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REPUBLIQUE DU BENIN ******** MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEURE ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ******** UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI (UAC) ******** ECOLE NATIONALE D’ECONOMIE APPLIQUEE ET DE MANAGEMENT (ENEAM) ******** Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme de licence professionnelle Mention : Sciences de Gestion Spécialité : Gestion Financière et Comptable Année académique : 2020-2021
Sujet
LA DIGITALISATION AU SERVICE DE L’INCLUSION FINANCIERE DANS LES SFD : Cas ALIDé
Réalisé et soutenu par :
Précieux ODOH
&
Freddy DJISSOU
Sous la direction de :
Maître de Stage :
Directeur de mémoire : Dr. Elvis Hilaire HOUNDALIDJI Enseignant à l’ENEAM/ UAC
Mme Ercilla HOUNEDO Chef d’Agence Centrale ALIDé
MARS 2022
LA DIGITALISATION AU SERVICE DE L’INCLUSION FINANCIERE DANS LES SFD : (Cas ALIDé)
Avertissement
L’Ecole Nationale D’Economie Appliquée et de management (ENEAM) n’entend donner ni approbation, ni improbation aux opinions émises dans ce mémoire. Ces opinions doivent être considérées comme propres à leurs auteurs
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LA DIGITALISATION AU SERVICE DE L’INCLUSION FINANCIERE DANS LES SFD : (Cas ALIDé)
Certification Nous certifions que le présent mémoire est réalisé par ses auteurs. Sa rédaction est achevée et il peut être soutenu devant un jury.
Cotonou, le _____/_____/________
SIGNATURES
Maître de Stage : Mme Ercilla HOUNEDO Chef d’Agence Centrale ALIDé
Directeur de mémoire : Dr. Elvis Hilaire HOUNDALIDJI Enseignant à l’ENEAM/ UAC
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LA DIGITALISATION AU SERVICE DE L’INCLUSION FINANCIERE DANS LES SFD : (Cas ALIDé)
Dédicace Je dédie ce mémoire à :
Ma Mère ODOUMONHOU Inès
Mon Père ODOH Gabin
Précieux ODOH
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LA DIGITALISATION AU SERVICE DE L’INCLUSION FINANCIERE DANS LES SFD : (Cas ALIDé)
Dédicace Je dédie ce mémoire à :
Ma Mère ACLOMBESSI Lucienne ;
Mon Père DJISSOU André ;
Freddy DJISSOU
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LA DIGITALISATION AU SERVICE DE L’INCLUSION FINANCIERE DANS LES SFD : (Cas ALIDé)
Remerciements Nous adressons en premier lieu notre reconnaissance à notre DIEU tout puissant, pour nous avoir permis d’arriver là où nous sommes maintenant, car sans lui rien n’est possible. Nous adressons particulièrement nos sincères remerciements à : Professeur agrégé Albert N’lédji HONLONKOU, Directeur de l’École Nationale d’Economie Appliquée et de Management ; Monsieur Théophile K. DAGBA, PhD., Directeur-adjoint, chargé des affaires académiques de l’ENEAM, Maître de Conférences ; Dr. Elvis Hilaire HOUNDALIDJI, Enseignant à l’École Nationale d’Economie Appliquée et de Management (ENEAM), notre Directeur de mémoire, pour son dévouement et sa rigueur pour la rédaction de ce mémoire ; Le corps enseignant et administratif de l’ENEAM, qui par tous les moyens, offre aux étudiants un cadre favorable pour une formation de qualité ; Monsieur le Président du jury et les honorables membres du jury, pour avoir consacré leur précieux temps à la lecture de ce travail ; Monsieur Gilles ODO, chef d’Agence à ALIDé pour son implication ; Monsieur Elysée AHOKPONOU, Agent de crédit PME pour le partage de son expertise, ses conseils tout au long de la réalisation de ce document ; Madame la Chef d’Agence centrale Ercilla HOUNEDO pour son accueil, sa confiance mais aussi l’esprit détendu cultivé, le gout du travail sérieux et bien fait dans cette agence, le partage de son expertise au quotidien et sa confiance durant le stage ; Madame Jonami DOSSOU-AZONSOU, Agent de crédit Salariés pour son accueil, ses conseils et orientations durant le stage ; Monsieur Louis KOMACLO, Agent de crédit Salariés pour son dévouement et ses orientations durant le stage; Tout le personnel de l’Agence Centrale de ALIDé, pour leur bonne humeur quotidienne, leur capacité de travail en équipe exemplaire et leur hospitalité ;
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LA DIGITALISATION AU SERVICE DE L’INCLUSION FINANCIERE DANS LES SFD : (Cas ALIDé)
Monsieur Fréjus KPADONOU pour sa disponibilité, son dévouement et ses conseils ; Nos amis de promotion universitaire pour leur esprit de cohésion et de partage qui ont contribué à rendre brillante et enrichissante cette année universitaire ; Tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce mémoire.
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Liste des tableaux Tableau 1 : Les types de prêts à ALIDé…………………………………………………9 Tableau 2 : Les étapes d’enregistrement et d’octroi de crédit……………………........11 Tableau 3 : Eléments constitutif de l’environnement d’ALIDé………………………..13 Tableau 4 : Analyse SWOT…………………………………………………………....18 Tableau 5 : Tableau de bord…………………………………………………………...31 Tableau 6 : Tableau descriptif de l’échantillon...............................................................33 Tableau 7 : Répartition des répondants selon le niveau d’étude……….......................38 Tableau 8 : Répartition des répondants selon la catégorie professionnelle…………….38 Tableau 9 : Répartition des répondants selon le revenu mensuel................................39 Tableau 10 : Récapitulatifs du questionnaire adressé au personne……………….....…39 Tableau 11 : Répartition des répondants selon les causes des difficultés d’accès…..…IV Tableau 12 : Résultat d’enquêtes du personnel ………………………………….……VII
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Liste des graphiques Graphique 1 : Etude de l’âge de l’échantillon………………………………………….36 Graphique 2 : Répartition des répondants selon le milieu de résidence………………..37 Graphique 3 : Taux global de pénétration démographique des services financiers …...40 Graphique 4 : Taux global de pénétration géographique des services financiers……...41 Graphique 5 : Indicateurs d’utilisation des services financiers du Bénin ……………..42 Graphique 6 : Indicateur d’accès, indice synthétique d’inclusion financière du Bénin..43 Graphique 7 : Evolution de des comptes ouvert et actif de l’UEMOA……………...…43 Graphique 8 : Evolution du volume des transactions de 2015 à 2020 de l’UEMOA.….44 Graphique 9 : Evolution des encours bruts de crédits d’ALIDé entre 2018 à 2021……44
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LA DIGITALISATION AU SERVICE DE L’INCLUSION FINANCIERE DANS LES SFD : (Cas ALIDé)
Liste des abréviations ADAPAMI
Appui au Développement à la Professionnalisation et à l’Assainissement de la Microfinance
AdC
Agent de Crédit
ALIDé
Association de Lutte pour la promotion des Initiatives de Développement
BIC
Bank Identifier Code
CA
Conseil d’Administration
CdA
Chef d’Agence
CLCAM
Caisses Locales de Crédit Agricole Mutuel
CNSS
Caisse Nationale de Sécurité Sociale
DP
Directeur de Programme
EMF
Etablissement de Micro Finance
FECECAM
Faîtière des Caisses d’Epargne et de Crédit Agricole Mutuel
FNM
Fonds National de la Micro finance
ID
Initiative Développement
IMF
Institution de Micro finance
ONG
Organisation Non Gouvernementale
PADME
Promotion et l’Appui au Développement des Micro Entreprises
PCE
Programme Crédit Epargne
PEBCo
Promotion d’Epargne-Crédit à Base Communautaire
PME
Petites et Moyennes Entreprises
PV
Procès-verbal
RAF
Responsable Administratif et Financier
RAI
Responsable Audit Interne
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RARH
Responsable Administratif et Ressources
RCF
Responsable Comptable et Financier
REF
Responsable d’Encadrement et Formation
RME
Responsable Marketing et exploitation
SFD
Système Financier Décentralisé
TBE
Taux de Bancarisation Elargi
TGBSF
Taux global de pénétration géographique des services financiers
TGBSF
Taux global de pénétration démographique des services financiers
TGUSF
Taux Global d'Utilisation des Services Financiers
TUSM
Taux d'Utilisation des Services de Microfinance
UEMOA
Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
UMOA
Union Monétaire Ouest Africaine
UNCDF
United Nations Capital Développement Fund
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LA DIGITALISATION AU SERVICE DE L’INCLUSION FINANCIERE DANS LES SFD : (Cas ALIDé)
Résume La digitalisation offre aux institutions de microfinance une chance de mieux servir leurs clients et de conquérir de nouveaux clients, notamment les populations pauvres exclues du système financier dans le but de contribuer à l’inclusion financière. L’objectif général de cette étude est de montrer comment la numérisation contribue à la réduction de l’exclusion financière au sein de l’institution de microfinance ALIDé. La méthode utilisée dans la présente étude est basée sur une approche qualitative qui consiste à adresser un questionnaire au personnel et clients d’ALIDé et une approche quantitative qui consiste à analyser des données de la Bceao et ceux recueillies auprès du service statistique. En se basant sur la méthode probabiliste, nous avons sélectionné un échantillon de 39 personnes d’ALIDé. Il en ressort que plusieurs facteurs ralentissent l’accès aux services financiers, mais l’avènement de la digitalisation contribue à réduire le phénomène d’exclusion financière. Aussi, l’indice synthétique d'inclusion financière du Bénin est passé de 0.170 en 2010 à 0.647 en 2020 sur une échelle comprise entre 0 et 1. Néanmoins, nous suggérons à ALIDé, d’impliquer davantage l’ensemble de son personnel pour renforcer la mission sociale de l’institution et continuer ses efforts dans le sens de la numérisation. Mots clés : Digitalisation, Institutions de microfinance, Inclusion financière, Exclusion financière.
