29 0 650KB
Module : Dessin et Cartographie Objectif Modulaire : Apprendre à lire, analyser, commenter des documents géographiques.
I- La cartographie 1. Définitions : La cartographie désigne la réalisation et l'étude des cartes. Elle mobilise un ensemble de techniques servant à la production des cartes. La cartographie constitue un des moyens privilégiés pour l'analyse et la communication en géographie. Elle sert à mieux comprendre l'espace, les territoires et les paysages. Elle est aussi utilisée dans des sciences connexes, démographie, économie dans le but de proposer une lecture spatialisée des phénomènes. 2. Quelle est la spécificité du langage cartographique ? Qu’est-ce qu’une carte ? Préambule : la carte est un objet historique, sa définition varie donc dans le temps en fonction des usages et des auteurs. 2.1- Définition « Une carte est une représentation géométrique, plane, simplifiée et conventionnelle de tout ou partie de la surface de la terre et cela dans un rapport de similitude convenable qu’on appelle l’échelle. » (JOLY, 1976, La cartographie) Un point important : La carte traduit le regard porté par un cartographe sur la surface de la terre à un moment donné. La carte est une représentation plane simplifiée et conventionnelle de tout ou partie de la surface du globe. Elle est le regard porté par un cartographe sur la surface de la terre à un moment donné. 2.2- Fonctions de la carte Exprimer une information géographique Servir à l’analyse (et donc à la production d’information géographique) 2.3- Les informations fondamentales d’une carte a. Titre ; est habituellement composé de deux noms de localités: ce sont les localités les plus importantes de la moitié Ouest et de la moitié Est de la carte. b. Le cadre : C’est une bande d'environ 1 cm, entourant les bords de la carte.
1
Module : Dessin et Cartographie c. Orientation : Nord géographique et Nord magnétique Système des coordonnées : - Lambert - Géographique e. Légende Logique de couleur Logique de taille f. Échelle : une échelle est le rapport entre une distance sur la carte et la distance réelle qu’elle représente. Plus l’échelle sera petite, c’est à dire plus le dénominateur sera grand, plus le dessin sera petit. Elle s’exprime de deux façons Échelle arithmétique Échelle graphique De la petite à la grande échelle 1/200 000 = cartes routières 1/50 000 = la carte topo classique 1/25 000 = d’autres cartes topographiques 1/2500 : précis : représentation détaillée par exemple le cadastre 1/20e : dessin archéologique Une grande échelle traduit un faible rapport de réduction et une petite échelle un grand rapport de réduction. 2 .4. Les Unités a. Les distances Mètre (m) : Unité S.I. de longueur égale à la longueur de trajet parcourue dans le vide par la lumière pendant une durée de 1/299 792 458
ème
de seconde.
6
Multiples : Méga mètre (Mm) 10 m 3
Kilomètre (km) 10 m 2
Hectomètre (hm) 10 m Décamètre (dam) 10 m
2
Module : Dessin et Cartographie -1
Sous-multiples : Décimètre (dm) 10 m -2
Centimètre (cm) 10 m -3
Millimètre (mm) 10 m -6
Micromètre (μm) 10 m -9
Nanomètre (ηm) 10 m b. Les surfaces
Metre-Carre (m²) Hectare (ha) surface égale à 100 × 100 m soit 10 000 m²
c. Les angles Radian : (rad ou rd) unité S.I., le radian est une unité géométrique d’angle plan du S.I. Degré : (°) sa valeur en unité S.I. est π / 180 rad Grade : (gon) sa valeur en unité S.I. est de π / 200 rad 3. Evolution du terme « cartographie » Le concept d’information géographique et les classifications qui s’y rattachent sont d’origine récente. Pendant des siècles les termes, géographie, cartographie, topographie, ont été plus ou moins confondus. Ptolémée définissait la géographie comme « la représentation graphique de la totalité des parties connues de la Terre avec tout ce qui y figure ». L’École Militaire en 1938 considérait que la topographie « est la science qui a pour objet l’établissement et l’emploi des cartes ». L’ONU en 1949 donnait de la cartographie la définition suivante « c’est la science qui traite de l’établissement des cartes de toutes sortes. Elle englobe toutes les phases de travaux, depuis les premiers levés jusqu’à l’impression finale des cartes ». Cette confusion est surtout due aux méthodes artisanales qui ont longtemps prévalues dans l’établissement de la carte. Chaque spécialiste quel que soit son domaine de compétence propre interférait tout au long du processus d’élaboration du produit, jouant tour à tour et selon les nécessités le rôle de géographe, géodésien, topographe ou cartographe. Il a fallu attendre les progrès technologiques de ce dernier quart de siècle pour séparer les tâches, assigner définitivement à chacun sa place et clarifier du même coup les concepts. Depuis 1966 on se réfère à la définition que l’ACI (Association Cartographique Internationale) donne de la cartographie « Ensemble des études et des opérations scientifiques, artistiques et
3
Module : Dessin et Cartographie techniques intervenant à partir des résultats d’observations directes ou de l’exploitation d’une documentation, en vue de l’élaboration de cartes et autres modes d’expression, ainsi que de leur utilisation ». 4. Classification des cartes Une classification doit regrouper des individus selon leurs caractères fondamentaux, soit en considérant le contenu, soit le mode d’expression (le contenant). 4.1. Classification selon le contenu La polémique sur ce sujet est aussi ancienne qu’aiguë, aussi pour éviter d’aggraver le débat ne sera retenu que deux classes principales : • Les cartes topographiques Sur lesquelles figurent essentiellement les résultats des observations directes concernant la position planimétrique et altimétrique, la forme, la dimension et l’identification des phénomènes concrets fixes et durables existant à la surface du sol (aspect descriptif de la physionomie du terrain). Échelles du 5 000 au 100 000 selon le degré de développement du Pays. • Les cartes thématiques Qui représentent, sur un fond repère, des phénomènes qualitatifs ou quantitatifs concrets ou abstraits circonscrits et limités par le choix d’un ou plusieurs sujets particuliers. Parmi les cartes thématiques, on peut effectuer un classement par thèmes, par exemple des cartes : - Physiques : Géophysique, Géologique, Géomorphologique, Pédologique, Hydrologique, Climatologique, Météorologique. - Bio-géographiques : Phytogéologique, Zoologique, Écologique. - Géographie humaine : Démographique, Sociologique, Politique, Administrative, Historique, Culturelle. - Économique : Agricole, Industrielle, Transport, Commerce. - Géographie générale : Cartes générales aux petites échelles. etc...
