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TRILOGIE
DE
LA
ROTA
DU MÊME AUTEUR
Les Origines de la Genèse et l'enseignement des Temples de l'ancienne Egypte. Cures magiques au xxe siècle, nouv. éd. complétée. Omnium Littéraire. La Langue sacrée. Post-mortem, nouv. éd. Omnium Littéraire. Radiations des formes et cancer, nouv. éd. D angles. Traitement à distance par radiations, nouv. éd. Dangles. Gnomologie. Enseignements et expériences des anciennes écoles initiatiques. Omnium Littéraire. Premiers pas en radiesthésie thérapeutique.
Tous droits de reproduction, adaptation et traduction réservés pour tous pays.
E N E L
TRILOGIE DE
LA
ROTA
Trois traités: ESSAI D'ASTROLOGIE CABBALISTIQUE ROTA ou la ROUE CÉLESTE MANUEL de la CABBALE PRATIQUE 123 figures et tableaux dans et hors-texte Nouvelle édition
LYON Paul DERAIN 128, rue Vauban
I
ESSAI D'ASTROLOGIE CABBALISTIQUE
Au C.H.C. Mon cher Ami, Permettez-moi de vous dédier ce livre comme témoignage de ma profonde reconnaissance du concours éclairé que vous avez bien voulu me prêter dans la mise au point de mon ouvrage. Ce n'est que grâce à vous, grâce à votre amitié éprouvée, qu'il a pu voir le jour, en français du moins. Il est l'enfant de nos entretiens si pleins d'intérêt, de ces longues soirées d'hiver, quand nous vivions hors des cadres du temps et de l'espace dans les abîmes vertigineux de la pensée antique. C'est vous qui m'avez suggéré de faire part au public de ces quelques idées,' que vous trouviez parfois originales. Mais, vous le savez comme moi, il n'y a rien de nouveau dans ce que je dis ici ; bien au contraire : tout cela est très vieux, même ancien. Je n'ai rien inventé, je me suis servi de documents autant contemporains qu'anciens, dans lesquels j'ai seulement remis les points sur les i, et dont j'ai fait quelques déductions logiques. Ce qui distingue cet ouvrage d'autres, traitant la même question, c'est son orientation. J'ai tâché de reconstituer l'ancien point de vue sur l'Astrologie, comme science sacrée et occulte. Je me suis efforcé de démontrer que cela avait sa raison d'être, même plus, que cela était important, qu'en lui enlevant cette partie on la privait de son âme, ne laissant qu'une carcasse morte. C'est un travail très difficile que nous avions entrepris surtout dans notre siècle matérialiste. Ebranler les assertions de la science officielle, démontrer que, dans l'Univers, il est des choses qui échappent à notre calcul, aux réflexions humaines, enfin, assurer que ce quelque chose est l'essentiel, car c'est la vie même — quelle tâche ingrate ! Vous vous en rendez compte aussi bien que moi. Ai-je réussi ? Je ne le sais pas. C'est au lecteur d'en juger.
AVANT-PROPOS
Ce livre ne saurait être considéré comme un traité d'Astrologie. Il a été écrit pour réagir contre des tendances erronées. Actuellement, ceux qui pratiquent l'Astrologie se sont écartés de la voie de la tradition et se confinent presque uniquement dans le domaine astronomique. On repousse avec dédain la partie occulte de la Science Millénaire et supra-humaine, on veut l'expliquer par le calcul et l'étudier dans le cadre des trois dimensions... Cette méthode n'est admissible que pour une partie seulement de l'Astrologie : son squelette astronomique, Mais est-ce là toute l'Astrologie ? Il s'en faut. L'Astrologie comporte deux domaines : 1° La partie astronomique ; 2° La partie cabbalistique. Les astrologues contemporains, asservis à la science officielle, ne reconnaissent que la première partie et rejettent nettement la seconde comme un laissé pour compte, un souvenir des temps obscurs. Pour eux, les sages de l'Antiquité qui s'adonnaient à l'Astrologie cabbalistique étaient plongés dans l'erreur. Cependant, il semble enfantin de songer à prévoir le futur avec les misérables moyens de la science moderne. Cette dernière peut évidemment contrôler certaines manifestations des lois de la nature, mais elle est loin de les comprendre dans leur ensemble et encore plus loin d'en reconstituer la chaîne. La Vie, dans ses modalités infinies, échappe à la science et c'est en vain qu'à l'aide de calculs astronomiques on espère élucider la question primordiale de l'existence de l'homme. Cette question relève entièrement de l'Astrologie qui l'étudié dans les trois plans. D'autre part, sans base religieuse, l'Astrologie n'est qu'un vulgaire jeu de hasard. Parfois, on entend dire qu'un tel, parmi les astrologues contemporains, avait prédit avec succès un événement d'ordre quelconque. Naturellement, cela donne à ses présages un air d'infaillibilité.
Mais, si vous lui demandez de vous indiquer le pourcentage de ses prédictions dûment contrôlées, il vous répondra, s'il est de bonne foi, que ce dernier est extrêmement faible et qu'il considère ses résultats heureux comme des coïncidences ou des rencontres dues au hasard. Il sait fort bien que malgré toute la précision apportée dans ses opérations, il n'est jamais certain de ses pronostics. J'affirme qu'il est impossible aux mathématiciens et aux astronomes, malgré leur bagage scientifique et la connaissance qu'ils peuvent avoir des positions précises des astres, de résoudre les problèmes qui dominent les calculs humains. Tout esprit désintéressé qui a voulu approfondir l'Astrologie contemporaine dite scientifique, et étudier sous cet angle les lois de la vie, a toujours éprouvé des déceptions. Prenons un exemple dans un autre domaine de la Science. Nous pouvons observer les manifestations de la force connue sous le nom d'électricité, contrôler quelques-unes de ses applications, mais sommes-nous fixés sur sa nature ? Pouvons-nous dire que nous connaissons toutes ses propriétés ? Non. Nous avons l'impression que cette électricité fait partie des forces multiples qui déterminent et entretiennent la vie de l'Univers et qu'elle se retrouve dans tout ce qui nous entoure. Or, cette opinion ne repose sur aucun raisonnement scientifique et, bien que la science fasse quotidiennement de nouvelles découvertes, elle ne saurait prétendre à la connaissance totale de cette force qui joue, parmi tant d'autres, un rôle important dans la nature. Une telle connaissance d'ailleurs est hors des possibilités de l'intelligence humaine. La Science actuelle fait preuve d'une vanité puérile en voulant enfermer dans le champ de son action la Nature infinie avec ses lois impénétrables. L'homme, hélas ! ressemble à un aveugle qui se trouve dans une enceinte murée. Il se heurte sans cesse contre les murs de sa prison ; il les touche, les frôle avec attention, observant et étudiant chaque fissure, chaque aspérité, sans pouvoir arriver à s'évader du lieu fatal et sans savoir ce qui existe en dehors de ces limites infranchissables. Nous devons étudier notre fatale demeure dans tous ses détails avec l'opiniâtreté et la minutie de l'aveugle. Nous percevons la lumière, la chaleur, les diverses émanations qui nous parviennent de l'au-delà du mur sans jamais arriver à franchir ce dernier. Il en est de même en Astrologie. On peut mettre sur pied une charpente astronomique, avec toute la précision désirable, mais les conclusions que nous en dégagerons ne nous donneront jamais entière satisfaction. Il y a là quelque chose qui échappe à notre calcul, quelque chose qui semble appartenir à un autre plan, exigeant d'autres procédés qu'une simple figure et des opérations sur l'écliptique. Cet inconnu — qui est l'essentiel — se trouve au-dessus de la région du Savoir : il appartient au domaine de la Foi. C'est pourquoi les Sages de l'Antiquité considéraient l'Astrologie comme une des sciences sacrées étroitement liées au culte ; pour cette raison, ils la cachaient sous le voile du Mystère. Ce n'étaient pas les spéculations d'ordre mathématique qu'il fallait soustraire à la curiosité des foules, mais bien ce qui dépassait les bornes des connaissances humaines, ce qui touchait aux lois immuables de la Nature émanant du plan spirituel divin.
Notre époque de matérialisme avancé nous éloigne de la religion ; nous nous moquons de son rituel que nous jugeons ridicule et inutile, sans soupçonner jusqu'à quel point il est indispensable. Le rituel chrétien n'est que l'héritage d'une religion très ancienne. Il remonte aux premiers âges de l'humanité. Les fondateurs de ce rituel savaient combiner les vibrations du plan matériel pour obtenir les accords vibratoires des plans supérieurs. Le rituel était d'ordre humain, mais les résultats qu'il permettait d'obtenir étaient d'ordre supra-terrestre. Toutes les branches de la Science étaient reliées à la religion et relevaient en quelque sorte de cette dernière. Enfin, la religion, lorsqu'il le fallait, franchissait les bornes imposées au savoir de l'homme pour agir sur les lois fondamentales de la Nature avec lesquelles elle était en parfaite harmonie (i). En publiant cet ouvrage, il n'est pas dans mes intentions de dévoiler ce qui doit rester caché. L'Astrologie est une science occulte : elle doit rester telle. Je me suis efforcé seulement de faire saisir la parenté de l'Astrologie avec la. Sagesse Antique dont quelques enseignements, à travers la Cabbale, sont arrivés jusqu'à nous. Celui qui, ayant des aptitudes à l'Initiation, voudra étudier sincèrement cette science vitale et saura regarder par-dessus les œillères du savoir officiel, trouvera ici quelques directives propres à l'aider dans s on ascension sur la spirale qui mène à l'Absolu.
(i) Animas nostras partes esse cœli (Pline : Histoire naturelle, II).
PREMIÈRE PARTIE ASTROLOGIE ASTRONOMIQUE
CHAPITRE PREMIER
EXPOSÉ PRÉLIMINAIRE
L'Astrologie ou science des astres appartient au domaine des sciences les plus anciennes. Il est difficile de dire d'une façon précise où et quand elle est née, car on trouve des traces de son existence dans l'histoire et les textes connus des plus vieilles civilisations. Les prêtres de la Chaldée, de l'Egypte, de la Perse et de l'Inde étudiaient les mouvements des astres. D'après leurs observations, ils avaient institué la division du temps, division qui a survécu jusqu'à nos jours, et organisé la vie des peuples dont ils étaient les guides. Certaines de leurs conclusions ont formé les bases de notre science actuelle qui s'est bornée à les développer. Toutefois, il nous est difficile de juger de l'évolution complète de l'ancienne science par les seuls vestiges parvenus jusqu'à nous. Quoi qu'il en soit, il est à peu près certain que les fondateurs des religions et des civilisations les plus rapprochées de notre ère tels que Moïse, Pythagore, Platon et d'autres encore, avaient reçu l'Initiation dans les temples de l'Egypte, ces foyers de la Sagesse antique. Derrière le voile de l'ésotérisme le plus sévère, celui qui, trempé moralement par de dures épreuves, avait été jugé digne, recevait l'initiation aux mystères de la science sacrée, conservée depuis des siècles dans les sanctuaires. L'homme, cette image de Dieu, possédait alors un savoir étendu qu'il oublia dans la suite après s'être enlisé dans la matière. En ces temps éloignés, le Verbe humain possédait la force réelle de création, car il était encore en harmonie avec la nature et il appelait ainsi à la vie les forces nécessaires pour incarner sa pensée. Nous trouvons dans les anciennes écritures quelques données sur cette langue primitive dite Adamique ou Wattan, totalement oubliée par l'homme ayant perdu la voie indiquée par son Créateur. " A u commencement (en principe) était le Verbe", dit Saint Jean.
Ces mêmes paroles avaient été dites quelques milliers d'années avant lui par le Créateur de la Sagesse égyptienne, Hermès-Tot, que les Grecs appelaient Trismégistos (trois fois grand). « Et le Verbe de Dieu ébranla l'Univers, et tandis qu'elle se mettait en mouvement, la lumière s'irradia et parurent les formes infinies de la Vie. » (i) Ainsi la Vie est le Verbe Divin manifesté. Le premier homme avant le péché originel, c'est-à-dire avant qu'il se soit plongé dans la matière et rivé à la chaîne des passions terrestres, possédait le don Divin du Verbe qui, comme celui de son prototype, le Créateur de l'Univers, avait puissance de création. C'est pourquoi Moïse le rapporte dans le livre de la Genèse : « Et l'Eternel Dieu forma de la terre tous les animaux des champs et tous les oiseaux des cieux ; et il les fit venir vers ALPHABET COMPARATIF
(i) Hermes Trismegistos : Poimandres.
A d a m , p o u r v o i r c o m m e n t il les n o m m e r a i t , e t q u e t o u t n o m q u ' A d a m d o n n e r a i t à c h a c u n d e s ê t r e s v i v a n t s f û t s o n n o m ». ( G e n è s e I I , 19). A p r è s le p é c h é o r i g i n e l , l ' h o m m e p e r d i t ce d o n D i v i n c a r , e n g a g é d a n s l a f a u s s e v o i e p o u r l a q u e l l e il a v a i t o p t é , i l s ' e n é t a i t s e r v i p o u r le m a l . A p a r t i r d e ce m o m e n t , c o m m e n c e n t ses v a i n e s r e c h e r c h e s d u V e r b e c r é a t e u r , r e c h e r c h e s q u i se p o u r s u i v e n t j u s q u ' à n o s j o u r s à t r a v e r s les siècles e t les c i v i l i s a t i o n s . M a i s ce V e r b e r e s t e i n a c c e s s i b l e c a r l ' h o m m e , d a n s ses i n v e s t i g a t i o n s , l ' a b o r d e d u c ô t é m a u v a i s , c ' e s t - à - d i r e d u c ô t é matériel. L ' e f f o n d r e m e n t d e s g r a n d e s c i v i l i s a t i o n s , la c o n f u s i o n d e s l a n g u e s , a i n s i q u e d ' a u t r e s m a l h e u r s , f u r e n t les r é s u l t a t s d e c e t t e o r i e n t a t i o n n é f a s t e . La puissance de l'Esprit appartient seulement à ceux qui, parallèlement à elle, o n t d é v e l o p p é la p e r f e c t i o n d e l ' â m e . S e l o n l ' e n s e i g n e m e n t d e s A n c i e n s , l ' h o m m e — M i c r o c o s m e — e s t le prototype de l'Univers — Macrocosme. D e m ê m e q u e l ' h o m m e e s t f o r m é d e t r o i s é l é m e n t s : le c o r p s , l ' e s p r i t e t l ' â m e q u i r é u n i t les d e u x p r e m i e r s , l ' U n i v e r s e s t é g a l e m e n t f o r m é d e l ' E s p r i t ( D i e u ) , d u C o r p s (le m o n d e v i s i b l e ) e t d e l ' â m e ( l ' h o m m e u n i v e r s e l , A d a m - E v e , l ' h u m a n i t é ) , d o n t la m i s s i o n e s t d e t r a n s m e t t r e les l o i s d e l ' E s p r i t - D i e u au m o n d e et de le g o u v e r n e r . C e t t e i d é e a b s t r a i t e d e la t r i n i t é d e la c o n s t i t u t i o n d e l ' H o m m e - U n i v e r s et de l'action r é c i p r o q u e des é l é m e n t s c o m p o s a n t cette trinité a été prés e n t é e d ' u n e f a ç o n o r i g i n a l e p a r P a p u s à l ' a i d e d ' u n e f i g u r e t r è s s i m p l e (1). Il r e p r é s e n t e l ' h o m m e c o m m e u n e v o i t u r e a t t e l é e , c o n d u i t e p a r u n c o c h e r . L a v o i t u r e s y m b o l i s e le c o r p s ; le c o c h e r , l ' e s p r i t ; le c h e v a l , l ' â m e . L e c o c h e r d i r i g e le v é h i c u l e , le f a i t m a r c h e r , a r r ê t e r , t r a n s m e t t a n t a i n s i sa v o l o n t é à la v o i t u r e p a r l ' i n t e r m é d i a i r e d u c h e v a l q u i la t r a î n e . L a m ê m e i d é e p e u t a u s s i ê t r e t r a d u i t e p a r t r o i s c e r c l e s q u i se p é n è t r e n t partiellement. C h a q u e c e r c l e r e p r é s e n t e les é l é m e n t s c o r r e s p o n d a n t s d u m i c r o c o s m e e t d u m a c r o c o s m e . Il g a r d e s o n i n d é p e n d a n c e t o u t e n e m p i é t a n t s u r les cercles voisins. C e t t e f i g u r e r é p o n d b i e n à ce q u e n o u s v o u l o n s d é m o n t r e r . E n effet, il n ' e s t p a s p o s s i b l e d ' i n d i q u e r o ù f i n i s s e n t , d a n s l ' h o m m e , les p h é n o m è n e s d e l ' e s p r i t e t o ù c o m m e n c e n t c e u x d e l ' â m e , n o n p l u s q u e d e f i x e r la d é m a r c a t i o n e n t r e les p h é n o m è n e s d e l ' â m e e t c e u x d u c o r p s . Il e n e s t d e m ê m e d a n s le M a c r o c o s m e e n ce q u i c o n c e r n e la t r a n s i t i o n d u m o n d e d e s i d é e s a u m o n d e d e s f o r c e s , e t d e ce d e r n i e r a u m o n d e d e s f o r c e s m a n i f e s t é e s d o n t n o u s n e p o u v o n s f i x e r les l i m i t e s p r é c i s e s . U n e r e m a r q u e i m p o r t a n t e s ' i m p o s e a v a n t t o u t : la l o i d e la T r i n i t é e s t à l a b a s e d e l ' U n i v e r s . C e t t e l o i d e la T r i n i t é d a n s l ' U n i t é e s t la f o r m u l e essentielle s u r laquelle r e p o s e t o u t e la vie d u C o s m o s . « L e n o m b r e trois r è g n e p a r t o u t d a n s l ' U n i v e r s et l ' U n i t é est s o n c o m m e n c e m e n t (principe) »
(2), dit Zarathoustra. Cette loi nous est parvenue à travers toutes les religions basées sur la Trinité d'un seul Dieu. Le culte préhistorique du soleil, de la lune et de la terre s'est développé chez les Indous dans celui de Brahma, Vischnou et Shiva. Chez les Egyp-
(1) Papus : Traité élémentaire de Magie pratique. (2) Commencement ou principe est pris dans le même sens que Saint Jean dans son évangile 1 : « En arché ».
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tiens : Osiris, Ra, Phta. Enfin, chez les Chrétiens : Dieu le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Ces diverses appellations correspondent dans l'enseignement de Hermès-Tot aux « Principe, Verbe, Vie » ou le Verbe Divin Incarné (i). La Cabbale, ou tradition orale, qui nous est parvenue par les textes hébraïques, mais dont l'origine se perd dans la nuit des temps, représente l'enseignement occulte des Sanctuaires de l'ancienne Egypte, transmis par Moïse aux grands prêtres hébreux. La Cabbale émet cette formule du ternaire dans l'explication de la construction occulte de l'alphabet dont la base est constituée par trois lettres : Aleph qui correspond au monde divin ; Mem, au monde physique ; et Schin, au monde spirituel. Dans le plan inférieur, les mêmes lettres correspondent aux trois éléments principaux de l'Univers : l'air, l'eau et le feu. « Trois mères : aleph, mem, schin » (2). Ainsi la première loi de l'Univers est celle de la Trinité qui porte en ctle-même la seconde loi, celle de l'équilibre : « Trois mères : Aleph, Mem, Schin, leur trait fondamental : la coupe de la justice, la coupe de la culpabilité et la loi qui fixe l'équilibre entre elles » (3). De ces deux lois dérivent les deux lois suivantes : la loi du Septenaire et la loi du Duodénaire. Sept est formé par deux ternaires qui, considérés chacun comme une seule unité, l'un positif, l'autre négatif, sont équilibrés par l'unité placée entre eux. « Des sept, trois contre trois et un fixe l'équilibre entre elles. » (4) Cela constitue la troisième loi fondamentale, celle de la gamme universelle qui apparaît dans toute la création (sept planètes, sept couleurs, sept notes, sept jours de la semaine, etc...). « Sept et non six, sept et non huit. Scrute-les, pose la chose comme il le faut et mets le Créateur à sa place », dit le Sepher Ietzirah (5). Enfin, la loi des douze (duodénaire) se compose de quatre ternaires placés aux quatre points cardinaux de la croix astrologique (Orient, Occident, Nord, Sud). Comme on le voit, le total de ces lois donne le nombre 22 (3 + 7 + *2) qui représente le nombre des lettres de l'alphabet sacré établi en correspondance avec les grandes lois de l'Univers. Une autre combinaison, 3 + 7, forme la base de notre numération ; les Sephiroth de la Cabbale : « Les dix nombres, vingt-deux lettres et quatre signes astronomiques des temps composent la gamme et la conclusion de la Cabbale. C'est simple comme un jeu d'enfant et compliqué comme le problème le plus difficile » (6). Pour le moment, je n'irai pas plus loin, me proposant de revenir sur ces considérations symboliques, à peine ici effleurées, afin de poser les principes fondamentaux sur lesquels est basée l'Astrologie. Tout d'abord, je citerai quelques mots très profonds de Fabre d'Olivet : « Moïse suivait dans son exposition la méthode des prêtres égyptiens qui
(1) L'idée est le Père, le Verbe est son Fils. Ils sont liés indissolublement dans l'Eternité et leur union est la Vie. — Hermes Trismegistus : Poimandres. (2) Sepher Ietzirah, III, 1. (3) Sepher Ietzirah, II, i. (4) Sepher Ietzirah, IV, 5. (5) Sepher Ietzirah, IV, 4. (6) Eléments de la Kabbale (Eliphas Lévi).
avaient trois manières d'exprimer leur pensée. La première était claire et simple, la seconde symbolique et figurée, la troisième sacrée ou hiéroglyphique. Ils se servaient, à cet effet, de trois sortes de caractères, mais non pas de trois dialectes, comme on pourrait le penser. Le même mot prenait à leur gré le sens propre, figuré ou hiéroglyphique. Tel était le génie de leur langue. Héraclite a parfaitement exprimé la différence de ces trois styles, en les désignant par les épithètes de parlant, signifiant et cachant. Les deux premières manières, c'est-à-dire celles qui consistaient à prendre les mots dans leur sens propre ou figuré, étaient oratoires ; mais la troisième, qui ne pouvait recevoir sa forme hiéroglyphique qu'au moyen des caractères dont les mots étaient composés, n'existait que pour les yeux, et ne s'employait qu'en écrivant » (i). Ce qui précède indique que la traduction de la Genèse qui nous est parvenue (traduction du premier sens) ne peut être considérée comme elle devrait l'être, c'est-à-dire comme l'étude la plus précieuse capable de dévoiler à l'homme tous les mystères de la création accessibles à sa compréhension. Revenons à l'Astrologie. La gamme universelle se compose des sept planètes, savoir : le Soleil, Vénus, Mercure, la Lune, Saturne, Jupiter et Mars. Le fait que l'homme a découvert quelques autres planètes ne change rien dans l'harmonie architecturale de l'Astrologie. Ces dernières planètes se placent au-delà des marges de la gamme fondamentale comme l'ultraviolet et l'infra-rouge se rangent au-delà de la gamme du spectre, comme les notes des gammes supérieures forment des octaves avec celles de la gamme principale. Voici comment Hermès-Tot, décrivant la vision qu'il avait eue, fait dériver de la loi de la Trinité la loi de la gamme universelle : « La Pensée et le Verbe Divin créent la manifestation de la Toute-Puissance. De cette Toute-Puissance émanent sept esprits qui travaillent dans sept cercles et dans ces cercles sont enfermés tous les êtres qui habitent dans le monde. La manifestation des sept esprits dans ces cercles s'appelle le Destin. Ces cercles eux-mêmes sont enfermés dans la Pensée Divine qui les pénètre à
tout
instant
»
(2).
Cet enseignement incomparable nous montre Dieu invisible, éternel, Tout-Puissant, sur une hauteur infinie, incompréhensible à notre faible raisonnement et, sous lui, les sept génies détenteurs de sa volonté, exécuteurs du Destin. Cet enseignement est la base de toute l'Astrologie, science sacrée et doublement occulte. Les saintes Ecritures nous apprennent l'existence des anges, esprits haut placés, intermédiaires entre Dieu et l'homme, apparus à diverses reprises sur la terre comme messagers chargés de transmettre à l'homme la Volonté Divine. Les Sages de l'Antiquité affirmaient que Dieu gouvernait la vie des hommes par ces esprits supérieurs. Ils en cherchaient et en trouvaient les preuves dans les phénomènes visibles de la nature. Le cercle du Zodiaque leur était un livre ouvert où ils lisaient l'image de la prédestination et les indications du Destin représentées par les lettres flamboyantes des astres. (1) Fabre d'Olivet : Langue hébraïque restituée, II, 24. (2) Hermes Trismegistos : Poimandres.
Les douze signes du Zodiaque sont les douze frontières de l'Univers d'après le « Sepher Bereschit ». Ces signes imaginés par les Sages et adoptés par l'astronomie sont disposés sur un cercle dont le plan coupe l'équateur terrestre aux deux points équinoxiaux, et qui est divisé en douze parties égales correspondant aux douze constellations zodiacales. Dans ce cercle se meuvent les sept planètes passant d'un signe à un autre et, pour cette raison, nommées par les Anciens : astres errants, par contraste avec les constellations du Zodiaque qui sont fixes. C'est dans cette zone que vit, selon la tradition, l'Ame du Monde pour régner d'après la Volonté Divine sur toutes les manifestations de la Vie. Ainsi que je l'ai exposé plus haut, il y a sept esprits supérieurs qui transmettent la volonté du Créateur et gouvernent tous les phénomènes vitaux constatés dans le monde visible. Leurs noms sont : Michaël, Anaël, Raphaël, Gabriel, Cassiel, Sahiel et Samaël. Chacune de ces entités fait rayonner dans la Vie des émanations qui lui sont propres. Les sept planètes de la gamme universelle sont leurs signes visibles car chacune d'elles est attachée à l'un de ces Esprits. Ainsi, d'après la doctrine astrologique, telle ou telle configuration de planètes dans le cercle zodiacal est le reflet d'une configuration similaire des influences spirituelles qui gouvernent ces planètes. Pour réaliser cette donnée, il faut donc, avant tout, établir la carte céleste d'un moment envisagé, carte qui sera le reflet visible des influences combinées des Esprits. Cette première opération, qui consiste à déterminer les longitudes des planètes, se fait par des calculs astronomiques. Cette représentation précise du ciel à un moment déterminé, permettant de déchiffrer les différentes influences des Esprits à ce même instant, se nomme horoscope. Un horoscope peut être calculé soit à l'heure de la naissance d'un être humain, soit au début d'un événement quelconque. %||Un horoscope tracé pour un moment déterminé de la vie d'un homme ou d'un peuple s'appelle Révolution. Quand la position astronomique des astres au moment voulu est déterminée et que le thème de l'horoscope est dressé, on procède à une deuxième opération, qui consiste en calculs cabbalistiques donnant finalement des nombres fatidiques. Ces derniers déterminent l'individu et font comprendre les combinaisons des influences planétaires sur le sujet auquel s'applique l'horoscope. On dit « influences planétaires » pour simplifier ; car il faut entendre par là les influences des esprits dont les planètes sont seulement les forces visibles. Si on n'effectuait pas ce dernier travail, l'horoscope serait incomplet, car il ne donnerait que certaines combinaisons d'influences pour un moment déterminé, mais non pour une personne définie. Un tel horoscope répondrait à un certain type d'homme né sous une certaine configuration, mais il ne saurait se rapporter à la personnalité en cause. La seconde opération individualise l'horoscope, la résultante des influences célestes se concentrant sur un être déterminé. Autrement dit : un certain homme né dans un milieu déterminé avec des qualités et des défauts innés comportant tel futur, conséquence naturelle des éléments qui précèdent, ne pouvait pas naître à un autre instant que celui auquel il est né pour être tel qu'il est. Enfin la troisième et dernière opération est la lecture de l'horoscope, c'est-à-dire le moyen de le déchiffrer et de l'interpréter.
On y arrive par l'étude des combinaisons des influences astrales et cabbalistiques du thème. Il existe des tables spéciales pour faciliter le déchiffrement des influences astrales, mais je dois dire que pour pouvoir lire un horoscope sans négliger les plus petits détails qui parfois en changent complètement le sens, il est indispensable de posséder d'abord une longue pratique et en second lieu l'intuition. Chacun peut ériger un thème, chacun peut le lire, mais... pour beaucoup cela ne sera qu'un travail à peine ébauché et des détails infimes, dont l'importance est capitale, passeront souvent inaperçus. J'ajoute, remarque importante, que l'Astrologie n'enseigne pas que le destin est imminent et inéluctable, car on tomberait alors dans le fatalisme et l'homme ne serait considéré que comme une roue dans la machine universelle — ce qui n'est pas. Au contraire, l'Astrologie définit avec une grande précision le type, le caractère de l'homme et les tendances qui le conduiront à tels ou tels événements. Elle lui indique les épreuves qu'il devra subir dans le courant de la vie, épreuves qui modèleront son esprit et forgeront sa volonté ; elle représente en quelque sorte le lit dans lequel doit s'écouler son existence mais qu'il peut quitter par un effort de son libre arbitre pour éviter un malheur ou une faute qui le menacent. De là l'utilité de l'étude de l'Astrologie car, ayant la notion de son avenir, l'homme pourra détourner les coups du destin ou, tout au moins, se préparer à les recevoir. « Potest qui sciens est multos stellarum effectus avertere, quando ea noverit, ac se ipsum ante illorum eventum preparare. » (Ptolomée Centiloquium, app. V).
CHAPITRE II
MAISONS SOLAIRES
On a vu dans le chapitre précédent que le thème de l'horoscope est une exposition de signes et de nombres qui, dans leurs combinaisons, correspondent aux émanations mystérieuses des forces gouvernantes de la vie de l'Univers et de l'homme en particulier. Ces signes, interprétés selon les méthodes des anciens sages, permettent de prévoir, dès le moment de la naissance de l'homme, les épreuves, les périls et les succès qui l'attendent au cours de son existence. Pour représenter les signes du Zodiaque, les Anciens ont imaginé des signes conventionnels, dont se sert l'astronomie contemporaine (Fig. i.)
FIGURE
1
L e s
P l a n è t e s
C e s
s i g n e s
P o u r c e r c l e
d r e s s e r
q u ' i l s
C e
le
s u i v a n t e s
V I I
la
e t
X
p a r t i e s
e s t
m ê m e
l i g u r e . ils
les
é g a l e s
o r i e n t é
l ' O c c i d e n t
n o m m e n t
:
d i s p o s é e s
s e n s
c o n t r a i r e
les
e s t
le
se
le
s i g n e
—
c e l u i
s a n c e
p o i n t
à
d e
d r o i t e
P o i n t s d e à
c o r r e s p o n d e n t .
a s t r o l o g u e s
d e
300
t r a ç a i e n t
c h a c u n e .
telle
s o r t e
et
S u d
le
c a r d i n a u x
f a ç o n
c e l u i
d e
—
q u e
d e s
la
se
C e
r e ç o i t
la
V I ,
I X ,
L a
q u e e n
d e
la
I
l ' O r i e n t
h a u t
L a
d e
L a
à
f i g u r e .
à
l ' O r i e n t
et
d ' u n e
m o n t r e .
( V o i r
I
la
ainsi
d e
V I I I
a
u n e
d u
la
I I
o u
c a r t e , est
d a n s
M i l i e u
le
c e r c l e
fixe
d ' u n e
suite.
L e
s i g n e se
d u
d u
I,
X I
m a i s o n
F o n d
m a i s o n
d e
c a r d i n a u x ,
L a
le
( d i a m è t r e
e t
les
C i e l
à
s i g n e E .
o u
se
L a t o u t
la
L a
s u i v a n t e . est
o c c u p e
a u
m o m e n t
( A s )
( f i g u r e
succédentes
la
q u i
i n d i q u e
q u i
q u i
l ' o c c u p e
s u r
la
s o n
é t a b l i t les
I V
e s t
d u r é e
é t a t
ses
lui
e t d e
d e
e s t
d e s la
p r o p r e
p l a n è t e s
v i e
d u
p r o s p é r i t é
r a p p o r t s
v o y a g e s
d e
a v e c
c o u r t e
plaisirs
m a i s o n
V I
i n d i q u e
h a i n e s ,
q u ' i l
r a n g
m a i s o n
d e
d o n s
s u r
t e r r e
L a
—
e n
2).
et
et
les
m a i s o n s
d o n t
q u i
sujet,
s ' y
s u r
m a t é r i e l l e ,
ses
d u r é e
L a
les
lire
à
la
c o l o -
t r o u v e n t .
s o n
t e m p é -
les
b i e n s
q u ' i l
p r o c h e s
p a r e n t s
q u ' i l
a p p e l é
est
(frères, à
e n t r e -
ses
I X
s u r
m a i s o n
à
ses
p r é d i c t i o n s et
s u r
p l u s
la
o u
et
à
d e
b o n h e u r ,
n o u s
d e s c e n d a n c e .
m o i n s
s u b o r d o n n é s ,
a s c e n d a n t s
i m m o b i l i e r s .
g r a v e s
d o m e s t i q u e s
d u
o u
s u j e t ,
v o i s i n s ,
p o i n t
c a r d i n a l e t
—
a u s s i
fixe
s u r
s u r
l e u r s
les
l i a i s o n s
a n t i p o d e s
:
d e
t o u t e
q u e r e l l e s ,
le
g e n r e
d e
m o r t
d u
sujet,
les
h é r i t a g e s
o u
c o n c e r n e
X ,
p o i n t
m a l h e u r e u x C e t t e X I
m a i s o n la
p r i s o n ,
les
q u e s t i o n s
r e l i g i e u s e s
e t
les
l o n g s
v o y a g e s
m e r .
L a
E n f i n ,
trait b i e n s
r e c e v o i r .
o u
o u
a ses
les
m a l a d i e s
a v e c
i n d i q u e
l ' a t t e n d e n t .
l e u r s
d e
—
s a t i s f a c t i o n s
p a r t i c u l i e r ,
V I I I
m a i s o n
h e u r e u x
I
n a i s -
'
m a i s o n
les
s u i t e s ,
a u r a
e t
N q u ' à
g u e r r e s .
L a
la
social.
V I I
m a r i a g e
a i n s i
p e r m e t
les
s o n
le
n o u s
V
c a r d i n a l
i g n o r é ,
s u r
m a i s o n
s o r t e ,
p o i n t
—
c a c h é ,
d é s a g r é m e n t s
L a
le p a r
a c q u é r i r . I I I
m a i s o n
s u i v a n t
Si
o c c u p é e
%
d o c u m e n t e L a
c e r c l e
s o l a i r e s
i n t e l l e c t u e l l e s .
m e n t i o n n e
m a i s o n
c e
; t a n d i s L e
m a i s o n s
V I I
I,
t r o u v e
M C
F C .
q u i
O . )
ascendant
q u i
o u
d e s
m a i s o n
c ' e s t - à - d i r e
X
C i e l
m a i s o n la
n o m m e n t
s i g n i f i c a t i o n
s i g n e
r e n s e i g n e
m a i s o n e t
d a n s
p o i n t s
p r e n d r e .
et
est
la
cadentes.
f a c u l t é s
m a i s o n
d e
l ' h o r i z o n
V ,
m a i s o n
g a g n e r
s œ u r s )
q u i
les
l ' h o r o s c o p e .
soit
a i g u i l l e s
c a r d i n a l e s .
o p p o s é e
d é s i g n a t i o n
f o n c t i o n
ses
et
à
II,
X I I ,
m a i s o n
r a m e n t ,
les
u n
s o n t
fixe. les
s u c c e s s i v e m e n t
l è v e
m a i s o n s
e s t
m a i s o n s
est
t r o u v e
B a l a n c e
se
C h a q u e
est
s u r
c o n c e n t r i q u e m e n t
L e s
r a t i o n
lui
p a s s e n t
q u i
s o l a i r e s
t r o u v e n t
c u l m i n a n t
q u i
m e u t
B é l i e r
d u
se
a p p e l é e s
I V
s i g n e s
s i g n e
m a i s o n s q u i
s o n t
m a i s o n
z o d i a c a l
p e u t
d o u z e
s o n t
d e s
m a i s o n s
z é n i t h
III,
se
le
c e r c l e
L e s
et
la
a u x q u e l l e s
2).
L e
q u e
p o i n t s
d a n s
b a s ,
e n
m a i s o n s
L e s
a u
e n
s u r
i d é e s
h o r o s c o p i q u e
f o n d a m e n t a l
N o r d
q u a t r e
I V ,
les
t h è m e
le
d i v i s a i e n t
c e r c l e
g a u c h e ,
f i g u r e
r e p r é s e n t é e s
solaires.
m a i s o n s
C e s
s o n t
s y m b o l i s e n t
d é f i n i t
exil,
la
d u
a u x les
etc...
t h è m e
p o s i t i o n ,
a n n o n c e
r e l a t i v e
X I I
c a p t u r e ,
m a c h i n a t i o n s .
s u j e t ,
m a i s o n
e s t
m a i s o n
c u l m i n a n t
d u
é g a l e m e n t
a m i t i é s g r a n d s
E l l e
S,
les
et
é c l a i r e
s u c c è s
l ' é l é v a t i o n
s u r les e t
le
d e s t i n
h o n n e u r s la
c h u t e .
p r o t e c t i o n s .
m a l h e u r s
i n d i q u e
o u
a u s s i
d e
l ' e x i s t e n c e les
e n n e m i s
: p o u r c a c h é s
D ' a p r è s h e u r e u s e s ,
c e
q u i
p r é c è d e
m o y e n n e s
et
L e s
m a i s o n s
I,
L e s
m a i s o n s
III,
p o s s i b i l i t é s m a l h e u r s .
d e
E n f i n
les
se
q u i
t i v e m e n t
l ' a r c h i t e c t u r e
i n s c r i t e
c h a c u n
d e
C e s loi
c e s
m o n d e
v i s i b l e .
d é r i v é s
d e
e s t
s o n
la
la
T r i n i t é
m a i s o n s
elle
se
o n
les
l e q u e l
l o g i q u e
é t u d i a n t
a u x
d e s
d e
p l u s
les
a t t e n -
c o m p r e n d
d o u z e
c a r d i n a l
l ' o r d r e
L e
d a n s
fois, le
les
d ' u n e
s o m m e t s
t h è m e
q u a t r e
n o m
p o i n t e s
L e s
d u
a s t r o l o g i e
r é p è t e ) .
d o n n e r d a n s
d o n n e - t - e l l e
t r i a n g l e s .
r é p é t é
e n
p u i s s e
p l u s
e n
m a n i f e s t é e
a p p e l l e
d e
s ' a p p u i e .
4
p o i n t
t e r n a i r e
l ' u n i t é
é t é
M a i s
p a r
d i v i n e
q u ' o n
?
les
l ' o r d r e
V I I I
a u r a i t
r e n f e r m e r é c e p t a c l e
m a l h e u r e u s e s .
q u e
m a i s o n
V u n
q u ' o n
d i s p o s é e s
u n
le
e s t
a s t r o l o g i q u e ,
f o r m é e
T r i n i t é
( d o n t
la
l e q u e l
s o n t
e t
o c c u p e n t
c e
V I
a i n s i
t h è m e
s u r
s o l a i r e s
la
C ' e s t
e n
h e u r e u s e s .
m a i s o n
n e t t e m e n t
q u ' i l
t h é o r i e
c e r c l e
L a
m a i s o n
s o n t
a l o r s
l o g i q u e
d e
la
m a i s o n s ,
d u
s y m b o l i s e n t
f o n d a m e n t a l e
s o l a i r e s
o r d i n a i r e m e n t
p o u r q u o i
f i n
t r i a n g l e s
t r i a n g l e s
a u x
X I I , d e
le
m a i s o n s
m o y e n n e s .
X I I
sujet,
m a i s o n s d a n s
les
i n c o m p r é h e n s i b l e
d u
s t r i c t e m e n t
d o u z e
L e s é t o i l e
la
m a i s o n
s o n t
e t
e x e m p l e ,
à
c o n s t r u c t i f
X X I ,
s e m b l e
m o r t
a t t r i b u e r
d i v i s e r
c o n t r a i r e
p r é c è d e n t
la
la
et
V I I I
il
P a r
s u r
p e u t
I X , A u
m a i s o n s
s u i v e n t .
i n d i c a t i o n s
V I I
I V ,
a b o r d ,
s i g n i f i c a t i o n s elles
II,
b o n h e u r .
p r i m e
D e
o n
m a l h e u r e u s e s .
d e
(fig.
2).
c ' e s t - à - d i r e
q u a t e r n a i r e q u a t r e
s a c r é d e
d u
t r i g o n e s
q u a t r e
lettres
s y m b o l e .
L e
p a s s a g e
(la
t r a n s i t i o n )
e s t
l ' u n i o n
d u
C r é a t e u r
d e
r e v e n i r
s u r
( T r i n i t é )
a u
c r é é
( q u a t e r n a i r e ) . J e
m e
p r o p o s e
d ' a i l l e u r s
c e t t e
q u e s t i o n
e n
t e m p s
o p p o r t u n . v i e
L a j e u n e s s e ,
d e
l ' h o m m e
l ' â g e
C h a c u n e r é c e p t i o n ,
20
m û r
c h a c u n
c e s
m a n i f e s t a t i o n
q u i
c e s
f e s t a t i o n s a i n s i
D è s
m a i s o n
d e
M a i s
t o u t
d e
est
I.
—
c e
q u i
s o n
c o u r s e d e
e n
p l a c é e
a u
p h a s e s
:
l ' e n f a n c e ,
la
se
d u
l ' e n f a n t
n o t i o n s vit,
la
v i e
a v e c
d e
ses
c e r t a i n s
c a u s e s ,
m a i s o n s
s o n
e s p è c e .
d é f a u t s
E
( O r i e n t ) .
g r a n d i t
e t
se
L e s
d a n s m a n i -
g r a d u e l
c o m m e C ' e s t
d é v e l o p p e
m a n i f e s t e r .
les
c o m p r e n a i e n t
i n n é s
t r i a n g l e
se
o u
c r é e
c e t t e
f i g u r a i e n t
d ' a b o r d
1° l a
d e
d é v e l o p p e m e n t
les
:
r é s u l t a t
A n c i e n s
d o u z e
s o n
et
é l é m e n t s
le
u n
p o u r
s o n t
(1). ê t r e c e t t e
i n d i q u é s
p h y s i q u e m e n t ,
p a r e n t s
lui
d o n n e n t
r e l i g i e u s e s .
é t a n t
p o u r
à
L e s
d é v e l o p p e
q u a l i t é s
30
c i r c o n s t a n c e s
L e s
d a n s
t r o i s
r e ç u ,
i s s u
b o u c l e r
d e le
D i e u , c y c l e
d o i t d e
s a
s u b i r
u n e
c o u r s e
e n
é v o l u t i o n v u e
d e
se
C r é a t e u r .
d e
l ' â m e
l ' h o m m e
m a i s o n
d e
p h y s i o l o g i q u e s les
é t é
telles
p h a s e s
c o m m e n c e
s p i r i t u e l l e
a
d e r n i è r e s .
S o m m e t q u e
â m e
d é v e l o p p e r
r é u n i o n
lois
t e m p s
d a n s
C e t t e t e r r e s t r e s
les
p r e m i è r e s
e t
r é i n t é g r e r
d e s
l ' i n d i v i d u
a p t i t u d e s ,
s o n
les
p h y s i q u e
et
les
m ê m e
n o n
o u
l ' h o m m e
s e l o n
q u a t r e
e l l e - m ê m e
q u i
s e m b l a b l e s .
c e s
d a n s
o u
telles ses
l ' u n e
n a i s s a n c e ,
e n
e n
ce
d e
q u e
n a t u r e
e t
d e
d e
r a i s o n
la
c o n t i e n t
effets
q u e l c o n q u e
la
s u j e t
t r i a n g l e s les
sa
E n
p h a s e s
d é t e r m i n e
le
d i v i s é e
l ' e x i s t e n c e
e t
t o u t e
ê t r e
vieillesse.
d e
e n t r e d e
p e u t la
la
m a n i f e s t a t i o n r a p p o r t s
e t
s o n I X
s o m m e t
est
i n c a r n é ,
s y m b o l i q u e m e n t q u i
i n i t i a t i v e . d e s d u
lui O n
c o m p r e n d
q u e s t i o n s r e l i g i e u s e s s e c o n d
r e p r é s e n t é e
p e r m e t t e n t
a n g l e
d u
(1) Ce qui suit a été composé selon divers auteurs.
p a r
d ' a g r a n d i r d o n c
le
v o y a g e s h o r i z o n s
p o u r q u o i
et d e s v o y a g e s . t r i a n g l e
les ses
C e t t e
e n v i s a g é
d e
la
m a i s o n
p l u s
h a u t .
.
Ayant fixé dans la vie ses caractéristiques physiques et spirituelles, l'homme exerce sa pensée et prolonge sa famille pour accomplir l'ordre du Créateur qui a dit selon la Genèse : « Croissez et multipliez ». Cette représentation est réalisée dans la maison V qui termine le premier trigone (3e angle). (Voir fig. 2). Ayant atteint le développement complet de ses aptitudes innées, l'homme s'efforce d'occuper une position sociale correspondant à sa naissance. Sera-t-il heureux ou malheureux ? Deviendra-t-il célèbre ou restera-t-il dans l'ombre ? S'élèvera-t-il ou perdra-t-il ce qu'il possédait au départ ? Toutes ces éventualités sont enfermées dans les mains du Destin. Il peut influencer ou modifier plus ou moins ce dernier selon le développement spirituel qu'il a acquis dans la première phase de son existence. Cette position sur le plan social, résultat de son développement pendant sa vie en famille, est indiquée dans la maison X (sommet du second triangle). Dans la maison VI (second angle), nous trouvons des renseignements sur la place que l'homme va occuper dans la vie. Nous verrons s'il peut s'élever au-dessus de ses pareils ou tomber plus bas, s'il doit lutter pour l'existence et subir certaines maladies corporelles. La maison II qui termine le deuxième triangle renseigne sur le bienêtre futur du sujet ou sur sa misère. Poursuivant son développement complet, l'homme doit affirmer ses rapports avec ses semblables et manifester ses instincts sexuels qui doivent fatalement le conduire au mariage. Ces manifestations de la vie de relation peuvent lui être profitables ou préjudiciables. La maison VII renseignera sur tout ce qui précède. (Sornmet du 3e triangle). Après avoir réalisé ses liaisons de famille et les associations que nécessite sa situation, il s'attache par des liens solides à sa parenté la plus proche, les frères et sœurs. Indication qui nous est donnée par la maison III qui occupe le 2e angle du 3e triangle. Mais, comme cette maison est opposée à la IXe, nous trouvons là des renseignements sur les voyages de faible importance et les petits écarts de la vie normale. Le sentiment qui suit celui issu des liens du sang appartient au domaine de l'amitié. Pour atteindre une position honorable, les amis sûrs et les protecteurs sont indiqués. Ils sont surtout indispensables dans les moments difficiles de la vie. Le sujet trouvera-t-il de véritables amis dans les jours d'infortune et de puissants protecteurs pour le hausser au-dessus de la foule ? La réponse à ces questions se lira dans la maison IX qui termine le 3e triangle. Bien qu'à première vue la vie de l'homme puisse sembler heureuse, elle comporte toujours des moments pénibles, des épreuves, des déceptions, des chagrins et parfois des pertes de fortune et de position. Cela est également une des conséquences de l'hérédité physique et morale. Souvent cette hérédité joue un rôle décisif durant toute l'existence. La maison IV — point cardinal N — qui est au sommet du 4e triangle, nous donne des indications à ce sujet. De plus, cette maison contient les choses secrètes et inattendues concernant le sujet ainsi que les indications propres à développer son jugement. La maison XII met en vedette les malheurs qui peuvent s'abattre sur l'homme le plus heureux en apparence. Enfin la mort qui termine notre voyage terrestre est marquée dans la maison VIII qui ferme le 4e triangle. Voilà le cercle dans lequel se meuvent les sept astres, flambeaux visibles des sept esprits de la vision d'Hermès-Tot.
Rappelons-nous ces chiffres importants : 3, 4, 12, 7. Le ternaire Divin multiplié par le quaternaire incarné donne les douze signes du Zodiaque. Le ternaire additionné au quaternaire donne le ! nombre 7, nombre de la gamme universelle. j D'après l'enseignement d'un des Pères de l'Eglise, Saint Denis l'Aéro- ! pagite (1), versé dans l'Astrologie, les anges ou esprits élevés ont pour mission de protéger l'homme et de l'aider dans son évolution vers le bien. Ainsi les anges qui gouvernent la ire maison s'efforcent de détruire le mal et d'attirer le bien sur la route de la, vie humaine. Ceux de la 2e maison diminuent l'effet des séductions qui assaillent l'homme. Ceux de la 3e maison l'aident dans sa lutte avec les éléments visibles. Ceux de la 4e portent nos prières "et nos bonnes œuvres' devant l'autél du Tout-Puissant. Ceux de la 5e nous ouvrent la voie dé la Purification. Ceux de la 6e éclairent notre intelligence. Ceux de la 7e nous révèlent en songe ce qui est susceptible d'éleyer notre âme: Ceux de la 8e nous détournent du péché qui 1 tue en nous notre principe spirituel. Ceux de la ge nous font chercher en Dieu notre unique salut. Ceux de la 10e nous consolent dans le malheur J et nous soutiennent dans l'adversité. Ceux de la 11e diminuent nos épreuves ; quand ils nous voient à bout de forces. Enfin, ceux de la 12e réveillent ! notre conscience quand nous avons commis quelque faute. j D'après cette conception, nous sommes entourés d'êtres supérieurs j qui nous soutiennent durant notre voyage, nous protègent dans le danger, nous orientent vers la véritable voie du progrès. Il semble extraordinaire qu'avec une aussi puissante assistance l'homme puisse tomber 'dans l'abîme du mal. Mais il ne faut pas oublier la formi- ' dable puissance des instincts terrestres, le Na-hash de la Genèse qui l'attire vers le péché: L'équilibre entre l'esprit et le corps se perd, le corps domine enfin et, il faut un sérieux effort de volonté pour faire redresser la balance. Celui qui cherche la lumière et la vérité reçoit une assistance féconde des forces célestes sur le sentier escarpé qui le mène vers le progrès. Celui qui préfère les ténèbres se forge lui-même une fâcheuse destinée qui l'écrasera de son poids dans cette vie et dans l'au-delà. %
(1) Dionysii Areapagitae : De cœlesti hierarchia.
CHAPITRE I I I
SIGNES DU ZODIAQUE
Ainsi que nous l'avons vu, le cercle du Zodiaque, avec ses douze signes, symbolise la manifestation de la Trinité Divine dans le monde visible limité par les quatre points de la croix astrologique. Les signes du Zodiaque se groupent en quatre ternaires qui gouvernent les quatre éléments de la Nature : l'air, l'eau, le feu et la terre. Ces quatre ternaires zodiacaux se nomment en Astrologie : trigones. Le trigone de l'air est formé par les signes : Gémeaux, Balance, Verseau ; celui de l'eau par Cancer, Scorpion, Poissons ; celui du feu par Bélier, Lion, Sagittaire ; celui de la terre par Taureau, Vierge, Capricorne. Les signes du Zodiaque qui appartiennent au même trigone Qnt des qualités similaires et typiques de la nature correspondante. Ces qualités rayonnçnt et agissent sur le moride inférieur et sur le caractère de l'homme en particulier. ; Les Anciens considéraient les signes dp. Zodiaque comme des hiéroglyphes dans lesquels ils déchiffraient les combinaisons des influences des hauts Esprits qui régnaient sur eux. j Dans la table qui suit, j'ai énuméré : io les esprits dominant les jsignes zodiacaux des religions égyptiennes ■et grécb-romaines ; 20 les douze familles symboliques d'Israël représentées par les douze pierres mystérieuses de l'Ephod du Grand-Prêtre de Jérusalem (Exode 28) (Planche I). Celui qui voudra étudier l'Astrologie d'après les écrits de la tradition rencontrera différentes spécifications adoptées par les Anciens et concer: nant les signes du Zodiaque et leurs combinaisons. Les voici : Signes du printemps : Bélier, Taureau, Gémeaux. Signes de l'hiver : Capricorne, Verseau, Poissons. Signes de l'automne : Balance, Scorpion, Sagittaire.
Signes Signes Signes Signes Signes
de l'été : Cancer, Lion, Vierge. équinoxiaux : Bélier, Balance. du Solstice : Cancer, Capricorne. du Nord : Bélier, Taureau, Gémeaux, Cancer, Lion, Vierge. du Sud : Balance, Scorpion, Sagittaire, Capricorne, Verseau, Poissons. Signes fixes : Taureau, Lion, Scorpion, Verseau. Signes doubles : Gémeaux, Vierge, Sagittaire, Poissons (i). Signes masculins : Bélier, Gémeaux, Lion, Balance, Sagittaire, Verseau. Signes féminins : Taureau, Cancer, Vierge, Scorpion, Capricorne, Poissons. Les Bêtes : Bélier, Taureau, Lion, ainsi que la partie postérieure (Ille décan) du Sagittaire et du Capricorne (i). Rampantes : Cancer, Scorpion, Poissons. Humains : Gémeaux, Vierge, Balance, ainsi que la partie antérieure des Sagittaire et Verseau (ier décan). Quadrupèdes : Bélier, Taureau, Lion, Sagittaire, Capricorne. Royaux : Bélier, Lion, Sagittaire. Violents : Bélier, Balance, Scorpion, Capricorne, Verseau. (i) Cela se comprend de soi-même si on observe les signes tels que les Egyptiens les représentaient.
REMARQUE. — Dans ce tableau, les correspondances hébraïques sont prises il, 1
Dangereux : Gémeaux, Balance, Verseau, surtout s'ils se trouvent sur l'un des points cardinaux. Passionnés : Bélier, Taureau, Lion, Scorpion, Capricorne. Le signe du Taureau provoque l'obstination et la persévérance. Si les signes du Capricorne et du Verseau se trouvent en Xe maison, l'influence des esprits qui les domine s'accroît. Ces conventions les plus usuelles exposées, il me paraît utile de présenter dans un tableau l'influence des 36 esprits qui gouvernent les 36 décans selon l'enseignement des Anciens et qui constituent une sorte de lien entre les esprits du Zodiaque et ceux des planètes. (Planche II). Les influences des décans sur l'homme n'ont rien d'absolu. Ils donnent certaines directives qui peuvent être développées ou modifiées par l'action combinée des différentes planètes dans le thème horoscopique. Il est utile de remarquer les liaisons naturelles des influences des génies planétaires avec celles des décans, liaisons formant comme une base sur laquelle les combinaisons capricieuses des planètes vont broder le dessin compliqué du curriculum vitae. Graphiquement, ces combinaisons sont
indiquées
figure
2.
tiseigttement des occultistes, qui diffère de celui du Sepher letzirah.
PL. II - LES 36 DÉCANS E T LEURS SIGNIFICATIONS
CHAPITRE I V
PLANÈTES
« Sept planètes dans le monde : Saturne, Jupiter, Mars, Soleil, Vénus, Mercure et la Lune (i). Sept jours dans le temps, sept jours dans la semaine, sept ouvertures dans le corps de l'homme et de la femme » (2). Sept couleurs de l'arc-en-ciel, sept notes de la gamme, etc... Le nombre sept est le nombre fondamental de la manifestation Divine dans le monde. « Sept et non six, sept et non huit ». Bien garder ces règles en mémoire, car cette loi universelle sert de base à l'Astrologie avec tous ses développements ultérieurs et ses adaptations. Cette gamme universelle divise tout l'Univers visible en sept faces ainsi que toutes les manifestations accessibles à notre intelligence incarnée. La gamme de sept est le principe essentiel sur lequel est basé la table des correspondances qui, pénétrant dans les profondeurs les plus obscures de la nature inanimée, va en s'élevant à travers toutes les phases de la vie jusqu'aux sommets accessibles à notre intelligence. Là, brillent sur la couronne à sept faces les noms des esprits supérieurs des planètes, exécuteurs dans l'Univers du Destin arrêté par Dieu. L'homme physique et spirituel, avec ses défauts, ses maladies, ses faiblesses, ses tendances, est également soumis à cette loi fondamentale dont la connaissance et l'adaptation l'aident à se poser en harmonie avec l'Univers. La santé du corps, l'équilibre de l'âme, le bonheur de l'homme dépendent de la compréhension de cette harmonie universelle. Elle lui donne la faculté d'accorder son être avec la Nature. L'homme qui a le sentiment de la beauté — manifestation visible de l'harmonie — se rapproche de sa source lumineuse : la Vérité, essence de la beauté et de l'harmonie. Il atteint déjà le bonheur le plus grand, bonheur qui est le but de son existence terrestre et le couronnement de ses efforts. (1) Les Assyriens avaient adopté l'ordre suivant : Soleil, Vénus, Mercure, la Lune, Saturne, Jupiter, Mars. Cet ordre fut conservé dans le système de Ptolémée et dans le Talmud. (2) Sepher Ietzirah, IV, 6.
Schéma
de
la
G a m m e
Universelle
(Pl. 1
S c h é m a
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la
G a m m e
Universelle
(Pl.
III)
La table précédente est le schéma de la gamme universelle. Les éléments qui la composent sont empruntés à de nombreux ouvrages et surtout à la Cabbale. (Planche III). Nous n'avons fait figurer dans cette table que quelques exemples de chaque genre de manifestation de la vie de l'Univers. Le lecteur désireux d'étudier de près cette question devra consulter différents ouvrages de magie ou de sciences occultes où il trouvera des indications sur les correspondances dans la nature (i). J'ignore s'il existe un livre traitant cette question importante. Sur les plantes, lire un excellent travail de Sédir : Les plantes magiques, dans lequel il systématise les plantes d'après les planètes qui les gouvernent et donne des règles intéressantes d'adaptation en accord avec les lois de l'harmonie universelle. Ainsi qu'il a été dit plus haut, l'homme est composé de trois éléments : l'esprit, l'âme et le corps. Bien que de nature différente, ces derniers éléments sont indissolublement unis pour manifester l'être couronnant la création : l'homme. Chaque partie composant ce ternaire incarné vit de sa vie propre suivant certaines lois qui réagissent le plan auquel elle appartient. L'homme avec son intelligence terrestre ne peut concevoir et étudier que des lois gouvernant le plan matériel inférieur auquel appartient son corps. Parfois, il peut encore soupçonner quelque loi du plan auquel appartient son âme, le plan astral. Mais il ne sait rien et ne peut comprendre les lois du plan le plus élevé, le plan spirituel auquel appartient son esprit. C'est le domaine sacré de la religion. Nous croyons sans pouvoir rien vérifier. Parfois cependant nous percevons des manifestations de ce plan supérieur se reflétant dans la matière, manifestations qui sont pour nous les indications les plus précieuses. Ainsi comme je l'ai dit dans le chapitre premier, l'Astrologie, en étudiant les mouvements et les combinaisons des astres visibles, met en lumière les oracles des esprits élevés, démontre leur influence sur le plan inférieur, celui des reflets et des incarnations. Les influences planétaires se manifestent sur le caractère de l'homme, sur son individualité ainsi que sur son extérieur, manifestation de l'homme intérieur dans le monde incarné. Les influences des esprits mettent comme une empreinte sur l'enveloppe matérielle de l'homme, à tel point, qu'il est souvent possible de juger d'après elle à quel type d'influence astrale il appartient, autrement dit à quelle note de la gamme universelle correspond sa résonance. Les sciences d'observation, physiognomie, phrénologie et chiromancie sont basées sur cette considération. Plus loin je donnerai quelques-uns des traits caractéristiques distinguant les types planétaires. Mais il importe surtout de noter que l'homme recevant à sa naissance un faisceau d'influences émanant de plusieurs planètes, il est très rare de rencontrer un type planétaire pur. Cependant, en observant avec attention l'extérieur d'un sujet, on peut déterminer les signes qui l'apparentent à un des types connus. Je connais plusieurs cas où cet examen a permis de découvrir avec une certaine précision les événements principaux de la vie de la personne en cause et de définir son caractère.
(i) Agrippa : Philosophie occulte. — Albert le Grand : Des secrets des vertus des herbes, des pierres, bestes. — Dorvault : Officine de Pharmacie pratique. — Piobb : Formulaire de Haute Magie, etc.
TYPES PLANÉTAIRES
SOLEIL. — Donne à l'homme un air énergique, hautain, belle chevelure, barbe brune fournie. Beaux yeux expressifs, regard élevé, tête ronde portée un peu en arrière. Corps bien proportionné, taille moyenne. VÉNUS. — Donne un air doux, jeune, agréable. Barbe touffue, cheveux blonds ou bruns ; yeux très expressifs et passionnés ; regard agréable, tête bien proportionnée ; corps d'une belle structure, taille moyenne. MERCURE. — Présente un air vif, impatient ; barbe peu garnie, cheveux foncés ; yeux petits et brillants ; tête petite et intelligente ; corps maigre et nerveux, taille plutôt faible. LUNE. — Air mou, lymphatique ; barbe rare, cheveux foncés ; yeux sombres ; regard étonné. Tête de forme un peu irrégulière ; corps assez fort et mal proportionné ; taille plutôt élevée. SATURNE. — Air froid, triste, sombre. Barbe et cheveux noirs ; yeux enfoncés dans les orbites ; regard froid tourné vers le sol ; corps long et maigre. JUPITER. — Donne un air gai et jeune ; barbe peu garnie ; cheveux châtains ; yeux clairs ; regard ouvert ; tête ovale et importante ; corps gros avec du ventre ; taille moyenne. MARS. — Communique un air vif, actif, bouillant ; barbe courte mais bien garnie ; cheveux plutôt clairs ; yeux très ouverts, regardant au loin et droit devant eux ; tête petite, énergique ; corps musclé ; pas de ventre ; taille moyenne ou au-dessus, très souvent balafré. Les descriptions qui précèdent sont incomplètes mais donnent une idée sur la manière de déchiffrer un type planétaire en observant le physique de l'homme. L'empreinte des influences astrales est inscrite sur l'ensemble du monde sublunaire régi par la gamme universelle. Ainsi dans le règne minéral, première phase du développement, c'est la cristallisation. Dans le règne végétal qui représente la seconde étape de la Vie, les qualités caractéristiques commencent à se développer, le mode de propagation, etc... Dans le monde animal, dernière phase du développement, celle qui prépare l'âme pour la réception du souffle divin, l'empreinte s'affirme par les instincts qui différencient les divers échelons de l'échelle zoologique.
CHAPITRE V
LES ASPECTS
Les esprits planétaires ou Anges, qui influencent l'univers visible et l'homme en particulier en l'aiguillant sur la voie du progrès, se nomment (d'après les Chaldéens) : Michaël, Anaël, Raphaël, Gabriel, Cassiel, Sahiel et Samaèl (i). Chez les Egyptiens, ils correspondent aux esprits : Pi-Ra, Su-Roth, Hermès-Tot, Pi-loch, Rem-Pha, Pi-Zeues et Hertoz ; tandis que chez les lndous ce sont les sept Dévas et chez les Perses, les sept Amchaspand. Enfin nous retrouvons les sept mêmes esprits dominants dans la religion chrétienne sous la forme des sept archanges que Saint Jean avait vus devant le Trône du Tout-Puissant. Comme on le voit la loi des sept a été conservée à travers les siècles, comme celle de la Trinité, par toutes les religions évoluées. Avant d'aller plus loin, je reviens en quelques mots sur la matière essentielle des chapitres précédents qu'il importe de bien se rappeler. Les influences invisibles, spirituelles des Esprits des planètes sont écrites dans le livre céleste en caractères flamboyants : les astres qui, d'après la Genèse, ont été créés par l'Eternel pour éclairer l'intelligence de l'homme. Visiblement ils éclairent son corps et, invisiblement, par les influences des Esprits qui les gouvernent, ils orientent son esprit. L'Astrologie nous permet de déchiffrer l'influence des Esprits planétaires par les combinaisons de leurs signes visibles : les Astres. Il en est de même en ce qui concerne les signes du Zodiaque. Les planètes sont appelées astres errants, pour les différencier de celles des constellations zodiacales qui sont dites : fixes (le cercle zodiacal est mobile dans celui des maisons solaires, mais les constellations ou signes sont immuables dans leurs positions réciproques). (i) D'après certains auteurs, Cassiel est remplacé par Oriphiel et Sahiel par Zachariel.
Les planètes en passant d ' u n e m a i s o n à u n e autre et d ' u n signe à u n a u t r e , se g r o u p e n t p a r f o i s à p l u s i e u r s d a n s u n e m ê m e m a i s o n , o u f o r m e n t telle o u telle figure p a r suite de l ' a n g l e qu'elles p r é s e n t e n t d e u x à deux. Ces c o m b i n a i s o n s d i v e r s e s se n o m m e n t a s p e c t s . Ces d i f f é r e n t s a s p e c t s s o n t f i g u r é s p a r des s i g n e s e t a p p e l l a t i o n s c o n v e n t i o n n e l s . Ainsi on dit des planètes q u i s o n t dans u n e m ê m e m a i s o n qu'elles sont en conjonction. Si d e u x p l a n è t e s se t r o u v a n t d a n s d e u x m a i s o n s d i f f é r e n t e s s o n t s é p a r é e s p a r u n e s e u l e m a i s o n l e u r a s p e c t e s t d i t : sextile. Si d e u x m a i s o n s les s é p a r e n t , l ' a s p e c t se n o m m e q u a d r a t u r e . E n f i n si elles s o n t s é p a r é e s p a r t r o i s m a i s o n s , l ' a s p e c t e s t n o m m é t r i g o n e . Si u n e p l a n è t e se t r o u v e d a n s u n e m a i s o n o p p o s é e à celle q u i e s t o c c u p é e p a r l ' a u t r e ( m a i s o n I et V I I p a r e x e m p l e ) , l ' a s p e c t s ' a p p e l l e o p p o s i t i o n ( v o i r f i g u r e n ° 3 e t t a b l e 4). Les aspects planétaires o n t u n e très g r a n d e i m p o r t a n c e dans l'interp r é t a t i o n d ' u n h o r o s c o p e . Il a r r i v e s o u v e n t q u e l ' i n f l u e n c e b i e n f a i s a n t e d ' u n e des planètes bénéfiques est modifiée p a r u n aspect défavorable d ' u n e planète maléfique et réciproquement. Ainsi l'impression que d o n n e u n h o r o s c o p e a u p r e m i e r c o u p d ' œ i l p e u t se m o d i f i e r p a r s u i t e d e l ' e x a m e n des aspects.
FIGURE
3
L'influence qu'une planète donnée aurait pu présenter dans un thème peut être augmentée, diminuée, modifiée suivant les aspects qu'elle reçoit des autres planètes. Règle générale, on considère le Soleil, Vénus et Jupiter comme ayant une influence bénéfique ; Saturne et Mars une influence maléfique ; Mercure est changeant selon les aspects qu'il reçoit et la place qu'il occupe. , Il est bon avec les astres bienfaisants et mauvais avec les malfaisants. Enfin la Lune a une influence spéciale et très particulière sur l'homme. Nous en reparlerons dans un chapitre consacré à ce sujet.
En parcourant le cercle zodiacal, les planètes passent d'une maison à une autre et d'un signe au suivant, et selon le point qu'elles occupent, leur importance varie ainsi que l'influence qu'elles exercent sur le sort de l'homme. Chaque planète a des signes favoris conformes à sa nature. Le signe favori de la planète se nomme son trône, elle gouverne ce signe. Dans d'autres, la planète peut être en exaltation ou en chute, ou enfin en exil. L'influence d'une planète qui occupe son trône ou son signe d'exaltation, augmente. Au contraire, si elle occupe les signes de l'exil ou de la chute, elle perd beaucoup de son influence. La table suivante montre les rapports des planètes avec les différents signes du cercle zodiacal. (Tableau 4). On voit que le signe de l'exil se trouve opposé à celui du trône ainsi que celui de la chute est en opposition avec celui de l'exaltation. Dans les divers traités on lit souvent que telle planète est maîtresse de telle maison. Cela veut dire dans le thème que la maison en question est occupée par le signe du Zodiaque dont la planète est la maîtresse. Exemple : si le Sagittaire (dans une nativité diurne) se trouve en maison IV, on dit que le maître de cette maison est Jupiter. Il n'est pas nécessaire que le maître soit dans sa maison ; il peut, par exemple, se trouver en maison II (ou dans une autre). Ceci est très important, car l'influence du maître de la maison est marquée dans l'horoscope alors même que dans le thème il n'occupe pas son trône.
FIGURE
4
CHAPITRE V I
DES INFLUENCES PLANÉTAIRES
Dans ce chapitre, je vais montrer les modifications subies par les influences planétaires selon les lieux qu'elles occupent sur le Zodiaque et d'après les répercussions qu'elles exercent les unes sur les autres. Dans le cercle zodiacal, il existe une sorte de bande appelée la voie brûlée, qui coupe ce cercle presque diamétralement. Elle est comprise d'un côté entre les 180 des Gémeaux et le 20 du Cancer et de l'autre, entre le 270 du Sagittaire et le 20 du Capricorne (fig. 5). En entrant dans cette bande, une planète bénéfique perd de son influence et une planète maléfique devient plus nocive. Une bonne planète qui est en Quadrature ou Opposition avec Saturne ou Mars reçoit une mauvaise influence qui agit sur sa radiation bienfaisante dans le thème.
FIGURE
5
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PLANCHE IV
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X
Une autre expression est usitée fréquemment pour marquer qu'une planète donnée est orientale ou occidentale par rapport au Soleil. Pour définir cette position on imagine une droite traversant le signe occupé par le Soleil et le signe opposé. On voit de quel côté se trouve la planète en question. Le côté oriental s'entend de celui qui est opposé à l'ordre des signes zodiacaux. Nous donnons ici deux tables qui servent à comparer les influences planétaires et qui résument ce qui précède. La première table indique les maisons et positions pour lesquelles l'influence d'une planète augmente ; la seconde table, le contraire. Le résultat définitif de ces augmentations ou diminutions d'influence s'exprime par le signe + dans le premier cas et le signe — dans le second. En additionnant toutes les valeurs positives desquelles on retranche les termes négatifs on obtient la somme positive ou négative d'une planète déterminée que nous pouvons comparer avec la somme d'une autre. Bien entendu, plus la somme afférente à une planète est élevée, plus l'influence de cette dernière est importante dans le thème. Ces calculs élémentaires précisent la planète qui possède la plus grande influence sur l'horoscope donné. (Planche IV). Une planète qui a la plus grande somme d'éléments positifs est nommée le maître de l'horoscope. D'après la tradition, chaque année est gouvernée par une planète déterminée appelée maître de l'année. On trouve cette planète dans les tables ci-jointes établies par cycles de 36 ans. Dans chaque cycle la première année est gouvernée par la planète du cycle et les suivantes par les autres planètes dans l'ordre mentionné au chapitre IV, savoir : Soleil, Vénus, Mercure, Lune, Saturne, Jupiter, Mars. (Planche V).
MODE D'EMPLOI DE LA FIGURE Cherchons, par exemple, le maître de l'année 1927. Ainsi qu'on le voit dans le tableau des Cycles, l'année 1909 est gouvernée par Mars. Partons de Mars sur la figure et comptons les années sur les pointes : 1909-Solcil, 1911-Vénus et ainsi de suite jusqu'à 1927 qui sera gouvernée par la Lune. FlGURF.
6
Connaissant la planète dominant le cycle il est facile à l'aide de l'étoile à sept pointes (voir fig. 6) de trouver le maître de l'année cherchée. Les génies des cycles répandent leur influence sur toutes les années du cycle de 36 ans, et par suite nuancent l'action du génie de l'année considérée. Cette étoile était employée par les mages non seulement pour déterminer le génie qui gouverne une année quelconque, mais aussi dans tous les cas où il fallait se rendre compte d'une influence planétaire (1). Cette étoile, attribut indispensable des temples anciens, des mages et des astrologues, était en or. (1) Par exemple, pour les heures magiques, ils parcouraient la circonférence de la figure, tandis que pour les jours de la semaine ils suivaient les rayons de l'étoile.
PLANCHE V
SATURNE 1-35, 253-288, 1765-1800.
505-540,
757-792.,
1009-1044,
1261-1296,
1513-1548,
1297-1332,
1549-1584,
VÉNUS 37-72, 289-324, 1801-1836.
541-576,
793-828,
1045-1080,
JUPITER 73-108, 325-360, 577-612, 829-864, 1081-1116, 1333-1368, 1585 1620, 1837-1871. MERCURE 109-144, 361-396, 613-648, 865-900, 1117-1152, 1369-1404, 1621-1656, 1873-1908.
MARS 145-180, 397-432, 649-684, 901-936, II 53-II88, 1405-1440, 1657-1692, 1909-1944. LUNE 181-216, 433-468, 635-720, 937-972, 1189-1224, 1441-1476, 1693-1728, 1945-1980.
SOLEIL 217-252, 459-564, 721-756, 973-1008, 1225-1260, 1477-1512, 1729-1764, 1981-2016.
NOTA. — Chaque planète ouvre et ferme le cycle de 36 années.
CHAPITRE VII
LA L U N E
J'ai consacré un chapitre spécial à la Lune à cause de son influence considérable sur la terre et sur l'homme en particulier ; influence qui peut être observée par tout le monde et qui n'a rien d'occulte. On connaît l'influence de la Lune sur les marées et sur les plantes (i). Ainsi les jardiniers ne font pas de semis de légumes en lune croissante ayant remarqué que les plantes fleurissent avant complet développement et offrent ainsi une valeur alimentaire nulle. Par contre les semis de fleurs sont faits en lune croissante et par suite les fleurs deviennent plus belles. L'influence de la Lune sur l'homme et l'animal est également reconnue. Le clair de lune provoque la nervosité, les animaux sont excités, ils paraissent ressentir quelque chose d'anormal comme s'ils subissaient l'influence d'une force de l'au-delà. Enfin les somnambules manifestent une agitation extraordinaire dès qu'un rayon de lune traverse leurs fenêtres. Ils quittent alors leur lit comme s'ils étaient attirés par une force invisible et cherchent à monter vers cet astre étrange. On les a vus circulant sur des gouttières au mépris des lois de l'équilibre et de la gravité. Il faut prendre garde de ne pas les réveiller. En communication avec la Lune, ils obéissent à des lois inconnues aux autres mortels et qui leur permettent des déplacements jugés impossibles par la science officielle. Et, grâce à ces mêmes lois, ils regagnent leur lit sains et saufs. Mais, si par malheur on brise cette chaîne qui les guide et les soutient, si on les réveille, ils perdent incontinent cette faculté astrale et redeviennent de faibles êtres humains envahis par la terreur et attirés vers le sol. (i) Les jardiniers disent que la nouvelle lune fait monter les plantes.
Toutes ces influences étranges ont été constatées depuis des siècles et l'homme primitif lui-même leur prêtait une très grande importance. La Lune et le Soleil furent les premiers dieux de l'humanité dans sa période d'enfance. L'étude de la nature avait donné aux anciens sages la certitude qu'il existait une seule loi qui gouvernait toute la création, loi qui plaçait à la base de toute chose l'Unité-Principe (Arché). Mais dès que cette unité prend naissance et, pour qu'elle puisse exister, un opposé est nécessaire. Moi, principe positif actif, je ne puis être qu'à la condition d'admettre l'existence du principe négatif — passif — le non-moi. C'est la première division de l'unité (principe) en deux éléments distincts, division qui engendrera toutes les divisons subséquentes jusqu'à l'infini (i). Dans l'horoscope, le principe actif de l'unité était représenté par le soleil, source de vie qui incessamment féconde la terre-mère. Cette terre représentait le principe passif, féminin, terme second ; Eve, ou celle qui était fécondée, produit sans trêve toutes les manifestations de la vie. L'enseignement de l'Astrologie était géocentrique, la terre était considérée comme un centre d'où l'initié pouvait déchiffrer les hiéroglyphes du rouleau céleste. Les sages, dans ces conditions, avaient décidé de considérer la Lune comme l'image de la terre sur le tableau astral, son satellite, l'enfant issu de sa chair. La division universelle des sexes et la fécondation incessante constituent la vie de l'Univers. De là l'importance énorme attribuée à la Lune par les sages de l'Antiquité, elle représentait pour eux la Mère-nature fécondée. Chaque pas important dans la vie, chaque opération magique exigeaient pour être assurés du succès, le choix correct du moment propice, c'est-à-dire le moment où les astres étaient disposés d'une façon favorable. La Lune, dans ce concert astral, jouait le principal rôle. L'influence de ses différentes phases était l'objet d'une étude détaillée et c'est ainsi que le tableau des opérations magiques pour chaque jour du mois lunaire est parvenu jusqu'à nous. Les deux phases principales sont : 1° de la naissance à la pleine lune ; 2° de la pleine lune à la fin du mois lunaire. En règle générale, les Sages considéraient que la lune croissante émet une influence bienfaisante pour toutes sortes d'opérations claires et dans l'horoscope humain ; tandis que la lune décroissante est plutôt favorable pour les opérations de ténèbres, et dans le thème horoscopique, elle accroît les influences des planètes maléfiques. Il va sans dire que cette règle générale n'a pas un caractère absolu. Elle peut subir des modifications résultant des combinaisons des différentes planètes dans le thème. La figure 7 présente une ancienne table lunaire indiquant le passage de la lune d'un signe à l'autre pendant le cours du mois lunaire. Ce tableau servait aux Anciens à connaître le lieu (longitude) de la Lune au moment d'une nativité. On possède des tables plus récentes et plus précises pour effectuer ces calculs mais la méthode reste la même, c'est-à-dire que pour déchiffrer un horoscope et en dégager les nuances, il est indispensable de connaître non seulement l'endroit précis qu'occupait la Lune, mais aussi à quel point de son cours elle se trouvait. (1) Selon les doctrines anciennes.
CYCLE MENSUEL DE LA LUNE (FIGURE 7)
La valeur de l'arc parcouru par la Lune en un jour est indiqué en degrés, minutes et secondes. Lire dans le sens contraire du mouvement des aiguilles d'une montre. Ainsi, le douzième jour du mois lunaire, la Lune parcourt un arc compté 21° 55' 44" du Lion à 4° 7' 1" de la Vierge.
DEUXIÈME
ASTROLOGIE
PARTIE
CABBALISTIQUE
CHAPITRE 1
L'ANTIQUE SAGESSE
Quand on a tout scruté, tout examiné à travers un microscope, tout analysé, on annonce gravement que ce que nous ne pouvons pas voir et expliquer, n'existe pas. Tel est le processus de la science contemporaine et sa définition. Cette affirmation nous est formulée sur un ton doctoral et hautain. La science actuelle affecte le mépris des sciences occultes qu'elle ne peut comprendre par les méthodes en usage. Elle n'admet pas que toutes ces sciences anciennes ont servi de départ à son développement ; elle les a exploitées physiquement, matériellement, et leur véritable esprit lui a échappé. Elle a enseveli ce dernier dans la matière. Le minerai d'or, qu'on avait avec tant de peine séparé de la terre qui l'entourait, a été perdu dans le sable et l'œuvre entière est à recommencer. Les progrès visibles de la science moderne sont purement matériels et vont à l'encontre des directives données à l'homme par le Créateur. Au lieu de libérer l'esprit de la matière en épurant cette dernière pour la faire évoluer, la science actuelle étudie la matière en vue de l'employer pour l'homme dans le domaine utilitaire. La lumière s'est voilée de plus en plus et nous sommes entourés de ténèbres. Le trouble des âmes, les mouvements purement instinctifs, l'athéisme sont les résultats de ce travail entâché d'erreur. Et, comme Adam ayant succombé devant Na-hash, a perdu la possibilité de contempler son Créateur, ainsi qu'il perdit la parole créatrice (i), l'humanité actuelle n'ayant comme unique objectif que le bonheur terrestre, se prépare un triste avenir. ]La science, si développée en apparence, et si orgueilleuse, disparaîtra, emportée par le Destin qu'elle s'est elle-même créé. Et rien ne survivra de cette civilisation matérialiste. Ce n'est pas la première fois que des civilisations plus importantes (i) Adam s'était plongé dans la matière où il se débattait vainement.
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m ê m e q u e la n ô t r e , d i s p a r a i s s e n t . L e u r s v e s t i g e s t é m o i g n e n t d e l e u r g r a n d e u r et de leur d é v e l o p p e m e n t . Les m o n u m e n t s q u e n o u s d é c o u v r o n s n o u s é t o n n e n t n o n s e u l e m e n t p a r leurs plans m a j e s t u e u x et esthétiques, mais aussi p a r leur construction parfaite ; chose d ' a u t a n t plus étonnante q u e n o u s n ' y a v o n s j a m a i s r e n c o n t r é le v e s t i g e d ' a u c u n i n s t r u m e n t d e p r é c i s i o n , s o i t p o u r e f f e c t u e r d e s m e s u r e s s o i t p o u r o b s e r v e r les a s t r e s . P r e n o n s p a r e x e m p l e l ' E g y p t e . J e ne parlerai pas des p y r a m i d e s o u d u S p h i n x — m o n u m e n t s g r a n d i o s e s e t m y s t é r i e u x d o n t le b u t e t l ' o r i g i n e r e s t e n t i g n o r é s . J ' a p p e l l e r a i l ' a t t e n t i o n d u l e c t e u r s u r le t e m p l e d ' A b u S i m b e l q u i e s t t r è s p e u c o n n u e t p e u f r é q u e n t é p a r les t o u r i s t e s p a r s u i t e d e sa s i t u a t i o n s u r le t e r r i t o i r e N u b i e n , b i e n a u - d e s s u s d e s c a t a r a c t e s d u Shellal. C e t e m p l e e s t c r e u s é d a n s la m a s s e r o c h e u s e d e la r i v e g a u c h e d u N i l . S o n e n t r é e e s t e n c a d r é e p a r q u a t r e f i g u r e s c o l o s s a l e s taillées e n h a u t r e l i e f d a n s le r o c h e r m ê m e e t q u i s e m b l e n t g a r d e r la p o r t e d e l ' h y p o g é e . C e l l e - c i , d ' u n e g r a n d e h a u t e u r , s e m b l e r e l a t i v e m e n t p e t i t e à c ô t é d e ces sculptures.
(FIGURE 8)
TEMPLE D'ABU SIMBEL
La première salle où l'on accède par cette porte a la forme d'un vaste rectangle. Le plafond est soutenu par d'énormes colonnes, espèce de cariatides. Il est orné de nombreux hiéroglyphes enluminés de couleurs très délicates dont le secret de préparation est perdu. Comment ces peintres avaient-ils pu colorier ces dessins compliqués dans l'obscurité ? car le jour pénètre seulement par l'unique porte et la majeure partie de la salle est presque obscure. De quelle lumière diposaient-ils pour qu'aucune trace de fumée ne vienne détériorer ces peintures si douces ? Quand quelque rare touriste vient visiter ce temple éloigné, les guides arabes l'accompagnent avec des torches dont les fumées encrassent malheureusement les coloris précieux qui avaient gardé leur fraîcheur pendant des siècles... Mais ce temple miraculeux provoque d'autres étonnements. L'enfilade des salles aboutit au sanctuaire au centre duquel se trouve une pierre cubique qui servait d'autel. Les portes qui se suivent et l'autel sont disposés de telle façon que les jours des équinoxes le soleil en se levant projetait ses rayons sur l'autel.
Quels sont les ingénieurs qui sans aucun appareil, sans le secours de calculs compliqués pouvaient accomplir ce travail merveilleux ? Comment avaient-ils pu tracer et tailler dans le roc un chef-d'œuvre de cette importance ? Ce qui nous est parvenu de leurs institutions, de leurs religions, nous remplit d'admiration pour leur sagesse et leur connaissance profonde de l'âme humaine. Il est certain que les masses populaires présentaient en général un niveau de développement spirituel peu élevé, mais leurs guides, par contre, se tenaient à des hauteurs inaccessibles pour nous. L'antique sagesse se transmettait dans une civilisation de génération en génération, et l'origine de cette sagesse se perd dans la nuit des temps. J'insiste sur cette dernière affirmation qui, j'en suis sûr, choquera nos savants officiels. Ceux-ci enseignent que la civilisation égyptienne ne remonte pas au-delà de 6.000 ans avant notre ère. Cette assertion peut-elle être acceptée ? Voici quelques preuves de nature à contrarier les dires de nos académiciens. Platon, dans un de ses dialogues, « Le Timée », rapporte l'entretien de Solon avec un hiérophante égyptien qu'il questionne sur la culture égyptienne. Il s'étonne naturellement que celle-ci ait atteint un tel développement alors que tout le reste du monde connu était plongé dans la barbarie, sans en excepter la Grèce. L'hiérophante lui explique que l'Egypte, grâce à sa position exceptionnelle et n'ayant subi aucun cataclysme, a pu conserver la Sagesse pendant environ 50.000 ans. D'autre part, Lenormand rapporte que dans certains manuscrits datant de la IVe dynastie, c'est-à-dire 4.000 ans avant J.-C., il est dit que les Egyptiens, par suite d'un hasard heureux, avaient découvert le Sphinx, enseveli sous les sables et oublié par de nombreuses générations. La même remarque s'applique à la grande Pyramide de Ghisah, dite « de Khéops » (1). La légende, qui attribue sa construction aux Juifs pendant leur captivité en Egypte, ne peut être admise que comme une légende. Il se peut qu'ils aient été employés à certaines constructions d'adaptation pour en faire des tombes royales, mais c'est tout. D'autre part, les Pyramides avaient été bâties pour servir de tombeaux. Ceci est exact par rapport au plus grand nombre des pyramides dispersées le long de la rive gauche du Nil, mais ne l'est nullement pour la Grande Pyramide de Ghisah. Pour cette dernière, tout prouve le contraire, ses dimensions particulières, son orientation précise d'après les points cardinaux, sa disposition par rapport au Sphinx et enfin la parfaite ventilation qui, naturellement, n'avait pas été faite à l'intention d'un mort. On ne trouve rien de pareil dans aucune autre pyramide, dont la construction commençait par la taille dans le roc de la chambre funéraire avec les passages y menant. On la recouvrait ensuite par un tas de rebuts : pierres, graviers formant un monticule que l'on recouvrait d'une couche de pierres taillées lui donnant la forme extérieure d'une pyramide. Tandis que la Grande Pyramide de Ghisah est bâtie entièrement de pierres taillées, polies et ajustées avec la plus grande précision. Plus tard, les Egyptiens enterrèrent leurs morts dans des rochers et c'est devenu la règle générale (1) En langue hiéroglyphique pyramide, PR-MS signifiait « sortir à la naissance » et aussi « ressusciter ». Sphinx, Chepera signifiait « devenir », « prendre forme ».
a u t e m p s d u N o u v e l E m p i r e ( t o m b e s r o y a l e s d e la V a l l é e d e s R o i s , t o m b e s des n o b l e s à G o u r n a h , etc.). U n e discussion sur cette page d'histoire m'entraînerait hors d u cadre q u i l i m i t e ce t r a v a i l . J e m e p r o p o s e d ' a i l l e u r s d ' é c r i r e u n o u v r a g e s u r m e s recherches a r c h é o l o g i q u e s e n E g y p t e et de jeter q u e l q u e lumière sur cette q u e s t i o n si c o n t r o v e r s é e . J ' a i , p l u s h a u t , r e p r o d u i t les o p i n i o n s d e d e u x s a v a n t s a p p a r t e n a n t à d e s é p o q u e s d i f f é r e n t e s e t t r è s é l o i g n é e s l ' u n e d e l ' a u t r e . C e p e n d a n t , je vais essayer de t r o u v e r e n E g y p t e m ê m e des d o n n é e s susceptibles de n o u s r e n s e i g n e r s u r l ' a n c i e n n e t é d e la c u l t u r e é g y p t i e n n e . D a n s le t e m p l e d e D e n d e r a h s i t u é a u b o r d d u N i l a u n o r d d e l ' a n c i e n n e T h è b e s , il y a v a i t u n p l a f o n d ( i ) d o n t les h i é r o g l y p h e s r e p r é s e n t a i e n t l ' é t a t d u c i e l à u n m o m e n t p r é c i s . D ' a p r è s le Z o d i a q u e s c u l p t é s u r ce p l a f o n d n o u s c o n s t a t o n s q u ' a u m o m e n t d e c e t é v é n e m e n t le S o l e i l se t r o u v a i t d a n s le s i g n e d e la B a l a n c e , à l ' é q u i n o x e d e p r i n t e m p s , e t les h i é r o g l y p h e s q u ' o n r e t r o u v e d a n s ce t e m p l e n o u s e n s e i g n e n f q u e les a s t r o n o m e s é g y p t i e n s a v a i e n t o b s e r v é q u e le S o l e i l é t a i t r e v e n u t r o i s f o i s d a n s ce m ê m e s i g n e d e la B a l a n c e . Q u e s i g n i f i e c e t t e r e m a r q u e ?
(FIGURE 9)
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ZODIAQUE DU TEMPLE DE DENDERAH Partie centrale (Egypte)
(1) Actuellement, ce plafond se trouve à la Bibliothèque Nationale à Paris.
