Manuel Du Boutefeu [PDF]

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Zitiervorschau

Chapitre V : L’abattage (terminologie – technologie)

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V. L’ABATTAGE (TERMINOLOGIE - TECHNOLOGIE)

A.UTILISATION DES EXPLOSIFS Dans sa majeure partie, l’explosif est placé dans un trou de forage qui aura été réalisé préalablement à l’aide d’un matériel spécifique, une foreuse, car c’est dans cette configuration que son efficacité en terme de fragmentation est la meilleure. Cependant, il existe d’autres configurations toutes plus marginales les unes que les autres mais qui en fonction des cas, donnent les résultats escomptés.

A.1. A L’AIR LIBRE Ce mode de tir consiste à faire détoner une charge explosive en suspension dans l’air. Cette configuration ne se rencontre presque qu’exclusivement que lors de tir pour le déclenchement d’avalanches où l’on va utiliser l’onde de choc, créant à la fois une surpression et une dépression dans l’air qui doit servir à déplacer la couche de neige instable. Cette technique impose la possession de l’option n°3 intitulée "tir en montagne pour le déclenchement d’avalanches".

A.2. EN PLACAGE

Figure V-1: Lancéde cartouche

a) "TIR A L’ANGLAISE" Lorsqu’il est impossible de forer un trou dans un bloc gênant, il est tout de même possible de le fragmenter en utilisant une charge appliquée.

Calotte d'argile épaisseur 15 cm

On utilise pour cela un explosif encartouché à forte énergie de choc (les dynamites conviennent parfaitement pour cet usage) que l’on place, en Bloc à débiter contact le plus étroit possible avec la roche, à la surface du bloc à débiter. Tous les modes d’amorçages sont autorisés, mais le plus sûr et le plus commode est l’amorçage électrique. Pour Charge +/- 500 g/m3 limiter les nuisances sonores, la charge est recouverte d’au moins 15 centimètres d’argile Figure V-2: Charge à l’anglaise exempte de cailloux ou graviers qui pourraient se transformer lors du tir en autant de projectiles (le nom de cette technique tient à l’usage de cette calotte d’argile = terre glaise, d’où « tir en glaise » et par déformation « anglaise » !). Si l’on ne dispose pas d’argile, on peut utiliser pour Nitro-Bickford (Organisme de formation enregistré sous le n° 11.75.00.68.8.75) Fax : +33 (0)1 40 69 80 99 21 rue Vernet – 75 008 PARIS : +33 (0)1 40 69 80 79 Site Web : http:\\www.nitrobickford.fr email : [email protected] © Copyright 2002

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recouvrir la charge, un sac en matière plastique rempli d’eau ou mieux, de fines ou « filler » qu’on trouve en abondance sur les carrières. Ces tirs ne sont pas autorisés pour l’abattage de masses rocheuses. La consommation d’explosif est élevée : environ 500 grammes de dynamite par mètre-cube de rocher. Les résultats de cette méthode sont assez aléatoires et il n’est pas rare de devoir s’y reprendre à plusieurs fois pour obtenir le résultat escompté. Les projections engendrées par ces tirs étant très difficiles à prévoir et à maîtriser, il est prudent d’établir un périmètre de sécurité important.

b) SOUDAGE A L’EXPLOSIF Cette technique peut être utilisée dans l’industrie pour réaliser de la soudure de deux alliages par exemple. Le soudage à l’explosif utilise l’énergie explosive pour propulser deux parties métalliques entre elles pour ne former qu’une seule et unique pièce. Au point d’impact des deux parties, une fine couche est retirée des deux Vitesse de détonation Explosion Métal à souder Vitesse de placage

Métal de base

faces projetées entre elles, et est éjectée dans le jet de métal en fusion. Le jet contient à la fois des oxydes et les deux couches de surface précédemment éjectées qui auraient pu empêcher une bonne liaison. Les deux surfaces sont intimement liées sous forte pression créant ainsi une liaison parfaite

Vitesse de collision

Figure V-3: Placage à l’explosif

c) CHARGE CREUSE DE DECOUPAGE Les cordeaux de découpage ont été mis au point pour répondre à certains besoins de l’industrie et permettre notamment un découpage précis dans des conditions particulières (séparation d’étage de fusée, ou découpe de cockpit d’avion par exemple). L’emploi des cordeau est particulièrement avantageux :

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Explosif

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Lorsque le découpage doit être fait à distance.

