La Bithynie au Moyen Age 2283604605, 9782283604601 [PDF]


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Table of contents :
AVANT-PROPOS......Page 1
ABRÉVIATIONS......Page 3
PRÉSENTATION DE LA BITHYNIE......Page 10
DONNÉES GÉOGRAPHIQUES
par Bernard GEYER......Page 11
L'ÉPOQUE PROTOBYZANTINE
À TRAVERS LES MONUMENTS ÉPIGRAPHIQUES
par Georges KIOURTZIAN......Page 21
ÉVOCATIONS MÉDIÉVALES
textes présentés par Vassiliki KRAYAR......Page 32
LES MINIATURES DE MATRAKÇI
par Jacques LEFORT'......Page 49
HANS DERNSCHWAM,
VOYAGE EN ASIE MINEURE (1555)
extraits traduits par Jean-Pierre GRÉLOIS......Page 56
LES MONUMENTS BYZANTINS DE
LA VILLE HAUTE DE BROUSSE
par Annie PRALONG' et Jean-Pierre GRÉlOlS......Page 69
L'APPORT DE LA PROSPECTION
DONNÉES PALÉOGÉOGRAPHIQUES......Page 75
LES FORMATIONS ALLUVIALES
ET LACUSTRES
par Bernard GEYER......Page 76
DONNÉES PALYNOLOGIQUES
par Jacqueline ARGANT......Page 87
LES MACRORESTES VÉGÉTAUX
par Georges WILLCOX......Page 100
STOP......Page 104
MATÉRIEL ARCHÉOLOGIQUE ERRANT
par Annie PRALONG......Page 112
LA CÉRAMIQUE BYZANTINE ET OTTOMANE
par Véronique FRANÇOIS......Page 143
STRUCTURES DE L'ESPACE......Page 154
L'ÉPOQUE BYZANTINE
par Jean-Claude CHEYNET......Page 155
L'INSTALLATION DES OTTOMANS
par Irène B ELDICEANU-STEINHERR......Page 175
LES VILLES
par René BONDOUX......Page 188
LES VILLAGES ET L'OCCUPATION DU SOL
AU DÉBUT DE L'ÉPOQUE MODERNE
ar Bernard GEYER', Yunus Koç", Jac3ues LEFORT'"
P et Christine CHÂTAIGNER" ,......Page 205
LES MONASTÈRES
par Marie-France AuzÉPY......Page 215
LES GRANDES ROUTES MÉDIÉVALES
par Jacques LEFORT......Page 230
LES VOYAGEURS À L'ÉPOQUE MÉDIÉVALE
par Élisabeth MALAMUT......Page 236
LE COMMERCE, Vue-XVe
SIÈCLE
par Maria GÉROLYMATOU......Page 242
LA CIRCULATION MONÉTAIRE,
ÉTUDE DES MONNAIES BYZANTINES
DU MUSÉE D'IZNIK
par François PLANET......Page 249
V GOLFE DE NICOMÉDIE AU LAC DE NICÉE
DORT DES VOYAGEURS (xve_XXe
SIÈCLE)
L';\'PP
par Jean-Pierre GRÉLOIS'......Page 254
L'ÉVOLUTION DE L'OCCUPATION
DU SOL ET DU PAYSAGE
par Bernard GEYER* et Jacques LEFORT......Page 267
INDEX DES TOPONYMES......Page 273
NOTICE DE LA CARTE HORS-TEXTE......Page 280
TABLE DES MATIÈRES......Page 283
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La Bithynie au Moyen Age
 2283604605, 9782283604601 [PDF]

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" La Bithynie au Moyen Age édité par Bernard Geyer et Jacques Lefort

9 RÉALITÉS BYZANTINES

ÉDITIONS P. LETHIELLEUX 7, rue des Canettes, 75006 Paris

AVANT-PROPOS L'objet du présent livre est d'étudier l'évolution d'une société et du paysage au Moyen Âge dans une région proche de la capitale byzantine puis ottomane. Il résulte d'une recherche collective, associant des historiens, des archéologues et des spécialistes des sciences de la nature. dont voici les noms: J. Argant, M.-F. Auzépy. 1. BeldiceanuSteinherr, R. Bondoux. Ch. Châtaigner, J.-Cl. Cheynet, V. François, B. Geyer, Ch. Giros, J.-P. Grélois, G. Kiourtzian, Y. Koç, V. Kravari, J. Lefort, É. Malamut. F. Plane~ A. Pralong, G. Willcox. Cette recherche a été menée dans le cadre du séminaire de J. Lefort à l'EPHE, de 1987 à 1993 et de prospections effectuées par une équipe dirigée par B. Geyer et J . Lefort entre 1989 et 1994. Mm, M. L. Bonsangue, doctorante à l'université de Paris 1. a bien voulu dater pour nous les inscriptions d'époque romaine que nous avons rencontrées durant nos missions de terrain. La région étudiée, que nous appelons conventionnellement Bithynie, s'étend du rivage sud de la mer de Marmara au mont Olympe et du lac d' Apollônias au Sangarios. En fait. son étendue a été fonction de l'objet d'une recherche qui vise moins à décrire une province de l'Empire qu'à répondre à une question: quelle a été l'histoire de l'occupation du sol dans cette région entre le IVe et le XVIe siècle? Les réponses que nous apportons sont partielles, mais il nous semble que l'apport des textes, des inscriptions, de l'archéologie, de la géographie et de la paléobotanique forme une image cohérente. Nous remercions la Direction Générale des Antiquités et des Musées au Ministère de la Culture à Ankara qui nous a accordé toutes les autorisations nécessaires. M. Taylan Sevil, directeur du Musée d'Iznik, nous a libéralement accueillis, a en toutes occasions

facilité notre travail et a autorisé ceux d'entre nous qui en avaient besoin à consulter les