O n s a i t q u e le S o l e i l p a s s e d ' u n s i g n e d u Z o d i a q u e à u n a u t r e a u m o m e n t d e l ' é q u i n o x e d e p r i n t e m p s à c a u s e d e l ' i n c l i n a i s o n d e l ' a x e d e la terre p a r r a p p o r t à l'écliptique. Ce passage c o m p o r t e d a n s c h a q u e signe u n e s t a t i o n d e 2 l 60 a n s ( d ' a p r è s les E g y p t i e n s ) ce q u i c o r r e s p o n d p o u r u n d e g r é à 72 a n s e t p o u r u n e a n n é e z o d i a c a l e à 2 5 . 9 2 0 a n n é e s e x a c t e m e n t . N o s a s t r o n o m e s , a v e c leurs i n s t r u m e n t s de précision, s'écartent de q u e l q u e s a n n é e s s e u l e m e n t d e ces c h i f f r e s ; les u n s e n p l u s , les a u t r e s e n m o i n s . C e c i p r o u v e j u s q u ' à q u e l p o i n t ce c a l c u l e s t d i f f i c i l e à é t a b l i r e t p e u t - ê t r e m ê m e q u e c e s o n t les E g y p t i e n s q u i o n t r a i s o n (1). F a i s o n s la s y n t h è s e d e ces d o n n é e s . N o t r e c a l e n d r i e r a c t u e l f u t é t a b l i e t i m p o s é q u a n d le S o l e i l , à l ' é q u i n o x e d u p r i n t e m p s , se t r o u v a i t d a n s le s i g n e d u V e r s e a u , e t c o m m e , e n t r e c e s i g n e e t c e l u i d e la V i e r g e , o n c o m p t e six signes, cela r e v i e n t à d i r e q u ' i l s ' é t a i t é c o u l é e n v i r o n 14.000 a n n é e s d e p u i s le m o m e n t o ù le S o l e i l a v a i t p a r c o u r u les s i g n e s q u i s é p a r e n t la V i e r g e d u V e r s e a u . M a i s c o m m e , s e l o n les E g y p t i e n s , c e f a i t s e p r o d u i s a i t p o u r l a
troisième fois, nous avons donc 26 + 26 + 14, ce qui donne environ 65.000 ans et plus, compte tenu des écarts possibles, puisque nous ne savons pas exactement le degré du signe où était le Soleil au moment envisagé ! Cette remarque confirme les paroles que Platon prêtait à l'hiérophante. D'autre part, les savants hindous confirment en tous points les calculs égyptiens et attribuent également 25.920 ans à l'année zodiacale. Toutefois ils vont encore plus loin dans la nuit des temps, étant donné que leur Yuga est le produit arithmétique précis de cette année zodiacale. Ainsi le Khali-Yuga, qui vaut 518.400 ans, est égal à 20 années zodiacales; le Dwapahra-Yuga vaut 40 années zodiacales ; le Tuba-Yuga, 60 années zodiacales et ainsi de suite jusqu'au Mahra-Yuga qui répond à 200 années zodiacales. Il est impossible de ne pas s'incliner devant l'édifice formidable de la Sagesse ancienne. Aussi un de nos savants contemporains lui rend hommage en ces termes : « L'enseignement de Pythagore bien avant la civilisation hellénique se perd dans la nuit des temps. Il enseigne dès lors le système de Copernic. Il avait été initié aux sciences occultes issues des sanctuaires sacrés d'Asie et d'Egypte, qu'à son tour il dévoila aux élus des savants (1) On sait que l'axe de la terre éprouve un balancement conique qui provient de son imparfaite rondeur. Les deux extrémités de son axe, idéalement prolongé, se déplacent suivant un cercle sur la voûte céleste. Pour accomplir une de ces oscillations la terre emploie 26.000 ans environ. Les siècles accumulent les déviations annuelles insensibles et finissent par nous avertir du balancement de la terre par la variation des pôles célestes. Nous qualifions de polaire l'étoile qui avoisine l'axe terrestre prolongé. C'est aujourd'hui l'étoile terminale de la queue de la Petite-Ourse. A mesure que l'axe en décrivant son cercle de 26.000 ans correspond à d'autres points du ciel, la polaire se renouvelle donc. A l'époque reculée de la IVe dynastie égyptienne, la polaire était l'Alpha du Dragon. Depuis, l'axe terrestre a peu à peu abandonné cette constellation pour se mettre en face de la Petite-Ourse. Pendant deux siècles et demi encore, il continuera à se rapprocher de la polaire actuelle jusqu'à la distance d'un demi-degré ; puis il s'éloignera pour parcourir graduellement de nouvelles régions du ciel. Dans 12.000 ans, la plus belle étoile de notre ciel d'été, Véga de la Lyre, sera devenue la Polaire. Le point Gamma ou point vernal est le point de rencontre de l'Ecliptique et de l'Equateur céleste, où, dans sa marche annuelle apparente, le Soleil passe d'un hémisphère dans l'autre. Ce point n'est pas immuable par rapport aux constellations. Ses variations de marche correspondent au déplacement de l'axe terrestre, qui décrit un cône complet en 25.900 ans. C est le phénomène de la précession des Equinoxes. Dans le système apparent du ciel, le point Gamma ou point équinoxial « précède » chaque année d'un angle très faible sa position de l'année précédente, c'est-à-dire qu'il recule sur le Zodiaque d'une année zodiacale en 25.900 ans et de la valeur d'un signe tous les 2.000 ans environ par rapport aux constellations.
g r e c s . Ces s c i e n c e s se t r a n s m e t t a i e n t d e l ' u n à l ' a u t r e e t s o n t p a r v e n u e s j u s q u ' à n o u s c o m m e s u r u n fil t r è s m i n c e , e t d o n t q u e l q u e s p a r c e l l e s o n t p u être recueillies par l'histoire » (i). L e s t e m p l e s a n c i e n s é t a i e n t les c o n s e r v a t e u r s fidèles d e c e t t e s c i e n c e s a c r é e , g r â c e à l a q u e l l e ils p o u v a i e n t c r é e r ces g r a n d e s c i v i l i s a t i o n s . D a n s ces t e m p l e s é t a i t e n f e r m é l ' h é r i t a g e d e la s a g e s s e h u m a i n e d e p u i s ses origines. Cette sagesse, adaptée a u d é v e l o p p e m e n t spirituel des masses, d e v e n a i t le f o n d e m e n t d e s r e l i g i o n s q u i r é g l a i e n t t o u t e la v i e d e s p e u p l e s . L e s a r t i s t e s , i n g é n i e u r s , m é d e c i n s , a r c h i t e c t e s , e n u n m o t t o u s les g e n s c u l t i v é s , r e c e v a i e n t l ' i n s t r u c t i o n d a n s ces m ê m e s t e m p l e s . L e r é g i m e é c o n o m i q u e , l ' é d u c a t i o n des masses, l'orientation de la S c i e n c e e t d e l ' A r t , le g o u v e r n e m e n t d u p e u p l e . . . t o u t ! é t a i t d a n s les m a i n s d e s h i é r o p h a n t e s . L a c o n d u i t e d e s affaires e t d e s m a s s e s p r o c é d a i t d e la R e l i g i o n , g a r d i e n n e d e la c o n n a i s s a n c e s u p r ê m e d e s l o i s d e l ' U n i v e r s e t t o u j o u r s e n h a r m o n i e a v e c la n a t u r e . T o u t e s les c o n n a i s s a n c e s é t a i e n t c o n s e r v é e s d a n s les s a n c t u a i r e s e t t o u t adepte, qui en était digne, p o u v a i t être initié dans u n e b r a n c h e d u savoir, m a i s il d e v a i t p r o u v e r ses a p t i t u d e s e t s a d i g n i t é p a r u n e s é r i e d ' é p r e u v e s . L e s s c i e n c e s a p p l i q u é e s , la p h i l o s o p h i e é t a i e n t e n v e l o p p é e s d ' é s o t é risme et hors d'atteinte d u vulgaire. L e m o t l a t i n o c c u l t e (occultus) a d e u x s i g n i f i c a t i o n s : l ' u n e v e u t d i r e s e c r e t e t l ' a u t r e , m y s t é r i e u x . C o m m e o n v i e n t d e le d i r e , t o u t e s les c o n n a i s sances étaient voilées de secret mais toutes n'étaient pas mystérieuses. Ce d e r n i e r q u a l i f i c a t i f s ' a p p l i q u a i t s e u l e m e n t à la H a u t e S a g e s s e d o n t p o u v a i t p r o f i t e r celui qui, p a r de l o n g u e s é p r e u v e s , s'était t r a n s f o r m é e n récipient d i g n e de c o n t e n i r cette dernière et qui avait p r o u v é q u e rien a u m o n d e n e p o u r r a i t l u i f a i r e d i v u l g u e r le m y s t è r e o u l ' e m p l o y e r p o u r le m a l . L ' A s t r o l o g i e s ' a p p a r e n t e à ces d e u x g e n r e s d e s c i e n c e . D ' u n c ô t é e l l e é t u d i e les p o s i t i o n s d e s a s t r e s , c ' e s t l ' A s t r o n o m i e ; d e l ' a u t r e c ô t é e l l e e s t u n e s c i e n c e s a c r é e q u i r e ç o i t les R é v é l a t i o n s D i v i n e s t r a n s m i s e s p a r ses m e s s a g e r s , E s p r i t s p l a n é t a i r e s . L a p r e m i è r e p a r t i e , celle d e s s c i e n c e s a d a p t a b l e s , n e f a i t p a s l ' o b j e t d e c e t o u v r a g e . J ' a r r i v e d o n c à la S c i e n c e d e u x f o i s o c c u l t e , e n t e n d a n t p a r c e t t e e x p r e s s i o n la s c i e n c e s u p r ê m e m y s t é r i e u s e q u i é t a i t g a r d é e s o u s les sept sceaux d u secret. C ' e s t u n e sagesse s u p r ê m e de laquelle Saint P a u l parle : « Sagesse D i v i n e occulte et mystérieuse que D i e u avait prédestinée a v a n t les siècles p o u r n o t r e g l o i r e » (2). C e t t e s c i e n c e r a y o n n e d a n s l ' e s p a c e i n f i n i d e l ' U n i v e r s , é c l a i r a n t ses lois f o n d a m e n t a l e s . E l l e p é n è t r e e n m ê m e t e m p s d a n s les p r o f o n d e u r s les p l u s o b s c u r e s d e l ' ê t r e h u m a i n , s u i v a n t t o u t e s les m a n i f e s t a t i o n s d e s o n â m e s u r la s p i r a l e s p i r i t u e l l e d e l ' E v o l u t i o n . C e u x q u i s ' é t a i e n t c o n s a c r é s à c e t t e s c i e n c e a v a i e n t v a i n c u la m o r t c a r ils p o u v a i e n t v o i r a u d e h o r s e t a u d e l à d u c a d r e d e s v i e s t e r r e s t r e s . L e u r F o i é t a i t la C e r t i t u d e . C e u x - l à é t a i e n t les f o n d a t e u r s d e s c u l t e s , les g u i d e s d e s p e u p l e s d a n s l e u r d é v e l o p p e m e n t e n h a r m o n i e a v e c la n a t u r e e t s o u m i s à ses l o i s é t e r n e l l e s . D a n s les t e m p s a n c i e n s c e t t e S a g e s s e S u p r ê m e se t r a n s m e t t a i t o r a l e m e n t ( d e m a i n e n m a i n ) à c e l u i q u i é t a i t j u g é a p t e e t d i g n e d e la r e c e v o i r . Cet e n s e i g n e m e n t était p r o g r e s s i f , et c o r r e s p o n d a i t a u x aptitudes d u sujet et a u x phases successives de l'initiation.
(1) Painlevé : Revue de Paris, 15 avril 1922. (2) Saint Paul : Ier Epître aux Corinthiens, II, 7.
Ceux qui s'adonnaient à m o n d e d o n t ils m é p r i s a i e n t les dans u n labeur persévérant et u n e c o m p r é h e n s i o n sans cesse m o n i e universelle.
ce t r a v a i l g r a n d i o s e v i v a i e n t r e t i r é s d u attractions. T o u t e leur existence s'écoulait assidu, d o n t la r é c o m p e n s e s'affirmait p a r c r o i s s a n t e de la b e a u t é i n t é g r a l e de l'har-
Celui qui a v a n ç a i t dans cette Science devait p r o g r e s s e r e n vertu, c a r il e s t i m p o s s i b l e à c e l u i q u i e s t e n l i s é d a n s le t e r r e - à - t e r r e , d e c o n t e m p l e r la L u m i è r e . A u s s i c e l u i q u i a v a i t o b t e n u la S a g e s s e S u p r ê m e e t la V e r t u r e c e v a i t la P u i s s a n c e . La sagesse transmise aux h o m m e s p a r des demi-dieux m y t h i q u e s d o n t l e s t r a d i t i o n s p o p u l a i r e s o n t p e r p é t u é les l é g e n d e s p o é t i q u e s é t a i t s o u s t r a i t e a u x r e g a r d s p a r u n v o i l e o c c u l t e . L a f o u l e r e c e v a i t les reflets d e c e t t e s a g e s s e , s o u s u n e f o r m e c o m p r é h e n s i v e p o u r elle, p a r l ' i n t e r m é d i a i r e d e s r e l i g i o n s . Ces d e r n i è r e s c o n t e n a i e n t l ' i d é a l e t l ' a r t q u i d e v a i e n t é d u q u e r les h o m m e s e n m a r c h e v e r s la B e a u t é E t e r n e l l e . A i n s i t o u t e la v i e d e s p e u p l e s é t a i t c o n d u i t e p a r les I n i t i é s e n h a r m o n i e a v e c la n a t u r e , c o m m e d a n s le l i t d ' u n f l e u v e q u i d e v a i t les m e n e r à l ' é v o l u t i o n s p i r i t u e l l e p r é d e s t i n é e p a r le C r é a t e u r . T a n t q u e l ' h u m a n i t é d a n s sa p é r i o d e d ' e n f a n c e e t d e j e u n e s s e o b é i t p a s s i v e m e n t a u x g u i d e s c o n s c i e n t s d e la r o u t e à s u i v r e , e l l e p r o g r e s s a e n Ainsi d é v e l o p p a n t ses a p t i t u d e s i n n é e s , e t e n a p p l i q u a n t la L o i D i v i n e . la S c i e n c e e t la c i v i l i s a t i o n é t a i e n t f l o r i s s a n t e s . M a i s , q u a n d l ' h u m a n i t é , a r r i v é e à l ' â g e m û r , se d é t o u r n a d e ses g u i d e s , e t se c o n s i d é r a c o m m e a s s e z f o r t e p o u r s e d é v e l o p p e r s e l o n ses p r o p r e s a s p i r a t i o n s , elle s ' é c a r t a i n f a i l l i b l e m e n t d u c h e m i n d e l ' é v o l u t i o n s p i r i t u e l l e , a t t i r é e p a r les s é d u c t i o n s m a t é r i e l l e s . T o u t e s ses f o r c e s e t s o n intelligence furent employées à l'accroissement d u b o n h e u r terrestre. A i n s i e l l e r é p é t a la f a u t e c o m m i s e p a r le p r e m i e r h o m m e , f a u t e q u i a v a i t p r é c i p i t é ce d e r n i e r d e la p o s i t i o n d ' u n ê t r e s u p é r i e u r — i m a g e d e D i e u — a u n i v e a u d ' u n d e m i - a n i m a l n e c h e r c h a n t q u ' à s a t i s f a i r e ses d é s i r s c o r p o r e l s . A l o r s s u r v i n t la c r i s e f a t a l e . L a c i v i l i s a t i o n s ' é t e i g n i t e t la r a c e a u p a r a v a n t si f o r t e e t si v i g o u r e u s e se t r o u v a e n é t a t d e r é g r e s s i o n . N o u s a v o n s s o u s n o s y e u x les r e s t e s d e q u e l q u e s - u n e s d e c e s r a c e s m o u r a n t e s . P r e n o n s p a r e x e m p l e la race n o i r e q u i f u t autrefois à u n d e g r é élevé de l'échelle é v o l u t i v e et q u i est a c t u e l l e m e n t dans u n état v o i s i n de l'animalité. L a race r o u g e , e n c o r e plus ancienne, a g o n i s e sous nos yeux. L ' h u m a n i t é a g a r d é le s o u v e n i r d ' u n e c a t a s t r o p h e , l ' é c r o u l e m e n t d e la T o u r d e B a b e l e t la c o n f u s i o n d e s l a n g u e s , à l a s u i t e d e l a q u e l l e l ' h o m m e perdit c o m p l è t e m e n t l'ancienne Sagesse Universelle. J o b , q u i v é c u t 1.000 a n s a v a n t J . - C . , s e l a m e n t e a p r è s c e t é v é n e m e n t : « O ù d o n c , dit-il, est cette Sagesse ? O ù a-t-elle d i s p a r u ? » D e p u i s , l ' h o m m e e s s a i e e n v a i n d e la r e c o n s t i t u e r d a n s sa b e a u t é p r e m i è r e d ' a p r è s les v e s t i g e s q u i s u b s i s t e n t d a n s les l é g e n d e s d e s d i f f é r e n t s p e u p l e s , m a i s e l l e r e s t e i n a c c e s s i b l e à t o u s c e u x q u i c h e r c h e n t à la f a i r e r e n a î t r e p o u r des b u t s matériels... Ainsi, c o m m e o n l'a v u , la Sagesse a n c i e n n e , p o u r être g a r d é e occulte, se t r a n s m e t t a i t o r a l e m e n t p a r d e s i n i t i a t i o n s s u c c e s s i v e s . P l u s t a r d o n a i m a g i n é d e la f i x e r d a n s d e s é c r i t u r e s h i é r o g l y p h i q u e s , c o n n u e s s e u l e m e n t d e s i n i t i é s . D e p l u s ces h i é r o g l y p h e s p o s s é d a i e n t p l u sieurs significations qui étaient révélées à l'adepte a u f u r et à m e s u r e de s o n é v o l u t i o n s p i r i t u e l l e . C e s i n s c r i p t i o n s s y m b o l i q u e s se r e t r o u v e n t d a n s
l ' a n c i e n n e E g y p t e , c h e z les A s s y r i e n s , les C h a l d é e n s e t les I n d o u s . U n e p a r t i e d e la S a g e s s e a n c i e n n e a v e c d e s d o n n é e s s u r la C r é a t i o n d u m o n d e e t l ' E v o l u t i o n p r é d e s t i n é e d e l ' h o m m e se r e t r o u v e d a n s les l i v r e s s a i n t s d e la C h a l d é e , d a n s les V é d a s e t d a n s le P e n t a t e u q u e d e M o ï s e . M a i s t o u t e s ces d o n n é e s s o n t p u r e m e n t t h é o r i q u e s e t n e l i v r e n t a u c u n e d e s l o i s p e r m e t t a n t d e g o u v e r n e r les f o r c e s d e l ' U n i v e r s . Les livres de Moïse, qui n o u s s o n t p a r v e n u s au c o m p l e t et qui o n t par c o n s é q u e n t u n e très g r a n d e valeur, c o m p o r t e n t d e u x parties, l ' u n e D i v i n e , l ' a u t r e h u m a i n e . L a p a r t i e h u m a i n e a t r a i t a u x lois, a u x r è g l e s h y g i é n i q u e s , a u g o u v e r n e m e n t d u p e u p l e , etc... L a p a r t i e D i v i n e q u e M o ï s e a v a i t e m p r u n t é e d a n s les s a n c t u a i r e s é g y p t i e n s o ù il r e ç u t s o n i n i t i a t i o n , d o n n e les t h è s e s c a p i t a l e s d e la C r é a t i o n d u m o n d e e t d e s l o i s q u i le g o u v e r n e n t . C e s l i v r e s a v a i e n t é t é é c r i t s c o n f o r m é m e n t à l ' e n s e i g n e m e n t des P r ê t r e s é g y p t i e n s p o u r g a r d e r à la S a g e s s e s o n é s o t é r i s m e e t p r é s e n t a i e n t t r o i s significations compréhensibles par l'Initié selon son degré d'évolution. U n d e ces l i v r e s , la G e n è s e (le S e p h e r B e r e s c h i t ) p e u t ê t r e c o n s i d é r é c o m m e le l i v r e s c i e n t i f i q u e e t p h i l o s o p h i q u e le p l u s r e m a r q u a b l e q u i a i t é t é j a m a i s é c r i t . D a n s ce l i v r e les l o i s c r é a t r i c e s d e l ' U n i v e r s s o n t e x p o s é e s a v e c u n e p r é c i s i o n m a t h é m a t i q u e . Il e x p l i q u e é g a l e m e n t la n é c e s s i t é d e l ' i n v o l u t i o n d e l ' E s p r i t D i v i n p a r l ' h o m m e d a n s la m a t i è r e a f i n d e d o n n e r la v i e à c e t U n i v e r s e t l ' é v o l u t i o n c o n s é c u t i v e d e c e t E s p r i t c o m m e b u t d e la v i e h u m a i n e . E n r é s u m é , d a n s ce l i v r e e x t r a o r d i n a i r e se t r o u v e c o n c e n t r é e t o u t e la S a g e s s e q u i p e u t ê t r e r e ç u e p a r l ' h o m m e . M a i s l ' e s s e n c e d e c e t t e S a g e s s e , les clés a u m o y e n d e s q u e l l e s l ' h o m m e p o u v a i t se l ' a s s i m i l e r , e t a p p r e n d r e a i n s i à g o u v e r n e r les l o i s d e la N a t u r e , t o u t cela a v a i t été d o n n é o r a l e m e n t p a r M o ï s e a u x a d e p t e s d i g n e s d e r e c e v o i r e t d e g a r d e r la d o c t r i n e . Ce s a d e p t e s é t a i e n t liés p a r d e s s e r m e n t s t e r r i b l e s ( M o ï s e a v a i t s u i v i la r è g l e d e s m a î t r e s é g y p t i e n s ) . A l ' o r i g i n e , c e t e n s e i g n e m e n t o c c u l t e se t r a n s m e t t a i t d e la m ê m e m a n i è r e , m a i s q u a n d v i n r e n t les t e m p s m a l h e u r e u x p o u r I s r a ë l il f a l l u t se décider à confier aux écritures certaines parties de cette tradition. L ' e n s e m b l e d e c e t t e d e r n i è r e , é c r i t e à d i f f é r e n t e s é p o q u e s , c o n t i e n t la t h é o r i e e t la p r a t i q u e d e l ' a n c i e n e n s e i g n e m e n t . Il e s t p a r v e n u j u s q u ' à n o s j o u r s sous le n o m de Cabbale (i). L a partie t h é o r i q u e de l'ancienne Sagesse est c o n t e n u e dans deux l i v r e s d e la C a b b a l e : le S e p h e r I e t z i r a h o u l i v r e d e la c r é a t i o n , e t le S e p h e r H a - Z o h a r , le c h a r c é l e s t e . Ce s d e u x l i v r e s a i d e n t à c o m p r e n d r e le P e n t a t e u q u e d e M o ï s e . L a p a r t i e s e c r è t e e s t e n f e r m é e d a n s les c l a v i c u l e s d e S a l o m o n . Ce s d e r n i è r e s p r o v i e n n e n t d e l ' a n c i e n T a r o t o u R o t a E g y p t i e n , o ù d a n s des i m a g e s s y m b o l i q u e s et des h i é r o g l y p h e s , est c o n d e n s é e t o u t e la C a b b a l e p r a t i q u e . A p r è s la d i s p e r s i o n d e s d i x t r i b u s d ' I s r a ë l , la S a g e s s e A n t i q u e a v a i t é t é p e r d u e . E l l e n e s ' é t a i t c o n s e r v é e q u e c h e z les C h a l d é e n s p o u r p a s s e r e n s u i t e d a n s la t r i b u d e J u d a s p a r les p r o p h è t e s D a n i e l e t E s d r a s . S a i n t - Y v e s d ' A l v e y d r e r e c o n n a î t q u e la C a b b a l e e s t u n r e s t e p r é c i e u x de l'ancienne Sagesse. D a n s ce q u i s u i t , je d o n n e r a i u n a p e r ç u d e s p o i n t s p r i n c i p a u x d e ces d e u x d i v i s i o n s d e la C a b b a l e , b a s e d e s s c i e n c e s o c c u l t e s o c c i d e n t a l e s . (i) Le mot Cabbale, d'après Saint Yves d'Alveydre, a deux significations selon la manière dont il est écrit : 1° il signifie : tradition orale (littéralement, ce qui se passait de main en main) ; 2° il veut dire : Puissance Suprême, insinuant par là que celui qui possédait la Sagesse Suprême obtenait ipso facto la Suprême Puissance.
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CHAPITRE II
T H É O R I E D E LA CABBALE
Il serait prétentieux de chercher à donner dans un cadre très réduit l'exposé complet d'une science qui fut l'objet d'ouvrages volumineux écrits par des auteurs éminents et versés dans la question. Je me bornerai à esquisser les traits caractéristiques de cette théorie cosmique qui fixe la position de l'homme dans l'Univers, but des lignes qui vont suivre. Les lecteurs désireux d'approfondir la Cabbale trouveront plus loin une liste d'ouvrages fondamentaux se rapportant à cette doctrine. La théorie de la Cabbale comporte plusieurs livres : I. La Tora qui contient la Machora (Tradition) qui explique la science occulte des lettres, et la Michna (ce qui doit être étudié) qui commente les lois. II. Le Talmud, qui réunit les deux parties précédentes et qui énonce les lois proprement dites. III. Le Sepher Ietzirah (i) ou le livre de la création. IV. Le Sepher Ha-Zohar (2) ou char céleste. Je négligerai le Talmud et me contenterai d'étudier quelques paragraphes de la Michna et de la Machora pour éclairer le système de la Cabbale. Ce qui a servi de base au présent travail c'est le Sepher-let^jrah qui traite de la création du monde, des lois qui le régissent et dont j'ai donné une idée sommaire au début de ce livre. De plus, on trouve dans le Sepher Ietzirah la loi du système décimal, « Les Sephiroth », dont il sera question dans un des chapitres suivants. Il est extrêmement difficile de trouver une bonne traduction du Sepher Ietzirah et c'est pour cette raison que j'en ai donné le mot à mot. (Voir IIIe Partie). (1) La traduction en a été faite par Mayer Lambert. (2) Trad. Jean de Pauly, éditée par Lafuma Giraud.
L a C a b b a l e est u n s y s t è m e p h i l o s o p h i q u e c o m p o r t a n t s c i e n c e s , d o n t e l l e e s t la b a s e e t d o n t e l l e f o r m u l e les lois.
toutes
les
S é d i r , d a n s ses « Q u e s t i o n s t h é o s o p h i q u e s », d o n n e u n e i d é e t r è s c l a i r e e t p r é c i s e d u G é n i e d e la C a b b a l e . J e r e g r e t t e d e n e p a s a v o i r s o u s la m a i n cet o u v r a g e d o n t j'aurais cité a v a n t a g e u s e m e n t quelques extraits. Ce q u i suit est inspiré de l ' o u v r a g e de Sédir. La Cabbale expose que l'essence de toute création repose sur trois f o r c e s , d o n t la m o y e n n e e n e s t le p r i n c i p e d e v i e . C e p r i n c i p e a c t i f a p p a r a î t e t s e d é m o n t r e d a n s l ' i n d i v i d u a l i s a t i o n d e l ' ê t r e d è s q u e celle-ci e s t a c c o m p l i e e n acte. L ' a c t e d e l ' ê t r e i n d i v i d u e l e s t d i f f é r e n t d e c e l u i d e la f o r c e ( c e n t r i f u g e ) qui l'a séparé de l'Unité Divine. C e t t e f o r c e q u i p a r t i c i p e à la c r é a t i o n d e l ' E t r e n ' e s t q u ' u n e é n e r g i e p r i m o r d i a l e d e la N a t u r e — u n e s o r t e d ' i n s t i n c t a v e u g l e . L a s é p a r a t i o n d e l ' ê t r e ( d e l ' U n i t é D i v i n e ) se p r o d u i t i n d é f i n i m e n t e t s a n s cesse. E l l e c r o î t c o m m e la f o r c e c e n t r i f u g e j u s q u ' à ce q u ' e l l e p a r v i e n n e à s o n p o i n t culminant... L ' i n d i v i d u a l i s a t i o n e s t a c c o m p l i e ; à p a r t i r d e ce m o m e n t , l ' ê t r e l a n c é d a n s l e C o s m o s s ' e f f o r c e p a r ses p r o p r e s m o y e n s d e se r é u n i r a u P r i n c i p e d o n t i l e s t i s s u . C ' e s t la « R é i n t é g r a t i o n ». L ' i d é a l e t l ' a b o u t i s s e m e n t d e la v i e i n d i v i d u e l l e c o n s i s t e n t e n l ' U n i o n de cette dernière e n Dieu. P o u r a t t e i n d r e ce b u t s u p r ê m e , il f a u t q u e l ' i n d i v i d u a l i t é r e n o n c e en q u e l q u e sorte, e t d e s o n p l e i n gré, à sa v i e p e r s o n n e l l e . L e b o n h e u r idéal p o u r u n ê t r e a i n s i é v o l u é c o n s i s t e d o n c d a n s l ' u n i o n d e l ' ê t r e a v e c le non-être. L a C a b b a l e e n s e i g n e q u e t r o i s m o n d e s c o n s t i t u e n t la V i e : I. - N e c h a m a : M o n d e i n t é r i e u r , e s p r i t , d a n s le m i c r o s c o s m e . L e s ê t r e s é l e v é s q u i v i v e n t d a n s ce m o n d e se r a p p r o c h e n t d e D i e u à u n p o i n t t e l q u e la f o r c e c e n t r i f u g e v i t a l e e s t s o u s la d é p e n d a n c e d u D i v i n , ce q u i l e u r p e r m e t d e p é n é t r e r d a n s la V i e s a n s ê t r e a t t i r é s e t d o m i n é s p a r c e t t e dernière. I I . - Kouach : M o n d e i n t e r m é d i a i r e , ê t r e s i n v i s i b l e s à l ' h o m m e , l ' â m e d a n s le m i c r o c o s m e . I I I . - Nephesch : M o n d e e x t é r i e u r o u v i s i b l e , le c o r p s d e l ' ê t r e o ù la force centrifuge est à son apogée. C h a q u e être p o s s è d e en lui-même cette trinité :
(FIGURE
10)
Nechama qui le rattache à la Source Divine où il vit dans un monde idéal ; Nephesch qui lui donne la vie individuelle et matérielle. Ces deux mondes vivent respectivement dans les deux courants de forces.
Or-Halchor : la lumière émanée, involution. Or-Haho^er : la lumière reflétée, évolution. La vie est éternellement attirée vers l'Unité ; les êtres élémentaires ne sont capables d'aucune vie spirituelle ; ils s'élèvent sans pouvoir se développer. Chez eux l'extérieur ne s'abîme pas dans l'intérieur ; le réel, dans l'idéal. L'être qui couronna la création et qui, par son initiative, participe à cette création continue, est l'homme. Il est prototype de l'Univers, car les éléments dont il est formé appartiennent aux trois mondes. L'homme intérieur, spirituel, c'est Celem-Elohim (le spectre de Dieu) ; l'homme extérieur, matériel, c'est D'Mut-Elohim. L'homme universel se compose de trois parties, douze organes et soixante-douze membres. Le développement de tous ces éléments c'est l'histoire de la création et de l'évolution en vue du retour en Dieu, après quoi le peuple sacré « et tout l'Univers entreront dans l'Amour Eternel ». La mission d'Adam était double : I. - Travailler dans le jardin de l'Eden. II. - Se garder des forces des ténèbres. Si l'homme avait obéi, l'union des deux Adams — divin et matériel — aurait été éternelle et toute la nature évoluerait avec lui. Fortifié en Dieu, Adam aurait pu continuer sans égoïsme son développement extérieur (i). Cette fin avait pour but d'amener l'être créé à la compréhension de son non-être, compréhension qu'il devait atteindre inévitablement. Alors devait apparaître la « Gloire », destinée à la culture intérieure (spirituelle) du Jardin, et ensuite le Saint-Esprit (Ruach-Hacodech) pour annoncer la « Grande Fête » ! Mais le serpent (Na-hasch) fit naître dans le cœur de l'homme l'amour pour l'existence matérielle. A partir de ce moment, l'équilibre des pôles de la vie fut rompu. Le principe de compression s'engourdit et le principe de dilatation (expansion) devint chaotique (2). C'est ainsi que la mesure d'amour et de miséricorde se transforma en mesure de sévérité. Par suite, l'homme ayant commis le péché originel créa sa vie actuelle où la matière domine et où l'esprit travaille pour satisfaire les appétits toujours grandissants des désirs inférieurs. Mais revenons à la Cabbale. Les forces actives Divines pénètrent en diminuant graduellement dans les différents plans de la création. La Bible définit trois périodes de cette diminution de la manifestation divine. Le Zohar développe sa doctrine en décrivant quatre mondes consécutifs émanant de la Source. 1. - Olam Acilut. — Monde de l'émanation (Acel veut dire s'écouler ou se séparer d'une entité-origine). C'est un labeur interne, où le possible (ayn : rien) devient le réel. 2. - Olam Bria. — Monde de la création (du mot Bara qui veut dire : provenir de soi-même). Ce monde constitue le mouvement centrifuge par lequel l'esprit quittant sa sphère supérieure se manifeste en tant qu'esprit mais sans présenter un caractère net d'individualité. Le Zohar décrit ce monde en le comparant à une tente qui recouvre « l'Unité indivisible ». (1) Fabre d'Olivet : Caïn. (2) Jacob Boehme : Passage de la lumière aux ténèbres.
B i e n q u e c e t t e t e n t e s o i t m o i n s b r i l l a n t e q u e l ' U n i t é d o n t elle p r o v i e n t , elle e s t e n c o r e t r o p l u m i n e u s e p o u r p o u v o i r ê t r e r e g a r d é e ! 3. - L e t r o i s i è m e m o n d e e s t c e l u i d e s f o r m a t i o n s . O l a m I e t z i r a h ( i a z a r : f o r m e r ) . C ' e s t le m o n d e d e s p u r s e s p r i t s , d e s ê t r e s i n t e l l i g e n t s . C ' e s t le m o u v e m e n t p a r l e q u e l l ' E s p r i t se m a n i f e s t e e t se d i v i s e e n u n e foule d'esprits individuels. 4. - E n f i n , le q u a t r i è m e m o n d e e s t c e l u i d e la r é a l i s a t i o n : O l a m A s s i a . ( d e a s s a : r é a l i s e r ) . C ' e s t l ' U n i v e r s o u le m o n d e v i s i b l e . L a B i b l e n o u s e n s e i g n e q u e le m o u v e m e n t d ' i n v o l u t i o n D i v i n e d e s c e n d é t e r n e l l e m e n t d u s o m m e t d e l ' E x i s t e n c e v e r s le p o i n t le p l u s b a s , m a i s e l l e r e s t e m u e t t e s u r les s u i t e s d e la M a n i f e s t a t i o n . L e Z o h a r n o u s e x p o s e q u e le m o u v e m e n t d ' i n v o l u t i o n e s t s u i v i d ' u n m o u v e m e n t d ' é v o l u t i o n q u i r a m è n e l ' E s p r i t D i v i n à sa S o u r c e . Ce m o u v e m e n t d e r e t o u r e s t le b u t a u q u e l a s p i r e t o u t ê t r e . Les p u r s esprits d e s c e n d e n t d u m o n d e des f o r m a t i o n s dans celui des réalisations, et r e v i e n n e n t dans leur patrie d'origine après avoir d é v e l o p p é e n p r o j e c t i o n t o u t e s les q u a l i t é s d o n t ils p o s s è d e n t les g e r m e s . L ' â m e , s ' i l le f a u t , p a s s e r a p a r d e m u l t i p l e s e x i s t e n c e s p o u r f a i r e é c l o r e ces g e r m e s e n d e s p l a n t e s q u i d o n n e r o n t d e b e a u x f r u i t s . E l l e r é a l i s e r a a i n s i le c y c l e d e s r é i n c a r n a t i o n s . S e l o n la C a b b a l e , l ' h o m m e ( m i c r o c o s m e ) , p r o t o t y p e d e l ' u n i v e r s ( m a c r o c o s m e ) , se c o m p o s e d e t r o i s p a r t i e s , s a v o i r : le c o r p s q u i v i t d a n s le m o n d e v i s i b l e , l ' â m e q u i a p p a r t i e n t a u m o n d e d e s m o u v e m e n t s e t d e s s e n s a t i o n s e t l ' E s p r i t q u i r é s i d e d a n s le m o n d e d e s é m a n a t i o n s o u d e s i d é e s é m a n é e s . Ce s p a r t i e s s o n t d é s i g n é e s p a r : N e p h e s c h , R o u a c h , N e c h a m a . C h a c u n e d e ces d e r n i è r e s e s t c o n s t a m m e n t e n r a p p o r t d ' é c h a n g e s a v e c le m o n d e a u q u e l elle a p p a r t i e n t . U n c a b b a l i s t e é r u d i t , C h a r l e s L e i n i n g e n , c o m m e n t a n t les t e x t e s , e x p o s e q u e ces t r o i s p a r t i e s n c s o n t p a s n e t t e m e n t s é p a r é e s . Il f a u t se les r e p r é senter c o m m e une transition graduelle de l'une à l'autre de m ê m e q a e les b a n d e s s u c c e s s i v e s d e s c o u l e u r s d u s p e c t r e q u i p r é s e n t e n t d e s z o n e s d o u b l e m e n t polarisées. P a r t a n t d u c o r p s , la f o r m e la p l u s i n f é r i e u r e — N e p h e s c h — p a s s a n t p a r R o u a c h p o u r a t t e i n d r e N e c h a m a a u s o m m e t , o n o b s e r v e t o u t e s les g r a d a t i o n s c o m m e e n a l l a n t d e s t é n è b r e s v e r s la l u m i è r e , o n t r a v e r s e la r é g i o n c r é p u s c u l a i r e . V o i l à à g r a n d s t r a i t s l ' e x p o s é d e la t h é o r i e d e la C a b b a l e c o n c e r n a n t l ' U n i v e r s e t la m i s s i o n d e l ' h o m m e . D a n s u n c a d r e a u s s i r é d u i t il n ' e s t p a s p o s s i b l e d ' e x p o s e r u n s y s t è m e p h i l o s o p h i q u e d ' u n e telle a m p l e u r . J e n ' a i p u e n d o n n e r q u ' u n e i d é e s u c c i n c t e p e r m e t t a n t la c o m p r é h e n s i o n des chapitres suivants.
(FIGURE
II)
CHAPITRE III
LA CABBALE PRATIQUE
Ainsi qu'on l'a vu plus haut, la Cabbale ne peut être considérée comme une branche quelconque des sciences humaines, c'est « la Science de la vie et de la mort » (i). En l'étudiant, l'homme commence à comprendre les lois sacrées qui gouvernent l'Univers, son rôle, sa mission dans la Vie. Les Cabbalistes enseignent que les signes des alphabets sacrés sont les images exactes des forces créatrices du Cosmos. D'après Moïse, la langue adamique ou Wattan était basée sur ce principe, car ses lettres représentaient exactement l'idée qu'elles exprimaient. Nous retrouvons des traces de cette langue perdue dans les écritures brahmaniques des Ecoles d'Initiation supérieure. La langue araméenne des anciens documents hébreux est en harmonie complète avec les grandes lois qui régissent le monde. Sa représentation nous est parvenue sous forme de lettres sacrées. Dans la première partie de ce travail j'ai indiqué sommairement comment les 22 lettres renferment toutes les lois de l'Univers. Je ne puis m'étendre comme je le voudrais sur un tel sujet étant donné le but de ce livre, cependant je dois dire que le dessin des lettres de la langue araméenne correspond exactement aux lois envisagées. Ces lettres sont issues de l'Unité, commencement (principe Arché), qui en se divisant et s'associant en 22 combinaisons, créent l'infini des manifestations universelles, ainsi que des mêmes 22 lettres se forment le nombre infini des mots du langage. La base de l'alphabet est la lettre iod — Unité-Principe — en valeur numérique : 10, c'est-à-dire l'Unité entourée de l'infini. L'hiéroglyphe de toutes les autres lettres de l'alphabet n'est qu'une combinaison du iod. De plus, chaque lettre possède différents sens non seulement au point de (1) Reuchlin : De Cabbala.
v u e p h o n é t i q u e o u n u m é r i q u e , mais u n sens abstrait o u é s o t é r i q u e s'élevant g r a d u e l l e m e n t v e r s les p l a n s s u p é r i e u r s . E n f i n , elle e s t c o u r o n n é e p a r u n n o m D i v i n qui lui c o r r e s p o n d . E n o p é r a n t a v e c ces l e t t r e s c o m m e a v e c des e m p r e i n t e s v i s i b l e s d e s f o r c e s d e l ' U n i v e r s , l e C a b b a l i s t e a g i t s u r les f o r c e s m ê m e s . C e t t e r è g l e s e r t d e b a s e à t o u s les r i t e s d e H a u t e M a g i e . Il e s t c o m p r é h e n s i b l e q u ' i l n ' a i t é t é é c r i t q u e t r è s p e u d e c h o s e e n ce q u i c o n c e r n e la C a b b a l e p r a t i q u e . A l ' o r i g i n e , a i n s i q u e je l ' a i d é j à d i t , les s e c r e t s d e l ' a d a p t a t i o n p r a t i q u e d u S a v o i r se p a s s a i e n t d e « m a i n e n m a i n » a u c o u r s d e s i n i t i a t i o n s c o n s é c u t i v e s ( L e m o t C a b b a l e v i e n t d e K e b b e l , ce q u i se p a s s e d e m a i n en main). P l u s t a r d , q u a n d v i n r e n t d e s t e m p s m a l h e u r e u x e t d a n s la c r a i n t e d e v o i r se p e r d r e c e t t e s c i e n c e s u p r ê m e , o n p r i t le p a r t i d e l ' é c r i r e . M a i s elle f u t e n v e l o p p é e de voiles s y m b o l i q u e s , de figures secrètes p o u r e n o b s c u r c i r la f o r m e afin d ' e m p ê c h e r les p r o f a n e s d ' e n p é n é t r e r le s e n s . C e t t e p a r t i e d e la C a b b a l e p r a t i q u e , q u i f u t f i g u r é e , p o r t e le n o m d e « C l a v i c u l e s d e S a l o m o n », c a r , d ' a p r è s la t r a d i t i o n , c ' e s t s o u s le r è g n e d e ce R o i - m a g e q u e l ' o n f u t o b l i g é d e r e c o u r i r à la r e p r é s e n t a t i o n d e l ' a n c i e n n e tradition, qui jusqu'alors s'était transmise oralement. C e s c l a v i c u l e s r e p r é s e n t e n t 36 m é d a i l l e s a v e c 72 h i é r o g l y p h e s f i g u r a n t différents s y m b o l e s e n écriture h é b r a ï q u e o u à l'aide des l a n g u e s symboliques. Ces i n s c r i p t i o n s r e p r é s e n t e n t p o u r la p l u p a r t les n o m s D i v i n s e t c e u x d e s A n g e s é l e v é s . C e s clés, a v e c q u e l q u e s c h a n g e m e n t s , s ' e m p l o i e n t p a r les M a g e s e n q u a l i t é d e t a l i s m a n s . A f i n d e c a c h e r le s e n s r é e l d e la C a b b a l e a u x p r o f a n e s , les A n c i e n s usaient de différents m o y e n s hiéroglyphiques. D a n s la M i c h n a (1) c e t h i é r o g l y p h e e s t a p p e l é « l ' A r ô m e d e la S a g e s s e ». U n d e s p r o c é d é s d ' o c c u l t a t i o n d u s e n s v r a i é t a i t la t r a n s m u t a t i o n d e s l e t t r e s , o u f u s i o n d e q u e l q u e s m o t s e n u n seul. Ailleurs, o n employait u n e sorte de c r y p t o g r a m m e cabbalistique en r e p r é s e n t a n t u n m o t c o m m e u n e s o m m e de plusieurs n o m b r e s à l'aide de l a q u e l l e o n t r o u v a i t les l o i s c a c h é e s . C e t t e f o r m e d e C a b b a l e a v a i t s o n emploi en Astrologie. P o u r d o n n e r u n e idée des divers procédés qui précèdent, suivent q u e l q u e s e x e m p l e s e m p r u n t é s à M o l i t o r (2). E x e m p l e I. — D a v i d d a n s s o n t e s t a m e n t à s o n fils S a l o m o n d i t : « Il m ' a m a u d i t p a r d e c r u e l l e s m a l é d i c t i o n s ». N . i. M . R . E . T z . E . T . o u , e n f a i s a n t a b s t r a c t i o n d e s v o y e l l e s s e l o n la p r a t i q u e d e l ' h é b r e u a n c i e n , n o u s a v o n s le m o t : N . M . R . T z . T . , ce q u i s i g n i f i e : « Il m ' a a p p e l é ». R e c o n s t i t u a n t les m o t s q u i a v a i e n t s e r v i à la f o r m a t i o n d e ce d e r n i e r , o n a : N — oef — adultère. M — o h a b i — m o h a b i t e , c a r D a v i d é t a i t le fils d e R u t h . R — o t z e a t h — assassin. T z — o r e r — affreux. T — o h e r a — abject. E x e m p l e I I . — L e p r e m i e r m o t d u l i v r e d e la G e n è s e , E n a r c h é , a u
(1) Michna : tradition orale des anciens Hébreux qui avait été transcrite par Judas le Saint et qui s'était développée plus tard dans le Talmud. (2) Molitor : Philosophie de la Tradition.
commencement (ou en principe), en hébreu : Bereschit — se décomposant en deux mots — Berre : « Il a créé ou il a dit » (i) et Shit — six. C'est ainsi que Moïse détermine d'emblée les six puissances élémentaires qui agirent pendant les six jours de la création symbolique. Ces deux citations appartiennent au domaine de la cryptographie synthétique. Exemple III. — Transmutation de lettres : Dieu dit dans le livre de l'Exode : « J'enverrai devant toi, mon Ange (Malahi) ». En changeant la disposition des lettres, nous obtenons le nom de l'Ange préposé à la défense du peuple d'Israël — Michael (2). La Cabbale possède de nombreux systèmes hiéroglyphiques, tels que par exemple : la table de Tzirouf qui sert à transposer les lettres d'après certaines règles, la table de Shemamphorash d'un emploi précieux en Astrologie cabbalistique. Je me limiterai à ces deux systèmes. Cette dernière table est composée des versets 19, 20 et 21 du livre de l'Exode, versets comportant chacun 72 lettres. En combinant d'une façon précise les lettres des premiers mots de ces trois versets, on obtient 72 racines, auxquelles on ajoute les terminaisons de El ou Iah, qui sont elles-mêmes des noms de Dieu. Ces combinaisons des 72 noms Divins se nomment le Shemamphorash et elles sont en harmonie avec ces paroles de la Bible : « Mon ange ira devant vous, regardez-le, car il porte sur lui « Mon grand nom ». La table qui suit est empruntée en grande partie à Lenain (3) avec certaines modifications que j'ai jugées indispensables pour reconstituer l'idée exacte de la Cabbale. (Table VI). La figure 12 donne la clef permettant l'application du Shemamphorash à l'Astrologie.
(1) Car dire et créer en hébreu s'expriment par le même mot, ce qui affirme une fois de plus la force créatrice du Verbe. (2) La lettre aleph peut être indifféremment employée comme a ou comme e. (3) Lenain : La Science cabbalistique.
(FIGURE 12)
T A B L E
D E S
72
G É N I E S
(SHEMAMPHORASH)
Licence eden-19-7-6224024-7-105602476-24953654 accordée le 28 janvier 2023 à [email protected]
N O T E SUR LE SCHEMAMPHORASH
Si on compare le Schemamphorash au livre des Chances chinois, le Yi-King, on trouve dans ce dernier 64 combinaisons des hexagrammes, tandis que le Schemamphorash se compose de 72 combinaisons, donc 8 de plus correspondant aux 8 Pa-Kua, ou trigrammes de base chinois. D'autre part si on compare le Yi-King aux Arcanes de la Cabbale, on constate la différence suivante : dans la Cabbale, les Arcanes majeurs sont au nombre de 22 et les Arcanes mineurs au nombre de 56, donnant un total de 78. Ce nombre dépasse celui des hexagrammes du Yi-King de 14 ou 2X7. En comparant les aphorismes des Arcanes (donnés dans la 3e partie de cette Trilogie) à ceux des combinaisons correspondantes du Yi-King, nous constatons une similitude frappante. Par exemple, l'aphorisme du Ier Hexagramme chinois, « le Créateur », est semblable à celui du ier Arcane majeur, « le Mage ». Le second Hexagramme, élément féminin, correspond au 2e Arcane, « la Porte du Temple » (ou selon la dénomination médiévale « la Sagesse »), et ainsi de suite. En se basant sur ces similitudes, il ne faut pas déduire que l'une de ces écoles ait emprunté l'enseignement à l'autre, mais il faut supposer que toutes les deux avaient reçu les principes d'un centre commun et avaient été développés selon leur caractère particulier. Je recommande la lecture des ouvrages de M. Churchward sur le « Continent Lémurien » (The lost Continent of Mu, The Children of Mu, The Symbols of Mu), ouvrage qui soulève le voile sur l'origine commune de toutes les civilisations anciennes émanant d'un seul centre et se propageant aussi bien à l'Ouest qu'à l'Est.
CHAPITRE I V
LA MATHÉMATIQUE CABBALISTIQUE
Eliphas Lévi dit que « la Cabbale pourrait être appelée la mathématique de la pensée humaine. Elle est l'algèbre de la foi ; elle résout les problèmes de l'âme comme des équations en découvrant l'inconnu ». Elle donne aux idées la précision et la netteté des nombres, grâce à cette particularité de l'ancien hébreu où chaque lettre possède une valeur numérique. Ainsi, chaque mot présente en même temps une somme susceptible de diverses interprétations. En jugeant mathématiquement les mots hébraïques, mots qui, ainsi que nous l'avons dit, présentent des combinaisons visibles de lettres-forces, le Cabbaliste découvre la loi des arrangements qui ont créé tel ou tel sujet. Tous les nombres dérivent de l'Unité (Arché) et ne sont que ses divisions et multiplications dans l'Infini. Ils peuvent donc tous être réduits à cette unité primordiale qui les contient déjà en elle-même. La numération a pour base les dix premiers nombres. Ils contiennent l'infini et embrassent toutes les lois mécaniques de l'Univers. En réalité, il n'existe que neuf nombres fondamentaux, car 10 est déjà le retour à l'Unité. On comprend aisément que dans la langue hébraïque, les nombres i et iooo sont représentés par la même lettre. Ces dix nombres de base portent le nom de Sephiroth (sephiroth : numération). Cette base primitive et unique ne comporte que 9 nombres + l, transition ou passage à la série suivante 9 unités + 1, transition à la dizaine et ainsi de suite, ainsi 9 x 10 + 10 = 100. Nouvelle transition. Le nombre 9 est le nombre culminant manifesté sur la terre par le Créateur, c'est le nombre supérieur pouvant être compris par l'Incarné. « Dix et non neuf », dit le Sepher-Ietzirah, car 9 est la fin de la création et dix est le passage à l'ordre supérieur. « Dix et non onze »...
car onze est inaccessible à notre compréhension. Il est le second nombre du plan supérieur qui nous est fermé et c'est pour cette raison qu'il ne saurait être envisagé dans nos calculs. Pour nous en servir nous devons le réduire à 10 + i, c'est-à-dire à notre système terrestre. Comme notre science est limitée par les trois dimensions, mais parce qu'elle pressent l'existence d'une quatrième — transition permettant l'accès aux plans supérieurs — notre calcul se limite à 9 et ne fait que poser 10, l'unité du calcul supérieur. Il convient de remarquer que ces dix nombres ou Sephiroth de la Cabbale ne sont pas considérés seulement comme chiffres ou nombres appartenant au domaine purement mathématique. Ils contiennent tout un système philosophique basé sur la loi de l'équilibre. Neuf exprime trois Trinités. Chacune représente le principe actif, le principe passif, et le point d'équilibre entre ces deux derniers. Dix indique le retour dans l'unité, vers le Principe de vie, vers le Créateur. Ce système merveilleux nous démontre la loi d'involution qui pénètre toute la matière visible, dont le point culminant est neuf : couronne de la Création. Nous pouvons vérificr cette loi dans tout ce qui nous entoure. Enfin dans le nombre dix, nous possédons la certitude de l'évolution définitive vers le Principe Primordial qui termine le cycle des incarnations. Ce système philosophique a servi de base, sous une forme ou sous une autre, à la plupart des religions anciennes. Les Brahmanes hindous, les Egyptiens, les Grecs possèdent leurs symboles séphirothiques correspondant exactement à ceux des Hébreux. Ces symboles, selon l'évolution plus ou moins élevée des peuples, se traduisent par des figures abstraites ou matérielles, mais dont les principes sont les mêmes. Partout, la base développée et perceptible pour l'homme est neuf ; le nombre dix est le passage au plan supérieur. Onze est l'inconnu suprême. (Voir le tableau comparatif des Sephiroth appartenant aux trois grandes religions). Résumons, avant d'aller plus loin, les lois fondamentales sur lesquelles est bâtie la Cabbale. Les 32 voies de la Sagesse du Sepher Ietzirah se composent des 22 lettres plus les 10 Sephiroth. Bien que 10 soit compris dans les 22 lettres, il en a été volontairement extrait afin de faire comprendre la différence qui existe entre le Calcul et les Lois Universelles. Les 22 lettres qui expriment les lois proprement dites, lois de la Création, se composent ainsi : 3 + 7 + 12. 3 répond à la loi d'équilibre, 7 à la loi de la gamme universelle ; 12 s'exprime par 3 X 4 (les 4 trigones du Zodiaque). Mais ces deux dernières lois découlent de la première. 7, c'est 3 équilibré contre 3 et 12, c'est 3 placé aux quatre points cardinaux de la croix astronomique, afin de démontrer que l'équilibre universel sert de support à toute la Création. D'autre part, 3 est indivisiblement compris dans l'Unité. C'est la Trinité de la religion chrétienne, où le Père est le Principe primordial, le Fils : le Verbe, l'action, et le Saint-Esprit : la Vie, résultat de cette action. C'est lui qui pénètre au fond de la Création pour ramener l'Esprit égaré dans la matière à son Principe, à son Père Eternel. Pour donner un exemple des procédés de mathématique cabbalistique, prenons par exemple le nom Adam dont les significations numériques des
(Figure
13)
i
.v
SCHÉMA
DES SEPHIROTHS
lettres sont respectivement : mem — 40 — Daleth — 4 — Aleph — 1. En additionnant ces chiffres nous obtenons la somme 45. Mais, cette somme doit être réduite aux chiffres de base, ce qui s'exprime par 4 + 5 = 9. Or, nous avons vu que le chiffre 9 est l'expression de la combinaison suprême de notre monde, le développement supérieur de l'Unité — Arché, car le nombre suivant : 10, nous ramène à cette Unité. Mais, comme l'homme créé à l'image de Dieu est le point culminant et définitif de la Création, ce nombre 9 lui correspond totalement. Le nombre 9 se perd dans l'Unité pour produire l'homme, cet esprit incarné « qui réunit en lui deux mondes », dit Ch. Leiningen (1). « C'est naïf et profond, comme la Vérité et comme la Nature » (Eliphas Lévi) (2). La table suivante donne les significations numériques des lettres hébraïques ainsi que leur clef cabbalistique. En opérant cabbalistiquement avec les mots (sommes), les Anciens obtenaient des révélations qui, rapprochées des données du thème horoscopique, précisaient les événements de la vie des peuples et des individus. Ces opérations cabbalistiques, comme l'a dit Eliphas Lévi, « sont simples comme un jeu d'enfant et compliquées comme le problème le plus ardu ».
TABLEAU DONNANT LES SIGNIFICATIONS NUMÉRIQUES DES LETTRES HÉBRAIQUES AINSI QUE LEUR CLEF CABBALISTIQUE
Périodes
Lettres. ___
—
,
Chiffre cabb. de la période -
j
~
,.: ï T 4 y P 1 ; 4 . 7 . 10 . 40 . 70 . 100 .
! X . 4 . 7 .... ' ! ! 4 \
3
3 n n 3 3 9 -j 2 .'5 . 8 . 20 . 50 . 80 . 200 .
| 2 . 6 . e !
.... j !
6
1 I
.... S j !
9
J , > D 5 si/ 3 . « . 9 . 30 . 60 , 90 . 300 .
(1) Le Sphinx, avril 1887. (2) Initiation, 1891,
CHAPITRE V
LA MAGIE
Avant de poursuivre l'exposé des questions concernant strictement l'Astrologie ancienne, il est indispensable d'entretenir le lecteur sur l'une des sciences occultes également basée sur la Cabbale, science que les Sages antiques prenaient comme pierre angulaire de leurs religions et sur laquelle s'appuient encore les religions contemporaines. Je sais d'avance que les prêtres vont rejeter cette affirmation et pourtant les symboles de tout rituel sont nés de cette science, qui est la Magie. Ce mot : Magie, paraît effrayant au profane et évoque des images de sorciers, de messes noires, de pactes avec le diable. Au Moyen-Age, il suffisait d'être accusé de pratiques magiques pour être torturé et brûlé vif. Néanmoins cette science occulte qui, comme sa sœur l'Astrologie, se perd dans la nuit des temps, est arrivée à nous à travers toutes les persécutions et c'est d'elle, la maudite, que toutes les religions tiennent leurs rituels. En notre siècle matérialiste les persécutions contre la Magie sont peut-être plus violentes qu'au Moyen-Age. Il est vrai qu'on n'envoie plus ses adeptes au bûcher, mais on les couvre de ridicule. Les savants officiels s'en détournent avec dédain, car elle n'entre pas dans le champ de leur microscope. Les prêtres, ignorant son rôle dans les religions qu'ils professent, en parlent avec haine. Ces deux états d'esprit basés sur l'ignorance ne sauraient atteindre la Magie. L'homme actuel veut tout savoir, démonter, disséquer pour comprendre l'action de la vie comme dans une machine qui n'est que son œuvre. Partant, l'incompréhensible, l'invisible, l'occulte n'existent pas. Pourtant si l'humanité daignait pénétrer dans le Sanctuaire, n'y trouverait-elle pas « l'Oiseau bleu » qu'elle cherche en vain partout ? Seuls, ceux qui sont dignes pourraient entrer dans le lieu sacré ; par
contre ceux dont l'évolution est insuffisante ne sauraient en ouvrir les portes et moins encore en connaître les secrets. La Magie, cette science « méprisable », enseigne comment, grâce aux correspondances universelles, l'homme agissant sur les manifestations visibles du plan physique, peut mettre en mouvement les forces correspondantes du plan astral et, par ces dernières, entrer en relations avec le plan supérieur divin. Tout rituel repose sur ces principes et conduit à des résultats identiques, de ce chef il est magique. Etudions la question. Qu'est-ce qu'un rituel ? N'est-ce pas une combinaison, un assemblage de certains mots scandés d'une façon précise, de certains gestes, de fumigations... toutes choses instituées depuis des siècles, répétées par des milliers d'êtres et devenues des lois indestructibles ? Le prêtre, accomplissant le rituel, crée dans le monde des forces des vibrations qui se propagent dans le monde supérieur. Il est compréhensible que le geste, le cérémonial adoptés et consacrés de tout temps par une infinité d'officiants constituent une force dont la puissance est considérable. Eliphas Lévi affirme que le rituel de la religion catholique est une représentation de la Haute Magie organisée et réglée par le symbolisme et la hiérarchie. Il faut donc rejeter toute prévention contre la Magie, culte démoniaque, et la regarder sans préjugé comme la Science qui nous enseigne à nous servir des lois de correspondance universelle, lois révélées par l'ancienne Sagesse et plus particulièrement par la Cabbale. La Magie, comme d'ailleurs toutes les religions, a pour but de gouverner l'homme spirituel. C'est un des rayons de forces que ce dernier rencontre sur la route accidentée qui le mène vers le Progrès prédestiné par le Créateur. Dans la Magie, comme dans les religions, il s'est trouvé des gens qui se sont égarés hors de la vraie Voie et sont tombés dans le domaine de la superstition et du fanatisme. Dans l'Antiquité, au Moyen-Age et même de nos jours, nombreux furent les adeptes qui voulurent utiliser les forces surnaturelles pour des fins personnelles. De là naquirent de fausses doctrines, sortes d'hérésies, qu'on rencontre dans les grimoires du Moyen-Age, dans lesquels il est parfois difficile de découvrir le grain de vérité. La basse magie, ou magie noire, sort de ces superstitions et a pour but d'acquérir des biens matériels à l'aide des forces astrales. Ces pratiques coupables ont provoqué dans le monde des profanes la méfiance, la peur et souvent l'hostilité contre la Magie. La haine des Chrétiens envers les Hébreux joue aussi un certain rôle dans cette réprobation. Ceux-ci sont accusés d'emprunter l'aide des forces surnaturelles pour nuire au Christianisme ainsi que de créer des symboles magiques hostiles à celui des Chrétiens : la Croix. Cette opinion résulte évidemment de ce fait que l'ancienne Sagesse nous a été transmise par la Cabbale hébraïque, ce qui fait supposer au profane que cette dernière, de création juive, est l'ennemie du Christianisme. J'espère avoir exposé avec suffisamment de clarté le rôle des écritures hébraïques, intermédiaire précieux entre tous et par lequel nous furent transmis les restes de l'ancienne Sagesse. Cette dernière ne cherche nullement à atteindre le Christianisme ; au contraire, en faisant comprendre
les lois sublimes de la nature, elle ne peut que fortifier notre foi et la morale chrétienne. Les Juifs, mus par l'orgueil, se sont efforcés de monopoliser cette Sagesse suprême, mais en vain, car elle reste inaccessible et incompréhensible pour eux. S'ils s'étaient laissés pénétrer par la Doctrine, leurs yeux se seraient ouverts à la lumière, le voile de leurs erreurs serait tombé et le sceau de Salomon couronné par la Croix grouperait toute l'humanité dans une pensée commune. Poursuivant ce but lumineux, Adam, les yeux ouverts, guidé par une compréhension intégrale, brisant les chaînes de la sensualité, remporterait enfin la victoire finale sur Na-hash, et marcherait sans hésitation vers la Lumière. Sa foi se changerait en certitude et la récompense serait proche. Mais cet idéal est loin d'être atteint et l'homme cloué à la terre, erre dans les ténèbres de l'ignorance, ballotté d'une rive à l'autre par des forces inconnues. La Science et la Foi ont emprunté des directions absolument différentes, s'efforçant en vain de trouver chacune la vérité perdue.
(FIGURE 15)
CHAPITRE VI
LES G R A N D S ARCANES
Il a été dit plus haut que le sens occulte de la Cabbale est exprimé dans les clefs ou clavicules de Salomon, appelées aussi clefs du Tarot (i). « Qui croirait, dit Eliphas Lévi, que le livre ayant inspiré toutes les théories et les symboles religieux s'est conservé et nous est parvenu sous la forme d'un jeu composé de cartes étranges ». Et pourtant cela est ainsi. Notre jeu de cartes contemporain n'est que le Tarot transformé. Il diffère de ce dernier par des couleurs spécifiant chaque symbole et par ce fait que chaque couleur comporte 13 cartes au lieu de 14. Cependant, en Espagne et en Italie, on trouve encore le Tarot primitif de 14 cartes avec les signes initiaux déformés pendant le Moyen-Age, mais qu'on peut facilement reconstituer. Le jeu mystérieux qui était connu à l'époque médiévale se nommait « l'Ombre de l'homme ». Le Tarot était alors couramment employé et l'est encore à présent par les diseurs de bonne aventure qui en tirent parfois des présages extraordinaires et vrais. Le Tarot ancien se compose de 78 lames dont 22 arcanes majeurs et 56 arcanes mineurs. Court de Gébelin a trouvé dans les 22 arcanes du Tarot le symbolisme des Mystères Egyptiens et attribue leur composition à Hermès Trismégiste, appelé aussi Tot. Il est certain qu'on peut trouver sur les monuments de l'ancienne Egypte la figuration de la plupart des lames des arcanes majeurs imprimée hiéroglyphiquement, ce qui justifie l'opinion émise par l'auteur précité. Celui qui écrit ces lignes est convaincu que le Tarot remonte à une (1) Tarot ou Rota, ancien mot égyptien qui se rapporte aux roues célestes qui constituent le mécanisme de la Nature. Ces rotas correspondaient aux Ophanims des anciens Hébreux et aux Chérubins des Chrétiens.
A n t i q u i t é e n c o r e p l u s é l o i g n é e e t q u e les E g y p t i e n s l ' a d o p t è r e n t à u n e é p o q u e q u ' i l e s t difficile d e p r é c i s e r . C h a q u e l a m e d u T a r o t p o r t e d e s i m a g e s s y m b o l i q u e s d o n t les m o i n d r e s détails o n t u n e signification précise. C h a q u e l a m e d e s g r a n d s a r c a n e s c o r r e s p o n d à l ' u n e d e s 22 l e t t r e s de l ' a l p h a b e t sacré, à l'indication n u m é r i q u e de cette dernière et à u n signe d u Z o d i a q u e o u d ' u n e planète. C e l u i q u i s a v a i t d é c h i f f r e r le s e n s e x a c t c a c h é s o u s les s y m b o l e s p o s s é d a i t les m o y e n s d ' a d a p t a t i o n d e la S a g e s s e s u p r ê m e p e r m e t t a n t d e g o u v e r n e r les f o r c e s d e l ' U n i v e r s . D a n s u n h o r o s c o p e , les p r é s a g e s i n d i q u é s p a r les g r a n d s a r c a n e s c o n d u i s e n t à l ' u l t i m e c o n c l u s i o n et a u x révélations précieuses c o n c e r n a n t le p l a n s u p é r i e u r .
(FIGURE 16)
Les arcanes mineurs s o n t divisés e n quatre g r o u p e s de 14 lames chacun. ier G r o u p e o u couleur, le Sceptre o u b â t o n — leurs présages se r a p p o r t e n t à l'action de la sagesse de l ' h o m m e placé au milieu des épreuves terrestres. 2me G r o u p e , la C o u p e - représente les désirs, les passions, les plaisirs, les entraînements et les espoirs — forces animiques jouant u n rôle capital dans la vie de l ' h o m m e . 3 me G r o u p e , le Glaive ou l'épée — symbole du travail, de la lutte, contre les obstacles, les déceptions, les dangers multiples et les difficultés qui jalonnent le trajet de la vie. 4me G r o u p e , le Sicle (1) — présages c o n c e r n a n t la prospérité matérielle de l ' h o m m e . Le tableau p r é c é d e n t i n d i q u e c o m m e n t sont disposés les arcanes dans le cercle fatidique de Saturne, que je p r e n d s à titre d'exemple (Fig. 16). Il m e reste à soulever u n coin d u voile qui cache les 22 arcanes majeurs. Ce que je vais exprimer ici p r é s e n t e r a une certaine obscurité et sera incomplet. Le lecteur c o m p r e n d r a , je l'espère, les raisons qui m'interdisent de parler davantage. Il n ' e s t pas possible de d i v u l g u e r ce qui a été gardé secret p e n d a n t de n o m b r e u x millénaires. Celui qui veut, et qui est digne de savoir, est p r ê t à recevoir la plus haute des Sciences. Il d é c o u v r i r a seul le c h e m i n de la compréhension. S'il n ' y p a r v i e n t pas c'est que son é v o l u t i o n est insuffisante. Le fruit t o m b e q u a n d il est m û r . Cependant, sans trahir le secret, essayons en quelques mots d'expliquer ce q u e symbolisent les g r a n d s arcanes dans le plan inférieur. D a n s la Planche V I I (Les g r a n d s arcanes) je d o n n e les 22 grandes clefs de la Sagesse suprême, c o m m e o n les appelait dans les T e m p l e s initiatiques de l'ancienne E g y p t e , et, parallèlement, les appellations qu'elles r e ç u r e n t au M o y e n - A g e . Ces dernières o n t été reproduites par Papus dans son Tarot des Bohémiens. J ' i n d i q u e aussi quelques c o r r e s p o n d a n c e s de ces clefs dans le Cosmos. Mes travaux sur la q u e s t i o n m ' o n t c o n d u i t à a d o p t e r les appellations et significations anciennes qui m e semblent plus correctes. Condensant en quelques phrases les significations des arcanes m a j e u r s , nous dégagerons la pensée d o m i n a n t e qui sert de base à la Magie et aux grandes doctrines religieuses. Le m ê m e texte fait pressentir le b u t de la vie humaine. La v o l o n t é de l ' h o m m e (I) éclairée par la Sagesse (II), et manifestée par l'action (III), réalise (IV) son p o u v o i r qui p e u t être dirigé judicieusem e n t o u n o n , selon l ' I n t u i t i o n (V) dans le cercle tracé par les lois de l'Univers. L ' h o m m e ayant subi l'épreuve (VI) qui lui avait été imposée par la V o l o n t é D i v i n e , entre, par la Victoire (VII) en possession de sa création et, réalisant son E q u i l i b r e (VIII) sur l'axe de la Prudence (IX), régularise les oscillations de la F o r t u n e (X). Sa Force (XI), purifiée p a r le Sacrifice (XII), par lequel l ' h o m m e se p r o s t e r n e v o l o n t a i r e m e n t sur l'autel de l'expiation, l'amène à vaincre la mort. Sa T r a n s f o r m a t i o n (XIII) D i v i n e , en l'élevant de la t o m b e vers le Progrès infini, o p p o s e son Initiative - ( X I V ) immortelle aux embûches universelles d u D e s t i n (XV). Le temps est mesuré p a r les Chutes ( X V I ) , mais après chacune de (1) Sicle : ancienne pièce de monnaie.
PL. VIII
-
LES GRANDS
celles-ci, il aperçoit la lueur de l'Espoir (XVII) ou le Crépuscule (XVIII) de la réception. L'homme poursuit constamment ce qui lui échappe et le Soleil du Bonheur (XIX) ne s'éclairera pour lui qu'après le Renouvellement (XX) de son être par la mort qui ouvrira devant lui un champ beaucoup plus vaste à sa volonté, à sa sagesse, à son action. Toute volonté qui se laisse entraîner par des impulsions matérielles et par de bas instincts se refuse d'elle-même à sa liberté et se voue à l'Expiation (XXI) de ses fautes. Par contre, toute volonté qui se réunit à Dieu en accomplissant ses lois de Vérité et de Justice participe, dès cette vie, au Pouvoir Divin sur le monde et ses créatures et c'est en ceci que réside la Récompense éternelle (XXII) des esprits vainqueurs (1). (1) D'après Christian : Histoire de la Magie.
Licence eden-19-7-6224024-7-105602476-24953654 accordée le 28 janvier 2023 à [email protected]
ARCANES
CHAPITRE VII
LA CLEF UNIVERSELLE
La pratique et la théorie de l'ancienne Cabbale sont réunies dans un seul mot, mot sacré dont la possession complète donnerait un pouvoir illimité à celui qui le comprendrait et saurait l'employer. Ce mot, que les Hébreux avaient hérité de l'Egypte, n'était confié qu'au Grand-Prêtre. Ce dernier ne pouvait le prononcer qu'une seule fois par an, à voix basse, dans le Sanctum Sanctorum, au milieu des acclamations du peuple. Mais avec la destruction du temple et la disparition de l'Arche d'Alliance, la possession du mot sacré fut perdue et remplacée par le nom du Tetragrammaton qui ne présente que la forme extérieure du nom suprême. Ce nom renferme toutes les lois de l'Univers. Il explique entre autres le Tetractis Pythagoricien. Il était aussi le cri d'extase (i) des bacchantes antiques qui en le prononçant déformé n'en comprenaient pas la portée réelle. Essayons, dans la mesure du possible, de nous rendre compte de la construction de ce mot. C'est le nom trois fois sacré Ieve, dont il s'agit, ainsi que le lecteur l'a certainement soupçonné. Il est composé de trois lettres Vau-Hé-Iod, car la quatrième n'est que la répétition de la seconde. Ainsi se trouve posée d'emblée la loi principale de la Création, celle de la Trinité — le Ternaire. Le second Hé est le passage du ternaire au quaternaire ; c'est la réalisation du Verbe Divin dans la forme. On peut se faire une idée de ce qui précède en examinant le cercle Zodiacal. Celui-ci comporte 4 trigones auxquels correspond un même nombre de couleurs. Air : jaune ; Eau : bleu ; Feu : rouge ; Terre : vert. Trois de ces couleurs sont dites couleurs mères : le jaune, le bleu, le rouge. Le vert est une couleur composée du jaune et du bleu. (1) Evohé.
Les 3 lettres du ternaire I.E.V., plus 4 lettres du quaternaire I.E.V.E. donnent 7, le nombre de la gamme universelle. D'autre part 3 X 4 = 12, les douze signes du Zodiaque avec toutes leurs correspondances. Ce dernier nombre peut encore être obtenu autrement en changeant les positions respectives des quatre lettres du Ieve selon les règles de la Cabbale énoncées plus haut. Nous obtenons ainsi 12 combinaisons ou mots nouveaux. Ces douze combinaisons correspondent aux douze tribus symboliques des Hébreux, aux douze pierres mystérieuses de l'Ephod du Grand-Prêtre à l'aide desquelles il obtenait les oracles dont parle la Bible. D'un autre côté, en étudiant les valeurs numériques des lettres formant le nom sacré, nous voyons que le Iod = 10, le Hé = 5 et le Vau = 6 dont la somme est 21, réalisant la gamme universelle considérée sous l'angle du ternaire. C'est aussi le nombre des lettres de l'alphabet sacré, car ainsi que nous l'avons vu dans l'étude du Tarot, la vingt-deuxième lettre est équivalente à o. 22 ne peut être compris par l'incarné parce qu'il exprime 11 au binaire, nombre qui est hors de notre plan terrestre. Le nom sacré est en même temps la clef des Sephiroth dont la table donnée par Kircher est schématiquement représentée ci-après. La table des Sephiroth (1) est utilement complétée par quelques significations des noms correspondant aux 10 nombres. 1 — Kether : Principe impérissable de l'Etre Absolu dans lequel se produit la fermentation de la vie. CORRESPONDANCES DES PIERRES PRÉCIEUSES AVEC LES SIGNES DU ZODIAQUE (PLANCHE VIII)
(1) IIe partie, chap. IV.
SCHÉMA DE KIRCHER (FIGURE 17)
2 — Hochma : Lien indissoluble entre l'Esprit et l'Ame de l'Univers. 3 — Bina : Union des principes masculin et féminin qui enfantent éternellement l'Univers vivant. 4 — Chezed : Le déroulement (déploiement) de l'Univers (Arché). Son écoulement dans le Temps et l'Espace. 5 — Gebura : Dieu, reflété dans un des dieux de l'Antiquité ; dieux des Géants, des demi-dieux. 6 — Tiferet : Manifestation du Septenaire. Victoire du Tétragramme. 7 — Nezach : Dieu, dieux du Septenaire, triomphe. 8 — Hod : Fécondateur par la lumière astrale se dilatant dans le quaternaire, puis son retour vers le Principe éternellement caché d'où émane cette lumière (Hé — Vau — Schin) (Nature fécondée). 9 — Iezod : Quatrième multiplication de l'Unité. Principe créateur du Futur changeant indéfiniment (1). Disparition définitive de la matière condensée par le retour de la production subjective. 10 — Malcut : Mort de la mère enceinte de Vie, loi immanente qui arrête avec une force soudaine le mouvement de l'échange éternel dès qu'un être s'objective (2). (1) Panta rei de Héraclite. (2) Voir Revue Psyché : Esprit des Séphiroth, par Enel, novembre 1927.
Les adaptations vraiment géniales du nom sacré sont innombrables. Je n'envisagerai ici que celles qui se rapportent à l'Astrologie. Essayons d'interpréter l'adaptation astrologique du nom sacré et de nous rendre compte de sa puissance dans la résolution du problème concernant le présage horoscopique. Les Sages enseignent que le mécanisme universel est mû par les Ophanim ou la Rota, roue mystérieuse et symbolique. Chez les Anciens Grecs cette Rota se représentait ainsi :
(FIGURES 18)
Comme on le voit ce sont les lettres alpha et oméga de l'Apocalypse qui forment le plan d'appui de cette figure, le commencement et la fin. En haut c'est le T ou le Tau Sacré des Egyptiens, image d; la Croix primitive, signe de l'Eternité. En bas c'est le P = R latin, signifiant le renouvellement perpétuel de la nature, la vie naissant de la mort. Le Sphinx, chez les Egyptiens, figurait la même idée, animal à tête d'homme, au corps de lion, aux ailes d'aigle avec l'arrière-train du bœuf. Démembré par le christianisme, il a donné les 4 animaux du Nouveau Testament parlant, rugissant, chantant et beuglant. Partant toujours de la même idée (loi de base, le quaternaire dérivé du ternaire), c'est Ieve, nom sacré et flamboyant que nous retrouvons sous diverses formes à travers les siècles et les religions. La Roue mystérieuse de la Rota représentée en mouvement donne naissance au Swastika des Indous. Tournant dans le cercle Zodiacal, à travers les 4 trigones q îi forment les douze signes, cette Rota-spirale se teint de la couleur des signes par lesquels elle passe en les influençant à son tour par les forces dont elle est le résultat. Les combinaisons qui dérivent des actions réciproques des forces créatrices de la Rota, des signes du Zodiaque et des planètes qui s'y trouvent, varient à l'infini. Les deux schémas qui suivent démontrent ce qui précède. La première figure présente la combinaison du thème horoscopique avec la Rota immobile. Les signes du Zodiaque agissent chacun suivant sa nature. Les planètes expriment des forces potentielles ; leurs aspects mutuels déterminent la valeur de leurs influences. La place qu'elles occupent dans tel ou tel signe vient modifier à son tour l'intensité et même la nature de l'influence qu'elles rayonnent.
La planète se teint de la couleur du signe dans lequel elle se meut. Ces constatations nous permettent d'envisager dès à présent un nombre considérable de combinaisons.
(FIGURE 19)
ROTA FIXE
Mettons maintenant la Rota en mouvement. Les forces créatrices de l'Univers interviennent dans les combinaisons du thème envisagées cidessus, les modifiant, les renforçant ou les annulant, mais, dans tous les cas, permettant la construction de l'horoscope dans des conditions précises et harmonieuses (1). L'être vivant placé dans ce tourbillon de forces reçoit l'empreinte, pour mieux dire, la teinte du signe où il naît, mais à travers le prisme des aspects planétaires. Il est projeté dans la vie, à un moment précis, par la force centrifuge de la Rota. Ainsi celui qui voudra interpréter un horoscope devra, premièrement, étudier avec soin les différentes influences planétaires et zodiacales concentrées sur l'individu envisagé afin de définir sa teinte. Puis s'efforcer de déchiffrer les présages des forces cosmiques qui à un instant marqué (1) La figure de la Rota en mouvement peut être assimilée à la pièce d'artifice connue sous le nom de soleil. Les courbes suivies par les étincelles projetées sont analogues à celles que parcourent les lettres du nom sacré.
l'ont jeté, lui, un individu déterminé, à la place qui lui convient dans le Monde, forces qui élaborent son être complet et son rôle dans la vie.
(FIGURE 20)
ROTA EN MOUVEMENT
T r i g o n e d'air, jaune — de feu, rouge — d'eau, bleu — de terre, vert.
1 On se rappelle que les 22 lettres représentent les symboles des forces de la nature. Ces lettres, ainsi que nous l'avons vu précédemment, sont divisées en trois septenaires dont chacun est le développement d'une des lettres de la clef universelle dans les innombrables manifestations de la Création. Par suite, elles forment trois roues secondaires gouvernées chacune par une des lettres du nom sacré, ainsi que le montre le schéma suivant.
ROTAS SECONDAIRES
Mais comme tout être, tout événement, toute pensée, tout acte dans le temps et l'espace, ne peuvent être exprimés que par les 22 lettres, on se rend compte que, pour pouvoir déchiffrer les présages d'un thème, il faut d'abord établir les combinaisons des lettres créatrices du sujet (appelées lettres ou nombres fatidiques), puis les faire jouer dans le thème selon la règle de la Rota. C'est ainsi que les Astrologues de l'Antiquité en étudiant les influences planétaires et zodiacales combinées avec les lois immanentes du mécanisme de la nature — lois exprimées symboliquement par les nombres fatidiques — obtenaient leurs oracles et lisaient dans le Futur aussi bien que dans le Passé.
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TROISIÈME PARTIE
« L'Etre est le nombre enveloppé et les êtres, le nombre dissipé. » PLOTIN, Les Ennéades.
Le lecteur a pu juger que tout cet ouvrage est presque entièrement basé sur le Sepher Ietzirah. Comme il est assez difficile de trouver une traduction correcte de ce document, j'ai jugé utile d'en donner une — effectuée d'après un original très ancien. Ainsi qu'on s'en rendra compte, le Sepher Ietzirah est un écrit aussi précieux qu'universel, traitant de toutes les questions primordiales de la Vie de l'Univers et de son prototype — l'homme. Il a suscité des commentaires nombreux et ceux qui voudraient le creuser y trouveraient toujours de nouvelles lumières. Cet ouvrage ne constituant pas un enseignement cabbalistique, je me suis borné à faire appel à la Cabbale dans une mesure strictement réduite à l'intelligence de ma thèse astrologique, m'interdisant d'avoir toute discussion qui pourrait m'entraîner loin du but que je me suis imposé. La traduction précitée — mot à mot — ne comporte donc aucun commentaire. Je me contente d'en extraire une synthèse astrologique. Je me propose de faire paraître prochainement un livre sur la Cabbale où je discuterai le texte du Sepher de mon point de vue personnel, tout en utilisant les études entreprises jusqu'à ce jour.
TRADUCTION LITTÉRALE DU SEPHER IETZIRAH ET SA SYNTHÈSE ASTROLOGIQUE
CHAPITRE I
1. — C'est par trente-deux voies, belles, sages, que Jah, Ieve SabaothDieu d'Israël, Dieu Vivant et Roi Eternel, El-Schaddaï, Miséricordieux, Pardonnant, Elevé, séjournant dans l'Eternité, dont le nom est haut et saint, traça (créa) son univers par trois Sepharim (numérations), Sepher, Sephor et Sipour (i). 2. — Dix nombres (Sephiroth) immatériels (abstraits). Vingt-deux lettres du fondement : trois mères, sept doubles, douze simples. 3. — Dix nombres (Sephiroth) immatériels : d'après le nombre des dix
doigts,
cinq
contre
cinq,
mais
l'alliance
de
l'unité
entre
eux
(2).
4. — Dix nombres (Sephiroth) immatériels : dix et non neuf, dix et non onze — comprends par ton entendement et entends par ta compréhension, mets-les à l'épreuve, scrute-les, pose-les chacun comme il faut et mets le Créateur à sa place. 5. — Dix nombres (Sephiroth) immatériels, ils ont dix qualités infinies : la profondeur du commencement, la profondeur de la fin, la profondeur du bien, la profondeur du mal, la profondeur de la hauteur, la profondeur de la profondeur, la profondeur de l'orient, la profondeur de l'occident, la profondeur du nord et la profondeur du sud. Seul, Notre Seigneur Dieu, Roi Fidèle, règne au-dessus de tous dans sa demeure, dans l'Eternité. 6. — Dix nombres (Sephiroth) immatériels : leur regard (3) comme la foudre qui étincelle, leur fin est infinie et Son mot vers eux est : s'enfuir (1) Ces trois mots en hébreu s'écrivent de la même façon : Rech, Phé, Samedi, et veulent dire : calcul, livre, récit des nombres. Aberdanès traduit ces trois mots par : Ecriture, Nombre, Verbe. Un Cabbaliste russe, Troubitch, par : Sepher, numération ; Sippour, parole ; Sephor, écriture. Le Verbe Divin est son Ecriture, la Pensée Divine, sa parole ; ainsi la pensée, la parole et l'écriture de Dieu ne sont pas trois choses différentes comme chez l'homme, mais une seule. (2) Suivent ici quatre mots qui sont incompréhensibles. (3) C'est-à-dire leur rayonnement.
et revenir (i) et, à son ordre, ils courent comme le vent et s'inclinent devant son trône. 7. — Dix nombres (Sephiroth) immatériels. Leur fin est en puissance d'être dans leur commencement, comme la flamme est en puissance d'être dans le charbon, car Dieu est seul et II n'a pas de second, et quel nombre peux-tu nommer avant Un ? 8. — Dix nombres (Sephiroth) immatériels : le premier, l'Esprit du Dieu Vivant, que le Nom de l'Eternel soit béni et loué, l'Esprit -et le Verbe constituent le Saint-Esprit. 10. — Le deuxième, le Souffle (éther) de l'Esprit. Il traça (créa) et forgea (façonna) par lui vingt-deux lettres du fondement, trois mères, sept doubles et douze simples, mais seul est l'Esprit en elles (2). II. — Le troisième, l'Eau de l'Ether. Il traça (créa) et façonna d'elle le chaos (le Bohu et Tohu), l'humidité et la terre glaise ; les traça en forme d'une plate-bande, les façonna en une sorte de mur, les entoura d'une espèce de caniveau et versa sur eux de la neige et elle devint de la terre, car il est dit : Il dit à la neige : « Sois de la terre ». (Job, 36-6). 12. — Le quatrième, le Feu de l'eau. Il traça et en façonna le trône de gloire, les Ophanims, les Seraphins, les Saintes Bêtes et les Anges serviteurs. De tous les trois (éther, eau et feu) il établit son domaine, car il est dit : « Tu te vêts de la lumière comme d'un habit, Tu étends le ciel comme une tente, Tu établis au-dessus des eaux Tes hautes demeures, Tu crées les nuages pour Ton char ; Tu marches sur les ailes du vent, Tu te sers des Esprits comme messagers (Anges), la flamme (3) est Ton serviteur. 13. — Il choisit trois lettres parmi les simples d'être symboliquement (4). Trois mères : Aleph, mem, schin et les plaça dans Son Grand Nom et définit par elles six directions de l'Espace. La cinquième. La hauteur dirigée vers le haut (5) est scellée du Nom : I V E. La sixième. La profondeur dirigée vers le bas est scellée du Nom : E I V. La septième. L'Orient dirigé en avant est scellé du Nom : V I E. La huitième. L'Occident dirigé en arrière est scellé du Nom : V E I. La neuvième. Le Sud dirigé à droite est scellé du Nom : I E V. La dixième. Le Nord dirigé à gauche est scellé du Nom : E V 1 (6). 14. — Tels sont les dix nombres (sephiroth) immatériels : le premier, l'Esprit du Dieu vivant : le souffle (éther) de l'Esprit, l'eau de l'Ether, le feu de l'eau, le haut, le bas, l'Orient, l'Occident, le Sud et le Nord.
(1) Apparemment ceci correspond à Jezechiel (I, 19) : « Et les bêtes s'enfuient et reviennent comme la foudre étincelante ». (2) Autre version : « De l'Ether furent créées les quatre parties du monde : le Nord, le Sud, l'Orient et l'Occident ». (3) Hiéroglyphe égyptien : Serpent mordant sa queue. (4) Destinées à êtrè symboliquement trois mères. (5) Les six derniers Sephiroth selon le S.I. ce sont les six mesures : haut, bas, Orient, Occident, Sud, Nord, qui sont toutes terminées par un nom de Dieu pour montrer que Dieu est partout. (6) Remarquer les six combinaisons du ternaire dans le nom sacré Iev où l'élément de passage, le second Hé ne paraît pas encore. L'importance du système décimal est aussi mis en évidence par Platon : « Dix sacré qui détient la clef de toute chose » (Prière à la Tetractis).
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Comme on le sait, les Sephiroth de la Cabbale représentent à la fois la numération décimale et les attributs mystérieux de Dieu pénétrant jusqu'aux profondeurs extrêmes de la Création. Ces deux domaines qui, à première vue, paraissent n'avoir rien de commun, sont cependant étroitement liés et se complètent l'un l'autre si l'on veut parvenir à la compréhension de la Cosmogénie. Par les dix nombres on conçoit la Création symbolique en six jours ainsi que le rôle de l'homme, point culminant et définitif, couronnant l'acte merveilleux de la Divinité. Les dix attributs ont donné naissance aux dix commandements, formant ainsi le cadre dans lequel doit se développer l'existence de l'homme dans sa marche vers le progrès. Les dix nombres constituent la mathématique et la mécanique de l'Univers. Ils symbolisent le tissu sur lequel vient se développer la broderie réalisée par les attributs. Cet ensemble nous donne le dessin admirable et complet de la vie du Cosmos. Essayons de jeter un peu de lumière sur ce qui vient d'être dit. Les Sephiroth forment trois groupes différents bien que reliés entre eux. Premier groupe : trois Sephiroth supérieurs, Kether, Chochma et Binah, manifestation des Principes Divins. C'est l'idée dominante de toute religion développée, c'est la Trinité de la religion chrétienne,, Dieu, l'Inconnu, le Tout-Puissant, l'Aïn-Soph de la Cabbale ne peut être conçu par l'intelligence de l'homme. Rappelons-nous l'allégorie de la Genèse : « L'homme, après avoir commis le péché originel, s'était caché. Il ne pouvait plus contempler le visage de Dieu ». L'homme, tombé dans la matière, ne peut voir ni comprendre l'Absolu. Dieu, dans sa sagesse suprême, se fait sentir par l'Intelligence omnisciente émanée de la Couronne dominant toute la Création. Les attributs sephirothiques gouvernent le monde en lui imposant leurs lois immuables. Le chiffre trois est au sommet de l'Œuvre Divine. Mais qu'est-ce que le chiffre trois ? C'est la première division qui crée la vie, c'est le binaire équilibré, c'est le pôle positif et le pôle négatif de l'aimant avec son point neutre, c'est l'union de l'homme et de la femme, c'est enfin la loi fondamentale de l'équilibre qui est à la base de la Nature entière, comme nous l'avons déjà exposé dans la lIe partie de cet ouvrage. Les trois premiers commandements du Décalogue qui ont trait à Dieu correspondent au ternaire divin. Ils enseignent que Dieu est seul, que rien parmi les choses créées ne peut le remplacer et que l'homme ne peut prendre en vain le nom de Jehovah (Exode 20 : I, 7). Le deuxième groupe est formé par les six Sephiroth, dits de construction. Ils répondent aux six jours symboliques de la Création, réalisation dans le monde créé des principes émanés du ternaire suprême. Ce groupe peut être lui-même scindé en deux groupes secondaires formant chacun, selon la loi fondamentale, un ternaire équilibré. La différence essentielle entre ces groupes secondaires et leur prototype consiste en ce fait que dans le ternaire primordial, l'équilibre est un principe émané des pôles — le ternaire est né équilibré — tandis que les ternaires du deuxième groupe représentent des réalisations s'équilibrant après le choc. Ici on doit envisager l'effet et non la cause. C'est pour cette raison que le ternaire supérieur est figuré par un triangle dont le sommet est dirigé vers le haut, tandis que les ternaires du second groupe sont symbolisés par des triangles avec les sommets orientés en sens inverse. Ces schémas donnent ainsi une idée exacte du point de l'équilibre dans les deux cas dont il vient d'être question. La première Sephire du second groupe, Chezed, correspond au quatrième commandement qui ordonne le travail pendant six jours et le repos au septième.
Ce commandement répond bien aux six sephiroth de construction, quant au septième et dernier il en sera parlé plus loin. Les commandements qui suivent précisent les phases différentes du travail de l'esprit, les écorces ou péchés dont il doit se libérer en vue de jouir d'un repos mérité après le travail. La quatrième et la cinquième Sephire (Chezed et Geburah) sont équilibrées par la sixième, Tiphereth. Dans la création, c'est le premier jour qui correspond à Chezed — la Lumière. Mais qu'est-ce que la Lumière ? C'est la manifestation initiale de la Vie, la première vibration, le mouvement originel. Le second jour correspond à Geburah, jour pendant lequel a été conçue l'idée de l'étendue. Ces deux jours donnent naissance au troisième, Tiphereth, première réalisation du mouvement dans l'espace, l'eau, la terre et une manifestation consécutive de la Vie universelle, le règne végétal. C'est la fragmentation et l'individualisation du principe de la Vie qui débute ici, car les herbes et les arbres ont dû porter semences et fruits, selon leur espèce (i). Mais cette individualisation n'est pas encore complète car elle est « selon leur espèce » et non selon l'individu. Le développement doit encore franchir différentes phases de la vie animale pour arriver à son point ultime, à l'individu complet, possesseur de son libre arbitre, l'Homme. Enfin, d'un autre point de vue, Tiphereth exprime la Beauté sur laquelle s'équilibrent les trois premiers Sephiroth et qui symbolisent un Idéal placé au centre de l'Œuvre Divine. Dans le cycle créateur, Nezah, septième Sephire, correspond à la création des astres. Cela peut à priori sembler étrange. Il n'en est rien et on verra par la suite que ce Sephiroth est bien à la place qui lui convient. Le lecteur se rappelle que la traduction de la Bible (la Vulgate) n'est pas correcte et s'éloigne souvent du sens exact du livre de Moïse, expression de la sagesse parfaite. Le premier mot « au commencement » ne donne pas une idée juste de ce que voulait dire l'auteur. En grec on lit : « En arché, c'est-à-dire en principe » (2). Toute la création des six jours symboliques était faite « en principe » et non matériellement comme on pourrait le croire. « Ainsi, pour réaliser la vie individualisée il fallait donner à cette dernière un foyer où elle pouvait puiser les forces vitales nécessaires. Personne n'ignore l'influence du Soleil sur la vie terrestre. Nous avons exposé plus haut les effets des planètes sur notre globe, effets aussi nécessaires à la vie que l'air respirable. D'autre part, la création sidérale est représentative de la division du temps, inséparable de la vie terrestre. Cette division du temps, instituée par l'homme, est basée sur le mécanisme universel. Il est dit dans la Genèse (3) que les astres ont été créés pour « éclairer l'intelligence de l'homme ». Il en est bien ainsi, car, de tout temps, ces foyers lumineux ont attiré sa curiosité. En observant leurs mouvements, il a pu jalonner ses recherches dans l'espace : recherches qui le faisaient planer au-dessus de la terre, lui permettaient de s'affranchir de la matière et de suivre la voie du progrès tracée par le Créateur. Aussi voyons-nous que la création des astres attribuée à Nezach est d'une logique évidente. L'oeuvre divine poursuit son développement dans Hod, la huitième Sephire, où l'individualisation de la vie universelle continue et forme les poissons et les oiseaux. Enfin avec Jezod se termine la création des animaux et comme point terminal et culminant : l'homme. Cette neuvième Sephire, Jezod, c'est le fondement, la base de la création ; l'homme Adam en est comme le Zenith, son roi ; c'est l'Esprit incarné. Le chiffre de l'homme correspond à celui de la Sephire qui détermine et termine le Travail Divin. Après quoi, il faut revenir au commencement, à l'unité. Rappelons-nous qu'en hébreu Adam : 40 + 4 + 1 = 4 + 5 = 9. Toute la Création aboutit à la pénétration dans la matière de l'Etincelle Divine et par suite à sa purification. Ce processus accompli, l'Etincelle se libérant de son individualité retournera à sa Source. Le sens de la Vie est la conclusion de ce qui précède. C'est pour cette raison que Dieu a placé l'homme en dehors et au-dessus de tout ce qui avait été créé, « car l'homme était créé à l'image de Dieu » (4).
(1) (2) (3) (4)
Genèse. Pour la traduction de la Genèse, voir Fabre d'Olivet : La langue hébraïque restituée. Genèse, I, 15. Genèse, I, 21.
Les cinq Sephiroth de construction développent les lois de l'Univers, les attributs qui leur correspondent formant sa Vie. Mais, la sixième, la base, celle dont le nombre remonte au point culminant, oriente les précédentes, car, en elle, s'est incarné l'Esprit Divin individualisé qui possède une parcelle du Ternaire Supérieur. Cet Esprit par son libre arbitre (Aïcha) devra équilibrer son intelligence, sa sagesse (Aïch) pour conduire le royaume qui lui a été confié par son Créateur au progrès prédestiné. Et ce royaume est symbolisé par la dixième Sephire, Malchut, qui, à elle seule, forme le troisième et dernier groupe. Son nombre est dix parce que dix c'est l'unité et que son but est le retour à la Source. Le développement complet de la Création était atteint dans la neuvième Sephire. Dans la dixième, l'Esprit ayant totalement pénétré la matière et atteint son individualisation maxima, revient à son Origine. Malchut correspond au septième jour de la Création, c'est le jour du repos. C'est le repos de l'Esprit après le Labeur et le retour à l'Unité primordiale. Aïn-Soph, en haut ; Malchut en bas. Quod Superius tot usque inferius. Et tout est dans l'Unité et est l'Unité même.
CHAPITRE
II
1. — Les vingt-deux lettres de la fondation : trois mères, sept doubles et douze simples. Trois mères (i) aleph, mem, schin. Leur trait essentiel, la coupe de la rectitude, la coupe de la culpabilité et la loi établissant l'équilibre entre ces dernières (2). Aleph, Mem, Schin : mem, muet ; schin, sifflante ; aleph, éther (air, aer) qui fixe l'équilibre entre eux (3). 2. — Vingt-deux lettres : Il les traça, les façonna, organisa leurs combinaisons et leurs permutations, et créa par elles tout ce qui est créé et tout ce qui doit être créé. 3. — Vingt-deux lettres de la fondation. Il les traça par la voix, les façonna par l'Esprit, les fixa par la bouche en cinq places : les lettres aleph, hé, gimel, haïn, dans la gorge ; les lettres heth, iod, beth, koph, dans le palais ; daleth, teth, lamed, vau, tau, dans la langue ; zaïn, samech, schin, resh, tzadé, dans les dents ; phé, mem, nun, kaph, dans les lèvres. 4. — Vingt-deux lettres de fondation. Il les fixa sur la Sphère en une sorte de mur en 231 rangs (permutations ou transpositions) et la sphère tourne en avant et en arrière et le signe de cela est : cela ne peut pas être plus haut que satisfaction (plaisir), et cela ne peut pas être plus bas que peste (plaie) (4). (1) Ces trois lettres hébraïques, A, M, SH, Aleph, Mem, Schin, étant lues comme le sanscrit, c'est-à-dire de gauche à droite, donnent S H M A, racine de Schéma. A noter, d'autre part, que le ternaire primaire chez les Brahmanes se compose des lettres A, U, M. (2) Thèse, antithèse et synthèse. (3) Mem est la principale lettre de la racine Maim (eau) ; les poissons qui y habitent sont muets. Schin est la principale lettre de la racine esch (feu), élément sifflant. Aleph — aer — air, élément intermédiaire. Ainsi toutes les lettres de l'alphabet se divisent en trois groupes : muettes, sifflantes et moyennes. (4) Remarquer que les deux mots se composent des mêmes lettres permutées : Ain, kaph, beth et Kaph, beth, aïn.
