La Garde À Vue [PDF]

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Zitiervorschau

2021 - 2022

Master Droit Privé et Sciences Criminelles

Exposé sous le thème : “ La garde à vue’’

Réalisé par : - Yassmine BENHAYOUN - Chadi QUARQORI - YOUSRA EZZAOUYA - SARA BARNAK - MERYEM BENZEKRI - Nizar MOUSTAID - IBRAHIM SALHI - ANASS ABOURIFA - YASSIN JAMLI Sous l’encadrement de Professeur : Khadija ANOUAR

REMERCIEMENT Nous remercions tout particulièrement Mme Khadija Anouar pour ses précieuses orientations, sa disponibilité sans faille, son énorme soutien et ses judicieux conseils. Nous espérons que ce travail soit à la hauteur de ses exigences. Nous sommes également reconnaissant envers toutes l’équipe pédagogique de l'université Sidi Mohamed Ben Abdellah qui nous ont fourni les outils nécessaires à la réussite de nos études et nos recherches. Et bien sur un grand merci pour tous les membres du groupe qui ont veillé à réussir ce travail.

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PLAN Introduction ................................................................................................ 3 Chapitre I – Le Cadre juridique de La Garde à Vue ..................................... 5 Section 1 - Les conditions de la validité de la garde à vue et les intervenant lors de la procédure....................................................................................... 5 Section 2 -Les garantie fondamentales accordées aux personnes gardées à vue .................................................................................................................. 9 Chapitre II : Approche analytique et comparative ...................................... 14 Section 1 – les Problématiques liées à la garde à vue ................................ 14 Section 2 – Solutions et recommandations ................................................. 15 Conclusion ................................................................................................... 18

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Introduction La procédure pénale est la mise en œuvre concrète du droit pénal, par la recherche des auteurs d’infraction et leur jugement. Elle constitue le trait d’union entre l’infraction et la peine. Du point de vue d’une doctrine unanime, la procédure pénale a pour finalité de limiter les caprices des parties et des juges et aussi de réduire le risque d’erreur judiciaire. Ainsi l’absence de règles de procédure est synonyme d’arbitraire, puisque cette dernière rappelle au juge les cadres de la loi dans lesquels il agit. A cet effet la procédure pénale a trait a tout ce qui concerne la recherche et le jugement du délinquant, comme elle peut être définit comme la branche du droit criminel qui fixe l’organisation, la compétence des juridictions et des organes répressifs et qui déterminent les règles de forme à suivre, et les garanties de la défense a respecter, tant qu’aux trois stades successifs de l’enquête policière, de la poursuite et de l’instruction. En principe, le délinquant ne subit la peine que lorsqu’il a été condamné par l’autorité judiciaire, et il ne peut être condamné qu’après avoir été jugé par les juridictions instituées à cet effet. La réaction de la société n’est pas instinctive et arbitraire mais elle est réfléchie, réglementée, essentiellement judiciaire. En effet entre l’infraction commise et la peine, se situe un procès, ce procès pénal, intenté par le ministère public dont l’ordre a été troublé contre l’auteur de l’infraction pour faire prononcer par le juge, la peine prévue par la loi. L’organisation, le déroulement et le jugement de ce procès sont régis par des règles dont l’ensemble constitue ce que l’on appelle la procédure pénale. Donc dans ce cas-là la procédure pénale a pour rôle la réglementation du procès pénal. Elle détermine tout d’abord l’organisation et la compétence des différentes juridictions appelées à trancher les procès répressifs (juridictions répressives), ainsi qu’elle fixe les règles qui doivent être suivies et les formes qui doivent être respectées pour la recherche, la constatation et la poursuite des infractions, pour l’établissement des preuves (instruction préparatoire) et le jugement du délinquant à l’audience. Elle règlemente enfin l’autorité et les effets des jugements répressifs et les voies de recours susceptibles d’être exercées contre les jugements. Par ailleurs l’ensemble de la matière est réglementé par le nouveau code de procédure pénale (Loi n°01-22 promulguée par Dahir n°1-02-255 du 03 Octobre 2002), en vigueur depuis le 1er octobre 2003. D’après cette définition présentée de la procédure pénale ainsi que le procès pénale appliqué sur le délinquant en cas d’infraction ce derniers passe par un stade très important avant le jugement et celui de la garde a vue. La garde à vue est donc une mesure de privation de liberté en vertu de laquelle sont retenus, dans des locaux de police ou de gendarmerie et pour une courte durée, toute personne devant rester à la disposition des autorités de police pour les nécessités de l’enquête et à l'encontre de laquelle il existe une ou plusieurs raisons plausibles de soupçonner qu'elle a commis ou tenté de commettre une infraction. Cette dernière constitue une mesure d’une gravité exceptionnelle à savoir une personne qui n’a fait l’objet d’aucun jugement et qu’elle est donc présumée innocente, elle est cependant privée de liberté. Cette exception répond à trois objectifs : éviter Page 3 | 19

la concertation entre l’intéressé et des tiers (témoins ou complices), empêcher la destruction de preuves, maintenir l’intéressé à la disposition de la justice. En revanche le régime de la garde à vue a été introduit au Maroc par le Dahir du 12 aout 1913 portant le code de procédure criminelle ; ainsi que le CPP vient de distinguer dans ces articles 66 et 80 entre les infractions flagrantes qui nécessitent pas d’autorisation préalable du parquet et les infractions ordinaires. Quoique le régime de la garde à vue est règlementé soi-disant par le CPP mais il reste toujours quelques erreurs au niveau de la pratique de celle-ci, donc le problème juridique posé dans ce cas est complexe, il s’agit de savoir les lacunes constatées dans l’application de cette dernière. Alors, en se basant sur quoi le législateur a réglementé la garde à vue ? Qu’elles sont les garanties accordées à la personne gardée a vue que sa soit innocente ou coupable ? Et aux finales qu’elles sont ses lacunes survenues dans la pratique ? Pour répondre à ces questions notre sujet va être repartie en deux chapitre : le 1er va être réservé au Cadre juridique de La Garde à Vue , quant au deuxième nous allons essayer d’analyser et comparer le régime de la GAV au Maroc avec d’autre pays .

