Economie Rurale Ii [PDF]

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Zitiervorschau

COURS D’ECONOMIE RURALE II

UNIVERSITE DU BURUNDI

FACULTE D’AGRONOMIE ET DE BIO-INGENIERIE (FABI) DEPARTEMENT DE SOCIO-ECONOMIE RURALE (SER) B.P. 2940 Bujumbura-Burundi

ECONOMIE RURALE II SER 307

SYLLABUS DE COURS DESTINE AUX ETUDIANTS DE BAC III, SER

Titulaire du cours:

Dr. Ir. NDIMUBANDI Jean

Année académique 2016-2017

COURS D’ECONOMIE RURALE II

COURS D’ECONOMIE RURALE II

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I. INTRODUCTION GENERALE A. Economie rurale à travers la littérature En 1969 un certain THORBECKE constatait que les discussions sur les stratégies de développement avaient profondément modifié les analyses agricoles. Il entendait par là que de plus en plus des économistes rejetaient la responsabilité de l’échec stratégique du développement dans le tiers monde sur les théories qui avaient prôné l’industrialisation en marche forcée et s’étaient rendus coupable de l’ignorance quasi-totale de l’importance stratégique de l’agriculture dans la croissance économique. Cette remarque partagée par la grande majorité des économistes agricoles a servi de faire tolérance pour introduire plus centralement leur capacité, leur spécificité dans l’économie du développement et pour grignoter un espace trop largement à leur gré occupé par les spécialistes de la macroéconomie et de l’économie industrielle. La prétention militante des économistes voire des sociologues ruraux est loin d’être illégitime pour des pays du tiers monde dont l’agriculture reste encore le secteur de production et d’emploi prédominant. Elle est tout à fait recevable aussi dans les pays industrialisés où l’on a pris conscience que l’agriculture conservait un rôle primordial sinon dans la production et l’emploi du moins dans la gestion de la contrainte extérieure et puis encore de l’espace territoriale et des écosystèmes. Mais la revendication d’une position éminente, les économistes agricoles dans la profession à justifier par un mouvement pendulaire la dérive inverse : donner toute la place à l’agriculture sous prétexte qu’on ne la lui avait pas accordée seule méritée jusqu’à oublier le reste de l’économie. Cette dérive en grande partie voulue par la qualité des connaissances scientifiques prétendument attachée à la spécialisation de la recherche et seule ruraliste, elle privilégie l’analyse de l’agriculture comme un isolant sans extérieure en elle-même. Les relations avec le reste de l’économie ne sont pas ignorées mais sont arrimées à des variables exogènes. Dans ces conditions les modèles globaux des croissances conçues pour l’analyse macroéconomique semblent transposables à l’agriculture moyennant des aménagements mineurs. Cette transposition incite l’analyse de la croissance agricole à une démarche mimétique par rapport aux théories générales de croissance et du développement économique. La plupart des manuels s’intéressant à la croissance économique agricole privilégie ce point de vue « agro-agricole » mais tous ne remontent pas aux problématiques d’économie générale qui l’ont inspirée. Pourtant, la littérature théorique de la croissance économique agricole est loin d’être circonscrite à l’approche ruraliste et globaliste, il n’est pas non plus le monopole des économistes agricoles. Elle est constituée aussi comme une incrustation ou immersion des théories plurisectorielles de la croissance économique que le secteur agricole soit traité de façon spécifique ou assimilé comme un secteur à un autre, là l’économie est considérée comme une structure que l’évolution fait claquer, se déformer, et se métamorphoser. L’agriculture est l’un des éléments de cette structure qui dans le mouvement de l’histoire subit une influence à la fois sur la croissance et le changement de l’ensemble. La théorie de la croissance est construite dans cette optique par l’interprétation des relations dialectiques nationales et internationales entre l’agriculture et le reste de l’économie et n’est plus mimétique mais partie intégrante de l’économie, de la théorie de la croissance ou de l’économie du développement.

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B. Problèmes Majeurs Le développement inégal est considéré comme le problème majeur de la philosophie sociopolitique de notre temps. Les déclarations officielles des personnalités internationales et nationales, les discours des représentants des pays anciennement colonisés, les prises de positions des autorités morales et religieuses, les débats télévisés, les travaux des économistes et des sociologues, etc. viennent souligner que la situation est humainement intolérable, politiquement explosive que la misère de certaines populations et imméritée et surtout qu’elles pourraient être évitée. Le développement inégal est devenu un phénomène sociopolitique majeur lorsque l’opinion mondiale a commencé à prendre conscience des disparités mondiales et surtout lorsqu’il lui est apparu que la misère n’était pas le produit de l’avarice de la nature mais plutôt la conséquence des structures socio-économiques inadaptées et de l’ignorance. L’inégalité du développement a été mise en évidence par l’établissement d’échelles de développement fondées sur des indicateurs appropriés (produits, revenus, consommation/habit, etc.). Les pays du monde ont été classés dans deux groupes fondamentaux qui selon les inspirations et les idéologies sont respectivement qualifiés de riches ou de pauvres, de développés ou de sousdéveloppés, d’avancés ou d’attardés. Mais la prise de conscience de la situation de sousdéveloppement n’implique pas la prise de conscience des disparités mondiales, mais fondamentalement la prise de conscience que le sous –développement est un scandale puis que le développement est possible. Si la pauvreté n’est pas le produit de l’avarice de la nature ni celui de la déchéance de l’homme par sa désobéissance au Tout Puissant mais procède plutôt de nos institutions et de notre ignorance, alors le combat pour le développement et de la lutte pour l’éducation peuvent s’engager sur la base dune recherche objective d’une animation collective, d’objectif politique déclaré. Inévitablement, le combat pour le développement est un combat total qui met en cause les notions et la structure mondiale dans sa totalité. Il s’agit alors d’un un combat politique. Dans cette perspective, le combat pour le développement procède aussi de la lutte philosophique et du triomphe des « causes justes ». En conscience, il est bien difficile de demeurer raisonnable et il est toujours à craindre que le dogme ne remporte sur le doute, la doctrine prescrite sur la théorie ouverte à tous les courants de pensé dans un effort perpétuel de confrontation et de remise en cause finalement de progrès. Le risque est d’autant plus grand que les statistiques de base font défaut que les méthodes de comparaison internationales sont insuffisantes pour permettre des classements objectifs, que les théories du développement sont encore jeunes et insuffisamment élaborées, que le développement est un processus et complexe dont la compréhension nécessite d’équipe pluridisciplinaire et que la mise en œuvre nécessite finalement l’engagement. Malgré ces difficultés, il nous semble toutefois nécessaire de dire clairement que pour atteindre la compréhension du développement, il est nécessaire de procéder à un long et difficile effort d’analyse objective ouvert à tous les caractères de pensé. II.