5. — Comment les a-t-il tracées et effectuées les combinaisons et les transpositions ? Une lettre avec toutes et toutes les lettres avec une, deux avec toutes et toutes avec deux et ainsi de suite et il se trouve 231 rangs. Ainsi tout ce qui a été créé et tout le Verbe a la même origine. 6. — Il créa quelque chose du chaos et fit quelque chose de rien, et trancha de grandes colonnes de l'air immense et voici le signe : une lettre avec toutes et toutes avec une. Il contempla, transposa, créa tout ce qui est créé et tous les mots de la même façon et le signe de cela est : vingtdeux objets dans un corps.
CHAPITRE III
1. — Trois mères : Aleph, mem, schin ; leur trait fondamental : la coupe de la justesse, la coupe de la culpabilité et la loi qui établit l'équilibre entre elles. Trois mères : Aleph, mem, schin, constituent le grand mystère, majestueux, occulte et scellé par six sceaux et d'elles sortirent l'air, l'eau et le feu (aer, maim, esch) ; de ceux-ci provinrent les pères et de ces derniers les enfants. ■ 2. — Trois mères : Aleph, mem, schin ; Il les traça, façonna, établit les combinaisons et les transpositions, le pesa et créa par elles les trois mères : aleph, mem, schin ; dans l'Univers, aleph, mem, schin ; dans l'année (dans le temps) et trois mères dans le corps de l'homme et de la femme. 3. — Trois mères : Aleph, mem, schin dans l'univers ; ce sont l'air, l'eau et le feu ; le ciel est créé du feu, la terre de l'eau et l'air de l'éther (souffle) et tient la place centrale entre eux. 4. — Trois mères : Aleph, mem, schin ; dans l'année : temps chaud, temps froid et temps pluvieux. Le temps chaud est créé du feu, le temps froid de l'eau ; le temps pluvieux de l'éther et occupe la place médiane entre eux. 5. — Trois mères : Aleph, mem, schin, dans le corps de l'homme et de la femme : la tête, le ventre et la poitrine. La tête est créée du feu, le ventre de l'eau et la poitrine de l'éther et tient le milieu entre eux. 6. — Il désigna la lettre Aleph pour régner sur l'éther, la couronna avec une couronne, fit les combinaisons et créa par elles : l'air dans le monde, le temps pluvieux dans l'année et la poitrine dans le corps de l'homme par la combinaison : aleph, mem, schin et dans le corps de la femme par la combinaison aleph, schin, mem. 7. — Il désigna la lettre « mem » pour régner sur les eaux, la couronna avec une couronne, il fit les combinaisons et créa par elles : la terre, dans le monde, le ventre dans le corps de l'homme par la combinaison : mem, aleph, schin, et dans celui de la femme par la transposition, mem, schin, aleph. 8. — Il désigna la lettre schin pour régner sur le feu et la couronna avec une couronne ; il fit les combinaisons et créa par elles : le ciel dans le:
monde, le temps chaud dans l'année et la tête dans le corps de l'homme par la combinaison : schin, me m, aleph et dans celui de la femme par la combinaison : schin, aleph, mem.
Aleph, d'après le Sepher Ietzirah, symbolise l'air, aer, c'est le principe masculin, actif. Aleph renferme synthétiquement toutes les lettres de l'alphabet et en particulier les deux autres lettres mères — graphiquement elle représente les premières manifestations de la Création, chose dont nous parlerons plus loin. La lettre mem, principe féminin, passif, symbole de l'eau (i). Hiéroglyphiquement, elle représente l'acte du Créateur, quand il sépara les eaux d'en haut des eaux d'en bas pour créer le firmament et les mers (2). Enfin le caractère de la troisième lettre mère Schin masculine et déductive, symbolise le feu (3). L'hiéroglyphe a conservé l'idée des langues de feu, qui s'élèvent de la surface des eaux après le choc initial. Ainsi qu'on l'a vu, ces trois lettres mères forment le Ternaire Divin, la Trinité de la religion chrétienne. C'est la première loi universelle qui est étroitement liée à la seconde — celle de l'équilibre. « Les trois mères, leur trait essentiel — la coupe de la rectitude, la coupe de la culpabilité et la loi établissant l'équilibre entre elles », dit le S. I. (4). Mem et Schin sont créées d'Aleph et équilibrées par Aleph, l'Unité, l'Arché. Dans le corps humain (microcosme), Schin (rouge), régit la tête, c'est le « feu sacré », l'Aish (Aleph-iodSchin), principe intellectuel constituant l'homme (5). Le Mem (bleu) régit l'abdomen avec ses organes et les membres. C'est l'usine de l'organisme qui agit passivement. Il reçoit de l'extérieur la nutrition et la fait assimiler à l'organisme entier pour assurer la vie animale ou végétale de l'Etre. En même temps, Mem régit les organes de relation avec le monde physique et caractérise cette partie de l'organisme de laquelle et au moyen de laquelle tout se fait. Enfin Aleph (jaune) tient l'équilibre entre Schin et Mem. Cette lettre gouverne la poitrine, le rythme de la respiration et de l'épuration du sang — la Vie de l'Etre. Comme on se le rappelle, Aleph est le signe de l'air — aer. Pas d'air, pas de vie. Le Ternaire Divin se développe en quaternaire dans le monde matériel. Le feu s'élève en haut, l'eau retombe en bas et l'air occupe le milieu entre elles. S.I., VI, 3. La terre est créée de l'eau. S. I., III, 3. * Le quatrième élément, la terre (vert) se développa plus tard quand l'Univers créé en principe développa ses forces cosmiques : l'Astral, qui fut ensuite projeté dans la matière par l'homme Universel (Adam). Le ternaire divin créa le quaternaire (réalisation) et par 9, Adam, se manifestèrent les douze points des quatre trigones 3 : 4 = 9 : 1 2 . Le macrocosme et le microcosme constituent des éléments semblables. Voici ce qu'en dit la Genèse : « Adam était créé par Dieu pour travailler la substance adamique — élément homogène similaire à Adam ». (Fabre d'Olivet, op. cit. II, chapitre II, 5.) L'étude du microcosme nous conduit à la compréhension du macrocosme. D 'ailleurs, les savants contemporains commencent dans certains domaines à trouver, non sans étonnement, que les Anciens avaient parfois raison. Récemment un article du Dr Lavezzari paru dans l'Homœopathie Française (6 juin 1927), vint confirmer nos dires. L'auteur, en analysant les différentes fonctions du corps humain, démontre qu'elles sont en parfaite analogie avec celles de l'Univers.
(1) C'est la racine MA, la matière passive, chose de laquelle et par laquelle tout se fait : c'est l'eau. D'autre part, MA exprime la femme, la mère. C'est le premier mot articulé par l'enfant dans presque toutes les langues. Remarque euphonique curieuse : en français : mer et mère. (2) Genèse, I, 7. Et dividit aquas ab aquis, quae superius sint quae inferius. (3) C'est la racine Esh, c'est le son sifflant du feu. (4) S. I., chap. II, 1. (5) Cette racine s'est formée de Ech, feu, et Aï, centre précis d'activité. (Voir Fabre d 'Oli- ; vet : Langue hébraïque restituée, V, I.) |
CHAPITRE I V
1. — Sept doubles : beth, gimel, daleth, kaph, phé, resh, tau, présentent deux prononciations : symboles de douceur (souplesse) et de rigidité, de force et de faiblesse. Sept doubles : beth, gimel, daleth, kaph, phé, resh, tau, leur base : la sagesse, la richesse, la fécondité, la vie, la domination, la paix, la beauté. 2. — Sept doubles : beth, gimel, daleth, kaph, phé, resh, tau, d'après leur prononciation et d'après leurs changements : à la sagesse correspond la bêtise ; à la richesse, la pauvreté ; à la fécondité, la stérilité ; à la vie, la mort ; à la domination, l'esclavage ; à la paix, la guerre ; à la beauté, la laideur. 3. — Sept doubles : beth, gimel, daleth, kaph, phé, resh, tau, le haut et le bas, l'orient et l'occident, le nord et le sud, et le Saint Temple est au centre et soutient tout. 4. — Sept doubles : beth, gimel, daleth, kaph, phé, resh, tau, sept et non six, sept et non huit : examine-les, pose (ou place) l'objet comme il faut et mets le Créateur à sa place. 5. — Sept doubles : beth, gimel, daleth, kaph, phé, resh, tau. Il les traça, les façonna, effectua les combinaisons et les transpositions, les pesa et créa par elles sept étoiles (planètes) dans le monde ; sept jours dans le temps ; sept ouvertures (portes) dans le corps de l'homme et de la femme. 6. — Sept étoiles dans le monde : Saturne, Jupiter, Mars, le Soleil, Vénus, Mercure, la Lune (1) ; sept jours dans le Temps sont les sept (1) L'ordre des planètes adopté par les Babyloniens était différent : le Soleil, Vénus, Mercure, la Lune, Saturne, Jupiter, Mars. Cet ordre fut conservé dans le système de Ptolémée ainsi que dans le Talmud. Ces deux théories sont les mêmes, mais elles ne partent pas du même astre. Ceux qui connaissent les heures planétaires employées en Magie savent qu'au cours de la semaine toutes les planètes passent successivement à la première heure tout en conservant leur rang. Par exemple, le Dimanche, jour du Soleil, la première heure s'appliquera au Soleil et les suivantes à la succession exprimée plus haut.
jours de la semaine ; sept ouvertures dans le corps de l'homme et de la femme qui sont deux yeux, deux oreilles, deux narines et la bouche. 7. — Il désigna la lettre beth pour gouverner (régner) sur la sagesse et la couronna avec une couronne, effectua les combinaisons et par cellesci créa la Lune dans le monde, le Dimanche dans l'année et l'œil droit dans le corps de l'homme et de la femme. 8. — Il désigna la lettre ghimel pour régner sur la richesse et la couronna avec une couronne, fit les combinaisons et créa par elles Mars dans le monde, Lundi dans l'année et l'oreille droite dans le corps de l'homme et de la femme. 9. — Il désigna la lettre daleth pour régner sur la fécondité et la couronna avec une couronne et fit les combinaisons et créa par elles, le Soleil dans le monde, Mardi dans l'année et la narine droite dans le corps de l'homme et de la femme. 10. — Il désigna la lettre kaph pour régner sur la vie ; la couronna avec une couronne, fit les combinaisons et créa par elles Vénus dans le monde, Mercredi dans l'année et l'œil gauche dans le corps de l'homme et de la femme. 11. — Il désigna la lettre phé pour régner sur la domination; la couronna avec une couronne, fit les combinaisons et créa par elles Mercure dans le monde, Jeudi dans l'année et l'oreille gauche dans le corps de l'homme et de la femme. 12. — Il désigna la lettre resh pour régner sur la paix et la couronna avec une couronne, fit les combinaisons et créa par elles Saturne dans le monde, Vendredi dans l'année et la narine gauche dans le corps de l'homme et de la femme. 13. — Il désigna la lettre tau pour régner sur la beauté, la couronna avec une couronne, fit les combinaisons et créa par elles Jupiter dans le monde, Samedi dans l'année et la bouche dans le corps de l'homme et de la femme. 14. — Sept doubles : beth, gimel, daleth, kaph, phé, resh, tau. Par elles sont tracés sept mondes, sept siècles, sept terres, sept mers, sept rivières, sept déserts, sept jours, sept semaines, sept années simples, sept années de Samedis (1), sept années des jubilés et le Saint Temple. Pour cela « Il aima le sept » (septénaire) sous tout le ciel (dans l'Univers). 15. — Deux pierres bâtissent deux maisons ; trois pierres bâtissent six maisons ; quatre pierres bâtissent vingt-quatre maisons ; cinq pierres bâtissent cent vingt maisons ; six pierres bâtissent sept cents maisons ; sept pierres bâtissent cinq mille quarante maisons ; et plus loin, va et compte ce que ta bouche ne peut prononcer ni ton oreille entendre (2). Le samedi, jour de Saturne, on aura l'ordre du Sepher. Chaque jour de la semaine c'est la planète du jour qui présidera à la première heure. Mais l'ordre respectif des planètes reste le même par rapport l'un à l'autre. Pour l'ordre des planètes consulter l'étoile à 7 pointes des Mages, IIe partie de cet ouvrage. Il semble bien que la Kabbale a adopté cet ordre de planètes afin de souligner que le centre de l'équilibre est le Soleil représenté par le Tau. Il est évident que dans la transcription du S. I. il a été commis une erreur en attribuant au Tau la correspondance de Jupiter et non au Soleil, centre de l'équilibre de notre système et qui, dans l'ordre planétaire de la Kabbale, occupe sa place naturelle. Cette erreur est involontaire ou volontaire si l'auteur a voulu occulter le sens exact du l i v r e . . (1) Expression ayant rapport à l'année juive. (2) Ce verset donne la règle des transpositions.
Dans le microcosme les sept doubles représentent les organes de la tête de l'homme. Ainsi elles appartiennent à la région du Schin. Remarque curieuse : les organes doubles sont représentées par des lettres dont l'hiéroglyphe est de forme analogue: l'œil droit, le beth et l'œil gauche le caph ; la narine droite, le daleth et la narine gauche, le resh. Enfin l'oreille gauche est bien représentée par le phé, tandis que la droite l'est par le gimel, hiéroglyphe qui se rapproche le plus du phé. Le centre d'équilibre, l'organe par lequel entre le souffle de vie et sort le Verbe, est représenté par la lettre Tau. Nous avons ici le cycle de Vie entre l'Aleph et le Tau. Aleph fait battre le cœur, respirer les poumons pour donner la vie à l'incarné, mais c'est par le Tau que rentre l'air matériel. D'un autre côté, la Vie, donnée par Aleph, se manifeste par le Tau — le Verbe. Derechef nous retrouvons l'Alpha et l'Oméga, le commencement et la fin qui se manifestent d'une manière très nette dans l'incarné. Chaque lettre des sept est nommée double, car elle porte en elle-même la qualité et le défaut, le + et le — . C'est le monde du libre arbitre, de l'initiative humaine qui peut orienter un événement vers le bien ou vers le mal. Par contre, les douze lettres, dites simples, sont celles que l'homme ne saurait influencer. Elles sont les douze frontières dans lesquelles viennent se développer toutes les manifestations de la Vie du Microcosme et du Macrocosme. En Astrologie, la succession des signes du Zodiaque est invariable et ils influencent l'homme naissant dans un ordre de rapports absolument fixes. Il n'en est pas de même des planètes dont les positions les unes par rapport aux autres sont variables à l'infini. Elles individualisent et impressionnent profondément l'homme en lui donnant un caractère personnel. Car, en somme quelles sont les dominantes dans la vie de l'homme ? Ce ne sont pas ses fonctions physiologiques qui échappent à sa volonté, mais bien sa pensée, son verbe, ses décisions dont il est le maître incontesté. C'est le domaine du Schin où se développent les forces des sept doubles. C'est l'union de l'Ais-Aisha, le ternaire divin, l'IEV, avec lequel elles s'accordent et résonnent comme les cordes d'un instrument de musique.
CHAPITRE V
1. — Douze simples : hé, vau, zaïn, heth, tet, yod, lamed, nun, samesh, haïn, tzade, koph. Leur fondement : la parole, la pensée, la marche, la vue, l'ouïe, l'action, la copulation, l'odorat, le sommeil, la colère, l'appétit, le rire. 2. — Douze simples : hé, vau, zaïn, heth, tet, yod, lamed, nun, samesh, haïn, tzade, koph. Douze frontières diamétrales : la frontière du Haut-Orient, la frontière du Nord-Est, la frontière du Bas-Orient, la frontière du Haut-Sud, la frontière du Sud-Est, la frontière du Bas-Sud, la frontière du Sud-Ouest, la frontière du Haut-Ouest, la frontière du BasOuest, la frontière du Nord-Ouest, la frontière du Bas-Nord (i). Elles vont à l'infini (à l'Eternel) et cela est la frontière du Monde. 3. — Douze simples : hé, vau, zaïn, heth, tet, yod, lamed, nun, samesh, haïn, tzade, koph. Il les traça, façonna, fit les combinaisons et les transpositions, pesa et créa par elles les douze signes du Zodiaque dans le monde, les douze mois de l'année, les douze guides (chefs) dans le corps de l'homme et dans celui de la femme. 4. — Douze signes du Zodiaque : le Bélier, le Taureau, les Gémeaux, l'Ecrevisse, le Lion, la Vierge, la Balance, le Scorpion, le Sagittaire, le Capricorne, le Verseau, les Poissons. 5. — Douze mois de l'année : Nissan, Jar, Sivan, Tammaze, Ar, Hellul, Tichry, Hechvan, Kisler, Tevet, Chevat, Avar. 6. — Douze guides dans le corps de l'homme et de la femme : deux mains, deux pieds, deux reins, la bile, les boyaux, le foie, l'estomac : « Kerkevok » ; l'estomac : « Keva » (2) ; la rate. 7. — De la première (probablement du premier groupe de trois lettres), il désigna la lettre hé pour régner sur la parole et la couronna (1) Il y a là probablement une erreur puisqu'il n'y a que onze frontières, la frontière du Haut-Nord étant omise, volontairement ou non. (2) Cette division de l'estomac en deux parties était observée par les Romains : « Stomachus et cargo ».
d ' u n e c o u r o n n e , fit les c o m b i n a i s o n s e t c r é a p a r elles le s i g n e d u B é l i e r d a n s le m o n d e , N i s s a n d a n s l ' a n n é e e t la j a m b e d r o i t e d a n s le c o r p s d e l ' h o m m e e t d e la f e m m e . D u p r e m i e r ( g r o u p e ) il d é s i g n a la l e t t r e vau p o u r r é g n e r s u r la p e n s é e e t fit les c o m b i n a i s o n s e t c r é a p a r elles le s i g n e d u T a u r e a u d a n s le m o n d e , J a r d a n s l ' a n n é e e t le r e i n d r o i t d a n s le c o r p s d e l ' h o m m e e t d e la f e m m e . D u p r e m i e r ( g r o u p e ) il d é s i g n a la l e t t r e z a i n p o u r r é g n e r s u r la m a r c h e , la c o u r o n n a d ' u n e c o u r o n n e e t fit les c o m b i n a i s o n s e t c r é a p a r e l l e s le s i g n e d e G é m e a u x d a n s le m o n d e , S i v a n d a n s l ' a n n é e e t la j a m b e g a u c h e d a n s le c o r p s d e l ' h o m m e e t d e la f e m m e . 8. — D u s e c o n d ( g r o u p e ) il d é s i g n a la l e t t r e heth p o u r r é g n e r s u r la v u e e t la c o u r o n n a a v e c u n e c o u r o n n e e t fit les c o m b i n a i s o n s e t c r é a p a r elles le s i g n e d u C a n c e r d a n s le m o n d e , T a m a z e d a n s l ' a n n é e e t la m a i n d r o i t e d a n s le c o r p s d e l ' h o m m e e t d e la f e m m e . D u s e c o n d ( g r o u p e ) il d é s i g n a la l e t t r e teth p o u r r é g n e r s u r l ' o u ï e e t la c o u r o n n a a v e c u n e c o u r o n n e e t fit les c o m b i n a i s o n s e t c r é a p a r elles le s i g n e d u L i o n d a n s le m o n d e , A r d a n s l ' a n n é e e t le r e i n g a u c h e d a n s le c o r p s d e l ' h o m m e e t d e la f e m m e . D u s e c o n d ( g r o u p e ) il d é s i g n a la l e t t r e y o d p o u r r é g n e r s u r l ' a c t i o n e t la c o u r o n n a a v e c u n e c o u r o n n e e t fit les c o m b i n a i s o n s e t c r é a p a r elles le s i g n e d e la V i e r g e d a n s le m o n d e , H e l l u l d a n s l ' a n n é e e t la m a i n g a u c h e d a n s le c o r p s d e l ' h o m m e e t d e la f e m m e . 9. — D u t r o i s i è m e ( g r o u p e ) il d é s i g n a la l e t t r e lamed p o u r r é g n e r s u r la c o p u l a t i o n , la c o u r o n n a a v e c u n e c o u r o n n e e t fit les c o m b i n a i s o n s e t c r é a p a r elles le s i g n e d e la B a l a n c e d a n s le m o n d e , T i c h r y d a n s l ' a n n é e e t la b i l e d a n s le c o r p s d e l ' h o m m e e t d e la f e m m e . D u t r o i s i è m e ( g r o u p e ) il d é s i g n a la l e t t r e noun p o u r r é g n e r s u r l ' o d o r a t , la c o u r o n n a a v e c u n e c o u r o n n e e t fit les c o m b i n a i s o n s e t c r é a p a r elles le s i g n e d u S c o r p i o n d a n s le m o n d e , H e c h v a n d a n s l ' a n n é e et les b o y a u x d a n s le c o r p s d e l ' h o m m e e t d e la f e m m e . D u t r o i s i è m e ( g r o u p e ) il d é s i g n a la l e t t r e samech p o u r r é g n e r s u r le s o m m e i l , la c o u r o n n a d ' u n e c o u r o n n e e t fit les c o m b i n a i s o n s e t c r é a p a r elles le s i g n e d u S a g i t t a i r e d a n s le m o n d e , K i s l e r d a n s l ' a n n é e , l ' e s t o m a c K e v a d a n s le c o r p s d e l ' h o m m e e t d e la f e m m e . 10. — D u q u a t r i è m e ( g r o u p e ) il d é s i g n a la l e t t r e a y n p o u r r é g n e r s u r la c o l è r e , la c o u r o n n a d ' u n e c o u r o n n e e t fit les c o m b i n a i s o n s e t c r é a p a r elles le s i g n e d u C a p r i c o r n e d a n s le m o n d e , T e v e t d a n s l ' a n n é e e t le f o i e d a n s le c o r p s d e l ' h o m m e e t d e la f e m m e . D u q u a t r i è m e ( g r o u p e ) il d é s i g n a la l e t t r e t z a d é p o u r r é g n e r s u r l ' a p p é t i t (la n u t r i t i o n ) , la c o u r o n n a d ' u n e c o u r o n n e e t fit les c o m b i n a i s o n s e t c r é a p a r elles le s i g n e d u V e r s e a u d a n s le m o n d e , C h e v a t d a n s l ' a n n é e e t l ' e s t o m a c - K o r k e v o k d a n s le c o r p s d e l ' h o m m e e t d e la f e m m e . D u q u a t r i è m e ( g r o u p e ) il d é s i g n a la l e t t r e koph p o u r r é g n e r s u r le r i r e , l a c o u r o n n a d ' u n e c o u r o n n e e t fit les c o m b i n a i s o n s e t c r é a p a r elles le s i g n e d e s P o i s s o n s d a n s le m o n d e , A d a r d a n s l ' a n n é e e t la r a t e d a n s le c o r p s d e l ' h o m m e e t d e la f e m m e . Il les fit d a n s le g e n r e d ' u n e a u g e , les p l a ç a c o m m e u n m u r , les d i s p o s a c o m m e en temps de guerre.
Les douze simples représentent les quatre trigones du Zodiaque dans le Macrocosme. Elles ne sont pas équilibrées sur un point quelconque, car leur stabilité est naturelle et leurs rapports mutuels fixés immuablement. Elles forment, ainsi qu'on l'a dit, la zone dans laquelle viennent se développer les manifestations de la vie. Cette zone les influence d'une façon ou d'une autre, suivant le lieu dans lequel l'événement se réalise, mais le déterminisme est invariable. Dans le Microcosme, les douze simples appartiennent au domaine de la lettre Mem, gouvernant les organes de la vie végétative de l'homme et les membres qui sont les agents de liaison du corps avec le monde physique.
CHAPITRE V I
1. — Telles sont les trois mères, Aleph, Mem, Schin ; d'elles sont nés trois pères : l'air, l'eau et le feu ; et des pères, les enfants. Trois pères avec leurs enfants, sept étoiles avec leur armée, et douze frontières diamétrales. 2. — La preuve de cela, les témoins fidèles : le monde, l'année (le temps), le corps, douze, sept et trois chefs : le dragon, la sphère et le cœur. 3. — Trois mères, Aleph, Mem, Schin ; l'air, l'eau, le feu : le feu (monte) en haut, l'eau en bas et l'air prend le milieu entre les deux ; le signe de cela : le feu porte l'eau ; mem, muette ; schin, sifflante ; aleph (aër) air, qui occupe le milieu entre eux. Le dragon est au milieu comme un roi sur son trône (sans mouvement) (1), la sphère dans l'année, comme un roi dans son royaume ; le cœur dans le corps comme un roi à la guerre. 4. — Dieu opposait une chose contre une autre (Eccl. 7, 14), le bien contre le mal, et le mal contre le bien ; le bien (2) du bien ; le mal du mal ; le bien met à l'épreuve le mal, et le mal (en fait autant) du bien ; le bien est pour les bons et le mal pour les méchants. 5. — Des trois, chacun se tient séparément : une justifie, l'autre accuse et le troisième fixe l'équilibre entre les deux. Des sept (planètes, etc...) trois contre trois et une fixant l'équilibre entre elles. Les douze sont rangées comme à la guerre : trois amis, trois ennemis ; trois ressuscitent (raniment), trois tuent. Trois amis, le cœur et les oreilles ; trois ennemis, le foie, la bile et la langue ; les trois qui raniment, les deux narines et la rate ; les trois qui tuent, deux ouvertures principales et la bouche ; et Dieu Roi Fidèle, règne sur tous, éternellement dans Sa Sainte demeure. Seul Dieu au-dessus des trois, trois au-dessus des Sept, Sept au-dessus des Douze et tous sont reliés entre eux. (1) certaines tous les (2)
Il est possible que l'auteur fasse ici allusion à la constellation du Dragon, ou, d'après croyances anciennes d'origine chinoise, à l'axe du monde autour duquel se déplaçaient astres. Provenant. -
6. — Telles sont les vingt-deux lettres par lesquelles Ehié, la, levé, Elohim, Heloïm, levé, Ieve-Zebaoth, Aeloïm-Zebaoth, Schaddaï, Seigneur avait créé et fait par elles tout ce qui a été créé et tout ce qui doit être créé. 7. — Quand notre père Abraham (qu'il dorme en paix) vint, il regarda, vit et comprit et scruta et traça et façonna et la création lui réussit car il est dit : « Et les âmes qu'il fit dans le Haran » (Genèse, 12- 5). Ensuite, Dieu créateur se dévoila devant lui et l'assit sur son sein et le baisa sur la tête et l'appela : « Abraham mon ami » et conclut l'alliance avec lui et avec sa postérité pour toujours, car il est dit : « Et il crut au Seigneur et il attribua cela à sa droiture » (Genèse 15-6), et il conclut l'alliance avec lui entre les dix doigts de ses mains et cela est l'alliance de la langue, et entre les doigts de ses pieds et cela est l'alliance de la circoncision, et il lia les vingt-deux lettres de la Loi sur la langue et il lui dévoila son mystère ; il les étendit à travers l'eau, les brûla sur le feu, souffla dessus avec l'éther, balaya par les sept, les conduisit par-dessus les douze (signes du Zodiaque).
SYNTHÈSE A S T R O L O G I Q U E D U S. I.
Ainsi que le lecteur s'en est rendu compte, le S. I. contient dans ses allégories, ses nombres et ses correspondances toutes les sciences cosmologiques, ainsi que leurs reflets sur l'homme, prototype de l'Univers. Ce qui concerne le Macrocosme s'applique au Microcosme, de même qu'en étudiant l'homme nous étudions l'Univers. Laissant de côté les nombreuses questions que pose le S.I., cet ouvrage surhumain dont j'ai essayé de donner un mot à mot exact avec les commentaires indispensables, nous allons tenter de reconstituer l'idée de la Création, idée inséparable du but que se propose ce livre. Négligeons le système des Sephiroth, base de la numération, dont nous avons parlé dans un chapitre précédent et étudions les lois de la Création exposées par le S. I. et leurs hiéroglyphes dans la langue sacrée. Les trois lettres mères constituent le ternaire Universel. Aleph a créé l'air (couleur jaune), Mem, l'eau (couleur bleue) et Schin, le feu (couleur rouge). Ces trois éléments ont formé l'Univers comme les trois couleurs le spectre. La création au ternaire fut la création en principe. Le passage du ternaire au quaternaire, quand parut la terre, le quatrième élément, fut la transmutation du principe en réalité. Le IEV devient IEVE. Les trois éléments essentiels sont équilibrés et le poin t de cet équilibre est Aleph. Ainsi les trois lettres mères représentent la Trinité prototype, base de toutes les lois et dont le trait caractéristique est l'équilibre parfait, c'est-à-dire l'unité. Ainsi que je l'ai dit plus haut, la lettre créatrice de l'alphabet sacré est le iod, unité dans l'Eternité. C'est la première manifestation de l'idée-lumière. C'est le choc de la première vibration dans les ténèbres du Non-être qui se trouve graphiquement démontré par la structure de la lettre iod. La manifestation complète du triomphe de la Divinité Tau est déjà contenue dans Aleph, première lettre de l'alphabet, comme une graine
contient en potentiel, en germe, l'arbre entier avec ses branches, ses feuilles et ses fruits. Ainsi cette lettre, la première de l'alphabet, symbole de l'air, renferme potentiellement tout l'alphabet et le développement complet de la langue. C'est pour cette raison que nous allons étudier sa construction, prototype des autres lettres hébraïques. Figurant le symbole de l'air, Aleph présente une coloration générale jaune, mais la loi dominante de la création étant le ternaire, il faut observer la formation de cette lettre sous l'angle du ternaire. Le iod (jaune) agissant sur la promatière (bleu), la sort de l'état passif (inerte). Le choc de ces deux éléments donne le feu rouge comme résultante. Ainsi la première lettre Aleph est la manifestation initiale du ternaire (i). Point d'équilibre des deux autres éléments du ternaire primordial, la lettre Aleph renferme en principe (en potentiel) les germes de ces éléments tout en figurant elle-même le symbole de l'air. La seconde lettre mère, Mem, est le symbole de l'eau, couleur bleue, et la troisième est celui du feu, couleur rouge, Schin. Ainsi qu'on l'a vu, il est facile de dégager de ces lettres, comme des suivantes d'ailleurs, les principes du ternaire. Celui qui a compris l'idée créatrice des lettres peut aisément reconstituer leur structure. Voyons maintenant comment il est possible de faire comprendre l'idée principale de la création que nous divulgue le S. 1. L'indéfini iod se manifeste en iod-hé et iod-hé-vau, ce qui produit 7 iod ou les sept vibrations au premier mouvement de la spirale, mouvement figuré par les sept lettres doubles (2). En même temps, le mouvement de la spirale se produisant dans la sphère du iod, c'est-à-dire dans le binaire cosmique à deux foyers, produit le mouvement ellipsoïdal de la première division de la vie de l'Univers (3). L'un des foyers est occupé par le Soleil, de qui émane l'énergie vitale, l'autre, par un agglomérat d'énergie passive condensée (4). Les sept tours de spirale encadrés dans l'ellipsoïde binaire de notre monde déterminent 21 points occupés par des lettres créatrices dans leur ordre, représentant trois groupes produisant les chiffres cabbalistiques, (1) Le lecteur se rappelle que selon le S. I. l'air aurait formé l'eau et celle-ci le feu (S. I., I-II, 12), ce qui est mis en lumière dans la première lettre de l'alphabet. (2) Il convient d'observer que le iod, principe créateur, se développe en iod hé, c'est-àdire en ternaire, puis en iod hé vau, c'est-à-dire en quatre iod : le quaternaire. Le passage du premier élément du schéma au deuxième élément (iod hé), puis au troisième (iod-hé-vau) donne naissance d'une ligne à l'autre à une spirale. D'autre part, la figure schéma 22 contient la somme entière des 22 lettres, c'est-à-dire la lettre synthétique tau. En effet, la ligne horizontale qui souligne le iod indéfini symbolise le principe passif ou la matière, et la ligne verticale, le principe actif qui la pénètre. (3) Cette figure est bien connue depuis des siècles chez les Chinois. Ils la nomment : Yn-Yang. (Différenciation entre deux polarités : passive : In, et active : Iang, réalisant à elles deux l'unité universelle). (4) La théorie de l'antipode sombre du Soleil a été exposée par un astronome russe, le Baron Firx, qui prétend avoir déterminé le point exact où il se trouve dans l'espace bien que non encore découvert. Selon lui, cet astre sombre peut être observé au télescope chaque année pendant quelques secondes seulement dans la région de l'Amérique du Sud. D'après la séduisante théorie présentée par cet astronome, chaque astre lumineux, comme le soleil, possède un astre antipode. D'autre part, le mouvement du Soleil s'effectuerait autour d 'un centre et serait contrebalancé par l'antipode sombre. Enfin, la mécanique céleste serait uniquement basée sur ce système de contrepoids. Cette curieuse théorie s'accorde avec certaines conceptions de la Cabbale. J 'en fais mention à titre purement documentaire. ,
(FIGURE 22)
SCHEMA DE LA SYNTHESE
i groupes dont les séries se prolongent à l'infini. (Voir chapitre : Mathématique de la Cabbale). Le mouvement de la spirale universelle est représenté par la figure ; précédente considérée comme la synthèse astrologique du S. 1. En analysant cette figure, nous voyons que les 21 lettres occupent leurs places respectives sur les 21 points de la spirale et correspondent aux signes Zodiacaux et aux nombres. La vingt-deuxième lettre, le Tau, occupe le foyer de la vie, le Soleil. Elle reflète le Tau Sacré et inconnu, t placé au-dessus de notre monde. i
La lettre Beth symbolise la Lune (Voir Première Partie, chap. VII), c'est-à-dire le Principe Passif dans le monde. La lettre Caph symbolise Vénus dans le sens Vénus-Uranie ou le « Cosmos ». Les autres lettres et signes occupent leurs places originelles. Elles sont séparées en leur milieu par le signe du Cancer qui figure l'hiéroglyphe exact du mouvement cosmique et binaire de l'Univers. Saturne, qui se trouve au Nadir de la croix Cosmique est formé par cette croix traversée par la lettre Resh (i), d'où son hiéroglyphe (matière condensée). Tous ces signes, avec leurs colorations originelles, s'influencent réciproquement par le spectre central, ce qui détermine leurs couleurs caractéristiques, dont nous retrouvons les correspondances dans les pierres précieuses. Le mot couleur ne doit pas être interprété ici seulement dans son acceptation propre. Il exprime également les traits caractéristiques qui définissent l'identité des gemmes. On pourrait donner un développement considérable aux idées que je viens d'exposer et qui se dégagent du S. I. Mais il convient de se limiter. Celui qui veut et qui peut saura à la clarté de la lumière intérieure faire reculer les horizons de la Vraie Science.
(1) La lettre Resh, « resh qui a créé Satutne ». Voir chap. IV, verset 12 du Sepher Ietzirah.
BIBLIOGRAPHIE
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VURGEY. — L'Ame, les sept Principes de l'Homme et Dieu. Manuscrits anciens, p r o p r i é t é de l'auteur, o u consultés dans plusieurs bibliothèques d'Orient. P o u r les textes bibliques, c o n s u l t e r l'édition de la Société biblique b r i t a n n i q u e (1888,
Vienne).
II
ROTA OU « LA ROUE CÉLESTE »
INTRODUCTION
« O v r a delle R o t e m a g n e che drizzou. Ciascum seme ad aleum fine, s e c o n d o che stelle son c a m p a g n e ». DANTE (Purgatoire, X X V , 109.)
Tout d'abord, j'adresse de vifs remerciements aux lecteurs de mon livre « Essai d'Astrologie Cabbalistique » pour l'accueil bienveillant qu'ils ont fait à cet ouvrage. Les nombreuses lettres que j'ai reçues témoignent de l'intérêt qu'ont provoqué des idées, filles de l'Ancienne Sagesse. Je me suis rendu compte que ces dernières, brièvement exposées dans « l'Essai », devaient être développées. Le travail que je présente aujourd'hui n'est pas un traité d'Astrologie, mais est, néanmoins, étroitement lié avec « l'Essai » dont il étudie certaines questions qui n'ont pu être traitées aussi amplement que je l'aurais désiré dans un livre se rapportant à une seule branche de la science antique, l'Astrologie. Les pages qui suivent commentent l'évolution du Verbe dans l'hiéroglyphe et expliquent comment on retrouve les lois qui régissent l ' U n i v e r s .
C e s
p a g e s
s ' a d r e s s e n t
à
c e u x
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s o n t
m û r s
p o u r
r e c e v o i r
l'enseignement ésotérique. Dans notre siècle matérialiste où tout le labeur du cerveau humain est orienté vers le maximum de confort matériel avec le minimum d'effort pour réaliser un paradis terrestre, les masses rejettent toute spiritualité, et la devise : « Panem et circenses » régit l'humanité entière. Mais à côté de cet asservissement à la matière subi par la collectivité, il y a des élus que ne contente pas la science officielle qu'ils jugent insuffisante. Ils sentent que la vérité est ailleurs. Ils cherchent d'autres voies, d'autres lumières. La foi, la religion sont en butte aux coups de l'athéisme et ne peuvent garder la place qu'elles occupaient jadis dans l'âme de l'homme actuel. Ce dernier a progressé et considère qu'il ne peut plus se contenter de mythes bons pour des enfants. Pourtant ceux qui ont pu garder une foi intacte sont les plus heureux.
Mais l'homme actuel est comme Saint Thomas : il veut tout scruter, tout expliquer, se rendre compte de tout. Mon but n'est pas de critiquer les dogmes religieux, mais, au contraire, de les renforcer en glissant sous leurs édifices chancelants la base solide et millénaire de la science antique, qui était étroitement liée avec la religion dont elle dérivait. Croire et savoir ne faisaient qu'un pour les Initiés, car leur science constituait les fondements de la croyance du peuple dont ils conduisaient les destins. Et cette croyance recevait des preuves incontestables de leur savoir. La religion et la science marchaient de pair, nées toutes deux de la révélation. De ce point de vue, on peut dire que la religion était scientifique, et la science, religieuse. Aussi, les thèses basiques de la création du monde, comme par exemple celle du Ternaire équilibré, entrèrent dans toutes les conceptions religieuses et parvinrent jusqu'à nous sous la forme du dogme mystérieux de la Sainte Trinité. Cette idée lumineuse pour les anciens Initiés devint un mystère qu'il ne faut pas discuter sous peine d'ébranler la foi. Les matérialistes disent que c'est une absurdité, comme ils proclament que toute religion n'est qu'un narcotique pour les peuples. Mais, par quoi a-t-on remplacé ces dogmes, qu'on croit avoir réduits à rien avec tant de facilité ? Par des hypothèses fumeuses issues de l'orgueil humain ! Les découvertes de la science actuelle lui démontrent l'absurdité de ces hypothèses et font s'écrouler cet édifice laborieusement élevé sur du sable. Elle en poursuit la reconstruction à l'aide de nouvelles hypothèses... Seuls, les enseignements de l'ancienne Sagesse survivent à travers les siècles, ensevelis sous des apparences diverses. Le Sphinx, les Pyramides, les Ziggurath des Babyloniens, l'Alphabet sacré des Hébreux, enfin la Sainte Trinité des Chrétiens, en sont des expressions indéniables en même temps que des preuves de la Révélation. Ces monuments constituent les mailles éparpillées dans diverses doctrines d'une chaîne unique, qui suit la marche de l'humanité à travers les siècles. Le matérialisme qui règne dans le monde mène l'humanité à sa perte. Toute idée spiritualiste a disparu ; la bête gronde dans l'homme prête à le déchirer et à le précipiter dans l'abîme du vice et des ténèbres morales. C'est en vain que les représentants des diverses religions cherchent à le rappeler à la lumière et à réveiller en lui la foi, «ils crient dans le désert». Les oreilles des hommes-bêtes sont sourdes et ne les entendent plus. La science athée, qui mène l'humanité actuelle, a fait sombrer la religion. C'est pourquoi ceux qui ont pu conserver « la lampe brûlante dans les ténèbres » doivent élever la voix pour appeler sur le chemin de la lumière les hommes épris de vérité. Les temps sont venus pour découvrir partiellement les choses qui sont restées ensevelies sous les voiles du mystère pendant des siècles et permettre ainsi aux chercheurs vertueux de s'orienter vers l'évolution suprême. Le lecteur attentif trouvera dans ce livre des idées et des théories qu'il cherchera en vain ailleurs. De ce point de vue, ce travail est initiatique. L'intérêt n'est pas dans la compilation, mais bien dans certaines données, publiées pour la première fois. Celles-ci sont dispersées dans l'ouvrage, mais celui qui voudra et qui sera mûr pour les recevoir, trouvera et reconstruira l'idée dominante de la doctrine. J'ai dit beaucoup et peu. Beaucoup, car, avant moi, il n'en a été dit
autant sur certains sujets. Peu, car rien n'a été divulgué de ce qui peut être utilisé comme force nocive. Je n'ai rien découvert. Ce que j'ai reçu, je le donne, et je le donne, car je suis autorisé à le faire. Mon seul but est que ce livre aide à réveiller dans l'homme l'Esprit Divin et que ceux qui cherchent une issue, qui étouffent et se débattent dans la matière, trouvent ici des jalons qui leur permettent le retour vers la lumière de la Source Eternelle.
CHAPITRE I
EXPOSÉ GÉNÉRAL
Dès son apparition sur cette planète, l'homme étonné admire ou craint les phénomènes du monde qui l'entourent ; puis, il les scrute, s'efforce de leur donner des causes et de les soumettre à un certain ordre. L'homme primitif était très près de la nature, il sentait la vie qui l'entourait, mais sans la comprendre. Un phénomène quelconque lui semblait un miracle qu'il était tenté de considérer comme une manifestation de la Divinité. C'est ainsi qu'est née la conception du bien et du mal. Tout ce qui semblait agréable et salutaire à l'homme lui paraissait une émanation d'un dieu bienveillant ; par contre, ce qui l'effrayait ou lui causait une douleur ne pouvait être que le geste d'un dieu nocif. Ainsi, le Soleil, ce foyer de lumière et de chaleur, s'apparente à une entité bienfaisante opposée à celle de la nuit, génératrice de toutes sortes de dangers. La raison humaine s'efforça d'abord de classer les phénomènes et plus tard de leur donner une explication. Mais l'homme, en progressant, s'écarte de plus en plus de la nature ; ses théories erronées le rendent orgueilleux et détruisent en lui la crainte sacrée. Les Sages de l'Antiquité préhistorique, j'entends ceux qui étaient prédestinés par le Créateur pour guider l'humanité, avaient reçu, par révélation, la connaissance des principes ayant servi de base au développement du monde cosmique. J'insiste sur cette thèse. La révélation avait-elle été directe de Dieu au premier homme ? ou les demi-dieux mythiques des Ecritures avaient-ils agi comme des intermédiaires ayant mission de développer l'œuvre créatrice en imposant aux humains certaines lois fondamentales ? Quoi qu'il en soit, l'étude comparée de toutes les religions primitives permet d'affirmer que ces dernières ont puisé à la même source. Dans la suite des temps, ces religions évoluèrent en masquant ces principes fondamentaux sous des voiles particuliers à chaque race.
Ces différenciations amenèrent, par voie de conséquence, le nationalisme dans les différents concepts religieux. Aujourd'hui, dans un siècle imbu de théories matérialistes, la Science s'oppose à la religion et déclare la guerre au dogme. Prenant comme base des axiomes douteux, la Science contemporaine prétend tout démontrer en dehors de Dieu, niant de parti-pris tout ce qui échappe à sa compréhension. Mais, comme le principe primordial de toute création, la Vie ne se prête pas à ses investigations, elle est prête à nier celui-ci. En effet, en assimilant la Vie à une force spirituelle indépendante de notre monde physique, les savants devraient admettre l'existence de la Source de cette Vie qui se confond avec l'Etre suprême. Nous vivons ; tout vit ; gloire à la Source unique, à la Vie Eternelle ! Le matérialisme nous conduit tout droit à l'athéisme, au communisme et à tous les malaises sociaux dont souffre l'humanité présente. Nous sommes acculés dans une impasse et nous cherchons en vain une issue. Si cette situation persiste, nous risquons d'être écrasés par de nouvelles vagues humaines ayant suivi les mêmes fausses routes. Le salut n'est possible qu'en empruntant une autre voie. Que le lecteur veuille bien me suivre. Nous allons retourner sur nos pas et nous efforcer de trouver dans l'anciti.ne Sagesse des lueurs qui nous guideront vers le progrès spirituel. J'ai dit plus haut que les bases des anciennes religions étaient communes. Je vais essayer de le prouver. Envisageons la Création. Chacun connaît le récit mythique du livre de la Genèse. Mais, on ignore généralement que ce livre traduit de l'hébreu a perdu son sens ésotérique par suite de l'impossibilité que présente la langue hébraïque d'être rendue dans nos langues purement phonétiques. Abandonnons pour le moment cette considération et examinons la légende de la création dans son sens exotérique — celui qui nous est parvenu — et comparons-le à la même légende égyptienne. Selon certains hiéroglyphes égyptiens (i), la création se produisit ainsi : Avant le commencement de la manifestation du pouvoir créateur, il y avait l'abîme, Nom, au-dessus duquel planait l'Esprit de Dieu, Atoum. Il se dit à lui-même : « Viens vers moi » et « un fut deux ». Or, du principe de l'Unité émane celui de la Dualité, l'affirmation et la négation, l'attraction et la répulsion, le masculin et le féminin, etc... Ainsi, la première manifestation fut la division de l'unité en deux pôles opposés — le binaire. « Et ils (ces deux pôles de l'Unité, de l'Unique Dieu créateur) créèrent le soleil, Ra ». Dans la Genèse hébraïque, Dieu, dans son acte créateur, est appelé JEloïm, ce qui veut dire « Nous les dieux ». L'Esprit primordial qui existait « avant les temps », Atoum des ; Egyptiens, correspond à Ain-Soph de la Cabbale hébraïque. N'est-ce pas le même nom sacré de Dieu qui est constamment répété dans les temples du Thibet : Aoum-Aoum ? L'origine paraît la même. La composition du nom Atoum est aussi extraordinaire que profonde. C'est l'Aleph joint au Tau, la première et la dernière lettre de l'alphabet sacré, l'Alpha et l'Oméga de l'Apocalypse. « Je suis l'Alpha et l'Oméga, le commencement et la fin », dit Dieu dans la vision de Saint Jean. Aleph et Tau sont réunis par la lettre Vau (ou), qui exprime le lien (i) Inscription relevée sur un sarcophage thébain.
des choses, à la lettre Mem, la mère physique de toute création (Ma, la mère dans toutes les langues) (i). Ainsi ressort d'emblée l'idée de Dieu, Vie de toute chose créée. Il conquis l'abîme : Nom, les ténèbres, le non-être, la négation. La lettre « n », qui caractérise ce nom, est celle de la négation dans presque toutes les langues développées. (« Son lo spirito que nega », dit Méphistophélès). D'un autre côté, pour que l'acte créateur et actif, positif, puisse se manifester, il lui faut l'opposition du passif et du négatif, comme il a fallu les ténèbres pour que la lumière puisse se manifester, le non-être pour que l'être resplendisse. C'est pour cela que les Hébreux considèrent la racine NOM comme l'image du nœud qui réunit l'être et le néant en vivifiant ce dernier. Ainsi, la première manifestation de la Création — d'après les enseignements égyptiens — fut le dédoublement : « Un fut deux ». L'enseignement de la Genèse, sous une autre forme, est identique : « Et Dieu sépara la lumière des ténèbres ». Le premier acte fut donc celui d'introduire l'opposition des deux pôles. Ainsi furent créés le matin et le soir du premier jour. Cet acte se continue plus loin dans la division des eaux, « celles en haut de celles en bas ». Puis les eaux furent séparées de la terre. D'après la doctrine égyptienne, l'acte de division du créateur Atoum se développe ainsi : il tire de lui-même un premier couple d'enfants, Shou l'air, et Tefnut le vide. Ceux-ci produisent un second couple Geb (la terre) et Nout (le ciel). Ainsi, après le premier principe de l'unité de Dieu, principe de base de toutes les anciennes religions, aussi bien que de la religion chrétienne, vient celui de la division : « Je suis Un, devenu Deux, je suis Deux devenu Quatre, je suis Quatre devenu Huit, mais je suis Un », nous enseigne l'Egypte. (Inscription relevée sur un sarcophage de la XXIIe dynastie). « Les dieux sont les membres du Seigneur, ce sont les iEloïm de la Genèse ». Dieu, le Seul, l'Un, l'Atoum de l'Egypte, l'Aoum du Thibet, l'AïnSoph de la Cabbale, est en dehors du monde. « Personne n'a jamais vu
(i) Sous le règne d'Amenophis IV qui prit le nom Ikhou-n-aton (le plaisir d'Aton), le culte du dieu Amon Ra, reflet du mystérieux Atoum, fut remplacé par celui d'Aton. Les noms du dieu Amon furent effacés dans les temples et ses fidèles furent persécutés. Il paraît extraordinaire qu'un simple changement de nom puisse provoquer une crise religieuse d'une telle importance. Mais, du point de vue des prêtres égyptiens, cette modification constituait, non seulement une trahison, mais surtout un sacrilège. Le dieu Amon-Ra représentait le Soleil, fécondateur de la terre. Il avait été créé, comme nous l'avons dit, par le mystérieux et suprême Atoum celui dont le nom ne devait pas être proféré par la bouche de l'homme. C'était le Ièvé des Hébreux... Et voici qu'un non-initié dévoile ce mystère des mystères et met le comble au sacrilège en déformant ce nom sacré... L'hymne d'Aton montre à quelle hauteur s'élevait la religion des Egyptiens (Davies, E l A.?narna, IV, pp. 32-33) ainsi que l'enseignement occulte des sanctuaires égyptiens relatif à cette Divinité — Atoum le Dieu-Un — créateur de l'Univers. Les Egyptiens attachaient,au nom une importance primordiale. Nous avons vu comment était composé le nom d'Atoum. Celui d'Aton était regardé comme une hérésie et plus encore comme un blasphème. Car, dans ce dernier nom, Dieu, source de vie, s'unissait, non à la mère Nature pour régner sur le monde vivant, mais bien au néant, à la négation, à la mort. On comprend très bien que les prêtres, après la mort de Ikhou-n-aton, aient rénové le culte d'Amon-Ra et détruit férocement tout ce qui pouvait rappeler le sacrilège. C'est pourquoi ils violèrent le tombeau du Pharaon hérétique pour y détruire toutes les traces de son œuvre néfaste.
D i e u n u l l e p a r t », d i t S a i n t P a u l . Ce s o n t « ses m e m b r e s » ( i ) q u e n o u s v o y o n s o u p l u t ô t q u e n o u s sentons p a r t o u t et dans tout. L e c h i f f r e e x p r i m a n t le d é v e l o p p e m e n t d é f i n i t i f d e la C r é a t i o n e s t : n e u f . C a r , a y a n t t e r m i n é l ' a c t e d e la c r é a t i o n a p r è s a v o i r d é v e l o p p é ses h u i t m e m b r e s , D i e u r e v i n t a u r e p o s ( G e n è s e , I), à l ' U n i t é , q u i e s t le d i x ( i + o ) . Les m e m b r e s d u Créateur c o n t i n u e n t s o n œ u v r e éternellement, mais « Lui » s ' e s t r e t i r é « d e h o r s le m o n d e ». C ' e s t p o u r c e t t e r a i s o n q u e la b a s e d e n o t r e n u m é r a t i o n d é c i m a l e r é p o n d à la l o g i q u e . C ' e s t a u s s i p o u r cela q u e le n o m d o n n é à l ' h o m m e — p o i n t c u l m i n a n t d e la C r é a t i o n — e s t A d a m , ce q u i r é p o n d e n h é b r e u a u c h i f f r e n e u f (2). A p r è s l ' h o m m e , il n e f u t r i e n c r é é s u r l a t e r r e , a u - d e s s u s d e lui il y a D i e u , l ' U n i t é s u p r ê m e . R e v e n o n s a u x t h è s e s q u i c o n s t i t u e n t les b a s e s d e s r e l i g i o n s e t q u i o n t é t é a d o p t é e s p a r le C h r i s t i a n i s m e . N o u s s a v o n s q u e D i e u — E t r e i n c o n n u et s u p r ê m e — source de V i e d e l ' U n i v e r s , e s t Un. N o u s s a v o n s é g a l e m e n t q u e s o n p r e m i e r a c t e c r é a t e u r f u t la d i v i s i o n d e l ' U n i t é , l ' o p p o s i t i o n d e s p ô l e s , le b i n a i r e . C e b i n a i r e r é a l i s é , le + e t le — , le O u i e t le N o n , d e v a i e n t s ' é q u i l i b r e r e t p a r s u i t e d o n n e r n a i s s a n c e a u t e r n a i r e (la T r i n i t é c h r é t i e n n e ) . N o u s r e t r o u v o n s c e t t e i d é e d e la T r i n i t é d a n s t o u t e s les r e l i g i o n s a n c i e n n e s . « J e s u i s D i e u U n , m a i s t r o i s d i e u x s o n t e n m o i » (3). C e q u i e x p r i m e la T r i n i t é : O s i r i s , I s i s e t H o r u s , d e s s a n c t u a i r e s égyptiens. « Il l e v a les y e u x e t r e g a r d a e t t r o i s h o m m e s se t e n a i e n t d e v a n t l u i » (4) e s t - i l d i t d a n s la d e s c r i p t i o n d e la v i s i o n d e D i e u p a r A b r a h a m d a n s le d é s e r t d e M a m r a . C h e z les H i n d o u s , c ' e s t B r a h m a , V i s c h n o u e t S c h i v a . C h e z les O r p h i q u e s , Z e u s , D e m e t e r e t D i o n i s o s . C ' e s t l ' u n i o n d e s d e u x p r i n c i p e s o p p o s é s d ' H é r a c l i t e (5) se m a n i f e s t a n t d a n s la m a t i è r e p a r l ' é q u i l i b r e d e l ' a t t r a c t i o n e t d e la r é p u l s i o n . E n f i n , ce s o n t les t r o i s d i m e n s i o n s d a n s l ' e s p a c e ( l o n g u e u r , h a u t e u r e t l a r g e u r ) e t les t r o i s t e r m e s d a n s le t e m p s (présent, passé, futur). « T r o i s l e t t r e s m è r e s , l e u r t r a i t e s t la c o u p e d e j u s t i c e , la c o u p e d e c u l p a b i l i t é e t la loi q u i p o s e l ' é q u i l i b r e e n t r e elles », e n s e i g n e a u s s i la C a b b a l e (6). L a trinité p a ï e n n e s'écartait des c o n c e p t s chrétiens et h é b r a ï q u e s . E l l e se c o m p o s a i t t o u j o u r s d u p r i n c i p e m a s c u l i n et f é m i n i n , d o n t la r é u n i o n d o n n a i t n a i s s a n c e à l ' e n f a n t , a u fils — p a s s a g e a u q u a t e r n a i r e m a t é r i e l . L a T r i n i t é d e s C h r é t i e n s est c o n s t i t u é e p a r D i e u le P è r e , le F i l s e t le S a i n t - E s p r i t . C ' e s t le P è r e q u i c r é a le m o n d e e n t i e r , v i s i b l e e t i n v i s i b l e . L e F i l s e t le S a i n t - E s p r i t n e s o n t p a s c r é é s , m a i s d e s c e n d e n t d u P è r e s e l o n l ' e n s e i g n e m e n t p r i m i t i f de l'Eglise chrétienne. L e s C a t h o l i q u e s , e n i n t r o d u i s a n t le « F i l i o q u e » d a n s le C r e d o , c ' e s t à - d i r e , e n a f f i r m a n t q u e le S a i n t - E s p r i t d e s c e n d d u F i l s a u s s i b i e n q u e d u P è r e , s ' é l o i g n e n t d u t e x t e d e l ' E v a n g i l e d a n s l e q u e l le C h r i s t d i t à ses d i s c i p l e s : « J e v o u s e n v e r r a i le C o n s o l a t e u r , l ' E s p r i t d e la V é r i t é qui descend du Père » (7). O r , l ' E g l i s e d e R o m e a m i s le F i l s à la p l a c e d e l ' E t r e f é m i n i n d e la
(1) Texte de Shabaka : « L'Ennéade c'est aussi les dents et les lèvres de cette bouche qui proclame le nom de toute chose ». (2) A.D.M. = 40 + 4 + 1 = 9. (3) Livre d'Apophis. (4) Genèse XVIII. (5) Héraclite, De Natura. (6) Sepher Ietzirah. (7) Evangile de Saint Jean, XV, 26.
trinité païenne. Ainsi, de l'union des deux premières hypostases de la Sainte-Trinité, naquit la troisième. L'Eglise Orthodoxe protesta contre cette altération au Concile de Nicée et conserva à l'enseignement du Christ son caractère originel. D'après la Cabbale, la Trinité est représentée par les trois premiers Sephiroth : Kether, Bina et Hochma. Enfin, ainsi que nous l'avons dit plus haut, la Trinité ou ternaire,, est la loi fondamentale de la Création, celle de l'équilibre universel. Tout est basé sur cet équilibre sans lequel l'Univers ne saurait exister. Cette loi, qu'on ne l'oublie pas, se retrouve dans tous les enseignements de l'Antiquité. Héraclite en formula le principe — Anantia, « le contraire », — l'opposé, qui doit s'équilibrer. Son éclair, qui « jaillit entre deux pôles opposés et qui guide tout », est représenté chez les Egyptiens par l'union des sexes opposés. C'est le Vau (union) qui réunit Iod (principe actif à He principe passif) d'où naît le nom sacré des Hébreux 1 E V. Mais, comme dans le monde matériel, toute union doit donner un fruit, le IEV se transforme en Ieve. Le Ternaire divin se développe en quaternaire matériel. « Trois en Dieu — Quatre dans le monde », dit Schelling (i). Comme trois est un chiffre divin et inconnu, quatre est celui de la réalisation, c'est le développement du ternaire suprême dans le monde matériel, le fruit né de l'union primitive. Il représente les quatre bouts du monde, les limites de l'univers visible. Les combinaisons du chiffre divin avec le chiffre matériel donnent naissance aux deux chiffres de base suivants pour le monde matériel : 3 + 4 = 7 et 3 X 4 = i2. Sept, c'est le chiffre de la gamme universelle (7 notes, 7 couleurs du spectre, 7 jours de la semaine, 7 planètes,etc.). D'après la Cabbale, il s'est formé par deux trinités équilibrées sur l'unité : « Trois contre trois et une qui tient l'équilibre entre elles » (2). Enfin, douze se décompose en quatre ternaires disposés aux quatre coins de la croix astronomique. Les Babyloniens construisent des tours Ziggurat à sept étages pour rappeler au peuple la gamme universelle. Les Pyramides des Egyptiens, qui renferment tant de secrets, représentent entre autres, par leurs formes, quatre triangles réunis en un seul point au-dessus du sol. Ainsi, nous retrouvons dans ces monuments admirables tous les chiffres basiques écrits depuis des milliers d'années pour que l'humanité ne les oublie pas. Un, est le sommet ; trois, constitue le triangle latéral ; quatre, est le carré de fondation matérielle ; sept, est la somme de trois et de quatre, et douze, leur multiplication. Enfin, en additionnant 3 + 7 + 12, nous obtenons le nombre 22 qui est celui des lettres de la langue sacrée, ayant pour base les Lois Universelles. D'autre part, ce nombre est contenu dans Un — l'Unité « Mais, je suis un ». Le nom même des Pyramides, ces édifices grandioses qui à travers les millénaires ont gardé les secrets de la Sagesse, signifie : « Sortie de la terre, ressuscité », Pir-m-us (3). (1) Schelling, Phyl. des Offentarung. (2) Sepher Ietzirah. (3) Pir-m-har-u, libre des morts, sorti vers la lumière des ténèbres de la mort.
A u c o u r s d e ce t r a v a i l , n o u s a u r o n s l ' o c c a s i o n d ' é t u d i e r ces l o i s p l u s p r o f o n d é m e n t . R e v e n o n s m a i n t e n a n t à la c r é a t i o n d u m o n d e , p o i n t d e d é p a r t d e la V i e d e l ' U n i v e r s . C o m m e n t s ' e s t p r o d u i t c e t a c t e i n i t i a l ? C o m m e n t la p e n s é e c r é a t r i c e s ' e s t - e l l e m a n i f e s t é e p o u r r é a l i s e r l ' h o m m e e t t o u t ce q u i n o u s e n t o u r e ? S a i n t J e a n c o m m e n c e s o n E v a n g i l e p a r ces m o t s : « A u c o m m e n c e m e n t f u t le V e r b e ». « L a P a r o l e D i v i n e é b r a n l a le m o n d e e t à m e s u r e q u ' i l s ' é b r a n l a i t , la L u m i è r e p a r u t » ( i ) d i t H e r m è s T r i s m é g i s t e . « J ' a i c r é é t o u t e s les f o r m e s a v e c ce q u i e s t s o r t i d e m a b o u c h e a l o r s q u ' i l n ' y a v a i t n i c i e l n i t e r r e » d i t A t o u m ( P a p y r u s d e N e s m i a ) . O n r e t r o u v e la m ê m e p e n s é e s u r u n e s t è l e d u M u s é e d u L o u v r e : « L e s f o r m e s d i v i n e s s o r t i e s d e la b o u c h e d e R a ». A i n s i , la P e n s é e D i v i n e se f o r m u l a , se m a n i f e s t a d a n s s o n v e r b e , a c t e v o l i t i f e t d y n a m i q u e . E n h é b r e u , le v e r b e dire e s t s y n o n y m e d e créer. D a n s la G e n è s e , o n p e u t d i r e é g a l e m e n t : D i e u créa c o m m e D i e u dit. « N u l l e c h o s e n ' e x i s t e a v a n t d ' ê t r e n o m m é e », n o u s e n s e i g n e l ' E g y p t e . « D i e u d i t q u e la l u m i è r e s o i t e t la l u m i è r e f u t ». C e f u t le p r e m i e r d é d o u b l e m e n t d u C r é a t e u r : la P e n s é e se m a n i f e s t a d a n s le V e r b e . L a P e n s é e d e D i e u e s t le p r i n c i p e d e t o u t , c ' e s t D i e u le P è r e d e la T r i n i t é c h r é t i e n n e . L e V e r b e , q u i é m a n e d e la P e n s é e , c ' e s t le L o g o s d e S a i n t J e a n , la s e c o n d e h y p o s t a s e d e la S a i n t e T r i n i t é , le Fils. D i e u c r é e p a r le V e r b e , m a i s l ' ê t r e c r é é , q u i n a î t d e l ' a c t e v o l i t i f d e s o n c r é a t e u r , d o i t v i v r e e t c e t t e v i e i n d i v i d u e l l e , i n d é p e n d a n t e , c ' e s t le S a i n t E s p r i t d e la T r i n i t é c h r é t i e n n e , c ' e s t la « V i e » d ' H e r m è s T o t (2). D i e u créa l ' h o m m e « d ' a p r è s s o n i m a g e » ; c'est dire q u e l ' h o m m e est le r e f l e t d e la T r i n i t é D i v i n e . S a r a i s o n e s t le r e f l e t d e D i e u le P è r e ; sa p a r o l e , celle d u L o g o s , V e r b e D i v i n . E n f i n , sa v i e i n d i v i d u e l l e , m a n i f e s t é e p a r ses a c t e s , e s t le r e f l e t d u S a i n t - E s p r i t . C e t t e m a n i f e s t a t i o n d e la T r i n i t é d a n s l ' h o m m e e s t la m ê m e d a n s t o u t l ' U n i v e r s v i v a n t , c ' e s t la V i e p r o p r e m e n t d i t e , l ' o p p o s é d e la m o r t , c ' e s t « l ' â m e v i v a n t e » d e la G e n è s e q u i , p é n é t r a n t t o u t e la c r é a t i o n e t a n i m a n t t o u t e chose, p r é p a r e l ' e n v e l o p p e d i g n e de r e c e v o i r l'étincelle D i v i n e , r a i s o n se m a n i f e s t a n t d a n s le V e r b e c r é a t e u r . L a p a r o l e différencie l ' h o m m e des a n i m a u x . L ' a n i m a l , p a r des sons, p a r d e s g e s t e s , t r a n s m e t à s o n s e m b l a b l e ses i m p r e s s i o n s é m o t i v e s : p e u r , j o i e , c o l è r e , e t c . . . C e l a n g a g e n e c r é e p a s ; il e s t s t r i c t e m e n t p h y s i o l o g i q u e . D a n s l ' h o m m e , le v e r b e e s t d i f f é r e n t , il e s t c r é a t e u r . U n e i d é e a b s t r a i t e f o r m u l é e p a r la p a r o l e p r e n d u n e f o r m e d é t e r m i n é e e t c o n c r è t e . C ' e s t p o u r c e t t e r a i s o n q u e le n o m a u n e i m p o r t a n c e p r i m o r d i a l e . P r o f é r e r u n n o m , c'est dessiner u n e i m a g e matérielle. D i e u ayant créé l ' h o m m e d ' a p r è s s o n i m a g e fit d é f i l e r d e v a n t l u i les a n i m a u x e t lui o r d o n n a d e l e u r d o n n e r d e s n o m s e t ces n o m s d é t e r m i n è r e n t l e u r v i e r e s p e c t i v e ( G e n è s e I). O n c o n ç o i t l ' i m p o r t a n c e q u e les A n c i e n s a t t r i b u a i e n t a u n o m . L e s m a g i c i e n s u t i l i s a i e n t c e t t e loi p o u r d é t r u i r e le s u j e t e n p r o f i t a n t d e la c o n n a i s s a n c e d e s o n n o m . D é n o m m e r u n h o m m e o u u n e c h o s e c o r r e c t e m e n t constituait u n e science d o n t n o u s reparlerons plus tard. L e V e r b e e s t u n a c t e d e v o l o n t é q u i se m a n i f e s t e p a r d e s s o n s e t d o n t le r é s u l t a t e s t la c r é a t i o n d e la f o r m e c o r r é l a t i v e à l ' i d é e .
(1) Poimandres, Hermès Trismegistos. (2) La Pensée et la Parole de Dieu sont indissolublement unies dans l'Eternité et leur union, c'est la Vie. Hermès Tot.
La langue primitive, dite adamique ou Wattan, dont se servit Adam, selon la tradition orale, pour objectiver l'Œuvre du Créateur, possédait au maximum ces qualités du Verbe. Dans cette langue, dire et créer étaient synonymes, comme elles le sont dans la Bible en ce qui a trait à la création mystérieuse du monde en six jours. Il (Dieu) dit : Il créa. Le Verbe Créateur, acte volitif, émanait de l'esprit, de la pensée créatrice, du principe. La pensée donnait naissance au principe, à l'idée, le Verbe-volonté donnait la forme à cette dernière qui s'objectivait par la Vie. Ces trois derniers éléments chez l'homme sont les reflets de la Trinité Divine, Père, Fils (Logos) et Saint Esprit. Ou encore, selon Hermès Tôt : la Pensée Divine, son Verbe et la Vie émanée de cet acte volitif. La langue créatrice a été oubliée par l'homme et définitivement perdue quand il se plongea dans la matière. Mais le souvenir du principe dominant la Création traversa toutes les religions antiques et nous parvint sous la forme de la Sainte Trinité. De ce qui précède, le lecteur comprendra l'importance primordiale que les Anciens attribuaient au « nom », à la dénomination des choses. Nous avons vu dans la formation du nom d 'Atoum, avec quel soin les Egyptiens composaient un nom. Les Hébreux et les Chaldéens suivirent cet exemple (i). Nous aurons l'occasion de donner plusieurs exemples de ces constitutions de noms dans les langues sacrées. Le Verbe était une action volitive ébranlant les éléments par des vibrations sonores. L'usage de ce Verbe créateur, les combinaisons des ondes pour donner le jour à la forme inhérente à l'idée, se transmettaient par la tradition orale dans les sanctuaires. A ce Verbe était adapté le geste approprié qui, réalisé par l'Initié, donnait un résultat immédiat. C'est ainsi que fut créé le rituel religieux dont les particularités se conservèrent dans les divers cultes (chants, paroles scandées avec un rythme spécial, geste du signe de Croix, de la Bénédiction, etc...). Dans la Magie, cette conservation des rites est encore plus marquée et une grande importance s'y trouve attachée. Un moment vint où l'homme, livré à ses instincts, perdit le Verbe créateur et la faculté de comprendre la Nature. Sa parole devint un son vide et discordant dans le concert de l'Harmonie Universelle. Il ne pouvait plus créer, mais il devait modeler de ses mains avec « peine et sueur » des formes du limon, matière morte, privée « d'âme vivante ». — La Nature à laquelle il appartenait par sa partie inférieure se détourna de lui, implacable et redoutable. Il dut lutter contre les dangers qui l'environnaient et tombait souvent à bout de forces. L'idée, cette Etincelle Divine, sans l'acte volitif du Verbe créateur, restait en germe, en principe et ne revêtait aucune forme. C'est alors que furent imaginés les hiéroglyphes. Puisque l'idée ne s'incarnait plus au son de sa voix, l'homme dut la formuler à l'aide de ses organes physiques. De ce point de vue, il est compréhensible que les premières inscriptions furent des images reproduisant avec plus ou moins d'exactitude les objets (i) Le nom d'un pharaon était composé du nom de Dieu dont il exprimait une qualité quelconque, par exemple Ikhou-n-Aton — plaisir d'Aton ; Amenhetep — Amon est satisfait. Les noms mystérieux des Hébreux se composaient de plusieurs lettres auxquelles on ajoutait comme terminaison El ou iach qui sont des noms divins, par exemple Nanad-El, Alad-iach, etc.
du monde visible. Toutes les langues primitives ont connu ce genre d'écriture. Nous retrouvons ces inscriptions non seulement en Egypte, mais au Mexique (civilisation Maya), chez les Peaux-Rouges, et dans différentes tribus noires. Enfin, la langue chinoise n'est pas autre chose qu'une langue hiéroglyphique dont les éléments furent stylisés. Il est clair que toutes ces langues ne se composaient pas de mots dans le sens où nous l'entendons, mais d'images et de figures qui par leurs diverses combinaisons traduisaient une idée. Il était donc impossible d'écrire une pensée abstraite, mais seulement ce qui pouvait être dessiné. Plus tard, au moyen de diverses conventions, on parvint à exprimer des abstractions. Ainsi, par exemple, le mot pensée, pour les Egyptiens, s'écrivait comme le mot « cœur ». Car ils croyaient que la raison avait sa résidence dans cet organe, centre de l'être humain. La parole était figurée par la langue, etc... (i). Mais, l'homme ayant évolué ne pouvait plus se contenter de cette écriture manifestement insuffisante au point de vue psychologique, il fut donc amené à inventer l'écriture dite hiératique où les mots se composaient de lettres — hiéroglyphes simplifiés et stylisés. L'écriture hiératique sortit des temples égyptiens. Son alphabet fut strictement composé d'après les lois fondamentales de l'Univers. Il présentait une structure en harmonie avec la nature et présentait ainsi une force qui l'approchait en quelque sorte du Verbe créateur primitif. Nous retrouvons dans cet alphabet toutes les lois mentionnées plus haut, savoir : l'Unité, le binaire, le ternaire, le quaternaire, le septenaire, le duodénaire, et, enfin, la somme totale, le nombre vingt-deux. De plus, comme on n'avait pas imaginé de chiffres permettant d'effectuer des opérations arithmétiques, les mêmes lettres étaient utilisées comme nombres et nous retrouvons dans cet alphabet la numération décimale : les Sephiroth de la Cabbale. Les dix nombres envisagés indépendamment des lettres donnent en somme, avec les 22 lettres, le nombre 32, qu'on désigne en Cabbale sous le nom des « 32 voies de la Sagesse ». L'alphabet hiératique ou sacré des temples égyptiens servit de base à tous nos alphabets occidentaux et à quelques-uns de l'Orient. Moïse, disciple des sanctuaires égyptiens, l'adopta avec la doctrine dont il fit la base de son enseignement. Son alphabet de 22 lettres fut identique à celui des Initiés dont il faisait partie. Les guerres et les malheurs que subit au cours de son existence le peuple israélite ne furent pas sans altérer son alphabet. Ils avaient perdu ce dernier ainsi que leur tradition orale pendant la captivité de Babylone. Cependant, grâce aux prophètes Daniel et Ezdras, une partie de cette tradition put être reconstituée, mais l'alphabet hiéroglyphique fut déformé. L'idée première, le nombre de lettres, les chiffres, furent conservés ; mais le geste exprimé par l'hiéroglyphe primitif disparut pendant cette époque troublée. Il en fut de même pour les autres dialectes hébraïques, tel que le Samaritain. (Ce dernier a gardé toutefois en partie son caractère primitif). La sagesse occulte enseignée dans les sanctuaires et de laquelle le prophète dit avec amertume : « Où est cette Sagesse suprême, où peut-elle (x) « La langue qui exprime les pensées du cœur », texte égyptien.
avoir disparu ? », avait été également égarée. Quelques bribes ont survécu sous la forme des « Clavicules de Salomon ». Jadis cette « Sagesse », ou le sens ésotérique du Verbe-geste, était dissimulée sous le voile occulte des 22 images allégoriques appelé Tarot ou Rota. Chacune de ces images était reliée à un nombre, à une lettre, à un phénomène du monde visible et à son reflet dans l'homme. Le tout synthétisait l'Univers avec ses lois fondamentales et l'homme, image exacte de cet Univers. L'alphabet, œuvre des Sages de l'Egypte, fut apporté en Europe par les Phéniciens qui avaient simplifié la transcription des lettres tout en conservant leur valeur numérique et phonétique (voir la table des alphabets comparés). Les Grecs ajoutèrent quelques lettres indispensables à cet alphabet pour exprimer des sons particuliers à leur langue. La valeur numérique des lettres était respectée, mais l'ordre de quelques-unes de ces dernières avait subi des modifications. Enfin, les Romains calquèrent sur les Grecs en modifiant encore quelques lettres. Ils changèrent l'ordre initial et créèrent une numération séparée, en enlevant ainsi à la lettre une de ses qualités primitives et importantes : la valeur numérique. De même, l'appellation des lettres conservée à peu près intacte par les Grecs fut oubliée ou volontairement modifiée dans la langue latine. D'ailleurs, la dénomination seule de l' alphabet renseigne sur les origines de l'écriture latine (alpha-beta ; aleph-beth). Les chapitres qui suivent ont pour but l'étude des lois fondamentales de l'Univers et leurs manifestations dans le monde (Macrocosme) ainsi que leurs reflets dans l'homme (Microcosme). Nous nous efforcerons de reconstituer la chaîne qui relie le verbe et le geste de l'homme avec les phénomènes de la Nature.
CHAPITRE I I
LE PRINCIPE
Ainsi qu'on le sait, l'alphabet sacré se compose de 22 lettres. Ces 22 lettres expriment toutes les idées. Elles formulent également tous les noms de l'Œuvre Créatrice. Et, comme le nom est la création même, les 22 lettres ne sont autre chose que des symboles créateurs. Elles renferment toutes les lois constructives de l'Univers ainsi que les nombres qui représentent l'ossature de ces lois. A la base de l'alphabet sont placées les trois lettres mères : aleph (voyelle), mem (muette), shin (sifflante). L'alphabet est partagé en trois groupes gouvernés chacun par une des lettres qui précèdent. Le lecteur se rappelle qu'il a été dit plus haut que ces trois lettres représentent le principe fondamental du ternaire constitué comme suit : Shin, le feu qui monte ; Mem, l'eau qui retombe en bas ; et Aleph, l'air qui tient l'équilibre entre elles. (Sepher Ietzirah). L'hiéroglyphe égyptien ci-contre matérialise cette idée par la terre, Geb qui est couchée, le ciel Nout qui se retrouve au-dessus et soutenu par l'air Schou. Dans ce dernier cas, la terre est le synonyme de l'eau puisqu'elle a été faite de l'eau et le ciel du feu (S. I.). La racine mem-shin forme l'idée du mouvement de construction, mouvement formateur de chose palpable,
matérielle. C'est la création de la forme, de la matière proprement dite. Par l'introduction de l' Aieph, qui produit l'équilibre entre mem et shin, cette forme matérielle reçoit l'esprit animateur, le principe spirituel. D'autre part, la racine shin-mem est celle qui désigne le nom de tout être, le signe qui l'identifie : un lieu, un temps, l'Univers, les cieux, Dieu luimême, la gloire, l'éclat, la splendeur. Tout ce qui s'élève et brille dans l'espace. Ainsi, nous voyons que les deux lettres mères équilibrées sur l' Aleph
donnent l'idée du nom animé par la raison de son Créateur qui sera Dieu pour l'Univers, et l'homme dans la création reflétée. Le Verbe Créateur, le Logos rayonne sa première manifestation dans le ternaire de l'alphabet sacré. Mais, comme la Trinité n'est que la première division de l'Unité équilibrée, la première lettre de l'alphabet, Aleph, contient en potentiel les deux autres lettres mères et par ces dernières l'alphabet tout entier. De même, l'Unité contient en elle tous les chiffres jusqu'à l'infini. Dieu l'Unique, l'Ancien des jours, l'Aïn-Soph, l'Atoum dit : « Je suis huit, mais je suis Un ». Un, c'est le commencement, le Principe, l'Arché. Toute chose commencée contient en elle sa fin. Alpha contient Oméga en potentiel. Avant le commencement fut le chaos, le néant, l'abîme. Le commencement fut le premier mouvement de la création, le premier dynamique de la Pensée-Principe, c'est le dynamisme qui était en sommeil et se révéla par le mouvement, développement logique du Principe créateur, le Verbe. La lettre Aleph le représente intégralement. Le reste de l'alphabet jusqu'au Tau constitue une suite de développements logiques de l'Aleph, comme toute la création n'est que le déroulement progressif du Verbe Créateur. On peut juger ainsi l'édifice harmonique et grandiose que représente l'alphabet sacré, schéma de la création, à nul autre comparable parmi nos pauvres langues stricte Tient phonétiques. Comme il a été dit au premier Chapitre, la première manifestation de l'Ancien des jours fut son dédoublement. C'est l'acte qui dans le Zohar est symbolisé par la Balance (i). Il faut entendre par là l'état da premier couple dans son union harmonique et équilibrée. C'est l'équilibre idéal du Binaire, première manifestation de l'Unité, que confirme le verset suivant du livre précité : « La Balance consiste dans le corps de l'Ancien des jours ». Le son « A » figuré par la première lettre a été conservé comme tel et sans altération dans tous les alphabets postérieurs et purement phonétiques, car ce son est le plus ample, contenant en lui tous les autres sons, comme la lumière blanche contient en elle toutes les couleurs du spectre. L'importance que les peuples attribuaient à ce son s'est manifestée dans les noms divins donnés au Dieu Unique, origine de toute chose, qui commençaient par la lettre A : Aïn-Soph, Atoum, Atou, Amon, Anou des Babyloniens. De même pour les mots sacrés et mystérieux auxquels était attachée une signification occulte et profonde, Aoum, Azoth, etc... Ces raisons nous déterminent à porter notre attention sur cette lettre mère de préférence à toutes les autres des alphabets connus, qui ne sont que ses développements logiques, comme les dieux de la Mythologie n'étaient que « des membres » du Dieu-Un. La lettre Aleph, première de l'alphabet sacré, a pour chiffre un. Il ne peut en être autrement, car elle est non seulement la, première, mais l'Unique, l'Un se dédoublant dans les autres lettres pour créer une infinité de mots tout en demeurant un. « Je suis Dieu ton Seigneur », dit le Créateur au premier commandement, et ce Dieu Unique contient en lui, non seulement la Trinité, mais aussi les Elohim, ses membres, dont nous admirons le travail suprême en nous et autour de nous. De là, la nécessité impérieuse d'étudier cette lettre, la mère de toutes, qui contient le principe de l'alphabet entier. (i) « Avant que la Balance ne fût, la Face ne regardait pas la Face » (Zohar).
D a n s c e t t e l e t t r e , a i n s i q u e d a n s s o n h i é r o g l y p h e a l t é r é i s s u d e la langue hébraïque, nous retrouvons l'expression d u Ternaire, du premier d é d o u b l e m e n t é q u i l i b r é , d e la B a l a n c e d u Z o h a r . J ' a v a i s d o n n é u n e i d é e d e ce q u i p r é c è d e d a n s m o n r é c e n t o u v r a g e ( i ) . P o u r b i e n c o m p r e n d r e la s t r u c t u r e h i é r o g l y p h i q u e d e c e t t e l e t t r e , il f a u t r e m o n t e r à s o n o r i g i n e . E n la j u g e a n t à la l u m i è r e d e s S e p h i r o t h , n o u s v o y o n s q u ' e l l e c o r r e s p o n d à la S e p h i r e K e t h e r la p l u s é l e v é e d e c e t t e h i é r a r c h i e , le p r i n c i p e d ' é q u i l i b r e , d e la p r e m i è r e d i v i s i o n d e D i e u se m a n i f e s t a n t dans s o n acte créateur. C ' e s t le p o i n t c e n t r a l d e la T r i n i t é D i v i n e , m y s t è r e e n t r e t o u s les m y s t è r e s . C ' e s t la R a i s o n d e v i e d e l ' U n i v e r s s a n s l a q u e l l e r i e n n e p o u r r a i t s u b s i s t e r , c a r t o u t e s c h o s e s s ' e f f o n d r e r a i e n t s o u s le c h o c d e s é l é m e n t s déchaînés. A i n s i , le p o i n t d e d é p a r t (2) d u p r e m i e r d é d o u b l e m e n t f u t s o n é q u i l i b r e , ce q u i le d i f f é r e n c i e d e t o u s les t e r n a i r e s u l t é r i e u r s q u i s ' é q u i l i b r è r e n t d a n s le c h o c d e l e u r r e n c o n t r e , c o n s é q u e n c e d u p r i n c i p e p o s é p a r la B a l a n c e d e la T r i n i t é s u p r ê m e . A p r è s a v o i r d é v e l o p p é ses s i x m e m b r e s (3) s y m b o l i q u e s q u i d e v a i e n t a c c o m p a g n e r e t d é v e l o p p e r l ' œ u v r e d u C r é a t e u r , l ' A n c i e n d e s j o u r s se m i t a u r e p o s le s e p t i è m e j o u r . C es six m e m b r e s s y m b o l i q u e s s o n t r e p r é s e n t é s p a r les six S e p h i r o t h d i t s d e c o n s t r u c t i o n . E n les a d d i t i o n n a n t a u x t r o i s S e p h i r o t h d e b a s e , o n a t t e i n t le n o m b r e n e u f , p o i n t c u l m i n a n t d e la C r é a t i o n , n o m b r e p a r l e q u e l l ' h o m m e , A d a m , est défini n u m é r i q u e m e n t . L e s e p t i è m e j o u r , j o u r d e r e p o s d e l ' A n c i e n d e s j o u r s , est f i g u r é p a r le n o m b r e d i x , la s é p h i r e M a l c u t , q u i r e p r é s e n t e l ' é p o u s e d e D i e u f é c o n d é e , d a n s l a q u e l l e le p r i n c i p e v i t a l d e s c e n d a u sein d e la m a t i è r e p o u r r e m o n t e r p a r e l l e v e r s sa s o u r c e o r i g i n e l l e . C'est l'Osiris des E g y p t i e n s , m o r t p u i s ressuscité ; c'est l'éclosion de la g r a i n e p r i v é e d e v i e e n a p p a r e n c e e t e n f o u i e d a n s le s o l ; e n f i n , c ' e s t la r é s u r r e c t i o n d u C h r i s t S a u v e u r , p i e r r e a n g u l a i r e d e la r e l i g i o n c h r é t i e n n e . Ce s y m b o l i s m e e s t c o m m u n à t o u s les c u l t e s a n t i q u e s : la v i e n a î t d e l a m o r t . L e n o m b r e d i x q u i c o r r e s p o n d à la l e t t r e i o d r e p r é s e n t e n e t t e m e n t c e qui p r é c è d e ( Y n - Y a n g ) ; c'est l'unité d u s e c o n d o r d r e et n o n l ' u n i t é p r i n c i p e d e s c h o s e s , m a i s le r e t o u r à l ' u n i t é a p r è s les l a b e u r s d e s c r é a t i o n s . « J e s u i s u n » — c ' e s t A l e p h . « J e s u i s h u i t , m a i s j e suis Un » — c ' e s t i o d . C ' e s t le r e p o s b i e n m é r i t é a p r è s le c y c l e d e l ' œ u v r e , l a n u i t a p r è s le c y c l e d u j o u r , la m o r t a p r è s le c y c l e d e la v i e , c ' e s t le r e p o s d e la n a t u r e a p r è s le t r a v a i l v é g é t a t i f . M a i s , ce r e p o s , c e t t e m o r t a p p a r e n t e c o n t i e n t l e p r i n c i p e v i t a l e n s o n p l u s f o r t d e g r é , q u i se r e n o u v e l l e e n l u i e t p a r l u i , la r é s u r r e c t i o n q u i s ' é p a n o u i t d a n s t o u t e s a g l o i r e . D e ce p o i n t d e v u e , il e s t f a c i l e d e c o n c e v o i r q u e le i o d se r e p r é s e n t a i t p a r u n e e l l i p s o ï d e à d e u x f o y e r s c o m m e l e g e r m e d a n s la m a t r i c e . L e s Chinois l'appelaient Y n - Y a n g . Cette figure constitue une courbe fermée r e n f e r m a n t le m o u v e m e n t f i g u r a t i f d e la v i e a n a l o g u e à c e l u i d e la t e r r e
(1) Voir Essai d'Astrologie Cabbalistique. (2) Qui est en même temps le point culminant, car après le départ vient la descente progressive dans la matière. (3) « Dieu créa six membres », enseigne le Zohar (Siphra Dzéniouthû, V, 16) qui sont représentés par les six Sephiroths de construction, les six jours de la Création. Quoiqu'à première vue ce chiffre semble être en contradiction avec l'enseignement égyptien, il ne l'est pas en réalité, car cette création de 6 suivit le dédoublement — la Balance — ce qui donne somme toute le même chiffre huit des Egyptiens.
q u i b o u c l e l'ellipsoïde d e sa c o u r s e a u t o u r d u soleil p o u r r e c o m m e n c e r u n n o u v e a u l a c e t s u r la s p i r a l e i n d é f i n i e . D ' a p r è s les h é b r a ï s a n t s , la l e t t r e i o d e s t le s y m b o l e d e t o u t e p u i s s a n c e m a n i f e s t é e en m ê m e t e m p s q u e c e l u i d e l ' é t e r n i t é , c ' e s t - à - d i r e d u r e n o u vellement éternel. C ' e s t le s i g n e d e la v i e s a n s fin d e s c h o s e s c r é é e s . « D i e u n ' e s t p a s le D i e u d e s m o r t s , m a i s le D i e u d e s v i v a n t s » ( i ) . C ' e s t l ' U n i t é m a n i f e s t é e d a n s le m o n d e , u n i t é e n m o u v e m e n t . C e c i n o u s e x p l i q u e u n a u t r e g e n r e d e r e p r é s e n t a t i o n d u i o d - d i x , telle u n e s p h è r e et s o n centre. C ' e s t la r a i s o n p o u r l a q u e l l e c e t t e l e t t r e a v a i t é t é p r i s e p o u r la c o n s t r u c t i o n d e t o u t e s les l e t t r e s d e l ' a l p h a b e t s a c r é e t m ê m e d ' A l e p h q u i est, c o m m e n o u s l ' a v o n s vu, u n e lettre s y n t h é t i q u e et abstraite. Le principe de l'unité, c'est Aleph, mais l'unité en m o u v e m e n t , l'unité c r é a t r i c e , l ' u n i t é c o n c r è t e e t m a t é r i e l l e , c ' e s t le i o d . A l e p h c o n t i e n t t o u t e s les l e t t r e s en p o t e n t i e l , m a i s i o d les b â t i t t o u t e s . N o u s a v o n s v u q u e t o u t e s les l e t t r e s n e s o n t q u e d e s d é v e l o p p e m e n t s d ' A l e p h , m a i s n o u s r e t r o u v o n s d a n s la c h a r p e n t e d e t o u t e s les l e t t r e s l ' u n i t é i o d , d a n s les m ê m e s c o n d i t i o n s q u ' e n d é c o m p o s a n t un n o m b r e , o n t r o u v e une s o m m e déterminée d'unités. C e c i d i t , le l e c t e u r c o m p r e n d r a p o u r q u o i la l e t t r e A l e p h - n o m b r e u n , p o u r sa r e p r é s e n t a t i o n g r a p h i q u e m a t é r i e l l e , a d û n a î t r e d e la l e t t r e i o d unité d u second ordre. Cette explication n o u s servira également plus loin p o u r c o m p r e n d r e le m o t s a c r é I e v e o ù la l e t t r e i o d e s t e m p l o y é e d a n s le m ê m e s e n s e t p o u r l a m ê m e r a i s o n c o m m e u n i t é a c t i v e e t m a n i f e s t é e . L ' o p i n i o n de certains auteurs, affirmant q u e l ' e m p l o i d ' A l e p h est plus j u d i c i e u x d a n s le n o m s a c r é , n e p e u t se s o u t e n i r . O n sait q u e l ' A l e p h r e p r é s e n t e l ' A ï n - S o p h h é b r e u , l ' A t o u m des E g y p t i e n s , le D i e u U n i q u e q u e l ' h o m m e n e p o u v a i t n i v o i r n i c o m p r e n d r e , d o n t le n o m n e d e v a i t p a s ê t r e p r o n o n c é , q u ' i l n e p o u v a i t m ê m e p a s a d o r e r t a n t ce D i e u é t a i t m y s t é r i e u x e t a b s t r a i t . L ' i o d r e p r é s e n t e le D i e u d e M o ï s e , le J e h o v a h , c e l u i q u i l u i a p p a r u t d a n s le b u i s s o n a r d e n t , l ' A m o n - R a d e s t e m p l e s é g y p t i e n s d o n t la m a n i f e s t a t i o n v i s i b l e se l e v a i t c h a q u e j o u r d a n s le d i s q u e d u S o l e i l p o u r d i s t r i b u e r ses b i e n f a i t s à la t e r r e e t à ses h a b i t a n t s . S o n s y m b o l e e s t le s c a r a b é e « K h e p e r » r o u l a n t sa b o u l e d ' o r d u r e , q u i v e u t d i r e : « ê t r e , d e v e n i r ». D a n s l'ancienne écriture h i é r o g l y p h i q u e , c o m m e n o u s l ' a v o n s déjà dit, u n e idée abstraite était t r a d u i t e p a r u n e matérialisation de cette m ê m e i d é e . A i n s i , p o u r e x p r i m e r la m a r c h e , o n d e s s i n a i t u n p i e d , l ' a c t i o n é t a i t f i g u r é e p a r u n b r a s , etc... D a n s la l a n g u e h i é r a t i q u e , il f a l l u t p r e n d r e c o m m e p o i n t d e d é p a r t l ' u n i t é m a n i f e s t é e e t n o n le p r i n c i p e d e l ' u n i t é c o m p r e n a n t t o u t jusqu'à l'Infini même. A i n s i , d a n s la c o n s t r u c t i o n d ' A l e p h , n o u s r e t r o u v o n s le s c h é m a d e la c r é a t i o n d u m o n d e r e n d u i n t e l l i g i b l e p a r d e s s i g n e s q u i s ' a p p a r e n t e n t à l ' u n i t é r e f l é t é e , le i o d . J ' a i e m p l o y é le m o t s c h é m a q u i r e n d t r è s b i e n c e t t e i d é e p r i m o r d i a l e : s c h é m a o u s c h - m - a , t r o i s l e t t r e s m è r e s d e la l a n g u e s a c r é e , la B a l a n c e d u Z o h a r , la T r i n i t é d u C h r i s t i a n i s m e . C ' e s t l ' a c t e p r e m i e r d u C r é a t e u r , sa d i v i s i o n p r e m i è r e , q u i m i t e n m o u v e m e n t la C r é a t i o n . E t c ' e s t b i e n c e t a c t e q u i e s t m i s e n r e l i e f d a n s la p r e m i è r e l e t t r e d e l ' a l p h a b e t , d a n s l ' U n i t é infinie.
(i) Nouveau Testament.
J ' a i d i t q u e l ' A l e p h r e p r é s e n t e s c h é m a t i q u e m e n t la C r é a t i o n d u m o n d e , e n effet : a v a n t ce q u e l ' o n a p p e l l e le t e m p s ( i ) il y a v a i t l ' a b î m e , le c h a o s , la
masse
inerte
et
l'Esprit
de
D i e u
planait
au-dessus
de
cet
a b î m e (2).
