Cours D'economie Generale BTS Ii Iim [PDF]

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Zitiervorschau

Institut International de Management (IIM)

Cours d’Economie Générale

Préparé et présenté par :

Monsieur BOUDA Mahamadou, Economiste- Financier

Année académique 2018-2019

Chapitre 1 : Croissance et Développement économique La croissance économique diffère du développement, c’est pourquoi il s’avère nécessaire de définir clairement ces concepts avant d’analyser les indicateurs de leur mesure. 1.1 La croissance économique 1.1.1 Définition Dans son ouvrage ’’L’économie du 20ème siècle’’, 1961, l’économiste français François Perroux définit la croissance comme « l’augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues, chacune de ces périodes comprenant plusieurs cycles quasi-décennaux, d’un indicateur de dimension pour une nation, le produit global net en terme réel ». La croissance économique traduit donc la variation quantitative, durable, autoentretenue et non réversible de la production de biens et services. Elle peut être, aussi, définie comme étant l’augmentation soutenue, pendant une période longue, des grandeurs économiques (production, investissement, épargne, etc.). La croissance se distingue de l’expansion par la durée. L’expansion étant définie comme une phase ascendante du cycle économique caractérisée par l’augmentation du volume de la production et la demande pendant une courte ou moyenne durée. Elle se différencie aussi de la dépression qui est une phase du cycle économique caractérisée par une contraction cumulative de l’activité : baisse du volume de la production et de la demande, baisse des revenus réels et une montée du chômage. Pour mesurer la croissance économique d’un pays, les économistes utilisent généralement le produit intérieur brut (PIB). Le PIB désigne la valeur de l’ensemble des biens et services finals marchands et non marchands produits par un pays au cours d’une période donnée (généralement l’année). On utilise souvent la croissance du PIB par habitant comme indicateur de l’amélioration du niveau de vie (quantité de biens et services dont peut disposer un individu, un ménage ou un groupe social, en fonction de ses ressources). On distingue trois (03) approches de calcul du PIB : - Optique de la production PIB = ∑ VAB + TVA + DD avec ∑ VAB = Somme des valeurs ajoutées brutes ; TVA = Taxe sur la valeur ajoutée et DD = droits de douanes.

- Optique du revenu PIB = ∑ Revenus salariaux + EBE + T (Y, M) – Subventions d’exploitation avec EBE = Excédent brut d’exploitation et T (Y, M) = Impôt sur le revenu et les importations - Optique de la dépense

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PIB = Cf + I + G+ X – M avec Cf = Consommation finale ; I = Investissements (Variation des Stocks et Formation Brute du Capital Fixe) ; X = Exportations ; G = Dépenses de l’Etat et M = Importations Remarque : L’identité comptable entre le revenu, la production et la dépense d’un pays ouvert à l’extérieur est telle que : Ressources = Emplois Les ressources étant constituées de la production nationale (PIB)

et des

importations (M) Emplois étant l’utilisation qui en a été faite des ressources : Cf ; I ; G ; X. PIB + M = Cf + I + G + X 1.1.2 Facteurs de la croissance Par facteur de la croissance, on entend tout ce qui peut avoir un effet immédiat et quasi-mécanique sur la croissance. Les facteurs de la croissance agissent essentiellement sur l’offre (production) des biens et services. Traditionnellement, les principaux facteurs de croissance sont: - Le facteur travail (en quantité et en qualité) : la croissance est possible grâce à une augmentation de la quantité de travail disponible ou par une augmentation de la qualité du facteur travail utilisé; - Le facteur capital : la croissance se traduit par des Investissements qui viennent accroître ou améliorer le stock de capital technique disponible, ce qui permet une augmentation des quantités de biens et services produits ; - Le progrès technique : il accroît la productivité des facteurs de production utilisés. Près de la moitié de la croissance économique des pays développés serait le fait de ce progrès technique ; - Les ressources naturelles : elles peuvent influencer positivement ou négativement la croissance selon la manière dont elles sont utilisées. 1.1.3 Types de croissance On a constaté qu’à des périodes différentes, ou d’un pays à l’autre, la croissance ne repose pas nécessairement sur les mêmes facteurs. Ainsi, en fonction de l’importance relative des différents facteurs, on distingue : - La croissance extensive : qui est une croissance qui repose essentiellement sur l’augmentation des quantités de facteurs de production; - La croissance intensive : elle est due à l’amélioration de la productivité des facteurs, grâce au progrès technique et à l’élévation du niveau de qualification de la main d’œuvre. Ce type de croissance est surtout observée dans les pays développés ; - La croissance inclusive : elle prend en compte trois aspects dont la répartition géographique des biens et services, l’équité dans l’accès aux ressources selon l’âge et la prise en compte du genre. Cours de M.BOUDA, Economiste-Financier, Enseignant d’Economie Générale à l’IIM Tel. 90410799/97026215

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1.1.4 Etapes de la croissance Walt Whitman ROSTOW (économiste américain), dans son ouvrage intitulé Les étapes de la croissance économique (1960), distingue cinq (05) différentes étapes dans la réalisation de la croissance économique. La société traditionnelle caractérisée par une économie primitive marquée par la faible progression des techniques de production employées, mais aussi par la part essentielle du secteur agricole ; La deuxième étape est celle des conditions préalables au décollage. Elle est caractérisée par un développement de l’épargne et de l’investissement conduisant à une augmentation de la productivité dans l’agriculture et la naissance de l’industrie. Elle est aussi marquée par une expansion des marchés mondiaux, une formation de l’Etat-Nation centralisateur et efficace, l’apparition d’une nouvelle classe dirigeante (sur le plan économique et politique) et la libération de l’esprit d’entreprise. Le take-off ou décollage : C’est l’étape la plus décisive marquée par une augmentation du taux d’investissement de 5 à 10% du revenu national permettant à l’industrie naissante de jouer un rôle moteur. La marche vers la maturité : C’est la poursuite et l’ancrage profond du take-off. Le taux d’investissement s’élève à 20% du revenu national et le progrès technique se généralise. L’ère de la consommation de masse : Les besoins fondamentaux de la population sont satisfaits, l’industrie a atteint sa maturité et le secteur des services se développent rapidement. Bien qu’il accorde un rôle de premier plan à l’industrialisation et établit un lien entre investissement, croissance et développement, le modèle de Rostow présente quelques lacunes. 1.2 Le développement économique 1.2.1 Définition Selon François Perroux, le développement est « la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte à faire accroitre cumulativement et durablement son produit réel global ». A cet effet, le développement implique une amélioration non seulement du niveau de vie mais aussi du bien être de toute la population et se traduit par une amélioration des capacités humaines (meilleurs santé, éducation, eau potable) et donc une augmentation de la productivité, c'est-à-dire l’amélioration de la capacité productive (le rendement) de chaque travailleur qui peut alors travailler plus et mieux.

