Homéopathie Et Médecine Chinoise [PDF]

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Zitiervorschau

Homéopathie et médecine chinoise

Chez le même éditeur

Homéopathie en gynécologie, par C. Besnard-Charvet et C. Rocher, 2015, 272 pages. Réflexothérapie occipito-podale, par G. Boitout et J.-P. Vadala, 2015, 192 pages. Les Principes fondamentaux de la médecine chinoise, par G. Maciocia. Traduction de S. Burner, 2016, 2e édition, 1320 pages. La Pratique de la médecine chinoise, par G. Maciocia. Traduction de S. Burner, 2011, 2e édition, 1592 pages. La Psyché en médecine chinoise, par G. Maciocia. Traduction de S. Burner, 2012, 712 pages. Homéopathie, connaissances et perspectives, par A. Horvilleur, C.-A. Pigeot et F. Rérolle, 2012, 608 pages. Vademecum de la prescription en homéopathie, par A. Horvilleur, 2011, 568 pages. Homéopathie, par A. Sarembaud et B. Poitevin, 2011, 320 pages. À paraître L'Auriculothérapie médicale, par D. Alimi, 2017, 408 pages.

Homéopathie et médecine chinoise Vivien Hémond Docteur en médecine, médecin généraliste, acupuncteur, homéopathe Chargé d'enseignement dans le cadre du diplôme universitaire d'homéopathie de la faculté de médecine Paris-Nord XIII Hypnothérapeute Exercice libéral, Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine

DANGER

LE

PHOTOCOPILLAGE TUE LE LIVRE

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Homéopathie et médecine chinoise © 2017, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés

Introduction Malgré la prépondérance de la médecine occidentale dans le monde entier, d'autres médecines continuent d'exister voire de se répandre. C'est le cas de la médecine traditionnelle chinoise (MTC) et de l'homéopathie. Trop souvent qualifiées de médecines douces, il n'en demeure pas moins que celles-ci disposent d'un réel effet thérapeutique. Au pire, elles pourront être des médecines complémentaires, mais dans un bon nombre de cas, elles peuvent avoir la même place que la médecine classique pour la prise en charge d'affections courantes. Bien sûr, la médecine moderne a permis des progrès considérables que ce soit en médecine ou en chirurgie, notamment dans le traitement des maladies lésionnelles irréversibles et graves, où elle demeure indispensable, prioritaire et prépondérante. Malgré plusieurs tentatives d'abolition, la médecine traditionnelle chinoise reste appliquée à plusieurs millions d'individus en Chine et dans bien d'autres pays. Âgée de plusieurs millénaires, elle est l'une des plus vieilles médecines. Les premières traces écrites remontent au Ve siècle avant J.-C. avec l'ouvrage intitulé Huang Di Nei Jing au temps du Royaume des Combattants. Mais l'origine semble être encore plus ancienne. Des ossements gravés datant de la Chine antique et contenant des informations relatives à la médecine chinoise ont été retrouvés. L'origine de la découverte des points d'acupuncture et du réseau énergétique reste encore aujourd'hui un mystère. La MTC fut introduite bien plus tard dans les pays occidentaux. Les premiers commentaires ont été faits par les Jésuites au XVIIe  siècle. Ce n'est que dans les années 1930 que l'acupuncture fera sa réelle entrée en Europe avec les premières traductions des traités chinois par Soulié de Morant. Depuis, cette médecine ne cesse de se répandre, allant même jusqu'à intégrer le secteur hospitalier. L'homéopathie est une médecine bien plus jeune, puisqu'elle n'est âgée que de deux siècles environ. Elle a pris naissance un peu par hasard en Allemagne en 1790 avec Samuel Hahnemann

suite à une expérimentation qu'il a menée sur lui-même. En effet, c'est au cours de cette année qu'il va entreprendre la traduction d'un ouvrage intitulé Lectures on the materia medica (Lectures de la matière médicale). Il n'était pas tout à fait d'accord sur les effets pharmacologiques inscrits dans cet ouvrage concernant le quinquina (quinine). Il décida de s'administrer des doses de quinquina pour vérifier l'exactitude de ce qui était mentionné dans cet ouvrage. Il constata alors qu'en ingérant de la quinine, il reproduisait certains signes cliniques censés être guéris par la quinine. Il décida de diluer la quinine pour limiter les effets secondaires après son ingestion. C'est alors qu'il s'aperçut que, paradoxalement, plus la dilution était élevée, plus les effets secondaires étaient importants et durables. Il écrit le premier ouvrage fondamental d'homéopathie en 1812 intitulé l'Organon (Exposition de la doctrine médicale homéopathique ou Organon de l'art de guérir) qui reste encore aujourd'hui le texte de référence concernant les principes de l'homéopathie. Cette médecine a, elle aussi, été souvent malmenée. Même si le mystère de la dilution et de la dynamisation persiste, l'observation des modifications linguales, lors des différentes pathogénésies, nous indique que l'homéopathie agit sur le même système que la médecine traditionnelle chinoise, à savoir sur le système énergétique. En effet, ces deux médecines reposent sur la notion d'énergie. Les Chinois l'ont appelé le « Qi », ­ Samuel Hahnemann la « Force vitale ». La vie ne peut exister sans « cette dynamique énergétique », disait-il. Le bon fonctionnement de l'organisme en dépend et la maladie naît d'une perturbation de celle-ci : « Il n'y a que la force vitale désaccordée qui produise les maladies. Les phénomènes morbides accessibles à nos sens expriment donc en même temps tout le changement interne, c'est-à-dire la totalité désaccordée de la puissance interne. » Samuel Hahnemann

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Bien entendu, la MTC est allée bien plus loin dans l'analyse de ce système énergétique avec, notamment, la description des méridiens et l'énumération des différentes énergies, qu'elles soient « héréditaires » ou « acquises ». Le deuxième point commun est leur conception de la maladie. La maladie est une perturbation de la Force vitale ou du Qi et l'ensemble des symptômes n'est que le reflet d'une seule perturbation :

Ces deux paramètres sont les piliers fondamentaux du diagnostic en MTC car ils sont le reflet objectif du déséquilibre énergétique interne. Hahnemann n'avait pas connaissance des concepts de la MTC lorsqu'il énonça ses principes sur la Force vitale et pourtant il avait intuitivement compris l'importance de ce système énergétique. Les différentes matières médicales qui décrivent les signes cliniques censés être guéris par les traitements homéopathiques ont fait une description détaillée et précise des anomalies linguales observées pour chaque remède homéopathique. Les différentes modifications linguales observées lors des pathogénésies confirment bien que ces deux médecines agissent sur un système commun. Le dernier point qui rapproche ces deux médecines est la notion de terrain. Toutes les deux s'efforcent de traiter une personne dans sa globalité. Soigner une personne dans sa globalité revient­ à identifier sa fragilité de base, sa prédisposition à faire un certain type de maladie. Bien que le système décrit dans ces deux médecines soit différent, elles s'accordent toutes les deux à dire que, pour une grande partie des individus, il existe une prédisposition innée à  faire un certain type de maladie. Cette notion de terrain repose en homéopathie sur les quatre diathèses que sont la Psore, la Sycose, la Luèse et le Tuberculinisme. En MTC, elle est fondée sur les typologies dont le pivot central est la théorie des 5 Éléments (ou 5 Mouvements). Les diathèses homéopathiques et les typologies ont quelques points communs qui seront exposés dans le chapitre 3 de ce livre. C'est en assistant à un cours sur la stagnation du Qi du Foie que l'idée d'un rapprochement entre ces deux médecines m'est venue. J'étais à l'époque encore étudiant en acupuncture. L'énumération par l'enseignant des symptômes inclus dans la stagnation du Qi du Foie m'a tout de suite fait évoquer la matière médicale d'Ignatia amara. Je me suis par la suite penché sur la question. J'ai cherché à faire correspondre un maximum de remèdes homéopathiques aux syndromes et j'ai cherché à savoir pourquoi telle souche homéopathique contenait tel ou tel syndrome. J'étais, alors, étonné de constater qu'il existait parfois un lien entre la souche homéopathique et les 5 Éléments chinois. C'est pourquoi, dans ce livre, j'ai classé les remèdes en fonction de leur appartenance aux 5  Éléments et consacré une importance p­ articulière à la  ­description

« Le désaccord invisible pour nous de la force qui anime notre corps ne fait qu'un, en effet, avec l'ensemble des symptômes que cette force provoque dans l'organisme… » Samuel Hahnemann

La MTC et l'homéopathie sont toutes les deux fondées sur une sémiologie riche et un interrogatoire poussé à la recherche d'un maximum de symptômes qu'elles considèrent faire partie d'une même perturbation. L'acupuncteur recueille tous les symptômes d'un patient afin d'élaborer un diagnostic de syndrome qui correspond au désordre énergétique d'un organe, d'un viscère ou du Sang. Le praticien homéopathe fait rigoureusement la même chose lorsqu'il collecte l'ensemble des symptômes d'un patient à la quête du traitement de fond ou Similimum, censé contenir tous les symptômes du patient (ou la majorité des symptômes). Cette « quête des symptômes » représente l'un des trois grands principes de l'homéopathie : celui de la globalité (les deux autres étant la similitude et l'infinitésimalité). Sans le savoir, le praticien homéopathe effectue un diagnostic de syndrome. C'est une fois le dérèglement identifié que le praticien pourra traiter l'origine de la maladie car l'éradication complète ne pourra se faire qu'en traitant la cause, c'est-à-dire la racine de la maladie : « La guérison, c'est-à-dire la cessation de toute manifestation maladive, a pour condition et suppose nécessairement que la force vitale soit rétablie dans son intégrité et l'organisme entier ramené à la santé. » Samuel Hahnemann

En dehors de l'interrogatoire, pour arriver à percevoir ce déséquilibre interne, la MTC s'appuie sur la prise du pouls et l'examen de la langue.

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Introduction

de ­l'histoire de la souche homéopathique. Bien connaître la souche permet de mieux comprendre ses indications. C'est un peu comme si les dilutions et dynamisations successives gardaient en mémoire les caractéristiques de la souche ainsi que son histoire. La pathogénésie de Stannum métal illustre à merveille cette correspondance. Sa pathogénésie évoque de toute évidence un tropisme pulmonaire avec un vide de Qi du Poumon. Comme son nom l'indique, Stannum métal est un métal. Or, l'élément correspondant au Poumon, en MTC, est le Métal. Et presque tous les métaux de la matière médicale possèdent des symptômes pulmonaires. Pour schématiser, nous pouvons résumer le rapprochement des Éléments et des souches homéopathiques comme ceci : • les graines (qui ont une toxicité neuromusculaire) sont le plus souvent en relation avec le Bois ; • les remèdes qui provoquent des inflammations, avec le Feu ; • les remèdes minéraux (carboniques notamment) et les plantes grimpantes, avec la Terre ; • les métaux purs, avec le Métal ; • les parties souterraines des plantes (rhizomes) et certains minéraux constitutifs des os, avec la loge de l'Eau (Lien entre rhizomes, Réchauffeur inférieur et Utérus) ; • la plupart des plantes ont des indications dans les attaques externes et les syndromes de vide énergétique. Mais l'idée d'un rapprochement entre l'homéopathie et l'acupuncture n'est pas nouvelle. Vers la fin du XIXe  siècle, un médecin homéopathe d'Europe centrale, le Dr Weihe, sans connaître les concepts de la MTC, s'aperçut qu'il retrouvait pour une même maladie les mêmes points cutanés douloureux. Ainsi, un tableau clinique correspondant à un traitement homéopathique avait pour le Dr Weihe une correspondance avec un point douloureux cutané. Il pouvait alors conforter la prescription du traitement homéopathique qu'il avait choisi en palpant, avant, le point douloureux du remède. Il décrivit ainsi 195  points cutanés qu'il fit correspondre à des traitements homéopathiques. Par exemple, chaque fois qu'un patient présentait l'indication de Nux Vomica, il trouvait toujours un point sensible à la pression de l'extrémité libre de la 11e côte droite (ce point douloureux appartenant au méridien du Foie correspond au point 13 Foie situé sous l'extrémité

libre de la 11e côte, ce qui est intéressant car Nux vomica est justement un remède « hépatique »). Ces points réunis par des lignes plus ou moins parallèles constituaient « les lignes de Weihe » qui sont au nombre de 12. Sur ces 12 lignes, 10 sont calquées sur les méridiens. Le résultat de ses travaux parut en 1903 fut édité sur une plaquette à tirage limité, devenue introuvable. Sans rien connaître de l'acupuncture, le Dr Weihe redécouvrit certains principes de la médecine chinoise. En 1929, les Dr Soulié de Morant et Ferreyrolles, dans un article paru dans la revue Homéopathie Française, ont relaté pour la première fois la superposition de certains points du Dr Weihe avec les points d'acupuncture. Un peu plus tard, à partir des années 1930, c'est le Dr De La Fuyë qui fit un travail approfondi pour faire le rapprochement entre les points de Weihe et les points d'acupuncture. Il mit en relation les indications des points d'acupuncture et les traitements homéopathiques. Il mit, par exemple, en relation le point 9C avec Digitalis ou bien le 7C qui est un point sédatif avec Aconit. Il préconisait même de poncturer les points de Weihe comme s'il s'agissait des points chinois. Aidé du Dr Dano, il rechercha des points « médicamenteux » nouveaux. Pour lui, l'ingestion du médicament homéopathique correspondant aux symptômes du point chinois acupuncturé augmentait l'action de ce point. Il combinait ces deux méthodes. Aujourd'hui, les publications cherchant à faire le rapprochement entre l'homéopathie et l'acupuncture sont presque inexistantes. Les bases de données contenues dans les logiciels de répertorisation homéopathique nous donnent jusqu'à plusieurs milliers de signes cliniques différents, et ce pour un même remède. Or, il n'est pas possible de connaître plusieurs milliers de symptômes par souche. Par exemple, la matière médicale de Lycopodium ne compte pas moins de 12 000 symptômes. En ce sens, il devient impossible de sortir de la répertorisation si on veut être sûr de ne pas passer à côté du remède, d'autant plus si le signe clinique est peu commun  : un symptôme très modalisé et très rare ne peut se trouver que par la répertorisation. Mais d'un autre côté, devant cette multitude de signes cliniques inclus dans les matières médicales, il devient difficile de choisir le bon remède à partir de la répertorisation car la plupart des polychrestes ont beaucoup

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de signes en commun et ceux-ci ressortent tous en première position. De mon point de vue, il existe d'autres méthodes d'analyse permettant de s'éloigner un peu de la répertorisation et c'est ce que j'ai essayé d'apporter dans ce livre. Les multiples signes ­cliniques d'une souche homéopathique ont un lien, qui peut être mis en lumière par les syndromes décrits par les Chinois. Si nous prenons deux symptômes qui n'ont a priori aucun lien, il y a de fortes chances que ces deux symptômes aient, d'un point de vue énergétique, un dénominateur commun. Par exemple, la ptôse des organes et l'œdème des extrémités sont deux signes présents chez Sepia qui n'ont, a priori, aucun lien. Si nous nous fions aux syndromes chinois, ces deux symptômes ont le point commun d'appartenir au vide de Yang de la Rate. De même, le délire violent et le rash fébrile de Belladonna sont des signes à première vue éloignés mais ils appartiennent pourtant au même désordre énergétique, à savoir l'excès de Chaleur dans le Péricarde. En connaissant les différents syndromes inclus dans un remède homéopathique, et en posant au préalable un diag­nostic chinois, il devient alors possible de prescrire un remède en se détachant davantage de la répertorisation. De plus, la connaissance de ces syndromes permet de mémoriser plus facilement les indications des remèdes et de mieux connaître leur mécanisme d'action. L'examen de la langue

se révèle être d'une aide précieuse pour choisir le remède et c'est ce que j'ai essayé de mettre en avant dans cet ouvrage. Le traitement homéopathique peut se prescrire seul ou bien venir compléter un traitement par acupuncture car, comme le disent certains acupuncteurs, «  quand l'énergie est arrivée à un tel niveau d'insuffisance, il faut une aide  ­extérieure ». Cette pratique de l'homéopathie concerne surtout les médecins qui ont la double qualification homéopathe/acupuncteur car elle nécessite la connaissance des principes fondamentaux de la MTC, avec notamment la prise du pouls et l'examen de la langue. Cependant, ceux qui ne pratiquent pas l'acupuncture pourront puiser dans les concepts de la MTC une source considérable d'informations pour approfondir la compréhension qu'ils ont des remèdes homéopathiques et de leurs indications. Bien sûr, un traitement homéopathique ne se résume pas à la seule technique des syndromes de la médecine chinoise. Un remède homéopathique est de toute évidence bien plus que cela. La prescription à partir de l'examen de la langue n'est qu'un système de plus parmi tant d'autres dont le seul but est d'améliorer notre pratique quotidienne en apportant un autre système de raisonnement. À l'heure où les normes européennes rendent difficile la prescription de la pharmacopée chinoise, l'homéopathie représente une alternative des plus intéressantes.

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Les constitutions en homéopathie (diathèses) Le concept de terrain part d'une réalité qui  s'est imposée à partir de l'observation. C'est un peu comme si l'être humain possédait un comportement évolutif pathologique préétabli, inné. Une sorte de tendance ou prédisposition à faire telle ou telle pathologie. En homéopathie, ces prédispositions, qui ont été décrites par Samuel Hahnemann, sont au nombre de trois. Elles sont appelées diathèses. En d'autres termes, une diathèse est un mode réactionnel spécifique d'un individu à différentes agressions endogènes (hérédité) ou exogènes (miasmes). Selon son mode réactionnel propre, le sujet présentera une évolution pathologique qui lui est propre. C'est une maladie chronique qui a sa causalité, sa symptomatologie et son traitement : elle évolue dans le temps selon sa propre dynamique. Ces trois diathèses sont : la Psore, la Sycose, le Lutéisme. Les trois premières diathèses ont été mentionnées par Hahnemann dans son traité des maladies chroniques. Après la découverte du bacille de Kock en 1881 et la description de la tuberculose, une  ­quatrième ­diathèse  a été étudiée et mise en évidence par Nebel et Léon Vannier. Voici les principales caractéristiques de chacune d'elles.

Chapitre

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dies sexuellement transmissibles type syphilis ou autre), de la consommation de certains produits provoquant une inflammation chronique comme l'alcool et le tabac (qui peuvent induire des malformations ainsi qu'une imprégnation luétique fœtale), et enfin des carences alimentaires provoquant des croissances défectueuses. L'évolution de la Luèse sur le plan physique se fait en trois stades : 1. l'inflammation ; 2. l'ulcération des tissus cutanéomuqueux, des organes voire des vaisseaux sanguins (microulcérations des parois artérielles) ; 3. la sclérose (artériosclérose, indurations cutanées, etc.). Sur le plan mental, on observera une variabilité de l'humeur passant par l'excitation et la dépression ainsi qu'une tendance à développer des  ­maladies psychiatriques plus graves comme les psychoses aboutissant à des maladies délirantes de toutes sortes. Les enfants seront plutôt agités et instables. Les sujets luétiques auront tendance à manipuler des objets et à se laver fréquemment les mains. On notera des dissymétries morphologiques, des hyperlaxités et des palpations osseuses douloureuses. La survenue de pathologies cardiovasculaires est fréquente. Les sujets luétiques sont aggravés la nuit et au bord de la mer et sont améliorés à la montagne.

La Luèse

La Psore

Ce sont les observations des manifestations de la syphilis qui sont à l'origine de cette diathèse (alors que l'inflammation liée au chancre semble guérie, la maladie continue de progresser en profondeur). Les troubles liés à la Luèse peuvent provenir de certaines maladies infectieuses contractées ou non pendant l'enfance (angines, viroses, mala-

La Psore a été décrite par Samuel Hahnemann à partir de l'observation des symptômes provoqués par la gale. Elle est aggravée par la sédentarité et a pour origine une intoxication chronique endogène ou exogène. Le corps utilise toutes les voies

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Homéopathie et médecine chinoise

d'élimination possibles (émonctoires) pour éliminer les toxines à l'origine du tableau morbide. Les sujets psoriques présentent régulièrement des problèmes cutanéomuqueux et digestifs. Les symptômes sont chroniques, récidivants et alternants (périodicité) avec des épisodes paroxystiques (prurit, eczéma, psoriasis, lichen, asthme, diarrhées, hémorroïdes, etc.). Si on supprime symptomatiquement les symptômes, on observe alors leur déplacement vers l'intérieur et une aggravation de la maladie. Le sujet psorique est asthénique (physiquement et psychiquement), a souvent faim, et il est sensible aux problèmes de thermorégulation (hyper- ou hypothermie). Il présente une odeur fétide de ses excrétions et sécrétions et a tendance aux parasitoses. La Psore évoluera plutôt vers des maladies chroniques de type allergique.

et aura tendance à avoir des idées obsessionnelles (ruminations) avec l'existence ou non d'un syndrome dépressif aggravé par le temps humide. Les douleurs qu'il présente sont tiraillantes (aggravées par l'humidité et améliorées par le mouvement lent). Il a tendance aux rétentions d'eau et à la prise de poids. Les écoulements des muqueuses sont jaunâtres et épais. Sa transpiration est grasse, visqueuse, fétide et irritante. Il est souvent fatigué et a le teint plutôt pâle. Il est aggravé par l'humidité sous toutes ses formes. L'évolution de la Sycose se fait vers la rétention et le développement tumoral et kystique.

Le Tuberculinisme Cette diathèse ressemble aux manifestations provoquées par la tuberculose, d'où son nom. Un sujet tuberculinique aura tendance à faire fréquemment des infections ORL ou pulmonaires. Il présentera également plus fréquemment des troubles de la croissance. Le sujet tuberculinique est plutôt nerveux, anxieux et rapidement fatigable. Ses symptômes sont souvent très variables en intensité. Il peut présenter des troubles vasculaires périphériques de type acrocyanose, des fièvres inexpliquées, des inflammations des muqueuses et des séreuses entraînant des troubles hydroélectriques (avec déshydratation voire déminéralisation) et un amaigrissement. Il est frileux, maigre et souvent constipé. Il est aggravé par les éliminations, contrairement aux sujets psoriques.

La Sycose Cette prédisposition serait due à l'atteinte du système réticulo-endothélial avec une perturbation du métabolisme de l'eau. Le terme « sycose » vient du grec ancien sukosis signifiant « excroissance en forme de figue ». Elle fait référence à la « maladie des Fics » décrite au XIXe  siècle (maladie vénérienne laissant des excroissances de type condylome). Les symptômes de la Sycose pourront être secondaires à des vaccinations, des médicaments, des infections chroniques, des erreurs diététiques et un environnement humide. Le sujet sycotique est anxieux (au sujet de sa santé, de sa famille, etc.)

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Les typologies en médecine traditionnelle chinoise

Chapitre

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Typologies selon la théorie des 5 Éléments

Homéopathie et médecine chinoise © 2017, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés

La théorie des 5 Éléments ou 5 Mouvements est un sujet central en médecine traditionnelle chinoise. C'est la grande loi qui décrit les formes et les fonctions des éléments de la nature et du corps. C'est une loi globale qui résume les différentes formes dynamiques que l'on peut observer dans la nature à partir des 5 Éléments de base. Ces éléments sont au nombre de 5 et correspondent à 5 mouvements énergétiques. Ils seraient à la base de la construction du monde. Ces 5  contextes énergétiques permettraient de décrire tous les phénomènes fondamentaux, les rythmes et l'organisation de la vie comme une entité globale, homogène. Ce système, dont le raisonnement est analogique, se transpose au corps humain. Voici les caractéristiques des 5 Éléments appliquées à la nature et à l'être humain décrit initialement dans le Su Wen.

• Symbolisme : c'est le symbole du bois, du végétal (croissance), du mouvement d'expansion, du début (de la vie, de la journée, etc.) • Mouvement du Qi  : sortir, jaillir, faire naître (mouvement ascendant du bas vers le haut) • Saison : printemps • Facteur météorologique : le vent • Horaire : l'aube, 6 heures du matin • Point cardinal : l'Est • Couleur : bleu/vert • Note de musique : la • Odeur : rance • Saveur : acide • Chiffres : 3 et 8 • Planète : Jupiter • Qualité de l'esprit : clairvoyance, décision • Émotion : colère • Bruit humain : cri • Organe et viscère : Foie et Vésicule biliaire – Rôle du Foie : Maître des armées (planification) – Il abrite l'âme éthérée (Hun) – Rôle de la Vésicule biliaire  : Rectitude du centre (justice, décisions) • Sécrétions : larmes • Organe des sens : œil • Structure corporelle : muscles et tendons • Fonction corporelle  : force des muscles et des tendons • Ornement cutané : ongles

Le Bois

Fig. 2.1

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Homéopathie et médecine chinoise

• Sur le plan physique  : l'individu Bois est sujet aux troubles musculaires (muscles striés et lisses). Un excès de Bois engendrera un hyperfonctionnement musculaire (crampes, augmentation de péristaltisme, myosis, etc.). En cas de vide, il s'agira plutôt d'un ralentissement des fonctions musculaires (relâchement musculaire, hypotonie, ralentissement du péristaltisme, troubles de la vue, etc.). • Sur le plan psychologique : le Foie représente le « chef des armées » ; c'est lui qui planifie, qui dirige. La Vésicule biliaire est, quant à elle, la « rectitude du centre » : c'est par elle que sortent les décisions tranchées et la notion de justice y est rattachée. Le Bois gère l'intuition, la planification, les décisions, la créativité et l'expression de soi. L'individu Bois est exigeant, perfectionniste, organisé, méthodique, clairvoyant, lucide, pratique, réaliste (il est beaucoup plus dans la rationalité que l'émotionnel). Il sait « ce qu'il veut dans la vie ». Le Bois est très attaché à la notion de justice (droiture et moralité) et veut être irréprochable de telle sorte qu'il ne puisse pas être jugé par les autres. C'est une personne honnête mais assez rigide. Si le Bois s'écarte du droit chemin, il va facilement culpabiliser. Il aimerait que tout soit parfait : il anticipe, analyse, planifie souvent longtemps à l'avance pour qu'il n'y ait pas d'erreur et que les choses soient parfaites. C'est souvent un grand travailleur, intelligent, créatif, novateur voire avant-gardiste. Il aime le travail accompli et peut facilement culpabiliser s'il estime ne pas assez travailler (c'est comme s'il n'avait pas le droit au repos, au plaisir). Le mouvement du Bois est un mouvement d'élévation  : l'individu Bois va donc chercher à s'élever socialement et peut occuper des postes importants. Lorsque le Bois est en plénitude (Foie surtout), une tension interne apparaît et le sujet devient irritable, coléreux, impatient voire violent. Si cette colère est réprimée, des désordres internes peuvent se constituer. Lorsque le Bois est en vide (Vésicule biliaire surtout), l'individu doute et manque de confiance en soi. Il se sous-estime et a des difficultés à prendre des décisions. Il devient sensible au jugement des autres et aux critiques. • Les rêves du Bois1 : – La Vésicule biliaire : lorsqu'elle est faible, le sujet rêve de combat, de mort avec éventration, de bagarres, de procès ou de suicide.

1.

– Le Foie  : lorsqu'il est en plénitude, il rêve de colère. S'il est en vide, il rêve de montagne, d'arbres et de forêt dans la montagne, de champignons très odorants. Si c'est au printemps, la personne rêve qu'elle est allongée sous un arbre et qu'il lui est impossible de se lever.

Le Feu

Fig. 2.2

• Symbolisme : l'idéogramme du Feu représente ce qui se consume, chauffe, brûle, se répand et s'accélère • Mouvement du Qi  : se déployer (mouvement expansif multidirectionnel) • Facteur météorologique : la chaleur • Saison : été • Horaire : midi • Point cardinal : le Sud • Couleur : rouge • Note de musique : do • Odeur : brûlé, torréfié, roussi • Saveur : amer • Chiffres : 2 et 7 • Planète : mars • Qualité de l'esprit : conscience • Émotion : joie • Bruit humain : rire • Organe et viscère : Cœur et Intestin grêle – Rôle du Cœur : Monarque, Empereur, Maître des organes. C'est le logis du Shen (Esprit). – Rôle de l'Intestin grêle : contrôle la réception et la transformation (transformation du « pur » et de « l'impur »). C'est le Ministre qui a la charge de recevoir, se remplir et transformer. • Sécrétion : sueur • Organe des sens : langue • Structure corporelle : Sang • Fonction corporelle : circulation des vaisseaux sanguins • Ornement cutané : teint, couleur du visage et la « lumière des yeux »

D'après le Huang Di Nei Jing Su Wen et Ling Shu.

8

Chapitre 2. Les typologies en médecine traditionnelle chinoise

• Sur le plan physique  : en cas d'excès de Feu, on observera des inflammations et un éréthisme cardiovasculaire. En cas de vide, une diminution des fonctions cardiovasculaires, une anémie, une asthénie, etc. • Sur le plan psychologique  : le Feu représente la joie, l'amour, l'affection, la passion, le plaisir, l'optimisme, les arts. L'individu Feu est donc souvent enthousiaste, optimiste, joyeux, passionné. Le Cœur « s'ouvre à la bouche ». Il se manifestera donc par la parole  : c'est un communicatif qui aime découvrir des choses nouvelles et qui a la faculté de nouer beaucoup de relations. Il a besoin de stimulations ; il craint le vide et son emploi du temps est plein. Il est très actif. Il peut s'engager dans plusieurs projets de peur de se confronter au vide. Il est, d'ailleurs, souvent « tout feu tout flamme », c'est-à-dire qu'il s'emballe facilement. Il a une aptitude pour les arts et peut s'intéresser à la spiritualité, aux religions. Le Cœur abrite le Shen, c'est-à-dire la Conscience, l'Esprit. L'Intestin grêle a une influence sur la clarté de l'Esprit et le jugement. Par sa fonction de réception et de transformation, l'Intestin grêle donne un pouvoir de discernement, c'est-à-dire qu'il permet de percevoir les choses clairement avant de prendre une décision, de trier les informations. On peut alors facilement comprendre qu'une perturbation du Cœur génère des problèmes psychiatriques graves. Lorsque le Feu est en excès (plénitude), il peut générer des alternances d'humeur (passage du rire aux larmes), des excitations physiques et mentales, des suractivités, des loquacités incessantes (le Feu brûle trop vivement…). Les maladies maniacodépressives en sont la parfaite illustration. En cas de Chaleur intense, on peut observer des délires et des états psychotiques. L'émotion du Cœur étant la Joie, un excès de Feu peut générer une excitation joyeuse permanente, des rires inappropriés et immodérés. La recherche du plaisir peut être sans limite (drogue, alcool, etc.) et le sujet peut s'exposer à des comportements à risque. Un tel état peut aboutir à l'épuisement et à la dépression. En effet, après s'être consumé, le Feu s'éteint et quand il fait défaut (vide), sa joie de vivre et son amour pour autrui diminuent. Il sombre dans la dépression avec le sentiment de tristesse, d'abandon, d'être mal aimé. Il n'a plus aucun but et ne trouve plus aucun sens à sa vie.

• Les rêves du Feu2 : – Le Cœur : en cas de plénitude, le sujet rêve de rire, de joie ou d'être terrifié. En cas de vide, il rêve de collines et de montagnes et il voit de la fumée et du feu. Si c'est en été, il rêve d'éruptions volcaniques. – L'Intestin grêle : en cas de plénitude, il rêve de carrefour peuplé ou d'être perdu dans la foule. En cas de vide, il rêve de grandes villes.

La Terre

Fig. 2.3

• Symbolisme  : l'idéogramme représente une petite plante qui sort de la terre. Elle renferme les minéraux et les métaux et absorbe l'eau. C'est surtout le centre, la stabilité, le lieu le moins dynamique. • Mouvement du Qi : se répandre • Saisons : les intersaisons3 • Facteur météorologique : l'humidité • Horaire : milieu de l'après-midi • Point cardinal : centre • Couleur : jaune • Note de musique : fa • Odeur : odeur parfumée, aromatique • Saveur : douce • Chiffre : 5 et 10 • Planète : Saturne • Qualité de l'esprit : idéation • Émotion : rumination anxieuse • Bruit humain : chant mélodieux • Organe et viscère : Rate et Estomac – Rôle de la Rate  : c'est le Grenier d'où sont issues les 5  saveurs. Elle abrite l'intellect (Yi). – Rôle de l'Estomac : c'est la Mer de l'eau et des céréales. • Sécrétion : salive • Organe des sens : bouche

2. 3.

9

D'après le Huang Di Nei Jing Su Wen et Ling Shu. Périodes de 18 jours à la fin de chaque saison.

Homéopathie et médecine chinoise

• Structure corporelle : chair • Fonction corporelle : volume de la masse musculaire et graisseuse • Ornement cutané : lèvres

des repères familiaux, divorce, etc.). Le plus souvent, quand le déséquilibre provient de la Terre (Rate/Estomac), il y a des symptômes digestifs qui apparaissent en rapport avec un épuisement de l'énergie de la Rate et de l'Estomac. • Les rêves de la Terre4 : – La Rate : lorsque la Rate souffre de plénitude, la personne rêve de chant, de musique ou qu'elle est très lourde au point de ne pouvoir bouger. Si la Rate est faible, la personne rêve qu'elle a faim ; si c'est à la fin de l'été, elle rêve qu'elle construit une maison. Elle peut également rêver de vastes collines qui s'étendent, de marécages, de grands étangs (avec une eau calme), de maisons détruites par les orages et la pluie. – L'Estomac : en plénitude, le sujet rêve d'enfants. Lorsque l'Estomac souffre de vide, l'individu rêve qu'il boit et mange des repas copieux, qu'il fait la fête ou qu'il court sans avancer.

• Sur le plan physique  : lorsque la Terre fait défaut, on observera une prise de poids, une tendance à la rétention d'eau, une sensation de lourdeur, etc. • Sur le plan psychologique  : les sujets Terre sont souvent calmes et paisibles. Ils aiment la stabilité et l'enracinement (ils n'aiment pas le changement). Leurs repères sont importants (maison, famille, entourage, amis, filiation). Ils ne se sentent pas bien lorsqu'ils sont loin de chez eux. Ils ont besoin d'une stabilité matérielle et familiale. La Terre représente la matière solide, la forme : ils aiment ce qui est beau, sensuel, charnel. C'est aussi l'esprit pratique : la Rate abrite le Yi. Elle est donc la résidence de l'intellect (Yi) qui nous permet de penser, d'étudier, de mémoriser, de nous concentrer et d'avoir des idées. Les individus Terre ont donc tendance à la rumination, à l'excès de réflexion et de travail intellectuel (ils pensent sans arrêt). Cet excès de réflexion a tendance à épuiser le Qi de la Rate. Enfin, la Terre représente également la nutrition (relation mère-enfant), l'attention et la bienveillance que l'on porte aux autres. Les individus Terre aiment se rendre utiles aux autres (la nature de la terre est de recevoir des semences et de donner des récoltes, donc notion de générosité, de fécondation et de don). On retrouve souvent des gens de typologie Terre travaillant au contact d'enfants, de malades, de personnes dépendantes ou dans des associations caritatives, humanitaires ou de protection animale. Ce sont donc des personnes anxieuses qui se soucient pour les autres et pour leurs proches (famille, enfants, amis proches), mais aussi pour les animaux. La Terre en excès donne une tendance à être collant, possessif, à trop vouloir aider les autres et à vouloir régir leur vie (jusqu'à en être envahissant). En état de vide, ils deviennent trop fatigués pour s'occuper d'eux et des autres. Ils développent alors une dépendance affective et une angoisse d'abandon (ils ont besoin de se sentir aimés). Le lien aux parents est très important pour les individus Terre (besoin d'être reconnus et aimés par leurs parents). Ils gardent souvent en eux une problématique liée à l'enfance et à la famille (abandon parental, mauvais lien parents-enfant, rejet, maltraitance, perte

Le Métal

Fig. 2.4

• Symbolisme  : le métal représente la pointe métallique d'une flèche mais aussi un puits de mine • Mouvement du Qi  : concrétiser, enfermer (mouvement descendant) • Saison : automne • Facteur météorologique : sécheresse • Horaire : le soir • Point cardinal : l'Ouest • Couleur : blanc • Note de musique : sol • Odeur : nauséabonde, odeur de viande faisandée • Saveur : âcre, piquant • Chiffres : 4 et 9 • Planète : Vénus • Qualité de l'esprit : désir, envie • Émotion : tristesse et chagrin • Bruit humain : sanglot 4.

10



D'après le Huang Di Nei Jing Su Wen et Ling Shu.

Chapitre 2. Les typologies en médecine traditionnelle chinoise

• Organe et viscère : Poumon et Gros Intestin – Rôle du Poumon  : c'est le Premier ministre. Il abrite l'âme corporelle (Po). – Rôle du Gros Intestin  : c'est le Ministre en charge de la circulation et de l'acheminement. • Sécrétions : crachats • Organe des sens : nez • Structure corporelle : peau et poils • Fonction corporelle : revêtement cutané (peau et poils) • Ornement cutané : poils

tion deviennent alors inexistants. L'excès de Métal peut engendrer quant à lui de la tristesse qui peut déboucher sur une réelle dépression. • Les rêves du Métal5 : – Pour le Poumon : lorsque le Poumon souffre de plénitude, la personne rêve qu'elle pleure, qu'elle subit un deuil, qu'elle vole dans les airs ou qu'elle a des soucis et des angoisses. Si le Poumon est en vide, la personne rêve d'objets blancs, de meurtres avec du sang ou qu'elle vole dans les airs et qu'elle voit des objets étranges faits d'or et de fer. En automne, elle rêvera de batailles et de guerres. – Pour le Gros Intestin : en cas de plénitude, le sujet rêve d'amoncellement de détritus. Lorsque la personne souffre de vide, la personne rêve de vastes prairies, de champs incultes.

• Sur le plan physique : lorsque le Métal fait défaut, il aura tendance à faire des infections ORL, des pathologies pulmonaires ou des sécheresses. Ses cordes vocales sont également fragiles (aphonie facile après effort vocal, etc.). • Sur le plan psychologique : le métal représente l'absorption. Il est lié à la formation, au maintien, à l'attraction, à la dureté et à la solidité. Sa faiblesse est la tristesse. Le sujet Métal est calme, posé, réfléchi, tranquille, réservé, introverti et n'aime pas le changement (un métal est lourd donc peu mobilisable). Il a tendance à contrôler ses émotions et à les intérioriser. Il se dévoile peu. Il est indépendant et solitaire  : il a besoin de solitude et se met à l'écart des autres. C'est un observateur du monde qui va chercher à se documenter pour comprendre le fonctionnement des choses en profondeur. Sa personnalité est parfois dure, rigide, inflexible et sa force de volonté peut être grande (nous retrouvons là les propriétés d'un métal avec cette notion de solidité et de dureté). Ces caractéristiques peuvent faire penser aux professions manuelles (notion d'outils métalliques) mais aussi militaires (le métal sert à fabriquer des armes, à faire la guerre et c'est pourquoi un individu Métal en déséquilibre va facilement rêver d'objets métalliques et de guerre). Le Métal est de nature Yin. Cet élément représente donc aussi la matière solide (le métal sert à fabriquer des objets décoratifs, des monnaies, etc.). L'individu Métal peut alors parfois chercher à posséder des biens matériels pour donner une certaine image de soi et compenser son introversion. Lorsque le Métal est en vide, on peut observer un repli sur soi, une perte des contacts et une réduction des liens sociaux. Les liens et la communica-

L'Eau

Fig. 2.5

• Symbolisme : l'eau représente la base de la vie, c'est la réserve. L'eau est le symbole de l'énergie ancestrale qui est attribuée au moment de la conception et qui décroît tout au long de la vie • Mouvement du Qi : infiltrer, imbiber, concentrer, ralentir, durcir • Saison : hiver • Facteur météorologique : le froid • Horaire : minuit • Point cardinal : le Nord • Couleur : noir • Note de musique : ré • Odeur : fermentation, putréfaction • Saveur : sale • Chiffres : 1 et 6 • Planète : Mercure • Qualité de l'esprit : volonté, ruse • Émotion : peur • Bruit humain : gémissement

5.

11

D'après le Huang Di Nei Jing Su Wen et Ling Shu.

Homéopathie et médecine chinoise

• Organe et viscère : Rein et Vessie – Rôle du Rein  : c'est la Racine de la vie ou Racine du Qi du ciel antérieur. Il contient le Qi originel, le Feu de la porte de la vie (Ming Men). Il abrite la volonté (Zhi). – Rôle de la Vessie : c'est la Capitale régionale qui stocke les liquides afin de les excréter. • Sécrétions : urines • Organes des sens : oreilles • Structure corporelle : os et moelle • Fonction corporelle : charpente osseuse • Ornement cutané : cheveux

– Pour la Vessie  : en état de plénitude, le sujet rêve de grandes étendues d'eau, ou que l'on tombe. Lorsque la Vessie est en état de vide, la personne rêve d'uriner, de voyager, ou qu'elle erre.

Les 5 cycles Chacun des éléments est en inter relation avec les autres éléments. Cinq cycles relationnels ont été décrits : • 1er cycle  : cycle d'engendrement (c'est le cycle Sheng). Il s'agit d'un cycle de création, d'engendrement, de génération. – Le Bois nourrit le Feu (mère du Feu) – Le Feu nourrit la Terre (mère de la Terre) – La Terre nourrit le Métal (mère du Métal) – Le Métal nourrit l'Eau (mère de l'Eau) – L'Eau nourrit le Bois (mère du Bois)

• Sur le plan physique : en cas de déficience de l'Eau, le sujet présentera des troubles de la thermorégulation, des troubles osseux, des troubles de croissance, etc. • Sur le plan psychologique  : l'élément Eau représente la force intérieure, le stockage, la conservation et la volonté. C'est pour cette raison que les Reins stockent l'énergie héréditaire, c'està-dire l'énergie de réserve. Cette énergie est libérée tout au long de la vie d'un individu en fonction des besoins. La faiblesse constitutionnelle d'un individu Eau est la peur (l'émotion rattachée à l'élément Eau est la peur). Lorsque l'Eau est en excès, il devient peureux, méfiant, suspicieux, critique, inquisiteur et il a du mal à faire confiance aux autres. Cette peur peut l'amener à être dans un état de stress permanent. De ce fait, il peut être freiné pour la réalisation de ses projets dans sa vie quotidienne et peut facilement entrer dans un négativisme qu'il peut projeter sur les autres. En cas de vide, on observe une peur de la vie, un manque d'énergie, de volonté, d'ambition et le sujet se décourage facilement. • Les rêves de l'Eau6 : – Pour le Rein : quand le Rein souffre de plénitude, la personne rêve que la colonne vertébrale est séparée du corps, que le dos et les lombes ne sont plus liés. En état de vide, lorsque les Reins sont faibles, la personne rêve qu'elle nage après un naufrage, qu'elle est immergée dans l'eau ou au bord d'un abîme ; si c'est l'hiver, elle rêve qu'elle plonge dans l'eau et qu'elle a peur. 6.



FEU

BOIS

TERRE

EAU

MÉTAL

Fig. 2.6

• 2e cycle : cycle d'inhibition (c'est le cycle Ke). Il s'agit donc bien là de l'idée d'un élément qui en réprime un autre (relation de domination) : « La grand-mère domine son petit-fils ». – Le Bois domine la Terre – La Terre absorbe l'Eau – L'Eau éteint le Feu – Le Feu fait fondre le Métal – Le Métal coupe le Bois

D'après le Huang Di Nei Jing Su Wen et Ling Shu.

12

Chapitre 2. Les typologies en médecine traditionnelle chinoise

FEU

BOIS

FEU

TERRE

EAU

BOIS

MÉTAL

TERRE

EAU

Fig. 2.7

MÉTAL

Fig. 2.9

• 3e cycle : cycle d'agression (c'est le cycle Cheng). Il s'agit du même mouvement que le cycle d'inhibition (cycle Ke) mais le mouvement est plus fort, plus violent, plus exagéré (un élément « écrase » l'autre).

• 5e cycle : cycle d'outrage (c'est le cycle Wu). Il s'agit du même mouvement que le cycle Ke mais ce mouvement se fait dans le sens inverse  : « le petit fils se retourne contre la grand-mère ».

FEU

BOIS

TERRE

FEU

BOIS EAU

TERRE

MÉTAL

Fig. 2.8

EAU

• 4e cycle : cycle de révolte (c'est le cycle Ni). C'est quand « l'élément fils » se retourne contre sa « mère ». C'est l'inverse du cycle d'engendrement.

Fig. 2.10

13

MÉTAL

Homéopathie et médecine chinoise

Typologies selon le Yin et le Yang Yang, généralement représentée en blanc. Même lorsque le Yang atteint son apogée, il conserve en lui un minimum de Yin. Ensuite, l'évolution se fait vers une croissance du Yin (représentée en noir) tout en conservant, même à son maximum, un minimum de Yang en son sein. Les parties latérales du cercle correspondent à des moments d'équilibre entre le Yin et le Yang, des moments de rupture ­au-delà desquels l'un des deux éléments va prédominer sur l'autre. Mais le Yin ou le Yang purs n'existent pas.

Définition du Yin et du Yang Le concept du Yin et du Yang est un des fondements les plus importants de la médecine chinoise, si ce n'est le plus important. En extrapolant un peu, on pourrait presque tout ramener au principe du Yin et du Yang. Le Yin et le Yang sont des principes opposés, antithétiques (chaud/ froid, obscurité/luminosité, soleil/lune, pair/ impair, haut/bas, etc.) mais complémentaires, indissociables (pour qu'il y ait vie) et relatifs. Ils ne peuvent aller l'un sans l'autre et se transforment l'un en l'autre. Le Yin porte en lui le germe du Yang et vice versa. Selon la théorie du Yin et du Yang, on estime que le monde est un tout qui est le résultat de l'unité contradictoire de ces deux principes. Le Qi (énergie) comporte lui-même une partie Yin et Yang selon son état. L'idéogramme du Qi de la médecine chinoise symbolise un grain de riz surmonté par de la vapeur ou de la brume qui s'élève de la terre. La vapeur symbolise une énergie très subtile, c'est-à-dire très peu dense (Yang). Le grain de riz symbolise l'énergie la plus dense possible proche de l'état matériel (Yin).

Fig. 2.12

Sur ce cycle, on peut placer les 5 polarités qui viennent d'être évoquées plus haut et qui correspondent aux 5 Éléments :

FEU Sud

BOIS Est

Fig. 2.11 Idéogramme du Qi

Les 5 Éléments et le mouvement

TERRE Centre

EAU Nord

du Yin et du Yang

Le cercle, le Tai Ji, représente les rapports du Yin et du Yang. Il symbolise une montée du

Fig. 2.13

14

MÉTAL Ouest

Chapitre 2. Les typologies en médecine traditionnelle chinoise

Typologies selon le Yin et le Yang

• L'élément Bois est rattaché au printemps et correspond à un mouvement de montée, d'élévation et de dynamisation. C'est un mouvement allant du Yin vers le Yang, donc un mouvement Yang. • L'élément Feu est rattaché à l'été et correspond à un mouvement de rayonnement et de diffusion. C'est un mouvement pleinement Yang. • L'élément Métal est rattaché à l'automne : c'est la rentrée de l'énergie du Yang vers le Yin, donc un mouvement Yin. • L'élément Eau correspond à l'hiver. C'est un mouvement d'intériorisation le plus complet, pleinement Yin. • L'élément Terre représente une dynamique à la fois Yin et Yang et correspond à un mouvement de brassage et d'harmonisation. Dans le cycle des saisons, il est placé au milieu du cercle et son intervention se manifeste aux périodes d'intersaison pour harmoniser le passage d'une saison à l'autre (périodes de 18 jours à la fin de chaque saison).

• Sujet yang : mobile, actif, tourné vers l'extérieur, parlant beaucoup et avec une gestuelle développée. Il se met en avant, commande facilement. Personne ouverte et très avenante. • Sujet Yin : réservé, parlant peu, replié, fermé et peu avenant. • Les rêves selon le Yin et le Yang7 : – En cas de plénitude de Yin, le sujet rêve de grandes étendues d'eau, de froid et d'avoir peur. – En cas de plénitude de Yang, le sujet rêve de grands incendies ou d'être brûlé. – En cas de plénitude de Yin et de Yang, le sujet rêve de s'entretuer avec quelqu'un d'autre, de participer à une lutte meurtrière. – En cas de plénitude vers le haut, le sujet rêve de s'envoler ou de flotter. – En cas de plénitude vers le bas, on rêve de tomber.

7.

15

D'après le Huang Di Nei Jing Su Wen.

Comparaison entre les diathèses homéopatiques et les 5 Éléments

3

La Luèse et l'Élément Feu

La Sycose et l'Élément Terre

Les inflammations, les ulcérations, les comportements cycliques de l'humeur allant de l'excitation à la dépression et les psychoses évoquent le Feu et l'excès de Chaleur interne. La Luèse débouche souvent sur des problèmes cardiovasculaires. Cela n'est pas étonnant puisque le Cœur est rattaché à l'élément Feu.

Les caractéristiques de la Sycose sont une grande sensibilité à l'humidité, une tendance aux ruminations, à l'anxiété (pour sa famille, pour sa santé, etc.), aux obsessions, à la prise de poids, aux rétentions d'eau, aux écoulements épais, à la transpiration visqueuse, et aux néoformations. Ces signes à la fois physiques et psychiques sont, de toute évidence, à rapprocher de l'Élément Terre, avec une prédisposition au vide de Qi de la Rate. En cas de vide de la Rate, les fonctions de transport et de transformation sont perturbées, d'où l'accumulation d'Humidité interne (rétention d'eau, œdèmes, écoulements épais, transpiration visqueuse) et la prise de poids. Les individus Terre ont tendance aux ruminations anxieuses et aux idées obsédantes.

La Psore et la plénitude

Homéopathie et médecine chinoise © 2017, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés

Chapitre

La Psore se caractérise par l'extériorisation des déséquilibres internes au niveau des émonctoires. Les symptômes sont changeants, alternants, récidivants, s'extériorisant. Si on supprime le symptôme qui est une sorte de soupape, on déplace alors la maladie interne ou on l'aggrave. Cela évoque une maladie de type plénitude interne que l'on peut trouver, par exemple, dans les maladies avec excès de Chaleur interne. Sulfur est un des grands remèdes de la Psore. Comme nous le verrons plus loin, l'analyse de cette souche nous montre des signes de Feu du Foie et du Cœur et de Chaleur du Sang. C'est l'image du magma en fusion qui cherche une porte de sortie à différents endroits de la croûte terrestre.

Le Tuberculinisme et la loge de l'Eau

Enfin, la « petite constitution » d'un tuberculinique, avec sa maigreur, sa fatigabilité, sa frilosité, sa tendance à tomber malade, son acrocyanose, fait penser à la loge de l'Eau avec un vide de Yang des Reins ou de l'Essence des Reins.

17

Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Chapitre

4

Les remèdes « Bois »

Fig. 4.1

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Chamomilla vulgaris

• Principes actifs  : polyphénols (coumarines et flavonoïdes), matières minérales et une huile essentielle de couleur bleu foncé qui dégage une odeur aromatique (couleur due à la matricine). • Propriétés  : action antibactérienne, antifongique, antivirale, anti-inflammatoire, antispasmodique (myorelaxante), antiulcéreuse et sédative. Soulagement des douleurs des règles (d'où son nom Matricaire, qui vient de matrice). • Toxicité : très peu toxique, peu d'effets secondaires décrits chez l'homme. • Partie utilisée : la plante entière fraîche et fleurie.

Matière médicale

Fig. 4.2

Signes psychiques

Souche

Colère violente avec rougeur du visage

• Surnoms : Matricaire ou Camomille allemande. • Famille : Asteraceae. • Habitat : lieux incultes de toute l'Europe. • Description : plante vivace pouvant atteindre 50 cm de hauteur. Tige unique, dressée et très rameuse portant des feuilles divisées en lanières. Inflorescence terminale avec capitule solitaire jaune et fleurs blanches. Akènes jaunâtres en guise de fruit.

Troubles du comportement de l'enfant, irritabilité, colères violentes pour des futilités  : l'enfant devient rouge, se jette par terre, se roule, frappe le sol ou les murs, hurle, invective et agresse l'entourage. Il n'est jamais satisfait : il rejette et brise aussitôt les objets désirés qu'on lui donne. Caractère capricieux, hargneux, intolérant à la ­contradiction (n'aime pas la compagnie, ne supporte pas qu'on

19

Homéopathie et médecine chinoise

s'approche de lui, se met en colère quand on le console, ne veut pas être regardé, ni qu'on lui parle, etc.). Nourrissons et enfants inconsolables. Colères suivies de suffocations, de difficultés respiratoires, d'asthme, de troubles abdominaux ou de convulsions. Insomnie du nourrisson ou du jeune enfant capricieux. Lamentations, cris pendant le sommeil. Amélioration en étant porté ou par le bercement. Adulte querelleur, grossier. Après la colère : phases de diarrhée, de dépression, d'anxiété ou de douleurs abdominales spasmodiques. Pulsions agressives, conduites dangereuses.

Odontalgies Douleurs dentaires de l'adulte aggravées par les liquides chauds, améliorées par les liquides et les applications froids.

Intolérance au vent

Troubles secondaires à la colère ou aux douleurs

Gengivite, haleine nauséabonde Odeur de l'haleine putride, nauséabonde. Gingivite avec douleur brûlante et chaleur des gencives. Présence d'un liseré rouge au collet des gencives. Sécheresse buccale, soif Soif avec sécheresse de la bouche, soif extrême.

Sensible au vent, intolérance au vent.

Agitation, excitation Agitation avec troubles abdominaux. Agitation chez l'enfant améliorée s'il est porté et aggravée la nuit. Angoisse avec besoin inefficace d'aller à la selle. Agitation, excitation suite de colère ou de douleurs nerveuses (sciatique, etc.)

Signes physiques Fièvres avec troubles abdominaux et rougeur d'une seule joue

Fièvre avec chaleur brûlante le matin (de 9 heures à 12 heures). Frissons, fièvre puis transpiration ou fièvre alternant avec frissons. Soif et sécheresse de la langue. Nausées, vomissements bilieux, douleurs à l'estomac et à l'abdomen. Irritabilité. Les douleurs sont insupportables. Une seule joue est rouge et chaude alors que l'autre est pâle (fièvre unilatérale). Sueur et haleine chaudes et putrides. Convulsions. Agitation, excitation nerveuse, délire. Fièvre suite de colère, de poussée dentaire, d'otite moyenne aiguë avec rougeur de l'oreille, de scarlatine, de gastro-entérite, etc.

Céphalées, névralgies faciales Céphalées, congestion après contrariété, colère ou une humiliation. Lourdeur de la tête, du front. Douleurs pressurantes des tempes ou douleurs au vertex avec sensation d'éclatement comme si le vertex était détaché. Névralgies faciales suite de colère. Douleurs pariétales déchirantes, tiraillantes. Sensation d'éclatement, d'écrasement, d'élancement. Aggravation des douleurs en y pensant. Névralgies du trijumeau.

Otite moyenne aiguë, otite externe

Convulsions du nourrisson Convulsion du nourrisson allaité après une colère ou après une punition.

Otites moyennes aiguës ou chroniques, récurrentes, suppurées. Otalgies avec douleurs piquantes, pressurantes, déchirantes, constantes, aggravées par le toucher, l'air froid et le vent. Otite externe avec rougeur, douleur du méat et des lobes, aggravée au toucher. Acouphènes avec sensation d'écoulement comme un jet d'eau.

Asthme, troubles hépatiques et respiratoires Toux, dyspnée, asthme suite de colère, d'émotion ou de contrariété. Dyspnée spasmodique, respiration sifflante. Crises de suffocation. Crises d'asthme soudaines. Bronchite. Ballonnement dans l'hypochondre droit. Douleurs sous-hépatiques avec gêne respiratoire, dyspnée, douleurs précordiales, faux angor, agitation anxieuse. Colique hépatique. Hépatite suite de contrariété.

Troubles de la cavité buccale

Poussée dentaire fébrile avec rougeur d'une seule joue et colère Douleurs de la dentition de l'enfant. Cris, gémissements, soubresauts voire convulsions pendant la dentition. Poussée dentaire fébrile avec colère, rougeur et chaleur d'une seule joue. Chaleur des gencives. Salivation. Rash, toux, coqueluche pendant la dentition.

Troubles abdominaux et gastriques, coliques du nourrisson Nausées, vomissements bilieux, indigestion, dérangement, gastralgies, douleurs abdominales après

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

une colère ou une contrariété. Hépatite suite de contrariété. Douleurs brûlantes, crampoïdes de l'estomac ou de l'abdomen pliant en deux, améliorées par la chaleur locale. Diarrhée verdâtre ou comme des œufs brouillés. Constipation avec exonération incomplète. Colique du nourrisson. Sensation de pression ou de pierre à l'épigastre. Anxiété ressentie à l'estomac. Hoquet. Éructations acides, bilieuses. Ballonnements, flatulences, tympanisme.

Troubles de la lactation, mastite, abcès mammaires

Angoisses après l'allaitement. Augmentation de la sécrétion de lait, écoulement spontané ou au contraire absence de lait après l'accouchement. Tarissement du lait après une colère ou après avoir pris froid. Douleurs des seins crampoïdes pendant les tétées. Mastite avec induration, abcès mammaire. Lait caséeux, avarié, mélangé à du pus, écoulement sanguinolent. Fièvre, douleurs utérines pendant la lactation. Les troubles de la lactation sont aggravés par les émotions et les douleurs mammaires par le contact des vêtements (douleurs contuses).

Douleurs utérines Douleurs utérines crampoïdes ou métrorragies suite de colère ou d'émotions.

Dysménorrhées : irritabilité et douleurs crampoïdes intolérables

Insomnie suite de douleurs ou de colère Insomnie avec endormissement tardif suite de douleurs, d'odontalgie ou après une colère. Angoisse au lit avec agitation  : se retourne sans cesse, sort du lit. Somnolence la journée. Toux la nuit, pendant le sommeil. Impatience dans les jambes.

Irritabilité avant ou pendant les règles. Dysménorrhées intolérables jusqu'à la perte de connaissance : douleurs crampoïdes comme des douleurs d'accouchement. Agitation. Tiraillements des cuisses. Règles abondantes ou métrorragies avec sang foncé et caillots noirs. Suppression des règles suite d'humiliation ou d'émotions. Leucorrhées jaunes.

Intolérance à la douleur qui s'accompagne de colère Violence suite de douleurs. Les douleurs paraissent disproportionnées, intolérables. La douleur le met hors de lui : colère, violences, injures. Douleurs avec rougeur d'une seule joue (l'autre restant blanche) ou d'une seule oreille. Les douleurs peuvent être accompagnées ou suivies de paresthésies ou d'anesthésie.

Chaleur des extrémités, crampes des mollets, bouffées de chaleur

Chaleur brûlante des mains et des pieds la nuit à tel point qu'il est obligé de se découvrir les pieds. Agitation nocturne des pieds. Crampes des mollets et des orteils. Bouffées de chaleur.

Troubles digestifs

Hémorragies

Régurgitations, nausées Régurgitations amères, acides, bilieuses, alimentaires, putrides, rances ou ayant l'odeur d'œuf pourri. Nausées. Vomissements faciles. Éructations.

Épistaxis, expectorations sanglantes de sang foncé avec caillots, rectorragies, etc. Anomalies linguales

Appétit diminué ou faim excessive Perte d'appétit, dégoût pour la nourriture. Au contraire, appétit augmenté, faim pendant la fièvre.

Typiquement, la langue de Chamomilla est rouge et sèche avec, au centre, des fissures (ou des rayures rouges). L'enduit lingual est jaune sale et épais. Pendant la fièvre, l'enduit peut être blanc voire blanc jaunâtre. L'haleine est putride, nauséabonde. On peut observer un tremblement de la langue lorsque le sujet la tire.

Douleurs de l'accouchement intolérables avec colère

Douleurs du travail non tolérées, excessives, trop douloureuses, prolongées, inefficaces  : col rigide, contracté. Irradiation de la douleur vers le haut comme si tout était refoulé vers la poitrine. Arrêt des contractions. Pendant l'accouchement  : agitation, irritabilité, angoisses, méchanceté (colère envers l'entourage, la famille ou le personnel soignant). Douleurs du post-partum crampoïdes, prolongées.

Modalités

Aggravation Pendant les poussées dentaires, le soir, la nuit jusqu'à minuit, par la chaleur, par les courants d'air, le vent et la colère.

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Homéopathie et médecine chinoise

Amélioration Par le mouvement passif (par le bercement, en étant porté, en automobile, etc.).

Sensation de plénitude et de distension des hypochondres et de la poitrine Douleurs des hypochondres accompagnées de troubles respiratoires

Signes étiologiques Suite de contradiction, de réprimande, d'humiliation, de colère, de colère refoulée, de mépris, d'émotions, d'excitation.

Le Feu du Foie engendre le Vent

Colères suivies de convulsions Langue rouge et tremblante Le pouls doit être en corde

Syndromes correspondants

Chaleur/Feu de l'Estomac

Syndromes internes

Régurgitations de mauvaise odeur Éructations Vomissements Nausées Douleurs brûlantes à l'épigastre Gingivite (douleurs et gonflement des gencives), poussées dentaires Soif extrême Sécheresse buccale Goût amer dans la bouche Langue rouge au centre ou langue rouge avec enduit jaune, épais et sec Le pouls doit être glissant et rapide

Feu du Foie

Irritabilité Colères violentes avec rougeur du visage, afflux de sang Goût amer dans la bouche Céphalées suite de colère Douleurs de l'hypochondre droit Hépatite suite de contrariété Inflammation du conduit auditif externe Hémorragies, règles abondantes Constipation Sommeil agité Langue rouge et enduit jaune et sec Le pouls doit être en corde et rapide

Vide de Yin de l'Estomac (Chaleur-vide)

Soif avec sécheresse de la bouche et de la langue Chaleur des extrémités Sensation de pression ou de pierre dans l'estomac Douleurs à l'estomac, sensation de brûlure Nausées Aggravation par la chaleur et amélioration par le froid (liquides froids) Langue rouge avec rayures longitudinales Le pouls doit être fin et rapide

Élévation du Yang du Foie

Lourdeur de la tête Céphalées temporales, douleurs déchirantes, sensation d'éclatement Bouffées de chaleur Acouphènes Impatience des jambes le soir Extrémités chaudes Langue rouge Le pouls doit être en corde, fin et rapide

Syndromes externes

Qi du Foie rebelle envahit la Rate et l'Estomac (dysharmonie Bois/Terre)

Attaque du Vent-Froid Atteinte du niveau Shao Yang

Nausées, vomissements bilieux, indigestion, dérangements, diarrhée, douleurs abdominales, gastralgies suite de colère et de contrariété Ballonnements Hoquet

Pendant la fièvre : Soif Goût amer Nausées, vomissements bilieux Fièvre alternant avec frissons Douleurs à l'estomac et à l'abdomen Sécheresse de la langue Enduit lingual blanc Le pouls doit être en corde et fin

Rétrodomination du Foie sur le Poumon (le Bois insulte le Métal)

Essoufflement Toux, asthme, troubles respiratoires suite de colère

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

En dehors de son action hépatique, Chamomilla trouve un intérêt pour lutter contre l'excès de Feu localisé dans l'Estomac. Il est très connu pour son indication dans les poussées dentaires. Les dents sont sous la dépendance des Reins. Mais des gencives douloureuses et gonflées voire saignantes sont des signes de Chaleur dans l'Estomac (s'il n'y a pas de douleur, il s'agit plutôt d'une chaleur vide mais ce n'est pas le cas de Chamomilla). La Chaleur de l'Estomac est confirmée par la coloration rouge de la langue, l'enduit jaune, épais et sec et l'haleine nauséabonde. La langue peut également être rouge au centre de la langue, c'est-à-dire dans la région correspondant à l'Estomac, confirmant que la Chaleur se localise dans ce viscère. À la longue, la Chaleur plénitude blesse le Yin et entraîne un épuisement des Liquides organiques, de la sécheresse et un vide de Yin de l'Estomac. Cela explique la sécheresse linguale et les fissures centrales. Les abcès mammaires sont, d'ailleurs, la plupart du temps associés à un excès de Chaleur dans l'Estomac et à une stase du Qi du Foie. Il n'est donc pas étonnant de constater que Chamomilla est aussi un remède de mammite et d'abcès mammaires. Concernant les attaques externes, Chamomilla semble présenter un intérêt lorsque le Vent Froid a pénétré jusqu'aux niveaux Shao Yang et Yang Ming. Cela n'est pas étonnant car, comme nous l'avons vu, ce remède a une double polarité à la fois hépatique et gastrique. En effet, le goût amer, les nausées, les vomissements, l'alternance de fièvre et de frissons, l'enduit lingual blanc nous indiquent que c'est bien le niveau Shao Yang qui est atteint. À ce stade, l'énergie droite peut encore venir à bout de la maladie. Il s'agit du dernier stade avant d'atteindre d'autres couches énergétiques plus profondes dans l'organisme : le facteur pathogène oscille entre le niveau Tai Yang et Yang Ming (tableau « mi-interne mi-externe »). L'enduit lingual peut également être blanc jaunâtre, ce qui vient confirmer que le Froid externe se transforme progressivement en Chaleur dans les couches énergétiques plus profondes. En effet, la soif, la transpiration, la rougeur et la chaleur du visage (le plus souvent unilatérales chez Chamomilla), l'irritabilité voire le délire, la langue rouge et l'enduit lingual jaune sont des signes qui indiquent une atteinte du niveau Yang Ming (l'atteinte du niveau Yang Ming peut dériver à la fois du niveau Tai Yang et du niveau Shao Yang).

Atteinte du niveau Yang Ming

Forte fièvre avec : Transpirations profuses Soif Rougeur de la face Irritabilité Délire Langue rouge et enduit jaune Le pouls doit être vaste et rapide

Commentaires L'analyse des signes psychiques nous montre que l'émotion dominante de Chamomilla est la colère. La colère, qui est l'émotion du Bois, peut être à l'origine d'un blocage du Qi du Foie. Ce dernier peut produire, à la longue, du Feu. Le  Foie est le « Chef des armées » ; c'est lui qui assure la libre circulation des énergies. Si le Qi du Foie se bloque, on observe alors une répercussion sur les autres organes ou sur les entrailles. Selon la loi des 5  Mouvements, lorsqu'un élément est en plénitude, il peut écraser l'élément qu'il domine. C'est ce qui se passe chez Chamomilla. Les troubles digestifs associés à la colère montrent que le dysfonctionnement du Bois engendre une perturbation de la Terre (Rate et Estomac), l'élément Bois ayant naturellement tendance à dominer la Terre. Quand la plénitude atteint son paroxysme, un élément peut se retourner contre son élément dominant (cycle d'insulte). Normalement, le Bois (Foie) est dominé par le Métal (Poumon). La stase du Qi du Foie, le Feu ou le Yang du Foie peuvent attaquer le Poumon et obstruer la poitrine en empêchant le Qi de descendre (parmi les théories modernes de la MTC, l'élévation du Yang du Foie fait partie des causes d'asthme). Cela explique la coexistence des signes psychiques (colère) et pulmonaires  : toux, asthme, oppression thoracique et troubles des hypochondres suite à une colère. La gêne respiratoire s'accompagne de douleurs hépatiques, ce qui confirme l'origine hépatique de ce déséquilibre. Le facteur climatique lié au Bois est le Vent. Il n'est donc pas étonnant de constater que Chamomilla ne supporte pas le Vent externe. Le Feu ou le Yang du Foie peuvent générer du Vent interne qui peut se traduire par des convulsions. Le Feu du Foie et de l'Estomac fait partie des causes, en MTC, des névralgies faciales et du trijumeau.

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Homéopathie et médecine chinoise

Colocynthis

Amertume. Manque de sens moral. Insomnie suite de colère, de contrariété ou d'indignation. Colère avec hallucinations à la ménopause. Colère lors des épisodes douloureux Colères, gémissements, cris, anxiété, agitation lors des épisodes douloureux. Cris pendant les règles. Anxiété, angoisses, agitation pendant les troubles abdominaux douloureux. Aversion pour l'injustice (s'indigne facilement)

Supporte difficilement l'injustice. S'indigne facilement. Chagrin silencieux avec indignation. Délire alternant avec état stuporeux

Phases délirantes alternant avec sommeil profond. Désir de fuir alternant avec un état stuporeux voire inconscient.

Fig. 4.3

Souche

Signes physiques

• Nom commun : Citrullus colocynthis. • Surnom : Coloquinte. • Famille : Cucurbitacées. • Habitat : bassin méditerranéen. • Description : plante rampante avec des feuilles éloignées, profondément découpées et attachées par de longues queues à la tige centrale. Vrilles  qui naissent aux aisselles des feuilles. Fleurs jaunes donnant naissance à des baies de la taille d'une petite orange, recouvertes d'une écorce tenace de couleur vert jaune. Pulpe des baies de couleur blanchâtre. Graines en forme de petites amandes blanches. • Principes actifs : cucurbitacines et alcaloïdes. • Propriétés  : action purgative et antispasmodique. • Toxicité : effet abortif. • Particularité  : pulpe du fruit très amère, d'odeur désagréable, non comestible. • Partie utilisée : la pulpe du fruit séchée sans les graines.

Prurit du conduit auditif externe, otalgies

Prurit du méat ou douleurs de l'oreille piquantes, coupantes, améliorées en se curant l'oreille avec le doigt. Douleurs derrière les oreilles. Troubles physiques suite de colère, d'excitation ou de contrariété

Névralgies faciales Douleurs névralgiques suite de colère ou de contrariété. Névralgies faciales ou névralgies du trijumeau. Douleurs déchirantes, coupantes, tiraillantes, périodiques et paroxystiques avec secousses et distorsion du visage, aggravées couché, par la pression et améliorées par la chaleur. Latéralité gauche. Extension de la douleur à l'oreille gauche ou vers la tête. Douleurs oculaires périodiques, déchirantes, térébrantes, brûlantes améliorées en marchant dans une pièce chaude et aggravées en se courbant. Douleurs piquantes allant de l'extérieur vers l'intérieur. Rougeur du visage.

Matière médicale

Céphalées périodiques Céphalées névralgiques, paroxystiques, périodiques, suite de colère aggravées à 16  heures et améliorées par la pression. Douleurs forantes, térébrantes, déchirantes. Alternance de céphalées et de troubles respiratoires. Céphalées accompagnées de nausées. Lourdeur frontale.

Signes psychiques Tempérament coléreux

Taciturne, morose, mécontent de tout  : plaintes continuelles jour et nuit. Irritable, facilement offensé ou en colère. Lors des épisodes de colère : s'agite, jette les objets dans tous les sens.

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Troubles digestifs Vomissements, douleurs gastriques crampoïdes Vomissements bilieux, amers ou douleurs gastriques suite de colère  : douleurs névralgiques, paroxystiques contuses, coupantes, crampoïdes aggravées par le contact des vêtements, les repas, les boissons et améliorées plié en deux, penché en avant et par la pression. Gastralgies crampoïdes avant les selles. Sensation de plénitude gastrique ou de constriction. Soif intense, violente, extrême. Goût amer (tous les aliments ont un goût amer).

hanche à l'autre. Métrite suite d'indignation. Douleurs des ovaires forantes, coupantes, crampoïdes aggravées par les règles et améliorées plié en deux et par la flexion des cuisses. La douleur passe d'un ovaire à l'autre. Désir sexuel violent. Sciatalgies avec douleurs crampoïdes, crampes musculaires

Sciatiques avec douleurs paroxystiques, déchirantes, crampoïdes et engourdissements. Élancements soudains s'étendant vers le bas. Aggravation des sciatalgies par la pression, le mouvement. Amélioration par la flexion de la jambe sur l'abdomen et les applications chaudes. Douleurs à devenir fou. Sensation de serrement. Crampes des mains ou des mollets suite d'indignation. Contraction des muscles et des tendons.

Douleurs abdominales crampoïdes, douleurs hépatiques Douleurs abdominales atroces, périodiques, paroxystiques, névralgiques, crampoïdes, déchirantes suite de colère ou de contrariétés, aggravées par les repas, les boissons et améliorées par la pression, couché sur l'abdomen, plié en deux, penché en avant et par les applications chaudes. Douleurs gastriques coupantes comme si l'estomac était rempli de pierres coupantes. Douleurs dans la région du foie. Colique hépatique. Douleurs crampoïdes péri-ombilicales améliorées penché en avant. Début des douleurs entre 16 heures et 21 heures. Saturnisme avec douleurs abdominales coupantes (« colique de plomb »). Coliques du nourrisson. Douleurs coupantes avec sensation de choc électrique traversant l'anus. Distension, ballonnements avec tympanisme suite d'humiliation. Gêne respiratoire suite à des douleurs pinçantes ou crampoïdes dans la partie inférieure de l'abdomen.

Anomalies linguales La langue est rouge et présente un enduit jaune.

Modalités

Aggravation Par les repas, les fruits, redressé et à 16 heures. Amélioration Penché en avant, couché sur le côté douloureux, par la pression. Signes étiologiques Troubles suite de colère refoulée ou de colère avec indignation, d'amertume. Troubles suite d'offenses, de mépris, de rage, de fureur, d'humiliation avec colère.

Diarrhées, dysenterie Diarrhées suite de colère, d'indignation ou d'excitation. Dysenterie avec ténesme rectal et douleurs anales brûlantes aggravées par les selles. Diarrhées des nourrissons. Constipation avec grands efforts inefficaces. Hémorroïdes.

Syndromes correspondants Feu du Foie Irritabilité Colères violentes Goût amer dans la bouche Névralgies, céphalées suite de colère Douleurs de l'hypochondre droit Inflammation du conduit auditif externe Constipation Insomnie suite de colère Langue rouge et enduit jaune et sec Le pouls doit être en corde et rapide

Dysménorrhées crampoïdes, ovaralgies, aménorrhée après colère

Aménorrhée suite de frayeur, d'humiliation ou de colère. Dysménorrhées avec douleurs coupantes, crampoïdes, comme des douleurs d'accouchement, arrachant des cris et améliorées par la chaleur. Douleurs utérines névralgiques allant d'une

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Homéopathie et médecine chinoise

Ignatia amara

Qi du Foie rebelle envahit la Rate et l'Estomac (dysharmonie Bois/Terre) Irritabilité, colère Troubles digestifs suite de colère Nausées Vomissements bilieux Diarrhées Douleurs gastriques et abdominales crampoïdes Douleurs des hypochondres Ballonnements La langue doit avoir un aspect normal ou plus rouge sur les bords Pouls en corde d'un côté et faible de l'autre

Fig. 4.4

Commentaires

Souche

L'émotion dominante de ce fruit très amer est la colère. Colocynthis est donc à rattacher de toute évidence au Foie et à l'élément Bois. Le refoulement émotionnel, la colère non exprimée, l'humiliation, l'indignation induisent un blocage du Qi du Foie. La stagnation du Qi du Foie peut à la longue générer un excès de Feu au niveau du Foie qui va monter et provoquer des colères violentes. En cas de Feu du Foie, la langue est rouge et l'enduit lingual jaune. C'est à la Vésicule biliaire, couplée au Foie, qu'est rattachée la notion de justice. Il n'est donc pas étonnant de constater que Colocynthis ne supporte pas l'injustice. Le Feu du Foie a tendance naturellement à monter et peut être à l'origine de douleurs dans la partie supérieure du corps  : céphalées, névralgies faciales et trigéminées. Le Foie est le « Chef des armées » ; c'est lui qui assure la libre circulation du Qi. Lorsque le Qi du Foie stagne, il perturbe les fonctions de transformation et de transport de la Rate et de descente de l'Estomac (dysharmonie Bois/Terre ou agression de la Terre par le Bois). La Rate ne pouvant plus fonctionner normalement, il s'ensuit des diarrhées et des ballonnements abdominaux. Le Qi de l'Estomac étant bloqué, apparaissent des nausées ou des vomissements (Ni de l'Estomac). Le Foie gère également la fonction musculaire. Il n'est donc pas étonnant de retrouver dans cette pathogénésie des douleurs intenses crampoïdes car, en cas de plénitude de l'élément Bois, nous observons un hyperfonctionnement de la fonction musculaire avec notamment la survenue de spasmes.

• Nom commun : Strychnos ignatii. • Surnom : Fève de Saint-Ignace. • Famille : Loganiacées. • Habitat : Philippines mais aussi Inde, Sri Lanka et Australie du Nord. • Description : arbuste grimpant avec feuilles larges et ovales. Fleurs blanchâtres. Fruits ressemblant à des baies cortiquées pouvant mesurer 13  cm de diamètre et qui contiennent de nombreuses graines toxiques au milieu d'une pulpe jaunâtre. • Principe actif : un alcaloïde, la strychnine, qui fait toute la toxicité d'Ignatia (présente aussi chez Nux vomica). • Toxicité de la strychnine : antagoniste compétitif de la glycine au niveau des neurones inhibiteurs post-synaptiques de la moelle épinière qui provoque : – une abolition de l'action inhibitrice de la glycine à l'origine d'une décharge incessante des motoneurones (à faibles doses la strychnine provoque des convulsions et à fortes doses des contractures tétaniformes qui entraînent la mort par contracture permanente du diaphragme et asphyxie) ; – une exacerbation du goût, de l'odorat, de l'ouïe, du tact, de l'olfaction (hypersensibilité aux stimuli extérieurs) et de la sensation douloureuse lors des spasmes musculaires ; – un effet inotrope et chronotrope positifs ainsi qu'un effet hypertenseur. • Partie utilisée : la graine séchée (fève) qui est plus concentrée en strychnine que le reste de la plante.

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Matière médicale

Aversion pour l'injustice, indignation

Ne peut supporter l'injustice. Troubles suite d'indignation.

Signes psychiques Dépression silencieuse, humeur changeante, hystérie

Réactions contradictoires ou paradoxales

Réactions intenses pour une cause insignifiante et faible réaction pour une cause importante.

Dépression mentale après contrariétés, surmenage nerveux, situations éprouvantes ou deuil. Mélancolie, tristesse, chagrin silencieux. Asthénie intense après une émotion. Anxiété avec inhibition, silence, mélancolie. Pleure pour un rien. L'humeur est changeante  : l'humeur passe de la grande tristesse à la joie la plus exubérante : « passe du rire aux larmes ». Opinions changeantes. Hystérie suite de chagrin avec troubles respiratoires, soupirs, bâillements, toux, troubles gastriques, crampes, paralysie voire convulsions. Malaise hystérique  : perte de connaissance soudaine, passagère, après une émotion ou pendant les règles. Hystérie avec hypochondrie. Pathomimie  : syndromes douloureux ou fonctionnels copiés inconsciemment sur l'entourage.

Insomnie suite d'émotion ou de tristesse

Insomnie d'endormissement suite de tristesse, de chagrin, de peur, d'humiliation ou de frayeur. Insomnie avec écoulement de salive. Sommeil léger avec réveil au moindre bruit. Bâillements le matin en se levant. Pleurniche ou sursaute fréquemment pendant le sommeil. Rêves de travail intellectuel

Rêves de réflexions, d'effort mental, d'exceller dans le travail intellectuel, rêves scientifiques. Idées fixes, persistantes pendant les rêves. Rêves d'humiliation, de contrariétés, de déceptions. Rêves de cruauté, de meurtre et d'assassinat.

Signes physiques

Soupirs, bâillements, syndrome du « noyau de prune »

Douleurs en point, erratiques, paradoxales, fugaces

Dysphrénie  : inspirations profondes, soupirs avec bâillements spasmodiques, fréquents, constants, violents. Soupirs après avoir longtemps pleuré. Sensation de manquer d'air, de ne pas pouvoir respirer. Angoisses qui empêchent le sujet de parler, de s'exprimer clairement. Bâillements accompagnant les autres troubles. Sensation de constriction pharyngée comme si un corps étranger, une « boule », montait de l'estomac et l'étranglait  : aggravation par la moindre émotion ou contrariété et s'atténue si le sujet avale.

Douleurs vives chroniques se produisant dans des endroits petits, circonscrits revenant à la même heure (points douloureux). Les douleurs sont erratiques, paradoxales, contradictoires et fugaces. Aggravation par le vent froid, le tabac, l'alcool, le café, le bruit et la lumière. Amélioration par la pression, en étant couché sur le côté douloureux, par la chaleur. Les douleurs se terminent souvent par une émission d'urine. Céphalées en clou ou céphalées erratiques et changeantes

Sensation d'un clou enfoncé dans un côté de la tête, la pointe vers l'extérieur (céphalées pariétales en clou aggravées par tous les stimuli sensoriels et terminées par une miction aqueuse). Céphalées congestives, pressurantes, erratiques, changeantes, périodiques. Céphalées synchrones avec le pouls. Aggravation par les odeurs fortes, les aliments indigestes, la fumée de tabac, la moindre contrariété et le vent froid. Céphalées suite de refoulement émotionnel.

Hypersensibilité

Sensible aux réprimandes, aux bruits, aux conversations, à la musique. Irritabilité, colère suite de contradiction

Irritabilité, colère à la moindre contradiction avec difficultés respiratoires. Colère en entendant des reproches faits aux autres. Colère après la suppression d'une hémorragie. Troubles suite de colère refoulée ou de colère avec chagrin silencieux. Folie suite de colère. Rage conduisant à des actes de violence.

Alopécie suite de chagrin

Chute des cheveux en « clairière » suite de chagrin. Alopécie.

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Homéopathie et médecine chinoise

Spasmes du rectum, constipation Ténesme rectal, spasmes du rectum, constrictions anales douloureuses aggravées par les selles, le soir, en marchant et en position debout (amélioration en position assise). Douleurs rectales contuses, pressurantes ou comme si une écharde était enfoncée vers le haut. Constipation avec besoins impérieux ressentis dans la partie supérieure de l'abdomen et grands efforts de défécation. Constipation en allant en voiture, en voyage.

Soubresauts des paupières, vision faible, obscurcie

Myodesopsies. Soubresauts des paupières. Vue faible, obscurcie. Clignotements. Photophobie sans inflammation à la lumière du jour. Larmoiement. Douleurs oculaires brûlantes. Sensation de sable ou de corps étranger dans l'œil. Rougeur oculaire. Trouble des commissures externes. Spasmes, tremblements, soubresauts, hyperesthésies

Hémorroïdes internes saignantes Hémorroïdes internes avec douleurs brûlantes, améliorées par la marche. Rectorragies après la selle. Douleurs hémorroïdaires piquantes pendant la toux. Hémorroïdes ulcérées, étranglées. Amélioration de la douleur par la chaleur.

Spasmes, dyskinésies, crampes et myoclonies. Tremblements en écrivant en présence de quelqu'un. Tremblement péribuccal. Sensation qu'une souris monte sur le membre supérieur. Soubresauts musculaires après une contrariété. Secousses musculotendineuses notamment des avant-bras le soir ou à l'endormissement. Paralysie suite d'émotion. Chorée suite de chagrin. Crampes des mollets, des orteils ou des régions périarticulaires. Paralysie, contraction musculotendineuse pendant l'hystérie. Trismus aggravé en bâillant, spasmes du visage en parlant. Tremblements, soubresauts des mâchoires inférieures. Spasmes des lèvres. Dislocation de la mâchoire à répétition. Hyperacousie aux bruits, aux voix et aux conversations. Au contraire, hypoacousie nerveuse, suite d'humiliation. Hypersensibilité aux odeurs. Sensibilité de la peau au courant d'air.

Prurit anal Démangeaisons, prurit autour de l'anus, le soir, la nuit, à la chaleur du lit. Excoriations ou fissures du rectum. Sensation de fourmillements dans la région anorectale. Prolapsus le soir. Prurit cutané changeant

Prurit cutané le soir au coucher ou pendant un échauffement et changeant de place après le grattage. Règles irrégulières de sang noir, aménorrhée suite de chagrin

Troubles digestifs spasmodiques et paradoxaux

Règles en avance et abondantes de sang noir avec caillots et mauvaise odeur. Règles irrégulières. Migraines avant les règles et sensation de vide au creux de l'estomac. Alternance de pleurs, de rires et d'excitation pendant les règles. Dysménorrhées spasmodiques. Aménorrhée due au chagrin.

Signes digestifs paradoxaux, colopathie fonctionnelle Sensation de faim avec défaillance au creux de l'estomac avec tendance à soupirer et à faire de grandes inspirations aggravées avant le repas ou à 11 heures. Nausées en mangeant. Dyspepsie paradoxale : il est malade avec un repas de régime et digère bien un dîner copieux. Intolérance au vin, aux alcools. Nausées améliorées en mangeant. Colopathie fonctionnelle : spasmes, douleurs, borborygmes, point douloureux, gaz inclus, ballonnements abdominaux, diarrhée suite de chagrin, alternance diarrhée-constipation. Diarrhée émotive, suite de chagrin, de frayeur ou de contrariété.

Tachycardie émotive, névralgies intercostales

Tachycardie émotive, suite d'amour déçu. Variations de la tension artérielle. « Points au cœur » spasmodiques améliorés par la pression forte et l'inspiration. Toux spasmodique, douleurs thoraciques en point

Toux sèche, brève, spasmodique, caverneuse surtout le soir au lit ou le matin au réveil. Chatouillements dans les voies aériennes supérieures. Plus il tousse, plus il a envie de tousser. Toux auto-entretenue ou sine materia. Toux nerveuse, hystérique, suite de contrariété.

Crampes gastriques, spasmes œsophagiens Crampes gastriques (la sensation de crampe remonte jusqu'à la gorge). Spasmes œsophagiens améliorés par les aliments durs, secs et volumineux. Dyskinésie biliaire.

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Colopathie fonctionnelle avec spasmes et ballonnements Alternance diarrhée/constipation Douleurs erratiques Dysménorrhées spasmodiques Alternance de pleurs et de rires pendant les règles Règles irrégulières Règles abondantes avec présence de sang noir et de caillots (stase du Sang du Foie) La langue a une coloration normale sans enduit Le pouls doit être tendu en corde

Convulsions suite de reproches ou de réprimande

Convulsions épileptiques débutant au visage après frayeur, contrariété, reproches, correction, punition ou réprimande (avec pâleur de la face, contracture des pouces). Les convulsions se terminent souvent par un profond soupir et un sommeil profond. Convulsions puerpérales, hystériques. Aggravation par les règles. Aura avec sensation qu'une souris monte sur le bras. Convulsions des nourrissons après une colère ou pendant la poussée dentaire. Alternance de convulsions et d'autres troubles.

Vent interne Convulsions suite de colère ou de contrariété Tremblements, spasmes du visage Symptômes changeants Accès de colère La langue doit être rouge et le pouls en corde

Modalités

Aggravation Par le chagrin et les émotions, le froid, le contact, les odeurs violentes, le tabac, le café et l'alcool, la consolation.

Vide de Sang du Foie

Amélioration Par la chaleur, en se promenant, en avalant, par une pression forte et par la distraction.

Spasmes, crampes, myoclonies, paresthésies, dyskinésies Insomnie Myodesopsies Vue faible Aménorrhée Chute des cheveux La langue doit être terne ou pâle et terne Le pouls doit être rugueux ou fin

Signes étiologiques Suite de chagrin, de contrariété, de deuil, de surmenage, de colère refoulée et intériorisée avec chagrin silencieux, d'amour déçu, de déception, de conflits, d'émotions, d'excitation émotionnelle, d'indignation, de domination, de honte, d'humiliation, de reproches, de perte d'argent et de position sociale.

Commentaires La strychnine issue des graines de l'Ignatia, arbuste des Philippines, est un alcaloïde qui a une action toxique puissante sur le système neuromusculaire. Les muscles et les tendons sont des tissus qui, selon la MTC, sont sous le contrôle du Foie. Ignatia a donc un lien privilégié avec le Foie et l'élément Bois. Le syndrome qui se dégage de façon prépondérante dans la matière médicale d'Ignatia est la stase du Qi du Foie. La stagnation du Qi du Foie est l'un des tableaux pathologiques les plus fréquemment rencontrés. Ce syndrome se caractérise par un blocage de la circulation de l'énergie. Le Foie, en tant que « Maître des armées », a pour fonction de s'occuper de la libre circulation de l'énergie, du Sang et des Liquides organiques dans le corps. Dans le syndrome de stagnation du Qi du Foie, la fonction de drainage et de dispersion du Foie est altérée. L'origine de

Anomalies linguales La langue ne présente pas d'enduit particulier. La langue tremble lorsque le sujet la tire (signe de premier degré)

Syndromes correspondants Stagnation du Qi et du Sang du Foie Dépression, mélancolie, tristesse Humeur changeante avec passage du « rire aux larmes » Soupirs et bâillements intenses Besoin d'inspirer profondément Sensation de boule coincée dans la gorge (« noyau de prune »)

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Homéopathie et médecine chinoise

ce blocage est presque toujours émotionnelle. On retrouve des émotions comme l'indignation, l'humiliation, la colère refoulée, les sentiments non exprimés. Cela fait partie des signes étiologiques d'Ignatia qui a tendance à ne pas exprimer ses souffrances (dépression silencieuse). Comme tous les individus Bois, on observe une propension à la colère. Mais cette colère est fluctuante car nous nous trouvons dans un tableau de stase de Qi (colère soudaine chez Ignatia alternant avec gaieté). Les individus Bois sont très attachés à la notion de justice et s'indignent facilement (la Vésicule biliaire est la « Rectitude du centre »). Il n'est donc pas étonnant de retrouver dans les signes étiologiques les suites d'indignation. À l'étage digestif, le blocage du Qi se manifeste par des signes subjectifs et objectifs de distension abdominale (sensation de ballonnement). Le besoin de soupirer permet de libérer et de faire circuler le Qi bloqué au niveau de la poitrine. La stagnation du Qi du Foie entrave le « va-et-vient » de l'Âme Éthérée, d'où le sentiment de dépression, d'irritabilité, de tristesse et d'humeur changeante. Le méridien du Foie donne une ramification qui traverse la gorge. La stagnation du Qi du Foie dans la gorge donne naissance à cette sensation de boule coincée (que la médecine chinoise décrit comme une sensation de « noyau de prune » coincé dans la gorge). Cette sensation est intermittente et dépend de l'état émotionnel de la personne. Les symptômes sont très changeants chez Ignatia. Le patient peut exprimer à la fois des symptômes physiques et psychiques et du jour au lendemain aucun symptôme. Cette fluctuation est caractéristique de la stagnation du Qi du Foie et du Vent interne. La stagnation du Qi du Foie peut avoir des répercussions sur la circulation du Sang au niveau des méridiens extraordinaires (Ren Mai et Chong Mai). Cela explique les douleurs des règles de type spasmodique et la présence de caillots noirs. En MTC, les douleurs localisées qui sont améliorées par la pression associée au massage sont des douleurs de type stagnation. Presque aucun symptôme lingual n'a été décrit pour Ignatia. C'est concordant puisque la langue a un aspect normal en cas de stase du Qi du Foie. Ce blocage de l'énergie du Foie a deux principales origines  : les émotions et une insuffisance de Sang qui ne peut plus nourrir le Foie (un vide de Sang du Foie entraîne une stase du Qi du Foie). Il est intéressant de noter que la pathogénésie d'Ignatia possède des signes de vide de

Sang du Foie : spasmes, dyskinésies, crampes, myoclonies, insomnie, myodesopsies, aménorrhée, etc. Les causes émotionnelles comme la tristesse (qui est le grand signe étiologique d'Ignatia) peuvent avoir pour conséquence une diminution du Qi et donc entraîner un vide de Sang. Le syndrome de la stagnation du Qi du Foie est le point de départ d'autres syndromes comme la montée du Feu du Foie et l'élévation du Yang du Foie. Le point 3 F (appelé Grand Carrefour) correspond bien à la pathogénésie d'Ignatia. En effet, ce point a pour fonction de faire circuler l'énergie du méridien du Foie, d'harmoniser le Sang voire de nourrir le Sang et d'éliminer les spasmes, les trémulations qui sont des manifestations du Vent (interne ou externe). La sensation de boule hystérique peut avoir son équivalence dans le point 23 VC qui est considéré comme le « Nœud du Shao Yin » (il fait partie des trois nœuds en MTC avec 12 VC qui est le nœud de l'estomac et 18 VC qui est le nœud de la poitrine). Le point 40 E peut également avoir un intérêt (stagnation du Qi et accumulation de Mucosités). Comme nous l'avons vu, pour un individu Bois, le travail est au centre des préoccupations (Ignatia est un travailleur). Il n'est pas étonnant de constater qu'Ignatia rêve d'exceller dans le travail intellectuel. Et quand la Vésicule biliaire fait défaut, il est dit, en MTC, qu'on rêve de meurtre. C'est ce que fait Ignatia…

Lycopodium clavatum

Fig. 4.5

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Souche

Irritabilité et colères violentes

• Surnoms : Pied de loup, Mousse terrestre. • Famille : Lycopodiacées. • Habitat  : rarement retrouvée en France mais fréquente en Europe centrale (plante de montagne mais aussi de basse altitude). • Description  : plante rhizomateuse, sans fleur, avec tige rampante portant des ramifications dressées, couvertes de petites feuilles imbriquées et linéaires, se terminant par un épi terminal sporangifère jaunâtre en forme de massue (structure fertile qui contient des spores disséminées par le vent). • Composition : traces d'alcaloïdes, hydrates de carbone semblables à la cellulose, 40 à 50 % de matière grasse, de l'acide dihydrocaféique et des minéraux. • Partie utilisée : les spores séchées. • Particularités : – Lycopodium aime les sols humides mais sans excès d'humidité (sols bien drainés) ; – ses spores sont hydrofuges et leur poudre forme une huile essentielle extrêmement inflammable ; – ce tout petit arbre a de « grandes origines » car il descend des Lycopodes géants (comme Archaeopteris) qui furent les premiers arbres modernes et novateurs qui dominèrent les forêts au temps du Dévonien par leur taille, leur résistance, leur longévité et leurs systèmes évolutifs novateurs. Lycopodium a régressé au cours de son évolution car il est devenu un tout petit végétal : il ne mesure plus aujourd'hui que 10 à 20 cm de hauteur avec des tiges rampantes atteignant au maximum 1 mètre de longueur. Ne pouvant plus s'étendre verticalement pour prendre de la hauteur, il rampe pour se développer comme il peut sur le plan horizontal.

Irritabilité, colère le matin en se réveillant, le soir, suite de contradictions ou pour des contrariétés passées (colère en pensant à des gens absents qui l'ont offensé). Perte de contrôle  : colère violente, injures et propos violents sous l'emprise de la colère, méchanceté. Désir de compagnie avec laquelle il est désagréable. Ne supporte pas ses enfants. Troubles suite de colère refoulée.

Matière médicale

Troubles de l'apprentissage, faiblesse de mémoire

Intelligence et rationalité mais faibles capacités physiques

Personne très intelligente avec grand désir d'apprendre. Très rationnel : l'intellect prédomine sur les émotions et les affects. Sujet très consciencieux et efficace mais trahi par ses forces physiques. Il devient progressivement incapable pour ses affaires : il perd le goût du travail et de l'action. Peur de l'échec dans le travail, manque de confiance en soi

Faiblesse de caractère. Irrésolution pour des futilités. Scrupules exagérés  : obligations, horaires, travail, etc. Manque de confiance en soi dans son travail ou ses projets, autodépréciation. Change facilement d'opinion. Nombreuses peurs (peur d'entreprendre quelque chose, de l'échec, d'apparaître en public, de la responsabilité, des bruits, des gens, de l'obscurité, etc.). Introspection, timidité. Anxiété l'après-midi à partir de 16  heures, la nuit avant minuit accompagnée de palpitations cardiaques. Anxiété d'anticipation. Sursaute pour des futilités, comme après une frayeur. Effrayé pour des futilités, la nuit. Très émotif pour un rien, pour une attention amicale, une bonne nouvelle. Dépression. Tendance à se ronger les ongles.

Signes psychiques

Troubles de l'apprentissage avec dyslexie, dysorthographie, dyscalculie. Emploi un mot à la place d'un autre. Inaptitude pour les mathématiques. Retard mental, autisme. Perte de mémoire, confusion d'esprit. Difficultés de concentration. Effort intellectuel difficile. Faiblesse de mémoire pour les mots, les noms propres, pour l'orthographe. Aggravation après un effort mental.

Ambitions augmentées, compétitivité, amour du pouvoir

Planificateur, calculateur, avare, exigeant pour lui-même et autrui. Ambition augmentée  : désir d'argent, compétitivité, avidité. Il est prêt à tous les moyens pour réussir. Hautain, autoritaire, il parle sur un ton de commandement.

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Homéopathie et médecine chinoise

Croûtes de lait. Teigne. Eczéma du cuir chevelu, de la région occipitale. Prurit du cuir chevelu, aggravé par le grattage, après un échauffement, à la chaleur du lit.

Humeur changeante, agitation

Humeur changeante, cyclothymie, notamment chez les enfants. Anxiété nocturne, irritabilité le matin au lever

Otite externe, éruption rétro-auriculaire

Hyperidéation le soir et la nuit, endormissement tardif. Rumine la nuit sur des événements désagréables du passé. Transpiration nocturne. Sursauts faciles, sursauts la nuit pendant le sommeil ou à l'endormissement. Agitation la nuit avec anxiété (se retourne sans cesse la nuit, sort du lit pour marcher au grand air). Réveils nocturnes vers 4 ou 5  heures du matin avec palpitations. Irritabilité ou morosité, surtout le matin au réveil.

Eczéma du pavillon et du conduit auditif externe, otite externe. Éruptions prurigineuses avec gonflement brillant de la région rétro-auriculaire  : éruptions humides, fissures, crevasses, eczéma, etc. Sensation de pulsation le soir ou le matin devant les oreilles. Otalgie droite piquante, déchirante, sourde s'étendant à l'oreille gauche. Aggravation au vent et aux courants d'air.

Rêves de mort, de meurtre ou de travail

Cheveux cassants, chute des cheveux par poignée. Calvitie en plaque. Alopécie dans la région temporale ou le vertex. Alopécie à la ménopause, suite de chagrin, de maladie abdominale ou après un accouchement. Sensation d'avoir les cheveux arrachés. Cheveux d'odeur nauséabonde. Coloration précoce grisâtre des cheveux par touffes ou du côté droit. Ongles fragiles, de coloration bleuâtre.

Alopécie, ongles fragiles

Rêves angoissants, nombreux, agités. Rêves de disputes, de combats, de bagarres, d'émeutes, de la mort, d'être assassiné, de meurtre, de malheur, de maladie, de feu. Rêves de lieux publics. Rêves visionnaires. Rêves d'arbres et d'animaux sauvages. Rêve du travail (affaires de la journée ou de la journée précédente), d'être occupé. Rêves d'eau, de noyade, d'être en train de nager. Rêves érotiques.

Céphalées post-prandiales, migraines ophtalmiques, lourdeur

Signes physiques

Céphalées frontales pulsatiles, déchirantes. Douleurs temporales pressurantes comme dans un étau. Hémianopsie latérale droite ou horizontale pendant la migraine. Amélioration des céphalées en marchant au grand air. Aggravation pendant les règles, les repas, si la faim n'est pas vite satisfaite et le soir à la chaleur du lit. Céphalées suite de colère ou d'effort mental. Névralgies de la face. Début des douleurs l'après-midi à 16 heures. Latéralité droite. Lourdeur de la tête, de la région occipitale.

Fièvre bilieuse l'après-midi vers 16 heures

Fièvre apparaissant l'après-midi, surtout après 16  heures, avec froideur glacée des extrémités et engourdissements suivis d'une sensation de brûlure entre les omoplates. Alternance de fièvre et de frissons. Sueur généralisée plus marquée au niveau de la poitrine. Soif. Fièvre « bilieuse » avec nausées, régurgitations et goût amer. Anxiété ressentie dans la poitrine, oppression thoracique et palpitations. Fièvre unilatérale du côté gauche. Bouffées de chaleur au visage et dans la région du cœur.

Faiblesse de la vue le soir et la nuit, sécheresse oculaire

Maigreur, faiblesse

Maigreur malgré un appétit vorace (plus maigre du haut du corps et du cou). Teint pâle, terreux, maladif, jaunâtre, avec des rides profondes (il paraît plus vieux). Asthénie et fatigue culminant vers 17 heures.

Vue faible, obscurcie, douleurs oculaires contuses en fin d'après-midi à partir de 16 heures jusqu'au soir. Frotter les yeux améliore la vision. Sécheresse oculaire aggravée le soir. Clignotements devant les yeux, visions flamboyantes. Myodesopsies. Larmoiement au vent, au grand air. Lourdeur des paupières. Blépharite  : fissures, crevasses, démangeaisons des paupières et des commissures. Rougeur oculaire ou coloration jaune des yeux.

Éruptions du cuir chevelu croûteuses, humides et prurigineuses

Éruptions sèches, squameuses, croûteuses, prurigineuses, humides. Psoriasis du cuir chevelu.

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

incarcérés accompagnés de douleurs crampoïdes. Distension, ballonnements de l'abdomen et des hypochondres aggravés après les repas et les aliments « flatulents ». Gaz incarcérés dans le côlon descendant avec constipation. Nombreuses éructations qui soulagent. Bruits hydroaériques. Sensation de plénitude abdominale et gastrique aggravée par les vêtements serrés. Gaz abondants dans le rectum, pendant la diarrhée.

Acouphènes

Acouphènes (bourdonnements, écoulement de jet d'eau, rugissements, vrombissements, résonance, sifflements, etc.). Angine évoluant de droite à gauche, angine pseudomembraneuse

Angine droite ou angine qui évolue de droite à gauche. Angine membraneuse, diphtérie qui débute du côté droit avant de s'étendre au côté gauche. Inflammation du pharynx selon les mêmes modalités. La douleur est aggravée par les boissons froides et améliorée par les boissons chaudes. Extension de la douleur aux oreilles. Besoin de se racler la gorge. Sécheresse buccale et pharyngée. Sensation d'avoir une masse dans la gorge. Obstruction chronique du nez, surtout la nuit. Sinusite droite. Aphtes. Haleine nauséabonde.

Oppression et palpitations pendant la digestion Somnolence et malaise post-prandiaux. Symptômes thoraciques en période post-prandiale  : oppression, sensation de plénitude ou de chaleur, palpitations cardiaques paroxystiques avec anxiété. Amélioration par les éructations et au grand air. Palpitations à partir de 16  heures aggravées à l'effort, couché sur le côté gauche. Sensation de bulles dans la région du cœur. Arythmie. Anxiété ressentie dans la poitrine la nuit, après une contrariété.

Névralgies intercostales

Douleurs thoraciques latérales piquantes, l'aprèsmidi à partir de 16 heures ou la nuit.

Reflux gastro-œsophagien, gastrite, hyperphagie, soif insatiable Pyrosis. Reflux gastro-œsophagien  : douleurs brûlantes de l'épigastre s'étendant vers la gorge. Sécheresse de la bouche et de la gorge. Douleurs rongeantes de l'estomac qui s'étendent vers le dos. Ulcère gastroduodénal. Gastrite. Aggravation des douleurs après avoir mangé même de faibles quantités. Appétit vorace, insatiable, faim impérieuse non améliorée après avoir mangé (manger augmente la faim). Appétit augmenté la nuit. Soif extrême, soif pour de petites quantités d'eau. Vomissements la nuit ou le matin.

Pneumopathie droite, dyspnée avec battement des ailes du nez

Maladie respiratoire à prédominance droite. Pneumonie droite. Toux avec douleurs à la tête. Dyspnée et battements des ailes du nez. Expectorations jaunes de goût salé. Troubles digestifs

Appétit faible, flatulences, intolérance aux graisses Faim avec incapacité de manger. Appétit vite rassasié dès les premières bouchées  : peu d'appétit, appétit sélectif voire inappétence (désintérêt pour la nourriture). Refuse les aliments inconnus. Difficultés digestives du nourrisson et anorexie infantile. Aversion pour les mets gras et lourds, pour le vin. Désir d'aliments et de boissons chauds. Désir d'olive. Ne supporte pas les changements alimentaires même minimes. Absence de soif ou soif sans désir de boire. Hoquet violent. Haut-le-cœur. Vomissements après manger. Sensation de défaillance, de faiblesse, de vide ou d'angoisse ressentie dans l'épigastre, aggravée la nuit. Distension gastrique après avoir mangé avec flatulences. Coliques du nourrisson allaité. Nombreuses éructations. Rétention de gaz, gaz

Troubles de l'hypochondre droit, colique hépatique Goût amer dans la bouche. Hépatite chronique, hépatite suite d'humiliation. Hépatomégalie. Abcès hépatique. Atrophie hépatique. Douleurs de l'hypochondre droit ou du foie  : douleurs crampoïdes, contuses, pressurantes, s'étendant vers le dos ou le côté gauche. Aggravation des douleurs à partir de 16 heures, par l'ébranlement, par la respiration, par les repas ou couché sur le côté douloureux. Douleurs suite d'humiliation. Colique hépatique lithiasique. Cholécystite. Ictère. Sensation de serrement, de constriction des hypochondres comme si un bandage était

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Homéopathie et médecine chinoise

p­ résent. Tension ressentie dans la partie inférieure de l'abdomen. Appendicite. Invagination intestinale. Aggravation générale des troubles digestifs à 16 heures.

prurigineux. Vaginisme. Pendant la grossesse, le fœtus se présente en siège. Tumeur de l'ovaire droit. Fausse couche. Lithiases urinaires

Constipation Constipation suite de sédentarité, quand « on n'est pas à la maison », pendant la transpiration. Grands efforts inefficaces, exonération incomplète, émission par petites quantités. Selles en scybales. Sécheresse du rectum. Sensation de rétention de matières dans le rectum. Besoins impérieux, fréquents. Selles dures suivies de selles liquides. Constipation de l'enfant, de la grossesse. Spasmes de l'anus pendant la constipation.

Lithiase rénale notamment du rein droit (urique ou oxalique). L'enfant crie avant d'uriner. « Sable » rouge vif dans les urines comme de la brique pilée. Urines sanguinolentes avec caillots sur lithiase. Couleur jaune des urines. Pollakiurie nocturne et besoin impérieux d'uriner. Dysurie. Cystite. Prostatite chronique, adénome. Impuissance, éjaculation précoce, oligospermie, libido faible ou augmentée, érections rares et faibles. Éruptions squameuses, croûteuses, prurigineuses et suintantes

Diarrhée aggravée par les repas, syndrome dysentérique Selles jaunes ou brunes contenant des aliments non digérés. Selles liquides, fréquentes, glairosanglantes, purulentes et nauséabondes. Diarrhée après suppression d'une éruption. Diarrhée alternant avec constipation. Aggravation des diarrhées par les repas, le lait, les boissons et les aliments froids, la bière, le matin ou à partir de 16 heures.

Peau subictérique, sèche, ridée, atone ou teint pâle, terreux, maladif. Cernes bleuâtres autour des yeux. Taches jaunâtres temporales ou taches brunes « hépatiques ». Sécheresse de la paume des mains, eczéma, dishydrose palmaire et palmoplantaire. Éruption sèche saignant après grattage. Éruptions squameuses avec nombreuses squames furfuracées. Psoriasis. Dartres suintantes, suppuratives, rouges, croûteuses avec douleurs brûlantes, déchirantes. Gale humide. Éruptions croûteuses après grattage. Herpès humide, jaunâtre, croûteux, avec desquamation. Furoncles périodiques, volumineux. Éruptions fétides, nauséabondes. Lichen. Démangeaisons à des endroits circonscrits. Prurit cutané avec fourmillements, aggravé par un échauffement ou la chaleur du lit. Urticaire chronique, d'effort. Douleurs rongeantes, déchirantes ou brûlantes après le grattage. Le patient est obligé de se gratter à vif.

Douleurs rectales, prurit anal aggravé le soir et à la chaleur Prolapsus rectal aggravé par les selles. Hémorroïdes externes, bleuâtres, dures, améliorées par la chaleur et aggravées pendant la grossesse. Rectorragies. Fistule rectale. Excoriation du rectum : besoin de se frotter l'anus jusqu'à ce qu'il soit à vif. Douleurs constrictives, spasmodiques du rectum avec impossibilité d'aller à la selle aggravées la nuit. Douleurs anales brûlantes, coupantes, déchirantes, aggravées par les selles. Prurit anal le soir, à la chaleur du lit ou suite d'hémorroïde. Condylomes du rectum.

Syndrome des jambes sans repos, crampes, paresthésies

Paresthésies nocturnes des membres supérieurs, engourdissement des extrémités. Crampes des orteils, des mollets, la nuit, en étirant la jambe. Impatiences dans les jambes au lit avant l'endormissement.

Syndrome prémenstruel à prédominance digestive

Hypo- ou aménorrhée. Règles ne réapparaissant pas après la contraception. Au contraire, règles abondantes. Syndrome prémenstruel à prédominance digestive (nausées, météorisme, etc.). Règles irrégulières, en retard. Irritabilité prémenstruelle. Sécheresse vaginale. Prurit vulvovaginal aggravé pendant les règles. Émission de gaz par le vagin. Varices vaginales. Leucorrhées jaunes. Éruptions vésiculeuses. Condylomes

Maladies métaboliques

Dyslipidémie, athérosclérose. Accident vasculaire cérébral

Hémorragie cérébrale.

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Latéralité Droite puis gauche (évolution de droite à gauche).

Bouffées de chaleur, sensation de bulles dans l'abdomen

Bouffées de chaleur s'étendant vers le haut, vers le visage. Bouffées de chaleur dans la région du cœur. Sensation de chaleur dans la partie inférieure de l'abdomen remontant dans la poitrine. Congestion de la poitrine. Chaleur dans l'abdomen après manger. Rougeur flamboyante des joues. Taches rouges sur le visage après manger. Sensation de bulles qui se déplacent dans l'abdomen. Sensation de bulles dans la région dorsale.

Étiologies Troubles suite de chagrin silencieux, de décès d'êtres chers, d'anticipation, de contradiction, de frayeur, de colère ou d'émotion refoulée, d'humiliation ou de rejet. Suite de suppression des règles.

Syndromes correspondants Syndromes internes

Transpiration visqueuse, huileuse

Vide de la Vésicule biliaire

Transpiration abondante nocturne, avant minuit ou le matin. La transpiration est froide, collante, huileuse et tache le linge en jaune ou en rouge (transpiration sanguinolente). Aggravation au moindre effort, après une frayeur.

Vertiges (présents surtout le matin) Troubles de la vision (vue brumeuse, confuse, obscurcie, perte de vision le soir, « mouches volantes », éclairs visuels, éblouissements) Anxiété avec palpitations cardiaques Timidité Sursauts faciles Manque de confiance en soi Manque d'initiative Indécision Irrésolution pour des futilités Autodépréciation Scrupules exagérés Rêves agités Nombreuses peurs Langue normale ou pâle ou enduit blanc Le pouls doit être faible ou fin et faible

Anomalies linguales Typiquement, la langue de Lycopodium est gonflée, rouge (sur les côtés et au bout de la langue) et présente un enduit lingual brun ou noir et sec (l'enduit est plus rarement jaune) et il peut exister des fissures. L'enduit lingual peut, cependant, être blanc. Les papilles peuvent être plus rouges et saillantes. Le sujet peut ressentir une sensation de lourdeur et de raideur de la langue ainsi qu'une difficulté à la sortir de la bouche. On peut observer des mouvements de la langue oscillatoires ou des mouvements allant d'un côté à l'autre. On peut noter des vésicules, notamment au bout de la langue. L'odeur de l'haleine est nauséabonde. Le goût est aigre ou amer. Il peut exister des mucosités filantes dans la bouche, surtout le matin, et de l'écume au coin des lèvres.

Stagnation de la Vésicule biliaire avec accumulation de Mucosités

Palpitations avec angoisses Agitations physiques et psychiques, notamment la nuit Goût amer dans la bouche Nausées, vomissements Vertiges et éblouissements Acouphènes Sensation de gêne au thorax (après les repas surtout) Sensation de distension au niveau des flancs Soupirs Accès de frayeur Bords de la langue rouges Enduit lingual jaune Le pouls doit être en corde, glissant et rapide

Modalités

Aggravation L'après-midi à partir de 16 heures, le soir, la nuit, par la chaleur du lit, par les matières grasses, les huîtres, les oignons, le lait, par tout changement alimentaire, après manger, par le froid ou la chaleur, par l'humidité et les courants d'air. Amélioration Par les boissons chaudes et en plein air.

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Homéopathie et médecine chinoise

Céphalées et sensation de lourdeur de la tête Teint jaune ou terne Transpiration huileuse Goût amer dans la bouche Éruptions cutanées prurigineuses, humides (éruptions rouges, prurigineuses, croûteuses et suintantes, psoriasis, herpès, etc.) Coloration de la langue rouge et enduit jaune Le pouls doit être glissant et rapide

Humidité dans la Vésicule biliaire

Ictère Distension et douleurs des hypochondres (notamment de l'hypochondre droit chez Lycopodium) Aversion pour les matières grasses et les repas lourds (aggravation des symptômes par les matières grasses qui sont mal métabolisées car dyslipidémie et athérosclérose) Absence de soif Sensation de lourdeur du corps Céphalées avec douleurs sourdes Coloration blanche de la langue (enduit blanc) ou jaune Le pouls dans un tel tableau doit être glissant et en corde

Chaleur-Humidité de la Vessie

Sédiments rouges dans les urines Lithiase des voies urinaires Pollakiurie nocturne Couleur rouge des urines (hématurie) Cystite Besoin impérieux d'uriner Dysurie Miction fréquente Prostatite chronique La langue doit avoir un enduit jaune et épais, surtout à la base de la langue Le pouls doit être glissant, rapide et légèrement en corde à la position du pied gauche

Chaleur-Humidité Foie/Vésicule biliaire

Colère (perte de contrôle avec injures) Ictère Distension et douleurs des hypochondres Aversion pour les matières grasses et les repas lourds Absence de soif Sensation de lourdeur du corps Céphalées avec douleurs sourdes Troubles mictionnels (dysurie, besoins impérieux, urines foncées) Lithiase biliaire Engourdissement des membres Prurit anal, prurit vulvovaginal aggravé à la chaleur Leucorrhées jaunes Éruptions génitales Selles molles ou constipation Acouphènes Goût amer dans la bouche Enduit lingual jaune Le pouls dans un tel tableau doit être glissant, en corde et rapide

Chaleur-Humidité du Gros Intestin

Plénitude abdominale Nausées, vomissements Douleurs abdominales Selles glairosanglantes et purulentes, nauséabondes Ténesme avec diarrhée et douleurs brûlantes Syndrome dysentérique Dysurie, urines foncées Sensation de lourdeur La langue doit présenter une couleur rouge et un enduit jaune Le pouls doit être rapide et glissant Stagnation du Qi du Foie

Chaleur-Humidité qui envahit la Rate

Soupirs Susceptibilité Irritabilité Sensation de masse dans la gorge Alternance diarrhée/constipation Règles irrégulières Douleurs des seins avant les règles Météorisme abdominal Distension, ballonnements avant les règles ou pendant les règles

Sensation de plénitude de l'épigastre Épigastralgies Sensation de lourdeur Soif sans envie de boire Nausées Vomissements Diarrhées, odeur nauséabonde des selles Douleurs brûlantes de l'anus Urines foncées

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Régurgitations acides, vomissements, nausées Douleurs des hypochondres Oppression dans la poitrine Goût amer dans la bouche La langue peut être normale voire légèrement rouge sur les bords Le pouls doit être en corde

Sensation de défaillance ressentie dans l'estomac la nuit Régurgitations acides après les repas Gastralgies, distension de l'estomac Vomissements Hoquet violent Éructations très nombreuses Gaz abondants Haut-le-cœur Amélioration par l'émission de gaz La langue a une coloration normale ou rouge sur les bords Pouls en corde d'un côté et faible de l'autre

Élévation du Yang du Foie

Troubles caractériels : irritabilité, colère Troubles visuels : éblouissements, scintillements Céphalées suite de colère Acouphènes Bouffées de chaleur Sécheresse oculaire Gorge sèche Signes neuromusculaires avec tremblements Syndromes des jambes sans repos Douleurs et lourdeurs sous-hépatiques, dans l'hypochondre droit Goût amer dans la bouche Langue rouge sur les bords Le pouls doit être en corde

Feu du Cœur

Humeur changeante Agitation Palpitations Aphtes Constipation Pointe de la langue qui est rouge, papilles saillantes Langue « mouvante » Enduit lingual jaune Le pouls doit être rapide

Dysharmonie Bois/Terre : le Qi du Foie rebelle envahit la Rate et l'Estomac

Feu de l'Estomac

Avec vide de Qi de la Rate Irritabilité Teint jaune ou pâle Appétit vite rassasié, manque d'appétit Diarrhée Pyrosis Flatulences Selles dures ou moulées suivies de selles liquides Aggravation de tous les symptômes par les repas Langue grosse La langue a une couleur normale ou légèrement rouge sur les bords Le pouls doit être en corde d'un côté et faible de l'autre

Ulcères (douleurs épigastriques rongeantes irradiant vers le dos) Gastrites Épigastralgies brûlantes remontant dans la gorge (pyrosis) Régurgitations acides, éructations Appétit augmenté, la nuit Appétit vorace, insatiable, après manger (Lyc. : manger augmente la faim) Soif, soif extrême Haleine nauséabonde Vomissements après avoir mangé Langue rouge avec un enduit jaune sec ou jaune foncé voire noir Le pouls doit être rapide et légèrement vaste à la barrière à droite

Vide de Qi de l'Estomac et Ni de l'Estomac (= contre-courant du Qi) Distension, ballonnements de l'estomac après les repas Diminution de l'appétit Douleurs à l'estomac et des hypochondres Anxiété et faiblesse ressenties dans l'épigastre Sensation de vide gastrique après manger

Vide de Sang du Foie

Insomnie Pâleur Dépression Céphalées avec troubles visuels (Lyc. : migraines ophtalmiques avec amputation du champ visuel, hémianopsie latérale)

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Homéopathie et médecine chinoise

Chute des cheveux Ongles fragiles Vertiges Vision trouble avec « mouches volantes » devant les yeux (myodesopsies) Faiblesse musculaire Spasmes et crampes musculaires Fourmillements et engourdissements des extrémités Aménorrhée La langue doit être terne ou pâle et terne Le pouls devient rugueux ou fin

Pathologie du Da Mai

Faiblesse de caractère Impression d'avoir une bande autour du ventre Constipation Ballonnements Indigestion

Syndromes externes Maladie due au Froid

Atteinte du niveau Jue Yin Fièvre Soif Faim sans envie de manger Fièvre bilieuse : nausées, vomissements, régurgitations Sensation de chaleur qui remonte jusqu'au cœur Impression que l'énergie remonte de l'abdomen jusqu'à la région du cœur Froideur glacée des extrémités Le pouls doit être en corde

Vide de Yin du Foie

Insomnie d'endormissement Transpiration la nuit Bouffées de chaleur Teint pâle Rougeur du visage (Lyc. : rougeur flamboyante des joues) Sécheresse de la bouche et de la gorge Sécheresse oculaire Diminution de la vue, perte de la vue nocturne Myodesopsies Spasmes, tétanisation, crampes Engourdissement des extrémités Chaleur des extrémités et de la région du cœur (sensation de chaleur dans les « 5 Cœurs ») Céphalées Vertiges Éblouissements Fièvre périodique Règles en retard et peu abondantes, aménorrhée La langue est rouge sur les côtés et sans enduit Le pouls doit être superficiel (flottant), vide et rapide

Commentaires Lycopodium est un des remèdes les plus importants de la matière médicale. Sa pathogénésie ne compte pas moins de 12 000  symptômes ! Il est également réputé pour être un des plus grands remèdes « hépatiques ». Il comprend presque tous les syndromes du Foie et de la Vésicule biliaire. Les spores à partir desquelles est fabriquée la souche homéopathique sont composées de 40 à 50 % de matières grasses. Il est tout de même curieux de retrouver dans la composition d'un végétal autant de graisses saturées. Or nous savons que les sels biliaires sécrétés par le foie et stockés par la vésicule biliaire associés aux enzymes pancréatiques sont nécessaires à l'absorption des graisses. Il n'est donc pas étonnant que la pathogénésie du remède ait mis en évidence une telle polarité hépatique. Comme souvent dans les remèdes du Bois, le travail est au centre des préoccupations (Lycopodium est un grand travailleur). Contrairement à Nux vomica qui fera tout pour ne pas échouer dans sa quête de la réussite et qui a une force de volonté incroyable, Lycopodium, lui, doute et pense ne pas pouvoir y parvenir. Il en a pourtant les capacités intellectuelles car il est très intelligent. Le mouvement du Bois est un mouvement d'élévation. L'histoire du grand arbre « précurseur

Pathologie du Chong Mai

Sensation de bulles qui se déplacent Sensation de bulles dans la région du cœur Sensation de chaleur montante à partir de l'abdomen et remontant jusqu'au cœur Oppressions thoraciques Ballonnements abdominaux Signes de reflux de l'énergie : Distension de l'estomac Flatulences Nausées, vomissements Fièvre intermittente Avortement Troubles des règles

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

et  ­novateur » qui est devenu tout petit illustre à merveille les signes psychiques de Lycopodium : intelligent, il a de grandes ambitions, mais il est trahi par ses forces physiques, ses doutes, ses peurs et son manque de confiance en soi. Le Foie est le Chef des armées ; c'est lui qui « dirige les opérations ». Or Lycopodium aime le pouvoir, il aime parler sur un ton de commande­ ment. On retrouve l'émotion propre au Bois, ­c'est-à-dire une propension aux accès de colère (colère pour des futilités, suite de contradiction, colère violente, etc.). Tout doit être dans l'ordre des choses et planifié. Lycopodium est extrêmement scrupuleux  : à cheval sur les horaires de travail, sur les tâches qu'il doit accomplir, sur ses obligations. J'ai connu des patients qui ont été très bien améliorés par Lycopodium et qui avaient le besoin de planifier tout à l'avance. Ils ne supportaient pas de ne pas maîtriser les choses. C'est pourquoi ils avaient besoin de tout anticiper pour que tout soit parfait. Ils sont dans la planification et la rectitude comme beaucoup des individus « Bois ». Le Foie est le « Chef des armées » ; il a un rôle de planification et de contrôle. Cette notion de contrôle donnera à Lycopodium une tendance à rationaliser les choses, à maîtriser ses émotions (l'intellect prédomine sur les émotions). La Vésicule biliaire est la « Rectitude du centre » ; elle vérifie que tout est bien dans l'ordre des choses, dans la justesse. Lycopodium sera donc plutôt de nature conciliante. L'individu Lycopodium présente, avant tout, une Vésicule biliaire déficiente. La Vésicule biliaire est le palais de ce « qui est clair et pur ». Les décisions tranchées sortent d'elle et elle est responsable de la détermination et du courage. La notion de justice y est rattachée. Lorsque la Vésicule biliaire (qui est un organe Yang) est déficiente, elle génère un caractère indécis avec de la peur, des frayeurs et un manque de confiance en soi. Le premier syndrome à se dégager de la matière médicale de Lycopodium, notamment à partir des signes psychiques, est le syndrome du vide de la Vésicule biliaire. Dans ce cas, l'enduit lingual est blanc. Les troubles émotionnels (comme l'échec) peuvent également être à l'origine d'une stase des fonctions de la Vésicule biliaire (perturbation de l'évacuation et de la fonction de dispersion), ce qui génère un autre syndrome, celui de la stagnation de la Vésicule

biliaire avec accumulation de Mucosités. Cette accumulation de Mucosités s'exprime par une sensation de gêne au thorax. Nous avons vu au chapitre concernant les 5  Mouvements que le Bois est le mouvement qui débute le cycle. Au niveau symbolique, le Bois représente le végétal (croissance) avec son mouvement d'expansion. Il représente le début de la journée, du printemps, de la vie. Il correspond donc à la période de croissance et de développement, à la période de l'enfance. Il n'est donc pas étonnant de retrouver des troubles de l'apprentissage (comme la dyslexie, la dysorthographie, la dyscalculie, le retard mental). On retrouve encore la symbolique du petit arbre qui n'a pas pu se développer aussi bien que ses ancêtres… Le deuxième syndrome de vide à se dégager est le vide de Sang du Foie. La chute des cheveux (signe de 3e  degré), la fragilité des ongles, les troubles visuels, les troubles musculaires en témoignent. Le Foie « s'ouvre aux yeux ». L'organe des sens et les sécrétions du Bois sont, respectivement, les yeux et les larmes. Si les yeux sont mal nourris et mal humidifiés par le Sang, des troubles visuels apparaissent. Cela explique les anomalies de la vision avec myodesopsies, faiblesse visuelle nocturne, migraines ophtalmiques, sécheresse oculaire. Le syndrome du vide de la Vésicule biliaire, vu ci-dessus, peut être à l'origine d'un vide du Sang du Foie. Le vide de Sang du Foie peut prédisposer à une stagnation du Qi du Foie incluse dans cette pathogénésie. Il ne faut pas oublier les autres causes de vide de Sang du Foie, à savoir les carences alimentaires, les tensions émotionnelles qui bloquent le Qi et les pertes de sang. Chez la femme, le vide du Sang du Foie est la cause la plus fréquente de la montée du Yang du Foie avec céphalées sourdes dues au vide du Sang du Foie et éventuellement céphalées intenses dues à la montée du Yang du Foie. On observe encore d'autres signes d'élévation du Yang du Foie chez Lycopodium  : vertiges, acouphènes, vision trouble, insomnie, bouffées de chaleur, colères (perte de contrôle : injures violentes, propos violents sous l'emprise de la colère). L'élévation du Yang du Foie peut également provenir du syndrome de vide de Yin du Foie également inclus dans cette matière médicale. Plusieurs aspects de la langue traduisent ce vide de Yin : langue rouge, langue en carte de géographie et fissures sur la langue (la langue en carte de géographie traduit souvent un vide de Yin constitutionnel).

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Homéopathie et médecine chinoise

Enfin, le Sang du Foie est en relation avec les méridiens curieux Ren Mai et Chong Mai. Ils dépendent du Foie pour leur approvisionnement en Sang. Si le Sang est déficient, une ­pathologie peut  apparaître. Il n'est donc pas étonnant de  retrouver chez Lycopodium cette sensation de chaleur qui part de l'abdomen pour monter jusque dans la poitrine et cette sensation de bulles qui se déplacent. Ces deux signes sont caractéristiques d'une pathologie de Chong Mai. Cette plante a une relation particulière avec l'humidité. Il lui faut juste ce qu'il faut d'eau pour se développer mais elle ne supporte pas un surplus d'eau (elle aime bien les endroits humides, avec des sols bien drainés pour que l'eau circule, mais elle ne supporte pas que l'eau stagne). Les spores utilisées pour la réalisation du remède sont, quant à elles, extrêmement inflammables, donc source de chaleur. Encore une fois, il est très étonnant de constater que la plupart des autres syndromes inclus chez Lycopodium sont des syndromes de Chaleur ou de Chaleur-Humidité dans tout le foyer moyen (Chaleur-Humidité Foie/VB, Chaleur-Humidité de la Rate, Chaleur de l'Estomac). Les signes cutanés témoignent de la présence de Chaleur-Humidité au niveau de la Rate : les éruptions sont squameuses, croûteuses, épaisses, humides. La Chaleur-Humidité fait également partie des grandes causes de psoriasis. Il en est de même pour les lithiases biliaires et les cholécystites qui sont dues à la présence de Chaleur-Humidité au niveau du couple Foie/ Vésicule biliaire. Le trajet des éruptions nous confirme que la Chaleur-Humidité se situe bien dans le méridien de la Vésicule biliaire. En effet, Lycopodium est un grand remède d'otite externe et d'éruption eczématiforme dans la région rétroauriculaire (région qu'emprunte le méridien de la Vésicule biliaire) et les troubles auriculaires sont aggravés au vent (facteur climatique du Bois). La sensation de pulsations ressentie derrière les oreilles n'est pas sans évoquer également un lien avec le trajet du méridien de la Vésicule biliaire (le point 2 VB est situé juste en avant et en dessous du tragus). L'enduit lingual jaune avec une langue rouge confirme la présence d'Humidité-Chaleur. L'enduit de Lycopodium prend le plus souvent une coloration brune voire noire avec des bords plus rouges (symptômes de 3e  degré). En MTC, plus

un enduit lingual devient foncé, plus le niveau de Chaleur devient important dans les couches profondes. L'enduit jaune foncé indique la présence de Chaleur-Humidité dans les couches profondes ou la présence de Mucosités-Glaires se transformant en Chaleur. Un enduit « calciné » indique la présence d'une Chaleur « extrême ». La coloration noire de l'enduit (qui est également un signe de 3e  degré chez Lycopodium) se rencontre lorsque la Chaleur interne devient excessive et  altère les Liquides organiques comme cela peut être le cas dans le syndrome du Feu de l'Estomac qui est inclus dans cette pathogénésie. D'ailleurs, la langue peut présenter des fissures, être sèche et raide témoignant que le Yin et les Liquides organiques ont été blessés. L'aspect rouge sur les bords indique que la chaleur est principalement localisée dans le Foie et la Vésicule Biliaire. Nous retrouvons certains signes en faveur d'un excès de Feu dans le Cœur (agitation, humeur changeante, aphtes, coloration linguale rouge à la pointe, etc.). Cela n'est pas étonnant si nous tenons compte du fait que l'excès de Chaleur dans le Foie peut se transmettre au Cœur (selon la théorie des 5  Mouvements, le Feu du Foie peut se transmettre au Cœur selon la relation mère-fils). D'autres aspects de la langue nous indiquent également la présence d'un excès de Chaleur interne comme les papilles plus saillantes et plus rouges, les mouvements oscillatoires ou l'extériorisation de la langue. Le vide de Qi de la Rate et la stagnation du Qi du Foie peuvent prédisposer à la survenue d'Humidité interne. Nous retrouvons d'ailleurs les symptômes de la stagnation du Qi du Foie en approfondissant la matière médicale de Lycopodium (humeur changeante, soupirs, distension des hypochondres, hoquet, sensation de masse dans la gorge, règles irrégulières, syndrome prémenstruel avec signes digestifs et irritabilité) et de vide de Qi de la Rate. C'est la Rate qui assure la fonction de transport des essences alimentaires, du Qi et des Liquides. Si elle est déficiente, alors l'Humidité s'accumule (mais à l'inverse, l'excès d'Humidité peut aussi affaiblir le Qi de la Rate). L'Humidité externe, qui fait partie des causalités de Lycopodium, peut également venir aggraver le tableau d'Humidité interne. Concernant le Foie, en tant que « Maître des armées », il assure la libre circulation du Qi. Si le Qi ne circule plus, la Rate n'exerce plus correctement sa fonction de trans-

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Nitricum acidum

port des aliments. Il en est de même pour la descente du Qi de l'Estomac qui dépend de la bonne diffusion du Qi du Foie. Nous voyons que tout est en interdépendance et il n'est donc pas étonnant de retrouver des signes de dysharmonie BoisTerre (le Qi du Foie envahit la Rate et l'Estomac, Feu de l'Estomac) dans cette pathogénésie. Enfin, l'Humidité-Chaleur peut se transmettre au Foyer inférieur. Dans ce cas, on observe des affections urinaires, digestives et génitales. Les symptômes urinaires de Lycopodium expriment très bien ce syndrome de Chaleur-Humidité dans le réchauffeur inférieur : lithiases urinaires (sédiments rouges dans les urines, pollakiurie, hématurie, besoin impérieux, dysurie, prostatite, leucorrhées jaunes, etc.). Comme la fonction de transport et de transformation de la Rate est entravée, l'Humidité-Chaleur stagne et se transforme en Glaires du fait d'un assèchement des Liquides. Ces Glaires se manifestent par l'apparition de lithiases dans les voies urinaires. La Chaleur qui stagne dans la vessie produit des hémorragies. Ce n'est donc pas par hasard que les auteurs homéopathes disent que Lycopodium a une grande polarité hépatique. Les rêves, s'ils sont répétitifs, peuvent nous informer sur le déséquilibre énergétique d'un patient. Il est dit, en MTC, qu'en cas de plénitude de la Vésicule biliaire, le sujet rêve de procès, de bagarres et qu'en cas de vide il rêve de meurtre avec éviscération. Ce sont tout à fait les rêves de Lycopodium (rêves de disputes, de meurtres, d'assassinats, etc.). En cas de pathologie du Foie de type vide, le sujet rêve de forêt dans la montagne, de champignons ou d'être allongé sous un arbre (Lycopodium rêve d'arbres). Les signes de Chaleur-Humidité dans le réchauffeur inférieur sont des signes de plénitude. En cas de plénitude de la Vessie, on rêve d'eau (Lycopodium rêve d'eau, de personnes qui se noient, de bateau faisant naufrage, etc.). Il rêve aussi de feu, ce qui traduit l'excès de Chaleur interne. Comme la plupart des individus Bois, le travail est au centre des préoccupations (Lycopodium rêve des affaires de la journée). En rapport avec le mouvement d'élévation du Shao Yang, les Lycopodes étaient autrefois des arbres novateurs. Il n'est donc pas étonnant de constater que Lycopodium fait également des rêves visionnaires et intellectuels.

