Memoire Oumaima [PDF]

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Zitiervorschau

Université hassan II de Casablanca

Faculté des sciences juridiques économiques et sociales Mohammedia

Projet de fin d’étude (PFE) POUR L’OBTENTION DE LA LICENCE EN ECONOMIE ET GESTION Sous le thème :

EVOLUTION DE PRIX DE PETROLE SUR LE MARCHE INTERNATIONAL

Présenté par :

Encadré par : Mlle. OUMAIMA AROUSSY BAIDANE

Mr. AZIZ

ANNEE UNIVERSITAIRE : 2016 – 2017 1

EVOLUTION DE PRIX DE PETROLE SUR LE MARCHE INTERNATIONAL

REMERCIEMENT : Au terme de la rédaction de ce mémoire, c’est un devoir agréable d’exprimer en quelques lignes la connaissance que je dois à tous ceux qui ont contribués de loin ou de prés a l’élaboration de ce travail qu’ils trouvent ici vifs respects et ma profonde gratitude. Je tiens tout d’abord à exprimer mes remerciements à Mr. BAIDANE pour ses précieux conseils, sa patience, son enthousiasme et surtout pour la confiance qu’il m’a accordée tout au long de ce travail. Je remercie très sincèrement mon père et ma mère et toute ma famille, pour leur soutien inconditionnel, tout au long de ces années et pour leur confiance. Ma profonde reconnaissance. Je remercie également, tous mes collègues étudiants. A tous merci.

EVOLUTION DE PRIX DE PETROLE SUR LE MARCHE INTERNATIONAL

INTRODUCTION : L'objet principal de la présente étude est de mettre en évidence la possibilité et même la probabilité d'un nouveau et important déplacement de l'équilibre mondial des prix du pétrole. Un examen de l'évolution des Mouvements du pétrole brut et des 2

produits raffinés dans l'espace Atlantique-Méditerranée, qui est et a été de manière traditionnelle le grand lieu des mouvements pétroliers mondiaux, montrera dans quel sens la physionomie d'ensemble de ces mouvements s'est déjà trouvée profondément modifiée par le développement impressionnant de la production du Moyen Orient. Par suite de l'importance des frets correspondant à de tels mouvements, à chacune des physionomies successives des mouvements devait correspondre — et doit correspondre dans l'avenir — un système géographique des prix f. o. b. et c. i. f. dont il n'est pas sans intérêt de montrer comment il s'est en fait trouvé déterminé, et dans quel sens et de quelle valeur il a chance d'être, encore plus profondément, modifié dans l'avenir avec l'équilibre vers lequel semble tendre l'évolution mondiale des besoins et des disponibilités de pétrole et de ses dérivés. Un changement de quelque ampleur dans l'équilibre mondial des prix du pétrole, qui affecterait gravement le prix payé au Moyen-Orient, ne saurait en effet être considéré comme indifférent, étant donné la place de cette grande matière première dans l'économie du monde moderne, dans les activités et les dépenses de nombreuses industries, à commencer par la navigation, dans l'équilibre financier des pays de l'Europe ou du Moyen-Orient, et très généralement, bien que moins directement, dans la plupart des problèmes de gestion économique et financière. Au tournant du millénaire, la hausse du prix du pétrole est venue rappeler aux économies avancées qu’elles avaient eu tendance à oublier au cours des quinze années précédentes : leur dépendance pétrolière et leur vulnérabilité aux fluctuations du prix du brut. Certes, cette dépendance a fortement diminué. Mais dans le même temps, notre tolérance à l’inflation, elle aussi, beaucoup baissé, et en Europe au moins, du fait de gains annuels de productivité par tête nettement plus faibles que dans les années soixante-dix, une dégradation des termes de l’échange implique plus rapidement une perte de pouvoir d’achat. Enfin, les usages du pétrole sontaujourd.hui concentrés sur les transports, ce qui limite les possibilités de substitution entre énergies. Au moins à court terme. Nous sommes donc à la fois moins dépendants du pétrole et plus sensibles aux fluctuations de son prix. Vu l'importance du pétrole dans l'économie mondiale et compte tenu des répercussions que pourrait susciter un prolongement de la hausse des prix du pétrole, il serait intéressant d'étudier l'impact de cette hausse des prix sur l'économie.

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On se pose donc : Evolution de prix de pétrole sur le marché internationale : pourquoi cette instabilité ? quel impact sur l’économie internationale et nationale en particulier ?

 Pour répondre à cette problématique on se présenté dans se plan suivant :

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Première partie : L’évolution des prix du pétrole Le marché mondial du pétrole est depuis 1970 secoué par de fortes turbulences dont les causes proviennent principalement des mécanismes de l'offre et de la demande internationale, en effet La dépendance des économies vis-à-vis du pétrole, malgré de nombreux investissements dans la production de biocarburants, de l'énergie nucléaire, de l'énergie aloétique et de certains hydrocarbures, devrait permettre à « l'or noir » de conserver son importance dans le long terme.

Chapitre I : l’historique de l’évolution de prix de pétrole Les cours du baril de pétrole brut ont connu au fil des décennies des évolutions considérables, notamment pendant les périodes de crise mondiale (1973, 1979 ou 2008) ou sous l’effet d’évolutions économiques (2014 - 2015). Leur niveau est un élément déterminant dans l’économie mondiale, compte tenu de la part dominante qu’a et que conservera le pétrole au cours des prochaines décennies.

1-Le choc pétrolier (1973-2008) : Au début des années 1970, les puissances occidentales viennent de connaitre près de trois décennies de forte croissance: «les Trente Glorieuses». Cette croissance fulgurante repose entre autres sur l’accès à un pétrole abondant et bon marché. À cet effet, l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) dénommée OPEC en anglais (Organization of Petroleum Exporting Countries), est une organisation intergouvernementale fondée à l’issue de la conférence de Bagdad le 14 septembre 1960 par le Venezuela, l’Irak, l’Arabie saoudite, le Koweït et l’Iran, Pour contrebalancer le pouvoir des grandes compagnies pétrolières. Pourtant, avant 1970, la situation du marché pétrolier est loin d’être inquiétante : le cours du baril de pétrole est très stable, aux environs de 3 dollars, et n’a augmenté que de 2% en 20 ans. Une situation surprenante quand la demande pétrolière croît de plus de 7% par an depuis 1960.

Fonctionnement : Le premier objectif de l’OPEP est l’orientation à la hausse du cours du pétrole et la maîtrise de son cycle de production. Depuis mi-2014, l'Arabie saoudite, qui a historiquement joué le rôle de « swing Producer », privilégie toutefois la défense de ses parts de marché face à l'augmentation de la production américaine, dans un contexte de forte chute des cours. L’OPEP dispose depuis 1982 d'un système de régulation de la production et du prix de vente au moyen d'un montant total de production d'environ 30 millions de barils par jour (le système des quotas de production a été arrêté en 2011). Le volume de production de chacun des membres 5

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est défini en fonction de ses réserves et ajusté en fonction des besoins des pays consommateurs. Les treize membres actuels de l’OPEP constituent donc un cartel de producteurs. Le fonctionnement de ce système de régulation est toutefois affecté par les fluctuations du cours du dollar, monnaie de transaction du pétrole : le pouvoir d’achat des pays producteurs diminue lorsque le cours du dollar baisse et inversement. De plus, l’OPEP gère un instrument de quantification : le panier de l'OPEP (ORB) (1) qui fixe un prix de référence à partir des prix de treize pétroles bruts aux qualités différentes reflétant les principales exportations de bruts des pays membres (par exemple, l'« Arab Light » d'Arabie saoudite). Entre juin 2015 et décembre 2015, le prix moyen du pétrole au sein de ce panier a baissé de 44% (pour atteindre 33,6$ en moyenne en décembre 2015). Ce panier est concurrencé par le WTI et le Brent dont les prix ne diffèrent le plus souvent que de quelques centimes. La gestion de la production et des prix est prolongée par l’évaluation périodique des réserves disponibles. Le cartel de l'OPEP est également un organe de collecte, de traitement et de diffusion d’informations sur le pétrole et sur l’environnement économique de cette ressource (ex : diffusion mensuelle de rapports sur le marché du pétrole).

Passé et présent : Entre février 1959 et 1960, les grandes compagnies pétrolières occidentales imposent des baisses de prix du pétrole pour affaiblir leurs concurrents. Cela affecte les revenus pétroliers des pays producteurs qui ont un statut de concédants et qui perçoivent des royalties basées sur des taux dérisoires et des taxes tout aussi modérées. Les 5 pays fondateurs (à l’origine de 82% des exportations mondiales) se réunissent au sein de l’OPEP alors que les 8 compagnies majors(2) contrôlent 90% de la production et 75% de la capacité mondiale de raffinage. Jusqu'au début des années 1970, l'OPEP ne parvient pas à provoquer une hausse des prix du pétrole en raison de ses rivalités internes et de l’inexpérience de ses membres. Son influence est aussi largement entravée par des causes externes telles que la surabondance de l’offre, notamment due à l’exploitation de nouveaux gisements au Moyen-Orient. (1) http://www.opec.org/opec_web/en/data_graphs/40.htm (2) cinq américaines, une anglaise, une anglo-hollandaise et française.

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Durant les années 1970, les pays de l'OPEP contrôlent plus de 55% de l'offre mondiale de pétrole et fixent des quotas de production. Les pays producteurs renforcent leur coopération dans un contexte de demande croissante. Entre 1970 et 1973, le prix du baril de pétrole passe ainsi de 1,80$ à 3,01$. Entre 1971 et 1972, une vague de nationalisations de la production (Algérie, Egypte, Syrie, Irak) influe sur les relations entre pays producteurs et compagnies pétrolières exploitantes. Le système des concessions tombe peu à peu en déshérence, remplacé par des « joint ventures » : compagnies étrangères et États créent une société d’exploitation dont le capital est réparti entre eux à parts égales, soit 50% du permis pétrolier pour chacun(3). En octobre 1973, la guerre du Kippour entre Israël et l'Égypte déclenche le premier choc pétrolier : 1-1 premier choc pétrolier (1973-1979) : La forte croissance engendre un besoin supplémentaire de ressources. La demande énergétique s’accroît si rapidement qu’en 1971, les États-Unis atteignent un pic de production de pétrole: qui est Pour certains historiens du marché du pétrole et certains spécialistes de l'industrie, la raison du premier choc pétrolier est tout simplement le fait que les États-Unis, premier producteur de l'époque, ont passé leur pic de production en 1971 (avant l'abandon de Bretton-Woods) 1. L'ambassadeur américain James Akins, mandaté par le gouvernement américain pour évaluer l'état réel des réserves américaines en pétrole, montre en 1972 que les États-Unis n'ont alors plus la capacité d'augmenter encore leur production. Lors d'une adresse spéciale à l'attention du Congrès américain sur la politique énergétique, prononcée le 18 avril 1973 (c'est-à-dire 6 mois avant que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole(OPEP) ne décide d'un embargo sur le pétrole). Les États-Unis s’alimentent alors à bas coût dans les pays du Moyen-Orient qui sont de grands exportateurs. L’Arabie Saoudite notamment représente déjà 21% des exportations mondiales de brut alors que jusque-là, les responsables des pays arabes n'avaient envisagé que des hausses de quelques dizaines de centimes, comme la Libye, en 1971, avec une hausse de 40 centimes du prix du baril . (3) http://www.connaissancedesenergies.org/fiche-pedagogique/opep

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EVOLUTION DE PRIX DE PETROLE SUR LE MARCHE INTERNATIONAL Figure 1 : Courbes de production et d'importation des États-Unis (4).

Les relations entre les États-Unis et les pays exportateurs se tendent lorsque l’hyperpuissante mondiale abandonne le système de Bretton-Woods : Pour beaucoup d'économistes, le premier choc pétrolier en 1973 est la conséquence directe de la réaction de l'OPEP à la forte baisse du dollar après la fin des accords de Bretton-Woods. Le 15 août 1971, les États-Unis suspendent la convertibilité du dollar en or permettant au dollar de « flotter ». Le système des taux de change fixes s'écroule définitivement en mars 1973 avec l'adoption du régime de changes flottants. Le résultat en est une dépréciation de la valeur du dollar américain, monnaie dans laquelle les prix du pétrole sont fixés et a pour conséquence pour les producteurs de pétrole un revenu inférieur pour le même prix nominal. (4) https://en.wikipedia.org/wiki/en:US_Energy_Information_Administration

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Le cartel de l'OPEP publie un communiqué conjoint indiquant que dorénavant, le prix du baril de pétrole serait fixé par rapport à l'or. Après 1971, l'OPEP est lente à rajuster les prix pour tenir compte de cette dépréciation. De 1947 à 1967, le prix du pétrole en dollars américains a augmenté de moins de 2 % par an. Jusqu'au choc pétrolier, le prix est resté relativement stable par rapport aux autres devises et matières premières qui sont soudainement devenues très volatiles par la suite. Les ministres de l'OPEP n'avaient pas élaboré de mécanismes institutionnels permettant de mettre à jour rapidement ces prix pour suivre l'évolution du marché, de sorte que leur revenu réel connut un décalage de plusieurs années par rapport aux autres matières premières. Les hausses de prix substantielles de 1973-1974 ont largement rattrapé ces écarts de revenus en comparaison d'autres produits tels que l'or (5). (La guerre de kippour) : Le 6 octobre 1973, la majorité des habitants de l’État hébreu célèbre Yom Kippour, le jour le plus sacré du calendrier juif. C’est le moment choisi par une coalition arabe menée par l'Égypte et la Syrie pour lancer une attaque militaire surprise(6) en réponse à la défaite de la guerre des Six Jours qui opposa, du 5 au 10 juin 1967, Israël à l'Égypte, la Jordanie, la Syrie et l'Irak dans l'espoir de récupérer par la force les territoires conquis par Israël, la péninsule du Sinaï et le plateau du Golan en particulier. L’offensif éclair déstabilise dans un premier temps Israël mais Tsahal parvient rapidement à rétablir la situation. L’aide militaire américaine, marquée par des livraisons d’armes par pont aérien à partir du 14 octobre 1973, a permis à l’État hébreu de débloquer une situation critique. La réaction arabe face à l'intervention américaine ne se fait pas attendre. Les 16 et 17 octobre 1973, pendant la guerre du Kippour, les pays arabes membres de l'OPEP, alors réunis au Koweït, décident d’augmenter unilatéralement de 70 % le prix du baril de brut et une réduction mensuelle de 5 % de la production pétrolière jusqu'à évacuation des territoires occupés et reconnaissance des droits des Palestiniens(7).

(5) Black Gold, The End of Bretton Woods and the Oil-Price Shocks of the 1970s [archive] David Hammes Douglas Wills, The Independent Review, Vol. IX Num. 4, Printemps 2005 (6) Anne-Lucie Chaigne-Oudin, « Guerre du Kippour (6 octobre-16 octobre 1973) » [archive], sur www.lesclesdumoyenorient.com, 2010 (consulté le 21 octobre 2014). (7) Perspective Monde, « Début du premier «choc pétrolier» [archive],sur www.perspective.usherbrooke.ca ( consulté le 21 octobre 2014).

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Le 20 octobre, Fayçal décide un embargo total sur les livraisons destinées aux États-Unis, puis aux Pays-Bas, États « qui soutiennent Israël »(8) L’embargo ne sera levé que 5 mois plus tard mais la sanction est là.