L4AGRICULTURE DANS LE CONTEXTE DU DEVELOPPEMENT

II.1. Les contours du sous développement A. Croissance et développement économique

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L’histoire nous apprend que tous les pays connaissent dans le temps et dans l’espace, mais de façon très inégale et très irrégulière le phénomène de croissance. C’est un concept qui englobe une dimension quantitative se traduisant par une augmentation soutenue pendant un ou plusieurs périodes longues de certaines grandeurs macroéconomiques caractéristiques, le Produit Intérieur Brut (PIB) en l’occurrence. Historiquement, la croissance économique s’identifiait dans les faits stylises suivants :      

La production par tête croit de façon relativement régulière. Le taux de croissance de la production/tête, est très différent d’un pays à l’autre. Le capital physique /tête, augmente lui aussi régulièrement. Le taux de rendement du capital physique est stable. Le coefficient de capital qui est le rapport du capital à la production est relativement stable. La répartition du revenu entre le capital et du travail est stable.

De nos jours la croissance économique s’évalue en tenant compte non seulement des critères mentionnés ci-dessus, mais également de la répartition équitable des revenus et la stabilité politique comme corollaire à la précédente. En définitive, la croissance économique ne s’explique pas seulement par l’augmentation du volume de production mais également l’accroissement des facteurs de production, lequel accroissement est source des progrès techniques. Il est important de souligner que la croissance ne procède pas seulement de relations quantitatives entre la production et facteurs de production mais qu’elle réalise au sein des sociétés concrètes historiquement et géographiquement déterminées et la croissance poursuivie implique un processus du changement structurel qu’est le développement. Depuis F.PERROUX(1961), il est devenu commode de faire une distinction entre la croissance quantitative conduisant à un enrichissement d’un pays sur le plan économique du développement et quant à lui un phénomène plutôt qualitatif. Une appréciation qualitative sur le plan humain de l’amélioration des conditions de vie de la population y définit ainsi le développement comme étant «  la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte à faire cumulativement et durablement son produit réel et global ». Le développement est supposé par Zant man en (1990) comme « un saut quantitatif, une rupture dans les mécanismes économiques qui régissent le fonctionnement des sociétés concernées ». En supposant sa propre définition du développement comme étant «  un processus de croissance des activités économiques engendrant une maitrise accrue par les hommes de leurs propres destins comme la nature » BRUNEL, (1996) veut rendre compte de caractères complexes et complémentaires de ces composantes et souligne que ce processus ne peut être durable que s’il est autoentretenu et cumulatif. En définitive, le développement est une dynamique formation et utilisation d’un circuit social répondant à une certaine logique sociale et permettant la réalisation d’un système de besoins. B. Caractéristiques globale du sous-développement Le sous développement est souvent considéré comme la résultante des déséquilibres créés par les processus du développement car qui dit développement dit avancée, progression et c’est par conséquent des écarts. L’approche qui se veut nette propose une conceptualisation positive du sous -développement comme un sous produit ou mieux comme une contrepartie du développement, une structure économique engendrée par celui-ci. Pour les tenants de cette théorie, si le développement est un phénomène historique, ses effets ne sont pas limités aux économies qui en ont bénéficiées. Celle-ci étant devenue mondialement dominante, elles ont exercé volontairement ou involontairement une action de transformation structurelle plus ou moins profonde sur les économies non encore

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développées. Selon Zant man, « le sous développement est avant tout un ensemble de structures déséquilibrées entre les différents secteurs économiques ou opposition ethnique, clivages sociaux entretenus par les inégalités du patrimoine, du revenu, des pouvoirs, d’éducations, dépendance commerciale, financière technologique et culturels vis-à-vis du progrès technique ou des rapports entre les sexes ». Quant à MALASSIS (1973), il considère que « le sous-développement est un phénomène global produit par un système historique caractérisé par le contexte socio-économique spécifique comportant des mécanismes de blocage, de freinage, de stagnation, en relation avec les structures économiques internes et externes ». La définition plus classique du sous-développement est formulée par de nombreux auteurs comme étant le faible degré d’utilisation les ressources naturelles (capital, main-d’œuvre, les ressources naturelles), alors que dans les pays développés la croissance démographique venant après la croissance économique et conservant surtout un taux inférieur à celui qui a été un stimulant efficace dans les pays sous-développés. En revanche elle a détruit l’équilibre millénaire entre la croissance économique et la croissance démographique. Il en découle que le sousdéveloppement apparait comme un processus évolutif caractérisé essentiellement par ce désajustement fondamental et totalement nouveau entre la croissance démographique et la stagnation relative des ressources et caractérisé par des épiphénomènes permanents. C. Les étapes de croissance selon ROSTOW Selon l’historien ROSTOW, avant de se développer, toute société passe par 5 étapes pour se développer :  La tradition : elle est caractérisée par l’activité agricole à rendement potentiel limité par une technologie élémentaire et très faiblement évolutif à structure sociale hiérarchisée fondée sur la détention de la terre, source principale de la richesse.  Les conditions favorables au démarrage : elles se réalisent au cours d’une période transitoire pendant laquelle les forces de changement interne (modification dans le rapport des forces sociales) ou externes (invasion et désagrégation des sociétés traditionnelles) préparent les conditions favorables à la mise en œuvre du progrès technique.  Le démarrage : c’est la période pendant laquelle la société finit par renverser les obstacles et les barrages qui s’opposaient à sa croissance régulière. Le démarrage se trouve lié en occident aux révolutions technologiques et sociales qui se produisent au XVIII è Siècle et qui vont engager l’Europe et l’Amérique dans un processus continu de croissance économique. La croissance est d’abord fondée sur le développement d’industries motrices aptes à promouvoir le progrès et à entrainer celui des autres industries et activités et sur le développement agricole.  La marche vers la maturité : elle correspond à la généralisation des méthodes, mentalités et structures qui se sont formées dans les secteurs les plus avancés de l’économie. L’économie est alors à mesure de mobiliser la quasi-totalité de ses ressources et d’atteindre une haute productivité dans toutes les branches de l’économie y compris dans l’agriculture.  L’Ere de la consommation de masse : elle peut commencer par la période de la haute productivité généralisée. La croissance de la production et de revenu par tête permet de généraliser la consommation d’un nombre croissant de biens ce qui entraine d’ailleurs une modification du processus de fabrication. A ce stade de la population « opulente », la production et la consommation des services tendent à devenir prédominantes.