Fig. 4.6

Souche • Nom : acide nitrique. • Formule : HNO3. • Description  : liquide incolore d'odeur suffocante caractéristique (la couleur jaune qu'il peut prendre provient d'une décomposition de l'acide nitrique sous l'action de la lumière et de la température avec formation de dioxyde d'azote qui colore la solution en jaune). Miscible dans l'eau et donne au contact de l'humidité de l'air d'abondantes fumées blanches (solution concentrée d'acide nitrique contenant du dioxyde d'azote dissout de formule NO2 et de l'eau). • Propriétés  : acide fort, oxydant, comburant et agent de nitration qui peut donner des réactions inflammatoires très violentes voire explosives s'il est au contact de matières organiques, minérales ou des matières combustibles à l'origine de vapeurs toxiques de dioxyde d'azote (ininflammable et inexplosible s'il est seul). • Toxicité  : très corrosif et irritant selon sa concentration. À l'origine de brûlures chimiques graves de la peau, des yeux, du tractus respiratoire et gastro-intestinal. Séquelles esthétiques et fonctionnelles fréquentes. • Particularité  : attaque tous les métaux, à l'exception de certains métaux nobles comme l'or.

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Homéopathie et médecine chinoise

la vie, il pense à la mort mais n'a pas le courage de passer à l'acte. Son découragement et son désespoir s'accompagnent de violences  : jurons, blasphèmes, crises de rage, etc.

Matière médicale Signes psychiques Mécontent, critique, irritable et coléreux…

Hypocondriaque (peur de la mort, peur d'un procès, etc.)

Tempérament irritable et coléreux  : irritable et en colère dès le matin au réveil, dès qu'on lui parle, pour des futilités. Impatient, impétueux, brusque, brutal, querelleur. Haineux, vindicatif et obstiné. Souvent hors de lui. Jurons le soir à la maison. Dureté de cœur. Cruauté, cruauté envers les animaux. Impitoyable. Mécontent de tout (même de lui-même) et plaintes continuelles. Fait des reproches aux autres, au corps médical. Aversion pour la musique, pour toute idée nouvelle. Nihiliste.

Anxiété dès le matin au réveil ou après manger. Anxiété concernant l'avenir. Hypocondriaque  : peur de la mort, de mourir brutalement, peur d'une maladie contagieuse  : du choléra, du sida, etc. Peur d'un procès. Abruti

Abrutissement, hébétude, faiblesse de mémoire. Aversion pour l'effort intellectuel : il éprouve une sensation de vide en essayant de se concentrer.

…Jusqu'aux crises de rage et colères violentes

Colère violente, crise de rage : hors de lui, il se met à jurer, blasphémer, injurier. La violence est telle qu'il peut passer à l'acte physique jusqu'au désir de tuer. Délire avec rage. Tremblements des mains après une colère ou suite de contradiction.

Sensible au bruit

Rancunier, haineux (ressasse ce qui l'a offensé)

Agité, excité

Sensible aux impressions extérieures et surtout aux bruits : la voix, les sons stridents, le bruit des pas, de l'eau qui éclabousse, etc. Sensible également au contact et aux chocs. Excitation le soir, la nuit au lit avec exaltation de l'imagination. Excitation avec palpitations violentes, après la selle. Agitation avec anxiété la nuit après minuit. Exalté lorsqu'il participe à un débat. Gaieté le soir au lit.

Facilement offensé. Haineux envers les gens qui l'ont offensé. Rumine et se remémore des événements difficiles, désagréables. Ses pensées sont persistantes et vont jusqu'à le torturer la nuit. Il reste prostré. Amertume.

Hostile à l'homéopathie Insomniaque après 2 heures du matin

Ne supporte pas l'injustice

L'injustice est difficile à supporter, notamment chez les enfants. Il est compatissant et sensible aux malheurs des autres. Il présente un sens excessif du devoir.

Insomnie après 2 heures du matin. Sommeil perturbé suite d'anxiété. Réveils fréquents. Se réveille en sursaut comme après une frayeur à l'endormissement, pendant le sommeil ou à cause de ses rêves. Sommeil non réparateur. Anxiété, peur suite à une perte de sommeil ou suite à des nuits de veille.

Obstiné, déterminé, procédurier

Déterminé, vindicatif, ferme, obstiné, procédurier. Soupçonneux, calomniateur, perfide

Rêve de colère, de meurtre ou d'orgie

Très cachottier, très secret, circonspect. Soupçonneux, calomniateur, perfide, trompeur. Ne donne pas facilement sa confiance.

Nombreux rêves effrayants, angoissants  : rêves de contrariété, de colère, de disputes, de querelles, de commettre ou d'avoir commis un crime, de cadavres, de la mort, de devoir mourir. Rêves de festins, de beuveries, de bringue, de banquet, de buffets. Rêves érotiques, lascifs.

Dépressif (désespoir et rage)

Indifférent au plaisir, à sa famille, au bonheur des autres. Taciturne, sans joie, morose, triste. Las de

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

détachement laisse les narines à vif et provoque un saignement jusqu'à la formation de nouvelles croûtes. Épistaxis. Douleurs piquantes comme par une piqûre d'écharde, aggravées par les éternuements. Rougeur du bout du nez. Fissures des ailes du nez. Verrues nasales.

Signes physiques Céphalées pressurantes et sensibilité du cuir chevelu à la pression

Sensation d'avoir un bandeau autour de la tête ou de compression violente. Chute des cheveux. Céphalées le matin au réveil avec douleurs pressurantes comme dans un étau ou dans une armure, aggravées au bruit de la rue, à l'air froid ou aux secousses et améliorées par la forte chaleur. Douleurs contuses sur le côté où il est couché. Sensation d'éclatement ou d'élancements sur les côtés. Extension de la douleur aux yeux. Sensation de lourdeur. Douleurs du cerveau. Douleur à devenir fou  : la douleur est telle qu'il a envie de se fracasser la tête. Sensibilité du cuir chevelu et du vertex au toucher, à la moindre secousse. Intolérance à toute pression  : le port d'un chapeau, le fait de s'attacher les cheveux ou de mettre un bandeau provoque des douleurs contuses ou pressurantes.

Ulcérations pharyngées, aphtose, lichen plan Stomatite aphteuse récurrente. Ulcères phagédéniques d'aspect sale. Pharyngite chronique, angine. Membranes blanches ou ulcères pharyngés, amygdaliens, isthmiques. Douleurs piquantes comme par une piqûre d'écharde en déglutissant irradiant aux oreilles ou douleurs cuisantes comme si la muqueuse était à vif. Gangrène. Ulcères localisés sur la face interne des joues. Lichen plan. Ulcères syphilitiques ou boutons sur les côtés de la langue. Sécheresse de gorge. Haleine putride. Salivation abondante, sanguinolente, fétide. Déchaussement dentaire, sensation que les dents vont tomber. Odeur de l'haleine putride, nauséabonde donnant la nausée.

Palpitations

Oppression thoracique, sensation de plénitude. Palpitations cardiaques avec anxiété aggravées au moindre effort, au moindre mouvement, par l'excitation émotionnelle, par la fièvre et améliorées en voiture.

Laryngite, ulcérations laryngées, aphonie, hémoptysie Enrouement le matin aggravé en parlant, en chantant. Voix éteinte, aphonie. Ulcérations du larynx. Inflammation trachéale, syphilitique, gangréneuse. Laryngite chronique. Douleurs du larynx brûlantes ou comme par une piqûre d'insecte. Diphtérie avec complication laryngée (fausses membranes du croup qui s'étendent au larynx). Condylomes du larynx. Toux sèche, rauque, coqueluchoïde, la nuit, suite de chatouillement du larynx. Hémoptysie.

Remède d'ulcérations des muqueuses et de la peau

Ulcérations cornéennes, conjonctivite syphilitique ou gonococcique Ulcérations cornéennes  : petits points ulcérés. Ophtalmie blennorragique, photophobie et larmoiement continuel. Iritis syphilitique. Conjonctivite syphilitique, gonococcique, tuber­ culeuse. Conjonctivite pustuleuse, suppurative avec œdème des paupières. Douleurs oculaires brûlantes ou pressurantes le matin. Larmes brûlantes. Verrues sur les paupières. Fistules lacrymales.

Ulcères cutanés, lésions syphilitiques, verrues Ulcère avec douleurs piquantes comme par une piqûre d'insecte. Le bord des ulcères, en zigzag, est déchiqueté. Ulcères avec bourgeons charnus, granulation exubérante. Excroissances pédiculées, humides. Grandes verrues sensibles au toucher : verrues cornées, déchiquetées, inflammatoires, saignantes, humides, pédiculées avec douleurs piquantes comme par une piqûre d'insecte. Éruptions syphilitiques. Plaques croûteuses. Crevasses profondes de la peau des mains avec saignement. Fissures des orifices. Écoulement purulent et nauséabond des éruptions. Anthrax.

Rhinite chronique, ulcérations nasales syphilitiques Rhinite chronique avec odeur putride. Excoriations nasales. Muqueuse congestive. Ulcères sur la muqueuse nasale, ulcères du septum syphilitiques. Ozène syphilitique. Écoulement nasal verdâtre, jaune, corrosif, sanguinolent. Coryza avec écoulement aqueux aggravé au grand air. Croûtes vertes intranasales le matin. Leur

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Homéopathie et médecine chinoise

MST : chancres syphilitiques, condylomes génitaux, herpès, gonorrhée Condylomes génitaux en crête de coque ou en chou-fleur saignants au toucher, suintants et nauséabonds avec douleurs brûlantes ou piquantes. Condylomes plans. Chancres génitaux syphilitiques, saignants, nauséabonds, à bords surélevés. Ulcères plans génitaux. Douleurs piquantes comme si une écharde était enfoncée. Chancres phagédéniques. Ulcérations vulvovaginales, fistules. Vésicules sur le pénis qui deviennent des ulcères. Excroissances ou cancer du col de l'utérus. Aphtes sur le vagin. Herpès génital. Phimosis avec suppuration, paraphimosis. Psoriasis du scrotum. Leucorrhées verdâtres ou brunes après les règles, nauséabondes, sanguinolentes, irritantes, excoriantes, syphilitiques avec douleurs brûlantes.

Douleurs abdominales nocturnes crampoïdes Douleurs abdominales crampoïdes la nuit après minuit. Gaz incarcérés avec douleurs crampoïdes qui l'obligent à se pencher en avant. Aggravation par le mouvement et par les selles. Douleurs abdominales contuses, coupantes le matin. Sensation d'ulcération. Appendicite. Douleurs et contractions spasmodiques du rectum Douleurs déchirantes, coupantes, piquantes du rectum comme une piqûre d'insecte ou une écharde (sensation d'enfoncement) aggravées par les selles. Le rectum donne l'impression d'être déchiré pendant la selle (sensation d'excoriation). Ténesme. Dysenterie. Constriction spasmodique de l'anus empêchant d'aller à la selle. Grosses hémorroïdes. Suintement anal. Prolapsus douloureux avec sensation de lourdeur. Rectorragies récidivantes de sang rouge.

Abcès Abcès aigu ou chronique. Le pus est sanguinolent, nauséabond, fétide, irritant, aqueux, gangréneux, etc.

Éruptions péri-anales, ulcérations, fistules, prurit Rectite, ulcérations, fistules, fissures. Douleurs anales comme si la chair était à vif. Éruptions péri-anales : aphtes, condylomes. Prurit anal.

Troubles digestifs

Troubles gastriques Appétit augmenté, soif, gastrite Appétit augmenté, vorace. Acidité gastrique, ulcère. Douleurs épigastriques piquantes, brûlantes, rongeantes. Soif importante le matin, soif extrême. Lourdeur gastrique après les repas. Goût amer, acide, aigre. Nausées, vomissements incessants, nauséabonds après manger. Éructations. Hématémèse.

Troubles du transit Constipation douloureuse avec grands efforts inefficaces  : exonération très incomplète. Diarrhées chroniques ou diarrhée alternant avec constipation. Odeur aigre, acide ou nauséabonde des selles.

Aggravation par les laitages et les matières grasses Aggravation par le lait et le beurre : nausées après du lait, indigestion, dérangement, etc. Aversion pour le fromage fort. Désir de matières grasses qui pourtant l'aggravent.

Crampes, contractions musculaires, impatiences dans les jambes

Désir d'aliments indigestes, de sucreries ou de matières grasses Désir de choses indigestes : terre, chaux, mines de crayon, argile, etc. Désir de sel et/ou de sucreries.

Cystite, urines malodorantes

Crampes des mollets, de la plante des pieds la nuit. Contractions musculaires au niveau des cuisses ou autour des articulations. Impatiences dans les jambes le soir ou la nuit. Odeur forte des urines (odeur nauséabonde ou comme de l'urine de cheval) surtout pendant les règles. Cystite, inflammation vésicale avec émission de sang presque pur et douleurs violentes. Ténesme, besoin impérieux d'aller uriner inefficace. Dysurie. Urines brûlantes. Énurésie la nuit. Sédiments urinaires blancs, muqueux ou rouges, comme du sable, sanguinolents, purulents. Cristaux d'oxalate de calcium.

Troubles hépatiques Douleurs dans la région hépatique  : douleurs piquantes, brûlantes. Hépatite chronique. Dureté hépatique.

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Syndromes correspondants

Transpiration abondante et nauséabonde

Feu du Foie

Transpiration abondante, froide, irritante, excoriante, nauséabonde (comme de l'urine de cheval) ou acide, localisée aux extrémités (mains, plante des pieds et aisselles). Aggravation la nuit, au moindre effort, après manger. La transpiration provoque des excoriations entre les orteils. Transpiration suite de traumatisme du rachis.

Irritabilité Colère avec comportements violents Conjonctivite Insomnie Bouffées de chaleur Goût amer dans la bouche Troubles hépatiques, douleurs de l'hypochondre droit Hémorragies Constipation La langue rouge sur les côtés Le pouls doit être tendu en corde et rapide

Blessure par plaie pénétrante

Plaies perforantes, pénétrantes (par des échardes, par balle ou coupure) et saignant facilement avec lenteur de cicatrisation. Douleurs comme une piqûre d'insecte. Ancienne plaie douloureuse, réouverture d'ancienne plaie. Panaris, ongles incarnés avec ulcérations.

Élévation du Yang du Foie Irritabilité, colères Céphalées avec sensation d'éclatement Impatiences dans les jambes la nuit Bouffées de chaleur Lourdeur de la tête Sécheresse buccale La langue est rouge sur les bords Le pouls doit être en corde

Réactions violentes aux remèdes homéopathiques

Réaction violente aux hautes dynamisations. Anomalies linguales Typiquement, la langue de Nitricum acidum est rouge luisant, sèche avec des fissures centrales dans toutes les directions. La langue peut également être rouge sur les côtés et à la pointe. On peut observer un enduit lingual jaune. Des vésicules avec douleurs brûlantes ou des ulcères peuvent être observés. On note des aphtes récurrents.

Feu du Cœur Excitation, agitation Joie Sommeil agité et perturbé par des rêves Palpitations Soif Constipation Aphtes, ulcérations cutanées Abcès Hémorragies La pointe de la langue qui est rouge et brûlante Le pouls doit être rapide

Modalités

Aggravation Le soir, la nuit, dans les climats froids, et aussi par temps chaud. Amélioration En roulant dans une voiture.

Feu de l'Estomac (puis vide de Yin de l'Estomac)

Étiologies Troubles suite de précipitation, d'offenses, de reproches, d'humiliation, de soucis, de malheur, de mauvaise nouvelle, d'excitation émotionnelle, de domination (domination parentale excessive), de discordes (entre ses propres parents ou entre chef et subordonnés), de décès d'êtres chers.

Agitation Appétit augmenté Soif intense Bouche sèche Aphtes Haleine fétide Nausées, vomissements

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Douleurs épigastriques brûlantes, rongeantes Constipation Langue rouge et fissures au centre de la langue (vide de Yin) Le pouls doit être rapide de Chaleur

des douleurs hépatiques piquantes ou brûlantes. En cas de plénitude, le Bois en hyperfonctionnement est sujet aux crampes sous toutes ses formes : crampes abdominales nocturnes, crampes au niveau des jambes et des pieds, constrictions spasmodiques anales, etc. Enfin, Nitricum acidum est aussi un remède de conjonctivite. Les conjonctivites sont, en MTC, souvent liées à une libération d'énergie Yang endogène par le couple Foie-Vésicule biliaire. La langue, qui peut être rouge sur les bords, confirme l'excès de Feu dans le méridien du Foie. Cette rougeur confirme la présence de Chaleur et la localisation sur les bords indique qu'elle se trouve au niveau du couple Foie-Vésicule biliaire. L'enduit jaune est également un signe de Chaleur (Chaleur-Plénitude). Quand le Foie est en plénitude, il est dit en MTC que le sujet rêve de colère. Il n'est donc pas étonnant de retrouver cette rubrique pour ce remède. Il en est de même pour la Vésicule biliaire qui est couplée au Foie. On dit que, quand la Vésicule biliaire est en plénitude, le sujet rêve de commettre un meurtre. C'est également ce que fait Nitricum acidum (rêves de disputes, d'avoir commis un crime, de cadavres, de la mort, etc.). Nous retrouvons également des signes d'élévation du Yang du Foie. À la longue, le Feu du Foie peut léser le Yin et entraîner une élévation du Yang. Aux signes du Feu du Foie, se surajoutent d'autres signes comme les céphalées éclatantes, le syndrome des jambes sans repos, les bouffées de chaleur (Chaleur-vide) et la lourdeur de la tête. En état de plénitude de Yang, le sujet devient hyperexcitable, ce qui explique cette trop forte sensibilité aux agressions extérieures (sensibilité aux impressions extérieures, aux voix, au bruit de pas, au bruit de l'eau, etc.) et les réactions violentes aux remèdes homéopathiques. Les signes psychiques évoquent également un excès de Feu dans le Cœur. Les sujets Luétiques ont tendance aux phases d'excitation puis de dépression. La variabilité de l'humeur n'est qu'un symptôme de 1er  degré, mais nous le retrouvons tout de même chez Nitricum acidum avec des phases d'excitation correspondant à l'agitation mentale par le Feu (exaltation de l'imagination la nuit, excitation le soir avec violentes palpitations, agitation nocturne avec anxiété, etc.) suivies de phases dépressives (tristesse le soir, désespoir, dégoût de la vie, etc.). La joie qui est l'émotion du Cœur se

Commentaires Nitricum acidum est le remède Luétique par excellence, c'est-à-dire qu'il provoque des ulcérations cutanées. Cela s'explique par la toxicologie de l'acide nitrique qui provoque de graves brûlures. Ce qui « brûle » en homéopathie est à rattacher à l'élément Feu de la MTC. Les deux organes pouvant subir un excès de Chaleur dans cette pathogénésie sont le Foie et le Cœur. Il n'est pas étonnant de retrouver des signes de Feu du Foie si nous tenons compte du fait que Nitricum acidum est un acide car nous savons que la saveur correspondant au Foie et au Bois est bien la saveur acide. Si nous analysons les signes psychiques, nous retrouvons la personnalité d'un « hépatique ». Nitricum acidum a beaucoup subi (nous retrouvons les troubles consécutifs à une domination, une humiliation, une offense, etc.). Il ne pardonne pas, il est trop rancunier pour cela (il garde beaucoup de haine envers les gens qui l'ont offensé). Ces sentiments le font souffrir, le rongent (tout comme un acide ronge la peau) et il a tendance à ruminer sur des événements du passé désagréables, notamment la nuit. Toutes ces émotions, tous ces ressentiments vont bloquer le Qi du Foie. Cette stase énergétique va à la longue se transformer en Feu (Feu du Foie). Le sujet va avoir une forte tendance à l'irritabilité, à la colère et aux comportements violents. Le Feu du Foie ou l'élévation du Yang du Foie peut produire du Vent interne (tremblements des mains après une colère ou une contradiction chez Nitricum acidum). La notion de justice est liée au Bois par son viscère la Vésicule biliaire (Rectitude du centre). Nitricum acidum ayant lui-même subi des choses difficiles, il ne supporte pas l'injustice qu'on lui impose ou qu'on peut infliger aux autres (très affecté par les histoires difficiles des autres). Il ne lâche pas prise facilement et il veut, d'ailleurs, que justice soit faite. C'est pour cela que Nitricum acidum peut être très procédurier. Sur le plan somatique, nous retrouvons le côté « hépatique » du remède. Tout d'abord, il présente

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

retrouve chez Nitricum acidum (gaieté le soir au lit). Le syndrome du Feu du Cœur se confirme également par l'aspect de la langue. Celle-ci peut être rouge à la pointe, signe que la Chaleur s'est accumulée dans le Cœur. Le syndrome du Feu du Cœur peut également s'accompagner d'ulcérations buccales et d'aphtose (ulcères, stomatite aphteuse récurrente pour Nitricum acidum). Le Feu a tendance à provoquer des inflammations cutanées et des abcès (tendance aux inflam­mations cutanées, aux ulcères et aux abcès). Le Feu du Cœur fait partie, en MTC, des causes de transpiration des extrémités (transpiration abondante et nauséabonde des extrémités chez Nitricum acidum) et, en cas de Chaleur, toutes les sécrétions sont nauséabondes. Il en est de même pour l'haleine (haleine putride, nauséabonde, d'odeur cadavérique, provoquant la nausée, etc.). Nous retrouvons également chez Nitricum acidum la présence d'un excès de Chaleur dans l'Estomac (syndrome du Feu dans l'Estomac). La langue dans un tel syndrome est rouge au centre. Le Feu de l'Estomac assèche les Liquides organiques et peut engendrer un vide de Yin de l'Estomac. Cela explique les fissures de la Langue réparties au centre.

• Description : arbre de taille moyenne constitué d'un tronc court, épais et courbé (bois blanc). Branches irrégulières avec revêtement lisse. Feuilles persistantes, ovales et luisantes. Fleurs, réunies en cyme, petites et d'un blanc verdâtre. Fruit représenté par une baie cortiquée de la taille et de la couleur d'une petite orange, renfermant une dizaine de graines appelées noix vomiques. Pulpe du fruit visqueuse. Graines plates, circulaires avec un centre légèrement déprimé (couleur gris verdâtre, aspect luisant et soyeux). Saveur amère, âcre, nauséeuse des graines. • Principes actifs  : alcaloïdes indoliques dont le plus important est la strychnine (également présente chez Ignatia) et la brucine. • Propriétés de la strychnine : entre en compétition avec la glycine sur les neurones inhibiteurs post-synaptiques de la moelle épinière. • Toxicité  : principalement due à la strychnine contenue dans les graines (voir toxicité d'Ignatia amara). • Partie utilisée : noix vomique (graine).

Nux vomica

Signes psychiques

Matière médicale Troubles caractériels avec irritabilité, colère et agressivité

Ne supporte pas la contradiction, les contraintes, les contretemps. Brusque, cassant, boudeur, bourru bien qu'affectueux. Irritabilité pour des futilités, intolérances multiples. Colères, propos violents avec rougeur du visage. La mauvaise humeur est déjà présente le matin au lever. Fait remarquer son mécontentement ; prises de position exagérées, extrémisme. Agressivité et agression verbale injurieuse et grossière jusqu'aux actes violents et à l'agression physique : perte de contrôle et passage à l'acte (il cogne, casse des objets). À la limite autodestruction suicidaire impulsive (bien qu'il manque souvent de courage pour passer à l'acte). Impulsions meurtrières, notamment à l'encontre de son entourage. Ne supporte pas l'injustice. Précipitations et impatiences. Soupirs. Intolérance aux bruits, aux dérangements causés par du bruit. Jalousie avec colère. Tristesse surtout le matin ou après manger. Les pathologies hépatiques s'accompagnent d'irritabilité.

Fig. 4.7

Souche • Nom commun : Strychnos nux vomica. • Surnom : Vomiquier. • Famille : Loganiacées. • Habitat : Inde tropicale et Asie du Sud-Est.

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dente, d'effort mental, de difficultés rencontrées dans son travail quotidien. Rêves de colères, de combats, de bataille. Rêves érotiques.

Ambitions augmentées avec compétitivité, travail surinvesti

Absorbé par son travail et ses affaires. Très consciencieux. Anxiété pour ses affaires, peur de la pauvreté. Anxiété pour l'avenir. Impression de ne pas arriver à achever son travail. Personnes souvent exposées au stress, au surmenage, à la compétition professionnelle et aux déplacements (excès de vin et de table). Travaille sans relâche, sans repos. Épuisement professionnel, burn-out. Suractivité cérébrale le soir au lit, afflux de pensées. Ambition augmentée avec compétitivité : désir de gloire et de richesse. Détermination importante. Force de volonté. Dépression suite de perte de position sociale.

Signes physiques Fièvre avec frissons, douleurs hépatiques, goût amer, irritabilité

Fièvre avec grands frissons ou alternant avec frissons. Frilosité en se découvrant (amélioration en se couvrant et par la chaleur, aggravation en se découvrant et au grand air). Douleurs des hypochondres, goût amer et sécheresse de la bouche, irritabilité pendant la fièvre. Transpiration. Absence de soif. Vertiges. Hypersensibilité aux influences extérieures (toucher, bruit, courant d'air, froid, etc.). Convulsions possibles. Toux. Fièvre périodique (tous les jours ou tous les 2 jours). Accès paroxystiques de courte durée. Fièvre jaune. Fièvre après une colère qui alterne avec les frissons.

Désir de stimulants

Asthénie suite au surmenage et au stress professionnel avec recherche de stimulants (thé, café, alcool, tabac, etc.). Désir de mets relevés (renforce la sapidité des aliments  : sel, poivre, moutarde, sauces relevées, condiments, etc.). Désir de cuisine fine. Alcoolisme. Dans une seconde phase, intolérance à la moindre absorption d'alcool et aux mets indigestes. Le sujet gourmet devient obligé de faire un régime très restrictif par nécessité.

Douleurs névralgiques et céphalées

Céphalées avec sensation d'éclatement, migraines ophtalmiques Céphalée occipitale ou temporale surtout au réveil, suite d'excès de table avec malaise général et nausées. Sensation d'éclatement, d'élancement, de pulsations. Amélioration par un vomissement parfois provoqué. Céphalées pariétales comme si un clou était enfoncé. Céphalées accompagnées de douleurs oculaires ou d'épistaxis avec congestion du visage. Troubles visuels avant la céphalée. Visions de scintillements, d'éclairs, d'étincelles avec éblouissements.

Abus de médicaments, hypersensibilité aux médicaments

Abus de médicaments symptomatiques (traite­ ments pour la digestion, stimulants, sédatifs, somnifères, laxatifs, etc.) pour éviter tout malaise ou contretemps  : exige un soulagement immédiat. Hypocondriaque. Risque d'accoutumance nécessitant une augmentation des doses. Au contraire, réactions violentes et rapides ou paradoxales aux médicaments (ne supporte aucun médicament). Désir de tabac (grand fumeur). Désintoxication difficile avec malaise de sevrage, irritabilité et faible motivation. Puis ne supporte plus le tabagisme des autres.

Névralgies faciales aggravées au courant d'air et au vent Douleurs névralgiques unilatérales de la face, paroxystiques, lancinantes, déchirantes avec secousses. Aggravation au printemps, par le toucher, le mouvement, le café, le bruit, en marchant au grand air, par les courants d'air, après manger et le matin. Amélioration quand le patient est couché.

Insomnie liée aux soucis professionnels, rêve de son travail

Diminution de l'acuité visuelle, sécheresse oculaire, myodésopsies

Réveil à 3  heures ou 4  heures  : rabâche ses soucis, surtout professionnels. S'endort à l'heure du lever, se réveille de mauvaise humeur, la bouche amère avec des nausées. Somnolence la journée. Nombreux rêves d'occupation, d'affaires, de ce qui a été fait dans la journée ou la journée précé-

Diminution de l'acuité visuelle  : vue floue, trouble, perte de vision nocturne, suite d'abus d'alcool ou de stimulants. Sécheresse oculaire. Myodésopsies. Rougeur des yeux, gonflement, tuméfaction, fissures et crevasses des paupières.

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Reflux post-prandial avec toux sèche, hoquet Lenteur de digestion. Sensation d'un poids lourd sur l'estomac aggravée une heure après avoir mangé avec pyrosis, éructations nombreuses et régurgitations acides (toux sèche dès la fin du repas). Hoquet violent, spasmodique, aggravé après manger ou après avoir bu. Vomissements accompagnés de toux. Hématémèse.

Douleurs oculaires brûlantes le matin en se réveillant. Larmoiements pendant le coryza. Coloration jaune ou stries rouges de la sclérotique. Sensation de distension du globe oculaire. Rougeur des commissures externes avec douleurs brûlantes surtout le matin. Aggravation des troubles oculaires au grand air ou le matin. Symptômes ORL

Désir impérieux de dormir après les repas Somnolence impérieuse un quart d'heure après les repas  : un repos ou un sommeil de quelques minutes améliore mais le repos prolongé aggrave.

Otite externe, otalgies suite d'exposition au vent Inflammation du méat. Démangeaisons de la trompe d'Eustache ou du méat obligeant à avaler. Otalgies avec sensation de serrement ou douleurs piquantes aggravées en avalant. Otalgies suite d'exposition au vent.

Nausées, vertiges après manger Nausées apparaissant rapidement après manger avec sensation de malaise. Vertiges aggravés en mangeant ou après manger.

Rhinite aqueuse la journée et obstructive la nuit, épistaxis Rhinorrhée aqueuse le matin, obstruction nasale la nuit. Rhinorrhée suite d'exposition au courant d'air. Douleurs contuses de la gorge pendant le coryza aggravées en inspirant de l'air froid. Épistaxis le matin au lever ou pendant une céphalée.

Douleurs hépatiques et intestinales, côlon irritable Douleurs et lourdeurs sous-hépatiques, dans l'hypochondre droit. Hépatomégalie. Douleurs gastriques et abdominales crampoïdes, contuses, pressurantes, surtout le matin. Côlon irritable : météorisme, borborygmes, crampes, émission difficile de gaz, éructations. Hernie abdominale douloureuse.

Vertiges, acouphènes, sensation de masse dans la gorge Vertiges accompagnés d'écoulement nasal, de céphalées, de perte de vision ou de titubation. Aggravation des vertiges en marchant au grand air, après manger, en se courbant, en se couchant ou en se levant du lit. Sensation de masse dans la gorge (sensation de masse qui remonte dans la gorge, aggravée pendant le sommeil). Acouphènes pendant la céphalée ou la transpiration avec sensation de rugissements, de vrombissements ou de bourdonnements aigus. Les acouphènes sont synchrones avec le pouls.

Constipation, douleurs rectales, hémorroïdes prurigineuses Besoins impérieux, constants pendant la constipation. Selles peu abondantes et sensation permanente d'exonération insuffisante. L'exonération ne paraît jamais terminée, grands efforts inefficaces. Selles dures. Aggravation de la constipation par la sédentarité. Constipation suite d'abus médicamenteux. Alternance diarrhée/constipation. Constrictions douloureuses et spasmodiques du rectum (douleurs coupantes, brûlantes, déchirantes, aggravées par les repas et l'émission des selles). Douleurs rectales accompagnées de ténesme vésical. Hémorroïdes pruriantes et douloureuses sur constipation, améliorées par le bain froid. Prurit rectal.

Goitre, hypothyroïdie Troubles digestifs

Aggravés par les repas Ballonnements postprandiaux Flatulences excessives après les repas. Estomac distendu et sensible à la pression. La distension gastrique est telle qu'il est obligé de dégrafer sa ceinture et ses vêtements (le contact des vêtements lui est insupportable surtout en période digestive). Distension abdominale après manger ou après avoir bu avec tympanisme. Manque d'appétit ou, au contraire, appétit augmenté. Soif.

Diarrhées ou vomissements suite de colère Diarrhée après une colère, après manger, après le moindre écart alimentaire. Les selles sont fluides, fécales ou peuvent contenir des morceaux solides. Aggravation par les courants d'air ou le temps froid. Douleurs à l'estomac ou vomissements après une colère.

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Homéopathie et médecine chinoise

Goût amer

et la trachée. Coqueluche. Toux asthmatique, spasmodique. Toux paroxystique, expectoration sanglante le matin au lever. Hémoptysie suite de colère. Toux périodique (un jour sur deux). Aggravation en lisant à voix haute, à l'air froid, en se levant, en mangeant ou en passant d'une pièce chaude à un endroit froid. Amélioration en buvant chaud et en entrant dans une pièce chaude.

Hyperexcitabilité neuromusculaire

Hyperacousie, hypersensibilité aux odeurs, hypersensibilité au vent Hypersensibilité de la perception des odeurs et parfums. Acuité auditive accrue  : hypersensibilité au bruit, à la musique, aux voix, aux conversations, à chaque pas, aux piétinements, etc. Au contraire, audition diminuée après le dîner, surdité. Hypersensibilité cutanée, au vent, au moindre courant d'air. Intolérance au courant d'air, torticolis suite d'exposition au courant d'air avec raideur de nuque.

Lombalgies et sciatalgies accompagnées de crampes et de spasmes Lombalgies et cervicalgies avec contractures et spasmes paravertébraux. Douleurs cervicales déchirantes irradiant vers le bas. Douleurs lombaires tiraillantes ou crampoïdes s'étendant vers les cuisses et aggravées par les selles. Douleurs lombosacrées avec besoin impérieux d'aller à la selle. Obligation de s'asseoir pour se retourner dans le lit du fait des douleurs lombaires. Douleurs constantes, sourdes, contuses. Sensation de contraction, de cassure ou de crampes. Sciatique avec douleurs crampoïdes accompagnées de contraction des muscles et des  tendons, d'engourdissement ou de frilosité dans les membres. Aggravation des douleurs ­dorsales par l'air froid, au moindre courant d'air, par le toucher, à 3 ou 4 heures du matin et pendant la selle. Amélioration par la chaleur et les applications chaudes.

Convulsions suite de colère ou de courant d'air, AVC Convulsions puerpérales. Convulsions suite de colère, d'excitation, d'exposition au vent froid, au courant d'air, pendant la fièvre ou au moindre attouchement. Épilepsie aggravée par la stimulation lumineuse. Épilepsie, convulsions avec rigidité, paralysie, opisthotonos. Convulsions du nourrisson après une colère. Aura partant de l'estomac ou du plexus solaire. Accident vasculaire cérébral (AVC) avec aphasie, paralysie (hémiplégie, parésie, paralysie faciale), transpiration, hypersalivation. AVC pendant la fièvre. Hémorragie cérébrale. Spasmes, crampes, paresthésies, tremblements, hyperesthésie Spasmes, tétanisation, spasmophilie  : spasmes digestifs, spasmes douloureux de la face, tics, trismus. Hyperréflexie tendineuse. Contractures d'origine neurologique avec paralysie. Crampes d'effort ou de décubitus. Artérite spasmodique périphérique. Clignements des paupières, spasmes des paupières avec sensation de sécheresse, douleur piquante et photophobie. Soubresauts des yeux. Paralysie des muscles oculaires, strabisme. Paralysie faciale. Engourdissement des extrémités, talons engourdis et insensibles. Crampes des mollets, des orteils. Parésie des membres inférieurs. Tremblements des extrémités. Tremblements des mains dans le délirium tremens. Douleurs névralgiques intercostales.

Ténesme vésical ou rectal

Besoin impérieux urinaire et fécal, spasmes vésicaux Besoin impérieux d'uriner douloureux, inefficace, fréquent ou constant amélioré par la chaleur. Douleurs pressurantes de la vessie pendant la miction. Dysurie suite à un spasme douloureux de la vessie ou à une inflammation vésicale. Paralysie de la vessie. Besoin impérieux urinaire et fécal. Lithiase urinaire. Urines foncées, brûlantes, épaisses. Hématurie. Oligurie. Dysménorrhées avec ténesme vésicorectal Règles abondantes, prolongées, trop fréquentes, toujours irrégulières avec sang noir. Au contraire : règles peu abondantes, aménorrhée. Douleurs utérines crampoïdes pendant les règles en se relevant ou s'asseyant, avec violents besoins d'uriner et d'aller à la selle  : obligé de se plier en deux. Aggravation par l'air froid. Douleurs des seins

Toux spasmodique Toux nocturne, sèche, violente, suffocante, douloureuse, suite de chatouillements dans le larynx

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

prémenstruelles. Distension, ballonnements avant ou pendant les règles. Démangeaisons génitales avec douleurs brûlantes des lèvres. Leucorrhées jaunes nauséabondes. Inflammation et tuméfactions vulvovaginales, émission de gaz par le vagin. Désir sexuel violent.

Modalités

Aggravation Par les toxiques divers (alcool, tabac, excitants, épices, médicaments, drogues), le matin au réveil, après avoir mangé, par le contact, le moindre attouchement, les courants d'air, le vent froid et sec, en marchant au grand air et par l'air froid.

Accouchement avec ténesme vésicorectal Besoin impérieux d'uriner ou d'aller à la selle pendant les contractions. Avortement avec ténesme rectal, suite de placenta praevia. Douleurs du travail excessives, intenses déclenchant un malaise. Extension de la douleur dans le dos, les jambes et le rectum. Arrêt des contractions.

Amélioration Par un court repos, une vie sobre et hygiénique, par le vomissement provoqué, le soir, par une pression forte, à l'intérieur d'une pièce et par les enveloppements chauds. Signes étiologiques Troubles suite d'ambition déçue, de colère, de conflits avec ses chefs ou ses subordonnés, d'émotion, d'effort mental, de mépris, d'ambition déçue, de perte de position sociale ou d'argent, d'échec dans les affaires.

Syndrome des jambes sans repos

Agitation, impatience des membres inférieurs la nuit allant jusqu'à empêcher le sommeil. Aggravation par la chaleur. Urticaire suite d'exposition au vent, prurit le soir

Sensation Sensation de vent ou de courant d'air.

Coloration jaune (ictère). Teint jaune après une colère ou pendant la diarrhée. Coloration rouge ou pâleur du visage. Rougeur flamboyante des joues. Urticaire suite d'exposition au vent. Prurit le soir au lit.

Syndromes correspondants Pathologies internes Stagnation du Qi du Foie

Soupirs Susceptibilité Irritabilité Sensation de masse dans la gorge Alternance diarrhée/constipation Règles irrégulières Douleurs des seins avant les règles Météorisme abdominal Distension, ballonnements avant les règles ou pendant les règles Régurgitations acides, vomissements, nausées Douleurs des hypochondres Oppression dans la poitrine Goût amer dans la bouche La langue peut être normale voire légèrement rouge sur les bords Le pouls doit être en corde

Hypertension artérielle

Hypertension chez les patients alcoolo-tabagiques. Réflexe gastrocardiaque. Tachycardie, angor en période digestive. Palpitations et extrasystoles après excès. Chaleur des extrémités

Chaleur des mains, des paumes, des pieds ou pendant le coryza. Sensation de chaleur dans la poitrine. Anomalies linguales La langue de Nux vomica est sèche, rouge ou rouge sur les bords avec un enduit lingual jaune ou noir. Pendant la fièvre, la langue présente un enduit lingual blanc. Cet enduit blanc peut se situer sur les côtés, à la racine ou unilatéralement à la racine. On peut noter des fissures sur les bords de la langue. La langue peut être difficile à tirer, déviée et tremblante (paralysie de la langue avec déviation). Le goût est amer ou aigre. L'haleine est nauséabonde.

Élévation du Yang du Foie

Troubles caractériels : irritabilité, colère, agressivité Insomnie Vertiges

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Homéopathie et médecine chinoise

Acouphènes Troubles visuels : éblouissements, scintillements Bouffées de Chaleur (si vide de Yin avec élévation du Yang) Sécheresse oculaire Gorge sèche Céphalées temporopariétales avec sensation d'éclatement ou accompagnées de douleurs oculaires Signes neuromusculaires avec tremblements, tics nerveux du visage Instabilité des jambes (Nux vomica : agitation, impatience des membres inférieurs la nuit allant jusqu'à empêcher le sommeil) Douleurs hépatiques Goût amer dans la bouche Hypertension artérielle La langue est rouge sur les bords Le pouls doit être en corde mais il peut l'être unilatéralement seulement si l'autre côté traduit l'origine du déséquilibre (vide de Yin par exemple)

Engourdissements (Nux vomica : engourdissement des extrémités, talons engourdis et insensibles. Parésie des membres inférieurs) Convulsions puerpérales Convulsions suite de colère Convulsions suite d'exposition au vent froid ou au courant d'air Accident vasculaire cérébral Langue rouge et tremblante voire déviée Le pouls doit être en corde Dysharmonie Bois/Terre : le Qi du Foie rebelle envahit la Rate

Irritabilité Somnolence postprandiale Lenteur de digestion Sensation d'un poids lourd dans l'estomac Pyrosis Alternance diarrhée/constipation Diarrhée postprandiale ou diarrhée après une colère Teint jaune après une colère Ballonnements (Nux vomica est obligé de dégrafer ses vêtements) La langue a une couleur normale ou légèrement rouge sur les bords Le pouls doit être en corde d'un côté et faible de l'autre

Feu du Foie

Irritabilité Propension aux accès de colère avec rougeur du visage Céphalées temporales Goût amer dans la bouche Acouphènes Surdité Vertiges Soif Sommeil perturbé par des rêves Constipation Urines foncées Hémorragies  : épistaxis, hématémèse, hémoptysie après une colère La langue est rouge avec des bords plus rouges et l'enduit lingual jaune et sec Le pouls doit être en corde et rapide

Le Qi du Foie rebelle envahit l'Estomac

Irritabilité Douleurs à l'estomac ou vomissements après une colère Douleurs des hypochondres ou de l'épigastre (douleurs de l'estomac crampoïdes aggravées par les repas) Distension de l'estomac Éructations Gaz Hoquet (Nux vomica : hoquet violent, spasmodique, aggravé par les repas) Lourdeur à l'épigastre Coloration normale de la langue ou rougeur sur les bords Pouls en corde d'un côté et faible de l'autre

Vent interne

Vertiges avec éblouissement et tendance à tomber (Nux vomica  : vertiges accompagnés de titubation) Instabilité à la marche (Nux vomica : titubation, démarche chancelante) Lourdeur de la tête Céphalées

Vide de Yin du Foie

Insomnie d'endormissement Transpiration la nuit Bouffées de Chaleur

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Teint pâle ou rougeur du visage (si Chaleur-vide) Sécheresse de la bouche et de la gorge Sécheresse des yeux Éblouissements Myodésopsies Spasmes, tétanisation, crampes Engourdissements des extrémités Chaleur des extrémités et de la région du cœur (sensation de chaleur dans les « 5 Cœurs ») Céphalées Vertiges Diminution de la vue, perte de la vision nocturne Fièvre périodique Règles en retard et peu abondantes, aménorrhée La langue est rouge sur les côtés et sans enduit Le pouls doit être superficiel (flottant), vide et rapide

Pathologie du méridien tendinomusculaire de la Vésicule biliaire

Douleurs, contractures et spasmes des muscles de la jambe (Nux  : sciatique avec douleurs crampoïdes accompagnées de spasmes des muscles et des tendons) Blépharospasme, strabisme Névralgies intercostales

Pathologies externes Attaque du Vent Froid externe sur Tai Yang

Fièvre avec transpiration Crainte du Froid (aggravation par le Froid) Aggravation ou suite de Vent/Froid ou de courant d'air (intolérance au courant d'air, rhinite suite d'exposition au courant d'air) Névralgies faciales aggravées par les courants d'air Otalgies suite d'exposition au vent Rhinorrhée suite d'exposition au courant d'air Urticaire suite à l'exposition au Vent/Froid Raideur de cou, torticolis suite de courant d'air Céphalées occipitales Obstruction nasale avec écoulement (Nux vomica  : écoulement nasal dès la journée et obstruction nasale la nuit) Langue avec enduit blanc Le pouls doit être superficiel et relâché

Chaleur-Humidité Foie/Vésicule biliaire

Coloration jaune (ictère) Fièvre Nausées, vomissements Douleurs intercostales Goût amer dans la bouche Mauvaise digestion (sensation d'un poids lourd sur l'estomac aggravée une heure après avoir mangé avec pyrosis et lenteur de digestion) Distension abdominale Diarrhées Lithiases urinaires Prurit anal et génital Hémorroïdes prurigineuses Dysurie, brûlures mictionnelles Urines foncées Bord de la langue rouge et enduit jaune et gras Pouls glissant et rapide et en corde

Atteinte de la couche Shao Yang par le Vent Froid

Pendant la fièvre Irritabilité Alternance de frissons et de fièvre Crainte du froid Goût amer dans la bouche Sécheresse de gorge Douleurs des hypochondres Anorexie, nausées, vomissements Enduit lingual blanc unilatéral (Nux  : enduit blanc sur les bords, enduit blanc unilatéralement à la base) Le pouls doit être en corde et fin

Syndrome du méridien de la Vésicule biliaire (Zu Shao Yang)

Douleurs et rougeur de la commissure externe des yeux Migraines temporales Douleurs dorsales Sciatique Acouphènes Goût amer dans la bouche Soupirs Douleurs du bord externe du thorax, de l'hypochondre

Commentaires La strychnine, issue des graines du Vomiquier, a une action toxique puissante sur le système

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Homéopathie et médecine chinoise

­ euromusculaire. Les muscles et les tendons sont n des tissus qui sont sous le contrôle du Foie. L'analyse de la pathogénésie de Nux vomica nous montre que cette souche a un lien privilégié avec l'élément Bois, d'où cette sensibilité si marquée au Vent. Du fait d'une composition chimique très voisine, nous retrouvons chez Nux vomica certains syndromes inclus chez Ignatia  : stase du Qi du Foie et vide du Yin du Foie. Mais contrairement à Ignatia, les tableaux de stase de Qi et de vide ne sont pas prépondérants dans la matière médicale de Nux vomica car les signes inclus dans ces syndromes sont la plupart du temps des signes de premier degré. Ce qui est prépondérant chez Nux vomica, ce sont les syndromes de type plénitude : élévation du Yang du Foie, Feu du Foie (avec les signes psychiques qui sont caractéristiques et très marqués), Vent interne et dysharmonie Bois/ Terre avec l'attaque transversale du Foie sur le couple Rate/Estomac (le Qi du Foie stagne dans l'abdomen et entraîne une perturbation du couple Rate/Estomac). Cela se confirme par l'analyse du pouls qui montre un pouls de type plénitude (le pouls est plein et dur et/ou rapide) et la langue est rouge, notamment sur les côtés, ce qui nous indique que la plénitude énergétique se situe dans le couple Foie/Vésicule biliaire. En cas de Feu du Foie, la langue est rouge (plus rouge sur les côtés) et l'enduit lingual jaune. L'émotion dominante est celle du Bois, c'està-dire la colère (facilement irritable dès le matin au réveil, colère avec rougeur du visage, violences physiques, etc.). L'élévation du Yang du Foie nécessite au préalable un vide de Yin (vide de Yin du Foie ± vide de Yin des Reins selon relation mèrefils) ou un vide du Sang du Foie. Mais la montée du Yang du Foie provient souvent d'un trouble émotionnel comme la colère ou une émotion intériorisée non verbalisée. Il n'est donc pas étonnant de retrouver chez Nux vomica comme signes étiologiques la colère, l'indignation et l'humiliation. Il est d'ailleurs dit, en MTC, qu'en cas de plénitude dans le Foie, le sujet rêve de colère. C'est ce que fait Nux vomica. Il rêve de colère, de disputes, de combats ou de bagarres. L'excès de Yang rend le sujet hypersensible à tout stimulus extérieur (hyperacousie, hyperosmie, hypersensibilité aux courants d'air, aux contacts, aux médicaments, etc.). Le Foie, selon la MTC, est le « Chef des armées ». C'est lui qui planifie, qui fait des plans, qui dirige.

La Vésicule biliaire, en tant que « rectitude du centre », a la fonction de décider, de trancher. C'est à la Vésicule biliaire qu'incombe la notion de justice. Comme nous l'avons vu dans le chapitre des typologies, le Bois gère donc l'intuition, la planification et l'expression de soi. L'individu Bois est exigeant, perfectionniste, organisé, méthodique, clairvoyant et lucide. Il veut être irréprochable et ira jusqu'à se surpasser pour y parvenir. Il « sait ce qu'il veut dans la vie ». C'est un décideur. Il est souvent travailleur, intelligent, créatif, novateur. Lorsque le Bois est en excès (excès de Yang), une tension interne apparaît et le sujet devient irritable, coléreux, impatient voire violent. Si cette colère est réprimée, des désordres internes apparaissent. Cette typologie illustre à merveille le psychisme de Nux vomica qui a un tropisme hépatique marqué. Nux vomica est un grand travailleur. Il ira jusqu'à mettre sa santé en péril et prendre des stimulants pour mener à bien son travail, pour réussir car son ambition est grande. Sur le cercle du Tai Ji, le Bois se situe sur un mouve­ ment d'ascension, d'élévation. Il n'est donc pas étonnant de constater que Nux vomica cherche à s'élever socialement (ambition augmentée, désir de gloire, désir de richesse, compétitivité, etc.). Nous retrouvons dans les signes étiologiques les suites de perte de position sociale, de perte d'argent, d'échec dans les affaires, d'ambition déçue. Il rêve d'exceller dans le domaine intellectuel. Son travail l'envahit même jusque dans son sommeil (il rêve des difficultés de son travail quotidien, de ses affaires). On retrouve souvent un conflit dans le milieu professionnel à l'origine de la décompensation des « patients Nux » (conflits, discordes avec les supérieurs). L'étiologie « suite » d'attaque externe par le Vent est un symptôme qui apparaît au 3e  degré chez Nux vomica. Rappelons que le Vent est le facteur climatique du Bois et du Foie. Or Nux vomica est aggravé par le moindre courant d'air, au grand air, par le vent sec ou le vent froid et sec. Cette sensibilité au vent est telle qu'il peut en faire des convulsions. Pendant la fièvre, Nux vomica est le seul remède de la matière médicale qui présente au 3e degré une douleur occipitale. Cette douleur s'explique par le fait que le Vent externe obstrue les méridiens du niveau Tai Yang (Intestin grêle et Vessie) qui passent par la région cervicale. L'enduit blanc sur toute la langue pendant la

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Staphysagria

fièvre indique que le facteur externe (Vent Froid ou Froid Humidité) n'a pas encore pénétré en profondeur. La langue peut cependant être de coloration blanche de façon unilatérale. Cela indique une atteinte du niveau Shao Yang par le Vent Froid. Au niveau Shao Yang, le facteur pathogène oscille entre le niveau Tai Yang et Yang Ming (entre l'intérieur et l'extérieur), ce qui explique l'alternance de fièvre et de frissons dans la fièvre de Nux vomica. Les autres signes de la fièvre de Nux vomica (goût amer, sécheresse buccale, douleurs des hypochondres, nausées, vomissements, irritabilité) sont caractéristiques de la Vésicule biliaire et donc du niveau Shao Yang. Nux vomica ne trouve pas d'indication lorsque la perversité externe atteint le niveau Yang Ming. Son spectre d'action concerne uniquement Tai Yang et Shao Yang. Cette pathogénésie montre des signes de névralgies faciales aggravées notamment par le grand air et les courants d'air. Celles-ci peuvent se déclencher au printemps. Le printemps est la saison du Bois et l'attaque du Vent sur les méridiens de la face est une grande cause de névralgies (les autres causes étant le Feu du Foie/Vésicule biliaire et le Vide de Qi et de Sang). La montée du Yang du Foie qui perdure sur une longue période peut engendrer du Vent interne ou un Feu du Foie. Le Vent interne, selon la MTC, à son extrême produit les AVC. Une langue tremblante indique qu'il existe un Vent interne et une langue déviée peut être un signe précurseur d'AVC. Nous retrouvons chez Nux vomica les signes linguaux de Vent interne (tremblements de la langue voire paralysie) et les rubriques d'AVC (« apoplexie » qui est un signe de 3e  degré chez Nux). Cette souche présente donc un fort lien avec le Vent quelle que soit son origine (interne ou externe). Il est intéressant de noter que la plupart des souches homéopathiques qui ont un tropisme hépatique sont des graines issues d'arbres (Ignatia, Lycopodium, Nux vomica, Staphysagria). N'y a-t-il pas meilleure correspondance et meilleure analogie avec l'élément Bois ? Les graines, d'ailleurs, ne sont-elles pas disséminées par le vent ? On retrouve cette notion de Vent jusque dans les sensations ressenties par les provers (sensation de courant d'air ressentie par certains provers après avoir ingéré les granules de Nux vomica, etc.).

Fig. 4.8

Souche • Nom commun : Delphinium staphysagria. • Surnoms : Staphysaigre ou Herbe aux poux. • Famille : Renonculacée. • Habitat : au bord des champs et des garrigues du bassin méditerranéen et en Asie. • Description  : plante herbacée pouvant atteindre 1 mètre de hauteur couverte de longs poils. Grandes fleurs bleues réunies en grappe composées de 5  sépales. Fruits sous forme de follicules renfermant des graines alvéolées d'une couleur brun foncé. Le noyau des graines contient le principe actif qui est une huile essentielle d'odeur désagréable. • Principe actif  : alcaloïde contenu dans l'huile des graines (delphinine). • Toxicité  : puissant toxique neuromusculaire. L'ingestion accidentelle de la plante chez les bovins et les ovins provoque un état d'agitation avec spasmes, convulsions, mydriase, inco­ordination et paralysie. Des signes digestifs, cardiaques et pulmonaires peuvent également être observés (diarrhées, vomissements, salivation, arythmie, fibrillation auriculaire, bradypnée et asphyxie). • Usages médicaux anciens : sous forme de pommade comme antiparasitaire (d'où son nom « Herbe aux poux ») et anti-inflammatoire (diminution des œdèmes inflammatoires et post-­ traumatiques) et sous forme de décoction contre les douleurs névralgiques (utilisation risquée). • Partie utilisée : la graine séchée.

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réprimandes. Enfants coléreux, audacieux, agités, inattentifs. Violence des troubles. Difficultés de concentration. Dysorthographie, erreurs sur le temps et les dates.

Matière médicale Signes psychiques Suite de dévalorisation, d'honneur blessé, d'humiliation

Dépression, humeur changeante

Troubles suite de honte, d'humiliation, d'honneur blessé, de mépris, de négligence, de perte de position sociale, de tromperie, de grossièretés venant des autres. Sentiment d'avoir été humilié. Sur le moment, il est incapable de répondre, surtout s'il est blessé émotionnellement, puis il devient haineux, hargneux envers les gens qui l'ont offensé. Chagrin silencieux prolongé avec indignation suite à des offenses passées ou suite à la conséquence de ses actes ou ceux des autres. Rumination sur des événements désagréables, sur des offenses passées. Abrutissement, folie suite d'humiliation.

Prostration mentale après une contrariété. Dégoûté par la vie, il désire la mort (tendance suicidaire). A horreur de la compagnie. Humeur changeante, alternante, cyclothymie. Comportement querelleur alternant avec rires et gaieté. Désir de gloire, d'activité créatrice

Ambition augmentée avec désir de gloire. Désir d'activité créatrice. Fort désir sexuel, frustrations sexuelles mal tolérées

Refoulement émotionnel, colère non exprimée

Préoccupations et pensées sexuelles persistantes. Érotisme. Libertinage (l'idée du mariage lui est insupportable). Tendance à la masturbation. Perversions sexuelles. Troubles apparaissant après des excès sexuels  : asthénie, indifférence, apathie, abrutissement, tristesse, lumbago, faiblesse, prostration mentale, hypochondrie, anxiété, etc. Impuissance et neurasthénie sexuelle. Fantasmes empêchant le sommeil. Démence avec masturbation. Gêne respiratoire pendant ou vers la fin du coït. Spermatorrhée nocturne fréquente et abondante, après masturbation. Désir sexuel augmenté, excessif voire violent malgré l'absence d'érection. Impuissance. Troubles suite de refoulement du désir sexuel.

Troubles suite de colère rentrée, non exprimée, silencieuse avec indignation. Personne réservée qui n'exprime pas ses émotions. Introspection. Aversion pour l'injustice, loyauté

Ne supporte pas l'injustice. Consciencieux pour des bagatelles. Très loyal dans ses relations. S'indigne et se chagrine facilement. Troubles suite d'injustice et d'indignation. Susceptibilité extrême, colère violente et soudaine

Très sensible à l'opinion d'autrui, sensible à toutes les impressions extérieures. La moindre parole, action ou contradiction le blesse et l'offense. Colère violente, soudaine pour des futilités, suite de contradiction avec rougeur ou pâleur du visage. Colères envers ses erreurs. Il frappe, casse ou jette les objets dans tous les sens. Désire mettre le feu à des objets ou jeter des objets au feu. Penchant à détruire. Cruauté. Méchanceté. Répond hargneusement. Automutilation. Brusque, tendance à avoir des accidents.

Insomnie, rêves érotiques, d'humiliation, d'assassinat

Idées abondantes le soir, la nuit, suractivité de la pensée qui empêche l'endormissement. Agitation dans le lit (se retourne constamment). Angoisses ou abrutissement après un court sommeil, après une sieste. Nombreux rêves avec agitation : réveils fréquents. Rêves lascifs, érotiques. Rêve d'humiliation, d'exaspération. Rêves de dispute, de querelles, de combats, de bagarres, d'assassinat, de meurtre, de contrariété, de colère et de danger. Rêves d'effort physique, d'effort mental, de vains efforts. Rêves d'occupation, de ce qui s'est passé dans la journée.

Enfants caractériels

Irritabilité, morosité, insolence chez les enfants : l'enfant crie le matin en se réveillant. Il est capricieux, repousse les choses qu'il voulait et qu'il a demandées dès qu'on lui tend. Très sensible aux

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Signes physiques

Troubles dermatologiques

Éruptions croûteuses, humides, psoriasiformes Psoriasis après refoulement émotionnel ou chagrin, psoriasis chez les enfants. Herpès humide ou sec, croûteux, corrosif, suppuratif, prurigineux avec douleurs brûlantes. Eczéma suintant comme un herpès. Éruptions suintantes, croûteuses, humides, jaunes et douloureuses après grattage. Gale. Abcès avec écoulement jaune, nauséabond et irritant. Éruptions pustuleuses, purulentes. Furonculose.

Tics nerveux

Tics nerveux notamment de la face avec préoccupations familiales et sexuelles. Gestes involontaires des mains. Clignements des yeux, spasmes des paupières. Soubresauts du visage. Mouvements involontaires des extrémités. Acouphènes et vertiges

Troubles auriculaires suite d'augmentation du volume des amygdales. Sensation de vent pénétrant dans l'oreille ou soufflant dessus, notamment au niveau du méat de l'oreille droite. Otalgie gauche. Acouphènes avec sensation de rugissements, pendant les céphalées. Vertiges avec nausées aggravés par les mouvements rapides de la tête, en se courbant ou par l'effort mental. Amélioration en marchant.

Éruptions cutanées rétro-auriculaires Éruptions rétro-auriculaires eczématiformes, maculopapuleuses, humides et prurigineuses. Prurit cutané, urticaire nodulaire Prurit cutané erratique, changeant, obligeant le patient à se gratter mais l'amélioration par le grattage est de courte durée et aggrave le prurit. Sensation de piqûre d'insecte, de fourmillements, de picotements, d'enfoncements piquants. Aggravation des démangeaisons en se déshabillant, le soir et à la chaleur. Apparition d'urticaire ou de nodules après grattage et la peau devient brûlante. Urticaire nodulaire.

Chalazions et orgelets à répétition, éruptions péri-orbitaires

Tumeurs, kystes des paupières, inflammations des glandes de Meibomius : orgelets, chalazions, tumeurs récurrentes du tarse. Dureté des paupières, induration persistante après un orgelet. Tumeur polyploïde de la conjonctive. Strabisme. Spasmes des paupières. Sécheresse des yeux et des paupières le soir ou le matin. Blépharite chronique avec granulations et tubercules. Éruptions péri-orbitaires (eczéma des paupières et de leur bord libre). Conjonctivite. Iritis. Inflammation oculaire suite à une blessure. Rougeur oculaire, après excès sexuel. Douleurs oculaires avec sensation d'éclatement. Vue obscurcie, embrouillée, faible. Visions flamboyantes, d'étincelles la nuit, clignotements, halos de couleurs devant les yeux.

Néoformations, condylomes Condylomes secs, pédiculés, humides. Excroissances charnues. Tubercules cutanés. Troubles suite d'éruption supprimée. Prurit scrotal, périanal. Condylomes rectaux ou génitaux. Syphilis au stade tertiaire. Indurations cutanées. Les éruptions cutanées alternent avec les autres troubles. Lenteur de cicatrisation des plaies linéaires et des incisions Lenteur de cicatrisation. Plaies douloureuses, linéaires par coupure (plaie chirurgicale, par arme blanche, etc.). Plaies par des échardes. Douleurs comme une piqûre d'insecte.

Dents cariées sur les bords

Les dents présentent des caries sur les bords ou au niveau de la couronne. Plusieurs caries sur une même dent qui se situent du côté opposé. Les dents deviennent noires et tombent en morceau. Caries précoces chez les enfants. Douleurs dentaires pendant les règles aggravées en inspirant de l'air et améliorées par la pression forte et la chaleur. Gencives spongieuses.

Troubles somatiques suite d'indignation ou de colère

Céphalées Céphalées suite de contrariété, de chagrin ou de colère. Douleurs frontales pressurantes avec lourdeur de la tête comme par une pierre ou un poids. Céphalées occipitales ou pariétales térébrantes, pressurantes. Sensation d'écartèlement ou de coup

Aphtose, goût amer ou putride dans la bouche

Aphtes récurrents chez les enfants allaités avec une base jaunâtre. Goût altéré, amer, putride dans la bouche.

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Suppression des règles après humiliation Suppression des règles suite d'humiliation. Règles en retard, peu abondantes voire absentes. Sang pâle avec des caillots d'abord pâles puis sombres. Règles foncées, irrégulières. Polypes de l'utérus. Coït douloureux, vaginisme suite de sensibilité du vagin. Cancer de l'utérus. Prurit vaginal. Condylomes.

de hache. Extension de la douleur vers le visage et l'extérieur. Douleurs mordantes « au cerveau » ou sur le cuir chevelu. Sensation que le cerveau est séparé du crâne et de bruits dans la tête. Les céphalées sont aggravées par le toucher, l'effort sexuel, la masturbation, le mouvement, l'effort mental, l'excitation. Douleurs abdominales crampoïdes Douleurs à l'estomac, vomissements après une colère ou une contrariété. Douleurs abdominales coupantes, crampoïdes suite d'indignation, d'excitation, de contrariété ou de colère aggravées après manger ou après avoir bu. Colite suite de chagrin. Sensation de plénitude dans l'estomac. Hoquet. Régurgitations. Douleurs brûlantes des hypochondres. Douleurs abdominales pendant des flatulences améliorées par l'émission de gaz. Ballonnements. Coliques du nourrisson allaité. Douleurs abdominales crampoïdes chez les enfants. Anxiété ressentie dans l'abdomen. Prurit rectal. Troubles du transit Diarrhée suite d'indignation, d'humiliation, d'excitation, de colère ou de contrariété. Diarrhées chez les enfants. Diarrhée accompagnée de constipation ou diarrhée alternant avec constipation. Selles dures suivies de selles liquides. Ténesme rectal. Douleurs brûlantes anales. Selles muqueuses, glaireuses, irritantes avec une odeur d'œuf pourri. Constipation avec efforts de défécation inefficaces. Hémorroïdes.

Sevrage tabagique

Aversion pour le tabac. Aggravation par la fumée de cigarette. Remède pour dégoûter du tabac. Cystites récurrentes, urines troubles, pollakiurie suite de coït

Cystite récurrente. Urines foncées, rouges, brûlantes, irritantes. Urines abondantes ou oligurie. Sédiments urinaires. Besoin d'uriner fréquemment, toutes les heures après le coït. Récurrence des troubles

Troubles récurrents : orgelets, chalazion à répétition, cystites récurrentes chez les enfants, etc. Anomalies linguales Peu d'anomalies sont décrites dans les matières médicales. La langue peut cependant être collante, visqueuse, notamment à son extrémité.

Toux, oppression thoracique Gêne respiratoire, oppression thoracique, toux sèche nerveuse suite de colère ou de contrariété. Sensation d'irritation et de chatouillements dans le larynx qui déclenche la toux. La toux est aggravée par le refroidissement et la consommation de viande. Dyspnée à l'effort ou pendant le coït. Sensation de tremblements du cœur. Palpitations cardiaques violentes, visibles suite de colère. Aggravation des palpitations après une sieste, par le tabac, l'effort et en écoutant de la musique.

Modalités

Aggravation Par le toucher, les excès sexuels, la masturbation, le coït, le sommeil, le matin en se réveillant, les applications humides et froides, les efforts physiques et les émotions. Amélioration Par le coït, couché au lit, à l'intérieur d'une pièce. Signes étiologiques Suite de soucis, de décès d'êtres chers, de chagrin, d'amour déçu, de préoccupations, d'excès sexuels ou de refoulement du désir sexuel, de reproches, de réprimandes, d'offense, de mépris, d'indignation, d'humiliation, de honte, d'honneur blessé, de domination, de maltraitance, d'abus sexuel, de colère avec véhémence, d'indignation ou de colère refoulée.

Tremblements des extrémités, convulsions Tremblement des mains en tenant quelque chose après une colère ou une excitation. Chaleur des avantbras, des mains, des membres inférieurs, des pieds. Le sujet est obligé de se découvrir. Transpiration froide des pieds. Convulsions après avoir été accusé injustement, suite d'indignation, d'humiliation, de contrariété. Convulsions chez les enfants, chez les nourrissons allaités après une colère.

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

L'aspect de la langue dépend du syndrome initial (si stase du Qi du Foie, la langue est normale ou légèrement rouge sur les bords) Le pouls doit être en corde

Syndromes correspondants Stase du Qi du Foie Troubles suite de refoulement émotionnel, de colère non exprimée Irritabilité, susceptibilité Humeur variable Oppression dans la poitrine Douleurs des hypochondres Ballonnements abdominaux Diarrhée alternant avec constipation Règles irrégulières La langue a une coloration normale Le pouls doit être tendu en corde

Vent interne Tics nerveux du visage Tremblements, convulsions après une colère Urticaire, prurit cutané changeant de place La langue doit être rouge et tremblante voire déviée Le pouls doit être en corde

Dysharmonie Bois/Terre

La stase du Qi du Foie se transforme en Chaleur (montée du Feu du Foie)

Le Qi du Foie rebelle envahit la Rate

Irritabilité, colère Colique après une colère Diarrhée accompagnée de constipation Diarrhée suite d'indignation, d'humiliation, de colère ou de contrariété Anxiété ressentie dans l'abdomen Ballonnements La langue a une couleur normale ou légèrement rouge sur les bords Le pouls doit être en corde d'un côté et faible de l'autre

Troubles suite d'émotions refoulées ou de colère Irritabilité, colère, comportements violents Humeur changeante Sommeil perturbé : nombreux rêves, agitation, réveils fréquents Rougeur des oreilles (chez Staphysagria, éruption rétro-auriculaire) Rougeur oculaire, conjonctivite, orgelets Rougeur du visage après une colère Douleurs des hypochondres Acouphènes et vertiges Constipation Urines foncées Le pouls doit être en corde et rapide.

Le Qi du Foie rebelle envahit l'Estomac

Irritabilité, colère Douleurs à l'estomac ou vomissements après une colère Douleurs des hypochondres ou de l'épigastre (douleurs de l'estomac crampoïdes aggravées par les repas) Distension de l'estomac Éructations Gaz Hoquet La langue doit avoir un aspect normal ou plus rouge sur les bords Pouls en corde d'un côté et faible de l'autre

Élévation du Yang du Foie Troubles suite de refoulement émotionnel ou de colère Comportements violents Acouphènes Vertiges Troubles visuels : éblouissements, scintillements Sécheresse des yeux et des paupières Conjonctivite Céphalées suite de colère avec sensation d'éclatement Douleurs oculaires avec sensation d'éclatement Lourdeur de la tête Insomnie Crampes (abdominales) Douleurs des hypochondres

Rétrodomination du Foie sur le Poumon (le Bois insulte le Métal) Gêne respiratoire, oppression thoracique, toux sèche nerveuse suite de colère ou de contrariété

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Homéopathie et médecine chinoise

avec perturbation du fonctionnement du couple Rate-Estomac consécutive à la stase du Qi du Foie). Cela explique qu'après une humiliation ou une colère apparaissent chez Staphysagria des douleurs abdominales crampoïdes, des diarrhées, un hoquet, des nausées, des vomissements et des gastralgies (contre-courant du Qi de l'Estomac). La plénitude du Foie va également s'exprimer sur le plan vertical dans la partie supérieure du corps car le Yang et le Feu ont une tendance naturelle à s'élever. Cela explique qu'un grand nombre de symptômes se situent au niveau de la tête  : signes oculaires, céphalées, colère, etc. On retrouve même quelques signes d'agression du Poumon (cycle d'outrage Wu) : toux et oppression thoracique après une colère. Les céphalées, avec leur sensation d'extériorisation, sont caractéristiques de l'élévation du Yang du Foie. Le Foie « s'ouvre yeux » et il n'est pas étonnant de constater l'abondance de signes oculaires dans la pathogénésie de Staphysagria, avec notamment la survenue de chalazions et d'orgelets à répétition. Les chalazions sont souvent, en MTC, l'expression d'une pathologie des sentiments (contrariétés et colère refoulée), ce qui correspond bien au psychisme de Staphysagria. Les orgelets peuvent être, quant à eux, consécutifs à des troubles alimentaires (consommation d'alcool et d'aliments de nature « chaude »), à une attaque du Vent-Chaleur ou à une montée de la Chaleur accumulée dans la Rate et l'Estomac. Dans ce cas, le Qi et le Sang stagnent, la Chaleur et les toxines obstruent les méridiens Luo. L'orgelet persistant ou récidivant est causé, la plupart du temps, par la montée du Feu du Foie : il se produit une accumulation de Feu-Chaleur dans les paupières, d'où la formation d'une tuméfaction érythémateuse. Les blépharites sont dues à la présence d'Humidité-Chaleur dans la Rate (le Vent-Chaleur et le Feu du Cœur sont les deux autres causes de blépharite en MTC). Selon le Ling Shu, au chapitre 80 traitant des énergies subtiles des 5 organes, il est dit que « l'Essence de la chair fait le lien encerclant ». Cela signifie que les paupières sont sous la dépendance de la Rate. La sécheresse oculaire s'explique par l'assèchement des Liquides au niveau de l'œil par le

Chaleur-Humidité dans la Rate Céphalées Sensation de plénitude de l'épigastre Épigastralgies Nausées, vomissements Diarrhées, odeur nauséabonde des selles Douleurs brûlantes de l'anus Urines foncées Teint jaune ou terne Éruptions cutanées prurigineuses, humides, purulentes Éruptions péri-orbitaires  : eczéma des paupières, blépharite, orgelets Psoriasis La coloration de la langue doit être rouge et l'enduit jaune Le pouls doit être glissant et rapide

Commentaires Comme pour Nux vomica et Ignatia, la souche utilisée pour Staphysagria est une graine qui contient des alcaloïdes ayant une action neuromusculaire puissante à l'origine de spasmes, de convulsions et de paralysies. Rappelons que la fonction neuromusculaire est sous la dépendance du Foie. L'émotion dominante chez Staphysagria est celle qui est liée au Foie, c'està-dire la colère sous toutes ses formes (frustration, ressentiment, colère refoulée, fureur, etc.). La colère entraîne une stagnation du Qi du Foie surtout si elle est non verbalisée, refoulée, intériorisée. Si la colère « éclate », elle génère une élévation du Yang du Foie ou un Feu du Foie. Staphysagria est un des plus grands remèdes, si ce n'est le plus grand, de l'émotion refoulée, des frustrations (notamment sexuelles) et de l'humiliation. Si Arnica est le remède du choc physique et psychologique, Staphysagria est, quant à lui, celui de la blessure sous toutes ses formes (blessure morale mais aussi physique puisqu'il permet d'améliorer les plaies cutanées linéaires, qu'elles soient traumatiques ou chirurgicales). Le refoulement émotionnel, la colère non exprimée, les frustrations sexuelles vont paralyser le Qi du Foie. À partir de cette stase du Qi du Foie, le Yang ou le Feu du Foie vont provoquer des symptômes transversaux (dysharmonie Bois/Terre

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Feu-Chaleur. Les conjonctivites sont, en MTC, encore une fois liées à une libération d'énergie Yang endogène par le couple Foie-Vésicule biliaire qui induit une stase de Qi et de Sang au niveau de l'œil. L'Humidité-Chaleur de la Rate peut également être en cause mais de façon moins fréquente. Les causes exogènes des conjonctivites sont les causes infectieuses qui sont l'équivalent, en MTC, de la pénétration du Vent-Chaleur externe. Pour Staphysagria, c'est la cause émotionnelle qui semble être en jeu. La matière médicale de Staphysagria met également en avant un grand nombre de signes cutanés en dehors des pathologies des paupières. C'est un grand traitement de prurit cutané. La stase du Qi du Foie est une grande cause en MTC de prurit cutané car la stase du Qi dans les espaces interstitiels engendre des démangeaisons. Le blocage du Qi du Foie, comme nous l'avons vu, peut entraîner une élévation du Yang du Foie ou un Feu du Foie. Ces deux mouvements peuvent tous les deux produire un Vent interne. Le Vent est presque toujours à l'origine des dermatoses et il est pourvoyeur de démangeaisons. D'ailleurs, les caractéristiques du prurit de Staphysagria sont évocatrices de la présence de Vent car celui-ci est erratique et changeant. Les autres dermatoses sont également alternantes. D'autres signes cliniques témoignent de la présence de Vent interne  : les convulsions et les tremblements après une colère (convulsions du nourrisson par exemple), les tics de la face, etc. En dehors du prurit, les autres éruptions de Staphysagria sont humides, croûteuses, prurigineuses, suppuratives. Ce sont là encore les caractéristiques de la Chaleur-Humidité. L'Humidité-Chaleur est également une cause fréquente de psoriasis. La dysharmonie Bois/Terre peut prédisposer à la survenue d'Humidité interne puisque le blocage du Qi du Foie empêche la Rate d'assumer ses fonctions de transformation et de transport, ce qui conduit à l'accumulation d'Humidité interne. Les tableaux de plénitude du Foie favorisent, quant à eux, la survenue de Chaleur interne. Il est intéressant, parmi les signes cutanés, de retrouver des éruptions localisées autour des oreilles car le trajet de la Vésicule biliaire contourne le pavillon de l'oreille (éruptions

rétro-­auriculaires eczématiformes, prurigineuses, humides, maculeuses ou pelliculeuses). Voici trois notions qui nous confirment la polarité hépatique du remède. • La première est ce désir de gloire, d'élévation, de réussite et d'idées créatrices chez Staphysagria. L'élément Bois, qui est associé à un mouvement d'élévation, gère la créativité et l'innovation. Staphysagria est un remède qui peut être utile en cas de revers de fortune. • La deuxième est la notion de justice. Staphysagria ne supporte pas l'injustice. Il est très loyal et ne supporte pas les tromperies venant des autres. Comme nous l'avons vu au moment de l'étude de Lycopodium, la notion de justice est liée à la Vésicule biliaire qui est le viscère du Bois. Elle représente la « rectitude du centre ». Les typologies Bois aiment ce qui est « droit et juste » (les enfants « Staphysagria » s'indignent facilement et ne supportent pas l'injustice). • La troisième est l'analyse des rêves. Plusieurs types de rêves se dégagent dans la matière médicale de Staphysagria. Les rêves de disputes, de bagarres, de meurtres sont, comme nous l'avons vu pour Lycopodium, l'expression d'une pathologie de la Vésicule biliaire. Les rêves de colère traduisent, quant à eux, une plénitude du Foie (Feu du Foie, élévation du Yang du Foie). L'Humidité est le ref let d'une perturbation de la Rate et de l'Estomac. Il est dit, en MTC, que si la Rate est en plénitude, elle rêve de lourdeur et de difficultés à la marche. Il est également dit que si l'Estomac souffre de vide, le sujet va rêver de marcher sans avancer. Ces rêves en rapport avec la Terre ref lètent un obstacle en lien avec l'Humidité qui pèse, obstrue, alourdit. En rapport avec cet excès d'Humidité-­ Chaleur chez Staphysagria, il n'est pas étonnant de constater que Staphysagria rêve de vains efforts… Enfin, vu le tropisme hépatique du remède, il est intéressant de lire dans les matières médicales à propos de Staphysagria qu'il a l'impression d'entendre du Vent  : « sensation de vent froid pénétrant dans l'oreille ou soufflant dessus contre le méat de l'oreille droite », « froideur de l'oreille comme par un vent froid… ».

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Homéopathie et médecine chinoise

Les remèdes « Feu »

Fig. 4.9

Apis mellifica

– activité incessante : tout au long de sa courte vie, en fonction de son âge, l'abeille se livre aux différentes fonctions de la ruche (ouvrière, nourrice, magasinière, cirière, sentinelle et, enfin, butineuse à partir du 22e jour jusqu'à sa mort). • Partie utilisée : abeille femelle entière et vivante (ouvrière).

Matière médicale Signes psychiques Excitation, agitation, activité inefficace (hyperactivité)

Désir d'activité. Vivacité. Agitation avec obligation de bouger constamment. Excitation nerveuse. Occupations stériles. Tendance à sauter. Agitation la nuit et pendant la chaleur. Maladresse suite de précipitation : il lâche des objets et les casse. Difficultés de concentration pendant la lecture et les études, incapacité de fixer son attention. Confusion d'esprit en lisant. Tendance à être distrait, insouciant, à tout remettre au lendemain et à emprunter partout. Enfants au comportement puéril et insensé. Pitreries. Excentricité. Humeur changeante.

Fig. 4.10

Souche • Nom commun : abeille. • Famille : Hyménoptères (Apidés). • Description  : corps velu, de couleur brune, pourvu de 6 pattes et de 4 ailes. Extrémité du corps de la femelle pourvue d'un dard. • Toxicité de la piqûre d'abeille : – réaction inflammatoire bénigne et localisée parfois œdématiée ; – réaction plus générale avec urticaire répandue à l'ensemble du corps, rougeur, démangeaisons, gonflement sous-cutané, gonflement de la langue, de l'épiglotte et du larynx constituant l'œdème de Quincke, et bronchospasme (asthme) ; – choc anaphylactique potentiellement mortel (hypotension, perte de connaissance puis coma). • Particularités : – insectes sociaux qui ne peuvent avoir une existence isolée et qui ont besoin de vivre en colonie (plusieurs dizaines de milliers par colonie) ;

Loquacité

Loquacité folle aggravée par les règles. Rires inappropriés

Rires inappropriés  : rigole pour des choses sérieuses, suite à un malheur. Rires spasmodiques, bêtes. Simule l'hilarité alors qu'il se sent bête. Rires délirants. Expression stupide en rigolant. Délires avec activité fébrile alternant avec état stuporeux

Délire violent avec grande activité, aggravé la nuit. Délire suite d'excès sexuels, délire érotique. Folie alternant avec état stuporeux.

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Rougeole, scarlatine Fièvres éruptives : rougeole, scarlatine d'évolution brutale, avec atteinte rénale et articulaire (rhumatisme articulaire aigu). Scarlatine maligne avec cellulite. Langue rouge vif pendant la scarlatine. Septicémie.

Irritabilité, colère

Facilement irritable  : quand on le questionne ou suite de contradiction. Colère violente, rage aggravée la nuit. Hypocondrie, peur des épingles et des oiseaux

Peur d'une maladie prochaine, de la mort (pressentiment de mort), d'une maladie cardiaque, de la suffocation, d'être empoisonné. Peur des épingles (sensible aux objets pointus dirigés vers lui), des oiseaux, d'être seul. Sursaute facilement.

Blépharoconjonctivite

Rougeur oculaire (œil injecté). Ulcérations cornéennes et palpébrales. Blépharoconjonctivite, conjonctivite pustuleuse. Œdème palpébral, chémosis. Orgelets. Douleurs oculaires brûlantes ou piquantes (sensation de piqûre d'insecte). Larmoiement. Rougeurs, douleurs et prurit des commissures.

Désir sexuel augmenté, manie sexuelle, nymphomanie

Lubricité. Lascivité. Obscénité. Nymphomanie. Manie suite de désir sexuel.

Syndrome congestif

Visage bouffi et rouge, bouffées de chaleur Visage rouge, boursouflé et bouffi autour des yeux (parfois pâleur). Douleurs du visage avec sensation de piqûre d'insecte. Bouffées de chaleur.

Sommeil agité perturbé par des rêves

Sommeil agité  : marmonnements, paroles, cris, délires, sursauts, changements de position fréquents dans le lit, etc. Se réveille comme par une frayeur. Insomnie suite d'agitation, d'excitation aggravée par la chaleur. Sommeil perturbé par des rêves.

Céphalées et sensation de chaleur au niveau de la tête Céphalées congestives aggravées dans une pièce chaude et améliorées au grand air, par les applications froides ou la pression. Céphalées périodiques. Sensation de chaleur brûlante au niveau de la tête.

Rêves de voyage, de voler dans les airs

Rêve d'abeilles, de voler dans les airs, de faire des sauts dans les airs comme un oiseau, de voyager. Rêve de chaleur (de poêle brûlant, de marcher sur un sol très chaud ou sur des routes sales). Rêve d'occupations, d'activité, d'effort physique, des affaires de la journée, de préoccupations. Rêve de colère, d'être hors de lui, de devenir fou. Rêve d'une foule de gens.

Congestion thoracique, tachycardie Congestion, hyperhémie, rougeur érythémateuse de la région thoracique. Anxiété, oppression et sensation de chaleur ressenties dans la poitrine. Tachycardie avec palpitations violentes. Flutter. Péricardite, endocardite. Douleurs thoraciques contuses, brûlantes ou piquantes (sensation de piqûre d'insecte). Angine de poitrine. Douleurs contuses supraclaviculaires. Œdème pulmonaire.

Signes physiques Maladies infectieuses

Fièvre intense avec délire et oligurie Fièvre brutale, intense, maximale l'après-midi vers 15 heures. Fièvre nocturne. Absence de soif et de frissons. Oligurie. Oppression thoracique, gêne respiratoire. Anxiété, excitation, marmonnements, hébétude, grincement des dents, délire pendant la fièvre. Sursauts en dormant. Constipation. Urticaire aggravée par la fièvre.

Rougeur et chaleur des mains Chaleur, rougeur, engourdissements des membres supérieurs. Chaleur des mains. Asthme avec éruption ou suite de suppression d'éruption

Asthme avec éruption cutanée, urticaire ou alternant avec une éruption. Asthme suite de suppression d'une éruption. Dyspnée avec agitation aggravée couché, par les mouvements et la chaleur. « Soif » d'air, besoin d'ouvrir les fenêtres ou d'être éventé. Amélioration assis et au grand air. Bronchite, pleurésie.

Méningite avec œdème cérébral Stupeur, indifférence, inconscience, cris encéphaliques, délires, protrusion de la langue pendant la méningite. Sensation de gonflement dans la tête. Œdème cérébral. La tête roule sur l'oreille (balancement automatique de la tête).

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Homéopathie et médecine chinoise

Réactions œdémateuses, épanchement des séreuses

Kystes ovariens, tendance aux avortements

Œdèmes de constitution rapide, rosés, translucides, parfois rouge brillant ou violacés par hémolyse avec douleurs piquantes (comme une piqûre d'insecte), brûlantes et prurit. Aggravation par la chaleur locale ou ambiante. Amélioration par le froid ou après une diurèse abondante. Constitution allergique  : urticaire, œdème des lèvres et du visage, œdème sousglottique ou laryngé, obstruction respiratoire brutale (œdème de Quincke), œdème angioneurotique. Dermographisme. Hydrocéphalie. Érysipèle avec bourrelet œdémateux (membres, visage, poitrine, péri-orbitaire). Furoncles, abcès, anthrax (en début d'évolution) avec œdème inflammatoire. Œdème orbitaire et périorbitaire. Œdème du fond d'œil. Glaucome aigu de constitution rapide. Sinusite avec œdème de la face. Angine, amygdalite avec œdème de la luette qui ressemble à un sac translucide. La muqueuse pharyngée est rouge, lisse, brillante et la douleur brûlante ou piquante comme une piqûre d'insecte. Pleurésie, péricardite de constitution rapide. Distension gastrique aiguë. Syndrome digestif avec réaction péritonéale (péritonite). Ascite. Rhumatisme avec œdème péri-­articulaire ou épanchement intra-articulaire important. Crise aiguë et brusque. Rhumatisme articulaire aigu. Rhumatisme infectieux. Hydrarthrose brutale et importante du genou. Lymphangite et lymphœdème, lymphœdème postopératoire. Hydrocèle. Œdème cérébral, hydrocéphalie (excitation, cris, stupeur, inconscience, diarrhée pendant l'hydrocéphalie). Œdème des organes génitaux externes.

Kystes ovariens surtout de l'ovaire droit. Dureté et douleurs contuses, brûlantes, coupantes de l'ovaire droit améliorées couché sur le côté droit. Augmentation de volume et congestion des ovaires (ovarite). Inflammation vulvovaginale. Abcès des lèvres et de la vulve. Tendance aux avortements. Cystite

Inflammation de la vessie avec besoin impérieux d'uriner, pollakiurie et dysurie. Ténesme. Rétention aiguë d'urine. Urétrite. Adénome de prostate. Albumine dans les urines. Cystite ou urétrite avec oligurie. Cystite des sujets qui boivent peu, après déshydratation, sous climats chauds. Urines foncées, rouges et brûlantes. Urticaire

Urticaire à la chaleur, à l'effort, pendant l'asthme, aggravé pendant la fièvre et par le grattage. L'urticaire s'accompagne d'œdème. Démangeaisons aggravées par le grattage avec douleurs brûlantes ou piquantes (sensation de piqûre d'insecte). Remède pour enrayer les abcès

Abcès débutant accompagné de langue rouge. Abcès génital, vulvaire, des seins, des aisselles, etc. Anomalies linguales Typiquement la langue d'Apis est sèche, rouge feu avec un enduit jaune vif, brillant (signes de 3e  degré) voire brun. La langue peut être rouge à la pointe et brûlante (signe de 2e degré) ou sur les côtés (1er degré). On peut observer des fissures. Pendant les troubles rénaux (syndrome néphrotique avec albuminurie), la langue est rouge à la pointe (signe de 2e  degré). La langue est souvent raide et le sujet a des difficultés à tirer la langue. La langue peut également être pendante et mouvante. On observe un tremblement de la langue lorsque le sujet la tire. Des vésicules peuvent apparaître sur la langue (signes de 2e degré). Les papilles peuvent être saillantes (1er  degré). L'odeur de l'haleine est putride, nauséabonde. Pendant la fièvre, la langue est blanche mais, pendant la scarlatine, la langue est rouge vif.

Gastrite, soif intense, troubles du transit

Régurgitations acides. Gastrite. Pyrosis. Soif extrême, insatiable. Chaleur ressentie au-dessus ou au-dessous de l'abdomen. Douleurs hépatiques ou iléocæcales, péritonite. Constipation avec grands efforts de défécation. Diarrhée. Dysenterie. Glomérulonéphrite avec syndrome néphrotique

Glomérulonéphrite aiguë avec syndrome néphrotique  : réduction brutale et importante de la diurèse, anurie, rétention hydrique, œdème, ascite. Protéinurie massive et brutale. Toutes les protéinuries dont celles des adolescents et les gravidiques. Œdème rénal. Reins sensibles, douloureux. Signes biologiques d'insuffisance rénale. La langue est rouge pendant la protéinurie.

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Goût amer dans la bouche Douleurs des hypochondres Constipation Céphalées congestives La langue rouge sur les côtés Enduit lingual jaune Le pouls doit être tendu en corde et rapide

Modalités

Aggravation Par la chaleur locale ou ambiante (à l'intérieur d'une pièce), l'eau et les applications chaudes, par le toucher, l'après-midi, au retour de mer. À la nouvelle lune ou à la pleine lune. Amélioration Par le froid, au grand air, l'eau, les applications humides et froides, le refroidissement, après une diurèse abondante, par l'effort physique. Signes étiologiques Suite de vaccination (vaccin de la méningite), de sexualité refoulée, de rougeole. Sensation Douleur piquante comme une piqûre d'insecte.

Feu de l'Estomac

Douleurs épigastriques avec sensation de brûlure, pyrosis Régurgitations acides Sécheresse buccale Soif extrême, insatiable Constipation Oligurie Langue rouge, enduit jaune Le pouls doit être glissant et rapide

Latéralité Droite.

Syndromes externes Chaleur dans le Maître du Cœur

Fièvre nocturne avec délire et dyspnée Éruption (macules) : scarlatine, rougeole Langue rouge vif Le pouls doit être fin et rapide

Syndromes correspondants Syndromes internes Feu du Cœur

Agitation physique et mentale Délires avec grande agitation Loquacité Humeur changeante Rires inappropriés Rires pendant les rêves et le sommeil Sommeil agité Nombreux rêves Rougeur et douleurs des commissures Congestion de la poitrine Palpitations, tachycardie Constipation Abcès Langue rouge notamment à la pointe Enduit lingual jaune Langue mouvante sortie de la bouche Raideur de la langue Le pouls doit être rapide

Attaque par le « Vent-Eau » (œdèmes liés au Vent)

Œdème initialement situé aux paupières puis se généralisant Néphropathie aiguë, syndrome néphrotique avec albuminurie Dyspnée Dysurie Toux Fièvre Rougeur, douleur et gonflement de la gorge (angine) Douleurs articulaires Coloration rouge de la langue Enduit lingual fin et blanc Pouls superficiel et serré ou superficiel et rapide

Commentaires

Feu du Foie

Le venin d'abeille donne des réactions inflammatoires locales qui peuvent être importantes et se généraliser. Il n'est donc pas étonnant de retrouver dans cette pathogénésie des signes psychiques en relation avec l'élément Feu. Comme nous l'avons

Irritabilité, colère, rage Insomnie Conjonctivite avec des douleurs brûlantes Bouffées de chaleur

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Homéopathie et médecine chinoise

vu, le Feu a la propriété de s'agiter, de se consumer et de se répandre. Il en est de même pour l'Esprit (Shen) s'il est soumis à un excès de Chaleur. L'agitation mentale est caractéristique d'un excès de Feu du Cœur. C'est un remède qui convient bien aux enfants très « agités ». Nous pouvons ainsi lire à propos d'Apis dans les matières médicales : « incapacité à fixer son attention, nombreuses choses entreprises mais vite abandonnées, occupations stériles, besoin d'être toujours en mouvement, excitation, comportements insensés… ». L'excès de Feu du Cœur peut conduire à des maladies mentales plus graves comme les psychoses. La propriété du Feu est de se consumer puis de s'éteindre. C'est pourquoi la folie d'Apis, qui s'accompagne d'agitation, alterne avec des états stuporeux. Le Cœur s'ouvre à la bouche, ce qui fait que l'excès de Feu rend Apis très communicatif (loquacité folle aggravée avant les règles). Le son en relation avec l'élément Feu est le rire. Apis présente des rires spasmodiques, délirants voire inappropriés (rigole de choses sérieuses, d'un malheur, etc.). Nous savons, d'après la MTC, que les commissures sont sous la dépendance du Cœur. Or Apis présente une rougeur et une douleur des commissures et ses commissures internes sont prurigineuses. L'excès de Feu du Cœur est pourvoyeur d'abcès cutanés. Lors de la survenue d'abcès chez Apis, la langue est rouge, témoignant de la présence de Chaleur. Nous retrouvons également des signes de Feu du Foie avec de l'irritabilité et de la colère (colère violente avec douleurs contuses hépatiques). Mais ce syndrome semble moins prédominant car l'aspect lingual avec l'aspect rouge sur les bords n'apparaît qu'au 1er degré. Il est intéressant de faire le rapprochement entre l'agitation fébrile d'Apis et la vie des abeilles dont le but est le travail continu et incessant pour la ruche et la production de miel. Le premier syndrome à se dégager dans le cadre de cet excès de Feu interne est le Feu du Cœur. La langue est rouge foncée (signe de 3e degré) et la coloration rouge à la pointe nous montre que cette Chaleur se concentre dans le Cœur (signe de 2e degré). L'enduit lingual jaune confirme également la présence de Chaleur interne. Plus la chaleur est intense, plus l'enduit devient foncé, ce qui explique la couleur brune que peut prendre l'enduit. Un autre aspect lingual qui est caractéristique de l'excès de Chaleur interne est la protrusion de la langue. Ce sont les langues « étirées » ou « mouvantes ». Ces langues traduisent

la présence de Chaleur dans le Cœur avec consommation des Liquides organiques. Ce symptôme apparaît au 2e degré chez Apis. Il en est de même pour une langue raide qui a du mal à s'étirer et à sortir. Si la langue et raide et rouge, elle indique une Chaleur extrême dans les Organes-Entrailles et souvent un tarissement des Liquides organiques. À la longue, l'excès de Chaleur interne blesse le Yin et assèche les Liquides organiques, ce qui peut expliquer les fissures ainsi que la sécheresse et la rugosité de la langue. Nous savons que la Chaleur à son extrême produit le Vent. Le Vent interne se manifeste au niveau de la langue par des tremblements. La langue d'Apis peut être tremblante. Une haleine nauséabonde fait aussi partie, en MTC, des signes de Chaleur interne. Le pouls chez Apis est ample et rapide (signe de 3e degré chez Apis). Un pouls ample signifie, en MTC, qu'il existe une plénitude énergétique dans le Cœur. Une fréquence cardiaque élevée confirme également l'excès de Chaleur. Apis est aggravé par toute forme de Chaleur et amélioré par le Froid. Ces modalités sont en conformité avec ce que nous avons dit sur la Chaleur interne. Nous retrouvons, comme chez Sulfur, le mécanisme de la Psore. La peau fait partie des « émonctoires », c'est-à-dire des organes servant à éliminer (avec le foie, les reins, les poumons et les intestins). En cas de plénitude énergétique, si on supprime un symptôme, soit il se déplace, soit il aggrave le déséquilibre interne. Cela explique l'apparition de nouveaux symptômes après la suppression d'une éruption chez Apis (dyspnée après suppression d'une éruption, asthme après suppression d'un rash aigu, symptômes mentaux après suppression d'une éruption, délire suite de suppression des règles, etc.). Apis n'est pas seulement un remède de maladie interne. L'analyse de la matière médicale montre une indication dans les maladies de la Tiédeur au stade où la Chaleur externe a pénétré en profondeur pour atteindre l'enveloppe du Péricarde qui est l'enveloppe de protection du Cœur. Cela explique l'agitation délirante pendant la fièvre d'Apis, l'éruption cutanée (scarlatine) et la langue de couleur rouge vif. Les points rouges proéminents sur la langue, correspondant à des papilles congestives et œdématiées, se rencontrent dans les excès de Chaleur, qu'elle soit externe (maladie de la Tiédeur) ou interne. Il y a deux symptômes paradoxaux dans la matière médicale d'Apis  : l'absence de soif et la soif intarissable. L'absence de soif s'explique par l'accumulation d'eau dans le syndrome Vent-Eau

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

que nous verrons plus bas. Alors qu'en cas d'excès de Chaleur présent dans le syndrome du Feu du Foie ou du Feu du Cœur, la soif prédomine pour contrecarrer l'excès de Chaleur interne. L'excès de Chaleur peut être tel chez Apis que la soif devient extrême (soif insatiable). Ainsi, Apis trouve également une indication dans les syndromes complexes du Vent. Le Vent externe, après avoir envahi la couche du Qi protecteur et pénétré dans l'organisme, peut perturber les mouvements de descente de l'énergie du Poumon et sa fonction de régulation des voies de l'eau. La conséquence est une accumulation d'eau dans l'organisme. Apis est un grand remède d'éruption avec œdèmes d'installation rapide et d'épanchement des séreuses. Le syndrome du « Vent-Eau » est un syndrome d'installation rapide suite à son invasion et il se situe à la phase initiale ou moyenne d'une maladie. Un des équivalents de ce syndrome en médecine occidentale est la glomérulonéphrite et le syndrome néphrotique. Selon la MTC, la glomérulonéphrite et le syndrome néphrotique au stade aigu, c'est-à-dire débutant, s'accompagnent d'une langue rouge signifiant qu'il y a encore une lutte entre l'énergie droite et l'énergie perverse et que la maladie n'est pas encore à un stade évolué. Les insuffisances rénales chroniques, quant à elles, s'accompagnent le plus souvent d'un enduit blanc traduisant un vide de Yang de la Rate et des Reins. Apis s'avère donc être plutôt un remède de néphrite aiguë que chronique et c'est ce que confirme la langue qui reste rouge à l'extrémité pendant cette affection (albuminurie accompagnée d'une rougeur au bout de la langue). Cette rougeur à la pointe traduit bien le fait qu'une perversité externe a envahi la couche du Qi protecteur du Poumon au niveau du réchauffeur supérieur. Enfin, l'analyse des rêves nous renseigne souvent sur les caractéristiques de la souche et les déséquilibres internes. Le remède est fait à partir de l'abeille. Or Apis rêve d'abeilles, de voler dans les airs et de faire de grands sauts comme le fait un oiseau dans les airs. Une ruche possède plusieurs centaines de milliers d'abeilles. Apis rêve d'une foule de gens. L'abeille meurt une fois qu'elle a piqué car son dard emporte avec lui une partie de son abdomen. Apis rêve de douleurs à l'abdomen. L'abeille a une activité effrénée. Apis rêve d'être occupé, d'efforts physiques. Apis est un remède d'excès de Chaleur interne. Apis rêve de marcher sur un sol très chaud et de poêle brûlant. Enfin, l'abeille vit dans une

ruche entourée de milliers d'autres abeilles. Elle vit pour sa communauté et pas pour elle-même. Ce sont des insectes sociaux qui ne peuvent avoir une existence isolée et qui ont besoin de vivre en colonie. Or, selon la matière médicale, Apis est « absorbé par des questions familiales, il suit attentivement les affaires de famille et désire la compagnie ».

Argentum nitricum

Fig. 4.11

Souche • Nom : nitrate d'argent. • Formule : AgNO3. • Description  : cristaux inodores, transparents ou blancs, de saveur métallique puis caustique, solubles dans l'eau. • Utilisations médicales  : traitement des infections conjonctivales et des bourgeons ombilicaux des nouveau-nés, prise en charge des excroissances de peau qui se développent autour de l'ongle pour éviter les ongles incarnés. • Toxicité : inflammations cutanéomuqueuses : – troubles respiratoires en cas d'inhalation (toux, essoufflement, difficultés respiratoires, sensation de brûlure, mal de gorge, vertiges, etc.) ; – brûlures profondes et graves pouvant conduire à la cécité en cas d'atteinte oculaire ; – importante inflammation du tractus digestif en cas d'ingestion ; – inflammation cutanée si contact direct (érythème, douleurs, brûlures voire phlyctènes) ; – argyrisme si exposition chronique qui s'accompagne d'une coloration gris bleuté de la peau. • Particularités : les cristaux de nitrate d'argent noircissent à la lumière. La sensibilité à la lumière des sels d'argent a fait qu'on les a souvent utilisés

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Homéopathie et médecine chinoise

dans le processus de la photographie argentique ou pour identifier les ions chlorures Cl– (en les mélangeant, il se forme un précipité blanc caractéristique qui noircit à la lumière).

Aggravation des vertiges en fermant les yeux, en étant dans des endroits étroits ou en entrant dans un endroit obscur. Titubation dans l'obscurité  : impossibilité de marcher les yeux fermés. Ataxie locomotrice, mouvements spasmodiques, chorée.

Matière médicale

Agoraphobie, claustrophobie, hypochondrie

Signes psychiques

Grand remède de phobie qui peut s'accompagner de vertiges et d'incoordination. Anxieux en étant seul, pour sa santé. Peur d'une maladie prochaine. Hypochondrie. Anxiété avec sensation de malaise le poussant à marcher rapidement ou peur de faire un malaise. Agoraphobie, claustrophobie : anxiété dans les lieux étroits, fermés, dans les trains, les tunnels, dans la foule, etc. Anxiété avant de voyager. Peur des hauteurs, des espaces ouverts.

Problème avec l'espace-temps

Précipitation, agitation, inquiétudes Excitation et précipitation en anticipant les événements : se dépêche pour être à l'heure, marche toujours rapidement, il est toujours pressé et ses mouvements sont précipités. Il craint de ne pas avoir le temps de finir les choses. Il voudrait avoir terminé avant d'avoir commencé. Il est toujours occupé, affairé même à des occupations stériles. Il est agité et anxieux la nuit et la marche au grand air l'améliore. Son humeur est alternante, changeante.

Peur de la faillite, illusion de ne pas réussir

Illusion de tout faire de travers et de ne pouvoir réussir, d'être perdu. Peur de la faillite dans les affaires. Illusion d'être négligé, méprisé, répudié par ses proches.

Trac d'anticipation Trac d'anticipation  : quand une heure est fixée, avant un rendez-vous, avant un examen, avant un événement (cérémonie, mariage, etc.). Tremblements intentionnels aggravés par le trac, les émotions ou quand on l'observe. Bégaiements émotifs. Tous les symptômes du trac peuvent être présents : diarrhée, pollakiurie, etc. Anxiété pour l'avenir, pour le lendemain.

Sommeil agité, troubles visuels empêchant le sommeil

Insomnie suite d'excitation, de suractivité de la pensée ou de visions (visions en fermant les yeux, à l'endormissement, empêchant le sommeil  : vision d'images, de fantômes, de morts, etc.). Sommeil agité avant minuit, perturbé par de rêves. Réveils nocturnes fréquents, périodiques, toutes les heures. Insomnie dans l'hypochondrie.

Illusion d'allongement du temps Il a l'illusion que le temps passe trop lentement, qu'il paraît plus long.

Signes physiques

Troubles de l'équilibre et perte des repères, vertiges dans l'obscurité En marchant dans la rue, il a l'illusion que les angulations saillantes des maisons se rapprochent et vont le heurter pour l'écraser. Les murs des deux côtés de la rue semblent tomber vers l'intérieur ou se rapprocher en glissant. Il a l'illusion d'agrandissement, d'allongement des distances, que son corps est agrandi. Il fait des erreurs de perception. Son équilibre est instable, précaire, titubant. Maladroit, il trébuche facilement. Il ne peut pas marcher les yeux fermés. Vertiges des hauteurs ou en regardant vers le haut (en regardant vers le haut des immeubles). Vertiges avec tremblements, titubation et dérobement des membres inférieurs.

Conjonctivite granuleuse, purulente avec rougeur oculaire

Blépharoconjonctivite granuleuse, purulente, avec granulations des yeux et des paupières. Rougeur oculaire. Les yeux sont agglutinés le matin. Photophobie intense. Démangeaisons, rougeur et gonflement des commissures, notamment des commissures internes. Conjonctivite des nouveau-nés. Aggravation des troubles oculaires par le feu, dans une pièce chaude et amélioration par l'air frais et les applications froides. Visions en fermant les yeux ou dans l'obscurité (de flashs, d'éclairs, de corpuscules flamboyants). Les objets semblent rapprochés.

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

men, dans toutes les directions. Régurgitations acides. Nausées, vomissements verts, muqueux. Gastro-entérite. Dégoût pour la nourriture. Soif intense voire extrême. Désir de sucreries qui aggravent.

Palpitations cardiaques, oppression thoracique

Palpitations cardiaques violentes avec anxiété comme si le cœur allait sauter, changer de place ou exploser dans la poitrine, améliorées en marchant rapidement et aggravées en y pensant, couché sur le côté droit, la nuit, après une émotion ou un effort. Oppression thoracique et anxiété ressenties dans la poitrine. Douleurs thoraciques piquantes vers l'extérieur comme par une douleur d'écharde ou douleurs pressurantes aggravées par les règles.

Inflammation des intestins avec ulcérations Inflammation de l'intestin grêle ou du côlon avec ulcérations de la muqueuse. Selles glaireuses, épaisses, visqueuses, tenaces, striées de sang et de couleur jaune ou verte (comme de l'herbe coupée ou des copeaux d'épinard). Odeur nauséabonde, fétide des selles. Sensation d'écorchure dans l'abdomen comme si l'abdomen était à vif. Constipation possible.

Signes ORL et pulmonaires aggravés en parlant

Angine érythémateuse avec douleurs d'écharde Angine avec pharynx et luette rouge foncé. Douleurs comme si une écharde était enfoncée. Sensation d'avoir la chair à vif ou ulcérée. Besoin de se racler la gorge.

Flatulences, éructations, gaz Flatulences après les repas, éructations gazeuses qui n'améliorent pas les ballonnements. Colite accompagnée de flatulences. Gaz incarcérés. Coliques du nourrisson.

Laryngite avec douleur d'écharde aggravée par l'effort vocal Laryngotrachéite avec voix faible, enrouée. Aphonie aggravée en parlant ; aphonie des chanteurs, du surmenage vocal, après avoir chanté dans les aigus. Enrouement le matin avec mucosités, obligeant le malade à racler pour éclaircir la voix puis à cracher : mucosités tenaces et épaisses, jaunes et sanguinolentes. Douleurs laryngées comme si le larynx était à vif.

Cystite

Cystite : besoins impérieux, fréquents et dysurie (efforts inefficaces puis émission involontaire d'urine et de selles lorsque les efforts cessent). Douleurs mictionnelles brûlantes. Urine foncée (jaune ou rouge foncé) voire sanguinolente. Sédiments urinaires muqueux, rouges ou comme du sable.

Toux aggravée par l'effort vocal, coqueluche Toux paroxystique nocturne suffocante, spasmodique, sèche, déclenchée par une sensation de chatouillement, d'irritation ou de constriction du larynx. Coqueluche. Toux déclenchée en touchant le conduit auditif. Aggravation de la toux en parlant fortement, en lisant à voix haute, en chantant dans les aigus, en riant, en se levant, après manger ou en montant des escaliers. Amélioration assis et au grand air. Pleuropneumonie. Mucosités jaunes, épaisses, gélatineuses (« en boule ») et sanguinolentes après chaque accès de toux.

Leucorrhées, granulations du col utérin

Leucorrhées abondantes jaunes ou verdâtres, irritantes, sanguinolentes d'odeur nauséabonde. Granulations, ulcérations du col utérin. Anomalies linguales Typiquement, la langue d'Argentum nitricum est rouge et douloureuse à la pointe (triangle rouge à la pointe avec sensation de chaleur). On note une sécheresse buccale et linguale. Les papilles sont proéminentes et rouges. On peut observer des ulcères ou des rayures rouges longitudinales au centre de la langue. L'enduit lingual peut être blanc, blanc jaunâtre, jaune, gris voire noir. La langue peut être grosse. L'haleine est nauséabonde.

Inflammations gastro-intestinales

Gastrite, ulcères, soif Gastrite, ulcères douloureux avec douleurs corrosives ou crampoïdes irradiées dans tout l'abdo-

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Homéopathie et médecine chinoise

Oppression thoracique Inflammations et ulcérations des intestins Urines foncées et brûlures mictionnelles Hématurie La langue est rouge surtout à la pointe et on peut observer des ulcères Le pouls doit être vaste et rapide

Modalités

Aggravation Par l'anticipation, les espaces clos et confinés, les pièces remplies de monde, la chaleur, les bains chauds, le sucre et le chocolat. Amélioration En marchant rapidement au grand air, par le bain et les applications froides. Sensation Sensation d'écorchure, de piqûre comme si des échardes étaient enfoncées. Latéralité Gauche.

Syndromes externes Vent-Chaleur sur la couche du Qi protecteur du Poumon

Syndrome infectieux Angine érythémateuse Conjonctivite aiguë Toux sèche Langue rouge à la pointe, enduit lingual blanc Papilles saillantes Le pouls doit être flottant et rapide

Syndromes correspondants Syndromes internes

Chaleur du Poumon

Glaires-Feu troublent les orifices du Cœur

Toux sèche, coqueluchoïde Langue rouge à la pointe, l'enduit lingual devient jaune Le pouls doit être rapide et vaste

Agitation, excitation, précipitation Humeur changeante Phobies multiples, anxiété Insomnie, sommeil agité Soif Palpitations Oppression thoracique Pointe de la langue rouge Papilles rouges et saillantes Ulcérations linguales Enduit lingual jaune Le pouls doit être en corde

Commentaires Le nitrate d'argent est caustique, c'est-à-dire qu'il est irritant sur la peau et les muqueuses. Remède de la Luèse, il faut donc l'inclure dans la loge du Feu selon la théorie des 5 Mouvements. Sur le plan psychologique, Argentum nitricum a un problème avec l'espace-temps (anticipation, illusion d'allongement du temps, perte des repères, etc.) et cela n'est pas étonnant si nous tenons compte de l'utilisation historique du nitrate d'argent dans l'impression photographique dont le but est de figer à jamais un lieu et un instant précis (photographie argentique). Il est d'ailleurs amusant de constater qu'Argentum est aggravé dans une pièce obscure (ce qui rappelle le développement en chambre noire). Dans cette pathogénésie, les provers vont ressentir la sensation d'éclairs, de flashs en entrant dans une pièce sombre. Cela ne rappelle-t-il pas le processus du flash ? Le monde de la photographie évoque le monde du spectacle et il n'est pas étonnant de constater qu'Argentum convient bien aux chanteurs qui ont trop forcé sur leur voix. Beaucoup

Feu de l'Estomac

Gastrite Douleurs épigastriques avec douleurs corrosives Régurgitations acides Éructations gazeuses Nausées, vomissements Sécheresse de gorge Soif Constipation Langue rouge, enduit jaune Le pouls doit être glissant et rapide Chaleur plénitude de l'Intestin grêle

Agitation, excitation Douleurs de gorge Soif

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

de métaux en homéopathie viennent renforcer l'énergie du Poumon, et cela est logique puisque le Poumon est en rapport avec l'élément Métal. L'argent était autrefois une monnaie. Il est assez étonnant de constater qu'Argentum nitricum a peur de la faillite. Cette monnaie était moins précieuse que l'or (il se sent négligé, méprisé ou répudié par ses proches, etc.). Si nous tenons compte de ce lien qui existe entre les métaux et le Poumon, nous comprenons aisément pourquoi Argentum nitricum est un remède utile dans l'attaque du Vent-Chaleur sur la couche du Qi protecteur du Poumon. En pathologie aiguë, Argentum nitricum est un grand remède d'angine érythémateuse (avec douleurs d'écharde) et de conjonctivite (avec rougeur oculaire). Les grandes causes de conjonctivite sont l'excès de Yang du Foie, le Vent-Chaleur externe ou l'excès de Chaleur au niveau du réchauffeur supérieur, c'est-à-dire dans le système CœurPoumon. La langue d'A rgentum nitricum est rouge et douloureuse à la pointe, les papilles sont saillantes et rouges (signes de 3e  degré). L'enduit lingual est blanc, blanc jaunâtre (signe de 2e  degré) voire jaune (signe de 1er  degré). La rougeur localisée à l'extrémité de la langue signifie que la Chaleur se situe en superficie dans le système du Qi protecteur du Poumon et l'enduit lingual blanc signifie que l'énergie perverse est encore en surface. L'hypertrophie et la rougeur des papilles sont toujours le témoin d'un excès de Chaleur, qu'il s'agisse d'une Chaleur interne ou d'une Perversité externe. L'enduit lingual peut devenir blanc jaunâtre, signifiant que la perversité externe a commencé à pénétrer en profondeur à partir de la superficie. Il n'est donc pas étonnant de retrouver des signes en faveur d'un excès de Chaleur dans le Poumon avec une toux sèche coqueluchoïde. Mais l'enduit lingual complètement jaune n'étant un signe que de 1er degré, on peut considérer qu'A rgentum nitricum trouve son indication quand la Perversité externe se situe en superficie dans la couche du Qi protecteur du Poumon et moins fréquemment dans la couche du Qi (Qi du Poumon). Sur le plan mental, en dehors de l'agitation anxieuse permanente, Argentum nitricum est le plus grand phobique de la matière médicale. En MTC, deux grands cadres pathologiques peuvent provoquer des phobies. Le premier correspond à

des tableaux de vide : vide de Sang du Cœur, vide de Vésicule biliaire et vide de l'Essence des Reins. Le deuxième correspond à un tableau clinique de plénitude en rapport avec le syndrome des Glaires-Feu qui perturbent le Cœur et l'Esprit. Les palpitations cardiaques violentes, l'excitation et l'agitation physique permanente, la rougeur de la langue localisée à la pointe, les papilles saillantes et rouges sont des signes qui confirment que nous sommes dans le deuxième cas avec un excès de Chaleur dans le Cœur. L'oppression thoracique, les vertiges témoignent de la présence de Glaires. Il existe souvent un vide de Rate sousjacent, ce qui permet à l'Humidité interne et aux Mucosités de s'installer (la langue d'Argentum nitricum peut être grosse, témoignant de la présence d'Humidité interne –  signe de 1er  degré). Les émotions peuvent bloquer le Qi du Foie. Ce blocage peut favoriser la stase des Mucosités mais aussi générer du Vent interne à l'origine de certains symptômes comme les tremblements émotionnels (tremblements aggravés par le trac ou quand on l'observe) et les bégaiements émotifs. Enfin, la Chaleur peut à la longue blesser le Yin, ce qui explique l'apparition de stries rouges au centre de la langue. Et quand la Chaleur devient extrême et que les Liquides organiques s'épuisent, l'enduit lingual devient noir. Argentum nitricum est un remède d'entérocolite ulcérée. L'agitation mentale, l'insomnie, les douleurs abdominales, les ulcérations linguales et intestinales, les douleurs de gorge, la gêne thoracique et les signes vésicaux évoquent le syndrome de Chaleur plénitude dans l'Intestin grêle. Ce tableau est étroitement lié à celui de l'embrasement du Feu du Cœur puisqu'il s'agit du couple Cœur-Intestin grêle. Le Feu du Cœur se transmet donc à l'Intestin grêle, perturbant ainsi sa fonction de séparation des Liquides. Cela explique les urines peu abondantes, foncées voire hémorragiques si la Chaleur est importante. La pointe de la langue reste rouge dans ce tableau clinique puisque le Feu provient du Cœur. Le Feu du Cœur peut également se transmettre à l'Estomac selon le cycle d'engendrement (le Feu engendre la Terre). La Chaleur dans l'Estomac est telle qu'elle génère des douleurs brûlantes épigastriques, une soif excessive, des régurgitations acides et des éructations (la Chaleur fait monter le Qi de l'Estomac à contre-courant).

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Homéopathie et médecine chinoise

Arsenicum album

• Particularités  : il s'agit probablement du « plus grand tueur chimique de l'histoire » et ce n'est pas pour rien qu'il a acquis le surnom de « poudre de succession ». L'arsenic ressemblant au choléra et  alors qu'on ne disposait d'aucun moyen de le détecter à l'époque, il était devenu le poison idéal et l'arme favorite des empoisonneurs du Moyen Âge et de la Renaissance. De nombreux empoisonnements ont été perpétués dans la cour de Louis XIV et plusieurs affaires criminelles au XXe siècle ont reposé sur l'utilisation d'arsenic. Lors de la Première Guerre mondiale, il entrait dans la composition de certains gaz de combat. Il était également utilisé pour la fabrication d'insecticides, de raticides (mort-aux-rats), d'herbicides, de fongicides et dans le domaine de l'empaillage des animaux. L'arsenicisme est, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la plus grande intoxication de masse de l'histoire humaine (eaux souterraines contaminées dans certains pays en voie de développement).

Fig. 4.12

Souche • Nom : arsenic. • Symbole : As. • Description  : cristaux gris sombre ou noirs, brillants ou mats, d'aspect métallique. • Utilisations médicales  : traitement de la syphilis avant la pénicilline, de la trypanosomiase (encéphalite de la maladie du sommeil et mouche tsé-tsé), action bénéfique sur certaines formes de leucémie aiguë promyélanocytaire. • Toxicologie  : perturbateur de la respiration cellulaire et de la production d'ATP (inhibition allostérique des enzymes indispensables au métabolisme, conduisant à la mort par défaillances organiques multiples). – Toxicologie aiguë  : troubles digestifs (nausées, vomissements, douleurs abdominales, diarrhées souvent hémorragiques avec ténesme et brûlures anales jusqu'au collapsus), neurologiques (délires, encéphalopathies, neuropathies), cutanés (lividité des membres), cardiovasculaires puis décès. – Toxicologie chronique (arsenicisme)  : problèmes cutanés (irritations, tumeurs, etc.), inflammation des muqueuses, alopécie, polynévrites, anomalies des lignées sanguines, atteintes digestives (gastro-entérites), hépatiques, rénales et cardiovasculaires (troubles circulatoires périphériques).

Matière médicale Signes psychiques Agitation anxieuse aggravée la nuit à 3 heures du matin

Précipitation, excitation, agitation anxieuse nocturne à 3  heures du matin avec oppression thoracique et palpitations. Les angoisses obligent le patient à sortir du lit, à marcher de long en large et à changer d'endroit. Agitation ou anxiété périodique, agitation alternant avec un état stuporeux. Peur de la maladie, de la mort et de l'empoisonnement

Hypochondriaque  : il est anxieux pour sa santé et celle de ses parents proches, il a peur de la contagion (illusion que tout ce qu'il touche est contaminé), du cancer, d'être empoisonné, de la suffocation, d'être malade (avec désespoir de guérir). Pensées fréquentes au sujet de la mort (pressentiment de mort), illusion d'être condamné (il craint la solitude par peur de mourir). Illusion que son propre corps va pourrir, illusion de vermine : il voit la vermine ramper partout. Aggravation des peurs la nuit à 3  heures du matin. Remède d'agonie avant la mort.

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Délire paranoïaque, délire de persécution

Dépression, humeur changeante

Illusion d'être observé. Soupçonneux, paranoïaque. Illusion que des gens conspirent pour l'assassiner ou qu'on va l'arrêter. Peur d'être assassiné. Peur des couteaux. Délire, manie de persécution, cherche ou voit des voleurs la nuit, dans la maison ou sous le lit : il écoute sous le lit car il a l'illusion que les voleurs sont cachés dessous. Sursaute le soir, à l'endormissement ou la nuit. Effrayé facilement, il saute soudainement de son lit.

Dégoût, lassitude de la vie, tendance suicidaire. Tristesse nocturne. Humeur changeante. Sensibilité accrue

Sensibilité à toutes les impressions extérieures, à la lumière, à la douleur, au bruit. Gaieté, rires spasmodiques

Hilarité, gaieté, joie devant le malheur ou les erreurs des autres. Rires faciles, spasmodiques, pour des futilités. Désire jouer.

Délires agités, violents, illusion de devoir commettre un crime

Troubles psychiatriques suite de suppression d'éruption

Délire nocturne violent avec hallucinations, anxiété (pourtant se déclare bien portant). Phases maniaques avec actes de violence et de rage. Delirium tremens. Pendant le délire  : tremblements, tachycardie, agitation, tentative de fuite pendant les hallucinations (illusion de fantômes, voit des morts ou le diable, voit des insectes, des vers, de la vermine, du feu, etc.). Folie avec tendance suicidaire. Illusion d'être un criminel, d'avoir commis un crime ou d'avoir quelqu'un à assassiner.

Sommeil agité avec paroles et gémissements

Agitation dans le lit avec besoin de se retourner. Sursauts le soir, au moment de l'endormissement ou pendant le sommeil. Gémissements, paroles fortes pendant le sommeil (révèle des secrets). Gémissements la nuit avec agitation. Rêves de malheur, de mort ou de feu

Rêves nombreux, agités, effrayants. Rêve de difficultés, de malheur, de danger, d'eau, d'eau noire, de morts. Rêve de feu.

Religiosité excessive, délire religieux

Religiosité excessive avec mélancolie. Délire religieux. Anxiété, désespoir pour son salut avec scrupules religieux excessifs. Illusion d'avoir péché. Religiosité excessive chez les enfants, à la puberté.

Signes physiques Fièvre nocturne à 3 heures du matin avec agitation anxieuse

Cruauté, colères, impulsions meurtrières

Fièvre continue, intense, sèche, la nuit après minuit (à 3 heures du matin) accompagnée d'agitation, d'anxiété, d'irritabilité, de palpitations, de douleurs à la poitrine, de bouche sèche et de froideur des extrémités. Épisodes maniaques intermittents, voire délires, folie pendant la fièvre. Transpiration après la fièvre. Accès fébriles irréguliers augmentant en intensité. Sensation de chaleur dans les vaisseaux sanguins. Absence de soif ou soif de petites quantités souvent répétées. Fièvre périodique (tous les 2, 3 ou 4 jours), rhumatismale (rhumatisme articulaire aigu). Convulsions cloniques, paralysie pendant la fièvre ou après une fièvre intermittente. Fièvre typhoïde avec septicémie, hémorragies, pétéchies, tympanisme, extrême prostration et langue noire, fissurée, tremblante. Fièvre jaune accompagnée de langue noire. Fièvre éruptive  : scarlatine,

Irritabilité, colère le matin en se réveillant, pour des futilités. Colère avec asthme. Colère quand quelqu'un lui parle de sa guérison. Ne sourit jamais. Cruauté, perversité, méchanceté (aime faire souffrir les gens et les animaux). Impulsion soudaine à tuer autrui  : par empoisonnement, par arme blanche, en voyant un couteau. Calomniateur, dénonciateur. Circonspection exagérée. Obsession de la propreté

Désire laver, manie de la propreté. Méticulosité, avarice, planifications

Consciencieux pour des bagatelles. Méticuleux. Avare. Cupide. Collectionneur. Prépare tout à l'avance.

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Homéopathie et médecine chinoise

r­ ougeole. Teint jaune ou pâleur. Parfois rougeur du visage pendant le frisson. Amélioration par la chaleur (recherche d'une source de chaleur).

Otite avec otorrhée purulente, fétide

Otite avec otorrhée purulente : écoulement jaune, d'odeur nauséabonde, fétide. Otalgies nocturnes avec douleurs brûlantes, déchirantes, piquantes. Démangeaisons du méat avec douleur brûlante et sensation de chaleur. Éruption autour des oreilles (eczéma, rash). Mastoïdite. Acouphènes.

Teint terreux, cireux, cyanotique

Teint terreux, cireux, bleuâtre rouge, pâle ou cyanotique. Cernes bleuâtres autour des yeux. Céphalées frontales, alopécie

Coryza avec écoulement excoriant, brûlant

Céphalées frontales nocturnes (douleurs audessus des yeux) améliorées par les applications chaudes. Céphalées périodiques. Chute des cheveux en clairières, alopécie en plaque. Sensibilité douloureuse du cuir chevelu aggravée au toucher.

Coryza. Obstruction et sécheresse nasales ou sensation d'obstruction nasale avec écoulement (écoulement nasal abondant, aqueux, excoriant, chaud, brûlant ou sanguinolent). Douleurs brûlantes à l'intérieur du nez comme si la chair était à vif. Rhume des foins accompagné d'asthme. Ulcérations à l'intérieur du nez. Sensation de pulsation. Hypersensibilité aux odeurs de cuisine ou perte d'odorat pendant le coryza. Troubles secondaires à la suppression d'un écoulement nasal. Amélioration des troubles par la chaleur, dans une pièce chaude.

Névralgies faciales et du trijumeau avec douleurs brûlantes

Spasmes du visage avec distorsion. Névralgies périodiques de la face avec secousses et douleurs tiraillantes, déchirantes ou brûlantes (comme par des aiguilles brûlantes) améliorées par la chaleur et aggravées par la lumière, l'air froid et la nuit. Douleurs brûlantes de la mâchoire inférieure. Névralgies du trijumeau.

Angine diphtérique

Angine diphtérique (membranes accompagnées de petites plages ulcérées). Ulcères de gorge. Sténose de l'œsophage.

Blépharoconjonctivite

Blépharite, conjonctivite aiguë ou chronique (les yeux sont agglutinés le matin). Œdème des paupières surtout inférieures. Sensation de chaleur ou de pulsation dans les yeux. Rougeur oculaire, veines dilatées ou coloration jaune des yeux. Larmoiement (larmes irritantes). Herpès cornéen. Iridocyclite. Aggravation des troubles ophtalmologiques à la lumière, aux mouvements oculaires, la nuit après minuit. Amélioration par les applications chaudes.

Troubles du rythme à 3 heures du matin avec anxiété

Anxiété ressentie dans la poitrine, dans la région du cœur. Palpitations cardiaques avec anxiété aggravées à 3  heures du matin. Arythmie. Oppression thoracique, douleurs cardiaques brûlantes. Angine de poitrine. Sensation de chaleur extérieure à la poitrine ou autour du cœur, bouffées de chaleur dans la région du cœur  : la sensation de chaleur dans la région du cœur peut s'étendre à tout le corps. Endocardite, péricardite. Angoisses, anxiété pendant les troubles cardiaques. Névrose cardiaque. Aggravation des troubles cardiaques à l'effort, en montant les escaliers, par l'excitation, la fièvre, la nuit et couché.

Aphtose buccale, gingivostomatite, odontalgies, pulpites

Stomatite ulcéreuse  : aphtes bleuâtres ou blancs avec douleurs brûlantes, aphtes gangréneux. Inflammation gingivale avec gonflement et douleurs déchirantes, contuses. Muguet. Douleurs buccales aggravées par l'eau froide. Gangrène de la langue. Douleurs dentaires nocturnes, déchirantes, pulsatiles avec gonflement des joues. Douleurs dentaires avec froideur du bout des doigts. Aggravation des douleurs par le froid, la nuit après minuit et amélioration par la chaleur sous toutes ses formes et redressé dans le lit.

Asthme nocturne à 3 heures du matin, pneumonie

Toux, asthme, dyspnée qui se déclenchent la nuit après minuit (à 3  heures du matin), poussant le sujet hors du lit et l'obligeant à s'asseoir (aggravation couché). Asphyxie. Inflammation de

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

la plèvre, bronchite, bronchiolite, pneumonie. Abcès pulmonaire. Hémoptysie. Douleurs brûlantes de la poitrine. Asthme suite de suppression d'une éruption. Éruptions sur la poitrine (herpès, pustules, eczéma, dartres). Expectorations irritantes, visqueuses, jaunes ou verdâtres, striées de sang voire hémorragiques. Odeur nauséabonde des expectorations. Toux suite à l'accumulation de mucosités dans la gorge. Les mucosités sont tenaces, transparentes ou sanguinolentes.

Troubles dermatologiques

Dermatoses sèches Peau brûlante, cuisante et sèche. Psoriasis. Dermatoses chroniques sèches, croûteuses ou à fine desquamation furfuracée. Fissures, crevasses des doigts et des mains. Prurit aggravé par le grattage. Gale. Dyskératoses, lichen plan très prurigineux. Lupus. Dermatoses humides Écoulement humide et corrosif des éruptions. Eczéma suintant. Impétigo. Éruptions herpétiques.

Douleurs mammaires et de la région sus-claviculaire

Abcès, ulcérations cutanées Furoncles, abcès, pustules, pustules de l'anthrax. Le pus des abcès est brûlant, irritant, nauséabond, brun, aqueux et sanguinolent. Tendance aux cancers de la peau, du visage, des lèvres. Érysipèle écarlate, rouge, gangréneux. Pétéchies, purpura. Gangrène après blessure, morsure ou piqûre. Ulcères profonds, à fond noir, gangréneux avec aréole bleuâtre et douleur brûlante. Ulcères phagédéniques. Les sécrétions sont fétides. Les problèmes cutanés s'accompagnent de douleurs brûlantes.

Douleurs brûlantes et sensation de chaleur dans les seins et les mamelons. Abcès mammaire. Tendance au cancer du sein. Douleurs dans la région sus-claviculaire droite et les creux axillaires. Gastrite, soif de boissons froides en petites quantités

Anxiété ressentie dans l'épigastre. Faim augmentée ou manque d'appétit. Gastrite. Gastralgies avec douleurs brûlantes, piquantes, pressurantes, aggravées la nuit et par les boissons froides. Amélioration par les boissons chaudes. Froideur de l'estomac. Éructations de gaz. Hoquet. Sensation de lourdeur, de masse ou de pierre dans l'estomac aggravée par des boissons froides et après manger. Nausées le matin ou l'après-midi, vomissements. Soif brûlante, violente, aggravée pendant la chaleur. Soif d'eau froide pour de grandes quantités ou pour de petites quantités souvent répétées. Tendance au cancer de l'estomac.

Convulsions

Convulsions épileptiques. Tétanie. Aura avec sensation de chaleur montant le long du rachis. Convulsions suite à l'exposition de toxique (plomb). Extrémités froides et livides, impatiences dans les jambes

Maladie de Raynaud  : lividité, pâleur, froideur et gonflement des extrémités. Les ongles sont bleuâtres. Impatiences, agitation des membres inférieurs la nuit. Crampes. Chaleur des jambes et de la plante des pieds. Douleurs des membres, des articulations, des os, améliorées par la chaleur et aggravées par le froid.

Syndrome cholériforme, dysenterie, typhoïde

Besoins impérieux d'aller à la selle, ténesme. Intoxication alimentaire. Dysenterie. Fièvre typhoïde. Choléra. Diarrhées aqueuses, brûlantes, brunes ou jaunes suite d'aliments et boissons froids. Odeur nauséabonde des selles. Collapsus suite de diarrhée. Ballonnements. Douleurs hépatiques. Prurit anal. Douleurs anales contuses, brûlantes. Constipation avec efforts de défécation inefficaces.

Tendance aux pathologies cancéreuses

Tendance aux cancers : cancer de la peau, de l'estomac, de la langue (épithélioma), de l'anus, de l'utérus, du vagin, des ovaires, maladie de Hodgkin, etc.

Leucorrhées purulentes

Transpiration froide

Leucorrhées jaunes avec douleurs brûlantes d'odeur nauséabonde. Règles abondantes ou absentes. Règles trop fréquentes, prolongées. Dysménorrhées améliorées par la chaleur. Métrite.

