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Zitiervorschau

GCF/Fiscalité/IS/S4

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Plan Introduction Chapitre préliminaire 1- Définition, caractéristiques et fonctions de l’impôt 1-1-Définition de l’impôt 1-2-Les caractéristiques de l’impôt 1-3- La fonction de l’impôt 2- Classification des impôts 2-1-Classification économique 2-2-La classification administrative : Impôt direct et impôt indirect 3- Les Sources du droit fiscal 3-1-Les sources constitutionnelles du droit fiscal 3-2-Les sources conventionnelles 3-3-Les sources législatives et réglementaires 3-4- Les sources doctrinales et jurisprudentielles 4- Cursus et caractéristiques du système fiscal marocain 4-1-Caractéristiques du système fiscal marocain 4-2 -Cursus du système fiscal marocain

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Partie I : Impôts sur les sociétés Chapitre I : Champ d’application 1- Définition 2- Personnes imposables 2-1-Personnes obligatoirement passibles de l’impôt sur les sociétés 2-2- Personnes passibles de l’impôt sur les sociétés, sur option 2-3 Personnes exclues du champ d’application de l’impôt sur les sociétés 3- Territorialité 4- Exonérations de l’impôt sur les sociétés 4-1-Exonérations permanente 4-2- Exonérations suivies de l’imposition permanente au taux réduit 4-3-Exonérations permanentes en matière d’impôt retenu à la source 4-4-Imposition permanente au taux réduit 4-5 -Exonérations et imposition au taux réduit temporaires 4-5-1-Exonérations suivies de l’imposition temporaire au taux réduit 4-5-2-Exonérations temporaires 4-5-3- Imposition temporaire au taux réduit Chapitre II : Détermination de la base imposable 1- Résultat fiscal 2- Produits imposables 3- Charges déductibles 4- Charges non déductibles 5- Conditions de déductibilité des charges 6- Déficit reportable

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Chapitre III : Liquidation de l’impôt 1- Période d’imposition 2- Lieu d’imposition 3- Taux d’imposition 4- Cotisation minimale 4-1-Taux de cotisation minimale 4-2- Imputation de la cotisation minimale 5- Mode de Recouvrement de l’impôt sur les sociétés

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Introduction La fiscalité désigne l'ensemble des règles d’assiette, de recouvrement et du contrôle de l’impôt, qui traduisent les lois et dispositions régissant le système fiscal d’un pays. Elle s’agit des pratiques utilisées par un État pour percevoir des impôts et autres prélèvements obligatoires. La fiscalité constitue de nombreuses impôts et taxes versées directement par les ménages et les entreprises (Impôts directs) ou indirectement (Impôts indirects). La fiscalité joue un rôle déterminant dans l'économie d'un pays. Elle contribue en effet au financement des besoins de ce dernier et est à l'origine des dépenses publiques (budget de fonctionnement et budget d’investissement). La politique fiscale est l’un des instruments des politiques publiques qu’ a une grande influence sur l’économie du pays par le biais du pouvoir de taxer davantage certains agents économiques ou, au contraire, de défiscaliser certaines opérations, et par conséquent atteindre les objectifs de la croissances économique et de la redistribution équitable des ressources. Aujourd’hui, la fiscalité est à la fois une science et une technique. En tant que science elle permet de dégager non seulement les règles essentielles d’assiette et de liquidation de tout impôt, mais aussi et surtout ses principes et ses effets. En tant que technique, la fiscalité consiste en la matérialisation des lois fiscales dans une économie et une société à une époque donnée. De cet éventail assez large de la discipline de la fiscalité, nous visons, à travers ce cours, d’atteindre deux objectifs en matière du traitement du système fiscal marocain et ses principaux impôts à savoir l’impôt sur les sociétés (IS), la taxe sur la valeur ajoutée(TVA), et l’impôt sur le revenu(IR) :

-Objectif général: Les étudiants seront capables à la fin de ce cours de définir l’impôt, ses principales fonction, ainsi que ses classifications fiscales couramment utilisées, de déterminer les caractéristiques et le profil du système fiscal marocain, et d’avoir la méthodologie à adopter pour traiter les trois principaux impôts du système fiscal marocain (TVA, IS, IR). - Objectifs spécifiques : A la lumière de la législation fiscale marocaine et sur la base des études de cas pratiques et des exercices d’applications, les étudiants seront bien outillés à:  Définir les trois impôts, et déterminer ses principales caractéristiques ;  Délimiter le champ d’application de chaque impôt ;  Arrêter les exonérations en matière de chaque impôt ainsi que ses objectifs économiques et sociaux ;  Maitriser les techniques de liquidations de chaque impôt;  Déterminer le mode de recouvrement de chaque impôt.  Prendre connaissance des spécificités de la fiscalité des organisations sportives.

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Chapitre préliminaire : 1- Définition, caractéristiques et fonctions de l’impôt 1-1-Définition de l’impôt Les définitions de l’impôt sont multiples et répondent à plusieurs approches théoriques, mais elles se réunissent le plus souvent aux caractéristiques de l’impôt et à sa fonction principale celle de financement des dépenses publiques. La définition célèbre et universelle de l’impôt est l’œuvre du professeur Gaston jeze dans son cours des finances publiques. Ainsi, « l’impôt est prestation pécuniaire requise des particuliers par voie d’autorité, à titre définitif et sans contre partie en vue de la couverture des charges publiques ». Au delà du mot impôt, autres termes utiliser parfois (taxes, redevance), pour qualifier certains types d’impôt, à savoir : La taxe : C’est un prélèvement obligatoire opère par l’Etat ou la collectivité territoriales sur les usagers de certains services publiques. Elle représente la contre partie monétaire du service rendu par la personne publique sans qu’il n’y ait correspondance entre son montant et le prix réel de la prestation. La redevance : La redevance est perçue à l’occasion d’un service rendu. Elle est facultative dans la mesure où seules les personnes qui utilisent les services sont soumises à son paiement. En outre la redevance n’est pas en principe un prélèvement contraignent car découlant d’un contrat entre les usagers des services publics et le service. 1-2-Les caractéristiques de l’impôt L’impôt est, une prestation pécuniaire, requise des particuliers par voie d'autorité, à titre définitif et sans contrepartie, au profit des administrations publiques. Cette définition semble être inspirée d'une définition ancienne de l'impôt donnée par Gaston Jèze1. Cette définition n'est pas entièrement dépassée. La définition de l'impôt comporte l'essentiel des éléments qui caractérisent la nature de l'impôt. -

l’impôt est une prestation pécuniaire

En principe, l'impôt est un prélèvement sous forme pécuniaire, c’est-à-dire en argent. L'impôt s'oppose donc au règlement en nature, qu’il était très utilisé dans le passé. -

l’impôt est établi en fonction des facultés contributives

L’impôt doit être déterminé par la capacité du contribuable à supporter la charge fiscale qui lui est réclamée. Ce principe de l’impôt est un droit constitutionnel, traduit une considération de justice induite par l’égalité des citoyens devant la loi, devant la couverture des charges publiques.

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Gaston Jèze : Professeur de droit public français, Cours de finances publiques 1935-1936 .LGDJ, Paris, 1936, p. 39

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EST L’impôt est prélevé par voie d’autorité

Ce critère de l'impôt s'oppose aux expériences de contributions fiscales volontaires effectuées dans le passé, notamment en situation de crise qui sollicite la solidarité et la contribution volontaire des citoyens. Aujourd'hui, ce critère se justifie par le fait que c'est l'Administration fiscale qui recouvre les impôts. Dans cette optique, elle dispose de plusieurs moyens de contraintes comme le commandement, la saisie, la vente aux enchères publiques et des privilèges du Trésor. -

Le prélèvement fiscal est définitif

L'impôt est une ressource définitive pour les personnes morales de droit public qui en bénéficient comme l'État ou les collectivités locales. Ce caractère permet de différencier l'impôt d'une autre ressource publique, à titre d’exemple l'emprunt. En effet, dans un emprunt, il y a restitution ou remboursement des sommes versées au terme d'un délai plus ou moins long ; au contraire, l'impôt lorsqu'il est régulièrement perçu n'a pas à être restitué. -

L’impôt est sans contrepartie

D'un point de vue juridique, l'impôt ne constitue pas le prix d'un service rendu, c'est-à-dire que l'impôt ne comporte pas une contrepartie pour le contribuable. Il n'y a pas en fait et en droit de relations directes entre les impôts et les prestations fournies par l'État. Autrement dit l’impôt n’a pas de contrepartie directe, spécifique et bien déterminée, sa finalité est collective, conforme au principe budgétaire de non affectation de l’impôt à une dépenses particulière. -

L’impôt sert à couvrir les charges publiques

C’est la fonction financière de l’impôt. Dans cette optique, l’impôt se justifié par la nécessité de contribuer pour couvrir les dépenses. 1-3- La fonction de l’impôt Trois fonctions principales sont remplies par l’impôt : -

Fonction financière

La fonction financière est la fonction classique de l’impôt. Elle consiste à drainer de l’argent en vue de la couverture des dépenses publics. Dans la conception de l’Etat fiscal le rôle de l’impôt à évolué pour devenir un instrument de politique économique et sociale. -

Fonction économique

La fonction économique de l’impôt consiste à établir le lien entre fiscalité et développement économique. En effet, dans les économies modernes, la fiscalité est devenu un outil de développement économique et de régulation des disparités à travers notamment -L’incitation à l’investissement afin d’atteindre les objectifs de croissance ; -Assurance d’une une justice en matière de redistribution des ressources.

