Le Surnom au Moyen Empire. Repertoire, procedes d'expression et structures de la double identite du debut de la XIIe dynastie a la fin de la XVIIe dynastie 8876535837, 9788876535833 [PDF]


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French Pages 146 [77] Year 1986

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Le Surnom au Moyen Empire. Repertoire, procedes d'expression et structures de la double identite du debut de la XIIe dynastie a la fin de la XVIIe dynastie
 8876535837, 9788876535833 [PDF]

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Zitiervorschau

STUDIA POHL )ISSERTATIONES SCIENTIFICAE DE REBUS ORIENTIS ANTIQUI

13 PASCAL VERNUS

LE SURNOM AU MOYEN EMPIRE

Répertoire, procédés d'expression et structures de la double identité du début de la Xlle dynastie à la fin de la XVIIe dynastie

LE SURNOM AU MOYEN EMPIRE

! j

!

E PONTIFICIO INSTITUTO BIBLICO ROMAE 1986

ROME BIBLICAL INSTITUTE PRESS 1986

The Pontifical Biblical Institue dedicates this séries to the memory of P. Alfred Pohl, founder of its Faculty of Ancient Near Eastern Studies. Stadia Pohl reproduces in offset studies on Ancient

" L e sujet aussi bien, s'il peut pa­ raître serf du langage, l'est plus en­ core d'un discours dans le mouve­ ment universel duquel sa place est déjà inscrite à sa naissance, ne serait-ce que sous la forme de son nom propre".

Near Eastern history and philology, and is intended particularly to benefit younger scholars who wish to présent the results of their doctoral studies to a wider public.

J. L A C A N

AVERTISSEMENT Ce petit travail vise un triple but, prosopographique, que,

philologi­

anthropologique.

PROSOPOGRAPHIQUE

ISBN 88-7653-583-7 & JURA EDITIONIS ET VERSIONIS RESERVANTUR STAMPATO IN ITALIA PRESSO LA ELETTRONGRAF. ROMA

La plus grosse partie de la documentation du Moyen Empire est con­ stituée par des monuments destinés à fixer pour l'éternité des noms de particu­ liers. Certes, il reste encore bien du chemin à parcourir avant que cettefinsoit pleinement atteinte; mais, à tout le moins, ces nom sont toujours commémo­ rés au XXe siècle de notre ère, même si ce n'est que par les égyptologues! Lesquels affrontent, en effet, un immense matériel, pour l'essentiel composé de titres et d'antkroponymes. Ils peuvent déplorer, assurément, le peu d'in­ scriptions royales ou d'autobiographies bien dodues; mais reste l'état des faits, incontournable. Aussi est-ce une tâche primordiale que d'ordonner et de classer ces monuments privés du Moyen Empire, tout à la fois innombrables et dispersés. La voie a été magistralement ouverte par l'admirable étude de W. K. Simpson, The Terrace of the Great God at Abydos: the Offering Chapels of Dynasties 12 and 13. Très précieuse aussi, la commode collection de dossiers réunis par D. Franke, Personendaten aus dem Mittleren Reich (20.-16. Jahrhundert v. Chr.) (Âgyptologische Abhandlungen 41), dont je

VI

AicrtissL-mcn!

n'ai pris connaissance que trop récemment pour l'utiliser systématiquement. Le présent travail contribuera, même modestement, à affiner la prosopographie du Moyen Empire, grâce aux notices individuelles et aux regroupements de documents dans lesquels la même personne se désigne parfois sous deux noms différents. On sait, pour l'Epoque tardive, les services qu'a rendus et rendra encore longtemps l'élégante plaquette de H. De Meulenaere, Le sur­ nom égyptien à la Basse Epoque.

PHILOLOGIQUE Contrairement à une vue trop naïve, l'onomastique ne s'offre pas im­ médiatement transparente à l'investigation. En dehors des difficultés propres à la lecture de tel ou tel nom propre, les procédés mêmes utilisés pour expri­ mer l'identité, et, plus encore, la double identité, attendaient un éclaircisse­ ment systématique. Ainsi, dans son ouvrage fondamental, Die àgyptischen Personennamen, H. Ranke n'était pas parvenu à élucider la signification de ces noms propres juxtaposés, pourtant abondants au Moyen Empire. Par ailleurs, les valeurs de m.f nfr, "son beau nom", ddw n.f "appelé (aussi)" demeuraient voilées dans un halo d'approximations. Le présent travail inven­ torie les différents procédés mis en oeuvre pour exprimer la double identité, fixe leurs emplois pour le Moyen Empire, distingue les nuances qui tiennent à la diachronie interne à cette période ou à la nature des documents; il s'effor­ ce, aussi, de définir les domaines respectifs, et leurs éventuels chevauche­ ments, du surnom, des épithètes additionnelles, et de la filiation.