La masse inerte, passive et froide est représentée par la ligne horizontale, qui figure aussi l'eau (bleu). L'Esprit de Dieu, cette unité vivifiante, créatrice, est représentée par le iod (jaune). L'acte créateur, initial, fut d'ébranler la masse inerte, de la sortir de son état passif, ce qui est indiqué dans la lettre Aleph par le premier choc du principe vivifiant (iod) dans la matière inerte (—) qui la sort de l'état passif et la met en mouvement. De ce premier iod sort un germe vital qui donne naissance à la première manifestation de la vie, au mouvement. Le choc premier de ce principe vivifiant dans la matière inerte l'anime et fait jaillir le feu, le second iod (rouge, chaleur de vie). A son tour, ce dernier porte un germe qui doit donner naissance à la vie éternellement renouvelable (Yn-Yang). Ainsi, cet hiéroglyphe contient en lui les trois éléments de la matière (air, eau et feu) ou le principe du ternaire primitif, autrement dit du premier dédoublement idéal et équilibré. Mais dans son ensemble, cette lettre représente le dynamisme créateur éternel, le Verbe et, comme telle, elle contient en elle tout ce qui fut créé par Dieu, tout ce qui peut être exprimé par l'homme. « Je suis Alpha et Oméga, le commencement et la fin ». Ainsi, l'Alpha ou Aleph, c'est le commencement de toutes choses, l'Arché, le principe. Oméga ou Tau, c'est la fin, le retour à l'origine, symbolisé par le serpent avalant sa queue. Alpha contient Oméga en potentiel et Oméga ou Tau n'est que le développement complet de la manifestation d'Alpha, la pénétration du principe au plus profond de la création, le dédoublement terminal de l'Unité, l'atome idéal qui est indivisiblement un. Comme nous ne pouvons pas concevoir Alpha, le principe de vie, de même il nous est impossible de comprendre Oméga, qui est son développement définitif, la mort. Mais qu'est la mort, si ce n'est la résurrection, la vie éternelle ? Ce dogme suprême qui nous est révélé dans la religion chrétienne était la pierre angulaire de l'enseignement antique. Cette idée, sous forme de mythe, varie d'une religion à l'autre, mais se retrouve toujours dans les anciens cultes. Ceci égara l'opinion des chercheurs et les incita à croire que la légende chrétienne n'était également qu'une légende. Pourtant, il est hors de doute que le Christ a existé. Des documents historiques nous renseignent sur ce point et recoupent l'enseignement religieux. La résurrection, l'Oméga, qui ramène à Alpha, le cycle de la spirale qui revient vers son origine, le Yang qui se mettait en mouvement par le Yn pour créer un nouveau Yn, germe de la vie éternelle, était révélé à l'homme dès son apparition et fut à la base de ses croyances. Tout ce qui nous entoure est une preuve de ce mouvement éternel de vie : la graine qui est enfouie pour donner naissance à la plante dont elle porte le principe de vie, le germe en elle-même. En Egypte, le dieu Osiris, dont le reflet matériel était le Soleil, accom(x) « Il n'y avait plus de temps » (Apocalypse). (2) Genèse I.
plissant chaque jour cet acte de mort et de résurrection, se nommait aussi quelquefois « Bata », blé. Semer le blé équivalait à enterrer Osiris (i). Et ceci correspond aux paroles de Saint Paul : « Le corps est semé coupable et ressuscitera spirituel » (I. Corinth, XV, 36, 44). Selon Hérodote, les Egyptiens ont été les premiers à enseigner l'immortalité de l'âme. Pourtant, cette croyance n'est pas née en Egypte. Ce pays n'a été qu'un précieux intermédiaire pour conserver à travers les millénaires cette croyance de l'homme primitif, cette consolation dans son malheureux sort. Par sa mort et sa résurrection, le Christ confirma et raffermit ce dogme dans la mémoire humaine prête à sombrer dans la matière. En poussant plus loin nos investigations, nous trouvons même dans les mythes et les prières antiques les prototypes des nôtres (2). Le plus important sacrement chrétien a son correspondant dans les religions antiques. « Les hommes mangent Bata — le corps d'Osiris » (3). Ailleurs : « Que ce vin soit le sang d'Osiris » (4). Osiris est très souvent nommé le veau sacrifié, comme le Christ se disait l'agneau de sacrifice. Mais, ce qui vient d'être dit ne doit ni troubler ni ébranler notre foi. Bien au contraire, ces quelques lueurs doivent nous faire admirer le temple grandiose de l'Antique Sagesse qui nous a conservé à travers les âges la révélation primitive que Notre-Seigneur J.-C. consacra et couronna par la croix. Loin de présenter des contradictions avec notre religion, l'ancienne Sagesse, au contraire, lui donne un fondement solide qui a gardé sa robustesse depuis les premiers âges de l'humanité. C'est pour cette raison que l'Egypte, cette source d'eau vive, qui nous transmit les principes de la Sagesse Eternelle et Divine, a joué un rôle si important dans l'histoire de la religion chrétienne. Tout l'Ancien Testament, l'essence des livres de Moïse, nous viennent des temples égyptiens. Et, dans le Nouveau Testament, le lien avec l'Egypte, avec la Sagesse antique, est précieusement conservé, car : « J'ai appelé mon fils hors de l'Egypte » (Math. II, 15), dit Dieu le Père. En somme, il n'y a qu'une seule religion universelle dont l'idée dominante est la résurrection, le cycle éternel de la vie par la mort, du sacrifice suprême pour donner l'existence ; l'Alpha, qui, par ses multiples manifestations, pénètre sans cesse jusqu'au plus profond de l'Oméga pour donner naissance au iod, indéfini, cycle éternel de l'Yn-Yang. Et cette idée d'éternité, du cycle éternel de vie-mort-vie est figurée graphiquement par la première lettre de l'alphabet afin de nous enseigner d'emblée ce principe primordial de l'Univers, sur lequel est basée et équilibrée toute la création. Ce même principe est contenu dans l'iod, l'unité reflétée dans la représentation de l'Yn-Yang. Ce dernier constitue une ellipsoïde formée par le germe vital animateur s'enroulant dans une manifestation matérielle, qui donne naissance à un nouveau germe appelé lui-même à créer une nouvelle manifestation — chaînon d'une chaîne infinie. C'est la représen(1) En grec (soma) veut dire cercueil et (séma) semence. Dans le premier mot, l'Oméga représente la fin de la manifestation (le sixième jour de la création), tandis que dans le second l'« état » qui le remplace représente la résurrection, le septième jour (éta septième lettre), le Malcut des Sephiroth. (2) Par exemple, voir le Livre des Morts et les hymnes d'Ikh-n-Aton. (3) Texte relevé sur les murs d'Edfou. (4) Papyrus magique.
t a t i o n g r a p h i q u e d u lacet dans la m a r c h e e n spirale de n o t r e planète dans l'espace. Ce lacet, b i e n q u e t e r m i n é et a c c o m p l i , reste n é a n m o i n s étroitem e n t lié a u m o u v e m e n t q u i l ' e n g e n d r a t o u t e n p o r t a n t e n l u i - m ê m e l ' i n e r t i e d u m o u v e m e n t q u i v a s u i v r e (à l ' é t a t l a t e n t , le m o u v e m e n t c o n s é c u t i f a u p r é c é d e n t ) . C ' e s t le s y m b o l e d e la g r a i n e , d e t o u t g e r m e r e n f e r m a n t e n l u i le p o t e n t i e l d e la r e p r o d u c t i o n « s e l o n s o n e s p è c e ». E n f i n , r e m a r q u o n s q u e le n o m d u C h r i s t , d a n s la l a n g u e s a c r é e , c o m m e n c e p a r le i o d ( J e c h u ) s i g n e d u v e r b e i n c a r n é , c h i f f r e 10, la r é s u r r e c t i o n d a n s l a m o r t , le M a l c u t , le r e t o u r a p r è s les s o u f f r a n c e s c o r p o r e l l e s d a n s le 9, v e r s le r e p o s d e l ' U n i t é absolue. Cette idée dépeint bien N o t r e - S e i g n e u r Jésus-Christ à qui s'appliquent les p a r o l e s d e S a i n t - M a r t i n : « L e t e r m e d e la p e r f e c t i o n e s t c e l u i d e l ' o r i g i n e ». M a i s p o u v o n s - n o u s a f f i r m e r q u e les d i f f é r e n t e s m a n i f e s t a t i o n s créatrices f u r e n t limitées p a r u n n o m b r e d é t e r m i n é , o b s e r v é sur cette terre ? P o u v o n s - n o u s , d a n s n o t r e o r g u e i l , d i r e q u e la P e n s é e d u C r é a t e u r se fixa sur u n n o m b r e défini p o u r t o u t l ' U n i v e r s ? Certes, n o n . Misérables p y g mées, r a m p a n t sur l ' u n des plus petits foyers de vie d u Cosmos, n o s p e r c e p t i o n s se b o r n e n t à u n n o m b r e r é d u i t d e m a n i f e s t a t i o n s r e f l é t é e s à t r a v e r s le p r i s m e d e s t r o i s d i m e n s i o n s . T o u t e f o i s , n o u s s e n t o n s q u ' a u - d e l à d e n o t r e ' c o n n a i s s a n c e , il e x i s t e u n m o n d e i m m e n s e e t i n c o n n u ; d e m ê m e q u ' e n a u g m e n t a n t la p u i s s a n c e d u t é l e s c o p e n o u s d é c o u v r o n s d e s a s t r e s i n n o m b r a b l e s d o n t n o u s ne s o u p ç o n n i o n s pas l'existence. L ' a t o m e lui-même réputé indivisible, v u au microscope, nous révèle des é l é m e n t s n o u v e a u x , i n f i n i m e n t petits, susceptibles de s ' é t e n d r e et de se d é c o m p o s e r j u s q u ' à l ' i n f i n i . L ' i n f i n i m e n t g r a n d et l ' i n f i n i m e n t petit n ' a p p a r t i e n n e n t pas a u d o m a i n e m a t h é m a t i q u e , m a i s b i e n à l ' U n i v e r s , à la v i e d e ce d e r n i e r d a n s ses i n n o m brables manifestations. L a sphère de n o t r e science n'est q u ' u n p o i n t insignifiant ! C e q u i p r é c è d e e s t e n c o r e s y m b o l i s é p a r la l e t t r e A l e p h , p r i n c i p e d e l'unité absolue qui p e u t être représentée p a r quatre iod, unités nées, p o r t a n t le g e r m e d e la v i e q u i se r e n o u v e l l e p e r p é t u e l l e m e n t . C es q u a t r e i o d f o r m e n t u n e c r o i x , q u i c h e z les A n c i e n s e x p r i m a i t le s y m b o l e d e l ' é t e r n i t é , d e l ' i n f i n i . M a i s , c o m m e le i o d r e p r é s e n t e , n o n la m o r t , m a i s le m o u v e m e n t i n c e s s a n t d e la v i e , d u r e n o u v e l l e m e n t , l ' A l e p h , o u les q u a t r e i o d , se p r é s e n t e c o m m e u n e c r o i x a n i m é e d ' u n m o u v e m e n t é t e r n e l . C ' e s t ce q u e les I n d o u s o n t a p p e l é le S w a s t i k a , e t les E g y p t i e n s e t les H é b r e u x la R o t a o u r o u e c é l e s t e . L e m o u v e m e n t s a n s fin d e c e t t e R o t a c o n s t i t u e la v i e cosmique et d o n n e naissance à d'innombrables renouvellements, qui é c h a p p e n t p o u r la p l u p a r t à n o s o b s e r v a t i o n s . D e ce p o i n t d e v u e , il s e r a i t p u é r i l d e j u g e r si s u r t e l o u t e l a s t r e , la v i e e s t p o s s i b l e . T o u t ce q u e n o u s p o u v o n s d i r e , c ' e s t q u e l ' e x i s t e n c e d ' ê t r e s constitués c o m m e nous, r e s p i r a n t de l'oxygène, s u p p o r t a n t u n e certaine p r e s s i o n a t m o s p h é r i q u e , etc., est p o s s i b l e o u i m p o s s i b l e s u r tel o u tel astre et c'est tout. Il s e r a i t a u c o n t r a i r e p l u s l o g i q u e d ' a d m e t t r e l ' e x i s t e n c e d ' ê t r e s p r o b a b l e m e n t s u p é r i e u r s à n o u s , n e p o u v a n t s u b s i s t e r q u e s u r d e s soleils o ù ils p r e n n e n t p a r t à la f o r m a t i o n d e n o u v e a u x m o n d e s , o u d e c e u x q u i s o n t c o m m e e n c h a î n é s s u r d e s p l a n è t e s g l a c i a l e s d o n t ils a t t e n d e n t la d e s t r u c t i o n en e x p i a n t leurs fautes... N o t r e i m a g i n a t i o n p e u t a l l e r t r è s l o i n , m a i s elle r e s t e l ' i m a g i n a t i o n c a r , i n c a r n é s q u e n o u s s o m m e s e t p l a c é s d a n s le c a d r e d e s t r o i s d i m e n s i o n s , n o u s n e p o u v o n s v o i r a u - d e l à d e ces l i m i t a t i o n s . T o u t e s n o s o b s e r v a t i o n s les p l u s m é t i c u l e u s e s n e f r a n c h i r o n t p a s le d o m a i n e d e la m a t i è r e . P l u s
l ' h o m m e sait, p l u s il c o m p r e n d q u e s o n s a v o i r n ' e s t r i e n e n f a c e d e la Sagesse s u p r ê m e . U n de n o s plus g r a n d s p h i l o s o p h e s l'a b i e n senti, q u a n d il s ' e s t é c r i é : « J e sais u n e s e u l e c h o s e , c ' e s t q u e je n e sais r i e n ». C ' e s t c o m m e si o n f a i s a i t l ' a s c e n s i o n d ' u n e m o n t a g n e d ' u n e h a u t e u r infinie. P l u s o n s'élève, plus l ' h o r i z o n s'élargit et l'œil é t o n n é d é c o u v r e à c h a q u e pas des t a b l e a u x q u ' i l n e s o u p ç o n n a i t pas u n i n s t a n t auparavant. L e s a v o i r h u m a i n se t r o u v e e n c a d r é d a n s les t r o i s d i m e n s i o n s . Il p e u t p r é s e n t e r u n n i v e a u é l e v é , p r o g r e s s e r , m a i s il r e s t e r a t o u j o u r s e x t r ê m e m e n t r é d u i t , m i s é r a b l e , c o m m e s'il o b s e r v a i t les c h o s e s à t r a v e r s u n p r i s m e . Il é t u d i e r a u n o b j e t , é n u m è r e r a ses d é t a i l s , d é c r i r a sa c o u l e u r , m a i s il n e le j u g e r a q u e d u p o i n t d e v u e a l t é r é d e s o n p r i s m e . Il s e r a i t c e r t a i n e m e n t t r è s s u r p r i s s ' i l le v o y a i t d i r e c t e m e n t , a u p o i n t d e n e p a s le r e c o n n a î t r e e t t o u t e s ses t h é o r i e s s ' e f f o n d r e r a i e n t d e v a n t ce s p e c t a c l e i n s o u p ç o n n é . L e s a v o i r d e l ' h o m m e e s t b o r n é e t f a u s s é . C ' e s t la F o i q u i s e u l e p e u t le s o r t i r d e la p r i s o n o ù il e s t e n c h a î n é , c ' e s t s o n e s p o i r d e p o s s é d e r u n j o u r l a V é r i t é q u i l ' a c h e m i n e v e r s le P r o g r è s s p i r i t u e l , le s e u l q u i p u i s s e c o m p t e r . « N ' a c c u m u l e z p a s d e r i c h e s s e s s u r la t e r r e , m a i s d a n s les c i e u x », n o u s e n s e i g n e l ' E v a n g i l e q u i a s s i m i l e le s a v o i r a u x b i e n s t e r r e s t r e s , q u i se b o r n e à r a t t a c h e r l ' E s p r i t à la m a t i è r e e n l ' e n l i s a n t a u p l u s p r o f o n d d u Na-hasch. E s s a y o n s d e c o n c e v o i r d e s ê t r e s q u i n ' o n t la n o t i o n q u e d e d e u x d i m e n s i o n s , d e s ê t r e s p l a t s h a b i t a n t s u r la s u r f a c e d ' u n lac p a r e x e m p l e . Ils b â t i r o n t u n e m a i s o n , l ' e n t o u r e r o n t d ' u n e e n c e i n t e sans i s s u e , r e s t a n t t o u j o u r s d a n s les d e u x d i m e n s i o n s . Ils s ' i m a g i n e r o n t q u ' i l s s o n t e n s é c u r i t é . V i e n n e u n être d ' u n e dimension supérieure p o u r lequel l'enceinte en q u e s t i o n n ' e s t p l u s u n o b s t a c l e , c a r il e n t r e r a d a n s la m a i s o n p a r e n h a u t , p o s s i b i l i t é i n s o u p ç o n n é e d e s h a b i t a n t s d e c e t t e d e m e u r e ; ce s e r a p o u r ces d e r n i e r s u n e c h o s e i n c o m p r é h e n s i b l e , u n p h é n o m è n e d e l ' a u - d e l à . Q u e de c h o s e s n o u s s e m b l e n t stables et b i e n o r d o n n é e s , qui s o n t boulev e r s é e s p a r d e s f o r c e s d o n t n o u s n ' a v i o n s a u c u n e i d é e e t d o n t la m a n i festation n o u s s e m b l e i n c o m p r é h e n s i b l e et mystérieuse. P a u v r e s êtres q u e n o u s s o m m e s , l i m i t é s p a r les t r o i s d i m e n s i o n s , e t p r o c h e s d e c e u x q u i s o n t e n c h a î n é s d a n s les d e u x d i m e n s i o n s ! C e l a p e u t s e m b l e r r i d i c u l e e t i n v r a i s e m b l a b l e e t p o u r t a n t cela e s t a i n s i d e v a n t la S a g e s s e i n f i n i e . M a i s , r e v e n o n s à la l e t t r e - m è r e d e t o u t e s les l e t t r e s q u i r e n f e r m e e n e l l e s e u l e , e n t a n t q u e l e t t r e , le p r i n c i p e d e l ' a l p h a b e t et, c o m m e n o m b r e , le p r i n c i p e d e la n u m é r a t i o n . E l l e e s t le p r i n c i p e d e l ' é q u i l i b r e q u i r é g i t t o u t e la c r é a t i o n , la « B a l a n c e » q u i est d a n s l ' A n c i e n des jours. E n f i n , elle r e n f e r m e l'essence d e v i e e t d e m o r t , le c y c l e i n f i n i , l ' u n i t é d u d é p a r t e t celle d u r e t o u r , l ' A l p h a et l ' O m é g a de l'Apocalypse. J ' a i r é c a p i t u l é t o u t e s ces l o i s q u e n o u s r e t r o u v e r o n s d é v e l o p p é e s , m a i s t o u j o u r s les m ê m e s d a n s l a c o n s t r u c t i o n d e s a u t r e s l e t t r e s e t d a n s l ' a l p h a b e t e n t i e r , a i n s i q u e d a n s la n u m é r a t i o n o u S e p h i r o t h . Ce n ' e s t p a s t o u t , c a r c e t t e l e t t r e i n o u ï e e s t a u s s i u n e l e t t r e p r o p h é t i q u e . N o u s p o u v o n s j u g e r p a r elle, n o n s e u l e m e n t d e s l o i s c o n s t r u c t i v e s d e la C r é a t i o n , m a i s a u s s i e n t i r e r d e s p r é s a g e s s u r la v i e d e n o t r e m o n d e e t s a fin. J e s u i s A l p h a e t O m é g a , le « c o m m e n c e m e n t e t la fin » e t c e t t e fin n o u s p o u v o n s la l i r e d a n s l ' h i é r o g l y p h e m ê m e d e la l e t t r e . R a p p e l o n s - n o u s sa c o n s t r u c t i o n : l ' i o d , a i r ( j a u n e ) , p r i n c i p e d e v i e , s o r t d e l ' é q u i l i b r e , la m a s s e i n e r t e , l ' e a u ( b l e u ) d ' o ù jaillit le f e u , i o d - r o u g e . E s s a y o n s d e d é c h i f f r e r ce q u i p r é c è d e .
Le p r e m i e r règne fut celui d u principe
q u i d e s c e n d i t e t a n i m a la
' m a t i è r e i n e r t e , p u i s ce f u t le r è g n e d e l ' e a u , q u i s e t e r m i n a p a r le d é l u g e . Q u e ce d é l u g e f u t u n f a i t h i s t o r i q u e , c ' e s t h o r s d e d o u t e . C e t é v é n e m e n t t r a f i q u e f i g u r e d ' a i l l e u r s d a n s les é c r i t u r e s d ' a u t r e s p e u p l e s . P r e n o n s , p a r e x e m p l e , la l é g e n d e d e G i l g a m è s ( i ) . L ' A t l a n t i d e f u t p r o b a b l e m e n t la source des civilisations é g y p t i e n n e et assyrienne et cette l é g e n d e r e p r é s e n t e c e r t a i n e m e n t la d i s p a r i t i o n d e ce g r a n d c o n t i n e n t s o u s les v a g u e s d e l ' O c é a n . C ' e s t a i n s i q u e f u t p e r d u e p o u r l ' h u m a n i t é f u t u r e la S a g e s s e , d o n t q u e l q u e s v e s t i g e s s e u l e m e n t o n t p u ê t r e t r a n s m i s p a r les I n i t i é s d e l ' E g y p t e e t d e l ' A s s y r i e , e t p a r ces d e r n i e r s a u x H é b r e u x . M a i s , D i e u p r o m i t q u e ce d é s a s t r e n e se r e p r o d u i r a i t p l u s (2) e t a p r è s le r è g n e d e l ' e a u v i n t c e l u i d u f e u d a n s l e q u e l n o u s v i v o n s p r é s e n t e m e n t . C ' e s t le f e u q u i n a q u i t d e l ' e a u e t c ' e s t le f e u q u i r e p r é s e n t e le s e c o n d i o d ( r o u g e ) . E t le s e c o n d e t le d e r n i e r d é s a s t r e p r o v i e n d r a d u f e u : « L e m o n d e s e r a c o n s u m é p a r le f e u », d i t H e r m è s T r i s m é g i s t o s (3) e t S a i n t P i e r r e le c o n f i r m e a i n s i en ces t e r m e s : « A l o r s les c i e u x s ' é c r o u l e r o n t a v e c f r a c a s , les é l é m e n t s e n f l a m m é s s e r o n t d é t r u i t s , l a t e r r e e t t o u t e s c h o s e s q u i s o n t s u r elle se c o n s u m e r o n t p a r le f e u » (4). Quel terrible avenir nous attend ! M a i s r a s s u r o n s - n o u s car ce f e u r o u g e q u i jaillit d e l ' e a u est u n i o d , u n Y n - Y a n g , q u i p o r t e e n lui le g e r m e d e r é s u r r e c t i o n , ce n ' e s t q u ' u n c h a î n o n d e la c h a î n e i n f i n i e q u i n o u s r e l i e à u n e a u t r e m a n i f e s t a t i o n s u p é r i e u r e e t n o u s r a p p r o c h e d e l ' i n f i n i A ï n - S o p h . P l a t o n a v a i t b i e n c o m p r i s ces c h o s e s ; il n e c r o y a i t p a s à la fin, m a i s a u r e n o u v e l l e m e n t . V o i c i ce q u ' i l d i t à ce s u j e t : « Il a r r i v e q u ' à d ' i n f i n i m e n t l o n g s i n t e r v a l l e s , les a s t r e s s ' é c a r t e n t d e l e u r r o u t e , t o u t ce q u i se t r o u v e s u r la t e r r e e s t d é t r u i t p a r le f e u . C ' e s t a l o r s q u e se p r o d u i t l ' A p o c a t a s t a s a (5) : les é t o i l e s r e p r e n a n t d a n s le c i e l l e u r s p o s i t i o n s p r i m i t i v e s , le m o n d e r e c o m m e n c e (6). D a n t e d i t a u s s i : « L a rotation des grandes roues Q u i porte chaque grain vers son but S e l o n les é t o i l e s q u i les a c c o m p a g n e n t . » C ' e s t le r e n o u v e l l e m e n t é t e r n e l d e la n a t u r e , la v i e - m o r t - v i e . C o m m e u n i t é p r i n c i p e , A l e p h r e p r é s e n t e l ' A ï n - S o p h l u i - m ê m e , le P r i n c i p e p r i m o r d i a l d e t o u t e la C r é a t i o n , l ' i n c o n n u , l ' i n d é f i n i s s a b l e , le m y s t è r e des m y s t è r e s q u e l ' h o m m e n e p e u t c o n n a î t r e et e n c o r e m o i n s e n p r o n o n c e r le n o m . I l r è g n e d a n s le d o m a i n e d e la f o i e t l ' h o m m e n ' e n s e n t la p r é s e n c e q u e p a r q u e l q u e s r a r e s r e f l e t s .
(1) Extrait de Gilgamès concernant le déluge : « Tout le jour, le vent du Midi ne cessa de souffler, hurlant, grondant, chassant les eaux sur les montagnes. Les vagues sur les hommes croulent comme des bataillons, les hommes ne se voient plus dans les ténèbres, le ciel ne voit plus la terre périssante... La tempête diluvienne dura six jours et le septième elle se calma. Je regardai le ciel (raconte plus loin Atrachaüs, le prototype du Noé biblique, qui selon l'ordre de Dieu, s'était construit une arche) calme et silencieux. Mais la race humaine était retournée à la terre et la surface de l'eau était nue et plate comme un toit ». Ce récit a de nombreux points communs avec celui de la Genèse, il se développe ainsi que ce dernier, mais avec plus de précisions. (2) Genèse. (3) Asclepios, Hermès Trismegistos. (4) Saint Pierre, Epître III, 10. (5) L'apocatastasa de l'enseignement des Orphiques correspondait au « Nemanch » des Egyptiens. C'est toujours la même idée de l'Yn-Yang des Chinois, le renouvellement éternel de l'Univers. (6) Platon, Timée,
De ce point de vue, l'Unité dans l'Aleph s'exprime par la Croix primordiale de l'équilibre universel, le Sephiroth Kether qui signifie littéralement : la Couronne. Comme il est rationnel pour l'homme de se représenter des choses abstraites par des images d'ordre physique (i), le Zohar donne la représentation figurative de cette couronne comme le crâne ou le cerveau de l'Ancien des jours du Macroprosope. Ce cerveau qui contient sa pensée est assimilé à la rosée cristalline pour symboliser sa pureté absolue. La couronne est incolore, les couleurs ne se manifestant qu'à travers le prisme de la vie manifestée, mais elle les contient toutes en principe. Cette couronne suprême, qui équilibre et régit toute la Création, est le point de départ et de stabilisation des deux sephires suivantes : Hochma et Bina ou, d'après Kunrath, Sapientia et Intelligentia. C'est le ternaire originel, base de toute chose. La Trinité chrétienne indivisible représente la première manifestation de Dieu Un: les deux dernières sephires Chochma et Bina correspondant aux lettres Beth et Ghimel. Il ne faut pas confondre les deux systèmes réunis dans l'alphabet sacré. Le ternaire Aleph-irxm-schin, lettres-mères sont en quelque sorte les mères physiques des trois éléments : air, eau et feu dans le macrocosme. D'autre part, elles correspondent dans le microcosme à la tête, à la poitrine et à l'abdomen. Au contraire, les trois premières lettres de l'alphabet représentent le ternaire de Numération Divine selon lequel fut accompli le développement architectural ultérieur de la Création. Ce ternaire se développe consécutivement en six, en neuf et finalement, par dix, il accomplit le cycle et retourne au principe émanateur. C'est pour cette raison qu'il a fallu prendre les chiffres correpondants et l'on verra plus loin comment l'hiéroglyphe de la lettre a pu représenter l'idée qu'il symbolise. Il est à remarquer que l'Aleph dans ces deux systèmes, totalement différents, reste toujours à sa place dominante comme centre d'équilibre. J'ai jugé indispensable d'insister aussi longtemps sur la première lettre de l'alphabet, car elle est non seulement la première lettre et le premier nombre, mais aussi la base et le prototype de tout l'alphabet et de toute la numération. Les lettres qui suivent ne sont que des développements naturels et logiques. Dans les chapitres suivants, je démontrerai comment les lois créatrices de l'Univers, en potentiel, en germe dans l'Aleph, vont se développer, croître, fleurir et porter fruit pour aboutir à la mort, autrement dit au renouvellement, au retour vers le point de départ. Enfin, nous verrons le développement des présages prophétiques existant en potentiel dans l'Aleph, se développer par la Rota dans les lettres qui suivent pour accomplir leur cycle dans les 2 l manifestations et retourner enfin à leur source par le Tau. Mais, comme « l'homme est la norme de toutes choses » (2), les présages de la Rota qui sont prophétiques pour l'Univers, le sont aussi pour l'homme, son image.
(r) Par exemple, dans la religion chrétienne, les images saintes, les statues ne sont nullement des êtres divins par eux-mêmes, mais constituent des moyens pour pouvoir absorber la pensée dans la prière. (2) Protagoras.
CHAPITRE III
LE T E R N A I R E
Les chapitres qui précèdent ont montré au lecteur qu'à la base de la création, prototype de l'alphabet sacré, se trouve placé le ternaire qui n'est autre chose que le dédoublement équilibré de l'Unité principe. Ce ternaire, en potentiel dans l'unité-arché, se dédouble et se développe pour donner naissance à toutes les manifestations qui vont suivre. C'est également pour cette raison que toutes les religions antiques le considéraient comme un élément capital de fondation et que la religion chrétienne en couronna son dogme sous l'appellation de Sainte Trinité. Comprendre le ternaire, c'est comprendre les lois créatrices de l'Univers ; c'est pénétrer dans l'essence même de la Création. Il est donc indispensable de s'étendre assez longuement sur cette loi fondamentale, que je vais exposer aussi clairement que possible et dans le cadre de ce qu'il m'est permis de dire. En lisant attentivement cet exposé, le lecteur averti pourra sans peine pousser plus loin ses investigations et soulever le Voile du Mystère dans la mesure de son développement spirituel. Il est des choses qu'on sent, mais qu'on n'exprime pas, car la parole humaine serait une véritable profanation. On sent se dégager « l'arôme de la Sagesse Eternelle » de tout ce qui entoure le mystère des trois, mais les mots de notre pauvre langue, qui a perdu le Verbe, ne peuvent pas traduire cette émanation supérieure. Nous n'avons que la possibilité de juger cette dernière par ses reflets qui frappent notre intelligence dans une sorte de grandiose révélation. On sait que le premier ternaire qui arrête notre attention dans l'alphabet sacré est celui des trois lettres-mères (aleph, mem, schin). Ces lettres sont nommées mères, et non pères, car elles représentent ici le ternaire matériel, celui qui fut tiré de l'Unité pour créer toutes les manifestations physiques. Ce ternaire est créé passif et il se développe progressivement dans l'acte du Créateur.
Ici, la lettre Aleph représente le Monde Divin où s'est déroulée l'œuvre créatrice, en principe, en potentiel. Dans le monde manifesté, c'est le symbole de l'air, la respiration, la Vie. La lettre Mem représente le monde instinctif, astral. C'est la matière passive, mère de toute chose, constamment fécondée par le principe actif pour donner la nourriture, la vie physique à toute la création. Dans le monde manifesté, c'est l'eau, élément de fond de tout ce qui a été créé. Enfin, la lettre Schin représente le monde physique où s'est plongée l'étincelle divine. Dans Schin, elle est descendue au tréfond du Cosmos pour le pénétrer totalement, puis en sortir pour remonter vers sa source primitive. Schin termine le cycle et ses langues de « feu qui remontent en haut » (i) nous montrent dans l'hiéroglyphe même de la lettre ce retour prédestiné. Les places respectives que ces lettres occupent dans l'alphabet ne sont pas dues au hasard. Une fois de plus, elles démontrent ce qui vient d'être énoncé. Aleph, le principe de Vie, est la première lettre, correspondant à la première manifestation. Mem, au milieu de l'alphabet, montre qu'après le développement des lois créatrices de la construction en principe du monde, énoncée par les dix Séphiroth, commença l'application de ces mêmes lois dans la nature. Les forces se réalisèrent dans les manifestations, la mère fut fécondée et donna son fruit. Enfin, Schin est également à sa place comme dernière lettre de l'alphabet. Elle est le développement définitif de la manifestation divine, sa pénétration au plus profond de la création, d'où remonte le feu vers son principe primordial pour boucler le cycle de Vie. Dans l'homme, la lettre Schin symbolise l'intelligence ensevelie dans le cerveau matériel qui la forcera tôt ou tard à sortir de la matière pour se hausser vers l'Etre supérieur. Je dis que Schin est la dernière des lettres de l'alphabet ; c'est la vingt et unième dans laquelle se termine la manifestation du ternaire dans la gamme universelle. La lettre Tau, la vingt-deuxième, n'est qu'une lettre synthétique qui contient en elle tout l'alphabet. C'est le zéro, le non-être, la fin, l'oméga, le retour au commencement pour un nouveau départ, un nouveau cycle. Dans l'homme, le Tau représente la bouche d'où sort le verbe qui donne la vie ou qui tue. « Je suis alpha et oméga, commencement et fin ». Et le commencement c'est la fin, et la fin c'est le commencement. Le commencement est la fin, car toute chose commencée contient en elle sa fin ; d'autre part toute fin n'est que le développement du commencement et contient en potentiel le commencement de la manifestation suivante. De ce point de vue on comprend qu'Aleph est le principe du Tau et le Tau, la manifestation définitive de l'Aleph. Mathématiquement, les trois premières lettres totalisées donnent la somme 8 (Aleph i, Mem 40, Schin 3°°; 1 + 4 + 3). Ce sont les huit dédoublements d'Atoum dans son acte créateur du monde physique. (Je suis un, mais je suis huit). C'est la création complète jusqu'à celle de l'homme recevant l'insufflation divine qui, de ce fait, devint l'image de Dieu, réunissant en lui le principe, l'action et la manifestation, autrement dit, l'esprit, l'âme et le corps. De ce point de vue, le ternaire humain (Aleph, Daleth, Mem) est (1) Sepher Ietzirah.
*1
s u p é r i e u r a u t e r n a i r e d e s t r o i s l e t t r e s - m è r e s c a r , e n l u i , le C r é a t e u r d é v e l o p p e s o n a c t e j u s q u ' à l ' a p o g é e . L ' é t i n c e l l e d i v i n e p é n è t r e la m a t i è r e p o u r la t r a n s f o r m e r c o n s c i e m m e n t . N o u s e n a v o n s la d é m o n s t r a t i o n p a r l ' a d d i t i o n d e s l e t t r e s c o m p o s a n t l e n o m d e l ' h o m m e , t o t a l q u i d o n n e le c h i f f r e s u p r ê m e , le d é v e l o p p e m e n t d é f i n i t i f d e la c r é a t i o n s u i v i e d u r e t o u r à l ' U n i t é . ( L e n o m d ' A d a m c o r r e s p o n d a u c h i f f r e 9). D ' a u t r e p a r t , ce m ê m e chiffre est o b t e n u p a r l ' a d d i t i o n d u chiffre h u i t ( d é d o u b l e m e n t c o m p l e t d u C r é a t e u r dans s o n acte) et de l ' U n i t é - P r i n c i p e (étincelle divine). Cette constatation d é p e i n t u n e fois d e plus l ' h o m m e , cet « esprit incarné » dans lequel l'Un-Principe-Divin s'unit à huit, manifestation physique p o u r revenir ensuite à l'Unité manifestée, au Yn-Yang. L e t e r n a i r e p h y s i q u e se r e p r é s e n t e h i é r o g l y p h i q u e m e n t p a r d e u x c a r r é s e n t r e l a c é s q u i f o r m e n t u n e é t o i l e à h u i t p o i n t e s . C ' e s t le q u a t e r n a i r e de réalisation m i s e n m o u v e m e n t . L e t e r n a i r e de l ' h o m m e , p a r c o n t r e , est r e p r é s e n t é p a r l'étoile à n e u f p o i n t e s q u i se m e u t d a n s le c e r c l e p o u r t e r m i n e r le c y c l e c r é a t e u r . L a l e t t r e q u i r e p r é s e n t e le h u i t i è m e d é d o u b l e m e n t d e l ' u n i t é e s t h e t h q u i , d ' u n c ô t é e s t le s i g n e d ' e x i s t e n c e é l é m e n t a i r e , l ' â m e v i v a n t e d e la G e n è s e , d a n s l a q u e l l e œ u v r e r a le s o u f f l e d i v i n p o u r c r é e r l ' h o m m e d a n s la m a n i f e s t a t i o n s u i v a n t e e t d é f i n i t i v e . D ' u n a u t r e c ô t é , h e t h r e p r é s e n t e le c h a m p d ' a c t i o n d e l ' h o m m e , c e q u ' i l d o i t t r a v a i l l e r , o ù il d o i t a p p l i q u e r s o n effort. Ce q u i p r é c è d e c o n f i r m e d e r e c h e f c e q u e n o u s a v o n s d i t , c a r h u i t e s t le c h i f f r e d é f i n i t i f d u d o m a i n e d a n s l e q u e l d e v r a se d é r o u l e r l ' e x i s t e n c e d e l ' h o m m e o ù il d e v r a a p p l i q u e r ses f o r c e s e n v u e d u r e t o u r à l ' U n i t é S o u r c e P r i m i t i v e p a r le i o d - d i x . L a l e t t r e q u i r e p r é s e n t e le c h i f f r e d e l ' h o m m e e s t t e t h . E l l e se r a p p o r t e d i r e c t e m e n t à l ' a i n c a r n é » c a r e l l e r e p r é s e n t e s o n r e f u g e , le b o u c l i e r q u ' i l o p p o s e a u x a t t a q u e s d e s é l é m e n t s e t d e s e n n e m i s (1). N o u s p o u s s e r o n s p l u s l o i n n o s r e c h e r c h e s s u r le t e r n a i r e h u m a i n . A b a n d o n n o n s - l e m o m e n t a n é m e n t p o u r é t u d i e r le t e r n a i r e n u m é r i q u e , s c h é m a c o n s t r u c t i f d e l ' a l p h a b e t e t q u i n o u s m o n t r e ce d e r n i e r s o u s u n autre angle. Ce t e r n a i r e e s t c o m p o s é d e s l e t t r e s A l e p h , B e t h e t G h i m e l a u x q u e l l e s c o r r e s p o n d e n t r e s p e c t i v e m e n t les S é p h i r o t h K e t h e r , C h o c h m a e t B i n a h e t les 1, 2, 3. D a n s le c h a p i t r e p r é c é d e n t , n o u s a v o n s é t u d i é a s s e z l o n g u e m e n t A l e p h , u n e , d a n s ses m u l t i p l e s f a c e s q u e n o u s r é v è l e n t d ' i n n o m b r a b l e s points de vue, gardant, m a l g r é t o u t s o n essence, principe équilibrant de toute chose. D a n s les c h i f f r e s 1, 2, 3, u n e s t c e l u i q u i é q u i l i b r e les d e u x a u t r e s (2 + 1 = 3 c o m m e 3 — 1 = 2) e n se p l a ç a n t e n t r e e u x . M a i s , c o m m e n o u s le s a v o n s d é j à , le 1 les c o n t i e n t e n l u i p u i s q u e le 2 n ' e s t q u e la p r e m i è r e d i v i s i o n d e l ' U n i t é - P r i n c i p e e n p o s i t i f e t n é g a t i f (la B a l a n c e q u i e s t d a n s l ' U n i t é ) et le 3 s y m b o l i s e ce d é d o u b l e m e n t é q u i l i b r é . A i n s i , il s ' a j o u t e a u 2 p o u r é q u i v a l o i r le 3, o u il se s o u s t r a i t d u 3 p o u r s ' é q u i l i b r e r a v e c le 2. Cette règle, en principe, passe c o m m e u n trait r o u g e p a r t o u t l'alphabet, p a r t o u t e la C r é a t i o n . S u r e l l e s o n t b â t i s t o u s les c a l c u l s c a b b a l i s t i q u e s , c o m m e t o u s les n o m s . L a d i v i s i o n d e s 21 l e t t r e s d e l ' a l p h a b e t s a c r é e n t r o i s g r o u p e s s e l o n (1) Il est curieux de remarquer ici que la racine hébraïque Tha, teth-aleph, représente la réfraction lumineuse. C'est l'Aleph principe divin qui vient se refléter dans Adam.
les t r o i s l e t t r e s d u t e r n a i r e m a t h é m a t i q u e n o u s d o n n e la c l e f p e r m e t t a n t l'application de cette règle. L a S é p h i r e K e t h e r , q u i c o r r e s p o n d à la l e t t r e A l e p h , v e u t d i r e : la c o u r o n n e s u p r ê m e o u , c o m m e n o u s l ' a v o n s d é j à d i t ( s e l o n le Z o h a r ) , le F r o n t d e l ' A ï n - S o p h o ù h a b i t e n t e n p o t e n t i e l t o u t e s ses p e n s é e s - p r i n c i p e s d e t o u t e c h o s e . L a l e t t r e B e t h (chiffre 2) r e p r é s e n t e le p r i n c i p e a c t i f et m a s c u l i n . C ' e s t le s i g n e p a t e r n e l , c e l u i d e l ' a c t i o n . D a n s sa c o m b i n a i s o n a v e c l ' A l e p h , p r i n c i p e d e s c h o s e s , il c r é e la r a c i n e A b , q u i s i g n i f i e p è r e . C ' e s t l ' i d é e d e c a u s e p r o d u c t i v e , d e v o l o n t é efficiente, d e m o u v e m e n t d é t e r m i n a n t , d e f o r c e g é n é r a t r i c e , ce q u i e x p l i q u e s o n a u t r e s i g n i f i c a t i o n : f r u i t (1). Ces d e u x significations qui, à p r e m i è r e v u e , paraissent disparates, ne le s o n t p a s , c a r l ' i d é e d ' a c t i v i t é p a t e r n e l l e fixe e n elles le d é s i r d e l ' e n f a n t e m e n t d o n t le r é s u l t a t e s t le f r u i t . C o m m e la r a c i n e M a e s t celle d e la M a t e r n i t é u n i v e r s e l l e , d e la p a s s i v i t é , d e l ' a b a n d o n , la r a c i n e A b e s t celle d e la p a t e r nité, d e l'activité fécondante p r o d u i s a n t u n être n o u v e a u . L ' u n i o n d e s l e t t r e s B e t h e t M e m c r é e u n e r a c i n e p e u u s i t é e e t d o n t la c o m p r é h e n s i o n p r é s e n t e q u e l q u e o b s c u r i t é . D a n s le style h i é r o g l y p h i q u e c ' e s t l ' u n i v e r s a l i t é d e s c h o s e s ; d a n s le style f i g u r é , c ' e s t t o u t l i e u é l e v é , s a c r é ; u n t e m p l e , u n a u t e l (2). C ' e s t le s a n c t u a i r e d e l ' U n i v e r s o ù se p r o d u i t é t e r n e l l e m e n t le m y s t è r e d e s m y s t è r e s , la f é c o n d a t i o n c o n t i n u è l l e d e la N a t u r e - m è r e p a r le p r i n c i p e a c t i f p a t e r n e l p o u r c r é e r t o u t e s les m a n i f e s tations vitales. « D e tes f l a n c s , il fit u n T r ô n e e t t o n v e n t r e il le fit p l u s v a s t e q u e les c i e u x », c h a n t e à la V i e r g e , l ' E g l i s e c h r é t i e n n e . E t c e t t e u n i o n p u r e d e s p r i n c i p e s c r é a t e u r s d e la v i e d o n n a n a i s s a n c e à d e n o m b r e u x c u l t e s d a n s les r e l i g i o n s a n c i e n n e s (3). D a n s n o t r e siècle, a s s e r v i à la m a t i è r e , n o u s a v o n s p e r d u le sens d e ce m y s t è r e d e la v i e . L e T a u s a c r é , le s i g n e d u f r u i t d é f i n i t i f e n g e n d r é p a r l ' A l e p h à t r a v e r s t o u t e s ses m a n i f e s t a t i o n s , se t r a n s f o r m a p o u r n o u s e n l ' i g n o b l e p h a l l u s . L e s p ô l e s o p p o s é s d e la B a l a n c e , les sexes d a n s l ' ê t r e h u m a i n , q u i , d a n s l e u r u n i o n b é n i e p a r le C r é a t e u r (4), d o n n a i e n t n a i s s a n c e a u m y s t è r e s u p r ê m e d e la v i e . d e v i n r e n t p o u r n o u s u n e s o u r ç e d e h o n t e s et de maladies abjectes. L e s a c r i l è g e d u sexe se m a n i f e s t e p a r la p r o s t i t u t i o n , la m è r e e u t h o n t e d e sa m a t e r n i t é , v i t a v e c h o r r e u r s o n f r u i t et, p a r d e s m o y e n s c o u p a b l e s , essaya de s'en libérer p o u r j o u i r u n i q u e m e n t des plaisirs corporels. L ' h o m m e , a u l i e u d e s ' i n c l i n e r a v e c r e s p e c t d e v a n t le m y s t è r e d e l ' e n f a n t e m e n t , le f u i t a v e c d é g o û t p o u r r e c h e r c h e r la c o m p a g n i e d e s filles d e j o i e p o u r é t a n c h e r la s o i f d e sa v o l u p t é . L a s a i n t e u n i o n b é n i e p a r l e C r é a t e u r e s t s o u i l l é e , la f a m i l l e , la n a t i o n , la race, en u n m o t t o u t e l ' h u m a n i t é s'écroule dans l ' a b î m e des ténèbres d e la m o r t . M a i s , r e p r e n o n s l ' é t u d e d e la l e t t r e B e t h . L e n o m d e la S é p h i r e q u i l u i e s t a t t a c h é e e s t B i n a h q u i r é p o n d , s u i v a n t K i r c h e r , à « i n t e l l e c t u s », l ' i n t e l l i g e n c e . C e l l e - c i e s t m a n i f e s t é e d a n s la p r e m i è r e S é p h i r e p a r la r a i s o n ( m e n s ) e t n ' e s t q u ' u n e d e s f a c e s d u p r i n c i p e a t t a c h é à la p r e m i è r e l e t t r e , c o m m e l ' e s t u n e a u t r e f a c e q u i c o r r e s p o n d à « c o g n i t i o » o u « r a t i o », c o m p r é -
(1) (2) (3) (4)
Fabre d'Olivet. Fabre d'Olivet. Le culte d'Isis-mère en Egypte comme celui d'Istar en Babylone. « Croissez et multipliez » (Genèse).
h e n s i o n , d e la t r o i s i è m e S é p h i r e - C h o c h m a . Ce s d e u x S é p h i r e s n e s o n t , c o m m e o n le v o i t , q u e les p r e m i e r s d é v e l o p p e m e n t s d u p r i n c i p e a u q u e l elles s o n t é t r o i t e m e n t l i é e s p o u r f o r m e r le p r e m i e r t e r n a i r e s é p h i r o t i q u e , p r o t o t y p e d e t o u s les s u i v a n t s . L a l e t t r e G h i m e l , q u i c o r r e s p o n d a u c h i f f r e t r o i s e t q u i t e r m i n e ce p r e m i e r t e r n a i r e , e s t celle q u i d é m o n t r e l ' a m b i a n c e o r g a n i q u e . P r i s e d a n s u n s e n s i n f é r i e u r , elle i n d i q u e a u s s i la f o n c t i o n d e s o r g a n e s c o r p o r e l s . A i n s i , l ' i d é e d e ce p r e m i e r t e r n a i r e e s t celle d e l ' a c t i o n v o l i t i v e d i r i g é e p a r la R a i s o n s u p r ê m e d a n s ses m a n i f e s t a t i o n s p h y s i q u e s , ce q u i d é p e i n t l ' h o m m e a i n s i q u e s o n p r o t o t y p e le C r é a t e u r . D e ce p o i n t d e v u e , l ' A l e p h c o r r e s p o n d à D i e u le P è r e , B e t h à D i e u le F i l s e t G h i m e l a u S a i n t - E s p r i t . D a n s le m i c r o c o s m e , A l e p h c ' e s t A d a m , l ' h o m m e u n i v e r s e l , B e t h c ' e s t A ï s c h - l ' I n t e l l i g e n c e , le p r i n c i p e m a s c u l i n e t G h i m e l - A ï s h a , la f a c u l t é v o l i t i v e , la c o m p a g n e d e l ' h o m m e q u i r é a l i s e les conceptions d'Aïsh, mais qui, de son côté, l'influence en l'attirant dans la m a t i è r e . L a f o r c e é v o l u t i v e , q u i e s t A ï s h , s ' é q u i l i b r e d a n s A d a m a v e c les f o r c e s involitives r e p r é s e n t é e s p a r Aïsha. Ce d o u b l e m o u v e m e n t est s y m b o l i s é p a r l ' U n i t é q u i a m è n e à l ' é q u i l i b r e , le 2 e t le 3. L a s o m m e t o t a l e d e c e t e r n a i r e d e n u m é r a t i o n e s t 6 (1 + 2 + 3), s o m m e q u i n o u s i n d i q u e , d ' u n e p a r t le n o m b r e d e s six m a n i f e s t a t i o n s , s y m b o l i s é p a r les six j o u r s d e la c r é a t i o n (six s é p h i r o t h d e c o n s t r u c t i o n ) , les six A e l o h i m d e l ' A ï n - S o p h ; d ' u n a u t r e c ô t é , c ' e s t l ' E q u i l i b r e U n i v e r s e l f o r m é p a r le t r i a n g l e s p i r i t u e l q u i e s t le p r e m i e r t e r n a i r e a u q u e l s ' o p p o s e d a n s sa m a n i f e s t a t i o n p h y s i q u e le t e r n a i r e m a t é r i e l ( t r i a n g l e r e n v e r s é ) p o u r c r é e r la c l e f d i t e « s c e a u d e S a l o m o n », d a n s l e q u e l l ' é v o l u t i o n e s t o p p o s é e à l'involution : « Q u o d s u p e r i u s t o t u s q u e i n f e r i u s ». A u M a c r o p r o s o p e — le M i c r o p r o s o p e , ce q u i e s t e x p r i m é d a n s le Z e n d A v e s t a p a r l ' o p p o s i t i o n d ' O r m u z et d ' A r i m a n . M a i s la r e l i g i o n d e s M a g e s P e r s a n s n e v o y a i t p a s d a n s A r i m a n l ' é q u i v a l e n t d ' O r m u z . A u c o n t r a i r e , la l u t t é c o n t i n u e l l e d u B i e n e t d u M a l n ' a v a i t sa r a i s o n d ' ê t r e q u e p o u r p r o v o q u e r la S p l e n d e u r , le s u c c è s d u B i e n a p p e l é à r é g n e r é t e r n e l l e m e n t s u r le m o n d e é v o l u é . C ' e s t l ' E p r e u v e f i g u r é e p a r la v i n g t e t u n i è m e c l e f d u T a r o t q u i c o n d u i t i n f a i l l i b l e m e n t à la c o u r o n n e d u M a g e , r é c o m p e n s e s u p r ê m e , t e r m e d u C y c l e , r e t o u r v e r s la s o u r c e a b s o l u e , le T a u q u i a s s u r e u n n o u v e a u d é p a r t s u r la s p i r a l e i n d é f i n i e d e la V i e é t e r n e l l e . S e l o n le S. I., les t r o i s p r e m i e r s S e p h i r o t h s o n t : A l e p h : « le p r e m i e r , l ' E s p r i t d e D i e u v i v a n t , d o n t la V o i x , l ' E s p r i t e t le V e r b e c o m p o s e n t le S a i n t - E s p r i t » (1). C e c i f a i t a l l u s i o n a u p a s s a g e d u Ternaire D i v i n au quaternaire de réalisation, d u Iod-hé-vau au Iodhé-vau-hé, d o n t n o u s parlerons plus loin. Beth : « le s e c o n d , le s o u f f l e d e l ' E s p r i t » ( l ' E t h e r ) . Ce s o u f f l e d e l ' E s p r i t e s t A l e p h se m a n i f e s t a n t d a n s le s e c o n d S e p h i r o t h p o u r c r é e r les 22 m a n i f e s t a t i o n s e t e n e l l e s les l o i s d e 3, 7, 12, a i n s i q u e les q u a t r e p o i n t s c a r d i n a u x N . S. E . O . , « m a i s l ' e s p r i t e n e l l e s ( t o u t e s ) e s t U n i q u e ». C e t e s p r i t u n i q u e , q u i e s t l ' e s s e n c e m ê m e d ' A l e p h , se r é a l i s e d a n s l ' i o d u n i t é c r é a t r i c e , g e r m e d e v i e d e t o u t e c h o s e . E t p a r ce i o d , s o n t r e p r é -
sentées graphiquement les 21 lettres pour aboutir, au retour, à la lettre synthétique Tau. (1) Voir Essai d'Astrologie Cabbalistique III.
Ghimel : « le troisième, c'est l'eau de l'éther », chose symbolisée par la lettre Mem dans le monde physique, principe passif, mère de toute chose. Ainsi, la lettre Ghimel contient en elle le principe féminin maternel qui se réalise dans le monde par la lettre Mem. La racine G M n'en donne pas une idée assez claire dans la langue hébraïque, mais, en arabe, elle a bien conservé son sens primitif d'abondance et de multiplication. Dans un sens plus restreint, elle donne naissance à l'idée de la pierre précieuse, d'où : gemma en latin. En Astrologie, le ternaire est figuré par le Soleil, la Lune et Vénus. Le Soleil est le principe actif fécondateur, lumineux et chaud. Par contre, la Lune symbolise le principe passif, fécondé, sombre et humide. L'union de ces deux principes, l'un masculin, l'autre féminin, est réalisée par Vénus ; l'attraction des sexes dans le sens matériel, l'amour dans le sens élevé. Les couleurs affectées à ces astres nous donnent l'image exacte de leur association. La couleur jaune dorée du soleil se mariant au bleu de l'eau, symbole de la lune, donne naissance à la couleur verte, celle de Vénus. Dans l'homme physique, le ternaire est représenté par la tête, domaine du Schin ; la poitrine, domaine de l'Aleph, et le ventre, domaine du Mem. L'homme primitif Aïsch fut créé à l'image de Dieu, c'est dire qu'il renfermait en lui, en potentiel, des qualités à développer, notamment le principe de toutes choses Aleph, le germe de vie éternellement renouvelable (iod-unité de retour), et la raison (le feu sacré), Schin. Mais il était privé du libre arbitre et développait son action selon la volonté du Créateur. Dieu jugea que « cela n'était pas bon pour l'homme de rester seul » (i) et Il décida de lui donner une compagne. Ici, la Vulgate commet une erreur de traduction en considérant comme compagne de l'homme, sa femme. Cette erreur est facilement mise en relief, car quelques strophes auparavant il est dit nettement que Dieu créa le genre humain : hommes et femmes. La compagne indispensable à l'homme universel était son libre arbitre qui le sépara de la Volonté Divine, l'individualisa et lui fit évoluer la matière adamique vers son progrès prédestiné. La goutte d'eau tombe du nuage pour accomplir son œuvre et, son cycle terminé, revenir en vapeur à la source émanatrice. Cette création de la faculté volitive de l'homme, Aïscha, non seulement le définit personnellement, mais le fit descendre dans la matière pour épouser le « mem », y travailler et en sortir victorieux. C'est ainsi que l'homme put continuer l'œuvre créatrice, selon son libre arbitre. Il devint l'être complet dans lequel le ternaire passe au quaternaire comme le démontre le nom sacré Ieve. Nous reviendrons plus loin sur ce nom, clef universelle par laquelle on déchiffre le principe du ternaire spirituel et de son passage au quaternaire de réalisation. Revenons au ternaire humain. Dans le nom Aïsch, se réunirent deux principes, celui de la puissance uni à sa réalisation Aï, et celui du feu Asch. Cette dernière racine dans son sens abstrait exprime tout mouvement relatif. Hiéroglyphiquement, le nom Aïsch se symbolise par une circonférence entourant une croix. Mathématiquement, ce nom donne 1 + 10 + 3 = 14, le double septenaire ou i + 4 = 5 qui correspond à la lettre Hé et qui exprime la moitié de l'évolution de l'unité, dont la valeur totale, le cycle complet, est 10 — Malcut. De ces déductions mathématiques, on voit que le nom Aïsch n'est pas un nom accompli. Il s'arrête à mi-chemin, car le cycle entier comprend (i) Genèse. Ch. I.
3 gammes, soit 2 l manifestations pour aboutir à l'unité d'un autre degré 9 à 10, 90 à. 100 et ainsi de suite. La faculté volitive de l'homme, Aïscha, se compose de quatre lettres dont les trois premières forment le nom Aïsch et la quatrième, celle qui complète ce nom Hé (5 + 5 = 10). C'est le passage du ternaire au quaternaire : la réalisation. Cette lettre nous donne, d'après ce qui précède, tout ce que nous attendions d'elle. D'abord, elle est le symbole de la vie universelle et représente l'haleine de l'homme. C'est sa vie physique proprement dite, son âme dans un sens plus élevé, intermédiaire et lien entre l'esprit et le corps. A ce moment de son existence, l'homme ne possédait pas encore de corps, mais sa partie instinctive et subconsciente, représentée par Hé, fit descendre l'esprit Aïsch dans la matière — Mem, et l'être humain fut complet : esprit, âme et corps (Aleph, Mem, Schin, ternaire physique). La valeur numérale du Hé est 5, ce qui, nous le savons, ferme le cycle parcouru à moitié par Aïsch — terme 10, le iod, l'Yn-Yang, chaînon de la spirale indéfinie portant en lui le germe de l'évolution ultérieure. L'union des deux principes dans l'homme universel, la raison Aïsch et la volonté Aïscha donne la somme : = 14 Aïch = l + 10 + 3 Aïcha = l + 10 + 3 + 5 = 19 ou
33 = 6 Aïch = l + 1 + 3 = 5 Aïcha = l + 1 + 3 + 5 = 1 0 1 = 6
De toute façon, nous obtenons le même nombre 6, somme du ternaire de numération, chiffre des six jours mystérieux de la création nécessaires pour aboutir à l'acte définitif : la création de l'homme. Enfin, ce sont les six membres de Dieu, qui par son dédoublement provoque l'apparition de l'homme Universel Adam, dont le chiffre étant 9, lui donne la qualité suprême de terme ultime de la création après quoi c'est le retour à l'Unité. Si l'on juge ces Ternaires à la lumière du Tarot nous avons deux solutions également exactes dont les aspects varient avec l'angle sous lequel la question a été envisagée. Pour le ternaire séphirotique, on obtient : Aleph — 1° Le Mage ou Maître des arcanes Beth — 20 Le Sanctuaire. Ghimel — 30 Isis Uranie. C'est-à-dire le principe actif fécondateur, le principe passif fécondé et le principe équilibrant leur union. Le sens est le même que celui des trois premières séphires dont nous avons déjà donné une idée. Pour le ternaire dit matériel, celui qui régit la vie de l'Univers, nous avons : Aleph — 10 Le Mage qui symbolise le principe actif-Vie. Mem — 20 La Faux qui symbolise le principe passif-Mort. Schin — 30 Le crocodile ou l'épreuve qui est le point équilibrant aussi bien dans l'existence humaine que dans celle du Cosmos. Celui qui succombe à l'épreuve devient la proie de la mort et -celui qui triomphe reçoit la Vie comme récompense.
Ce qui précède ne doit pas être entendu seulement dans le sens littéral, mais dans un sens très large. Et c'est en ceci que réside le secret de toute existence. Après ce bref aperçu du ternaire dans ses différentes phases, nous allons aborder le ternaire spirituel, qui contient en lui seul toutes les différentes manifestations, qui semblent parfois contradictoires. Le nom sacré qui renferme tous ces principes est bien connu et, néanmoins, reste toujours incompréhensible. Ce qui est connu, c'est sa forme extérieure, son cadre hiéroglyphique, mais son essence et tout ce qu'elle exprime jusqu'à l'infini reste inaccessible à l'homme au cours des siècles. Nombreux furent les ouvrages traitant du nom suprême ainsi que les judicieuses déductions qui en furent tirées. Cette énigme reste toujours enveloppée du voile du mystère et il n'est pas donné à l'incarné de résoudre le problème de l'Infini dont il possède cependant la clef. Je n'aurai certes pas la prétention d'éclairer le lecteur sur ce problème insoluble après les efforts de tous les penseurs des siècles passés. J'essaierai seulement de jeter quelques lueurs nouvelles sur ce nom en me plaçant à un point de vue différent de celui de ceux qui m'ont précédé. Composé de quatre lettres, dont une répétée deux fois, le nom sacré était nommé Tetragrammaton, afin qu'il ne soit jamais proféré en vain. Nous voyons immédiatement la réunion de deux principes : le ternaire, qui se développe en quaternaire. Le premier est de nature spirituelle, tandis que le second est la réalisation cosmique du premier. En le jugeant mathématiquement, nous retrouvons les principaux nombres ayant présidé à la création : 3, 7 (3 + 4), 12 (3 X 4) et enfin la somme totale 22. Etudions séparément ces deux principes. Nous voyons qu'ici le ternaire spirituel est composé des lettres Iod-Hé-Vau. Ainsi que nous le savons déjà, le Iod représente l'unité créatrice de toute chose, la graine issue de la source primitive et contenant le germe de Vie reproduite. Son action est active et masculine. Le Hé, qui est la seconde lettre du nom, symbolise la vie de l'être. Dans sa signification concrète, c'est l'haleine de l'homme qui lui donne l'air indispensable à sa vie physique. Dans le sens abstrait, cette lettre ne représente pas la cause vitale, mais bien le moyen de la vi2. Considérée seule, elle est passive et inanimée ; le choc lui est donné par le principe de vie, le Iod ; mais elle fournit à ce dernier les éléments nécessaires à ses manifestations vitales. Analogie avec l'air, qui de lui-même ne peut vivifier un être mort, mais sans lequel un être vivant ne saurait vivre. Il est compréhensible que la réunion de ces deux lettres Io -i-hé forme une racine qui signifie : la vie absolue manifestée, l'être éternellement vivant : Dieu. Enfin, la troisième lettre, Vau, est l'image du nœud qui réunit ou le point qui « sépare le néant de l'être » (1). Ainsi donc se trouvent réunis dans ce nom incomparable, l'idée complète de Dieu Créateur et son lien indissoluble avec la création, lien dans lequel sont contenus en potentiel tous les principes du monde manifesté. Ce lien Vau, dont le chiffre est 6, représente les iElohim, les membres de Dieu qui se développèrent pendant les six jours mystérieux de la création. Le Vau contient donc en lui les principes des six Sephiroth de construction. ; La Séphire qui lui correspond est Tifèreth qui veut dire: l'éclat, le Soleil. ? (1) Fabre d'Olivet, Langue hébraïque restituée.
C ' e s t le S o l e i l - D i e u v i s i b l e d e s a n c i e n n e s r e l i g i o n s , le R a d e s E g y p t i e n s , l ' A p o l l o n d e s G r e c s . C ' e s t l ' i d é e d e D i e u r e f l é t é e d a n s la m a t i è r e . L a s o m m e t o t a l e d u n o m s a c r é e s t 10 + 5 + 6 = 21, le n o m b r e d e m a n i f e s t a t i o n s c o m p l e t q u i t e r m i n e le c y c l e p h é n o m é n a l . L ' a c t e q u i se d é r o u l e e n t r e A l p h a e t O m é g a , e n t r e le c o m m e n c e m e n t e t la fin : l ' I n f i n i . E n c o n s i d é r a n t le i o d c o m m e u n i t é , la s o m m e c i - d e s s u s se c h i f f r e p a r 12, n o m b r e d e s r é g i o n s d e l ' e s p a c e d a n s l e s q u e l l e s se d é r o u l a la c r é a t i o n p h y s i q u e , les d o u z e s i g n e s d u Z o d i a q u e , les d o u z e h e u r e s d e t r a v a i l d u C r é a t e u r q u i se r e f l è t e d a n s les d o u z e h e u r e s d e s t r a v a u x d ' H e r c u l e . C o m m e o n l ' a d i t p l u s h a u t , le n o m I e v e s t le t e r n a i r e s u p r ê m e e t p r o t o t y p e p a r l e q u e l o n p e u t r é s o u d r e t o u s les t e r n a i r e s m a n i f e s t é s . E n p r e m i e r l i e u , d u p o i n t d e v u e c h r é t i e n , e n ce q u i c o n c e r n e la S a i n t e T r i n i t é , le I o d c ' e s t D i e u le P è r e - P r i n c i p e d e t o u t e c h o s e ; le H é , c ' e s t le F i l s V e r b e c r é a t e u r , e t le V a u , c ' e s t le S a i n t - E s p r i t , V i e d e la c r é a t i o n m a n i f e s t é e . C e s y m b o l e e s t s o u v e n t r e p r é s e n t é d a n s les o r n e m e n t s d u c u l t e c h r é t i e n p a r u n t r i a n g l e r e n f e r m a n t u n œil, « cet œil q u i v o i t t o u t » n ' e s t a u t r e c h o s e q u e le I o d , Y n - Y a n g , s e m e n c e p o r t a n t e n e l l e s o n g e r m e . D a n s l ' h o m m e , c ' e s t l ' A ï s c h o ù A e s t le p r i n c i p e d e s c h o s e s ( N e c h a m a ) ; I o d e s t s a r é a l i s a t i o n , le g e r m e d e v i e q u i d ' u n e p a r t e s t r é u n i à la s o u r c e , d e l ' a u t r e d e s c e n d v e r s la m a n i f e s t a t i o n ( R o u a c h ) e t e n f i n le S c h i n , m a n i f e s t a t i o n d a n s le m o n d e i n f é r i e u r ( N e p h e s h ) . L ' a d d i t i o n d u s e c o n d H é d a n s le n o m s a c r é t r a n s f o r m e ce t e r n a i r e s p i r i t u e l e n q u a t e r n a i r e d e r é a l i s a t i o n , la n a t u r e d a n s l a q u e l l e p é n è t r e le P r i n c i p e D i v i n , I o d , m a n i f e s t é d a n s s o n v e r b e le H é e t p a r l ' E l o ï m V a u . D a n s le m a c r o c o s m e , c ' e s t l ' u n i o n d e D i e u a v e c la n a t u r e q u i p r o d u i t t o u t e s les m a n i f e s t a t i o n s d e la v i e u n i v e r s e l l e . D a n s le m i c r o c o s m e , c ' e s t l ' A ï s c h a q u i fit d e s c e n d r e l ' h o m m e u n i v e r s e l A d a m d a n s la m a t i è r e p o u r q u ' i l p u i s s e p a r s o n œ u v r e f a i r e r e s p l e n d i r l ' E s p r i t D i v i n q u i v i t en lui. C e t t e i d é e f o n d a m e n t a l e d e la C r é a t i o n f u t i n c o r p o r é e p a r les E g y p t i e n s d a n s le S p h i n x m y s t é r i e u x q u i r é u n i t e n lui les q u a t r e é l é m e n t s d é v o i l é s p a r la r e l i g i o n c h r é t i e n n e , à s a v o i r : l ' h o m m e , le l i o n , le t a u r e a u e t l ' a i g l e , q u i p a r l e n t , r u g i s s e n t , b e u g l e n t e t c h a n t e n t la g l o i r e d u S e i g n e u r . E n f i n , c e s o n t les q u a t r e é l é m e n t s m a n i f e s t é s q u a n d A l e p h , M e m , S c h i n se d é v e l o p p è r e n t e n A l e p h - m e m - s c h i n - m e m , q u a n d la t e r r e s u r g i t d e l ' e a u . L e S c h m a ( S c h é m a ) d e v i e n t r é a l i s a t i o n , c a r la r a c i n e M e m - S c h i n d é m o n t r e toute chose palpable, compacte, ayant une f o r m e déterminée e t p e r c e p t i b l e p a r le t o u c h e r . L a s o m m e d e ce n o m e s t 10 + 5 + 6 + 5 = 26 = 8. C e chiffre e s t c e l u i d u d é d o u b l e m e n t d é f i n i t i f d u C r é a t e u r A t o u m d a n s s o n a c t e d e C r é a t i o n . « J e s u i s u n d e v e n u h u i t ». C ' e s t la s o m m e d e la B a l a n c e e t d e s / E l o h ï m , c ' e s t la v i e d e l ' U n i v e r s , r é g i e p a r les l o i s d i v i n e s e t p é n é t r é e d a n s s o n t r é f o n d s p a r les m e m b r e s d e D i e u . C ' e s t la p o s s i b i l i t é d u septième jour mystérieux q u a n d l ' A ï n - S o p h figuré par l'Aleph indéfini se r e t i r a , e n l a i s s a n t ses m e m b r e s d é v e l o p p e r s o n œ u v r e c r é a t r i c e . A i n s i q u ' o n l ' a v u , les t r o i s p r e m i e r s S e p h i r o t h f o r m e n t le p r i n c i p e f o n d a m e n t a l d e la C r é a t i o n , l ' E q u i l i b r e , la B a l a n c e q u i e s t e n p o t e n t i e l d a n s l ' U n . Ils s o n t r e p r é s e n t é s n u m é r i q u e m e n t p a r les t r o i s p r e m i è r e s l e t t r e s A l e p h , B e t h e t G h i m e l e t s y m b o l i q u e m e n t p a r les t r o i s l e t t r e s m è r e s A l e p h , M e m , S c h i n . C o m m e n o u s l ' a v o n s d i t , l ' é q u i l i b r e e s t ici le p o i n t d e d é p a r t e t n o n le r é s u l t a t d e la r e n c o n t r e d e s f o r c e s . L ' e s p r i t d e c e t t e l o i e s t é n o n c é d a n s les t r o i s l e t t r e s d u n o m s a c r é , I o d , H é e t V a u , o ù I o d e s t le p r i n c i p e actif, H é le p r i n c i p e p a s s i f e t V a u le n œ u d q u i les r é u n i t , o u le p o i n t q u i les s é p a r e , p r i n c i p e é q u i l i b r a n t .
A n o t e r q u e d a n s la c o n s t r u c t i o n d u m o t , le p r i n c i p e é q u i l i b r a n t e s t p l a c é a p r è s les m a n i f e s t a t i o n s d e s p r i n c i p e s a c t i f e t p a s s i f , p o u r d é m o n t r e r la d i f f é r e n c e e n t r e le p r i n c i p e m ê m e é n o n c é p a r le t e r n a i r e s u p r ê m e ( T r i n i t é ) e t sa r é a l i s a t i o n d a n s le m o n d e e n T e r n a i r e m a n i f e s t é , p a s s a g e a u q u a t e r n a i r e p h y s i q u e é n o n c é p a r le s e c o n d H é d u n o m sacré. L a q u a t r i è m e S é p h i r e q u i c o r r e s p o n d n u m é r i q u e m e n t à la l e t t r e D a l e t h ( i ) e t d o n t l ' a t t r i b u t , C h e z e d , e s t r e p r é s e n t é d a n s le q u a t e r n a i r e d e r é a l i s a t i o n p a r le s e c o n d H é p o u r f o r m e r d é f i n i t i v e m e n t la C l e f u n i v e r s e l l e d e la S a g e s s e , le n o m I é v e . L e s S e p h i r o t h q u i s u i v e n t d é m o n t r e n t les d i f f é r e n t e s a p p l i c a t i o n s d e ces lois d ' é q u i l i b r e p o u r c r é e r les m a n i f e s t a t i o n s m u l t i p l e s d e la N a t u r e . Ces r é s u l t a t s s o n t o b t e n u s p a r la t r a n s p o s i t i o n c o n s é c u t i v e d e s t r o i s l e t t r e s d u n o m s a c r é . ( L a c i n q u i è m e , la h a u t e u r d i r i g é e v e r s le h a u t , e s t scellée d u n o m : I v e . E s s a i d ' A s t r o l o g i e Cabbalistique. E n a t t r i b u a n t a u x p r i n c i p e s é q u i l i b r a n t s , l ' a c t i f e t le p a s s i f , d i f f é r e n t s s e n s s e l o n le b u t q u e l ' o n se p r o p o s e , o n d é g a g e les l o i s q u i g o u v e r n e n t la v i e d e l ' h o m m e a i n s i q u e les m a n i f e s t a t i o n s d ' o r d r e c o s m i q u e . U n exemple : l'équilibre p e u t être e x p r i m é c o m m e l ' u n i o n du masculin et d u f é m i n i n o u , e n r e n c o n t r e d u p o s i t i f et d u négatif, de l'attraction et d e la r é p u l s i o n d e la f o r c e c e n t r i f u g e e t c e n t r i p è t e , etc... A i n s i , la c i n q u i è m e S e p h i r e d o n t la s i g n i f i c a t i o n e s t : f o y e r d e l u m i è r e , s o l e i l ( p o u r n o t r e s y s t è m e ) , j o u r , r e p r é s e n t e le g e r m e d u Y a n g d e s c e n d a n t , s ' i n v o l u a n t d a n s le m o n d e p h y s i q u e p o u r se m a n i f e s t e r d a n s les m u l t i p l e s p h é n o m è n e s d e la n a t u r e . S o n t e r n a i r e s e r a : p o s i t i f , é q u i l i b r a n t , n é g a t i f ( I o d , V a u , H é ) . L a l e t t r e q u i d é t e r m i n e sa n u m é r a t i o n e s t H é , q u i , n o u s le s a v o n s , r e p r é s e n t e la V i e u n i v e r s e l l e . L e chiffre d e n u m é r a t i o n d e c e t t e s é p h i r e e s t c i n q , m a i s le chiffre c a b b a l i s t i q u e q u i s o r t d u n o m I v e s e r a 10 (2). A i n s i , la l e t t r e q u i d o n n e r a (1) Daleth, selon Fabre d'Olivet, est l'emblème du quaternaire universel, c'est-à-dire de la source de toute existence physique. C'est le signe de la nature divisible et divisée. (2) Le chiffre cabbalistique d'un mot est obtenu par l'addition des chiffres-lettres qui le composent. Mais il est évident qu'une simple addition n'est pas suffisante. Comme on le voit dans l'exemple ci-dessous, nous avons six noms différents exprimés par les transpositions des trois lettres lod, Hé et Vau. Si on ne faisait que l'addition des valeurs numériques de ces trois lettres on obtiendrait la même somme pour tous les noms. Or, cette façon de faire ne rendrait pas le sens exprimé par chacun de ces noms. Pour dégager ce sens, il faut prendre en considération les places respectives occupées par les lettres en les énonçant d'après leur rang. V 6 X I = 6 10 X 1 = l a 1 5X1= 5 E I I Io X 2 = 20 10 X 2 = 20 V .... 6 X 2 = 12 E 5 >< 3 = 15 E 5 X 3 = 15 V 6 X 3 = 18 V .... E .... 1 .....
37 6 x i= 6 5 X 2 = 10 10 X 3 = 30
I E V .....
■*3 10 X 1 = 10 5 X 2 =c 10 6 >< 3 =c- T g
E V ..... 1 .....
41 ; X i = 5 6 X 2 = 12 10 X 3 = 30
47 46 38 En réduisant ces chiffres à leur base numérique, nous obtenons respectivement 10, 7, 5, 10, 2 et 2. Nous voyons ici deux nombres se répéter, ce qui ne rend pas l'idée complète du développement du nom. Afin de bien marquer le degré de pénétration du nom sacré dans la matière, nous devons prendre dans les répétitions les chiffres correspondant, mais dans l'ordre de pénétration plus profonde. Ainsi pour 10, unité du second ordre, le 100, unité du troisième ordre. Pour le deuxième 2, le 20. Nous obtenons ainsi les chiffres 10, 7, 5, 100, 2, 20, dont la somme est 144 qui, réduction faite, donne 9, manifestation définitive de la Création d'Adam, Homme universel.
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c a b b a l i s t i q u e m e n t c e t t e m a n i f e s t a t i o n s e r a I o d d o n t la s i g n i f i c a t i o n a é t é expliquée. L a s i x i è m e S e p h i r e e s t g o u v e r n é e n u m é r i q u e m e n t p a r la l e t t r e V a u , p o i n t é q u i l i b r a n t d u s e c o n d t e r n a i r e m a n i f e s t é . S o n a t t r i b u t Tiferet t i e n t l ' é q u i l i b r e e n t r e C h e z e d e t G e b u r a h . C a b b a l i s t i q u e m e n t , elle e s t g o u v e r n é e p a r la l e t t r e Z a ï n (7) q u i , p r i s e c o m m e f o r m a t r i c e d e r a c i n e a v e c les l e t t r e s c o m p o s a n t le n o m I e v , d o n n e l ' i d é e d e c h o s e r é f l é c h i e Z a ï n H é . C e q u i r é f l é c h i t la l u m i è r e . Z a ï n I o d . C h o s e d e l a q u e l l e la l u m i è r e e s t r é f l é c h i e (la L u n e d a n s notre monde). Z a ï n V a u . E t r e q u i r é f l é c h i t la l u m i è r e d e la V i e ( a n i m a l , l ' â m e v i v a n t e ) . L e t e r n a i r e r e p r é s e n t é p a r ce n o m se c o m p o s e a i n s i : n é g a t i f , p o s i t i f , équilibre. L a s e p t i è m e S é p h i r e e s t g o u v e r n é e n u m é r i q u e m e n t p a r la l e t t r e Z a ï n d o n t l ' a t t r i b u t est N e z a c h . L e chiffre c a b b a l i s t i q u e q u i r e s s o r t d u n o m V i e e s t 5 ( l e t t r e H é ) . C ' e s t p r é c i s é m e n t le s e c o n d H é d u n o m s a c r é d u T é t r a g r a m m a t o n d o n t la s i g n i f i c a t i o n e s t V i e U n i v e r s e l l e . C e t t e l e t t r e s e t r o u v e b i e n à s a p l a c e ici, à l ' O r i e n t . E l l e d é t e r m i n e le p o i n t d e d é p a r t d u q u a t e r n a i r e r e p r é s e n t é p a r la C r o i x a s t r o n o m i q u e . L e t e r n a i r e f i g u r é p a r le n o m V i e e s t a i n s i c o m p o s é : é q u i l i b r e , p o s i t i f , négatif. L a h u i t i è m e S e p h i r e e s t g o u v e r n é e n u m é r i q u e m e n t p a r la l e t t r e H e t h et s o n a t t r i b u t est H o d . L e chiffre c a b b a l i s t i q u e q u i r e s s o r t d u n o m V i e e s t 10. M a i s , c o m m e o n l ' a v u , la p é n é t r a t i o n d a n s la m a t i è r e e s t p l u s p r o f o n d e q u e d a n s la c i n q u i è m e S e p h i r e et, p o u r l ' a n a l y s e r , n o u s d e v o n s p r e n d r e le m ê m e c h i f f r e , m a i s d e l ' o r d r e s u i v a n t , c ' e s t - à - d i r e 100, l e t t r e Coph. L a s i g n i f i c a t i o n d e c e t t e l e t t r e c o r r e s p o n d e x a c t e m e n t à la m a n i f e s t a t i o n d e la h u i t i è m e S e p h i r e , q u i f u t celle d u c i n q u i è m e j o u r d e la C r é a t i o n , c ' e s t - à - d i r e c e l u i o ù les c h o s e s p r i r e n t d e s f o r m e s c o n c r è t e s , m a i s n ' é t a i e n t pas e n c o r e i n d i v i d u a l i s é e s p a r l ' E s p r i t D i v i n . Cette lettre signifie précisém e n t l ' e x i s t e n c e m é c a n i q u e p r é s i d a n t a u x f o r m e s . D e ses c o m b i n a i s o n s a v e c les l e t t r e s f o r m a n t le n o m V e i r e s s o r t l ' i d é e d u m o u v e m e n t m é c a n i q u e a g i s s a n t s u r la m a t i è r e d e f o r c e a v e u g l e m a i s i r r é s i s t i b l e q u i la m è n e , d e la nécessité. L e t e r n a i r e r e p r é s e n t é p a r le n o m V e i e s t c o m p o s é a i n s i : é q u i l i b r e négatif-positif. L e c h i f f r e d e la n e u v i è m e S e p h i r e e s t 9, p o i n t c u l m i n a n t d e la C r é a t i o n d é v e l o p p é e à s o n m a x i m u m , chiffre de l ' h o m m e universel. L a d é n o m i n a t i o n d e l ' a t t r i b u t est I e z o d , p i e r r e f o n d a m e n t a l e s u r laquelle r e p o s e t o u t e la c r é a t i o n , c o r r e s p o n d a u n o m I e v q u i e s t c e l u i d e la n e u v i è m e S e p h i r e (1). Si K e t h e r e s t le p o i n t d e d é p a r t , l ' U n , I e z o d e s t le d é v e l o p p e m e n t c o m p l e t , le n e u f , a p r è s l e q u e l se p r o d u i t le r e t o u r à l ' u n i t é , c o m m e n c e m e n t d ' u n e n o u v e l l e m a n i f e s t a t i o n , le U n d e l ' o r d r e s u i v a n t .
Le chiffre cabbalistique du nom Iev est 2. Il ne pouvait en être autrement car ce chiffre est celui du dédoublement de l'Unité, qui, à ce point, a atteint son développement définitif. La lettre Beth, qui représente ce nombre, signifie un moule qui détermine la forme de l'être en vue d'une vie passagère et réfléchie. Les racines formées par cette lettre avec celles du nom Iev confirment cette idée en la précisant et en la développant, ainsi : (1) Iev, la Trinité, le premier dédoublement de Dieu-Un brille en haut au commencement et nous retrouvons ce même Iev en bas dans le développement définitif de la Création. Quod superius, Tot inferius.
Beth-Iod, force assimilante et comprimante ; Beth-Hé, existence, qui se condense pour prendre forme ; Beth-Vau, faculté naturelle, qui enchaîne le développement du corps. Le Ternaire représenté par le nom Iev est composé ainsi : positifnégatif-équilibre. Enfin, la dixième Sephire, dont l'attribut est Malcut, femme de Dieu, est celle où se produit l'Union du Principe avec la manifestation du Créateur, avec la Nature. C'est le retour à l'Unité, la mère fécondée, l'YnYang. On sait que le chiffre qui lui correspond est 10, chiffre de la lettre Iod. Le chiffre cabbalistique tiré du nom Evi est 20, binaire du second ordre dont la lettre est Coph. Les combinaisons de cette lettre avec celles du nom donnent l'idée d'un gouffre, d'un abîme. C'est précisément la signification qui convient dans ce cas, car, ici, s'arrête le défini et nous nous trouvons devant l'abîme de l'infini. C'est le point terminal de l'existence après lequel commence une existence supérieure. Le ternaire représenté par ce nom est le suivant : négatif-équilibrepositif. Ces différentes variations du ternaire donnent naissance aux diverses applications des forces manifestées. Chacun peut en tirer parti dans le domaine qui lui convient. Les révélations inattendues qu'il en obtiendra lui permettront de comprendre les applications des dites forces. (Par exemple en électricité). Prenons un exemple extrait de la Cabbale (1). Dans la différenciation de la création du corps de l'homme et de la femme, il est dit que la poitrine, domaine de l'Aleph — point équilibrant du corps humain — était créé chez l'homme par la combinaison Alephmem-schin, ou équilibre négatif-positif ; et chez la femme, par la combinaison Aleph-schin-mem, ou équilibre positif-négatif. De même, le ventre, domaine du Mem chez l'homme, se traduit par Mem-aleph-schin : négatiféquilibre-positif ; chez la femme, on a Mem-schin-aleph : négatif-positiféquilibre. Enfin, la tête, domaine du Schin chez l'homme, est figurée par Schinmem-aleph : positif-négatif-équilibre. Chez la femme, par Schin-alephmem : positif-équilibre-négatif. Une discussion approfondie sur ce sujet dépasserait le cadre de ce travail. Il faut seulement retenir les différentes combinaisons des forces d'expansion et d'attraction équilibrées d'une façon inverse chez l'homme et la femme en vue de répondre aux diverses manifestations afférentes à chaque sexe. Suivent encore quelques applications du ternaire pour clore ce chapitre important. Les 22 lettres de l'alphabet sacré se divisent en trois septénaires ou gammes, plus la lettre synthétique, Tau. Chacune de ces gammes est réglée par une des lettres du Tetragrammaton, de sorte que les lettres de l'alphabet se divisent en trois groupes : 1° Groupe du Iod ; 2° Groupe du Hé et 30 Groupe du Vau. Chaque lettre d'un groupe représente le développement de sa lettre gouvernante dans les six manifestations symbolisées par les Sephiroth de construction (2). En ajoutant aux 22 lettres les 5 lettres dites terminales, nous obtenons le chiffre 27 ou cabbalistiquement 9, développement définitif du monde (1) Voir Sepher Ietzirah, III, 6, 7, 8. (2.) Voir « Rota secondaire », Essai d'Astrologie Cabbalistique.
c r é é , r é p é t é t r o i s fois . D ' a p r è s ce n o m b r e , o n p e u t j u g e r d e s l o i s q u i g o u v e r n e n t l ' h o m m e d a n s sa triple n a t u r e , s a v o i r : N e p h e s h , R o u a c h et N e c h a m a , a i n s i q u e d u m a c r o c o s m e d o n t il e s t l ' i m a g e d a n s les m o n d e s : OL".m-Ietzirah, O l a m - A s s i a et O l a m - B r i a . E n f i n , e n e x t r a y a n t d e ce n o m b r e 27 les 3 l e t t r e s - m è r e s q u i r e p r é s e n t e n t ici le t e r n a i r e s u p r ê m e , n o u s o b t e n o n s le c h i f f r e 24 q u i e s t c e l u i d u d o u b l e d u o d é n a i r e , chiffre des p e r m u t a t i o n s d u T e t r a g r a m m a t o n e n c a d r a n t t o u t e s les m a n i f e s t a t i o n s d u m o n d e p h y s i q u e . O n p o u r r a i t d i s c u t e r l o n g u e m e n t s u r ce s u j e t , m a i s j ' e n ai a s s e z d i t p o u r d o n n e r u n e i d é e s u f f i s a n t e d e la g r a n d e u r d u t e r n a i r e .
CHAPITRE I V
LE SEPTENAIRE
Nous avons montré précédemment comment le ternaire spirituel se développe en quaternaire de réalisation, ce qui nous conduit naturellement au septenaire, développement logique de ce qui était exposé au Chapitre III. Dans l'alphabet sacré, le septenaire est représenté par les sept lettres doubles, ainsi appelées parce qu'elles offrent deux significations, l'une de qualité, l'autre de défaut (i), le plus et le moins ( + - ). Rappelons-nous que le binaire évoque le ternaire, car un point d'équilibre doit se former entre les forces opposées de ce même binaire. Ainsi, chaque lettre double peut être considérée comme un ternaire qui a son Nechamah + , son Nephesch - , et Rouach équilibrant ces derniers. Si le Nechamah est égal au Nephesch, l'équilibre ( + = — ) entre ces deux éléments devient stable. Si le Nechamah prédomine sur le Nephesch, il y aura mouvement évolutif, spirituel et salutaire. Si, au contraire, c'est le Nephesch qui prend le dessus sur le Nechamah, le mouvement se trouve inversé, et c'est l'enlisement dans la matière, l'involution. Les lettres doubles représentent donc dans l'Univers Cosmique les forces créatrices toujours en mouvement, se stabilisant, s'équilibrant dans leurs rencontres, dans leurs chocs. (i) Beth — Sagesse — Bêtise. Ghimel — Richesse — Pauvreté. Daleth — Fécondité — Stérilité. Coph — Vie — Mort. Phé — Domination — Esclavage. Resch — Paix — Guerre. Tau — Beauté — Laideur, (Sepher Ietzirah).