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II.2. L’observation des faits II.1. Disparités internationales La croissance, développement, progrès sont des notions qui ne prennent leur véritable signification que par comparaison. Si par exemple on choisit de prendre le PIB/hab. comme mesure du niveau de développement, la situation d’un pays donné ne reprend pas toute sa signification que par une échelle de développement. C’est par comparaison que les pays prennent conscience de leur situation. II.2. Production matérielle et produit totale Produire c’est mettre à la disposition de l’homme des biens matériels destinés à la consommation (aliments, habits, logements, etc.) ou à la production (énergie, acier, machines, etc.). La production matérielle de biens homogènes peut être mesurée en quantité physique (tonnes, km de route, hl de lait, etc.) ; mais l’agrégation des biens hétérogènes (céréales+route+lait) nécessite une commune mesure de l’ensemble de tous ces biens. La commune mesure utilisée pour ces biens est l’unité monétaire et la production est exprimée en valeur. Celle-ci est égale à la quantité des différents biens multipliée par leurs prix respectifs. L’estimation de la valeur de production ne va pas sans difficulté ni sans poser de problème de comparaison internationale. Les prix, base d’estimations sont dépendants des contions du marché (prix de marché, prix soutenu) ou sont liés aux objectifs de la planification (prix d’objectifs fixés) et expriment des préférences économiques en fonction d’une étape du processus de développement. II.3. Concept de la valeur Ajoutée La production nationale résulte du jeu d’un grand nombre d’unité élémentaire qui concourent à cette production. Dans un processus de production, chaque unité participant à, ce processus, ajoute de la valeur. Pour illustrer ce concept de la VA, prenons l’exemple d’une production des fruits destinés à la fabrication des confitures. Les fruits sont produits dans une unité P et sont transformés en confitures dans l’unité T et ils sont distribués aux consommateurs dans l’unité D. La figure suivante représente ce processus. On y fait figurer la valeur V des produits aux différents stades P, T et D, et la VA au cours d’un passage d’un stade au suivant. Stades successifs

Production P

V A P =30

VP 30

V A T =20 Transformation T

VT 50

V A D=50 Distribution D

30

Il existe deux façons de calculer la production

50

VD 100

COURS D’ECONOMIE RURALE II 1) La valeur totale : VT =¿ V P +V T +V D=30+ 50+100=180 2) La valeur Ajoutée VA totale est égale à la somme des VA de chaque stade de production.

V A T =V A P +V AT +V A D=30+20+ 50=100 Avec la première méthode, il est clair que nous avons additionné 3 fois la valeur du fruit (deux fois de trop) et deux fois le cout de la transformation des fruits en confitures (donc une fois de trop). De toute évidence, le calcul de la production globale doit éviter de comptabiliser plusieurs fois un même produit. La production se définit donc comme étant la somme des VA au cours des processus de la production. La production de l’unité T s’analyse en deux composantes fondamentales : les achats de T à P et la valeur ajoutée par T. Les achats de T à P sont encore appelés des consommations intermédiaires (CI) ou intrants ou inputs.

V T =CI +V AT ≤¿ 50=30+ 20 Une propriété importante de la VA est d’être indépendante des structures de production, ce qui n’est pas le cas pour la valeur totale VT. Supposons en effet que T et D fusionnent. Le processus se présente comme suit : Production

V A P =30

VP 30

Transformation et distribution

V A (T + D) =70 30

V (T + D) 100

VT =V P +V (T +D )=130 V A T =V A P +V A(T+ D )=100 La somme des valeurs ajoutées (VA) demeure inchangée alors que la valeur totale diminue et passe de 180 à 130. Cette propriété de la VA est fondamentale. C’est elle qui est utilisée pour mesurer la production d’une entreprise, d’un secteur, d’un territoire, dune nation. II.4. Le Produit Intérieur (PI) Il s’agit de la somme de toutes les valeurs ajoutées par l’ensemble des unités de production exerçant leurs activités sur le territoire national quels que soient les propriétaires des unités (nationaux ou étrangers). Le produit intérieur est un concept qui se rapporte à l’activité sur le territoire national. Le produit peut être estimé d’après les prix constatés sur le marché (PIm) ou après correction de ces prix pour tenir compte des subventions dont bénéficient les producteurs ou des impôts indirects (Ti) qu’ils doivent supporter. La rectification des prix sur le marché se fait en retranchant les impôts (qui majorent les prix), et en ajustant les subventions (qui minorent les prix).Le produit intérieur ainsi rectifié est appelé Produit Intérieur aux coûts des facteurs.

