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Sujet d’examen : Les différentes licences d'exploitation des brevets : Introduction La créativité est un instinct humain qui était animé, à une étape primitive, par la volonté de survivre. Elle s’est développée avec l’évolution de l’être humain et de la société en général pour s’ériger en inventions constituant une source de richesse et un moteur de l’activité .industrielle et commerciale L’invention est le fruit d’un effort intellectuel de son créateur, c’est une réflexion sur des choses nouvelles et une manifestation de l’intelligence de l’inventeur qui mérite d’être .récompensé par la reconnaissance d’un certain nombre de droits sur elle Le souci de protection des inventions et la lutte contre la concurrence déloyale et la contrefaçon datent de plusieurs siècles, le brevet d’invention est le système de protection qui s’avérait le plus efficace, un brevet est un titre de propriété industrielle qui confère à son titulaire un monopole d'exploitation sur l'invention brevetée à compter, en principe, de la date de dépôt et pour une durée maximale de 20 ans. Il convient ainsi de noter qu'un droit de brevet n'est pas un droit d'exploitation, c'est-à-dire autorisant l'exploitation de l'invention brevetée. En effet, le droit d’exploitation peut être soumis à un autre formalisme tel que par exemple l'obtention d'une autorisation de mise sur le marché, une certification, etc En effet, la première loi rédigée en matière de brevet était d’une nationalité italienne et fut votée en 1474 par le sénat, elle s’appelait « Parte Veneziana », c’est cette loi qui est à l’origine d’un certain nombre de principes adoptés jusqu’à aujourd’hui par les différentes : législations en matière de brevets à savoir
L’encouragement à l’activité inventive. Le droit de l’inventeur sur sa création La compensation des frais encourus par l’inventeur L’utilité sociale de l’invention.
L’acquisition d’un brevet n’est pas une obligation légale, elle ne constitue pas une condition pour l’exploitation d’une invention car un brevet n’est pas un droit à faire mais un droit donné à empêcher les autres de faire. Les brevets d’invention et les autres droits de la propriété industrielle sont susceptibles de plusieurs applications. Leur objet est toujours une chose incorporelle (invention, apparence d’un produit, signe distinctif de produit ou service déterminé et ils peuvent être à titre exceptionnel intégrés dans un fonds de commerce. Le brevet d’invention peut être défini comme étant un titre de propriété industrielle délivré à un inventeur et qui lui confère un droit exclusif temporaire d’exploitation de l’invention brevetée. Mais la question qui se pose à ce niveau-là : quelles sont les droits accordés à l’inventeur ? et quelles sont les différentes licences d’exploitation des brevets ?
Pour répondre à cette problématique on doit mettre un plan pour faciliter le traitement de ce sujet :
Le plan : I- Le droit d’exploitation exclusive de l’invention : 1. L’étendu du droit exclusif d’exploitation : 2. Les limites au droit exclusif d’exploitation : II- La transmission : 1. Cession de brevet : 2. Les licences :
I- Le droit d’exploitation exclusive de l’invention : 1. L’étendu du droit exclusif d’exploitation : Le droit exclusif d’exploitation est un droit qui permet au titulaire d’un brevet de s’en accaparer l’exploitation et d’interdire, de ce fait, un certain nombre d’opérations énumérées par les articles 53 et 54 de la loi n°17-97 notamment: –des opérations portant sur un produit: fabrication, offre, mise dans le commerce, utilisation, importation ou détention aux fins précitées. –des opérations portant sur un procédé: utilisation par un tiers de mauvaise foi ou offre d’utilisation sur le territoire marocain. –des opérations portant sur un produit d’un procédé: offre, mise dans le commerce, utilisation, importation ou détention aux fins précitées. –des opérations portant sur les moyens de mise en œuvre de l’invention brevetée: livraison ou offre de livraison à une personne non habilitée à exploiter l’invention brevetée. Cette classification est liée à la nature de l’invention protégée. Le droit exclusif d’exploitation est limité dans le temps et dans l’espace. C’est un droit temporaire qui ne peut dépasser 20 ans (la durée de la protection de l’invention par un brevet). C’est un droit restreint territorialement car il n’a d’effet que dans le pays qui l’a accordé
2. Les limites au droit exclusif d’exploitation : Les besoins de la société et les prérogatives accordées par le brevet (surtout le droit exclusif d’exploitation) peuvent entrer en conflit dans certaines situations. Le législateur a remédié à ce problème en prévoyant la possibilité de dépasser le consentement du titulaire d’un brevet pour l’exploitation de l’invention brevetée par le biais d’une licence judicaire (la licence obligatoire) ou administrative (la licence d’office). La licence obligatoire : La licence obligatoire n’est accordée qu’après la réalisation des conditions prévues par les articles 60 et 61 de la loi n°17-97. Certaines conditions sont liées au propriétaire du brevet sur lequel la licence a été imposée alors que d’autres concernent le demandeur de la licence. La licence d’office : La licence d’office est une licence d’origine administrative octroyée dans l’intérêt de la santé publique, dans l’intérêt du développement économique ou pour les besoins de la défense nationale. La licence obligatoire n’est accordée qu’après la réalisation des conditions prévues par les articles 60 et 61 de la loi n°17-97. Certaines conditions sont liées au propriétaire du brevet sur lequel la licence a été imposée alors que d’autres concernent le demandeur de la licence. L’exploitation d’office dans l’intérêt du développement économique peut affecter tous les brevets à l’exception de ceux concernés par la licence dans l’intérêt de la santé publique. Elle ne peut être accordée qu’en cas d’inexploitation ou d’exploitation insuffisante portant gravement préjudice à l’économie nationale ou à l’ordre public (art. 73 al. 1).
