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Université Abdel Malek Essaadi Faculté de sciences juridiques, économiques & sociales Tanger
La rétro-logistique
Réalisé par : EL KANFOUD BILAL CNE : 2624687135
Encadré par : Pr. El hamzaoui Mustapha
Exposé sous thème de la rétro-logistique
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Introduction ------------------------------------------------------------------------ 3 I- Définitions et objectifs-------------------------------------------------------------4 II- Logistique classique et logistique inverse--------------------------------------5 III- Importance de la rétro-logistique-----------------------------------------------7 IV- Les stratégies de la rétro-logistique--------------------------------------------8 1- Réduction des flux de rétro-logistique-------------------------------------------------8 2- La gestion des flux de la logistique des retours-------------------------------------10
V- Les activités de la rétro-logistique---------------------------------------------11 1- La collecte-----------------------------------------------------------------------------------11 2- Le triage-------------------------------------------------------------------------------------11 3- L'entreposage-------------------------------------------------------------------------------12 4- Le transport---------------------------------------------------------------------------------12 5- Le traitement intermédiaire--------------------------------------------------------------12 6- Le retraitement-----------------------------------------------------------------------------12
VI- La mise en place de la logistique inverse-------------------------------------13 1- Les déterminants de la mise en place de la logistique inverse--------------------13 2- Freins et motivations à la mise en place d’une logistique de retour-------------14 3- Les raisons des inefficacités de la rétro-logistique----------------------------------15
Conclusion--------------------------------------------------------------------------17 Références--------------------------------------------------------------------------18
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Introduction : Le retour des marchandises prend de plus en plus d’ampleur pour les organisations, les produits récupérés par les organisations sont principalement directement réintroduits sur le marché, lorsque possible, revendus sur un marché secondaire à très bas prix ou encore simplement éliminés. D’où vient la nécessité d’intégrer les activités de récupération, de traitement de produits inutilisés ou en fin de cycle de vie au sein des entreprises. Les pressions pour la récupération des matières, la réduction de l'enfouissement comme mode de gestion des déchets, la prise de conscience des consommateurs ainsi que les économies potentielles provenant d'une réutilisation des matières amènent les organisations à accorder une attention accrue à la logistique des retours. Ce concept introduit une nouvelle perspective dans la gestion de la chaîne d'approvisionnement, car les schémas traditionnels décrivant la circulation des matières sont généralement conçus dans une optique unidirectionnelle : des fournisseurs vers les utilisateurs. En fait, la logistique inverse souligne que la matière peut emprunter le chemin inverse et remonter la chaîne d'approvisionnement. Ainsi, pour assurer l’enchaînement des idées contenues dans le présent rapport, j’ai opté pour une démarche en cinq phases : -
Définitions et objectifs de la rétro-logistique ;
-
Logistique classique et logistique inverse ;
-
Importance de la rétro-logistique ;
-
Les stratégies de la logistique inverse ;
-
Les activités de la logistique inverse ;
-
La mise en place de la logistique inverse.
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I- Définition et objectifs : 1- Définition : « La rétro-logistique (appelé aussi logistique inverse ou logistique des retours) est le processus de planification, de mise en place et de contrôle de la performance de l’utilisation des matières premières, des en-cours : stock, production, produits finis, et de la gestion de la chaîne d’information depuis le client vers le fournisseur afin de récupérer, créer ou disposer de la valeur quant aux produits vendus et les emballages associés, en minimisant l’impact sur l’environnement et l’utilisation des ressources mises en œuvre »1. La logistique inverse consiste à récupérer des biens du circuit commercial ou du consommateur même, de les orienter vers une nouvelle étape de leur existence et de les traiter dans le but d’en retirer le maximum de valeur en cherchant à les réintégrer sur le marché ou de les disposer proprement. Ainsi les retours de produits sont généralement associés au S.A.V offert par les détaillants afin de permettre l’échange ou le remboursement de marchandises non conformes aux attentes des clients. Mais on peut ajouter cinq catégories de retours de produits :
Les rebuts de production ;
Les rejets de production ;
Les retours d’emballage ;
Les retours de produits sous garantie et rappel (les produits défectueux) ;
Les retours en fin de vie ;
Les retours commerciaux (location, VPC classique, e-commerce...) et contractuels (presse).
