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Open Access Au Cameroun Et En Afrique: Comment Trouver Et Accéder Plus Facilement A L’information Scientifique En Ligne
NGNAOUSSI ELONGUE Cédric Christian GESTIONNAIRE DE CONNAISSANCES/PRÉSIDENT RIPAO INTERNATIONAL (WWW.RIPAO.ORG) WWW.FACEBOOK.COM/ELONGUECEDRIC WWW.TWITTER.COM/LAFROPOLITAIN WWW.LINKEDIN.COM/IN/CHRISTIANELONGUE
PROGRAMME DU SEMINAIRE DOCTORAL
OBJECTIFS • Explorer les enjeux du libre accès pour le Cameroun • Démontrer comment trouver l’information scientifique en ligne • Démontrer comment accéder librement à la documentation scientifique payante
• Promouvoir la Science en tant que « bien public » dont l'accès devrait être gratuit pour tous
INTRODUCTION • Né au début des années 1990 grâce au développement de l’internet, le mouvement du libre accès (open access) a été bien accueilli en Afrique qui a découvert les opportunités qu’il offre aux institutions d’enseignement supérieur et aux universitaires.
• L’Afrique a marqué, par divers moyens, l’histoire du mouvement et ceci grâce au soutien de ses partenaires.
• Différentes initiatives sont menées de même que des campagnes de sensibilisation et des ateliers de plaidoyer en faveur du libre accès.
L’OPEN ACCESS : QU’EST-CE QUE C’EST ? •
Open Access (Libre accès) caractérise la mise à disposition gratuite en ligne de la littérature numérique.
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Cela suppose que les auteurs accordent aux lecteurs le droit de copier, télécharger, imprimer, distribuer, traduire dans une langue et réutiliser ces œuvres, sans aucun obstacle financier, juridique ou technique. Les seules contraintes à la reproduction et à la distribution sont le copyright et le droit d’auteur.
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Les bases juridiques de l’Open Access sont le consentement de l’auteur de l’œuvre (pour la littérature plus récente) ou de l’expiration du droit d’auteur (pour la littérature plus ancienne).
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C’est la connexion Internet et le consentement des auteurs ou titulaires du copyright qui rendent possible la diffusion des résultats de la recherche en Open Access.
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Le libre accès est donc compatible avec les droits d’auteur, car le consentement de l’auteur et le choix des permissions accordées est requis à l’avance.
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L’Open Access est donc une extraordinaire nouvelle opportunité d’accès à l’information pour toute personne bénéficiant d’un accès à internet.
CONTEXTE • La plupart des pays africains disposent d’une base scientifique et technique extrêmement limitée. Les pays à haut revenu publient 32 fois plus d’articles scientifiques par an que les pays à bas revenu. Malgré le développement d’Internet, les chercheurs africains sont encore mal insérés dans les réseaux scientifiques mondiaux.
• Les chercheurs africains sont souvent confrontés à de réelles difficultés d'édition et de diffusion de leurs travaux dont les causes sont la rareté des revues scientifiques ou l'irrégularité de leur parution.
• Jean-Pierre Diouf « qu'en Afrique, se voir publier relève du parcours du combattant » (Diouf, 2006)
• La communauté des chercheurs a été affectée par la crise du coût des périodiques au même titre que les bibliothèques académiques et centres de recherche.
• Grâce à l’Open Access, les enseignants chercheurs peuvent être promus à un grade supérieur; les chercheurs sont connus au niveau international et leurs œuvres sont citées par d’autres chercheurs de divers horizons.
• Malheureusement, il existe très peu de politique du libre accès dans de nombreux pays africains (surtout francophone)
AVANTAGES DE L’OPEN ACCESS • Promotion à un grade supérieur & Popularité • Plus une publication scientifique est lue, plus son auteur acquiert une renommée internationale.
• Extension de l’audience au niveau mondial • « l’Open Access rend les travaux de recherche plus populaires que ne le fait l’édition conventionnelle. Il peut assurer la promotion des oeuvres en vente et amener les personnes à demander les copies en vente » (Lau-Suchet, Defosse et Mion-Mouton, 2016).
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L’Open Access permet aux bibliothèques de satisfaire la demande documentaire de leurs usagers. facilite l’accès à la littérature scientifique permet aux chercheurs de valoriser leurs travaux de recherche.
permet ainsi de faire avancer la recherche et contribue à la notoriété et l’avancement de la carrière des chercheurs.
