Fabuleux Canada : Vivez la passion des grands espaces !
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Zitiervorschau

Fabuleux Canada Vivez la passion des grands espaces!

Guides de voyage Ulysse

0

ALASKA

YUKON

1

Fort Liard

Fort Nelson

97

Watson Lake

High Level

Rainbow Lake

1

Fort Simpson

BRITISH COLUMBIA / COLOMBIE-BRITANNIQUE

37

Whitehorse

6

Yellowknife

ALBERTA

Fort Vermilion

Fort Resolution Fort Smith

Great Slave Lake / Grand Lac des Esclaves

NORTHWEST TERRITORIES / TERRITOIRES DU NORD-OUEST

Great Bear Lake / Grand Lac de l’Ours

Fort Good Hope

Coppermine

Lynn Lake 6

Gillam

Churchill

Hudson Bay / Baie d’Hudson

Île Southampton

Repulse Bay

Rankin Inlet

Bismarck

Arviat

NUNAVUT

Baker Lake

Cambridge Bay

Moosonee

Chibougamau

QUÉBEC

Sept-Îles

389

167

Québec

Saguenay

138

HavreSaint-Pierre

500

Goose Bay

Hopedale

1

105

1

Fredericton

2

Seattle

15

Halifax

Yarmouth

101

N.B. / N.-B.

104

St. John's

Grand Bank

1

Sydney

Channel

Corner Brook

Gander

Î.-P.-É. Charlottetown Moncton Rimouski N.S. / N.-É. Edmundston 2

132

Gaspé P.E.I. /

Îles de la Madeleine

Île d’Anticosti

430

St. Anthony

NEWFOUNDLAND AND LABRADOR / TERRE-NEUVEET-LABRADOR

Labrador Sea / Mer du Labrador

Baie-Comeau

Labrador City

Schefferville

Kuujjuaq

Kuujjuarapik

Ungava Bay / Baie d’Ungava

James Chisasibi Bay / Baie James

Puvirnituq

Salluit

Iqaluit

Auyuittuq National Park / Parc national Auyuittuq

MAINE Thompson 113 SASKATCHEWAN Trois-Rivières Fort 35 40 Augusta McMurray ONTARIO MANITOBA Fort La Loche 40 Val-d'Or Sherbrooke St. John RouynPeace 117 Flon Flin Noranda 10 95 River Dawson Creek La Ronge Lake Winnipeg / Pickle Lake Hearst Prince Rupert Montréal Fort 16 VT. N.H. The Pas Lac Winnipeg Grande Meadow St. James Valleyview Ottawa Prairie Lake 11 Montpelier Prince 101 Red Queen Charlotte Boston Albert Prince Edmonton 6 3 Lake Marathon 16 North Bay Islands / 4 George 1 11 Hinton Albany 10 16 Îles de la 11 Thunder 2 97 Reine-Charlotte North Battleford Saskatoon Dauphin NEW YORK 1 1 / 20 Jasper r Peterborough o Bay Kenora 17 i r 17 pe ieur 87 Portage Winnipeg 11 Yorkton New York Su pér Red Deer ke Williams 5 L la Prairie Fort 1 11 La Lac ke Su Lake Laake Toronto 7 Regina 1 c Frances c H Calgary 2 Swift H Brandon Falls ur uro Niagara Banff Kamloops Current Moose 1 on n / London Brooks Jaw Lac Vancouver Island / 99 1 PENNSYLVANIA 2 Michig MICHIGAN Île de Vancouver Medicine Hat Merritt Windsor Grand 4 Penticton Lethbridge Forks Cranbrook NORTH DAKOTA Vancouver 35 Detroit Washington WISCONSIN U.S.A. 2 350 700km Victoria 94 WASHINGTON St. Paul

2

Kluane National Park / Parc national Kluane

2

Dawson

5

Tuktut National Park / Parc national Tuktut

Inuvik

Prince of Wales Island / Île Princede-Galles

higan / Mic ke chigan La c M i La

U.S.A.

Ivvavik National Park / Parc national Ivvavik

Victoria Island / Île Victoria

Aulavik National Park / Parc national Aulavik

Baffin Bay / Baie de Baffin

La k La e E c É rie rié

O O nta nt ri ar o io /

N

AN / C OCE UE PA C I F I Q PA C I F I OCÉAN

Beaufort Sea / Mer de Beaufort

L La a

Baff Île din Isla e B nd / affin

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St. Lawrence / St. La

Sirmilik National Park / Parc national Sirmilik

AT O LA CÉ N A T I C N AT O C LA EA N T I QN / UE

Fabuleux Canada

Vivez la passion des grands espaces!

Guides de voyage Ulysse

Adjoints à l’édition Marie-Josée Guy, Isabelle Lalonde, Pierre Ledoux Direction artistique Pascal Biet Mise en page Jean Angrignon Sirois - SMP Montage de la page couverture Marie-France Denis Recherche iconographique Nadège Picard Cartographie Kirill Berdnikov, Philippe Thomas Correction Pierre Daveluy Recherche, rédaction et traduction (extraits du guide Ulysse Canada) Clayton Anderson, Tracey Arial, Gabriel Audet, Caroline Béliveau, Jill Borra, Éric Bourbonnais, Valérie Breau, François Brodeur, Julie Brodeur, Alexandre Chouinard, Pierre Corbeil, Pascale Couture, Pierre Daveluy, Alexis de Gheldere, Thierry Ducharme, Dena Duijkers, Paul-Éric Dumontier, Ambrose Gabriel, Danielle Gauthier, Alexandra Gilbert, Annie Gilbert, Isabel Gosselin, Olivier Gougeon, Jacqueline Grekin, Marie- Josée Guy, Mark Heard, Stephanie Heidenreich, François Henault, Bernadette Hocke, Aurélie Hubert, John Hull, Paul Karr, David Laroche, Rodolphe Lasnes, Pierre Ledoux, Judith Lefebvre, Alain Legault, Benoît Legault, Pierre Longnus, Élodie Luquet, Giuseppe Marcario, Stéphane G. Marceau, Amber Martin, Jennifer McMorran, Claude Morneau, Yves Ouellet, Lorette Pierson, Corinne Pohlmann, Joël Pomerleau, Jean-François Pothier, Benoît Prieur, François Rémillard, Sylvie Rivard, Alain Rondeau, Nicolas Roy, Yves Séguin, Maxime Soucy, Marylène Têtu, Marcel Verreault, Christopher Woodward. Photographie de la page couverture Soleil couchant sur la prairie albertaine: © Natural Moments/Darwin Wiggett/First Light. Cet ouvrage a été réalisé sous la direction d’Olivier Gougeon.

Remerciements Les Guides de voyage Ulysse tiennent à remercier particulièrement Laureen Dirksen, Travel Alberta; Kelly Harle, Tourism Saskatchewan; Kim Juneau, Parcs Canada; Lynn Lafontaine, Bibliothèque et Archives Canada; Cécile Lepage, Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick; Pierre Longnus; Mary C. MacKinnon, Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage; John Opiola, Ontario Tourism; Philippe Renault; John Sylvester. Gladys Atrill, Town of Smithers; Kim Barrows, Tourism Powell River; Danie Béliveau, Tourisme Cantons-de-l’Est; Cynthia Blackmore, Reynolds-Alberta Museum; Lucie Boulianne, Hélène Dupont, Marika Perron, Sépaq; Estelle Brisson, Audrey St-Jean, Bibliothèque nationale du Québec; Bernard Brittain, Brittain Image Management Services Limited; Andrea Busse, Saskatchewan Environment; Licia Canton, Fondation Metropolis bleu; April Cheng, Quesnel Community & Economic Development Corporation; Lynda Corcoran, Laurie Guillemette, Musée d’art de Joliette; Danielle Currie, Vancouver Art Gallery; Larry Dieno, Cedar Creek Estate Winery; Stéphane Fournier, Tourisme Centre-du-Québec; Jean-Marie Géhin, Éditions Pages du Monde; Evelyn Girard, Biodôme de Montréal; Jacqueline Grekin; Isabelle Huiban, Centre Canadien d’Architecture; Carolyn Jerome, Galiano Island Infocentre; Réjean Jobin, Le Québec en images; Karen, Telegraph Cove Resort; Lana Kingston, Tourism Vancouver Island; Ed Kirby, The Newfoundland and Labrador Department of Tourism; Craig Larsen, Softwood Exportation Council; Bernard LeBlanc, Musée acadien, Université de Moncton; Claude Lord, Office national du film du Canada Photothèque; Cerise Mahuzier, Musée McCord d’histoire canadienne; Serge Ouellet; Nicky Peeters, Fort Calgary; Stéphan Poulin; Élisabeth Pouliot-Roberge, Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal; AndréeAnne Ratté, Tourisme Laurentides; Stefan Reicheneder; François Ricard, Fonds Gabrielle Roy; Randle Robertson, The Burgess Shale Geoscience Foundation; Jack Rowand; Marie-Claude Saia, Musée des beaux-arts de Montréal; Robin Sharpe, Barkerville Historic Town; Joe Shlabotnik; Sue Stackhouse, Royal BC Museum; Annie Thibodeau, Tourisme Chaudière-Appalaches; Andrew Webber, Regional District of Kitimat-Stikine. Les Guides de voyage Ulysse reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour leurs activités d’édition. Les Guides de voyage Ulysse tiennent également à remercier le gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC. Guides de voyage Ulysse est membre de l’Association nationale des éditeurs de livres.

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada Vedette principale au titre : Fabuleux Canada (Fabuleux) Comprend un index. ISBN 978-2-89464-868-1 1. Canada - Guides. 2. Canada - Ouvrages illustrés. FC38.F32 2008

917.104’73

C2008-941376-8

Toute photocopie, même partielle, ainsi que toute reproduction, par quelque procédé que ce soit, sont formellement interdites sous peine de poursuite judiciaire. © Guides de voyage Ulysse inc. Tous droits réservés Bibliothèque et Archives nationales du Québec Dépôt légal – Deuxième trimestre 2009 ISBN 978-2-89464-868-1 Imprimé au Canada

4 Un inukshuk, repère directionnel inuit devenu l’un des symboles du Canada. © Dreamstime.com/Matt Ragen

Sommaire Le portrait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 Terre-Neuve-et-Labrador . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 Le Nouveau-Brunswick . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43 La Nouvelle-Écosse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61 L’Île-du-Prince-Édouard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77 Le Québec . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89 L’Ontario . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131 Le Manitoba. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161 La Saskatchewan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173

5 Le lac Maligne. © Philippe Renault

L’Alberta . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 183 Les Rocheuses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 201 La Colombie-Britannique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 209 Le Yukon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 235 Les Territoires du Nord-Ouest . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 243 Le Nunavut . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 249 Les grands thèmes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 255 Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 286

Liste des cartes L’Alberta .............................................................................................182 Calgary ...............................................................................................184 Charlottetown ......................................................................................78 La Colombie-Britannique ...................................................................208 Edmonton ...........................................................................................194 Fredericton ...........................................................................................44 Halifax...................................................................................................62 L’Île-du-Prince-Édouard ........................................................................76 Le Manitoba........................................................................................160 Montréal ...............................................................................................90 Le Nouveau-Brunswick ........................................................................42 La Nouvelle-Écosse ..............................................................................60 L’Ontario.............................................................................................130 Ottawa ...............................................................................................134 Le Québec ............................................................................................88 Ville de Québec ..................................................................................112 Regina .................................................................................................174 Les Rocheuses ....................................................................................200 St. John’s ...............................................................................................34 La Saskatchewan ................................................................................172 Terre-Neuve-et-Labrador ....................................................................32 Les Territoires (Yukon, T. N.-O., Nunavut) .......................................234 Toronto ...............................................................................................138 Vancouver ...........................................................................................210 Victoria ...............................................................................................214 Whitehorse .........................................................................................238 Winnipeg ............................................................................................162 Yellowknife .........................................................................................244

Légende des cartes Aéroport international

Glacier

Piste cyclable

Aéroport régional

Hôpital

Plage

Aquabus (Vancouver)

Information touristique

Point d’intérêt

Cimetière

Marché

Porte (Ville de Québec)

Église

Métro

Réserve faunique / ornithologique

Escalier

Montagne

Terrain de golf

Funiculaire

Musée

Traversier (ferry)

Gare ferroviaire

Parc

Traversier (navette)

Gare routière

Phare

Le portrait

8

Le portrait

LA GÉOGRAPHIE Le Canada est une fédération découpée en 10 provinces, sauf pour les grands espaces nordiques que l’on retrouve au nord du 60e parallèle. Le Grand Nord canadien se divise en effet en trois territoires placés sous la tutelle législative du gouvernement fédéral. La dernière province à avoir joint les rangs canadiens est Terre-Neuve-etLabrador, en 1949. La plus grande partie des 508 000 habitants de cette province vit sur le pourtour d’une grande île (Terre-Neuve) située, d’une part (à l’ouest), dans le golfe du Saint-Laurent, et d’autre part (à l’est), dans l’océan Atlantique. La capitale, St. John’s, y a été bâtie face à l’Atlantique. Le territoire provincial se prolonge sur la péninsule québécoise, dont tout le nord-est, le Labrador, lui a été attribué après un long procès opposant les deux colonies britanniques. La plus petite province canadienne est une île située dans le golfe du Saint-Laurent entre le Québec, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse. C’est l’Île-du-PrinceÉdouard, où ne vivent que 139 000 insulaires. La capitale en est Charlottetown. L’année 1997 fut particulièrement importante pour l’île puisqu’un pont a enfin été ouvert pour la relier au continent. La Nouvelle-Écosse n’est reliée au continent que par une étroite langue de terre, l’isthme de Chignecto. Ses côtes baignent dans le golfe du Saint-Laurent, dans l’Atlantique et dans la baie de Fundy. Au nord de la presqu’île, l’île du Cap-Breton s’ajoute au territoire de la province. La région vit les premiers Français s’installer en Amérique du Nord. Il s’agissait de Français, qui baptisèrent l’endroit «Acadie». Par la suite, les Anglais prirent leur place et les déportèrent. Ils s’y installèrent ensuite et bâtirent leur capitale, Halifax, qui demeure un des principaux ports canadiens. Cer3 Ottawa tout en lumière.

© Ontario Tourism

tains Acadiens sont néanmoins demeurés en Nouvelle-Écosse ou y sont revenus. Ils forment aujourd’hui une communauté très minoritaire dans une population totale de 935 000 personnes. Plus de 751 000 personnes vivent au Nouveau-Brunswick, dont un tiers des habitants sont francophones. Ces francophones se distinguent pour la plupart des Québécois et autres Canadiens francophones en ce qu’ils sont des Acadiens, avec leur accent, leur drapeau et leur histoire, distincte de celle du peuplement français dans le reste du Canada. La capitale de la province est Fredericton. Le Québec est sans doute le territoire le plus singulier de ceux qui se retrouvent aujourd’hui dans l’ensemble canadien. Son immense territoire équivaut à trois fois celui de la France. Sa population n’est toutefois que de 7 700 000 habitants. Il s’agit en grande majorité de francophones, ce qui distingue le peuple québécois non seulement au Canada, mais dans toute l’Amérique du Nord. L’usage du français y fait l’objet d’une protection législative destinée à contrer l’assimilation qui a presque conduit à l’extinction les communautés francophones ailleurs au Canada. Montréal et sa région immédiate regroupent près de la moitié de toute la population québécoise, et presque tous les nouveaux arrivants qui choisissent de s’établir au Québec. C’est toutefois la ville de Québec qui joue le rôle de capitale nationale. L’Ontario est la seconde province du Canada par sa superficie, mais la première par sa population de 12 800 000 habitants. Toronto, capitale ontarienne et métropole du Canada, regroupe la majeure partie des grands sièges sociaux présents au Canada. C’est une grande ville cosmopolite comme l’Amérique se plaît à engendrer. Sur une bonne partie de son tracé, la frontière entre la province de l’Ontario et le Québec suit la rivière des Outaouais. C’est sur les berges de cette rivière, du côté ontarien, qu’Ottawa, la capitale du pays, est située.

Le portrait Il faut parcourir quelques centaines de kilomètres au Manitoba avant de voir le paysage onduler quelque peu. Capitale et métropole de cette province, Winnipeg a été bâtie au sud du lac du même nom, aux abords de la rivière Rouge. Toute la partie nord-est de la province s’ouvre sur la baie d’Hudson et, par elle, sur l’Atlantique. La province compte une population de 1 200 000 habitants.

monts Mackenzie à l’est et jusqu’à la Colombie-Britannique au sud. La ville de Whitehorse remplit le rôle de capitale administrative pour les 31 000 habitants du territoire. Mais la plus célèbre localité du Yukon demeure Dawson. Non loin de cette petite ville coule en effet une petite rivière dont le nom reste associé à la plus célèbre ruée vers l’or des annales de l’Ouest: le Klondike.

Les frontières rectilignes de la Saskatchewan en disent long sur son relief. Plus de 1 000 000 de personnes vivent en Saskatchewan. Les deux principales villes en sont Saskatoon, capitale mondiale de la potasse, et Regina, qui se contente du titre de capitale provinciale.

La frontière orientale du Yukon et la frontière occidentale du Nunavut enserrent les Territoires du Nord-Ouest. Environ 43 000 personnes y vivent, principalement des Autochtones dont la moitié sont Amérindiens ou Inuits et l’autre moitié anglophone ou francophone habitant de petites communautés. Yellowknife en est la capitale.

La voisine immédiate à l’ouest de la Saskatchewan est l’Alberta. Ces deux provinces sont incidemment les seules à ne pas avoir un débouché direct sur la mer. Le territoire albertain se divise en zones montagneuses (les Rocheuses), en forêts boréales, en champs et même en déserts. Edmonton est la capitale albertaine. La prospérité amenée par l’or noir a fait grimper la population de la province à 3 500 000 habitants et a fait de Calgary l’un des centres d’affaires les plus importants du Canada. Sur le Pacifique, le vaste littoral de la Colombie-Britannique va de l’Alaska jusqu’à l’État de Washington. Les trois quarts du territoire de la province sont situés à plus de 930 m d’altitude, et une chaîne de montagnes atteignant les 3 000 m, la chaîne Côtière, barre l’horizon près du littoral. La côte est très découpée, et des centaines d’îles parent les eaux avoisinantes. La plus importante d’entre elles est l’île de Vancouver. Victoria, capitale de la province, s’y trouve. Mais Vancouver, c’est aussi le nom de la métropole provinciale située sur la côte. Le climat y est beaucoup plus doux en hiver que dans le reste du Canada. Plus de 4 400 000 personnes vivent dans cette province. Le Yukon s’étend sur les terres montagneuses qui vont de l’Alaska jusqu’aux

S’ajoute, depuis avril 1999, le Nunavut, avec sa capitale Iqaluit. Ce troisième territoire, d’une population de 31 000 habitants essentiellement inuite, a été retranché des Territoires du Nord-Ouest.

6 Les drapeaux des provinces canadiennes. © Dreamstime.com/Jeff Whyte

9

12

Le portrait

L’HISTOIRE Les premiers contacts C’est par l’océan Atlantique que les premiers Européens arrivent au Canada, dans ce qu’on appelle aujourd’hui les «Provinces atlantiques». Les premiers à tenter l’aventure seront les Vikings, vers l’an 1000. Ils profiteront d’un réchauffement temporaire du climat pour

basques viendront sur les grands bancs et feront régulièrement escale à terre pour fumer ou saler leurs prises. En 1534, François I er est également intéressé à trouver de l’or et la route mythique qui mettrait les richesses de l’Orient à portée des navires français. Il mandate le navigateur Jacques Cartier, qui effectue trois voyages au Nouveau Monde. Ces voyages marquent une étape importante puisqu’ils consti-

5 Jacques Cartier rencontre pour la première fois en 1535 les Amérindiens d’Hochelaga. © M19656/Musée McCord, Montréal

pêcher et tenter de s’établir sur l’île de Terre-Neuve, qu’ils baptiseront d’ailleurs Vinland. En 1497, Giovanni Caboto, rebaptisé John Cabot en anglais, quitte Bristol dans le but de découvrir une route directe vers la Chine. Le navigateur se retrouve plutôt dans les environs de l’île de Terre-Neuve et rapporte en Angleterre la nouvelle de l’existence d’inépuisables bancs de morues dans le golfe et au large. Dès ce moment, les pêcheurs anglais, français, espagnols et 3 Le Canada à l’époque des colonies anglaises. © Bibliothèque et Archives Canada/NMC-141864

tuent les premiers contacts officiels de la France avec les peuples et le territoire de cette partie de l’Amérique. Au cours de ses expéditions, le navigateur breton remonte très loin le fleuve Saint-Laurent, jusqu’aux villages amérindiens de Stadaconé (Québec) et d’Hochelaga (Montréal). Les découvertes de Cartier reçoivent toutefois peu de considération de la part des autorités françaises qui ne s’intéressent décidément qu’à l’Asie. À la suite de cet échec, la Couronne française oublie cette contrée au climat inhospitalier pendant plusieurs décennies.

PIERRE DUGUA, SIEUR DE MONS En 1604, sous le règne du bon roi Henri IV, le Français Pierre Dugua, sieur de Mons, «lieutenant-général pour le pays de la Cadie» (l’Acadie), fonde avec 80 hommes une première colonie sur une petite île au creux de la baie de Passamaquoddy, qui s’ouvre sur la Baie française (baie de Fundy): Dugua nomme l’île «Sainte-Croix». Le choix du site est malheureux puisque l’hiver coupe complètement l’île du continent, où se trouvent le bois, le gibier et l’eau potable. Près de la moitié des nouveaux colons ne survivront pas à l’hiver. Au printemps, les survivants déménagent de l’autre côté de la baie de Fundy et fondent l’établissement de Port-Royal. Les Micmacs, qui voient d’un bon œil le commerce avec les Européens, leur font bon accueil et apportent leur aide à la jeune colonie. Mal leur en prit puisque les Européens leur communiqueront des maladies que leur système immunitaire sera impuissant à combattre. Les neuf dixièmes de la population micmaque en mourront.

L’Acadie Ce sont la mode grandissante en sol européen de coiffures et de vêtements de fourrure ainsi que les bénéfices que laisse présager ce commerce qui relancent par la suite l’intérêt de la France pour l’Amérique du Nord. Comme la traite des fourrures nécessite des liens étroits et constants avec les fournisseurs locaux, une présence permanente devient alors rapidement indispensable. Jusqu’à la fin du XVIe siècle, plusieurs tentatives sont conduites pour

installer des comptoirs sur la côte Atlantique ou à l’intérieur du continent. Henri IV n’étant guère impressionné par les résultats commerciaux de l’aventure, la colonie de Port-Royal sera abandonnée, mais rouverte en 1610 par un compagnon de Pierre Dugua, sieur de Mons, qui a fait valoir à de riches catholiques français la possibilité de convertir les Autochtones à leur foi. De fait, les Micmacs se prêteront de bonne grâce à l’exercice, sans vraiment renoncer à leurs croyances antérieures.

6 Une carte de Port-Royal conçue par Samuel de Champlain. © Bibliothèque et Archives Canada/nlc001137

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Le portrait

5 Un campement micmac en bordure d’une rivière.

© Bibliothèque et Archives Canada/C-114481

Port-Royal n’était cependant pas destiné à connaître la paix. Entre 1613 et 1690, les Britanniques s’empareront par trois fois de la colonie et l’occuperont pendant des périodes variables. Les conclusions des conflits en Europe et les traités de SaintGermain-en-Laye, de Breda et de Ryswick remettront chaque fois Port-Royal aux mains des Français. Finalement, en 1710, les Anglais s’emparent à nouveau de l’Acadie. Ils ne la rendront plus et la rebaptiseront Nova Scotia («Nouvelle-Écosse»). Cependant, les colons français, principalement des Poitevins, ont réussi à fonder plusieurs autres établissements et à devenir autosuffisants. Ils pratiquent l’agriculture, la pêche, la chasse et le commerce.

poliser la vente des fourrures aux Français. Champlain, lui, souhaite fonder une vraie colonie de peuplement. Le premier hiver à Québec est extrêmement pénible. En effet, 20 des 28 hommes meurent du scorbut ou de sous-alimentation avant l’arrivée des navires de ravitaillement au printemps de 1609. Quoi qu’il en soit, cette date marque le début d’une présence française permanente en Amérique du Nord. Lorsque meurt Samuel de Champlain, le jour de Noël 1635, la Nouvelle-France compte déjà environ 300 pionniers, et les Français ont reconnu tout le fleuve Saint-Laurent et la région des Grands Lacs. Entre 1627 et 1663, la Compagnie des Cent Associés détient le monopole de l’achat des fourrures et assure un lent peuplement de la Nouvelle-France. Simultanément, la colonie commence à intéresser de plus en plus les milieux religieux français. Les Récollets arrivent les premiers, en 1615, avant d’être remplacés par les Jésuites à partir de 1632. En 1642, c’est d’abord la volonté d’évangélisation qui justifie la création d’une petite bourgade, Ville-Marie, qui deviendra plus tard Montréal. Les missionnaires s’installent en Huronie (dans l’actuel Sud-Ouest ontarien), où on les tolère vraisemblablement en raison des accords commerciaux.

Les Français Les efforts de peuplement français ne se sont pas limités à l’Acadie. Dès 1608, Samuel de Champlain répète l’aventure qu’il a partagée avec le sieur de Mons. Il s’aventure sur le fleuve Saint-Laurent et s’installe au pied d’une falaise face à un étranglement du fleuve. Il y construit quelques bâtiments fortifiés. C’est l’Abitation de Québec (mot d’origine algonquine, Québec signifie «l’endroit où la rivière se rétrécit»). Pour les commerçants qui financent l’opération, l’établissement de Québec est destiné à sécuriser et à faciliter le commerce des peaux sur le Saint-Laurent. Leurs fournisseurs, les Innus, sont en effet en guerre avec les Iroquois qui entendent bien mono-

6 Samuel de Champlain plongé dans ses rêveries d’explorateur vers Cathay.

© Bibliothèque et Archives du Canada/C-011016K

Le portrait

5 Le roi Louis, en France, donne des ordres liés au départ des émigrés vers l’Acadie. © Bibliothèque et Archives Canada/C-031046

Cinq Jésuites périssent lors de la défaite des Hurons-Wendat en 1648 et en 1649 aux mains des Iroquois. Cette guerre fait d’ailleurs partie d’une vaste campagne militaire lancée par la puissante Confédération iroquoise des Cinq Nations, qui anéantit, entre 1645 et 1655, toutes les nations rivales. Comptant chacune au moins 10 000 individus, les nations des Hurons-Wendat, des Pétuns, des Neutres et des Ériés disparaissent presque totalement en l’espace d’une décennie. L’offensive menace même l’existence de la colonie française. En 1660 et 1661, des guerriers iroquois frappent partout en NouvelleFrance, entraînant la ruine des récoltes et le déclin de la traite des fourrures.

La colonie française Louis XIV, roi de France, décide alors d’administrer lui-même la colonie. La NouvelleFrance, qui regroupe environ 3 000 habitants, devient dès lors une province française. L’administration royale recrute des travailleurs agricoles et envoie même un régiment complet pour ramener les Iro-

quois à de meilleures intentions. La solution s’avère efficace, et l’on incite les soldats à demeurer sur place comme colons. En raison d’une population féminine peu nombreuse, le roi dote près de 800 volontaires, les Filles du Roy, qui viendront contracter mariage en Nouvelle-France. Cette période de l’histoire de la NouvelleFrance est aussi celle de la glorieuse épopée des «coureurs des bois». Délaissant leurs terres pour le commerce des fourrures, ces jeunes gens intrépides pénètrent profondément dans le continent afin de traiter directement avec les trappeurs amérindiens. L’occupation principale de la majorité des colons demeure néanmoins la culture de la terre. L’organisation sociale gravite autour du système seigneurial; les terres de la Nouvelle-France sont divisées en seigneuries qui, elles-mêmes, sont subdivisées en rotures. Pour permettre l’accès à tous aux cours d’eau, on divise les terres en bandes étroites et profondes. Dans le système seigneurial, un censitaire est tenu de verser une rente annuelle et d’accomplir une série de

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Le portrait devoirs pour son seigneur. Comme il y a peu de censitaires et une certaine rivalité entre les seigneurs, le censitaire de Nouvelle-France jouit alors de conditions d’existence bien supérieures à celles du paysan français. Les revendications territoriales françaises en Amérique du Nord s’accroissent rapidement à cette époque, à la faveur des expéditions de «coureurs des bois», de religieux et d’explorateurs, à qui l’on doit la découverte de presque l’ensemble du continent nord-américain. La Nouvelle-France atteint son apogée à l’aube du XVIIIe siècle, au moment où elle monopolise le commerce des fourrures en Amérique du Nord, contrôle le fleuve Saint-Laurent et commence la mise en valeur de la Louisiane. Ses positions lui permettent de contenir l’expansion des colonies anglaises, qui sont pourtant beaucoup plus populeuses entre l’océan Atlantique et les Appalaches. Un nouveau vocable est alors apparu pour désigner les colons français qui ont décidé d’appartenir au Nouveau Monde plutôt qu’à l’Ancien: ce sont des Canadiens. Cette appellation prendra beaucoup plus tard le sens qu’on lui connaît aujourd’hui, tout comme le mot «Canada» en viendra à désigner un territoire beaucoup plus vaste que celui qu’il désignait à l’origine.

Déclin de la Nouvelle-France Mais la France, vaincue en Europe, accepte par le traité d’Utrecht de 1713 de remettre le contrôle de la baie d’Hudson, de Terre-Neuve et de l’Acadie française à l’Angleterre. Ce traité fait perdre à la Nouvelle-France une grande partie du commerce des fourrures et de ses positions militaires stratégiques. Sévèrement affaiblie, elle ne pourra résister très longtemps. Même la construction d’une imposante forteresse, Louisbourg, sur l’île du Cap-Breton, n’y changera rien. En 1749, quelque 2 500 colons anglais et deux régiments fondent Halifax, non loin des communautés acadiennes déjà en place. Dès 1755, le colonel britannique Charles Lawrence ordonne ce qu’il conçoit comme une mesure préventive: la déportation des Acadiens qu’il soupçonne d’être demeurés fidèles à la France. Le «Grand Dérangement» entraîne l’exode d’au moins 7 000 Acadiens. Certains d’entre eux mettront des années à revenir chez eux, pour finalement trouver des colons anglais sur les terres acadiennes qu’ils défrichaient et exploitaient depuis plus d’un siècle. Ils s’installeront alors au Nouveau-Brunswick, sur la côte nordouest de la Nouvelle-Écosse, au Québec et même à Terre-Neuve, et emporteront le souvenir de leur Acadie avec eux.

6 Grand-Pré, une scène déchirante lors du Grand Dérangement. © Collection du Musée acadien de l’Université de Moncton

Le portrait D’autres Acadiens gagneront la colonie française de Louisiane et deviendront des «Cadiens», puis des «Cajuns». L’épreuve de force pour le contrôle de l’Amérique du Nord connaît son dénouement quelques années plus tard avec la victoire définitive des troupes britanniques sur les Français. Montréal tombe finalement la dernière, en 1760, mais l’issue du conflit est réglée depuis la prise de Québec, l’année précédente. Les troupes britanniques du général Wolfe, venues sur une flotte de 200 navires, ont en effet vaincu, après un été de siège, celles du général Montcalm. Au moment de la conquête anglaise, la population de la Nouvelle-France s’élève à environ 60 000 habitants, dont 8 967 vivent à Québec et 5 733 à Montréal.

Le Régime anglais Par le traité de Paris de 1763, la France cède officiellement à l’Angleterre le Canada, ses possessions à l’est du Mississippi et ce qui lui reste de l’Acadie. Pour les anciens sujets de la Couronne française, les premières années de l’administration britannique sont très éprouvantes. D’abord, les dispositions de la Proclamation royale de 1763 instaurent un découpage territorial qui prive la colonie du secteur le plus dynamique de son économie, soit la traite des fourrures. De plus, la mise en place des lois civiles anglaises et le refus de reconnaître l’autorité du pape signifient la destruction des deux piliers sur lesquels reposait jusqu’alors la société coloniale: le système seigneurial et la hiérarchie religieuse. Enfin, on écarte les catholiques des fonctions administratives. Une part importante de l’élite quitte le pays pour la France, tandis que des marchands anglais prennent graduellement les commandes du commerce. L’Angleterre accepte par la suite d’annuler la Proclamation royale, car, pour mieux pouvoir résister aux poussées indépendantistes de ses 13 colonies du Sud, elle doit rapidement accroître son

5 L’arrivée des loyalistes fuyant la guerre de l’Indépendance américaine en 1783. © Bibliothèque et Archives Canada/C-000168

emprise sur le Canada et gagner la faveur de la population. Ainsi, à partir de 1774, l’Acte de Québec remplace la Proclamation royale et inaugure une politique plus réaliste envers cette colonie anglaise dont la population est catholique et de langue française. La population canadienne reste presque essentiellement de souche française jusqu’à la fin de la guerre de l’Indépendance américaine, qui amène une première vague de colons anglo-saxons. Citoyens des États-Unis désirant rester fidèles à la Couronne britannique, les loyalistes viennent s’installer en Nouvelle-Écosse, mais aussi dans les autres territoires maritimes de la région. Leur arrivée marque la véritable naissance des colonies du NouveauBrunswick, de l’île du Prince-Édouard et de l’île du Cap-Breton. Entre 5 000 et 6 000 d’entre eux s’installeront également en amont des Canadiens, principalement aux

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Le portrait abords du lac Ontario et plus rarement dans les régions de peuplement français. Des Autochtones qui ont appuyé la cause anglaise contre les révolutionnaires américains obtiendront également des territoires dans la région. Dans ce qui deviendra plus tard le Haut-Canada puis l’Ontario, les loyalistes ont tout l’espace voulu pour s’installer. Si les Français ont reconnu et exploré bien avant le territoire des Grands Lacs, leurs seuls établissements sur place ont été des postes de traite et des forts qui contrôlaient les voies de communication, entre autres le fort Rouillé, appelé aussi «fort Toronto» par les colons. Mais où qu’il s’établisse et quel que soit le groupe ethnique auquel il appartient, la vie d’un colon n’a rien de facile et ressemble souvent à une course contre l’hiver. Il doit en effet être suffisamment installé pour résister à la saison froide. Cela lui impose de construire rapidement un abri rudimentaire et inconfortable, de défricher au plus tôt les terres qu’il pourra ensuite ensemencer. Et aucune charrue ne peut soulever une terre où il demeure des souches et des pierres...

Le Haut-Canada et le Bas-Canada Il va sans dire que, pour les loyalistes et les colons britanniques qui rejoindront par la suite leurs rangs, l’appartenance à l’Empire est un acquis important. Ils regardent avec suspicion ces Canadiens qui parlent

français et reconnaissent au pape une autorité supérieure à celle du roi. Les autorités britanniques veulent par ailleurs permettre aux loyalistes de conserver leurs coutumes, et elles divisent, en 1791, le Canada en deux provinces. Le HautCanada, situé au sud et à l’ouest de la rivière des Outaouais, est principalement peuplé d’Anglo-Saxons, et les lois civiles anglaises y ont désormais cours. Le BasCanada, qui comprend le territoire de peuplement à majorité française, demeure régi par la coutume de Paris. D’autre part, l’Acte constitutionnel de 1791 introduit une amorce de parlementarisme au Canada en créant une chambre d’Assemblée dans chacune des deux provinces. Le terme «Canada», à cette époque, ne concerne pas encore les colonies britanniques de l’Atlantique, qui ont une existence tout à fait séparée. Les loyalistes du Haut-Canada choisissent d’abord Newark pour capitale, mais ils la déplacent bientôt à York (qui deviendra plus tard Toronto) par crainte d’une invasion américaine. Les événements leur donneront raison puisque, en 1812, les États-Unis profitent des guerres napoléoniennes pour tenter d’envahir les deux Canadas... et ils incendieront York. Les militaires américains seront toutefois remarquablement inefficaces, et aucune des colonies britanniques ne tombera complètement en leur pouvoir. Les États-Unis essuieront même

6 La mort du général Brock à la bataille de Queenston Heights, lors de la guerre de 1812. © Bibliothèque et Archives Canada/C-000273

Le portrait des défaites cuisantes, les Anglais étant parvenus à s’emparer d’une partie du Maine, à incendier la Maison-Blanche et à bouter le feu à Buffalo. Au terme du conflit, les belligérants consentent à revenir sur leurs positions précédentes. Du point de vue économique, le blocus continental de Napoléon, qui pousse l’Angleterre à venir s’approvisionner en bois dans ses colonies américaines, met en place une nouvelle vocation pour elles. Cela tombe à point, car la traite des fourrures ne cesse de péricliter. En 1821, l’absorption de la Compagnie du NordOuest, qui regroupe les intérêts montréalais, par la Compagnie de la Baie d’Hudson concrétise le déclin de Montréal en tant que pôle du commerce des fourrures en Amérique du Nord.

Rébellions des Patriotes de 1837-1838 D’autre part, l’épuisement des sols et la surpopulation relative causée par le haut taux de natalité des familles canadiennesfrançaises débouchent, au cours de cette même période, sur une profonde crise agricole. Le niveau de vie du paysan chute de telle sorte que son régime alimentaire en vient à se composer presque essentiellement de soupe aux pois et de galettes de sarrasin. 6 Portrait de Lord Durham.

5 Représentation d’un patriote de 1837 par Henri Julien.

© Bibliothèque et Archives Canada/C17937

Ces difficultés économiques, mais aussi les luttes de pouvoir entre les deux groupes linguistiques du Bas-Canada, seront les éléments catalyseurs des rébellions fomentées par des patriotes canadiens en 1837 et 1838. La période d’effervescence précédant les événements s’amorce en 1834, avec la publication des Quatre-Vingt-Douze Résolutions, un réquisitoire impitoyable contre la politique coloniale de Londres. Ses auteurs, un groupe de parlementaires conduit par Louis-Joseph Papineau, décident de ne plus voter le budget aussi longtemps que l’Angleterre n’accédera pas à leurs demandes.

© Bibliothèque et Archives Canada/C-151424K-v6

La métropole réagit en mars 1837 par la voix des Dix Résolutions de Lord Russell, refusant catégoriquement tout compromis avec les parlementaires du Bas-Canada. Dès l’automne suivant, de violentes émeutes éclatent à Montréal, opposant les Fils de la Liberté, de jeunes Canadiens, au Doric Club, formé de Britanniques loyaux. Les affrontements se déplacent par la suite dans la vallée du Richelieu et dans le comté de Deux-Montagnes, où de petits groupes d’insurgés tiennent tête pendant quelque temps à l’armée britannique, avant d’être écrasés dans le sang. L’année suivante, tentant de rallumer la sédition,

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Le portrait des patriotes connaissent le même sort à Napierville en affrontant 7 000 soldats de l’armée britannique. Cette fois-ci, les autorités coloniales entendent donner l’exemple. En 1839, 12 patriotes montent sur l’échafaud, alors que de nombreux autres sont déportés. Entretemps, Londres a envoyé un émissaire, Lord Durham, afin d’étudier les problèmes de la colonie. S’attendant de découvrir un peuple en révolte contre l’autorité coloniale, Durham constate plutôt qu’il s’agit de deux peuples en lutte, l’un canadien et l’autre britannique. Dans son rapport, Durham avance une solution radicale afin de résoudre définitivement le problème canadien: il propose aux autorités de la métropole d’assimiler graduellement les Canadiens français.

L’Acte d’Union de 1840 Dicté par Londres, l’Acte d’Union de 1840 s’inspire dans une large mesure des conclusions du rapport Durham. Dans cet esprit, on instaure un parlement unique composé d’un nombre égal de délégués des deux anciennes colonies, même si le Bas-Canada possède une population bien supérieure à celle du Haut-Canada. On unifie également les finances publiques et, enfin, la langue anglaise devient la seule langue officielle de cette nouvelle union: le Canada-Uni. Comme les soulèvements armés avaient été sans résultat, la classe politique canadiennefrançaise décide alors de s’allier aux anglophones les plus progressistes afin de combattre ces dispositions. La lutte pour l’obtention de la responsabilité ministérielle devient par la suite le principal cheval de bataille de cette coalition. Par ailleurs, la crise agricole, l’arrivée d’immigrants et le haut taux de natalité, ainsi que le fait d’avoir perdu la face à la suite de l’écrasement des rébellions des Patriotes en 1837 et 1838, entraînent une émigration massive de Canadiens français vers les États-Unis. Entre 1840 et 1850, quelque 40 000 Canadiens français quit-

tent le pays pour aller tenter leur chance dans les usines de la Nouvelle-Angleterre. Pour contrer cette hémorragie, l’Église et le gouvernement lancent un vaste plan de colonisation des régions périphériques, notamment celle du Lac-Saint-Jean. La rude vie des colons de ces nouvelles régions de peuplement, agriculteurs en été et bûcherons en hiver, a été dépeinte avec brio par l’auteur français Louis Hémon dans le roman Maria Chapdelaine. Mais cette désertion massive ne cesse pas pour autant avant le début du siècle suivant, si bien que, selon les estimations, un million de Canadiens français auraient émigré entre 1840 et 1930. De ce point de vue, la colonisation, qui a tout de même permis de doubler la superficie des terres cultivées, se solde par un échec. La dépression démographique sévissant dans le monde rural ne pourra être résorbée que plusieurs décennies plus tard grâce à l’industrialisation. L’économie des colonies britanniques d’Amérique du Nord reçoit à cette même époque un dur coup, lorsque l’Angleterre abandonne sa politique de mercantilisme et de tarifs préférentiels à l’égard de son empire. Pour amortir les contrecoups du changement de cap de la politique coloniale britannique, le Canada-Uni signe en 1854 un traité permettant la libre entrée de certains de ses produits aux ÉtatsUnis. L’économie canadienne reprend timidement son souffle jusqu’à ce que le traité soit répudié en 1866 sous la pression d’industriels américains. C’est pour aider à résoudre ces difficultés économiques que l’on conçoit alors, en 1867, la Confédération canadienne.

La Confédération de 1867 Par la Confédération de 1867, l’ancien Bas-Canada reprend forme sous le nom de «Province of Quebec» tandis que le Haut-Canada devient l’Ontario. Deux autres provinces, la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick, adhèrent à ce pacte

Le portrait

5 Les Pères de la Confédération.

© M993.154.60/Musée McCord

qui unira par la suite un vaste territoire s’étendant de l’Atlantique au Pacifique. Pour les Canadiens francophones, ce nouveau système politique confirme le statut de minorité mis en place par l’Acte d’Union de 1840. Un gouvernement central bilingue et des législatures provinciales (bilingues au Québec seulement) se partagent les différentes compétences législatives. Il faudra attendre la seconde moitié du siècle suivant pour que le Nouveau-Brunswick devienne officiellement bilingue, reconnaissant ainsi le rôle de son importante minorité acadienne. Les autorités locales obtiennent la compétence dans les domaines sensibles de l’éducation, de la culture et des lois civiles, alors que le gouvernement central se voit investi de larges pouvoirs de taxation et de régulation économique. Le pacte qui crée le Canada moderne est nettement favorable à l’Ontario. La population de cette province a en effet dépassé celle du Québec, de sorte que la représentation proportionnelle lui apporte un avantage sur celui-ci. Le Canada, en 1867, ne dépasse pas l’Ontario à l’ouest. Mais l’Empire britannique possède en Amérique du Nord les vastes territoires qui prolongent le territoire canadien jusqu’aux Rocheuses à l’ouest

et jusqu’au pôle au nord. Le Canada les achètera de la Compagnie de la Baie d’Hudson pour assurer son expansion et surtout pour contrer les visées expansionnistes des États-Unis. On commence à arpenter les terres du Manitoba, mais sans tenir en compte du mode d’établissement des Métis, qui n’entendent pas se laisser déposséder par une colonisation ontarienne. Leur chef, Louis Riel, tente d’obtenir la reconnaissance des titres de son peuple. Le gouvernement canadien fait la sourde oreille. Riel se rend alors maître du Manitoba avec ses cavaliers, ce qui oblige Ottawa à négocier. Finalement, on créera la province bilingue du Manitoba en 1870, sur un territoire beaucoup plus restreint que celui que la province occupe actuellement. Une quinzaine d’années plus tard, les Métis rappelleront leur chef en exil pour faire face à une situation semblable, cette fois en Saskatchewan. Ottawa est cependant en meilleure position et dispose de troupes qui materont la rébellion. Riel sera accusé de trahison en vertu d’une vieille loi britannique, puis pendu. Son procès et sa mise à mort élèveront violemment l’une contre l’autre les opinions publiques de l’Ontario et du Québec, puisque cette dernière le considère comme un compatriote victime des politiques coloniales d’Ottawa.

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Le portrait

5 Une ancienne locomotive à vapeur de la CPR Co.

Le contrôle des territoires récemment acquis par le Canada pose des problèmes pratiques d’envergure en raison de la faible densité de la population. C’est pour régler ces difficultés que l’on crée une «police à cheval» (mounted police) dotée de pouvoirs extraordinaires. Ce corps de police, qui deviendra la Gendarmerie royale du Canada, ressemble beaucoup plus à la gendarmerie française qu’à la police britannique. Les délinquants sont arrêtés par les hommes de troupe et jugés par leurs officiers, ce qui est tout à fait exceptionnel dans la tradition judiciaire britannique. L’ouverture des territoires de l’Ouest à la colonisation est aussi précédée des traités avec les Autochtones et d’un arpentage. C’est probablement ce qui a évité au Canada de vivre les graves guerres entre Blancs et Amérindiens qu’ont dû subir les États-Unis.

L’expansion du Canada En 1871, les dernières possessions britanniques en Amérique du Nord qui ne font pas partie du Canada sont TerreNeuve, l’île du Prince-Édouard (qui y

© Bibliothèque et Archives Canada/PA-143158

adhérera dès 1873), le Grand Nord et la Colombie-Britannique. Des colonies se sont en effet implantées sur l’île de Vancouver et sur la Côte Ouest, loin des conflits qui ont agité surtout l’est du continent. Elles caressent quelque temps l’idée de devenir une nation indépendante lorsque la Ruée vers l’or suscite un boom démographique. Les colonies doivent toutefois bien vite déchanter quand la folie de l’or s’estompe et au moment où la démographie retombe à des niveaux plus normaux. Londres réunit toutes ses colonies de la Côte Ouest en une seule dans le but avoué de les faire entrer au Canada. Mais le Canada est encore loin, alors que les États-Unis sont à proximité immédiate. Ottawa obtient toutefois l’adhésion de la nouvelle province en lui promettant rien de moins qu’un lien ferroviaire transcontinental. Le chantier prendra fin quelques années plus tard et aura pour conséquence indirecte de hâter la colonisation des Prairies, ce qui a contraint le gouvernement fédéral à agrandir le Manitoba et à créer les provinces de Saskatchewan et de l’Alberta en 1905.

Le portrait En 1895, Londres remet officiellement au Canada le Grand Nord de l’Amérique. Les contacts entre Inuits et Européens sont constants depuis le XVIe siècle, alors que les eaux nordiques attirent pour la première fois des pêcheurs de baleines. Du point de vue économique, la Confédération tarde à résoudre les difficultés. En fait, il faut attendre trois décennies ponctuées de fortes fluctuations avant que l’économie canadienne ne connaisse un véritable essor. Ces premières années de la Confédération permettent néanmoins une consolidation de l’industrie locale grâce à la mise en place de tarifs douaniers protecteurs, à la création d’un grand marché unifié et au développement du système ferroviaire sur l’ensemble du territoire. La révolution industrielle amorcée au milieu du XIX e siècle reprend de la vigueur à partir des années 1880. Si Montréal et les grandes villes ontariennes demeurent les centres incontestés de ce mouvement, cette industrialisation touche aussi de nombreuses autres villes de moindre importance. L’exploitation forestière, qui constitue un moteur économique majeur au cours du XIXe siècle, exporte désormais plus de bois scié que de bois équarri, donnant ainsi naissance à une industrie de transformation. Par ailleurs, l’expansion du système ferroviaire, qui a pour pôle Montréal, permet une spécialisation dans le secteur du matériel fixe des chemins de fer. Les industries du cuir, du vêtement et de l’alimentation connaissent également une croissance notable. Cette vague d’industrialisation a pour conséquence d’accroître le rythme de l’urbanisation et de créer une importante classe ouvrière aux conditions de vie difficiles. Les mines de charbon de l’Alberta et de la Colombie-Britannique sont alors les plus dangereuses du monde. Des grèves éclatent, mais elles sont bientôt réprimées par les pouvoirs publics.

e 5 Au début du XX siècle, Montréal se

développe à un rythme effréné.

© MP-0000.813.1/Musée McCord, Montréal

L’âge d’or du libéralisme économique Le début du XXe siècle coïncide avec le commencement d’une période de croissance économique prodigieuse devant se prolonger jusqu’à la crise des années 1930. Euphorique et optimiste comme bien d’autres Canadiens, le premier ministre de l’époque, Wilfrid Laurier, prédit alors que le XXe siècle sera celui du Canada. Cette croissance profite au secteur manufacturier. Grâce à la mise au point de nouvelles technologies et à l’émergence de certains marchés, ce sont les richesses naturelles du territoire qui deviennent le principal facteur de localisation dans cette seconde vague d’industrialisation. L’électricité joue un rôle de pivot. En quelques années, grâce au grand nombre de rivières à fort débit et à leur dénivellation, le Québec devient l’un des plus importants producteurs d’hydroélectricité. Le secteur des pâtes et papiers trouve de fabuleux débouchés aux ÉtatsUnis, avec l’épuisement des forêts américaines et l’essor de la grande presse. Cette nouvelle vague d’industrialisation diffère de la première à bien des égards. Ayant lieu à l’extérieur des grands centres, elle accentue l’urbanisation des régions périphériques et crée, dans certains cas, des villes en quelques années. L’exploitation des richesses naturelles se distingue également du secteur manufacturier par la nécessité

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Le portrait d’une main-d’œuvre plus qualifiée, mais surtout par le besoin d’imposants capitaux dont la finance locale est presque complètement dépourvue. Les Britanniques, jusque-là principaux pourvoyeurs de capitaux, cèdent cette fois devant l’ascension triomphante du capitalisme américain. La société du Canada central est alors en pleine transformation. La population devient à moitié urbaine à partir de 1921. Au Québec, toutefois, l’Église catholique encadre fortement tous les aspects de la vie civile. Rassemblant 85% de la population du Québec et virtuellement tous les Canadiens français, l’Église catholique s’élève alors au rang d’acteur politique majeur au Québec. Grâce au contrôle qu’elle exerce sur les domaines de l’éducation, des soins hospitaliers et de l’assistance sociale, son autorité est incontournable. L’Église catholique n’hésite d’ailleurs pas à intervenir dans les débats politiques, combattant tout particulièrement les politiciens jugés trop libéraux. Son action aura au moins une conséquence positive puisque c’est au travers de leur foi que les Canadiens français assureront leur survie comme communauté. L’Église les incitera en effet à se multiplier et à entretenir un système scolaire séparé. En 1914, lorsque la Première Guerre mondiale éclate en Europe, le gouvernement canadien s’engage sans réticence aux côtés

de la Grande-Bretagne. Un bon nombre de Canadiens s’enrôlent volontairement dans l’armée, surtout des anglophones. Le manque d’enthousiasme des francophones s’explique par les sentiments plutôt mitigés qu’ils entretiennent envers la Grande-Bretagne. Bientôt, le gouvernement canadien fixe l’objectif de mobiliser 500 000 hommes, et, comme les volontaires ne sont plus suffisants, il ordonne la conscription obligatoire en 1917. Au Québec, la colère gronde: émeutes, bagarres, dynamitages. La population réagit furieusement. La conscription se solde finalement par un échec puisqu’on ne parvient toujours pas à enrôler un nombre appréciable de Canadiens français. Mais surtout, elle a pour conséquence de river les deux groupes linguistiques du Canada l’un contre l’autre. Par ailleurs, la guerre elle-même demeure le conflit qui a le plus éprouvé la population canadienne. Les deux guerres auront au moins une conséquence positive au Canada. Le départ d’un si grand nombre d’hommes valides aura obligé les entreprises à les remplacer par des femmes. Elles n’oublieront jamais qu’elles sont tout à fait aptes à remplir les mêmes tâches que leurs maris. Elles revendiqueront et obtiendront par la suite le droit de vote.

La Grande Dépression Entre 1929 et 1945, deux événements d’envergure internationale, la crise écono-

6 Chômeurs dormant sur des bancs de parc à Montréal vers 1935. © 88059061/Musée McCord, Montréal

Le portrait

5 Parade de recrutement, Service féminin de l’Armée canadienne, 1938-1945. © 86037014/Musée McCord, Montréal

mique et la Seconde Guerre mondiale, perturbent considérablement la vie politique, économique et sociale du pays. La Grande Dépression des années 1930, que l’on perçoit d’abord comme une crise cyclique et temporaire, se prolonge en un long cauchemar d’une décennie et brise l’essor économique du Canada. La chute des échanges internationaux frappe durement l’économie canadienne, fortement dépendante des marchés extérieurs. La crise frappe toutefois de façon inégale. Les industries exportatrices reçoivent les coups les plus durs. Les industries du textile et de l’alimentation écoulant leur production sur le marché canadien résistent mieux dans les premières années, mais finissent aussi par éprouver de graves difficultés. Comme elle peut nourrir sa population, la campagne devient alors un refuge, apportant un répit au mouvement séculaire d’urbanisation. La misère ne cesse de se généraliser, et le chômage frappe, touchant jusqu’à 27% de la population en 1933. Les gouvernements ne savent que faire devant une crise que l’on pensait d’abord passagère. On doit prendre des mesures extrêmes pour secourir les chômeurs. Certains réagiront à la crise en remettant en cause le système économique qui les opprime. C’est alors que naissent des partis politiques de gauche ainsi qu’une étrange créature politique, le Crédit

social, qui prône tout bonnement la guerre au pouvoir bancaire et l’impression de devises pour satisfaire aux besoins de la population. La crise incite également le gouvernement fédéral à remettre en cause certains dogmes du libéralisme économique et à redéfinir le rôle de l’État. La mise sur pied de la Banque du Canada en 1935 va dans ce sens en permettant un meilleur contrôle du système monétaire et financier. C’est toutefois au cours des années de guerre que seront lancées les mesures qui conduiront par la suite à la naissance de l’État providence canadien. Entre-temps, la crise qui secoue le libéralisme continue à faire naître des idéologies. Au Québec par exemple, le nationalisme traditionnel accapare une place de choix, encensant les valeurs traditionnelles que sont le monde rural, la famille, la religion et la langue.

La Seconde Guerre mondiale La guerre éclate en 1939, et le Canada s’y engage officiellement dès le 10 septembre de la même année. La nécessité de moderniser le matériel militaire canadien et les besoins logistiques des Alliés permettent une relance de l’économie du pays. De plus, ses relations privilégiées avec la Grande-Bretagne et les États-Unis accordent au Canada un rôle diplomatique

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Le portrait appréciable, comme en témoigneront les Conférences de Québec, en 1943 et 1944. Très rapidement, la polémique entourant la conscription obligatoire refait surface. Le gouvernement fédéral s’est engagé à ne pas y recourir, ce qui fait hurler l’opposition anglophone du pays. Ottawa finit par organiser un plébiscite afin de se dégager de sa promesse. Les résultats démontrent sans équivoque le clivage existant entre les deux groupes linguistiques: les Canadiens anglais votent à 80% en faveur de la conscription, alors que les Québécois francophones s’y opposent dans une même proportion. Des sentiments mitigés à l’égard de la France et de la Grande-Bretagne font en sorte que les Québécois se sentent très peu enclins à s’engager dans ce conflit. Ils doivent néanmoins se plier à la décision de la majorité. L’engagement total du Canada s’élève à 600 000 personnes, dont 42 000 trouveront la mort. La guerre a pour effet de modifier en profondeur l’industrie canadienne. L’économie en sort davantage diversifiée et beaucoup plus puissante. L’intervention massive du gouvernement fédéral au cours de la guerre devient le prélude à l’accroissement de son rôle dans l’économie et à la marginalisation relative des gouvernements provinciaux. D’autre part, le contact de milliers de Canadiens avec le monde européen tout comme le travail des femmes dans les usines transforment les attentes de chacun. Un vent de changement souffle.

L’après-guerre C’est en 1949 que le Canada entrera dans ses frontières actuelles, Terre-Neuve ayant décidé de joindre les rangs de la Confédération pour corriger sa situation financière désastreuse. La fin du second conflit mondial inaugure une période exaltante de croissance économique, où les désirs de consommation réprimés par la crise et le rationnement du

5 Maurice L. Duplessis.

© Bibliothèque et Archives Canada/c-086343

temps de guerre peuvent enfin être assouvis. Jusqu’en 1957, malgré quelques fluctuations, l’économie réussit à relever le test de sa démilitarisation et fonctionne à merveille. De plus en plus, il devient évident que le véritable marché canadien est situé au sud de la frontière. Les échanges s’intensifient au point que le Canada et les États-Unis deviennent rapidement les deux partenaires économiques qui commercent le plus entre eux. Par ailleurs, le Canada a besoin de capitaux pour assurer son développement, et il ne peut plus compter sur l’appui des prêteurs anglais. Les Américains prendront la relève, le plus souvent en qualité d’actionnaires majoritaires de la grande industrie qui s’établit. On creuse la voie maritime du Saint-Laurent, qui ouvrira les Grands Lacs à la navigation atlantique. Du coup, Montréal cesse d’être l’escale obligée du trafic maritime. La ville, qui jouait le rôle de métropole canadienne depuis la conquête britannique, cède sa place à Toronto. Cette richesse touche néanmoins inégalement les divers groupes sociaux et ethniques. Les communautés francophones accusent un retard de plus en plus grand sur la majorité anglophone. La mainmise des anglophones sur l’économie assure à

Le portrait

5 L’Exposition universelle de 1967 à Montréal.

© Le Québec en images

ceux-ci des revenus supérieurs et de meilleures chances de progrès. Au Québec, la croissance économique permet tout de même à Maurice Duplessis, un premier ministre à la fois conservateur, capitaliste et nationaliste, de se maintenir en poste et de maintenir avec lui le carcan qui empêche l’émergence d’institutions modernes et laïques. Des grèves qui feront date dans l’histoire industrielle du Québec éclatent bientôt. Elles seront durement réprimées. Le duplessisme ne peut s’expliquer que par la collaboration tacite d’une grande partie des élites traditionnelles et du monde des affaires tant francophone qu’anglophone. Le clergé, qui en apparence vit ses heures les plus glorieuses, ressent un affaiblissement de son autorité, ce qui le pousse à soutenir à fond le régime duplessiste.

