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UNIVERSITÉ HASSAN II de CASABLANCA Faculté des Sciences et Techniques Mohammedia
Master Sciences et Techniques Management de la Qualité et Sécurité des Aliments (2ème année)
Rapport de la virologie environnementale Sur
Le virus du SIDA Présenté par :
EL HAFIDI Safaa JRAMY Chaimaa
Année universitaire : 2022-2023
Table des matières : Introduction.............................................................................................................................3 Chapitre I : Le VIH ...............................................................................................................4
1. Définition du VIH ............................................................................................................4 2. Découverte du VIH ..........................................................................................................4 3. Le cycle du VIH ...........................................................................................................6 4. Les modes de transmission .............................................................................................7 4.1. Transmission par voie sexuelle ...........................................................................8 4.2. Transmission par aiguille ou instruments ............................................................9 4.3. Transmission maternelle ...................................................................................9 4.4. Transmission par le biais des transfusions sanguines ou des greffes ..............10 5. Evolution d’une infection par le VIH .......................................................................10 5.1. La phase 1 : La primo-infection ............................................................................10 5.2. La phase 2 : la phase asymptomatique .................................................................11 5.3. La phase 3 : d’accélération : SIDA .......................................................................11 Chapitre : Le SIDA………………………………………………………………………...12 1. Physiopathologie de l’infection ...........................................................................12 1.1 Les Infections Opportunistes ………………………………………………..13 1.2 L’infection tumorale………………………………………………………….14 1.3 Les Manifestations Neurologiques…………………………………………..15 1.4 Le Syndrome d'Amaigrissement…………………………………………….16 2. Diagnostic de l’infection par le VIH ..................................................................16 3. Les traitements contre le VIH ….......................................................................18 4. Préventions………………………………………………………………………..20 Conclusion ………………………………………………………………………………..21
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Listes des figures : Figure 1 : Classification des virus VIH et prévalence respective ...................................4 Figure 2 : la structure du VIH ..........................................................................................5 Figure 3 : le cycle de vie du VIH ...................................................................................6 Figure 4 : les phases de l’évolution d’une infection par le VIH ....................................12 Figure 5 : Pneumocystis carini…………………………………......................................14 Figure 6 : lymphome non-Hodghinien………………………….....................................15 Figure 7 : ELISA direct ou sandwich………………………….......................................18 Figure 8 : L’objectif d’un traitement……………………………....................................20
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Introduction : Le VIH ou le virus d’immunodéficience humain, est un problème majeur de la santé publique de portée mondiale qui a entrainé jusqu’à 40,1 millions de décès. Avec ces 11% de la population mondiale, l’Afrique reste la région la plus touchée par le VIH, abritant 70% des personnes infectées. C’est un virus qui cible le système immunitaire et affaiblit les défenses de l’organisme contre de nombreuses infections et certains types de cancer qu’une personne en bonne santé peut combattre plus facilement.Le VIH ne provoque pas forcément de symptômes visibles. On peut être séropositif (porteur du virus) sans que cela ne se voie ni ne se ressente, sans pour autant être malade. Cette phase lors de laquelle on est porteur « asymptomatique » du virus peut durer des années. Pourtant, pendant tout ce temps, on peut contaminer les autres, c’est pourquoi il est important d’effectuer un dépistage du VIH afin de savoir si l’on est séropositif ou non.Petit à petit, le VIH affaiblit le système immunitaire et l’on peut attraper des maladies contre lesquelles l’organisme ne peut plus se défendre (maladies opportunistes).Le fait d’être atteint par une maladie opportuniste et ne plus disposer des ressources immunitaires pour les combattre, c’est le stade de la maladie que l’on appelle SIDA et qui est généralement fatal en l’absence de traitement. SIDA ou Syndrome d’Immunodéficience Acquise est une maladie très grave d'origine virale, caractérisée par une chute brutale des défenses immunitaires de l'organisme. Cette maladie a fait apparition dès les années 50 en Afrique Centrale, mais ces quelques cas sporadiques sont passés inaperçus. Les 1ers groupes de patient suffisant pour définir le syndrome nouveau furent identifiés en Californie et à New York en 1981. Et c’est après deux ans que l’origine virale de cette affection et ces principaux modes de transmission étaient connus et depuis ce qui semblait n’être qu’une épidémie touchant la population homosexuelle américaine, est devenue l’une des pandémies les plus graves au XXIème siècle étant la cause du décès de plus de 25 millions de personnes. Au Maroc, la prévalence du VIH reste faible et stable dans la population générale, autour de 0,1%. Elle est beaucoup plus élevée parmi les professionnelles du sexe féminines (1,3%), les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (4,5%), les personnes qui s’injectent des 3
drogues (7,1%) et les migrants (3%). Le niveau de l’épidémie est concentré parmi les HSH à Casablanca et les PID à Nador.En fin 2017, le nombre des personnes vivant avec le VIH a été estimé autour de 20000 dont 8000 sont des femmes, et moins de 1000 enfants de moins de 15ans. Les nouvelles infections VIH ont connu une diminution, passant de 1500 en 2004 à 990 en 2017, de même pour les décèsqui ont passé de 690 en 2011 à 480 en 2017.