Abstract Digitalization offers microfinance institutions a chance to better serve their customers and win new customers, especially the excluded poor of the financial system with the same aim of contributing to financial inclusion. The objective general of this study is to show how digitization contribute in the reduction of financial exclusion within the microfinance institution called ALIDé. The method used is based on a qualitative approach that consists in sending a questionnaire to the staff and customers of ALIDe and an approach. quantitative which consists in analyzing data from the Bceao and those
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LA DIGITALISATION AU SERVICE DE L’INCLUSION FINANCIERE DANS LES SFD : (Cas ALIDé)
collected from the Statistical Service. Based on the probabilistic method, we selected a sample of 39 people from ALIDe. As a result, we have the synthetic index of financial inclusion of Benin is increased from 0.170 in 2010 to 0.647 in 2020 on a scale between 0 and 1. Nevertheless, we suggest to ALIDe, to involve all its staff more to strengthen the social mission and continue its efforts in the direction of digitization. Keywords: Digitalization, Microfinance institutions, Financial inclusion, Exclusion financial
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LA DIGITALISATION AU SERVICE DE L’INCLUSION FINANCIERE DANS LES SFD : (Cas ALIDé)
Sommaire INTRODUCTION .......................................................................................................... 1 CHAPITRE
1
:
CADRE
INSTITUTIONNEL
DE
L’ETUDE
ET
DEROULEMENT DU STAGE........................................... 4 1.1. Présentation d’ALIDé ............................................................................................ 5 1.2. Structure organisationnelle .................................................................................. 14 1.3 Déroulement et observation de stage, synthèse l’analyse SWOT ........................ 14 CHAPITRE 2 : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE DE L’ETUDE ......................................................................................................... 20 2.1. Problématique, intérêt de l’étude et objectifs ...................................................... 21 2.1.1. Problématique de l’étude .................................................................................. 21 2.1.3. Intérêts de l’étude ............................................................................................. 24 2.2. Revue de littérature .............................................................................................. 24 2.2.1. Clarification conceptuelle ................................................................................. 24 2.2.2. Examen des études antérieures ......................................................................... 28 2.2.2.1. Les facteurs explicatifs des difficultés d’accès au service financier ............. 28 2.2.2.2. La digitalisation dans les IMF : fiction ou réalité .......................................... 29 2.2.2.3. La digitalisation et le processus d’octroi de crédit. ....................................... 29 2.3. Méthodologie de recherche ................................................................................. 32 CHAPITRE 3 : RESULTAT DE LA RECHERCHE ET SUGGESTIONS ........... 35 3.1. Présentation des résultats et commentaires ......................................................... 36 3.2. Discussion des résultats et vérification des hypothèses....................................... 45 3.3. Suggestions- Difficultés et Limites de l’étude .................................................... 46 CONCLUSION. ............................................................................................................ 50 Références bibliographiques.............................................................................................. I
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LA DIGITALISATION AU SERVICE DE L’INCLUSION FINANCIERE DANS LES SFD : (Cas ALIDé)
INTRODUCTION
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LA DIGITALISATION AU SERVICE DE L’INCLUSION FINANCIERE DANS LES SFD : (Cas ALIDé)
L’un des meilleurs moyens permettant de réduire l’exclusion financière et donc de participer à l’inclusion financière est la finance et cela est largement démontré dans la théorie de la croissance économique (Keynes, 1936 ; Levine 1993 ; Beck et al.2000). L’inclusion financière se définit comme l’accès et l’utilisation de services financiers formels, fournis à un prix raisonnable et de manière responsable (Sarma et Pais, 2011). Elle est reconnue comme un moteur de la croissance économique et les liens directs et indirects entre la finance et l’inclusion financière ont été établis par Beck et DemirgüçKunt, 2015 ; Cull et al. 2012 ; Munemo, 2018 ; Adegboye, 2018. Certaines données issues de Global Findex indiquent que 2,5 milliards de personnes adultes n’ont pas accès aux services financiers à travers le monde (Demirguc-Kunt et Klapper, 2012) freinant subséquemment l’effet escompté. En Afrique de l’ouest, le défi en termes d’inclusion financière reste à surmonter. La part de la population adulte ayant des comptes ou empruntant auprès d'institutions financières formelles reste faible par rapport à d'autres pays en développement (Mlachila et al, 2013). Pour cela les Banques Centrales ont placé ce sujet au centre de leurs préoccupations au regard de leurs rôle de régulateurs « en vue d'améliorer l'accès aux services financiers et d'autre part, à la création d'un environnement sain et propice au développement du secteur financier » (BCEAO 2014, p.31). Cependant les changements induits par l’apparition de la numérisation financière ont révolutionné le paysage financier. Ainsi, ces dernières années, cette pratique fait l’objet d’un nombre croissant d’analyses. C’est en cela que Bilodeau et al. (2011), affirment qu’avec la présence des téléphones portables entre les mains de milliards de personnes, y compris ceux-là même avec les plus bas niveaux de revenus, le monde est en passe d’apporter un nombre sans précédent dans l’économie formelle. Ils soutiennent que les services financiers mobiles, afin d’atteindre leur vrai potentiel pour l’inclusion financière, doivent être disponible sur une échelle beaucoup plus grande et comprendre un portefeuille plus large de services. Les services financiers mobiles illustrent un nouveau volet de l’adoption des TIC dans les activités bancaires. L’intérêt croissant porté à la finance digitale découle du succès spectaculaire de la première expérience M-PESA amorcée au Kenya en 2007 et généralisée à de nombreux pays en développement.
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LA DIGITALISATION AU SERVICE DE L’INCLUSION FINANCIERE DANS LES SFD : (Cas ALIDé)
Au regard des succès engendrés par la finance digitale en Afrique de l’Est, certains organismes comme le Fonds d’Equipement des Nations Unies (UNCDF) estiment qu’avec le fort taux de pénétration de la téléphonie mobile en Afrique, le développement des services financiers digitaux va constituer un levier permettant aux populations à faible revenu, notamment les femmes d’avoir accès à des services dont elles sont exclues. C’est dans cette perspective que nous avons décidé de réfléchir sur le thème : « La Digitalisation au service de l’inclusion financière dans les SFD (Cas ALIDé)». Le travail effectué est subdivisé en trois (03) chapitres. Dans le premier chapitre, nous avons présenté le cadre institutionnel de l’étude par la présentation d’ALIDé et le déroulement de notre stage puis dans le deuxième chapitre, nous avons présenté le cadre théorique et méthodologique à travers l’enjeu de l’étude, la revue de littérature et la méthodologie de recherche. Enfin, en troisième chapitre, nous avons procéder à l’analyse et l’interprétation des données recueillies ainsi qu’à la formulation des propositions utiles.
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LA DIGITALISATION AU SERVICE DE L’INCLUSION FINANCIERE DANS LES SFD : (Cas ALIDé)
CHAPITRE 1 : CADRE INSTITUTIONNEL DE L’ETUDE ET DEROULEMENT DU STAGE
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LA DIGITALISATION AU SERVICE DE L’INCLUSION FINANCIERE DANS LES SFD : (Cas ALIDé)
Ce chapitre présente le cadre institutionnel de l’Association de Lutte pour la promotion des Initiatives de Développement (ALIDé), la structure d’accueil de notre stage.
1.1. Présentation d’ALIDé Nous avons procédé dans cette section, à la présentation d’ALIDé et de son fonctionnement puis au résumé du déroulement du stage. Cette présentation portera sur son historique et son approche d’intervention puis sur ses missions et son dispositif organisationnel. 1.1.1. Historique et approche d’intervention d’ALIDé Association de Lutte pour la promotion des Initiatives de Développement (ALIDé) est la structure qui nous a accueillie pour mon stage, plus particulièrement dans son Agence Centrale en prélude à la rédaction de ce mémoire. La présentation de son historique sera suivie de ses objectifs. 1.1.1.1. Historique d’ALIDé Au démarrage c’était l’Initiative Développement (ID), une organisation de solidarité internationale de droit français qui s’occupe du développement local dans les pays du sud (Bénin-Chine-Comores-Ghana-Haïti-Tchad). C’est un démembrement d’Inter Aide, une ONG française à vocation sociale. Elle intervient dans les domaines comme celui de l’éducation, de la santé, de l’agriculture, de l’accompagnement familial, de crédits aux jeunes déscolarisés et aux femmes démunies. L’Initiative Développement (ID) a été créée en 1994 mais présente au Bénin depuis 1995 à travers plusieurs programmes dont AF/Santé, Education, Prévention des MST/SIDA, Micro finance. Elle intervient à Cotonou à travers le volet micro finance qui s’est transformé depuis 1998 en un programme à part entière : Programme Crédit Epargne (PCE). Ce programme vise l’amélioration des conditions de vie de la population cible, c’est-à-dire des femmes démunies des quartiers péris urbains de Cotonou en les aidant par un système de crédit purement social, pour leur faciliter le développement d’activité génératrice de revenus. C’est au fait, une institution financière
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de proximité adaptée aux besoins de la population cible. Aujourd’hui, ce programme (PCE) devenu ALIDé dispose de (13) agences intervenant dans plusieurs localités du BENIN. Au nombre de ces agences nous avons : Direction générale situé à Cotonou précisément à Vêdoko ; Agence Centrale ; Agence de Parakou ; Agence de Cadjèhoun ; Agence d’Agbodjèdo ; Agence d’Agblangandan ; Agence de Sainte Rita ; Agence d’Allada ; Agence de Porto-Novo ; Agence de Cocotomey ; Agence de Calavi ; Agence de Bohicon ; Agence de Pahou ; Agence de Comé. Les programmes d’ID au Bénin étaient gérés en partenariat avec l’ONG locale RACINES (Recherche Action Communautaires Initiative pour un Nouvel Espoir) en vue d’un rendement qualitatif envers les bénéficiaires. Il était composé de : Un Directeur de programme (DP) ; Un Responsable d’Encadrement et Formation (REF) ; Un Responsable Administratif et Financier (RAF) ; Cette équipe était coiffée par un comité de pilotage composé de six (6) membres qui a pour mission de conduire la structure à une initiative de microfinance proprement dite de droit béninois. Depuis janvier 2007, l’ONG a subi un changement et est devenu une
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institution de micro finance. À cet effet, elle devient ALIDé (Association de Lutte pour la promotion des Initiatives de Développement). 1.1.1.2. L’Approche d’intervention d’ALIDé L’objectif principal d’ALIDé est la promotion du développement et de la diversification du secteur de la micro entreprise. ALIDé de par sa mission sociale, est l’institution de choix pour l’accès surtout des femmes relativement pauvres aux services financiers à travers une approche centrée sur la personne c’est-à-dire une approche qui part de là où la femme est, et qui l’accompagne là où elle veut, ou peut aller dans sa vie, dans ses décisions et dans ses projets. 1.1.1.3. Mission, vision et valeurs d’ALIDé Comme toute institution, ALIDé détient des valeurs et des missions qui lui permettent d’atteindre sa vision. 1.1.1.3.1 Mission La mission d’ALIDé est ‘’d’améliorer les conditions de vie des populations défavorisées en leur offrant des services financiers et non financiers de qualité’’. 1.1.1.3.2 Vision La vision d’ALIDé est de ‘’ rester une institution de micro finance responsable, rayonnante et financièrement pérenne’’.
1.1.1.3.3 Valeurs Cinq valeurs ont retenu l’attention d’ALIDé. Il s’agit de :
La passion : C’est l’enthousiasme communicatif que partagent tous employés et dirigeants de ALIDé pour le service et les conseils prodigués à nos partenaires et pour le travail que nous effectuons quel qu’il soit. La passion se démontre dans le dynamisme et notre esprit
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entrepreneurial dans l’ensemble de nos pratiques quotidiennes. C’est d’ailleurs ce qui fait que nous sommes fiers de faire partie de la grande équipe d’ALIDé.
L’intégrité : C’est le travail dans un souci constant de transparence et d’honnêteté avec nos partenaires, nos collègues et tout autre acteur. C’est aussi la conformité aux règles morales et sociales pour ce qui touche à l’argent.
La Rigueur : C’est le respect méticuleux des politiques et procédures en vigueur et l’exigence professionnelle dans l’exercice de son poste.
La Responsabilité : C’est l’affirmation de notre professionnalisme vis-à-vis de nos partenaires et de toutes les autres parties avec lesquelles nous sommes en relation en veillant à la saine gestion de son poste, en souscrivant aux objectifs de pérennité de l’institution et en appliquant l’éthique envers notre population cible. C’est aussi la reconnaissance du droit de tous et de chacun au sein de ALIDé.
La Collaboration : C’est l’assistance et les conseils à nos collègues dans la réalisation des objectifs et projets communs. En clair, c’est la mise en ensemble des individualités pour atteindre un seul objectif. 1.1.1.4. Activités Cette partie présente d’une part les produits d’ALIDé et d’autre part son environnement 1.1.1.4.1 Produits d’ALIDé ALIDé offre à sa clientèle des services financiers et non financiers qui sont :
Les crédits
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ALIDé a signé des partenariats avec certaines institutions et associations. Ces partenariats ont permis à l’institution d’octroyer les prêts. Ces prêts peuvent être classés en deux catégories : Les crédits sociaux et les crédits économiques. o Les crédits sociaux : Ils sont octroyés aux personnes identifiées comme les plus vulnérables en raison de leurs conditions de vie très peu reluisantes et de leur statut. Il s’agit du crédit aux réfugiés, du crédit aux handicapés et du crédit au PVVIH. o Les crédits économiques Ils sont subdivisés en plusieurs catégories, ils varient de 50.000 FCFA à 20.000.000 FCFA. Ils génèrent des intérêts et l’accès est subordonné à des conditions préalables. Le taux d’intérêt varie selon le produit. Tableaux 1 : Les types de prêts à ALIDé Prêts
Caractéristiques
50.000 FCFA à 500.000 FCFA, sa durée est de 3 à 12 mois, le taux d’intérêt Prêt ALODO
appliqué est de 22% dégressif soit 1,83% le mois. Ces prêts sont octroyés aux hommes ou femmes exerçant une activité économique ou justifiante d’un niveau d’activité élevé.
500.001 FCFA à 20. 000 000 FCFA, ils sont octroyés aux hommes ou femmes Prêt CHIGAN
exerçant une activité génératrice de revenus non prohibée. Sa durée court de 6 à 36 mois et le taux d’intérêt est le même que celui du prêt ALODO.
100.000 FCFA à 10.000.000 FCFA pour les crédits agricoles à court terme (de 3 Crédit Agricole
à 12 mois y compris tout différé). Il est octroyé aux hommes ou femmes exerçant une activité agricole ; le taux d’intérêt appliqué est de 1% constant quel que soit le montant octroyé.