© 2003, Lethielleux, un département de Meta-Éditions Dépôt légal: 4' trimestre 2003 ISBN 2-283-60460-5 ISSN 1147-4963

collections du musée. Les ingénieurs des travaux hydrauliques de l'État (D.S.I.) à Bursa et à Iznik nous ont généreusement communiqué des informations qui nous ont été utiles. Qu'il nous soit permis de mentionner tout particulièrement notre collègue M"" Sena Mutlu, du Musée des civilisations anatoliennes à Ankara, qui nous a, à plusieurs reprises. accompagnés en Bithynie et nous a accordé son aide efficace et chaleureuse. Les missions en Bithynie ont été financées par la Sous-direction des Sciences Sociales el Humaines au Ministère des Affaires Étrangères et par les UMR 7572 et 5647. Elles ont aussi reçu l'aide de l'Institut Français d'Études Anatoliennes à Istanbul. Nous remercions également MU, Séverine Sanz, MM. Olivier Barge et Yvon Montmessin (Maison de l'Orient et de la Méditerranée) pour la réalisation des figures et de la carte hors-texte, et M. Fabien Tessier pour la mise en page de ce livre. On trouvera ci-dessous l'indication des quatre traductions pour lesquelles nous avons obtenu des éditeurs l'autorisation de reproduire: Georges Pachymère, Relations historiques, éd. et trad. A. Failler. IV. p. 358-368. Les Belles Lettres, Paris, 1999. Vie de Théodore de Sykéôn, éd. et trad. A. Festugière, vol. II. p. 137-139. Sociét'; des Bollandistes, Bruxelles, 1970. Villehardol/il/, La conql/ête de COl/stal/til/ople, éd. et trad. E. Faral. vol. Il. p. 127. 129,275,277,301,303, Les Belles Lettres, Paris. 1939.

his-Dominique, p. 656et658, Gnllimard. Paris, 1995.

P. C ar e. " . . . 1 TIl k T.rih Kurumu nous. accordé l'autorisation Pour ce qUI estde~ IlIustratlO~, e kIr 1. Bibliothèque de l'Institut de France et la atm de reproduire hUIt nlllllamres de d . ç d'Hercule Catenacei. l'oWJ('t'IIf'snrabes, éd.

Réunion des Musées NatIonaux un essln

ABRÉVIATIONS

N. B. Les dates indiquées entre crochets à la suite des références sont celles du té mo ig nage de, voyageurs. - Voir aussi, à la fin de certains anicles. Bibliographie et Ahrévialion, parti culi èn.: ... ,

AASS AB ABSA ACROPOLITE AI NSWORTH

Sodi J. Bollandi. Acra Sanctorum,

3~

éd .. Pans· Rornc-Bruxcll c ... ,:\ panir Je

1863. Analecta Bo/landiww , The Aml/llll of the British Schoo/ of Archa eo l()~ y at Allle/H . Georgii Acropolilae ope"" l - li. éd. A. HEJSE ~ B ER (j. Leipzig . 190J. W. F. AI NSWORTH . Travefs lmd re..earc:hes in Asia Mil lOr . _, II. Londres. 1842· 11 8391

Hi storia hierosolymitanac e;'(pedicionis. dans RHC. hi.oRAPHIQUES

3. Vile instabililé tectonique chronique

Bursa et la Bithynie en général sont situées dans une région de tremblemeni' de terre violents, qui couvre la mer de Marmara et l'Égée. En effet, la Turquie corresponu à une des zones d'activité sismique maximale de la ceinture orogénique alpine (II .HM". 1971). Des magnitudes6 supérieures à 8 peuvent être enregistrées dans Ioule la région nord-anatolienne. qui est tectonique ment active et qui subit des mouvement" même C! n phase de calme, avec des déplacements de quelques centimètres par an (BRI:--IK~f" .". 1976). Le jeu des failles se fait surtout dans un plan horizontal avec des déplacements latéraux pouvant atteindre plusieurs mètres. Les failles elles-rnêmt!s. nombrcusc~ ct profondes, sont fréquemment ponctuées par des sources chaude~ ct sont active ... pour la pl~part. Le n~m~re des séismes, souve nt violents. qu'aurait connu la région depui s il:: XIe Siècle est estime à 350 (ILHAN, 1971). Les épicentres sont le plus Souvent concentrés aut~ur de la rv.tarma~a : les dégâts occasi()nnés sont à la Illc!\ure des chol..:s qui peuvent attemdre des mtensltés de IX (TF.RNEK el 01.. 19&7). Leurs effets sont d 'autant plus destr~cteurs que les foyers de ces trem blements de terre sont à faibk profondeur, ce qui est tres généralement le cas sur les failles transformantes. 4. Une région

aIl

relief contrasté

La succession des massifs et des dépressions a pour conséquence un relief très des ~iffére~ces d'altitude souvent marquées, de fortes dénivelées qui ér?ston efhe3ce, de~ co ~rs d'eau souvent encaissés, au profil tendu , c.l pable.s. d: chamer des charges ~ohdes Importantes. Les surfaces planes, à la mise en valeur. a1see, SO?t rares, accro..:hees aux versants (vieilles surfaces structurales ou de pl:lnatlOn) ou ~oll1cées entre des pentes. le ~Iu s souvent fortes et des plaines envahies par les eaux (~nara~s , lacsou golfes). Le reltef II1troduit donc une contrainte non négligeable. ~n potentiel d IOstablhté élevé dans une région qui a connu une occupation humaine Importante, dynam~sée par la proxII1lIté de Constantinople. Ce danger - un fort potentiel éroSif - est réel: tl est cependant limité par un climat favorable au couvert végétal lequel entrave les 1111ssellements et stabilise les versants, ' con~I~1sté avec e~ lr.l1nent une

