Impôt Sur Le Revenu [PDF]

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Zitiervorschau

Professeur : Said - EL QAOUASSE

Chapitre 2

IMPOT SUR LE REVENU

Partie 1 : CHAMP D’APPLICATION SECTION I – REVENUS ET PROFITS IMPOSABLES L'I.R s'applique aux catégories de revenus et profits suivants : les revenus professionnels, les revenus provenant des exploitations agricoles, les revenus salariaux et revenus assimilés, les revenus et profits fonciers, les revenus et profits de capitaux mobiliers. Le revenu global correspond donc à la somme des revenus nets catégoriels, autres que ceux soumis à un taux spécifique libératoire. Les revenus nets catégoriels sont obtenus en déduisant du revenu brut de la catégorie les dépenses en vue de l’acquisition de ce revenu. Ces dépenses sont généralement des déductions et abattements forfaitaires. Revenu global net imposable = la somme des revenus nets catégoriels – les déductions et abattements prévus à l’article 28 du C.G.I

SECTION II- LES PERSONNES IMPOSABLES L’I.R s'applique aux revenus et profits des personnes physiques ainsi que les personnes morales n’ayant pas opté pour l’I.S (les sociétés en nom collectif, en commandite simple et de fait ne comprenant que des personnes physiques).

SECTION III- LES PERSONNES EXONEREES DE L'I.R Sont exonérés de l’I.R: 1- Les ambassadeurs et agents diplomatiques, les consuls et agents consulaires de nationalité étrangère en poste au Maroc ainsi que le personnel des organisations internationales. Cette exonération concerne l'ensemble de leurs revenus de source étrangère (traitements et salaires, revenus fonciers, revenus de capitaux mobiliers etc.). Par contre les intéressés restent passibles de l'impôt, dans les conditions de droit commun, à raison de leurs revenus de source marocaine.

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Professeur : Said - EL QAOUASSE 2- Les personnes résidentes pour les produits qui leur sont versés en contrepartie de l’usage ou du droit à l’usage de droits d’auteurs sur les œuvres littéraires, artistiques ou scientifiques.

SECTION IV-. TERRITORIALITE DE L'IMPOT Le principe de la territorialité de l'impôt est basé sur la notion du domicile fiscal, celle de la source du revenu et sur le droit d’imposer attribué au Maroc dans le cadre d’une convention de non double imposition conclue avec un certain nombre de pays. Ainsi, sont passibles de l'I.R, les personnes physiques :  ayant au Maroc leur domicile fiscal, à raison de l’ensemble de leurs revenus et profits de source marocaine et étrangère ;  n'ayant pas au Maroc leur domicile fiscal, à raison de l’ensemble de leurs revenus et profits de source marocaine ;  ayant ou non leur domicile fiscal au Maroc, qui réalisent des bénéfices ou perçoivent des revenus dont le droit d’imposition est attribué au Maroc en vertu des conventions tendant à éviter la double imposition en matière d’I.R.

Partie 2 : BASE IMPOSABLE DU REVENU GLOBAL SECTION I- DEFINITION ET DETERMINATION DU REVENU GLOBAL IMPOSABLE Le revenu global imposable est constitué de la somme des revenus nets catégoriels de source marocaine et des revenus et profits bruts de source étrangère. Le revenu global imposable est un revenu net car : il est constitué de la somme des revenus nets catégoriels tels que déterminés suivant les règles qui sont propres à chaque catégorie ; il tient compte de certaines déductions à caractère social: les dons octroyés à des organismes à but non lucratif, les intérêts des prêts ou la rémunération convenue d’avance dans le cadre d’un contrat « Mourabaha » auprès d'institutions spécialisées ou des établissements de crédit dûment autorisés à effectuer ces opérations, par les œuvres sociales du secteur public, semi public ou privé ainsi que par les entreprises en vue de l'acquisition ou la construction d'un logement à usage d'habitation principale ainsi que les primes ou cotisations se rapportant aux contrats d'assuranceretraite.

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Professeur : Said - EL QAOUASSE

SECTION II- LES DEDUCTIONS SUR LE REVENU GLOBAL IMPOSABLE En vertu des dispositions de l'article 28 du C.G.I, les contribuables peuvent déduire de leur revenu global imposable, tel que déterminé dans la section I ci-dessus : - le montant des dons en argent ou en nature octroyés aux organismes visés à l’article 10-I-B-2° du C.G.I ; - les intérêts de prêts contractés ou la rémunération convenue d’avance dans le cadre d’un contrat « Mourabaha » obtenus en vue de l'acquisition ou la construction d'un logement à usage d'habitation principale dans la limite de 10 % du revenu global imposable; - et les primes ou cotisations se rapportant aux contrats d'assurance retraite dans la limite de 6%, de son revenu global imposable. Les primes ou cotisations doivent concerner des contrats d'assurance retraite d'une durée égale au moins à huit (8) ans. Exemple 1 : Déductions des intérêts de logement en cas d’indivision : Soit un contribuable marié et ayant deux enfants à charge, qui bénéficie d’un revenu brut global annuel de 294 800 DH (dont 9 000 DH de Frais de déplacement et 4 800 DH d’allocations familiales, 33 000 DH d’indemnité de logement, 6 000 DH eau et électricité). En 2010, ledit contribuable a acquis avec son épouse en indivision à raison de 50% chacun un logement destiné à leur habitation principale,et a financé sa part dans ledit bien par un crédit contracté auprès d’un établissement bancaire. Les montants des remboursements en principal et intérêts sont retenus et versés mensuellement par l’employeur à l’établissement de crédit. En 2010, il a remboursé une somme annuelle de 54.000 DH ventilée comme suit : 36 000 DH en principal, 18 000 DH au titre des intérêts. Revenu brut global ............................................................................ 294 800 DH Eléments exonérés : Frais de déplacement à des missions justifiés.........................................9 000 DH Allocation familiale ............................................................................... 4 800 DH Salaire brut imposable ................................................................ 281 000 DH Salaire net imposable Déductions : Frais professionnels : 281 000 – avantages (33 000 + 6 000) = ........................................... 242 000 DH - Frais professionnels : 242 000 x 20 % = 48.400 plafonné à 30.000 DH.

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Professeur : Said - EL QAOUASSE Charges sociales : - CNSS court terme : 72 000 x 3, 96 % = - CNSS long terme : 72 000 x 0,33 % =

2851,20 DH 237,60 DH

Total des déductions = Salaire net imposable :

33 088,80 DH

242 000 - 33 088,80 = 208.911,20 DH (arrondi)

208.920,00 DH

- I.R exigible : -avant déduction des intérêts de prêt : (208 920 DH x 38%) – 24.400=

54.990,00 DH

54.990 -1080 =

53.910,00 DH

- Après déduction des intérêts de prêt : Le contribuable peut déduire les intérêts à hauteur de 10 % de son revenu net imposable soit : 208.912 DH x 10%=

20.892 DH

Le montant annuel déductible des intérêts dans la limite de 18.000 -Base imposable 208.912 – 18.000 = 190.912 DH -I.R à retenir à la source : (190.920 x 38%) – 24.400 =

48.147 DH

Réduction pour charge de famille : 47.067DH

48.147 – (360 X3) =

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Professeur : Said - EL QAOUASSE Exemple 2 Soit un contribuable marié (femme au foyer) et ayant deux enfants à charge. Il dispose d’un revenu brut global annuel de 294 800 DH (dont 9 000 DH de Frais de déplacement et 4 800 DH d’allocation familiale). En 2010, ledit contribuable a acquis un logement destiné à son habitation principale, et a enregistré l’acte d’acquisition en son nom et sa femme et de ses deux enfants à hauteur de 25% chacun. Il a financé l'acquisition du bien par un crédit auprès d’un établissement bancaire, dont les montants de remboursement en principal et intérêts sont retenus et versés mensuellement par l’employeur à l’établissement de crédit. comme suit :

En 2010, il a remboursé une somme annuelle de 54.000 DH ventilée

36 000 DH en principal, 18 000 DH au titre des intérêts. Revenu brut global ............................................................................ 294 800 DH Eléments exonérés : Frais de déplacement à des missions justifiés.........................................9 000 DH Allocation familiale ............................................................................... 4 800 DH Salaire brut imposable ....................................................................... 281 000 DH Salaire net imposable Déductions : Frais professionnels : 281 000 – avantages (33 000 + 6 000) = ........................................... 242 000 DH - Frais professionnels : 242 000 x 20 % = 48.400 plafonné à 30.000 DH. Charges sociales : - CNSS court terme : 72 000 x 3, 96 % = - CNSS long terme : 72 000 x 0,33 % = Total des déductions = Salaire net imposable : 242 000 - 33 088,80 = 208.911,20 DH (arrondi) - I.R exigible : -avant déduction des intérêts de prêt : (208 920 DH x 38%) – 24.400-1080 =