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EST Fonction sociale

Le rôle social de l’impôt se traduit par la redistribution des recettes de l’impôt en direction des couches sociales les plus défavorisées. De même pour réduire les disparités sociales, l’Etat procède souvent à la détaxation des produits de première nécessité et à la sur taxation des produits de luxe.

2- Classification des impôts Les impôts peuvent être regroupés en trois catégories. Il s’agit principalement de la classification économique, la classification administrative, la classification technique et l’impôt analytique et synthétique. 2-1-Classification économique Elle permet de définir l’élément économique sur lequel la contribution est assise, ce qui revient à préciser la matière imposable. -

Impôt sur le revenu

Le revenu est constitué par le total des sommes perçues par un individu (personne physique ou morale) pendant une année. Il provient soit du capital (loyers et revenu fonciers par exemple), soit du travail (salaire par exemple). Il peut être mixte (bénéfices réalisé par l’exploitant d’une entreprise individuelle par exemple). -

Impôt sur la dépense ou la consommation

Cette forme d’imposition frappe le revenu au niveau de son utilisation. Il s’agit essentiellement de la TVA qui constitue un impôt général sur la dépense, et les différents droits indirects (sur les tabas, alcools, produits pétroliers, ect). -

Impôt sur le capital

Cet impôt est assis sur le capital, mais il est le plus souvent prélevé sur le revenu (afin de ne plus épuiser le capital lui-même).Il peut être soit permanent, comme l’impôt foncier, soit réclamé à l’occasion de certaines opérations réputées conduire à un enrichissement comme les droits d’enregistrement. 2-2-La classification administrative : Impôt direct et impôt indirect Trois critères essentiels peuvent être retenus pour la distinction entre impôt direct et impôt indirect. -

Critère économique

Il concerne l’incidence économique de l’impôt : l’impôt direct est supporté « à titre définitif » par le contribuable, alors que l’impôt indirect peut être répercuté (souvent par l’intermédiaire des prix) sur d’autres contribuables. -

Critère administratif

Ce critère a permis de structurer l’administration fiscale en l’administration des contributions directes chargées d’asseoir les impôts directs, et en administration des contributions indirectes dont la mission était la liquidation et la perception des impôts indirects.

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-Critère juridique L’impôt direct est perçu par voie de rôle nominatif (c'est-à-dire un document établi par l’administration au nom de chaque contribuable et portant mention de la matière imposable et de la somme due). L’impôt indirect est perçu sans rôle et liquidé par le contribuable lui-même (cette distinction n’est pas cependant de portée générale, puis que certains impôts directs sont perçus sans qu’il y ait émission d’un rôle). 2-2-Classification technique -

Impôt réel

L’impôt réel atteint un bien sans tenir compte de la situation personnelle de son détenteur. (TVA). -

Impôt personnel

L’impôt personnel est censé prendre en considération l’ensemble de la situation économique, financière et sociale du contribuable. L’impôt sur le revenu en est un bon exemple. -

L’impôt proportionnel

L’impôt proportionnel est l’impôt dont la matière imposable est soumise à un taux constant. -

Impôt progressif

l’impôt progressif est l’impôt dont la matière imposable est soumise à des taux croissants au fur et à mesure que la matière imposable augmente. IR/salaires. -

Impôt analytique

L’impôt analytique est un impôt assis sur les éléments d’un patrimoine ou sur une opération isolée, ou encore sur une catégorie unique de revenu. -

Impôt synthétique

L’impôt synthétique est assis sur un ensemble d’opérations ou de revenu et à taxer l’ensemble en une seule opération. Il frappe le revenu global du foyer fiscal.

3- Les Sources du droit fiscal Les principales sources du droit fiscal sont d’ordre constitutionnel, conventionnel, législatif, doctrinal et jurisprudentiel. 3-1-Les sources constitutionnelles Au Maroc c’est la constitution qui consacre la compétence en matière de la législation fiscale au parlement. En effet, c’est « la Loi qui fixe les règles concernant l’assette, le taux et les modalités de recouvrement et du contrôle des impositions de toute nature ».

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A la fin de chaque année, le parlement vote la loi de finances qui définit les recettes fiscales de l’Etat et qui indique les nouvelles dispositions fiscales résultant des choix politiques, gouvernementaux. Au Maroc, l’article n° 39 de la constitution2 précise que « Tous supportent, en proportion de leurs facultés contributives les charges publiques que seule la loi peut, dans les formes prévues par la présente constitution, créer et répartir». 3-2-Les sources conventionnelles Parmi les sources conventionnelles on distingue ; -

Les conventions fiscales Internationales dites de non double imposition : celle-ci sont passées entre deux (2) Etats dans le but de régler la situation fiscale des personnes susceptibles d’être imposées du fait de leurs activités, de leur domicile ou de leurs revenus dans chacun des deux Etats concernés.

-

Les clauses d’assistance administrative internationales, visant à échanger des renseignements et de lutter contre la fraude et l’évasion fiscale. 3-3-Les sources législatives et réglementaires

La loi constitue la norme fondamentale du droit fiscal. En effet, c’est la loi qui fixe les règles concernant l’assiette, le taux et les modalités de recouvrement et des impositions de toute nature d’impôt. Ainsi, chaque année le parlement vote la loi de finances, qui définit et autorise la perception des recettes fiscales de l’Etat. Les décrets et les arrêtés, interviennent pour compléter et préciser les lois en vue de leur mise en œuvre. 3-4- Les sources doctrinales et jurisprudentielles La doctrine administrative en matière fiscale comprend les instructions, les circulaires, les notes de service, visant à commenter et à interpréter les dispositions fiscales. Cette doctrine résulte de l’interprétation des textes, est opposable à l’administration, par les administrés, qui peuvent en contester la validation devant les tribunaux. La jurisprudence : il s’agit des jugements rendus par les tribunaux compétents pour trancher les litiges fiscaux. La connaissance de cette jurisprudence renseigne par la façon dont les tribunaux interprètent les textes fiscaux.

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Article 39 de la nouvelle constitution marocaine de 2011 et article n°17 de la constitution de 1996.

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4- Cursus et caractéristiques du système fiscal marocain 4-1-

Caractéristiques du système fiscal marocain

Actuellement, si on prend en compte le niveau de développement socio-économique et politique des pays en voie de développement (PVD) et des pays industrialisés, nous constatons une opposition très nette entre les systèmes fiscaux de ces deux catégories de pays, les pays en voie de développement ont un système fiscal moins équilibré et instable; les deux spécificités de ce système fiscal s'oppose nettement au système fiscal équilibré des pays industrialisés. Le système fiscal des PVD, dont le système fiscal marocain fait partie, s'explique surtout à l'origine par des facteurs tenant à la structure économique, à l'histoire et à l'organisation politique de ces pays, il présente à la fois des singularités et des apparentements. La structure du système fiscal de ces pays se caractérise en particulier par une prédominance des impôts indirects.

