Écrire Sans Fautes [PDF]

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Zitiervorschau

Roxane Joannidès

Écrire fautes », Écrire sans sans «“fautes", vous pouvez ! vous pouvez ! Les

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clés

Les 10 clés pour maitriser pour maitriser l’orthographe l’orthographe

Écrire sans “fautes", vous pouvez ! Les 10 clés pour maitriser l’orthographe

À Grégory

Maquette : Trémas (Fanny Druïlle) Couverture : Atelier Senuba

© 2022 ESF sciences humaines Cognitia SAS 37 rue Lafayette 75009 Paris www.esf-scienceshumaines.fr

ISBN : 978-2-7101-44571 Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes de l’article L. 122-5, 2° et 3° a), d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple ou d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou ses ayants droit, ou ayants cause, est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Préface L’orthographe du français a la réputation de provoquer énormément d’erreurs, de pénaliser les élèves et les étudiants durant toute leur scolarité, et d’être inaccessible y compris pour les usagers les plus lettrés. C’est partiellement vrai car ce français écrit présente des difficultés qu’aucune autre orthographe ne cumule. Tout d’abord, elle présente des correspondances complexes entre son et lettre, avec notamment des segments de deux ou trois lettres pour les voyelles (ou, au, oi, ain, eau) ou les consonnes (ph, qu, sch), avec parfois des graphies très exceptionnelles (th et ym dans thym) ; mais aussi une pluralité de formes écrites pour un même son (è, ê, ai, ei, es, et...) et des consonnes doublées, apparemment sans logique sous-jacente. Ensuite, l’orthographe du français comprend des lettres muettes et pour parachever cette « œuvre » orthographique, l’existence de nombreux mots homophones gêne sa maîtrise assurée, notamment parce que les formes écrites doivent être distinguées, comme dans des séries de noms du type air, aire, ère, hère, et surtout pour différencier les formes d’un même verbe comme appeler, appelé, appelez, auxquelles s’ajoutent les participes accordés appelée, appelés, appelées. Bref, nous serions en droit de penser que ces difficultés constituent autant d’obstacles à la maîtrise accomplie de cette orthographe. Pourtant, il n’en est rien... ou peu ! L’écriture du français obéit en fait à des logiques, des principes, des propriétés que certaines méthodes, manuels, ou logiciels d’apprentissage ont obscurcis. L’ouvrage de Roxane Joannidès prend le contre-pied de cette doctrine. Il rompt avec nombre d’idées fausses sur l’ampleur des exceptions par rapport aux règles, sur l’absence de procédures logiques et efficaces, sur l’importance surestimée de formes arbitraires. La méthode ne se contente pas de reproduire des démarches surannées qui reposent artificiellement sur la seule mémorisation des mots. Au contraire, cette 3

méthode s’appuie sur les résultats de recherches aujourd’hui confirmés, qui associent des connaissances linguistiques précises et des connaissances sur l’acquisition du système écrit. Elle s’appuie également sur l’étude scientifiquement validée des difficultés persistantes d’adultes travaillant dans des secteurs professionnels où la maîtrise de l’écrit constitue une exigence toujours plus impérieuse. En posant, dès son titre, que « Écrire sans fautes, vous pouvez ! », Roxane Joannidès fait la démonstration qu’en expliquant les règles dans ce qu’elles ont de régulier, de cohérent, d’homogène, elle assure un apprentissage plus efficace que la simple répétition des supposées exceptions. Elle sécurise ainsi un apprentissage qui peut être construit (ou reconstruit) à l’aide d’activités qui combinent des raisonnements linguistiques justifiés et des entrainements ludiques formateurs. L’auteure propose également un enseignement extensif de l’orthographe, en assurant l’articulation de ses différentes composantes. Elle ne le limite pas aux seuls accords grammaticaux, de genre, de nombre, de personne ou à la seule conjugaison des verbes. Elle prend la totalité du système dans toutes ses dimensions : du lexical au grammatical, de la lettre au mot, de la construction de ces mots à leur assemblage en phrases et en textes. De ce point de vue, l’ouvrage ne se contente pas de « travailler » l’orthographe comme un objet de connaissance externe. Au contraire, il propose une progression des apprentissages qui tient compte de cette réalité, car la maîtrise de notre orthographe ne peut s’accomplir que dans l’action même de l’écriture, par la rédaction régulière et fréquente, par des relectures et des réécritures efficaces, par l’exercice diversifié des usages et des genres écrits. Jacques DAVID Maître de conférences en Sciences du langage CY Cergy Paris Université

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Sommaire Ce livre est structuré en 10 points qui peuvent se lire de façon linéaire, les uns à la suite des autres, mais aussi séparément, selon vos besoins. C’est là l’essentiel de la Méthode Apprenance : 10 points seulement qui simplifient le plus compliqué dans l’orthographe.

Préface�������������������������������������������������������������������������� 3 Introduction ���������������������������������������������������������������� 7 J’évalue mon niveau ���������������������������������������������������13 1.  J’identifie les mots pour pouvoir les accorder�������17 2.  Je m’explique autrement les règles d’accord ���������41 3.  J’accorde les noms et adjectifs de couleur ���������� 55 4.  J’observe le fonctionnement des verbes�����������������61 5.  Je dédramatise le participe passé avec la règle de 3�������������������������������������������������������� 87 6.  Je joue à l’orthographe avec des briques de jeu����103 7.  Je m’aide du dessin, de l’histoire et de la forme des mots pour identifier les lettres muettes�������������� 111 8.  Je maitrise les formes et mots les plus fréquents��� 123 9.  Je gère les consonnes doubles avec la méthode « plouff » ����������������������������������������������������������������� 133 10.  Je comprends la logique générale de l’orthographe ������������������������������������������������������� 157 Corrigés des exercices�����������������������������������������������170 – Annexe –Je me sers des outils disponibles������������� 189

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Introduction Alors qu’il est un critère de discrimination sociale et professionnelle, le niveau en orthographe des Français baisse. Malheureusement, les méthodes proposées jusqu’à présent pour l’enseignement-apprentissage de l’orthographe se révèlent insuffisantes. Fondées sur la mémorisation-répétition d’astuces, règles, mots, exercices, elles se bornent à reproduire les méthodes de l’école. Les connaissances sont acquises à court terme pour un trop grand nombre de personnes. L’orthographe apparait alors comme une masse innombrable de faits éparpillés qu’on ne peut maitriser qu’au prix d’un effort laborieux. Il est temps que l’enseignement-apprentissage de l’orthographe se renouvèle ! La Méthode Apprenance, c’est : • se simplifier la conjugaison des temps (ex. : il faut que « j’ai » ou « j’aie » ?) ; • accorder le participe passé autrement (ex. : les pieds qu’elle s’est « lavé », « lavés » ou « lavée » ?) ; • ne plus connaitre de difficultés avec « on » (ex. : on est « fort » ou « forts » ?) ; • éviter les confusions sur les , ou , et sur le son [é] (ex. : il « voulait », « voulé » ou « vouler » ?) ; • avoir des pistes pour gérer les consonnes doubles (ex. : « étrangement » ou « étrangemment » ?) ; • avoir moins besoin de mémoriser des listes de règles, d’astuces et de mots ; • maitriser l’orthographe de la moitié des mots de n’importe quel texte d’ampleur ; • et beaucoup d’autres choses à découvrir.

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• Une méthode scientifique La méthode réunit tout ce que la science a découvert pour vous permettre enfin de comprendre le fonctionnement du code orthographique. Car l’orthographe n’est pas cette masse innombrable de faits éparpillés qu’on doit s’efforcer de connaitre par cœur ; elle est un code organisé, logique et compréhensible ! Avec la Méthode Apprenance, il ne s’agit plus d’apprendre par cœur sans comprendre, mais de comprendre pour apprendre. Pour vous donner les clés du code orthographique, la Méthode Apprenance s’appuie sur les travaux récents et méconnus des sciences du langage en orthographe : • de la linguistique (comment ça fonctionne ?) ; • de la didactique (comment ça se transmet et s’approprie ?). Les sciences du langage l’affirment : la scolarité obligatoire doit être considérée comme un minimum pour la majorité d’entre nous parce que la maitrise de l’orthographe requiert au moins dix ans d’apprentissage, des moments de réactivation des connaissances et une certaine maturité cognitive. Pour réactiver ou approfondir les connaissances orthographiques transmises lors de la scolarité obligatoire, la Méthode Apprenance ne se prive pas non plus de mobiliser des principes d’autres approches tant que celles-ci sont efficaces et complémentaires (de la grammaire ou de « vieilles astuces »)

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• Une méthode accessible La méthode permet à chaque apprenant de s’y retrouver quel que soit son profil (visuel, auditif, kinesthésique), en proposant une diversité d’outils et de supports (briques de jeu de construction, perles, schémas, termes plus simples et imagés…). D’autre part, la méthode vise l’essentiel, sans nier les exceptions et même en les réduisant. C’est grâce à ses compétences scientifiques et pédagogiques que l’auteure de la méthode peut présenter avec clarté et efficacité le fonctionnement orthographique. Connaitre ne suffit pas à transmettre : on peut être un champion national d’orthographe sans connaitre son fonctionnement, ni savoir l’enseigner.

• Une méthode sécurisante Une méthode d’enseignement-apprentissage ne vaut par ailleurs que si elle est sécurisante. C’est ce que prouve le témoignage suivant de Marceline Laparra, chercheure spécialiste du français : « J’ai toujours eu moins soixante en orthographe. […] Et je suis spécialiste de la graphie du français et on me reconnait une certaine compétence sur le sujet. Si je suis en situation d’insécurité sociale, j’ai à nouveau moins soixante, instantanément. » La Méthode Apprenance est sécurisante pour deux raisons : • Parce qu’étant donné que l’incompréhension génère de l’insécurité, la Méthode Apprenance, en décrivant le fonctionnement de l’orthographe, met les apprenants en état de sécurité linguistique, et donc en meilleure posture pour apprendre et orthographier ;

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• Parce que cette méthode repose sur une conception tolérante de la langue, celle de la linguistique, qui admet que l’orthographe présente des faiblesses et que la norme prescrite est inaccessible, contrairement à la conception élitiste de la grammaire et des formations traditionnelles. Les études le prouvent : tout le monde fait des fautes, quels que soient le milieu social et le capital scolaire, en fonction notamment de la situation d’écriture, surtout lorsqu’elle est insécurisante.

• Une méthode innovante Pour ces raisons confondues, la Méthode Apprenance est innovante : parce qu’elle repose sur les travaux méconnus des sciences du langage, sécurisants et rendus accessibles, qui expliquent enfin ou autrement comment fonctionne l’orthographe. Comprenez bien qu’il ne s’agit pas avec cette méthode de partir de rien, de revenir sur tout, mais de compléter ou repenser les principes traditionnels pour faciliter l’enseignement-apprentissage de l’orthographe. Par ailleurs, et contrairement à la plupart des ouvrages et formations en orthographe qui ne traitent que de l’orthographe des accords, la Méthode Apprenance ne met pas de côté l’orthographe dite « lexicale ». Vous saurez par exemple pourquoi « vain » s’écrit , pourquoi « cruelle » ou « irréel » prennent des consonnes doubles

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Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site www.methode-apprenance.com et découvrez les formations Méthode Apprenance. Note aux lecteurs

Cet ouvrage s’efforce de respecter la nouvelle orthographe (rectifiée en 1990). Toutefois, la présence possible de graphies traditionnelles ne saurait être condamnée dans la mesure où ni les nouvelles graphies, ni les graphies traditionnelles ne sont considérées comme fautives par l’Académie française. La Méthode Apprenance, pour sa part, ne recommande aucune des deux orthographes en particulier. Elle invite les utilisateurs à employer les graphies avec lesquelles ils se sentent le plus à l’aise ou qui sont les plus faciles à maitriser, quelles qu’elles soient, nouvelles ou traditionnelles.

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J’ÉVALUE MON NIVEAU Avant de démarrer, vous pouvez tester votre niveau avec le quiz suivant. Il est également accessible grâce au QR Code ci-dessous. Après avoir lu le livre, testez-vous de nouveau !

Exercice 1

20 : vin / vain / vint / ving / vingt ? 80 dossiers : quatre-vingt / quatre-vingts ? 20 dossiers : vingt / vingts ? Les amis ---. : rentrais / rentrait / rentraient ? Les amis trop --- rentraient. : fatigué / fatigués ? Les amis de ma sœur ---. : rentrait / rentraient ? Les papiers du couloir --- marron. : était / étaient ? Le papier des couloirs --- marron. : était / étaient ? Nous, on est ---. : fort / forts ? --- amie ! : Quel / Quelle ? --- bavard, il est sérieux. : Quoique / Quoi que ? Il --- dit de prendre ma pause. : m’a / ma ? Alec --- retourne. : se / ce ? Il a attrapé --- chaise. : sa / ça ? Alec a besoin de --- dossier. : se / ce ? Il faut choisir, c’est le travail --- les loisirs. : ou / où ? Je ne sais pas --- je l’ai rangé. : ou / où ? La directrice --- félicité. : la ou l’a ? Ils sont tous des frères et sœurs ---. : ainées / ainés ? Tout le monde ---. : gagne ou gagnent ? Tout le monde --- gagné. : a / ont ? L’équipe ---. : gagne / gagnent ? Ils sont ---. : loin / loins ? Prends tes stylos ! Les --- ? : bleu / bleus ? Les yeux ---. : bleu / bleus ? Les yeux ---. : marron / marrons ? Les yeux ---. : bleu foncé / bleus foncés / bleus foncé ? Il ne --- pas. : travaillait / travaillé / travailler ? Un poulet a --- le ver. : mangé / manger ? Il reste du poulet à ---. : mangé / manger ? Il faut que --- ce poste ! : j’ai / j’aie ? Il faut que je le ---. : bois / boive ?

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Il --- le mur. : peind / peint ? Des difficultés, j’en ai --- ! : subi / subies ? Les dossiers ---. : donné / donnés ? Les fiches sont ---. : donné / donnés / donnée / données ? Ils ont ---. : donné / donnés ? Ils ont --- des exercices. : donné / donnés ? Les exercices qu’ils ont ---. : donné / donnés ? Ils leur ont ---. : donné / donnés ? Elle s’est ---. : lavé / lavée ? Elle s’est --- les pieds. : lavé / lavée / lavés ? Les pieds qu’elle s’est ---. : lavé / lavée / lavés ? Il --- pense pas souvent. : ni / n’y ? Nous --- irons pas. : ni / n’y ? La --- s’est envolée. : libelule / libellule ? C’est --- moi. : malgré / malgrés ? Ils sont --- nous. : parmi / parmis ? Il est --- de continuer. : vin / vint / vingt / vein / vain ? Il l’a ---. : pri / pris / prie. Quel est le --- de cette marchandise ? : cou / coup / cout ? L’Irlandais et le ---. : Polonè / Polonai / Polonaie / Polonais ? C’est sa ---. : sugestion / suggestion ? C’est --- ! : suréaliste / surréaliste ? Une quantité ---. : inombrable / innombrable ? Le --- est un principe politique. : nationalisme / nationnalisme ? Il a réagi ---. : violement / violemment ? Il réagit ---. : étrangement / étrangemment ? C’est une ---. : reinette / reinnette ? Je --- une orange. : pèle / pelle ? Les gouttes ---. : ruissellent / ruissèlent ? Elle a eu une ---. : césariène /césarienne ? Il utilise du ---. : benzène / benzenne ? Quelle --- ! : sote / sotte ? Il se --- avec le temps. : bonifie / bonnifie ? C’est de la --- ! : difamation / diffamation ? J’évalue mon niveau 15

Point 1

J’IDENTIFIE LES MOTS POUR POUVOIR LES ACCORDER Les difficultés en orthographe ne sont pas liées, la plupart du temps, à une méconnaissance des règles, mais au repérage des mots auxquels celles-ci s’appliquent. Par exemple, le problème est moins souvent de savoir qu’il faut mettre un au pluriel des adjectifs que de savoir repérer les adjectifs. Dans ce cas, la répétition des règles ne sert à rien ! Il faut d’abord repérer ce qu’on appelle la « classe » des mots.

J’identifie les mots pour pouvoir les accorder

INTRODUCTION : LES MOTS ONT UNE IDENTITÉ Exercice 2

☐  Notez sur une feuille de papier et découpez avec des ciseaux les mots suivants : sportifs, demain, énormément, quelques, collègues, trois, soutiens, ainés, viennent, nos, apportent, encore, ensemble, motivés, jouent, animateurs, rangent, frères, des, énormément, enthousiastes. ☐ Ensuite, classez par groupes ceux qui vous semblent partager des caractéristiques communes. Prêtez attention aux critères que vous mobilisez pour le faire. Le résultat obtenu compte moins dans cet exercice que la réflexion qui y conduit. Pour comprendre ce qu’est une classe, imaginez une commode à 10 tiroirs. Une commode à mots ! De la même manière que les vêtements sont classés par types de vêtements, et rangés chacun dans un tiroir (les pulls dans l’un, les jupes dans un autre), les mots de la langue sont triés par « classes » à partir d’un ensemble de caractéristiques. Les mots en ont tous une. Elles sont au nombre de 10. La classe d’un mot, c’est le type du mot. Autrement dit, c’est son « identité ».

› Ex. : Le mot « fauteuil » est un nom commun. CARTE D’IDENTITÉ Fa u t e u i l NOM COMMUN

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Point 1

- Noms communs - Déterminants - Noms propres - Adjectifs - Pronoms -

- Verbes - Prépositions - Adverbes - Conjonctions - Interjections -

Exercice 3 ☐ Reprenez maintenant les mots que vous avez précédemment découpés et constituez 5 phrases. Plusieurs combinaisons sont possibles. ☐ Remplissez ensuite le tableau suivant avec vos phrases, en notant un mot par case.

 Stratégie pour identifier la classe d’un mot Dans l’exercice, certains auront préféré faire jouer les collègues et ranger les animateurs, peu importe. Dans tous les cas, vous avez fait un choix entre des mots qui peuvent se substituer les uns aux autres dans les colonnes ↓. Ce travail vous permet de comprendre que certains mots peuvent en remplacer d’autres et que chaque colonne correspond à un « type » de mots : c’est-à-dire à une classe. Autrement dit, les mots qui peuvent se substituer les uns aux autres J’identifie les mots pour pouvoir les accorder 19

sur l’axe vertical sans rendre la phrase agrammaticale appartiennent à la même classe. Aussi peut-on utiliser ce « test de substitution » (ou « commutation ») pour identifier la classe des mots : Trois

collègues

motivés

Des

soutiens

enthousiastes

Déterminants

Noms communs Adjectifs → « Trois » est un déterminant : il peut se substituer à « les ».

j’utilise le  Pour identifier la classe d’un mot, test de la substitution : « Si je peux remplacer un mot par un autre, alors les mots appartiennent à la même classe. » Par ailleurs, la classe des mots est précisée dans les dictionnaires (le Larousse en ligne est gratuit), comme l’illustrent les deux exemples suivants.

Dans les dictionnaires, les classes sont notées en entier, ou en abrégé avec les abréviations suivantes :

› Ex. n  1 : Adéquat, adéquate, adjectif. › Ex. n  2 : Adéquat, ate, adj. o o

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Point 1

1. Nom commun (n.)

6. Verbe (v.)

2. Déterminant (dét.)

7. Préposition (prép.)

3. Nom propre (n.)

8. Adverbe (adv.)

4. Adjectif (adj.)

9. Conjonction (conj.)

5. Pronom (pron.)

10. Interjection (interj.)

Exercice 4 ☐ Vous avez constitué de manière plus ou moins intuitive des colonnes de mots avec des caractéristiques communes. Identifiez maintenant dans la mesure du possible ces caractéristiques, afin de définir les classes de mots. Vous pouvez rencontrer des difficultés à le faire. Les spécialistes euxmêmes peinent à proposer des définitions et des classements qui fassent toujours consensus. Les mots sont plus ou moins évidents à classer, plus ou moins typiques d’une classe. Bien qu’il soit difficile de définir les caractéristiques de chaque classe, observons classe par classe ce qui semble être le plus pertinent pour les définir et les repérer. Leur repérage est absolument nécessaire pour réussir à accorder les mots (par exemple pour ajouter un , un ou aucun des deux). L’accord des mots est expliqué dans le point no 2.

JE REPÈRE LES « NOMS COMMUNS » › Ex. :

Mon

nouveau

collègue

habite

loin.

« collègue », « humain », « chaise », « colère »

« Qui nomme » • Le nom est le mot « qui nomme » des choses concrètes (objets, animaux…) ou abstraites (idées, sentiments…). Ce à quoi il réfère se conçoit sans intermédiaire, autrement dit le nom n’a besoin d’aucun complément pour répondre à la question « De quoi parle-t-on ? ».

›suivantes.  Ex. : prenez le mot « nouveau » dans les deux phrases

J’identifie les mots pour pouvoir les accorder 21

Dans « Mon nouveau collègue habite loin », de quoi parlet-on ? D’un nouveau. Un nouveau quoi ? Un nouveau + collègue → Dans cette phrase, « nouveau » n’est pas un nom. Dans « Mon nouveau collègue habite loin », de quoi parlet-on ? D’un nouveau. Un nouveau quoi ? Un nouveau Ø → C’est un nom. • Le nom est associé à un déterminant, présent ou non dans la phrase. Présent, le déterminant dans la phrase est donc le mot signal du nom, celui qui permet de le repérer.  Retenez qu’on rencontre rarement deux noms côte à côte. Quand c’est le cas, ils sont séparés par une virgule ou un trait d’union.

› Ex. : des mots-clés.

Il existe malgré tout sous l’influence de l’anglais des noms (accidentellement) « apposés », sans trait d’union.

› Ex. : des services clients (pour les clients). CARTE D’IDENTITÉ De quoi parle-t-on ? collègue

NOM COMMUN Après déterminant Donneur d’accord (genre et nombre)

Les notes en gris renvoient au point no 2.

Exercice 5

☐  Identifiez les noms communs dans l’extrait suivant de Vingt mille lieues sous les mers, de Jules Verne. « L’étonnement, la stupéfaction seront probablement l’état habituel de votre esprit. […] À partir de ce jour, vous entrez dans un nouvel élément, vous verrez ce que n’a vu encore aucun homme. »

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Point 1

JE REPÈRE LES « DÉTERMINANTS » › Ex. :

Mon

nouveau

collègue

habite

loin.

« mon », « le », « un », « sa », « ce », « deux », « quelques »

« Qui détermine » Le déterminant est le mot qui détermine le nom pour deux raisons. D’abord, n’importe quel mot associé à un déterminant devient un nom. En outre, le déterminant précise le genre et le nombre du nom qu’il précède. Ainsi, pour identifier un déterminant, notez qu’il précède le nom auquel il est associé et peut être remplacé par un déterminant du type « le » (sous sa forme « le » ou « l’ », « la », « les »).   Dans certains cas précis, le déterminant peut être absent de la phrase.

› Ex. : remuer le ciel et la terre, par un hasard. CARTE D’IDENTITÉ Qu’est-ce qui donne le genre ? le

DÉTERMINANT Avant nom Receveur d’accord (genre et nombre)

Les notes en gris renvoient au point no 2.

J’identifie les mots pour pouvoir les accorder 23

Exercice 6

☐ Soulignez en rouge les déterminants et soulignez en noir les noms auxquels ils sont associés dans cet extrait de Vingt mille lieues sous les mers. « L’étonnement, la stupéfaction seront probablement l’état habituel de votre esprit. […] À partir de ce jour, vous entrez dans un nouvel élément, vous verrez ce que n’a vu encore aucun homme. »

JE REPÈRE LES « NOMS PROPRES » › Ex. :

Alec

habite

loin.

« Alec », « Italie », « Voltaire », « Unicef »

Qui nomme ce « qui appartient en propre » Le nom propre est un nom personnel ; il a un sens occasionnel, non généralisable à d’autres entités. Ce sont les (pré)noms, lieux et habitants, marques, titres et évènements historiques. : « Pierre » la personne versus « une pierre » ; › Ex. « Mars » la planète versus le mois de « mars » ;

« Le Havre » la ville versus « un havre de paix » ; « le Midi » la région du sud de la France versus « midi » l’heure.

Contrairement aux noms communs, beaucoup des noms propres sont sans déterminant, ne prennent pas la marque du pluriel Ø et prennent une majuscule comme marque distinctive.

› Ex. : Il y a deux Pierre Ø dans la classe. 24

Point 1

CARTE D’IDENTITÉ Comment s’appelle... ? Paris

NOM PROPRE Avec majuscule Donneur d’accord (genre et nombre)

Les notes en gris renvoient au point no 2

JE REPÈRE LES « ADJECTIFS » (QUALIFICATIFS) › Ex. :

Mon

nouveau

collègue

habite

loin.

« nouveau », « dentaire », « fatigant »

« Qui s’ajoute (qualifie) » L’adjectif est le mot qui s’ajoute au nom pour nommer une qualité du nom, préciser son sens. Ainsi, si le nom est la réponse à la question « De quoi parle-t-on ? », l’adjectif est la réponse à « Comment est ce dont on parle ? ». C’est la question qui permet de repérer un adjectif dans une phrase.

