « la risée et l'objet des chansons d'hommes indignes ». « Ils me crachent au visages... » « Mon âme s'épanche en mon sein... la nuit me perce et m'arrache les os. Dieu m'a jeté dans la boue, et je ressemble à la poussière et à la cendre. Je crie vers toi et tu ne me réponds pas » (Chap. 30). Quelle ressemblance en tout, ceci avec la description des souffrances du Sauveur ! Mais tandis que Job se plaint et se justifie, l'Agneau de Dieu, sans tache, est resté muet devant ceux qui le tondaient et a répondu son âme en sacrifice pour nos péchés. II. LES PSAUMES Le Livre des Psaumes - ou des Louanges, comme il est appelé en hébreu - a, sans doute, plus qu'aucun autre livre de la Bible, trouvé un écho dans le coeur humain, à travers tous les siècles. C'est le livre de la vie intérieure, de la piété personnelle. Il exprime les doutes et les craintes, les joies et les douleurs, les souffrances et les aspirations de l'âme de tous les temps. Malgré la note de tristesse dont il est empreint, c'est un livre de louanges. À une seule exception près (le Ps. 88), tous les psaumes commencent dans le découragement et finissent dans la confiance, à mesure que les yeux du Psalmiste s'élèvent au-dessus de ses circonstances, jusque vers son Dieu. La note dominante est l'Adoration. Ce recueil a été employé pour adorer Dieu, par les Hébreux et par les Chrétiens également, jusqu'à nos jours. C'est le livre de l'adoration, non, seulement dans le Temple, pour le service duquel beaucoup de psaumes

furent composés, mais pour le culte du Créateur sous les cieux étoilés, ou dans les cavernes des déserts montagneux où David se cachait à ses ennemis. Les psaumes sont le livre de la Nature. Nulle part ailleurs nous ne respirons l'air pur des oeuvres divines plus librement, nulle autre part nous ne voyons les merveilles de la création plus clairement. C'est le livre de tous ceux qui sont dans la détresse ; le livre des prisonniers, des Marins, des exilés, des persécutés, des malades, des souffrants, des pauvres et des misérables. Il montre les devoirs relatifs de la vie : le devoir des rois, des gouverneurs, des citoyens et des frères. C'est un livre adressé au pécheur et lui parlant du pardon divin ; le livre destiné au saint afin de le conduire à une communion plus profonde. C'est le livre de la Loi de Dieu, nous la dépeignant comme l'oeuvre la plus parfaite de la création, et nous démontrant la bénédiction qui récompense celui qui l'a observée de tout son coeur. « Quand je contemple les cieux, ouvrage de tes mains, la lune et les étoiles que tu as créées ; qu'est-ce que l'homme, pour que tu te souviennes de lui ? et le fils de l'homme pour que tu prennes garde à lui ? » (Ps. 8 : 3, 4). Les merveilles de l'astronomie sont exprimées ici. Lorsque notre place dans l'infini fut découverte, le cri de l'incrédule s'éleva : est-il possible que Dieu s'occupe des habitants de notre globe, ce point infime dans sa création, pour les sauver ? C'était aussi le cri du Psalmiste, anticipant sur les inexprimables merveilles que la science de son temps n'avait pas encore révélées, mais sondant la merveille encore plus grande de l'amour rédempteur de Dieu. Dans Ecclésiaste 1: 7, nous lisons « Tous les fleuves vont à la mer, et la mer n'est point remplie ; ils continuent à aller vers le lieu où ils se dirigent ». Quelle description exacte des faits de l'absorption et de la condensation de l'eau de la mer en nuages, puis en pluie, par lesquelles l'équilibre entre la mer et la terre est maintenu ! Nous avons une description semblable dans le Psaume 104 : 8, 9, où nous lisons que les eaux sont allées sur les montagnes aussi bien qu'au fond des vallées. Ces faits sont également expliqués plus loin, dans Psaume 135 : 7 : « Il fait monter les nuages des extrémités de la terre ; Il produit les éclairs et la pluie ; Il tire les vents de ses trésors ». La vapeur d'eau s'élève du sein de l'Océan en un volume si considérable qu'aucune pompe inventée par les hommes, en aucun temps, ne pourrait l'égaler. Dans les couches supérieures de l'atmosphère, l'air froid condense la vapeur d'eau et la retient dans les nuages. Si elles restent là, les eaux retomberont dans la mer, mais le verset en question nous dit comment la chose est évitée : « Il tire le vent de ses trésors ». Dans un majestueux silence, les nuages sont transportés sur les montagnes. Comment vont-ils s'y changer en pluie ? « Il produit les éclairs pour la pluie. » (D). Le choc précipite la pluie sur la terre altérée. Lord Kelvin a dit : « Je crois qu'il n'y a jamais de pluie sans éclairs ». Ainsi, le Psalmiste, inspiré par Dieu, a parlé en un langage dont la science contemporaine a révélé l'exacte simplicité et la justesse (3). LES AUTEURS. - En tête de la liste des auteurs des psaumes vient David, le roi-poète, le doux chantre d'Israël, celui qui organisa le service du chant dans le sanctuaire. Soixante-treize d'entre les psaumes lui sont attribués ; cinquante sont anonymes, mais l'on pense qu'il est l'auteur de plusieurs de ceux-ci. Moïse, est-il dit, a composé le quatre-vingt-dixième. Nous savons qu'il était poète, et le caractère de grandeur de ce psaume s'accorde avec ses écrits. Le caractère du texte corrobore le titre. C'est, indiscutablement, au chant de pèlerin, un chant du désert, On attribue à Salomon le soixante-douzième et le cent vingt-septième. Certains autres

paraissent avoir été écrits pendant la captivité de Babylone, et au retour. C'est l'opinion généralement reçue que David arrangea les psaumes qui existaient déjà de son temps, et il est probable qu'Esdras les rassembla et composa le recueil tel qu'il nous a été transmis. Les psaumes sont divisés en cinq livres. Chaque livre se termine par une doxologie, le dernier par cinq psaumes d'Halléluias. La structure du Livre des psaumes est donc très belle, non seulement dans son ensemble, mais chaque psaume étant établi sur un plan défini, les différentes parties qui le composent alternent ou sont interverties ; il arrive parfois que cette double combinaison se trouve dans le même psaume. Plusieurs des psaumes sont écrits sous la forme acrostiche, en suivant les lettres hébraïques. (9 et 10, 25, 34, 37, 111, 112, 119, 145). C'est le cas spécialement du psaume, 119, dont chaque, verset, dans les vingt-deux parties, commence avec sa propre lettre acrostiche. Quinze psaumes (du 120 au 134) sont les Cantiques des Degrés, psaumes de Pèlerins, chantés probablement par les caravanes de fidèles qui se rendaient à Jérusalem pour célébrer les fêtes. « IL EST ÉCRIT DE MOI DANS LES PSAUMES ». - Nous n'épuiserons jamais le trésor des Psaumes. Spurgeon a écrit plusieurs gros volumes, contenant plus de deux millions trois cent mille mots, pour commenter ce seul livre ; de tous les livres de, la Bible c'est probablement celui sur lequel on a écrit le plus de commentaires. Comme il est impossible de donner une idée complète de son enseignement dans le peu d'espace dont nous disposons, il vaudra mieux ne considérer qu'un seul de ses aspects, celui, d'ailleurs, qui fait l'objet de ces études : Christ et ce qui Le concerne. Nous le trouvons dans la mention fréquente du Bon Berger (Ps. 23 ; 77 : 20 ; 78 : 70-72 ; 80 : 1 ; 95: 7 ; 100: 3 ; 119: 176). Du Rocher des Siècles (Ps. 27: 5 ; 40 : 2 ; 28: 1 ; 31 : 2, 3 ; 71 : 3 ; 42 : 9 ; 61 : 2 ; 62 : 7 ; 78: 20 ; 89 : 26 ; 94 : 22 ; 95 : 1). De la Lumière. (Ps. 27 - 1 ; 118 : 27 ; 43 : 3) De la Rédemption par le « Goël », ou parent, rédempteur (Ps. 69 : 18 ; 72 : 14 ; 77 : 15 ; 78 : 35 ; 103: 4 ; 106. 10 ; 107 : 2 ; 119 : 154). Dans le pardon des péchés, par grâce seulement, ce qui amena Luther à appeler certains psaumes « Psaumes pauliniens », parce qu'ils enseignent la Justification par la Foi. Plusieurs sont des psaumes pénitentiaux (6 ; 32 ; 38 ; 51 ; 102 ; 130 ; 143) qui font ressortir l'extrême gravité du péché, exprimée dans la contrition profonde du Psalmiste. Ne pouvonsnous pas voir en quelques-uns de ceux-ci, le Christ Jésus, Celui qui a porté nos péchés, Celui qui n'a pas connu le péché, mais a été fait péché pour nous ? Et de même que les justes Esdras, Néhémie et Daniel, confessèrent les péchés de leur peuple comme s'ils eussent été les leurs, de même, dans un sens infiniment plus profond et plus complet, nous pouvons voir, en ces confessions des psaumes, l'horreur éprouvée à l'égard du péché par notre Sauveur, qui en a porté le poids devant Dieu. Par le Livre des psaumes, nous pouvons jeter un coup d'oeil dans les sentiments intimes du

Seigneur et dans ses souffrances pour nous, comme nulle autre part. Il a souvent cité ce livre et, dans chaque cas, s'est appliqué à Lui-même la citation. Il peut avoir voulu nous faire comprendre que tous les psaumes sont messianiques, quoique nos yeux ne soient pas toujours en état de l'y voir. C'est sans doute parce que les psaumes sont si pleins du Christ, qu'ils satisfont à tant de nos besoins. Les Juifs s'accordent à donner une interprétation messianique aux mêmes psaumes qui sont acceptés comme tels par les chrétiens. Il est remarquable que, de toutes les citations du Nouveau Testament prises dans l'Ancien et qui ont une signification messianique, presque la moitié viennent des psaumes. LE ROI. - En plusieurs des psaumes, nous voyons Christ sous son aspect royal comme Oint de l'Éternel Dans le Psaume 2, nous avons trois des titres spéciaux de notre Seigneur Jésus-Christ. Il est appelé ici l'Oint - c'est-à-dire le Messie (v. 2). Il est le Roi de Sion (v. 6), et Il est le Fils de Dieu (v. 6 et 7). Il nous est ensuite présenté comme le possesseur et le Seigneur de toute la terre (v. 8 et 9). Et la soumission loyale que nous lui devons nous est enseignée comme la seule voie possible de sécurité et de réconciliation avec Dieu (v. 12). Ici, dès le début du livre, nous voyons le Messie, non dans ses souffrances et son humiliation, mais dans sa gloire de vainqueur de toute la terre, remonté aux cieux. Les versets 1 et 2 ont en un premier accomplissement, au moment de la crucifixion de notre Sauveur, quand les « gentils », les « rois de la terre », c'est-à-dire Ponce-Pilate et Hérode d'un côté, et la populace, les chefs (les Juifs et les chefs du Sanhédrin) de l'autre, unissaient leurs haines contre le Christ. Mais il y aura un accomplissement final dans l'hostilité des derniers jours, une hostilité qui sera réprimée pour toujours, afin que les royaumes de ce monde puissent devenir les royaumes du Seigneur et de Son Christ. Verset 6 : « C'est moi », le Roi du ciel, « qui ai oint mon Roi à Moi, mon Fils et mon ViceRoi, sur le trône », « sur ma Montagne sainte ». Ceci est une sorte d'allusion à la grande vérité enseignée plus tard dans le psaume 110, que le Roi devait être aussi le Prêtre consacré. Verset 7 : « Tu es Mon Fils ; je t'ai engendré aujourd'hui ». Paul nous enseigne l'accomplissement de ces paroles dans la résurrection de Christ d'entre les morts. C'est par ceci qu'Il a été déclaré Fils de Dieu avec puissance, - déclaré, c'est-à-dire mis à part, dans un sens distinct et particulier. Verset 8 : « Demande-moi, et je te donnerai les nations pour héritage, les extrémités de la terre pour possession ». Quel stimulant à tout effort missionnaire que de savoir que chaque pays est un don de Dieu à son Fils, une part de son héritage ! Puisque les extrémités de la terre sont sa possession, avec quel empressement nous devrions obéir à son dernier commandement de leur porter l'Évangile ! Verset 12 : « Baisez le Fils, de peur qu'Il ne s'irrite ». Rendez hommage au Fils de peur que Jéhova ne se courrouce. Christ dit : « Le Père a remis tout jugement au Fils, afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui n'honore pas le Fils, n'honore pas le Père qui l'a envoyé. » (Jean, 5 : 22-23). Le psaume 45 nous parle du mariage du Roi. C'est la clef du Cantique des Cantiques et un symbole du festin des noces de l'Agneau. « Christ s'appelle Lui-même l'Époux, et justifie ainsi la joie de ses disciples qui ne jeûnaient pas. Ce mot « époux » est un résumé de l'Écriture

entière » (4). Ce psaume a une première application historique, (probablement le mariage de Salomon), mais c'est surtout la vision d'un roi plus grand et d'une épouse plus glorieuse, qui fait « bouillonner » le coeur du Psalmiste, quand il décrit le Royaume éternel. Quelque imparfaite qu'ait été cette vision, il semble toutefois qu'il a vu ce visage glorieux, car il s'écrie : « Tu es plus beau que les enfants des hommes ! » Il semble ; qu'il a bien entendu Sa voix, quand il dit : « La grâce est répandue sur tes lèvres ». L'épouse, « la fille du roi, est toute resplendissante ; son vêtement est tissé d'or. Elle est présentée au roi vêtue de ses habits brodés ». « Réjouissons-nous et soyons dans l'allégresse, et donnons-lui gloire ; car les noces de l'Agneau sont venues, et son épouse s'est parée ; et il lui a été donné de se revêtir d'un fin lin, éclatant, pur. - Car le fin lin, ce sont les oeuvres justes des saints. » (Apoc. 19 : 7-8). Le « palais du roi » est sa demeure à toujours. « Dans la maison de mon Père, il y a plusieurs demeures. » (Jean 14 : 2). Le psaume 72 est l'un des deux qui sont attribués à Salomon. Il célèbre le couronnement du Roi. « Le monarque dépasse en beauté et en grandeur aucun des fils des hommes ; il est transfiguré par la lumière de la promesse faite à David. » « Comme un homme se tenant sur un sommet au coucher du soleil, une gloire qui ne lui appartient pas est projetée sur lui. Il dessine une silhouette plus grande que lui-même. » Dans un seul Homme, ce glorieux idéal s'est réalisé. Christ est le vrai Prince de Paix, qui doit régner d'une mer à l'autre, dont la domination n'aura pas de fin, et en qui toutes les nations de la terre seront bénies. « La poignée d'épis de blé sur le sommet des montagnes », ce petit groupe de disciples ignorants et persécutés, semés dans le sol ingrat du Judaïsme corrompu, est déjà devenue comme une forêt du Liban, et la moisson. un jour, couvrira la terre. Une double ligne de prophéties traverse les psaumes. L'une parle de la venue du Messie comme roi terrestre ; l'autre, de la venue de Jéhova, le vrai roi d'Israël, sa rédemption et sa gloire. L'espérance terrestre et celle qui est céleste sont parallèles, mais ne se rencontrent jamais. À la lumière du Nouveau Testament seulement, nous voyons la façon dont le fils de David devient le Seigneur de David. (Perowne). Delitzsch, commentant ce fait, dit - « Dans la nuit de l'Ancien Testament s'élèvent eu deux directions opposées, deux Étoiles de la Promesse. L'une vient d'en haut et descend : c'est la promesse du Jéhova qui doit venir. L'autre part d'en bas et remonte toujours : c'est l'espérance qui repose sur la prophétie concernant le Fils de David, espérance d'abord toute humaine et terrestre. Ces deux étoiles finissent par se rejoindre et n'en former qu'une. La nuit disparaît, et c'est le jour ... Cette étoile unique c'est Jésus-Christ, c'est-à-dire Jéhova et le Fils de David en une seule personne, Roi d'Israël, et en même temps, Rédempteur du monde ; en un mot, le Dieu-Homme, à jamais béni ». LE FILS DE DAVID ET LE SEIGNEUR DE DAVID. - Dans le psaume 110, nous voyons le Christ dans les fonctions réunies de Roi et de Prêtre, selon l'ordre de Melchisédek. Les rabbins juifs acceptaient tous ce psaume comme messianique, et le fait est reconnu par la façon dont il est cité - sans preuve ni explication - par les Juifs érudits auxquels s'adresse l'Épître aux Hébreux. Notre Seigneur Jésus-Christ, non seulement se l'applique à Lui-même en tant que Messie, comme nous le rapportent trois des Évangiles, mais encore Il y trouve un argument pour prouver sa divinité. La logique de cet argument repose, d'une façon absolue, sur le fait que David est reconnu par Jésus comme l'auteur : « Comment les Scribes disent-ils que le Christ est le fils de David ? David lui-même, animé par l'Esprit-Saint, a dit : « Le Seigneur Jéhova a dit à mon Seigneur (Adonai) : assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied. David lui-même l'appelle le Seigneur ; comment donc est-il son

fils ? » (Marc 12 : 35, 37). Le Seigneur s'exprime ici très solennellement. Il dit que c'est par l'Esprit-Saint, que David l'appelle Seigneur. Et pourtant, il y a des gens qui prétendent que Christ se trompait dans cette affirmation, et que ce psaume ne fut pas écrit par David, mais des centaines d'années plus tard ! À l'époque ou Jésus cite le psaume 110, peu avant la dernière Pâque, Il dit, au sujet de ses propres paroles : « Je n'ai point parlé de moi-même ; mais le Père qui m'a envoyé, m'a prescrit Lui-même ce que je dois dire et annoncer ». Les paroles de David et celles du Fils de David étaient des paroles également inspirées, les paroles de Dieu. Marc ajoute, comme commentaire à cet incident : « La grande foule (version anglaise : le commun peuple) prenait plaisir à l'écouter ». Quel reproche à ceux qui nous disent que les gens « ordinaires » ne peuvent pas juger des preuves de la vérité de la Bible, mais doivent se rendre à l'opinion des experts ! Et Matthieu jette un rayon de lumière de plus sur le résultat de cette conversation et nous dit que « personne ne put Lui répondre un mot et que depuis ce jour, personne n'osa plus l'interroger ». Immédiatement auparavant, les plus érudits rabbins israélites s'étaient concertés pour savoir comment ils pourraient le prendre en faute. Leur hostilité semble atteindre son maximum d'énergie. D'abord, vinrent les Pharisiens, avec les Hérodiens, et lorsqu'Il leur répondit, « ils s'étonnèrent et le laissèrent. » Puis, s'approchèrent les Sadducéens qui furent réduits au silence par sa réponse ; (réponse qui portait sur le fait que Dieu avait dit à Moïse : « je suis » et non « j'étais » le Dieu d'Abraham). Lorsque les Pharisiens apprirent qu'Il avait fermé la bouche aux Sadducéens, ils s'excitèrent à renouveler leurs attaques. Après avoir répondu à leur question, le Seigneur Jésus leur pose le problème du Fils de David, « et personne ne put lui répondre un mot ». Si Christ s'était trompé quant à l'auteur de ce psaume, comme ces auditeurs hostiles l'auraient promptement contredit ! Et, sûrement, ils étaient, eux, plus compétents en la matière que nos contemporains ne le sont. C'étaient des savants pleins de pénétration ; leurs études s'étaient spécialisées sur un seul sujet : celui des Écritures - la Loi, les Prophètes, les Psaumes. Ils avaient une parfaite maîtrise de la langue hébraïque. Ils vivaient, presque deux mille ans plus près que nous, de l'époque où ces livres furent écrits. Ils étaient donc dans des conditions infiniment plus favorables pour peser les preuves pour ou contre, que les hommes les plus érudits du monde occidental. L'argument irréfutable de Christ s'imposa aux docteurs de la Loi. Il s'imposa également à la foule « émerveillée de sa doctrine ». Mais il y avait une différence entre les savants convaincus et la foule convaincue : « la foule l'écoutait avec plaisir », tandis que les chefs des prêtres et les scribes cherchaient les moyens de l'arrêter pour le faire mourir ». (Marc 14 : 1). Dieu a bien voulu faire que sa révélation soit si simple que les sages et les puissants s'y butent, mais que le plus ignorant, le plus simple, ne puisse errer en la lisant. Le psaume 110 représente le Messie établi par Jéhova comme Roi et Prêtre de Sion. Les rois de Juda n'étaient pas prêtres. Ozias fut frappé de la lèpre pour avoir voulu brûler de l'encens sur l'autel. De la tribu de Juda, « Moïse n'a rien dit pour ce qui concerne le sacerdoce ». (Héb. 7 : 14). Les prêtres de la lignée de Lévi n'étaient pas rois. Mais voici un prêtre royal, selon l'ordre de Melchisédek, régnant en Sion, le lien du trône et de la sacrificature de Melchisédek. Au sujet de ce Roi-Prêtre, le second verset de ce psaume nous déclare que « Jéhova étendra de Sion le sceptre de sa puissance ». Le mot employé ici n'est pas exactement « sceptre », la marque habituelle de la puissance royale ; c'est le Matteh, ou bâton de commandement

ancestral, le signe de la descendance dynamique. Il appartient de droit au chef de chaque village, au sheik de chaque tribu bédouine. Et parce que, à l'époque patriarcale, chaque chef de maison était prêtre dans sa propre famille, le Matteh indique le prêtre aussi bien que le roi. Le mot s'applique donc exactement à Celui qui nous est présenté dans ces deux fonctions, comme le Prince de la lignée directe de David. Il nous est dit que ce sceptre sera « étendu de Sion. » Cette mention du sanctuaire nous reporte en arrière, à Aaron, et à la façon dont son autorité sacerdotale fut manifestée : sa verge, posée « devant Jéhova », fut apportée de l'Arche du Tabernacle, fleurie et portant des amandes, donc animée d'une vie de résurrection. De même, la mission divine de notre grand Souverain Sacrificateur a été établie d'une manière incontestable. Il a été déclaré avec puissance Fils de Dieu, par l'Esprit de sainteté, par sa résurrection d'entre les morts. Quand les Juifs demandèrent à Jésus un signe de son autorité, Il leur dit : « Détruisez ce temple et en trois jours, je le reconstruirai ; Il parlait du temple de son corps. » En deux autres occasions, quand les Pharisiens et les Sadducéens vinrent lui demander un signe ou un miracle, pour établir ses droits messianiques, Il répliqua : « Cette génération méchante et adultère demande un signe ; il ne lui en sera pas donné d'autre que celui du prophète Jonas », c'est-à-dire, explique notre Sauveur, sa propre résurrection d'entre les morts, le troisième jour. Ceci est encore le seul signe, « le gage contre les rebelles », en Israël. L'acte de déposer la verge d'Aaron dans le Saint des Saints, lequel nous est présenté comme le symbole du ciel, préfigure l'ascension du Christ et sa séance sur le trône de Dieu. Cet autre acte, d'apporter une fois encore la verge « de devant l'Éternel », pour opérer d'autres miracles, représente parfaitement la seconde venue du Seigneur, au milieu de nouveaux signes miraculeux, avec puissance et une grande gloire (5). « Nous ne voyons pas que toutes choses lui soient assujetties ; mais nous voyons Jésus couronné de gloire et d'honneur. » Et il lui a été donné le pouvoir de juger, parce qu'Il est Fils de l'Homme. » (Jean 5 : 27). UN SEUL SACRIFICE. - Dans le psaume 40, nous voyons de nouveau Christ comme sacrificateur. « Voici, je viens avec le rouleau du livre écrit pour moi. Je veux faire ta volonté, ô Dieu ! » Ces paroles sont citées dans l'Épître aux Hébreux, comme argument contre la perpétuité des sacrifices judaïques. Ces sacrifices étaient une partie de la loi : l'ombre des choses excellentes à venir ; leur répétition prouvait leur imperfection. L'auteur établit un contraste entre eux et le sacrifice du Christ, dont la vertu réside dans le fait qu'il est une offrande volontaire d'obéissance ; puis, il arrête l'attention de ses lecteurs en proclamant que ces paroles du Psalmiste ont été réalisées en Christ. LE PSAUME 23. - Nous avons déjà étudié le psaume 23 en relation avec la vie de David. C'est le premier psaume que nous ayons appris à aimer dans notre enfance ; ce sera le dernier pour nous consoler dans le passage à travers la sombre vallée. Il contient trois secrets : le secret d'une vie heureuse, le secret d'une mort heureuse et le secret d'une éternité heureuse. L'accompagnement du vingt-troisième Psaume ne doit pas être sans importance ; il n'est pas seul, mais fait partie d'un groupe de trois. Ps. XXII Le Bon Berger dans sa mort. (Jean 10:11).

Ps. XXIII Le Grand Berger dans sa résurrection. (Héb. 13 : 20).

Ps. XXIV Le Berger suprême dans la gloire. (I Pierre 5 : 4).

Mon Sauveur. La Croix. Le Passé : la Grâce.

Mon Berger. La Houlette. Le Présent : la Direction.

Mon Roi. La Couronne. L'Avenir : la Gloire.

LE CALVAIRE. - Le psaume 22 nous amène à « l'endroit appelé le Calvaire ». À sa lumière, nous nous tenons au pied de la Croix. Ici et dans Esaïe 53, la crucifixion est dépeinte plus clairement que dans toute autre partie de l'Ancien Testament. Esaïe 53 s'arrête surtout sur le caractère expiatoire de la mort du Christ ; le psaume 22, davantage, sur ses souffrances. Il commence par ce cri, prononcé par notre Sauveur à l'heure des ténèbres : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » Il se termine par ces mots : « Ils annonceront ce qu'Il a fait », ou : « Tout est accompli », comme on le trouve dans l'original hébreu, presque identique au dernier cri du Sauveur. C'est un « psaume de sanglots ». L'hébreu ne donne pas une seule phrase complète, dans les premiers versets, mais une série d'exclamations brèves, comme les soupirs entrecoupés d'un mourant dont le souffle et la force s'en vont en diminuant, et qui ne peut prononcer qu'un mot ou deux à la fois. Mis en parallèle avec le psaume 69 qui décrit également la crucifixion, nous trouvons ici tout entière l'histoire de la Croix, et les évangélistes ont insisté plusieurs fois sur ce fait. « Je suis un ver et non point un homme ; l'opprobre des hommes et le méprisé du peuple. » Et voici le crime de la Croix : « Tous ceux qui me voient se moquent de moi ; ils ouvrent la bouche. » (V. S.. ils pincent les lèvres) 22 - 6, 7. « Les magistrats se moquaient de Jésus. » - « Les soldats aussi se moquaient de Lui. » (Luc 23 : 35, 36). Ils secouent la tête, disant : « Recommande-toi à l'Éternel ! L'Éternel le sauvera, puisqu'Il l'aime » (Verset 8). « Les passants l'injuriaient et secouaient la tête... Les chefs des prêtres se moquaient aussi de lui et disaient... Il s'est confié en Dieu ; que Dieu le délivre maintenant, s'Il l'aime. » (Matth. 27 : 39, 44). « Les taureaux de Basan m'environnent. Ils ouvrent contre moi leur gueule. » (Vers. 12, 13). « Puis, ils s'assirent et le gardèrent. » « ... Les brigands crucifiés avec lui l'insultaient de la même manière, » (Matth. 27 : 36, 44). « Ils ont percé mes mains et mes pieds. » (V. S.) « Tous mes os se séparent. » (Versets 16 et 14). La méthode de crucifier des Romains inconnue de la loi juive est prophétisée ici : le clouage sur la croix, l'écartement des os et des tendons, jusqu'à l'acte même des soldats, qui est indiqué en ces mots : « Ils se partagent mes vêtements, ils tirent au sort ma tunique ». (Verset 19). « Ma langue s'attache à mon palais. » (Verset 16). « Pour apaiser ma soif, ils m'abreuvent de vinaigre. » (Ps. 69 : 22). « Jésus... afin que l'Écriture fût accomplie, dit J'ai soif. Et ils remplirent une éponge de vinaigre, et, l'ayant fixée à une branche d'hysope, ils l'approchèrent de sa bouche. » (Jean : 19 : 28, 29).

UN COEUR BRISÉ. - « Je suis comme de l'eau qui s'écoule, mon coeur est comme de la cire, il se fond. » (22 : 14). « L'opprobre m'a brisé le coeur. » (Ps. 69: 20). Ici nous est révélée la cause immédiate de la mort de notre Sauveur. Il mourut d'un coeur brisé. Six fois dans le psaume 69, le mot « opprobre » est répété : l'opprobre, la honte, le déshonneur, subis pour d'autres ; nos péchés mis sur Lui, la face de son Père cachée à cause de nos iniquités, voilà ce qui lui brisa le coeur. Oh ! c'est ici que nous avons l'opprobre de Christ, l'outrage de la Croix, dans sa solennité pleine d'effroi. Il n'est pas étonnant que ses disciples fidèles soient, eux aussi, couverts d'opprobre. « Jésus poussa de nouveau un grand cri, et rendit l'esprit. Et voici que le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu'en bas, la terre trembla et les rochers se fendirent. » (Matth. 27 : 50, 51). Lorsque les soldats vinrent rompre les jambes des crucifiés, ils trouvèrent que Jésus était déjà mort et ne lui rompirent pas les jambes. « Mais un des soldats lui perça le côté de sa lance et il en sortit du sang et de l'eau. Et celui qui l'a vu en a rendu témoignage, et son témoignage est vrai ; et il sait qu'il dit vrai afin que vous croyiez aussi. » (Jean 19 : 34-35.) La mort par suite de rupture du coeur est très rare. Elle survient à la suite d'une émotion morale intense. Le grand cri, le fait de la mort arrivant si tôt, les effets du percement du côté par la lance, tout s'accorde pour prouver que ce fut là la cause véritable de la mort de notre Sauveur. Et ceci confirme ses propres paroles : « Le Père m'aime, parce que je donne ma vie pour la reprendre. Personne ne me l'ôte, mais je la donne de moi-même ». (Jean 10 : 17-18). Des mains criminelles le crucifièrent et le mirent à mort. Par le conseil déterminé et la prescience de Dieu, Il a été livré à la mort. De sa propre volonté, Il a donné sa Vie. Ces trois affirmations sont toutes véritables dans le mystère du grand sacrifice pour le péché. Il est certain que dans le psaume 51, nous avons non seulement le cri du pécheur, mais une prophétie de la grande immolation, en ces mots : « Les sacrifices qui sont agréables à Dieu sont un esprit brisé : 0 Dieu ! tu ne dédaignes pas un esprit brisé et contrit ». (51 - 17). Ceci est « le pluriel » de majesté. En hébreu, le pluriel est souvent mis où il faut comprendre le mot grand. « Le grand sacrifice de Dieu est un coeur brisé. » C'est bien là le sacrifice que notre Sauveur a offert pour nous. Il s'est revêtu d'un corps humain afin de pouvoir l'offrir. (Hébr. 10 : 5, 9, 10). Il posséda un coeur humain afin que ce coeur pût se briser. Le chemin du lieu très saint nous est ouvert à travers le coeur rompu de notre Sauveur. Voilà l'Évangile qui nous est destiné, à nous pécheurs. C'est là ce qui nous humilie et nous amène à connaître la puissance de la Croix de Christ pour vaincre la puissance du péché et nous rendre libres de le servir. Le Psaume 22 et Esaïe 53 - ces deux passages qui dévoilent la Croix - présagent tous deux dans leurs derniers versets le triomphe de la résurrection. Le cantique de victoire éclate à nos oreilles, victoire par le sang de l'Agneau, La Croix est la porte d'entrée dans une vie de résurrection, dès maintenant, ici-bas. Le Seigneur crucifié doit avoir des disciples crucifiés. Seulement, de même que dans nos propres vie nous connaissons le pouvoir de la Croix pour nous séparer du monde, de même, nous connaîtrons sa puissance pour remuer d'autres coeurs. « La Parole de la Croix » est la puissance de Dieu aujourd'hui, lorsqu'elle est proclamée, non pas par les discours de la sagesse, mais par une démonstration de l'Esprit. Table des matières

Page précédente: ESDRAS - NÉHÉMIE - ESTHER Page suivante: LES PROVERBES (1) Voir Bible Teachings in Nature (Leçons Bibliques dans la Nature), Hugh Macmillan, éditeur, Londres; God's Living Oracles (Les Oracles vivants de Dieu), par le Dr Pierson, et les ouvrages du Canon Tristram. (2) The Story of Job (L'histoire de Job), par Mrs Penn-Lewis. (3) Extrait et abrégé de Roger's Reasons, par R. J. Urquhart. (4) Christ and the Scriptures (Christ et les Écritures), par Adolphe Saphir (traduit en français). (5) Palestine explored, p. 171.

Le Christ dans toutes les Écritures

IV. LE CHRIST DANS LES LIVRES POÉTIQUES III. LES PROVERBES Le Livre d'Esther terminait la série des livres historiques de l'Ancien Testament. Entre eux et les Prophètes, nous avons certains écrits qui traitent des épreuves par lesquelles passent les coeurs des enfants de Dieu, pour arriver à la sanctification. Dans Job, nous avons la destruction de la vie d'égoïsme personnel. Dans les Psaumes, la vie de résurrection et l'idée de culte. Dans les Proverbes, les « Lois du Ciel pour la vie sur la Terre » (De Arnot). Dans l'Ecclésiaste, l'impuissance du monde à satisfaire l'âme. Dans le Cantique des Cantiques, la satisfaction de l'âme dans le Bien-Aimé. LA SAGESSE DE SALOMON. - Indépendamment de l'inspiration qui lui fut donnée, Salomon était qualifié d'une façon toute particulière pour écrire ce livre. Dieu lui avait donné « de la sagesse, une très grande intelligence et une étendue d'esprit (V. S.) vaste comme le sable qui est au bord de la mer ». (I Rois 4 : 29). Salomon était philosophe, architecte, homme de science autant que roi. Les gens qui ont voulu trouver en défaut la science de Salomon, n'ont fait que démontrer leur propre ignorance. « Les nuages distillent la rosée » (Prov. 3 : 20), dit notre version, et on a objecté avec raison que la rosée tombe seulement par les nuits sans nuages. Mais le mot hébreu signifie « brume nocturne ». C'est une vapeur abondante, comme une pluie invisible et très fine qui tombe copieusement en Palestine, chaque soir, vers minuit, quand le temps est chaud et que les vents du nord et du nord-ouest amènent les nuages de la mer. Mais par-dessus ces multiples connaissances de la nature, Salomon possédait une intuition pénétrante, un discernement des caractères, une capacité de juger les motifs et les mobiles des

actions des autres. Cette faculté spéciale a été remarquablement illustrée dans l'expédient dont il s'avisa pour découvrir la vraie mère de l'enfant vivant. Lorsque tout Israël apprit ce jugement, au début de son règne, « ils craignirent le roi, car ils virent que la sagesse de Dieu était en lui pour le diriger dans ses jugements » (I Rois 3 : 28). LOIS POUR LA VIE QUOTIDIENNE. - Le but de ce livre est clairement défini dès les premiers versets (1 : 2, 4). « Pour connaître la sagesse, la justice, l'équité et la droiture ; pour donner aux simples (littéralement : « à ceux qui ont l'esprit ouvert ») le discernement, au jeune homme de la connaissance et de la réflexion. » C'est l'application jusqu'aux détails de la vie, en ce monde de confusion et d'iniquité, de cette sagesse qui créa les cieux et la terre. C'est un livre éminemment pratique dans ses leçons, et nous avons tout à gagner à l'étudier de plus près pour la direction de notre vie journalière. Unie à « la crainte de l'Éternel », la piété filiale occupe dans ce livre une place proéminente. Le devoir des parents de corriger leurs enfants y est recommandé, fondé sur la pratique de Dieu Lui-même envers ses enfants. (Chap. 3 - 11, 12). Il insiste sur l'influence d'une bonne mère, et atteint au point culminant de son éloquence dans la description de la « femme vertueuse », au dernier chapitre. Cette description présente un contraste admirable avec l'influence mauvaise de certaines femmes, influence à laquelle Salomon céda si malheureusement, à la fin de sa vie, malgré les avertissements solennels qu'il avait lui-même donnés dans ce livre. Il est essentiel de comprendre que, dans le livre des Proverbes, les avis contre les péchés de divers genres nous viennent comme un message de Dieu, indépendamment du messager. L'auteur se sert de sa propre expérience relative à la sagesse d'un père, pour engager son fils à écouter ses conseils ; ceux-ci sont donnés avec un grand tact et beaucoup de délicatesse de sentiments. Il avertit la jeunesse, surtout du danger des mauvaises compagnies, de l'impureté, de l'intempérance ; il la prévient contre les disputes, les contestations, les querelles, la colère ; contre la facilité de pécher par la langue ; contre le mensonge, la fraude dans le commerce, et contre la trahison. Il dénonce avec véhémence la paresse, la fainéantise, l'orgueil, le désir immodéré des richesses, et il recommande la libéralité envers les pauvres. LA CRAINTE DE L'ÉTERNEL. - Les Proverbes enseignent que « la crainte de l'Éternel » est le commencement de la sagesse ; non la crainte qui vient de la frayeur, mais celle qui vient d'un sentiment filial, redoutant de causer quelque déception à l'amour du père. LA SAGESSE. - Mais la beauté du Livre des Proverbes réside dans la signification du mot Sagesse. Il est évident que ce mot, tel qu'il est employé ici, est plus qu'un attribut. Nous devons reconnaître que la Sagesse des Proverbes s'identifie avec la Parole incarnée du Nouveau Testament. Elle est représentée comme demeurant avec Dieu de toute éternité, « depuis l'éternité, dès le commencement » ; elle fut « son Ouvrière », par laquelle Il a gardé la terre et affermi les cieux. (3 : 19). LA SAGESSE.

LA PAROLE

Prov. 8, 23. J'ai été établie depuis l'éternité, dès le commencement de la terre.

(Jean 1 : 1). Au commencement, était la Parole.

Verset 27. Lorsqu'il disposa les cieux, j'étais là.

Et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu.

Lorsqu'il traça un cercle à la surface (Vers. 3). Toutes choses ont été de l'abîme ; lorsqu'Il posa les faites par elle ; rien de ce qui a été fondements de la terre. (v. 29). fait n'a été fait sans elle. Vers. 30. J'étais avec Lui, j'étais son (Hébr. 1 : 2). Son Fils... par lequel ouvrière. (V. S.). aussi, il a fait les mondes. Vers. 22. L'Éternel m'a créée la première de ses oeuvres, avant ses oeuvres les plus anciennes.

(Colos. 1 : 17). Il est avant toutes choses et toutes choses subsistent en Lui.

Je faisais tous les jours ses délices, et me réjouissais en sa présence. (V. S.).

(Luc 3 : 22). Tu es mon Fils bienaimé, en qui je prends plaisir. (Jean 17 : 24). Tu m'as aimé avant la fondation du monde.

Vers. 14. Le conseil et le succès m'appartiennent. Je suis l'intelligence.

(1 Cor. 1 : 30). Jésus-Christ, lequel est devenu pour nous sagesse...

Chap. 2 : 4. Si tu poursuis la sagesse comme un trésor...

(Col. 2: 3). En qui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la science.

Chap. 8 : 5. Insensés, apprenez l'intelligence.

(Luc 10: 21). Cachée aux sages et aux intelligents... révélée aux enfants.

Chap. 1 : 20-23. La sagesse crie... Tournez-vous pour écouter mes réprimandes.

(Matth. 18: 3). Si vous ne vous convertissez, etc.

Chap.. 1: 33. Celui qui m'écoute vivra tranquille et sans craindre aucun mal.

(Matth. 11 : 28). Venez à moi et je vous donnerai du repos.

Chap. 8 : 1-4. La sagesse ne crie-t- (Jean 7 - 37). Jésus, se tenant elle pas ? Hommes, c'est à vous que debout, cria : Si quelqu'un a soif, je crie. qu'il vienne à moi et qu'il boive. Chap. 9 : 5. Venez. mangez de mon (Jean 6: 35). Je suis le Pain de Vie ; pain et buvez du vin que j'ai mêlé. celui qui vient à moi n'aura jamais faim.

Chap. 8 : 17. J'aime ceux qui (Galates 2: 20). Le Fils de Dieu qui m'aiment, et ceux qui me cherchent m'a aimé... soigneusement me trouveront. (Matth. 7: 7). Cherchez et vous trouverez. Vers. 35. Celui qui me trouve, trouve la vie.

(Jean 6:47). Celui qui croit en moi a la vie éternelle.

Vers. 32. Heureux ceux qui observent mes voies.

(Jean 15 : 10). Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour.

Vers. 6. Écoutez, car je dirai des choses excellentes. (V.S.).

(Luc 4 : 22). Tous s'étonnaient des paroles de grâce qui tombaient de sa bouche.

Vers. 20. Je marche au milieu des sentiers de la droiture.

(Ps. 23: 3). Il me conduit dans les sentiers de la justice.

« QUEL EST LE NOM DE SON, FILS ? » - « Qui est monté aux cieux, et qui en est descendu ? Qui a recueilli le vent dans ses mains ? Qui a versé les eaux dans son vêtement ? Qui a fait paraître toutes les extrémités de la terre ? Quel est son nom et quel est le nom de son Fils ? Le sais-tu ? » (30 : 4).