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Le développement économique désigne, également, l’ensemble des transformations techniques, sociales, démographiques, culturelles, sanitaires et institutionnelles d’une population qui accompagnent une longue croissance. 1.2.2 Les indicateurs du développement Plusieurs indicateurs permettent de mesurer le développement économique et humain. Le plus généralement utilisé est l’Indice de Développement Humain (IDH). C’est un indicateur de développement élaboré par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et calculé chaque année depuis 1990 pour classer les pays en fonction de leur niveau de développement humain. De caractère composite, l’IDH a une dimension à la fois économique et sociale. Il est sans unité et est compris entre 0 et 1. Plus l’IDH d’un pays est proche de 0 moins bien développé il est et plus son IDH est proche de 1, mieux développé il est. Le PNUD classe les pays du monde selon le schéma suivant : ✓ pays à développement humain élevé IDH ≥ 0,8 ✓ pays à développement humain moyen 0,5 ≤ IDH ≤ 0,8 ✓ pays à développement humain faible IDH ≤ 0,5. Autrement dit, un pays sort de la pauvreté si son IDH est supérieur à 0,5. 1.2.2.1 Composantes de l’IDH L’IDH comprend trois (03) composantes : Longévité et santé, mesurées par l’espérance de vie à la naissance (c’est-à-dire le nombre d'années qu'un nouveau-né devrait vivre si les règles générales de mortalité au moment de sa naissance devaient rester les mêmes tout au long de sa vie). Valeur minimale = 25 ans Valeur maximale = 85 ans Niveau d’instruction et accès au savoir, mesurés par le taux d’alphabétisation des adultes (pour les 2/3 de cet indice) et le taux brut de scolarisation (pour 1/3). Valeurs extrêmes : 0 et 100%, pour les deux. Niveau de vie, mesuré par le PIB/tête en Parité de Pouvoir d’Achat (PPA). Valeur minimale = 100 dollars Valeur maximale = 40 000 dollars

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1.2.2.2 Calcul de l’IDH On calcule d’abord des indices dimensionnels de chaque composante suivant la formule ci-après : 𝑰𝒏𝒅𝒊𝒄𝒆 𝒅𝒊𝒎𝒆𝒏𝒔𝒊𝒐𝒏𝒏𝒆𝒍 =

𝑽𝒂𝒍𝒆𝒖𝒓 𝒄𝒐𝒏𝒔𝒕𝒂𝒕é𝒆 − 𝒗𝒂𝒍𝒆𝒖𝒓 𝒎𝒊𝒏𝒊𝒎𝒂𝒍𝒆 × 𝟏𝟎𝟎 𝑽𝒂𝒍𝒆𝒖𝒓 𝒎𝒂𝒙𝒊𝒎𝒂𝒍𝒆 − 𝒗𝒂𝒍𝒆𝒖𝒓 𝒎𝒊𝒏𝒊𝒎𝒂𝒍𝒆

Une fois les trois (03) indices dimensionnels calculés, l’IDH est obtenu en faisant la moyenne arithmétique de ces indices. Ce qui donne : 𝑰𝑫𝑯 =

𝟏 𝟏 𝟏 (𝒊𝒏𝒅𝒊𝒄𝒆 𝒅′ 𝒆𝒔𝒑é𝒓𝒆𝒏𝒄𝒆 𝒅𝒆 𝒗𝒊𝒆 ) + (𝒊𝒏𝒅𝒊𝒄𝒆 𝒅𝒆 𝒏𝒊𝒗𝒆𝒂𝒖 𝒅′ 𝒊𝒏𝒔𝒕𝒓𝒖𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏) + (𝒊𝒏𝒅𝒊𝒄𝒆 𝒅𝒆 𝑷𝑰𝑩) 𝟑 𝟑 𝟑

1.2.2.3 Autres indicateurs Outre l’IDH, le PNUD calcule d’autres indicateurs. -

L’indicateur de Pauvreté Humaine (IPH) pour les pays en développement ;

-

L’indicateur Sexospécifique de Développement Humain (ISDH) ;

-

L’indicateur de participation des femmes (IPF).

1.2.2 Evolution du concept de développement Plusieurs facteurs contribuent au développement économique d’un pays. La croissance économique : elle est la base essentielle du développement économique. La croissance est indispensable au développement par le fait de la réduction de la pauvreté qu’elle favorise. Le surplus de la croissance permet de réaliser les infrastructures économiques et sociales (écoles, hôpitaux, chemin de fer, routes, énergie, eau potable, moyens de transport, etc) ; ce qui à long terme permet de réduire la pauvreté et améliorer les conditions de vie des populations. L’éducation : c’est l’un des moyens par excellence d’augmentation du capital et pose les bases d’une croissance économique soutenue. Le capital humain est défini comme l’ensemble des aptitudes, talents, qualifications et expériences accumulées par un individu et qui déterminent en partie sa capacité à travailler pour lui-même et pour les autres. La santé : elle constitue un ingrédient central du développement économique en ce qu’elle participe pleinement au bien-être des individus et est considérée comme un investissement en capital humain.

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D’autres facteurs tels que l’aide publique au développement, le commerce, la paix et sécurité, la démocratie, l’environnement, etc influencent significativement le développement économique. Les 17 ODD sont : Objectif 1 : Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde Objectif 2 : Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable Objectif 3 : Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge Objectif 4 : Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie Objectif 5 : Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles Objectif 6 : Garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau Objectif 7 : Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes à un coût abordable Objectif 8 : Promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi productif et un travail décent pour tous Objectif 9 : Bâtir une infrastructure résiliente, promouvoir une industrialisation durable qui profite à tous et encourager l’innovation Objectif 10 : Réduire les inégalités dans les pays et d’un pays à l’autre Objectif 11 : Faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables Objectif 12 : Établir des modes de consommation et de production durables Objectif 13 : Prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions* Objectif 14 : Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable Objectif 15 : Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, en veillant à les exploiter de façon durable, gérer durablement les forêts, lutter contre la désertification, enrayer et inverser le processus de dégradation des terres et mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité

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Objectif 16 : Promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et ouvertes à tous aux fins du développement durable, assurer l’accès de tous à la justice et mettre en place, à tous les niveaux, des institutions efficaces, responsables et ouvertes à tous Objectif 17 : Renforcer les moyens de mettre en œuvre le partenariat mondial pour le développement durable et le revitaliser. L’intégration de la dimension environnementale dans l’analyse du développement économique a donné naissance au concept de développement durable. Le

développement

durable

est

défini

par

la

Commission

Mondiale

sur

l’Environnement et le Développement (CMED) comme « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire leurs propres besoins. » 1.3 Les cycles économiques Les cycles économiques désignent des mouvements de l’activité économique alternés, récurrents, d’amplitude et de périodicité régulières. C’est aussi, une période d’une durée déterminée, qui correspond plus ou moins exactement au retour d’un même phénomène économique. Les principaux cycles économiques sont : - Le cycle de Juglar (cycle majeur ou cycle d’affaires) : qui porte le nom de l’économiste français Clément Juglar qui l’a mis en évidence dans les années 1860. C’est un cycle d’une dizaine d’années et qui se repère à partir des fluctuations de l’activité économique. - Le cycle de Kitchin : qui porte le nom de l’américain qui l’a découvert. Il a une durée limitée à environ trois ans et s’observe à partir de l’activité économique et provoqué par les variations de stocks. - Le cycle de Kondratieff : c’est un cycle long s’étendant sur environ un demisiècle. - Le cycle de Kuznets : c’est un cycle de 14 à 20 ans inventé par Simon Kuznets. Remarque: Un cycle économique comporte quatre (4) phases. a) l’expansion qui est un mouvement ascendant avec tendance à la hausse des prix et des revenus à court ou moyen terme ; b) le point de retournement qui interrompt la phase d’expansion. Ce mouvement correspond aussi au maximum cyclique ; c) la dépression ou récession qui est une contraction générale et cumulative de l’activité économique accompagnée de la baisse des prix, des revenus et la hausse du chômage ; d) la reprise qui est le deuxième point de retournement (de la baisse à la hausse de l’activité) et amorce d’un nouveau cycle. Cours de M.BOUDA, Economiste-Financier, Enseignant d’Economie Générale à l’IIM Tel. 90410799/97026215

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Conclusion La croissance économique a des multiples avantages dont entre autres la réduction de la pauvreté qu’elle favorise. Elle a aussi des inconvénients parmi lesquels l’aggravation des inégalités dans les pays et entre nations et la dégradation de l’environnement. La croissance est un piller fondamental du développement économique. La recherche du développement économique est au cœur des préoccupations actuelles. Les résultats mitigés des OMD et la dégradation continue de l’environnement ont conduit à l’adoption en septembre 2015 des Objectifs de Développement Durable (ODD) pour les quinze prochaines années.