2851,20 DH 237,60 DH 33 088,80 DH 208.920,00 DH

54.987 DH

-après déduction des intérêts de prêt : Le contribuable peut déduire les intérêts à hauteur de 10 % de son revenu net imposable soit : Page 5 sur 39

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208 920 DH x 10%= 20.892 DH Le montant annuel déductible des intérêts est limité à sa quote- part de 18.000 DH -Base imposable 208.920 – 18.000 = 190.920 DH -I.R à retenir à la source : (190.920 x 38%) – 24.400= 48.150 Réductions pour charge de famille 48.150 -1080 =47.069 DH Ainsi donc le contribuable peut bénéficier de la déduction des intérêts de prêt à 100%. 4-Exemples de calcul 

Déduction des primes ou cotisations

Exemple Un contribuable, marié et ayant 3 enfants à charge, a disposé au cours de l'année 2009 des revenus suivants : a)- Revenu net professionnel

200 000 DH

b)- Revenu foncier brut

160 000 DH

Au cours de la même année, le contribuable a souscrit un contrat d'assurance retraite d'une durée égale à 20 ans et dont les cotisations annuelles s'élèvent à 30 000 DH 1) Détermination du revenu global net imposable en 2010 - Revenu net professionnel = 200 000 DH - Revenu net foncier après abattement de 40 % : 160 000 - (160 000 x 40 %) = 96 000 DH Revenu net imposable 296 000 DH 2) Déduction des primes pour assurance retraite dans la limite de 6% du revenu global net imposable - Cotisation versée = - Montant déductible = 296 000 x 6%1 = - Revenu net taxable : 296 000 - 17 760 =

1

Montant de la déduction prévu à l’article 28-III du C.G.I. Page 6 sur 39

30 000 DH 17 760 DH 278 240 DH

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Partie 3- DETERMINATION DES REVENUS NETS CATEGORIELS SECTION I- REVENUS PROFESSIONNELS I- Définition des revenus professionnels imposables La catégorie des revenus professionnels recouvre les bénéfices des professions : commerciales, industrielles, artisanales, de promoteur immobilier, de lotisseur de terrains ou de marchand de biens, libérales. Sont, en outre inclus dans cette catégorie, certains revenus ayant un caractère répétitif mais ne relevant pas des professions visées ci-dessus, mais rattachés à cette catégorie. Sont également compris dans cette catégorie de revenus, les produits bruts que les personnes physiques ou les personnes morales ne relevant pas de l’I.S et n’ayant pas au Maroc leur domicile fiscal ou siège social, perçoivent en contrepartie de travaux exécutés ou de services rendus pour le compte de personnes physiques ou morales domiciliées ou exerçant une activité au Maroc. II- Exonérations et imposition au taux réduit suivantes :

Les exonérations et imposition au taux réduit de 20% sont les

A- Exonération et imposition au taux réduit permanentes 1- Exonération permanente Les entreprises installées dans la zone franche du Port de Tanger sont exonérées de l’IR au titre des opérations effectuées à l’intérieur de ladite zone. Ces dispositions seront abrogées à compter du 1 erJanvier 2012 conformément aux dispositions de l’article 7- (II-14) de la LDF pour l’année 2010. 2- Exonérations suivies d’une imposition permanente au taux réduit 

Les entreprises exportatrices et celles qui vendent des produits finis à des entreprises installées dans les plates-formes d’exportation bénéficient de l’exonération totale de l’I.R pendant une période de cinq ans et de l’imposition au taux de 20% au-delà de cette période dans les mêmes conditions que celles prévues en matière d’IS;



Les entreprises hôtelières bénéficient de l’exonération totale de l’I.R pendant une période de cinq ans et de l’imposition au taux de 20% au-delà de cette période dans les mêmes conditions que celles prévues en matière d’IS. Page 7 sur 39

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3- Imposition permanente au taux réduit 

Les entreprises minières exportatrices et celles qui vendent leurs produits à des entreprises qui les exportent après leur valorisation bénéficient de l’imposition au taux réduit de 20%;



Les contribuables ayant leur domicile fiscal ou leur siège social dans la province de Tanger et exerçant une activité principale dans le ressort de ladite province, bénéficient de l’imposition au taux réduit de 20% au titre de ladite activité. Ce taux est majoré de deux points par année durant la période allant du 1er Janvier 2011 au 31 Décembre 2015. Au delà de cette dernière date, le barème de l’I.R sera applicable et ces dispositions seront abrogées.

B- Exonérations et imposition au taux réduit temporaires 1- Exonération suivie d’une réduction temporaire : Les entreprises qui exercent leurs activités dans les zones franches d'exportation bénéficient : - de l'exonération totale durant les cinq (5) premiers exercices consécutifs à compter de la date du début de leur exploitation ; - d’une réduction d’impôt de 80% pour les vingt (20) années consécutives suivantes. Toutefois, sont soumises à l’impôt sur le revenu dans les conditions de droit commun, les entreprises qui exercent leurs activités dans le cadre d'un chantier de travaux de construction ou de montage. 2- Impositions temporaires au taux réduit : Bénéficient de l’imposition au taux réduit de 20% pendant les cinq (5) premiers exercices consécutifs suivant la date du début de leur exploitation : a)-Les contribuables qui exercent des activités à l'intérieur des préfectures ou provinces qui sont fixées par décret n° 2-08-132 du 28 Mai 2009 susvisé. Toutefois, ne bénéficient pas de cette réduction les agents immobiliers et les promoteurs immobiliers ainsi que les contribuables attributaires de marchés de travaux, de fournitures ou de services et qui n'ont pas au Maroc de domicile fiscal. b)-Les artisans, dont la production est le résultat d'un travail essentiellement manuel. c)-Les établissements privés d'enseignement ou de formation professionnelle. Page 8 sur 39

Professeur : Said - EL QAOUASSE Le taux de 20% est applicable aux entreprises visées au titre des revenus réalisés durant la période allant du 1 er Janvier 2008 au 31 Décembre 2010.Ce taux est majoré de deux points par année durant la période allant su 1er Janvier 2011 au 31 Décembre 2015. Au delà de cette dernière date, le barème de l’IR sera applicable et ces dispositions seront abrogées. III- Base d’imposition des revenus professionnels A- Régimes de détermination du revenu net professionnel Les revenus professionnels sont déterminés d’après le régime du résultat net réel (R.N.R) qui constitue le régime de droit commun. Toutefois, les contribuables exerçant une activité à titre individuel, peuvent opter, dans des conditions fixées respectivement aux articles 43 et 44 du C.G.I, pour le régime du résultat net simplifié (R.N.S) ou le régime du bénéfice forfaitaire. 1- Régime du résultat net réel Le mode de détermination du résultat net réel des revenus professionnels déterminés d'après le régime du R.N.R est quasi-identique à celui du résultat fiscal en matière d’I.S. Par conséquent, il y a lieu de se référer aux développements consacrés à la détermination du résultat fiscal en matière d’I.S. a- Produits imposables Les produits imposables visés à l’article 34 du C.G.I s’entendent : -

des produits, plus-values et gains visés en matière de l’IS ;

-

des plus-values, résultant d’une cessation d’activité suite au décès de l’exploitant, si celle-ci n’est pas poursuivie par les héritiers ;

-

du montant des revenus ayant un caractère répétitif visés à l’article 30-2° du C.G.I. b- Charges déductibles

Les charges déductibles sont celles visées en matière de l’IS, à l’exclusion de l’I.R. Toutefois, ne sont pas déductibles comme frais de personnel, les sommes prélevées à titre de rémunérations par l'exploitant d'une entreprise individuelle, ou les membres dirigeants des sociétés de fait, des sociétés en participation, des sociétés en nom collectif et des sociétés en commandite simple conformément aux dispositions de l’article 35 du C.G.I.