Ainsi, tous ces produits ne reviennent pas nécessairement vers le producteur mais peuvent emprunter des voies très différentes avec l'intervention de nombreuses « tierces parties » : en effet la supply chain, bien plus qu'une chaîne, est un réseau souvent très complexe.
1
Adaptée de la définition de Rogers & Tibben-Lembke - 1998
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2- Objectifs : L’objectif principal de la logistique des retours est d’assurer le retour des produits/matières de l’utilisateur au producteur. Elle comprend de nombreuses activités telles que la collecte, le tri, la transformation, le reconditionnement, l’enfouissement, l’incinération... Par ailleurs, ce concept n’est pas restreint aux seules activités de récupération et de recyclage des matières (rebuts ou rejets de production ou retours d’emballage), il intègre également les activités de retour de produits pour cause de défectuosité ou de non-conformité aux besoins (retours sous garantie, produits en fin de vie, retours commerciaux, campagnes de rappel). Ainsi, la logistique des retours n'est pas une pratique récente mais elle acquiert de plus en plus un caractère stratégique. En effet, l'engouement des consommateurs pour des produits faits de matières recyclées oblige en quelque sorte les manufacturiers à concevoir de nouveaux produits et procédés, mais surtout à mettre en place des réseaux capables de récupérer cette nouvelle matière première. II- Logistique classique et logistique inverse : Entre la logistique classique et celle inverse existe plusieurs différences aux différents niveaux de la chaîne logistique et déterminants de la performance de l’organisation. Ainsi, le tableau suivant présente les points de différence entre la logistique classique et la logistique inverse : Aspect
Logistique classique
Logistique inverse
Prévision
Relativement simple
Points de distribution
Un à plusieurs
Plusieurs à un
Uniforme
Non uniforme
Relativement uniforme
Dépend de plusieurs facteurs
Cohérence
Incohérence
Définie
Indéfinie
Qualités des produits Prix Gestion des stocks Destination/route
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Difficile
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Selon le tableau précédant la première différence entre la logistique inverse et la logistique classique, est qu’il est plus difficile de prévoir les retours car ils sont aléatoires. Le transport ne se fait plus d’un point vers plusieurs mais plutôt de plusieurs points vers un seul. Le processus est complexe pour les entreprises car, outre la diversité des produits et matériaux à transporter, un grand nombre d’intermédiaires est mobilisé sur chacune des étapes. De gros volumes doivent parfois être entreposés. La gestion des stocks est particulièrement sensible. Le manque d’uniformité de la qualité et de l’emballage des retours rend la gestion du flux difficile. Les modèles d’organisation du réseau sont complexes. Il faut traiter les retours, les évaluer pour les remettre en état ou à neuf en changeant un certains nombres de pièces, gérer les stocks qui peuvent varier de manière erratique, mettre en œuvre un recyclage efficient ou acheminer les déchets ultimes vers un lieu de stockage final. Il faut donc créer un réseau optimisant les différents flux allers et retours entre les unités de production et les distributeurs, en localisant les entrepôts, les centres de désassemblage ou de recyclage. Plus le produit contient de composants, plus les acteurs et filières à mobiliser seront nombreux et plus les actions de transformation sur le produit seront importantes. L’éco-conception fait partie des solutions permettant de réduire les matériaux sensibles pour l’environnement, le nombre de composants, l’hétérogénéité des matières premières utilisées permettant une collecte plus simple et facilite les opérations pour démonter et trier. Il est encore plus complexe de fixer un prix et il y a aussi un problème de perception quant à la vitesse requise du traitement. Ici, elle n’est pas considérée comme une priorité. La vitesse requise pour le traitement est mal déterminée d’autant plus qu’il ne s’agit souvent pas d’une priorité pour l’entreprise. Les coûts de distribution sont plus difficiles à identifier et La gestion des stocks est particulièrement complexe. Du point de vue commercial, il est plus complexe de revendre les produits retournés. Ainsi, la logistique inverse n’est pas à l’heure actuelle un système proactif mais essentiellement réactif. L’élément déclencheur du processus est un retour vers l’entreprise.