Produit de détonation

Gaine

Lorsqu’on ne peut pas amener sur place des moyens classiques de découpage (travaux sous marin ou en haute montagne).

Plaque à découper

Lorsque le découpage doit être fait en un temps très court (séparation d’étage de fusée, certains dispositifs d’extinction).

Eclats

Lorsque le découpage ne doit pas s’accompagner d’effets thermiques prolongés.

Jets

Le cordeau est appliqué sur le matériau à découper et amorcé à une des extrémités. L’onde de détonation se

Figure V-4 : Découpage à l’explosif

propage perpendiculairement au plan de section droite du cordeau, à une très grande vitesse (7000 à 7500 m/s)projetant ainsi les deux faces intérieures du V dans le plan de symétrie. Leur collision donne naissance à un jet de particules de plomb en forme de lame, animé d’une très grande vitesse,. Ce jet engendre une très grande pression de l’ordre de plusieurs centaines de milliers de bars au point d’impact et provoque ainsi, tout au long du cordeau, la découpe du matériau.

A.3. DANS UN TROU DE FORAGE C’est la méthode la plus largement répandue dans les mines et les carrières ainsi que sur les chantiers de travaux publics. Des trous rectilignes sont forés à l’intérieur de la masse rocheuse à abattre. Leurs dimensions, leurs emplacements et leur nombre sont directement en rapport avec le travail à effectuer, la nature et la structure du massif rocheux, ces paramètres étant en règle générale calculés par un spécialiste et sont notés sur un plan de tir. Les explosifs équipés de leurs moyens de mise à feu (la chaîne pyrotechnique) sont disposés à l’intérieur des trous par le boutefeu. Le tir doit se pratiquer en une seule fois, les trous partant tous en même temps (tir « instantané») ou avec un décalage temporel plus ou moins long entre eux grâce à l’utilisation des détonateurs à retard (tir « retardé»).

On distinguera, les tirs par mines pochées, les tirs par grands fourneaux, les tirs de pétardage, les tirs de petites masses et l’abattage de grandes masses rocheuses.

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a) TIR PAR MINES POCHEES: Le pochage s’effectue soit à l’explosif dans les roches dures et compactes soit à l’aide d’acide dans certaines variétés de calcaire. On fore des trous de petit diamètre au moyen de marteaux pneumatiques à main que l’on pousse à des profondeurs de 8 à 10 mètres. L’orifice du trou est disposé à 1 mètre au dessus du sol et le trou est dirigé normalement à la paroi, légèrement plongeant, de manière à ce que le fond de trou soit à peu près au niveau de la carrière. On crée ensuite, dans le fond du trou, une chambre de dimensions proportionnelles au volume de pierre à déplacer. Figure V-5: Principe d'une mine pochée

Pour le chargement après pochage, il est important de curer et nettoyer le trou. Le chargement s’effectue ensuite avec des explosifs classiques. L’amorçage se fait au cordeau ou avec des détonateurs classiques. Cette technique est totalement désuète de nos jours et dangereuses. Figure V-6: Foration d'un mine pochée au début du 20ème siècle b) LES TIRS PAR GRANDS FOURNEAUX: C'est une méthode ancienne d'abattage de grandes masses rocheuses du temps où les moyens de foration n'étaient pas aussi performants qu'aujourd'hui ou n'existaient pas. Il s'agit de creuser un galerie de petite section (2 à 4 m²). Des chambres sont excavées en forme de T. On remplit ensuite d'une quantité variable (jusqu'à une centaine de tonne), les extrémités des chambres en fonction du volume à abattre. Le bourrage des chambres et de galerie d'accès est réalisé par des sacs de sable ou des murs en pierre maçonnées. Cette méthode génère beaucoup nuisances (bruits et vibrations).