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Chapitre I – Le Cadre juridique de La Garde à Vue La garde à vue comme procédure judiciaire dans son ensemble a fait l'objet de discussions entre les différents segments et constituait une ambiguïté en soi, compte tenu de la différence de sa durée et de son terme, des droits accordés à la personne sous garde et à la partie qui gère la procédure en général, et c'est à cela que nous tenterons d’indiquer en détail à travers les articles de procédure pénale les conditions et les personnes intervenus lors de la garde à vue (section 1 ) et les garanties accordée aux personnes gardée à vus ( Section 2 ).

Section 1 - Les conditions de la validité de la garde à vue et les intervenant lors de la procédure Sous-section 1 - Les conditions de la validité de la garde à vue Dans le souci de préserver les libertés de la personne gardée à vue, le législateur à veiller à un encadrement de la garde à vue en la soumettant à des conditions de validité. L’examen des articles 66 & 80 du CPP laisse entrevoir que la loi soumet la validité de la garde à vue à quatre conditions essentielles à savoir : l’autorisation préalable du parquet (1), la nécessité de l’enquête (2), la limitation quant au type d’infraction (3) et la limitation de la durée (4). 1 - L’autorisation préalable du parquet En effet, l’obligation est faite à l’OPJ de requérir l’autorisation préalable avant de procéder au placement en garde à vue d’une personne en cas d’enquête préliminaire (crimes ou délits non flagrants passibles d’emprisonnement (article 80 du CPP). Mais, en cas d’enquête de flagrance c’est-à-dire en cas de crime ou délits flagrants passibles d’emprisonnement aux termes de l’article 66 du CPP, l’OPJ est tenu simplement d’aviser le parquet de toute mise en garde à vue. Cette obligation qui incombe à l’OPJ, a assurément pour effet de permettre au parquet de suivre et de contrôler le déroulement de l’opération la plus sensible de l’enquête qui est la garde à vue. Cependant, il faut souligner, d’une part, qu’il y a un manque de précision sur la forme que doivent revêtir l’autorisation et l’avis préalables susmentionnés, ce qui laisse présager que l’écrit n’est pas exigé et qu’ils peuvent, donc être donnés oralement. 2- La nécessité de l’enquête Bien que les termes des articles 66 et 80 du CPP ne soient pas complètement identiques, leur interprétation suppose que l’officier de la PJ n’ait droit au recours à la garde à vue que si l’enquête exige qu’une ou plusieurs personnes soient à sa disposition. Ceci étant, si cette nécessité est absente, la mise en garde à vue est illégale et expose celui qui l’a ordonnée aux peines édictées par l’art 225 du code pénal (CP)1 relatif à la détention arbitraire. La bonne 1

L’article 225 du CP dispose que : « Tout magistrat, tout fonctionnaire public, tout agent ou préposé de l’autorité ou de la force publique qui ordonne ou fait quelque acte arbitraire, attentatoire soit à la liberté individuelle, soit aux droits civiques d’un ou plusieurs citoyens, est puni de la dégradation civique… Si l’acte attentatoire a la liberté individuelle a été commis ou ordonné dans un intérêt privé ou pour la satisfaction de passions personnelles, la peine encourue est celle édictée aux articles 436 à 440 »

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compréhension des textes voudrait que l’on mette un terme à la garde à vue si la nécessité, qui a été justifiée pendant un moment, cesse d’exister. Cependant, qu’en est-il de la notion de nécessité ? On peut relever, devant l’ambiguïté des textes législatifs, deux conditions. - Relation avec l’infraction : On pourrait de prime abord dire qu’il y a nécessité, chaque fois que le bon déroulement de l’enquête fait obligatoirement appel à la mise en garde à vue. En d’autres termes, l’officier chargé de l’investigation peut ordonner la détention de toute personne pouvant l’aider à accomplir sa mission, à savoir la collection des moyens de preuves, et l’identification des auteurs de l’infraction. Ainsi, tout individu ayant la moindre relation avec l’infraction, pouvant apporter une contribution quelconque aux recherches, ou tout simplement tout suspect, peut être placé en garde à vue. - Garanties de présence : Or, le fait que l’enquête préliminaire puisse bénéficier de l’apport d’une personne ne suffit pas à justifier sa mise en garde à vue. La justice serait injuste en récompensant ceux qui l’ont aidée en les privant de liberté. Un individu peut toujours témoigner et apporter des informations sans pour autant être détenu. C’est alors qu’on ne peut parler de nécessité de garde à vue que lorsque les garanties de présence de celui qui y est soumis devant les services de la PJ, sont insuffisantes. 3- La limitation quant au type d’infraction C’est aussi sur cette troisième condition que diffèrent les règles énoncées aux articles 66 et 80 CPP. Cette dernière limite expressément le champ de recours à la garde à vue aux crimes et délits punis d’emprisonnement alors que le premier article ne détermine pas le champ d’application de la garde à vue en matière d’infractions flagrantes. Cette divergence est partiellement écartée quand on sait que, selon l’art 56 CPP, on ne parle d’infraction flagrante qu’en matière de crimes et délits. Les contraventions sont de ce fait écartées. Toutefois, pour recourir à la garde à vue en ce qui concerne les délits ordinaires, l’art 80 CPP exige qu’ils soient punis d’emprisonnement, alors qu’une infraction est flagrante, chaque fois qu’on est en présence de l’un des quatre cas cités à l’art 56 CPP, sans faire appel au genre de la peine prévue. Ceci étant, on peut donc conclure qu’il ne peut y avoir de garde à vue en matière de contraventions. De même, en ce qui concerne les délits, il y a lieu de distinguer ceux qui sont punis d’emprisonnement, et ceux qui ne le sont pas: face aux premiers, l’officier de la PJ peut toujours recourir à la mise en garde à vue, alors que cela ne lui est possible pour les seconds qu’en cas d’infraction flagrante. La garde à vue peut toujours être ordonnée en matière de crimes. 4 - La limitation de la durée Selon les dispositions des articles 66 et 80 CCP, la distinction entre infraction flagrante et infraction ordinaire n’a pas d’effets sur la période de la garde à vue. Cependant, les délais ne sont pas les mêmes pour toutes les infractions. On distingue à ce sujet deux délais différents : La durée de la mise en garde à vue ne peut excéder 48 heures. Toutefois, cette durée s’élève au