Dans « Mon nouveau collègue habite loin », de quoi parle›t-on ?  Ex. :D’un collègue. Comment est-il ? → nouveau.

J’identifie les mots pour pouvoir les accorder 25

CARTE D’IDENTITÉ Comment est... ? nouveau

ADJECTIF Avec nom Receveur d’accord (genre et nombre)

Les notes en gris renvoient au point no 2.

Exercice 7

☐ Soulignez en noir les noms, soulignez en rouge les adjectifs et reliez-les aux noms qu’ils précisent.

dans un grand immeuble (de quoi parle-ton ? → ›d’un  Ex. :parcunetparc d’un immeuble ; comment est l’immeuble ? → grand).

Le comédien a une voix assurée. Le cheval à la robe noire. Des pommes de terre sautées.

JE REPÈRE LES « PRONOMS » › Ex. :

Il

habite

loin.

« il », « on », « se », « les », « eux », « celui-ci »

« Qui est mis pour/à la place »

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Point 1

Exercice 8

☐ Voici le poème Un pauvre honteux de Xavier Forneret. Lisez-le.

« Il l’a tirée De sa poche percée L’a mise sous ses yeux ; Et l’a bien regardée En disant : “Malheureux” Il l’a soufflée De sa bouche humectée ; Il avait presque peur D’une horrible pensée Qui vint le prendre au cœur. […] Il l’a frottée, Ne l’a pas réchauffée, À peine il la sentait ; Car, par le froid pincée Elle se retirait. […] Il l’a palpée D’une main décidée À la faire mourir. – Oui c’est une bouchée Dont on peut se nourrir. Il l’a pliée, Il l’a cassée, Il l’a placée, Il l’a coupée, Il l’a lavée, Il l’a portée, Il l’a grillée, Il l’a mangée. – Quand il n’était pas grand, on lui avait dit : – Si tu as faim, mange une de tes mains. » ☐ Surlignez avec des couleurs différentes « il » et « l’ ». ☐ Précisez enfin à quoi chacun des deux fait référence.

J’identifie les mots pour pouvoir les accorder 27

• Le pronom est le mot qui remplace un (groupe de) mot(s), souvent un nom. Il peut aussi remplacer une phrase.

› Ex. : Dans « Cassandre est vive d’esprit et le restera. », le pronom « le » remplace « vive d’esprit ».

Certains pronoms paraphrasent (expriment autrement) plus qu’ils ne remplacent.

› Ex. : Le pronom « personne » paraphrase « nul être humain ».

•  Attention à ne pas confondre pronom et déterminant. Le déterminant précède, le pronom remplace.

Fais-le bien, pas mal. → pronom. Fais le bien, pas le mal. ›→ Ex. : déterminant. ›nant.  Je veux les donner. → pronom. Je veux les dossiers. → détermiCARTE D’IDENTITÉ Plutôt que...? il

PRONOM Donneur d’accord (genre et nombre)

Les notes en gris renvoient au point no 2.

Exercice 9

☐  Remplacez les pronoms soulignés par un groupe de mots de votre choix.

› Ex. : Elle est là. → La femme est là.

1. Elle est neuve. 2. Il la commande. 3. Il lui commande une tablette. 4. C’est la sienne. 5. La tablette de Cassandre est neuve. Celle d’Alec aussi. 6. Oui, elle l’est.

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Point 1

7. Chacun recevra une prime. 8. Laquelle faut-il prendre ? 9. C’est une aubaine.

Exercice 10

☐ Soulignez en rouge ce à quoi renvoient les pronoms soulignés. 1. Cassandre travaille en chantant, Alec le fait en dansant. 2. La tâche n’est pas simple ; il le sait. 3. J’ai un bureau et un ordinateur dont je dispose. 4. Courageux, il l’est, mais ça ne suffit pas. 5. Cassandre, je vous appelle demain. 6. Plusieurs candidats se sont présentés ce matin. Nous leur avons donné un questionnaire. Plusieurs l’ont rempli. 7. Après son footing du midi, Alec se lave et mange. Ainsi, « se » est un pronom, et précède un verbe.

Exercice 11

☐  Réfléchissez au rapport entre le de « se » et le de « sa » à partir des phrases suivantes : Alec se retourne sur sa chaise. Cassandre se souvient de sa dernière maison. L’homme se lève de son lit. Il se mit à rêver de ses vacances. Je me décide à faire mon devoir. Tu te prends pour ton chef ?

Exercice 12 ☐ Identifiez maintenant dans les phrases suivantes le rapport entre le de « ce » et le de « cela/ça » : « Combien cela coute ? Ce cahier coute six euros. Ce sont des folies. Tu veux me ruiner, c’est ça ? Je ne veux pas de ça. Prends ce stylo plutôt et celui-là. »

J’identifie les mots pour pouvoir les accorder 29

  En conclusion, on a deux séries de mots : ceux avec et ceux avec . e a on es perSonne

e es ela eux indiC’

L’unité , comme et , est la base d’un ensemble de mots qui concernent la personne (« il/ils » pour  ; « je » pour et « tu » pour ). Alec se retourne sur sa chaise pour attra› Ex. : per son dossier.

L’unité est la base d’un ensemble de mots qui indiquent, désignent quelque chose ou quelqu’un1.

› Ex. : Alec a besoin de ce dossier ; celui-là même.

 « ceux » est le pluriel de « celui », le masculin de « celles ».

Exercice 13 ☐ Remplacez les éléments soulignés par des pronoms, afin d’éviter la répétition. Cassandre a répondu. Cassandre est au téléphone. › Ex. : → Elle est au téléphone.

1. Alec m’écrit. Je connais Alec. Je réponds à Alec. 2. Alec et Cassandre m’écrivent. Je connais Alec et Cassandre. Je réponds à Alec et Cassandre. Je ne réponds qu’à Alec et Cassandre.

1.  C’est même le cas dans l’expression « ça va », qui correspondait à l’origine à « Comment va la selle ? », indicateur de bonne ou de mauvaise santé. Le pronom « ça » désignait donc les selles.

30

Point 1

JE REPÈRE LES « PRÉPOSITIONS » › Ex. :

Il

habite

à

Paris.

« à », « dans », « par », « pour »

« Qui est en pré-position » • La préposition est un mot qui est forcément suivi d’un autre, qu’elle introduit.

› Ex. : la préposition « à » introduit « Paris ».

Ce qui suit (ex. : Paris) est appelé « complément » parce qu’il complète.

 Introduisant ainsi un complément, la préposition ne peut pas être supprimée.

› Ex. : Il travaille à Paris. Il travaille à Paris.

• Voici la liste des prépositions les plus fréquentes : à, dans, par, pour, en, vers, avec, de, sans, sous. Quand on les prononce les unes à la suite des autres, elles forment la phrase « Adam part pour Anvers avec deux cent sous ». CARTE D’IDENTITÉ à dans par pour en vers avec de sans si sous

PRÉPOSITION Avant complément Invariable

chez

Les notes en gris renvoient au point no 2

J’identifie les mots pour pouvoir les accorder 31

Exercice 14 ☐ Observez les différences d’orthographe entre les deux listes. 1. Adam part pour Anvers avec deux cents sous. 2. à dans par pour en vers avec de sans sous. Ainsi, la préposition « à » porte un accent.

JE REPÈRE LES « ADVERBES » › Ex. :

Il

habite

loin.

« loin », « rapidement », « ici », « pourquoi », « à peine »

« Qui est adjoint au verbe » • Contrairement à ce que laisse penser son étymologie, l’adverbe n’est pas toujours adjoint et pas toujours au verbe. L’adverbe n’est en tout cas jamais adjoint au nom et, contrairement à la préposition, il peut souvent être supprimé. • Comme le pronom, l’adverbe remplace : il englobe une préposition et son complément.

› Ex. : rapidement = prép. « avec » + complément « rapidité ».

L’adverbe peut remplacer : « à un certain endroit » (ex. : ici), « en une certaine quantité » (ex. : assez), « d’une certaine façon » (ex. : ainsi), « à un certain degré de vérité » (ex. : peut-être), « en un certain ordre » (ex. : d’abord), « à un certain moment » (ex. : demain). • Par ailleurs, pour le repérer, testez de nouveau la substitution par un autre adverbe.

32

Point 1

› Ex. :

« Il travaille là-bas. »

« Il court assez vite. » trop

lentement

loin

CARTE D’IDENTITÉ Plutôt que... ? loin

ADVERBE = prép. + compl. Invariable

Les notes en gris renvoient au point no 2.

Exercice 15

☐  Remplacez par une préposition et son complément l’adverbe « y » dans « Il y pense souvent » et « Y allez-vous ? ».

Exercice 16 ☐ Réécrivez les phrases suivantes à la forme négative : 1. Il y pense souvent. 2. Y allez-vous ? L’adverbe « y » dans une phrase négative s’orthographie « n’y ».

JE REPÈRE LES « CONJONCTIONS » › Ex. :

Il

habite

loin

mais

il

viendra.

« mais », « et », « que », « si »

« Qui fait la jonction » J’identifie les mots pour pouvoir les accorder 33

La conjonction est le mot qui joint des phrases ou des mots avant et après elle.

› Ex. : « Lui et moi » ; « C’est moi qui décide ».

 Dans une phrase avec une conjonction, il y a souvent plusieurs verbes. Repérer la conjonction permet de repérer les verbes pour mieux les conjuguer. Voici la liste des conjonctions les plus connues : mais, ou, est, donc, or, ni, car. Quand on les prononce les unes à la suite des autres, elles forment la phrase « Mais où est donc Ornicar ? ». CARTE D’IDENTITÉ mais ou et donc or ni car quoique

CONJONCTION Fait la jonction Invariable

Les notes en gris renvoient au point no 2.

Exercice 17 ☐ Observez les différences d’orthographe entre les deux listes. 1. Mais où est donc Ornicar. 2. Mais ou et donc or ni car. La forme avec accent (où) exprime le lieu, l’autre (ou) le choix.

Exercice 18 ☐ Pour distinguer la conjonction « ou » de l’adverbe « où », et savoir ainsi les orthographier, observez les substitutions suivantes. Je ne sais pas

où. dans quel endroit

34

Point 1

Lui

ou ou bien

moi.

☐ Observez également l’orthographe des conjonctions suivantes : ET et NI, qui expriment l’addition.

› Ex. : Il a le temps et la volonté. Il n’a ni le temps ni la volonté. OU, qui exprime des choix.

› Ex. : C’est le travail ou les loisirs.

MAIS et QUOIQUE, qui expriment l’opposition.

›rieux.  Ex. : Il est bavard, mais sérieux. Quoique bavard, il est sé« Quoique » ainsi orthographié a le sens de « bien que ». Quoique bavard, il est sérieux. Bien que

Exercice 19

☐  Remplacez les mots soulignés dans les phrases ci-après par les mots suivants : où, pas, me, obtenir, t’en, trois, avec, or, de rapport, de donner, aujourd’hui, voit, l’avait, était, en ce qui te concerne, son, une, ses, notre, ci, l’ont, dix, derrière, pour, puis, de en, ne… dessus, histoire, que… de. 1. Qu’en penses-tu ? Ce que j’en pense ? Je me demande quand il travaillera. Quant à toi, occupe-toi de ce dossier. 2. Il m’a dit de prendre ma pause. 3. Ils m’ont félicité pour mon travail. 4. Va dans le bureau d’en face. 5. On le dit sans s’en convaincre. 6. Le métro a cent ans, ça se sent (Jean-Jacques Peroni). 7. La directrice l’a félicité pour ce projet-là. 8. Je ne veux pas de l’un, ni de l’autre ; n’y compte pas. 9. Avoir cette place n’a à voir qu’avec la chance. 10. Il a contraint l’auteur de l’affaire à faire des excuses. 11. J’applaudis de mes deux mains si le travail est rendu demain. 12. Mon costume est noir et gris, mais mes chaussures sont marron. J’identifie les mots pour pouvoir les accorder 35

JE REPÈRE LES « VERBES » › Ex. :

Il

habite

loin.

« travailler », « travailles », « travaillait »

« Qui verbalise » Le verbe est le mot qui verbalise (exprime par le langage) l’action ou l’état de ce dont on parle. C’est ce qu’on dit de ce dont on parle. Le verbe est la réponse à la question « Qu’en dit-on ? ». « Ce dont on parle X ».

Le stagiaire habite loin. → Ce dont on parle (le stagiaire) ›habite  Ex. :loin.

  Pour identifier un verbe dans l’objectif de le conjuguer (point no 4), vous pouvez ajouter « ne… pas » à la phrase : le verbe à conjuguer est le mot encadré.

› Ex. : Le stagiaire habite loin. → Le stagiaire n’habite pas loin. CARTE D’IDENTITÉ Qu’en dit-on ? travailler

VERBE Ne... pas Receveur de conjugaison (de personne)

Les notes en gris renvoient au point no 2.

36

Point 1

Exercice 20

☐  En les encadrant par la négation « ne X pas », identifiez puis soulignez les verbes conjugués dans les phrases suivantes. « L’orthographe est plus qu’une mauvaise habitude, ›c’est  Ex. : une vanité. » (Raymond Queneau)

→ L’orthographe n’est pas plus qu’une mauvaise habitude, ce n’est pas une vanité.

1. L’orthographe participe de la vie sociale. (Bernard Pivot) 2. Un optimiste est un homme qui épouse sa secrétaire en s’imaginant qu’il pourra continuer à lui faire des réflexions sur sa mauvaise orthographe. (Tristan Bernard)

Exercice 21

☐  Soulignez les verbes conjugués dans l’extrait suivant (Du contrat social, Jean-Jacques Rousseau). « L’homme est né libre, et partout il est dans les fers. Tel se croit le maître des autres qui ne laisse pas d’être plus esclave qu’eux. Comment ce changement s’est-il fait ? Je l’ignore. Qu’est-ce qui peut le rendre légitime ? Je crois pouvoir résoudre cette question. Si je ne considérais que la force, et l’effet qui en dérive, je dirais : tant qu’un peuple est contraint d’obéir et qu’il obéit, il fait bien ; sitôt qu’il peut secouer le joug et qu’il le secoue, il fait encore mieux ; car, recouvrant sa liberté par le même droit qui la lui a ravie, ou il est fondé à la reprendre, ou l’on ne l’était point à la lui ôter. Mais l’ordre social est un droit sacré qui sert de base à tous les autres. Cependant ce droit ne vient point de la nature ; il est donc fondé sur des conventions. Il s’agit de savoir quelles sont ces conventions. Avant d’en venir là, je dois établir ce que je viens d’avancer. » La stratégie de l’encadrement par « ne... pas » permet de repérer le verbe qui doit se conjuguer : ici, « être » (« ne s’est-il pas fait »). Le verbe « faire » ne se conjugue pas, il s’accorde. La distinction entre ce qui se conjugue et ce qui s’accorde est primordiale (point n° 2)2. 2. La stratégie permet de repérer le verbe « recouvrant » au participe présent. On peut distinguer le participe présent en emploi verbal du participe présent en emploi adjectival. Ex. : « MotivantØ les salariés, les responsables ont organisé une collecte. » (emploi verbal) ; « Motivants, les responsables ont organisé une collecte » (emploi adjectival).

J’identifie les mots pour pouvoir les accorder 37

 L’essentiel à retenir À présent, je sais ce qu’est la classe d’un mot  ; c’est son identité. Je sais repérer les mots des différentes classes : les noms communs et les noms propres, les déterminants, les adjectifs, les pronoms, les prépositions, les adverbes, les conjonctions et les verbes, notamment les verbes conjugués. Cela me servira à choisir entre les finales verbales //, les verbes conjugués n’acceptant que la finale (point n° 4). Maintenant, et seulement maintenant, je vais pouvoir les accorder.

Exercice 22 ☐ Remplacez chaque mot des phrases suivantes par un autre mot, puis donnez leur classe. Marie Curie

est

une

scientifique

douée.

des Classe

Nom commun J’

ai posé

les

dossiers

sur dans

Classe

38

Point 1

Pronom

le

bureau peut-être.

L’

Classe

escalier

sous

la

salle

peut

grincer

fort.

Déterminant

Ce que j’ai compris :

Ce que je dois revoir :

J’identifie les mots pour pouvoir les accorder 39

Point 2

JE M’EXPLIQUE AUTREMENT LES RÈGLES D’ACCORD Toutes les études indiquent que l’orthographe des accords et de la conjugaison (dite « grammaticale ») est la zone où se concentre le plus grand nombre d’erreurs. Il est donc temps d’y voir plus clair avec l’accord des mots.

LES MOTS VARIENT Un mot peut avoir une forme unique ou plusieurs formes. On dit qu’il est « invariable » dans le premier cas, dans le second qu’il est « variable » ou qu’il « varie ».

› Ex. de mot invariable : le mot « trop » n’a qu’une forme. variable : le mot « petit » peut prendre les formes ›« petit »,  Ex. de mot « petite », « petits », « petites » ; le mot « le » peut prendre les formes « le », « la » et « les ».

Le féminin est l’une des formes possibles du mot. On parle du genre féminin, opposé au masculin. Un mot peut aussi être au singulier ou au pluriel. C’est le nombre. Ce sont les « traits » des mots. En tout, il existe 3 traits : le genre, le nombre et la personne.

• Les mots varient en genre Les genres féminin-masculin des mots coïncident en général avec les sexes mâle-femelle. renard (masculin/mâle), une renarde (féminin/fe›melle) ;  Ex. : un un ami (masculin/mâle), une amie (féminin/femelle).

Néanmoins, ce n’est pas toujours le cas. Un mot peut être exclusivement masculin ou exclusivement féminin, indépendamment des questions de sexe.

› Ex. : un crocodile, une chenille (mâle ou femelle).

Quand l’information du genre n’est pas tirée du sexe, elle l’est du déterminant et apprise par cœur, assez spontanément. Le genre est également précisé dans les

42

Point 2

dictionnaires, en abrégé : m. (ou masc.) pour « masculin », f. (ou fém.) pour « féminin ».

› Ex. : BUREAU [byʀo] n. m. (pour « nom masculin »).

• Les mots varient en nombre Le trait du nombre oppose le singulier (sing.) au pluriel (pl. ou plur.).

› Ex. : un renard/des renards, une renarde/des renardes.

Le nombre du nom est pluriel à deux conditions : si le nom représente au moins 2 objets ou ensembles d’objets et si, et seulement si, le nom est associable à un déterminant pluriel, tel que « plusieurs » (voir les déterminants, point no 1).  On peut dire « plusieurs » devant le nom.

› Ex. :

Singulier

Pluriel

l’équipe tout le monde

☑ ☑

☐ ☐

Pour vérifier le pluriel on peut mettre «plusieurs» devant le nom.

Je goute du vin.





Je goute des vins.





C’est le vin en général, pas plusieurs. C’est plusieurs sortes de vin.

de/des beaux chats





Il s’agit de plusieurs beaux chats.

 La présence de « les » dans une phrase ne garantit pas la présence d’un nom pluriel, car « les » peut être autre chose qu’un déterminant (voir les pronoms, point no 1). dans « Je veux les donner », « donner » n’est pas un nom ›et Ex. : « les » n’est pas un déterminant. Le premier est un verbe (substituable par « rendre » par exemple), le second un pronom (substituable par « me »).

Je m’explique autrement les règles d’accord 43

• Les mots varient en personne Le troisième et dernier trait est celui de la « personne ». La grammaire traditionnelle parle des 1re, 2e et 3e personnes du singulier et du pluriel. Cette prise en compte du nombre induit de nombreuses erreurs d’orthographe. Considérez donc plutôt qu’il y a 6 personnes : la 1re, 2e, 3e, 4e, 5e et 6e personne ou, dit autrement, P1, P2, P3, P4, P5 et P6. Ces personnes sont représentées par un pronom (je, tu, il…), dit, à juste titre, « pronom personnel ». Rien ne change de ce côté-là.

44

Point 2

P1

je

P2

tu

P3

il, elle, on (cela)

P4

nous

P5

vous

P6

ils, elles

LES MOTS VARIENT EN RELATION AVEC D’AUTRES MOTS Sur l’axe de la phrase, certains mots peuvent donc varier. le mot « fauteuil » peut prendre les formes « fauteuil » ›et Ex. : « fauteuils » ; le mot « grand » peut prendre les formes « grand », « grande », « grands » et « grandes ».

Parmi ces mots variables, il y a les « donneurs » et les « receveurs ».

› 

Ex. : le mot « fauteuil » est toujours un donneur et le mot « grand » un receveur. Vous verrez pourquoi.

Les donneurs donnent aux receveurs leurs traits (de genre, nombre ou personne).

›pluriel.  Ex. : au pluriel, « fauteuils » donne ses traits masculin et

Ce partage se manifeste par une marque (marque zéro Ø, , , …).

› Ex. : « fauteuils » et « grands » prennent un . › Ex. :

Mot donneur

Partage de traits (masculin, pluriel)

(des) fauteuils

Mot receveur grands

Axe de la phrase

Je m’explique autrement les règles d’accord 45

Ainsi, le mot « grand » change de forme en fonction de sa relation au donneur « fauteuils », qui lui donne ses traits : masculin pluriel. Autre exemple : dans « une chaise petite », le mot « petit » change de forme en fonction de sa relation au donneur « chaise », qui lui donne ses traits : féminin singulier.   Observons les ressemblances entre les fonctionnements d’une phrase et d’une entreprise. Les mots sur l’axe de la phrase sont comme des collègues, et les relations entre eux sont comme des relations de travail.

L’accord dans... les phrases

L’accord dans... le monde du travail

Dans les phrases, il y a plusieurs mots.

Dans le monde du travail, il y a plusieurs individus.

Certains ne varient pas : ils n’entretiennent pas de relations de variation avec les autres.

Certains ne contractent pas : ils n’entretiennent pas de relations contractuelles.

fauteuils sont trop › Ex. : « Cesgrands. »

› Ex. : le mot « trop » n’entretient de relation avec aucun

: Alec, boulanger ; Cas› Ex. sandre, coiffeuse.

Ex. : Alec et sa coiffeuse ne › sont pas liés par un contrat.

autre mot de la phrase.

D’autres en revanche sont susceptibles de varier. Ce sont les mots variables. Ils sont liés, associés.

D’autres en revanche sont susceptibles de contracter. Ce sont des contractants. Ils sont liés par un contrat.

mots « fauteuils » et et son vendeur, son › Ex. : les« grands ». › Ex. : Alec fournisseur…

46

Point 2

La relation consiste pour un mot donneur à donner à un mot receveur ses traits (de genre, de nombre ou de personne). : le mot « fauteuils » par›tage  Ex.avec le mot « grands » ses

La relation consiste pour le donneur du contrat à partager avec le receveur du contrat des obligations. le boulanger doit payer › Ex.un: salaire au vendeur.

traits : masculin pluriel.

Et ce partage de traits se manifeste par une marque ().

› Ex. : l’unité .

Et ce partage d’obligations se manifeste par une signature. Le receveur endosse une nouvelle casquette.

› Ex. : X

On pourrait donc appeler la marque issue du partage entre les mots une « marque de travail ». Les relations entre les mots sur l’axe de la phrase sont des relations « horizontales », comme le sens de la phrase →.

LES MOTS VARIENT SELON LEUR CLASSE La capacité des mots à varier ou non, leur statut de donneur ou de receveur et les marques qu’ils partagent dépendent de ce qu’on appelle leur « classe ». Autrement dit, c’est la classe du mot qui détermine si celui-ci est variable (susceptible de changer de forme) et, dans ce cas, avec quoi (en relation avec tel ou tel autre mot) et comment (avec telle ou telle marque).

› 

Ex. : le mot « fauteuil » est un nom et, à ce titre, il est variable, et c’est un donneur.

Je m’explique autrement les règles d’accord 47

• Les classes qui donnent et celles qui reçoivent - Noms communs - Déterminants - Noms propres - Adjectifs - Pronoms -

- Verbes - Prépositions - Adverbes -

- Conjonctions - Interjections -

Qui sont les donneurs et les receveurs ? Les classes potentiellement1 invariables sont indiquées en gris dans la commode, les classes variables en noir ; parmi elles, celles des donneurs, en gras, et celles des receveurs.

›receveur.  Ex. : le nom (fauteuil) est un donneur, l’adjectif (grand) un « Qui donne à qui ? » ou « Qui reçoit de qui ? » Les relations entre les mots sont les suivantes :

Le nom et le pronom sont des donneurs du déterminant et de l’adjectif. dans « Les fauteuils sont grands », le nom « fauteuil » ›donne  Ex. :ses traits au déterminant « le » (qui devient « les ») et à l’adjectif « grand » (qui devient « grands »).

nom/pronom → déterminant et adjectif 1.  Les mots qui appartiennent à des « classes variables » peuvent par définition varier. Certains pourtant dérogent à la règle et ne varient pas. Ex. : « des papas tendres et gagaØ ». À l’inverse, quelques mots des « classes invariables » varient. 48 Point 2

  Pour identifier le donneur de l’adjectif, posez la question : « Qu’est-ce qui est + adj. ? ».