Les conséquences : Entre octobre 1973 et janvier 1974, le prix du baril de brut est multiplié par quatre, passant de 2,3 $ à 11,6 $ (l’équivalent de 50 $ constants de 2008). L’augmentation du prix du pétrole orchestré par l’OPEP engendre un ralentissement de la croissance mondiale et un accroissement de l’inflation. Les déficits commerciaux extérieurs des pays occidentaux se creusent, tout comme les déficits budgétaires que les gouvernements consentent afin d’amortir les effets du choc. On assiste à une période de « stagflation » alliant faible croissance et augmentation rapide des prix.Le premier choc pétrolier, touche les pays industrialisés de façons diverses, les taux de dépendance des économies de ces pays par rapport au pétrole variant sensiblement. Les incidences du choc pétrolier sur l'économie bouleverse tous les équilibres internes et externes .Mais la hausse des prix du pétrole a aussi une autre conséquence tout aussi redoutable pour les économies occidentales atteintes par la stagnation : elle contribue à l'accélération de l'inflation qui passe de 3 à 4 % l'an en 1973 à plus de 10 % jusqu'au début des années 80. L'ATTITUDE DES PAYS INDUSTRIALISÉS : Afin de résorber l'important déficit que cette hausse creuse dans leur balance commerciale, les pays importateurs se voient contraints de réduire leurs importations, ce qui entraîne un ralentissement de leur activité économique, d’où une augmentation rapide et sensible du chômage. Dans le même temps, ils tentent de privilégier leurs exportations, au détriment de leur consommation intérieure, exportant ainsi une part plus grande de la production nationale. Ayant transféré depuis la fin des années cinquante leur demande énergétique vers le pétrole, au détriment en particulier du charbon, les pays industrialisés ont dû chercher à remédier au plus vite à leur dépendance vis - à -vis de l'OPEP. Programmes d'économie d'énergie: rationnement de l'essence et du fioul, réduction de la vitesse sur les routes, limitation de la période de chauffage des lieux publics, le plafonnement de leur température à 20 °C, modification des normes d'isolation des nouvelles constructions. En novembre 1974, sous l'impulsion des Etats-Unis, l’Agence internationale de l'énergie (AIE) voit le jour, qui apparaît comme une réponse à l'OPEP, est préconise une diversification des fournisseurs, ainsi que des sources d'énergie. (8) Pétrole : les pays arabes s'expliquent [archive] - Émission Actuel 2 du 26 novembre 1973, archives de l'Ina [vidéo]

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Nombre de pays s'engagent alors soit dans une réactivation du charbon, soit dans la mise en valeur de gisements pétroliers jusqu'alors trop coûteux à exploiter, soit enfin, comme en France, dans le développement de l'énergie nucléaire (9). La crise économique de 1973 n'est pas due à la guerre du Kippour et aux décisions de l'OPEP, mais leur préexiste. La brutale hausse du pétrole ne fait qu'aggraver une situation internationale déjà dégradée(10). 1-2 deuxième choc pétrolier (1979-1980) : Après le premier choc, la situation dans les années soixante-dix parvient cependant à se stabiliser. Même si l'Agence internationale de l’énergie (AIE) ne joue qu'un rôle secondaire, les pays industrialisés réussissent à réduire leur demande, ce qui provoque une baisse de la demande pétrolière de près de 12 %, tandis que la création du marché libre de Rotterdam traduit la volonté des Occidentaux de favoriser l'apparition de nouveaux fournisseurs. De plus, grâce à l'augmentation de leurs revenus, les pays pétroliers ont pu se lancer, dans les années soixante-dix, dans d'importants programmes d'industrialisation, ce qui a eu également pour conséquence une augmentation de leurs importations en provenance des pays occidentaux. La stabilisation des prix survenue entre 1974 et 1978 ne résiste pas aux troubles politiques qui agitent le Moyen-Orient. La crise a pour origine tout d’abord les achats massifs effectués par les pays occidentaux sur le marché libre, qui craignent conséquences sur les prix de la chute du chah en Iran, avec Les débuts de la guerre Iran-Irak. Le prix du pétrole brut passe de 12,70 dollars, en décembre 1978, à 32 dollars à la fin de l’année 1980 La situation politique au Moyen-Orient se tend à nouveau à la fin des années 1970, notamment du fait des agitations révolutionnaires en Iran. Afin de se prémunir contre d’éventuels troubles, les compagnies pétrolières des pays consommateurs accroissent leur demande auprès des pays producteurs afin de constituer des stocks. L’Arabie Saoudite décide de diminuer sa production de 1 million de barils par jour afin de réduire l’offre. Le 8 septembre 1978 ont lieu à Téhéran des émeutes violemment réprimées, connues sous le nom de « Vendredi noir ». C’est le début de la révolution iranienne, qui s’achève par la fuite du Shah le 16 janvier 1979.

(9) http://www.ummto.dz/IMG/pdf/5_LES_CHOCS_PETROLIERS.pdf (10) Didier Dufau, L'étrange désastre. Le saccage de la prospérité, CEE, 2015, p. 106

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En raison de ces bouleversements politiques dans un des principaux pays producteurs de pétrole, la production mondiale diminue, provoquant une hausse du prix du pétrole. Le prix de l’« Arabe léger » qui est de moins de 13 $/bbl (bbl= baril en abrégé) en septembre 1978 atteint 35 $/bbl en mai 1979 et culmine à plus de 40 $/bbl à l’automne de la même année. À Rotterdam, les prix des produits finis flambent, passant entre fin octobre 1978 et fin juin 1979 de : 

200 à 400 $/tm (tonne métrique) pour le supercarburant ;



130 à 380 $/tm pour le gazole ;



70 à 140 $/tm pour le fioul ordinaire.

Le 22 septembre 1980, la guerre Iran-Irak débute. L’arrêt des exportations iraniennes provoque de nouvelles hausses de prix. Le prix officiel de l’Arabe léger, redescendu à 26 $/bbl au début de l’année 1980, remonte à 32 $/bbl le 1er novembre de la même année, après l’ouverture des hostilités entre l’Iran et l’Irak, pour atteindre finalement 39 dollars au début de l'année 1981. L’augmentation de la production saoudienne ne suffit pas à empêcher cette hausse. La tension du marché et le bouleversement des habitudes ne se traduisent pas seulement par une hausse du prix des bruts, ils étirent également l’échelle de prix basée sur la qualité de chacun des bruts. Après la réunion de l’OPEP à Bali en décembre 1980, l’écart entre le prix officiel de l’Arabe léger (brut de référence) et celui du « Mélange Saharien » passe à 8 $/bbl soit cinq à six fois son niveau de décembre 1978 (1,40 $/bbl). Les pays consommateurs cherchent tout d’abord à faire des économies d’énergie. Les États-Unis contingentent ainsi les consommations. Par la suite, d’autres sources d’énergie sont recherchées par ces pays, ce qui entraîne un ralentissement de la consommation de l’or noir. Face à cette baisse de la demande, les prix repartent à la baisse au printemps 1981. En juin 1981, les producteurs de la mer du Nord abaissaient leurs prix de 3 $/bbl. Le Mexique et le Nigeria procèdent à leur tour, à l'été 1981, à des baisses de prix significatives afin de réaligner leurs prix sur le brut de référence qu’est l’Arabe léger. Finalement, à la suite des réunions de Genève, fin octobre 1981, et d'Abou Dabi, début décembre de la même année, les pays de l’OPEP procèdent à la remise en ordre attendue de l’échelle de prix normale. Centrée sur le nouveau prix de référence de 34 $/bbl de l’Arabe léger, la nouvelle grille de différentiels de prix entre ce brut et Les autres se resserrent. C’est ainsi qu’au 1er janvier 1982, l’écart de prix entre l’« Arabe léger » et le « Mélange saharien » (du Hassi Messaoud + condensat d’Hassi R’Mel) est descendu de 8 à 3 $/bbl. L’écart entre les bruts BTS de type libyen ou saharien et les bruts HTS de type Safaniya passait de 9 à 6 $/bbl(11) 12

(11) https://fr.wikipedia.org/wiki/Deuxi%C3%A8me_choc_p%C3%A9trolier

EVOLUTION DE PRIX DE PETROLE SUR LE MARCHE INTERNATIONAL Figure2 : Le volume et le prix du pétrole importé par les ÉUA depuis 1960



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Nous pouvons apercevoir sur ce graphique que les importations de pétrole de nos voisins du sud, en vert, ont commencé à augmenter plus rapidement en 1973, c'est-à-dire avec le premier choc pétrolier qu’on a vu précédemment. Il est aussi possible de voir qu'à la fin des années 1970, théâtre du 2e choc pétrolier, elle a beaucoup augmenté pour redescendre avec les années 1980 avec le contre-choc pétrolier. Les États-Unis, comme beaucoup d'autre pays, sont dépendant des importations de pétrole pour suffire la demande nationale.

Les conséquences : Le prix du baril passe de 13 $ en 1978 à 30 $ en 1980 (l’équivalent de 100 $ constants de 2008). Les revenus pétroliers de l'O.P.E.P. sont, en dollars courants, courants, multipliés par plus de 36. En 1980, ils atteignent 275 milliards de dollars. Aussi une augmentation du coût de l’énergie cause le même effet de ralentissement économique que celui observé lors du choc de 1973 30 Les conséquences de ce deuxième choc pétrolier sont à la fois plus lourdes et plus directes sur l'économie mondiale. En effet, alors que les politiques d'économie d'énergie ou de diversification vers d'autres énergies lancées après le premier choc n'ont pas encore pu porter tous leurs fruits, le second choc vient briser la reprise économique qui s'annonçait.

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(12) Le transport de pétrole par Jean-Paul Rodrigue

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Mais, très vite, les pays occidentaux réagissent. Réduction de la demande en pétrole, économie, diversification des sources d’énergie, exploitation de gisements en Alaska, en Sibérie, en mer du Nord, autant de facteurs qui contribuent à un retournement rapide du marché pétrolier. N'assurant plus que 20% de la production mondiale en 1986, contre 50% en 1973, les pays pétroliers du Moyen-Orient se sont vu contraints de baisser le prix du pétrole à partir de 1983 pour faire face à la surproduction.

Le contre choc pétrolier : En 1981 - 1986 : le contre-choc pétrolier est une phase caractérisée par la baisse des prix du pétrole qui se stabilisent à l'entour des 29 $ le baril. L'explication la plus admise est la conjonction entre la réduction de la demande, par la mise en place des politiques d'économie d'énergie, et la modification des rapports de force de l'OPEP, suite à l'exploitation de nouveaux gisements en provenance du Mexique et de la mer du nord. La fin de cette phase a été marquée par l'effondrement des prix à 7 $ le baril, suite au contre choc pétrolier de 1983.

en 1987 - 2000 : au cours de cette période les prix ont évolués au tour de la moyenne des 20 $, à l'exception de quelques perturbations (la hausse brutale des prix suite à l'invasion du Koweït par l'Irak et la chute des prix suite à la crise financière des pays d'Asie). Le principal enseignement de cette phase et l'augmentation des consommations, favorisées par des prix stables et bon marché, en dépit de l'intensification de la dépendance pétrolière (13).

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(13) http://www.memoireonline.com/07/10/3671/Effet-des-variations-des-prix-du-petrole-sur-linflation-approche- macro-sectorielle-pour-le-cas-d.html

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1-3 le troisième choc pétrolier (2000-2008) : L'expression « troisième choc pétrolier » est utilisée par certains journalistes, spécialistes et hommes politiques pour désigner une augmentation des cours dépassant tous les records historiques au premier semestre 2008, et qui a commencé entre 2003 et 2005 selon les observateurs , à la suite chronologique du début en 2003 de l'invasion de l'Irak, évènement historique désormais majeur du tournant du siècle. Entre septembre 2003 et juin 2008 en effet, l’économie mondiale a assisté à un quintuplement des cours du pétroleen dollars constants, augmentation des cours qui s’est accélérée au premier semestre 2008 par un doublement en un an. Le record historique de prix du baril de pétrole en dollars constants de 103,76 dollars d’avril 1980 qui datait du deuxième choc pétrolier a été battu le 3 mars 2008. L’augmentation des cours s’est poursuivie jusqu’à atteindre un pic record de 144,27 dollars à New York le 2 juillet 2008 et à dépasser145 dollars en Asie le 3 juillet.L’augmentation des cours a été qualifiée de « troisième choc pétrolier » par les médias, spécialistes et politiques francophones à partir de 2005, que cela soit pour confirmer le phénomène ou réfuter sa durabilité et son impact à ses débuts. En 2008, certains chef d’États ont également évoqué « un troisième choc pétrolier » dont Gordon Brown, Nicolas Sarkozy qui a parlé de « choc pétrolier » et Angela Merkel d'un « choc d'une ampleur inédite ». Le président de l'Agence internationale de l'énergie a déclaré en juin 2008 que le monde traversait une troisième crise énergétique et a demandé une « révolution énergétique » pour réduire la demande. Figure 3 : Variation mensuelle des prix du pétrole (Brent) (14) :

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(14) Energy

Information Administration, Département de l'Énergie des États-Unis

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Les conséquences

: À court terme, l'augmentation brutale des prix du pétrole a eu un effet inflationniste d'abord en affectant les professions dépendant directement des carburants qui donnent lieu à de nombreuses manifestations à travers le monde(16). (15)

À plus long terme, les politiques structurantes sont menées par les grands pays consommateurs pour réduire la dépendance au pétrole : énergies de substitution, augmentation de l’efficacité énergétique dans le bâtiment et le transport, etc. La durée du choc pétrolier de 2008, la crainte des effets du réchauffement climatique, l'apparition du bilan carbone, nouvel outil de mesure et de marché défavorable aux énergies fossiles, et la solidarité des pays producteurs, concourent à une réponse à long terme des pays consommateurs. Figure4 : Historique des prix du pétrole de 1861 à 2007 en dollar constant ou courant(17)



Le prix du baril de Brent a atteint en mai 2008 la moyenne de122,80 dollars.

Conséquences sur le secteur énergétique : Les deux plus grandes zones de consommation de pétrole lors des deux premiers chocs pétroliers sont les Etats-Unis et l’Europe de l’Ouest. Les mesures prises par les pays victimes des chocs pétroliers de 1973 et 1979 concernent essentiellement les énergies fossiles. Des programmes d’exploration pétrolière hors du Moyen-Orient sont lancés, notamment en Mer du Nord, en Alaska et en Afrique de l’Ouest afin de diversifier les sources d’approvisionnement en or noir. Le charbon et le gaz, des ressources matures et rapidement disponibles, sont mises à contribution afin de pallier les insuffisances énergétiques. Des centrales nucléaires sont également construites, notamment en France, aux Etats-Unis et au Japon. 16

(15) Il existe de bonnes réponses au choc pétrolier [archive] - Jean-Pierre Robin, Le Figaro, 16 juin 2008 (16) La colère se mondialise face au « troisième choc pétrolier » [archive] - Le Monde, 28 mai 2008 (17) https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Oil_Prices_1861_2006.jpg

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2- évolution récente des prix du pétrole : Les prix du pétrole ont emprunté une trajectoire haussière à partir du second semestre 2003, en lien avec la reprise économique mondiale qui a suscité une forte demande de pétrole. Selon l'Agence Internationale de l'Energie, la croissance de la demande globale de pétrole brut s'est établie à 3,8% en 2004 après 1,9% en 2003, 0,5% en 2002 et une moyenne annuelle de 1,5% depuis 1985. La forte volatilité des cours pétroliers a remis en cause les prévisions initiales établies par les diverses institutions internationales. Le cours du `Brent' s'est établi en moyenne à 36,05 dollars/baril en progression de 28.3 % par rapport à 2003, et a pour la première fois évolué largement à l'extérieur de la bande des prix cibles de l'OPEP. L'envolée des prix pétroliers s'est accentuée en 2005, malgré l'accalmie enregistrée à la fin de 2004 qui avait alimenté l'espoir d'un retour à des prix normaux. Ainsi, le prix du `Brent' a atteint 53 dollars/baril en moyenne annuelle à la mi-décembre, en hausse de 40 % par rapport à 2004. Il a même franchi de nouveaux records en juillet (près de 68 dollars/baril), en raison des inquiétudes des marchés concernant le risque de fortes perturbations d'offre et de l'activité de raffinage, en lien avec les effets dévastateurs des ouragans dans le Golfe du Mexique (Katrina, Rita). Il a fallu recourir au mécanisme d'entraide au profit de l'approvisionnement pétrolier des zones sinistrées, dans le cadre de l'Agence Internationale de l'Energie, pour contenir la flambée des cours et éviter le risque d'une crise pétrolière mondiale. Depuis janvier 2005, la balance des risques penche toujours du côté d'une poursuite de la hausse des cours pétroliers. De fait, et même si les prix à terme constituent une prédiction imparfaite des évolutions effectives observées ex-post, cette situation se trouve d'ailleurs confortée par l'évolution des prix « forward » sur les marchés à terme qui anticipent un cours du baril aux alentours de 65 dollars en moyenne pour les échéances courtes. La demande pétrolière mondiale continuerait d'afficher un rythme de croissance soutenu. Elle devrait croître, selon l'Agence Internationale de l'Energie, de 1,2 mb/j pour atteindre 83,4 mb/j en 2005, avant de progresser de 1,8 mb/j en 2006. Du côté de l'offre, le poids des aléas géopolitiques demeure entier. En effet, dans un contexte de saturation des capacités de production résiduelles, l'équilibre du marché pétrolier pourrait être mis à mal dans le cas d'une interruption brutale de l'offre pétrolière. Les incertitudes géopolitiques qui entourent l'Irak, l'Iran et le Nigeria continueraient d'alimenter l'accroissement de la prime de risque adossée aux prix de pétrole . A plus longue échéance, et dans l’hypothèse d’une croissance mondiale sur la période 2014-2016 qui a connu une recule au niveau des cours de pétrole. 18

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Période de 2014-2016 : La baisse du prix du pétrole de 2014-2016 commence à partir de l’été 2014 lorsque le prix du pétrole baisse significativement, cette tendance se poursuivant jusqu'en 2016. Cette baisse des prix traduit un déséquilibre sur le marché pétrolier ; en effet la production pétrolière mondiale est en surproduction pendant cette période, c'est-à-dire que l'offre est supérieure à la demande (18). Cette baisse des cours s'inscrit dans un contexte géopolitique et économique particulier : ralentissement de l'économie chinoise, baisse de la demande mondiale, retour de l'Iran dans les échanges internationaux, rivalité entre les États-Unis et l'Arabie saoudite pour le contrôle des marchés, etc. Étant donné la place du pétrole dans l’économie mondiale et son importance géostratégique, une telle baisse induit de multiples conséquences . figure 5 : la chute de prix de pétrole en été de 2014 (19)

Dernière illustration de cet effet d'entraînement de la baisse de l'activité sur les prix : 

L'essoufflement de la Chine :

C'est l'annonce, samedi, du brutal ralentissement de la production industrielle en Chine, le deuxième plus gros consommateur de brut du monde, qui a provoqué ce nouveau recul. Fin août, la production industrielle chinoise s'affichait en hausse de + 6,9 % sur un an (contre 9 % en juillet), sa plus faible progression en rythme annuel depuis le début de la crise financière en 2008. (18) « Le pétrole restera bon marché pour longtemps » [archive], sur Le Monde.fr (consulté le 29 février 2016) (19) BOURSIER.COM

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De nombreux autres indicateurs sont en décélération, comme les ventes au détail, la consommation d'électricité ou les investissements en capital fixe (infrastructures). La croissance chinoise est aujourd'hui de 7,5 %. 