La Révolution tranquille Malgré la prédominance du discours duplessiste, cette période donne néanmoins lieu à l’émergence d’importants foyers de contestation où sera formée une bonne partie des chefs politiques

québécois et canadiens qui marqueront ensuite l’histoire contemporaine. L’opposition est alors surtout extraparlementaire. Certains artistes et écrivains témoignent de leur impatience en publiant le Refus global, un réquisitoire terrible contre l’atmosphère étouffante du Québec d’alors. Mais l’opposition organisée émane surtout de groupes d’intellectuels, de syndicalistes et de journalistes. Si tous s’entendent sur la nécessité d’un État providence moderne et fort, on ne s’entend pas sur lequel il convient de choisir. Certains, comme Pierre Elliot Trudeau, soutiennent que la modernisation du Québec passe par un fédéralisme centralisateur. D’autres, les néonationalistes, souscrivent plutôt à un accroissement des pouvoirs du gouvernement du Québec. En 1960, le gouvernement change enfin au Québec et conduit dans les six années suivantes ce qu’on appellera la «Révolution tranquille». C’est une véritable course à la modernisation. Mouvement accéléré de rattrapage, la Révolution tranquille réussit en quelques années à mettre le Québec à «l’heure de

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Le portrait

5 Pierre Elliott Trudeau.

© Bibliothèque et Archives Canada/PA-180808/ID#21035

la planète». L’État accroît son rôle en prenant à sa charge les domaines de l’éducation, de la santé et des services sociaux. L’Église, dépouillée ainsi de ses principales sphères d’influence, perd alors de son autorité et plonge dans une douloureuse remise en question accentuée par la désaffection massive de ses fidèles. La religion des francophones cesse donc d’être le trait d’union qui les unissait. Dorénavant, leur langue sera leur identité. La démarche de l’État québécois fera souvent école ailleurs au Canada, notamment en ce qui concerne les puissants leviers économiques mis en place. Ceuxci permettent à Québec d’intervenir massivement et de consolider l’emprise des francophones dans le monde des affaires. Le dynamisme de la société québécoise se traduit encore par la tenue à Montréal d’événements internationaux d’envergure tels que l’Exposition universelle en 1967 et les Jeux olympiques en 1976.

Dérives politiques et crise constitutionnelle Cette société en pleine effervescence engendre un pluralisme idéologique, cependant marqué par la prédominance des mouvements de gauche. On assiste à des débordements à partir de 1963, alors que le Front de libération du Québec (FLQ), un groupuscule d’extrémistes désirant accélérer la «décolonisation» du Québec, lance une première vague d’attentats à Montréal. Puis en octobre 1970, le FLQ récidive en commettant l’enlèvement d’un diplomate britannique et d’un ministre provincial. Ces incidents déclenchent une crise politique au pays. Le premier ministre canadien de l’époque, Pierre Elliott Trudeau, prétexte un soulèvement appréhendé et promulgue la Loi sur les mesures de guerre. L’armée envahit Montréal et Québec; on effectue des milliers de perquisitions et on emprisonne des centaines de personnes innocentes. Tout au long de cette crise, et par la suite, le premier ministre Trudeau sera critiqué sévèrement pour avoir eu recours à des mesures aussi extrêmes. On l’accusera d’avoir ainsi tenté par ce coup de force de briser le mouvement autonomiste québécois.

Le portrait

5 René Lévesque au terme de la soirée électorale de 1973. © Bibliothèque et Archives Canada/a115039

Le phénomène politique le plus marquant entre 1960 et 1980 demeure cependant l’ascension rapide du nationalisme modéré des Québécois, qui deviendra le principal sujet politique canadien. Depuis la Révolution tranquille, les gouvernements québécois successifs se considèrent tous comme porte-parole d’une nation distincte, réclamant un statut particulier pour le Québec et un accroissement de leurs pouvoirs au détriment du gouvernement canadien. Pour les Québécois, le Canada est d’abord le projet de deux peuples fondateurs, dont l’un, francophone, réside principalement au Québec. C’est donc un devoir presque historique pour les premiers ministres québécois que de s’opposer à ce que ce peuple devienne une simple composante minoritaire diluée dans un ensemble canadien de plus en plus intégré. Le gouvernement fédéral de Pierre Elliot Trudeau résiste avec énergie. À la fois anglophone et francophone, Trudeau est aussi un nationaliste ardent. Son allégeance va cependant à un État canadien uni et fort où il n’y aurait qu’un seul peuple. Pour battre en brèche la théorie des peuples fondateurs, le Canada devient multiculturel. Enfin, pour empêcher Québec de jouer le rôle d’un foyer national, le gouver-

nement central se lancera dans sa propre bilinguisation et se fera le défenseur des minorités de langues officielles. Le nationalisme de Trudeau l’incite à vouloir couper certains des liens symboliques qui unissent le Canada à Londres. L’objectif est de rapatrier les textes constitutionnels et, avec eux, le pouvoir d’amender la Constitution canadienne. Londres y est disposée, mais il semble évident à tous que l’assentiment des provinces est requis avant que la métropole britannique n’abdique définitivement sa responsabilité envers ses anciennes colonies. Le Québec, qui craignait un Canada encore plus centralisé où il n’obtiendrait pas la reconnaissance voulue, s’est opposé à toutes les tentatives de rapatrier la Constitution. Ce n’était d’ailleurs pas la seule province que les projets d’Ottawa inquiétaient.

Le nationalisme québécois Le néonationalisme qui se fait jour au Québec dans les années 1960 devient le promoteur d’un État québécois fort, ouvert et moderne. Il préconise un accroissement des pouvoirs du gouverne-

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Le portrait ment québécois et, ultimement, l’indépendance politique. Les forces nationalistes se regroupent rapidement autour de René Lévesque, qui, huit ans après la fondation du Parti québécois, remporte une victoire qui surprend tout le monde, à commencer par les Canadiens anglophones. S’étant fixé comme mandat de négocier la souveraineté du Québec, le Parti québécois organise en 1980 un référendum pour obtenir l’assentiment populaire. Dès le début, la campagne référendaire met au jour la division des Québécois entre souverainistes et fédéralistes. La lutte demeure vive et mobilise l’ensemble de la population jusqu’aux derniers moments. Mais finalement, après une campagne axée sur des promesses de réaménager le fédéralisme, les tenants du «Non» remportent la victoire avec près de 60% des voix. Malgré l’amertume que suscite cette défaite, les souverainistes se consolent néanmoins en constatant que le soutien à leur cause a fait un bond de géant en l’espace de quelques années. Mouvement marginal dans les années 1960, le nationalisme s’affirme désormais comme un phénomène incontournable de la politique québécoise. Le soir de la défaite, René Lévesque, déçu mais toujours aussi charismatique, prédit que ce serait pour «la prochaine fois». Le mouvement amorcé par la Révolution tranquille connaît une rupture avec la défaite souverainiste au référendum et, pour plusieurs Québécois, les années 1980 s’amorcent avec ce que l’on a appelé la «déprime postréférendaire». Le gouvernement fédéral en profite pour faire connaître son projet de réaménagement constitutionnel. Il s’agit de rapatrier la Constitution en y incluant une charte des droits et libertés individuelles, et une formule d’amendement qui permettrait de changer l’équilibre des pouvoirs sans l’assentiment de toutes les provinces. Ottawa donne suite à son projet, avec l’accord de neuf provinces et malgré l’opposition unanime des

députés de l’Assemblée nationale québécoise, tant les souverainistes que les fédéralistes. Ce faisant, le gouvernement fédéral a lui-même plongé le Canada dans une crise constitutionnelle qui monopolise depuis une bonne partie des efforts de sa classe politique.

Les années 1980 et 1990 En 1981 et en 1982, l’économie canadienne traverse sa pire récession depuis les années 1930. Plus tard, bien qu’il y ait une lente relance de l’économie, le taux de chômage demeurera très élevé, et les finances publiques accumuleront des déficits vertigineux. À l’instar de plusieurs autres gouvernements occidentaux, les gouvernements provinciaux et fédéral doivent remettrent en question leurs choix passés. La décennie des années 1980 et le début des années 1990 sont donc marqués du sceau de la rationalisation, mais aussi de la globalisation des marchés et de la consolidation de grands blocs économiques. Dans cet esprit, le Canada et les États-Unis concluent un accord de libre-échange en 1989, élargi au Mexique à partir de 1994. Par ailleurs, 15 ans après le référendum de 1980, fédéralistes et souverainistes s’engagent en 1995 dans une nouvelle campagne référendaire. Personne alors n’aurait pu prédire un résultat final aussi serré. Au soir du référendum, il faut attendre le dépouillement des toutes dernières boîtes de scrutins pour enfin connaître le verdict de la population. À 49,4% les Québécois ont alors voté «Oui» au projet de souveraineté, tandis que 50,6% ont voté «Non»! Les deux options n’étaient séparées que de quelques dizaines de milliers de votes seulement; le Québec était littéralement coupé en deux. Une certaine insatisfaction voit le jour ailleurs. L’exemple albertain est à cet

Le portrait égard révélateur. Avec la hausse vertigineuse du prix du pétrole au cours des années 1970, l’Alberta a cru que son poids économique pourrait enfin lui assurer ce que l’insuffisance de sa population lui avait refusé. La province s’est bien enrichie de l’exploitation de ses puits, mais beaucoup moins qu’elle ne l’avait escompté. Le gouvernement fédéral a en effet contrôlé le prix du brut puisé, de façon à faire bénéficier l’ensemble du pays d’un pétrole moins cher que celui qu’on trouvait sur le marché international. Les Albertains y ont vu le pillage de leurs ressources naturelles, pillage qui profitait principalement au Canada central, objet premier de leur ressentiment. Ils ont donc tourné le dos au gouvernement libéral, puis au gouvernement conservateur, qui avait voulu réparer les pots cassés avec le Québec. Enfin, ils ont accordé leur préférence au Reform Party. D’autre part, les événements dans les provinces de l’Atlantique ont été marqués par les difficultés éprouvées par certains secteurs traditionnels et importants de l’économie régionale. Ce fut particulièrement le cas des pêcheries, qui ont été durement touchées par une mauvaise gestion de la ressource, ce qui amena même les pouvoirs publics à décréter un mora6 Le drapeau du Canada.

© istockphoto.com/Sami Suni

toire sur la pêche de certaines espèces en 1992, entre autres la morue. L’économie régionale en a été fortement affectée, en particulier à Terre-Neuve, qui est très dépendante des pêches. Le blâme fut principalement jeté sur Pêches et Océans Canada même si le gouvernement attribua la situation aux facteurs environnementaux incontrôlables. Les provinces de l’Atlantique ont réagi en poursuivant leurs efforts pour diversifier leur économie tout en développant de nouvelles expertises.

Le début du XXIe siècle Enfin faut-il s’inquiéter de toutes ces tensions pour l’avenir du Canada? Probablement pas. Les luttes politiques qui ont occupé le Canada au cours des dernières décennies sont simplement révélatrices d’un rééquilibrage en cours. Les questions au cœur du débat datent souvent de la conquête anglaise. Il y a gros à parier qu’elles ne sont pas à la veille de trouver une réponse définitive. L’une des grandes forces de la démocratie canadienne est cependant de les aborder pacifiquement et dans le respect des règles démocratiques. Et rien n’indique que cette attitude soit sur le point de changer.

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Terre-Neuve-et-Labrador

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Terre-Neuveet-Labrador Un endroit encore méconnu, Terre-Neuve-et-Labrador se distingue avec force des autres provinces canadiennes de l’Atlantique tant par son histoire et sa culture que par ses paysages. Son isolement, aux confins du nord-est de l’Amérique, contribue à forger cette véritable individualité. The Rock, comme on surnomme Terre-Neuve non sans raison, est une île rocailleuse dont les paysages, souvent d’une grande rudesse, ne peuvent laisser indifférents par leurs splendeurs. La partie ouest de l’île est façonnée par la Long Range, une vieille chaîne de montagnes qui constitue l’aboutissement des Appalaches. Le parc national Gros-Morne, un site du patrimoine mondial de l’UNESCO, offre une occasion exceptionnelle de découvrir ces montagnes qui, en maints endroits, plongent abruptement dans les eaux limpides de profonds fjords. Plus au nord, en direction de L’ Anse aux Meadows, qui fut jadis le site d’un camp viking, la route longe de plats paysages côtiers d’une saisissante désolation. Ailleurs, de hautes falaises, des plages de galets ou de minuscules villages de pêcheurs bordent l’océan et présentent des scènes pittoresques et envoûtantes.

Le Labrador, à peine peuplé de quelques milliers d’habitants, s’étend sur près de 300 000 km2. Tant l’île de Terre-Neuve que le Labrador, loin des circuits touristiques traditionnels, offrent aux amateurs de plein air d’innombrables occasions de découvrir une nature riche et sauvage. Sans trop de mal, on peut aisément observer des caribous ou des orignaux, des colonies de macareux moines ou de fous de Bassan, ou encore, depuis la côte, admirer le va-et-vient des baleines ou la lente dérive d’un iceberg.

© Newfoundland and Labrador Tourism

La capitale de la province, St. John’s, est elle-même érigée dans l’île sur un site naturel grandiose, en bordure d’une longue rade ceinturée de hautes collines de roc. Outre l’île de Terre-Neuve, cette province comprend également le Labrador, un immense plateau continental recouvert d’une forêt subarctique et de la toundra.

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Terre-Neuve-et-Labrador

5 Les façades colorées de St. John’s.

© Newfoundland and Labrador Tourism

ST. JOHN’S St. John’s, capitale de la province, occupe un site spectaculaire sur la péninsule d’Avalon, à l’extrême est de l’île et du Canada. Derrière ses infrastructures portuaires se cache une ville charmante dont les rues sinueuses sont flanquées de coquettes maisons de bois aux couleurs éclatantes. La Commissariat House, un joli bâtiment de bois de style georgien dont la construction s’acheva en 1821, fut d’abord utilisée comme résidence de l’intendance du poste militaire de St. John’s. Désormais un site historique provincial, elle a été rénovée et meublée comme à l’époque.

retournait, en soirée, à la prison de St. John’s, où il purgeait une peine d’emprisonnement pour contrefaçon. The Rooms Provincial Museum rassemble sous un même toit les collections de certaines des grandes institutions provinciales, entre autres le Musée provincial, les Archives provinciales et le Musée des beaux-arts. Offrant un excellent panorama de l’histoire humaine de la province, les collections du musée provincial portent en outre sur le mode de vie des différentes nations autochtones résidant ou ayant résidé sur ces territoires. 6 Vue du port de St. John’s.

© Dreamstine.com/Donna McMullin

La Government House a été construite en 1831 pour servir de résidence officielle au gouverneur de Terre-Neuve. Depuis l’entrée de la province dans la Confédération canadienne, la Government House loge le lieutenant-gouverneur. Les fresques qui ornent ses plafonds ont été exécutées par le peintre polonais Alexander Pindikowski en 1880 et 1881. Pindikowski les peignait pendant la journée, puis

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Terre-Neuve-et-Labrador

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Le Lieu historique national de Signal Hill est juché sur la colline de roc du même nom, elle-même dominée par une tour qui surplombe l’entrée de la rade de la ville. Du sommet, les points de vue sur l’Atlantique, sur la rade et sur la ville sont magnifiques, de jour comme de nuit. À l’est de Signal Hill se dresse fièrement Quidi Vidi, l’un des villages les plus pittoresques de la province. Bordé de parois rocheuses, Quidi Vidi, qui fait aujourd’hui partie de la ville de St. John’s, est constitué de quelques maisons peintes de couleurs vives, d’une petite chapelle et, bien entendu, d’un port de pêche, actif depuis le XVIIe siècle. Le Lieu historique national du Cap-Spear renferme le cap Spear, qui est le point le plus à l’est du continent nord-américain. 4 La tour Cabot au sommet de Signal Hill. © istockphoto.com/Karen Massier

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Le Lieu historique national du Cap-Spear. © Newfoundland and Labrador Tourism

Terre-Neuve-et-Labrador

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5 Paysage envoûtant de la péninsule d’Avalon. © Dreamstime.com/Duncan De young

LA PÉNINSULE D’AVALON L’Avalon Wilderness Reserve, une réserve faunique de 1 070 km2 située dans le sud-est de la péninsule d’Avalon, attire les pêcheurs et les randonneurs. Elle est l’habitat naturel d’un petit troupeau de caribous. Dans la partie la plus au sud de la réserve, on peut parfois voir des familles de caribous traverser la route. La Cape St. Mary’s Ecological Reserve protège la colonie d’oiseaux de mer la plus spectaculaire et la plus aisément accessible de l’Amérique du Nord. L e Lieu historique national de Castle Hill protège les ruines des fortifications françaises et anglaises des XVIIe et XVIIIe siècles. Pour défendre Plaisance, les Français érigèrent successivement le Vieux fort en 1662, le fort Louis en 1691 et le fort Royal en 1693. Les Anglais, lorsque devenus maîtres de la région, ont quant à eux aménagé le petit fort Frederick en 1721, puis, pendant la guerre de Succession d’Autriche (1740-1748), le New Fort. Castle Hill offre un point de vue exceptionnel sur Placentia et sa baie.

3 Le Lieu historique national de Castle Hill. © Parcs Canada/A. Cornellier

La péninsule d’Avalon

Compte tenu de cette situation géographique, on érige, en 1835, un phare qui devient, après celui du port de St. John’s, le second de la province. Ce phare sera modernisé au fil des années, puis déménagé, en 1955, dans un nouveau bâtiment construit tout près. On peut désormais visiter l’ancien phare, meublé comme l’était la maison de son gardien en 1839.

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Terre-Neuve-et-Labrador

5 La péninsule de Bonavista, terre chargée d’histoire.

LA PÉNINSULE DE BONAVISTA Village au patrimoine architectural du XIXe siècle particulièrement bien préservé, Trinity occupe un promontoire en bordure d’un excellent port naturel sur la péninsule de Bonavista. Son site fut baptisé ainsi par l’explorateur Gaspar Corte Real, qui, le dimanche de la Trinité de l’an 1501, en explora la baie. Grâce aux pêcheries et aux relations commerciales entretenues avec Londres, Trinity a par la suite vécu dans une certaine prospérité. John Cabot a-t-il vraiment ouvert la voie aux grandes découvertes du Canada? Les

© Dreamstime.com/Duncan De young

Terre-Neuviens jurent que oui et soutiennent que c’est à Cape Bonavista que Cabot et son équipage se sont arrêtés pour la première fois, à l’été 1497, après une traversée de l’Atlantique depuis Bristol, en Angleterre. En réalité, personne ne connaît vraiment le point d’arrivée de John Cabot au Nouveau Monde. Cape Bonavista dispute cet honneur à quelques autres sites le long des côtes canadiennes. Quoi qu’il en soit, c’est à Cape Bonavista que les Terre-Neuviens et les Labradoriens ont célébré en grande pompe, en 1997, le 500e anniversaire de l’arrivée de Cabot.

6 La ville de Trinity, l’une des plus anciennes de Terre-Neuve.

© Newfoundland and Labrador Tourism/Hans G. Pfaff

Terre-Neuve-et-Labrador

5 Vers l’an 1000, les Vikings fondèrent une colonie sur l’île de Terre-Neuve.

Le Lieu historique national de L’Anse aux Meadows est le seul endroit où l’on a découvert des vestiges du passage des marins scandinaves, ou «Vikings», comme on les appelle parfois en Amérique du Nord. L’Anse aux Meadows a été désignée par l’UNESCO comme l’un des sites du patrimoine mondial.

© Catherine Raoult et Marc Poirel

désignait ces terres les plus au sud sous le nom de «Vinland», en l’honneur des vignes sauvages qu’on y retrouvait à l’époque. Le site de L’Anse aux Meadows a été découvert en 1960 par Helge Ingstad et Anne Stine Ingstad.

Menée par Leif Eriksson, une expédition de marins norvégiens provenant du Groenland a érigé un camp à cet endroit autour de l’an 1000. Ce camp, dénommé «camp de Leif», comprenait huit bâtiments et servait de port d’attache aux Vikings dans leurs expéditions le long de la côte Atlantique. On estime que 80 à 100 Vikings y habitaient.

On peut désormais voir les fondations des huit bâtiments mis au jour par les Ingstad et, par la suite, par Parcs Canada. Tout près, on a reconstitué trois bâtiments de cette époque. D’excellentes visites guidées y sont offertes. Le centre d’accueil des visiteurs présente une intéressante exposition des objets retrouvés sur place. On y projette également un film qui raconte l’histoire captivante des fouilles archéologiques effectuées par Helge Ingstad et Anne Stine Ingstad puis par Parcs Canada.

Les sagas racontent que les expéditions conduites par Leif Eriksson et sa famille, depuis le camp de Leif, les ont amenés à découvrir les côtes du Labrador, de TerreNeuve et des terres plus au sud le long du golfe du Saint-Laurent. Leif Eriksson

Le parc national Gros-Morne, de réputation internationale, couvre 1 805 km2. Il présente des paysages spectaculaires: des fjords et des lacs, de hauts plateaux, des dunes côtières et des forêts boréales. Le parc est traversé sur toute sa longueur par

La route des Vikings

LA ROUTE DES VIKINGS

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Terre-Neuve-et-Labrador

5 Le parc national Gros-Morne.

© Newfoundland and Labrador Tourism/Hans G. Pfaff

les montagnes de la Long Range, et GrosMorne, le plus haut sommet, y atteint 806 m d’altitude. Cette chaîne de montagnes forme l’extrémité nord des Appalaches.

La route des Vikings

Le parc national Gros-Morne a été désigné, en 1987, site du patrimoine mondial par l’UNESCO, principalement en raison de sa géologie: en effet, dans le sud du parc, la montagne dénommée Tablelands, formée par le glissement des plaques tectoniques, offre aux géologues un témoignage éloquent de la dérive des continents. Les paysages du parc ont en outre été largement façonnés par le retrait des glaces à la fin de la période glaciaire. Le secteur sud du parc vaut la peine d’être exploré à la fois pour la splendeur de ses paysages et pour les particularités de sa géologie. Depuis l’entrée sud du parc, la route traverse des paysages vallonnés avant de longer l’un des bras de Bonne Bay, un fjord profond entouré de la Long Range. Elle se rend jusqu’à Woody Point, un joli village de pêcheurs, et continue par la suite jusqu’à l’étang Trout River. Ce fjord d’eau douce, de 15 km de long, repose dans une vallée glaciaire à la lisière du plateau Gregory et de la montagne Tablelands, que les forces tectoniques ont fait surgir il y a environ 500 millions d’années.

Les paysages du secteur nord du parc sont dominés par les montagnes de la Long Range.

LE LABRADOR Le Labrador, séparé de l’île de TerreNeuve par le détroit de Belle Isle, est un immense territoire de près de 300 000 km2. Seulement 29 000 personnes l’habitent: des Inuits et des Amérindiens, de même que des Canadiens d’origine française ou anglaise qui résident principalement dans les villages de pêcheurs le long de la côte ou dans les petites villes du centre et de l’ouest du Labrador. De fait, l’essentiel du territoire demeure une vaste contrée sauvage, encore inexploitée et méconnue. Dans sa partie méridionale, le Labrador présente des paysages légèrement vallonnés, aux nombreux lacs et rivières. Plus au nord, les monts Torngat atteignent jusqu’à 1 676 m d’altitude. La côte du Labrador est surnommée Iceberg Alley, car on peut y observer au cours du printemps et de l’été des milliers d’icebergs de différentes tailles, dont certains sont de véritables montagnes de glace de plusieurs millions de tonnes.

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5 Iceberg Alley. © Catherine Raoult et Marc Poirel

Labrador City et Wabush forment les plus importantes communautés du Labrador. L’économie de la région gravite autour de l’exploitation de la plus grande mine de fer à ciel ouvert au monde. Le reste du Labrador demeure pratiquement inhabité, sauf pour quelques petites villes, entre autres Churchill Falls, qui a été construite à proximité d’un immense barrage hydroélectrique, et Happy Valley-Goose Bay, érigée près d’un aéroport militaire. L’Anse-au-Clair a été fondé au XVIIe siècle par des Français, comme plusieurs autres communautés de la côte. Il possède un joli port de pêche et un bureau 6 Beauté sauvage du Labrador.

de renseignements touristiques aménagé dans une église construite au début du XXe siècle. Plus loin, à L’Anse-Amour, des archéologues ont découvert les restes du monument funéraire le plus ancien en Amérique du Nord, érigé il y a 7 500 ans par des Autochtones de la nation dite «Archaïque maritime». Le Lieu historique national de Red Bay a été créé pour protéger ce site qui fut, au cours du XVIe siècle, le plus important port de pêche pour les baleiniers basques. À son apogée, une vingtaine de bateaux et 2 000 marins basques pouvaient passer l’été dans la région à chasser la baleine.

© Dreamstime.com/Melissa King

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Le NouveauBrunswick Porte d’entrée des provinces atlantiques, le NouveauBrunswick possède le charme de la diversité, celle d’une province canadienne à la géographie d’une remarquable variété alliant, à plus de 2 000 km de côtes et de paysages marins, d’interminables étendues sauvages souvent montagneuses et de pittoresques scènes agricoles. Couvert à 85% de forêts, le territoire néo-brunswickois est traversé du nord au sud par un majestueux cours d’eau, le fleuve Saint-Jean, qui prend sa source dans les contreforts des Appalaches. Ce fleuve a depuis toujours été au cœur du développement de la région où dominent de charmants villages et villes, entre autres la coquette Fredericton, capitale provinciale à l’ambiance d’une autre époque, et Saint John, la métropole portuaire et industrielle. Après un parcours tortueux, le fleuve Saint-Jean se jette dans la baie de Fundy, dont les rivages souvent escarpés et spectaculaires délimitent la frontière sud du Nouveau-Brunswick. C’est dans cette baie qu’a lieu un phénomène naturel exceptionnel, alors que, deux fois par jour, les plus hautes et les plus puissantes marées du monde déferlent sur les côtes, y sculptant des paysages parfois étranges et allant jusqu’à renverser le courant des rivières!

Aujourd’hui, une grande partie de la population du NouveauBrunswick est de langue anglaise, le tiers étant de langue française. Les Acadiens vivent en majorité le long des côtes, alors que d’autres francophones, les «Brayons», habitent le long du fleuve Saint-Jean et de la rivière Madawaska, dans le nordouest de la province.

© Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick

La côte Est, qui s’étend entre la Nouvelle-Écosse et le Québec, renferme les plus belles plages de sable de la province, baignées par des eaux particulièrement chaudes en saison estivale. C’est ici, dans des villes et villages comme Caraquet, Shippagan ou Shediac, qu’on découvre l’Acadie moderne et ses habitants, des gens chaleureux et accueillants.

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Le Nouveau-Brunswick

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5 Les lumières de Fredericton se réflètent sur le fleuve Saint-Jean. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick

La capitale du Nouveau-Brunswick, Fredericton, est un des plus précieux joyaux de la province. Elle a su préserver, du XIXe siècle, un remarquable héritage et une harmonie architecturale qui lui confèrent une élégance discrète. Ornée de magnifiques édifices religieux et gouvernementaux, Fredericton est dotée de grands espaces verts dont certains longent le fleuve Saint-Jean.

Le centre-ville de Fredericton abrite l’hôtel de ville, dont la plus vieille partie fut aménagée en 1876 et comprenait alors, en plus des bureaux municipaux et des salles du Conseil, un opéra, un marché agricole et des cellules de prison. La fontaine, devant l’hôtel de ville, fut inaugurée en 1885. De 1975 à 1977 fut construite la seconde aile du bâtiment. Construite en 1852, l’église unie Wilmot, malgré un aspect extérieur plutôt sobre, cache un superbe intérieur particulièrement coloré et doté de nombreuses boiseries sculptées à la main. La place des Officiers, un agréable parc, se trouve au cœur du Quartier historique de la garnison, déclaré lieu historique national. Ses arches de pierres, ses rampes et ses escaliers en fer sont typiques de l’architecture des ingénieurs royaux durant la période coloniale. L’édifice de l’Assemblée législative du Nouveau-Brunswick est le siège du gouvernement provincial depuis 1882. À l’intérieur, un impressionnant escalier de bois en spirale mène à la bibliothèque, qui contient plus de 49 000 volumes dont certains sont très rares. On peut notam3 Le bel hôtel de ville de Fredericton. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick

Fredericton

FREDERICTON

LES BALEINES DE LA BAIE DE FUNDY La baie de Fundy constitue l’un des meilleurs endroits en Amérique du Nord pour observer de près les baleines. Chaque été, pour se nourrir, diverses espèces se rendent dans la baie, particulièrement riche en plancton et en krill. On peut à cette époque de l’année apercevoir principalement quatre espèces. La baleine à bosse (Megaptera novaeanglicae) est une espèce qu’on retrouve dans plusieurs mers du monde. Sa population actuelle s’élève à environ 10 000 individus. On reconnaît aisément la baleine à bosse grâce à ses nageoires particulièrement grandes. Ce cétacé peut atteindre 15 m de long et peut vivre jusqu’à 80 ans. Le rorqual commun (Balaenoptera physalus) se distingue par son nez allongé. Sa population est aujourd’hui estimée à 123 000, dont une petite partie sillonne les eaux de l’Atlantique. Pouvant atteindre 25 m de long et peser 80 tonnes, c’est le plus grand mammifère du monde après le rorqual bleu. Le petit rorqual (Balaenoptera acutorostrata), qui mesure tout au plus 10 m, est un nageur rapide. Il favorise les eaux peu profondes des côtes et des estuaires où il est fréquemment possible de l’observer. On l’identifie à la tache blanche située au milieu de la surface supérieure de sa nageoire. Ce rorqual peut vivre 50 ans. La baleine franche (Eubalaena spp.) n’est plus chassée depuis 1935, mais on estime sa population mondiale à tout au plus 2 000, dont environ 300 se retrouveraient sur la côte est de l’Amérique. Pouvant atteindre 18 m et vivre 40 ans, cette baleine dispose de fanons qui atteignent jusqu’à 2 m et se remarque par la taille particulièrement grande de sa tête. Des excursions en bateau pour observer les baleines sont organisées dans plusieurs ports de la baie de Fundy, que ce soit au NouveauBrunswick ou en Nouvelle-Écosse. 6 L’observation des baleines dans la baie de Fundy. © Dreamstime.com/Ruediger Baun

Le Nouveau-Brunswick ment visiter la Chambre d’assemblée, où se réunissent les députés, et voir les portraits du roi George III et de la reine Charlotte, œuvres du peintre britannique Joshua Reynolds. En face de l’Assemblée législative s’élève la Galerie d’art Beaverbrook. Cette galerie possède une superbe collection d’œuvres des plus réputés peintres britanniques et européens du XVIe au XXe siècle, mais aussi d’autres, très belles, de peintres canadiens tels que Cornelius Krieghoff, Mary Pratt et James Wilson Morrice. Cependant, la toile la plus impressionnante est certainement l’œuvre intitulée Santiago El Grande, du peintre d’origine catalane Salvador Dalí, soit l’un des quatre tableaux de l’artiste que possède la galerie. Terminée en 1853, la construction de la cathédrale Christ Church fut largement tributaire des efforts du premier évêque anglican de Fredericton, John Medley. De 6 Paysage du fleuve Saint-Jean.

style gothique, elle fut la première cathédrale anglicane à être construite en Amérique du Nord.

LA VALLÉE DU FLEUVE SAINT-JEAN Depuis la République du Madawaska jusqu’à Saint John, où il se jette dans la baie de Fundy, le fleuve Saint-Jean forme la clé de voûte de la région la plus continentale du Nouveau-Brunswick. Aux abords d’Edmundston et de Grand-Sault, terres francophones aux flamboyantes églises catholiques, on découvre de jolis paysages légèrement vallonnés.

Edmundston Edmundston est la plus grande agglomération de la région et, naturellement, le centre autour duquel gravite la communauté francophone du nord-ouest de la

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LES MALÉCITES La magnifique vallée du fleuve Saint-Jean (Wolastoq dans la langue malécite) accueille depuis longtemps les Malécites ou Wolastoqiyik, «les gens de la belle rivière». Considérés comme la Première Nation du Nouveau-Brunswick, ils ont étendu leur territoire jusqu’au fleuve SaintLaurent et à l’État du Maine. À l’époque, les Malécites vivaient principalement de l’agriculture, entre autres de la culture du maïs, mais aussi de chasse et de pêche, ainsi que de cueillette. De plus, ces Amérindiens ingénieux étaient d’excellents artisans: la construction de wigwams ou de tipis et de canots d’écorce, de même que la fabrication d’ustensiles et de poteries, n’avaient pas de secret pour eux. Éléments défensifs majeurs, les Malécites s’allient aux Français lors des guerres franco-britanniques. Toutefois, en 1728, ils ratifient malgré eux un traité de paix avec les Anglais, reconnaissant alors, comme les autres Amérindiens de la Nouvelle-Angleterre, la souveraineté britannique sur la Nouvelle-Écosse. Le ressentiment des Malécites à l’endroit des Anglais durera jusqu’au traité de Paris de 1763, alors que la France cède tout le Canada à la Grande-Bretagne. Aujourd’hui encore, leur vie spirituelle est empreinte de chants, de danses, de fêtes et de rites transmis au cours des siècles. Les enseignements ancestraux et la tradition orale chez les Malécites témoignent d’un grand respect de la sagesse du Dieu créateur et d’un mode de vie respectueux de l’environnement. Quelque 4 000 Malécites habitent toujours la province du NouveauBrunswick, et 1 500 autres vivent tout près, au Québec et au Maine.

6 Un Malécite pêche le saumon à la foène, à bord d’un canot d’écorce. © Bibliothèque et Archives Canada/C.030873k

Le Nouveau-Brunswick

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5 La gorge de Grand-Sault. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick

Le Parc linéaire interprovincial Petit Témis Le Parc linéaire interprovincial Petit Témis s’étend sur quelque 130 km et permet de relier Edmundston et Rivière-du-Loup, au Québec, à pied ou à vélo. Cet espace vert, qui englobe en fait un réseau de sentiers de randonnée et de pistes cyclables, longe en partie la rivière Madawaska et réserve aux visiteurs des panoramas splendides. Le Jardin botanique du Nouveau-Brunswick, l’une des grandes attractions du Madawaska, constitue à plusieurs égards une très belle réussite. Il renferme plusieurs types de jardins répartis sur un site très bien aménagé d’une superficie de 7 ha qui offre un beau panorama sur les vallons boisés de la région. 6 Le remarquable pont couvert de Hartland. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick

Grand-Sault/Grand Falls Charmante bourgade aux abords du fleuve Saint-Jean, là où il chute abruptement de 23 m, Grand-Sault est une petite communauté dynamique et attachante dont la population à majorité francophone est d’origine québécoise et acadienne. Son joli site fut d’abord longtemps habité par les Malécites, puis devint un poste militaire britannique à partir de 1791, avant que la ville ne soit finalement incorporée en 1896. En plus de l’attrait qu’exerce son emplacement, Grand-Sault possède un centre-ville ayant fière allure, et un cachet un peu Midwest américain que lui vaut son large boulevard flanqué de maisons basses donnant directement sur la rue. Fait à noter, elle est une des seules villes au Canada à porter un nom officiellement bilingue. À l’origine du nom de la ville, la magnifique chute de Grand-Sault est la plus importante et la plus impressionnante des provinces atlantiques. À cet endroit, les eaux du fleuve Saint-Jean plongent d’une hauteur de 23 m, puis s’engouffrent sur un kilomètre et demi dans une gorge aux parois atteignant jusqu’à 70 m de haut.

Hartland Hartland est une jolie et typique ville de la vallée du fleuve Saint-Jean, connue pour son remarquable pont couvert, le plus long du monde. Celui-ci enjambe le

La vallée du fleuve Saint-Jean

province, qui la désigne affectueusement comme la «capitale» de sa légendaire République du Madawaska.

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fleuve sur 390 m et fut construit en 1899, à une époque où le simple fait de couvrir un pont permettait à sa charpente de résister jusqu’à sept fois plus longtemps. Le Nouveau-Brunswick est d’ailleurs aujourd’hui l’endroit au monde qui compte le plus grand nombre de ponts couverts.

Kings Landing Un arrêt s’impose au Village historique de Kings Landing, un formidable musée vivant et en plein air reproduisant un village loyaliste du début du XIXe siècle sur un immense site de 120 ha en bordure du fleuve Saint-Jean. Il comprend plus de 70 bâtiments historiques abritant des objets patrimoniaux, notamment des pièces de mobilier, des vêtements et des outils. Des personnages en costumes d’époque animent le site en vaquant aux occupations quotidiennes des villageois de cette époque tout en répondant aux questions des visiteurs.

LE SUD DU NOUVEAUBRUNSWICK Sur le littoral sud du Nouveau-Brunswick, les villes et les villages sont marqués par des phénomènes naturels formidables: les marées de la baie de Fundy. Ces marées, les plus hautes du monde, prennent d’assaut les rivages de la baie à une

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L’hôtel Algonquin, au charme pittoresque.

5 Le Village historique de Kings Landing. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick

vitesse fulgurante. À certains endroits, les eaux peuvent monter jusqu’à 16 m en l’espace de quelques heures seulement.

St. Andrews Célèbre lieu de villégiature du littoral de la baie de Fundy, St. Andrews est une belle petite ville tournée vers la baie et qui a su mettre en valeur l’étonnante richesse de son patrimoine architectural. Comme nombre d’autres communautés de la région, St. Andrews a été fondée par des loyalistes en 1783, puis a connu une époque de grande prospérité pendant le XIXe siècle en tant que centre de construction navale et d’exportation de billes de bois. Plusieurs résidences cossues qui flanquent ses rues, notamment la jolie rue Water, datent de cette période faste. Puis, avec la fin de ce même XIXe siècle, St. Andrews commença à accueillir de riches visiteurs venus profiter de l’air

© Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick

Le Nouveau-Brunswick

5 La côte sud du Nouveau-Brunswick. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick

vivifiant du large. Cette nouvelle vocation touristique fut définitivement consacrée à partir de 1889 avec la construction, sur le coteau dominant le village, d’un formidable hôtel, l’Algonquin.

Île Campobello Campobello, l’île bien-aimée de l’ancien président américain Franklin D. Roosevelt (1882-1945), est aujourd’hui un lieu de détente privilégié par les amateurs de plein air et d’histoire. On vient découvrir ses belles plages sauvages, faire du vélo sur ses routes tranquilles ou marcher dans des sentiers bien aménagés le long de ses côtes. Dès le début du XIXe siècle, la beauté de l’île Campobello a attiré l’attention de riches familles du Nord-Est américain qui s’y sont fait construire de belles résidences d’été. La plus célèbre de ces familles a été celle de Franklin D. Roosevelt, dont le père, James, acheta un terrain de 1,6 ha dans l’île en 1883. Franklin lui-même, puis sa propre famille, y passèrent la plupart de leurs étés, de 1883 jusqu’en 1921, année pendant laquelle il a contracté la polio. Il y vint à quelques reprises par la suite revoir ses amis de Campobello, alors qu’il était président des États-Unis. À l’extrémité est de l’île, le très pittoresque phare d’East Quoddy Head occupe un site magnifique sur la baie, à partir

duquel on peut à l’occasion voir des baleines et d’autres mammifères marins. Le Parc international Roosevelt et son aire naturelle fut un projet conjoint des gouvernements canadien et américain lancé en 1964, avec pour objectif de faire connaître l’attachement tout particulier de Roosevelt à l’île Campobello et à sa magnifique propriété. Le centre d’accueil du parc présente un court métrage sur les séjours de Roosevelt dans l’île Campobello. On peut par la suite visiter l’extraordinaire maison Roosevelt, dont les meubles ont pour la plupart appartenu à l’ancien président américain, puis s’arrêter à la maison Prince, au site de la maison James Roosevelt et à la maison Hubbard. Le parc renferme aussi une très belle aire naturelle, au sud du centre d’accueil, où de beaux sentiers de randonnée ont été aménagés sur la côte.

6 Le pittoresque phare d’East Quoddy Head. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick

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Le Nouveau-Brunswick

5 Le port illuminé de la ville de Saint John. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick

Saint John Métropole du Nouveau-Brunswick, Saint John, construite sur des collines, s’étend de part et d’autre du fleuve Saint-Jean, qui, à cet endroit, se jette dans la baie de Fundy. Son charme unique réside dans son aspect de vieille ville portuaire et industrielle typique de l’est du continent. Ses hautes grues et ses hangars s’alignent sur les quais, lesquels, à marée basse, prennent l’allure étrange d’imposantes palissades de bois surplombant le fleuve. Cette ville doit en bonne partie l’essor de ses industries à son port libre de glace à longueur d’année. Son site fut recensé pour la première fois le 24 juin 1604 par l’explorateur Samuel de Champlain, qui

baptisa le fleuve «Saint-Jean» afin d’honorer le saint patron du jour. Les chutes réversibles, à la hauteur du fleuve Saint-Jean, offrent un phénomène naturel unique, deux fois par jour à marée haute. Le courant du fleuve, qui, à cet endroit, chute de 4 m à marée basse, se renverse à marée haute, lorsque le niveau des eaux de la baie est de plusieurs mètres plus haut que celui du fleuve. Ce contre-courant se fait sentir loin en amont. On peut admirer ce phénomène naturel depuis le parc Fallsview. Pour un excellent point de vue sur la ville, il faut se rendre au Lieu historique

6 Les chutes réversibles, à voir depuis le parc Fallsview. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick

Le Nouveau-Brunswick

national de Fort Howe, dans la rue Main. Le site comporte un blockhaus de bois érigé en 1967, qui remplace le bâtiment d’origine construit en 1777 pour protéger le port de Saint John d’éventuelles attaques américaines. Sur la rive ouest du fleuve se trouve le Lieu historique national de la Tour-Martello-deCarleton, qui abrite une tour circulaire construite pendant la guerre de 1812 en vue de protéger le port. Elle servit également de poste de commande à l’armée canadienne lors de la Seconde Guerre mondiale. Des guides-interprètes en costumes du XIXe siècle expliquent l’histoire de la tour et de la ville de Saint John. Du 6 Le Parc naturel Irving. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick

sommet, on bénéficie d’un superbe panorama sur la ville, le port et la baie. Le parc naturel Irving est une pure merveille qui a beaucoup à offrir aux amants de la nature. Situé à quelques kilomètres de Saint John, ce magnifique parc occupe une péninsule de 240 ha marquée par les imposantes marées de la baie de Fundy et bordée de plages sauvages où l’on se sent à mille lieues de la ville. Des sentiers permettent d’agréables balades en contact avec la nature, la faune et la flore des rives de la baie de Fundy.

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5 Les fameux «pots de fleurs» dénommés Hopewell Rocks. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick

Parc national Fundy Le parc national Fundy est l’endroit par excellence pour découvrir le littoral de la baie, sa faune, sa flore et la puissance de ses marées. Il occupe un territoire densément boisé et montagneux de 206 km2, riche de paysages spectaculaires, de lacs et de rivières, et d’une vingtaine de kilomètres de côtes. Une foule d’activités sportives peuvent y être pratiquées. C’est d’abord un paradis pour les randonneurs, qui peuvent y parcourir près de

100 km de sentiers à travers la forêt, près des lacs et en bordure de la magnifique baie. C’est aussi un site de choix pour nombre d’espèces d’oiseaux que l’on peut aisément observer depuis ces sentiers.

Hopewell Cape Les formations rocheuses de Hopewell Cape, soit les Hopewell Rocks, constituent l’un des attraits les plus appréciés de la province et symbolisent à elles seules toute la force des marées de la baie de

6 Cascades naturelles du parc national Fundy. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick

Le Nouveau-Brunswick

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5 Dans la rue principale de Moncton. © Stefan Reicheneder

Moncton Grâce à sa situation géographique au cœur des provinces atlantiques et à son bassin de main-d’œuvre qualifiée et bilingue, Moncton est aujourd’hui l’étoile montante du Nouveau-Brunswick. Son site, sur la rivière Petitcodiac, fut jusqu’à la Déportation de 1755 un petit poste acadien. Puis, des colons d’origine américaine vinrent s’y installer et fondèrent la ville, qui prospéra au milieu du XIXe siècle comme centre de construction de navires en bois et, plus tard, en tant que terminus du chemin de fer Intercolonial. Désormais, l’économie de Moncton repose principalement sur le commerce et le secteur des services.

Les Acadiens forment plus de 35% de la population du Nouveau-Brunswick. Malgré leur statut minoritaire, ils ont fait de Moncton le siège de leurs principales institutions économiques et sociales et de la seule université francophone de la province, l’Université de Moncton. La collection du Musée Acadien de l’Université de Moncton renferme plus de 35 000 objets, et l’exposition permanente qu’on y présente est liée à l’héritage matériel des Acadiens depuis 1604 jusqu’au XIXe siècle. Dans le même bâtiment se trouve la Galerie d’art Louise-etReuben-Cohen de l’Université de Moncton, où est exposée la production d’artistes acadiens. La Côte magnétique offre une intéressante illusion d’optique où l’on a l’impression que son véhicule gravit une pente sans aide. Le personnel demande aux visiteurs d’arrêter le moteur de leur véhicule dans ce qui semble être le bas d’une pente très abrupte et, comme par miracle, leur véhicule semble la remonter.

Le sud du Nouveau-Brunswick

Fundy. À marée haute, on dirait des îlots boisés tout juste en retrait de la côte. Puis, en se retirant à marée basse, les eaux mettent à nu de hautes formations sculptées par le va-et-vient incessant des marées. Lorsque la marée est à son plus bas, on peut y explorer les fonds marins.

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Le Nouveau-Brunswick

LA CÔTE ACADIENNE L’Acadie moderne, on la découvre d’abord ici, tout le long de la côte est du NouveauBrunswick, où s’égrène un chapelet de villes et villages dont la population est majoritairement d’origine et de culture acadiennes. C’est principalement sur cette côte que les Acadiens fuyant la Déportation de 1755, ou de retour d’exil, sont venus trouver refuge, il y a plus de deux siècles, pour ériger une nouvelle Acadie.

5 La belle plage de l’Aboiteau, à proximité de Cap-Pelé.

© Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick

Bouctouche Cap-Pelé L’occasion est belle, à Cap-Pelé, de découvrir le monde fascinant de la pêche, puisque l’existence de cette communauté acadienne, fondée à la fin du XVIIIe siècle, demeure, encore aujourd’hui, tributaire des richesses de l’océan. Le village compte une douzaine de boucanières, ces bâtiments où l’on «boucane» (sèche à la fumée) le poisson avant de l’exporter. Les quelque 30 boucanières de la région de Cap-Pelé parviennent à fumer pas moins de 95% du hareng vendu à travers le monde. Tout près de Cap-Pelé, on peut se rendre à la belle plage de l’Aboiteau. Splendide, celle-ci est idéale pour la baignade. Un long remblai de rocs et de pierres la cache de la route, d’où son nom.

Agréable petite communauté donnant sur une large baie aux eaux calmes, Bouctouche a été fondée à la fin du XVIIIe siècle par des Acadiens chassés de la vallée de Memramcook. Bouctouche a l’honneur d’avoir donné naissance à deux des plus célèbres Néo-Brunswickois: Antonine Maillet et K.C. Irving. Récipiendaire du prix Goncourt en 1979 pour son roman Pélagie la Charrette, Antonine Maillet est l’auteure acadienne la plus connue dans le monde. Elle s’était d’abord fait remarquer dans les années 1970 avec La Sagouine, une pièce de théâtre évoquant de manière remarquable la vie et l’âme acadiennes au début du XXe siècle. De son côté, K.C. Irving, décédé en 1992, a érigé un empire financier colossal couvrant une foule de secteurs, notamment celui du pétrole. Parti de rien, Irving pos-

6 Le merveilleux Pays de la Sagouine, à l’Île-aux-Puces de Bouctouche. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick

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5 Passerelle d’observation sur la dune de Bouctouche. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick

Le principal centre d’intérêt de Bouctouche se trouve à l’Île-aux-Puces, au cœur d’une baie, où le Pays de la Sagouine a été aménagé pour faire revivre l’Acadie du début du XXe siècle en s’inspirant de la pièce de théâtre à grand succès d’Antonine Maillet. On a eu l’excellente idée d’animer le site avec les personnages de la pièce, qui présentent des scènes, de la musique et des chansons. C’est là que l’animation est la plus grande et que l’on peut, à sa guise, s’initier au mode de vie des Acadiens du début du XXe siècle en discutant avec les personnages du site. Situé dans un bâtiment qui fut un couvent de religieuses jusqu’en 1969, le Musée du comté de Kent est certainement l’un des plus intéressants musées régionaux de la province. Les diverses pièces de l’édifice renferment des meubles d’époque et des objets d’art religieux qui rappellent l’histoire du couvent et la vie quotidienne des religieuses et des étudiantes.

L’Éco-Centre Irving de la Dune de Bouctouche préserve une dune qui s’étend sur 12 km le long de la baie de Bouctouche. L’habitat d’une grande variété de plantes et d’animaux aquatiques ainsi que d’oiseaux migrateurs ou riverains, cette dune, qui protège les eaux calmes et le marais salé de la baie, a été façonnée au fil des siècles par l’action incessante du vent, des marées et des courants marins.

Kouchibouguac Le magnifique parc national Kouchibouguac est recouvert d’une forêt de feuillus et de conifères, notamment de thuyas, et parsemé de tourbières. Il possède plus de 26 km d’une superbe côte maritime de marais salés, de lagunes, de dunes et de plages de sable doré, probablement les plus belles de cette partie de la province. Il est l’habitat naturel de plusieurs centaines d’animaux et d’oiseaux, dont le rarissime pluvier siffleur. Pour en permettre l’observation, de longues passerelles de bois y ont été installées.

La côte acadienne

sédait à sa mort l’une des plus grandes fortunes personnelles du monde.

LES CHANTIERS NAVALS Napoléon Bonaparte forme un blocus en 1806 autour des îles Britanniques, empêchant par la force tout contact entre l’Angleterre et l’Europe. En raison du blocus, l’Angleterre ne peut plus s’approvisionner en bois de Suède et de Norvège. Elle se tourne donc vers le Canada pour trouver d’autres sources d’approvisionnement pour ses chantiers navals. Dès 1814, le Parlement anglais va favoriser le bois canadien. Cette demande en bois donne le coup d’envoi à l’exploitation forestière canadienne, notamment au Nouveau-Brunswick, avec sa grande réserve de bois. Les marchands érigent des chantiers navals le long des côtes pour le lancement des navires: le bois équarri, très encombrant, doit être transporté sur de grands voiliers pour traverser l’Atlantique. À l’époque, les chantiers navals du Nouveau-Brunswick fourmillent d’activités. Les petits, soit les chantiers ruraux, construisent des goélettes et des sloops; les chantiers moyens, situés hors des villes, prennent des commandes locales et fabriquent des bateaux de tout type; et les plus grands, spécialisés dans la construction de gros bateaux, font des transocéaniques pour des clients locaux ou étrangers. La vente des navires et de leur cargaison après une traversée unique de l’Atlantique change à partir de 1850, alors que marchands de bois et investisseurs commencent à acheter des navires au lieu de les affréter. C’est ainsi que nombre de familles du Nouveau-Brunswick s’enrichiront grâce à l’industrie du transport maritime. Au XIXe siècle, l’âge d’or de la voile au Nouveau-Brunswick, les grands voiliers en bois s’élançaient vers les eaux de l’Atlantique. Reconnus à travers le monde pour leurs performances, ces navires marchands et passagers sillonnaient aussi les mers intercontinentales, contribuant à la réputation du Canada, des constructeurs et des armateurs.

4 Embarquement des marchandises dans le port de Saint John, en 1870. © I-48461.1/Musée McCord

Le Nouveau-Brunswick

59

Shippagan Protégé par le détroit qui le sépare de l’île Lamèque, le site où se trouve aujourd’hui Shippagan fut d’abord un poste de traite avant de devenir, dès la fin du XVIIIe siècle, un port de mer. Désormais une petite communauté animée, Shippagan est dotée de quelques industries et, surtout, d’un havre où est amarrée l’une des plus importantes flottes de pêche de la Péninsule acadienne.

5 Un phoque à l’Aquarium et Centre marin du Nouveau-Brunswick.

© Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick

Caraquet À Caraquet, ce sont d’abord le dynamisme et la chaleur des habitants qui charment. Plus grande ville de la Péninsule acadienne, Caraquet est aussi, à juste titre, considérée comme le cœur culturel de l’Acadie. Le mois d’août est de loin la meilleure période pour la visiter. En effet, le 15 août, on y célèbre la fête nationale des Acadiens. À eux seuls, le Tintamarre et les spectacles acadiens garantissent une expérience inoubliable. Le Village Historique Acadien reconstitue, sur une vaste propriété, un bourg qui comprend une quarantaine de maisons et d’autres bâtiments dont la plupart sont authentiques, datant de 1770 au début du XXe siècle. Le site est animé par des guides-interprètes en costumes d’époque qui donnent vie au village en effectuant des travaux quotidiens de manière traditionnelle, et qui se font un plaisir d’informer les visiteurs sur les us et coutumes du passé. Au centre d’interprétation, un film présente brièvement l’histoire des Acadiens.

3 Bâtiments du Village Historique Acadien de Caraquet.

© Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick

La côte acadienne

Le charme de Shippagan tient à son site donnant sur la mer, mais aussi pour beaucoup à son atmosphère unique de ville portuaire. Pour découvrir le monde fascinant de la pêche moderne en Acadie et dans le golfe du Saint-Laurent, et surtout la riche faune qui peuple les fonds marins de la région, la visite de l’Aquarium et Centre marin du NouveauBrunswick, près du quai de Shippagan, s’impose. On a l’occasion ici d’observer différentes espèces de poissons qui proviennent du golfe du Saint-Laurent et des lacs et rivières de la province, ainsi que des phoques et des homards.

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Cape Breton Island / Île du Cap-Breton

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La Nouvelle-Écosse

Sable Island / Île de Sable

La NouvelleÉcosse La Nouvelle-Écosse forme une longue presqu’île rattachée au continent uniquement par l’étroite langue de terre de l’isthme de Chignecto. Aucune partie de la province n’est à plus de 50 km d’une côte, que ce soit celle de l’océan Atlantique, du détroit de Northumberland ou de la baie de Fundy. Cet environnement maritime a forgé tant le caractère et la vie de ses habitants que de splendides paysages. Ses côtes, qui s’étendent sur des centaines de kilomètres, renferment des havres et des baies, près desquels se sont déployés des villes et des villages de pêcheurs. D’un charme indéniable, le patrimoine architectural néo-écossais se marie à merveille avec la beauté des sites naturels. Du plus petit hameau côtier jusqu’à Halifax, la capitale, rares sont les endroits où l’architecture des maisons et des bâtiments, qui datent souvent du XIXe siècle, ne s’accorde avec la majesté des lieux. Les belles terres de la région ont été pendant un temps au cœur de la rivalité entre les Français et les Britanniques. D’abord habitées par les Micmacs, elles témoignent de la première colonie française en Amérique.

En 1713, par le traité d’Utrecht, la France cède l’Acadie à la Grande-Bretagne; l’Acadie est rebaptisée Nova Scotia («Nouvelle-Écosse», en latin). Devenus citoyens britanniques, d’origine française, les Acadiens proclament leur neutralité dans le conflit opposant la France à la Grande-Bretagne, mais cette non-ingérence ne sera pas suffisante pour calmer les autorités britanniques. En 1755, alors qu’une nouvelle guerre est imminente, les Britanniques décident de prendre des mesures radicales: la déportation des Acadiens. De 1755 à 1763, environ la moitié des 14 000 Acadiens vivant sur la côte de la baie de Fundy seront déportés par bateaux; les autres fuiront à travers les bois.

© Dreamstime.com/Norman Pogson

C’est en 1605 qu’une expédition française menée par le sieur de Mons fonde, à l’embouchure de la rivière Annapolis, PortRoyal. On assiste alors à la naissance de l’Acadie.

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Maritime Museum of the Atlantic

Art Gallery of Nova Scotia

Province House

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La Nouvelle-Écosse

5 Le port d’Halifax accueille quelque 2 000 navires chaque année. © Dream stime.com/Denis Pepin

HALIFAX Ville au riche patrimoine architectural, construite au pied d’une acropole surplombant l’un des plus longs ports naturels du monde, on découvre Halifax avec ravissement. L’excellence du site, tant pour la navigation maritime que pour les stratégies militaires, fut déterminante dans son histoire. L’endroit, habité par les Micmacs, a été mis en valeur par les Britanniques à partir de 1749. Le Lieu historique national de la Citadelle d’Halifax témoigne aujourd’hui de l’héritage militaire de la ville qui, depuis sa fondation en 1749, joua un rôle stratégique de premier plan dans la défense de la Côte Est nord-américaine. Cette

imposante construction en forme d’étoile surplombant Halifax fut construite entre 1828 et 1856. Elle constituait le cœur de l’impressionnant système de défense visant à protéger le port de toute attaque. Au sud-ouest de la Citadelle s’étendent les jolies aires verdoyantes des Public Gardens, un jardin victorien de 7 ha (initialement un jardin privé, et ce, dès 1753, puis acquis en 1836 par la Nova Scotia Horticultural Society). Bel exemple du savoirfaire britannique, les Public Gardens cachent sous leurs grands arbres de jolis parterres de fleurs, de petits lacs où baignent les canards et les cygnes, un pavillon, des fontaines et des statues.

6 Le Lieu historique national de la Citadelle-d’Halifax. © Parcs Canada

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La Nouvelle-Écosse

5 Une balade à travers les Historic Properties. © Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage

3 La Province House, siège du gouvernement © Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage

Les bâtiments et les vieux entrepôts des quais d’Halifax, les plus anciens du genre au Canada, forment un ensemble attrayant et harmonieux appelé les Historic Properties. L’endroit se révèle très populaire et agréable. Ses rues étroites mènent à une promenade le long des quais d’Halifax.

Halifax

Siège du gouvernement de la NouvelleÉcosse, la Province House, un élégant bâtiment de style georgien datant de 1819, est le plus vieil édifice législatif provincial du Canada. Des visites guidées permettent de découvrir la Chambre rouge, la bibliothèque et la salle des séances. Aménagée dans le Dominion Building, en face de la Province House, l’Art Gallery of Nova Scotia, bel exemple de la richesse du patrimoine bâti de la fin du XIXe siècle, regroupe la plus remarquable collection d’œuvres d’art de la Nouvelle-Écosse. La collection permanente de plus de 14 000 œuvres est consacrée à la fois à l’art populaire et à l’art contemporain.

Construit en 1963 à Lunenburg, le Bluenose II est la réplique du navire le plus chéri de l’histoire canadienne: le Bluenose, qui navigua sur les mers de 1921 à 1946 et qui est représenté sur la pièce de monnaie canadienne de 10 cents. Le Blue-nose II est amarré au quai d’Halifax pendant environ une semaine au cours de l’été. Le Maritime Museum of the Atlantic, qui donne directement sur le port d’Halifax, présente une superbe exposition qui trace un portrait complet de l’histoire navale de la ville. Parmi les trésors du musée qui retiennent particulièrement l’attention, il ne faudrait pas oublier les vestiges du Titanic, qui sombra au large de l’île de Terre-Neuve, et l’extraordinaire collection de répliques de navires couvrant tant l’âge de la voile que celui de la vapeur.