› Ex. : Qu’est-ce qui est grand ? → (les) fauteuils.

Le verbe est quant à lui un receveur du (noyau du) sujet. sujet → verbe

fauteuils sont grands », le sujet est « (les) ›fauteuils ».  Ex. : dansLe« Les sujet « (les) fauteuils » donne ses traits au verbe « être » (qui devient « sont »).

  Le groupe de mots qui constitue le sujet (les fauteuils) s’organise autour d’un mot-leader, appelé le « noyau » (fauteuils). Et c’est précisément le noyau du sujet qui partage ses traits avec le verbe.

Exercice 23 ☐ Reliez les classes de gauche aux classes de droite, en rouge si les classes de gauche sont des donneurs. Nom commun ☐ Adjectif ☐

☐ Nom ☐ Déterminant

Sujet ☐

☐ Adjectif

Nom propre ☐

☐ Pronom

Verbe ☐

☐ Verbe

Déterminant « tous les » ☐

☐ Sujet

Quels traits sont partagés entre donneurs et receveurs ?

Je m’explique autrement les règles d’accord 49

• Les classes qui s’accordent et celle du verbe qui se conjugue Le verbe est un receveur particulier par rapport aux autres classes. Il est le seul à partager le trait de personne ; il a aussi la spécificité d’être attaché à la catégorie de « temps ». Les classes variables « non verbales » partagent les traits de genre et de nombre. De ce fait, le verbe a des marques particulières (voir point no 4). Pour ne plus confondre les deux types de partages et de marques, utilisons deux termes : celui de « conjugaison » pour évoquer ce qui concerne le verbe et celui d’« accord » pour le reste. Ainsi peut-on dire que : • L’adjectif « s’accorde » avec le nom (en genre et en nombre).

› 

Ex. : dans « Les fauteuils sont grands », « grands » s’accorde avec « fauteuils ».

• Le verbe « se conjugue » avec le sujet (en personne et selon un temps).

« sont » se conjugue › Ex. : dans « Les fauteuils sont grands »,avec « les fauteuils ». Accord

- Noms communs -

- Déterminants - Noms propres - Adjectifs - Pronoms -

50

Point 2

Conjugaison

- Verbes -

• Les « mar­ ques de conjugaison » (de personne et de temps) diffèrent des « marques d’accord » (de genre et de nombre).

est une ›marque  Ex. : d’accord dans

« fauteuils », une marque de conjugaison dans « je dois ».

Exercice 24 ☐ Cochez la bonne case : Marque de conjugaison

Marque d’accord

☑ C’est un verbe.



Je te dois des excuses.





Je te dois des excuses.





J’aime tes doigts.





Elles se retirent dans un couvent.





Les poules couvent.





Les clients crient.





Je te suis.

Comme le montre cet exercice, il ne faut pas confondre tous les , notamment le de personne (pour les verbes) et le du nombre pluriel (pour les mots d’autres classes). À la P6 (avec « ils »), la terminaison du verbe est toujours , jamais (point n° 3). 

 L’essentiel à retenir Pour choisir les bonnes marques à la fin des mots, j’identifie les mots qui vont ensemble parmi les donneurs et les receveurs. Autrement dit, je me demande quel mot va avec quel autre mot, sachant que : nom et pronom → déterminant et adjectif (genre et nombre) noyau sujet → verbe (personne)

Je m’explique autrement les règles d’accord 51

Exercice 25

☐ Dans les phrases suivantes, reliez les mots avec lesquels s’associent (« contractent ») les mots soulignés : Les amis rentraient. Les amis rentraient. Les amis fatigués rentraient. Les amis trop fatigués rentraient. Les amis de ma sœur rentraient. Les amis de ma sœur, fatigués, rentraient. Les copains de ma sœur, fatiguée, rentraient. Le papier du couloir était vert. Les papiers des couloirs étaient verts. On est forts. On est forts. On est forts. « On » peut être le donneur d’un verbe aussi bien que d’un adjectif. Il ne partage donc pas les mêmes traits et marques avec les deux. Avec l’adjectif, il partage les traits et marques de genre et de nombre, mais, en tant que sujet, il partage les traits et marques de personne avec le verbe : ceux de la P3, comme « il », même s’il désigne plusieurs personnes2.

2.  Le genre du sujet est pris en compte avec les participes passés, mais ceux-ci se comportent comme des adjectifs (point no 5).

52

Point 2

Ce que j’ai compris :

Ce que je dois revoir :

Je m’explique autrement les règles d’accord 53

Point 3

J’ACCORDE LES NOMS ET ADJECTIFS DE COULEUR Leur accord est un problème pour beaucoup de personnes, alors qu’il peut s’expliquer simplement : par le sens.

☐ Observez : Les bleus. Les bleu-vert Ø. Les yeux bleus, Les bleus foncés, Les yeux marron Ø. Les yeux bleu foncé Ø. Les yeux bleu-vert1 Ø.

Règle générale Les noms et adjectifs de couleur fonctionnent comme n’importe quel nom ou adjectif : ils varient en genre et en nombre.

› Ex. : les yeux bleus. Particularités

Dans trois cas précis, ils ne varient pas, ni au féminin ni au pluriel. 1) Les noms formés de 2 couleurs (dits « complexes »).

› Ex. : les bleuØ-vertØ → 2 couleurs.

2) Les adjectifs complexes qu’on peut faire précéder par « d’un ».

› Ex. : les yeux bleuØ foncéØ → les yeux d’un bleu foncé.

3) Les adjectifs simples qu’on peut faire précéder par « de la couleur de ». des yeux marronØ → des yeux de la couleur du marron ›(le Ex. : fruit) ;

des yeux bleus → « des yeux de la couleur du bleu » ne veut rien dire.

1. 

56

Point 3

On met un trait d’union entre deux couleurs.

Dans les deux cas précédents, l’explication est simple : on a affaire à une construction dite « elliptique », ce qui signifie qu’il manque des mots. Les yeux bleu-vertØ sont des yeux d’un bleu-vertØ, les yeux marronØ sont les yeux de la couleur du marronØ (le fruit).  Une exception : il existe 7 adjectifs qui peuvent être précédés par « de la couleur de » et qui varient pourtant : fauve, incarnat, rose, mauve, écarlate, vermeil, pourpre.

› Ex. : des yeux roses.

  Pour les mémoriser, prenez les premières lettres de chacun des sept adjectifs. On obtient « FIRME VP » (firme ventes privées), une entreprise imaginaire qui propose à bas prix des vêtements de… couleur ! En tout : une sorte de noms et deux sortes d’adjectifs sont invariables.

Exercice 26 ☐ Accordez les mots entre parenthèses dans les exemples suivants, tirés pour la plupart du site de l’Académie française – parce que c’est un site de référence auquel vous fier2 – : des costumes (noir), des maillots (orange), des lacs (verdâtre), des gilets (jaune paille), des mers (bleu-vert), des verts (pâle), des robes (pivoine), des robes (rose bonbon), des cheveux (blond), des yeux (émeraude), des yeux (châtain), des yeux (gris-bleu), des pulls (vert pâle), des joues (écarlate), des couvertures (lie de vin).

2.  www.dictionnaire-academie.fr J’accorde les noms et adjectifs de couleur 57

Exercice 27

☐  Observez maintenant la différence entre les deux propositions suivantes : 1. Des drapeaux bleu, blanc, rouge ;

2. Des drapeaux bleus, blancs, rouges.

Le premier cas évoque des drapeaux tricolores qui ont chacun les trois couleurs : des drapeaux avec du bleu, blanc, rouge. Le second cas évoque des drapeaux soit bleus, soit blancs, soit rouges. Plutôt que d’écrire « des drapeaux bleus, blancs, rouges », on pourrait écrire « des drapeaux bleus, des drapeaux blancs, des drapeaux rouges »...

58

Point 3

Ce que j’ai compris :

Ce que je dois revoir :

J’accorde les noms et adjectifs de couleur 59

Point 4

J’OBSERVE LE FONCTIONNEMENT DES VERBES La maitrise de seulement trois temps suffit à conjuguer tous les verbes à tous les temps. Pour le comprendre et relativiser la difficulté de la conjugaison, il convient d’observer la formation des verbes.

J’identifie les mots pour pouvoir les accorder

Un verbe est formé à partir d’une base et d’une terminaison. Base

+ Terminaison

travaille-

-rais

Exercice 28 ☐ Observez les formes verbales suivantes. Infinitif

Présent

Imparfait

Passé (simple)

Futur (simple)

Aim

er aim aim aim aim aim aim

e es e ons ez ent

aim aim aim aim aim aim

ais ais ait ions iez aient

aim aim aim aim aim aim

ai as a âmes âtes èrent

aime aime aime aime aime aime

rai ras ra rons rez ront

P11 P2 P3 P4 P5 P6

Fini

r

fini fini fini finiss finiss finiss

s s t ons ez ent

finiss finiss finiss finiss finiss finiss

ais ais ait ions iez aient

fini fini fini finî finî fini

s s t mes tes rent

fini fini fini fini fini fini

rai ras ra rons rez ront

P1 P2 P3 P4 P5 P6

veu veu veu voul voul veul

x x t ons ez ent

voul voul voul voul voul voul

ais ais ait ions iez aient

voulu voulu voulu voulû voulû voulu

s s t mes tes rent

voud voud voud voud voud voud

rai ras ra rons rez ront

P1 P2 P3 P4 P5 P6

Vouloi r

☐ Comptez le nombre de bases différentes pour le verbe « vouloir ».

› Ex. avec le verbe « finir » : fini-, finiss-, finî-. 1.  Pour rappel du point no 2, la grammaire traditionnelle parle des 1re, 2e et 3e personnes du singulier et du pluriel. Cette désignation induit de nombreuses erreurs d’orthographe. Parlons donc plutôt de la 1re, 2e, 3e, 4e, 5e et 6e personne, ou, dit autrement, de P1, P2, P3, P4, P5 et P6.

62

Point 4

P1

je

P2

tu

P3

il, elle, on (cela)

P4

nous

P5

vous

P6

ils, elles

Exercice 29

☐ Sur le modèle du tableau, isolez bases et terminaisons dans : il grondait, tu bondissais, vous trouverez, tu peux, nous courons, nous courrons. Constatez la grande variation des formes verbales : à la fois des bases (ex. : veu-, voul-, voulu-, voud-) et des terminaisons (ex. : -es, -ait, -âmes, -ra, -ent). Bases et terminaisons du verbe varient selon le sujet et le temps, soit 6 personnes et 21 temps.

JE RELATIVISE LA QUANTITÉ DES TERMINAISONS VERBALES  Trois constats permettent de relativiser l’ampleur de la variation des formes verbales. • D’abord, la variation de la base ne pose pas trop de problèmes sur le plan orthographique, dans la mesure où elle se perçoit à l’oral. le verbe « vouloir », j’entends bien vouloi-, veu-, ›voud- ;  Ex. : pour pour le verbe « appeler », j’entends le prononcé fermé dans « appeler » et le ouvert dans « j’appelle », ce qui me permet de déduire le doublement de la consonne (point no 9).

• Ensuite, seulement 3  temps suffisent à construire tous les autres, bases et terminaisons comprises : le présent (T1), le conditionnel (T2) et le passé simple (T3). J’observe le fonctionnement des verbes 63

Ce sont les « temps fondamentaux ». Seuls les 10 verbes suivants exigent qu’on apprenne par cœur leur conjugaison : être, avoir, aller, faire, dire, savoir, vouloir, pouvoir, valoir, falloir. • Enfin, les terminaisons de tous les temps confondus ne sont pas très nombreuses. La terminaison d’un verbe peut être constituée d’une marque de temps et/ou de personne, voire de ce qu’on appelle un « infixe » : Base travaille-

+ Terminaison du verbe Infixe Marque de temps et/ou personne -r-

-ais

1. L’infixe, s’il y en a un, est : .

› Ex. : il travaille-r-a ;

2. Les 3 marques de temps sont : , ou .

› Ex. : il travailler-a ; je travaill-ais ; nous travaill-ions.

Ainsi, dans un verbe conjugué (ex. : il travaillait), la terminaison ne peut pas être ou  ; seulement peut noter le son final /E/. Infinitif (travailler) et participe passé (il a travaillé) sont des formes verbales non conjuguées.

  Un verbe conjugué peut être encadré à la forme négative par « ne… pas » (voir les verbes, point no 1). Autrement dit, une forme verbale qui peut être encadrée par « ne… pas » ne peut pas se terminer par ou , seulement par .

64

Point 4

3. Les marques de personne sont répertoriées dans le tableau suivant. La règle (marques régulières)

Les particularités (marques irrégulières)

P1

-s

-e

Ø

-x

P2

-s

-es

Ø

-x

-e

Ø

P3

-t

P4

-(on)s

-(me)s

P5

-(e)z

-(te)s

P6

-(e)nt

Les marques régulières représentent la règle ; les marques irrégulières sont une variation de la règle. À la 1re personne (P1), la marque régulière est -s, mais elle peut aussi être -e, -Ø (aucune marque) ou -x.

› Ex. : je fini-s, je travaill-e, je travaillai-Ø, je veu-x.

Dans l’ensemble, la marque est la marque la plus importante, sachant qu’on la retrouve dans -ons, et que -z et -x en sont des variantes. La marque est une autre marque d’importance, -nt étant aussi une variante. Ainsi, si l’on ne tient pas compte des variantes et des unités audibles qui ne posent pas de problèmes d’orthographe (entre parenthèses), il y a peu de marques vraiment irrégulières (en gras). Ainsi, retenez d’abord comme marques régulières de personne la série -s, -s, -t, pour P1, P2, P3 et, avec ses variantes, pour P4, P5, P6.

J’observe le fonctionnement des verbes 65

J’OBSERVE LES LIENS ENTRE LES TEMPS Une fois le principe bien assimilé, on peut aborder sans crainte la conjugaison des verbes.

Exercice 30 ☐ Observez à partir de la légende les points communs dans la terminaison des temps. Tableau. Les liens entre les terminaisons verbales Légende

Marques régulières de personne

T1 PRÉSENT Base

Marques typiques du présent

Terminaison

Marques typiques du conditionnel Marques typiques du passé simple

T2 CONDITIONNEL

Subjonctif

Base

Base

Terminaison -r-ai-r-ai-r-ai-r-i-r-i-r-ai-

-s -s -t -ons -ez -ent

-i/u-i/u-i/u-î/û-î/û-i/u-

66

-s -s -t -(me)s -(te)s -(r)ent Point 4

Base

Terminaison

-i-i-

-ons -ez -ent

Terminaison -r-ai-r-a-r-a-r-r-r-

Ø -s Ø -ons -ez -ent

Base

-e -es -e

Impératif -e -es -e

Imparfait

T3 PASSÉ (SIMPLE) Futur Base Terminaison Ø -ai -a -s Ø -a -â -(me)s -â -(te)s -è -(r)ent

-s -s -t -ons -ez -ent

Terminaison -ai-s -ai-s -ai-t -i-ons -i-ez -ai-ent

Base

Terminaison -s

-e

-ons -ez

☐ Sans tenir compte des marques régulières de personne (en jaune), citez les particularités qu’ont en commun le présent et le subjonctif ; le conditionnel et le futur ; le passé simple et le futur. Vous allez voir en quoi cette mise en relation entre les temps peut aider à mémoriser les terminaisons difficiles à maitriser.

• L’infinitif (il faut travailler) L’infinitif est une forme NON conjuguée du verbe, c’est-à-dire sans personne et sans temps. Le verbe à l’infinitif ne s’encadre donc pas par « ne… pas ».

› Ex. : travailler → ne travailler pas.

  Pour identifier l’infinitif d’un verbe, ajoutez « il faut ».

› Ex. : travailler → il faut travailler.

La marque de l’infinitif est -r- (avec ou sans -edevant et derrière). C’est à sa place que viennent se greffer les autres marques.

« Se réunir est un début ; rester ensemble est un pro›grès ;  Ex. :travailler ensemble est la réussite. »

Un type de verbe se distingue des autres. Nous les appellerons « les verbes E » : ce sont les verbes qui se terminent par le son [ə] (eu) au présent avec P1, notamment les verbes en .

› Ex. : je travaille, j’ouvre, je cueille, j’offre, je souffre.

Exercice 31 ☐ Indiquez l’infinitif des verbes suivants : je frémis, je vois, j’interdis, j’interromps, j’aime, je vends, je vaincs, je mets, je veux, je grossis, je bois, je ris, je travaille, je convaincs, je bats, je vaux, j’ouvre.

Exercice 32 ☐ Distinguez à présent la base de ces verbes à l’infinitif. J’observe le fonctionnement des verbes 67

• Le présent T1 (je travaille) Ce qu’exprime le verbe est d’actualité (c’est en train d’être, ou le sera bientôt). Ainsi, appelons le présent « l’actuel ». Au présent, les terminaisons suivantes concernent près de 99 % des verbes. Base

+ Marque de personne Verbes Verbes E réguliers

P1

-s

-e

P2

-s

-es

P3

-t

-e

P4

-ons

P5

-ez

P6

-ent

› Ex. : Je ris, je travaille.

Exercice 33 ☐ Conjuguez avec P1 (je) les verbes suivants : frémir, voir, interdire, aimer, grossir, boire, rire, accroitre, travailler, ouvrir.

Exercice 34 ☐ Cherchez maintenant des verbes en -pre, -cre et -ttre.   Les verbes que vous avez trouvés en font partie : 1 % des verbes réclament une vigilance. Ils se regroupent en 4 cas (tableau page suivante).

68 Point 4

Base

+ Marque de personne Verbes Verbes E réguliers

Pouvoir, -cre, -ttre, -dre vouloir, (hors -indre, valoir -soudre)

-pre

P1

-s

-e

-x

-d, -c ou -t + -s

-ps

P2

-s

-es

-x

-d, -c ou -t + -s

-ps

P3

-t

-e

-d, -c ou -t + Ø

-pt

P4

-ons

P5

-ez

P6

-ent

1. Les verbes « pouvoir », « vouloir » et « valoir » sont marqués par la variante au lieu de .   Une explication possible : les moines copistes du Moyen Âge, pour aller plus vite, auraient noté les finales -us par une sorte de croix, plus tard confondue avec un (voir point n° 7, 2). noté « chevax », serait ainsi devenu « che›vaux » ;  Ex. : « chevaus », peut-on imaginer que « je peux » prend un plutôt qu’un pour cette raison ?

2. Sauf les verbes en -indre et -soudre, les verbes en -dre, -cre, -ttre ne prennent pas la marque régulière à la P3. « il vendØ », « il coudØ », « il vaincØ », mais « il ab›sout »  Ex. :(verbe en -soudre).

Attention par ailleurs à ne pas omettre les , et de la base.  Pour preuve que , et appartiennent à la base du verbe : on les retrouve à la P4.

› Ex. : il vend → nous vendons.

3. Les verbes en -pre fonctionnent de manière régulière avec -s, -s, -t, mais attention là encore à ne pas omettre le

de leur base, qu’on retrouve donc de nouveau à la P4.

› Ex. : je romps, tu romps, il rompt → nous rompons.

J’observe le fonctionnement des verbes 69

Exercice 35

☐  Conjuguez avec P1 (je) et P3 (il) les verbes suivants : interrompre, vendre, vaincre, mettre, craindre, résoudre, vouloir, convaincre, battre, valoir.

Exercice 36

☐  Classez dans le tableau ci-dessous les verbes suivants : rougir, paraitre, penser, corrompre, sourire, tendre, devoir, vouloir, cueillir, admettre, ceindre. Verbes réguliers

Verbes E

Pouvoir, vouloir, valoir...

-pre

-dre, -cre, -ttre (hors -indre, -soudre)

Exercice 37

☐ Enfin, conjuguez-les avec P1 (je) et P3 (il).

4. S’ajoutent enfin à ces cas 4  verbes irréguliers à connaitre par cœur : être, avoir, aller et dire/faire : Être

Avoir

Aller

Dire/faire

suis

aiØ

vais

dis

es

as

vas

dis

est



vaØ

dit

allons

disons

sommes avons êtes

avez

allez

dites

sont

ont

vont

disent

Observez en particulier l’orthographe du verbe « avoir » sous sa forme « a » et « ont » (avec le -t de la personne).

› Ex. : Ils ont du travail.

70

Point 4

• L’impératif (travaille !) ☐ Observez précisément les points communs entre les terminaisons de l’impératif et du présent.

T1 PRÉSENT Base

Terminaison

-s -s -t -ons -ez -ent

-e -es -e

Impératif Base

Terminaison -s

-e

-ons -ez

À peu de chose près, l’impératif est formé comme le présent : avec les mêmes marques de personne (marques régulières et marques des verbes E). Base

+ Marque de personne Verbes réguliers

Verbes E

P2

-s

-e

P4

-ons

P5

-ez

› 

Ex. : Impératif : finis ! Présent : je finis.

Seule différence  : l’absence de -s à la P2 pour les verbes E – les verbes qui se terminent par le son [ə] (eu) au présent avec P1.

› Ex. : « tu travailles » (présent) → « travailleØ » (impératif). Sauf si la liaison est nécessaire.

› Ex. : ouvres-en ; vas-y.

J’observe le fonctionnement des verbes 71

  Il faut un trait d’union si le verbe à l’impératif est suivi d’un pronom2.

› Ex. : « Parle-lui. »

 S’en souvenir Pour rappel, le présent est « l’actuel ». Pour retenir que l’impératif est formé comme le présent, appelons l’impératif « l’actuel impérativement », car ce qu’exprime le verbe doit impérativement devenir actuel : être fait. avec « travaille ! », le fait de travailler doit devenir une ›réalité  Ex. : actuelle.

Pour vous souvenir de l’absence de -s, retenez la phrase « Qui dit absence de “tu” dit absence de -s au -e des verbes E ».

2.  Attention à ce que ce pronom soit bien associé au verbe relié par le trait d’union et pas à un autre verbe. Ex. : « Va lui parler » (le pronom « lui » ne complète pas le verbe à l’impératif « va », mais « parler » (parler à lui). Attention enfin à ne pas confondre pronom et déterminant (voir les déterminants, point no 1). Ex. : Dans « Choisis-le bien ! », « le » est pronom, il se relie au verbe par un trait d’union. Dans « Choisis le bien plutôt que le mal. », « le » est le déterminant du nom « bien ».

72

Point 4

• Le subjonctif présent (il faut que je travaille) Observez les points communs entre les terminaisons du subjonctif et du présent.

T1 PRÉSENT Base

Terminaison

T2 CONDITIONNEL

Subjonctif

Base

Base

Terminaison -r-ai-r-ai-r-ai-r-i-r-i-r-ai-

-s -s -t -ons -ez -ent

-s -s -t -ons -ez -ent

Impératif

Terminaison

-i-i-

-e -es -e

-ons -ez -ent

-e -es -e

Base

Terminaison -s

-e

-ons -ez

Terminaisons du subjonctif Le subjonctif présent possède des marques du conditionnel (-i-) et surtout celles de la série en E du présent (-e, -es, -e). Précisément, le subjonctif présent est ainsi formé : Base

+ Marque de temps

Marque de personne

P1

-e

P2

-es -e

P3 P4

-i-

-ons

P5

-i-

-ez

P6

-ent

1: › Ex. Subjonctif :

que je travaille. Présent : je travaille. Ex. 2 : Subjonctif : que nous travaillions. Imparfait : nous travaillions.

› 

J’observe le fonctionnement des verbes 73

  Avec l’ajout de la marque de temps -i-, certains verbes prennent deux -i-.

› Ex. : Que nous criions.

Exercice 38 ☐ Conjuguez les verbes suivants au subjonctif : Prendre

Qu’ils…….................…… Crier

Que nous………..............

Finir

Que tu…………................ Croire

Que vous…………...........

Croire

Que je…………................

Qu’il…………..................

Boire

Que tu…………................ Venir

Voir

Que je…………................

Bases du subjonctif La base des verbes au subjonctif est souvent à l’origine d’erreurs. « ils voyent » pour « ils voient » ; « ils croivent » pour ›« ils  Ex. :croient ».

Pour trouver la base d’un verbe au subjonctif, appuyez-­vous de nouveau sur le présent : pour P4 et P5 (« nous », « vous »), la base des verbes au subjonctif est la même que celle des P4 et P5 du présent. Pour les autres personnes, elle est la même qu’au présent avec « ils ». Elle est la même qu’au présent avec « ils ».

74

Point 4

 9 verbes font exception sur le plan de leur base et/ ou de leur terminaison ; et ce sont toujours les mêmes. Mais comme la base peut s’entendre à l’oral, retenez surtout la marque de personne -t à la P3 de «être» et «avoir». Présent

Subjonctif présent

Être

Ils sont, nous sommes

Qu’ils soient, qu’il soit, que nous soyons

Avoir

Ils ont, nous avons

Qu’ils aient, qu’il ait, que nous ayons

Aller

Ils vont

Qu’ils aillent

Faire

Ils font, nous faisons

Qu’ils fassent, que nous fassions

Pouvoir

Ils peuvent, nous pouvons

Qu’ils puissent, que nous puissions

Vouloir

Ils veulent

Qu’ils veuillent

Valoir

Ils valent

Qu’ils vaillent

Savoir

Ils savent, nous savons

Qu’ils sachent, que nous sachions

Falloir

Il faut

Qu’il faille

 S’en souvenir Pour savoir si un verbe doit être conjugué au subjonctif, remplacez-­le par « fasse ».