4
Module : Dessin et Cartographie 4.2. Classification des cartes selon le mode d’expression On peut définir trois types de cartes, suivant le degré de lecture choisi pour transmettre l’information, qui correspond à trois modes d’expression. • Degré élémentaire de lecture, la carte d’inventaire (ou descriptive) Le lecteur utilise la carte comme une simple banque de données, elle sert de mémoire artificielle permettant d’extraire des informations (Ex : Qu’y-a-t-il en tel point ? tel critère correspond-il à tel point de la carte ?).
Degré moyen de lecture, la carte de traitement (ou d’analyse) Ce type de carte permet à l’utilisateur de traiter l’information, c’est-à-dire faire des comparaisons, créer des groupements homogènes, quantifier certains groupes, découvrir des relations spatiales, grâce au travail de traitement préalable réalisé par le cartographe lors de l’élaboration de la carte. - Vision fine et vision globale seront nécessaires pour analyser l’image. Les caractéristiques de cette carte seront : - Un nombre limité de composantes à ce qu’il est possible de mémoriser pour permettre le traitement (le cartographe devra donc au préalable interpréter et sélectionner les données). - L’exhaustivité pour chaque composante. - Un fond repère réduit aux informations nécessaires à la localisation des données thématiques.
5
Module : Dessin et Cartographie
Degré supérieur de lecture, la carte d’information et la carte de synthèse Ces cartes ont pour but de communiquer l’essentiel de l’information par une vision globale de l’image graphique en la rendant immédiatement mémorisable. - la carte d’information ou carte « message » Transmission de données sélectionnées, fortement simplifiées et extrêmement schématisé dans la forme. Destinée à un public peu averti (journal, usage scolaire...) - la carte de synthèse ou typologique Analyse et traitement de données complexes aboutissant à la schématisation de plusieurs composantes. Cette synthèse est destinée à mettre en valeur les traits dominants des phénomènes et d’établir de grandes liaisons relationnelles pour permettre au spécialiste ou au dirigeant de préparer facilement des éléments de décision.
6
Module : Dessin et Cartographie
5. Qualités graphiques • La Lisibilité C’est une bonne perception du contenu, qui dépend de : - L’utilisation pertinente des outils de sémiologie graphique. - L’application des règles de lisibilité. - La qualité du graphisme, netteté, choix des couleurs, qualité de l’impression • La Sélectivité Aptitude à distinguer les différentes catégories d’objets en fonction des choix fixés pour une carte donnée. La sélectivité dépendra : - De la densité des objets. - Des niveaux de lecture choisis. - Du nombre de couleurs et de leur bonne utilisation. - D’une bonne adéquation des règles graphiques et des objets à signifier. • L’esthétique Sera fonction de la maîtrise du concepteur dans les techniques cartographiques, de son goût et de son sens artistique.
7
Module : Dessin et Cartographie
II- Carte Topographique 1. Qu’est-ce qu’une carte topographique ? Une carte qui propose une vision la plus exhaustive possible des éléments de l’espace. La carte topographique est l’héritière d’une longue politique d’État qui vise à recenser le territoire 2. Les informations fondamentales d’une carte topographique a. Les courbes de niveaux (ou isohypses, iso = égale, hypse =hauteur) Définition : une courbe de niveau est une ligne imaginaire qui joint tous les points d’un relief situés à la même altitude. Les courbes de niveaux donnent la meilleure précision du relief. - Courbe maîtresse : Plus grasse (parfois), avec la côte d’altitude. - Courbe intercalaire : Sans côte d’altitude. b. Équidistance entre les courbes de niveaux : L’équidistance entre les courbes varient entre les cartes de plaines et les cartes de montagnes. Elle est de 10 mètres en plaine et de 20 mètres dans la montagne. 3. La coupe topographique : principe de construction Choisir une ligne imaginaire qui traverse les principaux éléments du relief de la carte. Plier une feuille de papier millimétré et l’appuyer contre cette ligne. Faire figurer en abscisse les altitudes, en ordonné la distance (échelle 1 cm pour 500 mètres équivalente à la carte). Relever le long de la ligne toutes les courbes de niveaux et reporter les altitude (sous forme de point) sur la feuille de papier millimétrée. Joindre ces points pour dessiner une courbe. Noter les points importants pour localiser la courbe, l’échelle, l’orientation principale de la courbe.