Il. UN CLIMAT TEMPÉRÉ

, Sur la Thrqui~ vienne'"! se cO?fronter trois masses d'air: l'air polaire continental d, ASie du Nord, 1 rur "troplcal contmental du domaine saharien, l'air polaire maritime d Atlantique N~rd (GuL~ALt, 1979). En hiver, le front polaire glisse loin vers le sud, Jusque sur les cot:, méndlonales de la Méditerranée. Mais, même au cœur de l'été, il reste mstallé sU,r .les ~otes nord de la mer Noire d'où il fait sentir ses effets, sous fonne de courants d air onentés NO-SE à N-S. Ces vents, généralement secs mais qui se sont quelque peu chargés en hUm.'dlté l.ors de leur passage sur la mer Noire, sont liés au gradient de pres~lOn NO-SE qUI domme de mal à septembre, du fait des masses d'air continental tropical qUI régissent alors les ty~s de temps. Ce sont ces influences pontiques qui, bien q~ attén~ées ~ar la présence de bamères montagneuses (voir ci-dessus), font l'originalité du c.hl~rat blthymen, notamment en venant tempérer les ardeurs de l'été méditerranéen et en hmltant quelques-uns des effets de la continentalité liée au plateau anatolien tout proche. 6. La m~gnitude.~st la !nesure de J'énergie libérée au foyer du séisme. L'échelle de refC:I"CllI.:I.' celle de Richter. L mtenslté, quant à elle. ti~nt compte des dégâts observés à l\~piœntre et au .\ à la surface ~~I sol,.ù la verticale du foyer. Elle est exprimée p~\r 1'~,,· h\.'lk· J~ M~rcalh qUldva de 1 à XII. L mtensné dépend de la magnitude au fover de 11 dist·Ul":'·1.' t'oYt..'rplcentre el U lype de roche. .' • . • .

~it

a

5. lusqu'au XIX' siècle, les voyageurs signalent un lac à l'ouest de Yeni§ehir; voir ici-mê'" GRtLoIS, p. 124 et note 83.

27

é

entou~s, d~nc

DONN~I!S otOORAl'HIQUI!S

1. Une ambiance méditerranéenne atténuée Certes les fondements mêmes de ce climat restent méditerranéens. grâce notamment à l'orientation des reliefs. aux couloirs est - ouest largement ouverts aux influences des masses d'air poussées par les vents dominants de secteur ouest. mais les nuances à introduire sont d'importance. . . Ainsi, l'année climatique est bien subdivisée en deux saisons: une saison hU~lde hivernale, une saison sèche estivale. Les précipitations moyennes annuelles. comprises entre 500 mm dans les dépressions et 800 mm sur les massifs (sans doute plus sur l,es hauts sommets et l'Uludag). sont soumises à de fortes variations intcrannucllcs. Iznlk. dont la dotation moyenne annuelle est de 555 mm, a reçu 98R mm en 1955 et seulement 221 mm en 1934 7 . Mais. alors qu'un climat eu méditerranéen connaît jusqu'à cinq mois secs 8, la Bithynie ne souffre. quant à elle, que d'une sécheresse de trois mois, parfois moins (fig. 2). Encore cette sécheresse est-cl le relative puisque, grâce aux intluences pontiques, l'été reçoit entre Il % (Orhangazi) ct 19 % (Adapazan, de la dotation annuelle. Et cc pourcentage ne fait qu'augmenter lors des ;)nnées sèches. À Iznik, les précipitations d'été représentent en moyenne 14.4 % : en 1955. année humide. elles ne représentaient que 10.2 % mais 17,6 % en 1934, année sèche. Et si l'hiver (avec des pourcentages compris entre 30 % et 40 C)t) et l'automne (entre 25 r;(1 et ~8 %) restent les saisons les plus arrosées. le printemps (entre 20 {k ct 15 C;;- .) permet sans difficulté la reprise de la végétation. Il faut enfin souligner que l'hiver cnnnaÎt de longues périodes de froid sec, générées par le stationnement sur la ré~ioll d' "lnticvclones sibériens. C't'st par l'inh.'rn;édiilire des' températures que l'on perçoit l'intervention d'une troÎsi,-,me composante cliJllatiqu~, la continentalité, qui vient renforcer les effets des innut:n~cs pontiques, tout particulièrement pendant la saison froide. En effet l'hiver - partout bien marqué (il gèk' 25 jlan à Adapazan et 34 j/an à Bursa) même si la moyenne des minimums du mois le plus froid reste supérieure à 0 oC (2 oC en janvier à Adapazan. 1,7 oC en janvier à Bursa) - est frais. et devient rapidement froid lorsque l'on s'éloigne des influences adoucissantes des mers. Ainsi BiIecik connaît déjà un hiver froid avec une moyenne des minimums inférieure à 0 oC en janvier (- 0,3 oC) et 54 jours de gel par an, La résultante est un climat partout sub-humide (fig, 3), mais qui évolue sur des distances assez courtes, des limites de l'humide au nord, non loin des côtes de la mer Noire, aux limites du semi-aride à Bilecik, à l'approche du plateau anatolien, 2, VII climat de transi/ioll

La région connaît donc un climat où viennent se mêler des influences diverses.