Transpiration des extrémités abondante et froide aggravée la nuit, pendant l'anxiété, pendant la diarrhée et au moindre effort. Odeur fétide, nauséabonde de la transpiration.

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Homéopathie et médecine chinoise

Signes étiologiques Troubles suite de colère avec anxiété, de décès d'êtres chers, de malheur, de soucis, de préoccupations, d'abus de médicaments allopathiques, d'intoxication, de suppression d'une éruption.

Hémorragies

Épistaxis, hématémèse, saignement buccal, hématurie, métrorragies, rectorragies, etc. Troubles suite d'intoxication (médicaments, chimiothérapie, etc.)

Troubles suite d'intoxication et de paralysie par le plomb, d'intoxication médicamenteuse, de chimiothérapie, etc.

Syndromes correspondants Syndromes internes Feu du Cœur

Anomalies linguales

Agitation, angoisses, anxiété Délires Gaieté excessive Épisodes maniaques Humeur changeante Sommeil agité Nombreux rêves Palpitations, arythmie Anxiété ressentie dans la poitrine Sensation de chaleur dans la région du cœur Soif violente Constipation Aphtes Abcès, ulcérations cutanées Hémorragies La pointe de la langue est rouge et brûlante Les papilles sont plus saillantes à l'extrémité Le pouls doit être rapide

Typiquement, la langue d'Arsenicum album est brûlante (comme après une brûlure), rouge, notamment sur les côtés et à la pointe (cependant, la rougeur peut parfois n'intéresser que le centre de la langue). Les papilles sont souvent dressées, hérissées, rouges et agrandies surtout au bout de la langue. La langue peut être framboisée. L'enduit lingual est sec, jaune ou brun voire noir. Le sujet peut avoir la sensation que sa langue est raide, lourde et il peut présenter des difficultés à la mouvoir et à l'extérioriser. On observe souvent des fissures (rayures longitudinales rouges au centre de la langue ou fissures sur les bords de la langue). Une langue en carte de géographie est possible. La langue peut aussi être gonflée, humide et garder l'empreinte des dents. Une coloration bleue ou pâle de la langue est parfois observée. De l'écume à la bouche, aux coins de lèvres peut se rencontrer. Le goût est aigre, nauséabond, putride. L'haleine a également une odeur putride, nauséabonde, cadavérique.

Glaires-Feu dans le Cœur ou le Maître du Cœur

Sensation d'oppression et de chaleur dans la poitrine Douleurs thoraciques Palpitations Dyspnée Soif Goût amer Écume à la bouche Expectorations Insomnie Sommeil perturbé par les rêves Troubles psychiatriques graves Agitation mentale Délires multiples : paranoïaques, religieux, violents, etc. Conduite maniaque avec épisode de rage et de violence Peurs

Modalités

Aggravation Par le froid, le refroidissement, le temps froid, les applications humides et froides, les aliments et boissons froids, la nuit après minuit, à 3 heures du matin. Amélioration Par la chaleur sous toutes ses formes (aliments et boissons chauds, applications chaudes et humides, chaleur ambiante, etc.). Sensation Sensation de brûlure ou douleur cuisante avec démangeaisons (prurit jusqu'au sang qui améliore).

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

La langue doit être rouge, gonflée avec un enduit jaune sec et collant. Il peut y avoir une fissure type cœur, et la pointe de la langue peut être plus rouge et gonflée avec des points rouges. Le pouls doit être plein, rapide et glissant ou plein, vaste et glissant ou rapide, plein et en corde.

Vide de Yin de l'Estomac

Sensation de masse dans l'estomac ou de pierre Douleurs gastriques pressurantes Nausées le matin Absence d'appétit Soif La langue est rouge et fissurée au centre Le pouls doit être flottant et vide

Montée du Feu du Foie

Délires maniaques Irritabilité et colères violentes Humeur changeante Angoisses, anxiété Agitation Insomnie Conjonctivite avec douleurs brûlantes Goût amer dans la bouche Douleurs des hypochondres Sommeil agité Nombreux rêves Constipation Hémorragies Langue rouge sur les côtés Le pouls doit être tendu en corde et rapide

Syndromes externes Maladies de type Chaleur

Atteinte de la couche du Qi nourricier Fièvre nocturne après minuit Délires Froideur des extrémités Éruption : scarlatine, rougeole Langue rouge ou framboisée Le pouls doit être fin et rapide Atteinte de la couche du Sang Chaleur victorieuse agite le Sang Forte fièvre Irritabilité Conduites maniaques Pétéchies, hémorragies Langue rouge Le pouls doit être en corde et rapide

Chaleur du Poumon

Toux Asthme Dyspnée Sensation de chaleur thoracique Douleurs thoraciques Soif Expectorations purulentes ou sanguinolentes Langue de coloration rouge avec enduit jaune Le pouls doit être vaste et rapide

Chaleur victorieuse agite le Vent Forte fièvre avec convulsions Langue rouge foncé Le pouls doit être en corde et rapide

Feu de l'Estomac

Collapsus du Yin Fièvre Transpiration nocturne Agitation mentale Soif de petites quantités souvent répétées Langue rouge sans enduit Le pouls doit être fin et rapide

Gastrite Douleurs épigastriques avec sensation de brûlure Vomissements Régurgitations acides Éructations gazeuses Nausées Sécheresse de gorge Soif Recherche de boissons froides Stomatite Constipation Oligurie Langue rouge, enduit jaune Le pouls doit être glissant et rapide

Collapsus du Yang Membres froids Teint cyanotique Transpiration froide Langue pâle, gonflée Le pouls doit être caché, lent, dispersé

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Homéopathie et médecine chinoise

à rire de façon spasmodique et inappropriée (joie devant le malheur ou les erreurs des autres, hilarité, rires spasmodiques, rires faciles, pour des futilités, etc.). Si nous tenons compte du fait que le syndrome du Feu du Foie est inclus dans cette pathogénésie, nous comprenons pourquoi nous retrouvons des signes inflammatoires sur le trajet du méridien de la Vésicule biliaire (eczéma ou rash autour des oreilles, vésicules sur la conque, otite externe, mastoïdite, etc.). Dans les typologies Feu, nous retrouvons un plus grand nombre de personnes attirées par la métaphysique, la spiritualité et la religion. L'excès de Chaleur aura tendance à rendre cet attrait excessif et c'est ce que nous retrouvons chez Arsenicum album (religiosité excessive, désir de prier, délire religieux, etc.). Cet excès de Chaleur se trouve localisé chez Arsenicum dans le réchauffeur supérieur et moyen. Cela est confirmé par la coloration rouge de la langue sur les bords et à l'extrémité avec des papilles plus saillantes (signes de 3e degré). La coloration rouge correspond à l'excès de Chaleur et la localisation de la rougeur sur la pointe et les côtés signifie que cette Chaleur se localise dans le Foie et le Cœur. La langue est raide, difficile à bouger, ce qui témoigne que les Liquides organiques sont blessés et amoindris par l'excès de Chaleur. L'hypertrophie des papilles confirme la présence de Chaleur, qu'elle soit due à une pathologie externe ou à une maladie interne. Dans ce cas, la localisation des papilles à la pointe signifie qu'il s'agit d'une Chaleur interne et que celle-ci se loge plus particulièrement dans le Cœur. En cas de délire (délire maniaque, délire de persécution, délire paranoïaque, délire religieux chez Arsenicum), nous nous trouvons dans un tableau de « Glaires-Feu » (Glaires-Feu troublent le Shen). Les Mucosités, qui s'associent à la Chaleur, vont obstruer les orifices du Cœur et il s'ensuit des troubles psychiatriques graves avec délires. La langue, dans ce cas, est rouge et présente un enduit jaune. Et plus la Chaleur est intense, plus l'enduit devient foncé. Cela explique le fait que l'enduit peut être brun voire noir dans les cas les plus prononcés chez Arsenicum album. Ce tableau de Glaires-Feu est prédisposé par l'existence d'un vide de Qi de la Rate qui est inclus dans cette pathogénésie. La langue pâle, humide qui garde

Commentaires Les signes psychiques d'Arsenicum album sont très bien explicables par l'histoire de la souche. C'est le plus grand « tueur chimique de tous les temps ». L'Arsenic était le poison idéal puisque les symptômes provoqués par son intoxication ressemblaient à ceux du choléra. Ce n'est pas pour rien qu'on appelait ce poison « poudre de succession ». Il a également intoxiqué des milliers de personnes dans les pays en voie de développement via les eaux souterraines contaminées. Cela explique bien le fait qu'Arsenicum est soupçonneux, paranoïaque et maniaque. Il a peur de la mort, de la maladie et de la contagion. Dans les phases de délire, il croit être un assassin ou avoir la mission d'assassiner quelqu'un… Il cherche des voleurs dans la maison, sous le lit, il est anxieux la nuit. Tout tourne autour du thème de l'empoisonnement et de l'intoxication. C'est d'ailleurs étonnant de constater qu'Arsenicum est un remède utilisable dans les syndromes de Chaleur toxique. Il peut être utilisé pour soulager certains effets secondaires des chimiothérapies ou des traitements allopathiques. Arsenicum album est, comme Sulfur, à michemin entre la Psore et la Luèse. Il se rapproche de la Luèse car c'est un remède d'inflammation (tout brûle chez Arsenicum album) et il en a les signes psychiques (agitation, délires, etc.), mais il possède aussi certaines caractéristiques propres à la Psore car les symptômes peuvent être périodiques, alternants et, lors des suppressions symptomatiques, la maladie interne peut se déplacer ou s'aggraver (asthme ou troubles psychiatriques après suppression d'une éruption). Arsenicum est maniaque, anxieux, agité et a de nombreuses peurs. L'excès de Chaleur est une cause en MTC d'angoisses, d'anxiété, d'agitation, d'excitation, de phobie, de psychose maniacodépressive et de délire. Le Feu en se consumant brûle, s'agite, se répand. Les grandes causes de maladie maniacodépressive, en MTC, sont le Feu du Foie, le Feu du Cœur et le Feu de l'Estomac. De façon moins prépondérante que chez Sulfur (puisque cela n'apparaît ici qu'au premier degré), nous retrouvons chez Arsenicum une certaine propension aux rires inappropriés. C'est en accord avec l'excès de Chaleur dans le Cœur puisque l'émotion du Feu et du Cœur est la joie. En cas d'excès de Chaleur, le sujet aura tendance

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Aurum metallicum

l'empreinte des dents est le signe d'un vide de Qi de Rate avec accumulation d'Humidité interne. Comme nous l'avons vu un peu plus haut, l'excès de Chaleur se localise également dans le foyer moyen au niveau de l'Estomac. Cela est confirmé par la rougeur localisée au centre de la langue. Cette chaleur va à la longue blesser le Yin de l'Estomac, ce qui explique l'apparition de rayures rouges au centre de la langue témoignant d'une blessure du Yin. La blessure du Yin peut aussi s'exprimer par l'aspect de langue en carte de géographie (signe de 2e degré chez Arsenicum). Il n'est pas étonnant de retrouver dans cette pathogénésie une indication dans les névralgies faciales ou les névralgies du trijumeau avec douleurs brûlantes, puisque nous savons que l'excès de Chaleur dans le Foie et l'Estomac peut engendrer ce type de maladie. En ce qui concerne les maladies fébriles, nous constatons que la fièvre d'A rsenicum album est nocturne, intense, délirante avec froideur des extrémités, ce qui nous indique la pénétration de la Chaleur dans le Maître du Cœur. La fièvre peut également s'accompagner d'hémorragies, de conduites maniaques et d'apathie. La typhoïde, quant à elle, s'accompagne d'hémorragies, de pétéchies et d'une langue noire, fissurée et tremblante. Ces symptômes signifient que la Chaleur nocive a atteint des couches énergétiques plus profondes comme celle du Sang. Dans la couche du Sang, la Chaleur est telle qu'elle affecte le Foie qui produit du Vent interne, d'où les convulsions pendant la fièvre (syndrome de la « Chaleur victorieuse agite le Vent »). Enfin, nous retrouvons un signe particulier pendant la fièvre  : la soif de petites quantités d'eau souvent répétées. Ce symptôme fait partie des signes du collapsus du Yin. Il s'agit d'une évolution grave de la maladie fébrile qui a altéré de façon très importante le Yin. Arsenicum est un remède d'« agonie » comme le soulignent certaines matières médicales. La lividité des membres et du visage, la transpiration froide, la langue pâle et gonflée ne sont pas sans rappeler le syndrome terminal du collapsus du Yang. Enfin, en rapport avec l'histoire de la souche, le sujet Arsenicum rêve de malheur, d'eau noire, de morts et, vu le lien qu'il entretient avec la Chaleur, il n'est pas étonnant de constater qu'il rêve de Feu…

Fig. 4.13

Souche • Nom : or. • Symbole : Au. • Description : métal jaune et brillant. • Propriétés  : remarquablement inerte, inaltérable (il résiste à l'agression de la plupart des produits chimiques) et inoxydable (pas d'oxydation donc pas de perte d'éclat). Il est facile à travailler car fond facilement (malléable et ductile). Ses feuilles d'or sont très adhésives. • Toxicité : peu toxique car fait partie des oligoéléments indispensables au fonctionnement de l'organisme. • Utilisations médicales  : utilisation des sels d'ordans la polyarthrite rhumatoïde (propriétés anti-inflammatoires), prévention des maladies infectieuses en oligothérapie. • Particularités  : présent partout mais reste peu abondant donc rare et recherché. C'est un métal joli, brillant, précieux, résistant, inaltérable (utilisation ornementale et jadis comme monnaie). Il a donc toutes les qualités requises pour être un métal noble, de grande valeur. Il est considéré comme le métal « précieux » par excellence depuis des millénaires.

Matière médicale Signes psychiques Dépression grave avec autodépréciation et idées suicidaires

Indifférent à tout. Figé, taciturne (ne sourit jamais). Pessimiste, mécontent de tout, insatisfait :

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Homéopathie et médecine chinoise

n'est jamais content de lui ou des autres (lamentations fréquentes). Misanthrope, antisocial (désir de solitude). Désespoir pour lui-même, pour les autres, périodiquement. Autodépréciations, autoaccusations (se sent indigne). Remords, scrupules exagérés  : illusion d'avoir négligé son travail, d'avoir tout réussi de travers, de ne savoir rien faire, d'« être nul », minable et sans valeur. Illusion d'inaptitude pour vivre « dans ce monde ». Sentiment d'être abandonné. Peur d'être rejeté. Sentiment de vide. Prostration mentale. Mémoire faible. Religiosité excessive pendant la mélancolie. Illusion d'avoir perdu toute chance de salut. Pour les femmes, aggravation des idées noires pendant les règles.

Addictions

Désir de drogue, de stupéfiants. Morphinomanie. Alcoolisme (faciès couperosé, conjonctives hyperhémiées, tremblements, etc.). Anxiété et angoisses cardiaques

Angoisses avec palpitations. Appréhension et anxiété ressenties dans la région du cœur (angoisses cardiaques). Sursauts fréquents. Peur d'une maladie cardiaque. Sommeil perturbé par des rêves

Sommeil agité et perturbé par des rêves. Frayeur à l'endormissement. Sursauts pendant le sommeil. Insomnie totale. Rêves de tremblements de terre avec des gens qui tombent dans une faille. Rêve de hauteur, de lieux élevés, de tomber d'une hauteur. Rêves fantastiques, rêves de feu. Rêves de disputes, de violences, de colère, de tuer, de morts. Rêves tristes.

Cyclothymie

Humeur alternante, changeante. Gaieté alternant avec tristesse et morosité Rires et sourires involontaires en parlant (rires spasmodiques). Gaieté et rires alternant avec morosité, pleurs, dégoût de la vie et désir de mort. Rires et pleurs en même temps. Délire gai, joyeux.

Signes physiques Inflammations oculaires : uvéites, troubles des commissures

Taches jaunes sur le blanc de l'œil entourées d'un réseau capillaire. Éruption de petites vésicules sur la cornée. Cornée injectée, inflammatoire (hyperhémie conjonctivale). Uvéite, iritis. Larmes irritantes, brûlantes. Prurit, douleurs et rougeur des commissures internes. Suppuration oculaire. Glaucome. Diplopie, hémianopsie (le malade ne voit que la moitié des objets).

Colères soudaines alternant avec gaieté Facilement offensé, irritable : ne peut supporter la moindre critique ou contradiction et peut entrer subitement dans de violentes colères (regrette ses colères par la suite). Haineux envers les gens qui l'ont offensé. Vexations, ruminations mentales. Délire violent avec exaltation des forces. Violence alternant avec gaieté.

Otite suppurée, cholestéatome, hypersensibilité aux bruits

Désir d'activité alternant avec lassitude et indifférence

Acouphènes avec bourdonnements et craquements. Acuité auditive augmentée. Hypersensibilité au bruit améliorée par la musique. Écoulement auriculaire fétide, nauséabond. Choléstéatome.

Excitation, agitation le soir, loquacité

Excitation le soir au lit, en entendant de la musique. Excitation comme une espérance joyeuse, excitation religieuse. Agitation avec anxiété poussant à aller au hasard, obligeant à bouger constamment. Loquacité.

Haleine nauséabonde, mucosités dans la gorge

Odeur fétide de la bouche « comme une odeur de vieux fromage ». Hypersalivation. Salive gluante. Besoin de se racler la gorge. Mucosités dans la gorge empêchant de respirer.

Ambition augmentée, épuisement professionnel

Troubles du rythme cardiaque, anxiété dans la poitrine, hypertension artérielle

Ambitions augmentées. Illusion de supériorité. Désir d'activité créatrice. Besoin de faire des théories. Travaille beaucoup jusqu'à l'épuisement professionnel.

Palpitations violentes avec bouffées de chaleur et battements visibles des carotides et des artères

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

temporales. Teint pâle dans les maladies cardiaques. Sensation que le cœur s'arrête de battre 2 ou 3  secondes puis qu'il repart soudainement avec battements violents et sentiment de défaillance au creux épigastrique. Palpitations avec anxiété, troubles du rythme (flutter). Péricardite. Cardiomégalie et insuffisance cardiaque. Œdème pulmonaire. Dyspnée. Troubles cardiaques accompagnés de troubles hépatiques ou de troubles oculaires. Infiltration graisseuse autour du cœur. Anxiété ressentie dans la poitrine. Oppression thoracique pendant la mélancolie. Rougeur, congestion de la poitrine. Sensation de bulle suspendue au cœur. Angine de poitrine, artériosclérose. Tendance hypertensive.

Anomalies linguales La langue d'Aurum est le plus souvent gonflée et présente un enduit blanc (signes de 2e  degré). La langue peut cependant être rouge à l'extrémité et sèche avec un enduit jaune voire brun (signe de 1er degré).

Modalités

Aggravation Le soir (du coucher jusqu'au lever du soleil), par l'épuisement mental, le froid et les règles. Amélioration Par l'air frais, les bains froids, le repos, la musique et la chaleur (si douleurs).

Rhumatismes inflammatoires, douleurs osseuses nocturnes

Signes étiologiques Troubles suite de rejet, de mépris, de reproches, de remords, de perte d'argent, de déception, d'excitation émotionnelle.

Douleurs dans les membres, douleurs ostéoarticulaires très intenses, profondes, térébrantes, perçantes, tranchantes, aggravées l'hiver, la nuit et au toucher. Rhumatismes inflammatoires : ostéite, ostéochondrite, ostéoarthrite, exostoses. Arthrite tibiotarsienne. Destruction ou déformation des os courts. Veines dilatées, pieds lourds et enflés. Douleurs dans les os de la tête avec congestion de la face, brûlures et bouffées de chaleur aggravées la nuit (les douleurs irradient dans les mâchoires). Amélioration par les enveloppements chauds. Sensibilité à la pression.

Syndromes correspondants Les Mucosités obstruent les orifices du Cœur (mélancolie) Dépression  : mutisme, léthargie, recherche de solitude, intellect affaibli, dépréciation, raclement dans la gorge, sifflements dus aux mucosités dans la gorge Langue avec enduit blanc (blanc et gras ou blanc et lisse) Le pouls doit être en corde

Douleurs testiculaires droites

Douleurs du testicule droit tiraillantes ou contuses (le testicule est enflé et induré). Hydrocèle chez les enfants. Orchiépididymite chronique. Atrophie testiculaire. Condylomes. Prurit génital.

Perturbation du Cœur par les Mucosités-Feu (accès maniaques)

Aménorrhée suite de dépression

Gaieté, rires alternant avec tristesse, pleurs et dégoût de la vie (désir de mort) Gaieté alternant avec colères violentes Rires spasmodiques, sourires involontaires Accès de frayeur, sursauts pendant le sommeil Excitation, agitation Faiblesse de mémoire Troubles cardiaques : palpitations, tachycardie, anxiété ressentie dans la poitrine Sécheresse buccale et soif Insomnie avec nombreux rêves Dyspnée Teint et yeux rouges

Règles tardives et peu abondantes. Aménorrhée après dépression. Prolapsus utérin aggravé à l'effort, suite de surmenage. Signes digestifs

Soif. Appétit augmenté avec désir de boissons froides. Appréhension dans la région de l'estomac. Sensation de lourdeur ou de pierre ressentie à l'estomac. Distension abdominale surtout à droite avec gros foie douloureux. Hépatite. Hernie inguinale chez les enfants, hernie ombilicale. Gaz. Diarrhées ou constipation, diarrhées alternant avec constipation. Selles jaunâtres facilement décolorées.

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Homéopathie et médecine chinoise

Mucosités dans la bouche Selles sèches Langue rouge avec enduit jaune (rouge à la pointe et enduit jaune pour Aurum) Le pouls doit être glissant et rapide ou en corde

à la dépression (dépression grave pour Aurum avec idées suicidaires obsédantes). Le mouvement du Feu (qui passe d'une phase de consommation à une phase d'extinction) explique donc bien l'alternance d'humeur que nous observons chez Aurum (humeur alternante, cyclothymique  : gaieté alternant avec tristesse et désir de mort). Aurum est donc un grand remède de dépression et de psychose maniacodépressive. Le Cœur thésaurise le Shen (Esprit) et le Qi de la Rate permet de gérer l'Humidité. En cas de déficience de la Rate, l'Humidité s'accumule et se transforme en Mucosités qui peuvent monter jusqu'au Cœur. La langue d'Aurum est gonflée et l'enduit blanc (signes de 2e  degré), ce qui traduit l'excès d'Humidité interne. La présence de Mucosités chez Aurum se traduit par la présence de sécrétions dans la gorge (mucosités sanguinolentes empêchant de respirer, besoin de se racler la gorge la nuit). Les Mucosités seules (sans Chaleur), si elles montent au Cœur, perturbent le bon fonctionnement du Shen et génèrent souvent des dépressions avec autodépréciation. En cas de Chaleur associée aux Mucosités (il est à noter que les Mucosités peuvent se transformer elles-mêmes en Chaleur), on observe plutôt des accès maniaques, des rires spasmodiques ou des rires et des pleurs alternants ou présents en même temps. Dans ce cas, la langue est rouge et l'enduit lingual jaune épais (signe de 1er  degré chez Aurum). L'enduit jaune indique la présence de Chaleur et la coloration rouge à la pointe signifie que cette Chaleur se localise dans le Cœur. Cet aspect lingual n'apparaissant qu'au premier degré dans cette pathogénésie, nous pouvons dire que les phases cyclothymiques se rencontrent moins fréquemment chez Aurum que les phases dépressives pures. Le Cœur et le Shen étant liés, il n'est pas étonnant de constater que coexistent à la fois des signes psychiques et des signes cardiovasculaires (palpitations violentes avec anxiété, « angoisses cardiaques », congestion de la poitrine, sensation que le cœur s'est arrêté de battre, etc.). Une grande partie des signes oculaires de ce remède concernent les commissures. Rappelons-le, les commissures sont sous la dépendance du Cœur (rougeur et démangeaisons des commissures internes chez Aurum). Nous savons que les sels d'or étaient utilisés dans la polyarthrite rhumatoïde avant l'apparition de nouveaux traitements. Il n'est donc

Commentaires Le sujet Aurum voudrait atteindre le même prestige que l'or puisque cet élément a atteint la perfection et reste le métal le plus noble. L'ambition d'Aurum est grande, il cherche la même considération. Il travaillera énormément jusqu'à l'épuisement pour atteindre une position sociale élevée et la reconnaissance (ambition augmentée avec compétitivité). Il va même jusqu'à rêver de lieux élevés durant son sommeil. Mais Aurum n'a pas atteint cette qualité suprême et il aura tendance à se dévaluer (sentiment d'être minable, nul, sans valeur, sentiment d'inaptitude pour vivre dans ce monde, sentiment de tout faire de travers, de ne rien réussir, de négliger son travail, que personne n'a confiance en lui, etc.). Il aura tendance à la surconsommation de psychotropes pour combler son mal-être et son autodépréciation (alcoolisme, morphinomanie, etc.). L'or est d'ailleurs une monnaie et les préoccupations matérielles d'Aurum sont importantes (anxiété pour l'avenir, pour des questions d'argent, dépression après perte d'argent ou un échec dans les affaires, etc.). La religiosité et la spiritualité sont souvent très présentes chez les typologies Feu (le Feu représente la passion). Nous observons chez Aurum une religiosité excessive pendant les phases mélancoliques et une sorte d'« excitation religieuse ». L'idéogramme du Feu représente ce qui se consume, chauffe, brûle, se répand et s'accélère. Le mouvement du Feu est un mouvement expansif multidirectionnel. L'excès de Feu entraîne donc une agitation physique et psychique (Aurum peut présenter une agitation anxieuse poussant à aller au hasard, une obligation de bouger constamment, un besoin d'activité, une idéation abondante, une excitation le soir, etc.). L'excès de Feu entraîne un excès de joie car la joie est l'émotion rattachée au Cœur et le rire le son de l'élément Feu (Aurum peut présenter une excitation « comme par une espérance joyeuse », des rires spasmodiques, des rires involontaires en parlant, un délire gai, joyeux, etc.). Une fois consumé, le Feu s'éteint et la joie fait place

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

pas du tout étonnant de retrouver une rubrique assez importante concernant les douleurs osseuses, les inflammations oculaires (uvéites) et l'indication dans la polyarthrite rhumatoïde dans certaines matières médicales. D'ailleurs, en dehors des atteintes osseuses, la polyarthrite s'accompagne d'un risque accru d'accident cardiovasculaire, ce qui vient conforter ce lien prononcé avec le cœur.

tachetées de pourpre foncé à l'intérieur de la corolle, longues de 4 à 5 cm (placées en grappes pendantes le long de la tige). • Principe actif  : digitaline ou digitoxine, utilisée en cardiologie comme tonicardiaque (effet inotrope positif) et régulateur du rythme cardiaque (effet chronotrope négatif). • Toxicité des digitaliques (surdosages) : – troubles digestifs (nausées, vomissements, douleurs abdominales, diarrhées) ; – troubles neurosensoriels (diplopie, anomalie des couleurs, confusion, délire) ; – troubles cardiovasculaires (bradycardie, extrasystolie avec risque de tachycardie ou de fibrillation ventriculaire, sous-décalage du segment ST, raccourcissement du QT, hypotension etc.). • Partie utilisée : la plante fraîche avant floraison.

Digitalis purpurea

Matière médicale Signes psychiques Angoisses cardiaques

Anxiété, peur de la mort ou de la suffocation pendant les symptômes cardiaques ou pendant l'asthme, poussant hors du lit la nuit. Peur qu'une maladie du cœur ne survienne, que son cœur s'arrête de battre. Anxiété pour l'avenir. Anxiété ou angoisse avec nausées (la peur semble partir de l'estomac). Sujets facilement effrayés. Aggravation des angoisses le matin en se réveillant, le soir et par le mouvement.

Fig. 4.14

Souche • Noms  : Digitale pourpre (Digitalis purpurea), Grande Digitale. • Surnoms  : Gant de Notre-Dame, Gantelée, Gantière (digitus en latin signifie « doigt » car les fleurs de la plante sont assez larges et profondes pour y passer un doigt). • Famille : Scrophulariaceae (classification classique) ou Plantaginaceae (classification phylogénétique). • Habitat : commune dans toute la France mais absente des régions méditerranéennes (sauf en Corse) et des Landes. Plante des bords de chemins, des lisières, mais aussi des coupes forestières et des clairières. • Description : plante vivace velue haute de 30 cm à 2 mètres qui fleurit de juin à septembre. Feuilles crénelées, dentées avec une face inférieure ridée en réseau. Fleurs pourpre clair, parfois blanches,

Confusion d'esprit, faiblesse de mémoire

Esprit confus comme après l'ivresse. Pertes de mémoire  : oublie tout immédiatement. Effort mental difficile. Dépression

Expression du visage anxieuse, maladive, souffrante, cadavérique, triste. Humeur changeante. Morosité. Tristesse pour des futilités aggravée par la musique et améliorée par des soupirs. Pense à la mort. Anxiété de conscience, soupçonneux

Anxiété de conscience  : se fait des reproches, remords, scrupules. Nature soupçonneuse.

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Homéopathie et médecine chinoise

Sommeil agité, réveils fréquents, sursauts

Arythmie, faiblesse cardiaque aggravée à l'effort

Sommeil agité, réveils fréquents (réveils en sursaut pendant le sommeil, par des rêves, comme après une frayeur). Endormissement avec suffocation. Sommeil non réparateur.

Anxiété ou faiblesse ressentie dans la poitrine aggravée aux mouvements et à l'effort. Sensation que le cœur va s'arrêter de battre. Cyanose localisée sur la poitrine, sensation de pulsation. Valvulopathie. Dilatation du myocarde, défaillance cardiaque, œdème aigu du poumon, collapsus cardiovasculaire. Faiblesse qui accompagne les troubles cardiaques avec vomissements et froideur de la peau. Troubles du rythme cardiaque  : arythmie, flutter, etc. Palpitations cardiaques violentes avec anxiété. Troubles cardiaques accompagnés de troubles rénaux. Cardite, péricardite. Angine de poitrine, douleurs constrictives, pressurantes précordiales, irradiant dans le membre supérieur gauche.

Rêves

Rêves d'accident, d'eau, de tomber d'une hauteur ou de tomber dans l'eau.

Signes physiques Blépharoconjonctivite

Coloration oculaire jaune ou rouge. Blépharoconjonctivite. Rougeur et gonflement des paupières, notamment de la paupière inférieure. Inflammation des glandes de Meibomius. Douleurs oculaires piquantes, brûlantes, pressurantes. Troubles de la commissure des yeux notamment de la commissure interne. Myodésopsies. Vision brumeuse. Vision colorée, d'étincelles, de clignotements. Sensation de pulsation à l'intérieur des yeux.

Asthme, dyspnée

Asthme (avec wheezing), dyspnée, emphysème. Respiration irrégulière (respiration de CheynesStokes). Pneumonie, inflammation de la plèvre. Hématémèse. Sensation de vide à l'estomac, diarrhées

Céphalées et acouphènes

Sensation de défaillance, de vide ou de pulsation ressentie à l'estomac, aggravée après manger. Peur semblant venir de l'estomac. Nausées constantes. Ballonnements. Soif, soif extrême. Diminution de l'appétit. Diarrhées le matin, pendant la jaunisse ou alternant avec constipation.

Céphalées frontales ou temporales, pulsatiles, pressurantes, aggravées à l'effort. Acouphènes avec ronronnements, vrombissements ou bourdonnements. Pâleur, lividité et manque de chaleur vitale

Pâleur, lividité, coloration bleuâtre de la peau, du visage et des lèvres. Visage creusé, enfoncé. Coloration rouge bleuâtre, pourpre ou violacée de la peau avec froideur. Manque de chaleur vitale, faiblesse. Faiblesse avec sensation de malaise. Teint jaune possible.

Douleurs de l'hypochondre droit, ballonnements

Douleurs contuses du foie, de l'hypochondre droit. Sensation de plénitude de l'abdomen. Ballonnements abdominaux. Selles claires, laiteuses, chyliformes.

Cyanose, froideur et œdèmes des extrémités

Syndrome interstitiel chronique, insuffisance rénale aiguë

Coloration bleue de la main et des pieds avec froideur. Froideur d'une main ou d'un pied alors que l'autre extrémité controlatérale est chaude. Œdème des membres inférieurs ou des mains. Transpiration froide des pieds.

Néphrite, néphropathie interstitielle chronique avec œdème. Anurie, insuffisance rénale aiguë. Symptômes vésicaux avec besoins impérieux d'uriner

Ténesme vésical. Besoins d'uriner violents, impérieux, inefficaces (émission d'urine peu abondante), fréquents voire constants, aggravés la nuit. Dysurie avec faiblesse du jet. L'impériosité urinaire s'accompagne d'anxiété ou de vertiges. Origine « nerveuse » des troubles mictionnels.

Vertiges aggravés à l'effort

Vertiges pendant l'anxiété avec acouphènes aggravés en se levant, en marchant, en montant les escaliers, pendant un besoin impérieux d'uriner. Vertiges avec lenteur du pouls.

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Amélioration Par la chaleur.

Polyurie (urines abondantes la nuit). Sensation de plénitude, de lourdeur, de chaleur, de vide ou de pulsation dans la vessie. Douleur vésicale avant, pendant ou après la miction (douleurs coupantes, constrictives, brûlantes, etc.). Urine incolore, aqueuse, claire comme de l'eau. Urine nuageuse en la laissant reposer et stagner. Au contraire  : coloration rouge des urines comme du sable ou de la brique pillée.

Étiologies Troubles suite d'amour déçu, de déception, de désillusion, de chagrin, de mauvaise nouvelle, d'anticipation, de revers de fortune. Sensation Sensation de pulsation, de choc électrique ou de vide.

Prostatisme et troubles des organes génitaux externes

Hypertrophie prostatique (adénome de prostate chez les personnes âgées). Rétention d'urine en rapport avec l'hypertrophie. Goutte à goutte. Prostatite. Région prostatique douloureuse en faisant des efforts pour uriner. Chez l'homme  : gonflement de la verge, du scrotum –  hydrocèle, notamment du côté gauche. Désir sexuel augmenté. Spermatorrhée la nuit. Chez la femme : gonflement des lèvres, leucorrhées abondantes et irritantes.

Syndromes correspondants Vide de Qi du Cœur État dépressif Pâleur du visage, teint bleuâtre, livide Palpitations avec ou sans angoisse Anxiété et faiblesse ressenties dans la poitrine Dyspnée Ces trois derniers symptômes sont aggravés à l'effort Transpiration spontanée, transpiration des paumes et des pieds Asthénie Rêves abondants Coloration pâle de la langue Le pouls doit être fin et faible ou lent et irrégulier ou lent et régulier

Troubles des règles

Règles abondantes, irrégulières, prolongées ou suppression des règles. Transpiration froide

Transpiration abondante, froide, nocturne. Transpiration froide sur le corps et les pieds, chaude sur la paume des mains. Douleurs dorsales

Douleurs entre les omoplates. Douleurs lombaires aggravées au début et pendant le mouvement. Froideur du dos. Sensation de pulsation dans le dos.

Vide de Yang du Cœur Signes cardiaques présents dans le syndrome de vide de Qi du Cœur Insuffisance cardiaque Oppression thoracique Douleurs thoraciques Angoisses Frilosité, sensation de froid Pâleur, froideur et œdème des extrémités Aggravation générale par le froid Amélioration par la chaleur Transpiration spontanée Polypnée Langue pâle ou violette (elle peut présenter parfois des points ou taches rouges) Enduit lingual noir bleuâtre Le pouls doit être menu et faible ou lent et irrégulier ou lent et régulier

Anomalies linguales Typiquement, la langue de Digitalis est pâle ou bleuâtre et ne présente pas d'enduit. Elle peut cependant présenter un enduit lingual blanc ou noir (enduit « noir bleuâtre »). La langue peut être gonflée, tuméfiée, augmentée de volume.

Modalités

Aggravation Par le froid, le grand air, les boissons froides, assis, penché en avant, par l'effort physique ou sexuel, après manger.

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Homéopathie et médecine chinoise

Sensation de vide à l'estomac Langue pâle Le pouls doit être relâché et faible

Effondrement du Yang du Cœur Palpitations Dyspnée Transpiration Extrémités froides Lèvres cyanosées, bleues Collapsus cardiovasculaire Langue très pâle Enduit lingual noir bleuâtre Le pouls doit être menu, caché, noué

Vide de Sang de la Rate et du Cœur (syndromes combinés) Palpitations Vertiges Insomnie, sommeil perturbé par les rêves Sursauts Teint pâle et terne Lèvres pâles Fatigue Faiblesse musculaire Selles molles, diarrhées Diminution de l'appétit Règles peu abondantes La langue est pâle et mince Le pouls doit être rugueux ou fin

Vide de Sang du Cœur Pâleur Perte de mémoire Facilement effrayé Sursauts pendant le sommeil Sommeil perturbé par des rêves Palpitations Signes visuels : Colorations brillantes devant les yeux, scintillements Vision brumeuse Taches noires flottantes devant les yeux Céphalées (douleurs pulsatiles, pressurantes) Vertiges Anxiété Langue pâle Le pouls doit être fin et faible

Froid-Humidité de la Vessie Urines fréquentes et urgentes Pollakiurie Douleurs mictionnelles Sensation de lourdeur vésicale Urines pâles et troubles Enduit blanc et collant (localisé à la partie postérieure) Si vide-Froid de la vessie, la langue est pâle et les urines claires

Stase du Qi du Cœur Douleurs précordiales avec oppression thoracique Cyanose dans la région de la poitrine Langue bleue accompagnée de cyanose

Commentaires La digitoxine extraite de la plante est très proche de la digoxine qui est bien connue en allopathie pour ses indications cardiaques. C'est un régulateur du rythme cardiaque et un tonicardiaque. La pathogénésie confirme bien ce lien marqué avec le Cœur et la loge du Feu. Mais il s'agit d'un « Feu vide » (vide de l'énergie du Cœur). La plupart des syndromes de vide en rapport avec le Cœur sont représentés dans cette pathogénésie  : vide de Qi du Cœur, vide de Yang du Cœur et vide de Sang du Cœur. Ce remède a donc un rôle de tonification et ce n'est pas étonnant puisque, à dose pondérale, c'est un stimulant des fonctions cardiaques. Le vide de Yang semble être prépondérant dans cette pathogénésie car le premier signe lingual qui apparaît (au 3e degré) est une langue de coloration bleue.

Vide de Yang des Reins et du Cœur Troubles cardiaques accompagnés de troubles rénaux et douleurs lombaires

Vide de Qi de la Rate Coloration jaune du visage ou pâleur Manque d'appétit Nausées Sensation de défaillance ressentie à l'estomac Ballonnements abdominaux Aggravation générale par les repas Asthénie, épuisement Diarrhées

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Kalium carbonicum

Une langue bleue est presque toujours en rapport, en MTC, avec la présence de Froid interne. Elle peut en fait, selon la MTC, traduire trois choses : la présence de Froid interne, un déficit du Yang (ou une stase du Yang) et une stase de Sang. Le vide de Yang peut, d'ailleurs, empêcher le Qi et le Sang de circuler. Il n'est donc pas étonnant de retrouver chez Digitalis le syndrome de Stase du Sang du Cœur qui correspond au syndrome coronarien de la médecine conventionnelle. La présence de Froid interne (par vide de Yang) ou de Froid-Humidité interne est confortée par cet enduit lingual noir ou bleu noir (signe de 2e degré chez Digitalis). La langue noire est un signe, en MTC, qui fait partie du chapitre des langues grises ou noires (enduit gris noir). Cet enduit est observé dans deux types de situations  : l'excès de FroidHumidité interne et l'excès de Chaleur interne. En cas de Froid interne, la langue aura tendance à être humide et l'enduit noir se développe souvent à partir d'un enduit blanc (ce qui est le cas pour Digitalis), alors qu'en cas de Chaleur, la langue est sèche et se développe à partir d'un enduit jaune. Le vide de Yang du Cœur peut provenir d'un vide de Yang des Reins car ce sont les Reins qui sont la source des énergies Yang du corps. Il n'est donc pas étonnant de constater que coexistent dans cette pathogénésie des signes de vide de Yang des Reins et du Cœur (insuffisance cardiaque et insuffisance rénale). Nous nous trouvons dans le cas du syndrome « Cœur et Reins n'ont plus d'échange ». Enfin, nous retrouvons dans cette pathogénésie quelques symptômes en faveur d'un vide de Qi de Rate. Cela n'est pas étonnant si nous cherchons l'explication au sein de la loi des 5  Mouvements. Le Cœur est « la mère » de la Rate. Un vide de Qi du Cœur peut tout à fait engendrer un vide de Qi de la Rate selon la loi « mère-fils ». Un vide de Qi du Cœur (et de la Rate) s'accompagne d'une langue pâle (aspect lingual décrit dans la matière médicale de Digitalis comme signe de 2e degré). Une indication peu connue chez Digitalis est celle des affections vésicales et des organes génitaux externes en faveur d'un Froid-Humidité dans le réchauffeur inférieur. Cela n'est pas étonnant. Le vide de Qi de Rate favorise l'Humidité interne et le vide de Yang le Froid interne qui peuvent se transmettre à la Vessie au niveau du Réchauffeur inférieur.

Fig. 4.15

Souche • Nom : carbonate de potassium. • Formule : K 2CO3. • Origine  : fabrication industrielle mais on le trouve à l'état naturel dans la potasse (mélange de carbonate et de chlorure de potassium). • Description  : poudre cristalline blanche, très déliquescente, de saveur alcaline. • Propriétés : soluble dans l'eau et insoluble dans l'alcool. Produit ininflammable et non explosif qui peut absorber une certaine quantité d'humidité de l'air. • Toxicité : irritation sévère pour les yeux et plus faible pour la peau et les voies respiratoires. • Particularités : il s'agit d'un minéral, association d'un carbonate et d'un ion potassium qui est impliquée dans le mécanisme du potentiel d'action cardiaque.

Matière médicale Signes psychiques Peur de la pauvreté, de la solitude et de la maladie

Peur du travail, de la faillite dans les affaires, de la pauvreté. Peur de la maladie. Hypochondrie. Surmédicalisation. Peur d'être seul par crainte de mourir. Aversion à être touché. Peur pour des futilités. Peur semblant partir de l'estomac. Aggravation des peurs après manger. Anxiété ressentie dans la région du cœur vers 2 heures du matin. Agitation avec anxiété. Sensibilité au malheur des autres, loyauté, amour de la famille

Sensible, profondément affecté par les histoires tristes ou horribles touchant les autres. Amour

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Homéopathie et médecine chinoise

excessif pour la famille. Loyal. Présente un sens excessif du devoir (consciencieux pour des bagatelles). Travailleur. Timide. Soucieux surtout le soir. Rumine sur des événements désagréables du passé.

Signes physiques Céphalées aggravées à l'effort

Céphalées avec douleurs tiraillantes, déchirantes, pressurantes accompagnées de nausées. Aggravation des douleurs par les rapports sexuels, la marche, le grand air et l'effort visuel. Amélioration par la forte chaleur et les applications très chaudes.

Aversion pour le changement, envie de paix

Aversion pour le changement. Conformiste. Trop convenable. Envie de paix.

Névralgies faciales

Névralgies faciales avec douleurs tiraillantes, déchirantes, piquantes comme une piqûre d'insecte aggravées par le vent froid et au grand air.

Tristesse après l'effort

Tristesse en étant seul, aggravée par l'effort (en marchant ou après un effort au grand air, après le coït, etc.). Personnalité sombre, triste. Manque de confiance en soi.

Alopécie

Cheveux cassants, chute des cheveux. Alopécie en « clairières ».

Tendance à être facilement effrayé

Sursaute facilement comme après une frayeur  : au moindre bruit, en se réveillant, à l'endormissement ou pendant le sommeil. Tressaille au moindre attouchement. Effrayé par des futilités, quand on le touche, au réveil.

Vertiges en marchant au grand air, après manger

Les vertiges semblent partir de l'estomac et s'accompagnent de troubles gastro-intestinaux. Aggravation des vertiges en ayant faim, après manger, en marchant au grand air, par les mouvements rapides de la tête et en buvant froid pendant un échauffement excessif.

Faiblesse de mémoire

Faiblesse de mémoire, difficultés à trouver ses mots et à s'exprimer. Ne se rappelle plus ce qu'il vient de faire. Difficultés de concentration.

Faiblesse de la vue aggravée par le coït et les repas

Irritabilité, colère, humeur changeante

Coloration brillante devant les yeux, scintillements, éblouissements. Vision brumeuse, obscurcie, faible après le coït ou après manger. Photophobie postcoïtale. Points, taches ou mouchetures noires flottantes devant les yeux (myodésopsies). Blépharite. Œdème des paupières. Inflammation des commissures avec ulcérations et douleurs brûlantes. Sensation de chaleur dans les yeux ou au contraire froideur. Aggravation par l'effort visuel.

Crie pour des futilités. Irritable, colérique le matin en se réveillant ou le soir. Colère violente. Humeur changeante. Insomnie avec réveils précoces à 1 ou 2 heures du matin

Réveil trop tôt, 3 ou 4 heures après l'endormissement (réveil et insomnie à 1 ou 2 heures du matin). Gémissements et paroles pendant le sommeil. Se réveille comme par une frayeur. Insomnie après effort mental ou suite de suractivité de la pensée. Insomnie d'endormissement.

Acouphènes, otite

Acouphènes avec sensation de rugissements, de sonneries, d'écoulements, de craquements ou de bourdonnements. Otalgies, otites moyennes aiguës avec douleurs piquantes, déchirantes. Écoulement jaune, purulent. Cérumen jaune, fluide et coulant.

Rêves d'eau, de feu ou rêves prémonitoires

Rêves nombreux, agités. Réveils fréquents à cause des rêves. Rêves angoissants, d'eau, de noyade, de poissons. Rêve de mort. Rêves fantastiques, visionnaires, prophétiques, prémonitoires qui prédisent la mort. Rêve de feu, de cathédrale en feu. Rêves d'enfants battus ou d'être battu par son père.

Grande faiblesse, épuisement, pâleur

Profondément épuisé. Incapable de travailler. Asthénie marquée après un effort physique ou mental (endormissement au moindre effort mental). Faiblesse générale après le coït  : frissons,

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

tremblements, baisse de l'acuité visuelle qui peut durer plusieurs jours. Sensation de vide intérieur. Difficultés à se mouvoir. Aversion à bouger (désire se coucher). Vieillissement, sénescence prématurée (remède pour les personnes âgées, séniles). Anémie avec faiblesse. Peau pâle, blanche, sèche, gercée. Teint maladif, pâleur du visage. Lèvres noires et gercées. Au contraire, rougeur du visage ou teint jaune. Faiblesse pendant ou après un accouchement. Somnolence très tôt le soir.

battement du cœur dans tout le corps. Angine de poitrine, douleurs coupantes, déchirantes, crampoïdes dans la poitrine. Douleurs aggravées par les repas ou en respirant profondément. Péricardite.

Frilosité, froideur de la peau

Asthme, toux à 2 ou 3 heures du matin Toux avec expectorations purulentes, globuleuses, difficiles à expulser : petites masses rondes et grises qui sont soudainement expulsées lors des quintes. Dyspnée, asthme, toux avec paroxysme à 2 ou 3  heures du matin obligeant le patient à s'asseoir (amélioré assis, penché en avant, les coudes sur les genoux). Toux coqueluchoïde, épuisante, le soir, la nuit, aggravée couché et par l'effort. Sensation de chatouillements dans le larynx. Aphonie, enrouement.

Palpitations aggravées à l'effort Palpitations avec pouls petit, faible et irrégulier. Palpitations avec anxiété, aggravées à l'effort ou en ayant faim. Troubles pulmonaires

Sensible au froid (ne supporte pas les courants d'air), toujours frissonnant. Sensation de froid avec froideur objective de la peau. Nez froid. Aggravation par le refroidissement. Manque de chaleur vitale. Œdème et froideur des extrémités

Froideur des doigts, des mains et des pieds. Œdème des extrémités. Gerçures des mains, fissures des pieds et des talons. Lourdeur des extrémités. Au contraire : chaleur des extrémités, chaleur du bout des orteils.

Pneumopathie de la base droite Douleurs dans la poitrine, aiguës, lancinantes comme des coups de couteau à la partie inférieure du poumon droit. Douleurs aggravées par la pression et couché sur le côté douloureux. Pneumopathie surtout de la base droite. Épanchement pleural. Bronchite.

Transpiration froide, abondante, aggravée par l'effort

Transpiration froide, abondante la journée, au moindre effort mental ou physique : en marchant, au grand air, au moindre mouvement, en écrivant, après le coït ou en mangeant. Transpiration abondante la nuit après minuit. Transpiration des paumes des mains et des pieds. Odeur fétide de la transpiration.

Troubles digestifs

Défaillance gastrique Manque d'appétit, dégoût pour la nourriture. Ballonnements abdominaux postprandiaux. Sensation de plénitude à l'estomac. Sensation de vide à l'estomac et de pulsations. Somnolence avec bâillements pendant ou après les repas. Anxiété et appréhension ressenties dans le creux de l'estomac. Peur après manger. Sensation d'avoir l'estomac rempli d'eau. Tension à l'épigastre. Nausées, haut-le-cœur, lourdeur de l'estomac, régurgitations. Les nausées sont aggravées à la vue des aliments, par la marche, le mouvement, les repas ou les émotions. Douleurs à l'estomac après minuit (à 2 heures du matin). Troubles du transit Douleurs des hypochondres, droit surtout. Gaz abondants. Diarrhées. Selles fréquentes, claires, blanches ou grises. Constipation avec grands efforts de défécation pour une selle molle (exonération incomplète). Hémorroïdes procidentes.

Troubles cardiaques

Insuffisance cardiaque Hypertrophie cardiaque suite de surmenage, défaillance cardiaque pouvant aboutir à un état de choc. Insuffisance cardiaque congestive. Œdème des pieds. Dégénérescence graisseuse du cœur. Cœur faible comme s'il était suspendu à un fil. Sensation de faiblesse ou de vide dans la poitrine. Oppressions thoraciques aggravées en marchant ou par temps humide. Décompensation à 2 ou 3 heures du matin Dyspnée avec anxiété vers 2 ou 3 heures du matin obligeant le malade à s'asseoir et à se pencher en avant, les coudes sur les genoux. Sensation de

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Homéopathie et médecine chinoise

le temps humide, le changement de temps (refroidissement), en buvant froid pendant un échauffement, l'hiver, couché sur le côté gauche, après le repas ou après le coït.

Dysménorrhées irradiant dans les cuisses

Règles absentes, peu abondantes ou en retard. Apparition tardive des premières règles chez les jeunes filles. Au contraire, règles en avance, abondantes et prolongées. Sang rouge vif. Leucorrhées irritantes, épuisantes. Douleurs contuses pendant le coït. Dysménorrhées avec douleurs brûlantes, contuses, crampoïdes comme des douleurs d'accouchement avant ou pendant les règles. La douleur descend le long des cuisses. Sensation de traction utérine vers le bas. Douleurs crampoïdes comme des règles mais les règles ne viennent pas.

Amélioration La journée, par le temps chaud et en se penchant en avant. Signes étiologiques Suite d'excès sexuels, d'effort mental, d'amour déçu et de chagrin. Latéralité Droite.

Douleurs du travail s'étendant vers les cuisses

Douleurs lombosacrées piquantes pendant la grossesse. Extension de la douleur aux hanches et aux fesses. Sensation de traction utérine comme si « tout allait sortir ». Douleurs dorsales angoissantes pendant le travail s'étendant vers les cuisses (mais le travail est inefficace). Arrêt des contractions. Amélioration des douleurs par la pression. Douleurs du faux travail. Tendance aux avortements au 2 ou 3e  mois de grossesse. Rétention placentaire avec métrorragie. Douleurs du post-partum.

Syndromes correspondants Vide de Qi du Cœur État dépressif, tristesse Palpitations avec anxiété Sensation de gêne thoracique, de faiblesse, d'anxiété ou d'oppression ressentie dans la poitrine Dyspnée Transpiration spontanée, transpiration des paumes et des pieds Asthénie Tous ces symptômes sont aggravés à l'effort Pâleur du visage Coloration pâle de la langue Le pouls doit être fin et faible ou lent et irrégulier ou lent et régulier ou vide et grand

Douleurs rhumatologiques nocturnes

Douleurs des muscles et des articulations aiguës, lancinantes, piquantes, aggravées par la pression, le froid et à partir de 2 ou 3 heures du matin. Douleurs musculaires déchirantes avec sensation de paralysie. Douleurs lombaires après minuit, à 3 heures du matin poussant hors du lit et obligeant à marcher. Sensation de cassure, de meurtrissure. Extension de la douleur vers les hanches et les muscles fessiers. Aggravation des douleurs en marchant ou après manger. Amélioration par la pression.

Vide de Yang du Cœur Signes présents dans le syndrome de vide de Qi du Cœur Oppression thoracique Douleurs thoraciques Angoisses Frilosité Froideur des extrémités Œdème des extrémités Sensation de froid Aggravation générale par le froid Amélioration par le temps chaud Transpiration Dyspnée Aggravation à l'effort Lèvres foncées (lèvres noires chez Kalium carbonicum)

Anomalies linguales Typiquement, la langue de Kalium carbonicum est pâle et peut présenter un enduit gris ou gris blanchâtre voire noir. La langue peut également être rouge et la bouche sèche. On peut observer une salivation abondante.

Modalités

Aggravation La nuit à 2 ou 3 heures du matin, par le mouvement, la marche, le temps froid et sec, l'air froid,

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Langue pâle ou violette Le pouls doit être menu et faible ou lent et irrégulier ou lent

Vide de Qi de la Rate (= syndrome complexe : vide de Qi et de Sang du Cœur et de la Rate) Faiblesse, épuisement, pâleur Coloration jaune du visage ou pâleur Manque d'appétit Nausées Ballonnements abdominaux postprandiaux Aggravation générale par les repas Asthénie, épuisement Diarrhées Sensation de lourdeur à l'estomac Langue pâle Le pouls doit être relâché et faible

Vide de Yin du Cœur Palpitations avec ou sans angoisses Douleurs thoraciques avec sensation de gêne Dysphorie Sommeil de courte durée avec beaucoup de rêves Sensation de chaleur aux extrémités (Chaleur des 5 Cœurs) Perte de mémoire Transpiration nocturne Pommettes rouges Sécheresse buccale Langue pâle ou langue rouge et sèche Le pouls doit être fin et rapide

Vide de Yang de la Rate Les signes du vide de Qi de la Rate associés à : Œdème des extrémités Frilosité Froideur des extrémités Sensation de froid Aggravation générale par le froid Amélioration par le temps chaud Hémorroïdes procidentes Salivation (crachats de salive) Enduit lingual blanc Le pouls doit être mou et faible ou profond et fin ou lent et faible

Vide de Sang du Cœur Anémie, pâleur Perte de mémoire Insomnie d'endormissement Palpitations Signes visuels : Coloration brillante devant les yeux, scintillements Vision brumeuse Taches noires flottantes devant les yeux Céphalées (douleurs tiraillantes, déchirantes, pressurantes) Vertiges Anxiété Facilement effrayé (sursauts) Langue pâle Le pouls doit être fin et faible

Vide de Yang des Reins Froideur et frilosité Extrémités froides Acouphènes Selles claires Douleurs lombaires Tendance aux avortements Travail de l'accouchement inefficace Langue pâle Le pouls doit être profond et fin ou profond et lent ou faible

Vide de Qi du Poumon Fatigue Teint pâle Aphonie, enrouement Toux et dyspnée aggravées à l'effort Asthme Tendance à attraper froid Crainte du froid Transpiration La langue est pâle Le pouls doit être vide surtout à la position du Poumon

Commentaires Kalium carbonicum a une double polarité  : à la fois digestive et cardiaque. Il y a une polarité « Terre » à travers le carbone et une polarité « Feu » (mais un Feu vide) à travers le kalium. Le tropisme cardiaque du remède est explicable car le potassium est indispensable au bon

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Homéopathie et médecine chinoise

f­ onctionnement des pompes Na,K+-ATPases présentes sur le muscle cardiaque et indispensable à sa contraction. C'est avant tout un remède de vide énergétique : vide de Qi, vide de Yang et vide de Sang, voire stase de Sang (qui est la conséquence du vide du Yang). Cela est confirmé par les symptômes physiques. La fatigabilité, l'aggravation à l'effort, l'épuisement, la transpiration, la pâleur sont des signes généraux de vide de Qi. Si nous associons la sensation de froid, la frilosité, les extrémités froides, nous nous trouvons dans le cas d'un vide de Yang. Presque tous les organes peuvent être touchés  : Cœur, Rate, Poumon. Un vide de l'énergie des Reins peut être sous-jacent. C'est logique car tout est en inter-relation : le vide du Qi du Cœur est à l'origine du vide de Yang du Cœur (le vide de Yang du Cœur sans vide de Qi du Cœur n'existe pas) et, par sa relation étroite avec les Poumons, il peut être à l'origine d'un vide de Qi du Poumon. Le vide du Yang des Reins peut également directement générer un vide du Yang du Cœur (Cœur et Rein n'ont pas d'échange) car les Reins sont la réserve du Yang pour tout l'organisme. Chez Kalium carbonicum, la Rate et l'Estomac sont faibles. De nombreux signes en témoignent comme l'aggravation par les repas, les ballonnements postprandiaux, les nausées, l'anorexie, la tendance à l'obésité, etc. Or c'est la Rate qui extrait le Qi des aliments qui est la base du Qi de l'organisme. Elle assure également, via sa fonction de transport et de transformation, la montée du Qi au Poumon (pour qu'il se combine avec l'air pour former le Qi complexe ou Zong Qi) et au Cœur pour produire le Sang. Cela explique que si la Rate est déficiente, alors elle n'assure plus une bonne production de Qi et de Sang. Et un vide de Yang de la Rate peut également provoquer un vide de Yang du Cœur. Au contraire, si nous nous intéressons au raisonnement de la théorie des 5 Mouvements, si le Cœur est en vide, il peut générer un vide de Rate (l'élément Mère ne nourrit plus l'élément Fils). Il n'est donc pas étonnant de voire coexister dans cette pathogénésie un vide touchant simultanément ces deux organes. La sensation de froideur aux extrémités est due au fait qu'en état de vide le Qi n'arrive plus aux extrémités. La coloration noire des lèvres chez Kalium carbonicum est due à une stase de Sang car, le Yang étant faible, il n'arrive plus à le faire circuler. Le Yang est trop faible également pour

réchauffer l'organisme et produire le Wei Qi. Le sujet a donc froid et a tendance à tomber facilement malade. Le vide de Yang du Cœur à la longue n'arrive plus à faire circuler le Qi et cela peut conduire à de réels syndromes coronariens. La matière médicale de Kalium carbonicum montre des signes d'insuffisance cardiaque (l'équivalent de l'insuffisance cardiaque, en MTC, est justement le vide de Yang du Cœur). Elle décrit la crise nocturne (vers 2 ou 3  heures du matin) d'insuffisance cardiaque congestive avec œdème aigu du poumon obligeant le malade à s'asseoir et à se pencher en avant pour mieux respirer. Cet état de vide de Qi, de Yang ou de sang est confirmé par la pâleur de la langue (signe de 2e  degré). Les vides de Qi et de Sang font partie des causes de névralgies faciales en MTC. Il n'est donc pas étonnant de retrouver Kalium carbonicum dans cette indication. Kalium carbonicum peut aussi présenter un enduit lingual blanc-gris ou noir. Ce genre d'enduit s'observe dans les maladies chroniques internes et peut être en rapport avec deux choses : soit le Froid-Humidité, soit l'excès de Chaleur interne. Plus l'enduit est foncé et tire sur le noir, plus la maladie s'aggrave. Cet enduit lingual se produit chez Kalium carbonicum à partir d'un vide car, d'une part, les signes cliniques décrits dans cette pathogénésie sont ceux d'un vide et, d'autre part, cet enduit lingual gris s'est formé à partir d'un enduit blanchâtre, comme l'atteste ce symptôme de 2e degré : « langue grise blanchâtre ». Si l'enduit gris était dû à la présence d'un excès de Chaleur interne, alors la langue présenterait des traces jaunâtres. Il est assez difficile de classer ce traitement dans les typologies chinoises car, comme nous l'avons vu, les déséquilibres touchent aussi bien le Cœur que la Rate et il est donc difficile de choisir entre la loge du Feu et de la Terre. Cependant, nous pouvons dire sans se tromper que les signes psychologiques sont avant tout ceux d'une « typologie Terre ». Cela n'est pas étonnant si nous tenons compte du fait que la souche est un minéral (que l'on rencontre dans l'écorce terrestre sous forme de potasse). Les individus « Terre » sont préoccupés par les autres et par leur famille et sont sensibles à ce qui peut leur arriver : Kalium carbonicum est profondément affecté par les histoires tristes des autres, il est soucieux, il aime sa famille

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

par-dessus tout. Ce sont des personnes loyales, qui donneront tout aux proches s'ils ne sont pas trahis. Ils s'investissent pour les autres de façon extrême (sens excessif du devoir). L'émotion de la Terre est la rumination. Kalium carbonicum aura tendance à ruminer la nuit sur des événements désagréables. La Terre n'aime pas le changement. Elle est, avec l'élément Métal, ce qu'il y a de plus fixe  : Kalium carbonicum ne supporte pas le changement, il a envie de paix, il est conformiste et trop convenable. La Terre représente également la matérialité : Kalium carbonicum a peur de perdre tout ce qu'il a acquis (peur de la faillite dans les affaires, peur de la pauvreté). La peur est ressentie dans le viscère de la Terre, à savoir l'Estomac (« peur semblant partir de l'estomac »). Mais Kalium carbonicum a aussi les signes psychiques d'un vide de Sang du Cœur, à savoir l'abondance des rêves, la faiblesse de mémoire et la propension à sursauter. Il est bien dit, en MTC, que lorsque le Cœur est en vide, le sujet rêve de Feu. Or kalium carbonicum rêve de cathédrale en feu…

sa queue), d'où son nom « Lachesis mutus » ou « Lachesis muet ». L'un des serpents les plus dangereux en Amérique qui peut atteindre 3 ou 4  mètres de longueur. Glandes sécrétrices du venin situées à proximité des yeux (lorsque le serpent mord une proie, les glandes sont pressées par la contraction et se vident de leur contenu). Organes internes qui ont une forme et une disposition particulière à cause de la morphologie allongée du serpent (certains organes sont décalés ou atrophiés  : atrophie du poumon et de l'ovaire gauche par exemple). Deux récepteurs thermosensibles présents au niveau de l'extrémité de la tête assurent la perception de variations de chaleur minimes pour chasser la nuit et détecter les proies. Repos du serpent le matin ; il digère tranquillement son repas au soleil après sa nuit de chasse pour se réchauffer. • Toxicité : les venins de serpent ont des actions complexes, multifactorielles et parfois opposées (enzymes nécrosantes, procoagulantes, anticoagulantes et fibrinolytiques). Hautement toxique, le venin de Lachesis provoque une coagulation immédiate du sang avec formation de caillots en grappe, un œdème, une nécrose cutanée et des hémorragies. • Partie utilisée : le venin.

Lachesis mutus

Matière médicale Signes psychiques Maladie maniacodépressive

Dépression plus marquée le matin Tristesse, mélancolie, anxiété le matin après le sommeil. Épisodes dépressifs avec mutisme, anxiété, découragement, répugnance de tout, dégoût de la vie, désir de solitude, désespoir et risque suicidaire. Dépression de la ménopause. Dépression puerpérale. Tristesse avant les règles qui est améliorée dès le début des menstruations.

Fig. 4.16

Souche • Surnoms : Lachesis trigonocephalus, Surucucu (par les Indiens d'Amazonie), Maître de la brousse, Crotale à losange, Grage grands carreaux. • Famille : Viperidae (Crotalidés). • Origine : Amérique centrale et du Sud. • Description : serpent qui se déplace en silence (ne dispose pas de « sonnette » à l'extrémité de

Phases maniaques le soir avec agitation, hyperidéation et loquacité Suractivité cérébrale et physique le soir et la nuit. Idées envahissantes, imagination exaltée surtout la nuit, facultés mentales augmentées. Loquacité, paroles précipitées. Communication facile. Excentricité. Excitation. Agitation. Besoin

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Homéopathie et médecine chinoise

d'activité obligeant le malade à aller au hasard et à passer d'un endroit à l'autre. Occupations stériles. Nombreuses choses entreprises mais non abouties. Personne mal organisée. Énergie débordante. Aggravation de l'agitation avant et pendant les règles. Hautain pendant les phases maniaques.

Jalousie violente suite de déception amoureuse

Jalousie suite d'amour déçu. Jalousie irrésistible, folle et absurde avec reproches, réprimandes, rage, violences physiques jusqu'à vouloir tuer l'autre. Engendre des conflits familiaux par ses comportements. Aggravation avant les règles.

Délires multiples : délire maniaque, loquace, religieux, érotique, paranoïaque, mégalomaniaque, délirium tremens, etc.

Peurs multiples

Anxiété le matin en se réveillant. Anxiété pour l'avenir. Peur de tomber malade, de la mort, d'être empoisonné, du choléra, de l'eau, des endroits clos, de s'endormir, des serpents, de la suffocation, etc. Sursaute facilement.

Délire violent, maniaque, érotique, religieux, loquace, avec insomnie  : change rapidement de sujet ou marmonne. Sentiment de dualité au sujet de son identité, sentiment d'avoir deux volontés, sentiment d'être quelqu'un d'autre. Délirium tremens avec loquacité et hallucinations. Illusion de beauté : tous les paysages semblent beaux. Illusion que son corps va se désintégrer, d'être sous l'emprise d'un sortilège ou d'une influence, de devoir commettre un crime, d'avoir été empoissonné, d'être persécuté (croit qu'il y a des voleurs dans la maison). Folie avec mégalomanie : illusion d'être un grand personnage, d'avoir des pouvoirs surhumains. Hallucinations auditives et visuelles  : vision de fantômes, de morts, de serpents, de petits animaux. Délire alternant avec phase de sommeil profond ou coma. Aggravation le matin au réveil. Délire suite de jalousie.

Gaieté

Gaieté, hilarité le soir, au lit. Rires bêtes. Loquacité gaie, exubérante. Extase sublime, comme après une joie excessive. Ambition augmentée

Ambition augmentée avec compétitivité et désir de gloire. Désir d'activité créatrice. Mégalomanie. Aggravation avant les règles et pendant la ménopause

Avant les règles : irritabilité, tristesse, dépression avec risque suicidaire accru, agitation, jalousie augmentée, peur, délires, etc. Amélioration dès l'écoulement présent. Pendant la ménopause : irritabilité, tristesse, excitation, pertes de mémoire, nymphomanie, etc.

Nombreux fantasmes, perversités

Imagination exaltée la nuit, fantasmes lascifs en se réveillant. Érotisme. Lascivité, lascivité avec impuissance. Nymphomanie. Obscénités. Perversités. Adultères.

Obsession de la mort, nombreux rêves de mort

Religiosité excessive, fanatisme, exaltation politique, militantisme

Troubles suite de décès d'êtres chers et de chagrin. Deuil bavard. Obsession de la mort, de deuil, de funérailles. Rêve en relation avec la mort  : rêve de la mort d'un ami ou que lui-même doit mourir, rêve de funérailles, d'enterrement, d'endroits clos, de son propre enterrement, d'assassinat, de meurtre, de couteaux, d'être sur le point de poignarder quelqu'un ou d'être lui-même assassiné. Rêves érotiques. Rêves de serpents. Rêves étranges, fantastiques, de feu. Rêves clairvoyants pendant l'état d'ivresse, rêves visionnaires. Rêves joyeux.

Spiritualité. Religiosité excessive jusqu'au fanatisme. Vénérations. Tendance à faire des prophéties ou des théories religieuses. Tendance à la méditation. Excentricité. Exaltation politique. Désir d'amusements et de stupéfiants, addictions

Tendance irrépressible à l'alcoolisme. Alcoolisme suite d'ennui, d'oisiveté. Délirium tremens avec hallucinations et loquacité. Désir d'amusements. Désir de drogues. Morphinomanie. Abus de médicaments. Troubles secondaires à la prise de narcotiques. Nombreux désirs difficiles à définir.

Sommeil agité avec nombreux rêves et réveils fréquents

Insomnie après minuit  : le sommeil est agité (se retourne constamment dans le lit) avec réveils

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

fréquents (se réveille comme après une frayeur) et nombreux rêves. Insomnie suite à une suractivité de la pensée. Insomnie dans la folie. Endormissement avec sensation de suffocation qui fait sortir de la phase d'endormissement.

gangréneux des amygdales et de la luette. Ulcères de la gorge accompagnant la scarlatine. Diphtérie accompagnée de langue pourpre, violacée, pointue ou jaune sale. Les membranes débutent à gauche et évoluent à droite. Diphtérie maligne, croup (paralysie du pharynx). Sensation de gonflement, de constriction pharyngée, d'étouffement aggravée par le contact des vêtements et à l'endormissement. Cou gonflé, rouge, tendu, battant, douloureux au toucher. Intolérance à la striction  : col, collier, écharpe, vêtements serrés. Spasmes œsophagiens la nuit. Sensation de masse, de corps étranger coincé dans la gorge, comme un lambeau de peau pendant dans la gorge. Sensation de reptation dans la gorge déclenchant une toux. Besoin constant d'avaler et pourtant absence d'amélioration en déglutissant. Dysphagie paradoxale  : les liquides sont plus difficiles à avaler. Douleurs contuses de la gorge après le sommeil comme si la chair était à vif. Besoin de se racler la gorge, mucosités tenaces, nauséabondes. Sensation de miettes de pain. Sécheresse de la gorge, de la bouche et de la langue. Aggravation des douleurs en se réveillant, en avalant, par les boissons chaudes et la chaleur.

Aggravation le matin au réveil

Au réveil le matin  : confus, abruti, anxieux, angoissé, faible, asthénique. Sentiment d'être abandonné le matin.

Signes physiques Fièvre éruptive avec tendance hémorragique

Fièvre continue plus élevée le soir et la nuit. Alternance de grands frissons et de chaleur. Fièvre inflammatoire, septicémique. Fièvre puerpérale. Délire loquace. Troubles de l'élocution. Dyspnée. Prostration avec hypersensibilité au toucher. Froideur et cyanose des extrémités. Fièvre éruptive avec tendance hémorragique  : scarlatine hémorragique, rougeole maligne, etc. Céphalées le matin au réveil

Céphalées le matin au réveil : douleurs frontales au-dessus des yeux pressurantes avec sensation d'éclatement comme si le cerveau allait sortir. Les céphalées peuvent s'accompagner de troubles oculaires et d'une raideur de la langue et peuvent se déclencher après une exposition au soleil ou après une consommation d'alcool. Aggravation en marchant, par les règles, à la ménopause. Amélioration par un écoulement  : rhinite, épistaxis, etc.

Troubles cardiaques

Syndrome coronarien Oppressions thoraciques aggravées par le contact des vêtements. Anxiété ressentie dans la poitrine. Angine de poitrine le matin avec douleurs thoraciques pressurantes, piquantes, crampoïdes, constrictives  : sensation de serrement violent comme par l'étreinte d'une main. Engourdissement du membre supérieur gauche.

Sensation de distorsion des yeux

Coloration jaune de la conjonctive ou rougeur oculaire (la conjonctive est pleine de vaisseaux sanguins). Sensation de distorsion des yeux ou sensation de flottement comme si l'œil était sorti. Douleurs oculaires présentes le matin, aggravées en faisant pression sur la gorge. Troubles oculaires en arrière des yeux.

Insuffisance cardiaque Hypertrophie cardiaque, défaillance cardiaque avec œdème aigu du poumon. Arythmie, palpitations Arythmie, flutter, palpitations cardiaques avec anxiété aggravées en se réveillant et à l'effort. Sensation que le cœur s'est arrêté de battre.

Angine gauche s'étendant à droite avec hyperesthésie au toucher

Cardite rhumatismale, valvulopathies, anévrisme Troubles cardiaques survenant après un rhumatisme (endocardite, valvulopathies). Anévrisme. Endocardite, péricardite.

Angine gauche évoluant de gauche à droite. Pharynx, amygdales, luette de couleur rouge foncé ou violacée. Purpura sur la muqueuse pharyngée. Suppuration amygdalienne. Ulcères

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Homéopathie et médecine chinoise

Aggravation des symptômes cardiaques le matin au réveil Aggravation des symptômes cardiaques le matin en se réveillant : palpitations, sensation de tremblement du cœur, douleurs constrictives, congestion sur la poitrine, etc.

gangrène. Pemphigus. Ulcères sales, profonds, douloureux, bleuâtres ou noirs, hémorragiques, gangréneux, à bords durs, sensibles, noirs, entourés de vésicules. Ulcère variqueux. Aréole de l'ulcère rouge ou marbrures de différentes couleurs. Écoulement nauséabond. Toutes les inflammations sont gangréneuses. Éruptions virales compliquées, hémorragiques  : scarlatine hémorragique, gangréneuse accompagnée de salivation visqueuse. Rougeole maligne accompagnée d'une coloration brun foncé de la langue. Plaie par piqûre qui devient gangréneuse. Abcès gangréneux accompagnés d'un saignement foncé, intarissable, incoagulable. Pus sanguinolent, nauséabond, fétide. Abcès des seins, du poumon. Abcès des organes internes. Septicémie.

Aspect pourpre ou cyanosé de la peau

Teint pourpre ou cyanosé Teint rouge foncé ou rouge bleuâtre, pourpre. Cyanose, dilatation du réseau capillaire marbrant la face (marbrures de différentes couleurs). Pâleur. Froideur de la peau. Lèvres pourpres, noires ou pâles Lèvres rouges, bleuâtres, noires ou tâches bleuâtres sur les lèvres. Cyanose et froideur des extrémités, mains pourpres Extrémités froides, glacées, bleues, cyanosées (marbrures des extrémités de différentes couleurs). Mains et chevilles pourpres, violacées. Taches pourpres, violacées sur la peau.

Aggravation des éruptions par le grattage Tendance hémorragique

Pétéchies, purpura, ecchymoses Ecchymoses spontanées ou au moindre choc (fragilité capillaire). Pétéchies, purpura spontané sur les jambes ou sur les bras. Purpura idiopathique, sénile, hémorragique, etc.

Cyanose de la poitrine Cyanose de la poitrine, marbrures de différentes couleurs, taches ecchymotiques, congestion, hyperhémie.

Hémorragies, troubles de la coagulation Tendance hémorragique, hypocoagulabilité, hémorragies de sang foncé, noir, décomposé, semi-coagulé. Exceptionnellement, thromboses. Saignements par tous les orifices  : rectorragies, hémoptysie et gangrène des poumons, saignements de la langue, des gencives, etc. Hémorragies cérébrales. Épistaxis avant les règles ou à la place des règles. Aggravation en se mouchant le matin. Ecchymoses de la sclérotique des yeux, hémorragie rétinienne ou choroïdienne.

Taches cutanées pourpres ou noires, acné rosacée bleuâtre Taches rouge bleuâtre, rouge cuivré, rouge écarlate ou noires. Acné rosacée bleuâtre. Éruptions noirâtres, gangréneuses, hémorragiques

Toutes les éruptions noir bleuâtre : anthrax, variole maligne, etc. Éruptions noirâtres ou noir bleuâtre : anthrax entouré de petites vésicules pourpres, violacées, pustules malignes, noires, variole maligne d'aspect noirâtre avec saignements. Rash bleuâtre.

Troubles veineux

Hémorroïdes Hémorroïdes soulagées ou aggravées par les règles. Les hémorroïdes sont violacées, bleuâtres et hyperesthésiques.

Éruptions et infections saignantes évoluant vers la gangrène : érysipèle, vésicules, ulcères, scarlatine, abcès, etc. Érysipèle œdémateux et gangréneux. Œdème bleuâtre noir. Vésicules prurigineuses noires, phlyctènes remplies de sang évoluant vers la

Varices Varices avec lourdeur des jambes aggravées à la chaleur et à la striction. Amélioration pendant les règles.

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Troubles digestifs aggravés par le contact des vêtements

Amélioration par l'arrivée des règles

Les règles améliorent l'état général et psychique. Dysménorrhées avec douleurs crampoïdes comme des douleurs d'accouchement ou déchirantes présentes avant les règles ou au début des règles et améliorées par l'écoulement menstruel. Sang de coloration foncée et avec caillots. Règles peu abondantes, irrégulières. Retard de règles de 2 à 3 mois. Suppression des règles suite de choc mental ou d'émotions. Leucorrhées abondantes avant les règles. Désir sexuel augmenté pendant les règles. Douleurs ovariennes gauches liées aux règles s'étendant à droite. Ovaires congestifs, notamment le gauche. Sensation de pulsation dans les ovaires.

Inappétence, sensation de boule à l'épigastre ascendante Sensation de vide gastrique ou de froideur. Appétit diminué. Sensation de pierre à l'épigastre ou de boule montant à la gorge. Sensation de lourdeur ou de plénitude après manger. Douleurs à l'épigastre contuses, brûlantes, pressurantes, aggravées par les repas, par le contact des vêtements et pendant les règles. Soif. Ballonnements postprandiaux. Nausées avec sensation de malaise le matin en se réveillant. Hoquet. Haut-le-cœur après manger. Éructations constantes pendant les règles.

Tendance à développer des tumeurs

Troubles hépatiques Hépatomégalie, hépatite chronique. Douleurs brûlantes de l'hypochondre droit. Sensation d'ulcération de la région hépatique. Colique hépatique avec douleurs lors de l'ébranlement. Aggravation des troubles abdominaux par le contact des vêtements.

Tendance au cancer du sein (sein bleu ulcéré), des ovaires, du col de l'utérus. Cancers ORL  : lèvres, pharynx. Sarcomes, mélanomes, angiomes, encéphalomes, métastases, etc. Fibromes utérins. Hyperesthésie

Hyperesthésie surtout au toucher et à la striction : pendant la fièvre, l'angine, les inflammations cutanées, les troubles hépatiques, ovariens, etc.

Constipation, constriction anale, sensation de masse Constipation chronique avec efforts inefficaces, aggravée par les règles (exonération incomplète). Sensation de bouchon. Constipation accompagnée de langue noire. Diarrhée alternant avec constipation ou diarrhée et constipation simultanément. Diarrhées avant ou après les règles, à la ménopause ou postprandiales. Odeur putride, nauséabonde, cadavérique des selles. Dysenterie accompagnée de langue noire. Constriction spasmodique douloureuse de l'anus empêchant d'aller à la selle et pouvant s'accompagner d'un prolapsus. Sensation de masse anale avant la selle. Suintement humide pendant les règles.

Anomalies linguales Typiquement, la langue de Lachésis est pointue, sèche et rouge (notamment à la pointe et sur les bords) avec un enduit épais, jaune voire brun ou noir. Les papilles sont proéminentes. La langue peut également avoir une coloration noir bleuâtre ou pourpre violacé. On observe des fissures sur les bords et sur le bout de la langue (on peut également observer des aphtes au bout de la langue). Pendant la fièvre, la langue est rouge, luisante, framboisée avec des mouvements de va-et-vient, de lapement ou d'oscillation. La langue est difficile à sortir, raide et tremblante. L'odeur de l'haleine est nauséabonde. De l'écume à la bouche peut se rencontrer.

Bouffées de chaleur

Bouffées de chaleur la journée accompagnées de leucorrhées, aggravées avant les règles et après manger. Bouffées de chaleur de la ménopause.

Modalités

Aggravation Au courant d'air, à l'intérieur d'une pièce, le matin au réveil, à la chaleur, dans un bain chaud, par le temps humide et chaud, par la pression cutanée et le toucher (intolérance à la pression des vêtements, besoin de les desserrer) et par la suppression d'un écoulement (ménopause, règles, etc.).

Troubles de la ménopause

Pendant la ménopause  : céphalées, bouffées de chaleur, congestion, palpitations cardiaques, faiblesse, malaises, épistaxis, métrorragies, diarrhées, etc. Sensation de chaleur au niveau du vertex pendant la ménopause.

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Homéopathie et médecine chinoise

Amélioration Au grand air (intolérance aux lieux clos et chauds avec désir être éventé, aéré), par les écoulements (règles, hémorragies, etc.) et les pertes liquidiennes (rhinite, diarrhée, leucorrhées, larmes, etc.), le temps sec.

Urines foncées Constipation Langue rouge avec enduit épais jaune (ou rouge à la pointe et enduit jaune) Le pouls doit être glissant et rapide ou en corde Feu du Foie

Étiologies Suite de décès d'êtres chers, de déceptions, de désillusions, d'amour déçu, de chagrins, d'émotions, de frayeur, de colère, de jalousie, de maltraitance dans le mariage, de scarlatine, de consommation d'alcool, etc.

Maladie maniacodépressive Troubles suite de colère ou de consommation d'alcool Insomnie Bouffées de chaleur Goût amer dans la bouche Douleurs de l'hypochondre droit Hémorragies Hépatite Constipation La langue est rouge sur les côtés Le pouls doit être tendu en corde et rapide

Sensation De reptation, de gonflement, de striction.

Syndromes correspondants Syndromes internes

Stase de Sang

Feu du Cœur

Tendance à développer des tumeurs chez Lachesis Hémorragies (Lachesis  : hémorragies de sang noir, ecchymoses et purpura spontanés) Varices, ulcères variqueux Soif sans envie de boire Cyanoses Dysménorrhées avec sang de couleur foncé et caillots Teint pourpre, foncé Langue pourpre, violacée, foncée Le pouls doit être en corde, ferme, rugueux ou noué En cas de stase de Sang au niveau des organes internes, on observe des signes différents selon la localisation Stase du Sang du Cœur Douleurs précordiales avec oppressions thoraciques Lèvres violettes, cyanosées ou noires Crises de folie si association à la Chaleur

Humeur alternante (phases dépressives et phases maniaques) Joie, gaieté Agitation, excitation, hyperidéation Sommeil agité Nombreux rêves Palpitations Constipation Aphtes (sur le bout de la langue pour Lachesis) Abcès Hémorragies La pointe de la langue est rouge et brûlante, les papilles sont proéminentes et l'enduit lingual jaune et sec La langue peut être « mouvante » Le pouls doit être rapide Troubles du Cœur par les Mucosités-Feu

Délires, manie aiguë (délire verbal, agitation physique) Troubles cardiaques : palpitations, tachycardie, arythmie, etc. Sécheresse buccale et soif Teint et yeux rouges Insomnie avec nombreux rêves Sursauts Recherche effrénée de réjouissance Fièvre avec délire (délire loquace pendant la fièvre pour Lachesis)

Stase du Sang du Foie Dysménorrhées : douleurs avant et au début des règles Aménorrhées, règles de couleur foncée avec caillots Douleurs des hypochondres Épistaxis, hématémèse Pétéchies

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Stase au niveau des Poumons Douleurs thoraciques Hémoptysie

dépressive. Les alternances de phases dépressives et de phases maniaques sont évocatrices, comme chez Sulfur, d'un excès de Chaleur interne. Le Feu, par sa nature, brûle, se répand, s'agite, se consume puis s'éteint. Cela explique les phases d'excitation, d'agitation qui alternent avec celles d'inactivité et de dépression. Lorsque le Feu est en excès, le sujet devient donc hyperexcitable. L'agitation physique peut être telle qu'aucune tâche concrète ne peut être réalisée (affairé à des occupations stériles, nombreuses choses entreprises mais non abouties, agitation avec besoin d'activité poussant à aller d'un endroit à un autre, excitation, etc.). Agité également psychiquement, il présente une hyperidéation le soir et devient intarissable dans ses paroles. On dit, en MTC, que le Cœur « s'ouvre à la bouche ». Cela explique cette loquacité extrême chez Lachésis (loquacité folle, exubérante, gaie et délire loquace). Le type Feu se manifestera donc par la parole  : c'est un communicatif qui aime la nouveauté et qui a la faculté de nouer beaucoup de relations. Il ne supporte pas le vide et l'absence de contacts. En l'absence de stimulations extérieures, il va combler ce vide en cherchant, de façon effrénée, des sources de plaisir et de stimulation. Il tombe alors facilement dans toutes sortes d'addictions (alcoolisme, consommation de psychotropes, morphinomanie, nymphomanie). Il n'est pas du tout étonnant de retrouver autant de rubriques en rapport avec la joie dans cette pathogénésie car, tout comme la colère est liée au Bois, l'émotion liée au mouvement du Feu est la joie. En cas de plénitude, le Feu s'embrase et la joie peut devenir anormalement débordante (gaieté, hilarité le soir, rêve joyeux, loquacité gaie pour Lachésis). Le Feu représente également l'amour, l'affection, la passion, les arts, la spiritualité et la religiosité. C'est pour cette raison qu'en cas d'excès de Feu, la religiosité peut devenir excessive voire fanatique, ce qui est le cas chez Lachésis. Le mouvement du Feu est l'élément le plus haut situé sur le cercle du Tai Ji. Le Yang est à son apogée. Lachésis va chercher la gloire (ambition augmentée avec compétitivité et désir de gloire). L'excès de Feu perturbe le Shen et le sommeil. Contrairement au vide de Yin et à celui de Sang, qui génèrent plutôt des insomnies d'endormissement, l'excès de Feu (de nature Yang) engendre un sommeil agité (sommeil agité avec réveils fréquents et nombreux rêves).

Stase au niveau de l'Estomac Hématémèse Rectorragies Vide de Qi de la Rate

Sensation de vide ou de froideur localisée à l'estomac Inappétence Ballonnements abdominaux postprandiaux Diarrhées postprandiales Langue grosse et fissurée sur les bords Le pouls doit être faible

Syndromes externes Atteinte de la couche du Qi nourricier dans les maladies de Chaleur

Chaleur dans le Maître du Cœur Fièvre la nuit Délires (délire loquace pour Lachesis) Extrémités froides Dyspnée Transpiration nocturne Éruptions maculeuses : scarlatine, rougeole, etc. Langue rouge framboisée Troubles de l'élocution pendant la fièvre, aphasie Le pouls doit être fin et rapide Chaleur victorieuse agite le Sang Forte fièvre Éruptions accompagnées d'hémorragies (scarlatines hémorragiques, rougeole maligne, etc.) Langue rouge Le pouls doit être en corde et rapide

Commentaires L'inflammation provoquée par le venin de ce serpent explique le « côté Luétique » du remède. Cette tendance Luétique trouve son équivalence dans le mouvement du Feu en MTC. En effet, cette pathogénésie met en évidence des signes en rapport avec un excès de Chaleur interne. Cet excès de Chaleur localisé dans le Cœur entraîne une perturbation du Shen (Esprit). Lachésis fait partie des grands remèdes de maladie maniaco-

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Homéopathie et médecine chinoise

La coloration rouge à la pointe de la langue confirme bien que cet excès de Chaleur se localise dans le Cœur. L'enduit lingual est jaune, brun ou noir selon le degré de Chaleur. L'excès de Chaleur se confirme également par cette langue qualifiée de « mouvante » en MTC (mouvements de lapement de la langue, de va-et-vient). Cette langue traduit un excès de Chaleur dans le Cœur avec une altération des Liquides organiques (Yin Je). L'altération des Liquides organiques fait que les tendinomusculaires et le Foie sont mal nourris. Le Foie génère alors du Vent interne qui fait trembler les tendinomusculaires et génère des mouvements anormaux de la langue. Il en est de même pour une langue raide qui traduit le plus souvent une Chaleur intense et chronique qui lèse les Liquides organiques (les muscles et les méridiens étant mal nourris, la langue devient raide). La langue de Lachésis peut également être fine, pointue, sèche et rouge, ce qui vient confirmer la blessure du Yin par l'excès de Chaleur. Une langue raide ou mouvante peut également se rencontrer lors des maladies aiguës fébriles avec l'invasion du Péricarde par la Chaleur nocive. Dans ce cas, la langue est très foncée et peut prendre l'aspect d'une langue framboisée. Les troubles de l'élocution peuvent apparaître car le Cœur contrôle les muscles de la langue (d'où l'élocution difficile que peut avoir Lachésis pendant la fièvre). Le délire fébrile est lié à l'excès de Chaleur dans le Péricarde qui agite l'Esprit. Les extrémités sont froides car la Chaleur est telle qu'elle refoule le Yin aux extrémités. La Chaleur perverse semble pouvoir atteindre la couche du Sang puisque nous observons des maladies éruptives hémorragiques (scarlatine hémorragique, gangréneuse, rougeole maligne). En effet, la Chaleur est telle que le Sang s'agite, ce qui provoque des hémorragies. Il n'est pas étonnant de constater que Lachésis entretient un lien privilégié avec le Péricarde si nous tenons compte du fait que le Péricarde est étroitement lié au Cœur et que ces deux entités sont sensibles à la Chaleur (l'un des rôles du Péricarde est de protéger le Cœur des excès de Chaleur). La pathogénésie de Lachésis montre des signes de vide de Qi de Rate. Celle-ci met en avant un aspect lingual que l'on rencontre parfois en consultation et qui n'est pas couramment retrouvé dans les remèdes homéopathiques (9  remèdes homéopathiques seulement présentent cet aspect)

et qui apparaît comme un signe de 2e degré chez Lachésis. Il s'agit de fissures localisées sur les bords de la langue. Cette langue particulière signifie, en MTC, qu'il existe un vide de Qi de Rate. Le vide de Qi de la Rate peut favoriser l'accumulation d'Humidité interne et la fabrication de Glaires. La Chaleur interne et les Glaires peuvent s'associer pour obstruer les orifices du Cœur, ce qui conduit au syndrome des « Glaires-Feu qui perturbent le Cœur » qui est à l'origine de pathologies psychiatriques graves comme les délires. La deuxième grande indication de Lachésis est la stase de Sang. Cela n'est pas surprenant puisque nous connaissons l'action toxique du venin de serpent sur la crase sanguine. Seulement 9  remèdes de la matière médicale présentent une langue pourpre. Une langue pourpre est en rapport, selon la MTC, avec une entrave de la circulation du Qi et du Sang. Les stases de Sang s'accompagnent souvent, en dehors de l'aspect violacé de la langue, de cyanose. Le sujet Lachésis a le visage et les lèvres pourpres, cyanosés. La poitrine et les extrémités sont également froides et cyanosées. Le sang des règles est noir avec des caillots, les règles sont irrégulières. Les douleurs des règles sont surtout présentes avant l'apparition du flux menstruel et disparaissent dès son arrivée. La coloration noire du sang ainsi que les douleurs prémenstruelles sont caractéristiques de la stagnation du Sang du Foie, syndrome également inclus dans cette pathogénésie. En effet, les émotions, surtout si elles sont refoulées, peuvent bloquer le Qi du Foie qui peut, à son tour, entraîner des stases de Sang. Ces stases de Sang peuvent s'accumuler au niveau du Réchauffeur inférieur et dans les méridiens curieux Ren Mai et Chong Mai. En cas de vide de Qi de Rate, ces stases de Sang peuvent s'associer aux Mucosités issues de l'accumulation d'Humidité, ce qui peut aggraver la stase de Qi. Ces stases de Qi et de Sang dans le réchauffeur inférieur et dans les méridiens curieux Ren Mai et Chong Mai peuvent être à l'origine de bouffées de chaleur. Lachésis présente donc un grand intérêt pour la prise en charge des bouffées de chaleur de la ménopause lorsque celles-ci sont liées à des stases de Sang. D'après la MTC, les maladies cancéreuses sont causées par des stases de Qi et de Sang associées à un excès de Chaleur interne ainsi qu'à l'accumulation de Glaires. Lachésis présente dans

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

sa pathogénésie ces quatre éléments  : Chaleur interne, stases de Qi, stase de Sang et Glaires. Il n'est donc pas du tout étonnant de constater que Lachésis soit sujet à la formation de tumeurs cancéreuses.

ébriété, oppression thoracique, dyspnée avec angoisse intense puis perte de connaissance, tremblements, spasmes et convulsions. En quelques minutes apparaît un coma profond avec cyanose, un collapsus cardiovasculaire, parfois un œdème pulmonaire aigu et enfin un arrêt cardiorespiratoire. • Utilisations de l'acide cyanhydrique : employé pour la désinsectisation et la dératisation ; il fut aussi atrocement utilisé durant la Seconde Guerre mondiale par les nazis dans les chambres à gaz des camps de concentration (Zyklon  B). Présent également dans la fumée de tabac. • Partie utilisée : la feuille fraîche récoltée en été (forte concentration en acide cyanhydrique).

Laurocerasus

Matière médicale Signes psychiques Cruauté Fig. 4.17

Manque de sens moral et de sentiments, dureté de cœur, cruauté. Penchant à détruire.

Souche

Tristesse et anxiété

Personne triste, sombre, lugubre, morose, dégoûtée de tout avec désespoir, découragement et pleurs (crie au secours). Anxiété le soir avec agitation améliorée au grand air.

• Noms : Laurier-cerise, Prunus laurocerasus. • Habitat : originaire d'Asie occidentale et d'Europe orientale mais cultivé dans toute l'Europe comme arbre ornemental sous forme de haies à cause de son feuillage persistant. • Famille : Rosacées. • Description  : arbuste vert avec une écorce sombre, pouvant atteindre 7 à 8 mètres de hauteur voire plus. Feuilles persistantes, alternes, elliptiques, épaisses, robustes, luisantes et de couleur vert foncé. Fleurs blanches, réunies en grappes dressées, sortant au printemps. Fruits ressemblant à des petites cerises qui deviennent pourpre foncé à maturité (drupes noires), d'où son nom Laurier-cerise. • Principe actif : plante cyanogénétique (toute la plante – mais surtout les feuilles et les graines à l'exception de la chair des fruits – contient de l'acide cyanhydrique ou cyanure d'hydrogène). • Toxicité : liée à l'acide cyanhydrique qui entre dans la classe des asphyxiants chimiques (bloque l'activité de certaines enzymes mitochondriales, ce qui entraîne une hypoxie cellulaire et tissulaire). Les symptômes de l'intoxication apparaissent rapidement  :  ­céphalées, vertiges,

Insomnie, rêves de morts, de cadavres et de feu

Sommeil profond, comateux, agité, perturbé par des rêves. Rêves angoissants, effrayants, tristes, de malheur, de morts et de cadavres. Rêves de lieux élevés et de feu.

Signes physiques Céphalées avec froideur du front

Céphalées avec refroidissement du front même dans une pièce chaude, améliorées en marchant lentement en plein air. Sensation que le cerveau va tomber en se baissant. Vertiges en plein air amélioré couché. Teint pâle, froideur et cyanose des extrémités

Cyanose de la face, teint pâle, coloration bleuâtre des lèvres et du visage. Expression terreuse, cadavérique. Distension des veines du dos

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Homéopathie et médecine chinoise

des mains, cyanose des extrémités (les ongles sont bleuâtres). Froideur du corps non améliorée par la chaleur externe. Froideur des jambes qui sont moites. Manque de réaction. Cyanose du nouveau-né (asphyxie des nouveau-nés avec visage bleuâtre).

Troubles neuromusculaires

Spasmes des muscles de la sphère ORL Tressaillements des muscles de la face. Trismus. Contraction spasmodique du pharynx et de l'œsophage. Les liquides sont déglutis bruyamment puis apparaissent des bruits hydroaériques dans l'estomac et les intestins. Laryngospasme avec cyanose.

Défaillance cardiaque

Palpitations cardiaques avec anxiété améliorées couché et aggravées à l'effort. Dyspnée avec respiration superficielle d'origine cardiaque selon les mêmes modalités. Grande faiblesse ressentie dans la poitrine aggravée en parlant (le malade a besoin de se tenir la main dans la région précordiale en étant couché). Défaillance cardiaque soudaine, collapsus cardiovasculaire avec dyspnée, angoisse intense puis inconscience et cyanose. Le cœur est lent, irrégulier, petit et faible. Angor d'expression pharyngomaxillaire  : syndrome coronarien avec irradiation de la douleur dans les maxillaires. Troubles urinaires accompagnant le syndrome cardiaque et la dyspnée : faiblesse du jet, dysurie, paralysie vésicale. Défaillance rénale aiguë avec anurie.

Bronchospasme, asphyxie Spasmes respiratoires avec suffocation et asphyxie, aggravés à l'effort ou en passant de la position couchée à assise et améliorés en se couchant. Spasmes intestinaux Douleurs spasmodiques intestinales. Ténesme rectal. Crampes, myoclonies, convulsions Crampes, myoclonies, secousses nerveuses dans tout le corps. Convulsions épileptiques ou rigidité tétanique. Aura avant les convulsions avec sensation de chocs. Menace d'accident vasculaire cérébral ou accident vasculaire cérébral avec inconscience. Anomalies linguales

Asthme cardiaque, toux

La langue est froide, sèche. On note une salivation abondante.

Asthme cardiaque avec dyspnée, soulagé couché et aggravé assis. Respiration bruyante et difficile en dormant. Toux cardiaque améliorée couché. La toux est spasmodique, paroxystique, incessante, suivie souvent d'une expectoration comme de la gelée striée de sang avec suffocation et respiration haletante. La toux et l'oppression thoracique sont améliorées en position couché.

Modalités

Aggravation En se baissant, en se tenant assis droit. Amélioration En étant couché.

Douleurs de l'hypochondre droit, hépatomégalie

Syndrome correspondant

Distension de la région hépatique avec douleur vive comme par une plaie ou comme si un abcès se formait. Douleurs piquantes, poignardantes dans l'hypochondre droit, aggravées lors de l'inspiration et s'étendant aux épaules. Hépatomégalie. Dureté hépatique.

Effondrement du Yang du Cœur Teint pâle Palpitations Essoufflement Respiration faible et superficielle Défaillance cardiaque, collapsus cardiovasculaire Membres froids, extrémités glacées et cyanosées Lèvres violettes Coma dans les cas graves La langue doit être très pâle ou pourpre, bleutée, courte Pouls : caché, menu, noué, dispersé

Diarrhées, sensation de froid à l'estomac et à l'abdomen

Diarrhées avec ténesme  : selles aqueuses, verdâtres. Nausées à proximité d'un foyer. Sensation de vide ou de froid à l'estomac après avoir mangé.

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

En dehors de la crise : Palpitations et dyspnée aggravées à l'effort Frilosité Teint sombre Oppressions thoraciques, douleurs cardiaques Langue pâle ou grosse, violet foncé Pouls profond et fin ou lent et irrégulier ou lent

Commentaires La pathogénésie de Laurocerasus rappelle celle d'Hydrocyanicum acidum (acide cyanhydrique – HCN). C'est logique puisque le principe actif toxique de Laurocerasus n'est autre que l'acide cyanhydrique. Vu la toxicité et l'utilisation que l'on en a fait dans le passé, nous comprenons pourquoi nous retrouvons des signes de cruauté (penchant à détruire, manque de sentiments et de sens moral, dureté de cœur, cruauté, visions de visages tordus, déformés, visions de morts, rêves tristes, de cadavres, de morts, de malheurs, etc.). Il est dit en MTC que si le Cœur est en vide, le sujet rêve de collines et de montagnes et qu'il voit de la fumée et du feu. Il n'est donc pas du tout étonnant de constater que Laurocerasus rêve de feu et de lieux élevés (signes de 3e degré) car c'est justement un vide profond de l'énergie du Cœur que cette pathogénésie décrit. Il s'agit d'un tableau de défaillance cardiovasculaire avec menace de collapsus : teint pâle ou bleuâtre, dyspnée superficielle, suffocations, extrémités froides et cyanosées, palpitations, collapsus, etc. Léon Vannier nous dit que le rythme du cœur est lent, irrégulier, petit et faible. Le tableau clinique en rapport avec le collapsus du Yang du Cœur est le même que le vide du Yang du Cœur, à la différence qu'il est plus prononcé et plus grave. Il s'agit d'une perte brutale et importante du Yang du Cœur à l'origine d'une déperdition prononcée de l'énergie ancestrale (Zhong Qi). Il s'agit d'une situation grave où l'énergie Yang du corps est presque complètement épuisée. Il y a donc un risque vital majeur. Cette fuite subite du Yang se produit lorsqu'une déficience du Yang du Cœur ou du Yang de l'organisme arrive à un certain degré de déficience. La défaillance du Yang du Cœur est telle que le Yang s'échappe à l'extérieur. Cela entraîne un dysfonctionnement grave de l'organisme avec collapsus cardiovasculaire. Et il n'est pas étonnant de constater la présence de douleurs de l'hypochondre droit et une hépatomégalie évoquant un foie cardiaque. Dans cette pathogénésie,

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les spasmes et les crampes s'intègrent au contexte d'anoxie cellulaire que provoque l'acide cyanhydrique. Le vide de Yang peut se transmettre à l'abdomen, ce qui explique la diarrhée et la sensation de froideur abdominale. Il peut y avoir un vide de Yang des Reins favorisant le vide de Yang du Cœur mais, à l'opposé, le vide de Yang du Cœur peut engendrer le vide de Yang des Reins. Cela explique l'insuffisance rénale avec anurie qui accompagne les troubles cardiaques. Cela correspond en médecine occidentale à la défaillance polyviscérale.

Phosphorus

Fig. 4.18

Souche • Nom : phosphore. • Symbole : P. • Description : solide blanc (quand il est pur) ou jaunâtre, de consistance cireuse, avec une faible odeur d'ail. Brunit si exposé à la lumière (le phosphore blanc se transforme en phosphore rouge ou noir sous l'action de la chaleur et émet de la lumière visible dans l'obscurité lorsqu'il est exposé à l'air, d'où son nom d'étymologie grecque, phosphoros, signifiant « porteur de lumière »). • Propriétés  : s'enflamme spontanément au contact de l'air (risque d'incendie), brûle en donnant des oxydes de phosphore irritants pour les muqueuses. Réactions violentes avec les halogènes (chlorure, brome et fluor) avec production de flammes et de détonations. Réactions explosives avec certains oxydants au contact de l'humidité et de l'air. Insoluble dans l'eau.

Homéopathie et médecine chinoise

• Utilisations : grattoirs d'allumettes, fumigènes, traceurs et bombes au phosphore pourvoyeuses de brûlures cutanées majeures. En médecine, utilisé sous forme radioactive pour le traitement des polyglobulies et dans le milieu de la recherche comme traceur pour marquer l'ADN ou pour suivre la migration des engrais phosphatés. • Toxicologie aiguë : très toxique par inhalation, ingestion et contact : – inflammation cutanée : graves brûlures cutanées ; – inflammations digestives  : nausées, vomissements, douleurs abdominales, érosions, hémorragies ; – inflammations respiratoires  : inflammation laryngotrachéale, œdème pulmonaire, hémoptysie ; – anomalies cardiovasculaires  : troubles du rythme, de la repolarisation et de la conduction, tachycardie voire choc cardiogénique ; – hépatonéphrotoxicité. • Toxicologie chronique : atteintes osseuses, hépatiques et rénales, odeur alliacée de l'haleine, nécrose des maxillaires inférieurs avec hypersalivation, odontalgies et abcès gingivaux fistulisés aux joues.

entrepris, échec après réussite initiale. Incapacité de faire un travail cérébral  : lenteur, abrutissement, inattention, mémoire défaillante. Lassitude de la vie. Prostration mentale. Désir d'activités créatrices, désir de briller, aptitude pour les arts

Hyperactivité intellectuelle, désir d'activités créatrices et désir de « briller ». Aptitudes pour les arts. Hyperidéation, imagination luxuriante : idées de splendeur et d'extase. Congestion au visage ou sur la poitrine suite d'émotion

Congestion, céphalées ou afflux de sang suite d'excitation ou d'émotion. Congestion, hyperhémie localisée sur la poitrine suite d'excitation. Anxiété, hypersensibilité, malaise vagal

Anxiété crépusculaire, la nuit en se réveillant, pendant l'orage, dans la solitude, la nuit couché à gauche. Anxiété, angoisses avec palpitations. Hypochondrie. Hydrophobie. Peur de la mort, de l'orage avec tonnerre. Hypersensibilité  : malaise ou lipothymie lors des spectacles, lors des événements émouvants ou impressionnants, lors de la vue du sang. Sensible à toutes les impressions extérieures. Sursaute facilement.

Matière médicale

Délire loquace, maniaque, érotique, hallucinations visuelles

Signes psychiques Humeur changeante, cyclothymique

Délire religieux, loquace, maniaque ou impudique (veut être nu pendant le délire). Marmonne, murmure pendant le délire. Délire maniaque suite d'amour déçu. Vision de feu ou illusion d'être traversé par une flamme. Illusion de flotter. Visions de formes, de fantômes la nuit, de morts, de corps en morceaux. Folie suite d'effort mental.

Hyperactivité physique, agitation fébrile puis fatigue de courte durée (récupérations rapides puis nouvelles phases actives). Exaltation émotionnelle, gaieté, agitation Exaltation émotionnelle et sentimentale  : il est enthousiaste, communicatif, passionné, recherche l'affection, l'admiration, l'amour, la compassion (lui-même très compatissant). Gaieté. Rires alternant avec pleurs et tristesse. Dépendance aux autres, aux médecins. Les émotions joyeuses se traduisent par une vague de chaleur. Sentiment d'extase. Coquetterie. Excitation, agitation, exaltation de l'imagination le soir. Excitation sexuelle. Nombreux désirs dont celui de s'amuser. Alcoolisme. Morphinomanie.

Irritabilité, colère

Se met facilement en colère. Irritabilité pour des futilités. Rage. Clairvoyance Sommeil agité, somnambulisme

Insomnie avant minuit. Agitation nocturne, réveils fréquents. Endormissement difficile après s'être réveillé. Insomnie suite d'agitation, d'excitation ou d'anxiété. Réveillé par la faim ou par des palpitations cardiaques. Sommeil non réparateur, somnolence la journée. Somnambulisme.

Puis apathie, dépression, etc. Devient taciturne, triste, surtout le soir au crépuscule. Dépression silencieuse avec pressentiments et idées de mort. Désintérêt, abandon de ce qui est

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Rêves de colère, de feu, de joie, rêves intellectuels

Inflammations et hémorragies oculaires

Iridocyclite, choroïdite, rétinite, papillite, névrite optique, atrophie du nerf optique. Ophtalmie. Œdème palpébral. Hémorragies oculaires, rétiniennes. Troubles des commissures. Chalazions suppuratifs, orgelets. Vision mauvaise par excès de lumière. Photophobie, halo autour des objets. Larmoiement. Exophtalmie. Sensation de dureté des globes oculaires.

Nombreux rêves, angoissants, persistants. Rêve des affaires, des occupations de la journée, de ne pas réussir son travail ou d'être incapable de le finir (efforts vains dans le travail). Rêves intellectuels, d'effort mental. Rêves d'événements antérieurs, de la journée précédente. Rêves de colère, d'émeutes, de disputes, de combats, de batailles, de cadavres, de morts, de sang, d'hémorragies, d'être assassiné, de danger, de malheur, d'être mordu par des animaux. Rêves de feu. Rêves prophétiques, prémonitoires, d'événements futurs. Rêves historiques. Rêves plaisants, joyeux, excitants. Rêves érotiques, lascifs.

Palpitations, troubles du rythme avec anxiété

Trouble du rythme (tachycardie, arythmie) avec anxiété, aggravé couché sur le côté gauche, par l'effort, le mouvement, les émotions ou l'orage. Amélioration sur le côté droit ou sur le dos. Anxiété et oppression ressenties dans la poitrine le soir et aggravées par l'excitation. Sensation de chaleur et congestion dans la région du cœur. Taches brunes, jaunes ou rouges localisées sur la face antérieure du thorax. Douleurs brûlantes dans la poitrine, aggravées le soir assis dans le lit. Sensation de constriction thoracique. Endocardite. Hypertension évoluant par crises. Dégénérescence graisseuse du cœur.

Signes physiques Fièvre à forme pulmonaire ou gastrique

Fièvre l'après-midi ou fièvre nocturne, intense, brûlante, avec ou sans transpiration. Fièvre unilatérale surtout du côté droit, alternant avec frissons. Rougeur circonscrite des joues. Délire. Désir insatiable de boissons froides qui améliore la fièvre et faim augmentée. Troubles gastriques possibles  : douleurs à l'estomac, nausées, vomissements, régurgitations. Fièvre des infections pulmonaires avec dyspnée. Rougeole, scarlatine simple ou hémorragique. Variole hémorragique. Fièvre jaune ou typhoïde.

Inflammations des voies respiratoires, asthme

Écoulement nasal jaune ou verdâtre, strié de sang. Épistaxis. Laryngite aiguë et chronique, au moindre froid, par fatigue vocale avec enrouement, aphonie. Douleurs brûlantes laryngotrachéales ou bronchiques aggravées le soir. Toux sèche, douloureuse. Bronchite avec râles  : expectorations abondantes jaunes, verdâtres, sanglantes et visqueuses. Pneumonie du lobe inférieur gauche avec douleurs contuses. Abcès ou ulcérations du poumon. Douleurs thoraciques après pneumonie, notamment sur le côté inférieur gauche. Paralysie diaphragmatique après pneumopathie. Fièvre élevée. Oppressions dans la poitrine. Asthme. Dyspnée avec battements des ailes du nez et cyanose.

Alopécie, démangeaisons du cuir chevelu

Calvitie en plaque, chute des cheveux par poignées. Sensation d'avoir les cheveux arrachés. Démangeaisons du cuir chevelu aggravées par le grattage. Pityriasis du cuir chevelu, pellicules. Inflammations cérébrales, céphalées

Céphalées avec face pâle et pommettes rouges accompagnées de nausées ou de vomissements. Céphalées pulsatiles dans l'occiput ou sur les tempes. Sensation de chaleur ou de lourdeur dans la tête et dans le cerveau. Douleurs brûlantes de la tête avec étourdissements, améliorées en marchant au grand air, par les applications froides et aggravées dans une pièce chaude. Sensation d'avoir la tête fracassée ou sensation d'éclatement. Faim pendant la migraine. Céphalées avant l'orage. Méningite, encéphalite. Vertiges.

Mastite et troubles des aisselles

Furoncles, abcès, fistules, ulcérations, indurations, prurit des aisselles ou des seins. Les seins sont gonflés, tuméfiés et chauds (érysipèles mammaires). Adénopathies axillaires. Mastite après l'accouchement. Sensation de pulsation dans les seins. Tendance aux tumeurs mammaires.

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Homéopathie et médecine chinoise

Troubles du transit, flatulences, gaz Constipation, selles de petit calibre, blanchâtres, dures, d'expulsion difficile. Diarrhée abondante, indolore, jaillissante. Éructations gazeuses, flatulences, gaz incarcérés, hoquet.

Inflammations digestives

Saignements des gencives, aphtes, haleine fétide Goût amer dans la bouche. Gencives saignant facilement. Salive sanguinolente. Saignement abondant après extraction dentaire. Gingivite avec rougeur, douleurs brûlantes, ulcérations. Abcès du palais, des gencives, de la racine des dents. Aphtes dans la bouche, sur le palais, sur la langue en plaque. Sensation de chaleur au niveau de la bouche et de la langue. Odeur de l'haleine cadavérique, putride, nauséabonde. Douleurs de gorge.

Néphrite

Néphropathie avec hématurie, protéinurie, œdèmes rénaux, phosphaturie, déperdition phosphocalcique. Mictions rares. Besoins impérieux d'uriner, dysurie. Ostéoarthrite

Gastrite, œsophagite, hématémèse, polyphagie, soif Désir de boissons ou d'aliments froids. Désir de sel. Goût salé ou de sang dans la bouche. Soif extrême, violente, insatiable, aggravée la nuit, pour de grandes quantités d'eau froide (souvent rejetées après avoir été réchauffées dans l'estomac). Sécheresse de la bouche et de la langue avec soif. Appétit vorace, faim impérieuse non calmée par les repas. Émaciation malgré l'appétit augmenté, surtout la nuit. Au contraire, appétit diminué. Sensation de vide gastrique à 11  heures améliorée en mangeant. Douleurs brûlantes à l'estomac, pyrosis, gastrite avec vomissements. Régurgitations acides. Œsophagite. Ulcères. Douleurs contuses à l'estomac aggravées le matin. Gastralgies améliorées en buvant glacé. Éructations, ballonnements gastriques. Vomissements violents, striés de sang voire hématémèse. Vomissements bilieux. Sensation de vide dans l'abdomen avec douleurs entre les épaules. Tendance au cancer de l'estomac.

Ostéite, périostite, épiphysite. Rhume de hanche, coxite, etc. Nécroses osseuses. Brûlure entre les épaules, douleurs à la percussion des vertèbres dorsales. Douleurs brûlantes des os. Ostéomalacie. Rachitisme.

Hépatite, pancréatite, appendicite, entérocolite, etc. Hépatite, pancréatite, douleurs hépatiques aggravées couché sur le côté gauche. Ictère. Douleurs contuses de la région iléocæcale, appendicite, péritonite. Hépatomégalie, splénomégalie. Atrophie hépatique, dégénérescence graisseuse du Foie. Cirrhose, dureté du Foie. Ascite. Lithiase biliaire. Sensation de chaleur dans la partie supérieure de l'abdomen, douleurs de l'hypogastre, de la partie inférieure de l'abdomen. Taches jaunes, enflammées sur l'abdomen. Distension, douleurs de l'hypochondre droit. Invagination intestinale. Inflammation des intestins, colite. Hémorragies digestives. Ballonnements abdominaux, sensation de plénitude.

Chaleur cutanée, abcédations, érysipèle

Ovarite, métrite, tumeurs, règles abondantes et en avance

Myomes, tumeurs saignantes, érectiles. Polypes utérins et vaginaux. Excroissances du col de l'utérus en « chou-fleur ». Condylomes du vagin saignant facilement. Cancer du col de l'utérus. Règles trop fréquentes, en avance, de sang rouge vif. Règles abondantes avec nymphomanie. Métrorragies abondantes de sang rouge vif, récurrentes, intermittentes, jaillissant à flots, pendant la grossesse, l'accouchement ou suite de fibrome. Leucorrhées irritantes, excoriantes, brûlantes et sanguinolentes. Métrite, ovarite. Œdème des lèvres. Désir sexuel violent, augmenté chez les enfants. Avortement.

Phototype clair avec taches de rousseur. Peau brûlante, cuisante, sèche. Pâleur du visage avec rougeur des pommettes. Prurit cutané avec douleurs brûlantes, aggravé par l'échauffement du lit. Rougeur de la peau, dermographisme. Éruptions croûteuses avec desquamations. Eczéma. Psoriasis. Dartres. Peau sensible à l'effleurement (personne très « chatouilleuse »). Névralgies postzostériennes avec intolérance à l'effleurement, paresthésies et brûlures. Herpès sec, squameux. Éruptions vésiculeuses. Nodules sous-cutanés. Macules inflammatoires. Furoncles sanguinolents. Abcès avec écoulement purulent, jaune. Érysipèle. Parties atteintes gonflées, tuméfiées avec douleur

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

b­ rûlante. Ulcère avec douleurs cuisantes, rongeantes et saignements. Réouverture de plaies, de cicatrices, d'ulcère.

Syndromes correspondants Syndromes internes Feu du Cœur

Syndromes hémorragiques multiples

Humeur changeante alternante (rires alternant avec pleurs et tristesse) Joie, gaieté Agitation Anxiété Délires Sommeil agité, nombreux rêves (rêves de rires) Palpitations Constipation Aphtes Abcès, mastite Langue rouge avec un enduit jaune Le pouls doit être rapide

Hémorragies multiples et fréquentes. Hématurie, hématémèse, hémoptysie, épistaxis, gingivorragies, règles hémorragiques, fragilité capillaire, ulcère saignant. Purpura idiopathique, hémorragique. Maladie fébrile hémorragique. Extrémités brûlantes et douloureuses

Paresthésies nocturnes, chaleur et douleurs brûlantes des pieds et des mains aggravées par la chaleur. Névralgies avec douleurs brûlantes. Maladies systémiques inflammatoires

Maladies systémiques à vitesse de sédimentation élevée et symptomatologie diffuse.

Montée du Feu du Foie

Humeur alternante, changeante Irritabilité et colère Insomnie Hypertension Bouffées de chaleur Goût amer dans la bouche Douleurs des hypochondres Hépatite Constipation Céphalées La langue est rouge sur les côtés, enduit lingual jaune Le pouls doit être tendu en corde et rapide

Maladies consécutives aux irradiations et aux chimiothérapies

Anomalies linguales Typiquement, la langue de Phosphorus est rouge dans son ensemble, lisse, vernissée, luisante et sèche. La rougeur peut parfois être localisée au centre de la langue ou sur les bords. L'enduit lingual, s'il est présent, est épais et de couleur jaune, brune, grise ou noire. Des rayures peuvent être observées au centre de la langue. Une langue en carte de géographie peut se rencontrer.

Chaleur du Sang (Chaleur du Sang du Foie)

Modalités

Sensation de chaleur Soif Les nombreuses éruptions cutanées avec leur caractéristique de rougeur, chaleur, prurit et douleurs brûlantes Alopécie Saignements Règles en avance, abondantes Hémorragies Avortements répétés Coloration rouge de la langue

Aggravation Par les émotions fortes, la solitude, le surmenage, l'orage, le crépuscule, le froid, couché à gauche, le temps chaud, la chaleur, la lumière vive et le soir. Amélioration Par une ambiance stimulante, le sommeil, l'obscurité, les lumières tamisées, la friction, le massage, en mangeant, le grand air, les applications froides, les boissons et les aliments froids. Étiologies Troubles suite d'émotion, d'excitation émotionnelle, de colère avec frayeur, de célibat ou de chagrin.

Feu de l'Estomac

Appétit vorace, faim impérieuse non calmée par les repas

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Homéopathie et médecine chinoise

Douleurs épigastriques avec sensation de brûlure Régurgitations acides, œsophagite, gastrite Éructations, ballonnements gastriques Nausées, vomissements Sécheresse de gorge, soif Recherche de boissons froides Gingivite Mastite Constipation Oligurie Langue rouge, enduit jaune Le pouls doit être glissant et rapide

Chaleur dans la couche du Sang

Chaleur victorieuse agite le Sang Forte fièvre Éruption accompagnée d'hémorragies (scarlatine hémorragique) Hémorragies, pétéchies Langue rouge Le pouls doit être en corde et rapide

Commentaires Remède Luétique par excellence à cause des brûlures qu'il provoque, Phosphorus fait partie des « remèdes du Feu ». Il est le remède des « -ites »  : « tout » est inflammatoire dans cette pathogénésie. Les signes psychiques (exaltation émotionnelle, passion, hyperidéation, excès de joie, humeur changeante) évoquent une « typologie Feu ». En effet, le Feu représente la joie, l'amour, l'affection, la passion et les arts (aptitude artistique chez Phosphorus). En cas d'excès de Feu, il est dit, selon la MTC, que le sujet fait des rêves joyeux ou qu'il rêve de feu. C'est ce que fait Phosphorus. Et quand le Foie est en plénitude, il rêve de colère (Feu du Foie). L'excès de Feu peut conduire à des maladies psychiatriques graves comme les psychoses. Pendant le délire, il peut arriver à Phosphorus d'avoir l'illusion du Feu (vision de feu ou illusion d'être traversé par une flamme). Il est d'ailleurs amusant de constater, si nous tenons compte des propriétés inflammables du remède, que Phosphorus « désire mettre le feu aux choses »… Comme nous l'avons vu au chapitre des typologies, le Feu, par sa nature, brûle, se répand et s'agite. Cela explique les phases d'agitation et d'excitation de Phosphorus (hyperactivité, agitation fébrile, excitation le soir, afflux de pensées, etc.). Puis le Feu s'éteint et les phases d'« extinction » succèdent à celles d'excitation (épisodes de fatigue soudaine mais de courte durée, phases dépressives, etc.). « Le Cœur s'ouvre à la bouche » et c'est pourquoi l'excès de Chaleur dans le Cœur rend Phosphorus très communicatif (jusqu'au délire loquace). Les « individus Feu » recherchent souvent à combler leur « vide existentiel » s'ils sont inactifs et sont avides de plaisirs (libertinage, alcoolisme, morphinomanie). L'élément Feu est rattaché à la spiritualité et nous retrouvons un certain degré de clairvoyance chez Phosphorus. La langue de Phosphorus qui est rouge avec un enduit jaunâtre confirme l'excès de Chaleur interne.

Syndromes externes Chaleur dans la couche du Qi

Chaleur du Poumon Toux Asthme Dyspnée Battements des ailes du nez Sensation de chaleur thoracique Bronchopneumopathies Douleurs thoraciques Soif Expectorations purulentes ou sanguinolentes Langue de coloration rouge avec enduit jaune Le pouls doit être vaste et rapide Chaleur de l'Estomac Forte fièvre avec : Transpiration profuse Soif extrême pendant la fièvre (désir de boissons froides qui améliorent) Faim augmentée Rougeur circonscrite du visage Délire Langue rouge et enduit jaune Le pouls doit être vaste et rapide Chaleur dans la couche du Qi nourricier

Chaleur dans le Maître du Cœur Fièvre la nuit Délire Dyspnée Transpiration nocturne Éruptions maculeuses Langue rouge Le pouls doit être fin et rapide

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

L'enduit lingual peut d'ailleurs être brun voire noir et on peut observer des fissures au centre de la langue, ce qui indique que la Chaleur est intense et qu'elle a commencé à léser les Liquides organiques. Le pouls de Phosphorus, décrit dans les matières médicales comme dur, plein et rapide, confirme également la présence d'une Chaleur plénitude. À la longue, la Chaleur peut léser le Yin du Cœur et engendrer une situation clinique complexe avec coexistence de Feu et de vide de Yin. Nous observons d'ailleurs, dans la pathogénésie de Phosphorus, quelques symptômes de vide de Yin  : visage pâle et pommettes rouges, fissures linguales, chaleur des extrémités, vertiges et troubles de la mémoire sont des symptômes qui font penser à un tableau de Chaleur vide. Le Feu du Cœur peut provenir d'une émotion excessive qui génère du Feu. Ces troubles émotionnels font justement partie des signes étiologiques de Phosphorus (troubles suite d'excitation émotionnelle et d'émotions). Le Feu du Cœur peut affecter la Rate et l'Estomac (Relation mère-fils). Il peut donc engendrer une Chaleur de la Rate et un Feu de l'Estomac. Or, la gastrite avec les douleurs épigastriques brûlantes, le reflux gastro-œsophagien, la soif de boissons froides, la faim excessive avec polyphagie (faim impérieuse dès la fin du repas, la nuit, pendant la fièvre, pendant la migraine, etc.), les éructations, les ballonnements gastriques, les inflammations dentaires et gingivales (gencives rouges, saignantes avec douleurs brûlantes), les mammites, l'haleine fétide, la langue rouge avec un enduit jaune sont des signes qui évoquent le syndrome du Feu de l'Estomac. La Chaleur est telle qu'elle perturbe la descente du Qi de l'Estomac et engendre un reflux énergétique (régurgitations acides, éructations, ballonnements). L'excès de Chaleur accélère la digestion et donne une faim excessive. Les symptômes vésicaux avec le besoin impérieux d'uriner, la dysurie, l'hématurie peuvent s'expliquer par le fait que la Chaleur du Cœur peut se transmettre à son viscère couplé et perturber, ainsi, ses fonctions d'élimination (Chaleur de l'Intestin grêle). En ce qui concerne les maladies externes, l'écoulement nasal purulent, la dyspnée, la toux avec les expectorations abondantes purulentes et visqueuses, les infections pulmonaires (bronchites, pneumonie basale gauche), l'oppression dans la poitrine, la fièvre, l'épistaxis, l'hémoptysie, les douleurs de gorge, la sécheresse et rougeur de la langue, l'enduit lingual jaune sont des signes

inclus dans le syndrome de Chaleur du Poumon. L'accumulation de Chaleur dans le Poumon peut engendrer des abcès pulmonaires. L'appétit augmenté pendant la fièvre avec la transpiration profuse et la soif intense sont des signes qui évoquent un excès de Chaleur dans l'Estomac. La perversité externe semble pouvoir pénétrer plus en profondeur dans la couche nutritive (délires fébriles et éruptions maculeuses) et dans la couche du Sang (éruptions hémorragiques pendant la fièvre). En dehors des symptômes de vide de Yin, la chaleur des paumes des mains dans la pathogénésie de Phosphorus peut également trouver une explication dans les syndromes des méridiens. À partir du point Luo du Poumon (7P), une branche va au Gros Intestin et une branche se dirige vers la paume de la main et se distribue à l'éminence thénar. Par ailleurs, le méridien du Cœur débute dans la poitrine, chemine dans le creux axillaire, traverse le bras et se termine au niveau du 5e doigt (9C) en passant par la pomme de la main (8C). En cas de Chaleur (perverse) sur ce méridien, nous pouvons observer des douleurs et une chaleur au niveau de la main. Il n'est pas non plus étonnant de constater l'apparition de pathologies inflammatoires localisées aux aisselles et sur la poitrine. Enfin, la douleur localisée entre les épaules n'est pas sans évoquer la localisation des points Shu du dos du Poumon, du Péricarde et du Cœur… Le phosphore, sous sa forme radioactive, a été utilisé pour le traitement de maladies hématologiques et dans la recherche comme traceur radioactif. Il n'est pas étonnant de retrouver comme rubrique les suites de radiothérapie.

Sulfur

Fig. 4.19

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Homéopathie et médecine chinoise

Phases dépressives Tristesse, inactivité, asthénie, paresse, abrutissement ou confusion le matin vers 11  heures. Mémoire déficiente surtout pour les noms propres. Paresse physique aggravée le soir. Tristesse après suppression d'une éruption. Idées suicidaires mais manque de courage. Prostration mentale.

Souche • Nom : Soufre. • Symbole : S. • Description  : aspect jaune pâle, inodore. Insipide et insoluble dans l'eau. Dans la nature, le soufre natif pur prend l'aspect d'une roche friable qui ne se rencontre qu'au voisinage des volcans, des fumerolles et des endroits sujets aux embrasements souterrains. • Propriétés  : peut se combiner avec l'hydrogène pour donner le sulfure d'hydrogène, gaz toxique qui présente une odeur caractéristique d'œuf putréfié. Il brûle avec une flamme bleue qui émet une odeur particulièrement suffocante (le dioxyde de soufre ou SO2). Peut se combiner avec d'autres métaux pour former des minéraux (tels que la pyrite, le cinabre, la galène, la sphalérite et la stibine). • Toxicité  : toxique lorsqu'il est combiné avec l'oxygène pour former le dioxyde de soufre. Le soufre pur est un oligoélément essentiel pour tous les êtres vivants qui intervient dans la structure de plusieurs acides aminés et par conséquent dans de nombreuses protéines et enzymes communes à toutes les cellules vivantes. Donc peu toxique pour l'organisme à faible dose. • Utilisations  : fabrication d'engrais, d'insecticides, de poudre à canon, d'allumettes, de feux d'artifice, etc.

Agitation, excitation

Précipitation dans les mouvements, en marchant. Excitation nerveuse, agitation avec anxiété aggravée la nuit, par la chaleur, avant les règles et améliorée par la transpiration. Idées abondantes, illusion de grandeur, de beauté et de succès

Mégalomanie. Ambition augmentée avec désir de gagner de l'argent. Nombreux projets. Illusion d'intelligence supérieure : systèmes, techniques, inventions, imaginations théoriciennes exubérantes et erronées (se croit en possession d'idées grandioses et de conceptions immenses). Commence des travaux importants mais ne les achève pas. Vantardise. Mythomanie  : mensonges complaisamment illustrés. L'écolier, l'étudiant croit tout savoir et tout bien faire ; en fait, il est paresseux, brouillon et négligent. Exaltation de l'imagination le soir au lit en fermant les yeux et la nuit. Idées abondantes. Religiosité excessive, fanatisme, délire religieux

Religiosité excessive pendant les phases maniaques ou dépressives. Religiosité excessive chez lez enfants, à la puberté. Spéculations religieuses, philosophiques et métaphysiques. Attachement à la spiritualité. Méditation. Tendance à la réflexion, capacité de raisonnement augmentée. Manie philosophique. Illusions religieuses et illusion d'être possédé. Délire religieux. Fanatisme. Anxiété pour son salut avec scrupules religieux excessifs.

Matière médicale Signes psychiques Cyclothymie

Tantôt euphorique et joyeux tantôt, triste et dépressif. Les rires alternent avec les pleurs et l'irritabilité. Phases euphoriques avec joie excessive Gaieté, sociabilité, optimisme, loquacité. Douceur. Joie. Extase. Personnalité expansive, très communicative. Rires spasmodiques même pour des choses sérieuses. Gaieté folâtre. Hilarité absurde. Euphorie le soir, la nuit et le matin en se réveillant (rigole pendant son sommeil, fait des rêves comiques et continue à rire après s'être réveillé). Flatteur. Enfants séducteurs.

Délire avec illusion de beauté, délire joyeux

Illusion de beauté  : toutes les choses paraissent belles. Visions de feu. Délire incohérent avec divagations, hallucinations, visions fantastiques (marmonne pendant le délire). Délire loquace, érotique. Délire gai, joyeux. Visions de spectres, de fantômes, d'esprits en fermant les yeux. Entend des voix la nuit. Folie après suppression d'une éruption.

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

rire après s'être réveillé). Rêves fantastiques. Rêve de feu, de feu descendant du ciel, de fièvre. Rêve d'eau, de tomber dans l'eau.

Anxiété

Anxiété et peur l'après-midi, la nuit ou en se réveillant. Anxiété suite à une oppression ressentie dans la poitrine. L'anxiété s'accompagne de chaleur de la tête et de froideur des pieds. Peur qu'il n'arrive quelque chose. Peur de devenir aveugle. Hypochondrie. Aggravation pendant la transpiration et amélioration au grand air.

Signes physiques Fièvre avec transpiration et sensation de chaleur interne

Fièvre accompagnée de chaleur, de grands frissons et de transpiration ou bien alternance de chaleur et de frissons. Excitation et irritabilité. Sensation de chaleur interne ou d'étincelle pendant la fièvre. Besoin de se découvrir. Accès paroxystiques, de courte durée, intermittents, périodiques ou bien fièvre continue surtout la nuit. Fièvre éruptive type rougeole. Convulsions possibles. Fièvre nocturne ou matinale après le réveil. Fièvre typhoïde accompagnée de mucosités. Fièvre puerpérale, suite de suppression de lochies. Fièvre et septicémie. Rhumatisme articulaire aigu.

Irritabilité et colère

S'emporte et crie facilement (personnalité colérique). Remords rapides (colère alternant avec remords rapides). Colère envers lui-même, envers ses erreurs. Irritabilité avec tristesse aggravée pendant les règles. Parfois actes violents. Rage. Aggravation de la colère et de l'irritabilité le soir ou le matin en se réveillant. Agitation, paroles et rires pendant le sommeil

Endormissement tardif avec palpitations. Sommeil léger, agité, non reposant (aggravation générale après le sommeil). Se retourne constamment dans le lit. Réveils fréquents, périodiques toutes les demi-heures ou toutes les heures, au moindre bruit. Dort assis ou le bras au-dessus de la tête. Parle fort pendant le sommeil ou soupire (paroles anxieuses, parfois délirantes). Rires, gaieté, hilarité le soir, la nuit, à l'endormissement, pendant le sommeil, pendant ses rêves ou le matin en se réveillant. La nuit, il recherche une place fraîche pour les pieds qui sont brûlants. Palpitations pendant le sommeil. Sommeil perturbé par une suractivité de pensée. Insomnie totale, suite de céphalée. Insomnie terminale à partir de 3 heures ou vers 5 heures avec diarrhée. Somnambulisme.