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Constat : Un retour d’emballage dans le but de recyclage ou de réutilisation pose clairement un problème de collecte. Pour optimiser les coûts logistiques, il faut identifier le nombre de contenants, le nombre de dépôts et leur localisation, organiser les circuits de distribution, la collecte et la relocalisation des contenants et enfin organiser la chaîne en minimisant les coûts. III- Importance de la rétro-logistique : Le poids de la logistique inverse dans la « supply chain » d’une entreprise est croissant car la plupart des entreprises intègrent désormais les problèmes d’environnement et mettent l’accent sur la qualité du service. Cette démarche conduit à multiplier les retours en usine, d’une part, quand un produit est défectueux ou présente un risque pour le consommateur et, d’autre part, quand le consommateur individuel n’est pas satisfait par le produit. Ainsi, lorsque les produits ne peuvent pas être réparés ou réutilisés en l’état, ils sont principalement recyclés. La logistique inverse a donc pris au cours des dernières années un caractère stratégique et son rôle est essentiel pour rendre la logistique durable notamment à travers le recyclage et le traitement des substances dangereuses. Elle s’avère complémentaire de l’« éco-sourcing » (démarche d’approvisionnement intégrant des critères environnementaux) et de l’écoconception. Ainsi, aujourd’hui la logistique des retours est très fortement associée aux enjeux environnementaux (recyclage et récupération des produits/matières). A l’évidence, ce concept est justifié par les préoccupations environnementales et écologiques des consommateurs et des gouvernements. Les bénéfices qu’elle apporte à l’environnement sont connus et tangibles (recyclage et récupération de substances dangereuses, etc.). La logistique inverse (au même titre que l’éco-sourcing et l’éco-conception), n’est pas une pratique récente, mais c’est au cours des dernières années qu’elle a acquis un caractère stratégique très important ayant un impact sur la rentabilité à long terme d'un secteur n'est pas encore totalement établie. En effet, si initialement certaines fonctions de gestion telles que la finance et le marketing ont connu leur prééminence, les années 90 ont placé les capacités logistiques au centre des préoccupations des entreprises.
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Dans ce contexte, la majorité des entreprises n'a pas encore décidé de donner une place déterminante à la rétro-logistique. Un nombre croissant de secteurs a néanmoins compris que la gestion de la logistique du point de consommation vers l'amont est plus complexe et demande d'autres arbitrages du mix logistique (stockage, entreposage, transport, informatisation) pour un taux de retour et de satisfaction clientèle donné. IV- les stratégies de la rétro-logistique : Aujourd’hui plusieurs stratégies sont utilisées afin d'améliorer les flux de retour de marchandises. Pour certaines entreprises, les coûts liés aux flux de retour peuvent réduire de manière considérable les bénéfices réalisés, parfois jusqu'à rendre la transaction initiale non rentable. Ces entreprises doivent désormais comprendre l'importance et le rôle stratégique de la reverse logistique. Les gestionnaires doivent s'atteler à la réduction de ces coûts, en améliorant certains aspects de leur logistique des retours : - Rendre plus efficientes les technologies de filtrage, ou « gatekeeping technologies ». - Accélérer les prises de décisions quant à l'élimination des déchets. - Accélérer les temps de cycle. - Améliorer la gestion des données. La manière la plus efficace de diminuer les coûts liés aux retours de marchandises consiste tout simplement à réduire le volume des produits à retourner. Pour ce faire, l'entreprise doit empêcher les produits non qualifiés d'entrer dans ces flux. De plus, une fois les bons produits intégrés dans les flux, elle doit les lui faire traverser le plus vite possible. 1- Réduction des flux de rétro-logistique : De nouvelles techniques ont été développées afin d'être certain que tous les produits qui entrent dans les flux de la logistique inverse remplissent les conditions requises pour être dans le système. On en cite quelques unes : - Les technologies de filtrage d'accès aux flux à rebours. - La gestion du cycle de vie des produits. - Les échanges de données informatisées. - Une conception adaptée à la reverse logistique.