méditerranéennes, continentales, nordiques, Elle correspond à une sorte d'oasis privilégiée, entre une Méditerranée trop sèche et un plateau anatolien trop froid. On peut la qualifier, dans ce contexte très particulier, de «tempérée», Le climat y est favorable à la végétation, Mais les nuances locales, induites surtout par l'exposition, l'altitude el la nature du substrat, sont importantes. La régénération du couvert végétal naturel y est relativement aisée (sauf dans des secteurs peu favorables, voir ci-dessous, p, 36), grâce notamment à la modération de la saison sèche, La mise en valeur agricole y est encore favorisée par des ressources en eau abondantes, 7, Les va1eurs concemantlznik, Orhangazi et Mecidiye sont extmites de Diler (l986), (..'elles relatives aux slations de Bandmna. Goztepe, Bursa. Bilecik et Adapazan viennent de Alex (19SS). 8. Les mois secs sonl ici définis selon la fonnule de Gaussen, soit P = 2 T, où P I..'orrespond aux valeurs de précipitalions moyennes mensuelles (en mm) et Taux lempérJ.tures mllyennt:s mensuelles (en degrés Celsius). Un mois est sec quand le total des précipitations est inr~rieur ~) deux fois la moyenne thermique.

BERNARD GEYER

30

DONNtES GOOoRAPHIQUES

3\

III. L'OMNIPRÉSENCE DE L'EAU

'"

Bien arrosée. ne connaissant pas de périodes de sécheresse. hivernale,s ou ~stivales. trop marquées. la Bithynie bénéficie d'une alimenlation en eau ,pérenne ù~v~rsl.née . . La montagne, certes plus humide en ubac qu'en adret du fait des préclpliatiOnS estivales de secteur nord et du moindre ensoleillement, offre cependant partout des ressources pérennes. liées à de petits aquifères9 locaux. Ces derniers. qui sont dus à la grande complexité structurale et lithologique de la région, alimentent de très nombreuses sources . Caplées, aménagées, elles sont utilisées aussi bien pour l'alimentation des hommes et du bétail que pour une petite irrigation d'appoint 1o. Elles alimentent de manière c?otinuc les écoulements de surf,lce qui, du fait même de la structure d' ensemble du rehef, ont généralement une orientation méridienne, rejoignant ainsi au plu s court les grandes dépressions est-ouest. Ces cours d'eau ont souvent fait l"objet d'aménagements. Si l'on considère le hassinversant du lac d'lznik (fig. 4). les deux principaux amuents du lac lui apportent 2.4 m.Vs en moyenne pour le Kara Ocre (pour un bassin-versant de 219 km1) et 1.1 m.Vs en moyenne pour le Kocadere (bassin-versant de 77 km2)1I. Leurs écoulements. naguère pérennes. peuvent pEOû )lE)'rI.i..llÇ f.1(J(i.. Tl(ji(J..~ (Brousse)120, ainsi qu'un Stratègis.lecteur toû étyiotJ Kat ÈVÔ6Ç01.J apzuv'rJ!)·mJ 1.....It Z(J~).· (Pylai)"'. . 5. M étiers

Dans une région riche en forêts et en eau. on ne s'étonne pa!'> de trnu\'t'.:r lJ

lllt:nIÎI)fl.

à Nicomédie, d'un xyloglypllOsl22. vraisemblablement un sculpteur sur hoi,. ni

c~ lk

d'unjardinier (kèpouros) 123 à Nicée. Dans cette dernière ville, nou:.. c()nn;Ii .'i~o n s '-lu ... si un ~oulang.er ~arlop~lès)I~4. Un o,Y,vmpcipwç (fabricant d'étoffes non f(lulée s)I 2:.~ exe rçait son méll~r EV ttp E~7topltp LtPOPTlf..oU I26 . Un vétérinaire (hippiarros)127 ct un a(Jolhèkllriu", (horrearms. préposé à un entrepôt)1 28 sont attestés il Pyl;.li (ce dernÎer renne se retrouve à Cyzique)129. Enfin, une inscription de Brousse porte la mention d'un curateur (épi/mpos) "o.

109. ID .. Apameia. p. 134-135, nol3l. 110. ~AHIN.lvlik. Il. 2. p. 263 a. nO1492. III. GREGOIRE, ReClleil. p. 9. nO 15 et p. 12. no 33 bis. 112. DÔRNER. Nicomedia. p. 84. no 368 (restitution douteuse des trois derniers mots) 113. Ibidem. p. 81. n0355. . 114. CORSTEN. Prusa, II, p. 184. nO1098. :~: }~,:d~~~~~e~(~l' 114, nO 111, et p. 132. nO128.

: 94. CORSTEN. Prusa, II, p. 181. nO 1095. 95. G. DACRON· D. FE"SEL, Inscriptions de Cilicie, Paris, 1987, p. 147·148, nO 91. 96. DORNER, Nicomedia, p. 84, no 367. - D. Feissel (Nicomédie, p. 435-436, n. 53) admel, après R. Grosse, Romische Militiirgeschichte, 1920, p. 120, n03, que Maximinus faisait partie de lafabn'ca scutaria el anllorum de Nicomédie. - Pour sellator, D. Feissel renvoie à Th. Drew-Bear, Glolla, 50. 1972, p. 219·220 ; voir aussi OIKONOMID~ , Listes, p. 331. 97. Fassa, Nicomédie, p. 431, nO50. 98. CORSTEN, Apameia, p. 138-139, nO 136. - Cf. D. FE,ssEL, BIIII. ép., 1989, nO 938 ; C. Zuckennann, dans Tyche, 10, 1995, p. 233·235, identifie ces Constantiniaci à une unité d'infanterie qui est enregistrée par la Notitia dignitGmm et dont la création remonte à Constanllo let. L'épilaphe dale de 531. 99. ~AHlN, IZ/lik , I, p. 281 a, nO 557. - N. Oikonomidès (Listes, p. 330) signale que ce corps de garde. connu du Ille au VIe siècle, semble avoir été incorporé aux scholes ; ses membres avaient le rang d'officiers suballernes (pone-enseignes). 100. ~AHlN, IZ/lik, l, p. 281 b, nO 558. - Pour np\lllXéplOç, voir HANTON, TItres, p. 119, el OIKO"OMID~ , Listes, p. 300. 101 . CORSŒN, Prusa,l, p. 233, nO 222. - Cf. PLRE, Il, p. 1093, Theodorus 45. 102. CORSlEN, Prnsa,l. p. 231, n0218. - Pour les tribuns, voir JONES, LRE, II, p. 640, 643, 675. 103. DORNER, Nieomedia, p. 82, no 358. 104. CORSTEN, Pmsa, l, p. 227-228, n0213. 105.10 .. Kios, p. 168, nO 117. 106. GRÉGOIRE, Recueil, p. 10, n023. 107. Ibidem, p. Il. nO 26. 108. CORSTEN, Prusa, l, p. 229·230, nO 216. _ Le keimèliarchès élail responsable du trésor de l'évêché.