Les systèmes fiscaux, des différents pays présentent à la fois des singularités et des apparentements. Il y a tout d'abord des singularités dans la mesure où la fiscalité à travers l'impôt est le symbole de la toute puissance étatique, chaque État à sa structure et une organisation fiscale qui lui est propre. Mais en même temps, il y a des apparentements entre les systèmes fiscaux dus à plusieurs raisons, citons par exemple des influences historiques comme la colonisation et la décolonisation. Pour le système fiscal des pays en voie de développement, il s’agit de trois groupes de pays, les pays d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine. En dépit de leur diversité géographique, ces pays en voie de développement présentent un certain nombre de caractères communs tant économiques que sociaux et politiques ; ces caractères définissent un certain type de système fiscal. Ces trois groupes de pays ont une fiscalité à faible rendement. En effet, leurs prélèvements obligatoires ne représentent qu’un moyen de 20 % du PIB3. Ce niveau de pression fiscale s'explique par la faiblesse de leur production nationale. En outre, des différences sensibles existent à l'intérieur d'une même catégorie de pays. Par ailleurs, le système fiscal de ces trois groupes de pays est déséquilibré. En effet, la grande part de leurs recettes fiscales est constituée par des impôts indirects ; ces recettes fiscales proviennent pour l'essentiel d'une activité ou d’une catégorie. Enfin, la structure fiscale de ces pays s'explique par plusieurs traits communs, à savoir : - Ces pays ont donc un faible niveau de revenu. Ils ont une activité agricole et un secteur informel prédominant. Or, une politique économique basée sur la monoculture se prête mal à une imposition directe. - Concernant les impôts directs, ils ne possèdent pas les moyens techniques et administratifs nécessaires à leur mise en œuvre. Il y’a lieu de signaler que la fiscalité directe ne progresse que très lentement. En fait, elle progresse au fur et à mesure de l'apparition des classes moyennes. Mais il ne peut trop assujettir ces classes à des impôts directs trop élevés car les classes moyennes représentent une force politique dont les gouvernements de ces pays doivent tenir compte, et une source de la relance économique qui doit être favorisée en matière de consommation et d’investissement. 3

A titre d’exemple : (en 2011, le taux de pression fiscal représente au Maroc 23,8%, Egypte : 13,7% : Cf. Entretien avec Nezha Lahrichi, présidente du CNCE Comment alléger la pression fiscale au Maroc ? http://www.lematin.ma) / (en 2010 le taux de pression fiscal en Tunisie est de 20,1% : Cf. Site Ministère de l’Economie et des Finances Tunisienne).

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- Les PVD sont trop dépendants fiscalement des pays étrangers. En effet, l'essentiel de leurs ressources provient de la taxation des produits importés nécessaires au fonctionnement de leurs économies nationales. Par contre, le système fiscal des pays industrialisés est relativement équilibré, cela s'explique par le poids de la fiscalité dans ces pays ainsi que par leurs systèmes fiscaux qui présentent plusieurs points communs .Les pays industrialisés présentent quatre caractéristiques, une maitrise administrative de la population fiscale ; une production élevée ; un plus grand pluralisme social ; un système fiscal équilibré avec un rendement élevé. - Le présent tableau décline les principales caractéristiques du système fiscal marocain à travers la structure des recettes fiscales au titre de l’année 2015 : Ressources fiscales par type d'impot Montant en Mdrs de DH IS 41,4 TIC 25,4 IR 36,9 DET 16,7 Droit de douane 7,7 TVA à l'importation 29,5 TAV à l'interieure* 42,14 Indicateurs fiscaux Taux de pression fiscals 21% Impots directs(IS,IR) 78,3 Impots indirects(TVA,TIC) 97,04 * y compris la part de la TVA transférées aux collectivités locales

Source : Rapport d’activité 2015 de la DGI, Rapport d’activité 2015 de l’Administration des douanes, Rapport économique et financier 2016/MEF

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Cursus du système fiscal

Le système fiscal marocain a connu sa profonde refonte depuis le milieu de la décennie 80 dans le cadre du programme d’ajustement structurel (PAS). L’objectif essentiel attendu de cette réforme était l’élaboration d’un système fiscal moderne, cohérent, efficient et équitable, de manière de le raccorder dans sa structure globale des grands systèmes d’imposition connus dans le monde occidental. En effet, depuis cette date, le Maroc a entrepris un vaste chantier de modernisation de son économie, d’ouverture vers l’extérieur, et de démantèlement douanier par la signature d’accords de libre échange avec de nombreux pays ou de zones économiques importantes. Aujourd’hui, dans un contexte caractérisé par la baisse des droits de douane suite aux accords tarifaires, l’impôt constitue l’essentiel des recettes sur lesquelles s’adosse le budget de l’Etat. Cette réforme, dont les principes ont été énoncés par la loi-cadre n° 3-83 relative à la réforme fiscale adoptée par la chambre des représentants le 20 décembre 1982 et promulguée par le dahir n° 1-83-38 du 23 Avril 1984, s’est fixée pour principaux objectifs :

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- La mise en place d’un système qui assure d’une part une meilleure répartition de la charge fiscale et un élargissement de l’assiette et la réduction des taxes, et d’autre part un renforcement des garanties que la loi accorde aux contribuables ; - Le remplacement de la taxe sur les produits et les services par la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) en 1986; - La suppression des impôts cédulaires appliqués par nature de revenu et leur remplacement par l’impôt sur les sociétés (IS) en 1988 et de l’Impôt Général sur le Revenu (IGR) en 1990. Malgré les efforts accomplis dans le sens de la simplification et de la mise en place d’un système synthétique, la cédularité n’a pas totalement disparu. En effet, d’autres taxes, comme la Taxe sur le produit des actions et parts sociales (T.P.A), la Taxe sur les Produits de Placements à Revenus Fixes (T.P.P.R.F.), la Contribution sur les Revenus Professionnels et Fonciers Exonérés (C.R.P.F.E.) et la Taxe sur les Profits de Cession de Valeurs Mobilières (T.P.C.V.M.) ont été créées.

L’organisation des premières assises nationales sur la fiscalité en 1999 a été l’occasion de disposer d’un diagnostic commun et concerté sur le système fiscal et a permis d’arrêter de manière collective une feuille de route pour moderniser davantage le système fiscal marocain. On assiste, ainsi, à partir de 1999 à une évolution qui a permis d’introduire des changements concrétisant les principes directeurs fixés par la réforme fiscale. Pour simplifier le système et réduire sa cédularité, certaines taxes ont été abrogées (P.S.N., la C.R.P.F.E.) et d’autres intégrées dans l’I.S. ou l’I.G.R. (T.P.A., T.P.P.R.F.,T.P.I, T.P.C.V.M.), et ce bien que le maintien des impositions à des taux libératoires ne permette pas de répondre totalement à l’objectif d’une imposition globale considérée plus équitable. De nombreuses réformes ont été introduites par les lois de finances successives de 2000 à 2016 qui se sont traduites par la mise en place d’un ensemble de mesures de simplification, de rationalisation et d’harmonisation du système fiscal et dont le résultat a été : - Réforme des droits d’enregistrement en 2004 ; - Renforcement de la réforme de la TVA en 2005 ; - Élaboration du livre des procédures fiscales en 2005 ; - Élaboration du livre d’assiette et de recouvrement en 2006 ; - Regroupement des textes fiscaux dans un même volume : le Code Général des Impôts édité en 2007 ; - Intégration de la taxe sur les actes et conventions dans les droits d’enregistrement en 2008 ; - Élaboration de la note circulaire globale publiée finalement en 2011 ; - Introduction des mesures fiscales successives à chaque de loi des finances - Généralisation, à partir de l’année 2017, la télé déclaration et le télépaiement.

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Actuellement les principaux impôts et taxes sont régis par deux textes : - Le Code Général des Impôts qui régit l’IS, la TVA, l’IR, les droits d’enregistrement, les droits de timbre et la taxe spéciale annuelle sur les véhicules automobiles ; - La loi n° 47-06 relative à la fiscalité des collectivités locales, qui s'articule autour de deux axes :  Le premier concerne les taxes gérées par les collectivités locales elles- mêmes,  Le second concerne les taxes locales gérées par la Direction Générale des Impôts (DGI) au profit des collectivités locales. Ces taxes locales concernent deux catégories de redevables : la taxe professionnelle et la taxe de services communaux dues par les entreprises ; et la taxe d'habitation et la taxe de services communaux, dues par les particuliers. D’autres taxes, redevances ou contributions subsistent encore ou viennent même d’être créées autorisant des prélèvements non affectés directement au budget général de l’Etat ou celui des collectivités locales (Taxes de cohésion sociale).

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Partie I : Impôts sur les sociétés Chapitre I : Champ d’application 1- Définition L’impôt sur les sociétés s’applique sur l’ensemble des produits, bénéfices et revenus, des sociétés et autres personnes morales.

