Histoire Du Tourisme [PDF]

  • 0 0 0
  • Gefällt Ihnen dieses papier und der download? Sie können Ihre eigene PDF-Datei in wenigen Minuten kostenlos online veröffentlichen! Anmelden
Datei wird geladen, bitte warten...
Zitiervorschau

Histoire du tourisme Les hommes ont toujours voyagé. Migrations de peuplement, conquêtes militaires, échanges commerciaux, pèlerinages religieux mettent en mouvement des hommes et, dans une moindre mesure, des femmes, depuis des temps immémoriaux. Mais les curiosités et l'éventuel plaisir de la pérégrination ne sont alors que des à-côtés du voyage, et non sa raison d'être. Le tourisme - c'est-à-dire le voyage d'agrément - est apparu à la fin du XVIIe siècle en Angleterre. Les aristocrates anglais ont inventé la plupart des pratiques touristiques actuelles: aussi bien le tourisme culturel que le tourisme thermal; et ce sont eux qui ont "découvert" que la mer et la montagne, des milieux jugés auparavant hostiles à l'homme, lui offraient d'extraordinaires bains de jouvence et terrains de sport. Quatre siècles plus tard, le tourisme est devenu un loisir de masse. Il provoque les plus importantes migrations que l'humanité ait jamais connues. 898 millions de personnes ont voyagé hors de leur pays en 2007 à des fins touristiques, selon l'Organisation mondiale du tourisme. Et l'arrivée des touristes chinois et des pays émergents devrait encore grossir ces flux dans les prochaines années. Illustration de la mondialisation des moeurs et des échanges. En France, le secteur du tourisme engendre 6,5 % du produit intérieur brut (PIB) national. Tout le monde ne part pas pour autant. En France, le taux de départ stagne depuis vingt ans. Mais au-delà de l'effet de nombre, les motivations de l'homo touristicus contemporain ne diffèrent guère de celles de ses prédécesseurs. Voyages d'initiation ou de découverte, recherche du bien-être, de ressourcement, d'aventure ou de dépaysement: nous suivons le plus souvent des voies bien balisées. En témoigne l'existence des guides touristiques, indispensables compagnons de route du voyageur. La critique des touristes, ces "pèlerins modernes qu'aucune foi n'anime", selon l'expression du sociologue Jean-Didier Urbain, est d'ailleurs aussi ancienne que le tourisme lui-même. Il lui est reproché, pêle-mêle, sa superficialité, son caractère grégaire, son indifférence aux sites visités, sa négation de l'art du voyage. S'y ajoute aujourd'hui une critique environnementale (destruction de sites naturels, émissions de gaz à effet de serre liées au transport) et politique (marchandisation des sites et des paysages, pratiques néocoloniales vis-à-vis des populations locales). En réaction à ces excès se développent des formes de tourisme alternatives, moins consommatrices et davantage respectueuses des populations et de l'environnement (écotourisme, tourisme social ou solidaire). Comme tout phénomène social, le tourisme a ses codes. Les destinations se déclinent selon les classes de la société et les saisons, dessinant une géographie sociale sans cesse réinventée. Les destinations touristiques, élues par des précurseurs en quête de distinction sociale, se diffusent ensuite dans la société par imitation et démocratisation, poussant les élites du moment à inventer sans cesse de nouvelles pratiques pour demeurer à l'écart des foules. Dernière illustration du phénomène: pour 200 000 dollars par tête, il est possible depuis cette année de s'offrir un voyage dans l'espace... Source: Alternatives économiques - Stéphane Lecler

"Je crois que les touristes sont très utiles en ce monde moderne. Il est difficile de détester les personnes que l'on connaît " ( J. Steinbeck ) "On ne naît pas touriste, on le devient. A double titre: d'abord parce qu'on acquiert ou non, tout au long de sa jeunesse, une culture des vacances, du tourisme et des voyages qui marque nécessairement à l'âge adulte les habitudes, les pratiques touristiques. Parce qu'ensuite, nous sommes aussi peu ou prou, à travers les récits, les habitudes, les comportements qu'elles nous lèguent, le produit des générations de touristes et de voyageurs qui nous ont précédé . Impossible donc, pour comprendre le tourisme d'aujourd'hui, de faire l'impasse sur ce qu'il était hier" ( VIARD J., 1998.- Réinventer les vacances. La nouvelle galaxie du tourisme, Paris, La Documentation française édit., 335 p., p.55 ).

1- L'ÈRE DU TOURISME ARISTOCRATIQUE

«Deux touristes anglais découvrent, il y a, je crois, une cinquantaine d’années, la vallée de Chamonix, ainsi que l’atteste une

inscription taillée sur un quartier de roche à l’entrée de la mer de Glace . La prétention est un peu forte, si l’on considère la position géographique de vallon, mais légitime jusqu’à un certain point si ces touristes, dont je n’ai pas retenu les noms, indiquèrent les premiers, aux poètes aux peintres, ces sites romantiques où Byron rêva son admirable drame de Manfred . (…) J’ai trouvé que j’aurais peut être pu m’illustrer de la même manière que les deux anglais de la vallée de Chamonix, et réclamer l’honneur d’avoir découvert l’île de Majorque» (George Sand, 1855, «Un hiver à Majorque», Paris , p.8-9 .

