36 1 1MB
Analyse de l ‘équilibre financier des entreprises cotées du secteur agroalimentaire au Maroc
Réalisé par : El Baraka Oumayma El Amarti Nabila NEQROUZ Rihab
Année universitaire 2019/2020
Encadré par : Mr BENAMAR Mohammed
REMERCIEMENT
Avant toute chose, nous saisissons cette occasion pour adresser nos remerciements les plus chaleureux à tout le corps professoral et administratif de l’Ecole Nationale de Commerce et de Gestion (USMBA) qu’ont déployé, durant toute la période de confinement, beaucoup d’énergie et d’efforts pour que nous puissions assister à nos cours dans les meilleures conditions. Nous tenons à exprimer notre profonde gratitude à notre cher encadrant, professeur Mr. Mohammed Benamar pour le temps qu’il a consacré pour nous et ses précieuses informations qu’elle nous a prodigué avec intérêt et compréhension. Nous tenons aussi à souligner ses remarques pertinentes, ses conseils dirigés et son énorme soutien qui nous a permis d’aboutir à l’accomplissement de ce rapport de stage.
1
TABLES DES MATIERES Remerciement……………………………………………………….…..………1 Table des matières.......………………………………………………………….2 Introduction ……………..………………………………………………………3 Section1 : L’analyse de l’équilibre financier du secteur d’agroalimentaire et de production au Maroc………………………………………………………………………………10 1. La notion du FR ………………………………………..…………………….10 A. Définition ……………………………………...……………………..10 B. Méthode de calcul ……………………………….…………………...10 C. Interprétation ……………………………….……..………………….11 D. Limites du FR……………………..………………………………….13 2. La notion du BFR…………………………………………………………….14 A. Origine du BFR ……………………………………………….……..14 B. Définition ……………………..……………………………………..15 C. Calcul du BFR..………………………………………………………15 D. Interprétation………………………………………………………….17 E. La gestion du BFR…………………..………………………………..18 3. La notion de la trésorerie nette : …………………………..…………………19 A. Calcul de la TN……………………………………………………….20 B. Interprétation économique ……………………….…………………..21
Eudes de cas : entreprises cotées en bourse 1. Dari Couspate…………………………………………………..………..23 2. Cosumar………..………………………………………………………...30 3. Lesieur cristal ………………….....…………….………………………………………..43 4. Cartier SAADA………………..…………………………………………50 5. UNIMER Group ………………………………………………..……….57 6. Les eaux minérales d’OULMES ……………....………………………...62
Conclusion………………………………………………………………..………………..67
2
INTRODUCTION L’agroalimentaire (agriculture et industrie agroalimentaire) est l’un des moteurs de l’économie marocaine. Il représente environ 20 % du PIB et 20 % des exportations du Royaume. Le Maroc est un pays de tradition agricole et rurale, et dispose d’une richesse de pêche importante. L’industrie agroalimentaire est la deuxième industrie la plus importante du secteur avec presque 30% de la production industrielle totale, selon une étude réalisée par le Ministère de l’Économie et des Finances. En 2008, le secteur comptait de 5.600 emplois permanents et 1.950 entreprises, principalement des PME, qui représentaient 25% du total des établissements industriels. En ce qui concerne la production, entre 2002 et 2008, elle a atteint 67 milliards de dirhams, dont 13,6 milliards provenaient de l’exportation.
En 2009 les exportations atteignirent 16,6 milliards de dirhams. Ces données montrent que le secteur présente de grandes capacités de développement, auxquelles il faut ajouter qu’il n’est pas tout à fait organisé actuellement, qu’il est fragile et peu compétitif. Les activités industrielles qui regroupent le secteur sont : les fruits, les légumes, le poisson, les conserves, la viande (bœuf et agneau), la volaille, les boissons, les huiles, les produits laitiers, la farine, les céréales, les aliments pour les animaux, le tabac, en plus d’autres produits alimentaires. Les trois premières activités sont les plus importantes et sont orientées vers l’exportation, avec les poissons ; le reste est exclusivement développé pour répondre à la demande intérieure. 3
Vu que le secteur agroalimentaire est stratégique pour le développement socioéconomique du Maroc, de nombreux programmes agricoles et ruraux, ainsi que des réformes structurelles sont menés à bien. Nous pouvons prendre l’exemple du Plan Maroc Vert et du Pacte pour l’Emergence Industrielle, que nous expliquerons plus loin. La région de Souss Massa Drâa est une des plus importantes dans le développement du secteur agroalimentaire car c’est une des régions principales en ce qui concerne la pêche et l’agriculture. L’industrie de la pêche embauche approximativement 400.000 personnes dans tout le Maroc et contribue à hauteur de 15% du PIB agricole national. Les principaux centres de pêche sont Safi, Essaouira, Casablanca y Agadir, et les produits principaux sont : la sardine, le thon, le maquereau, les anchois et les crustacés et les mollusques. Une grande partie du poisson est transformé, congelé et mis en conserve, et est exporté, surtout en Europe.