8
Module : Dessin et Cartographie
III- Carte Géographique 1- Définition : une carte géographique est une représentation d'un espace géographique. Elle met en valeur l'étendue de cet espace, sa localisation relative par rapport aux espaces voisins, ainsi que la localisation des éléments qu'il contient. Les cartes servent à représenter des phénomènes géographiques, c'est-à-dire des phénomènes dont la configuration spatiale produit du sens. Les applications de ce type de représentation sont aussi variées que la navigation, l'aménagement du territoire, les études démographiques ou la communication 2. Le climat Origine du mot "climat" : Vient du grec "klima", qui signifie "inclinaison", c'est à dire l'obliquité d'une région de la Terre par rapport au Soleil. Les Anciens appelaient klima les zones du globe terrestre comprises chacune entre des cercles parallèles, et distinguées les unes des autres par la durée de leur plus long jour. 2.1 Définition : les caractéristiques et les phénomènes atmosphériques, tels que l'ensoleillement, la composition de l'air, l'humidité, la chaleur, le froid, la pluie, la neige, les saisons, l'alternance du jour et de la nuit, etc. "Ensemble des phénomènes météorologiques (température, pression atmosphérique, vents, précipitations) qui caractérisent l'état moyen de l'atmosphère et son évolution en un lieu donné" (Larousse). Les Anciens appelaient klima les zones du globe terrestre comprises chacune entre des cercles parallèles, et distinguées les unes des autres par la durée de leur plus long jour. 2.2. les précipitations : Sont dénommées précipitations toutes les eaux météoriques qui tombent sur la surface de la terre, tant sous forme liquide (bruine, pluie, averse) que sous forme solide (neige, grésil, grêle) et les précipitations déposées ou occultes (rosée, gelée blanche, givre,...). Elles sont provoquées par un changement de température ou de pression.
9
Module : Dessin et Cartographie 2.3. La Température (°C) : Elle joue un rôle déterminant dans l'étude de l'évaporation et de l'évapotranspiration 2.4. Le Vent (m/s): Le vent est l’un des éléments les plus déterminant des régimes pluvieux, de l’évaporation et par conséquent du climat. 2.5. Pression atmosphérique (bars) : La pression atmosphérique représente le poids d'une colonne d'air par unité de surface considérée. Elle constitue un indicateur de la variation des types de masse d'air passant au-dessus d'un point donné et intervient dans le calcul des humidités spécifique et absolue. 2.6. L’évaporation et la transpiration (mm) :
L'évaporation physique se définit comme étant le passage de la phase liquide à la phase vapeur, au-dessus des surfaces d'eau libre (océans, mers, lacs et cours d'eau), des sols dépourvus de végétation et des surfaces couvertes par de la neige ou de la glace.
La transpiration des végétaux qui permet à la vapeur d'eau de s'échapper des plantes vers l'atmosphère.
En hydrologie, on utilise le terme Evapotranspiration qui prend en compte la combinaison de deux phénomènes ; d’évaporation (processus physique : et la transpiration (phénomène biologique), on distingue ; a- Evapotranspiration potentielle (ETP) : C’est la quantité maximale d’eau pouvant s’évaporer et respirer sur une surface limitée et pendant une période bien définie. b- Evapotranspiration réelle (ETR) : somme des quantités de vapeur d'eau évaporées par le sol et par les plantes quand le sol est à une certaine humidité et les plantes à un stade de développement physiologique et sanitaire spécifique pour une surface donnée. 3- Le relief : Quelques éléments à connaître : Une plaine : est surface plane où les rivières ne s’encaissent pas. Un plateau : est une surface plane où les rivières s’encaissent. Un talus : est une dénivellation entre les deux éléments de relief plan. Butte : Relief isolé dont la surface est tabulaire. Colline : Relief isolé dont les sommets sont arrondis, la forme plus ou moins circulaire et les pentes douces. 10
Module : Dessin et Cartographie Vallée : sillon incliné plus ou moins régulièrement mais toujours dans le même sens qui résulte du regroupement de deux pentes en sens contraires les versants. Talweg : ligne des points les plus bas d’un fond de vallée (lorsque cette vallée est en V). Versants : Pentes qui se font face de part et d’autres d’une vallée. Interfluve : relief séparant deux vallées voisines. Il peut être plus ou moins large et présenter des formes diverses.
4. La couverture végétale L'activité végétative et le type de sol sont intimement liés et leurs actions combinées influencent singulièrement l'écoulement en surface. Le couvert végétal retient, selon sa densité, sa nature et l'importance de la précipitation, une proportion variable de l'eau atmosphérique. Cette eau d'interception est en partie soustraite à l'écoulement. La forêt, par exemple, intercepte une partie de l'averse par sa frondaison. Elle exerce une action limitatrice importante sur le ruissellement superficiel. La forêt régularise le débit des cours d'eau et amortit les crues de faibles et moyennes amplitudes. Par contre, son action sur les débits extrêmes causés par des crues catastrophiques est réduite. A l'inverse, le sol nu, de faible capacité de rétention favorise un ruissellement très rapide. L'érosion de la terre va généralement de paire avec l'absence de couverture végétale.