La moindre progression de la demande mondiale :

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) continue de tabler sur une hausse de la demande mondiale de pétrole, mais de mois en mois, elle en revoit le rythme de progression à la baisse. Cette hausse sera limitée à 900 000 barils par jour en 2014 (92,6 millions de barils par jour) en raison de « la faiblesse persistante des économies européenne et chinoise, conjuguée à des livraisons de pétrole plus faibles que prévu au Japon et au Brésil », indique l'institution, qui défend les intérêts des grands pays consommateurs. Ce rythme de croissance devrait, selon ses experts, s'accélérer un peu en 2015 (+ 1,2 million de barils), mais moins vite que prévu il y a quelques mois. 

Le trop plein de production :

Du côté de la production, c'est l'abondance, presque le trop plein. Les compagnies ont recommencé à pomper plus de 800 000 barils en Libye, malgré le chaos dans lequel sombre le pays. L'Irak tient sa production, en dépit de l'instabilité du pays et des menaces de l'Etat islamique sur les régions pétrolifères du Kurdistan (20).

L’année 2017 : La production de pétrole de schiste aux Etats-Unis commence à baisser sérieusement. L'excès d'offre mondiale va se résorber et les prix vont remonter à partir de l'an prochain, prévoit l'Agence internationale de l'énergie. Les Saoudiens en rêvaient, c'est en train de se réaliser. En décidant en novembre 2014 de maintenir les vannes ouvertes alors que le prix du baril dégringolait depuis cinq mois sous l'effet d'une surproduction mondiale, l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial, cherchait à préserver ses parts de marché. Mais aussi à étouffer la production de pétrole de schiste aux Etats-Unis, principale source de la croissance de l'offre ces dernières années. Riyad espérait obliger les compagnies américaines, dont les coûts d'extraction sont élevés (autour de 40-50 dollars voire davantage selon les puits) à cesser de pomper, faute de rentabilité. La production nord-américaine a résisté plus longtemps que prévu, notamment grâce à des efforts importants sur les coûts mais ça y est, annonce l'Agence internationale de l'énergie (AIE) dans un rapport publié ce lundi, la production est en train de baisser rapidement. (20) http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/09/15/ pourquoi -le-prix-du-petrolebaisse_4487679_3234.html

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importants sur les coûts mais ça y est, annonce l'Agence internationale de l'énergie (AIE) dans un rapport publié ce lundi, la production est en train de baisser rapidement. Figure 6 : Évolution de la production de pétrole en Arabie Saoudite, Russie et Amérique du Nord (États-Unis et Canada)(21)

Résultat, le marché mondial «va commencer à se rééquilibrer en 2017». Et les prix «devraient commencer à remonter progressivement». Dans une interview au Figaro, le directeur de l'Agence, Fatih Birol, juge «très peu probable» un rebond des prix cette année. Car la production reste soutenue. La baisse de l'offre des Etats-Unis, estimée à 600.000 barils par jour cette année, devrait être compensée par la hausse de la production de l'Iran, également estimée par l'AIE à 600.000 barils par jour d'ici l'été.

Perspective en 2020 : Au-delà de ce rééquilibrage prévu pour l'année prochaine, le rapport de l'AIE qui dresse les perspectives du marché à cinq ans sonne l'alarme pour l'horizon 20202021. La chute des prix, de 70% depuis la mi-2014, a entraîné une réduction historique des investissements dans l'exploration et la production. Pour la première fois en trente ans, les investissements chutent deux années de suite: de 24% en 2015 et de 17% en 2016. Conséquence: «Les risques de surprises sur la sécurité d'approvisionnement augmentent dans un avenir pas si lointain», (21) « U.S. Energy Information Administration (EIA) » [archive], sur www.eia.gov (consulté le 29 février 2016)

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avertit Fatih Birol en présentant son rapport depuis Houston, au Texas, lors de la très courue conférence sur l'énergie, Cera Week. L'augmentation annuelle de la production devrait être deux fois moindre sur la période 2016-2021 qu'au cours du quinquennat précédent alors que la demande, tirée par l'Inde plus que par la Chine, va continuer de progresser, de 1,2 million de barils par jour d'ici 2021. Même si l'Agence, qui représente les grands pays consommateurs, alerte sur des tensions possibles, elle prévoit que les compagnies américaines, réputées pour leur réactivité, accroîtront rapidement leur production de pétrole de schiste dès que les prix remonteront. A l'horizon 2021, les Etats-Unis devraient produire plus de 14 millions de barils par jour, un record historique. Ce sont eux, de nouveau, qui contribueront le plus à l'augmentation de la production mondiale sur la période. Au sein de l'Opep, c'est bien l'Iran qui fournira le plus de barils supplémentaires (22).

(22) http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2016/02/22/20002-20160222ARTFIG00161-petroleles-prix-vont-remonter-en-2017.php

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Chapitre II : l’importance de pétrole dans l’économie internationale le poids de pétrole dans l’ensemble des activités économiques et d’une manière générale dan l’économie mondiale a sensiblement diminué a la suite des 2 chocs pétroliers (1973-1979) qui ont entrainé des hausses considérables des prix de tout les produit pétroliers et qui ont par conséquent limité la consommation ou la demande mondial de cette énergie. Cependant, le pétrole demeures toujours la première source d’énergie primaire dans le monde avec une part de marché de 36% ll représente aussi 95% de l’énergie utilisé dans les transports, 1,5% à 2% du PIB mondiale et 6% à 8% du commerce mondiale(23).

1-Les facteurs explicatifs de la hausse de prix pétroliers Les déterminants de l'évolution des prix du pétrole sur les marchés mondiaux peuvent être appréciés à travers des facteurs techniques et économiques, qui font référence aux fondamentaux des marchés, ainsi qu'à travers le poids accordé aux incertitudes des facteurs géopolitiques.

1.1 les facteurs économiques : Le prix du pétrole est déterminé par l'équilibre entre l'offre et la demande. Il convient donc d'analyser les déterminants de l'offre et de la demande tout en étant conscient que plus l'horizon de temps est éloigné, plus les pronostics sont difficiles à établir.

Du côté de la demande : Si les prévisions concernant la croissance économique mondiale et l'augmentation du niveau de vie dans les pays en voie de développement se confirment, la demande de pétrole devrait croître fortement. Toutefois, des décisions politiques décisives afin de lutter contre l'effet de serre et une accélération de la diminution de l'intensité en pétrole de la croissance pourraient ralentir la hausse de la demande.A court terme, la demande de pétrole est peu élastique aux prix. Selon Evariste Lefeuvre, directeur adjoint du service de la recherche d’IXIS, une hausse de 25% du prix du pétrole ne réduit la demande que de 1%. Quels sont donc les facteurs qui influencent la demande de pétrole ? Selon la Direction générale du Trésor et des politiques économiques, la demande de pétrole brut suit la croissance de l'économie mondiale. Une augmentation du PIB mondial de 3,5% entraîne une augmentation de la demande de 2% par an (soit 2 millions de barils/jour). L'AIE retient une progression de 1,4% par an en moyenne, ce qui ferait passer la demande en pétrole de 79 millions de barils/jour en 2003 à 115 millions de barils/jour en 2030. L'AIE estime en effet que si la croissance de la demande suit celle du PIB, (23) CARNOT Nicolas et HAGEGE CATRINE, « le marché pétrolier », Économie et prévision,2004/2005, N°166, P.128

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elle est toutefois plus lente depuis 1976 en raison de la diminution de l'intensité de la croissance en pétrole. Celle-ci devrait encore baisser de 34% entre 2002 et 2030, après une chute de 46% entre 1973 et 2002. La demande croîtrait essentiellement dans les pays en développement (+3,4% par an en Afrique et en Chine), contre seulement +0,8% pour les pays de l'OCDE (dont +0,5% pour l'Europe et +1% pour les Etats-Unis). En valeur absolue, les pays en voie de développement, et surtout ceux d'Asie, seraient responsables de près des trois quarts de la croissance de la demande mondiale (26 millions de barils/jour sur 36 millions de barils/jour au total). La consommation chinoise serait multipliée par 2,5 d'ici 2030 et atteindrait 13,1 millions de barils/jour à cette échéance. Le FMI a une approche légèrement différente. Les deux variables principales retenues pour évaluer la croissance de la demande sont d'une part le nombre de véhicules par habitant, donnée non linéaire par rapport au revenu (la croissance est la plus forte entre 2.500 et 10.000 dollars de revenu) et, d'autre part, le niveau d'activité (le FMI prévoit un taux de croissance annuel mondial de 3,6% entre 2003 et 2030). En fonction de ces hypothèses, la demande devrait passer de 82,4 millions de barils/jour en 2004 à 92 millions de barils/jour en 2010 et 138,5 millions de barils/jour en 2030. Il convient de remarquer que ces prévisions, qui arrivent pourtant à une demande supérieure à celle calculée par l'AIE, sous-estiment délibérément les projections pour la Chine en matière de véhicule par habitant (267 véhicules pour 1000 habitants, alors que ce taux est de 300 à 600 dans les pays à revenu équivalent)(24) Tableau : Prévisions de l'AIE et du FMI concernant la demande mondiale de pétrole

Demande mondiale de pétrole (millions de Barils/jour)

200 4

201 0

2030

Prévisions de l’AIE

82,4

92

115

Prévisions du FMI

82,4

92

138, 5

(24) https://www.senat.fr/rap/r05-105/r05-105_mono.html#toc89

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Du côté de l'offre : Selon les statistiques de l'EIA (Energie Information Administration), les 12 pays de l'OPEP fournissent conjointement 35 millions de barils/jour soit 43% de la production mondiale, ils représentent 60% des exportations et détiennent 75% de réserves mondiales. Cette part immense de marché attribuée à ce cartel le qualifie d'un pouvoir significatif sur les prix par le biais de l'approvisionnement. En revanche, la décolonisation des ressources pétrolières a été suivie par des politiques de quotas qui dépendent fortement des capacités de production actuelles, des réserves, de la population et de l'évolution démographique. C'est ainsi qu' « En mars 2000, l'OPEP fixe officiellement la bande de fluctuation du baril de pétrole entre 22 et 28 dollars et instaure un système de régulation « automatique » de la production qui ne nécessite pas une réunion des pays membres. Ainsi, lorsque le prix du panier de sept bruts mondiaux est au-dessous de 22 dollars le baril pendant dix jours ouvrés consécutifs, l'OPEP peut décider de réduire sa production de 500.000 barils par jour. Inversement, si les cours sont au-dessus de 28 dollars le baril pendant vingt jours ouvrés consécutifs, l'OPEP peut décider d'augmenter sa production.» (25). Néanmoins, l'offre réelle du pétrole semble loin d'être stabilisé vu qu'il s'écarte d'une manière permanente des quotas fixés. Les motifs de cette instabilité reviennent, principalement, aux situations divergentes des membres de l'OPEP qui se divisent en deux groupes ; - Ceux qui sont caractérisées par une population importante et des réserves faibles optent pour des prix élevés dans le souci de financer leurs dépenses publiques. Les partisans de cette politique sont le Nigeria, l'Iran et le Venezuela. - Les membres de l'autre politique sont des pays caractérisés par une population faible et des réserves importantes telles que l'Arabie Saoudite, le Koweït et les EAU. Ces pays optent pour la stabilité de leur offre afin de maintenir le droit des générations futures dans la rente pétrolière.A cet inconvénient structurel de non unanimité des membres de ce cartel, s'ajoute la forte corrélation entre le prix du pétrole et la volatilité des cours du dollar. En effet, dans la mesure où les exportations du pétrole sont libellées en dollar et les importations sont libellées en euro ou en yen, une dépréciation relative du dollar amène ces pays à réviser leurs prix à la hausse afin de maintenir stable leur balance commerciale. C'est ainsi que les hausses des quotas de la fourchette de 22-28 dollars en 2000 à la fourchette de 27-35 dollars en 2004 sont remis, essentiellement, à la dévaluation du dollar par rapport à l'euro et au yen. (25) Joseph KERGUERIS, Claude SAUNIER (2006), Rapport d'information n°105, SENAT, session ordinaire de 2005-2006

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1-2 les facteurs techniques : 

Le manque de capacités de production

Beaucoup de raffineries sont inadaptées au brut lourd, le seul produit que peuvent ajouter les pays producteurs à leur offre actuelle. Le manque de produits raffinés contribue à alimenter la hausse des cours du brut. 

Le manque de capacités de raffinage

Les ravages des cyclones Katrina et Rita aux États-Unis ont contribué de démontrer les faiblesses des investissements effectués par l’industrie pétrolière. Aucune raffinerie n'a été construite en Europe ni aux États-Unis depuis 30 ans et celles qui existent ont souvent besoin d'être rénovées 

Une croissance de la demande toujours soutenue

La consommation planétaire de pétrole a augmenté de 11 % entre 1970 et 2000, d’après de nombreux experts, la consommation mondiale de pétrole devrait encore augmenter de 30 à 40 % d'ici 2030 sous réserve de stocks suffisants. La reprise quasi simultanée de la croissance dans toutes les économies du monde depuis les années 2003-2004 a entraîné une demande et une consommation accrue de pétrole aux États-Unis et en Chine principalement. L'Asie représente la part la plus importante de l'augmentation de la consommation (70 %). La Chine représente la moitié de l'augmentation de la consommation asiatique. 

La fin des réserves de pétrole

D'après de nombreux spécialistes, la raréfaction du pétrole devrait se situer entre 2012 et 2017, le mythe selon lequel il resterait 40 ans de pétrole est une affirmation fausse basée sur des stocks théoriques surévalués. 

Les alternatives comparables au pétrole sont peu nombreuses.

Les énergies ayant le plus gros potentiel ne pourront se substituer au pétrole que par une volonté politique ou une nécessité de rupture avec les traditions issues du pétrole. Les agro carburants sont largement défendus par les entreprises pétrolières : ils leur permettent de conserver la mainmise sur les réseaux de distribution, et leur clientèle captive. Les agro carburants ne représentent qu'une évolution technologique ne changeant en rien le comportement du consommateur (26).

(26) https://www.picbleu.fr/page/historique-de-l-evolution-des-prix-du-petrole

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1.2 les facteurs exogènes : Le prix du pétrole est fortement sensible à deux types de facteurs exogènes qui s'échappent à toutes prévisions ; les facteurs politiques et les facteurs climatiques. Au niveau politique, « Il s'agit notamment des incertitudes géopolitiques au MoyenOrient qui détient 60% des réserves mondiales prouvées de pétrole (instabilité en Irak, crise du dossier nucléaire iranien), des tensions sociales et ethniques au Nigeria, des grèves au Venezuela et en Norvège, ainsi que du rebondissement de l'affaire Youkos qui a mis en évidence la volonté de l'Etat russe à reprendre le contrôle des secteurs pétrolier et gazier. »(27). La recrudescence de ces aléas Géopolitiques alimente forcément les risques d'interruption des approvisionnements pétroliers, ce qui engendre des instabilités au niveau de l'offre et pousse les prix du brut vers le haut. Au niveau climatique, non moins important, les facteurs liés aux aléas climatiques peuvent engendrer des distorsions d'offre et de demande et exacerbé des tensions sur les prix du pétrole. Les ouragans Katrina et Rita, qu'on connut le Golfe du Mexique, ont pénalisés fortement et durablement les capacités de raffinage américaines à raison de 5%. A cela s'ajoute l'effet saisonnais de la demande du pétrole qui varie en fonction des saisons de la manière suivante ; «À la sortie de l'hiver, elle connaît un point bas au deuxième trimestre (plus précisément, mois de mai), pour augmenter ensuite, connaître un léger ralentissement en août et novembre et culminer à la fin du quatrième trimestre. L'écart entre le maximum et le minimum dépend des aléas météorologiques et peut se situer entre 2 et 4 Mb/j.» (28). La rigueur de l'hiver 2005 reflète l'importance de cet effet par une baisse de 2 Mb/j des capacités de réserves suite à l'augmentation des besoins en chauffage. Pris ensemble, ces facteurs d'incertitude et d'instabilité de la demande et de l'offre alimentent les opérations de spéculation sur les marchés pétroliers. L'espace de ces transactions financières est représenté par le marché papier qui comprend le marché des futures, où les contrats s'effectuent sur une durée de 3 à 6ans, et le marché de gré à gré, sur lequel les contrats peuvent aller jusqu'à 15ans. Si ces transactions spéculatives suivent les mouvements des prix sur le marché physique, elles impacteraient forcément les prix des contrats de long terme sur le marché papier, dont le volume d'échanges s'élève à 9 fois plus que ceux du premier marché. Compte tenu de ce volume intense des transactions, l'analyse du FMI confirme l'existence d'un consensus sur le fait que la spéculation représenterait 10 à 20% du prix actuel.De ce fait, il en ressort que les opérations spéculatives sur le marché papier renforcent la volatilité et impactent les prix du pétrole, et ce d'autant que le niveau des capacités de production excédentaires est faible et que le niveau de la demande est accrue. (27) 2006, « Les répercussions de la hausse des cours pétroliers sur les économies internationales et nationales », direction des études et des prévisions financières, ministère des finances et de la privatisation, royaume du Maroc (28) Joël Maurice, « Prix du pétrole », La Documentation française. Paris, 2001.

