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Fabuleuses Maritimes
Vivez la passion de l'Acadie!
Guides de voyage Ulysse
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LES PROVINCES MARITIMES
Fabuleuses Maritimes
Vivez la passion de l'Acadie!
Guides de voyage Ulysse
Correction et collaboration à la rédaction Pierre Daveluy
Auteur Benoit Prieur Mise à jour et recherche iconographique Marie-Josée Guy
Infographistes Marie-France Denis Pierre Ledoux
Collaboration à la mise à jour et à la recherche iconographique Laurie Gossein Éditeur Olivier Gougeon
Cartographes Pascal Biet Bradley Fenton Photographie de la page couverture L’île Miscou et son phare © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
Directeur de production André Duchesne
Photographie de la page 1 Le phare de Grande-Anse © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
Remerciements Les Guides de voyage Ulysse tiennent à remercier particulièrement Percy Mallet et Cécile Lepage, Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick; Robert Ferguson, Tourism PEI; Mary C. MacKinnon, Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage; Anthony Thériault, Parcs Canada; John Sylvester. Les Guides de voyage Ulysse remercient aussi Bob Brammer, Victoria Business Association; Celina Bak, Bibliothèque et Archives Canada; Gisèle LeBlanc, Sable Island Preservation Trust; Holly MacLean, Parks Canada-Mainland Nova Scotia Field Unit; Jeannine MessieLaRochelle, Éditions Fides; Marilyn Gurney, Maritime Command Museum; Mario Griffin, Mouvement des caisses populaires acadiennes; Maurice Basque et Bernard V. LeBlanc, Musée acadien, Université de Moncton; Réjeanne Arsenault, Les Maisons Bouteilles; Stéphanie Parkin, GSI MUSIQUE; Suzanne Bergevin et Sylvie Rochette, Parcs Canada; Tom LeClair, Orwell Corner Historic Village. Les Guides de voyage Ulysse reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour leurs activités d’édition. Les Guides de voyage Ulysse tiennent également à remercier le gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC. Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada Vedette principale au titre : Fabuleuses Maritimes (Fabuleux) Comprend un index. ISBN 978-2-89464-758-5 1. Provinces de l’Atlantique - Guides. 2. Provinces de l’Atlantique - Ouvrages illustrés. I. Collection. FC2024.F32 2006
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C2006-940742-8
Toute photocopie, même partielle, ainsi que toute reproduction, par quelque procédé que ce soit, sont formellement interdites sous peine de poursuite judiciaire. © Guides de voyage Ulysse inc. Tous droits réservés Bibliothèque et Archives nationales du Québec Dépôt légal – Deuxième trimestre 2007 ISBN 978-2-89464-758-5 Imprimé au Canada
Sommaire Le portrait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 Le Nouveau-Brunswick . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 Fredericton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 La vallée du fleuve Saint-Jean . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41 Le sud du Nouveau-Brunswick . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53 La côte acadienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77 La Nouvelle-Écosse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97 Halifax . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101 L’isthme de Chignecto . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117 L’ancienne Acadie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129 La route des phares . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144 L’île du Cap-Breton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159 L’Île-du-Prince-Édouard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173 Charlottetown . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177 Le centre de l’île . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 185 L’est de l’île . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 203 L’ouest de l’île . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 219 Les grands thèmes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231 Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 281
Classification des attraits Intéressant Vaut le détour À ne pas manquer
Liste des cartes Situation géographique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 Le Nouveau-Brunswick . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31 Fredericton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 La vallée du fleuve Saint-Jean . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 Le sud du Nouveau-Brunswick . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54 La côte acadienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76 La Nouvelle-Écosse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99 Halifax . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100 L’isthme de Chignecto . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116 L’ancienne Acadie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128 La route des phares . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144 L’île du Cap-Breton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158 Bras d’Or Scenic Drive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162 L’Île-du-Prince-Édouard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 175 Charlottetown . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176 Le centre de l’île . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 184 L’est de l’île . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202 L’ouest de l’île . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 220
Un paysage de bout du monde à Cape Turner, non loin de North Rustico, à l’Île-du-Prince-Édouard. (page 4) © John Sylvester
Commission acadienne du tourisme Ce symbole identifie les attractions accréditées par la Commission acadienne du tourisme. Vous le retrouverez dans ce livre à côté du nom des villes et des régions où une entreprise touristique permet de découvrir et de vivre la culture acadienne à travers sa cuisine, ses traditions, sa musique, sa langue et son histoire.
Voici la liste des membres qui figurent dans ce livre: Nouveau-Brunswick Aquarium et Centre marin, Shippagan (page 89) Congrès mondial acadien 2009 (page 244) Monument Lefebvre, Memramcook (page 73) Musée acadien de l’Université de Moncton, Moncton (page 72) Le Pays de la Sagouine, Bouctouche (page 82) Plage (et chalets) de l’Aboiteau, Cap Pelé (page 78) Village Historique Acadien, Caraquet (page 92) Ville de Caraquet (page 92) Ville de Dieppe (page 73) Ville de Tracadie-Sheila (page 87)
Nouvelle-Écosse Lieu historique national du Canada de Grand-Pré (page 132) Musée acadien et Centre de recherche de West Pubnico (page 147) Église Sainte-Marie, Pointe-de-l’Église (page 142) Village Historique Acadien de la Nouvelle-Écosse (page 147)
Île-du-Prince-Édouard The Bottle Houses, Cap-Egmont (page 226) Farmer’s Bank of Rustico, Rustico (page 200) Musée acadien de l’Île-du-Prince-Édouard, Miscouche (page 223) De nombreux petits ports, comme le port de pêche de Jude’s Point près de Tignish, jalonnent les côtes de l’Île-du-Prince-Édouard. (page 6) © John Sylvester
Des vestiges d’une autre époque à Port Medway, près de Liverpool, en Nouvelle-Écosse. (page 8) © John Sylvester
Un magnifique paysage automnal dans le parc provincial Mactaquac, au Nouveau-Brunswick. (page 10) © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
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Vue de Louisbourg durant le dernier siège en 1758.
© Bibliothèque et Archives Canada / C-005907
LE PORTRAIT
12 Le portrait LA GÉOGRAPHIE Le territoire canadien s’étend sur 9 093 807 km2 de terre et 891 163 km2 d’eau douce, pour un total de 9 984 970 km2. Les Maritimes sont situées dans l’est de cet immense pays qu’est le Canada, le deuxième au monde en termes de superficie, après la Russie. Les côtes des trois provinces maritimes, soit le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et l’Île-du-Prince-Édouard, baignent dans le golfe du Saint-Laurent ou dans l’océan Atlantique.
Le Nouveau-Brunswick Le Nouveau-Brunswick a une superficie de 72 908 km2 et possède une frontière commune au nord avec le Québec et à l’ouest avec le Maine (ÉtatsUnis); il est relié à la Nouvelle-Écosse par l’isthme de Chignecto. Sa côte est donne sur la baie des Chaleurs, sur le golfe du Saint-Laurent et sur le détroit de Northumberland, et sa côte sud, sur la baie de Fundy. En outre, deux cours d’eau majeurs pénètrent à l’intérieur de ses terres: le fleuve Saint-Jean et la rivière Miramichi. Le nord du Nouveau-Brunswick est marqué par de hautes terres pouvant s’élever à 820 m, et le centre de la province est ponctué de quelques collines. Une dense forêt composée en bonne partie de conifères, mais aussi de feuillus, couvre environ 85% du territoire et constitue une ressource naturelle importante qui a d’ailleurs permis au Nouveau-Brunswick de développer une industrie papetière exportatrice. La capitale du Nouveau-Brunswick est Fredericton. La baie des Chaleurs sur la côte est du Nouveau-Brunswick.
© Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
Le portrait 13 La NouvelleÉcosse La Nouvelle-Écosse n’est reliée au territoire canadien que par une étroite langue de terre, l’isthme de Chignecto, et ses côtes baignent dans la baie de Fundy au nordouest, dans l’océan Atlantique au sud, dans le golfe du Saint-Laurent au nord-est et dans Le splendide Cabot Trail en Nouvelle-Écosse. © Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage le détroit de Northumberland au nord. La province compte en outre pas moins de 3 000 lacs et plusieurs ruisseaux et rivières. La superficie de la province est de 55 284 km2, dont environ 10% est propice à l’agriculture. Cependant, tout comme le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse possède une dense forêt majoritairement composée de conifères. Les paysages de la province sont relativement plats, sauf à l’île du Cap-Breton, où ils sont très accidentés. La capitale de la Nouvelle-Écosse est Halifax.
L’Île-du-Prince-Édouard La plus petite de toutes les provinces canadiennes, l’Île-du-Prince-Édouard, n’a qu’une superficie de 5 660 km2, mais compte la plus haute densité de population au pays, soit 21 habitants au kilomètre carré. L’agriculture est une activité très importante sur l’Île-du-Prince-Édouard, dont près de 50% du territoire est couvert d’une terre très fertile. La pomme de terre en constitue l’une des principales cultures. Ces vastes champs ont d’ailleurs pris la place de la forêt, autrefois composée de hêtres, de bouleaux, d’érables, de chênes et de pins, laquelle a aujourd’hui beaucoup diminué.
Un paysage de Thunder Cove, à l’Île-du-PrinceÉdouard. © John Sylvester
Cette île, séparée de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick par le détroit de Northumberland, baigne dans le golfe du Saint-Laurent. Elle ne possède que de petits étangs et d’étroites rivières. La capitale de l’Île-duPrince-Édouard est Charlottetown.
14 Le portrait JACQUES CARTIER L’arrivée des explorateurs européens au XVIe siècle ne constitue pas le début de l’histoire humaine des Maritimes. Elle en est plutôt un moment de rupture, car, lorsque débarquent les premiers envoyés officiels des puissances européennes, la région est habitée depuis plus de 10 000 ans, sans interruption, par les descendants de nomades ayant franchi le détroit de Béring à la fin de l’ère glaciaire. En 1534, le navigateur breton Jacques Cartier lance la première de ses trois expéditions en Amérique du Nord. Cartier est alors mandaté par François Ier, roi de France, pour trouver de l’or et un passage vers l’Asie. Il ne trouvera ni l’un ni l’autre. Ces expéditions lui permettent toutefois de découvrir les côtes d’un vaste territoire. Dès son premier voyage, Cartier explore le littoral des Maritimes, Un portrait imaginaire de Jacques Cartier. longeant la pointe ouest de l’Île- © Bibliothèque et Archives Canada / C-011226 du-Prince-Édouard et s’arrêtant à l’embouchure de la rivière Miramichi, au Nouveau-Brunswick. Plus loin, dans la baie des Chaleurs, au Québec, Cartier rencontre des Amérindiens et échange avec eux. À cet endroit, il élève une croix, prenant ainsi possession, de façon symbolique, de ce territoire au nom du roi de France.
LES AMÉRINDIENS Les Amérindiens rencontrés par Jacques Cartier dans la baie des Chaleurs sont de la nation micmaque. Les Micmacs occupent non seulement cette région, mais aussi, et surtout, toutes les Maritimes, qu’ils partagent avec une autre nation amérindienne, les Malécites. Micmacs et Malécites sont de culture algonquine, et leurs ancêtres directs se sont établis dans cette région il y a environ 2 500 ans. En été, ils habitent le long des côtes en groupes assez importants et vivent principalement de la pêche. Lorsque arrive l’hiver, ils quittent les côtes et s’enfoncent dans les forêts pour chasser le gibier.
Le portrait 15
Un campement micmac en bordure d’une rivière.
© Bibliothèque et Archives Canada / C-114481
Pour ces premiers habitants, l’arrivée des explorateurs, puis des pêcheurs européens, mènera à un bouleversement considérable de leur mode de vie traditionnel. À partir de la seconde moitié du XVIe siècle, les échanges entre Européens et Amérindiens s’intensifient dans cette région, alors qu’en Europe la mode des vêtements de fourrure crée un marché extrêmement lucratif. Plusieurs pêcheurs européens répondent alors à la demande et deviennent commerçants, échangeant contre leurs fourrures surtout des articles de métal. Les Micmacs et les Malécites, qui vivent près des côtes, sont les plus favorisés par ce commerce. Mais ils sont aussi les plus rapidement touchés par les maladies transmises par les Européens, que leur système immunitaire ne peut combattre. Ces maladies auront tôt fait de provoquer une hécatombe chez ces Amérindiens. Par exemple, dans les Maritimes, on évalue que les Micmacs n’étaient plus que 3 500 vers l’an 1600. Un siècle plus tôt, avant les premiers contacts avec les Européens, ils étaient 10 fois plus nombreux.
16 Le portrait LA COLONISATION DE L’ANCIENNE ACADIE La traite des fourrures avec les fournisseurs amérindiens nécessite une présence permanente des Européens sur le continent. Les efforts pour établir des postes le long des côtes de cette partie de l’Amérique du Nord sont surtout déployés par la France. Quelques tentatives infructueuses sont lancées, notamment celles de l’île de Sable, au large de la Nouvelle-Écosse, et de Tadoussac, au Québec. Puis, en 1604, une année après que le roi de France, Henri IV, lui en eut donné l’autorisation, Pierre du Gua, sieur de Monts, fonde la première véritable colonie française en Amérique du Nord. On la désigne du nom d’«Acadie», un terme venant vraisemblablement d’une déformation du mot «Arcadie» (région de la Grèce antique) que l’explorateur Verrazano avait déjà utilisé pour dénommer cette partie de la côte atlantique de l’Amérique du Nord. C’est en mars 1604 que de Monts quitte le port du Havre, en France, pour l’Acadie, amenant avec lui environ 80 hommes, dont Samuel de Champlain, qui fondera quelques années plus tard l’établissement de Québec. Comme premier emplacement pour passer l’hiver, de Monts et ses hommes choisissent la petite île Sainte-Croix, à l’embouchure de la rivière SainteCroix (dans l’État américain du Maine), dans la baie de Fundy. Ce site s’avère inapproprié, car, lorsque l’hiver arrive, il devient impossible de franchir le détroit qui la sépare du continent pour aller chasser, couper du bois de chauffage ou trouver de l’eau potable. Des premiers colons, au moins 35 ne survivront pas jusqu’au printemps suivant. Dès le dégel des glaces, les survivants quittent en hâte ce site pour trouver ailleurs un nouveau site de colonisation. Ils traversent alors la baie de Fundy et s’installent à l’embouchure de la rivière Annapolis, fondant l’établissement de Port-Royal (en Nouvelle-Écosse).
PORT-ROYAL Le site de Port-Royal est pourvu d’un port naturel sécuritaire. Il a aussi l’avantage d’occuper les terres d’une bande micmaque très réceptive à la présence des Français. Leur chef, Membertou, est favorable au commerce avec la France, y voyant une excellente occasion d’accroître la puissance de sa bande, en servant d’intermédiaire commercial entre ces Européens et les autres bandes et nations amérindiennes.
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Une carte de Port-Royal conçue par Samuel de Champlain.
© Bibliothèque et Archives Canada / nlc001137
Très tôt, des relations personnelles très étroites se tissent entre Membertou et l’un des principaux officiers de la colonie, le baron Jean de Biencourt de Poutrincourt. Sans l’assistance directe de cette bande amérindienne, PortRoyal n’aurait probablement jamais pu voir le jour. En France, cependant, les efforts déployés par de Monts n’impressionnent guère Henri IV, qui, au printemps de 1607, annule le monopole de la traite des fourrures qu’il lui avait accordé. Ce décret du roi amène l’abandon provisoire de Port-Royal, qui renaîtra quelque temps après, principalement grâce aux efforts du baron de Poutrincourt. Pour relancer la colonisation de Port-Royal, de Poutrincourt a choisi de s’allier à de riches catholiques français en leur promettant de travailler à la christianisation des Amérindiens. En 1610, il quitte le port de Dieppe, en France, accompagné du prêtre Jessé Flesché et d’une vingtaine d’hommes. Arrivé à Port-Royal en juin, il retrouve presque intact l’habitation abandonnée trois ans plus tôt. Dans un effort pour satisfaire les alliés catholiques du baron de Poutrincourt, Jessé Flesché baptise une vingtaine de Micmacs, dont Membertou, qui se prêtent assez facilement à cette conversion, n’y voyant, semble-t-il, qu’un ajout à leurs croyances religieuses traditionnelles. Par contre, en France, on accueille ces conversions avec enthousiasme, si bien que l’année suivante les missionnaires jésuites Pierre Biard et Edmond Massé, ainsi qu’une quarantaine d’hommes, viennent renforcer la colonie de Port-Royal.
La cour du roi Louis, en France. Ce dernier donne des ordres liés au départ des émigrés vers l’Acadie. © Bibliothèque et Archives Canada / C-031046
LES CONQUÉRANTS BRITANNIQUES Mais le maintien d’une présence française dans cette partie de la côte de l’Atlantique Nord ne sera jamais chose facile. Sa situation géographique, isolée de la France et de la Nouvelle-France, la rend particulièrement vulnérable aux attaques de la Grande-Bretagne et de ses colonies, qui commencent à voir le jour plus au sud. Dès 1613, un aventurier de la Virginie, Samuel Argall, s’empare de Port-Royal et en chasse la plupart des colons. Ce n’est qu’en 1632, avec le traité de Saint-Germain-en-Laye, que la France peut récupérer l’Acadie. Cet épisode ne devait être que le premier d’une longue série où les Acadiens furent maintes fois les premières victimes de la rivalité entre les empires français et britannique. L’Acadie passe ainsi de nouveau aux mains des Britanniques en 1654, puis redevient française en 1667 grâce au traité de Breda. La Grande-Bretagne reprend l’Acadie une nouvelle fois en 1690 à la suite de l’attaque navale menée par le général Phips. Puis l’Acadie retourne à la France en 1697 avec le traité de Ryswick. Enfin, en 1710, elle tombe définitivement entre les mains des Britanniques. Son statut de colonie britannique sera confirmé en 1713 par le traité d’Utrecht. Pendant toute cette période, la petite colonie continue néanmoins de croître. La plupart de ses premiers colons, arrivés dans les années 1630, 1640 et 1670, sont originaires du sud de la Loire, principalement du Poitou. La société acadienne devient très tôt autosuffisante, pratiquant aussi bien l’agriculture, l’élevage, la pêche et la chasse que la traite et le commerce. Si, au début, ils restent confinés dans la région immédiate de Port-Royal, à partir des années 1670 et 1680, les Acadiens, attirés par d’excellentes terres, construisent de nouveaux établissements sur le pourtour de la baie de Fundy, dont le plus important est Grand-Pré, sur le bassin Minas. Le succès des agriculteurs acadiens tient à ce qu’ils ont réussi à développer d’ingénieux systèmes de digues et d’aboiteaux qui permettent d’assécher d’excellentes terres en les protégeant des marées de la baie de Fundy.
Le portrait 19 LE TRAITÉ D’UTRECHT DE 1713 Par le traité d’Utrecht de 1713, l’Acadie passe définitivement sous la coupe de la GrandeBretagne. Cette perte, combinée à celle du contrôle de la baie d’Hudson, ébranle considérablement les positions de la France en Amérique du Nord. Pour faire contrepoids à cette présence de la Grande-Bretagne sur la côte Atlantique, les autorités françaises décident alors de mettre en valeur l’île SaintJean (l’Île-du-Prince-Édouard) et l’île Royale (l’île du Cap-Breton), qui sont toujours en leur possession. La première ne sera qu’une colonie de peuplement vouée à l’agriculture, mais, dans Sur la rive de Louisbourg, Wolfe débarque avec ses l’île Royale, la France érigera hommes à travers les vagues. © Bibliothèque et Archives Canada / C-073711 le plus important système de fortifications de son empire en Amérique: Louisbourg, une ville fortifiée qui, à son apogée, comptera plus de 10 000 habitants. Quant aux Acadiens, le bras de fer auquel se livrent la Grande-Bretagne et la France pour le contrôle de l’Amérique du Nord les place dans une situation délicate. D’origine française, ils subissent de plus en plus de pressions de la part des autorités coloniales désireuses de leur faire prêter un serment d’allégeance inconditionnel à la Grande-Bretagne. Les leaders acadiens sont prêts à accepter l’autorité britannique, mais à la condition de pouvoir rester neutres dans l’éventualité d’un conflit opposant les deux puissances coloniales. Le gouverneur britannique Phillips (17291731) accepte cette neutralité des Acadiens. La vie continue, et, sous le Régime britannique, la population acadienne passe d’environ 2 500 habitants en 1713 à quelque 14 000 en 1755. Pendant toute cette première moitié du XVIIIe siècle, la tension reste néanmoins vive entre les deux puissances coloniales, et l’on sait qu’un affrontement décisif pour le contrôle de l’Amérique du Nord est imminent. En 1745, des troupes venues de la Nouvelle-Angleterre frappent un grand coup par l’étonnante et rapide conquête de la forteresse de Louisbourg, dans l’île Royale. Mais au grand désenchantement des colons britanniques, Louisbourg est rendue à la France trois ans plus tard à la suite du traité d’Aix-laChapelle.
20 Le portrait
Grand-Pré, une scène déchirante lors du Grand Dérangement.
© Collection du Musée acadien de l’Université de Moncton
LE GRAND DÉRANGEMENT En 1749, afin de raffermir leur emprise sur la Nouvelle-Écosse (l’ancienne Acadie), toujours peuplée par une majorité acadienne, 2 500 militaires britanniques débarquent sur la côte Atlantique et construisent la citadelle d’Halifax. De leur côté, les Français accélèrent leur préparation de guerre en érigeant le fort Beauséjour (au Nouveau-Brunswick) sur l’isthme de Chignecto en 1750. La réplique britannique a lieu l’année suivante par la construction du fort Lawrence, à seulement 3 km à l’est du fort Beauséjour. Dans ce contexte, la neutralité des Acadiens devient un facteur de plus en plus irritant pour les autorités britanniques. On craint qu’ils ne viennent en aide à la France d’une façon ou d’une autre dans l’éventualité d’un conflit. En 1755, le Conseil législatif de la Nouvelle-Écosse, présidé par Charles Lawrence, décide de régler la question définitivement: on ordonne que soient déportés tous les Acadiens. De 1755 jusqu’en 1762, la plupart des villages acadiens sont détruits, les maisons et les églises incendiées, et le bétail est confisqué. Environ la moitié des 14 000 Acadiens est mise à bord de bateaux et déportée vers les ports de la Côte Est américaine, de l’Angleterre ou de la France. Les autres parviennent à fuir et à trouver refuge dans les bois.
Le portrait 21 LE TRAITÉ DE PARIS DE 1763 Lorsque la guerre franco-britannique se termine par la signature du traité de Paris en 1763, l’ancienne Acadie n’existe déjà plus. Par ce traité de Paris, la France cède la Nouvelle-France et ses autres possessions en Amérique du Nord, dont bien entendu l’île Saint-Jean et l’île Royale, à la Grande-Bretagne. La France ne gardera de son empire en Amérique du Nord que les deux petites îles de Saint-Pierre et Miquelon. La Déportation a dispersé les Acadiens et, dans bien des cas, a divisé des familles. Plusieurs iront élire domicile sur la côte est et nord-est du NouveauBrunswick, qui rassemble aujourd’hui la plus forte proportion d’Acadiens dans les Maritimes. D’autres prendront racine ailleurs dans ces provinces, au Québec, en Louisiane, où ils seront les ancêtres des Cajuns, et ailleurs en Amérique ou en Europe. L’ancienne Acadie venait de disparaître à tout jamais. Il faudra plus d’un siècle aux Acadiens des Maritimes pour se doter à nouveau d’institutions communes.
L’ARRIVÉE DES LOYALISTES Après les guerres franco-britanniques pour le contrôle de l’Amérique du Nord, un autre conflit aura des répercussions importantes sur les provinces maritimes. La guerre de l’Indépendance américaine (1775-1783), à son début tout au moins, est une véritable guerre civile opposant deux factions rivales: d’un côté les tenants de l’indépendance, de l’autre les loyalistes désirant conserver leurs liens coloniaux avec la Grande-Bretagne. De ces loyalistes, plus de 350 000 prennent part directement au conflit en s’engageant aux côtés de la Grande-Bretagne. En 1783, après un long conflit déchirant, les forces britanniques L’arrivée des loyalistes fuyant la guerre de l’Indépendance doivent s’avouer vaincues. La défaite aux mains des forces révoaméricaine en 1783. © Bibliothèque et Archives Canada / C-000168 lutionnaires américaines pousse environ 100 000 loyalistes à quitter les États-Unis pour aller chercher refuge ailleurs. De ce nombre, environ 35 000 vont choisir les Maritimes comme nouvelle terre d’accueil.
22 Le portrait En l’espace de quelques mois, cette arrivée massive de nouveaux colons sur un territoire qui ne compte alors pas plus de 20 000 habitants a des répercussions qui se font ressentir presque partout. Les principaux ports d’entrée des loyalistes sont alors Shelburne, sur la côte atlantique de la NouvelleÉcosse, et l’embouchure du fleuve Saint-Jean, dans la baie de Fundy.
LES LOYALISTES S’ORGANISENT Shelburne devient alors soudainement l’une des villes les plus peuplées d’Amérique du Nord avec environ 9 000 habitants. L’embouchure du fleuve Saint-Jean au Nouveau-Brunswick voit passer plus de 14 000 loyalistes, dont la plupart remontent le fleuve pour aller s’installer sur les terres très fertiles de la vallée. Certains autres ports sont également pris d’assaut par bon nombre de loyalistes, entre autres St. Andrews, St. Stephen, Annapolis Royal (l’ancien Port-Royal) et Halifax. L’impact sur la vie économique et politique de l’arrivée des loyalistes varie d’une région à l’autre, selon la proportion démographique qu’ils représentent. Par exemple, les quelques centaines de loyalistes qui choisissent l’île Saint-Jean (baptisée «Île-du-Prince-Édouard» en 1798) et l’île du Cap-Breton se fondent rapidement à la population déjà résidante et ne provoquent que très peu de changements. À l’opposé, au Nouveau-Brunswick, les loyalistes représentent plus des trois quarts de la population et vont rapidement investir les postes de pouvoir politique et économique. En Nouvelle-Écosse, où ils forment environ la moitié de la population, leur intégration cause certaines frictions, dans les premières années tout au moins. Quoi qu’il en soit, l’arrivée des loyalistes est un moment charnière dans l’histoire des Maritimes. Elle transforme radicalement la réalité locale, ne serait-ce que par le bond démographique qu’elle provoque. Un campement de loyalistes en route vers l’Acadie.
© Bibliothèque et Archives Canada / C-002001
Le portrait 23
La résidence du gouverneur d’Halifax vue du sud-ouest.
© Bibliothèque et Archives Canada / C-003558
L’ÂGE D’OR Les Maritimes connaissent pendant la première moitié du XIXe siècle une période de croissance économique et démographique remarquable. La croissance naturelle de même qu’un apport migratoire substantiel, en provenance surtout des îles Britanniques, ont permis à la population de la région de se multiplier par plus de 10 en moins d’un siècle. Ce bond démographique est soutenu par une excellente croissance de l’activité économique reposant, en bonne partie, sur la capacité d’exportation des produits régionaux. Plusieurs personnes y trouvent leur compte, mais les marchands, armateurs ou constructeurs de navires sont particulièrement en bonne position pour amasser des fortunes colossales. On trouve des marchés à l’étranger pour bon nombre de produits, que ce soit les produits agricoles de l’Île-duPrince-Édouard ou le minerai de charbon du Cap-Breton et de l’isthme de Chignecto, les billes de bois de la région de la rivière Miramichi ou encore les produits de la pêche de la Nouvelle-Écosse. Ces exportations sont rendues possibles par l’importante flotte de la marine marchande des Maritimes, qui sillonne toutes les mers du monde. Les villes et villages du littoral comptent, dans bien des cas, plusieurs chantiers navals. Les Maritimes traversent alors une période exaltante.
24 Le portrait LE DÉCLIN La seconde moitié du XIXe siècle est toutefois moins prospère pour la région, qui vit un graduel ralentissement de ses activités économiques. Si plusieurs phénomènes en sont à l’origine, l’introduction de nouvelles technologies dans le secteur du transport en est certainement un élément important. C’est à cette époque que les bateaux à vapeur commencent à offrir une concurrence impitoyable à la flotte des navires traditionnels, qui étaient jusqu’alors l’un des joyaux de l’économie régionale. Cette même époque est aussi marquée par le développement du chemin de fer, un nouveau réseau de transport très efficace dans lequel les Maritimes ne jouent qu’un rôle de second plan. Cette marginalisation de l’économie des Maritimes sera accentuée par la Confédération canadienne de 1867, que joindront dès le début, malgré la controverse, la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick, suivies de l’Île-du-PrinceÉdouard en 1873. La Confédération aura tôt fait de créer un grand marché intérieur s’étendant de l’Atlantique au Pacifique, lequel favorisera les régions centrales qui serviront de carrefour aux systèmes de transport et de communication pour l’ensemble du Canada. Le pouvoir politique des Maritimes sera ainsi largement diminué par la Confédération canadienne, alors que leur économie sera de plus en plus sous le joug des provinces centrales.
LE XXE SIÈCLE Le XXe siècle a été marqué par certaines pointes de croissance économique, notamment lors des deux guerres mondiales, pendant lesquelles la région a été amenée à jouer un rôle important. C’est principalement de la ville d’Halifax que partaient les convois militaires transportant les troupes canadiennes en Europe. Halifax a d’ailleurs toujours conservé son rôle de principal port d’attache de l’est du pays pour la marine canadienne. L’entre-deux-guerres a cependant été difficile pour les Maritimes. La grande dépression des années 1930 a frappé de plein fouet leur économie, et ce, peut-être plus durement qu’ailleurs au Canada en raison de la grande dépendance de la région envers les décideurs du Canada central. L’événement politique le plus marquant de l’après-guerre est survenu au Nouveau-Brunswick dans les années 1960 et 1970, avec la promotion des droits et de la condition économique des Acadiens. En 1968, le gouver-
Le portrait 25
Le port d’Halifax durant la Seconde Guerre mondiale.
© Maritime Command Museum
nement provincial adopte la Loi sur les langues officielles du NouveauBrunswick. Sous cette loi, les services publics doivent désormais être offerts en français comme en anglais. Ces efforts du gouvernement auront des effets concrets, les Acadiens étant aujourd’hui des acteurs économiques très dynamiques. Mais dans la dernière décennie du XXe siècle, l’actualité aura surtout été marquée par les difficultés éprouvées par certains secteurs traditionnels et importants de l’économie régionale. Ce fut particulièrement le cas des pêcheries, qui ont été durement touchées par une mauvaise gestion de la ressource, ce qui amena même les pouvoirs publics à décréter un moratoire sur la pêche de certaines espèces dont la morue. L’économie régionale en a été fortement affectée. Les Maritimes ont réagi en poursuivant leurs efforts pour diversifier leur économie en développant de nouvelles expertises.
26 Le portrait POLITIQUE ET ÉCONOMIE Le Nouveau-Brunswick Du point de vue politique, ce qui distingue le plus le NouveauBrunswick des autres provinces maritimes est la Loi sur les langues officielles, qui en fait la seule province canadienne officiellement bilingue. Les services gouvernementaux y sont donc présentés dans les deux langues, l’anglais comme le français, les francophones représentant environ le tiers de la population totale de la province. Cette loi et, de façon générale, la promotion de l’égalité pour les Acadiens ont été constamment soutenues par les gouvernements provinciaux depuis les années 1960. L’économie du Nouveau-Brunswick gravite autour des secteurs des produits forestiers, des industries chimiques et pétrolières, de l’agriculture, de la pêche, des mines et du tourisme. Grâce au système téléphonique très efficace de la province et à la qualité de la main-d’œuvre, le NouveauBrunswick a pu attirer les centrales téléphoniques de plusieurs grandes entreprises. Au cours des récentes années, on constate également dans cette province le nouveau dynamisme entrepreneurial des Acadiens. La population du Nouveau-Brunswick s’élève à plus de 750 000 habitants.
La Nouvelle-Écosse La Nouvelle-Écosse est la plus prospère des provinces maritimes et présente l’économie la plus diversifiée. Sa capitale, Halifax, est le principal port de mer de la région ainsi que son plus important centre financier et commercial. Halifax est également le principal port d’attache de la marine canadienne. La pêche, les industries minières et la construction de navires, qui ont longtemps été des secteurs importants de l’économie locale, ne représentent plus qu’une portion congrue du produit intérieur brut de la Nouvelle-Écosse. Ce sont désormais les secteurs des services et des produits manufacturés qui prédominent. La Nouvelle-Écosse est la province la plus populeuse des Maritimes avec environ 950 000 habitants.
Le portrait 27
Port de pêche en 1926 à Little Wood Island, près de l’île Grand Manan, au Nouveau-Brunswick. © Bibliothèque et Archives Canada / PA-047956
L’Île-du-Prince-Édouard L’industrialisation de l’Île-du-Prince-Édouard n’a commencé qu’avec la fin de la Seconde Guerre mondiale. Loin des grands centres, et coupée des principaux réseaux de transport, l’île a toujours éprouvé des difficultés à développer un secteur manufacturier fort. Mais depuis 1997, le pont de la Confédération relie l’île au Nouveau-Brunswick, ce qui devrait résoudre en partie ces problèmes. Actuellement, une portion importante de l’économie réside dans le secteur des services, de l’agriculture, surtout la culture des pommes de terre, de la pêche et du tourisme. L’Île-du-Prince-Édouard est la moins peuplée de toutes les provinces canadiennes; elle compte une population de quelque 140 000 habitants.
La magnifique baie de Fundy, au large du Nouveau-Brunswick. (page 28) © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
Grande-Anse, porte d’entrée de la Péninsule acadienne, avec son phare aux couleurs de l’Acadie et ses falaises échancrées.
© Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
LE NOUVEAUBRUNSWICK
Le Nouveau-Brunswick Porte d’entrée des provinces maritimes, le Nouveau-Brunswick possède le charme de la diversité, celle d’une province canadienne à la géographie d’une remarquable variété alliant à plus de 2 000 kilomètres de côtes et de paysages marins d’interminables étendues sauvages souvent montagneuses, et de pittoresques scènes agricoles. Couvert à 85% de forêts, le territoire néo-brunswickois est traversé du nord au sud par un majestueux cours d’eau, le fleuve Saint-Jean, qui prend sa source dans les contreforts des Appalaches. Ce fleuve a depuis toujours été au cœur du développement de la région où dominent de charmants villages et villes, entre autres la coquette Fredericton, capitale riveraine du Canada Atlantique à l’ambiance d’une autre époque, et Saint John, la grande cité portuaire et industrielle. Après un parcours tortueux, le fleuve Saint-Jean se jette dans la baie de Fundy, dont les rivages souvent escarpés et spectaculaires délimitent la frontière sud du Nouveau-Brunswick. C’est dans cette baie qu’a lieu un phénomène naturel exceptionnel, alors que, deux fois par jour, les plus hautes et les plus puissantes marées du monde déferlent sur les côtes, y sculptant des paysages parfois étranges et allant jusqu’à renverser le courant des rivières! La côte Atlantique, depuis la frontière de la Nouvelle-Écosse jusqu’à celle du Québec, renferme les plus belles plages de sable de la province, baignées par des eaux particulièrement chaudes en saison estivale. C’est ici, dans des villes et villages comme Caraquet, Shippagan ou Shediac, qu’on découvre l’Acadie et ses habitants, des gens chaleureux et accueillants. Originellement peuplé par les Micmacs et les Malécites, le territoire qui correspond au NouveauBrunswick fut d’abord visité par des envoyés du roi de France, fondateurs de l’Acadie. Or en 1755 survient un événement tragique: le Grand Dérangement. Durant cette sombre période, une dizaine de milliers des 14 000 Acadiens sont déportés par bateaux, alors que d’autres se cachent et fuient à travers les bois. Plusieurs d’entre eux viendront élire domicile sur la côte atlantique du Nouveau-Brunswick. À partir de 1783, à l’issue de la guerre de l’Indépendance américaine, des milliers de militaires et de citoyens britanniques désirant rester fidèles à la Grande-Bretagne viennent trouver refuge dans les provinces maritimes, plusieurs s’installant sur les rives du fleuve Saint-Jean. Plus tard, une forte immigration en provenance des îles Britanniques viendra grossir la population de la province. Aujourd’hui, une grande partie de la population du Nouveau-Brunswick est de langue anglaise, le tiers étant de langue française. Les Acadiens vivent en majorité le long des côtes, alors que d’autres francophones, les «Brayons», habitent le long du fleuve Saint-Jean et de la rivière Madawaska, dans le nord-ouest de la province.
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FREDERICTON
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Fredericton La capitale du Nouveau-Brunswick, Fredericton , est un des plus précieux joyaux de la province. Elle a su préserver, du XIXe siècle, un remarquable héritage et une harmonie architecturale qui lui confèrent une élégance discrète. Ornée de magnifiques édifices religieux et gouvernementaux, et dotée de grands espaces verts dont certains longent le fleuve Saint-Jean, Fredericton fait partie de ces villes qu’on aime dès le premier regard. Une balade le long de ses rues paisibles, où s’alignent de grands ormes, permet d’apercevoir de superbes maisons victoriennes. Le site où s’élève présentement la ville fut d’abord, à la fin du XVIIe siècle, un poste de traite acadien dénommé Sainte-Anne. Des Acadiens y sont restés jusqu’à ce qu’ils en soient chassés par l’arrivée des loyalistes en 1783. L’année suivante, Sainte-Anne devint la capitale de la province et fut renommée Fredericton en l’honneur du second fils de George III, alors souverain de Grande-Bretagne. Au fil des décennies, très peu d’industries ont choisi de s’installer à Fredericton, préférant plutôt la ville de Saint John. Les secteurs d’activité de la capitale néobrunswickoise demeurent aujourd’hui surtout liés au gouvernement provincial, aux universités et aux entreprises de services. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
Sous-Chapitre
Les lumières de Fredericton se reflétant sur le fleuve Saint-Jean au crépuscule.
LA ROUTE TRANSCANADIENNE Entre 1949 et 1971, le gouvernement fédéral a investi près d’une centaine de millions de dollars dans la construction de la transcanadienne au Nouveau-Brunswick, pour quelque 520 km de route. La transcanadienne traversait donc toute la province en suivant la route 2, du Québec à la Nouvelle-Écosse, mais pas toujours sur quatre voies… D’importants travaux d’élargissement de tous les tronçons de la transcanadienne (route 2) encore à deux voies ont depuis permis l’ouverture de la route à quatre voies. Les tronçons majeurs qui ont été élargis se trouvent entre Longs Creek et Pokiok (sur 30 km), entre Woodstock et PerthAndover (sur 70 km) et entre Grand-Sault et Aroostook (sur 30 km).
Rien de mieux que de rouler par beau temps pour jouir de la beauté des paysages! © Elena Elisseeva | Dreamstime.com
Plusieurs bonnes raisons ont motivé ces travaux coûteux. Primo, la transcanadienne constitue la principale autoroute qui relie les Maritimes au reste du pays. Secundo, l’élargissement à quatre voies améliore le commerce et le tourisme, pour un meilleur accès aux marchés des provinces du centre du pays et du nord-est des ÉtatsUnis. Tertio, la sécurité est augmentée, et le nombre d’accidents est diminué entre Fredericton et la frontière québécoise. Quarto, les coûts de transport et les temps de déplacement sont réduits puisqu’une route limitée à 100km/h permet une circulation sûre et efficace d’Halifax jusqu’au Québec. Important couloir de commerce, axe routier vital, infrastructure stratégique clé, la transcanadienne traverse le Nouveau-Brunswick en offrant souvent de beaux paysages à ceux et celles qui l’empruntent.
Le Nouveau-Brunswick 35 Le palais de justice, un grand bâtiment de pierres dont la construction date de la fin des années 1930, se dresse de l’autre côté de la rue York. Avant d’être transformé en palais de justice en 1970, l’édifice abritait une école secondaire. Tout juste à côté, le Collège d’artisanat et de design du NouveauBrunswick constitue l’une des rares écoles post-secondaires au Canada à offrir un programme consacré totalement à la formation d’artisans.
© Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
Le centre-ville de Fredericton abrite l’hôtel de ville , dont la plus vieille partie fut aménagée en 1876 et comprenait alors, en plus des bureaux municipaux et des salles du Conseil, un opéra, un marché agricole et des cellules de prison. La fontaine, devant l’hôtel de ville, fut inaugurée en 1885. De 1975 à 1977 fut construite la seconde aile du bâtiment. Pendant la saison estivale, on peut faire une intéressante visite de la salle du Conseil.
Remontez la rue Carleton jusqu’à la rue King, à l’angle desquelles se dresse l’église unie Wilmot . Son aspect extérieur, plutôt sobre, cache
Les casernes du Quartier militaire, de beaux bâtiments de pierres.
© Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
Sous-Chapitre
Le bel hôtel de ville de Fredericton.
À l’angle de la rue Queen Street et de la rue Carleton se trouvent le Poste de garde et les casernes du Quartier de la garnison . Ces bâtiments de pierres, construits en 1827 pour remplacer les premiers édifices militaires de la ville faits de bois, servirent de casernes aux troupes britanniques jusqu’en 1869. Une des chambres a été restaurée afin de mettre en valeur la vocation originale d’un bâtiment, et un soldat en costume d’époque guide les visiteurs. Sur le mur du casernement, un cadran solaire a été reconstitué. Jusqu’au début du XIXe siècle, les gens de Fredericton pouvaient connaître l’heure grâce à ce cadran.
36 Le Nouveau-Brunswick
La relève de la garde sur la place des Officiers, une animation estivale très courue.
Fredericton
© Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
un superbe intérieur particulièrement coloré et doté de nombreuses boiseries sculptées à la main. L’église a été construite en 1852. Cependant, la Société méthodiste de Fredericton, qui devait se joindre à l’Église unie du Canada en 1925, fut fondée en 1791.
de théâtre, ou assister à des visites guidées sur le patrimoine.
Un très beau bâtiment de style Second Empire, construit en 1881 dans la rue Queen, abrite désormais le Temple de la renommée sportive du Nouveau-Brunswick, consacré aux grands sportifs néo-brunswickois.
Le joli palais de justice du comté de York fut bâti en 1855, et un marché occupait dès lors son rez-de-chaussée. Il abrite à ce jour des services du ministère de la Justice ainsi qu’un tribunal.
Dans la rue Queen, la place des Officiers , un agréable parc, se trouve au cœur du Quartier historique de la garnison, déclaré lieu historique national. Ses arches de pierres, ses rampes et ses escaliers en fer sont typiques de l’architecture des ingénieurs royaux durant la période coloniale. Aujourd’hui, on peut voir sur la place des spectacles en plein air, la relève de la garde, des pièces
Un peu plus loin, de l’autre côté de la rue Queen, se trouve le Playhouse, une salle de spectacle construite en 1964 et qui loge depuis 1969 le Theatre New Brunswick, la plus importante troupe de théâtre anglophone de la province. Du Playhouse, on aperçoit tout près l’édifice de l’Assemblée législative du Nouveau-Brunswick , siège du gouvernement provincial depuis 1882. À l’intérieur, un impression-
Les anciens quartiers renferment maintenant le Musée de la société historique York-Sunbury, consacré au passé militaire et domestique de la province.
L’édifice de l’Assemblée législative du Nouveau-Brunswick, siège du gouvernement provincial. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
visiter la Chambre d’assemblée, où se réunissent les députés, et voir les portraits du roi George III et de la reine Charlotte, œuvres du peintre britannique Joshua Reynolds.
La toile Santiago El Grande de Dalí, à la Galerie d’art Beaverbrook. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
nant escalier de bois en spirale mène à la bibliothèque, qui contient plus de 35 000 volumes dont certains sont très rares. On peut notamment
Les superbes gazons verts , qui s’étirent sur 4 km, s’offrent aux visiteurs en été pour une promenade à pied ou à vélo des plus agréables le long du fleuve Saint-Jean. Dans la rue Queen se profile la jolie silhouette de la résidence Crocket, qui loge la Gallery 78 depuis 1989. Construite à la fin du XIXe siècle,
Fredericton
En face de l’Assemblée législative s’élève la Galerie d’art Beaverbrook . Cette galerie possède une superbe collection d’œuvres des plus réputés peintres britanniques et européens du XVIe au XXe siècle, mais aussi d’autres, très belles, de peintres canadiens tels que Cornelius Krieghoff, Mary Pratt et James Wilson Morrice. Cependant, la toile la plus impressionnante est certainement l’œuvre intitulée Santiago El Grande, du peintre d’origine catalane Salvador Dalí, soit l’un des quatre tableaux de l’artiste que possède la galerie.
cette superbe demeure de trois étages de style Queen Anne tient son nom de la famille Crocket, qui l’habita à partir des années 1930 avant de la céder en 1963 au patrimoine néo-brunswickois. La Gallery 78, l’une des meilleures galeries d’art de la province, regroupe des créations d’artistes canadiens de renom et de la relève. La visite de la galerie permet à la fois d’admirer ces œuvres et de contempler le magnifique intérieur de la résidence. La rue Church renferme la cathédrale Christ Church , de style gothique, dont la construction, terminée en 1853, fut largement tributaire des efforts du premier évêque anglican de Fredericton, John Medley. Elle fut la première cathédrale anglicane construite en Amérique du Nord. La cathédrale Christ Church de Fredericton.
Sous-Chapitre
© Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
Dans le Centre scientifique interactif de Science Est. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
De la cathédrale, on atteint le Centre scientifique interactif de Science Est en empruntant la rue Brunswick. Ce centre vise à rendre amusante et accessible l’exploration des principes scientifiques fondamentaux. Les visiteurs peuvent pénétrer dans un kaléidoscope géant, ou jouer avec un rayon laser et projeter des ombres gigantesques sur un mur. On y trouve aussi une aire de jeu extérieure avec plus de 20 montages additionnels, une salle sur les changements climatiques pour mieux comprendre le réchauffement de la planète et un atelier qui dispose de toute une gamme de jeux scientifiques. À proximité du centre, dans George Street, se trouve le marché Boyce, un marché public où, chaque samedi matin, les fermiers, les artisans et les artistes proposent leurs produits.
Le Nouveau-Brunswick 39
L’Ancienne Résidence du gouverneur, dont une partie est aujourd’hui ouverte au public. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
dence du gouverneur est aujourd’hui ouverte au public, alors que la résidence privée du lieutenant-gouverneur actuel est située à l’étage.
© Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
En continuant dans la rue Brunswick, on aperçoit l’ancien cimetière de Fredericton. C’est ici que furent inhumés, de 1787 à 1878, les personnages marquants des débuts de l’histoire de Fredericton. Située à l’extérieur du centre-ville, sur le chemin Woodstock, l’Ancienne Résidence du gouverneur était jadis la résidence officielle des gouverneurs et lieutenants-gouverneurs de la province. Le bâtiment a servi à différentes fins entre la Confédération et 1996. Une partie de l’Ancienne Rési-
Le parc Odell s’étend sur plus de 175 ha et compte 16 km de sentiers de randonnée. On a également enrichi cette aire naturelle très bien préservée, paisible et sauvage, d’un enclos de cerfs de Virginie, d’étangs à canards, de tables de pique-nique et d’un parc d’attractions pour les enfants.
Fredericton
L’ancien pavillon des arts de l’université du NouveauBrunswick.
L’université du Nouveau-Brunswick a été fondée en 1785 par des loyalistes nouvellement arrivés. Elle comporte plusieurs bâtiments dont un pavillon des arts, le plus ancien bâtiment universitaire toujours en activité au Canada. Partageant le même site, l’université St. Thomas, un établissement catholique, s’installe à Fredericton dans les années 1960. Surplombant la ville, ces deux universités offrent un très beau coup d’œil.
LA VALLÉE DU FLEUVE SAINT-JEAN Parc linéaire interprovincial Petit Témis
Parc provincial de la République
Saint-Quentin 17
Edmundston
Parc provincial Mont Carleton
Fort Kent Mont Carleton 820m
Nictau
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Saint-Léonard Van Buren
Grand-Sault / Grand Falls New Denmark
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Saint John St. Stephen 127
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20km
La vallée du fleuve Saint-Jean Depuis la République du Madawaska, au nord-ouest de la province, jusqu’à la ville industrielle de Saint John, où il se jette dans la baie de Fundy, le fleuve Saint-Jean forme la clé de voûte de la région la plus continentale du Nouveau-Brunswick. Chacune de ses sinuosités dévoile de nouvelles facettes de ce qui constitue, à bien des égards, une région contrastée. Aux abords d’Edmundston et de Grand-Sault, terres francophones aux flamboyantes églises catholiques, on découvre de jolis paysages légèrement vallonnés où l’exploitation de la forêt et la culture des pommes de terre sont au cœur de l’économie régionale. Plus au sud, à mesure que sa vallée s’élargit, le fleuve traverse une autre contrée, jalonnée de villages et de villes au riche patrimoine architectural parmi lesquelles se trouve Fredericton, capitale de la province. Il y a deux siècles maintenant, toute cette portion de la vallée du fleuve Saint-Jean devint une véritable «terre promise» pour des milliers de loyalistes, ces colons américains désirant rester fidèles à la Couronne britannique après la guerre de l’Indépendance. Mais en dépit des conflits liés à l’histoire, des différences culturelles et sociales, cette vallée demeure unie par la même fascination qu’a toujours inspirée, depuis sa source jusqu’à son estuaire, le puissant fleuve Saint-Jean. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
Sous-Chapitre
Le magnifique fleuve Saint-Jean, bordé de charmants petits villages.
42 Le Nouveau-Brunswick
Une jeune famille découvrant les attraits du parc provincial de la République, à Edmundston. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
La vallée du fleuve Saint-Jean
EDMUNDSTON Edmundston est la plus grande agglomération de la région et, naturellement, le centre autour duquel gravite la communauté francophone du nord-ouest de la province, qui la désigne affectueusement comme la «capitale» de sa légendaire République du Madawaska. On reconnaît facilement dans son paysage urbain ce qui fait la prospérité de cette ville: l’industrie des pâtes et papiers. Cette industrie a su tirer profit de la richesse des forêts avoisinantes et de la situation géographique favorable d’Edmundston, au confluent de la rivière Madawaska et du fleuve Saint-Jean. Or, si Edmundston ne cache pas son caractère industriel, elle est également très fière de son sens de la fête et de sa vie culturelle, qui culmine chaque année, à la fin de juillet ou au début d’août, avec les célébrations liées à la Foire Brayonne, la plus grande manifestation francophone du pays à se tenir hors du Québec. L’impressionnante cathédrale de l’Immaculée-Conception , dans la rue Rice, domine de sa hauteur la ville
Le Jardin botanique du Nouveau-Brunswick. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
d’Edmundston. Elle fut élevée pendant les années sombres de la crise économique avec des matériaux provenant de tous les coins du monde (Afrique, Asie, Europe, etc.). Ses vitraux sont splendides. Pour se familiariser avec l’histoire de la région et de ses habitants, un saut au Musée historique du Madawaska s’impose. Ce dernier présente une collection d’objets anciens liés au développement de la région. On retrouve aussi, sous le même toit, une galerie consacrée aux œuvres des artistes contemporains du Madawaska.
LA RÉPUBLIQUE DU MADAWASKA L’origine de la mythique République du Madawaska remonte aux débuts de la colonisation de la région, à une époque où les Britanniques et les Américains ne cessaient de redéfinir la frontière entre le Maine et le Nouveau-Brunswick à coups d’escarmouche et de tortueuses négociations politiques. Lassés de n’être que des pions sur l’échiquier politique des «Grands», et par dérision envers les autorités, les gens du Madawaska en sont venus à «fonder» leur propre république, aux frontières floues à souhait, mais englobant grosso modo la population francophone de ce coin de pays. Poussant plus loin la fantaisie, on a par la suite décidé que la république aurait son propre président en la personne du maire d’Edmundston. Ce drôle de legs historique cache bien entendu la très forte identité culturelle liant la population francophone des deux côtés de la frontière canado-américaine, legs qu’on peut d’ailleurs mieux apprécier lors des célébrations de la Foire Brayonne d’Edmundston, qui se tient chaque année à la fin du mois de juillet ou au début du mois d’août.
On trouve à Saint-Jacques l’un des plus importants centres d’information touristique du NouveauBrunswick ainsi que le parc provincial de la République, qui regroupe des terrains de camping, une piscine et des aires de jeux pour les enfants, ainsi que des sentiers pédestres et des pistes cyclables. Visiteurs du Musée historique du Madawaska. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
Le Parc linéaire interprovincial Petit Témis s’étend sur quelque 130 km et permet de relier Edmundston et Rivière-du-Loup, au Québec, à pied ou à vélo. Cet espace vert, qui englobe en fait un réseau de sentiers de randonnée et de pistes cyclables, longe en partie la rivière Madawaska et réserve aux visiteurs des panoramas splendides.
À proximité, le Jardin botanique du Nouveau-Brunswick , l’une des grandes attractions de la région, constitue à plusieurs égards une très belle réussite. Il renferme quelque 75 000 végétaux répartis sur un site très bien aménagé d’une superficie de 7 ha qui offre un beau panorama sur les vallons boisés de la région. Le visiteur peut agréablement découvrir le jardin au son des accords de Bach, de Chopin ou de Mozart.
La vallée du fleuve Saint-Jean
Quartier de Saint-Jacques
44 Le Nouveau-Brunswick Conçu initialement à partir de la collection privée d’un résidant d’Edmundston, Melvin Louden, le Musée de l’automobile , situé juste à côté du Jardin botanique, présente une belle sélection de véhicules anciens, dont certains sont aujourd’hui très rares, comme la Bricklin, seule automobile fabriquée au NouveauBrunswick, ou la Phantom 1933 de Rolls Royce.
Quartier de Saint-Basile
Dans le Parc linéaire interprovincial Petit Témis. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
Un couple de randonneurs dans le parc provincial Mont Carleton, au cœur du Nouveau-Brunswick. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
Les Acadiens venus y trouver refuge et les colons de souche québécoise habitant la région n’ont longtemps constitué qu’une petite communauté qui, pendant plus de 40 ans, n’était desservie que par une seule paroisse, Saint-Basile, fondée en 1792. Cette paroisse s’étendait alors de la rivière Saint-François à l’actuelle ville de Grand-Sault. Ce fait historique vaut à Saint-Basile le titre de berceau du Madawaska. Saint-Basile s’est aussi fait connaître sur un tout autre plan: c’est en effet ici qu’est né le chanteur populaire Roch Voisine.