ANTHROPOLOGIQUE L'essor de l'ethnographie, et, plus largement, de l'anthropologie, à montré l'intérêt des recherches onomastiques pour l'étude des sociétés, avec ou sans écriture. En ce sens, le présent travail, au delà d'une nomenclature des attestations et d'une étude des procédés d'expression de la double identité, défend aussi une thèse d'anthropologie égyptienne: le sémantisme des noms propres de l'Egypte ancienne, au Moyen Empire à tout le moins, est dominé, derrière les multiples classifications superficielles qui la peuvent occulter, par une structure ternaire où s'opposent aux noms évoquant des êtres prestigieux, des noms qui ne réfèrent qu'au porteur et/ou à ses géniteurs, cette opposition

Vil

Avertissement

fondamentale étant neutralisée dans la troisième catégorie, celle des noms linguistiquement démotivés. La même opposition traverse souvent (plus d'un fois sur deux) la double identité où les deux noms ancrent l'individu, respecti­ vement dans son hic et nunc personnel et dans les représentations idéologi­ ques dominantes de la société où il vit. Bien que de dimensions réduites, ce travail a nécessité de longues et fastidieuses recherches. Parmi ceux qui, d'une manière ou d'une autre, l'ont aidé, l'auteur tient à remercier particulièrement T. G. H. James, conservateur en chef du Département égyptien du British Muséum, et V. Davies qui lui ont facilité, avec une libéralité exemplaire, l'accès aux collections de leur musée, le Père W. Mayer qui a bien voulu lui ouvrir les collections de l'Institut Biblique Pontifical, et le Père Chr. Sturtewagen qui a relu le manuscrit et suggéré maintes améliorations. Enfin, ma reconnaissance va à Mme F. M. Vacante qui a dessiné les hiéroglyphes utilisés ici.

Paris, avril 1985.

PREMIERE PARTIE Répertoire des cas de d©abîe identité, du début de 9a Xlîe dynastie à la fin de la XVIIe dynastie

Dans ce répertoire, chaque personnage figure sous deux entrées, corres­ pondant à chacun de ses noms. Toutefois, la notice complète n'est donnée qu'une fois, sous le nom qui est le premier dans les sources; ainsi, la notice concernant Snwsrt-snb, m.fnfr 'Ity figure sous l'entrée Snwsrt-snb, et non sous l'entrée 'Ity, malgré l'ordre alphabétique. Cette notice comporte: les deux noms et le procédé utilisé pour exprimer cette double identité; la fonction; le nom des parents ou familiers, en particuler, ceux qui portent aussi une double identité; les sources, la date. Bien entendu, les datations proposées, lorsqu'il n'y a pas d'indications précises dans les sources, sont souvent assez larges.1 Chacun sait combien une stèle du règne de Sebek-hotep IV peut ressembler à une stèle du règne d'Amménémès III; d'où, des indications du genre "fin de la Xlle dynastie ou XlIIe dynastie" qui couvrent une période allant du règne de Sésostris II au début, non inclus, de la Deuxième Période Intermédiaire. Le terme "Deuxième Période Intermédiaire" (= D.P.I.) dé­ signe la période qui commence, dans la dernière partie de la XlIIe dynastie, autour du règne du (ou des) pharaon(s) Ddw-ms2, et qui s'étend jusqu'à la

1

Sur la datation des monuments du Moyen Empire, voir Rosati, OA 19, 1980, 269-78; id., Aegyptus 60, 1980, 3-72; Vernus, /ME 22, 1970, 156, n. 4; id., RdE 26, 1974, 112-4; id., Livre du Centenaire (MIFAO 104), p. 187-90; et surtout, Les inscriptions d'Edfou du début de la Xlle dynastie au début de la XVIlle dynastie (à paraître).

