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Mémoire de fin d’études :
Réalisé par : MARBOUH Aicha HASBI Chaymae EL BOUAYADI Youness
Encadré par: Mr. OUATMANE Mustapha
REMERCIEMENT
Nous tenons à exprimer notre reconnaissance à notre cher professeur Monsieur OUATMANE Mustapha. Nous le remercions de nous avoir encadré, orienté, aidé et conseillé tout au long de la préparation de ce mémoire. Nous adressons nos sincères remerciements à tous les professeurs, intervenants notamment Monsieur le Vice-Doyen BOUAYAD Abdelghani et toutes les personnes qui par leurs paroles, leurs écrits, leurs conseils et leurs critiques ont guidés nos réflexions et ont acceptées de nous rencontrer et répondre à nos questions durant notre recherche. Nous tenons également à remercier nos chers parents qui ont toujours été là pour nous. Enfin, nous remercions tout particulièrement, Monsieur Mustapha NAMI responsable de département du patrimoine immatériel à la direction du patrimoine à RABAT et Monsieur le secrétaire général de la région MEKNESTAFILALET
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Sommaire : Avant-Propos……………………………………………………………5 Partie I : Le concept du Patrimoine immatériel………6 Chapitre 1 : Soubassements théoriques du patrimoine immatériel………………………………………………7 Section 1 : le patrimoine immatériel…………………..8 Section 2 : le rôle de l’Unesco dans la préservation du patrimoine immatériel………………………………….13 Chapitre 2 : les enjeux du patrimoine immatériel au Maroc………………………………………………………………………20 Section 1 : Positionnement international du Maroc au titre du patrimoine immatériel………………………21 Section 2 : Avantages et difficultés liés au patrimoine immatériel au Maroc…………………………33
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Partie II : Développement socio-économique: Approche et spécificités régionales (Cas de la région MEKNESTAFILALET)………………………………………..39 Chapitre 1 : l’impact du patrimoine immatériel sur le développement socio-économique…………………....40 Section 1 : le patrimoine immatériel comme levier incontournable au développement socioéconomique………………………………………………….41 Section 2: Le niveau du développement socioéconomique au Maroc……………………………………..44 Chapitre 2 : Développement socio-économique cas de région MEKNES-TAFILALET………………………………………50 Section1 : Questionnaire sur le patrimoine immatériel et son impact sur le développement socio-économique : cas de la région MEKNESTAFILALET………………………………………………………..50 Section2 : Rapport synoptique du questionnaire sur le patrimoine immatériel et son impact sur le développement socio-économique : cas de la région MEKNES-TAFILALET………………………………54
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AVANT-PROPOS Le patrimoine est aujourd’hui un concept central dans le débat autour du développement durable et de la recomposition des territoires. Son intégration dans le processus de développement est une nécessité absolue que sa richesse et sa diversité soient une nouvelle approche d’intervention en matière d’aménagement du territoire. Le patrimoine doit être considéré comme un levier de l’action publique et privée, car son développement dans la cadre des pôles, induirait des retombées sociales, économiques, financières, fiscales et environnementales considérables à l’échelle locale et régionale, voire même nationale. Notre mémoire est constitué de deux parties, La première partie se focalise sur le concept du patrimoine immatériel, le premier chapitre s’articule autour des soubassements théoriques du patrimoine immatériel ainsi que
le rôle de
l’UNESCO dans la préservation de ce dernier. Le deuxième chapitre expose les composantes et l’historique du patrimoine immatériel au plus des enjeux qu’il fréquente. La deuxième partie sera consacrée au développement socio-économique et l’impact du patrimoine immatériel sur ce dernier. Dans cette partie on a opté pour la réalisation d’un cas d’étude qui porte sur le rôle du patrimoine immatériel dans l’amélioration du niveau de développement de la région MEKNES TAFILALET
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Première partie : Le Concept du Patrimoine Immatériel
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Chapitre 1 : soubassements théoriques du patrimoine immatériel : Un pays qui s’engage dans la voie du développement durable doit nécessairement mettre en valeur la richesse intangible dont il dispose, au plus juste son patrimoine immatériel qui constitue un socle de richesse économique, sociale et culturelle. La préservation du patrimoine immatériel exige l’engagement de toutes les parties prenantes quoi qu’il s’agisse du rôle des collectivités locales, des gouvernements ou des organisations internationales. Ce chapitre sera consacré dans un premier temps à l’identification et à l’analyse conceptuelle du patrimoine immatériel sur différents niveaux. D’autre part, dans une seconde section nous évoquerons le rôle de l’Unesco dans la préservation et la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.
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Section 1 : le patrimoine immatériel : Le patrimoine immatériel marque de son empreinte l’actualité économique, sociale et culturelle non seulement au Maroc mais aussi à l’échelle mondiale. De même, il constitue un facteur majeur de développement durable des Etats qui s’efforcent à préserver la richesse immatérielle dont ils disposent. En revanche, le patrimoine immatériel se heurte à un problème de conceptualisation chez un bon nombre d’observateurs .Il est tantôt envisagé comme un cadre juridique national et international, tantôt comme un défi administratif multidisciplinaire, tantôt encore comme un levier socio-économique souvent négligé. Tout d’abord, il convient d’emblée de souligner l’étymologie du mot patrimoine. Ce dernier vient du latin « patrimonium ». Ainsi Le latin fait la différence entre ce qui vient de la « mère », le « matrimonium », (« mariage ») et ce qui est relatif au « père », « patrimonium ». Le patrimoine représente donc l’ensemble des biens qu’une personne a hérité de son père ou de sa mère. Le vocable patrimoine prend, dans la terminologie juridique, une signification différente de celle que lui donne le langage courant. « Le patrimoine est l’attribut économique essentiel des personnes, qu’elles soient physiques ou morales. C’est l’ensemble des droits et obligations d’une personne, qui sont dans le commerce et qui ont une valeur économique ou pécuniaire. Il est composé de tous les actifs détenus par la personne. Le patrimoine est aussi une réalité concrète exposée aux influences que subissent les faits économiques et sociaux et qui subit d’une époque à l’autre des variations et des surdéveloppements. Il peut prendre notamment la forme matérielle et/ou immatérielle.
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D’après l’Unesco le patrimoine immatériel peut être défini comme étant « les traditions ou les expressions vivantes héritées de nos ancêtres et transmises à nos descendants, comme les traditions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, rituels et événements festifs, les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers ou les connaissances et le savoir-faire nécessaires à l’artisanat traditionnel ». En revanche, les objets, les espaces culturels et les personnes ne peuvent pas être considérés comme des éléments du patrimoine immatériel, même s’ils peuvent y être étroitement liés. Par exemple, le tissage au doigt du tapis de selle traditionnel pourrait être considéré comme un élément du patrimoine immatériel, mais pas le tapis qui en découle. Quelques Exemples d'éléments du patrimoine immatériel peuvent être illustrés comme suit :
Une forme traditionnelle de musique, de danse ou de jeu
Un rituel marquant un passage important dans la vie d'individus ou de groupes
Une pratique liée à la chasse, à la pêche ou à la cueillette
Une manifestation festive à laquelle participe un grand nombre de membres de la communauté (comme une fête qui souligne le passage des saisons)
La connaissance des usages médicinaux de certaines plantes locales
La fabrication artisanale d'objets.
Le patrimoine immatériel est un patrimoine vivant qui s’enrichit et se transmet d’une génération à l’autre par les porteurs de traditions. Cela d’une part, d’autre part c’est un patrimoine ouvert qui ne trouve véritablement son identité, ne prend toute sa valeur que dans l’interaction avec les citoyens, les chercheurs, les nations… Le patrimoine immatériel s’incarne dans des pratiques qui demandent à se transmettre de façon sans cesse renouvelée. Ces pratiques pourront se
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manifester à petite échelle, sous forme quotidienne ou cyclique, mais également sous forme d’échanges économiques. En effet il peut se comprendre à la fois comme un désir de préserver certaines traditions pour elles-mêmes, et comme une ouverture politique et sociale vers un monde pluriel pour les générations à venir, dans lequel les communautés locales et les regroupements culturels constituent des acteurs de premier plan. Il est clair sur les plans théorique et juridique que la désignation ou l’identification d’un élément du patrimoine immatériel portera toujours sur « les savoir-faire, les connaissances, les expressions, les pratiques ou les représentations » et non pas sur des objets ou des espaces culturels qui leurs sont associés. Les pratiques coutumières, techniques, artistiques, vestimentaires, alimentaires, et linguistiques sont des caractéristiques culturelles qui sont à la base des valeurs communes. Elles méritent d’être documentées, sauvegardées ou brevetées, valorisées et transmises parce qu’elles constituent au même titre que les biens matériels un héritage significatif auquel les individus sont étroitement attachés et dont ils tirent une fierté. Le concept de patrimoine immatériel tel qu'on le conçoit aujourd'hui a vu le jour à mesure que les différents peuples et les différents Etats se sont rendu compte du caractère essentiel et fondamental des pratiques et savoirs traditionnels. Il a émergé en fonction de la croissance accrue des possibilités d'uniformisation des cultures, Plus que le droit au choix et à la différence dans les manières de vivre ou de s'exprimer (y compris selon les usages traditionnels de son groupe), ce sont les conditions de possibilités mêmes de ce droit qui résident au centre de cette vision. Car l'exercice de préservation du patrimoine immatériel, conçu comme incluant un tas d'enseignements et de valeurs pour les générations à venir, n'a de sens pour autant que si les citoyens futurs aient accès et jouissent
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de cette richesse intangible léguée de père en fils et qui constitue une fierté pour l’ensemble de la nation. Pendant des années le patrimoine immatériel fut reconnu dans plusieurs pays du monde comme « folklore » ou « traditions populaires », est devenu aujourd’hui une notion qui s’étale sur de nouveaux sens.