11
Module : Dessin et Cartographie
IV. Carte hydrographique 1. Définition : une carte hydrographique est une représentation d'un réseau hydrographique. Ce dernier se définit comme l'ensemble des cours d'eau naturels ou artificiels, permanents ou temporaires, qui participent à l'écoulement. Le réseau hydrographique est sans doute une des caractéristiques les plus importantes du bassin. Le réseau hydrographique peut prendre une multitude de formes. La différenciation du réseau hydrographique d'un bassin est due à quatre facteurs principaux.
La géologie : par sa plus ou moins grande sensibilité à l'érosion, la nature du substratum influence la forme du réseau hydrographique. Le réseau de drainage n'est habituellement pas le même dans une région où prédominent les roches sédimentaires, par comparaison à des roches ignées (i.e. des "roches de feu" dénommées ainsi car ces roches proviennent du refroidissement du magma). La structure de la roche, sa forme, les failles, les plissements, forcent le courant à changer de direction.
Le climat : le réseau hydrographique est dense dans les régions montagneuses très humides et tend à disparaître dans les régions désertiques.
La pente du terrain, détermine si les cours d'eau sont en phase érosive ou sédimentaire. Dans les zones plus élevées, les cours d'eau participent souvent à l'érosion de la roche sur laquelle ils s'écoulent. Au contraire, en plaine, les cours d'eau s'écoulent sur un lit où la sédimentation prédomine.
La présence humaine : le drainage des terres agricoles, la construction de barrages, l'endiguement, la protection des berges et la correction des cours d'eau modifient continuellement le tracé originel du réseau hydrographique.
2. Le bassin versant : espace géographique (impluvium) limité par un contour à l'intérieur duquel l'eau précipitée se dirige vers un point donné d'un cours d'eau. Le bassin versant peut être subdivisé en sous
bassins
correspondants
au réseau
hydrographique, bassin hydrologique, bassin d'alimentation).
12
hydrographique. (Syn.
bassin
Module : Dessin et Cartographie
Bassin versant topographique 3. Caractéristique du réseau hydrographique 3.1. Forme : on veut séparer
Réseau en arêtes de poison
Réseau dendritique
13
Module : Dessin et Cartographie 3.2. Densité du réseau hydrographique : le rapport entre le nombre des cours d'eau pérennes et temporaires et la superficie du bassin versant.
Réseau à faible densité
Même réseau mais beaucoup plus dense
4. Hiérarchisation du réseau hydrographique
14
Module : Dessin et Cartographie
Hiérarchisation du réseau hydrographique.
15
Module : Dessin et Cartographie
V. Photogrammétrie Le mot « Photogrammétrie », assemblage des mots grecs « photos » (la lumière), « gramma » (quelque chose d'écrit ou dessiné) et « metron ». 1. Définition « La photogrammétrie est la science ou la technique permettant d'obtenir des informations fiables sur l'espace naturel ou sur des objets physiques par l'enregistrement, la mesure et l'interprétation d'images photographiques ou produites par rayonnements électromagnétiques ou autres phénomènes ». La
photogrammétrie
architecturale
est,
quant
à
elle,
l'application
des
méthodes
photogrammétriques aux relevés des monuments et aux travaux d'architecture. La photogrammétrie est une technique qui permet d'exécuter des mesures spatiales à partir de photos ou d'autres images numériques. Cette technique étudie également la création même de l'image et sa correction géométrique, notamment pour le calcul d'orthophotos. La photogrammétrie utilise le principe de la vision en relief. Cette technique permet de mesurer des objets à distance avec des images métriques (des photos, le plus souvent) à l'aide d'appareils de restitution. Un opérateur mesure géométriquement les dimensions et la position des objets visibles à partir d'un modèle virtuel en trois dimensions 2. La théorie : localiser les objets à partir des images La photogrammétrie est une technique qui a pour but de localiser et de restituer de façon précise les caractéristiques géométriques (forme, dimensions, orientations relatives) d'un objet à partir d'une ou plusieurs images. Si le photogrammètre utilise des images aériennes à axe vertical pour faire de la cartographie, il utilise également des photographies terrestres à axe oblique en architecture, surveillance d'ouvrage d'art, levé d'objet remarquables…
16
Module : Dessin et Cartographie 3. Restitution photogrammétrique : Processus d'obtention d'une représentation à trois dimensions d'un objet à partir de clichés pris généralement avec une chambre métrique. Appareil de restitution : Appareil d'exploitation des photographies, conçu pour la production d'un levé photogrammétrique. L'appareil peut utiliser des clichés isolés ou des couples stéréoscopiques. A l'aide de l'appareil de restitution, l'opérateur peut pointer les objets perçus en relief dans les images et enregistrer ainsi les coordonnées géographiques des objets qu'il vise. Dès cette étape, ces objets sont répartis par classes d'objets de même nature : habitations, réseau routier, rivières, bois, courbes de niveau… Les objets ainsi saisis sont ensuite renseignés par le topographe sur le terrain avant d'être dessinés par le cartographe. 4. Caractéristiques des photos aériennes destinées à la photogrammétrie Elles ont un grand format (cliché 23x23 cm) elles sont très correctes sur le plan métrique