1l7. DORNER, Nieoll/ BIII/. barques J'une à J'autre et en les Jiant entre clics perpendiculairement. li es bnta ... sin . . peuvent se risquer à traverser, comme jadis J'armée perse franchit l'H cllc spn nl , en rai . . lln de la crainte qu'elle avait de Xerxès 2Y • Mais ce n'e st pas pour eu x sans d ~lng l.! r : ÎI ~trrj ve en e ffet que le courant emporte toutes les barques avec leurs liens cl c m pê..: hc k s gc n'i de passer. L' empereur Ju stin ie n a récemment décidé la co nstruction d ' un po nt sur le neuve: il a déjà commencé l'ouvrage et il lui accorde beaucoup d ·atten tion. Je ... u; .. .; sur qu ' il l'achèvera dans peu de temps. en me fo ndant sur le fait que Dieu appon e so n concours à toutes ses entrepri ses~u , C ' est pourquo i aucun de ses projets n'cst rcs té à ..:e jour inaccompli, bien qu ' il ail !'.ouvent semblé. au début. entreprendre des choses imposs iblc~ , Il y a en Bithynie une route qui conduit de là ver~ la terre des Phrygiens, sur laquelle il arrivait que d'innombrable s personnes et animau x périssent en hiver. En effet. la région étant extrêmement ten'cuse, elle se transformait en un marais profond ct infranchissable, non seulement après des pluies violentes ou après la fonte finale d'une neige tombée en grande quantité, mais même après d 'éventuelles simples ondées, ce qui

I, . .

rendait les routes fangeuses, et de ce fait la plupart de ceux qui s'y engageaient se noyaient. Mais lui-même et l'impératrice Théodora, du fait de leur magnanimité, ont également écarté le danger qui guettait les voyageurs: sur une distance d'une demi-journée de marche pour un homme alerte, ils ont couvert la chaussée d'énormes pierres, et ont fait

que ceux qui rempruntent marchent SUr un pavé stable. Ces travaux onl été de œtle façon effectués par l'empereur Justinien. En Bithynie, des sources d'eau naturellement chaudes jaillissent en un endroit que r on nomme Pythia3 '. Beaucoup, et avant tout des habitants de Byzance, y trouvent une consolation, plus patticulièrement ceux qui souffrent d'une maladie. Là, vrairnen~ il a montré une magnificence digne d'un empereur : il a construit un palais, qui n'existait pas auparavant, et il a fait un bain public32, alimenté pnr les eaux chaudes qui y prennenl naissance. El. ayant dirigé vers cet endroit, par un aqueduc, des sources d'eau potable qui sourdent au loin, il y a fait disparaître le manque d'eau qui sévissait auparavant. En outre, il a agrandi et a rendu plus éclatants l'église de l'Archange et l' hospice des malades33 (V.3.1 -20). 26, Sur ce pont, voir ici ~même LEFORT, p. 465 et fig. 3. 27 , C ' est ) 'empereur Caracalla qui a édifié les bains de Nicomédie, donllaconstructio n a été faussement altribuée à Antonin : ces bains onl été restaurés par Dioclétien el par Justinien (cf. RE. XVII, l, S.I'. Nikomedeia, c. 475). 28. Sur Je Sangarios (Sakarya). voir aussi ci-dessous lexIe no 19, 29. Cf. Hérodote, VII. 56. 30, Sur le pont de Justinien, dit plus tard Pentégéphyra (Be~kôprü), voir ci-dessous nu \9 ct ici-même LEFORT, p. 463 et fig. 2 - Selon Théophane (p. 234), les trJ\laux aumient commencê cn 559/560. mais cette date est auj ourd'hui contestée (communication de Denis Feisse1). 31 , Aujourd'hui Temlal. près de Yalova. 32. Sur des \'es(iges du V I~ s iècle provenant des (hennes de! Pythia, c on se f\'~s à Y~llll\" ;l. cr. MANSEl dans ISICI1Iblll Miiu leT; Nel,iyllti, 13, 1936. p, 53-54. 33. Sur l'église de l'A rchange [Michell à Pylhiil. l!t sur (' hospiœ, qui cn fai s;lÎl pmb;lbk·lIl1.'nt panie. cf. JANI N, Grcll/(/S n ''''res. p. 85.