Céphalées congestives périodiques

Céphalées congestives avec chaleur brûlante, rougeur du visage et des oreilles, bouffées de chaleur et besoin de fraîcheur (les membres restent froids). Douleurs pulsatiles ou pressurantes comme par une bande, aggravées le soir au lit. Sensation de cerclage, de constriction ou de lourdeur de la tête. Céphalées avec sensation d'éclatement ou de déchirement dans la journée. Extension de la douleur aux yeux et aux oreilles. Vision d'étincelles, d'éclairs, de halos lumineux, d'étincelles avant ou après la céphalée. Périodicité des douleurs : tous les jours, toutes les semaines ou toutes les 2 semaines. Céphalées suite de suppression d'éruption. Convulsions suite de suppression d'éruption, suite de colère

Rêves prémonitoires, joyeux, fantastiques ou de feu

Convulsions avec perte de conscience suite de suppression d'éruption ou quand une éruption n'arrive pas à sortir. Convulsions pendant les règles, la fièvre ou après une colère, une contrariété. Colère d'un nourrisson suivie de convulsions. Convulsions allant du côté gauche au côté droit. Aura partant du plexus solaire et s'étendant aux organes génitaux. Aura débutant aux bras avec sensation qu'une souris est en train de remonter sur le bras. Congestion du visage pendant l'aura.

Rêves nombreux, angoissants avec agitation nocturne qui réveillent le patient. Rêve des affaires, du travail, des occupations, de contrariétés. Rêves visionnaires, prophétiques, prémonitoires, clairvoyants. Rêve d'être poursuivi par des animaux sauvages, d'être mordu par des chiens. Rêve de la mort, d'une mort prochaine. Rêve de tomber d'une hauteur ou d'être écrasé, de catastrophe aérienne. Rêves érotiques. Rêves heureux, joyeux, comiques avec des rires bruyants (il continue à

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Homéopathie et médecine chinoise

naires désagréables (odeur de brûlé dans le nez), sensation d'odeur nauséabonde, fétide.

Éruptions, prurit du cuir chevelu, alopécie

Démangeaisons du cuir chevelu avec éruption. Chute des cheveux aggravée après un accouchement. Froideur, transpiration du cuir chevelu. Eczéma sur la partie postérieure de la tête s'étendant d'une oreille à l'autre. Éruptions sèches, croûteuses, nauséabondes, vésiculeuses, humides, prurigineuses, suppurantes. Psoriasis. Pustules. Saignements après grattage.

Angine érythémateuse, diphtérique ou phlegmoneuse Angine avec gonflement, prurit, rougeur des amygdales, du pharynx et de la luette. Sensation de gonflement, de douleur piquante ou comme si la chair était à vif. Aggravation par les aliments et boissons froids. Amélioration par les boissons chaudes. Extension de la douleur aux oreilles en avalant. Angine diphtérique. Membranes jaunes sur la partie postérieure du pharynx. Angine phlegmoneuse, suppurée. Gangrène de la gorge. Éruptions vésiculeuses sur la luette. La douleur, l'inflammation ou les membranes débutent au côté droit et s'étendent au côté gauche. Pharyngite chronique avec muqueuse rouge.

Acouphènes le soir au lit, vertiges

Acouphènes avec sensation de vrombissements, de sonneries ou de clapotements, aggravés le soir, couché ou pendant la transpiration. Bourdonnements aigus alternant d'une oreille à l'autre. Vertiges suite de suppression d'une éruption ou d'une maladie. Vertiges le matin en se réveillant, en se tournant dans le lit, en se courbant. Vertiges sur une hauteur, à un endroit élevé, sur un pont, en regardant vers le bas, au grand air ou en traversant un cours d'eau. Vertiges avant une convulsion.

Aphtose et sécheresse buccale, goût amer, haleine fétide, gingivite Aphtes de couleur jaune sale avec douleurs brûlantes. Aphtes de l'enfant ou du nourrisson (les aphtes empêchent les nourrissons d'allaiter), aphtes chez les femmes qui allaitent. Goût putride dans la bouche le matin ou d'œuf pourri. Goût amer le matin en se réveillant aggravé après manger. Goût douçâtre. Odeur de l'haleine nauséabonde. Sécheresse de la bouche et de la langue, surtout la nuit et le matin en se réveillant. Stomatite ulcéreuse. Muguet. Gingivite : saignement, suppuration, gonflement et sensation de pulsation dans les gencives. Douleurs dentaires nocturnes, déchirantes, pulsatiles, s'étendant aux oreilles.

Blépharoconjonctivite, sécheresse oculaire

Sécheresse douloureuse des yeux et des paupières aggravée dans une pièce chaude. Larmoiement le matin aggravé au grand air. Les larmes sont irritantes, brûlantes. Blépharoconjonctivite purulente, pustuleuse ou avec granulations. Sensation de sable ayant pénétré dans l'œil. Tremblements, lourdeur des paupières. Fermeture involontaire des yeux. Photophobie. Écoulement purulent venant du sac lacrymal. Les yeux sont injectés, pleins de vaisseaux sanguins. Douleurs des yeux et du bord libre des paupières (douleurs brûlantes, piquantes, contuses et sourdes). Démangeaisons, rougeur et sensation de chaleur au niveau des commissures oculaires. Sensation d'éclatement des globes oculaires et de chaleur dans les yeux. Les troubles oculaires sont aggravés par l'air chaud, la lumière du jour ou du soleil, en se lavant. Glaucome.

Troubles cardiopulmonaires

Palpitations et hypertension avec congestion Palpitations fréquentes aggravées la nuit. Le cœur semble trop plein, trop gros. Hypertension avec crises de chaleur. Céphalées congestives et vertiges en se baissant. Vasodilatation périphérique : rougeur, chaleur, brûlure, besoin d'air. Angor avec douleurs précordiales pressives et anxiogènes. Douleurs sous-mamelonnaires gauches.

Troubles ORL et buccaux

Rhinite chronique Rhinite chronique. Obstruction nasale, sécheresse à l'intérieur du nez aggravée dans une pièce chaude. Éternuements. Épistaxis aggravée en se mouchant. Écoulement nasal aqueux, blanc, jaune, brûlant, excoriant d'odeur nauséabonde. Hypersensibilité aux odeurs fortes, désagréables. Sensibilité aux mauvaises odeurs et perception d'odeurs imagi-

Bronchopneumopathie, asthme Asthme allergique, bronchite asthmatiforme, dyspnée, surinfection. Asthme suite de suppression d'éruption. Bronchopneumopathies gauches. Expectoration le matin. Toux déclenchée par une sensation d'écorchure dans le larynx. Toux sèche le soir, la nuit, aggravée couché.

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

en été. Abcès avec suppuration nauséabonde. Varices brûlantes aggravées debout et à la chaleur.

Troubles digestifs

Soif intense Soif brûlante, violente, extrême aggravée la nuit.

Rougeur et prurit des orifices corporels Rougeur vive des orifices corporels : lèvres, narines, méat urinaire, vulve et anus. Le nez est rouge, luisant, couperosé (rhinophyma, rougeur nasale des alcooliques). Rougeur et démangeaisons à l'intérieur du nez. Démangeaisons, éruptions, eczéma, furoncles, fissures autour des oreilles. Démangeaisons, rougeur et douleurs brûlantes de l'oreille externe et de son méat. Inflammation érysipélateuse de l'oreille externe avec gonflement (oreilles rouges, brûlantes). Furonculose du méat auditif ou devant les oreilles. L'eczéma auriculaire s'accompagne d'un écoulement abondant, purulent, sanguinolent, nauséabond ou fluide, aqueux, excoriant. Écoulement auriculaire après suppression d'une éruption. Éruptions péri-orbitaires  : eczéma rouge ou éruptions pustuleuses, croûteuses sur les paupières. Éruption péri-orbitaire après suppression d'une éruption. Inflammation du méat urinaire avec rougeur. Vulvite. Anorectite avec rougeur de l'anus. Hémorroïdes avec prurit, brûlure, piqûre, éruption, excoriations et suintements.

Désir d'aliments relevés Diminution de l'appétit ou au contraire appétit vorace et obésité. Sensation de vide à l'estomac, faim impérieuse avec faiblesse à 11 heures. Désir de sucreries, de boissons alcoolisées (alcoolisme). Désir de viande crue ou saignante, d'aliments relevés, pimentés, cuisinés. Gastronome. Gourmand. Matières grasses mal tolérées. Épigastralgies Douleurs gastriques brûlantes, coupantes, contuses ou crampoïdes, aggravées par les repas, les vomissements et en respirant. Éructations nauséabondes, vomissements Vomissements aigres, acides. Éructations ayant le goût d'œuf pourri ou d'oignon. Ballonnements gastriques. Abdomen chaud, météorisé, douloureux avec bruits gastro-intestinaux et gaz fétides. Plénitude de l'abdomen, des hypochondres, de l'hypogastre. Sensation de lourdeur.

Chaleur et transpiration des extrémités, bouffées de chaleur

Diarrhées ou constipation Constipation avec ténesme. L'enfant pleure avant la selle qui est grosse et douloureuse. Diarrhée urgente à 5 heures poussant le malade hors du lit : selles fétides avec brûlures de l'anus. Épilepsie avec aura gastrique.

Chaleur et transpiration des paumes des mains et des pieds pouvant s'accompagner de bouffées de chaleur. Aggravation après s'être couché. Éruption vésiculeuse entre les doigts. Impatience dans les jambes et le patient est obligé de se découvrir les pieds tellement la chaleur est brûlante. Sensation de froideur, bien que les pieds soient chauds au toucher. Crampes des mollets aggravées après avoir marché et la nuit. Sensation de chaleur dans la poitrine montant vers le visage. Chaleur des seins. Congestion de la poitrine. Bouffées de chaleur s'étendant vers le haut. Bouffées de chaleur pendant la transpiration, la ménopause, la grossesse, le matin à 11 heures avec faim, le soir ou la nuit. Bouffées de chaleur avec leucorrhées. Sensation de chaleur dans les vaisseaux sanguins. Gonflement des veines des mains. Tremblements des mains et des pieds.

Troubles cutanés

Éruptions cutanées avec rougeur, chaleur et prurit Brûlures des pieds, des mains, de la tête, du vertex, des oreilles, des lésions cutanées. Bouffées de chaleur. Toutes les douleurs sont brûlantes. La peau est chaude et sèche voire brûlante à des endroits circonscrits. Plantes et paumes brûlantes. Vasodilatation périphérique  : rougeur, chaleur, brûlure, besoin d'air. Prurit sur peau sèche, rugueuse ; le grattage est suivi de douleurs et de brûlures. Éruptions sèches ou suintantes ; eczéma constitutionnel, allergique. Furonculose, acné. Intolérance à l'eau, aux lavages, à la chaleur, au contact de la laine. Mauvaise odeur de la peau, de la sueur, des sécrétions, etc. Ictère. Taches de rousseur sur la peau ou sur le nez plus marquées

Arthrite, bursite

Inflammation articulaire avec douleurs déchirantes ou brûlantes aggravées la nuit au lit. Arthrite goutteuse. Épanchement articulaire du genou. Tendance à faire des bursites.

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Homéopathie et médecine chinoise

la station debout, la suppression d'une éruption, d'une hémorragie, d'hémorroïdes ou par guérison apparente d'une autre maladie, avant les règles, par excès de sucre ou d'alcool, tous les 7 jours, en fin de semaine, après un sommeil prolongé, le matin au lever ou vers 11 heures du matin, le soir et la nuit.

Éruption et prurit des organes génitaux, leucorrhées

Chaleur, brûlure, prurit, éruptions des organes génitaux externes surtout avant les règles. Abcès de la région génitale ou pustules. Éruptions vésiculeuses. Leucorrhées abondantes jaunes, verdâtres, irritantes et brûlantes. Règles peu abondantes et bouffées congestives si les règles sont insuffisantes. Règles courtes de 3  jours ou, au contraire, règles prolongées. Règles en retard ou en avance. Sang noir, épais, irritant. Métrorragies récurrentes. Aggravation générale par la suppression des règles. Tendance aux avortements avec hémorragies ou leucorrhées.

Amélioration Par les éliminations, l'exercice physique et le grand air. Sensation De lourdeur, de chaleur, de douleur brûlante ou piquante.

Syndromes correspondants

Mictions impérieuses, dysurie

Syndromes internes

Dysurie, pollakiurie, mictions impérieuses. Urines foncées, brunes ou jaunes, brûlantes et irritantes. Sédiments urinaires. Énurésie. Aggravation des signes urinaires la nuit et le matin.

Montée du Feu du Foie

Maladie maniacodépressive (cyclothymie chez Sulfur) Irritabilité et colère (vite apaisée chez Sulfur) Insomnie (sommeil agité) Hypertension Rougeur des oreilles Conjonctivites avec des douleurs brûlantes Recherche d'une place fraîche la nuit pour les pieds qui sont brûlants Bouffées de chaleur Goût amer dans la bouche Plénitude des hypochondres Constipation Céphalées congestives, pulsatiles avec rougeur des oreilles La langue est rouge sur les côtés Enduit lingual jaune Le pouls doit être tendu en corde et rapide

Alternance des symptômes surtout si symptômes supprimés

Alternance et substitutions ; une maladie succède à une autre : eczéma, céphalées, migraines, hémorroïdes, diarrhées, asthme, etc. Crises tous les 7 à 14  jours ; en fin de semaine, le jour de repos, si on se lève tard. Ou bien périodicité irrégulière. Rechutes et récidives ; guérisons incomplètes, convalescence traînante. Anomalies linguales Typiquement, la langue de Sulfur est sèche, rouge sur les côtés et à la pointe avec un enduit lingual jaune sale voire brun ou noir avec parfois des fissures. Les papilles sont plus saillantes à la pointe. La langue peut effectuer des mouvements de lapement, de va-et-vient et peut trembler lorsque le sujet la tire. Pendant la fièvre, la langue présente un enduit blanc central alors que les bords sont rouges (la langue peut également présenter un enduit blanc avec des papilles rouges). L'haleine est nauséabonde.

Élévation du Yang du Foie

Vertiges Éblouissements Céphalées Rougeur oculaire Irritabilité, colère Sensation de distension et de lourdeur de la tête Instabilité des jambes Teint rouge Goût amer dans la bouche Insomnie Rêves abondants Bouffées de chaleur

Modalités

Aggravation Par la chaleur (ambiante, du lit, des vêtements, d'une pièce chaude), les aliments chauds, le temps et l'air chauds, la lumière du soleil, l'eau (lavage, toilette),

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Palpitations Coloration de la langue rouge notamment sur les bords Le pouls doit être tendu en corde (ou en corde et fin ou en corde, fin et rapide si vide de Yin du Foie sous-jacent)

Feu de l'Estomac

Douleurs épigastriques avec sensation de brûlure Appétit vorace Gingivite  : gonflement, saignement, suppuration des gencives Vomissements Régurgitations acides Éructations, ballonnements gastriques Nausées Sécheresse de gorge Soif Recherche de boissons froides Constipation Oligurie Langue rouge, enduit jaune Le pouls doit être glissant et rapide

Vent interne (la Chaleur extrême produit le Vent)

Convulsions suite de colère Tremblements des paupières Tremblements des extrémités Troubles visuels, scintillements Vertiges Céphalées à type d'éclatement Symptômes alternants et récidivants, périodicité Prurit erratique La langue est rouge et peut être tremblante Pouls en corde et fin ou en corde et tendu

Chaleur-Humidité Foie/Vésicule biliaire

Goût amer dans la bouche Signes rectaux (rougeur vive de l'anus avec prurit) Signes gynécologiques (chaleur, brûlure, prurit, éruption vulvaire, leucorrhées jaunes, vésicules, pustules) Signes digestifs avec distension (de l'abdomen, des hypochondres, de l'hypogastre) Signes urinaires (dysurie, pollakiurie, mictions impérieuses, urines brunes, foncées, jaunes, brûlantes, irritantes) Sensation de lourdeur Engourdissement des membres Aggravation par les matières grasses La langue a une coloration rouge et un enduit jaune Le pouls doit être glissant, rapide et en corde

Feu du Cœur

Maladie maniacodépressive (personnalité cyclothymique avec alternance de phases euphoriques et dépressives) Délires Joie, gaieté pendant les phases euphoriques Sommeil agité Nombreux rêves Rires pendant les rêves et le sommeil Palpitations Constipation Aphtes Abcès La pointe de la langue est rouge et brûlante avec des papilles plus saillantes Langue « mouvante » Enduit lingual jaune Le pouls doit être rapide

Syndromes externes Maladie de type Chaleur

Atteinte de la couche du Wei Attaque du Vent Chaleur externe Fièvre Céphalées Transpiration Angine Otite Écoulement nasal Rhumatisme articulaire aigu (Bi de la Chaleur) Aggravation par l'air chaud Langue blanche au centre avec coloration rouge sur les bords et à la pointe (ou blanche avec des papilles rouges) Le pouls doit être flottant et rapide

Chaleur du Sang (Chaleur du Sang du Foie surtout)

Sensation de chaleur Soif Les nombreuses éruptions cutanées avec leurs caractéristiques (rougeur, chaleur, prurit et douleur brûlante) Alopécie Saignements Règles abondantes et en avance Avortements répétés Coloration rouge de la langue

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Homéopathie et médecine chinoise

Chaleur de l'été Ce syndrome a les mêmes caractéristiques que le Vent-Chaleur externe, mais on trouve en plus une sensation de lourdeur, une gêne à l'épigastre et l'irritabilité pendant la fièvre. La langue prend le même aspect mais l'enduit est plus collant. Le pouls doit être mou et rapide.

de lapement de la langue, de va-et-vient qui apparaissent comme un signe de 2e degré chez Sulfur). Cette langue traduit la présence de la Chaleur dans le Cœur avec altération des Yin Je (Liquides organiques). Mal nourri, le Foie engendre alors du Vent interne qui fait trembler les méridiens tendinomusculaires. Cette langue peut, d'ailleurs, annoncer la survenue de convulsions. Deux remèdes seulement (Sulfur et Arsenicum) présentent un agrandissement des papilles à l'extrémité de la langue. Cette hypertrophie des papilles à la pointe traduit un excès de Chaleur dans le Cœur, ce qui vient confirmer ce que nous avons évoqué plus haut. Cette pathogénésie évoque de toute évidence le mouvement du Feu de la MTC. Sulfur, connu pour être un remède Psorique, présente une extériorisation de ses symptômes. Ceux-ci sont chroniques, récidivants et alternants avec des épisodes paroxystiques. Si on supprime les symptômes extériorisés, la maladie interne s'aggrave ou se déplace. De ce fait, la Psore correspond plutôt en MTC à des maladies de type plénitude. La peau fait partie des « émonctoires », c'est-à-dire des organes « servant à éliminer » (avec le foie, les reins, les poumons et les intestins). Dans le cas de Sulfur, la peau permet d'évacuer le « trop-plein » de Chaleur interne. La suppression des éruptions chez Sulfur aggrave la maladie interne et donc, dans ce cas, le Feu interne. C'est comme si on « enfermait » la maladie à l'intérieur de l'organisme, comme si la « soupape de décompression » était bloquée, l'excès d'énergie cherchant à sortir… Il n'est donc pas étonnant de retrouver des signes de folie ou de déplacement de symptômes après la suppression d'une éruption, car cela traduit l'aggravation ou le déplacement de la Chaleur interne (après suppression d'une éruption chez Sulfur, nous pouvons voir apparaître des symptômes de ce type : convulsions, vertiges, folie, céphalées, suppurations auriculaires, éruptions péri-orbitaires, asthme, etc.). Par analogie, ce mécanisme n'est pas sans rappeler l'excès de pression souterraine qui conduit à l'explosion volcanique puis au dépôt de soufre au niveau des fumerolles (« orifices » de la Terre…). La cyclothymie (phases dépressives qui alternent avec les phases euphoriques) et la colère en association avec l'aspect lingual sont des signes cliniques qui témoignent de l'excès de Chaleur

Atteinte de la couche du Qi Chaleur du Poumon Fièvre Soif Écoulement nasal purulent Toux Bronchopneumopathie Asthme Coloration rouge de la langue et enduit jaune Le pouls doit être vaste et rapide.

Commentaires Sulfur est avant tout un remède utile pour drainer l'excès de Feu et clarifier la Chaleur interne. Cela est confirmé par les signes cliniques, l'aspect de la langue et par l'histoire de la souche. Avec Sulfur, nous avons l'image du magma en fusion qui circule dans les « veines » de la Terre pour s'extérioriser sur la croûte terrestre. La pathogénésie de Sulfur nous montre des signes d'atteinte des couches énergétiques profondes comme celle du Sang (Chaleur du Sang) qui s'exprime par des éruptions cutanées et des hémorragies (les éruptions sont brûlantes, prurigineuses, érythémateuses et les règles abondantes). Cette sensation de chaleur est ressentie jusque dans les veines des patients (sensation de chaleur dans les vaisseaux sanguins). Le soufre, de couleur jaune, est extériorisé par l'éruption volcanique puis repose brûlant au niveau des fumerolles. Nous pouvons faire l'analogie entre les fumerolles et les orifices corporels. Tous les orifices corporels chez un sujet « Sulfur » peuvent être rouges, suintants, brûlants, prurigineux, etc. Le principal aspect lingual de Sulfur est la coloration rouge sur les côtés et à la pointe (signe de 3e  degré). Cet aspect lingual est caractéristique de la présence de Chaleur dans le Foie et le Cœur (Feu du Foie et Feu du Cœur). Le syndrome du Feu du Cœur est également conforté par cette langue qualifiée de « mouvante » en MTC ­(mouvements

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

dans le Foie et le Cœur. Le Feu, par sa nature, brûle, consume, se répand, s'agite avec un mouvement de va-et-vient puis il s'éteint. Cela explique les phases éphémères d'excitation, d'agitation et d'euphorie qui précèdent celles d'inactivité et de dépression. Selon le cycle d'engendrement, le Feu du Foie peut se transmettre au Cœur (relation mère-fils, le Bois engendre le Feu, le Vent attise le Feu, etc.) ; d'où la coexistence de cette langue qui est à la fois rouge sur les bords et à l'extrémité. Il n'est pas du tout étonnant de retrouver autant de rubriques en rapport avec la joie dans cette pathogénésie car, tout comme la colère est liée au Bois, l'émotion liée à l'élément Feu est la joie. En cas de plénitude, le Feu s'embrase et la joie devient débordante et le sujet trop communicatif, trop expansif. Ainsi, nous pouvons lire à propos de Sulfur : « gaieté folâtre le soir au lit, en se réveillant, hilarité absurde, délire gai, rires pendant le sommeil et les rêves, communicatif, expansif… ». Le Feu représente également l'amour, l'affection, la passion, les arts, la spiritualité et la religiosité. C'est pour cette raison qu'en cas de plénitude de Feu, la religiosité peut devenir excessive voire fanatique (Sulfur  : spéculations religieuses, religiosité excessive même chez les enfants, fanatisme, manies philosophiques, délires fantastiques, rêves prémonitoires, prophétiques, personnalité passionnée, etc.). Le Feu du Foie provient souvent d'une origine émotionnelle comme la colère avec pour point de départ une stagnation du Qi du Foie. Il peut également provenir d'erreurs alimentaires comme la consommation d'aliments de nature « chaude ». C'est exactement ce que fait notre sujet Sulfur. Comme nous l'avons vu, il s'agit souvent d'un gros mangeur et buveur qui consomme des boissons alcoolisées et des aliments relevés, pimentés, cuisinés qui pourtant l'aggravent… Cette Chaleurplénitude dans le Foie a tendance naturellement à monter. Cela explique qu'un grand nombre de symptômes chez Sulfur se situent au niveau de la tête, par exemple les céphalées congestives et pulsatiles, les bouffées de chaleur, les vertiges, l'irritabilité, l'insomnie, les signes inflammatoires, etc. Le Foie « s'ouvre » aux yeux et le Feu du Foie est une grande cause de sécheresse oculaire et de conjonctivite (Sulfur : sensation de chaleur dans les yeux, rougeur, sécheresse et démangeaisons oculaires, douleurs brûlantes, etc.). Le Feu du

Cœur donne aussi des troubles oculaires, notamment au niveau des commissures, car cette partie de l'œil est sous la dépendance du Cœur (rougeur, fissures, crevasses, démangeaisons et sensation de chaleur au niveau des commissures). Il n'est pas du tout étonnant de retrouver dans cette pathogénésie des signes inflammatoires sur le pavillon de l'oreille et dans la région rétro-auriculaire ainsi que des acouphènes. Une des grandes causes d'acouphènes en MTC est le Feu du Foie/ Vésicule biliaire. Le lien entre le Foie et son viscère la Vésicule biliaire est si fort qu'ils sont presque indissociables sur le plan thérapeutique. Et nous savons qu'en cas de Feu du Foie, celui-ci va refluer dans le méridien de la Vésicule biliaire qui présente un trajet rétro-auriculaire. Cela explique les signes auriculaires de Sulfur (éruptions, fissures, crevasses autour des oreilles ; rougeur, démangeaisons et douleurs brûlantes au niveau de l'oreille externe et de son méat ; écoulement purulent etc.). Les palpitations cardiaques sont en rapport avec le Feu du Cœur. L'heure d'aggravation peut être une indication d'une pathologie du Cœur. Le sujet Sulfur est aggravé à 11 heures. Cette heure correspond à l'horaire de plénitude du méridien du Cœur. Toujours selon le cycle d'engendrement, le Feu du Cœur peut à son tour se transmettre à l'Estomac (relation mère-fils, le Feu engendre la Terre). Le Feu de l'Estomac est alors en lien avec les douleurs épigastriques, l'appétit vorace, les inflammations buccales, les régurgitations acides, les éructations, les ballonnements gastriques, la soif et la constipation. Dans ce cas, la langue reste rouge et l'enduit jaune. Les nausées, les régurgitations acides, les éructations et les ballonnements gastriques s'expliquent par le fait que la Chaleur est telle qu'elle fait monter l'énergie de l'Estomac à contre-courant. L'excès de Chaleur accélère la digestion et donne un appétit vorace. Parfois, il arrive que le Feu du Foie chauffe le Sang. Les nombreuses éruptions cutanées avec leurs caractéristiques (rougeur, chaleur, douleur brûlante et prurit) évoquent le syndrome de la Chaleur du Sang du Foie. Ce syndrome est la conséquence soit de la pénétration de la Chaleur externe dans le sang, soit de la présence d'un excès de Chaleur interne provenant des viscères (colère, alcoolisme, Feu du Foie, etc.). Le grand nombre de signes cutanés nous indique que ce syndrome est prédominant dans la pathogénésie de Sulfur.

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Homéopathie et médecine chinoise

Le Vent interne est également présent dans cette pathogénésie. Rappelons que le Vent peut provenir de la Chaleur extrême. Les trois grandes causes du Vent interne sont le Feu du Foie (le Feu du Foie engendre le Vent), l'élévation du Yang du Foie et le vide du Sang du Foie. La présence de Vent est confirmée par le tremblement de la langue et les convulsions survenant après une colère. Pendant la fièvre, la langue de Sulfur possède un enduit blanc (2e degré), ce qui nous indique que l'énergie perverse est restée en surface. L'enduit blanchâtre peut s'accompagner d'une rougeur des bords (symptôme de 2e degré). Cet aspect lingual signifie, selon les maladies de la tiédeur, que la Chaleur externe est en surface, notamment sur la couche du Wei Qi, et qu'elle n'a pas encore pénétré les couches plus profondes. La gorge est rouge et douloureuse car le Vent-Chaleur a atteint le méridien du Poumon. La langue de Sulfur possède, parfois, un enduit blanc avec des papilles rouges (signe de 1er degré). Cette langue aux « points ou aux pics » indique également la présence d'une

Chaleur perverse sur les couches énergétiques superficielles. Si le Vent-Chaleur progresse plus en profondeur, la Chaleur peut venir s'installer dans le Poumon (Chaleur du Poumon). La maladie devient interne et l'enduit lingual jaune. Concernant les extrémités, celles-ci peuvent être aussi bien chaudes que froides. Cette froideur n'est en fait qu'un « faut Froid ». Cela provient du fait que la Chaleur interne est telle qu'elle refoule le Yin vers l'extérieur. Quoi qu'il en soit, il n'est pas étonnant de retrouver une transpiration abondante des extrémités puisque l'excès de Chaleur dans le Cœur fait partie des grandes causes de transpiration des pieds et des mains. Si nous tenons compte des caractéristiques de  la  souche, nous comprenons pourquoi Sulfur rêve de feu ou de feu descendant du ciel… En cas de plénitude dans le Cœur, il est dit, en MTC, que le sujet rêve de joie. Or Sulfur rigole pendant son sommeil et fait des rêves joyeux, comiques avec des rires bruyants et il continue à rigoler même après s'être réveillé…

Les remèdes « Terre »

Fig. 4.20

Antimonium crudum

Souche • Nom : trisulfure d'antimoine. • Formule : Sb2S3. • Description : à l'état naturel, le trisulfure d'antimoine est un minéral, la stibine, qui se présente sous la forme de longs cristaux gris ou noirs, allongés, prismatiques, striés et d'éclat métallique. • Propriétés : sans odeur ni saveur, insoluble dans l'eau et dans l'alcool, fusible dès 630 °C. Il a la particularité de s'associer très facilement à d'autres éléments chimiques comme l'arsenic, le plomb et notamment le fer pour former des minerais. • Utilisations médicales  : traitement des leishmanioses et des bilharzioses (utilisation de dérivés organiques d'antimoine).

Fig. 4.21

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

• Toxicité aiguë : – signes digestifs en cas d'ingestion réalisant le « choléra stibié » avec vomissements, crampes abdominales, diarrhée profuse (jusqu'au collapsus cardiovasculaire) et troubles du rythme cardiaque ; – inflammation oculaire et irritation des voies aériennes supérieures en cas d'inhalation de poussières ou fumées. • Toxicité chronique : – signes cutanés avec apparition de papules, de vésicules puis de pustules pouvant se nécroser au niveau des orifices des glandes sudoripares ou sébacées, surtout chez les ouvriers exposés à la chaleur. Eczéma de contact (eczéma « stibié ») également observé ; – fibroses pulmonaires graves (« stibiose ou pneumoconiose stibiée »). • Utilisations anciennes : utilisé par les femmes grecques et romaines pour peindre leurs lèvres et farder leurs yeux. Les alchimistes lui attribuaient la plus grande valeur car la stibine était la matière première à partir de laquelle ils élaboraient le grand œuvre alchimique. Son nom a été jalousement gardé secret. De nombreux ouvrages renfermant des informations alchimiques ont été écrits (romans, contes pour enfants, etc.), mais les procédés ont été cryptés pour que le principe ne soit pas divulgué au commun des mortels. Au cours du premier œuvre, les alchimistes travaillaient la stibine (ou principe femelle) dans un creuset qu'ils enfournaient dans un four à haute température. La stibine en fusion devait alors être mélangée aux sels issus de la distillation de la rosée et à du fer. Chaque phase du grand œuvre ne pouvait s'opérer que la nuit et lors des pleines lunes. Car seule la lune serait capable d'émettre un principe (ou rayonnement) censé être capté pendant les opérations alchimiques : l'Esprit universel.

d'être comme dans un rêve. Désire faire des vers, de la poésie. Sentiment d'extase la nuit, en marchant au clair de lune. Esprit confus au sujet de son identité. Aggravation des signes psychiques lors des pleines lunes. Enfants capricieux qui ne supportent pas d'être regardés ni touchés

Enfants qui ne supportent pas d'être approchés, regardés, touchés : irritabilité, colère, gémissements dès qu'on les touche ou caresse. Aversion à répondre ou répond hargneusement. Peur des gens qui s'approchent. Aversion à se laver. Boudeur, capricieux, intolérant à la contradiction. Enfants obstinés. Dépression

Taciturne. Mécontent. Tristesse aggravée le soir. Dégoût de la vie. Risque suicidaire. Alcoolisme

Signes physiques Céphalées gastriques, céphalées suite à une insolation

Lourdeur frontale ou céphalées frontales pressurantes, étourdissantes, aggravées en montant les escaliers. Céphalées gastriques  : les troubles de la tête sont accompagnés de nausées, de dérangement à l'estomac et sont aggravés après les repas, par les aliments gras, les boissons alcoolisées (céphalées après une ivresse), l'échauffement et la chaleur d'un poêle. Céphalées après un bain froid. Amélioration des douleurs en marchant au grand air. Remède d'insolation : céphalées suite d'exposition au soleil, en été. Céphalées suite de suppression d'une éruption. Blépharoconjonctivite aggravée devant une source de chaleur

Rougeur oculaire avec douleurs brûlantes ou contuses. Ulcérations, fissures, crevasses, rougeur et douleurs brûlantes de la commissure externe des yeux. Conjonctivite aggravée devant une source de chaleur, devant un feu. Ophtalmie. Inflammation des glandes lacrymales. Rougeur des paupières, blépharite. Éruptions pustuleuses sur les paupières.

Matière médicale Signes psychiques

Cellulite d'origine dentaire

Sentimentalisme aggravé lors des pleines lunes

Caries dentaires avec douleurs nocturnes, forantes, térébrantes. Gonflement, tuméfaction des joues suite de pathologies dentaires. Dentition difficile. Salivation abondante ou sécheresse buccale.

Affectueux, distrait, rêveur, amoureux transi, etc. Sentimentalisme aggravé au clair de lune, avant les règles ou pendant une diarrhée. Impression

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Homéopathie et médecine chinoise

Troubles dermatologiques

Signes digestifs

Teint jaune ou congestion du visage à la chaleur d'un feu Congestion du visage aggravée à la chaleur du feu. Au contraire : pâleur ou teint jaune. Jaunisse.

Dégoût pour la nourriture, sensation de vide gastrique, gastralgies Diminution de l'appétit, dégoût de la nourriture. Douleurs à l'estomac aggravées par les repas, par les excès alimentaires ou après des aliments acides  : douleurs crampoïdes, coupantes, brûlantes. Anxiété ressentie dans le creux de l'estomac. Sensation de plénitude ou de pulsation à l'estomac. Sensation de vide non améliorée en mangeant, le matin en se levant. Salivation abondante.

Éruptions de la tête et du visage Eczéma surinfecté (impétigo), croûtes de lait Éruptions suintantes, croûteuses et épaisses du cuir chevelu du nourrisson. Impétigo, eczéma surinfecté de la tête et du visage (impétigo) : éruptions croûteuses et jaunâtres avec douleurs brûlantes, sur les joues, le visage, le nez ou les lèvres comme du miel séché. Les éruptions sont prurigineuses, suintantes (suintement humide et jaune) et aggravées par la chaleur (chaleur radiante). Vésicules jaunes sur le visage.

Soif excessive Soif excessive en fin de journée et la nuit ou après la chaleur.

Acné pustuleuse sur le visage, boutons suppurés Boutons sur le visage prurigineux et acné aggravés par la chaleur ou par une source de chaleur radiante. Acné accompagnée de troubles de l'estomac. Boutons sur les épaules. Éruption de boutons prurigineux avec suppuration  : écoulement jaune et humide. Pustules, furoncles autour de la bouche, au niveau des lèvres ou des commissures. Taches brunes ou rouges sur la peau. Fissures et crevasses du visage Fissures, crevasses sur les commissures des lèvres ou sur les narines avec douleurs brûlantes ou piquantes. Sécheresse, ulcérations, croûtes jaunes à l'intérieur du nez. Épistaxis. Catarrhe. Coryza sans écoulement, dans une pièce chaude. Prurit et urticaire chroniques, prurit et fissures du rectum Démangeaisons aggravées à la chaleur du lit. Urticaire chronique. Prurit du rectum, le soir et la nuit, aggravé à la chaleur du lit. Éruption autour de l'anus, furoncles dans la région du périnée. Fissures, fistules du rectum. Excroissances Éruptions cornées. Excroissances cornées au niveau des extrémités. Lichen plan.

Indigestion, diarrhées suite d'excès alimentaires Indigestion après consommation d'aliments acides, de lait, de vin, au moindre écart ou suite d'excès alimentaire, après un échauffement excessif. L'indigestion s'accompagne de nausées, de lenteur de digestion, de dérangements gastriques. Sensation de lourdeur de l'estomac aggravée après manger. Diarrhées, vomissements selon les mêmes modalités que l'indigestion. Vomissements de la grossesse. Diarrhées avec besoin impérieux aggravées après les repas  : selles glaireuses, muqueuses, jaunes, irritantes, excoriantes. Odeur cadavérique, nauséabonde des selles. Selles blanches contenant des aliments non digérés. Constipation possible avec grands efforts inefficaces. Flatulences, ballonnements, régurgitations, gastrite Éructations aggravées à la chaleur accompagnées de flatulences ou de hoquet. Les éructations de gaz ont l'odeur d'aliments non digérés ou d'œuf pourri. Gastrite. Ballonnements abdominaux suite de flatulences aggravés par les repas. Flatulences dans le rectum  : gaz abondants, humides (suintement humide nauséabond du rectum après un gaz). Douleurs mordantes, contuses ou brûlantes du rectum au moment des selles. Hémorroïdes, prolapsus pendant la selle. Tendance au surpoids et à l'obésité

Éruptions vésiculeuses Éruptions vésiculeuses (vésicules rouges ou jaunes). Varicelle. Phlyctènes. Herpès. Les éruptions sont aggravées par le bain froid.

Arthropathie goutteuse

Goutte du genou ou du gros orteil : douleurs du gros orteil contuses, déchirantes.

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Éructations avec une odeur d'aliments non digérés ou d'œuf pourri Ballonnements gastriques avec éructations nombreuses Ballonnements abdominaux suite de flatulences Enduit lingual épais et gras Le pouls doit être glissant et en corde ou glissant et plein

Cystite, urétrite, lithiase

Pollakiurie. Ténesme vésical avec douleurs brûlantes urétrales lors de la miction. Gonorrhée. Urines brûlantes, foncées, rouges, sanguinolentes. Sédiments rouges comme du sable. Lithiase rénale. Paralysie vésicale. Anomalies linguales Typiquement, la langue d'Antimonium crudum présente un enduit épais blanc laiteux « comme de la fourrure » ou jaune. D'autres anomalies linguales peuvent être observées (signes de 1er degré) comme une langue pâle, collante ou visqueuse.

Chaleur-Humidité dans le couple Rate/Estomac Teint jaune, ictère Lourdeur frontale Bouche collante, visqueuse Salivation abondante Mauvais appétit, difficultés digestives Nausées, vomissements Selles glaireuses, nauséabondes (si Humidité prédomine) Selles dures et sèches (si Chaleur prédomine) Acné (acné avec troubles de l'Estomac) Éruption de boutons prurigineux avec suppuration Acné pustuleux Écoulement jaune et humide des éruptions Gaz humides Furoncles, crevasses des commissures de la bouche (les lèvres sont l'attribut de la Rate) Vésicules rouges Aggravation par la chaleur Troubles consécutifs à la consommation d'aliments gras, indigestes et de laitages L'enduit lingual est jaune, épais Le pouls doit être mou et rapide ou en corde et glissant

Modalités

Aggravation Au clair de lune (à la pleine lune), par toute forme de chaleur (par le temps chaud, le soleil, la proximité d'un feu ou d'un âtre), à la lumière (du soleil, du feu, du jour, de la lune), l'été, lors d'un échauffement, par le bain froid, après manger, par les excès alimentaires (par le vin, le vinaigre, les acides en général dont les fruits acides, par une alimentation trop riche et grasse, le porc, les pâtisseries, le pain, par les excès ou les écarts alimentaires), au mouvement, en se levant, en montant les escaliers. Amélioration Par les bains chauds et les applications chaudes, le repos, en se couchant, par le temps sec, par l'air froid, par le temps froid. Sécrétions Sécrétions abondantes, jaunes, filantes, tenaces des muqueuses.

Vide de Qi de la Rate Coloration jaune du visage ou pâleur Obésité Manque d'appétit Nausées Ballonnements abdominaux postprandiaux Aggravation générale par les repas Asthénie, épuisement Diarrhées Sensation de lourdeur à l'estomac Langue pâle Le pouls doit être relâché et faible

Syndromes correspondants Stagnation de nourriture Perte d'appétit, dégoût pour la nourriture Troubles digestifs survenant après un excès de table : Douleurs à l'estomac Lenteur de digestion Nausées ou vomissements Diarrhée ou constipation

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Homéopathie et médecine chinoise

lificatif soulignait le fait qu'elle possédait un certain degré d'impureté. Il fallait préparer la stibine pour qu'elle soit opérationnelle pour le grand œuvre (pendant la phase du sous-œuvre). Il fallait la purifier et lui enlever les autres éléments qui la rendaient impure au travail alchimique par un procédé spécial. Il fallait d'une certaine façon lui enlever ses impuretés et la débarrasser de sa « gangue de suie noire ». Il est intéressant de constater qu'Antimonium crudum n'aime pas être lavé (aversion à se laver, aversion pour le bain). Presque toutes les opérations alchimiques s'effectuent la nuit sous la pleine lune et à certaines périodes de l'année. Cela s'explique par le fait que les alchimistes cherchent à capter des rayonnements que seule la Lune peut émettre et que la Stibine peut capter (Esprit universel). Cela explique pourquoi Antimonium crudum est sensible à la pleine lune (sentimentalisme, extase la nuit en marchant au clair de lune, aggravation générale lors des pleines lunes). La plupart des opérations alchimiques s'effectuent dans un four à fusion, à de hautes températures. Lors du premier œuvre, la Stibine en fusion est mélangée aux sels préparés à partir de la rosée et à de la limaille de fer. Nous retrouvons dans la matière médicale des signes de Chaleur plénitude et une aggravation générale à la chaleur radiante (aggravation à la chaleur radiante, à la chaleur d'un poêle, à la chaleur d'un feu, dans une pièce chaude, etc.). Il n'est pas étonnant de constater, d'après la matière médicale, qu'Antimonium crudum rêve de feu… L'analyse des signes physiques nous indique un lien très prononcé avec le couple Rate/Estomac. Je l'ai donc placé dans les remèdes de type « Terre ». Il est d'ailleurs cocasse de constater, dans l'histoire de la souche, que ce minéral était symbolisé par le symbole astrologique de la Terre :

Vide de Qi de l'Estomac Pâleur Sensation de vide à l'estomac le matin, en se levant Lourdeur de l'estomac aggravée après manger Anxiété ressentie dans le creux de l'estomac Manque d'appétit, nausées Vomissements Sensation de vide à l'estomac non améliorée en mangeant Flatulence, gaz, diarrhée Aggravation après avoir mangé Langue pâle Dans un tel tableau, le pouls doit être relâché et faible

Commentaires Les signes psychiques de ce remède sont peu nombreux et il est difficile à partir de ceux-ci de définir son appartenance à une typologie bien définie. On peut cependant comprendre certains signes psychiques à travers l'histoire de la souche. La stibine, matière première des alchimistes pour réaliser le grand œuvre, était cachée du grand nombre. Le secret de son identité était si jalousement gardé qu'il était très difficile voire presque impossible de l'identifier dans les traités alchimiques. Son nom était dissimulé à travers divers attributs  : dragon noir couvert d'écailles, matière première, amant sauvage, etc. On comprend alors pourquoi Antimonium crudum a des problèmes au sujet de son identité (confusion d'esprit au sujet de son identité). Ce minéral fut donc énormément convoité, bien qu'il fût difficile de « l'approcher », de le découvrir. On comprend alors pourquoi Antimonium crudum ne désire pas être approché ni touché (ne supporte pas d'être regardé, ni touché, ni caressé ; irritabilité ou colère quand on le regarde, quand on le touche ou quand on lui parle ; peur des gens qui s'approchent de lui, etc.). Chaque traité alchimique était déguisé sous la forme d'un conte, d'un roman, d'une poésie. Ils étaient tous romancés et cryptés. Il fallait trouver la clé pour déchiffrer le sens réel du message. Antimonium crudum est un grand sentimental qui écrit des vers, fait de la poésie (sentimental qui aime faire des vers, amoureux transi, impression d'être comme dans un rêve, etc.). La stibine était appelée « Dragon noir couvert d'écailles » dans les traités alchimiques. Ce qua-

Fig. 4.22

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

La stibine fut autrefois surnommée « amant sauvage » ou « dragon noir » du fait de sa capacité de « dévorer » les autres métaux, c'est-à-dire de s'allier avec eux avec une grande facilité. Il est intéressant de constater que, d'un point de vue énergétique, le premier syndrome à se dégager est la rétention de nourriture par l'Estomac. La rétention de nourriture correspond à un blocage des fonctions digestives de l'Estomac entraînant un ralentissement de l'assimilation et donc une lenteur de digestion. Le blocage du Qi de l'Estomac qui en résulte entraîne des signes de contrecourant énergétique (régurgitations, hoquet, nausées, vomissements, etc.). Les causes de ce syndrome sont les excès de table et la consommation d'aliments impropres. Ces causes font justement partie des grandes étiologies d'Antimonium crudum. La rétention de nourriture est confirmée par l'aspect de la langue. La langue est blanche et l'enduit épais et gras, ce qui confirme le vide du couple Rate/Estomac, conduisant à la rétention de nourriture et/ou à l'accumulation d'Humidité interne. Cet enduit est la plupart du temps plus prononcé au centre de la langue. Il est évident que le vide de Qi de la Rate prédispose au syndrome de rétention de nourriture dans l'Estomac. La langue, d'ailleurs, peut être pâle, ce qui peut traduire un certain degré de vide énergétique chez Antimonium crudum. Dans ce contexte, il n'est pas étonnant de constater qu'Antimonium crudum a des difficultés à digérer le lait (indigestion, vomissements après consommation de lait), car, comme nous le savons, d'après la MTC, les laitages et matières grasses affaiblissent la Rate et l'Estomac et favorisent la production de Chaleur et/ou d'Humidité dans l'organisme. Le syndrome de Chaleur-Humidité dans la Rate et l'Estomac est inclus dans cette pathogénésie avec les signes cutanés caractéristiques (eczéma, impétigo, éruptions suintantes, purulentes, acné accompagnée de troubles gastriques, etc.). Antimonium crudum est donc un très bon traitement de dermatose consécutive à des erreurs alimentaires. En cas de présence de ChaleurHumidité, l'enduit lingual est alors jaune et la bouche pâteuse. Les bébés et les enfants sont fréquemment touchés par ce syndrome de ChaleurHumidité car leur système digestif est faible. Cela explique pourquoi, dans cette pathogénésie, l'eczéma, l'impétigo et les croûtes de lait concernent

la plupart du temps les nourrissons. C'est dans mon expérience un bon remède d'eczéma du nourrisson allaité localisé sur le visage. Enfin, il est dit en MTC que, lorsque l'Estomac est en état d'insuffisance, le sujet rêve qu'il mange des repas copieux et qu'il boit. Cela est en accord avec ce que nous avons dit avant puisque, d'après les différentes matières médicales, Antimonium crudum fait des rêves plaisants de festins et de réceptions…

Bryonia

Fig. 4.23

Souche • Noms : Bryone ou Bryonia dioica. • Surnoms : Navet du diable (car elle pouvait provoquer des délires), Couleuvrée, Vigne blanche. • Famille : Cucurbitacée (cousine du Melon et de la Coloquinte). • Origine : plante commune en France que l'on trouve dans les haies et les lieux incultes. • Description  : longue plante grimpante avec des  tiges très longues et grêles à partir desquelles  partent des vrilles. Feuilles divisées en 5 lobes anguleux, échancrées en cœur à la base. Fleurs de coloration verdâtre. Fruit en forme de petite baie rouge portant de 3 à 6 graines. Racine très grosse, rameuse, charnue et blanche. • Principes actifs  : bryonicine, cucurbitacines (propriétés cytotoxiques et antitumorales) et des acides gras. Composition très complexe, imparfaitement connue, qui n'éclaire pas beaucoup l'action thérapeutique.

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Homéopathie et médecine chinoise

• Utilisations : employée par les anciens dans les hydropisies (épanchements de sérosité dans les cavités du corps ou entre deux tissus), les rhumatismes et les maladies inflammatoires des voies respiratoires. Semble avoir été employée pour des propriétés purgatives. Était utilisée sous forme de poudre. • Particularité  : ses vrilles spiralées opposées aux feuilles lui permettent de s'accrocher solidement sur les autres végétaux. • Partie utilisée : la racine fraîche.

Caractère sérieux, affectueux Anxiété, peur d'un malheur

Anxiété le soir, au lit, améliorée au grand air avec besoin compulsif d'activité. Peur d'un malheur, d'une mauvaise nouvelle, de la mort, de la maladie. La peur semble partir de l'estomac. Intolérance à la contradiction, colères

Matière médicale

Colérique pour des futilités ou quand on le dérange. Irritable. Colère violente avec rougeur du visage, suite de contradiction ou de refus. Caractère capricieux  : les enfants repoussent les choses qu'ils voulaient dès qu'on leur donne.

Signes psychiques

Délire avec une thématique liée aux affaires

Préoccupations matérielles excessives, peur de la pauvreté

Peur de la pauvreté ou de mourir de faim. Anxiété pour l'avenir, pour des questions d'argent, pour les affaires. Peur de la faillite. Troubles consécutifs à la perte d'une position sociale. Avarice. Préoccupations professionnelles

Personnalité travailleuse, très affairée qui parle beaucoup de son travail et de ses affaires. Anxiété loin de chez soi

Désire rentrer chez lui mais une fois chez lui désire sortir. Parle fréquemment de sa maison. Illusion d'être loin de chez soi et de devoir rentrer. Nostalgie du pays. Aversion au changement

Aversion pour le changement, notamment chez les enfants. Désir de paix, de calme et de silence

Personnalité paisible. Envie de paix et de calme (aversion à être dérangé). Timidité, réserve, aversion pour les inconnus

Timide, réservé, facilement effrayé. Manque de confiance en soi. N'aime pas qu'on s'approche de lui ni qu'on le touche. N'aime pas la compagnie, notamment la présence de personnes qu'il ne connaît pas. Soupçonneux. Ne demande rien à personne, se débrouille seul.

Folie violente avec paroles incohérentes, délirantes sur des questions de travail ou d'affaires : délire affairé, actif sur le thème du travail. Délire paisible avec marmonnements. Veut rentrer à la maison pendant son délire. Confusion, hébétude

Esprit confus le matin en se réveillant comme pendant une ivresse. Hébétude. Lenteur. Paresse. Prostration mentale. Abrutissement. Insomnie d'endormissement, sommeil agité

Endormissement tardif, insomnie avant minuit. Agité sans cesse, se retourne dans le lit. Gémissements, cris, délire pendant le sommeil. Sommeil agité par des rêves. Sommeil perturbé suite d'anxiété avec suractivité de la pensée. Réveils fréquents comme par une frayeur. Somnolence la journée. Rêves du travail, d'avoir faim, de combats

Rêve de travail  : rêve de travail assidu, de ses affaires quotidiennes, de difficultés dans son travail, de réfléchir, d'être occupé, d'exceller dans le domaine intellectuel, des événements de la journée précédente. Rêve d'avoir faim. Rêve de questions domestiques, de ménage. Rêves de disputes, de querelles, de colères, de soldats, de combats, de batailles, d'émeutes, de cadavres et de morts. Rêve de jeter quelqu'un par la fenêtre.

Signes physiques Fièvre « gastrique » ou « pulmonaire »

Fièvre intense, continue, l'après-midi, le soir ou la nuit survenant surtout l'été. Chaleur brûlante

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Névralgies trigéminées Névralgies trigéminées aggravées en parlant, en mangeant, améliorées par la pression forte.

et sèche. Sensation de chaleur interne semblant venir du sang. Absence de transpiration (bien que la transpiration soit possible après la fièvre). Rougeur du visage et des joues ou alternance de rougeur et pâleur. Aggravation aux mouvements (besoin d'immobilité). Amélioration sur le côté douloureux. Fièvre « gastrique » : soif de grandes quantités d'eau froide, éructations, nausées, vomissements, manque d'appétit, douleurs à l'estomac, constipation ou diarrhées. Fièvre rhumatismale (rhumatisme articulaire aigu). Fièvre de la scarlatine et de la rougeole. Fièvre à point de départ pulmonaire (bronchite aiguë, pneumopathie, oppression thoracique, dyspnée). Méningite. Signes psychologiques  : besoin de calme, d'immobilité et de paix, ou bien anxiété, irritabilité voire délire si la fièvre est intense. La langue présente un enduit blanc épais et sec pendant la fièvre.

Douleurs abdominales punctiformes Coliques hépatiques avec douleurs en point. Douleurs en point appendiculaires. Inflammation, exsudation des séreuses et des synoviales (symptômes aggravés par le mouvement et améliorés par l'immobilité et la pression)

Méningite Céphalées de la méningite aggravées par les mouvements du corps et de la tête, par la lumière. Amélioration par l'immobilité et la pression. Pleurésie Inflammation de la plèvre avec ou sans épanchement, accompagnée de toux et de douleurs thoraciques. Aggravation lors des mouvements respiratoires. Amélioration par l'immobilité, la pression forte et couché sur le côté de la pleurésie.

Douleurs en point améliorées par la pression et aggravées par le mouvement

Céphalées Céphalées frontales ou occipitales à début progressif, congestives, en point ou éclatantes. Irradiation des douleurs vers le cou, la nuque et la face (irradiation en écharpe). Aggravation par le mouvement, amélioration par un bandeau serré, l'immobilisation absolue, le froid local et après manger. Amélioration par la chaleur si origine arthrosique ou névralgique.

Péricardite Inflammation du péricarde avec ou sans épanchement. Sensation de chaleur dans la poitrine. Congestion thoracique. Endocardite rhumatismale. Oppression thoracique, palpitations cardiaques avec anxiété. Toujours selon les mêmes modalités. Épanchement articulaire Épanchement articulaire séreux de constitution lente (Apis : rapide).

Odontalgies Douleurs dentaires soudaines, erratiques avec gonflement des joues : douleurs piquantes, pulsatiles, déchirantes avec des secousses ou des soubresauts. Aggravation de la douleur par la chaleur, le mouvement, la mastication et allongé sur le côté indolore. Amélioration par les boissons froides, l'immobilité, le repos, la pression et couché sur le côté de la dent douloureuse. Extension de la douleur aux oreilles, au visage et au cou. Sensation d'allongement des molaires ou d'air pénétrant dans les dents.

Péritonite, pelvipéritonite Réactions péritonéales (péritonite)  : paroi abdominale tendue, rétractée, sensible à l'effleurement et calmée par la pression forte. Appendicite. Sécheresse des muqueuses et soif, angine

Rhinite à nez sec. Bouche sèche, langue sèche, rôtie. Lèvres sèches et fissurées. Pharyngolaryngite avec sensation de sécheresse des muqueuses. Soif intense à de longs intervalles pour de grandes quantités d'eau froide. Angine avec sensation de gonflement de la gorge. Douleurs piquantes comme si la chair était à vif, aggravées dans une pièce chaude. Besoin de se racler la gorge mais s'étouffe en se raclant la gorge. Aphtes dans la gorge.

Points de côté thoraciques bloquant la respiration (névralgies intercostales) Point de côté thoracique amélioré par la pression forte, couché sur le côté douloureux, aggravé par la respiration profonde et la toux avec douleurs déchirantes.

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Homéopathie et médecine chinoise

bilieux. Vomissements suite de toux. Hématémèse. Distension, ballonnements après manger, à l'épigastre. Sensation de chaleur à l'épigastre, bouffées de chaleur semblant venir d'un trouble gastrique. Douleurs épigastriques contuses, brûlantes, aggravées à l'inspiration et aux mouvements, améliorées par les boissons chaudes. Gastrite. Soif répétée accompagnée de sécheresse de la langue pour de grandes quantités d'eau. Éructations brûlantes. Régurgitations acides ayant le goût des aliments ingérés. Sensation de plénitude, de pierre, de poids dans l'estomac qui est dilaté. Odeur de l'haleine nauséabonde.

Signes pulmonaires

Toux sur reflux gastrique, coqueluche, bronchite, pneumonie Toux sèche semblant venir de l'estomac, aggravée après manger, accompagnée de douleurs piquantes à l'estomac ou suite d'irritation de l'estomac. Toux spasmodique, toux de la coqueluche accompagnée d'hypersalivation (toux rauque type chant de coq). Toux déclenchée par une sensation d'écorchure, d'irritation du larynx ou de chatouillements dans la gorge. La toux est grasse le matin. Douleur en toussant au point que le patient doit se tenir la poitrine. Ébranlement de tout le corps pendant la toux. Aggravation de la toux en riant, en respirant profondément, lors des mouvements, en entrant dans une pièce chaude, à la pression des vêtements. Gêne respiratoire suite de douleurs piquantes coupant le souffle (à l'épigastre, dans la poitrine, au foie, etc.). Bronchite aiguë, pneumonie. Hémorragie pulmonaire. Mucosités sanguinolentes, striées de sang. Sensation de chaleur dans la poitrine avec hyperhémie, congestion.

Douleurs hépatiques, ballonnements abdominaux Douleurs contuses de l'hypochondre droit. Sensation d'ulcération de la région hépatique. Douleurs hépatiques piquantes, pressurantes aggravées pendant la toux, la respiration et les mouvements. Amélioration des douleurs couchées sur le côté du foie. Hépatite. Lithiase biliaire. Ballonnements abdominaux après manger. Invagination.

Asthme consécutif à des troubles gastriques Asthme accompagné de troubles gastriques, de dérangement à l'estomac. Toux suite d'irritation de l'estomac. Essoufflement, dyspnée au mouvement, à l'effort, en entrant dans une pièce chaude. Amélioration à l'air frais.

Constipation : selles grosses et dures Sécheresse du rectum et constipation : les selles sont grosses, dures et sèches comme si elles avaient été brûlées. Grands efforts de défécation avec exonération incomplète. Constipation de l'enfant et des nourrissons. Constipation de la sédentarité. Mégacôlon. Alternance diarrhée constipation.

Mammite aiguë, abcès mammaire, troubles de la lactation

Diarrhées Diarrhées aggravées au moindre écart alimentaire, après manger, après consommation de boissons froides ou de fruit, le matin au lever, par les mouvements et le temps chaud. Dysenterie. Selles pâteuses comme de la purée, expulsées en jet et contenant des aliments non digérés. Selles graisseuses. Odeur nauséabonde des selles comme du fromage pourri.

Mammite  : engorgement dur, chaud avec pâleur et lourdeur des seins. Douleurs mammaires lancinantes aggravées aux mouvements et améliorées par la pression forte  : le maintien des seins améliore la douleur. Abcès du sein. Érysipèle mammaire. Augmentation de la sécrétion de lait, écoulement spontané ou au contraire absence de lait, difficultés à tirer le lait. Suppression de l'écoulement suite d'exposition au froid. Tarissement du lait pendant la fièvre. Signes digestifs

Rhumatismes aggravés aux mouvements et améliorés par la pression forte

Inappétence, gastralgies, régurgitations acides, soif Appétit capricieux, inappétence : faim avec désirs indéfinis, refus des aliments présentés, dégoût de la nourriture. Nausées en bougeant. Vomissements d'eau ou d'aliments puis vomissements

Rhumatisme des grosses articulations Atteinte arthrosique des grosses articulations avec raideur (œdème luisant, brillant, pâle dans l'hydarthrose). Raideurs et douleurs articulaires arthrosiques chroniques (douleurs sourdes, déchirantes, piquantes, paralysantes) aggravées

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Transpiration Transpiration abondante, le matin, la nuit, après consommation d'aliments chauds. Elle est froide, collante, huileuse, d'odeur acide, aigre. Elle est aggravée au grand air ou au moindre effort, après les repas, au lever, par la suppression d'un écoulement. Elle est améliorée par le repos ou par une selle. La transpiration améliore les autres symptômes.

par le moindre mouvement, le temps froid et améliorées par la chaleur et la pression. Douleurs aiguës des poussées arthrosiques. Lourdeur et faiblesse des extrémités. Sensation de dislocation des articulations atteintes (mains, hanches, etc.). Rhumatisme cervical et lombaire Cervicalgies rhumatismales aggravées par le mouvement de la tête, avec vertiges et raideur du cou. Dorsalgies avec points douloureux thoraciques. Douleur rhumatismale sourde, déchirante, contuse de la région lombaire avec raideur et froideur. Difficultés à se retourner dans le lit et à rester debout. Aggravation des douleurs en se levant, en se tournant dans le lit, pendant les règles. Amélioration des douleurs dorsales par la pression.

Anomalies linguales La langue de Bryonia est sèche, rugueuse, collant au palais et chargée d'un enduit épais blanchâtre. L'enduit lingual peut devenir par la suite jaune voire brun foncé et sec. On peut observer des fissures. La langue peut être rouge, notamment sur les côtés (signe de 1er degré).

Douleurs thoraciques rhumatismales Douleurs thoraciques rhumatismales aggravées par la respiration, les éternuements, la toux et le mouvement. Amélioration par la pression et couché sur le côté douloureux. Douleurs sternales constantes et sourdes.

Modalités

Aggravation Par le mouvement, l'effleurement, la chaleur, les repas, à 21 heures, au réveil et par la colère. Amélioration Par le repos, la pression forte, couché sur le côté douloureux, par le froid et au grand air.

Arthrite aiguë, réaction synoviale Inflammation des grosses articulations avec réaction synoviale : chaleur, douleur, gonflement pâle et luisant, épanchement séreux. Rhumatisme articulaire aigu. Goutte.

Signes étiologiques Troubles suite de mauvaise nouvelle, de précipitation, de mépris, d'humiliation, d'émotions, de chagrin, de colère.

Sciatique Sciatique aggravée par les applications froides et le mouvement, améliorée couché sur le côté douloureux et par la pression forte.

Syndromes correspondants Syndromes internes

Kyste synovial Kyste synovial localisé sur le dos du pied.

Feu de l'Estomac

Sensation de chaleur à l'épigastre Gastrite Douleurs épigastriques brûlantes Régurgitations acides Soif répétée accompagnée de sécheresse de la langue pour de grandes quantités d'eau Éructations acides Nausées, vomissements, hématémèse Odeur de l'haleine nauséabonde Bouffées de chaleur semblant venir de l'estomac Constipation Aphtes au bout de la langue Seins durs et inflammatoires, abcès mammaires

Chaleur, œdème des extrémités

Œdème très chaud le soir des pieds. Chaleur des extrémités. Règles abondantes

Règles en avance, abondantes, prolongées, trop fréquentes. Au contraire, aménorrhée. Le sang des règles est foncé, brun, noir, membraneux, nauséabond. Aggravation du flux menstruel lors des mouvements. Urétrite, ovarite. Douleurs des ovaires ou de l'utérus contuses ou piquantes, aggravées par les mouvements.

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Homéopathie et médecine chinoise

Gonflement des gencives Langue rouge avec enduit jaune et sec Le pouls doit être rapide et vaste à la position de la barrière à droite

Le pouls doit être rapide et/ou glissant

Chaleur de l'Estomac Fièvre l'après-midi Sensation de chaleur Rougeur du visage Soif intense Fièvre accompagnée de signes gastriques (fièvre « gastrique ») Douleurs et plénitudes abdominales Constipation Langue rouge avec un enduit jaune Le pouls doit être vaste et rapide

Vide de Yin de l'Estomac

Sensation de pierre dans l'estomac ou de gêne Sécheresse de la bouche et de la gorge Pyrosis Haleine nauséabonde La langue doit être rouge avec des fissures Le pouls doit être flottant et vide à la barrière droite

Syndromes externes

Chaleur-Sécheresse dans les Intestins Fièvre l'après-midi Constipation avec selles sèches Douleurs abdominales, paroi abdominale tendue Irritabilité voire délire Langue rouge avec un enduit jaune, sec (et épais) Le pouls doit être profond, plein et rapide

Maladie de la Chaleur (théorie des 4 couches)

Sur la couche du Wei Chaleur de l'été Fièvre survenant en été Soif Sensation de lourdeur Troubles gastriques Irritabilité La langue est rouge sur les bords et présente un enduit blanc et collant Le pouls doit être mou et rapide

Chaleur-Humidité dans l'Estomac et la Rate Fièvre continue Transpiration après la fièvre Sensation de lourdeur Oppression dans la poitrine Fièvre gastrique (nausées, vomissements, etc.) Diarrhées pendant la fièvre La langue est rouge et l'enduit jaune et collant Le pouls doit être mou et rapide

Chaleur-Humidité Fièvre l'après-midi Oppression thoracique Signes gastriques  : nausées, vomissements, etc. Langue avec un enduit blanc épais, collant et sec Le pouls doit être mou et rapide Sur la couche du Qi Chaleur du Poumon Fièvre à forme pulmonaire Soif Écoulement nasal jaune Toux Dyspnée Crachats jaunes Pneumonie Coqueluche Épistaxis, hémoptysie Sensation de chaleur et congestion au niveau de la poitrine Langue rouge et sèche avec un enduit jaune

Sur la couche de l'énergie nourricière Chaleur dans la couche du Qi nourricier Fièvre nocturne, continue, intense, avec délire et agitation Fièvre éruptive (scarlatine, rougeole, etc.) Langue rouge sans enduit Le pouls doit être fin et rapide Bi Zheng (syndrome rhumatismal) Bi du Froid Rhumatisme avec douleurs articulaires aggravées par le temps froid Raideur articulaire Aggravation par le froid Amélioration par la chaleur L'enduit lingual est blanc et mince Le pouls doit être tendu et serré

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Bi de la Chaleur Douleurs aiguës avec chaleur, douleur et œdème, aggravées par la chaleur La langue présente un enduit jaune et sec Le pouls est glissant et rapide

organiques ; c'est pourquoi nous pouvons observer des fissures linguales. L'enduit lingual peut être brun voire noir, ce qui traduit une aggravation de la Chaleur interne et une diminution encore plus marquée des Liquides organiques. Bryonia semble également trouver une indication lorsque la Chaleur atteint des couches énergétiques plus profondes comme celle de l'énergie nourricière puisque nous observons dans cette pathogénésie des fièvres nocturnes, intenses, avec agitation et délire, associées à des éruptions (scarlatine, rougeole). Mais cette indication n'est pas prédominante comme cela peut être le cas pour Belladonna. Si nous tenons compte du lien privilégié qu'entretient ce remède avec l'Estomac et la Chaleur, il n'est pas étonnant de retrouver Bryonia parmi les remèdes de mammites. Le méridien de l'Estomac traverse la poitrine et joue un rôle majeur dans la lactation. L'excès de Chaleur dans l'Estomac associé aux stases de Qi est à l'origine des mammites et des abcès mammaires selon les concepts de la MTC. Ce lien avec l'Estomac et le niveau Yang Ming se retrouve jusque dans les traits psychologiques de Bryonia qui sont à rapprocher de toute évidence de la typologie Terre. Contrairement aux remèdes carboniques où l'on retrouve le désir d'aider les autres, Bryonia peut être classé dans les remèdes de type Terre pour cette recherche de stabilité et cette préoccupation financière excessive. En effet, la Terre représente la matière solide (notion de forme, de beauté, de possession et de matérialité), mais c'est aussi la nutrition. Bryonia est anxieux pour l'avenir, il a peur de la pauvreté, de la faillite et de mourir de faim. Il va même rêver d'avoir faim. Il a vulgairement peur de se « retrouver à la rue ». Il en devient avare. La perte de position sociale fait d'ailleurs partie des signes étiologiques de Bryonia. C'est pourquoi Bryonia est un grand travailleur, préoccupé par ses affaires car il veut s'assurer une sécurité matérielle. Son travail va même jusqu'à perturber son sommeil : il rêve de travail assidu, de difficultés dans le travail, d'occupations de la journée, etc. Il parle facilement aux autres de son travail et de ses affaires. Nous pouvons rapprocher Bryonia de Calcarea fluorica qui est l'autre remède de la matière médicale qui a peur de la faillite et de mourir de faim.

Commentaires Tout comme Belladonna, Gelsemium et Sulfur, la fièvre de Bryonia peut se déclencher en été, ce qui va dans le sens d'une attaque de la Chaleur nocive sur la couche du Wei Qi. Nous pouvons ainsi lire à propos de Bryonia dans les matières médicales qu'il est « aggravé en été, au solstice d'été et par le temps très chaud ». La Chaleur de l'été est un facteur pathogène saisonnier alors que le Vent-Chaleur peut se présenter indifféremment en hiver ou en été. La Chaleur peut facilement se mêler à l'Humidité. L'attaque de l'Humidité-Chaleur sur la couche du Wei se confirme par l'analyse de la langue. Voisin nous dit qu'elle présente « un enduit épais, blanc, sec et collant au palais ». La coloration blanche de la langue provient du fait que l'agent pathogène externe se situe encore en superficie. L'enduit lingual blanc épais traduit la présence de Mucosités-Humidité alors que la sécheresse traduit la présence de Chaleur. Nous nous trouvons dans le rare cas où la langue a une coloration blanche alors qu'il y a de la Chaleur (Humidité-Chaleur). Même au début de la maladie, la Chaleur de l'été a tendance à atteindre rapidement la couche du Qi et à toucher ainsi des organes tels que le Poumon et l'Estomac. C'est pourquoi l'enduit lingual devient jaune. Dans la forme pulmonaire, la fièvre peut s'accompagner de toux, d'oppression thoracique voire de dyspnée car la Chaleur bloque la descente du Qi du Poumon. Les fièvres gastriques s'accompagnent de nausées, de vomissements, d'éructations et de douleurs à l'estomac. L'excès de Chaleur dans l'Estomac peut se transmettre aux Intestins et entraîner une constipation pendant la fièvre ainsi que des douleurs abdominales. Ces signes à la fois gastriques et intestinaux nous montrent que Bryonia entretient un lien privilégié avec le niveau Yang Ming (l'excès de Chaleur au niveau Yang Ming selon la théorie des 6 niveaux correspond à l'excès de la Chaleur de l'Estomac et des Intestins selon la théorie des 4 couches). La Chaleur peut à la longue blesser le Yin et consumer les Liquides

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Homéopathie et médecine chinoise

La Terre représente l'enracinement (la partie utilisée pour la réalisation de la souche est la racine…). Bryonia n'aime pas se retrouver loin de chez lui. Nous pouvons lire dans les différentes matières médicales qu'il est « nostalgique du pays, qu'une fois sorti de chez lui il désire rentrer, qu'il a l'illusion d'être loin de chez lui, qu'il parle de sa maison… ». Il va même jusqu'à rêver de questions domestiques (affaires domestiques, ménage, etc.). Bryonia (qui possède d'ailleurs des vrilles pour s'agripper sur les autres végétaux) est aggravé par le mouvement et amélioré par l'immobilité. Il recherche la stabilité et a horreur du changement (aversion pour le changement, aversion à être dérangé, aversion pour la présence d'étrangers, sensibilité au bruit, etc.). Les individus Terre recherchent l'équilibre et la sérénité  : Bryonia est sérieux, paisible, affectueux, sensible et désire la paix. Ce désir de paix se retrouve chez Bryonia même pendant les épisodes fébriles et délirants. Ainsi, nous pouvons lire dans les différentes matières médicales : « envie de paix pendant le stade du frisson, fièvre paisible, délire paisible… ». La Rate est la résidence de l'intellect (Yi) et c'est donc à travers elle que sont produites les idées. Lorsque la Rate est perturbée, elle génère un sentiment d'inquiétude et des ruminations sur des événements de vie désagréables. Bryonia est soumis aux ruminations anxieuses (afflux de pensées, sommeil perturbé par des pensées, peur d'un malheur, d'une mauvaise nouvelle, d'une maladie prochaine, etc.). Son excès de réflexion va d'ailleurs le poursuivre dans son sommeil (Bryonia réfléchit pendant ses rêves ou bien rêve d'exceller dans le domaine intellectuel). Le plus souvent, quand l'inquiétude provient de la Rate, il y a des symptômes digestifs qui accompagnent. Or, nous pouvons lire pour Bryonia que « sa peur part de l'estomac ». Sur le plan somatique, Bryonia fait partie des grands remèdes utilisés dans les douleurs rhumatismales. La douleur chez Bryonia est améliorée par la pression forte, ce qui est caractéristique de douleur de type vide. La douleur dans les rhumatismes de type Froid est améliorée par la Chaleur et aggravée par le Froid, ce qui est le cas chez Bryonia. Par ailleurs, elle s'accompagne de raideur articulaire avec la sensation de paralysie. Les

modalités de la douleur chez Bryonia sont caractéristiques d'un vide de Yang, c'est-à-dire améliorées par le repos et aggravées aux mouvements. Toutes ces caractéristiques sont donc à mettre en relation avec un Bi du Froid associé à un vide Yang sous-jacent. Le Bi de la Chaleur est de l'Humidité-Chaleur qui provient soit de l'attaque du Vent-Chaleur externe, soit d'un Bi du Froid qui a stagné et s'est transformé à la longue en Chaleur. Ce Bi se caractérise par une inflammation articulaire avec douleur, chaleur, rougeur et gonflement. Bryonia semble pouvoir intervenir dans les rhumatismes liés au Vent-Chaleur puisque la Chaleur nocive et la Chaleur-Humidité font partie des étiologies de Bryonia. Le Bi de la Chaleur de type Vent-Chaleur provoque le rhumatisme articulaire aigu. Il n'est donc pas étonnant de retrouver une indication au 3e  degré pour Bryonia en ce qui concerne le rhumatisme articulaire aigu. Mais il semble également pouvoir trouver un intérêt dans les Bi de la Chaleur liés à la transformation du Froid en Chaleur puisqu'il s'agit à la base d'un remède de rhumatismes chroniques par vide de Yang et excès de Froid interne. D'ailleurs, les épanchements articulaires de Bryonia sont chauds, luisants et pâles. Cette pâleur pourrait sous-entendre qu'il s'agit bien d'un Bi du Froid transformé en Chaleur. Au premier abord, il paraît difficile de faire un lien entre les épanchements (des séreuses et des articulations) et les concepts de la MTC. Or, ce lien n'est peut-être pas si difficile à faire si nous tenons compte encore une fois de ce lien avec l'Estomac. Les Liquides internes, qui circulent avec le Qi (Liquides Ye), sont sous le contrôle du réchauffeur moyen composé notamment de la Rate et de l'Estomac. En effet, c'est le réchauffeur moyen qui gère leur circulation et leur excrétion. Nous pouvons donc facilement imaginer qu'un déséquilibre énergétique de la Rate et de l'Estomac puisse engendrer des épanchements des séreuses et des cavités articulaires. Enfin, nous constatons que la toux de Bryonia s'accompagne de troubles gastriques (toux, asthme sur reflux). C'est ce que traduisaient les Chinois avec leur théorie des 5 Mouvements en disant que l'excès de Chaleur dans l'Estomac (Terre) peut se transmettre au Poumon (Métal) selon la relation Mère-Fils.

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Calcarea carbonica ostrearum

d'huître (sous la nacre). On y trouve plus de 90 % de carbonate de calcium (CaCO3) avec de petites quantités de minéraux (chlorures, phosphates, magnésium, etc.).

Matière médicale Signes psychiques Anxiété pour les autres et la famille, instinct maternel excessif

Individu soucieux, facilement affecté par les soucis quotidiens. Anxieux pour l'avenir, pour les autres, pour sa famille, pour ses enfants (peur qu'il arrive quelque chose à sa famille). Facilement effrayé. Compatissant. Profondément affecté par les histoires tristes, horribles et cruelles qui touchent les autres. Anxiété, peur après avoir entendu parler de cruautés. Amour excessif pour sa famille, pour les animaux, pour les chats. Instinct maternel excessif. Lien parental excessif.

Fig. 4.24

Souche • Nom : carbonate de calcium. • Formule : CaCO3. • Origine  : croûte terrestre, roches, coquilles d'animaux marins, composant du marbre, etc. • Description : poudre blanchâtre insoluble dans l'eau et l'alcool. • Particularités : – les atomes de carbone s'associent pour former des chaînes longues et solides (liaisons carbone-carbone fortes), ce qui permet l'existence d'un nombre important de formes moléculaires dont beaucoup ont un rôle essentiel dans les processus biologiques ; – le carbonate de calcium donne de la dureté, de la protection, de la solidité (composant des roches, des coquillages, des coquilles d'œuf, etc.) ; – le calcium est un composant structurel des os et des dents ; – le carbonate de calcium est très faiblement soluble dans l'eau pure mais soluble dans l'eau chargée de dioxyde de carbone. Or, la solubilité des gaz dans l'eau augmente avec la pression et diminue lorsque la température augmente. Cela explique certains phénomènes naturels comme le dépôt de carbonate de calcium dans les chaudières et sur le fond des bouilloires. Celui-ci se dépose aussi à la sortie des robinets, où la pression diminue brusquement. • Partie utilisée : la souche provient du calcaire prélevé dans la couche moyenne de la coquille

Peur qu'il arrive quelque chose, ruminations anxieuses

Peur qu'il n'arrive quelque chose de terrible, d'horrible, de triste. Peur d'un désastre. Peur d'entendre une mauvaise nouvelle, de voir des blessures. Ruminations sur des événements, des souvenirs passés désagréables ou sur des offenses douloureuses du passé. Peur de tomber malade, de la mort

Peur des infections, de contracter une maladie contagieuse ou épidémique. Peur d'une maladie prochaine, d'être atteint d'une maladie incurable, de devenir fou (lecture des livres médicaux). Désespoir de guérir. S'apitoie sur lui-même. Peur de la mort aggravée le soir. Peur qu'un malheur ne survienne. La peur semble partir de l'estomac. Sentiment d'abandon, besoin d'être aimé

Illusion, sentiment d'être abandonné par ses proches ou de ne pas être aimé par eux : parents, conjoints, etc. Peur d'être abandonné, d'être séparé de ses enfants. Peur de l'abandon chez l'enfant. Manque de confiance en soi, dévalorisation de soi. Faiblesse de volonté. Anxiété de conscience. Peur d'être seul. Désir de compagnie.

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Homéopathie et médecine chinoise

de lourdeur, de vains efforts, de beuveries, de bringues et d'avoir faim. Rêves d'événements très anciens ou des occupations de la journée.

Caractère sensible et doux, facilement offensé

Caractère doux, sensible, réservé. Pleure pour des futilités, à la moindre émotion. Sensible à l'opinion d'autrui, à la critique, aux réprimandes, aux moqueries, à la grossièreté. Facilement offensé. Peur que l'on observe son état.

Signes physiques Asthénie, teint pâle ou jaune

Faiblesse permanente  : aversion pour les efforts, les actes sont effectués avec lenteur. Dyspnée rapide en montant les escaliers ou pendant les ascensions. Crises subites d'asthénie. Teint pâle ou jaune.

Aversion pour le changement, besoin de repères

Aversion pour le changement. N'aime pas sortir de chez lui (une fois sorti de sa maison, il désire rentrer chez lui). Nostalgie du pays. Pourtant désir de voyager.

Troubles digestifs

Obésité ou émaciation Obésité par suralimentation : obésité abdominale, à l'épigastre et à la racine des membres. Diabète de l'obèse (décompensation et amaigrissement brutal possible). Obésité de l'enfant. Au contraire, émaciation avec appétit vorace ou anorexie. L'appétit peut devenir incontrôlable avec désir d'aliments indigestes (terre, craie, etc.) ou peu variés (lait, laitages, pâtes, pain, etc.). Boulimie.

Peur de la pauvreté et de mourir de faim

Peur de la faillite dans les affaires, de la pauvreté, de perdre son travail lucratif, de mourir de faim. Illusion d'être ruiné. Anxiété pour des questions d'argent. Désespoir pour sa situation sociale. Avarice mais dépensier pour lui-même. Peur du travail. Aversion et indifférence pour les affaires. Hommes et femmes d'affaires épuisés.

Intolérance au lait, désir de sucreries Désir de lait qui est pourtant mal toléré. Nourrissons suralimentés en lait : excès pondéral, vomissements, diarrhées, « croûtes de lait » sur le cuir chevelu. Refus du lait maternel chez l'enfant. Intolérance au lait qui est vomi. Éructations laiteuses. Sueurs aigrelettes du nourrisson. Désir de sucre, de sucreries et d'œuf. Sécheresse de la bouche et soif.

Sens excessif du devoir, très consciencieux

Sens excessif du devoir, notamment chez l'enfant. Prend ses responsabilités trop au sérieux. Consciencieux pour des bagatelles. Dépression

Morosité, dégoût de la vie, répugnance de tout. Tristesse. Sensibilité à l'humidité

Troubles gastriques, anxiété ressentie dans l'estomac La région épigastrique est glacée au toucher. Météorisme gastrique et abdominal permanent aggravé par les repas. Gastralgies. Nausées le matin. Anxiété à l'estomac, sensation de vide. Pyrosis. Haleine nauséabonde. Aggravation des symptômes après manger. Aura épileptique partant de l'estomac et montant à la tête avec faim augmentée.

Faiblesse de mémoire, abrutissement après avoir été exposé à l'humidité ou à l'air humide. Insomnie d'endormissement suite de soucis

Endormissement tardif, insomnie fréquente jusqu'à 2  heures du matin sans raison ou suite aux soucis de la journée, du travail, des affaires ou suite d'excitation. Sommeil perturbé par des pensées ou par des visions en fermant les yeux. Réveil tardif et difficile. Sommeil non réparateur. Somnolence après manger.

Troubles du transit Diarrhée abondante de selles non digérées, d'odeur aigre, avec matières grasses surnageantes, aggravée après manger et après avoir été exposé au temps froid et humide. Constipation chronique, efforts de défécation inefficaces. Pancréatite.

Rêves de lourdeur, de beuveries, d'avoir faim et de maladie

Rêve de la mort, de la maladie, de gens malades, d'être mordu ou piqué par des animaux. Rêves

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

impérieux d'uriner. Varices saignantes ou polypes dans la vessie. Urines albumineuses suite d'exposition au froid et à l'humidité.

Troubles du développement psychomoteur, ralentissement

Nourrissons apathiques  : éveil et acquisitions psychiques et motrices tardives. Retard de fermeture des fontanelles. Retard de développement et déformation du squelette. Acquisition tardive de la marche avec retard du développement osseux. Arrêt du développement chez les enfants. Premières règles tardives chez les jeunes filles. Lenteur de dentition, dents cassantes. Ouïe diminuée chez l'enfant. Lenteur, asthénie pour le travail intellectuel. Inaptitude pour l'abstraction intellectuelle. Difficultés de concentration chez les enfants, en étudiant. Aversion pour tout effort de concentration. Abrutissement suite d'effort mental, chez les enfants. Lenteur dans les mouvements. Esprit confus. Au contraire : capacité de raisonnement augmentée, précocité chez les enfants.

Lithiases vésiculaires Lithiases vésiculaires avec gros calcul bien toléré, calcul en cocarde. Calcifications vasculaires et lymphatiques Adénopathies mésentériques, des parois artérielles. Toutes les calcifications aberrantes. Calcifications osseuses et péri-articulaires Calcifications des cartilages costaux. Péri-arthrite calcifiante. Œdème et froideur des extrémités, frilosité

Frilosité considérable et froid objectif de la peau : peau flasque, gercée, froide, glacée. Le froid est ressenti jusqu'aux os. Sensation de froid glacial aux endroits douloureux, à la tête, aux genoux et aux lombes. Pieds et mains froids. Transpiration froide profuse. Les endroits froids sont moites. Transpiration froide du cuir chevelu pendant le sommeil. Transpiration aigre, acide. Vulnérabilité aux infections. Œdème des extrémités blanc, froid ou chaud.

Arthrose aggravée par le froid humide avec déformations

Courbures du rachis  : cyphose, hyperlordose des personnes obèses. Ostéoporose, ostéomalacie sur squelette massif. Nodosités, déformations, raideurs arthrosiques des doigts et des mains ou des autres articulations. Syndesmophytes et grands ostéophytes. Les douleurs et raideurs articulaires rhumatismales sont aggravées par le temps froid et humide. Douleurs lombosacrées aggravées en se levant d'une position assise. Douleurs pressurantes entre les omoplates empêchant de respirer. Tendance à se bloquer facilement le dos. Lourdeur des membres. Épanchement des articulations atteintes.

Polypose, hypertrophie des adénopathies

Polypes du nez, hypertrophie des amygdales, adénopathies molles, indolentes, volumineuses, de limite imprécise. Gros fibrome, polypes du col de l'utérus, du vagin. Tous les polypes : vésicaux, sigmoïdiens, etc. Troubles dermatologiques

Tumeurs osseuses, épiphysites, consolidation lente des fractures

Éruptions croûteuses et humides : psoriasis, eczéma, dartres, herpès, etc. Éruptions croûteuses, blanches ou jaunes, épaisses, humides. Taches blanchâtres ou rouges. Dartres croûteuses. Croûtes de lait. L'écoulement des éruptions est blanc, humide, corrosif voire jaune. Herpès squameux, fissuré, croûteux, humide. Psoriasis. Ulcère croûteux, induré avec écoulement peu abondant.

Retard de consolidation des fractures. Épiphysite de croissance. Tumeurs ostéogénétiques. Traumatismes physiques  : entorse, commotion, dislocation. Luxations à répétition, luxation spontanée de la hanche. Kyste synovial du poignet. Spina bifida. Calcifications multiples

Lithiases des voies urinaires avec hématurie Lithiases calciques rénales et vésiculaires. Hématurie. Urines troubles malodorantes (odeur putride, nauséabonde, ammoniacale), sanguinolentes. Sédiments urinaires farineux, sableux, blanchâtres ou rouges. Formation d'une pellicule ou d'un nuage à la surface de l'urine. Besoin

Gerçures des mains aggravées l'hiver Crevasses de la peau aggravées l'hiver. Fissures, crevasses des mains et des doigts après avoir eu les mains mouillées, surtout l'hiver. Gerçures des mains en travaillant dans l'eau. Éruptions sèches ; eczéma.

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Homéopathie et médecine chinoise

Néoformations Verrue plane de la face, verrue de grande dimension. Condylomes. Loupes. Lipomes.

Modalités

Aggravation Par le lait, les laitages, les repas, en fin de journée et la nuit, le froid, l'air froid, le bain froid, l'humidité et le froid humide.

Alopécie Dysménorrhées irradiant aux cuisses, leucorrhées blanches

Amélioration Par la chaleur et le temps sec.

Prurit des organes génitaux externes. Douleurs ovariennes ou douleurs utérines crampoïdes, « comme des douleurs d'accouchement ». La douleur descend le long des cuisses. Leucorrhées abondantes, blanches, laiteuses, épaisses, jaillissant à flot ou leucorrhées jaunes, purulentes. Règles prolongées, abondantes, en avance ou trop fréquentes. Règles pendant la lactation. Règles absentes chez les femmes obèses. Premières règles tardives chez les jeunes filles.

Signes étiologiques Troubles suite de consommation de lait, de perte d'argent, de frayeur à la vue d'un accident, de mauvaises nouvelles, d'excès sexuels, de soucis et de préoccupations.

Syndromes correspondants Vide de Qi de la Rate avec accumulation de Glaires Faiblesse avec nausées Teint pâle ou jaune Météorisme gastrique et abdominal Aggravation des symptômes après manger Tendance à l'obésité Ruminations Diarrhées de selles non digérées, d'odeur aigre, abondantes avec matières grasses surnageantes, aggravées par l'humidité Aggravation générale par les laitages Désir de sucre Accumulation de « Glaires » : Calcifications multiples, lithiases Syndesmophytes, ostéophytes Enduit lingual épais blanc, empreinte des dents sur les côtés Le pouls doit être vide

Tendance aux avortements, douleurs du travail

Métrorragie pendant une menace d'accouchement. Tendance aux avortements. Stérilité. Douleurs du travail avec extension vers le haut. Douleurs du faux travail. Lochies laiteuses. Prostatisme

Adénome prostatique. Gonorrhée chronique. Écoulement jaune, purulent. Transpiration froide nocturne

Transpiration nocturne froide, collante au niveau de la nuque qui tache le linge en rouge. Transpiration de la ménopause. Odeur d'oignon. Aggravation par le mouvement, l'effort mental ou physique, les repas et en marchant au grand air.

Vide de Yang de la Rate

Anomalies linguales

Signes de vide de Qi de la Rate Région épigastrique glacée Frilosité considérable et froid objectif de la peau Œdème des extrémités Froideur des extrémités Transpiration froide profuse Enduit lingual épais blanc, empreinte des dents sur les côtés Salivation abondante Le pouls doit être profond et faible

Typiquement, la langue de Calcarea carbonica présente un enduit blanc épais « comme de la fourrure » et garde l'empreinte des dents. Le patient a la sensation que sa langue est froide. La salivation peut être abondante. Elle peut également être rouge sans enduit « comme si elle avait été peinte » et sèche le matin au réveil avec des mucosités. On peut observer des fissures ou des stries rugueuses au centre de la langue.

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Bi Froid/Humidité (arthrose) favorisé par le vide de Qi et de Yang

Commentaires Calcarea carbonica est un des remèdes de la matière médicale qui représente le mieux l'élément Terre au sein de la théorie des 5  Éléments (ou 5 Mouvements). Tous les remèdes de la matière médicale qui possèdent du carbone ont un lien privilégié avec l'élément Terre et le couple RateEstomac. Cela provient de ses propriétés physicochimiques car le carbone a cette faculté de se lier facilement à d'autres éléments chimiques (lien aux autres développé pour la typologie Terre). De plus, le carbonate de calcium est un élément majeur de la croûte terrestre. D'un point de vue typologique, la nature de la Terre est de recevoir des semences, de donner des récoltes et de nourrir. Il y a donc une notion de générosité, de fécondation et de don de soi. En ce sens, « l'individu Terre » aime se rendre utile et s'occuper des autres. La Terre représente donc l'attention et la bienveillance que l'on porte aux autres (Calcarea carbonica est anxieux pour ses proches et pour les autres, il est compatissant et très sensible à leur malheur). La Terre représente également la nutrition, ce qui explique cet instinct maternel excessif chez Calcarea. À force de trop s'occuper des autres, « l'individu Terre » développe alors une dépendance affective avec une angoisse d'abandon comme cela peut être le cas chez Calcarea carbonica. Il a besoin de l'attention des autres pour exister ; il doit se sentir important et a besoin de se sentir aimé par-dessus tout. Il a souvent le sentiment de ne pas être aimé alors qu'il a besoin de sécurité et de protection. D'ailleurs, les coquilles composées de carbonate de calcium ne servent-elles pas de protection ? Parmi les 5  Éléments, la Terre est l'élément le plus fixe. Elle représente l'enracinement et la stabilité. C'est le lieu le moins dynamique. Or Calcarea carbonica a horreur du changement. Sa maison et son foyer sont importants pour lui et sécurisants. S'il émigre à l'étranger, il devient nostalgique de son pays car ses racines sont importantes. La Terre est l'élément le plus Yin. Sur le plan mental, Calcarea carbonica sera donc plutôt réservé, introverti, avec des difficultés à extérioriser ses sentiments. Nous avons l'image de la coquille d'huître si difficile à ouvrir. Didier Grandgeorges, dans son ouvrage The spirit of homeopathic medicine, dit de lui « qu'il a peur de sortir de sa coquille ». Il est souvent trop « fixe » pour changer

Rhumatisme avec douleurs articulaires aggravées par le temps froid et humide Nodosités, déformations, raideurs arthrosiques des doigts et des mains ou des autres articulations Syndesmophytes Ostéophytes Aggravation par le froid Amélioration par la chaleur

Vide de Yin de l'Estomac Sensation de pierre dans l'estomac ou de gêne Sécheresse de bouche et de gorge Émaciation malgré appétit vorace ou manque d'appétit Pyrosis Haleine nauséabonde Langue sèche de coloration rouge sans enduit de vide de Yin avec des fissures centrales Le pouls doit être flottant et vide à la Barrière droite

Vide de l'Essence des Reins (ou vide du Jing des Reins) Chez l'enfant : Éveil et acquisitions psychiques et motrices tardifs chez le nourrisson Mauvaise croissance osseuse Ostéomalacie Lenteur de dentition Ouïe diminuée Retard du développement osseux Retard de fermeture des fontanelles Lenteur, asthénie pour le travail intellectuel Peurs multiples Chez l'adulte : Fragilités des os, lenteur de consolidation des fractures Alopécie Douleurs lombaires Stérilité, tendance aux avortements Aménorrhée primaire, premières règles tardives chez les jeunes filles Surdité Diminution des facultés intellectuelles La langue doit être pâle ou rouge (selon qu'elle vient d'un vide de Yin ou de Yang des Reins) Le pouls doit être flottant et superficiel ou en peau de tambour

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Homéopathie et médecine chinoise

d'opinion et c'est pourquoi nous pouvons lire dans certaines matières médicales que Calcarea a « des préjugés culturels et traditionnels ». L'émotion de la Terre est la rumination anxieuse. Calcarea carbonica aura tendance aux ruminations anxieuses (ruminations sur des souvenirs désagréables, sur des offenses du passé, insomnie suite aux soucis de la journée, caractère soucieux, anxiété concernant l'avenir ou les soucis quotidiens, etc.). La Terre représente la matérialité, le gain, l'argent, la fructification. Cela explique certaines peurs chez Calcarea carbonica que nous ­retrouvons dans les matières médicales  : peur de la pauvreté, peur de mourir de faim, peur de perdre son travail lucratif, peur de la faillite dans les affaires, illusion d'être ruiné, désespoir pour sa situation sociale, avarice, anxiété pour des questions d'argent, etc. La peur part de l'estomac et le sujet ressent une sensation de vide gastrique. Cela confirme que la perturbation émotionnelle part bien de la Rate et de l'Estomac. La saveur en rapport avec l'élément Terre est la douceur. Les sujets Calcarea carbonica dégagent, lorsqu'ils parlent, une certaine douceur et une grande sensibilité. Au niveau des symptômes physiques, la matière médicale de Calcarea montre beaucoup de signes digestifs, notamment gastriques. L'énergie au réchauffeur moyen est défaillante. Si nous posons la main sur l'épigastre d'un sujet Calcarea carbonica, nous constaterons souvent une froideur objective dans cette région. L'asthénie qui s'accompagne souvent de nausées et l'aggravation générale par les repas montrent bien que le Réchauffeur moyen est en état de vide. Le point de départ de l'épilepsie chez Calcarea carbonica est d'ailleurs l'Estomac (aura épileptique partant de l'estomac et montant à la tête, faim excessive avant les convulsions épileptiques, malaise avec sensation que quelque chose part de l'estomac et monte à la tête, etc.). Le goût en rapport avec l'élément Terre est le sucré et le désir de sucre traduit un déséquilibre de la Rate. Calcarea carbonica désire consommer des sucreries qui pourtant l'aggraveront. Nous avons vu que le sujet Calcarea présente plutôt un surpoids avec un comportement alimentaire excessif. L'appétit peut même devenir incontrôlable jusqu'à manger des choses indigestes. Ce

tableau est en rapport avec un vide de Qi la Rate et une plénitude relative de Yang dans l'Estomac (vide de Yin de l'Estomac avec élévation du Yang). Les facteurs émotionnels internes (excès de pensée, ruminations, inquiétudes, stress, surmenage, etc.) et certains facteurs externes (graisses, alcool, sucreries, lait, etc.) peuvent blesser le Qi de la Rate et le Yin de l'Estomac. Les fonctions de transformation et de transport de la Rate étant altérées, le sujet aura tendance à « stocker » et à prendre du poids ; d'où cette tendance au surpoids et à l'obésité chez Calcarea. Le lait et les laitages ne conviennent pas à la Rate car ceux-ci ont tendance à blesser le Yin de l'Estomac et à altérer le Qi de la Rate. Cela explique pourquoi Calcarea carbonica est aggravé par les laitages (nausées, vomissements, éructations, diarrhées après consommation de lait). Un vide chronique de Qi ou de Yang de la Rate prédispose à l'accumulation d'Humidité et/ou de Glaires car la Rate n'est plus en mesure de métaboliser l'Humidité en la transformant en Sécheresse. La médecine chinoise différencie deux types de Glaires : les « Glaires matérielles » qui s'expriment sous forme d'expectorations (glaires dans le poumon, bronchite) et les « Glaires immatérielles » qui restent à l'intérieur de l'organisme ou sur les méridiens. Dans ce dernier cas, elles prennent l'aspect de lithiases, de calculs ou de déformations osseuses comme les syndesmophytes, les ostéophytes et les nodosités arthrosiques que nous observons chez Calcarea carbonica. La composition de la souche explique cette faculté de produire les lithiases car du calcium est associé au carbone. Et comme nous l'avons vu dans la présentation de la souche, le carbonate de calcium précipite facilement au niveau des orifices des tuyauteries lors d'un changement de pression. Il est donc étonnant de retrouver toutes ces calcifications dans cette matière médicale. Parmi les Glaires, on compte également les nodules sous-cutanés, les adénopathies hypertrophiées, les fibromes et les lipomes. Le facteur météorologique lié à la Terre est l'Humidité. Tous les organes chez Calcarea sont sensibles à l'Humidité (suite à l'exposition à l'humidité, nous pouvons observer les symptômes suivants  : faiblesse de mémoire, abrutissement, diarrhées, douleurs dentaires, vision obscurcie, pollakiurie, etc.). Calcarea carbonica est amélioré par le temps chaud et sec. Cela explique

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

pourquoi il est un grand remède d'arthrose de type Bi Froid/Humidité, le vide de Qi de la Rate et du Yang des Reins prédisposant à ce tableau. En effet, les articulations sont sensibles au refroidissement et à l'Humidité. Le Bi déformant des os (Gu Bi) correspond à la déformation des os par accumulation de « Glaires immatérielles ». C'est le Rein qui entretient les os grâce au Jing du ciel antérieur (ou Jing inné). La Rate produit le Jing acquis (énergie, Sang et Liquides organiques). Il y a une interdépendance entre ces deux organes  : le Jing des Reins nourrit et entretient les fonctions de la Rate qui à son tour nourrit le Jing inné des reins. Cela explique qu'en cas de vide de Rate, le Rein ne fonctionne plus bien et inversement. Il n'est donc pas étonnant de retrouver un vide concomitant du Rein et de la Rate chez Calcarea carbonica. Les énergies perverses que l'on retrouve dans l'arthrose (le Vent-Froid-Humidité) profitent d'un vide de ces deux organes pour pénétrer dans l'organisme et aggraver l'arthrose. Les facteurs climatiques d'aggravation chez Calcarea carbonica sont justement le Froid et l'Humidité. Les déformations osseuses correspondent à une forme chronique de Bi consécutive à l'attaque répétée des facteurs externes. La frilosité, les signes digestifs et la froideur des extrémités évoquent une évolution vers le vide de Yang de la Rate (le vide de Qi de la Rate est à l'origine de tous les autres syndromes de la Rate). La langue présente un enduit blanc épais, ce qui confirme le vide de Yang de la Rate avec accumulation d'Humidité-Froid interne. La froideur aux genoux, aux lombes et aux extrémités, les douleurs lombaires et les gonalgies évoquent une tendance au vide de Yang des Reins. La coexistence dans cette pathogénésie d'un vide de Yang de Rate et d'un vide de Yang des Reins peut tout à fait s'expliquer par le fait que la Terre (l'acquis) ne nourrit plus l'Eau (l'inné), c'est-à-dire que le Yang de la Rate est insuffisant pour nourrir le Yang des Reins. Le Yang inné est le point de départ de tous les métabolismes et de la thermorégulation. Le carbonate de calcium est un composant structurel des os. Il n'est donc pas étonnant d'observer de nombreux signes en rapport avec un vide de l'Essence des Reins. Les os sont sous la dépendance des Reins et du Jing des Reins. Tous les remèdes « structurels » (comme Silicea,

Calcarea carbonica) qui sont des composants majeurs de la croûte terrestre lui donnant dureté et solidité jouent un rôle également « structurant » au sein l'organisme. Il est dit, en MTC, que si la Rate souffre de vide, le sujet rêve alors qu'il a faim. Si elle souffre de plénitude, le sujet peut rêver d'être très lourd. Et quand c'est l'Estomac qui souffre de vide, le sujet rêve qu'il mange des repas copieux et qu'il boit. Or les sujets Calcarea carbonica rêvent justement d'avoir faim, de vains efforts, de lourdeur, de bringues et de beuveries.

Calcarea fluorica

Fig. 4.25

Souche • Nom : fluorure de calcium. • Formule : CaF2. • Origine  : le fluor sous forme de fluorure est présent dans l'environnement d'une manière importante puisqu'il occupe le 17e  rang parmi les éléments constituant l'écorce terrestre. • Description  : poudre blanche et cristalline. À l'état naturel, forme un minéral, la fluorine, qui a un éclat vitreux et qui est transparent à translucide lorsqu'il est pur avec une forme carrée et un clivage caractéristique. • Propriétés : grande capacité du fluor de créer des liaisons avec les autres éléments chimiques de l'environnement, ce qui fait qu'on ne le trouve pas dans la nature sous sa forme élémentaire (peut s'associer à presque tous les autres corps simples de la classification périodique des éléments, excepté l'hélium, le néon et l'argon).

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Homéopathie et médecine chinoise

• Rôles biologiques  : les fluorures agissent en inhibant certains systèmes enzymatiques comme les phosphatases alcalines et se fixent dans les os. Ils interviennent donc dans le métabolisme osseux. Le fluor fait également partie de la constitution de l'émail dentaire et de la dentine. • Toxicologie  : oligoélément indispensable au bon fonctionnement du corps humain (donc non toxique à faibles doses). – Toxicologie aiguë : l'ingestion par l'homme de fluorures provoque des troubles digestifs, neurologiques, cardiovasculaires et rénaux mais la principale source d'exposition professionnelle se fait par voie pulmonaire (graves irritations qui peuvent provoquer des signes retardés). – Toxicologie chronique (fluorose)  : chez l'adulte, après une longue exposition, on observe des condensations ligamentaires et osseuses. La fluorose osseuse se caractérise par des transformations squelettiques variables (appositions périostées, exostoses, ostéomalacie, altération du remodelage osseux, etc.). La colonne vertébrale, le pelvis et le thorax peuvent être touchés mais d'autres os peuvent, par la suite, être atteints. L'installation est progressive et aboutit à une ankylose. Chez les enfants, cette exposition conduit à des troubles de l'émail dentaire. La toxicologie chronique explique un certain nombre de signes pathogénésiques.

Dépression avec difficultés de concentration, paresse, maladresse

Fatigue physique constante ou par accès. Dépression avec difficultés de concentration (concentration améliorée après avoir mangé). Manque d'initiative et de courage pour tout effort. Irrésolution. Paresse. Maladresse aggravée avant les règles (lâche facilement les objets). Aggravation par tout effort mental. Tendance à se ronger les ongles.

Signes physiques Pharyngite chronique, toux laryngée

Inflammation folliculaire chronique du nasopharynx améliorée par les boissons chaudes (rougeur et distension veineuse). Granulations dans la gorge. Amygdalite surtout gauche. Induration des amygdales. Douleurs brûlantes aggravées par les boissons froides et améliorées par les boissons chaudes. Sensation d'étouffement ou de suffocation la nuit comme si la gorge se fermait. Sensation de relâchement de la luette avec chatouillements dans le larynx. Besoin de se racler la gorge. Ulcères syphilitiques. Toux déclenchée par des chatouillements dans le larynx. Dyspnée aiguë. Anomalies ostéodentaires

Tendance aux caries Anomalies dentaires, caries. Fistules dentaires. Prognathisme. Exostoses de la mâchoire inférieure. Implantation dentaire irrégulière. Arthrose avec syndesmophytes et exostoses Importante ostéophytose arthrosique ou posttraumatique, avec dissymétrie. Excroissances et indurations périostées. Exostoses. Kystes osseux. Dépôts calcaires sur le tympan. Exostose du méat. Arthrose avec douleurs aggravées au début du mouvement et par le froid humide. Amélioration par les applications chaudes et le mouvement doux. Douleurs arthritiques dorsales, sourdes, chroniques, présentes en se réveillant. Incurvation du rachis. Syndesmophytes. Nodosités arthrosiques et exostoses des doigts. Arthrite. Nécrose osseuse. Caries osseuses fémorales.

Matière médicale Signes psychiques Préoccupations financières importantes, peur de la ruine

Méthodique, réalisateur, travailleur, tenace. Économe, égoïste, avare. Préoccupations financières excessives, anxiété pour des questions financières, pour l'avenir. Peur de la ruine, de perdre sa position sociale, du travail quotidien, qu'un malheur n'arrive. Chagrin après pertes financières. Illusion de pauvreté et de misère. Peur de devenir miséreux, de devenir pauvre, de voir sa famille mourir de faim. Anxiété pour les autres.

Fragilité osseuse, retard de consolidation du cal après fracture Ostéoporose, ostéomalacie. Rachitisme avec déformations et bourrelets costaux. Retard de consolidation du cal osseux après fracture.

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Épiphysite de croissance Épiphysite de croissance avec dissymétrie.

Hyperlaxité ligamentaire, tendance aux luxations et aux ptoses Hyperlaxité ligamentaire, luxations à répétitions, incoercibles. Morphologie dissymétrique  : scoliose, malformations, hyperlaxité du rachis. Ptoses multiples : hernie, prolapsus utérin, ptose gastrique. Coliques avec flatulences, gaz.

Tendance aux pathologies cancéreuses hématologiques et osseuses

Maladie de Hodgkin, lymphomes, ostéosarcome, etc. Anomalies du tissu conjonctif, des parois artérielles et des tendons : scléroses, indurations, nodosités, rétractations, hyperlaxité

Maigreur et amaigrissement malgré un fort appétit

Anomalies linguales

Tendance aux indurations, rétractations et nodosités Indurations des tendons, des ligaments, des muscles, des tissus extra-articulaires. Synovite chronique. Nodosités dures extra-articulaires. Tumeurs kystiques, kystes synoviaux. Tumeurs dures. Nouures. Adénopathies inflammatoires avec induration puis tendance à la suppuration. Sclérodermie. Syndrome du canal carpien. Maladie de Dupuytren. Indurations tympaniques. Fibromes volumineux et indurés. Dermatoses avec indurations et fissurations. Fissures, fistules remaniées avec sclérose secondaire. Gerçures des paumes et des lèvres. Ongles fragiles qui ont tendance à se fissurer.

Peu décrites dans les matières médicales.

Modalités

Aggravation Par le temps froid et humide, au début du mouvement. Amélioration Par le mouvement doux et les applications chaudes.

Syndromes correspondants Bi déformant des os avec accumulation de Glaires

Scléroses, anomalies de la paroi artérielle et veineuse Dureté des artères. Artériosclérose précoce avec hypertension. Sclérose pulmonaire. Dilatation des bronches. Sclérose vasculaire de l'oreille avec acouphènes et surdité. Sclérose des osselets. Suppuration chronique de l'oreille. Anomalies des parois artérielles et veineuses  : anévrisme, varices, angiomes et nævus. Tumeurs vasculaires. Malformations cardiaques et valvulaires. Hémorroïdes procidentes avec fissures. Douleurs de l'anus : douleurs brûlantes, piquantes ou prurit.

Arthrose avec déformations : syndesmophytes, exostoses, etc. Nodosités arthrosiques Aggravation par le froid Amélioration par la chaleur locale Tendance aux rétractations des tissus et aux indurations (maladie de Dupuytren, syndrome du canal carpien, sclérodermie, nodules, etc.) Douleurs dorsales sourdes

Insuffisance veineuse, eczéma et ulcères variqueux, fissurations Stase veineuse avec sensation de lourdeur des jambes aggravée par le temps lourd et améliorée à l'air frais, les jambes étendues, hors des draps. Douleurs dans les veines saphènes aggravées aux mouvements. Stase veineuse avec acrocyanose. Varices volumineuses et tortueuses. Ulcères variqueux à bords calleux et surélevés avec sécrétions purulentes et épaisses. Eczéma variqueux.

Commentaires Calcarea fluorica a les traits de personnalité d'une typologie Terre par son inquiétude constante au sujet de questions matérielles. La Terre, qui est le repère des minéraux comme le fluorure de calcium, représente la matérialité et la nutrition (notion de semences, de récoltes, de fructification et de possession). Les individus ayant une typologie Terre ont besoin d'une ­stabilité

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Homéopathie et médecine chinoise

­ atérielle et financière. Calcarea fluorica a peur m de la ruine, de la pauvreté, de mourir de faim et il est anxieux pour des questions financières, pour l'avenir. Les matières médicales nous disent qu'il a l'illusion d'être pauvre, miséreux ou que sa famille meurt de faim. À cause de cette inquiétude financière, il a tendance à l'avarice et à l'égoïsme. C'est pourquoi il a horreur du changement qui pourrait compromettre ses acquis. Comme très souvent pour un « individu Terre », nous retrouvons cette tendance à l'inquiétude pour soi et pour les autres. Vu les préoccupations financières du sujet, il est intéressant et amusant de rappeler la légende populaire de la petite souris. Celle-ci vient donner de l'argent aux enfants qui viennent de perdre une dent de lait. Or le fluor est un constituant important de  l'émail dentaire… Nous savons également que le  fluorure de calcium entre dans la composition de l'os. Il fait donc partie du « capital » osseux qui décroît progressivement avec le temps (analogie avec le capital financier, etc.). Calcarea fluorica définit la constitution dite « fluorique ». Sur le plan somatique, ses principales indications concernent les anomalies du tissu conjonctif, des parois vasculaires et les troubles osseux (déformations, formations périostées aberrantes, etc.). Ce sont justement les troubles osseux et les anomalies du tissu conjonctif que nous pouvons faire correspondre aux syndromes de la MTC. Selon elle, les indurations sous-cutanées, les déformations osseuses, l'artériosclérose sont liées à la formation de Glaires. De nature Yin, les Glaires peuvent engendrer des masses, des gonflements, des indurations, des kystes, des nodules sous-cutanés comme les lipomes, des adénopathies ou des tumeurs dans la cavité abdominale. Toutes ces formations font partie des Glaires « immatérielles » par opposition aux Glaires « matérielles ». Les Glaires matérielles sont représentées par les expectorations pulmonaires (visibles). Les Glaires immatérielles sont donc toutes les formations que l'on ne voit pas et qui sont localisées sous la peau. La principale cause des Glaires est le vide de Qi de Rate (mais le Poumon et les Reins peuvent également jouer un rôle dans leur constitution). La fonction de transport des Liquides organiques n'étant plus assumée par la Rate, ceux-ci s'accumulent et se transforment en Glaires.

Calcarea fluorica se révèle donc être un remède de Glaires dites immatérielles. Une fois formées, les Glaires suivent la circulation du Qi et du Sang. Nous comprenons alors facilement que les stases de Sang peuvent aggraver les Glaires et inversement (cercle vicieux). Il n'est donc pas étonnant de retrouver Calcarea fluorica dans les troubles veineux par stase de Sang (varices volumineuses et tortueuses, eczéma variqueux, ulcères variqueux, etc.). Par ailleurs, de nombreuses pathologies occidentales sont considérées comme découlant des Glaires et des stases de Sang. Parmi celles-ci, on peut citer  : les lymphomes, les cancers, les maladies coronariennes et les accidents vasculaires cérébraux. Or justement, les matières médicales nous disent que Calcarea fluorica a tendance à développer des pathologies cancéreuses hématologiques et osseuses : tendance aux lymphomes, à la maladie de Hodgkin, aux cancers osseux (ostéosarcome, enchondrome, ostéome, sarcome, fibrosarcome), aux neurofibromes, etc. Et nous retrouvons aussi chez Calcarea fluorica la menace d'accident vasculaire avec l'hypertension artérielle, la dyslipidémie et l'artériosclérose, etc. Les Glaires se combinent souvent et facilement avec les facteurs pathogènes externes comme le Vent, le Froid, l'Humidité ou la Chaleur. Ils viennent aggraver les rhumatismes chroniques en générant des déformations et des excroissances osseuses. En effet, lorsque sur une longue période les Liquides ne sont plus mobilisés, ils peuvent s'accumuler et se condenser dans les articulations sous forme de Glaires, ce qui engendrera des déformations osseuses telles que les syndesmophytes et les exostoses. Nous nous trouvons dans le cas d'un Bi déformant des os (Gu Bi) par accumulation de Glaires matérielles avec comme « toile de fond » un Froid-Humidité chronique. Contrairement à Calcarea carbonica où les Glaires s'expriment sous forme de dépôts calciques, chez Calcarea fluorica, il s'agit plutôt de « coulées osseuses » et d'exostoses. Dans les rhumatismes de Calcarea fluorica, le Froid semble prédominer sur l'Humidité. C'est ce que nous confirment les modalités (aggravation par le froid et amélioration par les enveloppements chauds). Enfin, nous savons, d'après la MTC, que le Froid, de nature Yin, a la propriété de ralentir, d'immobiliser, de raccourcir, de rétracter et de paralyser. Étant un remède utile dans l'excès de

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

• Utilisations médicinales  : prise en charge du paludisme, des crampes musculaires, des fissures anales, des hémorroïdes, des états de fatigue, de certaines plaies (sous forme de poudre). • Utilisations industrielles : dentifrices, antiseptiques, shampooings, vins et apéritifs. • Partie utilisée  : écorces séchées de l'arbre (la quinine, produite par les feuilles, descend dans le tronc puis se localise dans l'écorce et les racines). • Note : ce remède est à l'origine de l'homéopathie puisque Hahnemann a découvert les premiers principes de l'homéopathie en ingérant de la quinine de plus en plus diluée à la fin du XVIIIe siècle.

Froid-Humidité, il n'est donc pas du tout étonnant de retrouver Calcarea fluorica dans les maladies fibrosantes et rétractiles telles que le syndrome du canal carpien et la maladie de Dupuytren qui sont des maladies liées à l'accumulation de Froid et d'Humidité à l'intérieur de l'organisme.

China rubra

Matière médicale Signes psychiques Caractère soucieux, sensible aux malheurs des autres Fig. 4.26

Caractère soucieux, anxieux  : peur de l'avenir, qu'un malheur arrive, peur pour des futilités. Profondément affecté par des histoires horribles et tristes touchant les autres (excité après avoir entendu une histoire horrible). Facilement effrayé, en se réveillant. Ne supporte pas l'injustice.

Souche • Nom : Quinquina rouge (la couleur rouge fait référence à la couleur de ses écorces une fois qu'elles ont été arrachées). • Surnoms  : écorce des écorces, kina-kina par les Incas, Cinchona succirubra, écorce à fièvre, écorce du Pérou, etc. • Famille : Rubiacées. • Habitat  : Amérique centrale et Cordillère des Andes sur les versants orientaux des chaînes humides entre 1200 et 3000 mètres d'altitude. • Description  : arbre pouvant atteindre 15 à 20  mètres de hauteur avec fleurs blanches, rosées ou pourpres, souvent odorantes, en grappes de cymes terminales (elles exhalent une odeur agréable ressemblant à celle du lilas). Grandes feuilles ovales. • Principe actif : la quinine qui est surtout localisée dans les écorces. • Propriétés de la quinine : antipyrétique, antipaludéenne (schizonticidique), antibactérienne, antispasmodique (notamment sur les crampes musculaires), anti-arythmique et stimulateur de l'appétit (par augmentation des sécrétions salivaires et gastriques).

Ruminations anxieuses, anxiété de conscience

Pensées persistantes, ruminations sur des événements désagréables du passé surtout le soir et la nuit (afflux de pensées le soir empêchant le sommeil). Les pensées ressurgissent le matin en se réveillant. Anxiété de conscience. Caractère doux, prudent, sérieux avec désir de sérénité

Personnalité sensible, douce. Pleure facilement pour des futilités. A peur d'être blessé émotionnellement. Sensible aux impressions sensuelles. Sentimental. Idéaliste. Timide, pudique. Caractère paisible (envie de paix et de tranquillité), sérieux, prudent. Abandonnisme

Sentiment d'être abandonné.

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Homéopathie et médecine chinoise

Taciturnité, introspection, dépression

Sommeil perturbé par des rêves, endormissement tardif

Tristesse, lassitude, dégoût de la vie avec indifférence et découragement (inconsolable, il pense au suicide mais manque de courage). Tristesse s'accompagnant de troubles de l'estomac. Introspection.

Insomnie d'endormissement suite d'anxiété avec afflux de pensées ou de peur. Sommeil agité, léger, perturbé par des rêves. Réveils fréquents en sursaut comme par une frayeur. Sommeil agité avant la fièvre, avant un accès palustre. Se réveille fatigué (sommeil non réparateur). Insomnie suite de céphalées, après avoir mangé ou suite d'hémorragie. Insomnie suite à des illusions héroïques.

Attrait pour les arts et la philosophie

Fait des théories le soir, la nuit. Innovateur. Aptitude pour la philosophie et les arts. Conscience accrue pour les belles choses. Anorexie-boulimie

Rêves persistants au réveil, rêve de vomir des vers ou rêve d'eau

Anorexie boulimie. Anxiété, tristesse, agitation en mangeant ou après avoir mangé. Désire grignoter.

Nombreux rêves angoissants et persistants : l'angoisse et la peur sont encore présentes au réveil ou impression que les rêves continuent après s'être réveillé. Rêve de vomir des vers. Rêves de malheur, de la mort d'un parent proche, notamment de sa mère, ou que sa mère a le bras blessé. Rêve d'appeler sa mère. Rêve de beuveries, de bringues. Rêves de lourdeur. Rêves de querelles à propos d'argent. Rêve d'eau, de mer, de pêcher, de naviguer dans un bateau. Rêve de tomber d'une hauteur ou dans un abîme perpendiculairement.

Faiblesse avec irritabilité et colère

Faiblesse nerveuse avec irritabilité et nervosité. Colères pour des futilités, colères violentes au point qu'il pourrait poignarder quelqu'un. Érotisme

Nymphomanie puerpérale, érotisme, libertinage. Dyslexie

Aversion pour l'effort intellectuel qui l'aggrave. Erreurs de langage  : les mots sont mal placés, utilisés de façon erronée. Fait des erreurs en écrivant, transpose les lettres. Faiblesse de mémoire. Esprit confus comme après une ivresse : se réveille sans savoir où il est. Abrutissement le matin en se réveillant.

Signes physiques Fièvres périodiques

Fièvre du paludisme et des accès pseudopaludéens  : fièvre double, tierce ou accès fébriles périodiques dans la même journée. Fièvre intermittente avec splénomégalie. Stades successifs bien précis  : grands frissons, fièvre avec chaleur sèche puis transpiration avec soif d'eau froide. Les veines sont saillantes pendant la fièvre et on note des picotements sur tout le corps. Frilosité en se découvrant. Faiblesse intense, douleurs des membres contuses, déchirantes et céphalées. Rhumatisme articulaire aigu.

Provocations, sentiment d'être persécuté

Le sujet est enclin à heurter les sentiments des autres. Méprise les valeurs généralement acceptées par le plus grand nombre, méprise tout. Se met en colère et ressent le besoin de contrarier les gens. Fait des reproches aux autres. Rejette la compagnie. Il a l'illusion d'être persécuté, d'être bloqué par les autres : les gens chercheraient à lui mettre des bâtons dans les roues…

Sclérotique jaune, vision faible la nuit, douleurs aux yeux

Troubles psychiques suite de perte de liquides organiques

La sclérotique de l'œil est jaune. Acuité visuelle obscurcie, affaiblie la nuit. Myodésopsies. Douleurs oculaires pressurantes, brûlantes, améliorées dans l'obscurité et aggravées aux mouvements des yeux, à la lumière et au toucher. La douleur alterne de côté ou débute d'un côté et s'étend à l'autre côté. Photophobie.

Troubles psychiques consécutifs à des pertes de liquides organiques et à des hémorragies  : insomnie, faiblesse de mémoire, asthénie, abrutissement, excitation, délire, folie, etc. Anxiété pendant la transpiration. Coma avec rougeur du visage.

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

tement. Grande faiblesse après un accouchement. Hémorragies pulmonaires pendant ou après l'accouchement.

Anémie avec pâleur et épuisement extrême, narcolepsie

Faciès anémique avec pâleur, lèvres bleuâtres, cernes bleuâtres autour des yeux, muqueuses décolorées, coloration bleuâtre des ongles. Anémie. Coloration jaune pâle, maladive du visage. Coloration jaune de la peau. Sécheresse cutanée. Faiblesse musculaire, syndrome de fatigue chronique. La faiblesse est telle qu'il a l'impression d'être paralysé et qu'il ne peut plus penser  : mémoire faible, apathie, indifférence, tristesse, découragement, paresse, lenteur. Faiblesse nerveuse avec irritabilité. Aggravation par les accouchements, l'allaitement, les hémorragies, les pertes de liquides organiques, les repas, la ménopause, les règles et l'effort. Sensation de vide général et de lourdeur. Grand besoin de sommeil : désir de dormir soudain, irrésistible pendant la journée. Narcolepsie. Somnolence postprandiale, après le dîner.

Métrorragies chez les femmes épuisées, sensation de lourdeur utérine Aménorrhées ou, au contraire, règles abondantes, prolongées, trop fréquentes. Métrorragies chez des femmes faibles. Règles foncées, noires ou fluides contenant des caillots. Suppression des règles suite d'humiliation. Prolapsus de l'utérus avec sensation de lourdeur ou de faiblesse. Douleurs utérines avec sensation de traction de l'utérus vers le bas, aggravées en marchant ou pendant les règles. Troubles gynécologiques après avoir pris froid. Avortement. Leucorrhées épuisantes, grumeleuses, purulentes, sanguinolentes, nauséabondes, à la place des règles. Pertes blanches continues chez les jeunes filles anémiées. Chez l'homme  : spermatorrhée nocturne abondante. Pertes séminales suivies de grande faiblesse ou de prostration.

Hémorragies multiples, anémie consécutive

Troubles consécutifs aux hémorragies et pertes liquidiennes

Hémorragies graves… Hémorragies des muqueuses, des orifices avec signes d'anémie profonde  : pâleur extrême de la face, hypotension, malaise, perte de connaissance, refroidissement, bourdonnements d'oreille, froideur unilatérale des extrémités (une main est froide, l'autre chaude, un pied est froid, l'autre chaud). Déshydratation. Collapsus cardiovasculaire.

Vertiges Vertiges suite à des pertes de liquides organiques avec tendance à tomber en arrière et à tituber, accompagnés d'acouphènes (tout semble tourner en cercle). Aggravation des vertiges le matin après le sommeil ou la nuit en se réveillant. Amélioration couché. Céphalées avec sensation d'éclatement ou de vagues Céphalées périodiques (tous les jours au réveil ou tous les 2  jours) suite d'épuisement nerveux, d'anémie, d'hémorragie, de perte de liquides organiques (transpiration). Sensation d'éclatement du crâne, d'écartèlement, de contusion ou céphalées pulsatiles d'une tempe à l'autre  : impression de pulsations comme des vagues venant au contact du crâne. Sensation de flottement du cerveau, de clapotement, de vague comme si le cerveau était détaché et se balançait de gauche à droite en cognant le crâne. Aggravation par l'effort intellectuel, en fermant les yeux, aux courants d'air, en marchant au grand air, aux secousses et à l'ébranlement (lors de la marche, en montant les escaliers, etc.). Troubles visuels pendant la migraine : scintillements oculaires.

…et multiples Toute localisation  : épistaxis, hémorragies dentaires, hémorragies des interventions chirurgicales, hémorragies digestives, pulmonaires, hémorragies internes, cérébrales, etc. Hémorragie du post-partum et chez les femmes qui allaitent. Le sang est foncé. Anémie suivie d'hémorragie (épistaxis survenant régulièrement chez les anémiques) ou anémie consécutive à l'hémorragie. Œdème des anémies et des carences : œdèmes localisés aux extrémités ou anasarque suite d'hémorragie. Hémorragie de la délivrance et du post-partum, faiblesse consécutive Hémorragie de la délivrance (arrêt des contractions avec hémorragie) et du post-partum avec état syncopal, nausées et vomissements. Métrorragie suite d'atonie utérine ou suite d'avor-

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Homéopathie et médecine chinoise

Palpitations cardiaques avec anxiété suite d'anémie Anxiété et oppression ressenties dans la poitrine. Palpitations cardiaques violentes avec anxiété suite d'anémie, aggravées en marchant, à l'effort et pendant les règles. Amélioration par le repos.

Intolérance au moindre écart alimentaire Aggravé par le moindre écart alimentaire : indigestion, diarrhées, ballonnements, etc. Aggravation par les laitages et les matières grasses, dyslipidémie Aggravation par les laitages, l'huile, le beurre. Aversion pour les graisses, les féculents et les fruits. Désir de sel et/ou de sucre. Hypercholestérolémie.

Autres troubles consécutifs aux pertes liquidiennes Tous les troubles consécutifs aux pertes de liquides organiques : faiblesse, malaises, abrutissement, hystérie, faiblesse de mémoire, troubles oculaires, douleurs gastriques, lenteur de digestion, diarrhées, toux, expectorations sanglantes, teint jaune, chorée, etc.

Troubles hépatiques et spléniques Maladie splénique : splénite, splénomégalie avec dureté et douleurs de l'hypochondre gauche. Hépatomégalie avec dureté hépatique. Hépatite. Douleurs de l'hypochondre droit aggravées au toucher et à la pression : colique hépatique pouvant s'accompagner de hoquet. Appendicite, péritonite.

Troubles digestifs

Lèvres fissurées Lèvres sèches, fissurées notamment au centre des lèvres.

Tarissement du lait maternel

Troubles de la lactation avec tarissement du lait. Remède pour favoriser la production de lait.

Anorexie, difficultés digestives Manque d'appétit voire dégoût alimentaire total avec sensation de vide à l'estomac. Nausées à la pensée des aliments, vomissements après manger. Au contraire  : appétit augmenté, vorace la nuit. Douleurs à l'estomac après avoir mangé même de faibles quantités. Douleurs gastriques crampoïdes et lenteur de digestion suite de perte de liquides organiques. Les aliments semblent trop amers ou salés. Goût amer dans la bouche. Sensation de froideur dans l'estomac et dans l'abdomen, sensation de lourdeur gastrique.

Hyper-réactivité, hyperesthésie, névralgies

Sensibilité du cuir chevelu Sensibilité extrême du cuir chevelu, de la racine des cheveux : comme si on lui tirait les cheveux. La douleur du cuir chevelu est aggravée au toucher. Névralgies faciales, dentaires ou du trijumeau Névralgies de la face, du trijumeau ou dentaires : douleurs déchirantes, lancinantes, brûlantes, périodiques, paroxystiques, aggravées par l'effleurement, le toucher léger, les secousses, la position couchée, les courants d'air et améliorées par la pression forte et les applications froides (amélioration possible des névralgies faciales par une épistaxis). Latéralité droite ou gauche ou névralgies du côté gauche s'étendant à droite. Douleurs avec distorsion du visage. Douleurs névralgiques suite d'anémie.

Ballonnements après les repas Météorisme abdominal total après les repas avec tympanisme, douleurs crampoïdes et sensation de plénitude non améliorées par les éructations et l'émission de gaz (éructations incomplètes). Distension de l'estomac même après un repas léger. Régurgitations amères, acides après manger, aggravées par le lait.

Hyperesthésie auditive puis hypoacousie Hyperesthésie auditive puis hypoacousie  : les sons semblent venir de très loin avec acouphènes. Intolérance simultanée à certains sons.

Diarrhées postprandiales Diarrhées postprandiales précoces, indolores mais épuisantes, aggravées par les fruits et le temps chaud. Émission abondante de gaz pendant la diarrhée. Selles abondantes, jaunâtres, fétides contenant des débris alimentaires. Les diarrhées sont suivies d'une grande faiblesse. Constipation de selles molles.

Hyperosmie Hyperosmie, hypersensibilité aux odeurs fortes (odeurs de cuisine, de fleurs, de tabac, etc.).

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Réactions violentes aux remèdes homéopathiques Si le remède n'est pas indiqué, réactions exagérées, violentes. Pathogénésies faciles, etc.

Anomalies linguales La langue de China est sèche et présente un enduit blanc épais le matin. On peut observer des fissures sur la langue. La salivation est abondante.

Douleurs rhumatismales

Douleurs articulaires rhumatismales, épanchements articulaires Douleurs articulaires contuses, déchirantes, accompagnées de secousses et d'une sensation de raclement, de paralysie ou de lien autour des membres. Douleurs comme par une entorse. Les douleurs articulaires sont surtout présentes le matin dans le lit, aggravées au moindre toucher, au grand air et améliorées par la pression forte et lors des mouvements. Épanchement articulaire, notamment du genou.

Modalités

Aggravation Par les pertes liquidiennes, les hémorragies, l'effort (la marche), le toucher léger, les courants d'air et le grand air, le froid, le refroidissement, la position couchée, les matières grasses, le lait, les repas, les excès sexuels, la grossesse et l'allaitement. Amélioration Par la chaleur et la pression forte.

Douleurs cervicales et lombosacrées Douleurs et raideurs cervicales aggravées après la selle. Faiblesse, froideur et douleurs paralysantes dans la région lombosacrée avec sensation de serrement ou d'écrasement. Lourdeur dans la région sacrococcygienne. Aggravation des douleurs aux mouvements et après les selles. Transpiration de la nuque au moindre mouvement et de la région dorsale.

Signes étiologiques Troubles suite de perte de liquides organiques, de colère avec chagrin silencieux, d'humiliation, d'excès sexuels. Périodicité Tous les 2  jours, toutes les semaines ou 2 semaines.

Œdème des extrémités Œdème des extrémités très chaud  : des jambes, des pieds, de la plante des pieds, etc. Au contraire, pieds et mains froids.

Syndromes correspondants Vide de Qi et de Yang de la Rate Sensation de vide Asthénie marquée, faiblesse musculaire, hypersomnie (narcolepsie) Sclérotique oculaire jaune Coloration de la peau jaune Inappétence, dégoût de la nourriture Aggravation par les laitages et les matières grasses Aggravation par les repas, faiblesse après manger Intolérance au moindre écart alimentaire Diarrhée postprandiale précoce avec selles jaunes Somnolence postprandiale Ballonnements postprandiaux Désir de sucre Sensation de lourdeur Prolapsus utérin Sensation de traction et de pesanteur au niveau de l'utérus

Goutte Goutte avec hyperesthésie au toucher léger de l'articulation atteinte. Sciatique aggravée au toucher Sciatique intermittente avec douleur déchirante et sensation de paralysie, aggravée au toucher. Transpiration sur les parties couvertes

Transpiration froide, abondante, spontanée, localisée sur les parties couvertes ou sur les zones où l'on est couché (même si la peau est très légèrement couverte) suivie d'épuisement. Aggravation de la transpiration au moindre effort et en marchant au grand air. Périodicité. Odeur écœurante. La transpiration a un aspect huileux et tache le linge en jaune. Transpiration froide et collante pendant l'hémorragie.