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Professeur : Said - EL QAOUASSE Les rémunérations des associés non dirigeants des sociétés visées cidessus ne peuvent être comprises dans les charges déductibles que lorsqu’elles sont la contrepartie de services effectivement rendus à la société, en leur qualité de salariés. c- Charges non déductibles en totalité ou en partie Ne sont pas déductibles pour la détermination du résultat net réel, les charges visées en matière d’IS. d- Déficit reportable Le déficit d'un exercice peut être déduit du bénéfice de l’exercice ou des exercices suivants dans les conditions visées en matière d’IS. 2- Régimes du résultat net simplifié et du bénéfice forfaitaire a- Champ d’application Les régimes du résultat net simplifié (R.N.S) et du bénéfice forfaitaire constituent deux modes dérogatoires et distincts de détermination du résultat professionnel. Ils sont applicables sur option, aux contribuables dont le chiffre d’affaires n’excède pas les limites prévues ci-dessous. 

Chiffres d’affaires limites pour l’application du R.N.S

Le R.N.S s’applique sur option aux contribuables dont le chiffre d’affaires, hors T.V.A, annuel ou porté à l’année n’a pas dépassé les limites suivantes :  2.000.000 DH, s'il s'agit des activités suivantes : commerciales, industrielles, artisanales, armateur pour la pêche.  libérales.

500.000 DH s’il s’agit : des prestataires de services, des professions

 des revenus ayant un caractère répétitif et ne se rattachant pas aux catégories de revenus suivants : les revenus provenant des exploitations agricoles, les revenus salariaux et assimilés, les revenus et profits fonciers, les revenus et profits de capitaux mobilier,... 

Chiffres d’affaires limites pour l’application du régime du bénéfice forfaitaire

Le régime du bénéfice forfaitaire est applicable aux contribuables dont le chiffre d’affaires, T.V.A comprise, annuel ou porté à l’année n’a pas dépassé :  1.000.000 DH, s'il s'agit des activités suivantes : commerciales, industrielles, artisanales, armateur pour la pêche.  250.000 DH s’il s’agit : des prestataires de service, des professions libérales, des revenus ayant un caractère répétitif. Page 10 sur 39

Professeur : Said - EL QAOUASSE Exemple n°1 : Le chiffre d’affaires d’un contribuable se répartit comme suit : - vente de produits artisanaux : - vente d’appareils ménagers : Total

700 000 DH 1 200 000 DH 1 900 000 DH

Le régime du forfait est exclu dans ce cas parce que la limite du CA relative à la vente d’appareils ménagers (1 200 000 DH) est supérieure à (1 000 000). Exemple n° 2 : Vente d’appareils ménagers Location de brevets

1 500 000 DH 600 000 DH 2 100 000 DH

Dans ce cas, le R.N.S est exclu parce que la limite du C.A relative à la location de brevets (600 000 DH) dépasse la limite du seuil du (500 000 DH). Exemple n° 3 : Ventes de vêtements Location de brevets

100 000 DH 200 000 DH

Total

300 000 DH

L’option pour le régime forfaitaire n’est pas possible parce que le chiffre d’affaires global de 300 000 DH dépasse la limite de 250 000 DH prévue pour la location de brevets qui est l’activité principale dans ce cas.  Activités multiples relevant d’un même chiffre d’affaires limite Lorsque le contribuable exerce plusieurs professions ayant un même chiffre d’affaires limite, l’option pour le régime du bénéfice forfaitaire ou pour celui du résultat net simplifié est valable tant que le chiffre d’affaires total réalisé n’a pas dépassé pendant deux années consécutives la limite applicable aux catégories susvisées. Exemple : Ventes d’appareils ménagers Fabrication de chaussures Total

850 000 DH 350 000 DH 1 200 000 DH

Si le C.A global de 1 200 000 DH ne dépasse pas pendant 2 années successives la limite de 2 000 000 DH prévue à l’article 39 du C.G.I pour le régime du R.N.S, ce contribuable reste soumis audit régime.

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Professeur : Said - EL QAOUASSE a-4-4- Conditions de changement de régime de détermination des résultats professionnels Les cas de changement de régime de détermination des revenus professionnels se présentent comme suit : 

Passage du régime du résultat net réel au R.N.S ou à celui du bénéfice forfaitaire

Les contribuables dont les résultats professionnels sont déterminés d’après le régime du résultat net réel ne peuvent opter pour le régime du résultat net simplifié ou pour celui du bénéfice forfaitaire, que lorsque leur chiffre d’affaires est resté inférieur à la limite retenue pour leur profession pendant trois années consécutives. Dans ce cas, l’option est valable pour la quatrième année. 

Passage du R.N.S à celui du bénéfice forfaitaire

Comme dans le cas précédent, les contribuables relevant du régime du résultat net simplifié ne peuvent renoncer audit régime et opter pour celui du bénéfice forfaitaire que lorsque leur chiffre d’affaires est resté, pendant trois années consécutives, inférieur à la limite retenue pour leur profession. 

Passage du régime du bénéficie forfaitaire à celui du résultat net simplifié

Aucune condition de délai n’est exigée des contribuables relevant du régime du bénéfice forfaitaire qui désirent opter pour le R.N.S. Ils doivent envoyer ou déposer leur demande d’option avant le 1er Mars de l’année dont les résultats seront déterminés d’après ce dernier régime. 

Passage du régime du bénéfice forfaitaire ou de celui du résultat net simplifié au régime du résultat net réel

Dans ce cas le délai de 3 ans précité n’est pas applicable. Les contribuables imposés d’après le régime du bénéfice forfaitaire ou d’après le régime du résultat net simplifié et qui renoncent à l’option ne sont tenus à aucune autre obligation autre que celle de tenue d’une comptabilité régulière et le dépôt de leur déclaration dans le délai légal.

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Professeur : Said - EL QAOUASSE

SECTION II- REVENUS SALARIAUX ET ASSIMILES Les revenus salariaux constituent l’une des catégories de revenus soumise à l’I.R conformément aux dispositions des articles 56 à 60 du C.G.I. I- Rémunérations entrant dans la catégorie des revenus salariaux Sont considérés comme revenus salariaux pour l’application de l’I.R : les traitements, les indemnités et émoluments, les salaires, les allocations spéciales, remboursements forfaitaires de frais et autres rémunérations allouées aux dirigeants résidents des sociétés, les pensions, les rentes viagères et les avantages en argent ou en nature accordés. II- Exonérations Aux termes des dispositions de l’article 57 du C.G.I, sont exonérées de l’impôt sur le revenu les indemnités et rémunérations suivantes: A- indemnités destinées à couvrir des frais engagés dans l’exercice de la fonction ou de l’emploi Il s’agit des indemnités allouées en sus du salaire, pour dédommager le salarié de certains frais qu’il est obligé d’exposer eu égard à la nature de sa profession ou de son emploi. Pour apprécier le caractère d’une indemnité, il convient d’ailleurs de considérer non pas sa dénomination mais sa destination effective. suivantes :

Ces indemnités sont exonérées si elles remplissent les deux conditions

1- être destinées à couvrir des frais engagés dans l’exercice de la fonction ou de l’emploi 2- être justifiées, qu’elles soient remboursées sur états ou attribuées forfaitairement 3- Exemples de certaines indemnités En raison de la diversité et des différentes dénominations que les indemnités et allocations peuvent avoir, il n’est pas possible d’en donner une énumération exhaustive qui répond aux deux conditions prévues par la loi : -

les indemnités de chaussures, d’habillement, pour travaux salissants…

-

les indemnités de caisse ou de responsabilité pécuniaire ayant pour objet de couvrir les déficits supportés par les caissiers directement responsables de la manipulation des fonds ; Page 13 sur 39

Professeur : Said - EL QAOUASSE -

l’indemnité journalière diplomatique attribuée aux agents civils et militaires en fonction à l’étranger ;

-

l’indemnité parlementaire destinée à couvrir les frais de représentation et les frais de déplacement inhérents à la fonction des membres de la chambre des représentants et des conseillers ;

-

des indemnités de déplacement, de transport et pour utilisation de voiture personnelle ;

-

des indemnités kilométriques ;

-

des indemnités pour frais de bureau ;

-

des indemnités de représentation ;

-

des indemnités de panier attribuées aux salariés exerçant dans des chantiers éloignés de leur domicile ;

-

de l’indemnité forfaitaire de mutation, de rapatriement ou de déménagement destinée à couvrir les frais engagés par le salarié à l’occasion de sa mutation pour nécessité de service ;

-

de l’indemnité de séjour ou de défraiement destinée à couvrir les frais de logement et les frais supplémentaires de nourriture supportés à l’occasion des déplacements.