4
Présentation du secteur L'industrie agro-alimentaire (IAA) représente un des secteurs moteurs de l’économie marocaine et bénéficie d’une forte base agricole et d’un soutien gouvernemental important. Elle contribue à près de 29% à la valeur ajoutée industrielle et de 25% à l’emploi. Bonnes performances à l’international Le secteur agroalimentaire occupe une place de choix au niveau des flux commerciaux aussi bien au niveau national qu’international. Avec la mise en place des actions stratégiques du PMV qui ont permis de développer la compétitivité extérieure des produits agroalimentaires, les exportations agroalimentaires ont augmenté de 34% depuis 2008 pour atteindre une valeur de 31 milliards de dirhams à fin août 2016. En termes de structure, les exportations sont composées essentiellement d’agrumes, tomates, conserves d'olives, préparations et conserves de poissons. Quant à la destination des produits agroalimentaires, le marché européen détient la part du lion dans le total exporté. Selon le rapport économique et financier publié récemment par le ministère des finances, la dynamique créée par le Plan Maroc Vert (PMV) a placé le Maroc au 3ème rang des exportateurs des produits agroalimentaires de la région MENA et au 4ème rang sur le continent africain. La promotion du Label Maroc à l’export a également permis de consolider le positionnement compétitif du Maroc qui est actuellement le 3ème exportateur de conserves d'olives. Production Les acteurs du marché Le secteur recense plus de 1 953 entreprises qui représentent 24 % du total des établissements industriels, et emploie plus de 110 000 personnes. Le tissu des IAA marocaines demeure néanmoins essentiellement composé de PMI (sont considérées comme telles les entreprises de moins de 200 salariés) puisqu’elles représentent 95 % des IAA. Mais cellesci n’assurent qu’un peu moins de la moitié de la production agroalimentaire alors que les 50 plus importantes en assurent près de 55 %. Celles-ci 5
appartiennent soit à des groupes nationaux (ONA, Dyana Holding, Ynna Holding, Holmarcom), soit à des entreprises étrangères (Nestlé, Coca Cola, P&G, Unilever, Savola…) . L’essentiel de la production des IAA (83 %) est destiné au marché local (produits de base comme le sucre, le lait et ses dérivés, la farine et l’huile) Les faiblesses Le secteur souffre de divers facteurs : faible productivité, qualité inégale de l’outil de production, normalisation insuffisante, faiblesse de la chaîne logistique/emballage, atomisation de l’offre, fiscalité élevée sur certains intrants (lait en poudre, maïs, sucre, céréales, emballage…). Toutefois, le pays attire de nombreux investisseurs étrangers grâce aux avantages naturels dont bénéficie le Maroc (proximité géographique de l’Europe, grande variété d’écosystèmes) et à l’amélioration de l’environnement des affaires par la libéralisation des échanges avec l’Union européenne notamment. Les opportunités Le « Plan EMERGENCE », lancé en 2005, constitue une nouvelle stratégie industrielle vise à canaliser les effets de l’ouverture et à dynamiser la mise à niveau afin que le Maroc puisse se positionner dans les échanges mondiaux et résister face à la montée en puissance des pays asiatiques. Ce plan a identifié les industries agroalimentaires en tant que secteur à fort potentiel de croissance. La stratégie arrêtée préconise, à long terme, une métamorphose totale du secteur, c’est-à-dire une meilleure valorisation des ressources agricoles et une offre exportable et compétitive. Cela ne sera possible qu’à travers la consolidation des firmes industrielles et la recherche développement. Le secteur agroalimentaire recèle des opportunités d’affaires très intéressantes, notamment pour la France qui est déjà bien présente dans le secteur au travers de filiales. Des branches entières sont au début de leur processus de développement. D’autres pistes 6