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2- l’importation et l’exportation du pétrole : L’impact des fluctuations du prix du pétrole sur les indicateurs économiques diffère selon que le pays est un importateur ou exportateurs du pétrole, de ce fait, on distingue : -les retombés sur les pays importateurs ; -les retombés sur les pays exportateurs ;

2-1 les retombés sur les pays importateurs du pétrole

Les économies des pays importateurs de pétrole sont plus sensibles aux hausses des prix du pétrole qu’aux baisses. Tout d’abord, le renchérissement du pétrole ne manquera pas de peser sur les performances de croissances économiques de la plupart des grandes économies industrialisées, du fait de leur dépendance vis à vis de cette matière première. Récemment, sous l’effet combiné de l’instabilité des cours du pétrole et e crise des « subprimes », les prévisions de croissance y ont d’ailleurs été revues a la baisse par les institutions internationales (FMI e OCDE par exemple). Selon les estimations de l’Agence Internationale de L’Energie, une hausse maintenue du prix du baril de 25 a 35 dollars amputerait, en moyenne, la croissance de ¼ (un quart) à ½ (un demi-point) de PIB des pays importateurs de pétrole. L’effet dépressif cumulé sur le niveau du PIB varie d’un pays a un autre selon le degré e dépendance en vers le pétrole. Ainsi, cette hausse provoque pendant deux ans une baisse du PIB de 0,3 point de pourcentage aux Etats-Unis, de 0,4 point au japon et de 0,5 point pour l’ensemble des pays de la zone euro. En effet, les baisses du prix de pétrole ont des effets positifs sur les pays importateurs du pétrole. Les principaux bénéficiaires potentiels de la baisse du prix du pétrole sont les pays importateurs nets du pétrole tels que les nouveaux pays industrialisés. En 1986-1987, les gains en terme de l’échange enregistrés par les pays importateurs du pétrole suite a la baisse des prix ont permis l’accroissement du PIB de L’OCDE e l’ordre de 0,7 point .le PIB supplémentaire (surplus de croissance) autorisera d’un coté la progression des importations des pays de L’OCDE et favorisera d’un coté les exportations de produit manufacturés des pays en voie de développement . En plus, une baisse de 25% du prix de pétrole entraine une réduction de un point de taux d’inflation dans les pays de l’OCDE la première année et de 0,3 point l’année suivante.

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2-2 les retombés sur les pays exportateurs du pétrole Quant aux pays exportateurs du pétrole, ceux –ci sont plus sensibles aux baisses du prix du pétrole qu’aux hausses. Cependant, les hausses du prix de pétrole ont des effets indirects sur les économies exportatrices nettes du pétrole qu’on ne peut pas négliger.Toute baisse de 5 dollars du prix du baril se traduit en effet par un manque a gagner de 20 milliards de dollar pour les pays membres de L’OPEP. Dans ce cadre, il ya lieu de distinguer entre eux groupes de pays : le premier groupe : ce groupe réunit « grands pays exportateurs nets de pétrole » soit le Venezuela, l’Equateur et le Mexique en Amérique latine, L’Indonésie, la Malaisie et la Chine en Extrême-Orient, l’Algérie, le Nigeria, le Gabon et l’Egypte. Pour ces dix pays le manque a gagner sur les exportations du pétrole était de 26 milliards de dollar en 1986, cette perte n’a été compensée qu’a hauteur d’un dixième par la baisse es taux d’intérêt et l’accroissement induit des autres exportations. Les besoins de financement supplémentaires ont atteint 22 milliards de dollar en 1986 et 18 en 1987. Le second groupe : il réunit les « six pays exportateurs de pétrole u golf, ainsi que Lybie », autrement dit les pays dont la position extérieure vis-àvis du reste du monde es créditrice nette ou qui de par leur situation politique et militaire, bénéficient d’une aide extérieure importante. Pour ces pays les pertes sur les exportations de pétrole étaient a hauteur de 26 milliards de dollar en 1986 et 13 milliards en 1987. Ces pertes sont généralement, pour l’essentiel, financées par une diminution du stock d’actifs extérieurs détenus par les pays du Golfe dont la rémunération était par ailleurs réduite du fait de la baisse des taux d’intérêt. Autrement dit, la baisse des taux d’intérêt entraine un manque a gagner sur la rémunération des départs bancaires en dollars et les pertes cumulées pour 1986 et 1987 ont atteint 46 milliards de dollars pour les seuls pays du second groupe. La hausse du prix du pétrole et des recettes pétrolières des pays exportateurs de pétrole stimule la demande d’importation de ces pays. En effet , les nouveaux pays industrialisés avaient largement profité de la forte croissance de la demande d’importation des pays pétroliers du moyen orient et d’Afrique durant les années soixante-dix.par ailleurs, selon la banque mondiale , une augmentation durable de 10 dollars du prix du pétrole entrainerait une augmentation de plus de 15% du PIB pour les grands pays exportateurs du pétrole d’Afrique et une diminution de plus de 4% pour les pays importateurs du pétrole les plus pauvres (29). (29)World Bank/ ESMAP,«the impact of higher oil prices on low income countries and on the poor»,Report N°299/05 Marc 2005,cite dans un article de Jean-Marie chevalier,«l’Afrique et le pétrole:entre la malédiction des export et celle des import».

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EVOLUTION DE PRIX DE PETROLE SUR LE MARCHE INTERNATIONAL Figure7 : la production de petroledans le monde

Qui sont les gagnants et les perdants de la chute des cours du pétrole? Les pays exportateurs de pétrole voient-ils leur économie menacée ? Réponse en graphiques. Les cours du baril de pétrole poursuivent leur dégringolade, ce mercredi. A moins de 60 dollars le WTI à New York, les cours de l'or noir atteignent des niveaux jamais vus depuis six ans. A l'époque, le prix du baril était descendu jusqu'à un peu plus de 40 dollars. Un seuil que l'on pourrait de nouveau atteindre à en croire certains analystes, tant les incertitudes économiques, financières et géopolitiques sont grandes. Quoi qu'il en soit, ces niveaux sont loin de faire l'affaire des pays exportateurs de pétrole. A l'heure actuelle, aucun d'entre eux ne s'y retrouve financièrement sans emprunter ou puiser dans ses réserves. Pour établir un budget 2015-2017 à l'équilibre, la Russie avait tablé sur un baril à 100 dollars. La chute du pétrole occasionnerait, pour le pays, 72 à 80 milliards d'euros de pertes par an. Pour le Venezuela, sur un an, la perte pourrait se monter à près de 44 milliards de dollars si le pétrole se maintient au niveau actuel. «Ca représente environ le double des réserves de la Banque centrale du pays, explique Christopher Dembik. En d'autres termes, ce serait le défaut de paiement assuré, entraînant probablement un prêt d'urgence de la part de la Chine».

(30)U.S ENERGY FORMATION ADMINISTRATION, GLUSKIN SHEFF

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 les plus grands pays exportateurs et importateurs de pétrole 30

Si

des pays comme le Koweït, le Qatar ou les Emirats arabes unis ont des marges de manœuvre, à l'inverse l'Iran, qui comme la Russie, est peu endettée mais isolée financièrement, est clairement menacée. Le pays avait visé un baril à un peu moins de 140 dollars le baril. «Bien qu'il soit très difficile de juger avec exactitude de l'évolution des prix du baril, tout porte à croire que les niveaux connus ces trois dernières années ne seront pas atteints de sitôt», affirme Christopher Dembik.

(31) http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2014/12/17/20002-20141217ARTFIG00349-le-monde-du-petroleexplique-en-trois-graphiques.php

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Au niveu national : À la fin juillet 2015, les importations de produits énergétiques du royaume ont atteint 41,7 milliards de dirhams (3,86 31

milliards d'euros) , soit une baisse de -28,7 % par rapport aux sept premiers mois de l'année 2014. Le déficit commercial du Maroc s’est établi à -92,38 milliards de dirhams (8,54 milliards d’euros) à la fin juillet 2015, contre -116,23 milliards de dirhams durant les sept premiers mois de l’année écoulée, soit une amélioration de 20,5 % sur un an. Durant cette période, les exportations du royaume ont atteint 126,7 milliards de dirhams (+6,3 %), pour 219 milliards de dirhams d’importations (-7 %), selon les chiffres que vient de publier l’Office des changes. Cette amélioration de la balance commerciale du royaume tient d’une part à une facture énergétique moins élevée et à un recul des importations de blé, et, d’autre part, à une nette progression des exportations d’engrais et d’automobiles. Entre janvier et juillet 2015, les importations de produits énergétiques du Maroc ont représenté 41,69 milliards de dirhams (3,86 milliards d’euros), soit un recul de 16,74 milliards de dirhams (1,54 milliard d’euros) par rapport à la même période l’an dernier (-28,7 % sur un an), reflétant notamment le recul du prix de l’or noir. Les importations de produits alimentaires ont baissé de 15,8 % sur un an à 22,67 milliards de dirhams, en raison notamment d’une réduction des importations de blé à 8,92 milliards de dirhams (-30 %), alors que la production locale de cette céréale est en forte croissance(32).

CONCLUSION En somme, le prix de pétrole n'est pas si facile à comprendre. Et la complexité de ses déterminants parait de plus en plus accentuée dans un contexte risqué et incertain. Le risque peut être dramatique via les crises survenues tel que la crise financière et économique récente qui était résultat de crise de subprimes . Cependant, Le prix du pétrole représente un élément déterminant dans l’évolution des indicateurs économiques. En tant qu’une matière première rentrant dans le processus d’évolution de tous les secteurs d’activités économiques, le prix du pétrole constitue un facteur déstabilisateur des indicateurs économiques au quels il se transmet via les différentes voies de transmission qu’on tenté d’étudier a travers ce deuxième chapitre.

(32) http://www.jeuneafrique.com/257770/economie/la-facture-energetique-du-maroc-a-baisse-de-15milliard-deuros-en-2015/

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Deuxième partie : impact de l’évolution de prix de pétrole sur le marché internationale L’évolution de prix de pétrole des deux chocs pétroliers de 1973 et 1979, multipliant par plus de 10 le prix du baril de pétrole, ouvrant une longue phase d’inflation galopante et de ralentissement de la croissance au monde. Si les effets néfastes sur l’ensemble de l’économie d’une forte hausse des cours pétroliers ne sont plus à démontrer, il n’est pas évident qu’une baisse soudaine ait des effets bénéfiques symétriques. Pour les pays importateur, un renchérissement du baril de pétrole a pour conséquence immédiate de rendre certaines activités non rentables et de réduire le pouvoir d’achat des ménages. À l’inverse, la baisse des cours pétroliers génère à court terme un surplus de richesse pour la plupart des acteurs… mais n’aura d’effets positifs à plus long terme que si celui-ci, a priori provisoire, est judicieusement exploité.

Chapitre I : l’effet qui explique cet impact sur le marché international Si la hausse des prix du pétrole n'a exercé jusqu'à présent qu'un effet relativement limité sur l'activité mondiale, les zones économiques les plus pauvres sont également celles qui sont les plus touchées. En outre, compte tenu de la faible croissance économique de la zone euro, le choc pétrolier pourrait dans le futur avoir un impact plus négatif. Enfin, des incertitudes pèsent sur l'avenir de la croissance mondiale. Quel effet sur l’économique, le social et l’environnement ?

1-sur le plan économique et social

 L’impact de la hausse des prix du pétrole sur le marché internationale : Impact sur la croissance mondiale :

L’impact sur les prix du pétrole de différentes hypothèses concernant la croissance économique ou les élasticités de l’offre et de la demande est évalué à l’aide d’un modèle-tableur « calibré » de la demande et de l’offre de pétrole à l’échelle mondiale16. La demande pétrolière mondiale comprend trois grands blocs : la zone de l’OCDE (subdivisée entre les trois principales économies -- États-Unis, zone euro et Japon -- et les autres pays de l’OCDE), la Chine, qui figure parmi les économies en développement affichant le plus grand dynamisme et la plus forte intensité pétrolière, et le reste du monde. Du côté de l’offre, deux groupes de pays producteurs sont distingués : les pays de l’OPEP et les pays hors OPEP. Les producteurs hors OPEP sont présumés être des “preneurs de prix”, qui produisent jusqu’à ce que leurs coûts marginaux égalent le prix mondial du pétrole. A l’inverse, le cartel de l’OPEP peut ajuster sa production pour agir sur les prix.

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La seule variable exogène est le PIB réel de chacun des principaux pays ou régions consommateurs de pétrole. 



La croissance du PIB réel dans les pays de l’OCDE jusqu’en 2009 correspond aux prévisions de référence à moyen terme de l’OCDE (3.3 pour cent aux États-Unis, 1.9 pour cent dans la zone euro et 1.3 pour cent au Japon)17. De 2010 à 2030, le PIB devrait suivre la croissance tendancielle de la productivité du travail, telle que définie à la fin du Scénario de référence à moyen terme, et la croissance potentielle de l’emploi estimée d’après les prévisions de croissance démographique des Nations Unies. Les taux d’activité sont établis d’après ceux contenus dans des études antérieures de l’OCDE sur les tendances à long terme de l’offre de main-d’œuvre18. Il en résulte que les taux de croissance du PIB potentiel ralentissent après 2010 jusqu’aux alentours de 3 pour cent aux États-Unis, 1.4 pour cent dans la zone euro et 1 pour cent au Japon. La croissance du PIB de la Chine, estimée à 8.5 pour cent en 2004, se modère progressivement pour revenir à 5 pour cent en 2020-203019. Dans le reste du monde, le PIB réel est supposé croître à un rythme de 5.4 pour cent entre 2004 et 2009 et de 5 pour cent par la suite (33). Les autres hypothèses de base du scénario de référence sont les suivantes :  Les élasticités-prix et les élasticités-revenu à long terme de la demande de pétrole ont été tirées des estimations existantes21, mais ajustées quelque peu à la baisse pour tenir compte du fait que ces élasticités ont sans doute légèrement diminué ces dernières décennies. Les élasticitésrevenu à long terme de la demande sont de 0.4 pour la zone OCDE, 0.7 pour la Chine et 0.6 pour le reste du monde. Les élasticités-prix à long terme de la demande sont de -0.6 pour la zone OCDE et -0.2 pour la Chine comme pour le reste du monde.  Les élasticités-prix de l’offre hors OPEP sont estimés à 0.04 à court terme et à 0.35 à long terme. La part de l’OPEP dans l’offre totale demeure constante à son niveau de 2003 (38.4 pour cent). Cela signifie que l’offre de l’OPEP et l’offre hors OPEP augmentent au même rythme que la demande de pétrole.  En calibrant le modèle, on a supposé que l’ajustement structurel de la demande et de l’offre aux prix se déroule sur une période de dix ans. De plus, en accord avec les estimations existantes22, les élasticités-prix à court terme sont supposées très faibles (-0.02 aux États-Unis et le japon, -0,04 en zone euro et-0,01en chine et le reste du monde).