Le Nouveau-Brunswick 45
La gorge de Grand-Sault, d’une longueur d’un kilomètre et demi et d’une hauteur de plus de 70 mètres. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
C’est sans doute à Saint-Léonard qu’on peut le mieux saisir l’aspect arbitraire de la frontière canado-américaine séparant, depuis 1842, SaintLéonard de Van Buren (du côté américain), deux villages liés par l’histoire et la langue. Qu’à cela ne tienne, les deux communautés portent toujours allégeance à une même république, celle du Madawaska!
MONT CARLETON À partir de Saint-Quentin, on peut rejoindre par la route 180 le parc provincial Mont Carleton , au cœur du Nouveau-Brunswick, dans sa région la plus sauvage. Avec ses 820 m d’altitude, le mont Carleton est la montagne la plus élevée des Maritimes. Ce parc, qui comporte des emplacements de camping, est surtout fréquenté par les amateurs de randonnée pédestre.
GRAND-SAULT/ GRAND FALLS Charmante bourgade aux abords du fleuve Saint-Jean, là où il chute abruptement de 23 m, Grand-Sault est une petite communauté dynamique et attachante dont la population à majorité francophone est d’origine québécoise et acadienne. Son joli site fut d’abord longtemps habité par les Malécites, puis devint un poste militaire britannique à partir de 1791, avant que la ville ne soit finalement incorporée en 1896. En plus de l’attrait qu’exerce son emplacement, Grand-Sault possède un centre-ville ayant fière allure, et un cachet un peu Midwest américain que lui vaut son large boulevard flanqué de maisons basses donnant directement sur la rue. Fait à noter, elle est la seule ville au Canada portant un nom officiellement bilingue: Grand-Sault – Grand Falls. Célèbre pour la culture des pommes de terre, la région immédiate de Grand-
La vallée du fleuve Saint-Jean
SAINT-LÉONARD
LES MALÉCITES La magnifique vallée du fleuve Saint-Jean (Wolastoq dans la langue malécite) accueille depuis longtemps les Malécites ou Wolastoqiyik, «les gens de la belle rivière». Considérés comme la Première Nation du Nouveau-Brunswick, ils ont étendu leur territoire jusqu’au fleuve Saint-Laurent et à l’État du Maine. À l’époque, les Malécites vivaient principalement de l’agriculture, entre autres de la culture du maïs, mais aussi de chasse et de pêche, ainsi que de cueillette. De plus, ces Amérindiens ingénieux étaient d’excellents artisans: la construction de wigwams ou de tipis et de canots d’écorce, de même que la fabrication d’ustensiles et de poteries, n’avaient pas de secret pour eux. Éléments défensifs majeurs, les Malécites s’allient aux Français lors des guerres franco-britanniques. Toutefois, en 1728, ils ratifient malgré eux un traité de paix avec les Anglais, reconnaissant alors, comme les autres Amérindiens de la Nouvelle-Angleterre, la souveraineté britannique sur la Nouvelle-Écosse. Le ressentiment des Malécites à l’endroit des Anglais durera jusqu’au traité de Paris de 1763, alors que la France cède tout le Canada à la Grande-Bretagne. Aujourd’hui encore, leur vie spirituelle est empreinte de chants, de danses, de fêtes et de rites transmis au cours des siècles. Les enseignements ancestraux et la tradition orale chez les Malécites témoignent d’un grand respect de la sagesse du Dieu créateur et d’un mode de vie respectueux de l’environnement. Quelque 4 000 Malécites habitent toujours la province du Nouveau-Brunswick. Et 1 500 autres vivent tout près, au Québec et au Maine. Un Malécite pêche le saumon à la foène, à bord d’un canot d’écorce.
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© Bibliothèque et Archives Canada / C-030873k
Le Nouveau-Brunswick 47
Paysage champêtre à New Denmark, colonie danoise établie au Nouveau-Brunswick en 1872. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
À l’origine du nom de la ville, la magnifique chute de Grand-Sault est la plus importante et la plus impressionnante des provinces maritimes. À cet endroit, les eaux du fleuve Saint-Jean plongent d’une hauteur de 23 m, puis s’engouffrent sur un kilomètre et demi dans une gorge aux parois atteignant jusqu’à 70 m de haut. Au fond de la gorge, l’action des eaux tumultueuses a créé dans le roc des cavités qu’on nomme ici des «puits», car elles conservent l’eau des crues. Vous pouvez commencer votre visite au Centre Malobiannah, en bordure de la chute, qui sert à la fois de centre d’interprétation et de centre d’information touristique pour la région. Pour admirer la gorge de plus près, des croisières à bord d’un ponton sont organisées par la Commission des Chutes et de la Gorge. On y bénéficie d’une vue splendide sur la chute et le barrage hydroélectrique. À partir du Centre Malobiannah, un sentier pédestre permet de découvrir la chute et la gorge sous tous leurs angles. Sur l’autre rive, en
plein centre-ville, à partir du Centre La Rochelle, un escalier permet aux visiteurs de descendre jusqu’au lit de la rivière, offrant une très belle vue sur la gorge, les puits et la chute. Pour en connaître davantage sur Grand-Sault et sa région, rendezvous au petit Musée de Grand-Sault, où l’on présente une collection d’objets hétéroclites liés à l’histoire de la région.
NEW DENMARK New Denmark est une petite bourgade en tous points semblable aux autres villages de la région, sauf qu’elle est le principal centre de la plus importante communauté danoise en Amérique du Nord. L’histoire commence en 1872, lorsque le gouvernement de la province propose à une poignée de Danois de s’installer au confluent de la rivière aux Saumons et du fleuve Saint-Jean. On leur promet de bonnes terres propices à l’agriculture; ils héritent plutôt d’un sol accidenté et rocailleux. Les autorités de la province avaient, semble-t-il, choisi cet emplacement précis le long du fleuve pour que
La vallée du fleuve Saint-Jean
Sault est belle à découvrir avec ses champs qui grimpent le long des vallons.
LES BRAYONS On désigne les habitants de la République du Madawaska du nom de «Brayons», un terme dont l’origine reste encore obscure, mais qui pourrait venir de brayer (écraser) le lin, un travail qui occupait alors régulièrement les femmes du Madawaska. Les Brayons sont des descendants de Québécois à la recherche de nouvelles terres à coloniser aux XVIIIe et XIXe siècles, et d’Acadiens chassés du bas du fleuve Saint-Jean par le nombre important de colons loyalistes à la fin du XVIIIe siècle.
les Danois forment en quelque sorte une communauté intermédiaire entre les francophones au nord et les anglophones au sud. Les Danois y restèrent néanmoins, et leurs descendants, un peu moins de 1 500 aujourd’hui, rappellent l’épopée de leurs ancêtres lors d’une fête qui se tient annuellement le 19 juin.
BEECHWOOD
La vallée du fleuve Saint-Jean
On peut s’arrêter dans le minuscule hameau de Beechwood le temps de la visite de la centrale hydroélectrique ou d’un pique-nique dans son parc au bord du fleuve.
BATH Sur la rive est du fleuve Saint-Jean, le joli et paisible village de Bath n’a d’attrait particulier que le charme des quelques belles demeures blanches de ses notables. On s’y sent facilement à une autre époque, tellement loin du brouhaha des villes modernes.
FLORENCEVILLE C’est à Florenceville que commença humblement l’entreprise McCain, aujourd’hui un empire mondialement connu de la pomme de terre et d’autres produits surgelés, et la deuxième fortune en importance du Nouveau-Brunswick, après celle de la famille Irving. À l’entrée du village, une imposante usine transforme toujours des tonnes de pommes de terre cueillies dans la région chaque année. On peut également s’arrêter à la Galerie Andrew & Laura McCain , où sont présentées des œuvres d’artistes, d’artisans et de photographes de la province, et parfois des expositions de niveau international.
HARTLAND Patrie de l’excentrique Richard Hatfield, ancien premier ministre de la province, Hartland est une jolie et typique ville de la vallée du fleuve Saint-Jean, connue pour son remarquable pont couvert , le plus long du monde. Celui-ci enjambe le fleuve sur 390 m et fut construit en 1899, à une époque où le simple fait de couvrir un pont permettait à
Le Nouveau-Brunswick 49
Le remarquable pont couvert de la ville de Hartland, le plus long du monde, enjambe le fleuve Saint-Jean. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
WOODSTOCK La guerre de l’Indépendance des États-Unis terminée, des dizaines de milliers de citoyens américains ayant combattu aux côtés de la GrandeBretagne vinrent trouver refuge au Canada, dès lors possession britannique enlevée aux Français 20 ans plus tôt. C’est en 1784 qu’un de ces loyalistes, le capitaine Jacob Smith, remonta le fleuve Saint-Jean
jusqu’à l’embouchure de la rivière Meduxnekeag pour atteindre le site qu’on nomma Woodstock quelques décennies plus tard. Woodstock demeure aujourd’hui une communauté de taille moyenne, chef-lieu du comté de Carleton, et connue pour être un peu conservatrice, mais elle se fait une fierté d’être à la hauteur de sa devise de «ville de l’hospitalité». On y organise d’ailleurs chaque année, à la fin du mois de juillet, une fête qui célèbre la famille et la tradition: Old Home Week. La Main (rue principale) de Woodstock ainsi que la rue Connell sont bordées de quelques jolis bâtiments d’une autre époque, entre autres la Maison historique de l’honorable Charles Connell, une impressionnante de-
La vallée du fleuve Saint-Jean
sa charpente de résister jusqu’à sept fois plus longtemps. Le NouveauBrunswick est d’ailleurs aujourd’hui l’endroit au monde qui compte le plus grand nombre de ponts couverts. Sur la rive ouest du fleuve, un agréable parc permet de piqueniquer et de contempler le paysage avoisinant.
50 Le Nouveau-Brunswick
La Maison historique de l’honorable Charles Connell, ancien politicien local et maître postier de la province. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
La vallée du fleuve Saint-Jean
meure bourgeoise de style néoclassique ayant appartenu à Charles Connell, un politicien local, qui fut également maître postier du Nouveau-Brunswick jusqu’à sa démission, à la suite de la tempête qu’il avait provoquée en émettant un timbre-poste à sa propre gloire. palais de justice du comté de Carleton. Construit en 1833, l’an- L’ancien © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick cien palais de justice du comté de Carleton , dans NACKAWIC la rue Court, est un bâtiment de bois de deux étages dont le discret revê- Un bref arrêt à Nackawic permet de tement extérieur cache un intérieur voir une hache géante, la plus grande de belles et sobres boiseries. Ce fut du monde. Elle a été construite en le palais de justice du comté pen- 1991 lorsque la ville a été reconnue dant plus de 75 ans, jusqu’à l’ouver- «Capitale de la sylviculture du Cature du nouveau palais de justice nada», elle rend aujourd’hui homau centre-ville de Woodstock. Par la mage aux bûcherons de la région. suite, pendant un demi-siècle, ce bâ- Elle est installée au cœur d’un parc timent servit de grange à un fermier où il est agréable de pique-niquer et local, avant d’être racheté et rénové de se promener. en 1960 par la Société historique du comté de Carleton.
Le Nouveau-Brunswick 51
Animation dans le Village historique de Kings Landing, une reconstitution d’un hameau loyaliste d’époque. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
des vêtements et des outils. Des personnages en costumes d’époque animent le site en vaquant aux occupations quotidiennes des villageois de cette époque tout en répondant aux questions des visiteurs. La visite de Kings Landing permet, d’une façon agréable et efficace, de connaître l’histoire des loyalistes.
MACTAQUAC
© Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
PRINCE WILLIAM Sur la transcanadienne, à Prince William, un arrêt s’impose au Village historique de Kings Landing , un formidable musée vivant et en plein air reproduisant un village loyaliste du début du XIXe siècle sur un immense site de 120 ha en bordure du fleuve Saint-Jean. Il comprend une vingtaine de bâtiments historiques et environ 30 000 objets patrimoniaux, notamment des pièces de mobilier,
Mactaquac est doté du populaire parc provincial Mactaquac, qui propose des activités en toute saison (baignade, randonnée, camping, navigation de plaisance, golf et ski de fond). Le parc se trouve en bordure du fleuve, dont les eaux sont retenues par un barrage hydroélectrique, le plus important des Maritimes.
La vallée du fleuve Saint-Jean
Le parc provincial Mactaquac.
52 Le Nouveau-Brunswick
La Maison Tilley, une des plus anciennes demeures de la province, aujourd’hui le Musée du comté de Queens. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
OROMOCTO Oromocto est le lieu de résidence des militaires de la très importante base canadienne de Gagetown. On y retrouve un musée militaire où sont présentées des armes des XVIIIe, XIXe et XXe siècles.
La vallée du fleuve Saint-Jean
GAGETOWN Après avoir serpenté à travers les champs d’une région agricole prospère, la petite route en provenance d’Oromocto mène à Gagetown, un tout petit village qui semble tiré d’un conte de fées, avec son église, son magasin général, ses quelques maisons et son site même, sur les berges du fleuve Saint-Jean. L’endroit, très paisible, a conservé son cachet d’antan de village loyaliste et un savoir-vivre on ne peut plus anglosaxon. Avec tant de charme, on ne peut s’étonner que Gagetown attire chaque année des artistes en quête d’inspiration, en plus des vacanciers venus y trouver le repos. Des plai-
sanciers s’y arrêtent aussi, amarrant leur yacht ou leur voilier au quai du village La Maison Tilley , dans la rue Front, a été construite en 1786, ce qui en fait l’une des plus anciennes demeures du Nouveau-Brunswick. Elle abrite le Musée du comté de Queens, où sont rassemblés une foule d’objets rappelant l’histoire locale et celle de son plus illustre propriétaire, Samuel Leonard Tilley, l’un des pères de la Confédération canadienne de 1867. Au sud du village, le studio Loomcrofters renferme les ateliers des dessinateurs et des tisserands de vêtements de tartan, cette étoffe de laine à bandes de couleur et aux motifs d’origine écossaise. Il est aménagé dans un des plus vieux bâtiments de la vallée du fleuve Saint-Jean.
Le sud du Nouveau-Brunswick Le long de la route du littoral néo-brunswickois, qui mène de la frontière américaine à celle de la Nouvelle-Écosse, les villes et les villages sont marqués par des phénomènes naturels formidables: les marées de la baie de Fundy. Ces marées, les plus hautes du monde, prennent d’assaut, deux fois par jour, les rivages de la baie à une vitesse fulgurante. À certains endroits, les eaux peuvent monter jusqu’à 16 m (l’équivalent d’un bâtiment de quatre étages) en l’espace de quelques heures seulement, y façonnant au fil des années des paysages remarquables. Les marées sont si importantes qu’elles parviennent entre autres à renverser le cours d’une chute à Saint John et à créer un mascaret (petit raz-de-marée) sur la rivière Petitcodiac. Puis, en se retirant tout aussi rapidement, elles laissent derrière elles d’interminables plages qu’on peut explorer jusqu’à la prochaine crue géante des eaux. Pour ajouter au plaisir de la visite de cette magnifique région maritime, le littoral de la baie de Fundy compte une multitude de villages pittoresques au riche patrimoine architectural ainsi que la plus grande ville de la province, Saint John, et la plus dynamique, Moncton. La baie est aussi l’un des meilleurs endroits du monde pour faire l’observation des baleines, car principalement quatre espèces viennent s’y alimenter pendant la saison estivale. La côte sud du Nouveau-Brunswick, empreinte de mystère et de légendes marines. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
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Mactaquac
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Parc provincial New River Beach
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LE SUD DU NOUVEAU-BRUNSWICK
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L’une des plages du parc provincial New River Beach, large et sablonneuse à souhait. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
Plus important poste frontalier des Maritimes, St. Stephen est une petite ville animée, fondée en 1784 par des colons américains désirant rester fidèles à la Couronne britannique à la suite de la guerre de l’Indépendance des États-Unis. Ironiquement, aujourd’hui, si ce n’était de la frontière naturelle que constitue la rivière Sainte-Croix, on pourrait croire que St. Stephen et Calais, sa ville jumelle du Maine (É.-U.), ne forment qu’une seule et même ville. On célèbre d’ailleurs chaque année, des deux côtés de la frontière, cette communauté d’esprit lors d’un festival international qui se tient à la fin du mois d’août. Un autre festival, celui du chocolat, se tient, quant à lui, exclusivement à St. Stephen au début du mois d’août: en effet, St. Stephen a l’honneur d’être considéré comme le berceau de la tablette de chocolat, inventée ici en 1910 par l’entreprise Ganong. La boutique Ganong Chocolatier et son
Musée du chocolat se trouvent toujours sur le boulevard Milltown. Situé dans la même rue, le Musée du comté de Charlotte est aménagé dans une résidence de style Second Empire construite en 1864 par un homme d’affaires prospère de la ville. Il abrite aujourd’hui une collection d’objets rappelant l’histoire de la région, particulièrement l’époque où St. Stephen et les villages avoisinants étaient réputés pour la construction navale.
NEW RIVER BEACH À 2 km à l’est de St. Stephen, vous pouvez sillonner les plages et les sentiers côtiers du parc provincial New River Beach , et parcourir les falaises escarpées de Barnaby Head. Ce parc est idéal pour l’observation des crabes et des étoiles de mer, ou des nombreux oiseaux marins qui en composent la faune abondante. Une promenade de bois vous permet également d’explorer le marais.
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ST. STEPHEN
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À Bayside, ce village situé tout près du Lieu historique international de l’Île-Sainte-Croix. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
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BAYSIDE À Bayside, on peut visiter la partie canadienne du Lieu historique international de l’Île-Sainte-Croix . Ce site propose un sentier d’interprétation autoguidé qui permet de découvrir le mode de vie des premiers colons français à s’établir en Amérique du Nord. Le site offre une vue panoramique exceptionnelle de l’île SainteCroix, située au milieu de la rivière du même nom. Cette île occupe une place symbolique dans l’histoire de la colonisation française du Nouveau Monde, puisqu’elle fut le lieu de la toute première tentative d'établissement d’une colonisation permanente en Amérique du Nord.
île qu’il baptise «île Sainte-Croix» et tente d’y ériger le premier établissement français en Amérique. Ce dernier a toutefois été de courte durée; dès l’été de 1605, de Monts et ses gens s’installent sur les côtes du bassin d’Annapolis, de l’autre côté de la baie de Fundy (dans l’actuelle Nouvelle-Écosse) et fondent Port-Royal, qui deviendra le cœur de l’Acadie. On peut également visiter la partie américaine du Lieu historique international de l’Île-Sainte-Croix, située à 13 km au sud de Calais, dans l’État du Maine.
ST. ANDREWS En 1604, Pierre du Gua, sieur de Monts, et son équipage atteignent l’Acadie à bord du navire étendard le Bonne-Renommée. Cherchant un endroit où s’établir, l’expédition rejoint la baie Passamaquoddy à la fin de juin. De Monts y choisit une
Célèbre lieu de villégiature du littoral de la baie de Fundy, St. Andrews est un beau village tourné vers la baie et qui a su mettre en valeur l’étonnante richesse de son patrimoine architectural. Comme
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L’hôtel Fairmont Algonquin, au charme pittoresque. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
Érigée en 1820 dans la rue King, la maison du shérif Andrews est une des mieux préservées de cette époque à subsister à St. Andrews. Elle fut construite par Elisha Shelton Andrews, shérif du comté de Charlotte et fils d’un éminent loyaliste, le révérend Samuel Andrews. Elle appartient depuis 1986 au gouvernement
La maison du shérif Andrews, comme à l’époque. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
du Nouveau-Brunswick, qui en a fait un musée où des guides en costumes d’époque reconstituent la vie du shérif et de sa communauté. Aménagé dans une somptueuse résidence du XIXe siècle de style néoclassique, dans la rue Montague, le Musée commémoratif Ross renferme les meubles anciens et d’autres antiquités rassemblés par Henry Phipps Ross et Sarah Juliette Ross, un couple d’Américains qui habitèrent St. Andrews de 1902 à leur mort. Les Ross avait également une passion pour les voyages. Non seulement ils ont fait l’acquisition de superbes meubles fabriqués au Nouveau-Brunswick, mais ils ont
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nombre d’autres communautés de la région, St. Andrews a été fondée par des loyalistes en 1783, puis a connu une époque de grande prospérité pendant le XIXe siècle en tant que centre de construction navale et d’exportation de billes de bois. Plusieurs résidences cossues qui flanquent ses rues, notamment la jolie rue Water , datent de cette période faste. Puis, avec la fin de ce même XIXe siècle, St. Andrews commença à accueillir de riches visiteurs venus profiter de l’air vivifiant du large. Cette nouvelle vocation touristique fut définitivement consacrée à partir de 1889 avec la construction, sur le coteau dominant le village, d’un formidable hôtel, l’Algonquin .
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Le Lieu historique national du Blockhaus-de-St. Andrews, en souvenir de la guerre. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
aussi acheté de magnifiques pièces de porcelaine de Chine et d’autres objets importés, aujourd’hui d’une valeur inestimable.
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St. Andrews compte plusieurs églises remarquables. Au bout de la rue, on trouve la plus flamboyante d’entre elles, la Greenock Church , une église presbytérienne dont la construction s’acheva en 1824. Sa chaire fut conçue en bonne partie avec de l’acajou du Honduras. Le Lieu historique national du Blockhaus-de-St. Andrews, situé à l’extrémité ouest de la rue Water, renferme le dernier blockhaus de la guerre de 1812 resté pratiquement intact. En face se trouve le joli parc du Centenaire. Situé en plein cœur de St. Andrews, le Jardin Kingsbrae , un réel chef d’œuvre d’horticulture qui s’étend sur plus de 10 ha, met en valeur la tradition de jardinage de la région. Les visiteurs y découvriront entre autres une roseraie, des jardins victorien, de plantes vivaces, rocailleux et de plantes sauvages. On peut passer de belles heures au son des accords de Vivaldi dans ces magnifiques jar-
Le joli Jardin Kingsbrae, à St. Andrews. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
dins qui donnent directement sur la baie de Passamaquoddy. Le Sunbury Shores Arts & Nature Centre abrite une petite galerie d’art où l’on peut admirer les travaux d’artistes du Nouveau-Brunswick. Le centre donne aussi des cours d’art, d’artisanat et d’interprétation de la nature. Sur le chemin Lower Campus, le musée et l’aquarium du Centre marin Huntsman permettent aux visiteurs de découvrir les richesses de l’écosystème de la baie. Plusieurs espèces animales y sont présentées,
Le Nouveau-Brunswick 59 une cinquantaine de pièces. Attention, l’île Ministers n’est accessible qu’à marée basse. Le Centre d’interprétation du saumon de l’Atlantique, sur la route 127, a été conçu pour comprendre le mode d’existence du saumon de l’Atlantique, notamment en l’observant dans son état naturel grâce à une baie vitrée.
ST. GEORGE
© Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
comme des phoques qu’on nourrit quotidiennement. Un bassin d’interprétation invite les visiteurs à manipuler certaines espèces de crustacés vivants. Le Lieu historique de l’île Ministers , au bout du chemin Bar, fut d’abord, dès le début du XIXe siècle, la propriété du révérend Samuel, avant d’être rachetée vers 1890 par Sir William Van Horne, résidant de Montréal célèbre pour avoir été le constructeur du premier chemin de fer reliant Montréal à Vancouver. Van Horne fit construire sur ce grand domaine une immense résidence d’été comptant Saumon de l’Atlantique. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
Comme plusieurs villes et villages de la baie fondés à la fin du XVIIIe siècle, St. George possède sa part d’intéressants bâtiments, entre autres son bureau de poste à la façade de granit rouge, situé dans la rue Brunswick, et plusieurs églises, notamment la Presbyterian Kirk, à la sortie est du village, la plus vieille église presbytérienne du Canada.
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La maison campagnarde de Sir William Van Horne, sur l’île Ministers.
Granite Town, comme on surnomme St. George en raison des riches dépôts de granit de la région, est une bourgade à l’héritage loyaliste en bordure d’une jolie chute sur la rivière Magaguadavic. Un petit poste d’observation situé à l’entrée du village, à côté du pont de la rue Brunswick, offre un beau coup d’œil sur la chute et sa gorge, sur l’ancien barrage de la St. George Pulp & Paper Company et sur l’escalier (passe migratoire) qui a été construit afin de permettre aux saumons de remonter le cours de la rivière en été.
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Le pittoresque phare d’East Quoddy Head, sur un site magnifique de l’île Campobello. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
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ÎLE DEER Après une croisière à travers des îlots couverts d’oiseaux, le traversier de Letete arrive à l’île Deer, une île de paysages forestiers, de plages sauvages et de minuscules villages de pêcheurs. De la pointe sud de l’île Deer, on peut voir chaque jour, trois heures avant la marée haute, un intéressant phénomène naturel, un grand tourbillon, l’un des plus importants du monde, qu’on nomme ici Old Sow .
ÎLE CAMPOBELLO Campobello, l’île bien-aimée de l’ancien président américain Franklin D. Roosevelt (1882-1945), est aujourd’hui un lieu de détente privilégié par les amateurs de plein air et d’histoire. On vient découvrir ses belles plages sauvages, faire du vélo sur ses routes tranquilles ou marcher dans des sentiers bien aménagés le long de ses côtes.
Un des petits ports de pêche de l’île Deer. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
À l’extrémité est de l’île, le très pittoresque phare d’East Quoddy Head occupe un site magnifique sur la baie, à partir duquel on peut à l’occasion voir des baleines et d’autres mammifères marins. Dès le début du XIXe siècle, la beauté de l’île Campobello a attiré l’attention de riches familles du Nord-Est américain qui s’y sont fait construire de belles résidences d’été. La plus célèbre de ces familles a été celle de Franklin D. Roosevelt, dont le
Le Nouveau-Brunswick 61 le aire naturelle, au sud du centre d’accueil, où de beaux sentiers de randonnée ont été aménagés sur la côte.
La maison Roosevelt, sur l’île Campobello. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
père, James, acheta un terrain de 1,6 ha dans l’île en 1883. Franklin lui-même, puis sa propre famille, y passèrent la plupart de leurs étés, de 1883 jusqu’en 1921, année pendant laquelle il a contracté la polio. Il y vint à quelques reprises par la suite revoir ses amis de Campobello, alors qu’il était président des États-Unis. Le Parc international Roosevelt et son aire naturelle fut un projet conjoint des gouvernements canadien et américain lancé en 1964, avec pour objectif de faire connaître l’attachement tout particulier de Roosevelt à l’île Campobello et à sa magnifique propriété. Le centre d’accueil du parc présente un court métrage sur les séjours de Roosevelt dans l’île Campobello. On peut par la suite visiter l’extraordinaire maison Roosevelt, dont les meubles ont pour la plupart appartenu à l’ancien président américain, puis s’arrêter à la maison Prince, au site de la maison James Roosevelt et à la maison Hubbard. Le parc renferme aussi une très bel-
Tout près du Parc international Roosevelt se trouve le parc provincial Herring Cove, un joli site naturel qui comprend des sentiers pédestres, un centre d’interprétation, un golf et un camping. On peut se promener sur ses plages, dans ses marais ou le long de ses falaises majestueuses, et y observer une faune abondante composée entre autres de castors, d’oursins et d’oiseaux de proie.
ÎLE GRAND MANAN L’île Grand Manan a longtemps attiré les scientifiques, notamment le célèbre James Audubon au début du XIXe siècle, intéressés par les quelque 275 espèces d’oiseaux qui s’y posent chaque année, de même que les géologues car l’île possède des formations rocheuses uniques. L’île bénéficie désormais de l’engouement que suscite l’écotourisme. Paisible, elle a beaucoup à offrir aux amants de la nature. Elle peut être agréablement découverte à vélo, ou encore mieux à pied grâce à un très bon réseau de sentiers pédestres qui longent ses côtes accidentées aux paysages souvent spectaculaires.
L’île Grand Manan et son phare Swallowtail Light, à North Head.
© Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
62 Le Nouveau-Brunswick L’un des endroits les plus pittoresques de l’île est certainement le phare dénommé Swallowtail Light , qui se dresse à l’extrémité d’une péninsule à North Head, d’où l’on peut régulièrement voir des baleines au large. L’île abrite également un musée et sert de point de départ à de multiples excursions d’observation de baleines ou à des expéditions jusqu’à l’île Machias Seal , une remarquable réserve ornithologique. L’île Grand Manan compte aussi plusieurs phares, des plages sauvages et d’excellents sites pour l’observation des oiseaux. On peut d’ailleurs en observer plus de 275 espèces au parc provincial The Anchorage, qui offre en outre un site idéal pour l’observation des baleines et l’exploration du littoral accidenté.
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SAINT JOHN Métropole du Nouveau-Brunswick, Saint John, construite sur des collines, s’étend de part et d’autre du fleuve Saint-Jean, qui, à cet endroit, se jette dans la baie de Fundy. Son charme unique réside dans son aspect de vieille ville portuaire et industrielle typique de l’est du continent. Ses hautes grues et ses hangars s’alignent sur les quais, lesquels, à marée basse, prennent l’allure étrange d’imposantes palissades de bois surplombant le fleuve. Cette ville doit en bonne partie l’essor de ses industries à son port libre de glace à longueur d’année. Son site fut recensé pour la première fois le 24 juin 1604 par l’explorateur Samuel de Champlain, qui baptisa le fleuve «Saint-Jean» afin d’honorer le saint patron du jour. Plus tard, à partir de 1631, Charles de La Tour en fit un poste de traite des fourrures. En revanche, l’histoire de la ville ne commença véritablement qu’en 1783 sous le Régime anglais. Cette an-
En bateau vers l’île Machias Seal. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
née-là, du 10 mai au 18 mai, environ 2 000 loyalistes débarquèrent à Saint John pour refaire leur vie à la suite de la défaite britannique aux mains des forces armées de la Révolution américaine. Avant l’hiver, l’arrivée de nouveaux contingents de loyalistes fit doubler la population de Saint John. Dès lors, la ville se développa en accueillant quantité d’immigrants en provenance principalement des îles Britanniques. L’île Partridge constituait à cette époque un lieu de quarantaine et la principale porte d’entrée au Canada. Aujourd’hui, Saint
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Le port de la ville de Saint John, en eaux profondes, idéales pour accueillir les paquebots de croisière. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
John demeure la ville canadienne ayant la plus forte concentration d’habitants d’origine irlandaise. C’est une ville agréable à visiter, notamment vers la mi-juillet lors des Journées loyalistes, et du Salty Jam, le festival de musique de Saint John. Musée du Nouveau-Brunswick.
Le centre-ville de Saint John, aux rues étroites flanquées de maisons et d’édifices historiques, est construit sur une colline du côté est du fleuve. La visite de ce quartier de la ville commence généralement à la place du Marché. Autour de la place s’élèvent un centre commercial, un centre des congrès ainsi que des restaurants et un hôtel dont le modernisme s’allie aux bâtiments du XIXe siècle. Le Musée du Nouveau-Brunswick , «le plus ancien musée du Canada», se consacre non seulement aux œuvres d’artistes de la province, mais aussi à
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l’histoire des habitants du NouveauBrunswick: Amérindiens, Acadiens, loyalistes et autres. L’exposition permanente présente aussi des objets importés, notamment des porcelaines de Chine. Sur le versant sud de la place du Marché se trouve un petit bâtiment de briques, le Barbour’s General Store, où sont présentés les objets de consommation courante vendus au XIXe siècle dans ce genre de commerce. Des visites guidées de la ville sont organisées à partir du Barbour’s General Store.
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Le centre-ville
64 Le Nouveau-Brunswick De là, on peut remonter la rue Union jusqu’au Lieu historique national de la Maison Loyaliste , une maison toute simple construite dans les années 1810, et renfermant des meubles d’époque raffinés. Le King’s Square , rue Charlotte, est un joli parc urbain constituant le centre de Saint John. Les allées du parc reproduisent l’Union Jack, le drapeau britannique, évoquant ainsi l’attachement de la population de Saint John à la mère patrie. En face du parc, toujours dans la rue Charlotte, s’étale le Vieux Marché de Saint John , ouvert depuis 1876, où l’on peut acheter les produits frais des fermes de la région. Quelques marchands vendent de la dulse, une algue que les habitants de Saint John utilisent abondamment pour accompagner divers plats.
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Dans une autre section du parc, on aperçoit le somptueux Théâtre Impérial, construit en 1913 et restauré en 1994; il se consacre aux arts de la scène. L’Aitken Bicentennial Exhibition Centre, sur l’avenue Haxen, présente des expositions à caractère scientifique et artistique. L’un des cinq halls d’exposition a été spécialement conçu pour présenter de façon dynamique aux enfants certaines facettes de la science.
À l’extérieur du centre-ville Les chutes réversibles , route 100, à la hauteur du fleuve Saint-Jean, offrent un phénomène naturel unique, deux fois par jour à marée haute. Le courant du fleuve, qui, à cet endroit, chute de 4 m à marée basse, se renverse à marée haute, lorsque le niveau des eaux de la baie est de plusieurs mètres plus haut que celui
Saint John, à la fois historique et moderne. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
Le Vieux Marché de Saint John, ouvert depuis 1876. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
du fleuve. Ce contre-courant se fait sentir jusqu’à Fredericton. On peut admirer ce phénomène naturel depuis le parc Fallsview. Pour un excellent point de vue sur la ville, rendez-vous sur le site du Fort Howe, dans la rue Main. Il comporte un blockhaus de bois construit à Halifax, puis déménagé ici en 1777 pour protéger le port de Saint John d’éventuelles attaques américaines. Sur la rive ouest, le Lieu historique national de la Tour-Martello-de-Carleton est une tour circulaire construite pendant la guerre de 1812 en vue de protéger le port. Elle servit également de poste de commande à l’armée canadienne lors de la Seconde Guerre mondiale. Des
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Site des chutes réversibles, un phénomène naturel unique à voir depuis le parc Fallsview. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
Le parc Rockwood est le poumon vert de Saint John avec ses 880 ha. On peut y pratiquer plusieurs activités sporLieu historique national de la Tour-Martello-de-Carleton. tives, notamment la randon- © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick née pédestre, la baignade, la pêche, le canot et le pédalo. Plu- tanniques et du continent européen. sieurs autres activités sont spéciale- Entre 1785 et 1942, elle fut le lieu de ment organisées pour les enfants. transition et de quarantaine de trois Dans la section nord du parc, on millions d’immigrants qui se sont, peut visiter le Zoo Cherry Brook, le par la suite, installés à Saint John, seul zoo d’animaux exotiques des mais aussi, pour la plupart, ailleurs Maritimes; il en abrite une centaine au Canada ou aux États-Unis. Néand’espèces. moins, environ 2 000 d’entre eux, après une dure traversée de l’AtlanDepuis quelques années déjà, il n’est tique, n’ont pas eu la chance de voir plus possible de visiter l’île Partridge. autre chose que cette île. Ils sont enJadis, cette île fut la principale porte terrés dans l’un des six cimetières. d’entrée au Canada pour les immi- L’île abrite aussi le plus vieux phare grants en provenance des îles Bri- du Nouveau-Brunswick.
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guides en costumes du XIXe siècle expliquent l’histoire de la tour et de la ville de Saint John. Du sommet, on bénéficie d’un superbe panorama sur la ville, le port et la baie.
66 Le Nouveau-Brunswick Le parc naturel Irving est une pure merveille qui a beaucoup à offrir aux amants de la nature. Situé à quelques kilomètres de la ville industrielle de Saint John, ce magnifique parc occupe une péninsule de 225 ha marquée par les imposantes marées de la baie de Fundy et bordée de plages sauvages où l’on se sent à mille lieues de la ville. Des sentiers permettent d’agréables balades en contact avec la nature, la faune et la flore des rives de la baie de Fundy. D’un côté s’étend une plage de sable, et de l’autre, un marais salé, tous deux caractérisés par des ressources alimentaires abondantes, ce qui en fait un site privilégié par les oiseaux migrateurs. De longues passerelles de bois et des sentiers y sont aménagés afin de permettre aux visiteurs d’observer les différentes espèces animales qui le fréquentent, notamment le grand héron et le bécasseau.
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ST. MARTINS St. Martins est l’un des trésors les mieux gardés du NouveauBrunswick. Idyllique village de pêcheurs donnant sur la baie de Fundy, St. Martins est riche de belles maisons du XIXe siècle, époque où la ville était connue pour son centre de construction de grands navires en bois. Le village est aujourd’hui très pittoresque avec son petit port où mouillent les embarcations des pêcheurs locaux; il compte également deux ponts couverts, dont l’un mène aux célèbres cavernes à écho creusées dans des falaises par l’action des marées de la baie de Fundy. Les amants de la nature trouvent à St. Martins de longues plages sauvages, mais aussi l’agréable Lions Park, où l’on peut marcher et se baigner. Les amateurs d’excellente cuisine découvrent, quant à eux, l’une des
Parc naturel Irving.
© Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
meilleures auberges de la province, le Quaco Inn. Enfin, pour jouir d’une vue spectaculaire sur les falaises rouges de la région, rendez-vous au phare de Quaco Head, à quelques kilomètres à l’ouest de St. Martins.
Vue panoramique depuis le sentier Fundy, à St. Martins, un idyllique village de pêcheurs.
tier pour piétons et vélos, des sentiers piétons vers les plages et estuaires, et un centre d’interprétation à la rivière Big Salmon. Le centre d’interprétation et de nombreux belvédères sont accessibles aux fauteuils roulants.
PARC NATIONAL FUNDY Les célèbres cavernes à écho.
© Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
Le sentier Fundy est un réseau saisonnier à usages multiples qui permet de se rendre à la côte. Il comprend un chemin à circulation lente jalonné de belvédères, un sen-
Le parc national Fundy est l’endroit par excellence pour découvrir le littoral de la baie, sa faune, sa flore et la puissance de ses marées. Il occupe un territoire densément boisé et montagneux de 206 km2, riche de paysages spec-
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Le majestueux parc national Fundy, sur la baie du même nom, réputée pour la puissance de ses marées. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
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taculaires, de lacs et de rivières, et d’une vingtaine de kilomètres de côtes. Une foule d’activités sportives peuvent y être pratiquées. C’est d’abord un paradis pour les randonneurs, qui peuvent y parcourir jusqu’à 120 km de sentiers à travers la forêt, près des lacs et en bordure de la magnifique baie. C’est aussi un site de choix pour nombre d’espèces d’oiseaux que l’on peut aisément observer depuis ces sentiers. On peut entre autres y pratiquer la pêche à la ligne, camper sur un de ses terrains aménagés ou sauvages, parcourir son superbe terrain de golf ou faire une baignade dans sa piscine d’eau de mer chauffée. La Pointe Wolfe renferme des sentiers tout proches qui offrent d’excellentes vues sur des falaises plongeant abruptement dans les eaux de la baie. À chacune des entrées du parc, des agents fournissent de l’information sur les diverses activités qu’il est possible de pratiquer dans le parc. Descente en rappel au cap Enragé. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
ALMA Alma est un petit village de pêcheurs à l’entrée du parc national Fundy. Lorsque la marée est à son plus bas, elle découvre des kilomètres de fonds marins que l’on peut arpenter. À partir d’Alma, la route 915 se rend jusqu’à une péninsule au nom
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L’un des nombreux attraits du parc national Fundy: un sentier aménagé tout près de jolies cascades naturelles. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
descente des falaises en rappel, et dispose d’une belle plage sauvage. La route longe la baie jusqu’à Mary’s Point , une réserve naturelle d’oiseaux aquatiques où s’arrêtent de la mi-juillet à la mi-août des centaines de milliers de bécasseaux semi-palmés. C’est l’un des sites d’observation ornithologique les plus connus du Nouveau-Brunswick. Chaque année, des amateurs de faune ailée et des naturalistes du monde entier s’y donnent rendez-vous pour admirer l’envol de ces oiseaux fascinants.
Mary’s Point et ses bécasseaux. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
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évocateur de Cap Enragé (Cape Enrage). De cette péninsule, on peut admirer un des plus beaux panoramas du Canada. L’endroit est particulièrement propice à la pratique de plusieurs sports aquatiques ou à la
Les fameux «pots de fleurs» dénommés Hopewell Rocks, une des curiosités les plus populaires de la province.
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HOPEWELL CAPE Depuis la route 114, on peut atteindre les formations rocheuses de Hopewell Cape, soit les Hopewell Rocks, surnommées les rochers pots de fleurs . Elles constituent l’un des attraits les plus appréciés de la province et symbolisent à elles seules toute la force des marées de la baie. À marée haute, on dirait des îlots boisés tout juste en retrait de la côte. Puis, en se retirant à marée basse, les eaux mettent à nu de hautes formations sculptées par le va-et-vient incessant des marées. Lorsque la marée est à son plus bas, on peut y explorer les fonds marins. Plusieurs sports nautiques sont organisés à partir de Hopewell Cape. Le Centre d’interprétation de Hopewell Rocks utilise des présentations multimédias pour expliquer le phénomène naturel que constitue la baie
de Fundy. On y propose également des expositions qui permettent de mieux comprendre l’écosystème de Fundy ainsi que la culture et l’histoire des gens du comté.
MONCTON Grâce à sa situation géographique au cœur des Maritimes et à son bassin de main-d’œuvre qualifiée et bilingue, Moncton est aujourd’hui l’étoile montante du Nouveau-Brunswick. Son site, sur la rivière Petitcodiac, fut jusqu’à la Déportation de 1755 un petit poste acadien. Puis, des colons d’origine américaine vinrent s’y installer et fondèrent la ville, qui prospéra au milieu du XIXe siècle comme centre de construction de navires en bois et, plus tard, en tant que terminus du chemin de fer Intercolonial. Désormais, l’économie
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de Moncton repose principalement sur le commerce et le secteur des services. Les Acadiens forment plus de 35% de la population du NouveauBrunswick. Malgré leur statut minoritaire, ils ont fait de Moncton le siège de leurs principales institutions économiques et sociales et de la seule université francophone de la province, l’Université de Moncton. Ironiquement, la ville et, par extension, l’université tiennent leur nom de l’officier Robert Monkton, qui commanda les forces britanniques lors de la prise du fort Beauséjour en 1755, ce qui devait être le prélude de la chute de l’Empire français en Amérique du Nord et du Grand Dérangement. Qu’à cela ne tienne, Moncton est actuellement au centre du renouveau acadien, et, inversement, le vent de
dynamisme qui souffle sur la ville est en bonne partie attribuable à l’esprit entrepreneurial qui caractérise maintenant les Acadiens. La banlieue immédiate de Moncton comprend des communautés aussi diversifiées que Dieppe, à forte majorité acadienne, et Riverview, pour sa part très anglophone. La rivière Petitcodiac, qu’on surnomme ici la «rivière Chocolat» en raison de la couleur de ses eaux, se vide et se remplit deux fois par jour sous l’effet des marées de la baie de Fundy. Phénomène intéressant, la hausse des eaux de la rivière Petitcodiac est toujours précédée d’un mascaret , une vague pouvant atteindre quelques dizaines de centimètres et qui remonte en sens inverse le cours de la rivière. Le meilleur endroit d’où observer cette vague demeure le parc du Mascaret, dans le centre-ville.
Le Musée de Moncton , sur le chemin Mountain, présente une belle collection d’objets témoignant de l’histoire de la ville et de la région. Pendant la saison estivale, le musée accueille souvent des expositions temporaires d’envergure. La somptueuse façade du musée a été récupérée de l’ancien hôtel de ville de Moncton. Tout juste à côté du musée se trouve le Temple Libre, plus ancien bâtiment de la ville, datant de 1821. Très bien préservé, le bâtiment est un lieu de culte pour diverses religions, grâce à sa vocation interconfessionnelle.
La maison-musée Thomas Williams. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
L’intéressant Musée de Moncton.
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La maison Thomas Williams , dans la rue Park, est un bâtiment de style Second Empire de 12 pièces construit en 1883 pour Thomas Williams, alors comptable pour le chemin de fer Intercolonial; ses héritiers y vécurent pendant un siècle. Aujourd’hui un musée, la maison permet la découverte du mode de vie de la bourgeoisie de Moncton à l’époque victorienne. Au moment de sa construction, Moncton n’étant qu’une toute petite bourgade, la maison se trouvait à l’extérieur de ses limites, en pleine campagne.
La collection du Musée Acadien de l’Université de Moncton renferme plus de 35 000 objets, et l’exposition permanente qu’on y présente est liée à l’héritage matériel des Acadiens depuis 1604 jusqu’au XIXe siècle. Le musée a été fondé à Memramcook en 1886 par le père Camille Lefebvre du Collège Saint-Joseph, puis a été déménagé sur le site actuel en 1965. Dans le même bâtiment se trouve la Galerie d’art Louise-et-Reuben Cohen de l’Université de Moncton, où est exposée la production d’artistes acadiens. Du côté ouest de la ville, le parc du Centenaire est un lieu de détente familial ouvert en toute saison. On y trouve des sentiers de randonnée, une petite plage, des courts de tennis et un terrain de jeu, sans compter la possibilité d’y louer des canots et des pédalos. Le Palais Crystal, à côté de la place Champlain, est un parc d’attractions pour la famille, avec des manèges, des jeux, un minigolf, une piscine, des cinémas et un centre des sciences conçu pour les enfants. Comme le parc d’attractions est intérieur, le Palais Crystal est envahi, lors des jours de pluie, par de nombreuses familles.
Le Nouveau-Brunswick 73 La Côte magnétique est une intéressante illusion d’optique où vous avez l’impression que votre véhicule gravit une pente sans votre aide. Le personnel vous demande d’arrêter le moteur de votre véhicule dans ce qui semble être le bas d’une pente très abrupte et, comme par miracle, votre véhicule semble la remonter. Plusieurs autres attractions familiales se sont développées en bordure de la Côte magnétique, notamment un zoo, un train miniature, une piste de karting, un minigolf et surtout le superbe parc aquatique Magic Mountain .
La Côte magnétique, pour une illusion d’optique. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
DIEPPE Dieppe accueille, tous les deux ans, à la mi-août, l’International du cerf-volant. En plus des activités organisées autour du thème du cerf-volant, ce festival est aussi l’occasion d’assister à de nombreux spectacles et concerts. D’une année à l’autre, le festival est organisé en alternance avec la ville de Dieppe en France.
MEMRAMCOOK
Le parc aquatique Magic Mountain et ses glissades. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
Sous-Chapitre
Memramcook, petit village rural de la jolie vallée du même nom, revêt une importance symbolique pour le peuple acadien. Sa région est la seule dans la baie de Fundy où des Acadiens occupent toujours les terres cultivées avant la Déportation. C’est également à Memramcook que fut établi le Collège Saint-Joseph, en 1864, et où s’est tenu le premier congrès national des Acadiens en 1881. Le Lieu historique national du Monument-Lefebvre abrite une exposition qui met en lumière les événements clés et les dates charnières liés à la survivance du peuple acadien. Le Lieu historique national du Monument-Lefebvre est dédié au peuple acadien. © Parcs Canada / B. Townsend
74 Le Nouveau-Brunswick
Le Lieu historique national du Fort-Beauséjour, avec son beau point de vue sur la baie de Chignecto.
Le sud du Nouveau-Brunswick
© Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
SACKVILLE
AULAC
La ville de Sackville, outre ses jolies rues bordées de grands arbres derrière lesquels se cachent de belles résidences, est l’hôte de l’université Mount Allison, une petite institution d’enseignement supérieur très réputée dont les bâtiments occupent de belles aires verdoyantes du centre de la ville. Sur le campus, on peut visiter la galerie d’art Owens , qui regroupe une grande collection de tableaux d’artistes de la province et certaines œuvres du maître Alex Colville.
C’est à Aulac, à la suite de la prise du fort Beauséjour par les troupes britanniques en 1755, que devait commencer le tragique épisode de la déportation des Acadiens. Construit à partir de 1751, le fort Beauséjour occupait alors un emplacement stratégique donnant sur la baie de Chignecto, à la frontière des empires coloniaux français et britannique. Le Lieu historique national du Fort-Beauséjour comprend un centre d’interprétation qui explique l’histoire des Acadiens et de la Déportation. On peut également se promener à travers quelques fortifications toujours visibles de ce fort construit en forme d’étoile. Le point de vue sur la baie, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse y est excellent.
Le parc de la Sauvagine renferme un centre d’interprétation de la faune et de la flore d’un marais salé. Deux kilomètres de sentiers et de passerelles de bois permettent aux visiteurs de pénétrer dans un univers dont on ne peut soupçonner de prime abord la richesse et la diversité. En plus de son aspect éminemment pédagogique, ce parc est un merveilleux lieu de détente.
Les Hopewell Rocks à la marée haute, qui fait le bonheur des kayakistes naturalistes partis de Hopewell Cape. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
Péninsule acadienne
Baie des Chaleurs
Petit-Rocher Nigadoo
Grande-Anse
113
Maisonnette
10
20km
Île Miscou
Pigeon-Hill
Caraquet
11
Îles de l’Acadie
135
Bathurst
0 Miscou-Centre
Île Lamèque Paquetville
340
Shippagan
N 160
Tracadie-Sheila 11
Val-Comeau Tabusintac
8
Neguac
11
Bartibog Bridge
Golfe du Saint-Laurent
Miramichi
Escuminac
North Cape
117
11
Kouchibouguac Saint-Louisde-Kent 126
Parc national du Canada Kouchibouguac
Richibucto Rexton
Bouctouche
116
D
ÎLE-DUPRINCEÉDOUARD
ét
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or
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Shediac
Parc Prov. Parlee Beach 133
112
Moncton Riverview 2
Dieppe
Hopewell Cape
LA CÔTE ACADIENNE
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nd la de ion nt rat o é P éd nf Co
Parc prov. Murray Beach
Bayfield
Cape Tormentine
Memramcook
114
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Cap-Pelé Petit-Cap
2
1
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Aulac
16
Sackville Amherst
Baie Ve
rte
La côte acadienne L’Acadie moderne, on la découvre d’abord ici, tout le long de la côte est du Nouveau-Brunswick, où s’égrène un chapelet de villes et villages dont la population est majoritairement d’origine et de culture acadiennes. C’est principalement sur cette côte que les Acadiens fuyant la Déportation de 1755, ou de retour d’exil, sont venus trouver refuge, il y a plus de deux siècles, pour ériger une nouvelle Acadie. La beauté des paysages et l’accueil des Acadiens ont grandement contribué à la réputation de cette région, mais la côte acadienne n’en évoque pas moins une foule d’autres images, comme ses longues plages de sable blanc aux eaux étonnamment chaudes, son homard frais qu’on déguste à toute heure de la journée et l’atmosphère fébrile de ses nombreux ports de pêche, sans oublier le sens inné de la fête de ses habitants. En somme, une balade le long de la côte acadienne donne l’occasion de considérer l’héritage de l’Acadie des XVIIIe et XIXe siècles et de l’Acadie moderne, résolument tournée vers l’avenir et plus confiante que jamais. La dune de Bouctouche, l’une des dernières grandes dunes de la côte nord-est de l’Amérique du Nord.
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© Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
78 Le Nouveau-Brunswick BAYFIELD Plusieurs villages se succèdent le long de la côte atlantique du sud de la province, près du pont qui mène à l’Île-du-Prince-Édouard et de la frontière avec la Nouvelle-Écosse. C’est à proximité de l’un de ces villages, Bayfield, que se trouve le Centre d’interprétation de la nature Cape Jourimain . Ce centre d’interprétation met en valeur la faune et la flore de cette partie de la côte. De plus, des sentiers de randonnée pédestre sont aménagés sur le site pour permettre aux visiteurs de découvrir une nature magnifique constituée de forêts, de champs, de marais salés et de plages. Cape Jourimain offre un excellent point de vue sur le pont de la Confédération ainsi que des belvédères et un phare historique.
MURRAY CORNER Le parc provincial Murray Beach comprend, en plus d’une belle plage, un terrain de camping et des jeux. De là, la vue du pont de la Confédération est imprenable. Vous pouvez également partir pour une excursion en kayak de mer.
La belle plage de l’Aboiteau à proximité de Cap-Pelé. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
CAP-PELÉ L’occasion est belle, à Cap-Pelé, de découvrir le monde fascinant de la pêche, puisque l’existence de cette communauté acadienne, fondée à la fin du XVIIIe siècle, demeure, encore aujourd’hui, tributaire des richesses de l’océan. Le village compte une douzaine de boucanières, ces bâtiments où l’on «boucane» (sèche à la fumée) le poisson avant de l’exporter. Les quelque 30 boucanières de la région de Cap-Pelé parviennent à fumer pas moins de 95% du hareng vendu à travers le monde.Tout près de Cap-Pelé, on peut se rendre à la belle plage de l’Aboiteau . Splendide, celle-ci est idéale pour la baignade. Un long remblai de rocs et de pierres la cache de la route, d’où son nom. Le port de pêche de Cap-Pelé se trouve à environ 500 m de la plage de l’Aboiteau, le long de la même route. Un peu plus d’une vingtaine
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Cape Jourimain et son phare, avec vue sur le pont de la Confédération.
© Craig Doros | Dreamstime.com
L’ACADIE MODERNE L’Acadie des Maritimes, qui a célébré son 400e anniversaire en 2004, regroupe des communautés francophones parsemées dans plusieurs régions de l’Île-du-Prince-Édouard, de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick. Au Nouveau-Brunswick, seule province canadienne officiellement bilingue, plus de 30% de la population est de langue maternelle française, tandis qu’on ne compte que 4% de francophones à l’Îledu-Prince-Édouard et en Nouvelle-Écosse. En outre, seul le Nouveau-Brunswick dispose, depuis 1984, d’un quotidien francophone, L’Acadie Nouvelle.
Antonine Maillet.