restent insuffisamment exploitées (produits bio, huile d’argan, élevage de dindes…). D’autres sont encore inexploitées ou négligées comme l’alimentation des animaux domestiques. Le Maroc ne peut plus se concentrer uniquement sur les produits qui soutiennent l’effort d’exportation (agrumes, tomate) ; il devra désormais se diversifier et attaquer de nouvelles niches à plus forte valeur ajoutée. Dans le cadre de la libéralisation de l’économie nationale et de la mise en valeur du patrimoine agricole, le gouvernement marocain a adopté un plan visant à se dégager de la gestion directe des terres agricoles gérées par la SODEA et la SOGETA. Le partenariat public-privé encourage ainsi l’investissement et la création d’emploi en mettant à la disposition des investisseurs nationaux et étrangers une assiette foncière très importante sous forme de location longue durée. Au terme de la 1ère tranche de mise en location des terres des sociétés SODEA-SOGETA, 169 projets concernant 44 000 ha ont été retenus en 2005 avec un investissement global de 4,7 milliards de dirhams. Les exportations La structure des exportations montre qu’elles sont concentrées sur quelques produits, souvent à faible valeur ajoutée, et destinées à un marché restreint. Elles sont constituées à hauteur de 79 % de quatre produits (huile d’olive, conserves de légumes, de boyaux et de poissons) et sont essentiellement tournées vers l’Union européenne qui absorbe environ : • 80% des exportations marocaines de produits végétaux transformés ; • 60% des exportations marocaines de produits de la pêche. En 2005, les exportations marocaines à destination de l’UE ont progressé de 22,7 % pour atteindre 497 millions d’€. 2003
2004
2005
Var05/04
Importations
238
264
286
8.5%
Exportations
372
405
497
22.7%
Solde
143
141
211
49.2%
7
Importations Les importations de produits agroalimentaires en provenance de l’UE se sont élevées à 286 millions d’€ en 2005, soit une croissance de 8,5 % par rapport à 2004. Ces importations sont composées essentiellement de 5 produits qui totalisent 46 % des parts en 2005 : produits laitiers (beurre, lait, fromages), huiles végétales brutes, tabac, vins et alcools. La grande distribution alimentaire au Maroc ne représente que 8% du commerce de détail au Maroc, mais sa croissance est constante et rapide. Cette évolution associée à l’accord de libreéchange Maroc-UE devrait contribuer à la croissance des importations de produits agroalimentaires en provenance de l’Europe. Analyse SWOT :
Forces : Variété de climat et de sols favorisant le développement de l’agriculture ; Abondance d’une main d’œuvre bon marché ; Fort potentiel de développement, en raison d’une consommation nationale faible : un constat qui attire les investisseurs étrangers, notamment dans les industries laitière et de boissons ; Appui du gouvernement pour certaines filières, particulièrement les céréales et les fruits et légumes (subventions, incitations fiscales, …). Opportunités : Développement des exportations vers les marchés de l’Union Européenne (Accord d’association Maroc-UE) et américain (Accord de libreéchange Maroc-USA) ; Proximité de l’Europe : adossement à des partenaires étrangers (savoir-faire, fonds d’investissement,…). Menaces : Forte dépendance aux aléas climatiques ; Renchérissement des prix de certaines matières premières importées, en raison des droits de douanes élevés et du cours de change : impact important sur le coût de production, répercuté sur les prix des produits et sur leur compétitivité ; Démantèlement des droits de douanes dans le cadre de libre échange sans une mise à niveau des industries locales. 8
Compétitivité des coûts Comparaison des coûts entre le Maroc et le sud de l’Europe pour certains postes financiers (à titre indicatif) : •
Coûts de main d’œuvre : Jusqu’à -50 %
•
IS (%) : -100% (pendant 5 ans)
•
Télécoms : Jusqu’à +100%
•
Coûts totaux : Jusqu’à -35%
Contrôle qualité Dans la plupart des entreprises agroalimentaires, le département de contrôle qualité est impliqué avec tous les services de la société, y compris la production, les ventes, le marketing et la recherche & développement. Les systèmes d’assurance de la qualité permettent l’application et la vérification des mesures de contrôle afin de maintenir la qualité et la sécurité des aliments produits. Ils sont nécessaires à chaque étape de la chaîne alimentaire pour assurer la sécurité des aliments et pour montrer la conformité avec la 9 réglementation et les exigences des clients. Nous notons que les quatre principales fonctions du contrôle de la qualité sont : La détermination des spécifications / normes du produit La mesure de la conformité du produit par rapport aux spécifications / normes, Le compte rendu des non conformités, Le partage des résultats.