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Homéopathie et médecine chinoise

Œdème et froideur des extrémités Langue avec enduit blanc Salivation abondante Enduit lingual blanc et épais Le pouls doit être vide et lent ou mou et faible ou profond et faible

Saignements Métrorragies La langue doit être pâle Le pouls doit être fin et faible

Déficit des Liquides organiques Troubles consécutifs aux pertes liquidiennes Aggravation par les pertes liquidiennes Sécheresse de la cavité buccale Fissures des lèvres Peau sèche Toux sèche Sécheresse de la langue et fissures Le pouls doit être fin et rugueux ou fin et rapide

La Rate ne produit pas le Sang Signes de vide de Qi Asthénie Dépression Teint pâle Aménorrhée Insomnie Douleurs articulaires La langue doit être pâle, mince et légèrement sèche Le pouls doit être rugueux ou fin

Commentaires Remède historique puisque c'est à partir de la quinine que Hahnemann fit sa première pathogénésie et découvrit les premiers principes de l'homéopathie. En effet, c'est en diluant progressivement de la quinine afin de la rendre moins toxique qu'il s'aperçut que les dilutions successives pouvaient paradoxalement augmenter les effets secondaires censés être atténués. Il expérimenta alors sa première pathogénésie. L'écorce du quinquina rouge est bien connue en allopathie puisque c'est à partir d'elle qu'on extrait la quinine, substance encore utilisée de nos jours dans le traitement du paludisme et qu'utilisaient, jadis, les Indiens. La pathogénésie de ce remède évoque, d'ailleurs, le déroulement d'une crise de paludisme (fièvre périodique avec céphalées, anémie, transpiration, splénomégalie, etc.). Si nous nous intéressons maintenant à la théorie des 5 Éléments, China peut être classé dans la catégorie des remèdes de type Terre tant par ses signes psychiques que physiques. Concernant les signes psychiques, nous retrouvons les traits caractéristiques de la typologie Terre. En premier lieu, China émet beaucoup d'empathie pour les autres (affecté par les histoires tristes des autres). Ensuite, il a nettement tendance à ruminer (rumination nocturne sur des événements désagréables) et à se faire des soucis. Ce sont là les émotions négatives de la Rate (peur pour l'avenir, pour des futilités, peur d'un malheur, peur d'entendre une mauvaise nouvelle, etc.). Nous retrouvons également cette douceur dans le caractère et ce tempérament paisible et calme qui est caractéristique de la Terre, élément

Vide de Sang (symptômes généraux) Anxiété Vertiges Mémoire faible Insomnie d'endormissement Sommeil perturbé par des rêves, abondance des rêves Réveils en sursaut Céphalées ou névralgies suite d'anémie ou d'hémorragie Faciès anémique avec pâleur, lèvres bleuâtres, cernes bleuâtres autour des yeux, muqueuses décolorées Anémie Pouls fin et faible Symptômes propres au vide de Sang du Foie

Diminution de la vision nocturne et de l'acuité visuelle Symptômes propres au vide de Sang du Cœur

Palpitations cardiaques avec anémie Oppression thoracique Pouls irrégulier

La Rate ne retient pas le Sang Symptômes du vide de Qi de la Rate Teint pâle

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Yin, symbolisant l'enracinement et la stabilité (China a un caractère sensible, doux, timide, tranquille, paisible, prudent avec une envie de paix, etc.). La Terre représente la forme, la matérialité et la beauté. Il n'est pas étonnant de retrouver une certaine attirance pour le domaine artistique. Les matières médicales nous disent que China a une aptitude pour le domaine artistique et qu'il a « une conscience accrue pour les belles choses »… Concernant les signes physiques, ceux-ci évoquent en premier lieu une faiblesse énergétique du couple Rate/Estomac avec une altération des fonctions digestives (sensation de vide à l'estomac avec manque d'appétit et dégoût pour la nourriture). China réclame plutôt des aliments sucrés, ce qui vient confirmer cette faiblesse (la saveur liée à la Rate est la saveur sucrée). La Rate est donc trop faible pour assumer ses fonctions d'assimilation, ce qui explique l'aggravation par les repas (diarrhées et ballonnements postprandiaux) et l'intolérance au moindre écart alimentaire. Les matières grasses et le lait conviennent très mal à la Rate et à l'Estomac car ils ont tendance à blesser le Yin de l'Estomac et le Qi de la Rate. C'est pourquoi China est aggravé par les matières grasses et les laitages. Le teint jaune et la coloration jaune de la sclérotique des yeux sont également des arguments qui vont dans le sens d'un vide de Qi de Rate (le jaune est la couleur liée à l'élément Terre et à la Rate). Le vide de Qi peut conduire à des épuisements physiques et à des narcolepsies (les causes des narcolepsies sont souvent complexes, associant un vide de Qi de Rate et un vide de Cœur ou des Reins). Cette déficience énergétique de la Rate est confirmée par l'aspect de la langue. La langue présente un enduit blanc et épais. L'enduit lingual blanc et épais est en rapport avec un vide de Qi de la Rate. L'état de vide énergétique est également confirmé par la prise des pouls. Les matières médicales nous disent que le pouls de China est petit, faible ou vide. Le vide de Qi de la Rate est le premier syndrome à apparaître dans les désordres énergétiques de cet organe, les autres syndromes étant consécutifs et secondaires au vide de Qi. La Rate est l'organe central pour la production du Qi et elle intervient donc dans la fabrication du Sang. En effet, c'est à partir du Qi qu'elle extrait des aliments que le Sang est formé dans le Cœur avec l'aide du Qi des Reins (la Rate fait monter le Qi qu'elle extrait des aliments au Poumon,

le Poumon le distribue au Cœur qui le transforme en Sang avec l'aide du Qi des Reins). Cela explique qu'en cas de vide de Qi de la Rate, celle-ci ne produit plus assez de Qi pour que le processus de fabrication du Sang s'effectue correctement. Le rôle de la Rate est également de conserver le Sang dans les vaisseaux sanguins (la Rate a pour rôle de maintenir et de rassembler le Sang dans les vaisseaux sanguins). Cela explique l'apparition d'hémorragies ou d'hématomes spontanés chez certaines personnes épuisées. Le Sang, en MTC, ne correspond pas réellement au sang dans le sens occidental du terme. C'est, en fait, un compartiment énergétique intimement lié au sang occidental mais différent de celui-ci. On peut dire qu'il s'agit d'une forme de Qi très matérielle, très Yin. China apparaît comme un excellent remède pour tonifier le Qi et le Sang surtout après des épisodes physiologiques épuisants ou des hémorragies. Le vide de Sang est confirmé par le pouls. Parmi les pouls de China décrits dans les matières médicales, nous retrouvons un pouls filiforme, c'est-à-dire très fin (symptôme de 3e degré). Un pouls fin, filiforme et de longueur normale, traduit, selon la MTC, un vide de Sang. Dans les cas importants et durables, le vide de Sang peut entraîner une sécheresse prononcée car le Sang est de nature Yin. Cela explique pourquoi la langue de China est sèche. La sécheresse linguale peut également s'expliquer par les pertes de Liquides organiques que nous observons dans cette pathogénésie. Les déficits en Liquides organiques proviennent soit d'une production insuffisante par la Rate et l'Estomac à partir de l'alimentation, soit d'une déperdition importante. La langue de China présente donc un enduit blanc épais et sec car coexistent un vide de Qi de Rate et une insuffisance de Sang et/ou de Liquides organiques. Nous savons que la grossesse et l'accouchement font perdre beaucoup d'énergie et de Sang à l'organisme. L'accouchement épuise les organes ainsi que l'énergie de Chong Mai et Ren Mai, les deux méridiens curieux qui jouent un rôle majeur dans le bon déroulement d'une grossesse. Après la grossesse et dans un but préventif, on poncture aisément les points 36E, 4VC, 6Rte, 43 V qui sont des grands points de tonification du Qi et du Sang. Ce traitement prévient l'hypogalactie, favorise le retour de couches et diminue le risque de maladies psychiatriques mineures du post-partum. China se révèle être un très bon traitement

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Homéopathie et médecine chinoise

Cocculus indicus

homéopathique pour tonifier le Qi et le Sang de l'organisme après une grossesse. Pour produire un lait en quantité suffisante et de bonne composition, il faut « un bon Qi et un bon Sang ». Les matières médicales nous disent que China peut être prescrit en cas d'hypogalactie, ce qui vient conforter son intérêt dans les vides de Qi et de Sang. Le vide de Sang et le vide de Qi de la Rate sont des syndromes qui font partie des grandes causes de stérilité et d'avortement. Il n'est donc pas étonnant de retrouver China parmi les remèdes utiles pour les « avortements suite de faiblesse ». En dehors des grossesses, c'est également un bon traitement général pour augmenter la production du Qi et du Sang après des maladies épuisantes (asthénie après des chimiothérapies par exemple). En médecine classique, il peut être prescrit pour favoriser la production des globules rouges lors des anémies (anémies après des règles abondantes, après des hémorragies ou certaines maladies). Le vide de Qi et de Sang fait également partie des causes de céphalées chroniques et de migraines avec aura, c'est-à-dire avec signes visuels. C'est ce que nous retrouvons chez China (clignotements devant les yeux pendant une céphalée, céphalées suite d'hémorragie, de pertes de liquides organiques, d'anémie ou d'épuisement, etc.). Le vide de Sang peut aboutir au vide de Sang du Cœur (ce qui explique les palpitations et l'arythmie) et au vide de Sang du Foie. Le Sang du Foie n'arrivant plus à nourrir les yeux, il s'ensuit une diminution de l'acuité visuelle nocturne et des myodésopsies. China peut présenter des douleurs articulaires. Ces douleurs peuvent provenir du fait que le Sang, produit en quantité insuffisante, ne nourrit plus correctement les muscles et les articulations. Le vide de Sang peut également s'accompagner d'alopécie. Le vide de Sang engendre souvent une insomnie d'endormissement et de nombreux rêves. Or, nous pouvons lire dans les matières médicales que China a du mal à s'endormir et que « son sommeil est perturbé par des rêves ». Dans un contexte de carence en Liquides organiques, il n'est pas étonnant de constater que China rêve d'eau (il rêve de mer, d'eau, de naviguer sur un bateau, de pêcher, etc.). Et pour terminer sur les rêves de China, nous pouvons rappeler que le Paludisme est dû à un parasite qui envahit les globules rouges : le Psalmodium. Il est tout de même étonnant de constater que China rêve de vomir des vers !

Fig. 4.27

Souche • Noms : Anamirta cocculus, Cocculus officinarum, Menispermum cocculus. • Surnom : Coque du levant. • Famille : Menispermaceae. • Description  : arbrisseau rampant et grimpant qui s'attache aux autres arbres. Grandes feuilles alternes. Fleurs blanches donnant naissance à des fruits ressemblant à des grappes de raisin (d'abord blancs puis rouges puis noirâtres à maturité). Présence d'une noix dans le fruit renfermant une espèce d'amande blanche, bilobée, d'odeur nauséeuse, désagréable et de saveur amère. • Habitat : régions tempérées chaudes ou tropicales d'Asie (Indonésie, sud-ouest de l'Inde). • Principe actif  : picrotoxinine contenue dans les fruits. C'est un inhibiteur des récepteurs GABA A, principaux récepteurs inhibiteurs du système nerveux central des vertébrés (cerveau et moelle épinière). Normalement, l'activation de ces récepteurs par le neurotransmetteur GABA (acide gamma-aminobutyrique) induit une diminution de l'activité nerveuse des neurones. Ils sont la cible de certains agonistes comme les anxiolytiques (benzodiazépines) et les barbituriques qui vont dans le sens d'une diminution de l'activité neuronale. La picrotoxinine a une action inverse car son action antagoniste bloque ces récepteurs, ce qui induit une augmentation de l'activité électrique du cerveau source de convulsions, de vertiges, de vomissements et de spasmes musculaires.

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

• Utilisations : les Indiens confectionnaient des appâts à partir du fruit pour prendre les poissons qui restaient désorientés à la surface et se laissaient facilement attraper. On l'utilisait aussi pour désorienter et capturer certains oiseaux et mammifères. • Partie utilisée : le fruit rouge séché qui contient la picrotoxinine.

envie de rester assis, immobile, emmuré dans une profonde tristesse. Ne souhaite pas être dérangé. Désespoir. Lamentations. Ne demande rien pour ne pas embêter l'entourage. Nostalgie du pays

Nostalgie du pays suite à un déménagement avec changement de région. Déracinement. Spiritualité

Matière médicale

Très spirituel et plein d'esprit. Médite profondément. Il est distrait, rêveur. Théoricien. Intellectuel. Introverti.

Signes psychiques Tempérament calme, doux, sensible, timide et sérieux

Scrupules, irrésolution

Tempérament paisible, tranquille, calme et doux. N'aime pas la grossièreté. Il est timide et réservé : il a peur de paraître en public. Très sérieux et consciencieux même pour des bagatelles. Sentimental. Impressionnable.

Anxiété de conscience, remords (attache de l'importance à des futilités). Manque de confiance en soi. Irrésolution. Irritabilité, colère et susceptibilité

Facilement offensé. Susceptible. À fleur de peau : le patient est triste, très irritable et se met en colère facilement pour des futilités (à la moindre secousse, au moindre effleurement, à la moindre contrariété, au moindre mouvement, au moindre bruit, à la moindre contradiction). L'irritabilité alterne avec des phases de plaisanteries, d'hilarité et de gaieté.

Sensibilité aux malheurs des autres, bienveillance et dévouement

Caractère anxieux pour des futilités, pour ses proches, pour les autres. Il a peur pour sa santé et celle des autres (famille, amis, etc.). Il a peur de la mort, d'un malheur, d'un danger imminent. Il sursaute facilement, pour des futilités. Il est profondément affecté par des histoires horribles et tristes qui concernent les autres. Il a peur d'entendre une mauvaise nouvelle. Il est compatissant, bienveillant et conciliant. Il présente un respect humain profond. C'est un travailleur dévoué et indifférent au plaisir. Il est rempli d'espérance pour les autres.

Tremblements émotionnels

L'excitation émotionnelle déclenche des tremblements. Un simple toucher ou contact cutané inattendu déclenche des tremblements. Lenteur intellectuelle

Confusion d'esprit accompagnée de vertiges suite d'effort mental avec concentration. Aggravation de la confusion par les repas ou après avoir bu. Mémoire faible (pour les mots, pour ce qu'il vient de penser, etc.). Abrutissement, lenteur de compréhension  : obligé de réfléchir longuement car il est incapable de répondre immédiatement aux questions qu'on lui pose. N'arrive pas à achever son travail. Aggravation générale par l'effort mental.

Instinct maternel excessif

Mère très fusionnelle avec son enfant, surprotectrice. Ruminations anxieuses

Rumine des événements désagréables  : hanté par des sujets désagréables. Pensées persistantes.

Rapport au temps pathologique

Repli sur soi dans les phases d'anxiété et de tristesse

Illusion d'accélération du temps : le temps paraît trop court, paraît passer trop rapidement. Se trompe sur le temps écoulé. Ou au contraire, très lent intellectuellement, il a l'impression que le temps passe lentement.

Tristesse pour des choses futiles. Repli sur soi, réflexions, prostration mentale pendant les phases de tristesse et de soucis. Taciturnité, mutisme, pleurs (pleure en sanglots). Aversion pour tout,

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Homéopathie et médecine chinoise

se courbant, en se levant, après manger ou en mangeant. Les vertiges peuvent s'accompagner de céphalées ou de migraines. Syndrome de Ménière. Sensation de tremblement du cœur pendant le vertige.

Troubles consécutifs à la perturbation des cycles du sommeil

Sommeil perturbé suite à un travail de gardemalade, à des nuits de veille, à un décalage horaire, à une anxiété avec insomnie, etc. Insomnie suite à un travail de garde-malade, suite à des nuits de veille (études, etc.), à des réveils itératifs, à des voyages avec décalage horaire (jet lag), suite d'épuisement. Insomnie suite de peur, d'anxiété, de soucis, de pensées persistantes, de suractivité de la pensée ou après un effort mental. Sommeil non réparateur, agité, semi-conscient (entend tout).

Douleurs abdominales aggravées par les mouvements et les transports avec constitution de gaz Douleurs abdominales constrictives, crampoïdes, coupantes avec ballonnements, flatulences, gaz et tympanisme, aggravées en voiture, aux mouvements, en mangeant et la nuit. Sensation que l'abdomen est rempli de pierres tranchantes. Douleurs de la région hépatique après une colère ou une contrariété. Hépatomégalie. Splénomégalie  : la région de la Rate est douloureuse couché sur le côté gauche. Appendicite. Constriction des hypochondres comme par un bandage. Diarrhées épuisantes aggravées par les transports. Constipation avec efforts inefficaces.

Tous les troubles consécutifs à la perte de sommeil Anxiété, faiblesse, vertiges et tremblements suite de perte de sommeil Anxiété suite de manque de sommeil provoquant faiblesse nerveuse, tremblements et vertiges.

Épilepsie suite de perte de sommeil Convulsions, épilepsie suite de perte de sommeil.

Douleurs gastriques avec sensation de mouvement Sensation de vide dans l'estomac ou de plénitude. Sensation de mouvement dans l'estomac ou de reptation. Nausées avec sensation de malaise, aggravées en mangeant, en pensant à la nourriture, en se levant ou en se redressant dans le lit. Inappétence, dégoût pour la nourriture. Douleurs gastriques crampoïdes (comme si l'estomac avait été griffé) aggravées par les repas et en marchant. Éructations.

Troubles digestifs suite de perte de sommeil Lenteur de digestion suite de perte de sommeil avec nausées. Rêves de malheurs

Rêves effrayants, angoissants : d'avoir commis un crime, d'avoir mal agi, d'être en train de mourir, de la mort, de cadavres, de maladie, de douleurs, de malheur, etc. Peur au réveil après avoir rêvé. Rêve de dents qui tombent, d'avoir le genou gonflé.

Troubles neuromusculaires avec signes sensitivomoteurs

Signes physiques

Fasciculations, douleurs commençant par une secousse Soubresauts tendinomusculaires (fasciculations) sur des parties isolées, secousses musculaires : mains, doigts, etc. Secousses musculaires pendant le sommeil. Mouvements involontaires, automatiques des membres supérieurs, d'un bras et d'une jambe. Douleurs déchirantes aggravées en mangeant, douleurs tiraillantes des extrémités commençant par une secousse musculaire. Douleurs musculaires accompagnées de sensation de paralysie (douleurs piquantes, tiraillantes, déchirantes aggravées en mangeant). Sensation de cassure.

Symptômes aggravés par le mouvement et les transports

Grand remède du mal des transports Nausées suite de balancements, nausées aggravées aux mouvements, mal des transports avec nausées et vomissements  : en bateau, en train, en voiture, à cheval, etc. Nausées ressenties dans la bouche. Vertiges en se levant, aggravés aux mouvements Vertiges après s'être levé du lit avec nausées obligeant le malade à se recoucher. Aggravation des vertiges en voiture, aux mouvements, en

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Tremblements des membres supérieurs Faiblesse nerveuse avec tremblements et sensation de paralysie Asthénie. Faiblesse nerveuse avec tremblements et sensation de paralysie. Malaise le matin en se levant avec nausées suivies de vomissements.

après convulsions, accident vasculaire cérébral ou diphtérie (hémiplégie). Froideur des parties paralysées. Sensation de tremblements des mains qui accompagne la paralysie. Relâchement musculaire, démarche titubante, chancelante, tendance à tomber. Chorée spinale accompagnée de faiblesse et de sensation de paralysie. Sclérose en plaques.

Tremblements lors des mouvements volontaires Tremblements lors des mouvements volontaires des membres supérieurs, au moindre effort  : en tenant les mains étirées ou en les soulevant, en tenant un objet, en mangeant, suite à un effort musculaire avec soulèvement. Tremblements des alcooliques.

Troubles neurologiques après suppression des règles ou pendant les règles Troubles neurologiques ou douleurs dorsales suite de suppression des règles. Engourdissements des extrémités pendant les règles. Troubles gynécologiques

Dysménorrhées crampoïdes avec nausées et vertiges, hyperménorrhées aggravées aux mouvements Dysménorrhées caractérisées par des douleurs utérines coupantes ou crampoïdes (comme des douleurs d'accouchement) aggravées aux mouvements et par la respiration. Les douleurs de règles peuvent s'accompagner de nausées, de vertiges et de ballonnements abdominaux. Règles trop fréquentes, en avance, et abondantes : les menstruations sont plus abondantes en marchant et lors de la station debout. Le sang des règles est noir comme de la poix. Leucorrhées épaisses, abondantes, purulentes, sanguinolentes. Douleurs abdominales suite de suppression des règles. Douleurs utérines suite d'humiliation.

Paresthésies, engourdissements erratiques et migratoires Paresthésies des extrémités, lourdeur des membres Frémissements nerveux, fourmillements, engourdissements, sensation de paralysie de parties isolées. Engourdissement unilatéral (main, bras, plante d'un pied, etc.) ou alternativement des mains et des pieds avec paroxysmes courts (engourdissements erratiques). Lourdeur des membres inférieurs.

Paresthésies et faiblesse de la région cervico-dorso-lombaire Douleurs et faiblesse musculaire de la région cervicale aggravées à la marche : faiblesse des muscles du cou avec tête lourde et ballante. Sensation de paralysie et de faiblesse dans la région dorsale avec engourdissements, paresthésies, tremblements, spasmes, secousses, douleurs et froideur. Douleurs paralytiques dans la région lombosacrée entravant la marche. Troubles de la moelle épinière.

Douleurs du travail Douleurs spasmodiques du travail d'accouchement. Anomalies linguales La langue de Cocculus est bleuâtre et l'enduit blanc épais. L'enduit peut également être blanc jaunâtre ou jaune et la langue sèche.

Convulsions Épilepsie avec perte de conscience et mouvements convulsifs ou tétanie. Convulsions puerpérales ou suite de perte de sommeil. Convulsions hystériques.

Modalités

Aggravation Par le mouvement, la marche, les transports et les voyages (bateau, avion, tramway, voiture, etc.), les secousses, la pression, l'air froid, les règles ou la suppression des règles, le manque de sommeil ou le réveil brutal la nuit, le matin après le sommeil, les émotions, les repas.

Paralysie progressive ou après accident vasculaire cérébral Paralysie indolore, progressive avec raideur des articulations et froideur des parties atteintes (aggravation par le refroidissement, amélioration en laissant les membres pendre). Paralysie

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Homéopathie et médecine chinoise

Amélioration En s'asseyant, dans une pièce.

systèmes d'éveil situés dans le cerveau sont quasi silencieux, inhibés par le GABA. Les hypnotiques comme les benzodiazépines favorisent le sommeil par activation de ces récepteurs GABA. Chez Cocculus, il y a un rapport avec l'espacetemps qui est pathologique  : il a l'illusion que le temps passe trop vite (ou trop lentement) et c'est également un grand remède de vertiges. Il n'est donc pas sans faire évoquer Argentum nitricum, autre grand remède qui a un problème avec l'espace-temps et pour lequel tout prend aussi un caractère vertigineux avec l'illusion que tout va lui tomber dessus. Pour Argentum nitricum, c'est le futur qui est en cause, c'est l'anticipation qui pose problème. La différence fondamentale entre ces deux remèdes se situe dans le psychisme. Argentum nitricum est un des remèdes les plus agités de la matière médicale. Cocculus est, quant à lui, posé, et ce qui le caractérise vraiment, ce sont cet intérêt et ce dévouement qu'il a pour les autres et qui le rapprochent de toute évidence d'une typologie Terre. S'il le pouvait, il prendrait une partie de la souffrance de ses proches. C'est le remède de la matière médicale qui est le plus affecté par la souffrance de ceux qu'il aime, notamment quand ils sont atteints d'une maladie grave. On peut dire qu'il souffre de la souffrance des autres. Son dévouement est entier et extrême. Il ira jusqu'à les veiller et s'épuiser lui-même. Les matières médicales nous disent qu'il est « indifférent au plaisir ». Il est dévoué au point de laisser de côté ses propres plaisirs. La Terre représente également la nutrition puisque le rôle de la Terre est de produire et de nourrir. Quand la « Terre est en excès », le lien aux autres devient trop fort. Il n'est pas étonnant de retrouver chez Cocculus des mères surprotectrices (instinct maternel excessif). La Terre, ce sont donc l'attention et la bienveillance que l'on porte aux autres. Cocculus est compatissant, conciliant, bienveillant. Il est respectueux des êtres humains. La Rate est le lieu des ruminations anxieuses et des soucis. Cocculus a tendance à ruminer ; il est hanté par des pensées désagréables (afflux de pensées le soir empêchant l'endormissement). Il est anxieux pour des futilités et se soucie beaucoup pour les autres. Une anxiété qui se prolonge sur une longue période peut à la longue bloquer le Qi du Foie et générer du Vent interne. C'est ce que nous observons chez Cocculus  : tremblements émotionnels, irritabilité et colères.

Signes étiologiques Troubles suite de soucis et de préoccupations pour un être cher, de peur, de mauvaises nouvelles, d'émotion, de tristesse, de colère avec chagrin silencieux, frayeur ou anxiété, d'humiliation, de perte de sommeil.

Syndromes correspondants Wei Zheng sur vide de Rate et d'Estomac (vide de Qi et de Sang) Signes neurologiques avec fatigue et épuisement Paralysie progressive Froideur des membres paralysés et engourdissements Paresthésies et lourdeur des membres Inappétence Diarrhées Langue bleuâtre, enduit lingual blanc épais

Vent interne Troubles suite d'émotions, d'inquiétudes et de colère Irritabilité, colère Tremblements émotionnels Vertiges Engourdissements et paresthésies erratiques, migratoires Convulsions, accident vasculaire cérébral Paralysie motrice suite d'accident vasculaire cérébral La langue doit être tremblante ou paralysée Le pouls doit être tendu en corde

Commentaires Il n'est pas étonnant de retrouver dans la matière médicale de Cocculus des troubles neurologiques et des troubles du sommeil (insomnies, troubles consécutifs à des nuits de veille, à des décalages horaires, etc.). Cela s'explique par la pharmacologie car, comme nous l'avons vu dans la présentation de la souche, la picrotoxinine est un antagoniste des récepteurs GABA. Or nous savons que le GABA est le neurotransmetteur dépresseur du cerveau. Pendant le sommeil, les

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

La Terre est un élément peu dynamique. Les « individus Terre » aiment la stabilité et les repères. La notion de foyer, de famille est importante pour eux. Ils n'aiment pas le déracinement (les plantes grimpantes comme Bryonia et Cocculus qui cherchent à s'ancrer et à se stabiliser en prenant appui sur les autres végétaux ont horreur du changement et du déracinement). Nous pouvons lire dans les matières médicales que, si Cocculus part à l'étranger, il devient « nostalgique de son pays ». Il est également très peu impulsif et son tempérament est calme et paisible (caractère « paisible, tranquille et sérieux »). La saveur liée à la Rate est la douceur. Cette notion de douceur se retrouve jusque dans le psychisme de Cocculus (caractère doux et sensible). Les sujets ayant une typologie Terre sont souvent de grands travailleurs. La Rate est le logis du Yi, c'est-à-dire de la pensée et de la réflexion (Cocculus convient bien aux étudiants épuisés qui travaillent la nuit pendant leurs heures de sommeil…). Nous retrouvons ce côté intellectuel chez Cocculus (intellectuel, travailleur, théoricien avec tendance à l'excès de réflexion et aux pensées profondes). Il est d'ailleurs dit, en MTC, que « l'énergie mentale positive qui permet de contrecarrer l'excès de réflexion et de soucis produit par la Rate est la contemplation silencieuse et la méditation ». Il n'est pas étonnant de constater que Cocculus, pour retrouver son équilibre psychique, va chercher à méditer (notion de spiritualité chez Cocculus). L'excès de réflexion et de soucis peut conduire, à la longue, à un épuisement de la Rate et de l'Estomac (Cocculus ressent une sensation de vide à l'Estomac). C'est bien cet état de vide qui semble être chez Cocculus à l'origine du syndrome paralytique (Wei Zheng). La paralysie est progressive dans un contexte de fatigue chronique (manque de chaleur vitale, fatigue chronique, faiblesse dans les membres avec sensation de paralysie, paralysie progressive, etc.). Dans cet état de vide, le Zheng Qi étant insuffisamment produit par le Réchauffeur moyen, les muscles et les tendons ne sont plus convenablement nourris en Sang et en Qi, ce qui est à l'origine du Wei. D'un autre côté, la Rate étant en état de vide, elle n'a plus la possibilité de gérer l'Humidité. Le mécanisme semble donc être celui d'une accumulation de Froid-Humidité sur un vide de Rate et d'Estomac, le FroidHumidité pouvant à la longue se transformer en

Chaleur. Cela explique pourquoi l'enduit lingual de Cocculus peut être jaune blanchâtre puis jaune car la présence simultanée d'un enduit blanc et jaune traduit le début d'une transformation du Froid ou de l'Humidité en Chaleur. Mais à l'origine, la froideur des membres paralysés, la couleur de la langue bleuâtre et l'enduit blanc épais témoignent bien de la présence d'un Froid interne et d'un vide du Yang de la Rate sous-jacent. Enfin, pour terminer sur l'analyse des rêves de Cocculus, si nous tenons compte de la toxicité de la souche et de son utilisation historique en tant que poison, nous pouvons comprendre pourquoi les provers rêvent de commettre un crime (rêve de crime, de cadavres, d'avoir mal agi, etc.). Et si nous tenons compte de l'inquiétude perpétuelle de Cocculus qui caractérise si bien les « individus Terre », nous comprenons pourquoi il rêve de malheurs, de maladie, de douleurs et de la mort…

Graphites

Fig. 4.28

Souche • Nom : graphite. • Origine  : produit du métamorphisme de la matière carbonée dans les roches sédimentaires. • Description : minéral presque pur (au moins 96 % de carbone et traces de silice). Couleur gris noir, éclat métallique, graisseux au toucher (tache les doigts). Inodore, insipide et insoluble dans l'eau et l'alcool. Constitue l'une des formes allotropiques du carbone (cristallise dans le système hexagonal en lamelles) dont la structure est faite d'un empilement de plans, chacun étant constitué d'un pavage régulier d'hexagones en nid d'abeilles avec

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Homéopathie et médecine chinoise

des liens très forts à ­l'intérieur de chaque strate mais faibles, au contraire, d'une couche à l'autre, ce qui le rend tendre et facilement clivable. Composition identique au diamant mais ses caractéristiques sont complètement différentes (le diamant cristallise dans le système cubique et ses caractéristiques sont opposées  : il est transparent, incolore, brillant, résistant, précieux et rare). • Utilisations industrielles  : encre de Chine et crayons à mine (« graphite », qui vient du grec graphein, signifie écrire), renforcement des composites polymères dans le domaine de l'aérospatiale et dans les articles de sport (car résistant et léger), fabrication de creusets à hauts fourneaux et de moules (point de fusion très élevé à 3550  °C et résistance aux chocs thermiques). Forte résistance à la corrosion (meilleure que celle de la plupart des métaux). Excellent conducteur d'électricité.

Irritabilité, colère

Irritable, facilement en colère et offensé. Colère violente. Sensibilité à la musique, hyperémotivité

Sensible à la musique (pleure en entendant de la musique), aux impressions sensuelles. Sentimentalisme. Hyperémotivité, sensiblerie, ­timidité. Enfant taquin qui se moque des réprimandes

Enfants moqueurs, sarcastiques qui se moquent des réprimandes. Manque de raffinement, simplicité Ambition augmentée, désir de gloire Sensation de toile d'araignée sur le visage Insomnie d'endormissement suite de ruminations

Matière médicale

Endormissement tardif, insomnie suite de soucis, d'anxiété, de pensées persistantes. Afflux de pensées la nuit. Insomnie totale. Sommeil perturbé par des nausées. Sommeil léger, réveils fréquents.

Signes psychiques Ralentissement psychique

Inactivité, apathie, lenteur, paresse, indifférence, prostration, confusion d'esprit surtout le matin. Indécision, irrésolution, manque d'initiative, désintérêt. Difficultés de concentration, faiblesse de mémoire. Intelligent mais paresseux. Distrait.

Rêves de catastrophes, de luttes, de bringues et de construction

Rêves de malheur, d'accident fatal, de catastrophe aérienne, de cadavres, de morts. Rêves d'effort mental, de réfléchir, d'exceller dans le travail intellectuel. Rêves de lutter, de faire des efforts, de difficultés, de contrariété. Rêves des occupations de la journée. Rêves de beuveries, de bringues. Rêves de bâtiment en construction. Rêves de danger dans l'eau. Rêve de chien et de chat.

Dépression, tristesse

Tristesse et désespoir pour des futilités. Dépression (pense à la mort). Aggravation de la tristesse par l'effort mental et amélioration en pleurant. Ruminations anxieuses, anxiété

Signes physiques

Pensées persistantes, afflux de pensées envahissantes la nuit empêchant le sommeil. Angoisses, anxiété la nuit ou le matin en se réveillant. Peur d'un malheur, peur sans raison, anxiété pour l'avenir (son anxiété le met hors de lui). Sursaute facilement. Manque de confiance en soi, doutes. Scrupules, anxiété de conscience.

Tendance à l'obésité, à l'hypométabolisme et à l'hypothyroïdie

Obésité sans hyperphagie avec bouffissure du visage. Cellulite sur obésité. Obésité pendant la ménopause. Hypométabolisme, hypothyroïdie. Œdèmes durs, palpébraux, prétibiaux, de la face, ne prenant pas le godet. Teinte pâle ou jaune, cernes bleuâtres autour des yeux. Anémie. Frilosité, hypothermie, ralentissement du transit, constipation.

Aversion pour le changement

Aversion pour le changement, notamment chez les enfants. Personnes prudentes.

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Eczéma rétro-auriculaire et du cuir chevelu, otite externe Eczéma croûteux, prurigineux, humide. Fissures derrière les oreilles aggravées par le grattage, gonflement de la région rétro-auriculaire. Les éruptions passent de l'oreille gauche à la droite. Eczéma du cuir chevelu, pytiriasis du cuir chevelu. Éruptions de la tête humides et gluantes. Otite externe. Otorrhée chronique, collante nauséabonde comme de la saumure de poisson. Ouïe diminuée améliorée dans le bruit ambiant.

Troubles digestifs

Appétit augmenté, nausées, ballonnements Appétit augmenté avec douleurs à l'estomac. Gastrite. Aversion pour le sel, les sucreries, la viande, intolérance aux graisses. Lourdeur à l'estomac, sensation de masse. Lenteur de digestion. Nausées le matin. Ballonnements et intolérance aux vêtements serrés  : flatulences douloureuses. Éructations inefficaces et incomplètes. Gaz nauséabonds. Sensation de plénitude. Constipation ou diarrhée avec mucus, suintement anal Constipation (constipation chronique atonique de grosses selles réunies par du mucus) aggravée pendant les règles. Rétention prolongée de selles sans ressentir de besoin. Diarrhées chroniques. Selles glaireuses, blanches, recouvertes de mucus. Douleurs crampoïdes abdominales ou gastriques aggravées à jeun. Prurit rectal suite d'hémorroïdes. Hémorroïdes grosses, gonflées, procidentes, douloureuses en s'essuyant. Suintement rectal humide, gluant, aggravé par le grattage.

Eczéma des mamelons, éruptions thoraciques Excoriations, fissures, crevasses, eczéma, vésicules, boutons, démangeaisons des mamelons. Éruptions thoraciques vésiculeuses, prurigineuses, herpétiques ou eczématiformes. Fissures, excoriations cutanées Peau sèche, rêche, atone, sans transpiration. Fissures, gerçures, éruptions sèches ou suintantes du pourtour de la bouche, des commissures labiales, de la région rétro-auriculaire, de la pulpe des doigts, du scrotum, des grandes lèvres ou de l'anus (anus sec, fissuré, brûlant, avec démangeaisons). Éruptions sèches de la paume de la main. Peau épaissie, fissurée, douloureuse. Les talons présentent des fissures profondes.

Eczéma, éruptions sèches ou fissurées, impétigo

Eczéma érythémateux des paupières, blépharite Eczéma des paupières érythémateux (paupières rouges, enflées, collées le matin). Eczéma, croûtes, herpès squameux, rougeur sur le bord libre des paupières avec sensation de chaleur. Blépharite chronique, lourdeur des paupières, sensation de chaleur du bord libre. Granulations sur les paupières. Ouvrir les paupières déclenche des éternuements. Conjonctivite purulente et pustuleuse. Inflammation, fissures, crevasses et douleurs des commissures. Photophobie intense à la lumière du soleil. Orgelets à répétition.

Rhinite chronique fissurée Fissures, crevasses des narines, du bout et des ailes du nez. Sécheresse, ulcérations à l'intérieur du nez, croûtes nasales. Douleurs contuses à l'intérieur du nez suite de sécheresse nasale. Obstruction nasale ou écoulement visqueux, sanguinolent, purulent, jaune, d'odeur nauséabonde. Épistaxis en se mouchant ou pendant les règles. Sensible aux odeurs fortes. Rhumatisme chronique à tendance scléreuse et fibreuse

Eczéma des plis, de la pulpe des doigts, impétigo Éruptions sèches ou suintantes, suppurées, mellicériques. Grosses squames épaisses. Prurit à la chaleur du lit. Atteinte élective des orifices cutanéomuqueux et des plis  : excoriations entre les fesses et entre le scrotum et les cuisses. Herpès, dartres, eczéma des plis (pli du coude, creux poplité) ou des jambes. Eczéma digital  : croûtes sur les doigts ou sur la pulpe des doigts. Doigts rugueux.

Douleurs rhumatismales avec enraidissement articulaire douloureux et mobilité très réduite. Réactions fibro-aponévrotiques, raccourcissement des muscles et des tendons : maladie de Dupuytren, la Peyronie, cicatrices, etc. Genoux enraidis, déformés, adipocellulitiques et arthrosiques. Sensation de paralysie dans les articulations. Nodosités arthritiques des doigts ou des orteils avec raideur. Douleurs cervicales, lombaires ou coccygiennes. Douleurs constantes et sourdes avec sensation de

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Homéopathie et médecine chinoise

cassure, aggravées par les secousses et l'ébranlement. Faiblesse ressentie dans le dos (tendance à se bloquer facilement le dos). Callosités cornées.

ou aliments froids, les matières grasses, le coït, les repas, le mouvement, le travail intellectuel et la musique.

Lourdeur, œdème et froideur des extrémités

Amélioration En mangeant, par les boissons et aliments chauds, par les applications chaudes et en pleurant.

Coloration bleuâtre ou noire des ongles. Froideur des mains et des pieds. Lourdeur des jambes, œdèmes des membres inférieurs.

Signes étiologiques Troubles suite de frayeur, de chagrin, d'anticipation, de discordes et de conflits.

Troubles des phanères, lipomes

Cheveux secs, gris, cassants. Alopécie. Calvitie en plaque. Chute des poils de l'extrémité des sourcils. Ongles épais, cassants, détachés, jaunis ou noircis  : onyxis et périonyxis. Transpiration fétide des pieds. Cicatrices hypertrophiées, chéloïdes. Lipomes durs peu mobiles.

Syndromes correspondants Vide Yang de la Rate et des Reins Apathie, ralentissement psychique Teint pâle, cernes bleuâtres ou teint jaune Tendance à l'obésité avec alimentation normale Selles diarrhéiques ou constipation Anémie Leucorrhées blanches chroniques, règles retardées Désir sexuel diminué, impuissance Extrémités froides, frilosité, hypothermie Œdèmes des membres inférieurs Lourdeur des extrémités et engourdissement Aggravation par les graisses Aggravation par le froid humide Amélioration par la chaleur et les aliments chauds Enduit lingual blanc épais Salivation abondante Le pouls doit être profond et faible

Aménorrhée, leucorrhées blanchâtres

Règles peu abondantes, espacées, de sang clair, pâle. Règles en retard ou supprimées après avoir eu les pieds mouillés. Aménorrhée. Premières règles tardives chez les jeunes filles. Dysménorrhée avec douleurs crampoïdes s'étendant vers le bas. Cycles anovulatoires en préménopause. Leucorrhées chroniques blanches, abondantes, excoriantes surtout le matin au lever. Prurit vaginal avant les règles. Baisse de la libido, troubles érectiles

Baisse de la libido féminine et masculine. Pour l'homme : coït sans orgasme et sans éjaculation, éjaculation précoce voire impuissance. Transpiration froide aggravée à l'effort

Accumulation de Froid-Humidité dans la Rate

Transpiration froide, au moindre effort, après le coït ou pendant des règles abondantes. Odeur aigre, acide, nauséabonde de la transpiration.

Eczéma, éruptions humides, suintantes, gluantes Lourdeur à l'estomac, nausées le matin Sensation de plénitude abdominale, ballonnements Leucorrhées blanches Diarrhées avec émission de mucus Lourdeur des extrémités et engourdissements Rhumatismes avec raideur et enraidissement Raccourcissement des muscles et des tendons Langue collante, visqueuse le matin Vésicules sur le bout de la langue La langue doit être pâle et l'enduit lingual blanc et collant Le pouls doit être profond et glissant

Anomalies linguales La langue de Graphites présente un enduit blanc épais (signes de 2e degré) avec des vésicules au bout de la langue (signe de 3e degré). La bouche est collante et visqueuse le matin. Une salivation abondante peut être observée.

Modalités

Aggravation Par le froid (tendance à prendre froid), le temps humide ou froid/humide, les règles, les boissons

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

La déficience simultanée de ces deux organes entraîne une accumulation de Froid et d'Humidité interne. Cela explique que Graphites est très sensible au Froid-Humide externe (tendance à prendre froid, aggravation par le froid et ­l 'humidité, amélioration par les enveloppements chauds). Le Froid qui est fixe a tendance à limiter, à rétracter, à raccourcir, à figer, à réduire. Cela explique que les rhumatismes s'accompagnent chez Graphites de raccourcissements musculotendineux (comme la maladie de Dupuytren) et de raideur avec la sensation de paralysie dans les articulations. Le Froid peut également engendrer des fissures et des gerçures. Léon Vannier nous dit, dans son Précis de matière médicale, que les lèvres et les narines de Graphites sont « gercées et douloureuses comme par le froid ». Les gerçures et les fissures peuvent également s'observer sur les doigts ainsi que sur les mamelons. L'Humidité a, quant à elle, la propriété d'alourdir, ce qui entraîne une lourdeur des membres inférieurs. La Rate participe à la transformation et au transport des liquides et des nutriments. En cas d'insuffisance, l'Humidité s'accumule. C'est pourquoi nous observons des leucorrhées blanchâtres et des éruptions eczématiformes humides et suintantes chez Graphites. La présence d'Humidité peut, à la longue, conduire à la formation de Glaires. Les nodules sous-cutanés, les adénopathies hypertrophiées, les fibromes et les lipomes font partie des Glaires en MTC. Le tissu graisseux sous-cutané est, d'ailleurs, sous la dépendance de la Rate. Tout comme Calcarea carbonica, Graphites se révèle être un remède de tumeurs graisseuses souscutanées et d'athéromatose (la fonction corporelle gérée par la Rate est le volume de la masse musculaire et graisseuse…). L'excès d'Humidité se confirme par les vésicules que nous pouvons observer chez Graphites au bout de la langue et par cette bouche pâteuse (vésicules à l'extrémité de la langue accompagnées de douleurs brûlantes). L'enduit épais blanc et l'hypersalivation confirment le vide de Yang de la Rate. Le Froid et/ou l'Humidité peuvent à la longue se transformer en Chaleur, ce qui explique l'apparition d'écoulements jaunâtres au niveau des éruptions cutanées (impétigo de la médecine classique). Enfin, Graphites est un grand remède de blépharite et d'eczéma des paupières. Cela n'est pas étonnant si nous tenons compte du fait que les paupières sont sous la dépendance de la Rate.

Commentaires Graphites fait partie des remèdes carboniques puisqu'il est composé presque exclusivement d'atomes de carbone. Il a la même composition que le diamant mais pas la même structure, ce qui fait que tout les oppose. Le diamant est rare, brillant, éclatant, transparent, précieux et recherché. Le graphite est noir, opaque, friable, cassant, graisseux et sale au toucher. Or les matières médicales nous disent que Graphites manque de raffinement, qu'il est très simple voire sale… Pourtant, il aurait aimé avoir le même prestige que la pierre précieuse  : « ambition augmentée avec désir de gloire ». Nous retrouvons, comme chez presque tous les minéraux, une tendance à l'inquiétude et à la rumination anxieuse (pensées persistantes empêchant le sommeil, anxiété pour l'avenir, peur d'un malheur, etc). Il a également horreur du changement comme la plupart des « remèdes Terre ». En médecine occidentale, cette pathogénésie décrit les signes cliniques d'une hypothyroïdie. Le ralentissement est à la fois physique et mental : lenteur, découragement, abrutissement, faiblesse, prise de poids, frilosité, œdèmes prétibiaux, constipation, etc. En MTC, l'hypothyroïdie est en rapport avec un vide de Yang dans l'organisme. Lorsque le Yang est faible, le Feu de la Porte de la vie n'arrive plus à réchauffer le corps, d'où cette sensation de froid, les extrémités froides et l'hypothermie. L'insuffisance de Yang explique la perte de libido. Le vide de Yang, d'après les signes pathogénésiques, touche à la fois la Rate et les Reins. Cela n'est pas étonnant si nous tenons compte du fait que le vide de Yang de la Rate précède le plus souvent le vide de Yang des Reins ou que le vide de Yang des Reins peut engendrer un vide de Yang dans d'autres organes comme la Rate et l'Estomac (l'énergie acquise est étroitement liée à l'énergie innée). L'énergie de la Rate étant faible, le patient aura tendance à prendre du poids. Le vide de Yang de la Rate et des Reins est une des deux grandes étiologies de la ménopause en MTC. Graphites peut tout à fait correspondre au déséquilibre de la femme ménopausée par vide de Yang de la Rate et des Reins avec frilosité, prise de poids et œdèmes. En effet, nous pouvons lire dans certaines matières médicales que Graphites « devient obèse pendant la ménopause ».

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Homéopathie et médecine chinoise

Il est dit, en MTC, que si la Rate est faible, le sujet rêve de construire une maison. Or, Graphites rêve de constructions et de bâtiments admirables… Et lorsque l'Estomac souffre de vide, il est dit qu'il rêve de repas copieux, de faire la fête ou de ne pas avancer. Graphites rêve de beuveries, de bringues, de difficultés, de lutte et d'efforts, etc. Le Froid et l'Humidité sont de nature Yin. On peut également lire dans le Ling Shu au chapitre des rêves causés par les pervers que, si le Yin est abondant, « on rêve qu'on traverse à gué de vastes étendues d'eau et que l'on a peur ». Graphites rêve aussi de danger dans l'eau…

teurs de l'area postrema du bulbe du cerveau qui induisent les vomissements). • Toxicologie  : atteinte du système digestif (vomissements et diarrhée), des systèmes nerveux (polynévrite) et cardiaque (arythmie, hypotension et mort subite). De petites doses induisent une toux réflexe productive accompagnée le plus souvent d'une rhinite et d'éternuements. Des doses plus importantes génèrent une stimulation de l'ensemble de l'appareil gastro-intestinal produisant de forts vomissements et une diarrhée. • Utilisations médicinales  : mélangé au XVIIIe  siècle sous forme de poudre avec de l'opium et du sulfate de potasse pour créer une sudorification (transpiration) dès le début d'une fièvre consécutive à un coup de froid. Traitement efficace à la fin du XIXe siècle de la dysenterie amibienne (Entamoeba histolytica). Utilisé sous forme de sirop pour induire une vidange gastrique chez des patients souffrant d'intoxication aiguë, que ce soit dans les services d'urgences ou à domicile comme soins de premiers secours, mais abandonné du fait des complications fréquentes inhérentes aux vomissements (rupture de l'œsophage ou de l'estomac, syndrome de Mallory-Weiss, pneumomédiastin, pneumopéritoine et pneumonie par inhalation). • Partie utilisée : la racine séchée.

Ipeca

Fig. 4.29

Souche

Matière médicale

• Nom commun : Cephaelis ipecacuanha (ipécacuanha signifie « plante des bords de route qui fait vomir »). • Habitat : à l'état sauvage ou cultivé dans les vallées forestières humides du Sud du Brésil. • Description : arbuste vivace de 20 à 40 cm de hauteur avec fleurs blanches réunies en cymes compactes. Feuilles opposées et décussées. Racines qui se composent de fragments torsadés, comme de petites billes sur un collier. • Principes actifs : alcaloïdes puissants présents dans la racine, l'émétine et la céphéline, causant des vomissements et des diarrhées (ce fort pouvoir vomitif vient d'une double action sur le mécanisme du vomissement : irritation directe sur l'estomac et le duodénum et action indirecte sur la zone de déclenchement des chimiorécep-

Signes psychiques Adulte morose, taciturne, critique et colérique

Mécontent de tout, méprisant, hautin, morose, taciturne, colérique, sans joie. Indifférent à la joie des autres. Calomniateur, critique. S'indigne, se lamente, fait des jurons. Des futilités lui semblent importantes. Il crie pendant les troubles abdominaux. La colère peut s'accompagner d'asthme (tranquillité après la colère). Enfant capricieux, difficile à satisfaire et qui pleure constamment

Enfant coléreux, injurieux, pour des futilités (l'enfant crie avec le poing dans la bouche). Nombreux désirs indéfinis, inexprimables ­(l'enfant capricieux

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Sensation de vide à l'estomac, froideur de la région épigastrique Faiblesse, anxiété semblant venir de l'estomac. Sensation de délabrement gastrique, de ptose et de vide. Froideur au toucher de l'épigastre. Lenteur de digestion. Douleurs épigastriques. Gastrite. Appétit diminué, dégoût pour la nourriture. Diminution du goût. Absence de soif. Ballonnements abdominaux.

repousse les objets qu'il voulait dès qu'on lui offre). Faim avec désirs indéfinis mais refus des aliments présentés. Pleurs violents, constants, chez les enfants ou les nourrissons. Gémissements, sursauts, pleurs avec sanglots pendant le sommeil. Pleurs pendant la fièvre ou pendant la toux. Jalousie chez les enfants (il espère que les autres ne vont rien apprécier). Oralité, peur de la suffocation

Les enfants se mettent les doigts à la bouche ou se cachent la bouche derrière les mains. Désir de grignoter. Peur de la suffocation, notamment la nuit.

Dysenterie amibienne, diarrhées avec pâleur et cernes bleuâtres Diarrhée aiguë dysentérique avec nausées persistantes ou vomissements qui ne soulagent pas et absence de soif. Ténesme rectal et urines sanguinolentes pendant la dysentérie. Selles écumeuses, visqueuses, verdâtres, glaireuses parfois sanguinolentes. Odeur nauséabonde des selles. Dysenterie amibienne. Diarrhée après avoir pris froid ou après le moindre écart alimentaire. Choléra asiatique, épidémique. Choléra débutant. Diarrhée avec face pâle, cernes bleuâtres, langue propre, épuisement, froideur et transpiration des extrémités, sueurs froides du front. Diarrhée aqueuse, fluide.

Signes physiques Fièvre « gastrique » avec courbatures

La fièvre avec grande lassitude, courbatures (sensation de meurtrissure, de brisure profonde dans les muscles et les os) et troubles de l'estomac (manque d'appétit, état nauséeux persistant, douleurs à l'estomac, éructations alimentaires, vomissements, etc.). Absence de soif ou soif modérée. Frissons, fièvre puis transpiration. Au contraire, absence de transpiration. Oppression dans la poitrine. Rougeur du visage. Début de la fièvre le matin ou l'après-midi. Fièvre périodique (tous les jours ou tous les 2 jours). Fièvre alternant avec frissons. Fièvre en été. Rhumatisme articulaire aigu.

Troubles pulmonaires

Toux spasmodique avec pâleur et vomissements, coqueluche Coqueluche et toux coqueluchoïde : toux paroxystique, violente, suffocante, spasmodique, en quintes avec nausées, pâleur, dyspnée, cyanose, spasmes et douleurs à l'estomac. Toux asthmatique (asthme infantile). La toux est terminée par des vomissements abondants voire une syncope ou des convulsions. La respiration peut être coupée par la toux.

Troubles digestifs

Nausées, vomissements avec pâleur, faiblesse et salivation Nausées violentes, durables avec pâleur (langue pâle, humide sans enduit, face et lèvres pâles, cernes bleuâtres autour des yeux ou cyanose avec dyspnée suivie d'épuisement et de somnolence). Une joue seulement peut être pâle et l'autre rouge. Teint jaune possible. Nausées, vomissements accompagnés de salivation abondante. Efforts pour vomir mais les vomissements ne soulagent pas. Les nausées et les vomissements peuvent accompagner d'autres symptômes : pendant les céphalées, les névralgies, les troubles respiratoires, les règles, la dentition, l'accouchement, après la suppression d'une éruption, etc. Nausées de la grossesse ou induites par les chimiothérapies. Convulsions pendant les vomissements. Lourdeur de la tête. Éructations alimentaires ou gazeuses. Ballonnements épigastriques. Hoquet.

Bronchiolite, bronchite asthmatiforme Bronchite aiguë  : nombreux râles, respiration asthmatiforme et nausées. Bronchite chronique. Bronchopneumonie de l'enfant et du nourrisson. Bronchiolite  : nombreux râles fins avec pâleur, cernes, nausées, cyanose. Mucosités sanguinolentes. Hématémèse. Crachats visqueux difficiles à expectorer. Oppression thoracique, anxiété ressentie dans la région du cœur améliorée par les expectorations. Douleurs thoraciques, douleurs pressurantes du diaphragme. Faiblesse après avoir toussé. Dyspnée aggravée par l'effort. Éternuements par crises, violents, avant la toux. Congestion, taches rouges ou rash sur la poitrine.

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Homéopathie et médecine chinoise

Faiblesse, anxiété semblant venir de l'estomac Froideur au toucher de l'épigastre Douleurs épigastriques Ballonnements Appétit diminué, dégoût pour la nourriture Hoquet Nausées violentes, vomissements Langue pâle sans enduit Lèvres pâles voire cyanosées Le pouls doit être vide et faible

Faiblesse, malaises accompagnés de nausées et de vomissements

Lassitude, faiblesse accompagnées de nausées ou de vomissements. Malaise avant les vomissements ou malaise accompagné de nausées et de vomissements. Syndromes hémorragiques avec malaises, nausées et pâleur

Petites stries hémorragiques dans les sécrétions ou grandes hémorragies  : hémorragie soudaine, abondante avec nausées, vomissements, pâleur, malaise, sueurs froides et extrême faiblesse. Le sang est rouge vif, brillant, fluide, sans caillot, jaillissant à flot. Hémorragies de l'accouchement, épistaxis pendant la coqueluche, métrorragies, hématémèse, typhoïde hémorragique, etc.

Vide de Yang de l'Estomac

Épuisement Hypersialorrhée Régurgitations Épigastralgies Nausées, vomissements Froideur de la région épigastrique Froideur des extrémités Diarrhée avec pâleur du visage Langue pâle sans enduit (et humide) Le pouls doit être profond et sans force

Froideur des extrémités

Pieds et mains froids. Parfois chaleur des paumes. Anomalies linguales Typiquement, la langue d'Ipeca est pâle sans enduit (langue qualifiée de « propre » dans les matières médicales). Dans les maladies fébriles, elle présente un enduit blanc au centre alors que les bords et la pointe sont rouges. L'enduit lingual peut devenir jaune voire brun et la langue sèche. La langue peut être rouge seulement au bout de la langue (signe de 1er degré).

Ni de l'Estomac

Hoquet Éructations avec nombreux gaz Ballonnements abdominaux Régurgitations Nausées Vomissements La Rate ne retient pas le Sang

Modalités

Hémorragie soudaine et abondante avec : Nausées Vomissements Pâleur Malaise Sueurs froides Extrême faiblesse Langue pâle Le pouls doit être fin et faible

Aggravation Au moindre mouvement, par le froid sec, le vent froid, l'hiver, le vent chaud du sud, par les repas, le tabac, la consommation de veau et de porc. Amélioration Par la pression. Signes étiologiques Troubles suite de colère refoulée, d'indignation, de mépris et d'humiliation.

Syndromes externes Maladies de la Chaleur

Syndromes correspondants

Sur la couche du Wei Attaque du Vent Chaleur Toux coqueluchoïde Rhumatisme articulaire aigu (Bi de la Chaleur) Enduit lingual blanc avec des bords et une pointe rouges

Syndromes internes Vide de Qi de l'Estomac

Asthénie avec teint pâle, cernes bleuâtres autour des yeux Éructations nombreuses

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Attaque du Vent-Chaleur-Humidité Fièvre l'après-midi Intenses courbatures Signes gastriques  : perte d'appétit, nausées constantes, douleurs à l'estomac Enduit lingual blanc avec des bords et une pointe rouges (l'enduit doit être épais et collant à cause de l'Humidité et sec à cause de la Chaleur) Le pouls doit être mou et rapide

Absence de soif Vomissements Diarrhées Fatigue Langue pâle Le pouls doit être profond, faible et lent

Commentaires L'analyse de la matière médicale d'Ipéca nous montre qu'il entretient un lien privilégié avec l'estomac. Les différentes matières médicales nous disent que la langue d'Ipéca est « propre ». Cela signifie qu'elle ne présente pas d'enduit. La pâleur et les cernes bleuâtres si caractéristiques d'Ipéca, la sensation de vide ou de froideur à l'estomac, la faiblesse accompagnée de nausées ou de vomissements, le manque d'appétit, la lenteur de digestion, les éructations, l'asthénie jusqu'à l'épuisement, la diarrhée et surtout la pâleur du teint et de la langue sont des signes qui évoquent un vide de Qi de l'Estomac. Comme le Qi de l'Estomac est trop faible, il ne peut plus descendre, ce qui explique les nausées, les vomissements et les régurgitations (Ni de l'Estomac ou contre-courant du Qi de l'Estomac). La Rate et l'Estomac sont étroitement liés. Un vide de Qi de la Rate est souvent sous-jacent, ce qui explique les selles molles. Si nous rajoutons la froideur des extrémités aux signes cliniques précédemment cités, nous nous trouvons dans le cas d'une déficience-Froid de l'Estomac (vide de Yang de l'Estomac). Le pouls d'Ipéca confirme cet état de vide énergétique. En effet, nous pouvons lire dans les matières médicales que son pouls est « faible, presque imperceptible voire imperceptible ». Ipéca est un excellent traitement des nausées induites par les chimiothérapies qui sont à l'origine de l'épuisement du Qi (remède utile dans les « convalescences après une chimiothérapie »). C'est aussi un remède utile pour la prise en charge des nausées de la grossesse (la grossesse a tendance à diminuer le Qi et le Yang de l'organisme et donc le Qi et le Yang de l'Estomac). Nous retrouvons chez Ipéca des hémorragies soudaines, abondantes accompagnées de nausées, de vomissements, de pâleur, de malaise et de sueurs froides. La Rate et l'Estomac étant très liés, le vide de Qi de l'Estomac peut affecter la Rate. Si le vide de Qi de la Rate est insuffisant, il ne peut plus retenir le Sang dans les vaisseaux sanguins, ce qui explique les saignements divers.

Sur la couche du Qi Chaleur du Poumon Toux sèche, coqueluche Sensation de chaleur Rougeur du visage et soif pendant la fièvre La langue est rouge avec un enduit jaune ou rouge au bout de la langue Le pouls doit être vaste et rapide

Glaires-Chaleur du Poumon Lourdeur de la tête Congestion sur la poitrine Oppression thoracique Douleurs thoraciques Asthme Bronchopneumonie Toux rauque avec crachats sanguinolents et collants Hématémèse Langue rouge avec enduit jaune (qui doit être collant) Le pouls doit être glissant et rapide Chaleur-Humidité dans la Rate et l'Estomac Transpiration après la fièvre Oppression dans la poitrine Nausées, vomissements Selles glairosanglantes, dysenterie avec ténesme rectal Odeur nauséabonde des selles Urines sanguinolentes pendant la dysenterie Langue rouge et enduit lingual jaune Le pouls doit être glissant et rapide Maladies du Froid

Atteinte du niveau Tai Yin Distension abdominale Frilosité Perte d'appétit

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Homéopathie et médecine chinoise

Ipéca est un grand remède de coqueluche. En MTC, la coqueluche est due initialement à l'invasion du Vent-Chaleur externe. L'utilité d'Ipéca dans l'invasion du Vent-Chaleur est confirmée par l'aspect que peut prendre sa langue. Celle-ci peut être blanche au centre (signe que le pathogène externe est encore en surface) et rouge sur les bords et à la pointe (signe de Chaleur). Cet aspect lingual caractéristique est un signe de 2 e  degré dans cette pathogénésie. La fièvre s'exprime souvent en été (signe de 2 e  degré) et, si nous associons la gêne épigastrique et la soif, nous nous trouvons dans la situation d'une attaque de la Chaleur de l'été. Cet excès de Chaleur envahit le système du Qi protecteur du Poumon. C'est pourquoi la langue peut être rouge à la pointe chez Ipéca. La Chaleur peut s'associer facilement à l'Humidité. Il n'est donc pas étonnant de constater qu'Ipéca se révèle être un traitement très utile en cas d'excès de ChaleurHumidité dans le système du Qi protecteur du Poumon  : fièvre avec nausées, douleurs à l'estomac, langue rouge sur les bords avec un enduit blanc (qui doit être sec à cause de la Chaleur et épais du fait de l'Humidité). À partir de cette couche superficielle, la Chaleur et l'Humidité pénètrent facilement en profondeur dans la couche du Qi pour attaquer des organes tels que le Poumon et la Rate (Chaleur du Poumon et Chaleur-Humidité de la Rate et de l'Estomac). Cela explique que la langue peut être rouge chez Ipéca avec un enduit jaune voire brun selon le degré de Chaleur. En cas de Chaleur du Poumon, nous observerons des inflammations pulmonaires (bronchite aiguë, bronchopneumopathie, bronchiolite, asthme, etc.) et en cas de Chaleur-Humidité de la Rate et de l'Estomac, des signes digestifs (nausées, vomissements, diarrhée, dysenterie avec selles glairosanglantes, etc.). Si nous tenons compte du lien privilégié qu'entretient ce remède avec le Poumon et le couple Rate/Estomac, nous pouvons aisément affirmer qu'Ipéca est en relation avec le niveau Tai Yin. Les ballonnements abdominaux, la perte d'appétit, les vomissements, les diarrhées, l'absence de soif, l'asthénie et la pâleur de la langue sont des signes qui évoquent une atteinte du niveau Tai Yin dans les maladies dues au Froid (tableaux

pathologiques selon les 6  niveaux). Les symptômes à apparaître au niveau Tai Yin sont ceux d'un vide de Yang de Rate avec accumulation de Froid. Dans ce cas, les ballonnements et les vomissements sont dus au Froid interne alors que les autres symptômes sont liés au vide de Yang de la Rate.

Kalium bichromicum

Fig. 4.30

Souche • Nom : bichromate de potassium. • Formule : Cr2K 2O7. • Description  : produit de synthèse qui se présente sous la forme de grands cristaux prismatiques rouge orangé solubles dans l'eau chaude. Composé stable qui ne se décompose qu'à haute température. • Propriétés  : les dichromates sont des agents oxydatifs puissants qui peuvent réagir violemment avec des substances réductrices, des matières organiques et des produits combustibles (bois, papier et tissu). • Utilisation du chrome  : comme garniture de protection et de décoration. • Toxicité : – ingestion  : ulcérations de la muqueuse pharyngée, vomissements, diarrhées, hémorragies digestives, atteinte hépatorénale ; – inhalation : fortes irritations du tractus respiratoire (douleurs nasales et thoraciques,

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Coryza aigu qui devient purulent avec masses vertes dures élastiques Obstruction nasale aggravée le soir et le matin et par le temps chaud et humide. Obstruction unilatérale qui alterne de côté. Éternuements fréquents aggravés le matin et au grand air. Coryza avec écoulement aqueux transitoire puis écoulement muqueux, épais, jaunâtre ou verdâtre, sanguinolent, filant, gluant, visqueux, tenace tombant dans l'arrière-gorge ayant une odeur nauséabonde. Catarrhe chronique. Formation de croûtes adhérentes à l'intérieur du nez jaunes ou vertes dont le détachement provoque des saignements. Les croûtes se reforment très rapidement après leur élimination. Expulsions de bouchons élastiques durs, verts laissant la muqueuse à vif et brûlante. Prurit à l'intérieur du nez. Perte de l'odorat. Apparition de céphalées dès que l'écoulement cesse.

p­ erforations de la cloison nasale, toux, dyspnée, cyanose, asthmes allergiques, bronchites chroniques) ; – contact cutané  : nécroses, ulcérations torpides et chroniques ; – projections oculaires : inflammations sévères de la conjonctive et de la cornée (inflammation, érosions, ulcérations).

Matière médicale Signes psychiques Taciturne, triste, misanthrope, conformiste

Triste le soir. Pleure sans raison. Taciturne, morose (regarde fixement sans penser). S'ennuit facilement. Il a peur des gens, de la foule et a tendance à la misanthropie. Il désire la solitude. Tout le répugne. Il est timide, pudique et se sent souvent mal à l'aise. Il est conformiste, trop convenable et n'aime pas le changement. Peut être paresseux.

Sinusite avec douleurs et lourdeur à la base du nez Douleurs brûlantes, piquantes et pressurantes à la racine du nez, aggravées après la suppression de l'écoulement nasal. Les douleurs peuvent s'étendre à la commissure externe des yeux et au front. La pression les améliore. Sensation de pulsation, de chaleur, de lourdeur ou de poids à la base du nez. Céphalées frontales, douleurs des sinus frontaux. Sinusite frontale ou maxillaire. Douleurs ponctiformes sinusiennes aggravées au froid. Perte d'odorat. Épistaxis de sang foncé.

Très attaché à sa famille

Très attaché à sa maison, à sa famille, à sa voiture. Il veut que sa famille soit parfaite. Sa vie personnelle, familiale a beaucoup d'importance pour lui.

Signes physiques Blépharoconjonctivite

Blépharoconjonctivite chronique pustuleuse avec lourdeur, œdème palpébral et rougeur du bord libre des paupières. Démangeaisons oculaires. Larmoiement. Douleurs oculaires brûlantes ou piquantes. Écoulement purulent jaune épais. Les yeux sont agglutinés le matin. Uvéite. Ulcérations cornéennes profondes indolentes. Photophobie à la lumière du jour. Sclérotique rouge ou jaune.

Ulcérations nasales Ulcérations à l'intérieur du nez, ulcères ronds du septum avec perforations. Ozène syphilitique. Fissures sur les ailes du nez. Sécheresse nasale aggravée dans une pièce chaude obligeant à se moucher sans que rien ne sorte. Angine érythémateuse, diphtérie, ulcérations pharyngées, aphtes Angine avec pharynx et amygdales de couleur rouge vernissé ou cuivrée voire pourpre violacé. Douleurs piquantes s'étendant aux oreilles en avalant ou en bâillant. Sécheresse de la gorge. Diphtérie avec croup  : fausses membranes très adhérentes et tendant à s'étendre au larynx, à la trachée et aux narines. Croup spasmodique, toux croupale. Haleine fétide. Prostration. Mucosités pharyngées, adhérentes, filantes et gélatineuses, obligeant le

Symptômes ORL

Otites suppurées, otite externe Otites moyennes chroniques avec perforation tympanique  : écoulement abondant, épais, purulent (jaune et fétide) qui s'étire en longs filaments. Extension de la douleur vers les parotides et les mastoïdes. Inflammation du méat  : eczéma prurigineux, humide du conduit auditif externe. Inflammation érysipélateuse de l'oreille.

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Homéopathie et médecine chinoise

malade à se racler la gorge le matin et d'expectoration difficile. Tendance ulcérative  : ulcérations pharyngées profondes à bords réguliers, comme à l'emporte-pièce. Ulcères syphilitiques. Aphtes à fond jaunâtre avec mucopus adhérent. Sensation de cheveux sur les piliers du voile du palais, provoquant une toux irritante et des vomissements. Salive visqueuse et filante. Enflure et œdème de la luette qui ressemble à un sac à moitié rempli d'eau. Ulcères syphilitiques de la luette. L'odeur de l'haleine est putride, nauséabonde.

dans le rectum et l'anus. La diarrhée est aggravée en été ou aux premiers jours chauds du printemps et  alterne avec les rhumatismes (rhumatismes l'hiver et diarrhée l'été). Constipation Constipation avec pesanteur dans l'anus  : selles dures, fragmentées. Hémorroïdes procidentes pendant la selle. Troubles dermatologiques

Acné pustuleuse, folliculite de la barbe Éruption de petites pustules inflammatoires et prurigineuses la nuit. Acné pustuleuse sur les joues, le menton et le front. Folliculite de la barbe suppurée. Éruption de macules sur le visage. Acné rosacée.

Laryngite Voix rauque, nasillarde. Laryngite par temps humide ou froid. Besoin de s'éclaircir la gorge. Irritation du larynx en parlant.

Éruptions humides, purulentes sur le visage (impétigo) Éruptions croûteuses, jaunes, sur le nez et le visage ; impétigo. Éruption péribuccale. Sécheresse des lèvres avec gerçures. Éruptions eczématiformes, humides, croûteuses sur la tête.

Toux avec expectorations de mucosités jaunes épaisses

Toux suite de chatouillements dans le larynx ou la trachée, suivie d'une expectoration de mucosités jaunes, épaisses, visqueuses, filantes, tenaces et sanguinolentes ; elles adhèrent à la gorge, aux dents, aux lèvres. Expulsions de petites masses granuleuses. Douleurs rétrosternales déchirantes pendant la toux irradiant dans le dos. Bronchectasies. Coqueluche. Aggravation de la toux après manger.

Rash fébrile, urticaire nodulaire, lichen plan Rash fébrile (rougeole). Urticaire nodulaire. Prurit nocturne avec douleurs brûlantes, aggravé à l'échauffement du lit et amélioré à l'air frais. Éruptions prurigineuses. Lichen plan.

Troubles digestifs

Ulcères Ulcères ronds avec aréole rouge et bords surélevés et indurés (ulcères profonds). Nécrose centrale avec croûte noire. Écoulement jaune, tenace, corrosif ou bien ulcères secs. Ulcères syphilitiques.

Pyrosis, régurgitations Douleurs gastriques brûlantes, rongeantes, améliorées par les repas. Ulcères à l'estomac. Régurgitations acides ou éructations gazeuses (ballonnements gastriques le soir).

Troubles génito-urinaires

Vomissements de mucosités jaunâtres et sanguinolentes Manque d'appétit. Sensation de lourdeur et de plénitude gastrique pendant ou après les repas. Nausées brusques et vomissements très acides de mucosités jaunâtres, sanguinolentes et visqueuses. Pesanteur au niveau du foie avec douleurs lancinantes s'étendant à la rate et aux épaules aggravées par le mouvement. Désir de bière.

Leucorrhées purulentes Prurit vulvaire suite de leucorrhées jaunes, purulentes, épaisses, filandreuses, tenaces. Inflammation utérine chronique. Érosion du col qui saigne facilement avec leucorrhées. Tendance au cancer du col de l'utérus. Excoriation du vagin. Règles abondantes, trop fréquentes. Urines avec mucopus visqueux Urines peu abondantes de couleur rouge foncé, avec mucus épais, visqueux et filandreux. Douleurs sourdes et lancinantes dans la région rénale. Tendance ulcérative de l'urètre, du gland et du prépuce.

Syndrome dysentérique Diarrhée matinale chronique poussant hors du lit  : selles glaireuses, graisseuses, gélatineuses (comme de la gelée), écumeuses, sanguinolentes, inodores. Rectorragies. Ténesme avec brûlures

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Céphalées frontales, lourdeur de la tête et de la base du nez Sinusite avec écoulement purulent et lourdeur Acné inflammatoire, pustuleuse Éruptions humides, purulentes, eczématiformes, impétiginisées Prurit cutané Nausées, vomissements de mucosités jaunâtres, sanguinolentes et visqueuses Sensation de lourdeur et de plénitude gastrique Douleurs gastriques brûlantes Diarrhées, syndrome dysentérique Urines peu abondantes foncées (couleur rouge foncé) Langue rouge et enduit jaune épais Bouche collante, visqueuse Le pouls doit être glissant et rapide

Douleurs intermittentes, erratiques

Douleurs circonscrites erratiques Douleurs aiguës, lancinantes, erratiques (apparaissant et disparaissant brusquement) sur de petits endroits circonscrits (points douloureux). Douleurs erratiques changeant de place très rapidement et alternant avec les autres troubles organiques (rhumatologiques et digestifs) ; souvent en diagonale (sein droit et coude gauche). Douleurs osseuses brusques, erratiques, sensibles à la pression et à la percussion. Douleurs déchirantes au niveau du tibia. Sensibilité douloureuse des talons améliorée en marchant. Douleurs rhumatismales dans les articulations passant d'une articulation à l'autre, améliorées par le repos et la chaleur du lit. Alternance des troubles : disparition des douleurs mais apparition d'autres troubles et inversement (troubles digestifs notamment). Sciatique avec douleurs intermittentes Sciatique gauche aggravée par la pression et le changement de temps, améliorée par la chaleur et le mouvement ou le membre fléchi. La douleur est intermittente et se déplace le long de la jambe. Douleurs du coccyx aggravées assis avec l'impression que le coccyx est trop long.

Commentaires Peu de symptômes psychologiques sont décrits dans les différentes matières médicales. Nous retrouvons cependant quelques traits d'une typologie Terre : « amour pour la famille, sens excessif du devoir, conformisme, aversion pour le changement, facilement affecté par les malheurs des autres… ». Cela n'est pas étonnant si nous tenons compte de la souche. Celle-ci est une association d'un oxyde de chrome et de potassium. Elle a donc la structure microscopique et macroscopique qui rappelle celle d'un minéral. Mais kalium bichromicum présente cependant certains traits de la typologie Métal, en rapport avec le chrome, c'est-à-dire une tendance au retrait social et à la tristesse. Sankaran (cité par Lacombe) dit de lui « qu'il donne l'impression d'être extrêmement réservé, taciturne et gardant ses sentiments. Il évite la société, cache ses émotions et sent de la tristesse lorsqu'il est blessé par le comportement de la famille ». Il est vrai qu'il cherche la solitude, qu'il est timide et a tendance à l'agoraphobie et à la misanthropie. Il est triste, morose et taciture. Cette double polarité Terre/Métal se retrouve dans les signes physiques (production d'Humidité-Chaleur par la Rate et l'Estomac qui s'exprime au Poumon). En effet, Kalium Bichromicum est souvent prescrit à partir de ses deux grandes indications que sont l'acné pustuleuse et les sinusites. Les sinusites, en MTC, sont principalement dues à l'attaque du Vent-Chaleur externe, au Vent-Froid (qui se transforme en Chaleur) et à

Anomalies linguales Typiquement, la langue de Kalium bichromicum est rouge, sèche, luisante, vernissée, craquelée, mais elle peut être recouverte d'un enduit épais, jaune sale et garder l'empreinte des dents. La bouche est collante, visqueuse.

Modalités

Aggravation En hiver, par le froid, le vent-froid, le temps chaudhumide ou froid-humide, en plein air (prend facilement froid), en se déshabillant. Amélioration Par la chaleur, l'été (sauf pour les symptômes cutanés qui sont améliorés par le froid).

Syndrome correspondant Humidité-Chaleur dans la Rate et l'Estomac Blépharo-conjonctivite chronique, sclérotique jaune

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Homéopathie et médecine chinoise

la ­Chaleur-Humidité qui envahit la Rate (tableau interne). Les perversités externes et l'HumiditéChaleur produite par la Rate peuvent d'ailleurs s'entremêler. En effet, les attaques répétées du Vent-Chaleur affaiblissent l'énergie correcte ou Zheng Qi, ce qui aboutit à une forme chronique d'Humidité-Chaleur provenant de la Rate et de l'Estomac (les formes chroniques de sinusites sont la plupart du temps liées à un excès de ChaleurHumidité provenant de la Rate et de l'Estomac). L'énergie du centre étant déficiente, la fonction de transformation et transport est altérée, ce qui conduit à l'accumulation d'Humidité qui se combine avec la Chaleur. Cette énergie nocive monte au Poumon qui est lui-même lié à la Rate par le niveau Tai Yin (axe Poumon-Rate). L'Humidité s'écoule alors par le nez qui est l'orifice du Poumon. Elle entraîne une sensation de poids, de pesanteur, de lourdeur à la base du nez et dans la région frontale. La consommation d'aliments gras et chauds peut favoriser ce syndrome et il convient donc de les diminuer voire de les supprimer. Chez Kalium bichromicum, la langue rouge et l'enduit jaune, épais et collant confirment la présence d'Humidité et de Chaleur. Le Vent-Froid fait partie des étiologies de Kalium bichromicum. Mais, rappelons-le, le Vent-Froid peut se transformer en Chaleur. Il existe une dernière cause de sinusite : le Feu du Foie/Vésicule biliaire, mais ce syndrome n'est pas inclus dans cette pathogénésie. Dans l'histoire de la souche, il est intéressant de mettre en parallèle l'utilisation du chrome au niveau industriel et les applications homéopathiques cutanées. Le chrome intervient dans le polissage des voitures en leur donnant un aspect brillant, éclatant… (Vithoulkas dit d'ailleurs que les sujets Kalium bichromicum « ont une perspective matérialiste. Ils sont attachés à leur maison, à leur famille et à leur voiture » !). Or Kalium bichromicum est un des remèdes les plus utiles de la matière médicale pour la prise en charge de l'acné. L'indication de Kalium bichromicum est l'acné pustuleuse que nous retrouvons dans le syndrome d'Humidité-Chaleur. Il en est de même pour l'impétigo. Il est tout de même intéressant de constater que l'action principale de ce remède, qui possède du métal dans sa composition, se situe au niveau du nez et de la peau car ce sont, respectivement, l'orifice et le revêtement cutané de l'élément Métal et du Poumon. Tous les grands remèdes

d'acné en homéopathie sont d'ailleurs des métaux (Antimonium crudum, Kalium bichromicum, Kalium bromatum, Tellurium, Zincum, etc.) et nous connaissons l'utilisation du zinc en allopathie pour le traitement de l'acné. Le côté Luétique de ce remède est lié à sa toxicologie car la dissolution du dichromate de potassium donne une solution acide. Cela explique l'action syphilitique et les ulcérations cutanéomuqueuses. Enfin, par rapport au Métal et à son organe, le Poumon, il est intéressant de constater que Kalium bichromicum rêve de suffoquer ou d'avoir quelqu'un de couché sur son abdomen et sa poitrine et l'empêche de respirer…

Magnesia carbonica

Fig. 4.31

Souche • Nom : carbonate de magnésium. • Surnoms  : magnésie blanche ou carbonate de magnésie. • Formule : MgCO3. • Description  : masse blanche, légère, inodore, insipide et insoluble dans l'eau qui peut facilement être réduite en poudre. • Utilisations  : dans le domaine sportif pour assécher les mains (poudre en gymnastique artistique, escalade ou haltérophilie) et dans l'industrie alimentaire (régulation de l'acidité, prévention des agglomérations, rétention de couleur, dessiccation etc.). • Rôles biologiques du magnésium : oligoélément indispensable au bon fonctionnement de l'organisme. Intervient dans le métabolisme énergétique (la forme active de l'ATP étant un complexe

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Mg2 +-ATP au sein de la mitochondrie), dans la synthèse des protéines et des acides nucléiques, dans le fonctionnement neuromusculaire via les Na+,K+-ATPases et Ca2 +-ATPases membranaires. Effets opposés du magnésium et du calcium au niveau neuromusculaire : une hypomagnésémie entraîne une hyperexcitabilité neuromusculaire alors qu'une hypermagnésémie est responsable d'une paralysie progressive (le magnésium a une action antagoniste de type compétitif sur les flux entrants de Ca2 +). • Utilisation médicale du magnésium : couramment prescrit dans le traitement de l'anxiété mineure, de la spasmophilie et des crampes.

Irritabilité, susceptibilité Tristesse pendant la grossesse

Pleurs pendant la grossesse ou le matin en se réveillant. Réveils nocturnes à partir de 3 heures du matin

Réveils nocturnes à 3 heures du matin avec parfois le besoin d'aller à la selle. Endormissement tardif, sommeil perturbé suite d'anxiété. Sommeil non réparateur (se réveille plus fatigué que le soir). Rêves de la mort, de vains efforts et d'eau

Sentiment d'être abandonné, de ne pas être aimé par son entourage ou peur d'être rejeté (par ses parents, ses amis ou son conjoint). Amitié interrompue. Enfant rejeté par ses parents, par son père. Orphelins.

Rêves lourds, de vains efforts (pour trouver les toilettes, pour trouver son chemin, pour s'habiller, pour aller au bal, pour confectionner ses vêtements, pour parler, etc.). Rêve d'être perdu à la maison ou dans une forêt. Rêve de malheur et de la mort d'un parent proche, d'enterrement, de pleurer. Rêves historiques. Rêve de bal, de banquet. Rêve d'eau et d'inondation, de danger dans l'eau ou d'être trempé par la pluie. Rêve de colère, de dispute, de se battre avec des voleurs. Rêve de loterie, de recevoir de l'argent.

Troubles consécutifs à une domination ou une négligeance

Signes physiques

Matière médicale Signes psychiques Abandonnisme/suite d'abandon parental

Asthénie chez les femmes nerveuses

Troubles survenant après avoir été longtemps dominé ou négligé.

Lassitude, fatigue, faiblesse le matin. La faiblesse est aggravée assis, avant et pendant les règles. Sensation de lourdeur.

Aversion pour les conflits et les violences

Personne réservée, sensible, pacifique qui ne supporte pas la violence, les querelles, les conflits et les discordes. Ne supporte pas l'injustice. Les troubles peuvent être consécutifs à des conflits entre les parents.

Troubles digestifs, douleurs crampoïdes

Inappétence Sensation de vide à l'estomac, nausées le matin, vomissements. Douleurs gastriques piquantes ou crampoïdes, aggravées par le lait. Soif aggravée le soir et la nuit. Régurgitations acides ou graisseuses aggravées par la consommation de choux. Pyrosis. Manque d'appétit, dégoût pour la nourriture.

Anxiété pour les autres

Anxieux, soucieux surtout pour les autres. Peur qu'il n'arrive quelque chose de grave  : peur d'un accident, d'un malheur, de se blesser, de la mort, etc. Anxiété pour l'avenir. Tendance à se ronger les ongles. Facilement effrayé.

Intolérance au lait, refus du lait maternel Indigestion, régurgitations acides, éructations, douleurs gastriques, diarrhées après avoir bu du lait. Selles contenant du lait non digéré, chez les nourrissons allaités (selles blanches laiteuses). Vomissement « comme du lait caillé ». Refus du lait maternel chez l'enfant.

Suite de mauvaise nouvelle, choc avec spasmophilie

Troubles suite de mauvaise nouvelle, de peur  : stupeur avec tremblements, crise de spasmophilie (paresthésies de la langue et de la bouche, mains d'accoucheur, etc.).

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Homéopathie et médecine chinoise

Douleurs digestives crampoïdes, coliques du nourrisson Ballonnements abdominaux, flatulences. Douleurs abdominales coupantes, crampoïdes améliorées après l'émission des selles ou l'émission de gaz (gaz nauséabonds d'odeur aigre, acide) et aggravées après les repas. Douleurs abdominales crampoïdes chez les enfants, coliques du nourrisson allaité.

bas. Les douleurs sont soulagées en hyperflexion. Les règles ne coulent que la nuit ou couché ; elles sont faibles en journée ou cessent debout. Règles foncées, noires, filantes comme de la poix. Leucorrhées muqueuses, épaisses, blanches après les règles. Impression que les règles arrivent mais retard de règles. Aménorrhée.

Diarrhées de la dentition, dysenterie Diarrhées indolores chez les enfants ou les nourrissons, pendant la dentition, suite de consommation de lait. Diarrhées glaireuses ou mousseuses, vertes. Écume surnageant. Odeur aigre, acide, nauséabonde des selles. Ténesme rectal avec douleurs brûlantes aggravées par les selles. Douleurs rectales piquantes améliorées par l'émission de gaz et aggravées à 4 heures du matin. Dysenterie. Choléra infantile. Aggravation de la diarrhée le matin ou après le dîner. Prurit anal.

Toux sèche spasmodique aggravée la nuit à 3 heures du matin suite de sensation de fourmillements dans le larynx. Expectorations matinales.

Toux sèche nocturne à 3 heures

Transpiration acide

Transpiration abondante aggravée le matin, d'odeur aigre, acide, fétide, nauséabonde et d'aspect huileux. La transpiration tache le linge en jaune. Odeur corporelle acide. Anomalies linguales Non décrites dans les matières médicales.

Constipation Constipation avec besoin impérieux et constant d'aller à la selle : grands efforts de défécation inefficaces, les selles s'émiettant. Constipation périodique tous les 2 jours, suite d'émotion vive.

Modalités

Aggravation La nuit, par le lait, le froid, le contact, à l'intérieur d'une pièce, par les courants d'air, avant et pendant les règles.

Remède de névralgies améliorées par la marche

Amélioration En marchant à l'extérieur et par la chaleur locale.

Névralgies faciales nocturnes Névralgies dans la région malaire, zygomatique ou médiojugale avec douleurs déchirantes, creusantes : le sujet crispe l'hémiface et la tient fortement en main. Aggravation des douleurs au repos, en étant couché, la nuit, par le vent et le froid. Amélioration par la marche à l'extérieur (névralgies nocturnes obligeant à marcher sans répit).

Signes étiologiques Troubles suite de soucis, de préoccupations, de choc mental, d'émotions, de mauvaise nouvelle, de frayeur ou de traumatisme, de querelles, de discorde entre ses propres parents, après avoir été négligé ou dominé par quelqu'un.

Douleurs dentaires Carie, douleurs dentaires déchirantes comme si on arrachait la dent. Aggravation des douleurs la nuit (elles empêchent de dormir), à l'air froid, par les aliments froids, dans une pièce chaude et en mangeant. Amélioration en marchant (le patient est obligé de bouger de long en large). Sensation d'allongement dentaire.

Syndromes correspondants Vide de Qi de Rate Asthénie Inappétence Ballonnements Diarrhées aggravées par le lait

Dysménorrhées avec douleurs crampoïdes

Vent interne

Dysménorrhées avec douleurs abdominales tiraillantes, crampoïdes comme des douleurs d'accouchement. Sensation de traction vers le

Irritabilité Spasmophilie Crampes

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

carbonica). Les ruminations anxieuses peuvent à la longue affaiblir la Rate. Le réchauffeur moyen, chez Magnesia carbonica, est faible (sensation de vide à l'estomac, manque d'appétit, dégoût pour la nourriture, etc.). Le lait fait partie des aliments qui sont difficilement digérés et qui lèsent la Rate et l'Estomac. Magnesia carbonica est aggravé par le lait : vomissements, douleurs à l'estomac, éructations, indigestion après avoir consommé du lait, selles contenant du lait non digéré chez le nourrisson, etc. Et toujours dans la problématique parent/ enfant et plus particulièrement mère/enfant, nous pouvons lire dans les matières médicales  : « refus du lait maternel chez le nourrison allaité ». Concernant les spasmes, ceux-ci s'expliquent par l'action du magnésium au niveau des tissus neuromusculaires. Devant les spasmes, il faut également penser aux autres remèdes possédant du magnésium, à savoir Magnesia muriatica, Magnesia phosphorica. Comme nous l'avons déjà vu au chapitre des typologies, la Terre représente la matérialité. Or Magnesia carbonica rêve de gagner de l'argent (rêve de recevoir de l'argent, de loterie, de se battre contre des voleurs, etc.). Il est dit, en MTC, que quand l'Estomac souffre de plénitude, le sujet rêve de lourdeur et de vains efforts. Alors que, lorsqu'il est en vide, il rêve de fêtes et de banquets. C'est ce que fait Magnesia carbonica : rêves de vains efforts pour trouver son chemin, pour parler, pour s'habiller et aller au bal, rêve de bals et de banquets, etc. La Rate est sensible à l'Humidité et en plénitude le sujet rêve de lourdeur : rêve d'être trempé par la pluie, rêves lourds chez Magnesia carbonica. Enfin, la Terre à la fonction de produire afin de donner en abondance. Or Magnesia carbonica rêve de fruits et de fleurs.

Commentaires C'est à partir des signes psychiques que nous pouvons de toute évidence inclure Magnesia carbonica dans la typologie Terre. Comme pour toutes les souches minérales (notamment celles qui contiennent du carbone), le lien aux autres est prédominant. Ce lien aux autres est en rapport avec l'élément Terre et le couple Rate/Estomac. Les atomes comme le magnésium et le carbone ont la capacité de se lier facilement avec toutes sortes d'atomes. C'est pourquoi ils ne sont presque jamais retrouvés dans la nature à l'état natif. Ils s'associent donc avec avidité à d'autres éléments pour former des minéraux. Il est alors intéressant de faire le rapprochement et de souligner l'analogie  : Magnesia carbonica est avant tout un remède d'abandonnisme ! Nous retrouvons d'ailleurs ce trait de personnalité chez Calcarea carbonica, autre remède minéral carbonique. Il faut aussi le rapprocher des autres remèdes homéopathiques possédant du magnésium (Magnesia muriatica notamment) car ceux-ci présentent également ce sentiment d'abandon et de dépendance aux autres (pour Magnesia carbonica : sentiment non fondé d'être abandonné, sentiment de ne pas être aimé par ses amis, ses parents, son conjoint, peur d'être rejeté, etc.). Toujours dans cette notion de lien aux autres et de dépendance, nous retrouvons une problématique parent/enfant. Nous pouvons en effet lire dans certaines matières médicales que ce remède convient bien aux orphelins et qu'il peut être utile aux gens qui ont été négligés par leurs parents ou qui ont assisté à des conflits parentaux répétitifs. Il en est de même pour les violences psychologiques et la domination qu'il peut avoir subi des autres (la domination subie depuis longtemps fait partie des signes étiologiques de Magnesia carbonica). C'est également un remède de ruminations anxieuses et d'anxiété pour les autres (les « individus Terre » s'inquiètent pour les autres et la Rate est l'organe des ruminations anxieuses). Nous pouvons ainsi lire dans les matières médicales à propos de Magnesia carbonica  : « caractère soucieux pour les autres, peur qu'il arrive quelque chose, peur d'un malheur, d'un accident, d'être blessé, de la mort, anxiété pour l'avenir… ». La Terre est l'élément le plus fixe. Les sujets ayant une typologie Terre aiment l'équilibre, l'harmonie. Ils ont horreur des conflits (aversion pour les querelles et pour les violences chez Magnesia

Natrum carbonicum

Fig. 4.32

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Homéopathie et médecine chinoise

horribles et tristes touchant les autres). Excité nerveusement après une mauvaise nouvelle. Peur d'un malheur, de la mort, d'une maladie prochaine. Facilement effrayé  : sursaute facilement comme après une frayeur, après un bruit. L'anxiété est aggravée après manger (hypochondrie après manger).

Souche • Nom : carbonate de sodium monohydraté. • Formule : Na2CO3, H2O. • Description  : poudre cristalline blanche ou cristaux blancs, inodores, de saveur alcaline et salée (il ne faut pas le confondre avec la soude et le bicarbonate de potassium). • Origine naturelle  : son équivalent minéral anhydre est la natrite (minéral rare et instable à l'air humide). Le carbonate de sodium se rencontre aussi à l'état naturel au bord des lacs de certains pays désertiques (rare dans les régions non désertiques car trop soluble dans l'eau pour subsister en surface). Il est connu depuis l'Antiquité grâce aux gisements de « natron » qui est une roche évaporitique composée de carbonate de sodium et de bicarbonate de sodium. Le natron, issu de l'évaporation de l'eau des lacs riches en sels de sodium sous l'effet de la chaleur, se présente sous la forme d'une substance blanche d'aspect évanescent. Il se rencontre donc dans les pays chauds tels que l'Égypte et la Libye. Il se décompose facilement lors des temps humides et se dissout aisément dans l'eau. Il faut également mentionner le volcan (appelé l'Ol Doinyo Lengai) de la montagne sacrée des Masaïs (montagne des « Dieux ») dans la vallée du grand rift au nord de la Tanzanie, le seul volcan au monde à émettre de la carbonatite, lave composée en majorité de carbonate de sodium, de teinte noire lorsqu'elle est en fusion et blanche lorsqu'elle refroidit. Le carbonate de sodium s'hydrate facilement avec l'humidité de l'air, ce qui donne un aspect de savon ou de lessive à la lave et un aspect enneigé au volcan. On trouve également une étendue de Natron dans le cratère d'un volcan éteint, l'Emi Koussi, situé dans le nord du Tchad au niveau du massif du Tibesti, dans le Sahara. • Utilisations industrielles  : fabrication de lessive pour son action dégraissante et détachante et décapage du bois.

Besoin d'harmonie, bienveillance envers les autres, gentillesse Bienveillance. Besoin d'harmonie entre les individus qui l'entourent. Affectueux. Compatissant. Caractère doux et tranquille. Altruisme Absence d'ambition, indifférence à l'argent. Abandonnisme Sentiment d'abandon ou illusion d'être abandonné. Joie extérieure Reste gai et joyeux malgré ses problèmes personnels car il ne souhaite pas embêter les autres ou les rendre malheureux. Alternance de joie et de tristesse. Sensibilité exagérée à la musique, aptitude pour les arts

Sensibilité exagérée à la musique, surtout au piano  : tristesse, pleurs, irritabilité, agitation, anxiété, peur en écoutant la musique. Il désire entendre de la musique triste ou croit entendre de la musique. Aptitude pour les arts. Très sensible en général : hypersensible au bruit, à la lumière, à l'orage, aux impressions sensuelles. Dépression avec repli sur soi

Dégoût de tout, répugnance de la vie, tristesse, apragmatisme, fuite d'autrui  : aversion pour son mari, pour sa famille, etc. Indifférence d'une mère pour ses enfants. Indifférence à tout : au plaisir, à ses relations, à la nourriture. Prostration mentale. Tristesse après manger, au moindre écart alimentaire. Hilarité, gaieté alternant avec la tristesse. Lamentations. Désespoir. Ennui. Risque suicidaire.

Matière médicale

Réservé, indépendant, introverti

Signes psychiques

Pudique, timide et réservé. Désire être seul. Mal à l'aise en société, avec des personnes inconnues, peur des gens, évitements. Réticence à voir ses amis intimes. Soupçonneux, misanthrope, antisocial, introverti.

Lien fort aux autres

Ruminations anxieuses, anxiété pour les autres Caractère soucieux : anxieux pour l'avenir et pour les autres (profondément affecté par des choses

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Diarrhées comme de la pulpe d'orange aggravées par les repas Diarrhées avec besoins impérieux et selles jaunes comme de la pulpe d'orange, évacuées soudainement en jet. Les diarrhées sont aggravées par les repas et le lait. Au contraire, constipation avec effort inefficace. Nombreux gaz.

Aggravation par l'effort intellectuel

Asthénie intellectuelle. Mémoire faible. Aggravation par tout effort mental  : céphalées pressurantes, vertiges, faiblesse, hébétude, confusion d'esprit, impossibilité de réfléchir, de retenir, de lire. Scolarité médiocre. Céphalées suite d'épuisement nerveux. Manque de confiance en soi

Faiblesse des chevilles et des pieds, instabilité

Manque de confiance en soi, dévalorisation de soi. Impressionnable.

Douleurs de la voûte plantaire et du talon Troubles des talons ou de la voûte plantaire : douleurs piquantes aux talons ou douleurs contuses, brûlantes de la voûte plantaire aggravées par la marche et par le piétinement. Sensation de chaleur au niveau de la voûte plantaire et des talons. Pieds plats.

Irritabilité, susceptibilité

Irritabilité, colère pour des futilités. Intolérance à la contradiction. Peur de l'orage

Peur avant l'orage avec tonnerre.

Faiblesse des chevilles, luxations à répétition, maladresse en marchant Faiblesse, dérobement de la cheville : luxations à répétition. Faiblesse des chevilles chez les enfants qui apprennent la marche. Maladresse, trébuchements en marchant. Craquements articulaires. Sensation de lourdeur des membres inférieurs. Froideur des pieds. Éruption vésiculeuse sur les membres inférieurs.

Nostalgie du pays

Signes physiques Teint pâle

Visage pâle, cernes bleuâtres autour des yeux. Intolérance à la chaleur, insolation, coup de soleil

Douleurs articulaires ou céphalées par temps orageux Douleurs des extrémités déchirantes, céphalées pendant l'orage avec tonnerre.

Remède d'insolation (tête exposée au soleil) et de coup de soleil. Céphalées, confusion, abrutissement, faiblesse, hébétude suite à l'exposition à la chaleur ou au soleil. Nausées dans une pièce chaude. Vertiges en faisant face à la lumière du soleil, par temps chaud ou dans une pièce chaude. Troubles chroniques suite d'exposition à la chaleur. Faiblesse en été.

Pathologie des épaules Troubles des articulations des épaules  : douleurs pressurantes, déchirantes, tiraillantes des épaules s'étendant dans les membres supérieurs (bras et coudes) et s'aggravant par le mouvement.

Troubles digestifs

Douleurs gastriques Sensation de vide, de pierre, de plénitude ou de lourdeur comme si l'estomac était pendant et relâché. Soif. Douleurs épigastriques contuses aggravées par le toucher. Pyrosis. Éructations acides. Hoquet. Ballonnements aggravés après les repas.

Œdème et froideur des extrémités Gonflement des pieds, froideur et sensation de lourdeur. Dysménorrhées crampoïdes, sensation de traction

Troubles du comportement alimentaire Appétit vorace, constant le matin ou avant minuit. Grignotage. Boulimie.

Dysménorrhées crampoïdes avec douleurs ressemblant à celles de l'accouchement. Sensation de traction utérine vers le bas comme si tout allait sortir. Leucorrhées abondantes, épaisses, jaune verdâtre, nauséabondes.

Intolérance au lait Aversion pour le lait (le lait maternel est vomi). Diarrhées après l'ingestion de lait.

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Homéopathie et médecine chinoise

Céphalées, confusion, abrutissement, hébétude suite d'exposition à la chaleur et au soleil Langue rouge et sèche

Anomalies linguales Typiquement, la langue de Natrum carbonicum présente un enduit blanc épais plus marqué le matin. La langue peut également être rouge et sèche. Il peut exister, au contraire, une hypersalivation. La langue peut être pâle (signe de 1er degré).

Pathologie du Yang Wai Mai Sur le plan psychologique : besoin d'harmonie Sensibilité aux changements de temps Sensibilité à l'orage : céphalées ou douleurs articulaires pendant l'orage Faiblesse des chevilles : luxations à répétition et spontanées Maladresse avec les membres inférieurs, trébuchements Douleurs des épaules

Modalités

Aggravation Par le temps venteux, humide, froid, orageux avec tonnerre, par le changement de temps (passage du froid au chaud), le temps nuageux, le temps très chaud, l'exposition au soleil, en été, par le lait, l'effort mental et les excès sexuels.

Commentaires

Signes étiologiques Troubles suite d'anticipation, d'émotions, de malheur, de maltraitance, d'abus sexuels, d'effort mental et d'excès sexuels.

La langue de Natrum carbonicum possède, comme la plupart des remèdes possédant du carbone, un enduit blanc épais. Cela traduit, d'après les concepts de la MTC, un vide de de Yang de la Rate pouvant conduire à l'accumulation d'Humidité et de Mucosités/Glaires. Ce déséquilibre de la Rate se retrouve au plus profond des signes psychiques de Natrum carbonicum qui a tendance à l'inquiétude (la Rate est l'organe en rapport avec les ruminations anxieuses). Dans ce contexte, il n'est pas du tout étonnant de constater que coexistent des signes digestifs et psychologiques. En effet, nous pouvons lire dans les matières médicales à propos de Natrum carbonicum que certaines émotions sont aggravées par les repas : « tristesse, anxiété, irritabilité ou hypochondrie après manger ». La Rate est liée à l'élément Terre. La nature de la Terre est de recevoir des semences, de générer des récoltes puis de nourrir. Nous retrouvons cette notion de fécondation et de générosité. La Terre représente alors la nutrition, le don, l'attention et la bienveillance que l'on porte aux autres. Elle est le repère des minéraux. Natrum carbonicum est un minéral dont les constituants peuvent facilement s'associer aux autres éléments chimiques de la nature (c'est notamment la propriété du carbone). Nous retrouvons donc cette notion de lien aux autres, de contact et de partage : « l'individu Terre » aime se rendre utile. Murphy dit des sujets Natrum carbonicum « qu'ils ont du mal à marchander avec la souffrance dans le monde. Ils font

Syndromes correspondants Vide de Qi de la Rate Pâleur, cernes bleuâtres autour des yeux Sensation de vide ressentie à l'estomac le matin Perte d'appétit, nausées Ballonnements abdominaux et diarrhées aggravées par les repas Intolérance au lait Langue pâle par vide de Qi ou langue avec un enduit blanc épais Le pouls doit être vide

Vide de Yang de la Rate Signes de vide de Qi de la Rate Salivation abondante Sensation de traction vers le bas Œdème et froideur des extrémités Langue avec enduit blanc Le pouls doit être profond et faible

Attaque de la Canicule externe Insolation, perte de connaissance dans les cas graves Diarrhée suite de temps chaud Vertiges, vomissements pendant la chaleur Soif extrême

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

tout pour aider les gens. Ils sont très dévoués et humbles ». Jean Lacombe, dans son ouvrage L'âme et l'essence de 100 remèdes homéopathiques, dit de lui « qu'il a tendance à se sacrifier […]. C'est le remède de la matière médicale qui pense le moins à lui ». Il est vrai que Natrum carbonicum est bienveillant, altruiste, affectueux, compatissant, anxieux pour les autres, pour sa famille, profondément affecté par leurs malheurs. Il ne supporte pas l'injustice. La Terre est l'élément le plus fixe. Elle représente ainsi la matière solide, l'enracinement et la stabilité  : Natrum carbonicum « recherche la tranquillité ». Les « individus Terre » sont très attachés à leur famille, à leur foyer et à leur maison. Ils n'aiment pas se trouver loin de chez eux. Il n'est pas étonnant de lire que Natrum carbonicum est « nostalgique de son pays ». La saveur en rapport avec la Rate est la douceur. Cette notion de douceur se retrouve jusque dans le psychisme de ce remède (« personnalité douce »). Toujours dans la continuité de ne pas perdre ce lien aux autres (comme Magnesia carbonica ou Calcarea carbonica), Natrum carbonicum a peur d'être abandonné, de ne pas être aimé ou reconnu comme important aux yeux des autres à qui il donne tant. Il développe une certaine dépendance affective. À force de trop donner aux autres et de ne jamais rien recevoir, il va s'épuiser jusqu'à devenir incapable de s'occuper de lui et des autres. Le lien va se rompre et il va s'isoler. La dépression de Natrum carbonicum se rapproche de celle de Sépia où l'on observe une rupture brutale des liens qui l'unissent aux autres  : « aversion, répulsion pour certaines personnes, pour son mari, pour les membres de sa famille… ». Natrum carbonicum est très sensible à la musique, notamment au piano. Ne dit-on pas en MTC que le son qui est en rapport avec la Rate et l'élément Terre est le chant mélodieux ? Il a par ailleurs lui-même une certaine aptitude pour les arts. Nous pouvons lire à propos de ce remède  : « aptitude artistique, fait des vers, désire chanter ». Il aime l'harmonie d'une musique mais aussi l'harmonie universelle entre les hommes : « désir d'harmonie ». Nous retrouvons chez Natrum carbonicum une faiblesse constitutive des chevilles et des mollets entraînant une certaine maladresse à la marche et des entorses de cheville à répétition. Les enfants « Natrum carbonicum » ont une faiblesse des

chevilles entravant l'apprentissage normal de la marche. Nous observons également des douleurs contuses ou brûlantes de la voûte plantaire aggravées en marchant. Ces symptômes évoquent une pathologie du méridien curieux Yang Wei Mai. Ce méridien relit et maintient tous les méridiens Yang du corps et se lie au méridien Du Mai. Il correspond à la maîtrise des espaces Yang. En relation étroite avec Zu Tai Yang et Zu Shao Yang, ce méridien débute à la cheville par le point 63 V. Le deuxième point de ce méridien est le point 35 VB situé sur la face externe de la jambe. Cela explique la faiblesse marquée des chevilles. Le méridien curieux Yang Wei gère les espaces Yang, c'est-­à-dire le lien entre l'individu et l'extérieur (Natrum carbonicum est maladroit, il trébuche facilement en marchant). Ce méridien transite ensuite au niveau des épaules à travers les points 10 IG, 15 TR et 21 VB. Il n'est donc pas étonnant de lire que Natrum carbonicum présente des « troubles des épaules ». Il emprunte ensuite le trajet et les points de la Vésicule biliaire situés dans la région pariétale et se termine dans la région frontale avec les points VB 13, VB 14 et 8E. Natrum carbonicum peut présenter des céphalées frontales aggravées en tournant la tête. Un des signes caractéristiques d'une pathologie en rapport au Yang Wei Mai est la sensibilité aux changements de temps (à travers ses douleurs articulaires, il prévoit un changement de temps à l'avance). Il est très sensible à la neige, à l'humidité, à la chaleur, au temps nuageux, à l'orage et à la pression atmosphérique. C'est exactement ce qui se produit chez Natrum carbonicum qui est sensible à l'orage mais également à tous les autres facteurs climatiques sans exception (céphalées avant un orage, douleurs des membres suite à un changement de temps, etc.). Nous pouvons mettre ceci en relation avec les propriétés physicochimiques du carbonate de sodium qui est un minéral très instable et très sensible aux conditions climatiques extérieures. Il se cristallise s'il fait chaud et se dissout facilement si le temps est humide ou s'il se trouve au contact de l'eau. C'est pourquoi la natrite, son équivalent minéral naturel, est très rare car très instable par temps humide. Les individus, dont la typologie est en rapport avec ce méridien curieux, sont aussi très sensibles à l'atmosphère d'un groupe, d'une ambiance et sont facilement blessés. Cela est en accord avec le besoin d'harmonie que

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Homéopathie et médecine chinoise

• Propriétés : le sel de mer, qui s'obtient par évaporation, est hygroscopique, c'est-à-dire qu'il a tendance à absorber l'humidité de l'air. D'un point de vue physiologique, le sodium est le principal cation extracellulaire et, de ce fait, il joue un rôle essentiel dans le maintien de l'osmolarité extracellulaire et dans le contrôle de la volémie. Toute modification de sa concentration dans le secteur intra- ou extracellulaire détermine un gradient osmotique transmembranaire. Il s'ensuit par conséquent un mouvement d'eau à travers la membrane cellulaire du compartiment le plus dilué vers le compartiment le plus concentré (régulation active via les pompes Na+,K+-ATPase). L'élimination du sodium se fait essentiellement par voie urinaire et la régulation du capital sodé de l'organisme est assurée par le rein et ses effecteurs hormonaux. Cette balance glomérulotubulaire permet un équilibre entre la réabsorption proximale du sodium et son élimination. • Toxicité  : élément chimique non toxique puisque indispensable à la vie mais doit être maintenu dans une norme précise.

nous retrouvons chez Natrum carbonicum. C'est un peu comme si les sujets Natrum carbonicum cherchaient l'harmonie et la stabilité pour contrecarrer l'instabilité du monde extérieur à l'image de ce minéral qui cherche lui aussi une stabilité chimique face aux contraintes physiques que le monde extérieur lui impose. Enfin, Natrum carbonicum se révèle être un très bon remède homéopathique contre la Chaleur caniculaire. Cela n'est pas étonnant si nous nous intéressons à l'histoire de la souche. Le carbonate de sodium est créé par évaporation de l'eau au niveau des lacs soumis à de très fortes chaleurs dans les pays chauds. La Canicule consomme facilement les Liquides organiques et provoque un tableau de Chaleur abondante avec lésion des Liquides organiques. De nature Yang, elle est violente et rapide et peut blesser l'énergie droite de l'organisme. Elle peut pénètrer facilement dans le Péricarde ou s'associer à l'Humidité. La rougeur de la langue et les fissures sont le témoin de la présence de Chaleur et d'un tarissement des Liquides organiques.

Natrum muriaticum

Matière médicale Signes psychiques Introversion, refoulement, isolement

Timide, réservé, sensible. Désire la solitude, l'isolement (rejette la compagnie, les contacts, les personnes inconnues ou étrangères). Cachotier, secret. Il a peur des gens, de la foule (agoraphobie). Refoule ses émotions : chagrin silencieux, colère réprimée et refoulée.

Fig. 4.33

Dépression, tristesse, chagrin silencieux

Souche

Triste en étant seul. Taciturne. Pessimiste. Mécontent. Irritable. Dépressif  : indifférent à tout, triste, dégoûté de la vie, rempli de désespoir (pense  à la mort). Se trouve un air pitoyable. Sa morosité s'accompagne de troubles gastriques. Il est aggravé par la consolation. Chagrin silencieux après une désillusion (amitiés déçues, amour déçu) ou après le décès d'un être cher (incapable de pleurer malgré sa tristesse). Gaieté le soir au lit qui alterne avec la tristesse. Réactions affectives paradoxales  : rires inattendus dans une situation pénible.

• Nom : chlorure de sodium marin. • Formule : NaCl. • Description : cristaux blancs ou grisâtres, inodores mais de saveur salée caractéristique (le sel marin est principalement constitué de chlorure de sodium mais il présente aussi de petites quantités de chlorure magnésium, de sulfate de potassium et de magnésium, des métaux, des oligoéléments comme la silice et même du carbonate de calcium, du bicarbonate et du gaz carbonique).

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Insomnie suite à une suractivité de la pensée ou suite de chagrin. Insomnie pendant de longues heures, suite de palpitations. Soubresauts pendant le sommeil, accès de frayeur. Somnambulisme  : il va frapper les gens endormis par vengeance. Sommeil non réparateur.

Hyperémotivité, sensibilité, douceur

Hyperémotivité, sensibilité exagérée, douceur. Sentimentalisme. Pleurs faciles. Hypersensibilité aux bruits, à la musique. Impressionnable. Ruminations anxieuses, compassion pour les autres, hypochondrie

Rêves de disputes, de querelles, d'avoir soif et de boire

Pensées persistantes et torturantes la nuit : rumine sur des souvenirs désagréables, des déceptions, etc. Il a peur qu'il arrive quelque chose. Il est compatissant, profondément affecté par les histoires tristes touchant les autres. Il ne supporte pas l'injustice. Il est anxieux et chagriné pour l'avenir. Il a peur de la maladie (hypochondrie).

Rêve d'assassinat, de meurtre, de batailles, de combats, de bagarres, de disputes, de cruauté dont il doit répondre, d'être battu, d'enfants maltraités. Rêve de voleur. Rêves de Feu, d'incendie, d'avoir soif, de boire et d'eau. Rêve de dents arrachées. Rêves visionnaires, fantastiques.

Spasmophilie

Signes physiques

Spasmophilie avec paresthésies angoissantes de la langue et des lèvres ; du nez. Paresthésies et froideur des extrémités aggravées par les émotions.

Fièvre périodique suite de prise de quinine

Fièvre suite d'abus de quinine. Fièvre périodique, intermittente  : tous les jours ou tous les 2  jours. Fièvre quarte. Successions des stades : frissons au début survenant la matinée entre 10 et 11 heures, chaleur brûlante puis transpiration qui améliore. Soif intense. Éruptions herpétiques déclenchées par la fièvre.

Abandonnisme

Sentiment d'être abandonné. Nostalgie du pays Secret familial, adultère, inceste, maltraitance

Liaisons inavouées, tenues secrètes et réprouvées. Adultère. Troubles suite de maltraitance ou de domination par le conjoint, d'abus sexuels ou d'inceste. Secret familial non dévoilé. Non-dit. Colère refoulée, non verbalisée avec indignation.

Troubles de l'hydratation

Amaigrissement par déshydratation, anémie Amaigrissement, malgré un fort appétit, d'abord sur le haut du corps. Anémie, après déperdition sanguine. Pâleur. Déperdition hydrique. Faiblesse suite à des pertes de liquides organiques.

Anorexie nerveuse

Anorexie ou alternance anorexie-boulimie.

Néphrite chronique, protéinurie, diabète insipide Néphropathie chronique avec soif, œdème, déshydratation et perturbations hydroélectriques. Œdèmes localisés. Sensation de chaleur et douleurs dans la région rénale. Maladie d'Addison. Diabète insipide  : polydipsie, polyurie et amaigrissement. Polyurie avec urines de très faible concentration  : incolores, pâles, claires comme de l'eau. Pollakiurie nocturne avec urines abondantes. Urines albumineuses pendant la grossesse. Protéinurie du sujet jeune  : ortho- ou clinostatique. Incontinence urinaire à la marche, à l'effort, à la toux. Énurésie nocturne. Sensation de lourdeur dans la vessie. Besoin impérieux d'uriner, miction abondante.

Faiblesse de mémoire, troubles de l'apprentissage

Effort mental difficile voire impossible, mémoire faible. Difficultés de concentration. Abrutissement. Esprit confus après un effort mental ou après manger. Dyslexie, dysorthographie. Lenteur d'apprentissage de la parole  : parle avec maladresse (paroles confuses) et cherche ses mots. Oublieux. Déficience des idées. Imbécillité. Absence d'esprit. Ruminations nocturnes, endormissement tardif, somnambulisme

Endormissement tardif et insomnie après s'être réveillé dans la nuit (souvent vers 5  heures).

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Homéopathie et médecine chinoise

Désir de sel et soif intense Désir de sel, d'aliments salés (poissons, huîtres). Soif pour de grandes quantités souvent répétées. Soif extrême, insatiable.

d'odorat. Rhume au moindre froid. Crise de coryza chaque jour vers 10  heures. Coryza avec écoulement abondant clair, aqueux ou comme du blanc d'œuf (albuminoïde) et larmoiement. Écoulement postérieur. Obstruction nasale alternant avec l'écoulement. Sécheresse nasale. Larmoiement pour la moindre cause. Éternuements au soleil. Hypertrophie des végétations adénoïdes. Otorrhées séreuses (épanchement blanc).

Sécheresse cutanéomuqueuse Sécheresse nasale et buccale Bouche sèche et soif intense. Sécheresse nasale.

Sécheresse laryngée Sécheresse laryngée le matin, mucosités tenaces difficiles à expectorer. Irritation laryngée, besoin de s'éclaircir la gorge, sensation de fourmillements et de chatouillements. Voix faible, enrouement aggravé à l'effort vocal.

Eczéma sec ou éruptions humides, allergie au soleil

Alopécie temporofrontale Alopécie en zone temporofrontale ou alopécie en clairière. Alopécie survenant après un accouchement.

Sécheresse cutanée, déshydratation de l'épiderme, fissures Peau sèche, déshydratée, derme aminci. Mains sèches et gercées. Talons fissurés. Fissures entre les orteils avec prurit. Vieillissement de la peau et rides précoces. Peau détachée autour des ongles : « envies ». Excoriations cutanées. Sécheresse buccale ou laryngée. Fissure médiane verticale de la lèvre inférieure, supérieure ou de la commissure des lèvres.

Eczéma sec, dermite séborrhéique Eczéma sec du front, du cuir chevelu, de la région rétro-auriculaire ou péribuccale, des plis de flexion (creux poplité surtout), du creux axillaire, de la marge anale. Eczéma du cuir chevelu allant d'une oreille à l'autre. L'eczéma est aggravé au bord de mer. Dartres, éruptions croûteuses autour de la bouche ou sur les lèvres. Éruptions croûteuses, blanches sur le bord du cuir chevelu. Pellicules.

Sécheresse vaginale Sécheresse vaginale persistant lors des rapports sexuels avec coït douloureux. Vaginisme. Frigidité. Stérilité.

Maladies vésiculeuses, herpès, dyshidrose, miliaire Herpès labial, péribuccal ou lingual. Herpès anogénital ou entre les cuisses. Herpès cornéen. Poussée herpétique pendant une fièvre (« boutons de fièvre »). Dyshidrose palmoplantaire. Vésicules, phlyctènes prurigineuses, pemphigus. Éruptions vésiculeuses entre les doigts. Herpès circiné. Excoriations entre les orteils, intertrigo. Éruption avec écoulement fluide, humide, blanc, corrosif. Sudamina (miliaire).

Constipation Constipation de selles déshydratées, inhomo­ gènes, s'émiettant. Sécheresse du rectum. Grands efforts de défécation. Rectorragies après des selles dures. Constipation aggravée par les règles. Fissure ou fistule anale. Gaz nauséabonds. Suintement humide du rectum. Amaigrissement malgré un appétit vorace

Appétit important, vorace, boulimique et cependant amaigrissement ou au contraire inappétence totale et dissimulée avec amaigrissement. Manque d'appétit malgré la faim. Anorexie-boulimie. Douleurs gastriques crampoïdes ou pressurantes. Sensation de vide à l'estomac vers 10 ou 11 heures du matin.

Acné frontale, comédons, séborrhée Acné frontale pustuleuse. Comédons. Visage luisant, brillant comme s'il était huileux. Séborrhée du visage, du cuir chevelu avec « pellicules » et chutes des cheveux. Urticaire Urticaire chronique et récidivante. Urticaire après un effort violent, une exposition à la chaleur ou au soleil, au bord de la mer.

Rhume des foins, hypertrophie des végétations, otites séreuses

Rhinites à répétition, allergiques, saisonnières ou chroniques. Pollinose. Éternuements. Perte

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Verrues Verrues de la paume des mains, des plis des doigts, du front.

Oligoménorrhée, stérilité

Oligoménorrhée avec espacement des règles de plusieurs mois. Aménorrhée. Premières règles tardives chez les jeunes filles. Suppression des règles après avoir eu les pieds mouillés. Parfois, règles prolongées ou trop fréquentes, en avance d'une semaine. Sang pâle, fluide. Leucorrhées fluides, transparentes, muqueuses, blanches, albuminoïdes. Prolapsus utérin ressenti le matin avec lombosacralgies. Stérilité. Frigidité. Vaginisme. Hydrocèle chez l'homme.

Aggravation des éruptions au bord de la mer Rash suite d'exposition au soleil, coups de soleil Algies

Céphalées de tension des étudiants Céphalées nerveuses, céphalées de tension des écoliers. Douleurs temporales pressurantes aggravées par la lecture, l'écriture, tout effort mental ou visuel. Sensation d'éclatement dans la région frontale. Douleurs constantes, sourdes. Céphalées suite d'excitation émotionnelle. Céphalées battantes à petits coups répétés. Céphalées périodiques tous les 2 ou 4 jours.

Douleurs lombaires rhumatismales chroniques

Douleurs rhumatismales déchirantes, constantes et sourdes ; surtout lombosacralgies avec faiblesse et froideur améliorées assis ou appuyé sur un plan dur et présentes dès le matin au lever. Réactions tendineuses rhumatismales. Raccourcissements musculotendineux. Maladie de Dupuytren du sujet jeune. Syndrome du canal carpien. Polyarthrite infantile. Ostéoporose. Difficultés et retard de la marche chez l'enfant. Faiblesse des chevilles  : luxations à répétition des chevilles. Luxation spontanée de la hanche. Rachialgies de l'adolescence, épiphysite.

Migraines ophtalmiques aggravées par les règles Vision de créneaux, d'éclairs ou hémiopie transitoire avant une hémicrânie suivant la courbe solaire. Les migraines sont aggravées pendant et après les règles. Clonie de la commissure externe des yeux. Névralgies faciales, du trijumeau ou d'Arnold Névralgies de la face suivant la courbe solaire, périodique. Névralgies du trijumeau ou d'Arnold, tous les matins.

Transpiration périodique

Transpiration profuse, générale sur peau sèche. Transpiration périodique, abondante, huileuse, aggravée au moindre effort ou en mangeant. La transpiration améliore les autres symptômes. La transpiration peut cependant parfois aggraver (faiblesse suite de transpiration).

Asthme nocturne, infections pulmonaires

Crise d'asthme la nuit à 2 ou 3 heures. Aggravation par le temps humide, au bord de la mer, à la marche rapide, en marchant face au vent. Amélioration assis ou au grand air. Asthme allergique. Asthme sec ou hypersécrétoire alternativement. Bronchite, pneumonie. Toux sèche ou expectorations le matin, blanches, transparentes, albuminoïdes ou striées de sang ayant un goût salé.

Anomalies linguales Typiquement, la langue de Natrum muriaticum est pâle et sèche. On observe également souvent un aspect de langue en carte de géographie (enduit blanc et zones dépapillées avec îlots rouges). Le bout de la langue peut être gonflé (signe de 2e degré). D'autres signes de 1er degré peuvent être observés comme : � une langue rouge ; � des fissures ; � un enduit blanc épais à la racine ; � une langue augmentée de volume ; � des vésicules sur les côtés ou au bout de la langue ; � une langue humide sur les bords.

Palpitations aggravées le soir au coucher

Palpitations violentes aggravées dans l'inaction, le soir au coucher, couché sur le côté gauche ou après le sommeil : les battements du cœur semblent se transmettre au corps entier et s'accompagnent d'anxiété. Arythmie des émotifs. Palpitations à l'effort ou déclenchées suite à un amour déçu. Palpitations cardiaques pendant la grossesse. Sensation de « battements d'ailes d'oiseau dans la région du cœur » ou de froideur aggravée à l'effort mental.

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Homéopathie et médecine chinoise

Vide de Sang du Cœur Palpitations Oppressions thoraciques Insomnie, accès de frayeur pendant le sommeil Perte de mémoire, déficit intellectuel Langue pâle Le pouls doit être fin et faible

Modalités

Aggravation Au bord de la mer ou au retour d'un séjour balnéaire, par la chaleur, le soleil, l'été, le temps très chaud, le vent chaud (malgré la frilosité), entre 10 et 11 heures, par les excès de sel, le chagrin, la consolation et la transpiration. Amélioration Au grand air, par l'air frais et la transpiration.

Commentaires Nous pouvons placer ce remède homéopathique dans la loge de la Terre pour deux raisons. La première est le rapport qu'il entretient avec les Liquides organiques de l'organisme. En effet, d'après la MTC, c'est la Rate qui gère, en partie, les Liquides organiques par sa fonction de transformation, de séparation et de transport (le Poumon reçoit la fraction pure et assure la fonction de diffusion et de descente du Qi et des Liquides organiques). En deuxième lieu, nous retrouvons certains signes psychiques en rapport avec ceux d'une typologie Terre. Cela vient vraisemblablement de la nature minérale du remède mais peut-être aussi des autres constituants inclus dans la souche, à savoir les carbonates (voir le paragraphe consacré à Calcarea carbonica). Il n'est donc pas étonnant d'observer des traits de personnalité en rapport avec la typologie Terre, à savoir : la rumination anxieuse (caractère soucieux, pensées persistantes désagréables, peur qu'il arrive quelque chose, anxiété pour l'avenir, etc.), la dévotion et l'inquiétude pour les autres (très compatissant, très affecté par les histoires tristes touchant les autres, très loyal, etc.), le conformisme (« personne trop convenable » peut-on lire dans les matières médicales), l'abandonnisme, la sensibilité, la douceur de caractère et l'aversion pour le changement. Les points communs typiques des « Natrum » sont : la réserve, l'introversion, le caractère secret et la dépression (ils sont donc plutôt de nature Yin). Didier Grandgeorge, dans son ouvrage The spirit of homeopathic medicine, dit de Natrum muriaticum « qu'il se mure en lui-même dans une superbe réserve ». En effet, il est timide, taciturne, triste, réservé, cachotier, secret, etc. Les deux principaux syndromes qui se dégagent de cette matière médicale sont l'insuffisance des Liquides organiques et le vide de Sang. Cela n'est pas étonnant si nous tenons compte du fait qu'il existe une relation de nutrition mutelle entre ces deux entités de nature Yin. En effet, les Liquides organiques

Signes étiologiques Troubles suite de déception, de désillusion, de maltraitance, d'abus sexuel, d'humiliation, d'indignation, de mépris, d'honneur blessé, de tromperie, d'hémorragie, de perte de liquides organiques, de transpiration (faiblesse suite de transpiration) ou de suppression de la transpiration.

Syndromes correspondants Insuffisance des Liquides organiques Déshydratation de l'épiderme, sécheresse de la peau, rides Fissures et sécheresse des muqueuses (bouche, langue, lèvres, nez) Eczéma sec Soif Toux sèche Aphonie Selles difficiles à évacuer (constipation de selles déshydratées, inhomogènes, s'émiettant) Oligurie Langue sèche, rouge, peu humide avec peu d'enduit ou avec un enduit qui se détache facilement et complètement Le pouls doit être fin et rugueux ou fin et rapide

Vide de Sang Pâleur Perte de mémoire Migraines ophtalmiques Oligoménorrhée, aménorrhée Paresthésies, engourdissements des extrémités Langue pâle et légèrement sèche Le pouls doit être rugueux ou fin

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

pénètrent dans les vaisseaux sanguins où ils sont transformés en Sang. Ils reconstituent sans cesse le Sang et le fluidifient. De son côté, le Sang peut aussi nourrir et augmenter le volume des Liquides organiques. Cela explique pourquoi le déficit de l'un entraîne souvent le déficit de l'autre. En effet, une perte durable et importante de Liquides organiques (transpiration excessive par exemple, vomissements, diarrhées, etc.) peut entraîner un vide de Sang. Inversement, une perte de sang chronique (métrorragies par exemple) peut avoir pour conséquence un épuisement des Liquides organiques et de la sécheresse. Les pertes sanguines font d'ailleurs partie chez Natrum muriaticum des signes étiologiques. Le syndrome d'insuffisance des Liquides organiques n'est pas étonnant puisque le sodium gère les flux de liquides entre les secteurs intra- et extracellulaires. Les Liquides organiques sont de nature Yin et leur insuffisance entraîne bien évidemment une sécheresse des muqueuses et de la peau. La langue de Natrum muriaticum est sèche et le sujet a soif, ce qui confirme cette insuffisance. La baisse des Liquides organiques, qui précède souvent le vide de Yin, peut être considérée comme une forme atténuée de vide de Yin et un vide de Yin chronique peut déboucher sur un vide de Liquides organiques. Cette tendance au vide de Yin explique pourquoi la langue de Natrum muriaticum peut être rouge (mais il s'agit dans cette pathogénésie d'un signe de 1er degré). La plupart du temps, la langue de Natrum muriaticum prend cet aspect particulier que l'on appelle « langue en carte de géographie ». Il s'agit de zones dépapillées rouges (« îlots rouges ») sur un enduit blanc. Ces îlots sont des zones où l'enduit est desquamé. Cette langue traduit, en MTC, un vide de Yin. Le deuxième syndrome à se dégager de cette matière médicale est le vide de Sang. La peau sèche, le derme déshydraté et aminci, les fissures cutanéomuqueuses multiples, l'eczéma sec et la pâleur de la langue sont des signes évocateurs d'un vide de Sang. Natrum muriaticum est un grand remède de migraines ophtalmiques. Or nous savons, d'après la MTC, que les migraines ophtalmiques sont bien dues à des vides de Sang. Les céphalées de Natrum muriaticum peuvent s'accompagner d'une pâleur du visage, ce qui vient conforter l'idée d'un vide de Sang sous-jacent. Le vide de Sang fait également partie des causes d'alopécie, ce qui peut expliquer la chute de cheveux décrite pour ce remède. Le vide de Sang peut

également aboutir à un vide de Sang du Cœur avec mémoire faible, difficultés d'endormissement et palpitations (ici  : palpitations violentes avec anxiété aggravées le soir à l'endormissement ou au réveil, par les règles et par l'effort). Le vide du Sang du Cœur peut, quant à lui, entraîner une déficience de l'énergie du Cœur (et inversement). La langue de Natrum muriaticum est parfois gonflée à l'extrémité (signe de 2e degré), ce qui traduit bien un déficit de l'énergie du Cœur. Nous retrouvons dans la matière médicale de Natrum muriaticum des signes d'atteinte rénale. Cela n'est pas étonnant puisque nous savons que le Rein joue un rôle important dans la régulation du sodium (et des Liquides organiques en ce qui concerne la physiologie de la médecine chinoise). Mais contrairement à Apis, dont la pathogénésie décrit des signes de néphrite aiguë, Natrum muriaticum présente des signes de néphropathie chronique. Dans la néphrite aiguë, comme c'est le cas pour Apis, la langue est rouge, ce qui met en avant le fait qu'il existe encore une lutte entre l'énergie correcte et perverse (invasion du Vent-Eau). Dans l'insuffisance rénale chronique, ce sont la Rate et les Reins qui sont déficients, ce qui explique que l'enduit lingual de Natrum muriaticum peut être blanc et épais à la racine. Lorsque des fissures apparaissent sur les bords de la langue, cela signifie que l'insuffisance rénale progresse et s'aggrave. Il est dit, en MTC, que lorsque le Yin est insuffisant, le sujet rêve de vastes étendues d'eau. Il n'est donc pas étonnant de constater que Natrum muriaticum rêve d'eau, d'avoir soif et de boire et qu'il désire consommer du sel.

Nepenthes distillatoria

Fig. 4.34

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Homéopathie et médecine chinoise

vement avec sentiment d'angoisse, irritabilité, mal aux « nerfs », sensation inconnue, nouvelle, déprimante.

Souche • Famille : plante carnivore. • Habitat  : Sud-Est asiatique du Vietnam jusqu'à la péninsule Cap York du Queensland (extrême nord de l'Australie). Aussi dans des îles telles que Madagascar, les Seychelles, le Sri Lanka ou la Nouvelle-Calédonie. Le centre originel de l'aire de répartition des Nepenthes est Bornéo avec 28 espèces sur les 80 actuellement répertoriées. • Description  : plante dioïque (inflorescences mâles et femelles simultanément). Une fois fécondée, la fleur femelle développe une capsule (fruit sec) qui peut renfermer plusieurs centaines de graines qui seront disséminées par le vent. La nervure médiane de ses feuilles se prolonge au-delà du limbe en un long pédoncule qui se termine par une urne (appelée également ascidie). Cette urne, qui est un piège, est surmontée d'un couvercle (ou opercule). Au fond de l'urne, se trouve une zone digestive qui contient les glandes digestives qui sécrètent un liquide très riche en enzymes. Une fois les insectes tombés à l'intérieur, les parties molles des proies sont rapidement dissoutes et assimilées. Des insectes de petite taille peuvent être capturés comme des fourmis, mais des proies beaucoup plus grosses peuvent tomber dans l'urne (scorpions, araignées, myriapodes, escargots, grenouilles, etc.). • Partie utilisée : la plante entière fraîche. C'est à O.A. Julian que l'on doit la réalisation de cette pathogénésie.

Agitation fébrile, précipitation

Fébrilité, agitation, activité précipitée, suractivité, impatience avec sentiment d'angoisse. Sensation de tremblement général intérieur amélioré par le repos. Optimisme, tout semble plus facile, moins de marasme. Sensation de tonification générale, cérébrale et physique. Facultés mentales augmentées. Insomnie d'endormissement

Insomnie d'endormissement puis sommeil profond. Sommeil léger et agité. Réveil matinal. Aversion pour le tabac

Diminution du désir de fumer. Le tabac fait réapparaître les troubles de la langue. Remède de sevrage tabagique.

Signes physiques Céphalées, douleurs du cuir chevelu

Céphalées, migraines, lourdeur de la tête, vertiges. Douleur et sensibilité du cuir chevelu. Troubles digestifs

Sécheresse buccale, soif Saveur brûlante avec sensation de sécheresse de la muqueuse nasale, de la bouche et du pharynx avec expulsion de mucosités. Sensation de parchemin au bout de la langue et sous la voûte du palais, palais râpeux. Soif. Goût de fer dans la bouche durant la matinée, goût de piment persistant, goût fade, goût spécial non définissable dans la bouche. Gingivite. Sensation de dureté du larynx.

Matière médicale Signes psychiques

Inappétence Inappétence, nausées ou faim avec sensation de faiblesse. Fringales à 6  heures du matin et vers 11 heures.

Faiblesse aggravée l'après-midi, narcolepsie

Fatigue, faiblesse l'après-midi vers 15  heures. Lassitude (asthénie, manque d'énergie). Grande fatigabilité avec frissons, lassitude, abattement, suivie d'un mieux-être général. Apathie-narcolepsie. Neurasthénie. Rhume de cerveau.

Douleurs gastriques, pyrosis, sensation de masse dans l'estomac Gastralgies, améliorées par les alcalins, par la marche en plein air. Sensation de meurtrissure de l'estomac. Gonflement, lourdeur d'estomac avec besoin de faire des inspirations profondes. Sensation d'une boule dure dans la région épigastrique. Ballonnements, douleurs sourdes au foie.