C e s o n t les six S e p h i r o t h d i t s d e c o n s t r u c t i o n , les m e m b r e s s y m b o l i q u e s d e D i e u , les / E l o h i m . L a s e p t i è m e d e s l e t t r e s d o u b l e s e s t s y n t h é t i q u e , t e r m i n a l e . T o u t le t r a v a i l d e s f o r c e s r é s u l t a n t d e ces d i v e r s m o u v e m e n t s , c o n t a c t s , a s c e n s i o n s , d e s c e n t e s , a p o u r a b o u t i s s e m e n t la b e a u t é . C ' e s t le M a l c u t des S e p h i r o t h , c ' e s t le T a u o u l ' O m é g a d e l ' a l p h a b e t . D a n s l ' h o m m e , les s e p t d o u b l e s r e p r é s e n t e n t les q u a l i t é s o u les d é f a u t s q u ' i l d o i t d é v e l o p p e r o u c o m b a t t r e p o u r a t t e i n d r e la b e a u t é p r é d e s t i n é e de l'Image de Dieu. L a c a r a c t é r i s t i q u e d e ces l e t t r e s e s t d ' ê t r e d o u b l e s , c ' e s t - à - d i r e e n t r a v a i l i n c e s s a n t t a n t d a n s le m o n d e q u e d a n s l ' h o m m e . C e t t e m a n i è r e d ' ê t r e les d i f f é r e n c i e d e s d o u z e s i m p l e s q u i c o n s t i t u e n t le c a d r e d a n s l e q u e l se d é v e l o p p e la v i e . L e m o u v e m e n t d e s s e p t d o u b l e s d a n s le c a d r e d e s d o u z e s i m p l e s c r é e t o u t e s les m a n i f e s t a t i o n s v i t a l e s d e l ' U n i v e r s e t d e l ' h o m m e . D a n s n o t r e s y s t è m e , c ' e s t le S o l e i l q u i c o r r e s p o n d à la l e t t r e T a u ( s e l o n le S e p h e r I e t z i r a h ) , celle q u i s y n t h é t i s e les six a u t r e s d a n s l ' é q u i l i b r e d é f i n i t i f , Malcut-la beauté. C e r t a i n s a u t e u r s f a i s a i e n t c o r r e s p o n d r e le S o l e i l à l ' A l e p h , c o n s i d é r a n t q u e s o n c e n t r e v i v i f i a n t d o i t o c c u p e r la p l a c e d o m i n a n t e . J ' a i e x p o s é le p o i n t d e v u e c a b b a l i s t i q u e s u r c e t t e q u e s t i o n , je n ' y r e v i e n d r a i d o n c pas. L e s t r o i s l e t t r e s - m è r e s , o n le sait, s o n t c o n s i d é r é e s c o m m e e n d e h o r s e t a u - d e s s u s d u m o n d e m a n i f e s t é . E l l e s p o s e n t le p r i n c i p e f o n d a m e n t a l d u t e r n a i r e q u i se d é v e l o p p e r a d a n s les d i v e r s e s m a n i f e s t a t i o n s d e la v i e , d a n s les r é a c t i o n s d e s f o r c e s e n t r e elles, d a n s les m o u v e m e n t s d e p e s a n t e u r et de dilatation p o u r aboutir finalement à l'harmonieuse beauté de l'Univers r é a l i s é p a r la l e t t r e T a u . Ces d e u x p o i n t s d e v u e n e s u s c i t e n t a u c u n e c o n t r a d i c t i o n , m a i s c e u x q u i s y m b o l i s e n t le S o l e i l p a r A l e p h n ' o n t p a s o b s e r v é u n e n u a n c e q u i a u n c a r a c t è r e e x t r ê m e m e n t i m p o r t a n t . O n se r a p p e l l e , e n effet, q u ' A l e p h e s t le p r i n c i p e e t T a u sa r é a l i s a t i o n d é f i n i t i v e o u u l t i m e . D a n s la v i e c o s m i q u e , c o m m e d a n s celle d e l ' h o m m e , les p r i n c i p e s s o n t r e m p l a c é s p a r des réalisations. C ' e s t p o u r q u o i le t e r n a i r e ( p r i n c i p e ) d u I e v p a s s a a u q u a t e r n a i r e (réalisation) d u Ieve p o u r d o n n e r naissance au septenaire ( g a m m e univ e r s e l l e ) (3 + 4 = 7). L e s six S e p h i r o t h d e c o n s t r u c t i o n e x p r i m e n t la p é n é t r a t i o n d a n s la m a t i è r e , la c h u t e . L e s e p t i è m e , la S e p h i r e M a l c u t , le j o u r d e r e p o s , m a r q u e le r e t o u r à la s o u r c e D i v i n e , d u p o i n t le p l u s b a s d e l ' i n v o l u t i o n v e r s le p o i n t le p l u s é l e v é d e l ' é v o l u t i o n . C ' e s t l ' u n i o n d a n s l ' é t e r n i t é d e l ' i n f i n i m e n t petit avec l'infiniment grand. L e Z o h a r r e p r é s e n t e s y m b o l i q u e m e n t le s e p t e n a i r e c o m m e « les s e p t f o r m e s d u c r â n e d e l ' A n c i e n d e s j o u r s ». C e q u i se t r a d u i t d a n s l ' h o m m e p a r les s e p t o u v e r t u r e s d e la t ê t e c o r r e s p o n d a n t a u x s e p t l e t t r e s d o u b l e s (1). L e s s e p t f o r m e s d u c r â n e d e l ' A n c i e n d e s j o u r s d é t e r m i n e n t le g r a n d v i s a g e d e la C a b b a l e ; m a i s c o m m e l ' A n c i e n d e s j o u r s l u i - m ê m e e s t le P r i n c i p e U n i v e r s e l , ces s e p t f o r m e s n e s o n t q u e ses p e n s é e s - p r i n c i p e s d o n t le s i è g e se t r o u v e d a n s le f r o n t e t les y e u x . L e u r é m a n a t i o n se p r o d u i t p a r ses c h e v e u x e n f o r c e m a g n é t i q u e s u p é r i e u r e . P o u r s u i v a n t la m é t a p h o r e , le Z o h a r d é c r i t la b a r b e d e l ' A n c i e n d e s j o u r s q u ' i l d é n o m m e « D i g n i t é d e s d i g n i t é s ». C e t t e b a r b e q u i e n t o u r e la b o u c h e d u G r a n d
(1) Voir mon article dans le Voile d'Isis (mai 1929).
visage, l'organe d'où sort le Logos Créateur, représente la force volitive émanée du même Logos qui donna naissance au monde et le gouverne jusqu'à sa fin. Ces données éclairent les mythes anciens qui attribuaient une force considérable aux cheveux (Samson, Absalon, etc.). Couper la barbe de quelqu'un était considéré comme l'insulte la plus grave, car on privait ainsi l'homme de sa dignité. De même, on coupait les cheveux aux femmes de mauvaise vie pour marquer en public leur honte. De nos jours, cette signification mystérieuse des cheveux est oubliée et on ne pense qu'au confort. Les hommes qui se rasent la face, les femmes qui se coupent les cheveux ne savent pas qu'ils perdent ainsi leur force magnétique. Voyez les bouches de ces hommes privées de leur ornement naturel ! Elles donnent pour la plupart une impression de sensualité animale. La femme tondue à la garçonne perd également tout son charme... Mais revenons aux sept lettres que nous allons étudier séparément avec leurs correspondances dans le monde spirituel, physique, et dans leur reflet, l'homme. La lettre Beth, dont le chiffre est deux, Sephire Chochma-Sagesse, correspond dans le monde physique à la lune. L'hiéroglyphe araméen rend assez bien cette idée. Dans la figure humaine, c'est l'œil droit. L'hiéroglyphe le plus rapproché du Beth est celui du Caph dont le chiffre est vingt (20) gouverné par la même Sephire (le 20 correspond au 2 dans un ordre supérieur, il correspond dans le monde physique à Mars et gouverne l'œil gauche). Les yeux qui, au dire d'un philosophe, sont «le miroir de l'âme », sont bien représentés par ces deux lettres dont la première est le signe de l'action intérieure-pensée, et la seconde celui de la vie réfléchie. Elle est, comme nous l'avons dit, une sorte de moule qui reçoit et reproduit indifféremment toutes les formes. C'est bien la vue qui répond à ces significations Le regard qui reçoit et assimile les impressions extérieures et dans lequel on peut, jusqu'à un certain point, lire le travail intérieur de la pensée. Les deux yeux, quoique organes parallèles et pairs, ne sont jamais identiques et peut-être que leur rôle est également différent. La racine hébraïque Beth-Caph, qui représente les deux yeux, rend très bien cette idée, car elle donne l'impression de la couleur et des pleurs. D'autre part, le travail symbolisé par Beth se déroule entre la Sagesse et la Bêtise et il est évidemment possible de juger par les yeux d'un homme, de son degré d'intelligence. De son côté, la lettre Caph symbolise la vie et son antipode, la mort. Et c'est encore par le regard qu'on peut juger vers lequel de ces pôles opposés penche la balance du Caph. Le regard est une force dont nombre de gens ne se rendent pas compte. Non seulement il peut, par sa vivacité, refléter la vie intérieure de l'individu, mais il peut aussi rayonner la vie autour de lui. Il peut également avoir l'aspect mort ou, tout en étant vivant, émettre néanmoins un rayonnement mortel. Ces doubles particularités sont bien représentées par les planètes liées à ces lettres. La Lune passive, réceptrice, reflétant les impressions et Mars actif, rayonnant, dangereux. Enfin, le champ dans lequel se déroule l'action de ces deux lettres est celui de la lettre Beth qui, selon le S. I., gouverne la vue et dont nous parlerons plus loin. Toutefois, il est curieux de remarquer que dans les interprétations des positions des planètes dans les diverses maisons d'horoscopes, les
astrologues avaient constaté le danger de cécité dans les combinaisons de la Lune, Mars et Cancer, qui est le signe attaché à Beth. Les deux autres organes parallèles du visage sont les narines rendues par deux lettres dont les hiéroglyphes sont très ressemblants. C'est Daleth pour la narine droite et Resch pour la narine gauche. Ainsi que je l'ai dit dans un article sur l'odorat (i), ces deux narines, quoique appartenant au même organe, exercent des fonctions différentes. A l'origine, l'une devait inhaler et l'autre exhaler l'air. En dehors de la respiration, le nez sert à percevoir et à classer les aromes ou odeurs. Le parfum n'est-il pas l'hymne de la fleur épanouie que nous respirons avec délices, l'extériorisation de son âme au point culminant de sa vie ! Par contre, la puanteur, l'odeur cadavérique offensent notre odorat. Le sens de ce dernier, qui appartient au même organe que celui de la respiration, semble être un point de contrôle qui nous renseigne sur la pureté ou la nocivité de l'air. De même, un autre sens, le goût, placé dans la bouche où passent les aliments nécessaires à sa vie physique, contrôle les substances bonnes ou mauvaises. Dans le monde de l'Univers, ces deux lettres correspondent respectivement à Jupiter et Saturne, et leurs nombres sont 4 et 200. N'oublions pas quelle importance les anciens attachaient aux aromates. Dès l'origine des cultes, l'homme se servait de parfums pendant ses sacrifices. « L'arôme du sacrifice qui monte vers les Cieux » (2). « Les dieux sentant la douce odeur du sacrifice s'assemblèrent comme des mouches » (3). La préparation des aromates appropriés à un événement déterminé ou à un moment précis faisait partie de l'enseignement occulte dans les temples antiques. On savait que pour provoquer tel phénomène, il fallait se servir de tel parfum. On avait élaboré toute une gamme de fumigations adaptée à des moments déterminés. Dans de récentes fouilles faites à Ninive, on trouva dans les sarcophages royaux sept vases contenant sept aromates différents. Les Rois mages offrirent comme présent au Roi Céleste incarné, des aromates... Actuellement, cette science est perdue, bien que la magie se serve d'une gamme de sept fumigations appropriées aux sept planètes, mais ces fumigations n'ont rien des véritables aromates et leur composition date seulement du Moyen-Age. Le seul qui ait été, du reste, conservé par l'Eglise chrétienne, est l'encens qui, n'évoquant aucune force nuisible, semble donner les meilleurs résultats. Les autres parfums composés appartiennent plus ou moins à la magie noire et sont employés dans des opérations provoquant des mouvements désordonnés des forces naturelles. Ces dernières sont mues harmonieusement par les aromates, tandis que les odeurs désagréables les déchaînent et les remettent dans un état chaotique nuisible à l'homme. Il en est de même en musique, en architecture et en général dans toute manifestation esthétique en accord avec l'harmonie de la nature et émanant du domaine suprême de l'âme. N'oublions pas que le mal, envisagé comme tel, n'existe pas. Il ne résulte que de l'action violente des éléments (1) Voir mon article dans Psyché (février 1930) « Sagesse de l'arôme ». (2) Texte égyptien. (3) Gilgamès, XI, 161-162.
livrés à eux-mêmes et privés du principe synthétique qui est l'harmonie, le Bien. Ainsi, l'homme, pour réaliser le bien, doit s'efforcer de créer une ambiance harmonieuse dans le domaine sensoriel. De cette façon, il accomplit sa mission ici-bas et organise les forces vers l'évolution, vers le but divin. C'est dans ce sens qu'il faut comprendre la Balance de la lettre Resch. L'aromate qui doit organiser la paix peut également provoquer la guerre des éléments déchaînés. L'arcane majeur correspondant à cette lettre est celui de la mort ou du renouvellement. C'est la mort pour l'imprudent qui ne saura pas comprendre l'harmonie universelle, et c'est en même temps la loi fondamentale et immuable du renouvellement éternel de la nature, la Vie-Mort-Vie. L'Osiris enterré, mais qui revit ; la graine (sema-soma), enfin, c'est Jésus-Christ ressuscité. L'air qui entre par les narines donne la vie physique à l'être et cette vie physique est bien traduite par l'arcane du Daleth, pierre cubique ; qui est celui de la réalisation dans le monde physique, le second Hé du Tetragramme, le quaternaire. Mais, comme l'homme n'est pas seulement un être physique, mais un composé de trois éléments qui nécessitent une alimentation pour assurer. leur vie propre, l'aromate ne serait-il pas un des éléments nécessaires à l'existence de l'âme ? C'est possible. Quoi qu'il en soit, c'est chez l'être le plus évolué, l'âme vivante de la Genèse, que le sens de l'odorat est aussi développé. Chez l'oiseau, chez les reptiles, ce sens fait presque défaut. Si le corps physique du végétal sert à l'alimentation du corps de l'animal, ne serait-il pas logique de supposer que « l'âme » de celui-là qui se dégage dans son aromate jouerait un rôle analogue vis-à-vis de l'âme vivante ? C'est dans le domaine de la lettre Noun et le signe du Scorpion que se déroule l'action des lettres Resch et Daleth. Remarquons en passant que la lettre Noun, dans presque toutes les langues, dépeint le nez et ses différentes fonctions (i). Enfin, les deux derniers organes pairs de la tête sont les oreilles, représentées par les lettres Ghimel et Phé dont les correspondances numérales sont 3 et 80 et, dans l'Univers, Vénus et Mercure. L'hiéroglyphe de la lettre Ghimel que j'emploie ici est d'origine moderne. Plutarque raconte qu'il avait été inventé par un certain Carvilius pour traduire le son G. Jadis, on se servait pour rendre ce son de la lettre C qui avait un double sens. Celui-ci était bien connu des initiés, mais le vulgaire ne pouvait se servir d'un même hiéroglyphe pour deux pensées dont les significations étaient entièrement différentes. Le caractère Phé n'est qu'un développement de Beth et dans un de ses sons, le P, il approche de près le son B. Nous avons des preuves que les Egyptiens confondaient très souvent ces deux sons. Constatons une remarque très curieuse et qui mérite réflexion. Les deux lettres qui représentent les oreilles de la tête symbolique dérivent des deux autres qui symbolisent les yeux. Chose qui semble démontrer (1) Nez, nose, naze, nos, été.
l ' e x i s t e n c e d ' u n l i e n e n t r e les f o n c t i o n s d e ces d e u x p a i r e s d ' o r g a n e s si différents e n apparence. E n r é f l é c h i s s a n t , o n p e u t m e t t r e ce l i e n e n é v i d e n c e . L a f o n c t i o n d e s o r g a n e s d e la v u e , c o m m e celle d e l ' o u ï e , s o n t f a i t e s p o u r c a p t e r d e s v i b r a tions, d ' o r d r e différent, c'est vrai, mais peut-être plus rapprochées que n o u s n e le s o u p ç o n n o n s . L a v a g u e s o n o r e q u i , à u n c e r t a i n t a u x d e f r é q u e n c e , é c h a p p e à n o t r e o r e i l l e , n e p e u t - e l l e se t r a n s f o r m e r e n v a g u e l u m i n e u s e ? C'est à savoir ! L a science c o n t e m p o r a i n e semble p e n c h e r vers cette h y p o t h è s e . L ' a r t aussi. U n g r a n d c o m p o s i t e u r russe, Scriabine, é m u l e e t c o n t i n u a t e u r d e W a g n e r , e s t a l l é p l u s l o i n q u e ce d e r n i e r d a n s s o n œ u v r e finale, Prométhée. Il é t a i t p a r v e n u à u n p o i n t o ù les s o n s é t a i e n t d e v e n u s i m p u i s s a n t s à r e n d r e sa p e n s é e d a n s t o u t e s o n a m p l e u r . Il a v a i t a l o r s i m a g i n é u n a p p a r e i l q u i , a u m o m e n t o ù la v a g u e s o n o r e é t a i t p a r v e n u e à s a p l u s h a u t e t e n s i o n , d e v a i t r e m p l a c e r celle-ci p a r u n e v a g u e l u m i n e u s e s u s c e p t i b l e d e d o n n e r l'effet c o m p l e t . I l e s t m o r t a u c o u r s d e la m i s e a u p o i n t d e c e t a p p a r e i l . C e l u i q u i v o u d r a r e p r e n d r e l ' œ u v r e e t la r é a l i s a t i o n d e la p e n s é e d e c e t a r t i s t e s e n t i r a c e r t a i n e m e n t q u ' i l e s t i m p o s s i b l e d e r e n d r e u n i q u e m e n t p a r le s o n c e t t e œ u v r e g é n i a l e . O n m ' o b j e c t e r a q u e les o n d e s s o n o r e s e t l u m i n e u s e s o n t d e s c a r a c t é r i s t i q u e s d i f f é r e n t e s , les u n e s p r o v e n a n t d e s v i b r a t i o n s d e l ' a i r , e t les a u t r e s d e l ' é t h e r d o n t la f r é q u e n c e e s t p l u s é l e v é e . . . M a i s s a v o n s - n o u s ce q u ' e s t l ' é t h e r t o u t d ' a b o r d ? E t la r é c e n t e d é c o u v e r t e d e la « m u s i q u e d e s s p h è r e s », m u s i q u e o b t e n u e p a r d e s v a g u e s d ' o n d e s m a g n é t i q u e s q u i a e u t a n t d e s u c c è s à P a r i s e t d a n s le m o n d e e n t i e r . C e n ' e s t p a s l ' a i r q u i v i b r a i t , c e t t e f o i s !... L a q u e s t i o n , q u o i q u ' o n d i s e , e s t h é r i s s é e d e d i f f i c u l t é s , m a i s il s e m b l e q u e la s c i e n c e officielle s o i t a u s e u i l d e d é c o u v e r t e s q u i v i e n n e n t a f f i r m e r les h y p o t h è s e s s u r l e s q u e l l e s s ' a p p u y a i e n t ses t h é o r i e s . E n f i n , la d e r n i è r e d e s o u v e r t u r e s d u v i s a g e , e t celle q u i e s t la p l u s i m p o r t a n t e , e s t la b o u c h e s y m b o l i s é e p a r la l e t t r e T a u . D a n s le m o n d e , c'est
le
Soleil
qui
lui
correspond
et,
dans
la
numération,
le
n o m b r e
400.
Elle est l'ouverture principale, car c'est par elle que s'alimente la vie animale ; elle renferme aussi l'organe du contrôle, le goût. De ce point de vue physique, la bouche appartient à la région de la lettre Tzadé et au signe du Verseau. Cette correspondance marque le combustible nécessaire à la vie physiologique et par celle-ci la manifestation de l'âme dans l'être incarné. Cette nourriture matérielle est indirectement indispensable à l'esprit pour assurer sa liaison avec l'être physique. Sans alimentation physique la désagrégation des éléments de l'incarné se produit et la mort survient qui libère l'Ego (1). Les éléments de l'homme désincarné continuent leurs vies, mais séparés l'un de l'autre. Mais la bouche, outre cela, présente un autre intérêt supérieur à celui qu'elle offre en tant qu'organe par lequel l'homme s'alimente, car, par elle, il profère le Verbe. Par la bouche, l'animal émet des sons qui expriment l'émotion consécutive à la joie, à la haine ou à la douleur. C'est tout, car l'animal est privé de la raison du principe d'Aleph. Il n'est que l'âme vivante individualisée, l'avant-dernière étape du développement de la Création, le vase prêt à recevoir le Souffle Divin. Le Verbe de l'homme, c'est le Logos créateur, la force volitive gouvernée par la raison répondant aux intentions de la pensée créatrice. (1) Voir mon « Post Mortem ».
« Il dit et ce fut ». Malheureusement l'homme asservi à la matière a perdu cette force. Son Verbe est devenu un mot vide, presqu'un cri traduisant une émotion animale. Il n'est resté à l'homme que la pensée qui crée, mais cette création n'existe qu'en principe, car la puissance de transformation du principe, en réalité, a cessé d'être. De ce point de vue, la bouche appartient au domaine de la lettre Hé et la racine qui dérive de l'union du Hé au Tau donne une idée de détermination, de définition, de désignation. Elle exprime aussi l'existence profonde et occulte. Les ternaires qui sont formés par les sens de l'homme sont conçus comme suit :
Comme on le voit le point équilibrant de ces trois ternaires est celui du départ. C'est-à-dire que les organes accomplissent les fonctions selon un ordre déterminé. Les impressions qu'ils reçoivent se transmettent au centre correspondant du cerveau et la raison, les équilibrant suivant leur importance, en dégage une synthèse qui se traduit en acte. Le dernier ternaire, celui de la bouche, est totalement différent. En effet, la bouche est un organe par lequel passent les aliments nécessaires à la vie et duquel sort le verbe, force réalisée du ternaire. Esprit — Principe — Pensée. L'homme peut être subjugué par l'instinct animal, il peut être la proie de la larve de la gourmandise ou de l'ivresse, etc. Dans ce cas, la balance penchera vers sa partie physique. De même, il peut être porté vers l'abstinence, et si cette abstinence est le produit de sa spiritualité, la balance se redressera vers l'évolution. Mais là n'est pas le point capital, car il est dit : « Ce n'est pas ce qui entre par la bouche de l'homme qui le souille, mais bien ce qui en sort ». Il s'agit là du Verbe, glorification du Créateur et marque de la dignité humaine, ou bien blasphème qui avilit l'homme et l'accuse devant le Tribunal Divin. Le point d'équilibre de ce dernier ternaire se réalise dans le Tau, accomplissement définitif.
Ce ternaire se rapporte à laquatrième Sephire dans sa réalisation définitive du troisième ordre de manifestation (400) et il correspond aux trois lettres-mères qui sont à la base de la création : Aleph — Mem — Schin. En jugeant le visage symbolique d'un autre point de vue, comme un
ternaire, nous voyons que le côté droit est positif et le côté gauche négatif (i) et que leur point d'équilibre est encore dans le Tau. Il en est de même dans l'Univers où les six planètes s'équilibrent sur le Soleil, formant trois groupes parallèles, à savoir :
Ternaire Vénus Mercure ternaire Mars ternaire Ternaire Lune Ternaire Jupiter Saturne ternaire Soleil ternaire-quaternaire S o m m e
totale
21
o u
22
Et le nom de cette manifestation ultime de beauté, sur laquelle repose la vie du Cosmos comme son prototype l'homme, est le n o m sacré, le Tetragramme : IEVE.
(1) Ceci confirme ce qui avait été constaté par Reichenbach et le Colonel de Rochas dans leurs recherches sur l'extériorisation de la force magnétique humaine.
CHAPITRE V
LE D U O D É N A I R E
Les douze mois de l'année, les douze signes du Zodiaque, les douze heures du jour, les douze gemmes de l'éphod du Grand-Prêtre, les douze heures symboliques du Nuctameron, les douze tribus d'Israël, les douze apôtres du Nouveau Testament... Ces quelques exemples montrent l'importance attribuée à ce nombre, depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours. Les religions antiques en faisaient le plus grand cas et Moïse l'observa strictement dans ses institutions et l'organisation du peuple juif. Ce même chiffre fut conservé par le Christ lorsqu'il choisit ses disciples. Qu'est ce chiffre mystérieux et pourquoi l'Ancienne Sagesse l'avaitelle gardé avec tant de soin à travers des millénaires ? Douze, nous l'avons vu, dérive du ternaire et du quaternaire. L'union du ternaire spirituel du Iev au quaternaire de réalisation lève donne naissance au Septenaire qui est le chiffre de la gamme universelle, gamme qui classe toutes les manifestations du monde physique d'après un système unique et harmonieux. Le mouvement du ternaire spirituel dans le quaternaire physique donne naissance au chiffre douze, car chaque sommet du triangle du Iev, animé d'un mouvement circulaire, produit une manifestation déterminée et différente dans chaque angle du carré Ieve, ce qui au total donne le chiffre douze (3 X 4). Cette rotation produit une série de neuf racines différentes, car trois sont répétées une seconde fois pour donner les douze manifestations qui deviennent les quatre trigones du Zodiaque. La Cabbale enseigne qu'il n'existe que trois éléments : l'air, l'eau et le feu. La terre n'est apparue que plus tard et n'est que l'élément dérivé de l'eau. Dans le nom sacré, elle est représentée par le second Hé qui n'entre en jeu que dans la manifestation physique. Ceci nous indique qu'il ne pouvait exister que neuf racines différentes, la terre employant les
mêmes racines que l'eau, mais dans un autre plan, quand la force coagulante entra en action. Voici ces racines et leurs significations : II, représente la manifestation de puissance spirituelle. En chaldaïque : Esprit, Eternité. IE, racine inusitée en hébreu, représente l'union du symbole spirituel et de celui de la Vie Universelle (Esprit-Ame). IV, manifestation lumineuse, chose intelligible. En arabe, cette racine se retrouve dans le mot ioh, qui signifie le Soleil, le jour ; tandis que, chose curieuse, la même racine en copte veut dire la Lune. E7, racine analogue à la racine vitale EE. Dans les langues dérivées, elle signifie, en outre, méthode, ordre. C'est le signe de l'harmonie universelle. EE, double raison de vie, destinée à développer l'idée de l'être absolu. EV, exprime la vie en potentiel, la puissance d'être. C'est l'état incompréhensible d'une chose qui n'existe pas encore, mais se trouve néanmoins en voie d'être. T/I) dans son sens vulgaire, c'est le sentiment du dégoût, de dédain. Pris dans le sens abstrait, c'est le sentiment qu'éprouve l'esprit, étant plongé dans la matière. VE, exprime un état violent de l'âme. C'est le cri de détresse, le son produit par le déchirement d'un tissu. C'est le rugissement du lion. VI,,', exprime toute conversion, toute conjonction. Les trois premières racines appartiennent au domaine spirituel et déterminent le Néchamah dans l'homme, son esprit divin. Les trois racines du second groupe appartiennent au domaine astral et déterminent le Rouach dans l'homme. C'est son âme, la partie équilibrante entre l'esprit et le physique. Les trois racines du troisième groupe appartiennent au domaine inférieur, celui du Nephesch, domaine instinctif de l'homme, qui gouverne sa vie matérielle. En prenant pour le second Hé la lettre qui lui correspond dans l'ordre séphirotique suivant, qui est Noun, nous obtenons les trois racines propres aux manifestations physiques, la terre. Ces racines présentent à la fois un intérêt très grand et une précision. IN. Cette racine exprime le sentiment de l'existence individuelle, tout ce qui est relatif à un centre déterminé, à un point défini ; tout ce qui enveloppe, entraîne dans son tourbillon. EN. Cette racine détermine l'existence dans l'espace dans un lieu, et dans le temps. UN. Cette racine exprime la mollesse corporelle. Celle qui lui correspond en éthiopien précise encore mieux cette idée, car elle signifie se laisser corrompre par les plaisirs. Tout commentaire sur ces dernières racines est superflu, car leur sens est si net et il exprime si bien la vie terrestre, individuelle, limitée par le temps et l'espace et asservie aux demandes du corps. On sait que la Pyramide, ce monument impérissable qui a gardé à travers les temps l'enseignement antique, représentait le chiffre douze par ses quatre triangles latéraux, dont l'orientation correspond aux quatre points cardinaux. Moïse a conservé ce chiffre fondamental dans l'institution des douze tribus d'Israël représentées symboliquement par les douze gemmes de l'Ephod du Grand-Prêtre dont la description est donnée dans le livre de l'Exode, § 28. Ce même chiffre réapparaît dans le mythe des travaux d'Hercule dont . 4
le Zohar garde le reflet : « Et il fut désolé pendant douze heures » (i). Ces douze heures symboliques sont celles de la Création faisant surgir et ordonner la vie du chaos, jusque là « vaine et vide ». Mais, comme on l'a vu plus haut, « le positif se stabilise contre le négatif en équilibre ». Après les six jours de labeur symbolisés par les six séphiroth de construction vient le septième, celui du repos symbolisé par la Sephire Malcut — beauté — synthèse des six. Les douze sont synthétisés en treize. « Le treizième relèvera les deux sanctuaires par la miséricorde et ils seront renouvelés comme à l'origine » (2). C'est la promesse du salut après les épreuves, c'est l'année qui synthétise le passage du Soleil dans les douze signes du Zodiaque. Enfin, c'est Notre-Seigneur Jésus-Christ avec ses douze apôtres qui forme le chiffre mystérieux de treize et qui, dit le Zohar, sauvera le monde par sa miséricorde. Jésus-Christ, le treizième, contient en lui l'enseignement des douze apôtres. Il est leur point de départ et de retour, comme le sommet de la Pyramide réunit en un point le plus élevé les sommets des quatre triangles qui la forment. Les sept planètes se meuvent dans les douze signes comme les sept jours de la semaine dans les douze mois de l'année. Les Tarots nous donnent une explication de ce qui précède. Le douzième arcane, le Sacrifice, cette épreuve suprême de l'incarné, est suivi de l'arcane treize, la Mort, qui n'est autre chose que la transformation, comme nous le savons déjà. C'est la fin du cycle terrestre qui rassemble la somme de toute la vie. Le bilan des douze est réalisé dans le treize. Cette idée était représentée en Egypte par la Balance qui pèse le cœur de l'homme après sa mort. Dans l'Univers, les douze lettres simples sont les « douze frontières du monde », le cadre dans lequel se déroule son existence physique. Elles sont symbolisées par les douze signes du Zodiaque qui forment un cercle d'influences dans lequel se meuvent les planètes. Dans l'homme, ces mêmes lettres symbolisent ses organes intérieurs qui accomplissent le travail d'entretien de la vie végétative, ainsi que les membres par lesquels il prend contact avec le monde physique. De ce fait, ces lettres appartiennent au domaine de la lettre Mem, la treizième lettre de l'alphabet, qui les synthétise toutes. Voici dans ces deux mondes leurs correspondances d'après le S.I. (3). Comme le montre cette table, les six premières lettres forment dans l'Univers l'hémisphère positif et sont gouvernés directement par les six Sephiroth. Les six lettres qui suivent ne sont que les reflets des précédentes et sont gouvernées par les mêmes Sephiroth dans leurs reflets d'un degré d'ordre inférieur. Au centre est placée la Balance, « le Schéma » (Schma) dont la Sephire est le ternaire manifesté. Ainsi, encore une fois, la loi fondamentale de l'équilibre universel nous est confirmée par ce système remarquable. Les quatre groupes de trois lettres affirment une fois de plus ce que nous avons exposé au début de ce chapitre, c'est-à-dire l'action du Iev spirituel dans le Ieve de réalisation. (1) Siphra D^enioutha, XXII. (2) Idem, XXIII. (3) Voir mon Essai d'Astrologie Cabbalistique, IIIe partie, chapitre IV.
CORRESPONDANCES SÉPHIROTIQUES DANS
A première vue, dans l'homme, la correspondance d'un organe physique avec une qualité abstraite peut sembler étrange. Par exemple : le rein droit et la pensée ; mais à la réflexion, on comprend l'idée dominante. Les correspondances ne sont pas prises seulement pour le monde physique. L'homme appartenant à la fois au règne physique (minéral, végétal, animal) et au monde spirituel, il est logique, de ce point de vue, que les correspondances soient formulées pour les autres plans aussi bien que pour le plan physique. D'autre part, les douze glandes et leurs fonctions connues de la Médecine antique sont presque totalement ignorées dans leur rôle physiologique par les médecins actuels. Je dois citer ici une expérience assez curieuse de nature à illustrer ce que je viens d'exposer. Une personne atteinte de paralysie des jambes s'était adressée à divers médecins qui lui avaient prescrit une foule de traitements sans résultat. Le malade avait perdu confiance et se voyait finir misérablement cloué sur un lit de souffrance. L'horoscope du patient établi, on trouva que le siège du mal se tenait à la partie inférieure du cou dans la glande thyroïde. Après trois semaines de traitement avec l'extrait de cette glande, on constata un heureux changement et au bout de deux mois la personne avait recouvré l'usage de ses jambes. Il convient d'ajouter que les affections du nerf sciatique cèdent à l'action de l'extrait précité. En particulier au Turkestan, où la sciatique est fréquente, il est étrange de constater que chez les indigènes de cette contrée, la glande thyroïde est presque atrophiée. Cet intéressant exemple nous montre que très souvent le foyer d'un mal n'est pas dans l'endroit où ce mal s'objective. Ce dernier n'est qu'un fanion rouge, signal de danger et le centre de l'affection peut être dans un lieu très éloigné de celui où a lieu la manifestation. Il n'y a pas longtemps que les médecins employaient toutes sortes de moyens pour abaisser la température chez un malade sans s'occuper de la cause de cette élévation. Or, la température n'est aussi qu'un signal d'alarme. Elle peut être provoquée aussi bien par une affection pulmonaire que par une gastrite ou une maladie infectieuse quelconque. Le bon médecin, en voyant monter la température, doit s'attacher à en trouver la cause et cette dernière éliminée, le thermomètre revient à la normale. La Médecine antique connaissait les fonctions des centres vitaux du corps et savait où il fallait s'attaquer pour combattre une maladie révélée extérieurement (i). Mais revenons à notre étude. En étudiant le Zodiaque d'après les douze lettres, nous voyons que le point d'équilibre universel est la Balance, signe qui exprime très bien cet état cosmique. Les signes du Lion et de la Vierge dans l'hémisphère positif sont opposés à leurs reflets — Verseau et Poissons, dont les Sephiroth correspondent dans un ordre inférieur. Mais, comme on le voit, les autres signes, par rapport à leurs Sephires respectives sont décalés d'un point (à 6 correspond 5°, à 7, 60 et à 8, 70). Ce décalage volontaire démontre l'irrégularité des maisons zodiacales par rapport à l'inclinaison de l' écliptique, chose bien connue des Astrologues. (1) Voir mon livre Cures magiques au X X e siècle.
Il e s t difficile d e r e c o n s t i t u e r d ' a p r è s la l e t t r e a n c i e n n e q u i a s u b i t a n t d ' a l t é r a t i o n s l ' h i é r o g l y p h e v é r i t a b l e , la l e t t r e q u i é t a i t « é c r i t e d a n s les c i e u x » e t q u i d e v a i t a i n s i t r a d u i r e la f o r m e d e s c o n s t e l l a t i o n s z o d i a c a l e s . N é a n m o i n s , q u e l q u e s - u n e s p r é s e n t e n t e n c o r e ce s i g n e stylisé. O n p e u t r e t r o u v e r le L i o n m a r c h a n t s u r u n s e r p e n t c o m m e il e s t représenté dans u n Zodiaque égyptien p o u r l'hiéroglyphe du Teth, c o m m e c e l u i d e la B a l a n c e d a n s le L a m e d . L e S a m e c h d o n n e assez c o r r e c t e m e n t l'im a g e d e l ' a r c d u S a g i t t a i r e e t les d e u x c o r n e s d e l ' A ï n r e p r é s e n t e n t l ' i d é e d u C a p r i c o r n e . L e T z a d é r e p r o d u i t a v e c u n e c e r t a i n e a p p r o x i m a t i o n les d e u x vases d u V e r s e a u d ' o ù s'écoule l'eau. Q u e l q u e s c a r a c t è r e s d e la l a n g u e s a m a r i t a i n e o n t p e u t - ê t r e m i e u x c o n s e r v é l ' i d é e p r e m i è r e d u S i g n e . M a i s les a l t é r a t i o n s o n t été, à t r a v e r s les t e m p s , si n o m b r e u s e s q u e les t r a c é s i n i t i a u x n e p e u v e n t ê t r e u t i l i s é s q u ' a v e c u n e faible a p p r o x i m a t i o n . V o y o n s m a i n t e n a n t si, d a n s la l e t t r e , o n p e u t r e t r o u v e r l ' o r g a n e d e l ' h o m m e a u q u e l elle c o r r e s p o n d . N o u s a v o n s v u d a n s le c h a p i t r e q u i p r é c è d e q u e la f i g u r e h u m a i n e se d e s s i n e a v e c u n e c e r t a i n e p r é c i s i o n p a r les l e t t r e s d o u b l e s . L a f i g u r e c i - d e s s o u s s c h é m a t i s e le c o r p s d ' a p r è s le S e p h e r I e t z i r a h .
Comme on le voit il est assez difficile de reconstituer les organes anatomiques par les lettres qui leur correspondent. Un autre système basé sur des correspondances tirées des auteurs talmudiques aussi bien que des Occultistes présente la lettre comme hiéroglyphe stylisé de l'organe corporel. Je donne ce système à titre documentaire, car, personnellement, je me rallie à la classification du S. I. qui me paraît la plus correcte (i). (i) Voir mon article « Commentaires de Symboles cabbalistiques », Voile d'Isis mai 1929.
Ce système part du même principe, des trois éléments, eau, feu, équilibrés dans l'air, Aleph, Mem. Le Schin (rouge) constitue la partie supérieure du corps dont le centre est dans le cœur (le soleil dans le mondeunivers). Le Mem (bleu) se rapporte à la partie inférieure, ce sont les genoux correspondant à Saturne et dans l'Univers c'est le centre noir de la Nature d'où sort la force matérielle (centre de la force magnétique). L'action qui se développe entre ces deux centres (action électro-magnétique) produit un mouvement ellipsoïdal qui répond à l'ellipsoïde parcouru par la terre. Dans l'homme, le centre de cet équilibre idéal se trouve dans le plexus solaire, région d'Aleph (i). Cet ellipsoïde est considéré comme l'aura du Cosmos, divisée en douze sphères d'influences des douze signes du Zodiaque figurés par les douze lettres simples. Dans l'homme cosmique, ces douze lettres correspondent aux régions anatomiques ci-après : Hé — Bélier se rapporte à la tête. Vau — Taureau se rapporte au cou. Zaïn — Gémeaux se rapporte aux bras, systèmes nerveux et respiratoire. Heth — Cancer se rapporte à la poitrine, gorge. Teth — Lion se rapporte au plexus solaire, aorte. Iod — Vierge se rapporte au grand sympathique, nombril et rate. Lamed — Balance se rapporte aux hanches et reins. Noun — Scorpion se rapporte aux parties génitales, bile et vessie. Samech — Sagittaire se rapporte aux fesses, os des jambes. Aïn — Capricorne se rapporte aux genoux. Tzadé — Verseau se rapporte aux tendons, partie inférieure du pied. On voit dans ce système que l'hiéroglyphe de la lettre araméenne reproduit l'organe du corps humain avec une ressemblance approchée. Les lettres doubles se disposent comme suit dans ce système : Beth — Lune ■— Œil gauche. Caph — Soleil — Œil droit. Daleth — Mars — Narine droite. Ghimel — Vénus — Narine gauche. Resch — Jupiter — Oreille gauche. Tau — Saturne — Oreille droite. Phé — Mercure — Bouche. Un commentaire talmudique dit que dans le mot Bereschit (au commencement) qui commence le livre de la Genèse de Moïse, la lettre Resch qui représente la tête du chef « le Bélier et le principe actif (Mars) » réunie à Beth d'un côté et à Tau de l'autre, donne l'impression d'une force en potentiel de principe « avant tout ». On en conclut que la lettre Resch répond à Mars dans le monde des planètes. Certains auteurs occultes, tels qu'Eliphas Lévi et Fabre d'Olivet, semblent pencher vers cette doctrine et faussent les correspondances données par le S. I. La figure qui suit schématise complètement ce système. Voici à titre d'exemple comment ce même système représente la main de l'homme : (i) Comparer avec « la Synthèse Astrologique » IIIe part., Essai d'Astrologie Cabbalistique.
TABLEAU
COMPARATIF
DES
ALPHABETS
ANTIQUES.
Le pouce correspond à la Vierge, Ghimel. L'index correspond à Jupiter, Daleth. Le médius correspond à Saturne, Tau. L'annulaire correspond au Soleil, Caph. (1) Dans la langue égyptienne il n'y avait pas de son correspondant à celui exprimé par la lettre L. Le plus proche était celui de W, comme par exemple dans le nom Ptolémée, qui s'écrivait Ptowmis. L'hiéroglyphe qui exprime la lettre W (du son L) est celui du « Noeud coulant » et il correspond parfaitement à l'arcane du Pendu, qui est celui de la lettre L. (2) La lettre Tau n'existait pas en fait comme lettre de l'alphabet. C'était le signe de vie 'nh qui réunissait en lui l'idée du cycle de vie complet : l'alpha réalisé dans l'oméga, le développement définitif de l'unité-principe avant son retour à l'absolu.
L'auriculaire correspond à Mercure, Phé. La partie extérieure du petit doigt correspond à Mars, Resch. La partie extérieure de la main correspond à la Lune, Beth. Ce qui précède est mentionné à titre purement documentaire car, je le répète, il est plus rationnel de s'en tenir au S. I. sans lui apporter aucune modification. Ce dernier est suffisamment clair et ses déductions appartiennent au domaine de la Sagesse antique. L'hiéroglyphe araméen de la lettre a subi tant de déformations qu'il est difficile, comme je l'avais déjà dit, d'en reconstituer le trait primitif. C'est pourquoi, en voulant donner aux hiéroglyphes existants une signification nouvelle d'après leur ressemblance avec tel ou tel organe, on ne peut que fausser tout le système déjà compliqué par lui-même.
C'est pour cette raison que tous les ouvrages d'occultisme qui s'appuient sur les auteurs du Moyen-Age, tels que Cornélius Agrippa, par exemple, ne peuvent se mettre d'accord sur les correspondances qu'ils énoncent. L'étude approfondie de ces questions m'a conduit à la doctrine que j'ai développée plus haut. Il faut rejeter les tâtonnements des occultistes du Moyen-Age et remonter à la source — autant que nos moyens le permettent — afin de rétablir si possible l'harmonie de cette science perdue.
CHAPITRE V I
LES V I N G T - D E U X
Après avoir étudié l'Unité-Principe de tout l'alphabet et celui de toute manifestation : le Ternaire — loi de l'équilibre universel ; le Septenaire — la gamme de l'harmonie de la Création entière et les douze limites dans lesquelles se déroule l'existence de l'homme, comme celle de toute vie individuelle manifestée, nous pourrons commenter les vingt-deux lettres de l'alphabet sacré, symboles des forces créatrices de l'Univers. Ce qui suit est emprunté à divers auteurs et, en narticulier,à Fabre d'Olivet, mais j'ai donné à ces éléments documentaires extraits de divers ouvrages un certain ordre et ajouté quelques remarques inédites. Les correspondances dans le Macrocosme et le Microcosme sont prises d'après le Sepher Ietzirah. ALEPH - A ou E Première lettre-mère, correspondant au Monde Divin et au principe de la vie dans l'homme. D'après d'autres auteurs,elle est l'aspiration légère. C'est la première lettre de presque toutes les langues connues. Cette lettre symbolise l'homme universel, le genre humain, Adam, l'être dominateur de la terre. Hiéroglyphiquement, elle représente le principe abstrait des choses, l'Unité. C'est l'Ancien des jours, l'Aïn Soph, qui contient en lui le principe et le développement définitif et potentiel de l'Alpha à l'Oméga, du commencement à la fin. Le nom Divin qui lui correspond est Ehiech — l'essence de Dieu. « Celui que nul œil humain n'a jamais vu », d'après la Cabbale. C'est l'unitéprincipe de la numération, unité qui contient en potentiel tous les nombres jusqu'à l'infini. La Sephire qui lui correspond est Kether, la Couronne suprême. C'est le symbole de la raison (mens) et la qualité qui lui correspond est la chasteté. Le domaine dans lequel se déroule son action est celui de la Foi (Fides). L'arcane majeur approprié à cette première lettre est le Mage. Les anges qui descendent de ce nom sont les Séraphins, Haïoch-
Hacodesch, « animaux de sainteté », symbolisés par le Sphinx en Egypte et dans le christianisme par les quatre animaux accompagnant les Evangélistes. BETH - B, BH Deuxième lettre de l'alphabet, double, correspondant à la Lune, dans le monde, et à l'œil droit dans l'homme. Elle règne sur la sagesse de l'homme. C'est le signe paternel et viril (AB — père). C'est le moment du premier dédoublement de l'Unité en forces expansive et coagulante, toutes deux en germes dans l'Unité-principe. Le nom divin qui lui correspond est Bachour — jeunesse, clarté. C'est la seconde'^ Sephire qui est attachée à cette lettre dont le nom est Chochma, qui signifie intelligence (intellectus), sa qualité est bienveillance (benignitas) et le domaine dans lequel se déroule son action est celui de la pensée (meditatio). Les anges qui exécutent les ordres de cette intelligence se nomment les Ophanim ou « roues célestes ». Ce sont les Chérubins des Chrétiens. C'est par ces roues célestes que le Créateur transforma le chaos en mouvement harmonieux. C'est le moment où la machine universelle se mit en marche, ce qui est nettement indiqué par la lettre Beth, première lettre de la Genèse, livre de la Création. (Bereschit — au commencement, en principe) (i). Comme nous l'avons démontré, le premier acte du Créateur dont parle la Genèse et les documents égyptiens fut celui du dédoublement. Ainsi, une fois de plus, nous voyons que la lettre Beth, qui représente le chiffre deux, est bien à sa place au début du livre de la Création, démontrant le premier acte de celle-ci, acte de dédoublement. L'arcane majeur qui correspond à cette lettre est celui de la Porte du Temple — le Temple symbolisant ici la Sagesse Universelle. Celui qui se trouve au seuil de la porte du Temple est prêt à contempler la Sagesse Suprême. GHIMEL - C, GH C'est la troisième lettre de l'alphabet — double — dont le chiffre est trois et qui correspond à Vénus dans le monde des astres et à l'oreille droite dans l'homme. Cette lettre exprime l'enveloppement organique d'où dérivent toutes les idées se rapportant aux organes corporels et à leur rôle physiologique. Comme on le sait, l'hiéroglyphe de cette lettre est moderne et fut imaginé pour différencier les sons G et C. Jadis, ces deux sons se représentaient par la même lettre. Le nom Divin qui lui correspond est celui de Gadol, qui agit, par les forces Aralim, répondant aux Trônes chez les chrétiens. Ces forces permettent à Dieu — Tetr agrammaton — de conserver la forme matérielle de la Nature créée. Le nom de la Sephire de laquelle dépend cette lettre est Binah, qui signifie la compréhension (ratio). Sa qualité est la prudence et son action se développe dans le domaine de la connaissance (cognitio). C'est le troisÍème angle du triangle supérieur Sephirotique, du Iev, équilibré dans sa naissance par Kether, ce qui le distingue de tous les ternaires ultérieurs (i) Autrement ce même mot veut dire « créa en six », définissant ainsi la Création qui fut accomplie en six jours mystérieux.
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qui s'équilibrent après les manifestations résultant de leurs rencontres réciproques. L'arcane majeur qui lui correspond est celui d'Isis-Uranie — la mère Universelle. DALETH - D C'est la quatrième lettre de l'alphabet, double, dont le chiffre est quatre et qui correspond dans le monde des astres à Jupiter (i) et dans l'homme universel à la narine droite. Cette lettre est l'emblème du quaternaire universel, c'est-à-dire de la source de toute existence physique. Il exprime de ce fait l'abandon né de la division. « Je suis deux, je suis quatre ». C'est le signe de la nature divisée et divisible. Ainsi que je l'ai exposé dans les chapitres précédents, la vie de l'univers créé résultait de la division progressive de l'Unité-principe. Le nom Divin qui lui correspond est Dagul, le plus élevé, le glorieux. Les forces par lesquelles se produit la pénétration de ce nom sont nommées Chochmalim, Dominations du Christianisme. Elles ont pour fonction de former les images des corps dans les diverses manifestations de la matière. La Sephire correspondante se nomme Chezed, bonté. Son attribut est Guédula, la qualité judiciaire supérieure (judico superius). C'est dans la région d'amour que se déroule son action. Amour idéal, dérivé de l'union sacrée des sexes. La manifestation Divine est celle de la miséricorde. L'arcane qui lui correspond est celui de la Pierre cubique, la réalisation des principes par les formes dans le monde physique. Elle appartient au domaine du second Hé du nom Tetragrammaton. C'est le fruit que porta Isis-Uranie engendré par le principe vital. C'est le fils de l'homme, idéalement représenté par Notre-Seigneur Jésus-Christ. HE - E - HÉ La cinquième lettre de l'alphabet, simple et dont le chiffre est cinq, correspond dans l'Univers au Bélier et dans l'homme universel à la jambe droite. Elle gouverne la parole. Elle symbolise la vie universelle et représente l'haleine de l'homme, l'air, l'âme, tout ce qui est animateur et vivifiant. Elle exprime l'idée de la vie abstraite de l'être. Dans le nom Tetragrammaton, les deux Hé ont deux significations différentes : le premier est le signe de la vie abstraite, l'esprit, tandis que le second représente la vie manifestée par la respiration, l'haleine. Le nom Divin qui lui correspond est Hadom, beau, grandiose. Les forces par lesquelles se manifeste ce nom, les Séraphins, correspondent aux Puissances du Christianisme. C'est par eux que sont créés les éléments de la Nature. La Sephire qui correspond à cette lettre est Gheburah, force, puissance. Sa qualité est la judiciaire inférieure (judicio inferius), et son action se déroule dans le domaine de l'espérance (spes). L'arcane qui lui est attaché est celui du Maître des Arcanes. VAU - 0 , OU, V, W C'est la sixième lettre de l'alphabet, simple, dont la correspondance dans le Macrocosme est le Taureau et dans le Microcosme le rein droit. Elle gouverne la pensée. Ce caractère réunit en lui deux significations (2) Remarquons en que le signe astronomique de Jupiter est identique au chiffre arabe quatre. passant
o p p o s é e s ; d ' u n e p a r t le n œ u d q u i r é u n i t , d e l ' a u t r e le p o i n t q u i s é p a r e le n é a n t d e l ' ê t r e . O n la c o n s i d è r e c o m m e le l i e n d e t o u t e c h o s e . D a n s le n o m T e t r a g r a m m a t o n , la l e t t r e V a u s e r t d e s o u d u r e e t d e c e n t r e d ' é q u i l i b r e e n t r e le I o d - P r i n c i p e s u p r ê m e e t le H é — V i e . D ' a u t r e p a r t , d a n s ce m ê m e n o m , le V a u c r é e a u s s i u n e a t t a c h e e n t r e le t e r n a i r e S p i r i t u e l q u i e s t I e v e t sa m a n i f e s t a t i o n d u q u a t e r n a i r e I e v e . D e ce c h e f , il a p p a r t i e n t t o u t à la f o i s a u t e r n a i r e e n é t a b l i s s a n t s o n é q u i l i b r e e t a u q u a t e r n a i r e q u ' i l v i v i f i e p a r l ' e s s e n c e m ê m e d u t e r n a i r e s p i r i t u e l q u ' i l s y n t h é t i s e . D a n s ce n o m , sa d o u b l e q u a l i t é d e l i e n e t d e p o i n t d e s é p a r a t i o n se m a n i f e s t e a v e c u n e c e r t a i n e c l a r t é : d ' u n e p a r t , il r é u n i t les é l é m e n t s d u t e r n a i r e s p i r i t u e l e t e n m ê m e t e m p s il d é t a c h e ce t e r n a i r e d u q u a t e r n a i r e . M a i s il y a p l u s . E n e n v i s a g e a n t le q u a t e r n a i r e c o m m e u n d é r i v é d u t e r n a i r e , le V a u d e v i e n t le l i e n d e ces d e u x é l é m e n t s , le p a s s a g e d e l ' u n à l ' a u t r e , le p o n t q u i les u n i t . L e n o m D i v i n q u i lui c o r r e s p o n d est celui de V e z i o q u i v e u t dire : « a v e c é c l a t ». C ' e s t p a r les f o r c e s n o m m é e s , M a l a c h i m , P u i s s a n c e s d e s C h r é t i e n s , q u e se m a n i f e s t e ce n o m d u C r é a t e u r d a n s la v i e u n i v e r s e l l e e t q u e s o n t p r o d u i t s les m i n é r a u x e t les m é t a u x . L a S e p h i r e d e c e t t e l e t t r e se n o m m e T i p h e r e t h : é c l a t , S o l e i l . C e t t e s i x i è m e s e p h i r e e s t le p o i n t d'équilibre d u second ternaire sephirotique (savoir : Chezed, G e b u r a h et T i p h e r e t h ) . E l l e e s t e n m ê m e t e m p s le l i e n d e ce s e c o n d t e r n a i r e m a n i f e s t é a v e c le p r e m i e r , c e l u i d e s P r i n c i p e s ( s a v o i r : K e t h e r , C h o c h m a e t B i n a h ) . E n o u t r e , c e t t e m ê m e s e p h i r e e s t le t r a i t d ' u n i o n a v e c le t e r n a i r e s u i v a n t , de p é n é t r a t i o n plus p r o f o n d e , q u i est celui des trois Sephires inférieures : Netzah, H o d , Iezod. Ces d e u x t e r n a i r e s s e p h i r o t i q u e s f o r m e n t , c o m m e n o u s le s a v o n s , les s i x s e p h i r o t h d i t s d e c o n s t r u c t i o n e t l e u r l i en , le n œ u d q u i les r e l i e e n s e m b l e , e s t c e l u i q u i c o r r e s p o n d à la l e t t r e V a u . L a m a n i f e s t a t i o n d e c e t t e S e p h i r e ( T i p h e r e t h ) e s t la p a r o l e ( o r a t i o ) e t sa q u a l i t é e s t la p a t i e n c e . L ' a r c a n e q u i l u i c o r r e s p o n d e s t c e l u i d e s d e u x R o u t e s . C e d e r n i e r e x p r i m e t r è s b i e n les q u a l i t é s o p p o s é e s d e la l e t t r e q u i p e u t é l e v e r le s u j e t a u s s i b i e n v e r s le t e r n a i r e s u p r ê m e , c o m m e elle p e u t l ' a b a i s s e r d a n s u n e p é n é t r a t i o n p l u s p r o f o n d e d e la m a t i è r e ( é v o l u t i o n ou involution). ZAIN - Z L a s e p t i è m e l e t t r e d e l ' a l p h a b e t , s i m p l e ; s e p t e s t s o n chiffre. E l l e c o r r e s p o n d a u s i g n e d e s G é m e a u x d a n s le M a c r o c o s m e e t à la j a m b e g a u c h e d a n s le M i c r o c o s m e . E l l e g o u v e r n e la m a r c h e d e l ' h o m m e . C o m m e c a r a c t è r e , e l l e r e p r é s e n t e l ' i m a g e a b s t r a i t e d u l i e n q u i u n i t les c h o s e s , c o m m e le V a u , m a i s s a n s p o s s é d e r la d o u b l e s i g n i f i c a t i o n a b s t r a i t e d e celui-ci. L e n o m q u i lui c o r r e s p o n d e s t Z a k a ï , « p u r e ». Sa m a n i f e s t a t i o n d a n s l a n a t u r e s e p r o d u i t p a r les / E l o ï m o u les « c o m m e n c e m e n t s » d u C h r i s t i a n i s m e . C ' e s t l a v i e v é g é t a l e e t les p l a n t e s q u ' i l s g o u v e r n e n t . L a S e p h i r e d e c e t t e l e t t r e e s t : N e z a t h , v i c t o i r e ; sa q u a l i t é e s t la j u s t i c e q u i se m a n i f e s t e p a r le s e n s i n t é r i e u r ( s e n s u s i n t e r i o r ) . L ' a r c a n e m a j e u r a t t a c h é à c e t t e l e t t r e e s t le « C h a r d ' O s i r i s » q u i s y m b o l i s e la v i c t o i r e d e la J u s t i c e . HETH
- E , H , CH
L a huitième lettre de l'alphabet, simple, a p o u r valeur numérale : huit. E l l e c o r r e s p o n d a u C a n c e r d a n s le M a c r o c o s m e e t a u b r a s d r o i t d a n s le M i c r o c o s m e . E l l e g o u v e r n e la v u e . L e c a r a c t è r e d e c e t t e l e t t r e a le m ê m e
sens que celui de Hé, mais dans un plan inférieur. De ce point de vue, elle représente le signe de l'aspiration vitale, de l'existence élémentaire. D'autre part, cette même lettre exprime le travail de l'homme, ce qui demande un effort de sa part. Elle symbolise la vie physiologique avec ses manifestations et son dynamisme. Le nom Divin qui lui correspond est Chezed, miséricorde. Ce nom se manifeste dans la vie par les forces Ben- Æhloïm, ce qui veut dire les « Fils de Dieu », Archanges des Chrétiens. C'est par eux que sont créés les animaux. La Sephire qui lui correspond est Hod, louange. Sa qualité est l'humilité (humilitas) et son action se développe dans la multiplication (frequentia). Dans l'homme ces forces provoquent les sens extérieurs (sensus externus). L'arcane qui correspond à Heth est Thémis, Justice. TETH - T Neuvième lettre de l'alphabet, simple, avec comme chiffre, neuf. Elle correspond au Lion dans le Macrocosme et au rein gauche dans le Microcosme. Elle gouverne l'ouïe. Elle symbolise tout ce qui sert de protection à l'homme (un toit par exemple). Elle sert de lien entre les lettres Daleth et Tau dont elle partage les propriétés, mais à un degré inférieur. Le nom Divin qui lui est attaché est Tehor (mundus pur us) qui se manifeste par les Anges du neuvième rang. Ces Anges président à la naissance des humains (Anges Gardiens des Chrétiens). La Sephire de cette lettre est Iezod, le fondement. La qualité de cette sephire est la tempérance (temperentia). C'est la stabilisation en équilibre de toute la Création manifestée en six jours et exprimée par les six sephiroth de construction. C'est le terme de la pénétration, la fin créatrice et numérale, leur développement maximum exprimé par le chiffre neuf. L'arcane de cette lettre est celui de « la Lampe voilée ». IOD - 1 C'est la dixième lettre, simple, dont le nombre est dix. Elle correspond dans le Macrocosme à la Vierge et dans le Microcosme au bras gauche. Elle gouverne l'action de l'homme. Nous nous sommes suffisamment étendus sur cette lettre dans les chapitres qui précèdent pour savoir qu'elle symbolise l'éternité, la vie renouvelable enclose dans la graine morte en apparence, mais portant en elle l'élément vital de la plante future. Il y a là, nous l'avons dit, analogie avec l'Yn-Yang des Chinois, ce double germe entrelacé. Le nom qui lui correspond est celui de Iach. C'est par des demidieux mythiques, par des héros que les hommes reçoivent la compréhension, l'industrie et la science sacrée. Le nom de la Sephire est Malcut — règne, temple de Dieu, femme de Dieu. C'est par la similitude des choses (similitudo) « quod inferius, tot superius » que l'homme possède la faculté de comprendre le monde qui l'entoure, qualité exprimée par le mot « objectum ». C'est ainsi également qu'il perçoit le doigt du Créateur et apprend le « Timor Dei ». L'arcane du Iod est le Sphinx, ou roue de Fortune, qui peut élever l'homme vers les cieux comme il peut le précipiter dans l'abîme. CAPH - C, CH, KH C'est la onzième lettre, double, dont le nombre est vingt. Elle correspond dans le Macrocosme à Mars et à l'œil gauche dans le Microcosme. C'est le signe de la vie réfléchie et passagère. C'est une sorte de moule qui
reçoit et reproduit indifféremment toutes les formes. D'autre part, ce caractère dérive de Heth qui lui-même, comme nous le savons, est dérivé du principe vital Hé. En tant qu'hiéroglyphe, il peut provenir du Ka égyptien dont l'hiéroglyphe représente les deux bras, déployés, graphisme se rapprochant sensiblement du Caph. La signification du Ka, le double mystérieux de l'être vivant, répond bien à cette hypothèse. Ce double n'est nullement l'âme ou l'esprit de l'homme, mais tout en étant d'un ordre astral, il réfléchit les qualités et les défauts de l'homme. De ce fait, il est comme un miroir où apparaît l'image exacte de l'homme. Ce dernier mort, son Ka, lui survit et continue à exister en conservant l'apparence exacte du défunt. Souvent le Ka était représenté par un oiseau qui se trouvait auprès de la momie. La présence de deux oiseaux explique et complète ce que nous venons de dire : l'un représente le Ka et l'autre l'Esprit-âme, l'identité spirituelle de l'être. Le nom qui est attaché à la lettre Caph est Kabir-potens. Ce nom exprime le premier moteur et dans ce sens correspond au Iod, cause première du mouvement créateur et vivifiant. C'est le premier ciel des Hébreux. D'après leurs croyances, la Divinité qui gouverne ce premier ciel se nomme Mettatron. Selon les Cabbalistes, Dieu emprunta cette forme pour parler à Moïse, car c'est par ce nom que le Principe Divin se communique aux forces qui régissent le monde dans ses manifestations physiques. Il a sous ses ordres l'ange Orjphiel. Dans le monde, l'intelligence de la lettre Caph gouverne les douze signes du Zodiaque par les deux noms de Dieu, El et Jach. Les êtres qui accomplissent ces fonctions se nomment en hébreu, Galghal Hammazeloth, et leur région est celle du second ciel qui représente le « sourire de Dieu ». Cette lettre se rapporte à la seconde Sephire, mais dans un ordre de pénétration plus profond. L'arcane correspondant est celui du Lion dompté. LAMED - L La douzième lettre de l'alphabet, simple, dont le nombre est trente. Elle correspond dans le Macrocosme au signe de la Balance et dans le Microcosme à la bile. C'est le signe du bras qui se déploie, de l'aile de l'oiseau. Elle exprime en outre l'idée d'extension, de possession (i). Le nom qui lui est affecté est celui de Lumined, sage qui correspond au nom Divin Schaday. Il réside dans le troisième ciel et gouverne les êtres de la sphère de Saturne dont l'ange a le nom Kassiel. La Sephire qui lui correspond est la troisième, mais dans sa pénétration du second ordre. L'arcane qui se rapporte à cette lettre est celui du Pendu dont la signification est sacrifice, épreuve suprême. MEM - M La treizième lettre de l'alphabet, mère, dont le nombre est quarante. Elle correspond dans le Macrocosme au monde astral, à l'eau dans la Nature physique et à l'abdomen de l'homme universel. Elle représente symboliquement la femme, compagne de l'homme, la mère (Ma), tout (i) Pour l'étude de cette lettre, voir ma brochure Le Sacrifce, édit. Schiks à Bruxelles.
ce q u i e s t f é c o n d e t f o r m a t e u r . C ' e s t le s i g n e d e l ' a c t i o n e x t é r i e u r e e t p a s s i v e . C e t t e l e t t r e e x p r i m e a u s s i b i e n la m è r e q u e l a m e r ( i ) . M e m r é p o n d à M e b o r a c h q u i v e u t dire « b é n i » et a p p a r t i e n t a u q u a t r i è m e ciel, e t a u q u a t r i è m e n o m D i v i n , c e l u i d e J e h o v a h . L a s p h è r e o ù se d é r o u l e s o n a c t i o n e s t celle d e J u p i t e r , d o n t l ' i n t e l l i gence est Zadkiel. L a l e t t r e M e m t e r m i n a l e r è g n e d a n s le c i n q u i è m e c i e l e t la s p h è r e d e M a r s d o n t le n o m D i v i n e s t c e l u i d ' E l o h a e t l ' i n t e l l i g e n c e — S a m a ë l . C e d e r n i e r r e ç o i t d e s d i r e c t i v e s p a r Z a d k i e l p o u r les t r a n s m e t t r e a u x ê t r e s du sixième ordre. L ' a r c a n e c o r r e s p o n d a n t e s t c e l u i d e la F a u x : m o r t , r e n o u v e l l e m e n t . N o u s n o u s s o m m e s d'ailleurs é t e n d u l o n g u e m e n t sur cette lettre dans les c h a p i t r e s p r é c é d e n t s (2). NOUN
- N
Q u a t o r z i è m e l e t t r e , s i m p l e ; n o m b r e c i n q u a n t e . E l l e c o r r e s p o n d d a n s le M a c r o c o s m e a u S c o r p i o n e t d a n s le M i c r o c o s m e a u x i n t e s t i n s . E l l e r é g i t l ' o d o r a t c h e z l ' h o m m e (3). E l l e e s t le s i g n e d e l ' e x i s t e n c e i n d i v i d u e l l e e t p r o d u i t e , q u i p e u t s ' é t e n d r e o u se r e s t r e i n d r e s e l o n la p l a c e q u ' e l l e o c c u p e . N o r a e s t le n o m q u i l u i c o r r e s p o n d e t il e s t r é g i p a r le n o m D i v i n d ' E m m a n u e l « D i e u e s t a v e c n o u s ». S o n a c t i o n se d é r o u l e d a n s la r é g i o n d u sixième ciel d o n t l ' a n g e est M i c h a ë l . Le N o u n terminal c o r r e s p o n d a u n o m des sept lettres : Ararita, « D i e u i m m o b i l e ». Sa r é g i o n e s t c e l l e d u s e p t i è m e c i e l a i n s i q u e la s p h è r e d e V é n u s d o n t l ' a n g e se n o m m e H a n a ë l , « l ' a m o u r d e D i e u , sa j u s t i c e ». C e t t e l e t t r e a p p a r t i e n t à la c i n q u i è m e S e p h i r e d a n s s o n s e c o n d o r d r e d e pénétration. L'arcane de N o u n est celui d u G é n i e de l ' h o m m e . SAMECH - S Q u i n z i è m e l e t t r e d e l ' a l p h a b e t , s i m p l e , d o n t le n o m b r e e s t s o i x a n t e . E l l e c o r r e s p o n d d a n s le M a c r o c o s m e a u S a g i t t a i r e , à l ' e s t o m a c : K e v a . E l l e r é g i t le s o m m e i l . E l l e e s t le s i g n e d u m o u v e m e n t c i r c u l a i r e . C ' e s t a u s s i le s y m b o l e d u m o u v e m e n t d u f e u a s t r a l d o n t e l l e r e n d l ' i m p r e s s i o n s o n o r e , le s i f f l e m e n t . C ' e s t le m ê m e s i f f l e m e n t q u e p r o d u i t le s e r p e n t e t c ' e s t p o u r q u o i les E g y p t i e n s la r e p r é s e n t a i e n t p a r u n r e p t i l e s ' e n r o u l a n t s u r l u i - m ê m e . E l l e s y m b o l i s e le s e r p e n t d e la G e n è s e , le N a h a s c h , a u t r e m e n t d i t les f o r c e s i n s t i n c t i v e s d e l ' h o m m e q u i l ' a t t i r e n t d a n s la m a t i è r e . L e n o m q u i lui c o r r e s p o n d est S a m e k , celui q u i s o u t i e n t , fortifie ( f a l c i e n s , f i r m a n s ) . L a s p h è r e o ù se d é r o u l e s o n a c t i o n e s t celle d e M e r c u r e d o n t l ' i n t e l l i g e n c e e s t R a p h a ë l . E l l e se r a p p o r t e à la s i x i è m e S e p h i r e d a n s son ordre secondaire. L ' a r c a n e q u i l u i e s t a t t a c h é e s t c e l u i d e T y p h o n , le D i a b l e , le s e r p e n t d e la G e n è s e . A I N - U, H W H C ' e s t la s e i z i è m e l e t t r e d e l ' a l p h a b e t , s i m p l e , d o n t le n o m b r e e s t s o i x a n t e - d i x . E l l e c o r r e s p o n d d a n s le M a c r o c o s m e a u C a p r i c o r n e e t d a n s le
(1) Ma-ter et Ma-re. (2) V o i r m o n article « L a L e t t r e - M è r e », Astrologie, n o v . 1929. (3) V o i r m o n article « Sagesse de l'arôme » dans Psyché, février 1930.
Microcosme au foie. Elle régit la colère chez l'homme. Elle est le signe du sens matériel et l'image du vide ou du néant. Dans le domaine des défauts, elle signifie tout ce qui est faux, pervers et mauvais. Le nom qui lui est attribué est Azaz, fort. Ce nom régit le neuvième ciel et la sphère de la Lune dont l'intelligence est Gabriel. La Sephire d'Aïn est la septième dans son second ordre de manifestation. L'arcane correspondant est « la Tour foudroyée », symbolisant les traîtrises du destin d'un homme, qui se croit supérieur et qui a une confiance aveugle dans ses propres forces. P H E - F, PH, P Dix-septième lettre, double, dont le nombre est quatre-vingts. Elle correspond dans le Macrocosme à Mercure et dans le Microcosme à l'oreille gauche de l'homme universel. Son règne est celui de la domination. Comme son ayant la caractéristique du P, cette lettre est dérivée de Beth, mais d'un autre côté, comme sonorité analogue à F, elle provient du Vau. Aussi elle tient de ces deux lettres leurs traits fondamentaux. Certains auteurs assimilent son hiéroglyphe à la bouche dont elle dépeint assez bien l'image. Dans le chapitre qui suit nous allons donner une théorie de la formation des lettres et le lecteur se rendra compte comment cette lettre peut être confondue avec le Tau dans la représentation de la bouche. Le nom qui lui correspond est Phodé, rédempteur, « l'âme sage » de Kircher. La région dans laquelle se développe son action est celle de l'air qui est gouvernée par les Sylphes (i). La Sephire qui lui est affectée est la huitième dans son second ordre. L'arcane correspondant à cette lettre est l'Etoile des Mages. T Z A D E - Tz Dix-huitième lettre, simple, nombre : quatre-vingt-dix. Correspond au Verseau dans le Macrocosme et dans le Microcosme à l'estomac Kerkovak. Elle régit la nutrition de l'homme. Elle dépeint le terme, la solution, le but et exprime le mouvement qui mène vers ce but. Le nom qui lui est affecté est Tzadek, « juste ». Ce nom régit l'eau, domaine des Nymphes. Kircher dit que cette lettre gouverne la matière universelle. Le Tzadé terminal, d'après le même auteur, régit les éléments (air-feu, eau, terre). La Sephire qui lui est attribuée est neuf du second ordre et l'Arcane, « le Crépuscule ». KOPH - K Dix-neuvième lettre, simple ; nombre : cent. Elle correspond aux Poissons dans le Macrocosme et à la rate dans le Microcosme. Elle régit le rire de l'homme. D'après Fabre d'Olivet, elle représente symboliquement un outil tranchant, une hache par exemple ; tout ce qui sert de protection à l'homme, ce qui fait un effort pour lui, son instrument (2). Les mots qui tiennent à cette consonne dans la plupart des idiomes désignent la force et la contrainte. (1) Papus, dans sa Kabbale approprie le Phé au feu. Il semble avoir été frappé par la consonance de « Phé » et de « feu » et c'est pour cette raison qu'il fit cette adaptation qui nous semble inexacte. (2) L'hiéroglyphe du Koph est considérée par certains auteurs comme représentant une hache.
N o m affecté, K o d e s c h — s a i n t . C ' e s t le s i g n e d e la c r é a t i o n d e la t e r r e , d o m a i n e des g n o m e s . L ' i n t e l l i g e n c e , Ariel, q u i , selon K i r c h e r « r è g n e e n h i v e r d a n s le n o r d e t f o r m e les m i n é r a u x e t les c h o s e s i n a n i m é e s ». L a S e p h i r e a t t a c h é e à la l e t t r e e s t M a l c u t d a n s s a p é n é t r a t i o n la p l u s p r o f o n d e . L ' a r c a n e c o r r e s p o n d a n t e s t c e l u i d e la l u m i è r e . RESCH - R V i n g t i è m e lettre, d o u b l e ; n o m b r e : d e u x cents. Elle c o r r e s p o n d à S a t u r n e d a n s le M a c r o c o s m e e t à la n a r i n e g a u c h e d a n s le M i c r o c o s m e . C e t t e l e t t r e r è g n e d a n s le m o n d e ( m o n d e m a n i f e s t é , c e l u i d e S a t u r n e a u q u e l nous appartenons par notre nature inférieure en tant qu'êtres physiques). E l l e s y m b o l i s e la t ê t e d e l ' h o m m e , s o n m o u v e m e n t d é t e r m i n a n t , sa m a r c h e . S e l o n B œ h m e , R e s c h t i r e s o n o r i g i n e d e la f a c u l t é i g n é e d e la n a t u r e e t p a r là elle e s t l ' e m b l è m e d u f e u . C ' e s t le s i g n e d ' u n m o u v e m e n t b o n o u m a u v a i s , l ' i m a g e d u r e n o u v e l l e m e n t des choses. L e n o m q u i lui c o r r e s p o n d est R o d e c h q u i signifie « o r d o n n a n t », q u i s e l o n K i r c h e r e s t le « f o r m a t e u r d e s p l a n t e s ». C e n o m a p p a r t i e n t a u p r e m i e r p r i n c i p e d e D i e u q u i é m a n e la v i e v é g é t a l e et animale. L a S e p h i r e q u i l u i c o r r e s p o n d e s t celle d e d e u x q u i p a s s a p a r v i n g t e t d e s c e n d i t f i n a l e m e n t à d e u x c e n t s . C ' e s t le d é d o u b l e m e n t m a x i m u m d e la n a t u r e p o u r c r é e r t o u s ses p h é n o m è n e s . L ' a r c a n e est celui d u R e n o u v e l l e m e n t . S C H I N - SCH V i n g t - e t - u n i è m e l e t t r e , m è r e ; n o m b r e , t r o i s c e n t s . C o r r e s p o n d d a n s le M a c r o c o s m e a u f e u e t d a n s le M i c r o c o s m e à la t ê t e d e l ' h o m m e u n i v e r s e l . S o n d o m a i n e e s t c e l u i d u m o n d e p h y s i q u e , la p é n é t r a t i o n d u P r i n c i p e a u p l u s p r o f o n d d e la m a t i è r e d ' o ù il d o i t r e s p l e n d i r d é f i n i t i v e m e n t . C o m m e i m a g e s y m b o l i q u e , elle r e p r é s e n t e l ' a r c d u q u e l la f l è c h e s ' é l a n c e e n sifflant. N o u s a v o n s d ' a i l l e u r s é t u d i é c e t t e l e t t r e d a n s le c h a p i t r e p r é c é dent, n o u s n'insisterons d o n c pas. L e n o m q u i l u i c o r r e s p o n d e s t S c h a d a ï , « T o u t P u i s s a n t ». C ' e s t le s e c o n d p r i n c i p e d e D i e u , q u i s e l o n K i r c h e r r é g i t la « v i e a n i m a l e », l ' â m e v i v a n t e d e la G e n è s e . C ' e s t ce p r i n c i p e q u i d o n n e n a i s s a n c e a u g e r m e d e la v i e a n i m a l e . L a S e p h i r e g o u v e r n a n t e e s t la t r o i s i è m e d a n s s a p é n é t r a t i o n d u t r o i s i è m e o r d r e q u i d o n n e le c h i f f r e d é f i n i t i f e t a c c o m p l i d e n e u f (3 X 3). L ' a r c a n e c o r r e s p o n d a n t e s t le C r o c o d i l e o u l ' A v e u g l e . Il r e p r é s e n t e l ' h o m m e i n c o n s c i e n t m a r c h a n t s a n s se p r é o c c u p e r d e s d a n g e r s q u i l'attendent. TAU - T V i n g t - d e u x i è m e et d e r n i è r e lettre, d o u b l e ; n o m b r e : q u a t r e cents o u z é r o . D a n s le M a c r o c o s m e e l l e c o r r e s p o n d a u S o l e i l et d a n s le M i c r o c o s m e à la b o u c h e d e l ' h o m m e , à s o n v e r b e . E l l e r è g n e s u r la b e a u t é , q u i e s t l ' h a r m o n i e u n i v e r s e l l e e t d e ce f a i t e s t l i é e à la S e p h i r e M a l c u t , « f o n d a t i o n ». T a u e s t le f o n d e m e n t s u r l e q u e l e s t b â t i t o u t l ' U n i v e r s c o m m e l ' a l p h a b e t s a c r é q u i le s y m b o l i s e . L e s E g y p t i e n s l ' a v a i e n t c o n s a c r é à T h o t e t le c o n s i d é r a i e n t c o m m e le s y m b o l e d e l ' â m e u n i v e r s e l l e .
N o u s a v o n s parlé suffisamment de cette lettre, et n o u s ne reviend r o n s p a s s u r ce q u i a é t é d i t . L e n o m D i v i n q u i lui c o r r e s p o n d e s t c e l u i d e T e c h i n a h , b e a u . D ' a p r è s K i r c h e r , il r e p r é s e n t e le « M i c r o c o s m e e n s o n e n t i e r ». A i n s i c e t t e l e t t r e e s t le s y m b o l e d e l ' h o m m e , d e r n i e r d é v e l o p p e m e n t d e la C r é a t i o n s u r la t e r r e c o m m e T a u e s t la d e r n i è r e d e l ' a l p h a b e t . L a S e p h i r e q u i la g o u v e r n e e s t la q u a t r i è m e d a n s s a p é n é t r a t i o n a u p l u s p r o f o n d d u t r o i s i è m e o r d r e ( 3 X 4 = Il-)( (1). L ' a r c a n e e s t la C o u r o n n e d u M a g e , r e f l e t d e la C o u r o n n e s u p r ê m e d e Kether. J ' a i r é s u m é d a n s l ' a p e r ç u q u i p r é c è d e les d o n n é e s p r o v e n a n t d e d i v e r s a u t e u r s e n les a d a p t a n t à celles d e la C a b b a l e . C o m m e o n le v o i t , n o m b r e d'opinions sont contradictoires. D a n s le c h a p i t r e s u i v a n t , je v a i s e s s a y e r d e p r é s e n t e r la c o n s t r u c t i o n d e l ' h i é r o g l y p h e . J ' a u r a i l ' o c c a s i o n d e r e v e n i r s u r les c o n t r a d i c t i o n s p r é citées d o n t q u e l q u e s - u n e s s ' e x p l i q u e r o n t , alors q u e d ' a u t r e s n o u s a i d e r o n t à c o m p r e n d r e la p h y s i o n o m i e d e la l e t t r e v u e s o u s ses d i f f é r e n t s a s p e c t s .
(1) Douze est le symbole du cycle accompli, comme les douze signes du Zodiaque terminent le cercle de 360°. La fin du douzième signe est le 0 — Tau, fin-commencement.
CHAPITRE
VII
ARCHITECTURE D E LA L E T T R E
Dans le chapitre précédent, nous avons étudié successivement les 22 lettres dans l'ordre alphabétique avec leurs différentes significations. Nous allons maintenant exposer les autres systèmes de groupement de ces mêmes lettres et soulever, dans la mesure du possible, le voile sur leur origine. Ce travail, indispensable, nous permettra de juger d'après l'hiéroglyphe même de la lettre, les applications des forces créatrices dont elle est le symbole. Comme on l'a vu plus haut, le premier système de division est celui qui est mentionné par le S. I. : les trois mères, les sept doubles et les douze simples. Rappelons que dans ce système, les trois mères représentent le principe fondamental de la Création, celui de l'équilibre universel. Les sept doubles représentent les forces de la nature qui peuvent être, par le libre arbitre, orientées vers le bien ou vers le mal ou, autrement dit, vers l'évolution ou vers l'involution. Elles figurent deux ternaires opposés et équilibrés sur un point qui sera le soleil pour notre système et l'homme pour son reflet, le Microcosme. Enfin, les douze simples constituent le cadre dans lequel se déroule la vie de l'Univers ainsi que celle de l'homme. Les influences émanées de ces lettres se croisent, s'opposent, se concertent, mais elles échappent au contrôle et à l'autorité de l'homme. Il les constate, mais il ne peut ni les éviter, ni les modifier à son gré. Un exemple rendra cette idée plus claire. Supposons un passager à bord d'un paquebot faisant route vers l'Amérique. Au moment où il prend place sur le bateau, il se soumet à la force qui le conduira à destination. Il est libre de faire ce qu'il veut pendant la traversée. Circuler dans tout le navire, manger, dormir, s'amuser, etc... Mais s'il voulait changer d'avis en pleine mer et décidait d'arrêter son voyage ou de changer le port d'arrivée, cela lui serait impossible. Il est entraîné par une force supérieure à laquelle il s'est soumis au début du voyage et il doit céder au destin. La vie de l'homme est analogue à celle de ce passager. Il ne peut ni franchir le cadre qui la limite, ni rien changer de la trame de ses influences.
Cette théorie n'a rien de commun avec le fatalisme, car dans la sphère où se déroule son existence, l'homme est libre de développer ses aptitudes spirituelles ou de les enliser dans la matière en devenant une brute. Le second système, celui des Sephiroth, nous révèle les neuf nombres dans lesquels naît et se déroule jusqu'à sa fin la mathématique de la création. Le nombre suprême, neuf, étant celui de la manifestation terminale, la création de l'homme, esprit Divin, individualisé et incarné dans la matière. Le nombre dix n'est révélé que pour démontrer le retour vers l'unité après le labeur de la Création. D'après ce système, les 22 lettres de base auxquelles s'ajoutent les cinq lettres dites terminales sont divisées en trois groupes comprenant neuf éléments chacun. Le premier de ces groupes est celui du prototype. Il représente Dieu dans ses manifestations créatrices — les /Elohïm. Chaque lettre de ce groupe symbolise un des Sephiroth ou attributs du Créateur. La clef de ce groupe est la lettre Aleph, dont les huit suivantes ne sont que les dédoublements. (« Je suis un devenu huit »).
Le second groupe est celui de la pénétration des yïlohïm en création dans le monde des forces. Toutes les lettres de ce groupe, sauf la première (iod) ne sont que des reflets des lettres correspondantes du groupe type et sont gouvernées par les mêmes Sephiroth, mais dans un ordre de pénétration plus profonde. La lettre Iod, qui est la clef de ce groupe, démontre d'emblée l'orientation des lettres qui le suivent, travail aboutissant au retour à l'unité, évolution vers l'absolu. Enfin le troisième groupe est comme le second, un reflet du groupe type, la pénétration desTElohïm au plus profond de la création qui s'objective dans le monde des forces manifestées, monde physique. Comme dans le second groupe, les lettres du troisième sont commandées par les Sephiroth du premier groupe dans leur ordre respectif, mais dans un état de pénétration définitive. La lettre-clef de ce groupe est ta. dernière de l'alphabet (1), le Tau, l'Oméga, la fin du cycle de manifestation, le retour définitif à la source Principe. Nous voyons dans ce système la dernière lettre terminale signifier le nombre 900. Pour continuer la numération, il faut donc revenir à Aleph qui représente en même temps i et 1000. Une autre division, dont nous avons parlé, est celle qui dérive des lettres du nom sacré, chacune de ces lettres gouverne un groupe de six (1) Les lettres dites terminales ne sont ajoutées que pour compléter la numération et ne sont pas prises en considération dans l'alphabet sacré des 22 lettres.
lettres auxquelles elle donne une direction caractéristique. Cette division trouve son application en Astrologie cabbalistique ainsi que dans le Tarot. Plus loin, nous discuterons ce système.
Le système ci-après qui nous est enseigné par le Sepher Ietzirah (i) est celui de l'emplacement des différentes lettres dans la bouche de l'homme. Ce système comporte cinq groupes de lettres dont deux de cinq et trois de quatre. Aucune lettre, dit le S. I., ne peut être prononcée sans la langue, et c'est en appliquant cette dernière, soit à la gorge, au palais, aux dents ou aux lèvres, que sont obtenus les différents sons correspondant aux lettres de l'alphabet. Ainsi, les lettres dites gutturales, obtenues par l'extrémité de la langue et la gorge sont : Aleph, Ghimel, Hé et Aïn. Celles dites du palais, obtenues de la même façon avec l'aide de la langue, sont : Heth, lod, Beth et Koph. Les linguales prononcées par le bout de la langue sont : Daleth, Teth, Lamed, Vau et Tau. Les dentales : Zaïn, Samech, Schin, Resch, Tzadé. Enfin les labiales : Phé, Mem, Noun, Caph. Ce système donne u ne idée des vagues sonores produites par chacune des 22 lettres, vagues dont l'évocation correcte produit un effet réel sur les forces naturelles. Une idée de cette vibration nous est donnée par le scandement rythmique de certains mots sacrés qui évoquent des phénomènes surnaturels. Nous avons perdu la sagesse du son, mais chez les Orientaux, les Lamas thibétains, les Fakirs et parmi certaines tribus de l'Afrique, des prières proférées d'une certaine façon et accompagnées de gestes appropriés produisent des effets extraordinaires. J'ai eu l'occasion de voir des animaux sauvages, des serpents très dangereux charmés par des mots scandés d'une certaine façon. Aussi, j'ai vu la pluie et la grêle provoquées par des pratiques de ce genre. Il est curieux de noter qu'en Europe orientale, il existe des sorciers de campagne produisant des phénomènes extraordinaires par des moyens de même ordre. Pour la plupart, ce sont des vieillards qui possèdent ces secrets qu'ils ne révèlent qu'à une seule personne la veille de leur mort en lui faisant jurer de garder le secret. J'ai eu en ma possession un vieux carnet manuscrit contenant des recettes pouvant être utilisées dans diverses circonstances. Et, chose extraordinaire, les mots des soi-disant prières qu'il renfermait n'étaient intelligibles dans aucune langue connue. Ce n'était qu'une mosaïque de sons. Toutefois, en les scrutant attentivement j'ai pu, dans certains cas, reconstituer leur sens en langue sanscrite. Bien que les sons fussent très altérés, on pouvait néanmoins retrouver quelques mots qui permettaient la construction de la phrase en entier. (i) Voir mon Astrologie Cabbalistique, Ille partie, chap. II, § 3.
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Ces mots, bien que déformés, produisaient des résultats stupéfiants. Ainsi, le sang cessait de couler d'une artère coupée au son de quelques mots proférés. Un homme tombait comme foudroyé et restait plongé dans le coma. Enfin, une maladie incurable comme la rage était jugulée par le son accompagné d'un geste approprié. Je cite ces quelques cas parmi tant d'autres dont j'ai été témoin et dont j'ai pu vérifier les effets certains. Ce qui précède sert de preuve à l'enseignement du S. I. : « Il les traça par la voix, les façonna par l'Esprit... » (i). La vraie magie connaît l'application de ces forces oubliées des hommes, qui ne savent plus que tout ce qui est créé et tous les mots « sont créés de la même façon » (2). Après ce court aperçu des différents systèmes de combinaison des lettres de l'alphabet sacré, nous abordons le sujet de ce chapitre qui a trait au groupement des lettres d'après leur ordre architectural (3). Sujet difficile, car cet exposé ne peut être complet malheureusement, faute de données précises. Toutefois, je tâcherai, dans la mesure du possible, de donner au lecteur une idée de la construction hiéroglyphique des lettres. A la base de cette construction de l'hiéroglyphe se trouve le Iod, unité du second ordre, unité manifestée. Cette lettre représente, nous le savons, la même idée que le Yn-Yang des Chinois, c'est-à-dire la graine issue de la plantemère et portant en elle le germe d'un être de même espèce à reproduire. Son hiéroglyphe araméen rend très bien cette double signification. La première virgule qui le compose est le lien spirituel avec l'unité principe de laquelle elle émane. La seconde virgule représente le germe vital de la manifestation suivante qu'elle contient en potentiel. La circonférence réalisée par les deux virgules objective la sphère où se déroule la manifestation vitale, évoquée par l'Esprit s'involuant dans la matière, mais qui, ayant achevé son œuvre, doit en sortir pour retrouver la source d'où il émane. Ainsi, pour le Macrocosme, c'est le cycle cosmique de vie, et pour le Microcosme c'est la naissance-vie-mort de l'homme. En d'autres termes, c'est le renouvellement incessant qui n'est autre que la Vie Eternelle, point de départ et d'arrivée de la Création. Cette lettre porte en elle le ternaire spirituel, ou la vie et la mort s'équilibrant dans l'incarné. Autrement dit, le Principe vital, l'étincelle divine, évoque la vie de l'Etre qui se déroule d'après son libre arbitre, mais c'est ce dernier qui crée l'ambiance où va se plonger le germe une fois le cycle accompli. Ce germe, issu de la manifestation de Vie, peut évoluer vers la source spirituelle comme il peut s'enliser dans la matière. L'origine de cet hiéroglyphe est très ancienne, ce qui nous est confirmé par sa présence dans les langues orientales telles que le chinois, le devanagary, etc... On ne peut en dire autant de la plupart des autres lettres de l'alphabet araméen, dit carré, d'une date beaucoup plus rapprochée de nous. Cet alphabet est construit sur la ligne verticale, signe actif et la ligne horizontale, signe passif. Les différentes combi-
(1) Sepher Ietzirah. , . (2) Id. II, 6. (3) Chaque lettre a une origine au centre de la nature. Cette origine est merveilleuse et les sens ne peuvent la saisir qu'à la clarté de l intelligence (Bœhme).
n a i s o n s d e ces l i g n e s e n t r e elles e t a v e c le I o d t r a d u i s e n t l ' e x p r e s s i o n d e s m a n i f e s t a t i o n s d e s f o r c e s d e la n a t u r e . Il e s t p a r f o i s difficile d e d é g a g e r le s e n s p r i m i t i f d e ces h i é r o g l y p h e s e t i l f a u t r e c o u r i r à d e s l a n g u e s p l u s a n c i e n n e s telles q u e l ' é g y p t i e n , le s a n s c r i t o u à d e s l a n g u e s s œ u r s d e P a n a m é e n c o m m e le s a m a r i t a i n , le c o p t e , l ' a r a b e , e t c . . . M a l g r é ces r e c h e r c h e s , n o u s s o m m e s e n c o r e t r è s l o i n d e la v r a i e l a n g u e s a c r é e d i t e a d a m i q u e o u w a t t a n . D a n s c e t o r d r e d ' i d é e s , je n e p u i s m e ranger aux conclusions de Saint-Yves d'Alveydre qui, dans son intéressant o u v r a g e , l'Archéomètre, p r é t e n d a v o i r r e t r o u v é cette l a n g u e c o n s t r u c t i v e p e r d u e p a r l ' h o m m e e n l i s é d a n s la m a t i è r e . D a n s u n d e s c h a p i t r e s p r é c é d e n t s , j ' a i e x p l i q u é c o m m e n t la l e t t r e A l e p h a é t é c o n s t r u i t e p a r u n I o d , p r i n c i p e s p i r i t u e l f r a p p a n t la m a t i è r e i n e r t e — l i g n e h o r i z o n t a l e — e t la s o r t a n t d e s o n é t a t p a s s i f — l i g n e d i a g o n a l e . D e ce c h o c , n a î t u n s e c o n d I o d r e p r é s e n t a n t le f e u . J e n e f e r a i q u ' e f fleurer cette q u e s t i o n e x p o s é e p a r ailleurs. R a p p e l o n s s e u l e m e n t q u e cette l e t t r e m è r e e t p r i n c i p e d e t o u t l ' a l p h a b e t , r e p r é s e n t a n t le t e r n a i r e d a n s ses t r o i s m a n i f e s t a t i o n s : l ' a i r ( p r e m i e r l o d ) , P e a u ( l i g n e h o r i z o n t a l e ) e t
le feu (second Iod), est au total le signe de 1 air. La lettre Mem, qui symbolise le second élément, l'eau, exprime par son hiéroglyphe l'idée de la création de cet élément quand Dieu sépara les eaux d'en haut des eaux d'en bas (i), acte par lequel fut créée la circulation perpétuelle de l'eau, sa montée en vapeur et sa descente en pluie, phénomène constituant la vie de notre planète. Cet hiéroglyphe s'interprète clairement comme suit : la ligne horizontale inférieure figurant la surface de l'eau est continuée par la ligne remontante qui se termine par une courbe, le firmament. Puis, un arrêt qui représente la condensation de la vapeur et la ligne qui descend, la chute de l'eau en pluie. On peut admettre que cet hiéroglyphe ait été inspiré de l'hiéroglyphe égyptien du couple Nout (ciel) et Geb (terre) séparé par l'air Schou. La stylisation de cet hiéroglyphe donne le Mem araméen dont le sens er presque identique (2). Enfin la lettre Schin, symbole du feu, représente avec une certaine précision les langues de feu « qui remontent en haut » (3) de la surface troublée de l'eau. Ces langues sont formées par trois Iod, qui s'élèvent vers le ciel pour démontrer encore une fois par la 2 le lettre de l'alphabet, terminant le troisième et dernier cycle des manifestations, que le feu s'élevant, le cycle de la vie une fois accompli, l'évolution définitive est imminente. L'hiéroglyphe samaritain, comme celui de l'arabe, donne la même impression. A noter que la langue slave a conservé l'idée de ce même caractère pour exprimer le son « Sch ». Cette constatation est d'autant plus curieuse que cette langue est d'origine arienne et que son alphabet, issu du grec, a été créé au IXe siècle. On peut d'ailleurs supposer
(1) Genèse. (2) S. I. « Le ciel est créé du feu, la terre de l'eau et l'air occupe le milieu entre elles », III, 3. (3) S. I.
que la langue grecque ne possédant pas le son « Sch » on avait été conduit à emprunter l'hiéroglyphe de ce dernier chez les Arabes. GROUPE DU VAU La lettre Vau, exprimant comme voyelle les sons o, ou, u et comme consonne v, w, possède un double hiéroglyphe. On sait qu'elle exprime le lien des choses ou le point qui les sépare. Son premier hiéroglyphe, celui qui traduit surtout ce sens mystérieux, est celui du son voyelle. Il est formé par un Iod dont le germe primaire l'unit à la région supérieure d'où il descend et le germe dérivé se prolonge en ligne verticale pour démontrer sa pénétration active. Comme nous le savons, du point de vue chrétien, la troisième lettre du nom sacré représente le Saint Esprit ou, d'après l'enseignement égyptien, la vie émanée de la Trinité Suprême qui pénètre jusqu'à l'extrême limite inférieure de la manifestation créatrice en lui servant de lien avec la source spirituelle. Mais cette ligne tracée de haut en bas démontre, indépendamment de la liaison qu'elle réalise, la différence entre la Source émanatrice, le Iod et ce qui est pénétré par sa force descendante. La même lettre en tant que consonne perd presque totalement ce sens mystérieux pour ne garder que l'idée extérieure du lieu, sorte de clou réunissant deux objets. Cette même idée est encore plus matérialisée dans la lettre Zaïn dont le tracé hiéroglyphique se rapproche encore plus de la forme du clou vulgaire. Mais, comme pour enfoncer un clou, il faut produire un effort actif, l'hiéroglyphe de cette lettre exprime cette idée par une ligne horizontale (matière passive) d'où descend une verticale ondulée pour exprimer le mouvement. Enfin, la lettre Noun dont l'hiéroglyphe se rapproche également de celui du Vau, signifie « le fils de l'homme », fruit issu de son union, mais séparé de lui dans son existence individuelle. Comme son, le Noun est dérivé du Mem dont il représente hiéroglyphiquement la partie gauche. La partie ascendante qui représente la lettre Beth est supprimée, seul le trait de retour est conservé pour indiquer le fruit de l'union de la mère et du père. L'hiéroglyphe de la lettre Ghimel est également dérivé du Vau. Il représente un canal corporel, par exemple la gorge de l'homme ou tout autre organe servant de canal. Il dépeint la pénétration du principe du Vau dans la sphère matérielle pour l'animer. Mais la différence entre ce caractère et celui du Noun consiste dans cette idée que le Vau, tout en pénétrant la matière par sa force vivifiante, ne s'arrête pas à cette manifestation, mais poursuit sa course de pénétration plus profonde.
Le point matériel représenté par la ligne noire en biais touchant la verticale n'est pas un but définitif, mais une manifestation qui se produit au cours du processus du principe actif pénétrant. Ce hiéroglyphe est, comme nous l'avons déjà dit, d'origine plus moderne ; il est né de la nécessité de différencier les sons exprimés par le C (son k) du son G. Le son du Ghimel s'apparente à celui du K dont nous parlerons plus loin. GROUPE DU DALETH L'hiéroglyphe de cette lettre est l'emblème du quaternaire universel et, comme tel, il se rapporte au second Hé du nom sacré. Il est le signe de toute existence physique manifestée sur notre planète et, de ce point de vue, il détermine la vie dans les trois dimensions. Son tracé réalise cette idée avec beaucoup de précision en donnant la perspective des trois arètes d'un cube. Rappelons que l'arcane majeur qui lui correspond est celui de la Pierre cubique dont nous retrouvons le schéma dans la représentation de la lettre. Le Delta grec, tout en conservant les trois lignes principales qui forment le Daleth, les dispose en forme de triangle, altérant l'idée qui se dégage de l'hiéroglyphe araméen. Les sons du Teth et du Tau sont ceux qui se rapprochent de celui de Daleth. Teth est un signe de protection, le toit, que l'homme élève pour s'abriter, son bouclier. L'hiéroglyphe araméen de cette lettre n'a rien de commun avec celui de Daleth. Il est une stylisation du signe zodiacal du Lion auquel il correspond. Dans l'idée développée par ces trois lettres, nous voyons un lien et un développement consécutif : Daleth, existence physique qui, pour se développer, a besoin de se protéger (Teth) pour aboutir à sa perfection définitive (Tau). Les hiéroglyphes syriaques de ces trois lettres présentent avec plus de clarté l'idée qui les réunit et se développe en elles. Les chiffres qui leur correspondent renforcent cette idée. Daleth = 4, quaternaire manifesté, second Hé du nom sacré. Teth = 9, développement complet de l'acte créateur. Tau = 400, pénétration du quaternaire réalisé au plus profond du troisième ordre de manifestation définitive. Fin du cycle ou retour à l'unité principe. GROUPE DU BETH Nous savons que Beth traduit le signe paternel et viril. Son hiéroglyphe est dérivé de celui de Daleth, comme
signe d'existence physique. Le trait horizontal sur lequel il agit, le détermine et le précise : c'est l'homme, être individuel qui existe dans la matière. Il ne bouleverse pas cette dernière à l'état inerte, car il n'y a pas de choc la sortant de son équilibre, ce qui donnerait une ligne recourbée ou inclinée, mais il reste plongé dans la matière, subit son influence et réagit à son tour sur elle. Symboliquement, Beth représente la bouche de l'homme, son habitation. Ici, il ne faut pas donner au mot bouche son sens propre, mais envisager l'organe qui le différencie de tout autre être (âme vivante), car par cette bouche doit sortir le « Logos ». Comme l'habitation, que cette lettre symbolise aussi, mais pas du point de vue de refuge ou abri contre les intempéries (symbolisée par Teth), mais l'intérieur que l'homme se crée d'après son goût et qui le différencie de celui d'un autre individu. La lettre dérivant directement du Beth est le Phé. Le son P n'est qu'un renforcement du son B et les Egyptiens confondaient très souvent les deux sons. Cette lettre symbolise la bouche de l'homme, organe proférant le Verbe, harmonie sonore. Il est compréhensible que le Sepher Ietzirah lui donne l'oreille comme attribution puisque cet organe capte le son. L'hiéroglyphe représente avec une certaine précision la bouche contenant la langue. Il est formé du Beth et du Iod pour démontrer que la parole de l'homme exprime sa pensée. G R O U P E DU KA Les Egyptiens croyaient que le Ka de l'homme représentait son double et qu'à ce titre il contenait la vie de l'homme extériorisé. Il reflétait en lui les qualités et les défauts de l'homme dans un état plus abstrait et plus épuré. De ce point de vue, le Ka se composait comme son original d'un Nechamah, d'un Rouach et d'un Nephesch plus affinés. Le Ka était figuré soit par un épervier qui se tenait derrière l'homme en l'entourant de ses ailes, soit par la position des deux bras dans la pose hiératique (voir dessin). Cette représentation avait donné naissance à l'hiéroglyphe araméen de la lettre Caph qui signifie l'existence en tant que forme. Mais comme cette dernière était née de l'existence en potentiel, exprimée également par le Ka double, les lettres qui expriment cette idée ont des traits communs, mais peuvent être représentées à partir de leur source même et dans leurs développements successifs. Hé, vie absolue dont l'hiéroglyphe est formé par le Daleth, existence physique, et le Iod, principe de vie. Heth, existence élémentaire, où le principe de vie, Iod, s'est uni au signe de l'existence pour créer la manifestation de la vie élémentaire.