Chapitre I : Le VIH 1. Définition du VIH : Le virus de l’immunodéficience humaine est l’agent pathogène qui provoque dans des cas une infection chronique évoluant vers le sida. Il s’agit d’un rétrovirus (un virus à ARN) de la famille des lentivirus, qui provoquent des maladies à évolution lente. Le VIH cible notamment les lymphocytes CD4, qui sont des cellules essentielles de notre système immunitaire.Il entraîne une infection chronique pouvant aboutir, en l’absence de traitement antirétroviral (ARV), à une immunodépression caractérisée nommée « sida ». Ce virus, d’une très grande variabilité génétique, est connu sous deux types : le VIH-1, identifié en 1983 et le VIH-2, identifié en 1986, tous deux à l’Institut Pasteur et dérivant de SIV (virus de l’immunodéficience simienne), virus existant chez le singe. Le VIH-2, moins virulent, est surtout fréquent en Afrique occidentale et en Asie du Sud. On peut différencier les infections par VIH-1 ou par VIH-2, du fait des différences de pathogénicité des deux virus, de la résistance naturelle du VIH-2 aux inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse (INNTI) et à d'autres antirétroviraux et de la non-détection de la charge virale VIH2 en dehors de l'utilisation de techniques VIH-2 spécifiques.
2. Découverte du VIH :
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Figure 1 : Classification des virus VIH et prévalence respective La découverte du VIH-1 en 1983 revient à la française Françoise BARRÉ-SINOUSSI dans l’équipe de Luc MONTAGNIER de l’Institut Pasteur. En 1986, un 2ème type de VIH, VIH-2, a été découvert par l’équipe de Virologie de l’Hôpital Claude Bernard sous la direction de Françoise BRUN-VÉZINET, et caractérisé par François CLAVEL de l’Institut Pasteur. Il existe une grande diversité au sein des virus VIH (figure 1). La plupart des VIH-1 appartiennent au groupe M (Majoritaire), composé de 9 sous-types (A, B, C, D, F, G, H, J, et K). Le sous-type B est le plus répandu dans les pays occidentaux. L’Afrique, continent d’origine de ces virus, est le continent le plus riche en sous-types différents, avec des recombinants entre sous-types (mosaïque A/E ou B/C par exemple, appelés CRF pour Circulating Recombinant Form). Le groupe O (Outlier) et le groupe N (Non-M Non-O), plus rares, sont surtout localisés au Cameroun. Récemment, un nouveau groupe du VIH-1, le groupe P, a été identifié chez une patiente d’origine camerounaise. Le VIH-2 a pour particularité d’être à l’origine localisé à la partie Ouest de l’Afrique subsaharienne. Tous les VIH infectant l'espèce humaine dérivent des virus de l'immunodéficience simienne (SIV) présents chez différentes espèces de singes, parfois assez éloignés les uns des autres. Les passages des différentes souches de SIV du singe à l'homme sont expliqués par le fait que les singes ont été chassés, et sont parfois encore braconnés, comme gibier (chimpanzé, gorille, sootey mangabey) ou comme animal de compagnie (sooty mangabey). Des expositions à du sang contaminé, lors de morsures ou blessures lors de la chasse et du dépeçage des animaux peuvent expliquer comment ces virus ont infecté l'homme. Ce virus se compose d’un matériel génétique (ARN) accompagné de quelques protéines, le tout contenu dans deux « coques » protéiques (les capsides), elles-mêmes entourées d’une membrane portant des protéines spécifiques (cette membrane et ces protéines forment l’enveloppe du virus). (Figure 2)
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Figure 2 : la structure du VIH
3. Le cycle du VIH :
Figure 3 : le cycle de vie du VIH Comme tous les virus, le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) se reproduit (réplication) en utilisant les mécanismes génétiques de la cellule hôte qu’il infecte, habituellement les lymphocytes CD4+. Le VIH commence par se fixer sur la cellule cible puis y pénètre.Lorsque le VIH pénètre dans une cellule humaine, il libère son ARN, et une enzyme appelée transcriptase inverse (ou rétro-transcriptase) copie l’ARN en le convertissant en ADN. L’ADN qui en résulte est intégré dans l’ADN de la cellule infectée. Ce procédé est le contraire de ce qui se passe dans les cellules humaines, dans lesquelles l’ADN est transformé, au cours des copies, en ARN. D’où le nom de rétrovirus donné au VIH, par référence à ce processus de rétrotranscription (transcription inverse).Le VIH mute facilement à cette étape car la transcriptase inverse a tendance à produire des erreurs de transcription de l’ARN en ADN. L’ADN viral pénètre dans le noyau cellulaire et s’intègre à l’ADN de la cellule avec l’aide d’une enzyme appelée intégrase (également produite par le VIH).