La Nouvelle-Écosse

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5 La goélette Hector amarrée au Hector Heritage Quay. © Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage

Bande de terre qui relie la NouvelleÉcosse et le Nouveau-Brunswick, l’isthme de Chignecto présente des paysages variés, bordés, d’un côté, par les eaux du détroit de Northumberland, et de l’autre, par celles de la baie de Fundy.

Pictou Pictou revêt une importance symbolique dans l’histoire de la Nouvelle-Écosse. En effet, c’est à Pictou, en 1773, qu’a jeté l’ancre le Hector, un navire ayant à son bord les premiers colons d’origine écossaise à s’installer en Nouvelle-Écosse. Séduits par un climat et une géographie qui leur rappelaient leur pays d’origine, de nombreux Écossais suivront par la 6 Le long de la route panoramique Glooscap. © Dreamstime.com/Denis Tangney

suite, colonisant d’autres régions de la côte et l’île du Cap-Breton. Le centre de Pictou a gardé de ces premières années de colonisation écossaise plusieurs jolis bâtiments bordant ses rues animées. Le Hector Heritage Quay est un centre d’interprétation consacré à l’histoire de la goélette du même nom.

La route panoramique Glooscap Le nom de la route panoramique Glooscap doit son origine au personnage mythique de Kluskap, l’«homme originel» issu des légendes micmaques, qui aurait merveilleusement façonné la région. Cette route relie Amherst et Windsor en contournant le Minas Basin. Elle est ponctuée de plusieurs caps qui s’avancent dans la baie de Fundy, révélant des scènes pittoresques splendides. Ici les magnifiques paysages marins sont modelés par le flot incessant des marées de la baie de Fundy, les plus grandes au monde. Elles atteignent jusqu’à 16 m dans le Minas Basin, où l’on observe l’étonnant phénomène du mascaret: lorsque la marée se retire, les trésors des fonds marins se dévoilent aux visiteurs qui explorent les plages. En plus de ces richesses naturelles, la route panoramique Glooscap traverse plusieurs villes agréables et une multitude de charmants villages.

L’isthme de Chignecto

L’ISTHME DE CHIGNECTO

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La Nouvelle-Écosse

5 Le Lieu historique national de Grand-Pré. © Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage

L’ANCIENNE ACADIE Après avoir passé un hiver difficile sur l’île Sainte-Croix, Pierre Dugua, sieur de Mons, Samuel de Champlain et quelques dizaines d’hommes choisissent, à l’été 1605, un site à l’embouchure de la rivière aujourd’hui dénommée Annapolis en Nouvelle-Écosse, pour fonder Port-Royal, premier établissement français permanent en Amérique du Nord.

L’ancienne Acadie

Grand-Pré Grand-Pré a été, avant la Déportation de 1755, l’une des plus importantes communautés acadiennes de la baie de Fundy. On peut encore voir à proximité les digues construites à l’époque par les Acadiens, qui servent toujours à protéger des eaux les terres fertiles de la région.

Le Lieu historique national de Grand-Pré commémore le sombre événement de la déportation des Acadiens. L’église-souvenir (1922), construite sur le site qu’aurait occupé l’ancienne église Saint-Charles-de-Mines avant le Grand Dérangement, abrite les œuvres particulièrement émouvantes de Robert Picard, six grandes toiles évoquant la vie des colons acadiens et la Déportation. Le site comprend également une forge, un potager acadien et une sculpture en bronze représentant une famille à l’heure déchirante du Grand Dérangement. Plus ancien vignoble de la NouvelleÉcosse, le Domaine de Grand Pré est un superbe endroit à découvrir. D’ailleurs, des visites guidées et des dégustations sont proposées chaque jour de mai à octobre. Certains des vins que l’on y produit comptent parmi les meilleurs de la province.

La Nouvelle-Écosse

5 Le Lieu historique national de Port-Royal. © Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage

Port-Royal En 1604, une année après avoir obtenu du roi de France le monopole de la traite des fourrures en Acadie, Pierre Dugua, sieur de Mons, accompagné de Samuel de Champlain et de 80 hommes, lance une première tentative de colonisation française de l’Amérique. Après un hiver difficile dans l’île SainteCroix, le sieur de Mons et ses hommes s’installent à l’été 1605 à l’embouchure d’un cours d’eau, aujourd’hui la rivière Annapolis, y fondant Port-Royal.

Le Lieu historique national de PortRoyal comprend une reconstitution de la petite fortification de bois, dénommée «Habitation», telle qu’on pouvait la voir en 1605. C’est à cet endroit que furent établies des relations cordiales et fructueuses entre les Français et les Micmacs. Ce site accueillit également la première représentation du Théâtre de Neptune, et l’on y fonda le premier club social en Amérique: l’Ordre du Bon Temps. Aujourd’hui, l’ensemble des installations qui permettaient aux Français de survivre en Amérique y a été reconstitué, et des animateurs en costumes d’époque font revivre l’histoire à l’intention des touristes.

6 Le charmant village d’Annapolis Royal. © Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage

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LE GRAND DÉRANGEMENT Autour de 1670, un groupe d’Acadiens quitte la région de Port-Royal, premier établissement de l’Acadie fondé en 1605, pour s’installer sur les terres des abords du Minas Basin. Ces agriculteurs gagnent d’excellentes terres de pâturage sur le bassin, grâce à l’élaboration d’un système complexe de digues et d’aboiteaux, ce qui amène, dans les décennies suivantes, une croissance démographique constante. La signature du traité d’Utrecht en 1713, alors que la France cède l’Acadie à la Grande-Bretagne, n’arrête pas le développement de la région de Grand-Pré. Cependant, les relations qu’entretiennent les colons acadiens avec les autorités britanniques restent ambiguës. Alors que la France et la Grande-Bretagne se préparent à livrer une lutte définitive pour le contrôle de l’Amérique du Nord, les Acadiens jouent la carte de la neutralité, refusant de porter allégeance à la Couronne britannique. D’abord, les Britanniques acceptent ce compromis. Mais à mesure que la tension monte entre les deux puissances coloniales, la neutralité des Acadiens devient de plus en plus irritante pour les autorités britanniques. Les événements, comme l’attaque surprise de la garnison britannique de Grand-Pré par des troupes de Québec, où l’on soupçonne certains Acadiens d’avoir été de connivence, contribuent à ternir la bonne foi des Acadiens. En 1755, le gouverneur de la Nouvelle-Écosse, Charles Lawrence, ordonne que soient expulsés tous les Acadiens. La région du Minas Basin, avec quelque 5 000 habitants, est alors la plus populeuse, et Grand-Pré en est la plus importante communauté. Cette année-là, les troupes britanniques rassemblent en hâte les Acadiens, confisquent leurs terres et leurs bétails, et brûlent leurs maisons et leurs églises. Les Acadiens sont embarqués de force sur des bateaux, souvent séparés de leur famille, puis déportés. Des quelque 14 000 colons qui peuplaient alors l’Acadie, une dizaine de milliers ont subi l’exil forcé, certains navires sombrant en mer, d’autres repoussant les Acadiens vers les ports d’Amérique, d’Europe ou d’ailleurs. Certains d’entre eux, les ancêtres des Cajuns, après des années d’errance, trouvèrent refuge en Louisiane. Ceux qui ont pu échapper au Grand Dérangement ont dû se cacher, fuyant à travers les bois jusqu’à la côte, au nord-est du Nouveau-Brunswick, jusqu’au Québec. L’ordre de Lawrence eut pour effet de rayer l’Acadie de la carte.

La Nouvelle-Écosse

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Annapolis Royal En 1710, année de la capitulation de l’Acadie, la capitale Port-Royal devient Annapolis Royal. Les Britanniques la renomment ainsi en hommage à la reine Anne. Jusqu’à la fondation d’Halifax en 1749, Annapolis Royal fut la capitale de la colonie britannique de la Nouvelle-Écosse. Aujourd’hui, Annapolis Royal se présente comme un village paisible à l’architecture riche; on y découvre des résidences datant du début du XVIIIe siècle. La visite de ses rues est un véritable plaisir.

Pointe-de-l’Église Plus loin sur la côte, un autre petit village acadien, Pointe-de-l’Église (Church Point), renferme la splendide église Sainte-Marie. Construite entre 1903 et 1905, elle est la plus grande et la plus haute église en bois d’Amérique du Nord. Tout juste à côté s’élève l’Université Sainte-Anne, seule université de langue française en Nouvelle-Écosse; elle joue un rôle culturel majeur dans la communauté acadienne de la province. L’université abrite un musée où sont exposés des objets sur l’histoire des Acadiens de la région.

Le long de la route qui mène à Yarmouth, le drapeau acadien flotte devant plusieurs résidences. À Meteghan, on peut s’arrêter quelques instants à La Vieille Maison. Dans cette résidence du XIXe siècle, on a reconstitué le mode de vie des Acadiens de l’époque. 5 Le drapeau de la Nouvelle-Écosse et le drapeau tricolore acadien.

© Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage

3 La magnifique église Sainte-Marie. © Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage

L’ancienne Acadie

Une visite de Pointe-de-l’Église et de sa région ne serait pas complète sans d’abord prendre le temps de goûter la «râpure» (un mélange de pommes de terre râpées auquel on ajoute des morceaux de poulet, de bœuf ou des palourdes, et que l’on cuit au four), une recette locale.

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La Nouvelle-Écosse

5 L’Annexe côtière de Kejimkujik. © Parcs Canada/B. Townsend

LA ROUTE DES PHARES Tout en révélant des paysages maritimes parmi les plus pittoresques de la province, la route des phares longe la côte sud-ouest de la Nouvelle-Écosse, où la belle nature sauvage se marie avec harmonie au chapelet de villages pleins de charme. Le long de cette côte, on découvre, sur la pointe des caps rocheux, la silhouette de plusieurs phares, dont celui de Peggy’s Cove, le plus célèbre des provinces atlantiques.

La route des phares

Parc national Kejimkujik Le parc national Kejimkujik s’étend sur 381 km² au centre de la Nouvelle-Écosse. Ce territoire, sillonné de rivières tranquilles et poissonneuses, était autrefois peuplé par les Micmacs qui y avaient établi leur camp de chasse et de pêche. Il constitue d’ailleurs encore une halte de choix pour les amateurs de canotage, car il demeure parcouru de nombreuses rivières facilement accessibles. Le parc réserve également de beaux sentiers qui permettent de partir à la découverte de magnifiques paysages naturels.

Une partie du parc, l’Annexe côtière de Kejimkujik, s’étire sur 22 km au bord de l’océan près de Port Mouton et protège une nature plus tourmentée. Parfois, le long du littoral, on peut apercevoir des phoques.

Lunenburg Lunenburg est certainement l’un des ports de pêche les plus pittoresques des provinces atlantiques. Fondé en 1753, ce deuxième établissement britannique de la Nouvelle-Écosse, après Halifax, comptait une population surtout composée de «protestants étrangers» originaires d’Allemagne, du Montbéliard et de Suisse. L’allemand était d’ailleurs d’usage courant à Lunenburg jusqu’à la fin du XIXe siècle, et l’on a préservé certaines traditions culinaires jusqu’à aujourd’hui. Le village occupe un magnifique site sur les flancs escarpés d’une péninsule bordée par un port naturel des deux côtés. Plusieurs de ses maisons et bâtiments colorés datent de la fin du XVIIIe siècle et du XIXe siècle. Lunenburg a d’ailleurs été inscrit sur

La Nouvelle-Écosse

5 Le village de Lunenburg. © Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage

la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en raison de son architecture. Port de pêche très actif, Lunenburg jouit également d’une longue tradition de construction navale. C’est ici que fut construit, en 1921, le célèbre Bluenose, une goélette remarquable n’ayant jamais subi la défaite lors de compétitions de vitesse, et ce, pendant 18 ans. En été, Lunenburg est fort agréable à visiter. Ses rues sont bordées de multiples commerces et boutiques proposant des produits de qualité. Ses galeries d’art sont particulièrement intéressantes. Le village s’anime parfois d’une foule d’activités, dont les Nova Scotia Fisheries Exhibition

and Fisherman Reunion, une exposition et une fête célébrant le monde de la pêche qui ont lieu depuis 1916 chaque année à la fin du mois d’août. Le Fisheries Museum of the Atlantic, aménagé dans une ancienne usine de transformation du poisson, commémore l’héritage des pêcheurs des provinces atlantiques. Lorsqu’il n’est pas à Halifax, le Bluenose II est amarré dans le port de Lunenburg et propose des croisières aux visiteurs.

6 Le Fisheries Museum of the Atlantic, à Lunenburg.

© Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage

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LE BLUENOSE Le Bluenose occupe une place à part dans l’histoire maritime canadienne. Construite à Lunenburg en 1921, cette formidable goélette a remporté toutes les courses de vitesse auxquelles elle a participé tout au long de sa carrière. Après un été passé à la pêche, le Bluenose remporte en octobre 1921, à la surprise de tous, l’International Fisherman’s Trophy, une course rassemblant des navigateurs canadiens et américains. Par la suite, et ce, jusqu’en 1938, jamais le Bluenose n’a été vaincu, même si plusieurs Canadiens ou Américains ont conçu des navires dans le seul but de le battre. Doté de huit voiles, le Bluenose était une superbe goélette de 49 m de long. Sa coque était en chêne rouge, en épinette et en pin; son pont, en sapin de Douglas; et sa structure, en acajou. Le Bluenose nécessitait un équipage de 18 personnes et pouvait atteindre une vitesse de 16 nœuds. La gloire du Bluenose et d’autres goélettes de pêche a pris fin au début des années 1940, avec l’arrivée massive de chalutiers modernes à coque d’acier. En 1942, malgré les efforts de son capitaine Angus Walters, le Bluenose fut vendu dans les Antilles. Le Bluenose a cependant été, d’une certaine façon, immortalisé, puisqu’il apparaît désormais sur la pièce de monnaie canadienne de 10 cents. En outre, une réplique du Bluenose, le Bluenose II, a été construite en 1963 à Lunenburg et sillonne depuis les mers. En été, le Bluenose II est généralement amarré au port de Lunenburg ou d’Halifax.

6 Le Bluenose II dans le port d’Halifax. © Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage

La Nouvelle-Écosse

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5 Le Lieu historique national de la Forteresse-de-Louisbourg. © Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage

Peggy’s Cove

1955 jusqu’à sa mort en 1983, et par la vie et le courage des pêcheurs qui l’habitent.

L’aspect pittoresque de Peggy’s Cove, ce minuscule village côtier, a inspiré bien des peintres et des photographes. Son petit port protégé des eaux tumultueuses est bordé de hangars construits sur pilotis. Plus loin, une promenade constituée de blocs de granit conduit au célèbre phare de Peggy’s Cove.

Au large de la côte sud-ouest évolue une faune marine variée. Phoques, baleines à bosse et macareux moines comptent parmi les espèces qu’il est possible d’observer en prenant part à l’une des excursions en bateau proposées au départ de Peggy’s Cove.

6 Le célèbre phare de Peggy’s Cove. © Dreamstime.com/Norman Pogson

L’ÎLE DU CAP-BRETON Pourvue de charmants hameaux, de forêts encore sauvages et de falaises qui plongent dans l’océan Atlantique, forgeant ainsi des paysages spectaculaires, beaux à couper le souffle, l’île du Cap-Breton se trouve au nord-est de la Nouvelle-Écosse. Cette île, découverte semble-t-il par John Cabot en 1497, fut colonisée très tôt par les Français, qui s’y installèrent dès le XVIIe siècle et la baptisèrent «île Royale».

Louisbourg Situé à l’extérieur de la ville même de Louisbourg, le Lieu historique national de la Forteresse-de-Louisbourg bénéficie aujourd’hui d’un site de choix, loin de tout développement moderne, ce qui

L’île du Cap-Breton

À la sortie du village, le William E. deGarthe Memorial Provincial Park renferme une sculpture représentant 32 pêcheurs, leurs épouses et leurs enfants dans une paroi de 30 m de long. William E. deGarthe, qui a consacré cinq ans à concevoir cette sculpture, était fasciné par la beauté de Peggy’s Cove, où il résida de

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La Nouvelle-Écosse permet de mieux recréer l’atmosphère de la jeune colonie française en 1744. Jadis, la forteresse fut érigée au bord de l’eau en un endroit stratégique d’où l’on voyait venir les bateaux ennemis afin de contenir leurs attaques. Pour la petite histoire, au cours du XVIIIe siècle, la France et l’Angleterre se disputent ardemment les terres d’Amérique. Pendant ces années troubles, à partir de 1719, et après avoir perdu plus tôt l’Acadie, devenue la Nouvelle-Écosse, les autorités françaises décident de construire une ville fortifiée dans l’île Royale; la forteresse de Louisbourg commence à prendre forme. Son érection

bourg en profite pour attaquer les villages anglais environnants et s’empare ainsi d’un avant-poste anglais de l’île Grassy. La situation dérange à tel point les Anglais postés en Nouvelle-Angleterre qu’en 1745 William Shirley, gouverneur du Massachusetts, décide d’envoyer ses troupes pour attaquer ce bastion français. C’est ainsi que 4 000 soldats des troupes de la NouvelleAngleterre s’approchent de Louisbourg et s’attaquent à la forteresse, réputée imprenable. Cependant, les troupes françaises, sous-équipées et mal organisées, ne peuvent contrer une telle attaque. Après un siège de six semaines, les autorités de

5 Le Lieu historique national de la Forteresse-de-Louisbourg. © Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage

L’île du Cap-Breton

présente dès lors de grands défis, car il s’agit du système de fortifications le plus complexe jamais réalisé en Nouvelle-France. Outre sa vocation militaire, Louisbourg constitue un port de pêche et une ville commerçante, si bien que très tôt elle ne compte pas moins de 2 000 habitants. Tout est conçu pour permettre aux colons et aux soldats de s’acclimater à leur nouvel environnement; casernes, maisons, quartiers de la garnison, et ce, malgré des conditions de vie difficiles. La présence française dans l’île Royale irrite toutefois les colonies anglaises postées plus au sud. En 1744, alors que la guerre est déclarée en Europe entre la France et l’Angleterre, la garnison de Louis-

Louisbourg se rendent aux troupes britanniques. À la suite du traité de paix entre les deux puissances européennes en 1748, Louisbourg est rendue à la France. En 1758, cependant, le fort est reconquis par les Britanniques. Dix ans après cette dernière conquête, la forteresse est laissée à l’abandon, et il faudra attendre longtemps pour qu’elle soit reconstruite. Aujourd’hui, près du quart de la forteresse a été reconstituée et, durant l’été, elle s’anime à nouveau d’une foule de figurants en costumes qui recréent la vie quotidienne de Louisbourg: le boulanger, le pêcheur et sa famille, les soldats, etc.

La Nouvelle-Écosse dans la foulée de l’appareil auditif, il en vint à créer le téléphone.

Cabot Trail

5 Un orignal dans le Two Rivers Wildlife Park. © Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage

Marion Bridge À Marion Bridge se trouve l’un des parcs les plus impressionnants de la NouvelleÉcosse, le Two Rivers Wildlife Park. Dans ce parc de plus de 200 ha vivent dans leur milieu naturel des ours noirs, des cerfs de Virginie, des orignaux et des couguars. On peut y profiter d’une vue spectaculaire sur les rivières Mira et Salmon, emprunter des sentiers et des pistes de ski de fond, et s’adonner à la pêche et à la baignade.

Baddeck Dans le Lieu historique national AlexanderGraham-Bell, on présente toute une série d’inventions élaborées par Bell, de même que les instruments dont il se servit lors de ses travaux. Après avoir enseigné le langage gestuel aux sourds-muets, il imagina une oreille artificielle qui enregistrait les sons et, en poursuivant ses recherches

Le Cabot Trail, une route construite le long de falaises escarpées se jetant dans l’océan Atlantique, est ponctué de hameaux pittoresques. De Baddeck, la route longe la grève, avant de grimper progressivement sur le plateau qui occupe le nord de l’île. Le long de la route, les points de vue sont nombreux et annoncent tous des panoramas magnifiques; il faut contempler le tableau de cette nature sauvage où se côtoient une mer agitée, des collines escarpées et une forêt dense, peuplée d’une faune variée. Le magnifique parc national des HautesTerres-du-Cap-Breton, créé en 1936, protège 950 km² de territoire sauvage aménagé pour plaire aux amateurs de grands espaces. Ce parc, le plus ancien de l’est du Canada, possède mille et une ressources: des points de vue magnifiques, une forêt peuplée d’une faune fascinante, des plages, des sentiers de randonnée et des terrains de camping. On trouve aussi dans ce parc un magnifique golf, le Highlands Links, qui compte parmi les plus spectaculaires parcours de la Nouvelle-Écosse.

6 Paysages somptueux le long du Cabot Trail. © Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage

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L’Île-du-Prince-Édouard

Caribou

L’Île-du-PrinceÉdouard Île où se marient dans une rare harmonie les paysages ruraux et maritimes, l’Île-du-Prince-Édouard incarne, à bien des égards, la douceur de vivre. Au détour de ses routes tranquilles, on découvre, derrière de jolis vallons cultivés, de pittoresques petits ports de pêche, de mignonnes églises blanches de quelques paisibles villages endormis ou la lueur des phares dominant la mer à partir d’étroites pointes isolées. Ce qui frappe surtout dans ces paysages pleins de charme, c’est l’éblouissante palette de leurs coloris: le jaune et le vert clair des champs rencontrant le rouge des falaises de grès et le bleu azur de la mer. Bordée au nord par le golfe du Saint-Laurent et au sud par le détroit de Northumberland, cette île est d’abord reconnue pour ses magnifiques dunes et plages de sable qui s’étendent à perte de vue et qui sont souvent désertes. Ces plages d’une beauté exceptionnelle comptent certainement parmi les plus belles de l’est du continent. Elles offrent d’innombrables occasions de baignade, de longues promenades et de découvertes extraordinaires. Même si ce sont d’abord les plages qui attirent les visiteurs, ceux-ci ont tôt fait de découvrir que l’Île-du-Prince-Édouard possède bien d’autres splendeurs. À commencer par sa capitale, Charlottetown, une ville dont l’architecture et l’atmosphère uniques lui confèrent un charme qui semble appartenir à une autre époque.

© John Sylvester

Puis il y a encore bien d’autres choses à explorer, par exemple les plus sympathiques dîners de homard qu’on puisse imaginer, l’univers romanesque du pays de Anne of Green Gables ou la richesse de la faune et de la flore du magnifique parc national de l’Île-du-Prince-Édouard.

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Charlottetown

L’Île-du-Prince-Édouard

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5 Le petit port de Charlottetown. © John Sylvester

Charmante et coquette, Charlottetown offre une ambiance bien particulière. La capitale de l’Île-du-Prince-Édouard dispose d’un édifice parlementaire et d’une somptueuse résidence officielle pour son lieutenant-gouverneur, d’un grand complexe consacré aux arts visuels et de la scène, de jolis parcs et de rangées d’arbres derrière lesquelles se cachent de belles demeures victoriennes. Un des attraits incontournables de Charlottetown demeure le Confederation Centre of the Arts. Construit en 1964, ce complexe a été conçu afin de faire connaître à la fois la culture canadienne d’aujourd’hui et son évolution depuis plus d’un siècle.

Le complexe comporte plusieurs facettes culturelles, entre autres un musée, une galerie d’art et une bibliothèque publique. En été, on peut y assister à la comédie musicale Anne of Green Gables. Présentée chaque été depuis plus de trois décennies, ce spectacle permet de s’initier à l’univers de la plus célèbre auteure de l’île, Lucy Maud Montgomery. Le Lieu historique national Province House, peut être, à juste titre, considéré comme le berceau de la Confédération canadienne. En effet, c’est ici que se sont réunis, en 1864, les 23 délégués du Canada-Uni (l’Ontario et le Québec), de la Nouvelle-Écosse, du NouveauBrunswick et de l’Île-du-Prince-Édouard, afin de préparer la Confédération de 1867. Ironiquement, l’hôtesse de cette conférence de haute importance, l’Île-duPrince-Édouard, ne décida d’adhérer au Dominion du Canada que quelques années plus tard, soit en 1873. On peut voir la salle où a été élaborée la Confédération canadienne et regarder un document audiovisuel expliquant cet événement. La Province House abrite aujourd’hui l’Assemblée législative de l’Île-du-Prince-Édouard.

3 Le Lieu historique national Province House. © John Sylvester

Charlottetown

CHARLOTTETOWN

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L’Île-du-Prince-Édouard La jolie rue Great George, où l’on peut visiter plusieurs brocanteurs et boutiques d’artisanat, débouche sur le petit port de Charlottetown, un endroit particulièrement agréable de la ville où se trouve, en plus d’un parc et d’une marina, le Peake’s Wharf, qui regroupe quelques mignons bâtiments où se sont installées des boutiques. On retrouve également au port de Charlottetown la Founders’ Hall. Ce musée présente l’histoire canadienne, de l’époque des pères de la Confédération jusqu’à nos jours, par l’entremise d’expositions impressionnantes, et en utilisant le multimédia et les nouvelles technologies de communications.

LE CENTRE DE L’ÎLE

5 Le Founders’ Hall, un lieu unique. © John Sylvester

Le centre de l’île s’étend de la côte sud donnant sur le détroit de Northumberland, à l’est de Charlottetown, jusqu’à la côte nord, qui baigne dans le golfe du Saint-Laurent depuis le village de Malpeque jusqu’à Tracadie. Cette belle contrée agricole, plutôt plane le long de la côte sud, offre, le long de la côte nord, certains des plus beaux paysages de l’île.

New London

Charlottetown

Borden-Carleton Borden-Carleton constitue l’un des endroits les plus visités de l’île, car il est le point d’arrivée (ou de départ) des usagers du célèbre pont de la Confédération, qui rejoint le Nouveau-Brunswick. Il s’agit du plus long pont ininterrompu à appuis multiples au monde. Faisant près de 13 km de long sur 60 m dans sa partie la plus élevée, le pont demeure une solution de rechange au traversier dont les débuts remontent à 1917. Un centre d’interprétation présente une intéressante exposition sur la population, la culture et l’histoire de l’île. Il offre ainsi au visiteur une bonne introduction à la vie des insulaires.

La petite communauté de New London a eu l’insigne honneur d’avoir été le lieu de naissance de l’auteure ayant fait le plus connaître l’Île-du-PrinceÉdouard à l’étranger. Son principal attrait touristique est la maison où elle naquit en 1874: le Lucy Maud Montgomery Birthplace. Dans cette modeste maison blanche et verte qui a vue sur le port de New London, on retrouve certains objets personnels lui ayant appartenu, notamment sa robe de mariée et ses cahiers d’écriture.

5 Lucy Maud Montgomery.

© Bibliothèque et Archives Canada / C-011299

4

Le pont de la Confédération.

© John Sylvester

LUCY MAUD MONTGOMERY C’est le 30 novembre 1874 que naquit Lucy Maud Montgomery à New London. Mais dès sa prime jeunesse, elle doit quitter New London pour Cavendish, où habitent ses grands-parents, Alexander et Lucy MacNeill, qui l’élèvent après le décès de sa mère. Elle écrit un premier roman inspiré de sa vie d’orpheline, Anne of Green Gables (Anne... La maison aux pignons verts), qui sera, dès sa parution en 1908, un très grand succès traduit en 16 langues. L.M. Montgomery publie ensuite 23 autres livres jusqu’à sa mort, en 1942. Son œuvre la plus marquante reste cependant l’histoire d’Anne, cette charmante petite orpheline aux cheveux roux et au visage constellé de taches de son.

Cavendish La région de Cavendish est un haut lieu du tourisme à l’Île-du-Prince-Édouard. Situé près des plus belles plages de l’île et de plusieurs grands attraits touristiques, Cavendish sert bien souvent de porte d’entrée au parc national de l’Îledu-Prince-Édouard.

du grand-père de l’auteure. Celle-ci aimait beaucoup se promener dans le «sentier des amoureux» qui se trouvait dans le bois de la propriété. Elle fut à ce point inspirée par ces lieux qu’elle en fit le décor de son célèbre roman. Dès 1936, la maison fut 6 Le Site patrimonial de la Maison Green Gables. © John Sylvester

Le centre de l’île

Au cœur de Cavendish se trouve l’Avonlea Village of Anne of Green Gables. Ce site comprend plus d’une dizaine de bâtiments, reconstruits ou d’époque, qui évoquent le village d’Avonlea. Des acteurs animent les lieux en personnifiant certains des personnages des contes d’Avonlea. En plus de la visite du site, le village offre également des spectacles musicaux, des lectures de contes et des balades en calèche. Le Site patrimonial de la Maison Green Gables, à l’ouest de Cavendish, est aménagé dans la maison qui a inspiré Lucy Maud Montgomery, et l’endroit où elle situe l’action de son célèbre roman Anne of Green Gables. Construite vers le milieu du XIXe siècle, cette maison appartenait à David et à Margareth MacNeill, des cousins

L’Île-du-Prince-Édouard

5 Le parc national de l’Île-du-Prince-Édouard. © Parcs Canada/J. Pleau

rattachée au parc national de l’Île-duPrince-Édouard. La visite de l’île ne saurait être complète sans un arrêt d’au moins une journée dans le parc national de l’Île-du-PrinceÉdouard. Il s’étend sur plusieurs dizaines de kilomètres le long de la côte nord de l’île, de Blooming Point à la baie New London. Créé en 1937, ce parc a pour but de protéger un environnement bien particulier comprenant, entre autres, des dunes avec leur écosystème fragile, des falaises de grès rouge, des plages magnifiques et des marais salés.

L’EST DE L’ÎLE À l’est de Charlottetown s’ouvre une belle région rurale qui plaira à ceux qui recherchent la tranquillité des plages désertes, l’atmosphère fébrile des petits ports de pêche et la beauté des baies qu’on découvre aux tournants de la route. Ses paysages variés sont quelque peu vallonnés dans sa partie la plus septentrionale et, sans être toujours spectaculaires, sont souvent jolis et harmonieux.

4 Des cyclistes roulent sur le Confederation Trail. © John Sylvester

Confederation Trail L’ancien réseau ferroviaire qui jadis sillonnait l’île a trouvé une autre vocation; il a été recouvert de poussière de roche et transformé en plusieurs sentiers de randonnée et en voies cyclables; l’ensemble porte le nom de Confederation Trail et totalise quelque 270 km. Un tronçon mène les randonneurs dans l’est de l’île, de Mount Stewart à Elmira. Il longe la baie de St. Peters et donne l’occasion d’admirer les dunes de la péninsule de Greenwich. Une autre portion du sentier sillonne l’ouest de l’île. Elle traverse en outre des lieux boisés et des terres humides où l’on peut apercevoir diverses espèces d’oiseaux, entre autres la bernache. Le sentier permet également de rejoindre Souris et Borden-Carleton.

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LES PHARES DE L’ÎLE-DU-PRINCE-ÉDOUARD Jusqu’au XIXe siècle, les échanges entre les diverses parties du Canada et avec le reste du monde se font essentiellement par bateau. Dans certaines régions du pays, la pêche est l’un des principaux moyens de subsistance, si bien que nombre d’embarcations sillonnent les côtes. Aussi la construction d’un réseau de phares le long des côtes et des principales voies navigables du pays, assurant une meilleure sécurité à la navigation, a-t-elle été très tôt une priorité pour les gouvernements. Ces phares érigés sur des promontoires rocheux ou des îles nécessitaient l’ingéniosité des constructeurs de l’époque. Les premiers d’entre eux étaient constitués d’une robuste tour de pierres surmontée d’un appareil d’éclairage. Ces tours hautes dominant l’horizon formaient le modèle le plus fonctionnel. Cependant, lorsque le phare pouvait être érigé sur un promontoire naturel, les constructeurs s’en tenaient souvent à un modèle plus simple; par exemple, ils bâtissaient une maison (celle du gardien) à laquelle ils ajoutaient un appareil d’éclairage sur le toit. Tous ces phares, notamment ceux construits aux extrémités du Canada, méticuleusement entretenus, symbolisaient en outre cette volonté d’assurer une présence A mari usque ad mare. À l’Île-du-Prince-Édouard, les phares font partie intégrante du paysage depuis plusieurs générations. La province compte une quinzaine de phares qui ont été classés ou reconnus par le Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine en tant que symboles essentiels du patrimoine du Canada. Quelques-uns sont ouverts au public en été, notamment les phares de Point Prim, de Wood Islands, de Cape Bear et de Panmure Island. Le phare de Point Prim, qui s’élève à plus de 18 m, offre une vue saisissante depuis son sommet. Datant de 1846, il est le plus ancien de l’île et aussi le seul de forme ronde qui soit tout en brique au Canada. Structure en bois de forme carrée, le phare de Wood Islands, qui remonte quant à lui à 1876, se dresse sur quelque 15 m de hauteur. S’y trouve le Musée des pêcheries et de la Garde côtière. Haut d’environ 13 m, le phare de Cape Bear a été érigé en 1881. La station Marconi de Cape Bear fut la première station terrestre canadienne à recevoir l’appel de détresse du Titanic en 1912. Construit en 1853, le phare de Panmure Head fait 18 m de haut. De son sommet, la vue qui donne sur les environs est spectaculaire. 3 Le phare rond de Point Prim. © John Sylvester

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L’Île-du-Prince-Édouard St. Peters

5 Les petits hangars à bateaux du Basin Head Fisheries Museum.

St. Peters fut le site, en 1719, du tout premier établissement français dans l’île Saint-Jean (aujourd’hui l’Île-du-PrinceÉdouard) avec l’arrivée de deux marins normands, Francis Douville et Charles Carpentier, dont le navire s’était échoué à Naufrage, un peu plus à l’est. L’endroit fut nommé «Havre Saint-Pierre», prospéra grâce à la pêche et comptait environ 400 colons lors de la déportation des Acadiens en 1755. St. Peters est désormais un fort joli village dont les somptueuses résidences s’étendent de chaque côté de la baie. Quelques superbes plages sont accessibles le long de la côte.

© John Sylvester

Basin Head Superbement situé sur l’une des plus belles plages de sable blanc de l’île, à proximité de magnifiques dunes, le Basin Head Fisheries Museum permet au visiteur d’en apprendre davantage sur tous les aspects du monde de la pêche autour de l’île. L’édifice muséal renferme une intéressante collection d’objets liés à la vie et au métier des pêcheurs d’antan. Il est flanqué de hangars à bateaux où sont exposées des embarcations de diverses tailles et de diverses époques, de même que d’un atelier où des artisans locaux fabriquent des boîtes en bois comme on en utilisait jadis pour l’emballage du poisson salé. Un peu plus loin se trouve une ancienne conserverie.

6 La péninsule de Greenwich. © John Sylvester

Depuis février 1998, la péninsule de Greenwich est annexée au parc national de l’Île-du-Prince-Édouard dans le but de protéger et de préserver les ressources naturelles et culturelles qu’elle renferme. Le secteur comprend un vaste réseau de dunes côtières fragiles, des terres humides et divers habitats naturels abritant de nombreuses plantes rares. Parmi les plus spectaculaires caractéristiques naturelles protégées à Greenwich, il faut mentionner la dune en forme de U, majestueuse et très mobile, ainsi que les contre-crêtes ou cordons dunaires qui l’accompagnent, très rares en Amérique du Nord.

L’Île-du-Prince-Édouard

5 La ville de Summerside. © John Sylvester

L’OUEST DE L’ÎLE L’ouest de l’île renferme la deuxième ville en importance de la province, Summerside, mais aussi les territoires les plus isolés. C’est également dans cette portion de l’île, au sud-ouest de Summerside, qu’on découvre l’Acadie de l’Île-du-Prince-Édouard, où la langue française et la culture acadienne forment un héritage conservé précieusement.

Summerside Summerside connaît une période d’effervescence économique grâce au pont qui, depuis 1997, relie l’île au NouveauBrunswick. C’est une ville agréable avec de belles résidences victoriennes et un joli bord de mer. La charmante promenade de Spinnakers’ Landing offre un superbe point de vue sur le port de la ville et compte quelques belles boutiques.

Miscouche À l’ouest de Summerside, Miscouche présente l’univers pittoresque des Acadiens de l’île dans son Musée Acadien de l’Îledu-Prince-Édouard. À l’aide d’une collection d’objets anciens, de textes, de nombreuses illustrations et d’un diaporama, ce musée relate l’histoire de la

4 Le West Point Lighthouse. © John Sylvester

communauté acadienne de l’île, depuis 1720 jusqu’à nos jours.

West Point Une excursion du côté de West Point offre l’occasion de découvrir l’un des sites les plus pittoresques et calmes de l’île: le Cedar Dunes Provincial Park. Ce parc compte des kilomètres de dunes et de plages désertes, où l’on peut observer à loisir une faune et une flore très riches. On peut également en profiter pour visiter le West Point Lighthouse. En fonction depuis 1875, le phare, le plus haut de l’île, abrite une auberge, un musée et un restaurant.

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Le Québec

Le Québec Vaste contrée située à l’extrémité nord-est du continent américain, le Québec s’étend sur environ 1 668 000 km2. Cet immense territoire à peine peuplé, sauf dans ses régions les plus méridionales, comprend de formidables étendues sauvages, riches en lacs, en rivières et en forêts. Il forme une grande péninsule septentrionale dont les interminables fronts maritimes plongent à l’ouest dans les eaux de la baie James et de la baie d’Hudson, au nord dans le détroit d’Hudson et la baie d’Ungava, et à l’est dans le golfe du Saint-Laurent. Le Québec possède également de très longues frontières terrestres qu’il partage à l’ouest et au sud-ouest avec l’Ontario, au sud-est avec le Nouveau-Brunswick et l’État du Maine, au sud avec les États de New York, du Vermont et du New Hampshire, et au nord-est avec le Labrador, appartenant à la province de Terre-Neuve. Le Québec se compose de trois zones géographiques d’envergure. D’abord, la plaine qui borde le fleuve Saint-Laurent. Principale voie de pénétration du territoire, le fleuve a depuis toujours été le pivot du développement du Québec; c’est le plus important cours d’eau d’Amérique du Nord à se jeter dans l’Atlantique.

Le reste du Québec, soit environ 90% de son territoire, est formé du Bouclier canadien, une formation rocheuse qui s’étend de la rive nord du fleuve Saint-Laurent jusqu’au détroit d’Hudson. Le Bouclier canadien est doté de richesses naturelles fabuleuses, de grandes forêts et d’un formidable réseau hydrographique dont plusieurs rivières servent à la production d’électricité.

© istockphoto.com/Tony Tremblay

La chaîne des Appalaches s’étend du sud-est du Québec jusqu’au bout de la péninsule gaspésienne, entre le fleuve Saint-Laurent et les frontières des États-Unis et du NouveauBrunswick. Ces montagnes atteignent rarement plus de 1 000 m d’altitude, sauf en Gaspésie.

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Le Québec

5 Le centre-ville et ses gratte-ciel. © istockphoto.com/Olivier Blondeau

MONTRÉAL

Le Vieux-Montréal

Ville exceptionnelle, latine, nordique et cosmopolite, Montréal est avant tout la métropole du Québec et la seconde ville francophone du monde après Paris. Ceux qui la visitent l’apprécient d’ailleurs pour des raisons souvent fort diverses, si bien que, tout en parvenant à étonner les voyageurs d’outre-Atlantique par son caractère anarchique et sa nonchalance, Montréal réussit à charmer les touristes américains par son cachet européen.

Au XVIIIe siècle, Montréal était, tout comme Québec, entourée de fortifications en pierres. Entre 1801 et 1817, cet ouvrage défensif fut démoli à l’instigation des marchands, qui y voyaient une entrave au développement de la ville. Cependant, la trame des rues anciennes, comprimée par près de 100 ans d’enfermement, est demeurée en place. Ainsi, le Vieux-Montréal d’aujourd’hui correspond à peu de chose près au territoire couvert par la ville fortifiée.

6 La place Jacques-Cartier avec, au loin, la colonne Nelson. © Dreamstime.com

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Le Québec

5 Le Vieux-Port aux couleurs automnales. © Shutterstock.com/Alphonse Tran

Le Vieux-Port de Montréal correspond à la portion historique du havre, située devant la ville ancienne. Il comporte un agréable parc linéaire, aménagé sur les remblais et doublé d’une promenade le long des quais offrant une «fenêtre» sur le fleuve de même que sur les quelques activités maritimes qui ont heureusement été préservées. L’agencement met en valeur les vues du fleuve, du centre-ville et de la rue de la Commune, qui dresse devant la ville sa muraille d’entrepôts néoclassiques en pierres grises, représentant l’un des seuls exemples d’aménagement dit en «front de mer» en Amérique du Nord.

d’œuvre du style néogothique en Amérique. Il ne faut pas y voir une réplique d’une cathédrale d’Europe, mais bien un bâtiment foncièrement néoclassique de la révolution industrielle, sur lequel est apposé un décor d’inspiration médiévale. James O’Donnell, l’architecte de la basilique, fut tellement satisfait de son œuvre qu’il se convertit au catholicisme avant de mourir, afin d’être inhumé sous l’église.

La basilique Notre-Dame, construite entre 1824 et 1829, est un véritable chef-

L’établissement muséologique dénommé Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal se trouve sur l’emplacement même où Montréal fut fondée le 17 mai 1642, soit la pointe à Callière. Le musée utilise les techniques les plus modernes pour présenter aux visiteurs un

6 Le riche intérieur de la basilique Notre-Dame.

6 Le musée Pointe-à-Callière.

© Shutterstock.com/Chris Howey

© Roderick Chen

Le Québec Ieoh Ming Pei (pyramide du Louvre de Paris, East Building de la National Gallery of Art de Washington) conçoit, au-dessus des voies ferrées, un complexe multifonctionnel comprenant des galeries marchandes très étendues, aujourd’hui reliées à la majorité des immeubles environnants, et différents édifices de bureaux, notamment la fameuse tour cruciforme en aluminium. Sa forme particulière, tout en permettant d’obtenir un meilleur éclairage naturel jusqu’au centre de la construction, est devenue l’emblème incontesté du centre-ville de Montréal. Le maire de l’époque, Jean Drapeau, suggère alors de nommer le complexe «Ville Marie», soit le premier nom de Montréal. intéressant panorama de l’histoire de la ville. Un spectacle multimédia avec conversations de personnages holographiques, une visite des vestiges découverts sur le site, de belles maquettes représentant différents stades du développement de la place Royale et des expositions thématiques composent le menu de ce musée érigé pour les fêtes du 350e anniversaire de Montréal, en 1992.

Le centre-ville Les gratte-ciel du centre-ville donnent à Montréal son visage typiquement nordaméricain. Toutefois, à la différence d’autres villes du continent, un certain esprit latin s’infiltre entre les tours pour animer ce secteur de jour comme de nuit. Des bars, des cafés, de grands magasins, des boutiques, des sièges sociaux, deux universités (Concordia et McGill) et de multiples collèges sont tous intégrés à l’intérieur d’un périmètre restreint au pied du mont Royal. La Place Ville Marie voit le jour en 1962 dans la portion nord de la tranchée qui fut creusée pour prolonger le réseau ferroviaire. Le célèbre architecte sino-américain

4 Le Centre Canadien d’Architecture et la maison Shaughnessy.

© Centre Canadien d’Architecture/ Canadian Centre for Architecture, Montréal - photo Alain Laforest

Le Musée des beaux-arts de Montréal, situé au cœur du centre-ville, est le plus important et le plus ancien musée québécois. Ses trois pavillons regroupent des collections variées qui dressent un portrait de l’évolution des arts dans le monde depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours. Seulement 10% de la collection du musée, qui comprend plus de 35 000 objets, est exposée. À celle-ci peuvent se joindre jusqu’à trois expositions temporaires d’envergure internationale présentées simultanément, constituant ainsi un volet appréciable des activités du musée. Fondé en 1979 par Phyllis Lambert, le Centre Canadien d’Architecture est un centre international de recherche et un musée. Fort de ses vastes collections, le CCA est un chef de file dans l’avancement du savoir, de la connaissance et de

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LE MONTRÉAL SOUTERRAIN Les galeries intérieures de Montréal (la «ville souterraine») sont les plus étendues au monde avec leur réseau piétonnier de plus de 30 km. Très appréciées pendant les jours de mauvais temps, elles donnent accès par des tunnels, des atriums et des places intérieures à plus de 2 000 boutiques et restaurants, à des cinémas, des immeubles résidentiels, des bureaux, des hôtels, des gares, entre autres la Station Centrale, à la Place des Arts et même à l’Université du Québec à Montréal (UQAM).

l’enrichissement des idées et des débats sur l’art de l’architecture, son histoire, sa théorie, sa pratique ainsi que son rôle dans la société.

Le mont Royal Le mont Royal, surnommé ainsi par Jacques Cartier lorsqu’il le gravit en 1535, est un point de repère important dans le paysage montréalais, autour duquel gravitent les quartiers centraux de la ville. Appelée simplement la «montagne» par les citadins, cette masse trapue de 232 m de haut à son point culminant est en fait le «poumon vert» de Montréal. Elle est couverte d’arbres matures et apparaît à l’extrémité des rues du centre-ville, exerçant un effet bénéfique sur les

Montréalais, qui ainsi ne perdent jamais totalement contact avec la nature. Le parc du Mont-Royal a été créé par la Ville de Montréal en 1870 à la suite des pressions des résidants du Golden Square Mile qui voyaient leur terrain de jeu favori déboisé par divers exploitants de bois de chauffage. Frederick Law Olmsted (1822-1903), le célèbre créateur du Central Park à New York, fut mandaté pour aménager les lieux. Il prit le parti de conserver au site son caractère naturel, se limitant à quelques points d’observation reliés par des sentiers en tire-bouchon. Inauguré en 1876, ce parc de 190 ha, concentré dans la portion sud de la montagne, est toujours un endroit de promenade apprécié par les Montréalais. Depuis 2003, le

6 Le mont Royal domine le centre-ville de sa croix. © Stephan Poulin

Le Québec

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mont Royal, avec ses trois sommets, est dorénavant protégé par le gouvernement du Québec en tant qu’arrondissement historique et naturel.

L’oratoire Saint-Joseph, coiffé d’un dôme en cuivre, le deuxième en importance au monde après celui de Saint-Pierre-de-Rome, est érigé sur le flanc de la montagne, ce qui accentue davantage son caractère mystique. De la grille d’entrée, il faut gravir plus de 300 marches pour atteindre la basilique ou prendre l’ascenseur. L’oratoire a été aménagé entre 1924 et 1967 à l’instigation du bienheureux frère André, de la Congrégation de Sainte-Croix, portier du collège

5 L’oratoire Saint-Joseph.

© istockphoto.com/Alphonse Tran

Notre-Dame (situé en face) à qui l’on attribue de nombreux miracles. Ce véritable complexe religieux est donc à la fois dédié à saint Joseph et à son humble créateur. Il comprend la basilique inférieure, la crypte du frère André et la basilique supérieure, ainsi qu’un musée. La première chapelle du petit portier, aménagée en 1904, une cafétéria et un magasin d’articles de piété complètent les installations.

Maisonneuve La construction du Jardin botanique de Montréal, d’une superficie de 75 ha, a été entreprise pendant la crise des années 1930 sur le site du Mont-de-LaSalle, la maison mère des frères des Écoles chrétiennes, grâce à une initiative du frère Marie-Victorin, célèbre botaniste québécois. Derrière le bâtiment administratif de style Art déco s’étirent les 10 serres d’exposition. Trente jardins thématiques extérieurs, ouverts du printemps à l’automne, conçus pour instruire et émerveiller le visiteur, s’étendent au nord et à l’ouest des serres. L’Insectarium de Montréal, plus important musée entièrement consacré aux insectes en Amérique du Nord, est situé à l’est des serres. Ce musée vivant invite les visiteurs à découvrir le monde fascinant de plus de 160 000 spécimens d’insectes, à l’aide d’une fourmilière, d’une bourdonnière, d’une ruche, de vivariums et de jeux interactifs.

Montréal

Le Chalet du Mont-Royal, au centre du parc, fut conçu par Aristide Beaugrand-Champagne en 1932 en remplacement de l’ancien qui menaçait ruine. Au cours des années 1930 et 1940, les big bands donnaient des concerts à la belle étoile sur les marches de l’édifice. L’intérieur est décoré de 17 toiles marouflées représentant des scènes de l’histoire du Canada et commandées à de grands peintres québécois, comme Marc-Aurèle Fortin et Paul-Émile Borduas. Mais si l’on se rend au Chalet du Mont-Royal, c’est d’abord pour la traditionnelle vue sur le centre-ville depuis le belvédère Kondiaronk (du nom du grand chef huron-wendat qui a négocié le traité de la Grande Paix en 1701), admirable en fin d’après-midi et en soirée, alors que les gratte-ciel s’illuminent.

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Le Québec

5 Le Stade olympique avec sa tour inclinée. © Dreamstime.com/Antoine Rouleau

4 La douce quiétude japonaise au Jardin botanique de Montréal.

© Gilles Murray, Jardin botanique de Montréal

Montréal

Le Stade olympique, de forme ovale, dispose de 56 000 places, et son mât est en fait la tour penchée la plus haute au monde avec ses 175 m; de l’Observatoire, au haut de la tour, la vue de la ville est imprenable. Au loin, on aperçoit les deux édifices de forme pyramidale de l’ancien Village olympique, où ont logé les athlètes en 1976. Le Stade olympique accueille chaque année divers événements. Le Biodôme de Montréal présente sur 10 000 m2 quatre écosystèmes fort différents les uns des autres: la forêt tropicale, la forêt laurentienne, le SaintLaurent marin et le monde polaire. Ce sont des microcosmes complets, comprenant végétation, mammifères et oiseaux en liberté, ainsi que des conditions climatiques réelles.

4 Un couple de conures soleils au Biodôme de Montréal.

© Ken Fallu

Le Québec

5 Paysage rural de la Montérégie. © Thierry Ducharme

LA MONTÉRÉGIE Riche d’histoire et recelant de nombreux édifices patrimoniaux, la Montérégie est d’abord et avant tout une belle plaine très propice à l’agriculture, située entre l’Ontario, la Nouvelle-Angleterre et les contreforts des Appalaches. Sa situation géographique et ses multiples voies de communication naturelles, notamment la majestueuse rivière Richelieu, lui octroyèrent longtemps un rôle militaire et stratégique d’importance.

Chambly L’agréable ville de Chambly occupe un site privilégié en bordure du Richelieu, qui s’élargit à cet endroit pour former le bassin

de Chambly. Celui-ci se trouve à l’extrémité des rapides qui entravaient autrefois la navigation sur la rivière, faisant du lieu un élément clé du système défensif de la Nouvelle-France. Le fort Chambly est le plus important ouvrage militaire du Régime français qui soit parvenu jusqu’à nous. Il a été construit entre 1709 et 1711 selon les plans de l’ingénieur Josué Boisberthelot de Beaucours, à l’instigation du marquis de Vaudreuil. Le fort, défendu par les Compagnies franches de la Marine, devait protéger la NouvelleFrance contre une éventuelle invasion anglaise. Il remplace les trois forts de bois ayant occupé le site depuis 1665. Aujourd’hui, le Lieu historique national du Fort-Chambly préserve les lieux.

6 Le Lieu historique national du Fort-Chambly. © Parcs Canada/N. Rajotte

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Le Québec

5 Le mont Saint-Hilaire. © Dreamstime.com/Claudine Besse

Mont-Saint-Hilaire Campée devant l’énorme masse du mont Saint-Hilaire, Mont-Saint-Hilaire, cette petite municipalité de la vallée du Richelieu, célèbre entre autres pour ses succulentes pommes, tire ses origines de la seigneurie de Rouville, concédée à Jean-Baptiste Hertel en 1694. Aménagé dans la partie supérieure de la montagne, le Centre de la Nature du mont Saint-Hilaire est un ancien domaine privé. On y permet les activités récréatives à longueur d’année sur la moitié du domaine, qui fait 11 km2 au total. Le domaine a été reconnu en tant que réserve de la biosphère par l’UNESCO en 1978, car il est constitué d’une forêt mature qui fut quasi inexploitée au cours des siècles.

LES CANTONS-DE-L’EST

La Montérégie

Paysages montagneux et riche patrimoine architectural confèrent aux Cantons-del’Est un cachet particulier qui rappelle à bien des égards la Nouvelle-Angleterre. Situés à l’extrême sud du territoire québécois, à même les contreforts des Appalaches, ils constituent l’une des plus belles régions du Québec.

Lac Memphrémagog Long de 44,5 km, mais d’une largeur variant entre seulement 1 km et 2 km, le lac Memphrémagog n’est pas sans rappeler les lochs écossais. Il possède même son

propre monstre marin, baptisé Memphré, que plusieurs jurent avoir aperçu depuis 1798. La portion sud du lac, non visible depuis Magog, à son extrémité nord, est située aux États-Unis. Le nom du lac vient de la langue abénaquise (il signifie «au lac vaste»), tout comme celui du lac Massawippi et de la rivière Missisquoi. Les amateurs de voile y sont au paradis, puisqu’il s’agit de l’un des meilleurs endroits pour pratiquer ce sport au Québec.

Parc national du Mont-Orford Le parc national du Mont-Orford couvre près de 60 km2 et comprend, en plus du mont Orford, les abords des lacs Stukely et Fraser. En été, il dispose de deux plages, d’un magnifique terrain de golf, d’emplacements de camping situés au

Le Québec cœur de la forêt et de quelque 50 km de sentiers de randonnée pédestre (la plus belle piste est celle menant au mont Chauve). En outre, le parc s’adapte aux besoins des amateurs de sports d’hiver et propose des sentiers de ski de fond ainsi qu’une trentaine de pistes de ski alpin.

Magog Situé à Magog, le vignoble Le Cep d’Argent, créé il y a une vingtaine d’années, a gagné ses titres de reconnaissance au Québec, et même à l’étranger. Quelque 60 000 vignes de plusieurs types de cépages produisent une bonne gamme de produits fins, dont le merveilleux Mistral, un vin blanc apéritif très goûteux.

North Hatley Les paysages enchanteurs de North Hatley ont eu tôt fait d’attirer les riches villégiateurs américains, qui s’y sont fait construire de luxueuses villas entre 1890 et 1930. La plupart d’entre elles bordent toujours la portion nord du lac Massawippi, qui, à l’instar du lac Memphrémagog, rappelle un loch écossais. De belles auberges et des restaurants gastronomiques contribuent au charme de l’endroit, lui assurant la réputation d’un lieu de villégiature des plus raffinés.

5 L’ASTROLab du parc national du Mont-Mégantic. © Parc national du Mont-Mégantic, Jean-Pierre Huard, Sépaq

Parc national du Mont-Mégantic L’ASTROLab du parc national du MontMégantic est un centre d’interprétation de l’astronomie. Vous pourrez découvrir, à travers les différentes salles de ce musée interactif et son spectacle multimédia, l’histoire de l’astronomie, de ses premières heures aux technologies les plus récentes. Célèbre pour son observatoire, le mont Mégantic fut choisi en fonction de sa situation stratégique, à environ égale distance des universités de Montréal et Laval, ainsi que de son éloignement des sources lumineuses urbaines. Deuxième sommet en importance des Cantonsde-l’Est, il s’élève à 1 105 m.

6 Au bord du lac Memphrémagog. © Tourisme Cantons-de-l’Est/Paul Laramée

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Le Québec

LANAUDIÈRE Région de lacs et de rivières, de terres cultivées, de forêts sauvages et de grands espaces, Lanaudière s’étend de la plaine du Saint-Laurent jusqu’au début du plateau laurentien. Une des premières zones de colonisation de la Nouvelle-France, Lanaudière possède un héritage architectural exceptionnel, en même temps qu’elle maintient vivantes plusieurs traditions populaires héritées des temps anciens.

Terrebonne Terrebonne, cette municipalité située en bordure de la bouillonnante rivière des Mille Îles, tire son nom de la fertilité des terres qui l’entourent. De nos jours, elle est incluse dans la couronne de banlieues qui ceinture Montréal, mais le quartier ancien, réparti entre haute et basse villes, a conservé de beaux bâtiments résidentiels et commerciaux. Terrebonne est certainement un des meilleurs endroits au Québec pour comprendre ce qu’était une seigneurie prospère au XIXe siècle. Sur le Site historique de l’Île-des-Moulins est concentré l’ensemble exceptionnel de moulins et autres installations préindustrielles de la seigneurie de Terrebonne. À l’entrée du site se trouvent l’ancienne minoterie (1846) et l’ancienne scierie (reconstruite en 1986). Plus loin, le bureau seigneurial présente une courte reconstitution d’époque sur la famille Masson, les derniers propriétaires des installations de l’île.

5 Le Site historique de l’Île-des-Moulins. © iStockPhoto.com/Sébastien Côté

Le père Wilfrid Corbeil a fondé l’exceptionnel Musée d’art de Joliette à partir de la collection des clercs de Saint-Viateur, amassée au cours des années 1940 pour illustrer l’évolution des arts au Québec et dans le monde. Dans ce qui est aujourd’hui le plus important musée régional du Québec, on peut voir des œuvres de peintres québécois, canadiens, européens et américains. Une section est consacrée à l’art religieux québécois et une autre, plus surprenante encore, à l’art religieux du Moyen Âge et de la Renaissance.

6 Une des salles du Musée d’art de Joliette. © Musée d’art de Joliette, tous droits réservés

Lanaudière

Joliette Au début du XIXe siècle, le notaire Barthélemy Joliette (1789-1850) ouvre de grands chantiers d’exploitation forestière dans la portion nord de la seigneurie de Lavaltrie, encore vierge. En 1823, il fonde autour de ses scieries «sa» ville, qu’il nomme «L’Industrie», nom synonyme de progrès et de prospérité. En 1864, elle est rebaptisée «Joliette» en l’honneur de son fondateur.

Le Québec

5 La région des Laurentides. © Tourisme Laurentides, www.laurentides.com

LES LAURENTIDES Contrée de villégiature des plus réputées au Québec, la belle région des Laurentides attire de nombreux visiteurs en toute saison. Depuis longtemps, on monte dans le «Nord» pour s’y détendre et apprécier la beauté de ses paysages. Ses lacs, montagnes et forêts sont particulièrement propices à la pratique d’activités sportives diverses et aux balades.

Parc linéaire du P’tit Train du Nord C’est à Saint-Jérôme que commence le parc linéaire du P’tit Train du Nord. Depuis son ouverture au milieu des années 1990, ce parc hors de l’ordinaire est devenu une attraction de premier plan dans la région. Au cours de l’été, des milliers de cyclistes l’envahissent, alors qu’en hiver ce sont les skieurs de fond et les motoneigistes qui en font autant.