› Ex. : Il faut que je voie mon collègue. → Il faut que je le fasse.

Remarquez ensuite que le subjonctif s’accompagne généralement de « que ». Pour retenir le lien entre le subjonctif, le conditionnel et surtout le présent des verbes E, appe­lons-le « le temps quE » ou « l’actuel quE sous conditions », car ce qui est ex­primé par le verbe peut devenir actuel à condition d’être fait.

que je voie mon collègue. → Si je vois mon col›lègue,  Ex. 1 :c’estIl faut actuel. ›actuel.  Ex. 2 : Je souhaite que tu sois riche. → Si tu es riche, c’est J’observe le fonctionnement des verbes 75

• L’imparfait (si je travaillais) L’imparfait est le temps des conditions (des « si »). Il est ainsi formé : Base

+ Marque de temps

Marque de personne

P1

-ai-

-s

P2

-ai-

-s

P3

-ai-

-t

P4

-i-

-ons

P5

-i-

-ez

P6

-ai-

-ent

: › Ex. Imparfait :

nous travaillions. Conditionnel : nous travaillerions.

Exercice 39 ☐ Remplissez le tableau suivant à l’imparfait : Présent

Imparfait

Prendre

Nous…

Je...

Venir

Nous…

Tu...

Finir

Nous…

Il...

Croire

Nous…

Nous…

Crier

Nous…

Vous...

Savoir

Nous…

Ils...

• Le conditionnel T2 (je travaillerais) Comparez maintenant les terminaisons de l’imparfait et du conditionnel, puis celles du conditionnel et du futur.

76

Point 4

T2 CONDITIONNEL

Subjonctif

Base

Base

Terminaison -r-ai-r-ai-r-ai-r-i-r-i-r-ai-

-s -s -t -ons -ez -ent

-i-i-

-ons -ez -ent

-e -es -e

Imparfait

Futur Base

Terminaison

Terminaison -r-ai-r-a-r-a-r-r-r-

Base

Ø -s Ø -ons -ez -ent

Terminaison -ai-s -ai-s -ai-t -i-ons -i-ez -ai-ent

Le conditionnel a les mêmes marques que l’imparfait en plus d’un infixe -r- : Base

+ Infixe

Marque de temps

Marque de personne

P1

r

-ai-

-s

P2

r

-ai-

-s

P3

r

-ai-

-t

P4

r

-i-

-ons

P5

r

-i-

-ez

P6

r

-ai-

-ent

› Ex. : Conditionnel : nous travaillerions. Futur : nous travaillerons. Imparfait : nous travaillions.

  À noter : l’ajout de l’infixe -r- aux verbes qui ont déjà un -r- dans leur base le double nécessairement.

› Ex. : courir → je courrais ; mourir → il mourrait.

J’observe le fonctionnement des verbes 77

 S’en souvenir Le futur, c’est du présent à venir. Quand je dis que « j’aurai un bateau demain », je l’ai effectivement le lendemain et je peux alors dire « j’ai un bateau ». Au contraire, le conditionnel sert à exprimer du virtuel. « Si j’étais riche, j’aurais un bateau. » (C’est virtuel, je ›ne Ex. : l’ai pas et ne l’aurai peut-être jamais.)

Avec le conditionnel donc, « c’est pas fait » ! Ainsi, appelons le conditionnel « un paS -r- fait » pour retenir qu’il partage des marques avec l’imparfait, surtout le -s à la P1.

Exercice 40 ☐ Conjuguez les verbes du texte suivant de Jean-Luc Moreau à l’imparfait ou au conditionnel. Si la sardine ……. des ailes, (avoir) Si Gaston ……. Gisèle, (s’appeler) Si l’on ……. lorsqu’on rit, (pleurer) Si le pape ……. Paris, (habiter) Si l’on ……. avant de naître, (mourir) Si la porte ……. la fenêtre, (être) Si l’agneau ……. le loup, (dévorer) Si les Normands ……. zoulou, (parler) Si la mer Noire ……. la Manche, (être) Et la mer Rouge la mer Blanche, Si le monde ……. à l’envers, (être) Je ……. les pieds en l’air, (marcher) Le jour je ……. la chambre, (garder)

78

Point 4

J’…….à la plage en décembre, (aller) Deux et un ne ……. plus trois… (faire) Quel ennui ce monde à l’endroit !

• Le futur (je travaillerai) L’infixe -r- du conditionnel se retrouve au futur. C’est le seul point commun entre les deux temps. Le futur partage surtout des finales avec le passé simple : celles des verbes E pour P1, P2, P3, c’est-à-dire -ai-, -as-, -a-.

T2 CONDITIONNEL Base

Terminaison -r-ai-r-ai-r-ai-r-i-r-i-r-ai-

-s -s -t -ons -ez -ent

Terminaison -r-ai-r-a-r-a-r-r-r-

Ø -s Ø -ons -ez -ent

T3 PASSÉ (SIMPLE) Futur Base Terminaison Ø -ai -a -s Ø -a -â -(me)s -â -(te)s -è -(r)ent -i/u-i/u-i/u-î/û-î/û-i/u-

Base

-s -s -t -(me)s -(te)s -(r)ent

J’observe le fonctionnement des verbes 79

Précisément, le futur est ainsi formé : Base

+ Infixe

Marque de temps

Marque de personne

P1

-r-

-ai-

Ø

P2

-r-

-a-

-s

P3

-r-

-a-

Ø

P4

-r-

-ons

P5

-r-

-ez

P6

-r-

-ont

› Ex. : Futur :

je travaillerai. Conditionnel : je travaillerais. Passé : je travaillai.

 S’en souvenir Le psychanalyste Freud (avec un comme dans « futur ») explique que notre futur est conditionné par le passé : par l’expérience, les succès et les échecs. Sur la base de cette théorie, appelons le futur « le temps conditionné par le passé » pour retenir notamment qu’il partage des marques avec le passé simple (-ai, -as, -a). Apprenez enfin qu’historiquement, le futur s’est formé à partir de l’infinitif et du verbe « avoir » de la manière suivante3 : J’ai à finir → je finir-ai

› Ex. : travailler → ils travailler-ont.

C’est une bonne astuce pour se souvenir de l’absence du avec P1.   Comme au conditionnel, la marque sur les verbes qui ont déjà un dans leur base le double.

› Ex. : courir → je courrai ; mourir → il mourra.

3.  Cette explication ne tient pas toujours aujourd’hui, notamment parce que la base des verbes a pu changer dans le temps. Ex. : courir → je courrai (« courre » jusqu’au xviie siècle).

80 Point 4

• Le passé simple T3 (je travaillai)

Exercice 41 ☐ Classez les verbes suivants : il aima, il travailla, il finit, il vit, il courut, il lut, il vint, il tint, il chanta, il rit, il but, il intervint, il rougit, il vécut, il retint, il parla, il obtint, il bavarda, il obéit, il dut.

Exercice 42 ☐ Intégrez au tableau les formes verbales suivantes : finit, courut, vint. Base

+ Marque de personne

Exercice 43 ☐ Ajoutez maintenant au tableau la forme verbale « aima ».

Exercice 44 ☐ Remplissez enfin les tableaux suivants pour le verbe « finir » d’abord, puis pour le verbe « aimer ». Vous pouvez vous aider d’un Bescherelle ou d’Internet. Base + Marque de personne

Base + Marque de personne

P1

P1

P2

P2

P3

P3

P4

P4

P5

P5

P6

P6

J’observe le fonctionnement des verbes 81

Exercice 45

☐ Que constatez-vous ?

☑ Deux séries de marques s’opposent, selon l’infinitif des verbes : Verbes -er : Ex. : je travaillai.

› 

Autres verbes : Ex. 1 :  j’ouvris. Ex. 2 : je voulus. Ex. 3 : je vins.

›  ›  › 

Base

+

Marque de personne

P1

-ai-

Ø

P2

-a-

-s

P3

-a-

Ø

P4

-â-

-(me)s

P5

-â-

-(te)s

P6

-è-

-(r)ent

P1

-i-/-u-/-in-

P2

-i-/-u-/-in-

-s

P3

-i-/-u-/-in-

-t

P4

-î-/-û-/-în-

-(me)s

+

-s

P5

-î-/-û-/-în-

-(te)s

P6

-i-/-u-/-in-

-(r)ent

Attention du reste aux : • variantes avec P1 et P6 ( comme au futur et ) ; • accents circonflexes avec P4 et P5.  Le passé simple est de moins en moins utilisé à l’oral, on lui préfère le passé composé. Ce temps composé réclame quant à lui de maitriser le participe passé. Le point suivant vous le permet.

82

Point 4

 L’essentiel à retenir L’impératif est «  l’actuel impérativement  », le conditionnel «  un pas r’fait  », le futur «  le temps conditionné par le passé  » et le subjonctif présent « l’actuel quE sous conditions  ». Cela me permet de retenir le lien : 1) de l’impératif avec le présent, 2) du conditionnel avec l’imparfait, 3) du futur avec le passé simple, 4) du subjonctif présent avec le présent. Les marques régulières de personne sont -s, -s, -t (pour P1, P2, P3 et, avec ses variantes, pour P4, P5, P6). Si je peux encadrer le verbe par « ne…pas », c’est un verbe conjugué qui ne peut pas se terminer par ou . Sur un verbe conjugué, qui accepte d’être encadré par « ne… pas », le son final [E] s’orthographie toujours . Les finales et sont réservées aux formes non conjuguées des verbes, à l’infinitif et au participe passé, qui n’acceptent pas « ne… pas ». Découvrez dans la partie qui suit en quoi le participe passé n’est pas un verbe conjugué, et comment distinguer et .

J’observe le fonctionnement des verbes 83

Ce que j’ai compris :

Ce que je dois revoir :

84 Point 4

Point 5

JE DÉDRAMATISE LE PARTICIPE PASSÉ AVEC LA RÈGLE DE 3 On attribue à l’écrivain Voltaire le propos suivant : « [Le poète] Clément Marot a ramené deux choses d’Italie : la vérole et l’accord du participe passé… Je pense que c’est le deuxième qui a fait le plus de ravages ! ».

J’IDENTIFIE LE PARTICIPE PASSÉ Il est d’abord important de reconnaitre un participe passé quand il est utilisé dans une phrase. Définissons donc le participe passé.

• Définition du participe passé Comme son nom l’indique, le participe passé « participe » à la construction des temps dits « composés », dans la colonne B du tableau suivant : Modes

A Temps simples

B Temps composés

Indicatif

Présent Imparfait Passé simple Futur Conditionnel présent

Passé composé Plus-que-parfait Passé antérieur Futur antérieur Conditionnel passé

Subjonctif présent

Subjonctif passé

Subjonctif imparfait

Subjonctif plus-que-parfait

Impératif

Impératif présent

Impératif passé

Infinitif

Infinitif présent

Infinitif passé

Participe

Participe présent Participe passé

Participe passé composé

Subjonctif

Les temps composés sont donc effectivement composés 1) des verbes auxiliaires « avoir » ou « être »1 et 2) d’un verbe au participe passé.

› Ex. : j’ai travaillé.

1.  Les verbes « avoir » et « être » sont appelés « (verbes) auxiliaires » parce qu’ils aident ainsi à la formation des temps composés, comme des auxiliaires de santé aident des patients. 88 Point 5

À chaque temps composé (colonne B) correspond un temps simple (colonne A). Les verbes auxiliaires « avoir » ou « être » sont conjugués au temps simple correspondant : au présent pour une conjugaison au passé composé, à l’imparfait pour une conjugaison au plus-queparfait, etc.

› 

Ex. : le passé composé de « travailler » est composé de l’auxiliaire au présent et du participe passé de « travailler ».

Temps composé = avoir ou être (au temps simple correspondant) + verbe au participe passé. Ainsi, le passé composé est en fait un présent composé, le plus-que-parfait un imparfait composé. Le tableau suivant simplifie la compréhension des temps verbaux. Modes

A Temps simples

B Temps composés

Indicatif

Présent Imparfait Passé Futur Conditionnel

→ Présent composé → Imparfait composé → Passé composé → Futur composé → Conditionnel composé

Subjonctif

Subjonctif 1 Subjonctif 2

→ Subjonctif 1 composé → Subjonctif 2 composé

Impératif

Impératif

→ Impératif composé

Participes2

Infinitif Participe 1 Participe 2

→ Infinitif composé → Participe 1 composé

2.  L’infinitif est intégré au mode du participe parce que les deux sont les formes non conjuguées du verbe. D’autre part, l’infinitif « participe » lui aussi de deux classes grammaticales : il est à cheval entre la classe du verbe et celle du nom, comme le participe est à cheval entre la classe du verbe et celle de l’adjectif (vous allez voir en quoi c’est important).

Je dédramatise le participe passé avec la règle de 3 89

• Formation du participe passé : en 3 éléments « Avoir » ou « être » sont présents ou absents.

Il y a 3 configurations. 1. Avoir + participe

› Ex. : Le collègue a recruté. 2. Être + participe

› Ex. : Le collègue est recruté. Le collègue s’est motivé. 3. Participe seul

› Ex. : Voici le collègue recruté. Le participe lui-même est ensuite formé de 3 éléments possibles : 1. De la base du verbe, souvent en , ou . Base recrut-é

2. Parfois d’un ou d’un , qui sert à construire le féminin (voir point no 7,3). Base pr-i-s écr-i-t ouver-t

3. D’une marque ou non d’accord (de genre et/ou de nombre ). Base

90 Point 5

+

Terminaison Marque de genre et/ou de nombre

recrut-é

Ø/-e/s/es

pr-i-s

Ø/-e/s/es

écr-i-t

Ø/-e/s/es

ouver-t

Ø/-e/s/es

Exercice 46

Comme dans les tableaux précédents, décomposez en bases et terminaisons (-e, -s, -es ou -Ø) les formes verbales suivantes : « guéri », « débouché », « mangées », « partie », « venu », « finis ». Base

+ Marque de genre et/ou de nombre

Exercice 47

Soulignez les participes passés dans les phrases suivantes : « Il a fini. » ; « Il avait travaillé. » ; « Elle avait connu. » ; « Elle a aimé. » ; « Elle a bien voulu. » ; « Il a branché. » ; « La tablette qu’il a branchée. » ; « Une fois branchée, la tablette s’est allumée. » ; « Elle est finie. » ; « A-t-il mangé ? » ; « Il est ouvert. » ; « Il est allé au marché. » ; « Il a dit : “Un café s’il vous plait !” » ; « Il a beau chercher la vérité, il est perdu. » ; « Il est âgé, mais il est motivé. ». Remarque essentielle

Le participe passé a la particularité d’être un verbe qui ne varie pas comme un verbe ! Il ne varie pas avec des marques de personne mais, comme un adjectif, avec des marques de genre et de nombre (point no 2) : au féminin, au pluriel, au féminin pluriel. Ainsi, peut-être devrait-on le considérer comme une sousclasse de l’adjectif plutôt que comme un verbe.  C’est assez logique si l’on conçoit que : • avec « avoir » et « être », on a déjà des verbes qui varient comme des verbes, en personne avec des marques verbales dites « de conjugaison » (, …).

› Ex. : ils sont motivés.

Je dédramatise le participe passé avec la règle de 3 91

• le terme « participe » vient surtout du fait qu’il a une double appartenance : il participe à la fois de la classe du verbe et de l’adjectif. On dit aussi que c’est « la forme adjective du verbe ». D’ailleurs, participes et adjectifs se confondent souvent. ils sont fortunés (adjectif) / ils sont motivés (participe, ›du Ex. : verbe « motiver »).

• Distinction entre participe passé et infinitif à l’aide de 3 stratégies Pour certains verbes, il est difficile de distinguer participe passé en et infinitif en . Comment faire la différence ?

poulet mangé, est mangé, a mangé ; à manger, veut ›manger,  Ex. : unmanger un poulet.

D’abord, je me méfie quand un verbe se termine par le son -é. Pour choisir ensuite, voici les 3 stratégies. 1. L’astuce connue est celle de la substitution : je remplace le verbe par « prendre » → je retrouve ainsi le de l’infinitif, ou non. Un poulet à manger

Un poulet a mangé

prendre

pris

rôtir

rôti

Exercice 48

Dans les phrases ci-après, soulignez les verbes auxiliaires, c’est-àdire les verbes « être » et « avoir » qui participent à la construction d’un temps composé. . Puis complétez les trous avec ou .

› Ex. : il a mangé le poulet. de l’astuce pour trouver le verbe conjugué (le ›verbe    Rappel auxiliaire dans ce cas précis) → Il n’a pas mangé le poulet.

92

Point 5

 Remarquez qu’« avoir » et « être » peuvent être séparés du participe. 1. Le monde a tu… la lenteur, il ne sait plus où il l’a enterrée. (Christian Bobin) 2. Il n’y a que deux espèces d’êtres humains : ceux qui ont tu… et ceux qui n’ont pas tu… (Colette) 3. On est volé à la Bourse comme on est tu… à la guerre, par des gens qu’on ne voit pas. (Alfred Capus) 4. On peut tu… avec des mots ! (Daniel Pennac) 5. L’amant a le devoir de se laisser tu… s’il tient à montrer qu’il sait vivre. (Georges Feydeau) 6. Tu seras un vrai chasseur, quand tu auras tu… une oie, un héron et un courlis. (Proverbe gaélique) 7. Ils peuvent me tu… mais ils ne me feront jamais taire. (Matoub Lounès) 8. Un médecin n’est un vrai médecin qu’après avoir tu… un ou deux malades. (Proverbe indien) 9. Tu as tué, tu seras tu… : devant la loi humaine, c’est juste ; devant la loi divine, c’est redoutable. (Victor Hugo) 10. Un mort n’a pas besoin d’être tu… deux fois. (Sophocle) 11. L’excès a plus tu… de gens que la disette. (Proverbe français) 12. États-Unis : un homme tu… par un coq. (Europe 1) 13. Les vieillards, il faudrait les tu… jeunes. (Alfred Jarry) 14. Qui était cet homme ? Et pourquoi voulait-il me tu… ? (Julie Garwood) 15. Tu… un homme, ce n’est pas défendre une doctrine, c’est tuer un homme. (Sébastien Castellion) 16. L’aigle a été tu… par une flèche faite de ses propres plumes. (Proverbe arménien) 2. Deuxième stratégie : je perçois la différence de sens entre l’emploi du participe et celui de l’infinitif dans beaucoup de cas.

Je dédramatise le participe passé avec la règle de 3 93

Exercice 49 ☐ Expliquez les différences de sens entre : Un poulet à manger.

Un poulet a mangé.

Un poulet à manger. Avec l’infinitif, il s’agit de « faire » (avec un ) ce qui est exprimé par le verbe : manger le poulet. Un poulet a mangé.

Avec le participe, ce qui est exprimé par le verbe est terminé : le poulet a mangé. Le participe est « la forme morte » du verbe, pas étonnant qu’il prenne d’autres marques que celles du verbe.

Autres exemples :

Faire Fa peut tuer avec des mots. » ›→ « On it ! On peut le faire. › « Le monde a tué la lenteur. » → C’est fait. › « Tailler la haie a été pénible. » → Le faire a été pénible. › « Il a rendu le dossier sans l’avoir enregistré. » → Ce n’est pas fait. 3. J’observe enfin la différence de construction entre l’emploi du participe passé et celui de l’infinitif.

Exercice 50

Pour cela, analysez la classe des mots (point no 1). 1. Un poulet à manger. 2. Un poulet a mangé. On observe deux différences : à/a → er/é.

94

Point 5

Sans accent, « a » est l’une des formes du verbe « avoir ». Le verbe qui suit se termine par  : c’est un participe qui forme avec l’auxiliaire un temps composé. Un poulet a mangé = avoir ou être (ex. : a) + verbe en -é Avec un accent, « à » est une préposition, le verbe se termine par . Un poulet à manger = préposition (ex. : à) + verbe en -er

J’ACCORDE LE PARTICIPE PASSÉ À PARTIR DE 3 PRINCIPES Pour accorder le participe passé, la difficulté est d’identifier le mot avec lequel il s’accorde, autrement dit son donneur d’accord (point no 2). L’accord se réduit à 3 principes. 1. Le participe est seul ou avec « être » : Motivé, il est motivé. 2. Le participe accompagne « avoir » : Il a travaillé. 3. C’est le participe d’un verbe « se + être », dit « pronominal » : Il s’est motivé. À chaque principe correspond une stratégie.

• Participe seul ou avec ÊTRE  Pour vous assurer qu’il s’agit bien du verbe « être », mettez-le au présent s’il ne l’est pas (suis, es, est, sommes, Je dédramatise le participe passé avec la règle de 3 95

êtes, sont), à l’imparfait (étais, étais, était, étions, étiez, étaient) ou à l’infinitif (être). Pour identifier le donneur, posez-vous la question : qui/qu’est-ce qui est + participe ?

› Ex. : Les dossiers sont donnés.

Qu’est-ce qui est donné ? → les dossiers (masculin pluriel).

• Participe avec AVOIR  Pour vous assurer qu’il s’agit bien du verbe « avoir », mettez-le au présent s’il ne l’est pas (ai, as, a, avons, avez, ont), à l’imparfait (avais, avais, avait, avions, aviez, avaient) ou à l’infinitif (avoir). Pour identifier le donneur, posez-vous la question : participe + qui/quoi ? → Le participe ne prend pas de marque si : • le donneur est masculin singulier ;

qu’il a donné. Il a donné quoi ? → l’exercice ›(masculin  Ex. : L’exercice singulier).

• le donneur est absent ;

Ils ont donné. Ils ont donné quoi ? → Ø (le participe est ›privé  Ex. de1 : donneur). 2 : Ils nous ont pardonné. Ils ont pardonné quoi ? ›→ Ex. Ø (« nous » n’est pas un donneur parce qu’il ne répond pas à la question « qui ? », mais « à qui ? » : pardonner quelque chose à quelqu’un).

: Ils sont plus faciles que je ne l’avais estimé. J’avais ›estimé  Ex. 3quoi ? → Ø (qu’ils seraient plus faciles). 4 : Ils ont fait les exercices qu’ils ont pu. Ils ont pu quoi ? ›→ Ex. Ø (faire les exercices).

Dans les autres cas, examinez où se situe le donneur.

96

Point 5

→ Le participe ne prend pas de marque si le potentiel donneur se situe après. Autrement dit, il s’accorde si un donneur est situé avant. a accepté les dossiers. Elle a accepté quoi ? → les ›dossiers.  Ex. 1 : Elle Mais : Les dossiers qu’elle a acceptés. 2 : Les exercices qu’ils ont donnés. Ils ont donné quoi ? ›→ Ex. les exercices (masculin pluriel). 3 : Les exercices qu’ils ont trouvés faciles. Ils ont trouvé ›quoi  Ex.faciles ? → les exercices (masculin pluriel).

Il est rare d’avoir un donneur avant le participe3. La plupart du temps donc, le participe qui accompagne « avoir  » ne s’accorde pas.   Stratégie pour mémoriser qu’avec « avoir », le participe ne prend pas de marque si le donneur suit. Au xviiie siècle, l’abbé d’Olivet l’expliquait ainsi : on commence une phrase sans trop savoir ce qu’on va dire. On ne peut donc pas accorder le participe avec un mot qui n’est pas encore certain. Si l’explication ne suffit pas, imaginez un mur après le participe. S’il faut escalader le mur pour identifier le potentiel donneur, alors le participe ne s’accorde pas.

Il a donné

les fleurs.

3.  Dans 3 cas seulement, parce qu’il y a une transformation : • S’il y a une transformation de la phrase par l’interrogation ; Ex. : Il a donné les dossiers. → Quels dossiers a-t-il donnés ? • S’il y a une transformation de la phrase avec « que » ou « c’est… que » ; Ex. : Il a donné les dossiers. → Les dossiers qu’il a donnés ; ce sont les dossiers qu’il a donnés • Méfiance en présence d’un mot « que ». • S’il y a une transformation en pronom (ce qu’on appelle une pronominalisation). Ex. : Il a donné les dossiers. → Il les a donnés. Il a donné à Cassandre. → Il lui a donné. Je dédramatise le participe passé avec la règle de 3 97

• Participe avec un pronominal SE + ÊTRE Les verbes SE + ÊTRE sont des verbes « face à face » (dans « ils se disputent » : « il » dispute « il » ; « il » fait face à « il »). Certains sont très « moi je » (« je m’aime » : je, me, moi…). Pour identifier un donneur, transformez la phrase avec « avoir ». → Le participe s’accorde avec un donneur direct : pas séparé de lui par une préposition (point n° 1). Elle s’est lavée. (se laver) → Elle a lavé elle. ›Mais :  Ex. 1Elle: s’est mentiØ. (se mentir) → Elle a menti à elle. 2 : Elle s’est permisØ. (se permettre) → Elle a permis à ›elle Ex.(permettre à quelqu’un).