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L’ADN de la cellule infectée produit alors de l’ARN viral ainsi que des protéines nécessaires à l’assemblage d’un nouveau VIH. Enfin un nouveau virus est assemblé à partir de l’ARN et des fragments protéiques. Le virus bourgeonne à travers la membrane de la cellule, s’enveloppant lui-même dans un fragment de cette membrane cellulaire, et se détache de la cellule infectée. Pour infecter d’autres cellules, le virus doit devenir mature. Cela se produit quand une autre enzyme virale (protéase) coupe les protéines structurales présentes à l’intérieur du virus, et provoque un réarrangement de ces protéines. Lors de chaque division d’une cellule infectée par le VIH, cette cellule fabrique une nouvelle copie de l’ADN intégré du VIH en même temps que celle de ses propres gènes. La copie ADN du VIH est soit
Inactive (latente) : Le virus est présent mais ne cause pas de dégâts.
Active : Le virus prend le contrôle des fonctions de la cellule infectée, ce qui entraîne la production et la libération de nombreuses nouvelles copies du VIH, qui envahissent alors d’autres cellules.
4. Les modes de transmission : La transmission du VIH nécessite un contact avec un liquide biologique qui contient le virus ou des cellules infectées par le virus. Le VIH peut être mis en évidence dans presque tous les liquides biologiques, mais la transmission a lieu principalement par le sang, le sperme, les sécrétions vaginales et le lait maternel. Bien que les larmes, les urines, et la salive puissent contenir de faibles concentrations de virus, la transmission par ces liquides est extrêmement rare, si jamais elle existe. Le VIH ne se transmet pas par simple contact (comme les caresses, les accolades, ou les simples baisers) ou par contact même proche, non sexuel, au travail, à l’école ou à la maison. La toux ou l’éternuement d’une personne infectée, de même qu’une piqûre de moustique n’ont jamais donné lieu à aucun cas de transmission du virus. La transmission par un médecin ou un dentiste infecté à un patient est extrêmement rare. Les modes de transmission classiques du VIH sont les suivants :
Contact sexuel avec une personne infectée, quand la muqueuse tapissant la bouche, le vagin, le pénis, ou le rectum est exposée à des liquides biologiques contaminés, comme le sperme ou les sécrétions vaginales, ce qui arrive au cours d’un rapport non protégé
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Injection de sang contaminé, comme cela peut se produire en cas de partage de seringues ou lorsqu’un professionnel de la santé est piqué accidentellement par une aiguille contaminée par le VIH.
Transfert d’une mère infectée à son enfant avant la naissance, au moment de l’accouchement, ou après la naissance par le lait maternel
Procédures médicales, comme une transfusion sanguine contenant le VIH, procédures effectuées avec des instruments mal stérilisés ou greffe d’un organe ou de tissus infectés
La transmission du VIH est plus probable si la peau ou la muqueuse présente une déchirure ou une lésion, même minime.
4.1.Transmission par voie sexuelle : Le risque de transmission du VIH est à son maximum pendant les rapports sexuels vaginaux ou anaux, en l’absence de préservatif ou s’il est utilisé de façon incorrecte. Le VIH peut également se transmettre au cours d’un rapport sexuel buccal, même si ce mode de transmission est moins fréquent qu’au cours d’un rapport vaginal ou anal. Le risque d’infection du VIH est accru lorsque le sperme ou les sécrétions vaginales contiennent une grande quantité de VIH et/ou lorsque la peau ou les membranes tapissant les organes génitaux, la bouche, ou le rectum présentent des déchirures ou des plaies, même minimes. Par conséquent, la transmission est beaucoup plus probable dans les situations suivantes :
Les premières semaines qui suivent l’infection d’une personne, parce qu’à ce moment précis, le sang et les liquides biologiques contiennent de grandes quantités de VIH
Au cours de rapports sexuels vigoureux qui abîment la peau ou les membranes qui tapissent les organes génitaux, la bouche, ou le rectum
Au cours de rapports sexuels si l’un des partenaires est atteint d’un herpès génital, de la syphilis, ou d’une autre infection sexuellement transmissible (IST) susceptible de produire des plaies ou des déchirures de la peau ou l’inflammation des organes génitaux
Les médicaments anti-VIH (antirétroviraux) peuvent réduire la quantité de VIH dans le sperme et les sécrétions vaginales. Par conséquent, le traitement de l’infection par le VIH par ces médicaments peut réduire considérablement le risque de transmission. Le risque d’être infecté par le VIH au cours de rapports hétérosexuels est plus élevé pour les jeunes gens, en partie parce qu’ils contrôlent moins leurs pulsions et qu’ils sont donc plus à 8
même d’avoir des rapports sexuels à risque, comme le fait d’avoir plusieurs partenaires sexuels et le fait de ne pas utiliser de préservatifs. Des données récentes montrent que les personnes infectées par le VIH chez qui le traitement antirétroviral a réduit la charge virale en dessous du taux détectable actuel (suppression virale) ne transmettent pas sexuellement le virus à leurs partenaires.
