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PROJET DE FIN D’ÉTUDES Pour l’obtention du diplôme de licence fondamentale en sciences économiques Parcours : Economie et Gestion
Sous le thème : LA FISCALITE ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE Etude Empirique : Cas du MAROC
Préparé par : ILHAM GSOURI & ABDELILAH AZIB Et soutenu le 05/06/2020 Sous la Direction du professeur : ALI AOUJIL Année universitaire : 2019 / 2020
Remerciements Qu’il me soit permis de transmettre, à travers ce mémoire, mes remerciements et mes sentiments de profonde reconnaissance à : Monsieur Ali AOUJIL pour ses conseils, ses orientations et son accompagnement tout au long de cette formation avec une patience et un dévouement rare. J’en profite d’exprimer mes respects et ma gratitude d’être parmi ses étudiants. Tous les professeurs de La FSJES – AIN SEBAA sans exception. Aux membres du jury de soutenance qui ont bien voulu se joindre à ce travail. Mes collègues de classe sans exception et avec qui j’ai passé un temps agréable et j’ai établit beaucoup d’amitié.
Enfin, Un dernier merci à toute personne ayant contribué de près ou de loin à l’élaboration de ce modeste travail.
METHODOLOGIE ET PLAN DE TRAVAIL La méthodologie adoptée pour l’élaboration de ce travail s’est articulée sur les axes suivants : 1) Adoption du sujet de mémoire avec présentation de la cible, à savoir la détermination de la connexité entre le système fiscal marocain et la croissance économique 2) Validation de la problématique ainsi que la méthodologie de recherche 3) Recueil des informations nécessaires à partir des ouvrages, rapports, internet, questions et débats notamment avec les professeurs… 4) Développement stratégique de sujet de la façon suivante :
Présentation panoramique sur la fiscalité (le système fiscal marocain)
Etude théorique de la pression fiscale
Détermination de la structure des recettes fiscales et interaction entre recettes fiscales et le PIB via une Etude Empirique qui vise à montrer l’impact du système fiscal marocain sur la croissance économique
Par conséquent, ce mémoire sera scindé en deux parties : •
La première partie présentera une approche théorique sur la fiscalité en faisant dans le premier chapitre un revu de littérature sur le système fiscal marocain ; ses sources, son historique et son évolution, et on va mettre l’accent sur les fondements théoriques de la fiscalité en évoquant l’impôt dans les pensées économiques après avoir défini la théorie des impôts. Le deuxième chapitre sera consacré à l’étude théorique de la notion de la pression fiscale.
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La deuxième partie viendra logiquement pour traiter d’une manière scientifique la liaison entre les recettes fiscales et le PIB et tira l’impact du système fiscal marocain sur la croissance économique.
SOMMAIRE REMERCIEMENTS METHODOLOGIE ET PLAN DE TRAVAIL
RESUME:........................................................................................................................................1 INTRODUCTION GENERALE...................................................................................................2 PARTIE I: APPROCHE THEORIQUE DE LA FISCALITE.............................................6 CHAPITRE I: VUE PANORAMIQUE SUR LA FISCALITE...................................................7 SECTION 1: LE SYSTEME FISCAL MAROCAIN...............................................................7 SECTION 2: LES FONDEMENTS THEORIQUES DE LA FISCALITE...............................27 CHAPITRE II : ETUDE THEORIQUE DE LA PRESSION FISCALE...................................41 SECTION 1: LA NOTION DE LA PRESSION FISCALE......................................................41 SECTION 2 LA COURBE DE LAFFER :............................................................................46 PARTIE II: LE SYSTÈME FISCAL ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE, ETUDE EMPIRIQUE: CAS DU MAROC...............................................................................................53 CHAPITRE III : RECETTES FISCALES ET CROISSANCE ECONOMIQUE :..................53 SECTION 1: STRUCTURE DES RECETTES FISCALES.....................................................54 SECTION 2: INTERACTION ENTRE RECETTES FISCALES ET PIB................................55 CONCLUSION GENERALE:....................................................................................................59 BIBLIOGRAPHIE.......................................................................................................................61 SITE WEB.....................................................................................................................................62 TABLE DES MATIERES..........................................................................................................63
RESUME: Le sujet de notre étude porte sur le système fiscal et son impact sur l’économie Marocaine, on cherche au delà de cette étude de déterminer la corrélation qui existe entre la fiscalité et la croissance économique, pour vérifier cette liaison pour le cas du Maroc ; en commençant tout d’abord par exposer une vue panoramique sur le système fiscal marocain « cycles des réformes fiscales » et les fondements théoriques de la fiscalité. Avant de développer une étude empirique qui sert à répondre à notre problématique, nous avons présenté une étude théorique de la pression fiscale comme une phase indispensable dans notre étude. Et à la fin nous avons confronté les idées tirées du cadre théorique avec une étude empirique qui vise à montrer la relation (impôt-croissance) et évaluer l’incidence de la structure des rentrées fiscales sur la croissance économique ; en s’appuyant sur la présentation de profil du système fiscal marocain à travers le suivi de la structure des recettes fiscales. Puis, la détermination de la relation d’interaction entre les variations des recettes fiscales et celles du PIB. Les résultats obtenues de cette étude ont démontré d’une part l‘insuffisante de la condition de proportionnalité de l‘évolution des recettes fiscales et celle du PIB pour vérifier l‘existence d‘une relation saine entre les deux variables. D‘autre part la difficulté de mesurer avec précision l‘effet de la fiscalité sur la croissance économique.
INTRODUCTION GENERALE La croissance économique a longtemps été considérée comme un outil exclusif et indispensable qui améliore le bien-être de l’ensemble de la population, et donc favorise le développement ; en évoquant la définition de la croissance économique selon Frédéric TEULON : la croissance
économique « est une progression quantitative de la production. Elle est le préalable à tout effort de développement (…) ». Le développement économique a déjà fait l’objet d’une littérature abondante. Après une analyse souvent savante du sous développement, les spécialistes traitent des voies et moyens du développement. La fiscalité est donnée comme l’un de ces moyens[ CITATION OCD09 \l 1036 ] ; certains la considèrent même comme « l’une des clefs du développement».[ CITATION IDE \l 1036 ] La fiscalité est l'un des facteurs déterminants de la croissance. Si l'activité productive augmente, les recettes fiscales suivent de manière significative. Et contrairement, la stagnation de la croissance pousse vers la recherche des recettes exceptionnelles (comme la privatisation) ou l'augmentation de la pression fiscale. La notion « système fiscal » est utilisée par les fiscalistes pour désigner l'ensemble des impôts appliqués à un moment donné dans un pays déterminé. Il peut paraître excessif de parler de système fiscal dans la mesure où la formule semble impliquer l'existence d'une combinaison harmonieusement et logiquement agencée alors que l'observation des diverses structures fiscales montre qu'elles sont le plus souvent constituées d'éléments dispersés, plus ou moins cohérents, qui résultent plus d'une sédimentation et d'une juxtaposition que d'une réflexion abstraite. Reflet de l'état d'une société, traduction de la nature de pouvoir, la structure fiscale d'un pays dépend certes des choix du pouvoir politique mais demeure soumise à l'influence de facteurs sociaux, économiques, psychologiques avec lesquels les gouvernements doivent composer. Cependant, tout système fiscal comprend deux grands axes : Une structure normative qui comprend les principes de base (taux d'imposition, base imposable, unité d'imposition etc. ...), et le second axe qui englobe les dérogations qui représenteront l'intervention de l'Etat visant à réglementer
le développement économique et social, cette action volontaire de pouvoirs publics par l'intermédiaire de la fiscalité s'effectue sous forme de mesures incitatives sélectives représentant des pertes volontaires de recettes budgétaires que l'on peut qualifier de « dépenses fiscales ». Au cours de ces dernières années, des pressions de plus en plus fortes se sont exercées pour réformer les systèmes fiscaux nationaux (Une tendance légèrement haussière à partir de 2015, avec un niveau d’imposition qui augmente et qui reste assez élevé, les ratios recettes fiscales/PIB passant de 20,7% en 2015, à 20,9% en 2016 et enfin à 21,15% en 2017). Ces pressions sont d'abord d'origine externe, dans la mesure où la compétition entre économies nationales passe aussi par la fiscalité. Mais les régimes fiscaux subissent aussi une pression de l'intérieur. Il est vrai que les développements de la politique fiscale d'un pays ne peuvent guère être convertis directement dans un autre, car les systèmes fiscaux nationaux sont toujours le reflet de l'Histoire et des particularismes nationaux. On peut toutefois lire dans les réformes fiscales d'autres pays des développements et des tendances et en tirer des incitations pour améliorer son propre système. Compte tenu des difficultés d'application et des problèmes d'acceptabilité politique, la plupart des pays ont toutefois procédé à de multiples mesures individuelles et réformes partielles, qui se sont traduites ici et là par une réorganisation fondamentale de l'imposition. D'un autre côté, l'investissement est devenu l'objet de convoitise des politiques publiques. Tous les Etats, y compris les plus développés, s'emploient à ajuster et à réinventer les outils incitatifs pour être encore plus attractifs de l'activité économique génératrice d'emplois et de richesses pour la collectivité. Naturellement, l'instrument fiscal est mis à contribution compte tenu de la part du coût fiscal de plus en plus élevé dans la détermination du coût final des produits et services et qui a
conduit à l'émergence d'une véritable ingénierie fiscale, elle-même liée à l'ingénierie financière. A l'instar des entreprises, les Etats se sont alors mis en concurrence entre eux pour offrir l'environnement fiscal le plus attractif possible. Chaque Etat tente d’accroître sa compétitivité, notamment en offrant une fiscalité plus compétitive qui rendrait l'entreprise plus compétitive. Cela dit, les incitations fiscales qui sont devenues une sorte de cheval de bataille entre les législations fiscales ne sont pas le facteur le plus déterminant de la décision d'investissement. Les études et enquêtes des instances compétentes placent le facteur fiscal au sixième rang parmi les facteurs qui influent sur la décision de l'investisseur. La qualification de la main-d’œuvre et sa rentabilité, la taille du marché, l'infrastructure, la stabilité politique et la transparence du système sont autant de facteurs qui, pour l'investisseur, comptent probablement plus que la variable fiscale. Après avoir défini le système fiscal et ses divers impacts, il est clair que le sujet de notre étude porte sur le système fiscal et son influence sur l'économie Marocaine ; dans cette perspective on peut accentuer notre problématique centrale qui nous permet de mettre en évidence la corrélation qui existe entre les deux variables précédentes, on pose notre problématique comme suit : La fiscalité marocaine et la croissance économique ; quelles liaisons, pour quelles influences ? Pour répondre à cette problématique, nous nous baserons sur cinq hypothèses afin de nous permettre d’aborder notre sujet passant du côté théorique conceptuel au côté pragmatique ;
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La fiscalité marocaine prend ses inspirations du coté économique
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Il y a une relation d’interdépendance entre la fiscalité marocaine et la croissance économique
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Toute amélioration du système fiscal marocain peut conduire à une progression de la production
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Plus la pression fiscale globale est faible, plus la probabilité est forte que l’impôt va stimuler utilement l’activité économique privée, l’épargne, l’investissement et accroître inévitablement la production
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La fiscalité marocaine est un instrument puissant pour stimuler le processus de la croissance
Pour mener à bien notre étude, notre sujet sera basé sur deux grandes parties. La première partie est composée de deux chapitres ; nous allons commencer dans le premier chapitre par exposer un revu de littérature sur le système fiscal marocain ; ses sources, son historique et son évolution et présenter les fondements théoriques de la fiscalité. Le deuxième chapitre sera consacré à l'étude théorique de la notion de la pression fiscale, et à la fin, nous allons confronter nos réflexions tirées de première partie avec une étude empirique qui représente la seconde partie pratique ; visant à montrer l’impact du système fiscal marocain sur la croissance économique. La conclusion de ce mémoire reprend les grandes lignes de cette recherche. Elle propose également diverses perspectives de recherche pour ce travail.
PARTIE I: APPROCHE THEORIQUE DE LA FISCALITE Introduction : Le défi du développement social et économique, de réduction de la pauvreté et de réalisation du bien être social laisse les Etats en recherche continue de politiques de gouvernance économique et financière adéquates, capables de mobiliser des ressources nationales. La fiscalité est un outil fort à la disposition des puissances publiques, surtout dans les pays en voie de développement, pour orienter la politique économique vers la réalisation de la croissance et le progrès économique et social.