2- Personnes imposables 2-1- Personnes obligatoirement passibles de l’impôt sur les sociétés : Sont obligatoirement passibles de l’impôt sur les sociétés : 1°- Les sociétés quels que soient leur forme et leur objet ; 2°- Les établissements publics et les autres personnes morales qui se livrent à une exploitation ou à des opérations à caractère lucratif ; 3°- Les associations et les organismes légalement assimilés ; 4°-Les fonds créés par voie législative, ou par convention ne jouissant pas de la personnalité morale et dont la gestion est confiée à des organismes de droit public ou privé, lorsque ces fonds ne sont pas expressément exonérés par une disposition d’ordre législatif. L’imposition est établie au nom de leur organisme gestionnaire. 5°- Les centres de coordination d’une société non résidente ou d’un groupe international dont le siège est situé à l’étranger. Par centre de coordination, il faut entendre toute filiale ou établissement d’une société ou d’un groupe international dont le siège est situé à l’étranger et qui exerce, au seul profit de cette société ou de ce groupe, des fonctions de direction, de gestion, de coordination ou de contrôle. 2-2- Personnes passibles de l’impôt sur les sociétés, sur option Sont passibles de l’impôt sur les sociétés, sur option irrévocable : 1°- Les sociétés en nom collectif et les sociétés en commandite simple constituées au Maroc et ne comprenant que des personnes physiques, 2°- les sociétés en participation. L’option doit être mentionnée sur la déclaration d’existence ou formulée par écrit.

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2-3- Personnes exclues du champ d’application de l’impôt sur les sociétés Sont exclus du champ d’application de l’impôt sur les sociétés : 1°- Les sociétés en nom collectif et les sociétés en commandite simple constituées au Maroc et ne comprenant que des personnes physiques ainsi que les sociétés en participation; 2°- Les sociétés de fait ne comprenant que des personnes physiques ; 3°- Les sociétés à objet immobilier, quelle que soit leur forme, dont le capital est divisé en parts sociales ou actions nominatives (sociétés immobilières transparentes): -

Lorsque leur actif est constitué soit d’une unité de logement occupée en totalité ou en majeure partie par les membres de la société ou certains d’entre eux, soit d’un terrain destiné à cette fin ;

-

Lorsqu’elles ont pour seul objet l’acquisition ou la construction, en leur nom, d’immeubles collectifs ou d’ensembles immobiliers, en vue d’accorder statutairement à chacun de leurs membres, nommément désigné, la libre disposition de la fraction d’immeuble ou d’ensemble immobilier correspondant à ses droits sociaux. Chaque fraction est constituée d’une ou plusieurs unités à usage professionnel ou d’habitation susceptibles d’une utilisation distincte.

3- Territorialité On entend par territorialité en matière de l’impôt sur les sociétés : - Les sociétés, qu’elles aient ou non un siège au Maroc, sont imposables à raison de l’ensemble des produits, bénéfices et revenus : •

Se rapportant aux biens qu’elles possèdent, à l’activité qu’elles exercent et aux opérations lucratives qu’elles réalisent au Maroc, même à titre occasionnel ;



Dont le droit d’imposition est attribué au Maroc en vertu des conventions tendant à éviter la double imposition en matière d’impôts sur le revenu.

- Les sociétés n’ayant pas leur siège au Maroc ( sociétés non résidentes ) sont imposables à raison des produits bruts qu’elles perçoivent en contrepartie de travaux qu’elles exécutent ou de services qu’elles rendent, soit pour le compte de leurs propres succursales ou leurs établissements au Maroc, soit pour le compte de personnes physiques ou morales indépendantes, domiciliés ou exerçant une activité au Maroc.

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4- Exonérations de l’impôt sur les sociétés 4-1- Exonérations permanentes Sont totalement exonérés de l’impôt sur les sociétés les personnes morales suivantes : 1°- Les associations et les organismes légalement assimilés à but non lucratif, pour les seules opérations conformes à l’objet défini dans leurs statuts. 2° -La Ligue nationale de lutte contre les maladies cardio-vasculaires ; 3°- La Fondation Hassan II pour la lutte contre le cancer ; 4°- les associations d’usagers des eaux agricoles pour les activités nécessaires à leur fonctionnement ou à la réalisation de leur objet ; 5°- La Fondation Cheikh Zaïd Ibn Soltan pour l’ensemble de ses activités ou opérations et pour les revenus éventuels y afférents ; 6°- La Fondation Mohammed V pour la solidarité pour l’ensemble de ses activités ou opérations et pour les revenus éventuels y afférents ; 7°- La Fondation Mohammed VI de promotion des œuvres sociales de l’éducation et de formation pour l’ensemble de ses activités ou opérations et pour les revenus éventuels y afférents ; 8°- L’Office national des oeuvres universitaires sociales et culturelles, pour l’ensemble de ses activités ou opérations et pour les revenus éventuels y afférents ; 9°- Les coopératives et leurs unions légalement constituées dont les statuts, le fonctionnement et les opérations sont reconnus conformes à la législation et à la réglementation en vigueur régissant la catégorie à laquelle elles appartiennent.

10°- Les sociétés non résidentes au titre des plus-values réalisées sur les cessions de valeurs mobilières cotées à la bourse des valeurs du Maroc, à l’exclusion de celles résultant de la cession des titres des sociétés à prépondérance immobilière; 11°- La Banque Islamique de Développement (B.I.D.); 12°- La Banque Africaine de Développement (B.A.D.) ; 13°- La Société Financière Internationale (S.F.I.), 14°- L’Agence Bayt Mal Al Quods Acharif; 15°- L’Agence de logements et d’équipements militaires (A.L.E.M.), 16°- Les organismes de placement collectif en valeurs mobilières (O.P.C.V.M.);

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17°- Les fonds de placements collectifs de titrisation (FPCT), pour les bénéfices dans le cadre de leur objet légal; 18°- Les organismes de placements en capital-risque (O.P.C.R.), pour les bénéfices réalisés dans le cadre de leur objet légal ; 19°- La Société nationale d’aménagement collectif (SO.NA.D.A.C.), au titre des activités, opérations et bénéfices résultant de la réalisation de logements sociaux afférents aux projets «Annassim», situés dans les communes de Dar Bouazza et Lyssasfa et destinés au recasement des habitants de l’ancienne médina de Casablanca ; 20°- La société «Sala Al-Jadida» pour l’ensemble de ses activités et opérations, ainsi que pour les revenus éventuels y afférents ; 22°- L’Agence pour la promotion et le développement économique et social des préfectures et provinces du Nord du Royaume, pour l’ensemble de ses activités ou opérations et pour les revenus éventuels y afférents ; 23°- L’Agence pour la promotion et le développement économique et social des provinces du Sud du Royaume, pour l’ensemble de ses activités ou opérations et pour les revenus éventuels y afférents ; 24°- L’Agence pour la promotion et le développement économique et social de la préfecture et des provinces de la région orientale du Royaume, pour l’ensemble de ses activités ou opérations et pour les revenus éventuels y afférents ; 25°- L’Agence spéciale Tanger-Méditerranée, pour les revenus liés aux activités qu’elle exerce au nom et pour le compte de l’Etat ; 26°- L’Université Al Akhawayne d’Ifrane , pour l’ensemble de ses activités ou opérations et pour les revenus éventuels y afférents ; 27°- Les sociétés installées dans la Zone franche du Port de Tanger, au titre des opérations effectuées à l’intérieur de ladite zone. 28°- La fondation Cheikh Khalifa Ibn Zaïd , pour l’ensemble de ses activités ou opérations et pour les revenus éventuels y afférents. 29°-Les exploitations agricoles réalisant un chiffre d’affaires annuel inférieur à cinq millions (5.000.000) de dirhams, au titre de leurs revenus agricoles. Cette exonération ne s’applique pas aux autres catégories de revenus non agricoles réalisés par les sociétés concernées. Toutefois, lorsque le chiffre d’affaires réalisé au cours d’un exercice donné est inférieur à cinq millions (5.000.000) de dirhams, l’exonération précitée n’est accordée que lorsque ledit chiffre d’affaires est resté inférieur à ce montant pendant trois (3) exercices consécutifs.