 On s’accorde toujours mieux avec ceux qui nous sont proches... En présence d’une préposition, procédez comme avec « avoir » : posez la question « parti­cipe + qui/quoi ? », puis examinez où se situe le nouvel élément de réponse. → Le participe s’accorde si un donneur est situé avant, comme avec « avoir ». La folie qu’elle s’est permise. › Ex. : a. La folie qu’elle a permis à elle.

b. Elle a permis quoi à elle ? → une folie.

  Les 6 cas suivants empêchent l’accord quel que soit le donneur. 1. En présence de participes comme « excepté » placés avant le donneur. Ils ne s’accordent pas parce qu’ils remplacent une forme invariable ;

› 

Ex. : « exceptéØ la copie » (sauf), « ci-joint les dossiers » (ci-contre), « vu les circonstances » (à cause de), « fini les vacances » (c’est fini), « passé la semaine » (au-delà de), « comparé à la situation » (en comparaison de), « mis à part la fatigue » (sauf), « étant donné la décision » (en considérant)…

98 Point 5

2. En présence de « en » ;

› Ex. : Des difficultés, j’en ai subi !

3. En présence d’un « verbe de mesure » comme « couter » et « valoir » (mesure d’un prix, d’un poids, d’une durée…) quand il entraine la question « combien ? » ;

Les vingt ans qu’il a vécu. (Il a vécu combien d’années ?) › Ex. : Mais «  Les efforts que ce travail m’a coutés. » (Dire « Il a couté combien d’efforts ? » est agrammatical.)

4. En présence d’un « il » dit « impersonnel » : qui ne désigne rien ;

› Ex. : La chaleur qu’il a fait. 

5. En présence d’un infinitif dans certains cas, toujours quand il s’agit de « fait + infinitif » et « laissé + infinitif » ;

qu’il a entendus jouer.» Il a entendu ›qui jouer ?  Ex : «Les→musiciens les musiciens (pluriel). Mais : «Les morceaux qu’il a entendu jouer.» Il a entendu quoi jouer ? → Ø ( (les morceaux ne jouent pas, ils sont joués).

6. En présence de « se rire de », « se plaire », « se déplaire » et « se complaire ».

› Ex. : Elles se sont plu dans ce lieu.

 L’essentiel à retenir La démarche pour accorder un participe passé, en 3 étapes, est donc la suivante. 1. Je m’arrête sur les sons é, i, u pour vérifier si le mot est un verbe au participe passé. 2. Je m’assure que je n’ai pas affaire à un cas complexe qui empêche l’accord  : de type «  excepté » ou avec « en », un « il » impersonnel, un infinitif et quelques verbes, notamment de mesure. Je dédramatise le participe passé avec la règle de 3 99

Ex. : Des difficultés, j’en ai subi !

3. Je repère la configuration pour suivre le bon principe et identifier l’éventuel donneur. Avec « être » ou sans auxiliaire, je pose seulement la question : qui/qu’est-ce qui est + participe passé ? Ex. : Les dossiers sont donnés. (être + donner : qu’est-ce qui est donné ? → les dossiers).

Avec « avoir » : - Je pose la question « participe + qui/quoi ? ». - Je me pose ensuite la question « où se situe-t-il ? » ; si le donneur est situé AVANT, j’accorde. Ex. : Les exercices qu’ils ont donnés. (avoir + donner : ils ont donné quoi ? → les exercices).

Avec « se + être » : - Je transforme la phrase avec « avoir » et j’accorde en l’absence de préposition. - En présence d’une préposition, je fais comme avec « avoir ». Ex. : Elle s’est lavée. (se + laver : elle a lavé elle.). Les pieds qu’elle s’est lavés (se + laver : elle a lavé les pieds à elle. Elle a lavé quoi à elle ? → les pieds).

Exercice 51 ☐ Accordez les participes passés.

› Ex. : Elle s’est lavée. (se + laver : elle a lavé elle → féminin singulier).

Madame, Monsieur, Titulaire d’un contrat d’assurance avec votre entreprise, répertorié(…) sous le numéro  X, je vous écris ce courrier afin de vous informer d’un sinistre qui s’est déroulé(…) à mon domicile. 100 Point 5

Ma maison a été(…) cambriolé(…). La porte était cassé(…), le voleur a arraché(…) le verrou. Il a tout fouillé(…), jusqu’à ma boite à bijoux, caché(…) dans un coffre. Il l’a percé(…). Quant aux bijoux, il les a tous emporté(…). Beaucoup ont appartenu(…) à ma famille. Ma fille est très choqué(…). Elle s’est retrouvé(…) face à lui et s’est coupé(…) la main en tentant de l’arrêter. Elle a dû(…) demander un arrêt de travail. Ci-joint(…) la liste des biens volé(…) ou détérioré(…). Vous trouverez aussi les détails dans le procès-verbal établi(…) par la gendarmerie. Dans l’attente d’être contactée par votre expert, je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes sentiments distingué(…). Ce que j’ai compris :

Ce que je dois revoir :

Je dédramatise le participe passé avec la règle de 3 101

Point 6

JE JOUE À L’ORTHOGRAPHE AVEC DES BRIQUES DE JEU Il existe plusieurs profils d’apprentissage, plus ou moins visuels, auditifs et kinesthésiques. On apprend de plusieurs façons.

J’identifie les mots pour pouvoir les accorder

Pour travailler l’accord et la conjugaison, autrement dit les relations entre les mots sur l’axe de la phrase, utilisons la technique des « couleurs de relation ». Comme celle des « balles d’accord », cette nouvelle technique consiste à matérialiser – au lieu de n’être que mentale – la relation entre les mots (point n° 2). Du matériel est nécessaire. Il vous faut 1 plaque de base et des briques de jeu de construction de même taille type ©Lego, que vous pouvez acheter en vente à l’unité sur le site Internet de ©Lego : environ 15 briques blanches, 10 roses, 5 grises, 10 bleu foncé, 5 bleu clair, 10 vert foncé, 5 vert clair, 10 orange foncé, 5 orange clair. Ce sera bien suffisant pour reconstituer une phrase. Si vous n’avez pas de briques de jeu de construction, utilisez des feutres de couleur ou représentez les briques de jeu sur un fichier Excel. Pour commencer, prenez une phrase et alignez sur votre plaque une brique blanche par mot.

› Ex.  :

Les

fauteuils

sont

trop

petits.

Si la phrase est trop longue, vous pouvez la décomposer en plusieurs parties.

Les fauteuils sont trop petits et je ne peux pas m’asseoir. ›→ Ex. : Les fauteuils sont trop petits/je ne peux pas m’asseoir.

Disposez au-dessus des briques de la première ligne des briques de couleur : roses pour les verbes, grises pour les mots invariables. Reliez ensuite par couleur (bleue par exemple) les mots qui vont ensemble (point n°2). Dans l’exemple qui suit, le mot « fauteuil » est en relation (s’accorde) avec « les » et « petit ». Il en est le « donneur ». La relation des mots dans une phrase consiste ainsi pour des mots donneurs à donner leurs traits à des mots receveurs. La couleur du donneur est plus foncée que celle du receveur. 104 Point 6

Les

fauteuils

sont

trop

petits.

Pour rappel du point no 2, les noms et pronoms sont des donneurs ; les déterminants et adjectifs des receveurs. Ainsi, dans l’exemple qui suit, le nom « honteux » est donneur du déterminant « un » et de l’adjectif « pauvre » ; le nom « main » est donneur du déterminant « sa ».

pauvre

Un

honteux

plié

a

sa

main.

Au-dessus de la brique rose du verbe, ajoutez une brique de la couleur de son donneur : le noyau du sujet.

Les

fauteuils

sont

trop

petits.

Le verbe étant un receveur, la brique sera plus claire que celle de son donneur. Dans l’exemple qui suit, le mot « fauteuil » est donneur du verbe « être », du déterminant « les » et de l’adjectif « petits ». Autres exemples :

Les

ordinateurs

Travailler

est

de

bon

la

salle

pour

la

fonctionnent.

santé.

Je joue à l’orthographe avec des briques de jeu 105

Le mot « travailler » est donneur du verbe « être » et de l’adjectif « bon ».

Il

l’

pliée.

a

Le mot « il » est donneur du verbe « avoir » ; le mot « l’ » du verbe au participe passé « pliée ». Remarques importantes Quand un adjectif a plusieurs donneurs, il prend plusieurs briques.

Quatre

tablettes

une

et

imprimante

noires.

La présence d’un participe passé peut être indiquée par une brique rouge (fine) qui met en garde. Si le participe n’a pas de donneur, il prend une brique blanche. Sinon, la brique aura la couleur de son donneur.

ExceptéØ

Les

106 Point 6

la

dossiers

santé.

donnés.

Exercice 52

☐ À vous de jouer : identifiez les couleurs de relation des phrases suivantes.

Notre

service

Nous

vous

présentons

nos

plus

et

Cassandre

sont

conviés

Alec

Ci-joint

Nous

Les

disponible

est

formulaire

le

avons

Nous

lui

excuses

que

à partir de

avons

nous

à

présenté

avons

plates

heures.

excuses.

venir.

à

compléter.

nos

présenté

huit

excuses.

des

présentées

excuses.

sont

acceptées.

Je joue à l’orthographe avec des briques de jeu 107

Ce que j’ai compris :

Ce que je dois revoir :

108 Point 6

Point 7

JE M’AIDE DU DESSIN, DE L’HISTOIRE ET DE LA FORME DES MOTS POUR IDENTIFIER LES LETTRES MUETTES Tout est bon à prendre pour assimiler une graphie.

J’identifie les mots pour pouvoir les accorder

L’ART D’ORTHOGRAPHIER Certains mots comportent des lettres étymologiques et historiques.

› Ex. :

dans « sculpture ».

Ils ne sont pas nombreux proportionnellement à tous les autres mots, et leur orthographe est susceptible d’être réformée parce que les lettres étymologiques et historiques n’ont pas d’utilité du point de vue de la langue : elles ne transcrivent pas de son et n’éclairent pas le sens des mots. Pour les orthographier néanmoins, la seule solution est d’apprendre l’orthographe des mots par cœur, éventuellement à l’aide d’un dessin créant un lien entre l’orthographe du mot et son sens. Ainsi, pour mémoriser l’orthographe du mot « libellule » (du latin libella), la consonne double peut être représentée en dessin par une paire d’ailes. Pour le mot « haut », le peut être représenté en dessin par une échelle qui symbolise la hauteur. Trouvez les idées qui fonctionnent pour vous1.

1.  Si les idées vous manquent, vous trouverez des dessins dans l’ouvrage Mon orthographe illustrée, Larousse de Sylviane Valdois (2017), ou dans Un petit dessin vaut mieux qu’une grande leçon, Le Robert de Sandrine Campese (2017). Vous en trouverez gratuitement sur https://methodolodys.ch/dictionnaire-visuosemantique

112 Point 7

HISTOIRE D’ORTHOGRAPHIER Parfois aussi, ponctuellement, il peut être efficace (et passionnant) de s’appuyer sur des informations étymologiques ou historiques pour retenir l’orthographe d’un mot. On apprendra ainsi que le mot « inné » s’écrit avec une consonne double parce qu’il est la contraction de in-natus (« qui est né dans » en latin) ; que « chevaux » s’écrit avec un parce que les moines copistes du Moyen Âge, pour aller plus vite, auraient noté les finales -us par une sorte de croix confondue plus tard avec un . Ainsi, « chevaus » aurait été noté « chevax » et serait devenu « chevaux ». L’origine des mots est précisée dans le dictionnaire en ligne le Littré2.

ORTHOGRAPHIER POUR LA FORME Comprendre comment sont formés les mots de « même famille » ou de « même bande » peut aussi aider à orthographier. De quoi s’agit-il donc ?

2.  www.littre.org

Je m’aide du dessin, de l’histoire et de la forme des mots pour identifier les lettres muettes 113

• Formation des mots de même famille Les mots forment des familles et les mots de même famille sont très souvent liés entre eux par une lettre ; autrement dit, les mots sont comme des parents qui partagent une « marque de famille ».

› Ex. :

grand

vanité

grand-e

vain

grand-ement

vaine

grand-ir

vainement

grand-eur

vantard

pays/paysage, respect/respecter, corps/ ›corporel,  Autres exemples : corps/corset, salaire/salariat, reine/régence, ouvrier/ouvrière, coquet/coquette, chat/chatte, idiot/idiote.

On retrouve des marques de famille sur certains participes passés (point no 5).

› Ex. : écrit/écrite ; pris/prise.

Le lien le plus fiable est celui qui existe entre la forme masculine d’un mot et sa forme féminine : qui dit « grande » écrit « grand » avec un . D’ailleurs, ce lien est suffisamment général pour prédominer.

le mot « vert » est lié à « verte » par la marque de fa›mille  Ex. :, pas à « verdure ». Cela explique aussi que « nu »

(nue) ne prenne pas le de « nudité ».

En conclusion, pour identifier dans un mot une lettre de ce type, je relie celui-ci aux mots de sa famille, surtout à son féminin. un à « petit » parce que je le retrouve dans ›« petite »  Ex. : j’ajoute et « petitesse » ; j’orthographie « vain » avec parce que je retrouve dans « vanité ».

Les cas qui ne respectent pas ce principe doivent être retenus, en attendant une éventuelle réforme de l’orthographe.

114 Point 7

›chemarØ ».  Ex. : « abriter » ; « grenier » « grain » ; « favoriØ » ; « cau Parfois le lien est indirect.

/souris ; chaotique/chaos ; caoutchouteux / ›caoutchouc ;  Ex. : souriceau douce/doux.

Ou le lien n’est plus identifiable sans connaissances étymologiques. « relais » a alors été réformé en « re›lai »  Ex. :parrelais/relaisser ; la dernière réforme orthographique.

Exercice 53

justifier l’orthographe des mots suivants, reliez-les ›à un  ☐ Pour mot de même famille : sang, mort, pin, pain, urbain, ver-

glas, compris, cout, fin, rein, artisan, genre, parfum, peint.

› Ex. : grand/grande ; vain/vanité.

• Formation des mots de même bande Par ailleurs, des mots forment ce que nous appel­ lerons des « bandes » ; ils sont comme des amis qui partagent une « marque de bande », traditionnellement appelée « affixe3 ».

› Ex. :

grand

-eur

éléphant

-eau

in

-correct

laid

-eur

renard

-eau

in

-digeste

froid

-eur

lionc

-eau

in

-certain

vigu

-eur

chevr

-eau

in

-juste

3.  On parle aussi de marque de bande pour les mots de la grammaire avec un final ou sa variante . Ex. : mieux, pas, lors, ailleurs, certes, dans (composé des prépositions latines « de » et « intus »). Mais le n’est pas systématique et représente de ce fait une grande source d’erreurs. Ex. : « hormis », mais « parmi ».  Les prépositions « malgré » et « parmi » n’ont pas de parce qu’elles viennent des contractions de « mal » et « gré » (contre le gré), et de « par » et « milieu » (par le milieu).

Je m’aide du dessin, de l’histoire et de la forme des mots pour identifier les lettres muettes 115

Ainsi, le mot « grandeur » appartient à la fois à la famille de « grand », avec qui il partage la marque de famille , et aussi à la bande de « laideur », avec qui il partage la marque de bande . Ces relations entre les mots sont les relations « verticales4 » ↓ En conclusion, pour orthographier un mot, j’identifie si celui-ci possède une marque de bande.

› 

Ex. : je sais orthographier « renardeau » parce que j’identifie la formation du mot avec la marque de bande « -eau » ajouté à « renard », comme dans « lapereau » et les autres noms de bébés animaux (sauf « chiot ») ; je sais orthographier « japonais » parce que je relie le mot à d’autres adjectifs de nationalité, comme « français ».

Exercice 54 ☐  Voici une liste non exhaustive de marques de bande. Pour les assimiler, lisez-les avec les exemples, observez leur orthographe, puis cherchez d’autres exemples. Les préfixes (ajoutés avant la base)5

›pouvoir).  Ex. : -an, comme dans « anarchie », signifie « sans » (sans

4.  Le point no 2 décrit les relations « horizontales », qui sont les relations entre les mots sur l’axe horizontal de la phrase ; les mots y sont cette fois comme des collègues qui partagent des « marques de travail ». 5.  Des sites Internet proposent des listes bien conçues d’affixes.

116 Point 7

Préfixes

Exemples

Ce qu’ils signifient ou évoquent

an

anarchie

« sans »

anti

anticapitalisme

« contre »

anté

antéposé

« avant »

pré/post

préposition/postdate

« avant »/« après »

auto

autoguidage, automobile

« de soi-même »

acro

acrobate

l’extrémité

ferro

ferroviaire

« fer »

mammo

mammographie

« sein », « mamelle »

dys

dysenterie

« difficulté »

dis, dés, més

disparaitre, désenchanté, mésaventure

une modification, négation du sens

di, (bi)s

digraphie, bisexué

« double »

poly, pluri

polygone, plurilingue

« nombreux », « plusieurs »

en (em), in (im) embrigader, implanter

« en » ou « dans »

in (il, ir, im)

inhumain, illettré, irréel, immatériel

« pas » (négation)

inter

intersection

« entre »

intra/extra

intramuros/extrascolaire

« à l’intérieur »/« à l’extérieur »

hémi

hémisphère

« à moitié »

hétéro/homo

hétérogène/homonyme

« autre »/« même »

hippo

hippodrome

« cheval »

hypo/hyper

hypocondrie/hyperactivité un manque/un excès

hydro

hydrofuge

« eau »

chrono

chronophage

« temps »

morpho

morphologie

« forme »

ortho

orthographe

« droit »

patho

pathologie

la maladie

phono

phonation

« son »

psycho

psychologie

un rapport avec le psychisme

syn (sym)

synonyme, synthèse, symbiose

« ensemble, en même temps, avec »

tran(s)

transfrontalier

« qui traverse, est de l’autre côté »

Je m’aide du dessin, de l’histoire et de la forme des mots pour identifier les lettres muettes 117

Les suffixes (affixes ajoutés après la base) Suffixes 

Exemples

Ce qu’ils signifient ou évoquent

ail

attirail, éventail

un outil, objet, instrument

aille

pierraille, fiançailles

le collectif ou une action

al/el(le)

industriel, national

Suffixe formateur d’adjectifs à partir d’un nom

elle/et(te)

coupelle, maisonnette

Suffixe diminutif

on(ne)

patron (petit père)

Suffixe diminutif

ain(e)/ ais(e)/an(e)

germain, japonais, mosellan

« qui est de » (l’origine)

aison

comparaison

« le fait de » (l’action)

aie

cerisaie

un lieu planté d’arbres

aire

exemplaire

Suffixe formateur d’adjectifs à partir d’un nom

er(ère)

archer, herbier, printanier

un agent, un caractère, ou un arbre

eux(se)

joyeux

« qui est plein de, a la qualité de »

eur, eure / eux, euse / trice / eresse

acheteur, acteur, laideur, mitrailleuse

un agent, un métier, une qualité ou un instrument

(er)ie/esse

fourberie, finesse

« qui a la qualité de »

éen/ien(ne)

lycéen, parisien, mécanicien

« qui est de » ou « qui s’occupe de »

in(e)

enfantin

Suffixe diminutif

eau

chevreau, jambonneau

animé ou inanimé souvent petit

ange

mélange, vidange

« l’action de »

ment

prudemment, logement Adverbe ou l’action

anthrope

philanthrope

l’homme

thérapie

psychothérapie

la thérapie, le traitement

thèque

bibliothèque

un contenant

technique

polytechnique

« qui sait »

ique

volcanique

« propre à » (le caractère, l’origine)

118 Point 7

phage/phile/ chronophage, téléphile, « qui mange », « qui aime », phobe agoraphobe « qui a peur » sophe

philosophie

« le spécialiste de »

tion et variantes

conception

« l’action de »

cide

liberticide

« qui tue, détruit ou coupe »

cycle

bicycle

un cercle 

onyme

patronyme

le nom

type

archétype

un type, modèle

game

monogame

le mariage

gramme

kilogramme

la mesure

gone

polygone

l’angle, le coin

nome

économe

« qui a l’art de, est spécialiste de »

mane

héroïnomane

« qui a la passion de »

crate

démocrate

le pouvoir, la force

Exercice 55

☐ À partir du mot « dent », formez une famille. Puis, à partir de l’un des mots construits de la famille, formez une bande.

Exercice 56

☐ Quand c’est possible, segmentez les mots suivants pour mettre en évidence leur formation.  Pour cela, cherchez s’il existe un mot construit sur le même modèle.

prim/eur (comme « sauveur ») ; ingérable : ›in/gér/able  Ex. : primeur : (comme « indémontable »).

Assassinat, bilingue, brevetable, cartable, chanteur, chênaie, construction, courette, décollage, emprisonnement, faiblesse, herbivore, historique, illisible, inattaquable, inclusion, laitier, lavage, naturel, paperasse, préférence, raticide, retrouvailles et… anticonstitutionnellement.

Je m’aide du dessin, de l’histoire et de la forme des mots pour identifier les lettres muettes 119

Exercice 57 ☐ Définissez les mots soulignés en vous appuyant sur leur formation. 1. « Méritocratie » dans : « Le Québec est une méritocratie, la France reste une aristocratie. » (Anthony Kavanagh) 2. « Giboyeux » dans : « Mais les bois du Jacamar étaient suffisamment giboyeux ; kangourous et sangliers y abondaient, et les épieux ferrés, l’arc et les flèches des chasseurs faisaient merveille. » (Jules Verne, L’Île mystérieuse) 3. « Innupte » dans : « 23/09/1983 Longjumeau. Mariage GAUDRÉE Martine, âgée de 26 ans, de Paris 12e, innupte fille de GAUDRÉE Edmond, décédé, et Odette, présente. »

Exercice 58 ☐ Analysez les unités muettes soulignées dans la phrase suivante : « Hier, j’ai visité un petit jardin japonais, avec une amie et son mari. Tous les trois étions sans voix. Le mari était stupéfait. »

120 Point 7

Ce que j’ai compris :

Ce que je dois revoir :

Je m’aide du dessin, de l’histoire et de la forme des mots pour identifier les lettres muettes 121

Point 8

JE MAITRISE LES FORMES ET MOTS LES PLUS FRÉQUENTS Il suffit de connaitre moins de 100 mots pour bien écrire la moitié d’un texte d’ampleur.

LES MOTS LES PLUS FRÉQUENTS Certains mots seraient si fréquents qu’ils représenteraient à eux seuls près de 50 % des mots de n’importe quel texte d’au moins 2 000 mots. Autant donc commencer par apprendre l’orthographe de ces mots de forte fréquence, listés ci-dessous : A

à/au/aux, aller1, autre, avec, avoir

L

l’/le/la/les, leur/leurs, lui

B

bien, bon

M mon/ma/mes, me, moi, mais

C

c’/ce/cet/cette/ces, comme

N

ne, ne… pas, ne… que, notre/nos, nous

D

d’/de/du, des, dans, deux, dire, donner

O

on, ou, où

E

elle/elles, en, et, enfant, être

P

pas, par, petit, plus, pour, pouvoir, prendre

F

faire, femme

Q

que, qui

G

grand

S

son/sa/ses, s’/se, soi, sans, savoir, si, sur

H

homme

T

ton/ta/tes, tu, te, toi, tout/tous/toute/toutes

I

il/ils

U

un/une

J

je, jour

V

votre, vos, vous, venir, voir, vouloir

Exercice 59 Pour mémoriser l’orthographe des mots à long terme, les spécialistes proposent des techniques d’imagerie mentale. Appropriez-vous la démarche suivante, qui consiste à : 1. Prononcer le mot (ex. : enfant), puis le regarder. 1.  Les verbes sont cités ici à l’infinitif, mais ils sont à connaitre dans d’autres formes : au moins au présent, conditionnel et passé simple, les 3 temps fondamentaux (point n° 4).

124 Point 8

2. Dans sa tête, les yeux fermés : - le visualiser ; - l’épeler à l’envers d’abord (t-n-a-f-n-e), puis à l’endroit (e-n-f-a-n-t) ; - l’écrire dans l’espace. 3. Les yeux ouverts, l’écrire enfin sur une feuille. Testez cette technique sur l’orthographe d’un mot que vous avez du mal à mémoriser. Recommencez l’exercice jusqu’à ce que vous parveniez à écrire le mot correctement. Si vous n’y parvenez pas du premier coup, ne vous découragez pas. Avec de la motivation et un peu d’entrainement, vous devriez y parvenir facilement.