B- Allocations familiales et d’assistance à la famille majoration de retraite ou de pension pour charge de famille Sont exonérées : -

les allocations familiales à caractère obligatoire (prestations familiales) ;

-

les allocations d’assistance à la famille (prime de naissance, allocation décès, aide exceptionnelle au logement) ;

-

les majorations de retraite ou de pension pour charges de famille. C- Pensions d’invalidité L’exonération s’applique :

-

aux pensions servies aux militaires à la suite soit d’infirmité résultant d’évènements de guerre, soit d’accidents survenus ou de maladies contractées par le fait ou à l’occasion du service ;

-

aux pensions attribuées dans les mêmes circonstances aux ayants cause des militaires décédés (veuves, orphelins, ascendants).

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Professeur : Said - EL QAOUASSE D- Rentes viagères et allocations temporaires versées aux victimes d’accidents du travail E- indemnités journalières de maladie, d’accident et de maternité et les allocations-décès servies en application de la législation et de la réglementation relative à la sécurité sociale Il s’agit des prestations à court terme servies par la caisse nationale de sécurité sociale (C.N.S.S.) aux salariés. F- Indemnité de licenciement, de départ volontaire ou dommages et intérêts accordés par les tribunaux G- Pensions alimentaires Il s’agit des pensions alimentaires perçues par les descendants, les ascendants et le conjoint divorcé en vertu d’obligations du droit civil ou de décisions judiciaires. H- Retraites complémentaires Ne sont pas imposables les retraites complémentaires, constituée par un salarié à titre individuel, parallèlement aux régimes de retraite prévu, lorsque les cotisations correspondantes n’ont pas été déduites pour la détermination du revenu net imposable. I- Prestations servies au titre d’un contrat d’assurance vie En vertu des dispositions de l’article 57-10° du C.G.I, les prestations servies au terme des contrats d’assurance sur la vie et des contrats de capitalisation, dont la durée est au moins égale à huit (8) ans bénéficient de l’exonération totale de l’impôt sur le revenu. J- Part patronale des cotisations de retraite et de sécurité sociale 1- Part patronale pour la constitution des pensions ou de retraites La part patronale pour la constitution de pension et de sécurité sociale sont exclues du champ d’application de l’impôt du fait qu’elles revêtent un caractère obligatoire pour l’employeur et qu’elles ne donnent pas lieu à l’attribution d’un revenu immédiat et certain au profit de l’employé.

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Professeur : Said - EL QAOUASSE Il est rappelé que le régime actuel de sécurité sociale est régi par les dispositions du dahir portant loi n° 1-72-184 du 15 joumada II 1392 (27 juillet 1972) tel qu’il a été modifié et complété par le décret n°2-01-2723 du 12 Mars 2002 et dont les taux sont fixés comme suit :  Cotisations pour la couverture des dépenses relatives aux prestations à court terme (maladies ou accidents non régis par la législation sur les accidents du travail, maladies professionnelles, maternité et décès) : - cotisation salariale : 0,33 % du salaire brut plafonné à 6 000 DH par mois ; - cotisation patronale : 0,67 % sur le salaire mensuel de chaque employé ;  cotisation pour la couverture des dépenses relatives aux prestations familiales est fixé à 7,50% de la rémunération brute mensuelle du salarié ;  Cotisations pour la couverture des dépenses relatives aux prestations à long terme (vieillesse, invalidité) : - Part salariale : 3,96 % du salaire brut plafonné à 6 000 DH/mois ; - Part patronale : 7,93% du salaire brut de chaque employé.  Assurance maladie obligatoire (A.M.O): - Pour les salariés relevant du secteur public : le taux de la cotisation due à la caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (C.N.O.P.S) au titre de régime de l’A.M.O de base est fixé à 5 % du salaire brut. Ce taux est reparti à raison de 50% à la charge de l’employeur et 50% à la charge du salarié. Chacune des parts de la cotisation est perçue dans la limite d’un montant mensuel minimum de 70 DH et d’un plafond mensuel de 400 DH. Pour les titulaires de pensions, ce taux est fixé à 2,5 % du montant global des pensions de base dans la limite et le plafond visés ci-dessus ; - Pour les salariés relevant du secteur privé : le taux est fixé à 4% de l’ensemble des rémunérations. Ce taux est réparti à raison de 50% à la charge de l’employeur et 50% à la charge du salarié. Le taux de cotisation fixé ci-dessus est majoré de 1% de l’ensemble de la rémunération brute mensuelle du salarié. Cette majoration, due pour l’ensemble des employeurs assujettis au régime de sécurité sociale, est à leur charge exclusive. K- Primes patronales d’assurance maladie, maternité, invalidité et décès L- Montants des bons représentatifs des frais de nourriture ou d’alimentation Page 16 sur 39

Professeur : Said - EL QAOUASSE Dans la limite de : 

20 dirhams par salarié et par journée de travail ;



et 20 % du salaire brut imposable du bénéficiaire.

Exemple de calcul Un salarié marié et ayant deux enfants à charge dispose d'un salaire brut global de 55 830 DH. La rémunération brute de ce salarié au titre de l'année 2010 est constituée des éléments suivants : 

traitement de base :

40 000 DH



prime d'ancienneté :

3 000 DH



frais de déplacement justifiés :

5 000 DH



allocations familiales :



4 800 DH 2

frais de nourriture ou d'alimentation (30 DH x 286 jours) :

REVENU GLOBAL :

8 580 DH 61 380 DH

* Eléments exonérés : - frais de déplacement :

5 000 DH

- allocations familiales :

4 800 DH

Total

9 800 DH

Revenu

brut imposable

(RBI)

avant

déduction

des

frais

de

nourriture :

61 380 – 9 800 = 51 580 DH Plafond des frais de nourriture ou d'alimentation : - par rapport au salaire brut imposable : 51 580 x 20 % =

10 316 DH

- par rapport à la limite de 20 DH par journée travaillée : 20 DH x 2863 = 5 720 DH * Frais de nourriture imposables : 8 580 DH- 5 720 =

2 860 DH

* Revenu brut imposable (RBI) après déduction des frais de nourriture plafonnés s’élève à : 51 580 – 5 720 = 45 860 DH 2

Correspond à 11 mois X 26 jours Page 17 sur 39

Professeur : Said - EL QAOUASSE

* Déductions sur revenu brut imposable (RBI) - frais professionnels = (RBI - avantages en argent) (45 860 – 2 860) x 20% =

8 600 DH

- cotisation C.N.S.S. (long terme) (RBI + avantages en argent) x 3,96 % 51 580 x 3,96 % =

2 042,56 DH

- cotisation C.N.S.S. (court terme) (RBI + avantages en argent) x 0,33 % =51 580 x 0,33 % = Total des déductions =

170,21 DH 10 812,77 DH

* Revenu net imposable (RNI) : RBI – total déductions = 45 860 – 10 812,77 = - calcul de l'I.R. : (35 047,23 x 10 %) – 3 000 4= - charges de famille : 360 x 3 = I.R. exigible : =

35 047,23 DH 504,72 DH 1 080 DH 0 DH

N.B. La somme déductible au titre des frais de nourriture ou d'alimentation est limitée à 5 720 DH étant précisé que la différence de 2 860 DH (8 580 – 5 720) est considérée comme un complément de salaire imposable. Cependant le montant total de 8 580 DH est admis comme charge déductible chez l'employeur. M- Indemnité de stage En vue de favoriser l’emploi des jeunes diplômés, l’article 57-16° du C.G.I a prévu l’exonération de l’indemnité de stage mensuelle brute dans la limite de 6.000 dirhams pour une période allant du 1 er janvier 2006 au 31 décembre 20125 versée au stagiaire, lauréat de l’enseignement supérieur ou de la formation professionnelle, recruté par les entreprises du secteur privé. Cette exonération est accordée aux stagiaires pour une période de 24 mois renouvelable pour une durée de 12 mois en cas de recrutement définitif.

4

Barème de l’I.R pour l’année 2010 (méthode de calcul rapide).

5

Les dispositions de la loi de finances n° 43-10 précitée ont prorogé le délai de l’exonération du montant de l’indemnité de stage jusqu’au 31 décembre 2012.