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Chapitre 2 : Les Relations Economiques Internationales (REI) Dans ce chapitre, il sera question du rôle des relations économiques internationales et des principales théories qui ont fondé les échanges internationaux. 2.1 Rôles des relations économiques internationales Les REI ont favorisé la libre circulation des personnes, des biens et services et des capitaux. 2.1.1 Le mouvement des personnes Après la 2nde guerre mondiale et depuis l’avènement de l’ONU et la signatures des différents Accord et Convention internationaux entre Etats, la libre circulation des personnes devient de plus en plus une réalité. Le mouvement des personnes se justifie pour raisons d’ordre facteurs économiques, sociaux, politiques et naturels dont entre autres : -

La recherche des meilleures conditions de vie ; L’exil politique ; Le tourisme et la découverte du milieu ; Les activités commerciales ; Les missions, consultations, expertise, formations, études ; La guerre civile, les catastrophes naturelles, etc.

Le mouvement des personnes diplômées, qualifié de fuite de cerveaux, présente des conséquences énormes aussi dans le pays d’origine que dans le pays d’accueil. En effet, la fuite de cerveaux a pour conséquence la diminution de l’offre de travail dans le pays d’origine (pays de départ), ce qui accroit les salaires réels. Par contre, ce flux migratoire accroit l’offre de travail et diminuera les salaires réels dans le pays d’accueil. 2.1.2 Le mouvement des biens et services (échanges internationaux de biens et services) Les échanges internationaux de biens et services comprennent toutes les opérations commerciales réalisées entre des agents économiques résidents et le reste du monde. Les échanges internationaux ne constituent pas un phénomène nouveau et traduisent une interdépendance entre les nations. Les facteurs ayant favorisé l’essor des échanges des biens et services entre pays, sont entre autres : -

Le démantèlement des barrières douanières avec la création du GATT puis de l’OMC ; La réalisation des voies ferroviaires, maritimes et aériennes; Les innovations technologiques et le transfert de technologies ; Accord de partenariat économique entre Etats ;

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-

La délocalisation des firmes multinationales ;

2.1.3 Le mouvement des capitaux Le mouvement international des capitaux domine, de nos jours, le paysage économique international. Quand on parle de la mobilité internationale des personnes et des biens, il est clair que les travailleurs et les marchandises se déplacent physiquement d’un pays à l’autre ou d’un continent à l’autre. Quant aux mouvements internationaux des capitaux, ils ne sont pas aussi simples qu’on le pense. Par exemple, il y a mouvement des capitaux lorsqu’une banque américaine fait un prêt à une entreprise nigérienne ; ou bien lorsque des résidents français achètent des actions au Niger; ou lorsqu’une firme chinoise fait un investissement à travers sa filiale au Niger (ce qu’on appelle IDE). NB : les Investissements Directs Etrangers (IDE) sont des investissements de résidents d’un pays donné sur le territoire d’un autre pays dans le but de créer une filiale ou d’avoir un certain contrôle sur une entreprise déjà existante. 2.2 Les fondements du commerce international Les échanges internationaux permettent à chaque pays de se procurer de biens et de services qu’ils ne disposent pas (pétrole, café, minerai) ou qu’ils ne produisent pas faute de compétence technique et technologique (haute technologie, qualité de la main d’œuvre). Les théoriciens du libre échange veulent montrer que chacun a intérêt à ouvrir ses frontières alors que les partisans du protectionnisme démontrent les limites du commerce international. Les théories du commerce international peuvent être regroupées en théories traditionnelles et les nouvelles théories du commerce international. 2.2.1 Les théories traditionnelles du commerce international Les théories traditionnelles du commerce international comprennent les modèles classiques d’Adam Smith et de David Ricardo ainsi que le modèle dit des proportions de facteurs d’Heckscher-Ohlin-Samuelson. Ces théories classiques du CI montrent que la spécialisation et l’ouverture à l’échange sont préférables à l’autarcie (au repli sur soi). 2.2.1.1 La théorie de l’avantage absolu d’Adam Smith (1723-1790) Pour formuler la loi de l’avantage absolu, Adam Smith s’est appuyé sur le principe de la Division Internationale du Travail (DIT) : qui est la répartition de production mondiale de biens et services entre pays ou zone économique plus ou moins spécialisées.

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Selon Adam Smith, en choisissant de participer à la DIT, chacun peut économiser son travail dans le domaine où il est médiocre et se consacrer au domaine où il est excellent. Par exemple, un tailleur ne cherche pas à fabriquer des souliers, mais ils les achètent au cordonnier ; le cordonnier ne tâche pas à coudre ses habits, mais il a recours au tailleur. La loi des avantages absolus n’est que la généralisation aux nations de ce raisonnement sur la spécialisation individuelle. D’où la définition suivante de la loi des avantages absolus : tout pays a intérêt à se spécialiser dans les productions pour lesquelles les coûts de production sont inférieurs à ceux de ses partenaires commerciaux. Selon Adam Smith, la spécialisation permet à chaque pays d’utiliser au mieux ses ressources économiques. Le libre échange international apparait, donc, aux yeux de l’auteur comme le meilleur choix possible pour au moins deux raisons : il est révélateur des avantages absolus (spécialisation) des pays et générateur de gains (augmentation de production se répartissant entre pays). Illustration n°1 : Avantages absolus et autarcie Heures de travail Ecosse nécessaire pour produire une unité de bien

France

Vin de Bourgogne (unité)

300heures

10heures

Vin de Bordeaux (unité)

360heures

12heures

Drap (unité)

15heures

25heures

Epingle (unité)

20heures

400heures

Coût total de la production 695 heures des 4 biens par pays (300+360+15+20)

447 heures (10+12+25+400)

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Commentaire En situation d’autarcie, il n’y pas d’échanges entre l’Ecosse et la France, chaque pays produisant l’ensemble des 4 biens. Ecosse consacre 695 heures de travail pour produire les 4 biens ce qui coûte 447 heures de travail en France. Le coût total de la production autarcique des 8 biens égal à 1142 heures de travail. Illustration n°2 : Avantages absolus et ouverture Heures de travail Ecosse nécessaire pour produire une unité de bien

France

Vin de Bourgogne

-

10heures

Vin de Bordeaux

-

12heures

Drap

15heures

-

Epingle

20heures

-

Coût total de la production 70heures de 4 biens par pays (15+15+20+20)

44heures (10+10+12+12)

Commentaire Compte tenu des différences de coût de production entre pays, l’ouverture va conduire l’Ecosse à abandonner ainsi les productions de vin de Bourgogne et de Bordeaux au profit d’importation de vin français. De son côté, la France cesse de produire des draps et épingles, préférant les acheter en Ecosse. Au final, la production des 8 biens coûte à présent 114 heures de travail (70+44) pour les 2 pays, soit 1028 heures de moins qu’en situation d’autarcie (1142-114). C’est ce gain qui amène Adam Smith à conclure que les vertus de l’échange international sont supérieures à celles de situation d’autarcie.