(33) Estimations tirées des données du Fonds monétaire international (2004)

34

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La demande de pétrole passe de 79.4 millions de barils/jour en 2004 à 134 millions de b/j en 2030(34).

diminution du revenu national :

La baisse des termes de l'échange se traduit par une baisse du revenu national des pays importateurs nets de pétrole, au profit des exportateurs. Celle-ci se retrouve dans l'aggravation de la facture pétrolière en part de PIB. La dépréciation du dollar face à l’euro et à d’autres monnaies, observée jusqu’en septembre2008, pourrait également expliquer une partie de la hausse du prix du pétrole. En effet, d’une part, la dépréciation du dollar tend à réduire l’offre de pétrole Par la perte de revenu disponible qu’elle induit dans les pays producteurs, les poussant à être plus exigeants pour maintenir leur « pouvoir d’achat». D’autre part, elle accroît la demande de pétrole dans les pays dont la monnaie se renchérit par rapport au dollar. Enfin, la montée en puissance de la Chine et sa politique d’ancrage de sa monnaie sur les cours du dollar peuvent également jouer un rôle : la Chine, deuxième consommateur mondial de pétrole, a une demande énergétique qui ne cesse de croître ; par le régime de taux de change fixe qu’elle maintient de facto face au dollar, la dépréciation de la monnaie américaine renforce son activité et, par là, sa demande d’énergie, ce qui peut contribuer à augmenter le prix du pétrole (35). (34) https://www.oecd.org/fr/eco/monetaire/34087712.pdf (35) Coudert V., Mignon V. et Penot A., « Oil Price and Dollar », Energy Studies Review, vol. 15, n°2, 2008

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Le lien entre la parité du dollar et le prix du pétrole est toutefois complexe. Théoriquement, les deux sens possibles d’une relation entre taux de change du dollar et prix du pétrole sont justifiables. Le premier, de la parité du dollar vers le prix du pétrole, vient d’être explicité. À l’inverse, une hausse du prix du pétrole conduit à un accroissement de la demande de titres libellés en dollar par les pays exportateurs de pétrole, favorisant l’appréciation du dollar. Ce type de causalité ne semble toutefois pas prédominer dans la situation récente. Figure 8 : Évolutions journalières du cours du prix du pétrole en dollar et des taux de change de l’euro par rapport au dollar, au yen et à la livre sterling (base 100 au 1er janvier 2000, dernier point : 6 avril 2009)(36)



le cas de la France comme un pays importateur de pétrole : Quel est l’impact sur la croissance française des évolutions conjointes du prix du pétrole et de la parité de l’euro du premier trimestre 2002 au quatrième trimestre 2008 ?

L’évaluation reprend la méthodologie détaillée dans l’édition 2008 de l’Économie Française(37). Quatre types d’effets sont à l’œuvre : 

une hausse du prix du pétrole a un effet dépressif sur l’activité en raison de la perte de revenu qu’elle entraîne pour les ménages et les entreprises, une baisse ayant naturellement des effets inverses ;

(36) DataInsight. (37) « Impact sur la croissance française de l’appréciation de l’euro et de la hausse du prix du pétrole au cours des cinq dernière années », Économie Française - Édition 2008, encadré 3 de la vue d’ensemble, pp. 36-38.

EVOLUTION DE PRIX DE PETROLE SUR LE MARCHE INTERNATIONAL 36



une appréciation de l’euro, toutes choses égales par ailleurs, a elle aussi un effet négatif sur l’activité, du fait de la perte de compétitivitéprix à l’exportation et à l’importation qu'elle induit ;



en revanche, une appréciation de l’euro a un effet protecteur vis-à-vis d’une hausse du prix du pétrole, car elle modère le prix des importations en produits pétroliers et tend par conséquent à atténuer les deux effets précédents ;

En outre, la manière dont l’environnement international de la France réagit à la hausse du prix du pétrole et l’appréciation de l’euro se répercute sur l’économie française. L’impact négatif de la hausse du prix du pétrole vaut aussi bien pour l’économie française que pour les pays partenaires de la France non producteurs de pétrole, mais suscite à l’inverse une hausse de la demande de la part des pays producteurs. Les effets liés à l’appréciation de l’euro concernent à la fois la France et ses partenaires membres de la zone euro. L’évaluation de ces différents effets Est donc effectuée ici en mobilisant deux modèles économiques : le modèle multipays Nigem, utilisé pour chiffrer les évolutions dans les pays partenaires de la France, et le modèle Mésange (38), modèle macro économétrique de la France, mobilisé pour en déduire l’impact sur l’économie française. L’exercice est effectué sur la période allant du premier trimestre 2002 au quatrième trimestre 2008, l’évolution du prix du pétrole observée du premier trimestre de 2002 au quatrième trimestre 2008 à parités fixes et politique monétaire inchangée occasionne une perte de 0,3 point de croissance moyenne par an sur cette période. La perte est deux fois plus forte si l’on se restreint aux deux dernières années. En 2007 et 2008, en effet, la hausse du prix du pétrole a été la plus importante de la période, même si le prix du baril de Brent a diminué au troisième trimestre 2008. L’effet toutes choses égales par ailleurs de la perte de compétitivité-prix, liée à l’appréciation de l’euro en moyenne sur la période, est évalué à - 0,5 point de croissance annuelle entre 2002 et 2008. Il n’est que faiblement compensé par l’effet protecteur de l’euro vis-à-vis du pétrole, qui permet un gain de 0,2 point de croissance moyenne par an en 2007 et 2008 (l’effet est positif et proche de zéro en moyenne par an sur 2002-2008). Enfin, le gain lié à la politique monétaire, plus accommodante du fait de l’appréciation de l’euro, se chiffre à 0,3 point de croissance moyenne par an sur 2002-2008(39). Ce chiffrage suggère que l’effet global provenant de l’appréciation de l’euro en moyenne entre 2002 et 2008 aurait conduit à une perte de croissance de 0,2 point par an sur cette période. Au total, les effets conjoints de la hausse du prix du pétrole et de l’appréciation de l’euro auraient induit un déficit de croissance de 0,5 point par an entre 2002 et 2008. La perte s’élèverait également à 0,5 point de croissance par an sur les deux dernières années, malgré la diminution du prix du pétrole observée depuis le troisième trimestre 2008. En effet, malgré cette baisse récente, le prix du pétrole demeure supérieur à sa valeur au premier trimestre 2002, tout comme le taux de change effectif de l’euro. (38) Allard-Prigent C., Audenis C., Berger K., Carnot N., Duchene S. et Pesin F., « Preé sentation du modeè le Meé sange », Document de travail de la Direction de la Preé vision, mai 2002 (39) Ce chiffrage est coheé rent avec d’autres eé valuations, notamment celle meneé e par Carton, B. (2003) : « Effets d’une appreé ciation de l’euro sur l’activiteé de la zone euro : que disent les modeè les ? », DP-Analyse EÉ conomique, n° 14.

EVOLUTION DE PRIX DE PETROLE SUR LE MARCHE INTERNATIONAL 37

Inflation et recette fiscales : Effet sur les prix intérieurs et l’inflation. Les effets d’inflation traduisent

l’incidence des variations des termes de l’échange sur les prix à la production. En ce qui concerne la hausse des prix à la consommation, les taxes sur les produits pétroliers contribuent à isoler le niveau des prix des fluctuations des cours du pétrole, essentiellement en favorisant une réduction de l’intensité pétrolière dans le long terme, mais aussi, statistiquement, dans le court terme, puisque l’impact proportionnel d’une hausse du prix du pétrole est inversement lié au poids de la composante fiscale du prix de détail. La répercussion éventuelle de la hausse du niveau des prix sur l’inflation sous-jacente dépend des effets indirects – c’est-à-dire de la question de savoir si les travailleurs et/ou les entreprises sont en mesure de compenser la perte de revenu par une augmentation des salaires et des prix –, lesquels dépendent eux-mêmes du régime de politique monétaire en place.

Les effets de la hausse des prix du pétrole sur l’activité et l’inflation peuvent être jaugés à l’aide du Modèle mondial de l’OCDE. Ainsi, une

hausse du prix du pétrole de 10 USD pourrait réduire de deux dixièmes de point de pourcentage l’activité dans la zone OCDE pendant la seconde année suivant le choc, et augmenter l’inflation d’environ deux dixièmes de point la première année et d’un dixième de point supplémentaire l’année suivante1 . Ces multiplicateurs ne tiennent pas compte des effets dynamiques, par exemple l’impact de l’assainissement en cours des bilans sur la réaction de l’épargne des ménages à une baisse des revenus réels. La montée des prix du pétrole risque aussi de peser sur la croissance potentielle, en raison de l’alourdissement du coût des intrants et de l’effet préjudiciable de l’instabilité accrue des prix sur l’investissement des entreprises.

Les récentes hausses des prix du pétrole sont susceptibles d’avoir un effet modeste sur l’activité dans l’avenir immédiat . Compte tenu des

multiplicateurs du Modèle mondial de l’OCDE et des prévisions des Perspectives économiques n° 88, si la hausse de 25 USD du prix du pétrole intervenue depuis le soulèvement en Tunisie s’avérait durable, l’activité pourrait être réduite d’environ 0.5 point de pourcentage dans la zone OCDE d’ici à 2012 et l’inflation pourrait augmenter de 0.75 point. Cette perte de croissance se produirait néanmoins à partir d’un niveau un peu supérieur à celui des prévisions des Perspectives économiques n° 88, étant donné que la hausse de 10 USD du prix du pétrole avant le soulèvement tunisien était probablement liée à une progression de la demande plus forte que prévu.

EVOLUTION DE PRIX DE PETROLE SUR LE MARCHE INTERNATIONAL 38

Compte tenu des niveaux actuellement bas de l’inflation et des anticipations inflationnistes, il n’est peut-être pas nécessaire que la politique monétaire réagisse aux récentes hausses des prix du pétrole.

L’impact inflationniste de la hausse des prix du pétrole dépend de la capacité des autorités monétaires d’empêcher que les anticipations inflationnistes ne s’écartent des objectifs implicites ou explicites. L’expérience de 2008 est instructive à cet égard : à la faveur d’anticipations bien ancrées, l’inflation est restée sous contrôle, en dépit d’une vive poussée des cours pétroliers. À supposer que les anticipations d’inflation deviennent instables, l’effet de la flambée récente des prix du pétrole, si celle-ci perdure, pourrait s’avérer plus puissant que prévu (40)

(40)OECD (41) Datastream

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les recettes fiscales : Une approche considérée comme pragmatique par les autorités vu le besoin impérieux de ressources pour l’Etat

En dépit de l’argumentation présentée par le MEF en octobre 2015 et en août 2016, la question clé demeure tout simplement le potentiel fiscal énorme des carburants : caractère essentiel de ces produits pour les producteurs de biens et services ainsi que pour les consommateurs, assiette importante, circuit de commercialisation relativement bien cerné. En clair, une source sûre de recettes dans un pays aux secteurs informels hypertrophiés et où la sous-déclaration en douane et la contrebande largement pratiquées constituent une contrainte sévère à la taxation directe et indirecte. Il s’agit de taxer le plus possible un petit nombre de marchandises largement consommées. Très loin de la théorie d’un système idéal de taxation prôné par le Fonds Monétaire International (FMI), soit des taux d’imposition le plus faible possible appliqués à l’assiette la plus large possible. En Haïti, où même ce petit groupe de marchandises n’est pas facilement taxable, le FMI, se rendant à un certain réalisme, a suggéré et appuyé le MEF il y a déjà de nombreuses années, dans la mise en place d’un mécanisme de taxation pouvant permettre de tirer le maximum de recettes des produits pétroliers. Le réalisme financier public et la difficulté de taxer prennent le pas sur l’analyse économique

Il s’agit donc en partie d’un mécanisme de facilité pour les administrations fiscales qui ignorent au fond les conséquences micro-économiques (pour les producteurs et les consommateurs) et macro-économiques (pour l’Etat lui-même entre autres) d’une taxation trop forte des produits pétroliers compte tenu de l’évolution d’autres variables macro-économiques. Pour les producteurs, il s’agit essentiellement d’un impact direct et indirect sur les coûts de production tandis que pour les consommateurs il est question surtout d’une modification de la structure des dépenses : (a) les ménages peuvent réduire leur consommation directe et indirecte de produits pétroliers, mais seulement jusqu'à un certain seuil et maintenir pro ou prou la consommation d’autres produits ou (b) maintenir le même niveau d’utilisation de produits pétroliers ; ce qui aboutit à une baisse de la demande des biens et services hors produits pétroliers si leurs revenus n’augmentent pas. Il sera provoqué un changement du niveau des prix dans l’économie et un changement de comportement des agents économiques qui auront pour conséquence la réalisation effective par l’Etat d’un montant de recettes fiscales moindre que celui espéré ou prévu au départ. La non atteinte de l’objectif proviendra à la fois d’une croissance moindre de la vente de produits pétroliers que celle prévue au départ et de la diminution ou d’un ralentissement de la demande des autres produits et services. Contrainte budgétaire des ménages oblige (42). (42) http://www.loophaiti.com/content/augmentation-du-prix-des-produits-p%C3%A9troliersinflation-et-recettes-fiscales

40

EVOLUTION DE PRIX DE PETROLE SUR LE MARCHE INTERNATIONAL

Le tableau N°2, qui prend en compte le poids du pétrole et des produits pétroliers et l’incidence de la structure fiscale pour jauger l’effet d’une hausse de 10 pour cent du prix du pétrole, montre que l’impact mécanique atteindrait sa valeur la plus élevée aux États-Unis et la plus faible au Japon, la zone euro enregistrant un effet d’ampleur intermédiaire. Le poids des carburants de transport et des lubrifiants dans l’indice des prix à la consommation atteint 4.2 pour cent dans la zone euro, mais la fiscalité entre pour les deux tiers dans le prix, de sorte qu’une hausse de 10 pour cent du prix de l’énergie a pour effet de majorer le niveau des prix de 0.14 pour cent (tableau N°2). Aux États-Unis, où la composante fiscale est plus réduite, l’impact mécanique serait une hausse un peu plus forte (0.23 pour cent), tandis qu’au Japon elle serait un peu plus faible. L’effet sur l’inflation dans les différentes régions dépendra toutefois des fluctuations de change, de la qualité du brut importé, du comportement de fixation des prix, de la réaction des prix des autres sources d’énergie aux hausses des cours pétroliers et de l’impact d’une activité réduite sur les prix (43)

(43)

https://www.oecd.org/fr/eco/monetaire/34087712.pdf

41

EVOLUTION DE PRIX DE PETROLE SUR LE MARCHE INTERNATIONAL Impact durable sur la situation financière des entreprises :

Les situations initiales des quatre pays au début des années 1970 se distinguent nettement : la part des salaires dans le revenu primaire était très faible au Japon, et ei cours d'ajustement à la hausse . Elle était la plus élevée aux Etats-Unis . Le premier choc pétrolier a amplifié la dégradation du taux de marge des entreprises ae Japon, et l'a provoqué en France, où les salaires réels continuaient à croître . Le second choc a comprimé à nouveau le taux de marge des entreprises, de façon plus prononcée en RFA .

A nouveau, la spécificité de la France est manifeste : alors que le taux de marge sr stabilisait ou se redressait rapidement après les chocs pétroliers aux Etats-Unis ou en RFA, il restait nettement en dessous de son niveau de 1970 jusqu'au contre-choc pétrolier en France . L'investissement s'est trouvé durablement affecté ne bénéficiant ni de la reprise mondiale de 1976, ni de celle de 1984 . La situation financière des entreprises s'est améliorée dans tous les pays à la suite de la baisse du prix du pétrole de 1986, mais ne s'est traduite qu'en France par un relèvement significatif du taux de marge, corollaire de sa forte dégradation de 1975 et 1980 (44)

(44) file:///C:/Documents%20and%20Settings/Administrateur/Mes %20documents/Downloads/d1_9012.pdf

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EVOLUTION DE PRIX DE PETROLE SUR LE MARCHE INTERNATIONAL Les effets sectoriels de la hausse du prix du pétrole :

Comme le montre le tableau n°3, un petit nombre de branches d’activité sont directement et fortement utilisatrices de pétrole. Il s’agit de la chimie organique, des transports, autres que ferroviaires, et du secteur de la pêche. Ces six branches apparaissant en haut du tableau représentent 31 % du pétrole consommé mais seulement 3,4 % des productions. L’ensemble de ces branches répertoriées sont celles caractérisées par une intensité pétrolière (consommation/production) supérieure à 2,4 % ou une part de la consommation de pétrole dans les consommations intermédiaires supérieure à 3,5 %. Ces branches représentent 62 % de la consommation de pétrole mais seulement 21 % de la production. Le reste de la consommation de pétrole est très largement distribué dans l’ensemble des branches d’activités Tableau n°3 : Les secteurs les plus sensibles à la hausse du prix du pétrole

43

Une hausse du prix du pétrole frappe donc l’ensemble des entreprises mais n’a donc un effet prononcé que sur un petit nombre d’entre elles. Mais il ne s’agit là, bien entendu, que de l’effet direct. Considérée de l’intérieur d’un secteur, la hausse du prix du pétrole affecte ses fournisseurs et ses clients. Ses coûts de production et sa EVOLUTION DE PRIX DE PETROLE SUR LE MARCHE INTERNATIONAL