LES (GROUPES DE) LETTRES DES PLUS AUX MOINS FRÉQUENTES Ensuite, pour écrire un son, certaines lettres ou certains groupes de lettres (ex. : ) sont plus fréquemment utilisés que d’autres (ex. : ). Malgré tout, les unités avec une rentabilité faible peuvent apparaitre dans des mots courants (ex. : dans « schéma »). Le tableau ci-après offre la liste des 130  manières d’orthographier les 36 sons du français, par ordre de fréquence. Lisez : j’entends [b], j’écris très fréquemment , dans presque 100 % des cas (comme dans « bébé »), très rarement (comme dans « abbé »). Cela signifie que sur 100 mots avec le son [b], tous s’écrivent ainsi, à quelques mots près ; autrement dit, c’est qui a servi à transcrire le son [b] 75 fois sur 100.

Je maitrise les formes et mots les plus fréquents 125

J’entends… 

A

[A]

AN [Ã]

J’écris… Très fréquemment

Fréquemment

a

à



7

em

femme

â

pâte

1

en

solennel

aen

Caennais

pape

92

aon

paonne

an

ange

44

am

ample

aen

Caen

en

encre

47

em

empan

aon

faon

100

bb

abbé

B

[B]

b

bébé

S

[S]

s

son

ss

poisson

c

place

ç

plaça

ch

cherche 100

CH [ʃ]

Moins fréquemment

69

t

nation

26

3.3 sc

sth

asthme

x

six

cc

succion

sc

fascisme

sch

schéma

sh

short

dd

addition fœtus

d

demain 100

E : é [E] : [e]

é/e + s, r, z, t, d

épée/ les

99

a(y)

pays

œ

è

è/e + c, t

père/ bec

67,9

ê

bêler

2,1 ae

ai

chair

30

ei

reine

ë

Noël

ê

fête

D

EU

[D]

[ɛ]

[Œ] : [ə] [ø] [œ]

126 Point 8

science

reggae

e

ch(e)val -

œu

œufs

ai

faisan

eu

feu

93

œ

œdipien

on

monsieur



jeûne

eu

jeune

93

œu

œuf

ue

cueillir

œ

œil

u

club

J’entends… 

F

[F]

G

[G]

J’écris… Très fréquemment

Fréquemment

Moins fréquemment

f

ph

ff

affaire

gg

aggraver

c

second

gh

ghetto

hi

envahi

ee

feedback

în

nous vînmes

ïn

coïncidence

aim

faim

yn ym

synthèse symbiose

um

parfum

eun

à jeun

accord

feu

g

gare

gu

guerre

95 100

GN [ɲ]

gn

agneau

100

NG [ŋ]

ng

paking

100

I



vite

99

[I]

phare

y

type

ï

ouïr

î2

fîmes

IN [Ɛ̃] : [ɛ],̃ [œ̃] in

intrus

45

im

impur

en

chien

23

ain

bain

un

brun

ein

sein

J

K

[Ʒ]

[K]

j

jeu

g

gilet

ge

mangea

c

col

qu

quel

1

21

49 51 98

k

kilo

cc

q

cinq

cq(u) acquitter ck

ticket

kh

kolkhoze

ch

technique

cch

macchabée

kk

drakkar

2.  La fréquence des mots avec et a nécessairement diminué avec la réforme de l’orthographe.

Je maitrise les formes et mots les plus fréquents 127

J’entends… 

J’écris… Très fréquemment

Fréquemment

Moins fréquemment

L

[L]

l

lit

100

ll

ville

M

[M]

m

maman

100

mm

pomme

N

[N]

n

nord

100

nn

bonne

mn

damner

O

[O] : [o], [ɔ] o

sot

75

ô

hôpital

ho

cahot

au

haut

21

u(m) calcium

oh

oh, kohl

eau

beau

3



Saône

oo

alcool

ü(m) capharnaüm ON [Ɔ̃]

on

bon

92,8

P

p

pape

100

[P]

om

sombre

R

[R]

r

rare

100

rr

guerre

T

[T]

t

tonte

99

tt

attente

d

prend-il

û

mûr

U

[Y] : [y], u [ɥ]

OU [U] V

128 Point 8

[V]

ou v

vu

loup veuve

100

98 100





un punch u(m) rumsteak b

obstacle

pp

nappe

rh

rhum

rrh

arrhes

th

théâtre

hu

hutte, huile

ü

aigüe

eu

j’ai eu

aou

aout

oo

footing

w

wagon

f

neuf heures

J’entends… 

J’écris… Très fréquemment

W/oi[W] : [wa] oi

oin [wɛ]̃

X

[ks] [gz]

Y/ill [J]

Z

[Z]

oiseau

ou + voy­ elle

loua

oin

foin

ouin

chafouin

x

axe

100

Fréquemment

Moins fréquemment

oy

oe

moelle

oê w u

poêle watt, whisky jaguar

hi

hier

hy

hyène

noyer

100

84

cc

succès

xc

excès

x

examen

i

diable

ï

aïeul

y

payer

3

il(l)

rail, raille

10

s

raison

90

x

dixième

z

zéro

10

zz

mezzanine

86

Je maitrise les formes et mots les plus fréquents 129

Pour aller plus loin

Puisque orthographier consiste surtout à transcrire des sons, la liste des unités écrites orthographiques, autrement dit la liste de l’alphabet, devrait coïncider avec celle des unités de l’oral. Elle serait ainsi plus cohérente et productive que la liste alphabétique traditionnelle. Voici une proposition de liste susceptible d’être utilisée pour l’enseignement-apprentissage de l’écriture : A AN B C/s CH D E(U)/é/è F G GN NG H I IN J K/q L M N O ON P R T U OU V W/oi(n) X Y/ill Z [a] [ã] [be] [se/ɛs] [ʃ] [de] [ə] [e] [ɛ] [ɛf] [Ʒe] [ɲ] [ŋ] [aʃ] [i] [ẽ] [Ʒi] [ka] [ky] [ɛl] [ɛm] [ɛn] [o] [ɔ̃] [pe] [ɛr] [te] [y] [u] [ve] [dubləve/wa] [iks] [igrɛk/j] [zɛd]. Cette liste, qui englobe et enrichit la liste traditionnelle (en gras), se veut mémorisable et rapproche l’écrit de l’oral.

 L’essentiel à retenir J’assimile l’orthographe des mots les plus fréquents et les unités les plus fréquentes, que j’utiliserai en priorité si je ne connais pas l’orthographe d’un mot et qu’aucun indice ne me permet de la prédire. Je note dans un carnet les mots courants qui contiennent une unité rare et je mémorise leur orthographe.

130 Point 8

Ce que je retiens :

Ce que je dois revoir :

Je maitrise les formes et mots les plus fréquents 131

Point 9

JE GÈRE LES CONSONNES DOUBLES AVEC LA MÉTHODE « PLOUFF » L’orthographe des consonnes doubles n’est pas (toujours) aléatoire.

Pleine de contradictions, l’orthographe des consonnes doubles est particulièrement difficile à maitriser, aussi bien pour les écoliers que pour les adultes diplômés. Supprimées pour la plupart au Moyen Âge, les consonnes doubles ont été rétablies plus tard, mais pas systématiquement et pas toujours en accord avec l’étymologie des mots. Comment savoir dans un mot s’il faut doubler ou non la consonne ? Faut-il nécessairement mémoriser de longues listes de mots ? La difficulté porte sur les consonnes doubles muettes. Certaines au contraire s’entendent (ce ne sont pas de vraies consonnes doubles, mais deux unités disjointes). accès ([k] + [s]), pizza ([d] + [z]), suggestion ([g] + [ʒ]), ›ennui  Ex. :([ã] + [n]).

Pour l’orthographe des véritables consonnes doubles – muettes –, il n’y a pas de règles. Néanmoins, on observe des « régularités » dans leur fonctionnement, c’est-àdire des fonctionnements suffisamment fréquents pour servir de pistes au bon usage des consonnes doubles1. Ces pistes constituent la méthode « p-l-o-u-f-f », 6 lettres qui renvoient à 6 pistes : « position », « limitation », « ouverture », « unités », « fausses consonnes doubles » et « finales féminines ». La première sous-partie présente les unités les plus fréquemment concernées par le doublement.

1.   Dans ce qui suit, vous trouverez aussi les mots qui ne suivent pas les fonctionnements fréquents et sont donc dits « irréguliers ». Leur liste se veut complète. Elle est construite à partir de recherches dans l’application Le Robert Dixel mobile. Seuls les mots très rares, généralement de spécialité, sont volontairement omis. Libre à vous de noter dans un carnet les mots irréguliers et d’y ajouter les mots rares qui vous intéressent.

134 Point 9

LES UNITÉS CONCERNÉES PAR LE DOUBLEMENT Pour commencer, les unités simples sont plus fréquentes que les doubles et toutes les lettres ne doublent pas.

Exercice 60

☐ Soulignez ci-dessous les unités qui peuvent doubler. Pour y parvenir, tentez de trouver des mots dans lesquels elles doublent.

› Ex. avec la lettre -b- : rabbin.

abcdefghijklmnopqrstuvwxyz

Exercice 61

☐ Vérifiez vos réponses à l’aide du tableau suivant, extrait du tableau sur les consonnes du français dans le point no 8 : Doublement Très fréquent

Fréquent

Moins fréquent

ss

ll

ville

pp

nappe

tt

attente

ff

affaire

rr

guerre

cc

accord

mm

pomme

cch

saccharine

nn

bonne

kk

drakkar

gg

aggraver

bb

abbé

dd

addition

zz

mezzanine

rrh

arrhes

poisson

Je gère les consonnes doubles avec la méthode « plouff » 135

• D’abord, les voyelles ne doublent jamais2. • Ensuite, 9 consonnes doublent fréquemment : surtout -l-, -s-, -n-, puis -t-, -r-, -m-, et un peu moins -f-, -p- et -c-. Astuce SMS  LSN (elle est saine) TRM (t’es relou mec) FPC (fais pas ça/fais passer). Un peu limite, mais mnémotechnique… • 4 consonnes doublent surtout dans des mots d’emprunt : -b-, -d-, -g-, -z-. Astuce SMS

 BDG Z (bris de glace, zut !) :

• apparait dans une quinzaine de mots, dont « abbé », « rabbin », « sabbat », « Scrabble », « gibbon », et mots de la même famille ; • apparait dans « addition », « quiddité », « adducteur », « reddition », « bouddhisme », « cheddar », « pudding », et mots de la même famille ; • apparait surtout dans « agglomérer », « agglutiner », « aggraver », « baggy », « bugger », « grog­ gy », « jogging », « legging », « loggia », « nugget », « reggae », « suggérer », « toboggan », et mots de la même famille ; • apparait surtout dans « jazz », « buzz », « gin-fizz », «  blizzard  », «  grizzli  », «  intermezzo  », « jacuzzi », « mezzanine », « mozzarella », « paparazzi », « pizza », « puzzle », « razzia », et mots de la même famille.

• 7 consonnes, les autres donc, ne doublent jamais, ou trop exceptionnellement pour en tenir compte : -j-, -q-, -v-, -w-, -x-, -h- et -k- (qui ne doublent que dans « wahhabisme », « akkadien », « drakkar » et « trekking »).

2.  Sauf dans des cas précis : dans les mots d’emprunt aux langues étrangères (ex. : un speech) et les mots dans lesquels les deux voyelles se prononcent et s’entendent (ex. : intraalvéolaire, continuum). Dans les mots en -ée, la consonne n’est pas double : on a un et un .

136 Point 9

Le raisonnement est le suivant : je me demande si la consonne que je veux doubler double souvent (LSN TRM FPC), rarement (BDG Z) ou jamais.

LA POSITION DES CONSONNES DOUBLES Hors mots d’emprunt aux langues étrangères, on observe ensuite des régularités concernant la position des consonnes doubles.

Exercice 62

☐ Parcourez la liste de mots suivante : accord, offrir, applaudir, balle, belle, bonne, arrhes, nappe, abbé, attente, addition, aggraver, affaire, mezzanine, guerre, pomme, innombrable, immature, violemment, illégitime, irréversible, pharmacienne, bosse, efface, maisonnette, tablette. ☑ Observez que les consonnes doubles apparaissent : Toujours Souvent 1. Entre 2 voyelles ou avant -l- et -r-3 

+ +

accord, applaudir, offrir

2. Après , et surtout , balle, belle, bonne

3.  Voire -h- dans « arrhes » et -n- dans les verbes à l’imparfait du subjonctif des verbes tenir, venir, et de la même famille. Ex. : que je vinsse.

Je gère les consonnes doubles avec la méthode « plouff » 137

x Mais : Jamais Rarement 1. Après un circonflexe4

+

hôpital

2. Après les voyelles de plusieurs lettres : +

, ,  

laitier, veine, beauté

+

, , , gaufre, mais chauffe

+

3. Après , surtout après et prononcé [ə], c’est-à-dire un fermé qui se prononce à peine.

tulipe, mais tulle app(e)ler

Le raisonnement est le suivant  : je me demande entre quoi et quoi se trouve la consonne susceptible de doubler :  entre voyelles (voyelle + consonne + voyelle) ou avant -l- et -r- (consonne + l, consonne + r) ;  après un accent circonflexe (^), voire plusieurs voyelles (voyelle + voyelle + consonne). Et je me méfie particulièrement quand la consonne suit un ou un , voire un   : consonne + e, consonne + o, consonne + a.

4.  Sauf dans « châsse ». L’accent a un rôle distinctif : il distingue « châsse » et « chasse ».

138 Point 9

LES FAUSSES CONSONNES DOUBLES DANS LES MOTSENFANTS Après et , on trouve surtout une consonne double dans les mots formés de plusieurs éléments.

› Ex. : surréaliste (sur-réaliste).

• Définition des mots-enfants Les mots « surréaliste » et « réaliste » appartiennent à la même famille de mots. Le premier, construit à partir de plusieurs éléments, est le « mot-enfant » et le second, auquel a été ajouté un élément, est le « mot-parent ». L’élément ajouté est une « marque de bande » (point no 7, 3). Traditionnellement, on parle de « mot dérivé », de « mot base » et d’ « affixe ».

Exercice 63

☐ Listez des mots-enfants formés avec les marques in- et sur-.

› Ex. : in-correct.

Une (fausse) double consonne apparait souvent lors de l’ajout d’une marque de bande à un mot-parent pour former un nouveau mot.

› Ex. : sur + réaliste = surréaliste ; in + nombrable = innombrable.

La consonne ne double pas si elle n’a pas lieu de doubler.

= inutile ; nation + al + isme = nationalisme ; ›culinaire,  Ex. : in + utile démontable, chênaie, courette.

Je gère les consonnes doubles avec la méthode « plouff » 139

Le raisonnement est le suivant : j’identifie si le mot que je veux écrire est un mot-enfant, c’est-àdire formé à partir de deux éléments ; il peut comporter une consonne double entre les deux.

Exercice 64

☐ Décomposez maintenant les mots-enfants suivants : interracial, innommé, immature, illégitime, irréversible, enneigé, s’embourgeoiser, surenchérir, violemment.

› Ex. : incorrect → in-correct.

Proposez ensuite une définition pour chacun d’entre eux.

› Ex. : incorrect → qui n’est pas correct.

 Vous avez pu le voir dans l’exercice, la consonne finale de la marque de bande (l’élément ajouté) peut jouer les caméléons devant la lettre qui suit. On dit qu’elle est « assimilée ». in + mature = immature ; › Ex. : in + légitime = illégitime ; in + réversible = irréversible ; violemment = violen + ment.

  La compréhension de ce principe de formation facilite particulièrement l’orthographe des adverbes en -ment. Notez aussi la règle phonétique selon laquelle -ndevient -m- devant -m-, -b- et -p- (Astuce SMS : MBP, comme le joueur de foot, Kylian Mbappé. C’est drôle, non ?).

140 Point 9

• Liste des mots-enfants Examinons maintenant les éléments concernés : in- et dis- (qui ont le sens de « pas »), en- (qui a le sens de « en », « dans »), ex- (sans), ad- (vers, à, près de), ob- (en face), sous- et sub- (sous), inter- (entre), col- (ou con-, com-, cor-, qui ont le sens de « avec »), trans- (au-delà) et bi(s)- (double).

Exercice 65

☐ À partir de cette liste, retrouvez la formation et le sens des mots suivants : dissymétrie, difficile, emmener, effacer, accourir, apporter, opposition, supporter. ☑ La correction se trouve dans le tableau qui suit. Lisez  : le préfixe in- (qui signifie «  pas  ») double son -n- devant un -n- et fait le caméléon devant -m-, -l- et -r-. On obtient des mots en -inn-, -imm-, -ill- et -irr-, comme dans « innommé » (qui signifie « pas nommé »). Certains exemples du tableau ci-dessous viennent du latin. Préfixes in (pas) + n : inn + m : imm + l : ill + r : irr

innommé (in-nommé) immatériel (in-matériel) illogique (in-logique) irréel (in-réel)

en (en, dans) + n : enn + m : emm

enneiger (en-neiger) emmener (en-mener) 

ex (sans) + s : ess + f : eff

esseulé (ex-seul) effacer (ex-facer : ôter la face)

ad (vers, à, près de) + d : add et devant toutes les lettres

addition (ad-dare : donner à) allocation (ad-location : louer à) accourir (ad-courir) apporter (ad-porter) atterrir (ad-terr-ir),

Sauf dans ce cas, -net -m- ne doublent jamais après -i- et -u-. Ex. : imaginaire, inouï.

› 

 Ne pas confondre ce préfixe ad- avec le préfixe négatif a- (sans), qui ne suppose pas de doublement. Ex. : asocial (a-social)

› 

Je gère les consonnes doubles avec la méthode « plouff » 141

Sauf exceptions et alunir… -j-, -m-, -v-. adjonction (ad-jonction) amener (ad-mener) ob (en face) + c : occ + f : off + p : opp sub (sous) + c : succ + f : suff + p : supp sous + s : souss + f : souff

occasion (ob-cadere : tomber) offenser (ob-fendere : heurter) opposition (ob-position) succéder (sub-cederer : aller) suffoquer (sub-fauce : sous la gorge) supporter (sub-porter) soussigner (sous-signer) souffrir (sous-ferre : porter)

dis (pas) + s : diss dissymétrie (dis-symétrie) + f : diff difficile (dis-facile) inter (entre) + r : interr

interrègne (inter-règne)

co-l/n/m/r (avec) collatéral (col-latéral) connotation (con-notation) + l/n/m/r : coll, conn, comm, corr commuter (col-muter) correspondre (col-respondre) trans (au-delà) + s : transs

transsexuel (trans-sexuel)

bi(s) (double) + s : biss

bissextile (bis-sextile : deux)

Majoritaires dans les mots en com-, les consonnes doubles sont minoritaires dans ceux en cor-.

Plus besoin d’apprendre par cœur l’orthographe des mots ainsi construits. Un problème demeure : parfois, reconnaitre les composants d’un mot exige des connaissances étymologiques.

on perçoit mal dans le mot « innocent » les composants ›in- Ex. : et -nocent (qui ne nuit pas).

Exercice 66

☐ Reprenez les mots-enfants que vous avez listés lors de l’exercice précédent et vérifiez si la consonne doit être simple ou double.

142 Point 9

LES CONSONNES DOUBLES EN LIEN AVEC LA PRONONCIATION DES VOYELLES OUVERTES Revenons aux consonnes doubles après et , parce qu’elles sont les plus nombreuses. Cette partie évoque notamment le cas précis des mots en -on.

Exercice 67

☐ Prononcez les mots suivants et observez les différences de prononciation. femelle [ə] lunetier, chapelier, renouveler [ə] hôte [o] bon, songe [ɔ̃] paon, prudent, an [ã]

femme [a] lunette, chapelle, nouvelle [ɛ] hotte [ɔ] bonne, sonne [ɔ] paonne, prudemment, année [a]

☑ On oppose à l’oral les voyelles « ouvertes » et les voyelles « fermées » selon qu’elles se prononcent avec la bouche plus ou moins ouverte ou fermée. Pour vous rendre compte des différences d’ouverture, prononcez dans l’ordre les sons a, è, é, i ([a], [ɛ], [e], [i]) : la bouche se referme.

Or, vous pouvez constater par le biais des exemples donnés dans l’exercice que et transcrivent des sons différents et plus ouverts quand ils sont suivis par une consonne double. Les consonnes doubles ont ainsi souvent servi à indiquer l’ouverture des voyelles. De ce fait, les sons ouverts, notamment avec un et un , sont

Je gère les consonnes doubles avec la méthode « plouff » 143

plus susceptibles d’être accompagnés par une consonne double que des sons fermés5.

Le raisonnement est le suivant : je me méfie particulièrement quand la consonne suit un ou un qui est ouvert. Ex. : lunette (ɛ) / lunetier (ə).

 Ce principe n’est pas général. Par exemple, le ouvert est suivi par une consonne double dans « assiette », mais par une consonne simple dans « comète » et « reine » ; le ouvert par une consonne double dans « coller », mais par une consonne simple dans « racoler ». Comment l’expliquer ?

Après Expliquons pour commencer le cas du binôme assiette/ reine et rappelez-vous que, même ouvertes, les voyelles de 2 lettres () ne sont jamais ou rarement suivies d’une consonne double. Prenons maintenant le cas du binôme assiette/comète. La consonne double est concurrencée par l’accent, grave ou circonflexe.

5.  Cela peut expliquer ce que vous venez d’étudier : 1) qu’une consonne double suive moins souvent une lettre -i- et -u- (ou, au…), puisqu’elles notent des sons fermés ; 2) qu’une consonne double ne suive jamais un prononcé [ə], c’est-àdire un fermé qui se prononce à peine. Ex. : app(e)ler (prononcé [aple]), renouveler (prononcé [rənuvle]).

144 Point 9

 En toute logique, une lettre accentuée n’est jamais suivie d’une consonne double puisque l’accent indique déjà l’ouverture de la voyelle ; à l’inverse, une consonne double n’est jamais précédée d’une lettre accentuée. L’accent circonflexe a notamment servi à remplacer un ancien muet : ancienne marque de famille, qu’on peut donc retrouver en analysant les mots de la même famille.

› 

Ex. : le mot « beste » a été transformé en « bête » ; on retrouve le dans « bestial ».

L’accent grave quant à lui a remplacé la consonne double dans les mots savants d’origine grecque, parfois latine, par respect pour leur étymologie.

xvi  siècle, le mot « comète » est orthographié « co›mette »  Ex. : auavec une consonne double pour noter l’ouverture de e

la voyelle précédente, mais son étymologie est cometa. Pour rapprocher le mot de son étymologie, la consonne double est ensuite simplifiée.

  Depuis la dernière réforme de l’orthographe, la consonne double est remplacée par l’accent grave pour la conjugaison de tous les verbes en -eler ou -eter, et dans les mots de même famille en -ement, sauf dans « appeler », « interpeler » et « jeter ».

« j’épelle » devient « j’épèle », comme c’était déjà le cas ›de Ex. : « je pèle ». Mais l’orthographe de « j’appelle » ne change pas.

Ainsi, il n’est plus nécessaire pour ces verbes de mémoriser de longues listes pour savoir s’il faut un accent ou une consonne double.

Je gère les consonnes doubles avec la méthode « plouff » 145

Surtout après On observe enfin, surtout après , des disparités entre les mots d’une même famille, la plupart ne respectant pas la forme du mot à partir duquel ils ont été créés6. « colle », mais « accoler » ; « donneur », mais ›« donateur »  Ex. après  : et « ordonnateur ». › Ex. après d’autres voyelles : « trappe » mais « attraper ».

Les dictionnaires eux-mêmes hésitent pour certains de ces mots.

  Notez que, depuis la réforme, les mots en -olle et ceux de la même famille perdent leur consonne double, sauf colle, folle, molle.

› Ex. : girole.

Il en est de même pour les verbes en -otter et ceux de la même famille, sauf s’il existe un nom de la même famille en -otte duquel il est tiré.

› Ex. : « frisoter » ; mais « flotter » parce qu’il existe « flotte ».

LES CONSONNES DOUBLES DANS LES FINALES FÉMININES Bonne nouvelle, les régularités maintenant décrites sont presque systématiques et concernent beaucoup de cas 6.  Quelques familles de mots (une dizaine) ont été harmonisées par les rectifications de 1990. Ex. : « imbécillité » devient « imbécilité » comme « imbécile » ; « combatif » devient « combattif » comme « combattre».

146 Point 9

de consonnes doubles : 4 finales prennent presque systématiquement une consonne double dans les mots féminins ; la consonne simple est presque systématique dans les mots masculins. Ces finales sont les suivantes : mots féminins Ex. : une échelle, une assiette, une césarienne, une patronne

› 

-elle (vs. -èle) -ette (vs. -ète) -enne (vs. -ène) -onne (vs. -one)

mots masculins Ex. : un zèle, un prophète, un benzène, un drone

› 

• Deux remarques • Si la finale correspond à un suffixe diminutif, elle prend même toujours une consonne double.

› Ex. : une maisonnette (petite maison).

• Les consonnes doubles apparaissent lors du passage du masculin au féminin et d’autant plus quand le passage au féminin s’accompagne d’une ouverture de la voyelle.

sot/sotte ([so] et [sɔt]), lion/lionne ([ljɔ̃] et [ljɔn]), nul/ ›nulle,  Ex. :chat/chatte.

C’est également le cas lors du passage d’un nom en verbe.