Jusqu'au début du XXe siècle le Tourisme n'est réservé qu'à une petite catégorie de voyageurs privilégiés. Durant cette période on voyage lentement en admirant la beauté des sites et les richesses artistiques .Le Tourisme est alors un bien de luxe. Les équipements pour recevoir ces premiers touristes sont rares et dispersés. Les classes possédantes partent en villégiature ou voyagent sans véritable préoccupation de revenu ni de prix. C'est l'ère des privilégiés jouissant des avantages liés à leur naissance ou à l'argent et le Tourisme ( ainsi que le voyage ...) figure parmi ces avantages . C’est au XVIIIe siècle que naît le Tourisme. Sa naissance coïncide avec l’avènement de la «Révolution industrielle » en Angleterre. Les anglais en furent tout naturellement les initiateurs. L’ampleur de ce mouvement doit être mise en parallèle avec une modification radicale de la sensibilité dans les sociétés occidentales. A la fin du XVIIIe siècle sous l’influence de Rousseau et des préromantiques anglo-saxons s’opère un «renversement du regard » à l’égard de la Nature. La montagne et la mer cessent d’être des lieux de répulsion. Avec Rousseau ce n’est encore que la nature des lacs , des collines préalpines et des forêts qui est source d’attirance, mais, très vite, ce seront les plus hautes cimes des Alpes et les littoraux qui vont attirer. La Côte d’Azur fut une de ces premières zones d’attraction. Dès la fin du XVIIIe siècle Nice et Hyères abritaient des colonies anglaises .Ce n’est pas le bain qui séduit, mais, outre le paysage, c’est la douceur des hivers, première manifestation d’un tourisme climatique qui complète la pratique déjà ancienne des cures thermales qui demeure en vogue. C’est vers la même époque , en 1741, que deux anglais , Pocoke et Windham, «découvrent » les glacières de « Chamouni ». Leurs récits feront grand bruit dans les gazettes de Londres et de Paris, déterminant la naissance d’un courant de touristes britanniques qui s’engage, chaque été ,dans le massif du Mont-blanc. En 1786 le guide Balmat triomphe du Mont-Blanc, accompagné par le docteur Paccard. Le premier tourisme montagnard est né et Chamonix reçoit les visiteurs les plus divers. A la même époque l’attirance exercée par la mer s’amplifie sous l’influence de Chateaubriand et des romantiques français .En Angleterre, comme en France , la pratique des bains de mer commence à se développer dès le début du XIXe siècle. Sous l’impulsion de la Duchesse de Berry, c’est toute l’aristocratie européenne et tout le monde des Arts et des Lettres qui prend l’habitude de migrer l’été vers les littoraux. Ce mouvement naissant est puissamment catalysé par le développement des chemins de fer qui rapproche les sites du tourisme naissant des bassins de clientèle .C’est ainsi que Paris s’affirme comme un important gisement de clientèle et permet à la Normandie, toute proche, de se doter des premières stations : Dieppe et Trouville. La pratique des bains de mer restent le fait d’une petite minorité , même parmi les gens les plus fortunés .Ce n’est que sous le Second Empire que le mouvement se généralisera aux classés aisées ( aristocratie et haute bourgeoisie ) impulsé autant par l’accroissement de la richesse et la modernisation des moyens de transport que sous l’effet de la mode impulsée par les groupes dirigeants, au premier desquels figure le couple impérial .Sur le littoral français les centres touristiques se multiplient : Tréport, Fécamp, Étretat,Villerville, Deauville , Villers-sur-Mer, Houlgate, Cabourg, Les Sables d’ Olonne, Royan, Arcachon , …Mais c’est la Côte d’Azur qui reçoit les clientèles étrangères les plus fortes : Nice et Menton , mais aussi Cannes , Antibes, Saint-Raphaël qui attirent anglais, mais aussi russes et allemands .La transplantation saisonnière de la «bonne société » européenne sur les littoraux atlantiques et méditerranéens suscite la naissance de véritables complexes touristiques greffés sur des villes ou des villages préexistants ou créés « ex nihilo » et dotés d’équipements spécifiques : grands hôtels, casinos , … Chronologie brève

1676 : John Clenche : "A tour in France and Italy by an english gentleman ". Début du Grand Tour 1741 : Windham et Pococke :" Relation du voyage aux Glacières de Chamonix " 1763-1790 : premiers hôtels en France et naissance du restaurant 1786 : le Dr. Paccard et J. Balmat réalisent l’ascension du Mont Blanc 1787 : 2ème ascension du Mont Blanc par H. B De Saussure 1800 ( environs de … ) : premier essor des bains sur le littoral atlantique 1835 : P. Mérimée : " Notes d’un Voyage dans le Midi de la France " 1836 : premiers guides Murray 1838 : Stendhal : " Mémoires d’un Touriste " 1841 : A. Joanne : " Itinéraire de la Suisse " 1842 : première ascension du Pic d’Aneto dans les Pyrénées 1843 : Victor Hugo : " Voyages aux Pyrénées " 1843 : premier guide Baedeker sur la Belgique 1850-1860 : Constitution des grands axes ferroviaires en France 1857 : British Alpine Club 1861 : A. Joanne : " Itinéraire général de la France " 1864 : première ascension de la Barre des Écrins par Whymper et Cross 1869 : premières Chorégies d’Orange 1874 : Club Alpin Français 1875 : premières colonies de vacances en Suisse 1877 : premier parc national : le Yellowstone ( Wyoming , États-Unis ) 1878 : Duhamel expérimente les skis en Dauphiné 1887 : loi sur la protection des sites en France 1889 : premier syndicat d’initiative à Grenoble 1890 : Touring Club de France 1900 : première édition des guides Michelin 1907 : premiers concours de ski en France à Montgenèvre 1910 : les Guides Bleus prennent la suite des Guides Joanne 1910 : création de l’Office National de Tourisme ( loi du 8 avril 1910 ) 1913 : loi sur les Monuments Historiques ( 31 décembre 1913 )

1917 : création de la Chambre nationale de l’hôtellerie française 1919 : loi classant les stations climatiques , thermales et de tourisme 1919 : création de l’Union Nationale des Associations de Tourisme (U.N.A.T ) 1922 : création de la fédération Thermale et Climatique Française 1924 : premiers Jeux Olympiques d’Hiver à Chamonix 1927 : première réserve naturelle en Camargue 1929 : ouverture de la première auberge de jeunesse à Biéville 1929 : création de l’O.T.U ( Office du Tourisme Universitaire ) 1933 : création du Centre Laïc des Auberges de Jeunesse (C.L.A.J )

2- L'ÈRE DU TOURISME DE MASSE

"L'idée qu'en dehors du travail il puisse y avoir d'autres activités, non seulement légitimes, mais valorisantes et susceptibles de définir positivement l'individu, est une idée moderne " (PROST A., 1985.- Histoire de la vie privée, Paris, Le Seuil édit., t.5 , p.31 ) "De nos jours le besoin de voyager est surtout créé par la société et marqué par le quotidien. Les gens partent parce qu'ils ne se sentent plus à l'aise là où ils sont, là où ils travaillent et là où ils habitent (...) En fait nous partons pour vivre, pour survivre. Ainsi le grand exode des masses qui caractérise notre époque est la conséquence des conditions engendrées par le développement de notre société industrielle " (KRIPPENDORF J., 1987.-Les vacances et après ? Pour une nouvelle compréhension des loisirs et des voyages , Paris , L'Harmattan édit. ). L'explosion des temps de détente et de loisirs que représente l'essor spectaculaire du Tourisme de masse dans la deuxième moitié du XXe siècle transforme de manière radicale et définitive les formes du Tourisme. L' "année-symbole" d'entrée de la France dans cette nouvelle ère est l'année 1936 . Cependant le processus de démocratisation de l'activité touristique s'amorce en France dès le début du siècle. Cette deuxième moitié du XXe siècle marque l'entrée dans le quantitatif car la société toute entière est alors concerné par le phénomène touristique, ce dernier évoluant avec l'accroissement de la richesse et de la consommation. H. Durand et F. Jouvet (2002, op. cit., p. 31 et suiv.) distingue trois périodes dans l'histoire du Tourisme de masse dans les pays industriels : - le "quantitatif-roi " (1950-1975 ) caractérisé par l'explosion de la consommation au sortir des années de pénurie des lendemains de la Seconde Guerre Mondiale. Cette période se caractérise par une demande pressante et indifférenciée ainsi que par une tendance à l'uniformisation. " C'est l'ère du Tourisme indifférencié pour tous :le prototype en sont les vacances d'été ,le tourisme balnéaire des fameux "4S " - sand, sea, sun, sex (... ) " ( Durand H. & Jouvet F. , 2002 , p. 32 ). Une seconde période débute dans les années 19701975 jusqu'en 2000 environ : c'est celle de l'irruption du qualitatif au cours de la quelle la recherche de la qualité l'emporte sur la quantité du fait de la plus grande diffusion de l'information. Le consommateur est plus soucieux du rapport qualité prix. La prédominance longs séjours - été - soleil n'empêche pas le développement des loisirs de proximité lié au développement des courts séjours, le développement du tourisme culturel ainsi que celui du tourisme d'affaires . La troisième période qui s'ouvrirait aujourd'hui serait celle d'un "Tourisme diversifié de masse " (( Durand H. & Jouvet F., 2002 , p. 37 ). L'urbanisation galopante , la place prépondérante des loisirs dans la vie des individus, la recherche accrue de la qualité , voire du luxe, l'individualisme, le poids sans cesse croissant des médias, ... susciteraient le développement d'une demande plus diversifiée, plus soucieuse de sécurité, plus attentive à l'environnement . "Les quatre S seront supplantés par les quatre E: Environnement and clean nature, Event and mega event, Entertainment and fun" ( ( Durand H. & Jouvet F., 2002, p. 38 Chronologie brève