Demande sont donc affectés. Le secteur automobile est l’exemple typique d’un secteur très sensible au prix du pétrole, et à la conjoncture. Une étude de Broyer et Brunner (2009) évalue le poids de l’automobile dans l’économie allemande et l’impact de la crise sur ce secteur qui satisfait 17 % de la demande mondiale d’automobiles. Les emplois directs du secteur automobile représentent 2,1 % de l’emploi total mais ce chiffre s’élève à 6,6 % lorsque l’on prend en compte les emplois Indirects dans les autres secteurs productifs ou les services liés à la vente. L’étude estime aussi que le tiers de la contraction de l’économie allemande au dernier trimestre 2008, soit 0,7 sur 2,1 %, est imputable au secteur automobile, alors même que la prime à la casse a soutenu la demande interne. Une étude de Méot (2009) sur le secteur automobile français évalue de la même façon l’emploi direct du secteur à 200 000, mais l’emploi direct et indirect à 800 000. Ce type d’estimation des emplois indirects est toujours à prendre avec précaution car il présente des risques de surestimation(11). Mais le secteur automobile est en France un secteur à la fois important et exposé aux variations du prix du pétrole. Son expérience dans la production de voitures à faible consommation de carburant lui donne des atouts face à la hausse du prix du pétrole qu’il lui faut élargir en participant au développement de véhicules hybrides ou électriques. Il est logique alors de préparer l’avenir en le soutenant par des mesures telles que la combinaison d’une prime à la casse, poussant déjà au rajeunissement du parc et donc vers des véhicules moins consommateurs, et un bonus-malus écologique directement basé sur les émissions. Deux autres secteurs, la pêche et le transport routier, sont particulièrement frappés par les hausses du prix du pétrole et sont donc l’objet de mesures particulières dont la dernière était leur possible exemption dans le projet de taxe carbone. Effet sur les ménages :

Quelles sont les catégories de ménages les plus exposées à une hausse du prix du pétrole ? La place dans l’échelle des revenus et le type d’habitat jouent ici un rôle important. Les graphiques suivants décrivent les consommations d’énergie des ménages selon leur décile de revenu et en distinguant les dépenses d’énergie pour le logement (chauffage, éclairage) et pour le transport (carburant). Le graphique 21 montre que ces dépenses augmentent généralement avec le revenu. Le graphique 22, plus intéressant, montre que la part des dépenses d’énergie du ménage consacrées au logement diminue quand le revenu s’élève.La part consacrée aux carburants augmente puis diminue. La partie croissante de ce second profil tient simplement au fait que les ménages à bas revenus sont moins souvent propriétaires d’un véhicule à moteur. La courbe serait décroissante si on la limitait aux propriétaires d’un véhicule. Dans l’ensemble, les dépenses d’énergie des ménages peuvent donc être qualifiées de régressives au sens où elles pèsent proportionnellement plus sur les ménages à bas revenus. Ceux-ci souffrent donc particulièrement d’une hausse du prix du pétrole. Un second axe d’inégalité oppose 44

les ménages ruraux ou éloignés des centres-villes aux ménages urbains. Les premiers consacrent une part plus importante de leur budget aux carburants, ce qui semble naturel, mais aussi aux dépenses d’énergie liées au logement, ce qui l’est apparemment moins mais est évidemment lié à leur niveau de revenu. EVOLUTION DE PRIX DE PETROLE SUR LE MARCHE INTERNATIONAL Qui plus est, ces inégalités ont augmenté entre 2001 et 2006 (45) ? Une conséquence maintenant bien connue de cet état de fait est qu’en l’absence de redistribution, la taxe carbone serait un impôt régressif. Le fait que le produit de la taxe soit intégralement redistribué aux ménages, et le soit de manière identique, quel que soit leur revenu, permet de l’éviter. Les bas revenus reçoivent en effet en moyenne plus qu’ils ne payent. Encore faut-il qu’ils ne soient pas obligés de trop utiliser un véhicule à moteur. Le fait que la redistribution soit plus importante quand le ménage n’a pas accès aux transports en commun introduit alors une faible compensation pour

45

ceux qui y sont obligés.

(45)

Cf. Callonnec et al. (2008).

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EVOLUTION DE PRIX DE PETROLE SUR LE MARCHE INTERNATIONAL

Le complément au rapport de Clerc et Marcus étudie l’élasticité au prix de la demande d’énergie des ménages. La consommation globale d’énergie domestique (électricité, gaz, fioul, charbon) est pratiquement inélastique au prix à court terme « on ne se chauffe pas moins quand le prix du chauffage augmente » et faible à long terme« on ne passe pas facilement à un mode de chauffage moins énergivore ». L’influence des prix relatifs des différentes énergies sur le choix énergétique Est également faible. Les trente dernières années ont été marquées par une baisse de l’utilisation du fioul au profit du gaz et de l’électricité mais cette évolution structurelle est peu liée aux mouvements de prix. La consommation de carburants est nettement plus sensible au prix. Clerc et Marcus font état d’une élasticité moyenne de 0,7, une analyse plus fine montrant que cette élasticité est plus faible pour les ménages qui utilisent leur véhicule pour se rendre au travail, ce qui est naturel(46). Effet de la hausse des prix du pétrole sur la croissance de la zone euro depuis 2002 : L'effet récessif de l'augmentation des prix du pétrole

l'augmentation de la facture pétrolière a un impact négatif sur les performances macroéconomiques des pays importateurs de pétrole au travers de plusieurs mécanismes : • elle détériore la balance commerciale en augmentant le montant total des importations • elle a un impact immédiat sur l'inflation et réduit ainsi le pouvoir d'achat des ménages, ce qui diminue leur consommation et/ou leur épargne; • elle augmente le prix des consommations intermédiaires et donc les coûts de production des entreprises, ce qui s'apparente à un choc de productivité négatif ; • selon le pouvoir de négociation des salariés et le degré de concurrence sur le marché des produits, elle entraîne une réduction du taux de marge des entreprises et/ou une augmentation du prix de l'ensemble des biens dont le coût de production a augmenté du fait de la hausse des cours du pétrole ; • elle crée de l'incertitude pour les investisseurs et les consommateurs, tentés de différer leurs investissements et leurs achats par précaution ; • confrontées à l'accélération de l'inflation, les banques centrales relèvent leurs taux d'intérêt directeurs ; • l'effet combiné des mécanismes précédents est de ralentir l'investissement et l'activité, ce qui contribue à détériorer la situation de l'emploi.

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EVOLUTION DE PRIX DE PETROLE SUR LE MARCHE INTERNATIONAL Un impact non négligeable sur la croissance, mais limité par l'appréciation de l'euro

La quantification de l'impact sur la croissance de la hausse des prix du pétrole (tableau 4) repose sur des estimations réalisées à partir des modèles économétriques de l'OCDE, du FMI et de la Commission européenne. Ces mesures varient sensiblement et nous avons donc choisi de donner dans chaque cas une estimation basse et une estimation haute correspondant aux différents résultats obtenus. Les modèles prennent en compte le resserrement de la politique monétaire induit par la hausse des prix du pétrole. Par ailleurs, nous présentons les coûts associés à cette hausse selon que l'on prend en compte ou non l'appréciation de l'euro face au dollar, ce qui permet d'en souligner l'importance.

Nos estimations montrent qu'en moyenne, le coût de l'augmentation des prix du pétrole en euro a été compris entre -0,14 et -0,34 point de pourcentage par an entre 2002 et 2007. L'appréciation de l'euro a absorbé près de la moitié de l'effet sur la croissance de la flambée des cours du pétrole au cours de cette période. Elle a même complètement compensé la hausse des prix du pétrole en dollars en 2002, 2003 et 2007. L'impact sur la croissance s'est donc concentré sur les années 2004, 2005 et 2006, avec un coût cumulé compris entre 1 et 2,2 points de pourcentage. En particulier, la hausse des prix du pétrole a eu un effet particulièrement négatif en 2005, freinant la reprise dans la zone euro (47). (47) http://www.robert-schuman.eu/fr/questions-d-europe/0085-l-impact-de-lahausse-des-prix-du-petrole-sur-la-croissance-de-la-zone-euro

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impact de la baisse des prix du pétrole sur le marché internationale :

Impacts théoriques d’une baisse des prix du pétrole (pour un importateur net) :

Les dépenses d’énergie font partie du panier de consommation ; une baisse des prix du pétrole affecte donc directement l’inflation et le pouvoir d’achat des ménages. Cet effet « consommation » dépend de la part des produits à forte intensité énergétique dans l’indice des prix à la consommation et du degré de substituabilité entre consommation liée ou non à l’énergie (qui est susceptible d’être faible à court terme quand la demande d’énergie est relativement inélastique). Les hydrocarbures et autres produits énergétiques entrent aussi dans la fonction de production. Par conséquent, une baisse des prix du pétrole affecte les coûts de production finaux directement, mais aussi indirectement, au travers de la baisse des prix des autres biens intermédiaires importés et des coûts de transport. La baisse des coûts de production finaux affectera à son tour les marges des entreprises, et ensuite leur investissement ou emploi (en fonction du partage de la valeur ajoutée). C’est l’effet « production » dont la taille dépend de la part des produits énergie dans la production finale et du degré de substituabilité entre les facteurs énergétiques et nonénergétiques (comme la consommation, le degré de substituabilité est faible à court terme). Enfin, l’impact viales prix à l’importation hors énergie dépendra de la part des importations dans la production ainsi que de la substituabilité entre produits nationaux et importés. Enfin, la rémunération, selon leur part dans la valeur ajoutée, des facteurs de production – salaires et profits – est susceptible de s’adapter à la baisse des prix du pétrole. C’est l’effet « prix relatifs ». Les ménages enregistrant une augmentation de leur salaire réel vont augmenter, toutes choses égales par ailleurs, leur demande de produits hors énergie, ce qui exercera une pression à la hausse sur l’indice des prix. En revanche, il peut y avoir une pression à la baisse sur certains revenus non salariaux, tels que les dividendes des entreprises liées au secteur pétrolier. La réponse globale de l’investissement dépendra du prix relatif des facteurs de production et des perspectives de demande. Les plans budgétaires publics peuvent aussi changer en raison des révisions de l’impôt sur les sociétés et des taxes sur l’énergie. L’impact sur le commerce extérieur dépendra de la demande relative et des effets de la baisse des prix du pétrole sur les prix relatifs. Dans quelles proportions la baisse des prix du pétrole affecte-t-elle la croissance ? L’effet d’une baisse des prix du pétrole sur la croissance d’un pays est

différent selon que le pays est importateur ou exportateur net de pétrole, une baisse des prix du pétrole transférant les revenus des pays producteurs vers les pays importateurs. De plus, pour un pays importateur, cela dépend de l’intensité énergétique de son appareil productif mais aussi des facteurs responsables de la baisse des prix du pétrole (facteurs d’offre ou de demande). Une baisse des prix est supposée produire une hausse du PIB dans les pays importateurs nets de pétrole, la baisse des prix stimulant les revenus disponibles 49

réels (au travers de l’effet « prix relatifs »). En outre, l’offre globale est supposée croître grâce à la baisse des coûts de production intermédiaires. EVOLUTION DE PRIX DE PETROLE SUR LE MARCHE INTERNATIONAL

Mais ce canal de transmission tend à être faible (Kilian, 2008), car la part des produits pétroliers dans la fonction de production est relativement faible (entre 2 et 5% selon les secteurs et les régions, IMF WEO, 2011). Chez les pays exportateurs, la baisse des revenus liés au pétrole peut avoir un impact négatif sur leur croissance économique en l’absence d’autres sources de revenus. Aujourd’hui, la baisse du prix du pétrole risque d’avoir un fort impact négatif sur la croissance de pays producteurs les plus vulnérables tels que les la Russie et le Venezuela. Un autre facteur important à considérer concerne la nature du choc. Si les prix du pétrole baissent en raison d’une détérioration de la demande mondiale, alors la baisse des prix n’enrayera pas la baisse de la croissance mondiale, tandis que si les prix baissent en raison d’une hausse de l’offre, alors le choc est susceptible d’être accompagné d’une hausse de la croissance mondiale (voir Archanskaia, Creel and Hubert, 2012). Un chapitre du World Economic Outlook (2011) du FMI fournit les impacts estimés d’une baisse des prix du pétrole sur le PIB pour un certain nombre de pays. L’impact est similaire aux États-Unis et en zone euro où une baisse de 10% des prix accroît le PIB d’environ 0,2%. L’impact sur le PIB est plus important pour les pays émergents importateurs nets de pétrole du fait de leur intensité énergétique plus élevée (Chine, + 0,35%). Les exportateurs nets de pétrole voient un effet négatif important (Russie et Arabie saoudite, – 1,2%) L’impact sur la croissance pourrait-il être différent aujourd’hui?

Il existe au moins trois raisons pour lesquelles l’impact de la récente baisse des prix pourrait être différent de la moyenne des impacts précédents : • Non-linéarités potentielles : les estimations précédentes supposent toutes un impact linéaire du pétrole sur l’activité. Mais certains chercheurs (voir Hamilton, 2010) soutiennent que les changements de prix ont un effet non linéaire à cause de l’incertitude. Plus le choc sur les prix relatifs est grand, plus il est susceptible de provoquer des ajustements sectoriels et dans les technologies de production. Cela signifierait que les baisses des prix du pétrole ont un impact plus modéré sur l’activité que les hausses, de la même façon que l’incertitude accrue et la nécessité de réaffecter les ressources peuvent partiellement compenser l’augmentation des revenus réels de la baisse des prix. • La suppression des subventions : plusieurs gouvernements ont profité de la baisse des prix pour réduire leurs subventions aux carburants. Les subventions ont été réduites ou les taxes augmentées en Chine, Inde, Indonésie, Malaisie, Koweït et Egypte (Oil Market Report de l’IEA). L’effet sur la croissance dans les économies émergentes serait donc plus faible à court terme

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Déflation : une autre raison pour laquelle la baisse des prix pourrait avoir un effet plus faible sur la croissance est le (déjà) très faible niveau d’inflation dans de nombreuses économies avancées et la contrainte de la borne inférieure des taux d’intérêts pour la politique monétaire. •

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En effet, la récente baisse des prix augmente le risque de déflation, et donc d’une augmentation des taux réels ajoutant une pression supplémentaire à la baisse sur les perspectives de croissance(48). Les effets probables sur l’économie mondiale : Globalement, une baisse des cours du pétrole attribuable à l’évolution de l’offre est une bonne chose pour l’économie mondiale, avec, à l’évidence, d’importants effets de distribution entre importateurs et exportateurs de pétrole. Pour quantifier l’impact de ces changements de l’offre il faut poser des hypothèses fondamentales sur leur ampleur et leur persistance probables. Ces hypothèses détermineront non seulement la trajectoire de l’ajustement, mais aussi la réaction initiale des consommateurs et des entreprises. Vu l’incertitude qui entoure l’importance relative des basculements de l’offre, actuels et futurs, nous présentons les résultats de deux simulations qui reflètent, à notre avis, un éventail raisonnable d’hypothèses (elles partent du principe que toutes choses sont égales par ailleurs; elles ne constituent pas des projections de l’économie mondiale et donc font abstraction des autres chocs que celle-ci pourrait subir). La première simulation suppose que le repli des cours constaté sur les marchés à terme s’explique à 60 % par l’offre. La seconde suppose le même pourcentage au départ mais prévoit aussi une inversion partielle du phénomène pour les raisons exposées plus haut, la contribution du basculement de l’offre à la baisse des prix s’amenuisant progressivement pour descendre jusqu’à zéro en 2019. Les résultats des simulations ci-après ne tiennent compte que des effets de la composante offre du repli des cours du pétrole (la composante attribuable à la demande est un symptôme du ralentissement de l’activité économique mondiale et non une cause). La projection de prix retenue dans les simulations repose sur les prévisions de prix du FMI, elles-mêmes fondées sur les contrats à terme. Le figure 11 présente les résultats pour le PIB mondial. La première simulation se traduit par une augmentation de la production mondiale de 0,7 % en 2015 et de 0,8 % en 2016 par rapport au scénario de référence (situation avec la chute des cours). La seconde simulation aboutit, logiquement, à un effet plus modeste sur la production, de l’ordre de 0,3 % en 2015 et de 0,4 % en 2016. L’éventail de ces effets comprend des prédictions que l’on obtiendrait à partir des estimations empiriques applicables aux économies avancées. Il ressort des estimations de Blanchard et Gali (2009), par exemple, que l’effet d’une réduction permanente (imputable à l’offre) du 51

prix du baril de 10 % aboutit à une augmentation de la production américaine d’environ 0,2 %(49). (48) http://www.ofce.sciences-po.fr/blog/guide-pratique-de-la-baisse-des-prix-du-petrole/ (49) Baumeister et Peersman (2012), Peersman et Van Robays (2012), et Cashin et al. (2013) présentent des estimations dans l’espace et dans le temps de l’effet des prix du brut sur la production.

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En retenant une composante offre de la réduction de prix d’environ 25 % (60 % d’une baisse totale de 40 %), ces estimations supposeraient donc une augmentation de la production d’environ 0,5 %.