A travers le processus de patrimonialisation, tous les intervenants soulignent la nécessité d'un aval et d'une implication de la part des porteurs ou des groupes concernés (c'est-à-dire les personnes ou groupes de personnes qui détiennent une connaissance ou un savoir-faire dans le domaine du patrimoine immatériel qu’ils ont hérités de leurs ancêtres). Bien davantage que des traces documentaires d'activités passées ou qu'un simple sujet de recherche - en cette ère de la documentation-, Il existe des différences d'approche nationales par rapport au traitement du patrimoine vivant. Plusieurs facteurs jouent dans cette compréhension variée à la fois du rôle des autorités publiques et de la cible des stratégies à appliquer. Parmi ces facteurs, on retrouve d'entrée de jeu le fait que la Convention de l'Unesco de 2003 propose une nomenclature demeurant ouverte quant aux catégories d'éléments susceptibles d'être acceptés par l'Organisation au niveau international. On retrouve bien sur aussi la composition spécifique des éléments culturels transmis de génération en génération sur un territoire. Cela a entre autres pour effet d'appréhender le patrimoine immatériel tantôt comme une sous-section traditionnelle de la culture d'un peuple, tantôt comme un quasi-synonyme de culture locale en général, façonnée et vécue sur le territoire dans la langue de l'endroit, parfois au sein même d'institutions établies. Dans cette dernière circonstance, la Convention de 2003 tend à se
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rapprocher encore davantage de celle sur la diversité des expressions culturelles de 2005, avec laquelle elle entretient à la base des affinités. Grosso modo, la notion de patrimoine englobe les manifestations tangibles telles que les sites archéologiques, monuments historiques et objets conservés dans les musées. Mais il intègre également les fêtes traditionnelles et tout ce qui est désormais inclus dans ce que l’Unesco définit comme patrimoine culturel immatériel.
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Section 2 : Le rôle de l’UNESCO dans la préservation du patrimoine A- Définition du patrimoine culturel immatériel selon l'Unesco : « On entend par patrimoine culturel immatériel les pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire – ainsi que les instruments, objets, artefacts et espaces culturels qui leur sont associés – que les communautés, les groupes et, le cas échéant, les individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel. Ce patrimoine culturel immatériel, transmis de génération en génération, est recréé en permanence par les communautés et groupes en fonction de leur milieu, de leur interaction avec la nature et de leur histoire, et leur procure un sentiment d’identité et de continuité, contribuant ainsi à promouvoir le respect de la diversité culturelle et la créativité humaine. Aux fins de la présente Convention, seul sera pris en considération le patrimoine culturel immatériel conforme aux instruments internationaux existants relatifs aux droits de l’homme, ainsi qu’à l’exigence du respect mutuel entre communautés, groupes et individus, et d’un développement durable. » Bien que fragile, le patrimoine culturel immatériel est un facteur important du maintien de la diversité culturelle face à la mondialisation croissante. Avoir une idée du patrimoine culturel immatériel de différentes communautés est utile au dialogue interculturel et encourage le respect d’autres modes de vie. L’importance de ce dernier ne réside pas tant dans la manifestation culturelle elle-même que dans la richesse des connaissances et du savoir-faire qu’il transmet d’une génération à une autre. Cette transmission du savoir a une valeur sociale et économique pertinente pour les groupes minoritaires comme pour les
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groupes sociaux majoritaires à l’intérieur d’un État, et est tout aussi importante pour les pays en développement que pour les pays développés. Le patrimoine culturel immatériel est :
Inclusif: des expressions de notre patrimoine culturel immatériel peuvent être similaires à celles pratiquées par d’autres. Qu’elles viennent du village voisin, d’une ville à l’autre bout du monde ou qu’elles aient été adaptées par des peuples qui ont émigré et se sont installés dans une autre région, elles font toutes partie du patrimoine culturel immatériel en ce sens qu’elles ont été transmises de génération en génération, qu’elles ont évolué en réaction à leur environnement et qu’elles contribuent à nous procurer un sentiment d'identité et de continuité, établissant un lien entre notre passé et, à travers le présent, notre futur. Le patrimoine culturel immatériel ne soulève pas la question de la spécificité ou de la nonspécificité de certaines pratiques par rapport à une culture. Il contribue à la cohésion sociale, stimulant un sentiment d’identité et de responsabilité qui aide les individus à se sentir partie d’une ou plusieurs communautés et de la société au sens large.
Représentatif: le patrimoine culturel immatériel n’est pas seulement apprécié en tant que bien culturel, à titre comparatif, pour son caractère exclusif ou sa valeur exceptionnelle. Il se développe à partir de son enracinement dans les communautés et dépend de ceux dont la connaissance des traditions, des savoir-faire et des coutumes est transmise au reste de la communauté, de génération en génération, ou à d’autres communautés. Fondé sur les communautés: le patrimoine culturel immatériel ne peut être patrimoine que lorsqu’il est reconnu comme tel par les
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communautés, groupes et individus qui le créent, l’entretiennent et le transmettent ; sans leur avis, personne ne peut décider à leur place si une expression ou pratique donnée fait partie de leur patrimoine.
B- La Convention de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel : Si de nos jours, le concept du patrimoine culturel immatériel est mis en valeur et constitue un levier économique ainsi que la pérennité de cultures et traditions des nations c'est grâce à L’UNESCO qui a été créé le 16 novembre 1945, seule agence spécialisée du système des Nations Unies dotée d’un mandat spécifique dans le domaine de la culture, qui aide ses États membres à élaborer et mettre en œuvre des mesures pour sauvegarder efficacement leur patrimoine culturel. Parmi ces mesures la Recommandation sur la sauvegarde de la culture traditionnelle et populaire de 1989, par la Déclaration universelle de l’UNESCO sur la diversité culturelle de 2001 et par la Déclaration d’Istanbul de 2002 adoptée par la troisième Table ronde des ministres de la culture, Considérant la profonde interdépendance entre le patrimoine culturel immatériel et le patrimoine matériel culturel et naturel . La Conférence générale de l'UNESCO a adopté en 2003, à sa 32e session, la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, fruit d'efforts engagés de longue date, depuis la fondation de l'UNESCO, avec la rédaction de rapports et l'organisation de conférences destinés à étudier et reconnaître la diversité des identités culturelles du monde. La Convention de 2003 est, parmi les instruments normatifs de l'UNESCO dans le domaine de la culture, l'un des principaux pour l'élaboration d'activités destinées à la promotion de la diversité culturelle. Cette dernière a été proposé et soutenu
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par Koichiro MATSUURA Directeur général de l'UNESCO (1999-2009) .Cette initiative a été adopter par ce dernier après sa présidence du comité du patrimoine mondial de 1989 à 1999. Il a découvert qu'il y avait des vides dans la Convention du patrimoine mondial de 1972 sans nier que cette dernière représente un instrument très réussi mais elle ne couvre que le patrimoine culturel matériel .A l'aide des efforts qui ont été faits au cours des années 1990, il s'est inspiré pour proposer le changement d'un cadre juridique pour la sauvegarde du patrimoine immatériel au niveau international ainsi qu'une nouvelle Convention après avoir atteindre le poste du directeur de l'Unesco qui est celle de 2003. L'adoption de la Convention de 2003 revêt une importance majeure et primordiale pour l'ensemble de l'humanité car elle est le premier texte international à définir un cadre politique, juridique, administratif et financier en matière de sauvegarde du patrimoine immatériel. La Convention de 2003 assure la viabilité du patrimoine culturel immatériel par l'identification, la documentation, la recherche, la préservation, la protection, la promotion, la mise en valeur, la transmission (essentiellement par l'éducation formelle et non formelle), ainsi que la revitalisation des différents aspects de ce patrimoine. De manière plus large, elle défend fièrement l'identité et la diversité culturelles des peuples de ce monde, et contribue au dialogue, au respect et à la paix entre les cultures. La Convention a vu le jour le 17 octobre 2003, suite à son adoption par la Conférence générale de l'UNESCO lors de sa 32éme session. Elle est née des insuffisances de la Recommandation de 1989 sur la sauvegarde de la culture traditionnelle et populaire, premier instrument normatif international en la matière, mais n'ayant qu'une force morale.