Anxiodépression

Angoisse accompagnée de tristesse et de spleen (cafard). État dépressif avec abattement, tristesse et fatigue. Lassitude de la vie. Impatience, éner-

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Troubles du transit Selles faciles avec hémorroïdes saignantes ou douleurs lors de l'expulsion des selles. Selles plus difficiles à expulser.

Modalités

Aggravation La nuit, vers la fin de journée. Amélioration À l'air frais.

Somnolence et gêne rétrostrenale postprandiales Gêne rétrosternale et somnolence postprandiales. Bâillements. Sensation de boule précordiale, assez violente, sans irradiation dans les bras, disparaissant progressivement au bout d'une demi-heure et non aggravée par le mouvement. Toux sèche.

Latéralité Dominante gauche.

Syndromes correspondants Vide de Qi de la Rate et de l'Estomac avec accumulation de Glaires

Douleurs ovariennes gauches

Douleurs ovariennes gauches irradiant vers le rein gauche. Douleurs picotantes, d'aiguilles ou en éclair, au niveau de l'ovaire droit, surtout le matin. Frigidité. Lourdeur hypogastrique. Réapparition des règles après une période d'aménorrhée de 6 mois. Règles en avance de 5 jours et abondantes. Sensation de gonflement de tout le corps, 10 jours avant les règles. Stérilité (?).

Lassitude, faiblesse, asthénie, dépression, narcolepsie Gêne rétrosternale postprandiale Somnolence postprandiale Appétit faible, voire inappétence totale Ballonnements abdominaux Selles molles Langue grosse Le pouls doit être faible

Polyurie

Diurèse augmentée, polyurie matinale.

Vide de Yin de l'Estomac

Sécheresse cutanée, herpès

Excitation, agitation, angoisses (Chaleur-vide) Insomnie d'endormissement (par vide de Yin) Bouche et gorge sèche Soif Nausées Appétit vorace ou manque d'appétit Douleurs épigastriques, pyrosis Sensation de boule dans l'épigastre Constipation Langue caractéristique avec sécheresse et fissure de langue (fissure centrale) Langue en carte de géographie Le pouls doit être flottant et vide à la barrière droite

Sécheresse de peau. Peau du visage sèche avec petites éruptions eczématiformes. Prurit violent, siégeant au pli du coude gauche. Herpès labial de la lèvre supérieure à droite. Troubles du developpement, douleurs rhumatologiques

Arrêt du développement, de la croissance, lenteur de dentition. Douleurs de hanche gauche. Douleurs de la région lombaire (crie en se baissant). Fatigue lombaire. Torticolis. Crampes de la jambe gauche calmées en repliant la jambe. Bouffées de chaleur

Anomalies linguales

Commentaires

La langue de Nepenthes est grosse, gonflée avec un aspect de langue en carte de géographie. On observe également une sécheresse linguale. Selon O.A. Julian, la ligne médiane de la langue paraît « plus en relief ».

Nepenthes distillatoria est une plante carnivore d'Asie du Sud-Est qui se nourrit de ce que lui donne la Terre (insectes, araignées, etc.), ce qui lui permet de vivre dans des sols pauvres en éléments nutritifs. Ses urnes ont la même forme et la même

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Homéopathie et médecine chinoise

fonction qu'un estomac avec son liquide digestif acide et ses enzymes qui permettent la digestion des protéines provenant des proies. La pathogénésie de Nepenthes comporte beaucoup de signes buccaux et gastriques. Elle évoque de toute évidence la loge de la Terre. Ce remède homéopathique peu connu mérite une plus grande place dans la matière médicale car son indication est en fait assez fréquente. Il peut être utile dans les névroses d'angoisses qui s'accompagnent de troubles gastriques (perte d'appétit, nausées, etc.). Ces patients ressentent souvent un vide intérieur, comme si ce vide les rendait plus nerveux, plus excitables. Dans ce cas, l'anxiété vient du vide de Yin (vide de Yin de l'Estomac). L'énergie Yin ne retenant plus le Yang, il s'ensuit un état d'hyperexcitabilité, d'angoisse et des difficultés d'endormissement. Chez ces patients, la diminution des laitages peut parfois contribuer à améliorer les symptômes gastriques car ceux-ci altèrent souvent le Yin de l'Estomac. La langue en carte de géographie est un signe particulier présent dans la pathogénésie de Nepenthes. Il s'agit en fait d'une langue dont l'enduit se desquame de manière irrégulière et cyclique. Les bords où l'enduit est desquamé sont nets, saillants et changeants. Ce signe est le reflet en MTC d'un déficit de Yin souvent inné. Si nous associons aux glossites les signes de sécheresse (sensation de soif, sécheresse de la bouche, saveur brûlante de la bouche, constipation, etc.), les troubles gastriques (mauvais appétit, gastralgies améliorées par les alcalins, sensation de meurtrissure de l'estomac, pyrosis, gonflement et lourdeur de l'estomac, sensation de boule dans la région épigastrique, inappétence, nausées, faim avec faiblesse, etc.), nous nous trouvons donc bien dans le syndrome de vide de Yin de l'Estomac (syndrome de Chaleur-vide). Cet état de Chaleur-vide peut expliquer pourquoi les provers ressentaient la sensation de bouffées de chaleur lors de la prise expérimentale de Nepenthes. Le sillon plus marqué au centre de la langue que l'on peut également observer (fissure centrale de la langue) confirme le vide de Yin de l'Estomac. L'asthénie marquée, la lassitude mentale, l'apathie, la somnolence (somnolence postprandiale), les nausées, la diminution de l'appétit jusqu'à l'inappétence totale, le gonflement de l'estomac ou les ballonnements abdominaux sont des signes qui évoquent un vide de Qi de

la Rate. La fatigue est le signe principal du vide de Qi. Les essences de la nourriture n'arrivent plus jusqu'aux membres, ce qui explique la sensation de faiblesse des membres. Ce vide de Qi est confirmé car la langue de Nepenthes peut également être grosse, gonflée, tuméfiée. En MTC, le gonflement de la langue (augmentation de volume de la langue) est en rapport avec la Rate. Le volume de la langue est lié aux Liquides organiques et au Sang. Si elle est gonflée, cela traduit un excès de Liquides organiques dans l'organisme, consécutif le plus souvent à un vide de Qi de la Rate avec accumulation d'Humidité et de Glaires, ce qui fait gonfler la langue car la Rate n'arrive plus à assurer ses fonctions de transport et de transformation des Liquides. La déficience de l'énergie de la Rate peut provoquer une stagnation de l'énergie. L'association d'une stagnation d'énergie et d'une accumulation de MucositésHumidité dans le thorax explique certains signes présents dans cette pathogénésie tels que la sensation de boule dans la région précordiale (gêne au niveau du thorax), la gêne retrosternale après les repas, la toux sèche, les distensions abdominales. Le vide de Qi de Rate fait partie des causes de dépression et il s'y associe souvent un vide de Sang du Cœur (la production du Qi est insuffisante pour produire convenablement le Sang). Les Mucosités peuvent également obstruer les orifices du Cœur et entraîner des troubles dépressifs. Il est très intéressant d'observer que le point 12  VC est parfois cité dans les textes anciens pour le traitement de maladies psychiques. Ce point 12 VC est justement le point Mu de l'Estomac qui tonifie l'énergie de cet organe. Enfin, la Rate entretient l'énergie originelle innée grâce à l'énergie tirée des aliments (Gu Qi). Un hypofonctionnement de l'énergie de la Rate peut donc secondairement entraîner un déficit de l'énergie originelle (énergie des Reins). Il n'est donc pas étonnant de voir des signes en rapport avec un déficit de l'énergie des Reins  : douleur dans la région lombaire (« fatigue lombaire »), troubles gynécologiques (aménorrhée secondaire, douleurs aux ovaires, diminution de la libido voire, peut-être, stérilité selon O.A. Julian), retard de croissance, lenteur de la dentition, sénescence prématurée, polyurie matinale (diurèse augmentée).

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Sepia officinalis

Matière médicale Signes psychiques Dépression

Idées noires, pessimisme Tristesse aggravée le matin en se réveillant avec pleurs et abattement. Dégoût, répugnance et lassitude de la vie. Impression d'avoir une ­existence  misérable. Découragement. Désespoir, morosité et pessimisme (voit tout en noir et n'envisage que le pire). Absence de joie. Apathie. Refus de faire face. Après une phase de désespoir : désir de mort (risque suicidaire).

Fig. 4.35

Repli sur soi, détachement, indifférence, rejet de l'entourage Aversion pour tout le monde : ne s'intéresse plus à ses affaires ni à sa famille ni aux êtres chers (indifférence d'une mère pour ses enfants, pour son mari, pour sa famille envers qui elle devient irritable). Rejet du conjoint, des membres de la famille. Aversion pour la compagnie et pour la présence d'inconnus. Manque de sentiments. Comportement d'évitement. Se renferme, désire être seule, se détache des choses. Tout lui est indifférent. Ne fait plus face aux obligations, aux tâches ménagères.

Souche • Surnom : seiche. • Famille : céphalopodes (du grec képhalé, la tête, et podos, le pied) qui sont des mollusques dont le pied divisé en bras est rattaché à la tête. • Habitat : dans les eaux côtières des mers tempérées et chaudes, surtout en Méditerranée. Elle vit près du fond mais rarement au-delà de 20 mètres de profondeur. • Description : mollusque de plusieurs dizaines de centimètres avec un corps ovale. Tête pourvue de dix tentacules dont deux plus longs spécialisés dans la prédation. À l'intérieur, se trouve une structure solide blanche composée de carbonate de calcium bien connue sous le nom d'os de seiche (cette structure est remplie d'air et permet à ce céphalopode de flotter sans effort à n'importe quelle profondeur sans être obligé de nager en permanence). • Particularité : la seiche émet une encre qui permet de camoufler sa fuite et d'inhiber l'olfaction des agresseurs. • Composition  : l'encre de seiche contient des minéraux (chlorure de sodium, carbonate de calcium, carbonate de magnésium), des oligoéléments, des acides aminés dont la taurine, de la dopa, de la tyrosinase et de la sepiamélanine (la mélanine est produite à partir de la tyrosine grâce à l'enzyme tyrosinase). • Propriétés : la mélanine lui permet de changer de couleur et de se camoufler. • Utilisation de l'encre de seiche : dans la peinture (le liquide évaporé puis séché produit un pigment brun chaud), dans le milieu culinaire (les Italiens font des pâtes comestibles à l'encre de seiche). • Partie utilisée : la poche à encre séchée.

Ralentissement psychique, prostration, apathie Difficultés de concentration, confusion d'esprit, abrutissement, faiblesse de mémoire. Aggravation de la confusion mentale après manger ou après un effort intellectuel. Envie de rester immobile, assis ou couché au lit. Prostration mentale. Irritabilité, colère, violence, intolérance à la contradiction Facilement vexé, ne supporte pas la contradiction ou la compassion venant des autres. Irritable, désire qu'on le laisse tranquille. Mécontent de tout. Violence, haine, colères pour des futilités. Se sent comme obligé de crier ou a besoin de se tenir à quelque chose pour ne pas crier (le besoin de crier est augmenté avant les règles). Colère violente le matin ou suite de contradiction. Caractère capricieux, violent, injurieux. Manque de sens moral. Dureté de cœur. Non-conformisme.

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Homéopathie et médecine chinoise

Aggravation pendant la grossesse, la ménopause ou les règles Dépression, irritabilité pendant la grossesse ou la ménopause. Ne ressent aucune affection pendant la grossesse pour personne. Tristesse avant ou pendant les règles.

après une frayeur avec la sensation qu'une boule se coince dans la gorge. Sommeil non réparateur avec difficultés à se lever le matin. Somnolence la journée.

Illusion de vide

Rêves abondants perturbant le sommeil. Rêve de tomber dans l'eau ou d'uriner dans un pot de chambre. Rêve que quelqu'un l'appelle. Rêve de viols, d'être poursuivi et d'être obligé de courir à reculons. Rêve de disputes, de colères, d'assassinat et de procès. Rêve d'être perdu en forêt. Rêve de corps ou de visage déformé. Rêve de beuverie et de bringue.

Rêves de tomber dans l'eau, de bringue, d'être appelé

Peur qu'il arrive un malheur, peur de la pauvreté et de la maladie

Profondément affecté par le malheur des autres. Peur de l'avenir, peur qu'il arrive quelque chose de grave à lui-même ou à sa famille. Peur que son conjoint ne revienne jamais ou d'être séparé de lui. Peur de perdre son travail, de la pauvreté, de mourir de faim (il a l'illusion d'être pauvre et qu'il va mourir de faim). Peur de la maladie et de la mort. Désespoir pour sa santé, pour sa guérison. Peur de la solitude. Anxiété avec bouffées de chaleur. Craint de devenir fou. Peur de tomber enceinte.

Signes physiques Teint jaune ou pâle

Peau jaune, ridée, atone. Vieillissement de la peau. Taches jaunâtres, brunes. Teint jaune ou pâle. Sensation de vide, d'épuisement ou de lourdeur

Troubles du comportement alimentaire

Faiblesse nerveuse aggravée au moindre effort, après le coït ou suite d'avortement. Faiblesse le matin en se réveillant. Manque de chaleur vitale. Anémie. Épuisement, sensation de vide ou de lourdeur.

Angoisses après manger, anxiété en mangeant. Anorexie nerveuse, boulimie. Ruminations

Rumine sur des événements désagréables du passé.

Céphalées gastriques, céphalées de la grossesse

Hypersensibilité

Céphalées accompagnées de troubles gastriques : douleurs déchirantes, éclatantes obligeant à crier et accompagnées de pâleur du visage, d'une sensation de vide à l'estomac ou de vomissements. Céphalées par vague (sensation de vague). Sensation de pulsation dans la région occipitale. Aggravation des céphalées par le vent froid et l'humidité. Sensation de lourdeur de la tête. Céphalées de la grossesse.

Hypersensible au moindre bruit, à la musique, aux odeurs. Sensible aux impressions sensuelles. Agitation, manie

Agitation avec désir d'activité (occupations stériles). Excitation nerveuse. Manie. Religiosité

Religiosité excessive, prières ferventes.

Froideur localisée

Insomnie d'endormissement ou réveils précoces

Froideur du vertex ou de l'occiput Sensation de froid glacial localisé  : omoplate, vertex, région occipitale, cuir chevelu. Froideur de la région occipitale comme si elle était gelée. Froideur du vertex aggravée par les règles. Chute des cheveux dans la région du vertex.

Endormissement tardif suite d'excitation, d'agitation ou d'anxiété. Sommeil perturbé par des nausées ou des pensées. Réveils précoces  : insomnie après 3 ou 4 heures du matin. Réveils soudains comme si quelqu'un l'appelait dans son sommeil avec palpitations. Réveil comme

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Œdèmes et froideur des extrémités Œdème des mains, des avant-bras mais surtout des chevilles et des pieds. Parties atteintes tuméfiées, œdématiées et froides.

d'amas rectal. Intervention manuelle pour évacuer les selles. Constipation de la grossesse. Diarrhées de la grossesse. Prurit anal.

Sensation de vide dans la poitrine, palpitations cardiaques

Leucorrhées, éruptions génitales prurigineuses Leucorrhées abondantes, albuminoïdes, blanches, laiteuses. Leucorrhées verdâtres, sanguinolentes, purulentes, épaisses, irritantes. Leucorrhées survenant pendant la grossesse ou la ménopause. Leucorrhées accompagnées de pâleur du visage, survenant après des efforts de vomissements. Éruptions vulvovaginales prurigineuses, vésiculeuses, herpétiques, aggravées pendant une grossesse. Douleurs brûlantes accompagnant le prurit. Émission de gaz par le vagin.

Troubles gynécologiques

Sensation de vide ou d'oppression ressentie dans la poitrine. Palpitations cardiaques tumultueuses violentes avec anxiété surtout le soir au lit et le matin au réveil. Palpitations pendant la grossesse. Aggravation par les règles, les repas, la digestion, la transpiration et la marche. Amélioration au grand air. Troubles digestifs

Anorexie, nausées, vomissements Dégoût de la nourriture aggravé par l'odeur, la vue des aliments ou en y pensant. Lenteur de digestion, indigestion chronique. Nausées le matin avant le petit déjeuner avec anxiété, en se rinçant la bouche ou en pensant aux aliments. Nausées, vomissements de la grossesse ou pendant les règles. Crises biliaires avec nausées  : douleurs sous-hépatiques pesantes améliorées par la pression forte avec nausées et subictère.

Douleurs de règles avec sensation de traction vers le bas Douleurs utérines pendant les règles avec sensation de traction vers le bas, comme « si tout allait sortir » avec parfois le besoin impérieux d'uriner (obligé de se mettre les mains sur l'abdomen). Amélioration de cette sensation par la pression vulvaire ou en croisant les jambes. Aggravation par la marche. Douleurs avant les règles comme des douleurs d'accouchement. Retard de règles, impression que les règles vont arriver mais elles ne viennent pas. Aménorrhée chez des femmes fatiguées, faibles ou règles très courtes (1 à 3 jours), peu abondantes. Apparition tardive des premières règles chez les jeunes filles. Au contraire, règles abondantes, prolongées, irrégulières. Métrorragies. Règles filantes, filandreuses, tenaces. Métrorragies en fin de grossesse (suite de placenta praevia), pendant la ménopause ou en période postcoïtale.

Sensation de vide gastrique Sensation de vide gastrique pendant la nausée ou en pensant à la nourriture (améliorée en mangeant ou par les éructations). Sensation de masse à l'estomac ou de pulsation. Reflux gastro-œsophagien, soif Régurgitations acides ou alimentaires ayant un goût âcre, amer ou salé. Régurgitations comme de l'eau. Pyrosis (douleurs épigastriques brûlantes postprandiales s'étendant vers le dos ou le bas). Ulcère gastrique. Soif. Hoquet. Gastromalacie.

Troubles sexuels Vaginisme, coït douloureux. Aversion pour tout rapport. Anaphrodisie.

Ballonnements, éructations Distensions abdominales, éructations postprandiales.

Douleurs du travail, rigidité du col, tendance aux avortements

Troubles du transit Selles molles, diarrhées aggravées à 10  heures. Aversion pour le lait qui produit la diarrhée. Constipation atonique avec sensation de boule,

Douleurs du travail spasmodiques, excessives s'étendant dans le dos. Arrêt des contractions. Col rigide, contracté, à moitié ouvert. Tendance aux avortements du 5e au 7e  mois de grossesse.

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Homéopathie et médecine chinoise

Tendance aux avortements avec leucorrhées, suite de placenta praevia ou suite de faiblesse. Métrorragies de la grossesse.

Éruptions sèches ou suintantes, alopécie

Éruptions sèches croûteuses, desquamantes, suintantes (psoriasis, eczéma, herpès, herpès circiné, intertrigo, ichtyose, pityriasis versicolor, teigne, croûtes de lait, etc.). Verrues. Éruptions de boutons prurigineux. Chute des cheveux notamment sur le vertex, aggravée à la ménopause ou après l'accouchement. Cuir chevelu sensible au toucher.

Troubles de la lactation

Douleurs des seins pendant la grossesse. Tarissement du lait pendant une transpiration. Lait sanguinolent. Sensation de plénitude dans les seins. Démangeaisons, fissures des mamelons. Ménopause avec bouffées de chaleur, transpiration, prise de poids

Transpiration qui aggrave l'état général

Aggravation générale des symptômes pendant ou après la transpiration. Odeur nauséabonde, acide, aigre de la transpiration. Aggravation de la transpiration au moindre effort, le matin après s'être réveillé, après une colère et pendant le coït. Transpiration abondante pendant la ménopause.

Bouffées de chaleur de la ménopause avec transpiration chaude (sensation d'eau chaude versée sur le corps). Aggravation des bouffées de chaleur la nuit, par le moindre effort et après manger. Faiblesse après les bouffées de chaleur, sensation de défaillance pendant la ménopause. Prise de poids, obésité pendant la ménopause.

Anomalies linguales

Ptose et prolapsus avec sensation de poids et de traction

La langue de Sepia est généralement pâle sans enduit, grosse et elle garde l'empreinte des dents. Elle peut présenter un enduit blanc épais et des mucosités après les repas. La langue est sèche la nuit. On note une hypersalivation aggravée pendant la grossesse. Des vésicules peuvent être observées sur la langue.

Sensation de poids (lourdeur de la tête, céphalées et pesanteur occipitales, pesanteur palpébrale, sous-hépatique, vésicale, pelvigénitale comme si l'utérus allait sortir et obligeant la patiente à mettre les mains sur l'abdomen, pesanteur anorectale, lombosacrée, etc.). Lourdeur et stase veineuse des membres inférieurs. Ptose et prolapsus : prolapsus gastrique (gastromalacie), anorectal, utérin et/ou vésical, relâchement tissulaire, procidence hémorroïdaire, suintement anal, ptose de la valve mitrale, ptose de la vésicule biliaire, etc. Amaigrissement ou obésité avec ptose abdominopelvienne, après grossesse.

Modalités

Aggravation Par le lait, les matières grasses, les aliments froids, la station debout, avant l'orage, après avoir été exposé à l'humidité (applications froides et humides, bains froids, temps nuageux ou humide, au bord de la mer, etc.), le vent froid, le refroidissement, le moindre effort, les odeurs, la ménopause, la grossesse, les rapports sexuels et la transpiration.

Incontinence urinaire, cystite chronique ou récurrente

Sensation de plénitude de la vessie ou de lourdeur. Besoin impérieux d'uriner pendant le prolapsus avec sensation de traction du pelvis vers le bas. Miction involontaire en riant, en toussant, la nuit pendant le premier sommeil, en rêvant d'uriner. Miction retardée. Pollakiurie nocturne. Cystite chronique ou récurrente notamment chez les enfants. Lithiase rénale. Lithiase vésicale avec sensation de pierre.

Amélioration Par la pression forte et la chaleur. Signes étiologiques Troubles suite de maltraitance dans le mariage, de domination, d'abus sexuel ou d'excès sexuels, de chagrin ou de colère.

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Sensation Sensation de vide, de lourdeur, de boule interne, de vague.

Pollakiurie Langue pâle avec éventuellement des crevasses Le pouls doit être fin, faible sans force

Syndromes correspondants

Déficience-Froid de la Rate (accumulation de Froid-Humidité)

Vide de Qi de la Rate Dépression Faiblesse avec nausées Inappétence Teint pâle ou jaune Météorisme gastrique et abdominal Diarrhées le matin Aggravation des symptômes après manger Aggravation par les laitages Désir de sucre Langue pâle Le pouls doit être vide

Asthénie, faiblesse avec lourdeur Gêne à l'épigastre Appétit mauvais, nausées, vomissements Ballonnements Sensation de lourder de la tête et du corps Leucorrhées blanches, albuminoïdes, prurit génital Éruptions suintantes, humides Amélioration par la chaleur Aggravation par le froid humide Langue pâle avec enduit lingual blanc et gras Le pouls doit être mou ou mou et relâché

Vide de Yang de la Rate Signes de vide de Qi de la Rate Salivation abondante Région épigastrique glacée Régurgitations acides Ballonnements Œdèmes des membres inférieurs Froideur des extrémités Transpiration Diarrhées le matin La langue est pâle et l'enduit lingual blanc Le pouls doit être profond et faible

Commentaires La sensation de vide et de lourdeur, l'asthénie marquée, la froideur des extrémités, les œdèmes, les altérations importantes de l'appétit, la pâleur de la langue sont des signes caractéristiques du syndrome de vide de Yang de la Rate. Le Yang étant insuffisant, il n'arrive plus à réchauffer les extrémités. Dans ce cas, la langue est pâle avec un enduit blanc et on peut observer une hypersalivation. La pathogénésie de Sepia présente comme signe particulier une froideur du vertex (sensation de froideur gelée du vertex, chute des cheveux dans la région du vertex). Cette localisation n'est pas sans évoquer le point 20 VG qui est connu pour être un grand point pour tonifier et faire remonter le Yang. Les fluides tels que la sueur sont situés entre la peau et les muscles où se trouve le Qi protecteur qui est de nature Yang. Il est dit en MTC que « les transpirations profuses blessent le Yang ». Il n'est pas étonnant de constater que Sepia est aggravé par la transpiration car une transpiration importante entraîne avec elle du Qi protecteur et donc du Yang, ce qui aggrave le déficit de Yang.

Effondrement du Qi de la Rate Asthénie Dyspnée aggravée à l'effort Transpiration Mauvais appétit, amaigrissement Ballonnements Selles molles, diarrhées Sensation de lourdeur et de pesanteur dans le bas ventre Prolapsus multiples : estomac, rectum, utérus, vessie, relâchement cutané, etc. Besoin impérieux d'uriner qui accompagne le prolapsus Métrorragies

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Homéopathie et médecine chinoise

Le vide de Yang de Rate est un syndrome d'aggravation du vide de Qi de Rate qui est le syndrome central qui sert de point de départ à tous les autres tableaux pathologiques de cet organe. En cas de vide de Qi de Rate, la fonction de transformation/ transport de l'Humidité étant défectueuse, l'Humidité interne s'accumule, ce qui explique la sensation de lourdeur ressentie et les œdèmes. La langue confirme l'accumulation d'Humidité. L'empreinte des dents sur la langue est un signe qui apparaît au 3e degré chez Sepia. Cet aspect lingual signifie qu'il y a accumulation de Liquides organiques dans l'organisme sur un vide de Rate. Un enduit lingual blanc épais témoigne également de l'accumulation d'Humidité et de Glaires par l'inertie du « centre ». Il est d'ailleurs étonnant de retrouver des signes d'Humidité interne dans cette pathogénésie, sachant que la souche s'effectue à partir d'un liquide interne (l'encre de la seiche). La pathogénésie montre d'ailleurs une sensibilité importante à l'Humidité (aggravation dans une pièce humide, par les applications froides et humides, après avoir eu les pieds ou la tête mouillés, etc.). Sepia fait partie des grands remèdes utiles dans les syndromes de la ménopause avec bouffées de chaleur, transpiration et prise de poids (bouffées de chaleur nocturnes avec transpiration qui donne l'impression d'avoir de l'eau chaude versée sur soi, sensation de faiblesse pendant la ménopause et les bouffées de chaleur). Les deux grands désordres énergétiques que l'on retrouve pour les bouffées de chaleur de la ménopause sont le vide de Yin des Reins (et du Foie) et le vide du Yang des Reins associé au vide de Qi de la Rate. Dans le deuxième cas, on observe plutôt une tendance à la prise de poids et à l'asthénie, ce qui est le cas de Sepia. En cas d'aggravation du vide de Qi, la fonction de « maintien » de la Rate n'est plus assurée, ce qui explique les ptoses multiples chez Sepia et nous nous trouvons alors dans le cas d'un syndrome d'effondrement du Qi de la Rate. La perte d'appétit, la fatigue, la lassitude jusqu'à l'épuisement, la tendance à l'obésité, les signes dépressifs, les troubles digestifs, les sensations de pesanteur dans l'abdomen et le pelvis, et surtout les prolapsus avec cette sensation de traction vers le bas évoquent le syndrome d'effondrement du Qi de la Rate. Les causes fréquentes de ce syndrome sont le surmenage, les accouchements, les grossesses, la multiparité (les grossesses répétées ont tendance à vider l'énergie de l'organisme). Or nous retrouvons là les grandes

causalités de Sepia. Le vide de Qi de la Rate est une grande cause d'énurésie (avec le vide des Reins) et l'effondrement du Qi provoque, en plus des prolapsus, des pollakiuries (Sepia : besoins impérieux d'uriner pendant le prolapsus avec la sensation de traction vers le bas, mictions involontaires pendant la toux ou en riant). Le vide de Qi (et de Sang) fait partie des grandes causes de céphalées et de migraines. Chez Sepia, les céphalées s'accompagnent d'une pâleur du visage, d'une sensation de vide gastrique et de vomissements, ce qui témoigne de la faiblesse du couple Rate-Estomac. Sepia est aggravé par les laitages, les matières grasses et les aliments humides et froids. Or nous savons qu'une alimentation inadéquate (consommation excessive d'aliments froids et crus, de lait et de laitages) altère la fonction de transformation et de transport de la Rate. La saveur sucrée est en rapport avec la Rate. Nous retrouvons ce désir de sucreries qui traduit bien une faiblesse du couple Rate-Estomac. Concernant les signes psychiques, Sepia est un grand remède de dépression. Vu les signes physiques en lien avec la Rate et l'Estomac, nous pouvons imaginer que la dépression vient du « centre », c'est-à-dire du couple Rate-Estomac (souvent la dépression naît d'un vide de Qi de Rate et de Sang du Cœur ; la production du Qi par la Rate étant insuffisante, il s'ensuit un vide de Sang qui affecte le Cœur). Un individu de typologie Terre est tourné vers les autres. Quand l'individu Terre s'épuise, il se renferme. Dans sa phase dépressive, Sepia perd ce lien aux autres et il s'isole (aversion pour les membres de sa famille, désir de solitude, irritabilité, colère envers les autres, etc.). Tous les minéraux ont un lien avec l'élément Terre et le couple Rate-Estomac (notamment les remèdes « carboniques »). Or cette souche possède du carbonate de calcium, du carbonate de magnésium et du chlorure de sodium (de nombreux signes pathogénésiques sont communs à Natrum muriaticum et Sepia). Il n'est donc pas du tout étonnant de constater que Sepia a tendance à la rumination anxieuse et à l'inquiétude (profondément affecté par les malheurs des autres, peur qu'il arrive quelque chose, peur de la maladie, ruminations sur des souvenirs désagréables, etc.). Les remèdes qui ont un lien avec l'élément Terre ont souvent des préoccupations matérielles excessives (la Terre représente la matérialité). Or nous pouvons lire dans les matières médicales que Sepia a « peur de perdre son travail, d'être pauvre et de mourir de faim »…

188

Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Les remèdes « Métal »

Fig. 4.36

Ferrum metallicum

à une surcharge en fer est connue sous le nom d'hémochromatose. • Utilisation  : l'un des premiers métaux connus par l'homme. Initialement tiré du minerai de fer dans le bas fourneau. Allié au carbone, il a formé les premières fontes obtenues en Europe vers de la fin du XIVe siècle grâce à la mise au point du haut fourneau. À partir du XIXe siècle, le fer connaît un essor considérable. Il est utilisé aussi bien pour l'armement que pour l'outillage, les machineries, les objets de la vie quotidienne ainsi que les constructions (gares, rails, commerces, édifices tels que l'Ironbridge et la tour Eiffel).

Fig. 4.37

Matière médicale

Souche

Signes psychiques

• Nom : fer. • Symbole : Fe. • Origine du fer  : se présente sous différentes formes, fer natif (à l'état pur il est assez rare), fer météorique, minerai de fer (hématite, pyrite, magnetite, sidérite, etc.), eaux ferrugineuses. Entre pour plus de 5 % dans la composition de l'écorce terrestre. • Description : aspect métallique avec une coloration grise ou blanc argent. • Propriétés  : ductile et malléable (sous forme pure et chauffé au feu, il peut être étiré et  allongé sans se rompre). S'oxyde facilement à l'air humide avec la formation de rouille. Associé à d'autres éléments d'addition comme le carbone, il forme les aciers qui sont plus durs et beaucoup moins malléables. • Toxicité  : non toxique car fait partie des éléments indispensables au bon fonctionnement du corps humain (élément essentiel pour la synthèse de l'hémoglobine et le transport de l'oxygène dans l'organisme). La maladie génétique liée

Solitaire, misanthrope

Évite la vue des gens, ne supporte personne, même pas ses amis intimes. Bien seul. Refuse toute visite. Se sent mal à l'aise. Recherche la tranquillité. Misanthrope. Timide, pudique. Sombre, lugubre, taciturne, triste

Sombre, lugubre, taciturne et triste. Pleure facilement et parfois désire pleurer constamment. La tristesse et la morosité sont aggravées après les règles, le soir et en étant seul. Pense à la mort. Force de volonté, fermeté

Force de volonté, persévérance, fermeté, assurance, détermination. Personnalité catégorique. Coléreux, autoritaire, susceptible

Facilement en colère ou violent pour des futilités, à la moindre contradiction. Sensible à la critique et à l'opinion d'autrui. Désire se battre. Autoritaire, sensation de pouvoir. Ambition augmentée avec compétitivité.

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Homéopathie et médecine chinoise

Intolérance au bruit même léger

Céphalée congestive, céphalée de l'anémie

Sensible à tous les bruits : aux voix, aux sons stridents, au moindre bruit, aux grattements sur du tissu, sur des cordes, au froissement de papier, etc. Aversion pour toutes sortes de bruits qui provoquent de l'irritabilité.

Céphalées congestives avec  : battements répétés, sensation d'éclatement, face rouge et chaude, froideur des extrémités. Se serre la tête entre les mains pendant les douleurs. Céphalées pendant l'anémie.

Anxiété

Vertiges

Anxiété par crises, le soir, la nuit au lit, pour des futilités avec peur.

Vertiges avec nausées, vision obscurcie et tendance à tomber vers l'avant. Titubation. Aggravation des vertiges en marchant, en se levant du lit ou en se relevant rapidement. Les vertiges peuvent également être aggravés en traversant un pont, en traversant un cours d'eau ou en regardant l'eau couler.

Agitation, humeur changeante

Humeur changeante, cyclothymie. Agitation le soir avant minuit avec anxiété améliorée par le mouvement. Aggravation après les règles ou lors d'une suppression des règles.

Alopécie Insomnie d'endormissement

Sensibilité du cuir chevelu  : douloureux au toucher. Alopécie.

Insomnie d'endormissement accompagnée de somnolence la journée. Sommeil agité avec changement fréquent de position. Sommeil perturbé suite d'anxiété ou par des rêves.

Dyspnée et essoufflement améliorés par la marche lente

Dyspnée accompagnée de toux améliorée en marchant lentement, en parlant et aggravée après les règles. Besoin d'être éventé. Asthme la nuit après minuit ou le matin vers 10 ou 11  heures. Pleuropneumonie. Hémorragie pulmonaire avec caillots de sang améliorée en marchant lentement.

Rêves de guerre, de bataille, de vieux amis

Rêves animés et nombreux : de batailles, de combats, de guerre, de la mort, de la mort de parents proches. Rêve de revoir un vieux camarade décédé depuis longtemps. Rêve d'eau.

Aphonie, toux coqueluchoïde

Signes physiques Anémie avec pâleur et essoufflement, asthénie

Pâleur (visage, lèvres, muqueuses, peau, etc.) aggravée par les règles. Cernes bleuâtres autour des yeux. Ongles bleuâtres. Pâleur suite de suppression des règles. Malgré la pâleur habituelle, rougit facilement à la moindre émotion (« pique son fard » pour rien) ou après un effort (rougeur circonscrite des joues). Visage « creusé », expression maladive. Manque de « chaleur vitale ». Ecchymoses faciles. Teint jaune possible. Anémie suite de ménorragie, de maladie épuisante, d'hémorragie. Hémorragie aqueuse, sans caillot, de sang rouge vif ou pâle. Asthénie présente dès le matin au lever. Faiblesse au moindre effort mais améliorée en marchant lentement.

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Faiblesse de la voix, enrouement aggravé en parlant. Aphonie avec voix chuchotante. Douleurs brûlantes dans le larynx après avoir parlé. Sensation de rugosité dans le larynx et présence de mucosités. Toux consécutive à des chatouillements dans la trachée  : toux nocturne, sèche, spasmodique, coqueluchoïde, constante, aggravée en respirant profondément, après avoir bu et lors des mouvements. La toux est grasse uniquement le matin avec expectorations blanches ou verdâtres voire sanguinolentes avec un goût métallique. Palpitations améliorées par le mouvement lent

Palpitations cardiaques avec anxiété aggravées par l'effort mais améliorées par le mouvement lent. Sensation de chaleur dans la poitrine. Oppression thoracique.

Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Douleurs des épaules Douleurs déchirantes, forantes, térébrantes des épaules améliorées par la marche ou les mouvements lents. La douleur est telle que le sujet ne peut mettre le bras dans le dos ni soulever le bras (impotence fonctionnelle). Douleurs du deltoïde. Sensation de paralysie dans le bras.

Troubles digestifs

Appétit variable Appétit vorace alternant avec un manque d'appétit. Douleurs à l'estomac crampoïdes, pressurantes aggravées par le lait. Régurgitations après avoir mangé ayant le goût des aliments. Indigestion après consommation de viande ou d'œuf. Nausées après avoir bu. Sensation de plénitude et vomissements faciles après avoir mangé. Hématémèse. Soif. Aphtes dans la bouche.

Douleurs des jambes, sciatique, crampes, impatiences Douleurs déchirantes des membres inférieurs, sciatalgies améliorées par la marche et le mouvement lent. Impatiences dans les jambes. Crampes dans les membres inférieurs, aggravées la nuit au lit (cuisses, mollets, orteils). Froideur des pieds et des mains.

Douleurs abdominales Douleurs hépatiques. Hépatomégalie. Douleurs abdominales contuses, crampoïdes aggravées après manger. Splénomégalie. Constipation ou diarrhées Constipation avec besoins difficiles et inefficaces. Extension de la douleur dans le dos. Diarrhées indolores, périodiques, pendant la dentition ou alternance de diarrhées et d'épisodes de constipation. Aggravation de la diarrhée par les boissons froides, les fruits et les repas. Selles brunes, foncées ou noires qui peuvent contenir des aliments non digérés. Oxyurose.

Anomalies linguales Typiquement, la langue de Ferrum metallicum est pâle et sèche sans enduit. La langue peut être rouge à l'extrémité (signe de 1er degré).

Modalités

Aggravation Par la perte de liquides organiques, après les règles, par les matières grasses, les boissons froides, les courants d'air, le temps froid humide, au début du mouvement et par le repos.

Aménorrhée, retard de règles

Règles en retard, aménorrhée. Premières règles tardives. Le sang des règles est pâle et fluide. Au contraire  : règles trop fréquentes, prolongées. Métrorragie avec anémie. Leucorrhées à la place des règles ou pendant l'anémie  : leucorrhées blanches, laiteuses, irritantes au début puis indolores. Douleurs de règles comme des douleurs d'accouchement. Tendance aux avortements dès les premiers mois de grossesse.

Amélioration Par le mouvement lent et prolongé, par le temps sec.

Syndromes correspondants Vide de Sang (symptômes généraux)

Transpiration nocturne ou au moindre effort

Tristesse, anxiété Faciès anémique avec pâleur et cernes bleuâtres autour des yeux Lèvres bleuâtres, muqueuses décolorées Vertiges Insomnie d'endormissement Sommeil perturbé par des rêves, abondance des rêves Céphalées suite d'anémie Aménorrhée La langue est pâle Le pouls doit être fin et faible

Transpiration la nuit et le matin au réveil, transpiration au moindre effort. Transpiration périodique tous les 2 jours. Transpiration froide, collante. Douleurs améliorées par le mouvement lent

Douleurs articulaires Craquements des articulations. Douleurs des articulations piquantes ou déchirantes aggravées au début du mouvement et améliorées par le mouvement lent. Aggravation de la douleur le soir au lit (douleur poussant hors du lit).

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Homéopathie et médecine chinoise

proches et qu'il est misanthrope. L'émotion liée au Métal est la tristesse et le son est le sanglot. Or Ferrum pleure facilement, excessivement voire constamment. Ferrum est obstiné, déterminé, inflexible, dur comme l'est un métal. Il refuse la domination. Il a une force de volonté incroyable. Il est persévérant, ferme, catégorique et présente beaucoup d'assurance. Il peut être autoritaire. Comme la plupart des métaux (c'est aussi le cas de Stannum), les individus qui nécessitent un remède métallique peuvent rêver de guerre et de batailles. Il est dit, en MTC, que si le Poumon (qui est l'organe du Métal) est en vide, alors l'individu rêve d'objets blancs (la couleur du fer est blanc argenté), de meurtres sanglants et, en automne, de batailles et de guerre. Cela n'est pas étonnant si nous tenons compte du fait que le métal sert à la fabrication des armes. Or Stannum rêve bien de guerre, de batailles, de combats. Il désire, d'ailleurs, se battre et il peut avoir l'illusion d'être en période de guerre (nous pouvons lire dans les matières médicales : « illusion d'être en guerre, désir de se battre, querelleur, violent… »). Les voies respiratoires sont en rapport avec le Métal. Comme pour la plupart des remèdes métalliques, nous retrouvons une faiblesse vocale et des signes pulmonaires, avec notamment une toux sèche nocturne évoquant un vide de Yin du Poumon. La grande indication sur le plan somatique de Ferrum est l'anémie ainsi que le vide de Sang en ce qui concerne la MTC. La pâleur du visage, l'asthénie, l'anxiété, l'abondance des rêves, l'insomnie d'endormissement et la pâleur de la langue sont des signes qui évoquent bien un vide de Sang. La pâleur du visage et la rougeur des pommettes chez Ferrum s'expliquent par le fait qu'un vide de Sang peut engendrer un vide de Yin car le Sang fait partie du Yin. Le vide de Yin secondaire au vide de Sang engendre donc un tableau de Chaleur-vide avec une rougeur des pommettes. Toujours du fait de sa nature Yin, l'insuffisance de Sang peut entraîner une sécheresse de la peau et des muqueuses (la peau de Ferrum est sèche, ridée, ratatinée, crevassée). Les céphalées par vide de Sang sont fréquentes en MTC : « anémie accompagnée de douleurs à

Symptômes propres au vide de Sang du Foie

Diminution de la vision nocturne et de l'acuité visuelle Symptômes propres au vide de Sang du Cœur

Palpitations cardiaques Oppression thoracique Pouls irrégulier

Vide de Yin du Poumon Toux sèche avec irritation laryngée Faiblesse de voix Sécheresse de la langue et de la bouche Transpirations nocturnes La langue doit être de coloration normale Le pouls doit être flottant

Feu du Cœur Agitation Cyclothymie Palpitations Aphtes Sommeil perturbé par des rêves Langue rouge à l'extrémité Le pouls doit être rapide et vaste

Commentaires Pour caractériser le mouvement du Métal, nous pouvons dire qu'il correspond à un mouvement centrifuge. C'est un mouvement très peu expansif contrairement au Bois et au Feu. Il représente la formation, le maintien, la concrétion, l'enfermement, le stockage, etc. Cela explique que les individus ayant une typologie Métal sont peu expansifs et très réservés. Ils intériorisent leurs émotions. Peu communicatifs, ils sont indépendants et solitaires. Le manque de désir de voir du monde est caractéristique. Comme nous l'avons vu au chapitre des constitutions, le Métal en déséquilibre peut générer un blocage avec repli sur soi, perte des contacts et réduction des liens sociaux. Il n'est donc pas étonnant de lire dans les matières médicales que Ferrum ne peut supporter personne, qu'il évite les gens même ses amis

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Stannum metallicum

la tête » pouvons-nous lire à propos de Ferrum. La grossesse et l'accouchement ont tendance à diminuer le Qi et le Sang de l'organisme. Le lait maternel est quant à lui formé à partir du Qi et du Sang. Il n'est donc pas étonnant de constater que Ferrum est aggravé par l'allaitement et l'accouchement. Le vide de Sang est une grande cause en MTC d'hypoménorrhée, d'aménorrhée (symptômes de 3e  degré chez Ferrum) et de retard de règles. Il génère aussi des alopécies et des dépressions. Ferrum est triste, lugubre, taciturne et pleure facilement. Sa tristesse est aggravée par les règles (c'est-àdire par les pertes de sang…). Nous retrouvons des douleurs articulaires dans cette pathogénésie. Ces douleurs peuvent provenir du fait que l'insuffisance de Sang peut à la longue ne plus nourrir correctement les muscles et les articulations, ce qui génère des douleurs articulaires. De plus, en cas de déficience du Sang, celui-ci ne circule plus bien dans les vaisseaux, ce qui peut conduire à des stases de Sang. Cela peut expliquer les modalités de la douleur chez Ferrum metallicum qui évoquent des douleurs de stase de Sang, à savoir l'aggravation au début du mouvement et l'amélioration par le mouvement continu et doux. Ferrum peut donc être prescrit pour lutter contre l'anémie en augmentant l'absorption de Fer et pour tonifier et mobiliser le Sang (du point de vue de la MTC). Il peut d'ailleurs être prescrit avec China qui se révèle également être un excellent traitement pour tonifier la production du Sang. Ferrum tolère mal les aliments qui contiennent du Fer (indigestion après de la viande, après des œufs, etc.). Nous retrouvons dans cette pathogénésie une association de signes digestifs, cutanés (taches noirâtres sur la peau) et hépatiques (splénomégalie, douleurs hépatiques, ictère, etc.). Nous pouvons y voir là les signes de l'hémochromatose, maladie de surcharge en fer. Enfin, nous retrouvons quelques symptômes évoquant le syndrome du Feu du Cœur  : agitation, langue rouge à la pointe, palpitations, aphtes. C'est un peu comme si Ferrum gardait en mémoire, lors des dilutions successives pour la préparation du remède, des traces d'ignition qu'on lui impose en ferronnerie pour le façonner…

Fig. 4.38

Souche • Nom : étain. • Symbole : Sn. • Origine : le minerai à partir duquel on extrait l'étain est la cassitérite (SnO2). • Description  : métal blanc argent, brillant. Consistance molle, très malléable et ductile : un simple feu de bois peut suffire pour le travailler. Résiste à la corrosion de l'eau, stable au contact de l'air. Existe sous trois formes : à température ambiante, c'est l'étain sous sa forme habituelle (étain blanc) ; au-dessus de 162 °C, il est cassant et on peut le pulvériser avec un mortier ; en dessous de −50 °C, la transformation est rapide et l'étain devient pulvérulent (il tombe en poussière). C'est la « peste de l'étain ». • Toxicité  : exposition respiratoire et  alimentaire (boîtes de conserve avant la généralisation de leur vernissage et consommation de produits de la mer). Fièvre, douleurs musculaires, céphalées, gêne respiratoire et asthénie en cas d'inhalation de fumées d'étain. Pneumoconiose de surcharge (stannose) si exposition respiratoire sur de longues années. Troubles cutanés, neurologiques ou digestifs (gastro-entérites) possibles (liés aux dérivés de l'étain). • Utilisations industrielles : sous forme d'alliage pour la réalisation d'objets décoratifs (reflet brillant), d'ustensiles de cuisine et de figurines. Fabrication de boîtes de conserve, de bobines d'étain pour la soudure (associé au plomb), de peinture marine (propriétés antiparasitaires et antimicrobiennes).

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Homéopathie et médecine chinoise

• Particularité : lorsqu'on plie une barre d'étain, elle produit un son qui ressemble à un cri. On dit que l'étain « crie » ou qu'il « pleure ». Ce phénomène est appelé le « cri de l'étain ».

parler avec faiblesse ressentie dans la poitrine. Faiblesse parétique des deltoïdes, des bras et des jambes : il est si faible qu'il se sent paralysé et se laisse tomber par terre. La faiblesse musculaire est accentuée au moindre mouvement. Désire se reposer.

Matière médicale

Faiblesse et sensation de vide ressenties dans la poitrine Oppression thoracique avec faiblesse extrême et sensation de vide ressenties dans la poitrine  : la faiblesse de la poitrine est aggravée à l'effort physique ou vocal (en chantant), en toussant ou en expectorant (la faiblesse est telle qu'il ne peut pas tousser). Paralysie du poumon. Faiblesse dans la poitrine pendant les règles à tel point qu'elle peut à peine parler.

Signes psychiques Repli sur soi, misanthropie

Réservé, introverti. Caractère antisocial, misanthrope  : aversion pour la compagnie, pour tout le monde, ne répond pas quand on lui parle, désire la solitude, etc. Soupçonneux, malveillant, malfaisant. Absorbé, affairé, occupé. Anxieux et angoissé le soir. Dépression

Essoufflement et transpiration au moindre effort Asthénie et dyspnée aggravées au moindre effort (marche, montée d'escalier, mouvements, en s'habillant, etc.). Impression de vide et de défaillance avec fausse faim dans la matinée. Transpiration au moindre mouvement ou la nuit.

Dépression, chagrin avec pleurs. Tristesse aggravée avant les règles et améliorée dès l'arrivée du flux menstruel. Morosité, découragement. Indifférence au plaisir, aux choses extérieures. Colère avec taciturnité, suite à une contradiction. Épuisement mental. Mémoire faible. Abrutissement. Avarice par peur de la pauvreté

Toux sèche le soir ou asthme aggravés à l'effort vocal Toux nocturne caverneuse, douloureuse, profonde, suffocante, aggravée en parlant, riant ou chantant et couché sur le côté droit. Toux grasse le matin. Douleurs en toussant comme si la chair était à vif. La toux peut provoquer une vive douleur contusive dans la région épigastrique. Expectoration difficile. Asthme aggravé en parlant.

Anxiété pour l'avenir, peur de la pauvreté. Anxiété pour ses affaires. Cupidité, avidité. Avarice  : ne dépense pas par peur de manquer dans l'avenir et de devenir pauvre. Troubles suite de perte d'argent et de revers de fortune. Anxiété pour des questions domestiques. Insomnie d'endormissement

Insomnie avant minuit. Endormissement tardif. Sommeil agité, réveils fréquents. Rêves nombreux.

Signes pulmonaires avec épuisement

Pharyngolaryngite avec mucosités Pharyngite avec expectorations purulentes. Le pharynx est sec avec des mucosités jaunâtres, adhérentes, obligeant le malade à se racler la gorge le matin et le soir en provoquant des nausées. Expectorations très abondantes, jaunâtres, de goût douçâtre, sucré. Mieux temporaire après toux et crachats. Sensation de plaie au niveau du larynx. Voix rauque.

Fatigabilité extrême avec difficultés à parler Faiblesse extrême ressentie dans la poitrine, telle qu'il n'a plus la force de parler. Laryngite avec enrouement, douleur et faiblesse de la voix. Enrouement en commençant à chanter ou à

Bronchite Bronchite avec expectorations abondantes, purulentes ; goût salé ou sucré. Expectorations avec petits caillots noirs, de mauvaise odeur. Tuberculose pulmonaire.

Rêves de batailles

Rêves agités, de batailles, de combats, de feu, de guerre, d'émeutes, de cruauté, de disputes, de colères, d'explosions, de vains efforts. Rêves des occupations de la journée.

Signes physiques

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Douleurs erratiques : début et fin progressifs

Anomalies linguales La langue de Stannum est très peu décrite dans les matières médicales. Il en ressort cependant que celle-ci peut présenter un enduit lingual blanc ou jaune. On peut observer une langue rouge en son centre (signe de 1er  degré). La langue et la gorge sont sèches.

Névralgies Douleurs névralgiques augmentant et diminuant progressivement (douleurs constrictives, pressurantes ou pulsatiles). Algies croissantes du matin à midi et décroissantes jusqu'au soir (disparition vers 16 heures). Amélioration des douleurs par la pression forte. Céphalées névralgiques, névralgies d'Arnold, algies de la face (avec larmoiements), névralgies cervicobrachiales, du plexus solaire, péri-ombilicales (calmées en hyperflexion), des membres supérieurs. Névralgies dans les os malaires et sus-orbitaires pendant les règles.

Modalités

Aggravation Par le moindre effort (par les mouvements, en montant un escalier, par la marche, etc.), par l'effort vocal, le rire, le froid, les courants d'air, la tristesse avec pleurs, couché sur le côté non atteint.

Coliques Coliques péri-ombilicales apparaissant et disparaissant graduellement, améliorées par la pression forte ou en étant couché sur le ventre.

Amélioration Par la pression, la flexion, les expectorations, les règles, couché, en respirant profondément.

Lourdeur de la tête Lourdeur de la tête aggravée le soir et au moindre mouvement.

Syndromes correspondants Vide de Qi du Poumon

Constipation, parésie vésicale

Parésie rectale  : selles dures, sèches avec grands efforts inefficaces. Parésie vésicale.

Épuisement extrême Pâleur Cernes bleuâtres Sensation de vide Faiblesse ressentie dans la poitrine Faiblesse de la voix, impossibilité de parler Aggravation par l'effort vocal Toux Dyspnée, essoufflement, transpiration au moindre effort Asthme à l'effort La langue doit être pâle ± enduit blanc Le pouls doit être vide et faible

Chaleur des extrémités et de la poitrine

Les paumes des mains sont brûlantes. Chaleur des pieds. Sensation de chaleur dans la poitrine. Transpiration au moindre mouvement ou nocturne

Transpiration au moindre mouvement, au moindre effort, à la marche. Sueurs nocturnes après 4 heures du matin, d'odeur de moisi, épuisantes, plus importantes sur le front et la nuque. Fièvre l'après-midi et bouffées de chaleur le soir

Vide de Yin du Poumon Faiblesse de la voix aggravée en parlant Bouche et gorge sèches Toux sèche le soir Transpiration nocturne Rougeur des joues Constipation Insomnie d'endormissement Chaleur des extrémités et de la poitrine, fièvre l'après-midi et bouffées de chaleur le soir (si Chaleur-vide)

Fièvre l'après-midi, bouffées de chaleur le soir. Fièvre à grandes oscillations et sueurs épuisantes. Pâleur du visage, rougeur circonscrite des joues

Pâleur du visage avec rougeur circonscrite et sensation de chaleur au niveau des joues. Les joues sont rouge foncé ou rouge flamboyant. Cernes bleuâtres autour des yeux.

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Homéopathie et médecine chinoise

La langue est de couleur rouge si Chaleur-vide, normale s'il n'y a qu'un vide de Yin Le pouls doit être flottant, vide et rapide

à être avare. Les revers de fortune et les pertes d'argent font d'ailleurs partie des signes étiologiques de ce remède. Ce lien à la matérialité n'est pas étonnant si nous tenons compte du fait que le Métal appartient à une dynamique Yin (donc assez matérielle). Il est aussi intéressant de faire le parallèle entre cette peur de la pauvreté et l'étain qui est souvent incorporé dans les pièces de monnaies et les objets d'orfèvrerie. Selon la théorie des 5  Éléments, l'émotion du Métal est la tristesse, et le son du Métal est le sanglot. Le rapprochement avec les propriétés intrinsèques de l'étain est étonnant. Lorsqu'on plie ce métal, il produit un son qui ressemble à un cri. On dit qu'il « crie » ou qu'il « pleure ». Ce phénomène est appelé « le cri de l'étain ». L'épuisement extrême (à la fois physique et psychique) et l'atteinte des voies respiratoires (faiblesse ressentie dans la poitrine, faiblesse de la voix, toux et essoufflement au moindre effort) sont des signes caractéristiques d'un vide de Qi du Poumon. C'est le seul remède de la matière médicale qui présente une aphonie dont le point de départ est une faiblesse ressentie dans la poitrine, ce qui traduit bien un vide énergétique dans le réchauffeur supérieur. Nous pouvons ainsi lire dans les matières médicales : « élocution et phonation difficiles suite de faiblesse dans la poitrine et dans la gorge ». L'effort vocal aggrave le vide énergétique du Poumon ; c'est pourquoi Stannum est aggravé en parlant et en chantant. Il est tout de même curieux d'observer que la pathogénésie de ce métal mette en avant autant de signes pulmonaires si nous tenons compte du fait que les Chinois, à travers la théorie des 5 Éléments, ont relié l'élément Métal au Poumon. Le Poumon gouverne le Qi et la respiration. Il a pour fonction de faire descendre le Qi. Lorsqu'il y a un vide d'énergie dans le Poumon, le souffle manque surtout à l'effort. S'il devient défaillant, le Qi ne descend plus et la toux apparaît. La tonalité et la force de la voix sont l'expression de la force du Zong Qi localisé au centre de la poitrine qui lui-même dépend du Qi du Poumon. Si l'énergie du Poumon est insuffisante, la voix devient faible et l'individu n'a plus envie de parler, comme c'est le cas chez Stannum. Le Qi n'est plus suffisant pour retenir la transpiration au niveau des pores de la peau (le Poumon gouverne la peau), ce qui explique la transpiration au moindre effort. Le vide de Qi

Chaleur du Poumon Toux avec crachats verts ou jaunes, abondants Odeur nauséabonde des expectorations Respiration sifflante Oppression thoracique Soif Sensation de lourdeur dans la tête Insomnie La langue est rouge, sèche et l'enduit jaune Le pouls doit être glissant et rapide

Commentaires L'origine métallique de la souche et la prépondérance des signes trachéobronchiques évoquent l'élément Métal et le couple Poumon-Gros intestin de toute évidence. Le Métal est un élément de nature Yin. Pour imager le Métal, nous pouvons dire qu'il correspond à un mouvement centrifuge, d'enfermement et de stockage. C'est un mouvement très peu expansif contrairement au Bois et au Feu. Il représente également la formation, le maintien, la concrétion. Cela explique que les individus ayant une typologie Métal sont peu expansifs et très réservés. Ils intériorisent leurs émotions. Peu communicatifs, ils sont indépendants et solitaires. Comme nous l'avons vu au chapitre des typologies, le Métal en déséquilibre peut générer un blocage avec repli sur soi, perte des contacts et réduction des liens sociaux. Ces caractéristiques se retrouvent dans le psychisme de l'étain qui n'est autre qu'un métal. Sankaran (cité par Lacombe) dit de Stannum « qu'il est très préoccupé par ce que disent les gens de lui tout en étant quelqu'un de taciturne qui fuit la société ». En effet, nous retrouvons dans les matières médicales les rubriques suivantes : « misanthropie, caractère antisocial, réservé, désir de solitude, aversion à répondre… ». Sankaran dit aussi de lui « qu'il a besoin de performer et de travailler ». On y voit là les caractéristiques du Métal (voir également Ferrum metallicum). Le métal sert à la fabrication d'outils. On y voit un lien avec la production. Il existe une certaine peur de la ruine et une anxiété pour l'avenir, ce qui conduit Stannum

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

fait partie, en MTC, des causes d'asthme. Il n'est donc pas du tout étonnant de retrouver une indication dans l'asthme, d'autant plus que l'asthme de Stannum s'accompagne de faiblesse et se déclenche au moindre effort (physique ou vocal). Le vide de Qi peut également générer des douleurs névralgiques (algies vasculaires de la face ou névralgies du trijumeau). Chez Stannum, les douleurs névralgiques augmentent et diminuent progressivement. En cas de vide de Qi du Poumon, la langue doit être pâle et peut s'accompagner d'un enduit blanc. Les causes du vide de Qi du Poumon peuvent être constitutionnelles, émotionnelles (tristesse, chagrin prolongé), liées à un surmenage (utilisation excessive de la voix, surmenage entraînant un vide de Qi de la Rate qui ne nourrit plus son « fils » le Poumon) ou externes (comme l'attaque d'un facteur climatique externe de type VentFroid ou Vent-Chaleur). Les toux chroniques peuvent également affaiblir l'énergie du Poumon. Les laryngotrachéites avec sécheresse du larynx, voix faible et rauque, difficultés d'expectoration (besoin de se racler la gorge) ou expectoration avec petits caillots noirs, la toux sèche caverneuse, le manque d'envie de parler, la transpiration nocturne, la chaleur des mains, les selles sèches évoquent un vide de Yin du Poumon. Le vide de Yin du Poumon peut apparaître lorsque le vide de Qi du Poumon a évolué sur une longue période. Il s'agit d'un déficit en Liquides du Poumon qui n'est plus hydraté, ni nourri normalement. La conséquence est l'apparition d'une chaleur interne par vide de Yin (Chaleur-vide). Ce syndrome peut également provenir de maladies chroniques épuisant le corps, d'un surmenage, de toux chroniques, ou de maladies fébriles qui épuisent les Liquides organiques. Les expectorations jaunes et épaisses peuvent correspondre à un début d'accumulation de Mucosités-Chaleur dans le Poumon. La Rate est la mère du Poumon selon la théorie des 5 Mouvements. Celle-ci peut être amenée, si elle est déficiente, à ne plus nourrir convenablement le Poumon (un vide de Qi de la Rate entraîne souvent un vide de Qi du Poumon). Le vide de Yin du Poumon peut générer de la Chaleur dans le Poumon et le vide de Qi de la Rate peut favoriser l'accumulation d'Humidité et de Mucosités (le Poumon est le réceptacle des Mucosités), d'où la

production de Mucosités-Chaleur. Cela peut être aggravé par un pervers externe type Vent-Chaleur s'il vient attaquer le Poumon. La présence de Chaleur chez Stannum est confirmée par l'aspect rouge que peut prendre sa langue avec un enduit jaune de Chaleur. Enfin, il est dit, en MTC, que si le Poumon est en vide, alors l'individu rêve d'objets blancs ou de meurtres sanglants (le métal sert à la fabrication des armes…) et, en automne, il rêve de batailles et de guerre. Or Stannum rêve bien de guerre et de batailles…

Zincum metallicum

Fig. 4.39

Souche • Nom : zinc. • Symbole : Zn. • Description  : métal blanc bleuté, brillant lorsqu'il est poli. • Propriétés physicochimiques : dureté de faible à moyenne à température ambiante, malléable et ductile lorsqu'on élève sa température entre 100 et 150 °C. Le zinc est stable à l'air sec mais se couvre d'une pellicule blanche de carbonate en présence d'humidité. • Propriétés biologiques : – sur les globules rouges : favorise la déformabilité des globules rouges, donc a un rôle dans la fluidité du sang (80 % environ du zinc sanguin est situé dans les globules rouges) ; – sur le système nerveux central  : le zinc (comme le fait le magnésium) antagonise le

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Homéopathie et médecine chinoise

calcium au niveau des récepteurs excitateurs au N-méthyl-D-aspartate (NMDA) du système nerveux central (récepteurs-canaux du glutamate). Il inhibe donc leur ouverture ; – sur la peau : accélère la cicatrisation ; – sur l'activité physique et l'endurance  : influence positive sur l'endurance, la résistance et la fatigue (action du zinc sur les enzymes du métabolisme du glucose et des lactates en augmentant la performance anaérobique lactique). Action sur le stress oxydatif, la régulation de l'anabolisme tissulaire et la réparation des microtraumatismes. L'entraînement intensif chez les sportifs entraîne des carences en zinc (par sudation, augmentation des besoins musculaires, etc.) ; – intervient dans la stabilisation de la structure tridimensionnelle des protéines à « doigt de zinc » qui sont des modulateurs de la transcription des gènes. • Toxicité : il n'existe pas de toxicité du zinc chez l'homme puisqu'il fait partie des oligoéléments essentiels à l'organisme (présent surtout dans les viandes, les poissons et les fruits de mer). C'est plutôt un déficit en zinc qui peut induire des anomalies  : retard de croissance, perturbation de la perception gustative, déficiences immunitaires graves et fréquence plus élevée de diabète (zinc impliqué dans l'insulino-sécrétion, la structure de l'insuline et l'action tissulaire de l'insuline). • Utilisations industrielles  : surtout un rôle de protection des matériaux –  revêtement anticorrosion des métaux par galvanisation (on recouvre les métaux d'une couche de zinc), notamment toiture, peintures à base de zinc, revêtement protecteur dans le bâtiment, fabrication d'engrais (ZnSO4), etc. • Utilisations médicales : traitement de l'acné.

les autres avec ses plaintes). Baisse de volonté. Ralentissement des fonctions végétatives et de la vie de relation. Compréhension retardée, obnubilation. Paresse avec somnolence. Incapacité de comprendre les questions qu'on lui pose (répète les questions avant d'y répondre). Lent mais impatient et irritable. Face pâle, yeux enfoncés, sans expression. L'asthénie s'accompagne d'une excitabilité cérébromédullaire (tressaillements musculaires, sursauts, agitation des pieds la nuit, etc.). Endormissement tardif, sommeil léger et agité

Endormissement tardif. Sommeil léger avec réveils fréquents (réveillé par des rêves). Cris, secousses brusques, réveils effrayés, sursauts. Agitation. Rêves d'eau

Nombreux rêves : rêves tristes, d'eau, de noyade, de tomber dans l'eau ou d'une hauteur.

Signes physiques Fièvre cérébrospinale, fièvre typhoïde

Fièvre cérébrospinale continue avec obnubilation, stupeur, hébétude, somnolence, raideur de nuque, soubresauts musculaires, chaleur des mains, engourdissements des bras et des mains, tremblements, nystagmus, mouvements automatiques de la tête (qui roule d'un côté à l'autre) et des pieds, grincements de dents. Rougeur des joues. Fièvre typhoïde avec tremblements des mains et soubresauts. Sécheresse buccale. Inconscience possible pendant la fièvre. Maladies éruptives sans éruption mais avec signes méningés ou encéphaliques. Scarlatine avec agitation fébrile, rougeole. Scarlatine maligne. Fièvre éruptive sortant mal par manque de réaction. Fièvre avec menace de paralysie cérébrale. Chute des cheveux

Chute des cheveux, calvitie. Les cheveux sont hérissés et fendillés à la pointe.

Matière médicale

Pâleur du visage, anémie

Signes psychiques

Pâleur du visage et des lèvres. Visage creusé, enfoncé. Anémie fréquente, accompagnée de céphalée.

Asthénie, dépression avec excitabilité cérébromédullaire

Acné sur le visage et le menton

Épuisement, abattement, dépression, asthénie intellectuelle, physique et sexuelle. Irritabilité, taciturnité, morosité, tristesse et idées suicidaires le soir. Nombreuses plaintes (tourmente

Éruption de boutons autour de la bouche et sur le menton. Acné sur le visage, pustules sur le menton. Éruptions croûteuses sur le bout du nez.

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Maladies nerveuses (bénignes ou chroniques) suite de rétrocession d'une éruption, d'une maladie infectieuse ou après certaines thérapeutiques Troubles neurologiques survenant après une prise de somnifères, de tranquillisants, de neuroleptiques, d'antidépresseurs, de cortico-antibiothérapie, etc. Troubles consécutifs à la suppression d'une éruption : céphalées, spasmes, convulsions, asthme, méningite, faiblesse nerveuse, manie, somnambulisme, folie, inconscience, etc. Remède de névralgies post-zoostériennes.

Signes neurologiques

Syndrome des jambes sans repos, chorée Agitation incoercible des jambes. Assis, mouvements incessants des jambes et des pieds (il use son tapis). Syndrome des jambes sans repos  : insomnie avec mouvements incontrôlables des jambes et des pieds, soubresauts et tressaillements (agitation des pieds même en dormant). Sensation d'énervement ou de fourmillements dans les jambes qui oblige à bouger. Incoordination neuromusculaire, chorée. Céphalées, névralgies faciales Céphalées aggravées par le travail intellectuel et le vin. Névralgies faciales aggravées le soir avec secousses. Douleurs au visage accompagnées de soubresauts de la lèvre supérieure. Spasmes du visage. Tremblements des lèvres.

Alternance d'éliminations et de troubles neurologiques ou dépressifs Toux spasmodique, coqueluchoïde

Toux sèche, spasmodique, épuisante, matin et soir, aggravée avant les règles avec brûlure dans la poitrine et oppression. Pâleur pendant la toux. Toux déclenchée par une sensation de fourmillements dans le larynx. Toux coqueluchoïde  : l'enfant empoigne ses parties génitales au moment de l'accès. Le malade ne peut pas expectorer. La dyspnée cesse dès l'apparition de l'expectoration.

Hyperesthésie Hyperesthésie sensorielle générale. Intolérance aux bruits (sursaute au moindre bruit), aux voix, aux conversations. Augmentation des réflexes tendineux. Troubles sensitivomoteurs, tressaillements musculaires Convulsions, spasmes cloniques, épilepsie. Tremblement général ou des extrémités aggravé par les règles. Sursauts et tressaillements musculaires. Sensation d'engourdissements ou de fourmillements des membres. Paralysie, paraplégie, abolition des réflexes. Myélopathies dégénératives. Affections médullaires aiguës ou chroniques avec atteinte de la corne antérieure de la moelle.

Douleurs abdominales, intolérance au vin

Ne peut pas supporter la moindre quantité de vin : nausées avec céphalées, brûlures avec éructations acides, hoquet, vomissements. Douleurs abdominales crampoïdes après le déjeuner, para-ombilicales avec rétraction de l'abdomen. Douleurs hépatiques piquantes, pressurantes. Hépatomégalie. Faim excessive à 11 heures. Dermatoses chroniques alternant avec le syndrome nerveux

Rétention aiguë d'urine Ne peut uriner que s'il est assis ou penché en arrière (spasme vésical ne permettant la miction qu'assis sur un plan dur).

Lésions eczématiformes Dermatoses chroniques, pruriantes, sèches, douloureuses, eczématiformes. Eczéma, lichen, psoriasis, toxidermie. Éruptions sur les trajets nerveux, des plis, de la face, des mains.

Névralgies spinales avec douleurs brûlantes Douleurs vertébrales entre les omoplates aggravées assis avec sensation de brûlures. Sensation de chaleur dans la région dorsale. Douleurs de la région cervicale constantes et sourdes aggravées le soir en écrivant. Sensation de faiblesse dans le dos.

Maladies éruptives sans éruption, névralgies post-zoostériennes Névrodermies, névralgies post-zoostériennes. Maladies éruptives sans éruption (ou « sortant mal ») avec signes méningés ou encéphaliques.

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Homéopathie et médecine chinoise

Sécheresse oculaire, vue brumeuse et scintillements Sécheresse de la bouche et des lèvres Sécheresse linguale Engourdissements des membres Crampes, spasmes, fasciculations, myoclonies, crampes Syndrome des jambes sans repos Douleurs hépatiques Constipation Aménorrhée Endormissement tardif, nombreux rêves La langue doit être sèche et pâle, surtout sur les bords Le pouls doit être fin et rugueux

Sécheresse des muqueuses

Sécheresse oculaire (vue brumeuse surtout le matin, scintillements possibles). Lèvres sèches, fendillées, ulcérées. Sécheresse de la gorge avec mucosités adhérentes provoquant un raclement constant. Constipation avec selles petites et dures, insuffisamment expulsées en petits fragments et beaucoup d'efforts. Nervosité avant les règles, dysménorrhées

Règles en avance et abondantes la nuit, précédées d'agitation et de nervosité extrême avec douleurs dans le dos. Aménorrhées. Douleurs spasmodiques de l'ovaire gauche avant les règles ou par aménorrhée, disparaissant dès que les règles surviennent. Tout disparaît pendant les règles, mais alors la toux apparaît. Prurit vulvaire avec excitation sexuelle. Nymphomanie après suppression des règles. Absence de lait ou tarissement du lait pendant l'allaitement.

Wei Zheng par vide de Sang

Anomalies linguales

Syndromes externes Maladies de type Chaleur

Peu décrites dans les matières médicales.

Modalités

Aggravation Par la suppression ou la rétrocession d'une éruption, par les stimulants (café, alcool, vin), les médicaments, le bruit, la pression et le travail intellectuel. Amélioration Par les règles, les écoulements, les excrétions, les éliminations, l'apparition d'un exutoire (eczéma ou diarrhée) et l'apparition ou la résurgence d'une éruption. Signes étiologiques Troubles suite de tristesse, de veilles prolongées, de travail intellectuel, d'excès sexuel, d'épuisement, de maladies épuisantes, de vaccinations, de thérapeutiques (tranquillisants, narcotiques, analgésiques).

Syndromes correspondants Syndromes internes Vide du Sang du Foie (et du Yin du Foie)

Tristesse Chute des cheveux Pâleur, anémie (céphalées pendant l'anémie)

Paralysie, paraplégie, abolition des réflexes Myélopathies dégénératives Affections médullaires avec atteinte des cornes antérieures de la moelle

Atteinte de la couche de l'énergie nourricière Chaleur dans la couche du Qi nourricier Fièvre éruptive (scarlatine, rougeole) Fièvre avec agitation La langue doit être rouge sans enduit Le pouls doit être fin et rapide

Chaleur victorieuse agite le Vent Fièvre cérébrospinale avec : Obnubilation, somnolence Raideur de nuque Engourdissements des mains et des bras Tremblements, soubresauts Douleurs des membres Convulsions possibles voire perte de connaissance Menace de paralysie cérébrale La langue doit être rouge foncé sans enduit Le pouls doit être en corde et rapide Le Vent vide s'agite à l'intérieur Fièvre Obnubilation, somnolence Tressaillements et tremblements des membres Rougeur des joues La langue doit être rouge foncé et sèche sans enduit Le pouls doit être fin et rapide

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Sang ne nourrit plus correctement les muscles et les tendons, ce qui entraîne des fasciculations, des crampes et des tremblements comme c'est le cas chez Zincum (ces signes tendinomusculaires sont des signes de Vent). Le pouls de Zincum est décrit comme « filiforme », ce qui vient confirmer ce que nous venons de dire (un pouls fin est souvent en rapport avec un vide de Sang). En dehors de la tristesse, d'autres causes peuvent affaiblir le Sang du Foie comme une alimentation pauvre en viande, un excès d'exercice, des pertes sanguines, des excès sexuels ou des maladies chroniques (qui épuisent le Jing des Reins) et le vide de Yin des Reins. Le vide de Sang du Foie participe au Wei Zheng de la MTC, c'est-à-dire au syndrome paralytique. C'est ce que nous observons dans les myélopathies dégénératives et les affections médullaires avec atteinte de la corne antérieure de la moelle. Zincum trouve donc un intérêt dans le Wei Zheng par vide de Sang (les tendons sont mal nourris en Sang, ce qui provoque le Wei). La fièvre de Zincum est dite « cérébrospinale ». Elle s'accompagne d'obnubilation, de somnolence, de raideur de nuque et de signes neurologiques tels qu'engourdissements et spasmes. Les méningites, en MTC, sont dues à la pénétration d'une énergie perverse dite « curieuse » (virus, bactéries) et d'une énergie perverse de type Vent (Vent-Froid ou Vent-Chaleur). Les textes traditionnels disent bien que l'inflammation des méninges est due à la pénétration du Vent (Feng) dans les méninges. La pénétration de ces énergies perverses se fait le plus souvent sur un terrain prédisposé par un déséquilibre du mouvement du Bois (Foie/VB). L'énergie perverse de type Vent pénètre à partir d'un des méridiens passant par le cou et la face (Tai Yang, Yang Ming, Shao Yang ou Du Mai). Le Vent reste à l'état latent puis, à l'occasion d'une nouvelle arrivée d'énergie perverse (énergie curieuse), il se transforme en Feu. Ce Vent-Feu est très fort et le Yin est trop faible chez Zincum pour repousser la maladie et la contraindre à se terminer au niveau de l'énergie nourricière par une éruption cutanée (couche du Péricarde). C'est pourquoi nous pouvons lire dans les matières médicales à propos de Zincum : « Fièvre éruptive sortant mal par manque de réaction » ou bien « maladies éruptives sans éruption mais avec signes méningés ou encéphaliques ». Ce Vent-Feu, au lieu de se dissiper, va donc progresser en profondeur jusqu'à la couche du Sang

Commentaires C'est à Samuel Hahnemann que le zinc doit toute sa place parmi les grands remèdes de la matière médicale. Ce sont les métaux qui jouent un rôle majeur dans la structure et le fonctionnement des globules rouges (le fer et le zinc sont les principaux métaux présents dans les globules rouges). Le Sang de la MTC, qui est une entité énergétique de nature Yin étroitement liée au sang classique, semble également trouver un lien avec ces deux métaux (puisque, du point de vue homéopathique, le fer tonifie le Sang en général et le zinc plus particulièrement le Sang du Foie). La fonction de respiration de l'organisme est assurée par les poumons et les globules rouges (c'est le fer qui permet de capter l'oxygène sur l'hémoglobine). Il est tout de même étonnant de constater que les anciens ont fait, avec la théorie des 5 Éléments, le lien entre l'élément Métal et le Poumon, sans avoir eu connaissance de la présence du fer et du zinc dans les globules rouges… La psychologie de Zincum montre une tendance à la tristesse et à la dépression. Cela n'est pas étonnant puisque l'émotion du Métal est la tristesse (la tristesse est un signe étiologique de 2e degré chez Zincum). La tristesse peut, certes, affaiblir le Qi du Poumon et bloquer l'énergie qui circule dans le réchauffeur supérieur, mais elle peut également avoir des répercussions sur le Foie en entraînant un épuisement du Yin et du Sang du Foie (le Sang du Foie provient du Jing des Reins). Nous pouvons citer, à titre d'exemple, le chapitre 8 de « l'A xe spirituel » qui signale que le Foie peut être lésé plutôt par la tristesse que la colère : « Lorsque la tristesse affecte le Foie, elle lèse l'Âme Éthérée ; il s'ensuit de la confusion mentale… Le Yin est endommagé, les tendons se contractent et une gêne au niveau des hypochondres apparaît ». Cette action du Poumon sur le Foie peut également s'expliquer par la théorie des 5 Éléménts. En effet, si nous nous référons au cycle d'inhibition, une perturbation du Métal (stagnation de l'énergie du Poumon liée par exemple à un excès de tristesse) peut avoir une conséquence sur le Bois (épuisement de l'énergie du Foie). On dit dans ce cas que la grand-mère domine son petit-fils ou que le Métal réprime le Bois. Cet épuisement du Sang du Foie peut, de son côté, générer d'authentiques dépressions et des troubles musculotendineux (les muscles et les tendons sont sous la dépendance du Foie). Ainsi, en état de vide, le

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Homéopathie et médecine chinoise

où il va endommager le Yin du Foie et tout ce qui en dépend (muscles, tendons, Sang, méninges, etc.). Cela explique l'apparition de l'obnubilation, de la raideur de nuque, des tremblements et des engourdissements pendant la fièvre de Zincum. La fièvre peut même déboucher sur des syndromes paralytiques (« fièvre avec menace de paralysie cérébrale » pouvons-nous lire). Cela n'est pas étonnant puisque l'énergie perverse qui, par son intensité, va contribuer à léser le Yin et le Sang du Foie peut générer ou aggraver un syndrome paralytique par vide de Sang (Wei Zheng). L'alcool, qui agite le « Feu vital », va contribuer à léser le Yin déjà très faible, d'où cette intolérance au vin si prononcée chez Zincum (Zincum est aggravé par la moindre goutte d'alcool).

La sensation de brûlure ressentie dans le dos chez Zincum dans toute la longueur du rachis pourrait correspondre à un excès relatif de Yang au niveau de Du Mai par vide de Yin dans la partie antérieure du corps. Le zinc est utilisé en allopathie dans le traitement de l'acné. La pathogénésie confirme l'indication dans l'acné pustuleuse du visage et du menton. Cela n'est pas étonnant si nous tenons compte du fait que le zinc est un métal et que la peau est justement le tissu qui est géré par le Poumon (organe de l'élément Métal). Enfin, si nous tenons compte du déficit de Sang qui est de nature Yin chez Zincum, nous comprenons aisément pourquoi il rêve d'eau et de noyade…

Les remèdes « Eau »

Fig. 4.40

Calcarea phosphorica

Fig. 4.41

Souche • Nom : phosphate tricalcique. • Formule : Ca3(PO4)2. • Origine : minerais de phosphate dont le groupe des apatites.

• Description  : poudre blanchâtre uniquement soluble dans les solutions acides fortes. • Propriétés biologiques : fixé sur l'os par l'action de la phosphatase alacaline, le phosphate de calcium procure de la solidité aux os et aux dents – 65 % de la masse osseuse est constituée de phosphate de calcium sous forme d'hydroxyapatite de formule Ca10 (PO4)6 (OH)2 qui est le constituant essentiel de l'os. Besoins en calcium et en phosphore augmentés lors des phases de croissance staturale des enfants et des adolescents. En dehors de ce rôle structurant, rôles distincts du calcium et du phosphore : – rôle dans la perméabilité des membranes cellulaires, le fonctionnement de nombreuses enzymes, l'activation des protéines contractiles et la transmission au niveau des synapses pour le calcium ; – rôle dans la composition des acides nucléiques, des membranes cellulaires (phospholipides), des liaisons à haute énergie

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

(ATP) pour le phosphore (il représente donc une source d'énergie chimique avec un rôle essentiel pour les cellules). L'os est un pool de réserve permettant de réguler le taux de calcium et de phosphore dans le sang, mais au détriment d'une altération de ce dernier. Les pertes phosphocalciques peuvent en effet entraîner des maladies osseuses telles que le rachitisme, l'ostéomalacie, l'ostéoporose. • Utilisation industrielle  : les phosphates tout comme les nitrates sont des éléments nutritifs qui servent à la croissance des plantes. Le phosphate de calcium est donc largement utilisé dans la fabrication d'engrais. • Toxicité : pas de toxicité puisque c'est un élément indispensable au bon fonctionnement du corps.

Matière médicale

Dyslexie, déficiences intellectuelles, paresse

Dyslexie  : utilise des mots erronés et fait des erreurs d'écriture. Idées déficientes. Idiotie, crétinisme. Oublis fréquents. Indifférence. Paresse. Inconstance. Esprit confus, abrutissement, céphalées chez les enfants au moindre effort mental. Lenteur du développement chez l'enfant. Endormissement tardif, réveil pénible, asthénie le matin

Somnolence le soir après le dîner puis insomnie d'endormissement. Sommeil profond le matin avec réveil matinal difficile, comateux et tardif. Bâillements et somnolence dans la matinée. Les enfants crient pendant le sommeil. Dort agenouillé en position genupectorale le visage enfoncé dans l'oreiller ou sur l'abdomen. Transpiration du cuir chevelu pendant le sommeil. Rêves de voyages et de rencontres

Signes psychiques

Rêves de voyager, de rencontrer des amis, d'événe­ ments passés.

Mécontentement, insatisfaction avec désir de tout quitter

Mécontent de tout, de son environnement, de lui-même. S'ennuie et se plaint constamment. Inconstant, ne sait pas ce qu'il veut. Soupire souvent. Agité, il a besoin d'aller au hasard, de vagabonder. Il désire voyager pour trouver ce qu'il n'a pas et pallier son insatisfaction. Enfant capricieux, irritable, désobéissant. Pourtant, besoin de repaires et de paix

À peine sorti de chez lui, il désire rentrer à la maison : il a l'illusion d'être loin de chez lui et de devoir rentrer. Il a envie de paix, de repos et de tranquillité. À l'étranger, il est nostalgique de son pays. Liens amicaux forts et faciles, anxiété pour les autres

Très affectueux, il aime beaucoup ses amis. Il est anxieux pour les autres. Il se met en colère lorsqu'on fait des reproches aux autres. Il a un sens excessif du devoir. Il est compatissant. Il aime les animaux. Il a peur d'un malheur, d'une mauvaise nouvelle, de la mort, de la maladie. Sentiment d'injustice chez les enfants

Les nourrissons désirent prendre tout le temps la tétée. Ils sont anxieux dès qu'on les soulève du berceau. Les enfants pensent souffrir d'injustice : « C'est pas juste… j'ai le droit ! » Enfants timides.

Signes physiques Pathologies osseuses et troubles de la croissance

Lenteur de développement, lenteur de dentition, caries Arrêt ou lenteur du développement, retard de fermeture de la fontanelle. Apprentissage de la marche tardive. Nanisme. Infirmités chez les enfants. Ostéomalacie. Dentition lente et difficile, diarrhée pendant la dentition. Caries précoces chez l'enfant. Les dents s'effritent. Adolescents qui grandissent trop vite, faible constitution Adolescent qui grandit plus vite qu'il ne grossit (plutôt maigre, grand et émacié), assez nerveux, sans appétit (désir d'aliments salés, de viande de porc fumée). Fatigabilité physique et cérébrale. Retard pubertaire chez les jeunes filles. Rachitisme. Courbure des os. Tendance à la cyphose et à la scoliose. Allure incurvée, arquée. Épaules voûtées. Nourrissons émaciés malgré un appétit vorace. Constitution délicate. Manque de chaleur vitale, froideur de la peau et des mains. Expression maladive. Tendance à prendre froid. Pâleur du visage ou teint jaune.

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Homéopathie et médecine chinoise

Épiphysite de croissance, exostoses Épiphysite avec douleurs déchirantes. Exostoses (tibia notamment). Lenteur de formation du cal osseux suite de fracture Lenteur de consolidation des fractures, notamment chez les enfants. Tendinites, entorses, dislocations. Rhumatismes aggravés par le temps froid-humide Douleurs rhumatismales aggravées par le temps froid-humide et les courants d'air avec impotence fonctionnelle. Raideur et douleurs cervicales s'étendant au larynx. Faiblesse et douleurs lombaires déchirantes, contuses le matin, aggravées par les règles. Fessalgies avec douleurs piquantes à de petits endroits circonscrits. Sensation de dislocation. Nodosités arthritiques des doigts. Froideur des mains. Douleurs au visage aggravées par le temps froid et humide.

Douleurs abdominales pendant la dentition. Douleurs abdominales des enfants allant à l'école. Faim augmentée au goûter à 16 heures. Gaz nauséabonds pendant la diarrhée. Fistule rectale. Constipation des sujets âgés, grands efforts de défécation. Tuberculose pulmonaire

Tuberculose avec sueurs profuses la nuit (plus abondantes sur la face et le cou). Toux chronique. Maigreur. Phosphaturie

Polyurie avec épuisement. Phosphaturie augmentée. Sédiments phosphatés dans les urines qui sont de couleur foncée. Brûlures mictionnelles. Froideur des extrémités

Anomalies linguales La langue de Calcarea phosphorica présente un enduit blanc épais surtout le matin et localisé à la racine de la langue (anomalies linguales peu décrites dans les matières médicales).

Aggravation par les laitages

Aggravation par le lait. L'enfant refuse le lait maternel. Vomissement de lait. Anémie suite de maladie épuisante

Anémie nutritionnelle, carentielle, suite de perte sanguine ou de maladie épuisante. Remède de convalescence. Premières règles tardives, dysménorrhées

Myomes. Premières règles tardives chez les jeunes filles. Suppression des règles après avoir pris un bain. Épilepsie suite de suppression des règles. Désir sexuel important, insatiable, notamment chez les enfants et adolescents ou chez les femmes qui allaitent. Leucorrhées blanches, crémeuses, laiteuses, albuminoïdes aggravées le matin et après les règles. Douleurs crampoïdes avant ou au début des règles comme des douleurs d'accouchement et irradiant vers les cuisses ou le sacrum. Aggravation des douleurs si le temps est froid et humide. Gonorrhée chronique pour l'homme avec douleurs coupantes, écoulement blanc chronique. Troubles digestifs

Modalités

Aggravation Par le vent froid et sec, le froid-humide, le changement de temps dans le sens du refroidissement, en hiver, à la fonte des neiges, par les aliments froids ou glacés, les fruits et par les règles. Amélioration Par une application froide sur le visage, par la chaleur et le temps chaud et sec. Signes étiologiques Troubles suite d'effort mental, de mauvaises nouvelles, de maltraitance, d'abus sexuel, de chagrin, d'amour déçu, de déception.

Syndromes correspondants Vide de l'Essence des Reins (ou vide du Jing des Reins)

Diarrhée et douleurs abdominales crampoïdes chez les enfants aggravées par les fruits, les aliments et boissons froids (crèmes glacées).

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Chez l'enfant : Éveil et acquisitions psychiques et motrices tardifs chez le nourrisson

Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Déficiences psychiques Mauvaise croissance osseuse (épiphysite de croissance, exostoses, cyphoscoliose, etc.) Arrêt ou lenteur du développement chez l'enfant Ostéomalacie, rachitisme Troubles de la dentition  : dentition lente et difficile, caries précoces chez l'enfant Retard de fermeture des fontanelles Lenteur, asthénie pour le travail intellectuel Apprentissage de la marche tardif Nourrissons émaciés malgré un appétit vorace Constitution délicate Chez l'adulte : Fragilités des os, retard de consolidation des fractures Effritement des dents Premières règles tardives chez les jeunes filles Faiblesses lombaires Manque de chaleur vitale Pâleur du visage ou teint jaune Froideur de la peau et des mains Expression maladive Tendance à prendre froid La langue est sans enduit si l'origine provient d'un vide de Yin des Reins ou pâle si elle provient d'un vide de Yang des Reins Le pouls doit être flottant et superficiel ou en peau de tambour

Bi du Vent-Froid-Humidité Nodosités, déformations, raideurs arthrosiques des doigts et des mains ou des autres articulations Rhumatismes et douleurs articulaires aggravés par le temps froid et humide Amélioration par la chaleur

Commentaires Ce remède convient bien aux périodes de croissance et donc typiquement à l'adolescence. Il est d'ailleurs étonnant de constater que le phosphate de calcium est utilisé comme engrais pour la croissance des végétaux… Nous retrouvons dans ce remède un lien mère-enfant prononcé et cette fonction de nutrition. Il est amusant de lire dans les matières médicales que les nourrissons allaités « Calcarea phosphorica » désirent téter tout le temps…

Les adolescents type Calcarea phosphorica ont souvent « ras-le-bol » de tout, n'ayant pas encore trouvé le sens de leur vie. Ils souhaitent alors tout quitter par mécontentement mais reviennent vite sous le toit familial car ils ont besoin de leurs repères et de sécurité (« une fois sortis de chez eux, ils désirent rentrer… »). Les minéraux, qui sont pour la plupart en rapport avec une typologie Terre, présentent un lien fort avec les autres. Nous pouvons ainsi lire à propos de ce remède  : « amour pour ses amis, affectueux, rêve de rencontrer des amis, compatissant, colère en entendant des reproches faits aux autres, sens excessif du devoir ». Les typologies minérales/Terre sont également très sensibles à la cause animale (« amour des animaux » pouvons-nous également lire). Le phosphore et le calcium sont les éléments essentiels des os. Nous comprenons alors aisément sa principale indication dans les troubles de la croissance et des os. C'est un grand remède de croissance trop rapide entraînant des douleurs osseuses, comme nous pouvons le voir chez les adolescents présentant des épiphysites (Osgood-Schlatter, maladie de Sever). Vu les besoins pendant cette période de croissance, ce remède semble utile aux adolescents fatigués, émaciés, avec une certaine lassitude et un manque de motivation. C'est un remède typique du Tuberculinisme. Il peut également être utile pour favoriser la formation du cal osseux après fracture. Du point de vue de la MTC, les symptômes de Calcarea phosphorica font partie du syndrome du vide de l'Essence des Reins. Il est tout de même curieux de constater que la pathogénésie de ce remède mette en avant les signes d'un vide de l'Essence des Reins si nous tenons compte du fait que les Reins gèrent l'os et que le phosphate de calcium est un constituant majeur de l'os… L'Essence des Reins est une forme d'énergie qui découle de l'Essence du Ciel Antérieur (énergie innée prénatale) et du Ciel Postérieur (énergie acquise issue des aliments et des boissons par la Rate et l'Estomac). Elle intervient dans la force constitutionnelle, la croissance, le développement, la reproduction, la production de la Moelle. Lorsque l'Essence des Reins est insuffisante, elle n'arrive plus à produire la moelle et à nourrir les os, d'où les troubles de croissance

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Homéopathie et médecine chinoise

que nous observons chez Calcarea phosphorica tels que le mauvais développement osseux, la fermeture tardive des fontanelles, l'émaciation, la constitution délicate, la lenteur de consolidation des fractures, etc. Les dents sont considérées comme un prolongement du tissu osseux, ce qui explique la dentition tardive et difficile, les caries précoces, l'effritement des dents. L'Essence des Reins, selon la MTC, produit la Moelle, qui fait partie du cerveau. La Moelle étant déficiente en cas de diminution de l'Essence des Reins, nous observons des déficiences intellectuelles. C'est pourquoi nous pouvons lire à propos de Calcarea phosphorica  : « aversion pour l'effort mental, mémoire faible, idiotie chez les enfants, crétinisme, déficience des idées, difficultés à étudier, fait des erreurs en écrivant et en parlant, abrutissement suite d'effort mental, etc. ». Enfin, vu le tropisme osseux du remède, il n'est pas étonnant de retrouver une indication dans le rhumatisme arthrosique qui équivaut, en MTC, au Bi du Vent-Froid-Humidité. Ce Bi, comme nous l'avons déjà vu pour d'autres remèdes, associe une attaque de facteurs météorologiques externes et un vide de Rate et des Reins qui, trop faibles, n'éliminent plus l'Humidité interne et ne réchauffent plus l'organisme. En effet, les douleurs rhumatismales de Calcarea phosphorica sont aggravées par le vent et le froid humide. Les douleurs sont souvent erratiques, changeantes, migratoires, confirmant la présence de Vent.

Sanguinaria canadensis

Souche • Surnoms  : Sanguinaire du Canada, Sangdragon (doit son nom au latex rouge qui s'écoule de la plante lorsqu'elle est brisée surtout au niveau du rhizome). • Famille : Papaveraceae. • Habitat  : au centre et à l'est de l'Amérique du Nord et du Canada (aime les endroits feuillus, ombrageux, frais, humides et clairsemés ainsi que les pentes boisées bien drainées). • Description  : plante à rhizome (rhizome horizontal de couleur brun rougeâtre avec de nombreuses racines). Tiges aériennes prenant naissance en plusieurs endroits du rhizome et pouvant atteindre 50 cm de hauteur (chaque tige produit généralement une seule feuille basale, parfois deux, qui au début de sa croissance enveloppe et protège l'unique fleur). Fleur terminant un long pédoncule, mesurant 2,5 à 5 cm de diamètre et possédant 4 à 16 pétales fugaces, blancs. • Principe actif : la sanguinarine (alcaloïde le plus abondant du rhizome qui est responsable de la couleur rouge orangé du latex contenu dans la plante). • Toxicité : peut provoquer un effet toxique sur les muscles volontaires, des vomissements, une sensation de brûlure au niveau de toutes les muqueuses, une soif inextinguible, une sensation de faiblesse, des vertiges, un flou visuel, une inhibition cardiaque voire la mort. • Propriétés médicinales  : traitement des rhumatismes, de l'asthme, de la bronchite, de la laryngite et des fièvres. Propriétés émétiques, expectorantes, cicatrisantes (ulcères), antinéoplasiques (en application topique contre le cancer de la peau), bactéricides et bactériostatiques contre les micro-organismes de la plaque dentaire (entrait dans la composition des dentifrices). Les usages médicinaux traditionnels de la Sanguinaire ont pour la plupart été abandonnés en raison de sa toxicité. • Partie utilisée : le rhizome séché.

Matière médicale Signes psychiques Sommeil agité, rêve d'eau ou d'événements longs

Fig. 4.42

Sommeil agité, insomnie, réveils fréquents. Transpiration pendant le sommeil. Rêves d'eau, de naviguer, de faire du bateau. Rêves

206

Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

­ 'événements antérieurs ou d'événements se d déroulant sur une longue période (les événements se déroulent sur plusieurs semaines voire plusieurs mois, illusion pendant les rêves que le temps passe trop lentement). Rêve de disséquer des cadavres.

Signes physiques Bouffées de chaleur, rougeur du visage, chaleur des extrémités

Rougeur circonscrite des joues. Chaleur, rougeur et brûlure de la face. Paume des mains et plantes des pieds très chaudes, brûlantes. Recherche d'une place fraîche (obligé de se découvrir les pieds le soir dans le lit). Bouffées de chaleur de la ménopause avec chaleur des paumes et céphalées. Bouffées de chaleur de l'alcoolisme. Couperose, capillarose, acné rosacée. Veines temporales distendues. Fièvre l'après-midi. Migraines temporales congestives et pulsatiles

Migraines surtout droites, localisées en région temporale avec douleurs pulsatiles, déchirantes et sensation d'éclatement. Hyperhémie de l'hémiface et de l'oreille droite, veines temporales saillantes, rougeur oculaire, irritabilité. Nausées, vomissements bilieux et amers qui accompagnent. Migraines occipitales s'étendant vers le front et les yeux. Névralgies d'A rnold. Migraines périodiques tous les 7  jours. Les migraines suivent la courbe du soleil  : acmé à midi. Amélioration en éliminant des gaz gastriques ou intestinaux, en marchant au grand air et par la miction. Aggravation par le bruit, les odeurs, la lumière et en secouant la tête. Sensation de mouvement dans la tête comme si quelque chose montait du côté droit. Vertiges

Vertiges positionnels avec acouphènes Vertiges pendant le sommeil ou le matin en tournant rapidement la tête et en se levant, avec troubles de la vision. Vertiges pendant les céphalées. Bourdonnements d'oreille qui accompagnent les vertiges. Vertiges de la ménopause Vertiges aggravés pendant la ménopause.

Sécheresse des muqueuses

Sécheresse intense de la muqueuse nasale, pharyngée et buccale avec sensation de brûlure forte comme par de l'eau très chaude, améliorée en inspirant de l'air froid. Sécheresse linguale et sensation de brûlure comme si la langue avait été chauffée, surtout à la pointe. Grande soif. Constipation. Sécheresse oculaire. Rhinite allergique, hypersensibilité aux odeurs de fleurs

Rhinite au moindre froid ; nez sec et brûlant, éternuements. Hypersensibilité aux odeurs et aux fleurs. Pollinose. Rhume des foins avec asthme. Coryza chronique. Éternuements fréquents. Écoulement nasal aqueux, excoriant. Douleur brûlante à l'intérieur du nez. Polypes du nez, du larynx. Perversion de l'odorat  : odeur d'oignon brûlé ou anosmie. Épistaxis. Infections pulmonaires avec rougeur des joues

Pneumonie infectieuse avec fièvre, rougeur des joues, sensation de chaleur et de sécheresse dans les voies aériennes supérieures. Toux sèche le soir, intense, hachée, déclenchée par une sensation de fourmillements dans le larynx et aggravée couché et en passant d'une pièce chaude à une pièce froide. Toux spasmodique, suffocante après une coqueluche. Bronchite aiguë avec expectorations purulentes, striées de sang « rouillé », d'odeur nauséabonde, fétide. Hémoptysie. Gangrène pulmonaire. Asthme et toux asthmatique. Dyspnée intense. Douleurs rétrosternales brûlantes, irradiées à l'épaule droite. Oppression dans la poitrine avec anxiété. Palpitations cardiaques irrégulières. Douleurs hépatiques, gastrite, troubles du transit

Nausées, œsophagite, brûlures gastriques, reflux acides, faim douloureuse. Sensation de vide et de défaillance comme s'il avait faim mais avec dégoût de tout aliment. Aversion pour le beurre. Douleurs hépatiques ou soushépatiques. Diarrhée avec météorisme alternant avec troubles respiratoires. Polype rectosigmoïdien. Diarrhée quand la toux ou la rhinite se calme. Constipation avec efforts de défécation inefficaces.

207

Homéopathie et médecine chinoise

Périarthrite, bursite de l'épaule droite

Algie de l'épaule droite, périarthrite scapulohumérale droite, douleurs du deltoïde droit aggravées la nuit, couché sur côté douloureux et par le mouvement de l'épaule (en soulevant le bras). Impotence fonctionnelle. Douleurs rhumatismales de l'épaule droite surtout. Irradiation de la douleur de l'épaule dans le cou et les muscles du bras.

Amélioration Par l'expulsion de gaz gastriques ou intestinaux, par le sommeil. Latéralité Droite.

Syndromes correspondants Syndromes internes

Névralgies d'Arnold, lombalgies, arthralgies rhumatismales

Douleurs rhumatismales contuses. Douleurs cervicales avec raideur et extension vers le front et les yeux, notamment du côté droit. Douleurs de la région dorsale entre les omoplates. Lombalgies aggravées aux efforts de soulèvement. Douleurs rhumatismales des articulations changeant de place au toucher. Douleurs piquantes des talons le matin dans le lit.

Vide de Yin des Reins avec élévation du Yang (Chaleur-vide)

Sensation de chaleur des « 5  Cœurs » avec anxiété (oppression et anxiété) : Rougeur circonscrite des joues. Chaleur, rougeur et brûlure de la face Paume des mains et plante des pieds très chaudes, brûlantes avec recherche de fraîcheur Douleurs rétrosternales brûlantes Fièvre l'après-midi Sécheresse de la bouche, de la langue et des muqueuses Constipation Vertiges Acouphènes Bouffées de chaleur de la ménopause avec chaleur des extrémités, vertiges, acouphènes Douleurs au talon Transpiration nocturne Céphalées Douleurs de la région lombaire Règles retardées, aménorrhée ou règles en avance Urines foncées Soif Langue rouge feu avec fissures longitudinales au centre de la langue Le pouls doit être fin et rapide

Règles en avance, métrorragie de la ménopause, polypes utérins

Impression que les règles vont arriver mais elles sont absentes. Aménorrhée. Règles trop fréquentes, en avance  : toutes les semaines ou 2  semaines. Au contraire, règles abondantes et irritantes avec sensibilité des seins. Leucorrhées nauséabondes ou métrorragie pendant la ménopause. Polypes utérins. Avortement au deuxième trimestre de la grossesse. Urines foncées, oligurie

Urines foncées, abondantes la nuit. Oligurie, oligurie alternant avec polyurie. Urines brûlantes. Anomalies linguales La langue est rouge feu, sèche et douloureuse comme après une brûlure. Elle présente des rayures rouges longitudinales au centre de la langue. La bouche et le pharynx sont également secs. La langue peut présenter un enduit jaune, parfois localisé à la base.

Vide de Yin du Foie avec élévation du Yang du Foie

Modalités

Aggravation Tous les 7 jours (périodicité), du côté droit, couché à droite, de droite à gauche, par le froid et le froid humide.

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Chaleur des « 5 Cœurs » Bouffées de Chaleur Douleurs des hypochondres Sécheresse oculaire Céphalées temporales pulsatiles avec sensation d'éclatement Irritabilité pendant la céphalée Insomnie ou sommeil avec beaucoup de rêves Rhinite allergique

Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Langue rouge Le pouls doit être superficiel, fin et rapide (de vide de Yin) ou en corde et fin ± d'un seul côté (à cause de l'élévation du Yang)

Syndromes externes Chaleur du Poumon

Fièvre Toux Dyspnée Bronchopneumonie Hémoptysie Soif Rougeur de la face Langue rouge, enduit lingual jaune Le pouls doit être vaste et rapide Atteinte du niveau Shao Yin par le Froid externe

Transformation en Chaleur (vide de Yin des Reins/Chaleur vide) Sensation de Chaleur Irritabilité Insomnie Bouche et gorge sèches Urines foncées Transpiration nocturne Langue rouge Le pouls doit être fin et rapide

Commentaires La Sanguinaire porte bien son nom vu les signes congestifs mis en avant par la pathogénésie. La couleur rouge de son latex n'est pas sans rappeler celle du sang et des menstruations. Il est donc amusant de voir que ce remède est souvent utile à la ménopause, période à laquelle le flux menstruel a cessé. Il est également intéressant de mettre en avant le fait que, tout comme Veratrum album, la partie utilisée pour la réalisation du remède homéopathique est le rhizome qui est la partie inférieure de la plante. Or le rhizome stocke l'énergie de réserve de la plante tout comme les Reins stockent l'énergie de réserve de l'organisme. Et tout évoque chez Sanguinaria le vide de Yin des Reins avec comme symptômes principaux les bouffées de chaleur, la chaleur des extrémités (Chaleur des « 5 Cœurs »), la sécheresse buccale, la constipation et la congestion de la face. La langue

de Sanguinaria est rouge et présente de multiples fissures longitudinales au centre de la langue. La rougeur et les fissures sont caractéristiques du vide de Yin. Il n'est donc pas étonnant de retrouver Sanguinaria parmi les grands remèdes de la ménopause puisque nous savons que la ménopause s'accompagne souvent d'un vide de Yin des Reins. Les deux grandes perturbations énergétiques observées pendant la ménopause sont en effet le vide de Yin et le vide de Yang des Reins (vide de Yang des Reins associé à un vide de Qi de Rate). Sanguinaria a donc toute sa place pour la prise en charge des symptômes de la ménopause liés au vide de Yin des Reins, comme l'attestent les signes cliniques décrits ci-dessus. Nous préférerons des remèdes tels que Sepia pour les troubles de la ménopause liés au vide de Qi et de Yang. Le vide de Yin des Reins conduit à une insuffisance des Liquides organiques. Cela explique la sécheresse buccale, la soif, la constipation et l'oligurie avec des urines foncées. Les vertiges et les acouphènes que nous pouvons observer pendant la ménopause sont, d'après la MTC, liés au fait que les Reins n'arrivent plus à produire suffisamment de Moelle pour remplir le cerveau. Sanguinaria s'avère être un traitement de rhinite allergique. Il paraît étonnant au premier abord de voir coexister une rhinite saisonnière au milieu de symptômes de ménopause. C'est en fait logique si nous tenons compte des théories modernes de l'allergie en MTC et de la loi des 5 Mouvements. D'après les textes récents, les allergies proviennent d'un vide du Yin. Le Yin du Foie et des Reins ont une racine commune. Le vide de Yin des Reins facilite l'apparition d'un vide de Yin du foie (la mère ne nourrit plus son fils) sur lequel peut naître une élévation du Yang du Foie. L'élévation du Yang va créer un état d'hypersensibilité aux facteurs externes et donc une réponse inadaptée aux allergènes. Par ailleurs, la plénitude du Bois peut venir attaquer le Métal – cycle Wu d'outrage où le « petit fils » (le Foie) se retourne contre sa « grand-mère » (le Poumon). Les fonctions de descente énergétique du Poumon vont alors être perturbées et les perversités externes vont s'accumuler dans le nez, d'où la rhinite et la pollinose. D'ailleurs, nous retrouvons dans cette pathogénésie le syndrome de Chaleur du Poumon  : toux, bronchopneumonie avec rougeur de la face, fièvre, enduit lingual jaune sur une langue rouge.

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Homéopathie et médecine chinoise

Les migraines temporales pulsatiles avec la sensation d'éclatement sont caractéristiques de l'élévation du Yang du Foie et sa localisation est bien en correspondance avec le trajet du méridien de la Vésicule biliaire. Sanguinaria s'avère également être utile dans les céphalées occipitofrontales (névralgies d'Arnold). Cela n'est pas étonnant puisque ce trajet douloureux est celui du méridien de la Vessie qui est le viscère couplé au Rein. Pour conclure, vu le tropisme rénal, il n'est pas étonnant de constater que Sanguinaria rêve d'eau et de navigation sur l'eau. En effet, il est bien dit, en MTC, qu'en état de vide, lorsque les Reins sont faibles, la personne rêve qu'elle saute dans l'eau, qu'elle nage après un naufrage ou qu'elle est immergée dans l'eau.

souvent sous l'aspect de cristaux transparents. C'est l'oxyde de silicium sous forme de poudre qui est utilisé pour la réalisation du remède homéopathique. • Propriétés biologiques du silicium  : c'est un oligoélément indispensable au fonctionnement du corps : – un des constituants principaux du tissu conjonctif de tous les organes dont la peau, l'os, le cartilage, les tendons et la paroi des vaisseaux sanguins (améliore la souplesse des artères, protège des lésions athéromateuses, donne l'élasticité et la souplesse à la peau, améliore la cicatrisation, contribue à la résistance et à la solidité des tissus kératinisés comme les ongles, les poils et les cheveux). Aussi présent dans les tissus parodontaux ; – stimulant de la calcification et va dans le sens d'une stimulation du système immunitaire ; – expérimentalement, si on prive un animal de silice, on observe des malformations et des troubles de la croissance. La quantité de silicium décroît au cours des années dans l'organisme. • Toxicité  : silicose (maladie pulmonaire incurable habituellement provoquée par l'inhalation de poussières contenant de la silice cristalline libre et caractérisée par de la fibrose pulmonaire nodulaire). • Utilisations anciennes  : le silex, constitué en majeure partie de silice, fut une des premières pierres à être travaillée par l'homme il y a 2 millions d'années.

Silicea

Matière médicale

Fig. 4.43

Signes psychiques

Souche

Faibles capacités intellectuelles

• Nom : oxyde de silicium (silice). • Formule : SiO2. • Origine  : minéral le plus abondant de l'écorce terrestre (12 % en masse de la lithosphère, composant majeur des roches cristallines et détritiques). • Description : composé de deux éléments, le silicium et l'oxygène. Combinée avec d'autres éléments chimiques, la silice peut former d'autres minéraux (opale, jaspe, calcédoine, quartz, etc.). Le quartz, qui est le minéral à base de silice le plus fréquemment rencontré, se présente le plus

Trouble de l'attention et de la mémoire : n'enregistre ni n'écoute plus de trois phrases consécutives. Syndrome d'échec intellectuel  : étudiant fatigué sans grande capacité intellectuelle. Échecs répétés et découragement. Crétinisme. Nombreuses choses entreprises mais qui ne sont pas achevées. Aucune persévérance. Absence de volonté, projets non réalisés. Aggravation par tout effort mental : confusion d'esprit, céphalées avec abrutissement, suite d'effort mental, suite d'écriture, entraînant l'abandon des études, du travail, etc.

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

des douleurs par les enveloppements chauds, par bandage serré et à l'obscurité. Aggravation par le piétinement, les secousses, l'air froid, le temps humide, les excès sexuels, l'effort mental, la lumière et l'hiver. Céphalées après avoir pris froid. Hydrocéphalie.

Nature anxieuse, faiblesse de caractère, manque de confiance

Timide, nerveux, peureux, impressionnable. Sursaute, tressaille au moindre bruit ou si on le touche. Sensibilité pathologique au bruit  : au moindre pas, aux voix, aux moindres bruits. Manque de confiance en soi, remords pour des futilités. Faiblesse de caractère  : agit avec précaution, prudence, fuit les polémiques malgré de fortes convictions. Trop consciencieux. Incapable d'entreprendre quelque chose de nouveau par peur d'échouer. Sentiment d'impuissance. Peur du travail, peur de parler en public. Timidité. Trac d'anticipation, avant un rendez-vous. Tendance à se ronger les ongles. Anxiété pour l'avenir (personnes « anxieuses toute leur vie »). Avare (tout semble trop cher pour lui).

Troubles ORL

Diminution de l'audition, vertiges, acouphènes. Faible constitution

Asthénie Asthénie, absence d'énergie, très affaibli (se tient couché, s'allonge constamment). Clinophilie. Tendance à prendre froid, infections récurrentes Frilosité, froideur des extrémités Extrême sensibilité au froid, aux changements de température avec refroidissement. Toujours chaudement couvert. N'ose pas se dévêtir même la nuit (dort avec ses chaussettes, son bonnet de nuit, etc.). Froideur, ischémie des extrémités, cryosensibilité, peau blanche ou cyanosée, douleurs d'écharde, engelures.

Phobie des objets pointus

Idées fixes, phobie des objets pointus et des épingles, sensibilité aux objets pointus dirigés vers lui. Illusions d'épingles ou d'aiguilles. Compassion, ruminations anxieuses

Facilement affecté par les histoires tristes touchant les autres. Afflux de pensées le soir et la nuit entraînant une insomnie. Pensées persistantes. Caractères doux et affectueux. Nostalgie du pays.

Coryza récurrent, sinusite chronique Rhinopharyngites, rhinites à répétition en hiver ou au moindre refroidissement. Rhinite chronique. Rechute si le temps se refroidit.

Rêves d'événements passés, d'eau et d'inondation

Rêves d'événements antérieurs anciens, oubliés depuis longtemps, rêves historiques. Rêves visionnaires. Rêves d'eau, d'orage, de tempêtes et d'inondations.

Angines et pharyngites récurrentes, sensation d'écharde Amygdalite aiguë avec sensation de masse ou douleur piquante comme par une écharde dans la gorge. Suppuration amygdalienne. Pharyngite ou amygdalite chronique. Mucosités dans la gorge tenaces.

Signes physiques Calvitie précoce

Cheveux devenant gris précocement, calvitie chez des sujets jeunes. Alopécie.

Anorexie Aversion pour le lait maternel, pour la viande. Anorexie.

Céphalées occipitofrontales, névralgies d'Arnold

Anergie suite de vaccination ou de chimiothérapie

Douleurs occipitales déchirantes s'étendant vers le vertex et le front : névralgies d'Arnold. Douleurs périodiques  : tous les jours. Sensation d'éclatement, de froideur au niveau du vertex ou de pulsations améliorée en penchant la tête en arrière. Cuir chevelu extrêmement sensible  : au brossage des cheveux, en portant un chapeau. Amélioration

État général déclinant et anergie après vaccinations répétées ou traitements dépresseurs de l'immunité (chimiothérapie, corticothérapie, irradiation). Hypogammaglobulinémie, leucopénie.

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Homéopathie et médecine chinoise

Troubles osseux

Troubles gynécologiques

Maigreur, fragilité et déformations osseuses Arrêt ou lenteur du développement. Nanisme. Déformations osseuses, saillies osseuses, anomalie de la croissance. Exostoses. Rachitisme (déformations rachidiennes, thoraciques, du bassin, des tibias, etc.). Squelette mince, os petits et grêles. Maigreur de tout le corps, sur squelette gracile. Ostéomalacie. Maigreur des carencés, des anorexiques, maigreur constitutionnelle. Fractures fréquentes. Affections des cartilages. Épiphysite de croissance. Retard de formation du cal osseux. Retard de fermeture des fontanelles. Céphalhématome.

Troubles survenant pendant l'allaitement Apparition de symptômes pendant l'allaitement : métrorragies, vives douleurs pelviennes, lochies plus abondantes, etc. Leucorrhées Leucorrhées autour de la période des règles, à la place des règles ou pendant la miction. Leucorrhées purulentes, irritantes et brûlantes. Prurit des organes génitaux externes. Abcès vulvaires. Tumeurs utérines Myomes, polypes utérins. Ulcérations du col. Tendance au cancer du col de l'utérus.

Ostéite et suppuration osseuse Ostéite, ostéomyélite, ostéoarthrite. Fistules osseuses. Coccydinies, douleurs osseuses par vibrations. Douleurs dans la région lombaire.

Aménorrhée, règles peu abondantes Règles en retard, absentes ou peu abondantes, suppression des règles. Règles irritantes d'odeur forte, nauséabonde. Métrorragies avec froideur du corps.

Défauts dentaires, infections gingivales et dentaires Dents petites, crénelées. Défaut de l'émail. Caries précoces multiples. Les dents poussent de travers. Parodontose, abcès gingival récurrent, gingivite, pyorrhée alvéolaire, infection apicale, fistule, ostéite maxillaire.

Tendance aux avortements, stérilité Constipation

Constipation avec selles sèches, dures, petites, déshydratées, d'expulsion difficile. Selles à ressort. Ténesme constant et inefficace, atonie intestinale. Constipation avant et après les règles.

Suppurations, abcédations chroniques

Suppurations d'évolution chronique pouvant toucher toutes les structures corporelles (fistules anales, adénopathies avec suppuration, fistulisations, suppurations osseuses, abcès osseux, suppurations oculaires, otites chroniques, abcès de vaisseaux sanguins, abcès vulvaires avec fistules). Douleurs d'écharde sur foyer chronique, suppuration ou fistule sur cicatrice. Pus fétide, nauséabond, jaune, aqueux, sanguinolent.

Anomalies linguales Non décrites dans les matières médicales.

Modalités

Aggravation Par le froid, l'hiver, les courants d'air, en se découvrant même peu, par les aliments froids, les vaccinations, les maladies, les traitements immunosuppresseurs, à la nouvelle lune et pendant les règles.

Sclérose, rejet de greffe, blessure d'écharde

Lenteur de cicatrisation. Tissu cicatriciel, induré, scléreux, rétracté. Rejet de greffe, rejet de corps étranger inclus avec abcédation. Remède utile suite à une blessure d'écharde. Plaies avec suppuration qui évoluent vers la gangrène.

Amélioration À la chaleur, l'été, chaudement vêtu.

Adénopathies petites, dures et multiples

Adénopathies cervicales, inguinales, médiastinales, trachéobronchiques, abdominales, etc. (adénopathies dures, petites, multiples, limitées, chroniques).

Signes étiologiques Troubles suite de frayeur, d'anxiété, d'anticipation, d'excès sexuels et d'effort mental.

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

héréditaire. C'est elle qui détermine la constitution de chaque être, sa force et sa vitalité. Elle détermine la croissance, le développement, la reproduction, la maturation sexuelle, la conception et la grossesse. Elle a donc un rôle structurant et c'est elle qui donne de la « solidité » à l'organisme afin de pouvoir lutter contre les agressions extérieures. De nature Yin, elle est issue de l'Essence du Ciel Antérieur qui est l'énergie héritée des deux parents et qui permet au fœtus de se développer. Elle entretient un lien étroit avec le point 4VC et Ming Men (lui-même lié à 4VG) qui est situé entre les Reins. Elle peut être entretenue par l'Essence du Ciel Postérieur (énergie extraite des aliments par la Rate et l'Estomac). La pathogénésie de la silice avec ses faiblesses constitutionnelles évoque de toute évidence la loge de l'Eau et une déficience de l'énergie des Reins (tableau du vide de l'Essence des Reins ou vide de Jing). Cette déficience génère une faiblesse à la fois physique (manque de chaleur vitale, émaciation, fatigue chronique, infections récurrentes, etc.) et mentale (car l'Essence gère également le cerveau, ce qui explique le déficit intellectuel). La faiblesse se retrouve jusque dans la personnalité. En effet, nous pouvons lire à propos de Silicea : « découragement, faiblesse de caractère, manque de confiance en soi, paresse… ». Lorsque l'essence diminue, elle n'arrive plus à produire la moelle et les os, ce qui explique les déformations du squelette, les retards du développement osseux et les troubles de l'immunité (leucopénie, hypogammaglobuliémie). Les dents sont considérées comme un prolongement du tissu osseux, d'où les troubles du développement dentaire (dentition lente, dents cassantes, cariées, déviées de leur axe, etc.). Comme nous l'avons vu, la silice donne de la résistance aux ongles et aux cheveux. C'est l'Essence des Reins qui contrôle la croissance des cheveux. Il n'est alors pas étonnant de constater que les cheveux de Silicea tombent et blanchissent précocement. L'Essence détermine aussi la force constitutionnelle contre les facteurs pathogènes externes. Le Qi protecteur du Poumon qui permet de lutter contre les agressions externes prend racine dans l'Essence des Reins. C'est pourquoi Silicea va prendre facilement froid et va être sujet aux infections ORL récurrentes (angines, sinusites, otites, rhinopharyngites, etc.). Le vide de l'Essence des Reins peut aboutir au vide du Yang des Reins ou au vide du Yin des Reins et, au contraire, un vide de Yin ou de Yang des Reins peut prédisposer à ce tableau clinique.

Syndromes correspondants Vide de l'Essence des Reins (ou vide du Jing des Reins) L'enfant présente : Des troubles de la croissance osseuse Un arrêt ou une lenteur du développement Une fermeture tardive des fontanelles Une maigreur Une surdité Un manque de vivacité intellectuelle voire un retard mental Une faible constitution avec tendance à tomber facilement malade Chez l'adulte : Diminution des facultés intellectuelles Asthénie, manque de chaleur vitale Calvitie précoce Blanchissement prématuré des cheveux Fragilité des os Faiblesse dans les genoux Fragilité dentaire Douleurs lombaires Stérilité Aménorrhée Vertiges Acouphènes Surdité Vision trouble La langue doit être sans enduit en cas de vide de Yin des Reins sous-jacent ou pâle en cas de vide de Yang des Reins sous-jacent Le pouls doit être flottant et vide ou en peau de tambour

Commentaires La silice est l'élément le plus abondant de l'écorce terrestre. C'est le constituant majeur des roches. Elle donne de la solidité, de la dureté et de l'insolubilité aux éléments qu'elle compose. Elle a donc un rôle structurant. Ce rôle de structure se retrouve dans l'organisme puisque la silice entre dans la composition des os et du tissu conjonctif qui sont des tissus de soutien. Nous pouvons dire que la silice fait partie des éléments à la base de la vie puisque son intervention fut nécessaire pour l'élaboration des premières cellules dans la soupe primitive. Cela est à rapprocher de l'Essence (ou Jing) qui est à la base du système énergétique en rapport avec l'énergie

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Homéopathie et médecine chinoise

L'extrême frilosité dans la pathogénésie de Silicea et les extrémités froides, cyanosées évoquent cette évolution vers un vide de Yang des Reins. Pour compenser ce manque de Chaleur interne, il va rechercher toute forme de réchauffement. En effet, Silicea est aggravé par le froid et amélioré par la chaleur. Le vide de l'Essence des Reins peut provenir d'une faiblesse héréditaire (parents trop âgés ou en mauvaise santé lors de la conception). Les excès sexuels, les pertes sanguines, les grossesses répétées ou rapprochées peuvent être à l'origine de ce tableau clinique. La silice s'associe à un grand nombre d'atomes pour former des minéraux. Elle a donc une grande capacité de créer des liaisons et, comme nous l'avons vu, ce minéral se trouve dans la croûte terrestre. Il n'est donc pas étonnant de retrouver certains signes psychiques qui se rapprochent de la typologie Terre (sensibilité aux malheurs des autres, ruminations anxieuses, caractère doux et affectueux, etc.). Il est d'ailleurs curieux de lire à propos de Silicea qu'il désire ingérer des choses non comestibles comme de la terre (désir de choses indigestes et non comestibles comme la terre, la craie, les mines de crayon ou l'argile, etc.). Pour conclure, nous constatons que Silicea rêve d'eau, de tempête et d'inondations, ce qui vient confirmer la déficience des Reins car il est bien dit, en MTC, que si les Reins sont faibles alors l'individu rêve de naufrage et d'être immergé dans l'eau.

Souche • Noms  : Vératre blanc, Veratrum album, Hellébore blanc (ancienne dénomination). • Famille : Liliacées. • Habitat  : plante des prairies humides et des clairières des régions montagneuses qui croît en groupe à une altitude de 800 à 2000  mètres. Commune en France (Alpes, Pyrénées, Jura et Auvergne), en Europe centrale et méridionale (rarement en dessous de 1000 mètres d'altitude) et même en Asie. • Description : plante rhizomateuse. Tige haute, rigide, pleine, atteignant 50 à 150  cm de hauteur. Feuilles alternes, engainantes à leur base, larges et ovalaires, avec nervures longitudinales et parallèles convergentes vers un sommet obtus et plissé (lisses sur la face supérieure et velues sur la face inférieure). Fleurs petites, à 6 pétales en étoile, blanchâtres en dedans et verdâtres en dehors, disposées en grappes terminales longues de 30 à 60 cm (floraison après dix années de vie et une année sur deux en été). Rhizome court, mesurant 6 à 8 cm, épais, charnu, avec des renflements et qui donne naissance à de nombreuses racines (aspect noirâtre à l'extérieur et blanchâtre à la coupe). • Composition : alcaloïdes toxiques au niveau du rhizome, des racines et des feuilles (bien que toute la plante soit toxique). Parmi ceux-ci : la jervine, le plus abondant, la vératramine, la germine et la protovérine, en moindre quantité. L'ensemble des substances toxiques contenu dans le rhizome de Veratrum Album est appelé vératrine. • Toxicité liée aux alcaloïdes : – sur le plan cardiovasculaire  : effet hypotenseur et bradycardisant (à faibles doses), effet hypertenseur et cardio-accélérateur (à doses élevées), anomalies de la repolarisation, troubles du rythme ; – sur le plan pulmonaire  : dépression du système respiratoire avec apnée et réduction de l'amplitude respiratoire ; – sur le plan digestif : nausées, vomissements, douleurs épigastriques et diarrhées parfois cholériformes ou sanglantes ; – sur le système nerveux central  : somnolence, action antithermique (dépression du centre thermorégulateur), céphalées, vertiges, paresthésies, agitation, délires, confusion mentale et crises convulsives ;

Veratrum album

Fig. 4.44

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

– sur le plan gynécologique  : contractions utérines, congestion pelvienne, effet tératogène ; – sur le plan général  : sensations de malaise, accès lipothymiques, pertes de connaissance et épisodes d'hypersudation. • Partie utilisée : le rhizome frais.

Rêves d'eau et de noyade

Rêves d'eau, de noyade, de gens qui se noient. Rêves effrayants, rêves érotiques. Rêves de disputes, de querelles.

Signes physiques Froideur du corps, transpiration froide et grande faiblesse

Matière médicale

Face très pâle, bleuâtre, froide avec traits tirés et expression anxieuse. Froideur glaciale du visage, de l'extrémité du nez, avec cyanose. Peau très pâle, très froide, livide, bleuâtre. Langue pâle et froide voire bleuâtre. Paupières gonflées. Prostration intense avec sensation de froid glacé dans tout le corps ou dans des régions localisées. Froideur et cyanose des extrémités. Froideur du dos. Coloration bleuâtre des doigts et des ongles. Coloration bleue des mains pendant la fièvre. Froideur des genoux comme si de l'eau froide était versée dessus. État d'extrême faiblesse, d'épuisement. Syncope avec sueurs froides et froideur objective du corps. Sueurs froides du front, du corps avec faiblesse, malaise, syncope, vertiges et troubles digestifs. Sensation d'un morceau de glace sur le vertex. Sensation de vide. Soif insatiable pour de petites quantités d'eau glacée, rejetée aussitôt absorbée. Sensation de froideur interne ou de frissons internes (ressentis jusqu'aux os).

Signes psychiques Ambitions augmentées avec compétitivité, arrivisme

Ambitions augmentées avec compétitivité : il souhaite réussir, ses ambitions sociales sont élevées. Arriviste, il est prêt à tous les moyens pour réussir. Avide, cupide, hautain. Troubles suite d'ambition déçue ou de perte d'argent. Affairé, agité, besoin d'activités. Critiques, calomnies

Bizarrerie dans ses opinions, ses idées ou ses actes. Extravagances. Cachottier, secret, circonspect. Tendance à critiquer ou à rester dans un silence réprobateur. Calomniateur. Intolérance à la contradiction

Colère violente suite de contradiction. La moindre contradiction le met hors de lui. Crache au visage des gens.

Palpitations cardiaques, dyspnée au moindre effort

Délires érotiques, religieux, violents

Palpitations cardiaques avec anxiété. Anxiété ou froideur ressentie dans la poitrine et dans la région du cœur. Suffocation, dyspnée au moindre mouvement, au moindre effort. Oppression thoracique avec transpiration, aggravée en mangeant, en buvant ou en toussant. Sensation de constriction dans la poitrine aggravée en marchant et au moindre mouvement. Angine de poitrine. Le pouls peut être filiforme, presque imperceptible, irrégulier ou rapide.

Désir sexuel augmenté. Tendance à la masturbation. Délires érotiques ou religieux : prononce des paroles obscènes et lascives, veut embrasser tout le monde. Reste des heures la tête pendante et sans dire un mot. Délire avec agitation. Délire avec transpiration froide. Agitation maniaque. Besoin de se plaindre et de se tourmenter sans raison, quand il lui faudrait rester en place. Gémit, crie, se désespère au sujet de malheurs imaginaires, s'agite, devient furieux, hurle, veut mordre et tout déchirer (crise de rage). Penchant à détruire. Coupe ses vêtements en morceaux. Scrupules pathologiques, anxiété de conscience. Délire de persécution.

Troubles digestifs

Syndrome cholériforme Vomissements très violents, abondants avec sueurs froides sur le front et présyncope. Aggravation après avoir bu ou par le moindre mouvement. Sensation de froid dans l'abdomen qui est très sensible. Désir de sel. Diarrhées ­abondantes,

Anxiété

Anxiété et angoisses avec transpiration froide sur le front. Tendance à broyer du noir.

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Homéopathie et médecine chinoise

subites et impérieuses ; coliques violentes crampoïdes avec sueurs froides. Défaillance, sueurs froides voire syncope avant, pendant ou après la selle. Extrême faiblesse après la diarrhée. Syndrome cholériforme, déshydratation aiguë par perte liquidienne. Collapsus. Choléra. Diarrhée après peur.

Toux avec cyanose du visage

Toux caverneuse, paroxystique en longues quintes avec éructations et répercussion douloureuse dans le ventre. Toux de la coqueluche avec cyanose du visage. Aggravation dans une chambre chaude et après avoir bu de l'eau froide. Sensation de chatouillements dans la poitrine ou dans les bronches qui déclenche la toux.

Constipation Constipation de selles dures, déshydratées ; selles expulsées avec beaucoup d'efforts, sueurs froides et épuisement consécutif.

Anomalies linguales La langue est froide, pâle ou bleu/bleuâtre. Elle peut présenter un enduit lingual noir bleuâtre dans son ensemble ou noir à la racine. La langue peut être sèche. On observe parfois une langue humide et grosse (signe de 1er degré). La langue est blanche pendant la fièvre.

Dysménorrhées avec faiblesse, diarrhées et sueurs froides

Dysménorrhées avec froideur glacée, frissonnements, diarrhées, vomissements, sueurs froides et épuisement. Métrorragies avec sueurs froides et froideur du corps. Règles trop courtes (de 2  jours), peu abondantes ou règles supprimées (la suppression des règles peut s'accompagner de convulsions). Au contraire, règles trop fréquentes et abondantes. Désir sexuel augmenté avant les règles (la femme avant les règles veut embrasser tout le monde). Avortement.

Modalités

Aggravation Pendant la selle, avant et pendant les règles, par le temps froid ou froid et humide, par le passage du temps chaud à froid, la nuit.

Acouphènes aggravés pendant les règles

Amélioration Par la chaleur, en marchant.

Acouphènes aggravés pendant les règles avec sensation de souffle, de rugissement, de vrombissements. Acouphènes en se levant. Sensation d'oreille bouchée. Diminution de l'ouïe.

Signes étiologiques Troubles suite d'amour déçu, d'échec (dans les affaires), d'ambition déçue, de perte d'argent, de déception, de désillusion, d'honneur blessé, d'humiliation, de décès, de contradiction.

Lombalgies, froideur dorsale, sciatalgies avec faiblesse

Douleurs entre les omoplates s'étendant vers le bas. Douleurs lombaires contuses aggravées en se courbant et pendant la transpiration avec sensation de paralysie. Douleurs contuses dans la région du sacrum. Sensation de froideur dans le dos. Troubles des genoux. Sciatique accompagnée de faiblesse.

Syndromes correspondants Syndromes internes Vide de Yang des Reins

Pâleur du visage Asthénie, faiblesse Froideur du corps, des extrémités, des genoux, du bout du nez Lombalgies Vomissements, diarrhées Au contraire : constipation avec selles difficiles à expulser avec sueurs froides et épuisement

Polyurie, énurésie

Énurésie en éternuant ou en toussant. Urines abondantes ; polyurie et pollakiurie aggravées pendant une céphalée. Besoin impérieux d'uriner mais les urines sont peu abondantes. Dysurie. Rétention d'urines pendant le choléra.