de Figure V-7: Principe du tir par grands fourneaux

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c) PETARDAGE Bourrage

Pour un bloc dont la taille n’excède pas quelques m3, on fore un ou plusieurs trous de petit diamètre (38 à 89 mm) d’une longueur et d’une orientation telles que le fond du forage se trouve sensiblement au centre géométrique du bloc. Une charge d’explosif amorcée et introduite dans le trou puis celui-ci est soigneusement bourré à l’aide de sable. Après avoir pris les précautions d’usage, la charge est

Charge +/- 50 g/m3

Bloc à débiter

Figure V-8 : Pétardage d’un bloc

mise à feu. On utilise le plus couramment un explosif

encartouché, dynamite ou émulsion.

Tous les modes d’amorçages sont autorisés, mais le plus sûr et le plus commode est l’amorçage électrique fond de trou. Ce genre de tir est susceptible de provoquer des projections à grande distance : il faudra en tenir compte au moment de fixer le périmètre de sécurité et de définir les abris pour le personnel. La consommation d’explosif pour ce type de tir est d’environ 50 grammes par mètre-cube de roche (consommation faible car le nombre de faces libres est élevé). Si l’on ne dispose pas de cartouches d’un poids correspondant aux besoins, il est toujours possible d’utiliser un « bobineau » réalisé avec du cordeau détonant (7m de cordeau chargé à 10g/m correspondent à 70 grammes d’explosif). Lorsque le bloc excède la taille indiquée ci-dessus, il convient de réaliser plusieurs forages répartis dans toute la masse à fragmenter.

d) TIR FENTE – TIR FISSURE Pour purger un front ou une paroi rocheuse de ses blocs instables ou en surplomb, on peut être amené à introduire une charge explosive dans la fissure qui s’ouvre en arrière de ceux-ci. Sans préparation préalable de la fissure, l’action de l’explosif sera très limitée pour les raisons suivantes : La charge n’est que très rarement en contact étroit avec la roche à fragmenter et de ce fait l’énergie de choc ne peut s’y propager. Les gaz de l’explosion n’étant pas confinés, leur poussée sur le bloc est insuffisante pour provoquer son basculement, sauf à mettre en œuvre des charges très importantes la plupart du temps incompatibles avec le respect des normes d’environnement en matière de bruit.

T uyau plastique

Bourrage

Bloc à purger

Charge

Rem plissage d'argile

Figure V-9 : Tir fissure

Il convient donc de reconstituer à l’intérieur de la fente un trou de mine en bourrant dans celle-ci de l’argile autour d’un tuyau de matière plastique par exemple, de dimensions adaptées à la Nitro-Bickford (Organisme de formation enregistré sous le n° 11.75.00.68.8.75) Fax : +33 (0)1 40 69 80 99 21 rue Vernet – 75 008 PARIS : +33 (0)1 40 69 80 79 Site Web : http:\\www.nitrobickford.fr email : [email protected] © Copyright 2002

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charge utilisée. Les explosifs, amorcés de préférence à l’aide d’un détonateur électrique sont introduits dans le tuyau qui reçoit ensuite un bourrage réalisé suivant les règles habituelles, puis mis à feu. AVERTISSEMENT : La préparation de la fissure est un travail souvent pénible et dangereux, à réaliser dans des conditions acrobatiques et qui impose l’utilisation de matériel de protection contre les chutes (harnais, cordes d’attache …) ainsi qu’une grande habitude de ce genre de travaux. Les tirs-fissure, lorsqu’ils fonctionnent, sont souvent à l’origine de projections très violentes à des distances importantes : le périmètre de sécurité doit donc être considérablement augmenté par rapport à un abattage classique. En règle générale, les résultats de tels tirs ne sont pas à la hauteur de la peine que l’on s’est donné pour les réaliser. Il convient de leur substituer systématiquement des moyens mécaniques voire manuels (vérinage, purge à la pince, purge aux engins …) qui s’avèrent souvent plus économiques, plus rapides et surtout plus sûrs et moins aléatoires. e) TIRS DE PETITES MASSES ROCHEUSE 