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2.2.1.2 La théorie de l’avantage comparatif de David Ricardo (1772-1828) Dans sa théorie, David Ricardo montre que tout pays, même s’il ne possède aucun avantage absolu, peut participer au commerce international, se spécialiser et obtenir un gain à l’échange. C’est ainsi qu’il a donné la définition suivante de la théorie des avantages relatifs ou comparatifs : chaque pays a intérêt à se spécialiser dans la production pour laquelle il dispose de la productivité la plus forte ou la moins faible, comparativement à ses partenaires ; de plus dans ce cas, tous les participants au commerce international y gagnent. Illustration n°3 : Avantages comparatifs et autarcie Heures de travail Angleterre nécessaire pour produire une unité de bien

Portugal

Vin (unité)

120 heures

80 heures

Drap (unité)

100 heures

90 heures

Rapports d’échanges

autarciques

Vin/Drap (valeur d’une 120/100=1,2D unité de vin exprimée en unité de drap) Drap/Vin (valeur d’une unité de drap exprimée en 100/120=0,83V unité de vin) Coût total de la production 220 heures des deux biens par pays (120+100)

80/90=0,89D

90/80=1,125V 170 heures (80+90)

Commentaire En considérant les rapports autarciques d’échanges, on constate que le Portugal a un avantage plus grand dans le vin que dans le drap et aura donc intérêt à se spécialiser dans le vin et à importer du drap d’Angleterre. En effet, chaque unité de vin produite au Portugal rapportera l’équivalent de 0,89 drap si elle était vendue au Portugal contre 1,20 drap dans le cas d’une exportation vers l’Angleterre. L’Angleterre ayant un avantage plus important dans le drap que dans le vin aura intérêt à se spécialiser dans le drap et à importer du vin portugais. Les fabricants de Cours de M.BOUDA, Economiste-Financier, Enseignant d’Economie Générale à l’IIM Tel. 90410799/97026215

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drap anglais ont donc intérêt à exporter leur drap vers le Portugal car cela leur rapporterait 1,125 unité de vin, contre 0,83 vin dans le cas d’une vente nationale.

Illustration n°4 : Avantage comparatif et ouverture Heures de travail Angleterre nécessaire pour produire une unité de bien

Portugal

Vin (unité)

-

80heures

Drap (unité)

100heures

-

Coût total de la production 200heures des deux biens par pays (100+100)

160 heures (80+80)

Commentaire Le Portugal a bien un avantage comparatif dans le vin tandis que l’Angleterre obtient un avantage comparatif dans le drap. A l’ouverture chaque partenaire peut alors se spécialiser dans la production et l’exportation des biens pour lesquels il a un avantage comparatif et tirer profit des échanges. Comme dans la lignée d’Adam Smith, le commerce international apparait comme un jeu à somme positive (les deux pays réalisent un gain à l’ouverture, par rapport à la situation initiale d’autarcie). 2.2.1.3 La théorie de la dotation factorielle ou loi de proportions des facteurs Elaborée par les économistes suédois Eli Hecksher et Bertil Ohlin et complétée par l’économiste américain Paul Anthony Samuelson, la loi HOS, comme on l’appelle, s’énonce comme suit : si les dotations en facteurs de production (capital, travail) sont différentes entre deux (2) pays et si les proportions de facteurs utilisés dans la fabrication de deux biens diffèrent alors, en économie ouverte, chaque pays a intérêt à se spécialiser dans la production et l’exportation du bien qui utilise intensivement le facteur de production qui est relativement abondant et à importer les biens dont la production requiert le facteur de production rare. Cependant, la vérification empirique de cette loi dans les faits s’est heurtée à ce qui a été nommé le paradoxe de Wassily Leontief (États-Unis, 1906-1999). Cet auteur a en effet, constaté que les Etats-Unis mieux dotés en capital qu’en main

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d’œuvre, produisent et exportent surtout des biens riches en facteur travail qui y est pourtant cher et importent surtout des biens riches en facteur capital. 2.2.2 Les nouvelles théories du commerce international De nos jours, la réalité des échanges commerciaux ne correspond pas aux prescriptions des théories traditionnelles du CI. Selon l’avantage comparatif de Ricardo et le modèle factoriel HOS, le CI devrait se développer entre pays différents (en termes de productivité pour le premier et de dotations factorielles pour le deuxième). Or, ce sont les échanges entre pays industrialisés qui se développent et ce d’autant plus que les pays sont proches géographiquement, économiquement et culturellement. De nouvelles approches sont nées afin d’expliquer cette observation. 2.2.2.1 La théorie du commerce interbranche Les échanges effectués par un pays avec le reste du monde sont dits interbranches lorsqu’ils portent sur des produits appartenant à des branches différentes. Chaque pays doit se spécialiser dans la production et l’exportation de produits de certaines branches tandis qu’il délaisse les produits des autres branches qu’il va importer. Le plus souvent, ce sont des pays à niveaux de développement différents qui effectuent entre eux des échanges interbranches 2.2.2.2 La théorie du commerce intrabranche L’échange intrabranche se définit comme un échange croisé (entre deux pays), de produits appartenant à une même branche (à un même secteur d’activité). Les échanges intrabranches sont dits croisés puisque les importations et les exportations portent sur des produits similaires mais différenciés. Les échanges intrabranches s’effectuent le plus souvent entre pays économiquement proches (surtout entre pays industrialisés), c'est-à-dire entre pays ’’semblables’’ ayant un niveau de développement proche. 2.2.2.3 La théorie des gains cumulatifs du commerce La nouvelle théorie du CI considère que les gains du commerce sont cumulatifs : l’ouverture internationale entraine des avantages comparatifs qui permettent une plus grande ouverture. Paul Krugman montre qu’un pays n’exporte pas sous la condition de posséder un avantage, mais au contraire l’exportation lui procure un avantage. L’échange procure, donc, trois types d’avantages: -

effet de dimension : l’augmentation de la production procure des économies d’échelle ; effet de diversification : le nombre de produits disponibles augmente, ce qui avantage le consommateur ; effet de concurrence : l’ouverture internationale permet à des nouvelles entreprises d’entrer sur les marchés nationaux, ce qui accentue la concurrence.

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2.2.2.4 La théorie d’économies d’échelle On parle d’économie d’échelle, lorsqu’une augmentation de l’ensemble des facteurs de production (capital et travail) entraine une hausse plus que proportionnelle de la production : elle correspond à une baisse du coût unitaire de production (coût moyen) lorsque les quantités produites augmentent. Dans le cas d’économie d’échelle différenciée entre pays, l’ouverture conduit les pays à se spécialiser dans la production et l’exportation des produits pour lesquels ils ont des économies d’échelle les plus fortes. Les pays spécialisés dans les produits à plus forte économie d’échelle gagnent plus que les autres. 2.2.2.5 La politique commerciale stratégique Il s’agit d’un ensemble de mesures de protection prises par un Etat pour développer certaines activités jugées stratégiques. Elles visent à défendre des entreprises nationales. Ainsi, Paul Krugman pense qu’une « politique commerciale stratégique » de subventions, de financement de la recherche-développement, de restrictions quantitatives sur les importations ou même de la dévaluation de la monnaie peut être profitable et efficace.