INITIATIVES OPEN ACCESS EN AFRIQUE •
l’Open Access Week au Cameroun en 2014 et 2015, en Égypte depuis 2012, ainsi que l’organisation d’ateliers nationaux ou régionaux et de journées d’études sur l’Open Access.
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création du portail « HAL Francophone Afrique et Océan indien » par l’AUF et le CAMES le 27 juillet 2016, il existait:
• 140 archives ouvertes en libre accès en Afrique étaient répertoriées par le Directory of Open Access •
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Repositories (OpenDOAR), 19 politiques de l’Open Access en Afrique par le Registry of Open Access Repositories Mandates and Policies (ROARMAP), 187 revues en libre accès et 133 785 articles répertoriés en Afrique par le Directory of Open Access Journals (DOAJ).
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Plusieurs plateformes recensent et hébergent également un nombre important de revues africaines, notamment African Journals Online (AJOL), Scielo South Africa, ainsi que la plateforme Revues.org qui héberge 19 revues africaines.
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portails qui donnent accès gratuitement aux publications sur l’Afrique, notamment Connecting Portal
INITIATIVES AU CAMEROUN
• Au Cameroun, afin de soutenir le libre accès, le MINESUP a créé le Centre Interuniversitaire des Ressources Documentaires (CIRD) et le Centre Interuniversitaire de l’information technologique (CIT)
• Le Consortium Camerounais des Bibliothèques Universitaires et de recherche du Cameroun (COCUREL) a été créé avec l’appui d’Electronic Information for Libraries (EIFL).
• il existe un projet d’adoption d’une politique commune de l’Open Access au Cameroun initié en 2015 par la coordinatrice du programme EIFL-Open Access au Cameroun, Niclaire Prudence Nkolo.
• Ce projet sera financé par EIFL et mis en œuvre par COCUREL
• Bien que l’Open Access soit devenue une réalité dans de nombreux pays africains, notamment dans les pays anglo-saxons, la situation est encore assez complexe dans les pays francophones.
• L’Open Access ne semble pas encore bien s’épanouir dans ces pays du fait de nombreux obstacles.
DEFIS DE L’OPEN ACCESS •
Pénétration internet: 28 États d’Afrique francophone ont taux de pénétration d’Internet n’atteignant pas 15 %
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En 2016, 349 000 000 Africains utilisent activement le réseau Internet, soit un taux de pénétration de 29 % et une augmentation de 14 % par rapport à 2015
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(15 %). 129 000 000 de personnes utilisent les réseaux sociaux en Afrique, soit un taux de pénétration de 11 % et une augmentation de plus de 25 % en un an. Parmi ces 129 millions d’africains, 102 millions accèdent aux réseaux sociaux à partir de leur téléphone mobile, ce qui représente une augmentation de plus de 20 % et un taux de pénétration de 8 % (UIT, 2016).
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126 785 000 africains sont des utilisateurs de Facebook, la majorité provenant des pays anglo-saxons (Nigéria, Afrique du Sud, Kenya, Ghana) et des pays arabes (Égypte, Tunisie, Maroc).
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Le top 5 de ce classement Facebook est occupé par l’Égypte, le Nigéria, l’Afrique du Sud, l’Algérie et le Maroc.
SOLUTIONS • Accroître la pénétration d’Internet (1) • introduire des politiques et stratégies en faveur de l’Open Access au niveau des gouvernements et des institutions africaines et nationales (2)
• développer des entrepôts d’archives ouvertes, de revues électroniques en Open Access et d’autres outils de valorisation des publications scientifiques (3).
SOLUTION 2: INTRODUCTION DES POLITIQUES SUR LE LIBRE ACCÈS AU NIVEAU DES INSTITUTIONS •
L’initiative de Budapest sur le libre accès (BOAI) recommande aux institutions d’enseignement supérieur de se doter d’une politique du libre accès afin d’assurer que leurs enseignants-chercheurs et enseignantes-chercheuses déposeront les articles validés par les pairs dans l’archive ouverte institutionnelle et que les étudiants et étudiantes en cycle de recherche y déposeront les thèses et mémoires acceptés par l’institution.