6 Le parc linéaire du P’tit Train du Nord en hiver. © Tourisme Laurentides, www.laurentides.com

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Le Québec

5 La Station touristique Mont-Tremblant. © istockphoto.com/Sebastian Santa

Les Laurentides

Station touristique Mont-Tremblant La Station touristique Mont-Tremblant fut fondée par le millionnaire de Philadelphie Joseph Ryan en 1938. Depuis 1991, la station appartient à la compagnie Intrawest, propriétaire de stations comme Whistler, en Colombie-Britannique. Au plus fort de la saison, une centaine de pistes de ski alpin sont ouvertes sur les flancs du mont Tremblant (875 m). On trouve à cet endroit non seulement les plus longues et les plus difficiles dénivelées de la région, mais aussi un vaste complexe hôtelier de même qu’un «village» rappelant l’architecture traditionnelle du Québec.

LA LÉGENDE DU MONT TREMBLANT Les Algonquins prétendent que cette montagne, qui surplombe un beau pays de lacs et de forêts, est habitée par des esprits qui la font trembler de colère lorsqu’un individu ou un intrus ne respecte pas les règles édictées par le conseil des Manitous (autorités surnaturelles pouvant s’incarner dans des personnes ou dans des objets). Ces lois sacrées sont les suivantes: Ne tue point, sauf pour te défendre ou par nécessité. Aime la plus humble des plantes et respecte les arbres. Vous aurez donc été averti...

Parc national du Mont-Tremblant Le parc national du Mont-Tremblant fut inauguré en 1894 sous le nom de «Parc de la Montagne tremblante» en hommage à une légende algonquine. Il couvre un territoire de 1 510 km² qui englobe le mont et la station de ski, six rivières et quelque 400 lacs. Le parc

compte également 17 pistes de ski de fond qui s’étendent sur 86 km. La station répond aux besoins des sportifs en toute saison. Ainsi, les amateurs de longue randonnée peuvent profiter de 82 km de sentiers. D’ailleurs, les sentiers La Roche et La Corniche ont été classés parmi les plus beaux du Québec.

6 Le parc national du Mont-Tremblant. © Parc national du Mont-Tremblant, Jean-François Bergeron, Sépaq

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5 Le lac Meech, dans le parc de la Gatineau. © Dreamstime.com/Howard Sandler

L’OUTAOUAIS Coureurs des bois et explorateurs sillonnèrent très tôt la belle et diversifiée région de l’Outaouais, mais elle ne fut colonisée qu’au début du XIXe siècle grâce à l’initiative de loyalistes arrivant des États-Unis. Les Algonquins en furent les premiers occupants amérindiens.

Gatineau Gatineau a hérité du magnifique Musée canadien des civilisations consacré à l’histoire des différentes cultures qui ont fait le Canada. L’architecte alber-

tain d’origine amérindienne Douglas Cardinal a dessiné les plans des deux étonnants bâtiments organiques qui composent le musée. L’un abrite les bureaux administratifs et les laboratoires de restauration, alors que l’autre regroupe les collections du musée. Leurs formes ondoyantes évoquent les rochers du Bouclier canadien, sculptés par le vent et les glaciers. De l’esplanade, on jouit de belles vues sur la rivière des Outaouais et la Colline parlementaire d’Ottawa.

Parc de la Gatineau Le parc de la Gatineau fut fondé en 1934, durant la Dépression, afi n de protéger une forêt de plus de 35 000 ha des gens à la recherche de bois de chauffage bon marché. Chacun peut aujourd’hui profiter de ce superbe parc composé de collines et de rivières. Il est traversé par une route longue de 34 km et ponctuée de points de vue. Le belvédère Champlain, quant à lui, offre une magnifique vue sur la région du Pontiac.

3 La façade du Musée canadien des civilisations. © Dreamstime.com/Ferenz

Le Québec

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L’ABITIBITÉMISCAMINGUE

Réserve faunique La Vérendrye La réserve faunique La Vérendrye, qui couvre 12 589 km 2 , représente le deuxième territoire naturel en importance au Québec. Elle est devenue, au fil des années, le paradis des amateurs de plein air de tout acabit. Ainsi, chaque été, de nombreux adeptes du canot-camping ou de la pêche, et

5 La réserve faunique La Vérendrye.

© Réserve faunique La Vérendrye, Steve Deschênes, Sépaq

même des cyclistes et des vacanciers, y affluent.

Lieu historique national du Fort-Témiscamingue Le Lieu historique national du FortTémiscamingue, situé au sud de VilleMarie, rappelle l’importance de la traite des fourrures dans l’économie québécoise. De la Compagnie du Nord-Ouest au Régime français, en passant par la Compagnie de la Baie d’Hudson, le fort Témiscamingue, habité de 1720 à 1902, fut un important poste de traite des pelleteries pendant plus de 200 ans.

L’Abitibi-Témiscamingue

Avec ses 20 000 lacs et ses 150 000 habitants, la région de l’Abitibi-Témiscamingue peut sans doute être considérée comme la dernière frontière du Québec, en excluant le Grand Nord québécois et la baie James. Quoique les riches terres bordant le lac Témiscamingue et la rivière des Outaouais aient été occupées dès le XIXe siècle, la colonisation de la majeure partie de la région ne commença qu’au début du siècle dernier, avec l’arrivée de femmes et d’hommes déterminés à y vivre de l’agriculture malgré la pauvreté du sol.

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Le Québec

LA MAURICIE La Mauricie est surtout constituée de zones sauvages aux montagnes couvertes d’une épaisse forêt, où il est possible de pratiquer plusieurs activités de plein air. Épine dorsale de la région, la vallée du Saint-Maurice, à l’embouchure duquel se trouve la ville de Trois-Rivières, située à égale distance entre Montréal et Québec, sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent, a vu naître la première industrie d’envergure au Canada et a toujours conservé une vocation largement industrielle au cours de son histoire.

Trois-Rivières Implantée au confluent du fleuve et de la rivière Saint-Maurice, qui se divise en trois embranchements à son embouchure (d’où le nom donné à la ville), Trois-Rivières fut fondée par le sieur de Laviolette en 1634. Dès ses débuts, elle était entourée d’une palissade de pieux correspondant à l’arrondissement historique actuel. Le Musée québécois de culture populaire met en valeur ce que la culture populaire produit, consomme et lègue: les objets, les environnements, les connaissances et le savoir-faire. Ainsi, en plus de l’exposition permanente qui offre une véritable incursion dans l’histoire des produits d’usage courant au Québec, 6 Le parc national de la Mauricie.

5 La ville de Trois-Rivières. © Denis Vincelette

les visiteurs parcourent différentes expositions thématiques pour découvrir la culture des Québécois autrement. Attenante au musée, la Vieille Prison de Trois-Rivières permet de vivre une expérience unique en présentant la vie en prison telle qu’elle était dans les années 1960 et 1970. Une exposition d’autant plus authentique que les guides sont d’ex-détenus! Le Lieu historique national des Forgesdu-Saint-Maurice. En 1730, François Poulin de Francheville fut autorisé par

© istockphoto.com/Joseph Jean Rolland Dubé

Le Québec

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Louis XV à exploiter les riches gisements de minerai de fer de sa seigneurie. La présence de pierre calcaire, d’un cours d’eau au débit rapide et d’un grand nombre d’arbres avec lesquels il était possible de faire du charbon de bois allait favoriser les opérations de la fonte. Originaires pour la plupart de Bourgogne et de Franche-Comté, les ouvriers de ce premier complexe sidérurgique canadien s’affairaient à couler des canons pour les vaisseaux du roi et à confectionner des poêles pour chauffer les maisons de la Nouvelle-France.

Parc national de la Mauricie

LE CENTRE-DU-QUÉBEC Peuplée jadis d’un mélange de colons français, acadiens, loyalistes américains et britanniques, la région du Centre-duQuébec a connu un développement lent avant le milieu du XIXe siècle, alors que

5 Le Village Québécois d’Antan. © Tourisme Centre-du-Québec

s’est amorcée une phase d’industrialisation qui n’a jamais connu de ralentissement depuis, à la suite de l’établissement du chemin de fer du Grand Tronc, dont l’emprise sert aujourd’hui de piste cyclable. Au cours des dernières années, on y a en effet construit certaines des usines les plus vastes et les plus modernes du Canada.

Drummondville Drummondville a été fondée par Frederick George Heriot à la suite de la guerre canado-américaine de 1812. D’abord poste militaire sur la rivière Saint-François, l’endroit devient rapidement un centre industriel important grâce à l’implantation de moulins et de manufactures dans ses environs. Le Village Québécois d’Antan retrace 100 ans d’histoire. Quelque 70 bâtiments de l’époque de la colonisation ont été reconstitués dans le but de recréer une atmo-sphère digne des années 18101910. Des artisans en costumes d’époque s’affairent à la fabrication de chandelles et de ceintures fléchées ou à la cuisson du pain.

Le Centre-du-Québec

Le parc national de la Mauricie a été créé en 1970 afin de préserver un exemple de forêt boréale. Il constitue un site parfait pour s’adonner à diverses activités de plein air, comme le canot, la randonnée pédestre, le vélo de montagne, la raquette et le ski de fond. Ses forêts dissimulent plusieurs lacs et rivières de même que diverses richesses naturelles.

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Le Québec

5 Le Lieu historique national des Fortifications-de-Québec. © istockphoto.com

VILLE DE QUÉBEC La beauté de son site et l’étonnante richesse de son patrimoine font de la ville de Québec une capitale exceptionnelle. Même si elle demeure l’une des plus vieilles villes d’Amérique du Nord et la plus ancienne du Canada, elle reste résolument tournée vers la modernité. Que l’on s’y balade en été ou en hiver, en automne ou au printemps, on ne peut faire autrement que de tomber sous son charme.

Ville de Québec

Le Vieux-Québec (Haute-Ville) L’Arrondissement historique du VieuxQuébec est inscrit depuis 1985 sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Le Vieux-Québec se pare de couvents, de chapelles et de bâtiments publics dont la construction remonte parfois au XVIIe siècle. Il est enserré dans ses murailles dominées par la Citadelle, qui lui confèrent le statut de place forte et qui, pendant longtemps, ont contenu son déve3 Le Château Frontenac surplombe le quartier Petit-Champlain à Québec.

© Alexandre Payette

loppement, favorisant une densité élevée de l’habitat bourgeois et aristocratique. Enfin, l’urbanisme pittoresque du XIXe siècle a contribué à lui donner son image actuelle par la construction d’édifices, comme le Château Frontenac, ou par l’aménagement d’espaces publics, telle la terrasse Dufferin, de style Belle Époque. Au Lieu historique national des Fortifications-de-Québec, on peut voir des maquettes et des cartes qui retracent l’évo-

6 Promenade sur la terrasse Dufferin. © iStockPhoto.com/Tony Tremblay

Le Québec officielle du gouverneur général du Canada, sans oublier le premier observatoire astronomique du pays.

5 Soldat en uniforme d’apparat. © Dreamstime.com/Gary Blakeley

lution du système défensif de Québec au centre d’interprétation et visiter la poudrière de l’Esplanade. Il est en effet possible de se balader au sommet des murs, où sont disposés des panneaux d’interprétation relatant l’histoire des fortifications. On y accède par les escaliers attenants aux portes de la ville. L’origine de ces murs remonte à une première enceinte faite de terre et de pieux, suffisante pour repousser les attaques des Iroquois, qui fut érigée sur la face ouest de Québec en 1693. La Citadelle représente trois siècles d’histoire militaire en Amérique du Nord. On y trouve quelque 25 bâtiments distribués sur le pourtour de l’enceinte, dont le mess des officiers, l’hôpital, la prison et la résidence 6 Le Séminaire de Québec. © Dreamstime.com/Mary Lane

La vocation touristique de Québec s’affirme dès la première moitié du XIXe siècle. Ville romantique par excellence, Québec attire très tôt de nombreux visiteurs américains désireux d’y retrouver un peu de l’Europe. En 1890, la compagnie ferroviaire du Canadien Pacifique, dirigée par William Cornelius Van Horne, décide d’implanter un réseau d’hôtels prestigieux à travers le Canada. Le premier de ces établissements voit le jour à Québec. On le nomme Château Frontenac en l’honneur de l’un des plus célèbres gouverneurs de la Nouvelle-France, Louis de Buade, comte de Frontenac (1622-1698). La terrasse Dufferin est cette large promenade qui fut créée en 1879 à l’instigation du gouverneur général du Canada, Lord Dufferin. La terrasse est l’un des principaux attraits de la ville et le rendez-vous de la jeunesse québécoise. Elle offre un panorama superbe sur le fleuve et sa rive sud et sur l’île d’Orléans. Le Séminaire de Québec, un complexe religieux qui constituait au XVIIe siècle un havre de civilisation au milieu d’une contrée rude et hostile, fut fondé en 1663 par Mgr François de Laval à l’instigation du Séminaire des Missions étrangères de Paris, auquel il a été affilié jusqu’en 1763.

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Le Québec On en fit le centre névralgique du clergé dans toute la colonie, puisqu’en plus d’y former les futurs prêtres on y administrait les fonds des paroisses et y répartissait les cures. En 1852, le Séminaire met sur pied l’Université Laval, aujourd’hui établie à Sainte-Foy, en faisant la première université de langue française en Amérique. Partie intégrante du complexe, le Musée de l’Amérique française se consacre à l’histoire des peuples francophones en Amérique du Nord.

Le Vieux-Québec (Basse-Ville) Le très populaire et historique quartier PetitChamplain, dont la jolie rue éponyme renferme théâtre, cafés, restos, ateliers, galeries et boutiques, demeure un lieu sans égal pour la flânerie, la contemplation et les rencontres entre amis. Lorsque l’on pousse la balade jusqu’au Vieux-Port de Québec, c’est

tout l’aspect maritime de la ville de Québec que les badauds découvrent avec surprise, car le fleuve Saint-Laurent s’y dévoile alors dans toute sa splendeur. Situé entre le quartier Petit-Champlain et le Vieux-Port de Québec, le secteur de Place-Royale, le plus européen de tous les quartiers d’Amérique du Nord, rappelle un village du nord-ouest de la France. Le lieu est lourd de symboles puisque c’est sur cet emplacement même que la ville de Québec a été fondée en 1608. Après de multiples tentatives infructueuses, ce fut le véritable point de départ de l’aventure française en Amérique. Sous le Régime français, le site représentait le seul secteur densément peuplé d’une colonie vaste et sauvage, et c’est aujourd’hui la plus importante concentration de bâtiments des XVIIe et XVIIIe siècles en Amérique au nord du Mexique.

6 L’escalier Casse-Cou et la rue du Petit-Champlain. © Denis Vincelette

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Le Québec

5 La place Royale. © iStockPhoto.com/Tony Tremblay

La colline Parlementaire et les plaines d’Abraham L’hôtel du Parlement est mieux connu des habitants de Québec sous le nom d’Assemblée nationale; ce vaste édifice construit entre 1877 et 1886 est en effet le siège du gouvernement. Il arbore un fastueux décor néo-Renaissance française qui se veut le reflet de la particularité ethnique du

Québec dans le contexte nord-américain. Eugène-Étienne Taché (1836-1912), son architecte, s’est inspiré du palais du Louvre à la fois pour le décor et pour le plan, développé autour d’une cour carrée. Depuis le 3 juillet 2007, jour du 399e anniversaire de la ville de Québec, on peut admirer, devant l’hôtel du Parlement, la magnifique fontaine de Tourny, érigée au

6 La fontaine de Tourny et le Parlement. © istockphoto.com/Tony Tremblay

Le Québec

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centre de l’avenue Honoré-Mercier, où un carrefour giratoire permet à la fois aux automobilistes et aux piétons d’en contempler la beauté. Au cœur du splendide parc des Champsde Bataille, qu’on appelle communément les plaines d’Abraham, a été érigé en 1933 le Musée de la province de Québec, aujourd’hui le Musée national des beauxarts du Québec. Plafonds sculptés, colonnes surmontées de chapiteaux, matériaux nobles et formes élégantes, bref, l’architecture du musée ne manque pas d’impressionner.

RÉGION DE QUÉBEC

5 La chute Montmorency.

© Shutterstock.com/André Nantel

tiges des premières seigneuries concédées en Nouvelle-France et d’y éprouver, plus que partout ailleurs dans la campagne québécoise, le sentiment de l’histoire et du passage du temps.

Beauport Le parc de la Chute-Montmorency a été aménagé afin de permettre l’observation du spectacle grandiose de la chute. La rivière Montmorency, qui prend sa source dans les Laurentides, coule paisiblement en direction du fleuve, jusqu’à ce qu’elle atteigne une dénivellation soudaine de 83 m qui la projette dans le vide, donnant lieu à l’un des phénomènes naturels les plus impressionnants du Québec. Une fois et demie plus élevée que celle du Niagara, la chute Montmorency a un débit qui atteint 125 000 litres d’eau par seconde lors des crues printanières.

Région de Québec

Sous le Régime français, Québec est la principale agglomération du Canada et le siège de l’administration coloniale. Pour approvisionner la ville et ses institutions, des fermes sont aménagées dans les environs dès le milieu du XVII e siècle. La région de Québec constitue aussi la première zone de peuplement rural dans la vallée du Saint-Laurent. Il est donc normal d’y retrouver les ves-

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Le Québec

5 Champs dorés de l’île d’Orléans. © istockphoto.com

Île d’Orléans L’île d’Orléans est synonyme de vieilles pierres. C’est en effet, de toutes les régions du Québec, l’endroit le plus évocateur de la vie rurale en NouvelleFrance. Lorsque Jacques Cartier y aborde en 1535, elle est couverte de vignes sauvages, d’où son premier nom d’«île Bacchus». Elle sera toutefois rebaptisée en hommage au duc d’Orléans quelque temps après. En 1970, le gouvernement du Québec faisait de l’île d’Orléans un arrondissement historique, afin de la soustraire au développement effréné de la banlieue et, surtout, afin de mettre en valeur ses églises et maisons anciennes, dans le cadre d’un vaste mouvement de retour aux sources des Québécois de souche française. L’île d’Orléans est également connue pour être le pays de Félix Leclerc (1914-1988), le plus célèbre poète et chansonnier québécois.

Région de Québec

Sainte-Anne-de-Beaupré La basilique Sainte-Anne-de-Beaupré, qui surgit du paysage au travers de petits bâtiments de bois et d’aluminium colorés qui bordent la route sinueuse, étonne par ses dimensions importantes, mais aussi par l’activité fébrile qui y règne tout l’été. L’église, dont le revêtement de granit prend des teintes variées selon la lumière ambiante, a été dessinée dans le style néoroman français.

6 L’immense basilique Sainte-Anne-de-Beaupré. © Thierry Ducharme

Le Québec

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5 Saint-Roch-des-Aulnaies. © Tourisme Chaudière-Appalaches/Philippe Caron

Dans la région de Chaudière-Appalaches, les rives du fleuve Saint-Laurent invitent à de charmantes balades au fil desquelles défile un joli paysage pastoral. Plaine fertile coincée entre la chaîne des Appalaches et le fleuve, ce territoire fut très tôt une zone d’occupation française.

Île aux Grues L’île aux Grues, seule île de l’archipel de L’Isle-aux-Grues habitée toute l’année, offre un magnifique cadre champêtre ouvert sur le fleuve. C’est le lieu idéal pour l’observation des oies blanches au printemps. S’y promener à bicyclette, au milieu des champs de blé dorés et le long du fleuve, est des plus agréables. Au centre de l’île se dresse le hameau de Saint-Antoine-de-l’Isle-aux-Grues, avec sa petite église et ses jolies maisons.

Saint-Roch-des-Aulnaies Joli village en bordure du fleuve SaintLaurent, Saint-Roch-des-Aulnaies tire son nom de l’abondance d’aulnes tout le long de la rivière Ferrée, qui alimente le moulin seigneurial. Nicolas Juchereau, fils de Jean Juchereau, sieur de Maur, originaire du Perche, a reçu la seigneurie en 1656. D’abord connue sous le nom de la «Grande-Anse», elle demeurera la propriété de la famille Juchereau jusqu’en 1837, alors qu’elle passe entre les mains d’Amable Dionne, riche marchand de Kamouraska détenant déjà plusieurs autres seigneuries de la Côte-du-Sud. Le domaine des Dionne a été transformé en un captivant centre d’interprétation du régime seigneurial: la Seigneurie des Aulnaies. On peut y visiter l’ancienne maison du meunier, ainsi que le moulin voisin, vaste bâtiment en pierres reconstruit en 1842 sur l’emplacement d’un moulin plus ancien. Sa roue principale, d’origine, est la plus grande du Québec.

Chaudière-Appalaches

CHAUDIÈREAPPALACHES

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Le Québec

5 Le parc national du Bic. © Parc national du Bic, Mathieu Dupuis, Sépaq

BAS-SAINT-LAURENT Très pittoresque, le Bas-Saint-Laurent s’étire le long du fleuve, depuis la petite ville de La Pocatière jusqu’à Sainte-Luce, et s’étend jusqu’aux frontières avec les États-Unis et le Nouveau-Brunswick. En plus de sa zone riveraine, aux terres très propices à l’agriculture, le Bas-Saint-Laurent comprend également une grande région agroforestière, aux paysages légèrement vallonnés et riches de nombreux lacs et cours d’eau.

Bas-Saint-Laurent

Kamouraska Le 31 janvier 1839, le jeune seigneur de Kamouraska, Achille Taché, est assassiné par un «ami», le docteur Holmes de Sorel. L’épouse du seigneur, Joséphine-Éléonore d’Estimauville, avait comploté avec son amant médecin afin de supprimer un mari devenu gênant, pour ensuite s’enfuir vers de lointaines contrées. Ce fait divers a inspiré Anne Hébert pour son roman Kamouraska, porté à l’écran par Claude Jutra et grâce auquel la région de Kamouraska a notamment acquis sa notoriété. Son nom d’origine algonquine, qui signifie «il y a des joncs au bord de l’eau», est depuis toujours associé au pittoresque de la campagne québécoise. À l’arrivée,

une plaine côtière sert de préambule au spectacle étonnant de l’agglomération, répartie sur une série de monticules rocailleux, témoins de la force des formations géologiques dans la région.

Le Bic Le parc national du Bic couvre 33 km2. Il se compose d’un enchevêtrement d’anses, de presqu’îles, de promontoires, de collines, d’escarpements et de marais, ainsi que de baies profondes dissimulant tous une faune et une flore des plus diversifiées. 6 La rive du fleuve Saint-Laurent près de Kamouraska.

© Dreamstime.com/Manon Ringuette

Le Québec

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5 Le rocher Percé, paysage symbolique de la Gaspésie.

© Parc national de l’Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé, Maurice Pitre, Sépaq

GASPÉSIE

Grand-Métis

Terre mythique à l’extrémité est du Québec, la Gaspésie fait partie des rêves de ceux qui caressent, souvent longtemps à l’avance, le projet d’en faire enfin le «tour». Ou encore de traverser ses splendides paysages côtiers, là où les monts Chic-Chocs plongent abruptement dans les eaux froides du fleuve Saint-Laurent; de se rendre, bien sûr, jusqu’au fameux rocher Percé; de prendre le large pour l’île Bonaventure et de visiter l’extraordinaire parc national Forillon; enfin de lentement revenir en longeant la baie des Chaleurs et en sillonnant l’arrière-pays par la vallée de la Matapédia.

Les Jardins de Métis font partie des plus beaux jardins du Québec, et leur nom a fait le tour du monde. En 1927, Elsie Stephen Meighen Reford entreprend de créer un jardin à l’anglaise sur son domaine, qu’elle entretiendra et augmentera jusqu’à sa mort, en 1954. Sept ans plus tard, le gouvernement du Québec se porte acquéreur du domaine et l’aménage pour l’ouvrir au public. Les Jardins de Métis ont été rachetés par le petit-fils de la fondatrice, Alexander Reford, qui leur a inculqué une énergie nouvelle grâce à des réalisations remarquables telles que le Festival international de jardins.

6 Le parc national de la Gaspésie. © Parc national de la Gaspésie, Sépaq

Couvrant 800 km2 et abritant une partie des célèbres monts Chic-Chocs, le parc national de la Gaspésie fut créé en 1937 afin de sensibiliser les gens à la sauvegarde du territoire naturel gaspésien. Le parc est constitué de zones de préservation réservées à la protection des éléments naturels de la région et de la zone d’ambiance, formée d’un réseau de routes, de sentiers ainsi que de lieux d’hébergement. Des sentiers mènent aux sommets des quatre plus hauts monts du parc: le mont Jacques-Cartier, le mont Richardson, le mont Xalibu et le mont Albert. C’est le seul endroit au Québec où l’on retrouve à la fois des cerfs de Virginie (dans la riche végétation de la première strate), des orignaux

Gaspésie

Parc national de la Gaspésie

LA CROIX DE GASPÉ En face de la cathédrale du Christ-Roi se dresse la croix de Gaspé, qui commémore l’arrivée de Jacques Cartier au Canada. Ce navigateur breton, maître pilote du roi de France, a quitté Saint-Malo le 20 avril 1534 avec deux navires et 61 hommes. Lorsqu’il débarqua à Gaspé, où l’attendaient 200 Amérindiens désireux de faire commerce avec les Européens, Cartier fit planter une croix de bois que rappelle cette croix faite d’un seul morceau de granit et installée en 1934.

(dans la forêt boréale) et des caribous (dans la toundra, sur les sommets).

Parc national Forillon Le thème du parc national Forillon est «l’harmonie entre l’homme, la terre et la mer». La succession de forêts et de montagnes, sillonnées de sentiers et bordées de falaises le long du littoral, fait rêver plus d’un amateur de plein air. Le parc abrite une faune assez diversifiée, et plus de 200 espèces d’oiseaux y sont répertoriées. Dans ce vaste périmètre de 245 km2 se trouvaient autrefois quatre hameaux, dont les quelque 200 familles furent déplacées lors de la création de ce parc fédéral en 1970. Les bâtiments les plus intéressants sur le 6 Le parc national Forillon © Parcs Canada/Serge Ouellet

plan ethnographique furent conservés et restaurés: une dizaine de maisons de Grande-Grave, le phare de Cap-Gaspé, l’ancienne église protestante de PetitGaspé et le fort Péninsule.

Percé En arrivant à Percé, l’œil est attiré par le célèbre rocher Percé, véritable muraille longue de 400 m et haute de 88 m à sa pointe extrême. Son nom lui vient de son ouverture arrondie, entièrement naturelle, à la base de la paroi. Le rocher, aujourd’hui protégé par le parc national de l’Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé, s’inscrit dans un paysage grandiose qu’il est possible d’admirer depuis le mont Joli, entre autres lieux.

Le Québec

5 Sur l’île du Havre aux Maisons. © istockphoto.com/Denis Jr. Tangney

ÎLES DE LA MADELEINE Comme vous le diront les Madelinots: Aux Îles, c’n’est pas pareil! Émergeant du golfe du Saint-Laurent à plus de 200 km des côtes de la péninsule gaspésienne, les îles de la Madeleine séduisent. Balayées par les vents du large, elles deviennent une destination coup de cœur pour tous les voyageurs qui les découvrent. L’île du Havre Aubert a su garder un charme bien pittoresque. C’est ici que

6 Les Îles de la Madeleine. © Dreamstime.com/Craig Doros

commença le véritable peuplement permanent de l’archipel, avec l’arrivée de quelques familles acadiennes au début des années 1760. La localité de Havre-Aubert est une halte incontournable sur l’île du Havre Aubert. Son attrait majeur est sans conteste le Site historique de La Grave, ce petit quartier d’art et d’artisanat qui s’est développé sur la grève où jadis pêcheurs et marchands se donnaient rendez-vous pour le débarquement des prises. La Grave tire son charme de ses

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Le Québec

5 Le phare de l’Anse-à-la-Cabane, sur l’île du Havre Aubert. © Dreamstime.com/Craig Doros

Îles de la Madeleine

bâtiments traditionnels revêtus de bardeaux de cèdre qui abritaient des magasins, des entrepôts et des salines. Boutiques et cafés s’y succèdent. L’île du Havre aux Maisons, très dénudée, est l’une des plus mignonnes de l’archipel. Sur ses buttes et vallons verdoyants se sont déposées, çà et là, de jolies maisons le long de routes sinueuses. Portant le même nom que l’île, le village de Havre-aux-Maisons est sa principale agglomération. Tout au bout de la route des Îles se trouve le bourg principal de l’île de la Grande Entrée, Grande-Entrée. Le quai de ce village portuaire est très fréquenté durant la saison de pêche, alors qu’ une

centaine de bateaux multicolores vont et viennent dans le port. L’île d’Entrée, où une petite communauté anglophone vit presque exclusivement de la pêche, compte quelque 100 résidants, tous de descendance écossaise ou irlandaise. Ses paysages champêtres et ses chevaux sauvages lui donnent tout son charme. Une incroyable sérénité règne sur cet îlot vallonné.

BLANCHONS Symbole de l’écotourisme aux Îles de la Madeleine, le blanchon est le petit du phoque du Groenland, le «loup marin» pour les gens des Îles. En effet, le phoque du Groenland vient mettre bas sur les banquises des Îles durant les premières semaines de mars, après un long périple le long des côtes du Labrador et dans le golfe du Saint-Laurent. Près de trois millions de phoques font ce voyage chaque année et remontent, après le sevrage, dans l’Arctique, où ils passent la majeure partie de leur vie. Les phoques arrivent aux Îles en janvier après avoir suivi les côtes du Labrador pendant environ quatre mois. Ils demeurent dans le golfe deux ou trois mois, au cours desquels ils augmentent leur masse en matières grasses. Le mois de mars voit naître par milliers ces petites boules de fourrure, qui attendrirent le monde entier dans les années 1970, alors que les groupes écologiques manifestaient contre leur chasse. Les blanchons doivent attendre un mois et demi avant leur premier plongeon, ce qui nous permet de les observer facilement. Durant cette période, les blanchons connaissent une croissance hors du commun. Au cours des 12 jours d’allaitement, ils triplent leur poids, le lait maternel étant cinq fois plus riche que le lait de vache. Les blanchons ne sont plus menacés par la chasse, mais les phoques sont toujours chassés. Ceux-ci constituent de redoutables prédateurs pour les bancs de poissons et abîment les filets de pêche remplis de belles prises. D’ailleurs, plusieurs pêcheurs les tiennent même responsables de la diminution des stocks de poissons. Ainsi, les Madelinots et les Terre-Neuviens en tuent presque 50 000 annuellement. Malgré tout, le phoque du Groenland est loin d’être en voie de disparition. À la suite des pressions des pêcheurs, le gouvernement fédéral a relancé la chasse au phoque en établissant les quotas annuels (270 000 prises pour l’année 2007). 6 Observation des blanchons sur la banquise. © iStockPhoto.com/FloridaStock

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Le Québec

5 Décor champêtre de Charlevoix au bord du Saint-Laurent. © Dreamstime.com/Lana Langlois

CHARLEVOIX

Île aux Coudres

Dans ce pays que l’on dirait conçu pour les géants, les villages au creux des baies ou au sommet des caps ont l’apparence de jouets oubliés là par un enfant. Même si Charlevoix est l’une des premières régions où s’est développé le tourisme en Amérique du Nord, elle recèle néanmoins dans son arrière-pays des coins sauvages aux profondes vallées escarpées et entrecoupées de lacs. La région a été déclarée réserve mondiale de la biosphère par l’UNESCO.

C’est Jacques Cartier qui, ayant remarqué les nombreux coudriers (noisetiers) s’y trouvant, lui a donné le nom d’île aux Coudres en 1535. La colonisation de l’île

Charlevoix

Baie-Saint-Paul Avec ses rues bordées de petites maisons de bois au toit mansardé, BaieSaint-Paul attire depuis longtemps des artistes paysagistes nord-américains séduits par les montagnes et la lumière particulière de Charlevoix. Aussi trouvet-on à Baie-Saint-Paul une grande concentration de galeries et centres d’art où l’on peut voir et acheter des peintures et gravures canadiennes.

ALEXIS LE TROTTEUR Alexis Lapointe, dit «le Trotteur», est né en 1860 à La Malbaie. Très tôt, il se distingue comme un original puisqu’il croyait qu’il était un cheval qui avait pris une forme humaine. Il est difficile de séparer la réalité de la légende tellement ses exploits à la course sont quelquefois énormes. L’anecdote la plus célèbre à son sujet veut qu’il ait couru les 146 km qui séparent La Malbaie de Bagotville pour arriver avant son père, parti en même temps que lui, mais par bateau! Plus tard, il se serait mesuré à des automobiles et à des trains. C’est d’ailleurs sur une voie ferrée qu’il mourut en 1924. Les témoignages divergent sur les raisons de sa mort. Selon certains, il aurait trébuché et serait tombé sur les rails en tentant de battre le train à la course. Selon d’autres, comme il perdait l’ouïe, il n’aurait pas entendu le train arriver derrière lui.

s’est amorcée vers 1710 sous la direction du Séminaire de Québec. Au fil des ans, la population de l’île a acquis une certaine autonomie du fait de son isolement, ce qui lui a permis ainsi de conserver vivantes certaines traditions ancestrales disparues depuis bien longtemps dans les autres régions du Québec. La récolte de la mousse de

sphaigne dans les tourbières du centre de l’île, la pêche à l’anguille ainsi que le tourisme constituent de nos jours la raison d’être des habitants de l’île aux Coudres, qui a néanmoins su conserver son cachet et sa tranquillité.

6 Le parc national des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie. © André Maurice

126

Le Québec

SAGUENAY– LAC-SAINT-JEAN

5 Le parc national du Saguenay.

© Parc national du Saguenay, J. F. Bergeron, Sépaq

Charlevoix

Parc national des HautesGorges-de-la-Rivière-Malbaie D’une grande richesse écologique, le parc national des Hautes-Gorges-de-laRivière-Malbaie, qui s’étend sur quelque 225 km2, fut créé afin de protéger le site de l’exploitation commerciale. Il y a 800 millions d’années, une cassure terrestre forma de magnifiques gorges qui furent, par la suite, modelées par les glaciers. Les types de forêts couvrant la région sont en outre d’une incroyable diversité, allant des érablières à la toundra alpine. Des escapades en vélo de montagne et des excursions en canot permettent de profiter des magnifiques sentiers et rivières du parc.

La rivière Saguenay prend sa source dans le lac Saint-Jean, une véritable mer intérieure de plus de 35 km de diamètre. Ce formidable plan d’eau et cette imposante rivière constituent en quelque sorte le pivot d’une superbe région touristique. Gagnant rapidement le fleuve Saint-Laurent, la rivière Saguenay traverse un paysage très accidenté où se dressent falaises et montagnes: le fjord du Saguenay, qui s’étend sur environ 100 km de Saint-Fulgence à Tadoussac et qui est l’un des fjords les plus septentrionaux du monde.

Parc national du Saguenay Le parc national du Saguenay couvre une partie des berges de la rivière Saguenay. Il s’étend depuis l’embouchure de la rivière Saguenay jusqu’à Sainte-Rose-duNord, où d’abruptes falaises se jettent dans la rivière, créant de magnifiques paysages. Des sentiers de randonnée pédestre, qui s’étendent sur une centaine de kilomètres, permettent de découvrir cette fascinante région.

Le Québec

5 Immensité de la Manicouagan. © André Maurice

LA CÔTE-NORD L’immense Côte-Nord est subdivisée en deux régions touristiques distinctes: Manicouagan et Duplessis. Bordant le fleuve sur 300 km, la région de Manicouagan s’enfonce dans le plateau laurentien jusqu’au nord des monts Groulx et du réservoir Manicouagan. L’infinie contrée sauvage qu’est la région de Duplessis longe quant à elle le golfe du Saint-Laurent sur près d’un millier de kilomètres jusqu’au Labrador.

Manicouagan

vaudra d’être choisi pour l’établissement du premier poste français de traite des fourrures en Amérique dès 1600, soit huit ans avant la fondation de la ville de Québec. Le village acquiert sa vocation touristique en 1864, lorsqu’on inaugure le premier grand hôtel Tadoussac, au bord du fleuve Saint-Laurent, afin de mieux loger les visiteurs, de plus en plus nombreux à venir profiter de l’air marin et des paysages grandioses de ces deux cours d’eau que sont le fleuve Saint-Laurent et la rivière Saguenay. Tadoussac est en outre un lieu privilégié pour l’observation des baleines.

L’emplacement stratégique de Tadoussac, à l’embouchure du Saguenay, lui 6 Le Saguenay, rendez-vous des baleines. © Dreamstime.com/Moritz Frei

127

LES BARRAGES DE LA CÔTE-NORD Depuis 1959, le fort débit des rivières aux Outardes et Manicouagan a été mis à profit pour y aménager huit grandes centrales hydroélectriques. L’important volume d’eau contenu dans les réservoirs derrière ces immenses structures peut toutefois se faire menaçant. En juillet 1996 par exemple, une très forte pluie tombe inlassablement durant deux jours sur le nord-est du Québec et provoque des crues aussi subites que puissantes. Les ruisseaux deviennent des torrents et arrachent tout sur leur passage. Les réservoirs créés par les nombreux barrages s’emplissent à une vitesse folle et débordent ou provoquent des coups d’eau qui décuplent le débit de toutes les rivières. Les liens routiers sont recréés en quelques jours, mais ces événements marqueront pour toujours la mémoire collective de la Côte-Nord.

Le territoire du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent, entièrement constitué d’eau, couvre une section de l’estuaire du Saint-Laurent et du fjord du Saguenay. Il a été créé afin de pro-

téger l’exceptionnelle vie aquatique qui y habite. Ce parc, créé selon des lois provinciale et fédérale, s’étend sur 1 138 km2.

6 Le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent. © Parc marin du Saguenay–Saint-Laurent, Mathieu Dupuis, Sépaq

Le Québec

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5 Le barrage Daniel-Johnson de la centrale Manic 5. © istockphoto.com/Adam Romanowicz l’Archipel-de-Mingan.

© Dreamstime.com/Pierdelune

Duplessis Composée d’une série d’îles et d’îlots s’étendant sur 152 km, la réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan recèle de formidables richesses naturelles. Sa particularité vient des falaises composées de calcaire stratifié fort tendre qui ont été façonnées par les vagues. Ces formations proviennent de sédiments marins qui, aux environs de l’équateur, il y a de cela 250 millions d’années, furent propulsés au-dessus du niveau de la mer, avant d’être recouverts d’un manteau de glace de plusieurs kilomètres d’épaisseur; en fondant, les glaces dérivèrent, et c’est ainsi que les îles émergèrent de nouveau à leur emplacement actuel, il y a 7 000 ans, formant d’impressionnants monolithes de pierre.

La Côte-Nord

6 La réserve de parc national de

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L’Ontario

L’Ontario Les Grands Lacs, de formidables plans d’eau douce bordés d’une nature généreuse et intouchée évoquent bien l’Ontario. Ou seraient-ce plutôt ses vastes champs fertiles, au bout desquels se dressent des maisons de ferme coquettement ornées d’un balcon, de volets et de fleurs? Sans oublier ses minuscules hameaux, pourtant constitués de splendides demeures qui veillent sur la région depuis parfois plus de 150 ans, et ses villes au patrimoine architectural inestimable, silencieux témoins de la prospérité de la province. L’Ontario rural a certes de quoi ravir les âmes romantiques mais cette province canadienne possède également un visage éminemment moderne et urbain. N’y trouve-t-on pas Toronto, la métropole canadienne, et Ottawa, la capitale fédérale?

L’Ontario s’enorgueillit d’être bordé par quatre des cinq Grands Lacs, soit les lacs Ontario, Érié, Huron et Supérieur (le cinquième, le lac Michigan, est situé uniquement aux États-Unis). Ces gigantesques nappes d’eau douce impressionnent par leur ampleur. Le plus petit des Grands Lacs, le lac Ontario, couvre pas moins de 18 000 km², et le plus grand, le lac Supérieur, qui est aussi le plus grand lac d’eau douce au monde, s’étend sur 82 700 km². Prenant ses sources dans le bassin du lac Supérieur et dans quelques États américains, le majestueux fleuve Saint-Laurent longe l’est de la province et traverse le Québec pour aller se jeter dans l’océan Atlantique. Outre les Grands Lacs, l’Ontario compte environ 400 000 lacs et rivières, qui ont joué un rôle moteur dans l’histoire de la province.

© istockphoto.com/Jamie Otterstetter

Avec ses quelque 1 075 000 km², l’Ontario est la deuxième province canadienne en termes de superficie. Le territoire ontarien est délimité au nord par la baie d’Hudson et la baie James, à l’ouest par le Manitoba, au sud par les États-Unis et les Grands Lacs, et à l’est par le Québec.

132

L’Ontario

5 La silhouette d’Ottawa à la tombée du jour. © Ontario Tourism

OTTAWA C’est la situation géographique, au bord de la rivière des Outaouais et à proximité de la chute des Chaudières, qui, la première, a séduit les explorateurs européens. Puis, ce lieu couvert d’une forêt sans fin est apparu stratégique aux autorités britanniques, qui ont choisi d’y creuser un canal et d’y ériger un hameau. En moins de 200 ans, cette bourgade

anodine s’est métamorphosée en une ville dynamique qui est aujourd’hui la capitale du Canada. Le canal Rideau serpente toujours au cœur d’Ottawa, pour le grand plaisir des gens qui viennent sur ses berges afin d’y respirer une bouffée d’air frais tout au long de l’année. En été, ses rives se parent de parcs parsemés de tables de pique-nique, et une promenade piétonne

LIEUTENANT-COLONEL JOHN BY Le lieutenant-colonel John By (1779-1836) entre à l’Académie militaire britannique en 1797. Dès 1802, il est envoyé au Canada, où il travaille à la construction d’écluses sur le fleuve Saint-Laurent et aux fortifications de Québec. En 1811, il retourne en Angleterre pour combattre l’Espagne et la France. En 1826, ce brillant ingénieur d’expérience, alors âgé de 47 ans, est rappelé au Canada, où il est chargé des travaux de construction du canal Rideau. Outre la surveillance des travaux, il favorise l’essor de la petite ville portant son nom, Bytown, qui commence à prendre forme. Malgré ses efforts, il termine sa carrière tristement, ayant à répondre en Angleterre à des accusations de mauvaises gestions des fonds, le coût de construction du canal ayant largement dépassé les budgets alloués.

L’Ontario

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5 Le canal Rideau se transforme en patinoire l’hiver venu.

6 Les fameuses tulipes d’Ottawa devant le Parlement.

© Dreamstime.com/Sergey Ivanov

© Dreamstime.com/Bruce Hempell

La Haute-Ville Dès les premières années de la fondation de Bytown, les belles terres situées sur la rive ouest du canal Rideau attirent les anglo-protestants nantis qui s’installent dans la ville. Quartier bourgeois de la ville s’il en est alors un, la Haute-Ville s’embellit au fil des ans, et quelques demeures nécessaires pour accueillir les familles des nouveaux venus sont construites. Elle connaît cependant son apogée autour des années 1860, alors qu’Ottawa est choisie comme capitale et que l’on érige, au sommet de Barrack Hill, colline appartenant à la Couronne britannique, les magnifiques bâtiments du Parlement fédéral qui la parent toujours. Il s’agit, en quelque sorte, du coup d’envoi de la métamorphose de la Haute-Ville, qui, en une cinquantaine d’années, voit ses larges avenues se garnir de beaux bâtiments victoriens. Les édifices du Parlement dominent véritablement Ottawa. Au sommet de la Colline du Parlement se dressent trois bâtiments répartis autour d’un jardin de 200 m2. L’«édifice du Centre» abrite la Chambre des communes et le Sénat, où siège le gouvernement fédéral. Les deux

Ottawa

et cycliste est mise à la disposition du public. En hiver, le canal, une fois gelé, se transforme en une vaste patinoire extérieure, l’une des plus longues au monde avec ses 7,8 kilomètres.

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L’Ontario autres bâtiments, dénommés «édifice de l’Est» et «édifice de l’Ouest», renferment différents bureaux administratifs. La Colline du Parlement est aussi la scène de nombreux événements estivaux, notamment la relève de la garde, alors que paradent les soldats dans leur costume de cérémonie.

La Basse-Ville L’imposant Château Laurier qui se dresse au bord du canal Rideau, compte, depuis son ouverture, parmi les plus prestigieux hôtels de la ville. L’origine du Château Laurier est étroitement liée à la construction de la voie ferrée du Grand Tronc, qui traverse le Canada. Cornelius Van Horne, alors directeur de la compagnie ferroviaire du Canadien Pacifique, est confronté à la nécessité d’augmenter le nombre de voyageurs afin de rentabiliser cette voie. Il décide alors d’implanter une chaîne d’hôtels prestigieux à travers le Canada. Le premier de ces établissements voit le jour à Québec: le Château Frontenac. Ottawa n’est plus en reste, et, une quinzaine d’années plus tard, la compagnie mandate d’abord Bradford Lee Gilbert pour dessiner l’hôtel de la capitale nationale. Gilbert ayant été destitué avant que les travaux ne débutent, ce sont les architectes Ross et MacFarland qui

5 Le prestigieux Château Laurier. © Ontario Tourism

sont alors désignés, en 1908, pour concevoir l’édifice. À l’image d’autres hôtels du Canadien Pacifique, ils favorisent le style château et construisent un élégant hôtel d’allure romantique, aux façades de pierres relativement dépouillées, et pourvu de toits pointus en cuivre, de tourelles et de lucarnes. Rien n’est omis pour faire de l’hôtel un établissement de grande classe, et la décoration intérieure est somptueuse. On peut encore l’admirer en pénétrant dans le hall. En 1912, le tout premier client à s’enregistrer est nul autre que sir Wilfrid Laurier, qui a favorisé la création du chemin de fer, et qui laissera son nom à l’établissement. Le Musée des beaux-arts du Canada propose un fabuleux voyage à travers l’histoire artistique du Canada et d’ailleurs grâce à

6 Le Musée des beaux-arts du Canada. © Dreamstime.com/Andre Nantel

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136

L’Ontario une collection de 45 000 œuvres d’art dont 1 200 sont en montre. Surplombant la rivière des Outaouais, l’édifice moderne de verre, de granit et de béton, chef-d’œuvre de l’architecte Moshe Safdie, est fort aisément identifiable en raison de son harmonieuse tour revêtue de triangles de verre évoquant la forme de la bibliothèque du Parlement, qui s’élève au loin.

Sussex Drive L’édifice qui abrite la Monnaie royale canadienne a été conçu par l’architecte David Ewart en 1905-1908. C’est ici qu’étaient autrefois frappées les pièces de monnaie canadienne. Aujourd’hui, seules les pièces de collection, en argent, en or ou en platine, y sont fabriquées. Sur Sussex Drive s’aligne une succession de magnifiques résidences. Le no 24 retient l’attention: entourée d’un beau jardin, l’immense demeure de pierres construite en 1867 pour l’homme d’affaires Joseph Currier est depuis 1949 la résidence officielle du premier ministre du Canada. Autre splendide résidence de Sussex Drive, Rideau Hall, bordée d’un vaste et agréable jardin de 40 ha, est la résidence officielle du gouverneur général, qui a pour fonction de représenter au Canada la reine d’Angleterre, Elisabeth II. 6 Kingston et son centre-ville attrayant. © Ontario Tourism

L’EST DE L’ONTARIO L’est de l’Ontario, riche plaine entre le fleuve Saint-Laurent et le Bouclier canadien, a de tout temps été propice à l’établissement des populations. Les premiers Autochtones y sont venus pour profiter des terres fertiles et de l’eau douce en abondance; les colons français voulaient s’y installer, car ils jugeaient la région stratégique, le long de la fructueuse route des fourrures; plus tard, les loyalistes quittant les États-Unis, désormais indépendants, y trouveront de vastes espaces favorables à la fondation de nouveaux villages.

Kingston Le Fort Henry a été construit à Kingston dans les années 1832-1837, sur un promontoire surplombant le lac Ontario et le parc de la ville, en vue de protéger le Haut-Canada de toute invasion américaine. Il constituait le plus grand système défensif britannique à l’ouest de Québec. Cet imposant fort de pierres taillées était protégé par quatre batteries, postées au nord, à l’est, à l’ouest, la plus imposante faisant face au fleuve. Tout autour, un fossé d’une profondeur de 10 m assurait une meilleure défense. Mais cet important poste militaire ne fut jamais attaqué, puis, les risques d’in-

L’Ontario

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5 L’Upper Canada Village à Morrisburg. © Ontario Tourism

Upper Canada Village L’Upper Canada Village, une remarquable reconstitution de 35 bâtiments, forme un village typique du Haut-Canada des années 1860-1867. Scierie, magasin général, ferme, maison du médecin... rien ne manque dans ce village à découvrir à pied ou en voiture à cheval. Les habitants, des guides-interprètes costumés, complètent ce tableau presque idyllique du village d’antan, et une attention est même portée aux vêtements qui reflètent non seulement le métier de chacun, mais aussi son rang social. Tous ces habitants vaquent à leurs occupations: fonctionnement de la scierie, travaux de la ferme, utilisation du moulin à farine, etc.

6 L’Algonquin Provincial Park. © istockphoto.com/Pavel Cheiko

Algonquin Provincial Park En 1893, une portion du territoire ontarien, soit 7 700 km², est protégée de l’exploitation forestière par la création de l’Algonquin Provincial Park, un vaste «jardin sauvage» qui réserve encore aux visiteurs des paysages fabuleux. Ces derniers en ont d’ailleurs séduit plus d’un, et déjà en 1912 le parc est une source d’inspiration pour le peintre canadien Tom Thomson, qui marque à jamais ces lieux, car il y crée parmi ses plus belles toiles, puis y meurt mystérieusement en 1917. Quelque temps après, les peintres paysagistes canadiens, connus sous le nom de Groupe des Sept, suivant les traces de Thomson, y viennent à leur tour trouver les sujets de leurs œuvres. Depuis plus de 100 ans, le parc n’a cessé de susciter de l’engouement auprès des amateurs de plein air, qui viennent y retrouver des lacs miroitants habités par quelques huards, des rivières qui serpentent au pied de falaises de roc, une forêt d’érables, de bouleaux et de conifères, des clairières couvertes de bleuetières, des mammifères variés comme l’ours noir, l’orignal, le castor, le chevreuil ou le raton laveur... Partant à pied ou en canot au sein de cette nature encore indomptée, les visiteurs s’adonnent à un périple qui ne peut qu’être enchanteur.

L’est de l’Ontario

vasion étant improbables, la garde abandonna le fort après les années 1870.

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5 Toronto et sa fameuse CN Tower. © Ontario Tourism

Multiculturelle, vivante et colorée, la ville de Toronto n’a pas fini de surprendre. Capitale économique canadienne, longtemps considérée comme une ville trop sage, Toronto est aujourd’hui une métropole digne de ce nom et propose un large éventail d’activités.

Le Waterfront et les îles de Toronto Le Harbourfront Centre est un bon exemple des changements qui ont touché le Waterfront de Toronto. Depuis que le gouvernement fédéral a racheté 40 ha de terres situées sur les rives du lac Ontario, les vieilles usines et les entrepôts délabrés du Harbourfront ont été rénovés, si bien que les environs s’imposent aujourd’hui comme un des endroits les plus fascinants de Toronto. Le Harbourfront Center est constitué de plusieurs bâtiments et jardins à caractère culturel. On peut assister toute l’année à l’un des nombreux spectacles

et événements qui font désormais la fierté des riverains. On y retrouve en outre de jolis petits cafés et de nombreuses boutiques. À l’origine, les îles de Toronto n’étaient guère qu’une péninsule sablonneuse, baptisée en amérindien par les Mississaugas «l’endroit où les arbres émergent de l’eau». Cette barre protégeait néanmoins les eaux du port, ce qui influa sur la décision de faire de York le centre naval et militaire du Haut-Canada. Un violent orage survenu en 1858 sépara les îles de la terre ferme, et l’érosion, le dragage, le remblaiement et les courants ont depuis fait doubler leur superficie. Partie prenante de Toronto depuis 1950, ces 17 îles – dont 8 seulement portent un nom – présentent une collection à faire rêver de sentiers, de plages et de cottages appartenant aux 250 familles qui les habitent. Quelque 1,2 million de visiteurs fréquentent les îles chaque année. L’un des points forts de cette oasis urbaine tient à n’en point douter à la vue spectaculaire de Toronto qu’elle

Toronto

TORONTO

DES RUES ET DES NOMS Voici les origines des noms des principales rues de Toronto: Bay: nommée en 1797, quand les limites de la ville de York ont été repoussées pour la première fois, cette rue a des relations évidentes avec la topographie de la ville, sur les rives du lac Ontario. Bloor: nommée en l’honneur de Joseph Bloor (1788-1862), un brasseur qui vécut au numéro 100, cette rue a constitué pendant longtemps la frontière nord de la ville. D’ailleurs, peu de temps avant d’être rebaptisée «Bloor», la rue s’appelait «Toll-Gate Road», en référence au péage qui était installé à l’angle de Yonge Street, aux limites de la ville. Church: dès 1797, des parcelles de terrains sont réservées pour la construction d’une église. L’église St. James, aujourd’hui une cathédrale, y est érigée en 1805. College: à l’origine, cette rue était une avenue privée qui menait au King’s College. Plus tard, elle fut louée par l’université de Toronto et transformée en rue publique. Dundas: nommée en l’honneur de Sir Henry Dundas, vicomte de Melville et administrateur public (1791-1794), cette rue fut créée à la demande du gouverneur Simcoe afin de relier la ville de York à deux rivières, la Thames à l’ouest et la Trent à l’est. King: nommée en l’honneur du roi George III, cette rue fut créée à la demande du gouverneur Simcoe en 1793. Queen: nommée en l’honneur de la reine Victoria (1819-1901) en 1843. Spadina: à l’origine, la rue servait d’entrée privée pour accéder aux terres du docteur W. W. Baldwin. Le nom est dérivé du mot amérindien espadinong, qui signifie «petite colline». University: originalement connue sous le nom de «College Avenue», elle était une avenue privée bordée d’arbres qui reliait Queen Street et le King’s College. En 1888, elle fut louée par l’université de Toronto et transformée en rue publique. Yonge: nommée en l’honneur de George Yonge, secrétaire d’État à la guerre (1782-1794), elle fut l’une des premières rues tracées à Toronto, à la demande du gouverneur Simcoe.

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5 Détente sur les îles de Toronto. © Ontario Tourism

offre, alors que la ville scintille au loin le jour comme le soir. Les îles constituent l’endroit idéal pour faire des pique-niques, pour relaxer sur une de leurs plages ou pour profiter des festivals qui s’y tiennent. Il est également bon de déambuler dans leurs communautés, constituées de charmantes petites maisons aux terrains agréablement aménagés. La saison hivernale a par ailleurs un cachet particulier dans les îles, alors que le ski de fond et la raquette se pratiquent dans un décor féerique, sans parler des merveilleuses occasions de patin à glace.

La CN Tower, sans aucun doute l’édifice le plus représentatif de la ville de Toronto, domine la ville du haut de ses 553,33 m, ce qui en a longtemps fait la structure autoportante la plus élevée du monde. Construite à l’origine par le CN (Canadian National Railways) pour faciliter la transmission des ondes radio et télé au-delà des nombreux édifices du centre-ville, elle est aujourd’hui devenue l’un des principaux attraits de la ville.

5 Le Rogers Centre. © Dreamstime.com/Alexandar Iotzov

Centre sportif de Toronto, le Rogers Centre, anciennement le SkyDome, fait la fierté des habitants. Il s’agit du premier stade au monde à posséder un toit entièrement rétractable. En cas de mauvais temps, ses quatre panneaux montés sur rails peuvent en effet se refermer en 20 min malgré leurs 11 000 tonnes. Depuis son ouverture en 1989, ce remarquable édifice abrite l’équipe locale de baseball, les Blues Jays, de même que l’équipe de football, les Argonauts de la Canadian Football League (CFL).

Toronto

Le quartier des affaires et du spectacle

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L’Ontario Le Canadian Imperial Bank of Commerce Building est perçu par beaucoup comme la plus belle banque et immeuble à bureaux du quartier des affaires de Toronto. L’époustouflant intérieur de ce monumental édifice roman ne pourra qu’emballer les fervents d’architecture. L’immense hall de la banque arbore de la pierre rosée, des moulures dorées et une voûte en berceau à caissons bleus. Cet édifice fut pendant de nombreuses années la plus haute construction de tout le Commonwealth britannique.

5 Le Roy Thomson Hall. © Dreamstime.com/Artefficient

Toronto

Une collection d’articles de journaux attestant les divers exploits d’Ed Mirvish tapisse les murs des nombreux restaurants que le grand entrepreneur a implantés entre le Princess of Wales Theatre et le Royal Alexandra Theatre, nommé ainsi pour rendre hommage à l’épouse du roi Edward VII et que tout le monde appelle simplement le «Royal Alex». Le Roy Thomson Hall est l’une des constructions les plus remarquables du paysage torontois. Son extérieur futuriste, qui arbore 3 700 m2 de verre réfléchissant, a été conçu par le Canadien Arthur Erickson et lui a valu des critiques mitigées le comparant tantôt à un champignon renversé, tantôt à un tutu de ballerine. Son intérieur fait par contre l’unanimité, avec son incroyable luminosité, son hall somptueux et son acoustique exceptionnelle, qu’exploitent d’ailleurs à souhait le Toronto Symphony et le Mendelssohn Choir. Appelé à devenir le New Massey Hall au moment de sa construction, il finit par prendre le nom du potentat de l’édition Lord Thomson of Fleet, dont la famille fit la plus importante contribution individuelle au financement du projet.

Toujours le bâtiment le plus typiquement Art déco de la ville, l’Original Toronto Stock Exchange, soit l’ancienne Bourse de Toronto, abrite maintenant la Design Exchange, connue à Toronto sous l’acronyme de DX. La Design Exchange renferme une salle d’exposition de même que le Design Effectiveness Centre, où l’on présente des pièces réalisées par des concepteurs d’envergure nationale et internationale. En plus du dernier cri dans les domaines de la mode, de la création graphique et de l’ergonomie, ce lieu s’enorgueillit de la 6 L’Union Station, au premier rang des gares canadiennes.

© Dreamstime.com/Ryan Tacay

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5 Le Distillery District, de style victorien. © Ontario Tourism

Grâce en partie à sa façade miroitante enrichie de dorures, la Royal Bank Plaza est de toute beauté. Deux tours triangulaires sont ici réunies par un atrium de verre transparent inondé de verdure tropicale, alors qu’en sous-sol s’étend un complexe commercial. L’Union Station occupe sans contredit le premier rang des gares canadiennes pour la taille et la magnificence des lieux. Conçue dans l’esprit des grands terminaux américains, elle emprunte ses colonnes et ses plafonds à caissons aux basiliques romaines de l’Antiquité. La gare, dont la construction a été entreprise en 1915 mais achevée en 1927 seulement, est l’une des œuvres maî-

tresses des architectes Ross et Macdonald de Montréal. Sa façade sur Front Street fait plus de 250 m de longueur, dissimulant ainsi complètement le port et le lac Ontario, situés à l’arrière. La BCE Place est composée de deux tours jumelles. Elles sont reliées par une magnifique galerie de verre de cinq étages supportée par une énorme structure de nervures métalliques blanches.