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Chapitre 3 : Le commerce International Le commerce international est l’ensemble des activités commerciales requises pour produire, expédier et vendre des biens et des services sur la scène internationale, à partir de la production jusqu’à la consommation. Les échanges internationaux de biens et services ont connu un essor prodigieux depuis le XIXe siècle. Cette croissance du commerce mondial s’accompagne d’une évolution de sa structure. Au début du XXe siècle, ces échanges se limitaient à un commerce de marchandises dominé par les produits primaires. Puis, les produits manufacturés ont commencé à prendre une place de plus en plus importante jusqu’à les supplanter et devenir dominants dans les échanges. De plus, les services continuent à se développer rapidement, leur part ne cesse de croître. 3.1 Evolution et structure du commerce international Le commerce international s’est développé à partir de XVI siècle, sous l’influence combinée de l’essor du commerce maritime, de la découverte du nouveau monde et de l’organisation de nouvelles méthodes de production. A l’origine de la libéralisation de l’économie, la théorie de l’avantage absolu. Depuis ce temps, les échanges internationaux ont évolué, plus particulièrement pour les pays développés et pour les nouveaux pays industrialisés, favorisant la croissance de ces derniers. En effet, depuis les années 90 le commerce international est centré sur trois zones principales dominant très largement les flux d’échanges mondiaux : l’Union européenne, l’Amérique du nord (Etats-Unis, Canada, Mexique) et l’Asie du Sud-Est (Chine, Japon, Corée du sud, Taiwan, Singapour). Ces pays dominent le monde et ont fait renaitre entre eux une forme de ‘’commerce triangulaire’’. Le commerce international est devenu un commerce tripolaire. Il s’est polarisé autour de trois grandes zones économiques appelées triade. On parle de triade pour caractériser le commerce mondial : chaque pôle commercial est organisé de manière hiérarchique autour d’un pays leader. La structure géographique actuelle des échanges montre : -

-

-

la domination économique de trois blocs régionaux : qui, à eux seuls, réalisent plus de 90% du commerce mondial au moment où des continents entiers n’occupent qu’une part marginale: l’Amérique Centrale et Latine ne dépassent pas 5%, le Moyen-Orient atteint à peine 3% et l’Afrique dans son ensemble n’est à l’origine que de 2% du commerce mondial ; l’importance du commerce intrazone : plus de 65% des échanges s’effectuent à l’intérieur de chaque zone. Par exemple, le commerce intra-européen représente à lui seul plus d’1/3 du commerce mondial, le commerce entre pays de l’Amérique du Nord plus de 7% et celui entre les pays asiatiques plus de 10% ; La faiblesse relative interzone : le commerce interzone ne représente que 30% du commerce mondial et l’avancée spectaculaire des pays de l’Asie du

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sud-est particulièrement la Chine, le Japon et la Corée du Sud dans le commerce mondial. Cette zone fascine par son hyper-productivité, sa capacité d’épargne et d’investissement et ses performances technologiques. Elle inquiète par son agressivité commerciale, son ascension économique et l’internationalisation croissante de ses entreprises qui s’accaparent, dans le commerce mondial, des parts de marché de plus en plus appréciables. 3.2 Le cadre institutionnel des échanges internationaux 3.2.1 Les organisations internationales 3.2.1.1 Les organisations à vocation commerciale Ce sont le GATT, puis l’OMC qui ont pour objectif le développement du libreéchange, la CNUCED (Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement), qui a pour objectif de favoriser le développement du tiers-monde et l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique) qui est un centre d’étude et de concertation entre pays développés, il analyse la conjoncture économique, formule des recommandations en termes de politique économique et d’aide au développement. 3.2.1.2 Les organisations à vocation financières Ce sont le FMI dont l’objectif est de combattre les désordres monétaires internationaux et la Banque Mondiale dont le rôle est de consentir des prêts à des conditions privilégiées aux pays du tiers-monde. 3.2.1.3 La Chambre du Commerce International Son objectif est de faciliter les échanges internationaux et de promouvoir la liberté contractuelle face à l’interventionnisme des Etats et la rigidité des réglementations commerciales. 3.2.2 Les accords interrégionaux Les accords commerciaux régionaux peuvent permettre des formes plus ou moins avancées d’intégration économique. 3.2.2.1 Définition L’intégration économique peut être définie comme étant le fait pour un ensemble de pays appartenant à une même zone géographique de créer en leur sein un espace économique unique. Les objectifs de l’intégration économique sont les suivants : - création d’un espace unifié dans le cadre d’un marché concurrentiel ouvert ; - renforcer la compétitivité économique des Etats membres ; Cours de M.BOUDA, Economiste-Financier, Enseignant d’Economie Générale à l’IIM Tel. 90410799/97026215

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- instaurer la solidarité entre Etats membres. L’intégration économique se caractérise par la renonciation par chaque Etat membre d’une partie de sa souveraineté au profit d’une cause commune et la libre circulation des biens, des capitaux et des personnes. 3.2.2.2 Etapes ou degrés de l’intégration L’intégration économique est un processus consistant à unifier plusieurs marchés d’Etats initialement séparés. Ce processus peut se réaliser suivant six étapes successives suivantes : -

-

-

-

-

La zone préférentielle : c’est une zone dans laquelle les tarifs que les pays membres appliquent entre eux sont inférieurs à ceux pratiqués à l’égard des pays tiers ; La zone de libre échange : C’est une zone au sein de laquelle les marchandises circulent librement, caractérisée par la suppression des barrières tarifaires et non tarifaires. Chaque pays membre conservant son système douanier vis-à-vis des pays tiers ; L’union douanière : c’est une zone de libre échange dans laquelle est élaboré un tarif extérieur commun (TEC) à tous les Etats membres de l’Union. On entend par TEC, les droits de douanes applicables de manière uniforme à l’importation des produits dans les différents Etats membres ; Le marché commun : c’est une union douanière dans laquelle les personnes, les biens, les services et les capitaux circulent librement. Les pays membres mettent également en place une politique commerciale commune ; L’union économique ou marché unique : c’est un marché commun dans lequel les pays membres harmonisent leurs politiques économiques ; L’union économique et monétaire : c’est la dernière étape du processus d’intégration qui comprend le marché unique, mais aussi la création d’une monnaie commune (pas nécessairement pour tous les membres) et/ou unique (pour tous les Etats membres) pour les Etats membres gérée par la Banque Centrale de ces Etats. Les pays membres créent également des institutions supranationales pour gérer leurs intérêts communs (monnaie, banque centrale, parlement, etc.). L’UE et l’UEMOA constituent aujourd’hui les formes les plus élaborées d’intégration économique régionale.

3.3 Balance de Paiements et indicateurs du commerce international La balance des paiements est un document statistique et comptable qui retrace l’ensemble des échanges commerciaux, monétaires et financiers entre la nation (résidents) et l’étranger (non résidents), au cours d’une année. Elle permet de calculer, avec la comptabilité nationale, des indicateurs intéressants pour l’interprétation du commerce international.

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3.3.1 Le solde commercial C’est la différence entre les exportations et les importations. Solde commercial=Valeur des exportations-Valeur des importations Trois situations peuvent caractériser le solde commercial : -

Solde commercial=0 ; les exportations sont égales aux importations ; cette situation correspond à un équilibre commercial ; Solde commercial >0 ; les exportations dépassent les importations ; cette situation correspond à un excédent commercial ; Solde commercial 100% : il traduit un excédent commercial ; dans ce cas, les recettes d’exportations couvrent largement les dépense d’importations ; Taux de couverture < 100% : il traduit un déficit commercial ; dans ce cas, les recettes d’exportation ne couvrent que partiellement les dépenses d’importations.