› Ex. : don/donne, nom/nomme.

Le raisonnement est le suivant  : je double la consonne presque à chaque fois que je rencontre un mot féminin en -elle, -ette, -enne, -onne ; toujours si c’est un suffixe diminutif.

Je gère les consonnes doubles avec la méthode « plouff » 147

• Des exceptions mineures Il n’existe que de rares irrégularités, une dizaine à retenir par finale. • La finale -elle est seulement concurrencée par -èle dans des mots féminins rares pour la plupart, ainsi que dans les verbes en -eler sauf « appeler » et « interpeler » (paragraphe précédent). Notez au féminin les noms « clientèle », « patientèle », « stèle », « parallèle », « grêle », « béchamel » ; au masculin les noms « rebelle », « violoncelle », « vermicelle ». • La finale -ette est concurrencée par -ète dans des mots féminins rares pour la plupart, ainsi que dans les verbes en -eter sauf « jeter ». Notez au masculin le nom « squelette » ; au féminin les noms « cacahouète », « comète », « diète », « planète », « préfète » et les adjectifs « complète », « concrète », « discrète », « désuète », « inquiète », « obsolète », « secrète ». • La finale -enne est concurrencée par -ène dans peu de mots féminins ; -ienne par -iène dans très peu de mots féminins. Notez : arène, cène, scène, ébène, gangrène ; hygiène, hyène. • La finale -onne est surtout concurrencée dans les éléments -chrone, -gone et -phone. Notez aussi acétone, amazone, anémone, calzone, cortisone, démone, hormone, icône, lapone, madone, zone.

148 Point 9

• D’autres finales féminines • La finale -ille/il qui transcrit le son [j] est également genrée : féminine avec consonne double, masculine avec consonne simple.

› Ex. : une grenouille, un fenouil.

Notez : gorille, (qua)drille, bacille7. • Au contraire, la consonne simple prédomine dans

les mots féminins en -ère.

› Ex. : mère, bouchère, chère.

• Comme chaque fois après -i-, -u-, mais aussi après -a-, la consonne simple prédomine dans les mots féminins (presque toujours dans les adjectifs).

› Ex. : artisane, commune, voisine.

Notez « bulle », « lutte », « paysanne » (cf. précédemment « nulle » et « chatte »).

À l’initiale (au début du mot)

 Doublent les consonnes : dans les mots en dif-, of-, suf- et af- ; Sauf dans « afin », « Afrique » et mots rares.

dans les mots en sup- ; Sauf dans les mots en super- et supra-, ainsi que dans « suprême » et « suprématie ». dans les mots en at-. Sauf dans « atelier », « atoll », « atout », « atome », « atermoyer » et mots rares.

7.  Il est inutile de surcharger la liste avec des noms masculins comme « portefeuille », car l’analyse de leur composition suffit à déduire leur orthographe.

Je gère les consonnes doubles avec la méthode « plouff » 149

 Ne double pas :

dans les mots en op-. Sauf dans les mots de la famille de « opportun », « opposition », « opprimer », « opprobre ».

LES CONSONNES DOUBLES QUI LIMITENT LE SENS DES MOTS Parce qu’elles distinguent des homophones (des mots qui se prononcent de la même façon mais qui n’ont pas le même sens), les consonnes doubles limitent le sens des mots. L’éventail des sens est limité à un seul. bette/bête ; cotte/cote/côte ; ballade/balade ; datte/ ›date ;  Ex. :ville/vile ; salle/sale.

Le raisonnement est le suivant : j’identifie s’il existe d’autres mots qui se prononcent de la même façon que celui que je veux écrire  ; l’un d’entre eux se distingue probablement par une consonne double.

150 Point 9

CONCLUSION RÉCAPITULATIVE : LA MÉTHODE « PLOUFF »   Pour doubler une consonne, je me demande : quelle est sa position dans le mot, si elle limite le sens du mot, si la voyelle qui précède est ouverte, si elle fait partie des unités qui peuvent doubler, si elle peut être une fausse consonne double dans un mot-enfant et si elle compose une finale féminine. C’est la méthode « plouff » (parce qu’on apprend à nager une fois qu’on s’est jeté à l’eau). P

comme Position des consonnes doubles

L

comme Limitation du sens par les consonnes doubles

O

comme Ouverture des voyelles avant les consonnes doubles

U

comme Unités qui doublent

F

comme Fausses consonnes doubles

F

comme Finales féminines ou initiales avec des consonnes doubles

Ces motivations à doubler une consonne se cumulent parfois ; c’est encore mieux.

« belle » : en plus d’être étymologique, la consonne ›1) Ex. dans suit une voyelle ouverte, 2) compose une finale féminine et 3) limite le sens du mot (« belle » versus « bêle »).

Pour les mots dont l’orthographe va à contresens de ces principes, il ne reste plus qu’à apprendre leur orthographe par cœur : flopp…

› Ex. : « illusoire », « pull », « beurre ».

Je gère les consonnes doubles avec la méthode « plouff » 151

Exercice 68

☐ Ajoutez aux mots suivants, volontairement rares, la consonne simple ou double manquante. Dans les parenthèses, notez la lettre du mot « plouff » qui explique votre choix.

›peu).  Ex. : B : une a_ate → abate (indice : unité qui double

B : une flam_e (indice : … et …) ; F : a_able (indice : …) ; di_luent (indice : …) ; L : une empenne_e (indice : … mais surtout …) ; M : éléga_ent (indice : …) ; une pâ_oison (indice : …) ; N : une i_ervation (indice : …) ; un acétylè_e (indice : … et …) ; P : un _ampre (indice : …) ; T : il cadeau_ât un livre (indice : …) ; bellâ_re (indice : …) ; duc_ile (indice : …) ; un frico_ (indice : …) ; « Ne mange pas cette da_e, sa date d’achat est largement dépassée. » (indice : ...) ; V : une soli_e (indice : …). ☐ Parmi les non-mots suivants, soulignez les quatre qui miment le plus l’orthographe du français : tosson toxxon tenne tosste tomm toççon ttosson tôppe tituun tohhon teausson toffe tiiton tosse toopon.

152 Point 9

Exercice 69

Essayez-vous à l’algorithme test suivant avec des mots de votre choix. Départ ↓ Indice P : c’est une consonne entre deux unités (deux voyelles, ou avant L ou R).



Oui





Non

La consonne suit un circonflexe ou certaines voyelles de plusieurs lettres.





 Ne double



(plutôt) pas

Oui

↓ Non





Non

Indice L : d’autres mots se prononcent de la même façon.

↑ C’est un mot-enfant (F). ↓



Oui

Non







 Double probablement

Double

Indices O et U : un , ou , surtout ouvert, précède la consonne à doubler, qui est LSN TRM FPC.







Non

Oui

Oui







C’est un suffixe diminutif.



Indice F : le mot est féminin.

Je gère les consonnes doubles avec la méthode « plouff » 153

Ce que j’ai compris :

Ce que je dois revoir :

154 Point 9

Point 10

JE COMPRENDS LA LOGIQUE GÉNÉRALE DE L’ORTHOGRAPHE Cette dernière partie vient mettre en ordre tout ce que les précédentes vous ont appris. Car il y a de l’ordre dans l’orthographe, une organisation. L’orthographe n’est pas un amas de faits éparpillés de façon anarchique, mais une organisation logique qui se résume en quatre principes.

J’identifie les mots pour pouvoir les accorder

Connaitre le fonctionnement de l’orthographe en facilite la pratique : cela vous aidera à mieux mémoriser ou prédire l’orthographe d’un mot, et à mieux vous relire. Acceptez seulement d’abord de tâtonner un peu.

Exercice 70 ☐ Écrivez 80. Pas d’inquiétude, c’est un mot compliqué à orthographier pour tout le monde, mais il est intéressant ici parce que son écriture fait appel aux quatre principes sur lesquels repose l’orthographe. La suite vous permettra de comprendre et mémoriser facilement son orthographe. .............................................................................................................................

Exercice 71

☐  Réfléchissez maintenant à comment l’on procède pour écrire « vingts » dans « quatre-vingts ». D’abord, je .................................................................................................... ............................................................................................................................. ............................................................................................................................. Ensuite, je ...................................................................................................... ............................................................................................................................. .............................................................................................................................

LES 4 TYPES D’UNITÉS • Que fait-on quand on orthographie un mot ? • Principe no 1 : pour orthographier un mot, j’écris ce que j’entends (point no 8).

› Ex. : et notent des sons.

158 Point 10

• Principe no 2 : il faut parfois que j’ajoute des lettres muettes qui sont des traces du passé - qui renvoient à l’étymologie des mots ou à l’histoire de la langue (point n° 7).

› Ex. : est un reste du mot latin viginti.

• Principe no  3 : j’ajoute aussi des unités qui véhiculent du sens, qui donnent des informations sur le sens des mots et des phrases : marques de travail (point n° 3), de famille et de bande (point no 9) ; indique le pluriel ; précise le sens du mot ›« vingt »  Ex. : en le reliant à « vingtaine ».

Les nombres ne prennent pas de pluriel, sauf 80, 200, 300, 400, 500, 600, 700, 800 et 900.   Cela s’explique par le fait que, dans ces cas précis, « vingt » et « cent » sont multipliés.

› Ex. : 80, c’est 4 x 20.

Ce n’est plus le cas s’ils sont suivis d’un autre nombre :

82, ce n’est plus 4 x 20 ; 80 000, ce n’est pas non plus ›4 x 20,  Ex. : mais 4 x 20 000.

  «  Quatre-vingts  » et «  cent  » ne varient pas en nombre s’ils donnent un classement, car ils signifient alors quatre-vingtième et centième.

›quatre-vingtième).  Ex. : les années,

la salle ou la page quatre-vingt (la

  Tentez la liaison avec le nom «  ans  » : on entend bien le du pluriel dans « 80 ans », pas dans « 20 ans ». Des sites Internet permettent par ailleurs de vérifier l’orthographe des nombres. • Principe no 4 : enfin, par l’orthographe, je distingue des mots de même prononciation, mais de sens différent : des homophones.

› Ex. : l’ensemble -gt- distingue « vingt » de « vin ».

Je comprends la logique générale de l’orthographe 159

• Remarques essentielles Pour orthographier un mot, je commence par noter les sons du mot. Pour ce faire, je n’utilise pas que des lettres seules, mais aussi des groupes de lettres, par exemple . Le mot « vingts » dans « quatre-vingts » comprend ainsi cinq unités orthographiques (, , , , ).   Tout ne s’entend pas (ex. : dans « vingt »). Orthographier, c’est noter des unités qui transcrivent des sons mais aussi des unités muettes. L’orthographe est donc organisée, autour de quatre grands principes de formation des mots, et les unités des mots (lettres ou groupes de lettres) ont un rôle : une explication. Finalement, orthographier, c’est comme enfiler des perles (avec sérieux), en suivant des principes d’enfilage. Nous enfilons sur une chaine écrite des unités qui jouent chacune un rôle, par exemple , , , ,  : cinq unités écrites, comme cinq perles ayant chacune sa couleur. 1.

Des unités de transcription des sons.

2.

Des unités du passé : étymologiques ou historiques.

3. 4.

› Ex. : et dans « quatre-vingts ».

› Ex. : dans « quatre-vingts ». Des unités de sens. › Ex. : et dans « quatre-vingts ».

Ces unités peuvent servir à distinguer des mots.

› Ex. : et dans « quatre-vingts ».

• Une même unité peut jouer plusieurs rôles Comprenez pour finir qu’une même unité peut jouer plusieurs rôles, donc relever de plusieurs principes. 160 Point 10

• Elle peut relever de plusieurs principes en même temps. C’est le cas de dans « quatre-vingts » puisque c’est une lettre étymologique qui participe à distinguer des . L’unité joue ainsi plusieurs rôles en même temps : mots (mélange de rouge et de blanc). • Une unité peut aussi avoir plusieurs rôles d’un mot à l’autre. La lettre indique le pluriel dans « quatre-vingts », mais dans « silence », elle transcrit le son [s] et, dans « temps », elle est étymologique (« temps » vient du latin tempus). L’unité joue ainsi plusieurs rôles d’un mot à l’autre : .   L’erreur serait donc de prendre tous les pour une marque du pluriel ou de mettre un dès qu’il y a pluralité, par exemple sur un verbe en P6 (point no 2).

Exercice 72 ☐ Voulez-vous maintenant essayer d’enfiler des perles ? Identifiez alors le nombre et le rôle des unités dans les mots suivants : petite, port, trop. Ex. : petit : 5 unités, dont 4 qui transcrivent des sons (

, , , ) + 1 qui véhicule du sens en reliant le mot à son féminin « petite » ().

  Pour identifier les unités orthographiques et leur(s) rôle(s), la question à se poser est la suivante. Dans tel mot, quelle lettre ou quel groupe de lettres :  ; • transcrit un son  ; • est purement étymologique ou historique • véhicule du sens, donne des informations sur le sens des mots et des phrases (en établissant un lien avec d’autres Je comprends la logique générale de l’orthographe 161

mots du dictionnaire ou en donnant des informations de  ; genre, nombre, personne et temps) . • distingue des homophones

LA DÉCOMPOSITION DES MOTS EN UNITÉS Maintenant qu’ont été abordés les principes organisateurs de l’orthographe, voyons en quoi leur connaissance sert pour orthographier. Attention, il ne s’agit pas avec cette méthode de fragmenter tous les mots du français un à un. Il s’agit pour vous de connaitre suffisamment ces quatre principes de fonctionnement pour pouvoir vousmême décomposer n’importe quel mot quand celui-ci vous pose un problème. Car cette démarche permet d’abord la grande majorité du temps de trouver la graphie la plus probable, sinon de la mémoriser facilement. • Revenons sur l’exemple du mot « vingt » pour observer en quoi la capacité de fragmenter les mots en unités permet de mieux comprendre pour mieux mémoriser leur orthographe : l’orthographe de « vingt » est effectivement compréhensible donc mieux mémorisable une fois analysée en lien avec son étymologie et le mot « vingtaine ». De même, l’orthographe de « vain » devient évidente quand le -a- dans est isolé et analysé en lien avec celui du mot « vanité », et alors que le -i- de dans « vin » s’analyse en lien avec celui de « vinicole » (point no 7). • La connaissance des principes orthographiques permet également de prédire l’orthographe des mots, parce qu’elle permet d’identifier les questions à se poser. Pour écrire un mot, je me demanderai si la transcription des sons est la bonne, si je dois ajouter des unités 162 Point 10

muettes du passé ou des unités de sens, et s’il existe des homophones. Maitriser l’orthographe, ce n’est pas tout savoir de l’orthographe ; c’est surtout se poser les bonnes questions.

 L’essentiel à retenir Pour écrire, corriger ou mémoriser un mot, si celui-­ ci me pose un problème, je me pose les questions suivantes : 1) Quels sont les sons et quelle unité les transcrit ; 2) Y a-t-il des unités muettes à ajouter : purement étymologiques ou historiques ; 3) Y a-t-il des unités à ajouter qui servent le sens, en établissant un lien avec d’autres mots du dictionnaire ou en donnant des informations de genre, nombre, personne et temps ; 4) Existe-t-il des homophones et quelle unité les distingue ?

La connaissance du fonctionnement orthographique permet enfin de se construire une grille de relecture efficace, sur le modèle de la grille suivante, qui liste les grands domaines de vigilance précédemment étudiés.

Je comprends la logique générale de l’orthographe 163

Lors de la relecture

Codage

Je vérifie les unités de transcription que j’ai choisies pour noter les sons. Je me méfie de certains sons en particulier : an, o, e(u).

T

Je me demande s’il existe des mots concurrents à celui que je veux écrire : des homophones.

H

Je vérifie les lettres historiques et étymologiques, notamment les consonnes doubles. Pour cela, j’utilise la méthode « plouff » ou le dictionnaire.

É

Je les marques de famille ↓ vérifie si les marques de bande ↓ j’ai bien les marques de travail → ajouté les a. Marques d’accord (non verbales : sur les unités noms, pronoms, adjectifs et participes) de Marques du nombre pluriel s, x sens, à savoir : Marque du genre féminin e

S

- plur. - fém.

b. Marques de conjugaison (verbales) ; Marques du temps ou infixe

a, ai, i, r

- tps

Marques de personne

s, t, x, e, ons, ez, nt (P6)

- pers.

Vous avez là la liste complète des types d’unités orthographiques que vous pouvez rencontrer en français.  La relecture, c’est ma tasse de THÉS !

164 Point 10

 L’essentiel à retenir Pour me relire, je peux utiliser une grille de relecture, et je procède comme suit. 1. Je reviens sur les mots qui m’ont posé un problème en cours d’écriture et que j’ai soulignés en attendant pour ne pas me focaliser dessus. 2. Je me pose les quatre bonnes questions. 3. Si je n’arrive pas à lever mes doutes, j’utilise des ressources et outils adaptés (une liste en est fournie à la fin de l’ouvrage, en annexe), ou bien je change de mot/de tournure. Ex. : La lettre qu’il a rédigée. → Le courrier qu’il a rédigé. 4. Si je me concentre trop sur le contenu du texte au détriment de l’orthographe, je me relis en sens inverse, c’est-à-dire à partir du bas du texte, de la droite du mot. Ex. : La lettre qu’il a rédigée. → en commençant par le de « rédigée ».

Je comprends la logique générale de l’orthographe 165

Exercice 73 Revenons pour finir sur les différents rôles de et , parce que ces unités sont les plus fréquentes et sur tous les fronts à la fois. Vous l’aurez compris : il est crucial de ne pas restreindre une unité à un rôle unique, mais bien de distinguer les différents rôles que chaque unité peut prendre. Observez ainsi les différents rôles de dans la phrase suivante :« Guère le temps de me diriger vers la machine à café pour papoter avec un ami que le Français rasé arrive, en étalant sa science, avec quatre collègues. Anxieux, je poursuis à la hâte mon chemin ; à tel point que je heurte sa mallette de travail. » Rôles

T

salarié, science (son [s]), rasé (son [z])

assurer la transcription d’un son

H distinguer des homophones

vers/vert, sa/ça

É

renvoyer à l’étymologie ou l’histoire

temps (de tempus)

S

transcrire du sens par une marque de famille ↓ Français / Française transcrire du sens par une marque de bande ↓ vers / alors, Français / Polonais transcrire du sens par une marque de travail→ - marque d’accord - marque de conjugaison

166 Point 10

les collègues (pluriel) je finis (P1)

Exercice 74

☐ Maintenant, dans la colonne , classez les mots du texte suivant selon le rôle du souligné. Dans les corrections, vous obtiendrez ainsi un tableau récapitulatif des rôles des unités complexes et : « Je rêve que je suis dans une olivaie en veste blanche et que je chante. « Do, ré, mi, fa, sol, la, si, do ». Au loin, j’aperçois soudain une amie agitant un mouchoir de soie. Un trophée apparait. Si je veux le gagner, il faut que j’aie le courage de combattre à cheval un beau et fort rival amoureux. ». Rôles

T

sa, science (son [s]), rasé (son [z])

assurer la transcription d’un son

H distinguer des homophones

vers/vert, sa/ça

É

renvoyer à l’étymologie ou l’histoire temps (de tempus)

S

transcrire du sens par une marque de Français / Française famille ↓ transcrire du sens par une marque de bande ↓

vers/alors, Français / Polonais

transcrire du sens par une marque d’accord→

les collègues (pluriel)

transcrire du sens par une marque de conjugaison →

je finis (P1)

Je comprends la logique générale de l’orthographe 167

Ce que j’ai compris :

Ce que je dois revoir :

168 Point 10

Le mystère du code est levé en grande partie ; désormais, vous êtes en mesure de concevoir sur quelle formidable organisation repose l’orthographe pour répondre aux besoins de la communication et de la création linguistique. Vous savez décomposer les mots en unités, vous poser les bonnes questions et mettre en place des stratégies d’analyse pour y répondre : • analyse des relations entre les mots (horizontales ou verticales) ; • analyse du mot lui-même (pour orthographier les consonnes doubles par exemple). Pour cela, l’ouvrage vous a également fourni des manuels ou sites de référence. Vous retrouverez ici ou ailleurs les informations nécessaires pour écrire ou faire écrire sans fautes, avant que la mise en œuvre en production des connaissances maintenant acquises ne se fasse automatiquement.

Je comprends la logique générale de l’orthographe 169

Corrigés Exercice 1

des exercices

20 : vin / vain / vint / ving / vingt ? 80 dossiers : quatre-vingt / quatre-vingts ? 20 dossiers : vingt / vingts ? Les amis ---. : rentrais / rentrait / rentraient ? Les amis trop --- rentraient. : fatigué / fatigués ? Les amis de ma sœur ---. : rentrait / rentraient ? Les papiers du couloir --- marron. : était / étaient ? Le papier des couloirs --- marron. : était / étaient ? Nous, on est ---. : fort / forts ? --- amie ! : Quel / Quelle ? --- bavard, il est sérieux. : Quoique / Quoi que ? Il --- dit de prendre ma pause. : m’a / ma ? Alec --- retourne. : se / ce ? Il a attrapé --- chaise. : sa / ça ? Alec a besoin de --- dossier. : se / ce ? Il faut choisir, c’est le travail --- les loisirs. : ou / où ? Je ne sais pas --- je l’ai rangé. : ou / où ? La directrice --- félicité. : la ou l’a ? Ils sont tous des frères et sœurs ---. : ainées / ainés ? Tout le monde ---. : gagne ou gagnent ? Tout le monde --- gagné. : a / ont ? L’équipe ---. : gagne / gagnent ? Ils sont ---. : loin / loins ? Prends tes stylos ! Les --- ? : bleu / bleus ? Les yeux ---. : bleu / bleus ? Les yeux ---. : marron / marrons ? Les yeux ---. : bleu foncé / bleus foncés / bleus foncé ? Il ne --- pas. : travaillait / travaillé / travailler ? Un poulet a --- le ver. : mangé / manger ?

170

Il reste du poulet à ---. : mangé / manger ? Il faut que --- ce poste ! : j’ai / j’aie ? Il faut que je le ---. : bois / boive ? Il --- le mur. : peind / peint ? Des difficultés, j’en ai --- ! : subi / subies ? Les dossiers ---. : donné / donnés ? Les fiches sont ---. : donné / donnés / donnée / données ? Ils ont ---. : donné / donnés ? Ils ont --- des exercices. : donné / donnés ? Les exercices qu’ils ont ---. : donné / donnés ? Ils leur ont ---. : donné / donnés ? Elle s’est ---. : lavé / lavée ? Elle s’est --- les pieds. : lavé / lavée / lavés ? Les pieds qu’elle s’est ---. : lavé / lavée / lavés ? Il --- pense pas souvent. : ni / n’y ? Nous --- irons pas. : ni / n’y ? La --- s’est envolée. : libelule / libellule ? C’est --- moi. : malgré / malgrés ? Ils sont --- nous. : parmi / parmis ? Il est --- de continuer. : vin / vint / vingt / vein / vain ? Il l’a ---. : pri / pris / prie. Quel est le --- de cette marchandise ? : cou / coup / cout ? L’Irlandais et le ---. : Polonè / Polonai / Polonaie / Polonais ? C’est sa ---. : sugestion / suggestion ? C’est --- ! : suréaliste / surréaliste ? Une quantité ---. : inombrable / innombrable ? Le --- est un principe politique. : nationalisme / nationnalisme ? Il a réagi ---. : violement / violemment ? Il réagit ---. : étrangement / étrangemment ? C’est une ---. : reinette / reinnette ? Je --- une orange. : pèle / pelle ? Les gouttes ---. : ruissellent / ruissèlent ? Elle a eu une ---. : césariène /césarienne ? Il utilise du ---. : benzène / benzenne ? Corrigés des exercices 171

Quelle --- ! : sote / sotte ? Il se --- avec le temps. : bonifie / bonnifie. C’est de la --- ! : difamation / diffamation ?

Exercice 3 Voici un exemple de réponse parmi plusieurs. Trois

collègues

motivés

Des

soutiens

enthousiastes apportent

Nos

frères

Quelques animateurs

rangent

encore. énormément.

ainés

viennent

ensemble.

sportifs

jouent

demain.

Exercice 5 « L’étonnement, la stupéfaction seront probablement l’état habituel de votre esprit. […] À partir de ce jour, vous entrez dans un nouvel élément, vous verrez ce que n’a vu encore aucun homme. »

Exercice 6 « L’étonnement, la stupéfaction seront probablement l’état habituel de votre esprit. […] À partir de ce jour, vous entrez dans un nouvel élément, vous verrez ce que n’a vu encore aucun homme. »

Exercice 7 Le comédien a une voix assurée. Le cheval à la robe noire. Des pommes de terre sautées. Qu’est-ce qui est assurée ? → la voix. Qu’est-ce qui est noire ? → la robe. Qu’est-ce qui sont sautées ? → les pommes (point n° 5 : la brique du donneur d’accord va sur la brique du mot « pomme » ; c’est avec ce mot que l’adjectif est associé).

Exercice 8 Le mot « il » fait référence à un pauvre honteux ; « l’ » à sa main.