• Afin d’assurer l’efficacité de cette politique, il est recommandé aux institutions universitaires disposant d’une archive institutionnelle d’exiger le dépôt des articles déjà validés par les pairs et pouvant être utilisés pour la promotion, la titularisation, l’évaluation ou l’examen interne des chercheurs.
SOLUTION 3: DÉVELOPPER DES OUTILS DE VALORISATION DES PUBLICATIONS SCIENTIFIQUES • À la suite de l’Initiative de Budapest sur le libre accès de février 2002, il existe deux voies de valorisation des publications scientifiques : la voie verte (Green Road) et la voie dorée (Gold Road). • La voie dorée concerne la diffusion des articles scientifiques dans les revues en libre accès (Open Access Journals).
• La voie verte vise, quant à elle, le dépôt des publications scientifiques dans une archive ouverte.
DIFFICULTES AVEC LES ARCHIVES OUVERTES •
Il existe une difficulté à financer la production des revues pour qu’elles soient en libre accès.
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Il est recommandé d’utiliser des modèles économiques alternatif:
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le modèle classique du « lecteur-payeur » ou les revues sont en vente et offrent une possibilité d’abonnement pour les individus et les institutions, notamment les bibliothèques.
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le modèle innovant de l’ « auteur-payeur » qui parait plus approprié au libre accès. Ici, les frais de publications sont à la charge des auteurs, de leur institution ou de l’organisme qui financent leurs travaux de recherche. De nombreux organismes de financement de la recherche encouragent les auteurs à rendre leurs travaux accessibles en libre accès.
l’auteur d’un article n’est pas toujours la personne qui paie pour sa diffusion en libre accès.
BIBLIOTHÈQUES NUMÉRIQUES ET LES BLOGS • La création des bibliothèques numériques n’est pas encore très populaire en Afrique. • Au Sénégal: les collections des bibliothèques numériques du Sénégal dont: • • • • • • • •
la Bibliothèque SIST Sénégal, la collection de la Bibliothèque Universitaire de l’Université Cheick Anta Diop du Sénégal (BUCAD), la collection de l’École Inter États des Sciences et de Médecine Vétérinaire de Dakar (EISMV), la collection de l’Institut d’Ontolo-stomatologie (IOS), la collection de l’Institut Sénégalais de Recherche agricole (ISRA), la collection de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB),
la collection du Programme du Troisième Cycle Interuniversitaire (PTCI) d’économie de Dakar, la collection de la Conférence des Instituts d’enseignement de la recherche économique et de gestion en Afrique (CIEREA).
• En Afrique du Nord, le Maghreb Virtual Science Library (MVSL), l’ Arabic Digital Library, le Memory of Modern Egypt (Digital Library of the Modern History of Egypt) ou encore le projet e-Omed (espace numérique ouvert pour la Méditerranée).
• Cameroun : le projet de création d’une bibliothèque numérique de l’Institut Français du Cameroun, lancé par la jeune leader Carole Kameni, ainsi que le projet THEMERATHEQUE consistant à créer une bibliothèque numérique des thèses, mémoires et rapports produits dans les universités camerounaises, lancé par la leader Niclaire Prudence NKOLO
BLOGS • l'anecdote « Publish, I am perish » lancé par F. Nyamnjoh en février 2008. • Selon cet auteur-éditeur, vaut mieux publier ses travaux sur son site web personnel que de passer par un éditeur classique qui ne garantit guère la visibilité.
• Au moins, sur les sites personnels, les auteurs sont sûrs d'être lus (ou précisément d'être visibles) alors qu'avec les éditeurs, la publication peut être lente, longue ou même trop tard. Un auteur peut donc bien publier et périr.