VASSILIKI KRAVARI

70

4. LE GOLFE DE NICOMéDIE AU

DEBUT

~VOCAT10NS Me.OJéVALBS

DU VII' SI~CLE

, é il S kMn en Galatie, mourul cn 613. Fondnteur d'un mo~astère il Dorylée, Théodore, n ~ r en Galatie il se rendit dans la régIOn de NIcomédIe en 612 puis évêqu." ~na~~,~~~~ ::.. Sl'U(,I/: l, 132-133. éd. ct trad. A. Fcstugière, © ~ociété d"; - Le texle. '97~ ~"'l1'e n été iidigée au VII' siècle. Le passage n:tcnu évoque d,ver.; types Bollandostcs, Il :,• . du golfe Nous reproduisons la traductIon (II. p. 137-139).

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d'activités sur es

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De rnnde-s multitudes accoururent à tuP" au monastère 35 , de tout le haut et bas pays ux alel~ou", d'Hélénoupolis et de Pyles J ", et d~s monta~nes, le,s uns. ame~ant des ~,allldes. les autres recevant de lui de l'huile ou du, v.1Il ou ~~ l, e.~\; 'lu. 11 avmt bémts, pour la uérison des hommes et des bêtes, la productovlté des ,ub~.s, vIgnobles, ,~hamps et '~~ins inféconds, la délivrance des lieux hantés par des espr,,:,.en sorte .qu Il,Y eut là ~ne énonne conlusion de foules qui le rete~atent depUiS le pet" matlll jusqu au SOtr, durant trois jours. Après cela, ayant béni le sm.'lIlIlonastère et la ~ollllllunauté des frères, t umer à Nicomédie: lUI falSmeut escorte ct ceux du monastère et . . d là Il pantt e pour re 0 b' d .. ceux du port·" qui est là, également aus~i des ha otants es pDrts avo~smants, ave.c . . Et à mesure que de heu en heu on apprenUlt son arrivée, on allau Clerges et encensOirs · cession avec des cierges et des encensements, et les uns, Sur le à sa rencontre en p ro . . 'à 1 38" chemin, lui demandaient de faire un détour jusqu' eur~ . campagn:s qUI re~ta~ent stériles et leu", celliers qui laissaient se gâter le von, pour qu Il y accordat sa bénédlchon, el d'autres fois, des pêcheurs dont les filets ne prenaIent plus de pOISSO~. les dISposaient à l'avance et les élalaient sur le chemin par où Il devau pass~r po~rqu Ille~ foulât aux pieds el qu'ils fussent bénis pour de bonnes pnses, et ~u ss uot apres Ils les jetment à la mer et sur-le-champ capturaient une grande ma.'se de. pOISsons ~t , en aY,a~t h~é quelquesuns, ils couraient les porter au saint en reme~clant Dieu. Alors Il les bemssmt et les leur distribuait ainsi qu'à tous ceux qui se trouvment là. _. Q d '1 fut arrivé au bac de Diolkidés J9 , il entra dans la vénerable éghse de la très . t Thua~ot~os.o à cause de la foule qui le pressait, et lorsqu ' i1 eut célébré la divine sam e . d blè . '1 1 liturgie, il bénit le peuple et donna à chacun la solution e son pro me; pUIS 1

es

congédia, pour s'en retoumer et échapper à l'écraseme?t. Or un certam co~erçant pêcheur de là-bas, sumommé Stratélate, eng~gea I~s momes compagnons du ~amt à. le persuader de ne pas faire le tour à pied depUIS ce heu, maIS à navIguer Jusqu à la c~te d'Élaia en face", sous le prétexte, comme il disait, que le temps étaot plUVieux, en réahté pour que Théodore montât sur sa barque et la bénîl : on lui avait en ,:ffet jeté un s~rt, elle lui causait du dommage et de la perte el ses filets manquaIent toujours leur prOl~. Les frères suggérèrent donc au bienheureux d'user plutôl de la route manhme, et, s étant laissé persuader à cause surtoul de la gêne extrême de la foule, il monta sur la barque du marinier qui avait fait ceUe supplique, et ainsi la multitude et le plus grand nombre de gens venus de Saint-Autonomos eurent leur congé et s'en retournèrent. Cependant

34. Théodore de Sykéôn. . 35. Il s'agit du monastère de Saint-Autonome, près de Prainétos. - Sur ce monastère, voor en dernier lieu Foss, Saint Alllol/ome, p. 194-198. . .' 36. Sur Pylai. près de l'actuel Yalova, cf. MANOO, Hélél/ofJolis, p. 150-158. VOIr ausSI CIdessous teXle n' 16, et ici-même BONDOUX, p. 404-405. . . 37. Emporio" : le tenne se réfère à un comptoir, souvent au bord de la mer, quo pouvrut correspondre à une agglomération; cf. aussi Foss, SaillI Alllonome, p. 192. 38, Proasleia : il s'agit de domaines. 39. Oiolkidés : peut-être Gtilcük, sur la côte sud du golfe de Nicomédie; cf. JANIN, Grands Ctnlres, cane p. 82. 40. Cf. ibidem, p. 93. É . 41. Donc sur la côte nord du golfe de Nicomédie. Janin (Grands cenlres, p. 92) met laoa en rnpport avec le toponyme actuel Zeitun Burun, cap situé en face de GÔlcUk.