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500.000 FCFA à 20.000.000 FCFA sa durée maximale est 12 mois et est à un Crédit warrantage
taux de 1% constant le mois. Il est octroyé aux hommes ou femmes, groupement ou Associations de producteurs ou transformateurs agricoles.
Prêt aux salariés
200.000 FCFA à 10.000.000 FCFA ; son taux est 22% dégressif soit 1,83% le
du secteur public
mois. Ils sont octroyés aux hommes et femmes salariés. La durée est de 6 à 60
et privé (AKOWE)
mois.
100.000 FCFA à 10.000.000 FCFA, ils sont octroyés aux hommes et femmes salariés d’ALIDé ayant un contrat de travail d’au moins quatre mois Prêt au personnel
d’ancienneté. Quant à ceux qui sont directement recrutés sans passer par un stage, ils doivent avoir un contrat d’au moins un an d’ancienneté. Le montant de ces prêts est basé sur la quotité cessible. Contrairement aux autres prêts, son taux d’intérêt est de 5% dégressif.
Prêt aux membres du CA
: 500.000 F CFA à 10.000.000 F CFA, il est octroyé aux membres du conseil d’administration de ALIDé.
Source : Réalisé par les auteurs.
Les services Financiers
Il s’agit de l’épargne et du crédit. L'épargne est la partie non consommée du revenu d'un agent économique. Elle permet de faire face à une consommation différée, un investissement, une incertitude. Epargne = Revenu – Consommation. Dans un SFD on peut distinguer l'épargne libre et l'épargne forcée. Cette dernière est souvent une condition d'accès au crédit dans certaines institutions. ALIDé n’a pas pour mission première la collecte de l’épargne. Le produit épargne libre qu’elle offre est un service qu’elle développe au profit de ses clients. Hormis le fonds et le dépôt de garantie à hauteur de 10 à 15% du montant du crédit consenti, ALIDé offre à ses clients qui éprouvent le besoin d’épargner, la possibilité de constituer de l’épargne. Cette épargne n’est pas rémunérée. Les produits d’épargne sont : le compte dépôt à vue (DAV) ; le compte dépôt à terme (DAT).
Les services non financiers
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Il s’agit d’un ensemble d’interventions et d’actions axées sur l’écoute, l’orientation, l’appui, le conseil et la formation nécessaire pour soulager les difficultés d’un partenaire en relation avec le service et lui permettre d’être autonome. L’objectif est de faire des partenaires pauvres sans expérience de crédit et dépourvus de confiance, de vrais acteurs économiques. Autrement dit, par ces services, ALIDé travaille à « prendre la personne là où elle est et l’amener là où elle veut ou peut aller ». Tableaux 2 : Les étapes d’enregistrement et d’octroi de crédit.
Etapes
Descriptions
C’est une séance d’information et de sensibilisation de tout client potentiel désireux d’obtenir un crédit. Cette séance est dirigée par l’assistance sociale. Au cours de la La formation
séance l’assistance sociale aborde de façon explicite la présentation de l’institution, les conditions d’accès aux crédits, les différents types de crédits, les garanties, les frais à payer et la gestion du crédit proprement dite.
La réception des clients
Lors de la réception, les agents de crédit collectent les informations sur l’identité du bénéficiaire du crédit et sur sa situation socio-économique qu’ils consignent sur la demande de prêt.
L’agent de crédit procède à la visite à domicile du bénéficiaire, enquête sur la moralité et effectue un entretien avec lui. Ce travail permet à l’AdC de faire une vérification de conformité des informations reçues à l’agence et celles collectées sur le terrain. Cela lui permet également de s’assurer de l’existence de l’activité et surtout d’avoir des L’étude et la
informations sur la moralité du client. L’enquête de moralité est une étape très
décision
importante dans le processus de mise en place du crédit. Elle se réalise par des entretiens avec les tierces personnes afin de collecter des informations sur la conscience et l’honnêteté du client par rapport au respect de ses engagements. Après le contrôle, l’AdC passe au montage du dossier. Ce dernier ainsi constitué est envoyé au Comité d’Octroi de Crédit.
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LA DIGITALISATION AU SERVICE DE L’INCLUSION FINANCIERE DANS LES SFD : (Cas ALIDé)
Le Comité d’Octroi de Crédit à ALIDé est la structure technique chargé d’étudier les demandes de crédit. Il a pour mission de prendre la décision d’accepter, de refuser ou de reconsidérer un prêt. Il n’est pas un organe élu. Le Comité d’Octroi de Crédit est constitué selon le niveau de risque encouru par ALIDé. Il existe trois niveaux de COC à ALIDé qui sont : Niveau 1 : Le président du COC : le chef d’Agence ; Les membres : Tous les agents de crédit de l’agence et la caissière si possible ; Montant du crédit : Toutes les demandes de prêts inférieures à 500 000 francs CFA ; Lieu : Agence Niveau 2 : Le Comité d’Octroi de Crédit (COC)
Le président du COC : le Responsable de Marketing et d’Exploitation ; Les membres : Le Chef service des Opérations, les analystes financiers, le Chef d’Agence et tous les agents de crédit de l’agence ; Montant du crédit : Toutes les demandes de prêts supérieures ou égales à 500 000 francs et inférieures à 2 000 000 francs CFA ; Lieu : Agence Centrale. Niveau 3 : Le président du COC : le Directeur Général ou Responsable de Marketing et d’Exploitation ; Les membres : le Directeur Comptable et Financier, le Chef service des Opérations, les Analystes financiers et le Chef d’Agence ; Montant du crédit : Toutes les demandes de prêts supérieures à 2 000 000 francs CFA ; Lieu : La Direction de ALIDé. Le comité se charge d’approuver ou non les demandes de crédit. Les membres du comité prennent donc la décision la plus consensuelle possible à propos du montant du crédit à octroyer. Notons que le COC peut rejeter ou suspendre une demande de crédit pour informations incomplètes.
Le suivi et le
La microfinance est une activité de proximité qui nécessite un contact étroit et
contrôle de
permanent entre le prêteur et l’emprunteur. Le suivi de l’activité financée est l’une des
l’utilisation
pièces maîtresses du système. À ALIDé, le suivi des crédits se fait par les agents de
du crédit
crédits et les chefs d’agence pour chacun des clients qui sont dans le portefeuille.
Source : Réalisé par les auteurs.
Réalisé et Présenté par Précieux ODOH et Freddy DJISSOU
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1.2. Environnement d’ALIDé L’environnement d’une entreprise peut être défini comme l’ensemble des éléments externes qui influencent sa vie. Ces éléments peuvent être regroupés selon qu’ils soient du micro-environnement ou du macro-environnement. Tableaux 3 : Eléments constitutif de l’environnement d’ALIDé Micro-environnement Eléments
Composants
Les clients
Les clients d’ALIDé ; entrepreneurs ; groupes de solidarité féminine ; commerçants ; PME ; Ecoles ;centres de santé ; artisans ; paysans ; employés secteurs public et privé.
d’ALIDé
Les partenaires d’ALIDé
ALIDé dispose des partenaires techniques et financiers qui sont : GAMEEN CREDIT AGRICOLE ; IFDC ; FONDS NATIONAL DE LA MICROFINANCE (FNM) ; ENTREPRENEURS DU MONDE (ONG Française) ; Appui au développement à la professionnalisation et à l’assainissement de la micro finance (ADAPAMI).
Les concurrents d’ALIDé ALIDé évolue dans un environnement très concurrentiel. En effet, on assiste ces dernières années au développement considérables des institutions de micro finance, Les concurrents
matérialisé par l’installation de plusieurs Systèmes Financiers Décentralisés. Les concurrents directs d’ALIDé sont :
d’ALIDé VITAL FINANCE BENIN ; FINADEV SA ; PADME BENIN; PAPME BENIN; FECECAM / CLCAM;
PEBCo BETHESDA; CMMB;
AFRICA FINANCE;
COMUBA ; BENIN MICROFINANCE. Macro-environnement Le macro-environnement constitue le milieu éloigné de l’entreprise qui a une grande influence sur elle et sur lequel elle n’a aucune influence. Elle est constituée de : Descriptions
- Environnement politique représenté par l’Etat ; - Environnement technologique ; - Environnement démographique ; -Environnement culturel. Il est donc indispensable pour ALIDé de connaitre cet environnement afin d’asseoir sa politique.
Source : Réalisé par les auteurs.
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1.2. Structure organisationnelle La structure de toute entreprise est constituée par l’ensemble des activités exercées en son sein. Donc la différenciation des entreprises peut aussi se faire selon les types de structure mais celle adoptée par ALIDé est la structure hiérarchique dont le principe est de commandement, c’est-à-dire un subordonné ne reçoit d’ordre que d’un seul chef auquel il rend compte. La décision, la direction et le contrôle et les opérations d’ALIDé se présentent comme suit: 1.2.1. Organe de décision Il s’agit de l’Assemblée générale (AG) et du Conseil d’Administration (CA). 1.2.2. Organe de direction L’organe de direction est l’organe d’exécution. Il s’agit de la Direction Générale. Il est dirigé par le Directeur Général (DG), recruté par le Conseil d’Administration pour une durée indéterminée Il assure la gestion courante et le bon fonctionnement de l’association. Les directions exerçant sous l’autorité du Directeur Général sont les suivants : La direction comptabilité et finance (DCF) ; La Direction du Marketing et d’Exploitation (DME) ; La cellule juridique et risque (CCJR) ; La Direction de l’Administration et des Ressources Humaines (DARH) ; La cellule informatique ;
1.3 Déroulement et observation de stage, synthèse l’analyse SWOT
Nous avons effectué notre stage dans l’une des agences d’ALIDé précisément l’agence Centrale à Cotonou. Nous avons été beaucoup plus encadrés par les chargés de crédit. Avant le début de notre expérience, nous avons pu prendre connaissance des politiques et activités de la structure. C'est-à-dire l'objectif du SFD, sa mission et sa vision, le règlement intérieur, les produits offerts à la clientèle ainsi que les procédures d'opérations.
