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INTRODUCTION Située en Afrique de l’Ouest, la Côte d’Ivoire est une véritable mosaïque ethnique qui compte officiellement soixante groupes ethnolinguistiques. Au regard de ses foyers culturels, la Côte d’Ivoire possède un patrimoine musical riche et diversifié Comme dans toute l'Afrique de l'ouest, la musique et la danse est une activité très importante en Côte d'Ivoire. Les « danses sacrées » ne sont jamais montrées aux « non-initiés », qu'ils soient européens ou africains ; seule la partie spectaculaire est exhibée en public. Dans notre développement nous allons étudier la musique sacrée en Côte d’Ivoire
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I.
DEFINITION
La musique sacrée (on dit quelquefois musique spirituelle) regroupe les genres musicaux associés d'une manière ou d'une autre aux pratiques religieuses d'un groupe social donné. Le concept s'oppose donc à celui de musique profane. Il convient de distinguer la musique sacrée, de la musique spirituelle et de la musique religieuse : la musique sacrée est une musique considérée comme capitale, vitale à une personne ou une communauté - La musique Toutes les religions se sont servies de la musique pour imprimer un caractère plus religieux à leurs rites solennels. La musique est l'art qui sait le mieux exprimer l'indicible. - Sacrée Sacrer désignant ce qui est consacré au dieu et soustrait à l'usage du quotidien. Les chorals liturgiques de Bach, par exemple, témoignent de la présence du transcendant. Une intensité dans la louange, une admiration, un sens de la majesté touchent ici à l'inépuisable - Le rôle Le rôle de la musique sacrée est d'éveiller le sentiment du divin et une attitude intérieure d'adoration. Le but suprême de notre musique est de révéler l'essence de l'univers qu'elle reflète et les ragas figurent parmi les moyens qui permettent d'appréhender cette essence. Ainsi, à travers la musique, on peut atteindre Dieu. II. LA MUSIQUE SACREE EN COTE D’IVOIRE 1- Les potentialités culturelles du département de Tengrela
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La danse, la chanson et la musique rituelle sont des supports traditionnels d'animation socioculturelle de première importance pour les sociétés à tradition orale. Ainsi, chez les populations du Département de Tengrela, « la danse et la musique rituelles figurent de toute évidence parmi les moyens les plus naturels, les plus efficaces, que l'homme à ce stade culturel emploie pour réaliser ses contacts avec des puissances bénéfiques du monde supra – terrestre, puissances sans l'action continue desquelles il ne saurait même imaginer l'existence ». Par ailleurs, malgré l'avènement du modernisme culturel, les populations du Département de Tengrela demeurent des conservateurs des instruments de musiques traditionnelles qu'elles transmettent de génération en génération. A cet effet, nous pouvons citer le "Tadah" de Djamakani qui est une danse sacrée de la chefferie ; le "Choudé" et le "Tchébré" dans la plupart des villages sont utilisées lors de cérémonies funéraires. 2- Danse, musique et Instrument utiliser Les danses, chansons et musique sacrées (le « lô ou poro » se sert de la musique, de la danse et des masques comme instruments efficaces d'initiation : - Kponné - Korigué - Gbossoné - Kouah - Tada - Navara II. LE PORO CHEZ LES SENOUFO
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Rituel de longue initiation chez les Sénoufos au nord de la Côte d’Ivoire, le Pôrô conserve officiellement son caractère de célébration mystique avec une initiation de trois cycles qui se déroulent sur sept (07) années parfois une vie entière pour atteindre le degré suprême de la connaissance pour permettre à l’homme Sénoufo de passer de l’état primitif, l’état animal à l’état d’homme. Selon eux, cet enseignement ne peut qu’être diffusé par le masque Pôrô. Les femmes ont le droit d'être initiées au premier cycle, puis elles se marient, font des enfants, et peuvent reprendre leur initiation après la ménopause ; il faut qu'elles soient à nouveau considérées comme asexuées pour pouvoir continuer. 1. Les différents cycles d’initiations Le Kouord a lieu pendant la période d'adolescence. L'initié a alors à charge certaines corvées et apprend certains mots essentiels. Il apprend également les rudiments de la vie communautaire et est amené à faire des sacrifices personnels. Il se doit aussi d'exercer de l'artisanat en confectionnant des costumes. Le Tcholo amène l'initié à philosopher sur le sens de la vie. Durant cette étape, l'on lui révèle bon nombre de secrets qu'il n'aurait pas pu cerner auparavant, notamment des secrets sur la théologie, la philosophie et la vie en communauté. Le Kaffono mène à la connaissance suprême et l'accession au cercle fermé des initiés masqués5 2. Danse Voix et instruments Le jour de l'enterrement des membres du PORO, société initiatique des hommes, sortent du bois sacré avec les instruments du PORO. Ils accompagnent le masque KLUKLO dont la voix est produite par un tambour à friction. Les joueurs de trompes et de rhombes enjambent à tour de rôle le corps qui, 4
enveloppé dans des tissus, est couché sur une natte. Les femmes apportent en pleurant quelques morceaux d'igname qu’elles mettent dans la main du mort. Les tambours restent sur le côté Voix chantée : chœur d'hommes Voix criée : Femme Trompe Rhombe Tambour sur caisse à 2 membranes Tambour à friction à 2 membranes Grelot Idiophone frotté creux III. SORTIE D INITIES A LA DANSE PANTHERE EN PAYS GNAMBOA 1. La danse PANTHERE La danse PANTHERE un rite initiatique en pays Gnamboa, importé du grand ouest! Des jeunes sont internés pendant un long période dans un endroit de la forêt ou ils subissent toute la rigueur des rites initiatiques! La danse PANTHÈRE est exécutée par des initiés habillés comme des panthères avec de tranchantes griffes ! Danse imitant la panthère et impressionnant spectacle à regarder avec plaisir, la sortie des initiés a toujours été un très grand spectacle en pays gnamboa drainant du monde venu de partout et même des touristes étrangers! 5
3. Origine Des sages du village de Lataha, localité située à sept kilomètres de Korhogo, rapportent que le Boloye était à l'origine une danse des enfants. Et que c'est plus tard que les adultes vont l'améliorer, perfectionner ses instruments, lui donner une importance et un caractère sacré. "Ne joue pas aux instruments du Boloye qui veut. Seuls, les initiés en ont le droit. Egalement, il faut faire l'initiation pour pouvoir porter la tenue de danse, au pelage de la panthère. D'où le nom de la danse de la panthère
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CONCLUSION Les Anciens considéraient la musique comme d'essence divine; elle établissait un lien entre l'homme et le Divin. Dans tous les rites, les phénomènes sonores jouent un rôle fondamental, car ils mettent en communication l'homme et le sacré. La perte du sens sacré correspond à une dégénérescence de toutes les valeurs. Le philosophe chinois Kouei disait "Veut-on savoir si un royaume est bien gouverné et si les mœurs de ceux qui l'habitent sont bonnes ou mauvaises ? Qu'on examine la musique pratiquée".
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