Présent et imparfait de l'indicatif dans le Pentateuque grec : une étude sur la syntaxe de traduction
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PRÉSENT ET IMPARFAIT DE L'INDICATIF DANS LE PENTATEUQUE GREC UNE ÉTUDE SUR LA SYNTAXE DE TRADUCTION

ANSSI VOITILA

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Publications de la Société d"Exégèse de Finlande Éditeur: Jaakko Hyttinen Couverture: Jaakko Veijola ISSN 0356-2786 ISBN 95 1-9217-34-7 ISBN 3-525-535I8-X

Yliopistopaino 2001

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PUBLICATIONS DE LA SOCIÉTÉ D'EXÉGÈSE DE FINLANDE 79

ANSSI VOITILA •

PRESENT ET IMPARFAIT DE L'INDICATIF DANS LE PENTATEUQUE GREC Une étude sur la syntaxe de traduction

Société d'Exégèse de Finlande à Helsinki Vandenhoeck & Ruprecht in Gottingen 2001

Avertissement Tout d'abord. je tiens tout spécialement à remercier Mme Raija SoUamo qui m'a conduit à étudier la Septante et qui a dirigé cette thèse sans mesurer sa peine. Ses encouragements et son intérêt inlassables m'ont été d'une aide incommensurable. Je voudrais également témoigner ma gratitude à M. Ilmari Soisalon-Soininen, "père" de la méthode de la syntaxe de traduction, qui, malgré son départ en retraite, a voulu commenter plusieurs détails de ma recherche et à Mme Anneli Aejmelaeus à laquelle je dois le thème de ma thèse et qui a également partagé avec moi ses vues concernant la syntaxe des temps dans la Septante. Je voudrais également remercier mon cher collègue et ami M. Seppo SipiHt pour l'aide constante qu'il m'a apportée par ses conseils et ses remarques. Cette thèse a aussi béneficié des remarques et suggestions des MM. Jan Joosten et Takamitsu Muraoka. Je voudrais leur en exprimer ma sincère gratitude. Ma reconnaissance va également à M. Trevor Evans qui n'a jamais refusé de discuter avec moi de plusieurs questions qui portent sur les temps dans la Septante. De plus, j'ai aussi discuté plusieurs détails dans les congrès de l'International Organization of the Septuagint and Cognate Studies et dans les sessions du séminaire du M. Timo Veijola qui ont toujours été très utiles et m'ont inspiré dans mes recherches. Je souhaite maintenant utiliser cette occassion pour présenter l'expression de ma reconnaissance à tous ceux qui ont participé à ce travail. J'ai commencé ma recherche à J'aide du soutien de la Fondation Emil Aahonen. et continué mon travail dans le cadre de deux projets de l'Académie Finlandaise, dans le Département des études bibliques de l'Université de Helsinki et dans son Centre d'excellence "The Research Unit for Eady Jewish and Christian Culture and Literature". Je les remercie de leur aide et de leurs encouragements. J'ai eu également le plaisir de travailler trois mois durant le printemps 1999 à Villejuif, au Centre d'Études des Réligions du Livre. Aussi, je veux lui témoigner ma gratitude pour les conversations et les échanges de vues que j'ai pu avoir avec tous mes amis français. Je remercie en particulier Mme Cécile Daguiez et MM. Alain LeBoulluec et Philippe Hoffman qui m'ont offert ces poss.ibilités·aussi b\en matériellement que spirituellement. ... ~ r . . · .' Enfin, Mme DèL Anne Papart ib~~ voulu relire le français de ma thèse, un travail énorme et ingrat: qu'elle en soit sincèrement remerciée;

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quant aux fautes pourraient demeurer, j'en suis le seul à blâmer. Je voudrais aussi remercier la Société d'Exégèse de Finlande d'avoir accepté ma thèse dans sa collection. J'ai dédié ce livre à ma femme Anne-Marit Enroth·Voitila dont l'amour et l'encouragement infatigable. même si son mari a durant ces derniers mois fréquenté les traducteurs et les livres...• m'ont soutenu jusqu'à la fin. Helsinki, decembre 2000 Anssi Voitila

Table des matières INTRODUCTION 1. Présentation de la problématique Syntaxe de traduction Temps et aspect d'un point de vue linguistique

lit 111 , III

..

v 2. Buts et méthodes xx Études récentes sur les temps et les modes dans la Septante xx Analyse des faits sous divers angles méthodologiques XXIV Corpus linguistique xxv

Méthode REPARTITION DU CORPUS: DISCOURS DIRECT ET>RECIT< PREMIERE PARTIE: PREsENT DE L'INDICATIF SECTION 1 : Introduction SECTION Il : Présent du moment de la parole

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XXXIV

1

6

CHAPITRE 1. Phrase nominale hébraïque a) Phrase nominale sans prédicat verbal en hébreu b) Phrase nominale avec le qotel prédicatif

8

CHAPITRE 2. Formes verbales conjuguées hébraïques a) Yiqtol b) Weqatal c) Qatal CHAPITRE 3. Formes non·verbales, non-phrastiques

45 55 55

a) Substantif, particule b) QoteI attributif

c) Le Texte Massorétique lit autrement SECTION 11I : Présent dans les propositions complétives de jugement et de perception

SECTION IV : Présent atemporel CHAPITRE 1 Discours direct CHAPITRE Il Discours non-direct SECTION V : Présent historique SECTION VI : Mode de traduction DEUXIEME PARTIE: IMPARFAIT DE L'INDICATIF SECTION 1 : Introduction SECTION Il : Imparfait par rapport au moment de la parole CHAPITRE 1. Phrase nominale hébraJque a) Phrase nominale sans prédicat verbal en hébreu b) Phrase nominale avec le qotel prédicatif CHAPITRE 2. Fonnes verbales conjuguées hébraJques

6

24 44

69 69 70 71

72 77 77 81 91 107 112 116 117 117 119 121

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a) Qatal b) Wayyiqtol c) Yiqtol CHAPITRE 3. Fonnes nominales: Infinitifhébreu SECTION III : Imparfait dans les propositions complétives de jugement et de perception SECTION IV : Imparfait dans les propositions atemporelles CHAPITRE 1. Phrase nominale CHAPITRE 2. Yiqtol SECTION V : Imparfait dans le >récit< CHAPITRE 1. Phrase nominale hébraïque a) Phrase nominale sans prédicat verbal en hébreu b) Phrase nominale avec qotel prédicatif CHAPITRE 2. Fonnes verbales conjuguées hébraïques a) Qatal b) Wayyiqtol c) Yiqtol d) Weqatal CHAPITRE 3) Fonnes nominales et constructions nonphrastiques a) Infinitifs hébreux b) Constructions hébraïques non-phrastiques c) Le Texte Massorétique lit autrement SECTION VI : Fréquence et style SECTION VII : Mode de traduction CONCLUSION Abréviations Bibliographie Index des citations bibliques

122 126 128 129

132 134 135 136 138 138 139 146 154 155 169 197 207 216 216 220 221 222 228 233 239 241 254

Introduction 1. Présentatinn de la prnblématique Synlaxe de traduction

L'objet de la présente étude consiste à élucider l'emploi des temps (du présent et de J'imparfait de j'indicatif) dans le domaine de la syntaxe de la Septante. En effet, cette syntaxe pose des problèmes particuliers, car la langue grecque de la Septante représente, d'une part la koiné et d'autre part, une traduction de "hébreu. C'est pour cette raison qu'il est primordial d'étudier la syntaxe de la Septante en tant que syntaxe de langue de tradUclion. En effet, il importe de se demander comment le mode de traduction a influencé la syntaxe de la langue cible. l On constatera d'abord que l'étude de la syntaxe de traduction prend le lexte hébreu, le texte source au pied de la lettre - il est aisé de remarquer, en effet, en lisant le texte du Pentateuque grec que la syntaxe hébraïque a forcément exercé son influence sur la traduction, les syntaxes de ces deux langues étant cependant très différentes. Cene influence, selon la vue courante chez les savants 2, tient au procédé de traduction où les traducteurs font avancer leur texte seulement par courts segments en même temps sans prêter attention au texte à venir. Un tel mode de travail favorise l'emploi d'équivalents ayant le champ d'application le plus extensible). La traduction des temps n'est en revanche jamais la simple reproduction d'un élément dans un segment; en effet, afin d'arriver à un bon résultat, le traducteur a dû prêter attention au contexte plus général et à ses caractéristiques. Ainsi notre analyse ne se contentera+elle pas d'étudier de courts segments, mais prendra en considération des ensembles plus longs. 1.1

C'est d'abord Soisalon·Soininen qui a démontré l'importance d'une telle approche d'analyse, dans son Die Infinitive in der &ptuaginta (1965). Pour l'essentiel, les principes de méthode sonl présentés déjà dans cette première contribution consacrée dans sa totalité au mode de traduction, mais ill'a affiné depuis des années, voir la collection Studien ZUT SeplUilginta-syntax (1 987). 2 Nous nous référons aux travaux déjâ mentionnés de Soisalon·Soininen ainsi qu'à ceux de Raija SolJamo, d'Anneli Aejmelaeus et de Seppo Sipill. ) On parle géneralement de technique aisée de traduction (,.a.ry technique), Barr 1979,300.

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IV

Présent et imparfait de l'indicatif

En second lieu, nous constatons que l'étude de la syntaxe de traduction impose un préalable significatif: seul un phénomène qui n'a pas d'équivalent proprement dit ou dont la traduction calquée reproduirait une langue grecque incorrecte, au moins dans certaines occurrences, est pertinent pour notre étude. Cela signifie tout d'abord que chaque phénomène syntaxique de la langue cible, qui a un équivalent direct dans la langue source, n'a constitué aucun problème pour le traducteur et ne nous apporte donc aucune information sur le mode d'action des traducteurs. Seules sont intéressantes les occurrences où, pour éviter une traduction mot à mot, mais en même temps agir conformément au texte original, le traducteur a nécessairement étudié le texte afin de produire une traduction en grec équivalente et naturelle. C'est ce type d'occurrence qui peut nous informer sur les traducteurs et sur leur procédé de traduction. C'est en fonction de ces informations, que nous nous sommes permis de décrire leur travail et de les comparer. Il est à noter que les systèmes verbaux de chaque langue différent fondamentalement, ce qui rend la question de leur mode de traduction pertinente : 1) les formes verbales sont plus nombreuses et plus variées en grec; le système verbal de l'hébreu est constitué de quatre formes conjuguées (yiqtol, weqatal, qatal, wayyiqtol), des volitives Uussif, cohortatif, impératif), de deux formes nominales (participe, infinitif) et de leurs formes dérivées au nombre de 6 (niral, pi'el, pu'al, hitpa'el, hiril, horal) ; tandis que celui du grec est composé de 3 voix, de plusieurs modes (indicatif, subjonctif, optatif, impératif) et de 2 formes nominales (participe (qotel), infinitif) qui, presque tous, se présentent sous la forme de 4 • thèmes temporels (=Tfr) (futur, présent, aoriste, parfait). De plus, à J'indicatif, le thème du présent (=TPr) ainsi que celui du parf. se servent tout autant d'un temps principal (présent, parfait) que d'un temps secondaire (imparfait, plus-que-parfait). 2) Les fonctions de ces formes verbales ne sont équivalentes que partiellement; le système verbal hébreu ne possède pas de formes de l'ind.fut., de l'ind.prés. ni de l'ind.impf. comme en grec; le système modal du grec est aussi en partie plus raffiné que celuï de l'hébreu. Nous reviendrons sur la question de ces indicatifs dans le système hébreu et justifierons notre position dans la bilan de l'étude sur son fonctionnement dans la recherche récente. Ainsi, deux problèmes se présentent à nous: 1) un problème stylistique: pour produire une traduction en grec pertinente, le traducteur ne saurait recourir en permanence à la traduction mot à mot, ce qui, du moins en théorie, serait une possibilité. Dans ce cas, il faudrait prendre en considération les exigences du grec; 2) un problème d'intelligibilité: d'un mode servile de traduction résulterait un texte où la succession

Introduction

v

d'actions, dans le déroulement des événements, (temps) serait rompue, ainsi que les références par lesquelles l'auteur indique au destinataire quelle attitude (aspect, mode) il devrait prendre envers la structure interne du procès (événement ou état) en question. Pour mieux comprendre la difficulté sur le terrain de ces relations et références, il faut saisir la problématique du temps et de l'aspect en général et dans chaque langue séparément. Ce dernier point constitue la raison principale pour laquelle la présente étude concentrera son attention sur deux indicatifs du même thème: le présent et l'imparfait. Nous avons l'intention de traiter les autres temps et modes ultérieurement. Cela ne revient pas à dire, bien sûr, que nous n'aborderons pas d'autres fonnes verbales. Au contraire, l'emploi de ces indicatifs dans la traduction ne saurait s'analyser sans prêter attention aux autres options qu'avaient les traducteurs: le présent se compare au parfait (en repère temporel du moment présent) et à l'imparfait ou à l'aoriste (moment donné du passé) ; l'imparfait se compare à l'aoriste (moment donné du passé). Temps et aspects d'un point de vue linguistique

1.2.1 Notre étude, constatons-le encore, ne prétend pas être une recherche linguistique de temps et d'aspect; elle ne tend pas non plus à résoudre les problèmes des deux systèmes verbaux. Quand le linguiste cherche à distinguer l'aspect et le temps des autres arguments dans la phrase et dans le texte, afin de trouver leurs sens sémantiques dans une langue, nous, chercheurs de la syntaxe de traduction, au contraire, assemblons les divers arguments pour trouver le schème général de l'usage des temps et des aspects dans le texte. D'un côté, il yale texte hébreu, qui, d'une certaine manière, sert de "structure profonde" dans le processus de communication - selon la tenninologie de la grammaire générative transformationnelle, et d'un autre côté la traduction, "la réalisation superficielle" de cette structure sous-jacente. On pourrait aussi caractériser leur relation en termes saussuriens, en prenant le texte de la Septante, c'est-à-dire la traduction, pour une sorte de langage où le grec standard et en quelque sorte aussi le texte de départ, seraient la langue, la partie sociale du langage, extérieure au traducteur. La parole (ou plutôt le >discours ... < représentent des termes techniques pour éviler une confusion du signifié technique en l'espèce >discours< avec le sens géneral de discours. Pour k tenne >discountexte< n'est pas un simple ensemble de phrases, mais qu'il faui avoir un figure (configuration) et un sens. et qu'il doit obéir aux règles de cohésion ainsi qu'à celles de la cohérence. 14 H. Verkuyl (1972) a montré que la signification de l'aspect tient plus à la phrase qu'au verbe ou à la phrase.verbe. Je suis ici la présentation de Ruijgh 1985, 5-6. 16 De même Meillet. Antoine, Linguistique historique ellinguislique générale. 1. Paris 1921,175; voir aussi Cohen 1989,55-56; pour ~situation". voir par exemple Comrie 1985, 5. 17 11 est habituel ("au moins depuis Aristote Kenny 1963; Dowt)' 1986; François 1999) de tester l'appartenance d'un procès à l'une de ces catégories à l'aide de jugements de compatibilité (le classement est basé sur la notion de vérité de la phrase par rapport à un intervalle de temps~ Kozlowska 1998, I07). par ex. en anglais la compatibilité avec le progressif x-ing permet de séparer les états des actions. en fran· çais, la compatibilité avec ftà l'înslanl ,.. penne! de séparer le procês non-télique du procês télique, la compatibilité avec lm + compliment de durie confinnerail l'apparte-

l'

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Introduction

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temporelles primaires, communes à d'autres procès appartenant au même groupe, lesquels sont basées sur trois oppositions binaires: statique vs. dynamique, duratif vs. instantané, télique vs. non-télique. 1' Carlota Smith l9 répertorie cinq catégories: 1) les états dénotent un état stable non dynamique [+statique, -dynamique], 2) les activités caractérisent un processus dynamique sans point terminal inhérent20 [-statique, +duratif, -télique], 3) les accomplissements consistent en un processus dynamique suivis d'un certain résultat ou d'un point terminal inhérent [-statique, +duratif, +télique], 4) les achèvements indiquent un événement instantané dont résulte un changement d'état [-statique, -duratif, +télique21 ] et 5) les nance à la catégorie [+duratif, + télique] du procès et pendant + complément de durée confmneraill'appanenance à la calégorie {+duratif, -télique] du procès (voir Vendler 1957; Kenny 1963; Dowty 1979, 1986; Smith 1997; Kozlowska 1998; RecanaliRe'lll sont des accomplissements et EÛp(OI(ElII et o:noEllIUOl(lO\I1 des achèvements. De plus, f:ntOT406cn et ioxuElI' sont des exemples de l'élat et TÛnH\I1 répresente des sémelfactifs. li Vrrbal ASJHcts in Nrw Trstament Gred. Oxford Theological Monographs. Oxford 1990. D'après Fanning, l'aspect est à définir comme "catcgory in the grammar of the verb which reflects the focus or vie"'"JlOint of the speaker in regard 10 the action or condition which the verb describes. Il shows the perspective from which the occurrence is regarded or the portrayal of the occurrence apart from the aetual or perceived nature of the siruation itself." 2( En angl. Verb constellation; Confais 1990, 28; Creissels 1995 1.7.

Introduction

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1.2.3 Té/icité el bornage. Afin de décrire des propriétés temporelles et aspetextetextetextetextetexterécit< et temps du >discourstexte< et figurant dans un autre type de texte subit, du fait de son interaction avec son contexte, des modifications que l'on peut caractériser comme un emploi, un sens dérivé ou comme un désigné (Confais 1990, 72-79; Smith 1997). On peut donc dire que les temps du >discours< dans le >récit< créent une tension dans le déroulement de la narration, qu'ils lui donnent une dimension discursive (Confais 1990, 193-194),

d'Émile Benveniste. Aussi pcut-on remarquer la similarité du qaul1, dans ce système, avec le parfait (passé composé) de Benveniste. PeUl-être la critique de Niccaeci 1990 (issue de l'original italien) par MW1IIoka (1989) incile-I-el1e ~galement à développer l'approche dans cette direction. ,. 71fe Discourse FUllctioll o/the Imper/ect.J 988. n The Distribution 0/Aorist and Present Slem Forms in Gree*. Especiolly ill the Imperative. (1991); Aspect Choice. Time Re/erence or Discourse Functioll? (1996). li The Grammar o/the So-Called Hjstorica[ Present in AnciellJ Greek. (1997).

xx

Présent et imparfait de J'indicatif

2. Buts et méthodes Études récentes sur les temps et les modes dans la Septante

2.1 Ces dernières décennies ont vu la parution de plusieurs articles et monographies sur l'emploi des temps et des modes de la Septante. Ces recherches se sont attachées à l'étude des temps et des modes dans une

partie d'un livre. d'une part, ou des équivalents les plus habituels dans l'ensemble des livres de la Septante, de l'autre. Tout chercheur qui étudie le texte de la Septante en Je comparant avec celui de l'hébreu ne peut s'empêcher d'observer les équivalents les plus habituels des fonnes ver· baies de l'hébreu. Le qalal ainsi que le wayyiqtol ont le plus fréquemment reçu l'ind.aor. comme correspondant. Le yiqtol comme le weqatal se traduisent le plus souvent par l'ind.fut. ou, soit par l'impératif (de tous TIr), soit par le subjonctif (de tous Tfr). L'utilisation des équivalents les plus usuels ainsi que certaines anomalies sont notés par de nombreux savants, mais aucun traitement plus détaillé de l'usage n'en a été donné (Par ex. Katz 1954-1959, 1973; Helier 1969; Barr 1987, Allen 1974; Schenker 1975 506 ). Katz SJ• quant à lui, a tenté de fonnuler quelques règles d'après lesquelles il tirait des conclu· sions sur le traitement des fonnes verbales. Heller56 , pour sa part, a observé que les verbes hébreux correspondent aux verbes grecs de ma· nière inégale. Bien que cette dernière observation soit très importante pour la syntaxe de la Septante, la matière n'est pas traitée de façon systé· matique à partir des exigences grammaticales du grec. En effet, Helier étudie les verbes sans prendre en considération le contexte qui aurait per· mis de donner un sens aussi bien li l'usage du verbe qu'au mode de tra· ductionY

Allen, The Greek Chronic1es. 1974. Allen a abordé la technique de traduction dans les Chroniques où il a donné une brève caractérisation de l'usage des temps aux pp. 41·43; Schenker. Adrian, Hexaplarische Psalmenbruchs/ùcke qui étudie les œuvres d'Aquila, de Symmaque et de la traduction de Quinta. Il caractérise brièvement la traduction des temps dans LXX (1975, 4749). SJ Zur Obersetzungstechnik der SeptULlgima (1954-1959), et aussi dans The Texl

506

a/the Septuagint. 1973. 56 Grenzen sprach/icher Entsprechung der fXX. . 1969. La traduction du yiqtol et du ....'Cyiqtol notamment. qui, selon lui, ont présente plus de difficultés pour les uaducteurs que les fonnes narratives. pourrait s'expliquer autrement que par la "perplexité de la Septante" (Verlegenheit der LXX) envers ces 57

fonnes.