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1.3.1. Déroulement du stage Déroulement de stage : Il s’agit de présenter les expériences acquises au cours de notre stage puis nos apports de stage. 1.3.1.1. Compétences acquises et apport à la structure Au cours notre stage nous avons acquis un certain nombre d’expériences qui peuvent se résumer aux points ci-dessous :
analyse d’une demande de crédit ;
analyse de la capacité de remboursement ;
analyse des recettes et dépenses des clients ;
la réalisation du billetage ;
le pointage des reçus afin de voir l’équilibre des comptes ;
les différentes voies de recouvrement ;
les préoccupations à prendre face à un client en impayé ;
l’utilité de l’accueillie au sein d’une entreprise ;
l’utilité des pièces comptable ;
la bonne tenue des pièces comptable ;
le bon renseignement des pièces ;
le remplissage des formulaires d’ouverture de compte ;
le remplissage des demandes de crédit ;
les différentes sortes de garanties exigée dans le domaine de crédit (caution solidaire,
garantie matériel, le gage, le nantissement) ;
le warrantage ;
les techniques d’évaluation des garanties ;
les différents ratios et les méthodes de calcul (couverture des charges financière, capacité de
remboursement, ratio de liquidité générale, radio de liquidité
immédiate) ;
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connaissance de quelque technique de fraude des clients (détournement de crédit, crédit par personne interposer, la mauvaise foi) ;
la connaissance de l’environnement d’un SFD ;
la connaissance des causes et conséquences des impayés
Au cours de notre stage à ALIDé, nous avons été d’une main favorable au cours des montages de dossier nécessitant d’adresser une multitude de questionnaire aux clients; des visites de terrain, d’auditer les dossiers afin de détecter les erreurs constatées et de les noter sur un bout de papier pour mieux les corriger, d’effectuer des opérations pour le calcul de la quotité cessible, dans l’établissement du plan d’affaires. Ces différents apports peuvent être détaillés aux points ci-dessous : - Réception des demandes et montage des dossiers de crédit : La formulation des demandes de crédit des clients nous permet de remplir le dossier client, une fiche de demande, la fiche BIC, la fiche de cautionnement solidaire dans le cas des groupements. On soumet les demandeurs de crédit à une série question relative à leur état civil, l'adresse géographique du site d'activité et de domicile, l'activité à financer, le montant demandé, la durée du remboursement, la garantie proposée qui est la convention d'une parcelle soit un avaliseur détenant une fiche de paie pour les crédits individuels. - Le montage de dossier : Pour le montage de dossier, nous avons assisté les chargés de crédit sur le terrain pour identifier le domicile des clients et leur lieu d'activité pour ceux qui ont loué des boutiques, ensuite nous passons à la vérification des informations fournies lors de la prise de demande et nous soumettons le client à de nouvelles interrogations comme : Est-ce qu'il a eu à travailler avec ALIDé dans le passé ? Son ancienneté dans l'activité exercée, lieu d'approvisionnement ? A- t-il- contracté un prêt ailleurs ? Ce qu'il a appris comme métier, les stocks qu'il a, les créances, le fond de roulement, son chiffre d’affaire. Enfin, nous aidons les chargés de crédit pour le remplissage du rapport de visite. - Le décaissement : Lors du décaissement, nous faisons des corrections nécessaires sur des fiches, qui sont signés par les bénéficiaires, ce qui prouve vraiment qu'ils ont reçu le crédit à ALIDé puis nous leur remettons leur calendrier de remboursement. On les
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invite ensuite à se rendre d'abord chez le chef d'agence (CdA) ou les bénéficiaires reçoivent l’échéancier et enfin à la caisse pour l’opération de décaissement. 1.3.2. Observation de stage et Synthèse de l’analyse SWOT 1.3.2.1. Observation de stage ALIDé s’est engagé dans la digitalisation de ses opérations depuis 2016. Son premier pas était le déploiement de la caisse mobile dans les communes de Ouinhi, Zagnanado et Zogbodomey. Par ce produit, les services d’ALIDé sont offerts au client depuis chez lui grâce à un agent muni d’un Terminal de Paiement Electronique (TPE) et ceci grâce au Projet Microlead de UNCDF. ALIDé poursuit sa marche progressive vers la digitalisation à travers le service Bank to Wallet /Wallet to Bank. Une première expérience réussie dans l’espace UEMOA avec une institution de microfinance. En effet, UNCDF MM4P a facilité le partenariat entre le SFD ALIDé et l’Opérateur de téléphonie mobile MTN pour lancer le « Bank To Wallet ,Wallet To Bank » sur le marché. ALIDé souhaitait rapidement acquérir de nouveaux clients sans avoir à faire de lourds investissements (ouverture de nouvelles agences) pour collecter davantage d’épargne en zone rurale et faciliter les opérations de remboursement de crédit et autres transactions de ses clients. Grâce à ce nouveau partenariat ALIDé utilise la plateforme de MTN pour distribuer ses produits partout dans le pays, particulièrement les localités où il n’a pas d’agence. Désormais les clients ALIDé peuvent effectuer des transactions de dépôt, retrait et de remboursement sur leur compte avec leur téléphone portable et avoir également la situation de leur compte. Ce nouveau service facilite ainsi les remboursements et incite plus à l’épargne. En effet, dans les zones reculées où les déplacements en agence sont contraignants, certains clients désireux d’épargner étaient souvent découragés par la distance qui les sépare des agences ou souvent d’autres clients ayant pour activité le commerce redoutait
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perdre des clients en laissait leur étalage ou leur boutique pour se rendre dans les agences. Le lancement « Bank to Wallet » est le début d’une révolution dans l’inclusion financière des populations non bancarisées au Bénin. ALIDé a été aussi sélectionnée par l'Etat pour accompagner la politique de l'Etat à travers le financement de microcrédit ALAFIA où le client reçoit son crédit sans se déplacer. Ce qui permet la réduction des coûts de déplacement et la facilité des opérations. 1.3.2.2. Synthèse de l’analyse SWOT Au cours de notre stage, nous avons pu identifier les forces, faiblesses, opportunités et menaces de l’institution qui peuvent être résumés dans les sous-sections suivantes : Tableau 4 : Analyse SWOT Forces
Un service d’audit interne ; Disponibilité d’un plan annuel d’audit ; Disponibilité d’une cartographie de risque ; Un dispositif de maîtrise des risques, ce qui lui permet de contenir au maximum son exposition aux risques ; Disponibilité d’un système de suivi de la mise en œuvre des recommandations d’audit interne et externe ; Un manuel de procédures de crédit et d’épargne sur toutes les agences d’ALIDé ; Plusieurs niveaux de contrôle (autocontrôle, contrôle hiérarchique, contrôle interne et contrôle externe) sur les agences, ce qui limite au maximum les risques ; Affichage des codes de déontologies et de la politique d’octroi de crédit dans le hall de chaque agence ; Affichage d’un numéro de téléphone pour la gestion des plaintes ; Un logiciel de gestion des plaintes SATIS ; La motivation des meilleurs agents selon la catégorie ; Le prix d’excellence accordé aux meilleurs clients de chaque agence ; Plusieurs niveaux de Comité d’Octroi de Crédit pour limiter les risques ; Un logiciel pour le contrôle des crédits en impayés et des indicateurs de performances ; L’interconnexion entre la direction Générale et les agences ; L’actualisation des procédures ; La formation des clients en gestion de crédits, en entrepreneuriat, en santé familiale ; L’accompagnement social (écoute-conseil ; accompagnement familial ; référencement social)
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Faiblesses
Le problème d’exiguïté de certains locaux ne permet pas le bon déploiement de son personnel et des séances de formation ; La mobilité du personnel, ce qui ne favorise pas un suivi régulier du crédit ; La faible notoriété ; Insuffisance de matériels informatiques au niveau des agents de crédit ce qui ralentir les activités ; Difficulté occasionnelle au niveau de la connexion ce qui ralentit et retarde le déroulement des activités ;Utilisation insuffisante des moyens digitaux par les clients ; ALIDé ne dispose pas des conseillers clientèle qui assurent la permanence sur les agences; Le temps relativement long entre la demande de crédit et le décaissement ; Il existe une lourdeur dans les procédures d’octroi de crédit des gros montants ce qui décourage certains clients et peut favoriser les impayés ; On assiste aussi à des problèmes de réseau internet ce qui fait en sorte que le travail des caissières est souvent suspendu ; Non diversification du portefeuille crédit ; Utilisation des moyens propre des agents de crédit pour les opérations de terrains ; Vétusté des matériels informatiques, ce qui ralenti les activités au niveau des agences. Opportunités
Innovation dans le secteur des microfinance ; Réduction des charges et augmentation de la productivité ; Projet de transformations des associations en société initié par la BCEAO et permettant un changement de statut, une gouvernance plus transparente, une mobilisation beaucoup plus importante de capitaux, etc. Menaces
Existence et création d’autres structures de microfinance ; Concurrence grandissante ; Veille technologique de cette concurrence ayant compris l’intérêt résidant dans la digitalisation de leurs services. Source : Réalisé par les auteurs.
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CHAPITRE 2 : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE DE L’ETUDE
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Dans ce chapitre, il est question de développer trois (03) grandes parties. La première partie qui fait compte de l’énoncé du problème, des questions de recherches, de l’intérêt de l’étude, et des objectifs. La deuxième partie fait ressortir la clarification des concepts et la revue de littérature et la formulation des hypothèses de recherche. La troisième partie rend compte de la méthodologie de recherche adoptée dans le cadre de l’étude
2.1. Problématique, intérêt de l’étude et objectifs Dans cette section, le but est de présenter le cadre de l’étude. A cet effet, il sera développé un paragraphe sur la problématique, l’intérêt de recherche et les objectifs de recherche puis un autre sur la revue de littérature et les hypothèses de recherches.
2.1.1. Problématique de l’étude Il existe encore 2,455 milliards d’individus dans le monde qui n’ont pas accès aux services bancaires (Chaia et al, 2009). La majorité des personnes exclues du système financier se trouve dans les pays sous-développés, pays à faible niveau de vie où 80% de la population mondiale vit (Banque Mondiale). Pour parer à cette exclusion en général et celle des pauvres en particulier, la microfinance est présentée comme une solution efficace. Le Bangladais Muhammad Yunus, lauréat du Prix Nobel de la paix 2006, a créé officiellement en 1983 la Grameen Bank pour offrir des microcrédits aux exclus du système bancaire et contribuer à leur réinsertion sociale. Depuis, son modèle a été copié partout dans le monde, jusque dans les pays développés. Des nouveaux intermédiaires financiers, notamment les IMF ont vu le jour et assurent la mobilisation de la petite épargne en milieu rural et urbain, mais aussi la mise en place du microcrédit aux exclus du système bancaire classique. La microfinance se caractérise par le fait qu’elle donne accès à des services financiers aux personnes qui sont exclues du système bancaire et financier conventionnel ; l’objectif étant de leur permettre de démarrer et soutenir des activités économiques de petite taille et/ou d’aider à résoudre des problèmes de liquidité temporaire. Néanmoins avec les difficultés que rencontre une frange importante de la population mondiale à utiliser ou accéder à des services financiers formels, des progrès
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technologiques s’observent, notamment les technologies de l’information et de la communication qui sont de plus en plus utilisées par les institutions financières afin d’intégrer le plus grand nombre d’individus dans la finance formelle. Ainsi, ces dernières années, cette pratique fait l’objet d’un nombre croissant d’analyses. C’est en cela que Bilodeau et al. (2011), affirment qu’avec la présence des téléphones portables entre les mains de milliards de personnes, y compris ceux-là même avec les plus bas niveaux de revenus, le monde est en passe d’apporter un nombre sans précédent dans l’économie formelle. Ils soutiennent que les services financiers mobiles, afin d’atteindre leur vrai potentiel pour l’inclusion financière, doivent être disponibles sur une échelle beaucoup plus grande et comprendre un portefeuille plus large de services. Toutefois, malgré le développement ininterrompu de la microfinance et son extension grâce à la digitalisation depuis les années 2010, le nombre de population exclu reste toujours élevé. Il suffit de comparer les deux chiffres : presque 2,5 milliards de non-bancarisés et seulement 750 millions d’individus servis par la microfinance (Chaia et al., 2009). Mais quelles sont les raisons qui empêchent les institutions financières malgré leur digitalisation de servir les populations exclues ? Bien que les services financiers digitaux promettent d’élargir l’accès aux services financiers à la clientèle exclue, ils sont confrontés à des difficultés à l’échelle de l’écosystème notamment dans les zones rurales. Sont considérés comme principaux facteurs d’exclusion financière : l’inaccessibilité (absence des réseaux de distribution), l’éloignement géographique (Kempson et al., 1999 ; Doyle et al., 1998 ; Beshouri et al., 2010) et les coûts de transaction qui poussent les institutions financières à ne pas servir les petits comptes et prêts pour des raisons évidentes de rentabilité. ALIDé étant une institution de microfinance est souvent confrontée aux mêmes difficultés. En effet, notre stage au sein de cette structure nous a permis de déceler les problèmes ci-après : faible numérisation des procédures de demande et d’octroi de crédit ; une technologie (le service bank to wallet depuis son téléphone) difficile d’utilisation pour les clients illustrant ainsi une faible culture numérique ; les difficultés liées à la couverture réseau ; les difficultés liées à la sécurité des données. Il est alors nécessaire, de notre point de vue, de se pencher sur ces problèmes afin d’envisager des approches de solution pour
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une gestion de qualité à ALIDé. De ce fait, nous nous sommes posé la question centrale qui fait l’objet de notre problématique : Dans quelle mesure la digitalisation constitue un instrument de modernisation en faveur de l’inclusion financière ? De cette question fondamentale, nous pouvons tirer trois questions spécifiques qui se présentent comme suit : Quels sont les facteurs explicatifs des difficultés d’accès aux services financiers ? Quelles sont les transformations numériques (effectivité et qualité) observés à ALIDé ? Dans quelle mesure la numérisation influe-t-elle sur le processus d’octroi de crédit et donc sur la réduction de l’exclusion financière à ALIDé ?