TROUS A POTEAU

Il s’agit de réaliser en terrain rocheux une excavation dont les dimensions de la surface au sol sont notablement inférieures à sa profondeur, par exemple un trou de 40 centimètres de diamètre pour 1,50 mètre de et dont le volume profondeur, est approximativement de 0,2 m3. bourrage

On réalise trois ou quatre forages verticaux légèrement plus profonds que l’excavation à obtenir et qui recevront chacun une charge, généralement constituée d’un explosif encartouché puissant, de préférence une dynamite, amorcé en mode fond de trou au moyen de détonateurs électriques ou nonélectriques court-retard.

trou de Décompression (non chargé)

charge

Ces charges sont assez éloignées de la surface du sol pour qu’on considère qu’elles ne disposent pas de la surface libre indispensable au travail de l’explosif. On fournit donc une surface libre « artificielle » en forant un trou qui sera laissé vide au moment du tir, c’est le trou de décompression de dimensions semblables à celles des trous chargés. Figure V-10: Fouilles pour fondation d’un poteau

Les charges spécifiques utilisées pour ce type de travaux sont élevées : de 1,5 à 2,5 kilogrammes par mètre-cube de rocher selon la nature du terrain, ce qui, étant donné le faible volume travaillé, ne représente en réalité que peu d’explosif (dans notre exemple ci-dessus, un total de 3 kg est suffisant !).

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Ces tirs sont très violents et donnent lieu à des projections importantes : il est nécessaire de prévoir un large périmètre de sécurité. 

TIR DE TRANCHEE

5 4 Foration en quinconce

Ordre des départs

3 2

1

Bourrage

Profondeur de la tranchée

Charge

L’emploi d’explosifs offre une solution sûre, rapide et économique pour réaliser des tranchées courantes dans les massifs appelée par la technique rocheux « préminage » : le volume correspondant à la tranchée est fragmenté sur place puis extrait à la pelle mécanique dont le travail se voit ainsi grandement facilité. Pour des ouvrages d’une largeur comprise entre 0,75 m et 2 m, et dont la profondeur n’excède pas deux fois cette dimension, on réalise de part et d’autre du tracé une série de forages verticaux disposés en quinconce en prévoyant une surforation importante de l’ordre du tiers de la profondeur de la tranchée.

Surforation

Figure V-11: Tir de tranchée

Les explosifs sont chargés conformément au plan de tir en réservant un bourrage important en partie supérieure des trous. L’amorçage fond de trou, électrique ou non-électrique est la règle dans ce type de travaux. On peut mettre à feu des volées sur des longueurs importantes en ordonnant les départs d’une extrémité vers l’autre. Cette technique n’offre aux charges qu’une seule face libre, la surface du sol, de dimensions très réduites, et engendre donc des consommations d’explosif élevées de l’ordre de 1 à 1,5 kilogramme par mètre-cube. Lorsque le bourrage est correctement dimensionné et réalisé, les projections, essentiellement verticales sont aisément maîtrisables. Il est toutefois prudent de réaliser un essai sur une petite longueur de tranchée, suivi d’un essai d’ouverture à la pelle mécanique pour vérifier la validité du plan de tir avant d’envisager des travaux plus importants.