Old Town Toronto Véritable petit bijou de l’ère industrielle, le Distillery District n’a rien perdu de ses airs d’antan, si ce n’est ce qui se cache désormais derrière ses coquettes façades de briques rouges. Fréquemment utilisée comme décor pour le cinéma, l’ancienne distillerie Gooderham & Worts, enclavée par la Gardener Expressway et les nouveaux développements immobiliers du quartier de St. Lawrence, se présente comme l’un des complexes industriels de style victorien les mieux préservés en Amérique du Nord.

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présence du parquet original, entièrement restauré, de l’historique Bourse de Toronto, ainsi que de murales et frises tout bonnement spectaculaires. La frise de près de 23 m qui orne le haut du portail est caractérisée par une ironie et un humour que seule une Bourse canadienne pouvait se permettre.

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L’Ontario Queen Street West Le quartier des arts et du design, également surnommé West Queen West (WQW), est en pleine revitalisation. Ici les gens vivent à l’heure du «bohèmebranché». On y découvre une panoplie de petits restos sympas qui, bien que dernier cri, n’en conservent pas moins cet air de bohème artistique. Les boutiques de vêtements d’occasion côtoient les boutiques de jeunes designers torontois. On dit que cette portion de Queen Street West abrite la plus grande concentration de galeries d’art à Toronto.

Chinatown et le Kensington Market

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L’Art Museum of Toronto a été fondé en 1900, mais n’eut un siège permanent qu’en 1913, lorsque The Grange fut cédée au musée. La face arrière de The Grange fut enfin intégrée à la galerie de sculptures de l’AGO en 1989. Il faut aussi noter que cette résidence de gentilhomme, pourvue d’un grand escalier en spirale et d’étonnants quartiers réservés aux employés de la maison, fait partie des premières constructions en briques de Toronto. Un nouveau bâtiment fut ajouté à l’Art Museum of Toronto en 1918, et la première exposition du célèbre Groupe des Sept eut lieu en 1920, à l’intérieur de ce qui était d’ores et déjà devenu l’Art Gallery of Toronto. Un important chapitre de l’histoire culturelle aussi bien ontarienne que canadienne s’écrivait ainsi. En 1966, le musée reçut l’appui financier de la province et fut officiellement rebaptisé l’Art Gallery of Ontario (AGO). Des rénovations et des ajouts successifs au fil des années ont tour à tour contribué à réinventer l’AGO en cachant d’anciens éléments et en en faisant apparaître de nouveaux. En 2008, une nouvelle façade de verre et de bois a rajeuni l’image de ce musée des beaux-arts de l’Ontario. L’architecte américain de renommée internationale Frank

Gehry, originaire de Toronto, a ainsi réalisé son premier projet majeur au Canada, dénommé Transformation AGO. Gehry a préconisé une structure transparente permettant une interrelation entre les activités du musée et celles de la rue. 6 Dans une des salles de l’Art Gallery of Ontario (AGO).

© Ontario Tourism

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5 Le Kensington Market, visage multiethnique de Toronto. © Ontario Tourism

Le Queen’s Park et l’université de Toronto Chacune des 10 provinces canadiennes possède sa propre assemblée législative. Situé au centre de Queen’s Park, l’Ontario Legislature construit entre 1886 et 1892, a été dessiné dans le style néoroman de Richardson par l’architecte Richard A. Waite de Buffalo, à qui l’on doit plusieurs bâtiments canadiens dont l’ancien siège du Grand Tronc de la rue McGill, à Mont réal (édifice GéraldGodin). On remarquera les amusantes tours de couronnement de la portion centrale du parlement, qui traduisent bien le niveau d’invention élevé de ces architectes du XIXe siècle préoccupés de pittoresque et d’éclectisme.

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Le Kensington Market, ce bazar anachronique qui incarne mieux que tout autre le caractère multiethnique de Toronto, a d’abord été un marché essentiellement est-européen avant de devenir ce qu’il est aujourd’hui, soit un savoureux mélange d’influences juives, portugaises, asiatiques et antillaises. La moitié inférieure de l’avenue Kensington est principalement flanquée de boutiques de vêtements d’une autre époque, tandis que sa moitié supérieure accueille avec fierté des épiceries proposant à qui mieux mieux des produits frais et délectables de tous les coins du monde. Un endroit de rêve pour faire des provisions en vue d’un pique-nique.

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L’Ontario Mais les rivalités religieuses ralentiront considérablement les progrès de l’université, chaque dénomination voulant créer sa propre institution de haut savoir. Dans la décennie suivante, Toronto comptera jusqu’à six universités, toutes rachitiques. Il faudra attendre leur unification partielle dans les années 1880 pour voir s’épanouir le campus. De nos jours, l’université de Toronto est considérée comme l’une des plus prestigieuses en Amérique du Nord.

5 L’Ontario Legislature. © Dreamstime.com/Ling Xia

Les quelque 40 pavillons de l’University of Toronto sont disséminés sur un vaste campus de verdure à la mode anglaise. Dotée d’une charte dès 1827, l’institution ne prendra véritablement son envol qu’avec la construction du premier pavillon en 1845 (aujourd’hui démoli).

Le Royal Ontario Museum (ROM) est le plus grand musée du Canada. Le ROM, comme on l’appelle couramment, veille sur six millions de trésors artistiques, archéologiques et naturels. À la suite d’importants travaux de rénovation et de restauration, de même qu’à l’ouverture de nouvelles galeries, il est désormais en mesure d’exposer ses richesses de manière à rendre justice à leur valeur inestimable. Complété en 2008, le projet Renaissance ROM a permis l’agrandissement de l’espace de collection, l’amélioration des infrastructures publiques et le dévelop-

6 Le Royal Ontario Museum (ROM). © Dreamstime.com/Sampete

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5 Le Bata Shoe Museum, au royaume de la chaussure. © Ontario Tourism

The Annex Le Bata Shoe Museum, le seul musée du genre en Amérique du Nord, renferme 10 000 paires de chaussures et offre une perspective incomparable sur les différentes cultures de la planète. Le bâtiment a été 6 La McMichael Canadian Art Collection. © Ontario Tourism

dessiné par l’architecte Raymond Moriyama, de manière à ressembler à une boîte à chaussures, et le cuivre oxydé qui orne la bordure du toit vise à créer l’impression d’un couvercle posé sur cette boîte.

Le nord de Toronto L’Ontario Science Centre a attiré plus de 30 millions de personnes depuis son ouverture en 1969. Conçu par l’architecte Raymond Moriyama, il abrite neuf salles d’exposition. Ce qui est particulier à ce musée et ce qui le rend par la même occasion si intéressant, ce sont les diverses démonstrations et expériences auxquelles on peut se prêter afin de mieux comprendre comment fonctionne l’Univers. Paisible hameau à la limite de la grande banlieue de Toronto, Kleinberg attire essentiellement les visiteurs en raison de la McMichael Canadian Art Collection, soit l’une des plus belles collections d’art canadien et autochtone du Canada. Une superbe maison en rondins et en pierre, construite autour des années 1950 pour les McMichael, abrite la collection. Grands amateurs d’art, les McMichael commencèrent à collectionner des toiles de grands maîtres canadiens, aujourd’hui au cœur de leur collection. Les salles d’exposition, vastes et claires, présentent aussi une fort belle rétrospective des œuvres de Tom Thomson ainsi que du Groupe des Sept.

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pement de centres d’apprentissage pour la clientèle scolaire. Mais, surtout, cette «renaissance» est concrétisée par le Michael Lee-Chin Crystal, une énorme structure de verre et d’aluminium en forme de prismes de cristal surmontant la rue Bloor et abritant six nouvelles galeries et un grand restaurant. Le Crystal est rapidement devenu un symbole de Toronto, et de nombreux touristes se font prendre en photo devant l’édifice qui est particulièrement impressionnant au crépuscule, alors que les grands dinosaures sont parfaitement éclairés dans leurs salles transparentes.

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5 Certaines îles de la baie Georgienne sont protégées par un parc national. © Ontario Tourism

LA RÉGION DES LACS Autour de la baie Georgienne

La région des lacs

Les 30 000 îles s’égrenant dans la baie Georgienne présentent des tableaux typiques du Bouclier canadien: conifères et rochers dénudés, ceux-là même qui inspirèrent Tom Thomson et le Groupe des Sept. Ces scènes naturelles en ont d’ailleurs ravi plus d’un, et très tôt ces petites îles ont fait l’envie de riches vacanciers qui se les approprièrent une à une jusqu’en 1929, alors qu’on décida de créer un parc, le parc national des Îlesde-la-Baie-Georgienne, pour garder dans le domaine public 59 d’entre elles. Aujourd’hui, ces terres encore sauvages accueillent les visiteurs, qui ne peuvent y accéder que par bateau. Le Blue Mountain Resort est bien connu des skieurs depuis plusieurs années déjà, car, avec ses 220 m d’altitude, il s’agit du plus important domaine skiable du sud de l’Ontario. Dès 1999, la station commença à se transformer. Depuis, des investissements majeurs (de la part de la firme Intrawest, connue pour avoir développé la station Mont-Tremblant au Québec) ont

permis d’en faire un véritable village de vacanciers, avec restaurants, hôtels et boutiques, tous installés dans un vaste complexe coquet. Le site n’a cessé de s’agrandir, et la zone a véritablement explosé en quelques années avec l’ajout d’autres bâtiments: des copropriétés ont poussé autour du complexe hôtelier, et les travaux se poursuivent. Pour mettre sur pied une telle station touristique, il fallait aussi mettre en valeur la montagne, qui compte aujourd’hui 34 pistes de ski et de planche à neige, ainsi que des remontepentes dernier cri. Pour en faire une attraction quatre saisons, on a bien sûr aménagé un beau terrain de golf.

6 Descente des pistes du Blue Mountain Resort. © Dreamstime.com/Willeecole

NORMAN BETHUNE Norman Bethune (1890-1939) n’était pas un médecin comme les autres, et ses idéaux sociaux le poussèrent à aller œuvrer à l’étranger, aux côtés de l’Armée espagnole, où il s’illustra par sa création d’unités mobiles de transfusion sanguine, fort utile durant la guerre, car elle permet de soigner les blessés sur le terrain. En 1938, il décida de joindre les rangs de l’Armée révolutionnaire chinoise et s’occupa de l’unité médicale. Il n’y demeura cependant que peu de temps, car, l’année suivante, âgé de 49 ans, il mourut d’une septicémie.

Au moment de la colonisation par les Européens, la région de la baie Georgienne était le territoire des Hurons, l’une des premières nations autochtones de l’Ontario à avoir eu des contacts avec les Européens; Étienne Brûlé s’y rend vers 1610. Les relations qu’entretiennent alors les Amérindiens avec les Français sont à ce point bonnes que des pères jésuites arrivent dès 1620 dans le but d’évangéliser ces Amérindiens et qu’ils y fondent une mission en 1639. Sur le site actuel de Sainte-Marie-auPays-des-Hurons est reconstituée la mission de Sainte-Marie telle qu’elle était autour des années 1630, avec le village, les «maisons longues» ainsi que les outils utilisés par les Hurons. En le visitant, on est invité à prendre connaissance du mode de vie des habitants de la mission, des guidesinterprètes en costumes d’époque (pères jésuites, colons, Amérindiens) faisant revivre leur quotidien.

Le long du lac Huron Le Pinery Provincial Park protège un écosystème exceptionnel: la plus vaste savane de chênes en Amérique du Nord. Elle s’est développée sur les dunes qui bordent le lac Huron, et qui s’allongent en se transformant en de longues plages blondes. Des sentiers de randonnée pédestre en été ou des pistes de ski de fond en hiver donnent l’occasion de découvrir cet environnement rare et fragile. Le parc national de la Péninsule-Bruce protège une vaste portion de cette bande de terre longue de 80 km, qui s’enfonce dans les eaux du lac Huron, délimitant en partie la baie Georgienne. Cet immense parc comporte, sur son territoire, des terres privées et des jardins naturels encore sauvages, couverts non seulement de diverses essences de la forêt boréale,

6 Le site de Sainte-Marie-au-Pays-des-Hurons. © Ontario Tourism

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5 Le parc national de la Péninsule-Bruce.

5 Le majestueux Dundurn Castle dans son

mais aussi de fleurs singulières; on y dénombre une quarantaine de variétés d’orchidées. Enfin, sa faune n’en est pas moins fascinante, car le parc est entre autres habité par le cerf de Virginie, le castor, le dangereux «massasauga», un serpent venimeux, et par pas moins de 170 espèces d’oiseaux.

sance italienne dans le genre des villas toscanes. Il fut bâti en 1835 pour Sir Allan MacNab, premier ministre du Canada-Uni de 1854 à 1856. Restauré, meublé et décoré tel qu’on aurait pu le voir en 1855, ce château de 35 pièces somptueuses fera connaître aux visiteurs tout un pan de la bourgeoisie du XIXe siècle. Les pièces les plus fascinantes sont peut-être celles situées au sous-sol, autrefois habitées par les domestiques, car elles permettent d’avoir une idée de leur difficile vie au château.

© istockphoto.com/Arpad Benedek

À l’extrémité de la péninsule Bruce, on aperçoit une série d’îles, 19 en tout, qui sont en fait les dernières pointes de l’escarpement du Niagara. Ces masses calcaires ont été sculptées au fil des ans et forment aujourd’hui des piliers rocheux bien particuliers, dont le plus connu, et aussi celui qui présente les formes les plus inusitées, a formé l’île Flowerpot. Toute cette zone marine est protégée par le parc marin national Fathom Five.

LA PÉNINSULE DU NIAGARA ET SES ENVIRONS

superbe parc.

© istockphoto.com/Sonja Fagnan

Les Royal Botanical Gardens offrent l’occasion d’une balade unique, à deux pas du centreville d‘Hamilton, dans des parterres où s’épanouissent une multitude de fleurs et à travers des habitats naturels merveilleusement conservés. Ainsi, une bonne partie du parc, qui s’étend sur quelque 1 000 ha, est composée d’un jardin dénommé le «paradis des foulques», qui comprend des sentiers sillonnant des marais et des ravins boisés. Outre cette aire naturelle, on peut se balader dans différents jardins, entre autres la roseraie et la rocaille, qui se parent de milliers de fleurs au printemps venu, et le jardin de lilas, le plus

Hamilton Considéré comme le joyau d‘Hamilton, le Dundurn Castle peut justement être qualifié de «château» en raison de ses dimensions imposantes et de son architecture, une adroite combinaison du palladianisme anglais et de l’architecture de la Renais3 Le long du lac Huron.

© Dreamstime.com/Elena Elisseeva

6 Des fleurs de toute beauté parent les Royal Botanical Gardens.

© Dreamstime.com/Socrates

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5 Les vignobles de la péninsule du Niagara. © Sandra Cunningham|Dreamstime.com

grand du monde. Des serres présentent aussi diverses expositions florales.

La péninsule du Niagara et ses environs

Niagara et la Route des vins Long de 42 km et comportant huit écluses, le canal Welland permet aux bateaux de se rendre de St. Catharines à Port Colborne, soit du lac Ontario au lac Érié. Tout au long du canal, des points de vue ont été aménagés. Parmi les sites les plus captivants pour observer le canal figure le St. Catharines Museum at Lock 3, qui comprend une vaste terrasse permettant aux visiteurs de se poster devant l’écluse et d’y regarder le passage des bateaux. Pour en savoir plus sur le canal, il faut aller au musée, où l’on présente un documentaire d’une dizaine de minutes sur l’histoire du canal et qui renferme différents objets relatifs à la construction du canal, prétexte pour en apprendre plus aussi sur l’histoire locale. Les chutes du Niagara furent formées il y a quelque 10 000 ans, au moment où le recul des glaciers dégageait l’escarpement du Niagara en détournant les eaux du lac Érié vers le lac Ontario.

Cette formation naturelle offre un tableau d’une rare beauté de deux chutes côte à côte: la chute américaine, haute de 64 m et large de 305 m, et la chute canadienne, haute de 54 m et large de 675 m, qui a la particularité d’avoir la forme d’un fer à cheval. L’escarpement rocheux des chutes étant constitué de pierres tendres, les chutes rongeaient la paroi rocheuse d’environ 1 m chaque année avant qu’on ne détourne une partie de cette eau pour alimenter les centrales hydroélectriques situées non loin. Aujourd’hui, la paroi recule d’environ 0,3 m par an. Qui peut rester impassible face à ces flots en furie se précipitant en ce gouffre dans un vrombissement de tonnerre? Cette nature qui semble indomptable en a inspiré plus d’un. Ainsi, au début du siècle dernier, quelques intrépides voulurent montrer leur bravoure en sautant dans les chutes à bord d’un simple tonneau ou en marchant audessus de celles-ci sur un fil tendu de part et d’autre; plusieurs en moururent. Une loi votée en 1912 interdit depuis lors ce genre d’exploits afi n de protéger le site des spéculateurs.

LES VINS DE GLACE Plusieurs bons vins, voire de grands crus, sont élaborés sur la péninsule du Niagara. Les plus réputés d’entre eux demeurent incontestablement les vins de glace (ice wines) qui ont contribué, en grande partie, à la renommée internationale de la péninsule en tant que région vinicole. C’est en quelque sorte le gel qui permet l’élaboration de ce vin. L’automne venu, le raisin est laissé sur le cep jusqu’à la première gelée, pour qu’il soit attaqué par le Botrytis cinerea, un champignon microscopique qui se développe sur la peau du raisin. Pour se nourrir, ce champignon absorbe une bonne partie d’acidité, de l’eau et un peu du sucre du raisin, permettant une concentration du sucre dans la pulpe. Ce phénomène est appelé «pourriture noble» et permet l’élaboration d’un vin liquoreux. Les raisins gelés sont cueillis et immédiatement pressurés, de sorte que la glace remonte à la surface et qu’au fond de la cuve se dépose un jus concentré. Plusieurs vignobles élaborent un vin de glace, mais c’est Inniskillin qui fit le premier vin de glace de la région. Aujourd’hui, outre Inniskillin, les vignobles Henry of Pelham, Château des Charmes, Konzelmann et Stoney Ridge, entre autres, en produisent également. Les vins de glace sont généralement proposés à la fin d’un repas.

6 Des cépages bien choisis pour un vin de qualité. © Ontario Tourism

L’ESCARPEMENT DU NIAGARA L’escarpement du Niagara est en fait une vaste cuvette géologique dont l’origine remonte à quelque 400 millions d’années, alors que des mers peu profondes recouvraient la région. Les fonds marins se sont au fil des ans tapissés de coraux et de restes osseux qui ont formé une couche calcaire très solide, la dolomite. Après le retrait des eaux, la dolomite a mieux résisté à l’érosion que les couches de roche situées au-dessous d’elle, et, se retrouvant peu à peu sans support, elle s’est effondrée, créant alors une vaste cuvette dont le rebord va de l’État de New York jusqu’à la baie Georgienne.

LE SUD-OUEST DE L’ONTARIO Stratford

Le sud-ouest de l’Ontario

C’est un commerçant, Tom Patterson, grand amateur de Shakespeare, qui eut l’idée de mettre sur pied un festival présentant l’œuvre de Shakespeare en 1951, aujourd’hui devenu le Stratford Festival. Jusqu’alors un simple hameau, Stratford est devenue une séduisante petite ville qui attire, chaque année, une foule de visiteurs venus assister à l’une des pièces de théâtre et profiter d’une ville coquette à souhait. Outre un centre-ville attrayant, la ville bénéficie d’un parc splendide, le Queen’s Park, aménagé au bord de la rivière Avon, dans laquelle nagent canards, bernaches et cygnes. Dans le parc se dresse le Festival Theatre, où sont présentées quelques-unes des œuvres dramatiques.

Parc national de la Pointe Pelée À l’extrême sud-ouest de l’Ontario, une pointe de terre s’avance dans le lac Érié, la

4 La statue de Shakespeare, symbole littéraire de Stratford.

© Ontario Tourism

3 Le spectacle époustouflant des chutes du Niagara.

© Dreamstime.com/Helen Filatova

pointe Pelée. Cette pointe bordée de marais est le refuge d’une faune variée, notamment d’oiseaux de toutes sortes qui viennent la hanter en tout temps et particulièrement au printemps et en automne, alors que différentes espèces s’y arrêtent lors de leur périple migratoire. Ce site est maintenant protégé par un parc national, le parc national de la Pointe Pelée, qui offre d’agréables sentiers de randonnée.

L’Ontario

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Les longues passerelles de bois qui s’enfoncent dans les marais et qui permettent l’observation de multiples espèces dans leur environnement naturel ajoutent à l’attrait de ce parc fascinant, où l’on a observé près de 350 espèces d’oiseaux. En septembre, des monarques, ces papillons orangés, envahissent le parc lors de leur migration vers le Mexique. On y trouve également quelques plages.

5 Passerelle d’observation dans le parc national de la Pointe-Pelée.

Samuel de Champlain Provincial Park Le Samuel de Champlain Provincial Park est situé le long des berges de la rivière Mattawa, qu’empruntaient jadis les colons qui faisaient la traite des fourrures alors qu’ils se rendaient plus profondément dans les terres ontariennes en direction des Grands Lacs. En souvenir de ces explorateurs, le Centre du patrimoine des voyageurs expose quelques objets relatifs à leur mode de vie, telle cette intéressante réplique du type de canot d’écorce avec lequel ils se déplaçaient.

Sudbury Situé à Sudbury, Science Nord, aménagé dans un bâtiment dont la forme est pour le moins inusitée (un gigantesque flocon de neige), illustre bien ce qu’il renferme. Ce remarquable complexe vise à faire connaître au public les mystères de la nature et de la science. S’y trouve toute une gamme de petites expositions thématiques, de docu6 À la découverte de l’Agawa Canyon Park à bord du petit train d’époque. © Dreamstime.com/Michael Shake

© Dreamstime.com/Alain

mentaires et de jeux interactifs et éducatifs, qui sont autant de moyens utilisés pour vulgariser de l’information scientifique souvent fort complexe.

Killarney Provincial Park Le très beau Killarney Provincial Park s’avance dans la baie Georgienne. Ce vaste jardin naturel, traversé par plusieurs rivières et lacs aux eaux claires, se présente comme un véritable paradis pour l’amateur de canotage. En le parcourant, on y découvre des paysages quasi féeriques, typiques du Bouclier canadien, où s’entrecroisent les lacs et les rivières, les falaises des montagnes La Cloche et les forêts de bouleaux et de pins.

Agawa Canyon Park Pour faire une excursion mémorable au cœur de la nature sauvage du nord de l’Ontario, il faut monter à bord du train d’Algoma à Sault Ste. Marie et partir à la découverte de l’Agawa Canyon Park. Confortablement assis dans ce charmant petit train d’époque, on sillonne la forêt en passant à flanc de colline et en longeant des rivières et on contemple ce tableau naturel d’une saisissante beauté qui se transforme au gré des saisons, passant du vert intense en été à la palette d’orangé et de rouge en automne et à une éclatante blancheur en hiver.

Le nord-est de l’Ontario

LE NORD-EST DE L’ONTARIO

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L’Ontario

5 Le Lake Superior Provincial Park. © Ontario Tourism

LE NORD-OUEST DE L’ONTARIO

Le nord-ouest de l’Ontario

Lake Superior Provincial Park Le Lake Superior Provincial Park s’étend sur quelque 80 km aux abords du lac Supérieur. Vaste étendue de verdure, il comprend de magnifiques plages et des falaises escarpées typiques des abords de ce lac. Des sentiers de randonnée aménagés le long du lac révèlent des panoramas grandioses, alors que d’autres s’enfoncent plus profondément au cœur de la forêt qui couvre cette partie de son territoire. Le parc renferme également des pétroglyphes, témoins de la présence ojibwée dans la région du lac Supérieur depuis plus de 9 000 ans. Le meilleur endroit où les contempler est Agawa Rock. Plusieurs autres sentiers de randonnée sillonnent le parc, dévoilant parfois quelques secrets des Ojibwés qui habitent ces terres depuis les temps anciens. En outre, l’amateur de pêche ne sera pas en reste, car il est possible de plonger sa ligne dans les limites du parc, truites et brochets abondant dans les rivières et les lacs.

Ouimet Canyon Situé dans le parc provincial du même nom, le Ouimet Canyon, profond de 107 m et large d’environ 150 m, a de quoi faire frémir, d’autant plus qu’on peut l’admirer de près grâce aux deux belvédères aménagés au bord du gouffre. Tout au fond du canyon et le long des parois abruptes, le froid perdure, et il n’y pousse qu’une flore arctique chétive.

6 Vue aérienne sur le profond Ouimet Canyon. © Ontario Tourism

L’Ontario

Thunder Bay À Thunder Bay, le Fort William Historical Park est une reconstitution passionnante de l’ancien fort William tel qu’il existait au début du XIXe siècle. La réplique du plus grand poste de traite de fourrures au monde renferme une quarantaine de bâtiments. Des guides-interprètes en costumes d’époque évoquent la vie des habitants d’alors (trappeurs, commerçants et Ojibwés) et offrent aux visiteurs un fascinant voyage dans le temps, quelque 200 ans en arrière.

5 Le Fort William Historical Park. © Ontario Tourism 5 Métierse traditionnels du fort William au début du XIX siècle.

© Ontario Tourism

UNE VÉGÉTATION PARTICULIÈRE Le lac Supérieur, le plus occidental, le plus propre et le plus étendu des Grands Lacs, offre aux visiteurs des paysages d’une rare beauté. La vaste étendue du lac est bordée par une végétation qui peut surprendre, car elle se compose notamment d’épinettes rabougries et même, par endroits, d’une flore alpine. Ce sont les eaux très froides du lac Supérieur qui ont pour effet de refroidir l’air, créant des changements de température parfois brusques qui ne permettent qu’à certaines essences de pousser.

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Le Manitoba

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Le Manitoba

Les Métis comptaient pour une part importante de la population francophone dans les Territoires du NordOuest de l’époque. Descendants de trappeurs français et d’Autochtones, les Métis, catholiques et francophones, vivaient au confluent de la rivière Rouge et de la rivière Assiniboine, sur ces territoires qui furent annexés au Canada en 1869. Craignant de perdre leur langue, leurs traditions d’enseignement, leur liberté religieuse et surtout leurs terres, ils nommèrent Louis Riel à leur tête pour les guider dans leur quête d’une forme de gouvernement responsable sur leur territoire. Mais le peu qu’ils parvinrent à obtenir leur fut peu à peu retiré, ce qui les poussa à former leur propre gouvernement provisoire. Le tollé soulevé par le procès et l’exécution de l’Ontarien Thomas Scott, accusé d’avoir défié l’autorité dudit gouvernement, a cependant obligé Riel à s’exiler aux États-Unis. Il devait toutefois revenir au Canada, en Saskatchewan cette fois, pour poursuivre sa lutte et mener la rébellion du Nord-Ouest. Riel, l’homme qui aurait pu devenir le premier des premiers ministres du Manitoba, fut finalement pendu pour «trahison» en 1885, et beaucoup le considèrent comme un martyr depuis cette date.

© Parcs Canada/Barrett & MacKay

Manitou («le Grand Esprit»), mot amérindien, est à l’origine du nom de la province du Manitoba, jadis un territoire peuplé de seulement quelques nations autochtones qui croyaient que les rapides du lac Manitoba représentaient sa voix. Puis, avec l’arrivée des Français et des Anglais, l’histoire du Manitoba devint très rapidement celle d’une querelle constante entre deux compagnies de pelleteries: la Compagnie de la Baie d’Hudson, qui appartenait aux Anglais, et la Compagnie du Nord-Ouest, qui appartenait aux Français. Cette dernière vit le jour plus tard que la première, mais elle parvint néanmoins à supplanter l’autre pendant un certain temps. L’influence française qui en résulta perdure encore, notamment à Saint-Boniface.

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Le Manitoba

© Philippe Renault

WINNIPEG ET SES ENVIRONS La ville doit son existence à un Écossais du nom de Thomas Douglas, cinquième comte de Selkirk, qui fonda sur les lieux une colonie de 187 000 km2 à laquelle il donna le nom de «Red River Colony» (un monument au bout de l’avenue Alexander en marque l’emplacement exact). Dou6 Le Manitoba Legislative Building. © istockphoto.com/Leif Norman

glas agissait à titre d’émissaire pour le compte de la Compagnie de la Baie d’Hudson, et ses charges lui permettaient de lotir des river lots, soit de longues et étroites parcelles de terre dont une extrémité donnait sur la rivière Rouge. C’est à l’intérieur du Manitoba Legislative Building, un impressionnant édifice rehaussé d’éléments intéressants (chemins de fer en pierres fossilisées, deux bisons de bronze et un buste de Cartier), que se déroulent les sessions parlementaires de la province. Son dôme est surmonté du Golden Boy, une sculpture française haute de 5,25 m à l’effigie d’un jeune garçon portant une gerbe de blé sous un bras et levant de l’autre un flambeau vers le ciel. Autour du Leg s’étendent des jardins paysagers où l’on trouve des statues honorant le chef métis Louis Riel. La sculpture originale (et plus controversée) représentant ce leader métis pointe désormais de l’autre côté de la rivière, à l’entrée est du Collège de Saint-Boniface. L’Exchange District, situé à proximité du centre-ville, constitue l’ancien quartier des entrepôts de Winnipeg. Aujourd’hui

Winnipeg et ses environs

5 Winnipeg, capitale du Manitoba.

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Le Manitoba

5 L’Exchange District de Winnipeg. © istockphoto.com/Deborah Clague

cependant, ses élégants immeubles industriels abritent de nouveaux occupants, entre autres des antiquaires, des librairies et des compagnies théâtrales. Le gouvernement fédéral a désigné le quartier lieu national historique en 1997.

Winnipeg et ses environs

Les plus beaux musées de Winnipeg se trouvent tout près de l’Exchange District. Aménagé dans l’enceinte d’un complexe muséologique, le Manitoba Museum s’impose comme le plus beau de tous, véritable tour de force mettant l’accent sur l’histoire naturelle et sociale du Manitoba. Diverses galeries instruisent les visiteurs sur la géologie de la province, l’écologie des Prairies, l’écologie arctique – le clou est un diorama sur les ours polaires – ainsi que l’histoire amérindienne grâce aux collections acquises auprès de la Compagnie de la Baie d’Hudson. La Winnipeg Art Gallery, un bâtiment spectaculaire de forme triangulaire, est reconnue pour sa vaste collection d’art et de sculptures inuites. Fondé en 1912, ce musée présente de tout, des tapisseries flamandes du XVI e siècle aux arts modernes; il est particulièrement riche en œuvres d’artistes canadiens, en porcelaines décoratives et en argenterie.

Juste de l’autre côté de la rivière Rouge, dans le quartier francophone de Saint-Boniface, les murs facilement reconnaissables de la cathédrale de Saint-Boniface constituent la seule partie de l’église qui n’a pas été détruite pendant l’incendie qui l’a rasée en 1968, mais ils demeurent toutefois très impressionnants, d’autant plus qu’il s’agissait de la quatrième cathédrale à être érigée à cet endroit. Il n’est donc pas surprenant que ce temple demeure une sorte de lieu de pèlerinage pour les francophones. Située dans le cimetière de la cathédrale Saint-Boniface, la tombe de Louis Riel est marquée d’une simple pierre rouge sur la pelouse frontale, un bien maigre hommage à l’homme célèbre qui y repose.

6 La cathédrale de Saint-Boniface. © Philippe Renault

Le Manitoba

165

D’autres pierres tombales dispersées tout autour appartiennent à des colons français et à des Métis, entre autres le chef One Arrow. D’ici, on a une vue spectaculaire sur la rivière Rouge et la silhouette du centre-ville de Winnipeg. Les passionnés de l’écrivaine Gabrielle Roy peuvent voir au passage la maison où elle a grandi et où se déroule l’action de plusieurs de ses romans, entre autres un de ses plus célèbres, Rue Deschambault. La Maison Gabrielle-Roy pose un remarquable coup d’œil sur la vie de cette célèbre auteure canadienne-française. Le rez-de-chaussée de la maison a été magnifiquement restauré et compte plusieurs meubles d’époque, alors que les étages supérieurs sont dédiés à la vie de l’auteure. On peut visiter le petit grenier où l’imagination de la jeune écrivaine prit son premier envol alors qu’elle contemplait le paysage de la fenêtre.

L’attrait le plus prisé du parc est l’Assiniboine Park Zoo. Plus de 4 000 animaux y vivent, y compris un lynx russe, un ours

6 La maison Riel. © Parcs Canada/Cornellier, A.

5 Le pavillon de l’Assiniboine Park. © iStockPhoto.com/Leif Norman

polaire, un kangourou, des harfangs des neiges et des grands ducs; on y trouve même des espèces aussi exotiques que la vigogne sud-américaine et des tigres de Sibérie. De plus, une statue de l’ours Winnie honore les origines du célèbre Pooh, un ourson acheté en Ontario par un soldat de Winnipeg et amené en Angleterre, où l’auteur A.A. Milne le vit et diffusa son histoire pour le grand bonheur des enfants du monde entier. Le Lieu historique national de la MaisonRiel dépeint de façon troublante la vie des Métis à l’époque de la colonie de la Red River (Rivière Rouge). La minuscule maison Riel a accueilli le célèbre chef métis Louis Riel et sa famille pendant de nombreuses années et a ensuite appartenu à ses descendants jusqu’en 1969. La dépouille de Riel y a été exposée en décembre 1885.

Winnipeg et ses environs

L’Assiniboine Park est une destination populaire auprès des marcheurs et des cyclistes. Tout près, les jardins anglais réservent une merveilleuse surprise lorsqu’ils sont en fleurs; on peut y voir des tapis floraux de marguerites, de soucis, de bégonias et autres, disposés de façon artistique sous de sombres colonnes d’épinettes broussailleuses.

166

Le Manitoba

L’EST DU MANITOBA Atikaki Provincial Wilderness Park Situé le long de la frontière ontarienne, l’Atikaki Provincial Wilderness Park consiste en un assemblage hétéroclite de falaises, de formations rocheuses, de lacs vierges et de rivières sur près de 4 000 km2. Toutefois, il demeure très difficile de s’y rendre puisqu’un canot, un hydravion ou une randonnée de plusieurs jours s’avèrent nécessaires pour atteindre son centre; dès lors, il n’est pas étonnant qu’il présente la nature la plus sauvage et inviolée de tous les parcs de la province. Une série de murales rocheuses peintes par les Autochtones et une chute de 20 m idéale pour le canot en eaux vives comptent parmi ses principaux attraits. Étant donné qu’Atikaki signifie «pays du caribou», il n’est pas rare d’apercevoir ici des caribous ou des orignaux.

Whiteshell Provincial Park Plus au sud, le Whiteshell Provincial Park est le plus grand et le plus beau parc du Manitoba. D’une superficie d’environ 2 720 km2, il est cousu de lacs, de rapides et de cascades, et hanté par une multitude de poissons et d’oiseaux. Il offre de tout pour tous. L’Alf Hole Goose Sanctuary constitue l’un des meilleurs endroits pour voir des bernaches, surtout durant leur migration; au Bannock Point, les roches

5 Le Lieu historique national de Lower Fort Garry. © Parcs Canada/Cornellier, A.

disposées par les Autochtones de façon à représenter des serpents, des poissons, des tortues et des oiseaux, revêtent un intérêt archéologique; quant aux falaises du Lily Pond, à Caddy Lake, elles sont âgées de 3,75 milliards d’années.

Selkirk Sur la route 9, Selkirk, un petit village riverain identifié par un immense poissonchat, recèle plusieurs attraits importants. Le Lieu historique national de Lower Fort Garry, juste au sud de l’agglomération, renferme un village de pionniers et de traite des fourrures entièrement reconstitué. Il rappelle l’importance passée de ce poste créé pour remplacer le premier fort Garry de Winnipeg, emporté par une forte crue de la rivière.

6 Moment de détente au Whiteshell Provincial Park. © Istockphoto.com/Kristjan Backman

LA VÉRENDRYE (1685-1749) Né à Trois-Rivières, Pierre Gaultier de Varennes entre au Séminaire de Québec en 1696 et est initié à la vie de soldat. Au décès de son frère Louis, sous-lieutenant dans le régiment de Bretagne comme lui, il prend son surnom: La Vérendrye. En 1712, il épouse Marie-Anne Dandonneau du Sablé, avec qui il aura six enfants. La vie nomade l’attirant depuis longtemps, La Vérendrye entre en 1727 dans la compagnie de traite des fourrures fondée par son frère JacquesRené sur le lac Supérieur. Après un séjour de deux ans, il conclut que la découverte de la mer de l’Ouest (l’océan Pacifique) passe par l’exploration du lac Ouinipigon (lac Winnipeg) et du «grand fleuve de l’Ouest» (la rivière Missouri). La Vérendrye décide ainsi de former une société avec plusieurs marchands montréalais. Il quitte alors Montréal pour l’Ouest en 1731, en compagnie de trois de ses fils: Jean-Baptiste, François et Pierre, et d’une cinquantaine de volontaires. Leur expédition est ponctuée par l’établissement de postes de traite. Entre-temps, son fils Jean-Baptiste est tué par les Sioux. Enfin, La Vérendrye, avec son fils Louis-Joseph qui est venu le rejoindre et un groupe d’hommes, ménage en 1738 une percée vers le sud-ouest par la rivière Missouri afin d’atteindre la mer de l’Ouest: en vain car le Missouri, le «grand fleuve de l’Ouest», mène plutôt vers le golfe du Mexique via le Mississippi. Il n’ira jamais plus loin. Son fils Pierre, quant à lui, met le cap vers le nord, au printemps de 1742, en vue de construire des forts. Louis-Joseph et François, pour leur part, s’obstinent malgré tout dans leur idée: marcher jusqu’à ce qu’ils découvrent la mer de l’Ouest. Au début de 1743, un gigantesque rideau de pierre les empêche de continuer. Désappointés, les deux frères reviennent sur leurs pas. Ce qu’ils ne savent pas encore, c’est qu’ils auront été les premiers Canadiens français à avoir vu et décrit le versant est des montagnes Rocheuses, sans jamais toutefois avoir vu le Pacifique.

4 Portrait de La Vérendrye.

© Bibliothèque et Archives Canada/C-006896k

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Le Manitoba

5 Le lac Winnipeg, vaste mer intérieure. © istockphoto.com/Deborah Clague

Autour du lac Winnipeg Le Winnipeg Beach Provincial Park constitue depuis longtemps une destination privilégiée pour les habitants de Winnipeg en quête d’escapades estivales. En plus de sa plage bien connue et de sa promenade, le parc renferme une marina et une baie appréciée des véliplanchistes.

LE SUD DU MANITOBA

L’est du Manitoba

Steinbach Steinbach, située légèrement au sud-est de Winnipeg, est la plus grande ville de la région et s’enorgueillit de son populaire Mennonite Heritage Village. Ce complexe de 17 ha a été conçu selon le modèle traditionnel du village mennonite. Les édifices représentent la vie des mennonites hollandais qui, après avoir longuement vécu en Russie, se sont installés dans la province à partir de 1874.

4 Un moulin à vent traditionnel du Mennonite Heritage Village.

© Dreamstime.com/Mike Rogal

Le Turtle Mountain Provincial Park, dont la montagne est composée tantôt de charbon pilonné, tantôt de sédiments glaciaires, s’élève à plus de 250 m audessus des prairies avoisinantes. La Vérendrye l’avait surnommée «le joyau bleu des plaines», et ses pentes clémentes se prêtent bien à la randonnée pédestre, équestre et cycliste. Mais il ne

Le Manitoba

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5 Le parc national Riding Mountain. © Parcs Canada/Barrett & MacKay

faut pas oublier pour autant les très nombreuses et magnifiques tortues peintes qui lui ont donné son nom.

L’OUEST DU MANITOBA

LE CENTRE DU MANITOBA

Le parc national Riding Mountain s’élève au-dessus des plaines sans relief et en brise merveilleusement la monotonie. Les flancs du sommet qui donne son nom au parc offrent en outre une oasis de choix à divers animaux sauvages, tels l’orignal, le cerf, le loup et le lynx. Le plus gros ours noir jamais vu en Amérique du Nord a par ailleurs été abattu ici par un braconnier en 1992, et des bisons y sont gardés dans un grand enclos situé près du lac Audy.

Les «Spirit Sands», d’énormes dunes qui composent un décor on ne peut plus désertique à l’intérieur du Spruce Wood Provincial Park, ne manquent jamais de surprendre les visiteurs. Des sentiers d’auto-interprétation entraînent les randonneurs à travers ces dunes, mais aussi à travers les forêts d’épinettes et la prairie avoisinante, jusqu’au Devil’s Punch Bowl, un curieux étang formé par des cours d’eau souterrains. Les terrains de camping et la plage sablonneuse, propice à la baignade, font du parc une destination fort prisée pendant la belle saison.

Inglis Comme les «cathédrales des Prairies» disparaissent rapidement du paysage, on a sauvé les Inglis Grain Elevators, qui évoquent l’âge d’or de l’Ouest canadien. Constructions standards en bois, ces cinq élévateurs de grains sont désormais protégés en tant que lieu historique national, où l’on invite les visiteurs à venir voir de près ces impressionnantes structures.

L’ouest du Manitoba

Spruce Woods Provincial Park

Le parc national Riding Mountain

LES CATHÉDRALES DES PRAIRIES Il y avait jadis un élévateur de grains et un village tous les 16 kilomètres, le long de la ligne ferroviaire qui suit le tracé de la route 61, de même que partout ailleurs dans les Prairies. Cet ancien plan d’aménagement, dont les origines remontent aux années 1880, reposait sur le fait qu’un fermier et sa charrette hippomobile chargée de céréales ne pouvaient parcourir qu’une dizaine de milles (soit 16 km) en une journée. Or, l’avènement des semi-remorques a éliminé le besoin d’un aussi grand nombre d’élévateurs de grains, et la disparition progressive des subsides gouvernementaux en matière de transport a entraîné la construction obligée d’une nouvelle génération d’élévateurs. Les nouveaux élévateurs de grains à grand débit, plus perfectionnés, peuvent contenir plus de céréales, en assurer le séchage et le nettoyage, de même que le chargement plus rapide à bord des wagons. En conséquence, les anciens élévateurs disparaissent à une vitesse telle qu’il n’en restera plus un dans une vingtaine d’années, et peut-être même plus tôt (on en retrouvait près de 6 000 dans les Prairies dans les années 1930; il en reste moins de 1 000 aujourd’hui). Le Provincial Museum of Alberta est d’ailleurs en quête de vieilles photographies qu’il compte utiliser pour immortaliser ces cathédrales d’antan avant qu’elles ne s’envolent à tout jamais en fumée. À Inglis, Manitoba, un groupe de bénévoles dévoués est allé encore plus loin, en restaurant une série d’élévateurs de grains qui fut par la suite classée lieu historique national. 6 Les élévateurs de grains, symboles des Prairies canadiennes. © Catherine Raoult et Marc Poirel

Le Manitoba

171

LE NORD DU MANITOBA Churchill Aucune route ne reliant Churchill au reste de la province, il faut prendre le train ou l’avion pour s’y rendre. Bien qu’éloignée et froide, la petite ville de Churchill fascine le voyageur par son isolement et son étonnante faune. Cet endroit présente en outre une grande importance sur le plan historique, puisque c’est ici que les Anglais se sont tout d’abord établis au Manitoba, ayant choisi ce lieu en raison de son superbe port naturel donnant sur la baie d’Hudson. Il est donc approprié qu’un immense élévateur de grains érigé près des quais domine aujourd’hui la ville.

L’Eskimo Museum possède une des plus belles collections d’objets inuits au monde. Fondé en 1944 sous les auspices diocésaines locales, il renferme des pièces

5 Vue de la baie d’Hudson. © istockphoto.com/Trevor Bauer

5

Le majestueux ours polaire. © iStockPhoto.com/David T Gomez

remontant jusqu’à l’an 1700 av. J.-C. Une paire de défenses de morse adroitement sculptées compte parmi les œuvres les plus impressionnantes. Le Lieu historique national York Factory, situé à 250 km au sud-est de Churchill, protège ce qui reste du comptoir de la Compagnie de la Baie d’Hudson qui permit initialement aux Anglais de s’établir dans l’Ouest canadien. Un entrepôt de bois construit en 1832 demeure en place, de même que les ruines d’une poudrière en pierre et un cimetière dont certaines inscriptions datent du XVIIIe siècle. 3 Le Lieu historique national York Factory. © Parcs Canada/Mercier, F.

Le nord du Manitoba

Incidemment, l’emplacement de la ville se trouve en plein couloir de migration des ours polaires de la région, ce qui constitue en quelque sorte un cadeau empoisonné pour ses habitants. En effet, s’il est vrai que ces majestueux représentants de la faune attirent chaque automne des visiteurs du monde entier, il leur arrive parfois de s’aventurer dans les rues de la ville même, ce qui met en danger quiconque croise leur chemin. Outre les ours, les visiteurs peuvent y voir aussi des caribous, des phoques, des oiseaux et, en été, des bélugas, sans compter le spectacle toujours possible d’une sensationnelle aurore boréale.

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Cypress Hills Interprovincial Park

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MONTANA (U.S.A.)

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La Saskatchewan Grenier du Canada, la Saskatchewan ne serait-elle, selon la croyance populaire, qu’un champ de blé à perte de vue? Ne produit-elle pas, après tout, soixante pour cent du blé du pays sur des hectares et des hectares de champs dorés qui s’étendent pratiquement jusqu’à l’horizon? C’est d’ailleurs pour cette raison qu’on dépeint le plus souvent cette terre comme une prairie froide et monotone perdue entre les lacs du Manitoba et les montagnes de l’Alberta, sans plus. D’autant que la province entière connaît des hivers si amèrement froids que les «raccords électriques» (ces dispositifs qui gardent les batteries d’automobiles au chaud toute la nuit) font partie des services réguliers des bons hôtels.

Plus au nord, les prairies cèdent abruptement le pas aux collines, puis aux montagnes, aux forêts et aux lacs. Ici les terres boisées recouvrent la moitié de la province et occupent davantage d’espace que les terres cultivées! Enfin, la plupart des cours d’eau majeurs de la Saskatchewan coulent vers l’est, en direction du Manitoba, où ils se jettent dans la baie d’Hudson.

© Tourism Saskatchewan, Douglas E. Walker

Cela dit, il suffit de gratter quelque peu la surface pour percer le masque du stéréotype. Incontournable, la spectaculaire vallée de la rivière Qu’Appelle a creusé un large sillon ponctué de profondes dépressions glaciaires. Il ne faut pas manquer aussi de se rendre dans les deux principales villes de la Saskatchewan, soit Saskatoon et Regina, où d’étonnants accents architecturaux s’offrent au regard. Dans d’autres régions, c’est la prépondérance des églises esteuropéennes qui saute aux yeux avec leurs dômes peints, tels de somptueux et délicats œufs de Pâques, qui s’élèvent au-dessus de la prairie et qui sont autant de vibrants témoignages de l’influence ukrainienne.

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La Saskatchewan

5 Le lac Wascana. © istockphoto.com/Lauri Wiberg

REGINA Nommée ainsi en l’honneur de la reine Victoria, la ville de Regina, capitale de la Saskatchewan, a été fondée en 1903. Deuxième ville en importance de la province après Saskatoon, Regina est la métropole culturelle et commerciale de la Saskatchewan. Le Wascana Centre ne s’impose pas d’emblée comme un attrait du centreville. Il s’agit en fait d’un immense espace vert, réputé être le plus grand parc urbain en Amérique du Nord (plus grand encore que le Central Park de New York!), et point de départ logique d’une visite de la ville. Ce complexe de quelque 930 ha réunit un lac, une université, des ponts, des pelouses, des jardins, un centre de congrès et même un refuge d’oiseaux. Des sentiers pédestres et équestres se profilent en tous sens.

Le Legislative Building, l’édifice cruciforme qui abrite l’Assemblée législative de la Saskatchewan, fait face au lac Wascana ainsi qu’à des pelouses et à des jardins paysagers. Il s’agit sans doute du bâtiment gouvernemental provincial le plus impressionnant au Canada. Son énorme dôme s’élève au-dessus de la ville, et la fontaine qui pare son entrée est une de celles qui appartenaient jadis au Trafalgar Square de Londres (l’autre se trouvant maintenant à Ottawa). Le charmant Victoria Park, un parc urbain exceptionnel – d’ailleurs le plus beau des Prairies – est planté en plein centre de Regina, dont il offre une vue fantastique sur les gratte-ciel. Une série de sentiers se dessinent tels les rayons d’une roue à partir du cénotaphe érigé en son centre, et les épinettes qui agrémentent le site offrent un joli contraste avec les pelouses et les jardins.

6 Le Legislative Building et ses jardins fleuris. © Tourism Saskatchewan, J.F. Bergeron

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176

La Saskatchewan

Le sud de la Saskatchewan

LE SUD DE LA SASKATCHEWAN La route transcanadienne parcourt la Saskatchewan méridionale d’est en ouest, à travers les champs de blé et de rares villages. À l’est de Regina, rien ne laisse présager le panorama spectaculaire qui attend le visiteur à peine quelques kilomètres plus au nord dans la vallée de la rivière Qu’Appelle, dont la configuration lui est parallèle à cette hauteur. À l’ouest de Regina, le relief est parfaitement plat et révèle les paysages qu’on associe le plus souvent à la Saskatchewan, réduisant l’humain à la taille d’un vulgaire insecte au milieu d’un océan végétal.

La vallée de la rivière Qu’Appelle La vallée de la rivière Qu’Appelle constitue un détour étonnant, puisque la rivière y a creusé une dépression au beau milieu d’un territoire autrement complètement

plat. La route 247 (au nord de la route transcanadienne entre Whitewood et Grenfell), à peine connue des vacanciers, longe la rivière au fil de son tracé plongeant parmi les collines brunes et vertes. Elle croise Round Lake, puis le Crooked Lake Provincial Park, où se nichent de beaux lacs propres à la baignade, à la pêche et au simple tourisme d’agrément. Un chapelet de minuscules villages lacustres ombragés par des arbres propose des terrains de camping et quelques magasins de campagne épars.

Le parc national des Prairies Le parc national des Prairies fut le premier parc créé en Amérique du Nord pour protéger une zone significative de la prairie mixte à l’état vierge. Parmi la variété des habitats représentés ici figurent les plaines herbeuses, les buttes, les badlands et la vallée de la rivière Frenchman. Des vues spectaculaires s’offrent au regard du haut de certaines buttes. La faune du parc,

La Saskatchewan

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5 Migration des grues du Canada. © istockphoto.com 3 Dans la vallée de la rivière Qu’Appelle. © Tourism Saskatchewan, Douglas E. Walker

construction du chemin de fer et ayant résolu de vivre dans la clandestinité après que le Canada fut revenu sur sa décision de leur accorder la citoyenneté une fois la tâche achevée. La visite révèle les conditions abominables que les Chinois eurent à endurer dans ces gouffres sombres et exigus.

Moose Jaw Les passages secrets du sous-sol de Moose Jaw faisaient figure de simples rumeurs jusqu’à ce qu’une voiture se retrouve à 4 m sous le niveau de la rue à la suite d’un affaissement de la chaussée. On désigne aujourd’hui ces passages du nom de Tunnels of Moose Jaw. Aujourd’hui les curieux ont droit à deux visites guidées à travers les passages souterrains. Au cours de la visite intitulée The Passage to Fortune, des interprètes expliquent comment les tunnels ont été creusés par des ouvriers chinois venus travailler à la

La réserve nationale de faune de Last Mountain Lake La réserve nationale de faune de Last Mountain Lake, qui occupe l’extrémité nord du lac du même nom, est la plus ancienne réserve ornithologique de tout le continent nord-américain. Plus de 250 espèces d’oiseaux se posent ici au cours de leur migration annuelle vers le Sud, y compris la remarquable grue blanche d’Amérique et la grue du Canada.

Le sud de la Saskatchewan

quant à elle, comprend entre autres le rare renard véloce, la chouette de terrier, l’antilope d’Amérique et l’aigle royal. Plus intéressant encore, on trouve dans le parc une «agglomération» tout à fait unique en son genre: plusieurs colonies de chiens de prairie à queue noire qui poursuivent leur existence dans un environnement parfaitement naturel.

Il est recommandé d’apporter sa Tommy Gun (mitraillette) pour s’imprégner de l’ambiance qu’offre la deuxième visite: The Chicago Connection! Les passages secrets servirent plus tard de cachettes à diverses entreprises de contrebande, et des bandits partant d’aussi loin que Chicago commencèrent à affluer vers la ville pour échapper au long bras de la justice. Les guides en costumes d’époque (affichant la mine patibulaire des personnages qu’ils incarnent) font revivre aux visiteurs la contrebande de boissons alcoolisées des années 1920.

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La Saskatchewan

5 Saskatoon, la plus grande ville de la Saskatchewan. © Tourism Saskatchewan, F: 11 Photographic Design

SASKATOON Campée sur les berges de la rivière South Saskatchewan, la ville de Saskatoon s’impose comme le nid branché de la province. En plus de posséder une grande université et d’être un chef de file mondial dans le domaine de la biotechnologie agricole, elle propose une foule d’activités de plein air et d’événements culturels répartis au fil de l’année, qu’il s’agisse de ses festivals (jazz, folk et autres) ou de sa réputée célébration du théâtre shakespearien sur les rives de la Saskatchewan. Autrefois une halte de premier plan sur la route du chemin de fer transcanadien, son centreville renferme encore quelques bâtiments impressionnants de cette époque. La Mendel Art Gallery s’impose comme le meilleur musée d’art de la province. Ses expositions varient régulièrement, et les œuvres présentées sont toujours d’un grand intérêt, peu importe qu’elles proviennent de la collection permanente ou qu’elles aient été prêtées pour les besoins de la cause. On peut ainsi y admirer des peintures de l’artiste canadienne Emily Carr dans une galerie, différents montages multimédias

dans une autre et, parsemées par-ci, par-là, une collection de gravures, de peintures et d’autres créations modernes réalisées par des artistes autochtones. Le musée propose en outre diverses installations appréciables telles qu’une salle de jeu pour enfants, un café et une boutique de cadeaux. À moins de 10 min de route vers le nord, on découvre le magnifique Wanuskewin Heritage Park, peut-être le meilleur musée autochtone des Prairies. Les environs de Saskatoon ont été habités sans interruption pendant des milliers d’années avant que les premiers colons blancs n’y fassent leur apparition; une vallée riveraine située immédiatement au nord de la ville a ainsi longtemps été utilisée comme «saut de bisons» par les tribus autochtones locales, qui y chassaient et y dressaient leurs quartiers d’hiver. Les lieux sont désormais accessibles au public et présentent une variété de sites archéologiques (entre autres des cercles de tipis et des quadrants symboliques représentant les éléments fondamentaux de la vie), en plus d’un musée et d’un centre d’interprétation traitant de l’histoire des peuples des Premières Nations dans la région.

6 Le Wanuskewin Heritage Park au crépuscule. © Tourism Saskatchewan, Douglas E. Walker

LOUIS RIEL Louis Riel et les Métis, descendants de voyageurs français et d’Autochtones, ont grandement marqué l’histoire des Prairies dans les collines et les vallées de la Saskatchewan. En 1884, après avoir défendu les droits des Métis et s’être réfugié aux États-Unis, Riel a été rappelé par les colons de l’actuelle Saskatchewan, qui faisait alors partie des vastes Territoires du Nord-Ouest. Sa petite bande, qui combattait pour le statut provincial de la Saskatchewan ainsi que pour un meilleur traitement 5 Médaillon mortuaire de Louis Riel. © Philippe Renault des Autochtones et des Métis, eut d’entrée de jeu le meilleur sur les troupes du Dominion à l’occasion d’escarmouches répétées. Mais il faut savoir que Riel n’a jamais voulu d’un conflit armé; il espérait plutôt des négociations. Cependant, les Canadiens, menés par le général James Middleton, anticipaient l’inévitable. Sans compter qu’ils étaient supérieurs en nombre, et que le nouveau chemin de fer transcontinental leur amenait continuellement des renforts. Les Métis ont finalement été défaits à Batoche lors du dernier conflit armé en sol canadien, tandis que Riel, déclaré traître, fut pendu en 1885. Il n’en demeure pas moins un héros dans certaines régions de la province, entre autres pour sa détermination inébranlable à préserver la souveraineté des siens. La Saskatchewan a finalement adhéré à la Confédération canadienne en 1905. Aujourd’hui les efforts de Riel sont reconnus: la route 11, qui mène de Regina à Prince Albert en passant par Saskatoon, a été nommée The Louis Riel Trail.

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La Saskatchewan

LE CENTRE-OUEST ET LE NORD DE LA SASKATCHEWAN Batoche Le Lieu historique national de Batoche marque le lieu où l’histoire de Riel prit fin en mars 1885. Cet endroit, une paisible vallée cultivée où les Métis s’étaient établis après avoir cédé leurs terres, devint la capitale de la résistance dès lors que Riel défia les Anglais. Aujourd’hui, un sentier, un musée et des guides font découvrir aux visiteurs les restes du village de Batoche, y compris l’église Saint-Antoine de Padoue et son presbytère, entièrement reconstitués. Il y a également des tranchées et des abris de tirailleurs utilisés par les troupes de la police à cheval pendant le siège de Batoche, qui dura quatre jours.

Le parc national de Prince Albert Le parc national de Prince Albert, d’une superfi cie de 400 000 ha, est un des plus beaux parcs de la Saskatchewan. En y pénétrant par l’entrée sud, sur la route 263, le visiteur traverse une prairie

5 Le parc national de Prince Albert. © Tourism Saskatchewan, Douglas E. Walker

et des champs, une tremblaie canadienne et enfin des forêts. Le parc a surtout été rendu célèbre par Archibald Bellaney, un vieux sage anglais qui est venu ici en 1931, a pris le nom de Grey Owl («Hibou Gris») et a vécu sur un lac isolé. La Grey Owl’s Cabin, la cabane en rondins d’une seule pièce plantée sur la rive du lac Ajawaan où a vécu l’ermite pendant sept ans, n’est accessible qu’en bateau, en canot ou, en été, par un sentier pédestre de 20 km.