Introduction

XXI

Pour la méthode qui aspire à étudier la syntaxe et le mode de traduction, les équivalents les plus usuels sont moins intéressants et significatifs que ne le sont les équivalents rares et moins usités. En efTet, en les utilisant, les traducteurs s'écartent de leur mode de travail habituel et ce sont justement de telles démarches qui témoignent de la faculté du traducteur de résoudre les problèmes de traduction, Helier avait déjà posé une question de grande valeur, la question de savoir s'il était possible de traduire des verbes littéralement, compte tenu des exigences de la langue cible. James Sterenbergjl a répondu à cette question: il a examiné des propositions conditionnelles du Pentateuque grec. Convaincu que le verbe hébreu ainsi que la phrase hébraïque en général ont peu à voir avec l'usage des formes verbales en grec - les modes en question n'ayant aucun équivalent en hébreu, il se borne au texte grec. li ne nous informe sur les formes hébraïques qu'en donnant les fonnes traduites dans la phrase grecque.~ Pour l'étude de la syntaxe de la traduction, il est donc obligatoire de travailler à partir du texte de départ en tenant compte du fait que l'équivalence entre des éléments des deux langues peut toucher aussi des unités plus larges qu'un seul mot ou qu'une seule forme verhale.60 La traduction d'un verbe n'est jamais qu'une traduction d'un certain élément. mais dans le cadre d'une phrase entière"l. Il est permis The Use of Conditionol Senttnces in the A/exondrian Vusion of the Pentoteuch. 1908.

JI

" Selon Soisalon-Soininen (1965, 14), le mode est un des phénomènes de syntaxe grecque qui n'a pas de correspondance en œbreu. Aejmelaeus (1987b) a aussi argué que la question sur la traduction des conditionnelles n'est pas un problème de technique de traduction, l'usage des modes étant totalement sans correspondance en hébreu. 6/) Aussi est-il probable que, dans l'étude de Sterenberg, la dominance du yiqtol dans les propositions conditionnelles en hébreu el celle du subj.aor. avec av dans sa traduction grecque doivent avoir une correspondance. Le fait que l'hébreu ne possède pas le même nombre de modes que le grec ne signifie pas nécessairement qu'il n'y ait pas de moyens d'exprimer la meme idée (par ex. l'ordre des mols). Ayant conçu une interprétation de la phrase, le traducteur devait la reproduire en grec en obéissanl aux exigences de cette langue, c'est-à-dire en employant la phrase avec av et le subj.aor. Car, si eile avait été traduite en employant l'équivalent habiluel. l'ind.fut.. la phrase n'aurait plus eu le sens poné par le lexte original. 61 Dans les études antérieures sur la syntaxe de traduction, on n'a pas loujours mené à bien cette panie de la reeherche. Par ex.. A. Aejmelaeus (1982, 68-72) en traitant la phrase finale grecque comme équivalent n'a pas pris en considération le fait que le traducteur n'a pas seulement rendu la marque de coordination par la conjonction j'VCI. mais qu'il a considéré une plus grande séquence comme un tout. Ce tout incluant au moins le verbe suivant, qui, saufun exemple dans tous les exemples cités. est un yiqtol. voire souvent un eohonatif. La question a sa portée aussi pour la définilion d'une traduction libre. en ce qui concerne celle du verbe.

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ainsi de considérer que toute une séquence de la langue cible peut correspondre à une séquence de la langue source.6.2 Mais, assurément, la solution ne saurait en aucun cas être aussi catégorique. Avant de pouvoir répondre à ce problème, il faut en envisager un autre, celui de l'influence possible des fonnes hébraïques sur la traduction. Barr soulève en effet la question de la connaissance du système verbal hébreu par les traducteurs 6l • Comme nous l'avons déjà indiqué précédemment, la réponse est étroitement liée à la question de savoir si l'on peut, en général, parler en quelque sorte d'hébraïsmes à ce propos. Les traducteurs s'approchaient-ils du verbe à partir de la connaissance qu'ils avaient du fonctionnement des temps en hébreu ou ont·ils travaillé seulement à partir du contexte, élargissant leur expérience au fur et à mesure du processus de traduction? En analysant la distinction temporelle entre le passé et l'avenir où la méthode de travail est certes la plus visible, en considérant les temps d'un point de vue temporel, Barr cherche à démontrer que les traducteurs ne maîtrisaient pas les fonctions des temps en hébreu. Pour lui, le fait que le résultat de la traduction, quant aux verbes, soit aussi adéquat, découle simplement du fait que, dans la plupart des cas, le contexte révèle le temps utilisé dans le >textetexte< poétique n'ayant pas de contexte de la même manière que par exemple un >texte< narratif (comme l'auteur l'a constaté lui-même). Alors que ces fonnes verbales seraient extrêmement importantes pour établir le processus de traduction en particulier dans le cas des équivalents non-usuels. Bref, le destinataire ne peut se faire une image d'ensemble de la manière dont les formes verbales ont été traduites, au point que, dans certains cas, les facteurs agissant sur la traduction échappent totalement au lecteur. Le traitement des fonnes hébraïques et de leurs équivalents, celui des « techniques de traduction )~ ainsi que la question de la langue grecque d'arrivée sont séparés de telle manière qu'on est obligé de se demander s'il n'aurait pas été plus clair d'approcher la question à partir des formes grecques et de les comparer ensuite avec les formes hébraïques correspondantes. Analyse des faits sous divers angles méthodologiques

2.2 La nature complexe de l'emploi des temps dans une traduction semble imposer, du moins à notre avis, l'analyse des faits sous divers angles. En cherchant à expliquer les faits de traduction, nous sommes convaincus que les relevés fondés sur les théories grammaticales et linguistiques d'origines diverses qui sont parvenues à faire comprendre des faits de traduction, sont susceptibles d'augmenter la fiabilité des conclusions tirées ainsi que le caractère complexe de ces processus, une fois admis la possibilité d'une erreur de la part du traducteur. Comme les nouvelles théories naissent souvent de la difficulté des théories antérieures à rendre compte d'un problème, il est évident qu'une certaine approche est mieux adaptée qu'une autre pour expliquer certains types d'emplois. La linguistique moderne a réussi à démontrer que la phrase où apparaît le verbe mais surtout le type de >texte< sont des facteurs d'importance pour l'usage du temps et de l'aspect. Il est permis de supposer qu'il The Tronslational Technique of the Gred Septuogintfor Ihe Hebrew Verbs and Parricip/es in Psu/ms J-4I. 1991. 'JO

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Introduction

xxv

en est ainsi aussi pour le processus de traduction, car appartenant à la communication, le fait de traduire consiste à utiliser la langue. En étudiant seulement la phrase, on perd de vue le rôle d'ensemble du >texte< dans la traduction du verbe. Sans vouloir affirmer qu'ils pensaient selon nos catégories, les traducteurs ont pourtant été obligés de tenter de comprendre le verbe à tous ses niveaux dans le >textetexte< et de sa structure pour la traduction: un type de >texte< dénote de façon différente qu'un autre les possibilités d'employer les Jonnes à étudier. Il s'ensuit que le nombre total de cas relevés donne une image faussée des faits de traduction, car la traduction ne dépend pas que du mode de traduction mais aussi du caractère du matériau à traduire. 71 2.'.3 Malgré "la directÎon" de mise en pratique de notre étude, la traduction doit s'entendre comme un processus partant de l'interprétation du texte source et arrivant à la réalisation en texte de langue cible. Dans ce processus, divers facteurs entre les deux textes tantôt coopèrent. tantôt entrent en concurrence. Le point de départ du travail des traducteurs étant le texte source, nous tendons à éclairer son rôle dans le processus de traduction des temps, étant donné qu'il est de plus en plus évident, grâce aux études sur la syntaxe de la Septante, qu'il exerçait son influence de diverses manières. Un des objectifs essentiels de notre enquête est de dégager dans que//e mesure les traducteurs ont eu connai-fsance du système verbal hébreu, et de quelle manière cette connaissance a modifié le processus de traduction. Toutefois, cette entreprise est entravée par quelques difficultés que nous allons préciser. On s'efforcera, autant que possible, de bien séparer le texte de départ et le lexte d'arrivée qui devraient être analysés séparément. Cela ne doit pas revenir à dire pour autant, qu'en fin de comple, il ne faille pas Nieuwooot (1992, 15-16) a critiquë Soisalon-Soininen. Sollamo et Aejme1aeus de ne pas avoir ~ndu compte de l'influence des Iypes de textes (gen~ orthe source text) sur la traduction. Aejmelaeus (1982,179-180) a reconu cela. mais sans en tenÎr comple dans sa recherche. 71

XXVIII

Présent et imparfait de J'indicatif'

considérer en même temps les deux sources d'inOuence et qu'il soit aisé, dans tous les cas, de déterminer lequel de ces facteurs ont exercé la plus grande action sur le texte cible. Citons, par exemple, le problème des

occurrences où le traducteur a reproduÎl du grec courant sans avoir écarté son équivalent le plus usuel, ce qui, autrement, aurait pu produire un usage incorrect. On pourrait conclure qu'il s'agit d'une simple repro-

duction du texte hébreu qui, par hasard, se trouve être une bonne expression en grec, mais la question se pose de savoir, dans le cas d'une occurrence où l'équivalent s'emploie dans la limite de son champ sémantique - tout étant parfaitement acceptable - si le traducteur a vraiment eu conscience de son choix. La question a une grande valeur de principe pour l'usage de la Septante, en général, dans l'étude syntaxique de la koiné grecque, car le nombre de tels emplois ne témoigne nullement de l'étendue de son usage dans le grec de l'époque, mais reflète les formes du tex.te hébreu. Il faudrait s'efforcer également de ne pas mêler l'intention du traducteur dans la traduction et l'interprétation qu'éventuellement en fera un lecteur grec ultérieur, quoique cela apparaisse fréquemment comme une tâche impossible (de même Aejmelaeus 1991). C'est alors que surgit le problème d'interprétation, lorsque l'on essaie de trouver des solutions aux difficultés posées par un texte dont l'auteur n'est plus ici pour répondre à nos questions. C'est le cas, en particulier, avec les équivalents qui sont les plus usuels et qui sont aussi du grec courant. Notre matériau présente des fonnes verbales dont l'emploi serait censé exiger une connaissance du contexte plus étendue, voire tout un ensemble textuel. Nous allons parfois essayer d'expliquer telles occurrences et telles autres en ayant recours aux éléments qui constituent la phrase et l'ensemble des phrases en question (le >texterécit< Notre corpus s'ordonne en grande partie autour de la notion de type de >Iexterécits< comportent inévitablement une orientation pragmatique. Afin de bien préciser la démarche de cette division, considérons maintenant un échantillon, (le >récit< apparaît sans soulignage; le discours direct est en pointillé et le discours rapporté est en outre imprimé en italique) Ex 19,1-7: i;:1Q \1'15::') 0'"1'!;l';./;I ~rn 2 :'lQ "~11;l lM; :1!':l c;;~ C'1~ r~ "lt"!~-'~

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4

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Le >récit< est marqué par les adverbes temporels comme ::l + le nombre de mois, ce qui sert d'antécédent à la détennination temporelle iltiJ ci~:;!, ainsi que par les fonnes de la troisième personne et notamment par les temps du >récitrécitdiscours< ; on peut énoncer des faits passés aussi bien que des fails fu· turs. Le >discours< rélève encore l'usage modal el argumentatif des formes du >récitdiscours< dit rapporté et le >discours< plus descriptif et commentatif. Ainsi, nous croyons avoir pu démontrer qu'en grec aussi existe un système de répartition des temps en fonction des types de texte. JI apparaît donc parfaitement justifié de procéder de façon similaire avec notre corpus de la Septante.

0004464"

PREMIERE PARTIE

Indicatif du présent 1. Introduction K.-G. Il: l, § 382; B.O.R. § 319-324; Moulton 1906, 119-128; Robertson 19344 , 879· 882, 864-870; Mayser II:I § 33; Abel 1927 § 55a-b; Brunei 1939, 1; SchwyzerOebnmner 1950, 270-275; Hwnben 1960 § 228-229, sur l'indicatif § 232·234; Moulton-Tumer 1963,60·64; Klose 1968; Ruijgh 1971, § 215-220; Mandilaras 1973, § 174-230; Rijksbaron 1984b § l, 5, 7; Poner 1989, 163·244; Fanning 1990, 198-240; Sicking 1996.

Ce chapitre porte sur le mode de traduction de l'ind.prés. dans notre corpus linguistique. Nous avons déjà défini le tenne de mode de traduction, comme la manière de prendre en considération les exigences syntaxiques de la langue cible. La syntaxe de traduction suppose une interaction entre les formes du texte de départ et la syntaxe de la langue d'ar, rivée. A cet égard, l'ind.prés. constitue un objet d'étude très délicat. Dans la Septante du Pentateuque, il est employé comme équivalent de plusieurs formes verbales et constructions hébraïques. Cela est d'autant plus remarquable si l'on prend en considération qu'en hébreu, on ne trouve aucune forme verbale qui puisse être conçue comme correspondant en tant que tel du présent grec l ; par ailleurs, le corpus analysé dans cette recherche est constitué exclusivement de prose narrative (le récit et le discours direct), où l'on pourrait présumer que l'ind.prés. est peu représenté. On pourrait donc avancer que l'emploi du présent dans la Septante constitue un problème interne à la langue grecque qui n'a rien à voir avec les formes du texte source hébreu. 11 apparaît cependant que l'hébreu a aussi exprimé l'idée du présent, mais par d'autres moyens. Nous poserons donc la question suivante: quels sont les facteurs dans le >texte< qui ont amené les traducteurs à utiliser l'ind.prés. dans la traduction? Afin de répondre à cette question, nous nous tournerons vers le >texte< et nous analyserons toutes les occurrences de l'ind.prés. dans 1.

Joosten (1989, 1997) et Muraoka (1999) prennent le qotel prédicatif pour le présent en hébreu. Nous avons déjà indiqué dans l'Introduction les raisons pour notre point de vue. Le qotel est considêré comme progressif, soit dans le moment de la parole, soit dans la narration par DeCaen (1995) ct Hatav (1997). Scion Cohen (1984, 317), le qotel prédicatif ex.prime "un procès... concomitant soit à l'acte d'énonciation lui-mème soit à un autre événement posé comme point de référence".

2

Présent de l'indicatif

notre corpus. Nous examinerons d'abord le contexte, aussi bien en hébreu qu'en grec, puis le caractère ou le contenu de la phrase résultant de la traduction en grec, et enfin le sens lexical du verbe, à fin d'analyser l'usage de l'incl.prés. dans le travail des traducteurs. Pour mieux saisir les facteurs significatifs, il faudra comparer les phrases ayant des ressemblances, qu'il s'agisse de celles traduites par une phrase à l'incl.prés. ou à d'autres [onnes de l'indicatif, ou de celles traduites différemment. Il n'est donc pas nécessaire que les phrases soient totalement identiques, il nous suffira qu'une ressemblance essentielle puisse être constatée entre ces

phrases. grec, l'indicatif présent indique que le procès appartient à l'actualité, c'est-à-dire au moment présent. Il peut aussi les présenter dans certains contextes comme atemporels (faits habituels et pennanents). Etant donné que l'actualité n'est pas un point dans le temps, mais se présente de manière plutôt linéaire, le présent inclut toujours quelques éléments du passé et du futur. La plupart des grammaires du grec classique, hellénistique ou biblique, distinguent les mêmes usages du présent: 1) présent proprement dit (du moment de la parole), 2) présent atemporel (gnomique, itératif-habituel) et 3) présent historique. Pour l'essentiel, dans la presentation qui suit, le corpus linguistique analysé sera donc divisé en trois, selon cette classification. L'ind.prés. 4) dans les propositions complétives de jugement et de perception sera distingué, en outre, comme un usage à pan. car, dans la narration, les temps y sont utilisés autrement. L'ensemble du corpus linguistique analysé est encore djvisé en deux d'après le type de >texte< dans lequel est employé le présent. à savoir que le >texte< appartenant au discours direct sera envisagé à part. Les autres textes se composent en grande partie de récit. Notons que l'ind. prés. ne joue pas le même rôle dans ces types de texte; une différence s'impose d'emblée: le moment présent auquel on se réfère. Dans le discours direct, le repère temporel est le moment présent du sujet parlant, tandis que le moment présent du scripteur ou du destinaire sert de point de référence temporelle dans le discours non-direct. La division n'est motivée que par les raisons qui concernent le mode de traduction, qui est notre objectif dans cette étude. La question est de savoir ce qui a porté les traducteurs à conclure que, sur le plan des ronnes temp:>relles dans la traduction, s'imposaient tantôt le passage d'une action du moment présent de la parole à un récit dans le discours direct, tantôt le passage du récit à 2. Comme dans les autres langues indo-européennes, en

0004464"

Introduction

3

une action atemporelle (discours/commentaire) dans le discours nondirect. Tb a leau 1 : L'étendue du discours direct dans tout le co us Gen Lév Px Nb

Ii~

ue Dtn

1.

2.

1.

2.

1.

2.

1.

2.

1.

2.

1248

1432

1057

900

83

177

742

708

676

29

46,6%

54,0%

32%

51.2 %

96% , . • • Le tableau 1 présente d une part le nombre des propositIons dans le diSCOurs direct (chiffre 1), d'autre part, le nombre des propositions dans le discours non-direct du corpus analysé (chiffre 2). Le pourcentage représente la proportion des propositions dans le discours direct par rapport à l'ensemble des phrases du corpus analysé.

3. Le tableau 1 ci-dessus montre que le corpus linguistique est constitué pour moitié environ de discours direct, dont la longueur varie d'un cas à l'autre. Dans ce tableau, on donnera, par livre, le nombre total des occurrences de chaque proposition relevée dans le discours direct (colonne 1) en face du nombre total des occurrences de chaque proposition relevée dans le discours non-direct (colonne 2). Ainsi perçoit-on immédiatement l'étendue relative de ces deux types de texte dans notre corpus. Pour préciser encore davantage, on donnera par livre, dans la suite du tableau 1, les pourcentages (colonne 1) qui mettent en évidence le nombre proportionnel des propositions relevées dans le discours direct, en comparaison du nombre total de celles relevées dans tout le corpus linguistique. Dans ce tableau, le nombre des propositions est compté d'après le nombre de prédicats dans la forme grecque, tout prédicat constituant une proposition, que ce soit un prédicat verbal (phrase verbale = Pv) ou nominal (phrase nominale = Pn, phrase participe ou infinitive), parce que le grec indique ce que les traducteurs considèrent comme une proposition. Tableau 2: Lurésence de l'irnLErés. dans le discours direct ct non-direct Gcn Ex Lév Nb Dm 1.

2.

1.

2.

1.

2.

1.

2.

1.

2.

193

31

136

31

5

5

104

26

44

1

86%

81 %

50%

80% ,. • • Le tableau 2 donne le nombre des propositions à IlOd.prés. dans le dISCOUrs direct (chiffre 1) et dans le discours non-direct (chiffre 2). Le pourcentage marque la proportion de l'ind.prés. dans le discours direct. en comparaison avec la totalité des ind.prés. dans le corpus analysé.