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Professeur : Said - EL QAOUASSE Lorsque le montant de l’indemnité versée est supérieur au plafond visé ci-dessus, l’entreprise et le stagiaire perdent le bénéfice de l’exonération. L’exonération précitée est accordée dans les conditions suivantes : a- les stagiaires doivent être inscrits depuis au moins six (6) mois à l’Agence Nationale de Promotion de l’Emploi et des Compétences (ANAPEC); b- le même stagiaire ne peut bénéficier deux fois de cette exonération. N- Bourses d'études Il s’agit des bourses octroyées aux étudiants pour la poursuite de leurs études soit au Maroc soit à l’étranger. III- Base d’imposition des revenus salariaux et assimilés A- Détermination du revenu imposable Le montant du revenu net imposable est obtenu en déduisant des sommes brutes payées au titre des revenus et avantages énumérés les éléments exonérés Exemple : Monsieur X, salarié de l’entreprise bénéfice des rémunérations et avantages annuels suivants : - traitement de base

75 000 DH

- indemnité de fonction

12 000 DH

- indemnité de déplacement justifié

6 500 DH

- allocation familiale

2 400 DH

- logement (loyer) - téléphone, eau, électricité

18 000 DH 8 000 DH

Le revenu brut global de l’intéressé est de 121 900 DH. Les éléments exonérés sont, dans ce cas, l’indemnité de déplacement et l’allocation familiale. Le revenu brut imposable est égal à : 121 900 – (6 500 + 2 400) =

113 000 DH

IV- Déductions Le revenu imposable s’obtient en retranchant des rémunérations brutes imposables, les charges expressément visées à l’article 59 du C.G.I.

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Professeur : Said - EL QAOUASSE A- Le revenu brut imposable Le revenu imposable est obtenu en déduisant des sommes brutes les éléments exonérés et les différentes déductions limitativement analysées ci-après : 1- Les frais inhérents à la fonction ou à l’emploi Ces frais s’entendent de ceux de nature professionnelle qui sont habituellement engagés par le salarié pour l’exercice normal de sa fonction ou de son emploi. a- Dans le cas général, ces frais font l’objet d’une déduction forfaitaire calculée au taux de 20%6 sur le revenu brut imposable tel que prévu à l’article 56 du C.G.I, à l’exclusion des avantages en argent ou en nature, et sans que cette déduction puisse excéder 30 000 DH par an. b.- pour les personnes relevant des catégories professionnelles suivantes, les taux désignés ci-après sont applicables sans que cette déduction puisse excéder 30.000 dirhams : - 25 % pour le personnel des casinos et cercles supportant des frais de représentation et de veillée ou de double résidence, - 35 % pour les :  ouvriers d'imprimerie de journaux travaillant la nuit, ouvriers mineurs ;  artistes dramatiques, cinématographiques musiciens, chefs d'orchestre.

ou

chorégraphiques,

artistes

- 45 % pour les personnes relevant des catégories professionnelles désignées ciaprès :  journalistes, rédacteurs, photographes et directeurs de journaux ;  agents de placement de l'assurance -vie, inspecteurs et contrôleurs des compagnies d'assurances des branche-vie, capitalisation et épargne ;  voyageurs, représentants et placiers de commerce et d'industrie ;  personnel navigant de l'aviation marchande comprenant : pilotes, radios, mécaniciens et personnel de cabine navigant des compagnies de transport aérien, pilotes et mécaniciens employés par les maisons de construction d'avions et de moteurs pour l'essai de prototypes, pilotes moniteurs d'aéro-clubs et des écoles d'aviation civile ; c- 40 % pour le personnel navigant de la marine marchande et de la pêche maritime :

6

La LDF 2009 a modifié les dispositions de l’article 59 (I-A) du C.G.I en relevant le taux de l’abattement pour frais professionnels de 17% à 20%. Ces nouvelles dispositions s’appliquent aux revenus salariaux acquis à compter du 1 er janvier 2009, conformément aux dispositions de l’article 7 (VI- 6) de la loi de finances pour l’année budgétaire 2009.

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Exemple : suit :

La rémunération brute d’un salarié célibataire est constituée comme

Traitement de base .........................................................................200 000 DH Prime d’ancienneté ............................................................................ 30 000 DH Indemnité de responsabilité ............................................................... 12 000 DH Logement

...................................................................................... 33 000 DH

Eau, électricité et téléphone..................................................................6 000 DH Frais de déplacement justifié ................................................................9 000 DH Revenu brut global ............................................................................ 290 000 DH A déduire : Frais de déplacement justifiés ...............................................................9 000 DH Revenu brut imposable ...................................................................... 281 000 DH Base de calcul des frais professionnels : 281 000 – (33 000 + 6 000) = .......................................................... 242 000 DH Frais professionnels : 242 000 x 20 % = ...............................................48 400 DH Plafond admis en déduction .................................................................30 000 DH

SECTION III- REVENUS ET PROFITS FONCIERS I-

Revenus fonciers imposables

Les revenus fonciers imposables à l'I.R sont :  des revenus locatifs des propriétés inscrites à l'actif d'une entreprise industrielle, commerciale ou artisanale ;  des produits de la location d'établissements industriels et commerciaux munis du matériel ou de mobilier nécessaire à leur exploitation ;  des revenus afférents à la sous location, à la location en meublé et à la location d'un fonds de commerce et des locaux où il est exploité, ou de la location de garages s'accompagnant de services ou de prestations notamment, lavage, distribution d'essence, atelier de réparation.

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II- Base d’imposition des revenus fonciers Il y a lieu de distinguer entre le revenu net des immeubles urbains et le revenu net des propriétés agricoles A- Revenu net des immeubles urbains Les propriétaires d'immeubles bâtis et non bâtis et des constructions de toute nature donnés en location bénéficient au titre de leur revenu brut d’un abattement forfaitaire dont le taux est fixé à 40%. Cet abattement ne s'applique pas dans les cas de la sous location ou de location en meublé dès lors qu'il s'agit de revenus professionnels. B- Revenu net des propriétés agricoles égal:

Le revenu net imposable des propriétés agricoles données en location est - soit au montant du loyer ou de fermage stipulé en argent dans le contrat ;

- soit au montant obtenu en multipliant le cours moyen de la culture pratiquée par les quantités prévues dans le contrat, dans le cas des locations rémunérées en nature ; - soit à la fraction du revenu agricole forfaitaire dans le cas des locations à part de fruit. Dans ces cas également l'abattement de 40% n'est pas applicable

SECTION IV- REVENUS ET PROFITS DE CAPITAUX MOBILIERS I- Définition des revenus de capitaux mobiliers Les revenus de capitaux mobiliers regroupent : -

les produits des actions, parts sociales et revenus assimilés ; les revenus de placements à revenu fixe.

1- Fait générateur de l’impôt Pour les revenus de capitaux mobiliers, le fait générateur de l’impôt est constitué par le versement, la mise à la disposition ou l'inscription en compte du bénéficiaire. 2- Exonérations des revenus de capitaux mobiliers de l’impôt :

Conformément aux dispositions de l’article 68 du C.G.I, sont exonérés

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1-

les dividendes et autres produits de participation similaires distribués par les sociétés installées dans les zones franches d'exportation et provenant d'activités exercées dans lesdites zones, lorsqu'ils sont versés à des nonrésidents ;

2-

Les intérêts perçus par les personnes physiques titulaires de comptes d'épargne auprès de la Caisse d'épargne nationale (C.E.N) ;

3-

Les intérêts servis au titulaire d’un plan d’épargne logement, tel que défini par la législation et la réglementation en vigueur en la matière.

Ainsi, sont exonérés, les intérêts servis au titulaire d’un plan d’épargne logement, tel que défini par la législation et la réglementation en vigueur en la matière, à condition que :  les sommes investies dans ledit plan soient destinées à l’acquisition ou la construction d’un logement à usage d’habitation principale ;  le montant des versements et des intérêts y afférents soient intégralement conservés dans ledit plan pour une période égale au moins à 3 ans à compter de la date de l’ouverture dudit plan ;  le montant des versements effectués par le contribuable dans ledit plan ne dépasse pas quatre cent mille (400 000) dirhams. 4Les intérêts servis au titulaire d’un plan d’épargne éducation, tel que défini par la législation et la réglementation en vigueur en la matière à condition que :  les sommes investies dans ledit plan soient destinées au financement des études des enfants à charge dans tous les cycles d’enseignement ainsi que dans les cycles de formation professionnelle;  le montant des versements et des intérêts y afférents soient intégralement conservés dans ledit plan pour une période égale au moins à 5 ans à compter de la date de l’ouverture dudit plan ;  le montant des versements effectués par le contribuable dans ledit plan ne dépasse pas trois cent mille (300 000) dirhams par enfant. II- Définition des profits de capitaux mobiliers Les profits de capitaux mobiliers sont définis à l’article 66-II du C.G.I. 1- Champ d'application l'I.R :