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a) Les technologies de filtrage d’accès aux à rebours : Le filtrage d'accès, ou « gatekeeping », correspond au processus de décision quant aux produits à admettre ou non dans le système de retour. L'amélioration de ce filtrage va permettre la réduction du volume de marchandises retournées et, par là même, la diminution des coûts globaux liés aux flux retours. Cette amélioration passera également par une formation adéquate des employés concernés. Une des techniques utilisée par exemple aujourd'hui pour améliorer le filtrage d'accès consiste à la mise en place d'un réseau internet ou intranet guidant l'employé dans la procédure de retour de chaque produit. b) La gestion du cycle de vie des produits : La gestion du cycle de vie des produits implique pour l'entreprise la mise en place de l'appui logistique et du marketing approprié aux différents stades du cycle de vie du produit (lancement, croissance, maturité, déclin). Selon le stade où se trouve le produit, l'entreprise doit effectuer une gestion et un appui différent. En fin de vie du produit notamment, les coûts de détention de stocks associés vont très fortement augmenter. Les coûts d'obsolescence et d'entreposage vont être majoritairement responsables de la forte augmentation de ces coûts. Les entreprises doivent donc anticiper la fin de vie de leurs produits dès qu'il a dépassé le stade de croissance, afin qu'un moindre volume devienne obsolescent et entre dans les flux à rebours. c) L'échange de données informatisées : Même si de très nombreuses entreprises utilisent aujourd'hui l'échange de données informatisé (EDT), elles ne considèrent pas toujours comme primordial un investissement pour fonctionner également en EDT quant à la gestion des flux retours. Pourtant, l'EDT peut être aussi utilisé pour automatiser le traitement des retours. d) Conception adaptée à la logistique inverse : Les entreprises, aujourd'hui, adaptent souvent leurs produits pour rendre certaines opérations plus faciles et donc moins coûteuses. On parle ainsi de conception adaptée à la fabrication « Design For Manufacture » ou encore de conception adaptée à la gestion de la chaîne logistique « Design For Supply Chain Management ». Depuis peu, on commence à voir apparaître la conception adaptée à la logistique des retours « Design For Reverse Logistics ».
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Par exemple, l'entreprise adapte l'emballage du produit pour faciliter son retour. Elle peut aussi encourager le consommateur à rendre le produit avec son emballage d'origine ou à ramener un produit en fin de vie lorsqu'il désire en acheter un neuf. La conception adaptée à la logistique inverse consiste donc à tenir compte des besoins en la matière dans la conception et l'emballage du produit, autrement dit à intégrer besoins de logistique inverse et besoins de protection de l'environnement d'une part, et produit et chaîne de la logistique des retours d'autre part. 2- La gestion des flux de la logistique des retours : Afin de gérer de manière efficace les flux retours des produits, les entreprises doivent notamment diriger leurs réflexions vers l'externalisation des retours et les marchés secondaires. a) L'externalisation des retours : L'externalisation de la gestion des retours reste avantageuse pour les PME et pour les grandes entreprises n'ayant pas acquis les moyens, les compétences et l'expérience requise pour effectuer une gestion des retours aux meilleurs coûts. En effet pour ces entreprises, il est moins cher de faire appel à des partenaires que de gérer elles-mêmes leurs retours. Les entreprises qui se sont intéressées aux processus de reverse logistics ne décentralisent pas toujours physiquement leurs centres de gestion des retours ; elles décentralisent seulement son contrôle. b) Les marchés secondaires : On appelle marchés secondaires tous les intermédiaires, distributeurs et détaillants spécialisés dans les produits qui ont déjà été vendus ou proposés à la vente au détail. Dans le premier cas, les produits sont généralement réparés, reconditionnés avant d'être revendus. Dans le second cas, plutôt que de faire entrer ces produits dans le cycle coûteux des retours, certains gestionnaires optent aujourd'hui pour leur vente à l'une des nombreuses entreprises présentes sur le marché secondaire. Cette opération est désignée sous le terme de recouvrement d'investissement ou d'actifs. Pour ces entreprises qui écoulent de manière organisée et efficace leurs produits sur le marché secondaire, le recouvrement d'actifs est devenu une source importante de ressources : il peut représenter jusqu'à 20 à 25% des bénéfices nets.