P I C =P I m + Su−T i , avec Su :subvention Le produit peut être Brut ou Net.

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¿ produit net ( PN )= produit brut ( PB ) diminu é des biens et productions n é cessaires au remplacement ou amortissement ( A ) .

PI N C =PI BC −A PI BC =PI N C + A Le produit intérieur net (PIN) représente la production qui peut être consommée (biens de consommation), qui peut contribuer à augmenter la production, la capacité de production de la nation (biens de production) ou qui peut être exporté (X). L’augmentation de la capacité de production correspond à la formation nette de capital (FNC)

PI N C =C + FNC + X

II.5. Le produit national Il se rapporte à la production obtenue par les facteurs de production (travail, capital, entreprise), fournis par les nationaux quel que le pays où sont localisés ces facteurs de production. Dans la pratique comptable, le produit national (PN) est égal au produit intérieur net augmenté des revenus provenant des nationaux travaillant à l’étranger et des investissements extérieurs (loyers, intérêts, profits) et diminué des revenus analogues payés à des étrangers. La différence entre le revenu reçu et le revenu payé est appelé revenu extérieur net (REN). II.6. Le produit moyen/hab. En divisant le produit intérieur ou national brut ou net par le prix du marché ou aux couts des facteurs par la population du pays on obtient le produit moyen/hab. (PM/hab.). Le produit moyen /hab. nous révèle une signification dans la mesure où la moyenne est elle-même significative. Or, dans tous les pays et notamment dans les pays non développés, la distribution du revenu est inégale. Pour rendre possible la comparaison internationale, il est en outre nécessaire d’exprimer le produit en nous référant à une monnaie commune. Le PM/hab. est généralement exprimé en dollar des Etats Unis d’Amérique (EUA). Pour cela on a recours aux taux de change pour convertir les produits nationaux. II.7. Séries chronologiques La croissance économique est l’augmentation poursuivie dans le temps et dans l’espace de grandeurs économiques caractéristiques,(revenu, consommation indicateur du niveau de vie, etc.)l L’étude de la croissance repose sur l’établissement et l’observation des séries chronologiques. Les séries peuvent être expliquées en quantité physique lorsqu’il s’agit d’un produit relativement dans le temps et dans l’espace ou en monnaie dès lorsqu’il s’agit d’additionner les séries hétérogènes. Les séries en valeur peuvent être établies sur base des prix courants ou à des prix constants. Dans les séries à prix constants les produits de chaque année, année 1, 2, 3, …….n, sont multipliées par les prix d’une année

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considérée comme une année de référence. Dans ces conditions les prix de l’année de référence servent uniquement à rendre possible l’addition des prix hétérogènes et à pondérer leur importance. La valeur monétaire de la production de, l’année n est calculée comme suit : m

v n = ∑ P i 0 q¿

( i=1 , 2, 3 , … … … m produits )

i=1

à prix constants . C’est-à-dire : v n=P10 q 1 n+ P 20 q 2 n+ P30 q3 n +…+ P m 0 qmn '

Où P10 q1 n=quantit é du produit 1 dans l ann é e n multipli é e

par≤ prix unitaire de ce produit dans l ' ann é e de r é f é rence .

Ces séries qui n’expriment ni les quantités physiques ni la valeur proprement dite de la production sont dites séries en volume. Dans les séries à prix courants chaque quantité de l’année est multipliée par le prix de l’année n. m

Prix courants 

i=1 … … m produits .

v n= ∑ P ¿ q ¿ i=1

Les séries en quantités physique, en volume ou en valeur peuvent être publiées sous forme de nombre indice. Indexer une série consiste à transformer les valeurs absolues en valeur relative par rapport à une période de base. L’avantage principal de cette méthode est de permettre la lecture directe des variations relatives. Exemple : PI Bm d’un pays (base 100 en 2008) PIB

2008 500

2009 520

Indice

100

104

Variation relative (par rapport à la période de base)

104=

4%

¿

2010 550 110 10%

520 X 100=indice 500

Un indice fréquemment utilisé pour l’établissement des séries chronologiques publié par les organismes nationaux est l’indice de LASPEYRES. m

I n/ 0=

∑ Pi 0 q¿ i=1 m

∑ Pi 0 qi 0 i=1

¿

Valeur de la production de l ' ann é e n à prix de l ' znn é e 0 ' ' Valeur de la production de l ann é e 0 aux prix de l ann é e 0

COURS D’ECONOMIE RURALE II avec ann é e z é ro=ann é e de r é f é rence .

II.8. Taux de croissance moyen Il exprime la variation annuelle moyenne en % d’une série au cours d’une période donnée. Le taux de croissance, expression de la période longue devraient toujours être calculé sur la tendance. Le taux de croissance est couramment utilisé pour calculer les variations d’une série chronologique. Les taux figurant dans les annuaires statistiques, sont le plus souvent des taux composés. Cette expression a été construite par analogie à celle d’intérêt composé. La question que se pose le financier, le démographe, l’économiste est du type «  que devient au bout de n années une quantité q qui croit au taux de croissance r/an pour les années 0, 1 2 …n ». Les valeurs successives peuvent s’écrire :