La recherche des régimes fiscaux adéquats aux structures économiques et sociales des pays est une préoccupation pour répondre aux objectifs de compétitivité (attractivité du pays par sa fiscalité), d’équité (acceptation sociale) et d’efficacité (générer des ressources pour fonctionner). C’est dans un contexte de crise des finances publiques que le Maroc a connu sa principale réforme fiscale. Il s’agit d’une loi cadre, promulguée en 1984, qui a défini le cadre général de cette réforme. Celle-ci s’est déployée progressivement sur plusieurs années et s’est traduite par l’introduction des principaux impôts actuels. Dans cette partie, nous allons présenter une approche théorique sur la fiscalité en faisant dans le premier chapitre un revu de littérature sur le système fiscal marocain ; ses sources, son historique et son évolution. Nous enchaînerons en citant les fondements théoriques de la fiscalité. Dans Le second chapitre nous nous intéressons à faire une étude théorique consacrée à la notion de la pression fiscale.
CHAPITRE I: VUE PANORAMIQUE SUR LA FISCALITE Introduction : Le système fiscal marocain a connu une profonde réforme depuis le milieu de la décennie 80 dont l’’objectif principal était la mise en place d’un régime fiscal moderne, cohérent et efficient. Cette réforme a porté sur les principales catégories d’impôts et taxes et a abouti à la mise en œuvre de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) en 1986 en remplacement de la taxe sur les produits et services, et à l’institution de l’impôt sur les sociétés (IS) en 1988 et de l’Impôt Général sur le Revenu (IGR) en 1990, en remplacement des divers impôts cédulaires et de la contribution complémentaire. Cette réforme a été suivie par une phase de baisse des taux, le renforcement des droits des contribuables et la promulgation de la charte de l’investissement. Parallèlement, la réforme tarifaire a été initiée afin de simplifier et d’aménager les quotités tarifaires au niveau douanier. La configuration du système fiscal en vigueur présente les caractéristiques d'une fiscalité moderne. Cependant, des insuffisances entachent le système en vigueur dont les plus importantes sont l’existence de distorsions, la multiplicité des taux, l’importance des exonérations et
l’étroitesse des bases imposables. En perspective de la zone de libre-échange et dans le cadre de la préparation des assises fiscales. Ce chapitre est composé de deux section ; la présente section tente de définir le droit fiscal et de dégager des ressources conséquentes. Aussi, nous allons aborder l’historique de système fiscal marocain et son évolution dans le temps. Alors que dans La seconde section nous allons mettre la lumiére sur la théorie de l’impôt et citer les conceptions des économistes qui ont traité d’une maniére profonde cette théorie.
SECTION 1: LE SYSTEME FISCAL MAROCAIN
1. LE DROIT FISCAL 1.1 DEFINITION Le droit fiscal est défini comme étant l’ensemble des règles de droit destinées à permettre à l’Etat de percevoir, auprès des citoyens, leur contribution aux charges financières exigées par l’intérêts public Le droit fiscal réglemente les relations financières entre les pouvoirs publics et les contribuables (personnes physiques ou morales) à travers un certain nombre de prélèvements fiscaux sous formes d’impôts et taxes.
1.2LES SOURCES DU DROIT FISCAL MAROCAIN Les sources formelles du droit fiscal sont à l’origine des normes qui constituent le droit fiscal. Assez classiquement, ces sources sont internes mais aussi internationales
La constitution :
C’est la loi suprême qui contient des dispositions intéressant les fondements de l’obligation fiscale et l’autorité compétente pour l’établir;
La loi des finances
Conformément à l’article 49 de la constitution, la chambre des représentants vote la loi de finances dans les conditions prévues parle dahir portant loi organique des finances . Ainsi, cette loi definances prévoit et autorise, pour chaque année civile, l’ensemble des ressources et des charges de l’Etat que seules les lois de finances dites “rectificatives” peuvent en cours d’année modifier;
la loi rectificative : Généralement, on a recours à cette loi lorsque l’évaluation de la conjoncture, en égard aux prévisions, rend nécessaire une réévaluation et une actualisation des objectifs en matiére de recetteset de dépenses;
la jurisprudence : les contribuables qui ne sont pas satisfaits d’une décision prise à leur encontre par l’administration ont le droit de contester la légalite de cette décision devant les tribunaux;
La doctrine administrative : Ce sont l’ensemble des opinions émises par les auteurs sur les problèmes juridiques. Elle s’exprime par des écrits qui peuvent prendre des formes diverses tel que les chroniques ou les notes d’arrêt, les articles manuels, les traités, les théses de doctorat…
Les sources internationales :
Inspiré de la législation française, le système fiscal marocain prend place dans un cadre national et c’est ainsi que le maroc a pu passer, avec bien d’autres pays étrangers, des conventions fiscales de réciprocité tendant à éliminer les doubles impositions ;
Les circulaires : Ce sont l’ensemble des commentaires formulés par l’administration à propos des textes législatifs et réglementaires. Ces commentaires sont rédigés dans le but d’interpréter le contenu des dispositions fiscales.1
LE
CYCLE
DES
REFORMES
FISCALES
11-- PPériode ério d e 119109 1 0 - 11922 9 2 2 : (L ro tecto rat) : SSubstitution u b stitu tio n (Lee pprotectorat) ddes es im p ô ts de d e la étro p o le, ddits its m o d ern es, au p ô ts impôts la m métropole, modernes, auxx im impôts trad itio n n elles dd’obédience ’o b éd ien ce relig ieu se traditionnelles religieuse 22-- PPériode ério d e 11961 9 6 1 –– 11978 9 7 8 : (L ’in d ép en d an ce): (L’indépendance): R em p lacem en t ddes es im p ô ts in d iciaires ppar ar ddes es im p ô ts Remplacement impôts indiciaires impôts an aly tiq u es analytiques 33-- PPériode ério d e 119849 8 4 - 22007 0 0 7 : (M o d ern isatio n ddee l’E tat et ddee (Modernisation l’Etat ses institutions): in stitu tio n s): Refonte R efo n te ddes es im p ô ts an aly tiq u es (o u impôts analytiques (ou céd u laires) dans d an s ddes es im p ô ts sy n th étiq u es. cédulaires) impôts synthétiques.
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https://www.tifawt.com/economie-et-gestion/historique-du-systeme-fiscal-marocain/ consulté le 15 avril 2020.
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MOTS CLES: 2
Impôt indiciaire Impôt synthétique & analytique
3
2. APERCU HISTORIQUE SUR LE SYSTEME FISCAL MAROCAIN L’histoire de l’imposition au Maroc est dans une large mesure celle de développement de l’administration avant le protectorat, pendant la période coloniale et puis aprés l’indépendance. Ces transitions ont donné naissance, au final, à une fiscalité moderne qui est l’émanation de la volonté d’intégrer l’économie marocaine dans l’échiquier international.
2.1 LE REGIME FISCAL AVANT LE PROTECTORAT: Même avant le protectorat, l’instauration de la fiscalité est la conséquence de la pression budgétaire découlant de la situation des finances publiques qui s’est degradée pour des raisons multiples liées aussi bien à l’accroissement des dépenses qu’à la réduction des recettes. En effet, les dépenses engendrées par les affrontements militaires conjuguées à la nécessité de se procurer des armes modernes à des prix de plus en plus élevés ont progressivement alourdi les charges publiques. Par ailleurs, le développement des relations commerciales entre le Maroc et les pays de l’Europe a conduit le Maroc de conclure de nombreux traités qui avaient pour Un impôt qui est déterminé par la méthode indiciaire qui consiste à évaluer la matière imposable a partir de certains signes extérieurs aisément constatables et auxquels est attribuée une valeur présentative donnée; 3 Un impôt synthétique prend en compte un ensemble d’éléments (fait la synthèse de plusieurs situations économiques ou de revenus): impôt sur le revenu qui est établi sur la somme des revenus des personnes physiques. Alors qu’un impôt analytique prend en compte un seul élément ou situation: la tva qui est un impôt sur la consommation ou le chiffre d’affaire. 2
conséquence de réduire les profits qui pouvaient être tirés des opérations de commerce international. Ainsi, face à une dette extérieure croissante, le seul refuge reste le recours à l’impôt. Avant le protectorat le système fiscal en vigueur était constitué par les principaux prélévements ci-aprés : a. La Zakat 4: Littéralement purification ou aumône légale, la Zakat a d’abord pour fonction de purifier les revenus et les biens des musulmans. C’est une somme que chaque musulman productif doit verser, indiquant ainsi sa solidarité avec sa communauté. Elle est le troisième pilier de l’Islam aprés le témoignage de la foi et la prière. Au Maroc, bien qu’étant un prélévement puissant son origine dans les textes coraniques, la Zakat n’était pas dotée de mécanismes de recouvrement contraigant établis les pouvoirs administratifs. Ainsi la renonciation à sa perception fait de la Zakat un acte purement volontaire entrepis par les croyants afin de permettre aux personnes méritants cette aumône de subvenir à leurs besoins vitaux. b. l’Achour : Les terres productives soumises à l’autorité de l’Etat étaient frappées d’un prélévement égal à 10% des récoltes et des fruits. Ce prélévement effectué sous le nom de l’Achour était une forme de Zakat sur les revenus agricoles. c. La Jezya : La Jezya ou “capitation” est un impôt versé par les non musulmans pour bénéficier de la protection du sultan musulman. C’est aussi une contribution imposée aux citoyens pour financer la défense et la protection de la Patrie. En effet, outre que La Jezya est considérée comme un symbole de soumission au régime musulman, elle est en réalité une contribution financière au service militaire obligatoire pour les musulmans. Cette capitation était introduite au Maroc par IDRISS IBN IDRISS qui la percevait des gens du livre ( les juifs et les chrétiens). Au début de son application, le montant fixé par le calife, était
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« La Zakat est réservée aux pauvres, indigents, ceux qui y travaillent, ceux dont les cœurs sont à gagner, L’affranchissement des jougs, ceux qui sont lourdement endettés, dans le sentierd’Allah et pour le voyageur ».Verset 60 de la sourate At-TAWBAH, le saint Coran.