En vertu des dispositions de l'article 66-II du C.G.I, sont soumis à

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1- les profits nets annuels réalisés par les personnes physiques sur les cessions de valeurs mobilières et autres titres de capital et de créance émis par les personnes morales de droit public ou privé, ayant leur siège au Maroc ou à l'étranger, et les organismes de placement collectif en valeurs mobilières (O.P.C.V.M.), les fonds de placement collectif en titrisation (F.P.C.T.) et les organismes de placement en capital-risque (O.P.C.R.). Sont considérés comme valeurs mobilières les titres émis par les personnes morales publiques ou privées, transmissibles par inscription en compte ou par tradition et qui confèrent, par catégorie, des droits identiques de propriété ou de créance générale sur le patrimoine de la personne morale qui les émet. 2-Le profit net réalisé par les personnes physiques entre la date de l’ouverture d’un plan d’épargne en actions et la date du rachat, du retrait de titres ou de liquidités ou la date de clôture dudit plan. Le profit net réalisé s’entend de la différence entre la valeur liquidative du plan ou la valeur du rachat pour le contrat de capitalisation à la date de retrait ou de rachat et le montant des versements effectués sur le plan depuis la date de son ouverture. 2- Exonérations des profits de capitaux mobiliers de l'impôt :

Conformément aux dispositions de l'article 68 du C.G.I, sont exonérés

1- la donation entre ascendants et descendants et entre époux, frères et sœurs, des valeurs mobilières et autres titres de capital et de créance ; 2- le profit ou la fraction du profit afférent à la partie de la valeur ou des valeurs des cessions de valeurs mobilières et autres titres de capital et de créance réalisées au cours d'une année civile, lorsque ces cessions n'excèdent pas le seuil de 30 000 dirhams. Ce seuil s’applique aux profits réalisés à compter du 1 er janvier 2010, conformément aux dispositions de l’article 7 de la loi de finances pour l’année budgétaire 2010. N.B. :

Lorsque le montant des cessions excède le seuil de 30.000 DH susvisé, le contribuable ne bénéficie pas de l’exonération au titre dudit seuil.

3- Les revenus et profits de capitaux mobiliers réalisés dans le cadre d’un plan d’épargne en actions

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Professeur : Said - EL QAOUASSE Ainsi, sont exonérés, les revenus et profits de capitaux mobiliers réalisés dans le cadre d’un plan d’épargne en actions constitué par : des actions et des certificats d’investissement, inscrits à la cote de la bourse des valeurs du Maroc, émis par des sociétés de droit marocain ; - des droits d'attribution et de souscription afférents auxdites actions ; - des titres d'OPCVM actions. -

Le bénéfice de l’exonération susvisée est subordonné à la condition que :  les versements et les produits capitalisés y afférents soient intégralement conservés dans ledit plan pendant une période égale au moins à cinq (5) ans à compter de la date de l’ouverture dudit plan ;  le montant des versements effectués par le contribuable dans ledit plan ne dépasse pas six cent mille (600 000) dirhams. En cas de non respect des conditions précitées, le plan est clos et le profit net réalisé dans le cadre du plan d’épargne en actions est soumis à l’impôt au taux de 15%. 3- Détermination du profit imposable a- Mode de détermination du profit Conformément aux dispositions de l'article 70 du C.G.I, le profit net de cession est constitué par la différence entre : 

le prix de cession diminué, le cas échéant, des frais supportés à l'occasion de cette cession, notamment les frais de courtage et de commission ;



et le prix d'acquisition majoré, le cas échéant, des frais supportés à l'occasion de ladite acquisition, tels que les frais de courtage et de commission. b- Imputation des moins-values

Les moins-values subies au cours d'une année sont imputables sur les plus-values de même nature réalisées au cours de la même année, et les moinsvalues qui subsistent en fin d'année sont reportables sur l'année suivante. A défaut de plus-value ou en cas de plus-value insuffisante pour que l'imputation puisse être opérée en totalité, la moins-value ou le reliquat de la moins-value peut être imputée sur les plus-values des années suivantes jusqu' à l'expiration de la quatrième année qui suit celle de la réalisation de la moins-value.

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Professeur : Said - EL QAOUASSE En cas de cession de valeurs mobilières et autres titres de capital et de créance acquis par donation exonérée en vertu des dispositions de l'article 68-I du C.G.I, le prix d'acquisition à considérer est : 

soit le prix d'acquisition de la dernière cession à titre onéreux ;



soit la valeur vénale desdites valeurs et titres lors de la dernière mutation par héritage si elle est postérieure à la dernière cession.

A noter qu’avant le 1 Janvier 2008, les intermédiaires financiers habilités teneurs de comptes titres procédaient à la compensation générale entre les plus-values réalisées et les moins-values subies à la clôture de chaque exercice. Lorsque la compensation fait apparaître une moins-value nette, celle-ci s’impute sur les plus-values réalisées au titre de l’exercice suivant. Toutefois, à compter du 1er janvier 2008, le versement de la retenue, sur les profits de cession de valeurs mobilières, opérée par les intermédiaires financiers habilités teneurs de comptes, doit être effectué dans le mois suivant celui de la cession à la caisse du receveur de l’administration fiscale. Par suite, les intermédiaires financiers continuent, comme par le passé, à procéder à l’imputation : 

des moins-values du mois sur les plus-values du même mois ;



des moins-values du mois précédant sur les plus-values réalisées au cours du mois suivant.

Les moins-values qui subsistent en fin d’année sont reportables sur l’année suivante. A défaut de plus-values ou en cas de plus-value insuffisante pour que l’imputation puisse être opérée en totalité, la moins-value ou le reliquat de moinsvalue peut être imputé sur les plus-values des années suivantes jusqu’à l’expiration de la quatrième année qui suit celle de la réalisation de la moins-value.

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4-

Exemples :

- Cession d'actions Un contribuable a acquis en juillet 1999, 400 actions d'une société cotée en bourse à 150 DH chacune et 100 actions cotées à 130 DH chacune. La commission d'acquisition est de 0,3 % TTC. En septembre 2008, il cède 300 actions à 250 DH chacune. La commission de cession est de 0,3 % TTC. Calcul de l'IR : Prix d'acquisition des actions soit : (400 x 150) + (100 x 130) = 60 000 + 13 000 = 73 000 DH Total des frais d'acquisition : 73.000 x 0,3 % = 219 DH Coût moyen pondéré des actions acquises : Total prix d’acquisition = Total actions 73 000 = 146 DH 500 Prix d'acquisition des actions cédées : 300 x 146 = 43.800 DH Frais d'acquisition des actions cédées : 43.800 x 0,3 % = 132 DH Le prix de cession des actions cédées : 300 x 250 = 75 000 DH Frais de cession : 75.000 x 0,3 % =225 DH Le profit réalisé (75 000 - 225) - (43.800 + 132) = 30 843 DH arrondi à 30.850 DH Montant de l'impôt retenu à la source : 30.850 x 15 % = 4.627,50 DH L’impôt ainsi déterminé doit être versé dans le mois suivant celui au cours duquel la cession a été réalisée par l’intermédiaire financier à la caisse du receveur de l’administration fiscale. Page 27 sur 39

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- cession d'obligations et autres titres de créance Soit un titre de créance négociable (certificat de dépôt) émis par une banque de la place qui a les caractéristiques suivantes :  date d'émission : le 1er janvier 2008 ;  date d'échéance : le 31 décembre 2009 ;  nominal

: 250 000 DH ;

 taux d'intérêt

: 6 %.

La banque auprès de laquelle les titres sont inscrits prélève des commissions lors des acquisitions et des cessions, comme suit :  commission d'acquisition

: 0,2 % TTC ;

 commission de cession

: 0,2 % TTC ;

Une personne physique « X » décide d'acquérir, le 1er janvier 2008, quatre (4) certificats de dépôt d'un montant total de 1 000 000 DH. Elle engage auprès de sa banque les frais suivants : Frais d'acquisition engagés : 1 000 000 x 0,2 %

=

2 000 DH

La personne physique « X » cède le 30 juin 2008 les quatre titres. Le cours affiché est de 260.000 DH Prix de cession brut : 260 000 x 4

=

1 040 000 DH

Frais de cession engagés : 1 040 000 x 0,2 %

=

2 080 DH

Calcul de l'I.R En vertu des dispositions de l'article 70 de l'I.R, l'impôt est calculé sur le profit net de cession par référence aux prix d'acquisition et de cession à la valeur pied de coupon. On entend par coupon les intérêts se rattachant au titre et par valeur pied coupon celle du titre sans coupon couru.