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beaucoup de barques, par un mouvement de foi, firent la traversée jusqu:à Élai •. .()"and le thaumaturge eut appris que le filet restait sans effet pour la pêche, Il le hénl !. pu",

ordonna qu'on le jetât dans la mer pour des prises, et. ceci fait, il fut SI débord.ant ~u o n eul peine à le lirer vers le rivage. Tant il y avait de poissons. que t~ut le sol en, 1~I la t:fll~ . vert. On en remplit un couffin et l'offrit au saint, en remerciant Dieu. Il les ?t:nlt . c~ .rr.l ~ un et distribua tous les autre!'; aux gens qui se trouvaient là, puis, ayant .hénl cl c4.m g~(lI c tous les pêcheurs qui l' avaient accompagné avec leurs barques légère s, .11 enl~a . hJl '.I1l:rn..: dans l'église du saint martyr Héraclius42, y pria et reprit sa route vers Nlcomedle ( ~ 1)X) . De nouveau, des lieux sur le passage, beaucoup accouraient à sa rencnntn.: ct k détournaient vers leurs vignobles et divers endroits pour qu ' il les bénît. d hcuuco up le suivaient par derrière pour être gratifiés de sa bénédiction. Comme. fi ~nn e ntrée :\ Nicomédie, une grande foule des habitants était venue à sa rencontre, il se rendit a Optatianae43 et trouva là une multitude de peuple qui l'altendait. Il congédia alnr.. le.:" moines qui l'avaient accompagné depui s Saint-Autonomos, puis. assis prè~ Ju platane. il accueillait les gens, résolvant pour chacun son problème (§ 159.1. 1-9).

5.

U NE ENFANCE BlTHYNIENNE DA NS LA SECONDE MOITIÉ DU VIII': SIÈCLE

lôannikios, né dans un milieu iconoclaste, fut tout d'abord soldat, puis moine :-.ur VIII1." au milieu du lXe siècle. Ce qu'on sait du personnage vient de ocu,'( Vies, celle par Pierre et celle par Sabas (milieu du IXe siècle), la seconde de ces Vit!s dépend.mt de la première4.J. Le passage de la Vie par Sabas que nous traduisons donne sur l'enfance d'Iôannikios des détails qui ne se trouve nt pas dans la Vie par Pierre: certaÎns d' entre cu;'(. stéréotypés, semblent req ui s par te développement rhétorique. - Le texte : Vie l/'W(lllll ikio!i par SabaJ. - Le passage traduit se trouve p. 333-334.

l' Olympe de la fin du

Il [lôannikios] naquit dans la province des Bithyniens. dans le village ta MarykalOu" . situé au nord du lac d'Apollônias"". Son père s'appelait Myritzikos, sa mère An"stasô . selon moi non sans raison 47 • Il s allaient en effet, eux qui vivaient et versaient dans les épines et l'odeur mortifère de l'impiété48, faire pousser une rose florissante et odoriféranle, un juste qui, par l'odeur de sa piété, pour parler comme l'Apôtr''''", a invité ceux qui le voulaient à passer de la vie chameIle à la vie étemelle et les a tirés des péchés dans lesquels ils étaient tombés vers la résurrection, par la connaissance du seigneur Jésus. Ils enfantèrent ceUe illustre lumière de l'église du Christ, lôannikios, la quatorzième annee de la tyrannie impie du fils de Léon l'Isaurien, Constantin le Nestorien'o, le nourissant seulement de choses sensibles, l'élevant corporellement selon son âge, sans instruire son

42. Celte église n' est pas connue par ailleurs. 43. Optinianai. faubourg de Nicomédie à l'est de la ville (localisation dans la Vit'. p. 128 de réd. ). 44. Sur les différences entre les deux Vies et sur la signification qu 'elles revêtent, cf. M.l,NGO, DVO lives. 45. Le nom de ce village se retrouve au xe siècle dans la Vie de Paul clu Ultros, p. :! 1. I!l au XIe siècle dans SKYLITZÈS, p. 429. - La fonne du norn évoque un propriétaire de domaine. 46. Aujourd'hui Apolyoat GOIü. 47. Ces noms expliquent en effet les mentions faites plus loin de ta rose odoriférallll! (myripnoos) et de la résurrection (mlQstas;s). Le nom du père d'Iôannikios est probablement shm: (cr. OD8, s. v. loannikios). 48. Les parents de lôannikios auraient été iconocla J: cf. DÔLGER. Regeslen. no 2956). mentionne une rivière dite Aèr à PyJopythia. - Aèr, sur ln rive- sud de la Mannara, eS! égalemenl mentionné dans ANNE COMNËNE. III, p. 190. 151. Rappelons que Michel VIII a usurpé le trÔne en 1258. 152. Le clergé du patriarcal. 153. Allusion aux villes conquises par les Latins en 1204.

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VASSltlKI KRAYARJ

pn,fllsion pOlir qlle ln ville en jouisse, loul IlUI~"1 que ~cs cilés cÔlières, Et je n' . al encore parlé de ln mer qui conduit hors de III vlllel~'. L cnu cn ~~t limpide qUand Pas reg"nle, douce Il boire, et en même temps. ellc pc':'l1et I.I~I l'Orp" ct etre .en. b?nne snnt~~ la ne sais pas s'il existe autre chose sl1sceptl~lc de fournil un bien ~USSI dlVlIl, un tnEd,'Je ment aussi simple et f:lcile à se procurer. Blcn plus. sa,longueur n est comparable à Ica· d'aucun autre lac. s'il fnut en croire cellx qui la connmsscn,t avec exactitude. Il cons~~~e en nutre une re'Scrvc merveilleuse de toutes sortes de nOtllTltures, les unes pour sal' f . e aux hesoins, les autres au service du goOt du luxe. De plus, des rivières cou~s alte proximité, de sorte que la ville, mêmc si elle n'aime pas la mer, peut l'avoir auprès ~,nt à et en utiliser sans crainte les produits. Par ailleurs, quel agrément pour les yeux de cil: qui regarde le lac se lancer depuis la ville même, jouir ici des plaines étendues ~e UI ses pieds, là êlre cerné par les montagnes et céder le pas, après avoir longtemps défendu liberté. Th trouveras aussi que