TECHNIQUES DE RECHERCHE SUR INTERNET ET OUTILS NUMÉRIQUES DE RÉFÉRENCEMENT DOCUMENTAIRE
RECHERCHE DOCUMENTAIRE SUR INTERNET
• Maitriser les techniques de recherche (simples et avancées) sur Google. • Utiliser les mots clés pertinents • Mettre en place une veille documentaire automatique • Google Alerts • Outils RSS: Netvibes, Hootsuite, Feedreader •
GESTION DES REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES • 1- Récupérer plus facilement des références bibliographiques
• 2 - Mieux organiser et gérer ses références • 3 - Editer automatiquement sa bibliographie au bon format
• 4 - Partager ses références
OUTILS NUMÉRIQUES POUR LA SCIENCE LIBRE
SCI-HUB OU LA LUTTE CONTRE LA CONFISCATION DES SAVOIRS. • Lancé le 5 septembre 2011 par la Kazakhe Alexandra Elbakyan: • « Nous luttons contre l’inégalité de l’accès à la connaissance dans le monde. La connaissance scientifique devrait être accessible à tout un chacun, quels que soient son niveau de revenus, son statut social, son lieu de vie, etc. »
• Equivalent de Google dans la mise à disposition gratuite d’articles scientifiques. • Combat les géants du marché de l’édition scientifique comme Elsevier, ACS etc. • Aujourd’hui, Sci-hub donne accès, gratuitement, à + de 70 millions d’articles de chercheurs, et a + de 500 000 téléchargements par jour, selon les chiffres du site.
• Consultez la dernière adresse URL du site ici: https://twitter.com/scihub_love
UNPAYWALL • Contrairement à Sci-Hub, Unpaywall qui fut aussi lancé en 2011 par Heather Piwowar, Jason Priem et Cristhian Parra, n'est pas considéré comme illégal par les éditeurs scientifiques.
• En fait, près de la moitié des articles recherchés en ligne sont disponibles quelque part en version gratuite et libre d'accès.
• Unpaywall est donc une base de données de plus de 20 millions d'articles accessible par un moteur de recherche.Par exemple, lorsqu'un chercheur tombe sur un article en accès protégé et payant, Unpaywall cherche si une version gratuite — et légale — est stockée quelque part.
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Et la recherche est plus facile grâce à l’extension pour le navigateur
GOOGLE SCHOLAR • L’extension de Google Scholar vous permet de rechercher automatiquement la disponibilité d’un article scientifique en version gratuite, en passant par les réseaux sociaux académiques comme ResearchGate ou Academia, où des chercheurs téléchargent leurs articles sans être systématiquement autorisés à les déposer par les éditeurs .
OPEN ACCESS BUTTON • Le projet Open Access Button (OAB) a pour but de nous faire rebondir, gratuitement et légalement, d’un option payante à une alternative libre.
• Contrairement au Google Scholar Button, l’OAB ne dépouille pas les réseaux sociaux académiques. Si une version gratuite de l’article est disponible, celleci s’ouvre directement.
KOPERNIO
• Cette extension de navigateur ( Firefox ou Chrome), créé par des chercheurs de l’Imperial College de Londres, a un double objet: • reconnaître l’affiliation de l’utilisateur à une Université et donc ouvrir les articles au format PDF en fonction des abonnements de sa bibliothèque ;
• ouvrir en complément des versions gratuites des articles quand elles existent.
LAZY SCHOLAR • Cette extension de navigateur dispose de nombreuses fonctionnalités : • la recherche automatique d’une version gratuite de l’article ; • La mise à disposition de diverses mesures de citations
• L’outil est capable de faire de nouvelles recommandations, balayant notamment les listes de PubMed pour suggérer de nouveaux articles
• Lien d’accès: http://www.lazyscholar.org/ •
CONCLUSION • •
L’Afrique accuse un grand retard par rapport aux pays occidentaux.
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Au lieu de publier à l’étranger, les chercheurs et chercheuses pourront trouver au sein même de l’Afrique un espace où valoriser leurs publications scientifiques grâce au développement des outils en libre accès.
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Nous estimons que pour donner une visibilité globale à l'information scientifique, il urge de la mettre en ligne en vue d'avoir une ouverture globale sur le monde car, l'Internet n'a pas de frontières.
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Notre suggérons d’accroître la pénétration d’Internet en Afrique, d’introduire des politiques et stratégies en faveur du libre accès (dans les universités), de développer des archives ouvertes et des revues électroniques en libre accès, ainsi que de créer des bibliothèques numériques et des blogs.
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De nombreuses barrières à la promotion du libre accès subsistent, notamment le financement.
La situation de l’OA dans les pays africains francophones est plus inquiétante que dans les pays anglosaxons.
Face à la rareté du financement du développement des outils en Open Access, quel modèle économique faudra-t-il mettre en œuvre pour couvrir les coûts de leur création et pérennisation?
• QUESTIONS?