1936 : congés payés en France ( loi du 20 juin 1936 ) 1936 : création du sous-secrétariat d’État aux Loisirs 1937 : naissance de l’Union Française des Associations de Camping 1942 : législation sur les agences de voyages en France ( loi du 24 février 1942) 1944 : Tourisme et Travail 1947 : premier festival d’Avignon 1950 : création de l’Académie Internationale de Tourisme à Monaco 1950 : premiers villages de vacances du Club Méditerranée 1956 : loi sur les 3 semaines de congés payés 1957 : première loi sur les réserves naturelles 1957 : loi instituant le congé éducation en France 1958 : création de Villages Vacances Familles ( V.V.F ) 1959 : Comité Interministériel du Tourisme ( loi du 18 juillet 1959 ) 1960 : loi sur les parcs nationaux ( loi du 22 juillet 1960 ) 1962 : création du Commissariat au Tourisme ( loi du 22 décembre 1962 ) 1963 : accord Renault : 4 semaines de congés payés 1963 : décret créant les Parcs naturels régionaux 1964 : Commission interministérielle pour l’aménagement de la Montagne 1965 : classement des hôtels et restaurants ( loi du 13 novembre 1965 ) 1966 : Le colloque de Lurs lance le concept des premiers parcs naturels régionaux 1968 : Jeux Olympiques d’Hiver à Grenoble 1969 : loi sur les 4 semaines de congés payés 1975 : création du Conservatoire de l’espace littoral et des rivages lacustres 1976 : loi sur la protection de la Nature 1976 : directive sur la qualité des eaux de baignade 1978 : le Tourisme est rattaché au Ministère de la Jeunesse 1981 : 5ème semaine de congés payés et création du Ministère du Temps Libre 1982 : création des chèques- vacances 1982 : loi Deferre sur la décentralisation

1982 : création de la taxe départementale sur les espaces sensibles (T.D.E.N.S ) et mise en place des zones naturelles d’intérêt écologique , faunistique et floristique ( Z.N.I.E.F.F.) 1985 : loi relative au développement et à la protection de la Montagne 1986 : création de la Maison de la France 1986 : loi relative à la protection , l’aménagement et la mise en valeur du littoral 1987 : loi sur l’organisation du Tourisme 1992 : Jeux Olympiques d’Hiver à Albertville 1992 : loi relative à la protection et à la mise en valeur des paysages 1992 : lancement de la directive européenne "Habitats "appelée " Natura 2000" 1995 : mise en service d’Eurotunnel 1996 : élaboration de la stratégie nationale sur le développement durable

«Les vacances deviendraient-elles dans l’avenir «le rituel stable d’une société de la discontinuité et de la rupture ? » ( Réinventer les vacances, 1998, p.112 ) (…) La grande inconnue est en fait l’évolution de la variable «travail » et du bouleversement de la structuration et de l’utilisation du temps qui résulterait d’un changement massif dans les modalités du travail.(…) il est vraisemblable que l’évolution scientifique, technologique et des mœurs devrait logiquement continuer dans le sens de la réduction du temps de travail «contraint», à la fois quant à sa durée totale et quant à son organisation. Ces facteurs ne peuvent qu’être favorables aux loisirs en général donc vraisemblablement au tourisme mais rien ne permet d’affirmer qu’au cours du XXIe siècle la corrélation entre le développement du tourisme et celui des loisirs sera assurée, ni surtout qu’elle puisse se résumer à un simple lien linéaire et positif » ( DURAND H. & JOUVET F. 2003.-, Le temps du Tourisme triomphant in : SPINDLER J., ( Coord. ), Le Tourisme au XXIe siècle, Paris, l’Harmattan édit., coll. Tourismes et sociétés , 463p. , p.56 .

Tourisme dans le Monde

Généralités

"Le Tourisme est devenu un phénomène de civilisation... L'ampleur qu'il a acquise l'a fait passer du plan limité d'un plaisir élitaire au plan général de la vie sociale et économique" (O.M.T, Assemblée générale de Manille, 1980)

