Faux Et Usage de Faux Au Maroc [PDF]

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Zitiervorschau

Faux et usage de faux au maroc Publié le 12 juillet 2011 par Karima MOUSTAID

La loi protège les écritures authentiques, publiques, commerciales ou bancaires et privées. Jusqu’à maintenant, une écriture était assimilée au papier comme support des informations, ce qui recouvre des lettres, des relevés de banque, des actes, des télégrammes. Le faux ou la falsification était défini par référence à tout support matériel d’expression de la pensée, mais cette condition de matérialité a été supprimée afin d’éviter qu’elle ne soit interprétée comme excluant le faux informatique. En effet, constitue un faux, au sens de l’article 351 du code pénal marocain, toute altération de la vérité dans un écrit ou autre support d’expression de la pensée. Par cette large définition, la qualification de faux n’est plus désormais réservée aux seules écritures, elle trouve à s’appliquer à tout ce qui permet l’expression de la pensée, à tout ce qui lieu d’instrument à cette fin. Mais avec l’évolution des technologies de l’information et la mise à la disposition du public des moyens les plus sophistiqués, des « graines de fraudeurs » issues d’écoles d’ingénieur ou d’universités aiment se frotter aux systèmes les plus complexes, et parfois les plus sensibles. A l’instar de certains faussaires du début de ce siècle qui osaient duper les plus grandes Institutions Nationales en reproduisant dans les règles de l’art et à l’identique les bons du trésor ou les billets de banque, certains opportunistes actuels continuent de défier l’autorité, de gruger les meilleurs experts, de contourner les obstacles les plus performants, mais avec de nouveaux moyens et sur d’autres supports que ceux de l’imprimerie traditionnelle. Désormais, il existe à côté du faux en écriture traditionnel, un faux spécifique pour les falsifications informatisées. Pour que l’infraction soit constituée, encore faut-il mettre en ½uvre un procédé informatique tendant à modifier la réalité de façon à ce que le contenu et / ou la portée juridique du document change de manière à causer un préjudice à autrui. Il en résulte que la formule permet de comprendre outre le traditionnel faux en écriture, la falsification commise non seulement sur des supports matérialisés mais encore sur tout document informatisé, quelle qu’en soit la nature[1], avec cette perspective prometteuse de permettre des applications sur des éléments qui relèvent encore de la fiction, mais dont l’invention ou la découverte trouveront de suite une couverture juridique et une protection pénale. Le cadre légal et réglementaire marocain destiné plus particulièrement à faire sortir l’acte de faux en écriture de tout embarras et reconnaître que c’est un acte qui porte

atteinte à la personne, à la collectivité, aux biens, à l’Etat, aux m½urs …etc ; qu’il devrait le prohiber et l’entourer des sanctions les plus graves. Au-delà, ce sont les enjeux de la protection de la personne, plus que des données personnelles seules, qui se révèlent capitaux. La protection du consommateur, de l'internaute passe par la mise en place de mécanismes de prévention et de protection, mais dont la portée dépasse largement celle des lois spécifiques qui traitent de ces cas. Le faux en écriture a connu, avec le temps, une grande évolution, et ce, avec la croissance économique qui permet à la personne de se munir, sans le rechercher des moyens qui lui faciliteraient toute fraude ou tentative de fraude. On a connu du faux en écriture publique et authentique, que je qualifierait de faux en écriture classique réprimé sévèrement vu l’atteinte portée à la société en général ; du faux en écriture privé, de commerce ou de banque qui ne cesse d’accroître avec le temps et implique l’émergence de nouvelles infractions spécifiques qui se rapportent, le plus souvent aux entreprises commerciales et enfin des faux certificats et attestations reconnu comme des écritures qui méritent de leur réserver des dispositions pénales analogues.

Toutefois, l’arsenal juridique a omis de pénaliser les atteintes portées contre la signature électronique qui ne cesse d’évoluer, comme a été déjà dit auparavant, sans pouvoir suivre l’exemple français et adopter des dispositions incriminant les falsifications et les atteintes qui perturbent son existence. Le cadre légal donne à la signature numérique[2] une existence juridique. Ces règles de droit répondent à la problématique de la preuve sur Internet, de la sécurisation des échanges et de la reconnaissance de la valeur juridique d’une transaction électronique. Ce cadre vise à répondre aux questions suivantes :  Comment apporter la preuve qu’un échange dématérialisé a bien eu lieu ?  Quelle est la valeur probante de l’écrit électronique ?  La signature électronique a-t-elle la même valeur que la signature manuscrite? Alors que la signature manuscrite est quasi-immuable, la signature électronique est changeante. Les deux identifient le signataire. Cependant, en matière de sécurité la signature électronique semble être moins falsifiable que la signature manuscrite. De ce fait, la signature électronique porte en elle une certaine force probatoire. Elle authentifie le contrat.