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4-2.- Exonérations suivies de l’imposition permanente au taux réduit Sont exonérées temporairement, pendant cinq ans, et suivi de l’imposition permanente du taux réduit de 17,5%, les personnes morales suivantes : 1°- Les entreprises exportatrices de produits ou de services, à l’exclusion des entreprises exportatrices des métaux de récupération, qui réalisent dans l’année un chiffre d’affaires à l’exportation, bénéficient pour le montant dudit chiffre d’affaires : - De l’exonération totale de l’impôt sur les sociétés pendant une période de cinq (5) ans consécutifs qui court à compter de l’exercice au cours duquel la première opération d’exportation a été réalisée ; - De l’imposition au taux réduit de 17,5% au-delà de cette période. 2°- Les entreprises, autres que celles exerçant dans le secteur minier, qui vendent à d’autres entreprises installées dans les plates-formes d’exportation des produits finis destinés à l’export bénéficient, au titre de leur chiffre d’affaires réalisé avec lesdites plates-formes : - De l’exonération totale de l’impôt sur les sociétés pendant une période de cinq (5) ans consécutifs qui court à compter de l’exercice au cours duquel la première opération de vente de produits finis a été réalisée ; - Et de l’imposition au taux réduit 17,5% au delà de cette période. 3°- Les entreprises hôtelières bénéficient, au titre de leurs établissements hôteliers pour la partie de la base imposable correspondant à leur chiffre d’affaires réalisé en devises dûment rapatriées directement par elles ou pour leur compte par l’intermédiaire d’agences de voyages : - De l’exonération totale de l’impôt sur les sociétés pendant une période de cinq (5) ans consécutifs qui court à compter de l’exercice au cours duquel la première opération d’hébergement a été réalisée en devises ; - Et de l’imposition au taux réduit 17,5% au delà de cette période. Bénéficient également de l’exonération et de l’imposition au taux réduit, les sociétés de gestion des résidences immobilières de promotion touristique, pour la partie de la base imposable correspondant à leur chiffre d’affaires réalisé en devises dûment rapatriées directement par elles ou pour leur compte par l’intermédiaire d’agences de voyages.

4- Les sociétés de services ayant le statut «Casablanca Finance City», conformément à la législation et la réglementation en vigueur, bénéficient au titre de leur chiffre d’affaires à l’exportation et des plus- values mobilières nettes de source étrangère réalisées au cours d’un exercice : - De l’exonération totale de l’impôt sur les sociétés pendant une période de cinq (5) exercices consécutifs, à compter du premier exercice d’octroi du statut précité ;

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GCF/Fiscalité/IS/S4 - Et de l’imposition au taux réduit de 17,5% au-delà de cette période.

4-3- Exonérations permanentes en matière d’impôt retenu à la source Sont exonérés de l’impôt sur les sociétés retenu à la source : 1°- Les produits des actions, parts sociales et revenus assimilés suivants : - Les dividendes et autres produits de participation similaires versés, mis à la disposition ou inscrits en compte par des sociétés soumises ou exonérées de l’impôt sur les sociétés à des sociétés ayant leur siège social au Maroc et soumises audit impôt, à condition qu’elles fournissent à la société distributrice ou à l’établissement bancaire délégué une attestation de propriété de titres comportant le numéro de leur identification à l’impôt sur les sociétés. Ces produits, sous réserve de l’application de la condition prévue ci- dessus, ainsi que ceux de source étrangère sont compris dans les produits financiers de la société bénéficiaire avec un abattement de 100% ; - Les sommes distribuées provenant des prélèvements sur les bénéfices pour l’amortissement du capital des sociétés concessionnaires de service public ; - Les sommes distribuées provenant des prélèvements sur les bénéfices pour le rachat d’actions ou de parts sociales des organismes de placement collectif en valeurs mobilières (O.P.C.V.M.); - Les dividendes perçus par les organismes de placement collectif en valeurs mobilières (O.P.C.V.M.); - Les dividendes perçus par les organismes de placements en capital risque (O.P.C.R.); - Les dividendes distribués à leurs actionnaires par les banques Offshore; - Les dividendes distribués par les sociétés holding offshore à leurs actionnaires, au prorata du chiffre d’affaires offshore correspondant aux prestations de services exonérées; - Les dividendes et autres produits de participations similaires versés, mis à la disposition ou inscrits en compte des non-résidents, provenant d’activités exercées par les sociétés installées dans les zones franches d’exportation; - Les bénéfices et dividendes distribués par les titulaires d’une concession d’exploitation des gisements d’hydrocarbures ; - Les produits des actions appartenant à la Banque Européenne d’Investissements (B.E.I.), suite aux financements accordés par celle-ci au bénéfice d’investisseurs marocains et européens dans le cadre de programmes approuvés par le gouvernement. 2°- Les intérêts et autres produits similaires servis aux :

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GCF/Fiscalité/IS/S4 - Etablissements de crédit et organismes assimilés, au titre des prêts et avances consentis par ces organismes ; - Organismes de placement collectif en valeurs mobilières (O.P.C.V.M.); - Fonds de placements collectifs en titrisation (F.P.C.T.) ; - Organismes de placements en capital-risque (O.P.C.R.) - Titulaires des dépôts et tous autres placements effectués en monnaies étrangères convertibles auprès des banques offshores. 3°- Les intérêts perçus par les sociétés non résidentes au titre : - Des prêts consentis à l’État ou garantis par lui ; - Des dépôts en devises ou en dirhams convertibles ; - Des prêts octroyés en devises pour une durée égale ou supérieure à dix (10) ans ; - Des prêts octroyés en devises par la Banque Européenne d’Investissement (B.E.I.) dans le cadre de projets approuvés par le gouvernement. 4°- Les droits de location et les rémunérations analogues afférents à l’affrètement, la location et la maintenance d’aéronefs affectés au transport international.

4-4- Imposition permanente au taux réduit Sont imposables du taux réduit de 17,5 %, les personnes morales suivantes : 1°- Les entreprises minières exportatrices, à compter de l’exercice au cours duquel la première opération d’exportation a été réalisée. Bénéficient également du taux précité, les entreprises minières qui vendent leurs produits à des entreprises qui les exportent après leur valorisation. 2°- Les entreprises ayant leur domicile fiscal ou leur siège social dans la province de Tanger et exerçant une activité principale dans le ressort de ladite province, bénéficient au titre de cette activité du taux réduit.

4-5- Exonérations et imposition au taux réduit temporaires 4-5-1-Exonérations suivies de l’imposition temporaire au taux réduit Sont temporairement exonérées et imposables du taux réduit de 17,5%, les personnes morales suivantes : 1° - Les entreprises qui exercent leurs activités dans les zones franches d’exportation bénéficient : - De l’exonération totale durant les cinq (5) premiers exercices consécutifs à compter de la date du début de leur exploitation ; - Et de l’imposition au taux réduit, pour les vingt (20) exercices consécutifs suivants.

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GCF/Fiscalité/IS/S4 L’exonération et l’imposition au taux réduit précitées s’appliquent également, aux opérations réalisées : - Entre les entreprises installées dans la même zone franche d’exportation ; - Et entre les entreprises installées dans différentes zones franches d’exportation.

De même, sont soumises à l’impôt sur les sociétés dans les conditions de droit commun, les sociétés qui exercent leurs activités dans lesdites zones dans le cadre d’un chantier de travaux de construction ou de montage. 2°- L’Agence spéciale Tanger-Méditerrannée, ainsi que les sociétés intervenant dans la réalisation, l’aménagement, l’exploitation et l’entretien du projet de la zone spéciale de développement Tanger-Méditerranée et qui s’installent dans les zones franches d’exportation bénéficient des avantages accordés aux entreprises installées dans les zones franches d’exportation. 4-5- 2- Exonérations temporaires 1°- Le titulaire ou, le cas échéant, chacun des co-titulaires de toute concession d’exploitation des gisements d’hydrocarbures bénéficie d’une exonération totale de l’impôt sur les sociétés pendant une période de dix (10) années consécutives courant à compter de la date de mise en production régulière de toute concession d’exploitation. 2°- Les sociétés exploitant les centres de gestion de comptabilité, sont exonérées de l’impôt sur les sociétés au titre de leurs opérations, pendant une période de quatre (4) ans suivant la date de leur agrément.