Caph, existence en forme, le mouvement de la vie, s'est manifesté et a pris forme, ce qui est mis en lumière par la lettre précédente, qui exécute un quart de tour sur ellemême. Koph, existence matérielle mécanique. La lettre précédente qui entre en contact avec les forces actives de la nature (ligne veiticale) pour en subir les influences et pour les adapter à ses besoins (hache, arme protectrice et travaillant la nature). Il semble inutile de développer davantage ce qui précède et qui définit assez clairement le portrait de Ka, double de l'homme. Pour le compléter, on aurait pu ajouter à ce groupe le Tau, dont l'hiéroglyphe est apparemment de même ordre et dont la signification est la fin de la manifestation, le déploiement complet et définitif de la force créatrice, l'homme idéal prêt à rejoindre son créateur. Cette idée est exprimée dans l'hiéroglyphe araméen par l'addition ait signe du Ka de la lettre lod, retour à l'unité. L'hiéroglyphe égyptien qui correspondait au Tau était la croix ansée, signe de l'éternité. Ce signe avait été conservé dans l'alphabet phénicien, mais ici la croix ansée avait été réduite à une croix simple, qui, dans l'alphabet grec et latin, se transforme en T. SAMECH C'est le signe qui peint tous les bruits sifflants. Symboliquement, chez les Hébreux, il exprimait l'arc, duquel la flèche est décochée en sifflant, d'où correspondance avec le Sagittaire. En outre, elle exprime tout mouvement circulaire et peut, de ce point de vue, dériver de l'hiéroglyphe égyptien représentant un serpent qui s'enroule sur luimême. Ce dernier marquait le signe du feu dans un mouvement constant de rotation, qu'on nommait le feu astral. L'S latin donne également l'impression du serpent en mouvement dont il commence le nom. RESCH et LAMED Ces deux lettres expriment le mouvement et leur hiéroglyphe donne assez bien cette impression. La première dans son sens vulgaire exprime la marche de l'homme et dans son sens le plus abstrait tout mouvement de renouvellement (bon ou mauvais). La seconde, par contre, indique un mouvement qui tend à s'élever ; l'aile de l'oiseau, le bras de l'homme en élévation. Son sens abstrait peut se dégager de l'arcane qui lui correspond, le Sacrifice, épreuve qui, subie par l'homme, l'élève audessus de son état préalable. AIN et T Z A D E Comme son, Aïn se rapproche du Vau mais dans le
sens vulgaire et déformé. L'hiéroglyphe de cette lettre est composé de deux Vau s'appliquant en un point et la manifestation qui en résulte est fausse (ligne en biais penchant hors de l'axe des influences des deux forces). D'où la signification de cette lettre imprimant un son anti-musical qui crée le vide, le néant. Ainsi, Aïn est le signe de tout ce qui est faux, fourbe, pervers. Les Vau qui entrent dans la composition de cette lettre sont des Vau purement matériels, privés de leur lien avec le plan supérieur et, ainsi, agissent d'une manière désordonnée en tant que lien des choses. Ils expriment plutôt la rupture, la séparation. Leur influence est discordante. Le point sur lequel ils sont appliqués se trouve soumis à deux forces de directions différentes, d'où son mouvement faussé. Le Tzadé, qui, en apparence, ressemble à l'hiéroglyphe du Aïn, est en réalité constitué d'une toute autre façon. Comme son, elle se rapproche du Samech, car elle peint un son sifflant. Aussi son origine hiéroglyphique est celle du serpent. En samaritain, cette lettre est représentée comme le serpent rampant, le S latin. L'hiéroglyphe araméen représente le serpent dressé sur sa queue pour mordre, mais arrêté dans son mouvement par la flèche Vau décochée par l'homme. Aussi, cette lettre représente un mouvement nuisible prêt à se déclancher, mais enrayé par l'homme prudent et averti. L'arcane correspondant est celui du Crépuscule, plein de dangers, mais qu'un homme prévenu peut éviter et écarter. La lettre Tzadé peut aussi de ce point de vue être considérée comme la stylisation de l'écrevisse, figure centrale de l'arcane correspondant. Voici, brièvement, l'exposé de la construction architecturale des lettres hébraïques. Cet exposé forcément incomplet peut néanmoins servir de jalons pour guider le chercheur vers la compréhension de l'âme de l'alphabet sacré.
CHAPITRE V I I I
LES ARCANES
Dans les chapitres qui précèdent, nous avons étudié les lois qui régissent les lettres de l'alphabet sacré ainsi que leur construction architecturale. Nous avons parlé également des arcanes ou lames du Tarot. Ces lames ou cartes représentent des images symboliques qui correspondent à chacune des lettres hébraïques, à des nombres, aux signes du Zodiaque, ou aux planètes. Les arcanes, dits majeurs, sont au nombre de 22 et le but des figures , qui les caractérisent est de donner une signification symbolique et occulte des lettres. Les opinions sur les origines du Tarot varient avec les auteurs. La plupart des écrivains contemporains le font remonter au Moyen-Age et le considèrent comme un jeu de cartes contenant certains symboles anciens et servant à tirer la bonne aventure (1). D'autres auteurs, parmi lesquels (1) Par exemple O. Wirth, dans son beau livre, Le Tarot des Imagiers du Moyen-Age soutient cette thèse et semble dire que les lames du Tarot ne furent inventées que pour servir de cartes de jeu ou d'instruction pour les enfants (p. 30). Mais plus loin il abandonne cette idée et avoue son admiration et son étonnement devant ce monument de Sagesse humaine qui put réunir dans les 22 images toute la sagesse universelle. Mais quand même il ne veut pas reconnaître l'origine ancienne du Tarot. Par contre, des maîtres comme Court de Gébelin, Eliphas Lévi, Christian et autres, considèrent le Tarot comme étant très ancien. Les uns lui donnent comme auteur Hermès Trismégiste, fondateur légendaire de la Science égyptienne, d'autres vont encore plus loin et le font remonter à l'Atlantide, d'où, selon eux, il fut apporté en Egypte avec d'autres éléments basiques de l'enseignement secret. Il me semble impossible de préciser la date de la création de ce monument universel ainsi que son auteur. Je crois plus raisonnable de ne pas l'attribuer à tel ou tel maître, mais à le considérer de création collective. L'ancienne tradition, pour ne pas être perdue et en même temps pour ne pas courir le risque d'être divulguée aux profanes, était renfermée par les initiés dans une série d'images. Série dont le nombre était strictement en concordance avec les lois de la Création
C o u r t d e G é b e l i n , e s t i m e n t q u e la c o m p o s i t i o n d e s a r c a n e s est l ' œ u v r e d e s s a n c t u a i r e s é g y p t i e n s , h é r i t a g e laissé p a r H e r m è s T r i s m é g i s t e . L e s o c c u l t i s t e s d u M o y e n - A g e a u r a i e n t a d a p t é les i m a g e s a u g e n r e e t a u x c o s t u m e s d e l e u r é p o q u e . Ce s m o d i f i c a t i o n s a u r a i e n t e n t r a î n é la s u p p r e s s i o n d e c e r t a i n s d é t a i l s q u i ô t e n t a u x a r c a n e s la m a j e u r e p a r t i e d e l e u r v a l e u r . J e m e r a n g e d u c ô t é d e c e t t e d e r n i è r e t h è s e e t j ' a f f i r m e m ê m e q u e la c o m p o s i t i o n d e s i m a g e s s y m b o l i q u e s s o u s l e s q u e l l e s les i n i t i é s a n t i q u e s v o u l a i e n t c a c h e r les clefs d e l a s a g e s s e r e m o n t e à u n e é p o q u e a n t é r i e u r e à celle q u i v i e n t d ' ê t r e m e n t i o n n é e . J e n e p u i s d i r e q u e j ' a i p u r e c o n s t i t u e r les 22 l e t t r e s d e l ' a n c i e n T a r o t , m a i s u n c e r t a i n n o m b r e d e ces d e r n i è r e s p e u t ê t r e o b s e r v é s u r les m o n u m e n t s d e l ' a n c i e n n e E g y p t e , a u x I n d e s et m ê m e en Chine, peut-être sous u n e a u t r e f o r m e (1). L e s y m b o l i s m e d e ces a n c i e n n e s l a m e s diffère d e c e l u i d u T a r o t c o u r a n t , t o u t e f o i s il e s t p o s s i b l e d ' e n r e c o n s t i t u e r l ' i d é e m a î t r e s s e . P a r e x e m p l e , la J u s t i c e e s t r e p r é s e n t é e e n E g y p t e p a r la d é e s s e M a a t . L e J u g e m e n t d e r n i e r (la r é s u r r e c t i o n ) p a r la d é e s s e H e k e t q u i , s o u s la f o r m e d ' u n e g r e n o u i l l e , d a n s le t e m p l e d e D e n d e r a h , s y m b o l i s a i t l ' a c c o u c h e u s e q u i a i d e à la s e c o n d e n a i s s a n c e , r é s u r r e c t i o n d ' U s - i r i (2). L e P e n d u e s t r e p r é s e n t é p a r l ' h i é r o g l y p h e é g y p t i e n d e la « V i c t i m e », f i g u r é p a r u n h o m m e d a n s l a p o s e t r a d i t i o n n e l l e d u p e n d u a v e c les m a i n s l i é e s d e r r i è r e le d o s e t u n c o u t e a u p l a n t é d a n s la g o r g e . L e d i a b l e d u M o y e n - A g e e s t le T y p h o n — Set d e s E g y p t i e n s , c e l u i q u i t u a O s i r i s et m i t s o n c o r p s e n pièces... et ainsi d e suite. A u c o u r s d e ce c h a p i t r e , je d o n n e r a i c e r t a i n e s p r é c i s i o n s s u r les l a m e s d e l ' a n c i e n T a r o t q u i d i s p o s é e s e t d é c h i f f r é e s c o r r e c t e m e n t c o n s t i t u e n t la R o t a o u R o u e céleste d u m é c a n i s m e universel. D a n s les c h a p i t r e s p r é c é d e n t s , n o u s a v o n s m o n t r é le l i e n q u i e x i s t e e n t r e l ' a l p h a b e t s a c r é e t les f o r c e s c o n s t r u c t i v e s d e la n a t u r e . D e ce p o i n t d e v u e , le l e c t e u r c o m p r e n d r a q u e les a r c a n e s q u i r e n f e r m e n t , s o u s u n e f o r m e s y m b o l i q u e , la s i g n i f i c a t i o n é s o t é r i q u e d e la l e t t r e , s o n t é g a l e m e n t d e s s y m b o l e s d e f o r c e s p o u r c e l u i q u i s a u r a les d é c h i f f r e r .
et dont les images ne représentent rien pour le profane mais renferment dans chaque trait un enseignement profond pour l'initié. Au cours de ce chapitre je donnerai quelques idées de ressemblance de ces images avec la lettre primitive, mais cela seulement à titre documentaire. La classification et les correspondances données sont basées sur le Septrr Ietzirah et la Bible et de ce fait diffèrent sensiblement de celles adoptées par beaucoup d'autres, qui se basent sur les documents du Moyen-Age. (1) Il est très difficile de reconstituer, par les symboles du Tarot connu, l'hiéroglyphe primitif et toute spéculation de ce genre peut être considérée comme un jeu plus ou moins adroit. Ceci est difficile parce que d'abord, il n'a pas été retrouvé de Tarot ancien complet. Sur certains monuments égyptiens on peut trouver quelques indications à ce sujet et même quelques images sont éparpillées dans différents temples, mais ne forment jamais un cycle complet de 22 comme l'affirme Christian dans son Histoire de la Magie. Ceux qui tâchent de trouver dans les lames du Tarot une stylisation des lettres hébraïqnes de l'alphabet connu, dit carré, commettent une erreur, car cet alphabet est d'une origine récente, n'ayant été créé qu'à l'époque où parut l'art typographique. L'ancienne écriture hébraïque dérivait de l'hiéroglyphe égyptien dont elle simplifiait le dessin, et plus tard elle a été influencée par l'écriture cunéiforme des Babyloniens. L'alphabet phénicien de Palestine (différent du Phénicien dit Punique du nord de l'Afrique) fut emprunté par ce peuple, chez les Hébreux, et ainsi présente un vestige de cet alphabet perdu. On retrouve des inscriptions phéniciennes datant de 600 ans avant notre ère et une des plus anciennes est celle d'une stèle du IXe siècle avant Jésus-Christ, qui se trouve au Louvre. (2) On a trouvé en Egypte une lampe en forme de grenouille qui remonte aux premiers siècles du Christianisme et sur laquelle on lit cette inscription : « Je suis la résurrection ».
Indépendamment des 22 lames ou arcanes dits « majeurs », il existe 56 arcanes mineurs, divisés en quatre groupes ou couleurs et comprenant quatorze lames chacun. Ses arcanes sont très connus, car ils ont servi à composer nos jeux de cartes actuels. La quatorzième lame s'est perdue (1) et il n'en reste que 13 par couleur. Ces arcanes mineurs sont des symboles des forces secondaires de la nature, c'est pourquoi ils sont affectés aux quatre éléments ou aux quatre points cardinaux de la croix astronomique. Ces cartes représentaient symboliquement le corps d'Osiris déchiré en quatorze morceaux par Typhon Set et jetés aux quatre coins du monde. Isis cherchait ces morceaux épars pour les rassembler et reconstituer le corps d'Osiris afin de le ressusciter (2). L'ancien jeu de « l'ombre de l'homme » avait conservé cette idée de reconstitution. D'ailleurs, le jeu actuel consiste à partager les treize cartes entre les quatre partenaires, puis les cartes sont de nouveau rassemblées. Il convient d'ajouter que chaque lame de ces clefs se rapporte à l'un des arcanes majeurs, de sorte qu'elle est régie par la lettre et le nombre de ce dernier et elle correspond à un signe. Le premier des arcanes majeurs, celui qui correspond à la lettre Aleph, met en relief cette dépendance. Le Mage tient dans la main une baguette et, devant lui, sur l'autel, se trouvent une coupe, un glaive et un denier, démontrant ainsi qu'il a le pouvoir de combiner ces quatre symboles, base des clefs mineures. Suivent quelques données sur les arcanes majeurs et leurs correspondances dans les différents plans auxquels ils se rapportent. ARCANE I — LE MAGE Correspond à la lettre Aleph et au nombre 1 (3). Il représente dans le monde divin le Principe de toute Vie, l'Etre absolu, Dieu le Père, le Iod du nom sacré. Dans le monde des forces, c'est l'homme universel Adam-Eve, étincelle divine individualisée pour continuer l'acte du Créateur. Dans le monde physique, c'est l'homme, terme de la création, descendu dans la matière pour la travailler et, par ses propres épreuves, se libérer des attaches de cette matière tout en la purifiant pour retrouver le Paradis perdu, redevenir l'Adam-Eve et par lui se joindre au Principe. La qualité de cet arcane est la Volonté, force active pénétrant toute la création jusque dans ses abîmes les plus profonds pour donner naissance au mouvement, à la vie. L'image symbolique du Mage est celle de l'homme qui développe sa force volitive et qui, par elle, gouverne les quatre éléments, symbolisés par les quatre couleurs des arcanes mineurs (4). Sa main droite tenant le (1) Cette quatorzième carte était celle du cavalier. On trouve encore en Espagne et en Italie des jeux de 56 cartes, comprenant le cavalier dans chaque couleur. (2) Plutarque, Légende sur la vie d'Osiris. (3) Il est à remarquer que la position du mage tel qu'il était représenté sur l ancienne lame du Tarot rappelle la lettre Aleph. (4) Le sceptre qu'il tient en main en signe de commandement, le glaive, signe de lutte contre les épreuves, la coupe qui contient un mélange de passions favorisant notre évolution ou notre chute, le denier, signe de valeur acquise — au sens spirituel — ou de valeur terrestre et passagère. Le Mage sait équilibrer ces divers objets en vue de son progrès comme l indique son geste.
s c e p t r e o u b a g u e t t e m a g i q u e e s t é l e v é e v e r s le ciel, s i g n e d u b u t u l t i m e d e s o n t r a v a i l , s o u r c e s u p r ê m e o ù i l p u i s e d e la f o r c e . L a m a i n g a u c h e a v e c l ' i n d e x d i r i g é v e r s la t e r r e s i g n i f i e q u e , p a r s o n t r a v a i l , l ' h o m m e d o i t p é n é t r e r a u p l u s p r o f o n d d e la m a t i è r e afin d e l ' é c l a i r e r p a r la l u m i è r e spirituelle. D a n s le T a r o t d u M o y e n - A g e , c ' e s t le B a t e l e u r , s o r t e d e p r e s t i d i g i t a t e u r . L a f i g u r e a p e r d u la p r o f o n d e u r e t la s i g n i f i c a t i o n d e s o n s e n s primitif. A R C A N E II. — LA PORTE DU TEMPLE C o r r e s p o n d à la l e t t r e B e t h e t a u n o m b r e 2. D a n s le m o n d e d i v i n , il r e p r é s e n t e la s a g e s s e a b s o l u e p o u r l a q u e l l e il n ' e x i s t e n i p r é s e n t , n i p a s s é , n i f u t u r , m a i s l ' E t e r n i t é seule. C ' e s t le p r e m i e r H é d u n o m sacré. D a n s le m o n d e d e s f o r c e s , c ' e s t le b i n a i r e , p r e m i e r d é d o u b l e m e n t d e l ' U n i t é - P r i n c i p e . C ' e s t la s c i e n c e p a r l a q u e l l e l ' h o m m e c o m p r e n d la n a t u r e d e s c h o s e s . D a n s le m o n d e p h y s i q u e , c ' e s t la f e m m e , m o u l e d e l ' h o m m e , e x t r a i t e d e c e d e r n i e r (la c ô t e d ' A d a m ) e t q u i s ' u n i t à l u i p o u r a c c o m p l i r le p r e m i e r a c t e d e s y n t h è s e d a n s s o n t r a v a i l . C e t a r c a n e e s t r e p r é s e n t é p a r u n e f e m m e assise a u s e u i l d u s a n c t u a i r e . E l l e t i e n t s u r ses g e n o u x u n l i v r e o u v e r t , m a i s q u ' e l l e r e c o u v r e à m o i t i é d e s o n v o i l e . E l l e s y m b o l i s e la v r a i e s c i e n c e , q u i , f e r m é e p o u r le p r o f a n e , a t t e n d l ' i n i t i é p o u r l u i f a i r e c o n n a î t r e les s e c r e t s les p l u s p r o f o n d s d e la n a t u r e . S u r s a p o i t r i n e , elle p o r t e le s i g n e d e la c r o i x — L i n g a m , s y m b o l e d e l ' u n i o n d e s sexes. Il t r a d u i t ici le m o u v e m e n t d e s y n t h è s e q u i c a r a c t é r i s e c e t a r c a n e e t le d i f f é r e n c i e d u p r e m i e r d o n t le m o u v e m e n t e s t a n a l y t i q u e . C ' e s t la s c i e n c e q u i , u n i e à l a v o l o n t é , p e r m e t à l ' h o m m e d ' a c c o m p l i r le t r a v a i l a u q u e l il e s t p r é d e s t i n é . D a n s le T a r o t d u M o y e n - A g e , c ' e s t la P a p e s s e q u i r é p o n d t r è s i m p a r faitement à l'idée de l'enseignement ancien. A R C A N E I I I . — ISIS-URANIE C o r r e s p o n d à la l e t t r e G h i m e l e t a u n o m b r e 3. Il r e p r é s e n t e d a n s le m o n d e d i v i n l ' u n i o n d e l ' i n t e l l i g e n c e s u p r ê m e à la s a g e s s e d i v i n e e t d o n t le f r u i t e s t la P u i s s a n c e . C ' e s t le V a u d u n o m s a c r é , le p r e m i e r t e r n a i r e t y p e é q u i l i b r é , la T r i n i t é c h r é t i e n l e . D a n s le m o n d e d e s f o r c e s , c ' e s t la f é c o n d i t é u n i v e r s e l l e , l ' e n s e m b l e d e l ' Y n - Y a n g , f r u i t i s s u d e la p l a n t e m è r e e t c o n t e n a n t le g e r m e d ' u n e n o u v e l l e p l a n t e d e la m ê m e e s p è c e . D a n s le m o n d e p h y s i q u e c ' e s t la n a t u r e e n t r a v a i l p e r p é t u e l p o u r le M a c r o c o s m e . C ' e s t le r é s u l t a t d e s a c t e s d e l ' h o m m e a r m é d e v o l o n t é e t d e s c i e n c e p o u r le M i c r o c o s m e . C e t a r c a n e r e p r é s e n t e la d é e s s e I s i s a v e c ses s y m b o l e s : la L u n e e t le d i s q u e solaire. O n c o m p t e d o u z e étoiles q u i l'auréolent, e m b l è m e s des d o u z e s i g n e s d u Z o d i a q u e . C o m m e o n le sait, I s i s é t a i t la d é e s s e q u i p e r s o n n i f i a i t la f é c o n d i t é u n i v e r s e l l e . C e t t e r e p r é s e n t a t i o n p e u t ê t r e r a p p r o c h é e d e celle d e la V i e r g e q u i , t r è s s o u v e n t , e s t f i g u r é e la l u n e s o u s les p i e d s e t la t ê t e e n t o u r é e d e r a y o n s l u m i n e u x et d'étoiles. C e t a r c a n e s i g n i f i e l ' a c t i o n , f r u i t d e l ' a c c o r d d e la V o l o n t é e t d e la
Sagesse. A u M o y e n - A g e , l ' I m p é r a t r i c e o u la R e i n e r e m p l a c e n t I s i s - U r a n i e e n p e r d a n t p r e s q u e t o u t le s e n s é s o t é r i q u e d e la l a m e . ARCANE
I V . — PIERRE CUBIQUE
C o r r e s p o n d à la l e t t r e D a l e t h e t a u n o m b r e 4. Il r e p r é s e n t e d a n s le m o n d e d i v i n la r é a l i s a t i o n d e s p r i n c i p e s d u p r e m i e r t e r n a i r e . C ' e s t le s e c o n d H é d u n o m s a c r é , le p a s s a g e d u T e r n a i r e d e P r i n c i p e a u Q u a t e r n a i r e d e R é a l i s a t i o n . D a n s le m o n d e d e s f o r c e s , c ' e s t le t r a v a i l p e r p é t u e l d u C o s m o s r é a l i s é . D a n s le m o n d e p h y s i q u e , c ' e s t le t r a v a i l c o n s t r u c t i f d e la n a t u r e , t r a v a i l i n t e l l i g e n t e t o r d o n n é p a r la v o l o n t é s u p r ê m e . Cet a r c a n e r e p r é s e n t e u n e p i e r r e c u b i q u e s u r laquelle est assis u n h o m m e ; c ' e s t le s y m b o l e d u t r a v a i l a c c o m p l i p a r l ' h o m m e a v e c , c o m m e r é s u l t a t s , la s t a b i l i t é e t la s o l i d i t é . L e s y m b o l i s m e d u M o y e n - A g e r e p r é s e n t e c e t a r c a n e s o u s la f i g u r e de l ' E m p e r e u r . Il a p e r d u u n e g r a n d e p a r t i e d u sens é s o t é r i q u e et n ' a conservé q u e celui d u p o u v o i r . A R C A N E V . — MAÎTRE DES ARCANES C o r r e s p o n d à la l e t t r e H é e t a u n o m b r e 5. Il r e p r é s e n t e d a n s le m o n d e d i v i n la s a g e s s e d e la l o i u n i v e r s e l l e q u i g o u v e r n e le m o n d e e t d i r i g e t o u t e s ses m a n i f e s t a t i o n s s e l o n u n e i d é e U n i q u e . D a n s le m o n d e d e s f o r c e s , c e t a r c a n e c r é e les r e l a t i o n s d e l ' â m e d u m o n d e A d a m - E v e a v e c la s o u r c e S u p r ê m e . C ' e s t la R é v é l a t i o n , d ' u n c ô t é , e t la f o i i n t e l l i g e n t e , d e l ' a u t r e . D a n s le m o n d e p h y s i q u e , c e s o n t les v i b r a t i o n s f l u i d i q u e s q u i g o u v e r n e n t les m a n i f e s t a t i o n s d e la n a t u r e . D a n s le M i c r o c o s m e , c ' e s t la r e l i g i o n d e l ' h o m m e q u i le m è n e s u r l e chemin du progrès prédestiné. C e t a r c a n e r e p r é s e n t e le G r a n d - P r ê t r e assis à la p o r t e d u S a n c t u a i r e . A ses p i e d s , s o n t d e u x f i g u r e s : l ' u n e s y m b o l i s a n t le g é n i e d u B i e n , l ' a u t r e le g é n i e d u M a l . C e c i d é m o n t r e q u ' i l p o s s è d e le p o u v o i r d e les f a i r e o b é i r . L e s e m b l è m e s q u i l ' e n t o u r e n t e x p r i m e n t l ' o r i g i n e d e ce p o u v o i r q u i e s t la c o n s é q u e n c e d e s a f o i , d e s o n s a v o i r e t d e sa v o l o n t é . L e s y m b o l i s m e d u M o y e n - A g e n o m m e c e t a r c a n e le P a p e e t , d e c e p o i n t d e v u e , l u i a c o n s e r v é u n e p a r t i e d e sa s i g n i f i c a t i o n é s o t é r i q u e t o u t en d o n n a n t u n e n s e i g n e m e n t différent. A R C A N E V I . — LES DEUX ROUTES C o r r e s p o n d à la l e t t r e V a u d a n s le s e n s m y s t é r i e u x d e l i e n d e s c h o s e s e t c e l u i d ' u n p o i n t d e s é p a r a t i o n . S o n n o m b r e e s t 6. Il r e p r é s e n t e d a n s le m o n d e d i v i n la c o n n a i s s a n c e d u B i e n e t d u M a l . D a n s le m o n d e d e s f o r c e s , la r e n c o n t r e e t l ' é q u i l i b r e d u D e s t i n e t d u L i b r e A r b i t r e ; d a n s le m o n d e p h y s i q u e , les l o i s é q u i l i b r a n t e s d e la n a t u r e , la c a u s e e t l'effet. U n h o m m e d e b o u t se v o i t p l a c é a u c e n t r e d ' u n c a r r e f o u r . U n e f e m m e s y m b o l i s a n t le B i e n l ' e n g a g e à s ' o r i e n t e r s u r u n c h e m i n , t a n d i s q u ' u n e a u t r e f e m m e s y m b o l i s a n t le M a l l ' i n v i t e à e m p r u n t e r la r o u t e o p p o s é e . Le T a r o t d u M o y e n - A g e a r e p r o d u i t cette idée d ' u n e f a ç o n assez correcte.
ARCANE VII. — LE CHAR D'OSIRIS OU LA VICTOIRE Correspond à la lettre Zaïn et au nombre 7. Il représente dans le monde divin le développement constructif et harmonieux de la création qui contenait en elle les lois propres à diriger la vie de l'Univers. Dans le monde des forces, c'est la gamme universelle équilibrée harmonieusement sur le septième élément, l'homme universel Adam-Eve. Dans le monde physique, c'est le travail de l'homme qui, dirigé par son intelligence et sa connaissance du Bien, lui assure la Victoire sur les éléments qu'il régit d'une manière ordonnée et harmonieuse. Cet arcane est représenté par un char de combat attelé de deux sphinx et dirigé par un guerrier. Les symboles gravés sur le véhicule et ceux que porte le guerrier représentent les idées qui viennent d'être énoncées. L'arcane du Moyen-Age se rapproche nettement de son original ancien. ARCANE VIII. — THÉMIS Correspond à la lettre Heth et au nombre 8 (1). Il représente dans le monde divin la Justice absolue, la récompense et le châtiment mérités. Dans le monde des forces, c'est la loi d'attraction et de répulsion qui s'équilibrent dans le mécanisme de l'univers. Dans le monde physique, c'est la justice et l'injustice humaines. C'est la déesse Maat qui est représentée avec un glaive dans une main et une balance dans l'autre. La représentation du Tarot du Moyen-Age est assez correcte sauf que la déesse Maat est aveugle, tandis que la justice médiévale voit. Elle est pour cette raison humaine et partiale. ARCANE IX. — LA LAMPE VOILÉE Correspond à la lettre Teth et au nombre 9. Il représente dans le monde divin la sagesse absolue, incapable d'un faux-pas, d'une erreur. Dans le monde des forces, c'est la Prudence qui garde la volonté pour qu'elle n'ébranle pas l'édifice de la création par quelque acte imprudent et contraire à l'harmonie. Dans le monde physique, c'est la circonspection qui dirige les actions de l'homme raisonnable. L'Ermite du Tarot du Moyen-Age est à peu près conforme au symbole antique. ARCANE X. — LE SPHINX Correspond à la lettre Iod et au nombre 10. Il représente dans le monde divin le principe de vie manifesté (l'Aleph se manifestant dans le Iod), l'unité active. Dans le monde des forces, c'est la loi vitale qui gouverne toute mani-
(1) Cette lettre présente une ressemblance avec la balance que la déesse Maat tient dans sa main.
f e s t a t i o n . D a n s le m o n d e p h y s i q u e , c ' e s t la r o u e d e f o r t u n e b o n n e o u m a u v a i s e s e l o n le c h e m i n c h o i s i p a r le l i b r e a r b i t r e . L e G é n i e d u b i e n est r e p r é s e n t é p a r H e r m a n u b i s et celui d u m a l p a r Tiphon-Set. La roue de Fortune d u Tarot d u Moyen-Age, malgré quelque ressemblance avec l'arcane ancien, a n é a n m o i n s perdu b e a u c o u p de l'expression de son type original. A R C A N E
XI.
—
LE
LION
DOMPTÉ
Correspond à la lettre Caph et au nombre 20. Cet arcane exprime dans le monde divin le principe de Force. Dans le monde des forces, c'est la force morale, la bravoure active qui domine l'épreuve. Dans le monde physique, c'est l'effort que produit l'homme pour transformer la matière et dompter les forces de la nature. L'image antique est presque identique à celle du Moyen-Age. A R C A N E Correspond
à
la
lettre
XII.
Lamed
LA VICTIME
— et
au
nombre
30.
Cet arcane exprime dans le monde divin le principe de Force. Dans le monde, l'évolution de l'homme. Dans le monde des forces, c'est la loi équilibrante entre l'épreuve et l'ascension. Dans le monde physique, c'est le sacrifice, base du progrès spirituel symbolisé dans l'ancienne religion par la mort d'Osiris, et dans le Christianisme, par le crucifiement de Notre-Seigneur Jésus-Christ. La représentation antique est la même que celle du Moyen-Age avec cette différence que, dans la première, un glaive pointe vers la gorge de la victime. A R C A N E Correspond
XIII.
à la lettre
Mem
et
A R C A N E
XIV.
—
— au
LA
FAULX
nombre
40.
Cet arcane exprime dans le monde divin le mouvement perpétuel de renouvellement qui est à la base de la vie universelle. Dans le monde des forces, c'est la création-destruction-création, ou autrement dit, le changement incessant de formes d'existences. Dans le monde physique, c'est la mort physique qui est la naissance spirituelle. L'arcane du Tarot du Moyen-Age a conservé la même représentation symbolique. GÉNIE
DU SOLEIL
Correspond à la lettre Noun et au nombre 5°. Il exprime dans le monde divin l'involution continuelle de l'Esprit. Dans le monde des forces, c'est le mélange perpétuel des idées qui crée la vie morale des êtres. Dans le monde physique, c'est le mélange des forces qui créent la vie individuelle. Cet arcane représente le Génie du Soleil qui tient deux vases dont il verse dans l'un le contenu de l'autre, image de l'initiative de l'homme combinant les forces qui constituent ses actes.
Le Tarot médiéval a conservé en grande partie le symbolisme de l'ancien arcane. A R C A N E
XV.
—
TYPHON
Correspond à la lettre Samech et au nombre 60. Il exprime dans le monde divin la Prédestination. Dans le monde des forces, c'est la combinaison des forces de la nature au milieu de laquelle se déroule l'existence de l'homme. C'est le Na-hasch, serpent de la Genèse qui, s'enroulant autour du corps de l'homme, forme le cercle fatidique. Dans le monde physique, c'est le fatum qui frappe l'incarné de ses coups imprévus. A R C A N E Correspond
XVI.
à la l e t t r e
—
LA TOUR
Aïn
et a u
XVII.
—
nombre
FOUDROYÉE 70.
Il exprime dans le monde divin la destruction des êtres qui s'écartent de la voie prédestinée. Dans le monde des forces, c'est le châtiment consécutif au péché originel, l'écroulement de l'homme universel dans les maux provenant de la matière. Dans le monde physique, c'est la ruine, l'écroulement de l'édifice bâti par l'homme et qu'il croit indestructible. Le Tarot médiéval représente assez bien cette idée. Je n'ai pu retrouver son correspondant de l'ancien enseignement. A R C A N E
L ' E T O I L E DU M A G E
Correspond à la lettre Phé et au nombre 80. Il exprime dans le monde divin l'immortalité. Dans le monde des forces, la lumière suprême éclairant l'esprit de l'incarné et dirigeant son libre arbitre. Son influence se déroule dans la région des sept, celle du libre arbitre. Dans le monde physique, c'est l'espérance qui éclaire l'homme et le soutient dans ses infortunes. Le symbole du Tarot médiéval est analogue à celui de l'ancien arcane. A R C A N E
XVIII.
—
LE
CRÉPUSCULE
Correspond à la lettre Tzadé et au nombre 90. Il exprime dans le monde divin le Chaos. Dans le monde des forces l'enlisement de l'esprit dans la matière, obstacle enrayant son évolution. Dans le monde physique, les ennemis cachés de l'homme et ses espérances déçues. Le symbolisme est à peu près le même que celui du Tarot médiéval. A R C A N E
XIX.
—
LA
LUMIÈRE
Correspond à la lettre Coph et au nombre 100. Il exprime dans le monde divin le troisième Ciel, la troisième manifestation du principe Aleph. Dans le monde des forces, c'est la vérité, base de la nature en pleine harmonie. Dans le monde physique, c'est le bonheur de celui qui sait être en parfait accord avec la nature.
Le Soleil, qui est l'arcane médiéval correspondant, rend assez bien l'idée de l'original antique, mais les deux enfants qu'on y voit doivent être entourés d'un cercle de fleurs, symbole qui a son importance. A R C A N E
XX.
—
LA
RÉSURRECTION
Correspond à la lettre Resch et au nombre 200. Il exprime dans le monde divin le mouvement évolutif comme but ultime de la vie. Dans le monde des forces, l'élévation continuelle du feu astral, mouvement en spirale ascendante. Dans le monde physique, c'est l'éclosion de la graine ; le germe du Yang qui remonte sur la surface de la terre de la tombe du Yn pour créer une nouvelle vie, de la plante fille dans la forme précise de celle de sa mère. Il convient de remarquer ici que les Egyptiens croyaient à la résurrection de la forme corporelle et c'est pour cette raison qu'ils s'efforçaient de conserver le corps du défunt. L'image de l'arcane représente un homme et une femme portant un enfant dans ses bras. Tous trois sortent de la tombe au son de la trompette de l'ange. A R C A N E Correspond
à la lettre
XXI. Schin
— et
LE au
CROCODILE
nombre
300.
Il exprime dans le monde divin la loi suprême du Châtiment, en tant qu'expiation des fautes commises. Dans le monde des forces, la force centrifuge qui projette dans les ténèbres l'étincelle issue du foyer émanateur. Dans le monde physique, il représente l'homme aveuglé par son orgueil et sa cupidité, marchant sans se douter que le malheur le guette sur sa route. Le Fou, qui est l'arcane correspondant du Tarot médiéval, représente la même idée, mais sous une autre forme beaucoup moins claire. A R C A N E
XXII
ou
O.
—
L A C O U R O N N E DU M A G E
Correspond à la lettre Tau et au nombre 400 (1). Il exprime dans le monde divin la fin du cycle, le retour à l'absolu. (1) Les auteurs du Moyen-Age attribuaient le nombre 21 à Tau et le o à Schin, ce qui est incorrect. La lettre Schin est, comme on le sait, la troisième lettre-mère, qui termine et régit le troisième septenaire (21). Dans cette lettre la pénétration de la force créatrice arrive au plus profond de la matière et ainsi le dédoublement atteint son apogée définitif. La lettre Tau (la 22e), comme nous l'avons dit plus haut, est une lettre synthétique, c'est le « mais je suis un » de l'enseignement égyptien, le retour à l'Unité après les divisions de la Création, la force centripète opposée à la force centrifuge qui ramène les parcelles au foyer émanateur. Comme la lettre Aleph est l'Unité absolue contenant en principe tout l'alphabet, le Tau est le néant, la fin qui ramène nécessairement au commencement, le 360e degré du cercle qui se confond avec le premier. Or, cette dernière lettre, la vingt-deuxième d'après son ordre, ne peut représenter un autre nombre que le o, car en elle l'Unité synthétique se confond avec l'Unité principe. On comprend que la dénomination médiévale du 2Ie arcane, le Fou, est ainsi erronée et perd le sens profond que cet arcane avait dans le Tarot antique. C'est bien l'Epreuve représentée par l'arcane 21, qui, étant subie par l'incarné, lui permet de s'élever vers la récompense suprême — La Couronne du Mage.
D a n s l e m o n d e d e s f o r c e s , la f o r c e s y n t h é t i q u e r a m e n a n t les p a r c e l l e s d e l ' U n i t é d i v i s é e à l ' U n i t é m è r e . D a n s le m o n d e p h y s i q u e , c ' e s t la r é c o m p e n s e s u p r ê m e q u ' o b t i e n t l ' h o m m e q u i a d é v e l o p p é t o u t e s ses f a c u l t é s e t q u i les a s o u m i s e s a u x é p r e u v e s d e la v i e . L ' i m a g e d e c e t a r c a n e se c o m p o s e d ' u n c e r c l e i n s c r i t d a n s u n c a r r é a u x q u a t r e angles d u q u e l s o n t placés : u n h o m m e , u n aigle, u n lion et u n t a u r e a u : les é l é m e n t s d u S p h i n x m y s t é r i e u x e t les e m b l è m e s d e s q u a t r e E v a n g é l i s t e s . A u m i l i e u d u cercle, u n e clef de lettres s y m b o l i q u e s , r e m p l a c é e d a n s la l a m e m é d i é v a l e p a r u n e f e m m e n u e , d o n t la p l a c e e s t ici inopportune.
L ' e x p o s é q u i p r é c è d e est f o r c é m e n t très court. J'aurais p u m ' é t e n d r e d a v a n t a g e s u r ce s u j e t , m a i s s a n s u t i l i t é . L ' u s a g e r a t i o n n e l d u T a r o t e x i g e u n e c o m p r é h e n s i o n p a r f a i t e d e la v a l e u r d e la l e t t r e e t d u n o m b r e d o n t l'arcane n'est q u ' u n développement symbolique. L a c l e f d u j e u d e ces l a m e s m y s t é r i e u s e s e s t le n o m s a c r é d a n s s o n e x p r e s s i o n s u p é r i e u r e — le t e r n a i r e ( I E V ) e t d a n s sa r é a l i s a t i o n — le q u a t e r n a i r e ( I E V E ) . O n j u g e , d ' a p r è s c e t t e clef, les 21 l a m e s , c a r la 22e n ' e s t q u e la réalisation définitive d u principe, d u r e t o u r à l'unité avec l a q u e l l e elle se c o n f o n d . P l u s l o i n , a u c o u r s d u c h a p i t r e c o n s a c r é à la R o t a , je m ' e f f o r c e r a i d e d o n n e r q u e l q u e s lueurs s u r cette q u e s t i o n q u i p e u t s e m b l e r assez o b s c u r e .
CHAPITRE I X
LE MYSTÈRE DES NOMBRES
On sait qu'une des caractéristiques de la lettre hébraïque est sa qualité numérale dont la base est le système décimal, le même que celui des Sephiroth de la Cabbale. La numération peut s'élever jusqu'à l'infini, mais chaque nombre peut être réduit à sa base composée des neuf premiers nombres. Il faut entendre neuf et non dix, car dix est le retour à l'unité, ainsi qu'il est dit dans le Sepher letzirah : « Dix Sephiroth immatériels, leur fin est en puissance d'être dans leur commencement, comme la flamme est en puissance d'être dans le charbon » (i). La numération est indispensable à l'homme (placé dans les limites du temps et de l'espace) aussi bien que le verbe. Ce dernier énonce sa pensée, tandis que le nombre est la mesure des choses, la mesure de l'espace et du temps. Sans la connaissance du nombre, l'homme ne pourrait effectuer aucun calcul et les phénomènes qui l'environnent ne pourraient pas être interprétés par lui dans leur valeur réelle. J'entends réelle du point de vue de l'incarné, c'est-à-dire de l'angle sous lequel il peut les juger. La vérité intégrale ne lui est pas révélée et il ne peut discuter que du point de vue terrestre. Toutefois, dans cette sphère limitée, il lui est possible d'envisager l'importance du nombre dans la mathématique universelle comme dans toutes les manifestations de la vie qui l'entourent. Rappelons-nous l'importance que les sages de l'Antiquité donnaient au nom — somme de lettres-nombres. La mathématique universelle et la connaissance de la mesure des choses constituaient des enseignements occultes cachés aux profanes. La lettre antique représentait le Verbe, force active et créatrice, et la mesure, force de création matérielle. (i) Sepher Ietzirah, I, 7.
L ' h o m m e p o s s é d a n t ces d e u x o r d r e s d e c o n n a i s s a n c e é t a i t le v é r i t a b l e m a î t r e d e la n a t u r e , d o n t il c o m p r e n a i t les lois. A u s s i , p a r d e s m u t a t i o n s d e f o r c e s , il p o u v a i t a g i r s u r les p h é n o m è n e s e n d é t r u i s a n t d e s c o m b i n a i s o n s nuisibles o u en en créant d'autres qui lui étaient favorables. P o u r c e t h o m m e , la n a t u r e n ' a v a i t p l u s d e s e c r e t s e t les l i m i t e s d u t e m p s e t d e l ' e s p a c e s ' é l a r g i s s a i e n t d e v a n t sa v o l o n t é e n t r a î n é e . P l u s t a r d , l ' h o m m e p e r d i t le v e r b e c r é a t e u r , c o m m e a u s s i le n o m b r e s é p a r é d e sa l e t t r e d e v i n t u n c h i f f r e v i d e u n i q u e m e n t u t i l i s é p o u r d e s c a l c u l s a b s t r a i t s . L a f o r c e et l ' e s p r i t d e la l e t t r e r é s i d a i e n t d a n s l ' u n i o n e n elle d u V e r b e e t d u N o m b r e . Il e s t e n c o r e d e s h o m m e s q u i p o s s è d e n t c e t t e s a g e s s e e t q u i , p a r d e s m o y e n s é t r a n g e r s à la s c i e n c e officielle, p e u v e n t r e p r o d u i r e d e s p h é n o m è n e s p a r l e s o n d e l e u r v o i x e t d e b i z a r r e s c o m b i n a i s o n s d e chiffres. N o u s p a r l e r o n s d e s p r o c é d é s d e ces i n i t i é s , r a r e s d e n o s j o u r s , e t q u i o n t p u r e c o n s t i t u e r c e r t a i n s e n s e i g n e m e n t s d e la t r a d i t i o n a n t i q u e . C es p r o c é d é s se r e t r o u v e n t d a n s la M a g i e , s c i e n c e m a u d i t e , d a n s l ' A s t r o l o g i e , d a n s l ' A l c h i m i e , etc... P o u r le m o m e n t p r é s e n t , e x a m i n o n s c e r t a i n e s d é c o u v e r t e s d e la S c i e n c e officielle a m i e d e s « r é a l i t é s » e t n o n d e la « f a n t a i s i e », q u i , a y a n t d é t a c h é le n o m b r e d e sa s o u c h e , le c o n s i d è r e s e u l e m e n t c o m m e u n m o y e n d e c a l c u l a b s t r a i t e t se t r o u v e p l a c é e d e v a n t d e s faits b o u l e v e r s a n t ses h y p o t h è s e s et d o n n a n t raison aux principes de l'ancienne sagesse hermétique. I l e s t d i t d a n s la G e n è s e q u e l ' h o m m e a v a i t é t é c r é é à l ' i m a g e d e D i e u . L ' a n c i e n e n s e i g n e m e n t n o u s a p p r e n d q u e le M a c r o c o s m e e s t le p r o t o t y p e d u M i c r o c o s m e . D ' o ù le « C o n n a i s - t o i t o i - m ê m e e t t u c o m p r e n d r a s l ' u n i v e r s ». U n a u t r e d i t : « L ' h o m m e e s t la m e s u r e d e s c h o s e s », e n c o m p r e n a n t p a r « c h o s e s » t o u t ce q u i p e u t ê t r e v u o u j u g é p a r ce dernier. S u i v e n t q u e l q u e s a p e r ç u s s u r les r é c e n t e s d é c o u v e r t e s d e la S c i e n c e q u i p a r a i s s e n t c o n f i r m e r les d o c t r i n e s d e l ' a n t i q u e s a g e s s e . L e s D o c t e u r s I. W e g m a n n , K o l i s c o e t R . S c h u b e r t , d o n t les t r a v a u x o n t é t é p u b l i é s p a r la r e v u e N a t t i r a ( i ) , c o n s t a t e n t q u e les p h é n o m è n e s v i t a u x d e l ' h o m m e , v u s s o u s l ' a n g l e m a t h é m a t i q u e , d o n n e n t les m ê m e s c h i f f r e s d e b a s e q u e c e u x q u i g o u v e r n e n t les p h é n o m è n e s c o s m i q u e s . C e u x q u i o n t l u m o n l i v r e , E s s a i d ' A s t r o l o g i e cab balistique (2), se r a p p e l l e n t q u e l l e i m p o r t a n c e les I n i t é s é g y p t i e n s d o n n a i e n t a u x calculs a s t r o n o m i q u e s e t n o t a m m e n t à l ' a n n é e z o d i a c a l e c r é é e p a r la p r é c e s s i o n des é q u i n o x e s . D ' a p r è s eux, cette a n n é e c o r r e s p o n d a i t à 25.920 ans terr e s t r e s , n o m b r e q u i r é s u l t e d u p h é n o m è n e c o n n u . O n sait q u e l ' a x e d e la terre est perpendiculaire au plan de l'équateur qui coupe l'écliptique en d e u x p o i n t s , d o n t u n , le p o i n t v e r n a l o u p o i n t g a m m a . Ce d e r n i e r , c h a q u e a n n é e , p r é c è d e d ' u n a n g l e t r è s f a i b l e sa p o s i t i o n d e l ' a n n é e p r é c é d e n t e p o u r b o u c l e r le c e r c l e c o m p l e t e n 2 5 . 9 2 0 a n n é e s o u p o u r c h a c u n d e s s i g n e s d u Z o d i a q u e 2 . 1 6 0 a n s et, p o u r c h a q u e d e g r é , 72 a n s . C o n n a i s s a n t l ' h o m m e , n o u s d e v r i o n s r e t r o u v e r ces m ê m e s chiffres d a n s ses f o n c t i o n s p h y s i o l o g i q u e s . O r le n o m b r e n o r m a l d e s p u l s a t i o n s e s t d e 72 p a r m i n u t e . E n d e h o r s d u m o u v e m e n t d u p o i n t g a m m a , il e x i s t e u n a u t r e m o u v e m e n t d e la t e r r e q u ' o n a p p e l l e « ijpiutation ». O n le s u p p o s e d û à l ' i n f l u e n c e d e la L u n e . D a n s c e m o u v e m e n t , l ' a x e d e la t e r r e d é c r i t u n p e t i t c ô n e a u t o u r d e c e l u i d u S o l e i l . L a d u r é e d e c e t t e r é v o l u t i o n e s t d e 18 a n n é e s .
(1) Natura, cahiers 1, 3, 6. (2) IIe partie, chap. I.
La respiration n o r m a l e se chiffre p a r 18 inspirations à la minute. 72 4 Voici l ' é q u a t i o n qui r é s u m e les observations précédentes : — = 18 1 La respiration p a r 24 heures n o u s d o n n e les mêmes chiffres que l'année zodiacale (18 X 60 X 24 = 25.920). D ' a u t r e s éléments, révélés par l'étude des fonctions d u corps h u m a i n , sont é g a l e m e n t en c o n c o r d a n c e avec les chiffres qui s o n t à la base de la m é c a n i q u e universelle. N o u s r e t r o u v o n s n o t a m m e n t le chiffre 28, mois lunaire (28 pulsations d u c œ u r p o u r que les globules rouges effectuent le circuit artériel et veineux complet ; 7, n o m b r e caractéristique de la respiration q u a n d t o u t l'air inspiré se renouvelle dans les p o u m o n s , etc... J e r e n v o i e le lecteur au très intéressant article du D r Lavezzari sur les rythmes h u m a i n s p a r u dans l'Homéopathie Française (1) et où, j'ai e m p r u n t é ce qui précède. Les chiffres précités semblent d é m o n t r e r q u e la vie physique de l ' h o m m e est g o u v e r n é e par les mêmes lois que celles de l'Univers. D a n s ces conditions, l'être h u m a i n p o u r r a i t être considéré c o m m e l'image de ce dernier. Toutefois, a v a n t de f o r m u l e r des conclusions, v o y o n s ce que disent la Chimie et l ' A s t r o n o m i e . L'ancienne théorie des atomes, où l'architecture de la cellule était constituée d'éléments analogues à des petites briques primaires d o n t l ' a g e n c e m e n t variait avec les différents corps, a été formulée par D e m o c r i t e et détruite p a r Aristote. Cette théorie avait été reprise au XVIIIe siècle et resta en h o n n e u r j u s q u ' a u d é b u t du xixe siècle, grâce aux travaux de Lavoisier, Richter et D a l t o n . Cette t h é o r i e était basée sur l'hypothèse d u poids a t o m i q u e d o n t l'unité était l ' a t o m e d ' h y d r o g è n e . Le physicien belge Stace r e m a r q u a le p r e m i e r que le q u o t i e n t d u r a p p o r t d ' u n poids a t o m i q u e q u e l c o n q u e à celui de l ' h y d r o g è n e n'était pas t o u j o u r s exprimé par u n n o m b r e entier. Il p o r t a ainsi u n c o u p sérieux à la théorie atomique. Après la découverte des p h é n o m è n e s radio-actifs, ce fut la défaite complète de cette théorie. O n constata que les particules matérielles émanées p a r le r a d i u m se propageaient avec une vitesse d ' e n v i r o n 20.000 k m p a r seconde, p é n é t r a n t une plaque de métal de 1 /100 de millimètre o u u n e couche de gaz de quelques centimètres d'épaisseur. D a n s leur trajectoire, ils ne p e u v e n t pas u n i q u e m e n t passer à travers les espaces interatomiques et d o i v e n t traverser l'atome lui-même. D ' o ù cette conclusion q u e l'atome n'est pas une quantité primaire, mais q u ' i l est lui-même bâti d ' u n e certaine façon. La nouvelle théorie, qui p o r t e le n o m d u physicien allemand Bohr, et fut l'aboutissement des travaux de R u t h e r f o r d , Plaux, Z o m m e r f e l d , L a n g m u i r , Pétain, s'énonce c o m m e suit : l ' a t o m e est organisé d ' u n e façon analogue à celle d u système solaire ; au centre, u n n o y a u a u t o u r duquel se m e u v e n t sur les orbites ellipsoïdales des corps infiniment petits, sortes de planètes, n o m m é e s électrons. Le n o y a u central est chargé d'électricité positive, et les électrons d'électricité négative. Telles o u telles qualités physiques o u chimiques d ' u n corps d é t e r m i n é d é p e n d e n t de la quantité d'électrons, de leur vitesse de translation a u t o u r d u noyau, et de la f o r m e des orbites qu'ils parcourent. P a r des procédés très ingénieux, o n a p u établir le n o m b r e d'électrons ainsi que leur vitesse p o u r quelques systèmes déterminés. Par exemple, le calcium a 20 « planètes » qui sont éloignées de leur « soleil » et les
(1)
Homéopathie
Française,
n°
de
juin
1922.
u n e s d u
d e s
a u t r e s
s y s t è m e
q u e
le
d i a m è t r e
1 0 0 . 0 0 0
f o i s
Il o n
p a r
est
n e
t o u t e
q u i
s ' y
l ' é n u m é r a t i o n
n o u s
q u e l q u e s
n o u s
p e r m e t t e n t
t o u t e s
v o i e
P a r d ' u n
v o i e s
il
: la
d e
d e s
«
l a c t é e s
g e n r e
c o n s t i t u e n t
à
à
d ' a u t r e s
m a i n t e n a n t
e t
est
q u i
s'il
se
d o n t
o u
q u i
p e u t
d ' a p p o r t e r
l ' O b s e r v a t o i r e
s y s t è m e
la
ce
p o s s i b l e
d e s d o n t
p o s e n t . d e
c o n t r o v e r s e s
n o t r e
j u g e r
m o y e n s
s o l a i r e
l o n g u e u r
i n v i s i b l e s
d e
r e l a t i v e s
e s t
t h é o r i e s
u n
é l é m e n t
à
2 0 0 . 0 0 0
est
é v a l u é e
n ' a p p a r t i e n n e n t
l ' e x i s t e n c e
d ' a u t r e s
H a r w a r d
a u x
p a s
v o i e s
à
u n e
l a c t é e s
o u
solaires. d ' A n d r o m è d e
l u m i è r e .
g a l a x i e s
é g a l e
p u i s s a n t s ,
p o u r
v o y o n s
a d m e t t r e
n é b u l e u s e
c e
celle
g r a n d e
est
p l u s
et
o u v r a g e .
sait,
v i s i b l e s
les
p e t i t
c e t
g r a n d ,
l a c t é e
f a u t
d ' a n n é e s
a g g l o m é r a t i o n s d é n o m m e
v o i e
à
p l u s
c a l c i u m
m i c r o s c o p e s
A s t r o n o m e s
le
fois
p e t i t
q u e l q u e s
o n
s y s t è m e s
e x e m p l e
d e s
s u p é r i e u r e s
7 . 0 0 0
d u
i n f i n i m e n t r e c o u r i r
q u e s t i o n s
é t o i l e s
et
d e
m i l l i o n
la
les
l a c t é e
a g g l o m é r a t s
l ' i n f i n i m e n t
C o m m e
les
d e
l ' i n f i n i m e n t
les
l ' é l e c t r o n
f a u t
c a d r e
très
est
c e n t r a l .
m o n d e
il
r é s o u d r e
i n f i n i m e n t p e t i t d e a n n é e s l u m i è r e ! M a i s
d u
à
r é c e n t e s
d e
c o s m o g o n i q u e s .
s e u l e
p a s s e n t ,
N e p t u n e
d e
n o y a u
le
s u r
r e c h e r c h e s
l ' o r b i t e
d u
q u ' a v e c
p a r
l u m i è r e s
L e s
d e
e x a m i n e r
h o r s
est
c o m p a r a t i v e m e n t
l ' o r b i t e
é v i d e n c e
r a p p o r t e
r é v é l é
ê t r e
Soleil,
à
se
q u e
d i a m è t r e
s o n g e r
p h é n o m è n e s
d i s t a n c e s
A l o r s
d u
le
d e
p e u t
C e c i
d e s
s o l a i r e .
L a
d i s p o s é e s
».
O n
les
est
s c i e n c e
a v a i t
p a r t i e s
d i s t a n t e
c o m p t e
d e
p r è s
d a n s
le
é m i s
l ' h y p o t h è s e
d ' u n
v i d e
c o r p s
n o t r e d e
d e
s y s t è m e
d e u x
c e n t s
l ' U n i v e r s
u n i q u e
q u e q u i
et
les
t o u t e s est
ces
c e l u i
d e
l ' U n i v e r s . L e s c e t t e
r e c h e r c h e s
D ' a p r è s
à
n o m m é
«
A i n s i ,
le
s a v a n t s
d e
H a r w a r d
s e m b l e n t
c o n f i r m e r
g a l a x i e s
g a l a x i e
é p r e u v e s
d e
ê t r e
s o l a i r e ,
p e u v e n t
s y s t è m e s
q u i
b â t i
s i m p l e
e l l e - m ê m e
d e
s u p p o s e r
d e s
q u e
e s p a c e s
d a n s
a t o m e
n ' e s t
p h o t o g r a p h i q u e s
p a r
»
c o m p o r t a n t
m i l l i o n s
s e m b l e
m o n d e
l ' a u t r e
«
ê t r e
c o n s i d é r é e s
c o m m e
c h a c u n e
2 0 0
v o i e s
solaires.
C e t
e n s e m b l e
l a c t é e s est
».
s y s t è m e
p e r m e t t e n t d e
ces
p l u s i e u r s
a u
d ' u n e
D e s n o u s
d e s
a g g l o m é r a t i o n s
C o s m o n e
a p p a r t i e n t p a r t i e
5 0
d e
c o m p o s é e s
t o u t e s
e u x ,
a p p a r t e n a n t
l ' u n
r é c e n t e s
d o c t r i n e .
l ' o r d r e d ' u n e
q u ' u n e
o b t e n u e s
les
d e s
«
les
:
d u
fait
C o s m o n e
s a v a n t s
d e
t e r r e
Celle-ci
«
C o s m o n e s
c e n t a i n e s
n o t r e
lactée.
p a r c e l l e
p a r
d i f f é r e n t s
m e s u r a n t
s u i v a n t
v o i e
d e
»
».
H a r w a r d
s o n t
m i l l i o n s
s é p a r é s
d ' a n n é e s
l u m i è r e . . . N o u s L e s q u i
v o i c i
h a b i t o n s
n o u s
u n
n ' a
h a b i t a n t
é t é
les
( h y p o t h è s e
s p i r i t u e l l e
et
l ' i n f i n i m e n t
«
C e
est
d u
la
à
q u i
et
p o u r
s'ils
N o u s ,
d u
?
Il
e n
les
l e u r
q u e
a t o m e s
les
r o i s
d e
u n i v e r s e l , t o u t e
serait
s ' i m a g i n a i e n t d e
«
c o r p s
p r é t e n d r e
n o u s
c o m p o s e n t
q u ' a u - d e l à
q u i
c e u x
v o i l e e t
l ' a t o m e
d e d e
c e t t e
m ê m e n o t r e
il
n e
i m m e n s i t é d e s
c o r p s
s a u r a i t
»
s o m m e s -
p o u r
o r g u e i l l e u s e m e n t
é l e c t r o n ,
l ' U n i v e r s
q u e
ê t r e s
p h y s i q u e q u e
e x i s t e r
n o u s d e
v i e
s o n t
les
i n t e l l i g e n t e .
q u e
g r a n d e u r
q u i
a d m i s s i b l e ) e u x
d e
p o u v o n s - n o u s q u e
g r a n d .
d ' e l l e s - m ê m e s .
é l e c t r o n s
c r é é e
chiffres
L e s
L e
d e s
l ' i n f i n i m e n t
p o s e n t
é l e c t r o n s
p o u r
m ê m e s
se
c o m m e n t
et
v i v a n t e
v i v o n s
d e v a n t
d é d u c t i o n s
r é g i s s e n t
q u i
m y s t è r e
l o g i q u e p e t i t .
e n
b a s
E t est
les
d é t e r m i n e n t e s t
la
s o u l e v é
d e
l ' u n i q u e
les
m o t s
c o m m e
p h é n o m è n e s
loi
v i e e t q u i
m y s t é r i e u x c e
q u i
e s t
d e
n o t r e
p h y s i q u e n o u s s e d e e n
d e
r e s t o n s
d . é r o u l e
d e
s y s t è m e
l ' h o m m e . é b l o u i s
l ' e n s e i g n e m e n t h a u t
»
d e v a n t
l ' i n f i n i m e n t
la
g r a n d
h e r m é t i q u e
s ' é c l a i r e n t
à
la
l u e u r
:
d e
la
c o m p r é h e n s i o n
p l e i n e
d e
T o u t n o t r e
e s t
c o m p a r a b l e
p l a n è t e ,
c o r p s p o u r
d e
e n t r e
m i c r o b e
d e u x
m i q u e
n ' e s t
l ' U n i v e r s .
u n
L e s
N o u s
n ' a v o n s
la
est
E t
il
il
d ' a u t r e s
v u e , le
c e s p a r
o n
D i e u
d e
e n
u n e
f o r m u l e
c o m p r e n d d e
D i e u ,
é t a n t
q u i
V o y o n s
sa
d e u x
é l é g a n t e
e t
d a n s
K a , le
p r o c h e s
d e
n o u s
p e u p l e n t
g r a n d
à
d e s
l u i
p a r u t
m o n d e
n e
p e u t
à
la
m i c r o b e
c o s m o n e s , h u m a i n ,
l ' e s p a c e
d e
m a i s
et
s a n s
fin.
p e t i t , D e
:
la
q u ' i n f i n i
d e s etc...
f o r m i d a b l e m e n t
d i s a n t
l u e u r
ê t r e
a s t r o n o -
c e
l ' E t e r n e l .
E g y p t i e n s
q u i
l ' o r d r e
l ' i n f i n i m e n t
l u i - m ê m e ,
u n i v e r s
d i s t a n c e s
l ' ê t r e
l ' a t o m e . . .
u n
les
s e m b l e
d e
l'infini
d u
d e s
q u i
l ' e n s e i g n e m e n t s o n
d e
m o n d e
l ' i n f i n i m e n t
d e
é l e c t r o n
p o u r
g a l a x i e s ,
q u i
s u p r ê m e
u n
l e q u e l
e n c o r e
le
est
s o n t s o n t
l i m i t e s
ê t r e
l u i - m ê m e
p o u r
c o r p s d e s
m o n d e
d ' a u t r e s
q u i
é t e r n e l ,
e s t
l a c t é e s ,
e s t
c o r p s ,
a t o m e
n o t r e
c e t
h a b i t a n t
h o m m e
s o n
m ê m e
c e
d e
C r é a t e u r
d e
d e
les
et
L ' h o m m e ,
i n s i g n i f i a n t m ê m e
d e
m ê m e
m o n d e s , le
r e f l e t
e s p r i t
a
d u
v o i e s
q u e
y
T o u s
est
d e s
a u - d e l à
ê t r e
c e
m u s c l e s
et
m o n d e .
é l e c t r o n
v o i s i n s
d ' a s t r e s ,
e n
p a r t ,
u n
les
e n t r e v u
e n
c e
m i c r o b e
D ' a u t r e
i n f i n i e
d o i t
p é n é t r é s d e
t r a n s f o r m e r
d a n s
h a b i t a n t
n e r f s ,
a g g l o m é r a t i o n s
g r a n d ,
se
q u ' u n
é l e c t r o n s
( i ) .
v i e
p o u r
s a g e s s e .
«
s o n t
c e
L e
p o i n t m o n d e
l u m i è r e
».
p é n é t r é
d e
s o n
vie.
m a i n t e n a n t
c e
q u e
c e s
c h i f f r e s
n o u s
d o n n e n t ,
é t u d i é s
c a b b a l i s -
t i q u e m e n t . C o m m e n ç o n s
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(1) Pascal a bien senti cela et l'a exprimé ainsi : « Qu'est-ce que l'homme dans la Nature ? Un néant à l'égard de l'infini, un tout à l'égard du néant. » Pensées II, 72. (2) Sepher Ietzirah, I.
de la matière en potentiel ou, en d'autres termes, des forces o u lois indispensables p o u r réaliser son existence. N o u s voyons ainsi que ce n o m b r e , qui pénètre la nature de l'infinim e n t g r a n d jusqu'à l ' h o m m e et p r o b a b l e m e n t jusqu'à l'infiniment petit, étudié cabbalistiquement, nous révèle d'emblée la loi de la Création matérielle.
Celui qui vient après, 72, représente la racine Aïn-Beth qui, dans le style hiéroglyphique, caractérise le centre matériel, ce qui se condense, s'épaissit, devient lourd et ténébreux. Dans son sens banal, c'est un nuage, une épaisse vapeur, un madrier. Ces deux significations sont claires car, par ce chiffre, la matière du chaos mise en mouvement ordonné s'épaissit et devient dense. D'un autre côté, ce nombre « du jour zodiacal » est comme une sorte de madrier dont se compose la bâtisse terminée de l'année complète qui compte 360 de ces jours-madriers. Ce dernier nombre représente la racine Schin-Samech, inusitée en hébreu, mais dont la signification est à la fois mystérieuse et révélatrice. C'est le « serpens ignis » des Mages, le feu en mouvement de rotation, le feu astral éternellement mobile qui ranime la matière condensée et sert de lien entre elle et l'Esprit. C'est l'Olam Ietzirah (1), le Rouach du Microcosme. Cette idée était symbolisée par l'hiéroglyphe d'un serpent s'enroulant en anneaux sur un bûcher enflammé. Enfin, en réduisant tous ces chiffres à la base sephirotique, on obtient le chiffre 9, chiffre suprême de la création parvenue à son terme ultime. Comme on le voit, les données obtenues par la Science officielle, vues à la lumière de la Cabbale, se trouvent vérifiées et affermies. La Science poussant ses recherches dans les profondeurs de la matière constate tel ou tel phénomène qu'elle enregistre ; mais, la Cabbale confirmant les déductions de la Science, les commente en faisant entrevoir la loi créatrice qui est la cause du phénomène en question. La Science actuelle procède expérimentalement et constate telle ou telle manifestation, tandis que la sagesse antique part de la connaissance de la cause, connaissance révélée aux premiers hommes et voilée ultérieurement dans les mystères de la langue sacrée. La tradition peut donc servir de contrôle à la Science. Plus cette dernière progresse dans le domaine des lois de la nature, plus la Cabbale peut l'aider utilement. Je reviendrai sur certaines branches de la Science contemporaine qui peuvent être commentées à la lumière des vestiges de l'Ancienne Sagesse parvenus jusqu'à nous.
(1) Olam Ietzirah, monde des formations où se meut constamment le feu astral dans son mouvement circulaire. L'âme de l'Univers. (Voir mon Essai d'Astrologie Cabbalistique).
CHAPITRE X
COMBINAISONS DES LETTRES-NOMBRES
Les chapitres qui précèdent nous ont fait connaître les diverses qualités de la lettre comme son et comme nombre. Dans les temps antiques, l'initié devait comprendre la signification complète de chaque lettre, sa structure qui symbolise les diverses applications des forces créatrices de la nature. Il devait savoir combiner ces forces en ordonnant les lettres. Cet enseignement entouré de mystères nous est parvenu par la Cabbale appliquée. Le Sepher Ietzirah montre la possibilité de ces combinaisons « d'une lettre avec toutes et de toutes avec une » (i), mais les données plus complètes nous sont révélées par la Temurah et la Gematria. Le premier livre nous apprend les transpositions des lettres d'un mot au moyen desquelles on obtient de nouveaux mots expliquant le sens caché
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m o t
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il
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(2).
Dans un chapitre précédent, nous avons indiqué les diverses transpositions du nom sacré Tetragrammaton avec leurs significations. Il existe plusieurs systèmes de transposition qui nous sont présentés par la Temurah. I. Le Schemamphorach, ou table des 72 noms, est constitué par des transpositions de lettres dans les trois versets d'un psaume (indiqué dans mon Essai d'A strologie Cabbalistique). II. La table de Tzirouf (3) est constituée comme suit : on écrit l'alphabet des 22 lettres sur une seule ligne de droite à gauche et sous cette ligne les mêmes lettres, mais de gauche à droite. Puis les lettres se trans(1) Voir mon Essai d'Astrologie, III part., chap. II, III, V et chapitre IV, XV. (2) Par exemple, le mot Bereschit qui commence le livre de la Genèse peut être transposé ainsi : Beret-ich, ce qui veut dire : « En principe, il créa (de rien), ich — la substance pure et claire de laquelle tout fut créé ». (3) Du mot Tziroufim, transposition, permutation.
posent d ' u n e ligne à l'autre, dans un ordre n o u v e a u qui constitue u n s y s t è m e . L a p r e m i è r e m u t a t i o n e s t n o m m é e A l b a c h , la s e c o n d e A l b a m , O n p e u t d e la s o r t e o b t e n i r d e n o m b r e u s e s c o m b i n a i s o n s . L a table de T z i r o u f p e u t être régulière, inverse o u irrégulière.
La première est constituée par 484 carrés (22X22) dans lesquels on écrit de droite à gauche le premier rang, commençant par Aleph, le second par Beth, ainsi de suite... La table inverse est obtenue de la même façon, mais la notation rangée part de gauche à droite. La table dite irrégulière est obtenue par une transposition dont les rangs ne se suivent pas dans l'ordre alphabétique (1). III. Un autre système du même genre est connu sous le nom de table de neuf carrés : Aïn Bekar.
Exemple : la forme de la case avec un point indiquant la lettre à prendre pour reconstituer le mot.
Cette table a servi pour la construction des sceaux d es anges planétaires. Je prends comme exemple les transpositions subies par le nom de l'ange Michaël pour constituer son sceau d'après les règles de la table Aïn Bekar.
La connaissance approfondie de ces règles permet à l'adepte de pouvoir déchiffrer et comprendre les textes de la magie du Moyen-Age où l'enseignement antique est associé à des superstitions, ou contient des erreurs souvent volontaires commises par les auteurs. Parmi ces derniers, (1) On peut trouver la table Tzirouf dans la Philosophie occulte d'Agrippa.
il f a u t n o m m e r C o r n é l i u s A g r i p p a q u i s e r v i t d e m o d è l e à d e n o m b r e u x occultistes ultérieurs (i). Enfin, de n o m b r e u s e s formules m a g i q u e s f u r e n t d é f o r m é e s par des c o p i s t e s i l l e t t r é s . C e s d e r n i è r e s , s c r u t é e s e t r e c t i f i é e s d ' a p r è s les r è g l e s d e la C a b b a l e , se t r a n s f o r m e n t e n s y m b o l e s p l e i n s d e s a g e s s e a u l i e u d e r e s t e r u n e m o s a ï q u e de m o t s i n c o h é r e n t s . D a n s le m ê m e o r d r e d'idées, n o u s v o y o n s les f a m e u x c a r r é s m a g i q u e s d o n n é s p a r C. A g r i p p a (2) e t r e p r o d u i t s d a n s m a i n t s o u v r a g e s d ' o c c u l t i s m e . Ils n e s o n t a c c o m p a g n é s d ' a u c u n e e x p l i c a t i o n s o u s le p r é t e x t e q u ' i l s s o n t c o m p o s é s p o u r l e s s a g e s e t n o n p o u r les p r o f a n e s . L a v é r i t é e s t q u e c e u x q u i les a v a i e n t r e c o p i é s n e connaissaient ni leur f o r m a t i o n ni leur usage. J e vais d o n n e r q u e l q u e lumière sur cette question d o n t l ' i m p o r t a n c e e s t a n a l o g u e à celle d e la t a b l e d e T z i r o u f o u d e c e l l e d e l ' A ï n B e k a r . U n c a r r é e s t d i t m a g i q u e q u a n d il e s t f o r m é d e n o m b r e s d o n t la s o m m e p o u r c h a q u e r a n g é e e s t la m ê m e . M a t h é m a t i q u e m e n t il e s t f a c i l e d e c o n s t i t u e r u n e t e l l e f i g u r e . P r e n o n s p a r exemple u n carré f o r m é des 5 p r e m i e r s n o m b r e s :
C e c a r r é n ' e s t p a s u n c a r r é m a g i q u e p u i s q u e les n o m b r e s e m p l o y é s n e s o n t p a s d i s t i n c t s , m a i s il p o s s è d e les a u t r e s p r o p r i é t é s d e s c a r r é s m a g i q u e s , c a r la s o m m e d e c h a q u e r a n g e s t t o u j o u r s la m ê m e . P o u r le r e n d r e c o n f o r m e a u x c a r r é s d o n t il s ' a g i t , il suffit d ' a j o u t e r u n m ê m e n o m b r e à c h a c u n d e s n o m b r e s m a r q u é s d a n s les g r i l l e s q u i suivent.
(1) Cornélius Agrippa fit lui-même de larges emprunts à l'Ane d'or d'Apulée dans l'ouvrage intitulé le Démon de Socrate. (2) Agrippa, Philosophie occulte.
Ajoutons aux chiffres de la première grille 5, à ceux de la seconde 10 ; à ceux de la troisième 15 et à ceux de la quatrième 20. Nous obtiendrons ainsi le carré magique des 25 premiers chiffres et répondant à toutes les conditions énoncées plus haut.
Il est facile de voir qu'on peut composer ce carré de 50 manières différentes. Et c'est précisément ici que se trouve le poin"- sensible de la Science sacrée. En effet, il ne suffit pas d'écrire un carré quelconque répondant à toutes les particularités d'un carré magique, mais bien de le construire d'une façon conforme à l'usage auquel il est destiné. C'est pour cette raison que la figure nommée « intelligence » est indispensable, car elle montre la transposition à observer pour réaliser le seul carré qui contient en lui la combinaison des forces envisagées. CARRÉ D E
JUPITER
CARRÉ
DU
SOLEIL (i)
J'ai pris comme exemple les carrés de Jupiter et du Soleil. Tout autre carré planétaire peut être construit de la même façon en se servant de l'intelligence correspondante pour obtenir les mutations nécessaires. Rappelons que le nombre et la lettre dans la langue sacrée sont choses identiques. Ainsi, la figure qui représente le Daïmon montre la succession des nombres-lettres pour créer un nom ou une phrase déterminés susceptibles d'un certain effet (2). Voici en quelques mots le schéma de ces fameux carrés magiques qui avaient été copiés dans tant de livres, mais sans donner aucune explication. Ce qui précède permettra au lecteur curieux de trouver la phrase magique qui présente la force de chaque carré ; quant à savoir s'en servir avec succès, cela n'est pas donné à tout le monde. Mais, je le répète, pour pouvoir se faire une idée exacte de la valeur de ces figures, il faut tout d'abord avoir une connaissance approfondie de la langue sacrée.
(1) Ces figures présentent le schéma des transpositions à effectuer pour obtenir le carré possédant une force magique. (2) Voir Agrippa, Philosophie occulte livre II, p. 304. Chacornac Ed.
Licence eden-19-7-6224024-7-105602476-24953654 accordée le 28 janvier 2023 à [email protected]
ROTA
CHAPITRE X I
LA ROTA
Nous avons développé le système de l'alphabet sacré, schéma de la création qui, en partant du Principe, se dédouble en ternaire, se réalise en quaternaire puis se déroule en sept dans les douze limites pour créer les vingt-deux manifestations et revient au zéro par ce dernier nombre. Après avoir étudié chacune des lettres de cet alphabet séparément et indiqué leurs combinaisons, nous pouvons enfin aborder le système qui synthétise tout ce qui précède, système unique que j'ai nommé dans un autre ouvrage, la Clef Universelle et dont je n'ai donné que les rudiments. Je vais en exposer les règles constructives et par quelques exemples essayer de mettre en lumière son universalité. On verra qu'il permet de résoudre les problèmes concernant la nature et l'existence humaine. Au centre du système, se trouve le ternaire spirituel formé par le Principe actif-Iod, le principe passif-Hé et leur point d'équilibre, leur union-séparation Vau. Ce ternaire spirituel, comme on le sait, se transforme en quaternaire de réalisation par l'addition du second Hé. Ainsi nous obtenons les premiers chiffres de base : 3, 4 et leur somme 7. Le mouvement du ternaire spirituel dans le quaternaire de réalisation nous donne le nombre 12, comme nous l'avons déjà vu. Le lecteur se rappellera également que d'après l'enseignement ancien, nulle chose n'existe avant de recevoir son nom. Ce nom est formé de sons qui se traduisent en lettres-nombres. Ainsi la Rota, qui met en mouvement les lettres-nombres, les combine en noms et se comporte comme une machine créatrice. Elle représente la fameuse Roue céleste, roue qui fut mise en mouvement par le Créateur pour réaliser sa pensée d'après les lois prédestinées. De ce point de vue, on comprendra que, connaissant le nom d'un homme ou d'un événement, on peut le soumettre au mécanisme de la Rota, qui, en le disséquant, démontrera sa composition en tant que combinaisons de forces déterminées.
La création par le nom échappe à l'homme qui perdit le verbe créateur, mais, par contre, il peut étudier les forces de la nature qui se combinent pour constituer tel ou tel individu. Cette méthode était employée par les Astrologues anciens qui se servaient de la Rota. Je vais d'abord exposer cette question en ce qui concerne l'Astrologie, puis j'indiquerai d'autres applications de cette clef universelle dans le domaine des connaissances humaines. Comme la figure de la Rota l'indique, la partie centrale représente le nom sacré du Tetragramme répété trois fois pour lui donner le mouvement du ternaire spirituel dans le quaternaire de réalisation. Ce mouvement centrifuge projette les lettres de ce nom sur des rayons spirales comme les étincelles d'une pièce d'artifice. Celles-ci, dans leur mouvement, traversent quatre cercles concentriques pour aboutir au cercle extérieur qui est immobile. Ce cercle est formé par les douze signes du Zodiaque pour les recherches astrologiques et par les douze lettres simples (affectées aux signes) pour les recherches d'ordre quelconque. Dans leur mouvement centrifuge, les lettres du nom sacré subissent des changements (permutations). Aussi, leur disposition dans le cercle extérieur diffère de celle qu'elles présentent au départ du centre. D'autre part, les points où aboutissent les lettres du nom sacré ne sont pas gouvernés par un seul signe du Zodiaque ou une seule lettre, mais bien par trois forces émanées de trois signes ou lettres dont ils sont en définitive les résultats. Cet équilibre peut présenter trois nuances : Si la lettre tombe au centre des influences, l'équilibre se stabilisera sur le signe (lettre) central et les deux autres forces se neutraliseront. Au contraire, si le faisceau portant la lettre du nom sacré penche vers le signe de droite, l'influence de celui-ci sera prépondérante. Si l'orientation s'accuse vers la gauche, le signe (lettre) de ce côté prédominera.
Ier CAS Influence du C a p r i c o r n e p r é d o m i n e . Influences du V e r s e a u et d u Sagittaire se neutralisent.
2e CAS Influences du Sagittaire et du Capricorne sont égales. Influence du Verseau faible.
Influences
3 e CAS du Verseau
et
d u C a p r i c o r n e s o n t égales. Influence du Sagittaire, faible.
Il est facile de voir que pour le cercle extérieur il existe 36 combinaisons différentes formées par les douze ternaires de la table ci-après. Ces douze combinaisons-types se développent donc en 36 par l'action d'une influence au détriment d'une autre ainsi qu'il est dit plus haut. Si on veut juger un horoscope d'après la Rota, il faut, avant tout, construire le thème d'après les données astronomiques avec toute la précision désirable. Cette opération effectuée, on étudie les douze centres d'influences dites Zodiacales ; chaque centre, du point de vue de la maison solaire dans
laquelle il se trouve. On aura ainsi le cadre dans lequel va se dérouler l'existence du sujet déterminé. Ce premier travail terminé, on fait intervenir les planètes qui se placent sur l'Ecliptique suivant leur longitude calculée astronomiquement. On les jugera d'après la table des lettres correspondant aux planètes (p. 230). TABLE DES D O U Z E TERNAIRES TYPES F O R M A N T LA SPHÈRE DANS LAQUELLE SONT P R O J E T É E S LES LETTRES DU N O M T E T R A G R A M M A T O N
Chaque combinaison de cette table est considérée comme un ternaire dont le type est donné par le ternaire des lettres-mères Aleph, Mem, Schin où Aleph est le point d'équilibre. Par exemple, dans le ternaire, Hé, Vau, Coph, Hé est le point d'équilibre de Vau et de Coph. L'interprétation se fera par Hé, mais on prendra en considération les influences émises par Vau et par Coph. Mais, comme nous l'avons dit plus haut, le point d'équilibre du même ternaire peut être le Vau ou le Coph selon le point d'aboutissement ou l'orientation du rayon faisceau de la Rota, d'où déploiement de ces douze ternaires en trente-six.
TABLE DES SEPT LETTRES DOUBLES ET LEURS INFLUENCES PLANÉTAIRES
BETH.
Lune. Cette lettre a une grande influence sur la naissance. C'est le principe vital de la vie végétative et animale chez l'homme. Elle agit sur l'habitation de l'homme (corps : habitation de l'âme).
GHIMEL.
Mars. Cette lettre exprime l'action de l'homme, de ses organes. Croissance, développement (toujours dans le monde physique). Elle exprime aussi l'énergie, la force active qui peut agir pour le bien comme pour le mal de l'incarné.
DALETH.
Jupiter. Emblème du quaternaire universel, source de l'existence physique, nature divisible et divisée, abondance de la division (la division de la cellule qui construit le corps).
CAPH.
Vénus. Signe de vie réfléchie et passagère. C'est une sorte de moule qui reçoit et communique l'impression reçue. Il reçoit l'influence active de Ghimel qu'il assimile et lui donne une forme, la femme.
PHE.
Mercure. Symbolise la parole qui peut être l'expression de la pensée de l'homme comme aussi du mensonge (langue en fourche). C'est la face des choses telle que nous la voyons (mais l'extérieur peut nous tromper).
RESCH.
Saturne. Signe du mouvement (bon ou mauvais), le renouvellement des choses. C'est le plus grand secret de la nature : la vie née de la mort (la graine).
TAU.
Le Soleil. Symbole de l'âme universelle, idée de nécessité et de perfection (car la perfection est une nécessité). Signe de sympathie et de réciprocité. C'est le signe de vie, qui pénètre et donne la vie à toutes les lettres précédentes (comme le Soleil qu'il symbolise donne la vie à toutes les planètes de son système). Il descend au plus profond de Beth passant par toutes les manifestations du Ghimel, Daleth, Caph, Phé et revenant par le renouvellement éternel du Resch, vers l'Aleph principe.
Remarque. — J'ai condensé dans ce tableau les données que j'avais précédemment exposées pour que le lecteur se fasse une idée nette et claire du mécanisme des sept.
Il faudra les lier ensuite avec les combinaisons des trois lettres obtenues déjà pour chaque maison. Ceci donnera l'idée complète des influences subies par le sujet au cours de sa vie. On pourra juger de ses maladies, de sa fin, des succès ou des épreuves que lui réserve le destin. Cette partie du travail ne fait que compléter et contrôler les données fournies par le calcul astronomique. Elle ne permet pas encore d'individualiser le sujet, de dévoiler
ses aptitudes spirituelles, cachées sous toutes ses actions et qui constituent l'essence même de son « Ego ». Pour pouvoir juger de ces forces mystérieuses, il faut recourir à la roue tourbillonnante de la Rota qui, comme dans la création, projette un esprit déterminé à un moment précis pour qu'il subisse la combinaison des influences qu'il doit combattre ou renforcer. Comme nous le savons déjà, le nom sacré, qui n'est autre chose que le principe du Ternaire Divin, pénètre au plus profond de la création pour l'animer. Et ceci est clairement démontré dans la Rota-type. On sait aussi que toutes les lettres de l'alphabet se divisent en trois groupes de sept lettres, chaque groupe étant gouverné par une des lettres du nom sacré. La vingt-deuxième lettre, synthèse de tout l'alphabet et de la numération n'entre pas dans les groupes et se place au centre de la figure, comme le soleil, auquel elle correspond, occupe le centre de notre système. Les Rotas dites secondaires donnent le groupement des lettres de l'alphabet.
D'après ce schéma, les lettres composant un nom quelconque peuvent être réduites aux lettres du nom sacré. Par exemple le nom Platon qui, étant transcrit en hébreu, contiendra les lettres Phé, Lamed, Aleph, Teth, Vau et Noun, se réduira dans les lettres du nom sacré Hé-Vau-Iod-VauVau-Hé. Ainsi, pour l'inscrire dans le cercle de la Rota, il faudra placer les lettres de ce nom dans les rayons occupés par les lettres correspondantes du nom sacré en partant de l'ascendant et en suivant l'ordre des maisons solaires. Mais, se demandera-t-on, dans quel cercle faut-il placer ce nom, car il y a 4 cercles dans lesquels se déroulent les manifestations du nom sacré ? Voici la réponse de l'enseignement ancien à cette question. Qu'est-ce qui différencie un homme de son pareil ? — C'est son nom. Mais le nom, qui l'individualise, peut être personnel (prénom), ou familial (nom patronymique), ou encore celui qui le définit socialement (situation ou profession).
Ainsi, prenons par exemple Jean-Jacques Rousseau, philosophe, qui à un moment précis était le seul de son genre et aucun autre homme ne pouvait être confondu avec lui. Si nous disons philosophe, cela n'est pas suffisant, car on n'indique là que son niveau intellectuel, comme Duc ou Général définissent le rang du sujet parmi ses semblables. Si nous disons Rousseau, c'est également insuffisant, car on trouve des Rousseau épiciers ou charretiers. De même pour les prénoms, qui envisagés seuls, ne peuvent identifier l'homme. Mais si nous réunissons nom, prénoms, profession ou rang, nous aurons précisé l'individu entre tous ses pareils. C'est pourquoi les quatre cercles où se manifeste la force centrifuge de la Rota pour aboutir au cadre extérieur des influences de forces de la nature doivent être occupés par les prénoms, noms et rang de la personne envisagée. Comme la situation est le facteur d'ordre le plus matériel, puisqu'il fixe le plan de l'homme dans la vie terrestre, il s'inscrit naturellement dans le cercle extérieur ; son nom qui l'apparente à une certaine famille, dans le cercle suivant ; enfin, les prénoms caractérisant l'individualité s'inscrivent dans les deux cercles les plus rapprochés du centre (le prénom usuel dans le premier et l'autre dans le second). Ayant ainsi disposé les lettres dans ces cercles concentriques, nous obtiendrons dans chaque rayon une série de lettres-nombres-forces, qui se renforceront, s'équilibreront ou s'annuleront et dont la résultante sera projetée par la force centrifuge vers le centre zodiacal et planétaire déterminé. Les conséquences du choc des forces du nom et de celles de la nature pour chacune des maisons doivent être jugées séparément et elles nous indiqueront avec précision si la force spirituelle du sujet se pliera devant les forces naturelles, ou si elles les dominera pour s'en servir convenablement. Nous venons de dérouler devant nous les probabilités de dangers, de maladies, de succès, etc... Mais connaissant la force spirituelle innée du sujet, nous pouvons augurer de ses victoires ou de ses défaites dont la cause est dans l'essence même de son âme. D'autre part, si l'on veut juger de l'état physique du sujet, on trouvera une réponse d'ordre analogue en prenant pour les lettres leur signification dans le monde matériel. Le calcul cabbalistique basé sur les mêmes lettres-forces comme nombres donnera les dates de l'événement ou de la maladie qui menacent le même sujet. Ainsi, la longévité, dont le terme est l'heure de la mort, peut être trouvée par le calcul cabbalistique des lettres de la maison de la mort (VIIIe) et ainsi de suite... L'exemple qui suit éclairera le procédé. Mais avant de commencer, je dois noter une remarque importante. Des adeptes de l'Astrologie dite scientifique, après avoir lu mon livre, Essai d'Astrologie cabbalistique, m'ont reproché de négliger les calculs astronomiques dans le thème à étudier. Cette opinion n'est pas fondée. Au cours du travail précité, j'ai affirmé la nécessité du calcul qui seul permet d'aborder les discussions cabbalistiques. Il constitue l'armature de la méthode sans laquelle cette dernière n'est qu'une masse sans consistance. D'un autre côté, cette armature ne peut constituer ce qu'on appelle un corps, un tout. Ce qui forme les chairs, c'est le calcul cabbalistique. Les deux éléments sont donc indispensables et doivent se confondre d'une façon harmonieuse, car, employés seuls, ils ne donneraient qu'une précision illusoire.
Je répète, encore une fois, pour ceux qui ont mal interprété mon livre, que je considère comme insuffisant le calcul astronomique seul pour résoudre le problème de la vie. D'autre part, je puis tranquilliser les adeptes de la nouvelle Astrologie en leur affirmant que les opérations cabbalistiques prises seules, sans base astronomique, sont également insuffisantes et ne peuvent donner les résultats attendus. Elles ne produiront que des discussions d'ordre psychologique, nuageuses, qui ne pourront se rattacher ni à l'espace, ni au temps.
Licence eden-19-7-6224024-7-105602476-24953654 accordée le 28 janvier 2023 à [email protected]
CHAPITRE X I I
APPLICATION DE LA ROTA A DIVERSES BRANCHES DU SAVOIR
Cet ouvrage n'est en aucune façon un traité d'Astrologie. Les lecteurs qui s'intéressent à cette Science se reporteront à mon Essai d'Astrologie Cabbalistique. L'exemple qui suit est purement documentaire et constitue une des nombreuses applications des règles de la Rota, dans tous les domaines intéressant l'esprit. L'emploi de la Roue Créatrice dans un horoscope impose au préalable le calcul du thème genethliaque à l'aide de données astronomiques aussi précises que possible. Cela fait, on remplace les signes du Zodiaque par les lettres hébraïques correspondantes qui, comme je l'ai exposé plus haut, constitueront douze points formés chacun par le ternaire des trois influences de lettres. Ces points dessineront le cadre dans lequel agira le « né » au moment exact de l'établissement de l'horoscope. Ces influences, extérieures, formeront le lit dans lequel s'écoulera l'existence du sujet. Dans ce même cadre viendront ensuite s'inscrire les lettres correspondant aux planètes qui préciseront les potentialités radicales, aggravant les dangers et les épreuves ou les diminuant par leurs configurations bénéfiques, interprétées dans les maisons solaires où elles sont groupées. Ces premières opérations effectuées, nous avons devant nous le tableau complet des possibilités qui se groupent pour l'être naissant. Mais, comme nous le savons, le libre arbitre intervient pour modifier en bien ou en mal telle ou telle situation. L'effort évolutif peut permettre au sujet de surmonter toutes les épreuves ; par contre, s'il est trop faible il cèdera sous leur poids. Pour nous éclairer sur un cas concret, nous faisons intervenir l'individualité qui est figurée, comme on le sait, par les nom et prénoms et par son rang, ce qui la différencie nettement. Les lettres composant ces noms se disposeront dans les cercles concentriques dans l'ordre mentionné au chapitre précédent, savoir : Situation sociale dans le cercle extérieur ; nom dans le cercle suivant ; prénom le moins
usuel dans le 3e cercle et enfin prénom courant dans le 4e cercle, c'est-à-dire celui près du centre. Le départ dans chaque cercle se fera à partir de l'Ascendant. Ainsi, dans chaque faisceau issu du centre et venant aboutir au point où sont équilibrées les influences zodiacales et planétaires, se disposeront plusieurs lettres qui formeront une racine syllabique du nom complet du sujet. L'interprétation de cette racine se fera dans le domaine social de la maison où son rayon vient aboutir, et elle fournira la réponse à la question posée dans cette même maison par la combinaison des lettres zodiacales et planétaires. On sera ainsi renseigné sur la façon de réagir de l'être quant aux épreuves qui lui sont imposées à l'instant de sa naissance. L'exemple suivant donne la méthode opératoire. Nous n'envisageons que le domaine psychologique, le mécanisme est le même pour les contingences d'ordre physique. Nous allons donner, à titre d'exemple, l'horoscope cabbalistique de Proudhon Pierre Joseph, socialiste, publiciste français, né le janvier 1809 à Besançon.
THÈME HOROSCOPIQUE DE PROUDHON ÉTUDIÉ
D'APRÈS LA M É T H O D E CABBALISTIQUE
Rota
L a « f i g u r e » p r é s e n t e à la fois la c a r t e a s t r a l e d e P r o u d h o n ( i ) m o b i l e telle q u ' e l l e a été décrite. L ' é t u d e d e ce t h è m e d o i t être c o n d u i t e c o m m e suit : 1. —
Définir
e t la
les l e t t r e s ( s i g n e s z o d i a c a u x ) r é g n a n t d a n s les m a i s o n s ,
c'est-à-dire celles q u i s o n t à la b a s e d e l ' é q u i l i b r e d u t e r n a i r e z o d i a c a l p o u r c h a q u e m a i s o n e n v i s a g é e . C e s l e t t r e s d o n n e r o n t la n u a n c e a u x m a i s o n s qu'elles g o u v e r n e n t il f a u t c r a i n d r e u n e 2. —
Former
( p a r e x e m p l e : si l a l e t t r e L a m e d m o r t violente).
les r a c i n e s q u i r é s u l t e n t d u r a p p r o c h e m e n t d e la l e t t r e
dominante zodiacale une
maison.
g o u v e r n e la VIIIe,
Ceci
d e s l e t t r e s p l a n é t a i r e s q u i p e u v e n t se r e n c o n t r e r d a n s
éclairera
le p r é s a g e
obtenu
par
la lettre
zodiacale.
Ce
travail préliminaire d o n n e r a u n e idée de l'existence a n t é r i e u r e d u sujet, d e s d a n g e r s q u i le m e n a c e n t e t d e s p o s s i b i l i t é s q u i l u i s o n t o f f e r t e s . 3. — L e s l e t t r e s d e s n o m e t p r é n o m s r e p r é s e n t e n t l ' i n d i v i d u a l i t é d u sujet p a r leur r e n c o n t r e a v e c celles d u Z o d i a q u e et des p l a n è t e s d u faisceau a u q u e l elles a p p a r t i e n n e n t . E l l e s i n d i q u e n t c o m m e n t r é a g i r a le s u j e t v i s - à - v i s d e s i n f l u e n c e s s o u s l e s q u e l l e s il e s t n é . Exemple
: la r a c i n e —
Resch-Aïn —
représente un m o u v e m e n t b o n
à l ' o r i g i n e m a i s q u i , d a n s la suite, d e v i e n t i r r é g u l i e r et m a u v a i s . L a r a c i n e — a ï n - a ï n — d é f i n i t t o u t ce q u i se p l i e et se replie. a)
En
1 le
maison :
Iod
domine,
influencée
II influences égales d u
faiblement
Lamed
et d u
par
Iod
le
Teth
(Lion).
(la V i e r g e ) .
III influence d o m i n a n t e , L a m e d ; puis faible action d u N o u n IV
Noun
dominante.
influencée
par
V
influences
VI
dominante
Tzadé
influencée
par
VII
dominante
Coph
influencée
par
VIII IX
égales
Aïn
et
Samech
X
dominante
Vau
influences
égales
dominante
Teth
affectée p a r de
Zaïn
et
(Sagittaire).
Aïn
et
Tzadé
influencée
Se r e p o r t e r a u x définitions v a l e u r des lettres.
Zaïn
(Balance).
(Scorpion). Coph
(Capricorne).