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V- Les activités de la logistique inverse : Comme au niveau de la logistique classique, la logistique des retours intègre des intermédiaires qui doivent partager un certain nombre d'activités. Parmi ces activités on trouve : la collecte, le triage, l’entreposage, le transport, le traitement intermédiaire et le retraitement. 1- La collecte : Il s’agit d’une démarche visant à détourner les actifs secondaires et à les diriger vers un réseau à valeur ajoutée. La collecte peut se faire auprès d’un client externe ou interne. La collecte est une opération essentielle à la performance d'un réseau de logistique à rebours. Le point d'entrée dans le pipe-line de rétro-logistique mérite une attention accrue. Le gatekeeping2 est stratégique ; ce filtrage permet de rendre les flux retour gérables et rentables dans leur globalité. La forte participation des utilisateurs assurera une masse critique d'actifs récupérés, une condition sine qu’a non au succès de réseau. Cette opération peut engendrer des anomalies comme l'instauration d'incitatifs pour que l'utilisateur modifie ses comportements. Ces incitatifs peuvent être économiques ou prendre la forme d'aménagements favorisant la participation des utilisateurs. 2- Le triage : Au niveau de cette activité le produit doit être testé pour déterminer son état afin de déterminer où le produit ira pour la prochaine étape. Ainsi, le triage vise la séparation des différentes matières qui auraient été récupérées an vrac (par exemple : les bouteilles de Koca cola qui doivent être retournées au vendeur) ou démontage des produits complexes en leurs différentes composantes (par exemple : machine à lavé). Le triage est l'étape opérationnelle la plus importante. S'il est effectué à la source, il réduit la complexité et le coût de l'activité. Mais ce n'est pas toujours possible à cause, entre autres, de la complexité des produits. En effet, certains produits ne sont pas conçus pour le désassemblage ; des spécialistes sont requis pour effectuer cette opération. Le triage permet également d'aiguillonner les actifs vers les bonnes filières de revalorisation et de séparer les produits qui peuvent être revendus, ceux qui doivent être réparés, ceux dont certaines pièces peuvent être réutilisées, ceux qui peuvent être donnés à des organismes de charité et ceux qui seront finalement envoyés sur des sites d'enfouissement. 2
Gatekeeping : contrôle de l'accès des flux retours
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3- L'entreposage L’objectif principal de cette activité est la constitution d’un volume suffisant pour permettre un transport de façon économique et qui répond aux réglementations environnementales. Ainsi, l'entreposage peut être nécessaire pour combler l'écart entre l'offre et la demande. Par ailleurs, l'entreposage peut être une activité critique pour certains intervenants des réseaux de logistique à rebours. En effet, le processus de retour de produits peut créer un dédoublement des stocks (produits à vendre et produits retournés) à certains points du réseau, par exemple chez le détaillant. 4- Le transport : C’est l’une des activités les plus importantes de la logistique inverse, il permet d’assurer le déplacement des actifs secondaires vers les activités de traitement intermédiaire et de retraitement. Le transport est une activité qui peut constituer une contrainte importante sur la performance du réseau de logistique des retours. Dans le cas du recyclage des produits, le transport peut accaparer une part importante des coûts logistiques. Ainsi, Davis et al. (1995) identifient trois causes qui empêchent d'optimiser les activités de transport : - Le produit est rarement retourné dans son emballage original. - Il peut y avoir une grande diversité de produits retournés. - L'expéditeur est incapable de déterminer le poids du chargement. 5- Le traitement intermédiaire : Il s’agit d’une série d’activités en vue de préparer les actifs secondaires pour les activités de retraitement (par exemple : le lavage, granulation, filtration). Cette activité peut consister en des contrôles exhaustifs de la qualité des matières récupérées. 6- Le retraitement : Les activités de retraitement permettent aux actifs secondaires de retourner à un état leur permettant d’être réutilisés. Ces activités peuvent prendre la forme de réparation, de reconditionnement ou de recyclage des actifs.