4-5-3- Imposition temporaire au taux réduit Les personnes morales suivantes, sont bénéficiées temporairement du taux réduit de 17,5% : 1°- Pendant les cinq (5) premiers exercices consécutifs suivant la date du début de leur exploitation : a) Les entreprises, autres que les établissements stables des sociétés n’ayant pas leur siège au Maroc attributaires de marchés de travaux, de fournitures ou de service, les établissements de crédit et organismes assimilés, Bank Al-Maghrib, la Caisse de dépôt et de gestion, les sociétés d’assurances et de réassurances, les agences immobilières et les promoteurs immobiliers à raison des activités exercées dans l’une des préfectures ou provinces qui sont fixées par décret compte tenu des deux critères suivants : - Le niveau de développement économique et social ; - La capacité d’absorption des capitaux et des investissements dans la région, la province ou la préfecture ; b) Les entreprises artisanales dont la production est le résultat d’un travail essentiellement manuel ;

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GCF/Fiscalité/IS/S4 c) Les établissements privés d’enseignement ou de formation professionnelle. d) Les sociétés sportives. 2°- Pour une période de cinq (5) ans à compter de la date d’obtention du permis d’habiter, du taux réduit, au titre des revenus provenant de la location de cités, résidences et campus universitaires réalisés en conformité avec leur destination, les promoteurs immobiliers

personnes morales, qui réalisent pendant une période maximum de trois (3) ans courant à compter de la date de l’autorisation de construire, des opérations de construction de cités, résidences et campus universitaires constitués d’au moins cinquante (50) chambres, dont la capacité d’hébergement est au maximum de deux (2) lits par chambre, dans le cadre d’une convention conclue avec l’Etat assortie d’un cahier des charges. 3°- Elles bénéficient temporairement du taux spécifiques ou impôt forfaitaire: - Les banques offshore sont soumises, en ce qui concerne leurs activités pour les quinze (15) premières années consécutives suivant la date de l’obtention de l’agrément, soit à l’impôt au taux spécifique de 10%, soit à l’impôt forfaitaire. Après expiration du délai de 15 ans les banques offshore sont soumises à l’impôt sur les sociétés dans les conditions de droit commun. - Les sociétés holding offshore sont soumises, en ce qui concerne leurs activités, pendant les quinze (15) premières années consécutives suivant la date de leur installation, à un impôt forfaitaire, libératoire de tous autres impôts et taxes sur les bénéfices ou les revenus. Après expiration du délai de 15 ans les sociétés holding offshore sont soumises à l’impôt sur les sociétés dans les conditions de droit commun.. 4°- Les exploitations agricoles imposables bénéficient du taux de 17,5% pendant les cinq (5) premiers exercices consécutifs, à compter du premier exercice d’imposition.

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Chapitre II : Détermination de la base imposable 1- Résultat fiscal Le résultat fiscal de chaque exercice comptable est déterminé d’après l’excédent des produits sur les charges de l’exercice, engagées ou supportées pour les besoins de l’activité imposable, en application de la législation et de la réglementation comptable en vigueur, modifié, le cas échéant, conformément à la législation et à la réglementation fiscale en vigueur.

2- Produits imposables Sur le plan fiscal, les produits imposables sont :  Des produits d’exploitation constitués par : - Le chiffre d’affaires comprenant les recettes et les créances acquises se rapportant aux produits livrés, aux services rendus et aux travaux immobiliers réalisés ; - La variation des stocks de produits ; - Les immobilisations produites par l’entreprise pour elle-même ; - Les subventions d’exploitation ; - Les autres produits d’exploitation ; - Les reprises d’exploitation et transferts de charges.  Des produits financiers constitués par : - Les produits des titres de participation et autres titres immobilisés ; - Les gains de change. -En ce qui concerne les écarts de conversion-passif relatifs aux augmentations des créances et aux diminutions des dettes libellées en monnaies étrangères, ils sont évalués à la clôture de chaque exercice selon le dernier cours de change. Les écarts constatés suite à cette évaluation sont imposables au titre de l’exercice de leur constatation ; - Les intérêts courus et autres produits financiers ; - Les reprises financières et les transferts de charges.  Des produits non courants constitués par : - Les produits de cession d’immobilisations, à l’exclusion : * Des opérations de pension; * Des opérations de prêt de titres réalisées conformément à la législation et réglementation en vigueur, portant sur les titres suivants :  Les valeurs mobilières inscrites à la cote de la Bourse des valeurs;

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EST  Les titres de créances négociables;  Les valeurs émises par le Trésor ;  Des opérations de cession d’actifs immobilisés réalisées entre l’établissement initiateur et les fonds de placements collectifs en titrisation dans le cadre d’une opération de titrisation ;

- Les subventions d’équilibre ; - Les reprises sur subventions d’investissement ; - Les autres produits non courants y compris les dégrèvements obtenus de l’administration au titre des impôts déductibles; - Les reprises non courantes et les transferts de charges.  Les subventions et dons reçus de l’Etat, des collectivités locales ou des tiers Sont rapportés à l’exercice au cours duquel ils ont été perçus. Toutefois, s’il s’agit de subventions d’investissement, la société peut les répartir sur la durée d’amortissement des biens financés par ladite subvention.  Les opérations de pension, de prêt de titres et de titrisation. Lorsque l’une des parties aux contrats relatifs aux opérations de pension ou aux opérations de prêt de titres ou de titrisation susvisées est défaillante, le produit de la cession des valeurs, titres ou effets est compris dans le résultat imposable du cédant au titre de l’exercice au cours duquel la défaillance est intervenue.

3- Les Charges déductibles Conformément à la législation fiscale, les charges déductibles comprennent :  Les charges d’exploitation constituées par : - Les achats de marchandises revendus en l’état et les achats consommés de matières et fournitures ; - Les autres charges externes engagées ou supportées pour les besoins de l’exploitation, y compris les cadeaux publicitaires d’une valeur unitaire maximale de cent (100) dirhams portant soit la raison sociale, soit le nom ou le sigle de la société, soit la marque des produits qu’elle fabrique ou dont elle fait le commerce ; et les dons en argent ou en nature octroyés aux organismes stipulés exhaustivement par la loi fiscale.  Les impôts et taxes à la charge de la société y compris les cotisations supplémentaires émises au cours de l’exercice, à l’exception de l’impôt sur les sociétés;  Les charges de personnel et de main- d’œuvre et les charges sociales y afférentes, y compris l’aide au logement, les indemnités de représentation et les autres avantages en argent ou en nature accordés aux employés de la société ;  Les autres charges d’exploitation ;  Les dotations d’exploitation. Ces dotations comprennent :

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GCF/Fiscalité/IS/S4  Les dotations aux amortissements : -

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Les dotations aux amortissements des immobilisations en non valeurs. Les immobilisations en non valeurs doivent être amortis à taux constant, sur cinq (5) ans à partir du premier exercice de leur constatation en comptabilité ;

- Les dotations aux amortissements des immobilisations corporelles et incorporelles. Ces dotations concernent les immobilisations corporelles et incorporelles qui se déprécient par le temps ou par l’usage. La déduction des dotations aux amortissements est effectuée dans les limites des taux admis d’après les usages de chaque profession, industrie ou branche d’activité. Elle est subordonnée à la condition que les biens en cause soient inscrits dans un compte de l’actif immobilisé et que leur amortissement soit régulièrement constaté en comptabilité. Toutefois, le taux d’amortissement du coût d’acquisition des véhicules de transport de personnes4, ne peut être inférieur à 20% par an et la valeur totale fiscalement déductible, répartie sur cinq (5) ans à parts égales, ne peut être supérieure à trois cent mille (300.000) dirhams par véhicule, taxe sur la valeur ajoutée comprise. Lorsque lesdits véhicules sont utilisés par les entreprises dans le cadre d’un contrat de crédit-bail ou de location, la part de la redevance ou du montant de la location supportée par l’utilisateur et correspondant à l’amortissement au taux de 20% par an sur la partie du prix du véhicule excédant trois cent mille (300 000) dirhams, n’est pas déductible pour la détermination du résultat fiscal de l’utilisateur. Toutefois, la limitation de cette déduction ne s’applique pas dans le cas de location par période n’excédant pas trois (3) mois non renouvelable.  Les dotations aux provisions Les dotations aux provisions sont constituées en vue de faire face soit à la dépréciation des éléments de l’actif, soit à des charges ou des pertes non encore réalisées et que des évènements en cours rendent probables. Il y’a lieu de signaler que les charges et les pertes doivent être : - Nettement précisées quant à leur nature et doivent permettre une évaluation approximative de leur montant. - La déductibilité de la provision pour créances douteuses est conditionnée par l’introduction d’un recours judiciaire dans un délai de douze (12) mois suivant celui de sa constitution.