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Les buts de la Convention sont la sauvegarde et le respect du patrimoine culturel immatériel des communautés - y compris celles autochtones - des groupes et des individus, ainsi que la sensibilisation à son importance, et enfin la coopération et l'assistance internationales. Elle s'inspire du mécanisme de la Convention de 1972 concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel. La sauvegarde est envisagée grâce à la création d'un Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, composé de représentants des Etats parties qualifiés dans les divers domaines du patrimoine culturel immatériel. Sur proposition des Etats membres, ce Comité sera chargé d'élaborer et de mettre à jour deux listes: la liste représentative du patrimoine culturel immatériel, et celle pour sa sauvegarde urgente. S'il ne fait nul doute que la responsabilité première de la sauvegarde du patrimoine présent sur son territoire incombe à l'Etat partie, la Convention laisse une place importante aux acteurs locaux dans l'identification (inventaires, article 12), la définition des éléments du patrimoine culturel immatériel et la gestion de ce patrimoine. Le succès de cette Convention reposera d'ailleurs sur l'implication et la participation des communautés (article 15, article 11 alinéa b) dans la sauvegarde de leur patrimoine. En vertu de la Convention, les activités de sauvegarde seront financées par un fonds, constitué en Fonds-en-dépôt, dont les ressources proviendront notamment des contributions des Etats Parties, ainsi que des fonds alloués à cette fin par la Conférence générale de l'Unesco, des versements, dons ou legs faits par des Organisations du Système de l'ONU, des personnes publiques ou privées . La Convention est entrée en vigueur le 20 avril 2006 et compte à ce jour 50
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Etats parties. ( à condition que l'expression culturelle se trouve sur le territoire d'un Etat partie à la Convention). Afin de réaliser plus efficacement ses objectifs, la Convention met également en place des mécanismes de coopération et d’assistance internationale, par l'intermédiaire notamment du Fonds du patrimoine culturel immatériel. Conformément au chapitre 1 des Directives opérationnelles, la sauvegarde du patrimoine figurant sur la Liste de sauvegarde urgente et la création d'inventaires se voient accorder une liste de sauvegarde urgente : critères de sélection (Article 18) :
P.1 Le programme, le projet ou l’activité implique une sauvegarde telle que définie à l’Article 2.3 de la Convention. P.2 Le programme, le projet ou l’activité aide à la coordination des efforts de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel au niveau, régional, sous-régional et/ou international. P.3 Le programme, le projet ou l’activité reflète les principes et les objectifs de la Convention. P.4 Si le programme, le projet ou l’activité est déjà terminé, il a fait preuve d’efficacité en termes de contribution à la viabilité du patrimoine culturel immatériel concerné. S’il est encore en cours ou planifié, on peut raisonnablement s’attendre à ce qu’il contribue substantiellement à la viabilité du patrimoine culturel immatériel concerné. P.5 Le programme, le projet ou l’activité a été ou sera mis en œuvre avec la participation de la communauté, du groupe ou, le cas échéant, des individus concernés, et avec leur consentement libre, préalable et éclairé.
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P.6 Le programme, le projet ou l’activité peut servir de modèle, selon le cas sous-régional, régional ou international, à des activités de sauvegarde. P.7 L'(es) État(s) partie(s) soumissionnaires, l'(es) organe(s) chargé(s) de la mise en œuvre et la communauté, le groupe ou, le cas échéant, les individus concernés sont d’accord pour coopérer à la diffusion de bonnes pratiques, si leur programme, leur projet ou leur activité est sélectionné. P.8 Le programme, le projet ou l’activité réunit des expériences susceptibles d’être évaluées sur leurs résultats. P.9 Le programme, le projet ou l’activité répond essentiellement aux besoins particuliers des pays en développement.
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Chapitre 2 : les enjeux du patrimoine immatériel au Maroc : Le Maroc recèle un héritage culturel extrêmement riche et diversifié. Les occupations humaines ayant évolué dans ce territoire depuis les débuts de la Préhistoire ont produit continuellement des cultures aussi bien immatérielles que matérielles qui constituent aujourd’hui ce que nous qualifions de « civilisation marocaine ». La position géographique du pays lui a certainement conféré la qualité de carrefour de courants culturels divers qui ont enrichi au cours des temps immémoriaux le substrat de la culture marocaine. Dans ce chapitre, nous allons mettre en relief le patrimoine immatériel marocain en se focalisant plus particulièrement sur le positionnement international de ce dernier ainsi que les opportunités dont il bénéficie et les obstacles qui entravent la bonne gestion de ce patrimoine vivant.
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Section 1 : Positionnement international du Maroc au titre du patrimoine immatériel : A- Le patrimoine immatériel marocain : ses composants, son historique : Le patrimoine culturel immatériel a suscité l’intérêt des instances internationales au cours des trois dernières décennies du XXème siècle. Cela s’est traduit a travers différents textes élaborés sous formes de recommandations, de résolutions et conventions. Le Maroc a fortement contribué à ce processus
notamment à travers la proclamation des Chefs-
d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité. L’espace culturel JAMMA EL FNA était parmi les premiers éléments à être proclamés comme tel en 2001. L’adoption par l’UNESCO de la convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel en 2003 est venue supplanter ce système des proclamations en apportant une meilleure définition a cette part intangible du patrimoine culturel de l’humanité. Le Maroc a ratifié cette convention le 6 juillet 2006 et depuis, il n’a cessé d’apporter sa contribution substantielle a sa mise en œuvre notamment en y proposant des éléments marocains pour inscription sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Cette ratification de la Convention a amené le Ministère de la Culture marocain, principal organisme compétent pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel du pays, à adapter son organigramme à cette nouvelle donne en créant en 2006 un Service entièrement dédié à "l'inventaire du patrimoine culturel immatériel". La quasi-totalité des gestionnaires du patrimoine culturel au Maroc ont suivi leur formation spécialisée au sein de l’Institut National des Sciences de
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l’Archéologie et du Patrimoine (INSAP). Celui-ci dispense plus particulièrement une formation dans le domaine de l’Anthropologie. Plusieurs institutions publiques et associatives (Ministère de la Culture, INSAP, Ministère de l’Artisanat, Institut Royal de la Culture amazighe, Centre Cinématographique Marocain, etc.) disposent d’une documentation très riche concernant les différentes catégories du patrimoine culturel immatériel du Maroc. L’inventaire de celui-ci est géré principalement par les services compétents du Ministère de la Culture en collaboration avec ses partenaires pertinents selon des instruments méthodologiques appropriés dont notamment un système informatisé nouvellement créé à cet effet. Parallèlement
à
ces
différentes
performances
institutionnelles
et
méthodologiques, l'instauration d'autres mesures de sauvegarde ont été dernièrement mises en place. Il s'agit plus particulièrement de l'élaboration d'une nouvelle loi régissant le patrimoine culturel national et d’un projet de mise en œuvre d'un processus de reconnaissance des "Trésors humains vivants". D’autres mesures contribuant à la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel se rapportent, entre autres, à l’élaboration d’une stratégie patrimoniale nationale dite « Patrimoine 2020 », dédiée notamment à la promotion des festivals patrimoniaux, à l’encouragement des mécanismes de diffusion de l’information et des connaissances, etc. Par ailleurs, l’organisation de journées d’études, de séminaires, de colloques, l’implication des ONG et leur encadrement étatique, l’insertion de la composante culturelle dans les politiques territoriales de développement local, etc., contribuent à la connaissance, à la revitalisation et à la sauvegarde des expressions patrimoniales immatérielles marocaines.
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La mise en valeur du patrimoine culturel immatériel à travers sa reconnaissance et le respect des pratiques communautaires est renforcée par l’organisation de campagnes de sensibilisation, par la formation et le renforcement des compétences locales au sein des ONG œuvrant dans le domaine culturel et par l’implication du milieu scolaire dans les programmes visant la prise de consciences de l’importance du patrimoine culturel immatériel. La gestion du patrimoine culturel au Maroc est assurée officiellement à l'échelle gouvernementale par le Ministère de la Culture. Celui-ci est doté à cet effet d'une "Direction du patrimoine culturel" dédiée selon ses prérogatives, à l’inventaire, à la gestion, à la réhabilitation, à la sauvegarde et à la mise en valeur de tous les aspects du patrimoine culturel national. Au sein de cette Direction, la Division de l'Inventaire et de la Documentation du Patrimoine (DIDP) englobe un service spécifiquement chargé de l'inventaire et de la documentation du patrimoine culturel immatériel. Au sein du même Ministère de la Culture, une autre Direction est dédiée à la promotion des arts. Elle contribue selon les tâches qui lui incombent à promouvoir des aspects importants du patrimoine culturel immatériel comme les festivals patrimoniaux par des appuis financiers et par la mise à disposition des compétences organisationnelles. Elle contribue également à la promotion de quelques aspects des arts de spectacle nationaux. Le projet de loi en cours de validation concernant la gestion du patrimoine culturel national comporte neuf article entièrement dédiés au patrimoine culturel immatériel et s'intéressent essentiellement aux modalités de la création conceptuelle des éléments immatériels, de leur sauvegarde et de leur valorisation.
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Par ailleurs, plusieurs acteurs publics (Départements ministériels, institutions de recherche, centres spécialisés, universités, etc.) et des ONG interviennent et coopèrent pour assurer la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel par tous les moyens disponibles. Cela concerne essentiellement des programmes de sensibilisation, de documentation, d'inventaire, de revitalisation et de sauvegarde proprement dite. Par exemple, l’Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM) a été créé en 2001 pour promouvoir une grande partie des aspects immatériels de la culture amazighe marocaine. Le Ministère de l’Artisanat a contribué substantiellement ces dernières années à la sauvegarde des savoir-faire liés à l’artisanat marocain par une stratégie qui s’inscrit désormais dans le long terme et grâce à des actions concrètes touchant directement la mise en valeur des métiers traditionnels et leur transmission aux générations futures.