imposé tout homme apte à porter les armes exception faite des femmes, enfants et vieillards qui en étaient exonérés. d.Le Kharaj : littéralement, le produit de la terre. C’est un impôt foncier sur les terres que les non-musulmans continuent à exploiter même si elles sont devenues des propriétaires musulmans. Mais les héritiers de ces possesseurs se sont ensuite souvent convertis à l’Islam. Comme cela aurait ruiné le Trésor de les dispenser pour autant du Kharaj, on a fini par établir que le statut de la terre ne changerait pas avec celui de possesseur. La valeur du Kharaj est généralement estimé par le sultan qui determinait la part des récoltes qu’il choisit de partager avec eux. Le Kharaj peut également être acquitté en monnaie courante. Le sultan Almohade Abd Al Mu’min Ben Ali avait décidé de faire un arpentage “ taksir “ de tout le nord de l’Afrique et de soustraire un tiers au compte des montagnes et des terres improductives5 Le Kharaj, tombé en désuétude en raison des difficultés de sa mise en application, fut remplacé sous l’Etat sâadien au début du XVIème siècle par un autre impôt foncier, à l’origine à peu près identique, la Naïba, impôt de remplacement. La Naïba était due par les tribus qui ne faisaient pas de service militaire sur l’ensemble des terres productives qu’elles exploitent. La distinction, bien connue entre tribus de GUICH (tribus militaires exempte de Naïba) et tribus de Naïba (assujetties à celle-ci) date de cette époque6 e. La HÉDYA : La HÉDYA est une donation faite aux souverains à l’occasion des cérémonies religieuses. Si la HÉDYA revêtait au tout début la forme de cadeaux volontairement offerts par les tribus au Sultan, cette dernière serait devenue obligatoire sous forme de redevance de souveraineté. Le montant de la contribution était déterminé à l’avance, et il incombait aux tribus de s’en acquitter une fois que l’autorisation eut été donnée aux OUMANAS de procéder à son recouvrement. L’histoire du Maghreb I, LAROUI ABDELLAH, Petite collection Maspero, 1976, p.168. Les finances des collectivités locales au Maroc : essai d'une approche globale des finances locales, JILALI CHABIH, Collection Histoire et perspectives méditerranéennes, HARMATTAN, p.62 5
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f. LA HARKA, LA MOUNA, LA SOKHRA, GHORAMA ET LA TOUIZA La HARKA est le contingent armé demandé à une tribu par le Sultan lorsqu’il voulait entreprendre une exploitation militaire. Ce sont les notables des tribus qui participaient à cette contribution. Ils s’équipaient eux même, mobilisaient leurs serviteurs et recevaient, en guise de compensation, une partie du butin récolté7. La MOUNA fait référence aux fournitures de vivre que les tribus affectaient aux armées du Sultan et aux auxiliaires du Makhzen en tournée. La SOUKHRA représente les commissions remises par la tribu aux fonctionnaires qui séjournaient sur son territoire pour quelque motif que ce soit. La GHORAMA ou « CHOMARA » était la conséquence financière d’un dommage causé par un membre d’une tribu (cas de révolte, de vols ou de crimes commis sur son territoire). Elle découle du principe de la responsabilité collective. Enfin, la TOUIZA est un impôt de prestations qui permettait de réaliser des équipements d'intérêt commun ou d'effectuer des travaux de servitudes. g. LE MEKS : Dès le début de son règne, Sidi MOHAMED BEN ABDELLAH décréta la levée du « MEKS » ou taxe variée sur les opérations de commerce intérieur. Il obtint cependant au préalable une «fatwa » ou consultation favorable des Oulémas8. Cette taxe fut une pierre d’achoppement constante entre le pouvoir et les grandes cités. Tromper quelqu’un sur le marché est d’ailleurs le sens premier du verbe « MAKASA ». h. TERTIB : Le TERTIB s’inscrit dans le cadre d’une réforme fiscale moderniste. Décidé par MoulayAbdelaziz, cette réforme visait à instaurer un nouvel impôt sur les biens qui remplace l’ancien système basé sur la Zakat, l’Achour et les autres taxes de souveraineté. Moulay Abdelaziz étant le successeur de Moulay Hassan qui, lui-même, avait entrepris de nombreuses tentatives de réformes fiscales (généralisation de l’impôt, fixation du montant de l’impôt agricole à payer par Analyse de la décision fiscale au Maroc, Noureddine BENSOUDA, 2009, éditions la croisée des chemins, p.119. 8 Le mémorial du Maroc. LAARBI ESSAKALI, Henri MAURIN. Editions Nord Organisations, 1985.Tome 4 p.119. 7
chaque tribu pour limiter le droit d’appréciation des gouverneurs tout en essayant d’introduire une sorte de progressivité de l’impôt, réforme de l’administration « Al AMANA »). Connu sous le nom de “ TERTIB ” (organisation), cette nouvelle réforme consistait à suivre une politique fiscale basée sur la justice et l’égalité, ne concédant à personne aucun privilège ni immunité des taxes locales, dont jouissaient auparavant grand nombre de personnes9. Aussi, le TERTIB visait-il à assainir la société et l’économie marocaines qui connaissaient une crise financière due notamment au désintérêt des citoyens pour verser leurs contributions. Toutefois, Le TERTIB a été déclaré dans une conjoncture intérieure particulière, et à un moment où les pressions françaises sur les frontières Est du pays se faisaient de plus en plus sentir. Ainsi, si le projet de réforme fiscale émanait d’une nécessité locale concernant les Marocains, il n’avait pas échappé aux influences étrangères, notamment françaises et anglaises. En effet, la signature de l’Acte d’Algésiras en 1906 aura un double effet pour l’économie du Maroc : la diminution des entrées relatives aux droits en douane suite à l’instauration du régime de la « porte ouverte » et la limitation du champs des impôts prélevés en interne suite à la fixation par l’Acte d’un certain nombre d’impôts. 2.2 LE REGIME FISCAL PENDANT LE PROTECTORAT : Cette période s’était caractérisée par la réforme du système fiscal suite à la détérioration progressive des finances du Maroc et à l’aggravation de son endettement. Ainsi, le Protectorat fera de l'impôt le principal instrument d'intervention économique qui s’est traduite par la mise en place d’un système fiscal inspiré du système français. Ce système consacrait les dispositions de l’Acte d’Algésiras, celles du traité du protectorat et l’expérience des pratiques antérieures. Le système d’impôts directs comportait essentiellement le TERTIB qui fut réaménagé en 1915 par un dahir régissant et réglementant cet impôt. L'impôt agricole au Maroc, "le TERTIB". Roland Lebel E. Larose, 1925.
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La taxe urbaine assise sur la valeur locative des propriétés bâties situées dans le périmètre urbain tel qu’instituée par l'Acte d'Algésiras sera révisée en 1918. Il a par ailleurs été institué un impôt, dit impôt des patentes10, sur les activités à but lucratif. Le protectorat a également introduit la taxe d’habitation qui était établie au nom de toute personne disposant d’une habitation dans les villes et les centres urbains. Le prélèvement sur les traitements et salaires a vu le jour à partir de 1939. Cet impôt s’inspirait largement de l’impôt sur les salaires français avec un barème progressif et un abattement à la base, assorti le cas échéant de déductions pour enfants à charge. L’impôt sur les bénéfices11des activités patentables fut également instauré sans pour autant supprimer la patente. À côté de ces impôts directs, on recense les droits de douane, les taxes intérieures sur les biens de consommation, la taxe sur les transactions avec exonération du commerce de détail. Les droits d'enregistrement et de timbre, quant à eux, furent créés par le Dahir du 15 juillet 1914. La fiscalité indirecte comprenait également d’autres taxes dont les droits de marchés ruraux, les droits de régie, les droits des pauvres, les vérifications des poids et mesures12. La prédominance de ces impôts indirects (les 4/5 des recettes provenaient de ces impôts indirects) avait pour but essentiel d’alimenter le trésor public et de promouvoir le développement des infrastructures de base. En effet, l'objectif de l'impôt au cours de cette période, au-delà de la mobilisation des ressources financières nécessaires à la marche de l'État, visait à construire des routes, des voies ferrées, ports, liaisons aériennes, électrification qui servaient le développement des entreprises surtout étrangères. Patente a pour origine le mot latin qui signifie licence ou autorisation d’exercer. Ce qui fut le premier impôt sur les bénéfices au Maroc qui deviendra Impôt sur les Bénéfices Professionnels et par la suite l’Impôt sur les Sociétés actuel. 12 L'évolution de la fiscalité marocaine depuis l'instauration du Protectorat : Livre 4 : Le sort de la fiscalité dans l'évolution du Maroc moderne. Jacques Jouannet. Librairie générale de droit et de jurisprudence, 1953 10
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L'avènement de l'indépendance du Maroc fera de l'impôt un moyen de solidarité nationale et un instrument de politique économique. 2.3 LE REGIME FISCAL AU LENDEMAIN DE L’INDEPENDENCE : L'indépendance du Maroc est un évènement majeur qui va changer le cours des événements. L'instauration d'un régime de monarchie constitutionnelle s'est accompagnée d'un changement de philosophie de l'impôt, dorénavant fondée sur le consentement, la solidarité et l'incitation économique13. La fiscalité marocaine post indépendance trouve sa légitimité dans les textes de la constitution en tant que loi suprême qui contient des dispositions définissant les fondements de l’obligation fiscale et l’autorité compétente pour l’établir. L’article 53 de la constitution du 7 Décembre 1962 stipule que le parlement vote la loi de finances dans les conditions prévues par le dahir portant loi organique des finances. Ainsi, cette loi de finances prévoit et autorise, pour chaque année civile, l’ensemble des ressources et des charges de l’Etat que seules les lois de finances dites «rectificatives » peuvent en cours d’année modifier. Les lois de finances promulguées depuis le début des années 60 jusqu’au milieu des années80 comportaient de nombreux aménagements et réformes. Concernant les impôts de consommation, le Maroc a mis en place une nomenclature et un tarif douanier moderne qui a abandonné les dispositions de l’Acte d’Algésiras (taux uniforme de 10%, majoré de la taxe spéciale de 2,5% et des droits de timbre de 0,05%) et a soumis les produits à des taux distincts14.
Analyse de la décision fiscale au Maroc, Noureddine BENSOUDA, 2009, éditions la croisée des chemins, p.127 13
14
Les biens d'équipements et les matières premières étaient taxés à des taux assez faibles (moins de 10%), les demi-produits entre 5 et 20%, les produits de consommation entre 15 et 35% et les produits inutiles de 50% à 100%. Les autres produits considérés concurrents des produits marocains étaient interdits à l'importation.
Pour ce qui est des taxes intérieures à la consommation, elles ont été appliquées au tout début aux tabacs, vins et alcools, ainsi que les produits pétroliers puis généralisées aux autres produits de consommations courantes tel que le sucre, le thé, le café... La taxe sur le chiffre d'affaires a été instituée le 30 décembre 1961, en remplacement de la taxe sur les transactions. Cette nouvelle taxe avait prévu plusieurs taux : l'eau, l'énergie électrique, le gaz et les produits pétroliers étaient taxés à des taux variant de 6 à 8%, les produits pharmaceutiques, récepteurs de radiodiffusion et télévision et les fournitures scolaires étaient au taux de 8%, les huiles alimentaires à 9%, certains produits alimentaires de large consommation à 12%... avec une exonération des produits de première nécessité tel le pain, les farines, le lait, le sucre, les produits agricoles, les transports ferroviaires… Concernant l'imposition du travail, il s'agissait principalement du prélèvement fiscal opéré sur la population active travaillant dans le secteur public et privé par le biais du prélèvement sur les traitements et salaires (P.T.S.). Cet impôt portait sur les traitements, les indemnités et émoluments, les salaires et tous les avantages en argent ou en nature ainsi que les pensions avec une exonération des frais professionnels et des déductions en fonction de la situation familiale du contribuable. Cet impôt est retenu à la source sur la base d’un taux variant de 6% à 36%. Par ailleurs, la taxation des professions libérales, industrielles et commerciales se faisait par le biais de l'impôt des patentes et l'impôt sur les bénéfices professionnels (en remplacement de l’impôt sur les bénéfices des activités patentables). L'impôt des patentes s'appliquait aux personnes physiques ou morales (quelle que soit leur nationalité) qui exercent une profession, une industrie ou un commerce au Maroc. Toutefois, afin d’améliorer les recettes fiscales, il fut également adopté en 1972 une contribution complémentaire sur le revenu global des personnes physiques résidente à raison de leur revenu global et non résidente pour leurs revenus de source marocaine non passibles ou exonérés à l'étranger.
Il a également été instauré de nombreuses réformes fiscales visant à instaurer un système fiscal qui favoriserait le développement de la production et des investissements. Le premier code des investissements date de 1958. Ce dernier a été complété par le code du 31 décembre1960 dont le principal objectif était de faciliter la création et l'équipement des entreprises. Ainsi, il avait accordé : • la réduction du droit d'enregistrement à l'apport en société à titre pur et simple à l'occasion des constitutions et des augmentations de capital des sociétés ; • l'exonération partielle de l’impôt des patentes pour les nouvelles immobilisations à laquelle s’est ajoutée par la suite l’exonération quinquennale accordée à tous les secteurs d’activités ; • l'exonération ou le remboursement des droits de douane frappant les biens d'équipement neufs (qui s’est par la suite élargie pour comprendre également les biens d’occasion) ; • possibilité de constatation d’amortissements accélérés des immobilisations nouvelles ; • constitution d’une provision pour l'acquisition de matériel neuf … De 1973 à 1983, la nouveauté introduite a consisté dans la modulation des avantages en fonction de la localisation régionale en vue de favoriser un développement régional harmonieux en distinguant trois à quatre zones géographiques distinctes avec une différentiation dans l’imposition des bénéfices.