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Professeur : Said - EL QAOUASSE Acquisition :  date d'émission

: 1er janvier 2008 ;

 date d'acquisition

: 1er janvier 2008 ;

 coupon couru :

0 DH ;

 prix d'acquisition unitaire

: 250 000 DH

 valeur pied de coupon :

250 000 DH

 frais d'acquisition :

2 000 DH (sur les quatre titres)

Cession :  date d'émission

: 1er janvier 2008 ;

 date de cession

: 30 juin 2008 ;

 coupon couru

: (250 000 x 6) x 6%= 7 500 DH 12

 prix de cession unitaire :

260 000 DH

 Valeur pied de coupon : 260 000 - 7 500 soit

252 500 DH

 Frais de cession : 2 080 DH (sur les quatre titres) Le profit net de cession est égal à : [(4 x 252 500)- 2080)] - [(4 x 250 000 + 2 000) ]

=

(1 010 000 - 2 080) - (1 000 000 + 2 000)

=

5.920 DH

=

1.184 DH

L'impôt retenu à la source : 5.920 x 20 %

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Partie 4 : LIQUIDATION DE L’IMPOT SUR LE REVENU SECTION I- TAUX DE L’IMPÔT I- Barème de calcul de l’impôt Le nouveau barème applicable aux revenus acquis à compter du 1er Janvier 2010 est le suivant : Tranches de revenu (en DH) 0 à 30 000 30 001 à 50 000 50 001 à 60 000 60 001 à 80 000 80 001 à 180 000 Au-delà de 180 000

Taux en % 0% 10% 20% 30% 34% 38%

Sommes à déduire 3 000 8 000 14 000 17 200 24 400

Exemple : Pour un contribuable marié, ayant deux enfants à charge et disposant d’un salaire brut annuel de 74 800 DH, son salaire net imposable est déterminé de la manière suivante : - salaire brut imposable annuel - éléments exonérés :  allocations familiales : (200 x 2) X 12 = - salaire brut imposable : 74 800 – 4 800 = - total des Déductions :  Frais professionnels : 70 000 x 20%7 = 14 000 DH  charges sociales : - CNSS court terme 70 000 x 3, 96 %8 = 2 772 DH - CNSS long terme 70 000 x 0,33 %9 = 231 DH Soit un total de - salaire net imposable 70 000 – 17 003 =

74 800 DH 4 800 DH 70 000 DH

17 003 DH 52 997 DH

7

Taux des frais professionnels plafonné à 30 000 DH. Taux de la CNSS court terme. 9 Taux de la CNSS long terme. 8

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Professeur : Said - EL QAOUASSE II- Taux spécifiques Le taux de l'impôt sur le revenu est fixé dans certains cas comme suit : A- Taux de 10% libératoire pour : Sont soumis à une retenue à la source au taux de 10% les produits bruts perçus par les entreprises non résidentes. B- Taux de 15% libératoire pour: a)

les profits nets résultant des cessions d’actions cotées;

b)

les profits nets résultant des cessions d’actions ou parts d’O.P.C.V.M. dont l’actif est investi en permanence à hauteur d’au moins 60% d’actions ;

c)

le rachat ou le retrait des titres ou de liquidités d’un plan d’épargne en actions avant la durée prévue.

d)

les revenus de capitaux mobiliers de source étrangère.

e) Les revenus et profits des capitaux mobiliers (revenus des actions, parts sociales et revenus assimilés) L'impôt dû sur ces produits doit être versé sur déclaration par le contribuable, dans le mois suivant celui de leur perception, leur mise à disposition ou leur inscription en compte du bénéficiaire. C- Taux de 17% libératoire Les rémunérations et indemnités versées par les établissements d’enseignement ou de formation professionnelle à des personnes dispensant des cours au sein desdits établissements sans faire partie de leur personnel permanent. L'application du taux de 17%, est opérée par lesdits établissement sur chaque paiement effectué. L'impôt retenu à la source est versé dans le mois qui suit celui du paiement.

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Professeur : Said - EL QAOUASSE D- Taux de 20% : a- Taux de 20% libératoire pour : a-1- les profits nets de capitaux mobiliers Le taux de 20% s’applique aux profits nets de capitaux mobiliers de source marocaine résultant des cessions : -

d’obligations et autres titres de créance ;

- Parts d’O.P.C.V.M autres que ceux soumis visés au B ci-dessus (O.P.C.V.M obligations, monétaires ou diversifiés…); - de valeurs mobilières émises par les fonds de placement collectif en titrisation (F.P.C.T) ; -

de titres d’O.P.C.R visé aux articles 7-III et 6 (I- A- 18°) du C.G.I ;

-

d’actions non cotées et autres titres de capital. a-2 les profits bruts de capitaux mobiliers de source étrangère

Sous réserve des conventions fiscales, les profits bruts résultant des cessions de valeurs mobilières de source étrangère sont soumis au taux libératoire de 20%. a-3 – les profits immobiliers Le taux de l'impôt est fixé à 20 % applicable au profit foncier. L’impôt ainsi déterminé ne peut être inférieur à un minimum d’imposition obtenu par application du taux de 3 % au prix de cession. Cette cotisation minimale est due même en l’absence de profit. a-4- les traitements et salaires des employés qui travaillent pour le compte de sociétés installées dans la place financière de Casablanca (CFC) A compter du 1er janvier 2011, sont soumis à l’IR au taux de 20% libératoire, les traitements, émoluments et salaires bruts versés aux salariés qui travaillent pour le compte des sociétés ayant le statut « Casablanca Finance City », conformément à la législation et la réglementation en vigueur. Cette imposition au taux de 20% susvisé est accordée pour une période maximale de cinq (5) ans à compter de la date de prise de fonctions desdits salariés.

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Professeur : Said - EL QAOUASSE b- Taux de 20% non libératoire pour : b-1- les produits de placements à revenu fixe Le taux de l'impôt retenu à la source est de 20 % imputable sur la cotisation de l'I.R tel que visé à l’article 174-IV avec, le cas échéant, droit à restitution en ce qui concerne les produits de placements à revenu fixe servis à des personnes morales soumises à l'impôt sur le revenu ou à des personnes physiques soumises audit impôt d'après le régime du résultat net réel (RNR) ou celui du résultat net simplifié (RNS). Dans ce cas, les bénéficiaires doivent s'identifier lors de l'encaissement desdits produits. b-2- les revenus nets imposables réalisés par les entreprises relevant de certains secteurs d’activité En application des dispositions de l'article 73- II-F-7°, les revenus professionnels des entreprises assujetties à l'IR et relevant des secteurs d’activité visés à l’article 31 (I -B et C et II - B) sont soumis à l'impôt au taux réduit de 20% non libératoire. Ce taux de 20% est applicable aux revenus professionnels acquis à compter du 1er janvier 2008, dans les conditions prévues à l’article 7 -II-IV-V- VI et VII du CGI. b -3- les jetons de présence et toutes autres rémunérations brutes versées aux administrateurs des banques offshores ainsi que les traitements, émoluments et salaires versés par les banques offshores et les sociétés holding offshore à leur personnel salarié10. De même, le personnel salarié résidant au Maroc bénéficie du taux d’imposition de 20% non libératoire à condition de justifier que la contrepartie de sa rémunération en monnaie étrangère convertible a été cédée à une banque marocaine. E- Taux de 30% a- Taux de 30% libératoire pour : a-1- les produits des placements à revenu fixe : Sont soumis à la retenue à la source au taux de 30%, les produits des placements à revenu versés à des personnes physiques, à l'exclusion de celles qui sont assujetties à l’IR selon le régime du RNR ou du RNS.

10

Les dispositions de la LDF 2010 ont relevé le taux de 18% à 20% pour ces rémunérations.