3.3.3 Le taux ou degré d’ouverture C’est le rapport entre la somme des exportations et des importations ou leur moyenne et le PIB. Taux d’ouverture (en%) importations)/PIB] ×100

=

[(Valeur

des

exportations

+

Valeur

des

Ce taux mesure le poids des échanges commerciaux dans le PIB. Il indique la place que tient l’environnement extérieur (les autres économies) dans l’économie nationale. 3.3.4 Le taux de dépendance Il exprime le degré de dépendance du pays relativement à ses approvisionnements extérieurs. Taux de dépendance (en %) = [Valeur des importations/PIB]×100

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3.3.5 Le taux de pénétration d’un produit Il mesure la part des importations dans le marché intérieur d’un bien considéré. Taux de pénétration (en %) = [importation / (PIB+Importations-exportations)] ×100 Un niveau de cet indicateur proche de 0 traduit une totale substitution à l’importation pour le produit considéré ; une valeur proche de 100% reflétant une situation où le marché intérieur est totalement inondé par les produit importé, plus compétitif. 3.4 Avantages et inconvénients du commerce international 3.4.1 Libre échange Le libre échange est une doctrine économique qui préconise la liberté du commerce entre les nations et la suppression de toutes les entraves aux échanges. 3.4.1.1 Les avantages du libre échange Ce sont entre autres: -

l’augmentation du volume des échanges ; l’allocation optimale des ressources à l’échelle de la planète ; le commerce international est un moteur de la croissance ; le commerce international est un facteur de croissance du niveau de vie (satisfaction des besoins de consommation) ; le commerce international est un facteur d’innovation continuelle ; le commerce international est un facteur d’amélioration de la balance commerciale et de l’emploi à long terme ; la réalisation des économies d’échelle sur des marchés plus vastes ; l’aide la plus efficace que peuvent fournir les pays développés aux PED en ouvrant leurs marchés à leurs produits (AEP); le transfert de technologie et l’apport des capitaux dans les pays les plus pauvres ;

3.4.1.2 Les inconvénients du libre échange - faible compétitivité et de contrainte extérieure pour les entreprises des pays pauvres ; - à court terme, détérioration de la balance commerciale, de l’emploi et ralentissement de la croissance économique ; - perte d’indépendance car certaines économies ne peuvent se passer des importations ; - favorise les pays qui exploitent le plus leur main d’œuvre ;

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- les pays qui dominent imposent une DIT qui les avantage par le jeu des firmes multinationales qui imposent leurs règles à des pays faibles; - risque d’acculturation notamment par la diffusion d’un mode de consommation ; - un facteur d’échange inégal dont les économies ne sont pas à armes égales ; - les produits importés provoquent la disparition de productions locales ; - dans les PED, le libre échange est porteur de dualisme (c'est-à-dire la juxtaposition d’un secteur moderne et d’un secteur traditionnel et donc d’inégalité). 3.4.2 Le protectionnisme Le protectionnisme est une doctrine économique qui recherche les moyens de protéger l’économie nationale de la concurrence étrangère. On distingue généralement deux types d’instruments des mesures protectionnistes : les barrières non tarifaires (les quotas, les prohibitions, les accords de limitation ou contingentement) et les barrières tarifaires (les droits de douane). 3.4.2.1 Les avantages du protectionnisme - A court terme : il permet de protéger l’emploi, limiter le déficit commercial, soutenir le pouvoir d’achat grâce au maintien de l’emploi et à la mise en œuvre de politique de relance; - Along terme : c’est un facteur d’indépendance nationale en protégeant les industries naissantes ; - il peut aller de pair avec l’essor du commerce extérieur et de la croissance. 3.4.2.2 Les inconvénients du protectionnisme - il favorise la pérennité d’un appareil de production obsolète ; - c’est un facteur d’inflation, de ralentissement économique et donc du chômage ; - le protectionnisme ne permet pas la satisfaction des besoins de consommateurs (diversité, qualité, modes, prix) ; - en fermant les marchés cela provoque le ralentissement des exportations, le ralentissement de croissance et donc l’endettement des PED.

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Chapitre 4 : Finances Internationales La finance internationale est une branche de l’économie internationale qui étudie le système financier et monétaire international. Tout échange de biens et services implique également un échange de monnaie, d’où la nécessité de comprendre le fonctionnement du Système Monétaire International et celui du marché des changes. 4.1 Le Système Monétaire International (SMI) 4.1.1 Définition Le SMI représente l’ensemble des procédures définissant les modes de détermination du cours des monnaies (cotation), les monnaies de facturation et la nature des réserves internationales. Il a pour rôle de faciliter les échanges de biens, de services et des capitaux afin de favoriser la croissance économique de chaque pays. 4.1.2 Evolution du SMI Le SMI a évolué selon les circonstances extérieures : guerres générant les deux conférences monétaires internationales en 1922 et en 1944 et selon les positions dominantes du Royaume Uni et des Etats-Unis, donc de leur monnaie, la livre sterling et le dollar. On distingue quatre (4) phases historiques de l’évolution du SMI : -

-

-

De 1870 à 1914, l’économie internationale fonctionnait sous le système d’étalon-or ou gold standard : dans ce système, le règlement du commerce international se faisait en or ou livre sterling. En effet, le système était lié à l’hégémonie du Royaume Uni sur le commerce international (première puissance industrielle) et le mouvement des capitaux (premier investisseur), et au rôle de la place financière de Londres et de ses banques. La première guerre mondiale a fait s’effondrer ce système. De 1920 à 1940 appelée période de l’entre-deux-guerres, a été marquée par l’abandon de l’étalon-or et l’adoption par les Etats-Unis, la Grande Bretagne, l’Allemagne et la France de l’étalon de change or (gold bullion standard) qui est un régime de taux de change fixe en lingots (pour restreindre les mouvements d’or). Les autres pays adoptent le Gold Exchange Standard : monnaie en régime fixe par rapport à une monnaie de référence elle-même convertible en or, donc indirectement reliée à l’or à taux fixe. La crise économique de 1929 a fait éclater ce système. De 1944 à 1971/73, c’est le régime d’étalon de change or de Bretton Woods : la conférence de Bretton Woods tente de revenir au principe des changes fixes. Elle instaure un régime d’étalon de change or (Gold Exchange Standard) ; chaque pays ayant le choix entre rattacher sa monnaie à l’or, ou à une monnaie elle-même rattachée à l’or. La force des choses a tranché : seuls les Etats-Unis, qui possédaient les ¾ du stock d’or, choisirent la première solution, avec une parité de 35 dollars l’once (31 grammes), parité d’avant la guerre, fixe mais ajustable avec l’accord du FMI en cas de déséquilibre

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durable de la Balance des Paiements. Le dollar supplante alors la livre sterling comme monnaie de référence. Mais compte tenu de l’appréciation de l’or par rapport au dollar dont le cours de l’once d’or augmente de 35 à 38 puis à 42 dollars, le Président américain Richard Nixon décida, le 15 août 1971, de suspendre la convertibilité du dollar en or pour défendre la parité de 35 dollars l’once. De 1973 à nos jours, en passant par l’Accord de la Jamaïque de 1976 consacrant la démonétisation de l’or, la plupart des pays ont adopté un système de change flottant avec l’espoir que les marchés détermineront un niveau d’équilibre des taux de change entre les monnaies.