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double, à savoir 96 heures, pour les infractions contre la sûreté de l’Etat et les infractions terroristes. Les premières sont réglementées par les dispositions des articles 163 à 218 du code pénal, alors que les secondes furent l’œuvre de la loi 03-03 complétant le code pénal2.

Sous-Section 2 - Les intervenants lors de la procédure de la garde à vue Garder une personne à vue c’est la priver de sa liberté d’aller et de venir en la maintenant dans le local de la police judiciaire si les nécessités de l’enquête l’exigent. C’est une prérogative de l’officier de police judiciaire qui n’exige pas une autorisation du parquet, c’est une mesure choquante car elle est incompatible avec la présomption d’innocence. L’officier de police judiciaire peut garder à vue une personne qui se trouve sur le lieu de l’infraction et dont la vérification de l’identité est nécessaire. L’officier de police judiciaire peut garder à vue même de simples témoins, quand il estime que ces personnes ne peuvent pas rester en liberté pendant un certain temps en raison qu’ils peuvent entraver l’enquête. La police judiciaire constitue l’un des éléments nécessaires au bon fonctionnement de la procédure pénale de la police judiciaire qui est chargée de la mise en œuvre concrète de l’enquête dans la procédure pénale afin de permettre aux autorités compétentes de les poursuivre et de les condamner. 1- Les officiers supérieurs de la police judiciaire Cette catégorie est composée d’organe ayant tous la qualité de magistrat, il s’agit des magistrats du parquet procureur général du roi, procureur du roi, et leurs substituts et des juges d’instructions : a- Les juges d’instruction Les juges d’instruction sont considérés des officiers supérieurs de la police judiciaire. En cas de constatation d’une infraction le juge d’instruction se rend lui-même sur les lieux, son arrivée dessaisit les officiers de police judicaires et même le Procureur du Roi (art. 75, C.P.P)3 ; c’est alors qu’il peut accomplir tous les actes de la police judicaire. Mais une fois les opérations terminées, il doit transmettre les résultats de son enquête au Procureur général du Roi ou au Procureur du Roi. Lorsque le Procureur du Roi et le juge d’instruction sont simultanément sur les lieux, le procureur du roi peut requérir l´ouverture d’une information régulière dont le juge d’instruction présent est saisi par dérogation, s’il échet aux dispositions de l’article 90 du Code de procédure pénale (art.75, C.P.P).

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11 La loi 03-03 dite anti-terrorisme promulguée par le dahir n° 1.03.140 du 28 mai 2003. B.O arabe n° 5112 du 29 mai 2003. Cette loi a amendé et complété le code pénal de 1962 et le nouveau code de la procédure pénale de 2003. 3 L’article 75 du CPP.

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b- Le minister public Le procureur général du roi et ses substituts, le procureur du roi et ses substituts sont considérés des officiers supérieurs de la police judiciaire. Ils veillent à protéger et défendre l’intérêt général de la société. Le magistrat du parquet peut d’ailleurs en sa qualité d’officier supérieure de la police judiciaire accomplir lui-même des actes d’enquête et de constatation des infractions et recevoir des plaintes et des dénonciations. La loi aussi leur autorise de déléguer un des officiers de la PJ d’en faire la mission sous leur demande de permission4. Aussi il peut placer sous mandat de dépôt la personne inculpée d’une infraction punissable d’emprisonnement lorsqu’ il s’agit d’une infraction flagrante ou si l’inculpé ne présente pas des garanties suffisantes de représentation ou encore s’il est jugé dangereux (art 47 et 74 du code de procédure pénale marocain). Si l’officier de la police judiciaire n’est pas tenu d’avoir la permission du ministère public en cas de perquisition sauf le respect des conditions de forme, il est obligé d’avoir la permission du ministère public quand il s’agit de mettre une personne sous garde à vue. Le ministère public est aussi chargé de la prolongation de la durée de la garde à vue.5 2- Les officiers de la police judiciaire Ce sont les véritables interlocuteurs des magistrats, ce sont les responsables directes des enquêtes policières, tous les pouvoirs d’investigation leurs sont octroyés par le législateur. Ces membres sont nommés dans le cadre de la gendarmerie royale, de la sûreté nationale et du ministère de l’intérieur. Certains sont investis automatiquement alors que d’autres sont désignés comme officiers de police judiciaire à titre individuel. (L’article 20 de CPP). 3- Les officiers de la police judiciaire chargés des mineurs Les statistiques du ministère de la Justice des dix dernières années indiquent que le nombre de mineurs présentés devant les juges est passé de 19 616 à 25 730, avec une alternance de hausses et de baisses. L´importance et l´intérêt croissant envers les droits de l´enfant au niveau national et international, a imposé au législateur d´intervenir dans plusieurs domaines afin de garantir les droits et les privilèges accordés aux enfants. Il a établi à cet effet le système des officiers de police judiciaire chargé des mineurs conformément au nouveau code de la procédure pénale. Il paraît que le législateur est en cours de créer un système de police judiciaire très qualifié et apte pour prendre en charge toutes les particularités des mineurs, un système qui s´intéresse et qui est en charge de cette catégorie de mineurs. La raison est que la nature des délinquants et leurs infractions sont différentes et typiques.6 Toutefois la création de cette catégorie de police judiciaire ne signifie pas du tout le dessaisissement de la police judiciaire de leur compétence envers les mineurs, par contre ce 4