Ceci est un verset merveilleux. Si nous posons à un Juif la première question : « quel est son nom ? » il répondra : « Jéhova ». Mais si nous allons plus loin et demandons : « Quel est le nom de son Fils ? » le Juif restera silencieux ou répliquera : « C'est un blasphème de dire que Dieu à un fils ». Mais voici un verset qui attribue l'ascension dans les cieux, et la création et le contrôle du monde à Dieu et à son Fils. « Nous savons aussi que le Fils de Dieu est venu et qu'Il nous a donné l'intelligence pour connaître le Véritable. » (I Jean 5 : 20). IV. L'ECCLÉSIASTE Ce livre n'est qu'un long commentaire de cette parole du Christ : « Celui qui boira de cette eau aura encore soif ». L'expression « sous le soleil » ne s'y retrouve pas moins de vingt-huit fois, et nulle part ailleurs dans la Bible. Elle peut être considérée comme la note dormante du livre. « Sous le ciel » revient trois fois et « sur la terre » sept fois. Le mot « vanité » est répété trente-sept fois. Près de quarante fois, dans ce livre, l'Esprit de Dieu mentionne la terre et les choses qui appartiennent à la terre. C'est seulement dans les quelques derniers, versets que nous nous élevons « au-dessus du soleil ». Lorsque la vie est considérée sans Dieu, elle devient un problème insoluble ; tout est vanité et tourment d'esprit. Excluez Dieu du monde, et le scepticisme et le matérialisme suivront fatalement. Le but principal du livre est d'éprouver ces choses afin de montrer à quel point elles sont incapables de répondre aux soupirs les plus profonds et les plus sincères du coeur

humain. Le problème se formule ainsi : le monde peut-il, en dehors de Dieu, satisfaire le besoin de l'homme ? Le verdict répond : « Tout est vanité ». QUEL AVANTAGE EN REVIENT-IL ? Qui pose ce problème ? C'est quelqu'un qui était placé le mieux possible pour en juger ; quelqu'un qui possédait tout ce que le monde peut offrir, non seulement en dons matériels, mais en dons intellectuels. Salomon, « l'homme de paix », devait devenir le grand roi idéal. Dans le premier livre des Rois, nous voyons quelle était l'étendue de ses possessions. Un grand territoire fertile et bien délimité, la paix à l'intérieur et aux alentours de son royaume ; un revenu immense à dépenser, des richesses pour ainsi dire sans bornes ; tous les côtés intéressants et rémunérateurs d'un commerce neuf et de l'exploration ; une pénétration et un flair psychologique au-dessus de tous les autres hommes ; lui-même, sympathique à toutes sortes de gens et de choses, s'intéressant aux classifications scientifiques, à la composition de livres de maximes et de chants ; possédant le respect et l'admiration de tous ses contemporains ; habile à exprimer sa pensée en paroles (Ecclés. 2 : 1, 2). La richesse, la jeunesse et la force étaient à lui dès le commencement de son règne et, à la différence des autres orientaux, il n'était jamais oisif. Il mit plusieurs années à bâtir le Temple, oeuvre bien digne d'un pareil roi. Ses richesses jointes à sa capacité de jugement et de pénétration, l'avaient élevé à une position du haut de laquelle il pouvait réellement considérer la vie dans son ensemble et tracer les limites des avantages qu'elle peut offrir. Voici un jugement philosophique arrivé à sa pleine maturité ; le grand problème est formulé, mais non pas résolu ; le diagnostic de la maladie est prononcé, mais le remède reste inconnu. Ce livre représente le monde sous son meilleur jour et pourtant, conclut : « La satisfaction n'est pas ici ». C'est seulement dans les deux derniers versets que nous trouvons la solution. Ici, Salomon s'élève au-dessus en soleil et, immédiatement, les choses commencent à se débrouiller et à s'éclaircir. Aime Dieu, obéis-Lui, confie-toi en Lui, et tout ira bien pour toi. Car le jugement approche dans lequel tous les torts seront redressés, tous les mystères éclaircis, et où tu seras rempli d'une inexprimable joie. C'est là la clef du livre. Vis sous le soleil, ne t'élève pas plus haut, et le doute et l'incrédulité s'ensuivront. Vis au-dessus du soleil, passe tes jours avec Dieu, et la lumière et la paix seront à toi (1). UN CENTRE NOUVEAU. - Dans le chapitre 2, nous avons un parallèle frappant avec Romains 7. Les deux chapitres sont hérissés du pronom personnel « Je » et il en résulte le désastre et la chute. Dans Ecclésiaste 2, Salomon dit : « J'ai dit en mon coeur : Allons, je t'éprouverai par la joie... j'ai dit... j'ai cherché... j'ai fait... j'ai bâti... j'ai planté... j'ai acquis... j'ai amassé. Ainsi j'étais grand. Alors je regardai, et voici, tout est vanité et poursuite du vent ». Le pronom « Je » revient trente-six fois dans ce chapitre, et dans Romains 7, trente fois. Ce chapitre du Nouveau Testament exprime ce que serait l'expérience de l'Apôtre si, quelque moment, il se séparait de Christ. Lorsqu'il regarde à lui-même tout est ruine, vanité et tourment d'esprit. Mais dans Romains 8, en regardant à Christ, il se perd lui-même de vue. Le pronom personnel s'y trouve à peine ; Paul est absorbé dans la contemplation de Dieu, de Christ et de l'Esprit. Le nom divin revient constamment dans ce chapitre et la conclusion est : « plus de condamnation, plus que vainqueurs, plus de séparation ». Quand notre propre personne est le centre de notre vie, quand toutes choses sont considérées à ce point de vue, tout sombre en nous. Mais lorsque nous trouvons en Christ un centre nouveau

et que tout évolue autour de Lui, alors tout se remet à sa vraie place. Nous trouvons le repos et la satisfaction de nos âmes. Nous commençons à nous demander au sujet de toutes choses, non pas : « En quoi est-ce que cela me touche ? » mais « en quoi cela va-t-il toucher mon Seigneur et mon Maître ? Cela intéresse-t-il son honneur ? Cela lui vaudra-t-il de la gloire ? » LES ROBES BLANCHES. - Il y a un verset dans l'Ecclésiaste qui nous transporte dans l'atmosphère de la première épître de Jean : « Qu'en tout temps, tes vêtements soient blancs et que l'huile ne manque point sur ta tête ». (9 : 8). Il est évident que ce n'est pas là une allusion à des choses extérieures. Mais comment pouvons-nous nous préserver des souillures d'un monde méchant ? Et comment pouvons-nous continuellement être « la bonne odeur de Christ devant Dieu ? » « Le sang de son Fils Jésus-Christ nous purifie de tout péché. » Si nous marchons dans la lumière comme Il est Lui-même dans la lumière, et si nous demeurons sous la puissance de son sang versé, nous pouvons être conservés purs. « Vous avez reçu l'onction du Saint... et l'onction que vous avez reçue demeure en vous. » Dans la mesure où nous demeurons sous l'onction du Saint-Esprit, le Consolateur demeurera en nous à jamais. LA PETITE VILLE. - Ce livre contient une brève parabole. Ce n'est pas une figure ; ce n'est pas une prophétie, mais une petite histoire toute simple, dans laquelle est cachée une admirable vérité, pour ceux qui croient que toutes les parties de l'Écriture convergent vers un centre unique. (Ecclés. 9 : 14, 15). « Il y avait une petite ville, avec peu d'hommes dans son sein », - image de cette terre que le Seigneur a donnée aux enfants des hommes, point infime dans son grand univers, et dont pourtant Il s'occupe. « Un roi puissant marcha sur elle, l'investit, et éleva contre elle de grands forts. » « Le Prince de ce monde vient », dit le Christ ; et lui, le dieu de ce monde, a aveuglé l'esprit des hommes, de peur que la lumière du glorieux Évangile ne resplendisse sur eux. Ainsi, il a réussi à investir la ville de l'Âme humaine. « Il s'y trouvait un homme pauvre et sage, qui sauva la ville par sa sagesse. » « Nous connaissons la grâce du Seigneur Jésus-Christ, qui, quoique riche, est devenu pauvre à cause de vous afin que par sa pauvreté, vous fussiez enrichis. - Il s'est rendu obéissant jusqu'à la mort de la Croix. - La prédication de la Croix est une folie pour ceux qui périssent, mais pour nous qui somment sauvés, elle est la puissance et la sagesse de Dieu. » « Et personne ne s'est souvenu de cet homme pauvre. » - « Mon peuple m'a oublié pendant des jours sans nombre, il a oublié la purification de ses péchés passés. » « Les dix n'ont-ils pas été guéris ? Ne s'est-il trouvé que cet étranger pour venir et donner gloire à Dieu ? » O rachetés, n'oubliez « aucun de ses bienfaits ! » « LES DEUX ÉGALEMENT BONS ». - Le chapitre 11 contient des encouragements pour l'ouvrier du Christ. « Jette ton pain sur la face des eaux, car avec le temps tu le retrouveras. » Quand le Nil inonde l'Égypte, les grains de riz sont littéralement jetés sur les champs qui sont sous l'eau, pour germer en leur saison. Dans la parabole du Semeur, Christ nous dit clairement que « la semence, c'est la Parole ». La

terre, qu'elle soit peu profonde, ou trop piétinée, ou envahie par d'autres plantes, ou bonne, c'est-à-dire tendre, non encore occupée, ou bien préparée - c'est le coeur humain. D'après cette parabole, nous voyons que le coeur de l'homme ne contient aucune bonne semence du Royaume, pour commencer ; il faut qu'elle soit semée. Le travail de semailles est toujours un acte de foi. Nous ne pouvons pas dire en quel genre de terre le grain tombera, mais dans ce passage de l'Ecclésiaste, Dieu donne au fidèle semeur l'avantage du doute en ce qui concerne le succès, une chance de plus à son bénéfice : « Tu ne sais pas ce qui réussira, ceci ou cela, ou si l'un et l'autre sont également bons ». Par conséquent, il nous faut être actifs pour semer, que ce soit le matin ou le soir, et d'où que le vent vienne (11 : 4, 6). « Prêche la Parole », dit Paul au jeune Timothée : « insiste en temps et hors de temps ; reprends, censure, exhorte, avec toute douceur et en instruisant ». « CEUX QUI ME CHERCHENT DE BONNE HEURE ME TROUVERONT. » - Ce livre se termine par un appel aux jeunes : « Jeune homme, réjouis-toi, livre ton coeur à la joie pendant les jours de ta jeunesse, marche dans les voies de ton coeur et selon le regard de tes yeux ; mais sache que pour tout cela Dieu t'appellera en jugement ». L'intention de l'auteur n'est évidemment pas d'encourager le jeune homme à suivre les désirs de son propre coeur sans égard à la volonté de Dieu. Il l'avertit, au contraire, des conséquences d'une telle attitude. « Bannis (donc) de ton coeur le chagrin et éloigne de toi le mal ; car la jeunesse et le matin de ta vie (V. S.) ne sont que vanité. Souviens-toi maintenant de ton Créateur, pendant les jours de ta jeunesse, avant que les jours mauvais arrivent et que les années s'approchent où tu diras : Je n'y prends point de plaisir. » Ce livre est donné comme un poteau indicateur, prévenant du danger, afin que nous puissions éviter l'amertume de voir la vanité des choses de la terre : afin que nous puissions éviter l'heureux service du Seigneur de notre propre et libre volonté. Ceux qui ont étudié la question ont trouvé que, en très grande majorité, les hommes et les femmes qui servent Dieu ont choisi la bonne part dans leur enfance ; la proportion de ceux qui se sont convertis tard dans la vie est très minime. Combien il est donc important que les enfants soient gagnés à Christ ; que ce sol si fertile lui soit acquis que les jeunes soient amenés à accepter son invitation "Laissent venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas ». V. LE CANTIQUE DES CANTIQUES Dans tous les âges, les chrétiens ont considéré ce cantique comme une allégorie. Il était dans le canon de l'Ancien Testament avant que la version des Septante fût faite, 250 ans avant l'événement de notre Sauveur ; il est toujours resté à sa place, depuis. Son caractère mystique a fait la plus profonde impression sur les hommes les plus hautement spirituels que le monde ait jamais vus, tels que Samuel Rutherford et Robert Murray M'Cheyne. Adélaïde Anne Newton nous a laissé un petit volume sur ce chant, qui nous fait pénétrer

jusqu'en la présence du Seigneur de gloire. Dans sa préface, elle dit : « Le caractère général de ce livre, en contraste avec l'Ecclésiaste, est très frappant. L'Ecclésiaste, du commencement à la fin, nous parle de la vanité de la créature, - le Cantique proclame la satisfaction parfaite que l'on trouve dans le Bien-Aimé ». Un verset de l'Évangile selon saint Jean établit admirablement ce contraste. L'Ecclésiaste, c'est la première partie du verset : « Quiconque boit de cette eau aura encore soif » Le Cantique, c'est la seconde moitié du verset : « Quiconque boit de l'eau que je lui donnerai n'aura jamais soif ». Ainsi, le livre est plein de Jésus. Mais c'est Jésus sous un aspect particulier. Il n'est pas présenté ici comme « Sauveur », ni comme « Roi », ni comme « Souverain Sacrificateur », ni comme « Prophète »... Non ! c'est un lien plus cher et plus intime qu'aucun de ceux-là : c'est Jésus notre « Époux » ; Jésus dans l'union du mariage avec son Épouse, son Église. « C'est là un grand mystère, mais il est particulièrement précieux à tous ceux qui aiment notre Seigneur Jésus-Christ d'un coeur pur. » Il se retrouve dans toutes les pages de la Sainte Écriture. Il fut premièrement révélé en Adam et Eve, dans l'Eden ; puis, développé plus complètement dans les caractères figuratifs de l'Ancien Testament, par exemple ceux de Booz et de Ruth ; distinctement enseigné encore dans les fiançailles de la nation juive ; et enfin clairement déclaré dans le langage spirituel des Épîtres : « Je vous ai fiancés à un seul époux pour vous présenter à Christ comme une vierge pure » (2). (2 Cor. 11 : 2.) LES BESOINS DE L'EGLISE D'AUJOURD'HUI. - Ce caractéristique fait ressortir dans le Cantique des Cantiques un message particulièrement approprié à l'Eglise de nos jours. Jamais, peut-être, Christ ne fut un centre de pensées comme Il l'est aujourd'hui, soit dans l'Eglise, soit au dehors. Sa nature, son caractère, son oeuvre. son royaume sont librement discutés de tous côtés. Mais quel froid de glace envahit nos coeurs en écoutant ! Car nous sentons combien peu ceux qui le discutent le connaissent vraiment. Combien il leur manque cette relation intime et personnelle qui consiste à être en communion avec Lui ! Lorsque quelqu'un qui connaît et aime vraiment le Seigneur, nous parle, il éveille en nos coeurs un écho que ne pourrait produire aucune connaissance théorique. La personne qui parle peut n'être qu'une pauvre vieille paysanne dans sa chaumière, ou un agent de police vivant dans le bruit étourdissant d'une rue de Londres, mais nous sentons de suite que « voici quelqu'un qui a eu audience auprès du Roi ». L'amour personnel pour Christ est le besoin le plus impérieux de l'Eglise d'aujourd'hui. Savoir que nos péchés sont pardonnés et que nous avons notre part à son oeuvre rédemptrice, est la chose qui peut le mieux attirer nos coeurs vers Lui. Nous sommes dans un siècle où il y a fort peu de conviction de péché ; il ne faut donc pas s'étonner s'il y a peu d'amour. Car « celui à qui l'on pardonne peu aime peu ». Simon, le Pharisien, pria le Seigneur de venir chez lui, par manière de montrer sa faveur au Prophète ; mais il négligea de lui témoigner aucun des égards que la simple politesse eût imposés. La pauvre pécheresse pardonnée s'approcha et prodigua son amour à ses pieds. Et le Maître dit : « Ses péchés, qui sont nombreux, lui sont pardonnés, car elle a beaucoup aimé ». RÉDEMPTION. - Dans le Cantique des Cantiques, la vérité de la Rédemption est mise en relief par la beauté (non la sienne propre) dont l'Épouse est revêtue. « Je suis noire », s'écrie-telle, « mais je suis belle comme les tentes de Kédar, comme les pavillons de Salomon. » Noire comme les tentes faites de poils de chèvres des Bédouins; belle comme les tentures du Temple. « Tu deviens d'une beauté parfaite », dit l'Éternel à Israël. Notre justice n'est qu'un linge souillé, mais Il nous a revêtus de la robe de sa justice.

« O ma colombe, qui te tiens dans les fentes des rochers », dit le Bien-Aimé à son Épouse. Nous sommes cachés dans le Rocher des siècles, « crucifiés avec Christ » et par conséquent morts au monde. « Que tu es belle, mon amie, que tu es belle ! Il n'y a en toi aucun défaut ! » répète-t-il. « Car Christ a aimé l'Eglise et s'est donné Lui-même pour elle, afin de la sanctifier par la parole après l'avoir purifiée par le baptême d'eau, afin de la faire paraître devant lui glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible. » (Ephés. 5 : 25-27). LE BIEN-AIMÉ. - « Comme un pommier, au milieu des arbres de la forêt, tel est mon BienAimé parmi les jeunes hommes. J'ai désiré m'asseoir à son ombre et son fruit est doux à mon palais. » (Chap. 2 : 3). Le pommier du Cantique à quatre qualités : (1) Un parfum agréable et pénétrant (chap. 7: 8) ; (2) Une ombre épaisse et délicieuse (chap. 2 : 3) ; (3) Un fruit doux et juteux (chap. 2 : 3) ; (4) Une couleur dorée, entourée de fleurs blanches et argentées (Prov. 25 : 11). Tous ces caractères se retrouvent au plus haut degré, dans le magnifique oranger, et chez lui seulement. C'est, à n'en pas douter, le « pommier » de l'Écriture (3). En vérité, c'est un « arbre de vie » et par dessus tout, une image exacte du Sauveur. « Il est la Rose de Saron et le Lis des Vallées. » La rose de Saron est une variété blanche, très parfumée et très précieuse, de la rose de Damas. Le lis des vallées est l'anémone sauvage, d'un rouge cramoisi : images exactes, l'une du caractère sans tache et sans péché de notre Sauveur, l'autre, de son sang versé pour nous. L'Agneau immolé correspond avec le chapitre 5 : 10. « Mon Bien-Aimé est blanc et vermeil. Il se distingue entre dix mille. » C'est par cette description de son Bien-Aimé et par les versets suivants, que l'Épouse répond à la question des filles de Jérusalem : « Qu'est ton Bien-Aimé plus qu'un autre ? » Et elle ajoute : « Toute sa personne est pleine de charme. Tel est mon Bien-Aimé, tel est mon Ami ». Nous pouvons, tout au travers du Cantique, voir grandir l'amour de l'Épouse, par sa communion avec l'Époux. Deux fois, dans le poème, cette communion semble interrompue pour un temps, et cela l'amène à rechercher la présence de Celui qu'elle aime avec plus d'ardeur. Ces moments où la communion semble interrompue peuvent être le résultat de défaillances, ou bien le Seigneur veut l'amener à une relation plus intime avec Lui. Quoi qu'il en soit, le but est atteint. « Mon Bien-Aimé est à moi et je suis à Lui. » (2 : 16) Ici, la pensée qui domine toutes les autres, c'est que Christ est la propriété de ses élus. Il est à moi car Il s'est donné Lui-même pour moi. La pensée secondaire c'est : Je suis à Lui, ayant été rachetée par son propre sang. « Je suis à mon Bien-Aimé et mon Bien-Aimé est à moi. » (6 : 3) Ici, la pensée qu'elle est à Lui occupe la première place. « Je suis à mon Bien-Aimé et son désir tend vers moi. » (7 : 10). Le fait qu'elle est la propriété

de Christ l'emporte sur toute autre pensée. Dans ces trois versets, nous avons la double pensée qui nous est donnée dans le premier chapitre de l'Épître aux Éphésiens. Christ, héritage de l'Eglise ; l'Eglise, héritage du Christ, « en qui nous sommes aussi devenus héritiers (versets 11) ; « les richesses de la gloire de son héritage dans les saints ». (Versets 18). LES CONSÉQUENCES DE L'AMOUR POUR CHRIST. - Ceci nous amène à considérer ce que devraient être les résultats d'un amour personnel et profond pour Christ, de la part de l'Eglise d'aujourd'hui. 1. Elle gardera ses commandements. « Si vous m'aimez, gardez mes commandements. » (Jean 14: 15). Lorsqu'il y aura un amour réel pour Christ, il y aura aussi un état de vigilance continuelle pour ne pas l'affliger ; un désir intense de devenir, de fait, ce que nous sommes pour Lui en principe, « sans tache, ni ride, ni souillure ». 2. Elle paîtra ses brebis. Trois fois, Jésus dit à Pierre : « M'aimes tu ? pais mes brebis, pais mes agneaux ». Le désir fervent d'être une bénédiction pour d'autres s'exprime à diverses reprises dans ce Cantique : dans le soin que l'Épouse prend du jardin (chap. 4 et 5), et dans celui qu'elle prodigue à la vigne (Chap. 7 et 8). 3. Elle portera des fruits à sa gloire. « En ceci, mon Père sera glorifié, que vous portiez beaucoup de fruit », dit notre Sauveur à ses disciples. Dans ce poème, l'idée de « porter du fruit » est amenée à la perfection. « Tu es un jardin fermé, ma soeur, ma fiancée, une source fermée, une fontaine scellée. » (4 : 12). Dans ce gracieux tableau du jardin, notre Sauveur nous donne une idée de l'héritage qu'Il réserve aux saints : un endroit tranquille, où Il aime à demeurer ; clos, afin que Lui seul en jouisse ; plein de toutes sortes de fruits et de fleurs rares. « Levez-vous, aquilons ; accourez, vents du sud, soufflez sur mon jardin pour en répandre partout les parfums. Que mon bien-aimé entre dans son jardin, et qu'il en goûte les fruits les plus exquis. » (V. S.) (4 : 16). Et lui répond : « Je suis entré dans mon jardin ; j'ai cueilli ma myrrhe et mon baume, j'ai mangé mon sucre et mon miel ». (5 : 1). Mais il veut partager ces biens avec d'autres : « Mangez, amis, buvez, buvez abondamment, bien-aimés ». (D). Il veut que son Église porte des fruits qui soient en bénédiction pour d'autres. La fontaine scellée qui est au milieu du jardin sert d'abord au Maître Lui-même, car Il dit : « Donne-moi à boire » ; mais elle doit aussi en désaltérer d'autres : « Une fontaine dans les jardins, un puits d'eaux vives qui coulent du Liban ». (4 : 15). Quelle ressemblance entre cette description et celle qui nous est donnée de l'eau vive, à un triple point de vue, dans l'Évangile de Jean ! 1) « Quiconque boira de l'eau que je lui donnerai, n'aura plus jamais soif » - la soif de l'âme, étanchée à la Source. 2) « L'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau, vive qui jaillira jusqu'en vie éternelle », - une source intarissable dans l'âme du croyant. 3) « Celui qui croit en moi, des fleuves d'eau vive couleront de son sein » ; « les sources du

Liban » coulent par le moyen du croyant vers le monde altéré. LUMINEUSE ET CONQUÉRANTE. - L'Eglise, quoique séparée de fait de son Seigneur, sera quand même une puissance, pour sa gloire, dans ce monde ténébreux. « Qui est celle qui apparaît comme l'aurore, belle comme la lune, pure comme le soleil, mais terrible comme des troupes sous leurs bannières ? » (6 : 10) Description merveilleuse de ce que l'Eglise devrait être - lumineuse de la lumière qui vient de son Époux absent, et la reflétant, dans la nuit. « Terrible comme des troupes sous leurs bannières » - une Église conquérante, victorieuse, renversant les citadelles de Satan avec des armes, non charnelles, mais puissantes, parce qu'elles sont de Dieu. Oh ! qu'elle, est différente, l'Eglise de nos jours ! La mondanité assombrit son visage, comme l'ombre couvre la terre dans une éclipse, l'empêchant d'être un flambeau pour le monde. Au lieu de conduire une campagne victorieuse contre l'ennemi, elle permet à celui-ci de renverser les remparts qu'elle devrait défendre, et d'avancer. « L'amour est fort comme la mort, la jalousie est inflexible comme le séjour des morts ; ses ardeurs sont des ardeurs de feu. » (8 : 6). Animé d'un amour jaloux, Christ soupire après le jour où Il pourra se présenter à Lui-même une Église glorieuse. L'ATTENTE DE SON APPARITION. - L'Eglise, séparée de son Époux, attendra, avec une ferveur intense, son avènement. C'est sur cette pensée que se clôt le Cantique : « Fuis, mon Bien-Aimé ! sois semblable à la gazelle ou au faon des biches, sur la montagne des aromates ». (8 : 14). Et sur cette même requête, le dernier livre de la Bible s'arrête : « L'Esprit et l'Épouse disent « Viens »... Celui qui atteste ces choses dit : « Oui, je viens bientôt. Amen ! Viens, Seigneur Jésus ! » Table des matières Page précédente: LES PSAUMES Page suivante: CHRIST DANS LES PROPHÈTES (1) Esquisses et Études sur l'Ancien Testament, par W. G. Moorchead. D.D. (2) The Song of Solomon compared with other parts of Scripture. (Le Cantique de Salomon comparé à d'autres parties des Écritures.) (3) Palestine explored (La Palestine explorée), chap. 7. Le Rev. James Neil dit aussi que l'expression : « Fortifiez-moi avec des pommes », devrait être traduite par « Répandez sur moi de l'oranger » c'est-à-dire des fleurs d'oranger. Le parfum pénétrant de ces fleurs, qui ranimait les épouses d'Orient, est origine de notre couronne nuptiale.

V. CHRIST DANS LES PROPHÈTES

« Le témoignage de Jésus est l'Esprit de la prophétie. » Apoc. 19 : 10. I. COUP D'OEIL GÉNÉRAL SUR LA PROPHÉTIE Avant de considérer, un à un, les livres prophétiques, il est peut-être bon d'en prendre une vue d'ensemble. DÉFINITION DE LA PROPHÉTIE. - La Bible elle-même nous donne une définition pleine d'autorité de la fonction et de la mission du prophète. « L'Éternel dit à Moïse : Vois, je te fais Dieu pour Pharaon ; et Aaron, ton frère, sera ton prophète. Et tu mettras les paroles dans sa bouche. » (Exode 7 : 1 ; 4 :15). « Aucune affirmation ne saurait être plus claire. Sur l'ordre divin, Moïse devait prendre la place de Dieu devant Pharaon, et Aaron devait agir comme prophète de Moïse, recevant de lui le Message et le délivrant ait roi. » (Moorehead). IMPORTANCE DE LA PROPHÉTIE. - La prophétie occupe une place très importante dans la volonté révélée de Dieu : environ un tiers de la Bible. Il est donc essentiel que nous y apportions une très sérieuse attention et que nous cherchions, par le secours du Saint-Esprit, à en comprendre le sens. « La prophétie hébraïque est généralement reconnue comme étant un phénomène tout à fait unique dans l'histoire des religions. » (Dr Orr). La prophétie est la révélation des plans de Dieu à ses enfants. Elle fut donnée, non pas dans un but temporaire, mais pour tous les âges et pour tous les peuples. Paul en parle en ces termes : « Tout ce qui a été écrit d'avance, l'a été pour notre instruction, afin que, par la persévérance et par la consolation que donnent les Écritures, nous possédions l'espérance ». (Rom. 15 : 4). La Prophétie ne peut venir que de Dieu, car Lui seul connaît la fin et le commencement des choses. Christ disait à ses disciples : « Je vous ai appelés mes amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j'ai appris de mon Père. » (Jean 15 - 15). Abraham fut appelé « ami de Dieu » ; et lorsque l'Éternel voulut détruire Sodome, Il dit : « Cacherai-je à Abraham ce que je vais faire ? » En étudiant les livres prophétiques, nous nous rendons compte que Dieu condescend à nous révéler ses plans. « Le Seigneur, l'Éternel, ne fait rien, sans avoir révélé ses secrets à ses serviteurs, les prophètes. » (Amos 3. 7). Il y a trois éléments dans le Message des prophètes. (Dr Campbell-Morgan) 1. Les prophètes étaient chargés d'une mission pour leur propre temps. - Leur point de départ était toujours la souveraineté de Dieu. Qu'ils parlassent avec une voix de tonnerre ou avec les tendres accents de l'amour, ils venaient au nom de l'Éternel et de par son autorité. Leur protestation contre les choses contraires à Sa volonté était sans compromis et absolument indifférente aux conséquences. Leur seul objet était la gloire de Jéhova. L'incapacité d'Israël de glorifier Dieu auprès des nations environnantes les remplissait de douleur. Et, en dépit de tout, leur conviction reste inébranlable que Dieu sera vainqueur et que ses desseins seront exécutés. 2. Les prophètes prédisaient les événements à venir. - La plus grande partie de leur Message avait le caractère de prédiction. Les lignes principales de la prophétie sont : la chute du peuple choisi de Dieu et les jugements de Dieu sur ce peuple ; les jugements divins sur les nations environnantes ; la venue en gloire et la restauration du peuple élu ; enfin, le fait que le royaume du Messie sera finalement établi sur la terre entière. « L'élément de prédiction dans l'Écriture, en ces derniers temps, a perdu de sa valeur, sous prétexte que, dans les prophètes, l'élément moral, spirituel et éthique, est le principal ; ceci est

une confusion d'idées. Toute prédiction de l'Écriture est éthique, ou plutôt spirituelle, puisqu'elle concerne le royaume de Dieu et tend vers son centre : Christ. Mais l'élément spirituel est en relation intime avec les faits, les manifestations et les bienfaits continuels de Dieu envers son peuple. » (1). 3. Les livres prophétiques contiennent un Message d'actualité pour notre époque. - Les principes éternels du bien et du mal sont applicables aussi bien à notre temps qu'à celui des prophètes. La censure sévère du péché, l'appel à glorifier Dieu et à l'honorer, sont pleins d'enseignement pour notre époque. Les prophètes dénonçaient l'idolâtrie, la culpabilité et la folie d'adorer le bois et la pierre, fabriqués par la main des hommes, et toutes les iniquités qui en découlent. Et cependant, aujourd'hui, parmi les millions d'âmes de la chrétienté, l'idolâtrie, sous la forme de l'adoration des images et des statues, subsiste encore, et on y ajoute l'adoration de l'hostie dans la messe, comme si elle était Dieu Lui-même ! LA PROPHÉTIE A SON ORIGINE DANS LE BESOIN DE L'HOMME. - La chute de l'homme a provoqué la première promesse d'un grand Libérateur en la personne de Celui qui devait être la postérité de la femme. L'esclavage d'Israël fut la cause de l'appel de Moïse. Samuel fut suscité à l'époque où Israël avait abandonné l'Éternel comme Roi glorieux. L'idolâtrie des rois d'Israël provoqua les prophéties d'Elie et d'Élisée. C'est quand Israël se rendit coupable d'apostasie, par le culte des faux dieux, que la brillante série des prophètes apparut ; c'est alors qu'ils proférèrent leurs solennels avertissements et leurs appels pleins de véhémence. Pierre parle « de la parole certaine de la prophétie » et la compare à « une lampe qui brille dans un lieu obscur » (2 Pierre 1 : 19), et souvent ce fut lorsque la nuit était la plus noire qu'elle brilla d'un plus vif éclat (2). LA PROPHÉTIE N'EST PAS LA DIVINATION. - D'après l'Écriture, la Prophétie n'a pas sa source dans l'Esprit humain. Son origine est toujours dans l'action surnaturelle du SaintEsprit sur l'esprit du prophète : « Il l'avait annoncé par la bouche de ses saints prophètes des temps anciens ». (Luc 1 : 70). Les prophètes se défendent d'aucune part personnelle dans leur message. Ils attribuent à Dieu même les paroles qui l'expriment. Leur préface invariable est celle-ci : « Ainsi a dit l'Éternel. La Parole de l'Éternel me fut adressée », etc... Le langage que tient l'apôtre Pierre est concluant à cet égard : « Sachant tout d'abord vous-mêmes qu'aucune prophétie de l'Écriture ne peut être un objet d'interprétation particulière, car ce n'est pas par une volonté d'homme qu'aucune prophétie a jamais été apportée, mais c'est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu ». (2 Pierre 1 : 20, 21). Dieu dit à Jérémie : « Voici, j'ai mis mes paroles dans ta bouche » (1 : 9) et à Ezéchiel : « Tu leur diras mes paroles » (2 : 7). Le devin et le faux prophète, au contraire, parlaient de leur propre chef. (Jérémie 14 : 14 et 23 : 16). De plus, la divination prétend communiquer des lumières sur toutes sortes de choses et de sujets, sans tenir compte de la souveraineté de Dieu et de ses plans de miséricorde. Elle ne sait rien de Christ et ne tient aucun compte de Lui. « Elle n'a aucun fondement moral et ne sert aucun but moral ; elle est seulement le résultat d'une curiosité indiscrète quant à l'avenir. » (Dr Orr). La Prophétie, d'autre part, n'est jamais présentée comme une chose simplement miraculeuse, mais toujours en relation directe avec le royaume de Dieu. Elle n'annonce rien qui ne soit, d'une façon ou de l'autre, relié au plan de la rédemption. Le but et le centre de toute la prophétie, c'est le Seigneur Jésus-Christ et Son salut. « Les prophètes, qui ont prophétisé

touchant la grâce qui nous était réservée, ont fait de ce salut l'objet de leurs recherches et de leurs investigations, voulant sonder l'époque et les circonstances marquées par l'Esprit de Christ qui était en eux, et qui attestait d'avance les souffrances de Christ et la gloire dont elles seraient suivies. Il leur fut révélé que ce n'était pas pour eux-mêmes, mais pour vous, qu'ils étaient les dispensateurs de ces choses, que vous ont annoncées maintenant ceux qui vous ont prêché l'Évangile par le Saint-Esprit envoyé du ciel, et dans lesquelles les anges désirent plonger leurs regards. » (1 Pierre 1 : 10, 13 ; Actes 26 : 22, 23). PERSPECTIVE DE LA PROPHÉTIE. - En annonçant des événements à venir, le prophète ressemble à un voyageur qui contemple de loin une chaîne de montagnes. La perspective est considérablement raccourcie ; la chaîne n'apparaît que comme une succession de collines. Mais à mesure que le voyageur avance, il voit chaîne derrière chaîne. Les pics qui apparaissaient de loin, sur le même plan, sont à des kilomètres les uns derrière les autres. Le prophète voit l'avenir en perspective. Il ne peut dire quelle distance sépare les événements les uns des autres. Il ne prédit pas combien de siècles peuvent s'écouler avant que les royaumes de ce monde soient devenus ceux de notre Dieu et de Son Christ. Il n'y a pas de temps pour celui qui est Roi de l'éternité, et devant lequel un jour est comme mille ans et mille ans sont comme un jour. En sa présence, il est naturel que le prophète perde la notion du temps et voie toutes choses à la lumière de ce qui est éternel. L'INTERPRÈTE DE LA PROPHÉTIE. - Il est évident que les prophètes eux-mêmes ne comprenaient pas toujours les messages dont ils étaient porteurs. Nous en voyons la preuve dans les passages déjà cités (2 Pierre 1 : 20, 21) , et aussi en différents autres (Daniel 7 28 ; 8 : 15, 27 ; 10 : 7, 15 ; Apoc. 1 : 17 ; 7 : 13, 14 ; 17 : 6). Nous devons conclure de ceci que les mots eux-mêmes ont dû leur être communiqués. La prophétie est une preuve irréfutable de l'inspiration de la Bible. Pour comprendre la prophétie, il nous faut suivre le principe d'interprétation toujours impliqué dans le Nouveau Testament - que la Bible est une unité organique et que Christ en est le centre. Nous avons aussi besoin de nous appuyer sans cesse sur l'Esprit de Dieu qui a inspiré la prophétie, afin qu'il soit son interprète pour nous. On entend souvent dire que l'histoire est l'explication de la prophétie et que nous devons attendre que cette dernière s'accomplisse pour comprendre la première. Cette théorie confond interprétation et confirmation. Si l'on ne peut comprendre la prophétie que lorsqu'elle s'est réalisée, comment peut-elle être comparée « à une lampe qui brille dans un lieu obscur » pour nous guider ? La prophétie s'adresse à tout le peuple de Dieu. Mais chacun ne peut connaître l'histoire du monde ; par conséquent, l'histoire n'est pas le seul interprète de la prophétie. Bien plus, notre Sauveur reproche à ses disciples de n'avoir pas compris ce que les prophètes avaient annoncé à son sujet. « O gens sans intelligence et d'un coeur tardif à croire tout ce que les prophètes ont dit ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses et qu'il entrât dans sa gloire ? Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua, dans toutes les Escritures, ce qui le concernait. » (Luc 24 : 25, 27). De même, sa seconde venue a été clairement annoncée, et nous mériterons les mêmes reproches si nous ne veillons pas à ce sujet. « C'est pourquoi, tenez-vous prêts, car le Fils de l'Homme viendra à l'heure où vous n'y penserez pas. » (Matt. 24 : 42, 44). Le Seigneur démontre aussi que la nation juive aurait dû le reconnaître d'après l'étude de ses propres prophètes. « Si toi aussi, au moins en ce jour qui t'est donné, tu connaissais les choses

qui appartiennent à ta paix ! Mais, maintenant, elles sont cachées à tes yeux... Ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre ; parce que tu n'as pas connu le temps où tu as été visitée. » (Luc 19 : 42, 44). Comme le dit Étienne : « Hommes au cou raide, incirconcis de coeur et d'oreilles, vous vous opposez toujours au Saint-Esprit. Ce que vos pères ont été, vous l'êtes aussi. Lequel des prophètes vos pères n'ont-ils pas persécuté ? Ils ont tué ceux qui annonçaient la venue du Juste que vous avez livré maintenant, et dont vous avez été les meurtriers ». (Actes 7 : 51, 52). Paul dit aussi : « Car les habitants de Jérusalem et leurs chefs ont méconnu Jésus, et en le condamnant ils ont accompli les paroles des prophètes qui se lisent chaque sabbat ». « Ainsi, prenez garde qu'il ne vous arrive ce qui est dit dans les prophètes ; voyez, hommes dédaigneux, soyez étonnés et disparaissez ; car je vais faire en vos jours une oeuvre que vous ne croiriez pas si on vous la racontait. » (Actes 13 : 27, 40, 41. Voyez 2 Pierre 3). LES COÏNCIDENCES SONT UNE EXPLICATION INADMISSIBLE DE LA PROPHÉTIE. - Ceux qui disent que la réalisation de la prophétie est due à des coïncidences accidentelles n'ont certainement pas étudié les lois de la probabilité simple et composée. Quand une prédiction ordinaire est faite, dans laquelle il n'y a qu'un seul événement caractéristique à attendre, elle peut être vraie ou fausse. Mais si un autre trait est introduit dans la prédiction, on entre dans le champ de la probabilité composée. Chaque prophétie a une demi-chance d'accomplissement ; les deux combinées n'ont plus qu'un quart de chance, ce qui revient à dire qu'il n'y a qu'une chance sur quatre que les deux prédictions se réalisent. Chaque trait nouveau qui vient s'ajouter diminue cette fraction de possibilité. Les divers événements prédits dans les Écritures, qu'ils concernent soit la destinée des nations environnantes, soit celle de la nation juive, sont donnés avec une telle précision et une telle variété de détails que la probabilité de leur réalisation est réduite à son minimum. Les prophéties qui concernent le Christ Lui-même sont, par dessus toutes les autres, tellement précises ; les traits qui les distinguent sont tellement nombreux, que les probabilités d'accomplissement, en dehors de la prescience divine et au point de vue des coïncidences accidentelles, se réduisent à une fraction trop infime pour être représentées par un chiffre. (3) La prophétie accomplie est l'un des plus grands miracles que le monde ait vus. Et ces prophéties sont tissées dans le texte de toute l'Écriture. EXEMPLES D'ACCOMPLISSEMENT DE LA PROPHÉTIE. - L'oeuvre entière de la Rédemption est esquissée dans la brève prédication qu'Adam entendit de la bouche même de Dieu. - Noé ébaucha en trois phrases inspirées les grands traits de l'histoire humaine. - Le dixième chapitre de la Genèse contient un résumé de la distribution de notre race, qui s'accorde parfaitement avec les plus récentes théories de l'ethnologie. « À Abraham fut révélée l'histoire des descendants de ses deux fils, Ismaël et Isaac ; les quatre cents ans d'affliction de sa postérité ; la bénédiction de toutes les nations en sa postérité, etc. Abraham, Jacob et Moïse virent tous le jour du Christ et s'en sont réjouis ; Esaïe et Jérémie révélèrent non seulement les jugements prochains d'Israël et ses délivrances, niais encore l'Incarnation et l'Expiation. Les visions de Daniel ne présentent pas seulement une prophétie intelligible, mais encore un récit consécutif et méthodique des événements à venir, à partir de son propre temps jusqu'à la fin : une histoire universelle en miniature.

La chute de Belschatsar ; l'avènement de Cyrus, ses conquêtes, la grandeur de son empire ; ses successeurs, Cambyse, Smerdis et Darius ; le caractère, le pouvoir et la conduite de Xerxès ; les exploits merveilleux d'Alexandre le Grand, sa mort soudaine et la division de son empire ; les règnes de Ptolémée et des Séleucides ; la nature et les conquêtes de l'Empire romain ; la destruction de Jérusalem par Titus : la décadence et la division de l'Empire romain ; la naissance de la papauté et son cours ; les cruelles persécutions qu'elle a infligées aux enfants de Dieu ; tout ceci et bien plus encore est prédit par l'homme « bien-aimé ». Les « fardeaux » (ou messages, trad.) des prophètes qui suivent concernent la Syrie, l'Égypte, Edom, Tyr, Sidon, Moab, la Philistie, Kédar, Élam, Babylone, Gog et Magog, sans oublier Juda et Ephraïm » (4). L'ACCOMPLISSEMENT DE LA PROPHÉTIE QUANT À LA NATION JUIVE. - Dans un chapitre du commencement de cet ouvrage, nous avons déjà fait observer combien l'accomplissement des prophéties qui concernent Israël est remarquable. Examinons maintenant, d'un peu plus près, celles qui se sont réalisées. 1. Le rejet du Christ est prédit. « Méprisé et abandonné des hommes... Nous l'avons dédaigné et nous n'avons fait de lui aucun cas. » (Esaïe 53 : 2-3). « La pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient... ». (Ps. 118 - 22). « Celui qu'on méprise, qui est en horreur au peuple. » (Esaïe 49 : 7). 2. Leur rejet du Christ doit se prolonger longtemps. Le prophète demande combien de temps Israël restera sous la malédiction d'un tel aveuglement : « Jusqu'à ce que les villes soient dévastées et privées d'habitants et que l'Éternel ait éloigné les hommes ». (Esaïe 6 : 9-12). Et Paul nous dit que ce sera « jusqu'à ce que la totalité des païens soit entrée ». (Rom. 11 : 25). Le Juif confirme, par son obstination à rejeter le Messie, les arguments qu'il dédaigne. 3. Les Romains devaient être l'instrument destiné à punir Israël. « L'Éternel fera partir de loin, des extrémités de la terre, une nation qui fondra sur toi d'un vol d'aigle ; une nation dont tu n'entendras pas la langue ; une nation au visage farouche. » (Deut. 28 : 49, 50. Voir aussi Jér. 5 - 15). Combien les Romains réalisèrent littéralement les détails de cette prédiction ! Au lieu d'être une des nations environnantes que Dieu avait si souvent employées pour châtier Israël, celle-ci vient de loin. Au lieu de ressembler à la langue hébraïque, comme celles des nations voisines, la langue des Romains est entièrement différente. L'Aigle romaine était un emblème militaire bien connu. Ils avaient « un visage farouche, sans respect pour le vieillard ni pitié pour l'enfant ». L'impitoyable cruauté des Romains, au moment de la chute de Jérusalem, défie toute description. 4. Ils devaient retourner en Égypte sur des navires. (Deut, 28 : 68). Parmi ceux qui furent sauvés à Jérusalem, tous ceux qui étaient au-dessus de dix-sept ans fuirent déportés en Égypte, où les prisonniers travaillaient nuit et jour dans les mines, sans aucune interruption, jusqu'à ce qu'ils tombassent pour mourir. 5. Les villes d'Israël devaient être assiégées. « Elle t'assiégera dans toutes tes portes, dans tout le pays que l'Éternel ton Dieu te donne. » (Deut. 28 : 52). La conquête du pays d'Israël par les Romains, en contraste avec les guerres précédentes, fut presque entièrement une guerre de sièges.

6. La méthode d'attaque. « Jusqu'à ce que tombent ces hautes et fortes murailles dans lesquelles tu auras placé ta confiance. » Les murailles les plus solides. s'écroulèrent par la force terrible des béliers romains. 7. Les extrémités de la famine. « Tu mangeras la chair de tes fils et de tes filles. » (Deut. 28 : 53 ; Jér. 19 : 9). Prophétie qui s'est littéralement accomplie au siège de Jérusalem. 8. Ils ne resteraient qu'un petit nombre. « Vous ne resterez qu'un petit nombre... et vous serez arrachés du pays... » (Deut. 28 : 62-63). « Tout le pays sera dévasté. » (Jér. 4 - 27). Des centaines de mille Juifs furent tués pendant la guerre, sans compter ceux qui périrent par la famine, la maladie, le feu, ou les multitudes qui furent emmenées prisonnières. 9. L'universelle dispersion. « Et l'Éternel te dispersera parmi tous les peuples, d'une extrémité de la terre à l'autre. » (Deut. 28 : 64 et Osée 9 : 17). Le Juif se trouve dans tous les pays, du nord au sud, de l'est à l'ouest. 10. Ils seraient conservés comme nation. « Lorsqu'ils seront dans le pays de leurs ennemis, je ne les rejetterai pourtant point. » (Lév. 26 : 44 ; Jér. 30 : 3 ; 46 : 28). Massacrés par milliers, et pourtant renaissant toujours de leur souche immortelle, les Juifs se retrouvent en tout temps et en toutes régions. Leur continuelle durée, leur immortalité nationale, est à la fois le plus curieux des problèmes pour l'observateur politique et un sujet de profonde et solennelle admiration pour l'homme religieux (5). 11. Leur séparation. « C'est un peuple qui a sa demeure à part et qui ne fait point partie des nations. » (Nombres 23 : 9). « Ce qui vous vient à l'esprit ne sera point, quand vous dites que vous serez comme les nations pour servir le bois et la pierre. » Ni leur propre penchant à l'idolâtrie, ni l'oppression et la persécution du dehors n'ont jamais réussi, depuis la captivité babylonienne, à leur faire abandonner la foi de leurs pères ou à les rendre semblables aux peuples parmi lesquels ils ont habité. 12. Ils n'auraient pas de repos. « Parmi ces nations, tu ne seras pas tranquille et tu n'auras pas un lieu de repos pour la plante de tes pieds... Ta vie sera comme en suspens devant toi ; tu trembleras la nuit et le jour, tu douteras de ton existence. » (Deut. 28 : 65-67 ; Amos 9: 4). On sait que ces paroles se sont accomplies à la lettre dans les terribles massacres de Juifs jusqu'à nos jours. 13. Ils seraient privés de gouvernement central et de Temple. « Car les enfants d'Israël resteront longtemps sans roi et sans sacrifice. » (Osée 3 : 4). Cette prédiction s'est réalisée en dépit des efforts vigoureux qu'ont fait les Juifs pour maintenir parmi eux une autorité centrale (6). Le verset suivant dit : « Après cela, les enfants d'Israël reviendront ; ils chercheront l'Éternel, leur Dieu, et David, leur roi ;et ils tressailleront à la vue de l'Éternel et de sa bonté, dans la suite des temps ». (Osée 3 : 5). Comment pourrions-nous douter que sa parole, qui s'est littéralement accomplie dans le passé,

en jugement, ne s'accomplisse de la même façon dans l'avenir, en miséricorde ? Dieu nous dit expressément qu'il en sera ainsi. « Nations, écoutez la parole de l'Éternel, publiez-la dans les îles lointaines. Dites : Celui qui a dispersé Israël le rassemblera, et Il le gardera comme le berger garde son troupeau. » (Jérém. 31 : 10). « Car ainsi parle le Seigneur, l'Éternel : Voici, j'aurai soin moi-même de mes brebis, et j'en ferai la revue, comme un pasteur inspecte son troupeau quand il est au milieu de ses brebis éparses, et je les recueillerai de tous les lieux où elles ont été dispersées au jour des nuages et de l'obscurité. Je les retirerai d'entre les peuples, je les rassemblerai des diverses contrées et je les ramènerai dans leur pays ; je les ferai paître sur les montagnes d'Israël, le long des ruisseaux et dans tous les lieux habités du pays. J'établirai sur elles un seul pasteur, qui les fera paître, mon serviteur David ; il les fera paître, il sera leur pasteur. » (Ezéchiel 34 : 11-13, 23. Voir aussi Jérém. 30 : 3). ACCOMPLISSEMENT DE LA PROPHÉTIE SUR LES NATIONS ENVIRONNANTES. TYR (Ezéch. 26 : 7, 11). - Après avoir décrit la vengeance que le roi de Babylone exercerait sur Tyr, le prophète continue : « Et on (ou des nations nombreuses verset 3) jettera, au milieu des eaux, tes pierres, ton bois et ta poussière, et tu ne seras plus rebâtie ». Antérieurement à la chute de leur antique cité, les Tyriens avaient transporté la masse de leurs trésors dans une de leurs îles, à environ un demi-mille de la côte. Aucune tentative de reconstruire l'ancienne ville ne fut faite, après que l'armée babylonienne se fût retirée, mais les ruines subsistaient. Alors vint Alexandre, et parce que les citoyens ne voulaient pas se rendre et rendre la cité, il résolut de bâtir une jetée et de la prendre du côté de la mer. L'ancienne ville fut donc renversée jusqu'à la dernière pierre, et les débris en furent déposés au milieu de la mer ; et le besoin de matériaux pour bâtir la jetée était tel que même la poussière semble avoir été grattée de l'ancien emplacement. Quoique des siècles se soient écoulés après cette prédiction, elle s'est accomplie à la lettre. La ville n'a jamais été rebâtie ; l'emplacement demeure jusqu'à aujourd'hui sans même un remblai pour le marquer. SIDON. - Un sort différent est prédit à la ville voisine de Sidon (Ezéch. 28 : 20, 23) : « Voici, j'en veux à toi, Sidon ! Je serai glorifié au milieu de toi. Et ils sauront que je suis l'Éternel, quand j'aurai exécuté mes jugements contre elle. J'enverrai la peste dans son sein, je ferai couler le sang dans ses rues ; les morts tomberont au milieu d'elle par l'épée qui, de toutes parts, viendra la frapper ». Aucun arrêt d'anéantissement n'est prononcé contre Sidon, mais elle aura à subir d'épouvantables massacres. Ceci s'est accompli largement dans chacune des crises qui ont secoué ce malheureux pays. Sous les Perses, 40.000 citoyens mirent le feu à leurs maisons et périrent plutôt, que de se soumettre. À maintes reprises, le sang a inondé ses rues, encore en 1840, quand la place fut prise par l'amiral Napier. Mais Sidon n'a pas cessé d'exister et compte actuellement environ 10.000 habitants. Si les prophéties qui concernent Tyr et Sidon avaient été interchangées, combien il eût été facile de contester à Ezéchiel le droit de parler selon la parole de l'Éternel ! (7). ACCOMPLISSEMENT DES PROPHÉTIES QUI CONCERNENT CHRIST. - Nous avons déjà, dans un chapitre précédent : « Le Témoignage des Écritures au Christ », aussi bien

que dans ceux qui l'ont suivi, rappelé un grand nombre de prophéties qui se sont exactement réalisées ; et cela, dans la vie, la mort, la résurrection et l'ascension de notre Rédempteur. « Le témoignage de Jésus est l'esprit de prophétie. » « Il est écrit de moi dans le volume du Livre. » Il n'y a qu'un Livre et une Personne auxquels ces paroles puissent se rapporter. Une figure parfaite du Messie qui devait venir est tracée pour nous, dans tous ses détails, à travers toutes les parties prophétiques de l'Ancien Testament. Un tableau parfait de sa vie est donné dans les récits historiques du Nouveau. Placez ces deux portraits l'un sur l'autre et vous verrez qu'ils correspondent exactement. Il ne peut y avoir eu aucun contact entre les auteurs, puisqu'ils étaient séparés les uns des autres par le silence de quatre siècles. L'Ancien Testament donne un portrait de l'Être mystérieux qui devait venir ; le Nouveau, de Celui qui est venu. La main qui les a tracés tous deux ne peut être que la Main divine. L'irréfutable conclusion est double ; elle nous amène à accepter les Écritures prophétiques comme inspirées, et le Christ historique vers lequel tous ses rayons convergent comme une Personne divine. (De Pierson). « Quand une serrure et une clef s'adaptent l'une à l'autre, on peut présumer, avec quelque raison, même si elles sont d'une fabrication toute simple, qu'elles ont été faites l'une pour l'autre. Si elles sont d'une forme compliquée, cette présomption est considérablement accrue. Mais si la serrure est composée de parties si étranges et si curieuses qu'elles déconcertent le mécanicien le plus habile ; si elle est absolument nouvelle et particulière ; si elle diffère de tout ce que l'on a vu sur la terre jusqu'à ce jour ; si aucune clef dans l'univers ne s'adapte à elle, sauf une, et si celle-ci y entre si facilement et si exactement qu'un enfant pourrait l'ouvrir, alors, il est absolument certain que la serrure et la clef furent faites de la même main géniale et qu'elles appartiennent l'une à l'autre. « Les prophéties de l'Ancien Testament sur Jésus-Christ ne sont pas moins étrangement diverses, pas moins cachées à la sagesse humaine, pas moins nouvelles et originales, Non moins facile, non moins exacte est la manière dont elles s'adaptent à l'histoire. évangélique. Qui donc pourrait douter que Dieu est l'auteur de ces prédictions, des événements par lesquels elles se réalisèrent, et de la religion qui se relie aux premières et aux secondes d'une manière indissoluble ? » (J.-J. Gurney). Table des matières Page précédente: LE CANTIQUE DES CANTIQUES Page suivante: ESAÏE (1) Christ et les Écritures, par A. Saphir. D. D. (2) Voyez Outline Studies in the Book of the Old Testament (Études et esquisses sur les Livres de l'Ancien Testament), p. 207. W. Moorehad, D.D. (3) Voyez Many Infallible Proofs. (Un grand nombre de preuves infaillibles) p. 55, par A. T. Pierson, D. D., qui prouve que les 25 prédictions distinctes données par notre Seigneur Jésus-Christ au sujet de la destruction de Jérusalem, par la loi de la probabilité composée,

réduisent les chances d'accomplissement à une sur près de vingt millions ! Et cependant, chacune de ces prophéties s'est réalisée dans cet événement. (4) The Approaching En of the Age, p. 4. (La fin prochaine du Siècle par H. Grattan Guinness.) (5) History of the Jews, Histoire des Juifs, 11: 399. Milman. (6) What are we to Believe ? (Que devons-nous croire ?) chap. X. J. Urquhart. (7) What are we to Believe ? (Que devons-nous croire ?) Chapitre VIII. Rév. J. Urquhart.