4.1.3 Les différents systèmes (régimes) de change On distingue deux types systèmes de change : -

-

Le système de change fixe : la monnaie ne peut varier qu’à l’intérieur d’une marge de fluctuation autorisée (autour des parités). Exemple : le système de change fixe entre l’euro et la monnaie de la zone franc ; Le système de change flottant : le taux de change varie en fonction de l’offre et de la demande, au jour le jour. Aucune marge n’est imposée. Il n’y a pas de prix officiel de la monnaie. On distingue le flottement pur où il n’y a aucune intervention de la banque centrale et le flottement impur où la banque centrale intervient sur le marché des changes pour influencer le taux de change.

4.2 Le marché des changes C’est un marché sur lequel les devises sont échangées l’une contre l’autre, à des taux de change qui varient sans cesse. On distingue deux types de marchés des changes : -

-

Le marché au comptant (spot) : sur lequel il n’y a pas de délai entre la date où se noue le contrat d’achat ou de vente de devises et la date où le règlement de la transaction s’effectue ; Le marché à terme (forward) : où il existe au contraire un délai entre la date à laquelle est conclu le contrat et la date de son dénouement.

4.2.1 Mécanismes de marché des changes 4.2.1.1 Notion de cotation La cotation représente les modalités d’expression de la relation entre deux monnaies en présence. Sur le compartiment du marché au comptant les taux de change

peuvent être cotés de deux manières différentes, la cotation au certain et la cotation à l’incertain :

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La cotation au certain : dans la cotation au certain, le taux de change est le prix d’une unité de monnaie nationale en termes de monnaie étrangère. Cette technique n’est utilisée que sur quelques places financières comme Londres, Dublin, Sydney, etc. - La cotation à l’incertain : dans la cotation à l’incertain, le taux de change est le prix d’une unité de devise étrangère en termes de monnaie nationale. Ce mode de cotation est le plus utilisé sur les places financières. 4.2.1.2 Notion de position de change et de risque de change La position de change d’un opérateur est constituée par la différence entre ses avoirs (devises détenues) et ses créances (devises à recevoir) d’une part et ses engagements en devises (devises à livrer), d’autre part. Soit : Avoirs (devises détenues) + Créances (devises à recevoir) - Engagements (devises à livrer) = Position de change vis-à-vis de la devise considérée. La position de change est établie pour chaque type de devise et pour chaque échéance. Une position de change peut être ouverte ou fermée : -

-

une position est dite fermée lorsque les avoirs et créances sont égaux aux engagements. Autrement dit lorsque A+C=E, on parle aussi d’une position de change équilibrée. Une position de change fermée ou équilibrée est caractérisée par l’absence du risque de change ; une position de change est dite ouverte s’il y a une différence entre les avoirs et créances d’une part et les engagements d’autre part ; autrement dit lorsque A+C≠ E, on parle aussi d’une position de change déséquilibrée. Une position de change ouverte ou déséquilibrée est caractérisée par l’existence d’un risque de change.

En définitive, c’est pour se prémunir contre le risque de change notamment le risque de crédit et le risque financier qu’une position de change ouverte doit être couverte. 4.2.2 Comportement sur le marché de change (ou opérations de change) Pour se protéger contre le risque de change, les agents économiques manifestent certains comportements sur le marché des changes. Il s’agit de : -

-

La couverture : c’est l’assurance contre le risque le change de la part d’un opérateur qui ne désire pas conserver une position ouverte. L’objectif de couverture, réalisées par les exportateurs et les importateurs des biens et services et les prêteurs et emprunteurs de flux financiers, est de protéger les créances et les dettes commerciales et financières contre le risque de baisse ou de hausse du cours des devises dans lesquelles elles sont libellées ; La spéculation : un agent économique spécule sur le marché des changes lorsqu’il crée ou maintient délibérément une position de change déséquilibrée dans le but de tirer un profit d’une éventuelle modification du taux de change ;

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L’arbitrage : il consiste à tirer parti des déséquilibres ou des divergences du cours des devises sur deux marchés différents ou sur un même marché, entre deux échéances. 4.3 Dévaluation/Dépréciation monétaire 4.3.1 Dévaluation -

C’est une perte de valeur d’une monnaie par rapport à un étalon de référence. La dévaluation n’existe que dans un système de change fixe ou dans des zones cibles. Ce sont les pouvoirs publics qui décident de la dévaluation : c’est une décision officielle. 4.3.2 Dépréciation C’est la diminution de valeur d’une monnaie par rapport à une autre mais ce n’est pas un acte officiel : elle est fonction de l’offre et de la demande sur le marché de change. Elle n’existe que dans un système de change flottant. En cas d’augmentation de valeur d’une monnaie par rapport à une autre, on parle de l’appréciation 4.3.3 Les effets d’une dévaluation La dévaluation a pour objectif de rééquilibrer la balance commerciale ou d’en améliorer le solde : -

les produits coûtent moins chers à l’exportation (effet-prix), ce qui entraine l’augmentation du volume des exportations (effet-quantité) ; les produits coûtent plus chers à l’importation (effet-prix), ce qui entraine la baisse du volume des importations (effet-quantité).

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Chapitre 5 : Mondialisation économique et Globalisation financière Depuis le milieu du XXème siècle, les pays ont cherché à promouvoir le libreéchange pour profiter de ses avantages : constitution d'un marché mondial (augmentation des débouchés), possibilité de profiter de la Division Internationale du Travail (réduction des coûts de production) et éviter les replis protectionnistes en cas de crise (ex de la crise de 1929). Cette promotion s'est faite au travers d'un cadre institutionnalisé : le GATT puis l'OMC. 5.1 La mondialisation économique La mondialisation économique désigne l’accélération à l’échelle mondiale, des échanges des biens et services rendus possibles grâce à la levée progressive des entraves au commerce dans le cadre du GATT puis de l’OMC depuis 1995, par le développement des moyens de transport et de communication. La mondialisation désigne aussi une interdépendance croissante des économies entre elles pour former une économie globale ou une économie monde dans laquelle les frontières s’effacent progressivement au nom des bienfaits du libre échange. Ce phénomène s’est accéléré à partir des années 90 pour conduire à une intégration non seulement des échanges commerciaux mais également de la production et des capitaux. 5.1.1 Les étapes de la mondialisation Issue d’un processus historique, la mondialisation économique contemporaine est apparue en trois étapes qui tendent à se chevaucher (se superposer). 5.1.1.1 Internationalisation des flux commerciaux et financiers L’internationalisation d’une économie signifie l’élargissement des échanges d’activité au niveau international. Une part croissante de la production des pays est destinée au marché mondial. Celle-ci a été rendue possible sous l’effet de : -

-

Une expansion des transports (maritime, aérien et ferroviaire) ; Une mise en place d’outils monétaires et financiers internationaux ; Une diversification des produits et services dus à des innovations ; Une amélioration du niveau de vie des populations, ce qui a favorisé ou créé une demande ; Un développement des modes de communication et de circulation des personnes qui a fait naitre un attrait des consommateurs pour les produits venant d’ailleurs ; Accords internationaux de libre-échange qu’ils soient multilatéraux ou bilatéraux.

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5.1.1.2 Implantation à l’international L’implantation des entreprises à l’international se développe dans un double but : -

-

distribuer leurs biens et services dans tous les pays pour couvrir le marché mondial et ainsi assurer la croissance des chiffres d’affaires et d’obtenir l’économie d’échelle qu’apportent de plus gros débouchés ; accéder à des produits et des matières premières rares et produire dans tous les pays où les conditions sont plus favorables.