Article 71 du CPP « le représentant du ministère public peut prescrire à tout officier de poursuivre les investigations ». 5 Selon l’article 66 du CPP « l ´OPJ informe le ministère public des gardés à vue ». 6 L´article 12 des règles exemplaires de l´ONU pour gérer les affaires des mineurs.

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système va certes renforcer la permanence de la police judicaire en général et faciliter la tâche aux responsables diverse. La loi a imposé aux policiers judiciaires de prendre toutes les mesures et précautions afin d´éviter toute atteinte à la personnalité du mineur, gérer strictement les conditions pour un bon déroulement de la procédure. L´ensemble de ces décisions qui semblent très restrictives ne se mettent en œuvre qu´en cas d´impossibilité de la remise du mineur aux parents ou à qui revient sa protection ou le cas où les nécessités de l´enquête exigent ce genre d´actions et mesures.7 4 - Les agents de la police judiciaire Les agents de la police judiciaire (APJ) tels qu'ils sont énumérés par l'article 25 du Code de Procédure Pénale marocain, sont d'une part tous les fonctionnaires des services actifs de police, et les gendarmes qui n'ont pas la qualité d'OPJ, et d'autres part les Khalifa de Pacha, et les Khalifa de Caïds. Leur rôle se limite à seconder les OPJ dans l'exercice de leurs fonctions, à rendre compte à leur chefs hiérarchique des infractions dont ils ont connaissances, et à recueillir tout renseignement utile à la découverte des auteurs de ses infractions, conformément aux ordres de leurs chefs hiérarchique, et de leurs pouvoirs statuaires (Article 26). Par contre ils ne peuvent pas prendre l'initiative d'une enquête, ni rédiger les PV.

Section 2 - Les garanties fondamentales accordées aux personnes gardées à vue La loi 22-01 constitue un pas essentiel vers la maitrise des dispositifs de la procédure pénale. Parmi ses apports les plus importants figurent celles qui réglementent la mesure de la garde à vue et qui renforcent ainsi les droits des personnes mises sous cette décision exceptionnelle. Les garanties accordées à la personne gardée à vue sont de deux sortes à savoir les garanties de fond (section 1) et les garanties de forme (section2).

Sous-Section 1 - Les garanties de fond Sur les bases de cette partie, on s’efforcera de passer en revue les garanties de fond accordées à la personne garder à vue, Il s'agit du droit de la personne gardée à vue de savoir la nature de l'infraction pour laquelle il est placé en garde à vue et de son droit de faire prévenir un proche de la famille (1), de son droit à un examen médical et de son droit de faire appel à un avocat (2), droit au silence et Le droit à la dignité et à l'intégrité physique et psychique (3).

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L´article 460, alinéa 2, du Code de Procédure Pénale.

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1-Notification et droit de prévenir leurs proches : Aux termes de l’article 66, al 2 du CPP « l’officier de PJ est tenue d’informer immédiatement toutes personnes arrêtée ou placée en garde à vue, dans une langue qu’elle comprend, des motifs de son arrestation et de son droit au silence » Il ressort de cet article que toute personne doit, dès le moment de sa privation de liberté et avant tout entretien avec les forces de l’ordre, être informée de ses droits de façon effective, et dans un langage qu’elle comprend. Elle doit recevoir toutes les informations et explications nécessaires à la pleine jouissance de ses droits, afin de pouvoir les exercer de manière effective.8Il convient de noter que cette garantie existe en parallèle d’un droit à l’information sur les raisons de l’arrestation, ainsi que sur les potentiels chefs d’accusation.9 « L’Ensemble de principes pour la protection de toutes les personnes soumises à une forme quelconque de détention ou d’emprisonnement » précise en effet, que toute personne « se verra fournir, au moment de l’arrestation et au début de la détention ou de l’emprisonnement ou peu après […] des renseignements et des explications au sujet de ses droits »10. La première responsabilité des autorités intervient donc au moment de la privation de liberté11. Il est par exemple primordial que la personne privée de liberté soit informée dès son interpellation de son droit « à ne pas être forcée de témoigner contre elle-même ou de s’avouer coupable »12. De façon générale, l’information sur les droits devrait être transmise à l’oral au moment de l’arrestation, puis à l’oral et à l’écrit une fois dans le lieu de privation de liberté. Les autorités détentrices sont également encouragées à afficher l’information sur les droits, en évidence, et de façon résumée et accessible, dans le lieu de privation de liberté.13 Ainsi, toute personne privée de liberté a droit à ce qu’un membre de sa famille ou une tierce personne de son choix soit notifiée du fait, du lieu, et des raisons de sa détention selon les dispositions de l’article 67 du CPP. Ce droit s’applique également à tout transfert subséquent.14 Ce droit de voir ses proches notifiés de sa détention est souvent accompagné des droits de recevoir des visites de ses proches en leur permettant de fournir leur soutien par la désignation d’un avocat et de maintenir un contact avec le monde extérieur au cours de sa détention.15Souvent les OPJ, sans réellement informer les familles se contentent de mentionner dans les PV avoir procéder à cette mesure.