2

Que ce Ddw-ms soit ou non le Toutimaios de Manéthon (voir El Sayed, BIFAO 79, 1979, 204-7) importe peu. Ce qui est clair, c'est qu'avec son règne, et celui d'autres pharaons qui le suivent ou le précèdent de très peu. on observe une rupture du postclassicisme qui culmine avec Néferhotep I et Sebek-hotep IV dans les traditions stylisti­ ques et graphiques monumentales. Il est pour le moins plausible de postuler un lien entre cette rupture et la main-mise des Hyksôs sur Memphis (et Licht), qui a dû entraîner la disparition des centres de culture modèles.

2

3

Répertoire des cas de double identité

Première partie

fin de la XVIIe dynastie et la campagne de l'an 3 de Kamosis; elle, se caractérise par la déliquescence des traditions stylistiques et épigraphiques, et, entre autres, par la généralisation de la graphie nouvelle de btp-di-nsw sur les monuments "funéraires". La "première moitié de la Xlle dynastie" s'entend du règne d'Amménémès I au règne, inclus, d'Amménémès II; la "deuxième moitié de la Xlle dynastie", du règne de Sésostris II à celui de Sebkenefrourê. Les noms sont, bien entendu, classés alphabétiquement, mais en respec­ tant, dans la mesure du possible, l'étymologie. Lorsque des noms différents se transcrivent de la même manière, on a ajouté la graphie hiéroglyphique. A noter que 'Intf et Snwsrt sont transcrits comme une unité, mais classés conformément à leur étymologie, c'est-à-dire, respectivement à 'In- et à S-. Les procédés utilisés pour exprimer la double identité sont mentionnés dans chaque notice, explicitement pour rn.f nfr (§ 1-3), ddw n.f (§ 4-6), et pour l'alternance (§ 13-15). La juxtaposition (§ 7-11) est indiquée par / séparant les deux noms. Une double barre // entre deux noms signifie que la double identité est marquée par l'apparat graphique (§ 12). Les noms de femme sont distingués par un astérisque (*).

'I voir Hc-hpr-rC-snb ( 180) alterne avec Hc-bpr-rC-snb (181)

1. mwt(. i) ' 'I.y (|}fl(| )

Fonction: mr st. Mère: ly. Source: stèle de Snwsrtl'Iw-snb, Rio de Janeiro n° 2419. Date: Sésostris III. * 'I.y/Mrt-nb.s3 Fonction: hmt (ntr) drt ntr. Mère: Dwi; Thèbes. Source: Leyde D 127 = Boeser, Beschr. II, pi. XV, p. 6, n. 43; cf. Vandier, Manuel d'archéologie III, p. 274, n.l; LÀ II, col. 802. Date: première moitié de la Xlle dynastie.

1

PN I, 5, 12, ne connaît que des exemples tardifs; pour i + nom de divinité, voir aussi Vittmann, (FIFAO

X),

WZKM

75,

1983, 200, et,

au

Moyen

Empire,

Alliot,

Tell Edfou 1933

p. 36 (22). Toutefois, mwt représente ici mwti.ï), "ma mère", plutôt que la

déesse Moût; il s'agit soit de l'exclamation de la parturiente (cf. Posener, RdE 22, 1970, 205), soit de la reconnaissance de la grand-mère dans la petite fille, par celle qui vient de la mettre au monde, selon une croyance bien connue. 2

Pour 'Ibs, voir Meeks, Année lexicographique I, 1977, n° 770232.

3

Curieusement, Mrt-nb.s est portée par des divines adoratrices saïtes, cf. Yoyotte, RdE 34, 1982-1983, 148. Est-ce la fonction qui déterminerait le nom ou le surnom (dans la mesure où ces princesses étaient vouées dès la naissance à cette fonction)? Ou la statue de Leyde serait-elle une oeuvre archaïsante de la Basse Epoque? Voir, en dernier lieu, Gitton, Les divines épouses de la 18e dynastie (Annales Littéraires de l'Université de Besançon 306. Centre de Recherches d'Histoire ancienne 61), p. 5-6.

4

Première partie

Répertoire des cas de double identité

'I.ylSnni Fonction: îry-ct. Source: CGC 20127. Date: Sésostris III ou après.

'ly-snbl'Imny Fonction: prophète de Souchos. Sources: scarabée B M 37699 = Martin, Seuls n° 52, pi. 20 (25). Date: XHIe dynastie.