La différence entre les deux types de texte apparaît significative, en ce qui concerne l'usage et la distribution de l'ind.prés., lorsque l'on

Présent de l'indicatif

4

compte le nombre de chaque occurrence de l'incl.prés. dans les deux types de texte. Le tableau 2 fournit Je nombre de chaque occurrence de l'incl.prés. relevée dans le discours direct par livre (colonne 1). Dans la colonne 2, est présenté le nombre de chaque occurrence de l'incl.prés. relevée dans le discours non-direct dans le corpus linguistique. Les pourcentages du tableau 2 expriment la proportion des occurrences de l'incl.prés. relevées dans le discours direct, par comparaison avec le nombre total des incl.prés. dans tout le corpus. Ces chiffres montrent que l'ind. prés. s'emploie deux ou trois fois plus fréquemment dans le discours direct - l'écart est naturellement dû au traducteur et au texte à traduire - qu'il n'est employé dans le discours non-direct dans le corpus, ce que démontrent également les pourcentages du tableau 3.

'..,. , , .

....

Tableau 3: L'opposition enlte le discours direct et le reste de notre corpus dans técit< proprement dit est une rareté n'apparaissant qu'en Dtn 1.1-5; 9,1.2; 34,1-4, 5-12.

2

Scion ces

pnnclpe5

00044b4~

Introduction

5

McKay 1980, 261). Quant au mode de traduction, il ne serait pas judicieux de rattacher au groupe du parfait les cas qui n'en partagent pas le trait le plus caractéristique, la valeur de l'état résultant d'une action passée. Voici les statistiques par livres., dans le corpus: otSo. : Gen 4 ; Ex 9 ; Lév 0 Nb 3 ; Dtn 4; ËaTTlKo. : Gen 0 ; Ex 4 ; Nb 3 (àno-, àVTl-, Èm-); Dtn O. Pour la même raison, nous ne faisons pas entrer dans cette catégorie les autres parfaits, souvent mentionnés dans cette connexion, tels que TÉ9vTlKa ("je suis mort") et KÉKTTl~o.l ("j'ai acquis quelque chose et donc je le possède"), parce qu'ils expriment clairement l'état présent résultant d'une action passée. On considère toutefois comme des fonnes de l'ind.prés. celles des verbes Ka9~a9al et KEla9«l aux temps primaires.

K.O. Il: 1 §384.; Mayser JI: 1 § 37.1. Chantraine, qui le tÎent pour sa valeur originale et essentielle. el Mandilaras considèrent oi&. comme se rapportant uniquement au présent ; McKay, au contraire. crail plutôt que les Orecs concevaient le verbe comme résuhatif. 4 Dans le matériel de référence à €"OTl)KŒ. on fait entrer seulement les fonnes des racines .,0» et ~ll:l.

l

Il. Présent du moment de la parole Introduction. Le présent du moment de la parole signifie que l'action exprimée par le verbe se passe au moment présent donné par le contexte ou par la situation d'énonciation en question - Je discours direct dans notre corpus - • tandis que le présent atemporel exprime le fail que J'action ne se limite pas seulement à ce moment présent, mais s'attache également aux autres moments dans Je temps, passés et futurs. 1 Les traducteurs ont employé proportionnellement deux ou même trois fois plus fréquemment l'ind.prés. dans le discours direct que dans le reste de notre corpus, ce que démontrera le tableau 2 ci·dessus. Les raisons de ce choix s'imposent d'elles·mêmes ; dans le discours direct, l'énonciation se passe

au moment présent, celui du sujet parlant. Le tableau 3 met également en lumière cette différence importante. Il faut toutefois tenir compte du fait que les tableaux 1-3 présentent également les ind.prés. qui figurent sous les sections III-V de notre recherche. Ces occurrences constituent cependant un nombre insignifiant, en ce qui concerne la conclusion présentée ici sur l'importance du discours direct en connexion avec l'usage du présent au moment de la parole. Étant donné que le discours direct est d'une aussi grande importance, il reste à poser la question des facteurs à partir desquels les traducteurs concluaient que le texte qu'ils étaient en train de traduire consistait en un discours direct. 1. Phrase nominale hébraïque

Introduction. La Pn2 n'est pas rare, ni en hébreu, ni en grec. Le prédicat d'une Pn n'implique pas des modalités comme le temps et le mode, de sorte que la Po peut être liée à un certain moment du temps. Naturellement, le lecteur s'aide du contexte pour situer la phrase dans le temps et pour en détenniner le mode) Malgré des traits communs, il existe des 1.

"More generally, habituaI meaning lies in the boundary of the three systems of tense. aspect, and mood". Comrie 1985. 40. 2 Dans cette analyse, par phra.fe nominale, on entend l'énoncé qui a en tant que prédicat une forme nominale, par exemple un nom, un adjectif ou un panicipe. ou encore un adverbe ou une construction prépositive. Qui plus est, la phrase sans aucun prédicat verbal conjugué sel1l désignée aussi par le terme non-verbale. La forme conjuguée du verbe ~être" peut être ajoutée en fonction de copule, dans ce cas la phI1lse est appelée verbale. J JoQon.Muraoka (§ 154 ea) considère la Pn comme une relation logicosémantique entre le sujet el le predicat el on peut en distinguer deux sones: l'une descriptive et l'aulre identificative. Au niveau de la fonction discursive. Andersen (1970) distingue trois sones de Pn: déelarative, précative et interrogative. 11 semble

00044640

Présent du moment de la parole

7

différences essentielles entre j'emploi de la Pn dans les deux langues. En grec (K.-G. 11:1 § 354; Mayser 1I:3 § 146; B.D.R. § 127s.; SchwyzerDebrunner 1950, 623s.; Meillet 1906; Benveniste 1950; Ekman 1938; Guiraud 1962; Barbe1enet 1913, 18s.; Regard 1918,21; Muraoka 1993, 447ss.~, le locuteur peut la faire alterner avec une phrase construite avec Èon (Schwytzer-Debrunner 1950, 2701, contrairement à l'hébreu, où la nominale, à strictement parler, ne peut alterner avec aucune forme du verbe n'n (Cohen 1984, 12-14; pareillement Niccacci 1993,223-224). La Pn hébraïque se rencontre le plus souvent dans le contexte qui réfère au moment présent du locuteur-scripteur ou du destinaire. Il en résulte, entre autres, qu'en hébreu, on emploie des Pn plus souvent qu'en grec, pour des raisons différentes inhérentes à chaque langue. Ainsi, rendre une Po par l'ind.prés. s'avère être un procédé multi-dimensionnel qui peut être considéré sous des angles divers. Afin de produire un beau texte grec, les traducteurs, quoique la Pn soit une tournure tout-à-fait acceptable en grec, durent en diminuer le nombre. Remplacer la Pn par la phrase verbale (= Pv) paraît être une manière élégante d'éviter la reproduction excessive de cette tournure hébraïque. Mais par quel verbe remplacer la Pn ? La transformation par la Pv d'une tournure dont le prédicat s'est avéré modalement ainsi que temporellement neutre, suggérerait que le traducteur est libre d'utiliser n'importe quelle forme verbale. Personne n'est néanmoins totalement libre quant à l'usage des formes d'une langue. Le traducteur n'a eu devant lui que les deux ou trois constituants de phrase ainsi que les séquences déjà traduites. Ce sont donc ces constituants qui doivent avoir déterminé le temps et le mode à employer: la traduction ne peut rien utiliser d'autre que ce que permettent les caractères temporel et modal du sujet ainsi que du prédicat dans le texte. Cela signifie cependant que les traducteurs doivent prêter attention au contexte qu'ils sont en train de traduire, afin d'utiliser un correspondant conforme à l'usage grec. On ne saurait ici trouver le monde

que la précative ait une modalite de type "souhait" (voir Hoftijzer 1973, 457). Bien que Hofiijzer critique la tenninologie et plusieurs exemples choisis par Andersen, il admet qu'il y a une certaine modalite dans ces cas. Il me semble cependant que les phrases mentionnées n'impliquent pas de modalité en tant que telles, mais plutôt que le contenu ainsi que le contexte de ces phrases leur confèrent cette fonction. La plupart de ces phrases contiennent des participes indiquant une malediction ou une bénediction qui, dans la bouche de Dieu ou d'une personne aulorisee par lui, connotcnll'ordre ou le souhait. • J'ai déjâ traité la traduction de la Pn hébraïque dans tout le Pentateuque par la Pv ou Pnv dans mon article non encore publie intitule "La Iraduclion de la phrase nominale dans le Pentateuque grec".

8

Présent de l'indicatif

réel absolu par lequel déterminer l'équivalent correct pour chaque occurrence, mais toutes sont évaluées par la vision subjective des traducteurs. 2. Le corpus linguistique sera divisé en deux classes principales d'après la

nature du prédicat en hébreu: le prédicat non-verbal ou verbal, c'est-àdire le qalel prédicatif faisant abstraction des cas adjectifs ou substantivés. Les phrases avec prédicat non-verbal se laissent, en outre, diviser en trois, selon que la phrase est constituée soit en utilisant ID' ou rK soit sans un tel élément.

a) Phrase nominale sans prédicat verbal en hébreu 1. Introduction. Les phrases avec prédicat non-verbal comprennent deux

sous-groupes conformément à la façon dont elles sont traduites. Il y a d'abord les phrases qui renferment l'un des adverbes d'existence /li" ou l'tt. Un tel élément de la phrase peut être appelé un troisième constituant (=TC.).s Ces termes semblent avoir joué un rôle dans la phrase qui a amené les traducteurs â les rendre par la forme conjuguée du verbe en grec. Le deuxième groupe se compose des phrases dans lesquelles ce terme est absent. Ainsi, la différence la plus significative entre ces groupes semble être la présence ou l'absence d'un terme dans la phrase qui peut se concevoir comme le pendant du verbe conjugué. Cela revient à dire que le processus qui concerne la traduction d'une phrase de ce genre était différent des autres avec le TC. La différence apparaît clairement avec l'étude des statistiques.

2. Statistiques. Dans le tableau 4, on a classé chaque occurrence de la Pn hébraTque traduite par la phrase non·verbale (= Pnv) ou par la phrase à l'ind.prés. dans le discours direct, selon le constituant de phrase qui peut se conçevoir comme équivalent du verbe lors de la traduction par la verbale. Notons toutefois que les Pnv inclues sont constituées

, Le terme ~copule~ ne peut pas s'appliquer ici tout simplement parce que les mots indiqués ne sonl pas des copules. De plus, l'existence de la ~copule" en hébreu est un problème contesté dans la recherche. Déjà dans la traduction de la grammaire de JoUon par Muraoka (§ 154 i), la copule est devenue le troisième constiluant nhird constituent") et Muraoka eonstate dans la note 1 de ce paragraphe qu'il considè~ le 1T'l"I comme la seule copule au sens qu'elle a dans les grammaires indo-européennes. Andersen ne veut pas contester le fait qu'il est possible que dans les cas présentés, le pronom persoMel ail cette fonction (1970, 36) et, de la même façon, Cohen (1984. 583) ne le conteste pas. En revanche, Niccacci (1993, 223-221) en rejette complète· ment J'existence.

00044b4J

Présent du moment de la parole

9

évidemment des cas dans lesquels l'ind.prés. n'est pas la seule fonne verbale qui pourrait être employée6 ; d'autres modes et d'autres temps sont aussi utilisés. 7 Tableau 4: La traduction de Pn sans prédicat verbal par la Pv à l'ind.prés. et par la 1 d'ISCOUIS d''ree! dans 1e co us analvse 1 . p nv d Equival. Gon Lév Ex Nb Dtn

"""

de verbe

Pnv

Pv

Pnv Pv

Sans Pron.

41

33

16

..

5

41

-

5

1""

-

Suff. Total

Avec pers

Pnv

Pv

Pnv

Pv

Pnv

Pv

30

2

1

19

11

17

6

9

15



4

2

15

4

6

1

-

-

-

-

-

-

-

-

11

-

6

1

1

3

8



2









49

98

25

48

2

5

21

32

2 22

15

,- et des Pnv dans le dISCOurs dlfect. Le tableau 4 donne le nombre des Pv à 1md.pres.

Dans le tableau 4 apparaissent les diverses Pn sans prédicat verbal, sans ou avec TC, lesquelles sont traduites par la phrase en grec, dans le corpus linguistique, avec la fréquence des traductions par la Pv ou non· verbale. De plus, on a distingué les phrases sans TC, qui ont le pronom personnel ou le suffixe comme sujet, et celles qui n'en ont pas. On fournira le nombre des occurrences de traduction par la Pv à l'ind.prés. dans la deuxième colonne et celui des occurrences de traduction par la Pnv dans la première colonne. Nous remarquons immédiatement la différence apparente du nombre d'occurrences lorsque la phrase comprend non seulement le TC mais aussi le pronom personnel ou le suffixe en tant que sujet. JI est facile de comprendre un tel traitement des adverbes d'existence par les traducteurs, puisque ce sont des éléments additionnels dans la phrase sans équivalent proprement dit en grec; mais le suffixe et le pronom personnel ne constituent pas de tels éléments. Le mode de traduction est pourtant ingénieux pour éviter la reproduction de la Pn en grec. Néanmoins, il ne s'agit pas, sur la base de ce tableau seul, de tirer des conclusions concemantles différences entre les divers traducteurs dans leur mode de

6 Par exemple cn Ex 1,16 on est en présence de cas d'ellipses où il s'agit d'utiliser le subjonctif. 7 Dans le discours non-dircct, apparaissent l'ind.impf., et quelquefois l'ind.aor. et )'ind.plpf., ainsi que le subjonctif. l'ind.ful. ou l'impératif étant en usage dans Ic discours direct. De plus, les traducteurs utilisent des tournures totalemcnt autres que la Pnv ou verbale, telles que la substantivation de construction et les constructions prépositivc. panicipiale, attributive ou infinitive.

10

Présent de l'indicatif

traduction; il est nécessaire pour cela d'étudier plus profondément toutes les occurrences comme des cas à part. Le pronom personnel en tant que sujet de la Po est le plus souvent traduit par la fonne conjuguée du verbe Ei.V4l, fail d'abord introduit par SoisaJon-Soininen (1977, 402 (1987, 56); 1984a). La traduction d'une PD avec W" ou avec rH par la Pv apparaît encore plus régulièrement: dans toute la Septante, on n'a relevé aucune phrase à ~, rendue par la Pnv, tandis qu'est utilisée aussi quelquefois la Pnv dans la traduction du type à 1""10, Cependant, dans le corpus analysé, c'est la Po sans les éléments précédemment mentionnés qui est la plus fréquemment traduite par la Pnv en grec. Cependant, les traducteurs ont employé également l'incl.prés. de Elvcn. ou celui d'un autre verbe, pour former la Pv en grec; ce fait est indiqué dans la première ligne du tableau 4. On ne saurait affirmer pour autant que la présence ou l'absence de ces éléments aient porté le traducteur à employer justement l'ind.prés. et non pas quelque autre mode ou autre temps. Étant donné, de surcroît, que la traduction de la Pn en tant que telle n'est pas l'objet d'étude de cette analyse, mais que nous nous interéssons aux processus qui ont incité le traducteur à se servir de l'ind.prés. I1 , nous aborderons toutes les phrases Les cas dans lesquels le qotel suit immédiatement l'adverbe d'existence ne sont pas comptés, parce qu'il s'agit de traduction du qotel comme prédicat dans la Pn_ • les Pnv aussi sont inexistantes en dehors du corpus analysé. En effet, on n'a trouvé que trois cas où une telle phrase est traduite par une construction du participe substantivé (Gen 39,S T1 ':"" ... '""It ":l~ Èv niioUl '-015" unapxouotv 4Ù'T~ et Dtn 29.14 •

nD œ-,~ nM - ,-ot5"

h.6E OÛ(1).

-

Dans tout le Pentateuque, on rencontre seulement un exemple de traduction par la Pn pure en Nb 11,6 (cas elliptique en Gen 30,1; Ex 17,7; 32,32; Lév 13,31; Nb 13,20 et 21,5). D'autres constructions apparaissent aussi, telles que des phrases participes et des constructions du participe substantivé. On a employé non seulement l'ind.prés. mais encore l'ind.impf., l'ind.fut. et le subjonctif en traduisant la Pv. Nous pouvons en tirer la conclusion que les traducteurs voulaient éviter l'usage de la Pnv comme correspondant dans la traduction de pt et v. Les traducteurs ont voulu faire équivaloir chaque élément du texte source à un élément du texte cible; cependant. dans quelques cas isolés, le correspondant n'est aUlre qu'une seule négation. Il La question est traitée par Soisalon-Soininen, en ce qui concerne la relative et le pronom personnel, et par moi-même. en ce qui concerne la Pn pure. mais on peut résumer les résultats. 11 semble que la forme de phrase à traduire joue un rôle important dans l'usage de la Pv comme correspondant. La phrase avec (t"41 s'emploie relativement plus fréquemment dans tes propositions dépendantes que dans les nondépendantes, dans tout le Pentateuque, ce qui est en conformité avec les résultats obtenus des études sur l'usage des prosateurs grecs (Ekman 1938,9,28-34; Guiraud 1962. 209). Dans le discours direct, les phrases relatives sont le plus souvent traduites par une verbale en grec dans le corpus analysé. (Selon SoisaJon-Soininen (1977, 402404), qui a étudié des matériaux qui ne sont pas uaités dans cette recherche, dans 10

00044640

Présent du moment de la parole

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sans troisième constituant dans leur ensemble. 3. Phrase nominale sans troisième constituant. Étant donné que le verbe permet de situer une phrase dans le temps, la phrase sans verbe, la Pn hébraïque, exprime l'état dont l'étendue dans le temps n'est, à strictement parler, ni définie ni limitée, c'est-à-dire temporellement neutre. Quelques exemples semblent probants. Nb 14,3 : i11:l"ï::l1:l :n'D -j, :n~ M"'il - VÛIl OÙIl ~i;\onoll ~J.ltll ÈqTtIi ànooTpa$fjllal ElS A'tyunToli. Gen 19,8: llt'M 11"'-M"lDM nU~"n'Zi"" totri1j., - dotlll5i J.l0l l5ûo 9uyaTipES",

a'i.

Eyvwoav avl5pa. 12 On peut remarquer les indices qui lient la phrase au moment présent: en Nb 14,3 le yiqtol précédent, l't"il traduit par vOv, avec ~J.ltvM mais aussi le sens lexical du verbe ànooTpaq,fjval qui pennet l'interprétation "à tout moment" ; en Gen 19,8, le prohibitif précédent traduit par le subjonctif avec la même fonction avec ...,/lJ.0l. La traduction révèle l'interprétation du traducteur. La phrase sert fréquemment de description ou de qualification; elle peut caractériser un tenne quelconque d'énoncé; par ex., la phrase relative a une valeur d'attribut pour son antécédent, exprimant ainsi, d'une façon générale, une qualité. Le fait est fondamental quant au temps utilisé dans la traduction; en effet, l'expression de la qualité est de caractère indéfini temporellement, et il faut donc se servir, entre autres, d'un verbe conjugué pour la lier au temps. Gen 49,29: 'nnil 1"gV il,iD~ ''DM il'lil:lil~M ... 'OM 'i~p- 9citPaTi J.l€ ... Èv T4l onTlÀa{41, 0 È:OUII ÈII Tlil àyP4l 'E> .,tiM T,Mil ~ H yij, ~v KanoKE$âIJE6a aÙTl1V, aya9ri Èqnv oqu)6pa aC>66pa.lO Gen 50,11: o'.,~':! in '):l~::lM l~M'" 'Olt, PD ':!::lMil"""-M 'wo" T.,lt' ::l':h' M'... - Kat ,,\60v 0\ KâTOlKOl TijÇ yfjç Xavâav Til nÉv6os" Èv aÀWVl 'An1;ti Kat Elnav nÉv9os' IJÉya TOÛTO Èonv TotS' Ai)'l'nTiolS'. Nb Il,14: ')JO ,:::l:J ':1 i'l1îi Ollil ':!:I nM nMm':! .,:l':! ':I!K ':!:I\M M':! - où 6uvriaOIJal Èyw IJOVOç epÉPElV Til V Àallv TOÛTOV, on ~apthEpoV lJoi Èonv Til pfjlJQ TOÛTO.21 Dans le premier exemple, la référence au présent est explicitée

par le thème de la phrase, la terre existe "maintenant" dans ce discours traducteur de la Genèse. Le phénomène est attesté en Gen 43,7: 45,3.26.28 dans la Pn sans TC ct quand le suffixe sen de sujet en Gcn 43,27.28 et 46,30. 20 Le traducteur ne répète plus pHi"!, quand il apparaît pour la deuxième fois. La tournure a reçu sa traduction par la Pn en Dtn 1,25 où la relative et la répétition font défaut. 21 Il semble que l'on ait un problème d'interprétation ici, s'il faut que ,~~ se conçoive comme un qatal ou un adjectif apparaissant dans une Pn. Le traducteur l'a cependant tenu pour un adjectif lorsqu'il l'a rendu par l'adjectif et par le verbe ~t"a\. De plus, la traduction montre que le responsable a conçu ,::1 comme adjectif en Ex 18,18 où la Pn est rendue par une Pnv en grec. En Ex 18,18, la phnlse semble indiquer un fait gé~ralisant,. tandis que le "'erbe en Nb Il,14 est pronond par le locuteur luimême et semble donc souligner l'actualité de la constatation.