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Cette limitation n’est pas applicable : - aux véhicules utilisés pour le transport public ; - aux véhicules de transport collectif du personnel de l’entreprise et de transport scolaire ; - aux véhicules appartenant aux entreprises qui pratiquent la location des voitures affectés conformément à leur objet ;

- aux ambulances.

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GCF/Fiscalité/IS/S4 Lorsque, au cours d’un exercice comptable ultérieur, ces provisions reçoivent, en tout ou en partie, un emploi non conforme à leur destination ou deviennent sans objet, elles sont rapportées au résultat dudit exercice.  Les charges financières constituées par :  Les charges d’intérêts Ces charges comprennent : - Les intérêts constatés ou facturés par des tiers ou par des organismes agréés en rémunération d’opérations de crédit ou d’emprunt ; - Les intérêts constatés ou facturés relatifs aux sommes avancées par les associés à la société pour les besoins de l’exploitation, à condition que le capital social soit entièrement libéré. Pour les intérêts sur les avances par les associés le montant total des sommes portant intérêts déductibles ne peut excéder le montant du capital social et le taux des intérêts déductibles ne peut être supérieur à un taux fixé annuellement, par arrêté du Ministre chargé des finances, en fonction du taux d’intérêt moyen des bons du Trésor à six (6) mois de l’année précédente ;

- Les intérêts des bons de caisse sous réserve des trois conditions suivantes :  Les fonds empruntés sont utilisés pour les besoins de l’exploitation ;

 Un établissement bancaire reçoit le montant de l’émission desdits bons et assure le paiement des intérêts y afférents ;  La société joint à la déclaration des produits de placements à revenu fixe, la liste des bénéficiaires de ces intérêts, avec l’indication de leurs noms et adresses, le numéro de leur carte d’identité nationale ou, s’il s’agit de sociétés, celui de leur identification à l’impôt sur les sociétés, la date des paiements et le montant des sommes versées à chacun des bénéficiaires.  Les pertes de change : Les dettes et les créances libellées en monnaies étrangères doivent être évaluées à la clôture de chaque exercice en fonction du dernier cours de change. Les écarts de conversion-actif, relatifs aux diminutions des créances et à l’augmentation des dettes, constatés suite à cette évaluation sont déductibles du résultat de l’exercice de leur constatation.  Les autres charges financières  Les dotations financières  Les charges non courantes Ces charges constituées par : - Les valeurs nettes d’amortissement des immobilisations cédées ;

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GCF/Fiscalité/IS/S4 - Les autres charges non courantes ;

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 Les dotations non courantes y compris : - Les dotations aux amortissements dégressifs sur les biens d’équipement acquis, à l’exclusion des immeubles quelle que soit leur destination et des véhicules de transport de personnes peuvent, sur option irrévocable de la société, être amortis dans les conditions suivantes :

- La base de calcul de l’amortissement est constituée pour la première année par le coût d’acquisition du bien d’équipement et par sa valeur résiduelle pour les années suivantes ; - Le taux d’amortissement est déterminé en appliquant au taux d’amortissement normal, les coefficients suivants : • 1,5 pour les biens dont la durée d’amortissement est de trois ou quatre ans; • 2 pour les biens dont la durée d’amortissement est de cinq ou six ans ; • 3 pour les biens dont la durée d’amortissement est supérieure à six ans. La société qui opte pour les amortissements précités doit les pratiquer dès la première année d’acquisition des biens concernés.

4- Les charges non déductibles Ne sont pas déductibles du résultat fiscal, conformément à la législation fiscale: - Les amendes, pénalités et majorations de toute nature mises à la charge des entreprises pour infractions aux dispositions législatives ou réglementaires, notamment à celles commises en matière d’assiette des impôts et taxes, de paiement tardif desdits impôts et taxes, de législation du travail, de réglementation de la circulation et de contrôle des changes ou des prix. - Avant l’année 2016, ne sont déductibles du résultat fiscal qu’à concurrence de 50% de leur montant, les dépenses afférentes aux charges ainsi que les dotations aux amortissements relatives aux acquisitions d’immobilisations dont le montant facturé est égal ou supérieur à dix mille (10.000) dirhams et dont le règlement n’est pas justifié par chèque barré non endossable, effet de commerce, moyen magnétique de paiement, virement bancaire, procédé électronique ou par compensation. A partir de la loi des finances 2016, les charges dont le règlement n’est pas justifié par les moyens de paiement précités ne sont admises en déduction du résultat fiscal que dans la limite de dix mille (10.000) dirhams par jour et par fournisseur et sans que le montant mensuel de ces charges dépasse cent mille (100.000) dirhams par fournisseur. Il a été également prévu au titre de la loi des finances 2016 qu’en ce qui concerne les immobilisations acquises et dont le règlement n’est pas justifié par les moyens de paiement précités, les dotations aux amortissements relatives à ces immobilisations ne sont pas déductibles du résultat fiscal. - Ne sont pas déductibles du résultat fiscal, les montants des achats, des travaux et des prestations de services non justifiés par une facture régulière ou toute autre pièce probante établie au nom du contribuable comportant les renseignements prévus par la loi fiscale. - Les montants des achats et prestations revêtant un caractère de libéralité ;

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- Le montant de la contribution pour l’appui à la cohésion sociale mise à la charge des sociétés ; - Le montant de la contribution sociale de solidarité sur les bénéfices et revenus ; - Le montant de la taxe écologique sur la plasturgie, de la taxe spéciale sur le fer à béton et de la taxe spéciale sur la vente du sable ;

5- Les conditions de déductibilité des charges Pour être fiscalement déductibles, les charges doivent remplir les conditions suivantes : -Se rattacher à la gestion de la société, ou être exposées dans l'intérêt de l'exploitation ou pour les besoins de l'activité. Cette condition exclut notamment les dépenses supportées dans le seul intérêt personnel de certains associés ; - Correspondre à une dépense effective et être appuyées de pièces justificatives régulières; - Etre constatées en comptabilité ; - Se traduire par une diminution de l'actif net de la société. Ainsi, ne constituent pas des charges déductibles : - Les dépenses qui ont, en fait, pour résultat l'entrée d'un nouvel élément dans l'actif (immobilisations, titres de participation, valeurs mobilières de placement) ; - les dépenses qui entraînent une augmentation de la valeur pour laquelle un élément de l'actif immobilisé figure au bilan ; - Les dépenses qui ont pour effet de prolonger la durée probable d'utilisation d'un élément de l'actif immobilisé. Lorsque des charges sont susceptibles d'avoir ultérieurement une affectation mixte (consommation et investissement), les comptes correspondants sont corrigés en fin d'exercice en faisant intervenir soit un compte d'immobilisations produites par la société pour elle-même, soit un compte de transfert de charges. Les charges déductibles sont celles qui affectent les résultats de l'exercice au cours duquel elles ont été engagées. Aussi, faut-il rapporter à chaque exercice, les charges qui sont nées d'évènements ou d'opérations ayant eu lieu au cours dudit exercice, quelle que soit la date de paiement (Principe de spécialisation des exercices). 6- Déficit reportable Le déficit d’un exercice comptable peut être déduit du bénéfice de l’exercice comptable suivant. A défaut de bénéfice ou en cas de bénéfice insuffisant pour que la déduction puisse être opérée en totalité ou en partie, le déficit ou le reliquat de déficit peut être déduit des bénéfices des exercices comptables suivants jusqu’au quatrième exercice qui suit l’exercice déficitaire.

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GCF/Fiscalité/IS/S4 Toutefois, la limitation du délai de déduction du déficit n’est pas applicable au déficit ou à la fraction du déficit correspondant à des amortissements régulièrement comptabilisés et compris dans les charges déductibles de l’exercice.

Chapitre III : Liquidation de l’impôt 1- Période d’imposition L’impôt sur les sociétés est calculé d’après le bénéfice réalisé au cours de chaque exercice comptable qui ne peut être supérieur à douze (12) mois. En cas de liquidation prolongée d’une société, l’impôt est calculé d’après le résultat provisoire de chacune des périodes de douze (12) mois. Si le résultat définitif de la liquidation fait apparaître un bénéfice supérieur au total des bénéfices imposés au cours de la période de liquidation, le supplément d’impôt exigible est égal à la différence entre le montant de l’impôt définitif et celui des droits déjà acquittés. Dans le cas contraire, il est accordé à la société une restitution partielle ou totale desdits droits. 2- Lieu d’imposition Les sociétés sont imposées pour l’ensemble de leurs produits, bénéfices et revenus au lieu de leur siège social ou de leur principal établissement au Maroc. 3- Taux d’imposition -

Taux proportionnels ci-après : Montant du bénéfice net en dirhams Inférieur ou égal à 300 000 de 300 001 à 1 000 000 de 1 000 001 à 5 000 000 au-delà de 5 000 000

Taux 10% 20% 30% 31%

-

Taux de 37 % en ce qui concerne les établissements de crédit et organismes assimilés, Bank Al Maghreb, la Caisse de dépôt et de gestion, les sociétés d’assurances et de réassurances.