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TIR DE PUITS

La réalisation de puits s’apparente fortement à celle de galerie. Les méthodes de travail et de tir à l’explosif sont quasiment similaires. L’absence de surface de dégagement et le confinement du rocher obligent à réaliser des techniques de foration par bouchon (à gros trous parallèles ou prismatiques). Le tir s’effectue du centre vers l’extérieur ou un découpage soigné est souvent réalisé par post découpage. La consommation d’explosif par mètre cube de rocher abattu reste importante (de l’ordre de 1.8 à 4.2 kg/m3). Figure V-12: Tir de puits

f) TIR D’EBRANLEMENT – TIRS CRATERE 11

9 Ordre des départs

10

8

6 8 10

7 5

3

5

4

7 2

1 2 4 6 Bourrage

Nitrate-fioul

Dynamite Surforation

Figure V-13: Tir d’ébranlement ou tir cratère

Ce mode de tir est très largement employé pour le déroctage au moyen d’explosifs de volumes rocheux de surface importante et de faible profondeur, en particulier pour les travaux de terrassement routier, mais aussi dans des travaux de découverture de gisement en carrière ou pour le réglage de plates-formes. Il met en jeu un grand nombre de trous, forés verticalement en règle générale et organisés en plusieurs rangées. La création préalable d’un front n’est pas nécessaire puisque, du fait de la faible profondeur des forages, l’explosif se voit « offrir », comme unique face libre, la surface du sol.

Les explosifs sont chargés conformément au plan de tir. Le plus souvent le nitrate-fioul est employé majoritairement si les trous sont exempts d’eau. On peut utiliser un amorçage latéral au cordeau détonant mais, lorsque c’est possible, l’amorçage fond de trou électrique comme nonélectrique donne de meilleurs résultats et est aujourd’hui devenu la règle.

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L’ordre des départs est fixé de façon à assurer une progression régulière du travail de l’explosif au sein de la masse, soit du centre vers la périphérie, soit d’une extrémité vers l’extrémité opposée. A ce sujet, il faut noter que seuls les trous d’ouverture ne disposent que d’une seule face libre, les suivants bénéficiant de la surface supplémentaire créée de façon transitoire par le dégagement des mines précédentes. La consommation d’explosifs reste modérée mais tout de même supérieure à celle des tirs d’abattage avec une charge spécifique de l’ordre de 400 à 500 grammes par mètre-cube de roche selon la nature du terrain. Le dégagement des matériaux se produit exclusivement dans le sens vertical ce qui permet le plus souvent d’enchaîner plusieurs tirs sans avoir à évacuer les déblais du tir précédent (« tir bloqué»). Pour procéder à plusieurs tirs bloqués consécutifs, il n’est pas raisonnable de dépasser une profondeur de 6 mètres. Pour des profondeurs supérieures, on a coutume de réaliser plusieurs « passes » successives. Si la hauteur du bourrage est correctement réglée, ces tirs ne produisent que peu de projections, essentiellement verticales. g) TIR DE DECOUPAGE Les explosifs peuvent être utilisés pour réaliser des découpages d’une certaine précision au sein d’un massif rocheux, dans le but d’extraire des blocs de roche ornementale ou encore pour réaliser des talus stables en bordure d’ouvrages routiers ou en limite d’exploitation sur certaines carrières. Quelle que soit la destination finale de l’ouvrage, les techniques sont tout à fait semblables. On fore, sur le plan de découpe, avec un intervalle de dix diamètres environ, une série de trous parallèles d’une profondeur correspondant à la hauteur à découper augmentée d’une surforation de quelques centimètres. Les trous sont chargés sur toute leur longueur avec une charge allongée dont le diamètre est fortement découplé par rapport au diamètre de la foration, constituée par :

Figure V-14: Tir de découpage au cordeau détonant

Soit un cordeau détonant de forte charge (40, 70 ou 100 g/m) lesté d’une cartouche d’explosif. La foration est ici généralement réalisée en diamètre 89 ou 105 mm avec un espacement entre forage de 70 cm environ Soit une charge spéciale de découpage composée de tubes de matière plastique (diamètre 13 ou 17 mm) emboitables contenant une émulsion explosive, amorcée par un cordeau détonant à 6 ou 10 g/m, équipés de centreur de charge. Soit un chapelet de cartouches d’émulsion fixé le long d’un cordeau détonant à 10 g/m. La foration est généralement réalisée en 105/115 mm avec un espacement entree 1.20 mètre.