6 Le lac La Ronge, aux îles innombrables. © Tourism Saskatchewan, Douglas E. Walker

La Saskatchewan

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5 L’un des quelque 100 lacs du Lac La Ronge Provincial Park. © Tourism Saskatchewan, Douglas E. Walker

Le Lac La Ronge Provincial Park se trouve immédiatement au nord-est du parc national de Prince Albert, sur la route 2, et présente des paysages semblables à perte de vue; car, bien qu’il soit moins connu que son homologue, il n’en s’agit pas moins du plus grand parc provincial de la Saskatchewan. On y trouve plus de 100 lacs, dont l’immense lac La Ronge parsemé de 1 305 6 La Holy Trinity Anglican Church. © Saskatchewan Environment

îles. Des falaises, des peintures rupestres et des plages de sable agrémentent également la visite, et l’on peut y faire du camping. De plus, ce parc renferme un des sites historiques les plus en vue de la province, le Holy Trinity Anglican Church Provincial Historic Site, où se dresse le plus vieux bâtiment encore debout de la Saskatchewan, une énorme structure qu’on ne s’attend guère à retrouver en un lieu aussi éloigné de tout. Construite avec du bois de la région vers la fin des années 1850, puis rehaussée de vitraux importés d’Angleterre, cette église faisait partie de la mission historique de Stanley. Le Cumberland House Provincial Historic Park, situé sur une île de la rivière North Saskatchewan, près de la frontière avec le Manitoba, revêt une importance historique indéniable, puisqu’il marque l’emplacement du premier comptoir de pelleteries de la Compagnie de la Baie d’Hudson dans l’Ouest canadien, sans compter qu’il a plus tard été converti en port pour accueillir les bateaux à vapeur circulant sur la rivière. Il n’en reste aujourd’hui qu’un entrepôt de munitions des années 1890 et une section de navire à aubes, mais il s’agit toujours d’un endroit fascinant.

Le centre-ouest et le nord de la Saskatchewan

Le Lac La Ronge Provincial Park

L’Alberta 75

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Glacier National Park / Parc national des Glaciers

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Yoho N.P. / Parc national de Yoho

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Banff

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L’Alberta Entre le versant oriental des Rocheuses et la Saskatchewan s’étend la province de l’Alberta, le long de la grande prairie centrale canadienne. Devenue prospère grâce à ses gisements pétrolifères, elle s’enorgueillit de deux villes d’importance, Edmonton, la capitale provinciale, et Calgary, la florissante métropole. Edmonton, que d’aucuns connaissent pour son gigantesque centre commercial, le West Edmonton Mall, n’en compte pas moins un centre-ville attrayant et des installations culturelles de qualité qui font l’envie de bien des villes canadiennes. Calgary, au centre-ville de béton et d’acier, est réputée pour son fameux Stampede. La chaîne des montagnes Rocheuses, orientée du nord au sud, est située à cheval sur les provinces de l’Alberta et de la Colombie-Britannique. Couvrant plus de 170 000 km2, cette vaste région montagneuse, reconnue dans le monde entier pour ses beautés naturelles hors du commun, accueille des millions de visiteurs chaque année. Le sud de l’Alberta recèle certains des plus beaux sites et paysages de toute la province, du parc national des LacsWaterton en passant par les villes minières de Crowsnest Pass jusqu’au rendez-vous amérindien historique de HeadSmashed-In, sans oublier l’immensité des prairies. Les vastes étendues qu’on traverse en parcourant l’Alberta méridionale d’ouest en est contrastent durement avec les hauts sommets enneigés des montagnes Rocheuses culminant derrière.

Le centre de l’Alberta comprend un vaste territoire qui fut jadis peuplé de dinosaures. C’est également dans cette région que se trouvent les fabuleux paysages des cheminées des fées.

© istockphoto.com/Andrew Penner

Rangs de blé et d’autres graminées soigneusement alignés, balles de foin d’une rondeur étudiée, collines légèrement ondulantes soumises à des conditions pour ainsi dire désertiques et élévateurs de grains épars sont à peu près toutes les distractions auxquelles le visiteur a droit dans cette partie de la province.

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Victoria Park / Stampede Stampede Park

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L’Alberta

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CALGARY

le pétrole, il y avait les cowboys et les grands propriétaires terriens.

Florissante métropole de béton et d’acier campée entre les Rocheuses, à l’ouest, et les ranchs des plaines, à l’est, Calgary a toutes les caractéristiques d’une ville de l’Ouest. Jeune et prospère, elle s’est épanouie avec la fièvre répétée de l’or noir, bien que son surnom de Cowtown (ville des «vaches») témoigne d’un passé tout autre. Car avant

La Calgary Tower, une tour de 55 étages et de 762 marches, fait 190 m de haut. Le point de repère le plus célèbre de la ville offre une vue à couper le souffle, englobant tout à la fois les tours de saut à ski du Canada Olympic Park, le Saddledome et les Rocheuses. Le Glenbow Museum compte trois étages d’époustouflantes collections permanentes et expositions temporaires qui témoignent de l’histoire passionnante de l’Ouest canadien. On y présente entre autres des objets d’art autochtone et contemporain, de même qu’un aperçu des différentes étapes de la colonisation de l’Ouest traitant des Autochtones, de l’arrivée des premiers colons, de la traite des fourrures, de la police à cheval du Nord-Ouest, des ranchs, du pétrole et de l’agriculture.

3 L’entrée du Glenbow Museum. © Travel Alberta

Calgary

5 Le Saddledome dominé par les gratte-ciel de Calgary. © Travel Alberta

LE PLUS GRAND SPECTACLE EN PLEIN AIR SUR TERRE! Le Calgary Stampede a fait ses débuts en 1912, à une époque où nombreux étaient ceux qui croyaient que l’industrie du blé finirait par surclasser l’élevage, et se voulait dès lors une occasion unique de rendre un ultime hommage aux talents des cowboys traditionnels. Il va toutefois sans dire que l’élevage a continué de prospérer, et ce spectacle, devenu annuel, n’a cessé de remporter un vif succès depuis. Chaque fois que revient juillet, c’est en effet quelque 100 000 personnes qui convergent vers le Stampede Park pour assister à cet événement grandiose. Le tout débute par un défilé qui part de l’intersection de Sixth Avenue SE et de Third Street SE. Il faut s’y rendre tôt (dès 7h) pour avoir une chance de voir quoi que ce soit. La principale attraction demeure incontestablement le rodéo, où cowboys et cowgirls font valoir leurs aptitudes et se disputent près d’un million de dollars en prix. Les épreuves préliminaires se déroulent tous les après-midi, et la grande finale a lieu au cours de la dernière fin de semaine de l’événement. Au Stampede Park, le spectacle de l’arène principale s’impose comme une grandiose «comédie musicale» sans fin, tandis que, le soir venu, des prestations mettent en vedette certains des plus grands noms de la musique country. 6 Un cowboy s’élance dans l’arène avec sa monture. © Travel Alberta

L’Alberta

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5 Reconstitution historique dans le Fort Calgary. © Fort Calgary

Le Fish Creek Provincial Park s’étend au sud de la ville. Il s’agit du plus grand parc 6 Un planchiste au Canada Olympic Park. © istockphoto.com/Robert Anderson

urbain du Canada, et l’on y trouve des sentiers qu’empruntent marcheurs, joggeurs et cyclistes à travers des massifs de trembles et d’épinettes, des prairies et des plaines inondables parsemées de peupliers et de saules. Le parc regorge de fleurs sauvages, de cerfs-mulets, de cerfs de Virginie et de coyotes. Les visiteurs qui se trouvent à Calgary en juillet, à l’époque du célèbre Calgary Stampede, peuvent dépoussiérer leur stetson, enfourcher leur monture et se préparer à passer un très bon moment. Les festivités se passent au Stampede Park et au Pengrowth Saddledome, qui mérite d’ailleurs fort bien son nom avec son dôme en forme de selle. Le stade possède le plus grand toit suspendu par câbles au monde, et il s’impose comme un gigantesque témoignage aux racines «cowboys» de la ville. Le Canada Olympic Park communément appelé le «COP», a été construit pour les Jeux olympiques d’hiver aux limites ouest de Calgary. C’est ici qu’ont eu lieu en 1988 les compétitions de saut à ski, de bobsleigh, de luge et de descente en ski de style libre, de même que les épreuves parolympiques, et il s’agit d’installations de niveau mondial aussi bien pour l’entraînement que pour la compétition.

Calgary

Le Fort Calgary fut érigé dans le cadre de la ruée vers l’Ouest (March West), lorsque la police à cheval du Nord-Ouest intervint afin de mettre un terme aux activités des trafiquants de whisky. Le détachement «F» arriva au confluent des rivières Bow et Elbow en 1875, et choisit d’y établir son campement. Aucun vestige du fort Calgary ne subsiste aujourd’hui, et le fort ne sera jamais entièrement reconstitué, car un tel ouvrage compromettrait les efforts actuels des archéologues.

L’Alberta

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5 Le Lieu historique national du Ranch-Bar U. © Travel Alberta

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Les lacs Waterton dans leur écrin de nature. © Travel Alberta

LE SUD DE L’ALBERTA

Le sud de l’Alberta

Certains des plus beaux sites et paysages de toute la province, du parc national des Lacs-Waterton au rendezvous amérindien historique de HeadSmashed-In, en passant par les villes minières de Crowsnest Pass, font honneur au sud de l’Alberta, sans oublier l’immensité des prairies, même si les Rocheuses, visibles au loin, attireront à coup sûr le promeneur au moment de quitter Calgary.

Longview Le Lieu historique national du RanchBar U célèbre la contribution de l’élevage sur ranch au développement du Canada. Il s’agit d’un des quatre ranchs qui couvraient jadis la presque totalité

du territoire albertain, et jusqu’à récemment il était toujours en activité. Parcs Canada et Patrimoine Canada ont le contrôle de son administration, de concert avec l’association des amis du Bar U Ranch. «Bar U» fait référence au symbole dont est marqué le bétail de ce ranch. Le magnifique centre d’accueil des visiteurs présente une exposition documentaire sur les races de bovins, sur le rassemblement des bêtes, sur le marquage et sur l’usage du fouet d’écuyer (quirt).

4 Tipis typiques du camping du Head-SmashedIn Buffalo Jump.

© Travel Alberta

L’Alberta

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Le parc national des Lacs-Waterton fait partie, avec le Glacier National Park du Montana, du premier «parc international de la Paix». Waterton présente certains des plus beaux paysages de la province, et le détour en vaut largement la chandelle. Caractérisée par un chapelet de profonds lacs glaciaires et de montagnes aux sommets irréguliers, cette région où les cimes rencontrent les prairies offre de merveilleuses possibilités de randonnée pédestre, de ski de randonnée, de camping et d’observation de la faune.

Le sud de l’Alberta

Parc national des Lacs-Waterton

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L’Alberta

5 Le Dinosaur Provincial Park. © Travel Alberta

Head-Smashed-In Buffalo Jump L’arrivée du cheval dans la région, au milieu du XVIIIe siècle, a marqué la fin d’une technique de chasse au bison traditionnelle chez les Amérindiens des Plaines. Pendant 5 700 ans, ces Autochtones avaient été tributaires du Head-Smashed-In Buffalo Jump, que ce soit pour la viande qu’ils consommaient (fraîche ou séchée pour le pemmican), pour les peaux servant à la fabrication de leurs tipis, de leurs vêtements et de leurs mocassins, ou pour les os et les cornes utilisés comme outils ou décorations. Head-Smashed-In constituait un endroit de premier choix pour faire sauter les bisons du haut de la falaise, d’autant plus qu’un vaste pâturage s’étendait immédiatement à l’ouest de ce point.

pour une méditation paisible. Créé par le célèbre concepteur japonais qu’est le docteur Tadashi Kudo, de l’université de la préfecture d’Osaka, le Nikka Yuko vit le jour en 1967 comme projet de centenaire et de symbole d’amitié nippo-canadien (Nikka Yuko signifie d’ailleurs «amitié»).

Writing-on-Stone Provincial Park À l’approche du Writing-on-Stone Provincial Park, on remarque la vallée sculptée par les eaux de la rivière Milk et, au loin, les monts Sweetgrass de l’État du Montana. La rivière Milk coule au fond d’une large vallée verdoyante, entourée d’étranges formations rocheuses et 6 Quelques gravures rupestres du Writing-onStone Provincial Park. © Travel Alberta

Le sud de l’Alberta

Lethbridge Des sentiers serpentent à travers les cinq jardins japonais traditionnels du Nikka Yuko Japanese Garden. Il ne s’agit pas là de jardins fleuris et luxuriants, mais plutôt de simples arrangements d’arbustes, de sable et de pierres dans la plus pure tradition des jardins japonais – l’endroit rêvé

L’Alberta

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5 Au Royal Tyrrell Museum of Palaeontology. © Travel Alberta

LE CENTRE DE L’ALBERTA Vaste pan du territoire albertain, depuis les Canadian Badlands jusqu’aux contreforts des Rocheuses et à la Rocky Mountain Forest Reserve, en passant par les terres centrales, le centre de l’Alberta regorge de ressources naturelles. La sylviculture, l’agriculture et les exploitations pétrolières en commandent l’économie, sans toutefois oublier le tourisme.

Dinosaur Provincial Park Le Dinosaur Provincial Park donne aux paléontologues amateurs l’occasion de fouler le territoire des dinosaures. Classée site du patrimoine mondial par l’UNESCO

en 1979, cette réserve naturelle recèle une mine de renseignements sur ces formidables créatures qui ont jadis vécu sur notre planète. Aujourd’hui, le parc abrite environ 35 espèces animales différentes.

Drumheller Les principaux attraits de Drumheller se trouvent le long du Dinosaur Trail et du Hoodoo Trail; il s’agit entre autres du musée de paléontologie Royal Tyrrell et des cheminées des fées (hoodoos). L’érosion dans la vallée de la rivière Red Deer a mis au jour des ossements de dinosaures et a sculpté le fabuleux paysage de cheminées des fées et de «coulées» qu’on peut aujourd’hui admirer à Drumheller.

Dinosaur Trail Le gigantesque Royal Tyrrell Museum of Palaeontology renferme plus de 80 000 spécimens, y compris 50 squelettes complets de dinosaures. On y trouve entre autres des bornes interactives et des spectacles multimédias. Le Royal Tyrrell est également un important centre de recherche, et les visiteurs peuvent

Le centr de l’Alberta

d’abruptes falaises de grès. Les cheminées des fées (hoodoos), formées par des strates de grès riches en fer qui protègent les couches inférieures du sol, ressemblent à de mystérieux champignons. Le Writing-onStone Provincial Park préserve de fascinants spécimens de pétroglyphes (gravés sur la pierre) et peintures rupestres, dont certains dateraient de 1 800 ans.

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L’Alberta

5 Cheminées des fées le long du Hoodoo Trail. © Travel Alberta

observer le travail des scientifiques s’affairant à nettoyer des os et à préparer divers spécimens destinés à être exposés.

Hoodoo Trail À mi-chemin entre Rosedale et East Coulee se dressent certaines des cheminées des fées les plus spectaculaires du centre de l’Alberta. Ces étranges formations aux allures de champignons ont été créées par l’érosion du calcaire friable qui se trouve dans le sous-sol.

Rocky Mountain House Grâce au poste de traite que l’on y trouve, le Lieu historique national Rocky Mountain House s’avère particulièrement inté-

ressant en ce qu’il illustre, peut-être mieux que n’importe quel autre lieu historique, le lien incontournable qui existe entre la traite des fourrures et la découverte et l’exploration du Canada.

David Thompson Highway La route qui mène de Rocky Mountain House aux Rocheuses longe le périmètre de la Rocky Mountain Forest Reserve. À l’approche de la ville, des vues imprenables sur les Rocheuses se succèdent à l’horizon. La route 11, ou David Thompson Highway, se détache de Rocky Mountain House vers l’ouest et se faufile jusque dans l’Aspen Parkland (tremblaie canadienne) et le parc national de Banff.

6 Le Lieu historique national Rocky Mountain House. © Travel Alberta

L’Alberta

5 Contrée le long de la David Thompson

5 Le Reynolds-Alberta Museum.

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La route de Yellowhead

Le Reynolds-Alberta Museum célèbre «l’esprit de la machine» et s’avère on ne peut plus fascinant. Des bornes interactives à l’intention des enfants donnent vie à tout ce qui s’y trouve. Une irréprochable collection d’automobiles, de camions, de bicyclettes, de tracteurs et de machines aratoires entièrement remis à neuf se laissent également contempler. Par mi les voitures anciennes, il faut mentionner la présence d’une des quelque 470 Duesenberg Phaeton Royales de modèle J à avoir été construites.

Le tracé panoramique de la Yellowhead Highway emprunte la route 16 à l’ouest de Winnipeg (Manitoba) et traverse les Prairies en passant par Saskatoon (Saskatchewan) avant d’atteindre la frontière albertaine à Lloydminster. Il franchit ensuite l’Alberta en passant par sa capitale, Edmonton, ainsi que par Jasper, dans les Rocheuses.

© Travel Alberta

© Reynolds-Alberta Museum

Parc national Elk Island Le somptueux parc national Elk Island a pour mandat de préserver une partie de la région des monts Beaver en son état premier, soit avant l’arrivée des colons, à l’époque où les Sarsis (Sarcees) et les Cris (Crees) des Plaines chassaient et trappaient sur ces terres. Cette zone sauvage de type insulaire, perdue dans une mer d’herbe, assure la protection de deux troupeaux de bisons, l’un de bisons des plaines et l’autre, plus rare, de bisons des bois.

3 Le parc national Elk Island et sa passerelle d’observation.

© Travel Alberta

Le centre de l’Alberta

Highway.

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108th St.

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L’Alberta

5 La silhouette de la capitale de l’Alberta, Edmonton. © Travel Alberta

EDMONTON ET SES ENVIRONS Capitale de l’Alberta, Edmonton semble avoir du mal à dépoussiérer son image de marque: les gens persistent à n’y voir qu’une ville champignon pourvue d’un gigantesque centre commercial. Mais elle s’est aussi pourvue d’un centre-ville attrayant, du réseau de parcs urbains le plus important au Canada et de nombreux événements et installations culturels, incluant des théâtres et plusieurs festivals. 6 L’Alberta Legislature Building. © Travel Alberta

L’Art Gallery of Alberta abrite une excellente collection d’art canadien et contemporain, ainsi que des expositions temporaires. Le dôme en voûte de 16 étages de l’Alberta Legislature Building, de style édouardien, est un point de repère dans le ciel d’Edmonton. Du grès de Calgary, du marbre du Québec, de la Pennsylvanie et de l’Italie, ainsi que du bois d’acajou du Belize, ont tous été utilisés pour la construction du siège du gouvernement albertain en 1912.

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L’Alberta humaine et naturelle de l’Alberta, du crétacé à la période glaciaire, en passant par les peintures rupestres des premiers peuples indigènes de la province. Entre autres, la Syncrude Gallery of Aboriginal Culture explore 11 000 ans d’histoire des nations autochtones à travers une intéressante exposition multimédia.

5 Les pyramides de verre du Muttart Conservatory.

© Travel Alberta

Les quatre serres en forme de pyramide du Muttart Conservatory sont d’autres points de repère importants dans le ciel d’Edmonton. Sous trois de ces structures de verre poussent des fleurs respectivement caractéristiques des climats aride, tempéré et tropical. Quant à la quatrième pyramide, on y présente chaque mois une nouvelle exposition florale à couper le souffle. À l’ouest du centre-ville, au nord de la rivière, se trouve le Royal Alberta Museum. On y retrace l’histoire 6 Le Fort Edmonton Park. © Travel Alberta

Dans la vallée de la rivière North Saskatchewan s’étend le Fort Edmonton Park, soit le plus vaste parc historique du Canada, où se trouve une reconstitution du fort Edmonton tel qu’il apparaissait en 1846. Quatre villages historiques font revivre différentes périodes autour du fort: l’époque de la traite des fourrures au fort luimême, l’époque d’avant le chemin de fer dans 1885 Street, l’époque du développement de la municipalité dans 1905 Street et l’époque d’aprèsguerre dans 1920 Street. Le dernier mais non le moindre des attraits d’Edmonton, dont la ville est d’ailleurs très fière, est bien entendu le West Edmonton Mall, le plus grand centre commercial et complexe d’attractions intérieur au monde.

WEST EDMONTON MALL Que renferme le West Edmonton Mall? De véritables submersibles au Deep-Sea Adventure; le plus grand parc d’attractions intérieur qui soit; une patinoire dont les dimensions sont conformes aux exigences de la Ligue nationale de hockey et où les Oilers d’Edmonton viennent occasionnellement s’entraîner; un minigolf de 18 trous; un parc aquatique complet, avec piscine à vagues, toboggans, rapides, saut à l’élastique et bains à remous; un casino; une salle de bingo; la plus grande salle de billard en Amérique du Nord; de très bons restaurants dans Bourbon Street; une réplique grandeur nature de la Santa María, le vaisseau amiral de Christophe Colomb; des copies des joyaux de la Couronne d’Angleterre; une pagode en ivoire massif; des sculptures de bronze; de fabuleuses fontaines, dont une inspirée de la grande fontaine du château de Versailles; enfin, le Fantasyland Hotel, un lieu d’hébergement qui fait entièrement honneur à son nom. Il ne faudrait bien sûr pas oublier les 800 commerces et services qui complètent l’ensemble; après tout, il s’agit d’un centre commercial! 6 Manège dans le West Edmonton Mall. © Dreamstime.com/Fallsview

6 Vue de l’intérieur du gigantesque West Edmonton Mall.

© Dreamstime.com/Fallsview

LE PARC NATIONAL WOOD BUFFALO Le parc national Wood Buffalo est accessible depuis les communautés de Fort Chipewyan (Alberta) et de Fort Smith (Territoires du NordOuest). Ce parc abrite le plus important troupeau de bisons en liberté au monde, sans compter qu’il est aussi le dernier lieu de nidification des grues blanches d’Amérique. Ces deux facteurs ont contribué à faire de Wood Buffalo un site du patrimoine mondial de l’UNESCO. Le parc a été créé à l’origine pour protéger le dernier troupeau de bisons des bois du nord du Canada. Mais lorsque des bisons des plaines y furent acheminés entre 1925 et 1928, du fait que les prairies du parc national Wood Buffalo de Wainwright (Alberta) souffraient de surpâturage, bisons des plaines et bisons des bois se mélangèrent, faisant ainsi disparaître le bison des bois à l’état pur. C’est du moins ce que l’on croyait à l’époque, puisqu’un autre troupeau fut découvert à l’intérieur du parc national Elk Island, une partie de ce troupeau devant par la suite être expédiée au Mackenzie Bison Sanctuary des Territoires du Nord-Ouest. Cela dit, il n’y a plus vraiment de purs bisons des bois au parc national Wood Buffalo. Les visiteurs peuvent profiter des occasions de randonnée pédestre (la majorité des sentiers se trouvent aux environs de Fort Smith), de canot (excellentes) et de camping qu’offre le parc, en plus de faire l’expérience de la vie sauvage dans le nord du Canada à l’intérieur du plus grand parc national du pays.

6 Les traces du passage du temps dans le parc national Wood Buffalo. © Travel Alberta

L’Alberta

5 La paisible Peace River, auréolée d’un calme absolu. © Travel Alberta

LE NORD DE L’ALBERTA Vaste arrière-pays, le nord de l’Alberta offre d’excellentes occasions d’activités de plein air, mais aussi la chance de découvrir certaines des communautés culturelles de l’Alberta. Les distances sont toutefois si grandes qu’on ne peut concevoir de faire le tour de cette région tout entière à moins d’avoir tout son temps à soi.

Fort McMurray Fort McMurray s’est développé autour des gisements de sables bitumineux de l’Athabasca, le plus important gisement pétrolifère au monde. Le pétrole d’ici est en réalité du bitume, une variété beaucoup plus lourde qui nécessite un traitement complexe et coûteux; le gisement même se compose de sable tassé et mêlé

de bitume. On achemine le sable vers la surface d’où l’on en extrait le bitume pour le traiter de manière à obtenir un pétrole plus léger et plus utile.

Peace River La majestueuse Peace River («rivière de la Paix») suit son cours de l’intérieur de la Colombie-Britannique au lac Athabasca, dans le nord-est de l’Alberta. Les trappeurs et les traiteurs l’empruntaient pour remonter de Fort Forks vers les postes de Dunvegan et de Fort Vermillion. Fort Forks fut fondé en 1792 par Alexander Mackenzie à l’endroit où se trouve aujourd’hui la ville de Peace River (Rivière-la-Paix). Des paysages exceptionnels attendent tous ceux qui visitent cette région, et la légende veut que quiconque boit de l’eau de la rivière y revienne un jour.

6 Des aurores boréales illuminent le ciel de Fort McMurray. © Travel Alberta

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Les Rocheuses 32 22

Willmore Wilderness Provincial Park Willmore Wilderness Provincial Park

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Banff National Park / Parc national de Banff

BRITISH COLUMBIA / COLOMBIE-BRITANNIQUE

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Yoho National Park / Parc national de Yoho

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Glacier Golden National Park / Parc national des Glaciers

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Mount Revelstoke National Park / Parc national du Mont-Revelstoke

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Kootenay National Park / Parc national de Kootenay

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Les Rocheuses Chaîne de hautes montagnes avec des sommets variant entre 3 000 m et 4 000 m, et formée d’anciennes roches cristallines soulevées, basculées, puis modulées par les glaciers, les Rocheuses canadiennes s’étendent le long de la frontière entre l’Alberta et la Colombie-Britannique. À l’ouest, les monts Columbia et la chaîne Côtière, qui sillonnent pratiquement toute la Colombie-Britannique du nord au sud, forment avec les Rocheuses les plus importantes chaînes de montagnes du Canada. Comptant environ 170 000 km 2, cette vaste région, reconnue dans le monde entier pour ses attraits naturels hors du commun, accueille des millions de visiteurs chaque année. Des paysages de hautes montagnes d’une rare splendeur, des rivières déchaînées sur lesquelles les amateurs d’eaux vives s’en donnent à cœur joie, des lacs dont la couleur varie du vert émeraude au bleu turquoise, une faune diversifiée dans les parcs, des stations de ski renommées et un parc hôtelier d’une grande qualité, tout cela concourt à garantir un séjour inoubliable.

© Travel Alberta

Si l’on ne peut exporter la vue des paysages, alors importons les touristes! Cette phrase de William Cornelius Van Horne, vice-président de la société de chemins de fer du Canadien Pacifique, résume bien à elle seule la situation. L’économie des Rocheuses canadiennes, dans les grands parcs nationaux de la Colombie-Britannique et de l’Alberta, ne repose effectivement que sur le tourisme. La préservation des sites est assurée par leur statut de parc national, qui garantit à cette région l’absence totale d’une quelconque forme d’exploitation, fût-elle forestière ou même minière. Ainsi les sites d’extraction minière de charbon, de cuivre, de plomb et d’argent ainsi que les exploitations de gisements d’ocre furent-ils fermés, et les villages déménagés, pour rendre aux montagnes leur aspect vierge d’antan et empêcher que l’industrie humaine ne les défigure.

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Les Rocheuses

5 Le parc national de Banff. © istockphoto.com/Elizabeth Quilliam

LE PARC NATIONAL DE BANFF ET LA BOW VALLEY PARKWAY Parc national de Banff

Le parc national de Banff et la Bow Valley Parkway

L’histoire du Canadien Pacifique et celle des parcs nationaux des Rocheuses sont étroitement liées, comme en témoigne le Lieu historique national Cave and Basin. Aujourd’hui, on peut visiter cette grotte, qui fut découverte par trois employés du Canadien Pacifique en novembre 1883. La renommée des sources était déjà telle auprès des employés du chemin de fer que l’histoire parvint jusqu’au vice-président du Canadien Pacifique, qui les visita en 1885 et déclara que ces sources valaient bien un million de dollars. S’apercevant dès lors de leur énorme potentiel économique, le gouvernement fédéral acheta les droits de la concession aux trois ouvriers et confirma ses droits de propriété sur l’emplacement en créant une réserve naturelle dès la même année. En 1887, soit deux ans après, la réserve devint le premier parc national du Canada, 4 Le Banff Springs Hotel.

© iStockphoto.com/InStock Photographic Ltd.

qui fut d’abord appelé parc des Rocheuses, puis parc national de Banff. Aujourd’hui, le parc national de Banff est le plus connu et le plus visité des parcs canadiens. Il est d’une incroyable beauté, mais sa renommée en fait l’un des parcs les plus envahis par les visiteurs de toutes nationalités.

Banff Au premier abord, Banff ressemble à une petite ville composée d’hôtels, de motels, de magasins de souvenirs et de restaurants accolés le long de Banff Avenue. Mais la ville offre plus à découvrir. Pour accompagner l’exploitation de Cave and Basin, déjà très en vogue à la fin du XIXe siècle auprès des riches touristes fervents de cures thermales, des infrastructures touristiques et de luxueux hôtels furent construits. Le plus prestigieux de ceux-ci fut le Banff Springs Hotel.

POURQUOI LES EAUX DE CAVE AND BASIN SONT-ELLES CHAUDES? 5 Le Lieu historique national Cave and Basin. © Travel Alberta

Le Buffalo Nations Luxton Museum est un musée consacré à la vie des Amérindiens qui vivaient dans les plaines du Nord et dans les Rocheuses canadiennes. Leur mode de vie, leurs rites, leurs techniques de chasse, leurs habitations et l’équipement dont ils se servaient y sont présentés et expliqués. Le Whyte Museum of the Canadian Rockies relate l’histoire des Rocheuses canadiennes. On y trouve le résultat des fouilles archéologiques menées sur les anciens campements amérindiens kootenays et stoneys. On y découvre également l’histoire des fameux explorateurs de la région, comme Bill Peyto, de certaines figures locales devenues célèbres ou encore l’histoire du chemin de fer et de la ville de Banff.

Bow Valley Parkway De Banff à Lake Louise, la Bow Valley Parkway serpente le long des montagnes et réserve quelques beaux panoramas

de la rivière Bow. La vallée de la rivière Bow fut d’abord créée par les courants torrentiels de la rivière Bow, une rivière qui prenait ses origines dans les eaux de fonte des montagnes il y a environ 140 millions d’années. La rivière, qui ne dépend d’ailleurs plus seulement des eaux de fonte, poursuivit sa route à travers les débris glaciaires, érodant progressivement le roc en bordure de la vallée, arrondissant ainsi sa forme. Une vingtaine de kilomètres après Banff se trouve le Johnston Canyon. Un petit chemin de terre a été aménagé pour remonter le long du canyon, où l’on peut constater l’effet dévastateur que peut avoir un torrent d’eau, aussi modeste soit-il, sur la roche, de quelque nature qu’elle soit. La première chute, dite «chute inférieure», est située à 1,1 km seulement, et le sentier qui y mène est très facile à parcourir, quoique glissant par endroits. La deuxième chute, la «chute supérieure», se trouve quant à elle à 2,7 km.

Le parc national de Banff et la Bow Valley Parkway

En pénétrant par les fissures de la roche, l’eau s’infiltre sous le versant ouest du mont Sulphur et absorbe, dans sa course, calcium, sulfure et autres minéraux. À une certaine profondeur, la chaleur du noyau de la Terre réchauffe l’eau qui remonte, sous l’effet de la pression, par une faille du versant nord-est de la montagne. En s’écoulant à l’extérieur, l’eau dépose de nouveau, autour des sources, le calcium en couches légèrement colorées qui vont durcir pour finalement devenir de la roche appelée «tuf». Il est possible d’examiner ces formations sur le flanc de la montagne, à la petite source extérieure aménagée à 20 m de l’entrée du Lieu historique national Cave and Basin.

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Les Rocheuses

5 Le superbe lac Louise. © istockphoto.com/Arpad Benedek

LAKE LOUISE ET LA PROMENADE DES GLACIERS Lake Louise Joyau des Rocheuses canadiennes, Lake Louise est sans aucun doute renommée dans le monde entier pour la beauté de son petit lac étale à la couleur vert émeraude. Peu de sites naturels au Canada peuvent s’enorgueillir d’un tel succès, cette petite localité accueillant, bon an mal an, quelque 4,5 millions de visiteurs. Le Chateau Lake Louise, bien qu’il n’ait plus rien à voir avec la construction initiale de 1909, constitue à lui seul toute une attraction touristique. Ce vaste hôtel peut héberger aujourd’hui plus de 1 100 visiteurs. 6 Le lac Moraine et la vallée des Dix-Pics. © PhotoDisc

Le long des rives du lac Louise, on découvre tout un réseau de petits sentiers qui permettent de se promener tranquillement ou de gravir la montagne pour jouir d’une vue magnifique du glacier Victoria, du lac et de la vallée glaciaire. Parvenir jusqu’au petit Lake Agnes demande quelques efforts, mais la vue superbe des monts Victoria (3 464 m), Whyte (2 983 m), Fairview (2 111 m), Babel (3 111 m) et Fay (3 235 m) en vaut largement la peine.

Moraine Lake Bien que plus petit que le lac Louise, le lac Moraine n’en est pas moins spectaculaire. La vallée du lac Moraine, creusée jadis par le Wenkchemna Glacier, qui subsiste encore tout au fond, fut appelée la Valley of the Ten Peaks (vallée des Dix-Pics). Ces 10 sommets portèrent dans un premier temps des noms assiniboines correspondant aux chiffres allant

Les Rocheuses de 1 à 10. Depuis, plusieurs de ces sommets ont été rebaptisés, et seul le nom de Wenkchemna (le sommet numéro 10) est resté.

La promenade des Glaciers La promenade des Glaciers (Icefields Parkway) emprunte, depuis Lake Louise, la route 93 sur une distance de 230 km, remonte jusqu’à la ligne continentale de partage des eaux, recouverte de champs de glace, puis prend fin à Jasper. Les paysages qu’elle fait découvrir sont véritablement grandioses, et de nombreux animaux la traversent. Le belvédère du Hector Lake, à 16 km de Lake Louise, offre un très beau point de vue sur le lac et sur le mont Hector. Le lac est alimenté par les eaux des glaciers Balfour et par celles provenant des Waputik Icefields. Le Bow Summit (2 088 m) est situé au point le plus élevé de la promenade des Glaciers, qui correspond à la ligne continentale de partage des eaux. À cet endroit, la végétation change du tout au tout pour faire place à un paysage de type subalpin. Une aire de repos amé6 Le lac Peyto. © Catherine Raoult et Marc Poirel

5 Le Bow Summit et son majestueux paysage. © Travel Alberta

nagée au bord de la route surplombe le Peyto Lake (prononcer Pi-Toh). Une randonnée fait découvrir cette végétation alpine, et, si les conditions atmosphériques sont favorables, on peut contempler ce charmant petit lac qui a une particularité peu commune. La couleur de ses eaux varie en effet considérablement selon les saisons. Ainsi, dès les premiers signes du printemps, revêt-il une merveilleuse couleur bleue métallique, et sa couleur pâlit à mesure que ses eaux se mélangent aux nombreux sédiments.

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Les Rocheuses

5 L’Athabasca Glacier. © istockphoto.com/Pierre Cardon

Lake Louise et la promenade des Glaciers

À mi-chemin entre Lake Louise et Jasper, un belvédère surplombe la North Saskatchewan River et les Bridal Veil Falls. Tout près se trouve la Castleguard Cave, un réseau de galeries souterraines de 20 km s’étendant sous le champ de glace Columbia. Cette grotte est la plus longue du Canada. Point central de la promenade des Glaciers, l’Athabasca Glacier est situé à une altitude de 2 000 m au-dessus du niveau de la mer, à 127 km au nord de Lake Louise et à 103 km au sud de Jasper. On y trouve des panneaux d’interprétation qui indiquent l’impressionnant recul du glacier au fil des ans: 1,6 km au cours du siècle dernier. En fait, c’est plutôt sa taille qui a diminué à cause de la chaleur de l’atmosphère. Quelques kilomètres plus au nord, le belvédère du Stutfield Glacier offre une vue sur un des six grands glaciers alimentés par le champ de glace Columbia, qui descend sur 1 km dans la vallée. Situées à 55 km de Jasper, les Sunwapta Falls et le canyon éponyme résultent du travail de l’eau sur la roche calcaire. Le paysage offre un exemple typique de vallées que l’on dit «suspendues» ou «en surplomb», et qui sont le fruit de l’érosion d’un petit glacier venu se joindre à une autre étendue de glace de plus grande

importance. Ainsi, la vallée creusée par le petit glacier est nettement moins profonde que celle creusée par le glacier principal et elle laisse donc l’impression, une fois la glace disparue, d’être suspendue. Plusieurs sentiers de randonnée ont été aménagés, dont l’un mène au pied de la chute Sunwapta. Plusieurs sentiers de randonnée ont été balisés pour permettre aux visiteurs de mieux observer le Mount Edith Cavell (3 363 m), cette imposante et majestueuse montagne, ainsi que son glacier suspendu, l’Angel Glacier. La montagne tire son nom 6 Les eaux vrombissantes des Sunwapta Falls. © Travel Alberta

Les Rocheuses

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5 Le lac Maligne, paysage du parc national Jasper © istockphoto.com / Richard Goerg

6 L’une des chutes du Maligne Canyon. © Dreamstime.com/Michael Thompson

LE PARC NATIONAL DE JASPER D’une superficie de 11 228 km², le parc national de Jasper est le plus important parc des Rocheuses. Il fut créé par le gouvernement canadien en 1907. L’Ashlar Ridge Viewpoint offre une vue saisissante sur les environs. Tout près se trouvent les Miette Hot Springs, les sources les plus chaudes des parcs des Rocheuses. L’eau sulfureuse jaillit à une température de 54°C et doit être abaissée à 40°C pour les bains. Des sentiers de randonnée ont été aménagés dans le Maligne Canyon en vue de contempler cette spectaculaire gorge étroite qui regorge de cascades, de fossiles et de marmites de géants sculptées dans la roche par les tourbillons d’eau. Plusieurs ponts enjambent le canyon. Au premier pont, on peut admirer des chutes; au deuxième, l’action du gel sur la roche; et le troisième est le point le plus profond de la gorge.

Le parc national de Jasper

d’une infirmière britannique, Edith Louisa Cavell, qui se distingua durant la Première Guerre mondiale en refusant de quitter son poste, près de Bruxelles, en Belgique, pour continuer à soigner les blessés des deux camps. Arrêtée pour espionnage par les Allemands et accusée d’avoir aidé des prisonniers alliés à s’enfuir, elle fut fusillée le 12 octobre 1915. Pour perpétuer le souvenir d’une femme ayant fait preuve d’un courage exceptionnel, le gouvernement du Canada décida de baptiser la plus impressionnante montagne de la vallée de l’Athabasca du nom de l’infirmière martyre.

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La Colombie-Britannique

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La ColombieBritannique Les fils de l’explorateur La Vérendrye n’aperçurent les Rocheuses qu’au milieu du XVIIIe siècle, et c’est au courant de la dernière décennie du même siècle que George Vancouver explora, pour le compte des Britanniques, la côte du Pacifique, le long de ce qui allait devenir la Colombie-Britannique. Sculptée par de nombreux fjords, très découpée et parée de centaines d’archipels, la côte de la Colombie-Britannique s’étire sur 27 000 km. La plus importante des îles de la province est l’île de Vancouver, de la grandeur des Pays-Bas, sur laquelle se trouve Victoria, la capitale provinciale. Bien qu’elle porte le même nom, la ville de Vancouver n’est pas située sur cette île, mais en face, sur la terre ferme. Au nord s’étend l’archipel des îles de la Reine-Charlotte. Malgré son territoire très maritime, les trois quarts du territoire de la ColombieBritannique s’élèvent à plus de 930 m d’altitude, sans compter cette barrière montagneuse qu’est la chaîne Côtière, qui se dresse à 3 000 m. De nombreuses chaînes de montagnes se succèdent de l’ouest à l’est, jusqu’à la fameuse cordillère des Rocheuses, dont les sommets peuvent atteindre 4 000 m.

© Pierre Longnus

Le long de la côte, sur les îles de la Reine-Charlotte ainsi que sur le littoral ouest de l’île de Vancouver, on trouve une forêt tellement luxuriante qu’on l’appelle «forêt pluvieuse nordique» (temperate rain forest) pour faire pendant aux forêts tropicales humides. Les sapins de Douglas (Douglas firs) et les cèdres rouges (western red cedars) s’y trouvent en abondance, de même que le géant épicéa de Sitka (Sitka spruce). Le sapin de Douglas peut y atteindre 90 m de hauteur et 4,5 m de diamètre. Cette forêt reçoit jusqu’à 4 000 mm de pluie par année, et l’on y retrouve des arbres ayant plus de 1 000 ans. La plupart des vieux sapins de Douglas ont toutefois été abattus au cours du XIXe siècle. L’hinterland, plus élevé en altitude et plus sec, fait place aux vastes forêts de pins, d’épinettes et de sapins-ciguës (hemlocks).

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La Colombie-Britannique

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VANCOUVER

Le centre-ville

Ville toute neuve, Vancouver s’inscrit dans un cadre cyclopéen composé de mer et de montagnes. Ayant longtemps fait partie de l’une des régions les plus isolées du globe, elle a su, au cours du XIXe siècle, tisser des liens étroits avec les peuples du Pacifique et elle est en train de devenir la métropole multiculturelle de ce monde gravitant autour du plus vaste océan de la Terre.

Le 23 mai 1887, le train transcontinental du Canadien Pacifique, parti de Montréal, arrive en gare à Vancouver. La compagnie ferroviaire, qui s’était fait octroyer de vastes terres correspondant à peu de chose près au territoire de l’actuel centreville, entreprend alors de développer son bien. Dire qu’elle a joué un rôle majeur dans le développement du quartier des affaires de Vancouver serait insuffisant. Le Canadien Pacifique a véritablement forgé cette partie de la ville, traçant les rues et érigeant plusieurs de ses principaux monuments. Depuis les années 1960, le centre-ville de Vancouver connaît un développement incessant, signe d’une grande vitalité économique imputable aux capitaux venus d’Asie et au mouvement vers l’ouest de la population anglophone du Canada, attirée par le doux climat de la Côte Ouest.

Chinatown La ruée vers l’or de 1858 a attiré en Colombie-Britannique des Chinois de San Francisco et de Hong Kong. En 1878, la construction du chemin de fer transcontinental du Canadian Pacific Railway allait à son tour inciter des milliers de Chinois à venir s’établir dans la région de Vancouver. Au fil des ans, la communauté chinoise a subi plusieurs revers qui n’ont toutefois pas empêché sa forte croissance.

La Vancouver Public Library, soit la bibliothèque municipale de Vancouver, est un impressionnant édifice qui a été construit en 1994-1995 selon les plans de l’architecte Moshe Safdie, bien connu pour son Habitat 67 de Montréal et son Musée des beaux-arts

3 Les portes du Chinatown. © Philippe Renault

Vancouver

5 Canada Place et le centre-ville de Vancouver. © Shutterstock.com

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La Colombie-Britannique du Canada à Ottawa. L’atrium, haut de six étages, est grandiose.

Stanley Park Le même personnage qui a donné au hockey la coupe Stanley a laissé son nom à ce parc qu’il a personnellement créé à la fin du XIXe siècle dans un élan de romantisme. Lord Stanley était alors gouverneur général du Canada (1888-1893). Le parc fut dédié à l’usage de tous, peu importe la couleur, la religion ou les traditions, pour l’éternité. Comme le Central Park à New York et le parc du Mont-Royal à Montréal, la majeure partie du Stanley Park fut conçue par l’architecte paysagiste de renom Frederick Law Olmsted. Le Stanley Park, c’est plus de 400 ha de jardins fleuris, de forêts denses et de points de vue sur la mer et les montagnes, le tout sur une presqu’île surélevée s’avançant dans le détroit de Georgie. Une promenade riveraine longue d’environ 10 km, baptisée The Seawall, entoure le parc, permettant ainsi aux piétons de ne rien manquer du paysage saisissant. Une route, la Stanley Park Scenic Drive, remplit la même fonction pour les automobilistes.

5 La Vancouver Public Library. © Dreamstime.com/Fred Goldstein

Le Vancouver Aquarium Marine Science Centre, une institution réputée, présente la faune marine de la Côte Ouest et du Pacifique dans son ensemble, entre autres de merveilleux bélugas, dauphins, phoques et poissons exotiques. Sur le Seawall, Brockton Point offre de beaux paysages à photographier. Plus loin, à 2,5 km, le Seawall passe sous le Lions Gate Bridge. Cet élégant pont suspendu, construit en 1938, franchit le First Narrows pour relier la riche banlieue de West Vancouver au centre de la ville. À l’entrée du pont, l’artiste Charles Marega a sculpté deux immenses têtes de lion. À l’ouest du pont se trouve le point d’observation de Prospect Point, d’où une vue d’ensemble englobe la structure aux piliers d’acier qui font 135 m de haut.

6 Le long du Seawall, dans le Stanley Park. © iStockphoto.com/M. Gillespie

Burrard Inlet Dans le quartier de North Vancouver, à l’extrémité nord du Nancy Greene Way, 6 Le Lions Gate Bridge, symbole de Vancouver. © istockphoto.com/Volodymyr Kyrylyuk

La Colombie-Britannique

5 Grouse Mountain surplombe la ville de Vancouver. © istockphoto.com

se trouve le tramway aérien dénommé Grouse Mountain Skyride, qui conduit au sommet de Grouse Mountain, à 1 250 m d’altitude, d’où skieurs et simples randonneurs peuvent contempler l’ensemble de Vancouver, de même que l’État de Washington, aux États-Unis, vers le sud (par temps clair). La vue est particulièrement belle en fin de journée. Toujours au sein des merveilleuses montagnes de la rive nord, le Lynn Canyon Park est un magnifique parc de sentiers forestiers, mais il est surtout célèbre pour sa passerelle suspendue au-dessus des gorges à 80 m d’altitude. Cœurs sensibles s’abstenir! Il y a aussi un centre écologique sur place.

Le Vancouver Museum trône au centre du Vanier Park. Son dôme maniériste rappelle les coiffes portées autrefois par les Salishs. Ce merveilleux musée présente des expositions sur l’histoire des différents groupes qui ont peuplé la région. Les plages et les parcs qui bordent English Bay font le bonheur des Vancouvérois: Kitsilano Beach, prisée des amateurs de farniente; Jericho Beach Park, un mélange de parc de verdure et de plage; Spanish Banks Beach, d’où la vue sur Vancouver et la rive nord est particulièrement féerique au coucher du soleil; et le Pacific Spirit Regional Park, un terrain de 763 ha qui comprend plus de 40 km de sentiers pédestres et cyclables.

West Side Les quartiers résidentiels et huppés de Kitsilano et de West Point Grey, les nombreux musées, le campus de l’University of British Columbia (UBC) ainsi que des plages de sable et de quartz, desquelles on peut apercevoir par temps clair l’île de Vancouver et la chaîne Côtière, font du West Side un secteur agréable et animé de Vancouver.

6 Promenade à Kitsilano Beach. © istockphoto.com/Sigrid Albert

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La Colombie-Britannique loyaux à la Couronne britannique qui ont choisi cette ville pour se refaire une vie ont, pour la majorité, apporté avec eux une part de leurs coutumes et de leur façon de vivre, ce qui a donné à Victoria son cachet British si caractéristique.

L’Inner Harbour et le Vieux Victoria L’exploration de Victoria s’effectue à partir de l’Inner Harbour, qui est l’entrée naturelle de la ville et qui fut pendant des dizaines d’années son principal accès. La marine marchande qui transitait par l’océan Pacifique, à l’époque des grands voiliers, mouillait dans ce port afin d’assurer le transport des marchandises en partance pour l’Angleterre.

5 L’Inner Harbour et les Parliament Buildings. © istockphoto.com/S. Greg Panosian

VICTORIA ET SES ENVIRONS Capitale de la province de la ColombieBritannique, Victoria serait-elle plus anglaise que l’Angleterre? Les immigrants

L’Empress Hotel a été élevé selon les plans de l’architecte Francis Rattenbury pour le Canadien Pacifique en 1905, dans le style château, tout comme le Château Frontenac de Québec, mais en plus moderne et en moins romantique. Passé l’entrée principale, le grand hall transporte les visiteurs dans les années 1920, à l’époque où de grands voyageurs y logeaient. Surtout à ne pas manquer l’après-midi: la cérémonie du thé.

6 L’imposant Empress Hotel, de style château. © Dreamstime.com/Uwe Blosfeld

215

LE THÉ À VICTORIA La tradition de l’afternoon tea (le thé de l’après-midi) est l’une des diverses expressions de l’héritage britannique de Victoria. Le thé, connu des Chinois depuis plus de 5 000 ans, fut introduit à la cour anglaise au XVIIe siècle, mais ne devint populaire qu’environ deux siècles plus tard. La légende veut que, dans les années 1840, Anna, la septième duchesse de Bedford, eût trop faim l’après-midi pour attendre le dîner, habituellement servi autour de 21h. Anna aurait donc demandé que l’on apporte un goûter de gâteaux, de tartelettes, de biscuits, de pain, de beurre et de thé à son boudoir. Cette tradition se propagea rapidement aux salons de Londres et devint une coutume sociale victorienne populaire parmi les femmes de la haute société. À cette époque, l’East India Company avait déjà établi des plantations de thé à Assam et en d’autres régions de l’Inde et du Ceylan (Sri Lanka), et la première cargaison de thé indien débarqua à Londres en 1838. Les salons de thé tels que nous les connaissons aujourd’hui ne sont apparus qu’en 1864, lorsque l’audacieuse gérante d’une boulangerie située près du London Bridge se mit à servir à ses clients préférés le thé accompagné d’un goûter. Malgré le fait qu’il existe plusieurs charmants salons de thé à Victoria, aucun d’eux n’a le cachet ou l’atmosphère distinguée de l’afternoon tea du Fairmont Empress Hotel. Le goûter, en plus du contenu d’une théière Empress, comprend de délicats sandwichs, des scones frais accompagnés de crème Jersey et de confiture de fraises, ainsi que des pâtisseries.

6 La délicieuse tradition de l’afternoon tea. © Dreamstime.com/Hazel Proudlove

La Colombie-Britannique

217

En plus de ses expositions temporaires qui varient régulièrement, le Royal BC Museum compte trois grandes expositions permanentes, dont l’extraordinaire First Peoples (Premières Nations), qui illustre le contexte culturel et historique des peuples autochtones à l’aide de différents objets d’art anciens et modernes.

Scenic Marine Drive Au sud de la Saanich Peninsula, la Scenic Marine Drive, une route côtière des plus panoramiques, offre de nombreux détours vers un nombre d’importants attraits de Victoria situés à l’intérieur des terres. Y défilent les municipalités de Fairfield, de Rockland et d’Oak Bay. La Carr House, un bâtiment de bois, a été construite en 1864 pour la famille de Richard Carr. Ici, on retrace surtout la vie de sa fille Emily. Le seul meuble original de la maison est le lit dans lequel Emily est née en 1871. La maison est toutefois meublée du style de l’époque. Il y a une petite boutique sur 5 Les totems du Royal BC Museum. © Royal BC Museum

place, ainsi qu’un jardin animé d’extraits des écrits de Carr. Plus au nord, le sommet du Mount Tolmie offre des vues panoramiques sensationnelles sur Victoria, le détroit de Haro, l’océan, le magnifique mont Baker et la chaîne des Cascades, dans l’État de Washington, aux États-Unis.

Goldstream Provincial Park Le Goldstream Provincial Park est un des parcs majeurs de la région. S’y dressent des sapins de Douglas, vieux de 600 ans, le long de sentiers de randonnée conduisant vers le mont Finlayson et s’y trouve un itinéraire passant par des cascades magnifiques. De la mi-octobre au début

Victoria et ses environs

6 La Carr House. © Parcs Canada/Barrett & MacKay

EMILY CARR D’origine anglaise, la famille Carr a habité quelque temps la Californie, est retournée vivre en Angleterre, puis est revenue en Amérique pour s’établir à Victoria après la ruée vers l’or américaine. M. Carr fit fortune dans l’immobilier, car il possédait plusieurs propriétés et terrains dans le quartier résidentiel de James Bay. Lorsqu’il meurt en 1888, deux ans après le décès de son épouse, Emily n’a que 17 ans. Peu de temps après, elle se rend successivement à San Francisco, Londres et Paris pour étudier l’art. Emily revient dans les années 1910 en Colombie-Britannique, où elle enseigne l’art aux enfants à Vancouver. De retour à Victoria, elle suit les traces de son père dans l’immobilier; elle multiplie les voyages sur la côte du Pacifique afin d’y peindre les paysages, et c’est finalement dans les années 1930 qu’elle produit ses plus grands tableaux. Peintre unique et femme solitaire, Emily Carr est reconnue aujourd’hui à travers le Canada comme une grande artiste qui a marqué le monde de l’art. Bien que l’Art Gallery of Greater Victoria expose quelquesunes de ses toiles, la Vancouver Art Gallery permet de découvrir l’ensemble de son œuvre artistique. Un institut dédié aux arts visuels et aux métiers d’art, situé sur Granville Island à Vancouver, porte son nom. 6 Autoportrait d’Emily Carr. © Bibliothèque et Archives Canada/e006078795-v6

La Colombie-Britannique

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de décembre, dans le cadre de la Salmon Run, les amateurs de nature se rendent dans le parc pour observer les saumons coho ou argenté (coho), quinnat ou royal (chinook) et kéta (chum) accomplir leur dernier voyage, se reproduire et mourir dans la Goldstream River. Les poissons sont très visibles car l’eau est d’une transparence impeccable.

L’ÎLE DE VANCOUVER L’île de Vancouver s’étend sur 450 km le long de la Côte Ouest. Une chaîne de montagnes en divise le nord et le sud. La partie ouest a été fortement découpée par la mer, qui y a créé de grands et profonds fjords. À l’est, où la topographie est beaucoup plus linéaire, des villes et villages se sont développés le long du détroit de Georgie.

Port Renfrew accueille les excursionnistes qui se rendent au sentier de la côte ouest de l’île connu sous le nom du West Coast Trail. La randonnée de 75 km se fait en cinq à sept jours et s’adresse avant tout aux marcheurs expérimentés et courageux qui devront faire face à des climats très changeants et à une topographie très variée. Reconnu comme un des sentiers pédestres les plus difficiles en Amérique du Nord, le West Coast Trail fait partie de la réserve de parc national Pacific Rim. Botanical Beach, passé Port Renfrew, est une véritable oasis pour les amants de la vie marine. Lorsque la mer se retire, de petits bassins naturels (cuvettes de marée), à même les galets, retiennent dans leurs eaux des poissons, des étoiles de mer et des spécimens de la flore marine.

5 Un randonneur sur le West Coast Trail. © istockphoto.com/Marisol O’Brien

Carmanah Walbran Provincial Park Le Carmanah Walbran Provincial Park compte près de 17 000 ha de forêts anciennes qui prospèrent à l’abri des tronçonneuses dans un climat humide. C’est aussi dans cette magnifique étendue sauvage que se dressent les plus grandes épinettes du monde, d’une hauteur de près de 100 m, ainsi que des thuyas géants vieux de plusieurs centaines d’années.

MacMillan Provincial Park– Cathedral Grove Le MacMillan Provincial Park–Cathedral Grove est un endroit merveilleux et mystique. Les sapins de Douglas de cette forêt magnifique atteignent près de 80 m, certains ayant plus de 800 ans. Pour les Amérindiens, Cathedral Grove est un lieu sacré. Un incontournable!

L’île de Vancouver

Port Renfrew

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La Colombie-Britannique

5 Le MacMillan Provincial Park. © Pierre Longnus

Réserve de parc national Pacific Rim, secteur de Long Beach La réserve de parc national Pacific Rim, secteur de Long Beach, généralement surnommée simplement «Long Beach», débute sur la côte à l’extérieur d’Ucluelet et se termine juste avant Cox Bay, à l’extérieur de Tofino. Des kilomètres de plages désertes, bordées de forêts humides tempérées, longent la réserve, qui compte également neuf sentiers pour la randonnée pédestre. 6 La réserve de parc national Pacific Rim. © Pierre Longnus

Telegraph Cove Ce petit paradis reculé du littoral est de l’île de Vancouver était autrefois le point d’arrivée d’une ligne télégraphique qui longeait le rivage, d’où son nom de Telegraph Cove. Par la suite, une famille prospère acheta les terrains de la petite baie et y établit un moulin à scie. Le temps s’est arrêté ici depuis; les petites maisons ont été conservées, et des plaques commémoratives expliquent, le long du trottoir de bois, les grandes étapes du développement du village.

6 Telegraph Cove. © Telegraph Cove Resorts

La Colombie-Britannique

5 Les Southern Gulf Islands et, au loin, la chaîne Côtière. © Pierre Longnus

LES SOUTHERN GULF ISLANDS Situées dans les eaux du détroit de Georgie, quelque 200 îles émergent entre le littoral est de l’île de Vancouver et le continent. Parmi celles-ci, les Southern Gulf Islands, ces îles naturelles renommées pour leur beauté champêtre, ont su garder leurs parfums sauvages et ne sont pas trop commercialement développées. Pas de béton et peu de voitures. Facilement accessibles par traversier, ces îles représentent des havres de paix pour les Vancouvérois stressés et les bohèmes, entre autres.

Gabriola Island Gabriola Island est une île où la nature abonde, et la meilleure façon de la visiter est de la parcourir lentement à bicyclette. C’est un havre de paix que beaucoup d’habitants de Nanaimo, sur l’île de Vancouver, ont décidé d’exploiter puisqu’ils y ont une résidence. Quant aux voyageurs, s’ils recherchent la tranquillité et les paysages apaisants, c’est un coin idéal pour passer quelques jours.

Salt Spring Island Salt Spring est l’île la plus courue des Southern Gulf Islands. Les Amérindiens y venaient pendant les mois d’été pêcher des fruits de mer, chasser le gibier à plumes et faire la cueillette de plantes. C’est en 1859 que les premiers Européens s’établissent dans cette île en implantant des fermes et de petits commerces. On y retrouve aujourd’hui beaucoup de galeries d’art, de restaurants et de boutiques.

6 Arrivée à Salt Spring Island. © Dreamstime.com/Mark Hryciw

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LE SAPIN DE DOUGLAS Arbre à croissance spectaculaire, le sapin de Douglas, aussi appelé parfois «pin d’Oregon», «faux tsuga» ou tout simplement «douglas», a pour nom scientifique Pseudotsuga menziesii, dont le premier mot fait référence au genre et le second à Archibald Menzies, botaniste et physicien écossais qui le découvrit dans l’Ouest canadien en 1791. Menzies en vit pour la première fois à Nootka Sound, sur l’actuelle île de Vancouver, au cours de l’expédition du Discovery du capitaine Vancouver, qui poursuivait la découverte de la côte du Pacifique à la suite de la mort du capitaine James Cook. Au XIXe siècle, David Douglas, le botaniste écossais qui lui a donné son nom, le redécouvrit en 1825 et l’introduisit en Angleterre et en Europe. Aujourd’hui, le sapin de Douglas couvre près de 2,5% de la forêt française, surtout dans le Massif central et le Morvan, et constitue l’une des principales essences résineuses de reboisement en Europe occidentale.

5 Sapins de Douglas. © Softwood Export Council.

En Amérique du Nord, son lieu d’origine, où il occupe une vaste aire depuis la Californie jusqu’à la Colombie-Britannique, entre la côte du Pacifique et le versant est des montagnes Rocheuses, le sapin de Douglas peut vivre 500 ans. Son tronc très droit, quant à lui, peut avoir plus de 80 m de haut et plusieurs mètres de diamètre. Excellent bois de charpente d’une grande durabilité, le sapin de Douglas est utilisé en menuiserie (extérieure et intérieure), entre autres pour fabriquer des lattes de plancher, et en ébénisterie. Il est également prisé pour ses dimensions et l’absence de nœuds et de défauts en construction navale ainsi que dans les travaux hydrauliques et maritimes (écluses, pilotis, appontements). Sans parler des panneaux d’aggloméré et des contreplaqués en sapin de Douglas – les plus populaires dans le domaine de la construction avec les contreplaqués en peuplier.