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VI- La mise en place de la logistique inverse : La mise en place d’une logistique inverse nécessite des décisions stratégiques, tactiques et opérationnelles. Ainsi, sur le plan stratégique, la localisation des installations et notamment du barycentre, le choix des technologies de production, l’organisation du système d’information sont essentiels. Le but de cette organisation reste la conception du meilleur produit. Après avoir déterminé quel type de retour l’entreprise sera prête à gérer, il faut également penser à la fois le réseau de distribution de collecte en intégrant les problématiques de transport, de manutention et d’entreposage, la gestion des stocks, la planification des opérations mais aussi la gestion des informations. Cette démarche est souvent initiée pour optimiser la gestion des flux et des stocks (notamment des produits anciens), pour intégrer les contraintes réglementaires afin de minimiser leur impact économique, pour récupérer de la valeur et protéger la marge. 1- Les déterminants de la mise en place de la logistique inverse : La logistique inverse performante est nécessaire pour traiter rapidement les retours afin d’éviter la gestion d’un gros stock. Elle nécessite un système d’information permettant une bonne traçabilité des produits afin de les identifier et de mettre en œuvre les bonnes actions. Ainsi, et afin de mettre en place un système rétro-logistique, il faut répondre à certaines exigences : Sur le plan réglementaire : De nombreux textes encadrent les processus de collecte, de tri et de recyclage des déchets concernant différentes filières comme les emballages, les déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE), les déchets phytosanitaires, les piles et accumulateurs, les imprimés... Par exemple, les fabricants doivent mettre en place des filières de récupération et de recyclage de leurs produits ou composants. De même, la grande distribution doit, à ce jour, collecter, trier, entreposer et livrer ces produits aux fabricants. Sur le plan commercial : Les consommateurs sont de plus en plus intéressés par l’achat de produits limitant les impacts environnementaux. De plus, la satisfaction du client passe par un service global offrant pour ce dernier la possibilité de retourner un produit qui ne le satisfait pas, qui est défectueux ou en fin de vie. Une optimisation de
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la logistique inverse est donc un moyen pour une entreprise d’exercer sa responsabilité écologique et citoyenne. Sur le plan économique : La reprise d’un produit permet de générer des économies par rapport à la fabrication d’un produit neuf ou de matières premières neuves. La logistique inverse peut être mise en place par un groupement d’entreprises partageant des intérêts communs afin de répartir les coûts. Sur le plan écologique : Les normes comme ISO 14 000, les labels ou les engagements volontaires. Ainsi, les entreprises doivent s’intégrer désormais dans les stratégies de développement durable et dans leurs démarches qualité. 2- Freins et motivations à la mise en place d’une logistique de retour : Plusieurs entreprises n’ayant pas mis en place de mesures de logistique retour, considèrent que la mise en place d’un tel projet n’est pas nécessaire dans le cadre de leur activité. a) Les freins à la mise en place d’une logistique de retour : Dans sa mise en place, une logistique de retour dépend, entre autre, de la nature des produits et du secteur d’activité de l’entreprise. Aujourd’hui plusieurs réglementations obligent en effet les fabricants à mettre en place des filières de récupération et de recyclage de leurs produits ou composants. Si les fabricants ont la responsabilité ultime de récupérer et de recycler, la grande distribution se doit de collecter, trier, entreposer et livrer les produits aux fabricants. La complexité de mise en place d’un tel processus est cependant un frein considérable pour la plupart des entreprises, qui jugent laborieuse et compliquée la gestion de toute la chaîne d’une logistique retour. Celle-ci comprend en effet des activités de collecte, de triage, d’entreposage, de traitement, et un grand nombre d’intermédiaires à mobiliser sur chacune de ces étapes. De plus, contrairement à une logistique traditionnelle, dans le cas d’une logistique inverse, il demeure assez difficile de prévoir le nombre exact de retours (produits défectueux) ce qui peut rendre le processus plus complexe. Mais cette complexité doit être nuancée par la nature des produits concernés. Ainsi, deux dimensions d’un produit détermineront la complexité des réseaux de logistique retour : - Le nombre de composants et de matières utilisés dans la conception d’un produit nécessitera l’implication de plusieurs filières de valorisation. Ce cas de figure suppose la présence