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Pollakiurie, polyurie, énurésie Dysménorrhée avec diarrhées et vomissements Avortements Aggravation par le froid externe Amélioration par la chaleur externe Langue pâle, enduit noir Le pouls doit être profond et fin ou profond et lent ou faible

Apathie, désir de rester couché Diarrhées Urines pâles et fréquentes La langue est pâle et humide L'enduit lingual est blanc Le pouls doit être profond, faible et lent

Commentaires

Vide-Froid de l'Intestin grêle

Veratrum album est une plante des prairies humides et des clairières des régions montagneuses. Elle croît en groupe jusqu'à 2000 mètres d'altitude. La plante préfère donc les lieux élevés, montagneux. Ce désir d'élévation se retrouve jusque dans les signes psychiques  : Veratrum album est arriviste, ambitieux avec un fort désir de réussite, ce qui fait de lui un sujet compétitif. Cela n'est pas étonnant pour cette souche classée parmi les remèdes de l'Eau. Les individus ayant une typologie « Eau » ont souvent une ambition démesurée, sans scrupule. Sur le cercle du Tai Ji qui représente les rapports qu'entretiennent le Yin et le Yang, l'élément Eau se situe en bas du cercle, c'est-à-dire à l'apogée du Yin et au début du Yang (car le Yin à son extrême contient déjà le Yang). C'est donc la fin d'un mouvement de décroissance et le début d'un mouvement d'ascension… Veratrum album va donc chercher à s'élever et il est prêt à tous les moyens pour y parvenir (ambition augmentée avec compétitivité). Il ne supportera pas les revers de fortune qui pourraient le freiner dans son ascension. En effet, nous pouvons lire dans les matières médicales à propos de Veratrum album  : « troubles suite de perte d'argent, d'ambition déçue et d'honneur blessé ». C'est un individu calomniateur, secret, critique, ce qui n'est pas sans rappeler la description de l'homme Shao Yin décrit (en lien l'axe Cœur/ Reins) au chapitre 72 du Ling Shu. Pour une plante, le rhizome joue souvent le rôle de source de propagules (organe de dissémination et de reproduction). Il est donc intéressant de trouver dans la pathogénésie de Veratrum album une thématique sexuelle car le Rein gère la reproduction et la sexualité (désir sexuel augmenté, violent, érotisme, délire érotique, etc.). Mais la ­première ­fonction

Nausées, vomissements Sensation de froid dans l'abdomen Diarrhées abondantes subites et impérieuses Coliques violentes crampoïdes avec sueurs froides Froideur des extrémités Pollakiurie ou dysurie Extrême faiblesse Aggravation par le froid Amélioration par la chaleur Langue pâle Le pouls doit être profond, faible et lent ou fin Vide du Yang du Cœur

Oppression thoracique Douleurs précordiales Frilosité Angoisses Membres froids Transpiration Dyspnée Aggravation par le froid, l'effort et le moindre mouvement Amélioration par la chaleur externe La langue est pâle ou grosse et peut présenter parfois des points rouges ou une tache rouge Le pouls doit être menu et faible ou lent et irrégulier ou lent

Syndromes externes Atteinte du niveau Shao Yin par le Froid externe

Transformation en Froid (vide de Yang des Reins – Froid vide) Frissons, froideur, sensation de froid Membres froids Désir de chaleur

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Homéopathie et médecine chinoise

du rhizome est celle de réserve d'énergie. Il représente la partie inférieure et souterraine de la plante. Cette position souterraine pourrait correspondre, par analogie, au réchauffeur inférieur. D'après les concepts de la MTC, l'énergie « de réserve », c'est-à-dire l'énergie innée, est stockée dans la partie inférieure de l'organisme entre les deux reins au niveau de Ming Men (réchauffeur inférieur). Cette souche homéopathique entretient donc un rapport étroit avec l'énergie des Reins et c'est ce que nous confirment les signes cliniques et linguaux. Une langue pâle ou bleu/bleuâtre traduit, chez Veratrum album, un épuisement du Yang et une accumulation de Froid interne. La langue est également sèche. Cette sécheresse traduit le fait que le Yang Qi est insuffisant pour faire circuler le Sang. À son extrême, lorsque le Yin et le Froid interne sont très abondants, la langue peut présenter un enduit lingual noir (ou gris-noir). Plus le froid interne prend de l'importance, plus l'enduit devient foncé, ce qui traduit une aggravation de la maladie et un pronostic plus réservé. Les Reins sont les organes qui produisent l'énergie qui réchauffe le corps à partir du Yuan Qi (le Yuan Qi produisant à son tour le Yuan Yang dont l'une des fonctions est de réguler la température corporelle). La déficience du Yang des Reins est aussi appelée « affaiblissement du Feu de Ming Men ». Le « Feu de la Porte de la Vie » n'arrive plus à réchauffer le corps. Cet affaiblissement concerne donc le Yang originel, avec pour conséquence le refroidissement du corps, la stagnation de l'eau et de l'Humidité à l'intérieur du corps, l'affaiblissement des fonctions mentales. La froideur des mains et des pieds avec cyanose signifie que le Yang n'est pas assez fort pour diffuser jusqu'aux extrémités. Il s'agit d'un tableau de Froid interne. Il est intéressant de constater que les alcaloïdes contenus dans Veratrum album ont une action antithermique avec un effet dépresseur sur le centre de thermorégulation. En cas de vide de Yang des Reins, la Rate et les muscles ne sont plus nourris. C'est ce qui explique l'extrême fatigue chez Veratrum album. Rappelons que le vide de Yang des Reins peut aboutir au vide de Yang de la Rate (a contrario, un vide de Yang de la Rate peut créer un vide de Yang des Reins).

L'utérus n'est plus nourri ni réchauffé par le Yang des Reins et nous pouvons donc observer des avortements et des dysménorrhées qui s'accompagnent de diarrhées. Les modalités de Veratrum album sont celles d'un vide de Yang des Reins : aggravation par le froid et amélioration par la chaleur. Le tableau clinique du vide-Froid de l'Intestin grêle peut être causé par le Froid externe et les aliments et boissons froids. Mais ce syndrome est le plus souvent favorisé par un vide de Yang des Reins et un vide de Qi de la Rate. Il n'est donc pas étonnant de trouver ce syndrome dans cette pathogénésie essentiellement axée sur le vide de Yang. Il y a également des signes cardiovasculaires avec un pouls faible, filiforme, presque imperceptible, irrégulier et parfois rapide. Un des grands signes de cette pathogénésie est la transpiration spontanée. Si nous associons les signes de froid, de fatigue et de dyspnée au moindre effort, nous nous trouvons dans un tableau de vide de Yang du Cœur. Le vide du Yang du Cœur a plusieurs origines dont le vide de Yang des Reins. Dans ce cas, nous nous trouvons bien dans une perturbation de l'axe Shao Yin. Concernant les indications de Veratrum album dans les maladies externes, celles-ci concernent l'atteinte du niveau Shao Yin par le Froid externe. Le niveau Shao Yin comporte deux tableaux pathologiques appelés « transformation en Froid » et « transformation en Chaleur ». Veratrum album se révélera d'une grande utilité dans le premier tableau clinique, et cela n'est pas étonnant puisqu'il décrit un vide de Yang des Reins et un Vide-Froid : frissons, sensation de froid, apathie, envie de rester couché, extrémités froides, diarrhées, langue pâle et humide, enduit blanc, etc. Veratrum désire manger salé et surtout pendant la grossesse. Cela n'est pas étonnant puisque la saveur salée est celle en rapport avec l'élément Eau et les Reins. La grossesse est d'ailleurs bien connue pour épuiser les réserves énergétiques des Reins. Enfin, il est dit en MTC que, si les Reins sont en état de vide, le sujet rêve de naufrage, d'être immergé ou englouti dans l'eau. Il n'est pas étonnant de constater que Veratrum album rêve d'eau et de noyade.

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Remèdes plus fréquemment rencontrés en pathologie aiguë Aconitum napellus

• Toxicité : – cardio- et neurotoxicité liées à l'aconitine et aux autres alcaloïdes provenant d'une action sur les canaux sodiques voltage-dépendants des membranes cellulaires des tissus excitables (myocarde, nerfs et muscles) avec activation permanente de ces derniers (ce qui les rend réfractaires à toute nouvelle excitation). Par son action sur les canaux sodiques voltage-dépendants des axones, l'aconitine bloque la transmission neuromusculaire en diminuant la quantité d'acétylcholine libérée ; – fortes contractions de l'iléon à travers la libération d'acétylcholine au niveau des nerfs cholinergiques postganglionnaires. • Manifestations cliniques : – au niveau cardiovasculaire  : hypotension, douleurs thoraciques, palpitations, extrasystoles ventriculaires, bradycardie, tachycardie et fibrillation ventriculaire ; – au niveau digestif  : nausées, vomissements, douleurs abdominales et diarrhée ; – au niveau neuromusculaire  : paresthésies et engourdissements (du visage, de la zone périorale et des membres) et faiblesse musculaire dans les quatre membres. • Usages traditionnels  : confection de flèches empoisonnées pour la chasse ou la guerre. • Usages médicaux anciens  : contre les névralgies, les douleurs, les inflammations de la sphère ORL et le zona ophtalmique (préparation de détoxification nécessaire). • Partie utilisée : la plante entière fraîche et fleurie.

Fig. 4.45

Souche • Surnoms : Casque de Jupiter, Char de Vénus. • Famille : Renonculacées. • Habitat : plante commune en France dans les bois, les prés humides et dans les zones montagneuses au-dessous de 1800 mètres d'altitude (cependant absente de l'Ouest et du Midi de la France). On la trouve également dans toute l'Europe, la Sibérie méridionale et l'Asie. • Description : grande plante herbacée et vivace dont la tige peut atteindre 1 à 2 mètres de hauteur avec de nombreuses feuilles très profondément divisées. Fleurs bleu foncé voire violacées, réunies en grappes allongées et serrées au sommet de la tige, qui ont une forme de casque, d'où son nom « Casque de Jupiter ». Fruits constitués par un ensemble de 3 ou 4  follicules avec des graines ridées sur une seule face. Racines possédant des tubercules en forme de navets. • Principes actifs : alcaloïdes diterpéniques hautement cardio- et neurotoxiques (aconitine principalement mais aussi mésaconitine et hypaconitine). Surtout présents dans les racines et les tubercules.

Matière médicale Signes psychiques Agitation anxieuse, peurs, crises d'angoisse

Crise d'angoisse soudaine avec sentiment de mort imminente et agitation. Peurs nombreuses avec palpitations : peur de la mort pendant l'accouchement, pendant les symptômes cardiaques, peur de la suffocation, de la foule, etc. La moindre pensée

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Homéopathie et médecine chinoise

l'angoisse. Sursaute facilement comme après une frayeur. Perte de conscience après une émotion ou dans une pièce chaude. Agitation et angoisses pendant les symptômes cardiovasculaires et infectieux. Agitation alternant avec un état stuporeux. Excitation nerveuse, exaltation de l'imagination. Nombreuses choses entreprises mais non achevées. Troubles suite de frayeur ancienne ou récente. Humeur changeante

Humeur changeante, alternante. Cyclothymie. Rires alternant avec pleurs. Tristesse avec anxiété. Rires spasmodiques. Gaieté. Sommeil agité, insomnie suite de peur

Insomnie suite d'excitation, d'anxiété, de frayeur, de peur ou d'illusions de l'imagination. Sensation de froideur qui empêche le sommeil. Sommeil agité, léger, semi-conscient avec réveils fréquents. Impression de rêver tout en étant éveillé. Besoin de bouger. Gémissements pendant le sommeil. Réveils en sursaut. Clairvoyance, rêves prémonitoires

Rêves animés, angoissants qui réveillent. Rêves prémonitoires, clairvoyants, d'événements futurs. Réfléchit pendant ses rêves  : les rêves apportent la solution à d'importantes questions de la journée, rêves lucides qui permettent de résoudre un problème compliqué. Rêve d'effort mental. Rêve de la journée précédente. Rêves historiques ou fantastiques.

Signes physiques Fièvre brutale suite de temps froid avec congestion du visage

Apparition brutale et montée rapide d'une fièvre intense suite de temps froid et sec, de temps gelé, de refroidissement inopiné, de peur ou d'insolation. Horaire : surtout le soir et la nuit, parfois l'aprèsmidi. Céphalées occipitales et raideur cervicale. Douleurs dorsolombaires. Frissons. Absence de transpiration (transpiration possible pendant les frissons). Soif intense d'eau froide. Sensation de chaleur dans la poitrine. Agitation anxieuse et paresthésies diverses. La peau est sèche et chaude, le visage et les mains sont brûlants (sans rayonnement contrairement à Belladonna). Le visage est très rouge. Parfois, une joue est rouge l'autre pâle.

Constipation possible pendant la fièvre. Signes mentaux d'aconit pendant la fièvre  : agitation, angoisses, peur de mourir qui s'aggravent à partir de 23 heures, délires possibles. Le pouls est rapide, plein et tendu. La langue a une coloration blanche. Remède d'insolation

Coup de soleil, insolation. Effets de la chaleur excessive et brutale. État congestif. Céphalées frontales aiguës, éclatantes, brutales (parfois par insolation ou exposition brutale à une chaleur intense). Fièvre suite d'insolation. Symptômes ORL soudains, suite d'exposition au vent froid

Vertiges Vertiges avec perte de la vision ou avec vision obscurcie, accompagnés de nausées, aggravés en se levant d'une position assise. Vertige après une frayeur. Hyperacousie, acouphènes, surdité Acouphènes avec sensation de bourdonnement, de vrombissement ou d'écoulement, aggravés en écoutant de la musique. Hyperacousie au bruit, à la musique. Ouïe diminuée accompagnée de bourdonnements dans la tête. Surdité suite d'exposition au froid ou aggravée par le temps froid et humide. Inflammations oculaires soudaines Syndromes oculaires soudains  : conjonctivite, kératite, blépharite suite de vent froid et sec ou de courant d'air. Rougeur de l'œil ou seulement de la commissure interne, surtout le matin. Blépharite avec paupières gonflées, rouges et sèches. Douleurs oculaires autour des yeux, comme un corps étranger pénétrant dans l'œil. Sensation d'œil trop gros. Glaucome aigu. Otalgies, otite Otalgies suite de vent froid sans inflammation des tympans, aggravées avant minuit. Douleurs déchirantes ou piquantes. Otite avec rougeur des tympans suite d'exposition au vent froid et sec. Rhinite aiguë après avoir pris froid, épistaxis Rhinite aiguë avant l'écoulement. Écoulement nasal clair, aqueux, brûlant ou au contraire obstruction nasale. Coryza après avoir pris froid. Épistaxis abondante, pendant la céphalée. Sang jaillissant à flots, brillant.

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Odontalgies Odontalgies après avoir pris froid et aggravées par le froid sous toutes ses formes (air froid, vent froid et sec, boissons froides), la mastication, le toucher et après être allé au lit. Les douleurs sont intenses, déchirantes, pulsatiles avec déclenchement brutal et s'accompagnent d'agitation et d'angoisse. Douleurs dentaires avec fièvre congestive (rougeur et forte chaleur du visage). Douleurs du côté gauche ou douleurs du côté droit s'étendant au côté gauche.

Troubles neurologiques suite de temps froid et sec

Névralgies faciales ou du trijumeau Douleurs au-dessus du nez ou au-dessus des yeux. Névralgies de la face avec douleurs déchirantes suite de temps froid et sec ou de courant d'air. Névralgies du trijumeau aiguës ou chroniques induites par le froid sec ou les boissons glacées. Douleurs dentaires névralgiques. Paralysie faciale a frigore, torticolis, sciatique Paralysie faciale a frigore. Paralysie des paupières. Paralysie du nerf auditif. Hémiplégie. Déclenchement des symptômes par le vent froid et sec. Paresthésies, fourmillements, puis sensation d'engourdissement avec la crise. Torticolis. Sciatique avec les mêmes modalités et les mêmes causes. Acmé vers minuit.

Angine érythémateuse Angine aiguë érythémateuse avec douleur brûlante ou piquante. Sensation de sécheresse et d'enflure. Rougeur vive du voile du palais, de la luette et des amygdales (rougeur brillante des amygdales).

Engourdissements des membres supérieurs Engourdissements, fourmillements, chatouillements des membres supérieurs, notamment des mains et des avant-bras. Chaleur dans les membres supérieurs (de la paume des mains jusqu'aux épaules). Au contraire, froideur glacée des extrémités et transpiration froide de la paume des mains.

Laryngite aiguë à 23 heures ou à minuit (laryngite striduleuse) Suffocation laryngée aggravée à 23  heures, à minuit ou en buvant froid : toux croupale, sèche, rauque. L'enfant saisit sa gorge à chaque quinte. Sensation de chatouillement du larynx ou de la trachée. Douleur du larynx avec sensation de muqueuse à vif lors de l'inspiration d'air frais. Sensibilité du larynx au toucher. Respiration sifflante à l'inspiration. Enrouement ou aphonie suite de temps froid et sec.

Rétention aiguë d'urine suite de coup de froid, pollakiurie Besoin impérieux d'uriner, constant avec anxiété. Dysurie. Rétention d'urine suite à un coup de froid, chez les enfants. Douleurs urinaires brûlantes.

Troubles cardiovasculaires et pulmonaires avec agitation et angoisse

Palpitations et tachycardie paroxystiques accompagnées d'agitation et d'angoisse, aggravées ou déclenchées par le froid, le vent froid, la gelée, à minuit ou suite d'angoisse. Extrasystoles. Hypertension artérielle  : poussée brusque et violente avec agitation et anxiété, rougeur et chaleur du visage, pouls plein et dur. Menace d'accident vasculaire. Hypertrophie cardiaque avec engourdissements et picotements du bras et des doigts gauches. Angor avec angoisse de mort et paresthésies dans le bras gauche aggravés au froid. Hémorragies de type artériel, sang rouge brillant avec angoisses et agitation. Sensation de chaleur brûlante dans la poitrine, dans la région du cœur avec hyperhémie. Bronchopneumonie. Hémorragie pulmonaire. Pleurite, péricardite, endocardite. Mammite.

Soif intense, douleurs abdominales suite de coup de froid

Soif intense de boissons froides. Gastralgies aiguës, vomissements après absorption d'eau glacée alors qu'il désirait de l'eau froide. Douleurs abdominales après coup de froid. Diarrhée ressemblant à de l'herbe verte hachée ou à des épinards hachés. Douleurs abdominales contuses, crampoïdes, calmées par aucune position. Anomalies linguales La langue d'Aconit est le plus souvent rouge, avec un enduit jaune épais. Au début des maladies fébriles, la langue présente un enduit blanc.

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Homéopathie et médecine chinoise

Modalités

Aggravation Aggravation la nuit (à 23  heures ou à minuit), dans une chambre chaude et par les boissons froides. Amélioration Après la transpiration, par le plein air et au repos. Signes étiologiques Suite de temps froid et sec, de vent froid et sec, de temps gelé, de peur subite, de frayeur, de joie, d'excitation, d'insolation ou d'exposition brutale à la chaleur.

Syndromes correspondants

Rétention d'urine (rétention aiguë d'urine après coup de froid chez Aconit) Soif Vomissements de liquides après avoir bu Le pouls doit être flottant et rapide Niveau Yang Ming (à ce niveau, le Froid se transforme en Chaleur) Tableau de méridien Fièvre avec transpiration Soif avec envie de boire Rougeur du visage Sensation de chaleur dans la poitrine Langue rouge, enduit lingual jaune Le pouls doit être ample et grand

Tableau d'organe Fièvre l'après-midi Transpiration Agitation physique et psychique Constipation Délire possible Langue rouge avec enduit lingual jaune Le pouls doit être profond, plein avec de la force

Syndromes internes Feu du Cœur

Agitation, excitation, anxiété Gaieté, rires spasmodiques Humeur changeante, alternante Sommeil agité, réveils fréquents Sensation de chaleur précordiale Palpitations cardiaques Soif intense Épistaxis Langue rouge avec un enduit jaune Le pouls est rapide

Syndrome de méridiens (attaque du Vent-Froid ou de la Canicule)

Syndromes externes Attaque du Vent Froid

Niveau Tai Yang (avec prédominance du Froid) Tableau de méridien Fièvre de montée rapide Frissons Absence de transpiration Raideur de nuque, douleurs dorsolombaires Céphalées occipitales Écoulement nasal aqueux, transparent Toux, trachéite, laryngite Suite de temps froid et sec, de vent froid ou de temps gelé Enduit lingual blanc Le pouls doit être superficiel et serré

Tableau d'organe (accumulation d'eau) Frissons Fièvre

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Syndrome du méridien de l'Intestin grêle Engourdissement et douleurs des mains, de l'avant-bras, du bras, de l'épaule et du cou Raideur et douleur du cou (torticolis) avec difficultés à bouger la tête Symptômes ORL (vertiges, otalgies, acouphènes, surdité, douleurs de gorge) Anomalies oculaires (coloration jaune ou rouge des yeux) Palpitations Dysphorie Douleurs précordiales En cas d'attaque du Vent-Froid  : le torticolis est le signe le plus fréquent avec douleurs et engourdissement de l'avant-bras En cas d'attaque de la Chaleur perverse : la douleur de gorge prédomine avec rougeur oculaire Syndrome du méridien de la Vessie Céphalées Douleurs de nuque Sensation de distension du globe oculaire Épistaxis

Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Douleurs sur le trajet du méridien de la Vessie (sciatalgies) Signes urinaires dont la cystite a frigore Signes oculaires En cas d'attaque du Vent-Froid, les signes prédominants sont  : la céphalée, la douleur de nuque et la douleur sur le trajet du méridien (sciatique suite à un coup de froid chez Aconit) En cas d'attaque de la Chaleur perverse, les signes prédominants sont  : céphalées, épistaxis, douleur et sensation de distension du globe oculaire. Syndrome du méridien de l'Estomac Déviation de la bouche et des yeux (paralysie faciale a frigore) Inflammation de la gorge Douleurs dentaires Syndrome du méridien du Cœur Sécheresse de la gorge Anomalies oculaires Soif avec envie de boire Douleurs et engourdissements du bras et de l'avant-bras Chaleur dans les paumes Douleurs cardiaques Palpitations (les palpitations liées au refroidissement sont décrites pour Aconit) Angoisses Dysphorie Raideur de la langue (paralysie possible de la langue chez Aconit) En cas d'attaque par du Froid externe, on observe plutôt des douleurs et une sensation de froid au niveau de l'avant-bras et du bras ainsi que des palpitations (les palpitations liées au refroidissement sont décrites pour Aconit). En cas d'attaque de la Chaleur  : chaleur dans les paumes.

Commentaires La toxicologie d'Aconit annonce déjà un lien privilégié avec le Cœur puisque ses alcaloïdes sont de puissants cardiotoxiques. Ce lien marqué avec le Cœur se confirme avec l'analyse des signes psychiques du remède qui sont en lien avec une perturbation de l'Esprit. En MTC, le lieu de résidence de l'Esprit n'est pas le cerveau mais le Cœur. Le mot Shen désigne à la fois la sphère mentale

et spirituelle d'un être humain. L'émotion traditionnellement rattachée à l'élément Feu et à son organe, le Cœur, est la joie. En cas d'excès de Feu, la joie peut devenir inappropriée et excessive. C'est ce que nous pouvons observer chez Aconit (gaieté et rires spasmodiques). Et l'excès de joie, qui peut générer un Feu interne, fait partie des étiologies d'Aconit. Nous retrouvons, d'ailleurs, toutes les caractéristiques du mouvement du Feu sur le plan mental qui sont le déploiement, l'agitation, l'accélération et le changement. En effet, nous pouvons lire dans les matières médicales à propos d'Aconit : « extase, exaltation, expansif, loquacité, excitation nerveuse, désir d'activité, agitation fébrile, nombreuses choses entreprises mais absence de persévérance, humeur changeante, rires alternant avec pleurs, etc. ». Le Feu est en rapport avec la religion et la spiritualité. L'excès de Feu peut donner un certain degré de clairvoyance (nous pouvons lire : « clairvoyance, rêves prémonitoires, prophéties »). En dehors de la joie, d'autres émotions peuvent affecter le Cœur : il s'agit du choc émotionnel et de l'effroi. Aconit fait partie des grands remèdes de frayeur avec peur (« troubles suite de peur, de choc mental, de frayeur avec peur, de frayeur à la vue d'un accident ; peur persistante après une frayeur ; palpitations cardiaques après une frayeur »). Ces sentiments font perdre au Cœur son appui et au Shen son attache. Celui-ci est désorienté et la pensée divague. Il est dit que « le choc émotif affecte le Cœur et le prive de résidence, l'Esprit n'a plus de logis et ne peut se reposer, de sorte que le Qi devient chaotique ». La conscience ne peut donc plus se fixer et il y a une confusion des Souffles. Le sujet devient angoissé et agité (« anxiété, agitation suite de peur, angoisses avec agitation poussant à aller d'un endroit à l'autre, instabilité des pensées, pensées vagabondes, oublis suite à des émotions… »). Cliniquement, ces sentiments peuvent déboucher sur des attaques de panique (« peur soudaine, peur avec palpitations, sensation de mort imminente, peur de mourir… ») et sur des pertes de connaissance (« inconscience après une émotion »). Comme l'activité mentale et la conscience résident au Cœur, l'état du Cœur (et du Sang du Cœur) a des répercussions sur les fonctions mentales et émotionnelles d'un sujet. Il est donc tout à fait logique d'observer dans cette pathogénésie la coexistence de signes cardiaques et psychiatriques. Ainsi, nous pouvons lire  :

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Homéopathie et médecine chinoise

« angoisse cardiaque, peur de la mort pendant les symptômes cardiaques, peur et anxiété avec palpitations, anxiété ressentie dans la région du cœur… ». Et le Cœur « s'ouvre à la bouche ». C'est pourquoi nous pouvons lire  : « peur de la mort avec loquacité ». Les accouchements peuvent aggraver (ou provoquer) un vide de Sang du Cœur ; d'où les signes mentaux observés pendant la grossesse et l'accouchement : « peur de la mort pendant un avortement, pendant la grossesse, pendant un accouchement ». Et vu la toxicité de la souche et le risque de décès en cas d'ingestion de la plante, nous pouvons aisément comprendre pourquoi Aconit a si peur de mourir (« peur de la mort pendant une transpiration, pendant une hémoptysie, peur de la mort avec loquacité, peur qu'il arrive quelque chose, pressentiment de mort, sensation de mort imminente, prédit l'heure de sa mort, pense à la mort… »). Concernant les syndromes externes, c'est plutôt le viscère couplé au Cœur qui est atteint, à savoir l'Intestin grêle. La première couche énergétique sensible au Froid est la couche Tai Yang qui est la plus externe de l'organisme. Le niveau Tai Yang est constitué par le méridien de l'Intestin grêle et le méridien de la Vessie. La grande étiologie d'Aconit est le Froid sec ou le Vent Froid. L'analyse des symptômes pendant la fièvre d'Aconit nous montre qu'il se révèle être très utile en cas d'attaque du Vent-Froid sur le niveau Tai Yang. Le froid bloque les pores de la peau, ce qui explique l'absence de transpiration pendant la fièvre. Le Vent externe obstrue les méridiens du niveau Tai Yang, à savoir l'Intestin grêle et la Vessie qui ont un trajet cervical. Cela explique pourquoi Aconit est l'un des seuls remèdes de la matière médicale qui présente une raideur de nuque et des douleurs occipitales pendant la fièvre (symptômes de 2e degré). Les douleurs occipitales se retrouvent également chez Nux vomica qui est l'un des meilleurs remèdes pour lutter contre le Vent externe : DOS – RAIDEUR – Cervicale ; région - fièvre ; pendant la Acon TÊTE – DOULEUR – Occiput - fièvre ; pendant la Acon. graph. lyc. NUX-V. rhus-t. trom. Verat-v1.

1.

Présentation selon le Radar, Repertory program, Version 10, Société Archibel.

Il est d'ailleurs très intéressant de constater qu'Aconit est amélioré par la transpiration car nous savons, en MTC, que l'attaque du Vent-Froid (syndrome grippal) se traite, le plus rapidement possible, par une sudorification. Le méridien de l'Intestin grêle démarre au coin de l'ongle du cinquième doigt (1  IG) et se termine au niveau du visage sous la branche de l'os zygomatique (18 IG). Une branche de ce méridien longe le cou, monte vers la joue jusqu'à l'angle externe de l'œil avant de pénétrer dans l'oreille. Ce trajet explique tout à fait l'apparition du torticolis lié au Froid, les névralgies faciales et les otalgies. Une autre branche descend en direction du diaphragme pour rejoindre le Cœur, l'Estomac et l'Intestin grêle. Cela explique les signes digestifs (douleurs abdominales après coup de froid, diarrhées, etc.). L'autre grand méridien du niveau Tai Yang est le méridien de la Vessie qui est lui aussi très sensible au Froid externe. Cela explique les signes urinaires (cystite a frigore), les troubles oculaires (rougeur et démangeaisons du coin interne des yeux, sensation de distension du globe oculaire, etc.) et la sciatique secondaire à un coup de froid accompagnée d'engourdissements et de fourmillements. Le méridien de la Vessie commence au coin interne de l'œil avec le point  1  V, puis continue sur l'extrémité interne du sourcil avec le point  2  V, passe au sommet du crâne, dans le dos et la face postérieure de la jambe pour se terminer à l'extrémité du cinquième orteil. La sensation de distension du globe oculaire est un signe spécifique en MTC d'une pathologie de méridien (méridien Zu Tai Yang). Selon la théorie des 6 niveaux, après avoir débuté au niveau Tai yang, la maladie liée au Froid atteint directement le niveau Yang Ming. Le Froid peut donc pénétrer en profondeur et se transformer en Chaleur au niveau de la partie médiane qu'est Yang Ming. À ce stade, l'énergie de l'organisme est fortement mobilisée pour lutter contre le Froid externe. Cela explique les réactions violentes que l'on peut retrouver dans le syndrome de Yang Ming  : forte fièvre, congestion du visage, agitation, palpitations, douleurs abdominales, pouls fort, plein et enduit lingual jaune de Chaleur. Nous avons vu dans le chapitre décrivant les syndromes qu'il existait également dans la pathogénésie d'Aconit des signes en rapport avec le syndrome du méridien du Cœur. Le méridien du

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Cœur donne une branche qui monte en direction des yeux et de la bouche. Cela explique une partie des anomalies oculaires observées. Certains patients présentent parfois des conjonctivites qui répondent bien à Aconit et qui ont comme signe particulier d'avoir les commissures internes plus rouges. Cela n'est pas étonnant puisque les commissures, rappelons-le, sont sous la dépendance du Cœur. Le méridien principal du Cœur longe ensuite la face interne du bras jusqu'à l'angle inguéal du cinquième doigt. Ce trajet explique les engourdissements, les douleurs des bras, la chaleur des paumes des mains et les palpitations après un refroidissement. Une autre indication d'Aconit est la paralysie faciale a frigore. Encore une fois, il s'agit d'une pathologie de méridien liée à l'attaque du VentFroid sur le méridien de l'Estomac. Cela n'est pas étonnant si nous tenons compte du trajet du méridien (le méridien de l'Estomac débute au niveau de l'œil avec le point 1E, puis descend verticalement sur le visage pour remonter jusqu'au point 8E situé juste en arrière des cheveux). Aconit se révèle donc être un excellent remède pour éliminer le Vent Froid externe des couches superficielles de l'organisme, même lorsqu'il a atteint le niveau Yang Ming où il se transforme en Chaleur. Au milieu de tous ces signes de Froid, il pourrait paraître curieux voire paradoxal de retrouver Aconit parmi les remèdes de coup de chaleur et d'insolation. Or cela n'est pas étonnant si nous tenons compte du fait que le Cœur et son méridien sont très sensibles à la Chaleur externe et à la Canicule.

Arnica montana

Souche • Surnoms : Tabac des Vosges, Plantain des Alpes, Herbe aux chutes, Herbe aux pêcheurs, Bétoine des montagnes, Arnique, Panacée des chutes. • Famille : famille des composées (Asteraceae). • Habitat  : plante vivace commune dans toutes les régions montagneuses d'Europe (de 600 à 2700 mètres d'altitude). • Description  : plante herbacée pouvant atteindre 20 à 70 cm de hauteur. Rosette basale qui se développe la première année à partir du rhizome. Tige florale qui se développe la seconde année et qui présente une paire (parfois plus) de feuilles lancéolées et opposées. Inflorescence terminale unique la plupart du temps avec un diamètre qui varie entre 6 et 8 cm. Couleur des fleurs qui va du jaune d'œuf au jaune orangé. • Composition  : lactones sesquiterpénoïdes (propriétés anti-inflammatoires), hélénaline et dihydrohélénaline, des alcools isomères (l'arnidiol et le foradiol) supposés être à l'origine de l'action révulsive. • Toxicité : à l'origine de troubles neurologiques, digestifs, cardiovasculaires (toxicité cardiaque et hypertension artérielle importante) et d'une faiblesse musculaire. Peut provoquer un collapsus cardiovasculaire puis la mort. • Utilisation médicinale  : utilisée dès le XVIe  siècle pour venir en aide à ceux qui se sont blessés, qui ont fait une chute et pour la prise en charge des entorses, des ecchymoses, des abrasions, des blessures et de tous types de traumatisme (propriétés révulsives). Aurait été utilisée jadis pour des propriétés anti-infectieuses (bactéricides et fongicides) et antitumorales. • Partie utilisée  : la plante entière fraîche et fleurie.

Matière médicale Signes psychiques Choc psychologique

Fig. 4.46

Choc soudain, violent (traumatisme moral  : voir un accident, apprendre la mort d'un proche ; état de stress post-traumatique, soldats revenant de guerre, etc.). Inconscience possible lors d'un état de choc.

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Homéopathie et médecine chinoise

Faiblesse et syndrome douloureux consécutifs Faiblesse générale avec sensation de courbature généralisée sensible au toucher (asthénie douloureuse). Indifférence à tout à cause de la fatigue. Insomnie. Pertes de mémoire. Dépression avec détachement Tristesse, morosité, irritabilité, désir de solitude et de silence (ne veut pas parler, ne veut pas qu'on lui parle, ne veut pas qu'on s'approche de lui). Craint tout contact : peur d'être touché par ceux qui l'approchent (irritabilité quand on le touche). Volonté brisée suite à des événements pénibles. Disparition soudaine des sentiments affectueux suite à un événement choquant, aversion subite pour tout ce qu'il aimait avant. Indifférence. Déni Prétend qu'il est bien même après un terrible accident, après un avortement ou toute autre épreuve (reprend le cours de la vie comme si de rien était, ne veut pas être aidé, déclare qu'il va parfaitement bien). Colère quand on lui demande s'il va bien, quand on l'oblige à répondre. Dit qu'il n'est pas malade, renvoie le docteur chez lui, etc. Anxiété

Peur d'être blessé, de tomber, qu'il arrive quelque chose, de la mort, de contracter une maladie, etc. Remède d'épuisement après des épreuves

Remède qui convient bien après des épreuves intellectuelles (examens scolaires) : perte de désir et de volonté après des épreuves (épuisement après des épreuves). Insomnie avec agitation et cauchemars

Insomnie avec sensation de lit dur (aimerait dormir en l'air) et, de ce fait, agitation pour essayer de trouver « une bonne place ». Gémit en dormant. Cauchemars en rapport avec le choc psychologique (réveil avec terreur, la main sur le cœur comme s'il allait mourir brusquement). Insomnie suite de surmenage (trop fatigué pour dormir). Rêve d'être enterré vivant, de tombe, de malheur, de chien noir.

Signes physiques Traumatismes et surmenages physiques

Contusions, traumatismes, surmenages physiques, efforts répétés, entorses, luxations, tendinites.

Avec asthénie marquée Faiblesse extrême allant jusqu'à la prostration. Sensation de courbature Sensation de courbature, de brisure ou de meurtrissure localisée (dans les muscles et sur la peau de la région traumatisée) ou généralisée. Tout le corps semble endolori, comme s'il était couvert de contusions. Sensation de cassure dans les os. Aggravation des douleurs aux secousses et par le toucher (crainte d'être touché ou heurté). Pendant les douleurs  : insomnie avec agitation (recherche d'une position dans le lit non douloureuse car le lit paraît dur et le contact augmente la douleur). Ecchymoses, hémorragies Ecchymoses, extravasations sanguines cutanées ou sous-cutanées, hémorragies de sang rouge vif. Épistaxis après un coup. Pétéchies. Syndrome fébrile

Avec courbatures et prostration Fièvre intense, aggravée le matin ou l'aprèsmidi, avec courbatures généralisées et crainte d'être touché ou approché (hypersensibilité au contact et recherche d'un positionnement moins douloureux). Sensation de cassure dans les os, aggravée avant ou pendant la fièvre. Prostration, stupeur, indifférence, hébétude, faciès abruti (questionné, le sujet répond et repart dans « son monde », retombe rapidement dans un état stuporeux, ne se prétend pas malade). Céphalées. Gémissements. La face est congestionnée, rouge violacé et chaude alors que les extrémités (nez, mains et pieds) sont froides. Perte de connaissance possible. Soif avant la fièvre, pendant le stade de frisson. Frilosité en se découvrant. Fièvre suite de traumatisme. Dysenterie Dysenterie avec douleurs abdominales musculaires. Fétidité  : goût putride, haleine nauséabonde, selles brunes, glairosanglantes, purulentes, pâteuses comme de la purée avec tendance à l'incontinence même en dormant. Les gaz et les selles ont l'odeur d'œuf pourri. Sensation de lourdeur, de traction, de poids au niveau de l'anus. Douleurs à l'estomac, vomissements.

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Fièvre typhoïde hémorragique, typhus pétéchial Fièvre typhoïde hémorragique avec incontinence  : pétéchies, suintement de sang foncé et aqueux venant des capillaires, épistaxis. Typhus pétéchial avec haleine nauséabonde et langue noire. Septicémie

avec odeur d'œuf pourri. Goût et odeur de l'haleine putrides, surtout le matin. Selles involontaires la nuit pendant le sommeil. Selles brunes putrides avec tendance à l'incontinence même en dormant ayant l'odeur d'œuf pourri souvent avec incontinence d'urine. Colique flatulente. Transpiration nauséabonde, sanguinolente (tachant le linge en rouge).

Céphalées frontales, vertiges

Toux coqueluchoïde

Céphalées frontales ou céphalées avec sensation d'augmentation du volume de la tête, aggravées penché en avant. Lourdeur de la tête. Vertiges suite de commotion cérébrale, aggravés en fermant les yeux, aux mouvements de la tête et en marchant.

Coqueluche à quintes très fortes. Toux sèche, spasmodique, pendant le sommeil. L'enfant redoute les quintes qui le secouent et le traumatisent (l'enfant crie, pleure, se lamente avant de sentir la toux arriver et de tousser). Troubles cutanés « symétriques »

AVC, convulsions, coma

Acné douloureuse Acné symétrique (à gauche et à droite, les éruptions sont identiques) et douloureuse.

AVC des hypertendus, suite à un effort violent, suite à un surmenage ou suite à une émotion. Épilepsie, inconscience ou méningite après un accident, après une commotion cérébrale. Convulsions suite d'abus médicamenteux. Rétention d'urine après un traumatisme de la colonne vertébrale.

Furonculose Nombreux petits furoncles symétriques arrivant difficilement à maturité et d'aspect violacé par vascularisation capillaire. Pustules de la variole. Pustules malignes de l'anthrax.

Troubles cardiovasculaires

Hypertrophie cardiaque du sportif, HTA, précordialgies Cœur forcé des sportifs (hypertrophie cardiaque). Hypertension artérielle par à-coups (tête chaude et corps froid). Sensation de constriction cardiaque réveillant la nuit avec angoisses et peur de mourir. Douleurs précordiales et palpitations, aggravées aux mouvements et améliorées à l'effort.

Goutte aggravée par le toucher

Goutte très douloureuse, aggravée par le moindre toucher. Règles en avance, abondantes avec caillots

Troubles artérioveineux Varicosités ou télangiectasies symétriques sur les jambes avec un aspect violacé, ecchymotique. Sensation de lourdeur et de courbatures dans les jambes. Éruption d'aspect violacé, ecchymotique ou vasculaire à symétrie latérale. Ulcères variqueux. Ulcère sensible (douleur coupante, sensation de meurtrissure ou d'enfoncement violent). Escarre de décubitus. Artérite périphérique avec claudication intermittente, sensation de lourdeur et crampes.

Règles abondantes, en avance, de sang rouge avec caillots. Pertes d'urine après un accouchement ou, au contraire, rétention d'urine. Pendant les règles  : tête chaude et extrémités froides. Entre les règles : métrorragies avec sensibilité dans la région pelvienne. Sensation de meurtrissure dans la région utérine qui empêche de se tenir droit debout. Pendant la grossesse, les mouvements du fœtus sont très douloureux et réveillent la nuit. Douleurs du post-partum après un accouchement par forceps. À la ménopause : courbatures généralisées, faiblesse extrême avec palpitations, tête chaude, corps froid et ecchymoses au moindre contact.

Fétidité des gaz et des sécrétions

Cystite suite de traumatisme

Fétidité des gaz et des sécrétions (sueurs, selles, gaz intestinaux, éructations, vomissements, urines)

Inflammation vésicale suite de traumatisme. Besoin impérieux d'uriner soudain, fréquent

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Homéopathie et médecine chinoise

et inefficace (doit se dépêcher pour éviter les fuites). Miction faible et retardée (doit faire de longs efforts pour que l'urine sorte). Énurésie nocturne. Ténesme douloureux. Rétention aiguë d'urine immédiatement après un accouchement, après un effort ou pendant la dysenterie. Spasme du col de la vessie. Lithiase vésicale suite à une opération. Urines foncées, sanguinolentes, irritantes, avec sédiments rouges, d'odeur nauséabonde. Syndrome hémorragique

Fragilité vasculaire, tendance ecchymotique et hémorragique. Hémorragies sous-­ conjonctivales. Épistaxis. Toux violente avec expectorations striées de sang (hémoptysie après un accident ou un effort violent). Hémorragie importante des gencives suite d'extraction dentaire. Métrorragies suite de commotion. Décollement mécanique de la rétine. Purpura hémorragique, idiopathique. Anomalies linguales Peu décrites dans les matières médicales. Il en ressort cependant que la langue d'Arnica peut présenter un enduit lingual blanc, jaune voire brun. Le centre de la langue peut devenir foncé avec l'apparition d'une strie longitudinale centrale. L'odeur de l'haleine est nauséabonde.

Modalités

Aggravation Par le moindre contact, les heurts, les secousses, les mouvements, couché dans le lit, après le sommeil. Amélioration À l'air frais et parfois à l'eau froide (application de glace). Signes étiologiques Troubles suite de frayeur, de choc mental, d'émotions violentes, de traumatismes physiques anciens ou récents (chocs, coups, blessures, sports violents), de surmenage physique, d'efforts répétés, de mauvaises nouvelles, d'hémorragies traumatiques, d'accouchement, d'événements menant au désespoir ou brisant la volonté, de maltraitance, d'abus sexuel et de perte d'argent.

Syndromes correspondants Syndromes internes Stase de Sang

Par obstruction Douleurs localisées ou généralisées suite à un traumatisme (psychique ou physique) Douleurs aggravées par la pression et le contact Ecchymoses, hématomes après un traumatisme Par vide énergétique Grande faiblesse suite de surmenage physique Douleurs musculaires avec sensation de courbatures Aggravation des douleurs par la pression Tendance aux ecchymoses spontanées, aux pétéchies et aux hémorragies

Syndromes externes Maladies de la Chaleur

Atteinte de la couche du Wei Attaque du Vent-Chaleur-Humidité Fièvre sans envie de boire avec Abrutissement Douleurs musculaires intenses, courbatures généralisées Enduit lingual blanc qui doit être épais Le pouls doit être mou et lent Atteinte de la couche du Qi Chaleur-Humidité dans la Rate et l'Estomac Fièvre l'après-midi Gastralgies, vomissements pendant la fièvre Dysenterie, selles glairosanglantes Odeurs fétides des sécrétions et des gaz Urines foncées, sanguinolentes Langue rouge avec enduit jaune ou brun Le pouls doit être mou et rapide Atteinte de la couche du Sang Chaleur victorieuse agite le Sang Fièvre intense Typhoïde hémorragique, typhus pétéchial Langue rouge foncé, apparition d'une raie médiane Pouls doit être en corde et rapide

Chaleur victorieuse produit le Vent Perte de connaissance pendant la fièvre

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Commentaires Arnica montana est un remède bien connu et couramment utilisé dans les foyers pour la prise en charge des hématomes et des contusions (remède « des coups et blessures »). Dans le milieu médical, il est souvent prescrit pour préparer un accouchement mais aussi après la délivrance pour réduire les douleurs musculaires, les prolapsus et les hémorragies du post-partum. On l'utilise également au pourtour d'une chirurgie pour réduire la survenue des hématomes ou, au moins, faciliter leur résorption. Arnica est donc bien connu en pathologie traumatique aiguë mais il trouve également un intérêt dans les accidents anciens générateurs d'obstructions énergétiques qui continuent à produire à bas bruit des symptômes chez un individu. Les douleurs chez Arnica peuvent être localisées (surtout en cas de traumatisme physique) ou généralisées avec la sensation de meurtrissure, de brisure et de courbatures. Rhus tox. a aussi ce type de douleurs, mais celles-ci sont améliorées par le mouvement, contrairement à Arnica. En effet, les douleurs d'Arnica sont aggravées à la moindre pression, au moindre contact et aux mouvements. En MTC, toutes les douleurs qui sont aggravées par la pression sont des douleurs de stase. Cette douleur de stase associée à des ecchymoses ou des hémorragies s'inscrit dans le cadre des manifestations des stases de Sang. Les stases de Qi et de Sang peuvent être liées à un traumatisme physique mais aussi psychologique. Mais Arnica n'est pas simplement un remède de traumatisme. Il peut trouver un intérêt dans les maladies épuisantes (épuisements nerveux consécutifs à des événements pénibles ou des surmenages). Selon la MTC, il existe plusieurs étiologies aux stases de Sang  : la stagnation de Qi, le Froid interne, la Chaleur du Sang, le vide de Qi et le vide de Sang. L'asthénie marquée chez Arnica (associée aux douleurs musculaires et à la tendance hémorragique) peut être consécutive à un surmenage physique, intellectuel ou à un choc psychologique. Cela nous indique que la stase de Sang peut aussi être liée à un épuisement du Qi. Dans cet état d'épuisement, le Qi est trop faible pour faire circuler le Sang correctement (l'énergie et le Sang sont interdépendants : le Sang est la mère de l'énergie et l'énergie est la puissance animatrice du Sang). Le vide de Qi et la stase de Sang

peuvent se traduire au niveau cardiovasculaire par des palpitations aggravées au moindre mouvement et améliorées par le repos (vide de Qi) et une sensation de serrement comme dans un étau dans la poitrine (stase de Sang). La stase de Sang par vide énergétique peut générer des hématomes spontanés, des ecchymoses et des pétéchies. Au niveau cérébral, certains auteurs chinois relatent le fait que les stases de Sang et le vide énergétique peuvent engendrer des accidents vasculaires cérébraux (Arnica  : « AVC suite à un effort violent, suite de surmenage ou d'émotions »). La fièvre d'Arnica s'accompagne d'intenses courbatures généralisées aggravées par le contact. Il n'y a pas d'envie de boire (soif avant la fièvre mais pas pendant). L'enduit lingual peut être blanc. On y voit là les caractéristiques de l'invasion de l'Humidité-Chaleur sur la couche du Wei (l'Humidité qui obstrue les muscles entraîne des douleurs musculaires intenses). Le syndrome dysentérique (avec douleurs abdominales musculaires, selles glairosanglantes, purulentes et haleine nauséabonde) évoque une évolution de la maladie avec progression de l'Humidité-Chaleur jusqu'à la couche du Qi (Humidité-Chaleur dans la Rate et l'Estomac). Cela explique l'apparition d'un enduit jaune voire brun au centre de la langue (signes de 2e  degré). Puis le centre de la langue peut devenir de plus en plus foncé avec l'apparition d'une raie sombre longitudinale, ce qui indique une aggravation de la Chaleur nocive avec lésion du Yin et des Liquides organiques. La fièvre typhoïde hémorragique (avec pétéchies, suintement de sang venant des capillaires, épistaxis) ou le typhus pétéchial (avec haleine nauséabonde et langue noire) sont des maladies qui évoquent une pénétration de la Chaleur jusqu'à la couche du Sang. La Chaleur peut être telle à ce niveau qu'elle peut agiter le Sang et produire du Vent interne (ce qui engendre des saignements et/ou des convulsions fébriles). Le syndrome de Chaleur du Sang dans les maladies fébriles semble correspondre aux maladies infectieuses graves des maladies occidentales s'accompagnant de troubles de la crase sanguine, comme cela peut être le cas pour les complications hémorragiques de la typhoïde. Certains auteurs contemporains chinois font même un parallèle entre ce mécanisme énergétique et le syndrome de coagulation intravasculaire disséminé (CIVD).

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Homéopathie et médecine chinoise

Il en ressort qu'Arnica est un remède utile pour la prise en charge des stases de Sang, que celles-ci soient dues à un blocage énergétique post-traumatique (physique ou psychologique) ou à un vide énergétique (par surmenage) car il possède des propriétés stimulantes et activatrices sur le Sang. Dans les pathologies fébriles, il semble avoir un intérêt non négligeable pour lutter contre la Chaleur nocive lorsque celle-ci se mêle à l'Humidité (dans la couche du Wei ou du Qi) ou lorsqu'elle atteint la couche du Sang.

• Propriétés médicinales  : racine réputée fébrifuge, cholagogue, laxative, efficace en usage externe contre les ulcères et les abcès. • Particularité  : contient une matière colorante analogue à celle de l'indigotier. • Partie utilisée : la partie souterraine séchée.

Baptisia tinctoria

Abrutissement, aversion pour tout effort mental : ne peut plus penser, se concentrer, fixer son attention. Indifférence complète pour tout ce qu'il y a autour de lui. Insensible. Face rouge sombre, regard hébété et fixe. Stupeur profonde, s'endort au milieu de la réponse.

Matière médicale Signes psychiques Difficultés de concentration, abrutissement, stupeur

Confusion mentale, illusion de morcellement

Fig. 4.47

Souche • Noms communs : Baptisia tinctoria ou Indigo sauvage. • Famille : Fabacées. • Habitat  : Amérique du Nord (Canada et États-Unis). • Description  : long pédoncule dressé, ramifié pouvant atteindre 80  mètres de haut. Feuilles trifoliées, à court pétiole. Fleurs jaunes, terminales, réunies en grappes dressées. Fruit en forme de gousse globuleuse. Rhizome de couleur brune de 1 à 2 cm d'épaisseur. Nombreuses et longues racines qui partent de la partie inférieure du rhizome (sur la partie supérieure sont visualisés les restes des bourgeons et des tiges des années précédentes). Écorce du rhizome blanchâtre, épaisse, qui se détache facilement. • Principes actifs : polysaccharides et de glycoprotéines immunostimulantes capables d'augmenter la libération d'interleukines par les macrophages chez la souris.

Esprit confus, notamment sur la notion d'espace et de temps et sur son identité : pense qu'il est double ou triple, qu'il est divisé en deux, qu'il existe un autre que lui (sentiment de dualité). Pense que sa tête et son corps sont séparés et qu'il est en pièces, qu'il est éparpillé, que certaines parties du corps lui ont été retirées : impression que ses jambes ou ses bras ne lui appartiennent pas, qu'ils ont été coupés nets (il s'agite dans son lit pour réunir ses membres qu'il croit dispersés). Pense que la couverture du lit ne sera jamais assez grande pour le recouvrir. Illusion que quelqu'un est avec lui dans son lit ou que quelqu'un le touche. Illusion que ses jambes ou ses orteils se font la conversation. Illusion d'agrandissement. Sensation de s'enfoncer dans le lit.

Signes physiques Maladies fébriles

Syndrome grippal et fièvre nocturne élevée en plateau Illusion de morcellement, prostration, obnubilation Esprit confus, abrutissement, obnubilation profonde, prostration, stupeur, indifférence, voire inconscience. Délire avec rougeur du visage et agitation ou, au contraire, léthargie  : se sent

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

double ou triple, pense que sa tête, son corps et ses membres sont séparés et cherche à les rassembler. Absence de soif.

Urines foncées

Coloration rouge foncé des urines qui ont une odeur nauséabonde.

Douleurs musculaires, sensation de brisure et de contusion Faiblesse, courbatures généralisées. Douleurs contuses des extrémités, des muscles à tel point qu'ils ne peuvent pas supporter la moindre pression. Sensation de brisure intense dans la région sacrée. Toutes les régions sur lesquelles il repose sont douloureuses : il ne peut trouver une « bonne » place dans son lit. Il désire se mouvoir dans le lit mais il est trop faible pour bouger. Douleurs contuses lors des mouvements oculaires. Grippe accompagnée de douleurs avec sensation de meurtrissure ou de contusion. Céphalées, lourdeur frontale.

Anomalies linguales Au début des maladies fébriles, la langue de Baptisia tinctoria est gonflée et présente un enduit blanc épais avec des points rouges ou des bords rouges. Le sujet a la sensation que sa langue est pâteuse, épaisse, gonflée. Dans la matière médicale du Dr Voisin, on peut lire que « la langue est blanchâtre au début puis sèche avec une raie médiane, jaune brunâtre puis sèche et rouge recouverte de mucosités noirâtres (langue de perroquet) ». L'haleine est putride, nauséabonde. On peut observer des aphtes. L'élocution est difficile et le patient peut avoir des difficultés à tirer la langue.

Grippe intestinale, fièvre typhoïde, typhus, dysenterie Fièvre typhoïde accompagnée de langue brune et de diarrhées voire d'épistaxis. Selles diarrhéiques abondantes, indolores mais épuisantes, brunâtres, fétides, nauséabondes, irritantes et quelquefois sanguinolentes. Collapsus. Gastro-entérite aiguë (grippe intestinale). Selles glaireuses, dysenterie. Sensibilité de la peau dans la région iliaque. Douleurs contuses de la région iléocæcale. Tympanisme. Typhus pétéchial accompagné de langue fissurée, ulcérée ou d'un enduit blanc épais ou blanc jaunâtre. Septicémie.

Modalités

Aggravation Par le mouvement. Amélioration Par le repos et la transpiration. Latéralité Droite.

Syndromes correspondants Maladies de la Chaleur

Fièvre éruptive Rougeole accompagnée de fièvre adynamique. Variole. Pétéchies, purpura. Grandes taches ecchymotiques. Lividité de la peau.

Atteinte de la couche du Wei Attaque du Vent-Chaleur-Humidité Fièvre sans envie de boire Céphalées et lourdeur frontales Amygdalite Grippe Douleurs musculaires intenses, courbatures généralisées Abrutissement Langue grosse et pâteuse avec bords rouges et points rouges, enduit blanc épais Le pouls doit être mou et lent

Pharyngite, diphtérie Amygdalite aiguë indolore. Pharynx et amygdales rouge sombre, violacés, ulcérés, nécrotiques. Haleine fétide. Gencives tuméfiées. Diphtérie accompagnée de langue blanche. Sténose de l'œsophage. Étouffement avec les aliments solides (ne peut avaler que les liquides). Odeurs corporelles fétides

Atteinte de la couche du Qi Chaleur-Humidité dans l'Estomac et la Rate Fièvre Amélioration par la transpiration

Toutes les odeurs corporelles sont nauséabondes, fétides : transpiration, haleine, selles, etc. Odeurs nasales imaginaires avec sensation de plumes brûlées ou que quelque chose est en train de brûler.

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Homéopathie et médecine chinoise

Lourdeur Oppression thoracique Diarrhées, dysenterie, typhoïde, grippe intestinale Langue rouge avec enduit jaune ou brun, bouche pâteuse Le pouls doit être mou et rapide

bactérie de la famille des Entérobactéries, du genre des salmonelles, et dont les espèces responsables sont  : Salmonella enterica – typhi (bacille d'Eberth) ou paratyphi A, B ou C. La maladie présente deux phases bien distinctes. La première, qui s'installe sur une semaine, associe une fièvre élevée d'installation progressive avec dissociation du pouls et de la température (le pouls est lent alors que la fièvre est élevée), un syndrome grippal (asthénie, céphalées, myalgies, arthralgies), des troubles digestifs (anorexie, nausées, douleurs abdominales, constipation ou diarrhées) et une insomnie. La deuxième phase est caractérisée par une forte fièvre qui se maintient en plateau (avec un pouls qui reste toujours dissocié) accompagnée d'une diarrhée en « jus de melon ». Un état somnolent apparaît rapidement qui évolue vers une prostration, une torpeur et, parfois, un délire (tuphos). La langue est saburrale, c'est-à-dire blanchâtre. Baptisia tinctoria est très utile pour soulager les symptômes fébriles en complément des antibiothérapies dans les syndromes infectieux sévères avec torpeur et adynamie (angines, diphtérie, fièvres typhoïdes, typhus, etc.). Utilisé seul, il peut trouver un grand intérêt dans les grippes et les gastroentérites aiguës virales avec d'intenses courbatures et adynamie (grippes intestinales). La faiblesse, la prostration, l'adynamie, les courbatures intenses, la sensation de meurtrissure, l'abrutissement, la lourdeur sont l'attribut de l'Humidité qui entrave et alourdit. L'haleine ainsi que les sécrétions fétides sont l'attribut de la Chaleur. L'absence d'envie de boire pendant la fièvre signifie que le Réchauffeur moyen est obstrué par l'Humidité. Les céphalées et la lourdeur frontale s'expliquent par l'Humidité présente dans le méridien de l'Estomac. D'après la matière médicale de Voisin : « la langue de Baptisia tinctoria est blanchâtre au début puis sèche avec une raie médiane, jaune brunâtre puis sèche et rouge recouverte de mucosités noirâtres (langue de perroquet) ». L'enduit blanc épais s'associe à des papilles dressées, hérissées et des bords rouges. La langue est blanche avec des papilles rouges ou des bords rouges car, au premier stade de l'invasion, le Vent-Chaleur externe est encore sur la couche du Wei Qi. Les points rouges traduisent la présence de Chaleur et l'enduit blanc épais traduit la présence d'Humidité (tableau de ChaleurHumidité). À ce stade, cet aspect lingual nous indique que l'énergie est encore en superficie au

Atteinte de la couche de l'énergie nourricière Chaleur dans la couche du Qi nourricier Fièvre nocturne Éruption cutanée Obnubilation, délire Langue rouge sans enduit Le pouls doit être fin et rapide Atteinte de la couche du Sang Chaleur victorieuse agite le Sang Fièvre nocturne Délire fébrile Pétéchies, purpura, grandes taches ecchymotiques, typhus pétéchial Langue rouge foncé Le pouls doit être en corde et rapide

Commentaires Baptisia tinctoria trouve son indication dans le typhus et la fièvre typhoïde. Il faut distinguer ces deux maladies qui ont une étymologie commune : typhos, qui signifie en grec stupeur, torpeur. Cela exprime l'adynamie que provoquent ces maladies lors de l'invasion fébrile. Le typhus est provoqué par les Rickettsies (bactéries intracellulaires). Les rickettsioses sont pour la plupart des zoonoses (transmission par les poux, arthropodes, tiques, les animaux servant d'hôte). Elles sont le plus souvent évoquées devant un tableau clinique associant une fièvre d'installation brutale, avec parfois des céphalées, un syndrome pseudogrippal (arthralgies, myalgies) et l'apparition vers le 5e jour d'évolution d'une éruption cutanée fugace maculeuse ou maculopapuleuse d'abord sur le tronc puis sur l'ensemble du corps (typhus exanthématique). Il existe une forme boutonneuse qui se caractérise par une escarre cutanée sur le site d'inoculation et peut s'accompagner d'une atteinte des globules blancs (neutropénie et leucopénie), des plaquettes (typhus pétéchial) et d'une cytolyse hépatique. La fièvre typhoïde (ou typhus abdominal) est, quant à elle, une maladie infectieuse due à une

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

• Famille : Solanacées. • Habitat  : plante vivace robuste qui croît en Europe en bordure des forêts, dans les décombres et les lieux abandonnés. • Description  : grande plante vivace avec une tige ramifiée, velue, pouvant atteindre 2 mètres de hauteur. Feuilles pétiolées, alternes, ovales et pointues (regroupées par deux et de taille inégale). Fleurs pendantes à l'extrémité d'un pédoncule qui sont en forme de cloche avec une corolle de 2 à 3 cm de longueur (de couleur brun violacé) qui se transforment par la suite en baies noires. Calice vert à la base de la fleur avec 5 sépales. • Principes actifs  : principalement l'hyoscyamine qui se racemise en atropine et, dans une moindre mesure, la scopolamine (ou hyoscine), qui sont des substances parasympatholytiques qui s'opposent aux effets de l'acétylcholine aux niveaux des récepteurs muscariniques (effets atropiniques). Ces alcaloïdes sont surtout contenus dans les feuilles et les racines. • Toxicologie : lors de l'ingestion accidentelle des baies de Belladonna, survenue d'un syndrome atropinique avec : – troubles neuropsychologiques  : confusion, somnolence, désorientation, hallucinations visuelles, agitation, irritabilité, délire, troubles mnésiques et agressivité (délire atropinique) ; – troubles ophtalmologiques  : une mydriase, une vision trouble liée à un défaut d'accommodation et parfois des glaucomes aigus par fermeture de l'angle iridocornéen ; – troubles cardiopulmonaires  : tachycardie (blocage du tonus vagal) et bronchodilatation, voire défaillance cardiorespiratoire et coma (par dépression du système nerveux central) ; – troubles digestifs  : sécheresse buccale, nausées, constipation et une diminution de la gastrinémie ; – troubles urinaires  : relâchement de la vessie mais contraction du sphincter (risque de rétention urinaire). • Utilisations médicales anciennes  : prise en charge des douleurs spasmodiques, des troubles neurologiques (épilepsie, convulsions, douleurs névralgiques) et des toux spasmodiques. Utilisation actuelle de l'atropine en ophtalmologie pour réaliser les fonds d'œil. • Partie utilisée  : la plante entière fraîche et fleurie.

niveau de la couche de l'énergie défensive (Wei Qi). Mais comme nous l'indique la matière médicale de Voisin, la langue devient par la suite jaune brunâtre avec une raie médiane. Cela traduit une aggravation de la maladie avec une progression de l'énergie perverse en profondeur jusqu'à la couche du Qi (couche énergétique). L'Estomac et la Rate sont alors atteints par la Chaleur-Humidité (les symptômes sont avant tout digestifs). Cependant, à ce niveau, la Chaleur semble l'emporter d'une part puisque le Yin est blessé (ce qui se traduit par la sécheresse de la langue et la raie médiane), et d'autre part parce que l'évolution se fait « vers le rouge »  : la langue devient rouge, sèche avec des mucosités noirâtres. Cela indique que l'énergie perverse a pénétré encore plus loin jusqu'à la couche de l'énergie nourricière et du Sang, ce qui explique l'état délirant fébrile et les éruptions (rougeole accompagnée de fièvre adynamique, typhus pétéchial, variole maligne, etc.). Nous pouvons donc conclure que la typhoïde et le typhus sont des maladies, selon la nomenclature de la MTC, dues à l'invasion du Vent-Chaleur-Humidité.

Belladonna

Fig. 4.48

Souche • Noms  : Belladone ou Atropa Belladonna (Belladonna signifie « belle dame » car les femmes utilisaient l'extrait des baies de belladone pour dilater leurs pupilles et rendre leur regard plus profond et séduisant). • Surnoms : Cerise enragée, Herbe empoisonnée, Morelle furieuse.

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Homéopathie et médecine chinoise

peurs : peur de la suffocation avec désir d'avaler, d'une mort imminente, d'être empoisonné, d'animaux imaginaires, des chiens, de l'eau, des gens qui s'approchent. Désir de fuite.

Matière médicale Signes psychiques Colère violente avec congestion du visage

Colère, rage, violences physiques Facilement offensé, irritable, coléreux, querelleur, méchant, violent. Crise de rage avec rougeur du visage, violence et méchanceté  : il crie, crache au visage des gens, déchire ses vêtements, ne reconnaît plus sa famille, frappe, mord les gens à côté de lui, désire les tuer, etc. Sa force est décuplée (nécessité d'être attaché). Se tape la tête contre les murs. Veut mettre le feu aux choses. Mydriase et photophobie pendant la crise. Cruel envers les gens et les animaux et manque de valeur morale. Délire violent Délire violent, sauvage, frénétique. Désire tuer et mordre. Rage après administration forcée de médicaments. Pendant le délire  : congestion du visage, chaleur de la tête, pulsations des carotides, transpiration, grincement des dents. Bizarrerie, schizophrénie, schizophrénie paranoïde. Délire gai. Hallucinations, divagations, visions fantastiques. Dépression alternant avec phases maniaques violentes Humeur alternante, cyclothymique. Phases maniaques violentes : crie, crache, mord les gens autour de lui (actes de violence). Tendance suicidaire pendant les phases dépressives. L'humeur change s'il transpire. Peur alternant avec manie. Aversion pour la compagnie

Peur que les gens s'approchent. Sursaute facilement. N'aime pas la compagnie : il est mieux seul, il a horreur de la société et ne désire pas avoir d'amis intimes. Gaieté

Hilarité, gaieté, rires bruyants, excessifs, spasmodiques, sardoniques. Rigole, danse, chante. Gaieté pendant l'ivresse. Agitation, angoisses, nombreuses peurs

Angoisses, agitation, anxiété poussant le sujet à marcher au hasard, à courir çà et là, à bouger constamment. Désir d'activité physique. Excitation nerveuse. Agitation le soir, la nuit dans le lit : le sujet se retourne, sort du lit. Nombreuses

Sommeil agité avec paroles et cris

Sursaut à l'endormissement ou pendant le sommeil qui le pousse soudainement hors du lit. Délires, paroles fortes, cris, gémissements pendant le sommeil. Tendance à donner des coups de pieds pendant le sommeil. Rêves violents, rêves de feu

Rêves violents : de disputes, de querelles, de combats, de batailles, d'assassinat, de meurtre, de malheur, de danger, d'accident, d'être fusillé ou blessé par balle. Rêve de feu, de danger de feu. Rêves des occupations et du travail de la journée. Rêve de voler dans les airs, de tomber, de nager, d'eau. Rêves visionnaires.

Signes physiques Fièvre délirante, rash fébrile, convulsions hyperthermiques

Fièvre élevée, d'instauration et de fin brutales, aggravée la nuit. Faciès rouge, chaud et moite. Peau sèche et brûlante (chaleur radiante) mais extrémités lourdes et froides. Soif intense, insatiable souvent pour de petites quantités. Absence de transpiration (sueurs chaudes des parties couvertes). Frilosité. Céphalées battantes pendant la fièvre synchrones du pouls. Pulsation des carotides et des artères temporales. Mydriase avec photophobie. Asthénie marquée, abattement, obnubilation. Convulsions hyperthermiques. État convulsif déclenché par la lumière, par un choc, pendant la rougeole ou la scarlatine. Accident vasculaire cérébral possible. Mouvements spasmodiques et engourdissements des membres. Oppression dans la région du cœur, dyspnée, congestion de la poitrine, palpitations. Agitation, excitation, confusion, gémissements, pleurs. Délire fébrile avec hallucinations. Hallucinations hypnagogiques. Hallucinations effrayantes de monstres ou d'animaux. Délire gai ou au contraire délire furieux  : sort du lit, veut détruire, mordre, déchirer, crier, etc. Loquacité extrême, propos incompréhensibles. Sursaut à l'endormissement. Éruptions fébriles maculeuses, scarlatiniformes ou morbilliformes  :

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Laryngite aiguë striduleuse ou œdémateuse, épiglottite Sensation de chatouillement. Sécheresse laryngée la nuit. Douleurs contuses du larynx aggravées par la toux, le toucher et la déglutition. Irritation laryngée à l'air froid. Sensation de corps étranger, besoin de s'éclaircir la voix. Laryngite aiguë striduleuse, constriction du larynx pendant la toux, dyspnée possible. Voix rauque ou aphonie soudaine. Laryngite œdémateuse (œdème de la glotte)  : toux rauque, caverneuse, suffocante, enrouée. Crises de suffocation  : respiration coupée pendant la toux avec sensation de ne pas pouvoir respirer de nouveau. Gêne respiratoire suite de gonflement du pharynx  : obligé de rester la bouche ouverte. Aggravation des troubles respiratoires la tête penchée en arrière, en position couchée, en déglutissant et par le moindre toucher de cavité buccale, du cou ou du larynx. Amélioration redressé, penché en avant et par l'immobilité. Douleurs de l'épiglotte. Salivation abondante. Souffle respiratoire très chaud.

s­ carlatine, rubéole, rougeole, roséole, rash écarlate ou rouge feu. Desquamations. Adénopathies. Épistaxis. Amélioration de la fièvre pendant une hémorragie. Inflammations oculaires, mydriase, photophobie

Inflammation oculaire  : conjonctivite, névrite optique, rétinite, iridocyclite. Photophobie et mydriase. Larmoiement. Sécheresse oculaire. Sensation de pulsation ou de chaleur dans l'œil. Troubles des commissures, notamment des commissures internes. Érysipèle de l'œil. Dilatation des vaisseaux oculaires  pendant la céphalée. Douleurs oculaires brûlantes pendant le coryza. Paupières tremblantes, tombantes. Aggravation des troubles oculaires par la forte chaleur, la lumière et par le vent. Syndromes infectieux

Coryza après refroidissement de la tête, sinusite si rhinite supprimée Coryza après s'être fait couper ou mouiller les cheveux, après refroidissement de la tête. Obstruction nasale ou au contraire écoulement muqueux, sanguinolent voire purulent et nauséabond. Douleurs brûlantes à l'intérieur du nez et sensation de chaleur. Hypersensibilité aux odeurs. Sinusite après suppression de l'écoulement nasal.

Toux violente, spasmodique, aggravée par le toucher, asthme Toux sèche violente, spasmodique, paroxystique, douloureuse, déchirante surtout le soir et la nuit déclenchée par une sensation de chatouillements ou d'irritation dans le larynx. Aggravation en respirant profondément, en faisant une pression ou un effleurement sur le larynx. La toux augmente en intensité à force de tousser et épuise le patient (ébranlement de tout le corps en toussant). Coqueluche violente avec sclérotique des yeux gorgée de sang et possibles convulsions. Asthme spasmodique de l'enfant aggravé par temps chaud et humide. Bronchiolite, bronchopneumopathie possible, notamment chez les sujets âgés. Expectoration de mucosités nauséabondes jaunes ou sanguinolentes.

Angine érythémateuse avec dysphagie intense Angine aiguë avec gorge rouge, brillante, œdématiée et sèche. Douleurs intenses, déchirantes (comme si la chair était à vif), aggravées à l'air froid. Besoin de se racler la gorge. Étouffement spasmodique à l'endormissement. Pulpite, gingivite Pulpite avec douleurs dentaires déchirantes, térébrantes, pulsatives, le soir ou la nuit après minuit, avec signes congestifs (rougeur du visage) et gonflement des joues. Aggravation des douleurs par le chaud, le froid, en inspirant de l'air et en mangeant. Amélioration en se curant la dent jusqu'à ce que la gencive saigne. Extension de la douleur aux oreilles, aux yeux, au visage (douleurs constantes aux oreilles et douleurs brûlantes dans les yeux). Sensation de congestion au niveau de la dent atteinte. Gingivite avec rougeur de la gencive, saignements et douleurs cuisantes ou piquantes.

Érysipèle cutané et mammaire, mastite, abcès, ulcères Inflammation cutanée avec gonflement, rougeur, chaleur, douleurs battantes et sensibilité au contact et aux secousses. La chaleur est perçue par le malade et le médecin. Érysipèle brusque, rouge écarlate, vernissé avec phlyctènes ou érysipèle gangréneux et saignant. Œdème des membres supérieurs avec rougeur et chaleur (les mains sont rouges et brûlantes). Inflammation et douleurs des seins pendant la grossesse ou

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Homéopathie et médecine chinoise

après ­l 'accouchement, mastite pendant l'arrêt de la montée laiteuse  : seins tuméfiés, douloureux, chauds, rouges et indurés. Stries rouges sur les seins, nodules. Abcès mammaires inflammatoires en voie de constitution. Adénopathies axillaires. Douleurs pressurantes des seins ou contuses en montant et descendant les escaliers. Sensation de pulsations dans la poitrine. Ulcères gangréneux, chauds, indurés. Le plus fréquemment, la sécrétion de lait est augmentée, mais on peut à l'opposé observer un tarissement du lait. Sécheresse des muqueuses, soif

Sécheresse oculaire. Nez sec avant une rhinite. Sécheresse buccale, tarissement de la salive, soif intense. Bouche collante, visqueuse. Sécheresse du pharynx et du larynx. Sécheresse et sensation de chaleur vaginales. Absence de transpiration. Tarissement de la lactation. Crise d'hypertension avec congestion du visage

Hypertension congestive brusque ou paroxystique avec afflux de sang à la tête (face rouge et chaude), battements des carotides et des artères temporales. Céphalées battantes, sensation d'éclatement dans la tête ou d'un coup de poignard d'une tempe à l'autre. Les yeux sont injectés avec la sensation qu'ils sont poussés dehors. Vision d'étincelles possible ou d'objets rouges. Mydriase et photophobie. Crise d'HTA suite à un choc, à une émotion, à l'exposition au froid ou à la forte chaleur (exposition au soleil). Anxiété ressentie dans la poitrine, palpitations cardiaques après excitation. Sensation de chaleur dans la poitrine ou de pulsations. Anxiété ressentie dans la poitrine. Troubles neurologiques

Hyperesthésie, myoclonies, spasmes, tics Hyperesthésie générale, acuité des sens augmentée  : photophobie par mydriase, sensibilité au toucher, aux secousses, aux impressions sensuelles, au moindre bruit. Tressaillements musculaires, myoclonies, soubresauts même en dormant. Grincement des dents, bruxisme, tics. Spasmophilie. Spasmes œsophagiens, gastriques, abdominaux (abdomen dur, chaud, tendu). Névralgies faciales Névralgies faciales paroxystiques avec secousses et douleurs déchirantes, piquantes ou brûlantes. Les

douleurs augmentent soudainement ou graduellement et disparaissent soudainement (latéralité droite surtout). Extension de la douleur au cou et aux oreilles. Aggravation par le temps froid, le vent froid et sec, les applications froides, le toucher, la pression, le mouvement, les secousses et en se penchant. Convulsions, accident vasculaire cérébral Convulsions tonicocloniques. Épilepsie avec aura (avant l'épilepsie  : chaleur à l'estomac, troubles visuels, céphalées, troubles de l'audition, sensation qu'une souris est en train de courir sur les bras). Menace d'AVC. AVC accompagné de convulsions, de transpiration ou pendant la fièvre. Troubles de l'accouchement, convulsions puerpérales

Douleurs du travail excessives, intenses avec extension vers le dos. Rigidité, contractions spasmodiques du col de l'utérus empêchant le travail, ou bien douleurs faibles, arrêt des contractions, lenteur du travail. Convulsions puerpérales. Avortement suite d'atonie utérine. Rétention placentaire. Subinvolution utérine. Métrorragies pendant ou après l'accouchement ou après un avortement. Lochies d'odeur nauséabonde. Règles abondantes, fréquentes, jaillissant à flot

Règles irrégulières, intermittentes, trop fréquentes et abondantes (jaillissant à flot). Règles de sang rouge vif très chaud ou avec des caillots foncés et d'odeur nauséabonde. Métrorragies avec les mêmes modalités  : jaillissant à flot avec caillots de sang, apparaissant et disparaissant soudainement et sensation de traction vers le bas. Dysménorrhées  : douleurs crampoïdes, constrictives, brûlantes ou comme des douleurs d'accouchement. Sensation de lourdeur de l'utérus ou sensation de traction vers le bas « comme si tout allait sortir ». Douleurs utérines s'étendant vers les hanches (la douleur va d'une hanche à l'autre) ou vers le dos. Aggravation de la douleur à l'ébranlement, en marchant et aux mouvements. Malposition utérine. Ovarite, métrite, cervicite. Chaleur des organes génitaux externes. Désir sexuel augmenté. Rhumatisme articulaire aigu

Inflammation articulaire aiguë et congestive avec rougeur brillante, gonflement des articulations et douleurs battantes aggravées au toucher, aux secousses, à l'air froid et aux mouvements.

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Goût amer Écume à la bouche Besoin de se racler la gorge Insomnie Sommeil perturbé par les rêves Troubles psychiatriques : Agitation mentale Discours incohérents Confusion mentale Comportements irréfléchis Tendance à frapper ou à insulter les gens Cris incontrôlés Rires incontrôlés Marmonnements Conduite maniaque La langue doit être rouge, gonflée avec un enduit jaune sec et collant. Il peut y avoir une fissure type cœur, et la pointe de la langue peut être plus rouge et gonflée avec des points rouges Le pouls doit être glissant, rapide, tendu, en corde

Hémorragies multiples

Hémorragies de sang chaud, jaillissant, rouge vif avec caillots. Hématémèse, rectorragie, hématurie, pétéchies. Hémorragies utérines, obstétricales avec sang chaud et caillots. Hémorragie rétinienne. Épistaxis avec rougeur et chaleur de la face. Anomalies linguales Au début des maladies fébriles, la langue de Belladonna est blanche au centre et rouge sur les côtés. Puis la langue devient rouge, sèche, tremblante avec des papilles rouges, saillantes, agrandies et hérissées (langue framboisée). Des fissures peuvent être présentes au centre. La langue peut être pendante ou raide. Elle est parfois gonflée avec des mucosités blanc jaunâtre et de l'écume à la bouche peut être observée. Il existe parfois un enduit lingual jaune (signe de 1er degré). L'haleine est nauséabonde.

Feu du Foie (transmission de la Chaleur du Péricarde au Foie par le niveau Jue Yin)

Modalités

Irritabilité, colère Céphalées temporales Rougeur de la face Injection des conjonctives, sensation d'expulsion des yeux Goût amer dans la bouche Hypertension congestive brusque et paroxystique avec afflux de sang à la tête Battements des carotides et des artères temporales Vision d'étincelles possibles ou d'objets rouges Hémorragies Langue rouge, enduit lingual jaune Le pouls doit être tendu en corde et rapide

Aggravation En position couchée, la tête penchée en arrière, par le temps très chaud et sec, l'air chaud, le vent froid, l'après-midi, le toucher, les courants d'air ou le grand air, les applications froides, le bain très chaud ou les applications chaudes, la lumière, l'exposition au soleil (coup de soleil). Amélioration Dans une pièce chaude, au repos, redressé, assis, penché en avant et par l'immobilité. Signes étiologiques Troubles suite de colère, de chagrin, d'indignation, de mépris, de scarlatine, de rougeole, ou survenant après avoir eu la tête mouillée ou s'être fait couper les cheveux.

Syndromes externes Maladie de type Chaleur externe

Atteinte de la couche du Wei Attaque du Vent-Chaleur sur le Wei Qi Fièvre Frilosité Soif Sécheresse des muqueuses (peau, nez, gorge) Céphalées Angine érythémateuse Laryngite aiguë Toux sèche, coqueluche

Syndromes correspondants Syndromes internes Glaires-Feu dans le Maître du Cœur

Oppression, chaleur et douleurs dans la poitrine Dyspnée Soif Rougeur du visage

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Homéopathie et médecine chinoise

Rhumatisme articulaire aigu (Bi de la Chaleur) Transpiration légère Écoulement nasal purulent Enduit blanc pendant la fièvre avec des bords rouges Le pouls doit être flottant et rapide Atteinte de la couche du Qi nourricier Chaleur dans la couche de l'énergie nourricière Fièvre nocturne Bouche sèche Agitation mentale, insomnie, délires Discours incohérent, aphasie (difficultés à parler) Transpiration Éruption de macules (rash fébrile) Langue rouge, difficile à tirer Le pouls doit être fin et rapide

Chaleur dans le Maître du Cœur Fièvre nocturne Délires (avec hallucinations), confusion mentale Parfois hébétude, abrutissement, difficultés à parler Congestion, hyperhémie dans la région du cœur Corps chaud (chaleur brûlante) mais extrémités froides Dyspnée (Bell.  : respiration anxieuse, tachypnée, dyspnée, congestion de la poitrine pendant la fièvre) Transpiration nocturne Éruption de macules Langue rouge Le pouls doit être fin et rapide Atteinte de la couche du Sang Chaleur victorieuse agite le Sang Fièvre la nuit Agitation mentale (délire fébrile, délire furieux) Épistaxis pendant la fièvre Pétéchies Langue rouge foncé Le pouls doit être en corde et rapide

Chaleur victorieuse agite le Vent Forte fièvre Perte de conscience et convulsions (convulsion hyperthermique) Accident vasculaire cérébral pendant la fièvre Tressaillements musculaires

Serrement des dents Langue rouge foncé Pouls en corde rapide Collapsus du Yin Fièvre Transpiration nocturne Agitation mentale Soif de petites quantités souvent répétées Langue rouge sans enduit Le pouls doit être fin et rapide

Syndromes de méridien Syndrome du méridien Shou Jue Yin (Péricarde)

Chaleur des paumes Gonflement, rougeur des bras, des mains et de la région thoracique Sensation de gêne ou de chaleur au thorax Mastite Palpitations pouvant être accompagnées d'angoisses Douleurs précordiales Teint rouge (Bell. : congestion du visage) Agitation Rires immotivés

Commentaires Belladonna est un remède qui possède un lien très fort avec le Maître du Cœur qui est le « centre de la poitrine ». Le Maître du Cœur est étroitement lié au Cœur qui est le lieu de résidence de l'Esprit (Shen). Ces deux organes ont donc un lien profond avec l'Esprit. La colère, la violence verbale et physique, les phases maniaques violentes, les délires furieux, les rires inappropriés évoquent un excès de Chaleur et de Glaires dans le Maître du Cœur (Glaires Feu perturbent le Maître du Cœur). Ce syndrome est prépondérant chez Belladonna. Toute émotion peut entraîner une stase de Qi du Cœur. Cette stase peut être à l'origine d'une production de Chaleur puis de Feu. Le Feu agite et perturbe le Shen, ce qui explique à la fois le délire, la colère violente, les manies ainsi que la joie inappropriée car, rappelons-le, la joie est l'émotion rattachée à l'élément Feu. Les émotions qui peuvent bloquer le Qi du Cœur sont le chagrin, l'inquiétude, la colère, la frustration et le ressentiment (ces émotions font partie des

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

signes étiologiques de Belladonna). Un vide de Qi de la Rate prédispose souvent à ce tableau clinique (production de Glaires qui s'associent à la Chaleur). C'est pourquoi la langue de Belladonna peut être gonflée. Cependant, le Feu, qui consume lui-même les Liquides organiques, peut également générer des Glaires. Le Maître du Cœur est responsable du « mouvement vers les autres », c'est-à-dire qu'il intervient dans les relations humaines. C'est pour cette raison que certains points situés sur le méridien du Péricarde ont des indications dans les problèmes relationnels. Nous retrouvons ce problème d'interaction avec les autres chez Belladonna : il a peur des gens qui s'approchent de lui, il ne supporte pas la compagnie et désire être seul, il a horreur de la société et évite même ses amis intimes, etc. Le Maître du Cœur est « l'enveloppe qui entoure le Cœur ». Il a un rôle de protection du Cœur en cas d'attaque de facteurs pathogènes externes. L'analyse de la matière médicale de Belladonna évoque les tableaux cliniques liés aux maladies fébriles provoquées par l'invasion du Vent-Chaleur. La théorie des maladies de type Chaleur, issue de l'école Wen Bing, est fondée sur la description de quatre couches. Ces quatre couches sont la couche du Qi protecteur (Wei Qi), la couche du Qi, la couche du Qi nourricier (Ying) et celle du Sang (Xue). La première couche est sensible au Vent. Au-delà de la couche du Qi Protecteur, le Vent Chaleur pénètre plus en profondeur et se transforme en Chaleur interne. La Chaleur peut donc pénétrer successivement toutes ces couches jusqu'à atteindre celle du Sang. La soif, la fièvre, la transpiration légère (sur les parties recouvertes pour Belladonna), les pathologies ORL et surtout la langue qui a des bords rouges avec un enduit blanc central sont des signes qui témoignent de l'invasion du Qi protecteur par le Vent-Chaleur. Belladonna trouve une indication dans le rhumatisme articulaire aigu avec rougeur brillante des articulations, gonflement, douleurs articulaires battantes aggravées au toucher (rhumatisme inflammatoire). Cette indication n'est pas étonnante si nous tenons compte du fait que le rhumatisme articulaire aigu, en MTC, fait partie du Bi de la Chaleur (Ru Bi) qui est le plus souvent dû à la pénétration du Vent-Chaleur externe jusqu'aux articulations. La première différence entre Belladonna et Gelsemium est que, pour Belladonna, la Chaleur,

à partir de la surface, atteint directement la couche du Qi nourricier (Chaleur dans le Maître du Cœur) en préservant la couche du Qi. La deuxième différence est que, pour Gelsemium, le Vent-Chaleur se mêle à l'Humidité et ne progresse pas au-delà de la couche du Qi. Pour Belladonna, la Chaleur accumulée dans la couche de l'énergie nourricière au niveau du Péricarde va léser le Yin (d'où la sécheresse buccale, la rougeur de la langue et les fissures centrales) et agiter le Shen (ce qui explique les phases délirantes pendant la fièvre). Les mains et les pieds sont froids car la Chaleur est d'une telle intensité qu'elle refoule le Yin aux extrémités. À ce niveau, l'excès de Chaleur génère des éruptions cutanées (roséole, rougeole, scarlatine, etc.). L'oppression et la sensation de Chaleur dans la poitrine, la dyspnée et les possibles infections pulmonaires s'expliquent par le fait que le Maître du Cœur est localisé au centre de la poitrine et qu'il noue un lien étroit avec les Poumons. La Chaleur accumulée dans la couche de l'énergie nourricière peut ensuite se transmettre à la couche du Sang. La matière médicale de Belladonna nous donne des signes caractéristiques  : le sujet délire pendant la fièvre, saigne (épistaxis) et sa langue est sèche, écarlate (rouge foncé) voire « framboisée ». Cet aspect lingual peut se rencontrer dans les maladies internes avec épuisement du Yin, mais il signifie la plupart du temps que la Chaleur externe a pénétré dans la couche nutrition-Sang, qu'elle a réduit le Sang et épuisé le Yin. Le vide de Yin induit un Feu (Feu-vide) qui fait monter la Chaleur et donne cette rougeur caractéristique du visage. La langue framboisée correspond à une congestion et à un œdème des papilles spongiformes de la langue. Selon la taille des papilles, cette langue est également appelée « langue aux étoiles, aux points ou aux pics ». Cet aspect lingual correspond soit à un excès de Chaleur interne dans les Zang-Fu, soit à un excès de Chaleur dans la couche du Sang suite à l'invasion du Vent-Chaleur externe. Plus ces points sont gros et nombreux, plus la Chaleur est importante. À partir de la Couche du Sang, la Chaleur peut générer du Vent interne (la Chaleur victorieuse agite le Vent). Cela explique les convulsions hyperthermiques que nous pouvons observer chez Belladonna et le risque d'AVC pendant la fièvre. En effet, nous pouvons lire dans les matières médicales  : « fièvre intense avec

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Homéopathie et médecine chinoise

c­ onvulsions, apoplexie accompagnée de fièvre ». Le Vent interne est à l'origine des tremblements de la langue lorsque le sujet la tire. La Chaleur externe peut également attaquer le méridien du Maître du Cœur. Celui-ci part du centre de la poitrine et se distribue aux trois étages du Triple réchauffeur. Une branche de ce méridien part du thorax et descend dans les hypochondres avant de remonter aux aisselles puis d'atteindre le bras, l'avant-bras, la paume de la main et enfin le majeur. C'est pourquoi, si ce méridien est atteint par la Chaleur externe, apparaissent des signes inflammatoires sur son trajet : chaleur précordiale, palpitations, œdème, rougeur, engourdissements de l'avant-bras et chaleur des paumes. Les troubles des seins (inflammations et abcès) peuvent également s'expliquer par le trajet du méridien du Maître du Cœur qui traverse la poitrine et donc la région mammaire. En effet, le méridien du Péricarde débute avec le point 1 MC dans le 4e  espace intercostal à 1  CUN en dehors du mamelon. Le point 1  MC présente d'ailleurs comme indications : « tuméfaction axillaire, insuffisance de lactation, douleurs inflammatoires des seins, mammites ». Ce point est appelé Tianchi ou « réservoir céleste » (Tianchi est le nom d'une montagne Chinoise qui fait référence aux seins qui sont des « réservoirs » pour la lactation). Les règles chez Belladonna sont rouge vif, irrégulières, abondantes (jaillissant à flot), très chaudes. On observe également des métrorragies de même aspect et des inflammations (métrite, ovarite, cervicite). Nous y voyons les caractéristiques d'un excès de Chaleur dans l'Utérus. L'Utérus « est lié vers le bas avec le Rein et vers le haut avec le Cœur ». Cette liaison UtérusCœur s'effectue par l'intermédiaire du « vaisseau de l'Utérus » (Bao Mai). Le Maître du Cœur et le Cœur étant étroitement liés ; nous comprenons alors aisément pourquoi une pathologie du Maître du Cœur peut avoir des répercussions sur les menstruations. Un excès de Feu dans le Maître du Cœur peut entraîner un surplus de Chaleur dans l'Utérus, avec pour conséquences un échauffement du Sang, des règles très abondantes et des inflammations. Enfin, la matière médicale de Belladonna décrit le syndrome du Feu du Foie (poussées hypertensives avec congestion du visage, injection oculaire, sensation d'œil exorbité, céphalées temporales

et sensation d'éclatement de la tête parfois suite à l'exposition au soleil). Cela n'est pas étonnant pour deux raisons. Le Péricarde est, comme le Cœur, sensible à la Chaleur externe (donc à l'insolation). Par ailleurs, il entretient un lien privilégié avec le Foie. En effet, en raison du lien entre le Maître du Cœur et le Foie par le niveau Jue Yin, le Feu du Maître du Cœur peut se transmettre au Foie et inversement. Dans ce contexte de Chaleur et de Feu, nous comprenons pourquoi Belladonna rêve de feu et de danger de feu.

Causticum

Fig. 4.49

Souche • Nom : Causticum. • Origine  : c'est à Samuel Hahnemann que l'on doit la préparation de Causticum. • Préparation : la synthèse de Causticum nécessite l'utilisation de la chaux. La chaux est une matière généralement poudreuse et de couleur blanche, obtenue par thermolyse (ou calcination) du calcaire (CaCO3). La calcination consiste à chauffer l'échantillon à haute température. Le carbonate pendant la calcination s'oxyde lentement pour former du dioxyde ou du monoxyde de carbone et de l'oxyde de calcium (ou chaux)  : CaCO3  →  CaO  +  CO2. La chaux récemment obtenue par calcination est ensuite « éteinte » avec de l'eau. On laisse alors refroidir l'ensemble pendant une trentaine de minutes. Après avoir dégagé beaucoup de chaleur, la chaux tombe en poussière. On ajoute ensuite à cette solution du bisulfate de potassium préalablement fondu et pulvérisé et qui

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

présente une saveur astringente et brûlante. Ce mélange est alors broyé et il se dégage une importante chaleur. Celui-ci est enfin introduit avec de l'eau dans une cornue pour subir une distillation. Les vapeurs se refroidissent dans un milieu froid et sec contrairement au milieu humide qui est chauffé. • Description  : le liquide qui en ressort est clair comme de l'eau de roche et a l'odeur de potasse caustique. • Partie utilisée : le produit obtenu après distillation.

Désir de justice sociale, engagement politique

Matière médicale

Filles obsédées par l'idée du mariage et excitées sexuellement. Lubricité. Lascivité. Libido augmentée. Érotisme. Libertinage. Fantasmes le soir. Sexualités déviantes. Tendance à la pédophilie. Impulsions morbides sexuelles.

Signes psychiques Anxiété excessive pour les autres, compassion exagérée

Ne supporte pas l'injustice. Très déterminé politiquement. Provocateur. Non conformiste, non attentif aux usages. Extravagant. Anarchiste. Critique. Contrariant. Protestataire. Rebelle. Irritabilité, colère

Irritable pour des futilités, coléreux (colères violentes, crises de rage). Querelleur, brusque, cassant. Injurieux. Provoquant. Ingrat. Lubricité, perversions sexuelles

Il est soucieux pour sa famille, pour ses proches et pour les autres : il a peur que ses amis aient un accident, que des gens soient blessés, qu'il arrive quelque chose à son conjoint, à sa famille (il est très attaché à sa famille). Il est hypersensible aux malheurs des autres. Il redoute qu'un malheur se produise ou d'entendre une mauvaise nouvelle. Il est affectueux et compatissant (compassion exagérée). Il est anxieux pour lui-même, pour l'avenir, pour des futilités. Il a peur d'une mort imminente ou d'un danger imminent, avec le besoin impérieux d'aller à la selle (impression de danger imminent surtout le soir au crépuscule). Il désire que les autres soient compatissants envers lui. Il est très impressionnable, très sensible à la cruauté, aux malheurs des animaux (amour des animaux). Il est soucieux pour ses affaires.

Déficit mnésique, dyslexie

Hypersensibilité

Signes physiques

Sensible  : pleure facilement pour des futilités, en toute occasion. Facilement offensé. Timide. Sensible aux émotions, à la cruauté, à la musique, au toucher. Nombreuses peurs

Peur de l'obscurité (les enfants ont besoin d'une veilleuse), de la mort, des fantômes, des chiens, des endroits clos, de la foule. Dépression

Taciturne, triste, sombre, lugubre et désespéré (pense à la mort).

Ralentissement psychique, déficit mnésique et intellectuel progressifs. Difficultés de concentration. Personnalité distraite. Effort mental impossible ou confusion d'esprit après un effort mental. Erreurs sur les mots prononcés. Dyslexie. Difficultés à se rappeler les noms propres. Sursauts pendant le sommeil

Se réveille en sursaut comme après une frayeur à l'endormissement ou pendant le sommeil. Rêves de mort, de dispute, de colère

Nombreux rêves angoissants dont on se souvient, aggravés avant les règles. Rêves joyeux : rit pendant ses rêves. Rêves de mort, de parents proches qui sont morts. Rêves de disputes, de querelles, de contrariétés, de cadavres. Conjonctivite, verrues des paupières, ulcérations oculaires

Conjonctivite purulente. Larmoiement ou sécheresse oculaire. Verrues sur l'arcade sourcilière ou les paupières. Ulcération des paupières, de la conjonctive ou de la cornée. Cataracte. Sensibilité au froid humide

Paralysie suite d'exposition au vent, au froid et à l'humidité Paralysie après exposition au froid sec, au vent froid et sec, à l'humidité, ou suite à un changement

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Homéopathie et médecine chinoise

de temps avec passage du temps chaud au temps froid humide. Aggravation générale par le froid, les bains froids et le refroidissement. Froideur, lourdeur et engourdissement du membre paralysé. Tressaillements musculaires, myoclonies pendant le sommeil. La paralysie est progressive (aggravation lente) avec raccourcissement des muscles et des tendons. Paralysie faciale après exposition au temps froid et sec, à l'humidité ou suite à un coup de vent sur le visage. Paralysie des muscles oculaires et palpébraux. Difficultés à déglutir, paralysie labio-glosso-pharyngée. Dyschésie. Trismus. Poliomyélite. Névralgies suite de vent froid Névralgies faciales avec douleurs contuses, déchirantes, paroxystiques, unilatérales, améliorées par la chaleur et aggravées par l'exposition au vent froid et sec. Douleurs de la mâchoire. Névralgies cervicobrachiales. Sciatalgies avec fonte musculaire suite de vent froid Sciatique avec déficit moteur et fonte musculaire aggravée par le froid sec ou le vent du nord et améliorée par les enveloppements humides et chauds. Rétention aiguë d'urine suite de temps froid Rétention aiguë d'urine, après avoir pris froid, après un accouchement ou après une opération. Arthropathie neurogène, rhumatisme ankylosant Atteinte rhumatismale associée au déficit neurologique (arthropathie neurogène). Rhumatisme articulaire avec raideur, atrophie, limitation fonctionnelle et ankylose (rhumatisme déformant et ankylosant). Nodosités arthritiques des doigts. Coxarthrose. Amélioration des douleurs par la chaleur et les applications chaudes. Laryngite chronique

Laryngite chronique catarrhale avec tendance parétique des cordes vocales. Enrouement le matin. Sensibilité du larynx à l'air froid et au toucher. Voix basse et grave. Aphonie suite de surmenage vocal (chanteurs) ou d'exposition au froid. Toux sèche, rauque, douloureuse, trachéale, améliorée en buvant une gorgée d'eau froide et aggravée à l'expiration et penché en avant. Sensation de plaie à vif dans le larynx et la trachée

en toussant ou sensation de douleur descendante linéaire (la toux peut provoquer une douleur aux hanches, surtout la droite). Sécheresse du larynx. Besoin de racler et d'éclaircir la gorge. Expulsion difficile de mucosités adhérentes (sujet trop faible pour expulser ses crachats, il les avale). Encombrement bronchique. Toux sèche le jour et grasse la nuit. Aggravation par l'air froid et le vent sec. Amélioration par la chaleur. Dermatoses scléro-atrophiques, verrues

Atrophie des couches dermiques profondes et des tissus sous-cutanés. Peau sèche, ridée, plissée, sans épaisseur. Mobilité exagérée de la peau sur les plans profonds. Dermatoses atrophiques et fissuraires. Sclérodermie. Cicatrices atrophiques, rétractiles, douloureuses. Cicatrice de brûlures. Hyperkératoses, verrues localisées au niveau des tempes, des arcades sourcilières, des paupières, à l'extrémité des doigts, du nez, sous et péri-onguéales. Verrues douloureuses et saignantes, larges et pédiculées. Éruptions humides. Eczéma. Gale. Herpès suintant, prurigineux. Phlyctènes, bulles. Lèpre. Ulcère avec écoulement aqueux, fluide, corrosif, gris ou jaune. Troubles digestifs aggravés par le pain ou les aliments farineux

Syndrome dyspeptique Sensation de vide à l'estomac. Manque d'appétit ou appétit vorace. Soif extrême. Pyrosis. Douleurs gastriques spasmodiques, crampoïdes, pressurantes, aggravées après avoir mangé du pain ou en inspirant. Sensation d'avoir été griffé dans l'estomac ou sensation de plénitude aggravée après avoir mangé du pain. Indigestion après des aliments farineux. Sensation que l'estomac pend ou qu'il est relâché. Éructations putrides ayant le goût des aliments non digérés, aggravées après manger, après des sucreries ou des matières grasses. Éructations inefficaces, incomplètes. Nausées, vomissements. Ballonnements abdominaux, flatulences, gaz incarcérés. Bruits hydroaériques. Sensation de bande autour du ventre. Douleurs piquantes de l'hypochondre droit. Aura épileptique partant de l'estomac. Troubles du transit Constipation avec grands efforts de défécation (amélioration de l'exonération debout). Paralysie du sphincter anal. Diarrhée après avoir pris froid ou aggravée par l'air froid sur l'abdomen. Suintement humide du rectum.

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Énurésie, incontinence urinaire, faiblesse sphinctérienne

Incontinence urinaire à la toux, à l'effort, en riant ou suite de refroidissement. Énurésie nocturne pendant le premier sommeil. Énurésie avec urètre faible, insensible (ne sent pas qu'il urine). Faiblesse sphinctérienne. Énurésie de la personne âgée. Énurésie nocturne infantile, avec difficultés de continence la journée. Absence de besoin avec distension vésicale. Rétention aiguë d'urine immédiatement après un accouchement, après une intervention ou après avoir pris froid. Paralysie suite de distension vésicale excessive. Impossibilité d'uriner debout mais émission d'urine involontaire assis. Épilepsie après peur avec incontinence urinaire. Besoin impérieux d'uriner avec crampes dans le rectum. Inflammation chronique de la vessie. Pollakiurie avec besoins constants, fréquents, inefficaces (faux besoins : urines peu abondantes ou absence d'émission d'urine). Dysurie. Goutte-à-goutte. Miction interrompue. Urines incolores, aqueuses, irritantes, sanguinolentes ou nuageuses après l'avoir fait reposer. Cristaux d'oxalate de calcium. Accouchement avec travail inefficace, troubles de la lactation

Amélioration Par la chaleur, les applications chaudes, le bain chaud, la chaleur du lit et l'été. Sensation Sensation de froid dans les parties atteintes. Sensation de lourdeur dans les jambes.

Syndromes correspondants Syndrome interne Vide de Yin de l'Estomac

Bouche et gorge sèches Appétit vorace ou manque d'appétit Pyrosis Sensation de vide Douleurs épigastriques Haleine nauséabonde Constipation Langue caractéristique avec sécheresse et fissures centrales rouges Le pouls doit être flottant et vide à la barrière droite

Syndromes externes

Contractions inefficaces, spasmodiques, faibles. Arrêt des contractions. Extension de la douleur dans la région dorsale. Absence de lait après un accouchement. Tarissement du lait, suppression de l'écoulement. Anomalies linguales Typiquement, la langue de Causticum est rouge et fissurée au centre (rayures rouges centrales), sèche avec un enduit blanc sur les côtés. On peut également observer des vésicules sur les bords de la langue (surtout à l'extrémité mais aussi sur les bords).

Modalités

Aggravation Par le froid sec, le vent froid, les courants d'air (tendance à prendre froid), le bain froid, le froid humide, l'humidité, l'hiver, le changement de temps avec passage du temps chaud au froid, le matin en se réveillant.

Attaque du Vent-Froid-Humidité externe (avec vide de Yin sous-jacent)

Syndromes de méridiens Paralysie faciale suite de temps ou de vent froid et sec Névralgies faciales aggravées par le vent froid et sec Sciatique après temps froid et sec Névralgies cervicobrachiales Rétention aiguë d'urine après avoir pris froid Wei Zheng et Bi Vent-Froid-Humidité Paralysies progressives après exposition au froid humide avec froideur et engourdissement du membre atteint Rhumatisme articulaire avec raideur, atrophie, limitation fonctionnelle et ankylose Nodosités arthritiques des doigts. Froid-Humidité dans la Rate et l'Estomac Sensation de plénitude gastrique Diarrhées suite de temps froid

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Homéopathie et médecine chinoise

Froid-Humidité dans la Vessie Pollakiurie Dysurie Mictions peu abondantes claires ou troubles Énurésie aggravée au froid Amélioration par les applications chaudes Aggravation par le froid, l'humidité ou le vent froid et sec Langue rouge et fissurée au centre (vide de Yin) et blanche sur les bords (Humidité-Froid) Le pouls doit être glissant et lent, légèrement en corde au pied à gauche

Sa préoccupation pour les autres est telle qu'il ne supporte pas les injustices sociales. Selon Vithoulkas (cité par Lacombe) : « Causticum a cette tendance chez un sujet hypersensible à ne pas supporter toute forme d'injustice associée à une grande excitabilité nerveuse. Lorsqu'apparaissent les premiers troubles, cette tendance va s'amplifier à un point tel que le meilleur terme pour la désigner est probablement celui d'“anarchisme”. L'injustice et l'oppression pouvant se retrouver dans presque toutes les circonstances de la vie, ce sont des gens qui seront facilement et profondément blessés ; ils deviennent anarchistes, mais sur un mode idéaliste ; ils sont sincères, honnêtes, et par conséquent vulnérables. »

Commentaires L'étude des signes psychiques et physiques de Causticum nous indique qu'il s'agit avant tout d'un remède de typologie Terre. Causticum est anxieux pour les autres tout comme le sont Calcarea carbonica et la plupart des remèdes possédant du carbone. Nous pouvons nous demander alors pourquoi il y a chez Causticum une telle compassion pour les autres, ce qui est en général la caractéristique des minéraux. Or, si nous nous intéressons à la fabrication de Causticum, nous constatons, qu'à l'origine, il y a du carbone. La chaux est obtenue après calcination du calcaire (CaCO3) qui est en fait le même calcaire que l'on trouve dans la coquille de l'huître et donc chez Calcarea carbonica. Des signes pathogénésiques peuvent apparaître, même si l'élément ne se trouve qu'à l'état de traces dans la souche. C'est le cas par exemple de Sepia qui possède des traces de chlorure de sodium et donc des signes pathogénésiques identiques à ceux de Natrum muriaticum. Nous retrouvons donc chez Causticum tous les signes psychiques d'une personnalité « Terre », c'est-à-dire sensible au malheur des autres. Le sujet Causticum a tendance à la rumination et aux soucis qui sont les émotions rattachées à l'organe de l'élément Terre, c'est-à-dire à la Rate. Nous pouvons ainsi lire dans les matières médicales à propos de Causticum : « caractère soucieux pour ses parents proches et pour les autres, peur d'entendre une mauvaise nouvelle, peur qu'il arrive quelque chose, profondément affecté par les malheurs des autres, compatissant, affectueux, très attaché à sa famille… ». Il aide les autres mais désire être compris et obtenir une certaine reconnaissance (« désir de compassion venant des autres »).

Causticum appartient également à la typologie Terre par son lien fort à l'Humidité car c'est la Rate qui gère l'Humidité. L'histoire de la souche explique parfaitement pourquoi il y a ce lien au Froid-Humidité  : au cours de l'élaboration du remède, deux dilutions successives dans l'eau sont effectuées, puis la distillation permet la condensation du liquide final dans un compartiment froid. Donc les milieux aqueux et froids interviennent tout au long du processus de fabrication de Causticum. Les facteurs d'aggravation de Causticum sont bien le Froid et l'Humidité. Selon la MTC, l'Humidité externe (milieux humides, habits mouillés, etc.) blesse la Rate qui ne peut plus alors transformer et transporter l'Humidité. Celle-ci s'accumule et peut se transformer à l'intérieur de l'organisme en Froid ou en Chaleur selon sa durée d'évolution. Cette énergie perverse prend la place de l'énergie correcte (Zheng Qi) dans les méridiens. L'énergie correcte étant affaiblie, elle ne nourrit plus correctement les muscles et les tendons en Sang et en Qi, ce qui conduit au syndrome de paralysie (Wei Zheng). Le vide de Qi de la Rate et l'Humidité interne (mauvaise alimentation, excès d'aliments gras et froids, excès de réflexion et de soucis, etc.) peuvent être des facteurs favorisant l'attaque de l'Humidité externe. Une énergie rénale déficiente contribue également à l'accumulation de Froid interne (vide de Yang des Reins). Enfin, tout ce qui diminue le Jing des Reins (comme les excès sexuels) baisse la production du Sang du Foie de sorte que les muscles ne sont plus bien nourris par

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

le Sang du Foie. L'ensemble de ces facteurs favorisent l'apparition des syndromes neurologiques paralysants qui appartiennent en MTC au grand chapitre du Wei Zheng. La polyomyélite, qui est une maladie décrite dans cette pathogénésie, fait partie de ce syndrome. Le Wei Zheng est défini par l'apparition d'une paralysie avec impotence fonctionnelle, troubles trophiques (amyotrophie) et troubles de la sensibilité. Les paralysies sont progressives et, dans le cas de Causticum, consécutives à l'exposition au Froid-Humide. Le Vent est connu pour transporter les pathogènes Froid et Humidité, d'où cette aggravation par le Vent et les courants d'air. Nous savons, d'après les concepts de la MTC, que le Froid est de nature Yin et qu'il a donc la propriété de ralentir, d'immobiliser, de raccourcir, de rétracter et de paralyser. C'est pourquoi chez Causticum les muscles et les tendons se contractent, se rétractent, se raccourcissent et les articulations s'enraidissent. Étant un remède de « Froid-Humide », il n'est donc pas du tout étonnant de retrouver Causticum dans les maladies fibrosantes et rétractiles de type sclérodermie. Nous retrouvons même une indication dans la maladie de Dupuytren qui est une fibrose rétractile et irréductible de l'aponévrose palmaire des doigts (rétraction des tendons). En MTC, la maladie de Dupuytren s'appelle jizhafeng, ce qui signifie Vent (Feng) et pattes de poule (ji zhua). Elle fait partie des Bi zheng (syndrome de blocage des chairs et des tendons dans ce cas). Sa dénomination chinoise complète est fenghanshibing, ce qui signifie maladie du Vent (Feng), du Froid (Han) et de l'Humidité (Shi). Le Froid-Humidité qui entrave la Rate fait donc partie des étiologies des maladies rétractiles comme les maladies de Dupuytren, de Ledderhose ou de La Peyronie (un vide de l'énergie des Reins ainsi que la stase du Qi du Foie et du Sang sont des syndromes qui peuvent également s'associer au Froid-Humidité). La première couche énergétique à subir l'attaque du Vent-Froid est Tai Yang, composée par le méridien de l'Intestin grêle et de la Vessie. Cela explique la paralysie faciale ou vésicale chez Causticum consécutive à l'attaque de cette énergie perverse. La langue de Causticum présente un aspect particulier : elle est sèche, blanche sur les bords, alors que le centre de la langue est rouge et fis-

suré. Dans le livre de la « langue jaune », Lin Shi Shuan, au chapitre des langues grises et noires, nous indique que « lorsque les bords et la pointe de la langue sont blancs et gras alors que le centre de la langue présente un enduit gris ou noir cela traduit un vide de Yin avec abondance de Froid et d'Humidité ou de Mucosités-Glaires ». Par analogie, nous pouvons comprendre que la langue de Causticum traduit un vide de Yin (sécheresse linguale, rougeur et fissures centrales) avec accumulation d'Humidité-Froid (langue blanche sur les bords). Le vide de Yin et le Froid-Humide sont, d'ailleurs, deux grandes causes de Wei Zheng.

Dulcamara

Fig. 4.50

Souche • Nom commun : Solanum dulcamara. • Surnoms : Douce-amère (du fait de l'amertume de ses écorces), Crève-chien (du fait de sa toxicité), Herbe à fièvre, Morelle grimpante. • Famille : Solanacées. • Habitat  : commune en France et dans toute l'Europe. Plus particulièrement retrouvée dans les bois humides, les broussailles, les talus, à proximité des ruisseaux et parfois proche des plages. • Description : sorte de liane grimpante qui s'enroule sur la végétation environnante et qui peut atteindre 1 à 2  mètres de hauteur. Tige cylindrique, anguleuse, ligneuse à la base, avec des écorces gris violacé de saveur amère. Feuilles divisées en 3 lobes au sommet et fleurs avec des

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Homéopathie et médecine chinoise

corolles en forme d'étoile (5 pétales renversés de couleur violette) avec, au centre, des étamines saillantes de couleur jaune. Fruit en forme de baie ovoïde verte puis rouge à maturité. Pulpe rougeâtre et graines blanchâtres. • Principes actifs  : alcaloïdes et saponosides (toute la plante est potentiellement toxique mais la baie verte est plus concentrée en alcaloïdes). • Toxicité  : à l'origine la plupart du temps de troubles digestifs mineurs (nausées, vomissements, douleurs abdominales et diarrhées), mais peut induire des signes neurovégétatifs de type mydriase, sécheresse des muqueuses, tachycardie, céphalées et parfois des troubles neuropsychiatriques (délire, hallucinations, convulsions). Les cas graves s'accompagnent de troubles respiratoires, cardiovasculaires, d'une hémolyse et d'un coma calme. • Partie utilisée : tige fleurie.

Matière médicale Signes psychiques

Ruminations anxieuses, anxiété pour les autres

Rumine sur des événements désagréables ou heureux du passé. A peur que quelque chose de grave se produise (peur d'un danger imminent). A peur de la suffocation, que les choses prennent feu. Anxieux pour sa famille, pour l'avenir, pour les autres. Sentiment d'être abandonné. Envie de paix. Mémoire faible, abrutissement suite d'exposition à l'humidité

Faiblesse de mémoire pour les mots, pour ce qu'il vient de faire ou envisageait de faire. Abrutissement après exposition à l'humidité. Erreur de perception. Difficultés de concentration. Rêves d'eau et de vains efforts

Rêves d'eau, de patauger dans l'eau (avec des serpents), de vagues, de raz-de-marée, de ruisseau, de cours d'eau, de courant, de courir dans une neige profonde. Rêves de lutte, de vains efforts. Rêves lourds.

Signes physiques

Agitation, précipitation, hyperactivité

Impatient et pressé : tout semble passer trop lentement. Agité, précipité, excité, hyperactif, obligé de bouger constamment, besoin d'activité (entreprend de nombreuses choses mais ne persévère en rien). Excitation, euphorie alternant avec découragement et tristesse. Susceptibilité, autoritarisme et violence

Violent, querelleur, irritable, hors de lui pour des futilités, suite de contradiction (intolérant à la contradiction alors que lui a tendance à contredire). La moindre conversation l'irrite. Autoritaire, il parle sur un ton de commandement (répond avec autorité). Se met en colère violemment quand les choses ne viennent pas quand il veut, quand on l'interrompt. Crie pendant la colère avec tendance à frapper, à se battre jusqu'à vouloir poignarder quelqu'un. N'aime pas être dérangé. Fait des reproches aux autres, prend tout mal. Provoque. Est sensible aux réprimandes ou à l'opinion d'autrui. Critique ses meilleurs amis. Obstiné, il résiste au désir des autres. Enfant capricieux  : repousse les choses qu'il voulait qu'on lui donne.

Sensibilité au froid et à l'humidité

Céphalées suite d'exposition au froid humide, lourdeur de la tête Céphalées frontales sourdes, forantes, térébrantes, par temps froid humide, aggravées par le mouvement et améliorées en mangeant. Extension de la douleur vers l'extérieur. Sensation de lourdeur frontale ou occipitale. Sensation de frilosité et douleurs ressenties à l'occiput. Coryza, angine, laryngite, otite suite de temps froid humide Coryza après avoir pris froid, amélioré dans une pièce chaude et en marchant. Écoulement aqueux ou vert jaunâtre d'odeur nauséabonde. Obstruction nasale suite de temps froid humide. Adénopathies cervicales d'apparition brutale au froid humide. Angine après avoir pris froid ou après avoir été exposé à l'humidité (pieds mouillés). Rougeur du pharynx. Angines récidivantes (à chaque période de temps froid). Laryngite avec enrouement ou aphonie. Otalgies constantes et sourdes après avoir pris froid, aggravées par les courants d'air. Tympans rouges.

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Asthme, bronchite suite de temps froid humide Rhume des foins accompagné d'asthme. Toux et asthme par temps froid humide. Asthme après suppression d'une éruption (par exemple des dartres sur le visage). Les éruptions et l'asthme alternent. Bronchite aiguë ou chronique  : nombreux râles bronchiques à l'auscultation, expectorations abondantes, visqueuses, épaisses, verdâtres, sanguinolentes. Oppressions thoraciques aggravées par le temps humide. Diarrhée suite de temps froid humide, dysenterie, choléra Dysenterie avec selles glairosanglantes, dysenterie chronique. Diarrhée suite de temps froid humide, après le refroidissement en été ou après avoir consommé des aliments froids. Prolapsus pendant la diarrhée. Paralysie du sphincter anal. Gaz nombreux, nauséabonds. Choléra infantile. La langue présente un enduit blanc épais pendant la diarrhée. Nausées avec frilosité, vomissements, indigestion après avoir pris froid ou après avoir consommé des boissons et des aliments froids. Sensation de plénitude gastrique. Rhumatisme aggravé par le froid humide Tous les rhumatismes suite de temps froid humide ou de refroidissement améliorés par les applications chaudes  : douleurs et raideurs cervicales, douleurs lombaires rhumatismales avec impotence fonctionnelle (douleurs brusques, constantes, sourdes, déchirantes). Froideur et raideur du membre atteint. Épanchement possible. Sensation de lourdeur. Douleurs du gros orteil droit suivies d'une douleur du gros orteil gauche. Goutte. Paralysie, sciatique, névralgies suite de froid humide Toutes les névralgies et paralysies suite de temps froid et/ou humide (paralysie, sciatique, névralgie de la face) aggravées par le vent froid. Paralysie après suppression d'une éruption. Froideur du membre atteint. Paralysie faciale a frigore. Dysurie, rétention aiguë d'urine suite de temps froid humide Rétention aiguë d'urine après exposition au froid humide. Rétention d'urine à chaque fois que l'enfant prend froid. Impériosité urinaire avec miction peu abondante. Dysurie douloureuse. Miction retardée, goutte-à-goutte. Urines lai-

teuses, nuageuses avec sédiments floconneux, blancs ou jaune-blanc dans les urines. Énurésie après avoir pris froid. Troubles gynécologiques après exposition à l'humidité Règles supprimées suite à un refroidissement ou après avoir été exposé à l'humidité. Règles en retard, peu abondantes, trop courtes, fluides et pâles. Règles douloureuses après avoir été exposé à l'humidité ou après avoir eu les pieds mouillés. Herpès avant les règles ou après avoir pris froid. Vulvite. Prurit génital aggravé par le temps froid. Désir sexuel augmenté avant ou pendant les règles. Avortement après avoir séjourné dans des lieux froids et humides. Signes dermatologiques

Dartres, eczématides Dartres, eczéma ou eczématides, éruptions squameuses (les éruptions peuvent s'accompagner de suintement humide). Croûtes sur tout le corps, autour de la bouche. Impétigo. Gale. Troubles consécutifs à la suppression d'une gale. Dermatoses vésiculeuses Bulles, phlyctènes, pemphigus. Vésicules jaunes. Varicelle, herpès suite de temps froid humide. Urticaire suite d'exposition au froid Urticaire suite de vent froid ou de refroidissement. Urticaire chronique aggravée par le contact de l'eau. Verrues, condylomes Verrues  : planes, pédiculées, lisses, grandes, charnues, digitales, sur la paume des mains. Condylomes. Anomalies linguales Typiquement, la langue de Dulcamara est grosse, gonflée, gardant l'empreinte des dents avec un enduit blanc épais (notamment pendant la diarrhée) ou jaune. Le sujet ressent un goût douceâtre dans la bouche. Des vésicules peuvent être observées sur la langue.

Modalités

Aggravation Par l'humidité sous toutes ses formes (les lieux humides, le froid humide, le bord de l'eau, le

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Homéopathie et médecine chinoise

travail dans l'eau, le refroidissement subit en été, les pieds ou la tête mouillés), le vent, l'hiver, par la transpiration associée au coup de froid (après la séance de sport et après avoir transpiré, le sujet restant dehors au froid), par les aliments et boissons froids, par les suppressions (d'écoulements, de la transpiration, des éruptions). Amélioration Par le mouvement, la marche et le temps chaud et sec.

Règles en retard, peu abondantes, trop courtes et pâles Règles douloureuses après avoir été exposé à l'humidité ou après avoir eu les pieds mouillés Avortement après avoir séjourné dans des lieux froids et humides Bi lié au Vent-Froid-Humidité

Douleurs articulaires avec impotence fonctionnelle suite de temps froid humide Langue gonflée qui garde l'empreinte des dents Enduit lingual blanc, épais et gras ou jaune (si transformation en Chaleur) Le pouls doit être mou et lent ou mou et relâché

Sensation Sensation de lourdeur.

Syndromes correspondants Attaque du Vent-Froid-Humidité Glaires-Humidité-Froid dans le Poumon (transformation en Chaleur)

Angine suite de temps froid humide avec adénopathies cervicales Bronchite, asthme, toux suite de temps froid humide Crachats abondants faciles à expectorer (expectorations blanches ou jaunes, visqueuses, épaisses) Oppressions thoraciques aggravées par le temps froid humide Humidité-Froid dans la Rate et l'Estomac

Lourdeur de la tête Sensation de plénitude gastrique Nausées avec frilosité, vomissements et indigestion après avoir pris froid ou consommé des aliments froids Dysenterie, diarrhées suite de temps froid humide Humidité-Froid dans la Vessie

Dysurie après avoir pris froid Cystite, douleurs vésicales après avoir pris froid Besoin impérieux d'uriner aggravé par le refroidissement Sédiment blanc dans les urines Humidité-Froid dans l'Utérus

Aménorrhée suite à un refroidissement ou après avoir été exposé à l'humidité

Syndrome du méridien de l'Estomac (attaque des méridiens de la face par le Vent-Froid) Paralysie faciale a frigore Névralgies faciales suite Vent-Froid

d'exposition

au

Syndrome du méridien de la Vessie Sensation de lourdeur occipitale Rétention aiguë d'urine après avoir pris froid

Commentaires La pathogénésie de Dulcamara se rapproche beaucoup de celle de Rhus toxicodendron, leur principale indication étant les troubles consécutifs au temps Froid-Humide. Concernant la Douce-amère, ce lien au Froid-Humide s'explique par le mode de vie de la plante. Celle-ci se plaît dans les endroits humides et près des points d'eau. Elle a donc besoin d'eau et d'humidité pour se développer. La présence d'Humidité est confirmée par l'aspect de la langue. Celle-ci est gonflée, tuméfiée, gardant l'empreinte des dents et nous pouvons y observer des vésicules. L'Humidité-Froid peut toucher presque tous les organes et certains méridiens. Comme nous l'avons vu concernant Aconit, le Vent-Froid est une des grandes causes de paralysie faciale

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

a frigore, de névralgie faciale ou de rétention aiguë d'urine. Les atteintes faciales et vésicales s'expliquent par la perturbation des méridiens transitant au niveau de la face suite à l'exposition des perversités externes comme le Vent, le Froid et l'Humidité (méridiens de l'Estomac et de la Vessie). Le Froid-Humidité, une fois qu'il a envahi le Poumon, peut être à l'origine d'authentiques crises d'asthme et de bronchites. La sensation d'oppression dans la poitrine provient du blocage du Qi à ce niveau par cette perversité externe. Le Froid-Humidité qui envahit la Rate est une cause, en MTC, de dysenterie. La Rate n'arrivant pas à gérer l'Humidité, il s'ensuit une diarrhée chronique. Les nausées sont dues au blocage du Qi de l'Estomac par les perversités externes et qui, de ce fait, ne peut plus descendre. L'Humidité « pèse », ce qui explique la lourdeur ressentie dans la région frontale ou occipitale. La langue, pendant les troubles digestifs, comporte un enduit blanc épais, ce qui vient confirmer la présence de ces facteurs climatiques dans l'organisme. Le Froid-Humidité peut également envahir l'utérus où il va bloquer le Sang et provoquer des troubles gynécologiques comme des dysménorrhées, des retards de règles voire des avortements. Dulcarma reste aussi un grand remède de rhumatisme lié au Bi du Vent-Froid-Humidité, comme le confirment les modalités des douleurs articulaires (aggravées par le temps froid humide). Que ce soit le Froid ou l'Humidité, ces deux perversités peuvent à la longue se transformer en Chaleur dans l'organisme. Cela explique que la langue peut présenter, chez Dulcamara, un enduit jaune à un moment de l'évolution de la maladie. Il est dit, en MTC, que lorsque la Rate est envahie par l'Humidité, alors les sujets ressentent un goût douceâtre dans la bouche. Ce symptôme apparaît au 3e  degré dans cette pathogénésie. Il est également dit qu'en cas de plénitude de Yin, les sujets rêvent de vastes étendues d'eau et qu'en cas de plénitude dans la Rate et l'Estomac, les sujets rêvent de vains efforts et de lourdeur. C'est justement ce que font les patients répondant à Dulcamara. Nous pouvons en effet lire à propos de Dulcamara qu'il « rêve d'eau, de patauger dans l'eau, de vagues, de raz-de-marée, de courants d'eau, de ruisseau, de neige, de vains efforts et de lourdeur… ».

Eupatorium perfoliatum

Fig. 4.51

Souche • Surnoms : Herbe à la Fièvre, Origan des Marais. • Famille : Asteraceae. • Habitat  : plante vivace d'Amérique du Nord vivant sur des sols riches et humides (on la trouve le plus souvent dans les marais, les zones humides, les forêts alluviales et les pâturages des Appalaches qui est une chaîne de montagnes située à l'est de l'Amérique du Nord). Peut même résister à une inondation pendant une courte période. • Description  : tige robuste, verticale, pouvant dépasser 1  mètre, recouverte de poils, qui se ramifie au sommet. Feuilles opposées, sessiles et lancéolées avec une pointe acuminée. Fleurs blanches, tubuleuses, réunies en capitules, euxmêmes regroupés en corymbes. Le fruit est un akène angulaire (fruit sec). • Composition : lactones, polysaccharides, flavonoïdes (eupatorine) et composés phénoliques. • Propriétés : plante connue et utilisée depuis longtemps par les Indiens indigènes des Appalaches pour faire « transpirer un froid à l'extérieur du corps ». Utilisée dès le début du XIXe siècle sous forme d'infusion chaude pour produire une transpiration (diaphorèse) au début des états infectieux. Donc très utilisée pour lutter contre la fièvre, les rhumes et la grippe avec d'intenses courbatures (aurait montré une efficacité lors de la grippe espagnole [1918–1919] en réduisant le taux de mortalité). Utilisation de l'eau des infusions des feuilles sous forme de cataplasme pour soulager la douleur des os après une fracture. • Partie utilisée : la plante entière sans les racines.

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Homéopathie et médecine chinoise

Matière médicale

Modalités

Syndrome grippal avec Fièvre

Fièvre intense avec grands frissons (acmé entre 7 et 9  heures), faiblesse et somnolence. Soif fréquente pour de grandes quantités d'eau (mais absence de soif possible). Nausées, vomissements immédiatement après avoir bu. Gastralgies. Rougeur du visage. Céphalées occipitales avec douleurs contuses ou pulsatives. Agitation. Tristesse. Malaise. Absence de transpiration ou transpiration qui améliore (plus les frissons sont intenses, moins la transpiration est importante et inversement). Pieds et mains glacés pendant les frissons. Fièvre périodique, paludisme. Douleurs des globes oculaires, écoulement nasal

Aggravation Par le temps froid, l'air froid, le mouvement, la pression, en se découvrant et en buvant. Amélioration Par le repos, la chaleur, à la maison, par les boissons chaudes et la transpiration. Signe étiologique Troubles suite de suppression de la transpiration.

Syndromes correspondants Attaque du Vent-Froid sur Tai Yang (prédominance du Froid sur le Vent) Fièvre sans transpiration Frilosité Céphalées occipitales Écoulement nasal Grippe Syndrome grippal avec lombalgies, courbatures et douleurs articulaires Aggravation par l'air froid Amélioration par la chaleur et la transpiration L'enduit lingual est blanc Le pouls doit être superficiel et serré

Douleurs constantes et sourdes des globes oculaires pendant la grippe qui sont sensibles à la pression et aux mouvements. Douleurs osseuses péri-orbitaires comme si les os étaient brisés. Larmoiements avec toux. Photophobie. Les yeux sont brillants. Éternuements, coryza avec écoulement. Coloration jaune de la conjonctive, le bord des paupières est rouge. Douleurs musculaires et articulaires

Douleurs musculaires et osseuses constantes, sourdes, contuses (douleurs dorsales notamment). Sensation de brisure, de cassure comme si les os et les articulations allaient se briser, se disloquer (obligé de changer de position). Sensation de froid dans les os. Amélioration des douleurs par la transpiration et le repos, aggravation par le mouvement et la pression.

Pénétration du Vent Froid jusqu'à Yang Ming Fièvre avec Rougeur du visage Nausées, gastralgies Transpiration Soif intense La langue doit être rouge et l'enduit lingual est jaune

Toux douloureuse

Toux accompagnée de douleurs contuses trachéobronchiques, rétrosternales et thoraciques (obligé de se tenir le thorax pour tousser). Aggravation en étant couché sur le dos et amélioration en se mettant dans le lit la tête dans l'oreiller. Douleurs intercostales aggravées par l'inspiration. Anomalies linguales La langue d'Eupatorium est chargée d'un enduit lingual blanc ou jaune.

Commentaires La MTC utilise des plantes chaudes et piquantes provoquant des transpirations pour traiter la grippe due au Vent-Froid (l'autre cause de la grippe est le Vent-Chaleur). Il est intéressant de constater que l'utilisation historique d'Eupatorium dans la grippe se faisait à l'aide d'infusions chaudes et qu'elle provoquait une diaphorèse, c'est-à-dire une transpiration. Cette plante était utilisée par les indigènes du Sud des Appalaches pour faire

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

« transpirer un froid à l'extérieur du corps ». Les sudorifications n'étaient donc pas connues exclusivement des Chinois. Nous savons que le traitement acupunctural au tout début d'un syndrome grippal est une sudorification (les points à poncturer sont 1Rte et 2Rte en tonification pendant 2 minutes suivis des points 10 et 11P en dispersion pendant 10 minutes). Tout cela explique pourquoi Eupatorium est amélioré par la transpiration. Le rhume et la grippe débutent toujours au niveau de la première couche selon la théorie des 6 niveaux, c'est-à-dire au niveau Tai Yang. Le Vent-Froid est à l'extérieur et n'affecte que la partie supérieure du Qi protecteur du Poumon. Il entrave la descente et la diffusion du Qi du Poumon qui stagne dans les muscles, ce qui explique les courbatures intenses. À ce stade, nous observons des frissons, des céphalées occipitales (occipitales car les méridiens de l'Intestin grêle et de la Vessie sensibles au Vent-Froid transitent au niveau de cou). Chez Eupatorium, la fièvre peut s'accompagner de transpiration ou non. Cet état paradoxal s'explique par la progression de la maladie externe de la superficie à la profondeur. En superficie, il n'y a pas de transpiration car les pores de la peau sont bloqués par le Vent-Froid, mais dès que la maladie passe en profondeur, le Froid se transforme en Chaleur, d'où l'apparition d'une soif et d'une transpiration. En principe, le Froid passe de la couche superficielle à la couche profonde pour se transformer en Chaleur. Le premier niveau où cette transformation s'opère est Yang Ming. Cela explique que l'enduit lingual initialement blanc peut devenir jaune, signifiant que le Froid s'est transformé en Chaleur en profondeur.

Souche • Surnoms : Jasmin de Caroline, Jasmin jaune. • Famille : Loganiaceae. • Habitat : bois humides et marais du Sud-Est des États-Unis (de la Virginie à la Floride). • Description : arbrisseau à feuilles persistantes. Écorce de goût amer quand elle est mâchée. Fleurs jaunes très parfumées en forme de cône qui se forment au printemps. Fruit sous forme de capsule. Rhizome de couleur brune à l'extérieur et blanche à l'intérieur. • Composition  : gelsemine, alcaloïde indolique proche de la strychnine, qui se situe principalement dans la partie souterraine de la plante et qui est à l'origine de la toxicité (un alcaloïde dérivé de la yohimbine, la sempervirine, est également présent). • Pharmacologie de la gelsemine : à l'état de base, il existe un équilibre entre les neurones excitateurs et inhibiteurs de la moelle épinière et du cerveau situés dans la moelle dorsale (balance excitation/ inhibition). La gelsemine présente une action antinociceptive en activant les récepteurs de la glycine α3 (R-Gly) qui appartiennent, avec les récepteurs GABA, au système d'inhibition des stimuli nociceptifs (le système excitateur dépend, quant à lui, des récepteurs au glutamate). L'augmentation de l'activité du système inhibiteur dans le système nerveux central expliquerait l'effet anxiolytique de Gelsemium et la diminution des tremblements. • Utilisations anciennes  : les racines utilisées en décoction par erreur avaient eu un effet narcotique avec état stuporeux et faiblesse musculaire intense chez un individu malade mais elle avait guéri sa fièvre. Un remède fut alors préparé à partir de cette observation et acquit une certaine popularité dans le traitement des fièvres. Utilisé aussi en friction contre les douleurs rhumatismales. Remède recommandé empiriquement depuis longtemps pour la prise en charge de l'anxiété. • Partie utilisée : le rhizome.

Gelsemium sempervirens

Matière médicale Signes psychiques Stress avec

Anxiété d'anticipation et phobies Anxiété, excitation suite d'anticipation  : trac des musiciens, trac des examens, trac avant

Fig. 4.52

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Homéopathie et médecine chinoise

d'aller à un rendez-vous (chez le médecin, chez le dentiste, rendez-vous d'embauche, etc.). Peur de l'échec aux examens. Peur d'apparaître en public. Phobies multiples : claustrophobie, thermophobie, agoraphobie, anthropophobie, etc. Peur de la mort, de l'orage, qu'il arrive quelque chose. Anxiété pour l'avenir. Excitation nerveuse après une mauvaise nouvelle brusque. Insomnie par nervosité, appréhension, mauvaise nouvelle. Désir d'alcool, de tranquillisants et de stimulants.