3. EVOLUTION DU DROIT FISCAL MAROCAIN Le système fiscal marocain a connu une profonde réforme depuis le milieu de la décennie 80. L’objectif essentiel attendu de cette réforme était l’élaboration d’un système fiscal moderne,
cohérent, efficient et plus universaliste. La fiscalité marocaine s’est donc rapprochée dans son architecture globale des grands systèmes d’imposition connus dans le monde occidental15. En effet, depuis cette date, le Maroc a entrepris un vaste chantier de modernisation de son économie, d’ouverture vers l’extérieur, et de démantèlement douanier par la signature d’accords de libre-échange avec de nombreux pays ou de zones économiques importantes. Aujourd’hui, les droits de douane ayant été fortement réduits, l’impôt constitue l’essentiel des recettes sur lesquelles s’adosse le budget de l’Etat. En plus, cette refonte a permis de donner de meilleures garanties au contribuable. Toujours dans ce cadre, l'administration fiscale a opté, depuis quelques années, pour une modernisation, une simplification et une harmonisation des dispositions fiscales. Cette réforme, dont les principes ont été énoncés par la loi-cadre16n° 3-83 relative à la réforme fiscale adoptée par la chambre des représentants le 20 décembre 1982 et promulguée par le dahir n° 1-83-38 du 23 Avril 1984, s’est fixée pour principaux objectifs : • La mise en place d’un système qui assure d’une part une meilleure répartition de la charge fiscale et un élargissement de l’assiette et la réduction des taxes, et d’autre part un renforcement des garanties que la loi accorde aux contribuables ; • Le remplacement de la taxe sur les produits et les services par la Taxe sur la Valeur Ajoutée(TVA) en 1986 ; • La suppression des impôts catégoriels appliqués par nature de revenu17 et leur remplacement par l’impôt sur les sociétés (IS) en 1988 et de l’Impôt Général sur le Revenu (IGR) en 1990. 15
Cette loi cadre formée de 28 articles a marqué un tournant historique dans l’évolution du système fiscal marocain. 17 A titre d’exemple, les personnes physiques, selon leurs revenus, étaient soumises à une multitude d’impôts ettaxes : Impôt agricole, Impôt sur les Bénéfices Professionnels (I.B.P.), Prélèvement sur les Traitements et Salaires(P.T.S.), Taxe Urbaine (T.U.), Contribution Complémentaire (C.C.), Taxe sur les Profits Immobiliers (T.P.I.), Participationà la Solidarité Nationale (P.S.N)… 16
En dépit des efforts accomplis dans le sens de la simplification et de la mise en place d’un système synthétique, la CÉDULARITÉ n’a pas totalement disparu. En effet, d’autres taxes, comme la Taxe sur le produit des actions et parts sociales (T.P.A), la Taxe sur les Produits de Placements à Revenus Fixes (T.P.P.R.F.), la Contribution sur les Revenus Professionnels et Fonciers Exonérés (C.R.P.F.E.) et la Taxe sur les Profits de Cession de Valeurs Mobilières (T.P.C.V.M.) ont été créées. On assistera, au début des années quatre-vingt-dix, à une tentative de rationalisation des avantages fiscaux par la mise en place d’une charte des investissements en 1996. Cette charte remplace les différents codes sectoriels qui couvraient précédemment l’essentiel des activités économiques du pays. Les avantages fiscaux maintenus sont orientés vers des activités prioritaires (L’Export) ainsi que vers des régions défavorisées et sont introduits dans le droit commun (sans nécessité de l’obtention d’une autorisation préalable). L’organisation des premières assises nationales sur la fiscalité en 1999 a été l’occasion de disposer d’un diagnostic commun et concerté sur le système fiscal et a permis d’arrêter de manière collective une feuille de route pour moderniser davantage le système fiscal marocain. On assiste, ainsi, à partir de 1999 à une évolution qui a permis d’introduire des changements concrétisant les principes directeurs fixés par la réforme fiscale. Pour simplifier le système et réduire sa CÉDULARITÉ, certaines taxes ont été abrogées (P.S.N., la C.R.P.F.E.) et d’autres intégrées dans l’I.S. ou l’I.G.R. (T.P.A., T.P.P.R.F., T.P.I, T.P.C.V.M.), et ce bien que le maintien des impositions à des taux libératoires ne permette pas de répondre totalement à l’objectif d’une imposition globale considérée plus équitable. De nombreuses réformes ont été introduites par les lois de finances successives jusqu’à 2018 qui se sont traduites par la mise en place d’un ensemble de mesures de simplification, de rationalisation et d’harmonisation du système fiscal et dont le résultat a été :
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Réforme des droits d’enregistrement en 2004
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Amorce de la réforme de la TVA en 2005
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Élaboration du livre des procédures fiscales en 2005
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Élaboration du livre d’assiette et de recouvrement en 2006
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Entrée en vigueur en 2006 de la Loi 47.06 portant sur la fiscalité locale ;
• Regroupement des textes fiscaux dans un même volume : le Code Général des Impôts édité en 2007 – dont la revue de l’architecture et la clarification et la cohérence d’ensemble ont été réalisés en 2017/2018 et la mise dans le circuit de validation législative est en cours. Ce travail a été fait à la lumière de la réalité économique et financière des entreprises, mais également en fonction de la réalité de l’administration fiscale, en pleine transformation numérique ;
• Intégration de la taxe sur les actes et conventions dans les droits d’enregistrement en 2008 ; •
Élaboration de la note circulaire globale publiée finalement en 2011.
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Décision de réintégration fiscale progressive du secteur agricole à partir de 2014 ;
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En 2016, changements majeurs au niveau de l’Impôt sur les Sociétés, notamment l’instauration de l’IS proportionnel au résultat fiscal réalisé ;
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En 2016, changements majeurs au niveau de l’Impôt sur les Sociétés, notamment l’instauration de l’IS proportionnel au résultat fiscal réalisé ;
•
Toujours en 2016, généralisation du remboursement du crédit de TVA grevant les biens d’investissement ;
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Mise en place depuis 2016 des procédures de dématérialisation et de numérisation des services fiscaux ;
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En 2017, exonération de l’IS pendant les cinq premiers exercices au profit des entreprises industrielles nouvellement créées ;
•
Instauration de l’IS progressif avec nouvelles tranches ;
•
Et lancement d'un arsenal antifraude fiscal, avec une accélération notable en 2018 ;18
18
[ CITATION CES19 \l 1036 ] , Un Système Fiscal, pilier pour le Nouveau Modèle de Développement. (159 P. P. 20)
De 1993 à 1999 :
De 1986 à 1990 : -L'instauration des trois principales catégories d'impôts
-1999: les Assises Fiscales
TVA-IS-IR
De 1999 à 2009 :
-la mise en place de la fiscalité des valeurs mobilières et des produits de placement à revenu fixes -Réforme de la Taxe des Profits Immobiliers
Date clés du Système Fiscal Marocain
-la réforme du code de l’enregistrement et des
timbres - la codification (Code Générale des Impôts) - la réforme de la fiscalité des collectivités locales. 2013: Assises Nationales sur la FIscalité
Depuis 2000 à Aujourd'hui :
- Renforcement Arsenal Juridique & Réformes Introduites par les Lois de Finances succesisves
Actuellement les principaux impôts et taxes sont régis par deux textes : (i) le Code Général des Impôts qui régit l’IS, la TVA, l’IR, les droits d’enregistrement, les droits de timbre et la taxe spéciale annuelle sur les véhicules automobiles ; (ii) et la loi n° 47-06 relative à la fiscalité des collectivités locales, qui s'articule autour de deux axes : • le premier concerne les taxes gérées par les collectivités locales elles- mêmes, • et le second concerne les taxes locales gérées par la Direction Générale des Impôts (DGI) au profit des collectivités locales. Ces taxes locales concernent deux catégories de redevables - la taxe professionnelle et la taxe de services communaux dues par les entreprises ; - la taxe d'habitation et la taxe de services communaux, dues par les particuliers.
Si les taxes locales sont émises par la Direction Générale des Impôts (DGI) au profit des collectivités locales, le recouvrement de la 1ère catégorie est assuré par cette même Direction, alors que celui de la seconde catégorie est assuré par la Trésorerie Générale du Royaume (TGR). Au plan constitutionnel, la nouvelle constitution (juillet 2011) réitère les principes déjà consacrés, dont notamment Le principe d'égalité devant l'impôt et ses corollaires : Posé par l'article 39, le principe d'égalité en matière fiscale signifie que la contribution commune doit être répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés contributives. Le principe de légalité de l'impôt : Le principe de légalité de l'impôt réaffirmé par l’article 75 de la Constitution 2011 attribue au Parlement une compétence générale en matière fiscale (par le biais du vote de la loi des finances).19
SECTION 2: LES FONDEMENTS THEORIQUES DE LA FISCALITE Avant de procéder à la théorie des impôts nous commençons par la définition de la fiscalité.
1. DEFINITION DE LA FISCALITE l’étymologie du mot fiscal: « FISCUS » chez les romains, c’était le panier qui servait à récolter l’argent public. Aujourd’hui, le fisc constitue les administrations en charge des impôts. Conseil ECONOMIQUE et SOCIAL, (2012), LE SYSTEME FISCAL MAROCAIN: DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET COHESION SOCIALE,, RABAT : CANA PRINT. (225P P. 49 à 57). 19
La fiscalité est le processus par lequel les pouvoirs publics s'assurent des fonds, prélevés par voies obligatoire, afin de payer les dépenses publiques. Les impôts peuvent être prélevés directement sur les individus, ou sur des personnes morales comme les sociétés. Les impôts directs peuvent prendre la forme de sommes fixes ou être assis sur le revenu, la richesse, ou d'autres bases censées représenter les capacités contributives des personnes soumises à l'impôt. Les impôts peuvent être aussi prélevés indirectement sur des transactions ou sur des objets, corporels ou incorporels, quelles que soient les parties ou les propriétaires impliqués.
2. LA THEORIE DES IMPOTS
2.1 DEFINITION DE L’IMPOT: L'impôt est un prélèvement pécuniaire autoritaire obligatoire selon des règles légales à titre définitif et sans contrepartie directe, au nom et au profit de l'Etat ou de toute institution étatique, c'est une cotisation exigée par l'Etat ou les collectivités locales afin d'assurer les dépenses publiques. Quel que soit le nom qu'on lui donne, qu'on l'appelle cens, charge, contribution, contributions, dime, droit, gabelle, imposition, prélèvement, redevance, surtaxe, taxe c'est un impôt.
2.2 LES CARACTERISTIQUES DE L’IMPOT: a. L'impôt est un prélèvement pécuniaire : C'est à dire payable en argent, par chèque et par obligation cautionnée. En ce qui concerne le droit de la douane, les obligations cautionnées prennent la forme de traites cautionnées ou effet en faveur de l'administration de douane, par lesquelles les redevables (qui doit encore quelque chose après un paiement, qui a une obligation envers quelqu'un, c'est une personne tenue de verser une redevance) s'engagent à payer le montant dans un délai. L’histoire fiscale marocaine a connue des contributions en nature (sous forme de biens, de service ou sous forme d’une journée de travail) tel que la MOUNA et la SOUKHRA qui se payer
en nature en faveur des agents de MAKHZENE. De même pendant le protectorat, il y avait un impôt de présentation en journée de travail et qui avait pour but le développement et l’entretien des routes secondaires, chemins de fer et pistes (Dahir du 10/07/1924). Actuellement et vu l'économie dualiste20 dans quelques pays africains, l'impôt est payable en nature. b. L'impôt est un prélèvement autoritaire : Il n'a pas de bases volontaires ou contractuelles, car il est prélevé par des actes de loi et par des institutions qui monopolisent la puissance. c. L'impôt est un prélèvement qui répond aux règles légales : L'impôt ne peut être prélevé que sur dispositions légales. d. L'impôt est un prélèvement sans contrepartie : Il y a absence totale de toute notion de contrepartie directe en matière d'impôt. C'est précisément ce qui différencie l'impôt des autres prélèvements tels que la taxe et les taxes parafiscales.21
2.3 LES FONCTIONS DE L’IMPOT : Il s'agit de voir dans quelle mesure l'impôt est-il devenu un instrument primordial de la politique économique et sociale, car la neutralité fiscale est dépassée, sous la pression de l'interventionnisme où la fiscalité constituera désormais un moyen indispensable de remédier aux problèmes économiques et sociaux. 20
L'économie duale est un modèle de l'économie du développement par Arthur Lewis.
Initialement, il s'applique aux sociétés où coexistent deux secteurs économiques, un traditionnel — agriculture de subsistance, artisanat — et l'autre dit 'moderne' et lié au commerce national ou international (plantations, industries extractives).