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Présent de J'indicatif

comme l'objet de tout le récit. Dans le second, il s'agit d'un panorama de J'action qui se déroule sous les yeux des locuteurs (","lIEtSOIl), donc il s'agit d'actualité: c'est l'affinnation rhétorique par laquelle le locuteur veut décrire sa situation comme réelle, ce qui est le cas aussi dans le dernier exemple. Gen 46,32: "Z1:!)ol ' j 'jK~ 'J,n O"'D!M.-n 32 ~ \lot) 11ll:l,iK:l i'm.... 'l"l" l'?M i1i1:lKl "'Il ilJpO -Kat ÈpW QÙT~ oi. à6EÀ41oi I.l0U .._, Ol ~oall Èv yij Xavelav, 1ÏKOOW npôç I.lE" J2 oi. SÈ av6pES Eigiy noq.lÉVES'· av6pES" yàp KT1)VOTpO$Ol ~oav. Les C'eÎlMil/av6pES'. sujets de la prédication en question, apparaissaient dans le contexte immédiatement précédent comme actuellement présents. Il importe de noter que l'on est en présence de deux sortes de phrases en hébreu: l'une nominale (l"~ '.Pi C'Wlttill), J'autre verbale (m mpo "'Zlnt '~). Cette différence a reçu son équivalent dans la traduction où l'ind.prés. correspond à l'actualité indiquée par la Pn en hébreu, tandis que l'ind.impf. réfère au passé, au changement de métier des frères de Joseph, comme le fait aussi l'hébreu. Ce n'est pas pourtant le cas en Gen 46,34 où le qatal dans nmr,v, 'lMum l"~v r:n mpo "'Zlnt est traduit avec l'ind.prés. 21 On peut donc constater que, quoique les propositions soient du bon grec, la traduction suit fidèlement j'hébreu pour l'indication du temps, selon la conception qu'en a le traducteur. Le caractère d'actualité apparaît clairement dans les adverbes o)"i1/o~­ ~EpoV et les fonnes verbales du discours direct, en Ex 16,25: om n:lr:l nm - Eqnv ycip oa:~~aTa O~~EpoV T~ KUpt41. Ce type de verbale qui annonce une fête est, de même, attestée en Ex IO,9 u , où la notion de O~~EpoV n'est pas explicitée, mais où le contexte pennet de la déduire.2~ C'est en particulier, dans les phrases explicatives, où le locuteur cherche à convaincre ses auditeurs à propos de ce qui est affmné dans la 22 La traduction du qatal de verbe;,.., par l'ind.impf. du verbe EtVOl est l'équivalent habituel, mais le traitement des deux phrases montre que le traducteur voulait rendre évidente la différence entre ces deux réalités temporelles. En Gen 47,3 lM~ ;"IVi U'TlOM"C} llnJM-Cl ""::111 - nOll.tlvE!> npo~(lTwv ol. nat6l!> (Jou, !Cal ~I.tÊl!> !Cal ol 11aTlpE!> TWWV, la même situation est également constatée par les frères eux-mêmes dans le vrai dialogue avec le Pharaon. La Pn, gardée dans la traduction, sert de réponse à la question du Pharaon qui. elle aussi, non-verbale, est un fait atemporel: nos pères aussi ont été des bergers. li Il Ya des MSS qui donnentl'ind.fut. ËOTal pour le verbe dans les deux versets. :u Ces cas ont des parallèles intéressants traduits par la Pnv en grec en Ex 16.23 et Ex 32,5. Dans ces versets de l'Ex, l'czùplov ~demain· sert d'indication temporelle. En Ex 16.26 nous avons un datif temporel dans la Pnv qui exprime un fait général: le septième jour est toujours le sabbat. Ainsi, semble-t-il, dans ce cas, l'auteur veut signaler par l'usage du verbe que l'énoncé appartient à l'actualité, tandis que dans la situation contraire, on emploie la Po.

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Présent du moment de la parole

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phrase précédente - souvent une assertion, une demande, ou un ordre que l'actualité de l'assertion est mise en scène par l'ind.prés., présentant l'explication comme un fait. Nb 17,18 (3 LXX): om:nt n'~ ~,,, 'nit i1~'~ - EgTtv 'Yàp paf3Soç ~la, KaTà cfI\lÀ~v OlKO\l naTplwv alhwv 6woouow. 15

Nb 16,9: o~nt~

"lot'tr' 'mlt ".,~, .~ o~ 0110.' ... -

b 8EOS' lopa~L.;26 Dtn 3,24: ,ni'~l:l\ ''011~~ ilÎ!1l1' ,dit f'ltJ' O'r.loz.iJ

~~ IllKpOV Èonv TOÛTO

u~tv OTt SlÉOTElÀEV û~âç

"" .~

''li" - TlÇ 'Yap ÈgTtY

8EOS ÈlI T~ oùpav~ il Ènt T~S 'Y~S, oaItS nOl~OEt Ka8à où ÈTlOll)aas "taXUv oou; Kat, KaTa" T'lV

Ces phrases explicatives sont proches des questions rhétoriques qui décrivent l'état actuel plutôt qu'elles ne posent des questions. 21 Ces deux fonctions, l'actualité et l'éloquence, sont combinées d'une manière intéressante dans la phrase en Dtn 3,24. En Ex 32,24, la proposition conditionnelle est reliée au moment présent d'énonciation à tel point qu'il ne s'agit pas d'un cas généralisant, le fait étant mis en relief par l'introduction précédente du discours direct. Ex 32,24: ·"·un·l lp'~nil ~ilf .~" on" -,c"l - Kat Elna aUTols Er nVl um:ipXEt XPUOla, nEptÉÀE08E,

Dans les échantillons suivants le pronom personnel sert de sujet. Dto 9,6 : ~ r'1'j,l i1'lip 011 ';1- on Àaos OKÀTlPOTpaXl)Àos.d, Ex 4,10 : O'D~ 0) "Y.lM 0) ~ O"J' d"l't lot" 'nM 'J - [).Éo~at, KVptE, OÙX tKavos.dill TlpO Tils ÈX8ÈS oùSÈ "PO T~Ç TplTTlS iJ~Épas, Gen 20,3: :"lIJ n"j,l~ ",m - aÜT'l SÉ ÈgTtV OUV41K'lK\lî.a àvSpL

Gen 43,12:

l'llo, m'lir.l '''lM O~"J lJ"Zin O~'nnM" '~J J!ZlY.lil ~:li1-nM\

TO

àp'YuptoV TO àTlOOTpa$Èv ÈV TOlS ~apOl""OlÇ û~wv àT100TpÉwaTE ~E8' u~wv· ~~TlOH à'Yvô'lllâ Ègny.21 La phrase indique l'événement dans le

15 11 est difficile de vérifier si le traducteur a lui-même créé le verbe à la fin du verset ou s'il le lisait déjà dans le lexte source comme veut le voir Dorival ("Une hannonisalion avec le v. 6", BA 4 ad foc), Quoi qu'il en soil, le verbe (an", est parfaitement contingent dans la présente fonne du texte. 26 En Nb 16,13, la tournure '::1 ~vo.' est traduite en Pnv en grec. Le locuteur en est le peuple, contrairement au verset 9 oû c'est Mol'se qui parle. 21 Les cas d'interrogations directes, dans lesquelles la Pnv est gardée également en gr«:, ne sonl pas nombreux: 5 questions rhétoriques (Ex 4,14; 18,14; Nb Il,13; 14,27; 16,13),4 vraies questions (Gen 18,9; 47,3; Ex 3,13 et Nb 22,9) dont une présente une question éventuellement à venir (Ex 3,13). Gen 18,9 équivaut aux questions comme en Gen 4,9, Une phrase défectueuse a été produite en Nb 14,27. 21 Ici, la proposition introduite par la négation IlriTlO'fE n'exprime pas la volonté, mais le doute: "peut-être est-ce une méprise". Celte proposition principale de doute correspond aux subordonnêes de la même sorte. Il s'agit de l'expression du doute, dont la sphère de temps n'est pas l'avenir mais le présent, comme dans les propositions de

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passé où l'un des fils de Jacob a trouvé la bourse d'argent dans son sac. La méprise (à'Yv6'l~a) indiquée serait commise par l'un des serviteurs de Joseph. Comme l'indique l'ind.prés., le doute sur la cause de J'incident domine encore au moment de J'énonciation. L'imparfait indiquerait que l'état résultant de l'accomplissement de la méprise commise ne continue

pas au présent, ce qui n'est pas le cas ici. Nb 1,16: !:El '?MT 'd?H ""ZiMi - X\ÀiapxOl 'Iopalj>. dgtv. Cene phrase se situe à la fin d'une longue énumération de phrases nominales, car le prédicat verbal principal qui était le yiqtol/l'ind.fut. n'a précédemment figuré qu'au verset 5. Dtn 31,2: Cl';' ~ n7D O'iizl1n l"IMD 1=1 -' EKaTàv Kat EtKOO1- Ènliv È'Yw dI!J.. a~~Epov

Le suffixe fonctionne comme sujet dans les cas suivants. 19 Dto 1,1 0:

~i' o'aiDil '~~,,~ o,'n O::l)nl - Kal l60u

Èau

O~I.l.EpOV wOEl 'Tà

aO'Tpa 'TOÛ oùpavoû 'T4I1lÀ~9E\.

Gen 44,18: ilViD::llVJ::l '::l1':JJI~ lDI't in'-'nt, - Kat I.l.tl aul.l.w9'Ûs 'Tl\) 1lat6l oou, on où .d..1LE'Tà 4Iapaw. JO Dtn 1,11: O"OllD ~Io;ll't ~ enJl ~c' C:lnl:ll't mtt ",n' - KlÎplOS' /) eEi)S' TWV 1la'TÉpwv UI.l.WV 1lpoo9El'l UI.l.Î.v Ws- €OT€ XtÀlO1lÀa(Jlws. Honnis Etval, l'actualité est exprimée par des indicatifs fonnés à

partir des autres verbes en Gen 16,5; Ex 1,9 et 5,5 abordés ci-dessus. On peut en déduire qu'il y avait dans le texte suffisamment de signes évidents pour une identification du discours direct. dans la phrase (ou la séquence) à traduire ou dans les phrases précédentes. Ainsi, le >texte< n'a pas obligé le traducteur à connaître un large contexte pour arriver à une doute introduites par l.lIl et le subjonctif. Selon Radermacher et Mayser, cene façon d'utiliser l'indicatif avec ~ Ji est une création hellénistique, un nouveau type d'expression qui témoigne du mélange de la proposition de crainte et de l'interrogation du doute. Dans ces cas, ~ ri est souvent augmenté par nO'tE ou TTûlS, Radermacher 1911,139; Mayser Il:1 § 45.lIb. note 3; Voir aussi B.D.R. § 370.2. 29 Les traducteurs, nous semble-t-i1, traitaient le suffixe en tant que sujet de la Pn de la même manière que le pronom personnel dans la même position. Le fait est déjà établi par Soisalon-Soininen 1984a, 120 (76-77). Il n'y a pas assez de cas pour en être complètement sûr, particulièrement en dehors de la Genèse. nl:1. ~ et"lt sans suffixe introduisent aussi des phrases qui sont rendues par la Pnv. En Ex 24,8, il en résulte une phrase démonstrative sans sujet, exigeant presque que l'on montre physiquement l'objet du doigt. En Gen 18,9,Ie sujet n'est pas indiqué séparément, mais il est facile à déduire du contexte. En Ex 16.14 qui fait partie d'une narration. surgit un texte difficile â analyser grammaticalement. En Gen 12,19; 17,4; 19.20; 20,15 (+ EOTlV M 376 dl n s ...); Ex 1,9; 24.8.14; 33,21 el DIn 2,7, le pronom démonstratif paraît avoir reçu \60u comme équivalent, et en Gen 18,9 ('lt), un nom sert de sujet. En Gen 45,6.11, la particule"1Ul est suivie par la séquence nom-adjectif comme prédicaL JO Le sens du lM est légèmnent alterné.

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Présent du moment de la parole

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telle déduction. Le rôle du contexte (des séquences immédiatement précédentes), des constituants de phrase (le sujet, le prédicat, les compléments) et du sens lexical du verbe lui-même a donc été essentiel lors du choix d'un équivalent approprié. 3.2 La fonction de ces éléments peut être élucidée en prêtant attention à la traduction des phrases où les formes conjuguées, qui précèdent la Pn à traduire, se rétêrent à une autre époque que le présent (le passé, l'avenir) et où, ainsi, il pourrait arriver que le traducteur ait eu recours à la même forme dans la traduction de la Pn. Nous allons nous intéresser en particulier aux Pn traduites par l'ind.prés., précédées de l'ind.fut. ou de l'ind.aor., et nous les comparerons à des phrases, dans la même position, dans lesquelles l'ind.fut. ou l'ind.aor. s'emploient également dans la traduction de la Pn. 3.2.1 L'ind.fut. précède assez souvent des verbales à l'ind.prés. dans les phrases considérées ici: il est une des formes verbales qui servent à identifier le discours direct. Comme les échantillons suivants l'éclairciront, la Pv relevée à l'ind.prés. est soit explicative, soit relative, indiquant souvent la possession, et le repère temporel est clairement le présent. Nb 16,30: oiT? .,qj~ ~~ n~l cn~ mh~1-l(aT(:m(€Tcn aÙToùc; ... I(Ql navTa, aaa Èart v aùrolC; .ll Ex 19,5: r"~il ~~ ." '~ C'r.lllil ~:lC il~Xl ." cn"il\ 'n"::1 ml cn~ .. .o~ iln1l1 I(Ql vûv Èàv ... l(ai. (jlu>'ae'lTE IllV ôtaBr}I('lv Ilou, EOEOBé ilOt ÀQOC;

m:ploualoç &no navTùJv rwv ÈBvwv' Èlltl ycip ÈQ"T\V nâaQ ..; Yiî.

11 en va de même dans les cas où la Pn a un pronom personnel comme sujet; étant souvent la constatation d'un fait, elle remplit la fonction de justification de ce qui précède. Les cas en Gen 19,20; 20,12; Ex 6,12; Ex 15,26 où deux phrases sont introduites par la conjonction explicative en sont de bons exemples. Deux relatives servent d'attribut qualitatif en Gen 17,12 et en Nb 14,8 (et les exemples à la p. Ils., Gen 41,38 et Ex 18,18). En fait, seul les traducteurs de la Gen et des Nb emploient l'ind.fut. pour rendre la Pn dans tout le Pentateuque grec (en Gen 11,4; 17,15; 18,10.14 et en Nb 34,2), dans les situations où le contexte enlève toute équivoque du fait qu'il s'agit bien de l'avenir. J2 Ainsi, en Gen 17,15, la Po Les autres dépendantes relatives exprimanl une possession ont" + id" eomme équivalent. Sur la traduction des relatives de ee genre, voir Soisalon·Soininen 1977, 404. l2 En Nb 24,24, le lTadueteur a scion (oute probabilité lu la forme conjuguée dans son texte.

li

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est subordonnée à la phrase précédente qui contient un yiqtol : après avoir rendu le yiqtol précédent par l'ind.fut., le traducteur est obligé d'utiliser l'Înd.fut. pour traduire la Po, afin de maintenir la logique interne des propositions. Le pronom personnel a quelquefois joué un rôle qui semble avoir surpassé même celui de contexte, dans la traduction des temps. En Gen 41;17 et en Gen 48,5, deux phrases sont attestées, dont une nominale avec le pronom personnel servant de sujet et une autre verbale au yiqtol. Gen 41.27: o"'~ll:ii"l Il:lrD\ nn O'm 1l:::l'Zl 'ji'T"I'Ut n&;,Vil n.",., n"'!lil ll:l'tll :IV, 'l'D 11);1 '!:rr.'.o-"o nm''D n ï., - KQt ai. (n'rd ~ÔES" (ll ÀEnTai. ai. àva.j3alvouoCll onlOW aùnav Én'rà ETT'[ ÈqTiv. Kal oi. ÉnTà onixuES" al ÀEnTol Kat àVEIJ,Ocp8opOl ~QQ.I!.r.g..~ É:nTà €Til ÀlIJ.OÛ.

n»,.,'

Gen 48,5: Qü :" 1'Y.!~. lUlr:Jpzil

'" i"Il:l"~1:l

l",M

'V c·,~ r'H~ l'

p1tn~ i11Dl'Jl - vOv

OOl Èv AlyuTlTqJ TlpO TOO

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'Eq,plhl.l Kat

oùv ot 6uo utOl oou ol

ilE ÈÀaE1V TlpOS' oÈ

MavaooTi,

C"":r.1 TJ~ ';nj

wS"

i'TnVl

YEVO~EVOl

EtÇ A'lYUTlTOV ÈIlOl

PoupJi v Ka\.

I:ullEwv

~!?".9.y'!.Ç!~

IlOt.

Les phrases renvoient aux mêmes personnages, à la même situation : toutefois, le yiqtol se traduit par j'ind.fut. et le pronom personnel par l'ind.prés., ce qui est en confonnité avec le mode de traduction par les correspondants les plus habituels. Or, cene "habitude" obéit à des raisons liées à l'interprétation profonde du texte. Dans la seconde occurrence, le ÈOTlV se réfère à la situation des fils de Josef au moment présent de l'énonciation, tandis que le EOoVTat implique un état futur. Au contraire, dans la première, l'ind.prés. renvoie, comme il se doit, à la présence des sept vaches, en tant que symbole dans le moment présent de ce qui va arriver. Puis, le EOOVTat continue dans le sens prophétique de ce verset. En dehors de cet élément, les phrases de ces versets ne diffèrent pas l'une de l'autre quant à leur structure et à leur contenu. L'occurrence de phrases coordonnées de ce genre se rencontre en Gen 41,31, mais dans un ordre inverse, la phrase au pronom personnel figurant à la fin du verset. Ici, toutes deux ont été rendues par l'ind.fut., ce qui va dans le sens du contexte, la Pn caractérisant une situation dans l'avenir. Il est donc devenu de plus en plus clair que la traduction d'une fonne verbale doit être étudiée en fonction de tous les facteurs, celui de la fonne verbale, celui du sens lexical et celui du contexte. 3.2.2 L'ind.aor. ne se trouve à la même position qu'en Gen 44,5 et en Nb Il,20 dans le corpus analysé. Dans le discours direct, l'ind.impf. apparaît rarement comme traduction de la Pn. Ces phrases n'apparaissent que dans les contextes narratifs, tels que des récits de songe, ce qui confinne, pour

0004464~

Présent du moment de la parole

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une part, la signification du discours direct quant à l'usage de l'ind.prés. lors de la traduction de ces phrases. Gen 44,5 : lJ 'ntt ;"lnw' ,!litt in 1'tl~;"l 5 ;"lJW nnn n,pi on~"qj n~" -lva Tl €KÀÉtVlXTÉ Ilou TO Kov8u TO àpyupoûv ... s où TOÛTO €OTtv. €v W nlVEt 6 Kl.ÎplOÇ 1l0U ... En l'occurrence, la phrase se réfère à un fait qui est généralement connu aussi au moment présent. Or, il en va autrement dans la phrase semblable en Ex 14,12, où le prédicat renvoie au passé. ce qui est indiqué dans la relative suivante. Jl Naturellement cette sorte de iJ' peut aussi avoir eu une portée jusqu'au moment présent, comme en Lév 8,5. Le pronom personnel fait fonction de sujet dans une phrase qui en suit une autre à l'ind.aor. dans les cas suivants. Gen 18,27: 'tl1'tl ,tlll ~ 'n1't-"M ,J," 'n"M1i1 Ml-mn - Nûv ~pçallTJV Àa)diom npOç TQV KtiPlOlI, èyw 8É .dm Y11 Kat OTTo6os. Gen 42,11 : lm 'Mtt-W'H 'JJ ."tt-,:::lu, lMJ T':::l1l1- 01. nat8Éç crou ~À801l€V nplaa8at j3pwllaTa' Il TTaVT€S ègll€ v ul.ot hos àv8pWTTOU. Nb 20,16 : izI'pJ ll!:!Jli j'mn O'i:sr.ï.l lJl't~'l ,tt?1:l n?ztt'l - Kal ànOOTElÀaç aYY€Àov èç~yay€V ~Ilâç èç AlYUTTTOU, Kat vûv ègu€v €v Ka8~ç. En Gen 18,27 et Nb 20,16, la particule ilJi1 pouvait signaler au traducteur l'appartenance au temps présent du procès J04 , ce que rend manifeste la traduction par l'adverbe temporel VÛv.JS Malgrè la traduction par nu'n et le qatal suivant par l'ind.aor. en Gen 18,27, le traducteur a employé l'ind.prés. pour traduire le pronom personnel, le sujet parlant se référant à une situation du moment présent. Dans une occurrence, l'ind.prés., dans la proposition explicative, se situe entre deux phrases à l'ind.aor., en Gen 3,10. v 4lwv~v O'ou Gen 3,10 : 1't:::lnMl ~ O"lr'::J 1'ti,"l 10 'nllO'Zi '''p-ntt TlKOUOa n€plTTaTOûvToÇ €v Tf{) nlXpa8elOty Kal ècjlof3~8TlV, on YUIlVÔÇ dut, Kal €KpUf3TlV. L'ind.prés. paraît un peu étrange puisque, à proprement parler, Adam n'est plus nu, s'étant fait une ceinture pour se couvrir la taille. On peut constater que les exigences du contexte ont échappé au traducteur, de sorte que le pronom personnel, dans sa position, amenait le traducteur à utiliser l'ind.prés.