Le Christ dans toutes les Écritures

V. CHRIST DANS LES PROPHÈTES « Le témoignage de Jésus est l'Esprit de la prophétie. » Apoc. 19 : 10. II. ESAÏE Il y a quelque chose dans le livre d'Esaïe qui le distingue de tous les autres livres de l'Ancien Testament. En le lisant, nous sommes fortement impressionnés à la vue de la puissance et de la majesté de Jéhova ; mais en même temps, nos coeurs s'apaisent à la pensée de la grandeur d'un Dieu qui, dans là même phrase, dit qu'Il rassemblera les agneaux dans son sein, et qu'Il a mesuré les océans dans le creux de sa main. Nulle part ailleurs, les jugements du Très-Haut n'éclatent en plus violents tonnerres. Nulle part ailleurs, ses consolations ne sont murmurées plus tendrement que lorsqu'Il se penche pour nous dire - « Comme une mère console son enfant, ainsi je vous consolerai ». Nulle part aussi son glorieux salut ne resplendit avec plus d'éclat que par le moyen de celui que Jérôme a appelé, avec raison, le Prophète évangélique. LA VISION DE GLOIRE. - Le secret de la puissance unique de ce livre réside dans la vision d'Esaïe dans le Temple. « Je vis l'Éternel », dit-il. Ce fut cette vision de l'Éternel qui changea la face de toutes choses pour le prophète. Désormais, il contemple tout à la lumière de cette gloire. « N'ai-je pas vu le Seigneur ? » s'écrie Paul ; et la vision du Juste fit de lui un apôtre et un témoin, tant pour les Juifs que pour les Gentils, des choses qu'il a vues et entendues. D'après l'Évangile de Jean, il est évident que la vision d'Esaïe avait pour objet le Fils éternel de Dieu, car cet Évangile rapproche la dureté de coeur des Juifs quant à la foi au Christ, avec les paroles de l'Éternel à Esaïe, contenues dans le sixième chapitre, et il ajoute : « Esaïe dit ces choses, lorsqu'il vit sa gloire et qu'il parla de Lui ». (Jean 12 : 37, 41). Esaïe vit l'Éternel comme Roi de gloire ; il entendit les séraphins criant les uns aux autres : « Saint, saint, saint est l'Éternel des armées ; la terre entière est pleine de sa gloire ». Nous pouvons suivre l'impression que fit sur lui tout ce qu'il vit et entendit, à travers toute sa

prophétie : 1. Une notion écrasante du péché et du jugement de Dieu ; 2. Une notion pénétrante de la puissance et de la sainteté de Dieu ; Une vision lumineuse du Christ, de son salut et de sa souveraineté universelle et finale. Suivons brièvement ces trois pensées, à travers le livre : 1. La vision de la gloire de Dieu apporte à Esaïe la conviction de son propre état de péché et de faiblesse absolue, et l'amène à s'écrier : « Malheur à moi ! je suis perdu ». Elle lui arrache cette confession : « Je suis un homme dont les lèvres sont impures ». Cet état de repentir était très précieux devant l'Éternel ; Esaïe le comprit, lorsqu'il dit que « le Très-Haut et le Saint demeure avec le coeur contrit et humilié ». (57 : 15). Sa confession est immédiatement suivie de sa purification. Le séraphin ailé lui toucha les lèvres d'une pierre ardente, et son péché fut expié. Le charbon enflammé fut pris sur l'autel des holocaustes ; la purification ne peut avoir comme base que le sang expiatoire. À la question : « Qui enverrai-je et qui marchera pour nous ? » l'âme purifiée fut immédiatement prête à répondre : « Me voici, envoie-moi ». Ici, c'est la consécration, suivie de la mission dont l'Éternel charge son serviteur : « Va ». Ceci devrait être l'histoire de tout messager du Seigneur : une vision personnelle du Sauveur, un contact personnel avec le Seigneur de gloire, la contrition, la repentance, les lèvres purifiées, la consécration, et enfin une mission personnelle et définie. Les lèvres auxquelles sont confiés les messages divins doivent être jalousement gardées des mauvaises paroles, par la propre « garde » du Seigneur. (Ps. 141 : 3). Elles doivent être des lèvres touchées par le feu ; non pas remplies de belles paroles en vue de plaire aux hommes par l'éloquence, mais pour déclarer quel est le témoignage de Dieu ; bien décidées à ne savoir qu'une chose : Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié. Les moqueurs du temps d'Esaïe se plaignaient de la simplicité de ses messages réitérés : précepte après précepte, ligne après ligne, comme s'ils eussent été de petits enfants, et comme si le message de l'Éternel leur parvenait par des lèvres qui bégayaient. PÉCHÉ ET JUGEMENT. - La date de la vision d'Esaïe fut « l'année de la mort du roi Ozias ». Ozias était un des meilleurs rois que Jérusalem ait jamais eus. Pendant cinquante ans, il avait régné avec justice et bon sens. Mais son coeur semble s'être empli d'orgueil, et pour avoir osé usurper la fonction sacerdotale, il fut frappé de la lèpre et demeura dans une maison séparée, comme un paria. L'impression de ce péché et de la souillure de la lèpre paraît avoir lourdement pesé sur le coeur d'Esaïe, d'après la manière dont il relie sa vision avec la mort d'Ozias. « J'habite au milieu d'un peuple dont les lèvres sont impures. » Ce n'est pas seulement son propre péché qu'il voit en contemplant la gloire de l'Éternel, mais le péché de son roi, de son peuple, de sa nation. Il est possible que cette vision fût le commencement de l'oeuvre d'Esaïe comme prophète, et il se peut que dans le sixième chapitre, il se reporte en pensée à son premier appel. Désormais, il dénoncera le péché avec une hardiesse inflexible. C'est un message de jugement à son peuple que l'Éternel lui confie pour sa première mission. « Vision d'Esaïe, fils d'Amos, qu'il a vue au sujet de Juda et de Jérusalem. » (V. S. et D.). Ainsi commence le premier chapitre, et il continue à dévoiler la corruption naturelle et la dépravation du coeur humain en rébellion contre Dieu. « La tête entière est malade » ; le centre de toute faculté de pensée ; « tout le

coeur est souffrant » ; le centre de toute volonté et de toute affection : « de la plante du pied jusqu'à la tête, rien n'est en bon état » ; la corruption se manifeste dans toute la vie extérieure. Il appuie sur le péché d'hypocrisie (qui consiste à s'approcher de Dieu des lèvres, pendant que le coeur est éloigné de Lui), sur le péché d'une vie pleine de cruauté vis-à-vis du prochain ; puis il fait un vigoureux appel à la repentance. « Lavez-vous, purifiez-vous, ôtez de devant mes yeux la méchanceté de vos actions ; cessez de mal faire ; apprenez à bien faire ; recherchez la justice, protégez l'opprimé, faites droit à l'orphelin, défendez la veuve. » (1 : 16, 17). Celui qui a appris, en la présence de l'Éternel, à s'écrier : « Malheur à moi ! » est maintenant envoyé pour crier malheur aux autres. « Malheur à leur âme, car ils se préparent des maux » ; « malheur aux méchants » (3: 9, 11) ; « malheur aux envieux » (v. 8) ; « malheur aux buveurs » (5 : 11, 22 ; 28 : 1) « malheur aux propres justes » (v. 20, 21) ; « malheur à ceux qui oppriment les pauvres » (10 : 1, 2) ; « malheur à Jérusalem » (29 : 1) ; « malheur aux enfants rebelles » (30 : 1) ; « malheur à qui conteste avec son Créateur » (45 : 9). Esaïe montre au peuple de Dieu comment leurs péchés leur ont caché sa face et comment leur révolte a contristé son Esprit saint (63 : 10). Il leur dit que même leurs justices ne sont que des linges souillés (64 : 6. 7). Il affirme que la justice de Dieu est droite comme une règle et un niveau, et que sa grêle emportera les refuges du mensonge (V. S.) (28 : 17). En mots brûlants, il censure les femmes insouciantes et vaines sur leur démarche arrogante et l'extravagance de leurs atours (3 : 16 ; 32 : 9). Il parle en termes très clairs sur le péché de l'occultisme (8 : 19, 20). et sur la bénédiction qui repose sur ceux qui observent le Sabbat, qui ne font pas leur propre volonté, ne recherchent pas leur propre satisfaction, ni ne prononcent leurs propres paroles, en ce jour sanctifié par l'Éternel (56 : 2 ; 58 :13, 14). Combien nombreuses sont les choses au sujet desquelles nous avons autant besoin, au XXe siècle, des solennels avertissements divins, qu'à l'époque d'Esaïe ! IDOLÂTRIE. - Le péché dominant que dénonce Esaïe et qui appelle le jugement de Dieu, est celui de l'Idolâtrie. Le livre est plein de ce sujet, du commencement à la fin. Au second chapitre, nous avons le tableau d'un pays plein d'idoles, où riches et pauvres s'unissent pour leur adresser un culte (2 : 18-20). Mais ensuite vient la promesse de Dieu, d'abolir complètement les idoles, dont les hommes jetteront les débris aux taupes et aux chauvessouris. Cette menace est répétée en termes différents, maintes fois (voyez 10 : 11 ; 17 : 7, 8 ; 27 : 9 ; 31 : 7). Les chapitres 40, 41, 44 et 46 contiennent les descriptions les plus frappantes de la fabrication des idoles. L'homme riche nous est montré « versant l'or de sa bourse et pesant à la balance l'argent qu'il paie à un orfèvre pour qu'il en fasse un dieu ». L'orfèvre nous est décrit à l'oeuvre : fondant l'or au feu, le tenant avec ses pinces, le façonnant avec le marteau et l'enclume, le polissant, le gravant avec un outil, soudant les chaînettes d'argent qui vont l'orner, et enfin, fixant l'idole à sa place afin « qu'elle ne branle pas ». Puis l'action du pauvre passe devant nos yeux. Il n'a pas les moyens de payer un orfèvre pour lui commander une idole d'or ; il choisit donc un arbre au bois dur (cèdre majestueux ou frêne commun), et se procure un charpentier qui en fera une idole sculptée. Cet ouvrier prend son cordeau, fait un tracé à l'ocre rouge, façonne le bois avec un instrument tranchant et sculpte, selon l'idée qu'il se fait des formes de la beauté humaine. Enfin, l'idole est placée dans la maison pour y être adorée. Les débris de bois qui restent sont rassemblés et mis au feu pour cuire de la nourriture ou produire de la chaleur... tant l'origine de ce dieu est vulgaire et

banale ! Le péché d'idolâtrie est imputé au peuple de Dieu : « Un peuple qui ne cesse de m'irriter en face, sacrifiant dans les jardins... brûlant de l'encens sur les montagnes, et m'outrageant sur les collines (65 : 3, 7). S'échauffant près des térébinthes, sous tout arbre vert, égorgeant les enfants dans les vallées, sous les fentes des rochers. C'est dans les pierres polies des torrents qu'est ton partage » (57 : 5, 6). L'idolâtrie était le principal péché d'Israël avant la Captivité - un péché dont il a été complètement délivré, comme nation, depuis cette époque. En dénonçant le système entier de l'idolâtrie, Jéhova établit un contraste avec Lui-même, et ceci nous amène à la seconde impression produite sur Esaïe par sa vision. Ce fut : 2. Une notion pénétrante de la puissance et de la sainteté de Dieu. Nous ne voyons ceci nulle autre part exposé avec plus de force que dans le contraste que Dieu établit par la bouche d'Esaïe, entre Lui-même et les idoles. À la promesse du début, que les idoles seront complètement abolies, correspond celle que l'Éternel sera seul exalté en « ce jour-là ». De nouveau, Il affirme que l'homme, au lieu de contempler des images que ses doigts ont faites, contemplera Celui qui l'a fait, lui. Le récit de la fabrication des idoles, au chapitre 40, se profile contre la glorieuse description de Dieu, Créateur de toutes choses, Créateur des extrémités de la terre, des montagnes et des mers ; Créateur et soutien des armées célestes, devant lequel les habitants de la terre sont comme des sauterelles, et toute chair comme l'herbe. La description de la puissance créatrice du Seigneur, dans ces chapitres, n'est surpassée dans aucune partie de la Bible. L'exactitude scientifique du chapitre 40 est merveilleuse. Le verset 12 : « Qui a mesuré les eaux dans le creux de sa main ? » dit en langage imagé que Dieu tint l'eau dans le creux de sa main, vit la quantité précise qui s'y trouvait, et la plaça dans son lit terrestre. La science nous dit la même chose. Il existe exactement la quantité d'eau nécessaire pour produire la pluie qu'il faut à la fertilisation de la terre. « Qui a pris les dimensions des cieux avec la paume ? » L'étendue de l'atmosphère fut fixée par le Créateur, dans des proportions exactes, pour que nous puissions respirer sans difficulté. « Et ramassé la poussière de la terre dans un tiers de mesure ? » Le sol, à la surface du globe, a été mesuré et répandu pour préparer le monde à être l'habitation de l'homme. « Qui a pesé les montagnes au crochet, et les collines à la balance ? » La hauteur des montagnes, sur toutes les côtes, est en proportion directe de la profondeur de la mer qui les baigne. « C'est Celui qui est assis au-dessus du cercle de la terre. » Ce met Khug, traduit par « cercle », ne veut pas dire un cercle tracé sur une surface plane. Il signifie un arc en une sphère. Il se retrouve en deux autres endroits où il s'applique à la voûte des cieux, et ici, il nous enseigne la véritable forme de la terre. « Il a étendu les cieux comme une étoffe légère » (v. 22 : un voile). Le mot dôk veut dire littéralement « ce qui est léger » ; rien ne saurait mieux décrire l'éther, que la science moderne nous assure être la substance dans laquelle se meuvent les corps célestes. C'est la matière sous sa forme la plus atténuée, qui n'a jamais été vue ou pesée ; et pourtant les savants nous assurent que l'éther existe. « Dieu a étendu les cieux comme un voile » (1). Le 41e chapitre contient un défi solennel adressé par Dieu aux idoles, de prédire l'avenir comme preuve de leur droit à l'adoration. Ce défi est renouvelé plusieurs fois. (Voyez 42 : 9 ; 44 : 7, 8 ; 43 : 9, 10 ; 48 : 3-5).

Le 46e chapitre établit le contraste frappant entre les idoles de Babylone que les hommes doivent porter sur leurs épaules et le Dieu Tout-puissant qui porte ses enfants, non seulement comme des agneaux, mais jusque dans leur vieillesse à cheveux blancs, entre ses bras paternels. LE SAINT D'ISRAËL. - Le titre divin, « Le Saint d'Israël », est presque particulier au livre d'Esaïe, puisque nous ne le retrouvons que dans trois psaumes (71, 78, 89), deux fois dans Jérémie (50, 51) et dans 2 Rois 19 : 22, où Esaïe parle. Vingt-trois fois, il l'emploie dans ce livre, comme si ce mot était le reflet, au plus profond de son âme, de la vision qu'il avait eue quand les séraphins se criaient les uns aux autres : Saint, saint, saint est l'Éternel des Armées » : ce mot est gravé sur le livre, du premier chapitre au soixantième, comme s'il eût été la signature particulière et prophétique d'Esaïe. Il y a une prémonition de la révélation de la Trinité dans cette question : « Qui enverrai-je et qui marchera pour nous ? » La personnalité de Dieu le Saint-Esprit est clairement manifestée dans le livre d'Esaïe. (Voyez 11 : 2 ; 42 : 1 ; 44: 3 ; 48 : 16 ; 59 : 21 ; 61 : 1 ; 63 : 10, 11, 14). Comme nous l'avons déjà vu, Jean identifie le Jéhova, le Dieu des Armées de cette vision, avec le Christ-Jésus, le Seigneur. La Divinité du Messie est manifeste en d'autres parties du livre. Ceci nous amène à la troisième impression produite sur Esaïe par la vision, et en même temps au thème central du livre entier. 3. Une vision lumineuse du Christ, de son salut et de sa souveraineté universelle et finale. La note dominante du livre est le Salut. Le nom d'Esaïe signifie « le Salut vient de Jéhova » ; et ceci constitue le sujet du livre, depuis l'invitation bénie du chapitre 1 : « Venez, maintenant, et plaidons ! dit l'Éternel : si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige », jusqu'à la promesse similaire des chapitres 43 : 25 et 44 : 22 : « J'efface tes transgressions comme un nuage, et tes péchés comme une nuée ; reviens à moi, car je t'ai racheté ». La Paix, le résultat de la justice et du salut, traverse de même, comme un fil d'argent, les chapitres qui parlent du Prince de Paix (9 : 6, 7), de la proclamation de la paix (57 : 19) et de la paix comme un fleuve. (48 : 18 et 66 : 12). Le développement universel du Royaume du Messie était préfiguré dans la vision par les paroles du séraphin : « Toute la terre est pleine de sa gloire ». Cette vérité s'exprime tout au travers du livre. Dans le chapitre 2 : 2, « toutes les nations afflueront à la montagne de la maison de l'Éternel, qui est établie « au-dessus des collines » ; dans le chapitre 11 : 9 : « La terre sera remplie de la connaissance de l'Éternel, comme le fond de la mer par les eaux qui le couvrent » ; et au dernier chapitre, nous avons la déclaration de Sa gloire parmi les Gentils. LE MESSIE. - Le glorieux salut exposé dans ce livre se centralise autour d'une Personne : Celui qui doit venir, le Messie promis. Il y a quelque chose de très remarquable dans la façon dont Il remplit la vision du Prophète ; c'est une sorte de précipitation à introduire les prophéties qui le concernent, comme pour forcer l'attention. Prenez ce cas : le signe que Dieu promit de donner en faisant naître un personnage divin d'une humble vierge. La promesse du chapitre 7 se fond avec celle du chapitre 9, et, dans les deux prophéties, nous avons une description de l'Enfant qui devait naître. Il est identifié avec notre race, car Il est Celui dont il

est dit : Un enfant nous est né, un fils nous est donné ». Il sera de la famille de David. Mais bien plus : Sa naissance sera surnaturelle. Il sera divin, « Dieu avec nous » - Emmanuel ; « L'Admirable » (le Merveilleux), nom par lequel Dieu s'était révélé à Manoah et à sa femme ; « Le Conseiller » correspondant à la Sagesse, décrite dans le livre des Proverbes, Lui qui nous est fait, de la part de Dieu, « sagesse ». « Le Dieu Puissant », - le mot qui désigne Dieu : El, relie ce verset au nom Emmanuel ; « Le Père Éternel » ou « Père d'Éternité » qui est l'équivalent pour « auteur du salut éternel », (Hébreux 5 : 9) ; « Le Prince de Paix », nom qui se retrouve dans celui de Melchisédec, le roi de Salem, et dans celui de Salomon, le Pacifique. Toutes ces prédictions se sont réalisées seulement en un événement unique : la naissance du Seigneur Jésus-Christ, notre Sauveur, duquel l'ange dit à Marie : « Le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé le Fils de Dieu ». « Un enfant nous est né », dit Esaïe. « Aujourd'hui, dans la ville de David, un Sauveur vous est né », chantent les anges aux bergers. « Son nom sera Dieu Puissant, Prince de Paix », a prophétisé Esaïe. Et la multitude des armées célestes reprend le refrain : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, paix sur la terre, bienveillance envers les hommes ». (V. S.) « Le peuple qui marchait dans les ténèbres voit briller une grande lumière : la lumière resplendit sur ceux qui habitaient le pays de l'ombre de la mort », continue la prophétie. « Mes yeux ont vu ton Salut », s'écrie le vieux Siméon, a la lumière qui doit éclairer les nations, et la gloire de ton peuple d'Israël ». De nouveau, sans autre préliminaire, la prédiction éclate : « Un rameau sortira du tronc d'Isaï, et un rejeton naîtra de ses racines ». (11 : 1). « L'Esprit de l'Éternel reposera sur lui ; Esprit de sagesse et d'intelligence, Esprit de conseil et de force, Esprit de connaissance et de crainte de l'Éternel. » Cette description du Messie, au onzième chapitre, correspond parfaitement avec celle du soixante-unième, que notre Seigneur s'applique à Lui-même, dans son premier discours, dans la synagogue de Nazareth. « L'Esprit du Seigneur est sur moi. » Dans les deux descriptions, le résultat de cette onction est le même : elle fait de Lui l'ami des pauvres, des humbles, des opprimés. Notre Sauveur s'arrête, dans sa lecture, à la proclamation de miséricorde et se l'applique à Lui-même. Il ne continue pas à lire jusqu'aux paroles de jugement ; car à sa première venue, Il n'est pas venu pour condamner le monde, mais pour le sauver. (Jean 3 : 17). Ces deux passages d'Esaïe parlent aussi clairement de jugement que de bénédiction. Car Christ va revenir pour juger le monde, comme Il le dit ; son Père « lui a donné le pouvoir de juger parce qu'il est le Fils de l'homme. Ne vous étonnez pas de ceci ; car l'heure vient où les morts qui entendront la voix du Fils de Dieu vivront ; et ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le jugement ». (Version anglaise : la damnation) (Jean 5 : 27, 29). Le chapitre 28 nous révèle la précieuse Pierre de l'Angle. Le chapitre 32 nous parle d'un Roi qui régnera en Justice ; d'un homme qui sera comme un refuge, comme l'ombre d'un grand rocher dans une terre altérée. - Le Rocher des siècles du chap. 26, vers. 4. LE SERVITEUR DE JÉHOVA. - Du chapitre 41 au chapitre 52, le Messie nous est présenté comme le Serviteur de Jéhova : « Voici mon Serviteur ». Quelques-uns de ces versets ont une première application à Cyrus, que le Seigneur avait révélé à Esaïe comme le futur libérateur de son peuple. Mais un grand nombre d'expressions s'appliquent à un plus grand Libérateur qui devait venir pour une plus grande délivrance que celle de Babylone. Les termes employés pour décrire le glorieux rassemblement qui aura lieu à Jérusalem, seraient complètement déplacés si 'on ne les appliquait qu'au fait du retour des Juifs, après le décret de Cyrus. Bien des mots

désignant le Serviteur de l'Éternel, ne peuvent s'appliquer qu'au grand et unique Libérateur. Les bénédictions qui doivent s'étendre à toutes les nations, par le moyen du peuple élu, dirigent nos regards en avant, vers le temps de la réintégration de ce peuple, comme Paul nous le montre dans Romains 11, où il cite Esaïe (66: 22). Dans le chapitre 49, nous commençons à entrevoir les souffrances du Messie, Celui que l'homme méprise, que la nation abhorre, et qui pourtant sera adoré des rois et donné comme alliance au peuple. Ses douleurs s'aggravent au chapitre suivant. Celui auquel « l'Éternel a donné une langue exercée » ne se révolte pas. Il « livre son dos à ceux qui le frappent », et il ne dérobe pas son visage aux ignominies et aux crachats. Au chapitre 52, nous sommes de nouveau en présence du Serviteur de l'Éternel, au visage défiguré et à l'aspect différent de celui des fils de l'homme. Ceci nous amène jusqu'au cinquante-troisième chapitre, qui est le tableau le plus parfait dans tout l'Ancien Testament, des souffrances du Rédempteur. Sept fois, il nous est dit qu'Il porta nos péchés : 1) Blessé pour nos transgressions ; 2) Brisé pour nos iniquités ; 3) L'Éternel l'a frappé pour l'iniquité de nous tous ; 4) Frappé pour le péché de mon peuple ; 5) Il a livré sa vie en sacrifice pour le péché ; 6) Il se chargera de leurs iniquités ; 7) Il a porté les péchés de beaucoup d'hommes. De quelle façon merveilleuse cette prophétie s'est réalisée dans tous ses détails ! Voyons-en les preuves en comparant les versets du Nouveau-Testament qui y correspondent. Vers. 1. Qui a cru à notre prédication ? À qui le bras de l'Éternel a-t-il été révélé ?

Jean 12: 37. Ils ne croyaient pas en lui. Luc 10: 21. Tu as révélé ces choses aux enfants.

Vers. 2. Il s'est élevé devant Jean 15 1. Je suis le vrai Cep. lui, comme une faible plante. Comme un rejeton qui sort d'une terre desséchée.

Esaïe 11: 1. Un rameau sortira du tronc d'Esaïe, un rejeton naîtra de ses racines.

Il n'a ni beauté ni éclat.

Esaïe 52 : 14. Son visage était défiguré.

Et son aspect n'a rien pour nous plaire.

1 Cor. 2 : 14. L'homme animal ne reçoit pas les choses de l'Esprit de Dieu.

Vers.3. Il est méprisé..

Matth. 27 29. Ils se moquèrent de lui.

Rejeté des hommes.

Jean 18 40. Pas cet homme, mais Barabbas !

Un homme de douleur.

Marc 14 : 34. Mon âme est triste jusqu'à la mort.

Et habitué à la souffrance.

Jean 11 : 35. Jésus pleura.

Semblable à celui dont on détourne le visage.

Jean 5 : 40. Vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie.

Nous l'avons dédaigné, nous 1 Cor. 1 : 23 Scandale pour les Juifs et n'avons ait de Lui aucun cas folie pour les païens. Vers. 4. Cependant, il a porté nos souffrances,

Hébr. 4 : 15. Il compatit à nos faiblesses.

et s'est chargé de nos douleurs.

Jean 11 : 38. Jésus, soupirant en lui-même vint jusqu'à la tombe.

Et nous l'avons considéré Luc 23 : 35. Qu'il se sauve lui-même, s'il comme puni, frappé de Dieu est le Christ, l'élu de Dieu ! et humilié. Vers. 5. Il a été blessé pour nos péchés,

1 Pierre 3 : 18. Christ aussi a souffert pour les péchés, Lui, juste pour les injustes.

brisé pour nos iniquités.

Jean 19: 1. Pilate prit Jésus et le fit fouetter.

Le châtiment qui nous apporte la paix est tombé sur Lui,

Col. 1 : 20. Ayant fait la paix par le sang de sa croix.

Et frappé pour les péchés de Actes 2 : 23. Vous l'avez crucifié, vous mon peuple ? l'avez fait mourir par des mains impies. Jean 11 : 51, 52. Jésus devait mourir pour la nation. Vers. 9. On a mis son sépulcre parmi les méchants, son tombeau parmi les orgueilleux, (2)

Matth. 27 : 57, 60. Un homme riche nommé Joseph ... réclama le corps de Jésus et le déposa dans son propre tombeau.

quoiqu'il n'eût point commis I Pierre 2 : 22. Lui qui n'a point commis de de violence, péché, et qu'il n'y eût point eu de fraude dans sa bouche.

I Pierre 2 : 22, et dans la bouche duquel il ne s'est point trouvé de fraude.

Vers. 10. Il a plu à l'Éternel de le briser par la souffrance.

Romains 8: 32. Lui qui n'a point épargné son propre Fils, mais qui l'a livré pour nous tous.

Après avoir livré sa vie en sacrifice pour le péché,

Jean 3 : 16, Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique,

Après avoir livré sa vie en sacrifice pour le péché,

Jean 3 : 16, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas,

Il verra une postérité, et prolongera ses jours,

Jean 3 : 16. mais ait la vie éternelle.

et l'oeuvre de l'Éternel prospérera entre ses mains.

Jean 17 : 4. Je t'ai glorifié sur la terre ; j'ai fini l'oeuvre que tu m'as donnée à faire.

Vers. 11. Il verra le travail Hébr. 12 : 2. Lequel, en vue de la joie qui de son âme et en sera lui était proposée, a souffert la croix. satisfait. (Version anglaise). Par sa sagesse, mon serviteur juste en justifiera plusieurs,

Jean 17 : 3. Or, la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent.

et il se chargera de leurs iniquités.

I Pierre 2 : 24. Il a porté nos péchés en son corps sur le bois.

Vers. 12. C'est pourquoi, je lui donnerai sa part avec les grands ;

Philip. 2: 9. C'est pourquoi Dieu l'a souverainement élevé.

Il partagera le butin avec les Colos. 2 : 15. Il a dépouillé les dominations puissants, et les autorités. Hébr. 3 : 2. Établi héritier de toutes choses. parce qu'il s'est livré luimême à la mort,et qu'il a été mis au nombre des malfaiteurs,

Jean 10 : 15. Je donne ma vie pour mes brebis. Marc 15: 27. Ils crucifièrent avec lui deux brigands.

parce qu'il a porté les péchés de beaucoup d'hommes, et qu'il a intercédé pour les coupables.

Héb. 9 : 28. Christ s'est offert une seule fois pour porter les péchés de plusieurs. Luc 23: 34. Père, pardonne-leur. Hébr. 7 : 25. Toujours vivant pour intercéder pour nous.

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(1) Rév. J. Urquhart. (2) La première intention avait été de l'ensevelir avec les deux brigands comme un criminel. Mais Joseph d'Arimathée, un disciple secret de Jésus, vint vers Pilate pour réclamer le corps et, avec des mains pieuses, le « riche » le déposa dans sa propre tombe neuve. C'est là le récit évangélique. Il avait été écrit par le prophète, 700 ans à l'avance.

Le Christ dans toutes les Écritures

V. CHRIST DANS LES PROPHÈTES « Le témoignage de Jésus est l'Esprit de la prophétie. » Apoc. 19 : 10. II. ESAÏE (Suite) L'EXPIATION. - « En sa mort », en hébreu, est au pluriel, « en ses morts » ; c'est probablement « le pluriel de majesté », qui signifie « sa grande mort », cette grande mort expiatoire qui fut un sacrifice pour le péché. Ou bien, cette expression préfigure-t-elle la vérité que « si l'un est mort pour tous, tous donc sont morts ». Dans sa mort, Il représentait les grandes multitudes pour lesquelles Il mourut. Depuis ce moment, dans l'évolution. prophétique, le chant du triomphe a commencé, comme nous le discernons au psaume 22, tout aussi bien que dans Philip. 2 ; Il est tout d'abord descendu, degré par degré, dans l'humiliation, jusqu'à la mort, même la mort de la croix ; et tout à coup, Il s'élève dans un crescendo toujours ascendant et triomphal, jusqu'à « la gloire de Dieu le Père ». Ainsi en est-il dans ce chapitre. Le triomphe à venir est révélé : la joie de l'âme du Rédempteur à la vue du butin qu'Il a conquis ; la grande multitude rachetée, par sa mort, pour la vie éternelle. Le chapitre suivant éclate de nouveau en une description du glorieux avenir. Puis, vient l'invitation évangélique du chapitre 55. - « Vous tous qui avez soif, venez aux eaux », - dans laquelle nous voyons notre Sauveur, debout, le dernier et grand jour de la fête, et s'écriant : « Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive ». (Jean 7: 37-39.) LE RÈGNE DU CHRIST. - Les chapitres qui terminent le livre d'Esaïe sont pleins de la note victorieuse, mais ils évoquent aussi l'heure du jugement qui précédera l'inauguration du glorieux règne millénaire du Christ. Israël ayant été rassemblé dans sa patrie dans l'incroyance, doit passer par un temps de tribulation épouvantable ; mais quand ils verront « Celui qu'ils ont percé » (Zach. 12 : 10), revenant en puissance et en grande gloire, accompagné de son Église, pour exécuter ses jugements sur la terre (Jude 14, 15), le voile de l'incrédulité sera ôté (2 Cor. 3 : 15, 16) ; ils le recevront comme leur Messie, et Il régnera sur eux, sur le trône de David son père (Esaïe 9 : 7 ; 16 : 5). Et Jérusalem « sera rendue glorieuse sur la terre ». (Esaïe 62 : 7). Pendant ce règne, Satan sera lié, (Esaïe 24 : 21, 22 ; Apoc. 20 : 1, 3) ; la paix universelle sera établie parmi les nations (Esaïe 2 : 4) ; même la férocité de la création animale sera complètement domptée (Esaïe 65 : 25 ; 11 : 6-9). La vie humaine sera prolongée comme aux jours d'avant le déluge (65 : 20-22) ; les eaux seront de nouveau abondantes dans la terre de Palestine ( 30 : 23, 25 ; 41 : 18) et ses déserts deviendront fertiles comme le jardin de l'Éternel (51 : 3 ; 43 : 19, 20 ; 41 : 18, 19 ; 35 : 1, 2, 7). Tout Israël sera sauvé d'un salut éternel (45 : 17) et le plan de Dieu de bénir le monde entier par le moyen de son peuple élu sera réalisé. ( Genèse 12 : 2, 3 ; Romains 11 : 15 ; Esaïe 2: 2, 3; 66 : 12, 19 ; 60, 61 et 62). ACCOMPLISSEMENT DES PROPHÉTIES RELATIVES A BABYLONE. - Les prédictions du prophète Esaïe concernant Babylone ont été réalisées d'une façon remarquable, tant en ce qui concerne sa chute que sa désolation subséquente. L'armée qui doit la détruire est appelée des montagnes, d'une terre éloignée : la Perse, sans doute (13 : 17). Mais la Perse ne doit pas agir seule ; la Médie doit se joindre aux escadrons déjà réunis (13 : 17). L'Éternel des armées les appelle pour exécuter ses jugements sur la ville coupable (13 : 2, 3 ; 11, 19) et la terre tremble sous les pas des soldats qui accourent à l'appel. Au chapitre 21 : 2, il nous est dit que c'est l'armée Médo-Perse qui doit prendre la capitale chaldéenne. L'avance continuelle de l'armée ennemie avec ses bataillons de chevaux, d'ânes et de chameaux, passe dans la vision de la sentinelle ( 21 : 7). Hérodote nous dit que l'armée perse avait exactement les auxiliaires ici mentionnés. La chute de la ville doit prendre place au temps d'une fête (21 : 5 ; Daniel 5.) Il est déclaré que la crainte s'emparera de la cité condamnée à périr ; dans sa panique, elle ne se défendra même pas ( 13 : 8). Ceci s'est réalisé à la lettre, comme nous l'assure Daniel. Nous lisons dans le chapitre 5, verset 6 de ce prophète, que la nuit de l'assaut de Babylone, le roi fut saisi de terreur. « Ses genoux se heurtèrent l'un contre l'autre. » - « Cette nuit-là, Belschatsar, roi des Chaldéens, fut tué. » - Les portes de Babylone devaient s'ouvrir devant Cyrus (45 : 1). L'histoire nous raconte que la nuit de la prise de la ville, ceci s'accomplit. S'avançant jusqu'au coeur de la cité par le lit du fleuve qui avait été mis à sec, Cyrus trouva la porte qui conduisait des rues au fleuve laissée providentiellement ouverte, dans le désarroi général causé par la grande fête. Autrement, l'armée aurait été bloquée dans le lit du fleuve, comme dans une trappe, et détruite. Enfin retentit le cri soudain de la conquête et de la capture : « Babylone est tombée, est tombée ! » et ses principaux dieux, Bel, Nébo et Mérodach, sont pour toujours discrédités. ( 21 : 9 ; 46 : 1-2). L'authenticité absolue de la prédiction est pleinement attestée par l'histoire de la chute de Babylone. Elle s'accomplit comme elle avait été prophétisée. L'avenir de Babylone fut également prédit. « Elle ne sera jamais habitée ; elle ne sera plus jamais peuplée. L'Arabe n'y dressera plus sa tente, et les bergers d'y parqueront plus leur troupeaux. Les animaux du désert y prendront leur gîte ; les hiboux rempliront ses maisons, les autruches en feront leur demeure et les boucs y sauteront. Les chacals hurleront dans ses palais, et les chiens sauvages dans ses maisons de plaisance. » (13 : 19, 22). Ceci dépeint exactement l'état d'indescriptible désolation de Babylone. Aucun être humain n'habite sur l'emplacement de l'antique cité. Le Bédouin, pendant qu'il paît ses troupeaux dans ses alentours, en regarde les ruines avec un effroi superstitieux. Les tentes arabes sont nombreuses dans les plaines chaldéennes, mais pas une seule n'est dressée dans les ruines de Babylone. D'autres villes anciennes ont disparu, mais presque toujours, il reste, pour marquer le site, un village, un groupe de huttes ou une bergerie. Seule, Babylone fait exception et connaît l'absolue solitude. Au quatorzième siècle, Maundeville écrivait : « C'est le désert plein de dragons et de grands serpents ». Ainsi en est-il encore aujourd'hui. Les hiboux sortent des maigres buissons, les lions font leurs antres dans les anciennes demeures ensevelies, les chacals hideux se glissent furtivement entre les ondulations du terrain. Celui-ci est couvert de monticules informes et le pied s'enfonce dans une poussière molle, faite de toute sorte de détritus ; et ainsi s'accomplissent ces prédictions « Babylone sera un monceau de ruines ». (Jérémie 51 37). « Descends, et assieds-toi dans la poussière, vierge, fille de Babylone ! » (Esaïe 47 : 1). Les richesses de la cité semblaient défier tous les pillages, en accord avec cette parole : « Tous ceux qui la pilleront seront rassasiés ». (Jérémie 50 - 10). « Ses villes seront ravagées, la terre est aride et déserte ; c'est un pays où personne n'habite, où ne passe aucun homme. » (Jér. 51 : 43). Au temps de sa gloire, le pays qui entourait la grande ville avait été drainé et irrigué au prix d'une dépense énorme, jusqu'à ce que sa fertilité devint incomparable. Maintenant, après des siècles d'abandon, il est retombé dans sa première condition, « une steppe sans végétation, un marais puant » ; un vaste désert aride, où rien, sauf, parfois, une tente noire de Bédouin ou un chameau errant, ne vient révéler l'existence de quelque être vivant.

ANALYSE: Le Livre d'Esaïe peut se diviser en trois parties. La première et la troisième sont d'une composition poétique des plus magnifiques. Ces deux parties sont, pour ainsi dire, enchaînées l'une à l'autre par la seconde partie qui est historique et presque entièrement écrite en prose. Deux chapitres se relient avec la première partie du livre et racontent l'histoire de l'invasion assyrienne et ses résultats. Deux autres chapitres se relient à la troisième partie du livre et parlent de la maladie d'Ézéchias, de sa guérison et de l'incident des ambassadeurs babyloniens. PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRES 1 À 35 1. Chapitre 1 à 12. Reproches 2.

Chapitres

13

à

23.

principalement

Jugements

sur

adressés les

à

nations

Juda

et

hostiles

à

Jérusalem. à

Juda :

La

gloire

Babylone,

à

venir, la

chap.

Syrie,

11

et

l'Égypte,

12. Tyr.

3. Chapitres 24 à 35. Jugements sur le monde, sur Samarie et sur Juda. Ses péchés qui attirent le jugement. L'invasion assyrienne et la destruction de Jérusalem. La gloire à venir, chap. 35. DEUXIÈME PARTIE. CHAPITRE 36 À 39 1. Chapitres 36 et 37. L'invasion assyrienne et ses résultats. (Étroitement liée à la première partie). 2. Chapitres 38 à 39. La maladie et la guérison d'Ézéchias. Les ambassadeurs babyloniens. La captivité babylonienne prédite. (Étroitement liée à la troisième partie). TROISIÈME PARTIE. CHAPITRE 40 À 66 1. Chapitres 40 à 48. Consolation. Antithèse de Jéhova et des idoles, d'Israël et des nations. Cette partie se termine avec le glas du jugement. « Il n'y a pas de paix pour le méchant ». dit l'Éternel. 2. Chapitres 49 à 57. Le Serviteur de Jéhova. Antithèse entre les hypocrites et les fidèles : entre le péché et la douleur du présent et la sainteté et la félicité de l'avenir. Cette partie se termine par une note encore plus sévère de jugement. (66 : 24). LA CROIX AU CENTRE. - Les vingt-sept chapitres de la troisième partie constituent un poème messianique grandiose, subdivisé en trois livres. Chaque livre consiste en trois sections de trois chapitres chacune, correspondant à peu près aux divisions de nos versions modernes. Le chapitre 53 (avec les trois derniers versets du 52), est le chapitre du milieu de la partie centrale de ce grand poème prophétique, le coeur des écrits prophétiques de l'Ancien Testament. Et le verset central de ce chapitre central contient, comme un écrin contient un joyau, la vérité centrale de l'Évangile : Il était blessé pour nos péchés, Brisé pour nos iniquités ; Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur Lui, Et c'est par ses meurtrissures que nous avons la guérison. L'UNITÉ D'ESAÏE. - Un résumé du livre d'Esaïe serait incomplet sans une allusion à la question soulevée depuis quelques années quant à la dualité ou à la pluralité des auteurs. On demande : « Quelle différence cela peut-il faire, que la prophétie soit l'oeuvre d'un seul homme, ou de deux, ou de vingt ? » - Superficiellement, en effet, la différence est nulle, à la condition, toutefois, que son inspiration soit établie. Si nous sommes certains que l'Esprit de Dieu parle, le canal humain importe peu. Mais c'est justement parce que cette question d'inspiration est doublement en cause, que nous sentons que la question est importante. 1. Tout d'abord, la négation de l'unité d'Esaïe a sa racine dans le refus de reconnaître la valeur surnaturelle des prédictions prophétiques. 2. En second lieu, maintenir la négation de son unité affaiblit l'autorité du Nouveau-Testament. En considérant cette question, nous écarterons pour le moment la division du livre en trois parties, et parlerons d'Esaïe 1 (chapitres 1 à 39), et d'Esaïe Il (chapitres 40 à 46). Le premier aurait été écrit par Esaïe, fils d'Amos ; le dernier, aurait pour auteur quelque grand prophète inconnu, du temps de la captivité babylonienne. LA LANGUE. - Une prétendue différence de langage est la première raison qu'on donne pour justifier les doutes sur l'unité du livre. Mais, d'après les grands hébraïsants presque sans exception, il est prouvé qu'il n'existe aucune nécessité linguistique qu'il y ait deux ou plusieurs auteurs. En vérité, la ressemblance de style entre Esaïe I et Il, nous dit-on, est plus prononcée qu'entre chacun d'eux et les autres livres de l'Ancien Testament. La similarité entre les deux parties du livre est si frappante que certaines personnes, tout en penchant vers la théorie des deux auteurs, en sont venues à croire que le second Esaïe a imité le style du premier ! Lorsque nous considérons la longue période pendant laquelle Esaïe lui-même nous dit qu'il posséda le don prophétique (depuis les jours d'Osias à ceux d'Ézéchias, probablement soixante ans), et les sujets très variés sur lesquels il écrivit, il est plus que raisonnable d'admettre n'importe quelle différence de style. « Le second Esaïe emploie des mots connus seulement du premier Esaïe, et dont la signification était tombée en désuétude au temps de Jérémie. Le second Esaïe se montre, d'ailleurs, maître d'un vocabulaire technique et scientifique que seul le premier Esaïe partageait avec lui » (1). Le professeur Birk, en étudiant les mots qui se trouvent dans Esaïe I et Il et nulle autre part dans, les anciens prophètes, en trouve des exemples si nombreux qu'il en limite la liste à ceux qui commencent avec la première lettre de l'alphabet hébreu - la lettre aleph. - Il en cite quarante. LES PRÉDICTIONS. - La raison que l'on donne pour nier l'unité du livre d'Esaïe, est plus qu'une question de langue ; elle a sa source dans le caractère surnaturel des prédictions, caractère qu'on ne veut pas admettre. « Écartez cette pierre d'achoppement : le fait de la prophétie, et tout est en faveur de son authenticité. » (Dr Payne Smith). Que le prophète ait prédit la chute de Babylone, lorsqu'elle n'était pas même encore une grande puissance mondiale, et que l'Assyrie était alors l'ennemi redouté de la nation juive ; qu'il ait prédit la délivrance de la captivité avant que le peuple ait été emmené captif ; qu'il est prévu que la délivrance viendrait des Médo-Perses lorsque ces deux nations étaient encore séparées et insignifiantes ; qu'il ait appelé le libérateur par son nom Cyrus - plus de cent ans avant sa naissance, - ces choses ne sont des pierres d'achoppement que pour ceux qui ne voient dans la prophétie que l'intuition d'un homme sage qui ne possède que l'intelligence de son temps. Mais pour le croyant fervent, c'est une confirmation de sa foi en un Dieu tout-puissant qui a vraiment inspiré ses prophètes par le Saint-Esprit. Dans Esaïe II, Dieu Lui-même, par son prophète, en appelle à l'accomplissement des premières prédictions pour attester la réalisation des dernières. (Esaïe 48 : 3, 5). Cette preuve n'aurait aucune raison d'être, si ces premières prédictions n'existaient pas. Parmi celles d'Esaïe 1, étaient l'invasion et la destruction de Samarie par Sanchérib, sa menace d'invasion, la délivrance de Jérusalem et la prolongation de la vie d'Ézéchias. Et maintenant, Dieu en appelle à son peuple d'Israël pour qu'il soit son témoin dans l'accomplissement des prophéties des chapitres 40 à 46. (Voyez 43 : 9-10). Il défie les idoles, les dieux des nations, de prouver leur droit à un culte, en prédisant les événements à venir. ( 41 : 23 ; 42 : 7-9). La mention de Cyrus par son nom est expressément déclarée être un miracle, en vue de montrer au monde entier, de l'est à l'ouest, que Jéhova seul est Dieu. (45: 4-6). C'est là exactement l'effet qui fut produit sur le grand conquérant lui-même et sur le peuple d'Israël. Josèphe nous dit que ce fut la lecture de la prophétie d'Esaïe le concernant, qui amena Cyrus à publier le décret suivant : « Ainsi parle Cyrus, roi de Perse : L'Éternel, le Dieu des cieux, m'a donné tous les royaumes de la terre et il m'a commandé de lui bâtir une maison à Jérusalem ». (2 Chron. 36 : 23). Si la prophétie avait été écrite quelques années seulement auparavant à Babylone, lorsque son nom était bien connu, et par un contemporain, est-il admissible qu'elle eût impressionné le grand conquérant, au point de lui faire prendre une pareille décision ?