21
https://www.startimes.com/f.aspx?t=4136033 consulté le 20 avril 2020.
l’impôt a trois fonctions à distinguer : une traditionnelle « financement des charges publiques » et deux plus modernes : sociale et économique; a. La fonction financière : C’est historiquement la raison première de l’impôt qui doit financer les charges publiques. L’État et les autres personnes publiques peuvent se financer par des moyens autres que l’impôt. Ce peut être des revenus propres (ressources naturelles, revenus du domaine, revenus financiers), mais sauf exception (États ayant des ressources pétrolières importantes) ceux-ci sont insuffisants. Ce peut être encore des emprunts, mais ceux-ci doivent être remboursés et coûtent cher. Au final l’impôt est un moyen de financement commode : il ne se rembourse pas, il ne coûte pas cher à recouvrer, son rendement peut évoluer facilement. L’impôt permet de couvrir les dépenses des services publics gratuits (défense nationale, justice, police, administration générale, etc.) Le rôle financier de l’impôt est constitué le rôle unique dans la conception classique qui estime qu'il est la seule raison pour faire face aux dépenses de l'Etat Gendarme22. Il a été connu sous plusieurs appellations : le rôle financier pour Adam SMITH, le rôle essentiel pour Jones ADHER, l'impôt chez LAUFUNBURGER23... b. La fonction sociale :
La conception de l’impôt ne permet plus de recouvrir toutes ses différentes fonctions; puisqu’audelà de la fonction financière, l’impôt a aussi une fonction sociale. D’une part, l’impôt est ou peut être employé au niveau national pour des aides diverses, pour réduire les injustices sociales (notion de justice fiscale), de façon ponctuelle (personnes âgées, titulaires de revenus modestes) ou plus générale (pour diminuer les inégalités
22
La théorie de l'État gendarme limite les prérogatives légitimes de l'Etat aux seuls domaines où la violence est justifiée, les « fonctions régaliennes » de l'État : le maintien de l'ordre (la police), la justice, la défense du territoire. 23
Économiste français, c'était un spécialiste des sciences financières, parmi ses œuvres : L'intervention de l'État en matière économique
entre les revenus ou les fortunes), voire pour assurer à tous les citoyens un minimum de ressources. L’impôt est donc un mécanisme de redistribution des richesses. L’impôt peut d’ailleurs aussi être utilisé au niveau international pour aider les pays les plus pauvres (taxe de solidarité sur les billets d’avion pour financer des programmes de santé). D’autre part, l’impôt peut être utilisé pour lutter contre certains comportements (pollution, tabagisme, alcoolisme, violence). c. La fonction économique : L’impôt peut être utilisé économiquement à diverses fins. Il peut traditionnellement être un outil de lutte contre l’inflation. Il peut aussi être soit un instrument d’incitation en faveur, par exemple, de l’emploi, de la consommation ou encore de l’investissement (par le biais de déductions de charges, d’exonérations d’impôt, de réductions d’impôt, de crédits d’impôt, d’amortissements dérogatoires, etc.), soit au contraire un instrument de dissuasion (par la suppression de déductions, d’exonérations, etc.) ou de protection (par exemple, les droits de douane).
L'impôt peut jouer un rôle très important dans le développement économique à plusieurs niveaux :
Mobiliser les ressources internes /financement interne du développement :
La fiscalité peut mobiliser les ressources disponibles c'est-à-dire les collecter pour les acheminer vers les dépenses publiques d'investissement, de même cette mobilisation optimale des ressources internes par la fiscalité accroit et renforce l'indépendance vis-à-vis de l'extérieur, car le recours à des solutions de facilite immédiate (l'endettement extérieur) ne peut que porter atteinte à la liberté de décision économique et financière.
La fiscalité et l'épargne:
Partant du principe que les agents économiques changent et modifient leur comportement de consommation (épargne devant l'impôt),ce dernier ; influence et détermine le choix entre l'épargne et la consommation, donc la fiscalité peut intervenir pour favoriser la formation de l'épargne et sa consommation, c'est-à-dire, non pas l'encouragement de l'épargne en soi, mais cette dernière sera acheminée vers les circuits d'investissement.
La fiscalité et l'investissement:
L'instrument fiscal - classe sixième parmi les occupations des investisseurs étrangers24 - joue un rôle très important dans l'encouragement des investissements en accordant des avantages aux investisseurs. S'agissant de l'investissement étranger, il est généralement admis que la décision d'investir dans un pays prend en considération certains éléments : Politiquement: la stabilité des institutions et respect de la justice et son autonomie. Administrativement : l'investisseur cherche les lois modernes et efficaces, de procédures faciles et une communication adéquate. Techniquement : il cherche une infrastructure moderne et générale. Et économiquement : il cherche une politique économique claire, un marché suffisant et en expansion, et des perspectives d'exportation.25
Bien évidemment séparer ces trois fonctions pour les besoins de la présentation peut être artificiel puisqu’un impôt ou une mesure fiscale peut remplir à la fois une fonction financière, économique et sociale. De ces trois fonctions, l’objectif financier reste souvent, au-delà de l’affichage politique, le principal.
3. L’IMPOT DANS LES PENSÉES ÉCONOMIQUES Le débat sur l'impôt et son rôle est parmi les plus importants et les plus anciens de l'économie politique. C'est en essayant de définir la nature, le domaine et le rôle de l'impôt que les économistes classiques tel 24 25
Selon une étude de NÉJI BACCOUCHE Professeur à la faculté de droit de Sfax- Tunisie https://www.startimes.com/f.aspx?t=4136033 consulté le 14 MAI 2020.
que : DAVID RICHARDO26, ADAM SMITH27....ont élaborés les grands traités de l'économie politique Nous traitons les conceptions des trois principaux auteurs qui ont traité profondément la théorie de l’impôt. A. Adam SMITH : Il est anachronique de faire de Smith un farouche opposant à l'Etat sous prétexte des missions limitées qu'il lui assigne (sécurité militaire, administration de la justice et construction de bâtiments d'utilité publique). Mais ces passages sont la base des conceptions progressivement hostiles à l'impôt des économistes classiques. Ainsi, Smith a été placé dans un récent recueil de théoriciens « contre l'impôt28 ». Cependant les potentialités présentes dans les conceptions fiscales de Smith sont en réalité plus importantes que leur simple lettre. A. Smith propose les quatre maximes suivantes sur les impôts en général. Première maxime :" Les sujets d'un État doivent contribuer au soutien du gouvernement, chacun le plus possible en proportion de ses facultés, c'est-à-dire en proportion du revenu dont il jouit sous la protection de l'État". La dépense du gouvernement est, à l'égard des individus d'une grande nation, comme les frais de régie sont à l'égard des copropriétaires d'un grand domaine qui sont obligés de contribuer tous à ces frais à proportion de l'intérêt qu'ils ont respectivement dans ce domaine.
DAVID RICARDO, (1772 - 1823), économiste anglais. Il a été agent de change et député. ADAM SMITH (1723 - 1790) est un philosophe et économiste écossais des Lumières, c'est le père de la science économique moderne, et son œuvre principale, la Richesse des nations, 28 A. LAURENT ET C. REICHMAN, (Théories contre l'impôt, Paris, Les belles lettres, 2000, 224 pp. 1 à 6) 26 27
Deuxième maxime : " La taxe ou portion d'impôt que chaque individu est tenu de payer doit être certaine et non arbitraire". L'époque du paiement, le mode du paiement, la quantité à payer, tout cela doit être clair et précis, tant pour le contribuable qu'aux yeux de toute autre personne.
Troisième maxime :" Tout impôt doit être perçu à l'époque et selon le mode que l'on peut présumer les moins gênants pour le contribuable". Un impôt sur la rente des terres ou le loyer des maisons, payable au même terme auquel se paient pour l'ordinaire ces rentes ou loyers, est perçu à l'époque à laquelle il est à présumer que le contribuable peut plus commodément l'acquitter, ou quand il est le plus vraisemblable qu'il a de quoi le payer. Quatrième maxime : " Tout impôt doit être conçu de manière à ce qu'il fasse sortir des mains du peuple le moins d'argent possible au delà de ce qui entre dans le Trésor de l'État, et en même temps à ce qu'il tienne le moins longtemps possible cet argent hors des mains du peuple avant d'entrer dans ce Trésor". Un impôt peut faire sortir des mains du peuple plus d'argent que ne l'exigent les besoins du Trésor public, ou tenir cet argent hors de ses mains plus longtemps que ces mêmes besoins ne l'exigent Les différents spécialistes de l'histoire de la pensée économique débattent des influences de Smith. En effet, ces « canons de la taxation » ne sont pas spécifiques à Smith. J. A Schumpeter29 très critique à l'égard de Smith considère qu'ils sont davantage, Qui plus est, la première maxime de Smith apparaît comme conforme à ce qui était enseigné par Grotius, Hobbes, Pufendorf et les caméralistes, bien que ce soit à William Petty30 qu'il reprenne « l'équivalence entre une fiscalité fondée sur les facultés Joseph Aloïs Schumpeter (1883 -1950) est un économiste connu pour ses théories sur les fluctuations économiques, la destruction créatrice et l'innovation. Il est l'auteur d'une « Histoire de l'analyse économique » 29
contributives et la prise en compte des bénéfices retirés de l'action publique » selon lequel, « il est généralement admis par tous, que les hommes devraient contribuer aux charges publiques selon leur intérêt dans la paix publique et la part qu'ils en retirent ; c'est-à-dire selon leur situation de richesse. » B. David RICARDO : Pour David Ricardo l'impôt est cette portion du produit de la terre et de l'industrie d'un pays, qu'on met à la disposition du gouvernement. En définitive, cette portion est toujours payée par le capital ou le revenu de la nation Lorsque la consommation du gouvernement, augmentée par la levée de nouveaux impôts, est suivie, soit d'une augmentation de production, soit d'une consommation moins forte de la part de la nation, l'impôt ne frappe que le revenu, et le capital national reste intact ; mais s'il n'y a ni augmentation de production ni diminution de consommation dans la nation, l'impôt atteint nécessairement le capital. Il faut reconnaître que sans les prélèvements de l`impôt cet accroissement de richesse eût été bien plus rapide. Il est peu de taxes qui n'aient une tendance à diminuer la puissance d`accumulation inhérente aux capitaux. Tout impôt doit nécessairement atteindre le capital ou le revenu. S'il frappe le capital, il diminue proportionnellement le fonds dont l'importance règle le développement que peut recevoir l'industrie d'un pays. S'il atteint le revenu il affaiblit l'accumulation ou force les contribuables à combler, par l'épargne, le vide que fait l'État dans leurs ressources ; et la consommation improductive des objets de luxe, d'agrément ou même de première nécessité diminuera dans le pays. William Petty (1623 - 1687) était un touche-à-tout (économiste, scientifique, médecin, philosophe, homme d'affaire, membre du parlement et de la Société Royale,...) britannique. Connu pour son ouvrage sur l'arithmétique politique, qui pose les bases de l'économie politique et de la démographie, en quelque sorte de l'économétrie. 30
Certaines taxes, plus que d'autres, sont de nature à produire cet effet; mais les maux qui résultent d'impôts exagérés, se révèlent moins par tels ou tels désordres partiels que par l’influence qu'ils exercent sur l'ensemble de la fortune publique. Le désir que tout homme ait de maintenir son rang dans le monde, et de conserver intacte sa fortune, fait que la plupart des impôts sont payés par le revenu, qu'ils se trouvent, d'ailleurs, assis sur les capitaux ou sur les revenus. Par conséquent, à mesure que les impôts augmentent, ainsi que les dépenses du gouvernement, la dépense annuelle de la nation doit diminuer, à moins que le peuple ne puisse augmenter son capital et son revenu dans les mêmes proportions. Il est de l'intérêt de tout gouvernement d'encourager cette disposition dans le peuple, et de ne jamais lever des impôts qui atteignent inévitablement les capitaux ; car on attaque ainsi le fonds destiné à l'entretien de l'industrie, et on diminue par conséquent la production future du pays. C. Jean - Baptiste Say 31: Pour J B Say, l'impôt est cette portion des produits d'une nation, qui passe des mains des particuliers aux mains du gouvernement pour subvenir aux consommations publiques. `' Quel que soit le nom qu'on lui donne, qu'on l'appelle contribution, taxe, droit, subside, ou bien don gratuit, c'est une charge imposée aux particuliers, ou à des réunions de particuliers, par le souverain, peuple ou prince, pour fournir aux consommations qu'il juge à propos de faire à leurs dépens : c'est donc un impôt. `'
(1767 -1832), le principal économiste classique français, connu pour avoir élaboré la loi de Say (ou loi des débouchés) et, plus généralement, pour ses positions libérales. 31
J.B Say dénonce plusieurs effets de l'impôt sur l'activité économique. D'abord, l'imposition décourage les contribuables à produire. Ensuite, c'est à nouveau le consommateur qui est lésé en payant l'impôt puisque le producteur imposé répercute le montant de l'impôt sur le prix du produit vendu. Le consommateur est donc amené à réduire sa demande ce qui fait diminuer les profits des producteurs. L'impôt nuit donc à la production, incite à la fraude et oblige le fisc à prendre des mesures qui accroissent le coût de la perception et réduisent ainsi l'efficacité de l'impôt. Son seul impact favorable est d'obliger les producteurs confrontés à un accroissement de leur coût de production à rechercher des procédés de production plus performants. D'un autre coté dira-t-on que la nécessité de payer l'impôt oblige la classe industrieuse à un redoublement des efforts, d'où résulte un accroissement de production ? Mais, en premier lieu, les efforts ne suffisent pas pour produire ; il faut encore des capitaux, et l'impôt est ce qui rend difficile l'épargne dont se forment les capitaux. En second lieu, ce que l'on produit pour satisfaire le collecteur n'augmente pas la richesse nationale, puisque le produit des impôts se dépense improductive ment. Le seul point de vue sous lequel l'impôt peut sembler favorable à la production, est celui-ci : en augmentant les frais de production d'un côté, il oblige les producteurs à s'ingénier pour les diminuer d'un autre côté par des procédés plus efficaces et plus expéditifs. On attribue aux lourds impôts de l'Etat les procédés utiles dont elle a enrichi les arts. Mais qu'est ce que l'Etat y a gagné, si elle ne paie pas moins cher les objets de sa
consommation, si l'impôt produit souvent un bien quant à son emploi, il est toujours un mal quant à sa levée. D. John Maynard KEYNES32 : Une innovation significative résultant de la "nouvelle affaire" de Roosevelt33 était l'idée que le gouvernement pourrait contrôler le cycle économique par des politiques monétaires et fiscales appropriées. Par "politique monétaire" est la gestion de système signifié de réservation fédérale du degré de solvabilité et de la masse monétaire. Le gouvernement a la puissance de créer l'argent. Cependant, la masse monétaire accrue sans plus grande quantité de marchandises et de services apporte l'inflation, ou les prix plus élevés des marchandises et des services. Le système de réservation fédérale contrôle l'approvisionnement en argent dans la perspective de favoriser la croissance économique stable. La "politique fiscale" est la propre dépense de gouvernement fédéral signifié. Avant la nouvelle affaire, le gouvernement fédéral était content pour dépenser l'argent principalement en ses fonctions traditionnelles telles qu'actionner les cours, diriger la poste, et conduire des guerres. Roosevelt
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dépenserait affaire
est
associée aux projets tels que l'administration d'avancement de travaux (WORKS PROGRESS (1883 - 1946), est un économiste britannique de notoriété mondiale pour lequel les marchés ne s'équilibrent pas automatiquement ce qui justifie le recours à des politiques économiques conjoncturelles. 33 Franklin DELANO ROOSEVELT (1882- 1945), était le trente-deuxième président des ÉtatsUnis. 32
ADMINISTRATION WPA), l'autorité de vallée du Tennessee (TENNESSEE VALLEY AUTORITY
TVA),
et
l'administration
nationale
de
rétablissement
(NATIONAL
RESTORATION ADMINISTRATION NRA). John Maynard Keynes, un économiste britannique, était auteur "de la théorie générale d'emploi, d'intérêt, et d'argent", édité en 1936. Quand il est venu à Washington pour conseiller l'administration de Roosevelt, elle a causé tout à fait une agitation. Fondamentalement, seigneur Keynes a préconisé la dépense accrue de gouvernement comme traitement pour la grande dépression. Plus de dépense sans recettes fiscales accrues, naturellement, augmenterait la dette nationale. Cependant, les économistes keynésiens ont argué du fait que les déficits budgétaires étaient défendables pendant de bas points dans le cycle économique parce que les dépenses accrues par le gouvernement stimuleraient l'économie et l'apporteraient plus rapidement hors d'une récession. Puis, en période de la prospérité, le gouvernement a pu courir des surplus budgétaires et payer en bas de la dette. La gestion appropriée de ses politiques fiscales a exigé cet équilibre de gouvernement le budget au dessus du cycle économique entier, pas dedans tous les ans. Il devrait comprendre, cependant, que l'économie des Etats-Unis est demeurée dans un état diminué pendant dix années. La dépense keynésienne, tandis qu'utile, n'a pas prêté la grande dépression. Ce qui a fait le tour était l'entrée de l'Amérique dans la deuxième guerre mondiale. Le gouvernement fédéral empruntait fortement pour financer cette guerre. Les consommateurs américains ne pouvaient pas en attendant acheter des produits de consommation en raison des manques de temps de guerre. Après la guerre, les consommateurs sont allés sur une énorme et prolongée fête d’achat.