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Ensemble de Principes, Principes 13-14 ; HRC/RES/31/31, OP6 PIDCP, Art. 14(3)(a) 10 Ensemble de principes, Principe 13. 11 Luanda, art. 5; Référence privation de liberté selon l’OPCAT. 12 PIDCP, Art. 14 (3) (g) 13 Règles Nelson Mandela, 55(3) 14 UNCED, Art. 17(2)(d), Art 18 ; Ensemble de Principes, Principe 16 ; Principes et lignes directrices des Nations Unies sur l’accès à l’assistance juridique dans le système de justice pénale, 43(e) ; Règles Nelson Mandela, Règle 68 ;Directives et Principes sur le Droit à un Procès Équitable et à l’Assistance Judiciaire en Afrique, M2(e). 15 UNCED, Art. 17(2)(d) ; Ensemble de Principes, Principe 19 ; Règles de Bangkok, Règles 26-28 ; Lignes directrices de Robben Island, 20, 31 ; Règles Nelson Mandela, Règles 43(3), 58, 106, 107. 9

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2-Droit à l’examen médical et à l’assistance d’un avocat Toute personne privée de liberté devrait pouvoir accéder à un médecin, et doit pouvoir demander un examen médical dès que possible après le début de sa détention.16 Cet examen médical doit être indépendant, consenti, respecter le principe de confidentialité, et s’effectuer dans le respect de la dignité de la personne privée de liberté ainsi que dans le respect de l’éthique médicale.17 L’accès à la santé en détention comprend également l’accès aux soins et aux traitements adaptés dès que nécessaire au cours de la privation de liberté, et ce sans frais. Les autorités doivent veiller à la protection et la santé de toute personne privée de liberté sous leur contrôle.18 Les dispositions du nouveau code de procédure pénale Marocain relatives au déroulement de la garde à vue ne font aucune mention quelconque de la possibilité de la personne concernée de bénéficier d'un examen médical. Certes le rôle du médecin est d'éviter le pire, et à ce que la personne malade ne régresse par sa retenue dans des conditions précaires d'une garde à vue. La notion de l'examen médical est mentionnée dans le contexte d'un individu comparaissant devant le représentant du MP et précisément l'article 73 et le huitième alinéa du 74 du même code qui peut en effet être étendu au contrôle d'une garde à vue. La reconnaissance du droit de l’assistance d’avocat est un pas essentiel sur la voie de renforcement des garanties d’un procès équitable. Ainsi selon l’article 66 du CPP al 5 : toute personne privée de liberté a le droit à une assistance juridique. Si elle n’est pas en mesure de payer un avocat, elle s’en verra assigner un gratuitement.19 Cette garantie devrait s’appliquer à toute personne privée de liberté, et non uniquement aux personnes arrêtées ou accusées dans le cadre d’une enquête criminelle. Elle devrait donc aussi s’appliquer aux cas de détention administrative,20 par exemple. L’accès à un avocat ne devrait dépendre ni du statut de "suspect" ni du caractère ‘officiel’ de l’entretien ; il devrait s’appliquer à toute personne privée de liberté quel que soit son statut, dès le moment où elle n’est pas autorisée à quitter le lieu dans lequel elle se trouve. Concernant les modalités d’accès, il convient de noter qu’un accès effectif à un avocat comprend le fait de pouvoir rencontrer, s’entretenir, communiquer, et consulter librement un avocat, dans le respect absolu des principes de confidentialité, et libre de censure.21 Toute renonciation doit être explicite, et ne peut en aucun cas être présumée. Elle devrait être enregistré par écrit, et signée par la personne privée de liberté ; une bonne pratique consiste également à enregistrer la renonciation sur un support audiovisuel. Toute personne ne peut, à

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Ensemble de Principes, Principe 24 Rapport du Rapporteur spécial contre la torture, A/71/298, §88. 18 Code de conduite pour les responsables de l’application des lois, art. 6. 19 PIDCP, article 14(3)(b)&(d) (pour toute personne suspectée d’une infraction pénale); UNCED, Art. 17(2) ; Ensemble de Principes, Principes 17-18 ; Lignes directrices de Luanda, 4(d), 8. 20 UNCED, Art. 17(2)(d) ; Ensemble de principes, Principe 17-18 ; Lignes directrices de Luanda, 4(d). 21 Comité des droits de l’homme, Observation Générale 32, CCPR/C/GC/32, 2007, §34 ; Ensemble de Principes, Principe 18(3) ; Lignes directrices de Luanda, 8(d)(ii). 17