2.1.2. Objectifs de recherche Le travail auquel nous nous prêtons a pour but d’atteindre bon nombre d’objectifs. Un objectif général qui se rapporte à la question centrale puis quelques objectifs spécifiques qui ont trait aux questions de recherche. 2.1.2.1. Objectif général L’objectif général vise à analyser la contribution de la digitalisation à la réduction de l’exclusion financière à ALIDé 2.1.2.2. Objectifs spécifiques Identifier les facteurs explicatifs des difficultés d’accès au service financiers. Evaluer l’effectivité et la qualité de la numérisation des services à ALIDé. Analyser l’influence de la numérisation sur le processus d’octroi de crédit et sur la réduction de l’exclusion financière à ALIDé.
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2.1.3. Intérêts de l’étude Le présent travail a permis non seulement de répondre aux questions posées, mais aussi de satisfaire à un double intérêt. Premièrement, ce présent travail permet de satisfaire à un intérêt académique. Il nous donne l’opportunité d’appliquer et d’intégrer nos connaissances théoriques acquises au cours de notre formation à l’ENEAM dans un contexte professionnel. La synthèse de travail sera présentée et soutenue comme un mémoire de fin de formation en contribution partielle pour l’obtention de la licence professionnelle en Gestion Financière et Comptable. Deuxièmement, ce travail permettra de satisfaire à un intérêt d’ordre professionnel. Sur ce plan, il sera d’une grande importance pour les institutions de microcrédits béninois en général, et ALIDé en particulier, De ce fait nous apporterons notre contribution aux renforcements de l’accès des populations défavorisées aux services financiers.
2.2. Revue de littérature 2.2.1. Clarification conceptuelle Institution de microfinance Elle est définie comme un organisme ou institution qui offre des services financiers ou non financiers à des personnes étant dans le besoin pour la réduction du développement de la pauvreté. Elle est aussi appelée Finance solidaire, c’est un système de finance qui augmente la capacité d’un groupe particulier de personnes à coopérer et à agir ensemble pour venir à bout du problème d’exclusion du système financier existant (traditionnel) et parvenir à un développement durable et équitable. Selon FALCUCCI (2012), la microfinance est une aide destinée aux personnes à faible revenu c’est-à-dire tout individu qui « ne peut plus normalement vivre dans la société qui est la sienne parce qu’il subit un fort handicap de l’accès à l’usage de certains moyens de paiement ou règlement , à certains formes de prêts et de financement , aux moyens de préserver son épargne et de répartir dans le temps ses revenus et ses dépenses comme dans la
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possibilité de s’assurer contre les risques touchant sa propre existence et ses biens ou dans celle de transférer des fonds ou revenus ». Elle permet à cet effet aux hommes et femmes de démarrer une petite activité génératrice de revenus. Inclusion financière L’inclusion financière est l’ensemble des dispositifs mis en place pour permettre aux particuliers et aux entreprises, qui sont exclus du circuit bancaire classique, d’accéder et d’utiliser des produits et services financiers adaptés à leurs besoins. L’inclusion financière permet aux populations pauvres de financer leurs activités, d’épargner et de subvenir aux besoins de leur famille (Banque Mondiale,2017). Service Bank to Wallet / Wallet to Bank Service développé pour une diversification de l’offre de service et l’amélioration du service à la clientèle avec des couts réduit. Elle permet le mouvement de fonds entre un Wallet (Compte Mobile Money) et le compte bancaire d’un même client (dépôt, retrait, consultation solde). Digitalisation D’une manière générale, la digitalisation consiste à automatiser ses services ou opérations et à numériser de bout-en-bout ses processus métiers, de manière à les rendre accessibles en ligne et en temps réel. Ainsi pour Guibert (2011), la digitalisation est une opération de transformation totale de l’entreprise. Pour ce dernier il est important de réinventer intégralement le modèle digital et toute la chaine interne de fonctionnement (stratégie, organisation managériale, environnement collaboratif). Dans le même sens Diard (2018) constate que la digitalisation correspond à l’intégration des technologies numériques dans le but d’optimiser les processus et d’améliorer les performances. Plus spécifiquement, la digitalisation des paiements consiste en la numérisation de bout en bout des transactions financières, à savoir les recettes et les dépenses. Les processus et les méthodes de travail sont ainsi supportés par des solutions digitales permettant à l’informatique de prendre une place prépondérante dans l’exécution des missions. Cette dynamique, devenue une réalité dans la gestion des entreprises et au niveau des administrations des États, permet d’accélérer les processus, d’optimiser le temps de
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travail et de développer des opportunités dans tous les secteurs d’activités, tout en limitant les erreurs. Crédit Il faut entendre par " CREDIT " tout acte par laquelle une somme est mise à la disposition d’une tierce personne contre promesse de remboursement moyennant un intérêt. Le crédit est un prêt d’argent contre un engagement à payer des intérêts et à rembourser l’intégralité du capital. Il s’agit alors d’une opération fondée sur la confiance accordée à autrui. SILEM et ALBERTINI (1999) soutiennent ce point de vue en affirmant que le crédit est un acte de confiance se traduisant par un prêt en nature ou en espèce consenti en contrepartie d’une promesse de remboursement, dans un délai généralement fixé d’avance. Venant du latin « CREDERE » signifiant croire ; avoir confiance ou faire preuve de confiance, le crédit retrouve alors sa source dans un acte de confiance. Pour Kaur (2020), faire crédit, c’est faire confiance, c’est donner librement la disposition effective et immédiate d’un bien, d’un pouvoir d’achat, contre la promesse que le même bien sera restitué dans un certain délai, le plus souvent avec rémunération du service rendu et du danger couru, danger de perte partielle ou totale que comporte la nature même de ce service ». De par cette définition il est à retenir que le crédit est non seulement le « commerce de l’argent » mais aussi une manière de faire ressortir la complexité de l’opération du crédit. Institution de microfinance L’article 1er de la loi n° 2012-14 du 21 mars 2012 portant réglementation des SFD en République du Bénin définit l’expression Système Financier Décentralisé comme une institution dont l’objet principal est d’offrir des services financiers à des personnes qui n’ont généralement pas accès aux opérations des banques et établissements financiers tels que définis par la loi portant réglementation bancaire et habilitée aux termes de la présente loi à fournir ces prestations. Ce terme renvoie à une grande variété d’organisations, diverses par leur statut juridique, la nature de leurs opérations et leur taille. Selon leur statut juridique, on distingue : Les ONG ou associations : Ce sont pour la plupart des structures de crédit direct. Elles financent les besoins des populations pauvres sans trop de contraintes
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d’épargne préalable. Elles disposent d’un fonds de crédit contrairement aux structures mutualistes ou coopératives qui transforment une partie de l’épargne collectée en crédit. Elles accordent des prêts de faibles montants destinés à la survie des populations déshéritées. Les projets installés par celles-ci dans les zones défavorisées soutiennent les initiatives à la base en apportant des moyens financiers aux groupes à faibles revenus ne remplissant pas les conditions d’accès au crédit des SFD classiques. Les principales sont le PADME, VITAL FINANCE, ACFB, PEBCo, ALIDé. Les institutions mutualistes ou coopératives d’épargne et de crédit : Ce sont des institutions auxquelles la loi confère une personnalité juridique par l’obtention d’un agrément et sont régies par les principes de la mutualité ou de la coopération. Elles constituent le plus grand nombre de SFD agréés. On distingue des institutions de base non affiliées et celles qui sont affiliées à un réseau. Les trois (03) réseaux au Bénin sont la FECECAM, le RENACA et l’UNACREP. Les sociétés : Ce sont des institutions de droit commercial. Elles sont à but lucratif et visent le profit. Elles s'opposent traditionnellement à la communauté car elles sont formées par une décision des associés ou actionnaires et ces derniers n'y sont engagés que dans la limite de leur volonté et non par le simple effet de la loi. Ce sont donc des formes de convention entre plusieurs personnes physiques et/ou morales définies par les Actes Uniformes de l’OHADA. Dans l’UMOA, les SFD constitués sous forme de sociétés unipersonnelles ne peuvent pas exercer l’activité de microfinance. Au Bénin, les plus connues sont la FINADEV SA, LITTO FINANCE SARL. Ces institutions sont réglementées et supervisées par les autorités de contrôles et d’autres entités. Selon la nature des opérations qu’ils sont autorisés à effectuer, il existe deux (02) catégories de SFD : Les institutions qui collectent des dépôts et accordent des prêts à leurs membres ou aux tiers ; Les institutions qui accordent des prêts, sans exercer l’activité de collecte de dépôts. Selon la taille, on distingue :
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Les SFD de l’article 44 (les SFD dont les encours de dépôts et de crédits atteignent au moins deux milliards (2.000.000.000) de FCFA au terme de deux (02) exercices consécutifs) ; Les SFD n’appartenant pas à la catégorie de l’article 44.
2.2.2. Examen des études antérieures 2.2.2.1. Les facteurs explicatifs des difficultés d’accès au service financier Plusieurs facteurs sont évoqués pour expliquer l’exclusion financière. Kempson et al. (1999) ont montré que les consommateurs potentiels peuvent être exclus par l’accès (proximité des banques, fermetures d’agences…), par la condition (conditions requises pour accéder aux services), par le prix (coûts trop élevés des services de base), le marketing (ciblage marketing des consommateurs les plus rentables) et peuvent également s’auto-exclure pour des raisons personnelles. Carbo et al. (2007) expliquent également que les femmes, les personnes âgées, les jeunes, les personnes ayant reçu une éducation moindre, les sans-emplois mais également certaines minorités ethniques auraient tendance à être plus exclus du système bancaire que d’autres. Plusieurs études ont montré que les facteurs d’exclusion financière sont, d’une manière générale, similaires entre les pays développés et en développement. Le niveau de revenu de certains individus ne leur permettrait également pas de s’acquitter des frais liés à la tenue d’un compte (Moran K., 2006 ; Djankov et al., 2008 ; Lyons et al., 2004 ; De Sousa, 2010 ; Anderson, 2006 ; Caskey, 1997, 2002). Certains consommateurs potentiels estiment également que les services proposés ne seraient pas adaptés à leurs besoins mais qu’ils cibleraient les consommateurs les plus rentables. (Kempson et al., 1999 ; Beshouri et al., 2010 ; De Sousa, 2010 ; Lyons et al., 2004 ; Caskey, 1997 et 2002, Kempson et al., 2000 ; Carbo et al., 2007). Tous ces facteurs rendent ainsi l’environnement bancaire intimidant et en qui les non-bancarisés ont peu confiance (Anderson, 2006 ; Caskey, 1997 et 2002 ; Beshouri et al., 2010). Enfin certaines personnes s’excluent volontairement des services bancaires afin de gérer leur argent confidentiellement via des réseaux informels (Djankov et al., 2008 ; Caskey, 1997 et
Réalisé et Présenté par Précieux ODOH et Freddy DJISSOU
28
LA DIGITALISATION AU SERVICE DE L’INCLUSION FINANCIERE DANS LES SFD : (Cas ALIDé)
2002). H1 : les difficultés d’accès aux services financiers sont multicritères
2.2.2.2. La digitalisation dans les IMF : fiction ou réalité L’amélioration continue des technologies ainsi que la généralisation des Smartphones permettent une large diffusion des services. Aujourd’hui, un Européen sur huit utilise les services M-Banking (Hesse A., 2010) et ceci ne peut que croître compte tenu des ventes croissantes de Smartphones qui ont augmenté de 23,8% entre 2008 et 2010 (Gartner, 2009) et de la forte culture du téléphone portable avec un taux de pénétration prévisionnel de 116,1% au sein des pays développés pour 2010 (Etude ITU 2010). Le taux de diffusion du téléphone portable a été spectaculaire : 30% de la population mondiale en 2005 (Ahonen, 2005) et 68% en 2009 (ITU, 2009). Ainsi, 115% de la population au sein des pays développés et 58% au sein des pays émergents avaient accès à la téléphonie mobile en 2009. Aujourd’hui, plusieurs fonctionnalités et services sont proposés aux 4,7 milliards de détenteurs de téléphones portables (ITU, 2009) et aux 2,455 milliards de personnes non bancarisées dans le monde (Chaia et al., 2009), comme la communication (appels, SMS, MMS), le paiement mobile (M-Payment) et le M-Commerce (téléchargements, achat de tickets, etc.). H2 : le mobile banking (service Bank to wallet/ wallet to bank), les réseaux d’agents utilisant le TPE sont autant de transformations numériques observées dans les SFD
2.2.2.3. La digitalisation et le processus d’octroi de crédit. Selon l’approche welfariste. L’inclusion financière se renforce lorsque la microfinance offre des facilités de création de comptes et d’octroi de microcrédits par exemple, aux populations surtout celles qui ne sont pas bancarisées. De ce fait, depuis deux décennies, le nombre de clients des institutions de microfinance augmente progressivement et dépassant ainsi celui des banques dans certains pays. La plupart des exclus involontaires
Réalisé et Présenté par Précieux ODOH et Freddy DJISSOU
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LA DIGITALISATION AU SERVICE DE L’INCLUSION FINANCIERE DANS LES SFD : (Cas ALIDé)
des banques trouvent leurs comptes avec les IMF avec notamment moins d’exigence de documents administratifs, proximité avec le milieu rural, moins d’exigence pour l’octroi de crédits même si en général ils sont de faibles montants. La microfinance joue alors un rôle très important dans le renforcement de l’inclusion financière. De nombreuses recherches ont prouvées que « l’introduction des nouvelles technologies ont entrainé l’émergence du système bancaires et financier ce qui a leur tours ont favoriser la réduction de l’exclusion financière, une nouvelle définition de ces dernières, de leurs dimensions et de leurs tâches » (Boyer et Scouarnec, 2006 ; Davoine et al., 2011 ; Enlart et Charbonnier, 2013 ; Barabel et al., 2014 Deloitte, 2014 ; BCG, 2015 ; Audrin et Davoine, 2017).4 Magazine Challenge, n 635, du 2 au 8 Février 2018 . H3 : l’augmentation de portefeuille clients, notamment dans les zones rurales et reculées, et l’indice synthétique de l’inclusion financière constituent les variables utilisées pour mesurer l’effet de la numérisation sur l’inclusion financière
2.2.3. Tableau de bord Les questions de recherche, les objectifs de l’étude et les hypothèses sont résumés dans le tableau 5 intitulé tableau de bord
Réalisé et Présenté par Précieux ODOH et Freddy DJISSOU
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LA DIGITALISATION AU SERVICE DE L’INCLUSION FINANCIERE DANS LES SFD : (Cas ALIDé)
Tableaux 5 : Tableau de bord
QUESTIONS DE RECHERCHE
OBJECTIFS DE L’ETUDE Objectif
Générale
Spécifiques
Général
facteurs explicatifs des difficultés d’accès aux services financiers ?