Nous avons déjà parlé de l'effet de la prophétie d'Esaïe sur les Juifs. Quand ils allèrent à Babylone, ce fut avec ce qui apparaissait comme une tendance indéracinable à l'idolâtrie. Ils en revinrent ce qu'ils sont restés jusqu'à aujourd'hui : la plus monothéiste des nations. Aucun peuple ne peut subir un pareil changement sans avoir acquis une conviction inébranlable. Et cette conviction a été acquise à mesure qu'ils constataient, graduellement, la réalisation des prophéties d'Esaïe, à la lettre et concluaient que Dieu avait connu d'avance les événements et les avait déclarés dès le commencement (41 : 21) ; ainsi le coeur de la nation se détourna pour toujours des idoles pour reconnaître comme seul Dieu le Saint d'Israël. L'HISTOIRE. - L'histoire attribue uniformément la seconde partie du livre à Esaïe. Historiquement, il n'a jamais existé sous une forme séparée. La conjonction des deux parties a certainement été hors de contestation dès les jours d'Esdras. Si la seconde partie avait été écrite par un contemporain, ou par un prophète de l'époque immédiatement précédente, Esdras en aurait eu connaissance. Accuser Esdras d'insouciance ou de fausseté serait contraire à tout ce que nous savons de son caractère. La traduction des Septante, faite 280 ans avant Jésus-Christ, contient le livre entier sous le titre de Livre d'Esaïe. Le livre apocryphe de l'Ecclésiastique (200 ans avant Jésus-Christ) dit : « Il (Esaïe) vit par un bon esprit ce qui viendrait à passer et il consola ceux qui pleuraient à Sion ; il leur montra les choses à venir et secrètes ». En face du témoignage universel de l'Histoire, l'obligation de fournir des preuves repose sur ceux qui nient l'origine « Esaïnique » de la seconde partie. « Les règles de la critique ordinaire nous demandent d'accepter Esaïe comme auteur unique jusqu'à ce qu'on nous donne des preuves suffisantes du contraire. » (Sir Edward Strachey). LE NOUVEAU TESTAMENT. - Le témoignage du Nouveau Testament est explicite et plus que suffisant. Esaïe est appelé par son nom comme auteur de cette prophétie, vingt-et-une fois. Dix se rapportent à des passages contenus dans la première partie de la prophétie, et onze à des citations de la seconde. D'après Wescott et Hort, le livre entier d'Esaïe est cité ou mentionné plus de 210 fois ; les chapitres 40-46, plus de 100 fois. Pour les écrivains du Nouveau Testament, le livre contient « les paroles du prophète Esaïe, qui parla par le Saint-Esprit ». Matthieu déclare que l'écrivain du chapitre 42 était Esaïe (Matth. 12 : 17, 18). Luc assure que le chapitre 53 fut écrit par Esaïe (Actes 8 : 28-35), ainsi que le chapitre 66. Jean, dans le même paragraphe, attribue à ce prophète les chapitres 53 et 65. ( Rom. 10 : 16-20). UNITÉ DE PLAN ET DE BUT. - L'unité de pensée et de but qui distingue ce recueil est un témoignage définitif à l'unité d'auteur. Le professeur Margoliouth, citant Aristote, nous dit qu'une oeuvre d'art doit être construite de façon à ce que la suppression de l'une de ses parties cause la chute de l'oeuvre tout entière. Il ajoute que si cette règle est appliquée à Esaïe, nous serons disposés à trouver brillamment prouvée l'unité des travaux attribués à ce prophète. Il a été impossible à ceux qui voudraient diviser Esaïe en deux parties de s'en tenir logiquement à une date antérieure pour Esaïe I et à une date plus récente ou babylonienne pour Esaïe II. La chute de Babylone est prédite dans Esaïe 13 et 14 ; il a donc fallu admettre que ces chapitres dataient, eux aussi, d'une époque plus récente. La forme d'idolâtrie dont la nation juive est accusée au chapitre 57, comme celle qui est décrite dans la première partie du livre, est particulière à Israël, dans son propre pays, avant la Captivité. Le cadre de ce chapitre est également celui de la Palestine : les hautes montagnes, les lits rocailleux des torrents, les pierres polies des ruisseaux, sont des traits étrangers aux plaines d'alluvion de Babylone, et une date antérieure doit être, pour les besoins de cette argumentation, assignée à ces passages et à d'autres d'Esaïe II. Ces procédés réduisent les deux parties de cette magnifique prophétie à une oeuvre de rapiéçage littéraire. D'aucuns prétendent que le livre d'Esaïe est une collection d'auteurs divers, réunis pour la commodité du lecteur. Mais dans le cas parallèle des petits Prophètes, leur nom précède toujours soigneusement leurs écrits, même pour ceux qui n'ont composé qu'un seul chapitre. L'unité de pensée et de style est un argument considérable contre la pluralité des auteurs, et l'éclat et la puissance du langage du prophète rend la supposition qu'il n'aurait pas été connu, même de nom, tout à fait invraisemblable. C'était la coutume des prophètes hébreux de donner leur nom au commencement de leurs écrits, et Esaïe ne fait pas exception à cette règle (voyez chap.1: 1). Il est évident, de par l'énumération des quatre rois sous le règne desquels il a vécu, que ce verset n'est pas la préface de la première partie ou d'une fraction quelconque du livre. Il est certain que ce verset est comme le sceau de l'auteur apposé au volume entier. On aura observé qu'en étudiant le livre d'Esaïe, nous avons suivi une ligne de pensée ininterrompue et que nos références ont été prises dans toutes les parties du recueil. La vision d'Esaïe dans le Temple, quand il reçut son appel à la vocation de prophète, forme une introduction appropriée à la prophétie entière. Nous avons vu comment l'influence de cette vision se distingue tout au travers, dans l'impression qu'il reçut de la sainteté et de la majesté de Dieu, gravant le nom du Saint d'Israël sur toutes ses prophéties, comme s'il avait pressenti les difficultés qui sont maintenant devant nous. L'influence de cette vision se remarque encore dans l'universalité du plan divin envers le monde entier, telle qu'elle apparaît à travers tout ce livre. Par dessus tout, l'unité du livre peut être observée dans la figure centrale, la personne du Messie, dans son oeuvre glorieuse de Rédemption, puis dans son règne universel de Justice, de Salut et de Jugement. La Paix, conséquence de la Justice, la puissance et la majesté de Dieu dans la création, en contraste avec les idoles, oeuvres de mains humaines, sont des sujets qui complètent les grands thèmes du prophète Esaïe. On les trouve, dans une harmonie ininterrompue, d'un bout à l'autre du volume qu'il a écrit.

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V. CHRIST DANS LES PROPHÈTES « Le témoignage de Jésus est l'Esprit de la prophétie. » Apoc. 19 : 10. III. JÉRÉMIE Dieu choisit, pour son oeuvre, des instruments imprévus. Il fit choix du timide et tremblant Jérémie pour ce qui paraissait une mission vouée à l'insuccès, par ces mots : « Ne dis pas : je ne suis qu'un enfant. Car tu iras vers tous ceux auprès de qui je t'enverrai et tu diras tout ce que je t'ordonnerai. Ne les crains point, car je suis avec toi pour te délivrer ». (Jér. 1 : 7-9). Et

Jérémie se montra digne de cette confiance. Quoique son coeur fût brisé par les dures menaces qu'il eut à prononcer et par l'entêtement du peuple à les rejeter ; quoique, souvent, il criât sa plainte à Dieu et allât même jusqu'à dire qu'il ne parlerait plus en son Nom, cependant, nous ne le voyons jamais en dehors du chemin du devoir. Mis en prison, à maintes reprises, descendu par des cordes dans une citerne boueuse - raillé, méprisé (20 : 7), « un homme de dispute et de querelle dans tout le pays » (15 : 10), accusé de trahison envers son peuple (38 : 4), contredit par les prophètes (23 : 28), en face d'un peuple en colère qui en voulait à sa vie ; emmené contre son gré, par ses compagnons, en Égypte (43 : 1-7) - dans toutes ces épreuves, Jérémie persévéra à délivrer son message avec une fidélité inébranlable pendant plus de quarante ans. Il prophétisa dix-huit ans sous le règne de Josias ; puis, sous celui de quatre rois de Juda, jusqu'après la prise de Jérusalem et la fin du royaume. Il vivait donc environ cent ans plus tard que le prophète Esaïe. Il habitait le village d'Anathoth, à quelques milles au nord de Jérusalem, et il était prêtre de naissance. Il est possible, quoique non certain, que son père, Hilkija, fut le grand Sacrificateur qui découvrit le Livre de la Loi dans le Temple, sous le règne de Josias. En tous cas, cette découverte eut un effet aussi marqué sur le ministère du jeune prophète, que sur la conduite du jeune roi. Sans doute Jérémie fortifia la décision de Josias dans l'accomplissement de son oeuvre de réforme et contre l'alliance égyptienne. Quoique Jérémie eût beaucoup d'ennemis, Dieu lui donna de véritables amis, depuis le roi Josias jusqu'à EbedMélec, l'Éthiopien qui le délivra de la prison. SON COURAGE. - La hardiesse de Jérémie, en face du danger, est particulièrement évidente au chap. 26, où le Seigneur l'envoie délivrer son message dans le parvis du Temple et l'adjure de n'en pas retrancher un seul mot. Le peuple et les prêtres devinrent si furieux qu'ils le saisirent en disant : « Tu mourras ! ». « Pour moi », répliqua le prophète, « je suis entre vos mains ; traitez-moi comme il vous semblera bon et juste. Seulement, sachez que si vous me faites mourir, vous vous chargez du sang innocent, vous, cette ville et ses habitants ; car l'Éternel m'a véritablement envoyé vers vous pour prononcer à vos oreilles toutes ces paroles ». TROIS GRANDS ÉVÉNEMENTS. - Il y a trois grands événements dans la vie de ce prophète : 1) La bataille de Méguiddo, entre Juda et Pharaon Nécho, où le bon roi Josias fut tué ; il fut profondément regretté par son peuple ; Jérémie composa une Lamentation à son sujet. 2) La bataille de Carkémis, près du même endroit, quatre ans plus tard, sous le règne de Jéhojakim, qui était devenu vassal de l'Égypte. Dans cette bataille, les Égyptiens furent complètement défaits par les forces babyloniennes sous Nébuchadnetzar, et cette défaite fut suivie par la déportation des Juifs à Babylone. 3) Le troisième grand événement fut la prise de Jérusalem par Nébuchadnetzar, la destruction de la ville et du temple, et l'exil de la plus grande partie du reste du peuple à Babylone. Ce fut dans des temps aussi troublés que. Jérémie vécut. La vie de la nation, depuis les jours de Manassé, le grand-père de Josias, était extrêmement corrompue. Les réformes de Josias semblaient n'avoir atteint que la surface des choses, et cela, même temporairement ; après sa mort, le peuple retomba dans les pires formes de l'idolâtrie et dans toutes sortes d'injustices. La mission de Jérémie avait pour but de les ramener à leur Dieu. Pendant le règne de Josias il

commença à prophétiser l'épouvantable calamité qui les menaçait du côté du nord s'ils ne se repentaient pas. Le salut de Juda était encore possible, mais, chaque année, sa culpabilité devenait plus grave et sa perte plus certaine. L'Éternel suscita Nébuchadnetzar pour exécuter son jugement sur Juda. Il lui donna un pouvoir universel et l'appela même « mon serviteur ». C'était parce que Dieu avait révélé ceci à Jérémie que nous le voyons recommander la soumission à Nébuchadnetzar, et c'est pour cela que son peuple l'accusa de trahison. Après la destruction de Jérusalem, Jérémie eut à choisir entre aller à Babylone ou demeurer avec la petite minorité encore dans le pays. Suivirent les jours d'obscurité. Jérémie exhorta le peuple à obéir à la voix de l'Éternel, à rester dans le pays, à ne pas fuir en Égypte. Mais ils refusèrent d'obéir et emmenèrent de force Jérémie avec eux en Égypte où, d'après la tradition, il mourut lapidé. LA FABRICATION DES BRIQUES EN ÉGYPTE. - Lorsque Johanan et le chef des capitaines refusèrent d'obéir à la voix de l'Éternel par Jérémie et s'entêtèrent à aller en Égypte avec le reste de Juda - hommes, femmes et enfants, y compris les filles du roi, - ils arrivèrent à Tachpanès. Sur l'ordre de l'Éternel, Jérémie prit de grandes pierres et les cacha dans l'argile du four à briques, qui était à l'entrée de la maison de Pharaon, et prophétisa que sur ces pierres, Nébuchadnetzar placerait un jour son trône et déploierait son pavillon royal. Le Dr Flinders Petrie a découvert « le palais de la fille du Juif » à Tachpanès. Cette ville semble avoir été une vieille forteresse sur la frontière syrienne, gardant la route d'Égypte et servant évidemment de refuge continuel aux Juifs. Devant le fort, on voit une grande plateforme, ou pavé en briques, pour des travaux extérieurs tels que le chargement des marchandises, l'établissement des tentes, etc., exactement ce qu'on appelle aujourd'hui une mastaba. Le Dr Petrie dit - « Jérémie parle de la « tuilerie » (v. S.) qui est à l'entrée de la maison de Pharaon à Tachpanès ; ce passage, qui est toujours resté inexpliqué et d'une difficulté insurmontable aux traducteurs jusqu'ici, est la description exacte de la mastaba que j'ai trouvée, et c'est bien là l'endroit le plus vraisemblable où Nébucadnetsar a pu vouloir planter sa tente royale, comme le dit Jérémie ». (1). LE COEUR. - « Jérémie fut, de tous les prophètes de l'Ancien Testament, le suprême messager de Dieu au coeur humain. En temps et hors de temps, toute sa vie il fit le siège du coeur de ses auditeurs. « Le remède à toutes vos famines », leur criait-il, « à toutes vos pestes, à toutes vos défaites, à toutes vos captivités - la cause et le remède de tout cela est dans votre propre coeur : dans le coeur de chaque habitant de Jérusalem et de chaque captif à Babylone ». (2). C'est à Jérémie que fut confiée la tâche ingrate d'essayer à la onzième heure de ramener le peuple. Il prophétisa les soixante-dix ans de servitude des Juifs à Babylone, les suppliant de se résigner à vivre dans cette ville et à racheter sa paix. Il prophétisa avec une égale assurance la restauration de son peuple et l'inaltérable amour de Dieu à son égard. Au moment du siège de Jérusalem, et du fond de sa prison, Jérémie, sur l'ordre de l'Éternel, acheta un champ de son cousin Hananéel, comme preuve qu'Israël reviendrait dans sa patrie. PRÉDICTION. - Les chapitres 1 et 2 font un tableau de l'avenir de Babylone. Ceux qui nient le miracle de la prédiction prophétique nient, pour la même raison, que ces chapitres aient été écrits par Jérémie. Ils voient en eux l'oeuvre d'un disciple du prophète et habitué à sa phraséologie, oeuvre écrite, prétendent-ils, peu avant la chute de Babylone. Pour combattre

cette théorie, nous avons les deux faits suivants : 1) Même ceux qui nient que Jérémie soit l'auteur, admettent que le style de ces deux chapitres présente tous les caractéristiques du style original de ce prophète. 2) Ces deux chapitres, en particulier, portent une marque authentique, plus personnelle que n'importe quelle autre portion du livre ; le chapitre 50 commence ainsi : « La parole que l'Éternel prononça sur Babylone par Jérémie, le prophète », et le chapitre 51 se termine par ces mots : « Jusqu'ici sont les paroles de Jérémie ». Or, suspecter l'identité de l'auteur, c'est suspecter la valeur morale de ces chapitres. 3) Le fait de placer la prophétie au temps où la prise de Babylone par Cyrus était prévue, n'annule pas le miracle de la prédiction, car un grand nombre des détails qu'elle contient ne s'accomplirent que cinq siècles plus tard. Au moment de la conquête, les murs ne furent pas renversés ; ni le semeur, ni le moissonneur ne furent retranchés de Babylone ; la ville ne fut pas évacuée par sa population ; et la désolation extrême décrite dans ces deux chapitres ne se réalisa pas alors, mais seulement longtemps après, et à la lettre. SACRIFICES. - Dans Jérémie 7 : 22, 23, nous lisons : « Je n'ai point parlé avec vos pères et je ne leur ai donné aucun ordre, le jour où je les ai fait sortir du pays d'Égypte, au sujet des holocaustes et des sacrifices ; mais voici l'ordre que je leur ai donné : « Écoutez ma voix ». Ces paroles ne sont pas en opposition avec l'histoire, telle qu'elle nous est rapportée dans le Pentateuque, ni une preuve, comme quelques-uns le prétendent, que le « Code lévitique » n'existait pas aux jours de Jérémie. Cette phrase est une façon de parler, dont on trouve de fréquents exemples dans l'Ancien et le Nouveau Testament comme les savants l'ont fait remarquer à maintes reprises. Cette forme littéraire consiste grammaticalement en ceci : une négation, suivie généralement, quoique pas toujours, par une particule adversative, le plus souvent la conjonction « mais », cesse fréquemment d'être une négation et devient une forme de comparaison. Par exemple : « Car j'aime la piété et non les sacrifices, et la connaissance de Dieu plus que les holocaustes ». (Osée 6 : 6). « Ce n'est pas vous qui m'avez envoyé ici, mais Dieu. » (Genèse 45 : 8). Ces paroles de Joseph ne contredisent en aucune façon le fait historique que c'étaient ses frères qui l'avaient envoyé. « Ce n'est pas contre nous que vous murmurez, mais c'est contre l'Éternel. » (Exode 16 : 8). Ceci veut dire plus contre Jéhova que contre Moïse et Aaron. De même, « Ce n'est pas toi qu'ils rejettent, mais c'est moi » (1 Sam. 8 : 7), veut dire seulement que l'injure est faite plus à Jéhova qu'à Samuel. « Préférez mes instructions à l'argent, et la science à l'or le plus précieux » (c'est-à-dire plutôt que) (Prov. 8: 10) ; « Déchirez vos coeurs et non pas vos vêtements ». Dans le Nouveau Testament, cette forme de langage se reproduit continuellement. « Travaillez, non pour la nourriture qui périt, mais pour celle qui subsiste pour la vie éternelle. » (Jean 6: 27). « Ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis, mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont écrits dans les cieux. » (Luc 10 - 20). « La parole que vous entendez n'est pas de moi, mais du Père qui m'a envoyé. » (Jean 14 : 24). (Voyez aussi Matthieu 6 : 19, 20 ; Jean 7 : 16 ; Col. 3 : 2, 22, 23, etc)., etc.) Dans tous ces passages, la négation n'est pas du tout une négation littérale, mais un terme frappant de comparaison. Cette figure n'exclut pas la chose à laquelle s'applique la négation, elle implique seulement la préférence qu'il faut accorder à la chose qui est mise en opposition avec l'autre. (Rév. James Neil).

Le principe même de l'alliance que Dieu fit au Sinaï était l'obéissance. « Si vous obéissez à ma voix et si vous gardez mon alliance, vous serez ma possession. » L'accomplissement de la loi lévitique était une partie de l'obéissance qui formait le principe de l'alliance. UNE IMAGE DE CHRIST. - Jérémie préfigurait véritablement le Christ. On s'étonne à peine que quelques-uns aient pris pour l'Homme de douleurs ce prophète au coeur brisé. (Matth. 16 : 14). Il pleura sur son peuple, comme Jésus (9 : 1). Sa courageuse dénonciation du péché lui valut d'être rejeté et de souffrir, comme ce fut le cas pour le Sauveur. Il se compare lui-même à un agneau que l'on mène à la boucherie. (11 : 19). LE MESSIE. - Jérémie ne nous révèle pas autant qu'Esaïe le Messie promis, mais nous avons des prophéties relatives au Christ dans : la Source d'eau vive (2 : 13), le grand Médecin (8 : 22), le Bon Berger (23 : 4), le Germe juste (23 : 5), David le Roi (30 : 9), le Rédempteur (50 : 34), dans l'Éternel notre Justice (23 : 6). Au temps même où le trône de David était en danger, où la justice et l'équité étaient presque inconnues, les prophètes annoncèrent la venue d'un Roi de la maison de David, d'un Germe juste qui régnerait et prospérerait, exécuterait les jugements et rendrait la justice sur la terre. « En son temps, Juda sera sauvé, Israël aura la sécurité dans sa demeure ; et voici le nom dont on l'appellera : L'ÉTERNEL NOTRE JUSTICE », Jéhova Tsidkenu. En ce nom majestueux, la divinité originelle de notre Sauveur est prédite, comme son humanité, en tant que descendant de David. LA NOUVELLE ALLIANCE. - Dieu dit par son serviteur qu'Il fera une alliance nouvelle avec la Maison d'Israël et avec la Maison de Juda (31 : 31, 37). Dans le Nouveau Testament, ceci est distinctement appliqué aux Juifs de l'avenir (Héb. 8 : 8-13). Christ est le Médiateur de cette meilleure alliance (Hébr. 12: 24). La prophétie nous montre de loin Son jour ; elle comprend non pas les Juifs seulement, mais tous ceux qui le reconnaissent comme leur Sauveur et leur Médiateur. Elle montre la nature spirituelle de son royaume, dans lequel ses lois seront inscrites sur nos esprits afin que nous les connaissions, sur nos coeurs afin que nous les aimions, et Il nous donnera Son Esprit pour nous rendre capables de les pratiquer. RECUL. - La terrible famine du chapitre 14 : 18 peut être interprétée spirituellement comme l'image d'un coeur qui a connu le Sauveur et s'est détourné de Lui. C'est une terre aride. Pas d'eau, pas de pluie, pas d'herbe, pas de verdure. L'Éternel est « comme un étranger dans le pays », comme un héros, incapable de secourir ». Avec quelle intensité ceci décrit le coeur dont le péché et l'incrédulité « limitent le Saint d'Israël » ! Jérémie est le livre des croyants rétrogrades. Il révèle la tendresse du Seigneur et contient sa gracieuse invitation, puis la résolution qu'ils prennent de revenir à Lui. « Revenez, enfants rebelles et je pardonnerai vos infidélités. - Nous voici, nous, allons à toi, car tu es l'Éternel notre Dieu. » (3 : 22). QUESTIONS. - Le livre contient des questions variées dont la réponse ne se trouve que dans l'Évangile de Notre Seigneur Jésus-Christ. « Pourquoi te pardonnerais-je ? » (Jérémie 5: 7. - R. : Eph. 1 : 7.) « Comment te mettrai-je parmi mes enfants ? » (3 - 19. - R. : Jean 1 : 12.) « N'y a-t-il point de baume en Galaad , n'y il point de médecin? » (8 : 22. - R. : Matth. 9 - 12 .) « Un Éthiopien peut-il changer sa peau, et un léopard ses taches ? » 13 : 23 - R. : Actes 8 : 37 et 2 Pierre 3 : 14.) « Que feras-tu sur les rives orgueilleuses du Jourdain ? » - (R : 1 Cor. 15 : 55, 57.) « Où est le troupeau qui t'avait été donné, le troupeau qui faisait ta gloire ? » - (R : Col. 1 : 28 ;

Héb. 13: 17.) TEXTES ÉVANGÉLIQUES. - Ce livre contient également des textes variés qui fournissent des sujets pour des prédications de l'Évangile. « Que diras-tu de ce qu'Il te châtie ? » (13 : 21). « Le coeur est tortueux par-dessus tout, et il est méchant. » (17 : 9). « Fuyez, sauvez votre vie, et soyez comme un misérable dans le désert ! » (48 : 6). « Ma parole n'est-elle pas comme un feu, dit l'Éternel, et comme un marteau qui brise le roc ? » (23 : 29). « Défrichez-vous un champ nouveau ? » (4 : 3). « Son soleil se couche quand il est encore jour. » (15: 9). « Je connais les projets que j'ai formés sur vous, dit l'Éternel, projets de paix et non de malheur. » (29 : 11). « Je t'aime d'un amour éternel ; c'est pourquoi je te réserve ma bonté. » (31 : 3). « Vous me chercherez et vous me trouverez si vous me cherchez de tout votre coeur. » (29 : 13). « Demandez quels sont les anciens sentiers.... et vous trouverez le repos de vos âmes. » (6 : 16). « Ils s'informeront du chemin de Sion, ils tourneront vers elle leurs regards. » (50 : 5). « Mon peuple était un troupeau de brebis perdues... oubliant leur bercail. » (50 : 6). « Le temps de leur visitation. » (8 : 7 à 12). « La moisson est passée, l'été est fini, et nous ne sommes pas sauvés. » (8 : 20). « Rien n'est étonnant de ta part. » (32 : 17). LE CANIF. - Le livre de Jérémie jette une vive lumière sur le sujet de l'inspiration. C'est une étude fructueuse que de prendre du commencement jusqu'à la fin toutes les expressions qui affirment ou sous-entendent que Dieu parla à Jérémie, telles que : « ainsi dit l'Éternel », « la parole de l'Éternel me fut adressée », « l'Éternel dit », etc. Ces expressions reviennent souvent douze fois dans un seul chapitre, et par elles il est évident que Jérémie, sans hésitation, affirme l'inspiration de ses paroles. Au cours de notre lecture, une scène se dessine devant nous. Nous voyons Jérémie en prison. Les chefs ont fait de lui un esclave, afin de n'être plus troublés par la parole de l'Éternel. Dieu lui ordonne de prendre un livre (3) et d'y écrire toutes les paroles que l'Éternel avait prononcées devant lui, depuis les temps de Josias jusqu'à ce jour. Nous pouvons nous représenter le prophète dans sa prison souterraine, mal éclairée, son fidèle ami Baruc à ses côtés, écrivant sous sa dictée toutes les paroles que l'Éternel lui avait dites. « Et Jérémie donna cet ordre à Baruc : « Je suis retenu, et je ne peux pas aller à la maison de l'Éternel. Tu iras toi-même, et tu liras dans le livre que tu as écrit sous ma dictée, les paroles de l'Éternel, aux oreilles du peuple, dans la maison de l'Éternel, le jour du jeûne. » Donc, ce que Baruc tient dans sa main et ce qu'il va lire en présence des princes, des prêtres et du peuple, ce sont les « paroles de l'Éternel ». Le rouleau du livre est long. Il contient toutes les prophéties de Jérémie jusqu'à ce jour. Mais aucune de ces paroles n'est donnée comme sienne. Elles sont celles de Dieu. Mais ce n'est pas tout. Après que Baruc eût lu le rouleau au peuple, il fut mandé par le Conseil

royal qui le pria de le lire de nouveau en sa présence. Les grands chefs de Jérusalem dirent à Baruc : « Dis-nous comment tu as écrit toutes ces paroles sous la dictée de Jérémie ? » Il leur répondit : « Il m'a dicté de sa bouche toutes ces paroles, et je les ai écrites dans ce livre avec de l'encre ». Ils apportent plus tard le livre au roi. Ici, une autre scène se déroule devant nous. Nous ne sommes plus dans un obscur donjon, mais dans le palais d'hiver de Jojakim, au milieu du luxe magnifique d'une cour orientale. Lorsque le monarque eût entendu ou lu trois ou quatre feuilles du livre, il en eut assez. Il prit le rouleau, le coupa en morceaux au moyen d'un canif et le jeta dans le feu du brasier. « C'était sa dernière chance, sa dernière offre de miséricorde : en jetant au feu les fragments du livre, il y jetait symboliquement sa maison royale, sa ville condamnée, le Temple, et tout le peuple du pays. » (Speaker). Il fut ordonné d'arrêter Jérémie et Baruc, et ils auraient sans doute été traités avec férocité, mais « l'Éternel les cacha ». Et maintenant, dans leur réclusion, une autre tâche leur est imposée. L'Éternel commande à Jérémie de prendre un autre rouleau et d'y écrire « toutes les paroles qui étaient dans le premier livre qu'a brûlé Jojakim, roi de Juda ; et beaucoup d'autres semblables y furent ajoutées ». D'autres paroles y furent ajoutées, mais le corps du Livre sacré resta, mot pour mot, le même que la première fois. (4) Les hommes peuvent déchiqueter la Parole de Dieu avec le canif de leur critique. Comme Jojakim, ils peuvent jeter au feu l'espérance de leur salut. Mais « la parole de Dieu demeure éternellement », et c'est par elle que les hommes seront jugés au dernier jour. 1 Pierre 1: 25 ; Jean 12: 48). « MA PAROLE. - UN FEU ». - Les messages sévères que Jérémie avait à délivrer étaient si étrangers à son tempérament de sensitif que ce n'est que par une conviction profonde qu'il fut capable de les prononcer. Comme Job, il déplore le jour où il est né. Il est seul ; la main de l'Éternel est sur lui. Il se plaint d'être quotidiennement un objet de dérision. On lui reproche la Parole de l'Éternel. À cause de Son nom, il subit l'outrage, la moquerie, la malédiction ; on le raille parce qu'il est boiteux. Souffrant de toutes ces choses, est-il vraisemblable que Jérémie aurait continué s'il n'avait pas été certain que l'Éternel l'avait chargé d'une mission ? Comme nous l'avons vu, il se propose de ne plus parler au nom de l'Éternel (20 : 9). « Mais - dit-il - il y a dans mon coeur comme un feu dévorant qui est enfermé dans mes os. Je m'efforce de le contenir, mais je ne le puis. » Avec une telle flamme brûlant en lui, est-il étonnant que la promesse de l'Éternel s'accomplit : « Voici, je veux que ma parole dans ta bouche soit du feu ? » L'Éternel lui avait dit : « Si tu sépares ce qui est précieux de ce qui est vil, tu seras comme ma bouche ». - « J'ai recueilli tes paroles », dit-il à l'Éternel, « et je les ai dévorées. Tes paroles ont fait la joie et l'allégresse de mon coeur. » Dans ses prières à Dieu, Jérémie révèle l'état intérieur et secret de son coeur. Il était par-dessus tout un homme de prière, un homme qui savait ce que c'est que de communier avec Dieu. IV. LAMENTATIONS

LA CITÉ DU GRAND ROI. - « Eh quoi, elle est assise solitaire, cette ville si peuplée ! Elle est semblable à une veuve ! Grande entre les nations, souveraine parmi les États, elle est réduite à la servitude ! » Ainsi éclate la funèbre complainte, de laquelle la plus ancienne tradition juive nous parle en ces termes : « Après la captivité d'Israël et la désolation de Jérusalem, Jérémie s'assit et pleura, et répandit ses lamentations sur Jérusalem ». « En face d'une colline rocheuse, sur le côté occidental de la ville, la légende locale a placé « la Grotte de Jérémie ». Là, dans cette attitude d'immobile douleur que Michel-Ange a immortalisée, le prophète est supposé avoir pleuré sur la chute de sa patrie. » (5) L'aspect désolé de la ville après l'occupation chaldéenne est décrit par Jérémie dans le livre des Lamentations avec toute l'énergie et la précision d'un témoin oculaire. Six cents ans ont passé ; et maintenant, du côté opposé et oriental de la ville, monte une procession d'enfants joyeux qui suivent un humble roi, jusqu'au Mont des Oliviers. Au brusque tournant de la route, on découvre en plein la vue de Jérusalem. Le spectacle de l'altière cité, en ce matin ensoleillé, avec des colonnes de marbre et les toits dorés du temple, remplit le coeur de notre Sauveur d'un tel flot de compassion qu'Il pleure à haute voix : « Si toi aussi, au moins en ce jour qui t'est donné, tu connaissais les choses qui appartiennent à ta paix !... » et ici, la douleur interrompt la phrase, et, lorsqu'Il retrouve la voix, c'est seulement pour ajouter... « Mais maintenant, elles sont cachées à les yeux... Il viendra sur toi des jours où tes ennemis t'environneront de tranchées... et ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre, parce que tu n'as pas connu le temps où tu as été visitée. » (6) Le prophète qui sanglote était une image du Sauveur qui devait pleurer. Le premier prédit la destruction de la ville par les Chaldéens, le second par les Romains. JUGEMENT SUR LE PÉCHÉ. - Tout au travers du livre des Lamentations, Jérémie fait remarquer que le jugement qui est tombé sur la ville est la conséquence du péché. La note dominante est Destruction. Le livre contient cinq Lamentations, correspondant aux cinq chapitres. Chacune revêt la forme acrostiche, chaque vers commençant par une des vingt-deux lettres de l'alphabet hébreu, excepté dans la cinquième Lamentation ; celle-ci, quoique contenant le même nombre de vers, ne conserve pas la forme acrostiche. De plus, dans la troisième Lamentation (l'apogée du poème), chaque lettre initiale est répétée trois fois. Première Lamentation. - Dans la première partie de cette division, le prophète compare la cité à une femme privée de son mari et de ses enfants. Dans la seconde, c'est Sion elle-même qui parle et gémit sur sa misère. Elle reconnaît que son châtiment vient de l'Éternel et elle confesse « qu'Il est juste » et qu'elle s'est rebellée. Dans la Deuxième Lamentation, c'est le prophète qui fait la description remarquable de la ruine de Jérusalem. Dans la Troisième, le prophète se met à la place du peuple et prend sur lui ses misères. Au milieu de son humiliation, il demeure assuré de la fidélité de l'Éternel et de sa compassion persévérante, et il déclare sans hésiter que « ce n'est pas volontiers qu'Il humilie et qu'il afflige les enfants des hommes ». (3 : 33). Quatrième Lamentation. - De nouveau Jérémie décrit le terrible jugement tombé sur Jérusalem.

Cinquième Lamentation. - Le peuple juif parle, se confesse, et demande à Dieu son pardon et sa délivrance. « PAS DE REPOS ». - Dans le premier chapitre, nous avons la description de la désolation, Pas de repos, pas de verdure ; pas de Consolateur (versets 3, 6, 9). Tel est l'état aride de toute âme sans Christ. Sans Christ.

Avec Christ.

Chap. 1 : 3. Pas de repos.

Matth. 11 : 28. Je vous donnerai du repos.

Chap. 1 : 6. Pas de verdure.

Ps. 23 : 2. De verts pâturages.

Chap. 1 : 9. Pas de Consolateur.

Jean 14: 16. Un autre Consolateur.

LE CALVAIRE. - Jérémie pleurant sur la ville nous rappelle notre Sauveur. De plus, plusieurs versets semblent préfigurer le Calvaire. « Vous tous qui passez ici, regardez et voyez s'il est une douleur pareille à ma douleur ! » (1: 12). Et encore : « Tous les passants battent des mains sur toi ; ils sifflent, ils secouent la tête » (2, 15: 16 ; Matth. 27, 39). De nouveau : « Tous tes ennemis ouvrent la bouche contre toi » (2: 16 ; Ps. 22: 13) ; « J'ai beau crier et implorer du secours, il ne laisse pas accès à ma prière » (3 : 8 ; Matth. 27 : 46) ; « Je suis pour tout mon peuple un objet de raillerie, chaque jour l'objet de ses chansons » (3: 14 ; Ps. 69: 12) ; « l'absinthe et le poison » (3 : 19 ; Ps. 69: 21) ; « il présentera la joue à celui qui le frappe, il se rassasiera d'opprobres » (3 : 30 ; Esaïe 50 : 6 ; Ps. 69 : 20). Dans le verset : « Voilà le fruit des péchés de ses prophètes, des iniquités de ses prêtres, qui ont répandu dans son sein le sang des justes », les propres paroles de notre Sauveur nous reviennent à la mémoire : « O Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés » ; puis les paroles de Pierre lorsqu'il accuse les gens de Jérusalem : « Vous avez renié le Saint et le Juste, et vous avez mis à mort le Prince de Vie ». Table des matières Page précédente: ESAÏE (suite) Page suivante: EZÉCHIEL (1) Dix ans de fouilles en Égypte, p. 50-54 (2) Caractères de la Bible, p. 153. Dr Alexandre Whyte. (3) En hébreu, un rouleau de livre. (Segond, trad.). (4) L'Inspiration et l'Authenticité de l'Écriture Sainte, pp. 44-47 Urquhart. (5) Jewish Church (L'Eglise juive), par Stanley.

(6) Voyez Life of Christ (Vie de Christ), par Farrar, vol. Il, p. 122.

Le Christ dans toutes les Écritures

V. CHRIST DANS LES PROPHÈTES « Le témoignage de Jésus est l'Esprit de la prophétie. » Apoc. 19 : 10. V. EZÉCHIEL Le Seigneur avait mis Jérémie comme une colonne de fer dans le pays de Juda. De même, il établit Ezéchiel comme une colonne parmi, ses compatriotes captifs sur les bords du fleuve de Kébar, au pays des Chaldéens, et lui dit qu'il rendrait son front « comme un diamant plus dur que le roc ». (3 : 9). La force caractérise le ministère du prophète, dont le nom signifie « Dieu fortifiera. » Pour un temps, Jérémie et Ezéchiel furent contemporains ; car ce dernier commença à prophétiser dans la cinquième année de la captivité de Jojakim et continua au moins pendant vingt ans (1 : 2 ; 29 : 17). Il reprit la thèse de Jérémie au sujet de l'avenir du peuple et la développa. « UN SANCTUAIRE ». - Comme Jérémie, Ezéchiel était prêtre aussi bien que prophète, et, très vraisemblablement, la trentième année dont il parle dans le premier verset était la trentième année de son âge - l'âge auquel les sacrificateurs entraient dans leurs fonctions sacerdotales. Dieu se retira du Sanctuaire à Jérusalem, et son peuple élu fut désormais représenté par les captifs de Babylone. À ceux-là, Il promit d'être comme « un petit sanctuaire », dans le pays de leur exil, indiquant ainsi qu'Il ne limiterait pas sa gloire à un endroit particulier. Ezéchiel était appelé à être une sorte de sacrificateur en fonction dans ce sanctuaire spirituel, pour son peuple. Ce livre peut se diviser en trois parties : PREMIÈRE PARTIE. - Chapitres 1 à 22. Témoignages de Dieu contre Israël en général et contre Jérusalem en particulier. DEUXIÈME PARTIE. - Chapitre 23 à 32. Jugements prononcés contre les nations environnantes. TROISIÈME PARTIE. - Chapitres 33 à 48. Le sujet d'Israël est repris, et sa restauration et sa bénédiction sont prédites. Ezéchiel lui-même divise sa prophétie en quatorze parties que l'on peut reconnaître à la date qu'Il fixe pour chacune. Le but principal de son message semble être de consoler les exilés dans leur désolation, de les fortifier contre l'idolâtrie dont ils étaient entourés et de leur inspirer du courage par la perspective de ce que l'avenir leur réservait, s'ils se tournaient sincèrement

vers leur Dieu. La richesse des images qu'il emploie donne à ses prophéties une étrange beauté. Brillamment colorées, elles palpitent de vie et d'action, et, pour cette raison même, sont plus difficiles à comprendre. Mais avec l'assurance que « tout ce qui a été écrit, l'a été pour notre instruction », nous pouvons compter sur le Saint-Esprit pour qu'il révèle leur signification à notre intelligence. VISION DES CHÉRUBINS. - Ezéchiel fut un homme entièrement livré au service de Dieu. Pour l'y préparer, l'Éternel lui accorde une double vision. Dans celle des Chérubins, Ezéchiel vit quatre animaux qui étaient, d'une façon absolue, à la disposition de l'Éternel. « Ils allaient où l'Esprit les poussait à aller, et ils ne se tournaient point dans leur marche (1 : 12). » C'est une telle attitude de loyauté que le Seigneur exigeait de son prophète, et qu'Il exige de nous. Le lion : l'animal le plus fort ; le boeuf : le plus endurant ; l'aigle : qui vole le plus haut ; le dernier, avec une face d'homme, fait à l'image de Dieu - ces quatre êtres nous présentent les formes les plus élevées de la vie naturelle, Ces quatre créatures vivantes, avec leurs ailes et leurs roues pleines d'yeux, se mouvant avec la symétrie d'un seul organisme et la rapidité de l'éclair au milieu d' « une gerbe de feu », nous donnent une idée de la volonté divine parfaitement exécutée, telle que ses saints pourront l'accomplir lorsqu'ils le verront comme Il est, et telles qu'ils devraient essayer de l'accomplir ici-bas. VISION DE L'ÉTERNEL. - Nous n'avons pas longtemps à chercher pour trouver Christ dans Ezéchiel. Le prophète le contemple en vision, déjà au premier chapitre. Car sûrement, « l'Homme » sur le trône ne peut être que le Fils unique, le représentant du Dieu invisible. Nous devons reconnaître, dans cette vision, la prophétie de la sainte Incarnation. Les détails de la vision contemplée par le captif des bords du Kébar correspondent minutieusement à ceux de la vision du captif de l'île appelée Patmos. On peut trouver plus de quatre-vingt points de contact entre les deux livres. Comme il n'y a aucun doute au sujet du personnage désigné par Jean dans l'Apocalypse, nous ne pouvons faire autrement que de reconnaître dans la vision d'Ezéchiel, la gloire de Dieu dans la personne de notre Seigneur Jésus-Christ. Ezéchiel vit un trône « comme une pierre de saphir et sur ce trône comme une figure d'homme ». Jean vit « un trône, et sur ce trône, quelqu'un était assis ». Tous deux virent l'arc-en-ciel, le gage de l'alliance ; tous deux virent le terrible « cristal » de la pureté de la présence de Dieu, que rien ne peut égaler. À Ezéchiel, il apparut comme un firmament, à Jean comme une mer de verre. Tous deux eurent une vision de lampes qui brûlaient du feu de l'Esprit de Dieu ; puis des quatre animaux vivants dont les ailes faisaient un bruit pareil à celui des grosses eaux (Ezéch, 1 : 24 ; Apoc. 19 : 4, 6). À chacun d'eux fut donné par Celui qui était entouré par l'arc-en-ciel, le rouleau d'un livre qu'il devait manger avant de partir et de prophétiser (Ezéch. 1 : 28 ; 2: 8-10 ; 3 : 1-4 ; Apoc. 10 : 1, 2, 8, 11). « C'était », dit Ezéchiel, « une image de la gloire de l'Éternel. » (1 : 28). Lorsqu'il nous est parlé de la « gloire de l'Éternel » dans ce livre, il s'agit de la présence visible de Dieu, manifestée dans le Fils éternel qui, dans la plénitude du temps, « a été fait chair et a habité parmi nous ; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme celle du Fils unique de Dieu ».