Conclusion :
Dans ce chapitre, nous avons essayé de présenter une vue panoramique sur le système fiscal marocain et évoquer la théorie de l’impôt et surtout dévoiler l’effet de l’impôt sur la sphère économique; en évoquant les conceptions des trois principaux économistes. Avant de développer une étude empirique dans ce sens, il est absolument nécessaire d’étudier la notion de la pression fiscale, dégager ses indicateurs et exposer par la suite la courbe de LAFFER et les critiques adressées à ce modèle théorique. Cette étude sera le sujet du chapitre suivant.
CHAPITRE II : ETUDE THEORIQUE DE LA PRESSION FISCALE Introduction : Dans ce deuxième chapitre, nous nous intéresserons à une étude théorique de la notion de la pression fiscale, ainsi que ses indicateurs. Un chapitre aussi qui sera consacré à présenter l’idée de la courbe de LAFFER et montrer les critiques adressées à ce modèle théorique.
SECTION 1: LA NOTION DE LA PRESSION FISCALE
1. DEFINITION La pression fiscale définit l'importance relative d'un impôt ou d'un groupe d'impôts (ou des prélèvements obligatoires, telles les cotisations d'assurances sociales sur les salaires) dans l'économie nationale. La pression fiscale concerne les grandeurs macroéconomiques. Par exemple, on exprime le poids des impôts en pour cent du Produit Intérieur Brut (PIB) pour mesurer l'emprise de l'État sur les contribuables. Ou bien, pour mesurer la pression fiscale sur les entreprises, la somme totale des impôts sur le bénéfice qu'elles paient
est mise en rapport à la somme totale de leurs bénéfices. Ces " mesures " permettent des comparaisons globales ou internationales, sur l'emprise de la fiscalité dans l'économie. Il faut distinguer la " pression fiscale " de la " charge fiscale ", qui exprime la même idée, mais par contribuable (niveau microéconomique). Plus la pression fiscale globale est lourde, plus la probabilité est forte que l'impôt découragera inutilement l'activité économique privée, l'épargne et l'investissement et y induira des distorsions. Limitation de la taille de l'Etat, maintien des impôts à un niveau relativement bas. Les opinions divergent quant à leur importance relative. Les opinions différentes également sur l'importance relative que devraient avoir, en raison des effets défavorables sur le secteur privé de l'économie, la charge fiscale globale et la structure du système fiscale, c'est à dire le choix des impôts levés et les taux et définitions appliqués. Il existe probablement un consensus très large sur l'idée que, plus la pression fiscales globale est lourde, plus il importe que la conception du système fiscal en limite les effets inévitables défavorables.
4. LES INDICATEURS DE LA PRESSION FISCALE Comment mesurer la pression fiscale ? Les débats sur la fiscalité s'appuient bien souvent sur une appréciation et un chiffrage du poids de l'impôt dans l'économie. Les éléments comparatifs de la pression fiscale ne permettent pas de se faire une idée exacte de la pression fiscale : le taux de l'impôt n'est pas un indicateur suffisant car il faut prendre en compte les modalités de détermination de la base imposable et la comparaison des bases est délicate car toute conclusion dépend du poids attaché à chacun des paramètres.
Ces difficultés plaident pour l'utilisation d'indicateurs synthétiques. Ceux qui sont examinés ci-après sont de trois ordres :
Les indicateurs macro-économiques, dérivés des comptes nationaux; Les indicateurs basés sur des données comptables; Les indicateurs micro-économiques de taxation effective (coin fiscal).
4.1LES INDICATEURS MACRO-ECONOMIQUES, DERIVES DES COMPTES NATIONAUX: L'indicateur le plus évident semble être le taux nominal d'imposition, c'est-à-dire le taux d'imposition légalement fixé. Si cette grandeur a une forte signification en termes de signal pour les agents économiques, le taux effectif d'imposition est en général plus faible que le taux nominal, du fait de la réduction de la base d'imposition par des dispositions spécifiques de la législation fiscale (exonérations, abattements, etc.)
4.2 LES INDICATEURS BASES SUR DES DONNEES COMPTABLES Un autre indicateur « intuitif » des charges fiscales est le taux de prélèvement obligatoire (TPO) égal au ratio (Impôts/PIB * 100%). Malheureusement, ce taux est difficilement interprétable, car le rapport entre prélèvements obligatoires et PIB n'est pas immédiat. Prenons par exemple le cas des sociétés et de l'impôt sur les bénéfices (IS). Le rapport du montant des impôts sur les bénéfices sur celui du PIB, lu directement, occulte les mécanismes importants qui jouent dans sa détermination. On
note RIS les recettes fiscales perçues au titre de cet impôt, et TIS le taux effectif de l'IS: RIS/PIB = TIS * IS/PIB Le premier terme de ce produit dépend du taux nominal de l'impôt sur les sociétés, de son assiette et de l'efficacité de sa mise en œuvre. Le second terme dépend de la part des bénéfices dans la valeur ajoutée de l'économie considérée. Ainsi, à politique économique constante, une variation du rapport RIS/PIB reflétera non pas un phénomène fiscal, mais plutôt un changement dans les caractéristiques structurelles de l'économie considérée. Ce taux varie d'un pays à l'autre : 25 % pour les États-Unis d'Amérique, 51 % pour la Suède, 44 % pour la France en 2004. Mais les comparaisons internationales sont délicates. Les différences tiennent pour partie aux périmètres contrastés des administrations publiques. En effet, certains pays décident de faire appel au secteur marchand pour assurer la production de biens et services sociaux, alors que d'autres préfèrent recourir à des administrations publiques. Le recours au secteur privé ne signifie pas forcément que les contributions à ce système ne sont pas obligatoires. Ces systèmes sont privés car il y a concurrence entre les différents fournisseurs (de santé, de retraite, d'assurance chômage, etc.) mais l'adhésion à un de ces fournisseurs peut être obligatoire. Le terme de « prélèvement obligatoire » signifie en fait « prélèvement obligatoire public ». Une privatisation des systèmes de santé et de retraite abaisserait le taux de prélèvements obligatoires (« publics »). L'idée de l'approche par les taux moyens d'imposition est de prendre en compte les impôts effectivement versés, tout en les rapportant à une
base d'imposition réduite censée approcher l'assiette réelle de l'impôt. Pour calculer le taux moyen d'imposition d'un agent économique particulier, on divise l'ensemble des prélèvements obligatoires dont il doit s'acquitter par un indicateur de son revenu (dans le cas d'un ménage), ou de son bénéfice financier ajusté (dans le cadre d'une société).
Cet indicateur est essentiellement utilisé pour évaluer le poids de la fiscalité sur les sociétés. Toutefois, sa mesure est rarement satisfaisante. En effet, pour évaluer correctement ce que l'on souhaite mesurer avec cet indicateur, il faudrait disposer de données comptables microéconomiques, difficiles à obtenir et à homogénéiser entre les différents pays.
4.3LES INDICATEURS MICRO-ECONOMIQUES DE TAXATION EFFECTIVE (COIN FISCAL). Un dernier type d'approche, plus abstrait, est celui qui s'appuie sur les taux marginaux effectifs d'imposition. Cet indicateur a pour but de mesurer la distorsion occasionnée par le système fiscal sur le rendement d'un investissement marginal. On peut l'écrire « (RB-RI)/RB », où RB est le taux de rendement avant impôt d'un investissement marginal (net de l'amortissement), et RI le taux de rendement réel de cet investissement, une fois prises en compte les modifications introduites par le système fiscal. Le numérateur de cette fraction est parfois appelé le coin fiscal. Notons que les distorsions introduites par le système fiscal sont multiples, et peuvent aller dans différentes directions. En effet, si elles incluent l'imposition sur les bénéfices marginaux générés par
l'investissement, elles tiennent aussi compte des effets de la fiscalité sur les coûts de financement de l'investissement, en particulier à travers la déductibilité fiscale des intérêts versés, ou la soustraction du taux d’inflation prévu. Le coin fiscal permet une analyse de l'effet de la politique fiscale sur l'investissement. Si le coin est positif, la fiscalité n’est pas incitative. S'il est négatif, elle est incitative. Malheureusement, si cet indicateur a une forte valeur dans un cadre d'analyse néoclassique, sa valeur empirique est beaucoup plus discutable. Sa mesure nécessite en effet l'agrégation de rendements d'investissements hétérogènes, tant par le type d'actifs mis en jeu (machines, bâtiments, etc.), que par le type de financements (capitaux empruntés, émission d'actions, etc.), et que par le type d'épargnants (particuliers, sociétés mères, etc.). Dans la mesure où cette agrégation repose sur une batterie d'hypothèses qui ne sont en général pas satisfaites, l'utilisation des taux marginaux effectifs d'imposition paraît risquée, en particulier dans le cadre de comparaisons internationales. Ce tour d'horizon montre donc que le choix d'un indicateur permettant d'avoir des informations concrètes sur le poids de la fiscalité sur une économie se heurte à la nécessité d'un arbitrage entre facilité de mesure et rigueur théorique dans la construction. Il ne s'agit pas pour autant mettre au rebus ces différents indicateurs, mais de prendre conscience de leurs limites : c'est une condition nécessaire à leur utilisation responsable.34
SECTION 2 LA COURBE DE LAFFER :
Selon une Etude de MAROUAN RADOUI sur la pression fiscale et son impact sur les entreprises marocaines, étudiant à la Faculté des sciences juridiques économiques et sociales d’Agadir, licence 2008 34
1. « TROP D’IMPOT TUE L’IMPOT » La pression fiscale excessive détruit l'assiette imposable ; par suite le montant du produit de l'impôt est moins élevé que ce qu'il serait si le taux de fiscalité était moins élevé. Avec l'élévation des taux d'imposition, les rentrées fiscales s'accroissent jusqu'à une certaine limite. Au-delà de ce seuil, variable selon les pays, les ressources fiscales diminuent ; l'impôt exerce un effet dissuasif sur les apporteurs de facteurs de production ; en conséquence, le revenu global et la base d'imposition se réduisent. D'où le modèle, dite courbe de Laffer35 ; Le schème économique d'Arthur Laffer est aujourd'hui un des référentiels de la politique budgétaire. Cependant, des divergences existent entre les économistes quant aux effets des réductions des prélèvements obligatoires sur l'activité économique. En outre, l'existence même d'une courbe de Laffer est toujours sujette à controverses et le modèle théorique sur lequel elle s'appuie fait également l'objet de critiques. La courbe de Laffer et le modèle économique sur lequel elle s'appuie des idées développées par les économistes classiques, tels qu'Adam Smith et Jean-Baptiste Say. Elle s'inscrit dans les critiques émises par les théories de l’offre, et plus précisément dans les théories fiscales de l’offre, contre les politiques d'inspiration keynésienne. La courbe de Laffer repose sur l'hypothèse selon laquelle les incitations fournies aux agents économiques, producteurs, consommateurs, salariés..., sont fondamentales dans la conduite des politiques économiques et plus généralement dans le processus de croissance. En d'autres termes, le choix des agents économiques dépend ainsi de leur capacité à obtenir un revenu après impôt.