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La charge est suspendue à l’intérieur du trou vide en évitant autant que faire se peut qu’elle ne touche ses parois – il existe à cet effet des dispositifs de centrage. Un tampon de papier est introduit dans le trou à environ 1 mètre de profondeur puis la partie supérieur du forage est bourrée à l’aide de sable ou de gravier. Les cordeaux issus de chacun des trous sont raccordés à un cordeau maître qui est amorcé au moyen d’un détonateur. Il est également possible de fixer un détonateur de même numéro par cordeau. On met à feu le tir de découpage avant l’abattage principal, il s’agit alors d’un "pré-découpage", ou bien après l’abattage et dans ce dernier cas on le nomme "post-abattage". Ces tirs sont très bruyants du fait de la présence d’une grande longueur de cordeau détonant à l’air libre : il est indispensable de recouvrir ce dernier avec une quinzaine de centimètres de sable fin.

cordeau maître (faible grammage) sable fin E= 8 à 10 dia m è tre

détonateur

cordeau dérivé bourrage

charge de découpage

dispositif de centrage

Figure V-15: Tir de découpage

h) TIRS DE GRANDES MASSES ROCHEUSES Voir BV.BTerminologie de l’abattage page 154

Flotteur Figure V-18: Tir sous-marin

A.4. SOUS L’EAU La réalisation de complexes pétroliers ou portuaires peuvent nécessiter des opérations de minage sousmarin. L’utilisation en d’explosif milieu aquatique (par charge appliquée ou dans un forage) répond à des règles d’utilisation spécifiques Figure V-17: Tir sous-marin (étanchéité des produits à l’eau) et à des techniques particulières (la présence d’eau annihile toute surface libre).

Figure V-16: Principe de réalisation d'un tir sous-marin

Cette technique impose la possession de l’option n°2 intitulée "tir subaquatique". Nitro-Bickford (Organisme de formation enregistré sous le n° 11.75.00.68.8.75) Fax : +33 (0)1 40 69 80 99 21 rue Vernet – 75 008 PARIS : +33 (0)1 40 69 80 79 Site Web : http:\\www.nitrobickford.fr email : [email protected] © Copyright 2002

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Dans la partie qui va suivre nous ne traiterons exclusivement que de la partie ayant trait à l’abattage de roches par mines forées.

B.TERMINOLOGIE DE L’ABATTAGE Front : C’est une surface sensiblement verticale qui limite le massif rocheux à abattre et en arrière de laquelle on implante la foration. La réglementation française fixe à 15 mètres la hauteur maximale de fronts dans les mines et les carrières. Il est de plus strictement interdit de s’approcher à moins de 2 mètres du bord d’un front si on ne dispose pas d’un dispositif individuel ou collectif de protection contre les chutes. Carreaux (inférieur et supérieur) : Les carreaux sont les surfaces horizontales qui limitent le front. C’est l’espace de travail du boutefeu. Implantation : C’est l’acte qui consiste à repérer sur le carreau l’emplacement où devront être forés les trous de mine. Cette opération fondamentale, de la précision de laquelle dépend la qualité finale de l’abattage mais aussi la sécurité du tir, est très délicate à réaliser au chantier si l’on est dépourvu de matériel spécialisé. Le boutefeu se doit d’y consacrer tout son soin et toute son expérience.