(Verseau).
i n f l u e n c e s é g a l e s ( h o r s d e la m a i s o n ) d e C o p h e t d e H é d o m i n a n t e H é r e c e v a n t u n reflet d e V a u (Bélier).
XI XII
de
Samech
(Poissons).
(Taureau).
de
Heth
(Gémeaux).
par
Heth
et
données
Zaïn
(Cancer).
p l u s h a u t e n ce q u i c o n c e r n e la
b) M a r s e n m a i s o n I I I se c o m b i n e d ' a b o r d a v e c L a m e d e t e n s u i t e a v e c N o u n . S a t u r n e (Resch) en V se c o m b i n e a v e c S a m e c h d ' a b o r d , puis f a i b l e m e n t avec Aïn. L a L u n e ( B e t h ) , M e r c u r e ( P h é ) et le Soleil ( T a u ) e n V I se c o m b i n e n t s é p a r é m e n t avec c h a c u n e des lettres T z a d é , A ï n et C o p h . Vénus
(Caph)
Jupiter
en
(Daleth)
en
VIII
influencée
VIII
lettres C o p h et H é E t u d i e r ces d i v e r s e s
influencée
par
Coph.
également
o u leur résultante. racines c o m m e celles
c) L e t a b l e a u c i - d e s s o u s
renseigne
par du
chacune
des
deux
§ I.
sur l'individualité du
sujet p a r la
r e n c o n t r e des lettres des n o m et p r é n o m s d u sujet a v e c celles d u Z o d i a q u e et d e s p l a n è t e s d u f a i s c e a u a u q u e l elles se r é f è r e n t . R é a c t i o n d u sujet v i s - à vis d e ses p o t e n t i a l i t é s n a t i v e s . Les
racines
obtenues
dans
chaque
colonne
verticale
et
par
maison
(1) Configurations planétaires et. maisons déterminées par l'Astrologie scientifique. La présente étude de l'horoscope de Proudhon a été faite par M. le Colonel H. Chardon.
s ' o p p o s e n t a u x résultantes définies plus h a u t (influences extérieures) et m a r q u e n t la r é a c t i o n d e l ' i n d i v i d u e n f a c e d e s o n d e s t i n . Ceci posé, n o u s allons p r o c é d e r à l ' i n t e r p r é t a t i o n des éléments m e n t i o n n é s d a n s les p a r a g r a p h e s a, b, c. a ) M a i s o n I. — M a n i f e s t a t i o n p o t e n t i e l l e s o c i a l e d u r a b l e d e v a n t p r o v o q u e r les e f f o r t s d e l ' h o m m e p o u r a s s u r e r s o n e x i s t e n c e i n d é p e n d a n t e . M a i s o n I I . — P r o u d h o n c h e r c h e à i m p o s e r u n e d i r e c t i o n à la v i e a v e c certains avantages. M a i s o n I I I . — I n s t a u r e r la v i e d e c h a q u e i n d i v i d u d ' a p r è s c e r t a i n e s r è g l e s en a p p a r t e n a n t à u n e collectivité. Maison I V . — L i m i t a t i o n des possibilités q u i p r é c è d e n t en faisant appel en m ê m e temps aux passions humaines p o u r organiser l'Etat. M a i s o n V . — Il i n c i t e les m a s s e s à p r o g r e s s e r s a n s d e s s e i n e n é v e i l l a n t leur enthousiasme. Maison V I . — Cette t h é o r i e c o n d u i t à des actions mauvaises entachées de f o u r b e r i e e n se s e r v a n t d e t o u s les m o y e n s i n t e l l e c t u e l s e t m a t é r i e l s p o u r r é a l i s e r les p r o m e s s e s . M a i s o n V I I . — L ' h o m m e e s t a i n s i c o n t r a i n t à se g r o u p e r p a r la f o r c e d ' u n e f a ç o n p o u r a i n s i d i r e m a c h i n a l e , t e r m e d e ses a s p i r a t i o n s . Maison V I I I . — P r o u d h o n agit sous l ' e m p i r e d ' u n e force aveugle destinée à se d é t r u i r e e l l e - m ê m e . M a i s o n I X . — Il se c r u t u n a n i m a t e u r e t se l a n ç a t ê t e b a i s s é e d a n s ses rêves philosophiques. M a i s o n X . — D e b o n n e f o i o u n o n il s ' i m a g i n a r e l i e r t o u t e s les a s p i r a t i o n s h u m a i n e s a u r i s q u e d ' u n e f f o n d r e m e n t social. M a i s o n X I . — M a l g r é d e s s y m p a t h i e s p l u s o u m o i n s s i n c è r e s le m o u v e m e n t d é c l a n c h é p a r P r o u d h o n , esprit p r é s o m p t u e u x , agit avec des h e u r t s et des rudesses. M a i s o n X I I . — C e s e f f o r t s v e r s l ' i m p o s s i b l e s o n t i l l u s o i r e s e t le b u t q u e P r o u d h o n s'est p r o p o s é ne sera jamais atteint.- Les h o m m e s marc h a n t d a n s le s i l l o n t r a c é p a r c e t u t o p i s t e s u b i r o n t d e s r é a c t i o n s pénibles et douloureuses. C o n t i n u o n s c e t t e é t u d e p h i l o s o p h i c o - s o c i a l e r e p r é s e n t a t i v e d e la m e n t a l i t é - p e r s o n n a l i t é d u sujet en question. b) Mars, en M a i s o n III, c o m b i n é e à L a m e d puis avec N o u n . L a lettre G h i m e l r é p o n d à M a r s . N o u s a v o n s d e ce f a i t d e u x r a c i n e s . L a p r e m i è r e G h i m e l - L a m e d q u i e x p r i m e le d é v e l o p p e m e n t d ' u n e c h o s e o u d ' u n e idée p a r des m o y e n s matériels de diffusion. La seconde racine G h i m e l - N o u n indique par contre u n relâchement, e x c è s p r o v o q u é s p a r la d o c t r i n e a u s e i n d e s m a s s e s . Saturne, e n M a i s o n V , d o n n e les r a c i n e s R e s c h - S a m e c h et R e s c h - A ï n . L a p r e m i è r e d e ces r a c i n e s d é f i n i t u n m o u v e m e n t d é s o r d o n n é e t généralisé, u n e expansion universelle, i m a g e des doctrines communistes g r i s a n t les p e u p l e s . L a s e c o n d e e s t r e p r é s e n t a t i v e d e la p e r v e r s i t é et d u d é s o r d r e d a n s l'action enthousiaste qu'elle symbolise. L a L u n e , Mercure et le Soleil, e n V I , se c o m b i n a n t s é p a r é m e n t a v e c Tzadé, A ï n et Coph. i. - B e t h - T z a d é (Lune) r é p o n d à t o u t e idée de m o u v e m e n t d é s o r d o n n é , m o u t o n n i e r , maladif. B e t h - A ï n i n d i q u e u n lien f o u g u e u x , i m a g e d ' u n e société qui vit sur les d o c t r i n e s s o c i a l i s t e s . B e t h - C o p h signifie disparaître.
épuisement,
raréfaction,
vitalité
condamnée
à
TABLEAU D E LA DISPOSITION DES LETTRES D
2. - Phé-Tzadé (Mercure) affirme toute idée de diffusion, de liberté. Phé-Aïn, clameurs des foules. Phé-Coph, idée de va-et-vient, action et réaction des idées de Proudhon, intermittence de l'état de choses créé. 3. - Tau-Tzadé (Soleil), action de s'étendre outre mesure, hypertrophie Tau-Aïn. Ce qui précède conduit logiquement à des résultats illusoires, vains. Vénus Caph forme racine avec Coph, en VIII, maison fatale. Cette racine est inusitée en hébreu. Toutefois, on peut retenir l'association des significations de Caph et Coph. Vie passagère résultant d'une contrainte exercée sur l'homme, dictature populaire. Jupiter (Daleth) en VIII formant racine avec Coph et Hé. 1. - Daleth-Coph, idée de division par brisure, fin violente d'un état social conforme à la doctrine proud'honnesque. 2. - Daleth-Hé, divisibilité élémentaire, essentielle d'une humanité ainsi conçue. Passons à présent à la dernière partie du travail, la plus délicate puisqu'elle doit nous montrer quelle sera l'attitude de l'individu en face de ses potentialités natives. Le thème horoscopique fait connaître les projections dans les diverses maisons des lettres du nom et prénoms du sujet ainsi que les lettres zodiacales et planétaires ayant déterminé la formation des racines présentées plus haut. Il faut opposer à ces dernières données les racines résultant des éléments de transcription du nom et prénoms pour être renseigné sur les réactions de Proudhon vis-à-vis de ses potentialités natives (voir § 3 cidessus). Ces rapprochements nous font voir surabondamment que Proudhon, loin de mettre un frein ou de canaliser dans un sens convenable les forces qui le sollicitaient, en a tiré le parti le plus mauvais en entraînant les masses inconscientes à l'assaut de vaines utopies. De ces racines, on dégagera aisément l'habileté oratoire de Proudhon s'employant d'une manière hypocrite à allumer des convoitises, coupables et irréalisables dans l'esprit de ses semblables. Le néant de ces théories est également mis en relief dans les commentaires qui précèdent. On peut compléter l'étude qui vient d'être développée sommairement en faisant intervenir les Tarots dont les arcanes majeures correspondent aux différentes sphères zodiacales de la Rota. Les renseignements qui seront recueillis par ce travail accessoire viendront confirmer et contrôler les résultats obtenus par ailleurs. Ainsi, par exemple, l'Arcane 5 complètera la signification de la racine dégagée de la sphère zodiacale Lion, Vierge, Cancer. Nous avons examiné à grands traits tout ce qui se rapporte au portrait psychologique de Proudhon, personnalité, individualité. L'étude relative au plan physique du personnage doit être entreprise par des procédés analogues à ceux qui font l'objet de ce qui vient d'être lu. Se reporter au tableau des influences physiques dans le cadre zodiacal en faisant intervenir l'action des planètes dans les diverses maisons. Enfin, on peut se proposer une vérification synthétique par la réduction numérale des lettres des nom et prénoms dont la somme ultime cabbalistique correspondra à un arcane majeur projetant une vive lumière sur la personnalité du sujet. Une autre utilisation de la Rota consiste dans un tirage des cartes du Tarot.
Ce tirage dérive directement de la méthode qui vient d'être exposée et, de ce point de vue, peut être considéré comme un tirage horoscopique. Il importe de connaître les nom, prénoms du sujet, l'année, le mois et le jour de la naissance. On tire du jeu les cartes qui, par leurs lettres, composent le nom et les prénoms du consultant. On les dispose sur trois lignes les unes audessous des autres. Elles représentent ainsi les trois cercles de la Rota. On sort enfin trois cartes dont les nombres correspondent aux réductions cabbalistiques des dates de naissance, savoir : une carte pour l'année, une pour le mois et la dernière pour le jour. Ces cartes sont disposées en triangle, le sommet en bas, sous la dernière ligne des noms (i). On étudie ensuite, d'après ces lames, la nature du sujet et le cadre d'influences qui formera son existence. Ce premier tirage, analysé correctement, donnera le portrait du consultant et les repères cardinaux de sa vie et de son caractère. La première ligne (nom) a trait à la position sociale, aux épreuves d'ordre physique, aux dangers et aux questions d'argent. La seconde ligne, second prénom, renseignera sur ses rapports familiaux, son mariage, ses proches parents, ascendants ou enfants. Enfin, la troisième ligne (prénom usuel) donnera une idée de ses aptitudes spirituelles et intellectuelles, de son effort volitif orienté vers l'évolution ou l'involution. Toutefois, pour obtenir des réponses prophétiques, il faut opérer suivant les règles de la Rota qui consistent, comme on l'a déjà dit, à former des racines nouvelles à l'aide des noms suivant leur disposition dans les faisceaux. Prenons comme exemple Jean-Jacques Rousseau et transcrivons ces noms en lettres hébraïques qu'il est possible de remplacer par des lames du Tarot. u a e s s u o R s euq c a T n a eJ Pour résoudre la première ligne (influences extérieures de la vie), on étudie les lettres composant le nom et successivement en allant de droite à gauche. Pour la seconde ligne, on étudie chaque lettre avec celle qui lui correspond dans la première ligne, dans le même ordre de droite à gauche. Dans le cas présent on obtiendra, pour la deuxième ligne, sept racines, savoir : JR, AO, CU, QS, US, EE, SA. On opèrera de même pour la troisième ligne que ci-dessus en formant des racines de trois lettres. Nous aurons ainsi quatre racines : JJR, EAO, ACU, NQS. Ces racines combinées donneront les réponses aux questions posées par la première ligne (influences extérieures) et montreront comment l'être intérieur réagira devant les épreuves de la vie. Enfin, les trois dernières cartes, formant une racine à leur tour, serviront de clef pour résoudre les questions posées par l'étude initiale et (i) Remarque importante. - Si une lettre se répète une ou plusieurs fois dans les noms ou dates, on remplace l'arcane majeur par un arcane mineur correspondant. Ce dernier sera considéré comme la répétition de l'arcane majeur dans un degré secondaire.
indiqueront si, après toutes les luttes et les épreuves, l'issue de la vie sera fatale, néfaste ou couronnée de succès. Si, après cette première opération, on voulait poser une question sur un cas particulier de l'existence du même sujet, on procèderait comme suit : Mélanger les cartes ayant servi au premier tirage, douze fois, et, après avoir coupé, les disposer sur trois lignes comportant le même nombre de cartes dans chacune qu'au tirage du début. Les trois dernières cartes seront retournées. On interprètera comme la première fois, avec cette seule différence que chacune des cartes retournées servira de clef pour chacune des trois lignes. Cette carte répondra définitivement si la combinaison donnée par la ligne se réalisera infailliblement ou s'il y a possibilité d'une autre issue. Par ce tirage, on obtient souvent des résultats stupéfiants, mais, pour cela, il faut posséder la connaissance parfaite du caractère des lettres et des lames du Tarot. Pour mettre fin à ce travail, je vais donner encore une application de cette merveilleuse machine dans un domaine différent du savoir humain. Dans mon Essai d'Astrologie Cabbalistique, je me suis étendu sur la question du Schemamphorash ou table des 72 noms mystérieux composés d'après les règles de la Rota et qui se disposent autour du cercle zodiacal pour y exercer leur influence. J'emprunte la figure ci-contre à l'ouvrage précité qui montre comment ces influences réagissent dans le monde. Mais pour animer ces noms mystérieux, pour leur donner la vie et la possibilité d'émaner leur puissance respective, il faut qu'ils soient excités par le nom vivifiant, cause de toute vie dans l'Univers, le IEVE. C'est ce nom sacré qui appelle à la vie et anime les noms qui rayonnent chacun d'une manière particulière en formant une sphère d'influence comparable à un champ magnétique. Ainsi, dans le domaine de l'électricité, on verra qu'une dynamo n'est autre chose que l'application de la même Rota reproduite avec précision. Or, l'ancre formé par les deux pôles positifs et les deux pôles négatifs représente la croix du nom sacré(+ 1 — E + V — E). Et les cordes composant le champ d'influences des noms mystérieux qui passent d'un trigone à un autre seront figurées dans la dynamo par l'induit où se forme le champ électrique par suite de la rotation de l'ancre. Quand, un jour, j'ai vu dans un traité de physique le schéma d'une dynamo, j'ai été frappé de sa ressemblance parfaite avec l'antique dessin de la Rota (1). Les applications de cette merveilleuse machine dans tous les domaines du savoir sont nombreuses, ce que j'en ai dit suffit pour les lecteurs qui m'ont compris. Celui qui voudra étudier à fond cette figure vraiment extraordinaire constatera son utilité dans toutes les circonstances de la vie, car elle représente la véritable Roue Céleste.
(1) Voir par exemple Cours d'Electrotechnique par M. A. Iliovici. L. II, p. 66.
LE
CHAMP
DE FORCES
C R É É PAR LA DU
ROTATION
DU T E T R A G R A M M A T O N DANS
SCHEMANFORASH
L'INDUIT
III
MANUEL DE CABBALE PRATIQUE
CLEF DE LA CABBALE
Licence eden-19-7-6224024-7-105602476-24953654 accordée le 28 janvier 2023 à [email protected]
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doute se mua en foi, puis en certitude ; sa parole retrouva l'accord du Verbe, et son geste la réalisation de la forme animée. Ces quelques lignes font comprendre que ce n'est pas dans les Universités, ni dans les cours « par correspondance » qu'on peut apprendre la Magie. Son étude est strictement personnelle et individuelle et demande un long entraînement qui rebute le plus grand nombre des néophytes, tant il leur paraît difficile et inutile. Sans ce travail, le chercheur reste aveugle et sourd et ne pourra acquérir aucune parcelle de la Sagesse. Ce n'est pas en copiant aveuglément quelques signes qu'on peut confectionner un talisman actif, ni en traçant un cercle quelconque qu'on se mettra à l'abri d'une attaque de l'au-delà. Aussi, tous les grimoires et « secrets magiques » publiés par de soidisant initiés ne sont en somme que des manœuvres propres à duper les crédules et à enrichir les « mages » dénués de tout scrupule. En publiant ce livre, je n'ai point pour objectif de divulguer ce qui doit rester sous le voile, ni de donner des recettes pour les curieux. Je désire seulement guider les pas du chercheur convaincu et vertueux. Si celui-ci veut s'appliquer à gravir les degrés de l'échelle de Jacob, il trouvera ici des éléments propres à le soutenir. S'il persévère dans la montée avec constance dans ses intentions, il rencontrera alors le MAITRE qui le jugera digne de subir les épreuves et l'assistera. Cet écrit, muet et fermé pour le vulgaire indigne, parlera et rayonnera pour celui qui est mûr.
CHAPITRE PREMIER
LE BUT ET LES MOYENS
Celui qui, après avoir pesé sa détermination, veut entreprendre avec succès l'étude des sciences occultes, doit s'imposer un but. Je ne ferai pas état des curieux dont le seul objectif consiste à découvrir dans les sciences mystérieuses quelques secrets dont la réalisation facile est susceptible d'étonner la foule toujours avide de manifestations surnaturelles. Malheureusement, la majorité des gens qui tentent une incursion dans le domaine de l'occulte versent dans ce travers. C'est ainsi que se justifie la vogue de toutes les « magies noires et blanches », des « secrets » et autres grimoires dont les titres contiennent des promesses alléchantes pour le naïf qui veut, sans effort, faire servir le mystère à ses distractions. Les charlatans qui vivent de cette littérature stupide connaissent bien leur public et savent que le phénomène de production facile seul l'intéresse. Les ouvrages que je présente ne sont pas destinés à cette catégorie de lecteurs. Si vous avez quelque parenté avec ces derniers, fermez ce livre, car vous n'y trouverez rien de nature à satisfaire votre curiosité, non plus qu'à épater ceux qui vous entourent. Aborder l'étude de la Sagesse antique implique un dur labeur qu'il faut mener avec persévérance. Celui-là seul qui s'est imposé un but pourra accomplir la tâche entreprise. Le processus employé est analogue à celui qu'impose l'étude des sciences positives. L'élève veut-il faire un ingénieur, un médecin, ou simplement un homme instruit ? Veut-il obtenir un diplôme en vue d'occuper un emploi qui assure son existence dans le domaine qu'il a choisi ? Les cours, les devoirs, les examens constitueront les épreuves qu'il doit subir pour prouver qu'il a bien assimilé l'enseignement donné. Il devra, par l'analyse patiente, développer en lui l'esprit de synthèse. Mais, dans les universités officielles, le vrai savant est rare et la plupart des étudiants se contentent de connaissances superficielles, suffisantes pour l'obtention d'un diplôme quelconque. En général, le savoir intégral n'est pas recherché, mais seulement l'étiquette de ce savoir : le diplôme
enlevé avec le minimum d'efforts et appelé à assurer le maximum de bienêtre. Souvent, la vocation du prêtre est malheureusement de même ordre avec les mêmes tendances matérielles. Le jeune homme qui choisit le service de Dieu regarde ce service comme une carrière, un gagne-pain. Il ne sent pas qu'il commet un sacrilège chaque fois qu'il se présente devant l'autel avec une âme qui n'est pas purifiée et dont le manque de préparation lui interdit de communiquer avec le plan supérieur. Sa prière sera de valeur nulle et il est condamné à un avenir lamentable. Toute autre est la situation du prêtre par vocation, mû par une foi profonde et qui comprend son rôle de véhicule destiné à assurer l'échange des courants entre les différents plans. Rôle noble et pur entre tous. Ceci exige une grande domination de soi-même pour s'élever spirituellement, devenir le vase d'élection du sacerdoce. Pour arriver, il lui faudra dompter ses instincts inférieurs, accepter le mal être et mépriser toute récompense ici-bas. Il engage avec son corps une lutte où la lumière de l'esprit doit avoir raison des ténèbres de la matière. La bataille a lieu au milieu des tempêtes de la vie qui risquent d'éteindre à tout moment le flambeau du spiritualisme. Nombreux sont ceux qui succombent et sont engloutis dans les ténèbres des passions. Ils deviennent des professionnels et non des serviteurs de Dieu. Quelques-uns, très rares, parviennent à faire rayonner autour d'eux la clarté de l'état supérieur qu'ils réfléchissent. Ce sont des saints. Leur foi est éprouvée et aboutit au savoir ; leur pouvoir est superhumain, car il est absolument désintéressé, puisqu'ils possèdent la Sagesse. En vue de faciliter la lutte contre les passions, aussi bien dans la religion chrétienne que dans d'autres, des monastères se sont constitués ; des ermites recherchent l'isolement. Cela ne veut pas dire que tous les moines soient des saints, pas du tout ; mais que le but du monastère est de créer une ambiance favorable à la concentration spirituelle en échappant aux tentations du monde. J'ai donné ailleurs (i) quelque idée de la vie des moines du mont Athos et du Thibet où les novices sont astreints à des besognes manuelles très dures. Ils se révoltent d'abord, car ils n'ont pas quitté leur milieu pour éplucher des pommes de terre ou pour fendre du bois. Leur volonté finit par se plier sous celle du Maître qui, par une stricte disciplin e et des pratiques qui ne paraissent avoir aucune relation avec le spiritualisme, façonne l'âme du néophyte. D'une matière brute, on obtient ainsi un vase de pur cristal, prêt à recevoir la Lumière et à l'irradier à son tour. Mais tous ceux qui entreprennent cette initiation, ne parviennent pas au but. Un grand nombre lâche pied et revient au point de départ/esclaves de leurs besoins. D'autres épluchent docilement les pommes de terre jusqu'à la fin de leurs jours. Quelques-uns, seulement, des' élus, dont l'âme s'est purifiée, reçoivent un jour l'ordre de leur Maître de devenir ermites à leur tour, car ils sont armés et prêts pour la lutte. Les pratiques qui ne semblaient présenter rien de commun avec le spiritualisme disciplinèrent l'âme du néophyte et la préparèrent au labeur mystique. Lutte différente de l'autre, mais infiniment plus sévère qu'on ne peut se l'imaginer. Celui qui sort victorieux de cette lutte devient un saint homme, sage par sa foi, puissant par sa sagesse. (i) Foyer de lumière, Psyché, février 1929.
J ' a i p r i s ces d e u x e x e m p l e s d u s a v a n t e t d u r e l i g i e u x , c a r , a i n s i q u e je l'ai d i t , la m a g i e e s t la s o u r c e d e l a q u e l l e s o r t e n t d e u x f l e u v e s : la s c i e n c e e t la r e l i g i o n . L e s f o n d a t e u r s d e s g r a n d e s r e l i g i o n s ( M o ï s e , B o u d d h a , e t c . ) , les g r a n d s p h i l o s o p h e s d o n t s ' h o n o r e l a S c i e n c e h u m a i n e à s o n d e g r é le p l u s é l e v é ( P y t h a g o r e , P l a t o n , e t c . ) a v a i e n t r e ç u l ' i n i t i a t i o n d a n s les t e m p l e s . Ils s ' o r i e n t è r e n t v e r s les b r a n c h e s d u s a v o i r e n h a r m o n i e a v e c l e u r s aptitudes. L e M a g e , l ' i n i t i a t e u r s u p r ê m e , é t a i t à la f o i s u n s a g e e t u n g r a n d p r ê t r e . S o n é l é v a t i o n d é f i n i t i v e e x i g e a i t le d é v e l o p p e m e n t c o m p l e t d e la s a g e s s e e t d e la p u r e t é , d o u b l e e f f o r t e t l u t t e c o n s t a n t e p o u r p o u v o i r a v a n c e r s u r la s p i r a l e d ' é v o l u t i o n . C e q u i le d i f f é r e n c i a i t d u s a v a n t , c ' é t a i t s o n p o u v o i r i s s u d e la S a g e s s e e t g u i d é p a r la p u r e t é . C e q u i le d i f f é r e n c i a i t d u p r ê t r e , c ' é t a i t s o n s a v o i r q u i r e m p l a ç a i t la f o i , c a r il s a v a i t d i r i g e r les f o r c e s c r é a t r i c e s d e la n a t u r e e n s ' é l e v a n t v e r s les p l a n s é l e v é s d e s c a u s e s e t d e s effets. O n c o n ç o i t q u e ce n ' e s t p a s d a n s n o s U n i v e r s i t é s , n i p a r d e s c o u r s q u e l c o n q u e s , q u ' o n p e u t é t u d i e r la M a g i e . C e n ' e s t p a s , n o n p l u s , d a n s les m o n a s t è r e s e t u n i q u e m e n t p a r la p r a t i q u e d e l a p r i è r e , q u ' o n p e u t d é v e l o p p e r e n s o i les f a c u l t é s q u i c a r a c t é r i s e n t le m a g e . Il n ' e x i s t e p a s d e c o u r s d e m a g i e , c a r , t o u s ces « t r a i t é s », « m a n u e l s », « g r i m o i r e s », e t c . , s o n t aussi loin de l ' e n s e i g n e m e n t m a g i q u e q u e n ' i m p o r t e q u e l a u t r e livre. L e seul livre, t o u j o u r s o u v e r t d e v a n t n o s yeux, mais q u e n o u s n e s a v o n s p a s lire, c ' e s t la n a t u r e ; c a r la m a g i e e s t e s s e n t i e l l e m e n t la S c i e n c e d e la v i e . O r , le m y s t é r i e u x é c r i t q u e n o u s c o n t e m p l o n s t o u s les j o u r s e s t t r a c é a v e c d e s m a n i f e s t a t i o n s v i t a l e s d o n t le s e n s s e c r e t e t s a c r é é c h a p p e a u x yeux du profane. L e s e c o n d l i v r e q u i t r a i t e d e s m ê m e s q u e s t i o n s , m a i s o ù les l o i s d e la v i e s o n t c o o r d o n n é e s e t t r a d u i t e s p a r u n s y m b o l i s m e c o n v e n t i o n n e l , e s t le T a r o o u R o t a . O n n e p e u t é t u d i e r l ' u n s a n s c o m p r e n d r e l ' a u t r e ; c o m m e les h i é r o g l y p h e s d ' u n e l a n g u e i n c o n n u e r e s t e r o n t m u e t s p o u r c e l u i q u i n ' e n p o s s è d e r a p a s la clef. D e ce q u i p r é c è d e , o n c o m p r e n d q u e , p o u r a b o r d e r l ' é t u d e d e la m a g i e , il f a u t p o s s é d e r d e s c o n n a i s s a n c e s a s s e z a p p r o f o n d i e s d e s S c i e n c e s matérielles. C'est que, c o m m e dit R e u c h l i n : « P o u r c o m m e n c e r l'étude d e la m a g i e , il f a u t a v o i r é t u d i é d ' a b o r d t o u t e s les s c i e n c e s ». D a n s l ' A n t i q u i t é , t o u t e s les s c i e n c e s é t a i e n t e n s e i g n é e s d a n s les t e m p l e s , s e u l s f o y e r s de culture et de civilisation d ' o ù s o r t a i e n t aussi b i e n des architectes, des m é d e c i n s , d e s a r t i s t e s q u e d e s h o m m e s d ' E t a t o u d e s p h i l o s o p h e s . Il n e f a u t p a s c r o i r e q u e t o u s ces s a v a n t s é t a i e n t d e s i n i t i é s . D u t o u t . U n j e u n e h o m m e d é s i r e u x d ' é t u d i e r u n e b r a n c h e q u e l c o n q u e se p r é s e n t a i t d a n s u n t e m p l e , o ù , c o m m e d a n s n o s F a c u l t é s , il s u i v a i t les c o u r s q u i l ' i n t é r e s s a i e n t . Il p o u v a i t s ' e n t e n i r là e t m e t t r e e n p r a t i q u e le s a v o i r a c q u i s . T o u t e f o i s , c e l u i q u i se s e n t a i t d e s a p t i t u d e s p o u r les S c i e n c e s s a c r é e s r e s t a i t d a n s le t e m p l e e t se c o n s a c r a i t à l ' é t u d e d e la h a u t e S a g e s s e . Il d e v a i t ê t r e p r é destiné, puis, p a r u n travail c o n s i d é r a b l e , p a r des é p r e u v e s de p l u s en p l u s difficiles, il p u r i f i a i t s o n â m e e t d é v e l o p p a i t ses f a c u l t é s s p i r i t u e l l e s . L ' i n i t i a t i o n é t a i t i n d i v i d u e l l e ; c a r , ce q u e l ' u n p e u t o b t e n i r a v e c a s s e z d e f a c i l i t é , u n a u t r e m e t t o u t e s a v i e p o u r le r é a l i s e r . L ' e n s e i g n e m e n t é t a i t s t r i c t e m e n t p e r s o n n e l e t o r a l . L e M a î t r e s e u l p o u v a i t j u g e r si le d i s c i p l e é t a i t p r ê t à f r a n c h i r u n e n o u v e l l e é t a p e s u r la r o u t e r o c a i l l e u s e e t e s c a r p é e q u i m è n e à la l u m i è r e . L a C a b b a l e é t a i t t r a n s m i s e c h a î n o n a p r è s c h a î n o n à celui qui e n était j u g é d i g n e et p r ê t à p o u v o i r l'accepter. C ' e s t u n e chaîne d ' o r q u ' a u c u n e m a i n i m p u r e n e d o i t s o u i l l e r . L e d i s c i p l e , g u i d é p a r le
Maître, travaille, résout des questions et subit des épreuves. S'il reste au-dessous de ce qu'on attend de lui, il s'éloigne de lui-même du but à atteindre, car le maître n'explique pas. La compréhension ne vient qu'à celui qui est mûr. Celui qui ne l'est pas cherchera en vain et ne trouvera jamais. C'est par une discipline sévère, par des épreuves qui, dans les débuts, semblent n'avoir aucun rapport avec le but envisagé, que le maître assouplit et soumet à la sienne la volonté du disciple et c'est cette même discipline constante qui lui facilitera l'accès des plans supérieurs. Il ne suffit pas de comprendre les lois de la nature ; il faut savoir les appliquer. C'est exactement comme un théoricien qui, dans le domaine électrique, serait incapable de manier un appareil. Son savoir serait de nulle valeur s'il ne se manifestait pas en acte. Or, la formule exprimée par Eliphas Lévi dans Dogme et Rituel de Haute Magie rend assez bien ce que l'on doit exiger du Mage : « Savoir pour oser, oser pour vouloir, vouloir pour posséder l'empire, et se taire ». Cette dernière condition est indispensable, car celui qui divulgue la Sagesse suprême commet un mal impardonnable. C'est de lui qu'il est dit dans les Ecritures : « Il vaut mieux qu'il s'attache une pierre au cou et se jette à l'eau que de tenter un de ses semblables ». De plus, il perd le rang qu'il avait acquis dans son évolution et rompt la chaîne de la tradition qui l'unit à ses maîtres. De nos jours, où la vie trépidante est uniquement orientée vers le bien-être en vue de réaliser une sorte de paradis terrestre avec le minimum de peine, l'étude des sciences occultes devient plus ardue encore. Il n'existe plus d'écoles initiatiques (du moins en Occident). Le chercheur doit se débattre dans le réseau machiné de la vie moderne et lutter pour ne pas être englouti dans cette mer houleuse qu'est l'existence actuelle. Dans le monde antique, l'initiation dans une école où le disciple était séparé du monde et de ses attraits, soumis à une discipline, était chose difficile et inaccessible pour la plupart des humains. Que dire alors de celui qui, de nos jours, au milieu des difficultés qui l'environnent, veut parvenir à la source du savoir ? Ces difficultés peuvent sembler insurmontables et on peut supposer que la Sagesse est fermée à l'homme du xxe siècle. Ce n'est pas tout à fait exact. L'effort demandé est, il est vrai, plus grand ; et le désir sincère doit être plus ardent, la tâche n'en est que plus méritoire. L'étudiant débute par la curiosité, continue par la lecture. Il se rend compte au bout de peu de temps que les recettes des différents grimoires ne donnent pas les résultats attendus. Il ne suffit pas, en effet, de copier scrupuleusement des signes qu'on ne comprend pas ou de réciter une formule privée de sens. Mais si son âme est prête à recevoir l'enseignement, il ne se découragera pas, il persévèrera, sentant intuitivement que sous ces conjurations bizarres, sous ces signes étranges ou incompréhensibles, il y a quelque chose qui lui échappe et que ce quelque chose est l'essentiel. Il médite, travaille à se perfectionner et un jour vient, qui lui apporte la lumière et dissipe les nuages derrière lesquels il pressentait la vérité. Ses horizons s'élargissent, il ne se sent plus le même tant ses conceptions se trouvent modifiées. S'il persévère avec les mêmes intentions louables exemptes de tout intérêt matériel, adaptant son existence aux règles de la sagesse, le Maître entendra son appel et apparaîtra un jour venant pour le conduire sur les chemins de l'Initiation.
Or, même dans la vie actuelle, au milieu de l'incohérence qui nous entoure, il est possible, pour celui qui le veut sincèrement, d'approcher des sources de la Sagesse. Celui qui atteint cet ultime but a gagné le point le plus élevé qu'il soit donné d'atteindre à un incarné. Le but de ce livre est précisément de faciliter une telle ascension et préparer le chercheur à recevoir le guide attendu. Ce but est exprimé par le nombre du symbole 22 qui le ramènera à la conception du principe. Les moyens sont exprimés par les trois gammes septenaires consécutives formant les vingt et un degrés de l'Echelle de Jacob. Les symboles qui figurent dans le chapitre qui suit ne divulguant rien au profane aideront le penseur sincère à découvrir la direction qu'il doit suivre dans son travail. Je me suis efforcé d'éliminer toutes les erreurs imputables à des copistes illettrés ou à des charlatans ignares. J'ai respecté, dans ma trilogie, la vraie tradition dans son initiale pureté. Que le lecteur scrute et médite sur les pages qui viennent et les résultats obtenus répondront à sa persévérance et à son potentiel moral.
CHAPITRE II
LES SYMBOLES
Comme on le sait, la Sagesse antique est contenue tout entière dans les 22 symboles qui sont les 22 lettres de la langue sacrée, les 22 arcanes majeurs et leurs correspondants les 22 nombres, expression de leur signification numérale. Ces symboles représentent aussi bien le Macrocosme que le Microcosme (Univers créé). Or, les douze signes du Zodiaque et les sept planètes leur sont rattachés ainsi que les diverses parties du corps humain et des facultés de l'homme. De plus, à chaque symbole correspond un nom divin qui définit son principe, une catégorie d'anges ou d'entités supérieures exprimant sa puissance ou son âme, et une qualité humaine qui réalise sa manifestation. La connaissance de ces noms donne à l'étudiant la valeur de chaque symbole. Les planches ci-jointes ne sauraient être considérées comme des cartes, elles ne sont que des expressions schématiques et sommaires du Tarot ancien. J'ai figuré, sur chacune de ces planches, les différentes interprétations symboliques des figures en diverses langues conventionnelles pour faciliter à l'étudiant le déchiffrement des pantacles, des talismans ou autres écritures magiques. Enfin, on trouvera au bas de chaque planche le sens abstrait de chaque symbole afférant à l'arcane. J'aime à croire que cette présentation facilitera l'étude des documents pantaculaires dispersés dans mes deux ouvrages précédents.
I L'homme, comme son prototype, Dieu, doit travailler sans cesse. Ne rien vouloir ou ne rien faire mène à la chute aussi bien que faire le mal. Une volonté ferme et la confiance en soi, appuyées sur la raison et la justice, conduiront l'homme au but suprême et le garderont sur sa route de tout danger.
II L'esprit de l'homme régi par la volonté progresse dans la recherche de Dieu. Le Créateur dit : « Que la lumière soit ! », et l'obscurité fut dissipée. L'homme doit dire : « Que la vérité et le bien soient avec moi ». Et, si sa volonté est orientée vers la vérité, il en verra le rayonnement. Guidé par cette clarté, il atteindra le but idéal vers lequel il tend. Au cours de son évolution, l'homme doit frapper à la porte du savoir, celle-ci s'ouvrira, mais, au préalable, il lui faut étudier le chemin à prendre pour ne pas s'égarer dans le labyrinthe. Il se retournera vers le soleil de la vérité et il comprendra. Il devra garder le silence pour ne pas prêter le flanc à la critique des profanes.
III Désirer ardemment le vrai et le beau détermine leur reflet dans l'homme. Désirer le contraire, c'est courir à l'abîme. L'homme peut espérer le succès dans ses entreprises à condition de joindre l'acte à la pensée équilibrée. Le résultat donnera le bien.
IV Rien" ne résiste à une volonté tenace appuyée sur le levier de la sagesse, du bien et de la justice. Le travail de l'homme, ainsi orienté, constitue son droit, mais surtout son devoir. Le vainqueur de cette lutte accomplit sa mission ; s'il tombe avec abnégation, il gagne l'immortalité. L'accomplissement de ses désirs appartient à un être plus puissant que lui. Il doit chercher à le comprendre ; s'il réussit il peut compter sur son appui.
V Chacun oriente sa vie selon sa volonté. Le génie du bien se tient à droite de l'homme, le génie du mal à sa gauche. Sa conscience entend leurs voix. Or, pour pouvoir guider ses actes sur le chemin du salut il faut écouter sa propre conscience.
VI Pour la plupart des incarnés, le vice exerce une séduction supérieure à celle de la vertu. De nombreux obstacles se dressent sur la route de l'homme, des possibilités contraires se présentent et font chanceler sa volonté entre des décisions contradictoires. L'incertitude est pire qu'un choix défectueux. Il faut savoir prendre une décision en se disant que très souvent il est plus facile de briser une chaîne qu'une couronne de fleurs.
VII L'empire du monde appartient à ceux qu'éclaire la lumière mystérieuse de la vie. L'homme guidé par cette lumière renversera tous les obstacles pourvu qu'il s'arme de courage et respecte la vérité.
VIII Vaincre les difficultés n'est qu'une partie du devoir incombant à l'homme. Pour l'accomplir, il faut savoir établir l'équilibre entre les forces qu'il a déclanchées. Chaque action évoque une réaction. La volonté raisonnée doit prévoir l'attaque des forces hostiles qui peuvent anéantir ou affaiblir l'être. Toute action oscille entre le bien et le mal et toute raison ne sachant pas équilibrer ses actes ressemble à un soleil éteint.
IX La prudence est la cuirasse du Sage ; la perspicacité lui évite la chute dans l'abîme et le danger des pièges. La prudence dans les actes les plus insignifiants est recommandée à l'homme. Rien n'est à négliger. Un petit caillou peut faire verser le char du conquérant du monde. Savoir se taire est plus indiqué que jeter des paroles dans le vent.
X Pour pouvoir, il faut vouloir. Pour vouloir activement, il faut oser. Pour oser avec succès, il faut savoir garder le silence. Pour acquérir le droit du pouvoir et du savoir, il faut vouloir patiemment et avec persévérance. Et, pour maintenir le point culminant de la vie, si l homme l'atteint, il faut qu'il puisse regarder d'un œil tranquille le fond de l'abîme.
XI Pour pouvoir, il faut avoir la foi dans son pouvoir. L'homme qui croit marche en avant et les obstacles disparaissent devant lui comme des fantômes. Pour devenir fort, il faut éteindre en soi les faiblesses du cœur et faire son devoir, guidé par la justice.
XII Le sacrifice est une loi divine qui règne sans exception sur toute la Création. L'homme ne doit en attendre aucune récompense. Il doit au contraire se résigner à l'ingratitude humaine. Son âme doit être prête à tout instant à rendre ses comptes au Créateur. Si la mort violente survient, l'homme doit l'accepter et pardonner à ses semblables qui attentèrent à sa vie ici-bas. Car il est dit que celui qui ne pratiquera pas le pardon sur cette terre sera condamné à la solitude dans l'au-delà.
XIII Ce qui est sur la terre est passager et court. Les plus forts sont fauchés comme l'herbe des prairies. La décomposition du corps physique commence avant même que l'homme s'en aperçoive. Il ne doit en éprouver aucune crainte, car la mort n'est que la naissance dans une autre vie. L'univers absorbe continuellement tout ce qui sort de son sein et n'est pas spiritualisé. Or, celui qui dompte ses instincts, l'âme, en accord parfait avec les lois universelles, crée en lui-même un homme nouveau, l'homme céleste destiné à l'immortalité.
XIV Il faut rassembler ses forces pour ne reculer devant aucun effort et franchir tous les obstacles avec persévérance, telle la goutte d'eau qui use le marbre le plus dur.
XV Un chêne séculaire et robuste affrontant orages et tempêtes fut un jour brûlé par un éclair. Que l'homme médite cet exemple et ne tire aucune vanité de sa sagesse et de sa puissance, car il ne possède pas la clef du Destin,
XVI Toute épreuve de malheur acceptée avec résignation est un progrès accompli, dont l'homme est récompensé. Souffrir, c'est travailler à se libérer de la matière, c'est construire son immortalité.
XVII L'espérance est sœur de la foi. Celui qui s'affranchit de ses passions et de ses erreurs obtiendra la clef de la vraie sagesse. Il verra un rayon s'échapper du sanctuaire, disperser les ténèbres qui voilent l'avenir afin de le guider sur le chemin du salut. Même dans les épreuves capitales de la vie, l'homme ne doit jamais détruire les fleurs de l'espoir. Ce faisant, il récoltera les fruits de sa foi.
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XVIII Celui qui, sans être qualifié, tente l'inconnu prépare lui-même sa chute. Les esprits nocifs figurés par le loup lui tendent des pièges ; les esprits bienveillants symbolisés par le chien lui cachent leur perfidie sous le masque de la flatterie et les esprits paresseux représentés par l'écrevisse guettent le moment de sa chute. L'homme averti doit observer, écouter et se taire.
XIX La lumière du mystérieux est un fluide dangereux mis par la nature au service de la volonté. Elle éclaire celui qui saura la diriger et elle foudroie celui qui méconnaît sa puissance ou qui en abuse.
XX Tout bonheur terrestre est éphémère alors qu'il semble stable. L'élévation de l'esprit est un fruit que l'homme doit s'attacher à faire croître au cours de ses épreuves consécutives. Qu'il ne perde jamais l'espoir dans la douleur et qu'il s'attende à une épreuve au sein du bien-être. L'insouciant ou le paresseux, au moment où ils le soupçonnent le moins, verront tourner la roue de la Fortune et le Sphinx les précipiter dans le gouffre.
XXI Pour élever son esprit, l'homme doit racheter les fautes qu'il a commises au cours de ses pérégrinations terrestres.
XXII La domination — pouvoir de lumière — est un trône préparé par le Créateur pour une volonté purifiée. Le bonheur du Mage réside dans le fruit de la connaissance du bien et du mal. Toutefois, celui qui saura se maîtriser pour échapper à la séduction pourra cueillir ce fruit.
CHAPITRE III
LES SYSTÈMES
Les 22 symboles du chapitre précédent contiennent tous les éléments de la création représentés hiéroglyphiquement. Chaque hiéroglyphe exprime schématiquement une combinaison déterminée de forces ; mais, pour utiliser ces forces, il faut savoir les conjuguer judicieusement. On se rappelle qu'il est dit dans le S. I. : « Comment les a-t-il tracées et effectuées ? (Combinaisons et transpositions). Une lettre avec toutes et toutes les lettres avec une ; deux avec toutes et toutes avec deux, et ainsi de suite ; et il se trouve 231 rangs. Ainsi, tout ce qui a été créé et tout le Verbe a la même origine » (S.I. ch. II. Voir Essai d Astrologie Cabbalistique). De ce fait, naquirent différents systèmes de combinaisons dont j'ai dit quelques mots dans la Rota. Les plus usités sont les suivants : Tziruph, Aïn Becar, les carrés magiques, le Schemamphorasch ou table des 72 noms (1), la table des arcanes mineurs, et, enfin, la Rota qui réunit en elle tous les systèmes. Afin de faciliter au lecteur qui ne possède pas la langue hébraïque la compréhension des règles de la transposition, les lettres sont présentées dans leur valeur numérique ; mais, il ne faut pas croire que la table ainsi constituée se rapporte strictement à la valeur numérale. Ces opérations répondent, au contraire, à tous les aspects sous lesquels on peut considérer la lettre ; étude que le chercheur peut entreprendre dès qu'il a compris les règles mathématiques qui servent de base à la méthode. Avant d'exposer les systèmes précités, il est bon de rappeler les principes sur lesquels s'appuient ces systèmes et qui sont le Notarikon, la Temurah et la Guematria. (1) Cette dernière a été décrite dans l'Essai d'Astrologie Cabbalistiqud, z6 partie.
Toutes ces méthodes appartiennent au domaine de la cryptographie. Le N o t a r i k o n est basé sur cette considération que chaque lettre d ' u n m o t peut être prise c o m m e la lettre initiale d ' u n nouveau mot. Ainsi, un m o t quelconque peut d o n n e r naissance à plusieurs qui contribueront à l'explication plus détaillée d u m o t générateur. D ' a u t r e part, chaque lettre de l'alphabet ayant sa d é n o m i n a t i o n propre, on peut développer celle-ci d'après les lettres qui c o m p o s e n t son n o m (i). Le système de la T e m u r a h c o m p o r t e la transposition de lettres d ' u n mot, p r o d u i s a n t de n o u v e a u x m o t s d o n t la signification précisera le sens mystérieux d u m o t de départ. Ces transpositions ou T z i r u p h i m servirent de base p o u r établir la table de Tziruph. Enfin, le système de la G u e m a t r i a est p u r e m e n t mathématique. O n applique les m é t h o d e s de calcul ordinaire sur les lettres c o m p o s a n t un mot. Les règles qui servent de base à la table d ' A ï n Becar et à l'Astrologie o n o m a n t i q u e découlent de ces mêmes principes. T o u t e s ces combinaisons sont loin d'être u n passe-temps enfantin, c o m m e o n serait tenté de le croire. La Sagesse universelle se t r o u v e cachée
dans 22 symboles qui, pour le vulgaire, se présentent sous l'aspect d'un simple jeu de cartes ; mais les procédés adoptés par les cabbalistes sont, comme l'a dit Eliphas Lévi, « simples comme un jeu d'enfant et complexes comme le problème le plus compliqué », les résultats qu'on en obtient sont stupéfiants. J'ai donné la table du Schemamphorasch dans mon Essai d'Astrologie Cabbalistique, je m'y arrêterai un instant pour compléter ce que j'ai dit à ce sujet. Schemamphorasch signifie « le nom de 72 lettres », ou, autrement, « le nom révélé ». Il est composé, d'après les règles du Notarikon et de la Temurah, de trois des versets de l'Exode contenant chacun 72 lettres. Un de ces versets commence par le mot Vayisa, un autre par Vaiaba, et le dernier par 1Vaiet. On écrit les lettres composant le premier et le dernier de ces versets de gauche à droite et celles du verset médian de droite à gauche, dans leur ordre respectif. Chaque groupe de trois lettres ainsi obtenu représente la racine d'un nom auquel on ajoute la terminaison El ou Iah qui représente elle-même un nom divin. Ces mêmes lettres peuvent subir des mutations selon les règles du Tziruph ou être travaillées par le système de la Guematria. Ces opérations donneront toujours des révélations inattendues au chercheur consciencieux qui veut devenir un « baalschem », c'est-à-dire celui qui possède « le nom ». Il n'est pas nécessaire de donner d'autres explications sur ces sujets qui- font l'objet d'un travail strictement personnel, travail qui seul a de la valeur et oriente sur la voie rationnelle. C'est pourquoi je limite ici mes commentaires ; on trouvera plus loin les tables dont il est question, et l'étudiant désireux de progresser pourra les scruter à loisir. Ainsi que le lecteur peut s'en rendre compte par l'examen des tables ci-jointes, il est facile de composer de nombreux dispositifs analogues qui permettront de réaliser les combinaisons de lettres les plus variées. Ces tables sont toutes basées sur le verset du Sepher Ietzirah relatif à ces mêmes combinaisons : « Une avec toutes et toutes avec une ; deux avec toutes et toutes avec deux » (S.I.) et ainsi de suite. J'ai donné ici, à titre d'exemple, la table droite rationnelle, prototype (1) Pour les exemples, voir Essai d'Astrologie Cabbalistique, 2e partie, ch. III, p. 70-
d e t o u t e s les a u t r e s t a b l e s , p u i s u n e t a b l e i r r é g u l i è r e e t e n f i n d e u x t a b l e s d e c o m b i n a i s o n s p a r d e u x lettres.
TABLE T Z I R U P H DROITE RATIONNELLE
- T A B L E S DES C O M B I N A I S O N S T Z I R U P H
Comme on le voit, dans les tables tant rationnelle qu'irrégulière contenant une lettre par carré, il est indispensable que dans chaque sens, c'est-à-dire de haut en bas et de droite à gauche, on retrouve toujours, dans la figure, les 22 lettres ou les nombres qui leur correspondent de i à 400. Les tables avec deux lettres par carré permettent d'établir des diagrammes de vibrations dont les graphiques s'apparentent à ceux qui définissent les noms angéliques obtenus par les carrés magiques. En examinant attentivement l'ordre et la distribution des chiffres dans chacune des lignes horizontales,il est facile de construire les diagrammes en question.
Table AIn Becar i
Décomposition de l'Aïn Becar
LES
T E R N A I R E S TIRÉS D ' A Ï N
BECAR
S U I T E DU
CHAPITRE I V
LES CARRÉS MAGIQUES
Dans la Rota, j'ai donné une idée de la formation des carrés magiques que l'on trouve également dans la Philosophie Occulte d'Agrippa ainsi que dans différents ouvrages sur la Magie. Comme je l'ai déjà dit, pour qu'un carré soit réellement magique, c'est-à-dire pour qu'on puisse en tirer des combinaisons déterminées, il ne suffit pas qu'il réponde seulement aux conditions mathématiques exigées de ce genre de figures. De tels carrés sont nombreux pour chaque planète et ces combinaisons augmentent avec la quantité de chiffres qui les composent. L'appellation « magique » ne saurait s'appliquer à ces carrés. Il serait plus correct de les nommer autrement. Ils sont curieux, mais c'est tout. Le seul « carré magique » qui, d'ailleurs, présente les mêmes particularités mathématiques que les autres, est formé d'après une loi précise dont le schéma est indiqué par Agrippa et reproduit par les occultistes qui ont suivi cet auteur, mais sans y rien comprendre. Ce carré « magique » construit, on en dégage les nombres nécessaires formant une somme et constituant des racines qui réalisent un nom ou une phrase générateurs d'une force précise et déterminée. Il ne faut pas oublier que, dans la langue sacrée, le nombre et la lettre sont une seule et même chose. Les lettres-nombres à retenir dans le carré magique pour donner naissance au nom voulu sont représentées schématiquement par les signes du Génie ou du Daïmon, selon le but que l'on se propose. Je laisse à la sagacité de l'étudiant le soin de trouver ces noms, car il ne m'est pas permis de donner la solution de ce problème d'ordre occulte. Je me borne ici à faire comprendre la construction des carrés en faisant observer que le procédé qui permet de dégager le nom d'un carré est analogue à celui qui sert à l'établir. Dans les carrés ci-après, j'ai employé des chiffres et non des lettres
hébraïques pour faciliter l'application de la loi et les transpositions qu'elle comporte. Mais il faut toujours se rappeler que le nombre n'est qu'une expression de la lettre hébraïque et que pour pouvoir sortir le nom (combinaisons des forces particulières à ces carrés) il faut remplacer les chiffres par les lettres qui leur correspondent.
CARRÉ DE SATURNE .
L'axe AB (4, 5, 6) n'est pas modifié et les transpositions se font symétriquement dans le sens des flèches de la figure.
Carré Magique
Schéma
Sa composition
CARRÉ D E JUPITER Les transpositions consécutives s'accomplissent sur les lignes AB et CD indiquées sur le schéma. La circonférence passe par tous les chiffres qui ne changent pas de place, sauf ceux qui se trouvent sur les deux axes de la figure.
Carré Magique
Schéma
Sa composition
CARRÉ
D E MARS
L e s c h i f f r e s p l a c é s s u r les a x e s A B e t C D n e b o u g e n t p a s (13, n o m b r e à l ' i n t e r s e c t i o n de A B et C D est i n s c r i t dans u n p e t i t cercle). Les d e m i c i r c o n f é r e n c e s E F G H i n d i q u e n t les t r o i s n o m b r e s q u i se t r a n s p o s e n t . s y m é t r i q u e m e n t . L e u r m o d e d e p l a c e m e n t e s t i n d i q u é p a r la d e m i circonférence E.
Carré Magique
Schéma
Sa composition
CARRÉ DU SOLEIL Les transpositions s'effectuent le long des diagonales AB et CD et sur les courbes E, F, G,' H. Les nombres 3, 33, 13 et 18 sont déplacés comme l'indique le schéma.
Carré Magique
Schéma
Sa composition
CARRÉ D E VÉNUS Les transpositions sont effectuées d'après le schéma de Vénus. Les axes AB et CD ne subissent aucune modification (le nombre 25 qui ne bouge pas est marqué dans le schéma par un petit cercle). Quatre groupes de six chiffres débordent le carré et se placent ensuite suivant les lignes E, F, G, H, en se transposant deux à deux conformément à la figure E du schéma.
Carré Magique
Schéma
Sa c o m p o s i t i o n
CARRÉ D E MERCURE Les nombres qui se trouvent sur les diagonales AB et CD se transposent le long de la ligne en commençant par les extrémités, ceux qui se lisent sur EF et H G se remplacent mutuellement, de même pour les éléments appartenant aux lignes IK et LM. Enfin, les quatre nombres qui appartiennent aux quatre petits cercles restent à leur place.
t a r r é Magique
Schéma
Sa composition
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CARRÉ
Les n o m bre
D E
LA
L U N E
n o m b r e s placés s u r les d i a g o n a l e s r e s t e n t e n central, e n t o u r é d ' u n petit cercle.
Les arcs
triples m o n t r e n t
q u e les t r o i s r a n g é e s
place ainsi q u e
de chiffres d é b o r d a n t
chaque côté d u carré c h a n g e n t respectivement de place en e u x l e u r o r d r e relatif.
Carré Magique
Schéma
le
gardant entre
Sa composition
De ce qui précède, le lecteur se rendra compte que les figures nommées « intelligence du carré » n'ont aucune force symbolique. Elles ne représentent que des schémas de transposition et seraient sans valeur aucune si on les adaptait à des pantacles ou des talismans. Elles se rapportent uniquement au mécanisme de la construction des carrés. Ainsi que je l'ai dit ailleurs, le carré magique étant constitué d'après son schéma, on en tire une force bonne ou mauvaise susceptible d'être utilisée dans une opération magique. La succession des opérations qui précèdent est basée sur l'ordre des planètes tel que l'indique le S.I. et non sur celui adopté par Ptolémée et le Talmud (voir Essai d'Astrologie Cabbalistique, IIIe partie, chap. IV, 6). C'est pourquoi la première planète envisagée est Saturne dont le nombre est 3, radical du carré représentant le nombre de cases d'une ligne. La planète qui suit, Jupiter, a pour nombre 4 et ainsi de suite jusqu'à la Lune dont le nombre est 9.
SCHÉMA
Rota.
D E LA R O T A ( 1 )
(1) Pour les explications du système de la Rota, voir Essai d'Astrologie Cabbalisttque et
ROTA
DU S C H E M A M P H O R A C H
R O T A DES A R C A N E S MINEURS
TABLE
DE N U M É R A T I O N DITE MAGIQUE
REMARQUE. — La vingt-deuxième lettre de l'alphabet, le Tau, est représentée en numération magique par une croix, c'est-à dire par l'hiéroglyphe exact du Tau sacré.
CHAPITRE
V
LES CINQUANTE PORTES DE LA RAISON ET LES TRENTE-DEUX VOIES DE LA SAGESSE
Le lecteur a conservé de la notion développée de la trilogie que toutes les lois qui régissent l'Univers sont exprimées dans la structure même de l'alphabet sacré. Savoir : l'Unité, sa division primordiale ; le oui et le non équilibrés qui représentent le ternaire ; la gamme universelle, loi des sept ; le cadre dans lequel se déroule la vie de toute la création, loi des douze ; et enfin la loi décimale, les Sephiroth. Tout ceci est contenu dans les 22 lettres de l'alphabet ; mais si l'on prend la numération comme élément séparé, nous obtenons le nombre 32 (22 + 10) qui représente les 32 voies de la sagesse (1) que nous allons étudier plus loin. Dès à présent, pour comprendre comment elles sont obtenues, rappelons ce qui est dit dans le S.I. : « Deux pierres bâtissent deux maisons ; trois pierres bâtissent six maisons ; quatre pierres bâtissent vingt-quatre maisons » (S.I., IV, 15). Ce texte définit la règle des transpositions de lettres d'après le système Tziruph. Ainsi, deux lettres donnent deux transpositions, trois en donnent six, quatre
en
m e n t i o n
donnent le
S.I.
vingt-quatre
(chap.
II,
5)
et
ainsi
sont
de
obtenus,
suite.
Les
selon
231
rangs
Guillaume
dont
fait
Postel,
de
la m a n i è r e s u i v a n t e : Si l ' o n m u l t i p l i e les 22 l e t t r e s p a r o n z e (les 10 S e p h i r o t h s et 1 l
l'indéfini p o u r O r
Aïn-Soph)
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f o r c e s , est a p p e l é p a r les
242
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231. en
d u se
Cabbalistes
S.I.
qui
servant
part des
de
l'idée
de
combinaisons
D i e u des
qu'il
lettres-
« les t r e n t e - d e u x v o i e s d e la S a g e s s e
».
(1) Notons de plus que les cabbalistes qui tirent leurs déductions des livres de Moïse ont remarqué que, dans le premier chapitre de la Genèse, le nom d'/Elohim est répété trentedeux fois.
A ce système s'oppose un autre système déductif qui part de l'étude des phénomènes naturels pour arriver, par l'analogie, à la compréhension de Dieu. Il s'appelle les « Cinquante Portes de la Raison ». Le premier système, basé sur la foi, développe l'évolution religieuse, tandis que le second s'appuie sur l'observation par l'homme des phénomènes de la nature et représente une évolution qui s'appuie sur la science. Ces deux voies se complètent l'une l'autre. Aussi définissent-elles le point de vue des Anciens qui confondaient le Sage et le Prêtre. D'après la Cabbale, ces deux systèmes se rapportent aux deux Séphires du triangle supérieur : les trente-deux voies émanant de la Séphire Chochma et les cinquante portes de Binah. Selon Kircher, nul ne peut s'engager dans les « voies de la Sagesse » sans avoir franchi les « portes de la raison ». Avant d'aborder l'étude des 32 voies, nous exposerons le système des « Cinquante Portes de la Raison ». Ces cinquante portes sont divisées en six groupes cojiespondant aux six Séphiroth de construction, aux six jours de la création, aux six dédoublements de l'unité selon l'enseignement traditionnel. (Voir Rota, chap. II ).
LES CINQUANTE PORTES DE L A RAISON
PREMIER GROUPE
LES PRINCIPES DES ÉLÉMENTS 1. Matière première, le chaos, le Iesch (mot obtenu par la transposition des lettres du mot Bereshit et signifiant matière première ayant donné naissance à toute la Création). 2. Le vide, ce qui n'a ni vie, ni forme, le froid. 3. L'attraction, l'abîme au-dessus duquel planait l'esprit de Dieu (Genèse). ■ * 4. Première division, principe des éléments. « Viens vers moi », dit Atoum à lui-même (Voir Rota, chap. II). La Balance qui était dans l'ancien des jours (Zohar). Premier jour de la création Iod-yn-Yang. 5. Principe de l'eau (hiéroglyphe Mem, mère), deuxième jour de la création. 6. Principe de l'air, évaporation de l'eau, Hé, principe passif. 7. Principe du feu, régi par Schin, maître du troisième septenaire (chaud, vivifiant), action du principe actif Iod sur le principe passif Hé, exprimé hiéroglyphiquement dans la lettre Aleph. 8. Principe de la terre « aride et sans vie », le Geb égyptien, commencement du troisième jour. Séparation du sec et de l'humide. 9. Principe des qualités de différenciation de ces éléments. 10. Principe de leurs mutations (mélange).
IIE G R O U P E
LES DIX MUTATIONS (MÉLANGES) 11. Différenciations des minéraux par la division du principe de la terre, régi par la lettre Coph. 12. Les couleurs et les éléments nécessaires à la production des métaux, régi par la lettre Vau. 13. Les sources et les veines qui se trouvent dans les cellules de la terre. 14. Naissance de la vie végétative. Fin du troisième jour. Régi par Zaïn. 15. Les forces vivifiantes et reproductives de la vie végétale dont les signes sont écrits dans le Firmament. Quatrième jour. G cation du Nephesh du Cosmos. 16. Première individualisation du principe vital dans les différentes espèces dont chacune possède ses qualités définies et différenciées « selon son espèce » (Genèse). 17. Les reptiles et les insectes. Cinquième jour régi par le Heth. 18. Les poissons. Cinquième jour régi par le Heth. 19. Les oiseaux. Cinquième jour régi par le Heth. 20. Création de la vie animale, « âme vivante » de la Genèse. Le Rouach du Cosmos, régi par la lettre Schin. Commencement du sixième jour. Individualisation et mutation des éléments poussés à leur développement maximum. IIIE GROUPE
LA DÉCADE DE L'HOMME L'indéfini Aïn-Soph, le Un reflété dans Adam, le « neuf » qui réunit dans sa personne tous les éléments de la création préalable. 21. Création de l'homme Adam, sixième jour, symbole de l'homme, lettre Tau. Son développement consécutif. 22. Substance adamique, matière qui l'apparente à toute la création des éléments dont il vient d'être question. Cette substance doit être considérée comme un extrait. 23. Le souffle divin. Neshamah. 24. Adam-Eve. Aïsh-Aïsha. Raison, libre arbitre. 25. L'homme universel représentant le Microcosmos, reflet du Macrocosmos dont il est l'image. 26. Les cinq puissances extérieures qui, étant réunies à la raison et au libre arbitre, représentent dans l'homme la gamme des sept lettres doubles. 27. Les cinq forces intérieures, les cinq sens de l'homme. 28. L'homme, reflet du ciel (correspondances astrologiques). 29. L'homme idéal, reflet des qualités angéliques. 30. L'homme accompli ; image de Dieu, fin du sixième jour. Fin de la manifestation créatrice exprimée par la lettre Tau.
IVe
GROUPE
L'ORDRE DU DÉVELOPPEMENT DU CIEL PAR A LA TERRE
RAPPORT
Les Sphères. - Ce groupe se rapporte à la création du quatrième jour. 31. La lune, Beth et sa sphère régie par la lettre Aïn (1). 32. Mercure, Phé et sa sphère régie par la lettre Samech. 33. Vénus, Ghimel et sa sphère régie par la lettre Noun (terminale). 34. Le Soleil, Tau et sa sphère régie par la lettre Noun. 35. Mars, Caph et sa sphère régie par la lettre Mem (terminale). 36. Jupiter, Daleth et sa sphère régie par la lettre Mem. 37. Saturne, Resh et sa sphère régie par la lettre Lamed. 38. L'ensemble du Firmament, synthèse des 12 signes et des 7 planètes. 39. Le premier moteur se rapportant à la lettre Caph. Le mouvement des sept dans le cadre des douze. 40. Le monde empirique régi par la lettre lod et qui représente le « Temple de Dieu ».
VE GROUPE
LE MONDE DES FORCES SUPÉRIEURES DIT : MONDE DES NEUF DIGNITÉS D'ANGES 41. Chérubin se rapportant à la lettre Teth et présidant à la naissance de l'homme. 42. Ben /Elohim ou les fils de Dieu se rapportant à la lettre Heth et produisant la vie animale. 43. Helohim se rapportant à la lettre Zaïn et créant la vie végétale. 44. Malachim se rapportant à la lettre Vau et présidant à la formation des métaux. 45. Séraphin se rapportant à la lettre Hé et gouvernant les quatre éléments. 46. Chochmalim régi par la lettre Daleth présidant à la différenciation des formes de la matière. 47. Aralim ou anges puissants et grands régis par la lettre Ghimel. Ils gouvernent le principe de la forme matérielle. 48. Ophanim ou les « roues célestes » régis par la lettre Beth. 49. Chaïot Chacodesh ou les « Saints animaux », régis par la lettre Aleph.
(1) REMARQUE. — Comme tout le système des cinquante portes représente la création vue du bas et allant vers le haut, l'ordre des planètes est nécessairement renversé par rapport a celui donné par le S. I.
VIE GROUPE
AIN-SOPH — L'INDÉFINI 50. Il n'est donné à aucun homme de voir ni de comprendre Dieu. L'homme ne peut s'en faire une idée que par les manifestations de l'Etre dans la nature. Plus l'homme est élevé et plus profondément il scrute ces reflets. L'homme primitif déifie les éléments dont il voit les effets : le feu, l'eau, le vent, etc. Selon la tradition, Moïse, ce grand Initié, reçut des révélations qui servirent de base à la religion qu'il institua : religion de Mettatron, reflet de Dieu dans la lettre Caph. Le chrétien, à la base de la religion duquel se trouve la Sainte Trinité, exprimée dans l'enseignement sacré par les trois premiers Sephiroth, croit, mais ne comprend pas. Ce qui précède définit les cinquante portes par lesquelles le Sage doit passer pour entreprendre la route passant par les « Trente-deux Voies de la Sagesse ». L'étude de ces voies, comme l'exprime Kircher, demande un effort considérable et de longues années de méditations. Seuls, alors, les hommes réputés saints, marqués par Dieu, sont éclairés par la Lumière émanée du Centre.
LES TRENTE DEUX VOIES DE LA SAGESSE 1. LA RAISON MERVEILLEUSE OU LA COURONNE SUPRÊME. C'est la clarté qui rayonne du « Principe indéfini ». C'est la première gloire. Aucun être ne peut s'en approcher. 2. LA RAISON QUI ÉCLAIRE. C'est la couronne de toute la création et le rayonnement maximum de l'Unité. Les Cabbalistes la nomment : « La Seconde Gloire ». 3. LA RAISON RAYONNANTE. Elle est à la base de la Sagesse première qu'on appelle : « le Créateur de la Foi ». 4. LA RAISON DE DÉCISION OU D'ACCEPTATION. C'est une émanation de la couronne suprême pouvant être acceptée par la foi et la sagesse. 5. LA RAISON RADICALE, qui est émanée des profondeurs de l'Unité du Principe. 6. LA RAISON DE L'INFLUENCE, qui agit sur des hommes bénis et dont l'élévation spirituelle permet de recevoir ses émanations. 7. LA RAISON OCCULTE, qui rayonne sur toutes les vertus de l'esprit. Ce rayonnement peut être senti par la foi de celui que la prière mène à l'extase. 8. LA RAISON ABSOLUE, dont émanent les principes des choses. 9. LA RAISON PURIFIÉE, qui purifie les nombres et préserve les débris de la décomposition et de la destruction. 10. LA RAISON BRILLANTE, qui se rapporte à Binah, d'où elle allume le feu des Astres et émane le principe de la forme des choses. 11. LA RAISON DU FEU. Principe de la fécondation, de la distribution des graines suivant leur ordre de développement. Celui qui peut atteindre cette voie contemple les causes premières de la vie manifestée.
12. LA RAISON DE LA LUMIÈRE. Selon la Cabb ale, c'est l'endroit d'où sortent les apparitions lumineuses des fantômes. 13. LA RAISON INDUCTIVE DE L'UNITÉ donne la compréhension de la vérité aux esprits. 14. LA RAISON QUI ÉCLAIRE est considérée comme le grand maître des mystères et le fondateur de la sainteté. 15. LA RAISON ÉQUILIBRANTE est le principe de chaleur, producteur de la vie. C'est la chaleur-vie opposée au froid-mort. 1 6 . L A RAISON D E B É A T I T U D E D A N S LA C O N T E M P L A T I O N É T E R N E L L E D E
LA GLOIRE. C'est le Paradis selon l'enseignement de toutes les religions. 17. LA RAISON PRÉPARATOIRE, qui guide vers la foi et ainsi prépare la réception par la ferveur du Saint-Esprit. 18. LA RAISON OU LA MAISON DE L'ABONDANCE, qui donne l'explication des mystères et du sens caché des choses. 19. LA RAISON DU MYSTÈRE. C'est la révélation des secrets de la nature. 20. LA RAISON DU LIBRE ARBITRE, qui enseigne à tous les êtres le sentiment de l'existence de la Sagesse suprême. 21. LA RAISON PROVOCATRICE DU CHERCHEUR, qui reçoit des directives du Principe qui rayonne sur les chercheurs jugés dignes. 22. LA RAISON DE FIDÉLITÉ, qui concentre des qualités spirituelles, augmentant en lui au fur et à mesure qu'elles sont acceptées par l'homme. 23. LA RAISON STABLE est la cause de la constance des Sephiroth. 24. LA"RAisoN DE L'IMAGINATION, qui donne la similitude des choses accomplies d'après ses modèles. 25. LA RAISON DE L'ÉPREUVE, c'est la première tentation par laquelle l'homme est éprouvé. 26. LA RAISON DU RENOUVELLEMENT, c'est par lui que sont renouvelées toutes les choses de la création. 27. LA RAISON EXCITANTE, qui crée les principes des divers mouvements de toutes les formes créées (rythme, vibration). 28. LA RAISON NATURELLE, qui termina et améliora la création du système solaire. 29. LA RAISON CORPORELLE, qui compose tout corps dans les diverses orbites et gouverne leur croissance. 30. LA RAISON COLLECTIVE, d'où l'Astrologie puise son jugement des astres et de leurs influences. 31. LA RAISON INTERROMPUE, qui gouverne le mouvement des deux luminaires avec leurs forces gravitantes respectives. 32. LA RAISON AUXILIAIRE, qui gouverne les mouvements des sept planètes avec leurs qualités respectives. Ce qui précède est une brève exposition des deux parties essentielles de la Cabbale pratique. En travaillant ces questions, les Cabbalistes parviennent à des divinations inattendues et d'une haute valeur spirituelle.
CHAPITRE V I
CHOIX E T E N C H A I N E M E N T DES SYMBOLES POUR UN BUT D É T E R M I N É
Le lecteur a compris que pour atteindre un but déterminé par des moyens appartenant à la Cabbale Pratique, il est essentiellement important de savoir choisir les symboles nécessaires et les combiner pour qu'ils représentent une force déterminée. Il est puéril de croire que n'importe quel symbole pris au hasard devient efficace dans une opération magique quelconque. Or, si on copie une figure d'un grimoire, même en observant toutes les indications données, si on s'amuse à recueillir de la corde de pendu, des os de taupe, des cheveux de singe, de la peau de crocodile, en y joignant des herbes en poudre cueillies à certains moments, il ne faut pas espérer obtenir un résultat positif. L'observation de toutes ces indications prouve seulement la persévérance et la crédulité. L'essentiel manque, car cet essentiel est la compréhension, la portée exacte de tous ces actes aussi ridicules qu'étranges. Ces opérations ainsi effectuées sont absurdes. Il vaudrait infiniment mieux remplacer ces gestes inutiles par des prières adaptées au rituel de la religion de l'opérateur. Ce dernier pourrait ainsi développer en lui la puissance de la foi véritable qui soulève les montagnes. Mais celui qui veut suivre le chemin de la Sagesse ne doit rien accepter sans contrôle, ne doit rien entreprendre sans s'être bien rendu compte de la cause et de l'effet ; de la cause qu'il veut combattre par l'effet qu'il crée. Cet effet doit être étroitement lié à la cause en question en lui servant d'antipode. Les chapitres qui précèdent contiennent l'analyse du symbolisme antique. On peut dire que toute opération présente la synthèse, en vue d'un but déterminé, des éléments obtenus par l'analyse. Et cette synthèse sera strictement personnelle, individuelle, pour le but à atteindre, pour l'opérateur, le moment opportun et les particularités du cas envisagé. Seule une combinaison ainsi comprise aura une valeur et produira un effet rationnel et certain. Etudions en premier lieu la question quant au but visé. Si c'est un
talisman ou un pantacle qu'on veut préparer, le travail est différent ; de même que si l'on se propose le soulagement d'un malade, d'entrer en relation avec une entité du plan supérieur, de paralyser une attaque de forces nocives ou pour développer en soi des pouvoirs déterminés. Pour me faire mieux comprendre, je vais examiner séparément chacun des cas qui précèdent. Le talisman et le pantacle, qu'il ne faut pas confondre, contiennent certaines forces. Un talisman est un objet préparé pour une personne nettement définie, et étroitement lié par sa nature à cette dernière. D'autre part, il représente une association de forces propres à aider la personne à qui il est destiné dans des circonstances spécifiées. Il peut, par exemple, augmenter sa puissance vitale en vue de combattre une maladie, renforcer son action pour réussir dans une entreprise quelconque ou parer à une déficience quelconque de la constitution du sujet. De toutes façons, le talisman préparé pour un individu est de valeur absolument nulle pour toute autre personne. Le pantacle peut être considéré comme un générateur secondaire, une sorte de pile électrique représentant une résultante de forces déterminées, dont le rayonnement se fait sentir dans l'astral en vue de créer un foyer d'émanations d'un ordre défini. Alors que le talisman n'a d'action qu'entre les mains de celui pour lequel il est fait en lui servant de complément indispensable, le pantacle agit par lui-même en dehors de l'être qui le porte et s'en sert. De ce qui précède, on comprend que le talisman ne peut être prêté ni donné à qui que ce soit, tandis que le pantacle, une fois confectionné et consacré, peut changer de possesseur en gardant ses vertus, sous la réserve que ce dernier en comprenne la valeur et l'efficacité. Ceci posé, pour composer un pantacle, on peut utiliser les données figurant dans les grimoires, en copier les images, toujours à condition de comprendre leur composition, leur symbolisme et de contrôler l'efficacité des combinaisons ainsi réalisées. En procédant de la sorte, on se mettra en harmonie avec le pantacle, ce qui en augmentera la force. D'autre part, on pourra, par une connaissance exacte des choses, éliminer les erreurs et corriger une combinaison qui, dans la plupart des grimoires, est faussée sciemment ou non. Au nombre des pantacles courants utilisés par les initiés, on peut citer le pentagramme, signe du microcosmos et le sceau de Salomon, signe du macrocosmos. La croix constitue également un pantacle d'une grande efficacité dans les mains d'un croyant ainsi que certains objets ayant un caractère religieux (exernple: reliques, hosties, icônes, statuettes, etc.). Celui qui veut se préparer la composition des pantacles doit commencer par étudier ceux qu'il trouve dans les grimoires. Il les décomposera, les analysera pour définir l'agencement de forces qu'ils représentent. Ayant défini le but d'un pantacle et sa synthèse, l'analyse en devient facile. Toutefois, il faut être versé dans le symbolisme employé et déterminer l'alphabet avec lequel il est écrit, le plus souvent un des alphabets dits magiques dont j'ai donné des exemples courants dans le chapitre des symboles. Ayant transcrit cet alphabet en lettres hébraïques, on procède au déchiffrement des idées exprimées par l'inscription. Un tel travail est purement analytique et de nature à familiariser l'étudiant avec les divers procédés employés pour la composition des pantacles et des talismans. La préparation d'un talisman constitue un travail synthétique^ dont les éléments sont : le sujet, le but et le moment. Pour bien connaître le
sujet, il faut étudier son horoscope, afin de pouvoir juger des influences et des potentialités qui entourent sa naissance. On voit ainsi ce qu'il a en excès ou ce qui lui fait défaut ; on est renseigné sur les forces protectrices latentes ainsi que sur les forces nocives qui maléficient sa vie spirituelle et physique. Pour pouvoir lui venir en aide avec efficacité, il faut se rendre compte de son état et de sa substance. Toutes les composantes qui l'influencent différemment s'équilibrent en lui d'une certaine façon et le font tel qu'il est. Chez lui, un malheur ou une maladie résultent d'une combinaison de forces planétaires qu'il ignore ou n'a pas la force de combattre. En augmentant sa résistance par une intervention magique, c'est-à-dire en lui donnant ce qui manque dans sa constitution natale, on peut corriger le déséquilibre constaté et le sauver de l'affliction dont il est victime. Ceci n'est pas absolu, car une maladie ou un coup du sort peuvent très bien ne pas dépendre exclusivement des configurations astrologiques. Nous parlerons plus loin de ces cas particuliers. Occupons-nous des cas justiciables du talisman. Ayant défini la nature du sujet et trouvé la combinaison propre à rétablir l'équilibre faussé et détruire le mal, on confectionnera un disque avec une matière en correspondance avec la nature du sujet. D'un côté, on figure l'essence de la combinaison personnelle traduite dans une langue symbolique ou avec des signes particuliers à l'opérateur ; de l'autre côté, on trace la combinaison établie en vue de remédier au mal en paralysant les forces nocives et en augmentant la résistance du sujet. On peut même ajouter les forces qui lui font défaut. Ceci fait, on consacre le talisman à une heure et un jour déterminés en harmonie avec les forces combinées mises en jeu et la nature du sujet. Dans certains cas, cette consécration se fait pendant plusieurs jours à des heures différentes pour bien répondre à l'effet désiré. Cette consécration se fait par le ou les éléments répondant à la question et avec les formules ordinairement employées qui doivent être scrupuleusement observées, mais adaptées au sujet et au but envisagés. L'opération terminée et faite correctement, l'objet est étroitement lié au sujet répondant à son identité. Il ne doit pas s'en séparer afin d'éviter que l'objet tombe entre les mains d'un tiers hostile qui pourrait s'en servir à des fins d'envoûtement. Un talisman personnel est comme une goutte de sang ou une partie du corps avec lesquelles un malintentionné peut abuser de son influence sur le possesseur. Pour soulager ou guérir un malade, on établit tout d'abord son identité, comme il a été dit plus haut pour un talisman. On trouve par suite la combinaison nocive de laquelle résulte le mal qui doit être combattu par des correspondances appartenant au monde physique (plantes, minéraux, etc.) que l'on agence à l'aide d;3 deux procédés différents — similia siinilibus ou contraria contrarihus — c'est-à-dire que l'on puise les éléments curatifs, soit dans la nature mène des éléments générateurs du mal, soit dans leurs opposés. Une étude fort intéressante de ce sujet a été faite par le Docteur Duz dans sa Zodiologie mL1.1c.1!e. Toutefois, on ne peut tabler sur des résultats certains que si la maladie appartient au plan matériel, car de nombreux maux ont leur foyer dins un monde supérieur, l'astral, ou, quelquefois même, dans certaines parties inférieures du plan spirituel. Les méthodes à suivre seront, .dans chacun des cas, différentes. On usera alors, soit du magnétisme, soit de la suggestion ou de l'hypnotisme. Enfin, on devra quelquefois recourir à des procédés de transport de la maladie sur une plante ou un animal (en tenant compte des correspon-
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dances). Ces divers traitements ont été exposés ailleurs (i) ; il n'y a pas lieu de s'étendre ici sur ces questions. Ce qu'il faut surtout retenir, c'est la difficulté de formuler un diagnostic exact, c'est-à-dire, déterminer le foyer de la maladie. L'Astrologie et la voyance viennent en aide à l'opérateur et l'orientent dans ses recherches. Enfin, si c'est une opération magique qu'on prépare pour pénétrer dans le monde astral et entrer en rapport avec une entité définie, le choix des symboles et leur combinaison correcte forment la base du travail, assurent le succès et procurent la sécurité de l'officiant et des assistants éventuels. Il faut bien se pénétrer de ce fait : que toute opération sort de l'équilibre des forces naturelles et que la puissance humaine ne peut les maîtriser. L'équilibre de ces forces étant détruit, il faut le remplacer par un équivalent réalisé par l'opérateur pour éviter que ces forces ne deviennent nocives et ne s'abattent sur lui. Un tel équilibre, figuré par des symboles appropriés dans le monde physique, se trace dans le monde astral par la combinaison des forces émanées des dits symboles. Or, le choix judicieux et l'enchaînement de ces symboles sont d'une importance capitale. La moindre erreur peut mettre en danger la vie humaine. Le danger peut être aggravé, car une existence détruite de cette façon met l'âme de l'homme à la merci des forces qu'il a déchaînées sans savoir les maîtriser. Pour s'engager dans cette voie, il faut être sûr de soi et de son savoir et développer en soi une volonté d'acier et agir à des fins pures et louables. Il ne faut faire usage de tels moyens que pour recevoir une révélation de nature à faciliter le travail de l'évolution du sujet ou pour venir en aide à une personne qui a besoin de secours. C'est avec ferveur et pureté qu'on se prépare à une opération de ce genre. Encore une remarque indispensable : il est de toute nécessité que le novice soit initié par un maître dans ces pratiques terribles, le maître étant seul qualifié pour juger si l'adepte est en mesure de recevoir l'initiation. De plus, le maître qui effectuera la première opération devant lui, le mettra à l'abri du danger dont nous avons fait mention, danger plus grand qu'on ne saurait le décrire. Je ne donne pas d'autres détails sur ce sujet qui nécessite la conduite d'un guide initié. Voyons à présent la manière de combattre les forces nocives. Pour repousser une attaque de ce genre, il faut en connaître la nature. Est-ce une vague d'envoûtement, de vampirisme ou l'action d'une entité du monde supérieur qui pour une raison ou une autre se trouve en rapport avec le sujet ? Quelquefois l'horoscope du sujet peut préciser la situation, mais ordinairement, dans ces cas, en a recours à la voyance. Si on définit la nature de l'offensive, on peut lutter, soit en augmentant ses forces défensives, en s'entourant en quelque sorte d'un mur, dont le rayonnement dans l'astral annihilera l'attaque, soit en refoulant la force nocive pour la rejeter vers le foyer dont elle émane. Dans ces deux cas, c'est encore par des combinaisons de symboles appropriées qu'on obtient le résultat cherché, ces symboles irradiant dans l'astral les forces qu'ils expriment. En résumé, la compréhension et l'intelligence des symboles, leur enchaînement correct sont des facteurs précieux et indispensables en magie. La science humaine ne saurait être en mesure de les remplacer. Elle n'agit que dans le monde matériel et ne produit que des effets chaotiques dans les plans supérieurs. (i) Cure Magique au X X e siècle.
CHAPITRE V I I
EXEMPLES
Afin d'illustrer les procédés exposés dans ce chapitre, j'ai jugé utile de donner un exemple pris dans ma pratique. On nous a présenté une fillette de 12 ans atteinte d'une affection étrange échappant au diagnostic des médecins. Les divers traitements employés ne donnèrent aucun résultat ; on peut même dire qu'ils aggravèrent le mal. Cette affection se manifestait par une sorte de paralysie dont les attaques duraient de quelques secondes à une trentaine de minutes et plus. Elles se produisaient brusquement et sans cause apparente. L'enfant présentait alors l'aspect d'une somnambule : les yeux grand ouverts et fixes, ne voyant et n'entendant rien. Quand on la questionnait, la crise passée, sur ce qu'elle avait ressenti, elle disait qu'elle était dans la « lune ». Elle reprenait ensuite ses occupations comme si de rien n'était. Les symptômes caractéristiques de l'épilepsie qu'on aurait pu supposer être à la base de cet état (morsure de la langue, écume, chute) faisaient défaut. Le sujet était frappé d'immobilité avec perte de sensibilité. Détail caractéristique : clignements des paupières et contraction du cou, la tête tournée à gauche. Pour déterminer la c ause du mal, comme celui-ci se manifestait physiquement, nous commençâmes par étudier l'horoscope de la petite malade. HOROSCOPE (thème I). En même temps, il fut procédé aux calculs cab balistiques qui donnèrent les éléments ci-après : Lettres dominant la naissance : Hé, Heth, Caph, dont les correspondances planétaires sont : Bélier, Cancer, Mars. Comme on le voit, la planète Mars est accompagnée de deux signes, l'un, sa maison et l'autre indiquant sa position dans le thème en question. Lettres
présentant la réducti on des noms et prénoms, dites « clef de l'identité » avec leurs corres pondances sont : Daleth (Jupiter) ; Teth (Lion) ; Ghimel (Vénus). La lettre Ghimel agissant sur la gorge (cou) tandis que Daleth agit sur la respiration (inhalation). La lettre Tcth et son signe le Lion où se trouve la conjonction de Mercure et de Saturne qui est elle-même opposée à Uranus dominant la nativité (X). Lettres composant le nom cabbalistique complet (procédé de la Rota) : Ghimel, Caph, Noun, Beth, Hé, Caph, Resh, Hé, Aïn, Copli. Comme on le voit, les lettres Hé et Caph sont répétées trois fois dans la nativité et le nom. La racine qu'elles forment, interprétée du point de vue santé, veut dire : respiration oppressée, frayeur, faiblesse, contraction, clignement des paupières, obscurcissement de la pensée, c'est-à-dire les symptômes exacts observés pendant les crises. Ces lettres présentent l'union de Mars et du Bélier, le concert des autres influences ne tendant qu'à orienter cette combinaison vers le mal. Discutant ces lettres par l'Aïn-Becar, nous obtenons la figure dans laquelle se produit l'échange suivant : mouvement du Caph ; involution par Noun vers Phé, évolution de Resh vers Beth ; mouvement du Hé ; involution vers Noun, évolution de Heth vers Beth ; ou autrement : le Caph est spirituel pour Phé et Noun, astral pour Beth et Resh ; le Hé est spirituel pour Noun, astral pour Beth et Heth (fig. 25). Or le Beth étant le point culminant de la spiritualité par rapport à Caph et Hé, le courant évolutif tendant vers lui (racine formée par les deux lettres) sera défini Fig. 25. par la figure 26. Et le courant opposé (involutif) se dirigera de Caph vers Phé (Mercure) par le Noun (Scorpion) et vers Resh (Saturne) ; le courant de Hé se dirigera vers Noun. Leur point de rencontre sera le Noun (fig. 27). Il est à remarquer que dans le thème, la Lune (Beth) se trouve dans le signe du Scorpion (Noun). Afin de pouvoir combattre le mal (qui est de nature astrale ainsi que le démontre ce qui Fig. 26. précéder par des correspondances prises dans le p l a n m a t é r i e l , il fallait c h e r c h e r d a n s les l e t t r e s se r a p p o r t a n t à ce p l a n . A i n s i p o u r C a p h , ce s e r a i t P h é e t p o u r H é R e s h o u M e r c u r e et Saturne. O r , la c a u s e d e l ' a f f e c t i o n d o i t ê t r e r e c h e r c h é e d a n s la c o n j o n c t i o n d e S a t u r n e e t d e M e r c u r e , conjonction influencée par l'opposit i o n d ' U r a n u s q u i la m a l é f i c i e s é v è r e m e n t p u i s qu'il est l'octave supérieure de Mercure. D ' a u t r e p a r t , la p r a t i q u e m a g i q u e r e c o m m a n d e p o u r les a f f e c t i o n s d e ce g e n r e le p o r t d ' u n t a l i s m a n f o r m é d ' u n a m a l g a m e de plomb ( S a t u r n e ) e t d e mercure. C e c i r e c o u p e n e t t e m e n t n o s recherches cabbalistiques.
FIG. 27
Ceci posé, le traitement doit être conçu sur les similitudes en opposant à l'astral néfaste d'Uranus, les forces matérielles bienfaisantes de Saturne et de Mercure. Enfin, de patientes observations des attaques nous amènent à constater que celles-ci se produisent aux heures (magiques) gouvernées par la Lune) Saturne et Mercure (ce dernier prépondérant). Indépendamment de la confection du talisman, fut entrepris un traitement basé sur des correspondances prises dans le règne végétal. Une amélioration considérable fut obtenue ; elle s'accentua de plus en plus. Il est intéressant de noter ici un autre cas du même genre que nous avons traité il y a une quinzaine d'années. La patiente était complètement paralysée et ne pouvait faire un mouvement. Cette fâcheuse situation était la conséquence de fréquentes sorties en astral qui avaient affaibli les attaches entre le corps astral et le corps physique. Cette personne, dans son enfance, avait eu des attaques analogues à celles dont nous venons de parler (Ex. i) et qui avaient fait d'elle une hypersensible. Tous les traitements avaient échoué et quand elle se présenta à nous, son état était pitoyable. La liaison de l'astral au corps fut obtenue et depuis elle se porte à merveille. Ce qui m'a fait citer ce cas, c'est le fait de deux êtres quelconques présentant des horoscopes très ressemblants, et même des points communs au physique. Quand, pour la première fois, je vis l'enfant de l'exemple i, je fus frappé de la similitude de ses traits avec ceux de la personne dont il vient d'être question. Ces deux sujets appartiennent au même groupe. L'examen comparatif des deux thèmes indique de nombreux points communs.
(Exemple 2, fig. 28). Le calcul cabbalistique précise et accentue ces similitudes. Lettres d o m i n a n t la nativ i t é : Beth, Vau, Hé. O n se rappelle que Beth est le plan supérieur de la lettre C a p h (2 et 20). « Clefs de l'identi té » : Zaïn, T e t h , Daleth. C o m m e o n le voit, dans c h a c u n de ces deux g r o u p e s de trois lettres u n seul élément différencie les p e r s o n n e s .
Fig. 28.
Lettres du nom complet dites « renforcées » : Heth, Resh, Aleph. A première vue, les lettres de la nativité et celles dites « renforcées » ne semblent présenter rien de commun, mais il n'en est pas ainsi. En les jugeant par l'Aïn-Becal, nous voyons : Beth, Vau, Hé, lettres de nativité. Heth, Resh, Aleph, lettres renforcées qui se disposent ainsi : Fig. 29. On voit que les trois lettres Heth, Hé, Resh ne sont que le développement du principe exprimé par Beth dans sa pénétration dans les mondes
inférieurs. Elles sont contenues en principe dans cette lettre (Beth). O n peut d o n c les remplacer par elle en tenant c o m p t e de leurs influences particulières. O n o b t i e n t ainsi la figure 30. Redressement par les correspondances matérielles : A l e p h p a r C o p h ou par Zaïn. V a u p a r T e t h o u par Samech. Beth p a r H e t h o u par Resh. Mouvements : Beth i n v o l u t i f p o u r H e t h passant p a r H é ; V a u i n v o l u t i f p o u r Teth, et Samech é v o l u t i f p o u r G h i m e l ; A l e p h i n v o l u t i f p o u r Zaïn par D a l e t h et p o u r Coph. J e n'insisterai pas davantage sur ce cas q u e j'ai cité à cause de son analogie avec le précédent. Ce qu'il faut n o t e r c'est l'élévation m a r q u é e d u second thèm e p a r r a p p o r t au premier. Les combinaisons des influences créatrices et nocives se t r o u v e n t placées dans u n plan supérieur. Par suite, les procédés à employer devaient différer de ceux usités p o u r l'enfant.
FIG.
29
FIG. 30
Dans ces deux exemples, j'ai pris l'Aïn-Becar à cause de la simplicité de ce système, mais on peut faire appel à d'autres méthodes qui donneraient les mêmes résultats, ce que je mettrai en lumière plus loin, dans un autre exemple.
CHAPITRE V I I I
LE N O M
« Chaque chose a un nom qui lui est propre et lui convient par sa nature. Ce nom n'est pas un signe conventionnel formé de sons articulés, mais présente une propriété de terme naturelle identifiant l'être ou l'objet nommé ». PLATON (De la propriété des noms - Cratyle).