ARTHUR BETZ LAFFER (né le 14 août 1940) est un économiste libéral américain et chef de file de l'école de l'offre (" SUPPLY SIDE "). Il est diplômé en Sciences Economique de l'université de MUNICH, il est aussi diplômé de l'université de STANFORD où il obtient son doctorat de Sciences Economiques en 1972 35
La courbe de Laffer repose également sur l'hypothèse d'un arbitrage entre d'un côté le taux d'imposition et de l'autre les recettes tirées des impôts. En effet, un accroissement du taux d'imposition n'entraîne pas forcément pour les auteurs une hausse du montant des recettes. Ainsi, la modification des taux d'imposition exerce deux effets contradictoires sur les revenus : un effet arithmétique et un effet économique. Le premier effet exprime simplement le fait qu'une réduction des taux d'imposition provoque une réduction du montant des impôts pour une base d'imposition donnée. Le second, l'effet économique, provient de l'impact incitatif qu'exercerait une réduction des taux d'imposition sur le nombre d'heures de travail, la production et l'emploi. Une hausse des taux d'imposition provoquerait au contraire un effet qui ralentirait l'activité économique. La hausse des taux finirait ainsi par ne plus compenser le rétrécissement de la base d'imposition, provoquant une baisse absolue du montant des rentrées fiscales. L'idée de la courbe de Laffer est donc relativement simple. Au-delà d'un certain seuil d'imposition, l'accroissement des taux d'imposition provoque une réduction des recettes fiscales. Ce raisonnement part du constat que si le taux d'imposition est nul, l'impôt est nul, de même si le taux d'imposition est de 100%. Par conséquent, entre ces deux situations, il doit y avoir un taux qui maximise l'impôt (T*) et donne donc le montant maximal de recettes (R*). Tant que le taux de taxation est inférieur au taux T*, il est possible d'augmenter le produit de l'impôt en accroissant le niveau de taxation. Mais, si celui-ci dépasse la valeur de T*, les impôts perçus diminuent. C'est cette idée que traduit la courbe de Laffer, qui aurait donc la forme suivante :
En dehors de R*, il est donc possible d'obtenir un même montant global de recettes fiscales (R1 par exemple) avec deux taux différents (T1 et T2). Cependant, ces deux taux ne sont pas équivalents: un accroissement de T1 augmente les recettes fiscales, tandis qu'une majoration de T2 les réduit. T2 comme tous les taux supérieurs à T* sont inutilement élevés et se trouvent dans la zone prohibitive. En d'autres termes, la courbe de Laffer est fondée sur l'idée qu'au delà d'un certain niveau, les taxes et impôts ont un effet négatif sur l'activité des entreprises et des travailleurs. Elle traite donc essentiellement des effets dés-incitatifs des impôts directs sur l'offre des facteurs de production, et notamment le travail et l'épargne. Au-delà de T*, les impôts perçus diminuent car leur effet dés-incitatif sur l'offre de travail et l'investissement des entreprises l'emporte sur l'effet lié à la hausse du niveau de taxation. La réduction du travail et de l'épargne entraîne une baisse du volume de la production qui a pour effet de diminuer la base d'imposition. Pour ce courant, l'Etat peut ainsi, en réduisant les prélèvements obligatoires, favoriser un essor de l'activité et augmenter ses ressources, en même temps que celles de l'ensemble de la société. Il existerait donc un niveau de taxation optimal à ne pas dépasser, sous peine de voir le produit de
l'impôt diminué suite à la réduction de la base d'imposition. D'autre part, la hausse du taux d'imposition suscite des comportements d'évasion et de fraudes fiscales à l'origine de perte de rentrée fiscale pour l'Etat. Selon cette théorie, l'inflation des dépenses publiques auraient donc engendré une pression fiscale insupportable, décourageant l'offre, au point que les rentrées fiscales insuffisantes auraient tué l'impôt et provoqué une crise du financement de l'Etat. La courbe de Laffer sert à justifier la baisse des dépenses. Le problème est de savoir quel est ce taux, à supposer qu'il soit constant, ce qui relève d'une question empirique. Or, aucune étude empirique n'a pour le moment été effectuée afin de savoir quel est ce taux. En général, il est considéré par ce courant que si l'économie n'est pas en situation de plein-emploi, la baisse des impôts augmente la production et l'assiette fiscale. Selon Laffer, dans un système d'imposition progressif, un pourcentage égal de réduction dans les taux d'imposition devrait avoir des effets plus importants pour les tranches aux taux d'imposition les plus élevés et l'impact le plus faible pour les tranches aux taux les plus bas.
5. LES CRITIQUES ADRESSEES AU MODELE THEORIQUE DE LA COURBE DE LAffER Le modèle théorique de la courbe de LAFFER a fait l'objet de nombreuses critiques. Notamment, les hypothèses sur lesquelles ils reposent sont peu souvent justifiées et recouvrent ainsi un caractère ad hoc36. Tout d'abord, ce modèle postule que tous les individus réagissent de manière identique à la fiscalité et aux transferts. De plus, la valeur des paramètres utilisée pour les tests effectués sont très discutables et ne correspondent pas à celles généralement retenues dans les autres études.
Personne ad hoc signifie, pour un individu donné ayant une connaissance accrue d'une matière, que cette personne est parfaitement qualifiée pour exécuter la tâche qui lui est confiée. 36
Ainsi, compte tenu des valeurs retenues, l'effet dés-incitatif de la hausse des taux d'imposition sur l'offre de travail est systématique. Cependant, l'analyse de l'impact de l'impôt sur l'offre des facteurs de production dans l'approche « individualiste » traditionnelle conclut en général à une indétermination théorique suite à l'existence de deux effets contradictoires : l'effet de substitution et l'effet revenu. En effet, un accroissement du taux d'imposition, donc une diminution du salaire net après impôt, incite les salariés à réduire leur offre de travail et crée ainsi un effet de substitution en faveur du loisir. Mais, en réduisant le revenu perçu, il favorise un accroissement de l'offre de travail afin de maintenir le niveau antérieur de consommation, il s'agit ici d'un effet de revenu qui s'oppose à l'effet de substitution. L'analyse théorique ne permet donc pas de trancher sur l'importance relative de ces deux effets. Le statut des dépenses publiques pose également problème. Dans le modèle présenté par Laffer, les dépenses publiques sont reversées sous forme de transferts forfaitaires, autrement dit, elles sont neutres. Dès lors, elles n'exercent aucun effet revenu et il ne demeure que l'effet substitution de la fiscalité. Or, il est difficile à la fois de soutenir que les prélèvements ne sont pas neutres et que les dépenses le sont. CANTON, JOINES et LAffER notent eux-mêmes que le rôle de ces hypothèses est d'annuler tout effet de revenu dans le comportement de réaction des détenteurs de facteurs, c'est-à-dire des salariés et des épargnants principalement. De plus, les impôts les plus massifs sont généralement ceux dont l'assiette est définie de la façon la plus large. Dès lors, l'élasticité de cette assiette au taux d'imposition peut moins vraisemblablement avoir une valeur forte, les possibilités de substitution de l'offre en faveur d'autres facteurs, non ou moins taxés, ou la demande en faveur d'autres biens et services, étant plus réduites. Une courbe de Laffer globale serait dès lors d'autant plus improbable que l'évolution contemporaine des systèmes
fiscaux a plutôt été dans le sens d'une suppression des impôts spécifiques et d'une généralisation de quelques « grands prélèvements ».37
Conclusion : Le système fiscal marocain a, depuis la fin du 19 siècle, connu une évolution sous la pression des contraintes budgétaires, marquée par la période coloniale ayant permis l’instauration des premiers impôts modernes et fondée, depuis l’indépendance, sur le consentement, la solidarité et l'incitation économique, pour aboutir actuellement à un système moderne comparable à ceux en vigueur dans les pays développés à économie libérale. Après avoir défini la théorie de l’impôt et montrer les effets de la fiscalité sur l’économie à travers la présentation de la pression fiscale et l’idée de la courbe de LAFFER. Nous avons réussi à déterminer le cadre théorique de notre sujet et préciser les concepts qui nous ont permis de tracer le terrain à une phase plus importante dans notre travail; c’est l’étude empirique qui viendra logiquement pour traiter d’une manière scientifique la liaison entre les recettes fiscales et le PIB et tira l’impact du système fiscal marocain sur la croissance économique, tous ce travail sera le sujet de la seconde partie pratique.
PARTIE II: LE SYSTÈME FISCAL ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE, ETUDE EMPIRIQUE: CAS DU MAROC
37
COURBE DE LAFFER étude de Célia Firmin
CHAPITRE III : RECETTES FISCALES ET CROISSANCE ECONOMIQUE :
Introduction : Aujourd’hui, l’impôt est devenu un facteur de plus grande rationalité dans le comportement des agents économiques, et un outil d’orientation des activités économiques dans le cadre des politiques économiques établies par les États. C’est pour cela que de la fiscalité se trouve parmi les instruments les plus utilisés pour orienter l’économie, et, par conséquent, rendre le système fiscal un instrument déterminant de la croissance économique. La précision d’impact du système fiscal marocain sur la croissance économique est un exercice difficile, en ce sens la difficulté principale est de déterminer dans quelle mesure les résultats observés en matière d’évolution des variations de PIB peuvent être associés aux mesures fiscales adoptées. En outre, Afin d’évaluer l’impact du système fiscal marocain sur la croissance économique, nous allons présenter le profil du système fiscal marocain à travers le suivi de la structure des recettes fiscales. Puis, la détermination de la relation d’interaction entre les variations des recettes fiscales et celles du PIB. En se basant sur des données officielles du Ministère de l’Économie et des Finances.
SECTION 1: STRUCTURE DES RECETTES FISCALES D’après le suivi de la structure des principales recettes de l’Etat à savoir, les impôts directs et indirects38 , et les droits de douane, nous constatons, à côté de la baisse de la part des droits de douane dans les recettes fiscales suite au processus de démantèlement douanier entamé par le Maroc depuis 2000 ,une prépondérance des impôts indirects dans la composition des recettes fiscales marocaines (Cf. graphique 1), contrairement aux pays développés où c’est souvent l’impôt direct qui est le plus représentatif de la recette fiscale. Au Maroc, et à l’instar des PVD, la
prépondérance des impôts indirects est expliquée notamment par l’importance de
l’économie informelle dans la structure du PIB, de la fraude et de l’évasion fiscale, du faible taux de fiscalisation, de la fiscalisation inégale entre les secteurs, et de l’insuffisance du contrôle. Ces handicaps freinent l’accroissement des ressources fiscales directes basées sur le revenu, et au 38
La part de 30% des recettes de la TVA transférée de l’Etat aux collectivités est non incluse.
contraire poussent l’État à s’attacher fortement à la fiscalité indirecte, et par conséquent affichent le problème de la non maitrise de l’instrumentalisation de la fiscalité directe au service de la croissance économique.