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tout moment, révoquer sa renonciation, et donc jouir pleinement, à nouveau, de son droit d’accéder à un avocat, sans délai indu ; elle doit impérativement en être informée. 3-Droit au silence, à la dignité et à l’intégrité physique et psychique Comme indiqué précédemment, l’article 23 de la Constitution dispose que « Toute personne détenue doit être informée immédiatement, d’une façon qui lui soit compréhensible, des motifs de sa détention et de ses droits, dont celui de garder le silence ». Ainsi, l’accusée aura l’entière liberté de parler ou de s’en abstenir, et donc de ne pas répondre aux questions qui lui sont posées par une quelconque autorité et à toute étape du procès pénal, sans pour autant que son silence et son refus de faire des déclarations ne soient considérés comme une présomption apportant la preuve sur l’accusation portée à son encontre, compte tenu du droit à la présomption d’innocence. Car pousser l’accusée à parler ou à faire des aveux qui s’avèrent avoir été soutirés par le recours à la violence ou à la coercition est considéré comme nul et non avenu. En effet, le droit de garder le silence ne peut en aucun cas être considéré comme une présomption ou une preuve retenue contre la personne placée en détention, mais plutôt une garantie pour elle la afin que celle-ci ne s’empresse pas de faire une quelconque déclaration qui pourrait ultérieurement affecter son statut juridique, notamment sous l’effet de la pression psychologique et de l’élément de surprise ; néanmoins elle demeure tenue de présenter les renseignements relatifs à son identité. D’ores et déjà, l’officier/ère de police judiciaire se trouve confrontée à deux contraintes : d’une part, il/elle est concernée par la nécessité d’approfondir les enquêtes et les investigations sur les affaires qui lui sont soumises, pour aider la justice dans le processus de la manifestation de la vérité ; d’autre part, il/elle est tenue de respecter les droits des personnes placées en détention ou en garde à vue, et ne pas y porter atteinte, et en premier lieu le droit de garder le silence. Sous-section 2 - les garanties de formes de la garde a vue La constitution marocaine a consacré les différents droits de l’homme énoncé dans la déclaration universelle des droits de l’homme, en outre elle stipule la primauté des conventions internationales telles que ratifiées par le Maroc sur les législations nationales, en soulignant la nécessité d’harmoniser ces législations avec les dispositions des conventions internationales. A cet égard, la constitution comprend un certain nombre de garanties relatives au placement en garde à vue. Ces garanties peuvent être énumérées : 1- La rédaction d’un procès-verbal Sur le plan procédural, les personnes gardées à vue ont droit à un procès équitable. L’article 120 de la constitution dispose que « toute personne a droit à un procès équitable et a un jugement rendu dans un délai raisonnable ». Il s’agit donc pour les autorités responsables de rendre les informations contenues dans le procès accessible. Ceci est d’autant plus important dans le cas de personnes se trouvant, par exemple, en situation de vulnérabilité en raison de leur âge ou d’un handicap intellectuel ou psychosocial22. Ce critère d’accessibilité se concrétise par 22

Etude : Les garanties fondamentales durant la garde à vue au Maroc, Publication du Centre d’études en Droits Humains et Démocratie (CEDHD) 1e édition, juin 2020

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une garantie associée : l’accès à la traduction et/ou à l’interprétariat. Toute personne privée de liberté qui ne comprend ou ne parle pas suffisamment bien la langue utilisée par les autorités responsables doit pouvoir recevoir, sans délai, les informations sur le procès, dans une langue qu’elle comprend. Il incombe aussi aux autorités de transmettre l’information sur les droits « dans une langue et un format accessibles et compréhensibles », de façon adaptée à la situation de handicap, l’âge, et le niveau d’éducation formelle. 2 - Le droit à une réparation : Le droit à une réparation existe dans le cas d’une garde à vue abusive réalisée sans motif valable. Si la personne arrêtée est innocente, que cela a été démontré au cours des investigations, il faut tout de suite la libérer. Ce droit de réparation incombé à la charge de l’État en cas d’erreur judiciaire se trouve énoncé pour la première fois à l’article 122 de l’actuelle Constitution. Mais la formulation qui en est faite («Les dommages causés par une erreur judiciaire ouvrent droit à une réparation à la charge de l’État») est d’ordre général et gagnerait à être éclaircie et précisée pour déterminer les conditions régissant ce droit, d’autant plus que la Constitution n’en a pas soumis la réglementation à la loi. 3 - Le contrôle de la garde à vue : Le registre de la garde à vue La loi exige également que la PJ porte ce motif sur le registre de garde à vue afin d’éviter qu’il ne soit modifié, du reste ce registre étant contrôlé, coté et paraphé par le parquet général au moins une fois par mois. En outre, ce registre comprend des informations portant sur l’identité du/de la prévenue placée en garde à vue, la durée de l’interrogatoire, l’heure de début et de fin de la garde à vue, les temps de repos, l’état physique et l’état de santé, ainsi que la nutrition qui lui est fournie. Il doit également être signé, dès expiration de la garde à vue, à la fois par la personne placée en garde à vue et par l’OPJ. Dans le cas où la personne placée en garde à vue est incapable d’apposer sa signature, ou s’abstient de le faire, l’OPJ le mentionne dans le registre. Il doit, en outre, envoyer quotidiennement au parquet général la liste des personnes placées en garde à vue au cours des 24 heures précédentes. L’objectif escompté de toutes ces mesures consiste à rendre opérantes les garanties de respect de ces droits et à permettre au parquet général et à la juridiction concernée d’exercer leur contrôle. Le contrôle des lieux de la garde à vue Le placement en garde à vue est l’une des mesures préliminaires les plus graves qui soient prises par l’OPJ car elles affectent directement la liberté individuelle du prévenu. C’est pourquoi le législateur a exigé que le procureur du Roi effectue des visites de contrôle à ces lieux au moins deux fois par mois ; mais, conformément aux dispositions de l’article 45 du CPP, rien ne l’empêche d’effectuer de telles visites chaque fois qu’il/elle le veut.