Quelles sont les transformations
financière ?
numériques (effectivité et qualité) observés à ALIDé ?
Dans quelle mesure la numérisation influe-t-elle sur le processus d’octroi de crédit et donc sur la réduction de l’exclusion financière à ALIDé ?
HYPOTHESES Objectifs Spécifiques
Identifier les facteurs explicatifs des difficultés d’accès au service financiers.
Les difficultés d’accès aux services financiers sont multicritères
Le mobile banking (service Bank to wallet/
à ALIDé
Quels sont les
L’objectif général vise à analyser la contribution de la digitalisation à la réduction de l’exclusion financière
Questions
Dans quelle mesure la digitalisation constitue un instrument de modernisation en faveur de l’inclusion
Question
Evaluer l’effectivité et
wallet to bank), les
la qualité de la
réseaux d’agents utilisant
numérisation des
le TPE sont autant de
services à ALIDé.
transformations numériques observées dans les SFD
L’augmentation de Analyser l’influence de
portefeuille clients,
la numérisation sur le
notamment dans les
processus d’octroi de
zones rurales et reculées,
crédit et sur la
et l’indice synthétique de
réduction de
l’inclusion financière
l’exclusion financière à
constituent les variables
ALIDé.
utilisées pour mesurer l’effet de la numérisation sur l’inclusion financière
Source : Réalisé par les auteurs.
Réalisé et Présenté par Précieux ODOH et Freddy DJISSOU
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2.3. Méthodologie de recherche Dans cette section, l’objectif est de préciser la méthodologie et les données utilisées. À cet effet, il est développé un paragraphe sur les méthodes de collecte des données utilisées puis un autre sur les méthodes et outils d’analyse des données. 2.3.1. Méthodes de collecte des données utilisées 2.3.1.1. Nature des données Les données collectées dans le cadre de notre étude sont celles recueillis dans les documents de la BCEAO en plus des documents internes à ALIDé et qui ont trait à la politique de l’institution. On s’est aussi inspiré des notions de cours reçus au cours de notre parcours universitaire ainsi que de certains mémoires antérieurs figurant dans la bibliothèque de notre université en plus des mémoires et documents trouvés sur internet au cours de nos différentes recherches, ce qui nous a permis de mener à bien l’objet de notre recherche. 2.3.1.2. Méthodes de collecte, population et échantillon
Collecte de données
Nous avons eu à élaborer un guide d’entretien pour la réalisation des entretiens semi directifs et individuels. L’objectif principal de ces entretiens est de permettre la compréhension des différents facteurs qui ralentissent l’accès des populations aux services financiers
Population et échantillonnage
Pour collecter les données nécessaires nous avons fait le choix d’une bonne population capable de fournir les bonnes informations. L’échantillon sera constitué de clients et du personnel d’ALIDé. Il est question d’un échantillon de jugement à partir duquel nous aurons à interroger des clients et des personnels de l’institution aptes à répondre à nos préoccupations de recherche. Le nombre de personnes ayant répondu aux questionnaires
Réalisé et Présenté par Précieux ODOH et Freddy DJISSOU
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est de 54 personnes dont 39 clients et 15 personnels de l’institution soit un taux de sondage d’environ 26,47%. Le tableau ci-dessous présente la taille de l’échantillon de 35 personnes questionnées pour la validation de notre hypothèse : Tableau 6 : Tableau descriptif de l’échantillon
Population
Taux de sondage
Taille de l’échantillon
Clients ALIDé
146
26.71%
39
Personnel ALIDé
58
25.86%
15
Unité de sondage
TOTAL
54
Source : Réalisé par les auteurs.
2.3.2. Méthodes et outils d’analyse des données Dans ce paragraphe, il est question de préciser la méthodologie et les données utilisées pour la validation des hypothèses émises. 2.3.2.1. Approche qualitative Ladite méthode est utilisée pour les données obtenues par approche qualitative. Il est question d’effectuer une analyse du contenu du corpus issu des entretiens. Evrard et Al (1997) ont identifié trois types d’analyse de contenu. Au nombre de ces analyses de contenu nous avons : Analyse lexicale ; Analyse syntaxique ; Analyse thématique. Nous avons opté pour les analyses lexicales et thématiques dans le cas de notre recherche. L’analyse lexicale est basée sur la nature et la richesse du vocabulaire alors que l’analyse thématique est réalisée sur la base du découpage par thème et fréquence d’apparition. Ce choix a été fait afin d’identifier les mots ou expressions utilisés par les participants et leur fréquence d’apparition liés aux idées développées sur le guide d’entretien. Elles auront également pour rôle de permettre la construction de notre questionnaire mentionné en annexe pour l’étape quantitative.
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2.3.2.2. Approche quantitative L’enquête effectuée est une enquête par sondage, plus précisément sous forme de questionnaires. Ce recensement vise à vérifier les hypothèses émises. L’unité d’analyse est l’entreprise ALIDé. 2.3.3. Vérification des hypothèses Pour confirmer ou infirmer une hypothèse, nous avons employé une approche qualitative, quantitative selon chaque hypothèse.
Pour l’hypothèse 1 : Nous avons appliqué une approche quantitative basée sur l’analyse des données recueillies d’après un sondage effectué auprès d’un échantillon. En effet, un facteur est considéré comme ralentissant de l’inclusion financière lorsque plus de 50% des personnes enquêtés en sont majoritaires. Si 50% des personnes interrogées sont issues de milieux urbain, disposent d’un revenu plus ou moins élevés, d’une profession de cadre moyen, et ont fréquentés l’université alors l’hypothèse 1 est confirmée sinon elle est infirmée.
Pour l’hypothèse 2 : Nous avons basé nos analyses sur une approche qualitative en adressant un questionnaire à 15 employés d’ALIDé. Pour l’hypothèse 3 : Nous avons basé nos analyses sur une approche quantitative en utilisant les données de la Bceao et d’ALIDé. Si nous avons une évolution favorable des indicateurs, nous pourrons attester que la numérisation influence positivement l’inclusion financière alors l’hypothèse 3 est confirmée dans le cas échéant elle est infirmée.
Réalisé et Présenté par Précieux ODOH et Freddy DJISSOU
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CHAPITRE 3 : RESULTAT DE LA RECHERCHE ET SUGGESTIONS
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Ce dernier chapitre nous permettra sur la base des approches qualitatives et quantitatives de faire la présentation des traitements auxquels les données ont été émises ainsi que l’analyse des données collectées dans le but d’affirmer les hypothèses précédemment émises puis faire une approche de solutions pour l’éradication des problèmes spécifiques.
3.1. Présentation des résultats et commentaires Dans cette partie il s’agit de procéder à la présentation, analyse des résultats et vérification des hypothèses puis de formuler des recommandations tout en prononçant les difficultés et limites de notre étude. Les données collectées par questionnaire et par recherche sont présentées dans les différents tableaux situés en annexe 2. Les résultats de l’analyse descriptive sont présentés dans les développements suivants : 3.1.1. Présentation des résultats liés à l’hypothèse 1 3.1.1.1. Caractéristiques démographiques : Les résultats obtenus montrent que la classe d’âge dominante de nos participants est de 25 - 35 ans. Il s’agit donc d’un échantillon plutôt jeune 44% sont âgées de 25- 35 ans.
Ages
15ans-25ans
25ans-35ans
35ans-45ans
45-et plus
Graphique 1 : Etude de l’âge de l’échantillon Source : Réalisé par les auteurs.
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3.1.1.2 Caractéristiques géographiques Il ressort de cette figure qu’il y’a une prédominance des personnes issues de la zone urbaine avec 77% contre 23% de la zone rurale. Les Populations qui habitent en région rurale ont moins accès aux services financiers, car leurs emplacements sont plus couteux. La pénétration bancaire dans les régions urbaines est plus élevée que dans les régions rurales.
Zone Urbaine
Zone Rurale
Graphique 2 : Répartition des répondants selon le milieu de résidence Source : Réalisé par les auteurs.
3.1.1.3 Caractéristiques socioéconomiques A la lumière des résultats obtenus, on remarque que 59% des Personnes inteiewées ont un niveau d’étude universitaire, 65.8% des femmes travaillent dans différents domaines : la fonction publique, le secteur privé, profession libérale ou autre. 59% des femmes perçoivent un revenu supérieur à 100.000F.
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Tableau 7 : Répartition des répondants selon le niveau d’étude Fréquence
Pourcentage
Aucun
1
2.56%
Primaire
3
7.69%
Secondaire
4
10.27%
Universitaire
23
58.97%
Professionnel
8
20.51%
Total
39
100,0%
Source : Réalisé par les auteurs.
Au niveau des résultats du tableau 3, il ressort que 53,85% des Populations enquêtées sont des fonctionnaires, 15,38% sont des employées, 7,69% sont des entrepreneures, 5,13% des professions libérales. On trouve aussi que 17,95% sont des partisantes, des commerçantes ou des agriculteurs. Tableau 8 : Répartition des répondants selon la catégorie professionnelle Pourcentage Fonctionnaire
53.85%
Employée
15.38%
Entrepreneure
7.69%
Profession libérale
5.13%
Artisan/commerçante/Agriculteur
17.95%
Total
100,0%
Votre catégorie Professionnelle
Source : Réalisé par les auteurs.
Les résultats du tableau 4 montrent que 30,77% des personnes enquêtées touchent un revenu mensuel moins de 100.000F. 23,08% des enquêtés perçoivent plus de 200.000F, alors que 46,15% touchent entre 100.000F et 200.000F.
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Tableau 9 : Répartition des répondants selon le revenu mensuel
Fréquence
Pourcentage
9
23.08%
18
46.15%
12
30.77%
39
100%
Revenu élevé (plus de 200.000F) Revenu faible (moins de 100.000F) Revenu moyen (entre 100.000F et 200.000F) Total
Source : Réalisé par les auteurs.