Foration : C’est l’opération qui consiste à forer les trous de mine dans le rocher. On utilise couramment des machines autonomes, fonctionnant hydrauliquement ou grâce à de l’air comprimé. Depuis une quinzaine d’années, une attention particulière a été consacrée à l’amélioration des conditions de travail des foreurs avec l’apparition d’engins largement automatisés équipés de cabines insonorisées et souvent climatisées. C’est aussi le résultat de la foration, en d’autres termes : les trous eux-mêmes. La foration est définie par son diamètre , sa profondeur et son inclinaison par rapport à la verticale. Pied (1) : C’est la partie basse du front, sur quelques mètres. Le pied est la zone où l’explosif doit fournir le plus important travail : cisaillement du plan de découpe du carreau inférieur et éjection des matériaux de façon à faciliter l’abattage des masses rocheuses sus-jacentes.

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Maille : On appelle « maille » le quadrilatère formé par la succession de deux trous de mine et leur projection sur le front. En d’autres termes, c’est la surface représentant le produit de la banquette et de l’intervalle. La maille est la grandeur caractéristique du plan de tir. Elle s’exprime en m2. Surforation : En règle générale, les trous de mine sont forés plus profond que le front n’est haut. Par exemple, on forera des trous de 16 mètres de profondeur pour abattre un front de 15 mètres de hauteur. Ce surcroît de 1 mètre est la surforation. Lorsqu’elle est demandée, ce qui n’est pas toujours le cas, elle doit être respectée pour un bon fonctionnement du plan de tir. Bourrage (1) : On réserve dans tous les cas, en partie haute des trous de mine une longueur variable dans laquelle on n’introduit pas d’explosifs. Cette mesure de sécurité primordiale est destinée à éviter les projections verticales au moment du tir. Par rapport au plan de tir, le bourrage peut être augmenté par le boutefeu dans des circonstances particulières, mais jamais diminué. Bourrage (2) : C’est aussi le matériau que l’on introduit dans le « bourrage » (voir ci-dessus), à la place des explosifs. En règle générale, on utilise une matière pulvérulente et incombustible, couramment du sable ou des débris de foration (les « cuttings»), le meilleur restant le gravillon. Bourrage intermédiaire : C’est un bourrage que l’on intercale, à l’intérieur du trou de mine, entre deux charges d’explosifs, soit pour diminuer la quantité totale de ceux-ci, soit pour aveugler un accident de terrain (faille, veine de terre, etc…). La présence d’un ou plusieurs bourrages intermédiaires impose une chaîne pyrotechnique particulière. Ouverture : C’est l’emplacement du trou de mine qui doit partir en premier dans la volée. Le choix de l’ouverture est susceptible de conditionner le résultat de l’abattage. Charge spécifique : C’est la quantité d’explosif nécessaire et suffisante pour abattre 1 mètre-cube de rocher. Pour un abattage en carrière on estime cette charge à 350 grammes par mètre-cube en moyenne, avec des variations suivant le type de roche et la configuration du chantier. Energie spécifique : C’est la quantité d’énergie nécessaire et suffisante pour abattre 1 mètre-cube de rocher. Cette énergie varie en fonction du rocher et du type de travail à effectuer.

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Banquette : On désigne par la banquette distance qui sépare le trou de mine du front. La banquette, pour une implantation correcte, doit être mesurée au niveau du carreau inférieur (pied du front) et c’est toute la difficulté ! Intervalle :

Pied (2) (à reprendre….):

Mine de pied ou de relevage :

On appelle aussi « pied » les masses de roche compactes restées intactes en bas du front lorsque le travail de l’explosif ne s’est pas fait correctement (tir raté).

Foration sensiblement horizontale que l’on réalise dans le pied du front pour aider au cisaillement du plan de découpe du carreau. Cette opération, dangereuse pour le foreur et le boutefeu (chutes de blocs fréquentes), est à proscrire.

Colonne : La « colonne » est la partie haute du front qui ne constitue pas le « pied ».

C’est la distance successifs d’une même rangée.

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séparant

deux

trous

Chapitre V : L’abattage (terminologie – technologie)

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La largeur de banquette peut être définie de manière empirique par la relation suivante :

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