leur géométrie est parfaitement connue, entre autres grâce aux repères situés dans les coins et sur les bords
les photos se recouvrent généralement d'environ 60%, ce qui permet leur usage stéréoscopique
Pour sa production de base, l'IGN réalise des photos en noir et blanc à l'échelle 1:21 000 (altitude d'environ 3200 m). Pour ses autres applications, l'échelle des prises de vues va jusqu'à l'échelle 1/50 000. Après les prises de vues, les images sont scannées avec une résolution de 15 microns. 5. Avantages de l'usage de la photogrammétrie l'accessibilité du terrain ne pose aucun problème
la mesure de points et le déplacement d'un point à un autre se font très rapidement, ce qui augmente fortement le rendement
17
Module : Dessin et Cartographie 6. Problèmes liés à l'usage de la photogrammétrie les prises de vues aériennes exigent de très bonnes conditions atmosphériques
tout n'est pas visible sur la photo aérienne (détails trop petits ou cachés par des arbres…)
Avant d'entamer la restitution photogrammétrique pour la carte de base, il faut exécuter deux opérations préliminaires : le complètement sur le terrain, afin de disposer des informations nécessaires
l'aérotriangulation, afin de pouvoir ancrer les images
7. But des relevés photogrammétriques pour l'architecture - Constituer des archives photogrammétriques : archives de sécurité nécessaires étant donné les menaces de toutes sortes qui pèsent sur le patrimoine de l'humanité. Ces menaces ont amené l'UNESCO à lancer sa campagne internationale de sauvegarde en 1964. - Réaliser des études historiques sur les techniques de construction, les unités de mesure, la chronologie de l'édification des différents éléments... La plus grande précision et fidélité scrupuleuse dans le tracé sont exigées alors. - Études et travaux de restauration et de conservation des monuments, mise en valeur et revitalisation de vieux ensembles urbains ou ruraux. Extension des applications de la photogrammétrie architecturale : étude des projets de construction, étude de forme, déformation des monuments, photo-interprétation architecturale, photosculpture, photogrammétrie des maquettes, photogrammétrie architecturale prospective...
18
Module : Dessin et Cartographie
VI. Photographie aérienne 1. Principes de photographie aérienne La photographie aérienne permet d'enregistrer les entités anthropiques et naturelles en constante évolution qui se trouvent à la surface de la Terre. Elle montre les entités comme les montagnes, les canyons et les basses plaines, les cours d'eau, de la source à l'embouchure; elle révèle les ressources terrestres, comme les lacs, les forêts et la végétation; elle permet enfin de reconnaître les densités de population. Les photographies aériennes ont de nombreuses applications pratiques telles que la production de cartes, la planification urbaine et rurale, l'étude des impacts sur l'environnement, les actions civiles, l'évaluation des biens immobiliers et même la décoration murale. La présente brochure vous aidera à comprendre les principes de base de la photographie aérienne. On y explique certains concepts techniques de base et on présente une vue d'ensemble des produits offerts à la Photothèque nationale de l'air (PNA) de Ressources naturelles Canada. Il comprend aussi une introduction à l'interprétation des photographies aériennes et des conseils sur la recherche et l'achat des photographies aériennes de la PNA. 2. Quels sont les types de produits photographiques disponibles? La Photothèque nationale de l'air offre toute une gamme de produits, allant d'épreuves par contact sur papier à des photographies numériques à haute résolution balayées par scanner à partir de photographiques aériennes. Les épreuves par contact sont des photos (en noir et blanc ou en couleur) tirés des négatifs sur du papier photographique mat 25 cm x 25 cm. (10 po x 10 po). Une solution moins coûteuse, mais de résolution plus faible, consiste à effectuer une copie laser de la photo sur du papier très brillant à l'aide de la photocopieuse à échelle de gris et couleur haute qualité de la Photothèque. 3. Des agrandissements de photographies aériennes : peuvent être réalisés à des échelles personnalisées, et ils sont utiles lorsqu'on a besoin d'une image agrandie d'une région. De façon générale, on peut agrandir les photos jusqu'à cinq fois et obtenir d'excellents résultats. Les agrandissements sont tirés sur du papier photographique mat, dont les dimensions varient de 25 cm x 25 cm (10 po x 10 po) jusqu'à .101 cm x 152 cm (40 po x 60 po).
19
Module : Dessin et Cartographie 4. Les photographies aériennes numériques : sont des épreuves par contact qui sont balayées par scanner à haute résolution et enregistrées sous forme matricielle. Elles peuvent être utilisées dans des logiciels d'infographie ou dans des systèmes d'information géographique, et agrandies ou réduites pour faciliter l'analyse des régions étudiées. Ces images peuvent être publiées dans des rapports ou sur des sites Web (en respectant les droits d'auteur).