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La Colombie-Britannique

5 Galiano Island. © Andrew Loveridge

Galiano Island La première chose qu’on remarque en arrivant sur Galiano Island, c’est la pénurie d’infrastructures et de développement commercial. Par leurs ardentes protestations pour protéger l’équilibre écologique, les habitants de l’île ont attiré l’attention mondiale. Ainsi, grâce aux efforts de ses résidants, Galiano a pu préserver ses vastes superficies de nature sauvage, qui attirent les ornithophiles en grand nombre au printemps.

LE SUD DE LA COLOMBIEBRITANNIQUE Le sud de la Colombie-Britannique regroupe des territoires à la fois urbanisés et naturels. Le développement de la grande région de Vancouver rappelle les agglomérations américaines, mais dans un décor de montagnes vertes et de mer bleue. La vallée de l’Okanagan rassemble, quant à elle, certains des meilleurs producteurs de vins au Canada et d’innombrables vergers.

6 Les vignobles de la vallée de l’Okanagan produisent des vins reconnus mondialement. © iStockPhoto.com/Kevin Miller

LA BALEINE GRISE Seule espèce de sa famille, la baleine grise est de taille moyenne: la femelle peut atteindre jusqu’à 15 m de longueur, le mâle 14 m, et les deux ont un poids à l’âge adulte qui varie entre 15 et 30 tonnes. La diète de ce mammifère, qui peut consommer jusqu’à 1 200 kg de nourriture par jour, est principalement constituée de crevettes et de petits poissons. Chaque année, au printemps, des milliers de visiteurs se pressent à la réserve de parc national Pacific Rim dans la région de Tofino, dans l’espoir d’apercevoir près des côtes quelques baleines grises en route vers le nord. La baleine grise accomplit la plus longue migration chez les mammifères: un impressionnant aller-retour de 19 500 km entre les eaux nordiques de la mer de Béring et les eaux chaudes de la péninsule de Baja California, au Mexique, à une vitesse de 60 km à 80 km par jour. C’est près de la Baja California, entre décembre et février, que les baleines grises donnent naissance à leurs petits. À la mi-février, les femelles et les baleineaux commencent leur migration vers le nord, suivis des mâles. Certaines baleines commencent à se nourrir en atteignant les eaux ceinturant l’île de Vancouver; d’autres attendront l’approche des mers de Béring et de Chuckchi au large de l’Alaska et de la Sibérie. Durant l’été qu’elles passent dans ces eaux glaciales, les baleines grises se font une énorme réserve de nourriture qui peut atteindre entre 16% et 30% de leur poids corporel. En octobre, lorsque le début de l’hiver annonce la reprise du voyage migratoire vers la Baja California, les baleines sont capables de vivre des provisions accumulées. La baleine grise ayant pratiquement disparu au milieu des années 1850, les chasseurs la délaissèrent soudainement, avant de se remettre à la chasser vers 1914: la population fut encore une fois presque décimée. Mais, depuis 1937, la baleine grise est une espèce protégée.

6 Baleine grise au large de la Colombie-Britannique. © istockphoto.com/Dale Walsh

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La Colombie-Britannique Savary Island Savary Island fait partie des Northern Gulf Islands. Elle est accessible par bateau-taxi au départ de Powell River. La traversée couvre une vingtaine de kilomètres. L’île est surnommée la Hawaii de la ColombieBritannique et aussi Pleasure Island en raison de ses plages de sable blanc et de ses eaux cristallines, exceptionnellement chaudes pour la région. Les aigles visitent l’île en grand nombre, et des colonies de phoques se baladent près des côtes.

Skookumchuck Rapids Les rapides Skookumchuck du Skookumchuck Narrows Provincial Park sont certainement l’une des particularités les plus spectaculaires du sud de la ColombieBritannique. Lors des changements de marées, l’eau de mer est précipitée comme dans un entonnoir dans le canyon de Skookumchuck Narrows. Skookumchuck est un ancien mot amérindien qui signifie «eau puissante»: ces rapides figurent parmi les plus grands du monde.

Brackendale Situé à seulement 70 km au nord de Vancouver par l’autoroute Sea to Sky, le village de Brackendale est reconnu comme le plus important site de rassemblement d’aigles à tête blanche au monde, devant la Chilkat Bald Eagle Reserve en Alaska. 5 Savary Island. © Tourism Powell River 4 Un pygargue à tête blanche, communément appelé «aigle à tête blanche».

© Pierre Longnus

6 Les rapides du Skookumchuck Narrows Provincial Park.

© Dreamstime.com/Bcbounders

La Colombie-Britannique

5 Le centre de villégiature de Whistler. © Joe Shlabotnik

Whistler

Parc national des Glaciers

Mecque des sports, notamment le ski, le golf, la randonnée pédestre, le vélo de montagne, la planche à voile, le parapente et la planche à neige, Whistler attire des visiteurs de partout à travers le monde.

Dans le parc national des Glaciers, ce sont les glaciers et la neige qui prédominent, et en hiver les avalanches sont très fréquentes. Quelques kilomètres après l’entrée ouest du parc se trouve le Hemlock Grove Boardwalk, un trottoir de bois de 400 m qui traverse une forêt de pruches de l’Ouest.

Une infrastructure hôtelière imposante honore le petit village au pied des monts Blackcomb et Whistler; restaurants, boutiques, complexes sportifs et centre des congrès s’ajoutent à ce centre de villégiature reconnu internationalement. L’endroit est fréquenté été comme hiver, et chaque saison possède son lot d’activités à proposer.

6 Le parc national des Glaciers. © Parcs Canada/Lynch, W.

La vallée de l’Okanagan Le sud de la Colombie-Britannique offre aux visiteurs plusieurs trésors de la nature. Une vallée découpée sur un axe nord-sud et tapissée d’arbres fruitiers et d’une langue d’eau y forme une des plus belles régions de la province. La qualité du vin produit dans l’Okanagan a été reconnue à plusieurs reprises; les vergers nourrissent une bonne partie de la province, et ses lacs et montagnes font le bonheur des sportifs.

6 Le ski, activité phare de Whistler. © istockphoto.com/Jon Faulknor

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La Colombie-Britannique

5 De belles grappes de raisin, gage d’un vin de qualité. © Pierre Longnus

La Route des vins La région de Thompson-Okanagan offre une occasion mémorable de parcourir une route des vins tout à fait originale. Le paysage n’est pas habituel: les collines et les vallées n’ont ni la couleur ni la forme auxquelles nos yeux sont accoutumés. Le climat se prêtant à merveille à l’épanouissement des vignes, tout a été tenté pour tirer parti de l’endroit. La région se distingue par ses deux aspects viticoles. L’un, plus récent, se développe dans la vallée de la Similkameen et s’allie à la culture et à l’épanouissement des fermes grâce à son sol fertile, et l’autre, plus traditionnel, se trouve dans la grande vallée de l’Okanagan et se flatte d’entretenir la viticulture depuis les années 1800.

La vallée de l’Okanagan aurait les mêmes caractéristiques que les régions vinicoles allemandes réputées. La présence de quatre lacs (Skaha, Osoyoos, Vaseux et Okanagan) crée un climat tout à fait adéquat à une vigne de grand nom. La Route des vins, clairement signalée, permet de faire un agréable voyage parmi les fermes et les vergers, révélant à chaque virage une vue sublime du lac Okanagan. C’est avec l’eau à la bouche que, d’Osoyoos à Salmon Arm, l’agréable découverte gustative se déroule. Les vignobles se succèdent, se faisant concurrence par leur accueil et leur élégance afin d’inciter le client à s’arrêter. Les vins sont offerts aux consommateurs pour être goûtés. Médailles, récompenses internationales et autres mentions attestant la qualité couvrent les murs des boutiques de vin.

6 La route des vins passe par les rives du lac Okanagan. © Cedar Creek Estate Winery/Brian Sprout

La Colombie-Britannique

5 La forêt le long de la route de l’Alaska. © Pierre Longnus

LE NORD DE LA COLOMBIEBRITANNIQUE Terre sauvage et méconnue, depuis longtemps la Colombie-Britannique est réputée pour ses activités de plein air variées et inattendues. Pour ceux qui se sentent une âme d’aventuriers ou d’explorateurs, ou simplement pour les purs amoureux de la nature, il existe, dans le nord de la province, une contrée qui ne finira jamais de les fasciner.

Quesnel Située à 120 km au nord de Williams Lake, Quesnel est la plus belle ville de la région, avec ses deux cours d’eau (la rivière Quesnel et le fleuve Fraser) qui s’y rencontrent et ses belles artères garnies de fleurs et bordées d’arbres. Comme bien des villes des alentours, Quesnel a vu le jour pendant la ruée vers l’or du XIXe siècle. Les chercheurs d’or y faisaient le plein de denrées ali6 Bienvenue à Quesnel! © April Cheng

mentaires et de matériel de survie avant de se lancer à la recherche de la fameuse pépite dans les vallées reculées de l’arrière-pays. D’où le surnom de la ville: Gold Pan City, la «ville du tamis d’or». Aujourd’hui, c’est l’industrie forestière qui a pris le dessus sur l’activité minière en tant que moteur économique de la région.

Barkerville Barkerville jaillit du néant en 1862 lorsque Billy Barker découvrit de l’or dans la crique Williams. Pendant les huit années qui suivirent, 100 000 personnes allèrent tenter leur chance, faisant de Barkerville la plus importante ville à l’ouest de Chicago et au nord de San Francisco. Le malheur avec les filons, c’est qu’ils s’épuisent! Aujourd’hui, la ville est un site historique protégé nommé Barkerville 6 Barkerville, ville frontière préservée. © BC Heritage

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La Colombie-Britannique

5 Le Stone Mountain Provincial Park. © Pierre Longnus

Historic Town, où plus de 125 édifices ont été restaurés avec leur allure de ville frontière. Le résultat est étonnant: saloon, hôtel, bureau de poste, imprimeur, maréchal-ferrant. Tout y est et l’illusion est parfaite. Illusion dites-vous? Il y a pourtant toujours quelques prospecteurs qui tamisent le fond des rivières qui coulent dans les alentours...

Le nord de la Colombie-Britannique

La route de l’Alaska La route de l’Alaska (Alaska Highway), bien entretenue et revêtue sur toute sa longueur, permet un accès inespéré vers des paysages sublimes, pour le plaisir des voyageurs du monde entier. L’entrée du Stone Mountain Provincial Park se trouve au point culminant de cette route, à 1 267 m d’altitude. Ce parc compte 25 690 ha de sommets rocheux, de formations géologiques et de lacs, et abrite la faune la plus variée du nord de la Colombie-Britannique.

Muncho Lake Provincial Park Le Muncho Lake Provincial Park est l’un des plus beaux parcs provinciaux du Canada et offre certainement l’un des grands moments de la traversée de la route de l’Alaska en Colombie-Britannique. Il s’agit de 86 079 ha de monta-

gnes anguleuses et dénudées qui entourent le magnifique lac Muncho, long de 12 km. Comme tous les parcs de la région, il doit son existence à la construction de la route de l’Alaska. Castors, ours noirs, grizzlys, loups et chèvres de montagne y sont bien présents. La flore est exceptionnelle, avec ses différentes espèces d’orchidées.

La Colombie-Britannique Liard River Hot Springs Provincial Park Le Liard River Hot Springs Provincial Park est la halte favorite des voyageurs de la route de l’Alaska. Ils peuvent se détendre dans les deux piscines naturelles du parc, alimentées par des sources thermales atteignant 52°C. Le microclimat créé par la température élevée et constante des cours d’eau, été comme hiver, a permis à une végétation unique de se développer ici. Des fougères géantes et de nombreuses plantes carnivores donnent une allure un peu tropicale à la région.

La route de Yellowhead La Yellowhead Highway est une impressionnante route qui part de Winnipeg, au Manitoba, traverse la Saskatchewan et l’Alberta en passant par les Rocheuses, puis se termine à Prince Rupert. Dans le nord de la ColombieBritannique, les paysages le long du

parcours sont incroyablement variés (hautes montagnes, canyons, vallées, épaisses forêts), donnant ainsi un excellent aperçu de la géologie, de la topographie et de la configuration de cette partie de la province.

Moricetown Canyon and Falls À 40 km à l’ouest de Smithers, le long de la rivière Bulkley sur un territoire amérindien, se trouve un lieu de pêche fréquenté par les Autochtones depuis plusieurs siècles et appelé Moricetown Canyon. Selon la tradition, des techniques ancestrales sont employées pour attraper le poisson. Les saumons sont capturés au moyen de longues perches munies d’un crochet, puis ils sont piégés dans des filets lors de leur remontée dans le courant. C’est une halte photographique réputée.

6 Pêcheurs à la ligne au Moricetown Canyon. © Tourism Smithers

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La Colombie-Britannique

5 Le Ksan Historical Village and Museum. © Pierre Longnus

Hazelton Hazelton est le plus important de trois villages voisins, les deux autres étant South Hazelton et New Hazelton. Ces trois communautés ont une population essentiellement amérindienne, et leur histoire remonte à la fin du XIXe siècle. En 1868, la Compagnie de la Baie d’Hudson y installa un comptoir de traite des fourrures.

Aujourd’hui, les villages sont surtout réputés pour le Ksan Historical Village and Museum. Il s’agit de la reconstitution d’un village gitksan qui présente le mode de vie et la culture de cette communauté ancestrale. On peut y admirer des maisons et des totems, observer des artistes au travail et même goûter à des recettes traditionnelles.

6 Technique de pêche ancestrale au saumon. © Tourism Smithers

La Colombie-Britannique

5 Le havre naturel de Prince Rupert. © Pierre Longnus

Prince Rupert Aux abords de Prince Rupert, le changement de paysage est radical. La végétation typique de la côte du Pacifique, avec ses grands cèdres et ses épinettes, recouvre de vastes collines qui s’étendent à perte de vue. L’eau est partout, et, bien qu’on ait l’impression d’être entouré d’une myriade de lacs, il n’en est rien. Il s’agit bel et bien de l’océan, qui s’insinue ici à l’intérieur des terres. Il suffit de consulter une carte pour s’apercevoir que la région compte des îles et des fjords par milliers. La ville de Prince Rupert est d’ailleurs bâtie sur une île, l’île de Kaien. 6 Les îles de la Reine-Charlotte. © iStockPhoto.com/Jason Verschoor

Les îles de la Reine-Charlotte (Haida Gwaii) L’archipel de la Reine-Charlotte (Queen Charlotte Islands) compte 150 îles de différentes tailles. Graham Island, au nord, est la plus importante et regroupe pratiquement toutes les agglomérations urbaines. Moresby Island, au sud, est la deuxième en importance par sa population. Elle compte deux communautés, Sandspit et Alliford Bay, et comprend l’étonnante réserve de parc national Gwaii Haanas. Cet archipel est aussi un merveilleux endroit pour l’observation des oiseaux: c’est ici que se trouve la plus importante concentration de faucons pèlerins en Amérique du Nord, mais on y voit aussi des grands hérons et des aigles à tête blanche. 6 Moresby Island. © Parcs Canada/B. Olsen

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Somerset Island / Île Somerset Prince of Wales Island / Île Princede-Galles

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Bylot Island / Île Bylot Sirmilik National Park /

Grise Fiord

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Île Cornwallis/ Cornwallis Island

North Magnetic Pole / Pôle nord magnétique Île Bathurst/ Bathurst Island

Victoria Island / Île Victoria

NORTHWEST TERRITORIES / TERRITOIRES DU NORD-OUEST

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Melville Island

Mackenzie King Island / Île Mackenzie King

Aulavik National Park / Parc national Aulavik

Tuktut National Park / Parc national Tuktut

Banks Island / Île Banks

Prince Patrick Island / Île du Prince-Patrick

Great Bear Lake / Grand Lac de l’Ours

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Les Territoires

Le Yukon

Yukon, c’est aussi le nom qu’on a donné plus tard à un territoire canadien de plus de 480 000 km2, deux fois grand comme le Royaume-Uni. Le Yukon ressemble à un triangle rectangle qui a pour côtés ses frontières avec l’Alaska à l’ouest, avec les Territoires du Nord-Ouest à l’est et au nord, et avec la Colombie-Britannique au sud. La pointe la plus septentrionale de ce triangle donne sur la mer de Beaufort, dans l’océan Arctique. De nombreuses chaînes de montagnes caractérisent le territoire yukonnais, à commencer par les monts St. Elias au sud-ouest. C’est dans ce massif, qui prolonge la chaîne Côtière, que se trouve le mont Logan. Son sommet atteint 5 959 m d’altitude, ce qui en fait le plus élevé du Canada. À l’est, les monts Mackenzie barrent le paysage. Entre les deux ensembles, le relief s’apaise quelque peu, particulièrement dans le sud du Yukon. Près de 60% du territoire est boisé, la densité de la forêt et la taille des arbres diminuant au fur et à mesure que l’on progresse vers le nord.

© Dreamstime.com/Jason Kasumovic

De hauts sommets entre lesquels avancent et reculent des glaciers s’élèvent tout au nord de la Colombie-Britannique. À l’intérieur des terres, le lac Tagish donne naissance à un fleuve qui semble prendre un malin plaisir à tourner le dos à la mer en s’enfonçant vers le nord avant de bifurquer vers l’ouest et l’Alaska. Grossi de l’eau de dizaines de tributaires, il se jette finalement dans le détroit de Béring après un parcours de près de 3 200 km. Les Amérindiens appellent ce fleuve «la grande rivière», soit Yukon dans leur langue.

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Le Yukon

5 Méandres de la rivière Yukon. © Dreamstime.com/Muriel Lasure

WATSON LAKE Vers 1897, un Anglais du nom de Frank Watson quittait Edmonton pour vivre l’aventure des chercheurs d’or à Dawson City, au Yukon. Après avoir traversé des régions qui n’étaient même pas cartographiées, il se retrouva sur les berges de la rivière Liard. Il décida d’arrêter là son voyage et de s’installer sur le bord du lac qui porte aujourd’hui son nom.

La Watson Lake Sign Post Forest est sans conteste la grande attraction de Watson Lake. Elle regroupe plus de 50 000 pancartes du monde entier placardées sur les mâts par les vacanciers mêmes. Certaines font preuve de beaucoup d’originalité. Ceux qui planifient un voyage dans la région peuvent préparer leur propre pancarte qu’ils pourront laisser pour la postérité, quoiqu’il soit toujours possible d’en faire fabriquer une sur place pour quelques dollars.

6 L’incontournable Watson Lake Sign Post Forest. © Catherine Raoult et Marc Poirel

Le Yukon

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5 Dans les rues de Whitehorse. © Philippe Renault

Petite ville appelée à jouer les rôles de capitale et de centre administratif, Whitehorse est bâtie à l’ouest du fleuve Yukon, juste au pied d’un plateau où l’on a construit l’aéroport et où passe aujourd’hui l’Alaska Highway. La ville a jeté un pont par-dessus le fleuve, le pont Robert Campbell, et colonise maintenant sa rive est. C’est parce qu’elle est le terminal naturel en amont du fleuve Yukon que Whitehorse voit le jour. En route pour le Klondike via l’Alaska, les chercheurs d’or pouvaient difficilement franchir dans un canot chargé les rapides de Whitehorse et du Miles Canyon. La prudence dictait de gagner la rive et de faire le portage du matériel. Assez rapidement, un petit train fait la 6 Monument de bronze en mémoire des chercheurs d’or à Whitehorse.

© Philippe Renault

navette d’un côté à l’autre des rapides. Son trajet, en aval, se termine là où l’on bâtira Whitehorse. La ville s’agrandit rapidement lorsqu’un chemin de fer relie directement Whitehorse à la côte de l’Alaska. Les chercheurs d’or y descendent avant de faire transborder leurs marchandises dans une embarcation ou sur des traîneaux selon la saison. Enfin, en 1942, le gouvernement américain décide de construire l’Alaska Highway. Whitehorse est toute désignée pour devenir l’une des principales étapes du chantier au Canada. En 1953, Whitehorse détrône Dawson et devient la capitale territoriale. Tout près du pont qui enjambe le fleuve Yukon, il est possible de visiter le Lieu historique national S.S. Klondike. Le S.S. Klondike, un authentique vapeur construit en 1929 pour assurer un service fluvial entre Whitehorse et Dawson, a coulé en 1936, fut reconstruit en 1937 et abrite maintenant un musée. Le MacBride Museum loge dans un édifice construit en pièce sur pièce. Vouée à l’histoire et à la nature du Yukon, sa collection comporte des objets de l’époque de la Ruée vers l’or, du matériel de piégeage, des artefacts autochtones et des photographies. Un peu à l’écart, une collection d’animaux empaillés permet d’avoir une idée de ce qu’est la faune du

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territoire. La visite se poursuit à l’extérieur du bâtiment en rondins: on peut observer les moyens de transport et les machines en usage depuis le peuplement blanc du Yukon. À l’extérieur également se trouvent un ancien bureau télégraphique et une authentique cabane de l’époque, celle de Sam McGee.

Whitehorse

L’histoire de la ville est aussi visible dans ses édifices les plus marquants. Ainsi, s’y trouve une vieille église en rondins, l’Old Log Church Museum. À l’intérieur, une collection d’objets rappelle la vie ancestrale des Autochtones ainsi que les principales activités depuis le début du peuplement européen du territoire. On y raconte aussi l’histoire d’un évêque qui mangea ses bottes, histoire qui devait inspirer plus tard une scène du film La ruée vers l’or, de Charlie Chaplin. Le monde des arts n’est d’ailleurs pas en reste à Whitehorse. À même la Yukon Place, le Yukon Arts Centre est un magnifique édifice qui comporte la plus importante galerie d’art du territoire et un

théâtre, auxquels s’ajoute un amphithéâtre extérieur. Près de l’aéroport, dans une rue parallèle à l’Alaska Highway, le Yukon Transportation Museum se voue à la présentation de l’histoire des transports sur le territoire. On peut y saisir l’importance du traîneau à chiens, y revivre l’âge d’or de l’aviation ou y étudier la construction des routes qui ont ouvert le territoire. À côté du Yukon Transportation Museum se trouve le Yukon Beringia Interpretive Centre. Il s’agit d’un musée archéologique et paléontologique notamment consacré à la dernière période glaciaire, alors que le Yukon et l’Alaska étaient toujours reliés à l’Asie, à l’intérieur d’un sous-continent appelé la Béringie. Le volet permanent comprend un film, des comptoirs équipés d’ordinateurs et les restes d’animaux préhistoriques: mammouth, bison géant, castor géant (il pesait 170 kg!), ours géant, machairodonte, etc. Le musée s’intéresse également aux premières vagues de migration autochtone du Yukon.

Le Yukon

5 Dawson, héritage de la Ruée vers l’or. © Philippe Renault

DAWSON Le 16 août 1896, Skookum Jim et Dawson Charlie, deux Autochtones de la nation Tagish, prospectent le petit ruisseau de Rabbit Creek en compagnie d’un ami américain, George Carmack. On a déjà trouvé de l’or dans le fleuve Yukon, et les trois compères n’en sont pas à leurs premières recherches. Mais ce qu’ils trouvent ce jourlà, non loin de la rivière Klondyke, est bien différent. Il y a de l’or. Beaucoup d’or. Les prospecteurs rebaptisent «leur» ruisseau du nom de Bonanza Creek. Ils enregistrent leur droit minier le lendemain, soit le 17 août, jour qui demeure dans la mémoire collective du Yukon le «Jour de la découverte». Au fil des ans, le fond du Klondyke et de ses affluents fera naître des fortunes en libérant plus d’un milliard de dollars actuels en métal jaune. Il fera aussi naître la dernière et peut-être la plus grande des épopées de l’Ouest: la Ruée vers l’or. La fièvre de l’or attirera vers le nord des dizaines de milliers de rêveurs. 6 Vue panoramique depuis le sommet du Midnight Dome.

© Parcs Canada/J. Butterill

Joe Ladue a une tout autre idée pour faire fortune. Il décide de fonder la ville de Dawson là où la rivière Klondyke rejoint le fleuve Yukon, au pied d’une montagne de près de 900 m, le Midnight Dome. Les terrains s’envolent à prix d’or. La ville croît rapidement, et sa population dépasse les 30 000 âmes avant même la fin du XIXe siècle. Elle est alors la plus importante ville d’Amérique du Nord à l’ouest de Winnipeg et au nord de Seattle. On peut y manger la meilleure cuisine, y boire les meilleurs vins, y trouver les plus beaux objets... à condition d’y mettre le prix. Tout, à Dawson, est alors à prix d’or. On règle d’ailleurs souvent sa note avec une pépite. Dans la capitale nord-américaine du bon temps, le whisky coule à flots, mais l’ordre règne tout de même puisque la Gendarmerie royale du Canada a envoyé un bon détachement dans la ville et que seuls ses policiers ont le droit d’y porter des armes. Dès 1904, toutefois, les gisements de surface sont épuisés, et les prospecteurs doi6 Le Bonanza Creek, haut lieu de prospection. © Parcs Canada/J.F. Bergeron

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LE CHILKOOT TRAIL La plus célèbre des randonnées que l’on puisse faire au Yukon débute en Alaska et finit... en Colombie-Britannique. Le Chilkoot Trail, c’est le chemin qu’ont emprunté la plupart des chercheurs d’or pour traverser les montagnes et gagner les lacs de l’intérieur qui se déversent dans le fleuve Yukon. À l’époque, les chercheurs d’or apportaient avec eux tout ce qu’il leur fallait pour survivre un an, soit 800 kg de matériel qu’ils devaient porter ou faire porter. Leur objectif était d’arriver à l’automne au lac Bennett, dans le nord de la Colombie-Britannique, et d’y hiverner. Au printemps, ils suivaient le lac puis le fleuve jusqu’à Dawson. Beaucoup sont morts pour avoir pris du retard ou à cause d’un accident, ou tout simplement par malchance. vent céder la place aux grandes entreprises qui disposent de l’équipement lourd nécessaire à la poursuite des activités minières. Au départ de ces sociétés, dans les années 1960, la ville serait morte si les touristes ne s’étaient pas mis à y affluer. Il serait inconcevable qu’une pareille ville soit dépourvue de musée. Le Dawson City Museum expose des pièces relatives à la Ruée vers l’or et à l’histoire de la ville, de même que des ossements préhistoriques. Une bonne partie de la collection s’intéresse aussi aux Amérindiens de la nation Han.

Dawson, c’est aussi la ville d’un poète: Robert Service (1874-1958). Où qu’on aille sur le territoire, il semble bien qu’il y aura toujours quelqu’un pour rappeler son œuvre. À Dawson même, il est possible de visiter sa cabane sur Eighth Avenue et d’y entendre des déclamations publiques de ses poèmes. À côté, on a également reconstitué la cabane de Jack London (l’originale a été retrouvée à 75 km de là), un Américain rendu célèbre par ses récits sur le Grand Nord. On lui doit notamment le personnage de Croc-Blanc.

3 Le Post Office de Dawson, bureau de poste construit dans les années 1900. © Dreamstime.com/Natalia Bratslavsky 6 Reconstitution de la cabane de Jack London. © Parcs Canada/J.F. Bergeron

Les Territoires du Nord-Ouest Bien des images viennent à l’esprit lorsqu’il s’agit d’évoquer le Grand Nord canadien. Jadis terre de quelques communautés autochtones subsistant tant bien que mal dans des conditions de vie extrêmement difficiles, les Territoires du Nord-Ouest ont su attirer maints aventuriers et missionnaires, puis toute une population blanche, originaire du sud du Canada, venue principalement travailler pour le gouvernement ou dans les riches mines d’or situées à proximité du Grand Lac des Esclaves. Bien que très vaste, ce territoire, dont la capitale est Yellowknife, demeure, même aujourd’hui, très dépeuplé.

Mais les Territoires du Nord-Ouest sont aussi terres d’aventure, d’extrême, de démesure et de défi. Ils regorgent de mille et un attraits, en plus des traditions ancestrales de leurs habitants et des contrées encore sauvages. N’y rencontre-t-on pas 2 des 10 plus grands lacs du monde (le Grand Lac de l’Ours et le Grand Lac des Esclaves), sur lesquels sont tracées de larges routes lorsque l’hiver gèle leurs eaux; les majestueuses chutes Virginia (dont la hauteur correspond au double de celles du Niagara); et l’impressionnant fleuve Mackenzie, long de 1 800 km, dont les eaux se déversent dans la mer de Beaufort, à quelques kilomètres au nord d’Inuvik.

© istockphoto.com/Ryerson Clark

Les Autochtones représentent environ 50% de la population. Le modernisme a fait son entrée jusque dans les communautés les plus reculées du territoire, reléguant wigwams, igloos et traîneaux à chiens au folklore, bien que la culture des «anciens» soit toujours profondément ancrée dans le cœur des Autochtones: en témoignent leurs fêtes, leur artisanat et même leur mode de gouvernement.

Les Territoires du Nord-Ouest

5 Lever du jour sur la baie de Yellowknife. © istockphoto.com/Ryerson Clark 3 Page 242 - Le mont Harrison Smith et son reflet. © Dreamstime.com/Pancaketom

Yellowknife Yellowknife est la capitale des Territoires du Nord-Ouest depuis 1967. Sise au bord de la baie de Yellowknife, à l’embouchure de la rivière portant le même nom, cette ville de 19 000 habitants a été érigée sur la rive nord du Grand Lac des Esclaves.

Jackfish Lake

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Yellowknife

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Le Prince of Wales Northern Heritage Centre est un important centre de recherche ethnologique dans la région. Une exposition fort bien détaillée retrace la colonisation des Territoires du NordOuest ainsi que la vie des Dénés et des Inuits. De très belles sculptures et d’autres pièces d’artisanat autochtone y sont exposées. On peut également consulter les archives de photographies prises des premiers colons venus s’installer dans les environs ainsi que des livres et des manuscrits datant de cette époque. Une

DU GRAND LAC DES ESCLAVES AU PARC NATIONAL NAHANNI

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Les Territoires du Nord-Ouest

5 Profitez d’une excursion en hydravion pour apprécier la faune et la flore.

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5 Bisons en liberté dans le parc national Wood Buffalo.

© istockphoto.com/Frank Leung

© istockphoto.com/Ryerson Clark

Le parcours de l’Ingraham Trail serpente le long des lacs Prosperous, Madeline, Pontoon, Prelude, Hidden et Reid sur une distance de 65 km, à l’est de Yellowknife. L’endroit le mieux aménagé se trouve au parc de Prelude Lake. Plusieurs sentiers assez mal balisés y ont été sommairement aménagés avec aires de pique-nique et de camping. La nature est en général généreuse, et il n’est pas rare d’y admirer des aigles à tête blanche (pygargues), des balbuzards, des geais gris, des huards, des ours et, en hiver, des caribous. 6 Une grue blanche d’Amérique au parc national Wood Buffalo.

© Parcs Canada/W. Lynch

Fort Smith Bien que les touristes viennent en général à Fort Smith pour se rendre au parc national Wood Buffalo, où se trouve le plus important troupeau de bisons en liberté au monde, et dernier lieu de nidification des grues blanches d’Amérique, en voie d’extinction, la ville offre d’autres attraits aux voyageurs. Le Northern Life Museum and National Exhibition Centre expose des objets anciens façonnés à l’époque du commerce des fourrures que les missionnaires ont rassemblés. Le musée retrace l’histoire et le mode de vie des Amérindiens de la région, et présente également des sculptures inuites, des attelages et des traîneaux à chiens, ainsi qu’une exposition sur les bisons.

Réserve de parc national Nahanni La Réserve de parc national Nahanni est probablement le plus beau parc des Territoires du Nord-Ouest. L’absence d’accès routier en fait cependant un lieu rarement visité, aussi faudra-t-il se rendre dans la petite ville de Fort Simpson pour recourir au service d’un avion-taxi qui déposera le visiteur au cœur de ce parc majestueux, ou encore pour embarquer sur un bateau. Déclaré Patrimoine mondial par l’UNESCO, le parc national Nahanni offre aux amou-

Du Grand Lac des Esclaves au parc national Nahanni

salle est entièrement consacrée à l’histoire de l’aviation dans le Nord.

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Les Territoires du Nord-Ouest

5 Les impressionnantes chutes Virginia. © Parcs Canada/M. Beedell

reux de plein air des paysages renversants. Les canoteurs expérimentés pourront descendre le spectaculaire bassin hydrographique sud de la plus belle rivière sauvage du Canada. D’autres pourront s’adonner à la randonnée pédestre le long de profondes vallées, s’essayer au rafting sur des eaux tumultueuses ou bien admirer les chutes Virginia, deux fois plus hautes que celles du Niagara, ainsi que de magnifiques lacs étales. Le parc était jadis appelé par les Autochtones «rivières de mythe

et montagnes de mystère». Il est vrai que cette région resta longtemps méconnue. La nature hostile, agrémentée des récits des missionnaires et des trappeurs qui sillonnèrent les premiers cette région, fit naître de nombreuses légendes. En témoignent les noms peu engageants tels que Deadmen Valley («la vallée des hommes morts»), Hell’s Gate («la porte de l’enfer»), Devils Kitchen («la cuisine des diables») ou Death Canyon («le canyon de la mort») qui furent donnés à certaines de ses vallées.

6 La réserve de parc national Nahanni. © Parcs Canada/D. Harvey

Les Territoires du Nord-Ouest

LA RÉGION OUEST DE L’ARCTIQUE Une des routes les plus pittoresques du Grand Nord canadien, la Dempster Highway part du Yukon et se rend jusqu’au delta du fleuve Mackenzie: un véritable enchantement pour les yeux. Serpentant à travers les montagnes puis la toundra désertique, elle traverse le cercle arctique, pour rejoindre Inuvik, principale localité de la région ouest de l’Arctique.

Fort McPherson Première localité rencontrée, à environ 75 km de la frontière du Yukon, Fort McPherson est perchée sur les berges de la rivière Peel, entre les montagnes et la plaine côtière s’avançant dans l’océan Arctique. Les Gwich’ins qui peuplaient cette bourgade ont, durant de nombreuses années, exercé du négoce tant avec les tribus situées sur la côte de la Colombie-Britannique qu’avec les Inuits de l’océan Arctique. Lorsqu’Alexander Mackenzie les rencontra en 1789, cette communauté gwich’in possédait déjà des lances et des 6 Sur la Dempster Highway. © Dreamstime.com/Oksanaphoto

pointes de harpon en fer, ainsi que des produits originaires de l’Alaska. Dans les années 1900, Fort McPherson devint un important poste pour la police à cheval du Nord-Ouest. Un monument à la mémoire de quatre membres de cette police s’étant rendus à Dawson en 1910, et qui périrent sur le chemin du retour, a été érigé en leur hommage aux abords de la rivière Peel. Chaque été, à 25 km au sud-ouest de la communauté, a lieu un petit festival de musique qui attire néanmoins un nombre important de spectateurs.

Parc national Aulavik Le parc national Aulavik est un des meilleurs endroits dans la région de l’Arctique pour observer la faune. Ce parc national qui protège plus de 12 000 km2 de basses-terres de l’Arctique offre aux visiteurs la possibilité unique de découvrir une région de l’Arctique laissée à l’état sauvage. Les canoteurs peuvent y pagayer sur les eaux paisibles de la rivière Thomsen, le cours d’eau canotable le plus septentrional du Canada.

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Le Nunavut Dès qu’il descend de l’avion et pose le pied sur ce pan de territoire reculé, à la fois spectaculaire et insolite, le visiteur se voit rappeler qu’il y est tout à fait étranger, ne serait-ce que par les cris des enfants excités qui le suivent partout en s’exclamant «Qallunaat» (KA-blou-na – un Blanc!). Il prend dès lors conscience non seulement du fait qu’il se trouve en terre lointaine et exotique, mais aussi de ce qu’il y est lui-même perçu comme étrange et exotique.

Les Inuits partagent ce coin de pays avec des espèces sauvages telles que le caribou, l’ours polaire, le bœuf musqué, le phoque, le morse et différentes sortes de baleines, dont ils dépendent d’ailleurs pour leur nourriture et leurs vêtements comme ils l’ont toujours fait depuis des milliers d’années. Néanmoins, malgré la pérennité de leur mode de vie «traditionnel», surgissent partout des signes indiquant que les Inuits vivent tout autant au XXIe siècle que les Canadiens du Sud. Motoneiges et antennes paraboliques ont entre autres fait leur apparition au Nunavut, et y côtoient volontiers les attelages de chiens et les kometik (traîneaux en bois).

© istockphoto.com/James Richey

Royaume des Inuits (mot inuktitut qui signifie «le peuple»), de leurs ancêtres et de leurs prédécesseurs depuis plus de 5 000 ans, le Nunavut révèle des paysages variés, depuis les glaciers et les sommets escarpés du nordest (dont certains atteignent jusqu’à 2 000 m d’altitude) jusqu’aux basses terres marécageuses des muskegs et aux longs bas fonds intertidaux du sud-ouest. Cela dit, le panorama se veut partout aussi frappant que le silence assourdissant qui hante ces lieux, offrant un contraste incomparable avec les bruits qu’on a l’habitude d’entendre ailleurs sur la planète.

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Le Nunavut

IQALUIT Capitale du Nunavut, Iqaluit est la principale agglomération de l’île de Baffin et abrite les centres administratifs du Nunavut. Anciennement appelée Frobisher Bay en l’honneur de Sir Martin Frobisher, un marin anglais à la recherche d’un passage navigable au nord-ouest pour rejoindre l’océan Pacifique, et qui accosta dans la région en 1576, la ville changea de nom en 1987 pour celui d’Iqaluit (mot d’origine inuktitut qui signifie «endroit poissonneux»). Aujourd’hui peuplée d’environ 7 200 habitants, principalement d’origine inuite, la ville s’organise afin de relever les défis posés par sa nouvelle vocation de capitale du territoire du Nunavut. Elle est également la porte d’entrée de la région arctique pour tous les visiteurs désireux de s’aventurer dans les petites communautés de l’île de Baffin.

PANGNIRTUNG Petite communauté d’environ 1 300 Inuits, Pangnirtung n’a d’intérêt que pour sa localisation, à l’entrée du parc national Auyuittuq. Situé au bord d’un magnifique fjord, ce petit village est construit autour de la piste d’atterrissage des avions qui apportent le ravitaillement et emmènent quelques randonneurs qui se rendent dans le parc. À l’origine, le campement fut établi comme base pour les baleiniers qui sillonnaient les eaux arctiques de la région. Lors du déclin de la pêche à la baleine, la Compagnie de la Baie d’Hudson décida

5 Iqaluit, porte d’entrée de l’Arctique. © Nadine et Jean-Claude Forestier-Blazart

d’y établir un poste de traite des fourrures. Pour aller admirer la vue splendide qui s’étend devant le parc national Auyuittuq, il faut emprunter un sentier de randonnée, long de 7 km, à partir du camping Pisuktinu Tungavit, situé à l’est du village; en fin de parcours, le sentier grimpe au sommet du mont Duval (670 m). Ici le panorama récompensera tous ceux qui auront entrepris la randonnée et fait l’ascension.

CAPE DORSET Cape Dorset (Kingait) s’impose sans ambages comme la colonie artistique par excellence du Nord. Depuis les années 1950, la West Baffin Eskimo Cooperative a rendu cette communauté mondialement célèbre pour ses gravures et ses sculptures. Sans doute grâce à la notoriété de Cape Dorset à l’échelle internationale, les résidants se montrent plus ouverts face aux étrangers que certaines communautés plus isolées.

3 page 248 - Un glacier arctique dans les eaux du Nunavut. © Philippe Renault 6 Le fjord des environs de Pagnirtung. © Dreamstime.com/Rosamund Parkinson

SOLEIL DE MINUIT Une des attractions du Nunavut tient à la possibilité d’y jouir de ce qu’il est convenu d’appeler le «soleil de minuit», soit cette période de l’année où il fait clair 24 heures sur 24, et qu’on désigne localement par le nom «saison lumineuse». Sous les plus hautes latitudes, comme à Grise Fiord, le soleil d’été décrit ainsi un cercle dans le ciel plutôt que de se lever et se coucher. On s’étonne alors de voir les gens s’affairer autour de leurs bateaux et les enfants jouer jusqu’à une heure très avancée, l’heure du coucher étant davantage déterminée par la fatigue que par les horloges. Il va sans dire que l’inverse est tout aussi vrai, à savoir que, au cours de la «saison obscure», soit de la fin d’octobre à la mi-février, le soleil disparaît entièrement du ciel, quoique les habitants de la région continuent de pêcher durant cette période à la faveur de la lune. Plus au sud, notamment à Iqaluit et à Cape Dorset, on compte un maximum de 20h d’ensoleillement quotidien en juin et en juillet, alors qu’entre octobre et février les heures de clarté vont en décroissant jusqu’à se limiter à cinq tout au plus lors des journées les plus courtes de décembre.

6 Le fameux phénomène du «soleil de minuit». © Philippe Renault

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Le Nunavut

5 Pond Inlet, l’un des joyaux du territoire du Nunavut. © Jacqueline Grekin

POND INLET Magnifiquement située sur les rives de l’Eclipse Sound, dans la portion nord de l’île de Baffin, Pond Inlet fait face aux glaciers et aux montagnes escarpées de l’île Bylot. Les peuples nomades qu’étaient les Thules et les Inuits ont commencé à peupler le nord de l’île de Baffin et les îles avoisinantes il y a au moins 1 000 ans. Plus tard, dans la seconde moitié du XIXe siècle, la région attira des baleiniers écossais, mais ce n’est somme toute que

dans les années 1920, à l’époque où s’y sont installées la Compagnie de la baie d’Hudson (1921), la Gendarmerie royale du Canada (1923) ainsi que les missions de l’Église catholique romaine et de l’Église anglicane (1929), que les Inuits se sont rassemblés dans cette région. La communauté se trouve à l’intérieur du plus récent parc national du territoire, le parc national Sirmilik, flanquée à l’ouest par la baie Arctique, et elle sert de tremplin à de nombreuses excursions des terres environnantes.

6 Bâtiment de la Compagnie de la Baie d’Hudson. © Nadine et Jean-Claude Forestier-Blazart

Le Nunavut

5 Victor Bay, sur les terres de Baffin. © Philippe Renault

GRISE FIORD À 76°24’N, Grise Fiord s’impose comme la plus septentrionale de toutes les communautés canadiennes. Située sur la côte sud de l’île d’Ellesmere, en surplomb sur le Jones Sound, elle s’étend au pied de montagnes hautes de 600 m et à 1 160 km du cercle arctic. Sa création remonte à 1953, date à laquelle le gouvernement canadien choisit de relocaliser huit familles de Port Harrison (aujourd’hui Inukjuak, au Québec) et de Pond Inlet.

Malgré les intentions avouées du gouvernement, selon lesquelles ce déplacement visait à améliorer le sort des personnes concernées, qui connaissaient alors de piètres conditions de chasse là où elles se trouvaient, certains critiques ont avancé qu’on cherchait plutôt à peupler le nord de l’Arctique afin d’y assurer la souveraineté du Canada. Et, même si les habitants des premiers jours n’auraient peut-être pas eux-mêmes choisi Grise Fiord, les quelque 170 personnes qui y vivent maintenant apprécient sa tranquillité et la proximité du continent.

6 Juste avant la banquise polaire, l’île d’Ellesmere. © Catherine Raoult et Marc Poirel

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© istockphoto.com/Don Wilkie

LES GRANDS THÈMES

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Les grands thèmes

Loisirs d’été LA BAIGNADE À travers le Canada, on peut se baigner dans l’eau douce d’un lac ou d’une rivière, et à chacune des extrémités du pays, dans l’eau salée des océans qui le bordent. Tous ces lieux de baignade et ces plages font sans conteste partie des attraits naturels les plus précieux du Canada. De plus, les plages de sable offrent souvent l’occasion de faire de belles promenades, et les eaux qui les caressent se prêtent bien aux excursions en canot ou en kayak.

LE CANOT Bon nombre de parcs canadiens sont riches d’une grande quantité de lacs et de rivières où l’on peut s’offrir des excursions en canot d’une ou de plusieurs journées. Pour les longs séjours, des emplacements de camping sauvage sont mis à la disposition des canoteurs. Au bureau d’information des parcs, on peut généralement obtenir une carte des circuits canotables et louer des

5 Pour les amateurs de sensations fortes. © Dreamstime.com/Jelica Grkic

embarcations. Il est toujours préférable de se procurer une carte qui mentionne la longueur des portages à effectuer, dans le but de mieux évaluer le niveau de difficulté du parcours.

LA DESCENTE DE RIVIÈRE La descente de rivière ou rafting est un sport pour le moins riche en émotions fortes. Il consiste à affronter des rapides dans un radeau ou canot pneumatique qui peut accueillir jusqu’à une dizaine de personnes. Le rafting est particulièrement apprécié au printemps, lorsque les

6 Terrain de golf albertain au pied des Rocheuses. © istockphoto.com/Curt Pickens

Les grands thèmes

5 Excursion en kayak de mer. © Parc national du Bic, Mathieu Dupuis, Sépaq

rivières sont en crue et que les courants sont plus forts. Les entreprises qui proposent de telles descentes fournissent généralement l’équipement nécessaire.

LE GOLF De magnifiques terrains de golf, réputés pour leur site naturel exceptionnel, ponctuent les paysages des régions sud des provinces du Canada. Ils s’allongent souvent au bord d’un plan d’eau, dans une vallée ou au milieu d’une prairie, révélant à tout coup de superbes points de vue. Certains parcours sont même aménagés au cœur de parcs où règne un calme parfait et près desquels se dressent des hôtels tout confort.

LE KAYAK Le kayak n’est pas un sport nouveau, mais sa popularité va croissant. De plus

en plus de gens pratiquent ce sport, notamment parce qu’il permet d’apprécier la nature environnante. En fait, installé dans un kayak, on a l’impression d’être littéralement assis dans l’eau et de faire partie du décor. Plusieurs entreprises de plein air offrent la location de kayaks et organisent des excursions guidées.

L’OBSERVATION DES BALEINES Des baleines viennent entre autres se nourrir près des côtes de la ColombieBritannique et dans les eaux du SaintLaurent au Québec, où elles fréquentent l’estuaire et le golfe. Il est possible de participer à des croisières d’observation des baleines afin de voir de plus près ces impressionnants mais inoffensifs mammifères marins.

6 En Colombie-Britannique, l’orque sera aussi au rendez-vous… © istockphoto.com/JurgaR

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LE SENTIER TRANSCANADIEN Le Sentier transcanadien, un sentier polyvalent des plus fascinants, a été inauguré le 9 septembre 2000. Une fois achevé, il sera le plus long sentier du genre dans le monde, couvrant quelque 21 000 km d’un bout à l’autre du Canada! Il reliera St. John’s, capitale de la province de Terre-Neuve-et-Labrador, et Victoria, capitale de la ColombieBritannique, et comportera un tronçon nordique partant de Calgary, métropole de l’Alberta, vers Tuktoyaktuk, dans les Territoires du NordOuest, et Chesterfield Inlet, au Nunavut. Le sentier servira autant à la marche et à la randonnée pédestre qu’au ski de fond, au vélo, à l’équitation et à la motoneige, et comprendra aussi bien des pistes et des sentiers existants que de nouveaux segments. Le projet est financé par des dons publics et des subventions gouvernementales, et près de 15 000 km de sentiers ont déjà été balisés à ce jour. Pour de plus amples renseignements, consultez le site Internet du Sentier transcanadien: www.tctrail.ca.

Les grands thèmes

L’OBSERVATION DES OISEAUX Les régions sauvages du Canada attirent quantité d’oiseaux de toutes sortes qu’on peut observer aisément à l’aide de jumelles. Parmi les espèces qu’il est possible d’apercevoir figurent notamment le colibri, l’aigle royal, l’aigle à tête blanche, le faucon-pèlerin, le cormoran, le pélican, la gélinotte, le lagopède, la bernache, l’oie sauvage, le cygne trompette, le geai gris et plusieurs espèces de canards.

culté des sentiers afin de bien planifier son excursion. Certains parcs disposent de pistes de longue randonnée. Conçues pour des excursions de plus d’un jour, elles s’enfoncent dans les étendues sauvages et s’étirent sur des dizaines de kilomètres. Pour profiter pleinement d’une excursion, il est important de partir avec l’équipement adéquat: de bonnes chaussures de marche, la carte appropriée, de l’eau et de la nourriture en quantité suffisante, ainsi qu’une petite trousse de secourisme, sans oublier un imperméable à capuchon en cas de pluie.

LA RANDONNÉE PÉDESTRE

LE VÉLO

Activité à la portée de tous, la randonnée pédestre se pratique entre autres dans tous les parcs. Avant de partir, mieux vaut vérifier la longueur et le niveau de diffi-

En été, il est très agréable de se balader à vélo en empruntant soit les routes secondaires, généralement tranquilles, soit les chemins qui sillonnent les parcs. Il est souvent possible de louer un vélo sur place.

6 Au sommet du pic de l’Aube, dans le parc national de la Gaspésie. © Parc de la Gaspésie, Mathieu Dupuis, Sépaq

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Les grands thèmes

Loisirs d’hiver LA MOTONEIGE Le sport de la motoneige est devenu très populaire partout au Canada; après tout, c’est le Québécois Joseph-Armand Bombardier qui inventa la première motoneige. Voici quelques consignes à respecter en tout temps: ne circuler, si possible, que sur les sentiers de motoneige; porter un casque de sécurité; allumer les phares de la motoneige de jour comme de nuit.

LE PATIN À GLACE La popularité du patin à glace ne faiblit pas au Canada. Cette activité extérieure est peu coûteuse et ne nécessite qu’un minimum d’équipement et de technique. En hiver, des patinoires à ciel ouvert sont aménagées, pour le plus grand plaisir des petits et des grands, et ce, dans toutes les villes.

6 Un planchiste au Canada Olympic Park, à Calgary.

© Travel Alberta

5 Les joies de la descente en ColombieBritannique.

© istockphoto.com/Geoffrey Holman

LA PLANCHE À NEIGE La planche à neige ou surf des neiges est apparue au tournant des années 1990. Bien que marginal au début, ce sport ne cessa de prendre de l’ampleur, si bien qu’aujourd’hui les stations de ski de l’Amérique du Nord dénombrent souvent plus de planchistes que de skieurs. Aux débutants qui désirent tenter l’expérience, il est conseillé de prendre un cours d’initiation avant de s’engager sur les pistes. Plusieurs stations de ski offrent ce service et font aussi la location d’équipement.

LA RAQUETTE Ce sont les Amérindiens qui ont inventé les raquettes, qui jadis leur servaient essentiellement à marcher sur la neige molle sans s’enfoncer. Aujourd’hui, on pratique généralement le sport de la raquette à neige dans les centres de ski de fond et les parcs.

Les grands thèmes

5 Promenez-vous en famille en traîneau à chiens. © istockphoto.com/Tony Tremblay

LE SKI ALPIN Partout au Canada, on dénombre plusieurs domaines skiables, dont certains sont mondialement reconnus. Dans les grandes stations de ski se trouvent souvent des hôtels qui offrent des forfaits économiques incluant la chambre, les repas et les billets de remontée. Certaines stations disposent même de pistes éclairées pour le ski de soirée.

LE SKI DE FOND En hiver, de nombreux centres de ski de fond, où il est souvent possible de louer de l’équipement, ouvrent leurs portes aux sportifs. De plus, certains grands parcs à travers le pays sont réputés pour leurs

longs sentiers. Le ski de fond a l’avantage d’être un sport que l’on peut aussi pratiquer en ville dans les espaces verts devenus blancs.

LE TRAÎNEAU À CHIENS Autrefois utilisé comme moyen de déplacement par les Inuits, le traîneau à chiens est devenu une activité sportive très prisée. Chacun peut s’initier aux plaisirs du traîneau à chiens, car des centres de plein air spécialisés proposent des randonnées qui peuvent durer de quelques heures à plusieurs jours avec hébergement en refuge. En moyenne, il est possible d’envisager de parcourir de 30 km à 60 km par jour.

6 Skieur de fond en style libre. © Tourism Saskatchewan, Douglas E. Walker

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RESPECTEZ LA NATURE! «Protéger, conserver et mettre en valeur», telle est la règle d’action dans les parcs nationaux. Par conséquent, en raison de l’augmentation croissante des coûts de gestion que cette règle exige, la tarification des services offerts aux visiteurs dans les parcs nationaux, tel le camping, peut être supérieure à celle des institutions privées. D’autre part, pour permettre aux visiteurs de mieux comprendre l’importance du patrimoine naturel, les activités d’interprétation y sont offertes gratuitement. Finalement, l’écotourisme dans les parcs nationaux peut se définir par une pratique respectueuse de toute activité, qu’elle soit récréative ou éducative, ce qui implique une bonne compréhension de la règle d’action et un comportement citoyen. Pour de l’information, consultez le site Internet de Parcs Canada (www.pc.gc.ca). Quelques règles à suivre •

Tout d’abord, pour préserver le sol et la végétation, il est primordial de demeurer dans les sentiers même s’ils sont couverts de neige ou de boue. En respectant cette simple règle, vous protégerez la végétation qui les borde, et vous éviterez ainsi qu’ils s’élargissent.



Pour les courtes randonnées, il est préférable de vous chausser de bottes légères car elles endommagent moins le sol.



En groupe, dispersez-vous dans les régions alpines, et marchez sur les rochers autant que possible afin de laisser intacte la végétation.



Il est également important de protéger les plans et cours d’eau environnants ainsi que la nappe phréatique, et de ne pas les contaminer. Ainsi, lorsqu’il n’y a pas de latrines extérieures, creusez un petit trou au moins à 30 m de toute source d’eau, et recouvrez le tout (y compris le papier hygiénique) avec de la terre.



Ne vous lavez ni dans les lacs ni dans les ruisseaux.



Dans les terrains de camping, ne jetez les eaux usées qu’aux endroits réservés à cet effet.



Ne laissez jamais derrière vous des déchets. Des sacs prévus à cet effet vous seront donnés dans les bureaux de Parcs Canada.



Ne cueillez sous aucun prétexte les plantes et les autres végétaux.



Laissez à la nature ce qui lui appartient; les autres marcheurs pourront ainsi également en profiter.

Les grands thèmes 3 Paysage de toundra sous une belle lumière d’hiver.

© Dreamstime.com/Socrates

trouve plus particulièrement de l’épinette et du mélèze. La forêt boréale suit. C’est une région forestière très homogène où l’on trouve surtout des résineux, dont les principales essences sont l’épinette blanche, l’épinette noire, le sapin baumier, le pin gris et le mélèze, ainsi que des feuillus. On l’exploite pour la pâte à papier et le bois de construction.

La flore Vu la différence de climat, la végétation varie sensiblement d’une région à l’autre. Alors que, dans le nord du territoire canadien, elle est rabougrie ou inexistante, dans le sud elle peut être luxuriante. En général, on divise le type de végétation selon quatre strates, allant du nord au sud: la toundra, la forêt subarctique, la forêt boréale et la forêt mixte. Le climat particulier qui prévaut en Colombie-Britannique et dans les montagnes Rocheuses leur a cependant valu des flores uniques. La toundra est la forme la plus nordique de végétation. On la retrouve là où le gel limite la saison végétative à quelques semaines chaque année. Seule la couche superficielle du sol se libère alors de l’emprise du froid, et il n’y pousse rien d’autre que des arbres miniatures, des mousses et des lichens. La forêt subarctique ou forêt de transition fait suite à la toundra. Il s’agit là d’une zone à la végétation très clairsemée où les arbres connaissent une croissance extrêmement lente et réduite. On y

La forêt mixte est la plus australe des forêts canadiennes. On la trouve notamment dans la vallée du Saint-Laurent, et elle s’étend jusqu’à la frontière canadoaméricaine. Elle est constituée de conifères et de feuillus. Elle est riche de nombreuses essences telles que le pin blanc, le pin rouge, la pruche, l’épinette, le bouleau jaune (merisier), l’érable, le bouleau et le tremble. L’automne y ramène chaque année des paysages très colorés, notamment en raison des feuilles de l’érable à sucre qui peuvent alors tourner au rouge vif. 6 La riche forêt pluviale tempérée le long du West Coast Trail.

© Tourism Vancouver Island

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Les grands thèmes

5 Coloris d’automne sur le mont Saint-Hilaire, près de Montréal. © istockphoto.com/Gaby Jalbert

Le long du littoral de la Colombie-Britannique et sur les îles avoisinantes, 60% du territoire est couvert par une forêt tellement luxuriante qu’on l’a appelée «forêt pluvieuse nordique», pour faire pendant à la forêt tropicale humide. Le sapin de Douglas, le cèdre rouge et l’épinette géante de Sitka y atteignent des dimensions impressionnantes. Par exemple, un sapin de Douglas qui a la chance de survivre à l’industrie locale du bois d’œuvre peut atteindre 90 m de haut, et son tronc peut avoir à la base un diamètre de 4,5 m.

On note encore plusieurs écosystèmes particuliers. De l’Alberta jusqu’au Manitoba, les prairies recouvrent le sol et sont bornées au nord par une lisière de trembles. Dans la forêt boréale, il est fréquent qu’une invasion de parasites, de grandes coupes de bois ou des feux de forêt permettent l’implantation d’un boisé provisoire qui amorcera la régénération de la forêt originelle. Et, évidemment, un pays aussi humide que le Canada compte de nombreux marais et tourbières qui sont parmi les environnements les plus riches et les plus intéressants à observer.