3.1.2. Présentation des résultats liés à l’hypothèse 2 Afin de vérifier l’hypothèse 2, nous avons procédé à un questionnaire auprès de certains membres du personnel ALIDé sur l’opinion et le bienfondé qu’ils ont au niveau du digital sur les opérations d’ALIDé Microfinance. Les données recueillis sont présentées dans le tableau qui suit : Tableau 10 : Récapitulatifs du questionnaire adressé au personnel
Gain de
Economie sur coûts
Réduction des
Enjeu pour la
temps
d’exploitation
erreurs de
survie d’ALIDé
traitement Oui
87%
60%
93%
100%
Non
13%
20%
7%
0%
Neutre
0%
20%
0%
0%
TOTAL
100%
100%
100%
100%
Source : Réalisé à partir des données de l’annexe 3
Ce tableau montre que la majorité des membres du personnel soit 87% estiment que l’avènement de la digitalisation fait gagner du temps dans les opérations effectuées alors que 13% ont l’avis contraire. De plus, on note que 60% pensent que la digitalisation
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LA DIGITALISATION AU SERVICE DE L’INCLUSION FINANCIERE DANS LES SFD : (Cas ALIDé)
réduirait les coûts d’exploitations de la structure tandis que 20% sont neutre ou ont répondu par la négative. Sans oublier l’avis unanime du personnel (100%) qui sont convaincu de l’importance de cette nouvelle approche pour l’institution financière. 3.1.3. Présentation des résultats liés à l’hypothèse 3 Nous étudierons les indicateurs suivants 3.1.3.1 Indicateurs d’accès Taux global de pénétration démographique des services financiers (Tgbsfg) et Taux global de pénétration géographique des services financiers (Tgpsfg) Dans l'UEMOA, deux indicateurs sont retenus pour mesurer le degré d'accès des populations aux services financiers. Il s'agit : ● du taux global de pénétration démographique des services financiers, qui mesure le nombre de points de services disponibles pour 10.000 adultes ; ● du taux global de pénétration géographique des services financiers, qui évalue le degré de proximité, c'est-à-dire le nombre de points de services disponibles sur une superficie de 1.000 km².
253
300 250 2015 166
200
55
50
100
69
115
150
50
2016 2017 2018 2019 2020
0 taux global de pénétration démographique des services financiers (Tgbsfg) Graphique 3 : Taux global de pénétration démographique des services financiers (Tgbsfg) Source : BCEAO
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LA DIGITALISATION AU SERVICE DE L’INCLUSION FINANCIERE DANS LES SFD : (Cas ALIDé)
1533
1800 1600 1400 990
1200 1000
2015 2016 2017
645
800
2018 2019
371
250
400
285
600
2020
200 0 Taux global de pénétration géographique des services financiers (Tgpsfg) Graphique 4 : Taux global de pénétration géographique des services financiers (Tgpsfg) Source : BCEAO
Globalement, le processus de densification du réseau de distribution des services financiers a porté ses fruits, en 2020, notamment avec le déploiement des guichets des émetteurs de monnaie électronique. L'analyse fait ressortir une disparité géographique dans la disponibilité des points de services financiers. Le Bénin, avec 1.533 points de services sur 1.000 km² en 2020 affiche une meilleure couverture géographique. Ces informations mettent en exergue l’évolution fulgurante du nombre de points de services disponibles pour 10.000 adultes et du nombre de points de services disponibles sur une superficie de 1.000 km² depuis des années ce qui est de bon augure pour la disponibilité, l’accessibilité et la rapidité. 3.1.3.2 Indicateurs d’utilisation des services financiers L’utilisation effective des services financiers est une dimension importante de l’inclusion financière. A cet égard, trois indicateurs sont retenus pour appréhender cette dimension. Il s'agit : du Taux de Bancarisation Elargi (TBE), qui évalue le pourcentage de la population adulte titulaire de comptes dans les banques, les services postaux, les caisses
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LA DIGITALISATION AU SERVICE DE L’INCLUSION FINANCIERE DANS LES SFD : (Cas ALIDé)
nationales d'épargne et le Trésor, auquel s'ajoute celui des détenteurs de comptes dans les institutions de microfinance; du Taux Global d'Utilisation des Services Financiers (TGUSF) ou taux d'inclusion financière, qui évalue le pourcentage de la population adulte détenant un compte dans les banques, les services postaux, les caisses nationales d'épargne, le Trésor et les institutions de microfinance, auquel s'ajoute celui des titulaires de comptes de monnaie électronique. du Taux d'Utilisation des Services de Microfinance (TUSM) représente le nombre total de personnes physiques titulaires de comptes dans les institutions de microfinance sur la population adulte
47,71
Taux d'utilisation des services de microfinances (TUSM)
31,37
82,41
Taux global d'utlisation des services financiers (TGUSF)
45,38
2020 2010
78,9
Taux de bancarisation élargi (TBE)
52,92
0
10
20
30
40
50
60
70
80
Graphique 5 : Indicateurs d’utilisation des services financiers du Bénin entre 2010 Source : BCEAO
90
et 2020
Le Bénin enregistre le taux d’inclusion financière le plus élevé (82,4%). Le taux de bancarisation élargi, qui prend en compte les utilisateurs des services de microfinance, est ressorti à 78.9,% en 2020 contre 52.92% en 2019, soit une hausse de 26 points de pourcentage en l’espace de 10 ans. Les efforts consentis par les fournisseurs de services financiers pour le renforcement des infrastructures et leur disponibilité, ainsi que ceux réalisés par l’Etat béninois et la BCEAO pour améliorer l’écosystème financier de l’Union expliquent l'évolution de l'utilisation des services financiers au cours de l'année
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2020. En particulier, la contribution du secteur de la monnaie électronique a été significative, en raison d'une part, de la crise sanitaire de la COVID-19 qui a favorisé l’adoption des paiements électroniques par les populations des services et, d'autre part, des mesures prises par la Banque Centrale pour l'assouplissement des conditions d’ouverture des comptes.
Indice synthétique d'inclusion financière (IIf) 0,8
0,647
0,6 0,4
2010
0,17
0,2
2020
0 2010 Graphique 6 : Indicateur d’accessibilité, indice synthétique d’inclusion financière Source : BCEAO
du Bénin
Le niveau global de l'inclusion financière est appréhendé, dans toutes ses dimensions dans l'UEMOA, à partir d'un indice synthétique, calculé en tenant compte de l'ensemble des sept indicateurs. Il s'agit d'une valeur unique, comprise entre 0 et 1, qui traduit respectivement une situation d'exclusion totale et une inclusion financière aboutie. Cet indice est ressorti à 0,647 en 2020, correspondant à un niveau d'inclusion financière élevé
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Nombre de compte actif
Nombre de compte ouvert
23 780 513
2018
62 962 331 33 586 866
2019
76 963 237 42 803 234
2020
94 226 056
Graphique 7 : Evolution de des comptes ouvert et actif de l’UEMOA Source : BCEAO
Montant total des transactions en Milliards de FCFA 2018
2019
2020
2021
2 959 2 987 3 067 41 455
Graphique 8 : Evolution du volume des transactions de 2015 à 2020 de l’UEMOA Source : BCEAO
En 2019, l’activité liée aux services financiers numériques, toujours en progression, s’est traduite par l’accroissement de ses principaux indicateurs, les comptes ouverts et les comptes actifs. Ces données révèlent un accroissement régulier de nouveaux utilisateurs dont le taux d’activité s’est chiffré à 43.64% en 2019 et 45.43% en 2020. Cette évolution est liée, d'une part, à la crise sanitaire provoquée par la COVID-19 qui a favorisé l'adoption par les populations des services financiers numériques, et, d'autre part, aux mesures prises par la Banque Centrale pour l'assouplissement des conditions d’ouverture des comptes
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Evolution des encours bruts de crédits d’ALIDé entre 2018 à 2021 2015
2016
2017
2018
2019
2020
501,24 735,3 1 254,46 1 907,73 2 632,07 3 497,28 Graphique 9 : Evolution des encours bruts de crédits d’ALIDé entre 2015 à 2020 Source : Rapports d’exécutions de trésorerie d’ALIDé
De l’analyse des deux précédents graphes, on remarque une nette progression du volume des transactions en valeurs respective sur la période 2018 à 2021. Cela est dû à l’évolution de l’activité de monnaie électronique qui crée un effet substantiel sur ces indicaeurs.
3.2. Discussion des résultats et vérification des hypothèses 3.2.1. Validation de l’hypothèse 1 Pour la validation de l’hypothèse 1, nous avons procédé à une analyse explicative des différents résultats issus de l’enquête effectuée. Il en ressort que plusieurs facteurs (géographique, démographique et socio-économique) caractérisent la couche de la population marginalisée dans le paysage de la microfinance. Cette population en majorité provient de la zone rurale, a reçu très peu ou pas d’éducation, a des revenus faibles. D’où l’hypothèse 1 est confirmée 3.2.2. Validation de l’hypothèse 2 En recueillant l’avis du personnels d’ALIDé, sur 15 personnels interrogés, 67% des sondés affirme que la digitalisation permet un gain de temps pour les agents, cependant 60% affirme que les coûts d’exploitations peuvent être réduits. De ces analyses, il
Réalisé et Présenté par Précieux ODOH et Freddy DJISSOU
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ressort que la digitalisation est favorable pour l’avenir de la microfinance. D’où l’hypothèse 2 est confirmée. 3.2.3 Validation de l’hypothèse 3 L’objet de cette partie est de quantifier l’impact des indicateurs comme les indicateurs d’accès, les indicateurs d’utilisation et les indicateurs d’accessibilité. On note que des dispositions ont été prises par les différents acteurs pour améliorer l’inclusion financière depuis 2010. Cependant, il demeure une partie minoritaire exclue. De ce fait, les résultats issus on remarque le taux d’inclusion financière s’est élevé à 82.42% avec l’indice d’inclusion financière s'est globalement amélioré, ressortant à 0,647 en 2020 contre 0,17 en 2010, sur une échelle comprise entre 0 et 1. Nous remarquons aussi qu’il y aucune corrélation entre ces variables et d’autres notamment le montant des transactions qui s’est chiffré à 41 455 milliards et 3 497 millions d’opérations ont été effectué. Par conséquent, l’hypothèse 3 est confirmée
3.3. Suggestions- Difficultés et Limites de l’étude Il est question dans cette section de formuler des suggestions à l’endroit de l’institution puis de présenter les difficultés rencontrées pour la réussite de notre travail ainsi que ces limites. 3.3.1. Suggestions Compte tenu des résultats obtenus de notre recherche, nous reformulons comme suggestions : 3.3.1.1. Suggestion pour l’objectif 1
Utiliser des représentations et des symboles appropriés, pour fournir des services financiers digitaux à la clientèle orale
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Donner aux populations rurales un accès plus large à la téléphonie mobile (Des progrès ont
été réalisés dans ce domaine, les prix des téléphones ayant été
ramené à des couts relativement bas sur le marché)
Fournir l’éducation financière aux clients pour qu’ils puissent adopter les services
financiers digitaux
Impliquer davantage l’ensemble de son personnel dans la gestion de l’asymétrie d’information.
Mettre en œuvre des actions correctives.
Déterminer et mettre à disposition les ressources pour l’atteinte de ces objectifs.
3.3.1.2. Suggestion pour l’objectif 2
l’amélioration de la qualité des services digitaux offerts aux usagers.
Intégrer un plan de formation pour l’acquisition de nouvelles connaissances nécessaires pour accroître les performances.
Mettre les documents nécessaires à la disposition du personnel.
Opter pour la création d’incitations afin que les employés recueillent et partagent les informations entre eux.
Promouvoir des transactions a valeur électronique sur les marchés locaux ainsi que des frais abordables
3.3.1.3. Suggestion pour l’objectif 3
Renforcement d’infrastructures informatiques pour une disponibilité permanent de la plateforme ; l'encadrement de la tarification des services financiers, pour la gratuité de certains produits, tels que le paiement de factures et le paiement marchand l'harmonisation de la présentation des grilles tarifaires
la surveillance des services de seconde génération en vue du respect des dispositions réglementaires en matière d’offre de crédit
Fixer des objectifs relatifs à la réduction des couts secondaires.
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Avoir un intermédiaire d’information qui réside entre les deux parties pour collecter les informations des deux côtés afin de les diffuser pour avoir une vue d’ensemble.