© Archives Canada
Par ses festivals, le Nouveau-Brunswick rassemble les Acadiens de toutes les allégeances. Celui de Caraquet atteint son paroxysme le 15 août, Journée de la fête nationale des Acadiens et des Acadiennes, avec le fameux Tintamarre. À Edmundston, L’Acadie des Terres et Forêts en Fête, un spectacle estival mariant le chant, la danse et le théâtre, dans un site naturel enchanteur, célèbre 400 ans d’histoire acadienne. Le Rendez-vous acadien accueille, quant à lui, petits et grands pour fêter en famille la Journée de la fête nationale, dans la plupart des régions acadiennes de la province. Les attraits touristiques acadiens comme le Pays de la Sagouine, à Bouctouche, fait revivre l’Acadie du début du XXe siècle en s’inspirant de la pièce de théâtre à grand succès La Sagouine, d’Antonine Maillet. Pour sa part, le Village Historique Acadien, à Caraquet, présente la reconstitution d’un grand bourg avec ses villageois et ses villageoises.
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Les artistes acadiens du Nouveau-Brunswick sont non seulement reconnus chez eux, mais aussi à travers le Canada, voire la Francophonie. On n’a qu’à penser à Antonine Maillet, Prix Goncourt 1979 pour son roman Pélagie la Charrette, ou encore à l’artiste multidisciplinaire Herménégilde Chiasson, 29e lieutenant-gouverneur du Nouveau-Brunswick depuis 2003.
80 Le Nouveau-Brunswick
La gigantesque reproduction d’un homard installée à l’entrée de Shediac. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
de bateaux de pêche y sont accostés lorsqu’ils ne sont pas en mer. On trouve également dans la région deux belles plages: la plage Gagnon et Sandy Beach. Plus loin sur la route 133, au village de Barachois, on peut voir en son centre la plus vieille église acadienne en bois des Maritimes, construite en 1824: l’église historique de SaintHenri-de-Barachois .
de plusieurs centres d’activité à Shediac et dans la région immédiate. La réputation de Shediac tient aussi, en bonne partie, à l’abondance de homards qu’on trouve au large, et qu’on peut savourer frais. La ville s’est même autoproclamée la «capitale mondiale du homard» et propose, chaque année au début de juillet,
La côte acadienne
SHEDIAC La ville de Shediac est le centre de villégiature le plus connu de la côte est du Nouveau-Brunswick, et certainement un lieu de séjour très apprécié des vacanciers. Elle doit d’abord sa popularité à la magnifique plage du parc provincial de la plage Parlee , baignée par des eaux chaudes, idéales pour la baignade. Cet engouement a permis l’érection
Le parc provincial de la plage Parlee. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
LE HOMARD AMÉRICAIN (HOMARUS AMERICANUS) Le homard américain, ou «homard du Maine», habite la côte est de l’Amérique du Nord, de la Nouvelle-Écosse jusqu’à la Caroline du Nord. Les colons européens se servaient notamment de ce crustacé pour engraisser leurs champs. On dit qu’à cette époque les homards étaient à ce point nombreux qu’on pouvait les ramasser à la main sur le rivage. Le homard est désormais considéré comme l’un des mets les plus savoureux qui soient. Il demeure maintenant en forte demande sur tous les marchés du monde. Sa popularité a entraîné l’émergence d’une industrie de la pêche localisée dans plusieurs communautés des côtes canadiennes et américaines. Afin d’éviter la surexploitation de la ressource, les gouvernements du Canada et des États-Unis imposent des normes concernant la taille minimale et maximale des homards pouvant être pêchés. Le renouvellement des stocks de homards est un long processus. Des quelque 100 000 œufs pondus par une femelle, seulement 1% survivent plus de quatre semaines, et très peu se rendront jusqu’à maturité. Il faut environ cinq à sept ans pour qu’un homard atteigne sa taille adulte, et, pour y arriver, il doit muer pas moins de 25 fois.
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Réputé nécrophage, le homard préfère toutefois la chaire fraîche et se nourrit de coques, de moules, d’oursins, de crabes et parfois de plantes. La couleur du homard est dû à la présence de trois pigments dans sa carapace: le bleu, le rouge et le jaune. Il arrive qu’à la naissance un ou plusieurs de ces pigments soient manquants; la carapace peut alors être bleue (1 fois sur 4 millions) ou blanche (albinos; 1 fois sur 10 millions). C’est au large de la Nouvelle-Écosse, semble-t-il, que l’on a pêché le plus gros homard au monde: il mesurait plus de 1,10 m, pesait 20 kg et avait atteint l’âge respectable de 100 ans.
82 Le Nouveau-Brunswick
Le merveilleux Pays de la Sagouine, à l’Île-aux-Puces de Bouctouche, pour revivre l’Acadie. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
son Festival du homard. Une gigantesque reproduction d’un homard, 11 m sur 5 m et pesant 90 tonnes, illustre l’importance de ce crustacé pour la région.
La côte acadienne
Fondée au XIXe siècle, Shediac conserve de cette époque quelques beaux édifices, ce qui tranche avec le caractère quelque peu anarchique de la ville, très affairée pendant la saison estivale. En longeant la côte vers le nord, on traverse quelques minuscules communautés acadiennes vivant surtout de la pêche.
Antonine Maillet et K.C. Irving. Récipiendaire du prix Goncourt en 1979 pour son roman Pélagie la Charrette, Antonine Maillet est l’auteure acadienne la plus connue dans le monde. Elle s’était d’abord fait remarquer dans les années 1970 avec La Sagouine, une pièce de théâtre évoquant de manière remarquable la vie et l’âme acadiennes au début du XXe siècle. De son côté, K.C. Irving, décédé en 1992, a érigé un empire financier colossal couvrant une foule de secteurs, notamment celui du pétrole. Parti de rien, Irving possédait à sa mort l’une des plus grandes fortunes personnelles du monde.
BOUCTOUCHE Agréable petite communauté donnant sur une large baie aux eaux calmes, Bouctouche a été fondée à la fin du XVIIIe siècle par des Acadiens chassés de la vallée de Memramcook. Bouctouche a l’honneur d’avoir donné naissance à deux des plus célèbres Néo-Brunswickois:
Le principal centre d’intérêt de Bouctouche se trouve à l’Île-auxPuces, au cœur d’une baie, où le Pays de la Sagouine a été aménagé pour faire revivre l’Acadie du début du XXe siècle en s’inspirant de la pièce de théâtre à grand succès d’Antonine Maillet. On a eu l’excellente idée d’animer le site avec les
Le Nouveau-Brunswick 83
La dune de Bouctouche sillonnée par une passerelle permettant l’observation de sa flore et de sa faune.
personnages de la pièce, qui présentent des scènes, de la musique et des chansons. C’est là que l’animation est la plus grande et que l’on peut, à sa guise, s’initier au mode de vie des Acadiens du début du XXe siècle en discutant avec les personnages du site. À l’entrée, on peut se délecter de mets traditionnels acadiens au restaurant L’ordre du bon temps. Chaque soir, des soupers-théâtre et des soirées musicales sont organisés. Situé dans un bâtiment qui fut un couvent de religieuses jusqu’en 1969, le Musée du comté de Kent est certainement l’un des plus intéressants musées régionaux de la province. Les diverses pièces de l’édifice renferment des meubles d’époque et des objets d’art religieux qui rappellent l’histoire du couvent et la vie quotidienne des religieuses et des étudiantes.
L’Éco-Centre Irving de la Dune de Bouctouche , une dune qui s’étend sur 12 km le long de la baie de Bouctouche, est l’habitat d’une grande variété de plantes et d’animaux aquatiques, ainsi que d’oiseaux migrateurs ou riverains, entre autres le grand héron, le pluvier siffleur et la sterne (aux longues ailes). Cette dune, qui protège les eaux calmes et le marais salé de la baie, a été façonnée au fil des siècles par l’action incessante du vent, des marées et des courants marins. Elle est une des dernières grandes dunes de la côte du nord-est de l’Amérique du Nord. L’Éco-Centre Irving vise à préserver et à mieux faire connaître cet écosystème fragile. Une passerelle de bois d’environ 2 km de long permet d’observer aisément la faune et la flore, sans pour autant risquer d’en perturber
La côte acadienne
© Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
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Le parc national Kouchibouguac possède une superbe côte maritime.
© Parcs Canada / M. Dwyer
l’écosystème. Des guides assurent des visites commentées de la dune. Depuis plusieurs années, la superbe plage de sable fin qui borde la dune sur toute sa longueur est un site d’excursion estival très populaire; caressée par des eaux particulièrement chaudes, elle est un des meilleurs endroits de la côte pour la baignade. La dune ne se trouve qu’à quelques kilomètres au nord de Bouctouche. On peut s’y rendre à pied ou à vélo par un sentier forestier. Le Lieu historique provincial Bonar Law, à Rexton. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
La côte acadienne
REXTON Le village anglophone de Rexton est le lieu de naissance de l’ancien premier ministre de Grande-Bretagne, Bonar Law (1858-1923), qui fut le seul premier ministre de ce pays né à l’extérieur du Royaume-Uni. Le Lieu historique Bonar Law rend hommage à ce personnage tout en faisant revivre le mode de vie de son époque. Il comprend la ferme et la maison où Lord Bonar Law vécut ses premières années.
KOUCHIBOUGUAC Le magnifique parc national Kouchibouguac est recouvert d’une forêt de feuillus et de conifères, no-
tamment de thuyas, et parsemé de tourbières. Il possède plus de 26 km d’une superbe côte maritime de marais salés, de lagunes, de dunes et de plages de sable doré. Il est l’habitat naturel de plusieurs centaines d’animaux et d’oiseaux, dont le rarissime pluvier siffleur. Pour en permettre l’observation, de longues passerelles de bois y ont été installées. Ce parc est l’endroit idéal pour pratiquer plusieurs activités sportives. Les amateurs de randonnée pédestre et, en particulier, de vélo, y sont comblés grâce aux multiples sentiers qui parcourent l’ensemble du parc sur plusieurs dizaines de kilomètres. Le canot et le kayak y sont également très populaires en été, le parc étant
Le Nouveau-Brunswick 85 traversé par une superbe rivière. Ces embarcations et des vélos peuvent être loués sur place. Mais surtout, ce parc offre probablement les plus belles plages de sable de cette partie de la province.
ESCUMINAC Les amateurs de jolies plages isolées peuvent se rendre au parc Escuminac, qui en compte quelques-unes. Un arrêt au village permet de voir le Monument à la mémoire des pêcheurs disparus, rappelant qu’une tempête en mer avait enlevé la vie à 35 pêcheurs en 1959.
MIRAMICHI Miramichi, située à l’embouchure de la rivière du même nom, est la plus importante agglomération de la région, et, contrairement aux autres communautés de la côte, elle compte une population presque essentiellement de langue anglaise. On y organise d’ailleurs annuellement, au début du mois de juillet, un intéressant Festival des Irlandais du Canada. Cette ville doit son existence à l’exploitation forestière, la plus importante activité économique de la région depuis deux siècles. Le Parc du quai Ritchie, aménagé en bordure de la rivière Miramichi, est un bon endroit pour s’amuser en famille, car diverses activités y sont proposées. La rivière Miramichi , qui s’étend sur près de 200 km, est une rivière exceptionnelle pour la pêche au saumon de l’Atlantique. Depuis Miramichi, on peut la suivre, grâce à la route 8, jusqu’à Fredericton. Le long de cette route, on découvrira notamment de jolis paysages dominés par une végétation où triomphent les conifères.
Monument à la mémoire des pêcheurs disparus, à Escuminac. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
Le très animé Parc du quai Ritchie, à Miramichi. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
La poissonneuse rivière à saumons Miramichi. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
86 Le Nouveau-Brunswick Le Musée du saumon , sur la route 8 en direction de Doaktown, présente une exposition qui traite à la fois de la pêche et du mode de vie de ce poisson. En continuant dans la même direction, on atteint le Musée des bûcherons du centre du NouveauBrunswick. Ce musée occupe le site d’un camp de bûcherons et propose une évocation de leur dur métier.
BARTIBOG BRIDGE Depuis Miramichi, la route 11 vers l’ouest mène à la Péninsule acadienne. Bartibog Bridge est le premier village croisé sur cette route. En plus de l’excellent point de vue à l’embouchure de la rivière Miramichi qu’offre cette minuscule communauté, Bartibog Bridge abrite l’intéressant Lieu historique de la ferme MacDonald. Né en Écosse en 1762, Alexander MacDonald servit comme simple soldat dans l’armée britannique lors de la guerre de l’Indépendance américaine. C’est en 1784, après la fin des hostilités, que MacDonald vint s’installer aux abords de la rivière Miramichi. La ferme MacDonald, qu’on peut aujourd’hui visiter, comprend une belle maison en
pierres de style georgien ainsi que plusieurs autres bâtiments datant du début du XIXe siècle.
NEGUAC Petit village à l’entrée de la Péninsule acadienne, Neguac est au carrefour des cultures francophones, anglophones et micmaques du Nouveau-Brunswick. On s’y rend pour profiter de ses plages sauvages et de son parc naturel. Le parc naturel de l’Île-aux-Foins offre au visiteur à la fois un site écotouristique et un lieu d’activité familiale de plein air. On peut y observer la faune et la flore environnantes grâce à un réseau de sentiers pédestres et à une tour d’observation d’oiseaux.
TABUSINTAC Le bassin et l’estuaire de Tabusintac, d’une superficie de 4 100 ha, sontformés de dunes, d’îles et de plages aux multiples criques. Ils sont le théâtre d’une activité intense durant l’été, alors qu’une foule d’oiseaux sont attirés par des terres humides. Le site est d’ailleurs l’habitat
Le Lieu historique de la ferme MacDonald, aux abords de la rivière Miramichi, à Bartibog Bridge. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
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Le port de pêche de la petite ville de Tracadia-Sheila et quelques bateaux en attente de prendre le large. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
TRACADIE-SHEILA Après avoir traversé les villages de Neguac et de Val-Comeau, qui sont pourvus chacun d’un parc provincial et de plages, la route 11 mène à la petite ville de Tracadie-SheilaComme en témoigne encore l’héritage institutionnel, l’histoire de la ville a longtemps été marquée par la présence des religieuses hospitalières de Saint-Joseph, qui, de 1868 à 1965, y ont soigné les malades, notamment les lépreux. L’Académie Sainte-Famille, un bel édifice datant du début du siècle dernier, était autrefois une école et un pensionnat administrés par ces mêmes religieuses. Il abrite aujourd’hui le Musée historique de Tracadie, qui présente une exposition relatant les diverses étapes de l’histoire de Tracadie et de
sa région. On y trouve notamment des objets d’origine micmaque, des objets religieux, des outils anciens et une rétrospective sur l’hôpital. À proximité du musée, on peut visiter le Cimetière des lépreux, où sont alignées une soixantaine de croix identiques.
SHIPPAGAN Protégé par le détroit qui le sépare de l’île Lamèque, le site où se trouve aujourd’hui Shippagan fut d’abord un poste de traite avant de devenir, dès la fin du XVIIIe siècle, un port de mer. Désormais une petite communauté animée, Shippagan est dotée de quelques industries et, surtout, d’un havre où est amarrée l’une des plus importantes flottes de pêche de la Péninsule acadienne. Le charme de Shippagan tient à son site donnant sur la mer, mais aussi pour beaucoup à son atmosphère unique de ville portuaire. Toute per-
La côte acadienne
de l’eider à duvet, du balbuzard et du grand héron, ainsi que du rare pluvier siffleur, qu’on peut parfois apercevoir.
LES CHANTIERS NAVALS Napoléon Bonaparte forme un blocus en 1806 autour des îles Britanniques, empêchant par la force tout contact entre l’Angleterre et l’Europe. En raison du blocus, l’Angleterre ne peut plus s’approvisionner en bois de Suède et de Norvège. Elle se tourne donc vers le Canada pour trouver d’autres sources d’approvisionnement pour ses chantiers navals. Dès 1814, le Parlement anglais va favoriser le bois canadien. Cette demande en bois donne le coup d’envoi à l’exploitation forestière canadienne, notamment au Nouveau-Brunswick, avec sa grande réserve de bois. Les marchands érigent des chantiers navals le long des côtes pour le lancement des navires: le bois équarri, très encombrant, doit être transporté sur de grands voiliers pour traverser l’Atlantique. À l’époque, les chantiers navals du Nouveau-Brunswick fourmillent d’activités. Les petits, soit les chantiers ruraux, construisent des goélettes et des sloops; les chantiers moyens, situés hors des villes, prennent des commandes locales et fabriquent des bateaux de tout type; et les plus grands, spécialisés dans la construction de gros bateaux, font des transocéaniques pour des clients locaux ou étrangers. La vente des navires et de leur cargaison après une traversée unique de l’Atlantique change à partir de 1850, alors que marchands de bois et investisseurs commencent à acheter des navires au lieu de les affréter. C’est ainsi que nombre de familles du NouveauBrunswick s’enrichiront grâce à l’industrie du transport maritime. Au XIXe siècle, l’âge d’or de la voile au Nouveau-Brunswick, les grands voiliers en bois s’élançaient vers les eaux de l’Atlantique. Reconnus à travers le monde pour leurs performances, ces navires marchands et passagers sillonnaient aussi les mers intercontinentales, contribuant à la réputation du Canada, des constructeurs et des armateurs.
Le Nouveau-Brunswick 89 Pour découvrir le monde fascinant de la pêche moderne en Acadie et dans le golfe du Saint-Laurent, et surtout la riche faune qui peuple les fonds marins de la région, la visite de l’Aquarium et Centre marin du Nouveau-Brunswick , près du quai de Shippagan, s’impose. Vous aurez l’occasion d’observer différentes espèces de poissons qui proviennent du golfe du Saint-Laurent et des lacs et rivières de la province, ainsi que des phoques et d’étonnants homards bleus. Son intérêt réside en partie dans le fait que ces poissons et crustacés évoluent dans des bassins recréant fidèlement leur environnement naturel. Mais le plus fascinant est sans nul doute le bassin des phoques, particulièrement aux heures des repas. Un garçon manipule un étonnant homard bleu.
sonne intéressée à en connaître davantage sur l’industrie de la pêche, cette activité au cœur de l’économie acadienne depuis maintenant plus de deux siècles, devrait s’arrêter à Shippagan, pour découvrir la ville, marcher sur le quai et, bien sûr, visiter son centre marin. Chaque année vers la troisième semaine de juillet, la ville organise un Festival des pêches et de l’aquaculture, avec plusieurs activités liées au monde de la pêche, comme la bénédiction des bateaux. Ayant habité jusqu’alors les terres fertiles des rives de la baie de Fundy, les Acadiens qui ont pu éviter la Déportation en fuyant à travers les bois sont venus trouver refuge, pour la plupart, sur les côtes de la province. Le sol y étant moins fertile, les Acadiens se sont alors tournés vers la mer pour gagner leur vie.
ÎLE LAMÈQUE De Shippagan, un pont permet d’accéder à l’île Lamèque. Avec ses paysages plats et ses quelques minuscules hameaux aux jolies maisons blanches ou de couleur, cette île demeure un havre de paix où le temps semble figé. Un arrêt s’impose à l’église Sainte-Cécile de PetiteRivière-de-l’Île. C’est dans le cadre enchanteur de cette mignonne église de bois très colorée que se tient annuellement, la dernière semaine de juillet, un festival exceptionnel: le Festival international de musique baroque. Pour ceux qui voudrait en connaître plus sur la faune et la flore des environs, le Parc écologique de la Péninsule acadienne renferme un centre d’interprétation, une passerelle d’un demi-kilomètre et une tour d’observation, qui permet aux visiteurs d’en découvrir les différents aspects.
La côte acadienne
© Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
90 Le Nouveau-Brunswick
MISCOU: UNE ÎLE DE BOUT DU MONDE Qui aurait cru qu’une aussi petite île comme Miscou, située au nord-est du Nouveau-Brunswick, verrait autant d’événements historiques depuis les premiers pas des Micmacs sur son territoire, il y a plusieurs siècles? Ces derniers l’auraient désignée du nom de M’susqu (boue), en raison de ses plaines marécageuses. Le 3 juillet 1534, Jacques Cartier la découvre et la baptise «île Saint-Louis», et nomme sa pointe nord le «cap de l’Espérance». Plus tard, le découvreur du Canada donne le nom de «baie de Chaleur» (baie des Chaleurs) aux eaux qui l’entourent. Après le passage de Cartier, le pilote français Jean Alphonse de Saintonge écrit, dans sa Cosmographie, «qu’il y avait de grande pêcherie à l’île de Miscou et que le poisson était meilleur que celui de Terre-Neuve». Le nom de l’île Saint-Louis n’aura pas survécu; l’île s’appelle désormais Miscou, du micmac M’susqu. De 1620 à 1670, Miscou devient un village de pêcheurs, avec de nombreux habitants et une église, la mission Saint-Charles, située du côté sud du havre, où un cimetière datant du XVe siècle a été mis au jour derrière l’emplacement actuel de la petite église presbytérienne. Les jésuites avaient fait de Miscou leur point de convergence pour le territoire comprenant la Gaspésie et l’est de l’Acadie.
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L’île fut l’hôte d’autres personnages importants, tel le gouverneur Nicolas Denys, au milieu du XVIIe siècle, alors propriétaire du territoire allant de l’île du Cap-Breton à Gaspé. Dans ses écrits de 1672, il révèle que «son habitation ainsi que son jardin étaient situés du côté du havre où se trouvait, auparavant, un vieux fort français qui est encore bien connu et dont on peut trouver les traces». À la suite de fouilles sur le site du fort, des objets ont été trouvés, dont une poterie qui date de 1601. Île de bout du monde, Miscou attire nombre de curieux prêts à y découvrir son histoire séculaire, de même que son phare, l’un des plus anciens (1856) construits sur les rives du golfe du SaintLaurent. L’île abrite aussi plus de 300 espèces d’oiseaux.
Le Nouveau-Brunswick 91
L’île Miscou, un havre de paix et de plaisir pour les vacanciers qui rêvent de marcher sur une plage ensoleillée. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
ÎLE MISCOU
À l’extrémité de l’île, au bout de la route 113, s’élève le phare de l’île Miscou , l’un des plus vieux phares du Nouveau-Brunswick; il bénéficie en outre d’un très beau point de vue sur l’océan. Quelques kilomètres avant le phare, sur la même route, un site d’interprétation , avec un sentier et des passerelles, permet de découvrir une tourbière.
La route 113 vers le phare de l’île Miscou, le long d’une immense tourbière dotée d’un sentier et de passerelles. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
La côte acadienne
Après avoir traversé le petit pont depuis l’île Lamèque, on arrive à l’île Miscou, un autre havre de paix peu peuplé mais connu pour ses quelques belles plages souvent désertes.
Les amateurs de planche à voile et de kitesurf affectionnent les plages de la Péninsule acadienne où soufflent de © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick forts vents.
Grâce à de forts vents presque constants, les îles de la Péninsule acadienne, l’île Lamèque et l’île Miscou, sont aussi particulièrement prisées par les amateurs de planche à voile et de kitesurf. Ce dernier sport nautique, de plus en plus populaire, est très impressionnant à regarder; il consiste à être tiré par un cerf-volant et à glisser sur une planche de surf de taille réduite, ce qui permet d’effectuer de nombreuses figures aériennes.
La côte acadienne
CARAQUET À Caraquet, ce sont d’abord le dynamisme et la chaleur des habitants qui charment. Plus grande ville de la Péninsule acadienne, Caraquet est aussi, à juste titre, considérée comme le cœur culturel de l’Acadie! Le mois d’août est de loin la meilleure période pour la visiter. En effet, le 15 août, on y célèbre la fête nationale des Acadiens. À eux seuls, le Tintamarre et les spectacles acadiens garantissent une expérience inoubliable. Toujours en août, Caraquet est également l’hôte du Festival Acadien. En d’autres temps, il est possible
d’assister à des représentations de l’excellente troupe du Théâtre populaire d’Acadie. On peut aussi se détendre sur l’une des petites plages de Caraquet ou encore faire une croisière au départ du Carrefour de la mer, sur le boulebard Saint-Pierre Est. Un peu plus loin, on croise le Musée Acadien , qui abrite une petite collection d’objets d’usage quotidien des deux derniers siècles. Important lieu de pèlerinage, le Sanctuaire Sainte-Anne-du-Bocage comprend, sur un beau site naturel, une petite chapelle de bois, un chemin de croix ainsi qu’un monument élevé en l’honneur d’Alexis Landry, ancêtre de la plupart des Landry d’Acadie. Le Village Historique Acadien reconstitue, sur une vaste propriété, un bourg qui comprend une quarantaine de maisons et d’autres bâtiments dont la plupart sont authentiques, datant de 1770 au début du XXe siècle. Le site est animé par des guides en costumes d’époque qui donnent vie au village en effectuant
Le Nouveau-Brunswick 93 des travaux quotidiens de manière traditionnelle, et qui se font un plaisir d’informer les visiteurs sur les us et coutumes du passé. Au centre d’interprétation, un film présente brièvement l’histoire des Acadiens. Caraquet est, depuis des lustres, réputée pour ses huîtres qui se développent dans la baie de Caraquet. Déjà en 1758, les premiers Acadiens les pêchaient. De leur simple cueillette, on en est venu peu à peu à en faire l’élevage grâce à la création de fermes d’ostréiculture. Aujourd’hui, il est possible de se familiariser avec la production d’huîtres, en se rendant à l’Éco-musée de l’huître de la poissonnerie Dugas. On y présente le savoir-faire que la famille Dugas a su acquérir au fil des ans. La plage Frolex, la plage du centre-ville et la plage du parc de Caraquet sont trois belles plages où il fait bon se promener et respirer l’air marin.
MAISONNETTE
Bâtiments d’époque et travaux quotidiens traditionnels au Village Historique Acadien de Caraquet, une reconstitution animée d’un hameau d’Acadie. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
Ce hameau, connu pour ses huîtres, possède l’une des plus belles plages de la Péninsule acadienne: la plage du parc provincial de Maisonnette, ou l’on peut se baigner dans les eaux peu profondes.
Le Musée des Papes de Grande-Anse, avec sa maquette de la basilique Saint-Pierre-de-Rome, au © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick Vatican.
Autre petit village côtier, GrandeAnse est pourvu d’une jolie plage au pied des falaises. On peut également y visiter un musée unique en son genre, le Musée des Papes . L’exposition comprend notamment une reproduction à l’échelle de Saint-Pierre-de-Rome, des vêtements et des objets d’art religieux, ainsi qu’une collection iconographique papale. Plusieurs des pièces exposées sont certainement rares et
La côte acadienne
GRANDE-ANSE
94 Le Nouveau-Brunswick
La populaire marina de Bathurst, où sont amarrés des navires de plaisance à voiles et à moteur. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
intéressantes. Ce musée rappelle l’importance qu’a eu la religion dans l’histoire de l’Acadie.
La côte acadienne
PAQUETVILLE Quelques kilomètres passé Grande-Anse, on peut prendre la route 135 vers le sud pour se rendre à Paquetville, le village natal de la chanteuse populaire Édith Butler. Paquetville est une petite communauté paisible abritant l’une des plus grandes églises de la province, l’église Saint-Augustin, située dans la rue du Parc.
BATHURST Ville industrielle située à l’embouchure de la rivière Nepisiquit, Bathurst, en tant que plus grand centre urbain du nord-est de la province, dispose d’une foule de services. Mais, pour le visiteur, l’intérêt de Ba-
thurst réside d’abord dans les nombreux sites naturels qui se trouvent à proximité.Tout juste passé le port, au nord-est de la ville, on peut découvrir la faune et la flore des marais salés, des boisés et des champs qui peuplent la réserve de la pointe Daly, un havre de paix de 40 ha. De plus, les amants de la nature peuvent admirer tout près les chutes Papineau.
DALHOUSIE Dalhousie, fondée par des Écossais au début du XIXe siècle, est une agréable petite communauté, pourvue d’une plage et d’une jolie marina d’où partent les bateaux qui font des excursions dans la baie des Chaleurs. On peut en profiter pour en connaître davantage sur l’histoire de la région, depuis la période amérindienne jusqu’à nos jours, en visitant l’intéressant Musée régional de Restigouche, rue George.
Le Nouveau-Brunswick 95
Un cœur sur la porte, voici le beau phare de Dalhousie datant de 1870, accessible au bout de la plage. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
Campbellton, fondée également par des Écossais au début du XIXe siécle et située en bordure de l’estuaire de la rivière Restigouche, est la plus grande ville de cette région réputée pour la pêche, notamment celle au saumon. D’ailleurs, cette pêche est à ce point associée à l’histoire de la ville qu’on y a érigé un gigantesque saumon. On y organise, chaque année à la fin du mois de juin et au début du mois de juillet, un Festival du saumon. On peut découvrir une tout autre fa- Restigouche Sam, un saumon d’acier inoxydable de 8,5 m, pour cette de la région en visitant une ville réputée pour la pêche au saumon: Campbellton. la Galerie Restigouche, rue An- © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick drew, grâce à son exposition sur l’histoire de Restigouche vécue de 305 m sur les versants de laquelle par les peuples autochtone, français, huit pistes de ski sont entretenues, acadien et écossais. ce qui en fait l’un des centres de ski les plus courus de la province. Il dispose également d’un sentier ATHOLVILLE de motoneige et d’une trentaine de kilomètres de pistes de ski de fond Le parc provincial Sugarloaf , vas- qui se transforment, l’été venu, en te espace s’étendant sur plus de sentiers de randonnée, par lesquels 1 200 ha, accueille les amateurs de on peut gravir la montagne et profiplein air en toutes saisons. En hiver, ter du panorama. cette destination est prisée des amateurs de ski alpin de la région, car le parc comprend une montagne haute
La côte acadienne
CAMPBELLTON
La Nouvelle-Écosse renferme une multitude de jolies plages le long de ses côtes, à l’instar de Carter’s Beach, près de Port Mouton. © John Sylvester
Port Mouton, un petit village situé dans le Queens County.
© John Sylvester
LA NOUVELLE-ÉCOSSE
La Nouvelle-Écosse La magnifique province de la Nouvelle-Écosse forme une longue presqu’île rattachée au continent uniquement par l’étroite langue de terre de l’isthme de Chignecto. Ici, la mer n’est jamais bien loin. En effet, aucune partie du territoire de la Nouvelle-Écosse n’est à plus de 50 km d’une côte, que ce soit celle de l’océan Atlantique, du détroit de Northumberland ou de la baie de Fundy. Cet environnement maritime a forgé tant le caractère et la vie de ses habitants que de splendides paysages. Ses côtes, qui s’étendent sur des centaines de kilomètres, renferment des havres et des baies, près desquels se sont déployés des villes et des villages de pêcheurs. D’un charme indéniable, le patrimoine architectural néo-écossais se marie à merveille avec la beauté des sites naturels. Du plus petit hameau côtier jusqu’à Halifax, la capitale, rares sont les endroits où l’architecture des maisons et des bâtiments, qui datent souvent du XIXe siècle, ne s’accorde avec la majesté des lieux. Les belles terres de la région ont été pendant un temps au cœur de la rivalité entre les Français et les Britanniques. D’abord habitées par les Micmacs, elles témoignent de la première colonie française en Amérique. C’est en 1605, une année après la tentative ratée d’établissement dans l’île Sainte-Croix (dans l’État américain du Maine), qu’une expédition française menée par le sieur de Monts fonde à l’embouchure de la rivière Annapolis Port-Royal. On assiste alors à la naissance de l’Acadie. En 1713, par le traité d’Utrecht, la France cède l’Acadie à la Grande-Bretagne; l’Acadie est rebaptisée Nova Scotia (c’est-à-dire «Nouvelle-Écosse», en latin). Devenus citoyens britanniques, d’origine française, les Acadiens proclament leur neutralité dans le conflit opposant la France à la Grande-Bretagne, mais cette non-ingérence ne sera pas suffisante pour calmer les autorités britanniques. En 1755, alors qu’une nouvelle guerre est imminente, les Britanniques décident de prendre des mesures radicales: la déportation des Acadiens. De 1755 à 1763, environ la moitié des 14 000 Acadiens vivant sur la côte de la baie de Fundy seront déportés par bateaux; les autres fuiront à travers les bois. Dans les décennies suivantes, la Nouvelle-Écosse est l’hôte de nouvelles vagues d’immigration, notamment celle des Planters en quête de terres à cultiver, celle des loyalistes à l’issue de la guerre de l’Indépendance américaine et celle des citoyens des îles Britanniques, en particulier des Écossais. En 1867, la Nouvelle-Écosse se joint à la Confédération du Canada qui compte trois autres provinces: le Nouveau-Brunswick, l’Ontario et le Québec. À cette époque, la Nouvelle-Écosse est une colonie prospère grâce à la construction navale, à la pêche et à la coupe de bois. En 1874, la province est reliée au reste du Canada par le chemin de fer Intercolonial. La Nouvelle-Écosse est aujourd’hui la province canadienne la plus peuplée de l’Atlantique.
103
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Parc national du Canada Fundy
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LA NOUVELLE-ÉCOSSE
Camp Hill Cemetery
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Cathedral Church of All Saints
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Victoria Park
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Public Gardens Park
Sackville St.
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Museum of Natural History
Lieu historique national de la Citadelle-d’Halifax
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Clyde St.
Royal Artillery Park
Old Town Clock
Brunswick St.
125
St. Paul’s Anglican Church
Grand Parade
George St.
Duke St. City Hall
Blowers St.
Prince St.
Morris St.
Bishop St.
Salter St.
Discovery Centre
Alexander Keith’s Nova Scotia Brewery
Maritime Museum of the Atlantic
Historic Properties
George St. Province House Art Gallery of Nova Scotia
Barrington St.
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Hollis St.
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Vers Woodside (South Dartmouth)
Vers Dartmouth
HALIFAX
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Lower Water St.
Halifax Ville au riche patrimoine architectural, construite au pied d’une acropole surplombant l’un des plus longs ports naturels du monde, on découvre Halifax avec ravissement. L’excellence du site, tant pour la navigation maritime que pour les stratégies militaires, fut déterminante dans son histoire. L’endroit, habité par les Micmacs, a été mis en valeur par les Britanniques à partir de 1749. Cette annéelà, 2 500 soldats et colons sous le commandement du gouverneur Edward Cornwallis s’y installèrent, avec pour mission de protéger les intérêts britanniques sur le territoire de la Nouvelle-Écosse, car la France et ses colonies d’Amérique du Nord représentaient encore une menace considérable. Dans les décennies suivantes, Halifax servit de château fort aux troupes britanniques lors de la guerre de l’Indépendance américaine et de la guerre de 1812 contre les États-Unis. Ce passé militaire est aujourd’hui évident dans le paysage urbain d’Halifax, avec notamment la Citadelle, dont la silhouette domine le centre-ville. Halifax fut également une grande cité commerçante. Son ouverture sur l’Atlantique, grâce à ses installations portuaires, et, à partir de la fin du XIXe siècle, son rattachement au réseau de chemins de fer canadien y ont favorisé le commerce. Les Historic Properties, ces entrepôts de marchandises construits sur les quais, le plus vieil ensemble architectural du genre au pays, témoignent de la longue tradition marchande de la ville. Le 14 avril 1912, une tragédie se déroule près des côtes canadiennes: le naufrage du paquebot Titanic entraîne dans la mort des centaines de personnes. Appelés à la rescousse, des navires partent du port d’Halifax et y ramènent les corps des victimes, dont quelque 150 seront inhumés dans les cimetières de la ville. Durant la même période, la Première Guerre mondiale bouleverse l’Europe. Halifax joue alors un rôle capital pour le transport des troupes et des marchandises. Or, le 6 décembre 1917, un vaisseau belge, l’Imo, heurte dans le port d’Halifax un navire français, le Mont Blanc, chargé d’explosifs. Vingt minutes après la collision, c’est l’explosion. L’onde de choc est terrible, une partie de la ville est défigurée, alors que près de 2 000 personnes meurent sur le coup et que des milliers d’autres sont blessées. Halifax forme maintenant le plus grand centre urbain des provinces maritimes. Son agglomération, incluant sa ville jumelle de Dartmouth, totalise plus de 370 000 habitants. Plus qu’ailleurs dans les Maritimes, la métropole présente un visage diversifié, même cosmopolite, et possède de superbes musées et d’autres centres d’intérêt. On s’y balade avec beaucoup de plaisir, à la découverte de ses restaurants, de ses commerces hétéroclites et de ses rues animées.
102 La Nouvelle-Écosse
Le Lieu historique national de la Citadelle-d’Halifax vu à vol d’oiseau.
© Parcs Canada
LA CITADELLE ET SES ALENTOURS
Halifax
Le Lieu historique national de la Citadelle-d’Halifax témoigne aujourd’hui de l’héritage militaire de la ville qui, depuis sa fondation en 1749, joua un rôle stratégique de premier plan dans la défense de la Côte Est nord-américaine. Cette imposante construction en forme d’étoile surplombant Halifax fut construite entre 1828 et 1856. Elle constituait le cœur de l’impressionnant système de défense visant à protéger le port de toute attaque. Les visiteurs ont accès à l’ensemble des pièces de la Citadelle qui servaient de baraquements aux militaires et d’entrepôts d’armes et de munitions. Ils peuvent également marcher sur les remparts, d’où l’on bénéficie d’une vue imprenable sur le port et la ville. En été, des étudiants personnifiant des militaires du 78th Highlanders et de la Royal Artillery
Des figurants personnifient des militaires de la Royal Artillery. © Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
font des manœuvres à l’intérieur de l’enceinte. Sur le site, l’Army Museum abrite une importante collection d’armes et d’uniformes britanniques et néo-écossais.
La Nouvelle-Écosse 103
Devant le port d’Halifax s’élève la Old Town Clock.
Les jolis parterres fleuris des Public Gardens. © Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
Au nord-ouest de la Citadelle se trouve le Museum of Natural History , qui collectionne, préserve et étudie les objets et les spécimens les plus représentatifs de la géologie, de la faune, de la flore et de l’archéologie de la Nouvelle-Écosse. Le musée présente entre autres des expositions consacrées à la botanique, aux fossiles, aux insectes, aux reptiles et à la vie marine, avec notamment un squelette de baleine. On y explique
aussi la culture et le mode de vie des peuples ayant habité le territoire de la province au fil des siècles. Au sud-ouest de la Citadelle s’étendent les jolies aires verdoyantes des Public Gardens , un jardin victorien de 7 ha (initialement un jardin privé, et ce, dès 1753, puis acquis en 1836 par la Nova Scotia Horticultural Society). Bel exemple du savoirfaire britannique, les Public Gardens cachent sous leurs grands arbres de jolis parterres de fleurs, de petits
Halifax
Au pied de la Citadelle, devant le port, s’élève un des plus célèbres symboles d’Halifax: la Old Town Clock . Cette horloge à quatre cadrans a été offerte en 1803 par le prince Édouard, fils de George III, roi de Grande-Bretagne, qui agit en tant que commandant en chef de la garnison d’Halifax de 1794 à 1800.
© Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
104 La Nouvelle-Écosse
Le port d’Halifax accueille quelque 2 000 navires chaque année.
lacs où baignent les canards et les cygnes, un pavillon, des fontaines et des statues.
Halifax
Au sud des Public Gardens, près du parc Victoria, s’élève la Cathedral Church of All Saints , qui étonne par ses remarquables vitraux et ses superbes boiseries. Sa construction se termina en 1910, deux siècles après la première célébration anglicane au Canada. L’église se trouve dans un joli quartier de la ville, aux rues bordées de grands arbres, à proximité de certaines des grandes institutions d’enseignement d’Halifax.
LE CENTRE D’HALIFAX ET SON PORT Déjà, durant la décennie suivant la fondation d’Halifax, Grand Parade, entre Barrington Street et Argyle
© Denis Pepin | Dreamstime.com
Street, était un lieu de parades et de manœuvres militaires. Aujourd’hui, il constitue un joli square en plein centre-ville, entouré de bâtiments en hauteur. À l’extrémité sud de Grand Parade se dresse la St. Paul’s Anglican Church , la plus ancienne église protestante du Canada, construite en 1750 d’après les plans de la St. Peter’s Church de Londres, en Angleterre. L’église renferme une pièce de métal provenant du Mont Blanc, l’un des navires qui provoqua une terrible explosion à Halifax en 1917. Du côté nord de Grand Parade, on peut apercevoir l’hôtel de ville d’Halifax, soit le City Hall, un élégant bâtiment de style victorien plus que centenaire. Dans Barrington Street, le Discovery Centre permet aux jeunes et aux moins jeunes de se familiariser avec différents phénomènes scientifiques. Sur place sont présentées plusieurs
La Nouvelle-Écosse 105
La Province House, siège du gouvernement néo-écossais.
© Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
expositions interactives ayant pour objet d’assurer l’apprentissage par l’expérimentation. Siège du gouvernement de la Nouvelle-Écosse, la Province House , un élégant bâtiment de style georgien datant de 1819 situé dans Hollis Street, est le plus vieil édifice législatif provincial du Canada. Des visites guidées permettent de découvrir la Chambre rouge, la bibliothèque et la salle des séances.
Du côté nord de Grand Parade, le City Hall constitue un élégant bâtiment de style victorien. © Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
d’artistes d’autres provinces canadiennes, des États-Unis et d’Europe. L’Art Gallery accueille aussi, à l’occasion, des expositions itinérantes. On y retrouve, en outre, une excellente boutique d’artisanat local.
Halifax
Aménagée dans le Dominion Building, en face de la Province House, l’Art Gallery of Nova Scotia , bel exemple de la richesse du patrimoine bâti de la fin du XIXe siècle, regroupe, sur quatre étages de salles d’exposition modernes, la plus remarquable collection d’œuvres d’art de la Nouvelle-Écosse. La collection de près de 3 000 œuvres est consacrée à la fois à l’art populaire et à l’art contemporain. Les peintres et les sculpteurs de la Nouvelle-Écosse et des autres provinces maritimes y sont largement représentés, mais la collection inclut aussi les travaux
106 La Nouvelle-Écosse
L’Art Gallery of Nova Scotia, richesse patrimoniale de la fin du XIXe siècle.
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trouve l’Alexander’s Pub, un établissement populaire construit sur deux étages et disposant d’une terrasse sur le toit.
Une brasserie très animée, l’Alexander Keith’s Brewery.
Halifax
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L’Alexander Keith’s Nova Scotia Brewery , la brasserie la plus réputée de la province, s’est établie en Nouvelle-Écosse en 1820 dans Lower Water Street. On y propose une intéressante visite guidée de ses installations. Tout juste à côté se
Les bâtiments et les vieux entrepôts des quais d’Halifax, les plus anciens du genre au Canada, forment un ensemble attrayant et harmonieux appelé les Historic Properties . L’endroit se révèle très populaire et agréable. Ses rues étroites mènent à une promenade le long des quais d’Halifax. C’est ici, souvent durant l’été, qu’est amarré le Bluenose II. Construit en 1963 à Lunenburg, ce dernier est la réplique du navire le plus chéri de l’histoire canadienne: le Bluenose, qui navigua sur les mers de 1921 à 1946
Une balade parmi les Historic Properties.
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Le Maritime Museum of the Atlantic , qui donne directement sur le port d’Halifax, présente une superbe exposition qui trace un portrait complet de l’histoire navale de la © Jérôme Dancette | Dreamstime.com ville. Au rez-de-chaus- Partons, la mer est belle... sée, on a reconstitué le magasin de William Robertson étage abrite, quant à lui, la plus ex& Son, qui, pendant un siècle, était traordinaire collection de répliques un établissement fournissant en ma- de navires couvrant tant l’âge de la tériel les armateurs, constructeurs voile que celui de la vapeur. Parmi et capitaines de navires. On peut y les collections du musée qui retienadmirer également des objets histo- nent particulièrement l’attention, il riques liés à l’arsenal militaire d’Hali- ne faudrait pas oublier les vestiges fax et une collection d’embarcations du Titanic, qui sombra au large de de toutes sortes, notamment des l’île de Terre-Neuve. barques de sauvetage. Le premier
Halifax
et qui est représenté sur la pièce de monnaie canadienne de 10 cents. Lorsque le Bluenose II est amarré au quai, on y propose des croisières dans le port d’Halifax.
LE BLUENOSE Le Bluenose occupe une place à part dans l’histoire maritime canadienne. Construite à Lunenburg en 1921, cette formidable goélette a remporté toutes les courses de vitesse auxquelles elle a participé tout au long de sa carrière. Après un été passé à la pêche, le Bluenose remporte en octobre 1921, à la surprise de tous, l’International Fisherman’s Trophy, une course rassemblant des navigateurs canadiens et américains. Par la suite, et ce, jusqu’en 1938, jamais le Bluenose n’a été vaincu, même si plusieurs Canadiens ou Américains ont conçu des navires dans le seul but de le battre. Doté de huit voiles, le Bluenose était une superbe goélette de 49 m de long. Sa coque était en chêne rouge, en épinette et en pin; son pont, en sapin de Douglas; et sa structure, en acajou. Le Bluenose nécessitait un équipage de 18 personnes et pouvait atteindre une vitesse de 16 nœuds. La gloire du Bluenose et d’autres goélettes de pêche a pris fin au début des années 1940, avec l’arrivée massive de chalutiers modernes à coque d’acier. En 1942, malgré les efforts de son capitaine Angus Walters, le Bluenose fut vendu dans les Antilles. Le Bluenose a cependant été, d’une certaine façon, immortalisé, puisqu’il apparaît désormais sur la pièce de monnaie canadienne de 10 cents. En outre, une réplique du Bluenose, le Bluenose II, a été construite en 1963 à Lunenburg et sillonne depuis les mers. En été, le Bluenose II est généralement amarré au port de Lunenburg ou d’Halifax et propose d’agréables croisières. On peut en connaître davantage sur l’histoire du Bluenose en visitant le site Internet www.bluenose2.ns.ca. Le Bluenose II dans le port d’Halifax.
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Le Lieu historique national du Quai 21.
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Derrière le musée se trouve, amarré au quai des navires, l’Acadia, mis à l’eau en 1913 à Newcastle-on-Tyne, en Angleterre. Il passa la plupart des 57 années suivantes à la recherche de données permettant de concevoir des cartes marines du littoral atlantique et de la baie d’Hudson. À proximité du musée, le HMCS Sackville, une escorte de convoi maritime, servit lors de la Seconde Guerre mondiale. Il a été converti en un musée à la mémoire des marins ayant servi lors de cette guerre.
Plus au sud, dans Barrington Street, à l’angle de Spring Garden Road, se trouve le Old Burying Ground , premier cimetière d’Halifax, aujourd’hui considéré comme un lieu historique
Le Old Burying Ground, premier cimetière d’Halifax. © Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
national. Le cimetière est pourvu de vieilles pierres tombales, dont certaines sont de véritables œuvres d’art. La plus ancienne, celle de John Connor, y a été placée en 1754. Lors d’un séjour à Halifax, il ne faut pas rater l’occasion de faire une balade sur la Spring Garden Road , la plus affairée et la plus sympathique artère commerciale des Maritimes. La Spring Garden Road est bordée d’une foule d’intéressants commerces, restaurants et cafés qui lui donnent des airs de quartier latin. Pa-
Halifax
Durant plus de 40 ans, de 1928 à 1971, nombre d’hommes et de femmes venus s’installer au Canada se sont arrêtés à Halifax, au Lieu historique national du Quai 21, sur Marginal Road. Le quai a également accueilli des milliers de réfugiés durant la Seconde Guerre mondiale. Enfin, il fut le lieu de départ des soldats canadiens partis se battre en terre étrangère. Lieu de transit, le bâtiment de services aux immigrés a été transformé depuis lors en un musée à la mémoire de tous ces gens.
110 La Nouvelle-Écosse
Une rue commerciale d’Hydrostone.
rallèlement à celle-ci, plus au nord, Blowers Street est également une rue agréable, aux boutiques et aux commerces originaux.
Halifax
HYDROSTONE Délimité par les rues Young, Agricola, Duffus et Gottingen, Hydrostone est un secteur de la ville qui mérite une petite visite. Cet endroit secteur, aujourd’hui considéré comme un lieu historique national, a été aménagé à la suite de la grande explosion de 1917. On y retrouve plusieurs centaines de maisons en pierres, ainsi qu’un beau marché public et des boutiques. Hydrostone compte parmi les quartiers résidentiels les plus prisés d’Halifax.
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la pointe sud d’Halifax. Ce grand parc comprend des kilomètres de sentiers de randonnée pédestre le long de la côte, offrant de très beaux points de vue à travers les forêts. Situé à l’entrée du port d’Halifax, Point Pleasant fut longtemps un lieu de défense stratégique pour la ville. C’est ici qu’en 1796-1797 fut érigée la première tour Martello en Amérique du Nord, aujourd’hui partie intégrante du Lieu historique national de la Tour-Prince-de-Galles . S’inspirant d’une tour en Corse, sur la pointe Mortella et réputée imprenable, les Britanniques ont construit ce type de tour en maints endroits le long de leurs propres côtes et de celles de leurs colonies. La tour Prince-deGalles faisait partie de l’important système de défense d’Halifax. De nos jours, elle abrite un musée évoquant son histoire.
EN PÉRIPHÉRIE D’HALIFAX Le Point Pleasant Park , à l’extrémité de Young Avenue, couvre 75 ha sur
McNabs Island, une île de 4,8 km sur 1,2 km située directement à l’entrée du port d’Halifax, fut elle aussi mise
BLOCKHAUS ET TOURS MARTELLO Dans plusieurs colonies britanniques, telles Halifax (Nouvelle-Écosse) et Kingston (Ontario), des fortifications furent construites selon le système défensif anglais. Celles-ci étaient constituées de blockhaus et de tours Martello, répartis à divers endroits sur le territoire. Un blockhaus est une tour carrée, haute d’un étage et faite de poutres de bois équarries posées horizontalement, surmontées d’un toit en bardeaux de bois qui assurait au bâtiment une protection contre les intempéries. Lors des attaques, les soldats s’installaient à l’étage, d’où ils dominaient les assaillants. Le palier était en outre plus large que la base, de sorte que les militaires pouvaient tirer du mousquet à travers des trous judicieusement percés dans le plancher, empêchant ainsi l’ennemi d’approcher de la tour. Ces blockhaus, petits postes défensifs autonomes, pouvaient également servir de casernes et de réserves. Le blockhaus du fort Edward, à Windsor, en Nouvelle-Écosse, en est un bel exemple. La tour Martello, pour sa part, était faite de maçonnerie et pouvait atteindre 10 m de haut. Au rez-de-chaussée se trouvait généralement un entrepôt, et l’étage servait de caserne. Ses épais murs devaient assurer une bonne protection aux soldats. Enfin, sa forme ronde permettait aux soldats de tirer au canon sur tous les fronts. Seize de ces tours furent construites au Canada: cinq à Halifax, une à Saint John (Nouveau-Brunswick), quatre à Québec et six à Kingston. Ce grand nombre s’explique par le faible coût de leur construction et par l’impression de robustesse qu’elles donnaient. Cependant, aucune des tours canadiennes ne fut jamais attaquée; on ne connaît donc pas leur efficacité.
La tour Prince-de-Galles à Halifax.
© Parcs Camada / T. Grant
L’ÎLE DE SABLE L’île de Sable, en Nouvelle-Écosse, se trouve à moins de 300 km au sud-est de la capitale provinciale, Halifax. D’une largeur d’environ 1 km, elle mesure près de 40 km de long et est essentiellement constituée d’un croissant de sable, d’où son nom. Le Vénitien Jacopo Gastaldi l’inscrira sur la première carte de la Nouvelle-France (env. 1550): Isola della Rena (île de sable). Selon certaines sources, le premier Européen connu ayant abordé dans l’île, en 1518, serait le baron de Lévi, avec vaches et chevaux qui se seraient multipliés en grand nombre – mais tout laisse croire que les «chevaux de l’île de Sable» qu’on trouve aujourd’hui sont plutôt les descendants de chevaux acadiens transportés au milieu du XVIIIe siècle par un marchand voulant y établir une ferme. Par ailleurs, le banc de l’île de Sable et ses côtes verront au cours des siècles quelque 350 navires faire naufrage, le premier attesté étant un navire de Sir Humphrey Gilbert, en 1583. L’île sera d’ailleurs surnommée «le cimetière de l’Atlantique». Parti de Saint-Malo avec deux navires, le marquis de La Roche, quant à lui, débarque dans l’île en 1598. Après la construction de logements et d’un magasin, il y laisse, outre des bestiaux et des instruments aratoires, 40 colons recrutés parmi des gueux et des prisonniers. La Roche poursuit alors sa route le long des côtes de l’Acadie dans le but de trouver un meilleur endroit pour l’établissement de la colonie, puis, voulant revenir vers l’île de Sable, il en est empêché par de forts vents qui le repousseront en moins de 12 jours sur le littoral français. Les colons seront ainsi abandonnés à leur triste sort pendant plusieurs années, et seulement 12 d’entre d’eux survivront jusqu’à leur sauvetage, en 1603. Dès 1801, on installe dans l’île des stations de sauvetage pour les naufragés. Utilisant les «chevaux de l’île de Sable» pour le transport et le trait, elles survivront jusqu’au milieu des années 1900, époque où l’on s’efforce d’améliorer la race de ces chevaux sauvages en introduisant de nouveaux géniteurs. Les chevaux sont protégés depuis 1962 de toute intrusion humaine par une loi fédérale, car ils présentent un intérêt particulier pour l’étude de l’histoire et de la biologie. Depuis le milieu des années 1970, on exploite d’importantes réserves de gaz naturel au large de l’île de Sable, et aujourd’hui le pipeline sous-marin dessert les Maritimes et le nord-est des États-Unis. L’île abrite aussi des phares ainsi qu’une station météorologique en altitude du gouvernement canadien, avec son personnel, seuls résidants permanents et gardiens de l’île, sans oublier les 300 «chevaux de l’île de Sable».
La Nouvelle-Écosse 113 au profit de la défense de la ville. Entre 1888 et 1892, les Britanniques y ont érigé Fort McNab, dont les batteries étaient à cette époque les plus puissantes du système de défense d’Halifax. On peut désormais en visiter les vestiges au Lieu historique national Fort-McNab , en se baladant dans cette île paisible, dotée de jolis paysages et de sentiers de randonnée. Les bateaux pour l’île McNabs partent du Cable Wharf.