4.2.
Transmission par aiguille et instruments
Le risque de transmission du VIH après la pénétration cutanée d'un instrument médical contaminé par du sang infecté est en moyenne d'environ 1/300 sans post-exposition au traitement antirétroviral en prophylaxie. Un traitement préventif immédiat permet probablement de réduire ce risque à < 1/1500. Le risque est plus élevé lorsque la lésion est profonde ou si le sang est inoculé (p. ex., au moyen d'une seringue contaminée creuse). Le risque est également augmenté dans le cas d'aiguilles creuses et en cas de piqûre d'artères ou de veines par rapport aux aiguilles pleines ou à d'autres objets solides pénétrants revêtus de sang parce que de plus grands volumes de sang peuvent être transférés dans ce cas. Ainsi, le partage d'aiguilles déjà utilisées par d'autres utilisateurs de drogues par injection est une activité à risque très élevé. Le risque de transmission à partir du personnel de soins infecté qui prend les précautions appropriées auprès des patients non infectés est mal déterminé, mais semble minime. Dans les années 1980, un dentiste a transmis le VIH à ≥ 6 de ses patients d'une façon non déterminée. Cependant, les enquêtes approfondies effectuées sur des patients traités par des médecins infectés par le VIH, y compris des chirurgiens, ont permis de détecter peu d'autres cas.
4.3.
Transmission maternelle
Le VIH peut se transmettre de la mère à l'enfant
En transplacentaire
En périnatal
Via le lait maternel
Sans traitement, le risque de transmission à la naissance est d'environ 25 à 35%. Le VIH est excrété dans le lait maternel, et l'allaitement par les mères infectées par le VIH et non traitées peut transmettre le virus chez environ 10 à 15% des nourrissons qui avaient échappé à l'infection.
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Les taux de transmission peuvent être considérablement réduits par le traitement des mères séropositives pour le VIH par des antirétroviraux pendant la grossesse, et l'allaitement. L'accouchement par césarienne et le traitement du nourrisson pendant plusieurs semaines après la naissance réduisent également le risque. Comme de nombreuses femmes enceintes séropositives pour le VIH sont traitées ou prennent des médicaments prophylactiques, l'incidence du SIDA chez l'enfant est en baisse dans de nombreux pays
4.4.Transmission par le biais des transfusions sanguines ou des greffes d’organes Actuellement, la transmission du VIH se fait rarement par transfusion sanguine ou transplantation d’un organe. Depuis 1985, dans la plupart des pays industrialisés, la totalité du sang recueilli pour les transfusions est testée et, dans la mesure du possible, les produits sanguins sont traités par la chaleur pour éliminer le risque d’infection par le VIH. Le risque actuel d’infection au VIH à partir d’une seule transfusion sanguine (sur laquelle on dépiste soigneusement le VIH et d’autres virus transmissibles par le sang) est estimé à moins de 1 sur 2 millions aux ÉtatsUnis. Cependant, dans de nombreux pays en développement, le VIH n’est pas dépisté dans le sang et les produits sanguins ou il ne l’est pas de manière rigoureuse. Dans ces pays, le risque demeure considérable. Le VIH a été transmis lorsque des organes (reins, foie, cœur, pancréas, os et peau) provenant de donneurs infectés ont été utilisés comme greffes. La transmission est improbable lorsque la cornée ou certains tissus spécialement traités (les os par exemple) sont transplantés.