La vision du Christ sur la Croix - portant nos péchés - nous apporte le salut. La vision du Christ sur le trône - nous baptisant du Saint-Esprit - nous rend libres pour le service. Ezéchiel dit que l'Esprit entra en lui et qu'alors il l'entendit lui parler. La personnalité du Saint-Esprit trouve fréquemment à s'exprimer dans ce livre. L'HOMME A LA DISPOSITION DE DIEU. - L'Éternel envoya Ezéchiel comme prophète. Que le peuple l'acceptât ou le rejetât, il ne pouvait faire autrement que de reconnaître qu' « il avait prophétisé au milieu de lui ». Souvent, nous trouvons cette phrase : « la main du Seigneur fut sur moi », et ces mots : « et l'Esprit m'enleva ». Et nous, comme ouvriers de Dieu, savons-nous ce que c'est que d'avoir la main du Seigneur sur nous, si fortement que, l'Esprit peut nous prendre et nous diriger à son gré ? Ezéchiel était un prophète fidèle et obéissant ; il parlait lorsque le Seigneur ouvrait sa bouche et savait rester muet lorsque le Seigneur la fermait ; par conséquent, « il savait que c'était la parole de l'Éternel ». Ezéchiel fut envoyé à son propre peuple. Il est peut-être plus facile à certains d'aller comme missionnaires aux Indes, en Chine ou en Afrique, que de porter le message du Seigneur à leur propre famille, à leurs amis ou aux membres de leur propre Église ; mais peut-être qu'Il leur dit comme à Ezéchiel : « Tu n'es pas envoyé vers un peuple au langage obscur, parlant une langue inintelligible.... va vers les enfants de ton peuple et tu leur parleras ». (3 : 5, 11). C'était à un peuple bien difficile à manier qu'Ezéchiel était envoyé : il parla aux prophètes, aux anciens, aux bergers, aux princes ; à Jérusalem et au pays d'Israël ; aux principales nations païennes ; à des objets sans âme, os secs, vents, oiseaux sauvages, bêtes, forêts. UNE SENTINELLE. - L'Éternel envoya Ezéchiel comme sentinelle. Il lui dit de ne pas craindre le peuple, mais de l'avertir et que si lui, Ezéchiel, ne remplissait pas son mandat, Il redemanderait le sang du peuple des mains d'Ezéchiel (chapitres 3 et 33). Ces chapitres placent très clairement devant nous notre responsabilité personnelle en ce qui concerne le message divin et le devoir d'avertir les hommes au sujet du péché. Paul était si absolument fidèle à cet égard qu'il pouvait dire : « Je suis net du sang de tous ». (D) (Actes 20 : 26). UN SIGNE. - L'Éternel envoya Ezéchiel comme signe. « Ezéchiel sera pour vous un signe. » (24 : 24 ; 4 : 3 ; 12: 11). La description du siège imaginaire de Jérusalem était naturellement calculée avec soin afin de faire réfléchir le peuple ; car Dieu adapte ses signes aux temps. Dans le British Museum, on peut voir un morceau de tuile qui date de cette époque et sur lequel est dessiné un plan de Babylone. Pour être le signe de Dieu au peuple, Ezéchiel consentit à sacrifier ses intérêts personnels. Il consentit à demeurer dans la position ordonnée par Dieu ; à frapper de la main ou du pied ; à s'avancer dans la plaine ou à s'enfermer dans sa maison ; à sacrifier l'apparence de sa personne physique ; à mesurer sa nourriture, à changer de maison du jour au lendemain. La plus dure épreuve fut celle-ci : Dieu lui enleva « ce qui faisait les délices de ses yeux », et lui défendit de pleurer. Celui qui versa des larmes près du tombeau de Lazare comprend la douleur de nos coeurs humains et ne nous tient pas pour coupables à cet égard. Mais Dieu avait besoin d'Ezéchiel comme signe et Il lui défendit de pleurer sur son chagrin personnel, tandis qu'Il lui ordonna de verser des larmes amères sur les péchés de son peuple. (24 : 15, 16 ;

21 : 6, 7). Le Seigneur ne nous demandera pas pareilles choses extraordinaires ; mais il est certain que le chemin qu'a dû suivre Celui qui fut méprisé et rejeté des hommes ne mène pas vers les satisfactions de la volonté propre, vers les désirs et les ambitions de ce monde. Le Seigneur nous trouve-t-Il aussi dociles dans ses mains qu'Ezéchiel ? Il a besoin de tels instruments. « Je cherche parmi eux un homme qui se tienne à la brèche devant moi en faveur du pays, afin que je ne le détruise pas ; mais je n'en trouve point. » (Chapitres 22 : 30 ; 13.5). LA GLOIRE DE L'ÉTERNEL. - La note dominante du livre d'Ezéchiel est la gloire de l'Éternel, c'est-à-dire la manifestation de Sa présence. La chose se produit douze fois dans les onze premiers chapitres. Puis il y a un long intervalle, et nous ne la retrouvons qu'au quarantetroisième chapitre. La gloire de l'Éternel ayant été contristée, avait quitté le temple de Jérusalem, à cause de l'idolâtrie du peuple, et ce ne fut que dans le nouveau temple et lorsque la ville eût été complètement bouleversée, qu'elle revint y faire sa demeure. Le message était ainsi conçu : « Vous avez profané mon sanctuaire » ; par conséquent « je ferai de toi un désert ». À travers plusieurs chapitres, le prophète, sur l'ordre divin, annonce les jugements qui doivent venir sur le pays à cause des « choses détestables » et des « abominations » que le peuple avait introduites dans le sanctuaire. Dans le huitième chapitre, Ezéchiel est spirituellement transporté du pays des Chaldéens à Jérusalem, et, dans une vision, voit les quatre genres de grave idolâtrie pratiqués dans les parvis de l'Éternel ; le peuple allait jusqu'à adorer le soleil, le visage tourné vers l'est et le dos au sanctuaire. Nous voyons la gloire de l'Éternel graduellement disparaître. Chassée du lieu très saint par le péché d'idolâtrie, elle emplit le parvis de son éclat. Puis elle quitte le seuil et se pose sur les Chérubins, ces êtres qui accomplissaient parfaitement la volonté de Dieu et répondaient à sa puissance. Comme les chérubins s'élevaient de la terre, la gloire de l'Éternel s'arrêta au-dessus de leurs ailes libres et monta avec eux, abandonnant la ville et s'éloignant vers les montagnes. De la même manière, il est possible pour un chrétien de provoquer, de contrister, de limiter, et même d'éteindre le Saint-Esprit, en lui résistant ; ainsi, le coeur devient semblable à un temple ruiné et dépouillé de sa gloire. Il y a plus d'une vie gâchée dont la lumière s'est peu à peu éteinte à cause d'une simple désobéissance - peut-être parce qu'elle a refusé de porter le message du Seigneur. Nous contristons le Saint-Esprit quand nous ne nous donnons pas le temps de communier avec Dieu ; nous le limitons quand nous doutons de sa puissance pour nous purifier, nous garder et nous remplir. Nous le provoquons et nous lui résistons en conservant des idoles dans nos coeurs. Nous l'offensons par notre rébellion, en ne disant pas avec sincérité : « Ta volonté soit faite ». Et si nous persévérons dans cette rébellion, le Saint-Esprit peut s'éteindre. La mondanité est une des principales idoles qui chassent le Saint-Esprit de son temple. Elle sape la vie même de l'Eglise d'aujourd'hui : égoïsme absolu dans les affaires, considération exagérée pour la fortune et la position sociale ; amour de la parade, intimité avec des gens du monde, malgré qu'il nous soit dit que celui qui aime les choses du monde est ennemi de Dieu. Les chrétiens se conforment trop aux usages, aux lectures, à la toilette du monde, au lieu d'être un peuple séparé pour le Seigneur. Le vrai remède à la mondanité est une telle vision du Christ Jésus, que les lumières d'ici-bas pâliront devant sa splendeur. Si nos coeurs sont satisfaits en

Lui, le monde. n'aura pas d'emprise sur nous. Il a dit : « Le Prince de ce monde vient, mais il n'a rien en moi ». Pouvons-nous dire : « Le monde ne nous connaît pas, parce qu'il ne l'a pas connu ? » LES BERGERS. - Le chapitre 34 contient un avertissement aux faux pasteurs qui se nourrissent eux-mêmes mais ne nourrissent pas le troupeau. Il se termine par l'admirable prophétie relative au Christ comme Bon Berger, prophétie que notre Seigneur s'est évidemment appliquée à Lui-même dans le dixième chapitre de Jean. Sa promesse de chercher ses brebis, de les ramener dans leur bercail, s'adresse tout d'abord aux Juifs ; mais Jésus Luimême parle « d'autres brebis » qui ne sont pas de la bergerie juive, mais qui entendront sa voix ; Il promet, aussi que toutes ensemble seront un jour réunies en un seul troupeau, avec un seul Berger. UN COEUR PURIFIÉ. - Le chapitre 36 s'adresse aussi tout d'abord à Israël, et parle du temps de la restauration du peuple choisi de Dieu, lorsqu'il sera rassemblé de tous les pays et ramené dans le sien, puis purifié de toutes ses iniquités, pour devenir le témoin du Seigneur parmi les nations. Mais il contient aussi un merveilleux tableau de l'Évangile et de la puissance du Christ pour purifier et sauver parfaitement. Les versets 16 à 28 démontrent la souillure profonde et universelle par le péché et le jugement de Dieu à cet égard. Ils montrent qu'il n'y a rien en nous, en tant que pécheurs, qui puisse nous valoir la faveur divine ; que le salut qui est en Christ est tout entier un salut de grâce et à l'honneur de Son saint Nom que nous avons profané par nos fautes. La purification du péché est promise, et avec elle nous est aussi promis un coeur nouveau. Il nous donne l'assurance qu'Il ôtera notre coeur de pierre et nous donnera un coeur de chair ; qu'Il mettra, Son Esprit en nous et nous rendra capables de marcher de manière à lui plaire. LES OS SECS. - De nouveau, le chapitre 37 a premièrement, pour objet, les Juifs. « Fils de l'homme, ces ossements, c'est toute la maison d'Israël. » C'est encore une promesse de salut et de restauration du peuple élu. Mais ce passage contient aussi un beau tableau évangélique de la puissance de Dieu pour ressusciter ceux qui sont morts dans leurs fautes et dans leurs péchés. Il correspond avec les paroles de Jésus à Nicodème sur la nécessité de la nouvelle naissance, sur l'action puissante du Saint-Esprit, venant, invisible comme le vent, pour ranimer les morts. Le chapitre se termine sur la promesse renouvelée d'un David à venir qui sera le Berger-Roi du peuple de Dieu. LE JUGEMENT. - Les chapitres 38 et 39 contiennent une description du Jugement que l'Éternel exercera sur Israël par le moyen de Gog et de son armée du Nord. Il est probable qu'il est question ici de la terrible épreuve finale du peuple élu, connue sous le nom de temps de la « détresse de Jacob ». Dans le chapitre 21, le Seigneur dit qu'Il enverra l'épée contre Jérusalem : « J'en ferai une ruine, une ruine, une ruine. Mais cela n'aura lieu qu'à la venue de celui à qui appartiendra le jugement et à qui je le remettrai ». Dans le chapitre 22, après avoir parlé de la dispersion d'Israël, Il dit qu'Il les rassemblera au milieu de Jérusalem, comme on rassemble, dans le creuset, du métal pour le fondre ; ainsi Il rassemblera son peuple pour le fondre au feu de sa colère. Ces terribles épreuves finales seront

suivies par la conversion du peuple Juif et sa restauration dans la faveur divine. LE TEMPLE. - Les neuf derniers chapitres contiennent la vision qu'eut Ezéchiel du Nouveau Temple. Cette vision n'a pas encore été réalisée. Le temple bâti par Zorobabel et, plus tard, celui d'Hérode, étaient loin d'égaler en grandeur et en superficie le Temple à venir dont l'ange donna le plan à Ezéchiel. « Quelle est exactement la signification de cette vision ? Cela est assez difficile à déterminer... La nouvelle distribution du pays d'après les douze tribus, le prince et sa part, puis les faubourgs ; la ville nouvelle et l'emplacement immense du temple - tout porte à croire que cela s'applique à un futur rétablissement d'Israël et à la gloire milléniale. Cette prophétie n'a jamais eu, jusqu'à ce jour, sa réalisation littérale. En spiritualiser le sens, comme quelques-uns le font, en réduisant toutes ses splendeurs et toutes ses espérances à n'être que la prophétie de l'époque chrétienne, c'est se méprendre sur sa véritable portée et rapetisser sa magnifique envergure. Car il n'y a pas de doute que la vision se rapporte à Israël dans l'ère finale et glorieuse où Dieu a promis à ce peuple qu'elle se réaliserait. » (1). Lorsque le temple fut complet, Ezéchiel vit la gloire de l'Éternel y revenant par la porte de l'Orient - la direction, qu'elle avait prise en quittant la ville - et remplissant la maison de l'Éternel. Si nous avons contristé l'Esprit de Dieu au point de l'avoir obligé à sortir de notre coeur, nous devons nous attendre à ce qu'Il revienne par le chemin qu'Il a pris. pour s'en aller. C'est-à-dire que nous devons revenir au point même où nous sommes tombés, nous devons confesser ce péché particulier à Dieu et lui obéir sur ce point, avant que nous puissions espérer son retour. « Le Saint-Esprit que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent. » Dans ce chapitre, nous voyons la gloire revenant définitivement et faisant sa demeure dans le temple, continuant à le remplir. Voilà la condition normale dans laquelle Dieu veut voir chaque chrétien. « Soyez remplis de l'Esprit. » (Éphésiens 5 : 18). LE FLEUVE. - Si nous sommes remplis de l'Esprit, il devra couler de nous vers les autres ; et ceci nous amène à la vision du fleuve (chapitre 47). Quelle que soit l'application prophétique qui doive en être faite à Israël, les leçons spirituelles que nous devons en retirer aujourd'hui sont bien claires. Le Seigneur veut faire découler ses fleuves de bénédictions par le canal de chaque âme rachetée. (Jean 7 : 37, 39). Comme serviteurs de Christ, déversons-nous le SaintEsprit sur les autres. Les fleuves avaient leur source dans le sanctuaire. C'est seulement en la présence de Dieu que nous puisons la capacité d'aller ensuite apporter aux autres la bénédiction divine. Ces fleuves sortaient du côté sud de l'autel... « Un fleuve d'eau de la vie, limpide comme du cristal, qui sortait du trône de Dieu et de l'Agneau ; » - « Un Agneau, comme immolé. » L'eau montait d'abord jusqu'aux chevilles, puis aux genoux, puis aux reins, car le Seigneur veut que sa puissance augmente en nous jusqu'à ce qu'elle devienne comme un fleuve dans lequel on peut nager. « C'était un torrent qu'on ne pouvait traverser. » Il veut que notre « moi » soit absorbé dans ce flot. Partout où le fleuve coulait, le poisson vivait, les rives étaient verdoyantes, couvertes d'arbres portant un fruit qui nourrissait et des feuilles qui guérissaient. Dieu veut que partout où nous allons, Il puisse nous employer à apporter la vie aux âmes

mortes, la bénédiction et la guérison à tous. Les seuls endroits qui ne furent pas assainis étaient les marais. Ceux-ci furent abandonnés au sel. Un marais est quelque chose qui reçoit toujours et qui ne donne jamais. Or, à moins que nous donnions, sous une forme ou sous une autre, nous devenons stagnants et inutiles. « Des fleuves d'eau vive. » C'est là ce que Dieu veut que nous soyons. Ne nous laissons pas aller à raisonner d'après nos expériences malheureuses du passé, ni d'après l'état de dessèchement de l'Eglise autour de nous. Dieu dit qu'Il fera une chose nouvelle : « Voici, je vais faire une chose nouvelle, sur le point d'arriver : ne la connaîtrez-vous pas ? Je mettrai un chemin dans le désert, et des fleuves dans la solitude (c'est-à-dire dans les endroits les plus invraisemblables) - pour abreuver mon peuple, mon élu ». LA VIE. - Tout au travers du Livre d'Ezéchiel, nous voyons Christ comme le Dispensateur de la vie. Les chérubins, dans la vision du premier chapitre, étaient des images de la vie abondante de ses rachetés. L'Homme vêtu de fin lin, qui est, de l'avis de beaucoup, l'Ange de l'Alliance, notre grand Sacrificateur, a mis le sceau de la vie sur les fidèles de Dieu, afin que leurs vies soient épargnées dans la destruction de la ville (chapitre 9 : 2). Le premier mot adressé à l'enfant abandonné (représentant Israël, et qui devint parfait, d'une beauté que l'Éternel lui donna) est : Vis (chap. 16 : 6). La parole que la sentinelle devait dire de la part de Dieu fut : « Ce que je désire, ce n'est pas que le méchant meure... revenez, revenez de votre mauvaise voie ; et pourquoi mourriez-vous, ô Maison d'Israël ? » (33 : 11). Ses soins comme Berger portent sur la vie de ses brebis (34). Il répond à sa propre question : « Ces os pourront-ils revivre ? » par ces mots : « Voici, je vais faire entrer en vous un esprit, et vous vivrez » (37 : 3, 5). Enfin, comme nous l'avons vu, sa promesse était : « Tout vivra partout où parviendra le torrent ». « LE FILS DE L'HOMME ». - Tout au travers du livre, Dieu s'adresse à Ezéchiel comme à un « fils de l'Homme ». C'est un côté de sa grâce merveilleuse qu'Il ait choisi l'homme pour être son messager parmi les hommes, au lieu de choisir des anges. « Car assurément, ce n'est pas à des anges qu'il vient en aide, mais c'est à la postérité d'Abraham » ; « car, ayant été tenté lui-même dans ce qu'il a souffert, il peut secourir ceux qui sont tentés ». (Hébr. 2 : 16 et 18). Le livre se termine par la promesse de la présence continuelle de Dieu : « Dès ce jour, le nom de la ville sera Jéhovah Shammah, l'Éternel est ici ». Table des matières Page précédente: Page suivante: Table des matières Page précédente: JEREMIE Page suivante:

DANIEL (1) Outline Studies in the Books of the Old Testament (Études et esquisses sur les Livres de l'Ancien Testament), p. 274, par Moorehead.

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V. CHRIST DANS LES PROPHÈTES « Le témoignage de Jésus est l'Esprit de la prophétie. » Apoc. 19 : 10. VI. DANIEL L'omnipotence de Dieu se manifeste autant dans le fait qu'Il garde Daniel pur, loyal et fidèle, au milieu d'une cour païenne et corrompue, que dans les délivrances extérieures qu'Il accorda à son serviteur et dont ce livre nous donne le récit. Transporté en captivité lorsqu'il était jeune homme, Daniel se trouva dans une situation extrêmement difficile, par suite de circonstances indépendantes de sa volonté. Nous apprenons par son histoire qu'il n'est pas de position, si hérissée de tentations qu'elle soit, où le Seigneur ne soit capable de nous préserver de chute, si toutefois nous ne nous y sommes pas placés volontairement. Le caractère de Daniel est admirable dans sa simplicité. Il se montre toujours conséquent avec ses principes, attribuant loyalement à Dieu chaque succès, chaque degré d'élévation auquel il est parvenu, chaque délivrance dont il est l'objet. Premier ministre du plus grand empire du monde, principal conseiller du grand monarque, usant de son influence pour protéger son propre peuple, il ne se met jamais en avant, ni ne parle de ses bonnes actions, sauf pour en tirer des exemples de la puissance de Dieu. Dès le premier tableau qui nous est tracé de lui, comme jeune rejeton de la race royale, nous le voyons refusant de se souiller par les mets servis à la table du roi païen (sans doute parce qu'ils étaient consacrés aux idoles) et entraînant ses compagnons par son influence ; depuis ce moment jusqu'à sa vieillesse, aux derniers jours de la captivité, nous trouvons en lui une invariable fidélité. Même ses ennemis confessent qu'ils ne trouvent en lui aucune faute ni aucune raison de l'accuser, excepté la stricte observation de la loi de son Dieu. UN HOMME BIEN-AIMÉ. - Daniel était très aimé. Nous lisons que Dieu « lui fit trouver faveur et grâce » auprès du chef des eunuques Aschpenaz. Le fier et despotique, Nébucadnetzar semble avoir eu une réelle affection pour Daniel, qu'il honora pendant tout son règne. L'amitié que Darius ressentait pour lui était sans feinte. Lorsque ce roi s'aperçut du piège dans lequel il était tombé, « il fut très affligé et prit à coeur de délivrer Daniel ». Nous pouvons bien supposer que le grand âge de Daniel rendit plus aigus les remords de Darius au sujet de la sentence qu'on l'obligeait à prononcer contre lui. Il est certain que le vénérable prophète et homme d'État exerça sur Cyrus une influence considérable, et que très probablement Daniel fit remarquer à Cyrus la prophétie d'Esaïe qui le concernait, laquelle le conduisit à rendre le décret ordonnant la reconstruction du Temple de Jérusalem.

Mais, mieux encore, Daniel fut le « bien-aimé de Dieu ». Trois fois ceci nous est répété. C'était un homme de prière, comme nous le voyons en diverses occasions. L'interprétation du songe de Nébucadnetzar lui fut donnée en réponse à ses prières, jointes à celle de ses compagnons, et il ne manqua pas de reconnaître publiquement le fait. Plus tard, malgré le décret de Darius, il continua tranquillement à prier son Dieu, ses fenêtres ouvertes du côté de Jérusalem, « comme il le faisait auparavant ». Plus tard encore, convaincu de la vérité de la prophétie de Jérémie quant à la restauration de son peuple, il s'appliqua à rechercher l'Éternel ; et dans le jeûne et la prière du chapitre 10, il fait une confession entière au nom de son peuple. De nouveau encore, dans la troisième année de Cyrus, après trois jours de jeûnes et de prières (10 : 1, 2), une autre vision de l'avenir lui est accordée. Nous avons, dans ce récit, un rapide et lumineux coup d'oeil dans le mystère des exaucements différés. Combien peu nous nous rendons compte des forces invisibles des ténèbres oui sont dressées contre nous ! Cette pensée devrait nous conduire à prier avec plus de ferveur. Nous ne pouvons pas comprendre le mystère de la prière ; mais nous avons la promesse de Dieu et nous savons, par expérience, qu'Il entend et exauce, et cela nous suffit. LE CONTRASTE DES DEUX PUISSANCES. - Le grand but du livre de Daniel est de manifester la puissance de Dieu en contraste avec celle du monde. Cette idée apparaît dans les deux parties qui forment ce recueil. Les six premiers chapitres sont surtout une narration ; les six derniers, surtout une Révélation. Chapitre 1. La puissance de Dieu est démontrée, comme nous l'avons déjà vu, dans le caractère de Daniel et de ses trois compagnons, et dans la sagesse et l'intelligence que Dieu leur donna, au-dessus de tous les sages de Babylone. Tous leurs noms, auparavant, étaient commémoratifs du vrai Dieu. Le changement de noms, qui leur fut imposé, et bien que, dans deux cas, ces noms au moins fussent ceux d'une idole, ne modifièrent pas leurs coeurs. Ils furent instruits dans toutes les sciences chaldéennes comme Moïse avait été instruit dans celles du plus grand pays de son temps. Chapitre 2. La puissance de Dieu est montrée dans la révélation qu'Il fait à Daniel du songe de Nébucadnetzar, resté inexplicable pour tous les sages de Babylone. Chapitre 3. Elle se prouve ici dans la délivrance des trois compagnons de Daniel de la fournaise ardente, lorsqu'ils refusèrent d'adorer la statue d'or. Il n'était pas rare alors que les souverains de vastes empires exigeassent pour eux-mêmes les honneurs dus à la Divinité ; et c'est sans doute cette idée qui avait conduit Nébucadnetzar à ériger cette énorme statue d'or qui le représentait, probablement, lui-même, et à envoyer dans tout le royaume des ordres pour qu'on vint l'adorer. L'histoire ne présente pas de plus beau tableau que celui de ces trois jeunes hommes, debout, seuls devant toute une nation, avec la foi tranquille que Dieu les délivrera, et ajoutant, toutefois : « sinon, sache, ô roi, que nous n'adorerons pas la statue que tu as élevée ». D'après sa promesse (Esaïe 43 : 2) l'Éternel fut avec eux dans le feu, « et la figure du Quatrième ressemblait à un Fils de Dieu ». Nous avons ici le premier aperçu du Christ dans ce livre ; et Il est encore avec les siens lorsqu'ils traversent le feu ; plus d'un saint a fait l'expérience, comme les trois jeunes Hébreux, que seuls les liens ont été consumés. « Je vois quatre hommes sans liens, qui marchent au milieu du feu et qui n'ont point de mal. » Chapitre 4. Encore une fois, nous voyons la puissance de Dieu dans sa manière d'agir avec Nébucadnetzar. D'abord, Il l'avertit dans un songe de la folie qui le menace ; puis Il révèle à Daniel l'interprétation de ce songe. La considération respectueuse qu'éprouve Daniel pour le

monarque se trahit dans sa répugnance à lui donner l'explication demandée : « Daniel resta un moment stupéfait, et ses pensées le troublèrent ». Le roi dût l'encourager à parler, ce qu'il fit avec un mélange de tendresse et de hardiesse en l'exhortant à la repentance. Les douze mois écoulés, comme l'orgueilleux souverain se vantait de son pouvoir sur le toit de son magnifique palais, Dieu le frappa ; Nébucadnetzar fut chassé du milieu des hommes et eut sa demeure avec les bêtes des champs. Alors, il se repentit, et Dieu, selon sa promesse, le rétablit dans son royaume et sa puissance. Le chapitre tout entier est d'un intérêt spécial, étant non pas un récit de Daniel, mais un rapport officiel promulgué par Nébucadnetzar. Chapitre 5. Ici encore, la puissance de Dieu est manifestée par la main qui écrit sur la muraille, et dans le fait que le sacrilège de Belschatsar reçut sa rétribution de la part de Dieu Lui-même. Le prophète qui avait plaidé si respectueusement avec Nébucadnetzar n'eut que des paroles de sévère condamnation pour le sensuel et inintelligent jeune roi que fut son petit-fils. Ce mauvais règne se termine brusquement. « Cette nuit-là, Belschatsar, roi des Chaldéens, fut tué » - il ne nous est pas dit comment, - « et Darius le Mède s'empara du royaume. » L'armée Médo-Perse, vraisemblablement, prit la ville sans combat, et, sans doute, Darius reçut le royaume de Cyrus comme vice-roi d'une partie du pays conquis. L'identité de ce Darius est encore, dans une certaine mesure, une énigme pour les historiens, mais il en était de même pour celle de Belschatsar, jusqu'à une époque récente. « Car l'Histoire atteste que le dernier roi de Babylone fut Nabonide ; qu'il était absent de la capitale lorsque Cyrus y entra et qu'il vécut bien des années encore après la conquête perse. La contradiction entre l'Histoire et la Bible était donc évidente. Mais les inscriptions que l'on a dernièrement déchiffrées ont amené à la lumière le fait que Belschatsar était le fils aîné et l'héritier de Nabonide, qu'il était régent à Babylone pendant l'absence de son père, et qu'il fut tué la nuit où l'armée perse entra dans la ville. » (Sir R. Anderson). Chapitre 6. La puissance divine se montre ici en délivrant Daniel de la fosse aux lions, lorsque sa conduite impeccable lui a fait des ennemis et que leurs intrigues contre lui ont réussi. MANIFESTATION DE PUISSANCE. - Le temps de la captivité de Babylone fut l'occasion spéciale pour Dieu de montrer son pouvoir. Lorsque son peuple était esclave en Égypte, Il avait fait des merveilles en sa faveur par la main de Moïse, montrant ainsi à son peuple et à la grande nation égyptienne qu'Il est le Seigneur universel. Et maintenant, son peuple étant de nouveau captif, Il manifeste de nouveau sa toute-puissance au point que les plus grands empereurs du monde furent amenés à Le reconnaître comme le Dieu Vivant, le Très-Haut, le Roi du Ciel dont la domination est éternelle. Au centre même de cette puissance païenne, Jéhova visite Ses exilés par le miracle et la prophétie, et les console par des aperçus de leur avenir. « La prophétie réalisée est le miracle accompli dans la plus haute sphère, celle de l'esprit. C'est la preuve, toujours plus évidente, de la prescience divine chez les auteurs des Saintes Écritures. » (H. Grattan Guinness). Cette révélation de l'avenir devenait une confirmation de plus pour le peuple de Dieu, à mesure qu'il la voyait se réaliser graduellement sous ses yeux. Mais combien plus elle l'est pour notre foi, à nous, qui pouvons regarder en arrière et voir le vaste champ des révélations déjà réalisées dans l'histoire du monde ! Dieu sanctionna spécialement la prophétie accomplie comme le sceau de la vérité de sa parole (Jérémie 28. 9 ; 2 Pierre 1 : 19, 21). DOMINATION UNIVERSELLE. - La première révélation donnée dans ce livre se présente dans la partie historique ; c'est la statue à la tête d'or, à la poitrine et aux bras d'argent, au

ventre et aux cuisses d'airain, aux jambes et aux pieds de fer et d'argile ; cette statue est finalement renversée et mise en pièces par une petite pierre qui se détache sans le secours d'aucune main ; et cette pierre devint une grande montagne qui remplit toute la terre. Aucune ingéniosité humaine n'aurait pu deviner l'interprétation de ce songe. La statue symbolise les royaumes du monde, dans leur succession historique. Dieu fait connaître à Nébucadnetzar « ce qui doit arriver après lui », le futur et glorieux Royaume du Christ. Il lui révèle d'abord la domination païenne : quatre grands empires universels, et seulement quatre, devaient se succéder depuis celui de Chaldée jusqu'à la fin des temps. Le premier était l'empire Babylonien avec Nébucadnetzar à sa tête : « Tu es la tête d'or ». Le don de l'empire lui fut fait par Dieu Lui-même. (Versets 37, 38 ; Jér. 27 : 5-7). La poitrine et les bras d'argent représentent l'empire Médo-Perse qui renversa l'empire Chaldéen, et devint son successeur dans le gouvernement du monde. L'airain ou plutôt le cuivre, est l'empire Grec, qui renversa celui de Perse. D'après le livre même de Daniel, nous apprenons quels sont ces quatre grands royaumes. Le chapitre 2, verset 38, nous montre que la tête d'or est Babylone. Dans le septième chapitre, verset 20, nous voyons que l'empire MédoPerse devait succéder à celui de Chaldée. Et le huitième, verset 21, déclare que l'empire Grec suivra l'empire des Perses, tandis que le neuvième, verset 26, indique clairement Rome comme devant être le quatrième empire. Ensuite, le pouvoir est divisé. Dans la pierre détachée sans le secours d'aucune main, nous voyons le royaume de Christ, royaume qui ne sera jamais détruit, qui mettra en pièces tous les autres gouvernements, et demeurera toujours. LES QUATRE BÊTES. - Chapitre 7. Dans la vision où Daniel contemple les quatre bêtes, nous avons ces quatre royaumes sous un autre symbole. Dans la grande statue du songe de Nébucadnetzar apparaît la magnificence de ces royaumes au point de vue humain. Dans la vision de Daniel, ce sont les mêmes puissances terrestres, mais au point de vue de Dieu ; Daniel les voit sous l'aspect d'un groupe de bêtes sauvages et féroces. La première, Babylone, était comme un lion, avec des ailes d'aigle. Jérémie avait comparé Nébucadnetzar au lion et à l'aigle. (Jérémie 49 : 19, 22). La Perse est représentée par l'ours cruel, l'animal qui s'acharne à tuer pour le plaisir ; la bête à la tête lourde, qui symbolise bien les pesantes armées perses. La troisième est le léopard ou la panthère, animal plus insatiable que n'importe quel autre fauve, doué d'une agilité telle qu'aucune proie ne peut lui échapper ; il est présenté plus loin avec quatre ailes. Nous voyons ici la marche conquérante et rapide des armées d'Alexandre et son insatiable ambition. En treize courtes années, il eut soumis le monde. La quatrième bête était « extrêmement terrible, avec des dents de fer et des ongles d'airain ». C'est l'Empire romain. LE FILS DE DIEU. - Avec la fin de la vision des quatre animaux, nous avons une autre révélation du Christ en Daniel. Nous voyons sur le trône de Dieu, l'Ancien des Jours assis en jugement, et les livres ouverts. Et là, à la droite de Dieu le Père, Daniel voit Dieu le Fils. « Quelqu'un de semblable à un Fils de l'homme arrive sur les nuées du ciel », et la domination éternelle et la gloire lui sont données. Nous voyons, traduit par des actes, ce qui n'est encore qu'en paroles dans le Psaume de David que Jésus cite comme se rapportant à Lui-même : « Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que j'aie fait de tes ennemis le marchepied de tes pieds ». (Ps. 110). Lorsque le Souverain Sacrificateur dit à notre Seigneur : « Je t'adjure, par le Dieu vivant, de

me dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu », Jésus lui répondit : « Tu l'as dit ; de plus, je vous le déclare, vous verrez désormais le Fils de l'Homme assis à la droite de la puissance de Dieu et venant sur les nuées du ciel ». Alors, le grand prêtre déchira ses vêtements, disant « Il a blasphémé ». Notre Sauveur s'appliqua à Lui-même les paroles de Daniel, et le grand prêtre, immédiatement, reconnut en elles l'affirmation de Sa divinité. Chapitre 8. Nous avons ensuite la vision du bélier et du bouc, c'est-à-dire l'empire Médo-Perse renversé par l'empire Grec. Elle contient la prophétie du partage de ce dernier, à la mort d'Alexandre, entre ses quatre généraux. Daniel eut cette vision à Suze, capitale de la Perse, où, soixante-dix ans plus tard, les événements rapportés dans le livre d'Esther se déroulèrent LES 70 SEMAINES. - Chapitre 9. Ce chapitre contient, comme nous l'avons déjà vu, la découverte que fit Daniel, d'après la prophétie de Jérémie, que la Captivité approchait de sa fin. Ceci montre la grande importance de l'étude des Saintes-Écritures ; et le onzième verset de ce chapitre contient un témoignage tout à la fois à l'antiquité et à l'authenticité mosaïque du Pentateuque. La prière de Daniel fut suivie par la vision des 70 semaines. L'ange Gabriel dit à Daniel « que 70 semaines sont déterminées, ou mesurées, pour son peuple et la cité sainte » ; pendant cette période, Dieu accomplira toute son oeuvre, promise et prédite tout au travers de l'Écriture. Le mot « semaine » est retenu, parce qu'il n'existe pas de mot anglais (ou français) qui exprime exactement l'idée de l'original. C'est 70 fois 7 ans : 490 ans en tout. C'était une façon de calculer familière aux Juifs depuis les temps les plus anciens. Les 70 semaines sont divisées en trois groupes : sept semaines, puis soixante-deux semaines, puis une semaine. Les soixante-dix semaines commencèrent avec l'Édit d'Artaxerxès qui ordonnait de rebâtir les murs de Jérusalem, dans le mois juif de Nisan de l'année 445 avant Jésus-Christ. Le langage du prophète est clair : « Depuis le moment où la parole a annoncé que Jérusalem sera rebâtie jusqu'à celui où un chef (1) sera oint, il y a sept semaines et soixantedeux semaines ». (Daniel 9 : 25). Sir Robert Anderson, aidé de calculs, astronomiques fournis par l'astronome royal Sir G. B. Airy, a trouvé que cet intervalle (173.880 jours, ou sept fois 60 années prophétiques de 360 jours) nous amène exactement au jour de l'entrée triomphale de Christ dans Jérusalem, apogée de son ministère, lorsque la prophétie de Zacharie s'accomplit : « Voici, ton Roi vient à toi », et que sonna l'heure du choix irrévocable de Sion. Cela rend plus claires les paroles de notre Seigneur Jésus-Christ : « Si tu avais connu, au moins en ce jour, les choses qui regardent ta paix ; mais maintenant, elles sont cachées à tes yeux ». La prophétie continue : « Et après les soixante-deux semaines, un Oint sera retranché, et il n'aura pas de successeur ». Alors suit la prophétie de la destruction de Jérusalem. En l'an 70 de notre ère, les aigles romaines s'abattirent sur la ville sainte et la détruisirent ainsi que le temple. Mais la prophétie continue et se rapporte ensuite à une époque encore à venir. La dernière semaine est détachée des autres soixante-neuf et demeure isolée. Il y a un intervalle considérable entre la soixante-neuvième et la soixante-dixième. La mort de Christ interrompit la chaîne des semaines ; elle brisa le lien qui existait encore entre Dieu et le peuple élu. Les versets 24 à 27 s'appliquent clairement à la manifestation de Jésus-Christ pour accomplir

toute justice et faire l'expiation complète des péchés de son peuple (comparez 1 Jean 3 : 8 et 2 Corinthiens 5 : 19). « LE TEMPS DE LA FIN ». - Les trois derniers chapitres de Daniel contiennent une seule vision. Le chapitre 10 révèle l'influence des êtres surnaturels sur les affaires terrestres. Les chapitres 11 et 12 traitent du « Temps de la fin » et de l'apparition de l'Antichrist. Daniel, Paul Jean (2 Thess. 2 ; Apoc. 19) prédisent les scènes et les événements de haute importance qui doivent se dérouler au cours de cette époque, appelée aussi « le Jour du Seigneur ». Ils déclarent, à plusieurs reprises, que le grand adversaire sera détruit par la venue de Jésus-Christ Lui-même. Le témoignage de notre Sauveur est identique au leur (Matthieu 24 et 25 ; Marc 13 et Luc 21). Le Seigneur Jésus cite les paroles de Daniel concernant l'abolition des sacrifices quotidiens, et l'établissement de l' « abomination de la désolation ». RÉSURRECTION. - Le chapitre 12 (versets 1 et 2) prédit une époque de détresse sans précédent. Jésus en parle également dans Matthieu 24 : 21. C'est « la grande tribulation ». Ici la résurrection des morts est plus clairement annoncée que dans n'importe quel autre endroit de l'Ancien Testament : « Plusieurs de ceux qui dorment dans la poussière de la terre se réveilleront, les uns pour la vie éternelle, et les autres pour l'opprobre, pour la honte éternelle ». La joie future de ceux qui auront « enseigné la justice à la multitude » est révélée. La vision se termine par une parole de consolation personnelle au fidèle prophète : « Et toi, marche vers ta fin ; tu te reposeras, et tu seras debout pour ton héritage jusqu'à là fin de tes jours ». AUTHENTICITÉ. - Il est naturel qu'un livre qui contient des prophéties si précieuses soit attaqué. « Le livre de Daniel est particulièrement adapté à être un champ de bataille entre la foi et l'incrédulité. Il n'admet pas de moyen terme. Ou bien il est divin, ou bien il n'est que l'oeuvre d'un imposteur. » C'est par ces paroles que le Dr Pusey commence son remarquable ouvrage sur Daniel. Il montre que d'écrire un livre quelconque sous le nom d'un autre, en le faisant passer pour sien, c'est, pour tout homme, commettre un faux. Mais dans ce cas-ci, si l'auteur n'était pas Daniel, le livre ne serait qu'un long mensonge au nom de Dieu ; car, comme nous l'avons vu, il rapporte tout à Dieu. Il n'est guère possible d'apporter ici toutes les preuves existant de l'authenticité du livre. (2) 1. TÉMOIGNAGE DE DANIEL. Le livre atteste que Daniel en est l'auteur (8 : 1, 2, etc., etc.). 2. TÉMOIGNAGE D'EZÉCHIEL. Ezéchiel affirme l'existence et la personnalité de Daniel (14 : 14, 20 ; 28 : 3). 3. TÉMOIGNAGE DES MONUMENTS. Les découvertes faites sur les anciens monuments attestent avec une clarté toujours croissante, à mesure qu'on peut en déchiffrer les inscriptions, l'absolue confiance que l'on peut avoir dans le récit de Daniel. La couleur locale, prise sur le vif, n'aurait pu être inventée par un imposteur de Palestine à une époque plus récente. Les inscriptions montrent qu'il existait une école rattachée à la cour royale de Babylone, où les jeunes gens, y compris les princes captifs, étaient instruits dans les sciences chaldéennes, qui embrassaient un grand nombre de sujets. Les monuments prouvent, directement ou indirectement, que chacune des classes dans lesquelles Daniel divise les sages de Babylone, existait réellement ; de même pour les objets

de toilette portés par ses compagnons, les nobles du pays aux jours de grandes fêtes. La fournaise ardente, la fosse aux lions, étaient des châtiments bien connus à Babylone. Dans les plaines de Dura existe encore aujourd'hui un remblai rectiligne, d'environ vingt pieds de haut, un carré exact d'environ quarante-six pieds à la base, ressemblant au piédestal d'une colossale statue. Tout porte à croire que la statue d'or de Nébucadnetzar reposa sur ce socle. La fière et impérieuse personnalité de Nébucadnetzar s'est imprimée sur nos imaginations depuis l'enfance. Les inscriptions des monuments confirment abondamment ce caractère. « Pour étonner l'humanité, j'ai reconstruit et renouvelé la merveille de Borsippa, le temple des sept sphères du monde. » Les Arabes utilisent encore les ruines de Babylone comme une grande carrière et en emportent les briques. Neuf sur dix de ces briques portent le nom de Nébuchadnetzar, silencieuse preuve de la vérité de l'exclamation : « N'est-ce pas là la grande Babylone que j'ai construite ? » 4. TÉMOIGNAGE DE LA LANGUE. Une autre preuve de la date du livre est la langue dans laquelle il est écrit. Du chapitre 2, verset 4, à la fin du chapitre 7, il est en araméen ou syriaque, langue commune aux nations païennes, langue du commerce et de la diplomatie dans le monde entier d'alors. Le reste est en hébreu. Ce qui est araméen a rapport à la suprématie des païens sur Israël. L'emploi de cette langue signifie que Dieu avait, pour un temps, mis le Juif de côté. Pendant la Captivité, juste à l'époque où Daniel écrivait, les deux langues, araméenne et hébraïque, étaient comprises par le peuple juif et il était capable de suivre le livre tout entier. Les Juifs ne comprenaient pas l'araméen sous le règne d'Ézéchias (2 Rois 18 : 26) et ils avaient cessé, comme nation, de comprendre l'hébreu au temps d'Esdras, car lorsque celui-ci leur lut la Loi, il dut en donner le sens ou en traduire le texte à mesure qu'il lisait. Si le livre de Daniel avait été écrit, comme on le prétend, à l'époque d'Antiochus Épiphane, ou immédiatement avant, afin de consoler les Juifs dans la persécution, est-il vraisemblable que l'auteur eût exprimé ses consolations en une langue que les lecteurs ne pouvaient pas comprendre ? On prétend que la présence de certains mots grecs dans le livre de Daniel semble indiquer une date postérieure aux conquêtes d'Alexandre. La plupart de ces soi-disant mots grecs sont, après examen, des mots réellement araméens, et leur nombre réel est réduit à deux, qui désignent des instruments de musique. Les découvertes modernes ont révélé qu'il se faisait alors un échange universel de pensées et qu'il existait des relations commerciales entre les plus anciennes nations de la terre. Ces relations étaient très actives entre la Grèce et Babylone, environ un siècle avant le temps de Daniel. La harpe à sept cordes fut inventée par Terpandre, poète et musicien qui vivait 650 ans avant Jésus-Christ. Cette harpe fut apportée à Babylone 25 ans après cette date, car nous en trouvons l'image sculptée sur les monuments. Son nom, kitharis, est un des deux mots grecs qui restent dans Daniel ! TÉMOIGNAGE DE CHRIST. - Il reste encore une preuve qui ne peut guère être mise sur le même rang que les autres, car elle les dépasse toutes : c'est le témoignage de notre Seigneur Lui-même. Il cite ce livre, comme on le voit dans Matthieu 24 : 14, 15, 30 ; Luc 21 : 24 ; et de nouveau, dans Matthieu 26 : 63, 64, où Il applique la prophétie de Daniel au sujet du Fils de l'Homme venant sur les nuées du ciel, à son caractère de Messie et à sa Divinité. Il parle expressément du « prophète Daniel » par son nom et ajoute « que celui qui lit comprenne ». C'est un fait remarquable que notre Sauveur recommande ainsi à notre méditation le livre de

Daniel et aussi celui de l'Apocalypse, tous deux pleins de prophéties non encore accomplies, tous deux fort difficiles à comprendre. Et l'Apocalypse, le plus difficile de tous, commence par une bénédiction sur celui qui lit et sur ceux qui écoutent et qui gardent la parole du témoignage de Jésus-Christ ; il se termine par un solennel avertissement à ceux qui ajouteront ou retrancheront certaines paroles de la prophétie de ce livre. (Apoc. 1 : 1-3 ; 22: 16, 18, 19). Table des matières Page précédente: EZÉCHIEL Page suivante: LES PETITS PROPHÈTES (1) La version anglaise traduit par le Messie-Prince. Nos versions françaises (à côté de celle de Segond citée plus haut) traduisent : Version Synodale par l'Oint, le Conducteur, Darby : Messie le prince (trad.). (2) Les plus convaincantes sont exposées dans Lectures on Daniel the Prophet (Discours sur Daniel, le prophète) par le Dr Pusey ; The Coming Prince (le Prince à venir) et Daniel in the Critic's Den, (Daniel dans la fosse aux Critiques) par Sir R. Arderson; The Biblical Guide (Guide biblique) et The Inspiration and Accuracy of the Holy Scriptures (l'Inspiration et l'exactitude des Saintes-Écritures), par J. Urquhart.

Le Christ dans toutes les Écritures

V. CHRIST DANS LES PROPHÈTES « Le témoignage de Jésus est l'Esprit de la prophétie. » Apoc. 19 : 10. VII. LES PETITS PROPHÈTES Les douze livres, connus sous ce nom, sont considérés par les Juifs comme n'en formant qu'un seul. La période qu'ils représentent, pendant laquelle les grands prophètes ont aussi écrit, s'étend de 870 à 440 avant Jésus-Christ (approximativement). En vue de mieux comprendre leur enseignement, nous les grouperons autour des quatre grands prophètes. 1. Autour d'Esaïe sont groupés Osée ; Amos et Michée. 2. Autour de Jérémie, Abdias, Habakuk et Sophonie. 3. Autour d'Ezéchiel, Joël, Jonas et Nahum. 4. Autour de Daniel, Aggée, Zacharie et Malachie. La connexité de temps pour le premier groupe est évidente. Quant à Abdias, il se rattache à

Jérémie par ses prophéties contre Edom. Habakuk et Sophonie sont étroitement reliés avec le même prophète. - Les trois derniers des douze, avec Daniel, vécurent pour voir le retour de la Captivité. Joël, Jonas et Nahum contiennent des prédictions sur les Gentils, qui peuvent être considérées comme reliant ces prophètes à Ezéchiel, lequel prophétisa en terre païenne pendant la Captivité. « Les prophéties contenues dans ces douze livres présentent un point de vue complet. Le royaume de David est considéré comme divisé, et ses parties comme anéanties, du moins en apparence. Mais un reste croyant survit toujours au naufrage, et une restauration se produira lorsque le Fils de David rebâtira la nation ruinée et rétablira le trône. Il y a un continuel appel à regarder en avant : conquêtes macédoniennes, victoires des Macchabées, apostasie des Juifs, destruction de Jérusalem, plus loin même que la dispersion du peuple élu, jusqu'à sa conversion finale et à sa restauration définitive. L'esquisse que trace l'Ancien Testament du Messie et de son Royaume, esquisse qui ne fut, aux plus lointaines périodes de la prophétie, que comme un dessin sans couleurs, atteint ici son développement, et chaque livre prophétique ajoute un autre coup de pinceau ou une autre couleur au majestueux tableau... Une fois que le lecteur de la prophétie a bien saisi ce fait : que Christ en est le centre personnel et Israël le centre national, et que tout évolue autour de ces deux centres, alors, qu'il marche ou qu'il coure, tout se découvrira clairement à ses yeux, car la vision est écrite en grandes lettres comme sur des tables de pierre, au bord du chemin. » (1). VIII. OSÉE Le prophète Osée était un contemporain d'Esaïe ; il prophétisa pendant 65 ou 70 ans. Il fut le messager de Dieu envoyé au Royaume du Nord (Israël) et ne mentionne celui de Juda qu'incidemment. Il parle d'Israël parfois sous le nom de Samarie, de Jacob et d'Ephraïm, - ce dernier, parce que cette tribu était la plus grande des dix et avait été à la tête de la rébellion. Le livre abonde en métaphores expressives. Ephraïm est comme « un gâteau qui n'a pas été retourné », comme « une colombe stupide, privée de toute intelligence » (V. S.) ; le roi de Samarie est « enlevé comme de l'écume à la surface des eaux ». Osée commença à prophétiser pendant le règne de Jéroboam II, roi d'Israël (un des plus puissants souverain que ce peuple ait eus), et pendant le règne de ses successeurs ; le prophète ne donne pas même le nom de ceux-ci, parce qu'ils n'avaient pas été approuvés de l'Éternel (8 : 4). Il n'en fut pas trouvé un seul parmi eux qui auraient risqué son trône pour Dieu. Ceci était une illustration frappante de la Loi du Deutéronome 17 : 15 : « Tu mettras sur toi un roi que choisira l'Éternel, ton Dieu ». - Il est évident, par divers passages d'Osée, notamment le verset 12 du chapitre 8, qu'Israël possédait la Loi à cette époque. L'INIQUITÉ DU PAYS. - L'état moral d'Israël n'aurait pas pu être pire. L'idolâtrie inaugurée par Jéroboam 1er, fils de Nébat, avait continué pendant deux cents ans et avait développé toutes les formes du vice parmi le peuple. « L'Éternel a un procès avec les habitants du pays », dit Osée, « parce qu'il n'y a point de vérité, point de miséricorde, point de connaissance de Dieu dans le pays. Il n'y a que parjures et mensonges, assassinats, vols et adultères. » (4 : 1, 2). L'ivrognerie et une honteuse idolâtrie se répandaient dans le pays. Les prêtres idolâtres usaient même de violence sur les voyageurs et souvent les assassinaient.