2

q0 q 1=q 0+ q0 ¿ q 0 (1+ r) 2 q 2=q 1 ( 1+r )=q0 ( 1+r ) (1+ r )=q 0 (1+r )

n

q 0 (1+r ) :cette peut encore s é crire

0 1

n

'

log q n=log q 0 +nlog(1+r ) Elle permet de résoudre plusieurs problèmes de croissance et entre autre de calculer le taux de croissance composé ou géométrique au cours de la période (0n). Plus le taux de croissance est élevé, plus la production augmente rapidement. Pour doubler la production au taux composé de 1, 2, 3, 4, 5%, il faut respectivement 70, 35, 24, 18 et 14ans. Un pays qui progresse à u taux de 5%, double donc sa production en 14ans. 2.9. La parité des Pouvoirs d’Achat (PPA) La parité est égale au pouvoir de la valeur d’échange des monnaies de 2 pays dans chacun de ces 2 pays. Conçue à l’origine en tant que théorie de la détermination du taux de change, il est surtout utilisé pour comparer les niveaux de vie dans l’optique de la détermination du taux de change. La théorie de la PPA est utile en ce qui nous rappelle que la politique monétaire n’influe pas à long terme sur le taux de change réel. Ainsi, les pays ayant les taux d’inflation différents, devraient s’attendre à voir leur taux de change bilatéral s’ajuster pour contrebalancer les différences à longe échéance. En réaction des chocs réels, le taux de change peut toutefois s’écarter de façon persistante de sa valeur fondée sur la PPA. Pour comparer les niveaux de vie entre pays, on calcule le taux de change assurant la PPA en comparant les biens nationaux dans un large éventail des biens et services. Les taux ainsi obtenus permettent de convertir différentes devises en une même monnaie afin de mesurer le pouvoir d’achat du revenu /hab. dans divers pays. 2.10.

Indice de parité en Agriculture

C’est le rapport entre l’indice les prix de vente des produits agricoles perçus parles agriculteurs à l’indice des prix d’achat des intrants payés par les agriculteurs.

COURS D’ECONOMIE RURALE II Indice de parit é

en Agriculture=

indice des pix de vente des produits agricoles per ç us par les agriculteurs ' indice des prix d ac h atdes intrants pay é s par les agricujlteurs

Il peut être aussi représenté par un rapport entre l’indice des quantités produites et l’indice de quantité des intrants utilisés par les agriculteurs d’une zone donnée ou d’un territoire donné. III.

LES PRINCIPALES FORMES D’ORGANISATION SOCIO-ECONO0MIQUE DE L’AGRICULTURE.

III.1. Introduction Les formes décrites résultent le plus souvent de la conjonction des sociétés traditionnelles primaire et de la pénétration occidentale. Cette description se rapporte plutôt à la situation vers le milieu du XX è Siècle vers en occident. Il semble que en schématisant et en simplifiant, quatre types fondamentaux d’organisation socio-économique en agriculture peuvent être distingués :    

Forme coutumière, Agriculture féodale ou semi-féodale, L’agriculture paysanne, L’agriculture capitaliste ou semi-capitaliste.

a) Les formes d’organisation coutumière Sont issues des formes anciennes et se sont perpétuée par la tradition. La coutume est un ensemble de règles qui régissent la vie d’un groupe. C’est ainsi que la coutume définit la condition d’accès à la terre, les modes d’exploitation et parfois les conditions de travail. Ces formes d’organisation pourraient encore être appelées indigène. b) L’agriculture féodale ou semi-féodale Elle caractérisée par les rapports de domination que le seigneur détenteur des moyens de production exerce sur les serfs ou semi-serfs (abagererwa) de manière telle que les activités des ceux et donc de leur subsistance dépendent exclusivement ou principalement du seigneur. c) L’agriculture paysanne Elle est essentiellement caractérisée par le fait que l’initiative de production revient aux paysans. Dans ces conditions, les rapports de domination lorsqu’ils existent ne s’exercent pas par la subordination directe du travailleur mais par le marché de la terre, des facteurs de production et des produits agricoles. d) L’agriculture capitaliste ou semi-capitaliste Elle est caractérisée par des rapports spécifiques ou semi-spécifiques entre les propriétés de moyenne production et les salariés, lesquels offrent leur force de travail sur le marché. La structure et les mécanismes du marché du travail déterminent les différentes situations.

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III.2.

Propriété et mode de « Faire –valoir »

La propriété peut être collective, individuelle ou publique. La propriété individuelle traditionnelle se rencontre dans le mode de production patriarcal et dans les formes communautaires semi-rurales. La grande propriété semble issue de 4 processus fondamentaux : La grande propriété historique issue le plus souvent de la conquête ou de la confiscation, La grande propriété coloniale issue des mécanismes d’expropriation-appropriation ou d’acquisition, La grande propriété formée par le développement inégal de la propriété paysanne. Les modes d’exploitation du sol comprennent quatre formes mais 3 sont plus particulièrement importantes : -

Le faire-valoir direct, Le fermage, Le métayage.

Dans le faire-valoir direct, le propriétaire de moyens de production conserve l’initiative de production et exploite directement la terre avec l’aide de sa famille et les salariés. Dans ce cas, propriété et exploitation sont confondues. Dans le fermage, le propriétaire loue la terre à un exploitant agricole qui a l’initiative de la production moyennant le paiement au propriétaire d’une quantité fixe de produit ou d’une somme monétaire déterminée par le contrat. Dans ce cas, propriété et exploitation sont distinctes. Dans le métayage, le propriétaire fournit la terre et parfois une certaine capital d’exploitation, le métayer fournit le travail et une partie du capital d’exploitation, la production est partagée entre le propriétaire et le métayer selon les modalités prévues par le contrat ou selon la coutume. Le régime foncier présente des implications à la fois sur le plan de l’efficience (productivité) et sur celui de l’équité. Sur base de ces deux critères, l’ordre classique établi entre le régime foncier est le suivant : Agriculture salariée (grands domaines)

Métayage

Fermage

Propriétaire Exploitant

Ce classement est fondé sur l’idée que plus le travailleur agricole peut conserver le fruit de son effort et de son habileté, plus il est motivé à améliorer la qualité de son activité. 3.3. L’agriculture de subsistance Dans les économies moins développées, une partie importante de la production échappe aux marchés et aux plans. Il en est aussi en agriculture étant donnée l’importance de