Le Lieu historique national de la Redoute-York. © Parcs Canada / L. Cave
Un peu à l’extérieur de la ville se trouve un autre attrait digne d’intérêt: le Lieu historique national de la Redoute-York. Cette redoute fut construite en 1793 sur un site d’où l’on pouvait aisément observer le va-et-vient des bateaux dans le port de la ville, leur assurant ainsi une protection adéquate. Elle comprenait une batterie, une tour Martello et une palissade. Elle Une espèce protégée, les chevaux de l’île de Sable.
a servi tout au long du XIXe siècle et fut également utilisée durant la Seconde Guerre mondiale. On peut la visiter et bénéficier d’un point de vue unique sur le port d’Halifax. Le Sir Sandford Fleming Park, un vaste espace vert et bleu de 38 ha, a été légué à la ville par Sir Fleming. Ce scientifique fut à l’origine de l’éla© Sable Island Preservation Trust
AFRICVILLE (1840-1969) La population noire de la Nouvelle-Écosse se concentre dans la ville d’Halifax. Or, son histoire n’est pas banale: à la fin du XVIIIe siècle, les premiers immigrants arrivent au Canada, fuyant l’esclavagisme américain. Au milieu du XIXe siècle, quelque 400 Noirs forment une communauté dans un bas quartier d’Halifax, la pauvreté et la ségrégation les incitant à se regrouper. Ces 80 familles, descendantes pour la plupart d’esclaves loyalistes à qui les Britanniques avaient Un résidant d’Africville. promis terres et provisions, sont tenues à © Bibliothèque et Archives Canada / PA-170246 l’écart de la société par les autorités municipales, celles-ci refusant de reconnaître leurs titres de propriété. Devenue zone de non-droit, les conditions de vie y sont précaires. Des installations que personne ne veut près de chez soi y sont érigées. On y construit, jusqu’au milieu du XXe siècle, des fosses d’élimination des vidanges, un hôpital pour maladies infectieuses, un dépotoir et un incinérateur à ciel ouvert. On y encourage l’implantation d’industries sales et malodorantes, sans canalisations d’eau, d’égouts ou d’électricité. Africville devient l’un des bidonvilles les plus insalubres et l’un des plus notoires du Canada. Oublié des services de police et d’incendie, il constitue le théâtre de commerces illégaux et de divertissements interdits.
Halifax
Après la Seconde Guerre mondiale, Halifax projette de déplacer les résidants et de leur fournir des logements plus décents, faute d’y installer les services essentiels à la communauté. En 1957, le rapport Stephenson recommande l’expropriation des résidants. Finalement, en 1962, le Conseil décide à l’unanimité de raser Africville. Les premières maisons sont démolies en 1963. Les autorités municipales proposent de reloger temporairement les résidants dans des logements sociaux du nord de la ville. Les habitants dépourvus de titre de propriété officiel se voient offrir une compensation de 500$, alors que les autres doivent réclamer des dommages et intérêts. Africville disparaît en 1969. Le 5 juillet 2002, une plaque commémorative a été dévoilée dans le parc Seaview Memorial, sur l’ancien site d’Africville. Le gouvernement du Canada a alors exprimé ses regrets concernant l’expropriation des résidants et a reconnu ainsi l’importance historique d’Africville, symbole de la lutte contre le racisme et la ségrégation en NouvelleÉcosse, reconnaissance rendue possible grâce aux efforts de l’Africville Geneaology Society et du Black Cultural Centre of Nova Scotia.
La Nouvelle-Écosse 115
Un paysage hivernal au Sir Sandford Fleming Park.
boration de la notion de fuseaux horaires standardisés, laquelle est aujourd’hui utilisée dans le monde. Plus loin vers le sud se trouve Sambro, un village de pêcheurs d’où il est possible de prendre un bateau pour l’île Sambro, où se dresse le Sambro Lighthouse. Il s’agit du plus vieux phare encore en fonction en Amérique du Nord. Sa construction remonte aux années 1758-1760.
DARTMOUTH Au quai donnant sur les Historic Properties, à Halifax, on peut prendre un traversier pour Dartmouth, sur l’autre rive, d’où l’on a un excellent point de vue sur le port et l’île McNabs. La ville de Dartmouth est pourvue d’un joli bord de l’eau, de splendides résiL’Historic Quaker House. © Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
© Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
dences, de plusieurs commerces et restaurants, et de quelques attraits touristiques dont l’Historic Quaker House . Cette maison est la seule qui reste des 22 maisons construites à partir de 1785 par des baleiniers quakers originaires de la NouvelleAngleterre et venus s’installer à Dartmouth. Des guides en costumes d’époque expliquent aux visiteurs le mode de vie des quakers.
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L'ISTHME DE CHIGNECTO
L’isthme de Chignecto Bande de terre qui relie la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick, l’isthme de Chignecto présente des paysages variés, bordés, d’un côté, par les eaux du détroit de Northumberland, et de l’autre, par celles de la baie de Fundy. En parcourant cette région, on découvre certains sites spectaculaires, et relativement peu fréquentés, en particulier le long de la baie de Fundy. Les marées de cette baie, qui sont les plus hautes et les plus fortes du monde, y ont en effet façonné des paysages d’une grande singularité. La côte du détroit de Northumberland est, quant à elle, surtout connue pour ses jolies plages de sable caressées par des eaux chaudes et agréables. Cette côte est connue pour avoir été le point d’arrivée, au cours des années 1770, des premiers colons écossais venus s’installer en Nouvelle-Écosse. Diverses manifestations culturelles témoignent toujours de l’influence écossaise dans la région. Quelques villes de taille moyenne jalonnent l’isthme de Chignecto, dont Amherst, qui constitue la porte d’entrée de la Nouvelle-Écosse. River John, un petit village de pêcheurs à l’ouest de Pictou.
© Denis Tangney | Dreamstime.com
Un paysage rural d’Antigonish.
© Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
L’isthme de Chignecto
ANTIGONISH Antigonish est une petite ville où se dressent les jolis bâtiments de la St. Francis Xavier University, fondée en 1853. Tout comme Pictou, Antigonish a été l’hôte, à partir des années 1770, de plusieurs colons d’origine écossaise. C’est d’ailleurs ici que, depuis 1861, se tiennent chaque année, à la mi-juillet, les Highland Games, un important festival où l’on célèbre les traditions écossaises dans la musique, la danse et les activités sportives.
MELMERBY BEACH Près de New Glasgow, la route 289 mène au Melmerby Beach Provincial Park, qui offre des aires de pique-nique ainsi qu’une très belle plage.
Les Highland Games. © Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
La Nouvelle-Écosse 119
PICTOU Pictou revêt une importance symbolique dans l’histoire de la NouvelleÉcosse. En effet, c’est à Pictou, en 1773, qu’a jeté l’ancre le Hector, un navire ayant à son bord les premiers colons d’origine écossaise à s’installer en Nouvelle-Écosse. Séduits par un climat et une géographie qui leur rappelaient leur pays d’origine, de nombreux Écossais suivront par la suite, colonisant d’autres régions de la côte et l’île du Cap-Breton. Le centre de Pictou a gardé de ces premières années de colonisation écossaise plusieurs jolis bâtiments bordant ses rues animées. Le Hector Heritage Quay est un centre d’interprétation consacré à l’histoire de la goélette Hector, qui
© Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
mena à Pictou, en 1773, les premiers colons d’origine écossaise. À l’arrière du bâtiment, on peut observer une réplique exacte du Hector. La McCulloch House , située sur la Old Haliburton Road et qui abrite des meubles d’origine, est une maison modeste construite en 1806 pour le révérend Thomas McCulloch, un des personnages les plus influents de la région de Pictou à ses débuts. Aménagé dans l’ancienne gare ferroviaire, le Northumberland Fisheries Museum présente une collection d’objets liés à l’histoire de la pêche dans la région et un authentique baraquement de pêcheurs, avec ses vieux moteurs, ses modèles de bateaux et ses épaves.
L’isthme de Chignecto
La goélette Hector amarrée au Hector Heritage Quay.
LA CULTURE GAÉLIQUE Depuis 1996, en Nouvelle-Écosse, le mois de mai est le Gaelic Cultural Awareness Month (mois de la sensibilisation à la culture gaélique), pour que soit célébré le rôle important que la langue gaélique a joué dans l’histoire de la province. Il faut reconnaître que les descendants des colons écossais, les Gaëls, ont largement contribué à la diversité culturelle de la Nouvelle-Écosse et de toute l’Amérique du Nord. Leur langue et leur culture (chansons, histoires, mélodies, danses d’antan) ont de fait influencé de très nombreuses personnes, collectivités et institutions. Dans l’île du CapBreton, les Gaëls s’enorgueillissent de leur patrimoine ancien. Leur langue, le gaélique écossais, ressemble au gaélique irlandais – ces deux langues celtiques proviennent du vieil irlandais. Il y a quelque 2 500 ans, la culture et les langues celtiques commencèrent à se propager dans l’actuelle Europe de l’Ouest. Avec les siècles, la culture celtique se retrancha sur les côtes ouest de l’Europe: Irlande, Écosse, pays de Galles, Cornouailles, île de Man, Bretagne. Au tournant du XVIIIe siècle jusqu’au milieu du XIXe siècle, en raison de pressions politiques, économiques, religieuses et culturelles, plusieurs dizaines de milliers de Gaëls quittèrent l’ouest de l’Écosse pour se rendre en Nouvelle-Écosse. Et 25 000 d’entre eux vinrent à l’île du Cap-Breton, où leur culture et leur langue se sont développées. Pour la plupart, le gaélique était leur première langue. Au début du siècle dernier, environ 75 000 personnes parlaient le gaélique à l’île du Cap-Breton. En Nouvelle-Écosse, la culture gaélique bénéficie de plusieurs appuis pour survivre. Depuis sa création, le Gaelic Council of Nova Scotia s’emploie à renforcer la position de la langue et de la culture gaéliques en Nouvelle-Écosse. Le Highland Village Museum, à la fois un musée d’histoire vivante et un centre gaélique, situé à Iona, dans l’île du Cap-Breton, dépeint la vie des pionniers gaéliques venus en Nouvelle-Écosse. Depuis le début des années 1990, le Festival de l’île (Féis an Eilein), établi à Christmas Island, dans l’île du CapBreton, permet aux résidants comme aux visiteurs de découvrir la culture gaélique. En automne, le Celtic Colours International Festival de Sydney, dans l’île du Cap-Breton, célèbre la culture celtique. Celtic Heritage est un magazine sur la culture celtique publié six fois l’an à Halifax. De plus, des dizaines d’événements annuels à saveur gaélique se déroulent un peu partout dans l’île du Cap-Breton et ailleurs en Nouvelle-Écosse.
La Nouvelle-Écosse 121 découvrir le mode de vie des Micmacs, des Acadiens de Tatamagouche et des premiers colons, ainsi que l’agriculture et la construction navale au XIXe siècle.
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Une matière première délicate pour un bon cru. © Patricia Ulan | Dreamstime.com
De Caribou, en bordure de Pictou, un service de traversier permet de se rendre à Wood Islands, dans l’Île-duPrince-Édouard. À proximité, le Caribou Provincial Park offre une belle plage, idéale pour la baignade.
À Malagash, on se doit de visiter l’un des vignobles de la Nouvelle-Écosse, Jost Vineyards, pour en essayer les produits. La famille Jost, originaire de la vallée du Rhin, en Allemagne, est arrivée au Canada en 1970.
PUGWASH Pugwash est un populaire lieu de vacances. Il est notamment connu pour le Gulf Shore Provincial Park, situé à environ 5 km au nord, dont la longue plage est propice à la baignade.
TATAMAGOUCHE À moins de 2 km à l’est de la petite communauté de Tatamagouche, on peut se baigner dans les eaux chaudes du détroit de Northumberland au Tatamagouche Provincial Park. Les expositions du Sunrise Trail Museum permettent aux visiteurs de Un joueur de cornemuse écossaise en plein vent.
LES PLAGES Le détroit de Northumberland est bordé par de très belles plages, protégées notamment par les parcs provinciaux Amherst Shore, Gulf Shore, Heather, Caribou et Pomquet Beach.
© John Sylvester
122 La Nouvelle-Écosse
Un paysage paisible le long de la route des Caps.
L’isthme de Chignecto
LA ROUTE DES CAPS La route des Caps relie Amherst et Maitland en contournant le bassin Minas. Elle est ponctuée de plusieurs caps qui s’avancent dans la baie de Fundy, révélant des scènes naturelles splendides. En plus de ces magnifiques paysages marins façonnés par le flot incessant des marées de la baie de Fundy, les plus grandes marées au monde, la route des Caps compte plusieurs villes agréables et une multitude de villages pittoresques.
Amherst Porte d’entrée de la Nouvelle-Écosse, Amherst, située sur l’isthme de Chignecto, a d’abord accueilli des Acadiens, qui s’y sont installés en 1672, fondant un établissement dénommé Beaubassin. Possession britannique depuis 1713, Beaubassin
© Denis Tangney | Dreamstime.com
fut abandonné en 1750 par les Acadiens sur ordre de l’Armée française, qui, l’année suivante, érigea le fort Beauséjour (Nouveau-Brunswick), quelques kilomètres plus au nord sur des terres appartenant à la France. Les Britanniques répliquèrent en construisant le fort Lawrence sur l’ancien site de Beaubassin. Ce fort fut abandonné en 1755 à la suite de la prise du fort Beauséjour par les Britanniques, ce qui devait marquer le début de la déportation des Acadiens. C’est en 1764, une année après la signature du traité de Paris, par lequel la France concédait l’ensemble de ses possessions en Amérique du Nord à la Grande-Bretagne, que des colons des îles Britanniques commencèrent à affluer dans la région, fondant Amherst.
La Nouvelle-Écosse 123 La communauté connut une croissance importante à partir des années 1880, lorsqu’elle fut intégrée au réseau de chemins de fer canadien. C’est aujourd’hui une ville paisible d’environ 10 000 habitants dont le centre arbore quelques somptueux édifices publics en pierres. À Amherst, on peut visiter le Cumberland County Museum, qui présente divers objets liés à l’histoire de la région. D’Amherst, on longe les rives du bassin Cumberland et de la baie Chignecto en prenant la route 242, sur laquelle se trouve Joggins. Le Joggins Fossil Centre présente l’une des plus grandes collections de fossiles au monde. On peut aussi y faire une visite guidée d’un site riche en fossiles.
Springhill Springhill a été fondée en 1790 par des colons loyalistes venus y vivre de l’agriculture. Mais l’endroit ne s’est finalement développé qu’à partir de 1871, alors que fut mise en exploitation la mine de charbon de la Springhill Mining Company. Pendant près d’un siècle, Springhill a été l’un des grands sites d’extraction de minerai de charbon en NouvelleÉcosse. Ce travail pénible et dange-
L’intérieur du Joggins Fossil Centre. © Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
reux ne s’est pas fait sans heurt et pertes de vie. En 1891, 125 hommes et garçons ont perdu la vie lors d’un accident dans une galerie, puis deux catastrophes survenues en 1956 et 1958 entraînèrent dans la mort respectivement 39 et 75 hommes. Malgré tout, quelques mines sont restées en activité, mais l’extraction de minerai de charbon à grande échelle cessa. Comble de malchance, la ville a également vécu deux incendies très dévastateurs dans son histoire, en 1957 et 1975. Pour tout savoir sur la chanteuse populaire Anne Murray, originaire de Springhill, rendez-vous au Anne Murray Centre. Les fans d’Anne Murray y apprécient l’exhaustivité de la collection d’objets ayant appartenu
Le Anne Murray Centre, pour tout savoir sur la célèbre chanteuse.
© Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
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Le Springhill Miner’s Museum, un musée dédié aux mineurs.
© Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
à la chanteuse ou rappelant les moments forts de sa carrière et de sa vie, la présentation faisant souvent appel à l’audiovisuel. Très peu de détails ont été négligés, l’exposition débutant par un arbre généalogique qui retrace les origines familiales d’Anne Murray, il y a plus de deux siècles.
L’isthme de Chignecto
Le Springhill Miners’ Museum offre une excellente occasion de découvrir ce que furent le travail et la vie des mineurs de Springhill. La visite commence par un arrêt au musée, où l’on explique l’évolution des techniques d’extraction du charbon et l’histoire souvent dramatique de l’industrie minière de Springhill. Les visiteurs sont par la suite invités à descendre dans une ancienne galerie.
Parrsboro En bordure du bassin Minas, à l’extrémité est de la baie de Fundy, Parrsboro est une petite communauté qui possède quelques jolis bâtiments datant du XIXe siècle. Les paysages maritimes de la région, souvent dramatiques, sont façonnés par les ma-
L’Ottawa House Museum By-the-Sea. © Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
rées et cachent des trésors pour les géologues. C’est donc naturellement ici qu’a été construit le Fundy Geological Museum , un musée provincial consacré à l’histoire géologique de la Nouvelle-Écosse et d’ailleurs. Les expositions présentant divers types de fossiles, de roches et de pierres sont intéressantes et bien animées, démontrant un souci de la vulgarisation. En outre, un documentaire à l’intention des enfants explique la géologie de façon amusante.
La Nouvelle-Écosse 125
Le Cape d’Or Lighthouse surplombe la splendide baie de Fundy.
Des randonneurs admirant un magnifique panorama dans le Cape Chignecto Provincial Park.
À Parrsboro, on peut en outre assister en été à des pièces de théâtre du répertoire canadien, plus particulièrement d’auteurs dramatiques des Maritimes, offertes au Ship’s Company Theatre. Les pièces sont présentées à bord d’un vieux traversier restauré, d’où le nom du théâtre.
© Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
Advocate Harbour
Truro
Le Cape Chignecto Provincial Park dévoile de beaux paysages maritimes et compte pas moins de 20 km de sentiers de randonnée menant à des points de vue splendides sur la région, à des plages et à des falaises spectaculaires.
Desservie à partir de 1858 par un chemin de fer, et désormais au cœur du réseau routier de la province, Truro est le principal centre industriel et commercial de la région. Comptant une population d’environ 12 000 habitants, la ville est pourvue
Également tout près d’Advocate Harbour se dresse le Cape d’Or Lighthouse, un phare qui surplombe la baie de Fundy. Dans les bâtiments des anciens gardiens du phare logent désormais un centre d’interprétation ainsi qu’un café.
L’isthme de Chignecto
À proximité de Parrsboro, l’Ottawa House Museum By-the-Sea, un établissement construit à la fin du XVIIIe siècle, a d’abord été une auberge avant de devenir la résidence d’été de Sir Charles Tupper, ancien premier ministre du Canada, qui fut également l’un des pères de la Confédération canadienne. L’exposition comprend des objets datant du début de la colonisation de la région. Certaines pièces de la maison sont ornées de meubles d’époque.
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La Lawrence House, ancienne résidence de William D. Lawrence.
L’isthme de Chignecto
de quelques bâtiments historiques et de plusieurs boutiques, restaurants et lieux d’hébergement. Son centreville est construit sur les deux berges de la rivière Salmon, qui se jette plus loin dans le bassin Minas. On peut assister sur ce cours d’eau à un phénomène naturel plutôt étrange: le mascaret , une vague qui remonte la rivière en sens inverse. Ce sont les puissantes marées de la baie de Fundy qui provoquent, deux fois par jour, ce mascaret. Au cœur de la ville, on peut se détendre ou faire de la randonnée dans le Victoria Park , un site naturel de 400 ha traversé par un ruisseau qui, à certains endroits, descend en cascade. L’histoire régionale demeure au centre de l’intéressant Colchester Historical Society Museum. En plus de ses expositions consacrées principalement à l’histoire et à la généalogie, le musée accueille des expositions temporaires d’envergure.
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Maitland Désormais un minuscule hameau aux quelques belles résidences, Maitland a été au cours du XIXe siècle un important centre de construction navale. C’est ici qu’un prospère entrepreneur local, William D. Lawrence, fit construire ce qui s’avéra le plus grand navire en bois de l’histoire du Canada. Le William D. Lawrence, un magnifique navire dont les trois mâts faisaient 80 m de haut, faillit ruiner son concepteur. Mais le bateau, achevé en 1874, connut finalement une très belle carrière, naviguant sur toutes les mers du monde. On peut aujourd’hui visiter à Maitland la Lawrence House , résidence principale de William D. Lawrence, construite en 1870 sur un vallon dominant la baie de Cobequid. Les pièces de cette belle maison sont garnies de meubles dont la plupart lui ont appartenu. Dans une de ces pièces, une maquette de 2 m reproduit le William D. Lawrence.
Des lupins colorés poussent le long des routes de la Nouvelle-Écosse. © Alison Cornford-matheson | Dreamstime.com
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L'ANCIENNE ACADIE
L’ancienne Acadie En 1605, une année après l’arrivée des Acadiens en Amérique du Nord, Pierre du Gua, sieur de Monts, Samuel de Champlain et quelques dizaines d’hommes choisissent un site à l’embouchure de la rivière Annapolis pour fonder Port-Royal, premier établissement français permanent en Amérique. Port-Royal sera au cœur du développement de l’Acadie jusqu’en 1755, année de la déportation des Acadiens. Aujourd’hui, plusieurs sites rappellent l’histoire de l’ancienne Acadie. Cette région est un pur délice à visiter, pour la splendeur de ses paysages, surtout aux abords de la baie de Fundy, de la vallée de la rivière Annapolis ou de la baie de Digby. L’ancienne Acadie compte aussi une multitude de jolis villages, dont certains comptent parmi les plus agréables de la province. Le port de mer du village côtier de Cape St. Mary’s.
© Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
130 La Nouvelle-Écosse WINDSOR Au confluent des rivières Avon et Sainte-Croix, le site où s’élève Windsor fut d’abord habité par les Micmacs, qui le désignaient du nom de Pisiquid, ou «lieu de rencontre». Les Acadiens s’y sont installés à partir de 1685, pratiquant l’agriculture grâce à un système de digues qui leur permettait de protéger leurs terres. La présence britannique ne s’est faite qu’en 1750, lorsque Charles Lawrence y fit ériger le fort Edward. Cette région de l’Acadie était déjà possession britannique depuis 1713 à la suite du traité d’Utrecht. En construisant ce fort, Lawrence désirait toutefois affermir la domination britannique sur ce territoire et se protéger des Acadiens. En 1755, 1 000 Acadiens furent rassemblés au fort Edward avant d’être cruellement déportés.
L’ancienne Acadie
Le Lieu historique national du Fort-Edward.
Au cours du XIXe siècle, © Parcs Canada/ F. Cattroll Windsor a été un important centre de construction de na- Construite en 1835, la Haliburton vires et d’exportation de bois et de House , sur Clifton Avenue, connue gypse. Malgré d’importants incen- également sous le nom de Clifton dies en 1897 et 1924, Windsor a su House, fut la résidence de Thomas préserver de belles résidences. Elle Chandler Haliburton (1796-1865), constitue à ce jour le point de départ juge, politicien, homme d’affaires, de la «route d’Évangéline». humoriste et auteur à succès. La maison de bois, d’apparence toute Le Lieu historique national du Fort-Ed- simple, est pourvue de magnifiques ward comprend un blockhaus, la meubles victoriens d’époque. Elle plus ancienne fortification du genre est située sur un grand terrain joliau Canada. C’est là le seul vestige ment paysagé de 10 ha. du fort Edward, construit en 1750. Un centre d’interprétation offre des Haliburton s’est fait connaître au explications sur l’histoire du fort. Du Canada et ailleurs grâce à un persite, la vue de la rivière Avon est très sonnage de roman qu’il a créé, soit belle. Sam Slick, un marchand américain venu vendre des horloges en Nou-
La Nouvelle-Écosse 131 velle-Écosse. Haliburton, à travers le savoureux personnage de Sam Slick, critiquait vivement, et avec humour, le manque d’esprit d’entreprise des Néo-Écossais. Du nombre des expressions que Haliburton faisait dire à son personnage, plusieurs sont devenues d’usage courant, en anglais comme en français, par exemple: La vérité dépasse la fiction. Bel exemple de l’architecture de l’époque victorienne, la Shand House, située dans Avon Street, a été construite en 1890-1891. Les meubles exposés appartenaient à la famille de Clifford Shand, premier propriétaire de la maison. Windsor prétend être le lieu de naissance du hockey sur glace, sport national du Canada. Certes, bien d’autres villes de la région revendiquent ce statut. Quoi qu’il en soit, ce sport est pratiqué à Windsor depuis fort longtemps. Le Windsor Hockey Heritage Centre dispose d’une belle collection de photos des premières équipes ainsi que de très vieilles pièces d’équipement.
De vieux patins tels qu’on en trouve au Windsor Hockey Heritage Centre. © Sandra Cunningham| Dreamstime.com
GRAND-PRÉ Grand-Pré a été, avant la Déportation de 1755, l’une des plus importantes communautés acadiennes de
la baie de Fundy. On peut encore voir à proximité les digues construites à l’époque par les Acadiens, qui servent toujours à protéger des eaux les terres fertiles de la région.
Le marchand Sam Slick, un savoureux personnage créé par Thomas Chandler Haliburton. © Bibliothèque et Archives Canada / C-073674
132 La Nouvelle-Écosse
Le Lieu historique national de Grand-Pré, pour ne jamais oublier...
Le Lieu historique national de GrandPré commémore le sombre événement de la déportation des Acadiens. L’église Saint-Charles, une réplique de l’ancienne église acadienne qui occupait ce lieu avant le Grand Dérangement, abrite un musée. Les œuvres particulièrement émouvantes de Robert Picard, six grandes toiles, évoquent la vie des colons acadiens et la Déportation.
© Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
Plus ancien vignoble de la Nouvelle-Écosse, le Domaine de Grand Pré est un superbe endroit à découvrir. D’ailleurs, des visites guidées et des dégustations sont proposées presque chaque jour, de la mi-mars à la fin de décembre. Certains des vins que l’on y produit comptent parmi les meilleurs de la province.
L’ancienne Acadie
WOLFVILLE Les vitraux, conçus par l’artiste d’Halifax T.E. Smith-Lamothe, représentent l’exil forcé des Acadiens de Grand-Pré. Au parterre, le buste de l’auteur américain Henry Wadsworth Longfellow côtoie une statue d’Évangéline, héroïne de son poème Evangeline écrit en 1847, qui raconte l’histoire de deux amoureux, Evangeline et Gabriel, séparés par la Déportation. Ce couple est devenu depuis un symbole très présent du peuple acadien. Le site comprend également une forge ainsi qu’un écriteau expliquant le principe des digues et des aboiteaux élaboré par les Acadiens avant le Grand Dérangement.
Wolfville est une mignonne petite ville universitaire aux belles rues bordées de grands ormes, derrière lesquels se cachent de somptueuses résidences victoriennes. La ville compte environ 3 500 résidants, alors que l’Acadia University, fondée en 1838, accueille quelque 4 000 étudiants par année. L’atmosphère victorienne et la beauté de la ville en font un endroit tout désigné pour commencer la visite de la région. Wolfville a été fondée en 1760, quelques années après la déportation des Acadiens, par des Planters de la Nouvelle-Angleterre
L’University Hall de l’Acadia University à Wolfville.
attirés par d’excellentes terres agricoles. Le lieu fut d’abord connu sous les noms de Upper Horton et Mud Creek avant d’être baptisé Wolfville en 1830, en l’honneur du juge local Elisha DeWolfe.
Le Randall House Historical Museum, dans Main Street, expose des objets, des meubles, des peintures et des photographies de la région, de 1760 à nos jours.
Le long du petit port naturel, on peut contempler, deux fois par jour, l’effet des hautes marées de la baie de Fundy. À proximité, des aboiteaux, construits par les Acadiens au XVIIe siècle, comportent aujourd’hui d’intéressants sentiers pédestres qui les chevauchent sur plusieurs kilomètres.
PORT WILLIAMS
La visite du joli campus universitaire permet de faire un arrêt à l’Acadia University Art Gallery, où sont souvent présentées d’intéressantes expositions d’œuvres contemporaines et de différentes époques.
C’est dans le village de Port Williams que se dresse le Prescott House Museum , une remarquable maison de style georgien construite autour de 1814. Son premier propriétaire, Charles Ramage Prescott, un homme d’affaires de la région mais aussi un grand horticulteur, introduisit plusieurs types de plantes en NouvelleÉcosse. Avec ses meubles d’antan, la maison est magnifique. Mais on aimera tout particulièrement se promener dans le petit jardin.
L’ancienne Acadie
© John Sylvester
LE GRAND DÉRANGEMENT Autour de 1670, un groupe d’Acadiens quitte la région de PortRoyal, premier établissement de l’Acadie fondé en 1605, pour s’installer sur les terres des abords du Minas Basin. Ces agriculteurs gagnent d’excellentes terres de pâturage sur le bassin, grâce à l’élaboration d’un système complexe de digues et d’aboiteaux, ce qui amène, dans les décennies suivantes, une croissance démographique constante. La signature du traité d’Utrecht en 1713, alors que la France cède l’Acadie à la Grande-Bretagne, n’arrête pas le développement de la région de Grand-Pré. Cependant, les relations qu’entretiennent les colons acadiens avec les autorités britanniques restent ambiguës. Alors que la France et la Grande-Bretagne se préparent à livrer une lutte définitive pour le contrôle de l’Amérique du Nord, les Acadiens jouent la carte de la neutralité, refusant de porter allégeance à la Couronne britannique. D’abord, les Britanniques acceptent ce compromis. Mais à mesure que la tension monte entre les deux puissances coloniales, la neutralité des Acadiens devient de plus en plus irritante pour les autorités britanniques. Les événements, comme l’attaque surprise de la garnison britannique de Grand-Pré par des troupes de Québec, où l’on soupçonne certains Acadiens d’avoir été de connivence, contribuent à ternir la bonne foi des Acadiens. En 1755, le gouverneur de la NouvelleÉcosse, Charles Lawrence, ordonne que soient expulsés tous les Acadiens. La région du Minas Basin, avec quelque 5 000 habitants, est alors la plus populeuse, et Grand-Pré en est la plus importante communauté. Cette année-là, les troupes britanniques rassemblent en hâte les Acadiens, confisquent leurs terres et leurs bétails, et brûlent leurs maisons et leurs églises. Les Acadiens sont embarqués de force sur des bateaux, souvent séparés de leur famille, puis déportés. Des quelque 14 000 colons qui peuplaient alors l’Acadie, une dizaine de milliers ont subi l’exil forcé, certains navires sombrant en mer, d’autres repoussant les Acadiens vers les ports d’Amérique, d’Europe ou d’ailleurs. Certains d’entre eux, les ancêtres des Cajuns, après des années d’errance, trouvèrent refuge en Louisiane. Ceux qui ont pu échapper au Grand Dérangement ont dû se cacher, fuyant à travers les bois jusqu’à la côte, au nord-est du Nouveau-Brunswick, jusqu’au Québec. L’ordre de Lawrence eut pour effet de rayer l’Acadie de la carte. Le drapeau de la Nouvelle-Écosse et le drapeau tricolore acadien. © Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
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Le Lieu historique national de Port-Royal et sa forteresse de bois.
© Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
LA ROUTE DE CAPE SPLIT Le Lookoff , sur la route 358, est un belvédère qui offre une vue exceptionnelle sur le bassin Minas et la vallée d’Annapolis. À l’extrémité de cette route, un sentier de 13 km aller-retour mène aux pointes rocheuses de Cape Split .
Des visiteurs observent le savoir-faire d’un artisan en costume d’époque.
L’ancienne Acadie
© Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
PORT-ROYAL En 1604, une année après avoir obtenu du roi de France le monopole de la traite des fourrures en Acadie, Pierre du Gua, sieur de Monts, accompagné de Samuel de Champlain et de 80 hommes, lance une première tentative de colonisation française de l’Amérique.
Après un hiver difficile dans l’île Sainte-Croix au printemps 1605, de Monts et ses hommes s’installent à l’embouchure d’un cours d’eau, la rivière Annapolis, y fondant PortRoyal. Le Lieu historique national de PortRoyal comprend une réplique de la petite fortification de bois,
La Nouvelle-Écosse 137
dénommée «Abitation», telle qu’on pouvait la voir en 1605. C’est à cet endroit que furent établies des relations cordiales et fructueuses entre les Français et les Micmacs. Ce site accueillit également la première représentation du Théâtre de Neptune, et l’on y fonda le premier club social en Amérique: l’Ordre du Bon Temps. Aujourd’hui, l’ensemble des installations qui permettaient aux Français de survivre en Amérique y a été reconstitué, et des animateurs en costumes d’époque font revivre l’histoire à l’intention des touristes.
© Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
ANNAPOLIS ROYAL En 1710, année de la capitulation de l’Acadie, la capitale Port-Royal devient Annapolis Royal. Les Britanniques la renomment ainsi en hommage à la reine Anne. Jusqu’à la fondation d’Halifax en 1749, Annapolis Royal fut la capitale de la colonie britannique de la Nouvelle-Écosse. Aujourd’hui, Annapolis Royal se présente comme un village paisible à l’architecture riche; on y découvre des résidences datant du début du XVIIIe siècle. La visite de ses rues est un véritable plaisir.
L’ancienne Acadie
Le charmant village d’Annapolis Royal.
LA VALLÉE D’ANNAPOLIS: L’ANCIENNE ACADIE Avant de porter son nom, la vallée d’Annapolis, située dans l’ouest de la Nouvelle-Écosse, a accueilli en 1605 Port-Royal, premier établissement permanent des Français en Amérique du Nord et cheflieu de l’Acadie française pendant plus d’un siècle. Après l’échec, l’année précédente, de l’établissement français à l’île de SainteCroix – aujourd’hui américaine, cette île se trouve à la frontière du Nouveau-Brunswick et de l’État du Maine –, Port-Royal sera au cœur de la colonie française acadienne. Abénakis, Micmacs et Malécites, ces Amérindiens qui occupent la région depuis déjà des milliers d’années, deviennent d’importants alliés pour les colons de Port-Royal. Les Français peuvent aussi compter sur eux pour protéger leur poste de traite. Malgré tout, en 1613, l’établissement de Port-Royal est détruit pour la première fois par les Anglais. Quelques postes de traite écossais sont établis en Acadie entre 1629 et 1632, mais le traité de Saint-Germain-en-Laye de 1632 redonne le territoire aux Français. De nouveaux colons français s’installent alors dans la colonie et fondent notamment Beaubassin et Grand-Pré, situé à l’autre extrémité de la vallée. Toutefois, les Anglais capturent Port-Royal en 1654. Jusqu’en 1670, année où la France reprend le contrôle de l’Acadie, les colons seront plus ou moins laissés à eux-mêmes. De 1690 à 1710, année de sa capitulation, l’Acadie est la cible d’attaques anglaises. Par le traité d’Utrecht de 1713, qui met fin à la guerre de Succession d’Espagne, la France cède l’Acadie – ainsi que la baie d’Hudson et l’île de Terre-Neuve – à la Grande-Bretagne. Dans cette ancienne Acadie déjà renommée «Nova Scotia» en 1710, Port-Royal deviendra Annapolis Royal, en l’honneur de la reine Anne d’Angleterre, nom que portera aussi la vallée. Le gouvernement du Canada a fait de Port-Royal un lieu historique national, en reconstituant les bâtiments d’époque qui évoquent l’ancienne colonie. De nos jours, la vallée d’Annapolis, grâce à son microclimat tempéré exceptionnellement propice à l’agriculture et à ses riches pâturages, se prête bien à la pomiculture, à la culture de la vigne et à l’élevage laitier.
La Nouvelle-Écosse
Le Lieu historique national du Fort-Anne.
© Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
Le Lieu historique national du FortAnne comprend l’ancien fort Anne, au centre duquel trône l’ancien quartier des officiers, converti en musée historique. L’exposition présente tous les volets de l’histoire de ce fort qui fut d’abord français puis britannique. Les aires verdoyantes, d’où l’on a une très belle vue sur les environs, sont propices à d’agréables promenades. L’Annapolis Tidal Project constitue un projet expérimental où l’on explique l’utilisation des fortes marées de la baie de Fundy pour produire de l’hydroélectricité. Il ne faut surtout pas manquer l’occasion d’aller se balader dans les Annapolis Royal Historic Gardens , des jardins aménagés avec grand soin d’après les traditions horticoles britanniques et acadiennes. Le parcours fleuri des Annapolis Royal Historic Gardens. © Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
LES BALEINES DE LA BAIE DE FUNDY La baie de Fundy constitue l’un des meilleurs endroits en Amérique du Nord pour observer de près les baleines. Chaque été, pour se nourrir, diverses espèces se rendent dans la baie, particulièrement riche en plancton et en krill. On peut à cette époque de l’année apercevoir principalement quatre espèces. La baleine à bosse (Megaptera novaeanglicae) est une espèce qu’on retrouve dans plusieurs mers du monde. Sa population actuelle s’élève à environ 10 000 individus. On reconnaît aisément la baleine à bosse grâce à ses nageoires particulièrement grandes. Ce cétacé peut atteindre 15 m de long et peut vivre jusqu’à 80 ans. Le rorqual commun (Balaenoptera physalus) se distingue par son nez allongé. Sa population est aujourd’hui estimée à 123 000, dont une petite partie sillonne les eaux de l’Atlantique. Pouvant atteindre 25 m de long et peser 80 tonnes, c’est le plus grand mammifère du monde après le rorqual bleu. Le petit rorqual (Balaenoptera acutorostrata), qui mesure tout au plus 10 m, est un nageur rapide. Il favorise les eaux peu profondes des côtes et des estuaires où il est fréquemment possible de l’observer. On l’identifie à la tache blanche située au milieu de la surface supérieure de sa nageoire. Ce rorqual peut vivre 50 ans. La baleine franche n’est plus chassée depuis 1935, mais on estime sa population mondiale à tout au plus 2 000, dont environ 300 se retrouveraient sur la côte est de l’Amérique. Pouvant atteindre 18 m et vivre 40 ans, cette baleine dispose de fanons qui atteignent jusqu’à 2 m et se remarque par la taille particulièrement grande de sa tête. Des excursions en bateau pour observer les baleines sont organisées dans plusieurs ports de la baie de Fundy, que ce soit au Nouveau-Brunswick ou en Nouvelle-Écosse.
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DIGBY Mignonne bourgade au pittoresque port de pêche, Digby est située aux abords du bassin d’Annapolis et du détroit de Digby, qui débouche sur la baie de Fundy. Elle est connue pour sa flotte de pêche aux pétoncles, la plus importante du genre au monde. Dans la rue principale, on peut visiter le Bear River Heritage Museum, qui présente l’histoire sociale, économique et rurale du peuple micmac.
LONG ISLAND ET BRIER ISLAND Véritables havres de paix baignant à la fois dans les eaux de la St. Mary’s Bay et de la baie de Fundy, L’observation des baleines, une activité fort populaire dans la baie de Fundy. (page 140) © Ruediger Baun | Dreamstime.com
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Long Island et Brier Island attirent chaque année des milliers de visiteurs, curieux d’apercevoir au large des mammifères marins, notamment des baleines qui viennent se nourrir dans la baie de Fundy pendant la saison estivale. À Brier Island, plusieurs sentiers pédestres permettent d’agréables balades le long de ses côtes rocheuses et offrent de très beaux points de vue sur la baie. La baie de Fundy s’avère un refuge exceptionnel pour les oiseaux, notamment au printemps et en automne, alors que la gent ailée s’y arrête quelque temps durant sa migration. Brier Island compte parmi les sites d’observation les plus fascinants de cette région de la province. Ici, la richesse des eaux attire l’avifaune; près de 250 espèces ont d’ailleurs pu y être observées.
L’ancienne Acadie
Le Digby Neck Lighthouse sous un beau ciel chamarré.
142 La Nouvelle-Écosse TIVERTON Afin de profiter des beautés de la nature de la baie de Fundy, plusieurs parcs provinciaux ont été créés dans lesquels des sentiers de randonnée ont été aménagés. C’est l’occasion de s’enfoncer dans la forêt ou de longer la côte afin de savourer quelques-uns des plus beaux paysages et d’observer la faune qui habite la région. Le long du Digby Neck, près de Tiverton, des sentiers de randonnée guident les promeneurs en un point d’où il est possible d’observer le Balancing Rock, une célèbre formation de basalte. Les baleines viennent tous les ans dans le golfe du Saint-Laurent et au sud de la Nouvelle-Écosse, dans l’océan Atlantique. Tiverton propose des excursions d’observation des baleines durant l’été.
La magnifique église Sainte-Marie. © Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
L’ancienne Acadie
SAINT-BERNARD À partir de la très anglo-saxonne vallée d’Annapolis, un changement s’opère dans le paysage architectural. En effet, au centre du petit village acadien de Saint-Bernard se dresse une imposante église catholique: l’église Saint-Bernard. Elle est d’abord un symbole du culte, mais aussi de la persévérance et du courage des Acadiens. Sa construction a duré 32 ans, de 1910 à 1942, et a été possible grâce au travail bénévole des gens du village. De Saint-Bernard jusqu’aux abords de Yarmouth, la côte est parsemée d’une douzaine de villages acadiens. Ces villages ont été fondés après la Déportation par des Acadiens de retour, lesquels, trouvant leurs anciennes terres des régions de Grand-Pré et de PortRoyal désormais occupées par des
Planters, se sont installés sur cette côte peu fertile à partir de 1767.
POINTE-DE-L’ÉGLISE Plus loin sur la côte, un autre petit village acadien, Pointe-de-l’Église (Church Point), renferme la splendide église Sainte-Marie . Construite entre 1903 et 1905, elle est la plus grande et la plus haute église en bois d’Amérique du Nord. Tout juste à côté s’élève l’Université Sainte-Anne, seule université de langue française en Nouvelle-Écosse; elle joue un rôle culturel majeur dans la communauté acadienne de la province. L’université abrite un musée où sont exposés des objets sur l’histoire des Acadiens de la région. Une visite de Pointe-de-l’Église et de sa région ne serait pas complète sans d’abord
La Nouvelle-Écosse 143
prendre le temps de goûter la «râpure» (un mélange de pommes de terre râpées auquel on ajoute des morceaux de poulet, de bœuf ou des palourdes, et que l’on cuit au four), une recette locale. Le long de la route qui mène à Yarmouth, le drapeau acadien flotte devant plusieurs résidences. À Meteghan, on peut s’arrêter quelques instants à La Vieille Maison. Dans cette résidence du XIXe siècle, on a reconstitué le mode de vie des Acadiens de l’époque.
YARMOUTH Fondée en 1761 par des colons du Massachusetts, Yarmouth a toujours gravité autour de l’intense activité de son port de mer, le plus important de l’ouest de la Nouvelle-Écosse. Il constitue encore aujourd’hui un port d’entrée pour les visiteurs en provenance des États-Unis. Une bonne façon de découvrir l’histoire maritime et le patrimoine de la ville consiste
© Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
à se rendre au Yarmouth Country Museum , dans Collins Street. Ce petit musée régional, installé dans une ancienne église presbytérienne, étonne par la richesse de sa collection. On y trouve une foule d’objets pêle-mêle, entre autres des modèles réduits de navires, des meubles, de vieilles peintures, de la vaisselle, etc. La pièce maîtresse du musée est cependant l’ancienne lampe octogonale du phare du cap Fourchu. Dans Main Street, un autre musée étonnant, le Firefighters Museum , se consacre aux véhicules de pompiers. Il présente sur deux étages une collection d’une vingtaine de voitures. La plus ancienne, qui était tirée par des hommes, date du début du XIXe siècle. Sans doute moins spectaculaire que Peggy’s Cove, mais certainement beaucoup plus paisible, le phare du cap Fourchu , érigé en 1839, occupe un promontoire rocheux.
L’ancienne Acadie
Le phare du cap Fourchu, solitaire sur sa pointe.
Pubnico
15
30km
Baccaro
Clark's Harbour
Barrington
East Pubnico
Cape Sable Island
3
West Pubnico
0
Sainte-Annedu-Ruisseau
Wedgeport
3
Tusket
Yarmouth
101
Shelburne
Lockeport
Port Mouton
Lac Rossignol
Liverpool
Milton
8
12
Rose Bay
QUE
Parc naturel The Ovens
Riverport
332
Lunenburg
Upper LaHave Mahone Bay
LaHave
103
Bridgewater
10
TLANTI OCÉAN A
Kejimkujik Seaside Adjuct National Park
103
Parc national Kejimkujik
Chester
N
103
14
Halifax Peggy's Cove
333
Upper Tantallon
101
LA ROUTE DES PHARES
La route des phares Tout en révélant des paysages maritimes parmi les plus pittoresques de la province, la route des phares longe la côte sud-ouest de la Nouvelle-Écosse, où la belle nature sauvage se marie avec harmonie au chapelet de villages pleins de charme. En s’y baladant, on traverse des hameaux et des ports de pêche aux maisons de bois datant du XIXe siècle, époque où la région prospérait grâce à la construction de goélettes servant à la pêche. Le long de cette côte, on découvre, sur la pointe des caps rocheux, la silhouette de plusieurs phares, dont celui de Peggy’s Cove, le plus célèbre des provinces maritimes. La côte sud-ouest de la Nouvelle-Écosse est ponctuée d’une multitude de petites îles et d’anses, ce qui en fait une région idéale pour la pratique du canot et du kayak de mer.
Peggy’s Cove, l’un des sites touristiques les plus photographiés au Canada.
© Norman Pogson | Dreamstime.com
146 La Nouvelle-Écosse
L’Argyle Township Court House & Archives, à Tusket.
WEDGEPORT ET ENVIRONS
La route des phares
En longeant l’océan vers l’est, à quelques kilomètres de Yartmouth, on traverse, de Wedgeport à Pubnico West, une série de petits villages de pêcheurs peuplés d’Acadiens. Un fait rare en Nouvelle-Écosse, la présence acadienne dans cette partie de la province s’est maintenue sans interruption depuis 1653. De nombreuses personnes portent d’ailleurs le nom de famille «d’Entremont» et sont les descendants directs du sieur d’Entremont, le premier colon français à s’être établi dans la région. Il est intéressant de noter que les Acadiens de cette partie de la province ont préservé plusieurs vieux termes ou expressions qui n’ont plus cours chez les autres Canadiens français. Un bel exemple: au lieu de «soixante-dix», «quatre-vingts» et «quatre-vingt-dix», on dit ici «septante», «octante» et «nonante» comme le font couramment les Belges francophones.
© Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
Wedgeport est un port de pêche encore très actif; on peut y visiter en été le Wedgeport Sport Tuna Fishing Museum, un petit musée consacré à la pêche sportive au thon.
TUSKET Plus loin, à Tusket, un joli village bordé de plans d’eau, un arrêt s’impose à l’Argyle Township Court House & Archives . Érigé en 1805, ce bâtiment est le plus ancien du genre au Canada. On peut visiter la salle d’audience, les cellules et les quartiers du geôlier. En continuant par la route 3, vous verrez la superbe église Sainte-Annedu-Ruisseau , aux plafonds et aux vitraux splendides, qui a été construite en 1900. Sainte-Anne-duRuisseau est la plus ancienne paroisse catholique de la région (1699).
La Nouvelle-Écosse 147
Le Musée acadien et Centre de recherche de West Pubnico, pour un retour dans le passé.
WEST PUBNICO À West Pubnico, hameau dédié à la pêche, les points de vue sur l’océan sont souvent pittoresques. S’y trouve aussi le Musée acadien et Centre de recherche de West Pubnico, qui propose la découverte de l’histoire et de la culture authentique acadienne à travers une collection d’artefacts et de documents historiques. Quant au Village Historique Acadien, il permet de découvrir l’Acadie du milieu du XVIIe siècle jusqu’à la fin du XIXe siècle. En plus de visiter le vieux cimetière, les cabanes de pêcheurs et l’ancienne forge, il faut observer la nature et l’écosystème marin de cette région à travers ses marais et son pré salé.
BARRINGTON Barrington a été fondée en 1761 par une douzaine de familles de quakers provenant de Cape Cod, aux
États-Unis. Quatre années plus tard commençait la construction de ce qui allait devenir l’Old Meeting House Museum , aujourd’hui un lieu historique national. La Meeting House servit à la fois de lieu de culte aux diverses confessions et de lieu de rencontre pour les civils. Ce bâtiment de style Nouvelle-Angleterre est le plus ancien lieu de culte non conformiste au Canada et le seul ayant subsisté des cinq édifices de ce genre construits pendant cette période en Nouvelle-Écosse. Son musée retrace l’histoire du bâtiment et de la région. Barrington est pourvue d’un autre intéressant site historique, le Barrington Woolen Mill Museum , un moulin construit en 1884, qui était, à l’origine, actionné par une chute d’eau. Le Woolen Mill renferme un centre d’interprétation où l’on explique comment les moulins ont révolutionné le processus du tissage de la laine.
La route des phares
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148 La Nouvelle-Écosse
La Dock Street de Shelburne.
© Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
La route des phares
CAPE SABLE ISLAND De Barrington Passage, la route 330 permet d’accéder, après avoir franchi un pont-jetée d’environ 1 km de long, à Cape Sable Island, une petite île paisible aux paysages splendides façonnés par la mer. Relativement peu fréquentée et un peu en retrait des circuits touristiques, Cape Sable Island reste un endroit authentique qui compte quelques hameaux de pêcheurs, des phares, de magnifiques plages sauvages de sable blanc ainsi que des aires protégées de nidification. Les amateurs d’histoire locale peuvent visiter l’Archelaus Smith Museum, consacré à la vie du premier colon britannique à s’être installé dans Cape Sable Island.
Une plage de Cape Sable Island. © Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
SHELBURNE
nes, formant une des communautés les plus importantes d’Amérique du Nord. Aujourd’hui, Shelburne est un paisible village. La rue qui borde son port naturel, Dock Street , est flanquée de beaux bâtiments anciens constituant un ensemble harmonieux.
Shelburne a été fondée en 1783, à l’issue de la guerre de l’Indépendance américaine, avec l’arrivée de navires ayant à leur bord des milliers de loyalistes. L’année suivante, elle comptait déjà plus de 10 000 person-
Ce quartier historique de Shelburne comprend entre autres le Ross-Thomson House & Store Museum , une maison abritant un magasin général de la fin du XIXe siècle. On peut y voir un ameublement typique de ce
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Le Dory Shop Museum, une ancienne fabrique de bateaux.
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La jolie bourgade de Lockeport, quelques kilomètres après Shelburne, possède certaines des plus belles plages de sable blanc de la province. On en trouve cinq dans la région immédiate de Lockeport, dont Crescent Beach , qui s’étend sur 1,5 km. Cette plage spectacuCrescent Beach, à Lockeport. © Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage laire était auparavant représentée sur les billets genre de commerce. Dans le même de 50$ canadiens. En direction de secteur, le Dory Shop Museum Liverpool, quelques autres superbes constituait un atelier où l’on fabri- plages de sable parcourent notamquait des embarcations de pêche au ment Summerville Centre, Hunts Point XIXe siècle. et White Point. Également d’un intérêt particulier, le Shelburne County Museum présente une collection évoquant entre autres l’arrivée des loyalistes et l’histoire de la construction de navires dans les environs.
PORT MOUTON Le long de la côte sud-ouest de la Nouvelle-Écosse gisent nombre d’épaves, témoins de la navigation incessante dans ces eaux au fil des
La route des phares
LOCKEPORT
150 La Nouvelle-Écosse travaillaient pour le compte d’un État, ce qui leur donnait, en quelque sorte, un statut officiel et une protection. Lorsqu’ils pillaient les villages ou s’attaquaient aux navires ennemis, une partie du butin devait être remise à leur protecteur.
Le Rossignol Cultural Centre.
La route des phares
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Le Perkins House Museum fut la maison de l’écrivain Simeon Perkins, rendu célèbre grâce à son journal décrivant la vie de la colonie entre 1766 et 1812. La maison Perkins, ouverte au public, est de style Connecticut, construite en 1876.
Le multifonctionnel Rossignol Cultural Centre englobe une remarquable variété d’attraits culturels: des musées, des galeries d’art, des bibliothèques et des expositions sur la faune et la flore. Sous un même toit, une douzaine de lieux distincts Le parc national Kejimkujik. © Parcs Canada/ J. Steeves se côtoient dont un musée de l’apothicaire, un musée des arts ans. Quelques-unes d’entre elles folkloriques, une cabine de trapsont devenues des récifs artificiels peurs et un musée de la faune et sans pareils pour la faune marine et de la flore. L’endroit surprend par des lieux prisés par les plongeurs. la qualité de ses expositions, mais aussi par l’originalité des moyens Au large de Port Mouton, le Spec- utilisés pour mettre en valeur les tacle Marine Park compte 16 sites thématiques exploitées. de plongée, certains dévoilant de fabuleux paysages marins naturels, d’autres étant constitués d’épaves. PARC NATIONAL Parmi celles-ci figure le Matthew Atlan- KEJIMKUJIK tic, qui fait partie des récifs artificiels que peuvent explorer les plongeurs de tous les niveaux. De Liverpool, la route 8 mène au parc national Kejimkujik, qui s’étend sur 381 km² au centre de la NouvelLIVERPOOL le-Écosse. Ce territoire, sillonné de rivières tranquilles et poissonneuses, Le port de Liverpool était, à la fin du était autrefois peuplé par les MicXVIIIe siècle et au début du siècle macs qui y avaient établi leur camp suivant, un lieu très fréquenté par de chasse et de pêche. Il constitue les corsaires à la solde de la Gran- d’ailleurs encore une halte de choix de-Bretagne. Les corsaires étaient pour les amateurs de canotage, car différents des pirates, parce qu’ils
La Nouvelle-Écosse 151
© Parcs Canada / B. Townsend
il demeure parcouru de nombreuses rivières facilement accessibles.
miliariser avec les différents trésors de ce vaste espace sauvage.
Le parc national Kejimkujik réserve les plus beaux sentiers de randonnée pédestre aux amateurs de balades en forêt. Il en comprend plusieurs, couvrant quelques kilomètres tout au plus, qui permettent de partir à la découverte de magnifiques paysages naturels. Que l’on préfère une promenade le long du ruisseau Rogers, une promenade jusqu’à la chute Mill, l’observation de la faune ailée de la pointe Peter ou une randonnée jusqu’à la plage de Merrymakedge, chaque excursion permet de se fa-
Une partie du parc, le Kejimkujik Seaside Adjuct National Park , s’étire sur 22 km au bord de l’océan près de Port Mouton. Cette portion du parc protège une nature plus tourmentée. Bordé de falaises abruptes sculptées par les glaciers, le parc n’en compte pas moins quelques anses blotties ici et là cachant des plages de sable. Des sentiers permettent de le découvrir et d’observer sa flore et sa faune; parfois, le long du littoral, on peut apercevoir des phoques.