* 'I(.y)-w3dt/Ddî Famille du ssnpr-hd 'I.y; avec l.y-snb, 'I.y-C3, 'I.y-w3d, 'I.y-hry-îb. Source: CGC 20695. Date: fin de la X l l e ou XHIe dynastie. ïy-îb 'Iy-m-îcw-îb

* 'Iy.ty ddt.n.s s3t Bbt-Mt) ly.ty Fonction: esclave (hmt). Mère: Bbi-srt(t) (pas nécessairement la mère réelle). Source: P. Brooklyn 35.1446, v° a-b 60 = Hayes, A Papyrus, p. 102, pi. X I . Date: an 1 de Sebek-hotep III.

voir Ddw-Sbk (329) voir Hnty-hty-htp (203)

* 'Ic,t-m-ib 'Ie. tw 'Ich-ms

'Iy-mrwlNfr-k3-rc*, var. Nfr-k3-rcl'Iy-mrw, var. 'Iy-mrw Fonction: vizir. Père: hrp wsht 'Iy-mrw; mère: S3t-lmn. Sources: statue Louvre A 125; statue Heidelberg 274; statue de Karnak; statue d'Eléphantine (sanctuaire de Hk3-îb); stèle de Karnak; graffito du Ouâdi Hammâmât (Goyon) n° 87; scel­ lé d'Abydos; édition d'ensemble: Labib Habachi, Bulletin du Centenaire (Suppl. BIFAO 81), 1981, 29-39, pi. IÏI-IX. Voir aussi, von Beckerath, JNES 18, 1958, 264sq; id., Untersuchungen, p. 98; Hayes, CAH II, chapitre II, p. 12; Labib Habachi, Serapis 6, 1980, 49; Franke, Verwandtschaftsbezeichnungen, p. 99. Et, pour les noms, Rosati Castelluci, Aegyptus 60, 1980, 12, n. 31 ("abbreviazione") et Vernus, RdE 23, 1971. 194, n. 7. Date: règnes de Sebek-hotep I V et Neferhotep I. Iy-mrw

'ly-nfri 'ly-n-hb 'ly-hr-nfrt

4

voir * Hwyt( 193) voir 'Imny (47) voir Ddw-ntr (327)

(tw écrit û.%;) 'Iw.f-n.i deuxième nom de ...w Fonction: ouvrier de Cnb-'Imn-m-h3t. Mère: S3t-... Source: P. Kah. VI. 14, v° 37 = Griffith, Hieratic Papy ri, pi. X I V . Date: Amménémès III. * 'Iw.s-n.i

voir * Shmt-htp.tî (313)

(iw écrit r>\) * 'Iw.f-snb5 'Iw.f-snb * 'Iw.f-snb 'Iw-nfr 'Iw-nfr 'Iw-snb 'Iw-snb 'Iw-snb 'Iw-snb 'Iw-snb 'Iw-snb

voir Ibw (13) voir 'Imny (46) voir S3-Spdw (250) voir H3-Cnb.f (162)

Le nom Nfr-k3-rc est porté par un pharaon, quelque peu suspect, Nb-îry-r-Sw II, cf. von Beckerath, Umersuchungen, p. 289, XVII, 7; Leahy, Orientalia 46, 1977, 493. Il ne saurait convenir si sa place se situe vraiment à la XVIIe dynastie. Nfr-k3-rc référerait alors à un roi très ancien (Pépy II, par exemple), ou à un pharaon de la XHIe dynastie méconnu.

5

5

voir * W3h-k3 (92) voir Nbti( 141) voir * S3t-3st (252) voir S3-B3stt (242) voir Snwsrt (207) voir 'Intf (62) voir Wsr-cnh (98) voir Nwb-k3w-rc-snb (130) voir Hnty-hty (348) voir Hnty-htp (199) voir S3-W3dyt (240)

Pour les noms propres du type iw.f-snHw), voir Roccati, RSO 47, 1972, 150.

6 9

'Iw-snb dd.n.fsmt (écrit T ^ ^ * ' ) Fonction: smsw h3yt. Père: 'ly; mère: Mîn-htp; un frère: 'Iw-snb. Source: Louvre C 236. Date: XHIe dynastie. 'Iw (