En 2000 Le Tourisme mondial a progressé de 7,4% ce qui était son plus fort taux de croissance sur la décennie et presque le double de 1999. Durant l'année 2000 60 millions de voyages internationaux ont été faits en plus, ce qui équivaut au nombre de touristes qu'un pays comme l'Espagne ou les Etats-Unis reçoit en une année. Le nombre total d'arrivées internationales a atteint le chiffre record de 697 millions. Au cours de cette même année les recettes du tourisme international ont atteint 476 milliards d'Euros , soit une progression de 4,5 % par rapport à l'année 1999. Toutes les régions du Monde ont accueilli plus de touristes en 2000.La croissance a été particulièrement rapide en Asie de l'Est- Pacifique ( progression de 14,5 % et 14 millions de touristes de plus qu'en 1999 ). L'Europe ( 58 % du tourisme international ) a enregistré une croissance de 6,2 % pour atteindre 403 millions d'arrivées (25 millions de plus qu'en 1999 ). En 2001 la croissance du tourisme international, qui semblait soutenue , s'est enrayée et les arrivées internationales ont baissé de 1,3 % sous l'effet conjoint des attaques terroristes du 11 septembre 2001 et du tassement économique des grands marchés émetteurs de Tourisme. Les arrivées de touristes internationaux ont atteint un total de 689 millions en 2001contre 697 millions en 2000. D'après , l'O.M.T pour l'ensemble du Monde pendant les huit premiers mois de l'année 2001, de janvier à août , les arrivées ont augmenté de 3% en moyenne , soit un ralentissement de plus de 1 point par rapport à la progression annuelle moyenne de 4,3 % qui avait caractérisé la dernière décennie. Les quatre derniers mois de 2001 ont vu une chute de plus de 11% des arrivées dans l'ensemble du Monde et des baisses considérables dans toutes les régions : Afrique (- 3,5 % ) , Amériques (- 24 % ) , Asie de l'Est - pacifique ( - 10 % ) , Asie du Sud (- 24 %) , Europe (- 6%) et MoyenOrient ( - 30 % ). D'autres évènements ont eu un effet négatif sur l'activité touristique : La force du dollar américain qui a contribué à un recul de 2,5 % des arrivées dans ce pays pour les neuf premiers mois de 2001, le conflit israélo-palestinien qui a nuit à l'ensemble de l'activité touristique du Moyen-Orient et la crise économique argentine qui a affecté le secteur touristique des pays voisins. Au terme de trois années de stagnation le tourisme a enregistré un rebond spectaculaire à partir de 2004. Durant cette année le nombre d'arrivées de touristes internationaux a progressé de 10% par rapport à 2003 qui s'était révélée une année particulièrement difficile en raison du S.R.A.S , de la guerre en Irak et de l'atonie économique. La région de l'Asie Pacifique a été celle pour laquelle la croissance a été la plus forte (+ 29% ). En Amérique les arrivées de touristes internationaux ont progressé de 10% par rapport à 2003.En Amérique du nord le nombre de touristes, qui ne cessait de baisser depuis 2001, s'est accru de 9% par rapport à 2003.Cependant le nombre d'arrivées ( 85 millions ) est demeuré très en- deçà des 91 millions enregistrés pour l'année 2000. En Amérique centrale et en Amérique du sud toutes les grandes destinations ont annoncé de fortes progressions (+ 17% et +15% respectivement ).L'Afrique et le Moyen-Orient ont enregistré des progressions estimées à +5% et +20% .En Afrique l'année 2004 fut particulièrement favorable pour les destinations situées dans la partie nord du continent avec une hausse de 17%, tandis que les destinations de la partie subsaharienne n'enregistrait qu'une hausse de 1%. Dans tout le Moyen-Orient le tourisme demeure une activité très dynamique; avec 35 millions d'arrivées en 2004 , la région devient la quatrième région du Monde en nombre de visiteurs. En 2004 l'Europe est la région qui a enregistré les résultats les moins satisfaisants. La fréquentation européenne a augmenté de seulement 4% en 2004 et en Europe occidentale le nombre de touristes s'est accru seulement de 2,3%.Il semble que les destinations "

classiques " de la zone euro aient souffert de la concurrence exercée par des destinations situées en Afrique du nord et au Moyen-Orient , mais aussi en Asie Pacifique et en Amérique . "Un proverbe dit que les peupliers ne sauraient monter jusqu'au ciel. La croissance du tourisme mondial ne saurait être indéfinie. Il est d'ailleurs difficile de regarder (...) loin (...) car, comme l'écrivait Keynes, "sur le long terme nous serons tous morts". Pour les dix prochaines années, les conditions d'une nouvelle expansion paraissent rassemblées. Le rythme de celle-ci néanmoins laisse place à une forte marge d'incertitude" ( FRANGIALLI F. , 1991.- La France dans le tourisme mondial, Economica édit. , p. 23 ) L’année 2007 a dépassé les attentes avec des arrivées de touristes internationaux atteignant – 898 millions – soit une progression de 6 % en 2007 par comparaison à 2006. Les résultats confirment à la fois la croissance soutenue des dernières années et l’élasticité du secteur face aux facteurs extérieurs. Cet essor est favorisé par la robustesse de l’économie mondiale qui, depuis plus de deux décennies, connaît sa plus longue période de croissance régulière. « La croissance de l’économie et celle du tourisme sont tirées par les marchés émergents et par les économies en développement. Si les marchés établis de longue date restent les premières destinations du monde, la croissance plus rapide des nouveaux marchés confirme le principal message de l’OMT qui consiste à insister sur le potentiel du tourisme pour les pays en développement », a déclaré le Secrétaire général de l’Organisation Mondiale du Tourisme, Francesco Frangialli. Sur les 52 millions d’arrivées supplémentaires de par le monde, l’Europe en a accueilli quelque 19 millions et l’AsiePacifique, 17 millions. Les Amériques en gagnent environ 6 millions, l’Afrique 3 millions et le Moyen-Orient 5 millions. Les différentes régions du monde enregistrent toutes une croissance dépassant la moyenne à long terme, le Moyen-Orient se situant en tête du classement (13 %), suivi de l’Asie-Pacifique (10 %), de l’Afrique (8 %), des Amériques (5 %) et de l’Europe (4 %). Le Moyen-Orient totalise 46 millions d’arrivées de touristes internationaux et continue d’être une des réussites touristiques de la décennie jusqu’à présent et ce, en dépit des tensions et menaces permanentes. Cette région est en train de devenir une solide destination, le nombre des visiteurs y augmentant beaucoup plus vite que le total mondial. En 2007, l’Arabie saoudite et l’Égypte ont été parmi les principales destinations sous l’angle de la croissance. Sur fond de forte croissance dépassant 7 % par an depuis 2000, l’Asie-Pacifique, qui dynamise elle aussi le tourisme international, a attiré 185 millions de visiteurs. Alors que le Japon (+ 14 %) démarre comme destination, la Malaisie (20 %), le Cambodge (19 %), le Vietnam (16 %), l’Indonésie (15 %), l’Inde (13 %) et la Chine (10 %) continuent d’améliorer leur taux de croissance. Avec un total estimé de 44 millions de voyageurs internationaux, l’Afrique a toujours le vent en poupe puisqu’elle maintient sa croissance de 2006 et que, depuis 2000, sa croissance annuelle moyenne est de 7 %. En 2007, l’Afrique du Nord (8 %) semble avoir eu des résultats légèrement meilleurs que l’Afrique subsaharienne (7 %), essentiellement grâce à la progression de 14 % du Maroc. Alors que plusieurs pays de l’Afrique subsaharienne soumettent de bons résultats, la présence de l’Afrique du Sud sur le marché continue à s’affirmer en raison de la publicité faite autour du pays hôte de la Coupe du monde de football de la FIFA en 2010. Les Amériques retrouvent leur vigueur et font plus que doubler leur taux de croissance qui avait été de 2 % en 2006. Cette situation s’explique par la reprise du marché du tourisme récepteur aux États-Unis (10 %) et par les très bons résultats des destinations de l’Amérique centrale et de l’Amérique du Sud favorisés par la force de l’euro et par les flux touristiques réguliers en provenance des États-Unis. L’Europe, plus grande région de destination du monde avec plus de 50 % de toutes les arrivées de touristes internationaux, enregistre en 2007 une croissance supérieure à la moyenne et atteint un total de 480 millions de touristes. Des destinations comme la Turquie (18 %), la Grèce (12 %) et le Portugal (10 %) ou l’Italie et la Suisse (toutes deux 7 %) sont la preuve de l’effet positif de la reprise persistante de l’économie de la région en 2007.