3.3.2. Difficultés et Limites de l’étude. Nous présenterons dans ce paragraphe les difficultés rencontrées dans notre travail ainsi que ses limites. 3.3.2.1. Difficultés rencontrées. La première est liée à la réticence de certains enquêtés en vue de fournir des informations nécessaires pour la validation des premières et troisièmes hypothèses. La deuxième difficulté est liée au nombre minime de la taille de notre échantillon malgré l’effectif des clients que compte généralement ALIDé en raison du temps et des moyens. Nous avons aussi eu de difficultés pour nous rapprocher des clients âgés pour leur soumettre le questionnaire afin de prendre également en compte leur point de vue. 3.2.1. Les limites de l’étude. Aucune œuvre humaine n’est parfaite », notre présent travail n’est non plus excepté, on ne peut pas affirmer avec exactitude que notre travail est sans faille. Au cours de ce travail on a eu a rencontré quelques obstacles au niveau de la collecte des données ainsi que la revue de littérature. La première limite est en rapport avec la revue de littérature qui pourrait être plus entière si on avait lu bon nombre d’auteurs allant dans le même sens que notre thème. La deuxième limite est liée à l’absence de certaines données tels que le nombre général de clients que comporte ALIDé pour une détermination raisonnable de la taille de notre échantillon ; ainsi que les statistiques exactes et précises en rapport avec nos questionnements.
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CONCLUSION
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Cette recherche tente de démontrer l’influence de la numérisation sur la réduction de l’exclusion financière. La revue de littérature a permis de procéder à une synthèse concernant les principales recherches, connaissances et théories dans les domaines de la digitalisation ainsi que de l’inclusion financière. Il en découle une influence positive de la numérisation sur l’inclusion financière. L’étude que nous avons menée nous a permis de savoir que l’inclusion financière a suscité beaucoup de l’intérêt de la part des autorités publiques qui désirent réaliser la prospérité économique et sociale des populations et réduire les taux de pauvreté qui culmine parmi les couches sociales les plus défavorisées principalement les jeunes et les femmes. Cette étude a également permis de comprendre comment la finance digitale se déporte et affecte-t-elle les populations béninoises. Les innovations actuelles en matière de produits et services numériques attirent les populations exclues vers les services financiers formels. Bien qu'il apparaisse clairement que des ajustements conceptuels des produits numériques doivent être complétés par des efforts sur les obstacles tels que le manque de connaissances techniques et la non-possession d'un portable, de nombreuses questions demeurent sur la façon de traduire ceci en actions et combler le fossé entre les sexes dans le domaine de la finance numérique. En se référant ainsi aux dits qui montrent que la digitalisation peut avoir une influence considérable
sur
l’inclusion
financière
des
populations
exclues,
plusieurs
recommandations seront dès lors suggérées pour permettre à ALIDé de mener à bien ses initiatives sur la réduction de l’exclusion financière du risque de crédit.
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Références bibliographiques Bceao, B. (2014). Promotion de l’inclusion financière: rôle des banques centrale », Revue économique et monétaire, N° 16, pp 34-56. ; Boyer, F. et Scouarnec, N. (2006). Determinants of Mobile banking Industry : A case of Access bank Ghana Limited’’, Journal of Computer and Communication, 3, pp. 1-19 ; Sousa, T. (2010). The role of payment systems in reaching the unbanked, Journal of Payments Strategy and Systems, Vol. 4, N°2, p. 148-155 ; Kaur, K. (2020). Determinants of financial inclusion in rural India: does gender matter? International Journal of Social Economics Vol. 47 No. 6, 2020 pp. 747-767
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Annexes
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Annexe 1 Organigramme de l’institution d’Alidé
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Annexe 2 QUESTIONNAIRE Objectif 1 : Identifier les facteurs explicatifs des difficultés d’accès au service financiers Question 1 : Quels est selon vous les facteurs explicatifs des difficultés d’accès aux services financiers ? Réponse 1 : Tableau 11 : Répartition des répondants selon les causes des difficultés d’acces Pourcentage
Causes démographiques
22,7%
Causes socioéconomiques
36,9%
Revenus
35,7%
Causes religieuses 4,07% 100,0% Total Source : Réalisé par les auteurs.
Objectif 2 : Enumérer les transformations numériques observées dans les SFD Question 2-1 : Que pensez-vous de l’utilisation du téléphone portable (plus précisément le service Bank to Wallet)
par ALIDé comme canal de distribution des services
financiers pour les zones rurales et difficilement accessibles ? Réponse 2-1 : L’utilisation du téléphone portable (plus précisément le service Bank to Wallet) comme canal de distribution des services financiers pour les zones rurales et
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difficilement accessibles dépendra du degré d’adoption de cette technologie par les plus vulnérables. Un interrogé précise que les utilisateurs du téléphone portable sont approximativement dix fois plus nombreux que les détenteurs de comptes bancaires. Un autre déclare que le téléphone portable est même massivement adopté par les Indiens qui n’ont pas encore accès à l’eau potable et à l’électricité dans leurs villages. Interprétation Tous les interrogés, en se référant aux expériences réelles et vécues, pensent que les populations exclues du système financier aussi bien dans les pays développés qu’en développement adoptent massivement la technologie mobile, entre autre à cause du bon rapport utilité/prix et de la facilité d’usage même pour les utilisateurs illettrés. Objectif 3 : Evaluer l’influence de la numérisation sur la réduction de l’exclusion financière
Question 3-1 : Quel set selon vous les motivations et les freins des
populations exclues du système financier à l’égard des services financier digitaux (Bank to wallet, TPE) ? Réponse 3-1 : l’utilisation des services financiers digitaux permettrait un gain de temps non négligeable puisqu’aucun déplacement n’est nécessaire pour effectuer une transaction permettant ainsi une indépendance de temps et de lieu dans la gestion de son argent. L’utilisation de ces services serait bien facile puisque les consommateurs dans tous les pays, sont habitués au téléphone portable. Les services financiers digitaux seraient par ailleurs un avantage pour les populations illettrées grâce à des procédures administratives moins lourdes. Interprétation Selon les interrogés, les populations exclues du système financier sont non seulement motivées pour la téléphonie mobile, mais également pour l’utilisation de celle-ci afin d’accéder aux produits financiers.
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Les motivations de ces derniers à l’égard des services financiers digitaux semblent être les mêmes dans tous les pays pour la majorité des interrogés.
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Annexe 3 Questionnaires au Personnel ALIDé 1) Pensez-vous que l’utlisation des services digitaux « Bank to wallet » et TPE a- Le temps de travail ? Oui ou Non b- Les coûts d’exploitation pour la Microfinance ? Oui ou Non c- Les erreurs de traitement des données ? Oui ou Non 2) La digitalisation est-elle un enjeu de survie pour ALIDé ?
Tableau 12 : Résultat d’enquêtes du personnel Gain de temps
Economie sur
Réduction des
Enjeu pour la
coûts
erreurs de
survie
d’exploitation
traitement
d’ALIDé
Oui
13
9
14
15
Non
2
3
1
0
Neutre
0
3
0
0
TOTAL
15
15
15
15
Source : Réalisé par les auteurs.
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Table des matières Avertissement......... ........................................................................................................... i Certification............ .......................................................................................................... ii Dédicace................. ......................................................................................................... iii Dédicace............... ........................................................................................................... iv Remerciements.......... ....................................................................................................... v Liste des tableaux ........................................................................................................... vii Liste des graphiques ...................................................................................................... viii Liste des abréviations ...................................................................................................... ix Résume.................. .......................................................................................................... xi Abstract............. ............................................................................................................... xi Sommaire.......... ............................................................................................................ .xiii INTRODUCTION .......................................................................................................... 1 CHAPITRE 1 :CADRE INSTITUTIONNEL DE L’ETUDE ET DEROULEMENT DU STAGE ............................................................................................ 4 1.1. Présentation d’ALIDé ............................................................................................ 5 1.1.1. Historique et approche d’intervention d’ALIDé ............................................ 5 1.1.1.1. Historique d’ALIDé................................................................................. 5 1.1.1.2. L’Approche d’intervention d’ALIDé ...................................................... 7 1.1.1.3. Mission, vision et valeurs d’ALIDé ........................................................ 7 1.1.1.3.1 Mission .............................................................................................. 7 1.1.1.3.2 Vision ................................................................................................ 7 1.1.1.4. Activités ................................................................................................... 8 1.1.1.4.1 Produits d’ALIDé .............................................................................. 8 1.2. Structure organisationnelle .................................................................................. 14 1.2.1. Organe de décision ....................................................................................... 14 1.2.2. Organe de direction ...................................................................................... 14 1.3 Déroulement et observation de stage, synthèse l’analyse SWOT ........................ 14 1.3.1. Déroulement du stage ................................................................................... 15 1.3.1.1. Compétences acquises et apport à la structure ...................................... 15 Réalisé et Présenté par Précieux ODOH et Freddy DJISSOU
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1.3.2. Observation de stage et Synthèse de l’analyse SWOT ................................. 17 1.3.2.1. Observation de stage.............................................................................. 17 1.3.2.2. Synthèse de l’analyse SWOT ................................................................ 18 CHAPITRE 2 : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE DE L’ETUDE .............................................................................................................. 20 2.1. Problématique, intérêt de l’étude et objectifs ...................................................... 21 2.1.1. Problématique de l’étude .................................................................................. 21 2.1.3. Intérêts de l’étude ............................................................................................. 24 2.2. Revue de littérature .............................................................................................. 24 2.2.1. Clarification conceptuelle ................................................................................. 24 2.2.2. Examen des études antérieures ......................................................................... 28 2.2.2.1. Les facteurs explicatifs des difficultés d’accès au service financier ............. 28 2.2.2.2. La digitalisation dans les IMF : fiction ou réalité .......................................... 29 2.2.2.3. La digitalisation et le processus d’octroi de crédit. ....................................... 29 2.3. Méthodologie de recherche ................................................................................. 32 2.3.1. Méthodes de collecte des données utilisées .................................................. 32 2.3.1.1. Nature des données ................................................................................ 32 2.3.1.2. Méthodes de collecte, population et échantillon ................................... 32 2.3.2. Méthodes et outils d’analyse des données .................................................... 33 2.3.2.1. Approche qualitative.............................................................................. 33 2.3.2.2. Approche quantitative............................................................................ 34 2.3.3. Vérification des hypothèses .......................................................................... 34 CHAPITRE 3 : RESULTAT DE LA RECHERCHE ET SUGGESTIONS ........... 35 3.1. Présentation des résultats et commentaires ......................................................... 36 3.1.1. Présentation des résultats liés à l’hypothèse 1 .............................................. 36 3.1.1.1. Caractéristiques démographiques : ........................................................ 36 3.1.1.2 Caractéristiques géographiques .............................................................. 37 3.1.1.3 Caractéristiques socioéconomiques ........................................................ 37 3.1.2. Présentation des résultats liés à l’hypothèse 2 .............................................. 39 3.1.3. Présentation des résultats liés à l’hypothèse 3 .............................................. 40 3.1.3.1 Indicateurs d’accès ................................................................................. 40 Réalisé et Présenté par Précieux ODOH et Freddy DJISSOU
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3.1.3.2 Indicateurs d’utilisation des services financiers ..................................... 41 3.2. Discussion des résultats et vérification des hypothèses....................................... 45 3.2.1. Validation de l’hypothèse 1 .......................................................................... 45 3.2.2. Validation de l’hypothèse 2 .......................................................................... 45 3.2.3 Validation de l’hypothèse 3 ........................................................................... 46 3.3. Suggestions- Difficultés et Limites de l’étude .................................................... 46 3.3.1. Suggestions ................................................................................................... 46 3.3.1.1. Suggestion pour l’objectif 1 .................................................................. 46 3.3.1.2. Suggestion pour l’objectif 2 .................................................................. 47 3.3.1.3. Suggestion pour l’objectif 3 .................................................................. 47 3.3.2. Difficultés et Limites de l’étude. .................................................................. 48 3.3.2.1. Difficultés rencontrées. .......................................................................... 48 3.2.1. Les limites de l’étude. ................................................................................... 48 CONCLUSION ............................................................................................................. 50 Références bibliographiques.............................................................................................. I Annexes................ ............................................................................................................ II Annexe 1 ..................................................................................................................... III Annexe 2 ..................................................................................................................... IV Annexe 3 .................................................................................................................... VII Table des matières ........................................................................................................VIII
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