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-

l’auto-approvisionnement : exemple : prélèvement des semences sur la récolte, Auto-équipement, exemple : l’agriculteur qui construit lui-même ses canaux d’irrigation, Autoconsommation, exemple : prélèvement sur la production pour satisfaire les besoins de sa famille. Dans les économies moins développées, il existe un secteur pré monétaire et estimer la production de ce secteur sur base des prix de ce secteur peut conduire à des propositions arbitraires. Cela est d’autant plus que dans les pays moins développés le choix des prix de référence est particulièrement délicat. En effet, les prix sont plus souvent incertains, dispersés géographiquement et fluctuants dans le temps. Toutefois, ne pas estimer la production du secteur pré monétaire, conduit à laisser en dehors de la production nationale une partie importante de la production notamment toute t’agriculture de subsistance. Nous considérons que l’on est dans l’agriculture de subsistance, si plus de 50% de la production sont destinées à la population agricole. Sur la figure suivante, on se retrouve rait dans l a zone constituée par la moitié inférieure du diagramme. Type d’agriculture et caractéristiques économiques TRAVAIL LOUE L’EXTRIEUR 0% % de PRODUCTION AUTOCONSOMMEE

50%

100%

Agriculture commerciale

50% Exploitant familial

Entreprise agricole

% de 50%

PRODUCTION VENDUE

Agriculture de subsistance 100%

50%

0%

TAVAIL FAMILIAL/TRAVAIL TOTAL

IV. LA STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT AGRICOLE 4.1. Place de l’agriculture dans le plan de développement Cette place dépend du stade de développement atteint par l’économie dans son ensemble. Mais quel que soit le stade atteint, l’accumulation d’un surplus agricole est nécessaire pour annoncer la première phase de développement. Dans la suite, le rôle de l’agriculture et sa place dans l’économie peuvent se modifier en fonction des priorités du plan et des ressources disponibles. C’est suite à un arbitrage entre les différents secteurs de l’économie qu’une politique d’action peut être définie dans le secteur agricole. Les plans doivent prévoir la transformation d’une économie pré industrielle en une économie moderne par l’application de nouvelle technologie en vue d’augmenter la productivité. La transformation de l’économie traditionnelle implique une modernisation du secteur

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agricole qui s’accompagne du transfert de la population agricole vers un secteur non agricole. Au fur et à mesure de ce transfert, la productivité doit augmenter en agriculture pour satisfaire une demande croissante de produits agricoles provoquée par la hausse de population, l’organisation croissant, le développement du secteur de transformation et des exportations (X). La modernisation dus secteur agricole doit se faire suivant une certaine priorité en adaptant une certaine capacité du pays de manière à maintenir les équilibres structurelles (l’emploi, la population, travail-revenu et la balance de paiements). La planification agricole doit se faire en veillant à supprimer les goulots d’étranglements 1, maintenir la croissance, répartir au mieux les charges et les revenus. Etant donné le rôle que l’on réserve à l’agriculture dans le développement (transfert d’un surplus, augmentation de la production agricole, recherche de nouveaux équilibres dans différents secteurs, etc.), la planification est la technique qui permet de mettre au point un plan d’avenir en vue de remplir son rôle. L’objet de toute politique agricole et de toute planification agricole est l’allocation des ressources rares aux différents projets, aux différentes régions, en fonction des objectifs à atteindre. L’objectif poursuivi peut être uniquement la hausse du revenu des agricoles et la limite des prix. Bien souvent cependant, les objectifs de production qui doivent être définis exigent les modifications dans les habitudes et dans les structures. Mais il existe des contraintes dont il faut tenir compte.  Une structure existante qui ne peut changer radicalement,  Une demande régionale à satisfaire,  Les facteurs exogènes observables mais incontrôlables. La planification peut être limitée à l’organisation du budget du MINARIE en vue de stimuler les actions ou les projets les plus aptes à atteindre les objectifs, ou être étendu à tous les secteurs agricoles en tenant compte ou non de la libre entreprise. Il faut que des actions ou les projets soient matériellement ou psychologiquement réalisables tout en ayant une efficience économique optimale. Or qui dit projet, implique l’induction d’un changement par rapport à ce qui existe. Il conviendrait donc de faire un inventaire de ce qui satisfait au mieux les exigences de la politique choisie. Cette approche continue est irréaliste et on préfère l’identification des projets qui sont analysées sur la base de leur rentabilité économique et financière. Le but final de la planification agricole est de réguler la population active dans le secteur agricole, de développer un secteur moderne plus industrialisé et d’intégrer les deux secteurs de manière à supprimer l’individualisme économique. Pour atteindre ce but, il faut donner une priorité aux objectifs suivants :     

Alimentation des populations des villes, Approvisionnement des industries agricoles, Améliorer la balance des paiements, Contrôler la hausse des prix, Contrôler le revenu de l’agriculture.

Pour faciliter le choix des productions à développer, il est nécessaire de : o o o 1

Connaitre la situation de départ, Etablir les tendances et les projections de l’offre et de la demande des produits agricoles, Mesurer les écarts de l’offre et de la demande.

Blocage

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Plus cette analyse est détaillée, plus il sera facile de préciser que les écarts doivent être réduits pour mieux atteindre les objectifs définis plus haut. La réduction des écarts es traduit par la mise sur pied des projets qui sont comparés entre eux sur la base de critère d’efficacité et de rentabilité interne et externe. 4.2 Les innovations technologiques Les innovations en agriculture sont celles qui tiennent aux techniques de production et peuvent être distinguées de diverses façons. Le mode de distinction lu plus efficace est une distinction selon les effets principaux qu’elles exercent en ce qui concerne l’utilisation des ressources. Elles peuvent être classées essentiellement en : -

-

Innovations « Land-Saving » : c’est-à-dire les innovations qui permettent d’économiser la terre par un niveau de production inchangée (cfr progrès biologique). L’introduction d’innovation « Land-Saving » résulte et renforce le plus souvent le caractère « Laborintensive » de l’agriculture. Innovation « Labor-Saving » : c’est-à-dire une innovation qui permet d’économiser le travail pour un niveau de production inchangé (cfr progrès mécanique). L’introduction d’innovation « Labor-Saving » résulte et renforce le caractère « capital intensive ».