JUGEMENT ET MISÉRICORDE. - Osée avait été envoyé d'abord pour dénoncer les péchés du peuple ; ensuite, pour proclamer l'amour plein de compassion de Dieu et sa bonne volonté envers eux, s'ils voulaient revenir à Lui. Le prophète lui-même leur devint un « signe ». Son amour patient pour une épouse infidèle qu'il avait arrachée à une vie de honte, était une image de l'amour de Dieu envers son peuple rebelle, qui avait violé l'alliance contractée envers Lui et s'était adonné au culte des idoles. Tout d'abord Dieu prononce son jugement sur son peuple. Il leur sera comme une « teigne » (5 : 12), comme une « carie », comme un jeune lion, comme un jeune léopard, comme une ourse à laquelle on a dérobé ses oursons. Il leur dit qu'Il les a déchirés par les prophètes et tués par les paroles de sa bouche. Il prédit l'épouvantable destruction de Samarie, l'épée qui les transpercera, le feu qui les détruira. Mais avec son jugement, Il leur fait connaître sa miséricorde, son ardent désir qu'ils se repentent. « Je m'en irai, je reviendrai dans ma demeure, jusqu'à ce qu'ils s'avouent coupables et cherchent ma face. Quand ils seront dans la détresse, ils auront recours à moi. » (Osée : 5 : 15). Rien ne peut dépasser l'accent d'amour avec lequel l'Éternel supplie Ephraïm de revenir à Lui. « Comment pourrais-je t'abandonner, Ephraïm ? » (V. S.), Quatre fois ce « comment » est répété : « O Israël, tu es perdu, mais ton secours est en moi ». - « O Israël, reviens à l'Éternel ton Dieu ; car tu es tombé par ton iniquité. Apportez avec vous des paroles, et revenez à l'Éternel. Dites-lui : pardonne toutes les iniquités et reçoisnous favorablement !... Je réparerai leur infidélité, j'aurai pour eux un amour sincère. » Ensuite, vient sa bienveillante promesse de restauration ; Il sera comme la rosée de la nuit, et Israël croîtra comme un lis, avec la force des cèdres du Liban, avec le parfum des arbustes de ces montagnes, avec la fertilité de l'olivier, du blé, de la vigne et avec la perpétuelle verdeur du cyprès. LE MESSIE. - Les allusions messianiques du livre sont claires et admirables. Pierre et Paul nous montrent, tous les deux, que la prophétie du 1er chapitre, verset 10, a été accomplie en Christ (1 Pierre 2 : 10 ; Rom. 11 : 25,26). Dans le chapitre 3 : 4, l'état actuel d'Israël est décrit. « Sans roi, sans chef, sans sacrifice, sans éphod » (emblème de la sacrificature), parce qu'ils ont rejeté leur Roi, leur vrai Prêtre selon l'ordre de Melchisédec, et rejettent encore le sacrifice qu'Il a offert. Et, d'autre part, ils sont « sans statue, sans téraphim », car ils sont libérés de l'idolâtrie. Le verset suivant décrit leur glorieux avenir lorsqu'ils reviendront et chercheront l'Éternel leur Dieu, et David leur Roi, c'est-à-dire le Seigneur Jésus-Christ. LA RÉSURRECTION DE CHRIST. - Chapitre 6 : 2 : « Il nous rendra la vie dans deux jours ; le troisième jour, il nous relèvera et nous vivrons devant Lui ». La résurrection de Christ et la nôtre en Lui ne pourraient être plus clairement prédites. Le prophète mentionne expressément deux jours, après lesquels la vie sera donnée, et un troisième jour, où la résurrection se produira. Verset 3 : « Sa venue est aussi certaine que celle de l'aurore. Il viendra pour nous comme la pluie, comme la pluie du printemps qui arrose la terre ». Celui qui « viendra » est le même que Celui qui doit les ressusciter ; c'est le Christ qui, comme la Rosée d'un Haut, nous a visités, et duquel il est dit qu'Il sera comme la pluie sur une terre desséchée. « HORS D'ÉGYPTE. - 11 : 1 : « J'ai appelé mon fils hors d'Égypte ». Ceci eut un premier accomplissement en Israël, considéré comme image du Christ ; mais la véritable réalisation, nous dit Matthieu 2 : 15, est dans Christ Lui-même, le Fils unique de Dieu.

UN SEUL SAUVEUR. - 11 : 4 : « Je les tirai avec des liens d'humanité, (V. S. de bonté) avec des cordages d'amour ». Christ nous a tirés avec des liens de bonté lorsqu'Il se fit homme et mourut pour nous. « Lorsque je serai élevé, j'attirerai tous les hommes à Moi, » 13 : 4 : « Il n'y a de Sauveur que Moi ». « Tu appelleras son nom Jésus (Sauveur) ; car Il sauvera son peuple de leurs péchés. » « Il n'y a de salut en aucun autre ; car il n'y a sous le ciel aucun autre nom qui soit donné aux hommes par lequel nous devions être sauvés. » 13 : 14 : « Je les rachèterai de la puissance du séjour des morts ; je les délivrerai de la mort ». « Le mot rendu par rachat ou rançon, signifie « sauvés par le paiement d'un certain prix » ; le mot de rachat a rapport à celui qui a les droits de parenté les plus rapprochés, et qui peut acquérir n'importe quoi en payant le prix. Les deux mots, dans leur sens le plus exact, décrivent ce que Jésus a fait pour nous. » (Dr Pusey). « O mort ! où sont tes ravages ? Séjour des morts, où est ta destruction ? » (V. S.). Ceci est un cri de triomphe qui a pour objet la rédemption promise, lorsque le Christ, ressuscité des morts, devint « les prémices de ceux qui dorment. » IX. JOËL Joël fut le premier à prophétiser l'effusion de l'Esprit sur toute chair. Sa prophétie semble avoir été prononcée toute à la fois (contrairement à celle d'Osée qui s'étend sur une période de plusieurs années) et se rapporte aux événements qui se sont déroulés depuis son époque jusqu'à la fin des temps. Joël est, probablement, le plus ancien des écrivains prophétiques, mais il ne nous dit rien sur lui-même, sauf quelques mots nécessaires pour prouver l'authenticité de son livre et lui donner sa divine autorité « La parole de l'Éternel, qui fut adressée à Joël, fils de Pethuel. » (1 : 1). LES SAUTERELLES. - Prophète de Juda, il se sert du jugement que Dieu exerçait alors sous la forme d'une plaie de sauterelles, pour exhorter le peuple avec véhémence à se repentir, afin d'éviter de plus grands malheurs, lesquels prendraient la forme d'armées ennemies, dont les sauterelles étaient comme l'emblème. Dans un langage fortement coloré, il décrit cette plaie, en appelant, d'abord, aux vieillards, pour en confirmer la sévérité sans précédent. Les ivrognes en ressentent les effets, car la vigne est morte. Les prêtres n'ont plus l'offrande et le gâteau pour les oblations, ni vin à offrir. Les laboureurs et vendangeurs sont consternés. Le cri du bétail et des troupeaux monte jusqu'à Dieu. Joël conjure le peuple de faire un jeûne, puis, au commencement du second chapitre, il continue la description de la plaie. Avant l'armée des sauterelles, le pays était comme le Jardin d'Eden, mais quand elles ont passé, il est devenu « un désert affreux » (2 : 3). Une invasion de sauterelles est une chose incroyable pour ceux qui ne l'ont pas vue. Elle emplit l'air et obscurcit le soleil comme une éclipse (2 : 2) et s'étend sur tout le pays. Les colonnes d'avant-garde attaquent tout ce qui est vert et succulent ; en une demi-heure, chaque feuille et chaque tige sont détruites. D'autres sauterelles arrivent successivement et dépouillent les arbres de leur écorce (1 : 4, 7). - Un pays

met des années à se guérir d'une telle dévastation. (1 : 17-20). Le bruit des ailes de ces insectes terribles peut s'entendre à une distance considérable, et le bruit qu'elles font en dévorant est comme le pétillement d'un feu ; le sol qu'elles ont traversé est devenu comme un désert brûlé. Après avoir désolé la contrée, elles escaladent les remparts des villes en rangs serrés comme des cavaliers armés ou des chariots, et forçant l'entrée des maisons, elles consomment dans leur fureur tout ce qui peut être consommé. (2 : 4, 7-9) « LE JOUR DE L'ÉTERNEL ». - « Sonnez de la trompette en Sion, car le Jour de l'Éternel vient, car il est proche Publiez un jeûne, une convocation solennelle ! Assemblez le peuple ! » (2 : 1, 15-17). Joël exhorte toutes les classes du peuple à se repentir, depuis les sacrificateurs - ministres de l'Éternel - et les anciens, jusqu'au fiancé et à la fiancée, jusqu'aux enfants, même tout petits. « Le Jour de l'Éternel » signifie toujours un jugement ; cette expression revient cinq fois dans ce livre si court, et c'est sa note dominante. Il a certainement rapport à une série de jugements ; les sauterelles d'abord, puis les armées qui devaient envahir plus tard le pays, comme un châtiment de Dieu, et enfin le jour final de l'Éternel, décrit dans le troisième chapitre. Joël prie l'Éternel d'épargner son peuple, et, comme Moïse, il présente cet argument : les païens diront : « Où est leur Dieu ? » (2 : 17). Son appel à la repentance se renforce de promesses : la miséricorde de l'Éternel ; son désir de bénir, si les conditions sont remplies ; l'arrêt de la plaie ; l'abondance de la pluie ; la richesse des récoltes et l'effusion de l'Esprit de Dieu. PROMESSE DE L'ESPRIT. - Ceci nous amène à la grande promesse centrale du livre. D'autres prophètes ont prédit les détails de la vie de notre Sauveur et de son règne futur ; c'est à Joël que fut accordé le privilège de dire qu'Il répandrait son Esprit sur toute chair, sans distinction entre Juifs et Gentils, esclaves ou libres, hommes ou femmes, car tous seraient un dans le Christ-Jésus. Il nous dit que la bénédiction viendra de Jérusalem (2 : 32 ; 3 : 18). Cette prophétie, nous est-il dit clairement, se réalisa le jour de la Pentecôte ; car Pierre dit : « C'est ici ce qui a été dit par le prophète Joël ». Et encore : « Ce Jésus que Dieu a ressuscité, a été élevé à la droite de Dieu et a reçu du Père le Saint-Esprit qui avait été promis, et Il l'a répandu, comme vous le voyez et l'entendez ». (Actes 2 : 16, 32, 33). Naturellement, cette prophétie aura un autre accomplissement, au grand Jour du Seigneur, décrit au troisième chapitre ; là, indiscutablement, le prophète regarde vers un jour suprême où l'Éternel viendra en jugement. Christ parle de ce jour sous la même figure, celle de la moisson (3 : 13 ; Matth. 13 : 36-43) et nous trouvons celle du pressoir dans l'Apocalypse (3 : 13 ; Apoc. 14 : 18-20). UNE LEÇON POUR NOTRE ÉPOQUE. - Le livre entier contient une très belle leçon pour notre temps. Tout d'abord, l'état misérable de l'Eglise du Christ, dévastée par une foule d'ennemis spirituels comme ceux qui sont décrits au chapitre 1er verset 4. La famine et la sécheresse font partout leurs ravages. Et l'appel à se repentir jusque dans la poussière s'adresse à l'Eglise de Dieu aujourd'hui. Cette repentance doit commencer par les conducteurs : pasteurs, anciens, évangélistes. Mais il se peut que l'oeuvre commence par les humbles, comme cela a été le cas si souvent, en des temps de réveil. Si seulement il y a un retour du coeur vers Dieu, nous pouvons compter sur l'accomplissement de la promesse qu'Il a faite de répandre son Esprit et de restaurer le pays (c'est-à-dire son Église) que les plaies ont ravagées. Quoique le troisième chapitre soit un message de jugement, nous pouvons le prendre aussi dans un sens spirituel, et voir l'Eglise, préparée par la plénitude de l'Esprit, prête à livrer le combat de l'Éternel contre les armées des ténèbres, prête pour une grande moisson d'âmes, et

des multitudes sans nombre seront amenées à la « vallée de la décision ». X. AMOS « L'homme de Dieu, venant de Juda », fut envoyé à Béthel, dans le royaume du nord, pour reprendre Jéroboam 1er à cause des sacrifices que celui-ci offrait aux Veaux d'or. Un autre homme de Dieu, également de Juda, fut envoyé à Béthel, pendant le règne de Jéroboam Il, et ce fut le berger Amos. Amos est un des nombreux exemples qu'on trouve dans la Bible, d'hommes appelés par l'Éternel en vue d'un service spécial, pendant qu'ils sont occupés à leur travail habituel et quotidien. Sur les plateaux sauvages de Juda, au-delà de Tékoa, qui est à une quinzaine de kilomètres au sud de Jérusalem, Amos, endurci au danger et aux difficultés, reçut son éducation de prophète directement de l'Éternel. Son admirable style abonde en images empruntées à sa vie agreste. Il a appris à connaître la puissance du Créateur, dans les montagnes, au souffle des vents, à la clarté des aurores ou dans les ténèbres des nuits. Comme David, il a contemplé les étoiles et, par delà les constellations, il a aperçu le Dieu qui les créa. Comme lui aussi, il a « marché derrière le troupeau », il a su ce que c'est que d'avoir à le défendre contre le lion et l'ours ; il décrit probablement sa propre expérience lorsqu'il parle d'un berger arrachant de la gueule d'un lion « deux jambes ou un bout d'oreilles » (2). Le filet de l'oiseleur et le serpent caché dans les pierres du mur rugueux lui sont également familiers. Il était aussi « cultivateur » ou « préparateur » des fruits du sycomore. Ce fruit, qui est une espèce inférieure de figue, consommée seulement par les gens très pauvres, doit être scarifié à une certaine période de son développement, au moyen d'un instrument spécial, afin de pouvoir gonfler et mûrir comme il faut. Un grand nombre des images qu'emploie Amos sont prises des plaines au climat plus tempéré, celles-ci lui étaient probablement familières depuis sa première enfance, et, en observateur avisé de la nature, il se souvient de ces détails, en prophétisant, dans les plaines de Samarie. Il parle des chênes et des cèdres ; des vignes, des figuiers et des oliviers ; des jardins, des laboureurs, du semeur, du moissonneur et du chariot qui plie sous le poids des gerbes. LE TREMBLEMENT DE TERRE. - Amos introduit sa prophétie par ces paroles qu'il emprunte au prophète Joël : « De Sion, l'Éternel rugit; de Jérusalem, Il fait entendre sa voix ». Il nous dit, dans le verset précédent, que sa prophétie fut prononcée « deux ans avant le tremblement de terre ». Joël dit aussi : « Les cieux et la terre trembleront ». Il est probable que tous les deux font allusion au même tremblement de terre, et que celui-ci a dû être d'une gravité exceptionnelle, car Zacharie en parle, près de trois cents ans plus tard, comme d'un événement dont on se souvient, quoique toute la captivité de Babylone se fût déroulée dans l'intervalle (Zach. 14 : 5). Le mot hébreu Ra'ash rappelle le mot anglais Crash (3) « deux ans avant le crash ». Le Dr Waller, dans son petit livre sur Amos, montre combien parfaitement la description, par le prophète, de la catastrophe à venir, s'appliquait à l'événement, quoique, à l'époque de sa prophétie, il ne se rendit pas compte qu'il décrivait un tremblement de terre. Deux fois (8 : 8 ; 9 : 5) nous lisons que le « pays se soulèvera comme un fleuve et s'abaissera comme le fleuve d'Égypte ». C'est là une terrible forme de tremblement de terre. « Si les effets considérables du tremblement de terre dans le livre d'Amos sont indiqués littéralement par la clause sept fois répétée dans les chapitres 1 et 2 : « J'enverrai un feu qui dévorera les palais, », alors le choc dut s'étendre de Tyr à Gaza, sur la côte de la Méditerranée, et depuis Damas

jusqu'à Rabba des enfants d'Ammon, à l'est du Jourdain. On dit que le lit du Jourdain est entièrement volcanique - ce qui signifie que les forces souterraines sont là, à la disposition du Créateur, s'il lui plaît de les mettre en oeuvre ». (Dr Waller). Les incendies succèdent presque invariablement aux violents tremblements de terre. Si on lit Amos à la lueur de cette catastrophe, il est facile de comprendre ses diverses prédictions. Les incendies tout au travers du livre ; les eaux répandues sur la surface de la terre (5 : 8) ; « s'il reste dix hommes dans une maison, ils mourront » (6 : 9) ; « Il fera tomber en ruines la grande maison, et en débris la petite maison ». (6 : 11). « Le pays ne sera-t-il pas ébranlé ? » (8 : 8). « Frappe les chapiteaux et que les seuils s'ébranlent. » (9: 1). « Il touche la terre, et elle entre aussitôt en fusion. » (V. S. 9 : 5). Mais derrière l'accomplissement littéral de la prophétie sur le tremblement de terre, il y avait aussi la terrible invasion des Assyriens, et le peuple emmené en captivité (5 : 27 ; 6 : 14). Et derrière tout ceci : « le Jour de l'Éternel ». « Prépare-toi à la rencontre de ton Dieu, ô Israël. » (4 : 12). LE JUGEMENT DES NATIONS. - Amos ouvre la voie pour son message à Israël, par la proclamation du jugement de l'Éternel sur six nations environnantes : Damas (Syrie), Gaza (Philistie), Tyr (Phénicie), Edom, Ammon et Moab. Puis, il en vient aux pays plus rapprochés et prononce un jugement sur Juda (2: 4), contre Israël lui-même (2 : 6), et finalement contre la nation tout entière (3 : 1, 2). Il semble que le peuple ait discuté son autorité, car il commence par une série de sept questions, pour montrer que l'Éternel lui a révélé son secret, et que, par conséquent, il ne peut faire autrement que de prophétiser (3 : 3-8). Il dénonce les péchés d'Israël, avec des détails plus réalistes que ceux d'Osée, appuyant surtout sur le luxe, l'insouciance, l'oppression des pauvres, la violence, le mensonge et la fraude qui sévissaient alors, et la complète hypocrisie dans le culte. L'Éternel déplore l'état du peuple qui ne fait aucune attention à ses jugements, en cette phrase qui revient comme un refrain : « Vous n'êtes pas encore revenus vers moi, dit l'Éternel », et l'invitation renouvelée : « Cherchez-moi et vous vivrez ». CINQ VISIONS. - Les trois derniers chapitres contiennent une quintuple vision du jugement que l'Éternel a révélé à Amos. D'abord, les sauterelles, puis le feu, deux plaies qui sont retirées grâce à l'intercession du prophète. Troisièmement, le niveau (ou fil à plomb). Il n'y avait aucun espoir de délivrance quant à ce dernier. L'Éternel dit : « Je ne leur pardonnerai plus ». Cette sentence sans appel allume la colère d'Amatsia, prêtre de Béthel, et il dénonce le prophète au roi, en disant : « Le pays ne peut supporter toutes ses paroles », tant Amos avait profondément remué la nation. En même temps, Amatsia enjoint au prophète de fuir dans le pays de Juda et là, d'y prophétiser ; mais pas ici, à la cour du roi. Amos, sans aucun émoi, parle de l'appel que Dieu lui a adressé : « Je ne suis ni prophète, ni fils de prophète ; mais l'Éternel m'a pris derrière le troupeau, et l'Éternel m'a dit : « Va, prophétise à mon peuple d'Israël ». Il prononce encore le jugement de l'Éternel sur Amatsia, et continue par le récit de ses autres visions, sans se soucier de cette interruption. La quatrième vision était celle d'une corbeille pleine de fruits d'été, la dernière. « La fin est venue pour mon peuple d'Israël. » Le prophète voit la nation coupable, mûre pour le jugement. La cinquième vision est celle de l'Éternel Lui-même, debout sur l'autel, et elle se termine par la promesse glorieuse de la restauration de la Maison de

David, la promesse du Messie qui doit venir, au moment de la plus grande humiliation du peuple. Ce passage est cité dans les Actes (15 : 15-17) par Jacques, et appliqué au rassemblement des croyants Gentils ; et en même temps, à la faveur de Dieu envers la Maison de David, lorsque son plan pour les Juifs et les Gentils sera accompli. XI. ABDIAS Entre le golfe d'Akaba et la Mer Morte, s'élève une rangée de hauteurs sablonneuses et rouges, entremêlées de précipices, connue sous le nom de Mont Séir. C'est là qu'Ésaü s'établit, après avoir méprisé son droit d'aînesse ; et Ses descendants, après en avoir chassé les Horiens (Genèse 14 : 6), occupèrent la montagne tout entière. (Deut. 2 : 12). La ville principale, Séla, ou Pétra (Rocher), était unique en son genre. Perchée comme un nid d'aigle (verset 4) au milieu des solitudes de la montagne, ses maisons étaient pour la plupart, des caves, taillées dans le creux de rochers friables (versets 3 et 6) et placées où l'on n'aurait pu imaginer qu'un pied humain pût grimper. JUGEMENT SUR EDOM. - C'est contre ce peuple que la prédiction du prophète inconnu, Abdias, « un adorateur de l'Éternel », est dirigée. Dieu avait dit à Israël (Deut. 23 : 7) : « Tu n'auras point en abomination l'Édomite, car il est ton frère ». Mais Edom avait témoigné à Israël une haine implacable depuis le temps où il lui avait refusé le passage à travers le pays d'Égypte en Canaan (Nombres 20: 14, 21) jusqu'au jour de la destruction de Jérusalem par les Chaldéens, et où Edom cria violemment : « Rasezla, rasez-la ». (Ps. 137 : 7). À cause de son orgueil et de cette haine cruelle, la destruction totale d'Edom fut décrétée (versets 3, 4, 10). Ce peuple fut arraché à ses demeures rocheuses, cinq ans après la ruine de Jérusalem, lorsque Nébucadnetzar, passant par la vallée d'Araba, qui constituait la route stratégique vers l'Égypte, écrasa les Édomites. Ils perdirent leur existence comme nation environ un siècle et demi avant Jésus-Christ, et leur nom périt à la prise de Jérusalem par les Romains. « Comme tu as fait, il te sera fait. » LA DÉLIVRANCE POUR ISRAËL. - Le livre se termine sur une promesse de délivrance pour Sion : « La Maison de Jacob reprendra ses possessions ». Le premier pas dans les succès futurs des Juifs fut la reprise de ce qui leur avait appartenu auparavant. Abdias prédit la venue du Jour de l'Éternel, et l'établissement du royaume du Messie. Table des matières Page précédente: DANIEL Page suivante: JONAS (1) The Keywords of the Bible (Les clés de la Bible), par A. Pierson. D.D. (2) La chèvre commune de Syrie, Capra mambrica, peut être de suite reconnue par ses

énormes oreilles pendantes d'un pied de long, et qui souvent descendent plus bas que son nez, et par ses grandes cornes recourbées. (The Natural History of the Bible). L'histoire naturelle de la Bible, p. 93, par Tristram. (3) En français : écroulement, effondrement. (Trad).

Le Christ dans toutes les Écritures

V. CHRIST DANS LES PROPHÈTES « Le témoignage de Jésus est l'Esprit de la prophétie. » Apoc. 19 : 10. XII. JONAS Gravée en une rude esquisse sur les murs des Catacombes de Rome, il n'y a pas de représentation plus commune que celle de Jonas comme image de la résurrection. « Sur l'horizon de l'Ancien Testament, a toujours brillé ce signe de la mort et de la résurrection du Seigneur Jésus : le signe du prophète Jonas. » Notre Seigneur déclare qu'aucun autre signe ne serait donné aux hommes de sa génération, excepté celui du prophète Jonas (Matth. 12 : 39). Et depuis lors, « génération après génération, le Juif a été mis en face de ce signe. Il a tué le Messie, et de la tombe du Crucifié, s'est levée une puissance qui a transformé les vies de myriades de gens jusqu'à nos jours. Le Sauveur avait promis de ressusciter les morts. Il a accompli cette promesse. Il a prouvé son droit à être appelé Fils de Dieu et Sauveur du monde. » (1). « Il a été déclaré Fils de Dieu avec puissance, par sa résurrection d'entre les morts. » (Rom. 1: 4) LE PROPHÈTE. - Jonas était fils d'Amitthaï le prophète ; il était natif de Gath-hepher, village galiléen, un peu au nord de Nazareth, patrie de Celui dont il fut une imparfaite image. La tradition juive dit qu'il était le fils de la veuve de Sarepta, qu'Élisée avait rappelée à la vie. Quoique nous n'ayons pas de raisons suffisantes pour accepter cette tradition, il est certain que Jonas fut le successeur d'Elie et d'Élisée, probablement connu de tous les deux ; il est le chaînon qui relie Osée, Amos et Esaïe. Il est vraisemblable qu'il fut instruit dans les écoles de prophètes et qu'il exerça son ministère pendant le règne de Jéroboam II, peut-être même avant. Son nom signifie « la colombe », et sa première prophétie est en harmonie avec son nom. C'était un message de consolation pour Israël, afin de lui faire savoir que l'Éternel avait vu l'affliction de son peuple, qu'Il le sauverait par la main de Jéroboam, fils de Joas, et lui rendrait les frontières qu'il avait perdues lors de l'invasion des Syriens. Ceci nous est dit dans 2 Rois 14 : 25 27, détails qui furent probablement écrits longtemps après que Jonas eût écrit son livre. Et il semble que l'auteur se soit appliqué à rendre honneur au prophète de l'Éternel qui s'est si peu préoccupé de sa propre réputation dans son fidèle récit. Le fait que Jonas est un personnage historique contredit la théorie que ce livre est une simple parabole. Il n'est pas vraisemblable que l'auteur d'une parabole invente une histoire dont le héros aurait réellement existé. Le récit naïf que Jonas fait de ses propres fautes est une autre évidence de la vérité de ce récit, comme aussi le fait que les Juifs admettaient ce livre dans le

Canon des Écritures, quoique il choquât le préjugé national, en montrant la miséricorde de Dieu envers une autre nation. POURQUOI JONAS DÉSOBÉIT-IL. - « La parole de l'Éternel fut adressée à Jonas en ces mots Lève-toi, va à Ninive, la grande ville, et crie contre elle car sa méchanceté est montée jusqu'à moi. Et Jonas se leva pour s'enfuir à Tarsis, loin de la face de l'Éternel. » (Jonas 1 : 1, 2). Quelle était la raison de cette désobéissance formelle ? Ce n'était pas la peur, comme le prouve son attitude courageuse dans la tempête ; ce n'était pas non plus la longueur du voyage, car celui-ci eût été beaucoup moins long et moins hasardeux que celui de Tarsis, sur la côte d'Espagne. À cette époque, des caravanes de chameaux portant des marchandises, faisaient le service régulier, pour la grande capitale assyrienne. La répugnance de Jonas était due, sans doute, en partie, à l'idée répandue dans son pays, que les autres nations n'avaient aucun droit à la miséricorde de Dieu. Outre cela, l'Assyrie était l'ennemi redouté d'Israël, le fléau par lequel Jonas prévoyait que Dieu allait châtier son pays (voir Osée 9 : 3). Pendant des générations, l'Assyrie avait fait de féroces incursions dans les contrées qui bordent la Méditerranée, et les punitions qu'elle infligeait à ses prisonniers dépassaient en cruauté même les barbaries de ces temps-là ; elles allaient jusqu'à écorcher vives les victimes. D'ailleurs, la violence est le péché principal dont les hommes de Ninive eux-mêmes se repentirent en le confessant (3 : 8). Dans la proclamation du jugement de Dieu sur Ninive, Jonas voyait la possibilité que Dieu fît miséricorde à cette ville, ce qui aurait été le salut de l'ennemi de son pays ; car il avait une vraie connaissance du caractère divin, plein de compassion, de grâce et de bonté. Il pensait aussi, peut-être, que l'unique restauration morale de son peuple serait activée par la vue du formidable jugement de Dieu sur la ville qui était alors la principale du monde. Jonas était le prophète de l'Éternel pour Israël ; son être tout entier s'absorbait dans le salut de son pays, et c'est évidemment son intense patriotisme qui lui fait mettre en doute la sagesse de l'ordre divin, encourir le déplaisir de Dieu et abandonner sa tâche prophétique plutôt que de faire courir des risques à sa patrie. Jonas était un étudiant diligent des Psaumes. Il savait très bien que, même s'il « prenait les ailes de l'aube du jour et demeurait dans les profondeurs de la mer », il ne pouvait pas réellement fuir loin de la présence de Dieu. Mais, - comme bien d'autres serviteurs de l'Éternel, il pensait que, par un changement de circonstances, il pourrait se dégager de la main de Dieu ou étouffer sa voix. Il descendit donc à Japho. « Et il trouva un navire qui allait à Tarsis, loin de la face de l'Éternel. » LA TEMPÊTE. - Un récit très réaliste du voyage suit cette entrée en matière : Le Livre de Jonas est la plus belle histoire qui ait jamais été écrite dans un cadre aussi restreint ; il comporte seulement environ 1.300 mots de notre langue. Sa concision révèle un maître dans l'art d'écrire. La violente tempête, les efforts des marins, l'indignation du pilote en trouvant Jonas insouciamment endormi, au milieu d'un pareil danger, alors que les matelots païens criaient « chacun à son dieu » - toute cette scène vit devant nous. On tire au sort pour découvrir qui est responsable d'une tempête si affreuse. Le sort, comme dans le cas d'Achan, fut dirigé par Dieu et tomba sur le prophète désobéissant ; alors, nous pouvons nous représenter les marins se réunissant autour de lui et le « bombardant » de questions : « Disnous ce qui nous attire ce malheur ? » crie l'un. « Quelles sont tes affaires ? » crie l'autre.

« Quel est ton pays ? » « Qui es tu ? » La crainte et l'étonnement de ces hommes simples nous sont décrits, à mesure qu'ils apprennent des lèvres mêmes de Jonas qu'il sert le Dieu qui a fait la terre, et cette mer orageuse, et que pourtant il fuit loin de sa présence. Ils lui demandent son avis, mais hésitent à le suivre lorsqu'il leur ordonne de le jeter à la mer. Toutefois, leurs efforts sont vains et ils cèdent enfin, suppliant l'Éternel. de ne pas les tenir pour responsables de ce sang innocent. Le païen Pilate eût volontiers relâché Jésus lorsque les Juifs criaient : « Crucifie-le ». Mais il se lava les mains en disant : « Je suis innocent du sang de ce juste ». Aussitôt que Jonas eût été jeté à la nier, la tempête cessa. Et ces païens se tournèrent vers Dieu, lui offrant non seulement des sacrifices, mais faisant des promesses pour l'avenir. Dans le fait que Jonas consentit à être jeté dans la mer, nous avons une image de Celui qui a dit de sa propre vie : « Personne ne me l'ôte, je la donne de moi-même ». « L'ÉTERNEL FIT VENIR UN GRAND POISSON. - Il y a un mot hébreu, manah, « ordonner » ou « désigner » ou « préparer », que Jonas emploie à plusieurs reprises. Celui qui « fit souffler un vent impétueux sur la mer » « prépara un ricin », « prépara un ver », « prépara un vent chaud d'orient », et de la même manière « prépara un grand poisson », pour engloutir Jonas. Ceux qui sourient de cette histoire de Jonas et de la baleine devraient se souvenir que non seulement le Sauveur Lui-même en a parlé, mais surtout, à propos de quoi Il en a parlé. Il employa ce récit comme le signe solennel du plus solennel événement de sa vie sur la terre. Et Il nous dit expressément, « qu'au grand jour du jugement les hommes de Ninive se lèveront et condamneront les hommes de cette génération, parce qu'ils se repentirent à la prédication de Jonas, et voici, un plus grand que Jonas est-ici » ! Nous ne pouvons pas nous imaginer JésusChrist prononçant de si graves paroles au sujet de personnages fictifs ou d'une repentance fictive. Pour nous qui croyons aux plus grands miracles de tous - l'incarnation et la résurrection du Christ - c'est peu de chose que de croire que Dieu délivra Jonas de cette manière, pour servir d'image à la résurrection du Rédempteur. Nous n'avons pas d'autre alternative que de croire à la parole du Christ à cet égard, mais, d'autre part, Dieu avait à sa disposition bien des moyens pour opérer ce miracle. Considérons-en quelques-uns. Le mot traduit par « un grand poisson » signifie un « grand monstre marin », ce terme comprenant les baleines, les requins et autres espèces semblables. Beaucoup croient que le poisson en question était un Carcharias ou requin blanc, que l'on trouve encore dans la Méditerranée, et qui a souvent plus de 30 pieds de long ; mais il existe des vestiges d'une espèce beaucoup plus grande, maintenant éteinte. La voracité du requin le conduit à avaler tout entier tout ce qu'il trouve. Des chevaux, des veaux marins de la taille d'un boeuf, un renne sans cornes, ont été trouvés complets, à différentes reprises, dans le ventre des requins. On y a aussi trouvé plusieurs fois des hommes ; dans un cas, un homme avec une cotte de mailles. En 1758, un marin tomba d'une frégate dans la Méditerranée et fut avalé par un requin. Le capitaine tira un coup de fusil sur ce dernier, qui rejeta l'homme, lequel était encore vivant et n'avait pas beaucoup de mal. Le poisson fut harponné, séché et offert au marin qui fit le tour de l'Europe en l'exhibant. L'animal avait 20 pieds de long.

La baleine Spermaceti a un gosier capable d'avaler des corps beaucoup plus gros que ceux d'un homme, et c'est son habitude presque invariable de rejeter le contenu de son estomac juste avant de mourir. Le journal anglais The Expository Times, d'août 1906, raconte le cas d'un marin trouvé dans une baleine. Le fait s'était produit en 1891 dans les îles Falkland. L'homme, quoique vivant, était sans connaissance. Le miracle de Jonas consiste donc plutôt dans le fait qu'il resta vivant pendant 32 à 34 heures et, une partie de ce temps au moins, resta en possession de ses facultés (2). Mais le Créateur de toutes choses est naturellement aussi capable de préparer un poisson afin de rendre tout ceci possible, que nos ingénieurs modernes de préparer un sous-marin pour contenir des hommes vivants. Le Révérend James Neil croit que le « grand poisson » est la baleine arctique (Balaena mysticetus). Cette baleine a une tête énorme et une bouche de 12 pieds carrés. À sa mâchoire supérieure sont attachés des centaines de fanons, ou lames d'os de baleine, dont quelques-uns ont de 10 à 15 pieds de longueur et 8 pouces de largeur, très élastiques et à bords délicatement frangés. Ces fanons sont généralement appliqués contre le palais. La baleine attire dans sa bouche une énorme quantité d'eau remplie de petits poissons dont elle se nourrit. Elle abaisse alors ces fanons en avant de sa bouche grande ouverte, et filtre pour ainsi dire l'eau a travers ces franges, ne retenant que la nourriture fine. L'étroitesse de son gosier, qui l'empêche d'avaler le gros poisson, l'aurait, naturellement, empêchée d'avaler Jonas. Cette espèce de baleine erre quelquefois dans les mers méridionales, et dans des climats chauds, comme celui de la Méditerranée, où on l'a aperçue assez récemment ; elle est sujette à devenir malade ; elle se repose alors à la surface de l'eau et remplit sa bouche d'air. Dans une pareille cellule vivante, avec les « barres » dont parle Jonas, et les « roseaux qui ont entouré sa tête », comme c'est le cas dans la bouche de cette baleine, il se peut très bien que Jonas ait été emprisonné. On peut objecter que le Seigneur Jésus a parlé de Jonas comme étant dans le ventre du poisson. Mais ce serait plutôt une confirmation qu'autre chose, car Il a dit aussi que le fils de l'homme doit être dans le « sein de la terre trois jours et trois nuits ». Or, on sait que son tombeau était dans une grotte, tout à fait à la surface de la croûte terrestre et correspondant exactement à la bouche de la baleine. Dans les deux cas la figure de synecdoche (3) est employée, c'est-à-dire que la fraction d'une chose est prise pour le tout ; la même figure se retrouve dans l'expression « trois jours et trois nuits », où, par synecdoche, le tout est mis pour la partie. La prière que Jonas prononça du fond de sa prison révèle quelqu'un à qui les Psaumes sont familiers depuis longtemps. Il cite de courts fragments de divers Psaumes et les adapte à son propre cas. On trouve, dans sa prière, des allusions aux grands Psaumes messianiques 22, 69 et 16. La plus frappante de toutes est l'application du Ps. 16 : 10 : « Tu ne livreras pas mon âme au séjour des morts. Tu ne permettras pas que celui qui t'aime voie la fosse ». Jonas dit : « Du sein du séjour des morts, j'ai crié » et « Tu m'as fait remonter vivant de la fosse ». « L'Éternel parla au poisson et le poisson vomit Jonas sur le sable. » L'ORDRE DONNÉ POUR LA SECONDE FOIS. - « La parole de l'Éternel fut adressée à Jonas une seconde fois en ces mots : « Lève-toi, va à Ninive la grande ville, et proclames-y la publication que je t'ordonne ». Trois fois cet ordre fut donné au prophète ; deux fois par le Seigneur : « Lève-toi ». La troisième fois, ce fut par le pilote du navire. Les pécheurs dorment, comme Jonas, n'ayant entre eux et l'éternité qu'une planche ; et l'appel qui leur est adressé est : « Réveille-toi, toi qui dors, et te relève d'entre les morts, et Christ t'éclairera ». Mais l'appel à s'éveiller fut adressé ici à un serviteur de Dieu par le moyen d'un pilote païen. Dieu choisit

souvent des instruments bien primitifs pour porter son message. Soyons prêts à le recevoir d'où qu'il vienne. Deux fois, l'Éternel parle directement à Jonas : « Lève-toi ». Il ne le gronde pas à cause de sa désobéissance ; la dure leçon qu'il a apprise est suffisante ; et Dieu dans sa bonté, est toujours disposé à employer son serviteur lorsque celui-ci est prêt à obéir. « Courbé » le premier, Jonas fut capable ensuite de « courber » les païens de Ninive, de sorte que le réveil des consciences suspendit le jugement menaçant. Oh ! si le peuple de Dieu était « courbé » maintenant, quel réveil se produirait sur l'Angleterre, sur la France, sur le monde entier ! (4) La nouvelle de la délivrance miraculeuse de Jonas se répandit au loin. Les mariniers répétèrent l'histoire. Tout Israël l'apprit. Dans le continuel échange de pensée qui existait entre ces nations anciennes, la nouvelle peut très bien avoir atteint Ninive. Ou bien Jonas lui-même peut l'avoir apprise aux Ninivites. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'elle leur était connue, car Jonas ne fut pas seulement un prophète pour eux ; notre Sauveur nous dit qu'il fut un « signe », un miracle vivant qui forçait la conviction par son message. NINIVE. - « Cette grande ville. » Dieu Lui-même l'appelle grande. Jusqu'en 1841, tout ce que l'on savait de Ninive était pris de la Bible et de quelques fragments épars de l'histoire assyrienne ; et, il y a soixante ou soixante-dix ans, on trouvait des gens qui considéraient Ninive comme un mythe. Mais depuis lors, les fouilles n'ont fait que démontrer continuellement la véracité du récit biblique. La ville fondée par Nimrod était grande par son antiquité, mais aussi par son étendue. Trois chariots pouvaient rouler côte à côte sur le faîte de ses murailles. « Une très grande ville de trois jours de marche », ainsi l'appelle Jonas ; et les excavations prouvent que ces murs avaient un circuit de 96 kilomètres. Cette circonférence renfermait évidemment des pâturages, en plus des constructions proprement dites, ce qui explique cette expression de Jonas : « des animaux en grand nombre ». Elle contenait 120.000 petits enfants « qui ne savaient pas distinguer leur droite de leur gauche » ; la population totale doit donc avoir atteint près d'un million d'âmes. Ninive était grande par ses palais, ses fortifications, ses temples et ses merveilleuses oeuvres d'art, ses grands lions de pierre et ses taureaux avec des ailes et des faces humaines. Elle fut grande par sa haute civilisation et, par-dessus tout, par sa corruption. C'est à cette ville que fut envoyé Jonas pour la seconde fois, mais, en cette occasion, avec cet ordre impératif : « Proclames-y la publication que je t'ordonne ». Cette fois, Jonas n'hésite pas. Il se lève et part. Le message était bien lourd ; il consistait en ces mots : « Encore quarante jours, et Ninive sera détruite ». LES GENS DE NINIVE SE REPENTIRENT. - L'âme de Jonas avait été tellement dépouillée et préparée par Dieu, que son message fut accompagné de la puissance de l'Esprit. Il était lui-même un « signe ». L'Esprit de Dieu travailla si énergiquement, qu'à la fin du premier jour de sa prédication, la ville fut complètement bouleversée. Le récit raconte que « les gens de Ninive crurent à Dieu ». Ils agirent immédiatement selon leur conviction, proclamèrent un jeûne et se revêtirent de sacs ; cette repentance commença évidemment par le peuple lui-même, car le verset 6 du chapitre 3 nous dit que « la chose parvint au roi de Ninive », et que lui aussi crut à la menace ; il se leva de son trône, ôta son manteau, se couvrit d'un sac, et s'assit sur la cendre.