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Chapitre II : Approche analytique et comparative Malgré les garanties et les droits accordés aux personnes gardées à vue et les bonnes intentions manifesté par le législateur marocain nous constatons que dans la pratique la garde à vue est une mesure presque incontrôlable et qu’ils existent des grands problèmes à résoudre. Pour renforcer notre travaille et entant qu’étudiant chercheur. Il apparait nécessaire d’analyser, d’interpréter, de comparer et de critiquer, c’est pourquoi dans cette partie nous allons essayer d’énoncer les problématiques liées à la garde à vue (1) afin de trouver quelques solutions que nous souhaitons qu’elles se réalisent (2).

Section 1 – les Problématiques liées à la garde à vue Malheureusement, au Maroc, l’utilisation abusive de la garde à vue constitue une véritable violation des droits de l’homme, et mérite que l’on s’y attarde quelque peu. L’utilisation abusive de la garde à vue - La maltraitance des personnes gardées à vue, Des faits de violences et d’insultes policières lors de l’interpellation et il est souvent que la plupart des interpellés ne Savent pas leurs droits alors que Le PJ profite de leur situation pour obtenir des aveux. - L’obtention d’aveux sous la contrainte, en particulier dans les affaires liées à la sécurité de l’État ou au terrorisme ainsi. Ces aveux parfois être employés comme preuves devant les tribunaux, même si la loi l’interdit - Les aveux pris par voie de contrainte surviennent généralement durant les premiers moments de la détention, c’est-à-dire lors du placement en garde à vue. Il est extrêmement courant, dans le système d’investigation en vigueur au Maroc, que l’aveu constitue une preuve permettant de poursuivre et condamner une personne -

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Ainsi La présence de l’avocat permettra souvent au travers du droit au silence de faire en sorte que le droit au silence soit une réalité, réalité que la police ne souhaite pas révéler au gardé à vue afin qu'il n'entrave pas les nécessités d'une enquête qui a, entre autres objets, celui d'obtenir des aveux. A ne pas oublier que l’avocat ne peut accéder pleinement à tous les documents du dossier et cela constitue une violation du droit à la défense garanti par la Convention européenne.

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Il fallait aussi de motionner que L’officier de police judiciaire qui doit informer immédiatement par tout moyen le Procureur de la République dès le début d’un placement en garde à but, de ses motifs et de la qualification des faits qu’il a notifiée à la personne concernée. Parfois il oublie d’aviser le parquet qu’il a placer quelqu’un on garde à vue alors il demande de prolongée la durée en disant que l’enquête n’a pas encore terminer.

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la loi n ° 03-03 de 2003 relative à la lutte antiterroriste prévoit la prolongation de la période légale de la garde à vue à 12 jours dans les affaires de terrorisme et ne permet l’accès à un avocat qu’au bout de 6 jours, amplifiant ainsi le risque de torture des suspecte détenue.

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En effet, c’est précisément pendant les périodes au cours desquelles ils ne peuvent pas communiquer avec leur famille et avec leurs avocats que les suspectes sont le plus susceptibles d’être torturées

L'absence de contrôle du ministère public sur le placement en garde à vue -

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En cas de torture les juges et les procureurs généraux ne demandent pas toujours d’effectuer des examens médicaux ou de mener des enquêtes au sujet des allégations de torture et d’aveux forcés. La complexité de la procédure de réparation qui prend beaucoup de temps.

Section 2 – Solutions et recommandations Dans ce paragraphe nous citons les propositions que nous estiment les mettre en place pour garantir les droits des personnes en garde à vue : -

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Prendre des mesures concrètes pour enquêter, poursuivre et punir les actes de torture, ainsi que dans les cas d’arrestation et de détention arbitraires. Respecter le droit de notification à sa famille de son arrestation, du lieu de sa détention et de sa comparution devant un juge. L’exclusion des procès-verbaux sur la base d’aveux obtenus par la contrainte, en particulier dans les affaires liées à la sécurité de l’État ou au terrorisme L’assistance d’un avocat pour les personnes détenues lors des premières heures de leur placement en détention Permettre à l'avocat d'accéder pleinement à tous les documents du dossier, ainsi que d'assister à toutes les enquêtes et audiences d'instruction menées contre son client Mettre en place un système efficace d’assistance judiciaire gratuite La soumission systématique par les juges et le parquet général des cas d’allégations de torture à l’expertise médicale. Faire en sorte que des médecins légistes formés à la détection des traces de torture soient présente pendant ces visites. Lors d’une visite médicale, il faut s’assurer si l’état de santé de la personne gardée à vue est compatible avec la mesure de retenue. Ainsi, si le médecin décide que la personne souffre d’une pathologie qui rend impossible son maintien en garde à vue, alors la personne devra être relâchée. Une chose importante à ajouter que si la personne suspecte est hospitalisée ou il souffre d’une pathologie psychiatrique, elle ne pourra être entendue par les agents de police en l’absence d’une autorisation du médecin, en l’absence de son avocat et sans placement en garde à vue préalable dans le respect de ses droits. Opter pour la réparation automatique qui favorise les victimes des erreurs juridiques afin d’obtenir le dédommagement.