Signes physiques Fièvre avec courbatures, lourdeur suite de temps chaud humide

Fièvre l'après-midi suite de temps chaud et humide avec chaleur brûlante, courbatures, abattement, somnolence, stupeur, lourdeur du corps et des extrémités, diarrhées. Fièvre gastrique. Malade congestionné, obnubilé avec raideur et douleurs de la nuque. Grippe. Absence de soif. Absence de transpiration ou transpiration qui fait diminuer la fièvre. Aversion à se découvrir car frilosité. La fièvre alterne avec les frissons qui sont aggravés par les émotions soudaines. Fièvre typhoïde accompagnée de langue jaune. Fièvre intermittente. Fièvres nocturnes, éruptives (rougeole, scarlatine, etc.). Parfois agitation, inconscience (fièvre cérébrospinale).

Tremblements émotionnels, inhibitions Inhibition intellectuelle et motrice ; amnésie soudaine et temporaire. Tremblements ressentis à l'intérieur du corps aggravés par les émotions, le stress et l'anticipation (tremblement général si violent que le patient demande à être tenu).

Céphalées

Céphalées congestives par temps chaud ou suite d'insolation Céphalée congestive par temps chaud ou suite d'insolation : face rouge, chaude, hyperémiée.

Signes urinaires et digestifs Pollakiurie aggravée par les émotions. Diarrhées émotives. Selles impérieuses et insécurité après une mauvaise nouvelle.

Sensation de cerclage et de lourdeur avec somnolence Sensation de lien serré au-dessus des yeux (sensation de constriction ou de pression de la tête en bande ou en cerclage). Lourdeur de la tête et du front améliorée lors d'une miction abondante. Expression obnubilée ou abrutie avec lourdeur, somnolence et désir de fraîcheur. Sensation de pulsation dans le front aggravée aux mouvements. Céphalées accompagnées de douleurs au cou : douleurs occipitofrontales ou occipitonucales irradiant dans l'omoplate, suite d'émotions. Sensation d'agrandissement de la tête ou d'éclatement. Aggravation des céphalées lors d'un effort mental, aux mouvements du corps et de la tête. Amélioration la tête haute.

Symptômes cardiopulmonaires Émotivité, hypersensibilité émotionnelle avec malaises cardiaques variés  : palpitations ou peur que son cœur s'arrête s'il n'est pas en mouvement. Ralentissement du rythme par les émotions. Tachycardie émotive alternant avec ralentissement du rythme. Peur d'une maladie du cœur. Anxiété ressentie dans la poitrine, oppressions thoraciques. Asthme après une émotion. Faiblesse de mémoire, confusion

Faiblesse de mémoire, effort mental impossible, difficultés de concentration. Abrutissement avec somnolence amélioré par une miction abondante. Confusion d'esprit. Incapacité de penser longtemps. Sensation de vide et de faiblesse en réfléchissant.

Troubles ORL et ophtalmologiques

Vertiges, acouphènes, surdité Vertiges accompagnés de perte de vision, d'acouphènes ou de céphalées, aggravés par le mouvement de la tête. Hypoacousie, surdité. Surdité nerveuse. Acouphènes.

Tristesse, somnolence par temps chaud

Tristesse avec lassitude, somnolence par temps très chaud. Somnolence lors des rhumes d'été. Tristesse aggravée par la chaleur.

Troubles oculaires avec sensation de lourdeur des paupières Coloration rouge ou jaune des yeux. Blépharite avec rougeur du bord libre des paupières. Paupières

Désir de paix

Tempérament paisible avec désir de paix et de solitude (tout en ayant peur d'être seul).

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Convulsions suite d'excitation ou d'éruption supprimée Convulsions épileptiformes après excitations, pendant l'accouchement, après suppression d'une éruption ou après une éruption qui n'arrive pas à sortir.

lourdes, tombantes, difficiles à ouvrir. Sécheresse oculaire. Sensation de chaleur dans les yeux. Douleurs oculaires avec sensation d'éclatement, de contusion ou de pulsation. Rétinite, choriorétinite, uvéite. Accommodation lente. Vue floue, trouble. Coryza survenant l'été avec somnolence, céphalée, obnubilation Coryza l'été, rhume des foins avec congestion de la face, larmoiement, obnubilation, somnolence, céphalée et symptômes laryngés. Épistaxis. Angine érythémateuse Amygdalite avec rougeur des amygdales et douleurs brûlantes aggravées par les boissons chaudes. Extension de la douleur aux oreilles et à la narine gauche. Sensation de masse aggravée en avalant. Aphtes sur les amygdales.

Signes digestifs avec lourdeur et plénitude de l'estomac

Sensation de masse dans la gorge. Nausées. Lourdeur de l'estomac. Diminution ou augmentation de l'appétit. Hoquet spasmodique. Sensation de plénitude ou de vide à l'estomac. Douleurs à l'estomac contuses, crampoïdes, intermittentes, aggravées par les mouvements. Constipation. Diarrhée émotive. Signes vésicaux aggravés par les émotions

Pollakiurie, besoin impérieux. Dysurie. Aggravation des signes urinaires par l'excitation et les émotions. Urines troubles.

Signes neurologiques

Migraines ophtalmiques ou accompagnées de troubles neurologiques Troubles visuels avant et pendant la migraine (vue floue, brumeuse avant la migraine voire cécité). Migraines accompagnées de troubles neurologiques : parésies, paralysies motrices, paresthésies, éclipses cérébrales. Névralgies faciales ou du trijumeau Névralgies faciales erratiques. Douleurs piquantes des mâchoires. Névralgies du trijumeau. Faiblesse extrême, paralysie suite de temps chaud et humide Faiblesse extrême des membres avec engourdissements des extrémités, paresthésies, dérobement des genoux, incoordination. Paralysie après exposition à l'humidité. Paralysie faciale par temps chaud avec engourdissements du visage. Paralysie oculomotrice : inocclusion, ptosis palpébral, diplopie, strabisme, baisse de vision. Aphonie parétique, par lourdeur de la langue. Aphasie suite de paralysie des cordes vocales. Déglutition difficile. Parésie vésicale avec pollakiurie, incontinence. Paralysie motrice suite d'accident vasculaire cérébral. Névralgie crurale. Crampe des écrivains. Méningite, myélite. Myélopathies virales. Coma. Tremblements aggravés par les émotions Tremblements aggravés par les émotions, le stress et l'anticipation. Tremblements partiels (d'une main, d'un membre, du menton, d'une paupière, de la langue, etc.).

Avortement suite de peur

Peur de l'accouchement imminent. Contractions spasmodiques de l'orifice utérin pendant le travail. Douleurs de l'accouchement s'étendant vers le dos et les hanches. Impression que le fœtus remonte à chaque contraction. Douleurs du post-partum prolongées. Avortement suite d'excitation, de frayeur, de mauvaise nouvelle ou pendant la grippe. Dysménorrhées irradiant au dos, lourdeur utérine

Dysménorrhées crampoïdes ressemblant aux douleurs de l'accouchement, s'étendant vers le dos. Sensation de lourdeur utérine, de traction vers le bas. Leucorrhées blanches ou jaunes. Règles abondantes ou au contraire peu abondantes. Désir sexuel violent. Spermatorrhée. Prurit, dermatite

Prurit sans éruption, aggravé à la chaleur du lit. Inflammation cutanée, érysipèle. Anomalies linguales Pendant les maladies aiguës, la langue de Gelsemium est rouge sur les bords avec un enduit central blanc, épais, visqueux et collant. L'enduit peut prendre un aspect blanc jaunâtre, jaune voire brun. La langue est tremblante lorsque le sujet la tire. Le goût est amer, poisseux, putride.

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Homéopathie et médecine chinoise

Modalités

Aggravation Par la chaleur, le temps humide et chaud, le vent chaud du Sud, les pièces chaudes et closes, avant l'orage, par le trac et les mauvaise nouvelles brutales. Amélioration Par l'air frais, le mouvement lent et les mictions abondantes. Signes étiologiques Troubles suite d'épreuve psychologique, de colère avec anxiété, de mauvaise nouvelle brusque, d'anticipation, d'excitation émotionnelle, d'émotion, de frayeur, d'éruption supprimée, d'insolation.

Syndromes correspondants Syndromes internes Chaleur-Humidité dans le couple Rate-Estomac (syndrome mi-interne mi-externe)

Abrutissement avec somnolence Lourdeur de la tête et du front Coloration jaune des yeux, teint jaune Lourdeur des paupières Nausées et lourdeur ressentie dans l'estomac Perte d'appétit Urines troubles Faiblesse des membres, engourdissement des extrémités Prurit cutané Langue rouge avec un enduit jaune et collant Le pouls doit être glissant et rapide Vent interne

Tremblements à la moindre émotion Engourdissements Vertiges Céphalées Migraines accompagnées de troubles neurologiques : parésies, paralysies motrices, paresthésies, éclipses cérébrales Accident vasculaire cérébral suivi de paralysies Convulsions Langue tremblante ou paralysée Le pouls doit être tendu en corde

Syndromes externes Pathologies selon les 4 couches (maladie de la Chaleur)

Atteinte de la couche du Wei Attaque du Vent-Chaleur-Humidité sur le Wei Qi Fièvre suite de temps humide et chaud Fièvre qui s'accentue l'après-midi Céphalées Sensation de distension de la tête (sensation d'agrandissement de la tête chez Gelsemium) Sensation de lourdeur, de courbatures Obnubilation avec raideur et douleurs de la nuque Écoulement nasal (Gel.  : coryza l'été avec larmoiement et congestion de la face) Amygdalite Absence de soif Oppression thoracique Abattement, somnolence, stupeur Ictère dans certains cas (Gel. : coloration jaune des yeux) Corps chaud (Gel. : fièvre avec chaleur brûlante) Bouche pâteuse Enduit lingual blanc épais au centre de la langue alors que les bords et la pointe sont rouges Bouche et enduit collants et visqueux Le pouls doit être mou et lent Atteinte de la couche du Qi Chaleur-Humidité dans le couple RateEstomac (pénétration de l'Humidité-Chaleur en profondeur) Fièvre continue Lourdeur des extrémités pendant la fièvre Absence de transpiration pendant la fièvre Fièvre qui décroît après la transpiration Fièvre accompagnée de diarrhée Fièvre « gastrique », lourdeur de l'estomac Sensation de lourdeur du corps et de la tête Céphalées en casque Anxiété, oppression ressentie dans la poitrine Teint jaune Langue de coloration rouge avec enduit jaune Le pouls doit être mou et rapide ou rapide et glissant Atteinte de la couche de l'énergie nourricière Chaleur dans la couche de l'énergie nourricière Fièvre nocturne Fièvre éruptive (scarlatine, rougeole, etc.)

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

bords rouges. La rougeur confirme la présence de Chaleur, alors que l'enduit central blanc indique que le facteur pathogène externe est encore en surface. L'Humidité se confirme par l'enduit qui est épais, collant et visqueux. La fièvre est caractéristique de la présence d'Humidité : le sujet n'a pas soif, ne transpire pas et ressent une forte sensation de lourdeur, d'abattement, de courbatures et peut présenter des céphalées en casque. Cette lourdeur des membres vient du fait que l'Humidité pèse, alourdit et obstrue les muscles. La Chaleur et l'Humidité peuvent pénétrer plus en profondeur pour atteindre la couche du Qi et se transmettre, ainsi, à la Rate et à l'Estomac. Dans ce cas, la langue est rouge et l'enduit devient jaune voire brun (ce qui signifie une accentuation de la Chaleur interne). Il est important de noter que le syndrome de Chaleur-Humidité dans la Rate et l'Estomac se rencontre très souvent en pathologie chronique (plus fréquemment d'ailleurs qu'en pathologie aiguë) et, dans ce cas, la fièvre est bien évidemment absente. Les causes de la forme chronique de ce syndrome sont aussi externes (exposition à un temps chaud et humide et/ou consommation d'aliments produisant de l'Humidité-Chaleur), mais il est le plus souvent possible parce que l'organisme est affaibli par un vide de Qi de Rate permettant à l'Humidité d'envahir le corps et parce qu'il y a un excès de Chaleur sousjacent provenant d'un autre organe. Les maladies éruptives (scarlatine, rougeole) nous montrent que la Chaleur peut atteindre la couche de l'énergie nourricière, mais cela semble moins prédominant pour Gelsemium que Belladonna (la principale indication de Gelsemium restant l'Humidité-Chaleur). À ce niveau, si l'éruption ne peut pas sortir afin de résoudre l'invasion fébrile, elle peut être à l'origine d'une aggravation du tableau clinique avec apparition de convulsions (« la Chaleur extrême produit le Vent »). C'est pourquoi nous pouvons lire à propos de Gelsemium : « convulsions après suppression d'une éruption ou après une éruption qui n'arrive pas à sortir ». Enfin, il n'est pas étonnant de retrouver des déficits moteurs chez Gelsemium, notamment après l'exposition au temps chaud et humide. En effet, l'attaque de l'Humidité-Chaleur fait partie, selon la MTC, des grandes causes de Wei Zheng (syndrome paralytique).

Wei Zheng par Humidité-Chaleur

Signes d'Humidité-Chaleur (cités ci-dessus) Extrême faiblesse des membres Sensation de lourdeur Oppression de la poitrine et de l'épigastre Engourdissement des membres Paralysie suite de temps chaud et humide La langue est rouge avec un enduit jaune et gras Le pouls doit être mou et rapide

Commentaires Gelsemium, qui est un arbrisseau faisant partie des plus grands remèdes du Vent, qu'il soit interne ou externe, est à rattacher de toute évidence à la loge du Bois. Le Vent interne est confirmé non seulement par les tremblements émotionnels (tremblements suite d'anxiété, de frayeur, de mauvaises nouvelles, d'anticipation, etc.), mais aussi par les tremblements de la langue lorsque le patient la tire (signe de 2e degré). Les tremblements peuvent être si violents que Gelsemium « demande à être tenu ». C'est l'un des remèdes les plus « tremblants » de la matière médicale. Les émotions bloquent le Qi du Foie qui n'assure plus sa fonction de régulation (il assure normalement la libre circulation du Qi). Le Qi stagne alors et il s'ensuit une élévation du Yang du Foie qui va générer du Vent interne. À son extrême, la langue se paralyse et le Vent produit des convulsions ou des accidents vasculaires cérébraux. Nous pouvons lire dans les matières médicales à propos de Gelsemium : « convulsions aggravées par l'excitation, par une frayeur ; paralysie après apoplexie, paralysie de la langue ». Il est intéressant de constater que Gelsemium aide à lutter contre la Chaleur et l'Humidité alors que cet arbre se développe dans les sousbois humides du Sud-Est des États-Unis (climat subtropical avec étés chauds et humides). La Chaleur et l'Humidité peuvent entrer dans le corps simultanément, mais l'Humidité peut aussi générer de la Chaleur après une longue accumulation dans le corps. Toutes les parties du corps peuvent être touchées (les couches superficielles mais aussi profondes). Nous retrouvons d'abord chez Gelsemium une attaque superficielle du Vent-Chaleur-Humidité sur la couche du Wei Qi. Cela est confirmé par l'aspect lingual. L'attaque du Vent-Chaleur sur le Wei Qi donne une langue caractéristique qui est blanche au centre avec des

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Homéopathie et médecine chinoise

Hydrastis canadensis

Fig. 4.53

Souche • Nom : Hydraste du Canada. • Surnoms  : Sceau d'or, Golden seal, Yellow rot (ce surnom provient de la couleur jaune ou dorée du rhizome et des cicatrices laissées par les tiges florifères des années précédentes qui ressemblent à des sceaux de cire). • Famille  : Renonculacées (mais parfois classée dans les Hydrastidacées). • Habitat  : forêts ombreuses de l'est de l'Amérique du Nord (dans des sols loameux, humides mais bien drainés). • Description : plante à rhizome vivace avec une tige unique pouvant atteindre 50 cm de hauteur qui se ramifie à son extrémité ­supérieure  pour donner naissance à un nombre restreint de feuilles (1 à 3  feuilles pouvant atteindre 25  cm de diamètre avec 5 à 7  lobes dentés). Fleur unique de couleur blanchâtre qui naît à partir de l'une des ramifications et qui s'ouvre en avril ou en mai. Fruit en forme de framboise non comestible. Rhizome horizontal mesurant jusqu'à 7  cm de longueur sur 2  cm d'épaisseur d'où partent de nombreuses racines (odeur forte du rhizome avec une couleur brun jaune à l'extérieur, jaune vif à l'intérieur et un liquide également jaune vif). • Principes actifs : alcaloïdes dont l'hydrastine et la berbérine.

• Propriétés : – action astringente de l'hydrastine (diminution de l'inflammation des muqueuses et de la peau) ; – action des alcaloïdes sur les fonctions neuromusculaires et circulatoires (diminution de la pression artérielle, constriction des vaisseaux périphériques et stimulation des muscles involontaires par l'hydrastine) ; – propriétés antitumorales. • Usages médicaux et traditionnels : – prise en charge de certains troubles digestifs (affections de la bouche, des gencives, toxiinfections alimentaires, choléra, etc.), de l'inflammation des muqueuses et de certaines maladies de peau ; – action antiparasitaire (maladie de Chagas et giardiase) et antibactérienne (gonorrhée) ; – réputé être un stimulateur du système immunitaire et d'être un tonique général (« Ginseng du pauvre ») ; – suc de la plante utilisé par les Amérindiens pour teindre les tissus et se colorer la peau, et comme insectifuge sous forme de pommade en le mélangeant à de la graisse d'ours. • Partie utilisée : le rhizome avec ses racines.

Matière médicale Signes psychiques Irritabilité, dépression, abrutissement

Irritable, coléreux (chez les femmes, la colère est aggravée dès que les leucorrhées cessent), triste, sombre et mélancolique. Abrutissement, pertes de mémoire (omissions de mots ou de lettres), aversion pour tout travail intellectuel.

Signes physiques Teint jaunâtre, amaigrissement

Affaibli, amaigri, sans appétit. Teint jaune, subictérique. Céphalées frontales

Douleurs frontales coupantes au-dessus des yeux, plus marquées au niveau de l'œil gauche, aggravées à 9 ou 10 heures du matin, dans une pièce chaude, améliorées en plein air. Douleurs dans la région occipitale et dans la nuque. Céphalées « gastriques ». Céphalées pendant la constipation.

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Cystite, urétrite, métrite, leucorrhées purulentes Cystite chronique (urines épaisses avec mucosités visqueuses et filantes et d'odeur forte). Mictions non douloureuses. Métrite. Leucorrhées fluides, liquides, albuminoïdes. Leucorrhées irritantes, fétides, jaunes, sanguinolentes, plus abondantes après les règles (jusqu'à 10 jours après les règles) entraînant un prurit vulvaire et formant de longs filaments. Vulvite avec prurit. Métrorragies continues de sang chaud suite de fibrome, aggravées par les règles. Règles douloureuses, abondantes. Ulcérations du col de l'utérus ou vaginales. Pour l'homme, urétrite avec écoulement jaune verdâtre, épais, gluant et irritant. Au contraire, urétrite suppurante chronique indolore.

Inflammation chronique des muqueuses

Sécrétions jaunes ou jaune verdâtre, épaisses, visqueuses et filantes. Blépharite Paupières rouges, gonflées avec des sécrétions épaisses, jaunâtres, adhérentes, visqueuses et irritantes (les yeux sont agglutinés le matin). Sensation de lourdeur des paupières. Douleurs brûlantes aggravées en ouvrant les yeux. Ulcères de la conjonctive. Coryza, sinusite avec écoulement postérieur Coryza aqueux et excoriant aggravé en plein air. L'air inspiré paraît froid. Inflammation de la muqueuse nasale chronique avec écoulement postérieur (mucus épais et adhérent). Démangeaisons à l'intérieur du nez. Sinusite frontale ou maxillaire subaiguë avec douleurs sus-orbitaires ou malaires et sécrétions nasales aqueuses, excoriantes. Écoulement postérieur épais, jaune, fétide, tenace. Besoin de se racler la gorge. L'obstruction nasale est aggravée dans une pièce chaude et améliorée au grand air (mais l'écoulement devient plus abondant). Envie de se moucher constamment. Douleurs brûlantes à l'intérieur du nez ou douleurs comme si la chair était à vif. Évolution possible en sinusite chronique. Ulcères du septum. Nez huileux. Enrouement, toux sèche légèrement rauque.

Inflammations cutanées Atonie cutanée avec peau jaunâtre, terreuse et malsaine. Excoriations et ulcérations fréquentes avec sécrétions jaunes, épaisses, visqueuses, tenaces et douleurs brûlantes, aggravées par la chaleur du lit. Les ulcères sont profonds, indurés, indolents. Suppurations d'odeur nauséabonde, abcès. Éruptions vésiculeuses jaunes. Acné. Érysipèle. Fissures profondes entre les orteils, intertrigo. Fissures des mamelons, indurations des seins. Lupus. Éruptions croûteuses et humides du cuir chevelu.

Pharyngite granuleuse, stomatite Tendance à faire des aphtes et des ulcérations buccales avec sensation de muqueuse à vif et de brûlure (aphtes à sécrétion jaune adhérente). Aphtes et vésicules d'herpès sur la lèvre inférieure. Pharyngite granuleuse.

Troubles digestifs

Troubles gastriques Manque d'appétit, dégoût pour la nourriture. Sensation de vide, de défaillance à l'estomac non améliorée en mangeant. Douleurs constantes et sourdes ou brûlantes à l'estomac. Ballonnements gastriques. Éructations gazeuses après manger. Éructations acides, putrides ou alimentaires (régurgitations par pleines bouchées). Indigestion. Sensation de lourdeur dans l'estomac aggravée après manger. Sensation de plénitude ou de masse. Nausées, vomissements après les repas. Gastroduodénite. Troubles hépatobiliaires, douleurs abdominales Douleurs de l'hypochondre droit irradiant vers l'arrière et vers les épaules ou à l'épaule droite. Colique hépatique (lithiase biliaire). Cirrhose. Douleurs abdominales crampoïdes aggravées à 9 ou 10 heures du matin, améliorées par l'émission de gaz. Anxiété ressentie dans l'abdomen après les selles.

Expectorations purulentes Bronchites chroniques des personnes âgées, du fumeur. Toux sèche pénible. Expectorations difficiles, épaisses, visqueuses, jaunes, purulentes et parfois sanglantes. Otorrhées purulentes, catarrhe tubaire Inflammation de la trompe d'Eustache avec la sensation d'oreille bouchée (catarrhe tubaire) et de bruits dans la tête. Acouphènes. Éruptions autour des oreilles croûteuses, humides, eczématiformes (eczéma rétro-auriculaire). Rougeur, fissures, crevasses derrière les oreilles. Otite moyenne aiguë chronique. Perforation tympanique. Écoulement auriculaire épais, jaune, fétide, excoriant.

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Homéopathie et médecine chinoise

Troubles du transit Constipation avec besoins inefficaces et efforts de défécation (petites selles dures, morcelées recouvertes ou mélangées avec des mucosités épaisses, adhérentes et jaunâtres). Constipation après abus de médicaments ou pendant la grossesse. Constipation accompagnée de maux de tête. Diarrhées le matin. Selles glaireuses, jaunes, couvertes de mucosités épaisses, sanguinolentes. Douleurs rectales brûlantes persistant longtemps après les selles. Excoriations rectales, fissures, fistules. Flatulences, gaz nauséabonds. Hémorroïdes. Prolapsus rectal.

Mauvais appétit, digestion difficile (indigestion, lenteur de digestion) Nausées, vomissements Stomatite (aphtes et ulcérations buccales) Douleurs sourdes et sensation de lourdeur à l'estomac Selles dures et sèches (de Chaleur) avec mucosités épaisses, jaunâtres, adhérentes (d'Humidité) Inflammations cutanées avec suppurations (sécrétions jaunes, épaisses, visqueuses et tenaces) Éruptions vésiculeuses jaunes Flatulences, gaz nauséabonds, distensions Langue rouge, humide, visqueuse qui garde l'empreinte des dents Enduit lingual jaune, épais et gras Le pouls doit être mou et rapide ou mou et fin ou en corde et glissant

Tendance à développer des cancers

Tumeurs de l'utérus ou du col de l'utérus, épithélioma, tumeurs indurées des seins, cancer des lèvres, de la vessie, du côlon, des intestins, du foie, du pancréas, etc. Anomalies linguales

Chaleur-Humidité Foie/Vésicule biliaire Colères Teint jaune, ictère Douleurs de l'hypochondre droit Lithiases biliaires Prurit vulvovaginal, leucorrhées jaunes Selles molles ou constipation Goût amer dans la bouche Langue de coloration rouge Enduit lingual jaune, épais et gras Le pouls dans un tel tableau doit être glissant, en corde et rapide

La langue d'Hydrastis peut présenter un enduit blanc épais comme de la fourrure (signe de 2e degré) voire blanc jaunâtre, mais le plus souvent la langue est rouge et l'enduit jaune sale (signe de 3e  degré). La langue est grosse, flasque, humide, visqueuse et garde l'empreinte des dents. Les papilles peuvent être dressées, hérissées. On peut observer des vésicules au bout de la langue. La langue est plus rarement pâle ou pourpre (signe de 1er degré). Le goût est amer.

Commentaires

Modalités

Aggravation Par la chaleur, dans une pièce chaude, par une hémorragie même légère, la nuit. Amélioration Au grand air, par le repos et la pression.

Syndromes correspondants Chaleur-Humidité dans le couple Rate-Estomac Lassitude Teint jaune Blépharite

Hydrastis canadensis trouve son principal intérêt dans les inflammations de la peau et des muqueuses (blépharites, sinusites avec écoulement postérieur, otorrhées purulentes, leucorrhées, inflammations cutanées, etc.). C'est justement pour ses propriétés astringentes qu'était autrefois utilisée l'Hydraste. Les sécrétions d'Hydrastis sont jaunes, purulentes, épaisses, visqueuses et tenaces. Les matières médicales nous disent que sa langue est le plus souvent rouge et son enduit jaune épais. La langue est grosse, humide, visqueuse et garde l'empreinte des dents. La salive est également visqueuse. Nous y voyons toutes les caractéristiques d'un excès de Chaleur-Humidité. Cette plante trouve donc un intérêt pour lutter

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

contre un excès de Chaleur-Humidité dans la Rate ou dans le couple Foie-Vésicule biliaire. Plus rarement, la langue peut être pâle. Cette pâleur linguale peut traduire un certain degré de déficience de la Rate (vide de Qi ou vide de Yang de la Rate) car, à la longue, l'excès d'Humidité peut altérer les fonctions de la Rate qui ne peut plus alors assurer ses fonctions de transformation et de transport. L'excès de Chaleur-Humidité localisé au réchauffeur moyen peut facilement se transmettre au Foie et à la Vésicule biliaire et bloquer la libre circulation du Qi du Foie. La berbérine, alcaloïde contenu dans Hydrastis, est aussi retrouvée dans d'autres remèdes hépatiques de la matière médicale tels que Berberis et Chelidonium (la berbérine est également retrouvée chez Sanguinaria qui présente un certain degré de déficience hépatique). Hydrastis peut être utilisé en basse dilution (6 DH par exemple) en association avec Chelidonium et Berberis pour effectuer un drainage des voies biliaires. Ils peuvent compléter des remèdes hépatiques plus profonds comme Lycopodium qui est d'ailleurs aussi un grand remède pouvant être utilisé pour lutter contre l'excès de ChaleurHumidité dans le Foie et la Vésicule biliaire. Hydrastis rejoint les remèdes de sinusite liée à la Chaleur-Humidité tels que Mercurius solubilis et Kalium bichromicum. Il est d'ailleurs souvent dit à propos d'Hydrastis qu'il est l'équivalent minéral de Kalium bichromicum, à la différence près que le mucus de Kalium bichromicum s'agglomère en bouchons durs élastiques. Ces trois remèdes, dont les sécrétions des muqueuses sont mucopurulentes, ont des anomalies linguales très proches. L'absence de fièvre dans la pathogénésie d'Hydrastis nous amène à penser qu'il s'agit d'un tableau subaigu voire chronique avec un certain degré d'insuffisance de la Rate qui permet à la Chaleur et à l'Humidité de perdurer. L'accumulation de Chaleur-Humidité provient le plus souvent de causes externes climatiques (temps chaud et humide) et/ou d'erreurs diététiques (consommation excessive d'alcool, de matières grasses, de laitages ou de sucre). L'Humidité peut aussi se transformer spontanément en Chaleur après une longue accumulation dans l'organisme. Cela peut expliquer l'évolution de l'enduit lingual qui est initialement blanc puis blanc jaunâtre et enfin jaune. L'Hydraste du Canada fut mentionnée pour la première fois par Linné en 1753. La pathogé-

nésie de cette plante fut réalisée par l'équipe de Nichols et Burt. Celle-ci fut réalisée à l'initiative du médecin américain Edwin Moses Hale (1829–1889) et relatée dans son livre de matière médicale intitulé Materia medica and therapeutics of new remedies. Une seconde pathogénésie fut réalisée par une autre équipe, en 1866, celle de Whitesides et Weaver. Un an plus tard, Hydrastis fut une nouvelle fois expérimenté à la demande de Lippe par une classe d'étudiants à l'Université de Hahnemann de Philadelphie à différentes dilutions, dont la plus élevée fut la 30  CH. Cette pathogénésie décrit plusieurs stades dans l'évolution morbide d'Hydrastis. Une première phase d'élimination cutanéomuqueuse est observée, suivie d'une deuxième phase de dépression, ces deux phases s'accompagnant d'une insuffisance hépatique et circulatoire. Une troisième et dernière phase consiste en l'apparition de masse (au niveau des seins et de l'utérus notamment). Cela rejoint ce que nous enseigne la médecine chinoise. Lorsque la Chaleur est restée dans l'organisme pendant une longue période et qu'elle est en contact avec l'Humidité, elle peut favoriser la condensation des Liquides et donc la formation de Glaires. Les Glaires (et les stases de Sang) peuvent contribuer à l'apparition de pathologies tumorales. Les Glaires qui suivent la circulation du Qi et du Sang peuvent aggraver les stases de Sang (et inversement, les stases de Sang peuvent aggraver les Glaires). Cela explique peut-être pourquoi la langue d'Hydrastis peut être pourpre (signe de 1er degré).

Mercurius solubilis

Fig. 4.54

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Homéopathie et médecine chinoise

Souche • Nom : mercure soluble de Hahnemann. • Préparation historique et description  : c'est à Samuel Hahnemann que l'on doit la préparation de Mercurius solubilis qu'il utilisait à l'époque pour le traitement de la syphilis. Celle-ci est décrite dans son Traité de matière médicale ou de l'action pure des médicaments homéopathiques : pour purifier le mercure du commerce, il utilisait successivement différents produits chimiques (acide nitrique, nitrate de mercure, ammoniaque). À la fin du processus, il obtenait un précipité gris foncé. C'est ce précipité final, sous forme de poudre noirâtre, qui est utilisé pour la réalisation du remède homéopathique (contient 85 % de mercure). • Toxicologie du mercure : – toxicologie aiguë (par ingestion mais aussi inhalation) : – en cas d'inhalation  : inflammation pulmonaire avec œdème interstitiel, coma, convulsions, troubles digestifs ; – en cas d'ingestion : troubles digestifs (stomatite, nausées, vomissements, diarrhées sanglantes, douleurs abdominales), insuffisance rénale aiguë par néphrite tubulaire rénale interstitielle, érythème scarlatiniforme ; – inflammations locales si contact cutané avec une plaie. – toxicologie chronique par inhalation (hydrargyrisme)  : troubles psychologiques (irritabilité, hyperexcitabilité, émotivité, anxiété, dépression, insomnie), tremblements intentionnels, ataxie cérébelleuse, stomatite, chute des dents, atteinte neurologique périphérique (polynévrite) et avortements spontanés. • Particularités du mercure  : métal liquide à température ambiante avec une couleur blanc argenté qui possède une courbe de dilatation régulière et qui ne colle pas aux parois d'un tube, ce qui fait de lui un indicateur précis de température et de pression (fabrication de baromètres et de thermomètres).

Matière médicale

cipitation  : précipitation de la parole et du comportement, bégaiement parce qu'il parle trop vite (comme si la pensée allait plus vite que la parole). Imagination exaltée, idées envahissantes. Anxiété le soir, la nuit avec peur. Anarchiste, intolérant à l'autorité et à la critique, susceptible

Désorganisé, anarchiste, révolutionnaire. Très susceptible et sensible à tout : aux reproches, aux réprimandes, à la critique, aux odeurs, à la musique (qui améliore), à la lecture, aux bruits. Méfiant. Paranoïaque. Intolérant à beaucoup de choses. Pourtant lui-même autoritaire, calculateur, querelleur et pervers Irritable et coléreux (pertes de contrôle, impulsions meurtrières)

Irritabilité. Pulsion meurtrière soudaine pour la moindre offense, en voyant un couteau (aggravation de cette pulsion au moment des règles : la femme veut tuer son mari, etc.). Peur de devenir fou, de commettre un crime. Colère soudaine au point de pouvoir poignarder quelqu'un. Mécontent, insatisfait, dépressif (tendance suicidaire)

Irritable, querelleur, et mécontent de tout. Dégoûté et répugné de la vie, morose. Tendance suicidaire à la vue d'objets tranchants, en voyant un couteau, une fenêtre. Aggravation de l'état dépressif pendant la transpiration et les règles. Avare, cupide, fabulateur

Avare, cupide. Addict aux jeux d'argent, gaspille beaucoup d'argent. Bavard, fabulateur (enfants désobéissants et fabulateurs). Déficient intellectuellement

Activité cérébrale donnant l'illusion d'intelligence précoce mais médiocrité scolaire. Inattention. Inaptitude à l'abstraction mathématique. Défaillance de la mémoire. Lenteur psychique et physique. Déficience intellectuelle, obnubilation, confusion d'esprit, indifférence affective. Somnolence diurne. Nombreux rêves

Signes psychiques Agité, excité, précipité, anxieux

Agitation, excitation le soir et la nuit. Enfants agités « touche-à-tout ». Discours confus par pré-

Rêve des occupations de la journée. Rêves angoissants, effrayants, de meurtre, de combats, d'assassinat. Rêve d'animaux. Rêve de chute, de tomber. Rêve d'eau. Rêve de voleur.

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Angine érythémato-pultacée avec aphtes et hypersalivation Angine aiguë ou chronique. Angine et pharyngite avec enduit pultacé, taches rouges sur les amygdales et le voile du palais (angine érythémato-pultacée) ou sécrétions amygdaliennes caséeuses. L'angine s'accompagne d'une hypersalivation, d'une langue blanche (qui garde l'empreinte des dents), d'une haleine nauséabonde, d'aphtes, de soif et d'adénopathies cervicales. Suppuration amygdalienne, phlegmon. Angine à fausses membranes blanches qui recouvrent le voile du palais. Irradiation de la douleur aux oreilles. Scarlatine. Rhumatisme suivant ou accompagnant une infection, surtout l'angine (rhumatisme articulaire aigu).

Signes physiques Fièvre suite de temps froid humide ou de refroidissement

Fièvre continue le soir, la nuit suite de temps froid humide, de refroidissement, de changement de temps ou de temps chaud (avec nuits froides). Fièvre des angines, des rhinopharyngites, des diarrhées, etc. Fièvre alternant avec frissons. Transpiration visqueuse, de mauvaise odeur, surtout nocturne et marquant une aggravation. Lourdeur des extrémités. Soif intense (ou soif sans désir de boire), hypersalivation, langue chargée, blanche, gardant l'empreinte des dents avec un goût métallique. Fièvre « gastrique »  : nausées, diarrhées. Oppression thoracique, dyspnée. Agitation, impatience, irritabilité, anxiété. Lassitude, confusion d'esprit, abrutissement, délire. Fièvre typhoïde. Fièvre jaune.

Pneumopathies infectieuses Pneumopathie de la base droite. Syndromes allergo-infectieux respiratoires de la petite enfance. Bronchites asthmatiformes.

Sécrétions des muqueuses mucopurulentes et sanguinolentes

Vomissements muqueux, purulents, hypersalivation Salivation épaisse, profuse, visqueuse avec soif, aggravée la nuit, pendant la fièvre, le coryza, la douleur, la grossesse, etc. Soif sans désir de boire. Gastralgies. Appétit augmenté ou diminué avec dégoût pour la nourriture. Sensation de défaillance à l'estomac. Éructations. Distension, ballonnements. Aggravation après manger. Nausées. Vomissements muqueux, purulents, verts, nauséabonds ou vomissements bilieux et amers.

Blépharoconjonctivite Inflammations oculaires avec écoulement jaune verdâtre, sanguinolent  : blépharite, conjonctivite, kératite, dacryocystite, iritis, etc. Rougeur des paupières la nuit. Aggravation des signes oculaires par une source de chaleur ou de lumière artificielle. Rhinite, sinusite, otite Écoulement nasal aqueux ou mucopurulent (jaune verdâtre, irritant, sanguinolent et de mauvaise odeur) suite de temps froid humide. Sinusite avec céphalée fronto-orbitaire accompagnée de névralgies faciales. Otites avec écoulement purulent, sanguinolent. Furoncle du conduit auditif externe.

Hépatite, pancréatite Pesanteur, douleurs hépatiques, sensation de plénitude dans les hypochondres. Ictère, hépatomégalie, hépatite, pancréatite, pathologie vésiculaire (lithiase biliaire), selles décolorées.

Gingivostomatite, odontalgies, pulpites Gingivite, stomatite à liseré blanchâtre. Parodonthopathies, déchaussement dentaire, sensation de dent trop longue. Douleurs dentaires nocturnes, déchirantes, aggravées par la chaleur, le froid et le temps humide. Les douleurs s'accompagnent de secousses et de douleurs dans les os de la face. Abcès de la racine, gonflement des joues. Suppuration alvéolodentaire : le pus est jaune verdâtre, visqueux, adhérent. Salivation profuse, épaisse, visqueuse. Saignement de la langue et des gencives. Inflammation, ulcération, aphtes dans la bouche avec hypersialorrhée. Candidose buccale.

Dysenterie, rectocolite, diarrhée par temps froid humide Nausées, vomissements bilieux. Syndromes dysentériques, diarrhées infectieuses : diarrhée avec des selles vert foncé, bilieuses ou glaireuses, jaunâtres, mucopurulentes, hémorragiques. Ténesme avec diarrhée : douleurs anales brûlantes, pressurantes pendant la selle (faiblesse et nausées qui accompagnent). Colites, ulcérocolites, rectosigmoïdites, rectites. Ulcérations rectales. Abcès anal. Démangeaisons autour de l'anus aggravées après une selle. Douleurs anales comme si la chair était à vif. Suintement du rectum.

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Homéopathie et médecine chinoise

Leucorrhées, cystite, urétrite, prurit génital Inflammation et sécrétions mucopurulentes de la sphère génitale. Leucorrhées visqueuses, jaune verdâtre, sanguinolentes, corrosives. Ulcères superficiels du col de l'utérus. Prurit vulvovaginal nocturne exacerbé par l'urine et les règles. Prurit scrotal et pénien pour l'homme. Douleurs contuses du pénis, du scrotum et des cuisses, aggravées en marchant. Cystite, urétrite, urines mucopurulentes, sanglantes. Ténesme urinaire associé à un ténesme rectal. Brûlure mictionnelle. Polyurie, dysurie, pollakiurie, oligurie. Urétrites avec érections douloureuses. Balanite, ulcérations génitales, adénopathies, hémospermie. Désir sexuel excessif, érections violentes.

dartres, eczéma humide avec écoulement jaune verdâtre et sanguinolent. Douleur brûlante et odeur fétide des sécrétions. Gale graisseuse, humide ou sèche avec saignement. Visage d'aspect huileux avec squames grasses et éruptions scabieuses. Intertrigo. Vésicules infectées (pemphigus, phlyctènes, cloques). Herpès humide, croûteux, squameux, jaunâtre, suppuratif avec douleurs brûlantes. Zona. Impétigo, pyodermite, suppurations. Abcès avec pus jaune verdâtre, nauséabond et sanguinolent. Adénite suppurée. Abcès périnéal. Pustules jaunes, confluentes avec ulcérations. Acné. Syphilis, molluscum contagiosum, verrues, condylomes Syphilis primaire : chancres anogénitaux avec adénopathies. Les chancres sont durs, saignants avec une base lardacée. Localisation extragénitale des chancres  : cavité buccale, gorge, larynx (laryngite syphilitique avec enrouement), langue, doigts, seins, œil (iritis syphilitique), etc. Éruptions syphilitiques polymorphes de la phase secondaire  : tubercules, macules, roséole, fongus, condylomes, syphilides papulosquameuses, psoriasiformes, rouge cuivré, etc. Syphilides sur le visage impétigineuses avec croûtes jaunâtres, syphilides lichénoïdes, varioliformes, acnéiformes, etc. Verrues, condylomes. Molluscum contagiosum. Fissures, crevasses, gerçures de la peau des mains aggravées en hiver.

Signes neurologiques

Céphalées frontales, lourdeur de la tête Douleurs au milieu du front tiraillantes, déchirantes, pulsatiles, pressurantes comme par une bande ou un étau. Aggravation la nuit, en se penchant, par le temps froid humide. Nausées, salivation pendant les céphalées. Sensation de plénitude et de lourdeur dans la tête. Tremblements émotionnels et intentionnels Tremblements des extrémités (bouche, membres supérieurs, mains, pieds) émotionnels, intentionnels, de fatigue, et séniles (aggravation des tremblements par l'effort, le mouvement et la marche). Ils peuvent se généraliser et évoluer vers une rigidité parkinsonienne. Maladresse et défaut de coordination : difficultés à effectuer des tâche simples. Absence des réflexes tendineux, ralentissement de la motricité, déficit moteur, paralysie prédominant aux extenseurs.

Ulcères à bords indurés Ulcères avec bords surélevés, indurés ou déchiquetés. Aréole rouge. Ulcères lardacés. Écoulement nauséabond, fluide, jaune, sanguinolent et corrosif. Ulcères pulsatiles la nuit.

Névralgies inflammatoires ou « barométriques » Névralgies de la face, du cou, des dents, inflammatoires, aggravées la nuit et par la chaleur du lit. Névralgies « barométriques » aggravées par les changements de temps, par le temps froid humide et le vent froid. Les douleurs sont déchirantes, profondes, lancinantes.

Prurit cutané Prurit cutané erratique sans éruption avec fourmillements et chatouillements. Saignement, douleurs brûlantes après grattage. Aggravation le soir, en se déshabillant, par la transpiration et la chaleur.

Troubles cutanés

Rash fébrile : rougeole, scarlatine, roséole, etc. Scarlatine accompagnée de langue sèche et brune à la pointe. Rougeole, roséole. Variole.

Dermatoses surinfectées avec écoulement purulent, sanguinolent Rougeur cutanée et éruptions croûteuses, pruriginineuses, humides et suintantes  : croûtes,

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Teint jaune

Modalités

Rhumatismes chroniques, ostéite, suppuration osseuse

Douleurs osseuses nocturnes. Sensation de cassure, de déchirement. Rhumatisme chronique avec douleurs articulaires lancinantes, profondes, térébrantes aggravées par le froid, l'humidité, la chaleur et la nuit. Exostoses. Ostéite, périostite. Suppurations osseuses. Syndromes hémorragiques

Purpura, pétéchies, épistaxis, rectorragies, expectorations striées de sang ou hématémèse avec sang rouge vif, urines sanguinolentes, etc. Hypertrophie glandulaire

Adénopathies qui accompagnent les infections, oreillons, etc.

Aggravation Par le temps froid humide, les applications froides et humides, le temps chaud et la chaleur extrême, par les sources de chaleur et de lumière, par le changement de temps ou de température (refroidissement), par la chaleur du lit, la transpiration et la nuit. Amélioration Par l'atmosphère sèche et la température modérée. Signes étiologiques Suite d'exposition à l'humidité.

Néphropathies

Syndromes correspondants

Protéinurie de l'adolescence, de la grossesse, ortho- et clinostatique. Néphropathies interstitielles, toxiques. Tubulopathies. Leucocyturie, hématurie. Des signes buccaux accompagnent la pathologie rénale.

Syndromes internes Humidité-Chaleur Foie/Vésicule biliaire

Teint jaune Goût amer Nausées, vomissements bilieux Bouche pâteuse Hépatite Lithiase biliaire Douleurs hépatiques, sensation de plénitude dans les hypochondres Zona Prurit vulvovaginal Leucorrhées visqueuses de couleur jaune verdâtre Candidose Prurit anal Dysurie Langue rouge (bords un peu plus rouges), enduit jaune collant Le pouls doit être glissant, en corde et rapide

Transpiration huileuse

Transpiration nocturne huileuse, visqueuse, abondante, y compris de la face. La transpiration n'apporte aucun soulagement ; elle aggrave au contraire. Sensation de lourdeur

Sensation de lourdeur des membres. Froideur et œdème des extrémités. Anomalies linguales La langue de Mercurius est grosse, enflée, et garde l'empreinte des dents. Ses bords sont rouges et son enduit blanc épais (« comme de la fourrure, de la craie ou du lait caillé ») ou jaune, brun voire noir (noir au centre et rouge sur les bords). On note une hypersalivation. Les papilles sont souvent saillantes, dressées, hérissées avec parfois l'extrémité qui est brune. La langue peut être tremblante. On peut observer des vésicules. L'haleine est putride, nauséabonde et le goût est amer ou métallique. Des aphtes accompagnent la plupart des affections. La langue peut être pâle. Autres signes possibles de 1er degré : langue humide sur les côtés, bouche collante et visqueuse.

Humidité-Chaleur Rate/Estomac

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Goût amer Transpiration huileuse Teint jaune, sclérotique jaune Sensation de lourdeur Distension de l'estomac Soif sans désir de boire Nausées, vomissements

Homéopathie et médecine chinoise

Selles molles à l'odeur nauséabonde, dysenterie, rectocolite Prurit cutané Brûlure anale Eczéma, dermatoses avec écoulement mélicérique Dermatoses vésiculeuses Transpiration qui n'améliore pas Langue rouge et enduit jaune et collant Le pouls doit être glissant et rapide Humidité-Chaleur du Gros intestin

Agitation Fièvre Soif Nausées, vomissements Syndrome dysentérique avec selles glairosanglantes et purulentes Ténesme avec diarrhée et douleurs brûlantes Colites, ulcérocolites, recto-sigmoïdo-colites, rectites Langue rouge et enduit jaune Le pouls doit être rapide et glissant Humidité-Chaleur de la Vessie

Fièvre Soif Urines mucopurulentes Ténesme urinaire Brûlure mictionnelle Pollakiurie, dysurie, oligurie Lombalgies Langue rouge et enduit jaune Le pouls doit être glissant et rapide Vide de Yang de la Rate/Humidité-Froid

Teint pâle Salivation (Merc. : salivation épaisse, profuse) Sensation de défaillance à l'estomac Nausées Diminution de l'appétit Ballonnements Diarrhées suite de temps froid humide Extrémités froides Œdèmes Langue pâle Le pouls doit être vide

Syndromes externes Syndrome de la maladie de la Tiédeur (selon les 4 couches)

Attaque du Wei Qi Vent-Chaleur-Humidité sur le Wei Qi Fièvre avec abrutissement et irritabilité Frissons Céphalées Amygdalite Aphtose buccale Transpiration visqueuse Adénopathies Rhumatisme articulaire aigu (Bi de la chaleur) Sensation de lourdeur Bouche collante et visqueuse Odeur de l'haleine nauséabonde Enduit lingual blanc épais (qui doit être collant) et bords rouges Le pouls doit être mou et rapide Atteinte de la couche du Qi Chaleur-Humidité Rate/Estomac Fièvre gastrique avec : Lourdeur des extrémités Oppression thoracique Nausées Diarrhées, syndrome dysentérique Langue rouge avec enduit jaune et collant Le pouls doit être mou et rapide Atteinte de la couche de l'énergie nourricière Chaleur dans le Maître du Cœur Fièvre nocturne Délires, confusion mentale Dyspnée Transpiration nocturne Rash cutané : scarlatine, rougeole, roséole Langue sèche rouge ou papilles rouges et saillantes Le pouls doit être fin et rapide

Commentaires Mercurius solubilis figure parmi les grands remèdes de la Luèse. Tous les symptômes cutanés de la phase primaire et secondaire de la syphilis sont inclus dans cette pathogénésie. Ce fut, d'ailleurs, un des remèdes qu'employait jadis

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Hahnemann dans le traitement de cette maladie vénérienne. Cependant, ce remède n'est pas purement Luétique si nous tenons compte de cette grande sensibilité à l'humidité qui oriente également vers un terrain Sycotique. Il est intéressant de comparer la préparation historique du remède par Hahnemann et ce lien à l'humidité : « Ce mercure, impur, est purifié par un premier lavage […]. Le meilleur moyen de le purifier consiste à le faire bouillir pendant 1 heure […] sur un feu de charbon […]. J'ai cherché dès 1787 a le faire en précipitant par l'ammoniaque caustique sa dissolution dans l'acide nitrique préparé à froid… ». Le mercure subit donc l'humidité, le froid et la chaleur. Ce sont là les grandes étiologies de Mercurius. C'est le seul métal à se trouver à l'état liquide aux conditions ordinaires de température et de pression. Étant sensible aux changements de température et de pression atmosphérique, le mercure permit la fabrication des premiers baromètres et thermomètres. Il n'est donc pas étonnant de constater que le sujet Mercurius est hypersensible à l'environnement et aux facteurs climatiques (Mercurius ne supporte pas les températures extrêmes, il est sensible à la critique, à l'environnement, etc.). Une des indications de Mercurius les plus connues est l'angine. L'angine typique de Mercurius solubilis est l'angine érythémato-pultacée qui s'accompagne d'une fièvre avec abrutissement, d'adénopathies cervicales, d'une transpiration visqueuse, et d'une langue hypertrophiée, indentée, rouges sur les bords avec un enduit blanc épais. Cet aspect lingual traduit une pénétration de la Chaleur-Humidité dans la couche du Qi protecteur. La langue est grosse, indentée avec un enduit épais en raison de la présence d'Humidité. L'énergie perverse étant encore en superficie, sur la couche du Wei Qi, l'induit lingual reste blanc. Les bords rouges reflètent, quant à eux, la présence de Chaleur. L'Humidité « alourdit, ralentit et pèse ». Cela explique la lourdeur et l'abrutissement ressentis pendant la fièvre. Les adénopathies hypertrophiées et l'aggravation par la transpiration (transpiration visqueuse pour Mercurius) sont des éléments qui reflètent la présence d'Humidité et constituent des signes distinctifs importants de ce syndrome. Enfin, l'angine s'accompagne souvent d'aphtes et d'une haleine nauséabonde témoignant également de la présence de Chaleur.

La fièvre de Mercurius peut s'accompagner de signes digestifs tels que nausées, vomissements, diarrhées (fièvre « gastrique »). On constate même une indication dans la fièvre typhoïde. On y voit une progression de l'Humidité-Chaleur jusque dans la couche du Qi avec un envahissement de la Rate et de l'Estomac. La pathogénésie montre de possibles éruptions fébriles (rougeole, roséole et surtout scarlatine). La fièvre nocturne peut s'accompagner d'agitation, de confusion et de délire, et la langue peut être rouge. Ces symptômes qui accompagnent la fièvre nous montrent que la Chaleur peut progresser plus en profondeur jusqu'à la couche du Qi nourricier. La Chaleur à ce niveau perturbe l'Esprit (d'où le délire) et commence à agiter le Sang (d'où les éruptions). La langue de Mercurius peut présenter des papilles saillantes, dressées, hérissées. Cet aspect lingual reflète toujours la présence d'un excès de Chaleur pathogène. Les grandes causes d'un tel aspect lingual, en MTC, sont : l'excès de Chaleur externe ou interne dans les organes/entrailles et la pénétration de la Chaleur ou de la ChaleurHumidité jusqu'à la couche du Sang. L'enduit lingual de Mercurius peut également devenir brun ou noir avec des bords rouges signifiant une aggravation de la Chaleur interne avec une lésion des Liquides organiques. Les sécrétions de Mercurius sont sales, purulentes, muqueuses, d'odeur nauséabonde. Les éruptions cutanées sont rouges, prurigineuses, humides, suintantes, purulentes, surinfectées. On note un prurit de la région génitale, des leucorrhées purulentes et, sur le plan digestif, des maladies inflammatoires de type rectocolite, dysenterie (la dysenterie selon la MTC est due soit à l'Humidité-Chaleur, soit à l'Humidité-Froid avec le plus souvent un vide de Yang de la Rate et/ou des Reins sous-jacent). Tous ces symptômes sont caractéristiques du syndrome d'Humidité-Chaleur. Cela est confirmé par l'aspect lingual décrit plus haut : langue grosse, humide, qui garde l'empreinte des dents (en rapport avec l'humidité) et l'enduit jaune épais (de Chaleur). Un excès de Chaleur-Humidité dans la Rate et l'Estomac provient le plus souvent de facteurs externes (facteurs climatiques ou erreurs alimentaires). Dans cette pathogénésie, l'Humidité-Chaleur peut également concerner le Foie et la Vésicule biliaire. L'Humidité peut

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Homéopathie et médecine chinoise

p­ énétrer dans les méridiens de la jambe (notamment dans le méridien du Foie et de la Vésicule biliaire et s'installer dans ces organes). Les causes sont encore une fois climatiques, alimentaires voire émotionnelles. Une stagnation du Qi du Foie peut provoquer de la Chaleur (Feu du Foie) qui va s'associer à l'Humidité. La colère excessive peut provoquer un blocage du Qi et générer du Feu. Mercurius a d'ailleurs tous les signes psychiques d'un « hépatique » : irritabilité, agressivité, perte de contrôle jusqu'à vouloir tuer, etc. Enfin, le vide de Qi de Rate peut favoriser l'Humidité interne car elle n'arrive plus à gérer et transporter l'Humidité qui s'accumule dans l'organisme. L'Humidité externe peut elle-même altérer les fonctions de transport et de transformation de la Rate. Il n'est donc pas étonnant de constater que le syndrome du vide de Qi de la Rate est inclus dans cette pathogénésie. Mercurius fait donc partie des remèdes utiles pour lutter contre l'Humidité, associée surtout à la Chaleur mais parfois aussi au Froid. Il est amusant, dans un contexte de surplus d'Humidité et du fait de sa nature métallique, de constater que Mercurius rêve d'eau et qu'il a l'illusion de voir couler de l'eau…

• Toxicité : son ingestion provoque un effet laxatif, une hypernatrémie, une déshydratation, une hypotension et des rectorragies. • Utilisation médicinale  : comme purgatif (notamment en MTC). • Particularité  : le sulfate de sodium est facilement soluble dans l'eau et il est hygroscopique (c'est-à-dire qu'il a tendance à absorber l'humidité de l'air). À l'état naturel, il est complètement dissout dans les mers fermées ou dans les lacs des pays chauds saturés en soude et en anions sulfatés. Il ne peut prendre une forme solide que sous certaines conditions : il faut que la température de l'air soit suffisamment chaude mais pas trop pour qu'il se cristallise sous une forme décahydratée (de formule Na2SO4  ·  10H2O). Il prend alors l'aspect d'un minéral transparent, incolore avec un éclat vitreux qui se nomme mirabilite. Lorsque la température extérieure augmente et que l'évaporation des lacs se poursuit, le minéral se déshydrate et prend sa forme déshydratée et le nom de thénardite (Na2SO4). Selon la température et l'humidité de l'air, la mirabilite peut se transformer en thénardite et inversement.

Matière médicale

Natrum sulfuricum

Signes psychiques Dépression, irritabilité, abrutissement aggravés à l'humidité

Fig. 4.55

Souche • Noms : sulfate de sodium ou sulfate de soude. • Formule : Na2SO4. • Description : sous forme anhydre (sans eau), le sulfate de sodium prend l'apparence d'une poudre blanche cristalline, inodore, de saveur salée.

Est de mauvaise humeur au lever, irritable (la mauvaise humeur s'améliore après une selle copieuse). N'aime pas qu'on lui parle et refuse de parler. Taciturne, triste, morose, dépressif, lassé de vivre (a le sentiment d'être indigne de vivre). Risque suicidaire : impulsion soudaine à se tuer (« envie de se tirer une balle ») mais se retient à cause de ses devoirs envers sa famille. L'humeur varie exagérément avec le temps : tristesse et dépression par temps nuageux ou pluvieux, gaieté s'il est ensoleillé. La tristesse est également aggravée le matin, en écoutant certaines musiques (pleure en entendant du piano) et dans les atmosphères mystiques. Angoisses le matin améliorées après avoir mangé ou au grand air. Abrutissement suite d'exposition à l'humidité. Troubles mentaux consécutifs à un traumatisme crânien

Algies persistantes, malaises, sinistrose, troubles dépressifs avec tendance suicidaire, pertes de

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

mémoire, abrutissement, confusion d'esprit, convulsions après un traumatisme crânien ou rachidien.

Sécrétions des muqueuses profuses

Amélioration des symptômes mentaux après la selle

Blépharoconjonctivite Rougeur oculaire, enflure, douleurs brûlantes, larmoiement et surtout photophobie. Sécrétions jaunes, verdâtres agglutinant les paupières le matin. Sclérotique jaune.

Hilarité, gaieté après être allé à la selle. Confusion améliorée par l'émission des selles. Rêves d'eau et de noyade

Nombreux rêves angoissants qui réveillent le patient. Rêves en rapport avec l'eau : rêve de voyager sur l'eau, de faire du bateau, de danger dans l'eau, d'être en train de se noyer ou que sa fille crie au secours dans l'eau, etc. Rêves de traumatisme ou de blessure.

Signes physiques Rétention d'eau dans l'organisme, cellulite

Œdème, cellulite, hydrolipopexie. Œdème des doigts le matin par temps humide, des pieds, ou des chevilles. Les œdèmes sont variables, transitoires ou périodiques. Rétention hydrique prémenstruelle. Céphalées aggravées par l'humidité

Douleurs occipitales ou frontales pressurantes, térébrantes, contuses, surtout le matin, aggravées par le temps humide, l'effort mental et améliorées par la pression. Sensation d'éclatement au vertex. Impression que la tête va tomber comme si le cerveau tombait vers l'avant (cette sensation est aggravée en se courbant). Troubles suite de traumatisme mécanique à la tête. Douleurs rhumatismales suite d'exposition à l'humidité

Rhumatisme articulaire avec infiltration des articulations. Raideur, dérouillage, craquements articulaires. Coxalgies irradiant aux genoux. Douleurs lombaires avec froideur du dos. Rhumatismes accompagnés de diarrhée chronique. Aggravation des douleurs par l'immobilité, les changements de  position, le début du mouvement, la nourriture aqueuse, le temps humide et les changements de temps : passage du sec vers l'humide. Sensibilité barométrique à l'humidité : douleurs 2 ou 3 jours avant le temps humide puis pendant. Amélioration des douleurs par le temps chaud et sec.

Sécrétions jaunâtres ou verdâtres, aqueuses ou épaisses.

Rhinite Rhinite avec écoulement postérieur épais, purulent, jaune verdâtre, de goût salé, d'odeur nauséabonde, par temps humide. Écoulement non irritant. Croûtes vertes à l'intérieur du nez. Rhume des foins avec respiration asthmatique. Asthme et bronchite suite d'exposition à l'humidité Crise d'asthme entre 4 et 5 heures du matin avec dyspnée, aggravée par le temps froid et humide, le temps orageux et à l'effort. Asthme suite de chagrin. Bronchite avec expectorations de mucosités verdâtres. Toux avec râles, aggravée à l'air froid et humide. Pneumonie inférieure gauche. Douleurs thoraciques pressurantes le matin, par temps humide avec oppression dans la poitrine. Leucorrhées purulentes, urétrite, condylomes Leucorrhées abondantes, purulentes, jaunes ou verdâtres. Règles irritantes, en retard ou prolongées. Urétrite chronique avec écoulement épais jaune verdâtre. Gonorrhée, blennorrhée. Douleurs rhumatismales suite de suppression de gonorrhée. Troubles digestifs

Plénitude gastrique avec oppression thoracique Ballonnements et sensation de plénitude à l'estomac avec oppression respiratoire, aggravés par les repas et le soir mais améliorés par les éructations. Dérangement gastrique, intolérance à la ceinture serrée. Indigestion après des aliments farineux. Sensation de vide ou de lourdeur de l'estomac aggravée par le temps froid et humide. Éructations amères ou acides. Pyrosis. Nausées aggravées avant de manger. Gastralgies le matin au lever avec douleurs contuses ou brûlantes améliorées après le petit déjeuner. Absence de soif ou soif nocturne. Coloration blanche de la

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Homéopathie et médecine chinoise

langue pendant les troubles gastriques. Douleurs hépatiques contuses améliorées par le massage. Hépatomégalie. Colique hépatique. Douleurs de l'hypochondre droit Douleurs hépatiques contuses améliorées par le massage. Hépatomégalie. Colique hépatique. Diarrhées aggravées par le temps humide et les aliments aqueux Diarrhée le matin au lever ou après le petit déjeuner suite de temps humide, de changement de temps ou de consommation d'aliments aqueux (fruits, légumes, boissons et  aliments froids) et farineux. Diarrhée en jet profuse, éclaboussante, nauséabonde avec gaz. Selles fécales avec des morceaux solides. Faiblesse le matin après la selle ou bien la selle est suivie d'une sensation de bien-être. Douleurs abdominales le matin au lever aggravées si le temps est humide, améliorées par les selles.

Modalités

Aggravation Par l'humidité sous toutes ses formes (bord de mer, temps humide et froid ou humide et chaud, les lieux humides, le travail au contact de l'eau, les aliments aqueux, etc.), par le changement de temps (passage du sec au froid humide), par l'approche d'un orage avec tonnerre. Amélioration Par le temps chaud et sec, par une selle abondante et aqueuse.

Syndromes correspondants Froid-Humidité qui envahit la Rate

Aggravation des symptômes par le temps froid et humide Amélioration par la chaleur et le temps sec Teint pâle Mauvaise digestion des aliments aqueux Sensation de plénitude à l'estomac avec oppression respiratoire (formation de Glaires) Sensation de lourdeur gastrique aggravée par le temps froid et humide Nausées Diarrhées aggravées par les aliments aqueux et froids et par le temps humide Faiblesse le matin Œdème, rétention hydrique Enduit lingual blanc et épais pendant les troubles gastriques Le pouls doit être glissant et lent

Troubles dermatologiques

Éruptions et eczéma suintants, intertrigo Eczéma, éruptions avec écoulement jaune verdâtre, ichoreux. Boutons humides, prurigineux avec douleurs brûlantes. Intertrigo. Prurit cutané en se déshabillant et à l'air froid, prurit périnéal ou anal. Néoformations Verrues, papillomes, condylomes  : du cuir chevelu, de la face, de la région anogénitale. Éruptions vésiculeuses Éruptions vésiculeuses remplies de liquide aqueux transparent ou jaune. Phlyctènes, pemphigus, herpès.

Bi Froid-Humidité

Douleurs rhumatismales aggravées par le froid humide et la nourriture aqueuse Raideur, dérouillage, craquements articulaires Sensibilité barométrique à l'humidité Amélioration des douleurs par le temps chaud et sec

Teint jaune ou pâle de la peau Anomalies linguales La langue de Natrum sulfuricum peut présenter un enduit blanc (surtout pendant les troubles gastriques), mais le plus souvent l'enduit est jaune verdâtre ou gris sale, plus épais à la base sur une langue rouge. On note la présente de mucosités épaisses, visqueuses sur la langue. Il peut exister des vésicules au bout de la langue. L'odeur de l'haleine est nauséabonde et le goût amer.

Transformation de l'Humidité-Froid en Chaleur : Humidité-Chaleur qui envahit la Rate

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Teint jaune, sclérotique jaune Lourdeur de la tête Céphalées aggravées par l'humidité Goût amer

Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Sensation de plénitude à l'épigastre avec oppression dans la poitrine Douleurs gastriques Nausées Diarrhées avec odeur nauséabonde Prurit périnéal Prurit cutané Éruptions cutanées suintantes avec écoulements jaune verdâtre Éruptions vésiculeuses Néoformations cutanées Sécrétions jaunâtres ou verdâtres, aqueuses ou épaisses Langue rouge avec un enduit épais jaune (qui doit être collant) Le pouls doit être glissant et rapide

Commentaires Contrairement à Natrum muriaticum qui a tendance à la déshydratation, à l'amaigrissement et à la sécheresse, Natrum sulfuricum a tendance à la rétention hydrique, à l'obésité et à l'hypersécrétion des muqueuses. Les caractéristiques de la souche avec ce fort pouvoir hygroscopique expliquent très bien ce lien si prononcé à l'Humidité. La structure du sulfate de sodium est assez instable et son état varie selon les conditions climatiques. À l'état naturel, sous forme cristallisée, il passe facilement d'un état hydraté (mirabilite) à un état déshydraté (thénardite) selon le degré d'humidité ou de chaleur/sécheresse. Nous comprenons alors pourquoi Natrum sulfuricum est si sensible aux variations de température, au temps froid et humide ou chaud et humide. Il n'est donc pas étonnant de constater que, du point de vue de la médecine chinoise, les deux principales indications de Natrum sulfuricum sont celles liées à l'invasion du Froid-Humidité et de la ChaleurHumidité externes. Le Froid-Humidité externe peut se transformer en Chaleur en profondeur et engendrer par lui-même un syndrome de ChaleurHumidité. Il n'est donc pas étonnant de constater que la langue de Natrum sulfuricum peut présenter un enduit épais blanc (de Froid-Humidité) ou un enduit jaune sale et épais (de Chaleur-Humidité). L'Humidité peut plus rarement s'exprimer au niveau de la langue par la présence de vésicules. Le Froid-Humide interne provient souvent d'une exposition chronique à l'Humidité externe (lieux de travail et de vie humides, climat humide,

consommation d'aliments aqueux et froids). L'Humidité peut à la longue se transformer en Glaires qui vont empêcher le Qi de circuler normalement. Cela entraîne une obstruction dans la poitrine et une perturbation de la descente du Qi de l'Estomac. Cela explique la coexistence de signes gastriques et thoraciques (sensation de plénitude à l'estomac accompagnée d'une sensation d'oppression respiratoire, lourdeur de l'Estomac par temps humide, etc.). L'Humidité empêche le Yang pur de monter à la tête, d'où cette sensation particulière de lourdeur ressentie au niveau du cerveau (l'Humidité pèse, alourdit, etc.). Lorsque le Froid-Humidité s'installe dans l'organisme, c'est bien souvent parce qu'il existe un vide sousjacent de la Rate et des Reins qui n'arrivent plus à mobiliser l'Humidité ni à réchauffer l'organisme. Il est dit, en MTC, qu'en cas de plénitude de Yin, le sujet rêve de vastes étendues d'eau. Nous comprenons alors pourquoi Natrum sulfuricum fait autant de rêves en rapport avec l'eau…

Phytolacca decandra

Fig. 4.56

Souche • Surnom : raisin d'Amérique. • Famille : Phytolaccacées. • Habitat : Amérique du Nord et Mexique (introduite sur le continent Européen au XVIIe siècle). • Description : plante vivace buissonnante composée de plusieurs tiges ramifiées et qui peut atteindre 3 ou 4  mètres de hauteur. Grandes

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Homéopathie et médecine chinoise

feuilles ovales, alternes pouvant atteindre 40 cm de longueur et pouvant devenir rougeâtres. Fleurs en grappe, blanches ou rosées, comptant dix étamines (d'où le nom Phytolacca « decandra »). Fruits en forme de baies réunies également en grappe pendantes qui ont une couleur rouge sombre ou noir violet à maturité (les baies sont globuleuses avec une dépression centrale). • Principes actifs  : saponosides triterpéniques à forte activité anti-inflammatoire (phytolaccosides) plus concentrés dans la racine et les graines. • Toxicité : irritations oculaires et cutanées (jus des feuilles), troubles digestifs (vomissements, diarrhées), troubles neurologiques, convulsions. Plante potentiellement mortelle. • Propriétés  : antivirales, antifongiques, immunostimulantes et anti-inflammatoires. • Particularité  : plante qui pourrait être utilisée pour dépolluer certains sites car elle est capable de survivre sur des sols très concentrés en métaux lourds qu'elle peut stocker dans ses feuilles et ses racines (propriétés de détoxification). • Partie utilisée  : plante entière avec les baies parvenues à maturité.

de frissons. Envie de bouger malgré la faiblesse et la douleur (les mouvements aggravent les douleurs). Céphalées frontales et douleurs oculaires avec larmoiement brûlant. Langue rouge à la pointe et sur les bords et chargée en arrière. Angine érythémateuse, diphtérie, pharyngite herpétique Angine et pharyngite érythémateuses suite de temps froid humide avec adénopathies cervicales et raideur du cou : pharynx rouge foncé, pourpre, amygdales gonflées avec possibles exsudats pultacés, œdème de la luette, sécheresse de gorge. Angine phlégmoneuse. Diphtérie accompagnée de langue blanche (membranes pharyngées blanches, grises ou en peau de chamois). Mucosités épaisses et tenaces avec besoin de se racler la gorge. Pharyngite herpétique. Sensation de corps étranger avec douleurs brûlantes, lancinantes, constantes et besoin de déglutir. Douleur intense lors de la déglutition qui irradie aux oreilles et au cou (la langue est douloureuse à la racine en avalant et lorsque le sujet la tire). Aggravation des douleurs en buvant chaud, par le contact et la pression du cou. Amélioration par les boissons froides. Pharyngite chronique avec muqueuse rouge sombre aggravée par le temps froid humide. Parotidite avec adénopathies cervicales. Coryza accompagné de douleurs à la racine du nez et obstruction d'une seule narine. Rhinorrhée postérieure chronique.

Matière médicale Signes psychiques Indifférence aux autres

Troubles des seins

Indifférence à l'égard de la vie et de ceux qui l'entourent. Aucune pudeur. Tristesse (désire être tué).

Nodosités, mastose Tension, douleurs contuses et congestion mammaires menstruelles ou prémenstruelles  : douleurs d'un sein ou des deux (douleurs des seins améliorées par la pression des mains). La douleur irradie dans tout le corps. Nodosités dures et douloureuses des seins  : adénome induré, mastose fibrokystique. Tendance aux cancers du sein. Écoulement du mamelon aqueux, sanguinolent.

Signes physiques Anomalies des paupières : blépharite, orgelets, chalazions

Orgelets, chalazions, hypopions. Blépharite  : paupières agglutinées le matin, épaisses, indurées, rouges, sensibles, ulcérées, avec des croûtes. Douleurs oculaires avec larmoiement brûlant.

Mammite Mammite avec seins pleins, durs, tendus et douloureux. Sensation de plénitude mammaire. Menace de suppuration (abcès des seins avant suppuration, menace d'abcès des seins sur des cicatrices anciennes). Le pus est sanguinolent, nauséabond, fétide. Mammite chez les femmes qui allaitent  : lait sanguinolent, filandreux, caséeux, épais, de mauvais goût.

Fièvre avec

Courbatures généralisées, lourdeur et faiblesse Fièvre élevée le matin ou l'après-midi avec courbatures et sensation de meurtrissure dans tout le corps. Lourdeur de la tête avec sensation de chaleur et obnubilation. Absence de transpiration et

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Troubles de la lactation Douleurs intenses lors de la tété irradiant du mamelon au dos, à l'utérus, voire à tout le corps. Fissures ou crevasses douloureuses des mamelons avec les mêmes modalités. Excoriation des seins, ulcérations. Engorgement mammaire induré. Galactorrhée après sevrage.

Anomalies linguales La langue de Phytolacca est sèche et intensément rouge (rouge feu) au bout de la langue alors que sa racine présente un enduit blanc épais. L'enduit lingual peut également être jaune au centre ou jaune grisâtre. On peut observer des vésicules sur les bords de la langue qui sont également rouges. L'odeur de l'haleine est putride, nauséabonde.

Gastralgies, soif intense et sécheresse de gorge

Gastralgies avec douleurs contuses, coupantes, aggravées à la marche. Éructations âcres. Nausées, vomissements d'eau, de mucus ou de sang. Soif extrême accompagnée de sécheresse de la gorge.

Modalités

Aggravation Par le temps froid et humide, par les changements atmosphériques, la pluie, le toucher et la pression. Amélioration Par le temps sec et chaud, par la chaleur.

Névralgies et douleurs osseuses erratiques, fulgurantes

Douleurs osseuses, névralgiques, rhumatismales apparaissant et disparaissant brusquement comme une secousse électrique, irradiant dans tout le corps et changeant de place. Les douleurs sont aggravées par le temps humide, le mouvement et la nuit et sont améliorées par le repos, le temps chaud et sec. Périostite avec douleurs vives et brûlantes aggravées selon les mêmes modalités forçant le malade à bouger sans amélioration. Algies des épaules, périarthrite scapulohumérale nocturne. Talalgies : douleurs du talon améliorées en s'allongeant et en mettant les pieds au-dessus du corps. Douleurs névralgiques en décharges électriques erratiques. Sciatique avec sensation de meurtrissure sur la face externe de la cuisse, surtout à droite. Douleurs névralgiques de l'anus et du rectum en milieu de nuit irradiant dans la région périnéale jusqu'à la verge. Céphalées pressurantes frontales avec nausées.

Latéralité Droite.

Syndromes correspondants Vent-Chaleur-Humidité dans le Qi protecteur du Poumon Fièvre sans soif avec Angine érythémateuse Courbatures, faiblesse Sensation de lourdeur Langue rouge à la pointe et enduit blanc épais à la base Le pouls doit être flottant et rapide

Feu de l'Estomac (et stase de Qi) Gastralgies Nausées, vomissements Éructations Abcès mammaires, mammite Seins douloureux et tendus Masses mammaires Enduit lingual jaune Bouche sèche avec soif Haleine fétide Le pouls doit être glissant et rapide

Syphilis

Éruptions syphilitiques  : psoriasis syphilitique, ulcères, ozène, éruption sur le visage, etc. Syphilis tertiaire  : gommes, uvéite, rhumatisme syphilitique avec douleurs nocturnes. Rhumatisme suite de suppression de gonorrhée. Douleurs de la dentition améliorées en serrant les dents

Commentaires

Gémissements pendant la dentition. Nécessité de mordre des objets durs ou de serrer les dents pour améliorer les douleurs.

Il est difficile de donner une typologie à Phytolacca puisque les signes psychiques sont presque inexistants dans les matières médicales. Cela n'est pas

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Homéopathie et médecine chinoise

Pulsatilla

étonnant car sa prescription se fait dans la plupart des cas pour des maladies aiguës. Dans l'angine fébrile de Phytolacca, le Dr Voisin nous indique que la langue est « rouge à la pointe avec un enduit chargé en arrière ». Cet enduit est blanc et épais. La langue est sèche, notamment à la pointe. La rougeur de la pointe de la langue dans les maladies externes signifie que la maladie n'affecte que la couche superficielle du Wei Qi selon la théorie des 4  couches (maladie de la Tiédeur). La rougeur intense de la pointe signifie que le Vent-Chaleur est situé au niveau du réchauffeur supérieur, c'est-à-dire dans les couches énergétiques contrôlées par le Poumon. Cela rejoint les tableaux pathologiques du triple réchauffeur qui ont été décrits par Ju Ting dans son traité sur la Différenciation systématique des maladies de type Chaleur. La différenciation de l'invasion du Vent-Chaleur selon les 3 réchauffeurs donne une description par niveau (réchauffeur supérieur, moyen et inférieur) plutôt que par superficie-profondeur comme c'est le cas pour la théorie des 4  couches. Mais ces systèmes se superposent. La fièvre de Phytolacca s'accompagne de courbatures généralisées avec sensation de meurtrissure, d'obnubilation et de lourdeur de la tête. Léon Vannier nous dit que « tous les muscles sont douloureux de la tête au pied ». Nous y voyons la présence d'Humidité et c'est ce que nous confirme la langue qui présente, derrière la pointe rouge, un enduit blanc et épais d'Humidité. Phytolacca trouve donc un grand intérêt lorsque le Vent-Chaleur-Humidité attaque le réchauffeur supérieur. Phytolacca est un grand remède de pathologie mammaire (nodules, mammite ou abcès en voie de constitution). La douleur chez Phytolacca est particulière car elle irradie à tout le corps. Selon la MTC, les mammites et les abcès sont issus d'une dysharmonie entre Zu Yang Ming (méridien de l'Estomac) et Zu Jue Yin (Méridien du Foie). On observe deux principaux facteurs internes : le Feu de l'Estomac et la stase du Qi du Foie. Dans ce cas, la langue doit être rouge et présenter un enduit jaune, ce qui est le cas chez Phytolacca. L'enduit jaune au centre de la langue confirme bien qu'il existe une Chaleur plénitude localisée dans l'Estomac. Les seins sont tendus, douloureux, pleins et sont très souvent le site de masses, ce qui témoigne de la stase de Qi et de Sang.

Fig. 4.57

Souche • Noms communs : Anémone pulsatille, Pulsatilla vulgaris (anemos vient du grec αηεμος et signifie « vent »). • Surnoms  : Fleur de Pâques, Herbe au vent, Passe-velours. • Famille : renonculacées. • Habitat  : commune dans les espaces élevés, découverts et venteux de presque toute l'Europe à l'exception de la Méditerranée (d'où son nom « Fleur des vents »). Aime les pelouses sèches et les milieux calcaires. • Description  : plante vivace pouvant atteindre 10 à 40  cm de hauteur. Tige velue entourée des restes des feuilles de l'année précédente qui plie facilement au vent. Feuilles également velues en rosettes radicales, très divisées en fines lanières linéaires. Fleurs solitaires au sommet des tiges en forme de cloches délicates qui peuvent atteindre 6 à 8 cm de diamètre. Coloration violette ou rougeâtre des fleurs sur la face interne alors qu'elles sont très velues, quasi argentées, sur la face externe. Nombreuses étamines jaunes au centre de la fleur. Akène plumeux qui se forme à la place de la fleur lorsque celle-ci meurt, ce qui donne une tête hirsute à la tige. Les fins et longs plumets de l'akène sont facilement disséminés par le vent. L'ensemble de la plante est velu, duveteux ; il confère à la plante un aspect précieux et délicat. • Principes actifs : saponosides et le ranunculoside.

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

• Toxicité  : plante âcre, irritante et vénéneuse (son âcreté fait qu'elle n'est pas broutée par les animaux). Provoque une brûlure de la gorge, une irritation du tube digestif, une accélération du rythme cardiaque et des troubles respiratoires. • Usage populaire médicinal : utilisée en usage externe pour les rhumatismes et les maladies de peau. Aurait des propriétés sédatives, antalgiques, antispasmodiques et apaisantes pour le système nerveux (névralgies, paralysies, migraines). L'infusion des racines était utilisée autrefois pour soulager la coqueluche, la toux spasmodique et l'asthme (on la surnommait aussi « Coquelourde »). • Partie utilisée : la plante entière.

Sensibilité, douceur, pudeur

Sentimental, calme, doux, timide, impressionnable. Pudique jusqu'à refuser l'examen médical. A peur du sexe opposé, de la sexualité. Efféminé. Affectueux (embrasse et caresse les enfants). N'aime pas contrarier autrui. Facilement offensé. Sensible. Pleure pour des futilités, en toute occasion, pour des choses joyeuses ou tristes, sans raison, pendant une maladie, avant ou pendant les règles (amélioration des pleurs au grand air et par la consolation). Désire la solitude. Abandonnisme, dépendance, soumission

Signes psychiques

Abandonnisme : illusion d'être abandonné, sentiment de ne pas être aimé par ses amis, ses parents, son conjoint. Illusion d'être seul. Peur d'être négligé, de la solitude, d'être « seul au monde ». Sentiment de vide. Jalousie. Manque de confiance en soi. Dépendance, soumission, résignation. Enfant « crampon » très attaché à sa mère.

Humeur changeante, joie excessive, hystérie

Chagrin silencieux, dépression

Variabilité de l'humeur avec passage du rire aux larmes, de la bonne à la mauvaise humeur : humeur changeante, alternante, contradictoire. Gaieté (rit facilement, pour rien). Pleurs ou rires en toute occasion, rires hystériques. Hystérie accompagnée de symptômes changeants, d'hypochondrie ou d'asthme, aggravée avant ou pendant les règles.

Anxiété avec agitation, angoisses, ruminations anxieuses

Matière médicale

Chagrin silencieux avec soumission. Désir de solitude. Envie de rester assis, immobile, emmuré dans une profonde tristesse. Dégoût de la vie, répugnance de tout, du travail. Indifférence à tout. Découragement.

Agitation avec anxiété surtout la nuit poussant à sortir du lit, à aller au hasard. Amélioration de l'anxiété par le mouvement, en marchant en plein air. Aggravation dans une pièce chaude, avant ou pendant les règles. L'angoisse peut s'accompagner de tremblements qui sont améliorés par le mouvement. Hypochondrie avec morosité : lecture de nombreux ouvrages médicaux, peur d'une maladie prochaine, peur de la mort. Anxiété pour l'avenir. Afflux de pensées le soir au lit entraînant une insomnie. Pensées persistantes.

Boule « hystérique » dans la gorge

Sensation de masse qui remonte au milieu de la gorge ou de l'œsophage en avalant. Sensation de reptation dans la gorge comme si un ver se tortillait. Besoin de se racler la gorge le matin à cause de la présence de mucosités. Tendance aux malaises vagaux et hystériques

Malaise dans une pièce chaude, en restant debout dans une église, dans une pièce remplie de monde, pendant les règles. Malaise hystérique. Tendance aux hypotensions artérielles.

Délires

Délire doux, érotique, puerpéral, mégalomaniaque, mélancolique, pendant la ménopause, etc. Illusions religieuses, que quelqu'un est dans son lit, de feu, d'être enceinte, de voir le diable, etc. Folie suite d'humiliation, de suppression des règles.

Congestion du visage suite d'excitation

Rougeur circonscrite des joues suite d'excitation. Rougeur du visage unilatérale : une joue est pâle, l'autre est rouge.

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Homéopathie et médecine chinoise

Troubles du sommeil

Sécrétions des muqueuses jaunes, homogènes et non irritantes

Endormissement tardif, réveil tardif avec lever pénible. Dort les mains sous la tête. Gémissements, cris pendant le sommeil, notamment chez les enfants.

Blépharoconjonctivite, larmoiement au vent Blépharoconjonctivite avec sécrétions oculaires abondantes, purulentes, épaisses, non irritantes. Conjonctivite gonococcique. Dacryocystite. Orgelet, chalazion. Larmoiement pendant le coryza aggravé par le vent et l'air froid. Troubles de la commissure interne : écoulement, douleurs constantes et sourdes, rougeur, prurit.

Rêves nombreux, de travail, de combats, d'animaux noirs

Rêves nombreux persistants. Rêves de travail assidu, de difficultés dans son travail quotidien, de réfléchir, d'effort mental, d'exceller dans le travail, des occupations de la journée ou de la veille. Rêves de formes et d'animaux noirs (chien, chat qui l'effrayent). Rêves érotiques. Rêves de violence  : combats, bagarres, colères, disputes, querelles, assassinat, émeutes, malheurs, etc. Rêves fantastiques. Rêves d'argent, de pièce d'or.

Rhume des foins, coryza, rhinorrhées purulentes Rhume des foins, coryza par temps humide avec prurit à l'intérieur du nez (écoulement blanc ou aqueux). Obstruction nasale ou bien alternance d'obstruction et d'écoulement. Sécrétions nasales jaunâtres ou verdâtres, non irritantes, épaisses et homogènes, d'odeur nauséabonde. Perte du goût et de l'odorat, troubles de la voix. Aggravation des symptômes ORL à l'air chaud ou dans une pièce chaude. Amélioration au grand air frais et en marchant.

Signes physiques Fièvre « gastrique », irrégulière, changeante, rash fébrile

Fièvre intense, continue, l'après-midi à partir de 14 heures ou la nuit. Frilosité. Transpiration. Troubles gastriques et intestinaux  : soif, douleurs à l'estomac, inappétence, nausées, vomissements de mucus, sensation de chaleur abdominale, constipation. Urines foncées. Troubles psychiques : tristesse avec pleurs, agitation, délire, abrutissement, hébétude, gémissements, insomnie, peur de la mort. Encéphalite avec délire. Troubles respiratoires  : respiration anxieuse, dyspnée, douleurs thoraciques, anxiété ressentie dans la poitrine, congestion. Rash fébrile  : rougeole, rubéole, roséole (rougeole avec sécrétions aqueuses vert jaunâtre et larmoiement oculaire abondant). Variole. Varicelle. Rougeur du visage. Dilatation des vaisseaux sanguins avec mains brûlantes. Sensation de chaleur interne avec froideur externe. Accès fébriles irréguliers, fièvre changeant d'aspect (les accès fébriles ne sont jamais identiques). Fièvre périodique. Fièvre typhoïde accompagnée de mucosités. Fièvre unilatérale (chaleur nocturne d'un côté alors que l'autre est froid). Oreillons peu douloureux, dissymétriques. Aggravation de la fièvre par la chaleur (dans une pièce chaude et fermée), amélioration en se déplaçant et à l'air frais.

Amygdalite, mucosités tenaces dans la gorge Amygdalite, pharyngite avec gorge rouge foncé et douleur piquante. Mucosités tenaces dans la gorge avec râles. Étouffement en avalant les aliments. Otites purulentes, otites externes, éruptions rétro-auriculaires Otite moyenne aiguë ou suppurée chronique  : écoulement abondant, jaune épais ou jaune verdâtre, sanguinolent. Écoulement auriculaire après une maladie éruptive (rougeole, scarlatine, etc.). Otalgies nocturnes avec douleurs déchirantes, constantes, sourdes, aggravées par le temps humide et dans une pièce chaude et améliorées au grand air. Catarrhe tubaire. Otite externe avec gonflement du méat, de la conque, de la région rétro-auriculaire ; rougeur et prurit du méat. Éruption de pustules dans la région rétro-auriculaire, érysipèle. Sensation d'oreille bouchée. Sensation de bruit de vent dans l'oreille ou d'air comme si l'air distendait le méat. Acouphènes avec sensation de jet synchrone avec le pouls ou sensation de bourdonnements aggravée aux mouvements.

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Pneumonie, bronchite, asthme, toux coqueluchoïde Bronchite aiguë ou chronique, pneumonie, cardite. Hémoptysie suite de suppression des règles. Asthme allergique spasmodique des enfants aggravé le soir ; asthme suite de suppression d'une éruption ou des règles. Asthme hystérique. Toux sèche, violente, spasmodique, épuisante, le soir jusqu'à minuit. Coqueluche violente. Toux grasse le matin avec expectorations visqueuses, jaunes ou verdâtres, sanglantes et de mauvaise odeur (odeur de vieux fromage). Amélioration en position redressée et au grand air (désire ouvrir une fenêtre). Aggravation en marchant rapidement, dans une pièce chaude, en se couchant et en s'exposant à l'humidité.

Palpitations et douleurs cardiaques erratiques, violentes

Leucorrhées purulentes ou laiteuses, urétrite Leucorrhées purulentes, épaisses, indolores, non irritantes ou leucorrhées blanches, épaisses, crémeuses, laiteuses, albuminoïdes aggravées en se couchant. Leucorrhées des petites filles. Orchi-épididymite, urétrite avec écoulement épais jaune verdâtre, sanguinolent avec priapisme. Gonorrhée, blennorrhée avec écoulement indolore. Écoulement jaune chronique. Orchite suite de suppression de gonorrhée. Douleurs testiculaires constantes et sourdes, aggravées assis. Sensation de chaleur des cordons spermatiques. Énurésie, cystite Énurésie à la toux, en riant, pendant la grossesse, en hiver, la nuit (doit se dépêcher pour éviter les fuites urinaires). Pollakiurie suite d'exposition au froid et à l'humidité. Besoin impérieux d'uriner soudain, fréquent voire constant accompagné d'émission d'urine peu abondante. Ténesme vésical. Dysurie. Inflammation chronique de la vessie, sensation de gonflement. Urines sanguinolentes. Sédiments urinaires rouges, muqueux, gélatineux, sanguinolents.

Rhumatisme avec douleurs erratiques, migratoires Rhumatisme aigu ou chronique. Douleurs rhumatismales déchirantes, erratiques, variables et migratoires. La douleur est brusque et disparaît progressivement. Raideur des articulations, sensation de paralysie ou de lourdeur. Œdème et froideur des pieds et des jambes. Rhumatisme des articulations interphalangiennes avec nodosités arthrosiques. Douleurs arthrosiques contuses, sourdes cervico-dorso-lombaires avec raideur le matin, aggravées au début du mouvement et améliorées par le mouvement lent et doux (obligé de bouger constamment dans le lit). Douleurs de la région sacrée selon les mêmes modalités. Douleurs dorsales en se levant après être resté longtemps assis ou courbé. La douleur dorsale coupe la respiration. Sensation d'eau froide versée sur le dos et descendant le long de la colonne. Froideur de la région dorsale le soir. Rhumatismes inflammatoires chroniques, des hanches, des genoux  : gonflement du genou blanc mais très chaud, amélioré par les applications froides. Sensation de plénitude.

Ulcères indolores avec suppuration, abcès non irritants Ulcères indolores avec écoulement jaune nausé­ abond améliorés par les applications ou l'air froids. Bords indurés, surélevés. Aréole rouge, tuméfiée. Abcès  : pus jaune verdâtre, sanguinolent, doux, non irritant d'odeur nauséabonde. Chaleur des écoulements.

Céphalées congestives, céphalées « digestives » Céphalées congestives suite d'excitation (céphalées avec rougeur circonscrite du visage aggravées dans une pièce chaude). Céphalées suite d'exposition au soleil. Céphalées « nerveuses ». Céphalées « digestives » aggravées par les excès alimentaires, les aliments gras et accompagnées de différents troubles gastriques  : nausées, ­vomissements,

Palpitations cardiaques violentes, paroxystiques, erratiques, visibles, avec anxiété, oppression thoracique, aggravées la nuit au lit (pulsations la nuit qui réveillent). Flutter. Hyperhémie et sensation de chaleur dans la région du cœur. Douleurs cardiaques erratiques, pressurantes, piquantes, constrictives, surtout le soir. Douleurs changeantes, erratiques, migratoires

Douleurs changeantes et erratiques (apparition brusque et disparition progressive). Aggravation des douleurs au repos et au début du mouvement. Amélioration par le mouvement lent et doux.

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Homéopathie et médecine chinoise

Éruptions humides, dartres Éruptions croûteuses, dartres prurigineuses avec douleurs piquantes. Éruptions avec écoulement blanc, jaune ou verdâtre. Éruptions avec desquamation. Psoriasis. Herpès avec douleurs piquantes comme une piqûre d'insecte. Zona avec douleurs cuisantes. Petites pustules.

haleine nauséabonde, régurgitations ayant le goût des aliments. Céphalées frontales le soir avec douleurs pulsatiles, pressurantes comme dans un étau. Sensation de lourdeur dans la tête. Douleurs erratiques. Céphalées temporales pulsatiles s'étendant aux oreilles, au cou et au visage. Odontalgies Douleurs dentaires erratiques, nocturnes, rongeantes, creusantes, déchirantes s'étendant aux yeux et aux oreilles avec gonflement des joues et sécheresse buccale (sans soif). Aggravation des douleurs par le vent (en marchant dans le vent), le froid, la chaleur sous toutes ses formes (boissons et aliments chauds, chaleur du lit, pièce chaude), la mastication et pendant les règles. Amélioration par l'aération (l'air froid, le grand air, en inspirant de l'air). Pendant les douleurs : pâleur du visage et rougeur circonscrite unilatérale. Douleurs dentaires pendant la grossesse. Douleurs dentaires suite de suppression de règles.

Troubles digestifs

Aggravation par les repas, le moindre écart alimentaire, les matières grasses, le lait et les aliments froids Embarras et dérangements gastriques, flatulences avec distension gastrique et abdominale, éructations nauséabondes (odeur d'aliments avariés, d'œuf pourri), gaz incarcérés avec douleurs, pyrosis, pesanteur, nausées, vomissements, diarrhées, etc. au moindre écart alimentaire, après des repas riches en matières grasses ou la consommation de laitages, de glaces ou d'eau froide. Sensation de pierre, de plénitude, de lourdeur dans l'estomac ou de vide. Douleurs hypogastriques irradiant vers l'extérieur ou vers les organes génitaux externes. Douleurs erratiques. Obésité par abus de glucides, de pâtisseries, de pâtes. Absence de soif.

Névralgies faciales erratiques, migratoires Névralgies faciales le soir, erratiques, déchirantes, rongeantes, tiraillantes avec secousses et soubresauts (latéralité droite surtout). Les douleurs migrent vers l'autre tempe lorsqu'on se retourne alors qu'on est couché sur le côté et le mouvement des yeux aggrave. Les douleurs augmentent en intensité et sont suivies d'un relâchement (elles augmentent graduellement et diminuent soudainement). Aggravation le soir à 20  heures, dans une pièce chaude ou par le vent chaud et humide du sud. Amélioration au grand air, par le mouvement lent, les applications froides et redressé dans le lit.

Douleurs hépatiques, douleurs des hypochondres Douleurs des hypochondres s'étendant en arrière accompagnées de troubles respiratoires. Douleurs piquantes dans la région splénique ou hépatique avec soubresauts aggravées à la toux. Sensation d'ulcération dans la région du foie. Jaunisse. Prurit anal, hémorroïdes Prurit anal aggravé par le grattage. Hémorroïdes internes ou externes, déclenchées pendant les règles ou après l'accouchement, avec douleurs contuses ou cuisantes. Hémorroïdes congestionnées avec ulcérations. Suintement humide du rectum.

Convulsions, AVC

Convulsions épileptiformes aggravées par l'excitation et les règles. Convulsions après une colère chez les nourrissons allaités, chez les enfants. Convulsions hystériques. Accident vasculaire cérébral. Troubles dermatologiques

Diarrhées, syndrome dysentérique Prédominance de diarrhée. Selles pâteuses comme de la purée ou glairosanglantes, purulentes. Diarrhées nerveuses. Aggravation selon les modalités habituelles. Constipation possible avec ténesme ou diarrhée accompagnée de constipation ou alternant avec constipation.

Érysipèle migratoire, prurit erratique, urticaire Érysipèle erratique, migratoire, changeant d'endroit. Urticaire la nuit, à l'effort ou à la chaleur. Prurit erratique aggravé le soir à la chaleur du lit (éruption de boutons après le grattage).

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Règles intermittentes, changeant d'aspect, douleurs erratiques

Unilatéralité des symptômes

Règles espacées, peu abondantes. Au contraire, règles prolongées. Aménorrhée après une exposition au froid humide : bain, pieds mouillés, etc. Règles intermittentes : arrêt d'un jour et reprise le lendemain. Règles surtout (ou seulement) la journée en marchant qui cessent en position couchée. Règles ou métrorragies changeant de couleur ou d'aspect. Sang foncé, noir avec caillots ou règles laiteuses, épaisses. Puberté et premières règles tardives. Dysménorrhée sur oligoménorrhée  : douleurs utérines améliorées au grand air. Gonflement des seins avant ou pendant les règles. Lombalgies avec douleurs constantes et sourdes pendant les règles ou suite de suppression des règles. Ovarite, salpingite, métrite. Augmentation du désir sexuel malgré la crainte du sexe opposé. Vaginisme.

Céphalées, algies, écoulements, dermatoses, transpiration, etc. Réactions violentes aux remèdes homéopathiques, hypersensibilité aux médicaments allopathiques

Anomalies linguales La langue de Pulsatilla présente habituellement un enduit blanc épais plus marqué le matin ou jaune sale et on observe des mucosités sur la langue et dans la gorge. La langue est souvent grosse et garde l'empreinte des dents (sensation de langue large et étalée). La langue est collante, visqueuse mais peut être sèche. L'haleine a une odeur nauséabonde.

Modalités

Troubles de la lactation, remède pour arrêter la montée laiteuse Absence de lait après l'accouchement, impossibilité de tirer du lait ou au contraire augmentation de la sécrétion de lait. Écoulement spontané de lait en dehors de la grossesse aggravé pendant la transpiration. Remède pour stopper la montée laiteuse. Mastite. Tendance aux tumeurs des seins.

Aggravation Par le vent froid et sec, le temps venteux et orageux, le temps froid et/ou humide, les gelées, la chaleur, le passage du temps chaud au temps froid, le confinement, les graisses, le lait, l'excès de glucides, les aliments et boissons chauds, la puberté, la grossesse, au début du mouvement, en ayant les pieds mouillés, le soir, la nuit, par la lumière artificielle ou du soleil, par la lune. Amélioration Par la consolation, la sympathie, la fraîcheur, l'aération, le grand air, le mouvement lent et les boissons froides. Signes étiologiques Troubles suite de frayeur, d'émotions, d'excitation émotionnelle, de joie excessive, de jalousie, d'anticipation, de colère, d'exposition à l'humidité, de suppression d'un écoulement ou d'une éruption.

Insuffisance veineuse, varicosités, hypotension

Syndromes correspondants

Troubles de la grossesse et de l'accouchement

Fœtus en position du siège, travail inefficace Fœtus en position du siège. Douleurs du travail s'étendant dans la région dorsale. Contractions lentes, irrégulières, inefficaces, faibles voire arrêt des contractions. Malaise pendant les contractions. Tendance aux avortements, expulsion d'un fœtus mort. Rétention placentaire.

Varicosités bleues, apparentes, gonflées, prurigineuses et douloureuses. Varicosités de la grossesse. Ulcère variqueux. Dilatations capillaires, angiomes stellaires. Vaisseaux sanguins apparents sur les mains et les pieds. Œdème et lourdeurs des jambes la journée avec sensation de fatigue, aggravés par la chaleur et l'immobilité. Amélioration à la marche lente, au froid et l'hiver. Tendance aux hypotensions artérielles.

Syndromes internes Vent-Mucosités-Chaleur du Cœur (hystérie avec stase de Qi et accumulation de Mucosités qui perturbent les orifices du Cœur)

Stase du Qi du Foie Sensation de masse dans la gorge Fluctuations émotionnelles

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Homéopathie et médecine chinoise

Règles irrégulières Alternance diarrhée/constipation Douleurs thoraciques et des hypochondres

Rougeur du visage Délire Fièvre « gastrique » avec Soif Inappétence Douleurs à l'estomac Nausées, vomissements Sensation de chaleur abdominale Transpiration Constipation Urines foncées Langue rouge avec enduit lingual jaune Le pouls doit être vaste et rapide

Humidité-Chaleur (Rate-Estomac et Foie-Vésicule biliaire) Diarrhée, dysenterie Ballonnements, distension de l'estomac et de l'abdomen Sensation de vide dans l'estomac Sensation de lourdeur Nausées, vomissements Douleurs des hypochondres Aggravation par les repas, les matières grasses et les laitages Sécrétions jaunes des muqueuses Éruptions cutanées suintantes, éruptions humides Leucorrhées jaunes Prurit rectal Ictère Aggravation par l'humidité ou la chaleur Enduit lingual blanc épais (d'Humidité) ou jaune épais (de Chaleur) Bouche collante visqueuse Le pouls doit être glissant et rapide ou mou et rapide

Atteinte de la couche du Qi nourricier Chaleur dans la couche de l'énergie nourricière Fièvre nocturne Bouche sèche Agitation mentale, insomnie, délire Transpiration Éruption maculeuse La langue doit être rouge Le pouls doit être fin et rapide

Mucosités-Chaleur perturbent le Shen Passage du rire aux larmes, hyperémotivité Joie excessive Hystérie Délires Sensation de plénitude dans la poitrine et l'estomac Palpitations Mucosités dans la gorge ou sur la langue La langue doit être grosse et peut garder l'empreinte des dents (Humidité) L'enduit est blanc épais (de MucositésHumidité) ou jaune (de Chaleur) La langue peut trembler si Vent interne Le pouls peut être tendu (Foie et Mucosités), glissant (vide de Rate et Mucosités), relâché (Rate) ± rapide (si Chaleur)

Chaleur dans le Maître du Cœur Fièvre nocturne Délires, confusion mentale Congestion, hyperhémie dans la région du cœur Sensation de chaleur interne mais périphérie froide Dyspnée Transpiration Éruption maculeuse La langue doit être rouge Le pouls doit être fin et rapide

Syndromes externes

Bi erratique (Vent-Froid-Humidité avec prédominance du Vent)

Atteinte du Vent sur les méridiens de la face

Algies vasculaires de la face, erratiques, migratrices aggravées par le vent chaud

Maladies de la Chaleur selon les 4 couches

Douleurs rhumatismales avec douleurs erratiques, changeantes, migrantes aggravées au vent, au froid et à l'humidité Sensation de lourdeur des extrémités Langue avec un enduit blanc et épais

Atteinte de la couche du Qi Chaleur de l'Estomac Fièvre qui est à son maximum l'après-midi Sensation de chaleur

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Toutes les douleurs chez Pulsatilla sont aussi erratiques (apparaissant soudainement et disparaissant progressivement), changeantes et migratoires, notamment dans les affections rhumatologiques arthrosiques. Les caractéristiques de ces douleurs évoquent, en MTC, un Bi (syndrome d'obstruction douloureuse) avec une prédominance du Vent. L'invasion des méridiens par le Vent et son installation dans les articulations constituent une des manifestations possibles du Vent externe. Le Syndrome d'obstruction douloureuse est causé par l'attaque du Vent-FroidHumidité et le Vent est toujours présent car il sert de véhicule à l'Humidité et au Froid (le Froid et l'Humidité font d'ailleurs partie des signes étiologiques de Pulsatilla, notamment dans les rhumatismes). Ces trois facteurs associés entre eux contribuent à bloquer le Qi et le Sang, ce qui entraîne des douleurs. Il existe, la plupart du temps, un vide énergétique sous-jacent permettant à ces facteurs climatiques de pénétrer à travers les pores de la peau et le Cou Li (espace entre peau et muscles) puis d'envahir les articulations. Lorsque le Vent prédomine, la douleur est erratique, migrante car elle se déplace d'une articulation à l'autre et peut donc toucher plusieurs articulations. Dans ce cas, on parle de Bi erratique (ou Bi du vent). La présence de Froid et d'Humidité interne se traduit par une langue grosse qui garde l'empreinte des dents avec un enduit blanc, épais et gras (comme c'est le cas chez Pulsatilla). Pulsatilla est un remède de névralgies faciales erratiques et changeant de côté. Cela n'a rien d'étonnant puisque l'attaque du Vent externe sur les méridiens de la face fait partie des grandes causes de névralgies faciales selon les théories de la MTC. L'urticaire est également souvent due au Vent et à la stase du Qi. Pulsatilla est un grand remède d'hystérie. Nous pouvons lire dans les matières médicales à son propos : « rires hystériques, hystérie avec troubles respiratoires, malaise hystérique, hystérie avec hypochondrie, hystérie avec symptômes changeants, asthme hystérique, lenteur de digestion dans l'hystérie, leucorrhées chez des femmes hystériques, convulsions hystériques, douleurs musculaires dans l'hystérie etc. ». L'hystérie se caractérise par l'apparition de maladies psychosomatiques imaginaires et l'exagération ou la prolongation de certaines maladies. L'hystérique

Commentaires Il est intéressant de mettre en relation la vie de cette plante et les signes cliniques issus de la pathogénésie de Pulsatilla. Comme nous l'avons vu, l'Anémone pulsatile aime les espaces élevés, découverts et venteux. Sa tige se plie facilement au vent. Cette plante a donc besoin d'être « aérée ». C'est pourquoi on la nomme « Fleur des vents » ou « Herbe au vent ». Elle tire son nom du latin pulsare : « agiter », « mettre en branle » et du grec anemos : « vent ». Son nom résume donc sa grande indication  : celle des pathologies dues au Vent selon les syndromes de la MTC et nous comprenons facilement pourquoi les « sujets Pulsatilla » sont si sensibles au vent. Nous pouvons ainsi lire à propos de Pulsatilla dans les matières médicales : « sensible au vent, au courant d'air, au grand air, sensation de courant d'air… ». Nous retrouvons l'amélioration des signes mentaux par l'aération : « anxiété et confusion d'esprit améliorées en marchant au grand air ». Les manifestations des pathologies de type « Vent » dans un organisme, selon la MTC, reproduisent celles observées dans la nature  : le vent se lève puis disparaît soudainement, il se déplace vite, souffle par intermittence, sa force et sa direction varient. Il fait se mouvoir les objets et les arbres. Il fait trembler, vibrer, etc. Par analogie, au niveau de l'organisme, lorsqu'une pathologie est due au Vent, on observe des maladies soudaines (infectieuses, torticolis, etc.), des changements morbides rapides (urticaire, éruptions fugaces, démangeaisons, etc.), des symptômes qui se déplacent d'un endroit à l'autre (douleurs migratrices), des fourmillements, des tremblements, des spasmes, des secousses, des convulsions et des raideurs (Vent interne). Les caractéristiques du Vent se retrouvent jusque dans les signes psychiques de Pulsatilla  : elle est dépendante, soumise, son humeur varie, elle passe facilement du rire aux larmes. Mais c'est peut-être encore plus remarquable au niveau des symptômes physiques  : les symptômes sont paroxystiques, erratiques, migratoires. Nous pouvons lire  : « changement de symptômes rapide voire constant ». Même la fièvre de Pulsatilla change rapidement d'aspect (jamais deux accès identiques, accès fébriles irréguliers augmentant en intensité, type de fièvre changeant fréquemment).

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Homéopathie et médecine chinoise

se donne également souvent à voir en représentation. Pour la MTC, l'hystérie fait partie du Zang (organe) Bao (agitation), c'est-à-dire de l'agitation de l'organe Cœur. Elle est secondaire à une perturbation touchant trois organes  : le Cœur, le Foie et la Rate. Les troubles émotionnels font partie des grandes étiologies de Pulsatilla. Les émotions vont à la longue bloquer le Qi du Foie. Nous retrouvons les signes psychologiques d'une stase de Qi : dépression, tristesse, humeur changeante, boule dans la gorge. Cette stase va perturber le bon fonctionnement de la Rate (attaque transversale du Foie sur la Rate, cycle de domination selon les 5 Mouvements). Celle-ci, devenue défaillante, ne peut plus chasser l'Humidité qui va se transformer en Mucosités (certains signes psychologiques comme les ruminations anxieuses et l'abandonnisme orientent vers une fragilité de la Terre, c'est-à-dire de la Rate). Les Mucosités produites par la Rate viennent ensuite se loger dans le Cœur. La langue de Pulsatilla présente des mucosités tenaces, épaisses. L'enduit lingual est blanc épais ou jaune, témoignant de la présence de Mucosités-Chaleur (les Mucosités peuvent à la longue se transformer en Chaleur, ce qui explique l'enduit lingual jaune). Suite à des troubles émotionnels et à partir de la stase du Qi du Foie, le Foie peut également générer du Vent interne. Nous nous trouvons alors dans un syndrome complexe lié au Vent-Chaleur-Mucosités avec obstruction des orifices du Cœur par les Mucosités-Chaleur. Les Mucosités qui troublent les orifices du Cœur donnent de l'agitation, une hyperémotivité, une alternance de rires et de larmes (cyclothymie), des délires, une joie excessive, des palpitations, une insomnie et beaucoup de rêves. Rappelons-le, l'excès de Chaleur dans le Cœur entraîne une joie inappropriée (la joie est l'émotion de l'élément Feu et du Cœur). C'est pourquoi nous pouvons lire à propos de Pulsatilla : « pleure ou rit en toute occasion, rit involontairement, rit pour des futilités, rit facilement, pleure de joie, rires hystériques, troubles suite de joie excessive ». Concernant les maladies externes, Pulsatilla trouve un intérêt lorsque la fièvre s'accompagne de signes digestifs (fièvre « gastrique ») avec soif, nausées, vomissements, douleurs à l'estomac, sensation de chaleur dans l'abdomen et constipation. Ces symptômes font évoquer un excès de Chaleur dans l'Estomac lié à la pénétration de la Chaleur

nocive jusqu'à la couche du Qi. Mais le délire et l'agitation pendant la fièvre, la dyspnée, la sensation de chaleur interne avec froideur externe et surtout les éruptions maculeuses sont des signes qui nous montrent que Pulsatilla peut également trouver un intérêt lorsque cette Chaleur a atteint la couche plus profonde du Qi nourricier, provoquant un excès de Chaleur dans le Péricarde, qui est l'enveloppe protectrice du Cœur.

Rhus toxicodendron

Fig. 4.58

Souche • Noms communs  : Rhus toxicodendron, Toxicodendron radicans. • Surnoms  : Lierre toxique, Poison de lierre, Arbre à la gale, Sumac vénéneux, Sumac grimpant, Poison oak (oak signifie chêne en anglais, ses feuilles ressemblant à celles de cette arbre). • Famille : Anacardiaceae. • Habitat : Amérique du Nord et Japon. • Description  : plante buissonnante vivace de 20  cm à 1  mètre de hauteur. Feuilles alternes composées de trois grandes folioles terminant un long pétiole avec nervures marquées et bords dentés ou entiers (plus rarement lobé). Fleurs naissant à l'aisselle du pétiole, verdâtres, réunies en petites grappes. Le fruit est une drupe sphérique de couleur blanche ou brune. • Principes actifs  : le toxicodendrol contenu dans toute la plante (résine phénolique huileuse contenant de l'urushiol, un allergène puissant).

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

• Toxicité : par contact direct avec la sève de la plante si celle-ci est abîmée. Essentiellement une dermatite (dermatite à Rhus) qui apparaît en général 1 à 2  jours après le contact (parfois plus rapidement ou plus tardivement). La dermatite débute par une démangeaison suivie d'un érythème avec œdème des parties atteintes et douleurs brûlantes (parfois formation de cloques et de vésicules). L'inhalation de la résine (si la plante est brûlée) peut provoquer de graves inflammations pulmonaires. Si l'antigène est présent en quantité importante, des signes généraux peuvent apparaître comme des douleurs articulaires, des courbatures, de la fièvre, de l'agitation, de l'anxiété, une confusion mentale et des épisodes délirants. • Partie utilisée : la plante entière.

Ralentissement psychique après exposition à l'humidité

Faiblesse de mémoire, abrutissement surtout après avoir été exposé à l'humidité.

Signes physiques Fièvre avec prostration, lourdeur et douleurs des membres

Fièvre matinale ou nocturne alternant avec frissons. Frilosité (aversion à se découvrir). Absence de transpiration le plus souvent (mais transpiration possible et qui peut améliorer la fièvre). Soif d'eau froide la plupart du temps (mais absence de soif possible). Teint jaune. Fièvre localisée : sur la partie antérieure du corps ou unilatérale sur le coté gauche (chaleur du côté gauche et froideur du côté droit). Gémissements, hébétude, prostration, stupeur mais besoin constant de remuer (endolorissement des régions sur lesquelles le malade est couché). Lourdeur des membres avec douleur constante, sourde, déchirante ou piquante. Chaleur brûlante et sensation de chaleur interne : le sang veineux semble brûlant. Sensation d'être aspergé d'eau chaude coulant dans les veines à 10  heures du matin. Fièvre à forme pulmonaire. Fièvre « gastrique » avec douleurs à l'estomac. Délire loquace, marmonnant avec léthargie pendant une septicémie. Anxiété, agitation. Cri encéphalique, méningite. Fièvre typhoïde. Fièvre éruptive  : scarlatine non compliquée ou scarlatine maligne accompagnée de cellulite. Rougeole. Rhumatisme articulaire aigu.

Matière médicale Signes psychiques Agitation et anxiété

Agitation anxieuse avec besoin de bouger constamment Agitation avec anxiété et besoin de bouger constamment, nécessitant d'aller d'un endroit à l'autre. Sensation d'agitation interne. Enfants très agités. Anxiété crépusculaire à la maison poussant hors du lit, améliorée en marchant au grand air. Gaieté le soir au lit. Humeur changeante. Sommeil agité, rêves de vains efforts Agitation la nuit, après minuit : se retourne dans le lit, se découvre, sort du lit, parle, crie, marmonne ou tripote les draps pendant le sommeil. Nombreux rêves : rêve d'effort difficile avec lutte, de difficultés dans son travail quotidien, des occupations de la journée, d'événements antérieurs, d'événements de lecture (lectures déjà entendues, lues, discutées ou réfléchies), d'errer à travers les champs, de courir dans la neige profonde, de feu et de voyage.

Nausées et soif importante

Manque d'appétit. Sensation de masse à l'estomac, de vide, de plénitude ou de lourdeur. Nausées ressenties dans la poitrine. Soif insatiable, violente, extrême, aggravée, le soir et la nuit. Distension abdominale douloureuse. Régurgitations acides. Douleurs contuses des hypochondres aggravées au début d'un mouvement, en se tournant ou en se couchant sur le côté douloureux.

Ruminations anxieuses aggravées la nuit

Sensibilité au froid et à l'humidité

Timidité. Douceur. Ruminations sur des événements désagréables du passé, surtout la nuit. Afflux de pensées nocturnes désagréables, torturantes, persistantes. Soupçons, peur de la mort, des gens, que quelque chose ne prenne feu, d'être empoisonné, d'être blessé. Hypochondrie. Morosité.

Céphalées suite d'exposition au froid humide, lourdeur frontale Céphalées frontales pressurantes ou occipitales suite de refroidissement, d'exposition au vent froid et/ou à l'humidité (pieds mouillés, etc.)

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Homéopathie et médecine chinoise

améliorées par la forte chaleur et les enveloppements chauds. Céphalées accompagnées de raideur de nuque. Sensation de barre ou de lourdeur frontale. Sensation de poids dans la tête obligeant le patient à se tenir redressé. Sensation de tête tombante vers l'avant comme si le cerveau allait sortir et qu'il flottait, aggravée en piétinant et en secouant la tête. Frilosité ressentie au niveau du cuir chevelu. Névralgies faciales suite de temps froid humide Névralgies faciales avec douleurs piquantes, brûlantes, déchirantes suite de temps froid humide améliorées par la pression forte, la chaleur, le mouvement et aggravées par les applications froides et le vent froid. Frilosité pendant les douleurs. Douleurs du visage la nuit poussant hors du lit.

amygdales. Éruption vésiculeuse sur le pharynx. Membranes ou mucosités tenaces. Sécheresse de gorge. Diarrhée suite d'exposition à l'humidité, dysenterie Sensation de plénitude à l'estomac aggravée par les repas (à la moindre bouchée). Manque d'appétit. Douleurs à l'estomac crampoïdes après ingestion de boissons froides. Douleurs pressurantes à l'estomac comme par un poids et sensation de lourdeur. Soif sans désir de boire. Diarrhée après avoir pris froid, après des boissons ou des aliments froids, après être resté exposé à l'humidité. Dysenterie avec besoins impérieux et selles glairosanglantes. Coloration blanche, jaune ou jaune brunâtre des selles. Prurit anal. Constipation douloureuse avec grands efforts de défécation.

Remède de coup de froid suite d'échauffement Mauvais effet d'une exposition au temps froid humide après avoir fait un effort physique intense (refroidissement suite à un effort physique).

Douleurs arthrosiques suite de temps froid/humide

Coryza, laryngite, bronchopneumopathie après un refroidissement Coryza avec toux et fièvre après avoir pris froid ou après avoir eu la tête mouillée. Amélioration du coryza en marchant. Écoulement nasal aqueux, blanc ou purulent. Obstruction nasale. Coryza avec épistaxis. L'air expiré par le nez semble très chaud. Rougeur du bout du nez. Laryngite, aphonie. Irritation du larynx aggravée par le temps humide. Besoin de s'éclaircir le larynx, sensation de rugosité. Toux après avoir pris froid ou après le refroidissement de la main et du bras (en découvrant le membre supérieur), améliorée par les boissons chaudes. Toux sèche irritative ou expectoration de mucosités purulentes, sanglantes (striées de sang ou avec caillots), d'odeur nauséabonde et laissant un goût métallique. Bronchopneumopathie. Sensation de souffle respiratoire très chaud. Oppression ressentie dans la poitrine. Toux avec chatouillements dans la trachée.

Améliorées par le mouvement prolongé Douleurs rhumatismales articulaires ou dorsales (contuses, déchirantes, sourdes) aggravées par le temps froid et/ou humide, par le changement de temps, le repos, après être resté longtemps assis et au début du mouvement. Amélioration des douleurs par le temps sec et chaud et par le mouvement prolongé (obligé de bouger constamment). Raideur articulaire le matin au lever et sensation de paralysie. Gonflement des parties atteintes, épanchement arthrosique des genoux. Douleurs thoraciques rhumatismales. Tendance à se bloquer facilement le dos. Sensation de froideur et de faiblesse dans la région lombaire. Sensation de lourdeur des membres inférieurs. Impotence fonctionnelle. Raccourcissement musculotendineux.

Douleurs de gorge suite de temps humide Douleurs contuses de la gorge suite de surmenage vocal ou d'exposition au temps humide. Angines membraneuses ou érythémateuses avec pharynx rouge foncé et douleurs brûlantes, améliorées par les boissons chaudes. Sensation de gonflement des

Améliorée par le mouvement prolongé Sciatique avec engourdissement suite d'exposition au froid humide selon les mêmes modalités : besoin de mouvements et de chaleur pour améliorer la douleur qui est aggravée au début du mouvement.

Aggravées au début du mouvement et par le repos

Sciatique suite de temps froid/humide Aggravée au début du mouvement et par le repos

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Paralysie suite d'exposition au froid/humide Paralysie suite de refroidissement ou d'exposition à l'humidité. Paraplégie accompagnée de rhumatisme. Paraplégie suite d'accouchement ou d'excès sexuels. Dysménorrhées, suppression des règles suite d'exposition à l'humidité Dysménorrhées ou suppression des règles après avoir eu les pieds mouillés, après avoir été exposé à l'humidité ou suite de refroidissement. Règles pâles. Leucorrhées fluides, liquides, nauséabondes. Urétrite avec cellulite du pelvis. Vulvite, érysipèle de la région génitale avec gonflement. Herpès génital, éruption vésiculeuse, prurit vulvaire. Avortement suite de traumatisme ou d'effort. Désir sexuel violent. Miction involontaire suite de refroidissement Miction retardée (doit attendre pour que l'urine sorte). Rétention d'urine après avoir eu les pieds mouillés ou après un effort. Miction involontaire améliorée par la marche et aggravée par le refroidissement et en hiver. Pollakiurie et besoin impérieux d'uriner avec émission de peu d'urine.

Éruptions vésiculeuses Éruptions vésiculeuses  : vésicules douloureuses (comme une piqûre d'insecte), prurigineuses, humides avec un liquide interne jaune ou aqueux. Phlyctènes, cloques, bulles. Le grattage cutané peut provoquer des vésicules ou des pustules. Érysipèle vésiculeux et œdémateux. Varicelle. Herpès. Zona. Verrues humides. Eczéma Dartres, eczéma, éruptions croûteuses, humides, suintantes. Impétigo. Éruptions sèches sur le cuir chevelu  : dartres, eczéma, pellicules. Douleurs brûlantes. Pustules. Furoncles. Éruptions fébriles Scarlatine accompagnée de douleurs rhumatismales. Macules rouges surélevées. Rougeole. Variole. Purpura Purpura rhumatoïde, purpura hémorragique. Pétéchies. Anomalies linguales

Palpitations cardiaques

Chez Rhus toxicodendron, on peut observer :  un enduit blanc épais, notamment à la racine de la langue ;  une langue rouge sur les bords et à la pointe (« triangle rouge » au bout de la langue) avec un enduit postérieur blanc épais (l'enduit peut cependant être blanc jaunâtre, jaune voire brun avec des mucosités brunes) ;  une langue humide qui garde l'empreinte des dents ;  des vésicules sur la langue ;  une sécheresse linguale ;  une langue rouge foncé, luisante (signe de 1er degré). L'odeur de l'haleine est nauséabonde.

Palpitations cardiaques avec anxiété aggravées assis, penché vers l'avant ou couché et améliorées en marchant. Sensation de plénitude dans la poitrine. Anxiété et appréhension ressenties dans la région du cœur. Hyperhémie, congestion de la poitrine. Entorses, luxation, tendinite suite à un effort inhabituel

Douleurs suite à un déménagement, à une première journée de ski, à du jardinage, à un effort inhabituel  : entorses, luxations, tendinites. La douleur est aggravée au repos (besoin de bouger) et au début du mouvement. Impatiences dans les jambes

Impatiences dans les membres inférieurs la nuit au lit, améliorées au mouvement. Troubles dermatologiques

Urticaire au froid Prurit cutané (petits picotements, fourmillements) avec douleur brûlante, aggravé par le grattage. Suintement humide et rougeur de la peau après grattage. Urticaire après la transpiration, pendant la fièvre ou après une exposition au froid ou à l'humidité.

Modalités

Aggravation L'hiver, l'automne, par le vent froid, le temps humide et/ou froid, le temps orageux, par le changement de temps avec passage d'un temps chaud à un temps froid humide, par les applications froides et humides, le début du mouvement, en passant de la position assise à la position debout.

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Homéopathie et médecine chinoise

Amélioration Par le temps sec et chaud et par le mouvement prolongé. Sensation Sensation de lourdeur.

Syndromes correspondants Syndromes internes Feu du Cœur

Agitation physique et mentale avec anxiété Gaieté Loquacité Humeur changeante Palpitations cardiaques avec anxiété et congestion de la poitrine Sommeil agité avec nombreux rêves Langue rouge, notamment à la pointe Enduit lingual jaune Le pouls doit être rapide

Syndromes mi-internes mi-externes Attaque du Froid-Humide

Humidité-Froid qui envahit la Rate et l'Estomac Absence d'envie de boire Nausées Sensation de plénitude gastrique Douleurs à l'estomac après consommation d'aliments froids Sensation de lourdeur ou de poids à l'estomac Manque d'appétit Éruptions croûteuses humides, eczématiformes Prurit rectal Diarrhées après exposition au froid-humide ou après consommation d'aliments aqueux et froids Humidité-Froid dans l'Utérus Dysménorrhées ou aménorrhée après avoir été exposé à l'humidité ou suite de refroidissement Règles pâles Leucorrhées fluides, liquides Herpès génital, vésicules, prurit vulvaire

Humidité-Froid dans la Vessie Rétention d'urine après avoir eu les pieds mouillés Miction involontaire aggravée par le refroidissement et en hiver Pollakiurie et besoin impérieux d'uriner avec émission de peu d'urine Bi lié au Vent-Froid-Humidité Douleurs rhumatismales aggravées par le temps froid et/ou humide Froideur et faiblesse de la région lombaire Engourdissements des membres Sensation de paralysie ou de lourdeur Amélioration des douleurs par le temps sec et chaud Raccourcissements musculotendineux Raideur articulaire le matin Sensation de lourdeur des membres inférieurs Paralysie consécutive au Froid-Humide (Wei Zheng) Paralysie ou neuropathie après exposition au temps froid humide La langue garde l'empreinte des dents Enduit lingual blanc, épais et gras ou jaune (si transformation en Chaleur) Le pouls doit être mou et lent ou mou et relâché

Syndromes externes Maladies de type Chaleur

Atteinte de la couche du Wei Qi Attaque du Vent-Chaleur-Humidité Fièvre Frilosité Soif Écoulement nasal purulent Angine érythémateuse Prostration, stupeur, hébétude, douleurs des membres Grippe Rhumatisme articulaire aigu (Bi de la Chaleur) Langue rouge sur les bords et à l'extrémité avec un enduit blanc épais au centre Le pouls doit être mou et lent Atteinte de la couche du Qi Glaires-Chaleur dans le Poumon Fièvre Toux

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

Expectorations de mucosités purulentes, sanglantes (striées de sang ou avec caillots) Bronchopneumopathie Oppression thoracique Langue rouge avec enduit épais jaune et mucosités dans la bouche Le pouls doit être glissant et rapide

Chaleur-Humidité dans la Rate et l'Estomac Fièvre dite « gastrique » avec douleurs à l'estomac Lourdeur Transpiration qui améliore Oppression thoracique Dysenterie avec selles glairosanglantes, typhoïde Langue rouge avec enduit épais jaune ou brun Le pouls doit être mou et rapide Atteinte de la couche du Qi nourricier Chaleur dans le Maître du Cœur Fièvre nocturne avec délire Corps chaud Transpiration Éruption (macules) : scarlatine, rougeole Langue rouge foncé Le pouls doit être fin et rapide

Commentaires Provenant de l'extérieur, l'Humidité pénètre dans le corps par les pores de la peau. À partir de la peau, elle atteint les muscles, les tendons, les articulations puis, plus en profondeur, les organes. Elle s'associe aisément à tous les autres facteurs climatiques comme le Froid, la Chaleur, le Vent et la Canicule. Elle peut également directement se transformer en Froid ou en Chaleur quand elle évolue depuis un certain temps en profondeur. Rhus toxicodendron fait partie des grands remèdes qui permettent de lutter contre l'Humidité externe mais sa pathogénésie est complexe et le regroupement de ses signes cliniques en syndromes est délicat car nous retrouvons à la fois des signes d'Humidité-Froid et d'HumiditéChaleur, l'Humidité restant le facteur climatique central. Du point de vue clinique, Rhus toxicodendron est bien connu pour les dermatoses vésiculeuses et les rhumatismes arthrosiques. Les atteintes

cutanées s'expliquent par la grande toxicité de l'urushiol contenu dans la plante entière. Concernant les rhumatismes et le syndrome de paralysie aggravés par le Froid-Humide, nous pouvons le rapprocher de Causticum. En MTC, les rhumatismes et les paralysies (aggravés par le Froid-Humide) appartiennent respectivement au Bi Froid-Humidité et au Wei Zheng (syndrome de paralysie). Le Bi articulaire fondamental se définit par un blocage (du Qi et du Sang) suite à une attaque du Vent, du Froid et de l'Humidité. Les sujets Rhus toxicodendron sont aggravés par ces trois facteurs climatiques et améliorés par le temps chaud et sec. L'un de ces facteurs est souvent prédominant et ces énergies perverses profitent d'un vide de l'organisme pour pénétrer dans l'organisme. En cas de Bi où l'Humidité domine, la langue est grosse, humide et l'enduit blanc et gras avec parfois des vésicules. C'est ce que nous retrouvons chez Rhus toxicodendron. L'Humidité est pesante, ce qui explique la lourdeur frontale témoignant de l'invasion du méridien de l'Estomac par l'Humidité (lourdeur frontale avec sensation de poids dans la tête et de pression vers l'avant comme si le cerveau allait tomber). Le Froid « fige, immobilise, rétracte ». Cela explique la raideur articulaire et les raccourcissements musculotendineux. Comme nous l'avons vu plus haut, après avoir atteint la couche du Qi protecteur du Poumon, l'Humidité et le Froid externes peuvent se transformer en Chaleur après un certain temps d'évolution. Rhus toxicodendron est un remède de diarrhée (consécutive à l'exposition au Froid-Humide) et de dysenterie. Les deux grandes causes de dysenterie, selon la MTC, sont justement le Froid-Humidité et la Chaleur-Humidité. Le Froid et l'Humidité peuvent également s'exprimer dans l'utérus. En bloquant la circulation du Qi et du Sang dans l'utérus, ils vont provoquer des symptômes gynécologiques tels que des aménorrhées, des dysménorrhées, des leucorrhées fluides et des éruptions vésiculeuses prurigineuses. La vessie peut également être touchée et, dans ce cas, on observe des besoins impérieux et, dans les cas les plus graves, des rétentions aiguës d'urine. Parallèlement aux symptômes de FroidHumidité, la pathogénésie met en avant des

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Homéopathie et médecine chinoise

signes d'invasion du Vent-Chaleur-Humidité sur la couche défensive du Wei Qi  : fièvre, soif, frilosité, syndrome grippal avec prostration, stupeur et douleurs des membres. Dans ce cas, l'enduit lingual blanc épais au centre de la langue montre que l'Humidité est encore en superficie alors que la rougeur des bords indique qu'elle se mêle à la Chaleur. Le triangle rouge à l'extrémité de la langue signifie que la Chaleur a atteint le Réchauffeur supérieur et donc la couche du Qi protecteur du Poumon. L'Humidité-Chaleur peut atteindre ensuite la couche du Qi et envahir le Poumon et le couple Rate-Estomac, ce qui explique que nous retrouvons une indication dans les fièvres à forme pulmonaire (bronchopneumonie) et digestive (fièvre typhoïde, dysenterie avec émission de selles glairosanglantes). La Chaleur peut, quant à elle, pénétrer encore plus en profondeur pour atteindre la couche de l'énergie nourricière. L'excès de Chaleur dans la couche de l'énergie nourricière donne des fièvres délirantes et des éruptions maculeuses (rash écarlate, scarlatine, rougeole, etc.). Dans ce cas, la langue devient rouge foncé. La coloration rouge foncé est un signe qui n'apparaît qu'au premier degré dans la pathogénésie de Rhus toxicodendron, ce qui nous invite à dire que l'atteinte de la couche de l'énergie nourricière est possible mais non prépondérante. L'excès de Chaleur dans le réchauffeur supérieur semble également pouvoir intéresser le Cœur puisque nous retrouvons des signes en rapport avec un excès de Feu du Cœur (agitation avec anxiété, palpitations cardiaques, sommeil agité, nombreux rêves, extrémité de la langue rouge). Ce côté « luétique » s'explique certainement par le caractère inflammatoire de l'urushiol contenu dans la plante. L'Humidité, qu'elle soit ou non associée au Froid ou à la Chaleur, peut à la longue perturber le fonctionnement de la Rate et de l'Estomac. Il est dit en MTC que si la Rate est en plénitude, le sujet rêve de lourdeur et de difficultés à la marche. Il est également dit que si l'Estomac souffre de vide, le sujet va rêver de marcher sans avancer. Ces rêves en rapport avec l'élément Terre reflètent un obstacle en lien avec l'Humidité qui pèse, obstrue et alourdit. Il est donc intéressant de constater que Rhus toxicodendron rêve de lutte, d'effort et d'obstacle ainsi que de courir ou de patauger dans une neige profonde.

Stramonium

Fig. 4.59

Souche • Noms communs  : Datura stramonium, Stramoine, Datura officinal. • Surnoms  : Herbe aux fous, Herbe au diable, Herbe aux sorciers, Pomme épineuse, Trompette de la mort. • Famille : Solanacées. • Habitat  : dans les décombres, les terrains incultes, les champs sur l'ensemble du territoire français et dans toute l'Europe. • Description : plante herbacée annuelle pouvant atteindre plus d'un mètre de hauteur. Feuilles ovales, profondément découpées en lobes pointus. Fleurs volumineuses, allongées, avec un long calice engainant une corolle blanche ou violet clair ressemblant à un entonnoir. Fruit en forme de capsule recouverte de longues pointes et remplie de nombreuses graines noires. • Principes actifs  : principalement l'hyoscyamine et la scopolamine (alcaloïdes). • Toxicité : action antagoniste des alcaloïdes sur les récepteurs muscariniques périphériques et centraux, à l'origine d'une action parasympatholytique (anticholinergique) avec : – troubles périphériques (mydriase bilatérale et troubles de l'accommodation, tachycardie, vasodilatation, rougeur du visage, sécheresse buccale, soif, relaxation des muscles lisses etc.) ; – troubles centraux (agitation, confusion, hallucinations jusqu'au délire furieux, convulsions). • Utilisations médicinales anciennes  : prise en charge de certains troubles mentaux, de la fièvre, de l'asthme (en fumigation) et des douleurs spasmodiques.

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Chapitre 4. Analyse énergétique des remèdes homéopathiques

• Usages traditionnels  : soumission chimique (mélangé au vin pour enivrer, faire dormir et atténuer la volonté), rituels chamaniques pour communiquer avec