B- Les éléments du patrimoine immatériel Marocain inscrit dans la liste représentative de l’UNESCO : Concernant le patrimoine culturel immatériel du Maroc, il comporte les productions culturelles immatérielles des Marocains depuis la nuit des temps jusqu’à nos jours. Certaines changent lentement au cours du temps comme les croyances ou les gestes, d’autres changent plus vite comme les traditions vestimentaires, la plupart sont continuellement recréées et adaptées au contexte culturel du moment, d’autres disparaissent sans laisser de traces. Une partie de ce patrimoine inclut les compétences nécessaires à la fabrication, la décoration, l’utilisation et l’entretien des outils, d’objets, d’instruments quel
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que soit le métier qui les fabrique et les matériaux qui servent à leur fabrication. Il en est ainsi des ustensiles de cuisine , de l’ameublement , du coutume , de l’habillement et de la parure , des instruments agricoles et industriels et autres outils de travail des matières premières , de la pèche , des mines , des instruments de musique , des objets religieux , etc. . La somme des compétences nécessaires à la fabrication de ces objets font appel à des gestes, des postures, des paroles et des rituels codifiés et connus de tous les membres de la profession. Chaque objet, quel qu’en soit le procédé de fabrication, la matière, la forme l’usage, la destination, est dépositaire du savoir-faire invisible qui lui donne naissance, la manie, l’entretient, le transforme. Dans une deuxième composante de ce patrimoine culturel, l’objet, s’il est présent, est moins un support principal qu’un prétexte, un moyen, parfois même un symbole. Les us, les coutumes, les traditions, les connaissances et les savoirs en sont autant d’expressions représentatives. Chaque région , mieux , chaque recoin du territoire national recèle un nombre impressionnant de manifestations diverses de par leur mode d’expression ( langues amazighe , arabe dialectal marocain , arabe classique ) , leur champ ( religieux , profane , festif , cérémoniel , funèbre , etc. .) , chacune renvoyant à un mode de vie spécifique , un enracinement local particulier , des influences extérieures plus ou moins importantes . Il est ainsi des rites de passage ( naissance , puberté , mariage , mort ) ; il est de même des littératures orales ( contes , récits , légendes , mythes , devinettes , adages , etc. ) il est également de tous les savoirs accumulés pendant des centaines , sinon des milliers d’années ( agropastoral , artisanal , marin , météorologique , médicinal , esthétique , etc. ). Si les entrées citées plus haut se retrouvent partout et à toutes époques, leur mise en œuvre témoigne d’une
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diversité impressionnante que ce soit au niveau du support linguistique utilisé, des contenus et des modes de transmission. Nonobstant la variété et la richesse des expressions du patrimoine culturel immatériel du Maroc, une unité certaine y existe réellement et se manifeste dans une culture spécifique qui a forgé une personnalité non moins spécifique. Que l’on soit au Sahara ou en Méditerranée, en montagne ou en plaine, en ville ou en campagne, en bord de mer ou à l’intérieur du pays, une vision semblable du monde se profile derrière une diversité apparente. Certes, le patrimoine culturel immatériel au Maroc est très riche et varié. Mais seuls six éléments qui sont inscrits :
L’espace culturel JAMAA EL FNA : Il a été proclamé chef-d’œuvre du patrimoine Oral et immatériel de l’Humanité par UNESCO en 2001 et inscrit sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité en 2008, enraciné dans la culture millénaire du Maroc. Il est une source d’inspiration pour de nombreux créateurs dans les domaines du théâtre, de la musique et du chant traditionnel, de la littérature et de la peinture. Les formes d’expression culturelle de l’espace sont le produit d’un savoir-faire particulier qui fait appel à des techniques authentiques et variées selon la nature de chaque spectacle (La HALQA, les récits de contes, charmeurs de serpents, danseurs, amuseurs de foule, acrobates). Jamaa El Fna représente également un exemple unique en son genre d’un espace qui favorise la continuité d’une tradition en perpétuel renouvellement. Elle est le produit d’une vielle tradition culturelle ancestrale.
Le Moussem de TAN TAN :
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Il a été proclamé chef d’œuvre du patrimoine Oral et immatériel de l’Humanité par l’UNESCO en 2005 et inscrit sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel en 2008. Ce dernier est un véritable rassemblement annuel de plusieurs milliers de nomades appartenant à différentes tribus du Sahara marocain qui viennent partager leur diversité et richesses culturelles, en faisant un témoignage vivant à sauvegarder et à valoriser en tant que patrimoine immatériel de l’humanité. Il constitue un voyage à travers le patrimoine culturel des nomades et témoigne du solide attachement des habitants des provinces du sud à leurs origines et à leurs traditions.
L’art de la fauconnerie : (Tribus Kwassem et Oulad Ferej, Sidi Bennour – El Jadida, Région de Doukkala-Abda, Maroc) La fauconnerie est ‘’un patrimoine humain vivant ‘’, a été inscrit par l’UNESCO sur la Liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité en 2010 dans le cadre d’une candidature multinationale. L’art de la fauconnerie ou de la chasse au vol est une manière traditionnelle qui consiste à élever et à éduquer le faucon (ou autre rapace) en lui apprenant à chasser la proie et de la ramener à son maitre. Autrefois pratiqués pour des raisons de subsistance, elle a très vite pris d’autres dimensions plutôt d’ordre ludique et sportif fortement imprégnées de sentiment de noblesse, d’orgueil, de fierté, de partage et d’expression de liberté. La fauconnerie est ainsi devenue un art et une tradition ancestrale que les praticiens considèrent comme faisant partie de leurs référentiels culturels. Elle reflète, malgré la diversité des contrées ou elle est encore exercée, une universalité des pratiques et des symboles
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permettant de rapprocher les peuples et de les unir autour d’une référence culturelle commune.
La Diète Méditerranéenne : (L’Art culinaire et gastronomique de CHEFCHAOUEN ) Elle a été inscrite sur La Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité en 2010, dans le cadre d’une candidature multinationale (Espagne, Grèce, Italie, Maroc). L’art culinaire constitue un élément fondamental de l’identité culturelle et civilisationnelle des peuples. La cuisine marocaine reflète la diversité et la richesse qui sont celles des spécificités culturelles de chaque région du territoire marocain. Plusieurs mets et manières de faire sont des éléments uniques qui caractérisent les modes de subsistance des populations marocaines au cours des temps immémoriaux. Des saveurs et des odeurs font souvent des références inextricablement liées à des territoires et à des produits de terroirs spécifiques. Le choix de la localité de CHEFCHAOUEN comme communauté emblématique de la ‘’Diète méditerranéenne ‘’, s’est avéré pertinent en raison de sa proximité de la Méditerranée, creuset de civilisations qui ont marqué toute l’humanité d’aujourd’hui.
Le Moussem des Cerises de Séfrou : Le Festival des cerises de Séfrou a été inscrit par l’UNESCO sur La Liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité en décembre 2012. Le Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel a estimé que le Festival des cerises de Séfrou satisfait aux critères d’inscription sur la liste représentative à savoir la contribution du festival à assurer la promotion et la visibilité du patrimoine immatériel parmi les communautés ayant des formes
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similaire d’expressions culturelles, la contribution de la population locale, des organisations non gouvernementales et des détenteurs individuels à la préparation de la candidature en fournissant la documentation et l’information nécessaires et procurant leur consentement libre, préalable et éclairé, et l’insertion du festival dans un inventaire du patrimoine culturel immatériel, géré et mis à jour par le Ministère de la culture. L’inventaire des éléments culturels liés au Festival des Cerises de Séfrou a été réalisé en collaboration avec le Conseil municipal de la ville de Séfrou et avec la participation effective des ONG notamment l’Association « HAB LAMLOUK » et le Réseau associatif de Séfrou. Ces dernières, représentatives des communautés détentrices du festival, ont pris part aux travaux d’identification, de documentation et de mise à jour qui ont servi pour établir l’inventaire du festival.
L’Argan Marocain : L’inscription de l’Argan Marocain au patrimoine immatériel de l’UNESCO intervient dans le cadre de la 9ème Session du Comité Intergouvernemental de Sauvegarde du Patrimoine Culturel Immatériel qui se tient au siège de l'Organisation onusienne à Paris, du 24 au 28 novembre 2014. L'élément «l'Argan, pratiques et savoir-faire liés à l'arganier» a été inscrit, jeudi 27 novembre 2014 par l'Unesco, sur la Liste représentative du patrimoine culturel
immatériel
de
l’humanité.
Cette inscription intervient dans le cadre de la 9ème Session du Comité Intergouvernemental de Sauvegarde du Patrimoine Culturel Immatériel qui se tient au siège de l'Organisation onusienne à Paris, du 24 au 28 novembre 2014. Utilisée essentiellement dans l'alimentation, l'huile d'argan est également exploitée dans des recettes de pharmacopée ancestrale et dans des préparations
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cosmétiques qui font l'objet d'une demande qui ne cesse de s'accroître.
Il est à signaler que l'inscription de cet élément accompagnera, également, le plan des oasis et d'arganier qui couvre la période 2011-2020, lancé, en 2011, par le ministère de l'Agriculture et de la Pêche maritime, et qui vise la réhabilitation de 200 000 ha d'arganier et l'extension de sa culture en conduite moderne sur 5 000 ha et l'augmentation de la production de l'huile d'argan pour atteindre, en 2020, 10 000 tonnes/an, actuellement estimée à 4 000 tonnes/an.