En 2008, le nombre d'arrivées de touristes internationaux s'est élevé à 925 millions, ce qui représente 17 millions d'arrivées de plus qu'en 2007 et une progression de 2%. La demande touristique a considérablement baissé au cours de l'année en raison de l'instabilité extrême de l'économie mondiale (crise financière, hausses des cours des matières premières et du pétrole, fortes fluctuations des taux de change), qui a entraîné une perte de confiance des consommateurs et des entreprises et la récession économique mondiale que nous connaissons actuellement. La croissance du tourisme a connu un coup d'arrêt au second semestre 2008, avec un léger recul des arrivées de touristes internationaux, cette tendance devant se poursuivre en 2009. En mai 2009 l'OMT envisageait une baisse du tourisme mondial de 2% à cause du ralentissement économique. En juillet L'OMT soulignait que l'activité touristique mondiale pourrait reculer de 4 à 6% en 2009. Selon l'OMT , basée à Madrid, l'Europe et les Amériques devraient être les régions les plus touchées. Alors que les économies les plus avancées de la planète connaissent leur première contraction majeure depuis la Seconde Guerre mondiale, l'OMT s'attend à ce que le tourisme international, en forte croissance ces dernières années, se situe en 2009 entre 0% et -2%. Sur les deux premiers mois de l'année, l'OMT a détecté une baisse des arrivées de touristes dans le monde entier, à l'exception de l'Amérique centrale et du sud, de l'Afrique du nord et de l'Afrique subsaharienne. Les mouvements de touristes ont diminué de 8,4% en Europe de janvier à février et de 6,7% en Asie de janvier à mars, selon l'OMT. Les replis ont été particulièrement accentués en Europe méridionale et méditerranéenne (-10,5% jusqu'en mars) et en Asie du sud (-14,6% jusqu'en mars). Selon les prévisions réalisées par le cabinet Euromonitor International, et présentées le 4 juin 2009 à l’occasion du WTM Vision Conference, à Londres, le tourisme mondial devrait enregistrer une baisse des arrivées de 1,1%. Euromonitor International indique qu’aucun secteur touristique ne devrait être épargné cette année, des arrivées touristiques, à l’hôtellerie en passant par l’aérien.Les arrivées devraient reculer de 1,1%, dans l’hôtellerie la fréquentation baisserait de 3,6% et dans l’aérien, la diminution atteindrait 2,3%. Pour le secteur hôtelier, les professionnels misaient préalablement sur une hausse de 4,8% en 2009 et dans l’aérien de 5,3%. La tendance devrait s’inverser en 2010. Toutefois, un degré élevé d'incertitude persiste et les

résultats dépendront en grande partie de l'évolution de la situation économique. Si l'économie continue à se détériorer, les prévisions actuelles devront être revues à la baisse. Et demain ? Le ralentissement de l'économie dans les pays avancés, qui connaissent une contraction de leur produit intérieur brut pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, gagne d'ores et déjà de grands pays émergents comme la Chine, l'Inde et le Brésil. L'OMT prévoit pour 2009 un ralentissement de la croissance du tourisme international, qui devrait se situer entre 0 et -2%. Avec les Amériques, l'Europe sera la région globalement la plus touchée, la plupart de ses marchés émetteurs étant déjà en récession ou sur le point d'y entrer. L'Asie-Pacifique devrait enregistrer des résultats positifs, avec toutefois une croissance encore beaucoup plus lente que celle qu'elle a connue ces dernières années. Il en va de même pour l'Afrique et le Moyen-Orient. Malgré ces prévisions, l'OMT rappelle que ce fléchissement du tourisme international fait suite à quatre années historiques de forte progression : La croissance annuelle moyenne a été de +7% entre 2004 et 2007, soit bien supérieure à la moyenne de long terme de 4% ; L'année 2008 a enregistré une croissance de 2% grâce aux solides résultats du premier semestre. "Que nous réserve l'avenir? Qui aurait prédit, il y a cinquante ans, une quelconque postérité touristique aux gorges inaccessibles ou aux cascades de glace. Nos descendants passeront-ils leurs journées dans les arbres. Fréquenteront-ils assidûment les marécages? Se promèneront-ils dans les mangroves? Délaisseront-ils totalement leur environnement pour se regrouper dans des bulles artificielles. Iront-ils sur d' autres planètes ou chercheront-ils à jouir de l'apesanteur dans un quelconque resort flottant dans l'espace? Pratiqueront-ils le "tourisme virtuel" (Dewailly, 1997). Achèteront-ils des souvenirs touristiques qu'on placera dans leur cerveau, à l'instar de Doug Quaid, héros du film de science-fiction "Total Recall" de Paul Verhoeven? Nul doute que les pratiques touristiques ne sont pas figées et qu'elles évolueront notablement, ce qui aura pour conséquence de modifier la localisation du tourisme " (STOCK M. ( Coordination ), 2003.- Le Tourisme. Acteurs, lieux et enjeux, Paris, Belin édit., coll. Belin sup. Géographie, Licence- IUT, 304 p., p.107 ) ,,

Le Tourisme au Maroc

Généralités

Le terme arabe de Maghreb (El Maghrib) signifie "Le Couchant" par opposition à Machrek ( El Machrek : " Le Levant " ). C'est un ensemble géographique délimité par des frontières naturelles : au nord la mer Méditerranéen , au sud le Sahara , à l'est le désert libyen, à l'ouest l'Atlantique. Cette situation d'enfermement par des barrières géographiques difficilement franchissables a conduit les géographes arabes à qualifier le Maghreb de "Jaziret El Maghreb " : "L'île du Maghreb". Le Maghreb inclut le Maroc, l'Algérie et la Tunisie. La question de savoir si la Libye et la Mauritanie font aussi partie de cet ensemble géographique est sujette à discussions. Algérie, Maroc et Tunisie ont un point commun : l'Islam. Cette religion dans son rite malékite est pratiquée par 95 % de la population. Un autre point commun à ces trois pays est l'adoption de la langue arabe, même s'il existe au Maroc et en Algérie de fortes minorités berbérophones. Enfin la langue française est d'un usage très répandu dans ces trois états. Paradoxalement le Maghreb est une des régions du Monde où la coopération politique et économique est la moins développée. Maroc, Algérie et Tunisie ont la tête tournée vers l'Europe, mais ces trois pays s'ignorent quand ils ne s'affrontent pas ou ne cherchent pas à se déstabiliser réciproquement (crise du Sahara, Guerre des sables, évènements de Gafsa ). Avec une population de 100 millions de personnes vers l'an 2010, des réserves de pétrole et de gaz (Algérie), des richesses minérales considérables (Algérie, Maroc), une quasi autosuffisance alimentaire (60 %), une émigration qui transfère jusqu'à près de 2 milliards de dollars par an, un savoir faire industriel certain et des capacités de production indéniables, le Maghreb pourrait constituer un "dragon" du début du XXIe siècle à la condition de réaliser une union politique et économique . Destinations touristiques de plus en plus privilégiées des touristes européens, la Tunisie et le Maroc tirent des revenus substantiels en devises étrangères du Tourisme. Avec plus de 5 millions de touristes en 2000 (3,8 millions en 1995 et 4,7 millions en 1998 ), la Tunisie engrange près de 1,5 milliards d'euros de recettes (Le secteur touristique contribuant à environ 7 % du P.I.B et employant 4% environ de la population active). Les premiers visiteurs du pays sont les européens ( millions en 1998, essentiellement des allemands et des français). Les africains représentent une part non négligeable des arrivées du Tourisme international : 750 000 touristes en 1998, pour l'essentiel des algériens. Après avoir connu des années difficiles au moment de la Guerre du Golfe, le tourisme tunisien semble avoir renoué avec la croissance. Quant au Maroc il enregistre près de 1, 6 milliards d'euros de recettes avec 4,1 millions de touristes en 2000 (3,5 millions en 1994 et 3,4 millions en 1998 ). Le Tourisme y est cependant un secteur en crise (123000 lits seulement (116000 en 1994)). Après avoir ciblé une clientèle occidentale haut de gamme, les opérateurs marocains ont du changer de stratégie et affronter la concurrence des pays visités par des touristes à moyen pouvoir d'achat. Le sur- endettement des opérateurs locaux pose problème car il alimente a réticence des banques quant il s'agit de financer de nouveaux projets .Quant à l'Algérie, confrontée à une quasi guerre civile , elle st loin de figurer comme destination touristique idéale (28000 touristes en 1994 , 56000 en 1996 et 28000 en 1998). Pourtant des circuits continuent d'être organisés dans le grand sud algérien. Les recettes générés par le tourisme international reste modeste : 58 millions d'euros en 1994 , 77 millions d'euros en 1996 et 54 millions d'euros en 1998 ). Le tourisme au Maghreb (surtout au Maroc et en Tunisie) avait enregistré des résultats très positifs en 2007 en faisant mieux que la