De nombreux sentiers de développement technique existent pour une agriculture variant selon l’importance respective occupée par les innovations « Land-Saving » et « Labor-Saving ». Mais l’orientation, technologique d’une agriculture ne peut être le résultat d’un choix aléatoire.la technologie agricole à développer est celle qui favorise la substitution d’un facteur relativement abondant et bon marché (travail), un facteur rare et cher (capital), c.à.d. la technologie qui permet de desserrer les teintes de la contrainte la plus forte. Les sentiers de développement technologique ou orientations des innovations varient selon les pays et les époques. Dans un pays où un facteur est plus cher, (donc plus rare) par rapport à un autre facteur qui ne l’est dans un second pays, les efforts d’innovations doivent être dirigés vers l’économie de ce facteur relativement plus couteux. Concept du cout d’opportunité Dans un Etat donné de ressources disponibles, la rareté oblige à renoncer à certains objectifs de production, de mode de vie, au profit d’autre. Produire plus d’un bien implique que l’on produise moins d’autre bien. On parle de cout d’opportunité. Le cout d’opportunité d’une ressource quelconque (travail, capital, temps), correspond à ce que l’on avait rapporté dans son utilisation la plus rémunératrice si elle avait été affectée à un autre emploi. On parle également de cout de renonciation. Supposons un fermier qui dispose d’un hectare (1ha) de terre qui désire affecter la répartition de son temps et sa terre (ressource limitée) à la production du blé et à l’élevage de mouton. Sachant qu’il cherche à utiliser au mieux ses ressources, il peut produire :   

Soit exclusivement du blé, Soit du mouton, Soit une combinaison des deux (tout point sur l’arc AB).

La courbe des possibilités de production fait correspondre à chaque quantité de blé qu’il est possible de produire la production maximale de mouton.

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Blé A C (combinaison)

0

B

Mouton

Toute amélioration de l’une entraine une détérioration de l’autre. Choisir de produire plus de moutons implique de consacrer moins de temps et de terre à la production du blé et inversement. 4.2 Epargne et investissement dans le processus de développement Les ménages, l’Etat, la nation font des emplois fondamentaux de leurs ressources.ils consomment (achat des biens de consommation) ou ils épargnent (renoncer à consommer). L’épargne est la base de l’investissement qui permet d’accroitre la capacité de production des entreprises. Et de l’économie nationale. Epargne, consommation, investissement sont des grandeurs fondamentales dans le processus de développement.

R=C+ E En divisant l’égalité par R on a :

R C E = + R R R

C : Propension moyenne à consommer R E : Propension moyenne à épargner. R

La propension moyenne de consommation c’est le pourcentage de revenu à consacrer à la consommation. La propension moyenne de l’épargne c’est le pourcentage du revenu à consacrer à l’épargne. Considérons maintenant : ∆ R=∆ C +∆ E

∆ R ∆C ∆ E = + ∆R ∆R ∆R

∆C :Propension marginale à consommer. ∆R ∆E : Propension marginale à épargner. ∆R La croissance des investissements augmentant la capacité de production de l’économie doit entrainer la croissance de l’économie elle-même. Ce rythme de croissance va dépendre de l’efficacité économique du capital. Le coefficient du capital est le rapport de la croissance du revenu national ∆ R à la croissance du capital ∆ K (∆ K =I ). Il en découle que

f=

∆R ∆R = ∆K I

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Ce quotient exprime l’augmentation du revenu national par unité de capital additionnel. L’efficacité marginale du capital est l’inverse du coefficient du capital ( f ¿ ou quantité additionnelle du capital nécessaire pour augmenter une unité supplémentaire de revenu.

k=

∆K I = ∆R ∆R

Plus l’efficacité marginale du capital est élevé, plus le coefficient de capital est bas, plus l’économie fait une utilisation rationnelle de son capital. L’efficience des investissements dépend de nombreux facteurs :  L’orientation des investissements par les investisseurs ;  La part des investissements productifs et improductifs ou peu productifs (logements, construction, etc.) Le coefficient marginal du capital varie d’un secteur à un autre comme le montre l’illustration suivante : Agri

Mines

3.2

3.7

Manufactures Energie Transports Atres secteurs 2.8

12.9

6.4

2.6

Moyenne globale 3

La croissance de l’économie dépend étroitement du coefficient de l’épargne et de l’efficacité du capital(K). On peut en effet écrire :

∆R ∗∆ K ∆R K = R R

(1)

Dans la mesure où l’investissement I=l’épargne E, implique que∆ K =I =E , donc,

∆K E = =e R R La quantité e est le coefficient d’épargne ou pat du revenu national épargne. D’autre part, l’efficience du capital ou inverse du coefficient du capital.

∆R est le ∆K

∆R mesure la croissance du revenu R ry = 1 ∗e= e k k

∆R ∗∆ K ∆R ry . Finalement, ∆ R ∆ R national soit peut s’écrire = R R R

Selon cette formule, le taux de croissance de l’économie est égal au coefficient de l’épargne divisé par le coefficient marginal du capital. Dans la mesure où notre objectif est d’améliorer notre disponibilité par tête, nous ne devons pas envisager la croissance globale mais prendre aussi en compte la croissance par tête. Il a été démontré que la croissance par tête ry =ry . Si donc nous considérons la croissance par têt, la formule devient :

e ry = −rp k

, formule de HARROD-DOMAR.