5.1.1.3 Globalisation de l’économie Résultat de l’internationalisation des flux économiques et financiers par l’implantation à l’international grâce à la révolution technologique, la globalisation de l’économie est illustrée par les Firmes Transnationales (FTN ou FMN), et marque une nouvelle étape dans l’histoire du capitalisme libéral. Dans le même temps, des capitaux circulent par milliards d’un pays à l’autre en raison d’une très grande facilité de communication procurée par les technologies de l’information. Cela crée des opportunités spéculatives pouvant être source de déstabilisation financière. 5.1.2 Les acteurs de la mondialisation Le processus de mondialisation met en lumière certaines institutions influençant l’évolution des échanges mondiaux. Ce sont : -

-

-

-

Les Etats : ils demeurent un acteur principal de l’ouverture du monde, de par la mission qui leur sont confiée (défense de l’intégrité territoriale, définition et mise en œuvre d’une politique économique, etc.) ; La Banque Mondiale : la mission de la BM est d’encourager les pays pauvres à réaliser leur potentiel économique et à s’insérer dans la dynamique de mondialisation, au moyen d’un soutien financier ; Le Fonds Monétaire International : il veille au bon fonctionnement du système monétaire international, principal pilier des échanges commerciaux ; Organisation Mondiale du Commerce : pièce maitresse du processus de la mondialisation de par son engagement profond dans la libéralisation progressive des échanges commerciaux ; Les FMN : les Firmes Multinationales contrôlent ou possèdent des entreprises implantées dans plusieurs pays pour élaborer une stratégie qui s’appuie sur les différences socio-économiques des pays au moyen de délocalisation ou d’IDE (Investissement Direct à l’Etranger). Les firmes multinationales (FMN) ou transnationales ont délocalisé certaines activités afin de tirer profit du coût inférieur des matières premières et de la main d’œuvre (division internationale du travail), d’avantages fiscaux (zones franches) ou d’un important marché de consommateurs.

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5.1.3 Les facteurs de la mondialisation L’histoire de la mondialisation révèle l’existence de facteurs qui ont contribué à déclencher le processus de mondialisation et à l’entretenir. Ce sont : • •



• •

Les moyens de transports plus performants, qui permettent une circulation plus rapide et moins coûteuse des personnes et des marchandises ; Les richesses naturelles inégalement réparties, qui sont souvent éloignées des foyers de transformation et de consommation, favorisant la circulation des matières premières ; L’expansion de la télécommunication : les informations et les capitaux circulent instantanément et en permanence par les réseaux de télécommunication et de télématique (Internet) ; La croissance économique de certains pays nécessitant leur expansion à l’extérieur ; La libéralisation des marchés des biens et service, de l’emploi et des capitaux.

5.1.4 Les avantages et inconvénients de la mondialisation 5.1.4.1 Les avantages Les partisans de la mondialisation soutiennent fermement qu’elle est l’étape nécessaire pour permettre aux pays du tiers monde de devenir des pays industrialisés et développés et ne plus être seulement des exportateurs des matières premières. Cette conviction s’explique théoriquement par le principe de l’avantage comparatif énoncé par David Ricardo. Par les échanges internationaux, la mondialisation permettrait, à leur avis, à l’homme d’ouvrir ses horizons et de bénéficier à un coût relativement moins cher des biens et services en provenance du reste du monde. La mondialisation profite aussi à ceux qui ont une capacité de financement qui obtiennent un meilleur rendement de leurs capitaux. Elle permet aussi une lutte efficace contre l’inflation. 5.1.4.2 Les inconvénients La mondialisation suscite de nombreuses craintes, car l’ouverture des frontières, malgré les bienfaits théoriques du libre échange évoqués par les théoriciens libéraux (A.SMITH et D.RICARDO du XVII / XVIII siècle), conduit les nations à protéger leurs propres intérêts ou ceux de leurs acteurs économiques afin de faire face à une concurrence de plus en plus forte dans la réalité. Elle contribue aussi à creuser les écarts de richesses entre les pays industrialisés et les pays en développement. Les échanges commerciaux mondiaux s’effectuent essentiellement entre les pays de la triade (USA, EUROPE, ASIE SUD EST-CHINE/JAPON-) et, sont donc dominés en grande majorité par les pays développés qui peuvent imposer leur loi économique.

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La mondialisation est considérée comme l’espoir d’une paix mondiale avec la suppression totale des frontières, mais cela est loin d’être gagné. En effet, la montée du communautarisme, les révoltes, les attentats terroristes ainsi que les tentions internationales et la prolifération de l’arme atomique le confirment. Elle a, en outre, accentué le déséquilibre entre les pays du Nord (riches) et les Pays du Sud (pauvres). La Chine et l’Inde profitent de la mondialisation, mais des nombreux autres pays restent scotchés à la misère, l’Afrique en particulier. La concurrence mondiale fait baisser les prix et génère la pauvreté et la faim. 5.1.5 Conséquences de la mondialisation L’évaluation des conséquences de la mondialisation économique comprend plusieurs volets, très contrastés selon la richesse du pays considéré. 5.1.5.1 Dans les pays développés Pour les pays riches, la mondialisation économique comporte deux bénéfices essentiels. Le premier profite au consommateur, qui a accès à un éventail plus large de biens (diversité) à un prix plus faible que s’il était fabriqué dans le pays même. Le second bénéfice profite aux détenteurs du capital, qui obtient un meilleur rendement de leurs capitaux. Les pays riches soufrent en revanche de la délocalisation de leurs industries intensives en main d’œuvre peu qualifiée, ainsi que de la concurrence accrue entre pays riches eux-mêmes. 5.1.5.2 Dans les pays en voie de développement (pays pauvres) Au niveau économique, les pays les plus pauvres restent largement en dehors du processus de mondialisation. En effet, leur ressource économique principale, l’agriculture, reste dominée par les stratégies protectionnistes des pays riches, sauf pour les cultures propres aux pays pauvres. 5.2 La globalisation financière C’est la mise en place d’un marché unifié de l’argent au niveau planétaire. Les causes sont regroupées sous la règle des trois (3) D : -

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La désintermédiation qui est le recours des opérateurs internationaux aux marchés financiers (finance directe) sans passer par les intermédiaires financiers tels que les banques (finance indirecte) pour effectuer leurs opérations de paiement et d’emprunt ; Le décloisonnement des marchés est l’abolition des frontières entre les marchés séparés, l’ouverture à l’extérieur des marchés nationaux et aussi à l’intérieur de ceux-ci ; La déréglementation : c’est la suppression des obstacles à la libre circulation des capitaux.

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La libéralisation financière a favorisé une meilleure allocation des ressources financières dans le monde. Elle a permis une meilleure orientation de l’épargne mondiale vers les investisseurs, mais, a aussi accru les probabilités de risques systémiques c’est à dire qu’un accident financier isolé se propage à l’ensemble de la planète (crise financière de 1997 et crise du crédit hypothécaire (subprime) aux USA en 2008). Elle a aussi facilité le développement des paradis fiscaux et gonflé artificiellement et virtuellement la sphère financière. Des masses de capitaux financiers sont mises en jeu par des parieurs (« traders »), qui prennent de plus en plus de risques jusqu’à mettre en péril leur propre banque (exemple de la société générale). La globalisation financière a pour conséquences : -

L’instabilité des marchés de changes ; La montée de la spéculation ; La suprématie des forces du marché financier sur l’économie.

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