5. Evolution d’une infection par le VIH Le VIH attaque le système immunitaire et l’affaiblit à long terme, de sorte qu’il n’est plus capable de remplir sa fonction, soit de lutter contre les agents pathogènes. En l’absence de traitement, l’infection par le VIH passe par trois stades successifs. Chaque stade dure plus ou moins longtemps selon les personnes. C’est pourquoi la durée pendant laquelle une personne séropositive peut vivre sans rencontrer de problèmes particuliers varie considérablement: de quelques mois à plus de quinze ans.
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5.1. La phase 1 : La primo-infection Le VIH envahit l’organisme depuis son entrée par les muqueuses ou la voie sanguine jusqu’à sa colonisation complète des tissus lymphoïdes. Une fois installé, le virus fabrique des copies de lui-même et les libère dans le sang. Cette phase, de quelques semaines à quelques mois, est très variable selon les individus, pouvant passer inaperçue ou s’exprimer par de nombreux symptômes type symptômes grippaux. La quantité de VIH dans le sang (charge virale) est alors très élevée : en conséquence, les personnes atteintes sont très contagieuses, alors même qu’elles ignorent avoir contracté le virus. Les lymphocytes CD4 chutent de façon vertigineuse, attaqués par le virus. Le corps réagit en produisant de grandes quantités de CD8, qui fabriquent à leur tour des substances aidant à neutraliser les cellules infectées par le VIH, ce qui contribue à réduire la charge virale. Le système immunitaire apprend à reconnaître et combattre le VIH et se met à fabriquer des anticorps contre le virus. Cette séroconversion survient de un à trois mois après la contamination.
5.2.La phase 2 : la phase asymptomatique (phase de latence) Elle dure de 5 à 10 ans. Les personnes ne présentent aucun symptôme, ou de simples adénopathies (inflammation des ganglions). Le virus provoque une perte de fonction progressive du système immunitaire. Les lymphocytes CD4 chutent lentement et régulièrement. La période asymptomatique, qui sépare la primo-infection et le SIDA, n’est pas une période d’infection virale latente : le taux de lymphocytes T CD4+ sanguins ne retrouve pas son niveau initial même s’il se corrige partiellement au début de cette phase en même temps qu’apparaissent les anticorps neutralisants et les lymphocytes T CD8+ cytotoxiques spécifiques du virus. Durant cette phase de latence clinique, la baisse des lymphocytes T CD4+ procède lentement pour s’accélérer lors du passage au stade de SIDA. Il existe une véritable réplication virale à l’état d’équilibre avec une persistance de lymphocytes sanguins circulants infectés.
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Figure 4 : les phases de l’évolution d’une infection par le VIH
5 .3.La phase d’accélération : SIDA Elle consiste en une réactivation de la réplication virale, à la suite de l’épuisement des capacités de contrôle du système immunitaire. Cette hausse de la virémie induit une chute plus rapide des lymphocytes CD4. Le passage des lymphocytes T CD4+ circulants sous la barre des 200/mm3 de sang (normale: environ 1000/mm3), marque l’entrée dans le SIDA, en moyenne après 10 ans d’évolution, sans traitement. Le SIDA est caractérisé par la survenue d’infections opportunistes, ou d’une encéphalite à VIH (marquée par un état de démence), ou de cancers dont il existe trois types liés à des virus : le sarcome de Kaposi (HHV-8), des lymphomes B (EBV), des cancers ano-génitaux, notamment des cancers du col utérin et anaux (HPV16 et 18)
Chapitre II : Le SIDA
1. Physiopathologie de l’infection : Le SIDA est la forme la plus grave de l’infection par le VIH. L’infection par le VIH est considérée comme étant au stade de SIDA quand il apparaît au moins une complication sévère ou quand le nombre de lymphocytes CD4+ a considérablement diminué.
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Pour faire un diagnostic du sida chez une personne vivant avec le VIH, on doit retrouver un système immunitaire très affaibli et avoir une maladie parmi les quatre catégories suivantes: infections opportunistes, manifestations tumorales, manifestations neurologiques ou syndrome d'amaigrissement. On retrouve 23 maladies spécifiques associées au sida. La plupart des symptômes sont provoqués par des infections opportunistes et des cancers spécifiques. Ces infections se produisent plus fréquemment ou sont plus graves chez les personnes infectées par le VIH que chez celles qui ne le sont pas. Par exemple, une infection par le champignon Candida peut causer des taches blanches dans la bouche et parfois une douleur en avalant (appelée muguet) ou des pertes vaginales épaisses et blanchâtres ressemblant à du fromage blanc (infection vaginale à levures). Le zona (herpès zoster) peut se traduire par de la douleur et une éruption cutanée.