Ces résultats globaux

cachent les effets asymétriques de la baisse des prix dans les différents pays. Les gagnants sont les importateurs (nets), et les perdants sont les exportateurs (nets). Mais même parmi ces deux groupes il existe de grosses différences. Effet sur les pays importateurs de pétrole :

La baisse des cours agit de trois manières distinctes sur les importateurs de pétrole. Premièrement, par l’effet de l’augmentation du revenu réel sur la consommation. Deuxièmement, par la réduction des coûts de production des produits finis et, partant, l’effet sur les bénéfices et l’investissement. Et troisièmement, par l’effet sur le taux d’inflation, globale et sous-jacente. L’intensité de ces effets varie d’un pays à l’autre : Par exemple, l’effet lié au revenu réel est plus faible aux États-Unis, pays qui produit désormais plus de la moitié du pétrole qu’il consomme, que dans la zone euro ou au Japon. L’effet lié au revenu réel et aux bénéfices dépend aussi de l’intensité 52

énergétique du pays. La Chine et l’Inde continuent de présenter à cet égard une plus grande intensité que les pays avancés, et de ce fait profitent davantage d’une baisse des cours. La part de la consommation de pétrole dans le PIB est en moyenne de 3,8 % aux États-Unis, contre 5,4 % pour la Chine et 7,5 % pour l’Inde et l’Indonésie7. L’effet sur l’inflation sous-jacente dépend à la fois de l’impact direct de la diminution des prix du pétrole sur l’inflation globale et de la répercussion de ces prix sur les salaires et les autres prix. L’ampleur de cette répercussion dépend, à son tour, de la rigidité des salaires réels (la réaction des salaires nominaux à l’inflation de l’IPC) et de l’ancrage des anticipations inflationnistes (50). EVOLUTION DE PRIX DE PETROLE SUR LE MARCHE INTERNATIONAL

Nos simulations tiennent compte, dans toute la mesure du possible, de ces différences d’intensité énergétique, de part de production pétrolière intérieure et de contrainte de politique monétaire. Nous supposons que les anticipations inflationnistes sont ancrées de manière comparable aux États-Unis, dans la zone euro et au Japon, d’où une transmission d’environ 0,2, à savoir une baisse de l’inflation sous-jacente de 0,2 point de pourcentage lorsque l’inflation globale diminue d’un point de pourcentage. Les répercussions sur le PIB sont indiquées au figure 12 pour la première des deux simulations décrites plus haut. Dans les deux scénarios, l’effet sur la Chine est plus important que sur le Japon, les États-Unis et la zone euro. Dans le cas de la Chine, le PIB dépasse de 0,4-0,7 % le scénario de référence en 2015, et de 0,5-0,9 % en 2016. S’agissant des États-Unis, le PIB augmente de 0,2-0,5 % en 2015, et de 0,3-0,6 % en 2016 (les hypothèses de simulation ne tiennent pas compte de l’effet compensatoire potentiel de certaines politiques pouvant être engagées suite à la chute des cours du pétrole; par exemple, la Chine pourrait décider de durcir sa politique monétaire ou sa politique budgétaire) (51)



Certains pays importateurs sont fortement tributaires de la situation des pays exportateurs et donc pourraient profiter moins de la baisse des cours du brut. Par exemple, les pays importateurs à faible revenu des Caraïbes qui bénéficient des transferts du dispositif Petrocaribe institué par le Venezuela pourraient subir une forte diminution de ces transferts

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en raison de l’impact des cours sur le Venezuela. Les pays importateurs du Caucase et d’Asie centrale vont vraisemblablement subir les retombées du ralentissement de la croissance des pays voisins exportateurs de pétrole (notamment la Russie), qui aura pour effet de réduire les exportations non pétrolières et les envois de fonds. Les pays du Machreq et le Pakistan pourraient aussi être touchés par une baisse des exportations non pétrolières, des transferts officiels et des envois de fonds des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), notamment à moyen terme.

EVOLUTION DE PRIX DE PETROLE SUR LE MARCHE INTERNATIONAL Effet sur les pays exportateurs :

Les exportations de pétrole sont plus concentrées que les importations. Pour le dire autrement, les exportateurs de pétrole dépendent beaucoup plus du pétrole que les importateurs. Prenons quelques exemples. L’énergie représente 25 % du PIB de la Russie, 70 % de ses exportations et 50 % de ses recettes fédérales. Au Moyen-Orient, pour les pays du CCG, les recettes pétrolières fédérales représentent 22,5 % du PIB et 63,6 % des exportations. En Afrique, les exportations de pétrole représentent 4050 % du PIB au Gabon, en Angola et en République du Congo et 80 % du PIB en Guinée équatoriale. Le pétrole rapporte 75 % des recettes publiques en Angola, en République du Congo et en Guinée équatoriale. En Amérique latine, le pétrole correspond à environ 30 % et 46,6 % des recettes publiques de l’Équateur et du Venezuela, respectivement, et à environ 55 % et 94 % de leurs exportations. Cela situe l’ampleur des difficultés auxquelles devront faire face ces pays (52)

Dans la plupart des cas, la baisse des cours du pétrole pourrait vraisemblablement avoir pour effet mécanique de provoquer un déficit budgétaire. Pour illustrer les vulnérabilités des pays exportateurs de pétrole nous pouvons par exemple calculer ce qu’il est convenu d’appeler les prix d’équilibre budgétaire — c’est-à-dire, le prix du baril qui permet aux pays exportateurs d’équilibrer leur budget. Les prix d’équilibre varient considérablement d’un pays à l’autre, mais ils sont souvent très élevés. Au Moyen-Orient et en Asie centrale, ils se situent entre 54 dollars le baril pour le Koweït et 184 dollars pour la Libye; à noter qu’il est de 106 dollars en Arabie saoudite (graphique 9). S’agissant des pays pour lesquels nous ne disposons pas 54

d’informations sur les prix d’équilibre, les prix budgétaires du pétrole (c’est-à-dire les prix que les pays retiennent comme hypothèse dans la préparation de leur budget) constituent un autre moyen d’évaluer la vulnérabilité à la chute des cours (53). EVOLUTION DE PRIX DE PETROLE SUR LE MARCHE INTERNATIONAL Effet financières :

Les baisses du prix du pétrole ont des conséquences financières, à la fois directement et par le biais de l’ajustement induit des taux de change. La chute des cours affaiblit la situation financière des entreprises du secteur énergétique, notamment celles qui ont emprunté en dollars, et, partant, elle affaiblit la situation des banques et autres établissements qui ont d’importantes créances sur le secteur énergétique. La part d’entreprises du secteur ayant un ratio de couverture des intérêts (c’est-à-dire le ratio rapportant les mouvements de trésorerie aux charges d’intérêt) inférieur à 2 est de 31 % dans les pays émergents, ce qui signale que certaines de ces entreprises pourraient effectivement être menacées. Les écarts CEMBI, qui rendent compte des écarts liés aux valeurs d’entreprises des pays émergents à rendement élevé, ont augmenté de 100 points de base depuis juin. Une diminution des prix du pétrole aboutit également en règle générale à une appréciation de la monnaie des pays importateurs, et notamment du dollar, ainsi qu’à une dépréciation de la monnaie des pays exportateurs. La chute des cours a contribué à une dépréciation brutale de la monnaie de plusieurs pays exportateurs, dont la Russie et le Nigéria. Cette chute n’est certes que l’un des facteurs qui explique la dégringolade du rouble, mais ce dernier a perdu 40 % de sa valeur cette année et 56 % depuis septembre. Si une dépréciation maîtrisée peut aider les pays exportateurs dans leur travail d’ajustement, elle peut également exacerber les problèmes financiers des entreprises et des États endettés en dollars. En outre, dans les pays où les anticipations ne sont pas bien ancrées, une dépréciation incontrôlée peut très rapidement aboutir à une inflation très forte. La Grande crise financière nous a appris que les fortes variations de prix et de taux de change, et l’incertitude grandissante qui, de ce fait, pèse sur la situation de certaines entreprises et certains pays, peut provoquer une plus grande aversion pour le risque au plan mondial, ce qui peut avoir de lourdes conséquences pour le recalibrage des risques et les fluctuations de flux de capitaux. Cela est d’autant plus vrai lorsque par ailleurs se produisent des événements, comme ceux auxquels nous assistons aujourd’hui en Russie. On ne saurait écarter totalement ce risque extrême(54).

(50) Blanchard, Olivier J. and Jordi Gali, 2009. The Macroeconomic Effects of Oil Price Shocks: Why are the 2000s so different from the 1970s? in J. Gali and M. Gertler (eds.), International Dimensions of Monetary Policy, University of Chicago Press (Chicago, IL), 373-428 (51) Baumeister Christiane & Gert Peersman, 2013. "The Role Of Time‐Varying Price Elasticities In Accounting For Volatility Changes In The Crude Oil Market,"Journal of Applied Econometrics, John Wiley & Sons, Ltd., vol. 28(7), pages 1087-1109, November. (52) Cashin, Paul, Kamiar Mohaddes, Maziar Raissi, and Mehdi Raissi (2014). “The differential effects of oil demand and supply shocks on the global economy”,Energy Economics, Volume 44, July 2014, Pages 113-134.

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(53) Clements, Benedict, et al., Réforme des subventions à l’énergie :Enseignements et conséquences (Washington: Fonds monétaire international). (54) Kilian, Lutz, 2009. "Not All Oil Price Shocks Are Alike: Disentangling Demand and Supply Shocks in the Crude Oil Market," American Economic Review, American Economic Association, vol. 99(3), pages 1053-69, June.

EVOLUTION DE PRIX DE PETROLE SUR LE MARCHE INTERNATIONAL Effet sur la croissance de la zone euro :

Plus la composante « consommation énergétique » est importante dans la consommation totale, ce qui est généralement le cas, plus l’impact d’une baisse des cours du pétrole sera grand. Le principal effet direct de la baisse des prix du pétrole sur une zone importatrice est la réduction, de fait, de sa facture énergétique. D’autres impacts indirects sont également à noter. Au niveau de la consommation, la baisse des cours du pétrole a un effet sur le pouvoir d’achat des ménages, ce qui peut avoir deux conséquences : -D’une part, dans un contexte de croissance économique, on observe un accroissement de la consommation en :  Produits pétroliers : il est notamment estimé qu’une baisse des cours du pétrole de 10 % induit une hausse de la demande de l’ordre de 0,25 %. Par conséquent et de manière linéaire, une baisse de 56,7 % devrait accroître la demande mondiale de 1,42 %(55)  Et/ou autres biens et services : à revenu constant, une baisse des prix du pétrole importé permet soit d’acheter plus de pétrole, soit d’en acheter la même quantité laissant plus de revenu disponible pour l’achat d’autres biens et services. -D’autre part, dans un contexte de stagnation-récession, le surplus de pouvoir d’achat se traduit en épargne. Au niveau des finances publiques, la baisse des prix du baril peut avoir pour conséquence de réduire certaines recettes fiscales. En effet, en France, si la taxation des produits pétroliers est assise sur les volumes (TICPE) elle l’est également sur la valeur via la TVA. Les recettes fiscales pourraient diminuer si les consommateurs choisissent l’épargne à l’accroissement de consommation. Dans ce cas, l’État pourrait être tenté de créer une nouvelle taxe ou d’élargir une taxe existante. Au niveau de la production, la baisse des cours du pétrole diminue les coûts de productions directement et indirectement. En supposant que le baril de Brent demeure à 70 dollars, la baisse des prix des produits énergétiques s’accentuerait (4,1 % en juin 2015 en glissement annuel, après -2,5 % en novembre 2014). Certains secteurs dépendent fortement de l'approvisionnement en pétrole. Il s'agit, notamment, des transports, de l'industrie ou encore de la chimie. Ainsi, une baisse du prix du pétrole profite directement à ces secteurs en desserrant la pression sur leur marge et se propage dans toute l'économie : elle touche les fournisseurs et leurs coûts de production, qui se répercutera sur le prix final et les consommateurs et la croissance économique(56). 56

(55) « Guide pratique de la baisse des prix du pétrole » – OFCE (56) http://www.cgpme.fr/telecharger2/150312102939-02-eco-fiche.pdf

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2- sur le plan environnemental : La chute étonnante des cours du pétrole est une bonne nouvelle pour notre économie. Mais certains défenseurs de l’environnement tirent déjà la sonnette d’alarme: la baisse des prix va avoir pour effet secondaire de relancer la consommation d’hydrocarbures et donc les émissions de C02. Ils se trompent. En économie, le signal donné par les prix est généralement très important. Même si l’on ne croit pas à la fable de la concurrence pure et parfaite et du caractère quasiment scientifique du prix qui se forme sur les marché lors de la rencontre de l’offre et de la demande, on doit admettre que la meilleure façon (la plus efficace en tout cas, à défaut d’être la plus juste) de freiner la consommation d’un bien que l’on estime nuisible (pétrole, cigarette, etc.), c’est d’en relever le prix. En raisonnant ainsi, on est amené à penser que la meilleure façon de freiner la consommation de produits pétroliers est d’avoir un pétrole cher et que, en sens inverse, tout recul des prix dans ce secteur va faire repartir la consommation. Vrai: les ventes de voitures repartent aux Etats-Unis A court terme, cela se vérifie. L’exemple le plus évident est donné, on ne s’en étonnera pas, par les Etats-Unis. Le prix moyen de l’essence ordinaire a chuté de 1 dollar le gallon (3,78 litres) en moins de six mois, passant de 3,63 dollars le 30 juin à 2,63 dollars le 8 décembre. Les constructeurs automobiles s’en sont servi dans leurs campagnes publicitaires de fin d’année et l’argument a porté. Les ventes de voitures et d’utilitaires légers ont grimpé de 4,6% en novembre; en rythme annuel, elles ont atteint le niveau de 17,2 millions de véhicules, très près du niveau de 17,5 millions enregistré au mois d’août qui marquait le point le plus haut depuis décembre 2007, avant la crise financière, et les vendeurs ont pu constater un regain d’intérêt pour les pick-ups et autres SUV. Ce constat peut-il permettre de clore la discussion et de montrer que la baisse des cours du pétrole est une mauvaise nouvelle pour l’environnement? Ce serait trop simple. Que se passe-t-il en effet au niveau mondial, tous usages du pétrole confondus? En 2002, le prix moyen du prix du baril de brut s’établissait juste un peu au-dessus de 24 dollars; il a ensuite doublé entre 2002 et 2005 (plus de 50 dollars) et plus que doublé entre 2005 et 2011 (plus de 107 dollars), après avoir atteint des sommets juste avant la crise financière et la récession qui a suivi (ces chiffres sont ceux du panier de l’Opep, mais le brent européen et le WTI américain ont suivi la même tendance et

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enregistré des cours comparables, à quelques dollars près). Au total, la moyenne des cours 2013 a été 4,6 fois plus élevée que celle de 2001. Sur longue période, les prix augmentent, la consommation aussi Si l’on s’en tient au discours sommaire selon lequel la consommation évolue en sens inverse des prix, la demande de pétrole aurait dû baisser violemment depuis le début de ce siècle. Il n’en a rien été. EVOLUTION DE PRIX DE PETROLE SUR LE MARCHE INTERNATIONAL

La demande mondiale est estimée par l’AIE (Agence internationale de l’énergie) à plus de 92 millions de barils par jour, alors qu’elle dépassait juste 75 millions de barils par jour en 2000. Si les pays développés stabilisent leur consommation, les pays émergents, Chine en tête, sont encore en phase de progression rapide de leur consommation d’énergie. Les prix plongent actuellement parce qu’il y a une hésitation conjoncturelle, un ralentissement dans le rythme de hausse de la demande, alors que la production est très dynamique, mais il ne faut pas se tromper sur la tendance de fond: elle est toujours à la hausse de la demande, quels que soient les prix. Une baisse ou une hausse des cours du pétrole peut avoir un impact sur le comportement des consommateurs en Amérique du Nord ou en Europe, mais ce n’est pas le plus important. L’élément fondamental, c’est la montée en puissance des économies émergentes et leur besoin d’énergie. Plus le pétrole est cher, plus on pollue! En fait, au lieu de se lamenter face à la baisse des cours du prix du pétrole, les véritables écologistes devraient s’en réjouir. Car plus le pétrole se vend cher, plus les compagnies sont incitées à aller le chercher dans des endroits difficilement accessibles, par des forages en mer de plus en plus profonds ou de plus en plus proches des régions polaires. Le pétrole cher a un autre inconvénient: les gros consommateurs ont alors intérêt à se tourner vers le charbon, beaucoup moins coûteux, mais beaucoup plus polluant. Depuis le premier choc pétrolier de 1973, la part du charbon dans les sources d’énergie n’a cessé d’augmenter. Avec la récente baisse des cours du baril de pétrole brut, des compagnies ont annoncé qu’elles allaient renoncer en 2015 à certains de leurs projets comme Chevron en mer du Nord ou Statoil en mer de Norvège. D’autres projets – particulièrement destructeurs de l’environnement– d’exploitation de gaz bitumineux au Canada vont être reportés: en octobre dernier, le directeur financier de Royal Dutch Shell affirmait qu’une baisse du baril au-dessous de 80 dollars conduirait le groupe à reconsidérer des investissements de ce type et le baril est venu tester le cours de 60 dollars... Cela dit, cela ne fait que reporter les problèmes. Si les compagnies pétrolières investissent moins maintenant, le décalage actuel entre une offre abondante et une demande faiblarde va se résorber progressivement et les projets abandonnés aujourd’hui seront remis sur la table d’ici quelques années (57). 58

(57) http://www.slate.fr/story/95763/petrole-environnement

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Chapitre II : l’intervention des pouvoirs publics marocaine sur la demande en produit pétrolier Le Maroc affiche une forte dépendance énergétique. Celle-ci est quasi-totale vis à vis du pétrole et qui interviennent à près de 92% dans la consommation d'énergie au Maroc en 2005 (59,5% pour le pétrole). Cette dépendance pèse sur les marges de manœuvre de la politique économique et conditionne dans une certaine mesure les perspectives de croissance de l’économie nationale.