La route des phares
Une promenade en famille dans le Kejimkujik Seaside Adjuct National Park.
152 La Nouvelle-Écosse LAHAVE Baptisé «LaHève» par Champlain et de Monts, qui s’y attardèrent en 1604, ce petit cap a été choisi par Isaac de Razilly pour l’établissement de la capitale de l’Acadie de 1632 à 1636. On peut y voir un monument sur l’emplacement où s’élevait le fort Sainte-Marie-de-Grâce, construit pour protéger la petite colonie. Tout près, le Fort Point Museum présente une exposition sur les débuts de la colonie et sur l’histoire régionale.
BRIDGEWATER Construite sur les deux berges de la rivière LaHave, Bridgewater est une petite ville affairée où l’on peut visiter le DesBrisay Museum, qui abrite une collection d’objets relatant l’histoire de la région. Le musée accueille régulièrement des expositions itinérantes. Pour tout apprendre sur la révolution qu’a créée l’utilisation de la force motrice du moulin dans l’industrie du tissage de la laine, rendezvous au Wile Carding Mill Museum . Des guides en costumes d’époque proposent d’intéressantes visites du moulin et présentent les diverses étapes du tissage de la laine.
La route des phares
ROSE BAY En 1861, le parc naturel The Ovens attira jadis les chercheurs d’or venus y tenter fortune. Peu à peu, ces orpailleurs délaissèrent le site, mais d’autres curieux prirent leur place, ceux-là venant plutôt pour profiter de la beauté du site. En effet, depuis fort longtemps, la mer sculpte le roc des falaises et y a creusé des grottes dans lesquelles elle s’engouffre violemment. Des sentiers sont aménagés au bord des précipices, révélant
LaHave, un lieu incontournable.
© John Sylvester
des points de vue magnifiques. Il est également possible de visiter les grottes en prenant part à une excursion en bateau.
LUNENBURG Lunenburg est certainement l’un des ports de pêche les plus pittoresques des provinces maritimes. Fondé en 1753, ce deuxième établissement britannique de la Nouvelle-Écosse, après Halifax, comptait une population surtout composée de «protestants étrangers» originaires d’Allemagne, du Montbelliard et de Suisse. L’allemand était d’ailleurs d’usage courant à Lunenburg jusqu’à la fin du XIXe siècle, et l’on a préservé certaines traditions culinaires jusqu’à aujourd’hui. Le village occupe un magnifique site sur les flancs escarpés d’une péninsule bordée par un port naturel des deux côtés. Plusieurs de ses maisons et bâtiments colorés datent de la fin du XVIIIe siècle et du XIXe siècle. Lunenburg a d’ailleurs été inscrit
Lunenburg, l’un des plus beaux villages de la Nouvelle-Écosse.
© Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en raison de son architecture. Port de pêche très actif, Lunenburg jouit également d’une longue tradition de construction navale. C’est ici que fut construit, en 1921, le célèbre Bluenose, une goélette remarquable n’ayant jamais subi la défaite lors de compétitions de vitesse, et ce, pendant 18 ans.
Le Fisheries Museum of the Atlantic , aménagé dans une ancienne usine de transformation du poisson, commémore l’héritage des pêcheurs des provinces maritimes. Le musée présente, sur trois étages, un aquarium, une exposition sur les 400 ans d’histoire de la pêche dans les Grands
Le Fisheries Museum of the Atlantic, à Lunenburg. © Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
Bancs de Terre-Neuve, un atelier où l’on peut voir un artisan construire une barque de pêche, des expositions consacrées à la pêche à la baleine, à l’histoire du Bluenose, etc. Trois navires sont amarrés au quai derrière le bâtiment du musée, entre autres la goélette Theresa E. Connor, construite en 1938 à Lunenburg, qui a exploité les bancs pendant un quart de siècle. Le Bluenose II, une goélette de 43,5 m construite en 1963, est amarré dans le port de Lunenburg, lorsqu’il n’est pas à Halifax, et propose des croisières aux visiteurs.
La route des phares
En été, Lunenburg est fort agréable à visiter. Ses rues sont bordées de multiples commerces et boutiques proposant des produits de qualité. Ses galeries d’art sont particulièrement intéressantes. Le village s’anime parfois d’une foule d’activités, dont les Nova Scotia Fisheries Exhibition and Fisherman Reunion, une exposition et une fête célébrant le monde de la pêche qui ont lieu depuis 1916 chaque année à la fin du mois d’août.
154 La Nouvelle-Écosse
Le minuscule village de Blue Rock.
© Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
En arpentant les rues de Lunenburg, on est séduit par ses jolies résidences et ses beaux édifices, entre autres la St. John’s Anglican Church et la St. Andrew’s Presbyterian Church. À proximité de Lunenburg se trouve le petit hameau de pêcheurs de Blue Rock , paisible et très pittoresque. Ce magnifique cap rocheux, avec ses quelques maisons, domine l’océan. La St. John’s Anglican Church.
La route des phares
© Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
Lunenburg compte également un site de plongée bien particulier. En 1994, le HMCS Saguenay, un destroyer canadien, fut intentionnellement coulé au large de Lunenburg pour devenir la figure de proue du Lunenburg Marine Park. Comme il se doit, cette épave est devenue un refuge unique pour la faune marine, qui la peuple en abondance, faisant de ce site un endroit magnifique pour la plongée en Nouvelle-Écosse.
MAHONE BAY On reconnaît aisément Mahone Bay à ses trois églises, chacune plus que centenaire, construites l’une à côté de l’autre, et regardant vers la baie. Des «protestants étrangers», à l’instar de Lunenburg, en ont été les premiers colons en 1754. Comme quelques autres communautés de la côte Atlantique, son port servit de refuge aux corsaires. Ceux-ci pillèrent jusqu’en 1812 les navires et les villa-
La Nouvelle-Écosse 155
Trois églises s’avoisinent à Mahone Bay.
© Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
ges ennemis, rétribuant au passage les autorités britanniques pour s’assurer de leur protection. Plus tard, jusqu’à la fin du XIXe siècle, Mahone Bay connut une période de grande prospérité grâce à la pêche et à la construction navale. Les belles grandes maisons anciennes qui bordent les rues du village témoignent de cette période faste. Mahone Bay est en outre dotée d’un joli port de plaisance. Mahone Bay et ses grandes maisons en bord de mer.
CHESTER
est devenu un centre de villégiature très populaire. Le village demeure en effet pourvu d’infrastructures touristiques de qualité, de trois ports de plaisance, de boutiques d’artisanat et d’une salle de spectacle, le Chester Playhouse.
Chester a été fondée dans les années 1760 par des familles provenant de la Nouvelle-Angleterre. Au début du XIXe siècle, lorsque fut construit le premier hôtel, Chester
La Ross Farm Living Museum of Agriculture , sur la route 12 en partant de Chester, est une ferme de 23 ha où se sont succédé cinq générations de la famille Ross à partir de 1816. Des
La route des phares
© Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
Le Settlers Museum, aménagé dans une maison de 1850, présente une collection de meubles anciens, de vaisselle et d’autres vieux objets de la région.
156 La Nouvelle-Écosse
La Ross Farm Living Museum of Agriculture, à découvrir.
© Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
guides en costumes d’époque animent ce site comprenant une dizaine de bâtiments représentatifs des grandes fermes du XIXe siècle.
PEGGY’S COVE
La route des phares
L’aspect pittoresque de Peggy’s Cove, ce minuscule village côtier, a inspiré bien des peintres et des photographes. Son petit port protégé des eaux tumultueuses est bordé de hangars construits sur pilotis. Plus loin, une promenade constituée de blocs de granit conduit au célèbre phare de Peggy’s Cove. À la sortie du village, le William E. deGarthe Memorial Provincial Park , renferme une sculpture représentant 32 pêcheurs, leurs épouses et leurs enfants dans une paroi de 30 m de long. William E. deGarthe, qui a consacré cinq ans à concevoir cette sculpture, était fasciné par la beauté de Peggy’s Cove, où il résida de 1955 jusqu’à sa mort en 1983, et par la vie et le courage des pêcheurs qui l’habitent.
Le port de Peggy’s Cove.
© Denis Pepin | Dreamstime.com
Au large de la côte sud-ouest évolue une faune marine variée. Phoques, baleines à bosse et macareux moines comptent parmi les espèces qu’il est possible d’observer en prenant part à l’une des excursions en bateau proposées au départ de Peggy’s Cove. Le célèbre phare de Peggy’s Cove. (page 157) © Norman Pogson | Dreamstime.com
Sherbrooke Village
104
211
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7
Antigonish
Île Pictou
Wood Islands
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Lieu historique national de la Forteresse-de-Louisbourg
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Parc national des Hautes-Terresdu-Cap-Breton
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Margaree Forks Northeast Margaree
Pointe Cross
Chéticamp
Cabot Trail
Presqu'Île Petit Étang
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Irish Cove
Lac Bras d'Or
Anslie Lake
Inverness
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East Point
Port Hood
Campbell Craigmore
Souris
Cape George
Cap-Breton
158DULaCAP-BRETON Nouvelle-Écosse L’ÎLE
L’île du Cap-Breton Pourvue de charmants hameaux, de forêts encore sauvages et de falaises qui plongent dans l’océan Atlantique, forgeant ainsi des paysages spectaculaires, beaux à couper le souffle, l’île du Cap-Breton se trouve au nord-est de la Nouvelle-Écosse. Cette île, découverte semble-t-il par John Cabot en 1497, fut colonisée très tôt par les Français, qui s’y installèrent dès le XVIIe siècle et la baptisèrent «île Royale». En 1713, le traité d’Utrecht, formalisant la cession de l’Acadie à la Grande-Bretagne, pousse la France à compenser cette perte en accélérant le développement de l’île Royale, notamment avec la construction de la forteresse de Louisbourg en 1719. L’île Royale, mis à part la colonie vivant à Louisbourg, est alors parsemée de villages acadiens sur sa côte nord. Cependant, l’île ne demeure pas possession française et passe définitivement aux mains des Anglais en 1758. Louisbourg est alors détruite (1760). Aujourd’hui reconstruite, la forteresse compte parmi les lieux historiques les plus impressionnants de l’est du Canada. Hormis ses sites historiques, l’île du Cap-Breton attire chaque année des visiteurs amoureux de la nature venus y profiter d’espaces sauvages exceptionnels, tel le vaste parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton, où l’on peut bénéficier de sentiers de randonnée et de magnifiques points de vue. Pour pleinement jouir des beautés de cette île, il faut suivre le Cabot Trail, qui en fait pratiquement le tour: une route escarpée, bordée d’une dense forêt et ponctuée de coquets villages. Une visite en Nouvelle-Écosse ne saurait être complète sans un arrêt à l’île du CapBreton. L’Isle Madame, terre francophone sur l’océan Atlantique.
© Dreamstime
160 La Nouvelle-Écosse
Le Sherbrooke Village, comme au XIXe siècle.
© Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
SHERBROOKE Quelques jolies maisonnettes composent l’essentiel du hameau de 400 habitants qu’est Sherbrooke. En raison de la rivière St. Mary’s qui coule non loin, cet endroit s’avère excellent pour la pêche. Il faut prendre le temps d’arpenter le Sherbrooke Village , reconstitué tel qu’il apparaissait dans les années 1860-1880. Des guides en costumes d’époque font découvrir aux visiteurs une trentaine de bâtiments.
L’île du Cap-Breton
CANSO Fondé en 1605, le poste de Canso constituait dès lors un site favorablement protégé des forts courants de l’océan par l’île Grassy et se trouvait à l’entrée de la baie de Chedabucto. La ville moderne sert maintenant de point de départ vers le Lieu historique national des Îles-Canso, qui commémore le rôle majeur joué par la pêche dans le commerce et les échanges internationaux au début du XVIIIe siècle, tout en étant au cœur de
Une randonnée estivale dans le Lieu historique national des Îles-Canso. © Parcs Canada/ I.K. MacNeil
bien des convoitises. Au Canso Visitor Information Centre, un court film relate l’histoire de la colonisation de l’île Grassy jusqu’à la destruction de l’établissement au printemps 1744. Une excursion en bateau jusqu’à l’île, où se trouve un sentier d’interprétation, mène à la découverte d’attraits intéressants.
La Nouvelle-Écosse 161
PORT HASTINGS Le petit village de Port Hastings est en quelque sorte la porte d’entrée de l’île du Cap-Breton. Sans grand charme, il constitue cependant une étape importante pour le voyageur, car c’est à partir de ce village qu’il doit suivre la route de Baddeck ou celle de Sydney.
ISLE MADAME Cette presqu’île de 42,5 km2 est paisible à souhait et comporte d’agréables aires de pique-nique. L’Isle Madame fut colonisée par des Acadiens, et, encore aujourd’hui, on y trouve des francophones.
ST. PETERS St. Peters se trouve sur l’étroite bande de terre séparant l’océan Atlantique du lac Bras d’Or. En 1630, une colonie s’installa sur l’actuel site et y créa un fort dénommé «Saint-Pierre». Une vingtaine d’années plus tard, Nicolas
© Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
Denys prit possession du fort et y développa un poste de traite et de pêche. Pour en connaître davantage sur ce pionnier français, il faut visiter le Nicolas Denys Museum. Ce poste de traite connut un essor considérable, quand, il y a près de 150 ans, on y creusa un canal afin de permettre la navigation entre le lac Bras d’Or et l’océan. Chaque année, le canal accueille de nombreuses embarcations que l’on peut observer en se rendant au parc aménagé de part et d’autre du canal. Une exposition extérieure explique le fonctionnement de l’écluse.
LAC BRAS D’OR Le lac Bras d’Or est une mer intérieure dont les rives s’allongent sur 960 km. Il s’étire ainsi sur une bonne partie de l’île, qu’il divise en deux parties: les basses terres et les hautes terres du Cap-Breton. Vaste étendue d’eau salée, ce lac attire bon nombre d’espèces animales, notamment le magnifique aigle à tête blanche. De plus, ses nombreux bras (Chan-
L’île du Cap-Breton
L’Isle Madame, aux racines acadiennes.
162 La Nouvelle-Écosse Anslie Lake
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Cabot Trail
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Le Bras d’Or Scenic Drive
nel St. Andrews, Channel St. Patrick) sont riches en poissons, comme la truite et le saumon, pour le plaisir des amateurs de pêche. Très tôt, les rives du lac Bras d’Or attirèrent des peuplades autochtones, dont les Micmacs. Ces derniers y possèdent encore des territoires qui abritent quatre communautés: Whycocomagh, Eskasoni, Wagmatcook et Chapel Island. Outre les communautés autochtones, on dénombre plusieurs villages au bord du lac. Il est possible d’en faire le tour par la Bras d’Or Scenic Drive .
DE ST. PETERS À SYDNEY
L’île du Cap-Breton
20km
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La route jusqu’à Sydney traverse des villages modestes, bâtis sur les rives du lac Bras d’Or, de même que des communautés amérindiennes. En suivant cette route qui serpente le long de l’océan, on aperçoit de coquets villages de pêcheurs dont celui de L’Archevêque.
© Ulysse
SYDNEY Avec ses 25 000 habitants, Sydney constitue la plus grande ville de la région. J.F.W. DesBarres, un loyaliste des États-Unis, fonde la ville en 1785. Quelques années plus tard, des immigrants écossais viennent à leur tour s’y établir. Sydney connaît cependant un développement d’importance au début du XXe siècle, alors que des entreprises exploitant le charbon s’y implantent. Le Cossit House Museum, dans Charlote Street, constitue la plus ancienne construction de la ville. Restaurée et décorée de meubles d’époque, elle présente l’aspect qu’elle avait jadis. Des guides en costumes d’époque font visiter le site. Non loin de là, la Jost Heritage House fut la demeure d’un riche marchand. Pour en connaître davantage sur l’histoire de Sydney, rendez-vous sur l’Esplanade au St. Patrick’s Church Museum. Construite en 1828, cette église catholique est la plus ancienne du Cap-Breton. On y présente une exposition relatant le passé de la ville.
La Nouvelle-Écosse 163
Le Lieu historique national de la Forteresse-de-Louisbourg.
© Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
LOUISBOURG
Une reconstitution de manœuvres militaires à la forteresse de Louisbourg. © Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
Jadis, la forteresse fut érigée au bord de l’eau en un endroit stratégique d’où l’on voyait venir les bateaux ennemis afin de contenir leurs attaques. Pour la petite histoire, au cours du XVIIIe siècle, la France et l’Angleterre se disputent ardemment les terres d’Amérique. Pendant ces années troubles, à partir de 1719, et après avoir perdu plus tôt l’Acadie, devenue la Nouvelle-Écosse, les autorités françaises décident de construire une ville fortifiée dans l’île Royale; la forteresse de Louisbourg commence à prendre forme. Son érection pré-
sente dès lors de grands défis, car il s’agit du système de fortifications le plus complexe jamais réalisé en Nouvelle-France. Outre sa vocation militaire, Louisbourg constitue un port de pêche et une ville commerçante, si bien que très tôt elle ne compte pas moins de 2 000 habitants. Tout est conçu pour permettre aux colons et aux soldats de s’acclimater à leur nouvel environnement; casernes, maisons, quartiers de la garnison, et ce, malgré des conditions de vie difficiles. La présence française dans l’île Royale
L’île du Cap-Breton
Situé à l’extérieur de la ville même de Louisbourg, le Lieu historique national de la Forteresse-de-Louisbourg bénéficie aujourd’hui d’un site de choix, loin de tout développement moderne, ce qui permet de mieux recréer l’atmosphère de la jeune colonie française en 1744.
164 La Nouvelle-Écosse
Une figurante en costume dans un potager de la forteresse de Louisbourg.
© Irina Ponomarenko | Dreamstime.com
L’île du Cap-Breton
irrite toutefois les colonies anglaises postées plus au sud. En 1744, alors que la guerre est déclarée en Europe entre la France et l’Angleterre, la garnison de Louisbourg en profite pour attaquer les villages anglais environnants et s’empare ainsi d’un avant-poste anglais de l’île Grassy. La situation dérange à tel point les Anglais postés en Nouvelle-Angleterre qu’en 1745 William Shirley, gouverneur du Massachusetts, décide d’envoyer ses troupes attaquer ce bastion français. C’est ainsi que 4 000 soldats des troupes de la NouvelleAngleterre s’approchent de Louisbourg et s’attaquent à la forteresse, réputée imprenable. Cependant, les troupes françaises, sous-équipées et mal organisées, ne peuvent contrer une telle attaque. À la suite d’un siège de six semaines, les autorités de Louisbourg se rendent aux troupes britanniques.
Un orignal errant dans le Two Rivers Wildlife Park. © Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
temps pour qu’elle soit reconstruite. Aujourd’hui, près du quart de la forteresse a été reconstituée et, durant l’été, elle s’anime à nouveau d’une foule de figurants en costumes qui recréent la vie quotidienne de Louisbourg: le boulanger, le pêcheur et sa famille, les soldats, etc.
MARION BRIDGE À la suite du traité de paix entre les deux puissances européennes en 1748, Louisbourg est rendue à la France. En 1758, cependant, le fort est reconquis par les Britanniques. Dix ans après cette dernière conquête, la forteresse est laissée à l’abandon, et il faudra attendre long-
À Marion Bridge se trouve l’un des parcs les plus impressionnants de la Nouvelle-Écosse, le Two Rivers Wildlife Park . Dans ce parc de plus de 200 ha vivent dans leur milieu naturel des ours noirs, des cerfs de Virginie, des orignaux et des couguars. Il faut profiter de la vue spectaculaire
L’AIGLE À TÊTE BLANCHE (HALIAEETUS LEUCOCEPHALUS) Emblème des États-Unis, l’aigle à tête blanche est le seul de la famille des aigles à se retrouver uniquement en Amérique du Nord. On peut l’apercevoir à divers endroits du Canada, notamment dans l’île du Cap-Breton, près de grands plans d’eau, d’où il puise l’essentiel de sa nourriture, le poisson. Cet imposant oiseau, dont les ailes peuvent atteindre une envergure de 2,5 m, peut peser jusqu’à 7 kg et vivre 40 ans. Monogame, il reste fidèle à son partenaire jusqu’à la mort.
Un aigle à tête blanche.
© Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
166 La Nouvelle-Écosse
Le Miner’s Museum de Glace Bay, dédié aux mineurs de charbon.
sur les rivières Mira et Salmon, emprunter les sentiers et les pistes de ski de fond, pêcher dans les étangs et s’adonner à la baignade.
GLACE BAY
L’île du Cap-Breton
Glace Bay est située au bord de l’Atlantique dans une région riche en charbon. Son nom tire ses origines du français et réfère aux morceaux de glace flottant à la dérive au large des côtes. Cette petite ville d’une vingtaine de milliers d’habitants compte deux attraits intéressants: le Lieu historique national Marconi et le Miner’s Museum. Guglielmo Marconi (1874-1937) s’est fait connaître pour avoir démontré qu’il était possible d’envoyer un message par télégraphie sans fil (T.S.F.). À l’âge de 22 ans, il avait déjà élaboré un poste qui permettait d’envoyer un message par T.S.F. sur une courte distance. En 1902, il parvint à envoyer le premier message outre-Atlantique de son poste émetteur installé à Table Head. Dans le Lieu historique national Marconi sont présentés ses découvertes, sa table
© Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
de travail, de même que le poste radio d’où le premier message fut envoyé. La région de Glace Bay a possédé une industrie minière qui s’est développée très tôt; déjà en 1720, les soldats français de Louisbourg venaient chercher le charbon à Port Morien. L’essor de cette industrie s’était cependant vraiment amorcé au début du XXe siècle, alors qu’on avait créé des mines, notamment à New Waterford. Pour se familiariser avec cette ancienne industrie, rendez-vous au Miner’s Museum . On y propose des expositions présentant quelques méthodes et divers outils utilisés pour extraire le charbon. On peut également visiter la reconstitution d’un village minier du début du XXe siècle. Enfin, sans doute la partie la plus fascinante de ce musée: l’exploration d’une ancienne mine de charbon commentée par un guide.
OAK ISLAND, L’ÎLE MYSTÉRIEUSE Tous ceux qui se sont mis à rêver en pensant s’emparer du trésor d’Oak Island ne se sont jamais réveillés plus riches car, de fait, il n’a pas encore été découvert, s’il existe… Légende ou réalité, le trésor d’Oak Island fait encore aujourd’hui couler beaucoup d’encre: l’île serait le lieu de la plus longue et de la plus célèbre chasse au trésor du monde, qui a débuté en 1795… Cette année-là, dans la petite Oak Island, une île située au large de la côte est de la Nouvelle-Écosse, des jeunes découvrent les traces d’un ancien puits. Croyant y trouver un trésor quelconque, ils se mettent à creuser un trou de plusieurs mètres de profondeur. Après qu’ils n’eurent mis au jour que des pierres et une plateforme faite de billots et de fibres de cocotier, ils abandonnent. Certaines personnes ayant été mises au parfum depuis la découverte du puits, on aurait déniché en 1804 une pierre arborant des inscriptions inconnues, à une profondeur de 27 m. Par malheur, elle s’est volatilisée quelque temps après. Les constructeurs du puits ont fait preuve d’ingéniosité dans leur installation: un dispositif, composé de canaux d’inondation (ou étaient-ce des formations naturelles?), fait en sorte que chaque fois qu’on creuse à leur hauteur le puits se remplit d’eau, faisant obstacle aux fouilles. Depuis, plusieurs entrepreneurs ont englouti des fortunes dans la recherche du trésor. Au cours des années 1990, une entreprise dont le propriétaire possède la majorité de l’île a même investi des millions de dollars. Tout ce qu’elle a découvert de plus, ce sont quelques chaînons de fer du XVIIIe siècle, une paire de ciseaux d’origine espagnole datant de 300 ans et des pièces de monnaie en cuivre… Ou nous cache-t-elle ce qu’elle a vraiment trouvé? Oak Island.
© Bibliothèque et Archives Canada / PA-014532
ALEXANDER GRAHAM BELL Né à Édimbourg (Écosse) en 1847, Alexander Graham Bell vint s’établir avec ses parents au Canada, à Brantford, Ontario, en 1870. Très tôt, ce brillant inventeur s’intéressa, à l’instar de son père, à l’enseignement d’un langage gestuel pour les sourdsmuets. Ces recherches l’emmenèrent à enseigner à l’université de Boston, où il forma des professeurs de langage gestuel.
Alexander Graham Bell. © Bibliothèque et Archives Canada / C-017335
C’est en créant une oreille artificielle permettant d’enregistrer les sons qu’il mit au point, en 1876, une invention qui le rendra célèbre: le téléphone.
L’île du Cap-Breton
Une fois riche, il passa une partie de sa vie, avec son épouse Mabel, elle-même sourde-muette, à Baddeck (Nouvelle-Écosse), dans sa résidence d’été, où il continua ses recherches dans divers domaines. Il est mort à Baddeck en 1922.
BIRD ISLAND
BADDECK
Il est également possible de faire une sortie en mer jusqu’aux côtes de Bird Island, où l’on peut observer des macareux moines. Ces attachants «perroquets des mers» s’y rendent de mai à août pour nicher. Des excursions permettent d’apercevoir d’autres espèces, entre autres le guillemot à miroir, le petit pingouin et le grand héron.
Baddeck se présente comme un village coquet où il fait bon prendre le temps de se balader et de flâner Pour quelques jours en profitant de l’agréable paix de ce site ou pour quelques heures avant d’entreprendre le circuit du Cabot Trail, on a tôt fait de constater que Baddeck est charmant à souhait et possède des attraits qui méritent le détour. On y trouve entre autres un site touristique passionnant: la résidence d’été de l’inventeur Alexander Graham Bell.
La Nouvelle-Écosse 169
Le seul et unique Lieu historique national Alexander-Graham-Bell.
CABOT TRAIL Le Cabot Trail, une route construite le long de falaises escarpées se jetant dans l’océan Atlantique, est ponctué de hameaux pittoresques. De Baddeck, la route longe la grève, avant de grimper progressivement sur le plateau qui occupe le nord de l’île. Le long de la route, les points de vue sont nombreux et annoncent tous des panoramas magnifiques; il faut contempler le tableau de cette nature sauvage où se côtoient une mer agitée, des collines escarpées et une forêt dense, peuplée d’une faune variée.
South Gut St. Ann’s est une minuscule bourgade où se trouve le Collège gaélique, dont la vocation se consacre à la survie de la culture gaélique en Amérique du Nord. Des cours de langue et chant gaéliques, ainsi que de cornemuse y sont offerts. À Ingonish Ferry se trouve un vaste plateau d’une hauteur de 366 m qui occupe le nord de l’île. Les paysages se révèlent alors des plus spectaculaires. Non loin commence le magnifique parc national des HautesTerres-du-Cap-Breton . Créé en 1936, il protège 950 km² de territoire sauvage aménagé pour plaire aux amateurs de grands espaces. Ce parc, le plus ancien de l’est du Canada, possède mille et une ressources: des points de vue magnifiques, une forêt peuplée d’une faune fascinante, des plages et des terrains de camping. On peut le parcourir grâce aux sentiers de randonnée pédestre pour tous les types de randonneurs. Le parc national des Hautes-Terresdu-Cap-Breton est un site de choix pour observer les oiseaux, qu’il s’agisse des cormorans, des martinspêcheurs ou des impressionnants
L’île du Cap-Breton
Dans le Lieu historique national Alexander-Graham-Bell , on présente toute une série d’inventions élaborées par Bell, de même que les instruments dont il se servit lors de ses travaux. Après avoir enseigné le langage gestuel aux sourds-muets, il imagina une oreille artificielle qui enregistrait les sons et, en poursuivant ses recherches dans la foulée de l’appareil auditif, il en vint à créer le téléphone.
© Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
170 La Nouvelle-Écosse
Le superbe parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton.
© Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
aigles à tête blanche. On trouve aussi dans ce parc un magnifique golf, le Highlands Links, qui compte parmi les plus spectaculaires parcours de la Nouvelle-Écosse.
Le magnifique golf Highlands Links. © Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
En direction de Meat Cove surgit le charmant village de pêcheurs dénommé Bay St. Lawrence . Construit au bord de l’eau, il se compose de maisonnettes de bois et d’un port très pittoresque d’où il est possible d’observer les cormorans planant au-dessus des flots. Puis la route remonte le long des falaises et serpente jusqu’à Meat Cove, où l’on pique-nique tout en ayant une superbe vue en plongée sur les flots. La route se prolonge vers l’ouest et, de Cape North à Pleasant Bay, un canyon formé par les versants des collines offre une vue très belle. Près de Petit-Étang, le parcours du plateau prend fin; la route redescend alors et longe le golfe du Saint-Lau-
Pleasant Bay sous un arc-en-ciel. © Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
La Nouvelle-Écosse 171
Paysage d’automne vu du Ceilidh Trail.
© Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
Petit-Étang.
© Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
rent, menant jusqu’à la région acadienne du Cap-Breton. Les paysages étonnants, les forêts et les falaises escarpées font place à un autre plateau dénudé où se succèdent des villages acadiens. Parmi ces villages, Chéticamp se présente comme un bourg tranquille composé de petites maisons modes-
À Margaree Harbour prend fin la portion ouest du Cabot Trail. Une route traverse les terres pour revenir jusqu’à Baddeck. Cette route conduit à Northeast Margaree, qui renferme le Margaree Salmon Museum. On y découvre les divers agrès utilisés pour la pêche au saumon.
CEILIDH TRAIL En continuant le long de la côte ouest, on parvient au Ceilidh Trail. Colonisée par des Écossais, la région sillonnée par cette piste ancestrale est encore empreinte de la culture gaélique. Plus qu’ailleurs dans l’île du Cap-Breton, c’est dans les villa-
L’île du Cap-Breton
tes et d’un port de pêche. De là partent des bateaux d’excursions pour l’observation des phoques et des baleines. Puis se succèdent les villages aux noms francophones: GrandÉtang, Saint-Joseph-du-Moine, CapLemoine et Belle-Côte.
172 La Nouvelle-Écosse
Le littoral néo-écossais à Mabou, avec ses plages au pied des falaises. © Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
L’île du Cap-Breton
ges ponctuant le Ceilidh Trail que l’on peut le mieux découvrir l’héritage écossais. La musique gaélique est d’ailleurs très présente dans cette région qui a donné naissance à plusieurs musiciens désormais connus sur la scène nationale comLa Glenora Distillery se découpant sur une forêt enchantée. me à l’étranger. On © Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage y trouve en outre quelques-unes des LES PLAGES belles plages de l’île, caressées par des eaux chaudes, notamment près L’île du Cap-Breton renferme de très de Mabou , de même que de sim- belles plages près de Mabou, au parc ples hameaux construits au bord du Trout Brook, à Inverness de même qu’à golfe du Saint-Laurent. Quelques Ingonish. Sur la côte nord de l’île, kilomètres passé Mabou, la Glenora donnant sur le détroit de NorthumDistillery fabrique du whisky single berland, Lavilette Beach s’étend, tel un malt. ruban de sable blanc, sur 1,5 km.
High Bank se trouve à quelques minutes du traversier de Wood Islands qui se rend à Caribou, en Nouvelle-Écosse.
© John Sylvester
L’ÎLE-DU-PRINCEÉDOUARD
L’Île-du-Prince-Édouard Île où se marient dans une rare harmonie les paysages ruraux et maritimes, l’Île-du-PrinceÉdouard incarne, à bien des égards, la douceur de vivre. Au détour de ses routes tranquilles, on découvre, derrière de jolis vallons cultivés, de pittoresques petits ports de pêche, de mignonnes églises blanches de quelques paisibles villages endormis ou la lueur des phares dominant la mer à partir d’étroites pointes isolées. Ce qui frappe surtout dans ces paysages pleins de charme, c’est l’éblouissante palette de leurs coloris: le jaune et le vert clair des champs rencontrant le rouge des falaises de grès et le bleu azur de la mer. Bordée au nord par le golfe du Saint-Laurent et au sud par le détroit de Northumberland, cette île est d’abord reconnue pour ses magnifiques dunes et plages de sable qui s’étendent à perte de vue le long de la mer et qui sont souvent désertes. Ces plages d’une beauté exceptionnelle comptent certainement parmi les plus belles de l’est du continent. Elles offrent d’innombrables occasions de baignade, de longues promenades et de découvertes extraordinaires. Même si ce sont d’abord les plages qui attirent les visiteurs, ceux-ci ont tôt fait de découvrir que l’Île-du-Prince-Édouard possède bien d’autres splendeurs. À commencer par sa capitale, Charlottetown, une ville dont l’architecture et l’atmosphère uniques lui confèrent un charme qui semble appartenir à une autre époque. Puis il y a encore bien d’autres choses à explorer, par exemple les plus sympathiques dîners de homard qu’on puisse imaginer, l’univers romanesque du pays de Anne of Green Gables ou la richesse de la faune et de la flore du magnifique parc national de l’Île-du-Prince-Édouard. S’étendant sur environ 255 km de long, l’Île-du-Prince-Édouard est la plus petite province canadienne. Elle fut d’abord baptisée «île Saint-Jean» par l’explorateur Jacques Cartier, qui en longea les côtes en 1534. Terre des Micmacs, l’île fut ensuite colonisée par les Acadiens à partir de 1720, jusqu’à ce qu’elle tombe, en 1758, aux mains des Britanniques, qui la rebaptisent en l’honneur du fils du roi George III. Comme dans les autres provinces maritimes, la construction navale conduit l’île à un véritable âge d’or qui se termine dans la seconde partie du XIXe siècle. À cette même époque, on commence à discuter dans les colonies britanniques de l’Amérique du Nord de la création d’une structure politique commune. C’est finalement à Charlottetown, en 1864, que se réuniront les délégués de chacune de ces colonies, et trois années plus tard naîtra de cette conférence le Dominion du Canada. C’est aujourd’hui avec fierté que les habitants de l’île rappellent que leur province a été le berceau de la Confédération canadienne.
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CHARLOTTETOWN
Charlottetown Charmante et coquette, Charlottetown offre une ambiance bien particulière. Malgré sa petite taille, Charlottetown n’est pas une ville des Maritimes comme les autres ; elle est surtout une capitale provinciale avec tout le prestige, l’élégance et les institutions qu’un tel statut implique. La capitale de l’Île-du-Prince-Édouard dispose d’un édifice parlementaire et d’une somptueuse résidence officielle pour son lieutenant-gouverneur, d’un grand complexe consacré aux arts visuels et de la scène, de jolis parcs et de rangées d’arbres derrière lesquelles se cachent de belles demeures victoriennes. Déjà ravissante dans son paysage urbain, Charlottetown a été construite sur un joli site en bordure d’une baie où se rencontrent les rivières Hillsborough, North et West. Ce site, lieu de rassemblement des Micmacs, était connu des explorateurs et colonisateurs français au XVIIIe siècle. Mais ce n’est qu’en 1768, sous l’impulsion de colons britanniques, que la ville a véritablement pris naissance. Elle fut nommée Charlottetown en l’honneur de l’épouse du roi de Grande-Bretagne, George III. Moins d’un siècle plus tard, Charlottetown est entrée dans l’histoire en tant que berceau de la confédération du Canada. C’est en effet dans cette petite ville, en 1864, que les délégués des colonies britanniques d’Amérique du Nord se sont réunis afin de discuter de la création du Dominion du Canada. Le petit port de Charlottetown.
© John Sylvester
178 L’Île-du-Prince-Édouard
Le Lieu historique national Province House, berceau de la Confédération canadienne.
LE CENTRE-VILLE
Charlottetown
Un des attraits incontournables de Charlottetown demeure le Confederation Centre of the Arts (centre des arts de la Confédération). Situé dans Richmond Street, il a été construit en 1964, soit un siècle après la rencontre décisive des pères de la Confédération à Charlottetown. Ce complexe a été conçu afin de faire connaître à la fois la culture canadienne d’aujourd’hui et son évolution depuis plus d’un siècle. Le complexe comporte plusieurs facettes culturelles, entre autres un musée qui présente des expositions variées et de qualité, une galerie d’art et une bibliothèque publique. Le centre des arts renferme aussi plusieurs belles salles de spectacle. En été, on peut y assister à la comédie musicale Anne of Green Gables. Présentée chaque été depuis plus de trois décennies, cette comédie musicale permet de s’initier à l’univers de la plus célèbre auteure de l’île, Lucy Maud Montgomery. Le Lieu historique national Province House , peut être, à juste titre, considéré comme le berceau de la Confédération canadienne. En effet, c’est ici que se sont réunis, en 1864, les 23 délégués du Canada-Uni (l’Onta-
© John Sylvester
rio et le Québec), de la NouvelleÉcosse, du Nouveau-Brunswick et de l’Île-du-Prince-Édouard, afin de préparer la Confédération de 1867. Ironiquement, l’hôtesse de cette conférence de haute importance, l’Île-du-Prince-Édouard, ne décida d’adhérer au Dominion du Canada que quelques années plus tard, soit en 1873. On peut voir la salle où a été élaborée la Confédération canadienne et regarder un document audiovisuel expliquant cet événement. La Province House abrite aujourd’hui l’Assemblée législative de l’Île-du-Prince-Édouard. À l’angle de Grafton Street et de Prince Street, l’église anglicane St. Paul’s a été érigée en 1896 en remplacement de diverses églises anglicanes construites au XVIIIe siècle. Son intérieur est splendide, notamment sa voûte de boiseries et ses vitraux. Bel exemple du style gothique, la basilique St. Dunstan , à l’angle de Great George Street et de Sydney Street, est le bâtiment religieux le plus impressionnant de l’Île-du-Prince-Édouard. Elle fut construite dès 1914 sur le site où s’étaient succédé trois églises catholiques au cours du XIXe siècle.
L’Île-du-Prince-Édouard 179
Le très populaire Peake’s Wharf par une belle journée d’été.
© John Sylvester
La jolie rue Great George, où l’on peut visiter plusieurs brocanteurs et boutiques d’artisanat, débouche sur le petit port de Charlottetown, un endroit particulièrement agréable de la ville où se trouve, en plus d’un parc et d’une marina, le Peake’s Wharf , qui regroupe quelques mignons bâtiments où se sont installées des boutiques. L’imposante basilique St. Dunstan de Charlottetown. © Parcs Canada/ Lavoie, R.
Charlottetown
LE PORT ET SES ALENTOURS
180 L’Île-du-Prince-Édouard
Charlottetown
La Salle des fondateurs, un lieu unique.
On retrouve également au port de Charlottetown la Salle des fondateurs . Ce musée présente l’histoire canadienne, de l’époque des pères de la Confédération jusqu’à nos jours, par l’entremise d’expositions impressionnantes, et en utilisant le multimédia et les nouvelles technologies de communications. La Promenade guidée des colons fait revivre l’histoire des pirates américains, la déportation des Acadiens et la fuite
© John Sylvester
des esclaves, le tout dans les rues du vieux Charlottetown en compagnie d’un guide en costume d’époque. La Beaconsfield Historic House a été érigée en 1877 pour James Peake, riche constructeur de navires, et son épouse, Edith Haviland Beaconsfield. L’une des plus luxueuses résidences de la province, elle compte 25 pièces et 9 foyers.
LA MUSIQUE FOLKLORIQUE
Le violon, instrument prépondérant dans la musique folklorique.
La tradition de la musique folklorique à l’Île-du-Prince-Édouard est semblable à celle des autres provinces maritimes, dont la plupart des recueils de chansons auraient bien pu être originaires de l’île. De fait, ces recueils ont constitué pratiquement la seule source pour les chanteurs de l’île.
© Dreamstime
Il est surprenant que les traditions de cette petite province insulaire, qu’on aurait crues homogènes et hermétiques, aient été continuellement soumises à des transformations. En effet, les traditions qui prévalent dans le Prince County ressemblent plus à celles de la ville néo-brunswickoise de Miramichi et des communautés côtières l’avoisinant qu’à celles qui prédominent dans le Kings County, lesquelles diffèrent peu des traditions de la Nouvelle-Écosse. C’est comme si une frontière fictive passant par Charlottetown, la rivière et la baie de Hillsborough avait séparé l’île en deux: les mêmes chansons sont chantées sur des airs différents dans les deux régions, et les chansons du Kings County, dans l’est de l’île, sont inconnues dans le Prince County, à l’ouest. Par ailleurs, la tradition locale restait forte dans l’île, et ce, longtemps après qu’elle eut faibli dans les autres provinces maritimes et dans l’État du Maine. Pendant l’âge d’or de l’exploitation forestière, les jeunes gens de l’île qui travaillaient dans les chantiers du Maine étaient souvent considérés comme les meilleurs et les plus passionnés des chanteurs. Au tournant du siècle dernier, dans l’île, des créateurs de chansons composaient encore selon les anciens modèles. Bien que la tradition de la chanson folklorique dans l’île n’ait jamais fait l’objet d’études sérieuses, ce qui est parvenu jusqu’à nous révèle qu’elle demeure bien vivante. Pour un avant-goût, ne manquez pas le Larry Gorman Folk Festival de Tyne Valley, du nom d’un des plus célèbres auteurs de chansons de l’île, né à cet endroit en 1846 et décédé en 1917 dans l’État du Maine.
182 L’Île-du-Prince-Édouard
Le parc Victoria en bord de mer, pour humer les effluves salins.
© John Sylvester
Charlottetown
Après la faillite personnelle de James Peake, en 1882, ce sont ses créanciers, la famille Cunall, qui habitèrent la résidence. Comme cette famille n’avait pas d’héritiers, la maison Beaconsfield servit d’école de formation pour jeunes filles à partir de 1916; elle fait office de musée depuis 1973. De l’autre côté de la rue Kent, on La splendide résidence du lieutenant-gouverneur. © Parcs Canada / J. Butterill aperçoit, derrière de beaux arbres, la splendide résidence du lieutenant- Par la route transcanadienne en digouverneur, qui, depuis 1835, est la rection de Borden-Carleton apparaît demeure du représentant de la Cou- le Car Life Museum, qui regroupe une ronne britannique à l’Île-du-Prince- collection de voitures, tracteurs et Édouard. Cette demeure se trouve équipement agricole du XIXe siècle. en bordure du magnifique parc Vic- On peut même y voir une Cadillac toria , un espace vert très agréable de 1959 ayant appartenu à Elvis Presley. pour les promenades. Rocky Point. (page 183) © John Sylvester
L’ÎLE-DU-PRINCE-ÉDOUARD centre de l’île
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L’Île-du-Prince-Édouard 185
Le centre de l’île Le centre de l’île s’étend de la côte sud donnant sur le détroit de Northumberland, à l’est de Charlottetown, jusqu’à la côte nord, qui baigne dans le golfe du SaintLaurent depuis le village de Malpeque jusqu’à Tracadie. Cette belle contrée agricole, plutôt plane le long de la côte sud, offre, le long de la côte nord, certains des plus beaux paysages de l’île, où de jolis vallons cultivés conduisent à de splendides falaises escarpées ou à certaines des plus belles plages de sable fin de l’île. Une partie importante de cette côte, où l’on trouve un écosystème unique en son genre, est protégée par le parc national de l’Île-du-PrinceÉdouard. C’est à New London, sur la côte nord, qu’est née Lucy Maud Montgomery, et c’est également ce beau coin de pays qui a inspiré l’auteure d’Anne of Green Gables. Les nombreux admirateurs de Montgomery dans le monde peuvent y faire un véritable pèlerinage dans les lieux ayant marqué la jeunesse de la plus célèbre artiste de l’île. La région sud, quant à elle, a pour attraits de petits villages côtiers, entre autres le très mignon village de Victoria.
North Rustico, paisible village de pêcheurs de homards.
© John Sylvester
186 L’Île-du-Prince-Édouard
Le Lieu historique national de Port-la-Joye–Fort-Amherst.
ROCKY POINT
Le centre de l’île
Rocky Point se trouve à l’extrémité d’une bande de terre, à l’embouchure de la West River et en face de la Hillsborough, qui fut toujours un site stratégique pour la défense de Charlottetown et de l’arrière-pays contre d’éventuelles attaques en provenance de la mer. Il est donc naturel que ce site ait intéressé les empires coloniaux qui se livraient bataille pour le contrôle de l’île. Les Français furent les premiers à s’y établir autour de 1720, y fondant Port La Joye, assiégé dès 1758 par les Britanniques, qui y établirent le fort Amherst. Le parachèvement du fort eut lieu la même année, alors que la guerre opposant la France et l’Angleterre prenait son véritable essor. Pendant toute la durée du conflit, la garnison britannique protège l’île des invasions françaises et contrôle la circulation maritime dans le détroit de Northumberland. Mais à partir de 1763, à l’issue des hostilités, le fort perd vite de son importance, et en 1768 les troupes britanniques l’abandonnent. Le Lieu historique national de Port-laJoye–Fort-Amherst renferme un petit centre d’interprétation qui présente une exposition de divers do-
© Parcs Canada / F. Cattroll
cuments liés à la colonie française (Port la Joye) et à la présence britannique sur ce site (fort Amherst). On peut également y voir un court documentaire sur l’histoire des Acadiens de l’Île-du-Prince-Édouard. Il ne reste aujourd’hui du fort Amherst que très peu de chose. On a cependant, depuis le site, une belle vue sur les plaines avoisinantes et la ville de Charlottetown. La route entre Rocky Point et Victoria (route 19), très paisible, révèle par moments de beaux points de vue sur le détroit. Les fermes, les petits hameaux tranquilles et les parcs provinciaux composent l’essentiel de cette région champêtre. Ici et là, en bordure de route, des étals de fortune sont aménagés par les agriculteurs qui y vendent, durant la belle saison, une infime partie de leur récolte.
VICTORIA Victoria est un charmant village côtier aux rues bordées de quelques jolies résidences témoignant de l’opulence d’une autre époque. Fondé en 1767, ce port de mer devait jouer un rôle prédominant dans l’économie régionale, et ce, jusqu’à la fin
Le charmant port de mer de Victoria.
© John Sylvester
du XIXe siècle, alors qu’il perdit peu à peu de son importance à la suite du développement du chemin de fer dans l’île. On voit parfois, depuis ce port jadis actif, quelques bateaux de pêcheurs mouillant au large. Aujourd’hui, l’intérêt de Victoria réside dans son cachet un peu vieillot et dans la gentillesse de ses résidants. Il offre une belle occasion de découvrir la vie rurale dans l’île. Le musée Victoria Seaport.
© Bob Brammer
Le centre de Victoria, malgré ses modestes installations, demeure animé par la présence du Victoria Playhouse, qui propose, tout au long de l’été, des concerts et du théâtre de bonne qualité.
Le centre de l’île
De l’est apparaît d’abord le parc provincial Victoria, qui s’étend au bord de l’eau et comprend une petite plage et une aire de pique-nique. À proximité, le minuscule musée Victoria Seaport présente quelques anciennes photographies de Victoria. Comme le musée se trouve à l’intérieur d’un phare, on peut en profiter pour y monter et observer la côte, ses alentours et le village.
UN PONT POUR L’ÎLE Le vieux rêve de construire un pont reliant la province de l’Île-duPrince-Édouard au reste du territoire continental canadien a enfin vu le jour en 1997. De Cape Tourmentine (N.-B.) à Borden-Carleton (Î.-P.-É.), ce pont fait pas moins de 12,7 km de long, pour ainsi traverser le détroit de Northumberland. Ce fut un audacieux projet exigeant l’utilisation de technologies de pointe, et dont la construction a demandé l’embauche d’environ 1 000 personnes de la région. L’érection du pont n’a cependant pas fait que des heureux au sein de la population de l’île. Tout au long des travaux une bonne partie des insulaires s’est mobilisée pour dénoncer ce projet qui allait mettre fin, selon eux, à la singularité de leur art de vivre. Quelques années après, la polémique s’est quelque peu estompée. Le pont permet maintenant un accès plus facile à l’île. Le caractère bucolique de l’île du Prince-Édouard reste cependant encore intact, et l’île demeure toujours la plus paisible de toutes les provinces canadiennes.
Le pont de la Confédération.
© John Sylvester
L’Île-du-Prince-Édouard 189 KENSINGTON Kensington est une communauté importante de cette partie de l’île. Située à la jonction des routes 2 et 20, elle est la porte d’entrée du «pays d’Anne». Le principal attrait touristique de Kensington, les Kensington Water Gardens, sur Summerside Road, consiste en une série de reconstitutions miniaturisées de bâtiments célèbres et disposées dans des jardins. La ville renferme de très jolies plages et propose de succulents soupers au homard, des boutiques d’artisanat ainsi que de magnifiques points de vue sur l’océan.
Un des attraits les plus populaires auprès des enfants, les Woodleigh Replicas and GarLes Woodleigh Replicas and Gardens sauront ravir petits et dens , sur la route 234, sont grands. au cœur de la passion d’un © John Sylvester seul homme, le colonel Ernerst Johnstone, qui, depuis son reBORDEN-CARLETON tour de la Première Guerre monBorden-Carleton constitue l’un des diale jusqu’à sa mort, 50 ans plus endroits les plus visités de l’île, car tard, construisit, dans sa propriété, il est le point d’arrivée (ou de dé- des modèles réduits de bâtiments et part) des usagers du célèbre pont de monuments célèbres. la Confédération , qui rejoint le Nouveau-Brunswick. Il s’agit du plus Le site fut ouvert au public dès 1958 long pont ininterrompu à appuis et compte désormais une trentaine multiples au monde. Faisant près d’édifices de pierres ou de bois, de 13 km de long sur 60 m dans dont plusieurs peuvent être visités, sa partie la plus élevée, le pont de- ainsi que divers monuments répartis meure une solution de rechange au sur un joli site naturel, fait de jardins traversier dont les débuts remontent à l’anglaise, de fontaines, d’aires de à 1917. Un centre d’interprétation pique-nique et de terrains de jeu. Le présente une intéressante exposition bâtiment le plus impressionnant de sur la population, la culture et l’his- l’ensemble est probablement la rétoire de l’île. Il offre ainsi au visiteur plique à échelle réduite de la tour une bonne introduction à la vie des de Londres. insulaires.
Le centre de l’île
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L’HUÎTRE MALPÈQUE Baies, estuaires, rivières… les eaux de l’Île-du-Prince-Édouard fournissent aux huîtres d’excellentes conditions de croissance, et ce, depuis la nuit des temps. Les Autochtones qui connaissaient l’île bien avant sa découverte par l’homme blanc se sont nourris de ces mollusques pendant des siècles. Depuis l’arrivée des Européens, plusieurs générations de pêcheurs sillonnent les cours d’eau de l’île à la recherche d’huîtres. À l’Exposition universelle de Paris, en 1900, les huîtres Malpèque de l’Île-du-Prince-Édouard seront sur toutes les lèvres: elles y reçoivent le titre de «meilleures huîtres au monde». Cadeau empoisonné, qui provoqua un accroissement sans précédent de la demande; les stocks d’huîtres diminuèrent dangereusement. Comble de malheur, en plus de la surpêche, une maladie des huîtres, dénommée la «maladie de Malpèque», fit son apparition en 1913, tuant près de 90% des stocks d’huîtres. Grâce aux recherches sur l’ostréiculture entreprises sur place par le Dr Needler dans les années 1930, les quelque 10% des huîtres qui s’étaient montrées résistantes à la maladie purent être recueillies et servir à la reconstitution des populations de l’île, et éventuellement à celle des populations de l’ensemble des Maritimes. Aujourd’hui, les huîtres Malpèque se retrouvent de nouveau en abondance dans l’île. Toujours les meilleures pour bien des gens, elles sont en demande un peu partout en Amérique du Nord et ailleurs dans le monde.
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© John Sylvester
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La St. Mary’s Roman Catholic Church, la plus grande église en bois de l’Île-du-Prince-Édouard.
Indian River, sur la route 104, fut un lieu fréquenté par les Micmacs jusqu’en 1935. Aujourd’hui, Indian River n’est ni une ville ni même un village, mais plutôt le site de l’impressionnante St. Mary’s Roman Catholic Church , la plus grande église en bois de l’Île-du-Prince-Édouard, qui peut recevoir jusqu’à 600 personnes. Construite entre 1900 et 1902, St. Mary’s est l’œuvre du plus célèbre architecte de l’île, William C. Harris. On remarquera, notamment, son autel de Green Gables de style néogothique et l’élégance de son clocher.
MALPEQUE Malpeque, dont le nom d’origine micmaque signifie «large baie», est une jolie petite communauté bordée de plans d’eau. Son nom est à l’origine des célèbres huîtres Malpèque,
désormais connues partout dans le monde, qui sont pêchées dans la baie. La ville comprend un musée intéressant, le Keir Memorial Museum, dont les pièces d’exposition en rotation illustrent les activités domestiques, religieuses, agricoles et liées à la pêche aux huîtres à l’époque des Micmacs et des Acadiens. Pour mieux contempler la baie, on peut se rendre tout près, dans le Cabot Beach Provincial Park, dont les plages sauvages sont peu fréquentées et offrent une tranquillité absolue, sans doute en raison de sa situation loin des sentiers battus.
SPRING VALLEY Plus à l’intérieur des terres, sur la route 102, le modeste village de Spring Valley héberge la plus grande ferme pour enfants de l’Île-du-Prin-
Le centre de l’île
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192 L’Île-du-Prince-Édouard
La maison qui a vu naître Lucy Maud Montgomery à New London.
ce-Édouard, la Do-Duck Petting Farm. Cette ferme est l’hôte de nombreux bébés animaux et comprend des sentiers pour observer les oiseaux exotiques, les lamas, les bisons… Il constitue sans nul doute un terrain de découverte grandeur nature pour les enfants.
© John Sylvester
était en fait une maison bien-aimée de Lucy Maud appartenant à sa tante Annie et à son oncle John Campbell. C’est dans cette maison qu’a été célébré son mariage en juillet 1911. Cette maison historique est garnie de meubles d’époque ainsi que de plusieurs objets personnels ayant appartenu à l’auteure et à sa famille.
