Histoire de La Pensee Economique [PDF]

  • 0 0 0
  • Gefällt Ihnen dieses papier und der download? Sie können Ihre eigene PDF-Datei in wenigen Minuten kostenlos online veröffentlichen! Anmelden
Datei wird geladen, bitte warten...
Zitiervorschau

Histoire de la pensée économique Cours de licence d'économie et de finance – 6ème semestre Université de Cergy-Pontoise

Cours proposé par Clément Carbonnier

2

Cours d'histoire de la pensée économique Université de Cergy-Pontoise Licence de économie et de finance, 6ème semestre

Présentation du cours et propos liminaires

p. 5

I. Analyse économique pré-capitaliste I.1 Les mercantilistes I.2 Les physiocrates

p. 7 p. 9 p. 12

II. Adam Smith : le capitalisme avant l'industrie II.1 Une théorie de la société de commerce II.2 Des perspectives de croissance par l'extension du commerce II.3 Le commerce international et les avantages absolus II.4 Une ébauche d'analyse de l'incidence fiscale

p. 17 p. 19 p. 25 p. 32 p. 36

III. David Ricardo : la théorie classique III.1 La théorie de la valeur travail III.2 Une croissance limitée III.3 Les bienfaits du commerce international III.4 Une étude de la redistribution et de l'impôt

p. 43 p. 44 p. 52 p. 65 p. 68

IV. Karl Marx : la théorie classique au regard du matérialisme historique IV.1 De la théorie de la valeur aux prix IV.2 La possibilité des crises IV.3 Le commerce international : capitalisme contre le féodalisme IV.4 L'absence de solution politique interne au système

p. 71 p. 76 p. 82 p. 75 p. 76

V. La théorie néoclassique : la révolution marginaliste V.1 Une théorie des comportements rationnels V.2 Une théorie résolument microéconomique V.3 Le commerce international ricardien V.4 L'économie du bien-être

p. 80 p. 82 p. 92 p. 94 p. 96

VI. John Maynard Keynes : les débuts de la macroéconomie VI.1 Une vision macroéconomique non modélisable ? VI.2 Possibilité de crises du fait de l'insuffisance de la demande VI.3 Le libre échange limité VI.4 Plaidoyer en faveur de l'intervention publique

p. 100 p. 101 p. 104 p. 108 p. 109

Bibliographie

p. 112

3

4

Présentation du cours et propos liminaires Ce cours présente un panorama de l’analyse économique. Nous nous concentrerons sur un nombre limité de questions et d'enjeux économiques – la fixation des prix, la croissance économique, le commerce international et l'intervention publique – et sur une période limitée également. Pour la période, nous nous restreindrons à l'ère de production capitaliste. Bien évidemment, l’analyse économique n’avait pas attendu cette période pour se développer. Cependant, elle étudiait un objet d'autant plus éloigné de ce que nous étudions aujourd'hui que le système économique ne s'est pas seulement modifié et développé entre alors et maintenant, mais qu’il s'est totalement transformé, révolutionnant la production elle-même, ses nécessités et les liens sociaux qu'elle engendre. Bien que certains points soient communs avec la production capitaliste – en particulier, le commerce s'était développé bien avant l'industrie – le système productif avait des particularités que nous ne connaissons plus aujourd'hui. Le système économique étudié par Aristote était principalement basé sur l'esclavage, quand l'économie féodale reposait sur le servage. Ces deux économies étaient de plus presque intégralement basées sur la production agricole. A contrario, les systèmes productifs étudiés depuis Adam Smith jusqu'à nos jours présentent des similitudes fortes qui rendent l'analyse de ces auteurs anciens pertinente à la fois pour s'approprier l'évolution de la pensée économique – et donc l'état actuel de la pensée économique –, mais également pour comprendre certains enjeux majeurs de notre économie elle-même. En effet, à partir du moment où l'objet d'étude s'est construit, son analyse s'est développée, a évolué. Chaque auteur a continué et corrigé le travail de ses prédécesseurs, afin d'améliorer la modélisation économique. Cependant, l’analyse économique n'est pas une science exacte, et le développement d'une nouvelle théorie économique ne remplace pas purement et simplement la précédente. Les comportements humains sont complexes et leur modélisation par l'analyse économique est forcément partielle. Ainsi, certaines théories peuvent mieux expliquer certains phénomènes, sur l'étude desquels elles se focalisent, et partant sont moins précises à en expliquer d'autres. Alors, d'anciennes théories peuvent s'avérer être précieuses, non seulement pour comprendre d'où viennent nos modélisations actuelles, mais parfois aussi directement pour mieux comprendre certains phénomènes économiques. On pourra citer comme exemple l'analyse ricardienne du commerce international, ou l'analyse marxiste des crises économiques, auxquelles il est parfois utile de se référer pour interpréter des évènements économiques contemporains. Est-ce à dire que nous nions d'emblée la possibilité d'une théorie économique générale, qui embrasserait l'ensemble des phénomènes et expliquerait les moindres spécificités des comportements humains se traduisant en modifications des conditions de la production ? La réponse est oui dans la plus grande rigueur, sans pour autant contester l'intérêt des tentatives de généralisation de la théorie économique. Si le développement actuel de la recherche en économie a parcellisé les objets de recherche, certains auteurs ont cherché à expliquer de la manière la plus synthétique possible l'ensemble des phénomènes économiques par des lois générales. Nous ne 5