,J,

""'11

Tn

""K

Ex 14,12: O"l'I:l~ "':J.' '07K ':J.';'T ;'Tn~7.1 - où 'TOÛTO (;),a"l)Oaj.ll::1I npOs- O( ÈII A\l'unTw.. JJ

~II 'TO plÎj.la, ô

"hinne is a presentative and stresses the actuality, the here-and-now character of an action", Joosten 1989, 135. Il faut ajouter le fait que, avec la vocalisation l"lf-l, la }4

particule peut signifier "maintenant" (Waltke-O'Connor 1990 § 39.3.lh), comme en Gen 15,16; 44,28; Nb 14,19 où précédé de "'lP, elle est traduite par IIÛV dans tous ces cas. H Il est naturellement possible, mais pas nêcessaire, que le texte de dêpart puisse parfaitement avoir lu ;'Tnp;, "et à présent".

20

Présent de l'indicatif

Le contenu de la phrase à traduire, l'adverbe temporel ainsi que le pronom personnel même - dans la plupart des cas celui de la 1ère personne - ont influencé la traduction par l'ind.prés. Ainsi, en Gen 44,16, une phrase qui est ouverte par la particule mil est traduite avec l'ind.prés. de etvŒl, quoiqu'elle soit précédée d'une autre à l'ind.aor., car le sujet ainsi que le contenu de la phrase renvoient au moment présent de l'énonciation. Gen 44,16: ~)ïMIo;l ü""i~ un - t60v ÈgLlEV olKÉTal T~ truPl41 ~~WII. '.3.1 Cette correspondance de la Po du discours direct à l'ind.prés. s'est fail sentir si fortement que l'ind.prés. est employé, bien que le temps auquel l'action se réfère exige un autre traitement. Nb Il,18: C'i~~ rn ::l'lI:l':l ,b:l ln::lIot' "Q imt'? ,'nil' ')TKJ on':!:!. .:!. - on ÉKÀauoaH EVaVTl KUptOU À€YOVHS- TtS- 1)l1âS- l!lwll\El KP€O ... OTl KaÀov l)lJ.Î.v Éanv J6 È:\I AtyUTTT41. Au moment où ces murmures ont été prononcés, le séjour du peuple d'Israël en Égypte appartenait déjà au passé. l7 Il faut concevoir des cas semblables comme une traduction motivée par la présence de Po dans le texte source. 3.3.2 1) reste également à envisager les Po qui peuvent être interprétées comme exprimant l'actualité de l'état presque de la même manière que les phrases déjà traitées. Mais, pour une raison ou pour une autre, le traducteur ne les a pas considérées de la même manière ou bien cene nuance lui a échappé. On doit toujours retenir qu'il n'y a rien qui, dans ces phrases, exige du traducteur l'utilisation de l'ind.prés., car la Pn était tout à fait acceptable en grec. En revanche, dans le cas de la Pn avec pronom personnel, on constate un accroissement du nombre de phrases traduites par l'ind.prés. qui ne peut plus se concevoir comme comportant l'idée d'actualité; elles doivent donc être prises comme exprimant l'état qui appartient au présent et a aussi une portée plus étendue, aussi bien dans le passé que dans l'avenir, n'appartenant à aucun temps en particulier. Au fond, les phrases ainsi produites sont proches de la phrase sans verbe. L'ind.prés. de ElVal en est naturellement la traduction idéale ct conforme au grec courant, mais cela Dans cenains MSS et cilations, Ic verbe se présentc à l'imparfait ct il esl absent dans 0-426 392 18'·126·628·669646. 17 En b 14.), on rencontre ]'ind.prés. dans une proposition nominale. qui est une intenogative en hebreu rendue par une affinnation en grec. la seule différence étant l'int: tinoo,.paQf\llcu après ionv et la préposition ds- lesquels changent le sens de la proposition et rendent "ind.prés. complètement acceptable en "occul'Tencc. J6

0004464"

Présent du moment de la parole

21

ne résulte pas tant de l'habileté du traducteur que de l'inspiration provoquée par les pronoms personnels du texte source. Lév 10,3: il'l.1' 1:::l1 .,~ lm - TOÛTO €qnv, Ô dnEV KUplOS. Ex 4,1 0: ~ 11W, ':::l:::ll i'I~ ':::l:::l ':1 -laxvocjlwvos Kat ~pa8uy;\waaos É'Yw • 4

Présent de l'indicatif

34

divination, ou c'est simplement cette action elle·même qui se présente comme non encore accomplie au moment présent de l'énonciation. Dans notre corpus, on recense deux occurrences de l'ind.prés. de ce genre dans la Gen, quatre dans l'Ex et deux dans le Otn. Seul un qotel rendu par l'ind.fut., dans le corpus analysé, est lié à l'adverbe de temps futur dans la phrase, mais le qotel est fréquemment accompagné par d'autres ind.fut.M Gen 7,4: "n'nr.ll i't7"? O"»:nHl C'" O'1JJ:,tt rH., ~p .,~ '::lJM illl~ ïW O'O'? '::1 ClP'" ~, rtH - ~.n..:i'.Qp... ill!~p.w.~ ..~.TI:r.4. È'YW Ènâyw UETOV Ènl. Ti}V yllv TEoaapâKovTa Tj~ÉpaS' Ka'\. T€OOapaKOVTQ vUKTOS-. Ka'\. ~.~~.~.~~.~ nâoav

même idée d'un lancement du déluge est exprimée en Gen 6,17 sans aucun complément de temps. Ex 9,18: 'HO '::l:l " J iM Nl:l i'OOO 'JJil- l60ù Èyw ~ 'I~.~:r.m:'..:r.n!!..wp.~.v. .g:!:!P.\Q.v. xaXa Ex 18,15: :cmK lZl,,? twn "'?M ~ ,~ - "01"\6 TTgpgY(YEIg\ TTpÔ!> ilE 6 ),aoS' ÈK'TJT'ijaat Kpünv TTapà TOO 81000.

Dtn 2,11:

C'~K

),oyta8tiaoVTat

o.n

~ C':::lKOill C'Pl11~

Ka\

OUTOl

waTTEp

ol

o.,

"lK l:::llZln' C'MD' - 'Pacpatv

'EvaKiIl.

Kat

ol

MwalJi.Tat

On s'aperçoit que le premier yiqtol, quoiqu'il renvoie à la même sorte de dénomination que le second, est rendu par l'ind.fut. tandis que le second l'est par l'ind.prés., ce qui est èDOYOLlŒ'ouqw aùToù!>

'01l11(V.7

) Bien que la proposition nominale hébralque soit rendue autrement, l'idée de la phrase entière est gardée en grec. • Hatav considère comme probable que tel usage du qotel provienne d'un stade ultérieur de la langue. À propos de la séquence sujet+qotel dans la phrase en "oDM. voir Joosten 1989. 1355.; DeCaen 1995. 273s. S le yiqtol est rendu par l'ind.fut. en Gen 44,15. Ici. le traducteur a employé k: futur pour indiquer que l'action signa.l6e de divination est une action unique appartenant à J'avenir. 6 Dans son édition, Wevers regarde: la conjonction on comme appartenant au discours direct (o-majuscule) ; la conjonction doit être comprise pourtant convne récitative. conune l'a montré Aejmelaeus (1990. 71). 7 Un échantillon du même genre de traduction apparait en Dm 2.20.

0004464"

Présent atemporel

79

plus correct et reproduit le sens du texte hébreu. Les temps contradictoires traduisent l'embarras de l'auteur à détenniner le repère temporel correct dans le >texteapaw ègB{H.

11. Discours non-direct 1. Introduction. On rencontre parfois des sections, dans le >récitrécitrécit< au >discours< crée une différence significative, en comparaison avec le discours direct. où l'on ne se heurte pas à une telle transition temporelle. En d'autres termes, parmi des formes du >récitdiscoursrécittexte< à un autre correctement. Il faut donc s'interroger sur ce qui incitait les traducteurs à tenir une proposition à traduire pour atemporelle.

2.1 Propositions nominales sans pronom personnel ni TC. S'inscrivent dans ce groupe des phrases nominales relatives qui, sans pronom personnel ni TC, sont traduites par la Pv à l'ind.prés. du verbe (LVal donnant normalement une information géographique. Dans notre corpus, on recense sept occurTences dans la Gen, une dans l'Ex, dix dans les Nb et une dans le Dtn. Voici les échantillons: l'o-,:no-';IM ~~''''):I n'lr';l:l \M:I" - Ka\ Ex 16,1: ~:ro pl o';l'MT:I ~À90v TTâoa ouvaywy~ ulwv 'lapa~À dç T~V lp'lIJ.OV L(V. 0 ~qny àvà lJ.E'aov ALùll Ka\ àvà IJ.laov LlVâ. Nb 22,5: ~lJ ']:1 T'" 'iUil ';Ip il,mo 'l»:1 1:1 cP'?:I "" C':l"'?o n'?d'l Ka\ àTl(OTElÀ(V TTp(a~E:lÇ' TlpaÇ' BaÀaàlJ. ulav B(wp 4la90upa, 0 ~qnv È:Tl\ TOO TlOTallOO yfiÇ' ulwv ),aoO aùToO. Outre les cas présentés cidessus, voir Gen 14,6.15; 50.10.11; Nb 21,11.20; 22.36 (2x); 33,6.7; Dtn 34,1 (el dans le discours rapporté Dtn 2,36; 3,12). Dans les propositions nominales explicatives, s'ouvnmt par yâp ou on, un lieu mentionné dans le contexte précédent s'insère dans un lieu nommé, en Nb 21,13.24. Une proposition similaire, contenant un pronom personnel sujet, se trouve en Nb 21,26. Une phrase de ce genre s'emploie aussi en Ex l,II qui n'a pourtant pas intégralement d'équivalent dans le texte original, c'est pourquoi elle n'est traitée que ci-dessous.

' :1"

' :1"

0004464"

Présent atemfXJrel

83

Dans la Genèse, le présent est employé deux fois dans la proposition relative appartenant au >récitn C'1D C'JlZi l"l:::lnl"l-I;IM m'~M lM:::l" Elofj>..eov npos NWE E\S Tilv Klj3WTOV, Buo Buo àno miallS oapKoç. È:V ~ ÈgTW llVEûlla 'wfjs.

Gen 7,22:

lnl:l il:::lin:::l ,lZÎM I;IXI l'!JM:::l o"n n'-'-MlZÎJ 'lZÎM 1;1, - Kat naVTa,

iu1

nvoilv 'wfjs, Kat nâs, OS ii.~ Ènt TfjÇ ~llpâç, ànÉeavEv (ElXOV 82). L'emploi des deux temps différents, quoique les deux phrases soient nominales, révèle bien l'idée du traducteur. Le premier indicatif est traduit dans une proposition indiquant une qualité intrinsèque de l'animal en question, tandis que le second est utilisé pour un procès éphémère qui s'est réalisé seulement à ce moment précis du passé: être installé sur la terre sèche est bien une qualité temporelle dans le moment passé de ce >récittexte< au présent dans l'esprit du scripteur, et de la subordonnée, qui donne au traducteur une occasion de rendre ce lien visible dans le texte cible, indiquant un emplacement, comprenant une expression prépositive, a permis aux traducteurs de se servir de l'ind.prés. dans toutes ces occurrences. Ces éléments de phrase laissaient saisir le caractère atemporel de l'expression. ooa

2.2 Proposition nominale avec le pronom personnel. L'ind.prés. du verbe EtVal est le plus fréquemment utilisé quand la Pn de ce genre est rendue par une Pv dans le corpus.!· On en trouve dans la Gen 5, dans l'Ex 2, dans le Lév 4 et dans les Nb 5. Ces propositions caractérisent d'ordinaire un sujet ou en donnent le nom ou la signification. Envisageons les exemples: Gen 14,2: :'ll::n:tn.ll":::l 11;11:1' .•. 010 11;11:1 »':::l-nM ill:ln"O 1!D1l - Ènolllaav no>"Ellov

llE1"à

Bâpa

j3aoüÉwS"

LoBOIlWV ... Kat

j3aot>..ÉwS"

Bci;\a

Il BA 1 l'a bien saisi: "toul ce qui a souffle de vie, et tout être qui élail sur la terre . h" 1. Sur sa signification pour le procédé de traduction, voir p. 9ss.

"'" ,.

Présent de l'indicatif

84 (aÜTTl 48,7.

toTIV 1:tiywp). On trouve des cas semblables en Gen 14,7.8 et

Nb 21,16:

il/ZiD" i1"'~ "OH ,tiM ,H:)i'1 )t'lo,

n'":1

ÈKEt9Ev TO $pÉap' TOÛTO ègnv TO $pÉap, Ô EtnEV KUptoç npOs' Mwua'lv. Une phrase de la même fonction apparaît immédiatement après le discours direct, au verset Nb 27,14. Aux versets suivants, le pronom personnel n'introduit pas les phrases. Le 8,21: n'"'' tllil ;'''11 iln:::nr.ll' 71til "H nrzln iOP" D'OJ. rD' O'lnjil iHil''' m n~ nn'] - Kat TOÙS n66as enÀ\JvEV iJ5an, Kal àVr}veYKEV OOcl -

'J

Kat

"K'

MwuafjS' O)"OY TOY KptOV Èn\ Ta 9uCJlaGTtlPlOV· OÀ.OKQ\lTWlJ.a èqnv Ets OO~l.1'V EÙwti{OS'· KapnWlJ.a Ègny n\i KUPU\i.

En Lév 8,28, le traducteur a divisé les propositions autrement que dans le TM, créant une proposition relative. Le 8,28: m.., "" 1:!.!1.. iWM nn'] n"", o., O"K~ ;t,3n'1 nn:no., iOP" - Ka\

'vèm

àVT]VEYKEV aÙTci Mwuafis Èm TO BuOlQOTtlptOV,

TG O)"OKaÛTWIJ.Œ

TfiS' TE:ÀE\WaEWS', (5 È:guy Oo~~ t:ùw6laS" KcipnWllci È:OTtV ,-Q teupl4l.'5

Dans toutes ces phrases, il y a un terme, souvent un pronom démonstratif, qui reproduit un élément de la phrase précédente, fonctionnant comme son antécédent. Le pronom fonctionne non seulement comme déictique, désignant un élément du texte précédent, mais encore comme liaison entre le passé du texte et le présent du destinataire. Ce tenne comporte de plus une infonnation additionnelle. Mais pour le temps, il n'y a pas de règle, comme le démontre Gen 14,17 où l'ind.impf. remplace le présent. 16 Le cas suivant, Gen 43,32, témoigne de l'écart temporel entre deux phrases. Dans la première phrase, le yiqtol renvoie à l'état existant dans le passé pour lequel la seconde proposition donne une explication ('~/'Ycip) en tant que fait général gardant sa réalité encore au moment présent du scripteur/du destinataire. Gen 43,32: :0""1::m~ lllil n:lllV'-'J on~ o.,:llm n" ~:l"~ C"~i1 l'~:l" "~ 'J

l'

Pour comparer ces deux textes, on doit étudier un cas semblable en Le 8,21 qui ne diffère que dans le nom du sacrifice et en son nombre ("".,) du verset 28. En l'occurrence, les propositions fonctionnent d'apfts le TM aussi dans la version grecque. Par contre, en Le 8,28, le traducteur comprenait les mots o.., O"lt?o comme appartenant à deux propositions différentes. de sorte que, ayant rendu le sujet de la proposition hébrafque 0"M':lc comme génitifqualifumt le sacrifice mentionné précédemment, il était obligé de créer une: proposition relative à partir du reste de la proposition hébraJque, car le sacrifICe ne devrait pas appanuÙ'e seul en dehors des propositions. Le fait que ~ VCJbe €O'T\V en l'ocewleoce soit singulier, quoique dans l'originaJ le c:n soit pluriel, ~ex· plique également par le pronom relatif grec dont TO O).OKOUTlol!lO est ('antlddent. 16 En plus, la Pn est conservée dans la traduction en Gen 14,3; Nb 20.IJ et en Dtn J,II (+ l60u LXX).

Présent atemporel

85

- où yàp È6ÛVaVTO 01. Atyûnnol o-UVEoatEtV linO: TWV 'Ef3pchwv apTOUS', f36ÉÀuy~a yâp €gny ToiS' AtyunTiolS'. Cela tient tant aux temps différents en hébreu qu'au passage d'un type de >texte< à un autre:

"être incapable" appartient au moment précis donné de ce >récit< (l'ind.impf., à propos du traitement v. p. 136), fait dont la proposition suivante donne une explication indiquant qu'il s'agit d'un fait atemporel. On ne saurait affinner laquelle des deux raisons constitue la plus importante. Les généalogies, quoiqu'elles énumèrent des personnages et, de temps en temps, des faits passés, emploient parfois J'ind.prés. du verbe Elval. L'idée est évidemment que les personnages sont à demeure dans leurs relations familiales ainsi que les auteurs des actions qu'ils ont commises. Tel usage du présent existe également en grec. On a trouvé: Ex 6,27: l-ml o"~oo ''l't,~, 'J:::l nl't 1't':Slil" o',:so 1"0 nl,l,g ''l't O":::l'I:Ii"l Cil l'ill't) illdo - OUTOl dqlY 01. lhaÀEyoliEVOl npos ~apaw f3aOlÀ€a

AtyûnTou, Ka\. È.e~yayov TOÙS ul.oùs '1 opa~À È.e AtyûnTou, aÙToS' 'Aapwv Ka\. Mwuoi\S'.17 Nb 25,15: !'tl., r,a:::l :::li't n':::l n"CK ~, ,l:S n:l ':::ll:1 n'J"Cil il:ICil illEtMil O'UI - Ka\. OVOIJ.O TÛ yuvauc\ Tij Malhavin8l Tû nEnÀllyuiq Xoaf3\. 8uyaTllP 1:oùp apXOVTOS i8vouS 'OIJ.IJ.W8, OtKOU naTplâS' ÈgTlY TWV MaSlav.