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Professeur : Said - EL QAOUASSE a-2- les honoraires et rémunérations versés aux médecins non soumis à la taxe professionnelle : Le taux de l'impôt retenu à la source est de 30% appliquée sur les honoraires et rémunérations versés aux médecins non soumis à la taxe professionnelle qui effectuent des actes chirurgicaux dans les cliniques et établissements assimilés. b- Taux de 30% non libératoire pour : b-1-

Le montant brut des rémunérations et indemnités occasionnelles ou non versées à des personnes ne faisant pas partie du personnel permanent de.

b-2- Le montant brut des cachets octroyés aux artistes exerçant à titre individuel ou constitués en troupes, après application d’un abattement de 40%. F- Cotisation minimale Comme il est détaillé en matière d’I.S, les taux de 0,5% et 0,25% sont appliqués aux contribuables soumis à l’I.R. Egalement, pour les contribuables soumis à l’I.R./revenus professionnels exerçant les professions présentés ci-dessous, le taux de la cotisation minimale est fixé à 6%. Les professions concernées sont celles exercées par les contribuables suivants :  

les avocats, interprètes, notaires, adoul, huissiers de justice ; les architectes, métreur-vérificateurs, géomètres, topographes, arpenteurs, ingénieurs conseil et experts en toute matière, et les vétérinaires;



les médecins, médecins dentistes, masseurs kinésithérapeutes, orthoptistes, orthophonistes, infirmiers, herboristes, sage-femmes, exploitants de cliniques, maisons de santé ou de traitement et exploitants de laboratoires d’analyses médicales. Pour les contribuables soumis à l’I.R., le montant de la cotisation minimale, même en l’absence de chiffre d’affaires, ne peut être inférieur à mille cinq cent (1.500) dirhams

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SECTION II- LES RÉDUCTIONS D’IMPÔT I– Réductions pour charge de famille A- Montant et limites des réductions pour charges de famille Les dispositions de l’article 74 du C.G.I prévoient des réductions pour charges de famille en faveur du contribuable. Ces déductions sont annuelles et sont opérées sur le montant annuel de l’impôt. La loi de finances n° 40-08 pour l’année budgétaire 2009 a modifié les dispositions de l’article 74- I du C.G.I en relevant le montant de la réduction pour charge de famille de 180 DH à 360 DH. Le nombre de personnes à charge bénéficiant de la réduction reste limité à 6 personnes, soit un montant de 2 160 DH au lieu de 1080 DH. Ces dispositions s’appliquent aux revenus acquis à compter du 1er janvier 2009, conformément aux dispositions de l’article 7 (VI- 9) de la loi de finances précitée. B- Définition des personnes à charge du contribuable Au sens de l’article 74 du C.G.I, sont susceptibles d’être considérées à la charge du contribuable les personnes suivantes : - l’épouse sans aucune condition et qu’elle ait ou non des revenus à titre personnel ; - l’époux considéré fiscalement comme étant à la charge de son épouse, dans les cas d’absence ou d’insuffisance de revenu (revenu annuel égal ou inférieur à 30 000 DH) ; -

les enfants légitimes ;

-

les enfants légalement adoptés ou recueillis. C- Conditions d’application des réductions

Pour que le contribuable puisse bénéficier des déductions correspondant aux enfants à sa charge, il faut que les conditions suivantes soient remplies : 1- l’enfant à charge ne doit pas disposer à titre personnel d’un revenu net annuel supérieur à 30 000 DH; 2- son âge ne doit pas excéder 25 ans. Cette condition d’âge n’est toutefois pas applicable aux enfants atteints d’une infirmité les mettant dans l’impossibilité de subvenir à leurs besoins.

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3- Exemple : Soit un contribuable marié disposant d’un revenu annuel imposable égale à 65 540 DH et ayant à sa charge 4 enfants dont l’un est âgé de 25 ans depuis le 25 Mai. Impôt avant déductions : (65 540 DH x 30 %) – 14 000 = 5 662 DH. Ce contribuable a droit à 5 déductions entre le 1 er janvier et le 25 mai et à 4 déductions entre le 1er juin et le 31 décembre, l’enfant devenu majeur n’est plus considéré fiscalement comme étant à charge. Le montant total des réductions s’élève à : (360 DH x 5 x 5/12) + (360 DH x 4 x 7/12) = 1 590 DH L’impôt dû par ce contribuable est égal à : 5 662– 1 590 = 4 072 DH II- Réduction d’impôt en faveur des contribuables titulaires de pensions de retraite de source étrangère L’article 76 du C.G.I prévoit une réduction fiscale en faveur des contribuables de nationalité marocaine ou étrangère ayant leur domicile fiscal au Maroc, titulaire de pension de retraite de source étrangère imposable au Maroc. Cette réduction est accordée également aux ayants cause des titulaires desdites pensions c’est-à-dire les héritiers qui continuent à bénéficier d’une partie de la pension du de cujus. Elle est égale à 80 % des droits dus au titre de la pension de retraite et correspondant aux sommes transférées au Maroc à titre définitif en dirhams non convertibles. Exemple : Soit un ressortissant étranger résidant au Maroc et disposant d’une retraite de source étrangère d’un montant de 15 000 EURO. Conversion de la retraite en DH : 15 000 Euro x 11, 24811 Dh= 

168 720 DH

Cas où le contribuable ne transfère aucun montant au Maroc:

Montant net imposable de la retraite : 168 720 – (168 720 X 40%12) =

101 232 DH

11

Taux de change, base de conversion des revenus perçus en monnaies étrangères au cours de l’année 2009. Abattement forfaitaire de 40 % applicable sur le montant brut de la pension.

12

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Professeur : Said - EL QAOUASSE I.R exigible : (101 232 X 3413%) -17 200 = 

17 219 DH

Cas de transfert de la totalité du montant de la retraite à titre définitif en dirhams non convertibles

Atténuation fiscale de 80% : 17 219 x 80%14 =

13 775 DH

I.R exigible : 3 444 DH

17 219 -13 775= 

Cas de transfert d’une partie du montant de la retraite (75%) à titre définitif en dirhams non convertibles

Montant transféré en dirhams non convertibles : 168 720 X 75% = DH

126

540

Montant net imposable de la retraite : 168 720 – (168 720 X 40%) =

101 232 DH

I.R exigible : (101 232 X 34%) -17 200 =

17 219 Dh

Atténuation correspondant au montant transféré : 17 219 X 126 540 = Dh 168 720

12

12 914 X 80% =

10 331 Dh

IR exigible : 17 219 – 10 331 =

6 888 DH

13

Barème de l’I.R. applicable aux revenus acquis à compter du 1er Janvier 2010.

14

Réduction de 80% du montant de l'impôt dû. Page 37 sur 39

914

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Chapitre 2

IMPOT SUR LE REVENU.................................................... 1

Partie 1 : CHAMP D’APPLICATION.............................................................. 1 SECTION I – REVENUS ET PROFITS IMPOSABLES .................................................. 1 SECTION II- LES PERSONNES IMPOSABLES........................................................... 1 SECTION III- LES PERSONNES EXONEREES DE L'I.R .............................................. 1 SECTION IV-. TERRITORIALITE DE L'IMPOT.......................................................... 2

Partie 2 : BASE IMPOSABLE DU REVENU GLOBAL................................ 2 SECTION I- DEFINITION ET DETERMINATION DU REVENU GLOBAL IMPOSABLE..... 2 SECTION II- LES DEDUCTIONS SUR LE REVENU GLOBAL IMPOSABLE..................... 3

Partie 3- DETERMINATION DES REVENUS NETS CATEGORIELS..... 7 SECTION I- REVENUS PROFESSIONNELS............................................................... 7 I- Définition des revenus professionnels imposables .............................................7 II- Exonérations et imposition au taux réduit ...........................................................7 III- Base d’imposition des revenus professionnels ...................................................9

SECTION II- REVENUS SALARIAUX ET ASSIMILES13 I- Rémunérations entrant dans la catégorie des revenus salariaux ..................13 II- Exonérations .........................................................................................................13 I- Prestations servies au titre d’un contrat d’assurance vie...............................15 III- Base d’imposition des revenus salariaux et assimilés...................................19 IV- Déductions ...........................................................................................................19 SECTION III- REVENUS ET PROFITS FONCIERS ................................................... 21 I-

Revenus fonciers imposables..........................................................................21

II-

Base d’imposition des revenus fonciers ........................................................22

SECTION IV- REVENUS ET PROFITS DE CAPITAUX MOBILIERS............................. 22 I- Définition des revenus de capitaux mobiliers ....................................................22 II- Définition des profits de capitaux mobiliers.....................................................23

Partie 4 : LIQUIDATION DE L’IMPOT SUR LE REVENU...................... 30 SECTION I- TAUX DE L’IMPOT ............................................................................ 30 I- Barème de calcul de l’impôt .................................................................................30 II- Taux spécifiques ...................................................................................................31 SECTION II- LES REDUCTIONS D’IMPOT ............................................................ 35

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Professeur : Said - EL QAOUASSE I– Réductions pour charge de famille ....................................................................35 II- Réduction d’impôt en faveur des contribuables titulaires de pensions de retraite de source étrangère ...........................................................................36

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