Et le décret fut promulgué, de la part du roi et de ses grands, pour qu'il y ait un jeûne universel, s'étendant même aux bêtes des champs. Hommes et animaux furent donc couverts de sacs, et le cri de repentance (mêlé, sans doute, aux gémissements du bétail en détresse), s'éleva de la grande ville jusqu'à l'oreille d'un Dieu plein de pitié et de patience. Il vit que ce repentir était sincère ; qu'il ne se bornait pas au sac et à la cendre, mais que le peuple se détournait véritablement de ses mauvaises voies. Et Il entendit leurs cris et épargna la ville. Maintenant, une question se pose. Est-il vraisemblable que l'État soit intervenu en une telle matière et qu'un édit royal ait enjoint un jeûne long et général ? Le professeur Sayce trouve une réponse dans les monuments de Ninive, et nous dit que dans les jours d'Ezarhaddon II, lorsque l'ennemi du Nord s'assemblait contre l'empire assyrien, le roi fit une proclamation qui ordonnait un service solennel d'humiliation pendant une période de cent jours. Et encore : Est-il vraisemblable que les bêtes aient été couvertes de sacs ? Hérodote nous dit que lorsque les armées perses étaient en Grèce, à l'occasion de la mort d'un de leurs généraux, le deuil fut pris par tout le camp. Les hommes se coupèrent les cheveux et coupèrent le poil de leurs chevaux et des bêtes de somme. Il est donc évident que cette coutume était commune chez une nation voisine de Ninive. La façon d'agir de Dieu à l'égard de Ninive et à l'égard de son prophète, devenu de nouveau rebelle au dernier chapitre, nous montre bien Sa miséricordieuse bonté. Jonas était en colère de ce que la grande cité, l'ennemie de son pays, fût épargnée. Il était irrité de ce que le ricin qui l'abritait fût détruit. Sur ces deux points, l'Éternel lui demande, avec la plus patiente tendresse : « Fais-tu bien de t'irriter ? » Et Jonas, toujours soucieux de ne pas s'épargner dans ce récit, lègue cette leçon à ses compatriotes et à nous-mêmes, à savoir que le salut de Dieu est destiné au monde entier. Le livre de Jonas est essentiellement un livre missionnaire, qui fait pressentir la grandiose mission que notre Sauveur donna à ses disciples d'aller et de prêcher l'Évangile à toute créature. Lorsque le Christ sortit du tombeau, le message de son Évangile fut porté aux Gentils, et a donné des preuves de la puissance de Dieu pour sauver ceux qui croient, et cela, sur toute la terre. XIII. MICHÉE Michée habitait le village de Moréheth, dans la plaine maritime de Juda, près des frontières du pays des Philistins. Il était contemporain d'Osée et d'Esaïe et prophétisait au temps de Jotham, d'Achaz, et pendant les premières années du règne d'Ézéchias, rois de Juda. Il prophétisa sur Samarie et sur Jérusalem, mais sa prophétie s'adresse surtout à Juda. Michée porte le même nom que Michée, fils de Jimla, prophète d'Israël qui soutint la cause de Dieu contre 400 faux prophètes, 150 ans avant lui, au temps d'Achab, lorsque ce prophète et Josaphat montèrent contre Ramoth de Galaad (1 Rois 22). Le premier Michée avait terminé sa prophétie par ces mots : « Vous tous, peuples, entendez ! » Le second commence la sienne par les mêmes paroles. Les trois divisions de son livre

commencent chacune par cet appel : Écoutez (1 : 2 ; 3 : 1 ; 6 : 1). Le premier avait vu tout Israël dispersé sur les montagnes, « comme des brebis qui n'ont point de berger ». Le second fait des allusions continuelles au Bon Berger et à ses soins compatissants envers son troupeau. C'est avec le coeur meurtri que Michée dénonce les jugements de Dieu sur Juda à cause de ses péchés ; mais il semble se hâter d'en finir avec les paroles de condamnation pour s'étendre sur le message de pardon et d'amour dont il est chargé. Et il termine sa prophétie par cette proclamation particulièrement belle, avec laquelle il identifie son propre nom, Michée, qui veut dire Qui est comme l'Éternel ? « Quel Dieu est semblable à toi, qui pardonnes l'iniquité, qui oublies les péchés du reste de son héritage ? » « Car aucun faux Dieu n'a jamais en cette prétention. C'est là le message que Michée préférait pardessus tous les autres, et son propre nom le proclamait devant le peuple de son temps. » (Dr Pusey). SAMARIE ET LES VILLES DE JUDA. - Michée proclame le jugement qui doit venir, d'abord sur Samarie, puis sur les villes de Juda. Ceci s'est rapidement accompli par les armées d'Assyrie. L'idolâtrie d'Israël s'était répandue à Jérusalem, et c'est la ville de Lakisch qui semble avoir été le point de contact, « la première cause du péché de la fille de Sion ». (1 : 13). C'est cette propagation de l'idolâtrie, avec toutes ses conséquences, pour Juda, sous le roi Achaz, que Michée déplore surtout. Il gémit sur l'extrême oppression des pauvres, des femmes et des petits enfants chassés de leurs demeures ; sur la convoitise et l'ambition égoïste, même au prix du sang, qu'il compare en une image réaliste, au cannibalisme. Il dénonce particulièrement le péché de corruption chez les juges, et de prévarication dans les poids et mesures. Plus loin, il prédit la captivité de Babylone (4 : 10), la destruction de Jérusalem (3 : 12), même jusqu'au labourage du sol de cette ville, lequel se réalisa sous l'Empereur Adrien. Il nous est clairement dit dans le livre de Jérémie que cette prophétie produisit le retour à l'Éternel du roi Ézéchias et de son peuple, au début de son règne, retour qui retarda la destruction de la ville probablement, de 136 ans, et eut comme résultat la grande réformation qui eut lieu sous le règne de ce roi. Les anciens de Juda citèrent cette prophétie de Michée, environ 120 ans après qu'elle avait été prononcée, lorsque les prêtres voulaient mettre à mort Jérémie pour avoir prédit les mêmes jugements. « BETHLÉEM DE JUDA ». - Mais pour nous, le grand intérêt que présente le prophète Michée se centralise dans ses prédictions si claires sur le Sauveur qui devait venir. C'est d'après ce livre que « tous les chefs des prêtres et les scribes du peuple », rassemblés par Hérode, proclamèrent sans hésitation que c'était à Bethléem de Juda que le Christ, le Roi, devait naître. Cette prophétie atteste l'éternité du Fils. Celui qui devait venir de Bethléem était Celui dont « l'origine remonte aux jours de l'éternité ». Michée 5 : 2,3 est étroitement relié à Esaïe 7 : 14. « Il se tiendra debout et régnera dans la force de l'Éternel, dans la majesté de Dieu. » Ici nous avons la majesté du Royal Berger prenant soin de son troupeau. Le tableau que fait Michée de la restauration de Sion, des nations qui y afflueront, de la gloire et de la prospérité du Royaume du Christ, de son règne de paix universelle, figure aussi dans la prophétie d'Esaïe. Table des matières

Page précédente: LES PETITS PROPHÈTES - OSÉE - JOËL - AMOS - ABDIAS Page suivante: NAHUM (1) The Biblical Guide, par le Rév. J. Urquhart. (2) Un dicton juif dit : « Un jour et une nuit font un Onah, et une partie d'Onah est comme un tout. » - Même en Angleterre, un prisonnier condamné à trois jours d'emprisonnement reste rarement plus de quarante heures en cellule, et quelquefois ce temps est réduit à 32 heures, une fraction de jour étant considérée légalement comme un jour entier. (Sir R. Anderson). (3) Figure de rhétorique, pour laquelle on prend la partie pour le tout ou le tout pour la partie. (Dictionnaire Larousse). (4) Jonas, Patriot and Revivalist. (Jonas, patriote et « revivaliste ») p. 19, par le Rév. W. J. S. Webster.

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V. CHRIST DANS LES PROPHÈTES « Le témoignage de Jésus est l'Esprit de la prophétie. » Apoc. 19 : 10. XIV. NAHUM La destruction de Ninive est le grand « fardeau » de Nahum. Le nom de ce prophète signifie Consolation, et sa parole de réconfort est pour Juda : « L'Éternel est bon, Il est un refuge au jour de la détresse ; Il connaît ceux qui se confient en Lui » (1 : 7). « Voici, sur les montagnes, les pieds du messager qui annonce la paix » : paroles qui présagent la future proclamation de l'Évangile du Prince de Paix. NINIVE. - Le reste de la prophétie concerne Ninive exclusivement. La demeure du prophète est incertaine. C'était peut-être Capernaüm, « la ville de Nahum ». Le temps auquel il prophétisait semble, d'après le témoignage de Nahum lui-même, avoir été entre la chute de No-Amon (Thèbes) dans la Haute-Égypte, 663 avant J. -Ch., et la chute de Ninive, 606 avant J. -Ch., car il parle de l'un au passé (3 : 8-10) et de l'autre au futur (1: 8, 14). « La prophétie de Nahum est, à la fois, le complément et la contre-partie du livre de Jonas » (Dr Pusey). Dieu révéla son nom à Moïse comme montrant son double caractère. « L'Éternel, l'Éternel, Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité, qui pardonne l'iniquité, mais qui ne tient point le coupable pour innocent. » (Exode 34: 6-7). Jonas insiste sur le premier côté du caractère de Dieu (Jonas 4: 2), Nahum souligne le second. « Un Dieu jaloux, qui se venge... L'Éternel est lent à la colère et grand par sa force ; il ne laisse pas

impuni le méchant. » Dieu a montré sa patience envers la grande ville. Elle s'est repentie à la prédication de Jonas. Mais quoique une multitude d'individus se fussent certainement tournés vers l'Éternel, la repentance de la nation n'avait été qu'éphémère, et nous la retrouvons de nouveau coupable des mêmes péchés dont elle s'était repentie : la violence et une insatiable cruauté. (Nahum 2 ; 11, 12). Bien plus, Ninive semble s'être ouvertement révoltée contre le Dieu vivant, comme le montre l'attitude blasphématoire de Sanchérib et les allusions de Nahum 1 : 9 et 11. Le sort fatal de la cité fut retardé de deux cents ans, mais il fut enfin décidé, et la prophétie de Nahum prédisait une destruction finale et sans conditions. Dieu l'anéantirait par un flot irrésistible ; son nom serait complètement rayé, et Lui-même creuserait la tombe de la ville coupable. L'encerclement de Ninive par les armées, leur entrée triomphale dans la ville, tout cela est décrit avec une éloquence réaliste. La destruction de Ninive fut complète, alors que cette ville était au zénith de sa puissance. D'après la prophétie de Nahum, il arriva que le Tigre servit l'armée d'invasion des Mèdes et des Babyloniens, en débordant de ses rives (2 : 6), puis elle fut en partie détruite par un incendie (3 - 13-15). La tombe creusée par Dieu était profonde et si effective que toute trace de l'existence de Ninive disparut pendant des siècles et que même son emplacement était ignoré. Mais les fouilles opérées depuis 1841, sont venues confirmer la vérité de la Parole de Dieu.. LA CITÉ DE THÈBES. - Parmi les autres révélations contenues dans ce livre, nous avons la chute de la ville de Thèbes, No-Amon, à laquelle Nahum fait allusion, et qui est décrite sur les monuments dans les paroles d'Assurbanipal, le roi assyrien, son conquérant. Il nous raconte de quelle manière complète il prit la ville, emportant l'or, l'argent et les pierres précieuses, ainsi que deux très hauts obélisques, couverts de belles sculptures et pesant 2.500 talents (plus de 90 tonnes). Il les enleva de leur place et les transporta en Assyrie avec un immense et riche butin. XV. HABAKUK Habakuk est le prophète de la foi. Son nom signifie « lutteur » ou celui qui étreint fortement. À travers tout le mystère du péché et de son succès apparent, à travers le mystère de la souffrance et des jugements de Dieu, ce prophète s'empare des promesses divines et s'attache à Lui par une foi triomphale. Il ne nous dit rien de lui-même, sauf qu'il était prophète, et nous pouvons conclure du chapitre 3, qui est évidemment un Psaume pour le Temple, qu'il était préposé au service sacerdotal et qu'il était peut-être Lévite, puisqu'il parle de ses « instruments à cordes ». Habakuk introduit sa prophétie par le cri : « O Éternel, jusques à quand... J'ai crié et tu n'écoutes pas ! » Et il regarde autour de lui l'iniquité qui règne en Juda. L'Éternel répond qu'Il va châtier cette nation coupable, par le moyen d'une terrible invasion chaldéenne. Les Chaldéens étaient célèbres pour leur cavalerie (1: 8) ; ils se distinguaient aussi par la façon dont ils tournaient en dérision les rois captifs. La prophétie de Jérémie fut accomplie concernant Jojakim, qui devait avoir « la sépulture d'un âne », c'est-à-dire « être traîné et jeté hors des portes de Jérusalem », en pâture aux vautours (Jérémie 22 : 19).

Ayant vu en vision la destruction de son peuple, Habakuk apporte de nouveau à Dieu ses difficultés avec confiance (1 : 12) : « N'es-tu pas de toute éternité, Éternel, mon Dieu, mon Saint ? Nous ne mourrons pas » LE JUSTE VIVRA PAR LA FOI. - La seconde question posée par Habakuk est celle-ci : Comment se fait-il que Celui qui est trop pur pour voir le mal doive exécuter sa vengeance sur Juda par le moyen d'un peuple pire que Juda lui-même ? Et il attend de Dieu la réponse. Pendant qu'il regarde à Dieu, sur sa tour, Dieu lui parle de nouveau et lui dit de prophétiser clairement, afin que même celui qui court puisse lire ce glorieux message pour tous les temps : Le Juste vivra par la foi. Cette devise fut le centre de l'enseignement de Paul (Rom. 1 : 17 ; Galates 3 : 11 ; Hébreux 10 : 38). Dans les Romains, JUSTE est le mot essentiel ; dans les Galates, c'est le mot Foi ; dans les Hébreux, c'est le mot VIE. (Dr Pierson). Habakuk parle d'une vision immédiate, mais il regarde vers l'avenir, vers la fin - « C'est une prophétie dont le temps est déjà fixé ; elle marche vers son terme, et elle ne mentira pas. Si elle tarde, attends-la. Car elle s'accomplira, elle s'accomplira certainement ». Dans les Hébreux, la citation : « Mon juste vivra par la foi » est précédée de ces mots : « Encore un peu, bien peu de temps, et celui qui doit venir, viendra, il ne tardera point ». (V. S.). « Voici, je viens bientôt », c'est la dernière parole de notre Sauveur dans la Bible. Ensuite, Dieu montre à Habakuk que les Chaldéens seront eux-mêmes détruits à cause de leurs iniquités. Dieu avait employé Babylone comme marteau, pour punir les nations, et Il allait briser le marteau lui-même en morceaux. (Jérémie 50: 23). Enfin, Il annonce le jour de Christ, où « la terre sera pleine de la connaissance et de la gloire de l'Éternel, comme le fond de la mer est plein des eaux qui le couvrent ». (Habakuk 2 : 14). LA PRIÈRE D'HABAKUK. - Puis, vient la prière d'Habakuk. Sa description de la majesté de Dieu n'est inférieure à aucune de celles de la Bible. Il raconte l'histoire merveilleuse des voies de Dieu envers son peuple lorsqu'Il l'emmena en Canaan. Nous trouvons ici, de nouveau, des images du grand salut à venir, et nous voyons des aperçus de l'oeuvre de Celui qui est le reflet de la gloire du Père. Trois fois, dans cette prière, le prophète emploie l'exclamation Selah, qui ne se trouve qu'ici et dans les Psaumes. C'est un appel au silence. au recueillement, afin que l'âme puisse « écouter la divine illumination », comme dans le dernier verset du chapitre 2 : « Le Seigneur est dans son saint temple : Que toute la terre fasse silence devant Lui ! » et les paroles du chapitre 2, verset 1 : « Je veillais, pour voir ce que l'Éternel me dirait ». Combien nous avons besoin de ce silence de l'âme devant Dieu, afin qu'Il puisse avoir le temps de nous parler et que nous puissions « écouter la divine illumination ! » Comme nous l'avons vu, dans le livre de Job, les rayons de lumière ont une voix, mais il faut une oreille finement accordée pour l'entendre. Quoique le prophète tremble aux révélations de l'Éternel, il n'en demeure pas moins inébranlable dans sa confiance tranquille, sachant qu'il aura du repos, même au jour de la détresse. Il résume, dans un beau langage poétique, la vanité de toutes les choses de la terre ; et lorsque toute la nature et tout semblant d'espoir ont disparu, il ajoute : « Toutefois, je veux me

réjouir en l'Éternel, le Dieu de mon salut ». C'est presque le nom de Jésus, car Jésus signifie « Jéhova-Salut » ou « Jéhova est le salut », et voilà pourquoi ces mots sont rendus ici-même, par un Juif : « en Dieu l'auteur de ma rédemption » et par Augustin : « En Dieu mon Jésus ». XVI. SOPHONIE Ce livre, très bref, a été appelé : « Le résumé de toute la prophétie ». C'est une revue générale du gouvernement universel de Jéhova et du jugement de toute la terre. Sophonie (la sentinelle de Jéhova) donne sa propre généalogie jusqu'à la quatrième génération, prouvant sa descendance d'un Ézéchias, qui fut probablement le roi de ce nom. Il prophétisa pendant la première partie du règne de Josias, avant que l'idolâtrie eût été enrayée par les réformes de ce roi. La prophétie de Sophonie se distingue par l'accent qu'il met sur le « Jour de l'éternel ». L'application finale de cette expression se rapporte au Jour de Christ. Ce langage impressionnant ne peut avoir sa pleine réalisation qu'au « grand Jour de sa colère », décrit dans l'Apocalypse, chapitre 6. « Un jour de fureur, un jour de détresse et d'angoisse, un jour de ravage et de destruction, un jour de ténèbres et d'obscurité, un jour de nuées et de brouillards, un jour où retentiront la trompette et les cris de guerre. » (Sophonie 1 : 14-16). Mais, en attendant, un jour de jugement s'approchait pour Juda, à cause de ses péchés. Le prophète supplie le peuple de rechercher l'Éternel, pendant qu'il en est temps encore, Il proclame ensuite les jugements divins sur diverses nations qui ont opprimé le peuple de Dieu : les Philistins, Moab, Ammon, l'Éthiopie, l'Assyrie ; et il annonce la chute et la ruine de Ninive. Le troisième chapitre montre les châtiments qui vont fondre sur Juda et sur Jérusalem, la future restauration et le bonheur du peuple de Dieu au jour du Messie. L'ÉTERNEL AU MILIEU DE SON PEUPLE. - Le troisième chapitre contient une belle leçon, envisagée spirituellement. Le prophète décrit la condition coupable de l'âme loin de Christ - verset 1, péchés de commission ; verset 2, péchés d'omission. Ceux qui auraient dû conduire le peuple dans la justice, le dirigent vers l'iniquité : princes, juges, prophètes, prêtres. Alors, l'Éternel Lui-même prend la place de ces conducteurs et nous Le voyons « au milieu de son peuple », accomplissant tour à tour chacune de ces fonctions. D'abord, Il vient dans nos coeurs comme Juge, et nous convainc de péché, « produisant à la lumière ses jugements ». (verset 5). Puis, Il vient comme Prophète, nous enseignant à invoquer Son nom avec « des lèvres pures ». (verset 9). Toujours « au milieu des siens », Il juge l'orgueil du coeur et nous amène, « humbles et petits », en présence de sa sainteté. Troisièmement, Il vient « au milieu de nous » comme Roi, pour régner sans rival dans le coeur qui s'est complètement rendu à Lui. Lorsque le Seigneur règne ainsi, le chant d'allégresse peut commencer (versets 14-16). Quatrièmement, Il est « au milieu de son peuple », comme notre Souverain Sacrificateur, nous plaçant dans l'attitude où il faut être pour avoir communion avec Lui. C'est là que nous Le connaissons comme le Bien-Aimé de nos âmes, « le héros qui sauve » (verset 17). « Il fera de toi sa plus grande joie ; Il gardera le silence dans son amour ; Il aura pour toi des transports d'allégresse » (version Darby) ; « Il s'égaiera en toi avec chants de triomphe ». Le chapitre se termine sur six belles promesses relatives à ce que le Seigneur fera pour nous.

XVII. AGGÉE Aggée, Zacharie et Malachie sont les trois prophètes envoyés au reste des captifs revenus de Babylone à Jérusalem. Ils emploient fréquemment cette expression : « l'Éternel des Armées ». Aggée et Zacharie furent probablement parmi les premiers exilés qui revinrent avec Zorobabel. D'après le verset 3 du chapitre 2, on pense qu'Aggée peut bien avoir vu en personne la gloire du temple de Salomon ; dans ce cas, il aurait été à cette époque un vieillard, tandis que Zacharie était encore tout jeune. (Zacharie 2 : 4). Le centre du message d'Aggée est : « Je suis avec vous, dit l'Éternel ». (1 : 13). C'est au prophète Aggée que fut donné le privilège (de même qu'à Zacharie) de pousser le peuple, par quelques paroles concises, au travail de la reconstruction du temple. Son message pourrait se résumer dans ces mots de Jésus : « Cherchez premièrement le Royaume de Dieu et sa justice, et toutes les autres choses vous seront données par-dessus ». Il prononça quatre courtes prophéties, pendant les quatre derniers mois de la seconde année de Darius. Dans la première, il essaie de faire honte au peuple de son apathie à l'égard de la Maison de Dieu, laissée à l'abandon, alors qu'ils ornent leurs propres demeures ; puis il déclare que c'est à cette cause qu'il faut attribuer la malédiction tombée sur les récoltes et le bétail. Cette prophétie produisit l'effet désiré, et Zorobabel, gouverneur de Jérusalem, se leva et commença la reconstruction du temple, qui avait été interrompue par leurs ennemis environnants, surtout par les Samaritains. Un mois après, le découragement semble avoir saisi les travailleurs, à la vue du contraste entre la beauté de la première Maison et la pauvreté de la seconde. Aggée les exhorte à continuer vaillamment, car l'Éternel est avec eux ; son Esprit restera avec eux, et d'ailleurs, un temps vient où l'Éternel des Armées ébranlera les cieux et la terre, où le Désiré des nations viendra et où Sa gloire remplira le temple. Et il arrivera que la gloire de cette dernière Maison sera plus grande que celle de la première, et c'est ici que l'Éternel des Armées donnera la paix (1). UN SCEAU. - La quatrième prophétie est adressée à Zorobabel, et au travers de cette personnalité, au Christ Lui-même. Zorobabel était prince de la maison de David ; il avait conduit le retour de la captivité, il avait rebâti le Temple. En tout ceci, il était une figure du Christ qui est le Serviteur de l'Éternel, choisi par Lui, mis comme un sceau sur la main du Père, « l'image empreinte de sa personne ». Ce mot, dans (Hébreux 1 : 3), signifie l'impression faite par un cachet sur la cire. Le message d'Aggée est plein de paroles stimulantes pour nous, dans les temps où nous vivons. Si, comme Église, nous pensions davantage à l'oeuvre du Seigneur qui consiste à sauver les âmes, plutôt qu'à nos propres aises, les moyens pour faire cette oeuvre ne manqueraient pas. « Considérez vos voies », dit Aggée ; si nous considérons nos voies de façon à les mettre en harmonie avec la volonté de Dieu à notre égard, nous avons la certitude de Sa promesse : « Je suis avec vous, dit l'Éternel ». Et si son Esprit demeure parmi nous, nous n'avons pas à craindre l'opposition du dehors, ni le découragement du dedans.

XVIII. ZACHARIE Nous avons déjà vu le rapport de ce prophète avec Aggée. Il était probablement prêtre aussi bien que prophète. (Voyez Néhémie 12 : 16). Sa première prophétie fut prononcée juste après le temps de dépression morale, alors que le peuple avait commencé à rebâtir le Temple ; et il les avertit de ne pas « désappointer » Dieu comme leurs frères l'ont fait. Il a une parole spéciale d'encouragement pour le gouverneur Zorobabel qui avait, sans doute, conscience de sa propre faiblesse, et du fait que c'était « un jour de faibles commencements ». « Ni par la puissance, ni par la force, mais c'est par mon Esprit, dit l'Éternel des Armées. » (4 : 6-10). Zacharie annonçait que les difficultés, pareilles à des montagnes, seraient aplanies, et que celui qui avait posé les fondations aurait la joie d'apporter la pierre principale, avec des acclamations : « Grâce ! grâce pour elle ! » Christ est, à la fois, la Pierre de fondation et la principale Pierre de l'angle. HUIT VISIONS. - La seconde prophétie de Zacharie consiste en huit visions concernant les buts définitifs de Dieu au sujet d'Israël. Tout d'abord, c'est la vision des Oliviers (V. S. et D. les Myrtes), image d'Israël aujourd'hui humilié, mais jamais oublié par Jéhova. Puis celle des Cornes et des Forgerons, présageant la destruction des ennemis d'Israël. Celle du Cordeau montre la future prospérité de Jérusalem La présence de Jéhova, comme une muraille de feu autour de son peuple, rendra les murs inutiles ; la superficie de la ville les rendra impossibles. Quatrièmement, la vision de Josué, le souverain sacrificateur, figure d'Israël purifié et restauré dans sa position de sacrificateur ayant accès auprès de Dieu. Cinquièmement, celle du Chandelier ou plutôt de la Lampe, qui représente Israël comme porteur de la lumière divine. Les deux oliviers, dans cette dernière vision, se rapportent d'abord à Zorobabel, le gouverneur, et à Josué le grand prêtre ; mais à travers leurs personnalités, ce qui est visé, ce sont leur deux fonctions, réalisées toutes deux, plus tard, par le Messie. Sixièmement, le Rouleau volant : le gouvernement de la terre. Septièmement, l'Épha : la restriction de l'iniquité. Huitièmement, les forces administratives de la justice. Suit alors l'acte symbolique du couronnement du grand prêtre (6 - 9-11). Par cet acte, les deux grandes fonctions du sacerdoce et de la royauté sont unies en sa personne, laquelle est l'image de la personne et de l'oeuvre de l'Homme dont le nom est Germe (6 : 12 ; 3 : 8) ; c'est Lui qui s'assiéra sur Son trône de gloire comme sacrificateur, et sera le Constructeur du Temple éternel de Dieu, portant les insignes de la majesté ». « Ton Roi VIENT À TOI ». - Plus qu'aucun autre des petits prophètes, Zacharie prédit la venue du Sauveur. Deux fois il l'annonce comme « Germe ». Dieu en parle comme de son Serviteur (3 : 8). Nous avons la prédiction de son entrée à Jérusalem, monté sur le poulain d'une ânesse (9 : 9). En contraste avec les faux bergers, nous le voyons comme le Bon Berger, sauvant son troupeau, prenant soin des « brebis malheureuses ». (9 : 16 ; 11 : 11). Dans les paroles : « Épée, lève-toi sur mon pasteur, et sur l'homme qui est mon compagnon, dit l'Éternel des Armées », nous avons une révélation particulièrement claire du Christ, dans sa nature divine et dans sa nature humaine ; l'Homme, le berger frappé, est appelé par Dieu « son Compagnon », égal à Dieu, et cependant distinct de Lui dans sa personnalité.

Zacharie parle du « sang de l'Alliance » (9 : 11), figure que notre Sauveur a appliquée à son propre sang. « Ceci est mon sang, le sang de la Nouvelle Alliance, qui est répandu pour la rémission des péchés ». (Matth. 26 - 28). Nous avons la prophétie de la trahison de Judas pour trente pièces d'argent, et même le fait que l'argent fut « jeté dans la maison de l'Éternel, pour le potier ». (11 : 12-13). Zacharie prophétise la conversion de son peuple au Seigneur, au jour où l'Esprit se répandra sur eux, où ils regarderont à Celui qu'ils ont percé et où le péché de la nation sera lavé par la mort de son Messie sur le Calvaire. (12 : 10 ; 13 : 1). Il parle des blessures qu'il a reçues dans la maison de ceux qui l'aimaient. (13: 9). La troisième partie du reste du peuple sera éprouvée par le feu et purifiée au temps de la détresse de Jacob. (13: 9). Le dernier chapitre prédit le grand Jour de l'Éternel, qui est toujours associé avec la venue du Christ en jugement. Celui qui est monté au ciel, de la montagne des Oliviers, en redescendra de la même manière que ceux qui en furent les témoins l'ont vu partir. « Ses pieds se poseront en ce jour sur la montagne des Oliviers... et l'Éternel mon Dieu viendra, et tous ses saints avec lui... Ce sera un jour unique, connu de l'Eternel... et vers le soir la lumière paraîtra... Et l'Éternel sera roi de toute terre. En ce jour-là, l'Éternel sera le seul Éternel, et son nom sera le seul nom ». XIX. MALACHIE Malachie - « le Messager de l'Éternel » - désirait être connu sous ce nom-là seulement. Comme le Précurseur, duquel il annonça la venue, il n'était qu'une voix. Parlant de Lévi, comme un exemple de la vraie sacrificature, il dit : « Il est un envoyé de l'Éternel des Armées. » (2 : 7). Il parle de Jean-Baptiste comme messager, et de Jésus-Christ Lui-même comme du « Messager de l'Alliance ». (3 : 1). Et quel est le centre du message dont l'Éternel à chargé Malachie ? « Je vous ai aimés, dit l'Éternel. » Quel message envoyé à un peuple qui ne faisait que décevoir l'amour de Dieu ! Malachie se relie à Néhémie de la même façon qu'Aggée et Zacharie se relient à Zorobabel. Il vivait en même temps que Néhémie ou immédiatement après, car il reproche au peuple exactement les mêmes péchés que Néhémie, lorsque celui-ci fit sa seconde visite à Jérusalem : (1) La corruption des prêtres (Néhémie 13 - 29 ; Malachie 2 : 8). (2) L'alliance avec des femmes idolâtres (Néhémie 13 : 23-27 ; Malachie 2.10-16). La négligence du paiement de la dîme (Néhémie 13: 10-12 ; Malachie 3 : 10). Le prêtre Éliaschib était allié à Tobija l'Ammonite, et lui avait permis l'usage d'une grande pièce dans les parvis de la Maison de l'Éternel. Le petit-fils d'Eliaschib, également, avait épousé une fille de Sanballat l'Horonite. (Néhémie 13 : 1-9). « EN QUOI ? » - Le message de Malachie s'adresse aux prêtres qui auraient dû conduire le peuple dans la justice, puis au peuple lui-même qui les suivit dans une voie où il négligea et déshonora le nom de l'Éternel. Ce livre se distingue par un langage très explicite et très franc ; il contient des reproches sévères à ce peuple, qui ne reconnaît nullement ses péchés, qui avait la forme de la piété, mais en avait renié la force. Chaque reproche du prophète est discuté par le peuple, qui riposte par ces mots « En quoi ? » ou « pourquoi ? »

1. 1 : 2 « En quoi nous as-tu aimés ? » 2. 1 : 6 « En quoi avons-nous méprisé ton nom ? » 3. 1 : 7 « En quoi t'avons-nous profané ? » 4. 2 : 17 « En quoi avons-nous fatigué l'Éternel ? » 5. 3 : 7 « En quoi devons-nous revenir ? » 6. 3 : 8 « En quoi t'avons-nous trompé ? » 7. 3 : 13 « Qu'avons-nous dit contre toi ? » 8. 3 : 14 « Qu'avons-nous gagné à observer tes préceptes ? » 9. 2 : 14 : Et vous dites « Pourquoi ? » (allusion à ce que Malachie a dit au verset 13). Le prophète décrit la venue de Christ en son Temple. Il y vint comme un petit enfant, sous le regard attentif de Siméon et d'Anne. Il y vint pour renverser les tables des changeurs. Il vient dans le temple de nos coeurs. Sa venue est comme un feu qui purifie. Avec la patience du raffineur d'argent, Il s'assied jusqu'à ce qu'il voie sa propre image réfléchie dans le métal fondu. Et lorsqu'il fait sa demeure dans nos coeurs, Il y est comme un « témoin contre le péché ». Notre Sauveur s'appelle Lui-même le « Témoin fidèle et véritable ». « TOUTES LES DÎMES. » - Ce livre contient le secret de la bénédiction spirituelle. « Apportez à la maison du trésor toutes les dîmes. » La dîme était le signe extérieur que tout appartenait à Dieu. Nous devons lui apporter nos êtres tout entiers : corps, âme et esprit, tout ce que nous avons et tout ce que nous sommes ; tout ce que nous savons concernant nos vies et tout ce que nous ne savons pas encore. Si nous ne retenons rien volontairement, nous pouvons être certains qu'Il nous accepte et qu'Il ouvrira les fenêtres du ciel pour déverser sur nous une telle bénédiction qu'elle nous débordera et inondera tout autour de nous : « Toutes les nations vous diront heureux, car vous serez un pays de délices, dit l'Éternel des Armées ». Au milieu de l'hypocrisie et du formalisme général, il y avait une petite minorité qui « craignait l'Éternel ». L'oreille divine s'inclinait vers eux lorsqu'ils lui parlaient. Dieu leur promit qu'ils seraient son plus précieux trésor au jour qui se préparait. Ce jour de l'Éternel devait être comme une fournaise et devait consumer le méchant comme du chaume, mais lui, l'Éternel, se lèverait sur ce reste fidèle, comme le « Soleil de la Justice portant la guérison sous ses ailes ». L'Ancien Testament se termine sur ce mot : interdit (V. S. anathème ; D. malédiction). Mais c'est pour exprimer le désir intense de Dieu d'éviter cette calamité, car Il dit : « De peur que je n'aie à frapper ce pays de malédiction ». Le Nouveau Testament se termine par une bénédiction : « Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous tous. Amen ». Un silence de 400 ans sépare la voix de Malachie de celle qui cria dans le désert : « Préparez le chemin du Seigneur ». « Mais il y a un lien remarquable entre les deux Testaments : les deux dernières figures qui apparaissent sur la page inspirée de Malachie et les deux premières qui apparaissent sur la page inspirée de Matthieu sont l'Ange de l'Alliance et son Précurseur. » (Dr Pierson.) Table des matières Page précédente:

JONAS Page suivante: LES ÉVANGILES (1) Le temple d'Hérode, du temps de notre Sauveur, n'était pas un nouveau temple, mais une rénovation de ce second temple, avec des agrandissements et des embellissements splendides. Dans les paroles d'Aggée : « L'argent est à moi, l'or est à moi, dit l'Éternel des Armées », nous avons probablement une prophétie de la magnificence de ce temple lorsqu'il devait être enrichi par Hérode d'ornements ayant coûté plusieurs millions ; il était devenu, de ce fait, une maison merveilleuse ; et cela, juste avant que Celui à qui appartenait cette maison y vint, comme si la maison avait été ainsi préparée pour recevoir sa présence auguste. Et pourtant, la vraie gloire de cette maison, ce fut la présence du « Grand Roi », si complètement voilé sous la forme d'un paysan de Galilée. (Rév. James Neil).

Le Christ dans toutes les Écritures

VI. LE CHRIST DANS SA VIE SUR LA TERRE LES ÉVANGILES Le Soleil de Justice s'est levé apportant la guérison sous ses ailes. Dans nos précédentes études, nous avons vu se lever l'aurore du jour qu'Abraham s'était réjoui de voir ; l'Étoile prophétisée par Balaam ; la grande lumière prédite par Esaïe. Nous avons, pour ainsi dire, vu les nuées, l'une après l'autre, s'illuminer de la gloire future, et maintenant, le Roi de Gloire Lui-même est venu. « Nous avons vu son étoile en Orient et nous sommes venus l'adorer. » « Nous avons vu le Christ de l'Éternel. » « Mes yeux ont vu ton salut, salut que tu as préparé devant tous les peuples, lumière pour éclairer les nations, et gloire d'Israël, ton peuple. » Partout où la lumière du Christ a brillé, elle a apporté un idéal plus élevé de vie humaine à l'individu, une loi morale plus haute que celle qui était connue auparavant. L'Évangile du Christ est la seule religion qui ait un rayon d'espoir pour les perdus, les pécheurs, les opprimés et les faibles, un message pour la femme et le petit enfant. Le Christ qui, pendant dix-neuf siècles, a remporté la victoire sur le péché, les ténèbres et la dégradation morale, est le Christ du Nouveau Testament. À part le fait de son existence attestée par l'histoire, la Bible est notre seule source d'information en ce qui le concerne. Il est futile de dire, comme certaines personnes le font aujourd'hui : « Nous croyons au Christ, mais nous rejetons la Bible ». C'est l'enseignement du Christ tel qu'Il est révélé dans la Bible « Dieu incarné, homme parfait, Sauveur par le moyen de la Croix, et Seigneur par la résurrection » - qui a produit cette transformation dans les coeurs et les vies des hommes. (Campbell Morgan). Dans l'Évangile du Christ, selon Matthieu, Marc, Luc et Jean, nous voyons le plan de Dieu, qui consiste à nous donner un tableau à quatre faces, représentant le Christ, et faisant ressortir

la majesté de sa Personne et de son oeuvre. Une statue a sur une peinture l'avantage de représenter tous les côtés du modèle. De même, cette quadruple représentation du Christ nous montre de Lui, sous chaque aspect, une beauté nouvelle. Les quatre évangélistes ont été comparés aux quatre chérubins d'Ezéchiel et de l'Apocalypse. Matthieu nous montre notre Sauveur sous son aspect royal, comme le Lion de Juda ; Marc le considère comme le serviteur de Jéhova, le Boeuf, prêt pour le service comme pour le sacrifice ; Luc l'étudie comme Fils de l'Homme, plein de sympathie humaine, sous l'emblème de l'Homme ; enfin, pour Jean, Il est le Fils de Dieu, l'Aigle planant dans le ciel bleu avec une majesté qui dépasse toute pensée et toute imagination. Le Dr Monro Gibson à fait remarquer l'admirable unité de l'Ancien et du Nouveau Testament comme l'indique la table suivante :

LOI

PROPHÈTES CHRIST

LES APÔTRES

AT La Loi La Loi est donnée. Les Livres L'Application de la Loi. Historiques L'Expérience qui résulte de cette Les Livres Poétiques application. Les Livres Regard sur l'Au-delà. Prophétiques NT La Nouvelle Alliance est Les Évangiles donnée. Les Actes L'Application de cette nouvelle Les Épîtres Loi. L'Apocalypse L'Expérience. Regard sur l'Au-delà. MATTHIEU CHRIST, LE ROI

Dans cet Évangile, nous apparaît la majesté de notre Roi céleste. L'Évangile de Matthieu fut écrit pour les Juifs. Il met en avant la Loi, et cite constamment l'Ancien Testament pour montrer comment l'un et l'autre se sont accomplis en Christ. Cet Évangile commence ainsi : « Généalogie de Jésus-Christ, fils de David, fils d'Abraham. » (1-17). Ceci montre sa position de Fils d'Abraham, en vertu de l'Alliance, et sa position royale comme Fils de David. L'expression : « Le roi David » (verset 6), souligne le fait que notre Sauveur est l'héritier royal de David. Sa merveilleuse divinité est proclamée dans sa naissance, qui eut lieu par la vertu du SaintEsprit ; dans sa personnalité comme Sauveur (Jésus) est dans son absolue filiation divine, révélée dans le nom d'Emmanuel: Dieu avec nous. Matthieu seul raconte la visite des Mages. Le monde entier, à cette époque, attendait l'avènement de quelque grand personnage : « Où est le Roi des Juifs qui vient de naître? » Leur adoration préfigurait sa domination universelle. Matthieu seul nous raconte comment Hérode, l'usurpateur de la souveraineté de David, chercha à massacrer l'héritier de celui-ci.

Dans cet Évangile, Jean-Baptiste présente le Seigneur Jésus comme le Juge puissant qui nettoiera parfaitement son aire, par un formidable jugement. Le récit de Matthieu fait que la tentation de Jésus, au lieu de suivre l'ordre chronologique, comme Luc, place la tentation sur la montagne en dernier lieu, comme pour attirer davantage l'attention sur elle. Jésus est le Roi du monde. Satan a usurpé son royaume ; il lui offre de le lui rendre, à une condition : Ce serait le Calvaire évité pour le Sauveur, et des siècles de souffrances évités pour son Église. Mais nous assistons à la victoire du Roi. Dès ce moment, Jésus commença à prêcher et à dire : « Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche ». Le mot « Royaume » se trouve 55 fois dans Matthieu ; 35 fois, c'est le « Royaume des Cieux », expression que l'on ne rencontre que dans les Évangiles. Jean n'emploie le mot « Royaume » que cinq fois. Le Sermon sur la Montagne (chapitres 5 ,6, 7) nous donne les Lois du Royaume. Nous trouvons les sept paraboles du Royaume dans le chapitre 13, chacune commençant par : « Le Royaume des Cieux est semblable à... » sauf celle du Semeur, où nous avons le mot « Royaume » au verset 11. Presque toutes les paraboles du Seigneur Jésus, dans Matthieu, commencent ainsi, alors que dans Luc, c'est presque toujours par : « Un homme ». Comparez aussi les deux récits du grand Souper. C'est Matthieu qui nous apprend que l'hôte était un roi. Les paraboles du Jour du Jugement soulignent spécialement la dignité et la puissance royales du Christ. En commun avec Marc et Luc, Matthieu nous parle de la gloire dévoilée du Roi, lors de sa transfiguration. Il ajoute ce trait : « Son visage resplendit comme le soleil, » et ces mots : « en qui j'ai mis toute mon affection », nous montrant ainsi avec quelle perfection Christ a accompli la Loi de Dieu. Dans son récit de la Résurrection, Matthieu parle du grand tremblement de terre ; de l'ange dont le visage resplendissait comme l'éclair et qui effraya les gardiens au point qu'ils en tremblèrent et devinrent comme morts. Enfin cet Évangile nous donne, comme aucun autre, la dernière mission royale dont notre Maître a chargé ses disciples : « Tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez donc, enseignez toutes les nations ». (Matth. 28 : 1820). MARC CHRIST, LE SERVITEUR Marc nous représente le Christ comme le Serviteur de bonne volonté, rendant un service soumis, une obéissance prompte, à toutes les heures de sa vie, On pense que cet Évangile fut écrit en Italie, pour les Romains, et que Marc reçut ses renseignements de Pierre. Les paroles de Pierre à Corneille forment un résumé parfait de ce livre : « Dieu a oint du Saint-Esprit et de force Jésus de Nazareth, qui allait de lieu en lieu faisant du bien et guérissant tous ceux qui étaient sous l'empire du diable, car Dieu était avec Lui ». (Actes 10 : 38). Au lieu de débuter par un récit de la naissance du Sauveur ou de sa jeunesse, Marc commence immédiatement par son ministère. Ici encore c'est l'introduction qui nous donne la clef du livre : « Le commencement de l'Évangile de Jésus-Christ, Fils de Dieu ». Le commencement, mais non - la fin, - car dans toute l'éternité, peut-être n'arriverons-

nous jamais à connaître la fin de l'Évangile de Jésus-Christ, le Fils de Dieu. La moitié de cet Évangile est consacrée à des narrations ; l'autre moitié aux discours on aux paroles du Christ ; tandis que dans Matthieu, ces derniers occupent les trois quarts, dans Luc, les deux tiers et dans Jean, les cinq sixièmes de l'espace. Les mots immédiatement, incontinent, aussitôt, sur le champ, se retrouvent constamment dans Marc et ne sont qu'un seul mot en grec, Ce mot nous enseigne la nécessité d'une prompte obéissance. Matthieu et Luc nous disent que le Seigneur Jésus fut « conduit » par l'Esprit dans le désert ; mais les paroles de Marc sont : « L'Esprit poussa Jésus dans le désert ». De lui aussi, nous apprenons que la Tentation dura quarante jours et que le Sauveur était « avec les bêtes sauvages ». Les quatre paraboles du chapitre 4 nous parlent du travail qu'opère l'Évangile. Celle du retour du Seigneur est donnée seulement par Marc, et ici, la nécessité du service de Dieu est clairement soulignée. Partout, Marc insiste sur l'importance de ce service. Des multitudes s'assemblent pour écouter le Christ. La ville tout entière était à la porte ; tant de gens allaient et venaient, a certains moments, qu'Il ne pouvait même pas manger ou rentrer dans la ville ; des hommes de tous les environs accouraient à pied pour le voir. Partout où Il allait, on lui amenait des malades et tous ceux qui le touchaient étaient guéris. Quoique une prompte action caractérisât toujours son ministère, cependant il ne se précipitait jamais dans ses rapports avec ceux qui avaient besoin de Lui. Marc seul nous rapporte, dans deux cas de guérison, que le Seigneur prit le sourd et l'aveugle à part pour les guérir. Marc seul nous dit que Jésus prit les petits enfants dans ses bras et les bénit. Ces petits détails caractéristiques distinguent cet Évangile et ajoutent un trait nouveau presque à chaque récit. L'oeil alerte de Pierre les a évidemment notés. Dans chaque Évangile, nous avons le détail circonstancié du grand Sacrifice par lequel le péché est effacé. Mais lorsque le Rédempteur se relève du tombeau et donne une mission finale à ses disciples, il y a un contraste marqué entre le récit de Marc et celui de Matthieu ; celui de Marc vibre de l'urgence du service : pas un seul coin du monde ne devra rester dans l'ignorance du message, pas une âme ne devra être laissée de côté. Le livre s'ouvrait par les mots : « le commencement de l'Évangile de Jésus-Christ, Fils de Dieu ». Ici, nous avons la continuation. Le Seigneur poursuit son oeuvre et nous collaborons avec Lui. « Le Seigneur après leur avoir ainsi parlé, fut enlevé au ciel, et Il s'assit à la droite de Dieu. Et ils s'en allèrent prêcher partout. Le Seigneur travaillait avec eux, et confirmait la parole par les miracles qui l'accompagnaient. » (16 : 19-20). LUC CHRIST, LE FILS DE L'HOMME, LE SAUVEUR C'est ici l'Évangile pour le pécheur. Il annonce l'amour et la compassion du Dieu qui s'est fait Homme pour nous sauver. Écrit probablement pour les Grecs, il remonte, dans sa généalogie du Christ, jusqu'à Adam, et le montre comme Fils de l'Homme et Fils de Dieu, Sauveur de toute la race humaine, « Fils du Très-Haut » et Fils de l'humble vierge. Au lieu de la visite des mages, Luc nous raconte celle des pauvres bergers, auxquels fut annoncée la bonne nouvelle de paix pour tout le peuple : « Un Sauveur vous est né » ; et là, dans l'étable, parmi les troupeaux, les premiers hôtes du Sauveur se sentirent chez eux.

« Mes yeux ont vu ton salut ». dit le vieillard Siméon, en prenant le saint Enfant dans ses bras. Et Anne « parlait de Lui à tous ceux qui attendaient la délivrance d'Israël ». Dans cet Évangile, nous voyons Jésus, à son baptême, prendre place parmi les multitudes ; Luc omet les mots par lesquels Matthieu le proclame Juge de l'avenir. Au lieu que soient rapportées ces paroles : « Repentez-vous, car le Royaume des Cieux est proche », Jésus nous est montré, au commencement de son ministère, prenant place dans la synagogue de Nazareth et s'appliquant les paroles de grâce prononcées par Esaïe, lesquelles donnaient à sa mission le caractère d'une miséricorde infinie envers les coeurs brisés. Luc parle de sa compassion pour la veuve de Naïn, des profondeurs de sa miséricorde pour la pécheresse ; il raconte l'histoire de Zachée et comment les Pharisiens murmuraient parce que Jésus était descendu dans la maison du péager. Les paraboles de cet Évangile font ressortir, de la même manière, sa compassion et sa puissance de salut. Elles commencent généralement par ces mots : « Un homme ». Par exemple : le Bon Samaritain, le Pharisien et le Péager, le Juge inique, et, par dessus tout, les trois paraboles du chapitre central, le quinzième : La Brebis perdue, la Drachme perdue et le Fils prodigue, dans lesquels sa joie de retrouver les perdus est si merveilleusement exprimée. Dans la parabole du grand Souper, c'est Luc qui rapporte le commandement du Seigneur d'aller dans les carrefours et le long des haies et de les contraindre d'entrer. Et cette parole : « Il y a encore de la place », a été la grande devise évangélique à travers tous les âges. Luc seul nous dit que le Sauveur, voyant la ville, pleura sur elle ; lui seul nous parle de sa sueur sanglante en Gethsémané ; de sa miséricorde envers le brigand mourant sur la croix, alors que, dans son agonie même, il commença déjà à recueillir les premiers fruits de ses souffrances. Luc seul nous raconte la rencontre sur le chemin d'Emmaüs ; il est probable que lui-même fut l'un des deux disciples à qui Jésus ressuscité se fit connaître en cette occasion. Il nous dit que le Seigneur daigna manger le morceau de poisson rôti, et du rayon de miel, afin de démontrer à ses disciples sa parfaite humanité, même après sa résurrection. C'est Luc aussi qui nous rapporte que Jésus conduisit les disciples jusqu'à Béthanie, et que là, comme Il tenait les mains élevées vers eux pour les bénir, Il fut enlevé au ciel. JEAN CHRIST, LE FILS DE DIEU, L'AMI DIVIN Jean a écrit pour nous révéler le Fils de Dieu comme étant notre divin Ami. Le premier chapitre nous le montre comme « le Fils unique de Dieu, qui était dans le sein du Père ». Un des chapitres de la fin nous dit que « le disciple que Jésus aimait » était « couché sur son sein ». Il est donc venu directement du coeur de Dieu un coeur de l'homme. « Je vous ai portés sur des ailes d'aigle et amenés vers moi. » (Exode 19 : 4). Le but de cet Évangile est de nous porter comme sur les ailes d'aigle de notre divin Sauveur, directement en la présence du Père Lui-même. « Père, je veux qu'où je suis, ceux que tu m'as donnés y soient aussi, afin qu'ils voient la gloire que tu m'as donnée, parce que tu m'as aimé avant la fondation du monde. » (Jean 17 : 24). Ces paroles du dix-septième chapitre nous reportent à l'introduction de cet Évangile : « Au commencement était la Parole ». Nos pensées se reportent aussi aux premiers mots de la Bible, et unissent la grande oeuvre de la création avec la glorieuse révélation du Fils de Dieu.