60% 50% 40% 30% 20% 10% 0%
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 (LF)
Graphique 1 : Evolution de la structure des recettes fiscales
Tableau 1. Concentration des recettes fiscales, année 2019 De même l’analyse du taux de concentration des recettes fiscales par impôts permis de constater que les recettes fiscales sont plus concentrés sur les impôts sur la consommation avec un taux de 74%, alors que les impôts sur le capital ou l’investissement ne représente que 20% des recettes fiscales, ce qui confirme la prépondérance des impôts indirectes dans la structure des recettes fiscales, et reflète par conséquent le poids de la pression fiscale sur la consommation. CATÉGORIE D'IMPÔT
IMPOT
IMPÔT SUR CONSOMMATION
IR TVA TIC
PARTS DANS LES RECETTE FISCAL 17% 40% 74% 11%
DET IMPÔT SUR INVESTISSEMENT DROIT DE DOUANE AUTRE IMPÔT
6% IS
20% 4% 2%
TOTAL
100%
SECTION 2: INTERACTION ENTRE RECETTES FISCALES ET PIB
Dans le cadre de suivi de la relation d’interaction entre les variations des recettes fiscales et celles de PIB, l’évolution des recettes fiscales doit être généralement proportionnelle à la croissance économique du pays. Ainsi, la hausse ou la baisse des rentrées fiscales devrait logiquement suivre celles du PIB, ce qui correspond relativement à la réalité marocaine (cf. Graphique 2). Cependant, cette proportionnalité est une condition nécessaire mais insuffisante pour juger l’existence de relation saine entre la fiscalité, représentée par les recettes fiscales, et la croissance économique, représentée par le PIB. Cependant, l’élasticité des recettes fiscales par rapport au PIB montre le contraire (Cf. Graphique 3).
30% 25% 20% 15% 10% 5% 0% -5%2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
-10% -15% Variation des recettes fiscales
Colonne1
Graphique 2: Variation annuelle du PIB et des recettes fiscales
2019
En termes d’élasticité du système fiscal, qui peut nous informer comme un indicateur sur le degré de réaction entre la fiscalité et la croissance économique, nous pouvons constater, la faible élasticité de recettes fiscales par rapport au PIB (global ou non agricole)39 , qui traduit la faible élasticité du système fiscal marocain par rapport à son contexte économique, En d’autres termes l’élasticité entre les recettes fiscales et le PIB est approximativement nulle en moyenne. Et par conséquent l’insuffisant de son impact sur la croissance économique. En analysant l’élasticité des recettes fiscales par rapport au PIB Global et non Agricole, nous pouvons inférer clairement la faible instrumentalisation de la fiscalité au service de son contexte économique pour le cas Marocain. Cette faiblesse et volatilité ne sont pas entièrement indépendantes de la structure du système fiscal lui-même. En effet, celuici exonère délibérément certains secteurs qui sont les plus fortement générateurs de surplus (Certaines activités agricoles à caractère industriel, codes d’investissements industriels et de service comme c’est le cas du tourisme). Au vue de la description de l’évolution des recettes fiscales, on peut dire que celles-ci se caractérisent par une certaine instabilité. Cette dernière découle ainsi de la particularité du système fiscal et ses contraintes, à savoir la faiblesse des impôts directs, la fiscalisation inégale suivant les secteurs, et enfin l’importance de l’évasion et de la fraude fiscale, et la multitude des exonérations. 8% 6% 4% 2% 0% 2007 -2%
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
-4% -6% -8% Elasticité: recettes fiscale/PIB global
Colonne2
Graphique 3 : Elasticité des recettes fiscales par rapport au PIB global et non agricole Nous retenons les variations du PIB non agricole en raison de l’exonération fiscale du secteur agricole au Maroc jusqu’à l’année 2014. 39
D’après l'observation des données fiscales relatives à la variation des recettes par nature d’impôts au Maroc (Cf. Graphique 4), nous pouvons soulever deux constats principaux: le premier est que la croissance affecte différemment les recettes des impôts selon leur assiette, c'est à dire les recettes de la TVA qui touche la consommation et celles de l’IS qui touche les investissements. Le deuxième s’articule autour de son effet sur les recettes fiscales, il peut aussi se produire avec un décalage dans le temps en fonction de la matière imposée. Pour ces raisons, il n'est pas aisé de mesurer avec précision l'effet de la croissance sur les recettes fiscales ou vice versa. En effet nous constatons (Cf. Graphique 4) une amélioration de la conjoncture qui se traduit par une augmentation plus que proportionnelle des recettes de chaque impôt en raison du nombre accru de sociétés imposées et des mesures discrétionnaires (qui favorisent la demande) menées par l’Etat, mais avec un retard qui varie en fonction de l'importance des reports déficitaires et des crédit de TVA des sociétés des années précédentes, et la sincérité de ses déclarations.
60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% 2007 -10%
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
-20% Variation de TVA
Variation de l’IS
Variation PIB non agricole
Graphique 4 : Variation des recettes de l’IS, la TVA, et le PIB non agricole
CONCLUSION GENERALE: La relation causale entre la fiscalité et la croissance économique au niveau théorique est souvent appréhendée dans le sens d’une influence de la croissance des variables macro-économiques sur les rentrées fiscales, et rares sont les modèles qui accordent une place importante à la variable fiscale comme facteur déterminant de la croissance. Le rôle de l’impôt dans la détermination du taux de croissance est de ce fait peu pris en considération. Dépassant la simple technique de couverture des dépenses publiques, la fiscalité est un puissant instrument de politique économique, capable de tendre vers l’optimum économique si elle est correctement conçue. L’intervention par l’impôt est parmi les instruments utilisés par l’Etat pour agir sur le champ économique. Dans ce sens, le but de ce travail a consisté à vérifier et montrer la liaison entre le système fiscal marocain et la croissance économique et tirer l’incidence de la structure des rentrées fiscales sur le sentier de la croissance de l’économie. D’après le suivi de la relation d’interaction entre les variations des recettes fiscales et celles du PIB, nous avons dégagé plusieurs résultats qui ont démontré d‘une part l’insuffisante de la condition de proportionnalité de l’évolution des recettes fiscales et celle du PIB pour vérifier l’existence d’une relation saine entre les deux variables. D’autre part la difficulté de mesurer avec précision l’effet de la fiscalité sur la croissance économique, et par conséquent nous pouvons déduire que la fiscalité n’est pas encore un instrument bien maîtrisé entre les mains de l’État pour agir certainement sur la sphère économique. Cette non maîtrise provient des
particularités du système fiscal et de ses contraintes, à savoir le poids du secteur informel, la faiblesse des impôts directs, la fiscalisation inégale suivant les secteurs, et la multitude des exonérations. Au terme de notre étude il apparaît que le système fiscal marocain porte en lui même les germes de son inefficacité .Par conséquent, il ne pourra être un levier de la croissance que s'il est plus équitable et moins contraignant, que si le contribuable marocain paye son impôt avec un sens de civisme et de loyauté. Telles doivent être désormais les nouvelles bases d'un système fiscal qui favorise la croissance, l'expansion des entreprises et donc la création d'emplois et de richesses .C'est dans ce sens que l'Etat devra poursuivre une politique de rationalisation, de lutte contre le gaspillage et de mobilisation en vue de gagner le pari de l'édification d'une société solidaire et d'un Etat de droit.
BIBLIOGRAPHIE Joël.Jalladeau. INTRODUCTION A LA MACROECONIMIE. Historique du Systèmr Fiscal Marocain. (2015, JANVIER 8). Consulté le 15 AVRIL, 2020, sur TIFAWT. Abdelllah.LAROUI. (1976). L'histoire du Maghreb 1. Petite collection Maspero. Jacques.JOUANNET. (1953). L'évolution de la fiscalité marocaine depuis l'instauration du Protectorat : Livre 4 : Le sort de la fiscalité dans l'évolution du Maroc moderne. Librairie générale de droit et de jurisprudence. Jilali.CHABIH. Les finances des collectivités locales au Maroc : essai d'une approche globale des finances locales. Collection Histoire et perspectives méditerranéennes, Harmattan. Laarbi.ESSAKALI, & Henri.MAURIN. (1985). Le mémorial du Maroc. Editions Nord Organisations. Noureddine.BENSOUDA. (2009). Analyse de la décision fiscale au Maroc. éditions la croisée des chemins. Roland.Lebel.E. (1925). L'impôt agricole au Maroc "LE TERTIB". Larose. CES. (2012). Le système fiscal marocain, développement économique et cohésion sociale. Rabat: Cana print. CESE. (2019). Un Système Fiscal, pilier pour le Nouveau Modéle de Développement. Hicham.B.MILAN. (2007, avril 26). Fiscalité Marocaine. Consulté le avril 20, 2020, sur Startimes. Adam.SMITH. RECHERCHES SUR LA NATURE LES CAUSES DE LA RICHESSE DES NATIONS. David.RICARDO. DES PRINCIPES DE L'ECONOMIE POLITIQUE DE L'IMPOT. Jean.Baptiste.Say. TRAITE D'ECONOMIE POLITIQUE. Marouan.RADOUI. (2008). La pression fiscale; quels impact sur les entreprises Marocaines. Consulté le 3 Mai, 2020, sur Mémoire online. Célia.FIRMIN. La courbe de Laffer - Revue d'étude politique des assistants. Consulté le 12 Mai, 2020, sur YUMPY.
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https://www.tgr.gov.ma/ https://www.finances.gov.ma/ https://www.hcp.ma/
TABLE DES MATIERES REMERCIEMENTS METHODOLOGIE ET PLAN DE TRAVAIL SOMMAIRE
Y
RESUME:.......................................................................................................................................................................1 INTRODUCTION GENERALE..................................................................................................................................2 PARTIE I: APPROCHE THEORIQUE DE LA FISCALITE.............................................................................6 CHAPITRE I: VUE PANORAMIQUE SUR LA FISCALITE..................................................................................7 SECTION 1: LE SYSTEME FISCAL MAROCAIN.............................................................................................7 1. LE DROIT FISCAL...............................................................................................................................8 1.1 DEFINITION......................................................................................................................................8 1.2 LES SOURCES DU DROIT FISCAL MAROCAIN........................................................................8 2. APERCU HISTORIQUE SUR LE SYSTEME FISCAL MAROCAIN...............................................11 3. EVOLUTION DU DROIT FISCAL MAROCAIN...............................................................................21 SECTION 2: LES FONDEMENTS THEORIQUES DE LA FISCALITE.............................................................27 1. DEFINITION DE LA FISCALITE.......................................................................................................27 2. LA THEORIE DES IMPOTS................................................................................................................28 2.1 DEFINITION DE L’IMPOT:...........................................................................................................28 2.2 LES CARACTERISTIQUES DE L’IMPOT:...................................................................................28 2.3 LES FONCTIONS DE L’IMPOT :.....................................................................................................29 3. L’IMPOT DANS LES PENSÉES ÉCONOMIQUES...........................................................................33 CHAPITRE II : ETUDE THEORIQUE DE LA PRESSION FISCALE..................................................................41 SECTION 1: LA NOTION DE LA PRESSION FISCALE....................................................................................41 1. DEFINITION.........................................................................................................................................41 2. LES INDICATEURS DE LA PRESSION FISCALE.......................................................................42 2.1 LES INDICATEURS MACRO-ECONOMIQUES, DERIVES DES COMPTES NATIONAUX:.43 2.2 LES INDICATEURS BASES SUR DES DONNEES COMPTABLES..........................................43 2.3 LES INDICATEURS MICRO-ECONOMIQUES DE TAXATION EFFECTIVE (COIN FISCAL). 45 SECTION 2 LA COURBE DE LAFFER :.........................................................................................................46 1. « TROP D’IMPOT TUE L’IMPOT »....................................................................................................46 2. LES CRITIQUES ADRESSEES AU MODELE THEORIQUE DE LA COURBE DE LAffER........50 PARTIE II: LE SYSTÈME FISCAL ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE, ETUDE EMPIRIQUE: CAS DU MAROC.................................................................................................................................................................53 CHAPITRE III : RECETTES FISCALES ET CROISSANCE ECONOMIQUE :.................................................53 SECTION 1: STRUCTURE DES RECETTES FISCALES...................................................................................54 SECTION 2: INTERACTION ENTRE RECETTES FISCALES ET PIB..............................................................55 CONCLUSION GENERALE:....................................................................................................................................59 BIBLIOGRAPHIE.......................................................................................................................................................61 SITE WEB....................................................................................................................................................................62