PARK CORNER Park Corner a été offert, en 1755, à James Townshend pour le récompenser de ses années de service dans l’Armée britannique. Ce lieu a été rendu célèbre par l’une des descendantes directes de Townshend, Lucy Maud Montgomery. On peut y visiter aujourd’hui le Anne of Green Gables Museum at Silver Bush , qui
NEW LONDON La petite communauté de New London a l’insigne honneur d’avoir été le lieu de naissance de l’auteure ayant fait le plus connaître l’Île-du-PrinceÉdouard à l’étranger. Son principal attrait touristique est la maison où elle naquit en 1874: le Lucy Maud Montgomery Birthplace. Dans cette modeste maison blanche et verte qui a vue sur le port de New London, on retrouve certains objets personnels lui ayant appartenu, notamment sa robe de mariée et ses cahiers d’écriture. Le Anne of Green Gables Museum at Silver Bush. © John Sylvester
L’Île-du-Prince-Édouard 193
LUCY MAUD MONTGOMERY C’est le 30 novembre 1874 que naquit Lucy Maud Montgomery à New London. Mais dès sa prime jeunesse, elle doit quitter New London pour Cavendish, où habitent ses grandsparents, Alexander et Lucy MacNeill, qui l’élèvent après le décès de sa mère. Elle écrit un premier roman inspiré de sa vie d’orpheline, Anne of Green Gables (Anne... La maison aux pignons verts), qui sera, dès sa parution en 1908, un très grand succès traduit en 16 langues.
Lucy Maud Montgomery. © Bibliothèque et Archives Canada / C-011299
L.M. Montgomery publie ensuite 23 autres livres jusqu’à sa mort, en 1942. Son œuvre la plus marquante reste cependant l’histoire d’Anne, cette charmante petite orpheline aux cheveux roux et au visage constellé de taches de son.
La jeune Anne of Green Gables dans le sentier des amoureux.
© John Sylvester
194 L’Île-du-Prince-Édouard
Green Gables à Cavendish, décor du roman de L.M. Montgomery.
Plus loin sur la route 6 se trouve le Village Pottery, qui renferme les poteries de grandes artistes canadiennes, des œuvres sur tissus, de l’artisanat de l’île de qualité. Le jardin qui abrite des pierres de l’île est également très accueillant.
Le centre de l’île
CAVENDISH La région de Cavendish est un haut lieu du tourisme à l’Île-du-PrinceÉdouard. Situé près des plus belles plages de l’île et de plusieurs grands attraits touristiques, Cavendish possède un bon nombre de lieux d’hébergement, de restaurants et de boutiques. Servant bien souvent de porte d’entrée au parc national de l’Île-du-Prince-Édouard, Cavendish dispose d’un excellent centre d’information touristique. Green Gables , à l’ouest de Cavendish, est la maison qui a inspiré Lucy
© John Sylvester
Maud Montgomery, et l’endroit où elle situe l’action de son célèbre roman Anne of Green Gables. Construite vers le milieu du XIXe siècle, cette maison appartenait à David et à Margareth MacNeill, des cousins assez âgés de l’auteure. Celle-ci aimait beaucoup se promener dans le «sentier des amoureux» qui se trouvait dans le bois de la propriété de ses cousins. Elle fut à ce point inspirée par ces lieux qu’elle en fit le décor de son célèbre roman. Dès 1936, la maison fut rattachée au parc national de l’Île-du-Prince-Édouard. La visite de l’île ne saurait être complète sans un arrêt d’au moins une journée dans le parc national de l’Îledu-Prince-Édouard . Il s’étend sur plusieurs dizaines de kilomètres le long de la côte nord de l’île, de Blooming Point à la baie New London. Créé en 1937, ce parc a pour but de protéger un environnement bien particulier comprenant, entre
L’Île-du-Prince-Édouard 195
CAVENDISH: LA DESTINATION FAMILIALE PAR EXCELLENCE La région de Cavendish est l’endroit tout désigné pour des vacances en famille. D’abord, bien entendu, grâce au parc national de l’Île-du-Prince-Édouard, dont les superbes plages de sable en font un formidable terrain de jeux naturel. Il y a aussi, à proximité, tous les attraits touristiques entourant le roman jeunesse Anne... La maison aux pignons verts. On trouve également une foule d’autres activités pouvant agrémenter des vacances avec des enfants: des parcs d’attractions, des musées thématiques, des ciné-parcs, des minigolfs, quantité de restaurants familiaux, etc. La région de Cavendish, grâce à tous ses attraits, comble des familles de plus en plus nombreuses à s’y rendre pour les vacances estivales.
© John Sylvester
Le centre de l’île
Une des superbes plages de Cavendish.
Le parc national de l’Île-du-Prince-Édouard, le long de la côte nord de l’île.
Le centre de l’île
autres, des dunes avec leur écosystème fragile, des falaises de grès rouge, des plages magnifiques et des marais salés. En février 1998, le parc a été agrandi pour englober la péninsule de Greenwich, qui s’étend à l’est de la baie de St. Peters. Au fur et à mesure qu’on avance dans le parc, on ne cesse de s’émerveiller, soit pour un point de vue sans pareil sur la côte abrupte, soit par l’apparition d’un renard roux, soit par l’une des multiples activités proposées. On peut découvrir différents aspects de la faune et de la flore du parc en empruntant l’un des nombreux sentiers balisés, accessibles à tous. Le sentier Reeds and Rushes (0,5 km) entraîne le randonneur à travers la forêt jusqu’à un marais au-dessus duquel une passerelle de bois est aménagée, permettant l’observation de toute une variété d’insectes, de plantes et d’animaux. Le sentier Farmlands (2 km) conduit au cœur du parc à travers la végétation, entre autres dans une forêt d’épinettes. Le sentier Bubbling Springs (2 km) traverse également une forêt d’épinettes et mène à un poste d’observation construit au bord d’un étang d’où l’on contemple divers oiseaux aqua-
© Parcs Canada / J. Pleau
tiques. Trois autres sentiers donnent l’occasion de découvrir la forêt; il s’agit des sentiers Homestead (5,5 km à 8 km), particulièrement agréable à vélo, Haunted Wood (1,6 km) et Balsam Hollow (1 km). Les parcs provinciaux possèdent également des sentiers de randonnée, particulièrement les parcs Mill River, Brudenell et Strathgartney. Les plages du parc, qui s’étendent sur près de 40 km, sont idéales pour la baignade. Elles comptent parmi les plus belles de l’est du continent. Le long du parc national, d’autres plages tout aussi belles, s’étalent à perte de vue. Attention toutefois aux dunes qui les bordent, car elles abritent parfois les nids du pluvier siffleur, ce petit oiseau menacé d’extinction. Pour protéger cet environnement fragile, des passerelles ont été aménagées. Des sites pour l’observation des oiseaux se trouvent au marais Brackley, au cap Orby, au quai de Covehead et le long du pont-jetée de l’île de Rustico. En réalité, plus de 300 différentes espèces d’oiseaux peuvent être observées le long des côtes de l’île. Du surprenant grand héron au
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L’Avonlea Village of Anne of Green Gables, au cœur de Cavendish.
© John Sylvester
martin-pêcheur, sans oublier le geai bleu (emblème de la province) et, bien sûr, le rare pluvier siffleur, l’île compte bien des ressources pour intéresser l’amateur de faune ailée. Les golfeurs pourront s’adonner à leur sport dans le parc, sur le terrain de golf Green Gables, un parcours de 18 trous qui offre de magnifiques points de vue sur la mer et les falaises.
Des comédiens jouent les personnages des contes d’Avonlea. © John Sylvester
Le Fantazmagoric Museum of the Strange and Unusual présente, quant à lui, d’insolites expositions sur les excentricités de la science et de la nature, la médecine alternative, les records du monde, les dinosaures, le folklore de l’Île et ou encore sur le désastre du Titanic.
Le centre de l’île
Au cœur de Cavendish se trouve l’Avonlea Village of Anne of Green Gables . Ce site comprend plus d’une dizaine de bâtiments, reconstruits ou d’époque, qui évoquent le village d’Avonlea. Des acteurs animent les lieux en personnifiant certains des personnages des contes d’Avonlea. En plus de la visite du site, le village offre également des spectacles musicaux, des lectures de contes et des balades en calèche. On y retrouve aussi plusieurs commerces proposant des produits locaux.
198 L’Île-du-Prince-Édouard
New Glasgow, loin des agglomérations urbaines du XXIe siècle.
NEW GLASGOW
Le centre de l’île
Depuis Cavendish, on traverse de beaux paysages vallonnés pour se rendre jusqu’à New Glasgow, un petit village pittoresque dont les belles résidences s’élèvent de chaque côté de la rivière Hunter. New Glasgow révèle un charme rural, mais également sa P.E.I. Preserve Co., qui est à la fois une belle boutique où l’on déniche plusieurs produits faits sur place (entre autres, confitures, gelés, miel et thés) et une excellente table. Le New Glasgow Country Gardens and Butterfly House accueille les visiteurs dans son magnifique jardin de 5 ha
© John Sylvester
sillonné de 2 km de sentiers. Le pavillon des papillons rempli d’espèces tropicales et le jardin d’art vous réservent de jolies surprises. Pour tout apprendre sur la confection des jouets en bois, rendez-vous à la Toy Factory, où vous attendent toutes sortes de toupies, chevaux, bateaux, casse-têtes, fabriqués à la main et à l’ancienne.
NORTH RUSTICO Charmant village où la pêche, en particulier celle au homard, demeure la principale activité, North Rustico
North Rustico, baignée par la baie de Rustico et le golfe du Saint-Laurent.
Du village, on accède directement à l’une des belles plages de sable du parc national de l’Île-du-PrinceÉdouard. On peut également se rendre tout près, à North Rustico Harbour, où les paysages maritimes sont splendides, et visiter le Rustico Harbour Fishery Museum pour découvrir l’histoire de l’industrie de la pêche de l’île. Quelques entreprises organisent des excursions de pêche en haute mer, offrant ainsi aux visiteurs l’occasion de mettre leur talent de pêcheur à l’épreuve et de profiter d’une belle balade sur les flots. Le départ de ces excursions se fait au port. Pour les enfants, le Santa’s Woods est un véritable paradis! Il comprend des activités ludiques tels que les barbecues du père Noël, des jeux,
un minigolf, des aventures dans la forêt, des trampolines, un parc de pain d’épices, une anse aux pirates, un étang de pêche…
SOUTH RUSTICO D’abord un important site micmac connu sous le nom de Tabooetooetun, la région de la baie de Rustico a été, sous le Régime français, l’un des premiers lieux de colonisation de l’île. Transformé au fil des années, le terme «Rustico» provient d’ailleurs du nom du premier colon français à s’être installé dans la région, soit René Rassicot. South Rustico abrite toujours un certain nombre de descendants de ces premiers colons. C’est au Café St-Jean, à Oyster Bed Bridge, qu’on découvre la culture vivante des Acadiens de cette partie de l’île.
Le centre de l’île
donne tant sur la baie de Rustico que sur le golfe du Saint-Laurent.
© John Sylvester
Le centre de l’île
Brackley Beach, une plage extrêmement populaire en été.
© John Sylvester
South Rustico est en fait un carrefour en pleine campagne autour duquel se sont greffées les principales institutions de la communauté acadienne: l’église, le presbytère, le cimetière, l’école et la Farmer’s Bank of Rustico , aujourd’hui transformée en musée. La banque a été fondée en 1864 par La Farmer’s Bank of Rustico, fondée en 1864, est aujourd’hui un le père George-Antoine musée. Belcourt, avec pour ob- © Parcs Canada / J. Butterill jectif de permettre aux Acadiens de Baywatch Lighthouse, où l’on présente prendre leur place dans le dévelop- notamment une collection de phopement économique. tos des phares de l’île. La vue depuis le sommet est superbe. Elle fut la première banque populaire au pays et, pendant un certain The Dunes Studio Gallery , sur la routemps, la plus petite banque à char- te 15, expose les œuvres de plus de te du Canada. L’exposition relate le 70 artistes canadiens ainsi que des travail du père Belcourt, et le bâti- poteries, des sculptures, des peintument se trouve sur un site classé. res et des photographies d’artistes Tout juste à côté, la modeste église de la province. La galerie loge dans Saint-Augustin est la plus vieille église un complexe à l’architecture étonnante donnant sur de beaux jardins acadienne de l’île. aquatiques et des dunes panoramiques. Sur cette même route, le BrackBRACKLEY BEACH ley Beach Drive-in Theatre and Mini-Golf propose un minigolf de 18 trous et Petit hameau en bordure de la baie deux projections de films chaque de Rustico, Brackley Beach mé- soir au cinéma en plein air. rite qu’on s’y arrête un moment, le temps de visiter son phare, le
L’Île-du-Prince-Édouard 201
DE LA TERRE ROUGE Au début des temps, la lente collision entre plusieurs plaques continentales donne naissance à une gigantesque chaîne de montagnes: les Appalaches. Puis tous les continents se rassemblent en un énorme supercontinent dénommé «Pangée». L’essentiel de la partie nord des provinces maritimes est alors formé de basses terres couvertes de marais de forêt tropicale. Plus tard, la Pangée, sous la pression des plaques tectoniques, commence à se subdiviser. C’est la naissance de ce qui deviendra l’océan Atlantique. Avec le climat qui change dramatiquement, les forêts tropicales cèdent rapidement le pas à un désert rouge brique: la célèbre terre rouge de l’Île-du-Prince-Édouard, comme celle des dunes de sa côte nord, en face du golfe du Saint-Laurent, en est un vestige. Cette terre rouge est en réalité constituée de grès, composé de grains de sable solidifiés en une couche de roche sédimentaire, et de particules de fer qui se sont oxydées au contact de l’oxygène (qui les a transformées chimiquement en rouille, ou oxyde ferrique: Fe2O3). La rouille étant de couleur rouge, cette roche, le grès ferrugineux, revêt donc aussi une couleur rouge. Le sol rougeâtre qui distingue l’Île-du-Prince-Édouard a toujours représenté son trait le plus frappant et sa principale ressource. Jacques Cartier, de passage en 1534, en est ébloui: C’est la terre la plus belle que l’on puisse imaginer. © John Sylvester
Le centre de l’île
Thunder Cove.
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Point Prim
209
Charlottetown
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South Rustico
Brackley l'Île-du-Prince-Édouard Beach
Parc national de
1
Wood Islands
Orwell
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Vernon River
22
Mt. Stewart
St. Andrews
Golfe du Saint-Laurent
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4
High Bank
Vers Caribou
4
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Rollo Bay
Gaspereaux
Parc provincial Panmure Island
Panmure Island
Georgetown
Dundas
Murray Harbour
Parc provincial Brudenell River
Montague
Murray River
Little Sands
314
Cardigan
Caledonia
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St. Peters
16
Souris
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Parc provincial Red Point
Red Point
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Elmira
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East Point
East Point
0
10
Vers les Îles de la Madeleine (130km)
20km
L’ÎLE-DU-PRINCE-ÉDOUARD l’est de l’île
L’est de l’île À l’est de Charlottetown s’ouvre une belle région rurale qui plaira à ceux qui recherchent la tranquillité des plages désertes, l’atmosphère fébrile des petits ports de pêche et la beauté des baies qu’on découvre aux tournants de la route. Ses paysages variés sont quelque peu vallonnés dans sa partie la plus septentrionale et, sans être toujours spectaculaires, sont souvent jolis et harmonieux. Dans cette portion de l’île dépourvue de grandes communautés, la vie tourne essentiellement autour du monde de la pêche et de l’agriculture. L’est de l’île présente donc à la fois un beau coin de pays tout en permettant de renouer avec un mode de vie où la nature possède encore une place de choix. Une vue splendide de Rollo Bay, près de Souris.
© John Sylvester
L’Île-du-Prince-Édouard 205 CONFEDERATION TRAIL L’ancien réseau ferroviaire qui jadis sillonnait l’île a trouvé une autre vocation; il a été recouvert de poussière de roche et transformé en plusieurs sentiers de randonnée et en voies cyclables; l’ensemble porte le nom de Confederation Trail et totalise quelque 270 km. Un tronçon mène les randonneurs dans l’est de l’île, de Mount Stewart à Elmira. Il longe la baie de St. Peters et donne l’occasion d’admirer les dunes de la péninsule de Greenwich. Une autre portion du sentier sillonne l’ouest de l’île. Elle traverse en outre des lieux boisés et des terres humides où l’on peut apercevoir diverses espèces d’oiseaux, entre autres la bernache. Le sentier permet également de rejoindre Souris et Borden-Carleton. Orwell Corner.
© John Sylvester
ORWELL CORNER Le mode de vie dans la douce campagne de l’île au XIXe siècle est minutieusement recréé à l’Orwell Corner Historic Village . Ce site charmant, qui fait revivre la communauté agricole de 1890, renferme des bâtiments restaurés dont une jolie petite école qui semble être tirée d’un roman de L.M. Montgomery, une église, une fabrique de bardeaux, des granges, une forge et une maison de ferme servant à la fois de magasin général et de bureau de poste. Des guidesinterprètes en costumes d’époque animent gentiment le site.
Le charmant Orwell Corner Historic Village.
Des cyclistes roulent sur le Confederation Trail. © John Sylvester
en tant que journaliste et auteur. Sa maison, meublée comme au début du XXe siècle, est un bel héritage patrimonial. De plus, on peut faire de belles balades à pied dans la grande propriété en empruntant un sentier de 2 km.
L’est de l’île
© Tom LeClair
À quelques centaines de mètres du village historique d’Orwell Corner s’élève, cachée dans un site enchanteur, la Sir Andrew Macphail Homestead. Natif de l’île, Andrew Macphail (1864-1938) eut une carrière extraordinaire dans les domaines de la médecine et de la recherche, mais aussi
LES PHARES DE L’ÎLE Jusqu’au XIXe siècle, les échanges entre les diverses parties du Canada et avec le reste du monde se font essentiellement par bateau. Dans certaines régions du pays, la pêche est l’un des principaux moyens de subsistance, si bien que nombre d’embarcations sillonnent les côtes. Aussi la construction d’un réseau de phares le long des côtes et des principales voies navigables du pays, assurant une meilleure sécurité à la navigation, a-t-elle été très tôt une priorité pour les gouvernements. Ces phares érigés sur des promontoires rocheux ou des îles nécessitaient l’ingéniosité des constructeurs de l’époque. Les premiers d’entre eux étaient constitués d’une robuste tour de pierres surmontée d’un appareil d’éclairage. Ces tours hautes dominant l’horizon formaient le modèle le plus fonctionnel. Cependant, lorsque le phare pouvait être érigé sur un promontoire naturel, les constructeurs s’en tenaient souvent à un modèle plus simple; par exemple, ils bâtissaient une maison (celle du gardien) à laquelle ils ajoutaient un appareil d’éclairage sur le toit. Tous ces phares, notamment ceux construits aux extrémités du Canada, méticuleusement entretenus, symbolisaient en outre cette volonté d’assurer une présence A mari usque ad mare. À l’Île-du-Prince-Édouard, les phares font partie intégrante du paysage depuis plusieurs générations. La province compte une quinzaine de phares qui ont été classés ou reconnus par le Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine en tant que symboles essentiels du patrimoine du Canada. Quelques-uns sont ouverts au public en été, notamment les phares de Point Prim, de Wood Islands, de Cape Bear et de Panmure Island. Le phare de Point Prim, qui s’élève à plus de 18 m, offre une vue saisissante depuis son sommet. Datant de 1846, il est le plus ancien de l’île et aussi le seul de forme ronde qui soit tout en brique au Canada. Structure en bois de forme carrée, le phare de Wood Islands, qui remonte quant à lui à 1876, se dresse sur quelque 15 m de hauteur. S’y trouve le Musée des pêcheries et de la Garde côtière. Haut d’environ 13 m, le phare de Cape Bear a été érigé en 1881. La station Marconi de Cape Bear fut la première station terrestre canadienne à recevoir l’appel de détresse du Titanic en 1912. Construit en 1853, le phare de Panmure Head fait 18 m de haut. De son sommet, la vue qui donne sur les environs est spectaculaire.
L’Île-du-Prince-Édouard 207 POINT PRIM À proximité du village d’Eldon, la route 1 croise la petite route 209, qui mène au phare de Point Prim, construit et dessiné en 1845 par Isaac Smith, architecte de la Province House de Charlottetown. Ce phare en briques est non seulement le plus ancien de l’Île-du-Prince-Édouard mais aussi le seul de forme ronde qui soit tout en brique au Canada. On peut visiter le phare, et les alentours sont tout désignés pour un pique-nique. Le point de vue magnifique sur la mer vaut ce petit détour.
WOOD ISLANDS
Le phare de forme ronde de Point Prim est le seul qui soit tout en brique au Canada. © John Sylvester
Le village de Wood Islands, point de départ du traversier en partance pour Caribou, en Nouvelle-Écosse, est doté d’un important centre d’information touristique. Le site est fort joli et offre un beau point de vue sur le détroit de Northumberland. On trouve, à proximité, de belles plages souvent désertes, idéales pour la baignade.
Il est aussi possible de grimper au sommet du Wood Islands Lighthouse and Interpretative Museum ou de visiter les 11 salles thémathiques portant, entre autres sujets, sur la contrebande de rhum et les phares de l’île. Le Wood Islands Lighthouse and Interpretative Museum. © John Sylvester
L’est de l’île
On peut également se baigner à la plage du parc provincial Wood Islands, située quelques kilomètres plus à l’est. Bien que les plages le long du détroit de Northumberland soient moins spectaculaires, les eaux qui les baignent, en revanche, sont nettement plus chaudes que celles du golfe du Saint-Laurent, au nord de l’île. La végétation du parc est surtout constituée de feuillus.
208 L’Île-du-Prince-Édouard Le parc provincial Red Point protège de magnifiques falaises de grès rouge, et les points de vue y sont dignes des plus belles cartes postales. La plage s’étend en une longue bande de sable fin bordée par le détroit de Northumberland. On y trouve également des aires de pique-nique fort agréables.
L’est de l’île
LITTLE SANDS À Little Sands, sur un petit plateau surplombant les eaux du détroit de Northumberland, apparaissent sou© John Sylvester dain les vignes La belle plage du parc provincial Red Point. du Rossignol Estate Winery , le seul vignoble de l’île. Les amateurs d’antiquités peuvent La famille Rossignol y produit sept s’arrêter au Log Cabin Museum, où il vins de table, un cidre et quelques est possible de voir, pêle-mêle, des liqueurs de fruits qu’on peut dégus- objets de diverses origines. ter sur place. On se fera également un plaisir d’expliquer comment les Ouvert en 2006, le Rail Head Park céraisins sont cultivés et pressés, et de lèbre plus de 200 ans d’histoire de quelle façon sont conservés les vins cette communauté portuaire qui fut de la famille. La boutique du Ros- desservie par le chemin de fer. L’ansignol Estate Winery met également cien site de la gare a été transformé en valeur de jolies pièces d’artisa- en un endroit tranquille parmi les nat. bouleaux, le long de la rivière South. Une exposition retrace l’histoire des industries et des personnages de la région. Des sentiers de randonnée MURRAY HARBOUR relient le bord de la rivière à un Murray Harbour, qui s’étend sur les tronçon de 40 km du Sentier de la berges de la rivière Murray, possède Confédération. quelques jolies résidences d’époque et un mignon petit port de plaisance.
Murray River, pour se la couler douce.
© John Sylvester
rain de jeu très bien conçu pour les enfants, des activités de loisir et une jolie plage donnant sur la rivière sauront satisfaire petits et grands.
© John Sylvester
MURRAY RIVER Murray River est une petite communauté dynamique pourvue de certaines bonnes boutiques d’artisanat local, entre autres The Old General Store. À proximité de Murray River, dans le village de Gladstone, se trouve le parc provincial King Castle. Des statues représentant des personnages de contes jalonnent le parc. Un ter-
Aménagé autour des dunes le long de la côte, Links at Crowbush Cove compte parmi les plus beaux terrains de golf de la province, voire du Canada. Tout au long du parcours de 18 trous, les golfeurs profitent de paysages maritimes stupéfiants.
L’est de l’île
Le Links at Crowbush Cove demeure un des plus beaux golfs de la province.
C’est de Murray River que partent les excursions d’observation des phoques. Des douzaines de ces mammifères marins se prélassent sur les côtes des îles environnantes, paressant au soleil.
Panmure Island, très courue pour son phare et ses paysages.
© John Sylvester
MILLTOWN CROSS Cette petite bourgade, située à l’intérieur des terres au sud de Montague, abrite le très joli parc provincial Buffaloland. En suivant les sentiers pédestres, on a accès à une plateforme d’observation donnant sur 40 ha d’où l’on peut observer un troupeau de bisons. Il est préférable cependant de s’y rendre tôt en matinée ou tard dans la soirée pour les voir de plus près.
L’est de l’île
PANMURE ISLAND À Gaspereaux, un pittoresque village de pêcheurs de homards, un carrefour mène vers Panmure Island. Le long de la route, en direction de l’île, se trouve le parc provincial Panmure Island , qui renferme certaines des plus formidables plages de sable de l’Île-du-Prince-Édouard. Sur quelques kilomètres, ces plages bordées de dunes sont souvent désertes. Dans Panmure Island, on peut se rendre jusqu’au sommet du Panmure
Un bisonneau.
© Dreamstime
Head Lighthouse, le plus ancien phare de bois de l’Île-du-Prince-Édouard, pour profiter d’un beau panorama.
RÉGION DE MONTAGUE Malgré sa taille plutôt modeste, Montague n’en reste pas moins l’une des plus grandes communautés de l’est de la province. On y trouve quelques commerces, boutiques et restaurants, ainsi que l’intéressant Garden of the Gulf Museum , le plus
LA BELLE ÉPOQUE DU CHEMIN DE FER L’histoire du chemin de fer est intimement liée à celle de l’Île-duPrince-Édouard et à son accession à la Confédération canadienne. C’est dans les années 1860 et 1870 que les habitants de l’île ont commencé à réclamer avec insistance la construction d’un chemin de fer, qui était à cette époque, dans toutes les régions de l’Amérique du Nord, le moyen de communication et de transport le plus efficace, et un formidable gage de croissance économique. Au mois d’août 1871, le gouvernement de l’île adopta la Loi sur le chemin de fer (Railroad Act), et les travaux de construction commencèrent deux mois plus tard. Mais dès l’année suivante, les coûts de ces travaux avaient entraîné une crise sans précédent des finances publiques de l’île. Au bord de la faillite, le gouvernement de l’île n’eut d’autre choix que de remettre sa dette au gouvernement canadien et d’entrer, en juillet 1875, dans la Confédération canadienne. Deux ans s’écoulèrent lorsque le chemin de fer de l’île entra en service. Sa voie principale reliait Alberton, dans l’ouest, à Georgetown, dans l’est, puis, plus tard, à Elmira. Une autre ligne reliait Tignish, dans l’ouest, et Souris, dans l’est. Pendant près d’un siècle, le chemin de fer a été l’épine dorsale du développement de l’île. Mais à partir des années 1960, l’émergence de nouveaux moyens de transport encore plus efficaces a poussé le Canadien National à réduire ses activités un peu partout au pays, notamment à l’Îledu-Prince-Édouard. En 1989, l’époque glorieuse du chemin de fer dans l’île se terminait avec la fermeture de la dernière ligne. Kensington Railway Station.
© Parcs Canada / J. Butterill
212 L’Île-du-Prince-Édouard Confédération A.A. MacDonald. Une exposition archéologique peut y être observée en sillonnant les sentiers de découverte de la nature et en profitant de la plage qui donne sur la rivière.
GEORGETOWN
L’est de l’île
Georgetown est un petit port de pêche qui a vécu la belle époque de la construction des navires de bois.Durant cette période, on a su profiter des avantages du port naturel de Georgetown, qui, en plus d’être bien protégé, est le plus profond de l’île. Aujourd’hui, plusieurs boutiques et cafés ont vu le jour à proximité du port, créant ainsi un endroit particulièrement agréable. Le Centre d’interprétation de Georgetown a pour but de faire découvrir l’histoire et la culture Cardigan et ses voiliers. © John Sylvester de cette jolie ville au bord de l’eau, puis l’Engine Number 6 Café vieux musée de la province, qui occupe l’ancien bureau de poste de demeure un rendez-vous idéal pour Montague. La collection porte sur goûter la cuisine savoureuse de l’île. l’histoire régionale de même que sur De plus, pourquoi ne pas bénéfil’histoire militaire. On y découvre la cier d’une promenade sur le Sentier vie des pionniers tout en explorant de la Confédération, qui passe devant la gare, et explorer le jardin comle centre de recherche familiale. mémoratif que sont les AA Memorial Des colonies de phoques viennent Flower Gardens? près des côtes de l’île, et il est possible de partir en excursion pour ob- Le parc provincial Brudenell River server ces gros mammifères marins. bénéficie d’un site exceptionnel sur Montague est le lieu de départ des la rivière. Dans ce parc se trouve croisières qu’organise Cruise Manada également un vaste terrain de golf Seal Watching Boat Tours. D’autres dé- de 18 trous. Le parc est en outre parts se font à la marina de Brude- doté d’un sentier pédestre qui longe la rivière jusqu’à Georgetown. nell, au nord de Montague. À Brudenell se dresse également le Roma at Three Rivers, un site historique commémorant la colonie française du XVIIIe siècle, la construction navale de l’ère victorienne et le lieu de naissance du père de la
CARDIGAN Petite communauté donnant sur la baie qui porte son nom, Cardigan fut au XIXe siècle un centre de construc-
Des cavaliers à la queue leu leu dans le parc provincial Brudenell River.
BRIDGETOWN La ville de Bridgetown est un endroit idéal pour observer la faune de l’île. Le Central Kings Development, situé au cœur du parc provincial Boughton River Waterfront, propose aux visiteurs de nombreuses installations en plein air pour comprendre l’écosystème de la région. Des sentiers de randonnée et d’équitation mènent à des plate-
formes d’observation, dont une de 12 m de hauteur donnant sur la Forest Hill Wildlife Management Area.
SOURIS La petite ville de Souris est, avec ses quelque 1 600 habitants, la plus importante communauté de l’est de l’Île-du-Prince-Édouard. Dans Main Street, certains jolis bâtiments témoignent de l’importance de Souris, dont les plus resplendissants sont l’hôtel de ville et l’église St. Mary’s. Le parc provincial Souris Beach offre une aire de pique-nique et une plage
L’est de l’île
tion navale. Aujourd’hui, quelques intéressantes boutiques d’artisanat ainsi qu’une jolie marina y attirent les visiteurs.
© John Sylvester
214 L’Île-du-Prince-Édouard
Une vaste plage de Basin Head.
non surveillée. Du port, les eaux rouges de la rivière Souris s’abîment dans la mer. Avec un peu de chance, surgira peut-être le Lydia, navire naufragé lors de son premier voyage en 1876. La légende locale raconte en effet que le vaisseau fantôme et son équipage essaient toujours désespérément de rentrer au port. De Souris, un traversier mène aux Îlesde-la-Madeleine (Québec), situées au cœur du golfe du Saint-Laurent.
© John Sylvester
d’antan. Il est flanqué de hangars à bateaux où sont exposées des embarcations de diverses tailles et de diverses époques, de même que d’un atelier où des artisans locaux fabriquent des boîtes en bois comme on en utilisait jadis pour l’emballage du poisson salé. Un peu plus loin se trouve une ancienne conserverie. À tous égards, ce musée est l’un des plus intéressants de la province. On se doit néanmoins de combiner à la visite du musée une balade sur les plages et les dunes avoisinantes.
L’est de l’île
BASIN HEAD Superbement situé sur l’une des plus belles plages de sable blanc de l’île, à proximité de magnifiques dunes, le Basin Head Fisheries Museum permet au visiteur d’en apprendre davantage sur tous les aspects du monde de la pêche autour de l’île. L’édifice muséal renferme une intéressante collection d’objets liés à la vie et au métier des pêcheurs
EAST POINT Pour une magnifique vue sur l’océan et sur les paysages côtiers des environs, rendez-vous à l’extrémité est de l’île par la route 16, où se trouve l’East Point Lighthouse , un vieux phare construit en 1867 qu’il est possible de visiter en été.
Vue intérieure de l’Elmira Railway Museum.
© John Sylvester
ELMIRA
ST. PETERS
L’East Point Lighthouse date de 1867.
© John Sylvester
St. Peters fut le site, en 1719, du tout premier établissement français dans l’île Saint-Jean (aujourd’hui l’Île-duPrince-Édouard) avec l’arrivée de deux marins normands, Francis Douville et Charles Carpentier, dont le navire s’était échoué à Naufrage, un
L’est de l’île
Toute petite communauté rurale à proximité de la pointe la plus orientale de l’île, Elmira compte en son sein l’un des six musées de la Fondation pour les musées et le patrimoine de l’Île-du-Prince-Édouard: l’Elmira Railway Museum . Niché dans un décor pastoral, il a été aménagé dans l’ancienne gare d’Elmira, fermée depuis 1982. En plus du bâtiment principal, un hangar à marchandises et un wagon stationné sur une voie ferrée complètent les installations. Ce musée est le seul de la province à faire revivre l’aventure glorieuse de la construction du chemin de fer de l’Île-du-Prince-Édouard à travers une belle exposition.
216 L’Île-du-Prince-Édouard
Le long d’un sentier d’auto-interprétation dans la péninsule de Greenwich.
L’est de l’île
peu plus à l’est. L’endroit fut nommé «Havre Saint-Pierre», prospéra grâce à la pêche et comptait environ 400 colons lors de la déportation des Acadiens en 1755. St. Peters est désormais un fort joli village dont les somptueuses résidences s’étendent de chaque côté de la baie. Quelques superbes plages sont accessibles le long de la côte. Depuis février 1998, la péninsule de Greenwich est annexée au parc national de l’Île-du-Prince-Édouard dans le but de protéger et de préserver les ressources naturelles et culturelles qu’elle renferme. Le secteur comprend un vaste réseau de dunes côtières fragiles, des terres humides et divers habitats naturels abritant de nombreuses plantes rares. Parmi les plus spectaculaires caractéristiques naturelles protégées à Greenwich, il faut mentionner la dune en forme de U, majestueuse et très mobile, ainsi que les contre-crêtes ou cordons dunaires qui l’accompagnent.
© John Sylvester
Ces contre-crêtes sont très rares en Amérique du Nord. En outre, le secteur est un habitat propice au pluvier siffleur, un petit oiseau de rivage en danger de disparition. La culture et l’histoire de Greenwich sont également remarquables. On y trouve des vestiges des principales cultures qui ont peuplé l’Île-du-Prince-Édouard depuis 10 millénaires, notamment les premiers Autochtones, les Micmacs, les colons français et acadiens, ainsi que les immigrants écossais, irlandais et anglais. Le Centre d’interprétation de Greenwich explique pourquoi et combien il importe de protéger les précieuses ressources naturelles et culturelles réunies dans le secteur. La grande salle d’exposition renferme divers panneaux et montages interactifs mettant en valeur les caractéristiques naturelles uniques de l’endroit, une maquette en trois dimensions de la péninsule et une activité multimédia
L’Île-du-Prince-Édouard 217
La péninsule de Greenwich attire une foule de curieux grâce à ses installations.
ST. ANDREWS D’Elmira, la transcanadienne traverse quelques minuscules communautés rurales. Un bref arrêt s’impose à St. Andrews, le temps de visiter la petite chapelle de St. Andrews, dont l’histoire a été marquée par deux déménagements. Construite en 1803 à son emplacement actuel, elle fut littéralement glissée à l’hiver 1964 sur les glaces de la rivière Hillsborough jusqu’à Charlottetown, où elle servit d’école pour jeunes filles. Restaurée
en 1988, elle fut déménagée une seconde fois, deux ans plus tard, sur son site initial.
MOUNT STEWART À Mount Stewart, il faut découvrir la riche histoire naturelle et culturelle de la première rivière patrimoniale de l’Île-du-Prince-Édouard, la rivière Hillsborough, grâce à la fascinante exposition présentée au Hillsborough River Eco-Centre. On y propose des visites guidées et des programmes éducatifs. Une tour d’observation permet de mieux comprendre l’environnement. Cet endroit de la rivière est idéal pour le canotage, et les sentiers voisins sont parfaits pour la marche, le vélo, l’observation des oiseaux et l’exploration de la nature. East Point, façonnée par les pêcheurs. (page 218) © John Sylvester
L’est de l’île
sur l’histoire humaine de Greenwich. Trois sentiers d’auto-interprétation réservés à la promenade et à la randonnée pédestre sont aménagés à Greenwich. En outre, les installations balnéaires regroupent une tour d’observation, des cabines et des douches. La plage est surveillée de la fin de juin à la fin d’août.
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L’est de l’île
218 L’Île-du-Prince-Édouard
L’ouest de l’île L’ouest de l’île renferme la deuxième ville en importance de la province, Summerside, mais aussi les territoires les plus isolés. C’est également dans cette portion de l’île, au sud-ouest de Summerside, qu’on découvre l’Acadie de l’Île-du-PrinceÉdouard, celle des familles Arseneault, Gallant, Richard et autres, qui habitent un chapelet de minuscules villages côtiers aux noms savoureux: Cap-Egmont, SaintChrysostome, Mont-Carmel, Maximeville, etc. Ici, la langue française et la culture acadienne forment un héritage conservé précieusement. Une balade dans l’ouest de l’île permet l’exploration de ce legs, mais offre aussi l’occasion de visiter une région pittoresque et paisible qui vit essentiellement de la pêche et de la culture des pommes de terre. Jolis, ses paysages sont parfois spectaculaires, notamment près de North Cape. West Point et son phare à rayures colorées.
© Denis Tangney | Dreamstime.com
L’ÎLE-DU-PRINCE-ÉDOUARD l’ouest de l’île North Cape
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L’Île-du-Prince-Édouard 221
SUMMERSIDE Summerside, deuxième ville en importance de l’Île-du-Prince-Édouard avec environ 10 000 habitants, connaît une période d’effervescence économique grâce au pont qui, depuis 1997, relie l’île au NouveauBrunswick. C’est une ville agréable avec de belles résidences victoriennes et un joli bord de mer. Le Spinnakers’ Landing , sur Harbour Drive, constitue un bon endroit où commencer une visite de Summerside. Cette charmante promenade, aménagée tout près du port de la ville, compte quelques belles boutiques et offre un superbe point de vue sur le port. Des croisières dans le port partent du Spinnakers’ Landing.
© John Sylvester
L’Eptek Art & Culture Centre est un lieu d’exposition national où sont présentées des collections itinérantes d’œuvres d’artistes canadiens portant sur le patrimoine, l’histoire, l’art et l’artisanat. Dans le même bâtiment se trouve le Sports Hall of Fame, le temple de la renommée sportive de l’Île-du-Prince-Édouard, qui rend hommage aux athlètes et intervenants du monde du sport qui ont fait particulièrement honneur à la province. Une partie de l’histoire de Summerside se révèle de belle façon aux Wyatt Heritage Properties , dans Spring Street. Le site comprend trois propriétés situées à proximité l’une de l’autre. La Wyatt House, une jolie résidence construite en 1867, appartenait à l’une des grandes familles de l’île. On la visite pour découvrir le mode de vie de l’époque.
L’ouest de l’île
La ville de Summerside a tout pour plaire aux visiteurs.
LE PLUVIER SIFFLEUR Dans le parc national de l’Île-du-Prince-Édouard, on compte à peine 25 couples de ces petits oiseaux d’environ 20 cm au plumage beige rappelant le sable, avec quelques plumes noires à la tête et au cou. Le pluvier siffleur se nourrit d’insectes et de minuscules crustacés, aussi le voit-on souvent fouiller le sable en quête de sa nourriture. C’est aussi dans le sable, un peu au-dessus de la ligne des marées hautes, qu’il construit son nid. Pendant les 28 jours d’incubation des œufs et jusqu’au départ des oisillons à la fin de juillet, les parents gardent le nid, qui est bien caché dans le sable, le mettant ainsi à l’abri des prédateurs. Malheureusement, les nids demeurent peu visibles pour les promeneurs qui, ne les remarquant pas, leur causent des dégâts irréparables. Le nombre de ces oiseaux a beaucoup baissé depuis les 10 dernières années, et il faut, pour permettre à la population de croître, bien protéger les nids de toute perturbation. Un pluvier siffleur.
© iStockphoto.com/ Eric McDonald
L’Île-du-Prince-Édouard 223 Le MacNaught History Centre, construit en 1887, abrite des archives et un centre historique. On peut y voir notamment une exposition d’objets anciens. L’International Fox Museum présente, entre autres grâce à une collection de photographies, l’histoire de l’industrie de l’élevage du renard dans l’Île-du-Prince-Édouard, qui, après avoir timidement commencé à la fin du XIXe siècle, représentait environ 17% de l’économie de la province dans les années 1920. À cette époque, un couple de renards argentés pouvait se vendre jusqu’à 35 000$. Aujourd’hui, des efforts sont entrepris pour relancer cette industrie naguère prospère. Pour comprendre comment sont confectionnées les poupées Anne of Green Gables, on effectue une visite industrielle de Cavendish Figurines. Pour une initiation à la musique traditionnelle écossaise, rendez-vous au College of Piping and Celtic Performing Arts of Canada. Des cours et des représentations de cornemuse, de danse écossaise, de gigue et de tambour écossais sont proposés au public, de même qu’une visite des coulisses et une exposition interactive.
Un renard roux.
© Hilary Bell| Dreamstime.com
MISCOUCHE À peine 8 km à l’ouest de Summerside, Miscouche renferme jalousement l’univers pittoresque des Acadiens de l’île dans le Musée Acadien de l’Île-duPrince-Édouard . Ce musée présente une exposition sur l’histoire de la communauté acadienne de l’île, depuis 1720 jusqu’à nos jours, à l’aide d’une collection d’objets anciens, de textes, de nombreuses illustrations et d’un diaporama. Il abrite également le Centre de recherches acadiennes de l’Île-du-Prince-Édouard, avec une bibliothèque et des archives destinées à la généalogie.
Des danseuses du College of Piping and Celtic Performing Arts of Canada. © John Sylvester
PRÉSENCE DES ACADIENS Bien que les Acadiens ne se soient installés dans la région d’Évangéline qu’en 1812, leur présence remonte aux années 1720, à l’époque où l’île était une colonie française connue sous le nom d’«île Saint Jean». Ces premiers colons venaient de l’ancienne Acadie (la Nouvelle-Écosse actuelle) pour fonder les établissements de Portla-Joye, de Pointe-Prime, de Malpeque et plusieurs autres. Au cours des décennies suivantes, la population acadienne s’est accrue graduellement, puis a connu une croissance rapide à partir de 1755, avec l’arrivée de réfugiés fuyant la Déportation. Cependant, en 1758, l’île Saint Jean tomba entre les mains des Britanniques, qui déportèrent environ 3 000 des 5 000 Acadiens de l’île. Après la guerre de Sept Ans, les Acadiens qui sont restés ou qui sont revenus dans l’île s’installèrent principalement dans les environs de la baie de Malpèque. Ce n’est qu’en 1812 que certaines familles quittèrent cette région pour s’établir dans le sud-ouest de l’île, fondant La Roche (Cap-Egmont) et Grand-Ruisseau (Mont-Carmel). Aujourd’hui, les Acadiens de l’Île-du-Prince-Édouard ont de nombreuses occasions de se réunir et d’inviter les visiteurs à partager leur culture. Plusieurs événements culturels y sont organisés, entre autres le Festival Rendez-vous Rustico, qui se tient en juillet; l’Exposition agricole et le Festival acadien de la région d’Évangéline, qui ont lieu au début septembre à Abram-Village; le Festival Folk-Acadie, qui s’étend de la mi-juillet à la mi-août, organisé par le Musée acadien de Wellington, et, bien sûr, la fête nationale des Acadiens, à la mi-août, également dans la région d’Évangéline. Une jeune violoniste en costume d’époque.
© John Sylvester
© John Sylvester
WELLINGTON
MONT-CARMEL
De Miscouche, la petite communauté de Wellington est l’hôte de l’intéressant Économusée de la Courtepointe. Ce dernier permet de mieux connaître cette tradition artisanale acadienne. L’économusée loge dans la Promenade acadienne, un joli complexe commercial aménagé dans des répliques de bâtiments du XIXe siècle, avec des boutiques d’artisanat régional.
Mont-Carmel, d’abord appelé «Grand-Ruisseau», a été fondé en 1812 par les familles Arseneault et Gallant. L’église Notre-Dame-du-MontCarmel , qui se trouve au cœur de la paroisse, dénote de façon éloquente, par sa splendeur, l’importance de la religion catholique chez les Acadiens.
CONFEDERATION TRAIL Un tronçon du Confederation Trail, ce réseau de sentiers de randonnée et de voies cyclables qui sillonne l’île, mène les visiteurs dans l’ouest de l’île, de Kensington à Tignish, dévoilant de fort beaux paysages et traversant nombre de villages dont Summerside et Wellington.
Situé sur le site du tout premier établissement de «Mont-Carmel», le Village Pionnier Acadien reconstitue le mode de vie rustique des Acadiens au début du XIXe siècle. Le site comprend une église et son presbytère, deux maisons familiales, une forge, une école et une grange. La plupart des meubles qui garnissent les bâtiments ont été offerts par des citoyens des villages avoisinants.
L’ouest de l’île
L’église catholique Notre-Dame-du-Mont-Carmel et le cimetière de la paroisse.
226 L’Île-du-Prince-Édouard
L’intérieur de la chapelle, un des trois bâtiments construits avec des bouteilles de verre multicolore. © The Bottle Houses
CAP-EGMONT Joli village de pêcheurs donnant sur le détroit de Northumberland, Cap-Egmont, couramment appelé «Grand-Cap» par les gens du coin, occupe une région paisible. On peut y visiter The Bottle Houses, formées de trois bâtiments étonnants construits avec 25 000 bouteilles de verre de couleurs variées qui créent une symphonie de rayons de lumière. Le tout est aménagé dans un parc fleuri, où croît notamment une magnifique roseraie.
L’ouest de l’île
O’LEARY O’Leary, une communauté typique, grande productrice de pommes de terre, est dotée du Prince Edward Island Potato Museum , le seul musée au Canada consacré à l’histoire de la culture des pommes de terre. L’exposition, bien conçue, fait comprendre la place qu’occupe ce tubercule dans l’histoire de l’alimentation. On y explique également les diverses techniques pour la cultiver.
On trouve également à O’Leary la Quilt Gallery and Fabric Crafts ’n More, une des plus importantes collections de courtepointes faites à la main et de tissus de l’Est du Canada. Une exposition présente les techniques de réalisation des courtepointes, et la boutique propose un important choix de livres, de patrons, de fournitures et de cadeaux.
GLENWOOD Dans ce petit village paisible, on peut visiter la Pioneer Farm , une très jolie ferme avec vue sur la mer et la forêt, qui a la particularité de fonctionner exclusivement à l’énergie solaire et éolienne. Des visites «énergétiques» autoguidées y sont proposées, et l’on peut y observer de petits animaux de la ferme ou faire une promenade en charrette à foin.
L’Île-du-Prince-Édouard 227
© John Sylvester
WEST POINT Une intrusion du côté de West Point, sur la route 14, offre l’occasion de découvrir l’un des sites les plus pittoresques et calmes de l’île: le parc provincial Cedar Dunes . Ce parc compte des kilomètres de dunes et de plages désertes, où l’on peut observer à loisir une faune et une flore très riches. On peut également en profiter pour visiter le West Point Lighthouse. En fonction depuis 1875, le phare, un des plus grands de la province, abrite une auberge, un musée et un restaurant.
L’ouest de l’île
Le West Point Lighthouse, un des plus grands phares de la province.
228 L’Île-du-Prince-Édouard NORTH CAPE Les paysages aux abords de North Cape, la pointe la plus septentrionale de l’île, sont jolis et souvent spectaculaires. Des falaises de grès rouge y plongent dans les eaux bleues du golfe du Saint-Laurent. North Cape occupe un bel emplacement sur la côte. Les marées du golfe et du détroit de Northumberland se rencontrent sur ce récif rocheux naturel, le plus long en Amérique du Nord. C’est à cet endroit que l’on a érigé le North Cape, Nature and Technology in Perfect Harmony, un centre d’essai et d’évaluation de la technologie éolienne. Une petite exposition explique les avantages de l’utilisation du vent comme source d’énergie. En explorant le sentier qu’est le Black Marsh Nature Trail, vous verrez des éoliennes géantes qui côtoient une vue panoramique de la mer.
ALBERTON
L’ouest de l’île
Il semble que Jacques Cartier, lors de sa première exploration de la côte Atlantique en 1534, se soit arrêté sur le site d’Alberton, un sympathique village possédant quelques jolis bâtiments. Aménagé dans l’ancien palais de justice construit en 1878, aujourd’hui site historique, l’Alberton Museum & Genealogy Centre offre une superbe initiation à l’histoire régionale grâce à une collection variée décrivant les activités effectuées dans l’île depuis les premiers colons: les débuts de la pêche, l’histoire militaire, l’industrie de l’élevage du renard argenté, la culture micmaque, l’art folklorique local, etc. On y trouve aussi la plus grande collection de photographies historiques et la plus grande collection de renseignements généalogiques de la région.
Situé à l’embouchure de la rivière Mill, là où elle se jette dans la baie de Cascumpec, le parc provincial Mill River s’étend tel un vaste jardin. Il comprend un beau terrain de golf de 18 trous au bord de la rivière Mill.
TYNE VALLEY La région de Tyne Valley, en bordure de la baie de Malpeque, compte certains des plus beaux paysages ruraux de l’île. De passage à Tyne Valley, il faut prendre le temps de s’arrêter au Shoreline Lobster Pattern Sweaters, où l’on peut acheter de jolis chandails en laine aux motifs originaux, faits sur place. À quelques kilomètres au nord, on visite le Green Park Shipbuilding Museum , situé dans le parc provincial du même nom, qui rappelle que, pendant la majeure partie du XIXe siècle, la construction de navires était le moteur économique de l’Îledu-Prince-Édouard. Une exposition relate l’histoire et les techniques de la construction navale. Un chantier a été reconstitué, avec un navire en construction. Tout près s’élève la maison Yeo, une superbe résidence ayant appartenu à James Yeo Jr., propriétaire d’un chantier naval au XIXe siècle, dont on peut visiter les pièces victoriennes restaurées.
North Cape, son phare et ses falaises échancrées. (page 229) © John Sylvester
Une terre agricole de Vernon River avec ses sillons bien parallèles. (page 230) © John Sylvester
Des barques gisent sur une des belles plages de l’Île-du-Prince-Édouard.
© John Sylvester
LES GRANDS THÈMES
232 Les grands thèmes
L’Acadie Si l’auteur américain Henry Wadsworth Longfellow voit dans son poème Evangeline: A Tale of Acadie (1847) «le plus bel exemple de fidélité et de constance féminines dont j’ai entendu parler ou que j’ai lu», bon nombre d’Acadiens retrouvent dans ces vers l’histoire véritable de leurs ancêtres. D’ailleurs, Longfellow s’est inspiré d’un fait vécu par de jeunes amoureux séparés lors de la déportation des Acadiens en 1755, et qui ne se reverront qu’à la fin de leur vie.
Henry Wadsworth Longfellow. © Bibliothèque et Archives Canada / C-051933
Par le poème de Longfellow, qui fut publié à maintes reprises et traduit dans plusieurs langues, les Acadiens se sont fait connaître à travers le monde. Et si l’héroïne mythique de cette œuvre symbolisait la ténacité du peuple acadien ayant survécu au Grand Dérangement…
L’origine du mot «Acadie» En explorant, au nom de François Ier, la côte est nord-américaine en 1524, l’Italien Giovanni da Verrazano, frappé par la beauté des arbres, donne à la région de l’actuelle baie de Chesapeake (où se trouve la ville américaine de Baltimore) le nom d’Archadia, un terme venant vraisemblablement d’une déformation du mot Arcadia, nom d’une région de la Grèce antique dont la tradition poétique en a fait un pays idyllique. Mais il faudra attendre l’année 1548 pour qu’on retrouve cette appellation sur une carte géographique du Nouveau Monde – en fait, c’est la variante Larcadia, et ce, dans les environs de ce qu’on connaît aujourd’hui sous le nom de Cape Cod, au Massachusetts. En 1575, un historien français francise le toponyme qui devient «Arcadie». En 1599, le roi de France Henri IV parle des côtes de «Lacadie» quand il nomme Pierre Chauvin lieutenant général du Canada, terme qui sera repris par Pierre du Gua dans sa pétition qu’il adresse au roi pour explorer et coloniser la Nouvelle-France. Au XVIIe siècle, le nom d’«Acadie» sera enfin adopté pour désigner la colonie française.
L’Acadie
Brève histoire de l’ancienne Acadie En 1604, une entreprise commerciale dirigée par Pierre du Gua, sieur de Monts, s’engage auprès du roi Henri IV à ouvrir un poste de traite en Acadie. Du Gua quitte la France avec un groupe d’environ 80 hommes dont fait partie le cartographe Samuel de Champlain. Il aborde dans l’île Sainte-Croix, qui fait aujourd’hui partie de l’État américain du Maine et qui se trouve à la frontière avec le Nouveau-Brunswick. Le premier hiver, le scorbut tue la moitié de ses hommes. Dès le printemps suivant, le poste est déménagé à
Les grands thèmes 233
Une vue intra-muros de la forteresse de Louisbourg.
© Irina Ponomarenko | Dreamstime.com
un endroit qui sera nommé «Port-Royal», dans l’actuelle vallée d’Annapolis, en Nouvelle-Écosse. Les Amérindiens des environs, à savoir les Abénakis, les Malécites et les Micmacs, deviennent les alliés des Français. En 1613, Port-Royal est détruit par les Anglais. L’Acadie voit aussi l’établissement de quelques postes de traite écossais de 1629 à 1632, date à laquelle elle est restituée à la France. Dès 1630, la colonie de Port-Royal prend de l’expansion avec l’arrivée de nouveaux colons. L’agriculture prospère entre autres grâce au système des aboiteaux, une technique d’assèchement des marais. Les nombreux colons, qui commencent à se désigner du nom d’«Acadiens» dans le dernier quart du XVIIe siècle, fondent alors d’autres établissements: Beaubassin, Grand-Pré, Cobeguid, Pipiguit, Chipoudie. En 1654, les Anglais capturent trois postes français: Port-Royal, Saint-Jean et Pentagouët. Jusqu’en 1670, alors que la France reprend le contrôle de l’Acadie, les colons seront laissés à eux-mêmes, témoins des conflits entre Anglais et Français pour des intérêts commerciaux.