VII. La carte d'Etat-Major 1. Définition Comme le dit sa définition, elle est la représentation d'une partie du territoire, la surface représentée étant un rectangle de 16 km, dans le sens EST-OUEST et de 10 km, dans le sens NORD-SUD. La carte, qui est donc à l'échelle 1/25.000, est un rectangle de 64 cm. Sur 40 cm. 2. Les informations fondamentales d’une carte topographique 2.1. Les amorces kilométriques du quadrillage Lambert : Il est formé, d'une part, des lignes parallèles au méridien passant par Uccle, et d'autre part des lignes perpendiculaires aux premières. Les distances entre ces lignes parallèles sont égales entre elles et équivalent à 1 km. C'est pour cela qu'on l'appelle le quadrillage kilométrique. 2.2. Le cadre : C'est une bande d'environ 1 cm, entourant les bords de la carte. 2.3 Les amorces : (petits traits perpendiculaires au cadre) du réseau géographique. Ce sont celles des méridiens et parallèles marquées de 2'30" en 2'30". 2.4. Les teintes : Le noir: est utilisé pour toutes les écritures (nom de villes, de hameaux, abréviations), sauf celles se rapportant aux eaux. C'est aussi la couleur des limites (d'Etat, de province ... ). Le noir descendu : est utilisé pour les détails de la carte, sauf ceux se rapportant aux eaux et au relief. C'est donc la couleur des voies de communication, des constructions, des types de végétation et de leurs limites. Le bleu : est réservé à tous les détails relatifs à l'eau : rivières, marécages, et constructions telles que châteaux d'eau, écluse, etc. Il est utilisé également pour les écritures relatives à ces détails. Le rouge: utilisé uniquement pour le réseau routier, il est toujours limité par les traits en noir descendu qui représentent conventionnellement les bords de la route. Le revêtement de la route représentée en rouge est un revêtement dur (pavés, asphalte ...) résistant en cas de pluie.
20
Module : Dessin et Cartographie A l'intérieur des villes, le rouge ne sera utilisé que pour renforcer le tracé des routes nationales ainsi que des rues principales. Le vert : sert uniquement à faire ressortir les étendues d'arbres. Il s'agit donc dans la plupart des cas d'une végétation élevée faisant obstacle à la vue. Le bistre : est la teinte réservée à la représentation du relief, des rochers et des grandes étendues de sable.
VIII. Plan cadastral 1. Définition : Plan sur lequel sont représentés les parcelles selon lesquelles est divisé un territoire, notamment les limites de propriété. Il constitue l'élément graphique du cadastre. 2. La mise a jour du plan cadastral :Le plan cadastral dématérialisé constitue une couche de la plupart des systèmes d’information géographique. Aussi, son actualité préoccupe légitimement les utilisateurs de l’information géographique. Or cette actualité découle directement de la mise à jour du plan cadastral, qui n’est qu’un aspect de la mission de conservation de cadastre. Il convient donc de présenter cette mission dans son ensemble. 3. Bref historique Malgré plusieurs tentatives antérieures, le cadastre général de la France n’a pris corps que sur la base de la loi du 15 septembre 1807. Le défaut majeur de ce cadastre dit napoléonien résidait dans l’immuabilité du parcellaire. Contrairement à la documentation littérale, qui évoluait pour les besoins de la fiscalité, la partie graphique de la documentation cadastrale, le plan, n’était jamais modifiée. Au cours du temps, l’intérêt économique de la propriété foncière s’est amoindri au profit de l’entreprise et le morcellement des propriétés et les transactions immobilières ont augmenté. Le plan cadastral a donc progressivement perdu son exhaustivité de la représentation foncière. Cette difficulté a rapidement été identifiée, puisque la loi du 7 août 1850 permet à toute commune de procéder à la révision ou au renouvellement de son cadastre. Mais cette loi ne prévoyait toujours pas de conservation régulière. Il fallut attendre la loi du 17 mars 1898 pour que la notion de conservation apparaisse enfin, cette conservation ne trouvant à s’appliquer que pour les cadastres révisés ou renouvelés des communes s’étant engagées à en assurer le coût.
21
Module : Dessin et Cartographie C’est la loi du 16 avril 1930 qui ordonne la rénovation générale du cadastre de la France et la conservation, aux frais de l’Etat, des cadastres rénovés. Dans la logique des principes régissant la propriété foncière, qui ne confèrent pas à l’Etat la garantie du droit de propriété, l’Ordre des géomètres-experts a été instauré par la loi n° 46-492 du 7 mai 1946 et a reçu une délégation de service public dans le cadre de la conservation du cadastre. Enfin, le décret n° 55-22 du 4 janvier 1955 portant réforme de la publicité foncière a conduit à modifier les conditions de rénovation et de conservation du cadastre et a amené la publication du décret n° 55-471 du 30 avril 1955. Les conditions de mise à jour du plan cadastral sont donc définies par les dispositions conjointes des trois derniers textes précités. Le plan cadastral comporte la représentation de différents objets : le parcellaire comprend les parcelles elles-mêmes, les numéros de parcelles, les signes de mitoyenneté, les bornes et les subdivisions fiscales, le bâti est constitué des bâtiments « durs » (représentés hachurés) et des bâtiments « légers » (représentés par des croisillons), les détails topographiques comprennent les divers éléments qui permettent une meilleure localisation et qui renforcent la quantité d’information du plan. Par exemple, on y trouvera les cimetières, les voies ferrées, les numéros de voirie, la toponymie. De plus, le domaine non cadastré, c’est-à-dire toute partie du territoire non identifiée par un numéro de parcelle (des parcelles pouvant exister sans être représentées sur le plan), doit être considéré comme un élément du plan dès lors qu’il constitue un repère topographique (cours d’eau, voirie …). Chacun de ces éléments est susceptible d’être créé, modifié ou supprimé par différents moyens selon sa nature ; La grande majorité demande un levé, d’autres une simple constatation sur le terrain, d’autres encore résultent de divers documents transmis à l’administration. La