1. 1.Les Infections Opportunistes Les infections opportunistes sont causées par des micro-organismes communs de l'environnement et parfaitement inoffensifs lorsque les défenses de l'organisme sont intactes. Par contre, ces infections ont l'opportunité d'envahir l'organisme souffrant d'une défaillance immunitaire et, malgré les 22 traitements connus, peuvent conduire à la mort. Elles peuvent être dues à des bactéries, des. Champignons, des parasites ou des microbes. L'infection opportuniste la plus fréquente chez les personnes vivant avec le VIH en Occident est la pneumonie à pneumocystis de carinii. Elle se manifeste par des essoufflements, une toux chronique et de la fièvre. Il est important de signaler que ces infections opportunistes ne peuvent être transmises aux personnes qui côtoient une personne atteinte du sida et donc qu'il n'y a aucune raison d'isoler le malade pour une de ces infections.
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Figure 5 : Pneumocystis carini
1.2. Les Infections Tumorales Ces infections sont des cancers. Le plus courant chez les personnes infectées par le VIH es t le sarcome de Kaposi. un cancer dû à un herpèsvirus sexuellement transmissible, apparaît sous la forme de taches surélevées, indolores, rouges à violettes sur la peau. Il survient principalement chez les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes. Il s'agit d'une tumeur d'origine vasculaire qui se manifeste au niveau de la peau et/ou des muqueuses buccales, digestives ou bronchiques. Chez les personnes atteintes de cette forme de cancer au niveau cutané, il est possible de constater des petites taches bleuâtres ou violacées. Une autre forme de cancer souvent rencontrée chez les personnes vivant avec le VIH est le lymphome non-Hodghinien, cancer des globules blancs contenus dans les ganglions. Peuvent apparaître, parfois en premier au niveau du cerveau. En cas d’atteinte cérébrale, ces cancers sont responsables de faiblesses au niveau d’un bras ou d’une jambe, de maux de tête, de confusion ou de modifications du comportement.
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Une atteinte par le SIDA augmente le risque d’autres cancers. Ils comprennent le cancer du col de l’utérus, de l’anus, des testicules, et des poumons, ainsi que le mélanome et d’autres cancers de la peau. Les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes sont sujets à l’apparition de cancers du rectum causés par les papillomavirus humains (VPH) responsables du cancer du col de l’utérus chez la femme.
Figure 6 : lymphome non-Hodghinien
1 .3. Les Manifestations Neurologiques Les manifestations neurologiques sont souvent la cause de germes qui créent des infections au niveau du système nerveux central. Les plus souvent rencontrés sont: les névrites, les atteintes de la moelle épinière, les méningites et les atteintes de l'encéphale. Ces troubles provoquent souvent des pertes de mémoire, des maux de tête, des problèmes d'équilibre, des troubles de l'humeur et même la démence. 15
1.4. Le Syndrome d'Amaigrissement Ce syndrome se retrouve souvent dans les infections. Il se définit par une perte de poids de plus de 10%, une diarrhée et/ou une fatigue chronique ainsi que de la fièvre pendant une durée de plus d'un mois.
2. Diagnostic de l’infection par le VIH : La recherche des Ac anti-VIH est la méthode de choix pour le diagnostic d'une infection à VIH chez un sujet âgé plus de 18 mois. Depuis l’apparition du premier test de dépistage (juin 1986) jusqu'à aujourd’hui, des progrès considérables ont été réalisés. La sensibilité et la spécificité des réactifs s’améliorent d’année en année grâce à des modifications techniques passant des protéines virales (1e génération) aux peptides et protéines recombinantes (2e génération), de l’ELISA) indirect à l’ELISA direct ou sandwich (3e génération) et de la simple détection des anticorps antiVIH1/2 au dépistage combiné de ces anticorps et de l’antigène p24 (4e génération). Toutes les trousses disponibles sont devenues très fiables pour détecter des patients infectés par VIH-1 groupes M et O et VIH-2. Le dépistage des Ac anti-VIH est réalisé,soit par des techniques ELISA, soit par des techniques d’agglutination, soit par des techniques dites « unitaires rapides », par immunochromatographie sur des supports de nature variable (membrane de nylon, plastique, etc.). Ll'utilisation d’un seul test Elisa VIH combiné (Ac anti-VIH et Ag p24), marqué CE, avec un seuil de détection de l’Ag p24 au moins égal au seuil minimal requis par la réglementation européenne de 2 UI/ml. Si ce test est positif, un test de confirmation (western blot ou immunoblot) est toujours à initier par le biologiste médical sur le même prélèvement, afin de préciser la spécificité des Ac anti-VIH présents dans ce premier sérum. En cas de résultat douteux ou négatif du test de confirmation, et également à l’initiative du biologiste médical, peut être effectué le dosage de l’Ag p24 ou une charge virale. En cas de positivité du test de confirmation, la présence d’Ac anti VIH1/VIH2 ou de l’Ag p24 chez un individu, n’est validée qu’après test de dépistage effectué sur un second prélèvement, à l’aide d’un réactif identique ou différent de celui ayant servi au premier dépistage. Seul un résultat positif sur le second prélèvement permet d'affirmer l'infection par le VIH.