Souhaitant consolider sa présence dans la région pour protéger ses pêcheries, la France construit, de 1720 à 1744, dans l’île Royale, la forteresse de Louisbourg , qui sera assiégée par les Britanniques en 1758. Une tentative de reconquête à l’aide de colons et d’Amérindiens, en 1744, rate son but. Contrepoids à Louisbourg, Halifax, aujourd’hui la capitale de la NouvelleÉcosse, est fondée en 1749. Les Britanniques doutant de la neutralité des Acadiens qui refusent de prêter un serment d’allégeance inconditionnel au monarque de Londres, l’ordre de déportation est donné en 1755.
L’Acadie
L’Acadie devient de nouveau la cible d’attaques anglaises à compter de 1690. Sa capitulation a finalement lieu en 1710, alors que les Anglais la renomment Nova Scotia. Par le traité d’Utrecht, en 1713, la France cède la baie d’Hudson, l’Acadie (qui ne comprend pas l’île Royale, aujourd’hui l’île du Cap-Breton) et Terre-Neuve.
234 Les grands thèmes Huit ans de chasse à l’homme, villages acadiens brûlés et détruits, habitants forcés de s’embarquer sur des navires insalubres en partance pour les 13 colonies américaines, la France ou l’Angleterre: au total, entre 1755 et 1764, c’est une dizaine de milliers d’Acadiens qui seront déportés. Le Grand Dérangement a marqué pour toujours le peuple acadien, son imaginaire, son identité, sa culture.
Les symboles de l’Acadie De toute évidence, la tentative visant à élimi- Lecture de l’ordonnance d’expulsion des Acadiens dans l’église de à Grand-Pré, en 1755. ner le peuple acadien Parish © Bibliothèque et Archives Canada / C-073709 en 1755 n’a pas réussi. À Memramcook, au Nouveau-Brunswick, lors de la première convention nationale acadienne, en 1881, le peuple acadien s’est doté d’une fête nationale qui a lieu le 15 août en l’honneur de Notre-Dame de l’Assomption. Trois ans plus tard, en 1884, à la convention de Miscouche, à l’Île-du-PrinceÉdouard, les délégués choisissent comme hymne national l’Ave Maris Stella, un cantique marial, et l’on adopte le drapeau acadien, soit le tricolore français avec l’étoile dorée. Le père Marcel François Richard est à l’origine du choix du drapeau, de l’hymne national et de la date de la fête nationale acadienne. On adopte aussi un insigne accompagné d’une devise nationale: L’union fait la force.
L’Acadie
Le drapeau acadien Les trois couleurs (bleu, blanc et rouge) de la mère patrie française que les Acadiens ont adoptées pour leur drapeau avaient pour but de démontrer qu’ils n’ont jamais oublié de quel pays étaient venus leurs ancêtres. La différence entre le tricolore français et le drapeau acadien réside dans l’étoile placée dans la partie bleue du pavillon, la couleur bleue symbolisant la Vierge Marie. La signification de cette étoile, Stellas Maris, dont on fait l’éloge dans l’hymne national acadien, est multiple: elle représente Notre-Dame de l’Assomption, patronne des Acadiens, de même qu’une étoile de mer, celle qui guide le marin à travers les orages et les écueils; sa couleur dorée, couleur papale, symbolise la dévotion des Acadiens de l’époque à l’Église catholique et le
Les grands thèmes 235 rôle important joué par cette dernière dans leur histoire; enfin, elle guide le peuple acadien à travers les épreuves douloureuses.
La fête nationale des Acadiens Le 15 août, fête de NotreDame de l’Assomption, patronne des Acadiens, est la fête nationale des Acadiens. Malgré que ce jour ne soit pas férié, les Acadiens ont le cœur aux Le drapeau tricolore acadien, © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick réjouissances. Et ils ont plusieurs bonnes raisons de célébrer leur patrie. Voici ce que stipule la loi (2003, ch. 11) instituant la Journée de la fête nationale des Acadiens et des Acadiennes: Les Acadiens, de par leur origine, leur histoire et leur développement, constituent la première colonie de France à s’établir de façon permanente au Canada, et ils se retrouvent maintenant dans la grande majorité des provinces et territoires canadiens. Le peuple acadien contribue depuis [plus de] 400 ans à la vitalité économique, culturelle et sociale au Canada. Depuis 1881, le peuple acadien célèbre le 15 août comme la journée de la fête nationale des Acadiens et des Acadiennes. Le peuple acadien définit son identité par sa langue, sa culture et ses coutumes. Il est de l’intérêt de tous les Canadiens de pouvoir partager le riche patrimoine historique et culturel des Acadiens et d’en mieux connaître toutes les manifestations aussi bien anciennes que contemporaines.
La patronne des Acadiens et l’hymne national acadien Le choix de Notre-Dame de l’Assomption comme patronne des Acadiens résulte de la volonté du peuple acadien de se placer sous la protection de la Vierge, la France ayant été consacrée à Marie sous le règne de Louis XIII, à l’époque même de la fondation de l’Acadie.
L’Acadie
Il est important d’encourager les Acadiens et Acadiennes à être fiers de leur patrimoine.
236 Les grands thèmes
Un bain de foule lors de la fête nationale des Acadiens.
© Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
L’Acadie
L’hymne national acadien, soit l’Ave Maris Stella, un cantique marial en latin adopté en 1884, a été modifié dans le but d’y intégrer des vers en français puis officialisé en 1994. Aujourd’hui seuls les premier et dernier couplets retiennent le latin original:
Ave Maris Stella
De près, de loin tu me tiens
Dei Mater Alma
Mon cœur est acadien (bis)
Atque Semper Virgo
Acadie ma patrie
Felix Coeli Porta (bis)
Ton histoire je la vis
Acadie ma patrie
La fierté je te la dois
À ton nom je me lie
En l’avenir je crois (bis)
Ma vie, ma foi sont à toi
Ave Maris Stella
Tu me protégeras (bis)
Dei Mater Alma
Acadie ma patrie
Atque Semper Virgo
Ma terre et mon défi
Felix Coeli Porta (bis)
Les grands thèmes 237 La devise et l’insigne de l’Acadie Adoptée en 1884, la devise de l’Acadie, L’union fait la force, est celle qu’utilisait l’Union nationale française de l’Amérique du Nord, une association fondée en 1880 dans le cadre d’un congrès de la Société Saint-Jean-Baptiste. Quelques pays ont aussi choisi cette devise: la Belgique et Haïti; et dans d’autres langues: l’Afrique du Sud, l’Andorre, l’Angola, la Bulgarie et la Malaisie. L’insigne de l’Acadie, qui peut être porté à la boutonnière les jours de fête, se présente comme une bandelette de soie bleue. Y figurent, de haut en bas, une étoile entourée de rayons, un vaisseau voguant à pleines voiles avec le mot «Acadie» écrit sur son pavillon, puis la devise L’union fait la force, le tout couronné d’une rosette en ruban rouge et bleu.
Le Tintamarre L’insigne de l’Acadie avec sa devise: L’union fait la force.
Selon une brève parue en 1843 en France:
© Collection du Musée acadien, Université de Moncton
On trouve dans les vieilles chartres du Berry que Jean, fondateur de la chapelle de Bourges, allant un jour à la chasse, rencontra un grand nombre de vignerons dans un état si misérable, qu’il les interrogea amicalement, et en eut pitié. Il apprit d’eux qu’on les faisait travailler jusqu’à quinze et seize heures par jour, et pour abolir cette coutume, il ordonna qu’ils n’eussent à se rendre au travail qu’à six heures, et qu’ils pussent s’en revenir à six heures du soir en été, à cinq en hiver. Le duc ne voulut pas que cette promesse fût illusoire, et il enjoignit à ceux qui étaient le plus près de la ville, et qui par conséquent entendaient sonner l’heure, d’en prévenir leurs voisins, qui devaient l’annoncer aux plus éloignés: «Tellement, dit l’auteur de ce récit, qu’en toute la contrée s’entendoit une grande huée et clameur, par laquelle chacun étoit finalement averti qu’il falloit faire retraite en sa maison.» Tous donnaient cet avertissement en tintant avec une pierre dessus leur mare (mare, c’était le nom d’un instrument de labour), d’où il serait possible que depuis on eût appelé tintamarre, en général, tout ce qui rappelait un bruit de ce genre.
Lors du bicentenaire du Grand Dérangement, en 1955, a lieu le premier Tintamarre organisé, grâce à l’archevêque de Moncton et aux diverses paroisses acadiennes du Nouveau-Brunswick. On demande aux gens de sortir de leurs maisons à 18 heures, au moment même où les cloches de toutes les églises sonnent l’angélus, puis de dire la prière et enfin de faire du bruit avec divers objets, chaudrons, instruments de musique, etc.
L’Acadie
Vieille tradition française du Moyen Âge qui consiste à faire du bruit pour marquer des événements tristes ou joyeux, le Tintamarre a lieu depuis le premier établissement francophone en Acadie, en 1604, alors qu’on tirait des coups de fusil et même du canon, entre autres occasions, lors d’une naissance (pour une fille: deux coups; pour un garçon: trois coups).
238 Les grands thèmes
Issu d’une tradition ancienne, le Tintamarre acadien se déroule avec bruit et joie de vivre le 15 août de chaque année. © Yvon Cormier
Relancé en 1979, à l’occasion du 375e anniversaire de l’Acadie, le Tintamarre se tient le 15 août, fête nationale des Acadiens. Depuis, le Festival acadien de Caraquet culmine avec le Tintamarre: pendant une heure, quelque 25 000 Acadiens marchent en effectuant le plus de bruit possible pour démontrer leur fierté acadienne. Plusieurs autres communautés acadiennes ont suivi et font aujourd’hui leur propre Tintamarre.
Les Monuments de l’Odyssée acadienne
L’Acadie
Inauguré le 28 juillet 2006 – tel que décrété par le gouvernement fédéral, le 28 juillet est officiellement la Journée de commémoration du Grand Dérangement –, le Monument de l’Odyssée acadienne de Saint-Basile commémore le 250e anniversaire de la Déportation du peuple acadien. Il s’ajoute aux premiers monuments du même nom qui futrent inaugurés en 2005 à Dieppe et à Halifax, lors des cérémonies du 250e anniversaire du Grand Dérangement, et qui soulignent la Résistance des Acadiens et Acadiennes de la rivière Petitcodiac. Un quatrième monument éponyme a été dévoilé à Miramichi le 13 août 2006. D’autres monuments commémoratifs seront édifiés dans les provinces de l’Atlantique, au Québec ainsi que dans d’autres pays touchés par l’Odyssée acadienne. La présidente de la Société des Acadiens et Acadiennes du NouveauBrunswick (SAANB), Mme Marie-Pierre Simard, rappelle les faits lors de l’inauguration à Saint-Basile: Saint-Basile, berceau du Madawaska, lieu de débarquement des premiers colons en provenance de Sainte-Anne-des-Pays-Bas [Fredericton], était donc le lieu tout désigné pour souligner l’apport de notre région à l’histoire et au développement de l’Acadie. En effet, le Madawaska s’inscrit dès le départ dans l’histoire de l’Acadie et continue au cours des siècles de participer à son essor.
Les grands thèmes 239 Les traditions La langue Les Acadiens ont développé un sentiment d’appartenance à une même collectivité grâce à leur langue, dont ils sont fiers et dont ils parlent avec amour et respect. Cette langue, le français acadien, se compose de divers parlers régionaux. En raison de la proximité du Québec, l’influence québécoise sur la langue prédomine dans le nordouest et le nord-est du NouveauBrunswick. Aussi les Acadiens de ces deux régions introduisent-ils rarement des mots anglais dans leur parler. Il en est tout autrement pour les Acadiens du sud-est de la province, où le parler traditionnel Le français acadien est immortalisé dans cet ouvrage de est le plus représentatif du français référence. acadien. Toutefois, dominant de © Éditions Fides plus en plus le parler traditionnel, le «chiac» est devenu depuis quelque temps le parler de la nouvelle génération acadienne dans cette région. Langue métissée, mélange de français, d’anglais et de vieux français (celui de la cour du roi Henri IV), il résulte des nombreux contacts avec la communauté anglophone, surtout celle de Moncton. Par ailleurs, l’année 1969 a vu l’adoption de la Loi sur les langues officielles du Nouveau-Brunswick, abrogée par la Loi sur les langues officielles du 7 juin 2002. La nouvelle loi garantit l’offre active de services gouvernementaux dans les deux langues officielles. En outre, la loi établit que les services sont offerts dans les deux langues officielles dans divers secteurs qui touchent directement la vie des citoyens et citoyennes: les services municipaux, les services policiers, l’administration de la justice et, enfin, les soins de santé. Qui plus est, le Nouveau-Brunswick est membre (gouvernement participant) de la Francophonie depuis décembre 1977.
La cuisine traditionnelle en Acadie perdure toujours aujourd’hui. Les maisonnées acadiennes se regroupent souvent encore autour de bons plats apprêtés à partir de recettes anciennes. Aliments de base, le poisson, le porc, la pomme de terre et le pain ont permis au peuple acadien d’inventer nombre de recettes pour varier leurs repas. S’étant perpétuées de bouche à oreille de génération en génération, ces recettes simples et originales ont été peu modifiées depuis l’établissement des Acadiens en Amérique et comprennent entre autres la morue «sec» bouillie, la poutine râpée, le fricot, le pot-en-pot et la soupe à la baillarge, sans oublier les pets de sœur.
L’Acadie
La cuisine
240 Les grands thèmes
La cuisine traditionnelle acadienne comprend des plats très variés.
© Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
La morue «sec» bouillie, un bon plat de poisson, se prépare à partir de morue séchée et de lard salé. Elle est servie avec des pommes de terre bouillies, notamment. Spécialité du sud-est du Nouveau-Brunswick, la célèbre poutine râpée, un mets à base de pommes de terre et de lard, se mange avec du sucre, du ketchup ou de la mélasse. La recette de la poutine râpée aurait été inspirée des knödels qu’apprêtaient des Allemands nouvellement immigrés à Moncton. Le fricot, un plat nourrissant servi surtout en hiver, se présente comme un ragoût de viande, de poisson ou de fruits de mer, cuit dans un seul plat avec des pommes de terre. Les fameuses pâtes dénommées «grands-pères» ou «poutines blanches» se retrouvent parfois dans ce mets typique du nord-est du Nouveau-Brunswick. Le pot-en-pot ressemble au fricot, mais sa cuisson se fait dans l’eau salée. Aussi la viande devient-elle plus tendre.
L’Acadie
La soupe à la baillarge (de l’anglais barley: orge), aussi appelée «soupe du dimanche» dans le nord-est du Nouveau-Brunswick, se compose d’orge et de légumes variés. Selon les gens, elle prend aussi le nom de «grosse soupe». Les pets de sœur, quant à eux, sont en fait des biscuits roulés, parfumés à la cassonade et à la cannelle; ces deux ingrédients peuvent être remplacés par de la confiture de canneberges («pommes de pré» en français acadien). En somme, dans les diverses régions du Nouveau-Brunswick, il est possible de goûter, soit en logeant chez l’habitant, soit dans les restaurants mêmes, à la riche diversité de la cuisine acadienne. Et pourquoi pas commencer sa journée en s’offrant quelques «ployes», ces fameuses crêpes de sarrasin qui sont devenues le mets national du Madawaska, que les Brayons servent au petit déjeuner, voire aux autres repas?
Les grands thèmes 241 Les aboiteaux La présence d’aboiteaux, cet ingénieux système de digues permettant la récupération des terres littorales pour la culture, démontre l’esprit inventif des Acadiens qui se sont établis jadis près des côtes marécageuses de l’actuel Nouveau-Brunswick, dans le sud-est de la province, notamment. En d’autres mots, ce système d’assèchement, une technique héritée de l’ouest de la France, région d’où venaient la plupart des futurs colons, a rendu possible la transformation de marais salants en terres arables fertiles, ces nouveaux prés pouvant alors être cultivés comme les terres défrichées des meilleures zones agricoles. À l’époque, les colons se regroupaient pour mettre en place un système d’aboiteaux, car c’était une corvée. Il fallait construire les digues pour empêcher l’inondation des marais à marée haute, puis installer l’aboiteau même, au fond d’une digue et à l’embouchure d’un petit cours d’eau. L’aboiteau en tant que tel se composait d’une écluse dotée d’un clapet pour empêcher l’eau de la mer d’envahir les marais à marée haute et permettait l’évacuation vers la mer à marée basse. Les meilleurs sites où mettre en œuvre le système d’aboiteaux se révélaient être les marais salés en raison de leur surface plane et de l’humidité naturelle du sol. C’est ainsi qu’une fois asséchés les marais offraient des conditions idéales pour la culture du blé, du foin et de légumes.
Les légendes
Les légendes peuvent être classées selon les personnages, êtres humains ou fantastiques, et les phénomènes mystérieux. Plutôt régionales, les légendes peuplées d’êtres humains, souvent des hommes forts ou des individus qui accomplissent des miracles, s’avèrent plutôt rares. Les légendes hantées par des êtres fantastiques, dotés de pouvoirs surnaturels, comptent parmi les plus populaires au sein du folklore acadien: lutins, loups-garous, diables, revenants et autres feux follets. Enfin, les légendes rapportant des phénomènes mystérieux que la science ne peut expliquer sont la plupart du temps l’invention d’Acadiens qui ont tenté de fournir une explication à de tels
L’Acadie
Récits que les gens racontent comme des histoires vraies, les légendes comportent des détails qui sont parfois difficiles à vérifier, mais il est toujours possible de nommer les lieux où les faits sont arrivés, les individus à qui c’est arrivé. D’ordinaire, le narrateur n’a pas lui-même été témoin des événements, mais il affirme connaître quelqu’un qui connaît quelqu’un d’autre qui a entendu dire que Le Bonhomme sept heures (acrylique 20X24), toujours bien présent c’est vraiment arrivé!... Avec leur dans l’imaginaire collectif acadien, tel que représenté par l’artiste peintre © Mouvement des caisses populaires acadiennes morale ou leur leçon, les légendes Michel Duguay. servent à renforcer les valeurs traditionnelles des communautés. De plus, elles renferment fréquemment des éléments surnaturels ou religieux.
242 Les grands thèmes phénomènes: la plus connue chez les Acadiens est celle du bateau fantôme. La légende du bateau fantôme raconte que, depuis des centaines d’années, un trois-mâts avec son gréement en feu a été aperçu à plusieurs reprises à quelques kilomètres de la rive de la baie des Chaleurs. Ce bateau espagnol avait capturé des Autochtones pour les emmener en terre d’Espagne; lors de son voyage de retour, les Amérindiens de la baie se sont vengés en l’abordant pour le brûler; le capitaine et son équipage périrent. Depuis, plusieurs témoins ont affirmé que c’est le fantôme de ce bateau enflammé qu’ils ont vu dans la baie des Chaleurs… Pour célébrer le 400e anniversaire de l’Acadie, les Caisses populaires acadiennes ont fait l’acquisition de la collection Le phare tricolore et étoilé de Grande-Anse de peintures «Les légendes acadiennes». dans la Péninsule acadienne. Chaque tableau de cette collection fut © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick inspiré d’une légende acadienne. Les 10 toiles sont l’œuvre de l’artiste peintre Michel Duguay, de Caraquet. L’artiste a voulu fusionner la tradition orale d’hier avec l’aspect visuel de notre époque afin de faire revivre les merveilleux contes et légendes du passé acadien.
Les régions acadiennes du Nouveau-Brunswick Dans le nord-est du Nouveau-Brunswick se trouve la Péninsule acadienne, bastion de l’Acadie moderne. Caraquet, Grande-Anse, Lamèque, Néguac, Shippagan et Tracadie-Sheila sont les villes typiquement acadiennes de cette région. Comme son nom l’indique, la région Chaleur longe la baie des Chaleurs, au nord de la province. Les localités acadiennes de Bathurst, de Beresford, de Nigadoo, de Petit-Rocher et de Pointe-Verte donnent sur la baie.
L’Acadie
Situé dans le nord-ouest du Nouveau-Brunswick, le pays du Madawaska est la terre des Brayons. Baker Brook, Clair, Edmundston, Grand-Sault, Saint-André, Saint-François et Saint-Léonard ponctuent la vallée du Haut-Saint-Jean, soit le cours supérieur du fleuve. La région du Restigouche est située dans le centre-nord de la province. Ses localités acadiennes se nomment Balmoral, Campbellton, Charlo, Kedgwick, Saint-Quentin et Val d’Amour.
Les grands thèmes 243 Dans le centre-est du Nouveau-Brunswick se trouve le comté de Kent. Acadieville, Baie Sainte-Anne, Bouctouche, Richibouctou, Rogersville, SaintIgnace et Saint-Louis-de-Kent en sont les villes et villages acadiens. La région de Westmorland s’étend au sud-est de la province. Ses localités acadiennes ont pour nom Barachois, Cap-Pelé, Dieppe, Memramcook et Shediac. Le Nouveau-Brunswick compte aussi quatre villes importantes où vivent un bon nombre d’Acadiens. Ce sont Moncton, centre économique et social des acadiens, située non loin de la côte acadienne; Fredericton, la capitale, établie dans le sud-ouest de la province; Miramichi, une ville-carrefour du centre-est située sur le bord de la rivière du même nom; et Saint John, la métropole, qui surplombe la baie de Fundy.
Les 400 ans de l’Acadie (1604-2004) Tout a commencé le 8 novembre 1603, quand le roi de France, Henri IV, donna, dans son château de Fontainebleau, le titre de «lieutenant-général pour le pays de la Cadie» à Pierre du Gua, sieur de Monts. Ce fut le premier acte royal ayant pour but d’établir une colonie française au Nouveau Monde. En 1604, le sieur de Monts, accompagné du cartographe Samuel de Champlain, fonda la première colonie française en Amérique du Nord, à l’île Sainte-Croix – la colonie déménagea à Port-Royal l’année suivante. Quelque 400 ans plus tard, les Maritimes comptent près de 300 000 Acadiens. Des communautés acadiennes se trouvent également ailleurs au Canada, entre autres au Québec, et en Amérique, en Louisiane notamment.
L’Acadie moderne La vaste majorité des Acadiens vivent aujourd’hui au Nouveau-Brunswick, cœur de l’Acadie moderne. Plusieurs auraient souhaité que l’Acadie forme un pays à part entière, aux frontières bien définies, doté de ses propres lois et institutions. Mais, malgré tout, n’est-ce pas mieux de bâtir l’identité du peuple acadien à l’intérieur du Canada même?
L’Acadie
Ainsi, le 400e anniversaire de l’Acadie, en 2004, a permis de rendre hommage aux hommes et aux femmes d’origine acadienne, en particulier à ceux et celles qui font Reconstitution de l’arrivée de Samuel de du Nouveau-Brunswick d’aujourd’hui un Champlain à l’île Sainte-Croix en 1604, à l’occasion du 400e anniversaire de l’Acadie. endroit où il fait bon vivre, dans le respect © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick de chacun. Pour commémorer cet anniversaire, une cérémonie internationale dont l’hôte fut le gouvernement canadien a eu lieu le 26 juin 2004 à Bayside, au Nouveau-Brunswick.
244 Les grands thèmes Et si l’Acadie moderne résidait d’abord et avant tout dans le cœur et l’esprit d’un peuple qui préserve avec fierté un héritage social et culturel fondé sur quatre siècles vécus dans les fabuleuses Maritimes. Peu importe où vivent les Acadiens, leur langue, leur littérature et leur musique sont l’Acadie.
Le Congrès mondial acadien Développer des liens plus étroits entre les Acadiens et les Acadiennes de partout dans le monde: voilà la mission première du Congrès mondial acadien (CMA), telle qu’énoncée lors de la fondation du Congrès en 1994. Témoignant de la vitalité du peuple acadien, installé au Canada depuis 1604, le Congrès mondial acadien, un grand rassemblement d’Acadiens et d’Acadiennes de partout dans le monde, a lieu tous les cinq ans depuis 1994. Le quatrième congrès se tiendra du 7 au 23 août 2009 dans la Péninsule acadienne, bastion de l’Acadie moderne, dans le nord-est du NouveauBrunswick. Les habitants de la Péninsule acadienne pourront alors célébrer avec leurs cousins et cousines d’origine acadienne leur histoire commune et partager avec tout un chacun leur amour de l’Acadie. La tenue du Congrès mondial acadien donne aussi l’occasion à tous et chacun d’organiser des réunions de familles, des grandes fêtes populaires, des activités thématiques et communautaires, et des conférences scientifiques et populaires. Selon les porte-parole du Congrès mondial acadien de 2009, les orientations générales du CMA 2009 sont de deux ordres: Le congrès sera un événement rassembleur, inclusif et axé sur la créativité et l’innovation, inscrivant l’Acadie dans la modernité. En concertation avec la population locale, le CMA 2009 veut présenter une Acadie ouverte sur le monde, fière de ses origines et de son histoire, qui accorde une place de choix à l’expression artistique et culturelle sous ses formes multiples. Le CMA 2009 présentera quatre grands rassemblements dans la Péninsule acadienne: la journée d’ouverture dans la région Lamèque-Shippagan-Miscou; l’événement principal autour de la fête du 15 août dans la région du Grand Caraquet; la journée de clôture dans la région de Tracadie-Sheila et Néguac; et un «carrefour d’activités festives» installé à Pokemouche, au centre géographique de la Péninsule acadienne. L’été 2009 deviendra aussi «L’été de la Péninsule acadienne», car, dès que la belle saison pointera à l’horizon, des célébrations locales, un peu partout dans la Péninsule, s’enclencheront, pour ne s’achever que plusieurs jours après la fin du Congrès. Le petit port tranquille de North Rustico, à l’Île-du-Prince-Édouard. (page 245) © John Sylvester
246 Les grands thèmes
Les saisons
Le Nouveau-Brunswick sous la neige.
© Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
L’air marin contribue à adoucir les températures, notamment près de la baie de Fundy, que le Gulf Stream réchauffe. Les écarts de température sont tout de même marquants, puisque la température en été oscille autour de 25°C et, en hiver, autour de –2°C. Les vents venant de la mer ont également une influence sur la température, car il fait en général 5°C de plus à l’intérieur des terres qu’au bord de la mer. Enfin, il n’est pas rare que les côtes soient recouvertes d’un épais brouillard, particulièrement le long de la baie de Fundy. Les couleurs de la Nouvelle-Écosse durant la belle saison.
© Ashifa R. | Dreamstime.com
Les grands thèmes 247
Un splendide automne néo-écossais à Margaree Valley.
© Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
Hiver De décembre à mars, c’est la saison idéale pour les amateurs de sports d’hiver (ski, patin et autres). Les températures sont alors basses, et un froid humide s’installe dans les Maritimes. Durant cette saison, il faut porter des vêtements chauds (manteau, écharpe, bonnet, gants, chandail de laine et bottes).
Printemps et automne Le printemps est bref (de la fin mars à la fin mai) et annonce la période du dégel, pendant laquelle les rues sont souvent détrempées. L’automne, c’est la saison des couleurs. Le climat est souvent frais; aussi pour ces saisons d’entre-deux ne regretterez-vous pas d’avoir apporté un chandail, une écharpe, des gants de laine, un coupe-vent et, bien sûr, un parapluie.
De la fin mai à la fin août, il peut faire chaud. Munissez-vous de t-shirts, de chemises et de pantalons légers, de shorts et de lunettes de soleil; un tricot est souvent nécessaire en soirée. Dans certaines régions des Maritimes, notamment près de la baie de Fundy, sur la côte atlantique de la NouvelleÉcosse, la pluie et le brouillard sont fréquents; un parapluie et un imperméable seront utiles. Paysage hivernal à Wheatley River, à l’Île-du-Prince-Édouard. (page 248) © John Sylvester
Les saisons
Été
La flore Dans les provinces maritimes, la diversité des «forêts acadiennes» a permis aux pionniers de s’établir en construisant maisons et bateaux au fil des années tout en défrichant pour l’agriculture. Exploitées depuis les débuts de la colonisation, les vieilles forêts sont plutôt rares aujourd’hui, mais la région demeure tout même très boisée. Le nord du Nouveau-Brunswick abrite encore des pins blancs, des pins rouges, des bouleaux jaunes et des pruches du Canada. Les forêts acadiennes, qui se reconnaissent par la mixité de leurs essences (conifères, arbres à feuilles caduques), couvrent ainsi une grande partie des Maritimes. L’érable à sucre, le hêtre et le bouleau jaune, Les feuilles colorées d’automne d’un érable à sucre. © Chris Hill | Dreamstime.com tous des essences de bois dur, croissent au-dessus des vallons, et les conifères, comme l’épinette rouge, poussent sur les sols humides. Le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et l’Île-du-Prince-Édouard sont bordés de vastes marais salés qui abritent des plantes halophiles comme les spartines. Diverses autres plantes telles que le plantain maritime, l’orge agréable, la lavande de mer et les graminées maritimes côtoient le littoral. Dans les zones marécageuses ou sur les terres rocheuses, mousses, bruyères, fougères et lichens se retrouvent en grand nombre. Algues et varech ponctuent les côtes. Les forêts acadiennes, quant à elles, sont constellées Les darlingtonias de Californie, de belles fleurs sauvages des Maritimes.
© Craig Ruaux | Dreamstime.com
Les grands thèmes 251 de fleurs sauvages: fleur de mai, darlingtonia de Californie, calypso bulbeux, plusieurs variétés de violettes, etc. Au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse, la fougère à l’autruche, dont on récolte les «têtes de violon» (jeunes pousses) au printemps, couvre les rives des ruisseaux où s’étend une végétation caduque. La région compte aussi plusieurs plantes communes telles que bleuets, petits merisiers et aulnes rugueux. Sans oublier les espèces menacées, entre autres l’hydrocotyle, qui ne se trouve que dans le sud-est de la Nouvelle-Écosse, et la pédiculaire de Furbish, qui ne pousse qu’au bord du cours supérieur du fleuve Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick. En général, l’agriculture des Maritimes bénéficie d’une saison relativement courte et fraîche ainsi que de sols médiocres. Malgré tout, de grandes fermes de pommes de terre se sont établies dans les basses terres fertiles de l’Île-du-Prince-Édouard et du nord-ouest du Nouveau-Brunswick, alors que des vergers fruitiers productifs ont été plantés dans la vallée d’Annapolis, en Nouvelle-Écosse. La fleur solitaire du calypso bulbeux. © Parcs Canada / Le Bel, E.
Les têtes-de-violon ou crosses de fougère se dégustent comme un légume vert. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
Des bleuets dont la cueillette se fait généralement à la fin de l’été. © Parcs Canada / Le Bel, E.
Un magnifique champ de fleurs sauvages au Nouveau-Brunswick. (page 250) © Ashifa R. | Dreamstime.com
252 Les grands thèmes
La faune Les provinces maritimes sont reconnues pour leurs eaux poissonneuses. D’ailleurs, dès le XVe siècle, la pêche a joué un rôle de premier plan dans la découverte des Maritimes, et l’histoire des premiers établissements humains, au XVIIe siècle, est intimement liée au littoral de la région que sillonnaient depuis des lustres les Micmacs et les Malécites.
La faune
Le varech et les algues qui poussent le long des côtes rocheuses permettent aux moules et aux crabes de s’abriter et de se nourrir, et les plages basses et les battures du fond de la baie de Fundy et de la partie sud du golfe du Saint-Laurent fourmillent de crustacés fouisseurs – le golfe compte aussi des pétoncles, du maquereau et du hareng notamment, sans parler de la morue, de la goberge ou de l’aiglefin. Au large de la Nouvelle-Écosse se trouve une des zones marines les plus productives de la région. Les eaux des provinces maritimes abritent également des dauphins et des marsouins. Et l’observation des phoques et des baleines (sauf la baleine grise, qui a disparu de l’Atlantique) y est devenue une attraction touristique.
Le bal spectaculaire d’une baleine à bosse. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
Le saumon de l’Atlantique, qui remonte les rivières pour venir frayer, et d’autres espèces comme le flétan, l’achigan, l’omble de fontaine et le gaspareau sont bien connus des pêcheurs sportifs. Par ailleurs, la salmoniculture, soit l’élevage du saumon, a vu le jour dans les années 1970, quand on a trouvé des endroits aux eaux profondes et aux baies protégées dans la baie de Fundy, au Nouveau-Brunswick. Les fermes d’élevage du saumon constituent aujourd’hui l’un des éléments les plus importants de l’industrie des produits de la mer au Nouveau-Brunswick, d’une valeur de 800 millions de dollars. En 2003, la production dépassait 35 000 tonnes, et les 98 fermes salmonicoles et entreprises connexes employaient plus de 2 000 personnes. On élève aussi des moules bleues, des huîtres et des homards: l’Île-duPrince-Édouard exporte, chaque année, des milliers de tonnes de moules cultivées, d’une valeur de plusieurs millions de dollars.
Les grands thèmes 253
Un héron au long bec.
Gros plan sur un aigle à tête blanche.
Deux bernaches du Canada savourent un moment de répit.
© Marco Kopp | Dreamstime.com
© Marco Kopp | Dreamstime.com
Les nombreux lacs et rivières ombragés par les forêts sont fréquentés par les hérons, les huards et les canards d’eau douce. Aigles et balbuzards, quant à eux, font leurs nids à la cime des grands arbres. Ces eaux douces attirent également la bernache du Canada, la sarcelle à ailes bleues, le morillon à collier et une trentaine d’autres espèces qui s’y reproduisent. Grand lieu de rassemblement des oiseaux marins, les eaux des Maritimes attirent aussi des milliers d’oiseaux de rivage et d’oiseaux migrateurs qui se nourrissent de crustacés dans les vasières de la baie de Fundy.
La faune
© Parcs Canada / N. Boisvert
254 Les grands thèmes
Le loup, un animal rare et encore méconnu.
© Jason Cheever | Dreamstime.com
La faune
Les forêts des Maritimes offrent le gîte et le couvert à de nombreuses espèces de mammifères, comme l’ours noir, le lynx roux, le lièvre d’Amérique, le petit polatouche (écureuil volant) et le cerf de Virginie. Le loup et le vison font également partie des animaux présents dans les environs. Parmi les espèces menacées figurent entre autres le corégone d’Acadie, un poisson qui subit la surpêche et la pollution des eaux; la sterne de Dougall, un oiseau dont l’industrie de la mode a utilisé sans pitié les plumes au XIXe siècle et au début du XXe, et qui est aujourd’hui victime des goélands argentés qui © iStockphoto.com / Bruce MacQueen se nourrissent de ses œufs Un jeune cerf de Virginie. et de ses oiselets; et la tortue de Blanding, dont l’habitat, dans le parc national Kejimkujik, en NouvelleÉcosse, se compose de terrains tourbeux arrosés d’eaux acides. L’ours noir, maître incontesté des forêts acadiennes. © Stefan Ekernas| Dreamstime.com
UN RENDEZ-VOUS AVEC LA NATURE ET LA CULTURE À PARTAGER! Protéger, éduquer et offrir des expériences de visite mémorables, telle est la règle d’or des parcs nationaux et des lieux historiques nationaux du Canada. Afin de permettre aux visiteurs de vivre un séjour à la hauteur de leurs attentes, de multiples activités d’interprétation y sont offertes. Le visiteur a ainsi l’opportunité de profiter d’expériences uniques et singulières. C’est une occasion toute particulière d’avoir un contact privilégié avec ces lieux inestimables du patrimoine naturel et culturel et d’en saisir autant la grandeur que la fragilité. Afin de favoriser l’harmonie entre l’homme et tout ce qui témoigne de son héritage culturel et naturel, nous vous invitons à adopter un comportement de visite responsable et à encourager une attitude de respect envers l’environnement. Vous contribuerez ainsi, à votre manière, au développement durable du tourisme au Canada et à la préservation de ces endroits fascinants. Pour de l’information, consultez le site Internet de Parcs Canada: www.pc.gc.ca. Où que vous soyez… Tout d’abord, pour préserver le sol et la végétation, il est primordial de demeurer dans les sentiers même s’ils sont couverts de neige ou de boue. En respectant cette simple règle, vous protégerez la végétation qui les borde, et vous éviterez ainsi qu’ils s’élargissent. Si vous ne partez pas pour une grande randonnée, il est préférable de vous chausser de bottes légères car elles endommagent moins le sol. Si vous êtes en groupe, dispersezvous et marchez sur les rochers autant que possible afin de laisser intacte la végétation. Il est également important de protéger les plans et cours d’eau environnants ainsi que la nappe phréatique, et de ne pas les contaminer. Ainsi, lorsqu’il n’y a pas de latrines extérieures, creusez un petit trou au moins à 30 mètres de toute source d’eau, et recouvrez le tout (y compris le papier hygiénique) avec de la terre.
Ne vous lavez ni dans les lacs ni dans les ruisseaux. Dans les terrains de camping, ne jetez les eaux usées qu’aux endroits réservés à cet effet. L’eau que vous trouverez n’étant pas toujours propre à la consommation, il est important de la faire bouillir au moins 10 minutes avant de la boire. Ne laissez jamais derrière vous des déchets. Des sacs prévus à cet effet vous seront donnés dans les bureaux de Parcs Canada. Certaines espèces de fleurs sont menacées d’extinction; ne les cueillez donc pas. Laissez à la nature ce qui lui appartient; les autres marcheurs pourront ainsi également en profiter. Et surtout, bonne visite!
L’île du Cap-Breton, où les cultures acadienne et celtique se marient parfois.
© Denis Tangney | Dreamstime.com
Parcs et plages Dans les Maritimes, il existe des parcs nationaux, administrés par le gouvernement fédéral, et des parcs provinciaux, dont la responsabilité revient au gouvernement de chaque province. Certains emplacements de camping sauvage se révèlent très rudimentaires et, parfois, ne sont même pas pourvus d’eau; il est alors essentiel d’être adéquatement équipé. En outre, étant donné que les sentiers des parcs s’enfoncent parfois profondément dans les forêts, loin de toute habitation, il est fortement conseillé d’en respecter le balisage. Des cartes très utiles, indiquant les sentiers ainsi que les emplacements de camping et les refuges, sont proposées pour la plupart des parcs. Si vous décidez de passer plus d’une journée dans un parc, n’oubliez pas que les nuits sont fraîches (souvent même en juillet et en août) et que, dans certaines régions, des chemises ou des chandails à manches longues seront fort utiles. Au mois de juin, des insectifuges puissants sont quasiment indispensables pour les promenades en forêt.
La majorité des parcs nationaux proposent des installations et services tels que bureau de renseignements, plans du parc, programmes d’interprétation de la nature, guides accompagnateurs, lieux d’hébergement (gîtes, auberges, camping, camping sauvage) ou de restauration. Ces installations et services n’étant pas systématiquement présents dans tous les parcs (ils varient aussi selon les saisons), il est préférable de se renseigner auprès des responsables des parcs avant de partir. Outre ces parcs, le Service canadien des parcs gère des lieux historiques nationaux. Il existe cinq parcs nationaux dans les Maritimes. Au Nouveau-Brunswick: le parc national Fundy (près d’Alma), le parc national Kouchibouguac (sur la côte acadienne). En Nouvelle-Écosse: le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton (près de Baddeck) et le parc national Kejimkujik (près de Maitland Bridge). À l’Île-du-Prince-Édouard: le parc national de l’Île-duPrince-Édouard (près de Cavendish).
Parcs et plages
Les parcs nationaux
258 Les grands thèmes Les parcs provinciaux Les parcs provinciaux, généralement de plus petite taille que les parcs nationaux, comptent aussi moins d’installations et de services, mais bénéficient néanmoins d’un site agréable. Dans plusieurs parcs, des sentiers sillonnant le territoire et s’étendant sur plusieurs kilomètres sont balisés, permettant aux amateurs de s’adonner à des activités comme la randonnée pédestre, le vélo et le ski de fond. Le long de certains de ces trajets, des emplacements de camping sauvage ou des refuges ont été aménagés. Chacune des provinces maritimes gère toute une variété de parcs. Certains de ces parcs ne proposent que des activités de jour, et d’autres offrent une plus large gamme d’activités. Le Nouveau-Brunswick compte 9 parcs provinciaux; la Nouvelle-Écosse, 22; l’Île-du-Prince-Édouard, 11. Dans ces parcs, des plages, des emplacements de camping, des terrains de golf et des sentiers de randonnée sont mis à la disposition des visiteurs.
Les plages Des plages de sable blanc ou rouge, parfois inhabitées sur plusieurs kilomètres ou situées près de charmants villages, des côtes baignées par des marées de 18 m, des dunes abritant une faune exceptionnelle: il s’agit sans conteste d’attraits naturels parmi les plus précieux des Maritimes. Chaque province a le souci d’offrir aux visiteurs des plages propres, fort bien aménagées, où il fait bon se baigner. La visite de cette région ne saurait être complète sans un arrêt à l’une des nombreuses plages qui s’y trouvent. Les plages valent à elles seules un voyage au Nouveau-Brunswick. Les belles plages de sable blanc de la côte acadienne, surtout dans le sud-est de la province, près de Shediac, sont particulièrement populaires, et avec raison. Car, en plus d’être belles, elles sont caressées par les eaux salées les plus chaudes au nord de la Virginie, les rendant tout à fait propices à la baignade et aux sports nautiques.
L’Acadie
Une jolie plage de sable fin en Nouvelle-Écosse.
© Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
260 Les grands thèmes
Les loisirs d’été Le Nouveau-Brunswick, la NouvelleÉcosse et l’Île-du-Prince-Édouard disposent de vastes étendues encore sauvages, protégées par des parcs nationaux et provinciaux à parcourir à pied ou à vélo. Des falaises surplombent la mer bordée de plages au sable rouge (parc national de l’Île-du-Prince-Édouard), des côtes demeurent baignées par des eaux dont les marées atteignent parfois 18 m (parc national Fundy, Nouveau-Brunswick) et les flancs de monts escarpés se jettent dans les eaux agitées de l’océan Atlantique (parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton, Nouvelle-Écosse).
La randonnée pédestre Activité à la portée de tous, la randonnée pédestre se pratique dans tous les parcs nationaux et dans la plupart des parcs provinciaux., Afin de bien planifier une excursion en plein air, il demeure important de vérifier la longueur et le degré de difficulté des sentiers. Des randonneurs dans le très agréable parc national Fundy au Nouveau-Brunswick
Certains parcs ont des pistes de longue randonnée, conçues pour des excursions de plus d’un jour, s’enfonçant dans les étendues sauvages et pouvant s’étendre sur des dizaines de kilomètres. En empruntant de tels sentiers, il faut en tout temps en respecter le balisage.
© Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
Les loisirs d’été
Pour profiter pleinement d’une excursion, il faut se munir cependant d’un équipement adéquat. De bonnes chaussures de marche, des cartes appropriées, de l’eau et de la nourriture en quantité suffisante pour la durée de la randonnée, et une petite trousse de secours contenant un canif et des pansements constituent déjà l’essentiel de l’équipement à apporter.
Le Nouveau-Brunswick Le Nouveau-Brunswick compte de nombreux sentiers. Afin d’encourager les visiteurs à découvrir les chemins qui parcourent son territoire, le site Internet www.sentiernbtrail.com fournit une foule de renseignements pour qui voudrait s’adonner à la randonnée pédestre. Un Guide des sentiers répertoriant quelque 1 100 km de sentiers est également proposé. Des dunes spectaculaires dans le parc de l’Île-du-Prince-Édouard. (page 259) © John Sylvester
Un coucher de soleil apaisant dans une petite baie près de Murphy Cove, en Nouvelle-Écosse. (page 261) © Dreamstime
Les loisirs d’été
nom de chapitre 261
262 Les grands thèmes La Nouvelle-Écosse En Nouvelle-Écosse, plusieurs sentiers de randonnée entraînent les promeneurs au cœur d’une superbe nature ou révèlent de beaux points de vue sur le littoral. Le guide Hiking Trails of Nova Scotia est publié par le gouvernement de la Nouvelle-Écosse (www.trails.gov.ns.ca). Il est possible également de consulter le site Internet www.novatrails.com.
L’Île-du-Prince-Édouard Une des meilleures façons de découvrir l’Île-du-Prince-Édouard est la randonnée pédestre. L’île compte des centaines de kilomètres de sentiers pour tous les types de marcheurs, entre autres des routes patrimoniales, des chemins forestiers et des sentiers urbains ou campagnards, et même des pistes pour l’observation des oiseaux. Le site Internet du gouvernement de l’Île-duPrince-Édouard fournit (www.gov.pe.ca/visitorsguide/index.php3) toute l’information requise pour parcourir cette belle île.
Le vélo Durant l’été, il est bon de se balader à vélo partout dans les Maritimes, en empruntant les routes secondaires généralement tranquilles, ou les chemins sillonnant les parcs de ces provinces.
Les loisirs d’été
Le vélo constitue un moyen de transport des plus agréables Des cyclistes apprécient le majestueux panorama de Cape Blomindon en pour visiter ces régions Nouvelle-Écosse. pittoresques du pays. © Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage Les cyclistes aguerris pourront même envisager de faire le tour de certaines de ces provinces. Il s’agit d’excursions charmantes, mais certaines régions comportent plus d’une difficulté, les côtes étant abruptes et nombreuses. Il faut surtout garder en mémoire que, même si ces provinces sont les plus petites du Canada, les distances peuvent y être très longues.
Le Nouveau-Brunswick Le Nouveau-Brunswick offre un excellent choix de randonnées aux cyclistes, sur des routes pittoresques, des chemins campagnards, des pistes de terre battue et des sentiers même en forêt. Le site Internet www.velo.nb.ca donne de bonnes idées aux amateurs de vélo. Il fourmille de renseignements sur divers types de cyclisme, en plus d’offrir quelques beaux parcours.
Les grands thèmes 263 La Nouvelle-Écosse La Nouvelle-Écosse est un territoire plutôt facile à parcourir à vélo, sauf sur l’île du Cap-Breton en raison des nombreuses montées et descentes. Bicycle Nova Scotia est un organisme éducatif qui fait la promotion du cyclisme récréatif et sportif. Le site Internet http://bicycle.ns.ca offre entre autres de l’information sur la pratique sécuritaire du vélo.
L’Île-du-Prince-Édouard Les routes historiques, tranquilles et vallonnées de l’île sont parfaites pour tout amateur de cyclisme. Le site Internet du gouvernement de la province (www.gov.pe.ca/visitorsguide/index.php3) fournit des renseignements sur la pratique du vélo dans l’île et bien plus encore.
Le canot et le kayak Bon nombre de parcs provinciaux et nationaux sont riches d’une grande quantité de lacs ou de rivières permettant des excursions en canot ou en kayak d’une ou plusieurs journées. Dans ce dernier cas, afin d’accueillir les canoteurs et les kayakistes pour la nuit, des emplacements de camping sauvage sont mis à leur disposition. Au bureau d’information des parcs, on peut généralement obtenir une carte des circuits de canot et de kayak et louer des embarcations.
Le Nouveau-Brunswick Canoe-Kayak New Brunswick, un organisme à but non lucratif, se consacre à la promotion de ces sports dans un but récréatif et sécuritaire. Le site Internet de l’organisme donne toute l’information que les amateurs recherchent: www.canoekayaknb.org. Une excursion en canot pour faire corps avec une nature environnante exceptionnelle.
L’Acadie
© Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
264 Les grands thèmes La Nouvelle-Écosse Canoe Kayak Nova Scotia (CKNS) se présente comme une association provinciale qui s’implique dans la promotion du canotage récréatif sécuritaire. Cette organisation sans but lucratif offre de l’information, des cours et des produits. Avant de partir à l’aventure sur les rivières de la Nouvelle-Écosse, il faut consulter le site Internet de CKNS: http://ckns.homestead.com.
L’Île-du-Prince-Édouard Pour voir l’Île-du-Prince-Édouard sous un nouvel angle, sentir sa nature ou apprécier ses paysages naturels, il faut se jeter à la mer dans un kayak ou monter à bord d’un canot pour ramer sur une des rivières. Le site gouvernemental de la province (www.gov.pe.ca/visitorsguide/index.php3) en donne un avant-goût.
La pêche Dans les Maritimes, les visiteurs peuvent pêcher, mais il ne faut pas oublier que la pêche demeure une activité réglementée. En raison de la complexité de la législation en la matière, il est souhaitable de se renseigner auprès du ministère des Ressources naturelles et de la Faune de chaque province et de s’y procurer la brochure énonçant l’essentiel des règlements de pêche.
Le Nouveau-Brunswick Avec ses milliers de lacs, de rivières et de ruisseaux, le Nouveau-Brunswick offre des possibilités de pêche en eau douce parmi les plus intéressantes au monde. Le ministère des Ressources naturelles du Nouveau-Brunswick met à la disposition des pêcheurs à la ligne une page web en français (www. gnb.ca.) contenant les règlements sur la pêche sportive et les renseignements relatifs aux permis.
La Nouvelle-Écosse
Une scène de pêche dans la magnifique rivière Miramichi au Nouveau-Brunswick. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
En Nouvelle-Écosse, les pêcheurs à la ligne jouissent d’excellentes possibilités de pêche sportive. Qu’ils soient expérimentés ou débutants, il y en a pour tous les goûts. Pour de l’information sur
Les grands thèmes 265 la pratique de la pêche sportive en Nouvelle-Écosse, il est important de consulter le site Internet du gouvernement de la province (www.gov.ns.ca/nsaf/sport fishing/angling/french_trans.doc).
L’Île-du-Prince-Édouard L’Île-du-Prince-Édouard compte plus de 1 500 km de littoral profondément échancré, avec estuaires et baies. En plus des lagons d’eau salée à l’embouchure de plusieurs ruisseaux, l’île renferme quelques beaux lacs d’eau douce.
L’observation des oiseaux Les côtes des provinces maritimes attirent quantité d’oiseaux de toutes sortes aisément observables à l’aide de jumelles. Parmi ces espèces, on distingue surtout le cormoran, le martin-pêcheur, une foule de canards dont le canard colvert, le grand héron et, avec un peu de chance, le macareux moine, le fou de Bassan, le pluvier siffleur et l’aigle à tête blanche. Pour les identifier, il faut se procurer le Guide des oiseaux de l’est de l’Amérique du Nord, aux éditions Broquet. Les parcs sont des sites de choix pour contempler plusieurs espèces, mais on peut en apercevoir dans tous les coins des Maritimes.
Le macareux moine, surnommé affectueusement le «perroquet des mers». © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
L’observation des baleines Des baleines viennent près des côtes des provinces maritimes, dans le golfe du Saint-Laurent et dans la baie de Fundy. Des croisières d’observation de baleines sont proposées aux visiteurs afin de voir de plus près ces impressionnants mais inoffensifs mammifères marins. On peut apercevoir la baleine à bosse, le rorqual commun, le petit Des croisières d’observation des baleines sont rorqual, le rorqual bleu et, en de proposées aux visiteurs en Nouvelle-Écosse. rares occasions, la baleine franche. © Nova Scotia, Culture and Heritage Les excursions d’observation partent généralement de la région de St. Andrews, au Nouveau-Brunswick, ainsi que de Digby et de l’île du Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse.
266 Les grands thèmes L’observation des phoques Des phoques viennent près des côtes de la Nouvelle-Écosse, du NouveauBrunswick et de l’Île-duPrince-Édouard, et il est possible de prendre part à des excursions pour les observer. Parfois, non loin du bateau, on peut apercevoir la tête et les deux grands yeux noirs de ces mammifères curieux, attirés par l’embarcation.
Le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse organisent des excursions pour observer les phoques qui fréquentent leurs côtes. © Uwe Blosfeld | Dreamstime.com
En d’autres occasions, on les découvre couchés sur une plage déserte. Les meilleurs endroits pour l’observation des phoques se trouvent à l’est de l’Île-du-Prince-Édouard.
Le golf Partout dans les Maritimes se trouvent de magnifiques terrains de golf, réputés pour leur site naturel exceptionnel s’allongeant au bord de la mer et révélant de superbes points de vue. Les amateurs de golf pourront ainsi passer des vacances inoubliables, car certains terrains sont aménagés au cœur des parcs provinciaux, où règne un calme parfait et près desquels se dressent des hôtels tout confort. Le superbe terrain de golf Glen Arbour a été dessiné par Graham Cooke et son équipe de Montréal.
Les loisirs d’été
© Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
Les grands thèmes 267
Le ski de fond se pratique dans plusieurs parcs des provinces maritimes.
© Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
Les loisirs d’hiver En hiver, les Maritimes sont recouvertes d’un blanc manteau de neige, et c’est alors l’occasion de s’adonner aux sports d’hiver. La plupart des parcs comptant des sentiers de randonnée en été s’adaptent aux nouvelles conditions climatiques et s’ouvrent alors aux skieurs de fond. En outre, au Nouveau-Brunswick, on peut profiter d’un vaste réseau de sentiers de motoneige. Enfin, bien que la région compte peu de montagnes, il est possible de faire du ski alpin au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse et même à l’Île-du-Prince-Édouard.
Le ski de fond
L’Acadie
Certains parcs sont réputés pour leurs longues pistes de ski de fond, notamment les parcs provinciaux Sugarloaf et Kouchibouguac, au NouveauBrunswick, de même que les parcs nationaux Kejimkujik et des HautesTerres-du-Cap-Breton, en NouvelleÉcosse. À l’Île-du-Prince-Édouard, la plupart des centres de ski de fond se trouvent dans les parcs de la province, et les pistes du parc national de l’Îledu-Prince-Édouard passent tout près de la célèbre maison Green Gables. Dans plusieurs centres de ski de fond, il est possible de louer de l’équipement à la journée. La randonnée en motoneige séduit de nombreux amateurs d’activités hivernales. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
268 Les grands thèmes Le ski alpin Bien que peu connue pour ses stations de ski alpin, la région des Maritimes n’en renferme pas moins quelques montagnes ouvertes aux amateurs de ce sport et dignes de mention. Le Nouveau-Brunswick possède plusieurs belles stations, notamment aux monts Sugarloaf et Crabbe. En Nouvelle-Écosse, les monts sont moins élevés; il faut tout de même mentionner le Keltic Cape Smokey, sans oublier l’Île-du-Prince-Édouard et son Brookvale Winter Activity Park.