22
Module : Dessin et Cartographie comparaison entre la réalité du terrain et l’état du plan cadastral permet de juger de son actualité. Il s’agit là de l’aspect le plus visible de la conservation du plan. L’autre aspect, moins visible mais plus fondamental, réside dans l’ensemble des procédures s’appliquant aux changements des différents éléments. Dans certains cas, la seule contrainte relève des tolérances applicables aux levés à grande échelle. Dans d’autres situations, ce sont des règles fiscales ou administratives qui trouvent à s’appliquer. Une grande partie de la conservation du plan est contrainte par les règles du droit de propriété et de la publicité foncière. La conservation du plan est donc la conjonction d’actions matérielles et de règles législatives ou réglementaires. Aussi, certaines modifications ne peuvent être appliquées sur le plan qu’après un certain délai, tandis que certaines ne seront jamais appliquées du fait du non-respect de règles juridiques. 4. Les procédures et les acteurs Trois éléments, sur lesquels les attentes des utilisateurs sont les plus fortes, vont plus particulièrement retenir notre attention. 4.1. Le bâtiment Il s’agit de l’objet cadastral sur lequel pèsent le moins de contraintes. En effet, les bâtiments sont levés par simple constatation. Aucune règle fiscale ne s’applique, les bâtiments sont pris en compte sans qu’il soit besoin de connaître leur propriétaire, leur identification n’est pas garantie, et même la légalité de la construction n’entre pas en ligne de compte. Seule la précision du levé doit permettre de préserver la qualité géométrique initiale de la feuille de plan qui reçoit le bâtiment. Il semble donc qu’atteindre une bonne actualité en la matière ne doit pas poser de problème majeur Pourtant, c’est en fait dans ce domaine-là que peuvent être constatés les plus gros retards en volume. En effet, la mise à jour du bâti se heurte à trois difficultés majeures : le bâti est mis à jour par les géomètres du cadastre. Ceux-ci ne peuvent toutefois opérer le levé que s’ils ont connaissance de la modification à apporter et que si le levé est possible.
23
Module : Dessin et Cartographie L’information provient essentiellement des directions régionales de l’Equipement et des communes, par l’intermédiaire des fichiers des permis de construire. Ces fichiers ne sont pas toujours exhaustifs, du fait qu’un certain nombre de travaux ne font pas l’objet d’une demande d’autorisation. Aussi, toutes les modifications à apporter sur le plan ne sont pas connues du service ; si le levé du bâti s’opère par simple constatation, il faut néanmoins qu’il soit physiquement possible. En effet, si le géomètre du cadastre ne peut pas pénétrer sur une propriété (portail clos, chien …) la mise à jour peut s’avérer matériellement impossible ; enfin, la constatation des changements nécessite le déplacement sur le terrain de géomètres du cadastre, et il n’est pas possible de parcourir systématiquement les 36000 communes chaque année. 4.2. La parcelle La parcelle est la description immédiate de la propriété foncière. Sa gestion découle donc directement de la définition du droit de propriété et des mécanismes mis en œuvre pour le garantir et le protéger. Aussi la modification d’une parcelle n’est-elle possible que si l’ensemble des conditions posées par le droit de propriété ont été satisfaites : il s’agit essentiellement de l‘identification certaine des personnes et des biens, et de l’accord des personnes sur la définition et sur la propriété des biens. Ces deux aspects doivent pouvoir être garantis par le respect de procédures formellement définies. Deux types de modifications existent : le premier résulte d’un changement dans la situation juridique de l’immeuble. Par exemple, la parcelle va être divisée dans le cadre d’un lotissement, un bornage va être effectué, ou encore un acte va modifier une mitoyenneté. Dans cette situation, l’établissement d’un document d’arpentage est incontournable. Il doit être constitué selon certaines formes et refléter l’accord des parties si cela est nécessaire. De plus, pour être pris en compte, les effets de ce document d’arpentage doivent être publiés à la conservation des hypothèques, soit au travers d’un acte, soit par l’établissement d’un procès verbal du cadastre. Après publication, le document d’arpentage aboutit au service du cadastre. Dans ces cas, la mise à jour du plan est donc systématique et n’est conditionnée que par les délais d’établissement des actes et de publication. 24
Module : Dessin et Cartographie L’acteur principal est ici le géomètre expert (2000 en France). toutes les autres modifications relèvent du pouvoir de constatation d’office par le service du cadastre, les géomètres du cadastre modifiant le parcellaire quand la situation rencontrée l’exige relativement aux textes définissant le cadastre. Entre autres, sont concernés les changements de limites intercommunales, les incorporations de propriétés publiques au domaine non cadastré, les changements dans la consistance des parcelles provenant de causes naturelles. Ces modifications traduisent donc soit des actions administratives, soit des causes naturelles. Pour que ces modifications apparaissent sur le plan cadastral, il faut qu’elles puissent être constatées et qu’elles soient publiées à la conservation des hypothèques. Si la publication ne soulève généralement pas de difficulté, c’est la connaissance même de la modification qui fait souvent défaut. En effet, le service du cadastre n’est généralement pas informé des modifications susceptibles d’être prises en compte par quelque mécanisme que ce soit. Ce n’est que lors des parcours sur le terrain que les géomètres du cadastre peuvent constater les modifications à apporter au plan. Sur ces types de modifications, l’actualité ne peut donc être assurée. Elle peut néanmoins être améliorée par l’information que les communes peuvent communiquer au service du cadastre. 