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Le western blot permet de visualiser les anticorps dirigés contre les protéines issues des gènes env, gag et pol. L’autre test de confirmation disponible, l'immunoblot utilise des protéines recombinantes et/ou des peptides synthétiques. Les critères d'interprétation d'un Western-blot sont : Séropositivité certaine : présence au minimum de 2 bandes au niveau des antigènes d’enveloppe et d'une bande au niveau des antigènes provenant du gène gag ou pol. Séropositivité probable : soit présence d'une bande p24 et d'une gp160, soit présence de 2 bandes env. Profils à contrôler : présence d'une gp160 isolée, d'une p24 seule ou d'une p34 seule. Dans ces deux derniers cas, le Western blot VIH-2 doit être pratiqué. Il est indispensable d'effectuer un autre prélèvement 15 jours plus tard pour mettre en évidence une séroconversion car, en cas de séroconversion, d'autres bandes seront apparues et les critères de séropositivité seront présents. En revanche, un profil stable sur deux sérums prélevés à distance, en l'absence d'antigénémie p24, évoque une réaction croisée avec certaines protéines virales, sans que le sujet soit infecté par le VIH. Un profil incomplet, avec une faible réactivité vis-à-vis de la gp120 et de la gp41, ou encore une p24 associée à une p31 isolées, doit faire évoquer une infection par le VIH-1 groupe O. Chez certains patients infectés par un VIH-1 groupe O, le WB peut rester indéterminé jusqu’à 12 mois ; les charges virales mesurées avec des tests performants (real time PCR Abbott, Taqman V2 Roche) permettent le plus souvent de poser in fine le diagnostic Si la spécificité des tests de confirmation (WB ou IB) est excellente, leur sensibilité est inférieure à celle des tests de dépistage. Ainsi, une séroconversion très récente décelée en ELISA peut ne donner aucun signal en test de confirmation. Ag P24 L'antigène p24 (Ag p24) peut être détecté dans le sérum ou dans le plasma par des techniques ELISA d'immunocapture. Le seuil de détection de la technique utilisée doit être au moins égal au seuil minimal requis par la réglementation européenne de 2 UI/ml .Toute positivité doit être confirmée par un test de neutralisation utilisant un anticorps monoclonal spécifique. La quantification de l'ARN-VIH plasmatique, communément appelée mesure de la charge virale, est réalisée grâce à des techniques de biologie moléculaire standardisées et commercialisées. A l’heure actuelle, les techniques moléculaires permettant d’évaluer la charge virale plasmatique chez les patients infectés par le VIH sont essentiellement des techniques de PCR temps réel. Les résultats sont exprimés en nombre de copies/ml et en log10 du nombre de copies/ml. Seules les différences entre deux prélèvements successifs, supérieures à 0,7 log, sont significatives. Des infections intercurrentes ou une vaccination 17
peuvent entraîner une augmentation transitoire de la charge virale. Il existe des variations entre les résultats obtenus avec les différentes trousses. En conséquence, il est recommandé d'utiliser le même test pour l'étude séquentielle des concentrations d'ARN VIH plasmatique chez un même malade.