Dans la suite, nous aborderons les cas plus problématiques tant en ce qui concerne la référence temporelle qu'en ce qui concerne J'intention des traducteurs. 2.3 Cas d'espèce. Dans le chapitre que l'on vient de traiter, on a remarqué que, sauf quelques indicateurs dans la proposition précédente, la Pn ellemême a signalé au traducteur qu'il ne s'agissait pas de phrase ordinaire du >récitrécit< embarrasse l'interprétation du texte. Voici les attestations. Nb

16,33: l'lM

":::lK" T'Kil 0;""11 O:lnl mK~ 0'," 0i1~ ,ldM ":11 Oil ni"~

"i"lpil - Ka\. KaTÉf3110av aÙTO\ Ka\. ooa ÈqT\Y aÙToiS' 'wvTa ElS q.8ou, Ka\. ÈKaÀul.jJE:V aÙToùç Tt yfj, Ka\. ànwÀovTO ÈK IiÉOOU Ti\S'

\1

Deux parallèles classiques se trouvent chez Hdt Il.176 et 177: wAllŒO\s (.on 0

€:(OO:o6011lloaS' ...(.OT\

oKo,.-aon}ooS'.

00044;,4~

86

Présent de l'indicatif

oUllaywylls. La proposlbon relative pourrait se concevoir comme

exprimant une qualité, mais les objets possédés caractère temporaire et ainsi, ils ne peuvent plus présent du destinataire. Ils ont été détruits avec leur texte. Ex 32,16: on',;,-',v onn ID C'il'7lot :In~ ::m~ill il~n

ont clairement un exister au moment propriétaire selon le

c'n," i'VDva on,n, -

Kal. ai nÀQKEç ËPYOII 84000 ~oall. Kal ~ ypa$~ ypa$~ 9EOÛ Ègny KEKoÀalJ.lJ.llITl È:v Tal.ç nÀa~(II. Le ypa$l) sert d'attribut tandis que ~ ypa$ri assume la fonction du sujet et le part.parf. KEKoÀalJ.lJ.ÉIITl est em-

ployé comme épithète de cet attribut. Les correspondants de deux propositions en hébreu sont des Pn, et cependant, chacune des deux est traduite par un temps différent en grec: l'une par l'ind.impf. et l'autre par l'ind. prés., tous les deux du verbe ElIIal. On peut constater que les deux propositions ont un pronom personnel comme sujet, du moins, du point de vue du traducteur l '. Est-il possible que le traducteur ait confondu les temps? Peut-on conclure que le traducteur a voulu signaler que l'une se réfère à l'action de fabrication proprement dite des tablettes et que l'autre indique la qualité pennanente de celles-ci, les tablettes existant encore? Nb 11,7: rfn:m l'V) 'l'ln ID 'J »'1) l~m - TO ôÈ IJ.Qwa Woel. onlplJ.a Kopiou È:gTiy. Kal TO etôos aùTOû etôos KPUOTQÀÀOU. En l'occurrence, la phrase caractérise l'essence de la manne mentionnée dernièrement au v. 6. On pourrait interpréter l'ind.prés. comme exprimant une qualité atemporelle, mais le fait que la manne n'existe plus contredit cette interprétation. Le temps "correct" est employé en Ex 16,31. Ayant examiné ces cas, on peut constater que les traducteurs - le plus fréquemment celui des Nb - ne saisissaient pas toujours les exigences d'un contexte plus étendu, mais qu'en revanche, ils déduisaient le correspondant à partir des seules fonnes de l'original hébreu. Ils n'ont utilisé dans ces cas que son correspondant standard en traduisant la Pn hébraïque par la verbale.

3. Qotel prédicatif En Gen 39,20, le qotel prédicatif est traduit par le verbe conjugué en grec. Ce qui est exprimé dans la relative est en effet la qualité la plus caractéristique de ce Tonoll. La relative Kat milITa, ooa nOlOÛOtl! ÈKE1., en Gen 39,22, indique un procès itératif/habituel. 19 Bien que le traducteur semble avoir bien saisi les nuances dans son >texterécit< passe au verset 10. Gen 2,10-12: :O"ZiNi ilV:JiH' il'j1l "D' 000' lJil n" n"lprDil' flP/) ~~' ïill' f'Hil :liln 12 ::lMm crzj·irzj~ il,',nil fi""'J nH ::l:lon "'il lVD'!:l ,n"M 00 II :OilrDil pH' ""::lil :I,c:l l-ni'il - nOTaJ.l.às- SÈ: ÈKnopEÛnQl È:~ "E6EJ.l. nOTi'ElV Tàv napdSEloov' ÈKÉi9EV g6opil€Tgl ds- TÉooapas- cipXds- Il OVOl1a TlfI Èvl. ~lOWV' OÙTOS- b KUKÀWV nâoav Tilv yfjv EUlÀQT, ÈKÊ\ où f.9..T.\1' là xpuoiov' 12 Tà 6È: Xpuoiov TfjÇ Yilç ÈKElV'lS- KaÀ6v· Kat ÈK(l f.9.TI.~ b &vepa~ Kat b Ài9OS' b npdOlvos-.

cm

Presque de la mëme manière qu'au verset 14, le commencement de la citation est annoncé en Nb 21,27. où l'ind.fut. équivaut au yiqtol. Le yiqtol, dans une posilion similaire, figure également en Ex 15,1 et en Nb 21,17. 20

00044b4~

88

Présent de l'indicatif

Les fonnes verbales dans le texte de départ n'expriment pas nécessairement le fait atemporel que le fleuve coulait encore au paradis, mais l'idée en surgit évidemment dans la traduction. Plus haut. en Gen 2,6, le traducteur ne pensait certainement pas que le paradis existe encore, car c'est l'ind.impf. (voir p. 204) qui est employé pour évoquer une soW'Ce dans le paradis. Il est possible que les ind.prés. de nos versets doivent se concevoir comme des présents historiques ("inexpressifs" ainsi Schehr 1990, 81). Peut-être le qotel prédicatif2 1 commençant le verset 10 - il est aussi possible de lire la racine comme un yiqtol - pouvait-t-il exercer une influence sur la traduction. car c'était en effet son correspondant standard. Le même type de traduction continue aux versets Gen 2,11 et 12 où les propositions nominales ont reçu pour correspondants des verbales à l'ind.prés. Tout cela semble indiquer que le traducteur ne réfléchissait pas aux finesses littéraires, choix entre le présent proprement dit ou historique, mais a rendu le qotel par son équivalent habituel et a ensuite continué ce procédé dans la proposition suivante où se rencontre le yiqtol. Étant donné le nombre réduit des occurrences, il n'est pas possible d'affirmer avec certitude que les traducteurs aient connu cet emploi du yiqtol, d'autant plus que cette construction paraît avoir embarassé le traducteur des Nb et probablement aussi celui du Dtn (voir le traitement p. 206). Il ne faut pas non plus oublier que le yiqtol ne se rencontre que rarement dans le >récitapaw, T~V TE. TTlewll Kat 'PallE.OOn Kat nv, , 'H'"I\lOU nOl\lS'. ''l. n" E.qnv Dans la forme que donne le TM du verset, le passage appartient au discours direct dans lequel Jahwe parle de lui-même à la 3ème personne. Ex 17, 16: p"~lI:J i1'lil"" il~n"n i1' 0~-"1I "-'~ ïr.Il("16 :'0) i1.." -mi Nip" :" i'l) - Kat ÈnwvollaoH Ta ovolla OÙTOÛ Kupt.oS' I.l0u KOTa$uYrl' 16 OTt Èv XE.lpt to(ç: nOÀ€ ud tdiscours< était simplement une prolongation de son usage nonnal dans le discours direct. Mais la phrase contenant ces formes ou ces constructions a Voir NOTE et BA 2 ad loe. Néanmoins, il est évident que Je tour 11.... ,'., traité par le tTaducteur comme un tout équivalant à 1l0),EIolEÎ KÛPlOS' en grec.

22

110""0

est

00044b4~

90

Présent de l'indicatif

fréquemment repris un élément de la séquence précédente dans le contexte, en lui ajoutant quelques informations de caractère atemporel. L'indice d'atemporalité était donc de double nature, de sorte qu'il a obligé le responsable du texte à attirer plus que d'habitude son attention sur les exigences de la langue grecque et, par ailleurs, à conclure du contexte quel temps serait approprié à la connexion. Les traducteurs s'en sont tenu à la pensée, au point que l'on peut se demander s'ils voulaient relier des événements de l'histoire biblique à la vie réelle du destinataire: des endroits, des nations, des habitudes, le paradis etc. qui existaient encore (voir le cas contraire avec l'imparfait p. 141).

0004464~

V. Présent historique Rodemeyer 1889; K.-G. ll:1, § 382.2; Hultseh 1894,42-64; B.D.R. § 321; Moulton 1906, ; Robertson 1934·, 866-869; Mayser Il: 1 § 33.1; Abel 1927 § 55b; SchwyzerDebnmner 1950,271-273; Humbert 1960 § 234; Moulton-Tumer 1963, ; KJose 1968, 223-246; Lilja 1968, 101-119; Ruijgh 1971, §§ 222, 237; Mandilaras 1973, § 227-228; Rijksbaron 1984b § 7; Porter 1989, 189-198; Fanning 1990, 226-239; Sicking 1996; 1997.

l./ntroduction. Dans le >récit< en grec, on peut employer conjointement avec l'ind.aor. et l'imparfait l'ind.prés. En prose classique, selon l'approche traditionnelle des grammaires et des savants, ce présent dit historique (Ph) sert, comme un expressif, d'une part, à indiquer, différemment des autres langues indo-européennes, un tournant ou un moment qui ouvre des activités importantes, et qui souligne des points décisifs pour le >récitdiscoursrécitrécitdiscours< rend difficile l'observation de la connexion. Des cas semblables se trouvent en Gen 6,12; Ex 14,30 (+ le qotel traduit par le part. grec) ct 34,30 (nrn traduit par Ka.. ~\I).

JS

106

Présent de l'indicatif

Il faut encore remarquer que la manière d'utiliser le Ph des traducteurs n'est pas unifonne, mais le responsable de la Gen se distingue de J'auteur de "Ex qui semble pour sa part être suivi par celui des Nb. Bien

que cet usage du présent SOil fréquent particulièrement dans "Ex., le Ph ne se rencontre qu'avec les verbes ÀÉYElli et opâl! et il équivaut toujours au wayyiqtol, une fois à J'infinitif, des verbes ou :nt, ou à la particule illôl. De surcroît, les Ph relevés dans chaque livre apparaissent regroupés dans plusieurs ensembles narratifs et au moins de temps en temps, les considérations pragmatiques ou discursives ont réussi à en expliquer l'emploi, tandis que le Ph de la Gen se présente toujours seul comme exemplaire unique de son genre dans le contexte. N'ayant pas utilisé autant de Ph que les deux autres, l'auteur de la Gen pratiquait davantage la variation à deux égards: il a traduit par le Ph plus de verbes hébreux et plus de fonnes hébraïques que ne l'ont fait ceux de l'Ex et des Nb. L'absence des Ph dans le Lév et le Dtn peut s'expliquer par le manque de >récit< qui aurait permis d'utiliser un tel mode dans la traduction.

'0"

VI. Mode de traduction Au début de cette section, on a constaté que l'hébreu, du moins d'après les grammaires, ne dispose pas d'une forme verbale qui situe J'énonciation au présent. Néanmoins. l'ind.prés. apparaît relativement fréquent en lant qu'équivalent de plusieurs formes et constructions verbales et 000verbales dans la traduction du corpus analysé. 1.

Indicatifdu présent dans le Pentaleuque grec 2. L'analyse des cas relevés de l'ind.prés., dans Je corpus linguistique, a mis en lumière les occasions assez fréquentes où l'incl.prés. n'obéit qu'à des règles internes de la langue grecque sans que le texte hébreu ou le type de texte l'exigent. Dans de tels cas, la langue grecque se fait sentir lors du procès de traduction, car le traducteur a utilisé le présent d'après son sens de la langue. Cela doit être tenu pour le plus important facteur du fait que l'ind.prés. sert à traduire aussi un grand nombre des fonnes et des constructions hébraïques. Sans doute, l'étude a-t-elle aussi révélé des particularités d'usage, dues au caractère du texte de la Septante comme traduction: par ex. la redondance de certains emplois du présent. En tout cas, pour l'essentiel, l'usage de l'ind.prés_ ne s'écarte pas du grec courant contemporain et montre. au contraire, un emploi naturel. 1) le présent propr~menl dit en est forcément le plus usuel, ayant de nombttuses formes et constructions pour équivalents dans J'ensemble de notre corpus (Section Il). Cet ~ se trouve dans le discours direct où le moment présent est celui du sujet parlant. 2) Le présent performatifou de rapport est seulement employé dans la Gen et dans le Dm ; il a pour équivalent le qatal (voir p. 6055.) qui parait avoir cette même fonction en hébreu. le présent dans la fonnule TCI& ),i)'H qui reflète un qatal en hébreu doit être considéré comme exprimant Wle transition du point de vue temporel : il sert à le déplacer du temps de l'acte original de la parole au moment présent du destinataire de cet acte. L'usage émane de la chancellerie royale ou de la justice orientale. Il y a aussi des usages semblables du verbe ~dire" traduisant un yiqtol. 3) Le présent est utilisé également dans les proposition.r complétives de jugement et de perception. Dans le Pentateuque de la Septante, n'apparaissent guère de propo· sitions de ce premier type, vu qu'il est absent du texte hébreu. mais dans les propositions du second t}'pe, les temps et les modes dépendent du point de vue selon lequel le scripteur veut présenter le procès en question. Lorsque de telles propositions. dans un contexte passé, utilisant des formes du discours direct, expriment le point de vue du sujet de la proposition principale, conune toujours quand le présent est en usage. les équivalences usuelles entre les fonnes hébraJques et grecques ne fonctionnent pas.

108

Présent de l'indicatif

4) Lorsqu'il est employé pour des faits atemporels dans notre texte, Je présenl corres· pond à des ronnes qui ont une fonction semblable en hébreu. Une seule occurrence de proposition conditionnelle de type éventuel, où la généralité d'expression est rendue explicite par l'utilisation de l'ind.pris. dans la principale. figure dans le corpus, ce qui est certainement lié au texte de dépan où les formes uaduites par ('ind.prés. n'étaient guère en usage dans de tels cas. 5) Dans la langue des parties analysées de la Sqltantc, ~ présent qui un\lOic à une action/uturc, ayant le qotel prédicalif(voir p. 3155.) OU le yiqtol (voir p. 51ss.) pour équivalent, est utilisé dans les périodes hypothétiques et dans les sentences prophétiques. Le yiqtol étant traduit de cette manière se trouve notamment dans le texte de la Gen et de l'Ex. Le présent est souvent accompagné d'un complément de temps futur conune les adverbes et/ou les verbes renvoyant au temps futur, ou bien c'est implicitement le sens du contexte ou même de la constalation verbale qui montre que l'action appartient à l'avenir. L'usage émane du style rhétorique et montre une affinité avec la langue classique. Cependant. le traducteur parait l'utiliser d'une manière qui élargit cet usage, l'étirant particulièrement à des cas qui ne sont plus hypothétiques ou prophétiques. Cela tient le plus fréquemment à l'emploi semblable du qotel en hébreu. Or, il semble être en conformité avec la langue des papyrus et du Nouveau Testament. 6) En outre, on a trouvé le présent dit résultatif qui est spécialement employé avec des verbes tels que TlKW, a8lK41ol-ul\ etc. en grec. 7) Étant ainsi une notion étendue dans le temps, le présent est utilisé tant pour une action passée encore en cours dans le présent. dans notre texte. qu'en tant que présent historique, pour un procès qui n'appartient qu'au passé. L'usage du Ph provient du style de la prose historique classique, restant cependant en retrait dans la littérature contemporaine de notre texte. le Pentateuque grec ressemble à la prose hellenistique en ce qu'il témoigne d'un usage restreint et relativement forcé. même si, dans une certaine mesure, ce fait résulte de l'absence d'une telle fenne en hébreu. Quand la Gen, dont l'auteur a dëjà témoigné de l'attachement pour des usages de présent que ne connaissent pas les autres traducteurs, atteste 1'us3ge assez natucel forme de divers verbes. bien que toujours restreint, l'Ex et dans son sillage les Nb l'utilisent plus fréquemment. mais seulement avec deux verbes, A€Yf:\" et opâv, qui ont pourtant des parallèles en grec. Même si le responsable de l'Ex n'en use qu'avec deux verbes, il sait le placer d'une manière qui nous semble naturelle.

"Le présent" en hebreu 3. Les traducteurs ont donc travaillé comme s'il y avait donc des fonnes, verbales ou non, et des constructions qu'il fallait traduire en utilisant l'ind.prés. La Pn, particulièrement avec le TC et le pronom personnel et surtOUt avec le qotel prédicatif, exprimait pour eux un procès qui appartenait au moment présent de l'énonciation, ce qui autorisait l'usage de l'ind.prés. Ce temps leur a servi comme correspondant naturel, n'exprimant pas d'action en tant que telle mais un procès sans début ni fin et re· liant en même temps le procès au temps présent. La correspondance était idéale puisque l'ind.prés. est également approprié en dehors du moment

Mode de traduction

109

pré!ioent de l'énonciation à des expressions atemporelles. Bref, l'ind.prés. n'étant pas "atemporel", dans la mesure où il n'exprimerait pas de temps, son champ d'application est extensible aussi bien dans le passé que dans l'avenir, ce dont les traducteurs avaient besoin en traduisant ces tournures en grec. Ce qui étonne pourtant, c'est que la correspondance n'ait pas pennis à l'ind.prés. de s'étendre à l'action entièrement passée, en tant que présent historique attendu, si ces fonnes et constructions étaient tenues pour le présent par les traducteurs. La raison de ce phénomène ne pourra être traitée plus profondément que dans la Seconde Partie (lmpfarfait de l'indicatif), mais pour l'instant, nous nous en tiendrons à quelques brèves précisions. Nous proposerons que la réponse puisse être trouvée en ' partie dans la notion du qotel ou de la Po qu'avaient les traducteurs. Selon cette conception. le qotel indique plutôt l'aspect duratif, sinon progressif, que le temps présent. C'est le contexte qui a finalement décidé de l'équivalent à utiliser dans la pensée du traducteur. On a trouvé, il est vrai, quelques occurrences où la traduction par l'ind.prés. paraît être inspirée plutôt par la fonne verbale du texte sous-jacent que par la considération du contexte, mais il se peut que dans ces cas, le traducteur se soit simplement mépris sur le type de texte.

Type de texte 4. Le discours direct s'est révélé être essentiel pour l'usage de l'ind.prés. dans la traduction, conférant au moment de la parole une valeur de repère temporel. L'usage de l'ind.prés. dans les propositions atemporelles et dans les complétjves avec des verbes de jugement ou de perception était dépendant du contexte précédent qui avait donc amené le traducteur à percevoir la nécessité de l'ind.prés. Le type de texte était, en particulier, un élément déterminant qui commandait l'usage des fonnes temporelles, dans les cas du qotel prédicatif et de la Pn, ceux-ci n'étant pas en lant que tels liés à un temps donné. Étant donné que le discours direct est d'une aussi grande importance, nous avons posé la question des facteurs à partir desquels les traducteurs concluaient que le texte qu'ils étaient en train de traduire nécessitait l'emploi de l'ind.prés. Une indication importante était forcément l'introduction du discours direct, tel que ~tt~v'''at EtnEV (et il dit: "... ), mais aussi les formes verbales du djscours direct, l'absence des fonnes ver· Cela tient au mode de traduction du qOlel dans le recit où l'indicatif n'est pas un équivalent aussi dominant que dans le discours.