prenons pas parti entre ces deux méthodologies extrêmes, mais remarquons juste que toute explication synthétique et générale doit forcément simplifier et modéliser un certain nombre de comportements, qui seront alors peut être expliqués dans leur plus grande complexité par une autre théorie. Ce panorama sera fait de manière chronologique. Nous commencerons avec Adam Smith, puis David Ricardo et enfin Karl Marx pour conclure avec les économistes dits classiques. Nous parlerons de la querelle ayant opposé certains classiques – notamment Jean-Baptiste Say et Thomas Malthus – dans le cadre du chapitre sur David Ricardo. Nous poursuivrons avec la révolution marginaliste et terminerons avec l'apparition du Keynésianisme. Chaque chapitre aura un plan semblable, sauf le chapitre introductif qui traitera de quelques analyses économiques pré-capitalistes. Dans chaque chapitre, une première partie développera la modélisation économique de l'auteur, la plupart du temps microéconomique, visant à déterminer la production, les prix et la répartition des revenus. Les parties suivantes découleront de la première, et dérouleront les conséquences de la modélisation économique sur différents sujets. La deuxième partie traitera des questions liées à la croissance économique, à l'évolution dans le temps des capacités productives et des cycles de la reproduction économique. La troisième partie concernera le commerce international et le protectionnisme. La quatrième partie traitera de l'intervention publique, en ce qui concerne le protectionnisme, les lois sociales, la fiscalité ou la correction des défauts du libre marché. Ce cours a été préparé à partir des œuvres des auteurs étudiés dans les différents chapitres, ainsi que de plusieurs manuels d'histoire de la pensée économique, notamment « La pensée économique » de Mark Blaug aux éditions Economica. Pour toute étude complémentaire, la « Nouvelle histoire de la pensée économique » d'Alain Béraud et Gilbert Faccarello aux éditions de La découverte en trois volumes est certainement le plus complet. Le manuel « Histoire de la pensée économique » de Ghislain Deleplace aux éditions Dunod est quant à lui plus simple et plus didactique. L’« Histoire de l’analyse économique » de Joseph Aloys Schumpeter aux éditions Gallimard comporte des jugements et des commentaires économiques très approfondis. Enfin, le manuel d'« Histoire des faits économiques contemporains » de Maurice Niveau et Yves Crozet dans la collection Quadrige des PUF a été utilisé pour dresser le décor économique dans lequel les différents auteurs étudiés ont évolué.

6