-

Les taux spécifiques de l’impôt sur les sociétés sont fixés à :

A.- 8,75 % :

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GCF/Fiscalité/IS/S4 - Pour les entreprises qui exercent leurs activités dans les zones franches d’exportation, durant les vingt (20) exercices consécutifs suivant le cinquième exercice d’exonération totale ; - Pour les sociétés de service ayant le statut «Casablanca Finance City», conformément à la législation et la réglementation en vigueur, au-delà de la période de cinq (5) exercices d’exonération. B.- 10% : - Sur option, pour les banques offshores durant les quinze (15) premières années consécutives suivant la date de l’obtention de l’agrément ;

- Pour les sièges régionaux ou internationaux ayant le statut «Casablanca Finance City» et les bureaux de représentation des sociétés non résidentes ayant ce statut, conformément à la législation et la réglementation en vigueur, à compter du premier exercice d’octroi dudit statut ; C.- 17,50% pour

les personnes morales citées ci-dessus qui bénéficient du taux

d’imposition réduit. 1°- Les entreprises exportatrices ; 2°- Les entreprises hôtelières; 3°- les entreprises minières; 4°- Les entreprises ayant leur domicile fiscal ou leur siège social dans la province de Tanger et exerçant une activité principale dans le ressort de ladite province ; 5°- Les entreprises, autres que les établissements stables des sociétés n’ayant pas leur siège au Maroc attributaires de marchés de travaux, de fournitures ou de service, les établissements de crédit et organismes assimilés, Bank Al-Maghrib, la Caisse de dépôt et de gestion, les sociétés d’assurances et de réassurances, les agences immobilières et les promoteurs immobiliers à raison des activités exercées dans l’une des préfectures ou provinces qui sont fixées par décret ; 6°- Les entreprises artisanales; 7°- Les établissements privés d’enseignement ou de formation professionnelle; 8°- Les promoteurs immobiliers personnes morales, qui réalisent, des opérations de construction de cités, résidences et campus universitaires selon les conditions fixées par la loi; 9°- Les sociétés sportives ; 10°- les exploitations agricoles. - Taux et montants de l’impôt forfaitaire Les taux et montants de l’impôt forfaitaire sont fixés comme suit :

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GCF/Fiscalité/IS/S4 A.- 8% du montant hors taxe sur la valeur ajoutée des marchés, en ce qui concerne les sociétés non résidentes adjudicataires de marchés de travaux, de construction ou de montage ayant opté pour l’imposition forfaitaire.

B.- la contre-valeur en dirhams de vingt cinq mille (25.000) dollars US par an sur option libératoire de tous autres impôts et taxes frappant les bénéfices ou les revenus pour les banques offshore ; C.- la contre-valeur en dirhams de cinq cent (500) dollars US par an libératoire de tous autres impôts et taxes frappant les bénéfices ou les revenus, pour les sociétés holding offshore.

4- Cotisation minimale La cotisation minimale est un minimum d’imposition que les contribuables soumis à l’impôt sur les sociétés sont tenus de verser, même en l’absence de bénéfice. La base de calcul de la cotisation minimale est constituée par le montant, hors taxe sur la valeur ajoutée, des produits suivants : - Le chiffre d’affaires et les autres produits d’exploitation, - Les produits financiers ; - Les subventions et dons reçus de l’Etat, des collectivités locales et des tiers figurant parmi les produits d’exploitation et/ou les produits non courants ; Sont exonérés de la cotisation minimale : 1°- Les sociétés, autres que les sociétés concessionnaires de service public, sont exonérées de la cotisation minimale pendant les trente-six (36) premiers mois suivant la date du début de leur exploitation. Toutefois, cette exonération cesse d’être appliquée à l’expiration des soixante (60) premiers mois qui suivent la date de constitution des sociétés concernées. 4-1-Taux de cotisation minimale - Le taux de la cotisation minimale est fixé à : * 0,25% pour les opérations effectuées par les entreprises commerciales au titre des ventes portant sur les produits pétroliers ; le gaz ; le beurre , l’huile, le sucre , la farine , l’eau , et l’électricité. * 6% pour les professions, exercées par les personnes soumises à l’impôt sur le revenu. * 0,50% pour les autres activités.

A signaler que le montant de la cotisation minimale, même en l’absence de chiffre d’affaires, ne peut être inférieur à trois mille (3.000) dirhams pour les contribuables soumis à l’impôt sur les sociétés.

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GCF/Fiscalité/IS/S4 4-2- Imputation de la cotisation minimale

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La cotisation minimale acquittée au titre d’un exercice déficitaire ainsi que la partie de la cotisation qui excède le montant de l’impôt acquitté au titre d’un exercice donné, sont imputées sur le montant de l’impôt qui excède celui de la cotisation minimale exigible au titre de l’exercice suivant. A défaut de cet excédent, ou en cas d’excédent insuffisant pour que l’imputation puisse être opérée en totalité ou en partie, le reliquat de la cotisation minimale peut être déduit du montant de l’impôt sur les sociétés dû, au titre des exercices suivants jusqu’au troisième exercice qui suit l’exercice déficitaire ou celui au titre duquel le montant de ladite cotisation excède celui de l’impôt.

La cotisation minimale est imputable sur le montant de l’impôt sur le revenu. Toutefois, lorsque la fraction du montant de l’impôt sur le revenu correspondant au revenu professionnel et/ou revenu agricole par rapport au revenu global imposable du contribuable s’avère inférieure au montant de la cotisation prévue au A ci-dessus, la différence reste acquise au Trésor. Les entreprises déficitaires qui paient la cotisation minimale, ne perdent pas le droit d’imputer leur déficit sur les bénéfices éventuels des exercices suivants. 5- Mode de Recouvrement de l’impôt sur les sociétés L’impôt sur les sociétés donne lieu, au titre de l’exercice comptable en cours, au versement par la société de quatre (4) acomptes provisionnels dont chacun est égal à 25% du montant de l’impôt dû au titre du dernier exercice clos, appelé «exercice de référence». Les versements des acomptes provisionnels sont effectués spontanément auprès du receveur de l’administration fiscale du lieu du siège social ou du principal établissement au Maroc de la société avant l’expiration des 3ème, 6ème, 9ème et 12ème mois suivant la date d’ouverture de l’exercice comptable en cours. Avant l’expiration du délai de déclaration du résultat fiscal, la société procède à la liquidation de l’impôt dû au titre de l’exercice objet de la déclaration en tenant compte des acomptes provisionnels versés pour ledit exercice. S’il résulte de cette liquidation un complément d’impôt au profit du Trésor, ce complément est acquitté par la société dans le délai de déclaration précité. Dans le cas contraire, l’excédent d’impôt versé par la société est imputé d’office par celle-ci sur les acomptes provisionnels dus au titre des exercices suivants et éventuellement sur l’impôt dû au titre desdits exercices. Les sociétés doivent effectuer le versement du montant de l’impôt sur les sociétés dû auprès du receveur de l’administration fiscale.

Exercices d’application et étude de cas pratiques (Voir Travaux dirigés et séances de cours)

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 Sources bibliographiques -Code générale des impôts 2016/Direction générale des impôts. -Notes circulaires de la Direction générale des Impôts. -Constitution marocaine 2011. -Gaston Jèze : Professeur de droit public français, Cours de finances publiques, 1935-1936 .LGDJ, Paris, 1936. -Michel Bouvier, Introduction au droit fiscal général et à la théorie de l’impôt, Editions Lextenso.2010. -Sophie Baziadoly, Systèmes fiscaux comparés, Edition Ellipses.2010. -Site du ministère de l’économie et des finances. - Rapport d’activité 2015 de la DGI. -Rapport d’activité 2015 de l’Administration des douanes. -Rapport économique et financier 2016/MEF.

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