La motoneige Activité hivernale, la randonnée en motoneige séduit plusieurs amateurs. Un grand nombre de sentiers de motoneige sillonnent ainsi le territoire des Maritimes. Par conséquent, il demeure essentiel de bien respecter la réglementation de chacune des provinces.
L’Acadie
Un planchiste à l’assaut des pentes de ski.
© Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
Architecture Les quelques vestiges qui subsistent du passage annuel des Européens au XVIe siècle, pendant la belle saison, sont minces et peu mis en valeur. Ce n’est qu’en 1605, avec la fondation de Port-Royal, que l’on voit apparaître dans les Maritimes une architecture de nature permanente. À Annapolis Royal, en Nouvelle-Écosse, l’Abitation de Port-Royal a fait l’objet d’une reconstitution fort intéressante. Ses corps de logis, aux murs constitués de troncs d’arbres équarris, sont regroupés sur le pourtour d’une cour au centre de laquelle se trouve le puits d’eau potable. Les bâtiments disposent de peu d’ouvertures et sont regroupés afin de combattre le froid, le vent du large et de possibles incursions amérindiennes ou britanniques. Leurs hautes toitures à croupes revêtues de planches et leurs cheminées massives faites de gros cailloux ramassés dans les champs environnants en font des structures de tradition médiévale.
Le XVIIIe siècle verra l’apparition d’une architecture beaucoup plus substantielle. La France, qui a perdu l’Acadie (sauf l’île Royale, aujourd’hui l’île du Cap-Breton) aux mains des Britanniques en 1713, renforce ses positions dans ce qui lui reste du territoire côtier. Quant aux nouveaux propriétaires britanniques de l’Acadie, ils ont tôt fait de mettre les lieux en valeur en fondant de nombreux villages. Ils s’assurent ainsi de l’irréversibilité de leur statut. Les Français érigent la forteresse de Louisbourg à l’entrée du golfe du SaintLaurent. Bien plus qu’un simple fort, Louisbourg est une véritable ville fortifiée, dotée d’un havre important. Les travaux de construction sont entrepris sous la Régence et se poursuivent jusqu’en 1745. Au total, le Trésor royal investira plus de trois millions de livres dans ce projet, le plus important jamais entrepris en Nouvelle-France.
Architecture
Une palissade de pieux délimite une partie du site, permettant de s’avancer hors de la Un défilé en costumes d’époque à la cour centrale pour voir venir l’ennemi tout forteresse de Louisbourg. en demeurant bien protégé. Les paysans qui © Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage cultivent la terre dans les alentours vivent dans des masures aux murs de pieux ancrés directement au sol, donc sans fondations. La cheminée unique, seule portion maçonnée de ces structures, en occupe le centre.
270 Les grands thèmes À son apogée, en 1745, la ville compte quelque 10 000 habitants, soit 2 000 de plus que Québec, qui est pourtant la capitale de la Nouvelle-France. Une enceinte bastionnée à la Vauban, percée de portes au décor baroque en pierres taillées, enserre l’agglomération où se blottissent non seulement plusieurs habitations en colombage maçonné, mais aussi quelques bâtiments plus prestigieux, telle la caserne du bastion du Roi, long rectangle de moellons et de briques françaises d’esprit Louis XV. Louisbourg sera malheureusement rasée par l’armée anglaise lors de la guerre de Sept Ans. Des fouilles archéologiques, entreprises en 1960, permettront de reconstituer une partie de la forteresse, maintenant ouverte aux visiteurs. Pour faire contrepoids à Louisbourg, les Britanniques fondent Halifax en 1749. Dès ses premières années d’existence, ce sont ses bâtiments civils qui impressionnent, bien davantage que ses maigres fortifications, traduisant de la sorte l’assurance et la force des colonies anglaises qui ne craignent pas les fragiles flottilles venues de France. Plusieurs églises georgiennes en bois, peintes en blanc, semblables à celles qui parsèment déjà la Nouvelle-Angleterre, dominent le paysage. Leur simplicité n’a d’égal que leur élégance. L’église St. Paul d’Halifax, construite en 1750, est représentative de cette époque. Quant aux confortables maisons, elles présentent toutes une généreuse fenestration à guillotine, subdivisée en petits carreaux de verre.
Une église en bois peinte en blanc, à Lunenburg. © Caroline Henri | Dreamstime.com
Architecture
L’arrivée massive de loyalistes en 1783 fera doubler la population des territoires maritimes continentaux. Ces nouveaux arrivants d’origine urbaine vont raffiner davantage l’architecture locale, notamment en dotant les façades d’un décor palladien en bois sculpté. Les fenêtres palladiennes, avec deux ouvertures rectangulaires encadrant une troisième ouverture cintrée, constituent sans contredit l’élément le plus représentatif de ce style connu aux États-Unis sous le nom de Federal Style. L’église St. George d’Halifax, érigée entre 1800 et 1827, est l’une des réalisations les plus originales de cette période. Au début du XIXe siècle, la prospérité économique de la région, assortie d’une importance démographique et politique qu’elle a perdue depuis, va encourager la construction de vastes bâtiments publics et gouvernementaux revêtus de pierres de taille. La Province House, à Halifax, capitale de la Nouvelle-Écosse, et la Government House, à Charlottetown, capitale de l’Îledu-Prince-Édouard, figurent parmi les plus beaux édifices de cette époque au Canada. Leur décor, digne de Dublin ou d’Édimbourg, allie adroitement les courants georgiens, palladiens et néoclassiques.
Au même moment, la campagne se pare de luxueuses résidences construites pour de riches armateurs et capitaines de navires (par exemple la Prescott House de Port Williams, en Nouvelle-Écosse). Après une brève période, au cours de laquelle on assiste à l’éclosion d’une économie diversifiée, l’ensemble des Maritimes se tourne définitivement vers les ressources de la mer à partir de 1830. On voit alors apparaître une architecture vernaculaire qui entretient un rapport étroit avec l’océan Atlantique. Les entrepôts de pêche, à structure de bois recouverte de clins ou de bardeaux de cèdre, se multiplient le long des plages. Ces bâtiments reposent fréquemment sur des pilotis faits de troncs d’arbres fouettés par les vagues à marée haute.
Des entrepôts de pêche à structure de bois recouverte de clins avoisinent un phare. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
De nombreux phares, en forme de pyramides tronquées, sont érigés sur les caps afin de mieux contrôler une circulation maritime accrue. Ces hautes tours revêtues de clins de bois peints en blanc ponctuent les côtes.
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les villes peuplées d’immigrants britanniques de fraîche date se tournent rapidement vers l’architecture victorienne. Leur affection pour la chère Albion se reflète dans le choix des styles et des architectes. Le style néogothique est privilégié pour l’architecture religieuse, comme en témoigne éloquemment la cathédrale Christ Church de Fredericton (Nouveau-Brunswick), dotée d’arcs en ogive ainsi que d’une haute flèche au transept. Cette œuvre (1853) de l’Anglais Frank Wills, originaire de Salisbury, n’est pas sans rappeler son église destinée à abriter le siège de l’évêché épiscopalien de Montréal (Christ Church Cathedral).
Architecture
Enfin, les combles des maisons se transforment pour recevoir de larges lucarnes avec fenêtres palladiennes. À cela, il faut ajouter quelques widow’s walks (promenades de veuve). Ce dernier élément consiste en une Le haut clocher de la Christ Church Cathedral, à plate-forme entourée d’une balus- Fredericton. trade que l’on dispose au sommet de © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick la toiture. Grâce à ces transformations, l’occupant de la maison peut mieux observer les allées et venues des bateaux qui se déplacent à l’entrée des ports. Madame saura donc si son capitaine de mari rentrera pour le dîner!
272 Les grands thèmes Au sein de cet impressionnant palmarès, le style néoRenaissance n’est pas en reste puisqu’on peut lui associer les corniches débordantes, les bossages variés et les colonnettes de nombre d’édifices commerciaux de Saint John, au NouveauBrunswick, et d’Halifax, en Nouvelle-Écosse (par exemple les Historic Properties). Le style Second Empire est, quant à lui, employé pour donner un certain chic paUne riche maison de style Second Empire, à Fredericton. risien aux demeures bour- © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick geoises des quartiers riches. Ses toitures mansardées, couronnées de crêtes de fonte ou de fer forgé, sont visibles entre les grands arbres, en bordure des rues paisibles de Fredericton (Nouveau-Brunswick) ou de Charlottetown (Île-du-Prince-Édouard). L’influence de l’architecture institutionnelle québécoise de la fin du XIXe siècle est nettement perceptible dans les zones habitées par les Acadiens, soit principalement dans le nord du Nouveau-Brunswick. Les parements de pierres calcaires à bossage des collèges, les clochers argentés des églises et les galeries enveloppantes des presbytères en sont les principales caractéristiques. Parallèlement, les Néo-Écossais de l’île du Cap-Breton importent une architecture à forte saveur écossaise faite de parements de grès rouge ou beige, de pignons en escaliers et de gargouilles fantaisistes.
Architecture
À mesure que le XIXe siècle progresse, l’architecture américaine gagne du terrain dans les Maritimes. Déjà, les dessins de Downing et de Davis, publiés au milieu du siècle, inspirent plus d’un constructeur. Grâce à ces catalogues, les propriétaires de maisons agrémentent leurs corniches et vérandas d’une charmante dentelle de bois d’inspiration médiévale ou italienne, dans le goût du Midwest américain. Il faut dire que les Maritimes attirent de plus en plus d’estivants des États-Unis, mais également d’autres provinces du Canada. Ainsi, on verra se développer, à partir de 1880, une architecture de villégiature qui prend pour modèle celle des stations balnéaires de la Côte Est américaine. St. Andrews, au Nouveau-Brunswick, et Summerside, à l’Île-duPrince-Édouard, en sont les meilleurs exemples. Ces villages se parent soudainement de vastes résidences secondaires en bois de styles Queen Anne, Shingle et Stick dessinées par des architectes montréalais tels que les frères Edward et William S. Maxwell, ou encore par des architectes locaux comme William Crithlow Harris. Leurs maisons aux multiples pignons sont enveloppées de larges vérandas qui deviennent, pendant la belle saison, autant de pièces supplémentaires de la maison.
Les grands thèmes 273
Le magnifique bâtiment de l’hôtel Fairmont Algonquin, à St. Andrews, au Nouveau-Brunswick. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
La première moitié du XXe siècle s’avère difficile pour l’ensemble des Maritimes. Le développement à grande échelle se fait dorénavant ailleurs au Canada. On voit cependant s’élever quelques bâtiments significatifs qui adoptent les styles néo-Tudor (l’hôtel Algonquin de St. Andrews, au NouveauBrunswick), Arts and Crafts (quartier Hydrostone d’Halifax, en Nouvelle-Écosse) et Art déco (Bank of Nova Scotia, de l’architecte John M. Lyle, Halifax).
Les gratte-ciel de la ville d’Halifax, en Nouvelle-Écosse. © Denis Pepin | Dreamstime.com
Heureusement, depuis 1980, la tendance semble s’être inversée, les résidants des Maritimes ayant graduellement pris conscience des richesses de leur architecture ancienne. Le mot d’ordre est dorénavant l’intégration au bâti ancien à travers des projets de taille plus modeste. Parmi les projets les plus réussis, mentionnons la place du Marché de Saint John, au NouveauBrunswick, et les Historic Properties d’Halifax, en Nouvelle-Écosse.
Architecture
Les investissements massifs de fonds gouvernementaux provinciaux et fédéraux entre 1960 et 1980, associés à un profond malaise face aux succès des grandes villes canadiennes comme Montréal et Toronto, auront pour conséquence la dilapidation d’un patrimoine architectural précieux. Celui-ci sera remplacé par des immeubles modernes insignifiants destinés à abriter les succursales régionales de compagnies dont les intérêts véritables sont ailleurs.
274 Les grands thèmes
Arts et culture Musées et galeries d’art Plusieurs villes des Maritimes se sont dotées d’institutions muséales prestigieuses qui visent à promouvoir localement l’expression artistique et à offrir une plus large diffusion aux arts. Au Nouveau-Brunswick, grâce au mécène Lord Beaverbrook, Fredericton a été pourvue, dès 1958, de la remarquable Galerie d’art Beaverbrook, qui abrite désormais les œuvres de certains des plus grands artistes des Maritimes, d’ailleurs au Canada et de l’étranger. On peut notamment y contempler quatre œuvres fort impressionnantes de Salvador Dalí. À Moncton, l’excellente Galerie d’art de l’Université de Moncton présente principalement les œuvres d’artistes acadiens contemporains. On peut voir à la Galerie d’art de l’université Mount Allison de Sackville, dans le sud du Nouveau-Brunswick, plusieurs œuvres d’Alex Colville, un ancien étudiant de cette université et aujourd’hui un peintre de réputation internationale. À Charlottetown, capitale de l’Île-du-Prince-Édouard, a été inauguré en 1964 le Confederation Centre for the Arts, un important complexe artistique qui regroupe des salles de spectacle, une bibliothèque publique de même qu’une galerie d’art présentant les œuvres d’artistes locaux ou d’ailleurs, notamment une excellente collection de peintures du célèbre portraitiste Robert Harris, qui a commencé ses études à Charlottetown.
Arts et culture
Fondée à Halifax en 1975, la Nova Scotia Art Gallery est le plus riche musée des beaux-arts des Maritimes. Ses collections de peintures et de sculptures de diverses époques sont de réputation internationale.
Musées d’histoire et lieux historiques On peut revivre les principaux épisodes de l’histoire humaine des Maritimes grâce à un excellent réseau de musées d’histoire et de lieux historiques. Certains des sites les plus impressionnants sont la reconstitution de l’Abitation de Port-Royal (Nouvelle-Écosse), premier poste permanent français en Amérique du Nord, fondé en 1605; la reconstitution de la forteresse de Louisbourg (au Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse), qui, de 1719 à 1758, a été
Les grands thèmes 275
Le Fisheries Museum of the Atlantic, à Lunenburg, en Nouvelle-Écosse. © Nova Scotia Tourism, Culture and Heritage
En outre, plusieurs excellents musées sont consacrés à l’histoire de la pêche ou de la navigation dans la région, dont le Maritime Museum of the Atlantic, à Halifax, et le Fisheries Museum of the Atlantic, à Lunenburg (NouvelleÉcosse), sont les plus importants. Par ailleurs, ce qui étonne le plus dans les Maritimes, ce sont les nombreux petits musées consacrés à l’histoire régionale qu’on retrouve même dans de toutes petites bourgades.
Arts et culture
la plus importante ville fortifiée de la Nouvelle-France; le village de King’s Landing (Nouveau-Brunswick), une formidable reconstitution d’un village loyaliste du début du XIXe siècle, situé sur les berges du fleuve Saint-Jean; le Village Historique Acadien (NouveauBrunswick), qui permet de mieux connaître le mode de vie des Acadiens au cours du XIXe siècle par la visite d’une vingtaine de bâtiments d’époque; la citadelle Le village loyaliste de King’s Landing, au Nouveau-Brunswick. d’Halifax (Nouvelle-Écosse), © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick le meilleur témoignage de l’importance stratégique de cette ville au cours des deux derniers siècles.
276 Les grands thèmes
Le Pays de la Sagouine à Bouctouche (Nouveau-Brunswick), site animé et inspiré de l’œuvre d’Antonine Maillet. © Tourisme et Parcs Nouveau-Brunswick
Théâtre Au fil des années se sont constituées dans la région quelques excellentes troupes de théâtre professionnelles. Depuis 1969, le Theatre New Brunswick, la plus importante troupe de théâtre anglophone de la province, présente des pièces contemporaines ou classiques au Playhouse, à Fredericton. Les représentations se déroulent principalement au cours des mois d’hiver. À Halifax, le Neptune Theatre, la plus ancienne troupe professionnelle du Canada, présente également des pièces classiques ou contemporaines du répertoire canadien ou international. À Wolfville, en Nouvelle-Écosse, on peut assister, au cours des mois d’été, à d’excellentes représentations offertes par l’Atlantic Theatre Festival, qui s’est taillé une solide réputation au cours des dernières années.
Arts et culture
Des pièces de théâtre sont également présentées au cours des mois d’été dans d’autres petites localités, notamment à Chester, en Nouvelle-Écosse, ainsi qu’à Victoria et à Georgetown, à l’Île-du-Prince-Édouard. Enfin, plusieurs profitent d’une visite à Charlottetown pour assister à la pièce Anne of Green Gables, tirée du célèbre roman de Lucy M. Montgomery. Depuis maintenant plus de quatre décennies, cette pièce est à l’affiche, chaque été, au Confederation Centre for the Arts.
Musique Les nombreux festivals de musique qui se tiennent au cours des mois d’été dans les différentes régions des Maritimes permettent aux mélomanes d’assister à d’excellentes représentations. Au cours des mois de mai et de juin, le Scotia Music Festival, qui a lieu dans différents sites d’Halifax, est le grand rendez-vous des amateurs de musique classique.
Les grands thèmes 277 Le Festival international de la musique baroque se tient, quant à lui, au cours de la troisième semaine du mois de juillet dans le cadre enchanteur de l’église Sainte-Cécile, dans l’île Lamèque (Nouveau-Brunswick); il offre une excellente programmation. Les principaux festivals de jazz ont lieu à Moncton, au début du mois de juillet, et à Halifax, au cours de la deuxième semaine du même mois. Le Festival sur mer, qui se tient au mois d’août à Saint John (Nouveau-Brunswick), offre pour sa part une excellente occasion de découvrir la musique contemporaine et folklorique canadienne.
Cinéma La ville d’Halifax possède une industrie cinématographique en pleine croissance. C’est d’ailleurs dans cette ville qu’a lieu, chaque année, l’Atlantic Film Festival, la principale manifestation de ce genre dans les Maritimes. Ce festival présente des films canadiens et étrangers.
Culture acadienne
Parmi les artistes qui se sont fait le plus connaître, Marie-Jo Thério, auteure-compositeure-interprète, a remporté le Félix de folk contemporain de l’année en 2006 avec Les Matins habitables. il y eut les chansonniers l’album © Guillaume Simonneau Donat Lacroix, Calixte Duguay, Édith Butler, Angèle Arsenault (née à l’Île-du-Prince-Édouard), MarieJo Thério, Wilfred Le Bouthillier et Roch Voisine (de la région de Madawaska), le groupe 1755, l’auteure Antonine Maillet, récipiendaire du prestigieux prix Goncourt en 1979 pour Pélagie la Charrette, la sculpteure Marie-Hélène Allain, le cinéaste Phil Comeau et Herménégilde Chiasson, un artiste multidisciplinaire remarquable, aujourd’hui le lieutenant-gouverneur du Nouveau-Brunswick. La vitalité culturelle des Acadiens a permis entre autres l’ouverture de plusieurs galeries d’art et l’émergence du secteur de l’édition, et a donné naissance au Théâtre Populaire d’Acadie, à Caraquet, et au Théâtre l’Escaouette, à Moncton.
Arts et culture
Au cours des quatre dernières décennies, l’Acadie a connu un foisonnement culturel sans précédent qui s’est exprimé non seulement dans les domaines de la chanson et de la littérature, mais aussi dans les arts visuels et le cinéma. L’expression artistique sous toutes ses formes est depuis les années 1960 la plus grande ambassadrice de l’Acadie à l’étranger.
Index AA Memorial Flower Gardens (Georgetown) 212 Aboiteaux 241 Académie Sainte-Famille (Tracadie-Sheila) 87 Acadia (Halifax) 109 Acadia University (Wolfville) 132 Acadia University Art Gallery (Wolfville) 133 Acadie 232
Acadie moderne 243 cuisine 239 histoire 232 langue 239 légendes 241 les 400 ans de l’Acadie (1604-2004) 243 régions acadiennes du Nouveau-Brunswick 242 symboles 234 traditions 239 Acadiens (Île-du-Prince-Édouard) 224 Advocate Harbour (Nouvelle-Écosse) 125 Africville (Halifax) 114 Aigle à tête blanche 165 Aitken Bicentennial Exhibition Centre (Saint John) 64 Alberton (Île-du-Prince-Édouard) 228 Alberton Museum & Genealogy Centre (Alberton) 228 Alexander Keith’s Nova Scotia Brewery (Halifax) 106 Alma (Nouveau-Brunswick) 68 Amérindiens 14 Amherst (Nouvelle-Écosse) 122 Ancienne Acadie (Nouvelle-Écosse) 129 Ancienne Résidence du gouverneur (Fredericton) 39 Annapolis Royal (Nouvelle-Écosse) 137 Annapolis Royal Historic Gardens (Annapolis Royal) 139 Annapolis Tidal Project (Annapolis Royal) 139 Anne Murray Centre (Springhill) 123 Anne of Green Gables Museum at Silver Bush (Park Corner) 192 Antigonish (Nouvelle-Écosse) 118 Aquarium et Centre marin du Nouveau-Brunswick (Shippagan) 89 Archelaus Smith Museum (Cape Sable Island) 148 Architecture 269 Argyle Township Court House & Archives (Tusket) 146 Army Museum (Halifax) 102 Arts 274 Assemblée législative du Nouveau-Brunswick (Fredericton) 36 Atholville (Nouveau-Brunswick) 95 Aulac (Nouveau-Brunswick) 74 Avonlea Village of Anne of Green Gables (Cavendish) 197
B Baddeck (Nouvelle-Écosse) 168 Balancing Rock (Digby) 142 Baleines 140 Barachois (Nouveau-Brunswick) 80 Barbour’s General Store (Saint John) 63 Barrington (Nouvelle-Écosse) 147 Barrington Woolen Mill Museum (Barrington) 147 Bartibog Bridge (Nouveau-Brunswick) 86 Basilique St. Dunstan (Charlottetown) 178 Basin Head (Île-du-Prince-Édouard) 214 Basin Head Fisheries Museum (Basin Head) 214 Bath (Nouveau-Brunswick) 48 Bathurst (Nouveau-Brunswick) 94 Bayfield (Nouveau-Brunswick) 78 Bayside (Nouveau-Brunswick) 56 Bay St. Lawrence (Nouvelle-Écosse) 170 Beaconsfield Historic House (Charlottetown) 180
Bear River Heritage Museum (Digby) 141 Beechwood (Nouveau-Brunswick) 48 Bell, Alexander Graham 168 Bird Island (Nouvelle-Écosse) 168 Blockhaus 111 Blowers Street (Halifax) 110 Bluenose 108 Bluenose II (Lunenburg) 153 Blue Rock (Lunenburg) 154 Borden-Carleton (Île-du-Prince-Édouard) 189 Bottle Houses, The (Cap-Egmont) 226 Bouctouche (Nouveau-Brunswick) 82 Brackley Beach (Île-du-Prince-Édouard) 200 Brackley Beach Drive-in Theatre and Mini-Golf (Brackley Beach) 200 Bras d’Or Scenic Drive (Nouvelle-Écosse) 162 Brayons 48 Bridgetown (Île-du-Prince-Édouard) 213 Bridgewater (Nouvelle-Écosse) 152 Brier Island (Nouvelle-Écosse) 141 Burlington (Île-du-Prince-Édouard) 189
C Cabot Trail (Nouvelle-Écosse) 169 Café St-Jean (South Rustico) 199 Campbellton (Nouveau-Brunswick) 95 Canot 263 Canso (Nouvelle-Écosse) 160 Cap-Egmont (Île-du-Prince-Édouard) 226 Cap-Pelé (Nouveau-Brunswick) 78 Cap Enragé (Nouveau-Brunswick) 69 Cape Sable Island (Nouvelle-Écosse) 148 Cape Split (Nouvelle-Écosse) 136 Caraquet (Nouveau-Brunswick) 92 Cardigan (Île-du-Prince-Édouard) 212 Car Life Museum (Charlottetown) 182 Carrefour de la mer (Caraquet) 92 Cartier, Jacques 14 Casernes du Quartier de la garnison (Fredericton) 35 Cathedral Church of All Saints (Halifax) 104 Cathédrale Christ Church (Fredericton) 38 Cathédrale de l’Immaculée-Conception (Edmundston) 42 Cavendish (Île-du-Prince-Édouard) 194 Cavendish Figurines (Summerside) 223 Cavernes à écho (St. Martins) 66 Ceilidh Trail (Nouvelle-Écosse) 171 Central Kings Development (Bridgetown) 213 Centre d’interprétation de Hopewell Rocks (Hopewell Cape) 70 Centre d’interprétation de la nature Cape Jourimain (Bayfield) 78 Centre d’interprétation du saumon de l’Atlantique (St. Andrews) 59 Centre d’interprétation de Greenwich (St. Peters) 216 Centre La Rochelle (Grand-Sault) 47 Centre Malobiannah (Grand-Sault) 47 Centre marin Huntsman (St. Andrews) 58 Centre scientifique interactif de Science Est (Fredericton) 38 Chapelle St. Andrews (St. Andrews) 217 Charlottetown (Île-du-Prince-Édouard) 177 Chester (Nouvelle-Écosse) 155 Chester Playhouse (Chester) 155 Chéticamp (Nouvelle-Écosse) 171 Chutes Papineau (Bathurst) 94 Chutes réversibles (Saint John) 64 Cimetière de Fredericton, ancien (Fredericton) 39 Cimetière des lépreux (Tracadie-Sheila) 87 Cinéma 277 Citadelle (Halifax) 102
Des pommiers en fleurs en Nouvelle-Écosse. (pages 278 et 279) © John Sylvester
Le soleil se couche sur la Nouvelle-Écosse. (page 280) © Trevor Slauenwhite | Dreamstime.com
Index - C
A
City Hall (Halifax) 104 Clifton House (Windsor) 130 Colchester Historical Society Museum (Truro) 126 Collège d’artisanat et de design du Nouveau-Brunswick (Fredericton) 35 Collège gaélique (South Gut St. Ann’s) 169 College of Piping and Celtic Performing Arts of Canada (Summerside) 223 Confederation Centre of the Arts (Charlottetown) 178 Confederation Trail (Île-du-Prince-Édouard) 205, 225 Congrès mondial acadien 244 Cossit House Museum (Sydney) 162 Côte acadienne (Nouveau-Brunswick) 77 Côte magnétique (Moncton) 73 Culture 274 acadienne 277 Cumberland County Museum (Amherst) 123
Festivals (suite)
D
G
Dalhousie (Nouveau-Brunswick) 94 Dartmouth (Nouvelle-Écosse) 115 DesBrisay Museum (Bridgewater) 152 Dieppe (Nouveau-Brunswick) 73 Digby (Nouvelle-Écosse) 141 Digby Neck (Digby) 142 Discovery Centre (Halifax) 104 Do-Duck Petting Farm (Spring Valley) 192 Dock Street (Shelburne) 148 Domaine de Grand Pré (Grand-Pré) 132 Dory Shop Museum (Shelburne) 149 Dunes Studio Gallery, The (Brackley Beach) 200
Gagetown (Nouveau-Brunswick) 52 Galerie Andrew & Laura McCain (Florenceville) 48 Galerie d’art Beaverbrook (Fredericton) 37 Galerie d’art Louise-et-Reuben Cohen (Moncton) 72 Galerie d’art Owens (Memramcook) 74 Galerie Restigouche (Campbellton) 95 Galeries d’art 274 Gallery 78 (Fredericton) 37 Ganong Chocolatier (St. Stephen) 55 Garden of the Gulf Museum (Montague) 210 Gaspereaux (Île-du-Prince-Édouard) 210 Géographie 12 Île-du-Prince-Édouard 13 Nouveau-Brunswick 12 Nouvelle-Écosse 13 Georgetown (Île-du-Prince-Édouard) 212 Glace Bay (Nouvelle-Écosse) 166 Glenora Distillery (Ceildish Trail) 172 Glenwood (Île-du-Prince-Édouard) 226 Golf 266 Grand-Pré (Nouvelle-Écosse) 131 Grand-Sault (Nouveau-Brunswick) 45 Grand Dérangement 134 Grande-Anse (Nouveau-Brunswick) 93 Grand Falls (Nouveau-Brunswick) 45 Grand Parade (Halifax) 104 Green Gables (Cavendish) 194 Greenock Church (St. Andrews) 58 Green Park Shipbuilding Museum (Tyne Valley) 228 Greenwich, péninsule de (Île-du-Prince-Édouard) 216
E East Point (Île-du-Prince-Édouard) 214 East Quoddy Head (île Campobello) 60 Éco-Centre Irving de la Dune de Bouctouche (Bouctouche) 83 Éco-musée de l’huître (Caraquet) 93 Économie Île-du-Prince-Édouard 27 Nouveau-Brunswick 26 Nouvelle-Écosse 26 Économusée de la Courtepointe (Wellington) 225 Edmundston (Nouveau-Brunswick) 42 Églises
anglicane St. Paul’s (Charlottetown) 178 historique de Saint-Henri-de-Barachois (Barachois) 80 Notre-Dame-du-Mont-Carmel (Mont-Carmel) 225 Saint-Augustin (Paquetville) 94 Saint-Augustin (South Rustico) 200 Saint-Bernard (Saint-Bernard) 142 Sainte-Anne-du-Ruisseau (Tusket) 146 Sainte-Cécile (île Lamèque) 89 Sainte-Marie (Pointe-de-l’Église) 142 St. Mary’s (Souris) 213 Église unie Wilmot (Fredericton) 35 Elmira (Île-du-Prince-Édouard) 215 Elmira Railway Museum (Elmira) 215 Eptek Art & Culture Centre (Summerside) 221 Escuminac (Nouveau-Brunswick) 85
Index - C
F Fantazmagoric Museum of the Strange and Unusual (Cavendish) 197 Farmer’s Bank of Rustico (South Rustico) 200 Faune 252 Festivals
Acadien (Caraquet) 92 des Irlandais du Canada (Miramichi) 85 des pêches et de l’aquaculture (Shippagan) 89 du chocolat (St. Stephen) 55 du homard (Shediac) 80 du saumon (Campbellton) 95 Foire Brayonne (Edmundston) 42
Highland Games (Antigonish) 118 international de musique baroque (île Lamèque) 89 international de St. Stephen (St. Stephen) 55 international du cerf-volant (Dieppe) 73 Journées loyalistes (Saint John) 63 Old Home Week (Woodstock) 49 Salty Jam (Saint John) 63 Firefighters Museum (Yarmouth) 143 Fisheries Museum of the Atlantic (Lunenburg) 153 Fleuve Saint-Jean (Nouveau-Brunswick) 41 Flore 249 Florenceville (Nouveau-Brunswick) 48 Fort Howe (Saint John) 64 Fort Point Museum (LaHave) 152 Fredericton (Nouveau-Brunswick) 33 Fundy Geological Museum (Parrsboro) 124
H Haliburton House (Windsor) 130 Halifax (Nouvelle-Écosse) 101 Hartland (Nouveau-Brunswick) 48 Hector Heritage Quay (Pictou) 119 Highlands Links (parc national des Hautes-Terres-du-CapBreton) 170 Hillsborough River Eco-Centre (Mount Stewart) 217 Histoire âge d’or 23 arrivée des loyalistes 21 colonisation 16 conquérants britanniques 18 déclin 24 Grand Dérangement 20 les loyalistes s’organisent 22 Port-Royal 16 traité d’Utrecht de 1713 19 traité de Paris de 1763 21 XXe siècle 24 Historic Properties (Halifax) 106 HMCS Sackville (Halifax) 109 Homard américain 81 Hopewell Cape (Nouveau-Brunswick) 70
I Île-du-Prince-Édouard 173 Île Campobello (Nouveau-Brunswick) 60 Île Deer (Nouveau-Brunswick) 60 Île de Sable (Nouvelle-Écosse) 112 Île du Cap-Breton (Nouvelle-Écosse) 159 Île Grand Manan (Nouveau-Brunswick) 61 Île Lamèque (Nouveau-Brunswick) 89 Île Machias Seal (Nouveau-Brunswick) 62 Île Miscou (Nouveau-Brunswick) 90, 91 Île Partridge (Nouveau-Brunswick) 65 Indian River (Île-du-Prince-Édouard) 189 Ingonish Ferry (Nouvelle-Écosse) 169 International Fox Museum (Summerside) 223 Isle Madame (Nouvelle-Écosse) 161 Isthme de Chignecto (Nouvelle-Écosse) 117
J Jardin botanique du Nouveau-Brunswick (Edmundston) 43 Jardin Kingsbrae (St. Andrews) 58 Joggins Fossil Centre (Amherst) 123 Jost Heritage House (Sydney) 162 Jost Vineyards (Malagash) 121
K Kayak 263 Keir Memorial Museum (Malpeque) 191 Kensington (Île-du-Prince-Édouard) 189 Kensington Water Gardens (Kensington) 189 King’s Square (Saint John) 64 Kitesurf 92 Kouchibouguac (Nouveau-Brunswick) 84
L Lac Bras d’Or (Nouvelle-Écosse) 161 LaHave (Nouvelle-Écosse) 152 Lawrence House (Maitland) 126 Lieu historique de l’île Ministers (St. Andrews) 59 Lieu historique international de l’Île-Sainte-Croix (Bayside) 56 Lieux historiques nationaux 274
Alexander-Graham-Bell (Baddeck) 169 Bonar Law (Rexton) 84 de Grand-Pré (Grand-Pré) 132 de la Citadelle-d’Halifax (Halifax) 102 de la ferme MacDonald (Bartibog Bridge) 86 de la Forteresse-de-Louisbourg (Louisbourg) 163 de la Maison Loyaliste (Saint John) 64 de la Redoute-York (Halifax) 113 de la Tour-Martello-de-Carleton (Saint John) 64 de la Tour-Prince-de-Galles (Halifax) 110 de Port-la-Joye–Fort-Amherst (Rocky Point) 186 de Port-Royal (Port-Royal) 136 des Îles-Canso (Canso) 160 du Blockhaus-de-St. Andrews (St. Andrews) 58 du Fort-Anne (Annapolis Royal) 139 du Fort-Beauséjour (Aulac) 74 du Fort-Edward (Windsor) 130 du Monument-Lefebvre (Memramcook) 73 du Quai 21 (Halifax) 109 Fort-McNab (Halifax) 113 Marconi (Glace Bay) 166 Province House (Charlottetown) 178 Lions Park (St. Martins) 66 Little Sands (Île-du-Prince-Édouard) 208
Liverpool (Nouvelle-Écosse) 150 Lockeport (Nouvelle-Écosse) 149 Log Cabin Museum (Murray Harbour) 208 Loisirs d’été 260 Loisirs d’hiver 267 Long Island (Nouvelle-Écosse) 141 Lookoff (Cape Split) 136 Louisbourg (Nouvelle-Écosse) 163 Lucy Maud Montgomery Birthplace (New London) 192 Lunenburg (Nouvelle-Écosse) 152
M Mabou (Nouvelle-Écosse) 172 MacNaught History Centre (Summerside) 223 Mactaquac (Nouveau-Brunswick) 51 Magic Mountain, parc aquatique (Moncton) 73 Mahone Bay (Nouvelle-Écosse) 154 Maison du shérif Andrews (St. Andrews) 57 Maison historique de l’honorable Charles Connell (Woodstock) 49 Maison Hubbard (île Campobello) 61 Maison James Roosevelt (île Campobello) 61 Maisonnette (Nouveau-Brunswick) 93 Maison Prince (île Campobello) 61 Maison Roosevelt (île Campobello) 61 Maison Thomas Williams (Moncton) 72 Maison Tilley (Gagetown) 52 Maison Yeo (Tyne Valley) 228 Maitland (Nouvelle-Écosse) 126 Malagash (Nouvelle-Écosse) 121 Malécites 46 Malpeque (Île-du-Prince-Édouard) 191 Marché Boyce (Fredericton) 38 Margaree Salmon Museum (Northeast Margaree) 171 Marion Bridge (Nouvelle-Écosse) 164 Maritime Museum of the Atlantic (Halifax) 107 Mary’s Point (Nouveau-Brunswick) 69 Mascaret (Moncton) 71 Mascaret (Truro) 126 McCulloch House (Pictou) 119 McNabs Island (Nouvelle-Écosse) 110 Meat Cove (Nouvelle-Écosse) 170 Melmerby Beach (Nouvelle-Écosse) 118 Memramcook (Nouveau-Brunswick) 73 Milltown Cross (Île-du-Prince-Édouard) 210 Miner’s Museum (Glace Bay) 166 Miramichi (Nouveau-Brunswick) 85 Miscouche (Île-du-Prince-Édouard) 223 Moncton (Nouveau-Brunswick) 70 Mont-Carmel (Île-du-Prince-Édouard) 225 Montague (Île-du-Prince-Édouard) 210 Mont Carleton (Nouveau-Brunswick) 45 Montgomery, Lucy Maud 193 Monument à la mémoire des pêcheurs disparus (Escuminac) 85 Motoneige 268 Mount Stewart (Île-du-Prince-Édouard) 217 Murray Corner (Nouveau-Brunswick) 78 Murray Harbour (Île-du-Prince-Édouard) 208 Murray River (Île-du-Prince-Édouard) 209 Musées
Acadien (Caraquet) 92 Acadien de l’Île-du-Prince-Édouard (Miscouche) 223 Acadien de l’Université de Moncton (Moncton) 72 commémoratif Ross (St. Andrews) 57 d’art 274 d’histoire 274 de Grand-Sault (Grand-Sault) 47 de l’automobile (Edmundston) 44 de la société historique York-Sunbury (Fredericton) 36 de Moncton (Moncton) 72 des bûcherons du centre du Nouveau-Brunswick (Miramichi) 86 des Papes (Grande-Anse) 93 du chocolat (St. Stephen) 55
Index - M
Hopewell Rocks (Hopewell Cape) 70 Hôtel Algonquin (St. Andrews) 57 Hôtel de ville (Fredericton) 35 Hôtel de ville (Souris) 213 Huître Malpèque 190 Hydrostone (Halifax) 110
Musées (suite)
Parcs (suite)
du comté de Charlotte (St. Stephen) 55 du comté de Kent (Bouctouche) 83 du comté de Queens (Gagetown) 52 du Nouveau-Brunswick (Saint John) 63 du saumon (Miramichi) 86 historique de Tracadie (Tracadie-Sheila) 87 historique du Madawaska (Edmundston) 42 militaire (Halifax) 102 militaire (Oromocto) 52 of Natural History (Halifax) 103 régional de Restigouche (Dalhousie) 94 Victoria Seaport (Victoria) 187 Musique 276 Musique folklorique 181
de la République (Nouveau-Brunswick) 43 de la Sauvagine (Nouveau-Brunswick) 74 des Hautes-Terres-du-Cap-Breton (Nouvelle-Écosse) 169 du Centenaire (Moncton) 72 du Centenaire (St. Andrews) 58 du Mascaret (Moncton) 71 du quai Ritchie (Nouveau-Brunswick) 85 écologique de la Péninsule acadienne (Nouveau-Brunswick) 89 Escuminac (Nouveau-Brunswick) 85 Fundy (Nouveau-Brunswick) 67 Green Park (Île-du-Prince-Édouard) 228 Gulf Shore (Nouvelle-Écosse) 121 Herring Cove (Nouveau-Brunswick) 61 Irving (Nouveau-Brunswick) 66 Kejimkujik (Nouvelle-Écosse) 150 King Castle (Île-du-Prince-Édouard) 209 Kouchibouguac (Nouveau-Brunswick) 84 linéaire du Petit Témis (Nouveau-Brunswick) 43 Mactaquac (Nouveau-Brunswick) 51 Maisonnette (Nouveau-Brunswick) 93 Mary’s Point (Nouveau-Brunswick) 69 Melmerby Beach (Nouvelle-Écosse) 118 Mill River (Île-du-Prince-Édouard) 196, 228 Mont Carleton (Nouveau-Brunswick) 45 Murray Beach (Nouveau-Brunswick) 78 New River Beach (Nouveau-Brunswick) 55 Odell (Nouveau-Brunswick) 39 Ovens, The (Nouvelle-Écosse) 152 Panmure Island (Île-du-Prince-Édouard) 210 Point Pleasant (Nouvelle-Écosse) 110 Rail Head (Île-du-Prince-Édouard) 208 Red Point (Île-du-Prince-Édouard) 208 Rockwood (Nouveau-Brunswick) 65 Roosevelt (Nouveau-Brunswick) 61 Sir Standford Flemin (Nouvelle-Écosse) 113 Souris Beach (Île-du-Prince-Édouard) 213 Strathgartney (Île-du-Prince-Édouard) 196 Sugarloaf (Nouveau-Brunswick) 95 Tatamagouche (Nouvelle-Écosse) 121 Two Rivers Wildlife Park (Nouvelle-Écosse) 164 Victoria (Île-du-Prince-Édouard) 187 Victoria (Nouvelle-Écosse) 126 William E. deGarthe (Nouvelle-Écosse) 156 Wood Islands (Île-du-Prince-Édouard) 207 Park Corner (Île-du-Prince-Édouard) 192 Parrsboro (Nouvelle-Écosse) 124 Pays de la Sagouine (Bouctouche) 82 Peake’s Wharf (Charlottetown) 179 Pêche 264 Peggy’s Cove (Nouvelle-Écosse) 156 Perkins House Museum (Liverpool) 150 Petit-Étang (Nouvelle-Écosse) 170
N Nackawic (Nouveau-Brunswick) 50 Neguac (Nouveau-Brunswick) 86 New Denmark (Nouveau-Brunswick) 47 New Glasgow (Île-du-Prince-Édouard) 197 New Glasgow Country Gardens and Butterfly House (New Glasgow) 198 New London (Île-du-Prince-Édouard) 192 New River Beach (Nouveau-Brunswick) 55 Nicolas Denys Museum (St. Peters) 161 North Cape (Île-du-Prince-Édouard) 228 North Cape, Nature & Technology in Perfect Harmony (North Cape) 228 Northeast Margaree (Nouvelle-Écosse) 171 North Rustico (Île-du-Prince-Édouard) 198 Northumberland Fisheries Museum (Pictou) 119 Nouveau-Brunswick 29 Nouvelle-Écosse 97 Nova Scotia Fisheries Exhibition and Fisherman Reunion (Lunenburg) 153
O O’Leary (Île-du-Prince-Édouard) 226 Oak Island (Nouvelle-Écosse) 167 Observation des baleines 265 Observation des oiseaux 265 Observation des phoques 266 Old Burying Ground (Halifax) 109 Old General Store, The (Murray River) 209 Old Meeting House Museum (Barrington) 147 Old Sow (île Deer) 60 Old Town Clock (Halifax) 103 Ordre du bon temps, L’ (Bouctouche) 83 Oromocto (Nouveau-Brunswick) 52 Orwell Corner (Île-du-Prince-Édouard) 205 Orwell Corner Historic Village (Orwell Corner) 205 Ottawa House Museum By-the-Sea (Parrsboro) 125
Index - M
P P.E.I. Preserve Co. (New Glasgow) 198 Palais Crystal (Moncton) 72 Palais de justice (Fredericton) 35 Palais de justice du comté de Carleton, ancien (Woodstock) 50 Palais de justice du comté de York (Fredericton) 36 Panmure Island (Île-du-Prince-Édouard) 210 Paquetville (Nouveau-Brunswick) 94 Parcs 257
Boughton River Waterfront (Île-du-Prince-Édouard) 213 Brudenell River (Île-du-Prince-Édouard) 212 Buffaloland (Île-du-Prince-Édouard) 210 Cabot Beach (Île-du-Prince-Édouard) 191 Cape Chignecto (Nouvelle-Écosse) 125 Caribou (Nouvelle-Écosse) 121 Cedar Dunes (Île-du-Prince-Édouard) 227 de l’Île-du-Prince-Édouard (Île-du-Prince-Édouard) 194 de l’Île-aux-Foins (Nouveau-Brunswick) 86 de la plage Parlee (Nouveau-Brunswick) 80
Phares 206
Baywatch (Brackley Beach) 200 Cape d’Or (Advocate Harbour) 125 de l’île Miscou (Île Miscou) 91 de Peggy’s Cove (Nouvelle-Écosse) 156 de Point Prim (Point Prim) 207 du cap Fourchu (Nouvelle-Écosse) 143 East Point (East Point) 214 Panmure Head (Panmure Island) 210 Quaco Head (St. Martins) 66 Sambro (Halifax) 115 Swallowtail Light (île Grand Manan) 62 West Point (West Point) 227 Wood Islands (Île-du-Prince-Édouard) 207 Pictou (Nouvelle-Écosse) 119 Pioneer Farm (Glenwood) 226 Place des Officiers (Fredericton) 36 Plages 257
Amherst Shore (Nouvelle-Écosse) 121 Basin Head (Île-du-Prince-Édouard) 214 Caribou (Nouvelle-Écosse) 121 Crescent (Nouvelle-Écosse) 149 de l’Aboiteau (Cap-Pelé) 78
Plages (suite)
du centre-ville (Caraquet) 93 du parc de Caraquet (Caraquet) 93 Frolex (Caraquet) 93 Gulf Shore (Nouvelle-Écosse) 121 Heather (Nouvelle-Écosse) 121 Hunts Point (Nouvelle-Écosse) 149 Ingonish (Nouvelle-Écosse) 172 Inverness (Nouvelle-Écosse) 172 Lavilette (Nouvelle-Écosse) 172 Mabou (Nouvelle-Écosse) 172 Melmerby (Nouvelle-Écosse) 118 Murray Beach (Nouveau-Brunswick) 78 North Rustico (Île-du-Prince-Édouard) 199 Panmure Island (Île-du-Prince-Édouard) 210 Parc provincial Wood Islands (Ïle-du-Prince-Édouard) 207 Pomquet Beach (Nouvelle-Écosse) 121 Red Point (Île-du-Prince-Édouard) 208 Souris (Île-du-Prince-Édouard) 213 Summerville Centre (Nouvelle-Écosse) 149 Trout Brook (Nouvelle-Écosse) 172 White Point (Nouvelle-Écosse) 149 Planche à voile 92 Playhouse (Fredericton) 36 Pleasant Bay (Nouvelle-Écosse) 170 Pluvier siffleur 222 Pointe-de-l’Église (Nouvelle-Écosse) 142 Pointe Wolfe (parc national Fundy) 68 Point Prim (Île-du-Prince-Édouard) 207 Politique Île-du-Prince-Édouard 27 Nouveau-Brunswick 26 Nouvelle-Écosse 26 Pont couvert (Hartland) 48 Pont de la Confédération (Borden-Carleton) 189 Port-Royal (Nouvelle-Écosse) 136 Port de Charlottetown (Île-du-Prince-Édouard) 179 Port de pêche de Cap-Pelé (Cap-Pelé) 78 Port Hastings (Nouvelle-Écosse) 161 Port Mouton (Nouvelle-Écosse) 149 Port Williams (Nouvelle-Écosse) 133 Poste de garde du Quartier de la garnison (Fredericton) 35 Presbyterian Kirk (St. George) 59 Prescott House Museum (Port Williams) 133 Prince Edward Island Potato Museum (O’Leary) 226 Prince William (Nouveau-Brunswick) 51 Promenade guidée des colons (Charlottetown) 180 Province House (Halifax) 105 Public Gardens (Halifax) 103 Pugwash (Nouvelle-Écosse) 121
Q Quaco Inn (St. Martins) 66 Quartier historique de la garnison (Fredericton) 36 Quilt Gallery and Fabric Crafts ‘n More (O’Leary) 226
Route transcanadienne 34 Rustico Harbour Fishery Museum (North Rustico) 199
S Sackville (Nouveau-Brunswick) 74 Saint-Basile, quartier de (Edmundston) 44 Saint-Bernard (Nouvelle-Écosse) 142 Saint-Jacques, quartier de (Edmundston) 43 Saint-Léonard (Nouveau-Brunswick) 44 Saint John (Nouveau-Brunswick) 62 Salle des fondateurs (Charlottetown) 180 Sanctuaire Sainte-Anne-du-Bocage (Caraquet) 92 Santa’s Woods (North Rustico) 199 Sentier Fundy (St. Martins) 67 Settlers Museum (Mahone Bay) 155 Shand House (Windsor) 131 Shediac (Nouveau-Brunswick) 80 Shelburne (Nouvelle-Écosse) 148 Shelburne County Museum (Shelburne) 149 Sherbrooke (Nouvelle-Écosse) 160 Sherbrooke Village (Sherbrooke) 160 Ship’s Company Theatre (Parrsboro) 125 Shippagan (Nouveau-Brunswick) 87 Shoreline Lobster Pattern Sweaters (Tyne Valley) 228 Sir Andrew Macphail Homestead (Orwell Corner) 205 Ski alpin 268 Ski de fond 267 Souris (Île-du-Prince-Édouard) 213 South Gut St. Ann’s (Nouvelle-Écosse) 169 South Rustico (Île-du-Prince-Édouard) 199 Spinnakers’ Landing (Summerside) 221 Sports Hall of Fame (Summerside) 221 Spring Garden Road (Halifax) 109 Springhill (Nouvelle-Écosse) 123 Springhill Miners’ Museum (Springhill) 124 Spring Valley (Île-du-Prince-Édouard) 191 St. Andrew’s Presbyterian Church (Lunenburg) 154 St. Andrews (Île-du-Prince-Édouard) 217 St. Andrews (Nouveau-Brunswick) 56 St. Francis Xavier University (Antigonish) 118 St. John’s Anglican Church (Lunenburg) 154 St. Martins (Nouveau-Brunswick) 66 St. Mary’s Roman Catholic Church (Indian River) 191 St. Patrick’s Church Museum (Sydney) 162 St. Paul’s Anglican Church (Halifax) 104 St. Peters (Île-du-Prince-Édouard) 215 St. Peters (Nouvelle-Écosse) 161 St. Stephen (Nouveau-Brunswick) 55 Studio Loomcrofters (Gagetown) 52 Summerside (Île-du-Prince-Édouard) 221 Sunbury Shores Arts & Nature Centre (St. Andrews) 58 Sunrise Trail Museum (Tatamagouche) 121 Sydney (Nouvelle-Écosse) 162
Randall House Historical Museum (Wolfville) 133 Randonnée pédestre 260 République du Madawaska 43 Réserve de la Pointe Daly (Bathurst) 94 Résidence du lieutenant-gouverneur (Charlottetown) 182 Rexton (Nouveau-Brunswick) 84 Riverview (Nouveau-Brunswick) 71 Rivière Miramichi (Nouveau-Brunswick) 85 Rocky Point (Île-du-Prince-Édouard) 186 Roma at Three Rivers (Brudenell) 212 Rose Bay (Nouvelle-Écosse) 152 Ross-Thomson House & Store Museum (Shelburne) 148 Ross Farm Living Museum of Agriculture (Chester) 155 Rossignol Cultural Centre (Liverpool) 150 Rossignol Estate Winery (Little Sands) 208 Route des caps (Nouvelle-Écosse) 122 Route des phares (Nouvelle-Écosse) 145
Tabusintac (Nouveau-Brunswick) 86 Tatamagouche (Nouvelle-Écosse) 121 Temple de la renommée sportive du Nouveau-Brunswick (Fredericton) 36 Temple Libre (Moncton) 72 Théâtre 276 Théâtre Impérial (Saint John) 64 Theatre New Brunswick (Fredericton) 36 Théâtre populaire d’Acadie (Caraquet) 92 Tintamarre 237 Tiverton (Nouvelle-Écosse) 142 Tours Martello 111 Toy Factory (New Glasgow) 198 Tracadie-Sheila (Nouveau-Brunswick) 87 Truro (Nouvelle-Écosse) 125 Tusket (Nouvelle-Écosse) 146 Tyne Valley (Île-du-Prince-Édouard) 228
Index - T
T R
Wellington (Île-du-Prince-Édouard) 225 West Point (Île-du-Prince-Édouard) 227 West Pubnico (Nouvelle-Écosse) 147 Wile Carding Mill Museum (Bridgewater) 152 Windsor (Nouvelle-Écosse) 130 Windsor Hockey Heritage Centre (Windsor) 131 Wolfville (Nouvelle-Écosse) 132 Wood Islands (Île-du-Prince-Édouard) 207 Wood Islands Lighthouse and Interpretative Museum (Wood Islands) 207 Woodleigh Replicas and Gardens (Burlington) 189 Woodstock (Nouveau-Brunswick) 49 Wyatt Heritage Properties (Summerside) 221 Wyatt House (Summerside) 221
U Université du Nouveau-Brunswick (Fredericton) 39 Université Mount Allison (Sackville) 74 Université Sainte-Anne (Pointe-de-l’Église) 142 Université St. Thomas (Fredericton) 39
V Val-Comeau (Nouveau-Brunswick) 87 Vallée d’Annapolis (Nouvelle-Écosse) 138 Vallée du fleuve Saint-Jean (Nouveau-Brunswick) 41 Vélo 262 Victoria (Île-du-Prince-Édouard) 186 Victoria Playhouse (Victoria) 187 Vieille Maison, La (Pointe-de-l’Église) 143 Vieux Marché de Saint John (Saint John) 64 Village Historique Acadien (Caraquet) 92 Village Historique Acadien (West Pubnico) 147 Village historique de Kings Landing (Prince William) 51 Village Pionnier Acadien (Mont-Carmel) 225 Village Pottery (New London) 194
Y Yarmouth (Nouvelle-Écosse) 143 Yarmouth County Museum (Yarmouth) 143
Z Zoo Cherry Brook (Saint John) 65
W Water, rue (St. Andrews) 57 Wedgeport (Nouvelle-Écosse) 146 Wedgeport Sport Tuna Fishing Museum (Wedgeport) 146
Nos coordonnées Nos bureaux Canada: Guides de voyage Ulysse, 4176, rue Saint-Denis, Montréal (Québec) H2W 2M5, p514-843-9447, fax: 514-843-9448, [email protected], www.guidesulysse.com Europe: Guides de voyage Ulysse sarl, 127, rue Amelot, 75011 Paris, France, p01 43 38 89 50, [email protected], www.guidesulysse.com
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Index - U
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Les petits hangars à bateaux du Basin Head Fisheries Museum, à l’Île-du-Prince-Édouard. (page 287) © John Sylvester
Le pont de la Confédération relie les provinces du NouveauBrunswick et de l’Île-du-Prince-Édouard. (page 288) © John Sylvester
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