A rappeler que cette inscription intervient au lendemain de l'adoption par le Conseil exécutif de l'Unesco du projet de décision présenté par le Maroc, lors de la 195ème Session du Conseil exécutif qui s'est tenue au siège de l'Organisation en octobre dernier et qui affirme notamment que "le capital immatériel est une composante fondamentale du développement humain et que le patrimoine culturel immatériel, qui repose sur les traditions culturelles des peuples, représente une ressource fondamentale pour le développement durable qui doit être prise en considération dans les objectifs de développement durable pour l'après-2015 ». Au plus des éléments officiellement inscrits auprès de l’UNESCO, le MAROC travaille sur deux projets en cours d’exécution considérés comme principaux symboles du patrimoine immatériel Marocain, qui sont :
Caftan : Aujourd'hui, Le caftan, nommé aussi « Takchita » dans sa version sophistiquée, est l'un des divers composants du patrimoine vestimentaire marocain. Le caftan marocain est unique au monde grâce tout d'abord à ses origines à la fois
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romaine, de l’Andalousie Mauresque mais aussi grâce au génie artisanal marocain comme dans les grandes villes de Fès d'où est originaire la « Lebsa dial joher », robe pour les princesses mauresques (marocaines), andalouses ou encore « kairouanaises » ainsi que Marrakech et son inspiration afro-berbère mais aussi Tétouan avec la « Keswa Lakbira » ou encore la « Chedda Chamalia » et Rabat avec sa coiffe nommée « Touqida ». Toutes les broderies, les ethnies et la culture marocaine ont amené le caftan à se faire une place à part entière dans le monde de la mode et à être le seul à encore exister dans le patrimoine arabomusulman.
Gnaoua : L’ambition des organisateurs du festival « Gnaoua » n’a pas de limites. Il y a quelques mois, une demande officielle pour inscrire le festival dans le patrimoine mondial immatériel de l’IUNESCO a été formulée auprès de l’organisation onusienne. Objectif : sauvegarder cet art représentatif de la richesse culturelle africaine. Mais aussi, préserver cette musique qui ne cesse de séduire un très large public de tous horizons. Pour rappel, la ville d’Essaouira abrite également deux autres grands rendezvous artistiques de renommée mondiale : le festival Printemps des Alizés et le festival des « Andalousies Atlantiques ». Seule Essaouira au Maroc abrite autant de festivals sur l’année. Une fois n’est pas coutume, la ville d’Essaouira accueillera cette année 2015 la 18e édition du festival « Gnaoua » au mois de mai et non pas en juin, comme ça a été le cas depuis le début de cette manifestation. Un rendez-vous devenu désormais incontournable pour les adeptes de la musique « gnaouia » et des amateurs des musiques du monde. Un évènement
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qui se veut pour ses promoteurs comme étant un véritable carrefour des musiques et des cultures du monde. On espère que la notoriété de ce festival et son engagement pour les valeurs de l’universalité plaideront pour l’inscription de cet événement au patrimoine oral et immatériel de l'UNESCO. Lors du festival, l’Heure Bleue tient à la disposition de ses clients le programme complet des spectacles.
Section 2 : Avantages et Difficultés liés au patrimoine immatériel au Maroc :
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A- Les avantages du patrimoine immatériel : La conscience de cette relation entre culture et développement souligne l'importance fondamentale du patrimoine culturel immatériel, des pratiques culturelles vivantes, des expressions et des systèmes de connaissances qui donnent un sens aux communautés, qui expliquent le monde et lui donnent vie. Illustration parfaite d'une gestion attentive des ressources naturelles et de la transmission des connaissances accumulées avec le temps, le patrimoine culturel immatériel est une source d'expérience pleine de vitalité qui repose au cœur de nos identités. C'est en effet en son sein que se trouvent les réponses à de nombreux problèmes. La culture traditionnelle et populaire, qui fait partie du patrimoine universel de l’humanité, est un puissant moyen d’affirmation de l’identité culturelle des différents peuples et groupes sociaux et constitue la source principale de la création contemporaine. Vu l’extrême précarité des formes de la culture traditionnelle et populaire, en particulier celles qui se rattachent à la tradition orale, et le risque de les voir disparaître, il convient de reconnaître pleinement leur rôle et d’agir pour les protéger des menaces dont elles sont l’objet. Corrélativement, la dénomination de « trésors humains vivants » ainsi que « la proclamation des chefs-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité » sont apparus et ils ont fait l’objet d’une reconnaissance officielle.
a- Les trésors humains vivants : Les trésors humains vivants sont des personnes qui détiennent un savoir et/ou un savoir-faire dans le domaine du patrimoine culturel immatériel. Ces
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personnes excellent dans la pratique de la connaissance et/ou savoir-faire ancestrale qu’elles possèdent. Le trésor humain vivant est une femme ou un homme expérimenté, il peut être maître artisan, conteur, musicien, danseur ou autre. Il a une parfaite maîtrise de son art qui s’inscrit dans une tradition culturelle enracinée dans l’histoire de sa communauté. En 1993, l’UNESCO a créé le programme des trésors humains vivants afin d’inciter les Etats à créer des systèmes visant à identifier et reconnaître les détenteurs de connaissances et savoir-faire dans le domaine du patrimoine culturel immatériel, et à mettre en œuvre des mesures en vue de la transmission des connaissances et savoir-faire détenus par les trésors humains vivants. En tant que système institutionnel, les trésors humains vivants consistent à sélectionner chaque année des personnes qui témoignent d’une parfaite maîtrise d’un domaine donné du patrimoine culturel immatériel, de les distinguer et de les valoriser en les proclamant trésors humains vivants. Les personnes ainsi reconnues par la communauté nationale ont des droits et des obligations. Les droits concernent à titre d’exemple la couverture médicale pour faciliter l’accès au soin en cas de maladie, la cotisation pour la retraite afin de bénéficier des revenus lorsqu’elles n’ont plus la capacité d’exercer leur travail, une allocation financière pour les encourager à améliorer et transmettre leur savoir et/ou savoir-faire aux générations futures. En ce qui concerne les obligations, ils se résument essentiellement à la prise en charge d’apprentis pour le transmettre le savoir et/ou savoir-faire que le trésor humain vivant détient et collaborer avec les chercheurs pour la documentation et l’archivage du patrimoine culturel immatériel les concernant.
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b- La proclamation des chefs-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité : En novembre 1999, le conseil exécutif de l’UNESCO a décidé la création d’une distinction internationale intitulée proclamation par l’UNESCO des chefsd’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité. Après l’adoption de la distinction internationale dédiée aux chefs-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel, l’UNESCO a demandé aux Etats membres de soumettre des dossiers de candidature avant le 31 décembre 2000. E tant donné l’importance de la place Jemaâ El Fna comme initiatrice de ce processus engagé par l’UNESCO, il était tout à fait prévu qu’elle soit le premier espace culturel du MAROC à être présenté pour cette distinction, d’autant plus que le règlement n’autorisait qu’une seule candidature tous les deux ans par pays. Sur 32 dossiers, l’espace culturel de la place Jemaâ El Fna fit partie des 19 espaces et formes d’expression culturels proclamés chefs-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité par l’ancien directeur général de l’UNESCO, KOÏCHIRO Matsuura le 18 mai 2001.
B-Les difficultés attachées au patrimoine immatériel marocain : 35
Malgré ses avantages évidents, le patrimoine immatériel est fréquemment ignoré dans les milieux du développement, est à tort réduit au folklore et aux rituels, et est dépeint comme n'ayant d'importance que pour l'économie du tourisme et de l'artisanat. Dans les cas les plus négatifs, il est même associé à des coutumes dangereuses, immuables et archaïques. De nombreuses études ont toutefois clairement démontré qu'il servait quotidiennement, au sein des communautés de tous les continents, à lutter contre toutes sortes de
problèmes,
des
pénuries
alimentaires
aux
changements
environnementaux, en passant par les problèmes de santé et d'éducation ou la prévention et la résolution des conflits. De leur côté, la société civile, les institutions et les acteurs politiques, tant régionaux que nationaux ou internationaux, ne sont pas restés insensibles à cette question du patrimoine immatériel. Ce patrimoine est l’affirmation d’une culture traditionnelle et populaire et est le garant de la diversité culturelle. Il est, en raison de sa précarité, soumis au risque de disparition, d’où l’enjeu des inventaires, des travaux de recherche et d’études de terrain dans la mesure d’une valorisation permanente. Le patrimoine immatériel en sa qualité de patrimoine vivant est constamment menacé par l’effet de la mondialisation qui ne cesse de bouleverser la société internationale et d’éradiquer le patrimoine culturel immatériel. De plus, on remarque que Les gens ont tendance à dénigrer le traditionnel et à s’accrocher de plus en plus de la modernité. Face à ce problème, le MAROC a pris au sérieux l’initiative de la préservation de son patrimoine immatériel à cause des directives imposées par les institutions internationales en la matière, ce qui amène à la nécessité de la
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préservation de cette donne face à toute sorte de contraintes qui risquent de la mettre en péril. Les missions d'inventaire organisées par la Direction du patrimoine culturel au Maroc ont, au cours de ces dernières années, ciblé plus particulièrement le monde rural car il offre encore énormément d'aspects culturels immatériels encore vivants mais qui s'avèrent de plus en plus menacés de disparition sous l'effet des changements globaux qui s'opèrent aujourd'hui et qui touchent les modes de vie et les traditions culturelles ancestrales. Les effets de la mondialisation et l'hégémonie de la modernité affectent d'une manière croissante beaucoup de formes traditionnelles d'expression, de création, de pratiques. En outre, la fiche élaborée pour la transcription des données issues des travaux de terrain englobe une rubrique spécifiquement dédiée à l'état de viabilité de l'élément, objet de documentation et d'inventaire. Cette rubrique est instruite notamment au travers des déclarations des communautés concernées quant à leur perception du rôle que joue l'élément en question dans leur vie de tous les jours, selon qu'elles le considèrent encore primordial ou qu'elles le dénigrent en faveur d'autres formes plus "modernes". C'est un défi majeur auquel s'affronte notre pays car au-delà de la difficulté de persuader les communautés à garder vivantes leurs traditions culturelles, l'insuffisance des moyens financiers et plus particulièrement des ressources humaines compétentes entravent souvent l'accomplissement d'une telle tâche.