moyenne mondiale, en se référant au baromètre de l’OMT (Office Mondial du Tourisme), les arrivées de touristes internationaux avaient progressé de 6 % en 2007 et au Maghreb cette proportion était plus élevée puisque elle était de l’ordre de 8, grâce surtout à une progression record du Maroc qui avait enregistré une hausse d’arrivées touristiques qui était de l’ordre de 14 %.La crise économique a affecté diversement les pays du Maghreb. La Tunisie semble la plus touchée. Destination balnéaire réputée bon marché, le pays est exposé aux retombées sociales de la crise sur la classe moyenne européenne, celle-ci formant le gros des 7 millions de touristes reçus en 2008.Le tourisme est le deuxième employeur du pays et a rapporté 1,7 milliard d'euros en 2008 (6% du PIB). Il n'a pas souffert en 2008, mais un recul des réservations est attendu dès le premier trimestre 2009. Pour quelque 239.000 lits, le secteur hôtelier représente 100.000 emplois directs (10% de la main d'œuvre) et 350.000 emplois indirects. L'hiver, la plupart de 870 unités hôtelières réduisent ou recyclent le personnel et les saisonniers, au statut précaire, ne seront réembauchés qu'à partir de juin. Le chômage technique est estimé à 70% du personnel recevant entre 80 et 50% des salaires. L'Algérie, quant à elle, accueille peu de touristes et a donc peu souffert de la crise. On estime à 1,74 million le nombre de touristes l'ayant visité en 2007 (derniers chiffres connus): environ 510.000 étrangers -dont 170.000 Français- et 1,23 million d'Algériens résidant à l'extérieur du pays. L'Algérie vise le chiffre de 2,5 millions de touristes en 2011 en développant le tourisme saharien. Dans ce secteur, une baisse d'affluence d'environ 10% a été constatée en janvier 2009 par rapport à 2008 dans la région de Tamanrasset ou Djanet (extrême sud), deux hauts lieux du tourisme saharien en Algérie. Quant au Maroc il a mis en place une stratégie, CAP-2009, pour atténuer l'impact de la crise sur ce secteur, premier pourvoyeur de devises. Selon des chiffres officiels, le Maroc a accueilli 8 millions de touristes en 2008 -- une croissance de 7% par rapport à 2007 --, pour des recettes de 58 milliards de dirhams (5,2 milliards d'euros). Ces recettes ont baissé de 1% par rapport à 2007 en raison principalement des fluctuations des taux de change à l'étranger. CAP-2009 vise aussi à consolider nos parts de marché au niveau des marchés émetteurs, notamment l'Europe, et à promouvoir ceux en provenance du Golfe et de Russie. En 2009, le Maroc se dotera en tous cas d'une capacité supplémentaire de 20.000 lits, pour atteindre une offre totale de 160.000 lits. Le tourisme ne se développe au Maroc qu’à partir de la période du protectorat français. Les premiers plans de développement touristique sont dus au général Lyautey et ils visent «à offrir un endroit de repos pour les Français et les touristes fortunés. C’est ainsi que les investissements [étaient] orientés vers la construction d’hôtels de luxe afin de mieux répondre aux exigences des voyageurs » (Stafford, 1996, p.34). Les autorités du Protectorat créèrent en 1918 un Comité central du Tourisme dont la mission consistait à «étudier toutes les questions se rapportant au tourisme, tant à l’intérieur du Maroc, qu’entre le Maroc et l’extérieur, de rechercher tous les moyens propres à le développer, de suggérer toutes les mesures tendant à améliorer les conditions de transport, de circulation et de séjour des touristes» (Stafford, 1996, p.34). En 1937 ce comité fut remplacé par le Comité chérifien du Tourisme « chargé principalement de la création, de la gestion et du contrôle des organismes d’accueil et de renseignements touristiques et de la préservation des monuments historiques [...] » (Stafford, op.cit.). En 1955 le Maroc possédait 256 hôtels pour un total de 7677 chambres. Quand au nombre de touristes il passa de 150000 en 1949 à 253000 en 1953. A cette époque le type de tourisme le plus pratiqué était « un tourisme itinérant et basé sur des circuits privés qui étaient soit préparés par des agences de voyages locales, soit le fait des agences de la métropole, soit le plus souvent réalisés individuellement par des voyageurs. Les voyages pénétraient loin dans le Sud vers le Tafilalet, le long des oasis du Dra avec en plus visites aux anciennes capitales Fès, Mekhnès et Marrakech et la montagne n'était pas absente dans les affiches publicitaires. À cela il faut ajouter les croisières qui, à partir des villes côtières, effectuaient parfois des incursions dans l'intérieur. Le tourisme de séjour se limitait à une clientèle aisée et peu nombreuse, constituée par des hommes d'affaires et des croisiéristes aux séjours très courts à Casablanca, Mohammedia, Marrakech et Tanger » (Berriane, 2002). Le tourisme balnéaire apparaît aussi à cette époque mais il demeura limité à quelques petites stations limitrophes des plaines occupées par les colons (Moulay Bouselham et Oualidia) ou à proximité des grandes capitales (les plages au sud de Rabat ou au Nord de Mohammedia et qui gardent encore des noms héritées de l'époque : Sable d'or, Val d'or, Manesmann, etc). Ces stations très simples dans leurs aménagements (cabanons en bois) répondaient à un besoin interne et non à celui du tourisme international . Après l’indépendance, il faut attendre 1965 pour que le Maroc fasse son entrée sur le marché du tourisme international à travers une politique d’investissements massifs de l’état dans ce secteur (plan triennal 1965-1967 ). Le Ministère du Tourisme, mis en place par le régime, développe des zones d’aménagement prioritaires ( ZAP) qui font l’objet de plans d’aménagement touristique de grande ampleur .Outre la station balnéaire d’Agadir, les ZAP concernent aussi les villes impériales : Marrakech, Rabat, Fès et Mekhnès . Le plan quinquennal de 1968-1972 conserva les mêmes priorités de développement touristique tout en développant des équipements hôteliers de catégorie moyenne de façon à répondre à la diffusion du tourisme de masse. Les investissements étatiques dans le domaine du tourisme enregistrèrent une baisse sensible dans le domaine du Tourisme durant la période 1970-1990. Ils furent, en partie, relayés par les investissements du secteur privé. Le plan quinquennal de 1988-1992 tenta de diversifier les produits touristiques à partir de nouveaux pôles de développement correspondant à des types de tourisme jusqu’alors marginalisés tourisme familial, tourisme de montagne et de sports d’hiver, tourisme rural, tourisme de nature, etc… En 2003 le tourisme représentait 7% du PIB, générait 608 000 emplois directs et indirects, soit 5,8% de la population active occupée et fournissait 16,5 milliards de recettes en devises. L’objectif du Maroc est d’atteindre 10 millions de touristes internationaux en 2010 avec la création de six stations littorales (Mazagan, Taghazout, Mogador, Lixus et Plage-Blanche pour l'océan Atlantique, Saidia pour la Méditerranée, qui verront le jour d'ici à 2010, sont au cœur du dispositif ), la rénovation des villes existantes et la libéralisation du transport aérien. En 2004 le Maroc a reçu 5476713 touristes, dont 2769132 marocains revenant au pays. L’effectif des touristes internationaux, hormis cette dernière catégorie s ‘élevait donc à 2707581 dont 1 167088 français. En 2006 le Royaume a reçu 6558333 touristes, dont 2986372 marocains revenant au pays, soit 3571961 touristes internationaux dont 1480610 français, 467956 espagnols et 265536 anglais. En 2003, malgré les attentats du 16 mai à Casablanca, le rythme de croissance des arrivées avait atteint 4761271 de touristes, avant de faire un bond, passant à 5476713 l’année suivante, puis 5843377 en 2005, 6558333 en 2006 et, finalement, 7407617 en 2007. Entre 2005 et 2006, le rythme d’accroissement des arrivées était de 12% alors que, selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), la moyenne des destinations comparables du bassin méditerranéen, y compris le Maroc, s’est établie à 3,6%. Sans la performance du Maroc, cette moyenne retombait à 1,6%. En 2006 la capacité d'hébergement du Maroc s'élevait à 133230 lits (97001 en 2001).Entre 2001 et 2007 les nuitées dans les établissements classés sont passées de 12695227 à 16893803. Pour ce qui est des Marocains résidant à l’étranger, qui étaient, d’après les chiffres du ministère marocain du Tourisme, 2986372 en 2006, la motivation du voyage reste principalement familiale. Ils arrivent en masse à l’occasion des vacances d’été, surtout au mois d’août. les vacances scolaires sont aussi l’occasion de faire venir visiter les proches, bien que l’affluence soit alors moins importante. En 2006 6,6 millions d’arrivées ont été comptabilisées et, pour la première fois, le nombre de touristes étrangers dépasse largement celui des MRE (Marocains résidents à l’étranger) avec, respectivement, 3,6 et 2,9 millions. 4 millions de touristes proviennent de deux pays seulement: la France avec 2,6 millions et l’Espagne avec 1,5 million. Ces deux marchés représentent ainsi 61% du total des visiteurs