9
L’analyse de l’équilibre financier du secteur d’agroalimentaire et de production au Maroc
La notion du fonds de roulement FR :
A. Définition : On dit qu'une entreprise est en équilibre financier lorsqu’elle serait capable de faire face en permanence aux engagements contractés, autrement dit les emplois doivent être financés par des ressources qui restent a la disposition de l'entreprise pour une période au moins égale a la durée de vie de ces emplois. Ou encore quand ses actifs sont financés par des ressources d'exigibilités équivalentes à la liquidité deces actifs pour éviter les risques d'insolvabilité l'entreprise doit disposer d'une certaine marge de sécurité constituée de capitaux propres appelé FR et permettant de financer une partie des actifs courants ( cette marge de sécurité excédent du source Stable) permet a l’entreprise de faire face aux décalages pouvant se produire entre les entrées et les sorties de fonds et d’éviter les éventuels problèmes de trésorerie.
B. Méthode de calcul : Le fonds de roulement (qu’on appelle également fonds de roulement net global FRNG) qui représente l’excèdent des capitaux permanents sur les actifs non courants, ou encore la partie des ressources stables employés pour financer les actifs courants peut être calculé de deux manières : • Par le haut du bilan : FR=Ressources stables -emplois stables Ou d'un point de vue comptable FR=Capitaux permanent (CP+PNC) -actifs non courants 10
Ce mode de calcul met l’accent sur l'origine du FR et permet de comprendre les causes de ses variations. L'augmentation ou la diminution du fonds de roulement dépend étroitement des décisions de long terme relative a la politique d'investissement (acquisition ou cession d'immobilisation) et à la politique de financement de l'entreprise (augmentation du capital, des DMLT, ou remboursement des emprunts, distribution des dividendes, de réserves). En d’autres termes cette définition repose sur le concept de l’équilibre financier à moyen et long terme de l’entreprise, c’est-à-dire que les emplois stables doivent être financés par des ressources de même échéance. • Par le bas du bilan :
FR=actifs courants -passifs courants
Ce mode de calcul met plutôt L’accent sur le mode d'utilisation du fonds de roulement. Elle repose sur le concept de la solvabilité à court terme, C’est-à-dire Que l’entreprise Doit pouvoir honorer ses exigibilités immédiates en mobilisant ses actifs courants (à court terme). C'est ainsi qu'une variation des pistes d'actifs courants ou des passifs courants sans aucune variation corrélative des actifs non courants ou de capitaux permanents ne modifie pas le montant du FR mais permet de changer sa liquidité.
C. Interprétation :
11
La notion de FR constitue un indicateur important de la structure financière de l’entreprise, il permet d’apprécier sa solvabilité et son risque de faillite. Trois cas peuvent se presenter : 1) FR=0(AC+PC) Les actifs courants sont entièrement financés par des passifs courants. L’équilibrefinancier minimum est atteint. Elle signifie également que les rentrées prévisibles (AC) assurent tous les règlements prévisibles (PC). Mais si l’équilibre de l’entreprise semble être atteint, celle si dispose d’aucun excédent de ressource à long terme pour financer son cycle d’exploitation ce qui rend son équilibre financier précaire. Concernant la solvabilité à court terme de l’entreprise, elle est assurée. Toutefois il ne faut pas oublier que l’entreprise peut être parfois confrontée à un ensemble de risque notamment les problèmes de la mévente des produits ou le recouvrement d’une créance. Cette asymétrie de risque oblige parfois les entreprises de se consister une certaine marge de sécurité c’est-à-dire avoir un FR>0. 2) FR>0 (AC>PC) Sous cette hypothèse les capitaux permanents permettent de financer à la fois l’ensemble des immobilisations et une partie des actifs courants. Ou encore les liquidités potentielles à CT excèdent les exigibilités potentielles à CT. Dans ce cas l’équilibre financier est donc respecté, l’entreprise dispose grâce au fonds de roulement d’un excédent de ressources stables qui lui permettra de financer ses autres besoins de financement à court terme. L’entreprise peut être qualifiée de solvable du moment qu’elle dispose de sécurité lui permettant de faire face à des éventuelles conditions défavorables. 3) FR