Il n’existe toujours pas de mécanisme juridique moderne qui s’intéresse à la protection du patrimoine immatériel ou les détenteurs du savoir-faire. Ainsi, Il
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convient d’emblée de souligner que la loi 22-80 promulguée le 25 décembre 1980 avait pour objectif de protéger le patrimoine culturel national. La notion de patrimoine n’étant pas d’un usage généralisé à l’époque, la loi concerne plus spécifiquement trois types de biens culturels : Les monuments historiques : BAB MANSOUR LAALEJ par exemple ; Les sites archéologiques : comme par exemple, le site de volubilis ; Les objets conservés dans les musées : les tapis du musée DAR SI SAÏD à titre d’exemple. En revanche, l’une des lacunes de la loi 22-80 est qu’elle ne couvre pas ce que nous appelons aujourd’hui le patrimoine immatériel. C’est l’une des raisons pour lesquelles, nombreux sont les professionnels et les citoyens qui appellent à une révision de la loi 22-80, ou même à l’abrogation de cette loi en vue de la promulgation d’une nouvelle loi qui tient compte cette fois-ci de tout le patrimoine national. Bien que le patrimoine culturel immatériel en tant que tel ne soit pas à proprement parler suffisamment intégré dans les programmes scolaires du système éducatif marocain.
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Deuxième partie : le développement socioéconomique : Approche empirique et spécificités régionales
Chapitre 1 : l’impact du patrimoine immatériel
sur le développement socio-économique : 39
La quantification et l’analyse de la dimension socio-économique du développement, s’inscrit dans la logique du renforcement de la capacité des populations à s’insérer dans le processus de création des richesses. A cet égard, le patrimoine immatériel constitue un vecteur de développement socioéconomique des régions. Ce dernier nourrit la diversité culturelle et la créativité humaine. Il peut aider à relever de nombreux défis contemporains du développement durable tels que la cohésion sociale, l’éducation, la sécurité alimentaire, la santé ou la gestion durable des ressources naturelles. Il est également une source non négligeable de revenus et d’emplois. Dans ce chapitre, nous allons dévoiler les retombés du patrimoine immatériel en matière de développement économique et social.
Section 1 : le patrimoine immatériel comme levier incontournable au développement socioéconomique : 40
Le patrimoine immatériel, nourrit la diversité culturelle et la créativité humaine. Il peut aider à relever de nombreux défis contemporains du développement socio-économique. Il est également une source non négligeable de revenus et d’emplois. Les activités du patrimoine culturel sont rarement considérées comme un secteur majeur de l’activité économique, même si elles occupent dans les représentations ou les images qui en sont données une place symbolique importante. Les estimations statistiques les plus larges ne lui permettent guère de dépasser en termes d’activité ou d’emploi un demi-point de PIB ou de population active. Mais si on considère les filières à la base desquelles les activités patrimoniales se situent, du tourisme culturel à l’artisanat d’art, ces dernières deviennent une base possible du développement économique et social. Quand on parle du « patrimoine «, d’activités patrimoniales ou même « d’emploi patrimonial «, on doit avoir à l’esprit ces deux ensembles : celui des activités patrimoniales au sens strict, en général comme secteur des monuments, musées, collections, archives et bibliothèques ; celui des filières patrimoniales, regroupant celle du tourisme culturel, de l’artisanat d’art, des produits dérivés, du multimédia, etc. A cela s’ajouteront le délicat problème de l’extension quasi-illimité de la notion de patrimoine et la nécessité de le définir de manière conventionnelle. Dans tout pays en développement comme le cas du Maroc, la délimitation et la valorisation de l’identité culturelle locale peuvent faire de la sauvegarde du patrimoine un moyen de lutte contre la pauvreté. Aujourd’hui, on voit bien dans tous les pays de l’Afrique du Nord le lien de causalité entre disparition de certains éléments du patrimoine culturel immatériel au Sahara et l’appauvrissement matériel ainsi que la marginalisation sociale.
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La sauvegarde d’une expression culturelle vivante qui s’impose n’est pas aisée, surtout lorsqu’il s’agit d’un pays en voie de développement. La solution de concilier sauvegarde et utilisation économique du patrimoine n’est pas exemple malheureusement de difficultés et de périls. Car on peut craindre, comme dans le cas de plusieurs éléments patrimoniaux, que certains d’entre eux s’accompagnent parfois d’effets pervers (folklorisation du patrimoine pour répondre aux besoins des touristes) et aboutissent à une banalisation du patrimoine immatériel qui pourrait conduire à la perte de l’identité patrimoniale. Le collage et l’assemblage d’éléments patrimoniaux parfois complètement étrangers à la culture locale comme c’est le cas de la fabrication des chaussures berbères, des Babouches et dans l’affichage sur les murs des restaurants et des boutiques d’une panoplie d’objets de la production artisanale, montre que la tendance bascule souvent vers une instrumentalisation économique du patrimoine ce qui représente une réelle menace d’uniformisation et d’appauvrissement culturels. Certains pensent qu’il y a bien dans tout cela quelque chose du domaine de la construction d’un décor devant répondre aux attentes des touristes. La politique de sauvegarde et de valorisation du patrimoine culturel, qui veut réconcilier identité culturelle et logique économique, doit être vue comme le financement, d’un bien public. Ainsi chaque individu porteur ou récepteur du patrimoine est responsable de sa transmission pour permettre de partager les éléments de la diversité culturelle. Les gestionnaires publics ont également un rôle important à jouer au sein des institutions et des collectivités territoires. Les réseaux sociaux numériques pourront aussi faciliter la reconnaissance partagée du patrimoine immatériel. Sensibilisation, formation, inventaire, protection, classement sont aujourd’hui des actions à entamer d’urgence, mais à travers une
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politique du patrimoine conçue à l’intérieur d’une politique nationale culturelle et basée sur des expertises scientifiques, anthropologiques et économiques. Divers régions du monde pensent accéder à la modernité en substituant du neuf à de l’ancien : négligeant la dimension culturelle et patrimoniale dans les projets d’aménagement, de planification, et de développement territoriaux, ce qui se traduit par des pertes en termes d’espaces urbains, de lieux de mémoire ou encore de traditions et pratiques sociales. Dans la majorité de ces projets, collaboration entre acteurs nationaux et autorités locales dans la mise en œuvre de la politique relative à la gestion et à la valorisation du patrimoine reste faible. Pourtant, grâce à l’innovation technique, la préservation du patrimoine pourrait être à l’origine di développement économique, socioculturel et du rayonnement de tout un pays.
Section 2: Le niveau du développement socio-économique au Maroc :
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La quantification et l’analyse de la dimension socio-économique du développement, s’inscrit dans la logique du renforcement de la capacité des populations à s’insérer dans le processus de création des richesses, et à acquérir les aptitudes d’une autoprotection durable contre les divers dénuements aussi bien humains que monétaires. Le développement ne doit pas, en effet, être confondu avec la croissance, dans la mesure où il se fixe d’autres objectifs que la simple augmentation du PIB, il peut donc exister une croissance sans développement dans la mesure où les besoins fondamentaux de tous les hommes ne sont pas couverts ; il est par contre possible d’imaginer un développement sans croissance dans un pays où le PIB par tête n’augmenterait pas, mais qui parviendrait à une justice sociale et à une réduction des gaspillages au profit des besoins essentiels de sa population [ exemple d’une réforme agraire très égalitaire dans une société très rurale]. L’analyse économique du développement humain renvoie à deux concepts fondamentaux ; la pauvreté et les inégalités sociales. Une première base théorique de réponse, fut l’hypothèse de Kuznets (Prix Nobel de l’économie en 1971), selon celle-ci, à des niveaux de revenu très par habitant faibles, l’inégalité des individus d’une population commence par augmenter et s’accentuer à mesure que le revenu moyen par habitant augmente, cette inégalité diminue par contre lorsque le niveau de développement mesuré par le revenu par tête par exemple, atteint un seuil très avancé. Pour se faire une idée sur l’évolution et les niveaux de l’inégalité au Maroc depuis l’indépendance, nous allons examiner les dépenses en consommation des 10% les plus pauvres et les 10% les plus riches, en se basant sur les statistiques
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officielles du Haut-Commissariat au Plan, plus précisément les résultats de l’enquête nationale sur les niveaux de vie des ménages. Année
1960
1971
10% plus pauvres
3.30%
10% plus riches
25%
1984-85
1998-99
2000-01
2006-07
1.20% 1.90%
2.60%
2.63%
2.60%
37%
31%
32.13%
33.10%
30%
Dépenses en consommation des ménages Autrement dit la part des 10% les plus aisés est plus de 12.7 fois celles des 10% les plus pauvres. En outre en 2007, et ayant à l’esprit qu’il s’agit d’une mesure du bienêtre, il est frappant de relever que la dépense annuelle moyenne entre les 10% les plus pauvres du milieu rural, et les 10% les plus riches du milieu urbain du pays est plus de 18.6 fois. Avec ces chiffres il est évident qu’on ne peut pas s’attendre à une baisse de l’inégalité en matière de dépense. Evolution de l’indice de GINI : Définition : le coefficient de Gini est un nombre variant entre 0 et 1, où 0 signifie l’égalité parfaite et 1 signifie l’inégalité totale. Les pays historiquement égalitaires ont un coefficient de GINI de l’ordre de 0.2, les pays les plus inégalitaires ayant un indice de GINI de l’ordre de 0.6 (Brésil).