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d’intermédiaires nombreux pour gérer la diffusion des différents composants vers les filières adéquates. - Le degré de transformation nécessaire avant réutilisation du produit ou de ses composants. b) Motivations à la mise en place d’une logistique de retour : Parmi les mesures susceptibles de réduire la complexité de la logistique inverse figure l’écoconception des produits. L’un des objectifs de cette démarche est de réduire les matériaux nuisibles pour l’environnement utilisés pour la fabrication d’un produit. L’éco-conception vise également à optimiser le nombre de composants et la faculté des produits à être démontés aisément (produits modulaires). Ces deux points peuvent amener à réduire le nombre de filières de retraitement et à raccourcir les cycles de collecte ou triage. Ainsi, la principale motivation des entreprises à mettre en place une rétro-logistique est la volonté de satisfaire l’attente des consommateurs. L’évolution des attentes et l’engouement des consommateurs pour les produits dont le recyclage sera facilité, oblige en effet les entreprises à mettre en place de nouveaux procédés et surtout de nouveaux réseaux pour prendre en compte ces priorités. Ainsi, la première motivation des entreprises dans la mise en place d’une logistique inverse est « la réponse aux attentes des consommateurs » : la logistique de retour est un moyen pour les entreprises d’acquérir l’image d’une enseigne « citoyenne » et de renforcer leur politique de fidélisation et de satisfaction des clients. 3- Les raisons des inefficacités de la rétro-logistique : Une gestion inefficace des retours peut engendrer des effets négatifs qui coûtent beaucoup à l’entreprise au niveau de son organisation interne qu’avec ses acteurs externes. Ainsi, il existe des indications de la gestion inefficace des retours et le fait qu'ils soient tellement fréquents démontre l'importance de la gestion efficiente et rapide de la rétrologistique. Parmi ces indications on peut trouver : o Les retours arrivent plus vite qu'il n'est possible de les traiter (stocker, transformer..) ; l’indicateurs ici est un manque de capacité face à la demande. o De grandes quantités de stocks de retour qui restent entreposés dans les entrepôts ; o Des retours non autorisés ou non identifiés ; o Lenteurs des cycles de traitement des retours ; MMO1
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o Méconnaissance du coût logistique total des processus de retours ; o Manque de confiance du client dans le processus de réparation ; Il découle de ces symptômes qu'il est essentiel d'identifier les obstacles à une logistique correcte des retours. Si leur classement par ordre d'importance devait être réalisé, il se présenterait comme suit : La logistique des retours est sous-estimée car son coût logistique total n'est pas évalué ; il peut s'agir d'une politique délibérée de l'entreprise et/ou d'un manque d'attention de sa haute direction ; Le manque d'investissement informatique, de ressources financières et de personnel, engagés dans la gestion ; L'analyse juridique des retours est déconnectée de la gestion managériale ; Il est étonnant de constater que, contrairement à ce que l'on pourrait croire, la réglementation et la pression des agences gouvernementales de protection de l'environnement n'ont pas suscité une reconfiguration active de la chaîne des retours.
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Conclusion : En guise de conclusion, le concept de la logistique inverse dépasse la problématique environnementale (récupération, réutilisation et recyclage des produits) pour inclure le retour des produits défectueux et non désirés par les clients. La maîtrise du flux inversé peut donc être un facteur de survie pour plusieurs entreprises. La logistique inverse n'équivaut en moyenne qu'à moins de 5% des coûts logistiques d'une entreprise bien que son potentiel d'économies demeure appréciable3. Elle recèle un haut degré de complexité ce qui expliquerait les difficultés associées à son implantation. Ainsi, plusieurs études ont démontré que le phénomène reverse logistics va s’amplifier dans les années à venir (CHIRON, 2006). Il devrait bientôt devenir un pivot des politiques de protection de l’environnement. Les mesures prises dans ce domaine par les pouvoirs publics tendent à se durcir et font de cette logistique à l’envers l’un des challenges pour les logisticiens. Le présent rapport était pour objet d’éclaircir la notion de la rétro-logistique et de présenter les différents enjeux de ce concept. Pour cela j’ai choisi de suivre la démarche suivante : Dans un premier lieu il était nécessaire de donner quelques définitions et explications ainsi que de présenter quelques objectifs de la logistique inverse, puis faire une comparaison entre la logistique classique et celle inverse afin de dégager les points de différence entre les deux, pour ensuite présenter l’importance de la logistique inverse avec sa contribution dans la performance globale d’une organisation, et comme au niveau de la logistique classique, il existe des stratégies de la logistique inverse qui étaient nécessaire de les présenter et pour présenter par la suite les différentes activités de la logistique des retours, et finalement le dernier point qui est la mise en place d’une logistique inverse au sein d’une organisation.
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Rapport B. Delauney «Ninth annual state of logistics report»
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FASSIO G. (2006) Développement durable et organisation des réseaux industriels. « Logistique et Management »
DORNIER P.-P. et FENDER M. (2007) La logistique globale et le supply chain management : enjeux, principes, exemples.
www.developpement-durable.gouv.ma
www.logi-biz.com
www.missioneco.org/maroc.
www.finances.gov.ma/Rapports/etudes/doctravail/doctravail.htm
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