contre 57% en 2001. En gros, la part des autres marchés européens tourne autour de 4 à 6 %. En termes de nuitées, ce sont les Français qui arrivent en tête avec 6,4 millions, soit 39 % du total, suivis des Britanniques (1,2 million) et des Allemands (1 million). Les touristes de ces deux dernières nationalités effectuent par conséquent des séjours moyens plus longs. Les recettes touristiques ont atteint 6,2 milliards de dollars en 2006, soit plus de 48,5 milliards de DH, pour une part de marché de 19,2% dépassant l’Egypte, la Turquie et la Tunisie. Au cours de l'année 2006, 8.5 millions passagers internationaux ont transité par les aéroports internationaux du Royaume, soit presque 1.330.000 passagers supplémentaires par rapport à l'année précédente. Près de la moitié des passagers (49%) sont passés par le Hub de Mohamed V. Les aéroports des deux principaux pôles touristiques du Royaume, en l'occurrence Marrakech Ménara et Agadir Al Massira, drainent des parts respectives de 27% et 12%. Ces trois aéroports affichent des performances à deux chiffres : +18% pour Mohamed V, +26% pour Marrakech Ménara et +11% pour Agadir Al Massira. Côté destinations, et comme de coutume, ce sont Marrakech et Agadir qui arrivent en tête avec respectivement 5,6 millions de touristes et 5 millions de nuitées, en augmentation respectivement de 7% et 11% par rapport à 2005. Casablanca arrive en troisième position avec 1,2 million de nuitées. La capitale économique a marqué pour sa part une croissance de 10 % par rapport à 2006. Ce qui dénote d’une bonne évolution. Marrakech, la ville marocaine, enregistre des records en terme de destination touristique et de nuitées. Marrakech est la première destination touristique marocaine avec 1,6 million de touristes et presque 6 millions de nuitées en 2006. Et pour 2007, la ville affiche de sérieux taux de croissance de +14% pour le mois de janvier. Ce qui se traduit par une hausse de 36% du volume des nuitées globales réalisées ces deux derniers mois au Maroc dans l'hébergement touristique classé. Des petits établissements hôteliers existaient à Marrakech dès l’époque du Protectorat. Les grands établissements ne se généralisèrent que dans les années 1965-1972. La première zone hôtelière, un quartier de villas luxueuses vit le jour dans l’Hivernage. Un deuxième noyau hôtelier se développa dans le quartier de Semlalia. Au milieu des années 1980 est aménagé le complexe « Jardins de la Palmeraie », un nouveau concept associant à l’espace résidentiel un club de golf et un centre équestre. Dans les années 1986-1992 Marrakech accueillit trois villages vacances. Le développement touristique du Maroc a favorisé l’émergence de nombreux problèmes environnementaux. Un des problèmes majeurs posé par le tourisme est celui de la pression exercée sur les ressources d’eau. Car n’oublions pas que le pays est souvent frappé de sécheresses. Sur le littoral de la Méditerranée, «un touriste vivant à l'hôtel consomme trois fois plus d’eau par jour qu’un habitant local. Il engloutit entre 300 et 850 litres d'eau par jour pendant l'été... Sans compter ce qu'on appelle les " facilités touristiques " : piscines, pelouses verdoyantes et, dans le pire des cas, terrains de golf. Un green, entre 50 et 150 hectares, a besoin de 1 million de m3 d'eau par an. Soit l'équivalent de la consommation d'eau d'une ville de 12 000 habitants» (Marsaud, 2004 ) . L’un des plus gros problèmes relié au tourisme est certainement le phénomène de «westernization »(!!!). Les touristes occidentaux viennent en grand nombre avec leurs coutumes, leurs besoins et leurs demandes, ce qui demande une certaine infrastructure qui n’a pas nécessairement de liens avec le pays d’accueil. Ces structures tendent à devenir des enclaves et se coupent du pays d’accueil. Certains complexes hôteliers reçoivent des appellations anglo-saxonnes tel la cité balnéaire «Palm Beach», située entre Mohammedia et Bouznikaou le quartier nommé « Californie» à Casablanca . Lancée depuis 2001, la stratégie, dite vision 2010, ambitionne d'atteindre 10 millions de touristes, dont 7 millions d'étrangers et porter la contribution du secteur au PIB à 20 % à l'horizon 2010. Pour atteindre ces objectifs, plusieurs actions ont été entreprises dans plusieurs domaines, dont le renforcement de la capacité d'accueil du pays par le lancement notamment d'un programme visant la réalisation de six nouvelles stations balnéaires (plan azur), d'une capacité d'hébergement globale de 110.000 lits. Les stations de Mogador (Essaouira), Lixus (Larache), Mazagan (El Jadida), Saïdia, Taghazout (Agadir) et Plage Blanche (Guelmim), qui ont été toutes cédées à des aménageurs, nécessiteront un investissement global de 50 milliards de dirhams, qui générera 35.000 emplois directs et 175.000 indirects. C'est dire l'importance de ce chantier d'envergure qui sera réalisé sur un patrimoine foncier d'environ 3.000 ha. Sur le terrain, les travaux avancent et les premiers lits du plan Azur seront livrés dès l'année en cours sur la station de Saïdia (713 ha), qui verra l'ouverture de son premier hôtel d'une capacité d'environ 5.000 lits, un parcours de golf, une marina et une zone commerciale. Le projet de la station de Saïdia, d'un coût global de 12 milliards de dirhams, permet la création de 8.000 emplois directs et 40.000 indirects. Les autres stations verront l'ouverture de leurs premières unités hôtelières en 2009 à l'exception de celle de la Plage Blanche qui inaugurera son premier établissement hôtelier en 2012. Erigée sur 615 ha, la station de Taghazout, d'une capacité totale de 21.000 lits, nécessitera un investissement de 20 milliards de dirhams et permettra la création de 8.000 emplois directs et 40.000 indirects, alors que celles de Mazagan (504 ha) et de Mogador, leurs capacités respectives s'élèvent à 7.576 lits pour un investissement de 6,3 milliards de dirhams et 10.600 lits pour 5,6 milliards de dirhams. Les deux autres stations Lixus et Plage Blanche seront réalisées sur 461 ha et 632 ha. Outre le plan Azur, le Maroc a lancé d'autres projets d'aménagement de zones touristiques. Il s'agit de ceux d'Aguedal à Marrakech et Ghandouri à Tanger, dont le développement est assuré par la Caisse de dépôt et de gestion (CDG). Ces projets sont à un stade avancé, l'aménagement de la zone de l'Aguedal est achevé, la commercialisation des lots, viabilisés par CDG, est quasi finalisée et les travaux de construction de certaines unités hôtelières ont démarré, alors que la viabilisation de la zone de Ghandouri a été entamée et l'opération d'attribution des lots est actuellement en cours. Le Maroc a en effet accueilli en 2007 quelque 7,45 millions de touristes, en hausse de 13 % par rapport à 2006, générant quelque 59 milliards de dirhams de recettes (+12 %). La même tendance à la hausse a été enregistrée au niveau des établissements d'hébergement touristique classés du Royaume, qui ont atteint 16,9 millions en 2007, un chiffre en hausse de 3 % par rapport à l'année 2006. Les recettes touristiques ont dépassé, pour la première fois, les envois de fonds des Marocains résidant à l'étranger (environ 55 milliards en 2007), avec qui elles représentent une part importante de la balance des paiements, assurant au Maroc une entrée en devise substantielle qui lui permet de faire face au déficit chronique qui affecte la balance commerciale. DEFINITION DU TOURISME. Ces différentes dénominations posent le problème de la définition du tourisme. Le tourisme est un secteur très hétérogène. Il recouvre des activités diverses et donc par là aussi il réunit des entreprises de natures différentes, de tailles différentes. Ces firmes sont, de plus, logiquement éparpillées dans d’autres secteurs. Jusqu’à une époque récente, on n’a possédé que peu de documents statistiquement fiables. Il est pourtant évident que depuis la reconstruction, l’industrie du tourisme a connu une forte croissance, plus importante que celle de la moyenne des industries. Une définition trop restrictive du tourisme consisterait à l’assimiler à la branche de l’hôtellerie et de la restauration. Dormir à l’hôtel et y manger est par essence une activité typique de tourisme, à savoir effectuer un séjour à l’étranger plus où moins loin de son domicile. Le tourisme peut être international comme national. Selon l’Organisation Mondiale du Tourisme, le tourisme correspond aux « activités déployées par les personnes au cours de leurs