Connaître le nom d'une chose, c'est connaître la chose elle-même (i). Cette affirmation n'est pas nouvelle pour le lecteur des ouvrages de cette trilogie où j'ai montré comment les Anciens composaient le nom et quelle importance ils lui attribuaient. Il va sans dire que dans nos langues purement phonétiques la plupart des dénominations des choses ont perdu toute signification constructive et ne présentent qu'un assemblage de sons conventionnels. Les mots composés dérivant de racines grecques ou latines, tels que : automobile (mouvement par soi-même), aéroplane (se soutenant sur l'air), hydrothérapie, psychologie, etc., présentent une tentative de composition d'un nom d'après ses éléments constructifs. Mais les sages de l'Antiquité, qui possédaient la langue sacrée formée des 22 lettres correspondant aux 22 forces de la création, composaient les noms des choses d'une façon qui correspondait exactement à une combinaison déterminée de forces pour créer la manifestation en question. On voit d'ici l'importance qu'ils attribuaient à l'étude du nom. Il fallait naturellement comprendre en premier lieu la composition du nom de Dieu, principe de toute manifestation dans le monde créé et dont le reflet se retrouve en toutes choses. On comprend qu'il s'agit là du nom sacré et mystérieux du Tétragrammaton. Je me suis suffisamment étendu (1) Quiconque sait les noms, sait aussi les choses. PLATON, Cratyle.
sur l'étude de ce 110111 dans mes précédents ouvrages ; je n'y reviendrai pas. L'on a vu dans la Rota que les 22 lettres de l'alphabet, dont se compose l'infinité des noms exprimant toutes les pensées humaines, ne sont au fond que les développements des trois lettres qui représentent la Divine Trinité. On sait que chacune des 22 lettres est couronnée par un nom Divin, nom qui exprime une faculté particulière caractéristique d'une manifestation déterminée. Afin de donner une idée de la composition d'un nom en général, je vais exposer brièvement comment est constitué chaque nom Divin afférent à chacune des 22 lettres. Pour commencer, prenons les noms les plus simples qui servent de terminaison aux 72 noms développés par le Schemamphorach. Je veux parler de Iah et El. Le premier est composé de deux lettres : le Iod, principe actif, source mystérieuse de vie ; et de Hé, principe passif, manifestation vitale, la respiration. L'union de ces deux lettres présente la première division du Principe et de l'Unité absolue ; c'est la « Balance qui se trouve dans l'Ancien des jours », d'après le Zohar ; c'est le « non » opposé au « oui ». Leur équilibre se réalisera dans la naissance du ternaire par leur élément d'union, séparation exprimée mystérieusement par la lettre Vau ; et ceci nous ramènera au Nom Sacré. Dans le nom qui nous occupe pour le moment, l'acte ne s'est pas encore accompli. Le nom Iah représente le commencement de la manifestation créatrice, la première division du Principe, le « viens vers moi », d'Atoum exprimé hiéroglyphiquement par les éléments de la lettre Aleph : c'est le premier Iod qui plane au-dessus de la matière inerte représentée par la ligne horizontale (eau) prêt à lui porter un choc qui va la sortir de l'état passif et dont le résultat sera le second Iod (le feu) (1). Enfin, c'est le moment qui précéda la création et où, selon la Genèse, « l'esprit de Dieu planait au-dessus de l'abîme ». Le nom El exprime une idée très différente. Ici, Aleph, le Principe ternaire en soi, Dieu autrement dit, s'unit à Lamed qui exprime le sacrifice. Ce nom représente Notre-Seigneur Jésus-Christ qui mourut pour le salut de l'humanité. C'est le but de l'homme, image de Dieu, qui est exprimé par ce nom ; car ce n'est que par le sacrifice de lui-même, de ses passions, que l'incarné peut rayonner de sa personne l'étincelle divine et qu'il accomplira son évolution prédestinée. Ainsi, dans ce seul nom composé de deux lettres est contenue toute la religion chrétienne. Celui qui voudrait aborder l'étude des 72 noms du Schemamphorach doit avant tout comprendre ces deux noms servant de terminaisons aux 72 noms du « Nom révélé » et qui les élèvent au plus haut niveau et les sanctifient. Voyons à présent la filiation du Tétragramme dans les noms se rapportant aux 22 lettres de l'alphabet sacré, au moyen desquels ce nom, comme un diamant taillé sur 22 facettes, lance des feux particuliers à chacune des lettres correspondantes. Il convient d'observer que chacun de ces noms commence par la lettre à laquelle il se rapporte et qui le lie à cette manifestation déterminée. Premier nom se rapportant à /F-hieh : En supprimant Aleph, lettre d'ordre dont il a été question ailleurs, nous obtenons sa clef qui est hé-iod-hé. Cette racine exprime l'idée du principe vital et signifie « être existant sans commencement ni fin ». Ce nom, comme on le voit, est étroitement lié au Tétragramme. Il est inutile de donner à ce sujet de plus longs développements. (1) Voir Rota.
Second nom se r a p p o r t a n t à B e t h : B a c h o u r . E n p r o c é d a n t d e la m ê m e f a ç o n , c ' e s t - à - d i r e e n l a i s s a n t la l e t t r e B e t h , n o u s o b t e n o n s l a clé h é v a u e t la t e r m i n a i s o n r e s h . C e t t e r a c i n e r e p r é s e n t e l ' i d é e d ' u n e c h o s e q u i , n ' e x i s t a n t p a s e n c o r e , s e t r o u v e e n « p u i s s a n c e d ' ê t r e ». L ' a d d i t i o n à c e t t e r a c i n e d e la l e t t r e R e s h la p r é c i s e e t c e t t e p u i s s a n c e s e m a n i f e s t e p a r la c h a l e u r d e la v i e . P o u r l ' h o m m e , ce s e r a le f e u s a c r é d a n s u n s e n s p l u s a b s t r a i t e x p r i m é p a r la S é p h i r e q u i se r a p p o r t e à la l e t t r e B e t h , l'intelligence. Troisième nom se r a p p o r t a n t à G h i m e l : G h e d u l , q u i , e n p r o c é d a n t c o m m e p l u s h a u t , d o n n e r a c o m m e c l e f la l e t t r e V a u , p l a c é e e n t r e D a l e t h , manifestation en quaternaire, vie physique, et Lamed, épreuve suprême, sacrifice, p a r l e q u e l l ' h o m m e p e u t se l i b é r e r d e la m a t i è r e . D ' a u t r e p a r t , V a u , p l a c é e d a n s le n o m se r a p p o r t a n t à la t r o i s i è m e l e t t r e e t à c ô t é d e la q u a t r i è m e ( D a l e t h ) c o n s t i t u e l ' u n i o n - s é p a r a t i o n d u ternaire et d u q u a t e r n a i r e , le p a s s a g e d u I E V a u I E V E . E n f i n , e n p r e n a n t la r a c i n e D u l , c o m m e t e l l e , o n o b t i e n t la s i g n i f i c a t i o n d e d o u l e u r , d ' a n g o i s s e , q u ' é p r o u v e u n ê t r e p a r f a i t d u t e r n a i r e se p l o n g e a n t d a n s le q u a t e r n a i r e e n v u e d u sacrifice. O n se r a p p e l l e la d o u l e u r q u ' é p r o u v a i t N o t r e - S e i g n e u r J é s u s - C h r i s t à l ' a p p r o c h e d e la m o r t e n d i s a n t : « S e i g n e u r , é l o i g n e z d e m o i ce calice d ' a m e r t u m e ». C e s e n s d e d o u l e u r e t d e t r i s t e s s e a f f é r e n t à la r a c i n e s ' e s t c o n s e r v é d a n s d i v e r s e s l a n g u e s a c t u e l l e s : « d u l l », t r i s t e , e n a n g l a i s ; « d o l o r », d o u l e u r , etc. C ' e s t l ' a n g o i s s e d e l ' ê t r e a v a n t s o n i n c a r n a t i o n q u a n d i l s a i t q u ' i l v a se p l o n g e r d a n s les s o u f f r a n c e s e t les s é d u c t i o n s d e la m a t i è r e e t q u ' i l i g n o r e s ' i l e n s o r t i r a e n v a i n q u e u r . Q u a t r i è m e nom se r a p p o r t a n t à D a l e t h : D a g u l , d o n t la c l e f e s t la m ê m e l e t t r e V a u p l a c é e e n t r e G h i m e l , la t r o i s i è m e , e t L a m e d . C o m m e n o u s l ' a v o n s v u d a n s le t r o i s i è m e n o m , c e l u i - c i , p a r a n a l o g i e , e s t b â t i d e la m ê m e f a ç o n e t lie a i n s i le q u a t e r n a i r e - m a n i f e s t a t i o n a u t e r n a i r e , le I E V E a u I E V . L a r a c i n e G u i e x p r i m e l ' é v o l u t i o n , la l i b é r a t i o n d u q u a t e r n a i r e , la p r o m e s s e à l ' ê t r e p l o n g é d a n s l ' a n g o i s s e d u q u a t e r n a i r e d e p o u v o i r r e t o u r n e r v e r s la p a i x e t le b o n h e u r d u t e r n a i r e . Cinquième nom : H a d o m , p r é s e n t e - la c l e f V a u p l a c é e e n t r e la m a n i f e s t a t i o n e x p r i m é e p a r D a l e t h e t la m a t i è r e p r o p r e m e n t d i t e , la m è r e n a t u r e , M e m . O r , le V a u a i n s i p l a c é lie d ' u n c ô t é a u n o m I E V E e t d e l ' a u t r e s é p a r e d e la m a t i è r e M e m . L e s e n s d e c e t t e r a c i n e p r é c i s e la s o u f f r a n c e r a t t a c h é e à la m a t i è r e . E n h é b r e u , le m o t D o m a v e u t d i r e « t o m b e », ce q u i d é p e i n t e x a c t e m e n t l ' é t a t d e l ' e s p r i t e n c h a î n é a u c o r p s . C ' e s t la n a i s s a n c e m a t é r i e l l e , m o r t de l'esprit. Sixième nom : V e z i o , d o n t la c l e f e s t l o d - V a u , à l a q u e l l e e s t r a t t a c h é e la l e t t r e Z a ï n p o u r d é m o n t r e r la c o n t i n u i t é d u d é v e l o p p e m e n t d e la m a n i f e s t a t i o n car, p a r c e t t e l e t t r e , e l l e se l i e à la l e t t r e s u i v a n t e . C o m m e r a c i n e , Zaïn, Iod, Vau, d o n n e une idée d u corps qui revit de vie animale, d'être r é f l é c h i s s a n t la l u m i è r e d e la v i e . Septième nom : Z a k a ï , d o n t la c l e f e s t I o d se r e f l é t a n t d a n s le C a p h . C ' e s t le p r i n c i p e d ' A t o u m « q u i v i t s o n K a a u j o u r d e la l u m i è r e ». C e t t e r a c i n e r e p r é s e n t e d a n s le m a c r o c o s m e le r e f l e t d u C r é a t e u r , la n a t u r e et, d a n s le m i c r o c o s m e , l ' h o m m e c o m m e i m a g e d e D i e u . Huitième nom : H é s i d , d o n t la c l e f e s t é g a l e m e n t le I o d p l a c é e n t r e S a m e c h , le m a l q u i se d é v e l o p p e d a n s la m a n i f e s t a t i o n d u q u a t e r n a i r e D a l e t h p a r l ' h o m m e e t q u i le p l o n g e a u p l u s p r o f o n d d e la m a t i è r e . L a racine Sid e x p r i m e u n e c o u r b u r e q u e l ' i n c a r n é d o i t s u i v r e d a n s s o n i n v o l u t i o n , m a i s l ' a y a n t c o n d u i t a u p l u s p r o f o n d d e s t é n è b r e s , p o r t e e n elle l ' e s p é r a n c e d ' u n r e t o u r é v o l u t i f v e r s la l u m i è r e . C ' e s t la p r o m e s s e f a i t e
-
à l ' h o m m e , a p r è s le p é c h é o r i g i n e l : « L e f r u i t ( n o u n ) d e la f e m m e ( m e m ) é c r a s e r a la t ê t e d u s e r p e n t ( s a m e c h ) » ( G e n è s e ) . Neuvième nom : T e c h o r a c o m m e c l e f la l e t t r e H é e t c o m m e t e r m i n a i s o n R e s h d o n t n o u s a v o n s d o n n é l ' e x p l i c a t i o n d a n s le d e u x i è m e n o m . L a r a c i n e H é - R e s c h e x p r i m e t o u t e s s o r t e s d ' a c c r o i s s e m e n t s . D a n s le s e n s a b s t r a i t , c ' e s t le d é v e l o p p e m e n t d e la r a c i n e p r é c é d e n t e : l ' h o m m e s u i v a n t la c o u r b e d e l ' i n v o l u t i o n a c c r o î t le m a l , m a i s p o u r r é t a b l i r l ' é q u i l i b r e il d e v r a a c c r o î t r e d e m ê m e le b i e n a u c o u r s d e s o n é v o l u t i o n . D i x i è m e nom : I a h , d o n t la c l e f e s t é g a l e m e n t le H é . N o u s a v o n s p l u s h a u t d o n n é la s i g n i f i c a t i o n d e ce n o m q u i r a m è n e la d e r n i è r e l e t t r e des d i x principes à l'Unité. I c i se t e r m i n e le p r e m i e r g r o u p e d e s l e t t r e s d i t e s s é p h i r o t h i q u e s o u du Principe. N o u s v o y o n s q u e d a n s les clefs d e ce g r o u p e , c h a c u n e d e s l e t t r e s d u n o m I E V e s t r é p é t é e q u a t r e f o i s . O r , il y a q u a t r e I o d , q u a t r e H é e t q u a t r e V a u , ce q u i d o n n e le m o u v e m e n t d e la R o t a , c ' e s t - à - d i r e la m a n i f e s t a t i o n d u T e r n a i r e d a n s le Q u a t e r n a i r e . L e s e c o n d g r o u p e e s t c e l u i d e s six f o r c e s c o n s t r u c t i v e s d e la n a t u r e , d i t « m o n d e d e s A n g e s ». L e s clefs d e s n o m s se r a p p o r t e r o n t i n d i r e c t e m e n t a u x l e t t r e s d u n o m s a c r é , d e m ê m e q u e la n u m é r a t i o n e s t s é p h i r o thique du deuxième ordre de pénétration. Onzième nom : K é b i r , d o n t la c l e f e s t n é c e s s a i r e m e n t la l e t t r e B e t h q u i e s t la m a n i f e s t a t i o n s u p é r i e u r e d u C a p h . E l l e e s t é c l a i r é e p a r le p r i n c i p e d u I o d e t m a n i f e s t é e d a n s la v i e p a r R e s h . L a r a c i n e B i r e x p r i m e le m o u v e m e n t q u e p r e n d l ' i n c a r n é e n s u i v a n t la c o u r b e d e la v i e . C ' e s t le r a y o n q u i v a t r a c e r c e t t e c o u r b e . C ' e s t la p o t e n t i a l i t é d e l ' i n v o l u t i o n - é v o l u t i o n de l ' h o m m e . Douzième nom : L a m e d d o n t la c l e f e s t la l e t t r e D a l e t h , m a n i f e s t a t i o n d a n s la m a t i è r e : m e n s . L a r a c i n e M D e x p r i m e le d é p l o i e m e n t d e s p o t e n t i a l i t é s e x p r i m é e s d a n s le n o m p r é c é d e n t , les m œ u r s d e l ' h o m m e , la m e s u r e d e sa vie. Treizième nom : M e b o r a k , d o n t la c l e f e s t la l e t t r e R e s h d a n s le sens d e v i e - f e u q u i r é s u l t e d e l ' u n i o n d u p è r e e t d e la m è r e M e m - B e t h e t se m a n i f e s t e d a n s le m o n d e m a t é r i e l p a r le C a p h , f o r m e , d o u b l e . L a r a c i n e B R C e x p r i m e la m a n i f e s t a t i o n d e la f o r c e c r é a t r i c e a u d e h o r s , la p r o d u c t i o n a c t i v e b é n i e . E l l e se r a p p o r t e p r é c i s é m e n t a u x m o t s d e la G e n è s e : « C r o i s s e z e t m u l t i p l i e z ». Q u a t o r z i è m e nom : N o r a , d o n t la c l e f e s t la m ê m e q u e p r é c é d e m m e n t e t q u i p r é c i s e ce q u i a é t é d i t p o u r la l e t t r e M e m : c ' e s t le f r u i t d e l ' u n i o n d o n t le s i g n e e s t V a u q u i r e ç o i t la b é n é d i c t i o n d u p r i n c i p e A l e p h . C ' e s t la v i e s é p a r é e d e ce fils d e l ' h o m m e i s s u d e l ' U n i o n , o u , a u t r e m e n t d i t , c ' e s t le r é s u l t a t d u t r a v a i l d e l ' h o m m e , r é s u l t a t j u g é p a r lui o b j e c t i v e m e n t . Q u i n z i è m e nom : S o m e k , d o n t la c l e f e s t la l e t t r e M e m d a n s le s e n s d e m a t i è r e - p r i n c i p e i n d i s p e n s a b l e à la m a n i f e s t a t i o n p h y s i q u e . C e t t e m a t i è r e p o r t e en e l l e le g e r m e d u m a l a u q u e l elle est l i é e p a r le V a u . D ' a u t r e p a r t , e l l e p e u t a u s s i ê t r e f a ç o n n é e d a n s le m o u l e C a p h . L a r a c i n e q u i e n e s t i s s u e e x p r i m e d ' u n e p a r t l ' a s s e r v i s s e m e n t à la m a t i è r e ; d e l ' a u t r e , sa p l a s t i c i t é , sa s o u m i s s i o n e t le c h o i x d é p e n d d u l i b r e a r b i t r e d e l'homme. Seizième nom : A z a z , d o n t la c l e f e s t la l e t t r e Z a ï n q u i e x p r i m e u n m o u v e m e n t o r i e n t é vers u n but. L a r é p é t i t i o n de la m ê m e lettre c o m m e terminaison f o r m e u n e racine e x p r i m a n t u n e vibration, u n e réfraction.
C'est le dernier nom du groupe où se réfracte le nom Sacré dans le deuxième ordre de pénétration. Le groupe qui suit est celui des cinq manifestations dans le quaternaire. Comme on le verra plus loin, tous ces noms se rapportent à la lettre Daleth, ! manifestation du quaternaire. Dix-septième nom : Phode, dont la clef est la lettre Daleth. La double racine qui en sort est d'une part l'amour, l'amitié ; d'autre part c'est la satisfaction, la suffisance, qui font suite à la première signification. Dix-huitième nom : Tzadek, dont la clef est la même (D). La racine DK est très curieuse, car elle exprime l'état temporel de la matière, l'instabilité du bonheur terrestre, la brisure, la rupture, la perte, etc. Dix-neuvième nom : Kodesh, dont la clef est la même (D) ; la racine DSH exprime l'idée de végétation, de propagation élémentaire. Vingtième nom : Rodeh (la même clef D). La racine DH exprime la nécessité, ]a contrainte, le lit par lequel s'écoule la vie, ou les événements qui semblent forcer l'homme d'agir d'une certaine façon. Vingt et unième nom : Schaday (clef D). La racine DI donne une idée de force émanée du principe qui, pénétrant dans le quaternaire, l'oriente vers l'évolution prédestinée, d'où la joie de la libération prochaine. Ici se termine le groupe des cinq manifestations du quaternaire. Le groupe suivant ne comporte qu'une seule lettre qui est, comme on le sait, synthétique, c'est pourquoi on peut nommer ce groupe la synthèse. Vingt-deuxième nom : Téchinah, dont la clef est la lettre Noun, fruit du travail de l'homme sur le champ de la vie, Heth éclairé par le souffle divin Hé. Remarquons que les deux derniers noms se terminent, le premier par un Iod et le second par un Hé, ce qui nous donne encore une fois le nom Iah qui est lié au dixième nom, celui du retour à l'Unité-Principe. La racine Chenh a une double signification. D'un côté, c'est l'existence individuelle et particulière de l'homme dont la lettre Tau est le symbole ; d'un autre côté, c'est la grâce promise et accordée à l'homme après les tentations du péché et le labeur avec « peine et sueur » dans la matière pour retrouver le paradis perdu, que le Tau (fin de cycle) exprime de même par un nombre qui ne peut être que le zéro. On conçoit qu'on peut écrire toute une dissertation sur chaque nom. Ici, je n'ai voulu donner qu'une idée générale de la chose, voulant seulement montrer que la composition d'un nom et son adaptation à une lettre ne se bornait pas strictement à ce qu'il commence par la lettre à laquell e il se rapporte. Bien plus, en étudiant la composition de chacun de ces noms, on obtient des lumières qui éclairent le sens ésotérique des lettres de l'alphabet en tant que forces créatrices de la nature. Les 72 noms du Schemhamphorach peuvent être étudiés de la même façon pour en tirer des enseignements sur la nature des forces régnant sur chaque quinaire du cercle zodiacal. Cette étude est recommandée surtout à ceux qui s'intéressent à l'Astrologie et qui veulent pratiquer la médecine hermétique. Celui qui comprend la composition des noms du Schemhamphorach s'appelle BaalSchem ; celui qui possède le nom révélé, car il est dit dans l'Ecriture : « 110n ange marchera devant toi ; regarde-le, car il porte sur lui mon grand Nom ». Le même procédé est utilisé pour « posséder » un nom d'ange ou de daïmon se rapportant à une planète ou régnant sur les heures, etc. Enfin, pour définir l'individualité d'un incarné, il est indispensable de « posséder » son nom. Ceci se rapporte à l'Astrologie onomantique ;
mais, comme je l'ai dit ailleurs, pour pouvoir comprendre la nature d'un homme et connaître les événements de sa vie, il faut combiner les données obtenues par l'étude du thème natal avec celles issues des calculs cabbalistiques tirées du nom. Cette combinaison s'obtient par la « Rota ». L'individualité de l'être, toute sa vie passée et future, sont mises au jour avec des précisions aussi grandes que possible. Autant les calculs de l'Astrologie scientifique résultent d'un travail purement mathématique, autant le travail du nom est personnel et dépend de la valeur de l'étudiant s'approchant du Baal-Schem. Enfin, celui qui sait le nom des choses peut les former en réalisant la combinaison qui est l'essence d'une chose. Ceci ne veut pas dire qu'un Mage même puisse créer. Non, car le mot créer veut dire : « faire quelque chose de rien », et cet acte suprême n'appartient pas à l'incarné. C'est l'arbre de la connaissance du bien et du mal dont il est défendu à l'homme de manger les fruits. Ce que peut faire l'homme, c'est transformer les combinaisons des forces représentant une forme de la matière en une autre combinaison exprimant une forme différente. On pourrait croire qu'on vise là une production de phénomènes chimiques, physiques, électriques, caloriques, etc., dont s'occupe la science officielle. Il n'en est pas ainsi. Tous ces phénomènes entrent dans le domaine de la connaissance du nom des choses, mais ce savoir ne se borne pas à leur seule étude. En se servant des combinaisons des forces créatrices, l'initié ne prend pas seulement ces dernières dans le monde physique, mais aussi dans le monde astral, le monde des forces par excellence. Il puise là des forces qui ne se sont pas encore manifestées dans le monde physique. Il les combine et leur donne la forme voulue, ce qui fait croire au profane qu'il a à son service des moyens surnaturels et possède un pouvoir de création. Mais, je le répète, l'homme, si élevé qu'il soit, ne « peut créer » et tous ces phénomènes surnaturels en apparence ne sont que des conséquences de la « connaissance du nom des choses ».
CHAPITRE
IX
LA SIGNATURE DES CHOSES
Toute manifestation du plan physique possède une « âme » dans le plan astral. En d'autres termes une combinaison déterminée des forces de l'astral se manifeste par une forme dans le monde matériel. En opérant sur la partie physique, en lui faisant subir certaines modifications, on peut changer l'équilibre des forces constructives combinées et devenues créatrices. Or, pour prévoir la combinaison seconde il faut avoir une notion très nette des forces initiales et de leur équilibre. Prenons un exemple dans le domaine chimique qui montrera l'importance de cet équilibre. On peut mélanger l'hydrogène à l'oxygène en vue d'obtenir l'eau inoffensive, alors que le mélange effectué dans une proportion différente donnera un explosif violent. La différence entre les procédés de la science officielle et de la science hermétique consiste en ce que la première procède par expériences, analyses, tâtonnements, exclusivement sur le plan physique avec la méconnaissance totale d'un plan supérieur. Elle réunit divers éléments qui l'amènent à constater un effet, toujours le même, produit par une combinaison déterminée sur le même plan physique. Le départ et l'arrivée ont lieu dans le même domaine. L'hermétisme fait jouer les forces constructives des éléments en opérant par symboles. « Telles sont les 22 lettres par lesquelles le Seigneur a créé, fait tout ce qui a été créé et tout ce qui sera créé » (1) enseigne la Cabbale. Ainsi l'initié en agissant sur les forces créatrices sait d'avance quel effet il va obtenir dans le plan matériel, reflet du plan astral. En résumé, la science actuelle opère sur les corps, tandis que l'occultisme agit directement sur « l'âme » revêtue d'une enveloppe déterminée. Mais pour obtenir le résultat espéré il faut être fixé tout d'abord sur (1) Sepher letzirah, VI, 6.
la nature de la combinaison objectivée physiquement. C'est ce qu'enseigne l'hermétisme en apprenant à lire « la signature des choses ». Ainsi qu'on peut le prévoir, cette « signature » montre que les combinaisons sont soumises aux lois du ternaire : l'équilibre ; du septenaire : la gamme ; du quaternaire : manifestation physique et du duodénaire : cadre où se développe toute manifestation terrestre. De plus, ces combinaisons se résolvent par les neuf nombres séphirotiques formant la substance de la numération. De ces considérations découlent les lois ci-après : 1. Pour créer un phénomène il faut d'abord établir son équilibre, faute de quoi tout sombre dans le chaos. 2. Cet équilibre doit être établi entre les forces dites planétaires symbolisées par les sept doubles et les forces dites zodiacales, symbolisées par les douze simples. 3. Pour fixer la combinaison obtenue et lui donner une forme tangible, il faut la faire passer du ternaire au quaternaire. 4. Enfin, le symbolisme réalisé doit être éprouvé et contrôlé mathématiquement. Etudions ces quatre lois : Pour produire un équilibre, il faut se rendre compte de la nature du phénomène qu'on veut provoquer. Le prototype des diverses manifestations de l'équilibre a été donné par les transpositions des trois lettres du nom sacré. Or, l'équilibre peut s'apparenter aux six genres ci-après : Equilibre-positif-négatif ; Equilibre-négatif-positif ; Positif-équilibrenégatif ; Négatif-équilibre-positif ; Positif-négatif-équilibre ; Négatifpositif-équilibre. Ces six genres se subdivisent en trois groupes distincts de deux, dont le premier part de l'équilibre, groupe du principe ; le second s'équilibre après choc, groupe des forces, et enfin le troisième se termine par l'équilibre, groupe des manifestations. J'ai adopté la dénomination « Positif et Négatif » à titre d'exemple mais la loi ne se borne pas seulement à ces manifestations. Elle régit toute la nature, résultante de forces qui s'opposent. On pourrait aussi bien dire par exemple, pour le premier groupe : équilibre-évolution-involution, ou équilibre-involution-évolution qui exprime la loi qui régit l'incarné puisque sa prédestination est de descendre au fond de la matière pour remonter dans les plans supérieurs. De même l'étincelle divine qui rayonne du centre le plus élevé doit se plonger au tréfonds de la matière. L'équilibre des forces constructives se crée en astral et ne descend sur le plan physique qu'après avoir formé une combinaison précise seule susceptible, ultérieurement, de produire une forme déterminée. De même, dans l'aimant, l'équilibre entre le pôle positif et le pôle négatif a lieu au point central, si bien que nous pouvons le sectionner en plusieurs morceaux, chaque fragment présentera les mêmes caractéristiques. Cet exemple n'est donné que pour rendre plus intelligible l'exposé de la doctrine. Enfin, l'équilibre ou la stabilité de la matière n'est, je le répète, qu'une sorte de résultante qui fait l'objet des investigations de la science mathématique. J'ai suffisamment insisté sur ces trois règles, dans les ouvrages précédents de la trilogie cabbalistique, puisque la première de ces règles se rapporte à l'Astrologie, la deuxième à l'étude du nom Tétragrammat on et la troisième à la mathématique hermétique dont les applications font l'objet du chapitre « des Systèmes » de ce livre. Nous pouvons, maintenant passer directement à l'étude des symboles groupés spécialement pour mettre plus clairement en relief l'idée des signatures des choses.
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- Je rappelle encore une fois que chaque lettre de l'alphabet sacré est un symbole précis de combinaison. Une racine formée de deux ou trois lettres déterminera naturellement une combinaison complexe dont les éléments, combinaisons, devront s'équilibrer d'une façon particulière pour produire le phénomène qui doit répondre à cette racine. Résumons. Les lettres de l'alphabet se divisent en trois groupes : celui des PrinciPes, celui des Forces et celui des Manifestations. Ces divers groupes sont équilibrés en eux-mêmes et chaque élément d'un groupe supérieur est équilibré avec ceux du groupe inférieur, mais ces équilibres sont nécessairement de nature différente. PREMIER GROUPE — LE PRINCIPE Le PRINCIPE infini et indéfinissable qui règne sur tout et dont toutes les manifestations ne sont que des facettes. L'un = Tout, Dieu (lettre Aleph), il se manifeste par : a) Temple de Dieu. Pour le macrocosmos, c'est le monde entier, la Nature ; pour le microcosmos, c'est la religion, la compréhension des choses données à l'homme. Lettre Iod, nombre 10, unité manifestée, ou retour à l'unité. b) Nature visible ou famille humaine dont l'union est bénie et qui travaille la matière pour la construction du Temple de Dieu sur cette terre. Lettre Coph, nombre 100. Pénétration de l'unité au plus profond de la matière, éloignement de l'étincelle divine du centre vers la densité pour le retour définitif. On voit donc que pour ce ternaire, l'équilibre résidera dans le principe même et la formule sera : équilibre-positif-négatif, ou équilibre-négatifpositif selon l'état des courants envisagés. DEUXIÈME GROUPE — LES FORCES CONSTRUCTIVES Développement du Principe. 1. DÉDOUBLEMENT DU PRINCIPE. - Sagesse suprême. Les forces mises en mouvement pour créer toute manifestation vitale. Les roues primaires ou la possibilité des formes. Lettre Beth, chiffre 2 = 1 + 1, première division, éléments opposés : Positif-négatif, Actif-passif, lumièreténèbres, etc. Lune. Il se développe en : a) Premier moteur appelé autrement premier ciel. C'est l'action de r l'actif sur le passif dont ce dernier devient un reflet. Lettre Caph, nombre 20, pénétration du principe de la division dans l'astral créant les éléments nécessaires dans la division des forces. Mars. b) Possibilité de la vie végétative, la division des cellules vivantes aussi bien dans la plante que dans l'animal. Lettre Resh, nombre 200. Saturne. 2. DÉDOUBLEMENT ÉQUILIBRÉ. L'intelligence. Les forces opposées doivent s'équilibrer pour pouvoir créer une forme dans la nature. Lettre Ghimel, 3 = I + 2. Vénus. Ce principe se développe en : a) Ternaire qui règle les forces primaires des manifestations dites du 3E ciel ou sphère de Saturne. Lettre Lamed, sacrifice, seule possibilité d'équilibrer l'évolution et l'involution. b) Ternaire donnant la possibilité de la vie animale (âme vivante) en gouvernant le principe actif de reproduction (sperme), lettre Schin, principe igné, « la flamme de la vie », nombre 300.
3. STABILISATION DE LA FORME. - Quaternaire. Les trois dimensions nécessaires à la forme exprimée par la lettre Daleth, nombre 4 = 1 + 3 . Jupiter. Il se développe en : a) La substance. L'eau qui est la substance d'où sortent toutes les manifestations de la matière. La mère, principe passif de la reproduction, qui étant engendrée par le principe actif, donnera comme résultat la vie au fruit. « L'eau, sous l'action du feu, bout, s'évapore et crée la division des eaux d'en bas, des eaux d'en haut » (ancien manuscrit). La Mère Nature fécondable. Lettre Mem, nombre 40. b) L'homme universel. Le microcosme contenant en lui tous les principes énumérés : celui de l'équilibre des éléments (Aleph, Mem, Schin) de la vie végétative, de la vie animale et, de ce point de vue présentant l'image complète de la Nature. Mais — en outre et au-dessus de tout être supérieur, porteur du souffle divin — le principe Aleph. Lettre Tau, nombre 400. Le triple ternaire de ce groupe renferme toutes les forces indispensables au développement du phénomène de la vie, tant pour le macrocosme que pour le microcosme. C'est la création en potentiel quand le principe développe en lui les forces nécessaires servant aux multiples manifestations vitales de la création. L'équilibre de ce groupe est dans le centre. Il sera représenté ainsi : Positif-équilibre-négatif pour le mouvement involutif, et Négatif-équilibrepositif pour le mouvement évolutif. En outre l'équilibre s'établit dans chacun des ternaires secondaires. TROISIÈME GROUPE — LES MANIFESTATIONS 1. FORCES CRÉATRICES DES ÉLÉMENTS. - Leur puissance. Lettre Hé, 5 = 1 + 4 = 2 + 3. Qui se développe en : a) Celles qui règnent sur la forme des manifestations dites celles du 6e ciel ou sphère du Soleil. C'est le fruit du travail, ou fils de l'homme émané du principe actif N° 2 et fixé dans la matière par le principe passif N° 3 du groupe précédent. Lettre Noun, nombre 50. b) Celles qui conservent la stabilité de la loi qui régit toute la création dans le septième ciel et la sphère de Vénus (Noun terminal 500). 2. FORCES CRÉATRICES DES MINÉRAUX ET DES MÉTAUX déterminant leurs différentes natures. Lettre Vau, 6 = I + 5 = 3 + 3 = 2 + 4 qui se développent en : a) La stabilisation du genre exprimée par le huitième ciel se rapporte au principe N° 2 du groupe précédent en tant que stabilité des formes. C'est aussi la sphère de Mercure, ce qui avait incité les alchimistes à placer Mercure à la base des transmutations. Lettres Samech 60. 3. FORCES DÉTERMINANT LA VIE DES PLANTES. - Or, elles se rapportent et dépendent directement du premier principe du second groupe dans la seconde pénétration la plus profonde. D'où découle la racine Resh-Zaïn qui veut dire « un mouvement mystérieux dont le centre est en lui-même ». C'est-à-dire que cette racine détermine le mouvement spécifique des atomes composant un corps déterminé et différencié. Lettre Zaïn, 7 1 + 6 = 3 + 4 = 3 + 1 + 3. Ces forces se développent en : a) La force de liaison des choses, autrement dit la cohésion, l'attraction interne des atomes, la sympathie. Elle se rapporte au neuvième ciel et à la sphère de la Lune. Lettre Aïn = 70.
4. FORCES CRÉATRICES DU RÈGNE ANIMAL qui découlent du principe N° 2 du deuxième groupe dans sa pénétration maxima. D'où la racine Schin-Heth exprimant la force reproductrice animale en puissance d'être dans le genre et l'espèce. L'attraction des sexes dans l'espèce, ayant comme but la reproduction de la même espèce. Lettre Heth = 8 = 1 + 7 = 4 + 4 = 2X2X2. Cette force se développe en : a) Forces tendant vers la transformation de « l'âme vivante » en « âme raisonnable » autrement dit la préparation de l'enveloppe astrale pour la réception du Souffle Divin — Esprit — Feu sacré. Lettre Phé = 80. 5. FORCES qui, s'étant développées dans l'équilibre et ayant développé à l'apogée la vie végétative et animale, aboutissent effectivement au couronnement de la création, à l'homme — Adam. Or, ces forces sont étroitement liées et découlent du principe N° 3 du deuxième groupe dans sa pénétration maxima exprimée par la lettre Tau. La racine formée par Tau-Teth représente la force centrifuge par laquelle la monade est projetée du centre émanateur le plus loin possible dans la matière, à laquelle elle est soumise, mais de laquelle, par son effort personnel, elle devra se libérer. Lettre Teth, 9 = 1 + 8 = 3 + 3 + 3 = 3 X 3 X 3. Développement : a) Forces de la matière primaire du monde, le passif — l'eau ; et pour les manifestations de la vie individualisée, la femelle — la mère de laquelle est issue la partie matérielle appelée à constituer le corps de l'enfant. De ce point de vue elle se rapporte à la lettre Mem. Lettre Tzadé == 9°. b) Forces des quatre éléments agissant de concert pour forger cette matière primaire. Se rapporte à la lettre Daleth. Lettre Tzadé terminal 9°0. Comme on le voit, ce dernier groupe est celui de la matière proprement dite. On pourrait nommer le premier groupe le Nechamah, le second le Rouach et le troisième le Nephesh. Il ne représente pas la matière ellemême mais les conditions de l'existence des différentes formes de la matière. De même que le Nephesh ne représente pas le corps de l'homme, mais le subconscient prêt à gouverner les fonctions de ce corps duquel il est le plus proche. Or, celui qui cherchera à comprendre la signature des choses créées devra étudier scrupuleusement et attentivement ce qui vient d'être dit. Le travail personnel est indispensable car tout n'est pas dit et ne peut être dit sur ce sujet. Les principaux jalons sont placés pour guider le chercheur sur la voie à suivre. Le travail de celui-ci consistera à établir l'équilibre de la chose déterminée, à la classer dans la mélodie qui se développe par sept notes principales et cinq demi-tons appartenant aux diverses gammes chromatiques... Ceci fait, il devra vérifier le résultat au moyen des Sephiroth et si toutes ces opérations sont effectuées avec précision et intelligence, la lumière jaillira et illuminera sa raison. La connaissance des signatures est indispensable non seulement pour un travail strictement hermétique, mais elle permet de résoudre les problèmes les plus difficiles des sciences dites naturelles telles que la physique, la chimie, la médecine, l'électricité, le magnétisme, etc... Cette étude, comme celle qui va suivre, s'apparente aux cinquante portes de l'intelligence. En étudiant le reflet on s'approche du Foyer émanateur, mais pour
réussir il ne faut pas imiter les adeptes de la science officielle qui prennent le reflet pour un phénomène isolé, rejetant toute relation avec le Foyer supérieur. Tout est dans tout et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas. Si nous ne sommes pas assez évolués pour étudier ce qui est en haut, apprenons à comprendre ce qui est sous nos yeux et qui nous permettra d'acquérir la notion du principe. Suivent deux exemples donnant une idée du travail analytique qu'il faut entreprendre pour se rendre compte des forces constructives d'un élément physique. EXEMPLE 1
MÉTAL. — Or, Zahab, racine Zaïn-Hé, briller, refléter la lumière. 1. Composition du nom. Numérique : 2 — 5 — 7. Equilibrant: 2 (5 + 2 = 7 ; 7 — 2 = 5). Total 14 = 5 figure ouverte : départ-manifestation (matière dite morte). 2. Carré magique du Soleil, planète gouvernant l'or. Les 3 chiffres sont disposés c o m m e l'indique la figure ci-contre. Ils occupent la 2e case des rangées A et B et la 5e case de la rangée B. Le n o m b r e de cases dans chaque côté du carré est de six, n o m b r e qui correspond à la lettre Vau, lettre g o u v e r n a n t la création des métaux.
SIGNE A DÉDUIRE
3.
Correspondances planétaires :
Lune,
Bélier
(exalt.
du
Métaux correspondants 4. P a r la R o t a : Zaïn
du
groupe
Iod.
Soleil), :
Gémeaux
Argent,
Or,
(Maison
de
Mercure).
Mercure.
- Hé et Beth du groupe Hé, d'où le nom Iah, Sepher Malcut, monde manifesté.
Lettre Iod. Unité manifestée. Nom type EVI, son équilibre : Négatif — Equilibre — Positif.
Ce qui veut dire : le principe de la matière (eau, mère symbolique de toute manifestation physique) ayant été travaillée par le feu, se manifestera en substance solide. Alchimiquement : comment obtenir la substance voulue, c'est-à-dire dans le cas présent : l'or ? C'est par la maison de Mercure (positif-actif) agissant sur la substance de l'eau (argent) dans la demeure de Vénus (le Taureau, correspondant à Vau). Formule générale pour tout métal : Mem (négatif), Vau (équilibre), Schin (positif). Par ce procédé la promatière (M-A), sous l'influence du feu (Aesch), devient tangible, malléable. 5. Par b Ai>î-Becar : Zaïn matériel par rapport à Aleph. Zaïn spirituel par rapport à Aïn. Hé astral par rapport à Beth et Heth. Hé spirituel par rapport à Noun. Beth spirituel par rapport à Daleth. Beth spirituel par rapport à Heth. Ci-contre la figure qui s'en dégage.
REMARQUE. — Le creuset destiné à fondre les métaux se nomme en hébreu " c o u r " CaphVau-Rech où le Vau donne l'idée du but (métal), Caph est le moule creux dans lequel se fait l'opération et le Resh représente l'idée du feu nécessaire à l'opération, car le Resh renferme en lui le principe igné indispensable à toute manifestation. Dans la matière dite inanimée, le principe igné a servi à la création de la forme déterminée, car sans lui la promatière resterait morte et informe. Dans la vie végétale et animale le Resh représente la combustion, continuelle manifestation vitale.
EXEMPLE
II
PLANTE. — E p i n a r d . T e r e d - T a u - R e s h - D a l e t h o ù T a u r é p o n d à s a s i g n i f i c a t i o n la p l u s b a s s e , v i e v é g é t a t i v e . R e s h p r é c i s e l ' i d é e d e v i e p a r la d i v i s i o n d e s c e l l u l e s d e la p l a n t e . D a l e t h fixe la m a n i f e s t a t i o n d a n s le c a d r e des trois d i m e n s i o n s . i . Composition du nom. N u m é r i q u e : 4 — 200 — 400. Equilibre : 4 — 2 — 4 ( 4 + 2 =
4 + 2). T o t a l 10.
C y c l e f e r m é : d é p a r t , m a n i f e s t a t i o n , retour d a n s les d e u x p l a n s ( a s t r a l e t p h y s i q u e ) ce q u i e s t d é m o n t r é p a r la f i g u r e t i r é e d e l ' A ï n - B e c a r .
2. Carré magique de Vénus (selon la nature de la plante).
Le nombre de cases séparant les deux chiffres est 4 (4 aller, 4 retour -{- 2 chiffres —- 10, cycle).
3. Correspondances planétaires : Jupiter (Manifestation au quaternaire), Saturne (Matière), Soleil (Vie). 4. Par la Rota : Tau. Centre de vie, manifestation dépendant du Soleil, centre. Forme de vie caractéristique pour une planète du système solaire. Resh, groupe du Iod. Daleth, groupe du Hé. Nom IAH, Sepher Malcut, monde manifesté, retour à l'unité, monde « dit périssable » (vie-mort). Equilibre : Positif (Feu, principe de vie. Lumière. Lion). — Equilibre (Air. Promatière purifiée. Eau d'en haut. Verseau). — Négatif (Feu. Chaleur vitale. Sagittaire). Ou autrement : Feu (Principe de vie). — Terre (Manifestation en forme). — Eau (Promatière). 5. P a r VAïn-Becar : T a u matériel par r a p p o r t à Daleth. T a u astral par r a p p o r t à Coph. Resh matériel par r a p p o r t à Beth. Resh spirituel par r a p p o r t à Phé. D a l e t h astral par r a p p o r t à Aleph. D a l e t h spirituel par r a p p o r t à Tau. Les deux exemples précédents o n t été pris au hasard p a r m i les n o m s simples p o u r illustrer ma démonstration. D'ailleurs si u n n o m est c o m p o s é de plusieurs syllabes, le travail est le m ê m e mais, il faut d ' a b o r d l'équilibrer en lui-même, c'est-à-dire le décomposer. Ainsi, le fruit T e n o u b a se d é c o m p o s e r a e n T a u - N o u n et Beth-Hé et leur p o i n t d'union-séparation Vau.
La première syllabe veut dire : corporéité de plus en plus croissante, extension de soi-même, en arabe « mettre en deux ». La seconde syllabe exprime « le bruit que fait une chose en s'ouvrant ». On voit que ces deux racines rendent clairement l'idée mysté-
rieuse de la vie du fruit se détachant de sa mère et porteur en lui-même du germe vital. Le Vau est le lien physique et invisible de l'union du fruit avec l'arbre et en même temps c'est la force qui l'en détache quand il est mûr pour une existence individuelle. La décomposition du mot effectuée, on discute chaque partie séparément, puis on établit l'équilibre entre elles. J'espère que l'étudiant attentif saura tirer parti de ces exemples et comblera les lacunes qu'il rencontrera. Il ne m'est pas possible d'en dire davantage et ce que j'ai dit n'a jamais été publié jusqu'à ce jour dans aucun ouvrage de Cabbale.
CHAPITRE
X
LE MOMENT PROPICE
Ce chapitre, comme le précédent, se rapporte aux sciences dites naturelles. C'étaient dans les temps anciens : l'Alchimie, la Médecine hermétique, l'Astrologie et leurs adaptations. Toutes ces sciences peuvent être considérées comme les mères de nos sciences contemporaines telles que la Chimie, la Physique, la Médecine, l'Astronomie, les Mathématiques, etc. La différence entre ces deux ordres de connaissances consiste en ce que, jadis, on attribuait aux sciences une origine sacrée qui les faisais découler de l'enseignement religieux qui les enveloppait du voile du mystère pour en faire profiter une élite seule. Par là on écartait d'elles les profanes mal intentionnés qui par une connaissance du jeu des manifestations naturelles auraient pu faire servir au mal des forces supérieures dont ils se seraient emparé. Actuellement c'est le contraire, la science matérialiste est en lutte ouverte contre la religion, elle est d'essence démocratique et accessible à tous. Les méthodes d'enseignement sont simplifiées, les principes à la portée de tous ; on bourre la tête des élèves de formules souvent basées sur des hypothèses et sur des expériences parfois douteuses. Or, à la base de l'enseignement ancien se trouvait la révélation et aujourd'hui l'expérience sert de point d'appui. Jadis, on enseignait les causes de la manifestation, à présent les apparences physiques seules. Jadis, on agissait sur l'âme, c'est-à-dire directement sur les forces créatrices en les combinant judicieusement en vue de telle manifestation physique ; maintenant on ne connaît plus que le corps. L'action entière basée sur l'expérience et la statistique se concentre sur le phénomène, autrement dit sur le résultat et non sur la cause. Quoi qu'il en soit, les principes des sciences contemporaines expérimentales sont empruntés à leurs aïeules de la Sagesse antique. On a beau le nier, c'est ainsi. L'Astronomie est née de l'Astrologie, n'ayant conservé de cette dernière que son ossature ; l'âme a disparu. La Chimie est incontestablement la fille de l'Alchimie ; la Médecine d'aujourd'hui est plutôt
inférieure à sa mère la thérapeutique hermétique ; enfin les lois précises des mathématiques se r e t r o u v e n t dans le calcul cabbalistique. Mais ce dernier en i n c o r p o r a n t le verbe au nombre est vivant, tandis que les mathématiques modernes se présentent c o m m e des spéculations sans vie. Je cite ces quelques exemples qui m a r q u e n t la filiation des sciences c o n t e m p o r a i n e s par r a p p o r t à la Sagesse antique. N o s sciences actuelles ayant p e r d u l'esprit de l'enseignement antique se sont fourvoyées dans la matière et o n t d o n n é naissance à des théories qui causent les malheurs actuels de l'humanité. R e v e n o n s au thème de ce chapitre qui se rapporte aux sciences naturelles. Ces dernières doivent être jugées du p o i n t de vue du système des cinquante portes de l'intelligence. D a n s toutes ces cogitations, l ' h o m m e part d ' e n bas p o u r arriver vers le h a u t (Sagesse antique), tandis qu'actuellem e n t il part d ' e n bas p o u r s'enfoncer plus bas encore. Dans le domaine inférieur, il étudie les lois créatrices émanées d ' u n centre inconnu et inconcevable mais tangible dans la plus infime manifestation. Ailleurs, nous avons cherché à m o n t r e r c o m m e n t les Sages se représentaient les forces constructives qui se c o m b i n e n t p o u r réaliser la vie. Cette connaissance de la signature des choses est indispensable n o n seulement p o u r t o u t e o p é r a t i o n magique, mais aussi p o u r c o m p r e n d r e la vie universelle dans ses diverses modalités. Elle permet de saisir symboliquement une manifestation quelconque que le Sage d é c o m p o s e c o m m e le chirurgien dissèque u n corps, c'est l'analyse. Le m ê m e Sage édifie une combinaison génératrice de p h é n o m è n e s vitaux, c'est la synthèse. Ceci peut sembler u n miracle d u p o i n t de vue de la science officielle, mais c'est une simple conséquence de la connaissance des signatures enseignée dans les écoles initiatiques de l'Antiquité. N ' o u b l i o n s pas que la Bible q u ' o n lit plus o u moins sans l'approfondir, considérée par les uns c o m m e u n écrit religieux et m é c o n n u e o u dédaignée par la majorité, est un livre scientifique contenant, p o u r qui sait les découvrir, les principes de t o u t e science et mieux les lois de la création. T o u s les systèmes cabbalistiques sont extraits de la Bible et en sont des applications. Or, l'étudiant consciencieux a compris, p o u r en tirer parti, les symboles des divers systèmes. Il sait les relier aux forces créatrices de la nature et c o m p r e n d le processus vital de celle-ci, enfin, il peut agencer les éléments et constituer de nouvelles combinaisons de forces à son gré. T o u t e f o i s son travail ne sera pas suffisant p o u r d o n n e r u n e forme à la manifestation préparée en astral. E n vue de créer u n effet v o u l u en synthétisant les forces nécessaires, il faut que l'action ait lieu à u n m o m e n t opportun, m o m e n t qui par lui-même crée les combinaisons o p t i m a productrices de la manifestation. Ce m o m e n t est appelé le moment propice et il est calculé : 1° au moyen de l'Astrologie ; 2° par des procédés cabbalistiques. N o u s n o u s sommes suffisamment étendus sur les diverses influences qui se g r o u p e n t d ' u n e façon précise, influences planétaires et zodiacales constatées à la naissance d ' u n individu ou lors d ' u n événement, les colorant d ' u n e certaine façon caractéristique et définissant les grandes lignes du destin. C'est ce q u ' o n appelle établir u n horoscope ou révolution. Or, les mêmes éléments se g r o u p e n t p o u r les recherches qui n o u s occupent présentement. Elles p e u v e n t être favorables ou n o n et celui qui v o u d r a opérer avec certitude dans le travail m a g i q u e devra p r e n d r e en considération ces influences astrales faute de quoi ses pratiques p o u r r o n t échouer p a r suite d u choc de combinaisons contraires, échouer o u même conduire à u n résultat différent de celui q u ' o n espère.
Prenons u n exemple. S u p p o s o n s q u ' o n veuille traiter un malade atteint d ' u n e certaine affection. P o u r j u g e r de cette maladie, il faut a v a n t t o u t ériger l ' h o r o s c o p e du sujet car, n ' o u b l i o n s pas q u ' o n traite le malade et n o n la maladie. A g i r a u t r e m e n t c'est verser dans l'erreur et faire c o m m e le médecin qui étudie l'effet et n o n la cause. U n m é d i c a m e n t peut soulager u n i n d i v i d u et nuire à u n autre. D e ce p o i n t de v u e l ' h o m é o p a t h i e semble plus rationnelle que l'allopathie. L ' h o r o s c o p e d u sujet établi, o n étudie la c o m b i n a i s o n des forces d é t e r m i n a n t le mal. O n aura ainsi les éléments indispensables p r o p r e s à établir un traitement qui, paralysant les forces nocives, rétablira l'équilibre détruit. P o u r synthétiser les éléments de ce traitement on agit, soit par les contraires, soit p a r les semblables (contraria o u similia). P o u r les affections d u plan physique o n p r e n d r a des éléments tirés du plan physique, mais c o r r e s p o n d a n t aux forces à m e t t r e en jeu. O n les associe et on les équilibre de manière qu'ils r é p o n d e n t bien à l ' a g e n c e m e n t de ces forces. Puis, o n les fait agir, en choisissant des m o m e n t s astrologiques favorables, ou p o u r le moins neutres q u a n t à la c o m b i n a i s o n envisagée. La L u n e ici joue u n rôle i m p o r t a n t . S'il s'agit d ' u n e affection d ' o r d r e astral, le p r o c é d é est plus délicat. Si, par exemple, il est nécessaire d'effectuer le transfert de la maladie sur une plante, il faut en o u t r e des éléments précédents : io choisir une plante en h a r m o n i e avec le malade ; 20 la faire croître dans des conditions les plus en h a r m o n i e avec le t h è m e d u natif. E t a n t d o n n é e la difficulté de t r o u v e r u n m o m e n t r é p o n d a n t exactement aux données du thème, l'opération est très délicate, o n p r e n d la L u n e au lieu de la nativité et les autres planètes sont remplacées par leurs correspondances prises dans le m o n d e physique et disposées selon leurs positions respectives sur l'horoscope. Je renvoie p o u r le p r o c é d é détaillé à m o n livre Cure magique au X X e siècle. Ce n'est pas seulement p o u r u n e cure qu'il faut observer ces règles, mais dans t o u t e o p é r a t i o n m a g i q u e qui, p o u r réussir, doit être en h a r m o n i e parfaite avec le but, avec l'opérateur et avec le moment. Ceci est o b t e n u par u n choix convenable des éléments c o r r e s p o n d a n t aux forces q u ' o n v e u t sortir de leur équilibre, et par l ' o p é r a t e u r choisissant le m o m e n t propice. Ce dernier se d é c o m p o s e en trois éléments essentiels : i. Configuration astrologique a p p r o p r i é e ; 2. H e u r e m a g i q u e convenable ; 3. Symbolisme des temps. E t u d i o n s ces trois éléments :
1. CONFIGURATION ASTROLOGIQUE appropriée aux fins de l'opération. Ceci consiste à trouver, au moyen d'observations astrologiques, un moment où la configuration des astres soit en concordance avec le but à atteindre. La Lune ici joue un rôle prépondérant défini par la table suivante qu'utilisera l'étudiant. Cette table est empruntée à un manuscrit du XIIIe siècle intitulé : la Clef des clavicules. Les noms attribués à chaque jour de la Lune représentent les clefs cabbalistiques du jour qui définissent les symboles dont les combinaisons doivent créer l'effet cherché.
TABLE DES POSITIONS DE LA LUNE Jour
NOM
1
Alnach
2
Albothaïm
3
Ascoriya
4 5
Aldebaran Aluxer ou Abnicoiz ou Alinger Athïa ou Alkaïa Addyvat ou Aldyaras ou Aldryahe Amathura ou Alamiathra Atars ou Ataris Alzezal ou Algelhab ou Algelba Azobre A torsiama ou Discorsa Alalma ou Asalame ou Athahuhe Achmech ou Azimech ou Azimel Alyaphia ou Algalia Alcibene ou Arabene Alchil Arcalo ou Achalb Exarala ou Exaulla Nahaïm
6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23
FAVORABLE A Pantacles pour voyages, envoûtements de toutes sortes. Pantacles pour trouver des trésors, envoûtements de haine. Pantacles pour voyages sur eau, envoûtement d'amour. Alchimie. Envoûtement de haine. Pantacles de voyage et pour développer un talent, envoûtement d'amitié. Pantacles pour donner la victoire. Pantacles pour le commerce, les voyages sur eau et la chance. Pantacles pour l'amour et l'amitié et voyages sur terre, envoûtement d'amour ou de haine. Pantacles maléficiants, envoûtements de haine. Pantacles d'amour, envoûtements de protection. Pantacles de commerce. Pantacles pour les récoltes, d'amitié.
envoûtements
Pantacle de commerce. Pantacles pour guérir une maladie, envoûtements pour augmenter la puissance des chefs. Pantacles pour trouver des trésors et pour sourciers, envoûtements identiques. Envoûtement de haine. Pantacles de chance, envoûtements d'amitié. Pantacles de protection contre les ennemis.
Pantacles de chance et en particulier pour la guerre. Pantacles contre les maladies, envoûtements de haine. Albeïda Pantacles pour protéger contre la perte des biens. Caaldalbala ou Pantacles pour guérir les maladies, envoûteCaalbela ments d'amitié ou de discorde. Caaldebotach ou Pantacles pour guérir les maladies, et amitié, Caaldebolad ou envoûtements pour rompre les liens d'amour. Caaldebda
Jour
24 25 26
27 28
NOM
FAVORABLE A
Zaadodotoh ou Pantacles pour le commerce ou l'amour. Caadachoth Caaldabachia ou Pantacles de protection à la guerre et d'encouraCaalda gement de toutes sortes, envoûtements de haine ou d'amour. Algafarmouth ou Algafalbuchor ou Pantacles pour protéger de toutes sortes de dangers. Algasaldi ou Alm Algafermutr ou Pantacles pour le commerce, contre les maladies, envoûtements d'amitié ou de haine. Algafalbuhor ou Algarfelmucar Anaxhe Pantacles pour le commerce, pour la paix conjugale.
2. LES HEURES MAGIQUES. L'heure magique répond à la division des 24 heures d'une journée par série de 7 selon le nombre des planètes de la gamme dans l'ordre respectif du S. I. Or, chaque jour de la semaine commence par l'heure de la planète affectée au jour en question. Pour obtenir ces heures, il faut diviser le temps compris entre le lever et le coucher du soleil en 12 parties égales, ce qui donnera les douze heures de jour. Diviser ensuite en 12 parties le temps qui s'écoule entre le coucher et le lever du soleil pour avoir les 12 heures de nuit. On comprend aisément que les heures nocturnes et diurnes ne seront égales qu'au moment des équinoxes. En été les heures de jour seront supérieures en durée aux heures de nuit ; le contraire aura lieu en hiver. Les noms des heures représentent également des clefs cabbalistiques. Ces noms pris avec ceux des anges planétaires gouvernant l'heure donneront une combinaison symbolique précise et caractéristique s'appliquant à l'heure de chaque jour de la semaine. On peut résoudre ce problème à l'aide du carré magique approprié à la planète envisagée. La table des heures magiques qui suit est composée d'après le livre de Pierre d'Aban, Heptameron. REMARQUE IMPORTANTE. — Les sept anges planétaires passent successivement dans les dou^e heures du jour et dans les dou^e heures de la nuit dans le cycle de la semaine. Toutefois, le nom d'un ange ne se lie au nom d'une heure qu'une seule fois au cours de ce cycle. 3. SYMBOLISME DES TEMPS. Ce symbolisme ne sert que dans les opérations magiques où il faut créer une combinaison très précise et puissante car, par sa volonté, l'opérateur sort de l'équilibre des forces qu'on ne peut modifier sans encourir un danger. Or, ces noms composés cabbalistiquement contiennent des symboles qui, compris par l'initié, lui procurent un appui solide dans le domaine dangereux où il décide d'entrer. Il augmente, ce faisant, ses forces de sécurité contre les attaques de certaines forces libérées de l'au-delà qui se retournent inévitablement contre celui ayant osé sans savoir.
TABLE DES HEURES MAGIQU
SYMBOLISME DES TEMPS
REMARQUE. — Cette table est empruntée au même ouvrage que la un emploi dans toutes les opérations magiques, car les noms qui y f schémas de forces qui agissent durant les périodes auxquelles ils co
CHAPITRE X I
LE RITE
De même que les deux chapitres précédents traitent des sciences physiques régies par les cinquante portes de la Raison, celui-ci se rapporte aux trente-deux voies de la Sagesse. Alors que les sciences partent d'en bas, étudiant le Reflet du Foyer émanateur de la Lumière présent dans la matière, la religion prescrit de croire à l'existence de ce Foyer et s'adresse directement à lui. Séphirotiquement, les sciences partent du Jezod-base, fondation, équilibre manifesté de toute la création et, suivant la spirale des Séphires, remontent vers un point Supérieur. Là, prennent naissance le sentiment et la certitude de l'existence de la force suprême, du principe primordial pénétrant toute la création et représenté par la Séphire Kether-Couronne. La science athée contemporaine partant du même point, au lieu de remonter la spirale séphirotique, descend dans Malcut et se perd dans un cercle vicieux, le dix, ne trouvant pas d'autre issue. C'est l'enlisement dans la matière, la vaine poursuite du problème de la vie, conséquence de la méconnaissance de l'Idée qui seule anime la Création — l'idée du Principe, l'idée de Dieu. Les religions enseignent la croyance à ce Principe supérieur et leur point de départ est le principe équilibrant, point culminant du Principe créateur symbolisant l'essence de la Couronne (Kéther). Partant de ce point, elles descendent la spirale séphirotique jusqu'à Malcut, terme ultime d'involution, origine de l'évolution qui les ramène derechef à l'Unité primordiale. Or, en un point quelconque de la spirale, le mouvement religieux est recoupé par celui de la science ; l'involution et l'évolution se rencontrent donc et le cercle de Malcut, lod, qui n'est autre chose que l'unité manifestée, se forme sur chaque point de la spirale séphirotique dont toutes les expressions numérales ne sont qu'une réunion déterminée d'unités. Graphiquement, la religion peut être représentée par un triangle ayant
son sommet en haut (principe d'équilibre) ou par un lacet de la spirale vivante. Par contre, la science s'inscrit par un triangle dont le sommet est dirigé vers le bas (équilibre manifesté) et la science matérialiste, frappée d'erreur, par un cercle sans issue — lacet de la spirale fermé, mort. Ces symboles indiquent une similitude dans les deux cas et, graphiquement, il faut faire tourner de 180° le triangle de la science (involution) pour le faire coïncider avec celui de la foi (évolution). De même, il suffit de réunir les extrémités du lacet de la spirale évolutive (vraie religion) pour s'égarer dans le cercle sans issue de la superstition ou du matérialisme. Par ailleurs, la religion reconnaît le principe de l'Unité, l'AlephAlpha, qui contient en lui toutes les manifestations jusqu'à l'infini, alors que la science part du Tau-Oméga du nombre qu'elle analyse en vue de décomposer les unités qu'elle contient, et la science matérialiste du zéro dans lequel elle s'enferme. Dans les chapitres afférents à la science, nous avons parlé de la compréhension des symboles, de l'analyse des forces créatrices, ainsi que de leur synthèse pour produire des phénomènes et de la concordance de cette œuvre avec le moment propice. Sans ces études, la science est impuissante à sortir du cercle vicieux du zéro. La religion, par contre, échappe à cette obligation ; son unique force, sa seule voie, est la foi et non la compréhension des forces naturelles. Par la prière, elle rayonne un courant spirituel vers les régions supérieures jusqu'à l'Etre Suprême, duquel elle attend la réponse. Pour faciliter cet échange de courants et fortifier la puissance de l'oraison, la religion a créé des rites spéciaux. Ces derniers consistent en formules de prières, en gestes appropriés, en fumigations en harmonie avec les buts de la prière et le caractère de l'officiant, en vibrations sonores et lumineuses, etc... Quelques religions y ajoutaient des danses sacrées, dont on trouve encore des traces de nos jours chez certaines tribus noires, et dans le culte brahmanique. La Bible en fait mention (David dansant devant l'Arche). Chez divers peuples, ces rites se transformèrent en des manifestations bizarres ayant pour but l'extase. Autrefois, les Galles ; de nos jours les Derviches qui se taillent les chairs pendant la transe religieuse. Ces pratiques se rencontrent également chez certaines sectes chrétiennes de Russie, par exemple les « tourneurs », les « sauteurs », les « fouets ». Le fameux Raspoutine appartenait à cette dernière confrérie dont les adeptes tournent en rond dans une chambre, se fouettant mutuellement jusqu'au moment où l'un d'eux épuisé tombe en transe et commence à prophétiser. Ils prétendaient que le Christ s'incarnait dans le visionnaire. Ces pratiques, dans lesquelles Raspoutine avait acquis une certaine notoriété, le faisaient regarder par les siens comme le Sauveur. De nombreux paysans des régioris Est du Volga, de l'Oural et de Sibérie étaient affiliés à ces sociétés ignobles. Bien entendu, les réunions de ce genre étaient secrètes, car elles étaient justement interdites et ceux qui faisaient du racolage pour les sectes étaient sévèrement punis. Laissons ces coutumes détestables et revenons aux rites communs à toutes les religions. En les étudiant on découvre leur commune unité, la filiation des principes fondamentaux jusqu'à la religion des Hébreux dont le Christianisme fut l'aboutissement définitif. Considérons par exemple le Chérub chaldéen qui était figuré par un taureau ailé à tête d'homme, qui représentait les trois éléments du ternaire, feu, air et eau, correspondant aux trois lettres-mères de l'alphabet sacré. Ce Chérub devient plus tard les
Chérubins des Hébreux, dont l'image ornait l'Arche d'Alliance et se transforme finalement en Chérubins à trois paires d'ailes des Chrétiens. Le Sphinx synthétisant le quaternaire en un unique symbole fut démembré, analysé, dans la vision de Saint Jean en quatre animaux sacrés qui chantaient devant l'autel de l'Eternel. Le sacrifice sanglant commun à toutes les religions anciennes y compris celle d'Israël, où la victime était immolée sur l'autel, se transforma dans le Christianisme en sacrifice propitiatoire qui est le sacrement de la Communion. Enfin, l'encens, la musique ou les chants, les objets consacrés dont la puissance s'appuie sur la prière et la foi sont communs à tous les cultes antiques et modernes. Il est évident que celui qui sait, dont la foi et le savoir sont au même niveau, n'a pas besoin du rite pour s'élever vers Dieu, pas plus qu'il ne lui est indispensable de concentrer sa pensée au moyen d'un symbole religieux. Sa prière émanant directement du cœur peut se passer d'une formule appropriée. Mais, pour atteindre un tel état d'âme il faut avoir atteint un degré élevé d'évolution. Les hommes de ce genre sont rares. La majorité doit user des moyens propres à la concentration de la pensée et de certains textes d'oraisons. Le rite est donc indispensable. En proférant avec les mêmes modulations des mots qui ont été prononcés dans des circonstances identiques au cours des siècles et par des millions d'êtres répétant les mêmes gestes et les mêmes pratiques consacrées, l'homme entre, par la prière, dans la chaîne spirituelle. Il joint à la force de sa supplique les forces réunies de tous ceux qui l'ont imité dans le passé et l'imitent encore dans le présent. Il renforce l'égrégore de son culte et en même temps reçoit lui-même, grâce à sa foi, un rayonnement de force de ce même égrégore qui donne, même à une faible prière, dite avec foi et selon le rite, la force d'élévation qu'elle n'aurait jamais atteint si elle avait été isolée. De ce point de vue, on comprend qu'il est absolument indispensable de respecter le rituel de sa religion, dont les moindres détails ont été institués et consacrés de tout temps par les pratiquants. Les religions antiques fondées par des initiés reposaient sur des principes communs avec ceux du Christianisme, mais elles étaient pour ainsi dire aristocratiques, c'est-à-dire à l'usage de certains élus, les Mages, dont la foi s'était changée en certitude et la Sagesse équilibrée dans le Principe. La foule dont le développement mental appartenait à un niveau inférieur ne pouvait se dégager des ténèbres et, pour pouvoir comprendre, devait adorer des choses concrètes qui seules étaient compréhensibles pour elle. Ses dieux devaient être tangibles et matériels tels que le Soleil, la Lune, le tonnerre, etc., et la représentation conventionnelle de ceux-ci, sous forme d'idoles, ne symbolisait pas une idée abstraite, mais bien une incarnation du dieu lui-même. La différence entre l'idole et l'image chrétienne consiste en ce que cette dernière n'est qu'un mode de concentration de la pensée pour faciliter la prière, mais ne représente par ellemême aucune force. Ce moyen permet à la foi de s'extérioriser au point de faire des miracles. Un païen en adorant une idole, et en lui offrant des sacrifices, croit qu'il s'adresse directement au dieu qui exaucera sa prière. J'ai vu souvent de petites idoles domestiques qui meublent les huttes des peuplades asiatiques ou ',africaines, jetées sur le fumier ou dans la neige pour les punir de ne pas avoir accordé la grâce qui leur avait été demandée, et cela surtout après de nombreuses offrandes. Parfois aussi, ces primitifs fouettent leurs dieux sourds aux prières (i). On conçoit que pour des (i) Moïse avait défendu l'usage des statues à son peuple, sachant que celles-ci se transformeraient en idoles.
ê t r e s p a r v e n u s à u n s t a d e d ' é v o l u t i o n a u s s i p e u é l e v é , ce s e r a i t p e i n e p e r d u e q u e d ' e x p l i q u e r d e v a n t e u x d e s a b s t r a c t i o n s . A u s s i le c h r i s t i a n i s m e p r ê c h é p a r les m i s s i o n n a i r e s e s t l o i n d ' ê t r e c o m p r i s p a r t o u s e t il e s t f r é q u e m m e n t c o n f o n d u a v e c les r i t e s a n c i e n s d u p a g a n i s m e a u p o i n t d e p r é s e n t e r u n e r e l i g i o n s o u v e n t e n d é s a c c o r d a v e c l ' i d é e c h r é t i e n n e . D a n s les r e l i g i o n s a n c i e n n e s ; les p r i n c i p e s q u i se r a p p r o c h a i e n t s e n s i b l e m e n t d u c h r i s t i a n i s m e r ï ' é t a i e n t c o n n u s q u e d e s i n i t i é s , seuls a p p e l é s à p r o g r e s s e r . L e s r i t e s q u ' i l s a v a i e n t é t a b l i s p o u r le p e u p l e s e r v a i e n t à c o n s t i t u e r u n e c h a î n e s p i r i t u e l l e a u m o y e n de laquelle c o n t i n u a i t s o n évolution. C'est p o u r q u o i j'ai été a m e n é à d i r e q u e les a n c i e n n e s r e l i g i o n s é t a i e n t a r i s t o c r a t i q u e s . L e C h r i s t i a n i s m e , a u contraire, est u n e religion d é m o c r a t i q u e o ù lé m y s t è r e e s t p a r t i e l l e m e n t d é v o i l é e t o ù c h a q u e c r o y a n t p e u t p r é t e n d r e a t t e i n d r e le b u t s u p r ê m e . E n d i s a n t q u e l ' a m o u r d e D i e u , c ' e s t - à - d i r e la f o i e t l ' a m o u r d u p r o c h a i n , s u f f i s a i e n t p o u r o b t e n i r la v i e é t e r n e l l e , J é s u s C h r i s t a o u v e r t l a r g e m e n t la p o r t e d u s a l u t à t o u s c e u x q u i a c c e p t è r e n t s o n e n s e i g n e m e n t e t le p r a t i q u è r e n t . A u c u n e é r u d i t i o n , a u c u n s a v o i r p a r t i c u l i e r n e s o n t n é c e s s a i r e s . L a loi m y s t é r i e u s e d e l ' é q u i l i b r e f u t e x p r i m é e p a r la S a i n t e T r i n i t é à l a q u e l l e o n d o i t c r o i r e , m a i s d o n t la c o m p r é h e n s i o n e s t i n u t i l e e t m ê m e n u i s i b l e , c a r elle p e u t t r o u b l e r les e s p r i t s s i m p l e s . Il n e f a u t p a s t o u t e f o i s o u b l i e r q u e ce m ê m e p r i n c i p e f o n d a m e n t a l f u t , s o u s d i v e r s e s f o r m e s , à la b a s e d e t o u t e s les r e l i g i o n s d é v e l o p p é e s d e l'Antiquité. Les « trois dans u n » unis i n d i s s o l u b l e m e n t étaient exprimés p a r la B a l a n c e d a n s l ' A n c i e n d e s J o u r s d u Z o h a r , l ' o p p o s i t i o n d ' O r m u z e t d ' A r r i m a n , les f a m i l l e s d i v i n e s d e s r e l i g i o n s p a ï e n n e s : O s i r i s - I s i s H o r u s ; B r a h m a - V i s c h n o u - S i v a ; Z e u s - H e r a - A p o l l o n , etc... T o u t e s ces d i v i n i t é s n e s o n t q u e d i v e r s e s f o r m e s e x p r i m a n t la m ê m e i d é e d u p r i n c i p e d e d é d o u b l e m e n t e n é l é m e n t s q u i s ' é q u i l i b r e n t , a u t r e m e n t d i t le p r i n c i p e d e la v i e . E n f i n , le sacrifice d e s r e l i g i o n s a n t i q u e s n ' é t a i t p a s u n e o f f r a n d e à la d i v i n i t é c o m m e le c o m p r e n a i t la f o u l e « d o u t d e s », m a i s u n a c t e p u r e m e n t s y m b o l i q u e . C e l u i - c i f u t d é v o i l é p a r le C h r i s t i a n i s m e d a n s s o n a s p e c t r é e l c o m m e la s e c o n d e loi f o n d a m e n t a l e d e l ' é v o l u t i o n , le sacrifice p e r s o n n e l p o u r u n e i d é e , le sacrifice p o u r le p r o c h a i n s a n s l e q u e l a u c u n e é v o l u t i o n n'est possible. O r , t o u t e s les r e l i g i o n s d é v e l o p p é e s d e l ' A n t i q u i t é , q u o i q u e b a s é e s s u r la r é v é l a t i o n , n e f u r e n t p a s c o m p r i s e s p a r l ' h o m m e q u i n ' a y a n t v u q u e l e u r c ô t é e x t é r i e u r les fit s o m b r e r d a n s la m a t i è r e . L ' i d o l e r e m p l a ç a l ' i d é e c h e z les p a ï e n s e t les P h a r i s i e n s c h e z les H é b r e u x e n s e v e l i r e n t c e t t e m ê m e idée sous u n m o n c e a u de c o m m e n t a i r e s p u r e m e n t scolastiques. Jésus-Çhrist dit qu'il était v e n u « n o n p o u r contredire mais p o u r r a p p e l e r la loi » é g a r é e d a n s les d i s c u s s i o n s i n u t i l e s e t c o n f u s e s . Il n ' a p a s ' n i é l ' e n s e i g n e m e n t d e la r é v é l a t i o n a n c i e n n e m a i s l ' a c o n f i r m é e t c o n s a c r é . S u r le s o m m e t d e s r e l i g i o n s s é c u l a i r e s il p l a n t a la C r o i x d e la R é d e m p t i o n e t p a r s o n p r o p r e sacrifice il se d o n n a e n e x e m p l e à l ' h o m m e d é s i r e u x . d ' a t t e i n d r e la r é s u r r e c t i o n p a r le r e n o u v e l l e m e n t p r é d e s t i n é . L e s y m b o l e d u C h r i s t i a n i s m e , la C r o i x , e s t t r è s a n c i e n . Il r e p r é s e n t a i t P é t e r n i t é , c a r les d e u x l i g n e s p r o l o n g é e s à l ' i n f i n i n e p o u v a i e n t se r e n c o n t r e r . C'était l ' h i é r o g l y p h e d u T a u sacré, lettre s y n t h é t i q u e c o n t e n a n t e h e l l e t o u t e s les l o i s d e l ' U n i v e r s e t c o r r e s p o n d a n t à l ' O m é g a d e s E c r i t u r e s , t e r m e d é f i n i t i f , fin d e c y c l e , r e t o u r a u c o m m e n c e m e n t - p r i n c i p e . O r , ce symbole suprême de l'enseignement antique dans l e Christianisme devient c e l u i d u Sacrifice, s a n s l e q u e l l ' é v o l u t i o n d e l ' i n c a r n é e s t i m p o s s i b l e . A i n s i , le m ê m e s y m b o l e r é u n i t la s y n t h è s e h e r m é t i q u e a n c i e n n e e t l ' i d é e d e r é s u r r e c t i o n p a r le S a c r i f i c e d u C h r i s t i a n i s m e ; ce q u i l u i d o n n e
e n p o t e n t i e l u n e p u i s s a n c e d é p a s s a n t celle d e t o u s les a u t r e s s y m b o l e s c o n n u s d e s h u m a i n s . A u j o u r d ' h u i le p r ê t r e i g n o r a n t n e c o m p r e n d p a s la v a l e u r d e ce s i g n e . P o u r l u i , la C r o i x e s t u n e r e p r é s e n t a t i o n d ' o r d r e p u r e m e n t c h r é t i e n e t o p p o s é à l ' e n s e i g n e m e n t a n t i q u e . Il v o i t d a n s l e T a u u n e n n e m i , c a r il n e le c o n ç o i t q u e d a n s sa p o s i t i o n r e n v e r s é e , manifestation phallique.
Le vrai Sage seul p e u t r é u n i r d a n s ce s y m b o l e d e u x éléments qu'il é t a b l i t e n é q u i l i b r e p a r f a i t e t q u i d o n n e n t u n e r é s u l t a n t e d o n t la p u i s s a n c e est réelle et inépuisable. L e s é l é m e n t s d e la C r o i x - T a u é q u i l i b r é s c o r r e c t e m e n t p a r le S a g e , d o n n e n t a u s y m b o l e sa d o u b l e v a l e u r e t sa f o r c e c o m p l è t e . N o u s r e v i e n d r o n s à c e t t e q u e s t i o n d a n s le c h a p i t r e s u i v a n t q u i se r a p p o r t e p r é c i s é m e n t à l ' é q u i l i b r e e n t r e la r e l i g i o n e t la s c i e n c e .
CHAPITRE X I I
LA C O U R O N N E DU MAGE
Le vrai savant, en étudiant les diverses manifestations de la nature, constate des lois qui dépassent son raisonnement et ses possibilités d'investigation. Il se trouve en face de la vie sans pouvoir la définir et, s'il est consciencieux, il est obligé d'admettre l'existence d'une force appartenant à un plan supérieur et échappant à toute analyse. Toutes les hypothèses qui furent imaginées pour expliquer le phénomène vital furent infirmées les unes après les autres et la question reste ouverte devant notre impuissance. La seule hypothèse admissible est celle qui sert de base aux religions, celle de l'existence de Dieu, d'un être suprême qui, par un acte de pure volonté, créa l'Univers avec ses lois harmonieuses qui en font un mécanisme parfait suscitant notre admiration depuis le monde des astres jusqu'à l'insecte le plus infime. Ces lois divines régissent l'Univers infini. La science orgueilleuse de notre époque rejette cette unique hypothèse, cherche sans cesse à en édifier d'autres avec l'homme créateur suprême... Hélas ! c'est toujours le désir de cueillir le fruit défendu de l'arbre de la connaissance du bien et du mal qui, selon l'affirmation du serpent tentateur, ferait de l'homme un dieu. D'autre part la religion prescrit de croire à un Etre supérieur, de l'adorer suivant certaines formes rituelles. Elle interdit à l'homme la recherche des causes premières, recherches susceptibles de faire germer en lui le doute qui ébranlerait sa foi et le détournerait de pratiques dont il ne connaît ni le sens ni la valeur. D'ailleurs le prêtre- lui-même ne peut remonter aux lois créatrices. Voilà donc l'homme entre deux courants qui semblent s'opposer comme inconciliables. Pourtant il n'en était pas ainsi autrefois. La religion et la science marchaient de pair, l'une complétant l'autre. On pouvait dire que la religion était scientifique et la Science sactée. Elles formaient toutes d e u x u n seul c o r p s i n d i v i s i b l e et ce c o r p s se n o m m a i t la HAUTE MAGIE.
Mais alors que la religion enseigne à croire aveuglément, la Magie apprend
à savoir. Celle-ci part du doute et arrive à la certitude après une série d'investigations où elle est guidée par la lumière supérieure. La différence entre la magie et la science contemporaine consiste en ce que cette dernière étudie les formes apparentes des choses en s'efforçant de trouver leur raison d'être dans le plan physique, éludant à l'origine des choses l'hypothèse d'un plan supérieur. Par contre, la magie étudie les causes des phénomènes, les combinaisons de forces qui déterminèrent telle ou telle manifestation, telle ou telle forme. Son action la place dans le plan des forces, le plan astral, et pour résoudre ses problèmes elle reçoit des directives du plan supérieur. Mais, comme la magie est la mère de toute science et de toute religion, ces dernières durent forcément lui emprunter certains de ses principes et de ses méthodes. Ainsi le rituel religieux, les prières, les fumigations, les chants sont imités de la magie. Mais il est très rare qu'un représentant d'un culte quelconque ait conscience des forces qu'il met en mouvement par ces pratiques. D:autre part, le calcul, base et départ de toutes les sciences matérielles telles que l'Astronomie, la Physique, la Chimie, la Médecine, etc... appartient également à la magie. J'entends la Haute Magie, science sacrée inconnue de l'homme d'une manière générale. Pour lui, la magie est une superstition, héritée des primitifs. C'est le vulgaire sorcier, le jeteur de sorts, l'envoûteur, les prestidigitateurs... faiseurs de dupes, qui sont les adeptes de cette hérésie nuisible et méprisable. Cette opinion partagée par la majorité des gens s'appuie sur de sérieuses raisons. En effet, dans toutes les religions il existe des hérétiques et parmi les savants on trouve presque toujours des charlatans. La magie ne saurait faire exception à cette règle. L'étude de la magie n'est pas à la portée de tout le monde. Loin de là. Elle exige non seulement un travail assidu et pénible, des études approfondies mais surtout un effort sur soi-même, une concentration, un entraînement de la volonté appelée à subir de dures épreuves à chaque degré de l'échelle évolutive. Seul celui qui en est digne devient mûr et peut prétendre à un certain degré d'élévation. La plupart abandonnent dès les débuts car, .nombreux sont ceux qui cherchent à comprendre avec le minimum d'efforts et le plus rapidement possible afin de faire servir la science à des fins égoïstes. Rien de tout cela dans la vraie magie. Elle ne donne ni gloire ni bien-être matériel et sa seule récompense consiste à œuvrer sur un plan supérieur où l'horizon s'élargit devant l'initié. Il commence alors à percevoir le but de la vie et comprend enfin que la route qu'il avait péniblement suivie n'a rien de comparable avec celle qu'il doit parcourir dans l'Infini, Méditez ces paroles de l'Evangile : « Beaucoup d'appelés et peu d'élus ». Et il y eut ceux qui, ayant quitté le chemin rocailleux de l'évolution, après avoir au cours de leurs études arraché à la nature quelques secrets, mirent en pratique leurs connaissances occultes — ainsi prit naissance la MAGIE
NOIRE.
Comme le vrai Mage ne tend qu'à s'approcher de la Source Lumineuse pour accomplir son évolution, le sorcier, faux mage, ne vise qu'à battre monnaie avec ses maigres connaissances. Il asservit les forces naturelles et même certaines entités dont il possède les noms pour nuire
à son prochain sans redouter les liens terribles qu'il crée pour son âme dans les existences à venir. L'être vil qui s'appelle le sorcier, en se servant des forces supranaturelles contre des êtres sans protection, est générateur de dangers. L'envoûtement, le vampirisme, les possessions de toutes sortes existent réellement dans notre siècle de progrès, quoiqu'on en dise, et nombreux sont les cas de maladies incurables ou de mort sans cause apparente qui sont les conséquences du travail occulte d'un misérable. Il existe dans le monde des associations pour le mal, qui, par des pratiques ignobles, comme la messe noire, les sacrifices humains, etc., attirent des entités nocives de l'au-delà et s'en servent pour nuire à autrui. Je ne m'étendrai pas plus longuement sur ce sujet qui n'entre pas dans le cadre de cet ouvrage. Cette digression était nécessaire pour faire comprendre au lecteur les raisons pour lesquelles, de tout temps, la Sagesse s'est dissimulée derrière un voile épais. Aujourd'hui, plus que jamais, les progrès de l'humanité sont orientés vers des inventions meurtrières, c'est pourquoi ce voile ne saurait être soulevé car la connaissance des lois naturelles conduirait à la destruction du genre humain. La Haute Magie c'est la Sagesse-Religion. Le vrai Mage doit être pur dans toutes ses intentions, son but est l'évolution prédestinée, mais cette évolution ne doit pas se concevoir à des fins personnelles. Tout en gardant le secret il peut et doit venir en aide à son frère égaré dans les ténèbres. Il peut et il doit le guider pour sortir du labyrinthe dans lequel il s'est engagé. Toutefois il dépendra de l'homme assisté de suivre cette lumière ou de continuer la descente dans le gouffre. L'effort est imposé et il doit provenir de l'homme lui-même. Il n'aurait aucun mérite si on le prenait par les cheveux et si on le menait de force sur le chemin de l'évolution. Il possède la raison et le libre arbitre. On peut faire appel à cette raison, mais c'est à lui de réaliser en acte ce qu'il a compris, il est libre. Celui qui s'adonne à l'étude de la magie harmonise en lui les deux voies de la science et de la religion. Ainsi il emprunte les 32 voies de la Sagesse en passant par les 50 portes de la raison. Arrêtons-nous sur cette question qui présente quelque obscurité. Le travail des 5° portes constitue une ascension vers les régions supérieures ; elle part du doute, des phénomènes de la Nature vers la certitude et la foi. C'est le labeur du Sage qui devient croyant. C'est le mouvement d'évolution. Par contre, la descente le long des 32 voies est un travail de haut en bas. Le départ est basé sur la foi et l'arrivée est le savoir. C'est le travail du prêtre qui devient Sage, c'est le mouvement d'involution. Ces deux mouvements sont coordonnés et forment le cycle de vie qui présente un continuel échange entre le principe et la réalisation ou, symboliquement, entre l'Alpha et l'Oméga, l'Aleph et le Tau à travers les vingt et une manifestations exprimées par les lettres de la langue Sacrée. C'est cette polarisation incessante dont la science humaine perçoit le reflet dans toute sa manifestation de la, vie de la nature. L'évolutioninvolution, l'analyse-synthèse forment une spirale infinie dont les spires se suivent en se répétant indéfiniment. Le mouvement de la terre sur son orbite, qui n'est pas une ellipsoïde fermée, mais bien un des lacets d'une spirale infinie, peut servir d'exemple. Les incarnations successives de l'homme suivent la même loi et la mort succède à la vie tout en devenant une autre forme de vie. Ainsi
une naissance ici-bas est une m o r t dans le plan supérieur et ceux qui assistent à cette fin gémissent sur leur perte avec plus de raison que ceux de la Terre qui pleurent u n mort. E n effet, ils savent que l'esprit va s'incarner dans la matière p o u r subir de nouvelles épreuves ; sera-t-il assez fort p o u r résister aux tentations et ne pas succomber sous les coups du destin ? C'est la question angoissante qui se pose p o u r ceux qui accomp a g n e n t la descente d ' u n esprit dans la matière. A u contraire, la m o r t sur cette Terre est une naissance dans le m o n d e supérieur o ù l'esprit libéré revient après l'épreuve se reposer p o u r méditer sur ses actions passées
et en subir les conséquences. Mais revenons au travail du Mage. Comme nous l'avons vu, il doit réunir l'homme qui a franchi les 50 portes avec celui qui a suivi les 32 voies et il doit équilibrer ces deux personnalités. Les 50 portes s'ouvrent par la clef (Rota) de la Sagesse ; elles sont scellées par la lettre Noun. Les 32 voies s'éclairent par la compréhension de la lettre Beth, donc par le binaire et, en potentiel, par le quaternaire et le ternaire : 32 = 4 X 8 = 2 X 2 X 2 X 2 X 2. Or, nous voyons qu'à la base de ce nombre se trouve le deux (son radical). Le quaternaire-réalisation est représenté par le chiffre 4 et le 8 représente les huit dédoublements d'Atoum ou autrement dit les huit dédoublements de l'Unité qui, avec cette dernière, forment le chiffre culminant, neuf (voir Rota). Les lois dérivées de la nature, celle de la gamme universelle et celle des douze frontières découlent du même nombre par addition ou multiplication : 3 + 4 = 7 - 3 X 4 = 12. En étudiant cabbalistiquement les deux nombres 32 et 50, nous voyons que 5° = 5 ou autrement la lettre Hé : 32 = 5 ou autrement la même lettre (1). Le Sage qui a su ouvrir les 5° portes et qui a suivi les 32 voies accomplit l'équilibre parfait entre la Religion et la Sagesse, entre l'évolution et l'involution. Cabbalistiquement, il synthétise ces deux nombres : 5° + 32 = 82 = 10 ou la lettre Iod. Voyons où nous conduisent les données concernant le nombre synthétique qui représente le travail équilibré du Mage : 32 + 50 = 82. Union de 8 et de 2 = 10, Iod. Séparation (2) de 8 et de 2 = 6, Vau. Eléments composant ce nombre 32 et 50 valent 5 chacun, Hé Hé, d'où le nom du Tetragrammaton Iod-Hé- Vatl-Hé. A première vue, il peut sembler étrange d'opposer le nombre 50 au nombre 32 pour obtenir un équilibre mais, il ne faut pas oublier que ces deux nombres expriment deux voies différentes, l'un est celui de la loi révélée, 32 et l'autre celui de la recherche de cette loi par l'homme dans les reflets qu'elle présente dans la nature, 50. (1) Il est dit dans le S. I. : Dix nombres séphiroth immatériels d'après le nombre des dix doigts : « cinq contre cinq mais l'alliance de l'unité entre eux » (Essai d'Astrologie Cabbalistiqae). (2) Je rappelle que l'essence de la lettre Vau est l'union-séparation mystérieuse des choses.
V o y o n s la c o m p o s i t i o n d e ces n o m b r e s : 32 — 22 + 10, la r é v é l a t i o n d e s lois : 5 0 = 2 2 + 28 (2 + 8 = 10), l ' e f f o r t d e l ' h o m m e à la p o u r s u i t e d e la l o i . D u p o i n t d e v u e c a b b a l i s t i q u e , le r é s u l t a t e s t le m ê m e e t les d e u x v a l e u r s r e p r é s e n t e n t le C a p h - b e t h r e c e v a n t la v i e p a r le Iod. A i n s i ces d e u x n o m b r e s mis e n équilibre c o r r e s p o n d e n t exactement a u x dix doigts des d e u x m a i n s d o n t p a r l e le S e p h e r . E n les é q u i l i b r a n t c o m m e il f a u t , le M a g e p a r v i e n t à p o s e r « le C r é a t e u r à s a p l a c e » (1) d o n t la p r e u v e é c l a t a n t e e s t le n o m s a c r é q u i e n e s t le r é s u l t a t . D a n s s o n t r a v a i l , le S a g e c h e r c h e à é t a b l i r c e t é q u i l i b r e q u i v a r i e s e l o n ses a p t i t u d e s e t les p r o g r è s q u ' i l r é a l i s e . L ' u n p a r t i r a d u d o u t e e t p a r la c o n v i c t i o n a t t e i n d r a la c e r t i t u d e , t a n d i s q u e l ' a u t r e p a r t a n t d e la f o i p a r v i e n d r a à la S a g e s s e . D ' a i l l e u r s d a n s le l a b e u r d ' u n m ê m e i n d i v i d u le p o i n t é q u i l i b r a n t c h a n g e s e l o n l ' e n d r o i t d e s o n a s c e n s i o n le l o n g d e la spirale d ' é v o l u t i o n . C e s c h a n g e m e n t s o u o s c i l l a t i o n s s o n t e x p r i m é s d a n s le S e p h e r p a r les t r a n s p o s i t i o n s d e s l e t t r e s d u n o m s a c r é (2). P o u r é t a b l i r d é f i n i t i v e m e n t c e t é q u i l i b r e , le S a g e d o i t c o m p r e n d r e q u e Sepher, Sephor e t S i p o u r (3) n e s o n t q u e les d i f f é r e n t e s f a c e s d ' u n e s e u l e U n i t é e t q u e l e u r e x p r e s s i o n h i é r o g l y p h i q u e p a r les m ê m e s l e t t r e s d a n s la l a n g u e s a c r é e é t a i t v o u l u e e t p r é s e n t a i t p a r e l l e - m ê m e u n e i d é e rayonnante de lumière. L ' é q u i l i b r e d u Sage h é b r e u qui m i t en jeu d e u x forces : l ' é v o l u t i o n e t l ' i n v o l u t i o n , r e p r é s e n t é e s p a r les s i x S e p h i r o t h d e c o n s t r u c t i o n , d o n n a n a i s s a n c e a u s y m b o l e d i t le s c e a u d e S a l o m o n o ù le t r i a n g l e é v o l u t i f s ' e n t r e l a c e a v e c le t r i a n g l e i n v o l u t i f . M a i s ce s y m b o l e e s t i n c o m p l e t c a r il n e r e n f e r m e q u ' u n e p a r t i e d e l ' e n s e i g n e m e n t é s o t é r i q u e , c ' e s t u n e h a l t e s u r le c h e m i n d e l ' a s c e n s i o n . L e s y m b o l e d e l ' é q u i l i b r e p a r f a i t , o ù la r e l i g i o n se c o n f o n d a v e c la s a g e s s e e t la f o i d i v i n e d e v e n u e u n e c e r t i t u d e , e s t c e l u i d e la C r o i x , s i g n e a n t i q u e d e l ' E t e r n i t é c o n s a c r é p a r le Sacrifice d u S a u v e u r . C e s y m b o l e r é u n i t e n lui s e u l t o u t l ' e n s e i g n e m e n t r e l i g i e u x e t s c i e n t i f i q u e d e t o u s les t e m p s . C ' e s t l ' é q u i l i b r e p a r f a i t d e s 50 p o r t e s e t d e s 32 v o i e s , c ' e s t le T au , s y n t h è s e d e l ' e n s e i g n e m e n t a n t i q u e d e v e n u le C r u c i f i x .
est :
E t la d e v i s e d e ce s y m b o l e JE
CROIS
JE
VEUX
— —
JE
SAIS
J E PUIS
qui sont toutes contenues dans l'unique idée de vie : JE SUIS.
(1) S. I., I, 4. (2) Rota, chap. III. (3) L'écriture, la pensée et la parole divines ne sont pas comme chez l'homme des choses différentes, mais une seule et même chose p p u r Dieu. (Commentaire du Sepher).
TABLE GÉNÉRALE
ESSAI
DES
D ' A S T R O L O G I E
MATIÈRES
CABBALIS-TIQUE
Avant-Propos
9. PREMI È R E
PARTIE
ASTROLOGIE ASTRONOMIQUE CHAPITRE I. II. III. IV. V. VI. VII.
— — — — — — —
Exposé préliminaire Maisons solaires Signes du Zodiaque Planètes Les Aspects Des Influences Planétaires La Lune
13 21 27 33 39 43 47
DEUXIÈME PARTIE ASTROLOGIE CABBALISTIQUE CHAPITRE I. II. III. IV. V. VI. VII.
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L'Antique Sagesse Théorie de la Cabbale La Cabbale Pratique La Mathématique Cabbalistique La Magie Les Grands Arcanes La Clef Universelle
51 59 65 77 81 85 91
TROISIÈME PARTIE Traduction littérale du Sepher 'letzirah Synthèse astrologique du S. 1 Bibliographie ROTA
OU
« LA R O U E
101 121 125 CÉLESTE »
Introduction CHAPITRE I. — Exposé général II. — Le Principe III. — Le Ternaire IV. — Le Septénaire V. — Le Duodénaire VI. — Les Vingt-Deux VII. — Architecture de la lettre VIII. — Les Arcanes IX. — Le Mystère des Nombres X. — Combinaisons des lettres-nombres XI. La Rota XII. — Application de la Rota à diverses branches du ^ tJSa.voir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
129 133 143 153 167 175 185 195 2°5 215 221 227 235
MANUEL DE CABBALE PRATIQUE Introduction CHAPITRE 1 — II. — III. — IV. — V. — VI. — VII. VIII. IX. X. XI. XII.
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Le Les Les Les Les
But et les Moyens Symboles Systèmes carrés magiques cinquante Portes de la Raison et les trente deux Voies de la Sagesse Choix et enchaînement des Symboles p o u r u n But déterminé Exemples Le N o m La Signature des Choses Le M o m e n t propice Le Rite La C o u r o n n e du Mage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
249 253 259 281 291 299 305 309 313 319 329 337 343
Achevé d ' i m p r i m e r p a r les p r e s s e s du Consortium d'Impressions E, r u e Mozart - V i l l e u r b a n n e l e 23 D é c e m b r e 1960.
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