4.3. Le domaine non cadastré S’agissant du domaine non cadastré, la difficulté majeure concerne la voirie. En effet, en diverses occasions, une discordance peut être constatée entre la voirie telle qu’elle existe sur le terrain et sa représentation au plan cadastral. Dans la grande majorité des cas, cette situation provient d’opérations de fait sans portée juridique : chantier après chantier, différents travaux de voirie ont modifié au cours du temps l’ouvrage public qui a progressivement empiété sur les propriétés riveraines, sans pour autant modifier la propriété du sol. Aussi, le plan cadastral est bien conforme à l‘état de la propriété foncière, et il n’y a donc pas de retard du plan cadastral en la matière. Pour que le plan cadastral soit conforme à la réalité de l’ouvrage public, il revient aux propriétaires de ces ouvrages d’entreprendre les procédures permettant de régulariser la propriété du sol. C’est seulement à l’issue de ces procédures que le plan cadastral pourra être modifié. 5. Les enjeux : moyens et résultats L’attente de la grande majorité des usagers du plan cadastral est que son actualité soit la
25
Module : Dessin et Cartographie meilleure possible. Aussi, la mise à jour du plan cadastral est l’une des missions essentielles du cadastre, que l’administration s’efforce d’améliorer en réduisant ses délais. 6. Les moyens La direction générale des impôts dispose de 1500 géomètres au total, répartis entre les 312 services du cadastre (1175) et des structures de renfort départementales (220) ou régionales (105). Environ 40 % de l’activité des géomètres est consacrée à la mise à jour des 590 000 feuilles de plan de la France métropolitaine et des DOM ; ce pourcentage augmente constamment afin d’améliorer le service rendu aux usagers par la DGI. Par ailleurs, d’autres agents interviennent en la matière : les opérateurs, les agents de bureau et les inspecteurs du cadastre. En outre, lorsque certaines conditions sont réunies (superficie de la zone concernée, nombre d’éléments à mettre à jour), les services territoriaux peuvent recourir aux techniques photogrammétriques pour la mise à jour du plan. A cela s’ajoute un investissement continu en matériel informatique et topographique. En termes d’organisation, d’importantes évolutions ont eu lieu ces dernières années. Pour répondre au mieux aux besoins locaux, le pilotage de la mission topographique a été déconcentré vers les directions des services fiscaux, et des emplois de géomètres ont été transférés de l’échelon régional aux services départementaux. De plus, chaque directeur des services fiscaux établit un plan d’action topographique départemental biennal, en tenant notamment compte des besoins des usagers, qui peuvent être recueillis au sein des comités départementaux de l’information géographique (CDIG). Ces plans d’actions concrétisent les orientations nationales retenues par l’administration centrale du cadastre. La première d’entre elles concerne l’accélération de la mise à jour du plan, avec un objectif national de délai d’un an en zone urbaine (communes de plus de 2000 habitants) ou semiurbaine (communes de moins de 2000 habitants mais dont l’habitat est en extension : lotissements en périphérie du bourg, ZAC …), de deux ans en zone rurale et exceptionnellement de trois ans pour des zones particulièrement peu affectées par des changements.
26
Module : Dessin et Cartographie 7. Perspectives Au printemps 2003, le délai de mise à jour du plan cadastral, en moyenne nationale, s’élevait à 18 mois. Evidemment, certaines communes sont beaucoup plus à jour, tandis que d’autres ont un retard plus élevé si elles ne sont pas parcourues annuellement. Plusieurs évolutions permettent d’envisager une amélioration. La dématérialisation complète du plan cadastral offre de nouvelles possibilités, notamment en facilitant la superposition du plan avec d’autres bases de données géographiques, pour mieux connaître les changements à prendre en compte, et donc, pour mieux programmer les déplacements des géomètres en limitant les pertes de temps. Ainsi, la DGI examine la possibilité d’exploiter les orthophotographies de l’IGN pour deux finalités : la détection des changements et la mise à jour directe du plan cadastral à certaines échelles. S’il est vain d’envisager une prépondérance de cette méthode pour la mise à jour directe compte tenu d’une actualisation des orthophotographies tous les 5 ans seulement, des gains importants sont attendus pour détecter les modifications notamment dans les zones accusant un retard important. Une autre évolution repose sur les usagers institutionnels que sont les collectivités territoriales, les administrations et les professionnels. Ces utilisateurs produisent et détiennent des plans qui, soit directement, soit accompagnés de travaux complémentaires, peuvent contribuer à mettre à jour le plan cadastral ; sont visés essentiellement les plans de levé de bâtiments ou d’infrastructures. D’une façon générale, la récupération des plans à grande échelle produits en dehors de la DGI est fortement souhaitée. Enfin, à plus long terme, l’utilisation d’images satellitaires permettra sans doute une meilleure détection des modifications, voire, dans certains cas, une mise à jour directe du plan cadastral, selon l’échelle du plan, la précision de la photo et la nature de l’élément.
27
Module : Dessin et Cartographie
IX . Plan d’architecture
28