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Année
1960
1971
1984-85
Indice de GINI
0.340
0.408 0.392
1998-99
2000-01
2006-07
0.395
0.406
0.407
Il est clair que les différentes politiques économiques poursuivies ou subies depuis l’indépendance ont un effet négatif, ou au moins non positif sur les parts relatives
des
consommations
des
pauvres.
Il est nécessaire de se poser la question sur les effets des politiques économiques poursuivies au Maroc, et leurs capacités distributives sur le bien-être de la population,
en
vue
de
réduire
les
inégalités.
Nous allons tenter d’analyser de façon sommaire l’efficience des instruments de redistribution en l’occurrence les transferts indirects via la caisse des compensations, et la fiscalité (la TVA). La fiscalité : Comment la fiscalité atteindra l’objectif d’équité, tant que la taxation porte sur les dépenses de consommation, voire de base que sur ceux qui sont liés à un niveau de vie élevée [par exemple : les engins et matériel de transport, article de chasse, articles de décoration, Appareils électronique], la TVA a passée de
30%
à
20%
entre
1984
et
2008.
Ainsi la TVA ne tient pas en compte de la capacité contributive de l’acheteur contribuable, paradoxalement des produits de base ont vu leur charge fiscale s’alourdir sensiblement, des produits exonéré ont vu leur taux passer de 7% (sucre, alcool à bruler, pâtes alimentaires) à 14%, d’autres ont passé de 7% à
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14%(huile alimentaire) et même de 7% à 20% (cafés, confitures, allumettes) sur la même période entre 1984 et 2008. Les pays élaborent des systèmes de protection sociale afin de limiter la pauvreté et éviter les inégalités, et maintenir les prix des matières de base dans des niveaux raisonnables, cette régulation se fait grâce
à un mécanisme de
compensation basé sur les prélèvements de péréquations et des versements des subventions à la production et à la consommation des produits de base, ces organismes ont un poids budgétaire lourds, en guise d’illustration le déficit de la caisse des compensations à dépasser en 2007 la barre de 20 Milliards de dirhams. Certes le Maroc via la caisse des compensations à réussi à stabiliser les prix des céréales, le sucre et le gaz butane, mais il est nécessaire de s’interroger sur la qualité
de
distribution
de
celle-ci.
Dans ce sens une étude menée par deux ingénieurs de l’INSEA en Juin 2008 pour le compte de la banque mondiale a stipulé le caractère très inégalitaire des subventions au Maroc La dite étude a procédé à un diagnostic technique moyennant différents indicateurs d’inégalité. Faisant guise de stéthoscope, ces indicateurs ont permis de ressortir de manière très distincte l’inégalité de la distribution des subventions et ce sur les différentes couches à la population marocaine. Tous les résultats recueillis vont dans le même sens et affirment sans exception que les subventions profitent beaucoup plus aux plus riches et que ce sont ceux qui en ont le plus besoin qui n’en bénéficient que faiblement. Comme preuve à l’appui, l’indice de Gini montre que les 10% les plus favorisés de la population reçoivent 25% de la subvention alors que les 10% les moins favorisés ne reçoivent que 1,81%.
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Une subvention très mal répartie au sein de la population et pesant trop lourd sur les finances de l’Etat peut se trouver très bonne candidate à la suppression. Il est donc légitime et même logique de penser à supprimer un système qui, en termes de budget, demande beaucoup et, en termes de résultats, offre peu. Mais ceci reste à prouver car la subvention remplit bel et bien un grand rôle de soutien sans lequel un pourcentage non négligeable de la population se verrait sombrer dans la pauvreté. Le quatrième et dernier chapitre présente, moyennant une série de scénarios simulant la suppression des subventions, comment la structure sociale du Maroc risque de se fragiliser si ce démantèlement venait à être effectué. Il est clair à présent que le scénario de la suppression n’est pas la meilleure option qui devrait être considérée et que d’ores et déjà le dilemme devient cornélien. Il est également légitime de se poser la question sur l’ampleur de la vision sociale dans les politiques de l’Etat, prenons l’exemple du TGV, ce projet énorme va nous couter 20 Milliards de dirhams, le budget d’investissement du ministère de l’éducation et de 3.1 milliards DH, le chantier de l’INDH à un budget de 10 Milliards de dirhams !!! Le système de santé souffre aussi de plusieurs problèmes : pression sur les établissements de soins, la mauvaise organisation des services d’urgence, grand déséquilibres entre les régions et entre les milieux rural et urbain. Le taux de mortalité maternelle est 227 pour 100.000 naissances, le taux de mortalité infantile est de 40 pour 1000 ; le Maroc n’est pas bien loti en capacité litières totales des établissements hospitaliers, l’offre globale du royaume est de 37520 lits, en rapportant se chiffre à la population marocaine on obtient un ratio de 1 lit par 800 habitants soit 12.5 lits pour 10.000 habitants (l’Algérie 17 lits
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pour
10.000
la
Tunisie
24
lits
pour
10.000).
Une enveloppe de 1.5 Milliards est consacrée à la modernisation de 21 hôpitaux marocains dont Ibn Sina de Rabat soit 0.075 TGV pour 21 hôpitaux. Encore, l’axe constitué par les régions du Gharb Chrarda-Beni Hassen, Rabat, Salé, Zemmour Zaïre qui abrite 26.28% de la population marocaine emploie 50.79% des médecins, ne serait-il pas le Maroc utile ? L’Etat à chercher toujours à détourner le débat social, en faisant l’éloge de la croissance économique, une trêve d’ironie, la vérité est bien que le PIB n’est plus un indicateur pertinent de la santé et du progrès de nos sociétés. Parce qu’il ne prend pas en compte la dégradation de l’environnement, et qu’il ne dit rien des inégalités et du bien-être individuel et collectif. Le PIB augmente quand l’Etat dépense des milliards dans la construction des routes qui s’effondrent l’hiver de l’année de suite, il augmente quand nous devons climatiser nos locaux faute de pouvoir ouvrir les fenêtres pour cause de bruit ou de pollution, il augmente encore quand nous passons des heures en voiture pour nous rendre à notre travail.
Chapitre 2 : Développement socio-économique cas de région Meknès-Tafilalet :
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Section1 : Questionnaire sur le patrimoine immatériel et son impact sur le développement socio-économique : cas de la région MEKNES-TAFILALET :
QUESTIONNAIRE POUR UNE ETUDE DE CAS : Volet de recherche : Mémoire de licence portant sur le thème « patrimoine immatériel et développement socio-économique : cas de la région de MEKNES TAFILALET.
Aux responsables de la direction du patrimoine et de la province de MEKNES :
Bien que fragile, le patrimoine immatériel a pris naissance à mesure que les différents peuples et les différents gouvernements se sont rendu compte du caractère fondamental des pratiques et savoirs ancestraux. Il peut se comprendre comme une ouverture politique, économique et sociale vers un monde pluriel pour les générations à venir, dans lequel les collectivités locales et les regroupements culturels constituent des acteurs de premier plan.Dans le cadre d’appuyer notre projet de recherche, nous comptons sur vous pour lire et compléter ce questionnaire. Cette enquête représente une part importante de l'étude. Votre participation est prépondérante pour accomplir et concilier notre travail de recherche avec la réalité socio-économique.
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1) Qu’est-ce que le patrimoine immatériel selon vous ? C’est l’ensemble des savoirs, savoir-faire, pratique et coutumes ancestraux qui sont transmis d’une génération à l’autre par ces détenteurs. 2) Qu’en pensez-vous du patrimoine immatériel marocain ? Très riche, varié et menacé 3) Quelles sont les mesures prises par votre organisme en vue de la préservation du patrimoine immatériel marocain ? On inventorie et on fait des propositions pour le classement du patrimoine immatériel. Il y’a une base de données où on insère les informations issus des travaux de terrain, on documente le patrimoine immatériel, on le met sous forme de fiches.
4) Est-ce qu’elle existe une stratégie nationale pour la préservation et la valorisation du patrimoine immatériel au Maroc ? Il n’y a pas une stratégie nationale dédiée au patrimoine immatériel. Il y a une stratégie sectorielle au niveau du ministère de la culture qui concerne tout le patrimoine culturel en général. 5) Quelles sont les opportunités liées au patrimoine immatériel marocain ? Le patrimoine culturel immatériel marocain est à la base de la diversité culturelle. Il se caractérise par sa richesse et sa variété.
6) Quelles sont les contraintes qui entravent la bonne gestion de notre patrimoine immatériel ?