Une application de cette formule se trouve dans l’ouvrage de ROSTOW. Cet auteur considère que la croissance du taux d’investissement est ‘une des conditions fondamentales de démarrage économique. On peut utilement considérer que pour assurer le démarrage, il ne suffit pas que le rapport des investissements nets au revenu national net passe de 10% pour qu’il démontre nettement « la pression

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démographique probable ». La preuve évidente formée par ROSTOW, est fondée sur le modèle exposé ci-dessus. Supposons en effet que le coefficient marginal du capital soit de 4%, le taux marginal de croissance/tête de 1% et le taux marginal de croissance de la production de 2%, on peut calculer comme suit le coefficient d’épargne :

e ry = −rp k e−rp∗k ¿>ry = k ¿>ry∗k =e−rp∗k ¿> e=k ( ry+rp ) AN : e=1∗4 +2∗4=12

Dans la mesure où les pourcentages précédents sont représentatifs de la situation actuelle ou attendue dans les pays sous-développés, on voit que le coefficient d’épargne devrait s’élever au delà de 10%. Etant donnée cette analyse, ROSTOW distingue 4 types des pays insuffisamment développés : a) Ceux n’ayant pas atteint la période de démarrage, (taux apparent d’investissement inférieur à 5%) ; b) Ceux qui essaient de démarrer, (taux apparent d’investissement supérieur à 5%) ; c) Les pays en cours de croissance, (taux supérieur à 10%) ; d) Pays où le taux apparent a dépassé 10% mais où les autres conditions nécessaire au démarrage ne sont pas satisfaites. V. RELATION ENTRE LES PAYS DEVELOPPES ET LES PAYS SOUS DEVELOPPES. 5.1. Balance des paiements Les transactions internationales sont réglées par des moyens de paiement internationaux c.à.d. les pays participants. Les moyens de paiement sont appelés les moyens de change ou devises. Certaines opérations comme par exemples exportations, donnent lieux à des entrée des devises et les importations donnent lieux à des sorties des devises. Les devises peuvent être constituées par des monnaies de paiement acceptées dans les paiements internationaux par l’ensemble des pays (Dollars des Etats-Unis).

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Opérations

Libellés

A) OPERATIONS SUR LES BIENS ET SERVICES

Importation de marchandises

B) Opérations de Transfert unilatéral C) Mouvement des Capitaux

Exportation de Marchandises Reçu Services Fournis TOTAL Prestations fournies

+ + +

-

Prestation reçues

+

Prêts et investissement Vers l’étranger Reçus de l’étranger TOTAL

Règlement de solde de la Balance des paiements

Devises + -

Diminutions des réserves de changes

-

Balance commerciale (1)

Balance des services (2) Balance des opérations courantes (1+2) Balance des transferts

+

Balance des capitaux

+

Balance comptable des paiements (A+B+C)

-

Augmentation des réserves de change TOTAL

Balances

+ 0

Balance générale des paiements

Les réserves de change ou moyens internationaux de paiements sont détenus par les pouvoirs publics, (réserves officielles) ou constituent des réserves privées (banques privées, intermédiaires agréés, particuliers). Dans la majorité des pays, les pouvoirs publics détiennent la plus grande partie de réserves de change. La diminution de réserves peut entrainer des conséquences économiques notamment freiner les importations des biens d’équipement entrainant un freinage du développement. Mais beaucoup d’autres conséquences peuvent apparaître qu’une analyse de la balance de paiements permet de préciser. Les opérations sur les biens et services concernent les importances les importations et les exportations des marchandises et les services reçus et fournis. Les opérations se rapportant aux échanges de services concernent le transport (transport par autrui,) les assurances (Primes et indemnités reçues et payés), les voyages, le produit du travail, et du capital Pour la commodité de l’analyse, on peut distinguer une balance commerciale ou balance ou balance des opérations sur les marchandises, une balance sur les opérations des services, et finalement une balance des opérations courantes qui recouvrent les deux précédentes. Les opérations de transfert (B) sont des opérations sans contrepartie, opérations d’assistance techniques, transferts exercés par les organismes scientifiques ou religieux, etc. En fin, les mouvements des capitaux concernent les prêts à long terme ou court terme et las investissements. Les investissements étrangers sont producteurs des devises par transfert des capitaux mais ceux-ci peuvent être servis d’un mouvement en sens inverse par transfert

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du revenu produit par les investissements. Le solde des mouvements des capitaux de capitaux apparait à la balance des capitaux. La balance comptable des paiements recouvre la balance des opérations courantes, des transferts et des capitaux. Si le solde de cette balance est déficitaire, il en résulte un prélèvement sur les avoirs en devises ou en Or. Si, les réserves sont épuisées, une aide extérieure exceptionnelle sous forme de dons ou des prêts est indispensable. C’est le renflouement de la balance des paiements. S i la balance est bénéficiaire, donc les réserves de change augmentent et la situation de la balance des paiements s’améliore. La balance générale des paiements est toujours en équilibre mais cet équilibre est obtenu par la variation du stock des devises ou des dettes en vers l’étranger. Démonstration de la Formule utilisée pour calculer l’indice de GINI

Y i+1

Aire de déconcentration

Yi

B

A

Xi

(0 . 0)

X i +1 (1.0)

Y i+1 ¿ ( X i+1−X i )∗Y i + ( X i+1−X i) ¿ ( X i+1−X i ) ¿

Y i+1 Y i − ] 2 2 Y i +1 Y i ¿ ( X i+1−X i ) + 2 2 1 ¿ ( X i +1−X i ) ( Y i +1−Y i ) 2

Yi

¿ ( X i+1−X i ) [Y i +

(

X i X i +1

0

Indice de GINI = 1

A B

∆B

1 0.5−∑ ( X i+1− X i )( Y i+1−Y i ) 2 ¿ 0.5

)

( Y i+1 −Y i )∗1 2

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GINI =

0.5 ∑ 0.5 ( X i+1− X i )( Y i+1−Y i ) − 0.5 0.5

Indice deGINI =1−∑ ( X i+1− X i ) ( Y i+1−Y i )