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110

Présent de l'indicalif

baies du récit ainsi que les compléments temporels référant au moment de la parole. Pour le présent atemporel et le présent dans les propositions complétives, la phrase précédente constitue un indice très suffisant. Les traducteurs déduisaient des formes hébraïques de quel type de phrase il s'agissait. Il va de soi que la traduction grecque montre, en dernier ressort, comment le texte était perçu par les traducteurs et, en fin de compte, toute traduction elle-même en établit la réalité définitivement. L'étude a également établi que la séquence qui, dans chaque cas particulier, permet de déduire l'appartenance au discours direct de la phrase à traduire n'était pas nécessairement longue, mais, dans la plupart des cas, l'indicateur(lles indicateurs) se trouve(nt) déjà dans la même proposition ou au moins dans la précédente. L'usage du présent historique a pourtant démontré que les traducteurs ont aussi maîtrisé des récits plus longs, particulièrement les responsables de la Gen et de l'Ex. Formes hébrai"qlles (inlerférence du texle hébreu)

5. La Pn pure ainsi que celle avec le TC ou le pronom personnel étaient toujours traduites par les équivalents lexicalement duratifs, le plus souvent par l'ind.prés. du verbe Etval, ce qui est logique, la Pn elle-même exprimant l'état. De telles phrases expriment souvent quelque chose qui appartient au présent, mais qui a également une portée plus étendue aussi bien dans le passé qu'à l'avenir, ce qui équivaut au caractère d'état, n'appartenant à aucun temps en particulier, de phrase sans verbe. Le qotel prédicatif, au contraire, traduit par un ind.prés., semble exprimer un procès en cours de développement ayant certaines propriétés du progressif: même s'il s'agit du procès d'achèvement ou d'accomplissement, le processus au "progressif' est envisagé comme non encore fini, n'ayant pas encore atteint son point terminal inhérent. L'action traduite par l'ind.prés. apparaît pourtant temporellement plus limitée que la Pn traduite par l'ind.prés. exprimant un état de durée pratiquement illimitée. Par conséquent, nous pouvons conclure que les traducteurs ne savent, selon toute probabilité, considérer une phrase avec qotel comme Pn, mais qu'ils ont tenu les qotels pour des fonnes verbales "finies". Enfin, les formes verbales conjuguées hébraïques qui sont traduites par l'ind.prés. se distinguent pour l'essentiel des Pn. L'ind.prés. n'était jamais leur équivalent standard, et ne traduisait pas leur sens fondamental selon ce qui semble en être la conception des traducteurs. Or, le mode de traduction paraît être inspiré par le contexte et par la manière de s'exprimer en grec. Les traducteurs ont renoncé à leur façon ordinaire de traduire et ont eu recours en revanche à l'ind.prés. dans deux occasions

Mode de traduction

111

seulement. D'abord, au lieu du mode ordinaire de traduction par ex. du qatal statifpar l'ind.aor, il faut employer l'ind.prés. (ou l'ind.parf.) dans les phrases du discours direct exprimant un procès, par ex. statique, quand le grec ne peut pas pennettre l'usage des temps du passé. Deuxièmement, en dérogeant à son usage habituel, le traducteur a du rendre la fonne conjuguée hébraïque du passé par J'ind.prés. puisque, dans certains cas, un Grec s'exprime de façon différente d'un Hébreu, par ex. dans les propositions complétives, dans le cas du qatal performatif etc. De même, le yiqtol, quoique le plus souvent utilisé dans la sphère du futur, s'emploie aussi parfoÎs comme équivalent le plus naturel à l'ind. prés. C'est un acte de "grammaire" au sens de la connaissance linguistique que devaient avoir les traducteurs du Pentateuque.

Traduction en tant que processus 6. La traduction par l'ind.prés. de ces diverses formes et constructions s'est avéré être un processus où le texte source, le contexte dans la langue d'arrivée et ses exigences, la forme verbale et son sens lexical arrivent à un résultat. Plus le traducteur savait se détacher de la lettre du texte de départ, plus s'accroissait l'influence du texte cible et de la langue d'arrivée, ce qui a forcément façonné une langue plus acceptable, plus confonne à l'usage du grec que ne l'aurait fait un mode plus "fidèle" à l'original. La manière littérale de traduire n'a pas nécessairement reproduit une mauvaise langue. Or, le traducteur qui avait mal compris le texte source pouvait rendre aussi un texte qui s'était détaché de l'hébreu, mais qui n'était pas facilement compréhensible comme texte grec. C'est surtout le responsable du texte des Nombres qui a parfois produit un texte de ce genre.

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DEUXIEME PARTIE

Imparfait de J'indicatif 1. Introduction K.-O. 11:1, § 383; Huhsch 1893. 16-202, 349-442; 1894, 3-42; B.D.R. § 325-330; Moulton 1906, 1285.,2005.; Robenson 19344 , 882-889; Mayser Il:1 § 34; Abel 1927 § 55f1.1; Brunei 1939.3-4; Schwyzcr-Debrunner 1950,275-280; Humben 1960 § 228229, sur l'indicatif § 235-239; Moulton-Tumer 1963,64-68; Ruijgh 1971, § 220-223; Foucault 1972, 127-128; Mandi1aras 1973, § 284-298; Rijksbaron 1984b §§ 1,6,8; Porter 1989, 163-244; Fanning 1990,240-255.

Dans cette section, nous étudierons la syntaxe de l'ind.impf. Notre tâche consiste à analyser les diverses occurrences où l'ind.impf. est utilisé dans la traduction, afin de décrire son mode d'usage et ensuite sa syntaxe dans les livres du Pentateuque grec. 1.

z. L'indicatif imparfait, temps secondaire du TPr, présente, en grec courant, les mêmes valeurs et usages qu'a l'ind.prés. dans le passé. Il constitue une forme verbale du passé par excellence. Comme membre du TPr, l'ind.impf. indique un procès imperfectif, c'est-à-dire un procès envisagé de l'intérieur, sans début et sans fin, en opposition au TAo, porteur de l'aspect perfectif qui fait voir un procès dans son ensemble, de l'extérieur. On n'admet donc pas la vue encore plus traditionnelle selon laquelle l'aspect verbal repose sur l'opposition du duratif et du ponctuel qui sont plutôt, comme on l'a constaté, des caractéristiques de l'ordre lexical/si· tuationnel. Certains linguistes modernes ont de plus en plus discerné également des usages qui ne semblent pas s'expliquer par ces distinctions tant aspectuelles que temporelles (v. Fanning 1990, 74-75). Ils sont mis en exergue le caractère textuel ou discursif de l'imparfait - comme déjà donné en connexion avec le Ph. L'approche est appliquée en prose historique grecque par Rijksbaron et Sicking. D'après Rijksbaron (1988, 249-254), J'ind. impf., étant le temps du passé par excellence, sert, à la fois, à localiser les faits dans le passé (ancrage temporel) et à encadrer un >récit< en lui donnant sa cohésion interne. Il donne également sa cohérence à la narration en établissant la cohésion discursive entre les différentes parties du texte narratif. Pour Sicking (1991,14-43,154-170; 1996, t-) 18.), l'indicatif ou le participe du TAo servent à focaliser l'action (jocus Junc/ion) dans la

00044b4"

Introduction

113

phrase à laquelle il appartient. Ils constituent le prédicat d'une assertion suffisante de soi (selfconJained) : l'aoriste apporte un renseignement nouveau dans la narration. Tandis que l'ind. impf. ou le participe du TPr indiquent que J'action en question n'a pas de valeur indépendante infonnationnelle (pragmatique) - matériau introductif ou subsidiaire. Ils suscitent chez le destinataire la question de savoir ce qui arrivera ensuite: soit ils font progresser le temps narratif (déroulement du >texterécitrécit< factuel, auquel il est "griffé\ Confais 1990, 182. ! Voir par ex. X.Cyr. V.5.22 : È).,OWII EllUeOIi (.njTOlrç- Kat oûç- Ennaa ("je réussis à persuader") TOÛTOVÇ- EXWII ÈTlOpEVÔI.l.TJII; I.G. 111111 1612, 206ss (356/355 av. J.C.) : clPXlTÉKTWIl ·AI.l.ÛIIT'lÇ- ÈnEl.JKEÛa'H ("était occupé à la construction"), ooa 6È ÈIIE).,€l$el'\ Kat TÔTE ÈTl€TüÉoel'\, ÜOT€pOIl Eù$pe.tllwp à.PXlT€K'fWII ÈTl€OK€ÛaO€ll ("réussit à achever"), les exemples et traductions tirés de Ruipérez 1982, 91 s. Sur ce phénomène dans d'autres langues, voir Smith 1997, 63s.. Il semble pourtant que ce phénomène est relativement rare. Selon la règle du contexte, introduite par Strunk (1971, 200, 210), quand la durée d'un procès est indiquée de façon précise et limitée par le contexte, le prétérit d'un verbe duratif se réalise par J'aoriste. Strunk n'a trouvé aucun exemple contraire ni chez Hérodote ni Thucydide. ) Selon Kozlowska (1998, 118-120; 221 ss.), le bornage, plus que le temps verbal, est une des composants de l'ordre temporel, "quand toutes les bornes des processus sont explicitées, il s'agit de la progression temporelle" (1998, 120). Toutes les bornes, cela veut dire la borne gauche, début du procès (aspect inchoatif), et la bome droite, fin du procès. Ainsi, Kozlowska est en opposition avec aussi bien Kamp-Rohrer (1983) que Hatav (1997) et la théorie de l'aspect de "séquence" de ce demier.

11"

Imparfait de l'indicatif

114

convient donc de considérer des valeurs textuelles/informationnelles comme partant de la valeur aspecroelle des TIr} La signification et la fonction des TIr en grec nous sont apparues complexes et multidimensionnelles, ce qui, du moins à notre avis, suscite diverses approches qui ne s'excJuem pas. mais plutôt se complèrent, afin de rendre compte des questions présentées par des occurrences particu· lières. 3. L'aoriste et l'imparfait constituent des [onnes de J'indicatif majoritaires dans la narration grecque, par contre le Ph et le plus-que-parfait sont moins usités.' Le tableau Il donne le nombre d'occurrences des ind.impf. en comparaison avec celui des occurrences des incl.aor. dans le discours direct (colonne 1) et dans le discours non-direct (colonne 2) dans le corpus. Tabluu Il; L'ind.imof. et l'ind.aor. dans le discours direct et non-direct Gen

1.

2. 151 1041

Ex 1.

2. 107 688

Lév 1.

Nb

2. 1 162

1.

Dtn

2. 46 521

1.

2.

• • ind.impf. 21 10 26 6 lnd.aor. 225 15 125 280 24 99 . . • • Le tableau II donne le nombre des •md.lmpf. et des md.aor. dans le diSCOurs dIrect (chif1're 1) et dans le discours non-direct (chiffre 2) dans le corpus analysé.

Le tableau Il montre la répartition des phrases verbales à l'ind.impf. et à l'ind. 80r. selon les types de >texterécit< (l'écart est naturellement dû au traducteur et au texte à traduire) ; parmi le nombre total des occurrences de l'ind.impf. dans chaque livre, l'ind.impf. dans le >récit< constitue 88% des cas dans la Gen, 95% dans l'Ex et 82% dans les Nb, le Lév n'offrant qu'un exemple et le Dtn aucun d'exemple dans le corpus linguistique. L'importance du >texte< raconté pour l'emploi de l'ind.impf. paraît encore plus explicite lorsque l'on prend • On note qu'en décrivant la fonction du TPr, Sicking utilise des tours comme "PS prepares what dramatis persona is about to do or to say" et "scene", et par le TAo il emploie les mots "reswning, restate, conclude". S G.C. Willer a critique de façon semblable la theorie de Sicking dans son compte rendu., voir Mnemosyne 51 (1998), 357-3n. Voir aussi la position prise par Joosten en ce qui concerne les verbes hebreux, Joosten 1991, SI-57. 6 Il faut noter que l'ind.parf. constitue en grec un temps de discours, à propos de cette question, voir Voitila 1993.

0004464"

Introduction

liS

en considération que dans le discours direct aussi, l'ind.impf. apparaît dans le discours rapporté. Le tableau Il renforce de plus le fait que l'ind.impf. est fortement minoritaire par rapport à l'ind.aor. En effet, le nombre des ind.impf. ne constitue que le dixième environ du total des aoristes et des imparfaits de l'indicatif. On verra que l'ind.impf. apparaît comme correspondant de plusieurs formes et constructions du texte de départ - en effet il sert à traduire un plus grand nombre d'éléments syntaxiques différents hébreux que l'ind.prés. -, sans qu'il corresponde proprement à aucune des formes verbales hébraïques. Cela incline à penser qu'il n'y a pas de forme hébraïque qui puisse assumer la fonction de l'ind.impf. en grec. Son emploi aurait donc seulement répondu à des besoins d'expression de la langue grecque. 4. L'ind.plpf. des verbes lonlval et EléiÉval se rattache morphologiquement au thème du parfait, mais on l'étudiera ici, parce que, quant au sens, il se range panni les imparfaits. C'était aussi la démarche, rappelons-le, dans le cas des ind.parf. tirés des mêmes racines où ils sont classés panni les ind.prés. •

S. A considérer la méthode, le matériau à analyser s'avère en conséquence très significatif: l'ind.impf. constitue un objet digne d'étude, selon les fins données dans l'Introduction. Il touche au mode de traduction, mais aussi à la connaissance qu'ont les traducteurs du système verbal hébreu. L'ind. impf. joue donc un rôle différent, au moins numériquement, selon le type de >textediscoursdiscours< sert, en outre, nettement plus de qatal que de wayyiqtol, aftn de récapituler des événements du passé récent', ce qui n'est pas usuel dans le >récit< proprement dit, où le wayyiqtol s'en charge, tandis que le qatal a une fonction infonnative et circonstancielle. Le vrai >récit< se rencontre seulement dans le Dtn 1,1-5; 9,1-2; 34,1-4, 5-12. , La différence est nettement illustrée dans Polotsky 1985; Niccacci 1990, 42s.; Joosten 1997, 60s.

Il. Imparfait par rapport au moment de la parole Introduction. Nous avons remarqué dans l'Introduction de cette Seconde Partie (p. 11255.) que "ind.impf. n'est pas si usité dans le discours direct en grec. De plus, dans la Gen et l'Ex du corpus, sa fréquence est moitié moindre que celle de l'incl.aor. dans Je discours direct. K.-G. ne donne aucun exemple du discours direct, alors que Mayser et Mandilaras nous en fournissent quelques-uns issus des papyrus. Ce qui suggère que l'ind.impf., en grec, n'est pas seulement une fonne verbale littéraire figurée dans le >récitdiscoursdiscours< et seulement ceux de la 3e â l'histoire, aJors que Weinrich (1973. 60-62) prend les formes du passi pour marque de leur appartenance au >récitrécitrécitrécittexterécit< précédent: l'intérêt du traducteur s'est donc porté sur le caractère narratif de la phrase. 4

2. Yiqtol

Le yiqtol, selon plusieurs grammaires, assume, dans le >récit ln Kill VUIo' ou~fJ(l(Io'U t5lil~lllulo'; Hdt V.92E.2: ô t5€ XPTJO~Os' 015, ~""" (une citation) TO p.b 1511 XPTJOTtiPlOIo' TOOTO ~v. Voir aussi Xen Anab I.V.II et Th Il.86.3., où la première proposition de la période qui a encore une connexion avec le >récit< utilise l'ind.impf., tandis que la proposition suivante utilise l'ind.prb.• ayant pour objet d'informer le lecteur de Rion de son temps. Ces échantillons ne présentent pas de ressemblances précises, mais explicitent cene idée. 4

Imparfait dans les propositions atemporelles

137

possible de prendre la période pour un témoin de l'écart temporel intentionnel entre deux phrases. Dans ce cas, dans la première proposition, le yiqtol renverrait à l'état existant dans le passé et la seconde proposition en donnerait une explication (';J/ydp) en tant que fait général qui reste une réalité encore au moment présent du scripteur/du destinataire. Cela tient autant aux temps différents en hébreu qu'au passage d'un type de >texte< à un autre: M~-yiqtol "ne pas pouvoir" appartiendrait au moment précis donné de ce >récit< (l'ind.impf.). Le fait de ne pas pouvoir est motivé par la proposition suivante en guise de fait atemporel. Quoi qu'il en soit, il est toutefois à remarquer que la traduction a produit un texte grec parfaitement naturel.

v. Imparfait dans le >récit< Introduction. Étant donné que l'ind.impf. est une forme verbale du passé, il va de soi que le récit constitue son champ d'utilisation le plus usuel. Nous savons. de plus, par la littérature grecque, que cette forme verbale se dispute avec l'ind.aor. la position de la forme verbale la plus importante dans la narration grecque. Cependant. l'ind.impf. n'a pas une position aussi dominante dans le récit de la Septante et sa fréquence dans les papyrus hellénistiques n'a jamais atteint un niveau similaire tant dans la littérature des périodes antérieures que dans la littérature contemporaine. Toutefois, bien que, dans notre corpus, il apparaisse plus fréquemment en toute relativité - dans le récit que dans le discours direct, l'ind.impf. est un peu moins en usage que dans la langue littéraire. II parait donc vraisemblable qu'il s'agit ici au moins en partie d'un trait du langage courant de l'époque. Nous reviendrons sur la question de sa fréquence à la fin de ce chapitre. 1. Phrase nominale hébraique

l./ntroduction. La phrase nominale figure aussi dans les textes narratifs, bien qu'elle ne "fasse pas progresser" la narration, exprimant plutôt des circonstances, des informations subsidiaires ou d'arrière-plan, n'ayant donc aucune valeur temporelle, en tant que telle, pas plus qu'ailleurs dans le >textetextetexterécit" TOV Mwuoijv, Kat Dv 8E8oçaollÉVTJ ~ oqJ\S TaO XPUlTOS- TOÙ npooulnou aÙ10Ù. Ce mode de traduction est susceptible d'être considéré comme élégant, en particulier, lorsque le verbe EXE\V s'applique au lieu de dVal Év nv\ plus usité, en Gen 8,11. De même, en Gen 41,1 où non seulement le verbe OtEOeal est employé pour introduire un songe, mais encore est suivi d'une phrase infinitive. 4. Phrase nominale avec le troisième constituant. Les adverbes d'existence 'li' (Gen 39,4.5) et de non-existence rl't (Gen 2,5; 5,24; 37,24; 39,11; 41,8.49; 47,13; Ex 17,1; Nb 22,26) comme TC de la Pn sont traduit dans le >récit< par l'ind.impf. Nous n'avons pas rencontré dans le corpus d'autres fonnes de l'indicatif.7 Le plus grand nombre d'occurrences de l'ind.impf. dans la Gen ressort du fait que les fonnes correspondantes y apparaissent davantage.

4.1. Les phrases à 1"" sont rattachées au >récit< plus fréquemment par la conjonction, 1 KaUBÉ, une fois par ':1 1 yap. Voici des exemples: Gen 5,24: o'.,"l't ml't np"-':l illltl o'n'l'ti'l-nl't 11ln 1"nn"l - Kat EÙTJpÉOTTJOEV •Evwx TQ 8EQ Kat OÙX nUptqKETO. on IlETÉ8TJKEV aùTov b eEOS-. Ce procès d'achèvement d'EupioKElv se présente en l'occurrence à la voix

, La traduction de ;non est traitée sous l'angle de) et sa traduction par Aejmelaeus 1982, 26-28. 1 Dans les Nb 9,20.21, on trouve deux ind.fut. pour traduire 'D" mais là le traducteur n'a évidemment pas compris le texte comme un >récitrécit
"Ol lnu60v ànoTpÉn€O"6al' ol B' oux un,,KOUOV, et sur son interprétation, voir aussi Rijksbaron 1984b, 17. 34 Dans ces cas, les deux ind.aor. coordonnés constatent deux aspects différents du même fait. Nous trouvons des cas analogues en Ex 7,22; 8;11.15; 9.12. )' Par ex. les récits de fléaux finissent en constatant l'attitude négative du Pharaon OUK l~anÉo"Tu>"UI ou OUK dOriKOUO"€V. ))

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160

Imparfait de l'indicatif

indépendant, comme infonnation nouvelle. 36 Les occurrences des imparfaits niés, que nous venons de traiter, ne s'emploient pas ainsi. Ils se rencontrent toujours au début d'un récit ou d'un épisode comme comportant une infonnation dépendante du récit à venir et l'anticipant. Sans doute ya-t-il des cas où le traducteur peut avoir utilisé l'ind.impf., mais ces cas sont vraiment minoritaires et le traducteur n'a fait probablement que les interpréter d'une autre façon que dans les cas où il a employé l'ind.impf. (par ex. Ex 1,17; Nb 21,23).