voyages et de leurs séjours dans les lieux situés en dehors de leur environnement habituel pour une période consécutive qui ne dépasse pas une année, à des fins de loisirs pour affaires et autres motifs ». L’Organisation Mondiale du Tourisme défini donc le tourisme du côté de la demande. Au sein d’une économie dite développée, la demande touristique profite à un grand nombre de secteurs.[4] Le touriste décide avant tout de façon ex-ante de sa destination et de toutes les activités qu’il souhaite pratiquer, en fonction de sa contrainte budgétaire. En pratique, il n’y a donc pas de produit touristique uniforme, ni d’industrie touristique homogène. En conséquence le tourisme comme formant un tout est difficilement recensable. Les branches à forte dépendance touristique ne le sont donc que partiellement. Ce sont les cas par exemple de la restauration et de l’hôtellerie, des chemins de fer et du trafic routier, qui ne sont touristiques que de 30% à 80%. En Suisse, pays où la part du tourisme est supérieure à la moyenne, seuls 35% du chiffre d’affaires de la restauration dépend du tourisme selon l’O.C.D.E. Le département de la Savoie doit se trouver dans un ordre de grandeur similaire voir plus important. Nous constatons donc qu’il est difficile de définir le tourisme en tant qu’activité économique. On doit en effet le définir comme un