r enu..,lacement

avec les montagnes de part et d' sa .é autre llIut ~t une hannonie et

. qu "1 'd n'cst pas sans grâces, ni fait au hasard. ma,ls 1 poss,c e une

que le but est que le lac constitue pour la \'11ie.u~le bamère et nne fortl~cation. Je ne ;ais pas si le lac a élé donné à la ville pour le platsll' des yeux ou pour qu elle l'utilise à guise, comme les objets faits de main d'homme, ou bIen comme une image de la m::' En ellet, il s'éloigne, fuyant le regard, suscItant U1.' désll' amoureux. 1\ est fort à redouter que la mer voisine, par jalousie. ne lui tende un pIège et ne le capture par la ruse; mais il s'avance d'un pas lemle, et parade longueme~t en montrant ses attraits, s'approchant d'elle au plus près; puis, échappant aux mauvais dessellls de la mer, Il se souvient des engagements qui le lient à la ville et s'en retourne vers elle avec joie. Mais en voilà assez sur ce sujet. Pour ce qui est de la terre ferme , grande en est la grâce; tant de plaines con. vergent de tous côtés vers la ville et se fondent l'une à l'autre ainsi qu'en la ville. Leur fertilité est d'une grande utilité et toute récolte est bonne; en effet, aucune production ne l'emporte sur l'autre, au conu'aire, il est particulièrement difficile de voir en quel domaine la ville ne serait pas à la hauteur d'elle-même. Les autres villes n'ont pas tout en suffisance, mais quelque chose leur manque; c'est cela la prospérité, ne pas manquer des choses nécessaires. Ici la terre est une réserve inépuisable. pour que la ville jouisse à la fois de tout le nécessaire et du luxe dans toute sa variété. C'est presque la seule ville qui puisse sans peine jouir du luxe; les récoltes de toutes sortes sont abondantes; et les vignes - quelle chose merveilleuse! - on peut voir leur grand nombre et la qualité de leurs produits. Je n'ai pas encore parlé des fruits: outre leur nombre, la nature révèle en eux une telle beauté et un tel art, qu'ils voyagent loin de la terre qui les porte, aussi loin qu'ils le peuvent, comme ces prodiges naturels venus d'ailleurs qu'on a l'habitude de faire circuler. Certains ont eu l'idée de faire profiter leur patrie de la bonne qualité des fruits d'ici et de la contraindre pour ainsi dire à ce bonheur en l'incitant à produire des fruits semblables à ceux qui poussent ici. Tel est l'ordinaire des biens que l'on peut faire entrer depuis \' extérieur dans la ville. Mais la couronne qui lui revient en propre - faut·il la citer en premier ou en dernier, je ne sais - c'est la ceinture inébranlable qui garantit sa prospérité. Qui, ayant vu ces murailles autour de la ville, ne les aurait pas admirêes ?ISS Elles sont tellement confiantes dans leur construction qu'elles annulent chez les machines toute volonté d'attaque, car il est vain d'entreprendre l'impossible. La villecst circulaire l56 , c'est la fonne qui contient le plUS 157 . Elle méprise toutes les inégalit~ du relief environnant et tire sa fierté de leur proximité, alors que la plupart des VJlles s'approprient les lieux escarpés et se procurent ainsi par ruse la défense convenable. 154. le lac de Nicée. 155. Sur les fortifications de Nicée, cf. SCHNEIDER-KARNAPP, p. 9-43, et ici-même GIROS, p.210-211. 156. Çeei n'est pas très éloigné de la réalité: voir ici-même p. 211, fig. 2. 157. A périmètre égal.

ÉVOCATIONS Mf!OIÉVALES

'JI

Offrant avec bienveillance aux hommes son étendue plane. la ville a confi;:mce en ellc cl dans les remparts qui l'entourent, dont elle est si magnifiquement parée q~c c'est a 1 cours d'eau. végétation, mais aussi les témoignages actuels et passés des actlVltés. humames (cultures, troupeaux, installations hydrauliques, techniques minières et ~étallurglques, caravanes, état des routes et des ponts, embarcadères, fontaines, localilés qu'il traverse ou qu'on lui indique, habitées ou désertées). Si l'auteur accorde une certaine importance aux édifices ottomans (mosquées et autres fondations pieuses, avec une attention partIculIère aux caravansérails et aux tombeaux), sa formation humaniste l'attire vers les monu~ents antiques, dont il fait des croquis, et vers les inscriptions grecques et latines, qu'il recopie. C'est ainsi qu'il est le premier à avoir transcrit le texte des Res gestae diui Augusti, le célèbre monument d'Ancyre. L'attachement que Dernschwam porte au christianisme lui fait considérer l'islam avec mépns. De là sans doute ce que l'on pourrait qualifier chez lui de xénophobie à l'égard des Turcs, qu'il taxe volontiers de fainéantise, d'ivrognerie, de débauche, etc., et des Thrques, qu'il qualifie régulièrement de catins. Il déplore souvent l'état d'abandon où se trouve l'agriculture des p.ays qu'il traverse. S'il se plaint de ne pas trouver de vin à l'étape, il y a presque toujours un vllla~e chréuen à quelque distance d'où l'on en fait venir. En route, il rencontre des compatooles, Allemands, Hongrois, elc., qui onl été caplurés par les Ottomans lors de leurs campagnes en Hongoe et qui ont été installés en Asie Mineure comme «esclaves» (rab). CertaIns se ~Ont convertis à l'islam el ont pris femme(s) dans le pays; d'autres rêvent de ",n~. ~ récit de Dernschwam présente un caractère d'authenticité, soit que l'auteur décnve c~. qu Il a vu et que l'on peut .comparer à d'autres témoignages, soit qu'il cite ses sour