3.2 Le qatal précédé par un élément dephrase autre que la négation. Normalement, ces occurrences appraissent au sein d'une chaîne de wayyiqtols. 3.2.1 Le qatal affmné peut s'employer pour un fait qui a eu lieu ou a existé aussi avant le moment du récit, exprimé par le wayyiqtol ; en français, le plus-que-parfait a cette fonction, alors que le grec ne saurait faire la différence, en utilisant soit l'ind.aor., soit l'ind.impf. dans des cas similaires. L'emploi de l'un ou de l'autre dépend plutôt de l'optique qu'a le locuteurscripteur à l'égard du procès en question (K-G. TI: 1 § 383.4; Mayser Il: 1 § 34.1 f; Humbert 1960 § 239; Abel 1927,253). On trouve trois exemples dans la Gen et l'Ex où l'ind.impf. peut être considéré comme indiquant un tel fait, mais si l'on se base sur les faits en grec, c'est le contexte seul qui décide en dernier ressort.J7 Ces occurrences font partie du début ou de la période transitoire entre deux épisodes. Elles servent à donner le point de départ et la motivation de l'action suivante. Le qatal de Gen 14,4 s'emploie pour un procès antérieur par rapport au verbe suivant l1"V) "ils avaient servi Khodollogomor", ce qui apparaît clairement grâce à l'opposition apportée par les compléments temporels ilYD ili~l1 c'nrzi vs. "m ili~l1-rzi?zj. La séquence, à partir du verset 2, est précédée de plusieurs qatals, qui expriment l'action à laquelle la phrase asyndète donne un motif. Gen 14,4: :"~,,m iI'~lnti~lD' "V)l1~i':I-ntt ,.1:111 rJ.~.!:I.]~P' ..q1!_1Ç, - ?i!J§~.~.gj.r.n €§oV6eyoy 'T'li) XOÔOÀÀOYOIJ.Op, Tv ~60'xov Itexte< que fait le traducteur. Il a donc été possible d'établir qu'afin de s'en servir, le traducteur devait analyser le contexte de la forme verbale qu'il était en train de traduire et anticiper le >texte< à venir. Si nous considérons le style, la traduction du qatal par l'ind.impf. sert, pour sa part, à J'améliorer en interrompant les chaînes d'ind.aor., si typiques de la Septante du Pentateuque. Ceci est à relier au mode de traduction où l'ind.aor. était une fonne facile à employer, grâce à sa valeur d'action pure et simple, tandis que l'ind.impf. porte toujours la valeur marquée de l'opposition. Ce qui influence en conséquence la traduction, c'est tout autant le procès exprimé par le verbe ct ses arguments que la structure interne de la narration: à l'ind.impf., le progrès narratif est interrompu par les événements simultanés ou antérieurs par rapport à la ligne directrice; la chaine des wayyiqtols se transfonne en séquence: x-qatal. En ce qui concerne l'information, l'ind.impf. donne souvent des matériaux introductifs ou subsidiaires, soit constituant une incidence de l'action précédente (KQ{+ imparfait), soit étant indépendant de celle-ci (souvent avec 6i). II marque la continuation anticipée du récit et révèle un thème sur lequel on donne une information nouvelle.

Imparfait dans le >récit
récit
récit
..a>"floEv aÙT4i KÛPU)Ç', Kat WXUO !J.U' aÙToû AulT.

Gen 14,11: :~ d?'M~'ïlM' nïOlrl 0-,0 g;""",'ïlM V1p"1-l>..af3ov 6È: Ti}V lnnov nâaav Ti}V Lo6ôl1WV Kat r0110PpaÇ' Kat naVTa Ta f3pW!J.aTa aÙTWV Kat g:.uft~~!'.•

Gen 14,12:

lin C'~M

AWT ulov TOÛ

'nMl~

â6EÀq>OO

vD,'-nl't' o,':niM 'Af3pal1 Kat

'"P" - lÀaf30v

Ti}V

ânoaKEu~v

6È Kat TOV aÙTOO

Kat

ànWxovIO. Le premier exemple présente deux wayyiqtols qui, quoique coordormés et ayant la même racine (Tm), sont traduits l'un par l'ind.aor. et l'autre par )'ind.impf.• la seule différence étant le sujet. Entre les wayyiqtols des deux exemples suivants, la seule différence est que, au v. II de la Gen 14, J'action de "partir" est une infonnation nouvelle, mais déjà cormue au v 12, où le wayyiqtol sert de point de départ aux démarches entreprises par Abram dans la suite du récit. Le verbe est traduit par l'ind.aor. âniî>"9EV , en Nb 12.9, quoique, de façon similaire avec les exemples cités, le départ de Dieu ait des conséquences pour la suite. On constate que l'aoriste ânfl>"6Ev figure à la fin d'un >ticit.9EV 1) vV~ figure sans d'autres arguments. Il semble donc plus probable que l'imparfait ait sa fonction propre en Ex 9,23. Le rôle de l'ind.impf. consiste en effet précisément à décrocher le processus de la série consécutive et à permettre d'envisager le procès pour lui-même, "de l'intérieur", dans son déroulement; conformément au trait [-perfectif]. il équivaut presque à un "présent dans le passé". Le procès E&lKEv 4>wvà~ Ka). xaÀa,av a pour résultat que Kat 8lÉTpEXEV TO TTÛp lnt Tfi~ 'Yfi!i'. De plus l'ind.aor. est employé pour d'autres actions renvoyant au même événement, la seule différence étant que Dieu sert de sujet dans les phrases avec l'ind.aor. L'emploi de l'ind.impf. comme équivalent du wayyiqtol s'est donc révélé être un phénomène plus complexe que sa seule utilisation en fonction des types de procès. L'analyse a démontré sa dépendance avec la propriété dite de non-bornage, c'est-à-dire que le procès en question n'inclut pas de point final actuel. Ainsi, la suite des procès, tant les procès précédents que ceux qui suivent le wayyiqtol à traduire, semble·t-elle

Imparfait dans le >récit
discoursrécitrécit< en Ex 13,22, tous les deux apparaissent dans des phrases exprimant l'habitude, renfermant l'adverbe i1?"n ..01:11' 1 ~IlÉpas ....Kat VUKTÔS "le jour ." ... 1anult. Ex 13,22: '\ol.ll cm' 1JlI11 '\011 itœ. M? 22... pli '\OlI~ CI:I" 011"D? 1"11 i1\11" :Cl.li1 'J!)? il"'" WI't11 - b ôè eEOS ll'YEtTo aÙTwv, illlÉpas IlÈv Èv OTÛÀ41 VE$ÉÀllS... 220UK ÈtÉÀElUEV b OTÛÀOS TllS" VE$ÉÀl'lS" illlÉpaS" Kat b OTÛÀOS TOÛ uupoS" lIUKTOS ÈvcwrtOV uaVTOS TOÛ Àaoû (€Ç€À€lllO A F 0.416 .29._82 129· n· m 30-85 y 18 55 130 319 509) Ra, Wevers).

€(€Àlll€l'

B [+

(j€]

M b d rcll.

~

Les MSS semblent au premier abord nésiter entre l'aoriste EÇ€Àl11EV (B [+ (jE] M bd rell. = Ra, Wevers) et l'imparfait €Ç€ÀUll€V (A F ~16-29·-82 129· rr l11 30-85 y 18 55 130319509). Cependant, à notre avis, celte différence vien! plutôt de l'hésitation graphique entre U ou 1 due à leur prononciation en li:/, selon l'influence de l'iotasisme qui paraît être une des caractéristiques du B, ce qui sûrement diminue ici sa valeur en tant que témoin de l'aoriste. 1oo Le contexte nabituel et le mode de traduction dans de telles séquences parlent en faveur de l'imparfait.

4.3 Le yiqtol continue un autre yiqtol traduit par l'ind.impf.. qui n'exprime pas l'habitude, en Nb 9,16: 11?'" IDI't ilM,m ~ pl.lil "~n ~ p - OÜTWS

rn Il est vrai comme le constate TaJstra (1997, 129) que le sens de la répétition n'cst pas bien claire ici. Cependant, le deuxième verbe "répondre" démontre qu'il s'agit d'un dialogue où l'acte de parler se répéte. 99 Sur l'emploi de la particule, voir Debrunner 1921. 100 Wevers a observé une cenainc préférence, dans le manuscrit, pour l'emploi de El à la place de l. En relation avec le verbe ÀE{llUV, nous avons noté dans la présentation des variantes données par Wevers que l'échange peut apparaître aussi inversement (voir Ex 8,10 (LXX 8,14); 10,26; 12,10 ja 23,11), voir THGE, 81-93, particulièrement 83-84 et 87.

202

Imparfait de l'indicatif

èyiVETO 6lO: navroS"

il

VEq>ÉÀTl ÈKd>.ynTH QÙT~V n~lp(ls Kat Et-

60S' nupOs- ri)v vUKTQ. tandis qu'en Ex 18,26 et en Ex 33,7-II,le yiqtol est précédé du weqatal traduit par l'ind.impf. Ex 33.7-11 constitue une séquence plus longue décrivant des procédés que l'on a habituellement réalisés dans la situation décrite. Là les incl.aor. sont aussi employés pour traduire les weqatals. Envisageons maintenant les exemples de l'Ex: Ex 18,26: ]l!lpil i:nil "~l n\!io '" Vtt'J' i1dpil "'\~'ii mt nv ':>J Ollii ntt lO!)';!j\ :Cil 'IQW - K(1\ EKpUlOV

TOll haov nâoQv wpav' TO 6È

PlÎ~Q

TO unÉpoy-

KOll gvÉOeoov Ènl Mwuoi;v, nâv ~ pii~a È).acjlpèv EKPlVOY aÙTo\.

Ex 33,7: '1l~

1;"," ~ )!L. il",'~::m'J il"ill .•.

rV'll:l n ;Ton T.l"il ntt np' illOO\

- Ka\ Àal3wv Mwuaiiç ri}v OKTlVi}V (uhoû ÈTTlléEv E'éw... lCal ÈyÉVETO nâç b ÇrlTWV KuptOV Èt€UOQ€VETQ E\.S' T~V OK1'I"'1]V. Ex 33,8: ,.,nl't \O'~iI' ,1:liIl't nn!l œ'l't '~~n Ol.liI ,,~ ~ "i'Il'ti'l ''l't ilrzjlJ nl't~.:l iI'iIl :i'I':li1l'til l\ot~

ij)

i'lm - ~v(Ka 5' av ElOEUOPEÛETO MWUOTlS' dS' Tl)V (JIor

E\gTtÎKEt nâS' b ÀaoS' OI(OnEuovTES' €KaoTOS' napà TàS' eûpaS' TTlS' OKTjVTlS' aÛToû, I(a\. KaTEveouv récit< par l'ind. impf. Deuxièmement, il est possible que le type de procès ait influencé la traduction. Cela revient à considérer que ce sont certains procès et non les fonnes verbales qui ont pu conduire les traducteurs à employer l'imparfait. C'est un fait connu de longue date que des procès téliques (d'événements incluant un point tenninal), c'est-A-dire les accomplissements et les achèvements, et les sémélfactives acquièrent fréquemment à l'aspect imperfectif une lecture habituelle-itérative. De tels procès se rencontrent en Gen 2,6 (àva~alVElV ÈIC Tf1Ç yf1ç); 6,4 (EloTTopEuEo6al TTpOS- TàS' 6vyaTÉpas-); Ex 1,12 (TaTTEwoOv aVTouS', YlvE06at TT}o.e(OUÇ); 13,22 (OVIC ÈddTTElV); 18,26 (à:vacpÉpElv ÈTTl.. Mwuof1v, ICPlVElV TTâv PTllla); 19,19 (}o.a}o.E1v); 33,7 et Il (ÈlCnopEuEo9al elS- Tilv OlCllV~V 1 ÈK TTlSoICT1Vf1S'); 34,34 (TlEptalPE108al TC> lCo}o.ulllla); Nb 9,16 (YlvEo9al, lCa}o.unTElV aVT~v) et en Nb Il,9 (lCaTaf!alvEw Èn' aÙT~ç) - nous les avons donnés en grec, car ils témoignent de la compréhension du traducteur. Mais ce fait situationnel n'explique qu'une partie du matériau relevé. Aussi l'état et l'activité ont-ils été rendus en employant l'ind.impf. : Gen 2,25 (aloxuvEo9al); 48,10 (6uvao6al); Ex 1,12 (lOXUE1V); 33,8 (lOTâval).9 (KaTaf!alVElv); Nb 9,15 (6lanOpEuEo8al, Eival); 21,9 (Cf1v). Il apparaît donc aussi, que l'état ou l'activité peuvent prendre une lecture itérative dans le contexte où un état particulier ou une activité particulière sont limités temporellement. Mais lorsque la situation même se répète plusieurs fois, elle constitue un procès d'événements multiples,l04 Selon Comrie (1976, 27-28; voir également Eskhult 1990, 31), l'habitualité, qu'elle soit itérative ou non, est une caractéristique essentielle d'un procès dans une période étendue du temps. Par exemple, Gen 2,25 décrit une situation habituelle dans le paradis. Cela revient à dire que le procès habituel-itératif ainsi fonné est un procès dérivé de l'état ou de J'activité (voir Smith 1997, 50s.). Le yiqtol du >récit< traduit par "ind. 101 Fanning le dit ~rtinemm~nl (1990, 245) : -it (the customary or iterative use of the imperfect) refers IlOt 10 'o1otlat was going on or was in exUience in the past, but to what did tale place or uise

206

Imparfait de l'indicatif

impf. donne des exemples de toutes sortes de ces types de procès. Par conséquent, on ne saurait affirmer non plus qu'un type particulier de procès ail motivé un tel mode de traduction; ce n'est pas seulement à cause de la stativitê ou de J'activitê du procès que le yiqtol a acquis

l'ind.impf. pour correspondant. 11 convient donc de constater, en guise de conclusion, que le yiqtol était pour les traducteurs moins une ronne imperfective 1M (sauf ceux du Lév et du Dtn qui n'ont pas eu l'occasion de nous montrer leur démarche à cel égard, à cause de J'absence d'un tel usage dans leur texte de départ), du moins d'après les occurrences relevées, qu'une ronne verbale avec le sens habituel-itératif, tout cela dans le >récîtrécitrécit
récit< que comme celui du weqatal dans ce contexte. De telles occurrences (Gen 2,19 109; Ex 8,20 [là, le traducteur a probablement lu un wayyiqtol qui est aussi la lecture du Ill]; 17,11 2x; 19,19; 34,34; Nb 9,17 (3x) et Nb 10,36) laissent nettement discerner une différence aspectuelle : J'aoriste est toujours utilisé dans un contexte où la nature répétitive du procès a été explicité: il constate le procès d'événements multiples comme un fait simple ou bien il marque un seul procès comme accompli avant que le procès suivant ait pris place, dans une situation répétée constituée de ces procès uniques, comme par ex. Ex 33,7-11. Il sert donc en quelque sorte de subordination envers l'ind.impf., ce qui explique le fait que la plupaI1 des cas du yiqtol de >récit< traduits par l'ind.aor. se trouvent dans les phrases introduites par d'autres conjonctions que" le plus fréquemment donc dans les subordonnées. d) Weqatal llO Driver 1912 § 120; G-K. § 112e-l; JoUan 1923 § 119u-v; Johnsson 1979, 38-41; Waltke-O'Connor 1990 § 32; Niccacci 1990 § 34-35; Eskhult 1990 2.3.2b; Jooslen 1992; Longacre 1994; DeCaen 1995: Hatav 1997.

L'accord presque unanime, de fait, une rareté dans la linguistique hébraïque, règne entre les linguistes du début du 20e siècle et des temps modernes, puisque le weqatal dans le >récit< sert à exprimer lll l'habitude 1.

101

Le yiqtol apparaît aussi au sein du >r&it< dans le >discours< dans la fonction

atemporelle, voir pp. 87s. lot Niccacci (1994, 186-187) consid~re que le yiqtol en J'espèce assume la fonction comportant l'infonnation anticipée, c'est-à-dire qu'il exprime le futur dans le passé ~to see how he would name them 110 Mon opinion. présentée dans un article (Voitila 1996), a subi quelques changements, je ne commenterai donc pas dans l'étude qui suit chaque occurrence séparëment. Avant tout, il s'agit d'une interprétation des formes verbales. Comme nous l'avons dëjà constaté, le classement du matëriel est réalisë en tenant compte du point de vue du traducteur. ce qui signifie principalement que l'ëquivalent a dëtenniné le classement: si la sequence .....e + qatal, dans le >récitrécitrécittexte< utilise des marqueurs comme le yiqtol et les compléments itératifs. Néanmoins, il aboutit à une incertitude. Selon Hatav (1997), le weqatal indique l'aspect de "séquence" dans 1cs phrases modales; sur l'habitude et l'itération comme notion modale voir la note 90 p. 197. 113 Il Y a des linguistes qui ne considèrent pas le type de >texte< comme essentielle ici, voir les exemples chez Johnson qui donnent également des exemples du discours direct. Ces exemples ne sont pas, à notre avis, convaincants.

00044b4J

Imparfait dans le > récit
récitrécilrécitrécitrécit
récit< décrit la suite de l'action des sages-femmes par les wayyiqtols, au verset 20, rendus par l'ind.impf. De plus, dans le chapitre 2, ce procès a pour conséquence la vie de Moïse. Si le traducteur a lu le verbe en Ex 1,19

214

Imparfait de l'indicatif

également comme un wayyiqtol, on attendrait qu'il apparaisse au féminin. La Gen et l'Ex attestent pourtant d'occurrences qui témoignent que le sujet au masculin est parfaitement acceptable aussi. Le wayyiqtol de ,,traduit par l'iod.30r. de "-(KTE1V en Gen 20,17, élant intransitif et le dernier verbe d'une suite, s'avère le plus intéressant à comparer avec notre cas. Là, le sujet figw-e au masculin, bien que la phrase précédente réfère awsi à la guérison des femmes. De surcroît, en Gen 6,4, le sujet du qatal de T,-

est au masculin (aussi dans la traduction où le pronom réfléchi est au masculin), même si Je contexte évoque aussi les femmes. Aussi, il est parfaitement possible que le traducteur ait lu dans notre exemple un wayyiqtol. Quant au temps en grec, en Gen 20,17, l'aoriste présente une simple constatation: J'accouchement constitue une action parmi d'autres, et le récit portant sur le résultat de l'accouchement ne continue pas ; en revanche, en Ex 1,19, tout l'intérêt porte sur ce fait. Nous avons dénombré 64 occurrences de TiKTEtV à l'ind.aor. dans tout le Pentateuque grec. La plupart d'entre elles se trouvent dans les énumérations qui prêtent le plus grand intérêt aux ancêtres israéliens; l'aoriste ne sert qu'à lier un nom, comme un simple fait passé, à une liste d'autres noms. La plupart des verbes à l'aoriste sont, de plus, au singulier, mais deux sont des ind.impf., sur un nombre total de quatre (Gen 16,1; 30,39; 38,27; Ex 1,19). En outre, les aoristes sont presque tous transitifs. Chacun de ces imparfaits de T'innv indique un procès n'ayant pas encore atteint son point terminal, et ils sont tous intransitifs, sauf Gen 30,39 qui avec Ex 1,19 acquièrent une lecture itérative.

4. Le mode de traduction. Pour l'instant, on peut conclure que le recours à l'ind.impf. dans la traduction du weqatal n'était pas motivé, du moins dans la totalité du texte et certainement pas dans toutes les occurrences, par une certaine forme verbale précédant le weqatal en question. Afin de trouver d'autres solutions possibles, nous allons maintenant évoquer les facteurs situationnels. Si nous réexaminons les cas, en tenant particulièrement compte des marqueurs d'itération, l'absence des adverbes d'itération ou d'habitude suscite l'attention dans les cas abordés. C'est d'autant plus étonnant si l'on prend en considération que le yiqtol narratif était employé assez fréquem· ment avec ce type d'adverbes. Nous avons trouvé un seul adverbe vraiment itératif, en Ex 16,21, qui s'est révélé insignifiant pour le mode de traduction. Les autres adverbes relevés sont des compléments de durée ou de temps passé. Le contexte, précédant ou suivant des séquences avec le weqatal, ne fait pas jaillir non plus l'idée d'itération: il faut seulement

00044640

Imparfait dans le >récit
récit< au ">discoursrécit
discoursdiscours< est un type de

lexte et un discours exprime un "propos que l'on tient"

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