II- La transmission : 1. Cession de brevet : Le contrat de cession de brevet est un acte juridique par lequel le ou les titulaires d'un brevet transfèrent la propriété de celui-ci à une ou plusieurs personnes. La cession d'un brevet s'analyse comme la vente du brevet. Le brevet cédé passe du patrimoine du cédant dans celui du cessionnaire. Toutefois la portée de cet effet translatif de propriété est définie par le contrat et diffère selon que la cession est totale ou partielle, la plus large liberté contractuelle étant sur ce point laissée aux parties. En l'absence de stipulation contractuelle, c'est l'ensemble des prérogatives attachées au brevet cédé qui se trouvent transmises au cessionnaire. La cession peut être totale. Le Cédant ne conserve rien des prérogatives attachées à la demande de brevet ou au brevet délivré. Le transfert de la propriété du brevet emporte celui du droit d'agir en contrefaçon. En ce qui concerne les actes de contrefaçon postérieurs à la cession, seul le cessionnaire a en principe qualité pour agir, à la condition qu'il ait régulièrement publié son acte d'acquisition. En revanche, c'est normalement le cédant qui peut poursuivre les actes de contrefaçon antérieurs à la cession En revanche, la cession de brevet n'entraîne pas transfert du droit moral de l'inventeur, ni celui du droit de priorité. La cession peut aussi être partielle. Lorsque le brevet n'est pas cédé en totalité, il peut être cédé avec une restriction, soit pour une partie du territoire, soit pour certains produits qui peuvent être fabriqués en mettant en œuvre le brevet, soit pour certaines applications du brevet lorsque celui-ci en couvre plusieurs. On peut également prévoir des cessions limitées dans le temps ou limitées quant au nombre d'objets fabriqués à partir de la mise en œuvre du brevet. Cependant, ce type de cession est exceptionnel et, dans les deux cas précités, la licence de brevet sera beaucoup plus adaptée.
2. Les licences : Licence contractuelle : La licence contractuelle est un contrat par lequel Le propriétaire d’une invention s’engage à conférer l’exploitation de son invention à un tiers encontre partie d’une rémunération selon les conditions fixées par le contrat. S’agissant des conditions de fond, La licence contractuelle doit respecter les éléments nécessaires de la validité du contrat prévue par l’art2 du doc. En ce qui concerne celles de forme, la licence contractuelle doit être constatée obligatoirement par écrit sous peine de nullité. Et pour être opposable aux tiers, il faut qu’il soit inscrit dans le registre des brevets d’invention tenu par l’organisme chargé de la propriété industrielle. Exception faite La transmission dans ce cas peut concerner la totalité ou une partie des droits attachés à l’invention. Et la concession peut être exclusive ou non exclusive
dans une telle licence En cas de dépassement des limites d’exploitation d’invention par le licencié, l’acte de transmission est dit opposable à lui.
Licence obligatoire : Le titulaire du brevet est tenu de l’exploité à default le tribunal peut autoriser un tiers de l’exploité en vertu de licence obligatoire, cette obligatoire doit respecter les conditions suivantes : Le demandeur de la licence obligatoire, après 3ans à compter de la date de délivrance de brevet ou âpres 4ans à compter de la date de dépôt du brevet a le droit de déposer au tribunal commercial une requête tendant à obtenir ladite licence dans le cas où le titulaire de l’invention ne lui a pas octroyé cette dernière de façon amiable suivant les conditions et modalité commercial raisonnable de plus le demandeur doit justifier qu’il veut exploiter l’invention pour l’intérêt du marché national. Le tribunal statue sur la demande et dit que celle-ci est devinent définitive et doit être notifiée immédiatement à l’OMPIC pour l’inscrire sur le registre du brevet la licence obligatoire prend fin en cas de cessation de ces circonstances en vertu desquelles elle a été octroyée.
La licence d’office : Si l’intérêt de la santé publique l’exige, les brevets délivrés pour les inventions médicales peuvent faire l’objet d’une licence d’office au cas où ladite invention est mise à la disposition du public avec une qualité ou quantité insuffisante ou encontre partie d’un prix anormalement élevés. La décision accordant cette licence d’office est dite administrative à la demande de l’administration chargée de la santé publique. Ladite décision fera l’objet d’une notification au titulaire du brevet, au titulaire du brevet le cas échéant et à l’organisme chargé de la propriété industrielle qui va l’inscrire au registre des brevets national.
En fin : le droit exclusif octroyé au titulaire du brevet ou à son ayant cause, n’est pas absolu, dans la mesure où ledit droit peut faire l’objet de cession, de concession de licence d’exploitation, ou de licence obligatoire ou encore de licence d’office si l’intérêt de la santé publique l’exige. Le droit exclusif d'exploitation attaché au brevet d'invention prend fin à l'expiration d'une durée de 20 années. il peut faire l'objet de renonciations totale ou partielle ou de gage.