1-la politique d’agissement sur les prix de pétrole Le pétrole et ses dérivés constituent une source d’énergie à caractère stratégique pour maintenir les équilibres socio-économiques d’un pays. Conscientes d’une telle spécificité, les autorités Marocaines fixent(58) les prix des produits pétroliers à des niveaux jugés acceptables et d’une manière ad-hoc. Nous revenons sur la réforme du 2 juin 2012, qui a vu les prix à la pompe augmenter fortement. Avec la montée des prix du pétrole brut, un système de subvention explicite s’est mis en place résultant de l’écart entre le prix du marché des produits pétroliers et leurs niveaux ciblés. L’ampleur de cet écart détermine le montant des subventions apportées par la caisse de compensation dont l’évolution dépend des facteurs à la fois exogènes et endogènes de l’économie nationale : le prix international du pétrole brut, les variations du taux de change, les comportements des agents économiques, et le système fiscal. Le Maroc n’est pas l’exception dans ce domaine. Le système de subvention des produits pétroliers caractérise la plupart des pays émergents et en développement, et représentait environ 193 milliards de dollars en 2010 (59), hors les subventions de la production de l’électricité. Ces dernières années, plusieurs pays se sont engagés dans la voie de la réforme de leurs systèmes de subventions en général. Cette dynamique devrait s’accélérer à la suite des travaux du sommet du G20 de Cannes 2011(60) qui ont mis un accent particulier sur la nécessité de réduire les distorsions des prix et de promouvoir la protection de l’environnement, notamment dans un contexte de crise et de réflexion sur un modèle de croissance alternatif. Historiquement, le système de subvention instauré aux années quarante avait pour objectifs la régularisation de l’approvisionnement du marché des produits de base et la protection du pouvoir d’achat des citoyens par la maîtrise des niveaux des prix et des flux d’importation et d’exportation.

(58) Conformément aux dispositions de la Loi 06-99 modifiée et complétée par la Loi 30-08. (59) IEA , 2011, “World Energy Outlook 2011” Paris, OECD Publishing (60) OECD, 2011, “Joint report by IEA, OPEC, OECD and World Bank on fossil-fuel and other energy subsidies: An update of the G20 Pittsburgh and Toronto Commitments”.

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La compensation a joué pendant plusieurs années un rôle primordial dans le soutien et le développement de plusieurs secteurs notamment des secteurs agro alimentaires tel que les secteurs laitier, huilier et sucrier, industriels tel que les produits pétroliers et le ciment. La caisse de compensation est dotée par le budget de l’Etat des fonds nécessaires pour mener cette mission qui est devenu de plus en plus délicate eu égard aux sommes faramineuses des subventions à débourser pour ces produits et qui ont atteints des nivaux alarmants au cours de ces dernières années Le Maroc étant un pays non producteur du pétrole et dont les ressources naturelles sont limitées subit en plein fouet la flambée des cours internationaux des matières premières. Sa forte dépendance aux marchés extérieurs pour la couverture d’une grande partie de ses besoins en produits de base accentue sa vulnérabilité face aux contraintes dictées par la volatilité des marchés mondiaux. Effectivement, 98% des besoins du royaume en produits pétroliers sont importés, plus des deux tiers de la consommation en sucre brut provient de l’extérieur et les importations des céréales quant à elles restent très tributaires des années agricoles. La charge de compensation a connu une aggravation importante au titre des dernières années passant respectivement de près de 4 milliards de DH en 2002 à près de 49 milliards de DH en 2011 et 56 milliards en 2012.les produits pétroliers s'accaparent la plus grande part des dépenses de subvention avec plus de 86% du montant total, la charge est passée de près d’un milliard de dirhams en 2003 pour atteindre 41 milliards de dirhams en 2011 et 48 milliards en 2012. Cette charge de compensation alourdit de plus en plus les finances publiques au dépend d’autres investissements qui pourraient stimuler l’économie et développer le pays. La part de l’enveloppe dédiée à la compensation dans le PIB est passée de 1% en 2003 à 6,5% en 2012.Cette situation impactait négativement l’équilibre des finances publiques en creusant le déficit budgétaire qui est passé de 2,2% en 2009 à 7,3 % en 2012 et qui a dépassé les 7,5%, au terme du 1er semestre 2013 (61).

2- le Maroc vers la décompensation des produits pétroliers : effet sur la demande en pétrole L’ère du pétrole bon marché fluctuant autour de 20 dollars le baril au début des années 2000 est derrière nous. L’irréversibilité de la tendance haussière du prix du pétrole à moyen et long terme est incontestable, du fait de la situation des fondamentaux du marché : bien que la demande des pays industrialisés connaisse un ralentissement, excepté le Japon qui est en phase de reconstruction après la catastrophe de Fukushima(62), la dynamique de la demande énergétique provenant des pays émergents conjuguée à une absence de convention internationale contraignante en termes de réduction des émissions de CO 2, fait plus que compenser l’atonie de la demande des pays industrialisés et tire la demande mondiale en pétrole vers le haut. (61) http://www.affaires-generales.gov.ma/index.php/fr/les-grands-dossiers/926-charge-de-compensation-2.html (62) Ducoudré B. « La reconstruction japonaise contrainte par la situation dégradée des finances publiques» Blog de l’OFCE, 5 juin 2012.

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A court et à très court terme, les prix du pétrole brut fluctuent autour de la tendance haussière de moyen et long terme, avec une alternance des périodes de pic et de creux dont l’ampleur serait déterminée par les facteurs géopolitiques dans les régions productrices de la ressource et par le degré de frénésie des marchés financiers(63): après une forte chute au premier trimestre 2009 qui a fait baisser le prix du pétrole rejoignant son niveau de 2005 (44 USD/bl), il a augmenté pour atteindre un nouveau pic au premier trimestre de cette année (124 USD/bl). Le deuxième trimestre de 2012 a été marqué par un léger ralentissement du prix du pétrole qui s’est stabilisé à 97 USD le baril durant le mois de juin. La décomposition des prix à la pompe des produits pétroliers : Les prix des

carburants à la pompe au Maroc se décomposent (graphe1) en une partie fixe déterminée par les pouvoirs publics et une partie variable dépendante du marché international du pétrole raffiné et de la situation sur le marché de change. La composante fixe du prix contient deux éléments : la taxe intérieure à la consommation et les frais et marges de transport et de distribution qui constituent ensemble 38 % du coût de revient de l’essence, 26 % de celui du gasoil, et 4 % pour le fuel industriel. La grande partie des prix à la pompe est donc formée du prix des produits raffinés à raison de 53 % pour l’essence, 65 % pour le gasoil, et 87 % pour le fuel industriel. La TVA, fixée à un taux réduit de 10 %, vient en deuxième position des composantes variables des prix à la pompe. Enfin, la subvention est aussi un élément variable dépendant des composantes précédentes et calibrée périodiquement afin de garantir des prix à la pompe prédéterminés.

(63) Antonin, C. « Pétrole : vers un troisième choc pétrolier ? » Revue de l’OFCE, n° 123, 2012.

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Ainsi, le poids de la subvention des produits pétroliers dépend essentiellement des cotations du pétrole raffiné sur le marché de Rotterdam, qui réagit à son tour à l’évolution du prix du pétrole brut. Le renchérissement de ce dernier augmente les prix de ses dérivés, ce qui en corollaire alourdit le poids de la subvention. Par ailleurs, la variation de la parité de change MAD/USD a un effet non négligeable sur le degré d’intervention des pouvoirs publics sur les prix des produits pétroliers. Là où le bât blesse, c’est que cette mesure risque d’avoir des conséquences sur le pouvoir d’achat du citoyen. Il est clair que face à la «phobie» de la variation des prix, les professionnels s’immunisent contre tout éventuel risque que pourra engendrer une décompensation forcée(64).

CONCLUSION L’analyse de l’impact des fluctuations du prix du pétrole sur les indicateurs économique, social et écologique au marché internationale. A permis de démontrer le rôle central de cette matière première dans le processus économique du pays. En effet , malgré la vulnérabilité a laquelle il expose l’économie marocaine le secteur des hydrocarbures constitues cependant le mode d’ajustement privilège par les pouvoirs publics aussi bien sur le plan interne qu’externe ,a travers la tarification des produits pétrolier vise a assurer la stabilité des prix en lissant a court terme les fluctuations de ses composantes variables ; et dans un cadre macroéconomique plus large, de maintenir le pouvoir d’achat des ménages et de soutenir les coûts de production des entreprises ouvertes à la concurrence internationale. A moyen et long terme, la politique de tarification devrait inclure progressivement les grandes tendances qui se dessinent sur le marché mondial de la ressource, ainsi qu’encourager les mutations au niveau des comportements de production et de consommation.

(64) https://www.lereporter.ma/a-la-une/subvention-des-produits-petroliers-cest-fini/

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CONCLUSION GENERALE : Ce mémoire avait pour but de répondre à la problématique suivantes : « L’évolution des prix de pétrole : pourquoi cette instabilité ? Quel impact sur l’économie internationale et nationale en particulier ?» Tout au long de ce mémoire chaque élément utilisé à servir à donner une réponse la plus possible à cette problématique. Tout d’abord, il était question de situer le contexte du mémoire, en portant sur l’évolution de prix de pétrole. Cette première partie a permis de mettre en avant la succession des trois chocs pétroliers ensuite l’importance de pétrole a l’échelle internationale en montrant les facteurs explicatif de cette instabilité en matière des cours pétrolier quelle soit facteurs économique, techniques ou bien exogènes en met l’accent sur l’importation et l’exportation du pétrole entre les pays en montrant l’impact de cette volatilité du prix sur la déroulement de la commercialisation de cette matière. Dans la deuxième partie de ce mémoire, il était question de l’impact de l’instabilité des cours de Brent sur le marché internationale sur le plan économique, social et écologique ensuite l’intervention de Maroc au niveau de la demande pétrolier par sa politique énergétique a son vois vers une décompensation sur quelques produit pétroliers pour certains cause quelque soit économique pour réduire sa déficit budgétaire soit a des raisons purement environnementales qui vise a décourager la consommation des ménage en matière de produit pétrolier et limiter l’émission de gaz et l’effet e serre . Entre une libéralisation totale des prix à la pompe en appliquant le principe de la « vérité des prix » d’une part, et une tarification fixée d’une manière ad hoc et imprévisible de l’autre, une position médiane semble la plus appropriée et la moins risquée dans le cas du Maroc, au moins dans une période de transition économique et politique. Une position qui consiste à déterminer les prix à la pompe à partir d’une règle de calcul simple et connue, intégrant les contraintes budgétaires de court terme des différents agents économiques (ménages, entreprises et administrations publiques) et tolérant une variation instantanée des prix que ce soit vers le haut ou le bas à l’intérieur d’une fourchette jugée acceptable. Par ailleurs, le maintien des subventions en faveur des secteurs particuliers, producteurs de biens et services alternatifs (transports en commun, énergie renouvelable, etc.), ou jugés sensibles en termes d’emplois et de ressources en devises, pourrait s’avérer indispensable pour assurer une transition en douceur vers un modèle de croissance économe en ressources fossiles. Dans la même lignée, une politique d’accompagnement devrait se mettre en place au profit des ménages à bas et moyen revenus et pour ceux qui habitent les zones rurales.

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(37) « Impact sur la croissance française de l’appréciation de l’euro et de la hausse du prix du pétrole au cours des cinq dernière années », Économie Française - Édition 2008, encadré 3 de la vue d’ensemble, pp. 36-38. (38) Allard-Prigent C., Audenis C., Berger K., Carnot N., Duchene S. et Pesin F., « Présentation du modèle Mésange », Document de travail de la Direction de la Prévision, mai 2002 (39) Ce chiffrage est cohérent avec d’autres évaluations, notamment celle menée par Carton, B. (2003) : « Effets d’une appréciation de l’euro sur l’activité de la zone euro : que disent les modèles ? », DP-Analyse Économique, n° 14. (40)OECD (41) Datastream (42) http://www.loophaiti.com/content/augmentation-du-prix-des-produits-p%C3%A9troliersinflation-et-recettes-fiscales (43) https://www.oecd.org/fr/eco/monetaire/34087712.pdf (44)file:///C:/Documents%20and%20Settings/Administrateur/Mes %20documents/Downloads/d1_9012.pdf (45) Cf. Callonnec et al. (2008). (46) CAE93_Petrole.pmd (47) http://www.robert-schuman.eu/fr/questions-d-europe/0085-l-impact-de-la-hausse-des-prix-dupetrole-sur-la-croissance-de-la-zone-euro (48) http://www.ofce.sciences-po.fr/blog/guide-pratique-de-la-baisse-des-prix-du-petrole/ (49) Baumeister et Peersman (2012), Peersman et Van Robays (2012), et Cashin et al. (2013) présentent des estimations dans l’espace et dans le temps de l’effet des prix du brut sur la production. (50) Blanchard, Olivier J. and Jordi Gali, 2009. The Macroeconomic Effects of Oil Price Shocks: Why are the 2000s so different from the 1970s? in J. Gali and M. Gertler (eds.), International Dimensions of Monetary Policy, University of Chicago Press (Chicago, IL), 373428 (51) Baumeister Christiane & Gert Peersman, 2013. "The Role Of Time‐Varying Price Elasticities In Accounting For Volatility Changes In The Crude Oil Market,"Journal of Applied Econometrics, John Wiley & Sons, Ltd., vol. 28(7), pages 1087-1109, November. (52) Cashin, Paul, Kamiar Mohaddes, Maziar Raissi, and Mehdi Raissi (2014). “The differential effects of oil demand and supply shocks on the global economy”,Energy Economics, Volume 44, July 2014, Pages 113-134. (53) Clements, Benedict, et al., Réforme des subventions à l’énergie :Enseignements et conséquences (Washington: Fonds monétaire international). (54) Kilian, Lutz, 2009. "Not All Oil Price Shocks Are Alike: Disentangling Demand and Supply Shocks in the Crude Oil Market," American Economic Review, American Economic Association, vol. 99(3), pages 1053-69, June. (55) « Guide pratique de la baisse des prix du pétrole » – OFCE (56) http://www.cgpme.fr/telecharger2/150312102939-02-eco-fiche.pdf (57) http://www.slate.fr/story/95763/petrole-environnement (58) Conformément aux dispositions de la Loi 06-99 modifiée et complétée par la Loi 30-08. (59) IEA , 2011, “World Energy Outlook 2011” Paris, OECD Publishing (60) OECD, 2011, “Joint report by IEA, OPEC, OECD and World Bank on fossil-fuel and other energy subsidies: An update of the G20 Pittsburgh and Toronto Commitments”. (61) http://www.affaires-generales.gov.ma/index.php/fr/les-grands-dossiers/926-charge-decompensation-2.html (62) Ducoudré B. « La reconstruction japonaise contrainte par la situation dégradée des finances publiques» Blog de l’OFCE, 5 juin 2012. (63) Antonin, C. « Pétrole : vers un troisième choc pétrolier ? » Revue de l’OFCE, n° 123, 2012. (64) https://www.lereporter.ma/a-la-une/subvention-des-produits-petroliers-cest-fini/

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Table de matière : Remerciement………………………………………………………………………………………………………………………2 Introduction…………………………………………………………………………………………………………………………3 Première partie : L’évolution des prix du pétrole………………………………..… 4

Chapitre I : l’historique de l’évolution de prix de pétrole………………………………………….4 1-le choc pétrolier (1973 – 2008) …………………………………………………………4 2- évolution récente des prix du pétrole……………………………………………….16

Chapitre II : l’importance de pétrole dans l’économie internationale …………………21 1-Les facteurs explicatifs de la hausse de prix pétroliers ……………………… 21 1-1les facteurs économiques……………………………………………………………21 1-2les facteurs techniques…………………………………………………………………..24 1-3les facteurs exogènes …………………………………………………………………25 2-l’importation et l’exportation du pétrole…………………………………………..26 Conclusion ……………………………………………………………………………….30 Deuxième partie : impact de l’évolution de prix de pétrole sur le marché internationale et nationale (Maroc) …………………………………………………….31

Chapitre I : l’effet qui explique cet impact sur l’économie internationale …………31 1- sur le plan économique et social……………………………………………………….31 2- sur le plan environnemental…………………………………………………………….54

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Chapitre II : l’intervention des pouvoirs publics marocaine sur la demande en produit pétrolier………………………………………………………………………………………………………………56 1-la politique d’agissement sur les prix de pétrole…………………………………56 2- le Maroc vers la décompensation des produits pétroliers : effet sur la demande en pétrole…………………………………………………………………………….59 Conclusion …………………………………………………………………………….…59 Conclusion générale…………………………………………………………………….60 Bibliographie…………………………………………………………………………….61

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