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La nature du patrimoine immatériel en sa qualité du patrimoine vivant, il est constamment menacé. D’abord, il est menacé par la modernité, on dénigre même ce qui est traditionnel et on s’accroche de ce qui est moderne. Ainsi, la loi 22-80 pour la sauvegarde du patrimoine national ne couvre pas ce que nous appelons aujourd’hui le patrimoine immatériel. 7) Quels sont les éléments qui font partie du patrimoine immatériel et qui sont reconnus à l’échelle international ? La Place du Jamaa El Fna / Moussem de TAN TAN / La Fauconnerie / La Diète Méditerranéenne / Festival des Cerises de Séfrou / Argan On travaille actuellement sur Gnaoua et le Caftan qui sont les éléments du patrimoine immatériel et qui méritent d’être inscrit dans la liste représentative du patrimoine immatériel de l’humanité. 8) Selon vous, qu’il est l’impact du patrimoine immatériel sur le développement socio-économique au niveau de la région MEKNESTAFILALET ? Le patrimoine immatériel est une ressource au développement durable, n’importe quel élément du patrimoine immatériel peut être exploité au niveau économique. Donc c’est une manière de sauvegarder et d’en tirer profit. L’intégration des détenteurs du savoir-faire aux événements festifs constitue une source de développement socioéconomique pour ces derniers.
9) Y’a-t-il un plan au niveau de la région qui vise la préservation et la valorisation du patrimoine culturel dont jouit la région?
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Il existe une convention de partenariat pour la réalisation du programme de financement, d’entretien et d’implication du patrimoine urbain bâti de la ville historique de Meknès. C’est un programme qui s’étale sur une durée de 3 ans (2015-2018) et qui nécessite un investissement de 20 millions de dirhams. 10)
Qu’en est-il de la contribution de la région de MEKNES-TAFILALET à
la formation du PIB national ? La moitié des régions créent plus de trois quart du PIB national. La région de MEKNES-TAFILALET enregistre une contribution de 5.5% au PIB national. Il faut noter que la région de MEKNES-TAFILALET a enregistré une hausse du PIB régional au même niveau que celle de la moyenne nationale à 3.1% en 2011/2012.
Merci de votre précieuse collaboration.
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Section2 : Rapport synoptique du questionnaire sur le patrimoine immatériel et son impact sur le développement socio-économique : cas de la région MEKNES-TAFILALET : La mission fondatrice, incontestable, de conservation et de transmission du patrimoine culturel immatériel aux générations futures est une obligation morale et culturelle de l’Etat et de tous les détenteurs de ce patrimoine vivant. La direction du patrimoine à Rabat sous tutelle du ministère de la culture est responsable de l’inventorisation, la sauvegarde et la transmission aux générations futures du patrimoine immatériel de l’humanité. Alors que nous sommes convaincus par sa diversité culturelle, sa richesse et sa variété, le patrimoine immatériel marocain est un atout majeur pour l’attractivité des territoires, l’équilibre économique, l’identité et la cohésion sociale. La question de la sauvegarde et la préservation du patrimoine immatériel a fait couler beaucoup d’encre dans les dernières années. Au niveau national, il n’y a pas une stratégie dédiée principalement au patrimoine immatériel. Mais, il existe plutôt une stratégie sectorielle au niveau du ministère de la culture qui concerne tout le patrimoine culturel. Au niveau régional, le patrimoine immatériel est une ressource au développement durable, n’importe quel élément du patrimoine immatériel peut être exploité au niveau économique. Donc c’est une manière pour le sauvegarder et d’en tirer profit. Ainsi, l’intégration des détenteurs du savoir-faire
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aux évènements festifs constitue une source de développement socioéconomique pour l’ensemble de la région. Le tourisme patrimonial est un exemple concret, puisque à travers les évènements festifs et les visites guidées payantes, cela aura un impact positif sur l’hôtellerie, la restauration, les loisirs, les transports, ainsi que le chiffre d’affaires des artisans et détenteurs du patrimoine immatériel. Dans la région de MEKNES TAFILALET, il existe un projet pour la réalisation du grand théâtre de MEKNES (2016-2017) avec une enveloppe budgétaire de l’ordre de 70 millions de dirhams. Les bailleurs de fonds pour ce projet sont : La région de MEKNES TAFILALET La province de MEKNES Le ministère de l’habitat Le ministère de l’intérieur Le ministère de la culture La construction de ce nouvel édifice va permettre sans aucun doute à la région de se doter d’un espace culturel dédié à l’implication et la mise en valeur du patrimoine culturel immatériel dont jouit la région. Quant à la contribution de la région de MEKNES TAFILALET à la formation du PIB national, la région contribue à 5.5% dans la création du PIB national, avec une hausse du PIB régional au même niveau que la moyenne nationale (3.1%). En effet, quatre régions créent près de la moitié de la richesse nationale (49.5% du PIB en valeur) où la région du Grand-Casablanca enregistre (20.7% du PIB), de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer (12.2%) suivie de Marrakech-Tensift-Al Haouz (8.4%)
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et de Chaouia-Ouardigha (8.2%). Ce qui montre que la création de la richesse pour la région reste encore limitée voire insuffisante. Cela est dû entre autres, à la structure des activités économiques de la région où le secteur primaire (agriculture) continue d’être l’apanage de la région, avec une modeste contribution des secteurs secondaire et tertiaire. En outre, à partir de la figure 1 (voir annexes) on peut remarquer que le PIB régional par tête dans la région MEKNES TAFILALET est compris entre 20000 à moins de 25000 dirhams. Il s’agit là d’une contribution médiocre qui se situe audessous de la moyenne nationale qui se maintient à 25386 dirhams. De ce fait, il est clair qu’une mise en valeur et une implication du patrimoine immatériel dans les stratégies de développement régionales serait nécessaire suite aux retombées économiques et sociales qu’offre le patrimoine immatériel. Et par conséquent, accroître la part contributive de la région dans la création du PIB national.
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CONCLUSION
Ce travail nous a élucidé que le concept du patrimoine immatériel demeure un concept large et flou et qui n’est pas encore bien pris en charge par les différents organismes concernés. On ne peut nier que le Maroc a pris l’initiative de préservation, de gestion et de valorisation du patrimoine immatériel sous l’égide de l’Unesco en vue de bénéficier de son rôle primordial dans le développement socio-économique du pays. Notre travail nous a donc permis de comprendre et s’approfondir dans l’analyse de ce trésor qui a été ignoré et marginalisé depuis toujours.
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Bibliographie : Antoine Gauthier, les mesures de soutien au patrimoine immatériel, conseil québécois du patrimoine vivant, 2012 Ahmed SKOUNTI et Ouidad TEBAA, la place JAMAA EL FNA patrimoine culturel immatériel de Marrakech, de Maroc et de l'humanité, Bureau multi-pays de L’UNESCO à RABAT, 2005 Ahmed SKOUNTI, Le patrimoine culturel immatériel au Maroc Promotion et valorisation des Trésors Humains Vivants, UNESCO , Août 2005
Xavier Greffe, La gestion du patrimoine culturel, Broché, 1999
Dominique desjeux, La culture clé de développement, 1994
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Webographie : www.unesco.org www.mcc.gouv.qc.ca www.heure-bleue.com www.ayibopost.com www.actu-maroc.com
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Annexes :
Figure 1 : PIB régional par tête et contribution des régions au PIB
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Les Visites : Ministère de la culture INSAP IRCAM Bibliothèque Nationale du royaume du Maroc
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Tables des matières : REMERCIEMENT……………………………………………………………. 2 Sommaire …………………………………………………………………… 3 Avant-Propos…………………………………………………………………. 6 Partie I : Le concept du Patrimoine immatériel ……………. 7 Chapitre 1 : Soubassements théoriques du patrimoine immatériel ……………………………………………………………. 8 Section 1 : le patrimoine immatériel………….................. 9 Section 2 : le rôle de l’Unesco dans la préservation du patrimoine immatériel ……………………………………………….14 A-Définition du patrimoine culturel immatériel selon l'Unesco ……………………………………………………………………….14 B-La Convention de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel………………………………………………….16 Chapitre 2 : les enjeux du patrimoine immatériel au Maroc ………………………………………………………………………….21 Section 1 : Positionnement international du Maroc au titre du patrimoine immatériel ………………………………………22 A.Le patrimoine immatériel marocain : Ses composants, son historique …………………………………………………………………….22 B-Les éléments du patrimoine immatériel marocain inscrit dans la liste représentative de l’UNESCO …………………..25
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Section 2 : Avantages et difficultés liés au patrimoine immatériel au Maroc …………………………………………….34
A-Les avantages du patrimoine immatériel ………..34 a.Les trésors humains vivants ……………………………………..35 b.La proclamation des chefs-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité…………………………………………….36
B-Les difficultés attachées au patrimoine immatériel ……………………………………………………………………………37 Partie II : Développement socio-économique: Approche et spécificités régionales (Cas de la région MEKNES-TAFILALET)
…………………………………………………….40 Chapitre 1 : l’impact du patrimoine immatériel sur le développement socio-économique ……………………………..41 Section 1 : le patrimoine immatériel comme levier incontournable au développement socioéconomique ………………………………………………………….42 Section 2: Le niveau du développement socio-économique au Maroc …………………………………………………………………..45 Chapitre 2 : Développement socio-économique cas de région Meknès-Tafilalt ………………………………………………………51
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Section1 : Questionnaire sur le patrimoine immatériel et son impact sur le développement socio-économique : cas de la région MEKNES- TAFILALET ………………………………………….51 Section2 : Rapport synoptique du questionnaire sur le patrimoine immatériel et son impact sur le développement socio-économique : cas de la région MEKNES-TAFILALET ….…………………………………………………………………………55
Conclusion…………………………………………………………..58 Bibliographie……………………………………………………….59 Webographie………………………………………………………60 Annexes………………………………………………………………61 Les visites……………………………………………………………62
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