Figure 7: ELISA direct ou sandwich
3. Les traitements contre le VIH : Le traitement de l’infection par le VIH repose sur l’utilisation de médicaments connus sous le nom de médicaments antirétroviraux. Les médicaments antirétroviraux agissent en bloquant la multiplication du VIH. Une patiente séropositif qui ne prends pas de médicaments antirétroviraux peut avoir une charge virale élevée, cela veut dire qu’elle a beaucoup (plusieurs milliers, voire plusieurs millions) de copies de virus par millilitre de sang. L’objectif du traitement antirétroviral est de rendre la charge virale la plus faible possible : c’est ce qu’on appelle la charge virale indétectable. La charge virale est indétectable quand la quantité de virus dans le sang est tellement faible qu’elle n’est plus mesurable lors des tests sanguins (avec les techniques de laboratoire actuelles). Grâce à l’efficacité des traitements et à condition bien sûr qu’il soit bien suivi, la grande majorité des patientes traitées ont une charge virale indétectable. Les avantages de ces 18
améliorations sont bien sûr très importants : d’une part, l’infection n’évolue plus, la personne est en meilleure santé, et d’autre part, le virus ne peut plus être transmis lors de relations sexuelles même si elles ne sont pas protégées. Bien entendu, il y a toujours un risque pour les autres infections sexuellement transmissibles si le préservatif n’est pas utilisé. Enfin, les traitements permettent également de donner naissance à des enfants séronégatifs. Les traitements antirétroviraux se sont également considérablement simplifiés puisque, aujourd’hui, la majorité des patientes peuvent être traitées avec 1 à 3 pilules/jour en une seule prise. Le chemin parcouru par rapport aux traitements très compliqués du passé est donc considérable. Il existe actuellement plusieurs classes de médicaments anti-VIH avec des mécanismes d’action différents : inhibiteurs nucléosidiques et nucléotidiques de la transcriptase inverse (INTI), inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse (INNTI), inhibiteurs de protéase (IP), inhibiteurs de fusion, inhibiteurs d’intégrase et les antagonistes du récepteur CCR5. Les médicaments contre le VIH sont prescrits sous forme d'associations de plusieurs substances antivirales qui appartiennent à des classes différentes. Le plus fréquemment, elles se composent de :
deux inhibiteurs nucléosidiques/nucléotidiques de la transcriptase inverse (INTI, voir ci-dessous),
d’un inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse (INNTI, voir ci-dessous) ou d’un inhibiteur de protéase « boosté » par le ritonavir (voir ci-dessous).
Dans le cas particulier du VIH-2, moins courant, la trithérapie se compose de deux INTI et d’un inhibiteur de protéase « boosté ».
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Figure 8 : L’objectif d’un traitement
4. Préventions : La plus forte probabilité de contracter le VIH provient des rapports sexuels vaginaux ou anaux et du partage de matériel d’injection de drogues lorsqu’aucun des partenaires n’utilise de méthode de prévention. Vous êtes le plus susceptible de contracter le VIH d’une personne qui en est atteinte sans le savoir. Lorsqu’une personne ne sait pas qu’elle a le VIH, elle ne prend pas de traitement pour demeurer en santé et pour éviter de le transmettre à d’autres. Le seul moyen par lequel une personne peut savoir si elle a le VIH, c’est le dépistage. Si vous êtes à risque pour le VIH, il est important que vous soyez préparé afin d’utiliser une méthode de prévention qui vous convient! Si vous avez des doutes à propos de votre risque de contracter le VIH, consultez un travailleur de la santé ou une personne de votre organisme local de réponse au VIH. Il y a plusieurs moyens de prévenir le VIH. Certains servent à prévenir le VIH lors de relations sexuelles et d’autres sont utiles lors de la consommation de drogues. D’autres sont utiles dans ces deux situations. L’utilisation du préservatif (féminin ou masculin) avec du lubrifiant à base d’eau ou de silicone (oubliez la vaseline et tous les « corps gras »). Le préservatif permet aussi de réduire le risque de contracter l’hépatite B et d’autres IST : herpès génital, syphilis, gonococcie, chlamydiae, infections à papillomavirus (aussi appelées verrues génitales ou condylomes), lymphoganulomatose vénérienne (LGV ou maladie de Nicolas Favre), etc. Les IST ne sont pas des infections « anodines » : si elles ne sont pas traitées correctement, elles peuvent avoir 20
des conséquences sérieuses dans certains cas (elles peuvent, par exemple, être des facteurs de risque pour le développement de certains cancers : cancer utérin ou de l’anus pour le papillomavirus par exemple). Les fellations et les cunnilingus non protégées sont des pratiques à risque d’IS.
Conclusion : Le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) attaque le système immunitaire de l'organisme. Cependant, les progrès récents dans le traitement du VIH ont permis de ralentir la progression de la maladie à un tel degré que l'infection par VIH est maintenant considérée comme une maladie chronique et gérable permettant à davantage de personnes atteintes du VIH de vivre une vie saine, longue et active. On trouve le VIH en différentes quantités dans le sang, le sperme et les sécrétions vaginales. Le VIH ne peut se transmettre que lorsque l'un de ces fluides issus d'une personne séropositive entre en contact avec une peau éraflée ou une muqueuse humide, telle que le vagin, le rectum ou le prépuce d'une autre personne. Le VIH ne peut pas se transmettre à une peau saine et intacte. Une personne atteinte du VIH peut propager le virus à tout stade de l'infection au VIH, mais elle est plus contagieuse dans les premiers stades de l'infection. On effectue le plus souvent une analyse de sang pour détecter les anticorps du VIH, une protéine produite par l'organisme pour lutter contre l'infection au VIH. Si l'on trouve des anticorps du VIH dans le sang, la personne est infectée par le VIH (on dit aussi qu'elle est séropositive). On peut aussi effectuer d'autres tests.
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