6 Doux après-midi d’été dans les prairies albertaines. © Dreamstime.com/Fallsview

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La faune L’immense territoire canadien, à la géographie diverse et aux climats variés, s’enorgueillit d’une faune d’une grande richesse. En effet, une multitude d’animaux peuplent ses vastes forêts, plaines et régions septentrionales, alors que ses mers, lacs et rivières regorgent de poissons et d’animaux aquatiques. Voici quelques-uns des principaux mammifères que l’on trouve au Canada. Le caribou (renne arctique). Ce cervidé de grande taille, au museau velu, au pelage pâle et aux bois aplatis, vit dans la toundra arctique. Il peut peser, à maturité, jusqu’à 250 kg. Le climat lui dicte des migrations annuelles au cours desquelles des centaines de milliers de bêtes peuvent franchir des distances considérables. Le castor. Travailleur infatigable, il est l’emblème du Canada. La traite de sa fourrure fut d’ailleurs à l’origine de la colonisation européenne du pays. On le reconnaît à son corps massif, à ses pattes arrière courtes et palmées, ainsi qu’à sa large queue plate et écailleuse lui servant de gouvernail lorsqu’il nage. Ses incisives poussent en permanence et lui permettent d’abattre les arbres dont il se sert pour construire sa hutte sur un cours d’eau. Puis il construira un barrage pour créer

5 Le caribou, majestueux animal. © Pierre Longnus

un étang qui en immergera l’entrée. Dans cet étang, le castor déposera enfin de petits arbres. À la venue de l’hiver, sa hutte sera ainsi inaccessible aux prédateurs et ouverte sur un garde-manger sous-marin protégé par une couche de glace. Le chevreuil (cerf de Virginie). Plus petit cervidé du nord-est de l’Amérique, le chevreuil atteint un poids maximal d’environ 150 kg. On l’identifie à sa robe rousse et à sa queue au dessous blanc. Vivant souvent à la lisière des bois, ce magnifique animal est un des principaux gibiers du Québec. Le grand andouiller dont est pourvu le mâle tombe chaque hiver et repousse le printemps venu. Le loup. Prédateur vivant en meute, il ressemble fort à un chien gris de type berger allemand, mesure entre 67 cm et 95 cm, et pèse au plus une cinquantaine

6 Le castor, habile constructeur de barrages. © Parc national de la Jacques-Cartier, Steve Deschênes, Sépaq

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Les grands thèmes

© Dreamstime.com/Jason Cheever

5 L’orignal est le plus grand cervidé au monde. © Steve Deschênes, Sépaq

de kilos. Il attaque ses proies (souvent des cerfs) à plusieurs, ce qui fait de lui un animal peu apprécié des cœurs tendres. (À une certaine époque, on tenta même de l’éliminer complètement, heureusement sans succès.) L’organisation sociale du loup est complexe puisque chacun des membres de la meute occupe un rang bien déterminé. Le loup dominant porte la queue en l’air, mange le premier et est le seul à disposer du droit de se reproduire. Le loup s’approche rarement de l’être humain. La mouffette rayée. Pourvu d’un pelage noir traversé par une bande blanche allant du museau jusqu’au bout de la queue, ce petit mammifère est surtout connu pour sa technique de défense assez particulière. La mouffette rayée possède deux glandes remplies d’un liquide malodorant dont elle peut, en cas d’attaque, asperger ses adversaires. Les premiers Européens arrivés au pays l’ont d’ailleurs surnommée 3 Un ours noir.

© Steve Deschênes, Sépaq

5 Un grizzli. © Travel Alberta

«bête puante». On la retrouve même parfois au cœur des villes. C’est une petite bête sympathique avec laquelle il faut savoir tenir ses distances. À tout hasard, un bain de jus de tomate est la meilleure solution pour éliminer l’odeur. L’orignal (élan d’Amérique). C’est le plus grand cervidé du monde. Il se distingue par ses bois aplatis en éventail, par sa tête allongée au nez arrondi et par sa bosse au garrot. L’orignal est un des plus puissants représentants de la faune canadienne. Il peut mesurer plus de 2 m et peser jusqu’à 600 kg. L’ours noir. C’est l’ours le plus répandu au Canada. Cet animal impressionnant peut atteindre jusqu’à 150 kg à l’âge adulte, quoiqu’il demeure le plus petit ours canadien. L’ours noir est un animal imprévisible et dangereux qui fera tout pour s’emparer de sa nourriture. Le grizzli. Il est quant à lui non seulement le plus grand des ours, mais aussi le plus grand des prédateurs vivant sur terre. On le rencontre surtout dans les montagnes Rocheuses. Il est considéré comme un animal extrêmement dangereux.

La faune

5 Le loup, un animal qui reste méconnu.

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5 Un ours polaire en pleine roulade. © Outdoorsman|Dreamstime.com

L’ours polaire. Très grand ours qui vit loin au nord, il est un puissant nageur et un grand chasseur de phoques. L’ours polaire est tout aussi dangereux que le grizzli. Le lynx. Ce gros chat dont les oreilles se terminent par une touffe de poils noirs est un grand chasseur de lièvres. Le raton laveur. Ce petit mammifère d’une dizaine de kilos est reconnaissable à son masque noir, aux six anneaux de sa queue et à son magnifique pelage. Nocturne et aussi rusé qu’un renard, le raton laveur doit son nom à l’habitude qu’il a d’examiner sa nourriture dans l’eau avant de la manger. Le renard roux. Fort mignon, ce petit animal possède une magnifique fourrure d’un roux flamboyant. Il vit un peu partout dans les forêts. Très rusé, il évite le plus souvent possible les humains; on l’aperçoit donc très rarement. Il chasse les petits mammifères et se nourrit en plus de petits fruits et de noix. Attention, le renard roux qui se laisse approcher est souvent atteint de la rage.

6 Un renard roux sur la neige. © istockphoto.com/Ryerson Clark

5 Un lynx.

© Carolina K. Smith M.d.|Dreamstime.com

Le porc-épic. Petit mammifère rongeur que l’on trouve en grand nombre dans les forêts de conifères et de feuillus, le porc-épic est célèbre pour sa façon très singulière de se défendre. En cas d’attaque, il se replie sur luimême, hérisse ses piquants et devient une sorte de pelote d’épingles inattaquable et très douloureuse pour le museau de ses prédateurs. Certains Autochtones le considéraient également comme une réserve alimentaire de secours. Sa viande a selon eux la particularité de pouvoir être mangée crue. Le béluga. Ce cétacé blanc d’environ 5 m de long habite les eaux polaires et l’estuaire du Saint-Laurent à l’embouchure du Saguenay. C’est la plus petite espèce de baleine à fréquenter les eaux du SaintLaurent, qui reçoit aussi la visite des plus grandes espèces existantes.

6 Le béluga, ce fameux cétacé blanc. © istockphoto.com/Greg Henry

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5 L’imposant bison d’Amérique. © istockphoto.com/Ryerson Clark

Le bison (bison d’Amérique). Plus grand que son cousin européen, le bison d’Amérique a été longtemps le grand seigneur qui régnait sur les plaines du cœur de l’Amérique. Des millions de bisons y vivaient et s’y déplaçaient en longues migrations. Leur viande, leur cuir et leurs tendons satisfaisaient l’essentiel des besoins des Amérindiens nomades. Chassé à outrance, le bison a bien failli disparaître. On en trouve aujourd’hui dans des fermes d’élevage ou dans des parcs nationaux. Le bœuf musqué. Plus petit qu’un bœuf, le bœuf musqué vit en troupeau dans la toundra. Il est facilement reconnaissable

à son poil long et laineux, ainsi qu’à ses grosses cornes trapues. En cas d’attaque, les bœufs musqués ont le réflexe de se former en cercle de façon à se protéger mutuellement. Les eaux, le territoire et le ciel du Canada sont également peuplés d’une multitude d’autres bêtes, dont l’écureuil, la marmotte, le chien de prairie, le renard arctique, le renne des bois, plusieurs espèces de chauve-souris, la chèvre de montagne, le tamia, la belette, la musaraigne, la loutre, la baleine, le cachalot, le phoque, le morse, le narval et de nombreuses espèces de poissons et d’oiseaux.

6 Des bisons musqués du Nunavut. © istockphoto.com/Richard Sidey

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Les arts au Québec Le monde des arts sert souvent de véhicule privilégié aux peuples pour exprimer leurs préoccupations et leurs aspirations. Au Canada francophone, l’expression artistique a pendant longtemps été à l’image d’une société constamment sur la défensive, tourmentée par la médiocrité de son présent et par des doutes quant à son avenir. Mais depuis les années d’après-guerre et surtout avec la Révolution tranquille, la culture québécoise a bien évolué et s’est affirmée. Ouverte aux influences extérieures, souvent très innovatrice, elle est maintenant d’une remarquable vitalité.

Les arts au Québec

LA LITTÉRATURE L’essentiel des débuts de la littérature de langue française en Amérique du Nord se constitue d’écrits des premiers explorateurs (dont ceux de Jacques Cartier) et des communautés religieuses. Sous forme de récits, ces textes relatent différentes observations destinées principalement à faire connaître le pays aux autorités de la métropole, Paris. Le mode de vie des Autochtones, la géographie du pays et les débuts de la colonisation française figurent parmi les principaux thèmes abordés par des auteurs comme le père Sagard (Le grand voyage au pays des Hurons, 1632) ou par le baron de Lahontan (Nouveaux voyages en Amérique septentrionale, 1703). La tradition orale domine la vie littéraire durant tout le XVIIIe siècle et le début du XIXe siècle. Les légendes issues de cette tradition (revenants, feux follets, loups-

5 Marc-Aurèle de Foy Suzor-Coté, Pastourelle à Vallangoujard (Seine-et-Oise), 1898, huile sur toile, don de la succession Graziella Timmins Raymond, coll. Musée des beaux-arts de Montréal. © Brian Merrett, MBAM

garous, chasse-galerie) sont par la suite consignées par écrit. Plusieurs années s’écoulent donc avant que le mouvement littéraire ne prenne un véritable envol, qui aura lieu à la fin du XIXe siècle. La majorité des créations d’alors, fortement teintées de la rhétorique de la «survivance», encensent les valeurs nationales, religieuses et

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conservatrices. Les premières publications québécoises font l’éloge de la vie à la campagne, loin de la ville et de ses tentations. Les romans d’Antoine Gérin-Lajoie (Jean Rivard le défricheur, 1862, et Jean Rivard, économiste, 1864) en sont le parfait exemple. Ce traditionalisme continuera de marquer profondément la création littéraire jusqu’en 1930. En poésie, l’École littéraire de Montréal, plus particulièrement Émile Nelligan, qui s’inspire entre autres des œuvres des symbolistes et de Baudelaire, fait contrepoids au courant dominant pendant quelque temps. Un changement fondamental va s’opérer au cours des années de la crise économique et de la Seconde Guerre mondiale. On voit graduellement apparaître le thème de l’aliénation des individus, et la ville devient le cadre de romans, comme c’est le cas de Bonheur d’occasion (1945) de la Franco-Manitobaine Gabrielle Roy (qui a vécu la plus grande partie de sa vie au Québec) et de Au pied de la pente douce (1945) de Roger Lemelin.

La Révolution tranquille «démarginalise» les auteurs. Une multitude d’essais, tel Nègres blancs d’Amérique (1968) de Pierre Vallières, témoignent de cette période de

5 Le poète québécois Émile Nelligan (1879-1941). © P97, P4162/Archives nationales du Québec - M

remise en question, de contestation et de bouillonnement culturel. Au cours de cette époque, véritable âge d’or du roman, de nouveaux noms, entre autres ceux de Marie-Claire Blais (Une saison dans la vie d’Emmanuel, 1965), Hubert Aquin (Prochain épisode, 1965) et Réjean Ducharme (L’avalée des avalés, 1966), s’ajoutent aux écrivains de la période précédente. La poésie triomphe, alors que le théâtre, marqué particulièrement par l’œuvre de Marcel Dubé et par l’ascension de nouveaux dramaturges comme Michel Tremblay, s’affirme avec éclat. Parmi les plus brillants représentants du théâtre québécois d’aujourd’hui figurent André Brassard, Robert Lepage, Denis Marleau, Lorraine Pintal, René-Richard Cyr, Normand Chaurette, René-Daniel Dubois, Michel-Marc Bouchard, Wajdi Mouawad et Evelyne de la Chenelière.

Les arts au Québec

Le modernisme s’affirme franchement à partir de la fin de la guerre. Yves Thériault, auteur très prolifique, publie entre autres, de 1944 à 1962, contes et romans inuits et amérindiens (Agaguk, 1958; Ashini, 1960), qui marqueront toute une génération de Québécois. La poésie connaît une période d’or grâce à une multitude d’auteurs, notamment Gaston Miron, Alain Grandbois, Anne Hébert, Rina Lasnier et Claude Gauvreau. On assiste également à la véritable naissance du théâtre québécois grâce à la pièce Tit-Coq de Gratien Gélinas, qui sera suivie d’œuvres variées, dont celles de Marcel Dubé et de Jacques Ferron. Pour ce qui est des essais, le Refus global (1948), signé par un groupe de peintres automatistes, fut sans contredit le plus incisif des nombreux réquisitoires contre le régime duplessiste.

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Les grands thèmes

MUSIQUE ET CHANSON

Les arts au Québec

En ce qui a trait à la musique, il faut attendre les années d’après-guerre pour que le modernisme puisse commencer à s’afficher au Québec. Cette tendance s’affirme résolument à partir des années 1960, alors qu’on tient pour la première fois, en 1961, une Semaine internationale de la musique actuelle. Les grands orchestres, notamment l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM), commencent dès lors à intéresser un plus vaste public. L’intérêt pour la musique s’est également propagé en région, où l’on tient notamment un grand festival d’été dans la région de Lanaudière et un festival de musique actuelle à Victoriaville. La chanson, qui a toujours été un élément important du folklore québécois, connaît un nouvel essor avec la généralisation de la radio et l’amélioration de la qualité des enregistrements. Des artistes comme Ovila Légaré, la Bolduc et le Soldat Lebrun seront parmi les premiers à obtenir la faveur du public. Avec la Révolution tranquille, des chansonniers comme Claude Gauthier, Claude Léveillée, Jean-Pierre Ferland, Gilles Vigneault et Félix Leclerc font vibrer les «boîtes à chansons» du Québec par des textes fortement teintés d’affirmation nationale et culturelle. À partir de la fin des années 1960, la chanson québécoise se permet d’aller dans toutes les directions et d’explorer tous les styles. Des artistes tels que Robert Charlebois et Diane Dufresne produisent des œuvres éclatées qui empruntent autant aux musiques américaines et britanniques qu’à la chanson française, alors que Leonard Cohen fait sa marque sur la scène internationale en anglais. Aujourd’hui, cette diversité caractérise toujours la musique québécoise, qui vibre aux rythmes aussi éclectiques des Jean Leloup, Pierre Lapointe, Les Cowboys Fringants, Malajube, Arcade Fire ou Céline Dion, pour n’en nommer que quelques-uns.

5 Félix Leclerc (1914-1988). © Michel Elliot, P404, 9

mars 1972 (Photos F. Leclerc)/Archives nationales du Québec - M

On se doit également de souligner le succès remporté par le parolier Luc Plamondon, entre autres avec les opéras rock Starmania et Notre-Dame-de-Paris, ainsi que par la Bottine souriante et les Charbonniers de l’enfer, qui jouent une musique inspirée de la tradition québécoise. La musique québécoise ne se limite toutefois pas à la chanson. Le Québec a notamment produit plusieurs grands musiciens de jazz, que ce soit les légendes que sont Oscar Peterson, Oliver Jones et Paul Bley, ou les artistes plus expérimentaux que sont René Lussier et Jean Derome. La musique classique n’est pas en reste, avec notamment le grand compositeur que fut André Mathieu, des musiciens de la trempe d’Alain Lefèvre et de Louis Lortie, sans oublier le chef d’orchestre Yannick Nézet-Séguin.

LES ARTS VISUELS Ayant pour toile de fond idéologique le clérico-nationalisme, les œuvres d’art québécoises du XIXe siècle s’illustrent par

Les grands thèmes

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5 James Wilson Morrice, La vieille maison Holton à Montréal, vers 1908-1909, huile sur toile, fonds John W. Tempest, coll. Musée des beaux-arts de Montréal.

Les peintures d’Ozias Leduc, qui s’inscrivent dans le courant symboliste, démontrent aussi une tendance à l’interprétation subjective de la réalité, tout comme les sculptures d’Alfred Laliberté réalisées au début du XXe siècle. Quelques créations de l’époque laissent entrevoir une certaine perméabilité aux courants européens, comme c’est le cas des tableaux de Suzor-Coté. Mais c’est dans la peinture de James Wilson Morrice, inspirée de Matisse, que l’on peut le mieux sentir

l’empreinte des écoles européennes. Mort en 1924, Morrice est perçu par plusieurs comme le précurseur de l’art moderne au Québec. Il faudra néanmoins attendre plusieurs années, marquées notamment par les peintures très attrayantes de Marc-Aurèle Fortin, paysagiste mais aussi peintre urbain, avant que l’art visuel québécois ne se place au diapason des courants contemporains. L’art moderne québécois commence d’abord à s’affirmer au cours de la guerre grâce aux chefs de file que sont Alfred Pellan et Paul-Émile Borduas. Dans les années 1950, il est possible de distinguer deux courants majeurs. Le plus important est le non-figuratif, que l’on peut diviser en deux tendances: l’expressionnisme abstrait, dont se réclament Marcelle Ferron, Marcel Barbeau, Pierre Gauvreau et surtout Jean Paul Riopelle, et l’abstraction géométrique, où s’illustrent particulièrement Jean-Paul Jérôme, Fernand Toupin, Louis Belzile et Redolphe de Repentigny. Le deuxième courant d’envergure de l’après-guerre, le nouveau figuratif,

Les arts au Québec

leur attachement à un esthétisme désuet. Néanmoins encouragés par de grands collectionneurs montréalais, des peintres locaux adhèrent à des courants quelque peu novateurs à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Il y a d’abord la vogue des paysagistes qui, comme Lucius R. O’Brien, font l’éloge de la beauté du pays. La peinture à la manière de l’école de Barbizon, s’appliquant à représenter le mode de vie pastoral, bénéficie également d’une certaine reconnaissance. Puis, inspirés par l’école de La Haye, des peintres comme Edmund Morris introduisent timidement le subjectivisme dans leurs œuvres.

© Brian Merrett, MBAM

L’ART AUTOCHTONE Les œuvres autochtones furent longtemps considérées comme des spécimens anthropologiques et collectionnées presque exclusivement par les musées d’ethnographie. Ce n’est que graduellement au cours du XXe siècle qu’elles se sont vu reconnaître le statut «d’œuvres d’art». Cet art a été l’objet d’un intérêt croissant de la part des Canadiens depuis les années 1960 et 1970. Aujourd’hui, plus d’une centaine de musées canadiens possèdent des collections d’art autochtone. Les pratiques artistiques varient énormément selon les régions du pays. L’art amérindien et l’art inuit, surtout, diffèrent de plusieurs façons. Les années 1950 ont marqué un tournant majeur dans l’art inuit. C’est à cette époque que furent créées les coopératives destinées à promouvoir et à diffuser l’artisanat du Grand Nord. Auparavant, les œuvres étaient de petite taille: des jouets, des outils, des amulettes sacrées. À la fin des années 1940 sont apparues les sculptures telles qu’on les présente aujourd’hui, c’est-à-dire de format pouvant atteindre jusqu’à un mètre de haut et d’une grande diversité de formes et de couleurs. Ces sculptures peuvent être réalisées en pierre, en os et en ivoire (l’usage en est aujourd’hui interdit), en andouiller et plus rarement en corne ou en bois. Toutefois, la gravure et l’estampe sont des pratiques récentes qui ont une grande popularité grâce à la simplicité de leurs lignes et à la qualité de leur exécution. Certaines formes d’art inuit sont exclusivement féminines. On compte parmi celles-ci la vannerie, les poupées, la couture, les broderies, le «perlage» ainsi que le travail de la peau et du cuir. Les Amérindiens pratiquent moins la sculpture que leurs voisins du Nord, sauf sur la Côte Ouest, région connue principalement pour son art totémique. Alors que dans l’est et dans le nord du Canada règne l’art de l’infiniment petit – et pour cause, la plupart des Premières Nations étaient nomades –, il en est autrement pour les Amérindiens de la côte du Pacifique. Les totems, qui représentent les lignées de différentes tribus, peuvent atteindre de 20 m à 25 m de hauteur. Leurs formes proviennent du monde des esprits, du monde animal ainsi que de la mythologie. De façon générale, les œuvres d’art amérindiennes sont faites de matériaux comme le bois, le cuir ou la toile. Les artistes amérindiens réalisent beaucoup d’œuvres tridimensionnelles (masques, «capteurs de rêves», objets décorés), de sérigraphies et de dessins. 4 Exemple d’art inuit. © Nadine et Jean-Claude Forestier-Blazart

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Les grands thèmes comprend des peintres tels que Jean Dallaire et surtout Jean Paul Lemieux. Les tendances de l’après-guerre s’imposent toujours dans les années 1960, quoique l’arrivée de nouveaux créateurs comme Guido Molinari, Claude Tousignant et Yves Gaucher accroisse la place de l’abstraction géométrique. Par ailleurs, le domaine de la gravure et de l’estampe connaît un essor certain, les happenings se popularisent, et l’on commence à mettre les artistes à contribution dans l’aménagement des lieux publics. La diversification des procédés et des écoles devient réelle à partir du début des années 1970, jusqu’à présenter aujourd’hui une image très éclatée de l’art visuel.

LE CINÉMA Il faut attendre l’après-guerre pour que naisse un authentique cinéma québécois. Entre 1947 et 1953, des producteurs privés portent à l’écran des œuvres populaires telles que La petite Aurore, l’enfant martyre en 1951 et Tit-Coq en 1952. Malheureusement, l’entrée en force de la télévision au début des années 1950 porte un dur coup au cinéma naissant qui stagnera par la suite pendant une décennie complète. Sa renaissance est

largement tributaire à la venue de l’Office national du film (ONF) à Montréal en 1956. C’est dans les studios de l’ONF, particulièrement avec la création de la Production française en 1964, que se formeront certains des plus grands cinéastes québécois comme Michel Brault, Claude Jutra, Pierre Perreault et Denys Arcand, pour ne nommer que ceux-là. Gilles Carle, quant à lui, s’était déjà joint en 1961 à l’équipe française de l’ONF, qu’il a quitté en 1966. Si le cinéma québécois de ces dernières années est toujours marqué par une production variée de films de création ou d’auteur, on assiste également à une volonté affichée des producteurs et des réalisateurs de toucher un large public et de faire grimper les recettes avec des œuvres plus commerciales. En parallèle de l’industrie cinématographique, la démocratisation des moyens de production a permis à une nouvelle génération de cinéastes de se mettre au monde sans trop avoir à se soucier des budgets de production. Un mouvement comme Kino, créé à Montréal et dont les méthodes sont désormais répandues un peu partout sur la planète, en est le parfait exemple, comme en témoigne sa devise: Faire bien avec rien, faire mieux avec peu et le faire maintenant.

6 Mon oncle Antoine, réalisé par Claude Jutra. © 1971, Office national du film du Canada. Tous droits réservés.

Les grands thèmes

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Les arts au Canada anglais © Bibliothèque et Archives Canada/PA-182393

Les arts en Acadie Depuis les 40 dernières années, l’Acadie a connu une activité culturelle sans précédent qui s’est exprimée dans les domaines de la chanson et de la littérature, mais aussi dans les arts visuels et le cinéma. L’expression artistique sous toutes ces formes est, depuis les années 1960, la meilleure ambassadrice de l’Acadie à l’étranger. Parmi les artistes qui se sont le plus fait connaître, il y a Donat Lacroix, Calixte Duguay, Édith Butler, Angèle Arseneault et le groupe 1755. On doit encore ajouter à cette liste le nom de Roch Voisine, bien que sa communauté d’origine ne se définisse pas comme acadienne. Du côté des lettres, Antonine Maillet demeure l’auteure la plus connue de l’Acadie. Elle a notamment gagné le prix Goncourt pour son roman Pélagie-la-Charette. Les sculptures de Marie-Hélène Allain lui ont également valu une grande réputation. Au cinéma, on remarque les œuvres de Phil Comeau et d’Herménégilde Chiasson. Ce dernier est également connu pour son œuvre théâtrale, romanesque et poétique, ainsi que pour sa peinture.

Que ce soit en peinture, en littérature, en musique ou en cinéma, les artistes canadiens ont cherché depuis longtemps à créer des œuvres qui leur soient propres. L’influence des mouvements artistiques britannique et américain y est incontestable, mais il est aussi impossible de faire abstraction de cette volonté d’être différent. De tout temps, les Canadiens ont également entretenu un rapport d’amour-haine avec la culture de masse américaine, omniprésente sur les écrans et les présentoirs. Il faut dire que, de tout temps, les éditeurs et producteurs des États-Unis ont considéré le Canada, aussi bien anglophone que francophone, comme une partie de leur marché domestique. La réaction canadienne a été d’encourager la production locale par un soutien à l’édition et à la production artistique. On a donc créé des organismes comme le Conseil des arts et l’Office national du film. En matière de télédiffusion, une télévision nationale a été mise sur pied, la Société Radio-Canada (Canadian Broadcasting Communication). Enfin, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) est intervenu de façon très directive pour imposer aux diffuseurs de respecter un contenu canadien.

Les arts au Canada anglais

5 Antonine Maillet.

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Les grands thèmes

LA LITTÉRATURE Au Canada anglais, les premiers écrits dignes de ce nom apparaissent vers 1820. Poètes pour la plupart, les premiers écrivains s’emploient à décrire la nature sauvage qui les entoure. Littérature réaliste s’il en est une, ce premier mouvement est représentatif des préoccupations de la société canadienne de ce siècle, aux prises avec le défi de son installation sur de nouveaux territoires. Quelques œuvres ont marqué ces premiers moments de la littérature canadienneanglaise, comme les ouvrages de William Kirby et d’Alexander McLachlan.

Les arts au Canada anglais

Peu à peu se développe le désir de créer une littérature empreinte de romantisme, mais aux accents plus canadiens. Dans l’est du pays, Lucy Maud Montgomery signe ce qui est peut être le récit le plus connu de la littérature canadienne: Ann of Green Gables (Anne... La maison aux pignons verts). L’urbanisation de la population entraîne également celle de la littérature, et l’on voit apparaître, particulièrement sous les plumes d’Archibald Lampman et de Duncan Campbell Scott, des œuvres qui dénoncent les dangers de la ville. La Première Guerre mondiale a des conséquences profondes sur la pensée canadienne. Plusieurs commencent à ressentir la nécessité pour le Canada de s’affirmer face à l’Empire britannique et d’y obtenir un statut plus égal. Ce mouvement rejoint des écrivains, et l’on commence à revendiquer la mise en valeur d’une culture canadienne, loin de la tutelle culturelle britannique. Aux ÉtatsUnis, des auteurs comme Henry Miller réussissent déjà à s’affirmer, non comme des écrivains de langue anglaise mais bien comme des écrivains américains. Cette émancipation fait des envieux au Canada anglais, et l’on recherche activement de nouveaux styles. En revanche, certains auteurs, comme Mazo de la Roche, se feront les promoteurs de liens solides avec l’Empire.

Ce mouvement va tout de même prendre de l’ampleur et permettre à la littérature canadienne-anglaise de se moderniser et de mieux se définir. Ainsi Hugh McLellan, dans Two Solitudes, raconte les relations entre anglophones et francophones, cherchant ainsi à développer une thématique canadienne. L’industrialisation et les bouleversements sociaux qu’elle génère serviront aussi de toile de fond à une littérature plus engagée. Les problèmes sociaux font naître le désir d’une société plus juste. Plusieurs auteurs canadiens lui prêteront leur voix. Morley Callaghan dépeint la dure vie citadine et prône un engagement social. Stephen Leacock critique ironiquement la société canadienne. Raymond Souster se fait connaître par son engagement politique. L’auteure la plus célèbre de cette vague demeure toutefois Margaret Atwood, féministe et nationaliste canadienne. Le théâtre ontarien doit beaucoup à ses auteurs, notamment Robertson Davies. Sa vigueur s’exprime aussi dans l’interprétation. Le festival Shakespeare, tenu à Stratford depuis 1953, et le festival Shaw 6 Robertson Davies (1913-1995).

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de Niagara-on-the-Lake en témoignent éloquemment.

Jane Urquhart a aussi été récompensée par le gouvernement français, qui lui a remis la médaille de Chevalier des arts et des lettres. Elle fut grandement acclamée pour ses romans Away et The Underpainter, qui a remporté le prix du Gouverneur général. Par un superbe langage empreint d’émotions et de souvenirs, Jane Urquhart décrit avec vivacité les paysages du nord de l’Ontario. Richard B. Wright, un autre auteur ontarien, reçut quant à lui le prix Giller et le prix du Gouverneur général en 2001 pour son roman Clara Callan, dans lequel il trace le portrait d’une enseignante travaillant dans une école de village en Ontario durant les années 1930. Dans l’ouest du pays, plusieurs auteurs se démarquent. Venu du Yukon, Pierre Berton a signé des romans inspirés de l’histoire canadienne. Sur la Côte Ouest, l’artiste peintre Emily Carr se met à écrire, à 70 ans, des récits autobiographiques. En Colombie-Britannique, il faut encore mentionner les œuvres de Jane Rule, de Patrick Lane et du dernier auteur-vedette, Douglas Coupland (Generation X, Microserfs, Life After God, Girlfriend in a Coma, City of Glass, Souvenir of Canada, Terry).

5 Gabrielle Roy (1909-1983).

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En Alberta, Robert Kroetsch (Out West, Alberta, Seed Catalogue) et Rudy Wiebe (The Temptations of Big Bear) s’imposent, le premier comme un remarquable conteur et le second en raison de la vision morale qu’il doit à son éducation mennonite. En 1945, la Franco-Manitobaine Gabrielle Roy fera publier l’un des grands classiques de la littérature canadienne-française: Bonheur d’occasion. Calgary sera le lieu de naissance d’une excellente écrivaine anglophone qui publiera en français, Nancy Huston (Cantique des Plaines, Tombeau de Romain Gary).

MUSIQUE ET CHANSON Plusieurs artistes canadiens-anglais pratiquant une grande variété de genres musicaux se sont illustrés sur la scène mondiale. En musique classique, le Torontois Glenn Gould a très vite émergé du lot en tant qu’élève exceptionnellement doué: il apprit la composition musicale à l’âge de cinq ans. Sa virtuosité a été reconnue unanimement, et il a acquis une réputation internationale en devenant l’un des plus talentueux musiciens de son époque.

Les arts au Canada anglais

Autour des années 1970, des mouvements modernes apparaissent, comme Open Letter de Toronto, qui cherche à apporter de nouvelles contributions à des idées anciennes. Des auteurs se démarquent. C’est le cas de John Ralston Saul, qui signe un essai remarquable, Les bâtards de Voltaire. Michel Ondaatje, Torontois d’origine sri-lankaise, a obtenu en 1993 le prestigieux prix londonien Booker Prize pour le roman The English Patient (L’homme flambé) porté à l’écran depuis. L’œuvre du regretté Timothy Findley lui a également valu une reconnaissance particulière, la distinction de Chevalier des arts et des lettres que décerne le gouvernement français.

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Les grands thèmes C’est à Toronto, le 12 novembre 1945, que naît Neil Young. Il n’y passe cependant qu’une partie de sa jeunesse avant de déménager avec sa mère à Winnipeg, au Manitoba, où il commence sa carrière de musicien. D’abord membre de différents groupes, notamment les Squires, The Buffalo Sprinfield et surtout Crosby, Still, Nash and Young, il lance sa carrière solo en 1969. En 1972, il enregistre Harvest, son album le plus vendu et le plus connu. Il fait aussi partie, depuis 1994, du Temple de la renommée du rock. Bruce Cockburn est né à Ottawa. Connu aussi bien aux États-Unis et en Europe, surtout en Grande-Bretagne, qu’au Canada, il figure parmi les premiers sur la liste des grands compositeurs et interprètes de musique pop. Parmi ses enregistrements, quelques-uns se distinguent: Dancing in the Dragon’s Jaws, Stealing Fire, Humans et Big Circumstance.

Les arts au Canada anglais

The Band est un autre fameux nom dans l’histoire du rock-and-roll. Originaire de Toronto, ce groupe de musiciens a acquis une grande popularité vers la fin des années 1960, à la suite d’une réussite remarquable sur la scène musicale de Toronto et comme groupe accompagnateur de Bob Dylan. Après le succès de la chanson «The Weight» et du film The Last Waltz (réalisé par Martin Scorsese), The Band a cessé d’exister. Parmi les autres artistes ontariens qui se sont distingués sur la scène internationale figurent le groupe hard-rock Rush, le chanteur de charme Paul Anka, le groupe rock Tragically Hip, la chanteuse pop Alanis Morrissette et la populaire chanteuse country Shania Twain. La scène musicale torontoise est particulièrement fertile depuis la fin des années 1990. Des groupes aux styles très variés comme Broken Social Scene, Do Make Say Think, Ron Sexsmith et The Constantines connaissent un succès tant critique que commercial et s’imposent régulièrement aux États-Unis.

La musique country est la plus représentative de la scène albertaine. k.d. lang, native de Consort (Alberta), a obtenu un Grammy Award et est devenue une superstar. Au début de sa carrière, alors qu’elle faisait partie du groupe The Reclines, elle se distinguait par ses vêtements extravagants et son style honkytonk; cependant, sa voix exceptionnelle et son mélange musical de country et de pop sont ses marques de commerce. Du jamais vu ou presque dans l’industrie du spectacle: elle a toujours eu le courage de s’affirmer comme homosexuelle. Du côté pop, la chanteuse Leslie Feist, née en Nouvelle-Écosse mais habitant à Calgary depuis son jeune âge, a connu du succès avec son album The Reminder, paru en 2007. Pour la Saskatchewan, sa fille la plus célèbre est de loin la chanteuse populaire folk Joni Mitchell. Née à Fort Mcleod, en Alberta, Joni Mitchell a grandi à Saskatoon, en Saskatchewan, avant de traverser, beaucoup plus tard, la frontière pour se rendre aux États-Unis, où elle a réellement trouvé son bonheur, en plus de la gloire et de la richesse. La Colombie-Britannique, plus particulièrement la cosmopolite Vancouver, témoigne d’une plus grande variété et a vu naître en son sein quelques vedettes importantes sur la grande scène musicale. En plus des stars bien établies que sont le chanteur rock Bryan Adams (originaire de Kingston, en Ontario, mais établi pendant longtemps à Vancouver) et la chanteuse et pianiste de jazz Diana Krall (née à Nanaimo et récipiendaire de trois Junos en 2002 pour son album The Look of Love), plusieurs jeunes groupes et musiciens locaux connaissent aujourd’hui du succès à l’extérieur du marché canadien. Pour n’en nommer que quelquesuns, citons Nelly Furtado et les groupes New Pornographers, Hot Hot Heat, Black Mountain et Destroyer. Sans parler de Sarah McLachlan et des formations No Means No, SNFU, DOA et Skinny Puppy, qui évoluent déjà depuis plusieurs années

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LES ARTS VISUELS Dès les premiers temps de la colonisation ontarienne, des peintres de talent émergent. Ils s’inspirent des maîtres européens et vivent des commandes de l’Église et de la bourgeoisie. L’art religieux et le portrait occupent donc toute la place. À partir de 1840, quelques artistes commencent à se distinguer et composent des toiles qui font l’éloge du territoire: immensité d’une terre quasi inhabitée, scènes pastorales et paysages typiques. Encouragés par des collectionneurs locaux, quelques artistes vont alors développer peu à peu un style bien à eux. C’est notamment le cas de Cornelius Krieghoff, d’origine hollandaise, dont les toiles évoquent la vie rustique des nouveaux habitants, et de Robert R. Whale, peintre paysagiste.

© Bibliothèque et Archives Canada/PA-211916

et ont influencé plusieurs des musiciens de la jeune génération. Dans les provinces atlantiques, les influences celtiques et irlandaises permettent aux musiciens de créer de merveilleuses mélodies qui, là-bas, font partie de la vie de tous les jours. Une vague de musiciens qui ont retrouvé dans ces influences leurs racines a balayé les provinces atlantiques; mentionnons entre autres le célèbre violoniste rock Ashley MacIsaac, la Rankin Family, la chanteuse Rita MacNeil et le groupe terre-neuvien Great Big Sea.

Thomson influencera d’une manière indéniable le plus célèbre groupe de peintres ontariens, baptisé le Groupe des Sept. Peu à peu, les artistes exploitent des thèmes plus sociaux. C’est le cas de Paraskeva Clark, dont les tableaux évoquent les difficiles années de la crise de 1929. Carl Schaefer reproduit quant à lui des scènes rurales où l’on ressent également les conséquences de la crise.

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5 Joni Mitchell.

Au début du XXe siècle, le Canadian Art Club, dont la vocation est de promouvoir la peinture canadienne, organise une série d’expositions entre 1907 et 1915. Plusieurs artistes canadiens se sont déjà expatriés vers l’Europe. Le plus célèbre, James Wilson Morrice, a passé une bonne partie de sa vie en France. Il y a signé des œuvres où l’on sent bien l’empreinte des impressionnistes et de Matisse. De grands peintres paysagistes ontariens créent de leur côté un art véritablement canadien. Tom Thomson est à l’origine de ce mouvement. Ses œuvres proposent une représentation bien particulière des paysages uniques du Bouclier canadien. Il meurt cependant prématurément en 1917.

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5 L’un des magnifiques tableaux d’Emily Carr. © Emily Carr, Above the Gravel Pit, 1937, huile sur toile, Vancouver Art Gallery

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Collection, Emily Carr Trust, VAG 42.3.30. Photo: Trevor Mills

À la suite des peintres québécois, certains Ontariens s’intéresseront également à l’art abstrait, notamment Lawren Harris. En 1954 est créé le Groupe des Onze, qui se voue à cette forme de peinture. Il est impossible de faire le survol de la peinture canadienne sans traiter de l’œuvre d’Emily Carr, qui rend en vert et en bleu toute la beauté des paysages de la Colombie-Britannique et révèle un peu

de l’esprit amérindien. Jack Shadbolt et Gordon Smith porteront eux aussi cette vision particulière qu’ont les habitants de la Côte Ouest pour les paysages qui les entourent. À l’autre bout du pays, dans la lumière blanche de l’Atlantique, Alex Colville peint. Son style hyperréaliste, sa grande maîtrise technique et le regard de ses personnages fascinent.

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LE CINÉMA Les années 1970 sont marquantes pour l’industrie cinématographique canadienne, alors que certains grands films recueillent enfin la faveur d’un public habituellement captif des maisons de production américaines. Si Goin’ Down the Road de Don Shebib s’est fait remarquer pour son succès commercial, il reste que le cinéma canadien en demeure un de réalisateurs.

6 Tournage d’un film à Vancouver. © Jack Rowand

Les films d’animation des premiers jours de l’Office national du film ont été couronnés de succès sur la scène internationale. Norman McLaren, qui mit au point diverses techniques qui révolutionnèrent son art, telles que la coloration des images sur pellicules, s’est vu décerner un Oscar en 1952 pour son film Neighbours. Sans oublier Co Hoedeman, avec Le château de sable, ainsi que John Weldon et Eunice Macaumy, avec Special Delivery. 4 Les patineurs du bassin Bonsecours, dans le Vieux-Montréal.

© Dreamstime.com/Andre Nantel

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Malgré des débuts difficiles, le cinéma canadien a récemment obtenu une reconnaissance internationale grâce à des réalisateurs de talent comme David Cronenberg, avec ses films Rabid, The Fly, Naked Lunch, M. Butterfly, Crash, qui a remporté le prix du Jury à Cannes en 1996, Spider et A History of Violence. D’autres réalisateurs réputés ont pour nom le regretté Robin Spry (Flowers on a One-Way Street, Obsessed) et Atom Egoyan (The Adjuster, Family Viewing, Exotica, The Sweet Hereafter, Ararat, Where the Truth Lies). Plusieurs cinéastes d’avant-garde émergent du lot, notamment Bruce MacDonald, avec ses films Road Kill et Highway 61. Le cinéaste inuit Zacharias Kunuk a remporté, grâce à son film Atanarjuat (2001), la Caméra d’Or à Cannes, une première pour un film canadien. Quant à lui, le Canadien James Cameron dépensa une fortune pour produire des films hollywoodiens comme Terminator et Titanic.

Index A Abitibi-Témiscamingue 105 Acadie 13, 56, 66 Acte d’Union 20 Agawa Canyon 157 Alaska Highway 230 Alberta 183 Alberta Legislature Building 195 Alf Hole Goose Sanctuary 166 Algonquin Hotel 51 Alliford Bay 233 Annapolis Royal 69 Annex, The 147 Annexe côtière de Kejimkujik 70 Aquarium et Centre marin du Nouveau-Brunswick 59 Archipel-de-Mingan 129 Art Gallery of Alberta 195 Art Gallery of Nova Scotia 64 Art Gallery of Ontario 144 Arts au Canada anglais 277 au Québec 270 autochtone 274 en Acadie 277 Arts visuels au Canada anglais 281 au Québec 272 Ashlar Ridge Viewpoint 207 Assemblée législative du Nouveau-Brunswick 45 Assiniboine Park 165 Assiniboine Park Zoo 165 ASTROLab du parc national du MontMégantic 99 Athabasca Glacier 206 Avonlea Village of Anne of Green Gables 82

B Baddeck 75 Baie-Saint-Paul 124 Baie Georgienne 148 Baignade 256 Baleine grise 225 Banff 202 Banff Springs Hotel 202 Bannock Point 166 Barkerville 229 Barkerville Historic Town 229 Barrages 128 Bas-Canada 18 Bas-Saint-Laurent 118 Basilique Notre-Dame 92 Basilique Sainte-Anne-de-Beaupré 116 Basin Head 86 Basin Head Fisheries Museum 86 Bata Shoe Museum 147 Batoche 180 BCE Place 143 Beauport 115 Belvédère Kondiaronk 95 Biodôme de Montréal 96 Blue Mountain Resort 148 Bluenose 72 Bluenose II 64 Bonne Bay 40 Borden-Carleton 80 Botanical Beach 219 Bouctouche 56 Bow Summit 205 Bow Valley Parkway 203 Brackendale 226 Bridal Veil Falls 206 Buffalo Nations Luxton Museum 203 Burrard Inlet 212

Index

C Cabot Trail 75 Calgary 185 Calgary Stampede 187 Calgary Tower 185 Canada Olympic Park 187 Canadian Imperial Bank of Commerce Building 142 Canal Rideau 132 Canot 256 Cantons-de-l’Est 98 Cap-Pelé 56 Cap-Spear 36 Cape Bonavista 38 Cape Dorset 250

Caraquet 59 Carr, Emily 218 Carr House 217 Castleguard Cave 206 Castle Hill 37 Cathédrale Christ Church 47 Cathédrale de Saint-Boniface 164 Cathedral Grove 219 Cave and Basin 202 Cavendish 82 Centre-du-Québec 107 Centre Canadien d’Architecture 93 Centre de la Nature du mont Saint-Hilaire 98 Centre du patrimoine des voyageurs 157 Cep d’Argent, Le 99 Chalet du Mont-Royal 95 Chambly 97 Chanson au Canada anglais 279 au Québec 272 Charlevoix 124 Charlottetown 79 Château Frontenac 111 Chateau Lake Louise 204 Château Laurier 135 Chaudière-Appalaches 117 Cheminées des fées 192 Chilkoot Trail 241 Chinatown 144, 211 Churchill 171 Churchill Falls 41 Chute-Montmorency 115 Chute de Grand-Sault 49 Chutes du Niagara 152 Chutes réversibles 52 Chutes Virginia 246 Cinéma au Canada anglais 283 au Québec 276 Citadelle 111 Citadelle d’Halifax 63 CN Tower 141 Colline Parlementaire 114 Colombie-Britannique 209 Commissariat House 35 Confédération 20 Confederation Centre of the Arts 79 Confederation Trail 83 Côte-Nord 127 Côte magnétique 55 Crise constitutionnelle 28 Croix de Gaspé 120 Cumberland House Provincial Historic Park 181

D David Thompson Highway 192 Dawson 239 Dawson City Museum 241 Dempster Highway 247 Descente de rivière 256 Design Exchange 142 Dinosaur Trail 191 Distillery District 143 Domaine de Grand Pré 66 Drumheller 191 Drummondville 107 Dundurn Castle 151 Duplessis 128

E East Quoddy Head, phare 51 Éco-Centre Irving de la Dune de Bouctouche 57 Edmonton 195 Edmundston 47 Église Sainte-Marie 69 Église unie Wilmot 45 Empress Hotel 215 Eskimo Museum 171 Exchange District 163

F Faune 265 Fisheries Museum of the Atlantic 71 Flore 263 Fontaine de Tourny 114 Forges-du-Saint-Maurice 107 Fort-Chambly 97 Fort-Témiscamingue 106 Fort Calgary 187

Fort Edmonton Park 196 Forteresse-de-Louisbourg 73 Fort Henry 136 Fort Howe 53 Fortifications-de-Québec 110 Fort McMurray 199 Fort McPherson 247 Fort Smith 245 Fort William Historical Park 159 Founders’ Hall 80 Fredericton 45

G Gabriola Island 221 Galerie d’art Beaverbrook 47 Galerie d’art Louise-et-Reuben-Cohen 55 Galiano Island 224 Gaspésie 119 Gatineau 104 Géographie 8 Glenbow Museum 185 Golf 257 Government House 35 Grand-Métis 119 Grand-Pré 66 Grand-Sault 49 Grand Dérangement 68 Grande Dépression 24 Grand Lac des Esclaves 244 Grand Falls 49 Green Gables 82 Grey Owl’s Cabin 180 Grise Fiord 253 Grouse Mountain 213 Gulf Islands 221

H Haida Gwaii 233 Halifax 63 Hamilton 151 Happy Valley-Goose Bay 41 Harbourfront Centre 139 Hartland 49 Haut-Canada 18 Hazelton 232 Head-Smashed-In Buffalo Jump 190 Hector Heritage Quay 65 Hector Lake 205 Hemlock Grove Boardwalk 227 Histoire 12 Historic Properties 64 Holy Trinity Anglican Church Provincial Historic Site 181 Hoodoo Trail 192 Hopewell Cape 54 Hôtel du Parlement 114

I Iceberg Alley 40 Île-du-Prince-Édouard 77 Île aux Coudres 124 Île aux Grues 117 Île Bonaventure 120 Île Campobello 51 Île d’Entrée 122 Île d’Orléans 116 Île de Baffin 250 Île de la Grande Entrée 122 Île de Vancouver 219 Île du Cap-Breton 73 Île du Havre Aubert 121 Île du Havre aux Maisons 122 Îles-de-la-Baie-Georgienne 148 Îles de la Madeleine 121 Îles de la Reine-Charlotte 233 Îles de Toronto 139 Inglis 169 Inglis Grain Elevators 169 Ingraham Trail 245 Inner Harbour 215 Insectarium de Montréal 95 Iqaluit 250 Isthme de Chignecto 65

J Jardin botanique de Montréal 95 Jardin botanique du Nouveau-Brunswick 49 Jardins de Métis 119 Jasper 207 Jericho Beach Park 213 Joliette 100

Kamouraska 118 Kayak 257 Kensington Market 145 Kings Landing 50 Kingston 136 Kitsilano 213 Kitsilano Beach 213 Kouchibouguac 57 Ksan Historical Village and Museum 232

L L’Anse-Amour 41 L’Anse-au-Clair 41 L’Anse aux Meadows 39 Labrador 40 Labrador City 41 Lac Huron 149 Lac La Ronge 181 Lac Memphrémagog 98 Lac Saint-Jean 126 Lac Supérieur 158 Lac Winnipeg 168 La Grave 121 Lake Agnes 204 Lake Louise 204 Lanaudière 100 Laurentides 101 Le Bic 118 Legislative Building 175 Lethbridge 190 Lieux historiques nationaux Alexander-Graham-Bell 75 Batoche 180 Cap-Spear 36 Cave and Basin 202 Castle Hill 37 Citadelle-d’Halifax 63 Forges-duSaint-Maurice 107 Fort Howe 53 Fort-Chambly 97 Fort-Témiscamingue 106 Forteresse-de-Louisbourg 73 Fortifications-deQuébec 110 Grand-Pré 66 L’Anse aux Meadows 39 Lily Pond 166 Lions Gate Bridge 212 Lower Fort Garry 166 Maison-Riel 165 Port-Royal 67 Province House 79 Red Bay 41 Ranch-Bar U 188 Rocky Mountain House 192 Signal Hill 36 S.S. Klondike 237 Tour-Martello-de-Carleton 53 York Factory 171 Littérature au Canada anglais 278 au Québec 270 Loisirs d’été 256 d’hiver 260 London, Jack 241 Longview 188 Louisbourg 73 Lower Fort Garry 166 Lucy Maud Montgomery Birthplace 80 Lunenburg 70 Lynn Canyon Park 213

M MacBride Museum 237 Magog 99 Maison-Riel 165 Maison Gabrielle-Roy 165 Maisonneuve 95 Malécites 48 Maligne Canyon 207 Manicouagan 127 Manitoba 161 Manitoba Legislative Building 163 Manitoba Museum 164 Marion Bridge 75 Maritime Museum of the Atlantic 64 Mauricie 106 McMichael Canadian Art Collection 147 Mendel Art Gallery 178 Mennonite Heritage Village 168 Midnight Dome 239 Miette Hot Springs 207

Miscouche 87 Moncton 55 Monnaie royale canadienne 136 Mont-Mégantic 99 Mont-Orford 98 Mont-Saint-Hilaire 98 Mont-Tremblant 102 Montérégie 97 Montréal 91 Mont Royal 94 Moose Jaw 177 Moraine Lake 204 Moresby Island 233 Moricetown Canyon and Falls 231 Motoneige 260 Mount Edith Cavell 206 Mount Tolmie 217 Musée Acadien de l’Île-du-Prince-Édouard 87 Musée Acadien de l’Université de Moncton 55 Musée canadien des civilisations 104 Musée d’art de Joliette 100 Musée de l’Amérique française 113 Musée des beaux-arts de Montréal 93 Musée des beaux-arts du Canada 135 Musée du comté de Kent 57 Musée national des beaux-arts du Québec 115 Musée québécois de culture populaire 106 Musique au Canada anglais 279 au Québec 272 Muttart Conservatory 196

N Nationalisme québécois 29 New London 80 Nikka Yuko Japanese Garden 190 Northern Life Museum and National Exhibition Centre 245 North Hatley 99 Nouveau-Brunswick 43 Nouvelle-Écosse 61 Nouvelle-France 14 Nunavut 249

O Observation des baleines 257 Observation des oiseaux 259 Old Log Church Museum 238 Old Town Toronto 143 Ontario 131 Ontario Legislature 145 Ontario Science Centre 147 Oratoire Saint-Joseph 95 Original Toronto Stock Exchange 142 Ottawa 132 Ouimet Canyon 158 Outaouais 104

P P’tit Train du Nord 101 Pangnirtung 250 Parcs et réserves Agawa Canyon 157 Algonquin 137 Archipel-de-Mingan 129 Atikaki 166 Aulavik 247 Auyuittuq 250 Avalon 37 Banff 202 Bic 118 Cape St. Mary’s 37 Carmanah Walbran 219 Cedar Dunes 87 Champs-de Bataille 115 Chute-Montmorency 115 Crooked Lake 176 de l’Île-du-Prince-Édouard 83 des Prairies 176 Dinosaur 191 Elk Island 193 Fathom Five 151 Fish Creek 187 Forillon 120 Fundy 54 Gaspésie 119 Gatineau 105 Glaciers 227 Goldstream 217 Gros-Morne 39 Gwaii Haanas 233 Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie 126 Hautes-Terres-du-Cap-Breton 75 Île-Bonaventure-et-Rocher-Percé 120

Îles-de-la-Baie-Georgienne 148 Irving 53 Jasper 207 Kejimkujik 70 Killarney 157 Kouchibouguac 57 Lac La Ronge 181 Lacs-Waterton 189 Lake Superior 158 Last Mountain Lake 177 La Vérendrye 105 Liard River Hot Springs 231 MacMillan 219 Mauricie 107 Mont-Mégantic 99 Mont-Orford 98 Mont-Royal 94 Mont-Tremblant 103 Muncho Lake 230 Nahanni 245 P’tit Train du Nord 101 Pacific Rim 220 Pacific Spirit 213 Péninsule-Bruce 149 Petit Témis 49 Pinery 149 Pointe Pelée 156 Prince Albert 180 Riding Mountain 169 Roosevelt 51 Saguenay 126 Saguenay–Saint-Laurent 128 Samuel de Champlain 157 Sirmilik 252 Skookumchuck Narrows 226 Spruce Woods 169 Stanley 212 Stone Mountain 230 Turtle Mountain 168 Two Rivers 75 Whiteshell 166 William E. deGarthe 73 Winnipeg Beach 168 Wood Buffalo 198, 245 Writing-on-Stone 190 Parlement, édifices du 133 Patin à glace 260 Pays de la Sagouine 57 Peace River 199 Peake’s Wharf 80 Pengrowth Saddledome 187 Péninsule d’Avalon 37 Péninsule de Bonavista 38 Péninsule de Greenwich 86 Péninsule du Niagara 151 Percé 120 Petit-Champlain 113 Pictou 65 Place-Royale 113 Place des Officiers 45 Place Ville Marie 93 Plage de l’Aboiteau 56 Plaines d’Abraham 114 Planche à neige 260 Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal 92 Pointe-de-l’Église 69 Pointe Pelée 156 Pond Inlet 252 Pont de la Confédération 80 Port-Royal 67 Port Renfrew 219 Prince of Wales Northern Heritage Centre 244 Prince Rupert 233 Princess of Wales Theatre 142 Promenade des Glaciers 205 Prospect Point 212 Province House 64, 79 Public Gardens 63

Q Quartier historique de la garnison 45 Québec 89 Queen’s Park 145, 156 Queen Charlotte Islands 233 Queen Street West 144 Quesnel 229 Quidi Vidi 36

R Ranch-Bar U 188 Randonnée pédestre 259 Raquette 260 Rébellions des Patriotes 19 Red Bay 41

Index

K

Régime anglais 17 Regina 175 Région de Québec 115 Résidence officielle du premier ministre du Canada 136 Révolution tranquille 27 Reynolds-Alberta Museum 193 Rideau Hall 136 Rivière Qu’Appelle 176 Rocher Percé 120 Rocheuses 201 Rocky Mountain House 192 Rogers Centre 141 Round Lake 176 Route de l’Alaska 230 Route des phares 70 Route des Vikings 39 Route des vins 152, 228 Route de Yellowhead 193, 231 Royal Alberta Museum 196 Royal Alexandra Theatre 142 Royal Bank Plaza 143 Royal BC Museum 217 Royal Botanical Gardens 151 Royal Ontario Museum 146 Royal Tyrrell Museum of Palaeontology 191 Roy Thomson Hall 142

S

Index - Nos coordonnées

Saguenay–Lac-Saint-Jean 126 Saint-Boniface 164 Saint-Roch-des-Aulnaies 117 Sainte-Anne-de-Beaupré 116 Sainte-Marie-au-Pays-des-Hurons 149 Saint John 52 Salmon Run 219 Salt Spring Island 221 Sandspit 233 Sapin de Douglas 223 Saskatchewan 173 Saskatoon 178 Savary Island 226 Scenic Marine Drive 217 Science Nord 157 Seawall 212 Seconde Guerre mondiale 25 Seigneurie des Aulnaies 117 Selkirk 166 Séminaire de Québec 111 Sentier transcanadien 258 Service, Robert 241 Shippagan 59 Signal Hill 36 Site historique de l’Île-des-Moulins 100 Site historique de La Grave 121 Ski alpin 261 Ski de fond 261 Skookumchuck Rapids 226 Soleil de minuit 251 Southern Gulf Islands 221 Spanish Banks Beach 213 Spinnakers’ Landing 87 St. Andrews 50 St. Catharines Museum at Lock 3 152 St. John’s 35 St. Peters 86 Stade olympique 96 Stampede Park 187

Stanley Park 212 Stanley Park Scenic Drive 212 Station touristique Mont-Tremblant 102 Steinbach 168 Stratford 156 Stutfield Glacier 206 Sudbury 157 Summerside 87 Sunwapta Falls 206 Sussex Drive 136

T Tablelands 40 Tadoussac 127 Telegraph Cove 220 Terrasse Dufferin 111 Terrebonne 100 Territoires du Nord-Ouest 243 The Rooms Provincial Museum 35 Thunder Bay 159 Toronto 139 Tour-Martello-de-Carleton 53 Traîneau à chiens 261 Trinity 38 Trois-Rivières 106 Trout River 40 Tunnels of Moose Jaw 177 Two Rivers Wildlife Park 75

U Union Station 143 Université Sainte-Anne 69 University of British Columbia (UBC) 213 University of Toronto 146 Upper Canada Village 137

V Vallée de l’Okanagan 227 Vallée du fleuve Saint-Jean 47 Valley of the Ten Peaks 204 Vancouver 211 Vancouver Aquarium Marine Science Centre 212 Vancouver Museum 213 Vancouver Public Library 211 Vélo 259 Victoria 215 Victoria Park 175 Vieille Maison, La 69 Vieille Prison de Trois-Rivières 107 Vieux-Montréal 91 Vieux-Port de Montréal 92 Vieux-Port de Québec 113 Vieux-Québec 110 Vieux Victoria 215 Village Historique Acadien 59 Village historique de Kings Landing 50 Village Québécois d’Antan 107 Ville de Québec 110 Vins de glace 153

W Wabush 41 Wanuskewin Heritage Park 178 Wascana Centre 175 Watson Lake 236 Watson Lake Sign Post Forest 236 Wenkchemna Glacier 204 West Coast Trail 219

West Edmonton Mall 197 West Point 87 West Point Grey 213 West Point Lighthouse 87 West Queen West 144 Wetaskiwin 193 Whistler 227 Whitehorse 237 Whyte Museum of the Canadian Rockies 203 William E. deGarthe Memorial Provincial Park 73 Winnipeg 163 Winnipeg Art Gallery 164 Woody Point 40

Y Yellowhead Highway 231 Yellowknife 244 York Factory 171 Yukon 235 Yukon Arts Centre 238 Yukon Beringia Interpretive Centre 238 Yukon Transportation Museum 238

Liste des encadrés Alexis le Trotteur 125 Des rues et des noms 140 Blanchons 123 Emily Carr 218 L’art autochtone 274 L’escarpement du Niagara 156 La baleine grise 225 La croix de Gaspé 120 La légende du Mont Tremblant 103 La Vérendrye 167 Le Bluenose 72 Le Chilkoot Trail 241 Le Grand Dérangement 68 Le Montréal souterrain 94 Le parc national Wood Buffalo 198 Le plus grand spectacle en plein air sur terre! 186 Le sapin de Douglas 223 Le Sentier transcanadien 258 Le thé à Victoria 216 Les baleines de la baie de Fundy 46 Les barrages de la Côte-Nord 128 Les cathédrales des Prairies 170 Les chantiers navals 58 Les Malécites 48 Les phares de l’Île-du-Prince-Édouard 85 Les vins de glace 153 Lieutenant-colonel John By 132 Louis Riel 179 Lucy Maud Montgomery 82 Norman Bethune 149 Pierre Dugua, sieur de Mons 13 Pourquoi les eaux de Cave and Basin sont-elles chaudes? 203 Respectez la nature! 262 Soleil de minuit 251 Une végétation particulière 159 West Edmonton Mall 197

Nos coordonnées Nos bureaux Canada: Guides de voyage Ulysse, 4176, rue Saint-Denis, Montréal (Québec) H2W 2M5, p514-843-9447, fax: 514-843-9448, [email protected], www.guidesulysse.com Europe: Guides de voyage Ulysse sarl, 127, rue Amelot, 75011 Paris, France, p01 43 38 89 50, [email protected], www.guidesulysse.com

Nos distributeurs Canada: Guides de voyage Ulysse, 4176, rue Saint-Denis, Montréal (Québec) H2W 2M5,

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