« Et la Parole était Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait, n'a été fait sans elle. » Jésus est le Créateur ; Il comprend et satisfait les besoins de toute vie créée ; Il satisfait les besoins de l'homme en se donnant Lui-même à l'homme comme son plus grand et plus intime ami. (John Urquhart). En rapport avec ceci, un des principaux caractères de l'Évangile de Jean est le contact personnel de notre Sauveur avec des individus. Les premiers disciples, au chapitre 1 ; Nicodème, la Samaritaine, et d'autres, tout au travers du livre, et à la fin où Il se révèle à Thomas et où Il dit à Pierre : « M'aimes-tu ? » Dans toute ces entrevues, Il se montre comme l'Ami de l'âme. L'intime union entre Christ et l'Eglise est indiquée dans cet Évangile, sous la figure de l'Époux (3: 25 à 29), du Cep et des Sarments (15), de la participation à Sa chair et à Son sang (6: 48 à 57), et enfin, de l'Eau vive. (4: 13-14 ; 7: 37-39). Nous voyons sa communion avec son disciple bien-aimé et avec les habitants de Béthanie. Elle se traduit encore dans son dernier discours à ses disciples, qui est précédé par ces mots : « Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, Il les aima jusqu'à la fin ». « Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Vous êtes mes amis, si vous faites tout ce que je vous commande. Je vous ai appelé mes amis. » Ce même sentiment se révèle dans sa prière où son désir est, par dessus tout autre chose, l'unité de ses disciples en Lui et avec Lui. Les JE SUIS, dans cet Évangile, montrent parfaitement de quelle manière Il satisfait les besoins de l'âme humaine. JE LE SUIS (le Christ) 4 : 26, répond à notre besoin d'un Sauveur divin qui soit aussi humain. JE SUIS le Pain de Vie, 6 : 35, voilà pour notre âme affamée. JE SUIS la Lumière du monde, 8 : 12, parce que nous sommes dans un monde de ténèbres. JE SUIS la Porte des Brebis, 10 : 7, parce que nous sommes sans refuge ici-bas. JE SUIS le Bon Berger, 10 : 11, voilà le remède à notre faiblesse. JE SUIS la Résurrection et la Vie, 11 : 25, voilà pour nous soutenir à l'heure de notre mort. JE SUIS voire Maître et Seigneur, 13 : 13, voilà pour notre dépendance. JE SUIS le Chemin, la Vérité et la Vie, 14 : 6, voilà pour notre salut. JE SUIS le vrai Cep, 15 : 1, répond à notre besoin d'union avec Lui. JE SUIS Jésus de Nazareth, 18 : 5, répond à notre besoin d'un Sauveur humain qui soit aussi divin. Ces mots JE SUIS identifient notre Seigneur Jésus-Christ avec le Jéhova de l'Ancien Testament. Les Juifs reconnurent qu'Il se proclamait Dieu, lorsqu'Il s'appliqua hardiment ce titre à Lui-même ; c'est quand Il dit : « Avant qu'Abraham fût, JE SUIS », qu'ils prirent des pierres pour le lapider, considérant un tel langage comme un blasphème, lequel, de par la loi, était punissable de mort. Jean écrivit son Évangile, afin que les hommes « croient que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu ; et qu'en croyant, ils aient la vie par son nom. » (20: 31). En conséquence, nous trouvons le mot « croire » près de cent fois dans cet Évangile, et le mot « témoin » près de cinquante fois. Car, commençant avec Jean-Baptiste (1 : 6 et 7), Jean en appelle à un témoin après l'autre, pour démontrer l'évidence de la Divinité de son Maître. (Voir spécialement le chapitre 5: 31-40).

Le Christ dans toutes les Écritures

VII. LE CHRIST DANS SA PUISSANCE DE RÉSURRECTION LES ACTES DES APÔTRES LE CHRIST RESSUSCITÉ Dans les Actes, nous voyons le Christ ressuscité, remonté au ciel et glorifié, toujours vivant et continuant à travailler par la puissance du Saint-Esprit, par le moyen de son Église sur la terre. De même, les Épîtres sont la continuation de son enseignement par le Saint-Esprit, d'après sa promesse. (Jean 16 : 12-14). Il n'est pas de vérité fondamentale révélée dans les Épîtres qui ne soit contenue en principe dans les Évangiles. Par exemple, l'Épître aux Hébreux est un long commentaire de ces paroles du Seigneur Jésus : « Ceci est mon sang, le sang de la nouvelle Alliance, répandu pour la rémission des péchés ». L'enseignement des Épîtres est un. Le grand sujet des Épîtres, c'est le salut par Christ. Comme les Évangiles, elles ont l'avantage de nous présenter différents aspects de l'oeuvre divine, par différents écrivains. De plus, il existe une certaine corrélation entre certains Évangiles et certaines Épîtres. Jacques nous rappelle Matthieu, surtout le Sermon sur la Montagne. L'enseignement de Pierre est fondé principalement sur l'exemple de Christ, et nous rappelle l'Évangile de Marc. Il y a une affinité entre Paul et son compagnon Luc, dont l'Évangile est par excellence l'Évangile du pécheur. « Jean, dans son Évangile, nous dit de quelle façon la vie divine a été manifestée dans la personne du Christ. Dans son Épître, il nous montre comment elle est donnée et comment elle se manifeste (Moorehead). Le livre des Actes pourrait s'intituler « Les Actes du Saint-Esprit » ou « Les Actes du Sauveur ressuscité ». Luc, dans son Évangile, nous dit ce que Jésus commença et ici, ce qu'Il continua à faire, pour agir et pour enseigner par le Saint-Esprit, par le moyen de ses disciples. Notre Sauveur avait dit à ses disciples qu'Il leur enverrait l'Esprit : « Il rendra témoignage de moi ; et vous aussi vous serez mes témoins, parce que vous êtes avec moi dès le commencement ». (Jean 15 : 26-27). Notre Sauveur accomplit sa promesse le jour de la Pentecôte, et baptisa ses disciples du Saint-Esprit. (Actes 2: 16-17-33). Et, depuis ce moment, tandis qu'ils rendaient témoignage au Sauveur, le Saint-Esprit lui rendait témoignage en même temps, dans les coeurs des auditeurs, en sorte que des multitudes se convertirent au Seigneur. « Nous sommes témoins de ces choses », dit Pierre, « de même que le Saint-Esprit, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent. » (5 ; 32). Tout au travers du Livre des Actes, nous voyons le puissant travail du Sauveur, par le moyen de ce double témoignage, bien que Lui soit remonté au ciel. C'est Lui qui envoya son Esprit à la Pentecôte (2 : 33). C'est Lui qui choisit les ouvriers et leurs divers champs d'action. Ses dernières paroles à son Église, avant son ascension, furent : « Vous serez mes témoins, tant à Jérusalem que dans toute la Judée et à Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre ». (1 : 8). L'Eglise naissante fut lente à réaliser la portée de sa mission et à abandonner ses préjugés judaïques. Ses disciples limitèrent leur prédication à Jérusalem, jusqu'à ce que la persécution les obligeât à se disperser. Le sang du premier martyr, Étienne, fut, en vérité, la semence de l'Eglise. Cette mort fut l'un des moyens qui servirent à préparer le grand Apôtre des Gentils.

Ceux qui furent ainsi disséminés allèrent partout, prêchant la Parole. Philippe annonça le Christ à Samarie, ce qui eut comme résultat une belle moisson. Césarée (8: 40), la Phénicie, Chypre, Antioche (11 : 19), Damas (9 : 12) entendirent la Parole. L'intervention du Sauveur ressuscité se constate dans l'admission des Gentils au sein de l'Eglise. Il employa Pierre pour ouvrir la porte de l'Évangile aux Juifs, à la Pentecôte, et aux Gentils dans la maison de Corneille, et accomplit ainsi la promesse qu'Il lui avait faite concernant les clefs. (Matthieu 16 : 18-19) (1). Le Sauveur ressuscité apparut à Saul de Tarse, pour faire de lui « un ministre et un témoin » (22 : 16) ; pour l'envoyer, « au loin vers les Gentils (23 : 21) ; et à chaque pas de ses trois grands voyages missionnaires, le Seigneur lui fait connaître sa volonté avec une clarté indiscutable. Le récit des Actes se concentre surtout autour de deux apôtres : Pierre, l'apôtre envoyé aux dispersés d'Israël ; Paul, l'apôtre des Gentils. Le livre raconte principalement les travaux dévoués de Paul, le dernier appelé mais le plus honoré des apôtres, et nous montre que c'est son nom, et non celui de Mathias, qui doit être inscrit parmi ceux des « douze apôtres de l'Agneau » (Apoc. 21 : 14). Le livre commence avec la prédication de l'Évangile à Jérusalem, le grand centre de la nation juive. Il se termine par cette même prédication de l'Évangile à Rome, le grand centre de la puissance mondiale d'alors. Le livre des Actes est le meilleur des guides pour toute entreprise missionnaire. Il nous instruit en ce qui concerne le vrai mobile, les meilleurs plans et la source de la puissance spirituelle. Conduite par son Maître ressuscité, l'Eglise primitive poursuivit un programme défini dans son extension, choisissant toujours quelque grand contre populaire d'où elle pourrait rayonner sur les districts environnants : Jérusalem, Samarie, Antioche, Chypre, Iconie, Lystre, Derbe, Philippes, Thessalonique, Bérée, Athènes, Corinthe, Éphèse, Rome. Les méthodes des apôtres étaient simples, directes et fécondes en résultats. Ils allaient, ne dépendant que du Dieu vivant, animés d'un zèle dévorant et d'un indomptable courage. Leur but unique était d'amener les hommes à la connaissance de l'oeuvre rédemptrice de Christ. Christ était leur seul sujet et la Parole de Dieu leur seule arme. Le Christ était toujours et partout le centre de leur témoignage, et le Saint-Esprit leur puissance pour le service. (Moorehead). ROMAINS L'ÉVANGILE DE CHRIST Cette Épître, que Luther appelait « le parfait Évangile, » et Coleridge « l'ouvrage le plus profond qui existe », commence la série des Épîtres, car c'est elle qui expose le plus clairement les grandes vérités de la chute de l'homme et de la justification par la foi en la personne et l'oeuvre de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. Hébreu par sa naissance, Romain par droit de citoyen, Grec par la culture de son esprit, Paul était naturellement qualifié pour écrire cette épître ; mais ce n'est qu'en la grâce et la charge d'apôtre qu'il avait reçue directement de Jésus-Christ (1 : 5) qu'il se confiait pour remplir dignement cette tâche. « Ta foi t'a sauvé, va en paix », peut être pris comme le principe évangélique de l'Épître aux Romains.

Le fil conducteur de cette lettre se trouve dans le chapitre 1, verset 16 : « Je n'ai point honte de l'Évangile de Christ : car c'est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du Juif premièrement, puis du Grec, parce qu'en lui est révélée la justice de Dieu par la foi et pour la foi, selon qu'il est écrit : LE JUSTE VIVRA PAR LA FOI ». Paul n'avait point honte de l'Évangile, car il en avait éprouvé la puissance. L'Épître se divise en trois parties très nettes : 1) la Justification ; 2) la Sanctification ; 3) l'Application à la vie quotidienne de ces deux choses, dont chacune est associée avec l'un des irrésistibles « C'EST POURQUOI » (OU DONC), du grand apôtre. 1) La Justification par la foi, qui nous donne accès auprès de Dieu. (Rom. 5 : 1) : « Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu, par notre Seigneur Jésus-Christ ». Tout au travers de l'Épître, nous entendons le défi : « Où trouvera-t-on la justice ? », Elle est seulement en Christ. C'est lorsque nous étions encore « sans force », des « impies », des « pécheurs », des « ennemis », que Christ est mort pour nous. (2 : 6, 8, 10). Nous sommes justifiés « par la grâce », « par son sang », « par la foi ». Les résultats de la justification sont la paix, la joie et l'accès auprès de Dieu. 2) La Sanctification par la foi en Christ, par la puissance de l'Esprit qui habite en nous (8 : 12) : « Il n'y a donc maintenant plus de condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. Car la loi de l'Esprit de vie en Jésus-Christ m'a affranchi de la loi du péché, et de la mort ». Le chapitre 6 nous montre notre position de crucifiés et de ressuscités avec Christ, afin que nous marchions en nouveauté de vie. Le chapitre 7 nous dépeint le « moi » religieux cherchant la délivrance de la puissance du péché. Le pronom « Je » qui abonde dans le chapitre 7, disparaît dans le huitième, et le mot « Esprit » prend sa place. Celui-ci est présenté comme l'agent divin, qui nous révèle Christ pour notre sanctification et nous rend « plus que vainqueurs par Celui qui nous a aimés ». 3) Application. La consécration du coeur et de la vie au service de Dieu (12 : 1) : « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable ». Dans cet appel pratique et personnel et dans les paroles si claires du chapitre 6 versets 1-2, l'apôtre réfute définitivement l'accusation formulée contre la doctrine de la sanctification par la foi : celle de permettre le relâchement de la conduite ; et c'est un fait remarquable que l'Épître de la foi commence et finit par le Mot OBÉISSANCE (1 : 5 ; 16 : 26). Voyez aussi la fréquente répétition du mot « obéissance » à travers les Épîtres. L'Apôtre fait une digression dans les chapitres 9 à 11, pour nous montrer que la cause de la chute d'Israël est l'incrédulité de ce peuple, que son rejet n'est ni total ni définitif, et que la conversion du monde n'attend pour se produire que la conversion d'Israël. 1 ET 2 CORINTHIENS LE MINISTRE DE CHRIST La première Épître aux Corinthiens fut provoquée par l'état de choses à Corinthe : les partis

qui divisaient l'Eglise, la négligence de l'application de la discipline aux membres coupables, et certaines questions concernant le culte et la marche chrétienne, au sujet desquels les croyants cherchaient la lumière. La seconde Épître aux Corinthiens contient, plus qu'aucune autre des Épîtres de Paul, des détails sur son histoire personnelle, et révèle son courage et son esprit d'amour et de sacrifice. Le sujet principal des deux Épîtres est le ministre de Christ : « Malheur à moi si je ne prêche pas l'Évangile ! » (1 Cor, 9 : 16). Nous voyons l'urgence du message. Paul montre le tribunal du jugement de Christ et la brièveté du temps (2 Cor. 5 : 9, 10, 20 ; 6 : 1-2 ; 7 : 10-11 ; 1 Cor. 7 : 29). Il se rappelle toujours que son travail sera éprouvé par le feu (1 Cor. 3 - 13). Que le message soit rejeté ou accepté, il sera la bonne odeur du Christ pour Dieu (2 Cor. 2 : 15 ; 5 : 9). Il reconnaît l'oeuvre de Satan dans l'aveuglement des hommes vis-à-vis de l'Évangile (2 Cor. 4 : 3-4 ; 11 : 3, 14). 1. La folie du message. Christ crucifié, scandale aux Juifs, folie aux Grecs. 2. La puissance du message. Christ, puissance de Dieu pour ceux qui sont sauvés. 3. La folie du messager. Sa faiblesse au point de vue humain. 4. La puissance du messager. La pleine et entière suffisance du Christ. Tout au travers des deux Épîtres, le thème de Paul est sur ce plan : 1. Christ crucifié (1 Cor 1 : 13-24). Il est décidé à ne savoir aucune autre chose parmi eux (1 Cor. 2 : 2). Christ, le seul fondement (3 : 11). Christ notre Pâque, sacrifié pour nous (5 : 7). Christ, notre Rocher, frappé (10 : 4). Un seul Seigneur, Jésus-Christ. Le sang de la nouvelle Alliance (10 : 16 ; 11 : 25). Sa mort pour nos péchés, d'après les Écritures (15 : 3). Nous prêchons le Christ-Jésus, le Seigneur (2 Cor. 4 : 5). Portant toujours dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit manifestée dans notre corps (4 : 10-11). Christ est mort pour tous (5 : 15). Il a été fait péché pour nous, afin que nous devenions en Lui justice de Dieu (5 : 21). 2. Christ ressuscité. Nulle part les faits glorieux de la Résurrection ne sont exposés plus clairement que dans 1 Cor. 15. Ce chapitre contient l'espérance future du croyant et sa victoire présente par notre Seigneur Jésus-Christ. Même ici, la pensée du service est toujours la préoccupation de Paul (15 : 5-8). 3. La folie du messager (1 Cor. 1 : 27-28). Les cinq rangs dans l'armée de Dieu : - La faiblesse du messager (1 Cor. 2 : 1-3 ; 2 Cor. 10 : 10 ; 11 : 6 ; 12 7-11 ; 13: 9), et pourtant son amour fervent (1 Cor. 4 14-15 ; 2 Cor. 2 : 4 ; 11 : 2-3 ; 12 :15). L'abaissement volontaire du messager (4 : 9-13 ; 9 : 19-27 ; 2 Cor. 7 : 2-9 ; 10 : 1). Ses souffrances, ses difficultés, les dangers courus (1 Cor. 4 : 7-18 ; 2 Cor. 1 : 4, 5, 8, 10). 4. La puissance du messager. Cette puissance se trouve dans la suffisance de Christ et en sa grâce manifestée dans la faiblesse (2 Cor. 12 : 9). Le Christ Jésus est devenu pour lui Sagesse, etc. (1 Cor. 1 : 30). Sa prédication est une démonstration d'Esprit et de puissance (2 : 4-16). En Christ, il trouve le « oui » et l' « amen » à toutes les promesses de Dieu. (2 Cor. 1 : 20). Une vue personnelle de Christ a constitué le premier appel de l'apôtre. (1 Cor. 9 : 1). Une contemplation quotidienne de la face de Christ est la puissance qui le transforme. (2 Cor. 3 :

18 ; 4 : 6). L'amour de Christ est la force qui le contraint d'agir. (5 : 14). Sa gloire est d'être l'ambassadeur de Christ. (5: 20). La douceur et la bonté de Christ le fortifient. (10 : 1). GALATES LA CROIX DE CHRIST L'erreur qui s'était glissée dans les Églises de la Galatie était vitale, puisqu'elle menaçait le fondement même de la foi. Les Judaïsants étaient venus y introduire le légalisme et le ritualisme, ajouter les oeuvres de la Loi au pur Évangile de la justification par la libre grâce de Dieu et par le moyen de la foi en Christ. À cause de ceci, Paul, tout d'abord, affirme sa qualité d'apôtre, parce qu'il la tient directement de Christ ; puis il met en avant la puissance de la croix de Christ, sous ses divers aspects, comme seule base de notre salut. 1. La puissance de la Croix de Christ pour délivrer du péché (1 : 4 ; 2 : 21 ; 3 : 22). 2. La puissance de la croix de Christ pour délivrer de la malédiction de la Loi (3 : 13). 3. La puissance de la croix de Christ pour délivrer de l'esclavage de soi-même (2 : 20 ; 5 : 24). 4. La puissance de la croix de Christ pour délivrer du monde (6 : 14). 5. La puissance de la croix de Christ dans la nouvelle naissance (4 : 4-7). 6. La puissance de la croix de Christ dans la réception du Saint-Esprit (3 : 14). 7. La puissance de la croix de Christ pour produire les fruits de l'Esprit (5 : 22-25). Paul décrit sa propre prédication comme ayant pleinement exposé la doctrine de la croix de Christ, au point que les Galates avaient, pour ainsi dire, vu Jésus-Christ crucifié au milieu d'eux (3 : 1). Dieu peut donc « leur accorder l'Esprit » (3 : 5). Il parle du scandale de la Croix » (5 : 11 ; 6 : 12) et des « marques de Jésus qu'il porte sur son corps ». (6 : 17). Il répète une fois de plus sa devise capitale : LE JUSTE VIVRA PAR LA FOI. (3 : 11). ÉPHÉSIENS LES LIEUX CÉLESTES EN CHRIST Dans cette Épître, l'enseignement de Paul atteint son plus haut degré spirituel. Il expose le plan de Dieu pour bénir l'Eglise, le corps de Christ, rachetée et rapprochée par son sang (1 : 7 ; 2 : 13 ; 5 : 23-32), bâtie sur un seul fondement, et formant un saint temple au Seigneur, sans mur de séparation entre Juifs et Gentils. La note dominante est - Les lieux célestes en Christ. 1. Lieux célestes de Bénédiction (1 : 3). Remarquez les mots « toutes et en ». Christ est l'héritage de l'Eglise (1 : 11). L'Eglise est l'héritage de Christ (1 : 18). 2. Lieux célestes de Puissance (1 : 19-20). La même puissance de Dieu qui a ressuscité Christ d'entre les morts doit agir dans le croyant. 3. Lieux célestes de Repos (2:6). En Christ, nous entrons dans la Canaan d'en-haut déjà ici-bas. Cette Épître correspond au livre de Josué. 4. Lieux célestes de Manifestation (3 : 10). L'Eglise doit manifester Christ, ses richesses, sa sagesse, son amour, son unité, sa plénitude. 5. Lieux célestes de Victoire (6 : 12). Les « ruses du diable » (6 : 11), l'inimitié du « prince de

la puissance de l'air » (2 : 2) sont, comme nous devons nous y attendre, manifestées dans cet Épître, et c'est contre elles qu'est préparée l'armure du chrétien. La longueur, la largeur, la profondeur et la hauteur de l'amour de Dieu en Christ, sont exposées dans chaque chapitre (1 : 4-6 ; 2 : 4-7 ; 3 : 17-19 ; 4 : 2-6-15-32 ; 5 : 2, 25 ; 6 : 23-24). Le chapitre 2 : 1 à 13, est un résumé complet de tout l'Évangile. Au chapitre 2 : 14-15, Christ est notre Paix, Il a fait la Paix, Il a prêché la Paix. Le chapitre 3 contient les plus complètes et les plus profondes prières de Paul. (Étudier le sujet de Paul et de la Prière, tout au travers de l'Épître.) PHILIPPIENS RÉJOUISSEZ-VOUS EN CHRIST C'est l'Épître de la joie dans le Christ-Jésus. Les mots joie, ou se réjouir y reviennent seize fois. Il s'agit toujours de la joie parmi les tribulations. Ainsi, Paul se réjouissait dans la prison de Philippes, lorsque, à minuit, en dépit des souffrances que lui causaient les coups qui avaient ensanglanté ses épaules, lui et Silas chantaient les louanges de Dieu. De même, il se réjouissait maintenant, enchaîné à un soldat romain, car ses liens eux-mêmes servaient à la propagation de l'Évangile. Aussi, exhorte-t-il ses biens-aimés Philippiens convertis à se réjouir, parce qu'il leur est permis de souffrir pour Christ. (1 : 29). Il se réjouit dans ses enfants spirituels, sa joie et sa couronne (4 : 1), Dans leurs progrès (1 : 3-6), dans le souci qu'ils avaient pris de ses besoins, même à Rome. (4 : 10-19). Mais surtout il se réjouit dans le Seigneur. (4: 4). Au chapitre 2 : 5-11 est décrite la grâce de Christ, le Fils éternel de Dieu, descendant, degré par degré, à la mort de la Croix pour notre salut, et sa glorieuse élévation en vue de la gloire et de l'hommage universels. Le chapitre 3 est le coeur de l'Épître. Paul tout d'abord, comptait toutes choses comme une perte pourvu qu'il gagnât Christ; ensuite il souffrit la perte de toutes choses à cause de Lui, pour être trouvé en Lui, et qu'il pût connaître la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, ayant été rendu semblable à Lui en sa mort. COLOSSIENS CHRIST, NOTRE CHEF Les dangers réels qui menaçaient l'Eglise de Colosse (la philosophie trompeuse des Gnostiques qui mettaient Dieu de côté et pratiquaient le culte des anges, le légalisme, l'ascétisme obligatoire), provoquèrent cette merveilleuse description du Seigneur Jésus-Christ. La lettre aux Éphésiens insiste sur l'Eglise comme corps ; celle aux Colossiens sur Christ comme chef ou tête du corps. Christ est l'image du Dieu invisible, le Fils de son amour (1 : 13), l'habitation de sa plénitude. (1 : 15, 19 ; 2 : 3, 9) Christ est le souverain Créateur de l'univers (1 : 16, 17). Il existe de toute éternité, et Il a toute prééminence. (1 : 17). Il est Celui qui a réconcilié le monde avec Dieu, par le sang de sa croix. (1 : 20-22, 14 ; 2 : 14). Il est le Chef de toute principauté et de toute puissance. (2 : 10, 15). Il est la tête du corps, de l'Eglise. (1 : 18-24 ; 2 : -19 ; 3 : 4). Il est tout en tous. (3 : 11).

La position de l'Eglise est d'être unie à Christ, complète en Lui, morte, ensevelie. ressuscitée avec Lui ; par conséquent, elle doit renoncer à tous les péchés passés et revêtir la nouvelle nature. (1 : 27 ; 2 : 10-12 ; 3 : 1-10) Comme dans les autres Épîtres pauliniennes, la section doctrinale est suivie de règles pratiques pour la vie quotidienne, comme s'il disait : « Voilà le principe ! maintenant voyez les résultats qu'il doit produire ». 1 ET 2 THESSALONICIENS CHRIST NOTRE ESPÉRANCE Le retour personnel du Christ est l'espérance de l'Eglise, et forme le sujet principal de ces deux Épîtres ; il y est mentionné dans chacun des chapitres dont elles se composent. 1. Thessaloniciens. Chapitre 1 : 9-10. La venue de Christ considérée comme une invitation à la Conversion. C'était là une Église d'origine surtout païenne ; ses membres s'étaient détournés des idoles pour servir le Dieu vivant et pour attendre des cieux son Fils, Jésus-Christ. Dans le chapitre 2 : 19-20 la venue de Christ est considérée comme un stimulant à un ministère fidèle. La conduite de Paul confirme sa prédication. Les Thessaloniciens devinrent une fervente Église missionnaire. Dans le chapitre 3 : 12-13, la venue de Christ est un stimulant à l'amour chrétien. Ils étaient déjà « enseignés de Dieu à s'aimer les uns les autres : (4 : 9). Mais la prière de Paul pour qu'une abondance croissante de cet amour leur soit accordée fut exaucée. (2 Thess. 1 : 3). Dons le chapitre 4 - 18-16, la venue de Christ est la source de la consolation dans l'épreuve. Lorsque Jésus viendra, ceux qui croyaient en Lui et qui se sont endormis se réveilleront d'abord pour aller à sa rencontre. La majesté de, sa venue est décrite (Comparer I Cor 15 : 5152). Dans le chapitre 5 : 4-6, la venue de Christ est un stimulant à veiller. (Comparer Marc 13 : 3337). Dans le chapitre 5 : 23-24, la venue de Christ est un stimulant à la sainteté. (2 Pierre 3 : 14). 2. Thessaloniciens. Dans le chapitre 1 : 7-10, la venue de Christ apporte la consolation dans la persécution. « Reste avec nous. » C'était là une Église très persécutée. Ce passage prédit aussi le jugement des inconvertis. Dans le chapitre 2, la venue de Christ est considérée en relation avec les progrès de l'apostasie et avec la révélation de l'homme du péché qui sera détruit par la venue du Seigneur. Dans le chapitre 3 : 5, la préparation pratique à sa venue.

1 ET 2 TIMOTHÉE LA DOCTRINE DE CHRIST 1 et 2 Timothée et Tite sont des « Épîtres pastorales », adressées à des ministres de Dieu établis sur d'importantes Églises. Timothée et Tite ne semblent pas avoir jamais trompé la confiance absolue que Paul avait placée en eux. Timothée, jeune et sensible, est exhorté à endurer les privations, à combattre le bon combat de la foi, et à être un exemple pour les chrétiens. 1. Un pur Évangile. Paul insiste sur l'urgence d'une doctrine pure. Le faux enseignement du premier siècle que Timothée est conjuré d'arrêter, a une ressemblance frappante avec celui du vingtième. 2. Un culte pur. Enseignement sur la prière, etc... 3. Un ministère fidèle. Le devoir suprême de la consécration au service du Seigneur. Une promesse sans restriction. (1 Tim. 4 : 16). 4. L'importance et l'autorité des Écritures. (1 Tim. 6 : 3 ; 2 Tim. 3 : 15-17 ; 4 : 14). Christ notre Sauveur. (1 Tim. 1 : 15 ; 2: 3 ; 4: 10). Christ notre Médiateur. (2 : 5). Christ notre Rançon. (2 6). Christ notre Docteur. (6 : 3). Christ notre Roi. (6 15). Christ notre Capitaine. (2 Tim. 2 : 3). La seconde Épître à Timothée est d'un intérêt spécial, du fait que c'est la dernière que Paul écrivit. Elle fut composée dans la prison de Rome, dans l'attente prochaine de son exécution. Le zèle et la foi de l'apôtre sont restés aussi fervents que jamais. Il peut dire : « J'ai combattu le bon combat, j'ai achevé ma course, j'ai gardé la foi ». Ces deux Épîtres contiennent deux prophéties concernant un péril futur pour l'Eglise professante : 1). 1 Tim. 4 : 15 représente à peu près exactement les erreurs du Romanisme : 2), 2 Tim. 3 : 1-5, a probablement rapport à la grande apostasie des derniers jours avant la venue du Seigneur, et nous donne une description photographique des iniquités de notre propre temps. TITE CHRIST NOTRE SAUVEUR Cette Épître était adressée à Tite, évêque en Crête, poste très difficile. (l : 12-13). C'est à lui qu'avait été confiée la tâche délicate de régler les différends de l'Eglise de Corinthe. (2 Cor. 2 : 13 ; 12 : 18 ; 7 : 6-15). La seconde Épître aux Corinthiens prouve avec quel succès il s'était acquitté de cette mission. L'Épître s'occupe (1) des qualités que doit posséder un évêque ou ancien ; (2) de l'urgence d'une saine doctrine ; (3) de la nécessité des bonnes oeuvres. Les mots « Dieu notre Sauveur » et « Christ notre Sauveur » reviennent tous deux dans le même ordre dans chacun des trois chapitres de cet Épître, comme pour mettre plus d'accent sur

le fait de la divinité de notre Rédempteur. L'Épître comprend deux esquisses, riches et vastes, du salut par grâce. (2 : 11-14 ; 3 : 4-8). Dans le chapitre 2 : 11-14 : la grâce de Dieu apporte le salut (verset 11). Passé : Christ s'est donné pour nous racheter de toute iniquité. Présent : Pour purifier un peuple qui lui appartienne, « zélé pour les bonnes oeuvres » (versets 12-14). Futur : attendant « la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ ». La venue personnelle et prémilléniale de Christ dont Paul parlait aux Thessaloniciens environ treize ans auparavant était encore sa bienheureuse espérance au soir de sa vie. (Voir aussi 1 Tim. 6 : 14 et 2 Tim. 4 : 8, qui sont presque ses dernières paroles). PHILÉMON LES LIENS DE CHRIST Cette admirable lettre personnelle d'un vieux serviteur de Dieu, qui était dans les chaînes pour l'Évangile, présage le temps où les chaînes de l'amour de Christ briseront celles de l'esclavage. L'histoire qu'elle contient est « un tableau exquis de ce que fait le Seigneur Jésus-Christ. Non seulement Il intercède pour nous devant Celui dont nous nous sommes détournés et contre lequel nous avons péché ; mais, sachant à quel point nous sommes coupables envers Dieu et combien nous lui devons, Il dit : « Mets-le sur mon compte ». (F. R. Havergal.) LES HÉBREUX CHRIST NOTRE GRAND-PRÊTRE La gloire de notre Sauveur est exposée dans cette Épître, l'un des livres les plus précieux de la Bible. Elle a été appelée « le cinquième Évangile ». Les quatre Évangiles décrivent le ministère de Christ sur la terre ; cette épître nous décrit son ministère dans le ciel. Cette lettre fut écrite aux Hébreux, probablement à ceux de Jérusalem, pour les prévenir du danger qu'il y aurait à retourner au Judaïsme. Ils sont exhortés à laisser toute autre chose, afin de retenir la foi et l'espérance de l'Évangile. Cette Épître est attribuée à Paul et, malgré les opinions contraires, il y a abondance de raisons, en faveur du fait. Pour donner une seule de ces raisons remarquons la salutation finale : « Que la grâce soit avec vous tous », c'est la « signature » de Paul dans toutes ses épîtres. La note dominante est la Sacrificature du Seigneur Jésus. Chapitre 1 et 2. Christ, supérieur aux anges, dans sa déité et son humanité. Chap. 3. Christ, supérieur à Moïse. Chap. 4. Christ, supérieur à Josué. Chap. 5. 6 et 7. Christ, supérieur à Aaron. Chap. 8. Une meilleure Alliance. Chap. 9. Un meilleur Tabernacle. Chap. 10. Un meilleur Sacrifice. Chap. 11. Exemples du meilleur choix que fait la Foi. Chap. 12. Appel à suivre cette glorieuse compagnie et le grand Capitaine Lui-même sur le chemin des pertes apparentes en vue d'un gain éternel.

Chap. 13. Appel à sortir avec Lui hors du camp, en portant son opprobre. La double nature de Christ. Peut-être que nulle autre part dans la Bible, la double nature, divine et humaine, de notre Sauveur, n'est présentée avec autant de netteté que dans les chapitres 1 et 2. Étant notre souverain Sacrificateur, Il peut comprendre tous nos besoins, parce qu'Il est l'Homme parfait. Il peut répondre à tous nos besoins, parce qu'Il est le Dieu parfait. Le point central de l'Épître est l'éternelle sacrificature de Christ, et son sacrifice parfaitement efficace pour le péché. L'apôtre insiste sur l'importance et la puissance du sang de Christ pour obtenir notre éternelle rédemption, pour purifier nos consciences et pour nous ouvrir le sanctuaire céleste. Dans tous le livre, nous remarquons que, quoique ce soit que le Christ touche, Il le rend éternel. Suivez le mot « éternel » tout au long de l'épître. Table des matières Page précédente: LES ÉVANGILES Page suivante: LES ACTES DES APÔTRES (Suite: JACQUES) (1) Idée très intéressante, surtout dans les pays catholiques où la prétendue primauté de Pierre est fondée sur ce passage de Matthieu. (Trad.)

Le Christ dans toutes les Écritures

VII. LE CHRIST DANS SA PUISSANCE DE RÉSURRECTION LES ACTES DES APÔTRES LE CHRIST RESSUSCITÉ (Suite) JACQUES LA LOI DE CHRIST POUR LA VIE QUOTIDIENNE. Cette admirable Épître de la vie sainte fut peut-être le premier des écrits du NouveauTestament : lettre patriarcale adressée aux douze tribus et qui nous fait penser à quelque prophète hébreu, dans sa dénonciation de l'oppression des riches, au sujet du salaire des ouvriers qu'ils ont retenus pour vivre eux-mêmes dans les plaisirs. Ce n'est qu'une lecture superficielle des lettres de Paul et de Jacques qui permet de dire que ces deux apôtres ne s'accordent pas sur l'importance relative de la foi et des oeuvres. Paul emploie le mot « justifié » dans le sens « d'acquitté » ou de « tenu pour juste ». Jacques

l'emploie dans le sens d'être « prouvé juste » par les oeuvres qui sont le résultat de la foi. C'est un fait remarquable que, tandis que Paul emploie l'expression « riche en bonnes oeuvres (1 Tim. 6 : 18), Jacques emploie celle de « riche en la foi » (2 : 5). Jacques exalte la foi, dont l'épreuve produit la persévérance (1 : 3) ; son Épître s'ouvre et se termine par d'énergiques encouragements à faire la prière de la foi (1 : 6 ; 5 : 14-18). Il dénigre la foi qui ne produit pas les oeuvres, il pose à ce sujet une question très claire : si un homme dit qu'il a la foi, mais qu'il n'ait pas les oeuvres : « cette foi peut-elle le sauver ? » Paul est d'accord avec lui lorsqu'il dit que nous avons été créés dans le Christ-Jésus pour les bonnes oeuvres. (Ephés. 2 : 10). Jacques compare la Parole de Dieu à un miroir qui révèle la dépravation naturelle du coeur humain. Sa description des péchés de la langue n'a jamais été égalée : « la langue qu'aucun homme ne peut dompter » ; mais Dieu le peut ; car Lui peut rendre toute pensée captive à l'obéissance de Christ. (2. Cor. 10 - 5). 1 ET 2 PIERRE CHRIST, NOTRE PRÉCIEUSE « PIERRE DE L'ANGLE » Ce sont les Épîtres de la joie dans la souffrance. 1 Pierre traite surtout de la souffrance qui résulte de la persécution ; 2 Pierre, surtout de celle qui résulte de la tentation et de l'apostasie environnante. Il parle de lui-même comme ayant été témoin des souffrances de Christ ; (1 Pierre 5 : 1) comme témoin oculaire de sa majesté (2 Pierre 1 : 16), et aussi comme participant à ses souffrances et à sa gloire (1 Pierre 4 : 13 ; 5 : 1). Pierre insiste sur les souffrances de Christ et celles de ses disciples après Lui. Lui, à qui le Maître donna cet ordre : « pais mes brebis », prend plaisir dans cette Épître à parler de Christ comme du souverain Berger (1 Pierre 2 : 25 ; 5 : 4) et de ses serviteurs comme de « sousbergers ». (5 - 2-3). Il parle de Christ comme étant la précieuse pierre de l'angle, et des croyants comme étant les pierres vivantes du même temple (1 Pierre 2 : 4-8). Par induction, il parle de Christ, notre souverain Sacrificateur, par lequel nous offrons des sacrifices spirituels ; puis de la sacrificature royale de tous les croyants. (1 Pierre 2 - 5-9). Pierre présente très clairement l'oeuvre expiatoire de Christ par sa mort et par le précieux sang qu'Il a versé pour nous (1 Pierre 1 : 18-20 ; 2 : 24 ; 3 : 18 ; 2 Pierre 1 : 4 ; 2 : 20), et il termine ses écrits par la pensée que Paul choisit pour commencer son Épître aux Thessaloniciens : la glorieuse espérance de la venue du Seigneur. (2 Pierre 3). Il jette une lumière éclatante sur l'inspiration des Écritures (voyez 1 Pierre 1 : 10-12 ; 2 Pierre 1 : 4, 16, 21 ; 3 : 15). Il comprend aussi les écrits de Paul sous le même titre que les livres de l'Ancien Testament, et montre qu'il n'écrit pas par sa propre sagesse, mais par celle qui lui a été donnée d'En-Haut. Noter l'emploi du mot précieux dans ces deux épîtres. (Trad.) 1 JEAN COMMUNION AVEC CHRIST Jean écrivit son Évangile « afin que les hommes croient que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu'en croyant ils aient la vie par son nom ». (Jean 20 : 31),

Il écrivit son Épître pour que ceux qui croient sachent qu'ils ont la vie éternelle (5 : 9-13). Par conséquent, tout comme nous trouvons le mot croire tout au travers de l'Évangile de Jean constituant son trait caractéristique, de même nous trouvons constamment le mot savoir dans cette épître, Jean prouve, par sa propre connaissance, qu'il a vu, entendu et touché la Parole de Vie, le Christ-Jésus. Il cherche à amener ses auditeurs à une communion plus intime avec le Père et avec le Fils, afin que leur joie soit parfaite. (1 : 2-3-4, 7 ; 2 : 13-14). Celle communion repose sur le salut par l'oeuvre expiatoire de Christ (1 : 7, 9 ; 2 : 1, 2, 12 ; 3 : 5, 16 ; 4 : 9, 10, 14 ; 5 : 11, 13). Elle est reçue par la foi (3 : 23 ; 5 : 1, 13). Cette foi a comme résultats 1. La nouvelle naissance (2 : 29 ; 3 : 1, 2, 9 ; 4 : 7 ; 5 : 1) 2. Le pardon des péchés ( 1 : 7.9 ; 2 : 12) 3. La délivrance de la puissance du péché (1 : 6 ; 2 : 1, 6 ; 3 : 3, 5, 6, 9 ; 5 : 18). 4. La délivrance de l'amour du monde (2 : 15 ; 5:4, 5). 5. La victoire sur le diable (2 : 13, 14 ; 3 : 8 ; 4 : 4). 6. L'observation de ses commandements (2: 3. 8 ; 5: 2, 3). 7. L'amour des frères (2. 9-11 ; 3 : 10, 19, 23 ; 4 : 7, 8, 11, 12, 20, 21). S. La plénitude du Saint-Esprit (2: 20, 27 ; 3: 24 ; 4: 2, 13 ; 5 : 6). 9. La connaissance et les lumières divines par lesquelles nous pouvons distinguer la vérité de l'erreur (2 : 20, 21, 27 ; 4 : 1, 3, 6 ; 5 : 20). 10. L'exaucement de la prière (3 : 21 , 22 ; 5 : 14, 16). 2 ET 3 JEAN CHRIST, LA VÉRITÉ. Les mots vérité et vrai reviennent douze fois dans ces deux courtes épîtres personnelles. Toutes les deux établissent la différence qui existe entre la vérité et les erreurs qui s'étaient déjà répandues si largement dans l'Eglise et contre lesquelles Jean prévient ses amis dans les termes les plus énergiques. JUDE CHRIST, NOTRE GARDIEN Tout d'abord gardons la foi... « Combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes. » (Verset 3). Ensuite, maintenons-nous dans l'amour de Dieu, afin qu'il puisse nous garder (21). Jude avait, au verset 6, employé le mot gardé ironiquement, au sujet des anges qui n'avaient pas gardé leur dignité et qui sont enchaînés jusqu'au jugement. Au verset 13, le même mot gardé se retrouve : l'obscurité des ténèbres est gardée ou réservée aux pécheurs pour l'éternité. Enfin, le Seigneur peut nous garder, ou nous préserver de toute chute. Le mot est encore plus énergique dans l'original, et montre la puissance de Christ pour nous protéger contre tous les périls que Jude vient d'énumérer, et finalement, pour nous faire paraître devant sa gloire, irrépréhensibles, en ce grand jour.

VIII. LE CHRIST DANS LA GLOIRE FUTURE L'APOCALYPSE CHRIST, L'AGNEAU DE DIEU La présence majestueuse du Fils éternel de Dieu remplit le dernier livre de la Bible des rayons de la gloire qui lui appartient dans l'éternel avenir : Jésus-Christ, le même, hier, aujourd'hui et éternellement, un avec le Père et avec le Saint-Esprit. « Saint, Saint, Saint, le Seigneur Dieu, Celui qui est, qui était et qui vient, le Tout-Puissant. » Apocalypse 13 : 8 nous reporte aux âges les plus lointains : « L'Agneau immolé (selon les desseins de Dieu) depuis la fondation du monde ». Au chapitre 5 : 6, la vision de Jean sur l'avenir nous montre pendant l'éternité un « Agneau qui est là, comme immolé ». Entre ces deux époques, nous avons l'enseignement progressif de la Bible tout entière, concernant l'Agneau de Dieu. L'agneau d'Abel ; les paroles d'Abraham : « Dieu se pourvoira Lui-même de l'agneau pour l'holocauste » préfiguré dans le sacrifice du fils bien-aimé ; le bélier sacrifié à sa place ; l'Agneau pascal ; les deux boucs offerts au Jour des Expiations : l'Agneau d'Esaïe 53, qui symbolise une Personne, le Messie qui devait venir ; les paroles de Jean-Baptiste, rapportées par le Jean de l'Apocalypse dans son Évangile : « Voici l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ! » Le plan éternel de Dieu pour notre salut est évident dans tous ces passages de l'Écriture. « C'est ce livre qui contient le titre « d'Agneau », donné à Christ, vingt-six fois, et qui insiste par conséquent sur la valeur toujours croissante du sacrifice de Christ, dans les derniers temps, si ténébreux. » (Chas. Fox). Apoc. 5 : 6. L'Agneau est identifié avec le Lion de la tribu de Juda. Jean regarde ; il s'attend à voir un lion et il voit un « Agneau comme immolé ». La même pensée est traduite dans cette expression remarquable : « la colère de l'Agneau ». (6 : 16). En rapport avec ceci, faisons observer que les mots les plus forts, relatifs au jugement à venir, sont ceux qui sont sortis des lèvres de Celui qui est le parfait Amour. Apoc. 7 : 14. Le salut par le sang de l'Agneau. Apoc. 12 11. La victoire par le sang de l'Agneau. Apoc. 5 12, 13. Le nouveau chant de l'éternité sera « Digne est l'Agneau qui a été immolé ». Apoc. 5 8. Le culte de l'Agneau. Apoc. 7 17. L'Agneau identifié avec le Bon Berger de l'Évangile de Jean. Apoc. 13 8. Le livre de vie de l'Agneau. (21 : 27 ; 22 : 19). Apoc. 14 1-4. Les fidèles disciples de l'Agneau. Apoc. 17 14. La victoire de l'Agneau sur tous ses ennemis. Apoc. 19 : 13, 16. L'Agneau identifié avec la Parole de Dieu, de l'Évangile de Jean. Apoc. 19 : 9 et 21 : 1, 9. L'Épouse de l'Agneau et le Banquet des noces de l'Agneau, lequel est identifié avec l'Époux de l'Évangile de Jean. Apoc. 21 : 22. L'Agneau et le Seigneur Dieu Tout-Puissant sont le Temple de la nouvelle Jérusalem. L'Agneau est la lumière de la cité céleste ; là il est identifié avec la Lumière du monde, de l'Évangile de Jean.

GENÈSE

APOCALYPSE

Paradis perdu.

Paradis retrouvé.

Création des cieux et de la terre.

De nouveaux cieux et une nouvelle terre.

La malédiction commence : le Péché, la Douleur, la Souffrance, la Mort.

Plus de malédiction. Plus de péché, de douleur, de souffrance, ni de mort.

L'Arbre de vie est interdit.

L'Arbre de vie est rendu.

Quatre fleuves arrosent le jardin.

Un fleuve pur, de l'eau vive.

Le dernier chapitre contient ces paroles de Christ trois fois répétées, et les dernières qu'II ait adressées à son Église « Voici, je viens bientôt ». « Amen Viens, Seigneur Jésus. » FIN