Il en est de même des personnes qui ne sont pas dangereux pour la sécurité de la société Par exemple : un citoyen impliqué dans un accident de la circulation ayant entraîné un décès : garde à vue. Un autre a émis un chèque sans provision : au trou. Un troisième en conflit Page 15 | 19

conjugal, venant se renseigner sur la date de la prochaine audience, se voit accusé « d’abandon de famille », et incarcéré de suite ! Les trois individus cités sont-ils des criminels avérés, des multirécidivistes ou des enragés en puissance ? alors Non, ce sont de simples citoyens ordinaires, traversant des difficultés ponctuelles en un moment de crise : ils ne sont pas dangereux pour la société. La question qui se pose est celle de l’intérêt de la décision de priver autrui de sa liberté sachant que sont des simples citoyens. Alors, On peut dire que le législateur à essayer d’imposer des garanties à l’égard de la personne gardée pour protéger ses droits sans oublier le fait de protéger les preuves, Mais à la pratique il existe quelques problèmes à résoudre. Une personne peut être mise en garde à vue uniquement s'il lui est reproché un crime : Infraction la plus grave punissable par une peine de prison (homicide volontaire ou viol par exemple). C’est le moment pour le législateur de revoir et d’actualiser les motifs de la garde et pourquoi pas procéder à une présélection des personnes garder a vue. Au Maroc comme en France, en ce qui concerne le régime juridique de la mise en garde a vue, dans le cadre d'une enquête préliminaire, tout officier de police judiciaire peut garder à sa disposition toute personne à l'encontre de laquelle il existe une ou plusieurs raisons plausibles de soupçonner qu'elle a commis ou tenté de commettre une infraction. Cette mesure privative de liberté, décidée par un fonctionnaire de police ou par un gendarme, peut donc, au moins en théorie, être appliquée indépendamment de la gravité de l'infraction. Par ailleurs, en cas de crime ou de délit flagrant, la garde à vue est possible immédiatement après que l'intéressé a été surpris. En effet, les deux régimes se focalisent sur le renforcement des droits des personnes mises sous cette décision exceptionnelle, en établissant des garanties allouées qui sont de valeur extrêmement importante parce qu’ils atténuent la gravité de cette sanction, un ensemble de droits présumés indispensables que l’individu doit bénéficier. En France, Selon l'art. 63-3 du CPP le gardé à vue peut se faire examiner à tout moment par un médecin à sa demande, Le médecin requis doit mentionner sur son certificat médical si l'état de santé est compatible avec la mesure de garde à vue, y compris lors de l'éventuelle prolongation. L’article 73 et le huitième alinéa de l’article 74 du code de la procédure pénale marocaine mentionne la notion de l’examen médical dans le contexte d'un individu comparaissant devant le représentant du MP D’après les dispositions de l’article 63-1 du CPP français, La personne a le droit, lors des auditions, après avoir décliné son identité, de faire des déclarations, de répondre aux questions qui lui sont posées ou de se taire. L’article 23 de la Constitution marocaine dispose que « Toute personne détenue doit être informée immédiatement, d’une façon qui lui soit compréhensible, des motifs de sa détention et de ses droits, dont celui de garder le silence ». Il nous doit important de mentionner certaines divergences entre les deux régimes, Au Maroc et selon les dispositions des articles 163 à 218 du code pénal, La durée de la mise en garde à Page 16 | 19

vue ne peut excéder 48 heures. Toutefois, cette durée s’élève au double. En France la durée initiale de la garde à vue est de 24 heures, avec possibilité d'une prolongation de 24 heures supplémentaires lorsque l'infraction motivant la mesure de garde à vue est punie d'au moins un an d'emprisonnement, soit 48 heures maximum.

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Conclusion Pour conclure notre sujet on remarque qu’on promulguant la procédure de la garde à vue, le législateur a traité dans les articles précédents du CPP les garanties à l’égard de la personne gardée pour protéger ses droits, mais il a oublié de mettre le point sur la protection des preuves, dont ces derniers présentent une grande importance dans la pratique et qui nous incite par ailleurs de trouver la solution de certaines lacunes en cette matière. Ainsi parmi les solutions qui peuvent être appliqué afin d’éviter les problèmes survenus dans les délais de la garde a vue il est préférable et plus efficace d’installer des caméras de surveillance dans les cellules des personnes retenues afin de contrôler la procédure et éviter toute atteinte à la dignité de la personne gardé à vue.

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BIBLIOGRAPHIE Mémoires d’Etude • La Garde à vue au Maroc : Arrestation, Placement et Garanties • Les garanties fondamentales durant la garde à vue au Maroc Publication du Centre d’études en Droits Humains et Démocratie (CEDHD) Codes et Dahir • Code procédure pénale française • Code procédure pénale marocaine • Dahir no 1-11-91 du 29 juillet 2011 portant promulgation du texte de la Constitution Article Par Fadel BOUCETTA : La garde à vue au Maroc : obligation ou abus ? https://www.lavieeco.com/archives/la-garde-a-vue-au-maroc-obligation-ouabus-15433/ Webographie • www.hcp.ma • www.cours-de-droit.net • https://www.lavieeco.com/archives/la-garde-a-vue-au-maroc-obligation-ouabus-15433/ visiter le 17 mai 1h 30 • https://www.village-justice.com/articles/extradition-maroc,37446.html visiter le 16 mai à 20h • https://www.doc-etudiant.fr/Droit/Penal/Expose-La-garde-a-vue-en-droitpenal-111292.html – visiter le 18 mai à 14h20 • http://www.theses.fr/2008PERP0829 • https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000023876554/ • https://www.legifrance.gouv.fr/juri/id/JURITEXT000032597876 • https://www.legifrance.gouv.fr/juri/id/JURITEXT000021221350/ • https://www.senat.fr/notice-rapport/2009/lc204-notice.html • https://www.cndh.org.ma/fr/actualites/lintervention-du-medecin-legiste-estun-droit-et-une-garantie-pour-les-personnes-en-garde • https://www.lesiteinfo.com/maroc/dgsn-la-criminalite-au-maroc-en-chiffres/

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