› Ex. : Il l’a tirée. → Un pauvre honteux a tiré sa main. 172

Exercice 9 1. La tablette tactile est neuve. 2. Il commande une tablette tactile. 3. Il commande une tablette à Cassandre. 4. C’est la tablette de Cassandre. 5. La tablette de Cassandre est neuve. La tablette d’Alec aussi. 6. Oui, elle est neuve. 7. Chaque salarié recevra une prime. 8. Quelle décision faut-il prendre ? 9. Qu’elle fonctionne est une aubaine.

Exercice 10 1. Cassandre travaille en chantant, Alec le fait en dansant. 2. La tâche n’est pas simple ; il le sait. 3. J’ai un bureau et un ordinateur dont je dispose. 4. Courageux, il l’est, mais ça ne suffit pas. 5. Cassandre, je vous appelle demain. 6. Plusieurs candidats se sont présentés ce matin. Nous leur avons donné un questionnaire. Plusieurs l’ont rempli. 7. Après son footing du midi, Alec se lave et mange (lave lui).

Exercice 11 Le mot « se » va de pair avec « sa », « son » ou « ses » (comme « me » va de pair avec « mon », et « te » avec « ton ») : a un rapport avec la personne (comme et ).

Exercice 12 Dans tous les cas, sert à indiquer quelque chose.

Exercice 13 1. Il m’écrit. Je le connais. Je lui réponds. 2. Ils m’écrivent. Je les connais. Je leur réponds. Je ne réponds qu’à eux.

Exercice 14 La phrase « Adam part pour Anvers avec deux cents sous » est un bon procédé mnémotechnique pour se souvenir des prépositions, mais elle peut semer la confusion concernant l’orthographe de celles-ci.

›« A(dam)/à ».  Ex. : entre

« par/part », « de/deux », « cent/sans »,

Corrigés des exercices 173

Exercice 15 Il y pense souvent. → Il pense souvent à ça. Y allez-vous ? → Allez-vous à cet endroit ?

Exercice 16 « Il n’y pense pas souvent » ; « N’y allez-vous pas ? ».

Exercice 17 De nouveau, la phrase « Mais où est donc Ornicar ? » est un bon procédé mnémotechnique pour se souvenir des conjonctions, mais elle peut semer la confusion concernant l’orthographe de celles-ci.

› Ex. : entre « où/ou » et « et/est ».

Exercice 19 1. Qu’en penses-tu (que … de) ? Ce que j’en pense ? Je me demande quand (où) il travaillera. Quant à (en ce qui concerne) toi, occupe-toi de ce dossier. 2. Il m’a (me) dit de prendre ma (une) pause. 3. Ils m’ont (l’ont) félicité pour mon (son) travail. 4. Va dans (derrière) le bureau d’en (de en) face. 5. On le dit sans (pour) s’en (t’en) convaincre. 6. Le métro a cent (dix) ans, ça se sent (voit). 7. La (notre) directrice l’a (l’avait) félicité pour ce projet-là (ci). 8. Je ne veux pas de l’un, ni (pas) de l’autre ; n’y (ne) compte pas (dessus). 9. Avoir (obtenir) cette place n’a à voir (de rapport) qu’avec la chance. 10. Il a contraint l’auteur de l’affaire (histoire) à faire (de donner) des excuses. 11. J’applaudis de (avec) mes deux (trois) mains si le travail est rendu demain (aujourd’hui). 12. Mon costume est (était) noir et (puis) gris, mais (or) mes (ses) chaussures sont marron.

Exercice 20 L’orthographe (ne) participe (pas) de la vie sociale. (Bernard Pivot) Un optimiste (n’) est (pas) un homme qui (n’) épouse (pas) sa secrétaire en (ne) s’imaginant (pas) qu’il (ne) pourra (pas) continuer à lui faire des réflexions sur sa mauvaise orthographe. (Tristan Bernard)

174

Exercice 21 « L’homme est né libre, et partout il est dans les fers. Tel se croit le maître des autres qui ne laisse pas d’être plus esclave qu’eux. Comment ce changement s’est-il fait ? Je l’ignore. Qu’est-ce qui peut le rendre légitime ? Je crois pouvoir résoudre cette question. Si je ne considérais que la force, et l’effet qui en dérive, je dirais : tant qu’un peuple est contraint d’obéir et qu’il obéit, il fait bien ; sitôt qu’il peut secouer le joug et qu’il le secoue, il fait encore mieux ; car, recouvrant sa liberté par le même droit qui la lui a ravie, ou il est fondé à la reprendre, ou l’on ne l’était point à la lui ôter. Mais l’ordre social est un droit sacré qui sert de base à tous les autres. Cependant ce droit ne vient point de la nature ; il est donc fondé sur des conventions. Il s’agit de savoir quelles sont ces conventions. Avant d’en venir là, je dois établir ce que je viens d’avancer. »

Exercice 22 Marie Curie est

Classe

une

scientifique

douée.

Alec

occupait la

salle

verte.

Cassandre

veut

stylos

rouges.

des

Nom propre Verbe J’ Nous

ai posé prendrons Ils veulent Classe Pronom Verbe

les un

Déterminant Nom commun dossiers déjeuner

sur à

le la

bureau cafétéria le document dans une heure Dét. Nom com. Prép. Dét. Nom com. peut

Adjectif peut-être. probablement. donc. Adverbe

L’

escalier

sous

la

salle

grincer fort.

Mes

tableaux

sur

les

budgets seront finis

demain.

Plusieurs

personnes dans le

service sont

allées

en bas.

Classe Déterminant Nom com. Prép. Dét. Nom com. Verbe Verbe

Adverbe

Corrigés des exercices 175

Exercice 23 Nom commun ☐

☐ Nom

Adjectif ☐

☐ Déterminant

Sujet ☐

☐ Adjectif

Nom propre ☐

☐ Pronom

Verbe ☐

☐ Verbe

Déterminant « tous les » ☐

☐ Sujet

Exercice 24 Marque de conjugaison Marque d’accord Je te suis.





Je te dois des excuses.





Je te dois des excuses.





J’aime tes doigts.





Elles se retirent dans un couvent.





Les poules couvent.





Les clients crient.





Exercice 25 Les amis rentraient. → le déterminant « les » s’associe avec le nom « amis ». Les amis rentraient. → le verbe « rentraient » s’associe avec le noyau du sujet « amis ». Les amis fatigués rentraient. → l’adjectif « fatigués » s’associe avec le nom « amis ». Les amis trop fatigués rentraient. → l’adjectif « fatigués » s’associe avec le nom « amis ». Les amis de ma sœur rentraient. → le verbe « rentraient » s’associe avec le noyau du sujet « amis ». Les amis de ma sœur, fatigués, rentraient. → l’adjectif « fatigués » s’associe avec le nom « amis ». Les copains de ma sœur, fatiguée, rentraient. → l’adjectif « fatiguée » s’associe avec le nom « sœur ». 176

Le papier du couloir était vert. → le verbe « était » s’associe avec le noyau du sujet « papier ». Les papiers des couloirs étaient verts. → le verbe « étaient » s’associe avec le noyau du sujet « papiers ». On est forts. → le verbe « est » s’associe avec le sujet « on ». On est forts. → l’adjectif « forts » s’associe avec le pronom « on ». On est forts. → le mot « on » s’associe avec le verbe « est » et l’adjectif « forts ».

Exercice 26 des costumes noirs ; des maillots de la couleur de l’orange (le fruit) ; des lacs verdâtres ; des gilets d’un jaune paille ; des mers d’un bleu-vert ; des verts pâles ; des robes de la couleur de la pivoine (la fleur) ; des robes d’un rose bonbon ; des cheveux blonds ; des yeux de la couleur de l’émeraude (la pierre) ; des yeux châtains ; des yeux d’un gris-bleu ; des pulls d’un vert pâle ; des joues écarlates (FIRME VP) ; des couvertures de la couleur de la lie de vin (le dépôt).

Exercice 28

On observe pour ces quatre temps 7 bases différentes du verbe « vouloir » : vouloi-, veu-, voul-, veul-, voulu-, voulû-, voud-.

Exercice 29 il grond/ait, tu bondiss/ais, vous trouve/rez, tu peu/x, nous cour/ons, nous pouv/ons, nous cour/rons.

Exercice 30 Le subjonctif et le présent partagent les marques de personne de la série en -e. Le conditionnel partage avec le futur l’infixe -r-. Le passé simple et le futur ont les mêmes finales pour une partie des verbes (-ai, -as, -ai) ; pour ces verbes, ils partagent notamment l’absence de marque de personne à la P1 et P3.

Exercice 31 Frémir, voir, interdire, interrompre, aimer, vendre, vaincre, mettre, vouloir, grossir, boire, rire, travailler, convaincre, battre, valoir, ouvrir.

Corrigés des exercices 177

Exercice 32 La base des verbes suivants est en couleur : frémir, voir, interdire, interrompre, aimer, vendre, vaincre, mettre, vouloir, grossir, boire, rire, travailler, convaincre, battre, valoir, ouvrir.

Exercice 33 Je frémis, je vois, j’interdis, j’aime, je grossis, je bois, je ris, j’accrois, je travaille, j’ouvre.

Exercice 34 Il y a peu de verbes en -pre, -cre et -ttre. Exemples pour -pre : « rompre » et mots de même famille (interrompre, corrompre…) ; pour -cre : « vaincre » et mots de même famille (convaincre…) ; pour -ttre : « mettre », « battre » et mots de même famille (débattre…).

Exercice 35 J’interromps/il interrompt ; je vends/il vend ; je vaincs/il vainc ; je mets/il met ; je crains/il craint ; je résous/il résout ; je veux/il veut ; je convaincs/il convainc ; je bats/il bat ; je vaux/il vaut.

Exercice 36 Verbes réguliers

Verbes E

Pouvoir, vouloir, valoir...

-pre

-dre, -cre, -ttre (hors -indre, -soudre)

rougir

penser

vouloir

corrompre

tendre

paraitre

cueillir

admettre

sourire ceindre devoir

Exercice 37 Je rougis/il rougit ; je parais/il parait ; je pense/il pense ; je corromps/ il corrompt ; je souris/il sourit ; je tends/il tendØ (verbe en -dre : l’unité -d- fait partie de la base, on la retrouve à la P4 « nous tendons ») ; je dois/ il doit ; je veux/il veut ; je cueille/il cueille ; j’admets/il admet ; je ceins/ il ceint (verbe en -indre). 178

Exercice 38 Qu’ils prennent. ← Ils prennent.

Que nous criions. ← Nous crions.

Que tu finisses. ← Ils finissent.

Que vous croyiez. ← Nous croyons.

Que je croie.

← Ils croient.

Qu’il voie.

← Ils voient.

Que tu boives.

← Ils boivent.

Que je vienne.

← Ils viennent.

Exercice 39 Présent Prendre Venir Finir Croire Crier Savoir

Nous prenons Nous venons Nous finissons Nous croyons Nous crions Nous savons

Imparfait

Je prenais Tu venais Il finissait Nous croyions Vous criiez Ils avaient

Exercice 40

Si la sardine avait des ailes, (imparfait) Si Gaston s’appelait Gisèle, (imparfait) Si l’on pleurait lorsqu’on rit, (imparfait) Si le pape habitait Paris, (imparfait) Si l’on mourait avant de naître, (imparfait) Si la porte était la fenêtre, (imparfait) Si l’agneau dévorait le loup, (imparfait) Si les Normands parlaient zoulou, (imparfait) Si la mer Noire était la Manche, (imparfait) Et la mer Rouge la mer Blanche, Si le monde était à l’envers, (imparfait) Je marcherais les pieds en l’air, (conditionnel) Le jour je garderais la chambre, (conditionnel) J’irais à la plage en décembre, (conditionnel) Deux et un ne feraient plus trois… (conditionnel) Quel ennui ce monde à l’endroit !

Corrigés des exercices 179

Exercice 41 Les verbes sont classables sur la base de leur finale (en , , , ) : il aima, il travailla, il chanta, il parla, il bavarda ; il finit, il vit, il rit, il rougit, il obéit ; il courut, il lut, il but, il vécut, il dut ; il vint, il tint, il intervint, il retint, il obtint.

Exercice 42 Base

+ Marque de personne

fini-

-t

couru-

-t

vin-

-t

Exercice 43 Base

+ Marque de personne

aima-

Ø

Exercice 44 Base + Marque de personne

180

Base

+ Marque de personne

P1

fini

s

P1

aimai

Ø

P2

fini

s

P2

aima

s

P3

fini

t

P3

aima

Ø

P4

finî

mes

P4

aimâ

mes

P5

finî

tes

P5

aimâ

tes

P6

fini

rent

P6

aimè

rent

Exercice 46 Base

+ Terminaison Marque de genre et/ou de nombre

guér-i

Ø

débouch-é

Ø

mang-é

-es

part-i

-e

ven-u

Ø

fin-i

-s

Exercice 47 « Il a fini. » (avoir + finir) « Il avait travaillé. » (avoir + travailler) « Elle avait connu. » (avoir + connaitre) « Elle a aimé. » (avoir + aimer) « Elle a bien voulu. » (avoir + vouloir) « Il a branché. » (avoir + brancher) « La tablette qu’il a branchée. » (avoir + brancher) « Une fois branchée, la tablette s’est allumée. » (brancher / s’être + allumer) « Elle est finie. » (être + finir) « A-t-il mangé ? » (avoir + manger) « Il est ouvert. » (être + ouvrir) « Il est allé au marché. » (être + aller ; phrase n’est pas un verbe.)

« marché » dans cette

« Il a dit : “Un café s’il vous plait !” » (avoir + dire. « plait » est le verbe « plaire » conjugué avec « il » et non un participe passé ; son participe passé est « plu ».) « Il a beau chercher la vérité, il est perdu. » (être + perdre ;  « chercher » est à l’infinitif.) « Il est âgé, mais il est motivé. » (être + motiver.  « âgé » est un adjectif, le verbe « âger » n’existe pas.)

Corrigés des exercices 181

Exercice 48 1. Le monde a tué la lenteur, il ne sait plus où il l’a enterrée. 2. Il n’y a que deux espèces d’êtres humains : ceux qui ont tué et ceux qui n’ont pas tué. 3. On est volé à la Bourse comme on est tué à la guerre, par des gens qu’on ne voit pas. 4. On peut tuer avec des mots ! 5. L’amant a le devoir de se laisser tuer s’il tient à montrer qu’il sait vivre. (Le verbe « avoir » dans cette phrase n’est pas auxiliaire : il n’aide pas à la formation de « tuer ».) 6. Tu seras un vrai chasseur, quand tu auras tué une oie, un héron et un courlis. 7. Ils peuvent me tuer mais ils ne me feront jamais taire. 8. Un médecin n’est un vrai médecin qu’après avoir tué un ou deux malades. 9. Tu as tué, tu seras tué […]. 10. Un mort n’a pas besoin d’être tué deux fois. 11. L’excès a plus tué de gens que la disette. 12. États-Unis : un homme tué par un coq. 13. Les vieillards, il faudrait les tuer jeunes. 14. Qui était cet homme ? Et pourquoi voulait-il me tuer ? 15. Tuer un homme, ce n’est pas défendre une doctrine, c’est tuer un homme. 16. L’aigle a été tué par une flèche faite de ses propres plumes.

Exercice 51

Titulaire d’un contrat d’assurance avec votre entreprise, répertorié sous le numéro X, (sans auxiliaire : qu’est-ce qui est répertorié ? → un contrat = masculin singulier) je vous écris ce courrier afin de vous informer d’un sinistre qui s’est déroulé à mon domicile. (se + dérouler : qui a déroulé lui ? = masculin singulier) Ma maison a été (avoir été : a été quoi ? → Ø) Ma maison a été cambriolée. (être cambriolée : qu’est-ce qui est cambriolé ? → ma maison = féminin singulier)

182

La porte était cassée (être cassé : qu’est-ce qui est cassé ? → la porte = féminin singulier) le voleur a arraché le verrou. (avoir arraché : a arraché quoi ? → le verrou = masculin singulier) Il a tout fouillé (avoir fouillé : a fouillé quoi ? → tout = masculin singulier) jusqu’à ma boite à bijoux, cachée dans un coffre. (sans auxiliaire : qu’est-ce qui est caché → ma boite à bijoux = féminin singulier) Il l’a percée. (avoir percé : a percé quoi ? → « l’ », qui correspond à « ma boite à bijoux », donneur situé avant le participe = féminin singulier) Quant aux bijoux, il les a tous emportés. (avoir emporté : a emporté quoi ? → « les », qui correspond à « les bijoux », donneur placé avant le participe = masculin pluriel) Beaucoup ont appartenu à ma famille. (avoir appartenu : ont appartenu à qui ? → Ø) Ma fille est très choquée (être choqué ? : qui est-ce qui est choqué ? → ma fille = féminin singulier) Elle s’est retrouvée face à lui (se retrouver : elle a retrouvé elle = féminin singulier) et s’est coupé la main en tentant de l’arrêter. (se couper : elle a coupé la main à elle. Elle a coupé quoi ? → « la main », donneur placé après le participe = pas d’accord) Elle a dû demander un arrêt de travail. (avoir dû : elle a dû quoi ? → Ø) Ci-joint la liste (exception = pas d’accord) des biens volés ou détériorés. (sans auxiliaire : qu’est-ce qui est volé/détérioré → les biens = masculin pluriel) Vous trouverez aussi les détails dans le procès-verbal établi par la gendarmerie. (sans auxiliaire : qu’est-ce qui est établi → le procès-verbal = masculin singulier) Dans l’attente d’être contactée par votre expert, je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes sentiments distingués. (sans auxiliaire → qu’est-ce qui est distingué ? → les sentiments = masculin pluriel).

Corrigés des exercices 183

Exercice 52

Notre

service

Nous

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184

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excuses.

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acceptées.

Exercice 53 sang/sanguin, mort/morte, pin/pinède, pain/panetière, urbain/ urbanisme, verglas/verglacé, compris/comprise, cout/couter, fin/fine, rein/rénal, artisan/artisane, genre/générique, parfum/parfumerie, peint/peinte/peigne.

Exercice 55 Famille : dentaire, dental, denté, dentelaire, dentelé, dentelure, denticule, dentier, dentifrice, dentiste, dentisterie, dentition, denture, édenté… ; Bande : dentier, abricotier, boulier, chalutier…

Exercice 56 assassin/at (assistanat) ; bi/lingue (bimensuel) ; brevet/able (critiquable) ; cartable ; chant/eur (vendeur) ; chên/aie (roseraie) ; construc/ tion (désertion) ; cour/ette (fillette) ; dé/coll/age (délavage) ; em/prisonn/ement (embrigadement) ; faibl/esse (justesse) ; herbi/vore (carnivore) ; histor/ique (coranique) ; il/lisible (illogique) ; in/attaqu/able (inavouable) ; inclus/ion (abrasion) ; lait/ier (chocolatier) ; lav/age (rinçage) ; natur/el (émotionnel) ; paper/asse (caillasse) ; préfér/ence (négligence) ; rati/cide (liberticide), retrouv/ailles (fiançailles) ; anti/ constitu/tionn/ell/ement (antiesclavage, abolition, industrielle, discernement).

Exercice 57 1. Méritocratie : de la même manière que l’aristocratie (aristo/cratie) est le pouvoir détenu par les aristocrates, la méritocratie (mérito/cratie) est un pouvoir détenu par ceux qui ont le mérite. 2. Giboyeux : de la même manière que « bou/eux » signifie « plein de boue », « giboyeux » (giboy/eux) signifie « plein de gibier ». 3. Innupte : de la même manière que « inapte » signifie « qui n’est pas apte », « innupte » signifie « qui n’est pas… mariée » (de « nuptial ») !

Exercice 58 Les mots « petit », « japonais », « trois », « voix » et « stupéfait » sont à rapprocher, parce qu’ils possèdent tous une marque muette de famille, qui fait le lien entre les mots de la même famille. Les autres unités muettes sont des marques d’accord ou de conjugaison (point no 2) : dans « tous » indique le nombre, dans « étions » la personne, comme dans « était ». Corrigés des exercices 185

Exercice 60 abcdefghijklmnopqrstuvwxyz

Exercice 64 inter-racial (qui se produit entre races différentes), in-nommé (qui n’a pas reçu de nom), im-mature (qui n’est pas mature), il-légitime (qui n’est pas légitime), ir-réversible (qui n’est pas réversible), en-neigé (en neige), s’em-bourgeoiser (se changer en bourgeois), sur-enchérir (enchérir sur une enchère), violem-ment (de manière violente).

Exercice 68 une flambe (indice U et P : l’unité double peu et sa position après une consonne ne le lui permet pas) ; affable (indice F : c’est une finale/ initiale avec une consonne double → aff) ; diffluent (indice F : c’est une finale/initiale avec une consonne double → diff) ; une empennelle (indices O et F : la consonne double indique l’ouverture de la voyelle qui précède, mais, surtout, c’est une finale féminine avec consonne double) ; élégamment (indice F : c’est une fausse double dans un mot-enfant tiré du mot-parent « élégant » → élégan-ment) ; une pâmoison (indice P : la position de la consonne après un accent circonflexe) ; une innervation (indice F : fausse double → in-nerf) ; un acétylène (indices F et P : c'est une finale masculine et, surtout, la position de après une lettre accentuée ne lui permet pas de doubler) ; un pampre (indice P) ; cadeautât (indice P) ; bellâtre (indice P) ; un fricot (indice P) ; ductile (indice P) ; datte (indice L : la consonne double limite le sens du mot à « datte » versus « date ») ; une solive (indice U). tosson toxxon (U) tenne tosste (P) tomm (P) toççon (U) ttosson (P) tôppe (P) tituun (U) tohhon (U) teausson (P) toffe tiiton (U) tosse toopon (U).

Exercice 70 Quatre-vingts

186

Exercice 72 Petite : 6 unités, dont 5 qui transcrivent un son (

, , , , ) + 1 qui véhicule du sens en indiquant le féminin ().

Port :

4 unités, dont 3 qui transcrivent un son (

, , ) + 1 qui véhicule du sens en établissant un lien avec « portuaire » et qui distingue le mot de « porc » (). Cette unité joue donc deux rôles : c’est un mélange de bleu et de blanc.

Trop :

4 unités, dont 3 qui transcrivent un son (, , ) + 1 muette, qu’on entend par contre avec la liaison (« trop occupé »). Elle distingue le mot de « trot » et c’est une lettre étymologique (le mot vient de « troupe »). Elle joue donc deux rôles : c’est un mélange de rouge et de blanc.

Corrigés des exercices 187

Exercice 74 Rôles T

H



assurer la salarié, science (son transcription [s]), rasé (son [z])

rêve/veste (son [ɛ]), et, ré (son [e]), cheval (son [ə]), beau (son [o]), amoureux (son [œ])

distinguer des vers/vert, sa/ça homophones

soie/soi

É

renvoyer à l'étymologie ou l'histoire

temps (de tempus)

trophée (de tropaeum)

S

famille

Français

beau/belle

bande

vers alors

olivaie

accord

les collègues (pluriel)

une amie (féminin)

conjugaison

je finis

je chante, que j’aie

travail

Les multiples rôles des unités orthographiques et , grands lieux de difficultés.

188

Je

– Annexe – me sers des outils disponibles

Voici une liste des ressources et outils utiles pour orthographier. • Les dictionnaires, papier ou en ligne : le Littré en ligne, pour l’étymologie des mots (point no 7), et le Larousse en ligne sont gratuits. Il existe aussi des applications pour smartphones. • Les manuels de grammaire, de conjugaison et autres ouvrages disponibles en librairie : par exemple, le Bescherelle ou le Grevisse ; l’ouvrage qui prépare au Certificat Voltaire (Claerebout, 2018) pour rechercher des points de difficulté en particulier ; les ouvrages d’orthographe en dessins (point n° 7) ; le guide complet de la nouvelle orthographe (Contant, 2009). • Les moteurs de recherche, pour la conjugaison des verbes par exemple1. • Les briques de jeu de construction (point no 6) et des brouillons (les experts eux-mêmes en font et se relisent systématiquement). • Les correcteurs informatiques permettent de détecter un certain nombre d’erreurs, soulignées en rouge, et de les corriger, en cliquant sur le mot. Ils sont une aide réelle mais présentent des limites. Le correcteur peut omettre des erreurs ou, à l’inverse, souligner des graphies correctes. Il faut donc parfois ignorer ses suggestions et continuer de 1.  https://la-conjugaison.nouvelobs.com ; https://leconjugueur.lefigaro.fr/ conjugaison ; www.projet-voltaire.fr/regles-orthographe ; www.orthodidacte.com

Annexe 189

s’interroger sur son orthographe en cours d’écriture et de relecture. • Des répertoires et fiches à réaliser par vous-même au fur et à mesure des difficultés orthographiques que vous rencontrez. Vous pouvez aussi noter les citations ou les mots des textes que vous aimez. • Une grille de relecture (point n° 10).

190

Mes notes personnelles

Annexe 191

Mes notes personnelles

achevé d’imprimer par Sepec